Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les

Transcription

Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les
chemins de fer suisses privés
Dr. Ing. Hansjürg Rohrer
Professeur pour machines électriques et traction ferroviaire
Haute école spécialisée bernoise, Bienne
Theo Stolz, ingénieur HTL
Chef traction et ateliers
Chemins de fer du Jura
Daniel Fankhauser, technicien diplômé HF
Chef matériel roulant et technique
Aare – Seeland mobil
traduction de Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009 par Dr. Martin Gut
Depuis 2007, plusieurs chemins de fer suisses à écartement métrique forment leurs
mécaniciens sur des simulateurs. A cette fin est utilisé soit un pupitre de commande séparé
qui est connecté à un calculateur de simulation, soit le pupitre de conduite d’un véhicule apte
au service. Le logiciel de simulation LOCSIM créé par la Haute école spécialisée bernoise
est utilisé dans les deux cas. Cet article se propose de présenter en détail ce logiciel et ses
perfectionnements à l’avenir.
RAILplus
L’actuelle RAILplus SA a été fondée en 2003 par six chemins de fer privés suisses; de nos
jours, elle compte huit membres. Le but de cette société est de profiter de synergies et de
collaborer à la définition de standards. Différents groupes de collaborateurs s’occupent de
sujets spécifiques. Une activité particulièrement importante est la formation en commun des
conducteurs.
Installation de simulation de RAILplus pour la formation de base et complémentaire
des conducteurs
RAILplus SA a réalisé, en collaboration avec la Haute école spécialisée bernoise une
installation mobile de simulation qui est opérationnelle avec succès depuis mars 2007.
L’installation se trouve dans un conteneur bureaux standard, transféré par camion ou chemin
de fer au lieu d’utilisation. De ce fait, les utilisateurs n’ont pas de dépenses supplémentaires
de voyage ou de frais et il ne faut pas de localités pour le placement de l’installation.
Dans le conteneur, un poste de conduite est monté dans un espace séparé. Le pupitre de
commande est celui qui équipe la génération la plus récente des véhicules des compagnies
MGB et ASm, fournie par Stadler. En plus des éléments de commande et de signalisation
habituels, on y trouve la plupart des équipements supplémentaires utilisés chez les
exploitants (entraînement par crémaillère, dispositifs de sécurité, frein à air comprimé ou au
vide, etc.). L’image de simulation est projetée à l’aide d’un beamer sur un écran large de 2,2
m, positionné devant le pupitre de commande.
L’emplacement de l’instructeur se trouve derrière la cabine de conduite. Il est équipé de deux
écrans de visualisation supplémentaires et d’un pupitre pour la commande de l’installation.
La partie arrière du conteneur est réservée aux colloques et à l’enseignement de la théorie.
Des écrans supplémentaires permettent aux conducteurs en attente d’observer leur collègue
qui travaille au simulateur.
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
1
Le conteneur est équipé d’un chauffage et d’une climatisation. L’alimentation se fait par un
câble externe.
L’idée pour la construction de l’installation de simulation s’est développée depuis le logiciel
LOCSIM préexistant de la Haute école spécialisée bernoise à Bienne et du souhait de
pouvoir offrir une formation initiale et complémentaire le plus réaliste possible, sans entraver
le service ferroviaire réel. Ont participé à la construction de l’installation les huit compagnies
membres de chemin de fer du groupement RAILplus SA de même que des sponsors de
l’industrie d’accessoires ferroviaires.
Les expériences faites depuis la mise en service de l’installation en février 2007 sont toutes
positives. La possibilité d’exercer des états et situations que la densité toujours augmentante
des trains rend quasiment impossible ou qui ne seraient réalisables que pendant la pause
nocturne est particulièrement appréciée. Grâce à son acquisition par huit réseaux à voie
métrique occupant quelques 700 conducteurs et conductrices, le taux d’utilisation de
l’installation est élevé. S’il reste des capacités libres, l’installation peut être utilisée par des
tiers.
La maintenance et l’assistance sont assumées par la Haute Ecole Spécialisée bernoise et le
service matériel roulant et technique de la compagnie ASm SA à Langenthal.
Simulateur de formation des CJ
Le trafic des chemins de fer à vocation touristique est particulièrement faible en novembre et
le besoin en véhicules et personnel pour couvrir les prestations est moins élevé dans ce
mois. La Compagnie en profite pour donner des cours de formation professionnelle
complémentaire à ses agents. Les CJ ne sont pas membre de RAILplus; pour cette raison, la
Compagnie n’aurait guère la possibilité de louer le simulateur exactement dans cette
période. D’où l’idée, née en 2005, d’équiper à cette fin une voiture-pilote rarement utilisée
pendant la période à faible trafic. L’avantage de la voiture-pilote est le pupitre, équipé de
toutes les commandes nécessaires. Afin de créer une situation le plus réaliste possible,
toutes les fonctions présentes sur le pupitre doivent être opérationnelles également à l’arrêt.
Ceci vaut particulièrement pour le tachymètre qui est entraîné en service directement par un
capteur. Pendant la simulation, l’alimentation du tachymètre est assurée par un
convertisseur de fréquence commandé par l’ordinateur de simulation. La pression dans la
conduite générale est mesurée à l’attelage automatique et transmise à l’ordinateur via une
sonde de mesure de pression. L’ordinateur gère aussi l’installation de contrôle de la
protection du train qui grâce aux aimants posés sous le train fait fonctionner la protection du
train comme en service normal. L’idée de projeter la vue sur la ligne sur un mur du dépôt a
été abandonnée après l’effondrement des prix des écrans plats: un de ces écrans a été
installé dans le poste de conduite. Pour cette raison, l’installation de simulation peut être
utilisée indépendamment de son emplacement.
Le but du simulateur est de créer des situations difficilement réalisables en exploitation
normale et qui présentent un risque de sécurité non négligeable. Font partie de cette
catégorie les cas suivants :
- sections de bloc en dérangement
- signaux en panne
- dégâts aux véhicules causant des retards importants
- barrières en dérangement
- fausses manœuvres des installations de sécurité
Le comportement à assumer en cas de panne peut être exercé par le conducteur dans son
entourage habituel: il connaît le véhicule et – grâce aux vidéos – également le parcours.
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
2
Le simulateur de formation ne sert pas à s’acquitter du nombre d’heures de conduite
prescrites, mais à exercer le comportement du conducteur en cas de dérangements.
Travaux réalisés à la Haute Ecole Spécialisée bernoise pour les chemins de fer
et l’industrie
La Haute Ecole Spécialisée bernoise s’occupe depuis plus de dix ans de la commande et de
la simulation de véhicules moteurs. Les travaux concernant la commande comportent
essentiellement le remplacement par des automates programmables des commandes
électromécaniques et des composants électroniques pour lesquels les pièces de rechange
ne sont plus disponibles. Vous trouverez la description d’une transformation de ce type
dans [1].
La gamme des simulations a été conçue à l’origine pour les transformations des commandes
mentionnées avec le but de pouvoir évaluer d’avance le comportement des véhicules en
service. Actuellement, deux programmes de simulation sophistiqués sont à disposition :
-
-
un programme de circulation des trains qui permet de calculer les temps de parcours,
la consommation en énergie et les températures des composants. Il prévoit la
circulation automatique d’un train sur une ligne en vue de l’optimisation du temps de
parcours ou de la consommation d’énergie. Ce programme est utilisé aussi par
Stadler Rail.
un programme de simulation de poste de conduite (LOCSIM) qui permet, grâce aux
interfaces habituelles entre le conducteur et sa machine (éléments de commande et
de signalisation), de faire circuler un véhicule moteur sur un parcours choisi
préalablement.
Dans ce qui suit le programme LOCSIM est expliqué à l’aide du simulateur RAILplus.
Simulation du poste de conduite LOCSIM dans le simulateur RAILplus
Afin que le conducteur ait une vue réaliste de la circulation d’un train sur un parcours défini,
les composants suivants doivent être disponibles, soit réellement existants ou reproduits sur
un ordinateur:
-
pupitre de commande
commande du véhicule, en particulier les enclenchements, les circuits de commande,
l’électronique de commande
partie traction du véhicule
auxiliaires, freins
dispositifs de sécurité
parcours, dispositifs locaux de sécurité et ligne de contact inclus
charge et dynamique du roulement
environnement (vue depuis le poste de conduite)
LOCSIM met à la disposition de ses clients tous ces composants sous forme de logiciel ou
peut intégrer les composants de matériel correspondants. L’installation de simulation
RAILplus se compose d’un pupitre de commande, équipé de tous les éléments de
commande et de signalisation des compagnies membres (soit les interrupteurs habituels
pour la mise en service, le changement du sens de la marche, mais p.ex. aussi le
commutateur adhérence/crémaillère ou la commande des signaux, le tachymètre, divers
manomètres, l’indication de la force de traction ainsi qu’un grand nombre de lampes de
signalisation). Tous ces éléments sont connectés à un automate programmable non muni de
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
3
propre intelligence qui transforme les signaux pour un bus RS-232 ou provenant d’un bus
RS-232 branchés à l’ordinateur de simulation.
A l’exception de l’enclenchement mécanique de la mise en service, de l’inversion du sens de
marche et de la traction/du freinage, la commande du véhicule est implémentée dans sa
totalité sur l’ordinateur. La partie traction (calcul de l’effort de traction en fonction des
positions des interrupteurs, de la tension de la ligne de contact et de la vitesse) de même
que les auxiliaires (p.ex. ventilation, pression dans le réservoir principal) sont également
réalisés sur l’ordinateur.
Les installations de sécurité comportent la marche rapide et lente (homme mort, contrôle
vigilance) et les dispositifs de sécurité des trains suivants, dont la logique et le déroulement
temporel sont reproduits sur l’ordinateur:
-
-
-
Signum et dispositifs de sécurité semblables, versions CFF et chemins de fer à voie
étroite. A cette fin, un interrupteur pour quittancer et les trois lampes de signalisation
habituelles au chemin de fer rhétique sont montés.
Protection automatique continue de la marche des trains ZSL 90 de la compagnie
Berne – Soleure (RBS) et du chemin de fer Wynental et Suhrental (WBS). Les
appareils réels, nécessaires pour l’introduction et la signalisation, sont montés dans
la cabine de conduite; ils sont gérés depuis l’ordinateur par un câble RS-232
individuel et un transpondeur.
La protection des trains ZSI 127 du Zentralbahn (ZB) et du chemin de fer Bremgarten
– Dietikon (BDWM). Dans ce cas, les deux appareils nécessaires (pour l’introduction
et la signalisation) sont aussi réels et montés dans le pupitre de commande; leur
commande se fait via un câble RS-232 et un transpondeur depuis l’ordinateur.
Etant donné que le simulateur RAILplus sert surtout à générer des situations particulières
d’exploitation, la ligne à parcourir est reproduite dans un paysage virtuel tridimensionnel. Le
long de ce parcours, des installations de gare réelles des compagnies membres peuvent être
prévues dans un ordre de succession et à des distances déterminables sans restrictions.
Pour cette raison, la ligne ne devrait pas présenter des déclivités trop fortes, et surtout pas
de tunnels. Le choix s’est porté sur le RER de Zoug qui est l’objet d’un travail déjà réalisé.
Malgré certains scrupules, l’intégration de la gare de Malans avec vue sur le lac de Zoug ou
la vue sur le Rigi lors du passage par la gare de Zollikofen n’ont créé aucun problème aux
exploitants. Il est possible de placer le long d’un parcours virtuel n’importe quels signaux ou
panneaux prévus par les règlements de circulations suisses. Les objets (édifices, végétation,
mais aussi trains circulant en sens inverse) peuvent être installés sans problèmes. Grâce à
une interface au format de données du TrainSimulator Microsoft, ces objets peuvent être
créés assez facilement avec les programmes de modification disponibles à cette fin.
La dynamique du roulement est déterminée sur la base des efforts de traction, de freinage,
de la pente, des rayons des courbes et du poids du train.
La visualisation de la vue depuis la cabine se fait à l’aide de la langue graphique OpenGL qui
est indépendante des systèmes d’exploitation. En plus de la vue sur le parcours, deux
rétroviseurs peuvent être affichés en même temps.
Le programme est commandé depuis l’emplacement de l’instructeur, au moyen d’une
interface Windows avec menus et dialogues. Sur deux écrans sont reproduits la vue depuis
le poste de conduite (vers l’avant et rétroviseurs), la position des commandes et des
indicateurs les plus importants de même que le plan des voies. Sur ce plan à l’échelle sont
reproduits tous les signaux et panneaux, passages à niveau, les quais, le train simulé de
même que tous les trains circulant en sens inverse. La position des signaux et l’illumination
frontale des trains circulant en sens inverse peut être modifiée par simple clic avec la souris.
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
4
Il est de même possible de varier par des régulateurs coulissants les valeurs d’adhérence, la
tension de la ligne de contact, la charge de la ligne de train et du train. Il est également
possible de produire les dérangements du véhicule (non-réponse ou blocage d’appareils,
perte d’air comprimé) ou causés par les voyageurs (demande d’arrêt ou du frein d’urgence).
Le programme de simulation LOCSIM fonctionne avec Windows XP et nécessite d’un bon
ordinateur commercial, c’est-à-dire muni d’un bus interne rapide, d’un accès rapide au
Harddisk de même que d’une carte graphique avec accélérateur pour visualisation
tridimensionnelle. La rapidité de la création de l’aperçu varie entre 15 et 40 images par
seconde, en fonction de la complexité de la situation à reproduire (la valeur inférieure est
valable pour les gares avec beaucoup de voies). Au cours de la simulation, toutes les
grandeurs physiques (telles que vitesse, effort de traction, courants) et toutes les opérations
de commande et valeurs limites (controller, pédale homme-mort, vitesse admissible) sont
mémorisées dans un fichier. A la fin de la course simulée, ces grandeurs peuvent être
visualisées sous forme graphique ou de tableau ou être exportées dans d’autres
programmes d’élaboration (p.ex. Excel).
Le fonctionnement correct du programme LOCSIM a été vérifié lors de plusieurs courses
d’essais comparatives (mesures d’énergie sur les BDeh 4/4 11-17 AB/SGA, mesures du
temps de parcours et de la température sur les Be 4/8 41-62 RBS, mesures de récupération
de courant sur les ABDe 4/4 11-16 du Mittelthurgaubahn, mesures d’intensité courant de
traction sur les Be 8/8 21-32 du Forchbahn, mesures du temps de parcours et de l’effort de
traction sur les Re 460 des CFF sur la ligne Vevey – Puidoux-Chexbres [2], mesures
d’énergie et de réchauffement sur les GTW1 et GTW2 de Thurbo).
RAILplus utilise ce programme pour la formation de base et complémentaire des
conducteurs. Sont exercées essentiellement les situations d’exercice particulières (p.ex.
signaux ou systèmes de sécurité en dérangement, circulations de manœuvres en pleine
ligne, entrée sur voie occupée, fausses manœuvres des installations par l’agent-circulation,
etc.), le tout complété par les communications par radio et support papier, conformément au
règlement.
Les bonnes expériences faites avec le simulateur RAILplus pendant deux ans ont démonté
que les concepts choisis sont judicieux.
Développements ultérieurs de la simulation en cabine
En tant qu’extension et afin d’augmenter l’utilité pratique du simulateur RAILplus, les
protections ZUB (Suisse), PZB 90 (Allemagne) et ETCS seront implémentées dans un
proche avenir.
Une alternative à la représentation virtuelle est la projection d’une ligne avec un film vidéo.
Dans le cadre de LOCSIM, la possibilité a été créée de projeter des films en mode contrôlé,
en sens avant et arrière de la marche, et ceci à n’importe quelle vitesse. Etant donné que les
signaux sont normalement ouverts pendant une course vidéo – ce qui n’est pas toujours
souhaitable pour exercer les situations de service particulières – ils peuvent être écrasés
avec des bitmaps modifiables par l’instructeur. Les films vidéos sont utilisés image par
image; pour cette raison, il est en plus aussi possible de figurer de manière très simple
divers itinéraires par cette méthode. Grâce aux objets connus de la technique 3D virtuelle il
est également possible d’intégrer des trains circulant en sens inverse qui en réalité (c’est-àdire lors de l’enregistrement) n’étaient pas présents. Pour la représentation de films vidéos,
l’ordinateur de simulation doit être équipé d’un grand harddisk et consentir un accès rapide
(une heure d’enregistrement correspond à plus de 20 GB). Les ordinateurs actuels
permettent la création d’environ 25 aperçus par seconde.
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
5
La représentation vidéo coûte sensiblement moins et peut être réalisée plus vite qu’un
monde 3D virtuel: pour l’Innotrans 08 à Berlin, le 15 septembre 2008, le parcours entier
Thenia-Alger (47 km) a été filmé; le traitement et la synchronisation du film, ci-inclus
l’intégration de trains virtuels circulant en sens inverse, n' a demandé que huit jours et le film
a pu être montré au public déjà le 23 septembre.
La reproduction exacte de parcours réels, associée au repérage facile des sites dans le film
vidéo permet aussi l’exercice de la conduite économique.
Le poste de commande multifonctions monté dans le conteneur de simulation RAILplus ne
se prête pas à l’instruction de la commande de véhicules nouveaux parce que l’équipement
du pupitre de commande n’est pas identique. Pour cette raison, l’utilisation du poste de
conduite du nouveau véhicule pour la simulation s’impose. Il va de soi que le véhicule doit
être bloqué et la chaîne de traction inutilisée. Si en plus l’électronique de commande et les
auxiliaires sont utilisés, la simulation génère une image exacte du véhicule. La vue sur la
ligne est reproduite sur un grand écran dans la cabine obscurcie. Les premiers essais
réalisés sur des véhicules appartenant aux membres RAILplus et autres (voitures pilote des
CJ et GTW d’ASm) ont montré des résultats prometteurs, de sorte qu’en été 2008, l’Ae 4/4
251 du BLS et la rame FLIRT 108 toute neuve des Chemins de fer algériens (SNTF) ont été
adaptés en conséquence. Les deux véhicules ont été montrés au public lors de l’exposition
de diplôme de la Haute Ecole Spécialisée bernoise en gare de Bienne; ensuite, la rame
FLIRT 101 de la SNTF a été montrée à l’Innotrans 2008 à Berlin. Plusieurs compagnies de
chemin de fer ont décidé d’utiliser désormais cette méthode de formation lors de
l’introduction de nouveaux types de véhicules.
En plus du véhicule, la simulation nécessite d’un ordinateur, d’un grand écran dans la cabine
de conduite et d’écrans pour l’instructeur. Si la planification peut commencer suffisamment
tôt, les programmes supplémentaires à installer dans l’électronique de commande peuvent
déjà être élaborés durant la phase de développement du véhicule; ainsi les frais seront
minimes. Le grand avantage de ce mode de simulation est l’actualité perpétuelle: lors des
modifications effectuées sur le matériel et le logiciel du véhicule, le simulateur est actualisé
automatiquement. Le simulateur n’est pas lié à un véhicule défini; tous les véhicules de la
même série peuvent être utilisés librement.
La méthode de reproduction des véhicules décrite ci-dessus permet, avec la reproduction
des parcours par vidéo, de créer des simulateurs à un coût très bas par rapport à celui d’un
simulateur classique.
Autres applications de LOCSIM
LOCSIM se prête non seulement à la simulation de véhicules modernes, mais aussi à celle
de véhicules classiques. C’est surtout dans les musées et les expositions que sont utilisés
des postes de conduite de véhicules moins récents. La Haute Ecole Spécialisée bernoise a
équipé les postes de conduite suivants, récupérés dans des véhicules voués à la démolition:
-
-
CC 6500 de la SNCF, pour l’Association pour la Préservation du Matériel Ferroviaire
Savoyard, à Chambéry (entre autres pour la formation de conducteurs pour les
quelques machines préservées de cette série)
E. 636 des FS pour le musée Feralp à Bussoleno près de Turin.
RAe TEE pour CFF Historic.
Dans tous ces simulateurs, les véhicules sont reproduits de manière très détaillée. Tous les
éléments des cabines de conduite sont utilisés et leurs opérations simulées (p.ex. le
graduateur des CC 6500, le commutateur de système de courant sur la rame TEE, le
commutateur pour le regroupement des moteurs de traction des E. 636).
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
6
Une partie de la paroi frontale, pupitre de commande inclus, d’une voiture-pilote du RBS à
démolir a été coupée et transformée en simulateur, transportable sur une palette normalisée.
Ce simulateur, équipé de toutes les installations, telles que surface ZSL 90, sert au RBS
entre autres de réserve pour le simulateur logé dans le conteneur.
Il a déjà été mentionné qu’en 2008 la Ae 4/4 251 a été adaptée de manière appropriée pour
le futur musée du BLS. Dans cette machine, toujours entièrement opérationnelle et utilisée
souvent pour des trains spéciaux, il a été monté dans la salle des machines une fiche qui
permet l’accès à tous les signaux nécessaires. Le sentiment de roulement est authentique si
lors de la course virtuelle la ventilation des ventilateurs de traction et le graduateur sont
enclenchés.
Regard vers l’avenir
Début 2009, des simulateurs ont été commandés pour les nouvelles rames RBS, RhB et
BDWM qui seront utilisés sur les rames même (conformément au concept testé sur les Flirt
pour l’Algérie). Ces simulateurs seront implémentés en commun avec le fournisseur des
matériels. La reproduction de parcours réellement existants à l’aide d’enregistrements vidéo,
avec des signaux et itinéraires qui peuvent être variés, a été commandée par presque toutes
les compagnies RAILplus.
Actuellement, des adaptateurs de simulation pour les véhicules historiques et les
reproductions de parcours sont en préparation pour les musées et les associations.
Bibliographie
[1] Nouvel équipement de commande pour les automotrices doubles du BVZ, Schweizer
Eisenbahn-Revue 7-8/1999, p. 328 – 335 (en allemand).
[2] Train bloqué par la pluie – tests nocturnes pour la gare souterraine Löwenstrasse, Neue
Zürcher Zeitung, 6 avril 2001, p. 52 (en allemand)
Conteneur de simulation RAILplus à Langenthal (Photo: D. Fankhauser)
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
7
Vue de l’intérieur du conteneur de simulation. Vue depuis la salle de discussions avec
emplacement de l’instructeur à travers la cloison de séparation en verre vers le pupitre de
commande et la projection de la vue depuis le poste de conduite. Sur l’écran droit de
l’instructeur est également visible la vue depuis le poste de conduite, sur celui de gauche, la
surface de commande du programme de simulation avec le plan des voies (Photo:
D.Fankhauser)
Vue depuis la cabine de conduite avec rétroviseur et plan de voie, représentant une situation
du programme de formation du RhB avec un paysage virtuel tridimensionnel: plan de voie de
Klosters avec comme décor de fond, le Rigi. Les signaux peuvent être modifiés par clic avec
la souris dans le plan de voie; les trois autres trains peuvent être déplacés selon un scénario
ou aussi manuellement (photo : BFH)
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
8
Premiers essais de simulation sur une voiture-pilote des CJ. La vue sur la ligne est
présentée de manière provisoire sur l’écran d’un ordinateur portatif. Celui-ci est en
communication via un automate programmable, la commande multiple et quelques autres
branchements avec le poste de conduite. Le train est en course virtuelle, cf. le tachymètre
(photo H.Rohrer)
La rame Flirt 101 SNTF exposée à l’Innotrans 2008 (à côté d’un tram Bombardier pour
Berlin). Le simulateur, annoncé seulement par une simple affiche et une brève
communication de presse, a rencontré un succès très vif aussi lors des journées pour le
grand public. En raison des distances courtes qui rendent possible de fréquents
changements de conducteurs, une ligne du RER de Berlin a été chargé en lieu et place du
RER algérien – virtuellement électrifié en 25kV, sinon, pour des raisons de sous-tension, la
rame n’aurait pas pu être activée (photo H.Rohrer)
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
9
La rame Flirt 108 SNTF lors de l’exposition des travaux de diplôme de la Haute Ecole
Spécialisée bernoise à Bienne. Reproduction de la rampe sud du BLS (également avec du
25 kV). A l’exception des circuits de traction, la rame est entièrement enclenchée, ci inclus
tous les instruments de signalisation et écrans. La vue sur la ligne est effectuée avec un
écran posée dans le poste de conduite obscurci par des stores (photo: BFH).
montage de l’écran pour la vue depuis la cabine de conduite de l’Ae 4/4 251. L’écran et la
vitre frontale seront obscurcis avec un habillage (photo: H.Rohrer)
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
10
L’Ae 4/4 251 en mode de fonctionnement de simulation: à pleine vitesse près de Frutigen,
observez les ampèremètres et le tachymètre (photo: J.Bolliger)
En bas: Au lieu de l’image virtuelle tridimensionnelle il est possible d’utiliser des
enregistrements vidéo: Rosshäusern (ligne Berne – Neuchâtel) avec signaux de sortie, de
départ et signaux nains dont l’image peut être variée. (Photo : BFH)
Simulateurs pour la formation des conducteurs chez les chemins de fer suisses privés
Schweizer Eisenbahn-Revue 7/2009
Rohrer, Stolz, Fankhauser
11

Documents pareils