Hereditary non polyposis colorectal cancer
Transcription
Hereditary non polyposis colorectal cancer
Hereditary non polyposis colorectal cancer Le point de vue du Gynécologue et Chirurgien/Cancérologue Diagnostic du HNPCC L’interrogatoire recherche des antécédents personnels et familiaux faisant suspecter un syndrome HNPCC/Lynch. Critères nécessaires mais pas suffisants HNPCC et cancers gynécologiques Les femmes atteintes d’un syndrome HNPCC sont à risque accru de cancer de l’endomètre et de l’ovaire (NP1) Pour ces femmes : - le risque de développer un cancer de l’endomètre au cours de l’existence a été évalué globalement entre 40 et 60% (serait plus élevé en cas de mutation du gène MSH6 qu’en cas de mutation des gènes MLH1 et MSH2) - le risque de développer un cancer de l’ovaire au cours de l’existence a été évalué entre 4 et 12% (probablement proche du risque observé chez les femmes porteuses d’une mutation délétère du gène BRCA2) - Cancer du colon 43 à 48 % Aarno M. Int J Cancer 99 Jenkins MA, J Clin Oncol 2006 Ribic CM,N Eng J Med 2003) Risques de cancers gynécologiques • Pour l’ensemble des 3 gènes, le risque cumulé de développer un cancer du spectre HNPCC à 70 ans est estimé à : 45 % chez l’homme et 54 % chez la femme. • Le risque de cancer colorectal à 70 ans est de 38 % chez l’homme et 31 % chez la femme. • Chez cette dernière, le risque de cancer de l’endomètre à 70 ans est de 33 % et le risque de cancer de l’ovaire à 70 ans de 9 % • Les risques de cancer de l’endomètre à 50 ans sont respectivement pour MLH1, MSH2 et MSH6 de 9 %, 8 % et 3 % et à 70 ans, de 54 %, 21 % et 16 % ; pour l’ovaire, les risques correspondants à 50 ans sont de 4 %, 4 % et 0 % et à 70 ans, de 20 %, 24 % et 1 % Epidémiologie des cancers gynécologiques • L’âge médian de survenue de ces cancers dans le contexte de HNPCC est inférieur, de l’ordre d’une dizaine d’années, à celui des cancers sporadiques • A stade égal, leur pronostic ne semble pas significativement différent Watson P, Gynecol Oncol 2001 Boks DE, Int J Cancer 2002 Broaddus RR, Cancer 2006 Dépistage des cancers gynécologiques dans HNPCC • Actuellement : pas de stratégie de dépistage des cancers gynécologiques d’efficacité démontrée dans le contexte du syndrome HNPCC Rekonen-Sinisalo L, Int J Cancer 2007 Echographie 7 Dépistage des cancers gynécologiques dans HNPCC • Actuellement : pas de stratégie de dépistage des cancers gynécologiques d’efficacité démontrée dans le contexte du syndrome HNPCC • Insuffisance de l’association , sur un rythme annuel, d’un examen clinique et d’une échographie endo vaginale attestée par la fréquence des cancers d’intervalle. • La réalisation systématique annuelle d’une biopsie endométriale pourrait augmenter la performance du dépistage mais son acceptabilité et la compliance ces femmes à ce dépistage n’est pas connue • Pas de bénéfice à la pratique de l’hystéroscopie ambulatoire systématique pour le dépistage des lésions endométriales. Rekonen-Sinisalo L, Int J Cancer 2007 Modalités de dépistage Echographie seule • Dépistage : examen clinique annuel, échographie pelvienne et prélèvement endométrial à partir de 30-35 ans • Données publiées sur l’efficacité du dépistage échographique : pas de dépistage des cancers infracliniques ou des hyperplasies et cancers d’intervalle diagnostiqués entre deux dépistages. • Nombre de cancer détecté par la surveillance 0 / 522 visite de screening (Vasen H et al. JCO 2000 ; Dove-Edwin I 2002 ; Lu K et al. Obstet Gynecol 2005) Modalités de dépistage (2) Echographie seule avec biopsie ciblée • Biopsie endométriale : technique la plus efficace (Rijcken F et al et Gerritzen et al ) Biopsie si épaisseur endométriale > 12 mm avant la ménopause , et sup à 4 ou 5 mm si ménopause ou si métrorragies • Données concordantes avec les résultats de la métaanalyse de Dijkhuisen : meilleure méthode de prélèvement avec une sensibilité de 91% pour le diagnostic des adénocarcinomes chez lez femmes non ménopausées non à risque (pas de différence que les patientes soient symptomatiques ou non) • Dernier intérêt des biopsies endométriales : diagnostic des instabilités microsatellitaires avant apparition d’un carcinome Rijcken F et al. Gynecol Oncol 2003 Dijkhuisen et al. Cancer 2000 Hewitt et al. Int Gynecol Cancer 2006 Gerritzen et al 2009 Modalités de dépistage (3) • Hystéroscopie peu évaluée Une étude prospective démontre la faisabilité de cette procédure pour analyser les pathologies endométriales Pas de données sur l’intérêt pronostique Sensibilité de l’hystéroscopie dans la détection du cancer : 100%. Pas de cancer d’intervalle si HSC+biopsie endométriale Lecuru et al. Familial Cancer 2007 Lecuru et al. Int J Gynecol Cancer 2008 Modalités de dépistage (4) • Perspectives d’avenir Lavages de la cavité utérine au sérum physiologique (10 mL) pendant examen ou HSC et recherche d’instabilité des microsatellites Outil peu invasif > Mise en évidence de stades très précoces de cancers de l’endomètre et amélioration pronostique ? Equipe Lecuru : Bouquier J étal . Familial Cancer 2011 Dépistage combiné Dépistage : limites • Pas de dépistage satisfaisant du cancer de l’ovaire – UKCTOCS : reasons for hope ? • La compliance au dépistage reste un gros problème. Seule 30% des femmes concernées effectue un examen annuel • La compliance serait meilleure chez les femmes ayant bénéficié d’un test génétique, d’autant plus qu’il existe une mutation Auranen A et al. ACTA obst et gynéco 2011 15 Chirurgie Prophylactique Pubmed: HNPCC prophylactic hysterectomy 29 refs… Chirurgie Prophylactique Deux interventions chirurgicales ! Colectomie / HAB Morbidité potentielle cumulée Laparoscopic prophylactic surgery for HNPCC gene mutation carrier: Has the time come? Pocard, Pomel, Lasser, Lancet Oncol 2003 Place de la chirurgie prophylactique • Peu de données sur la chirurgie prophylactique pour la prévention des cancers gynécologiques au cours du syndrome HNPCC. • Hystérectomie/annexectomie prophylactique : option qui doit être systématiquement évoquée et discutée avec les patientes → atteintes d’un syndrome HNPCC/Lynch avéré → dans la troisième décennie → après accomplissement du projet parental Chen LM, Obstet Gynecol 2007 Place de la chirurgie prophylactique • La comparaison dépistage-chirurgie prophylactique a démontré que la chirurgie prolongeait l’espérance de vie • La chirurgie prophylactique permettrait de sauver une vie toutes les 75 interventions, de prévenir un cancer de l’ovaire toutes les 25 interventions et de prévenir un cancer de l’endomètre toutes les 6 interventions • La réalisation, dans le même temps d’une colectomie et d’une hystérectomie avec annexectomie pourrait être associée à une augmentation du risque de fistule rectovaginale en cas de proximité de l’anastomose colorectale et de la suture vaginale • L’interposition d’épiploon et la réalisation d’une dérivation transitoire pourrait diminuer ce risque. Chen LM, Obstet Gynecol 2007 Recommandations INCA 2009 Chirurgie Prophylactique Schmeler et al NEJM 2006 315 pts HNPCC “Prophylactic surgery including TAH-BSO reduced the risk of both endometrial and ovarian cancer” • Nouveaux éléments - cancérogenèse ovarienne Etudes anapath – Pièces d’annexectomie préventive (patientes mutées BRCA) : fréquentes lésions tubaires carcinomateuses séreuses intra épithéliales (=STIC) (Lee 2006, Crum 2010) – STIC retrouvées, à côté des lésions invasives, au niveau des trompes des patientes opérées pour un carcinome séreux ovarien ou péritonéal de haut grade – STIC retrouvées surtout au niveau du pavillon de la trompe (fimbria) Fimbria de trompes apparemment saines (patientes mutées BRCA) : – Cc élevées de TP53 = protéine non fonctionnelle et anomalies du gène p53 (mutation, surexpression…) = Anomalie de concentration = « signature p53 » (Lee 2006) – « signature p53 » pourrait précéder l’apparition des lésions tubaires intra-épithéliales en transition et les STIC (Crum 2010) – Mais spécificité douteuse car signature p53 retrouvées : dans trompes saines, en dehors des trompes, chez femmes sans contexte génétique Etudes IHC RATIONNEL • Nouveaux éléments - cancérogenèse ovarienne 2 grands types anatomo-cliniques et pronostiques (Shih 2004) : Tumeurs de type 1 = d’évolution lente, donc + souvent découvertes aux stades précoces - Carcinomes séreux de bas grade, mucineux, endométrioïdes grade 1-2 et à ¢ claires. - Anomalies moléculaires spécifiques portant sur les voies de signalisation du signal mitotique ou de survie cellulaire (Gilks 2010, Despierre 2010) - Génétique stable et peu de mutations p53 Tumeurs type 2 = d’évolution rapide, en dépit d’une bonne réponse initiale au ttt médical - Carcinomes de haut grade séreux ou endométrioïdes (Geyer 2009), carcinosarcomes et carcinomes indifférenciés -Très rarement anomalies sur les voies de transduction des signaux mitotiques ou de survie -Mais altérations génétiques variées du gène p53 Ces différences laissent ainsi supposer des origines et des modalités de développement différentes de ces 2 types tumoraux. L’hypothèse est que les tumeurs de type 2 sont issues pour la plupart de la trompe et sont désormais plutôt regroupées sous le terme de carcinome séreux pelvien qui ne présage plus de leur origine ovarienne, tubaire ou péritonéale primitive. La plupart des tumeurs pelviennes associées à BRCA1/2 seraient de type 2 RATIONNEL • L’annexectomie bilatérale = geste de référence mais… Conséquence = castration Csqces améliorées par THS THS courte durée = pas d’impact apparent sur réduction du risque de cancer du sein lié à la castration (Rebbeck 2005) Mais THS contre indiqué chez femme avec ATCD cancer du sein Réticence de la femme jeune Cohorte française GENEPSO – Choix de l’annexectomie : → Femme avec cancer du sein : 62% des + de 40 ans → Femme sans cancer du sein : 55% des + de 40 ans ⇒ Chirurgie pelvienne préventive = décision difficile Prévention temporaire : la FIMBRIECTOMIE RADICALE (FR) RATIONNEL • L’annexectomie bilatérale = geste de référence mais… Conséquence = castration Csqces améliorées par THS THS courte durée = pas d’impact apparent sur réduction du risque de cancer du sein lié à la castration (Rebbeck 2005) Mais THS contre indiqué chez femme avec ATCD cancer du sein Réticence de la femme jeune Cohorte française GENEPSO – Choix de l’annexectomie : → Femme avec cancer du sein : 62% des + de 40 ans → Femme sans cancer du sein : 55% des + de 40 ans ⇒ Chirurgie pelvienne préventive = décision difficile Prévention temporaire : la FIMBRIECTOMIE RADICALE (FR) RATIONNEL • La fimbriectomie radicale Intérêts → Une partie des carcinomes séreux pelviens liés aux mutations BRCA1/2 sont d’origine tubaire et peuvent potentiellement être évités par cette chirurgie → Radicalité de la chirurgie (exérèse complète de la trompe) → Evite ménopause précoce (ovaire restant suffisant pour activité hormonale) → Potentiel de fertilité conservé (PMA) Inconvénients potentiels → Tx de tumeurs pelviennes se dvpt depuis la trompe non connu avec précision → Refus d’un second geste chirurgical (annexectomie proposée au plus près de l’âge naturel de la ménopause – 50 ans –) → Absence de réduction du risque de cancer du sein par suppression ovarienne Nécessité d’1 étude prospective FIMBRIECTOMIE-1106 (PHRC 2011) FIMBRIECTOMIE RADICALE POUR LES JEUNES FEMMES À RISQUE HÉRÉDITAIRE DE CANCER PELVIEN SÉREUX CRITERES DE SELECTION INCLUSION Femme de plus de 35 ans Après accomplissement du projet de grossesse Mutée BRCA 1 ou 2, ou famille sein/ovaire documentée par la généalogie Non prête à l‘annexectomie bilatérale (geste qui sera toujours présenté en 1er de façon systématique) Atteinte ou non d’un cancer du sein Consentement éclairé et signé par la patiente avant la mise en place de toute procédure spécifique à l’étude NON INCLUSION Femme ménopausée, définie comme suit : • Ovariectomie bilatérale • Non hystérectomisée et aménorrhée de plus de 12 mois et/ou FSH > 20 UI/L, estradiol et progestérone effondrés, hors aménorrhée chimio-induite • Antécédent d’hystérectomie et FSH > 20 UI/L Femme enceinte ou allaitante Femme sous tutelle ou curatelle Surveillance gynécoloqique des HNPCC • Le suivi des patientes traitées pour un cancer de l’endomètre est essentiellement clinique (examen gynécologique au spéculum et TP) • Il doit être réalisé tous les 4 à 6 mois durant les 3 premières années, puis annuellement. • Il n’y a pas d’indication pour l’imagerie, la biologie ou des FCV systématiques • Le suivi du cancer de l’endomètre s’intègre dans une prise en charge médicale globale, notamment cardiovasculaire, l’obésité et le diabète étant des facteur de risque de cancer Recommandations INCA 2009 Surveillance gynécoloqique des HNPCC • JCO 2009 Jarvinen et al. • Ten years after mutation testing for Lynch syndrome: cancer incidence and outcome in mutation-positive and mutation negative family members. • « After 10 years of surveillance, no significant increase in mortality had occured compared with mutation negative relatives. » Recommandations INCA 2009 CONCLUSION • Manque de data ? • Avantage du screening /chirurgie pour les cancers de l’endomètre ? (lecuru) • Avantage théorique à l’annexectomie / screening pour les cancers de l’ovaire? (faible morbidité) Recommandations INCA 2009