logo de l`association humanitaire Terre d`Espoir

Transcription

logo de l`association humanitaire Terre d`Espoir
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N° 50
octobre 2010
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TERRE D'ESPOIR
SOMMAIRE
l Terre d’Espoir à COLVA (GOA - INDE)
Actions du 01/11/2009 au 30/03/2010
- Janine : enfin de retour à Colva
Au
se
- Deux jeunes Françaises à Colva
s
. Nillappa
. Michael
. Ravi
e l'enfance en
d
s
dé
ur
o
tr
c
e
es
. Putilik
. Ariston
. Ventia
. Shanta
. Lénaïc
. Solène
(Bénarès)
INDE
- Hilda Moal : La Kumbha Mela
- Télé Paris Obs du 19 juin 2010
GOA
- “Portées disparues”
Extrait d’article par Richard Cannavo
- Gomantak Times à GOA INDE
- Petit déjeuner du cœur
- Un ange sans ailes
Article paru le 24 février 2010
Tamil Nadu
Des bénévoles
sur le terrain
Local
vêtements
Landerneau
Bretagne
(29)
Dons
des parrains
l Landerneau : le local à vêtements
l Terre d’Espoir remercie...
l L’Assemblée Générale de Terre d’Espoir
l Extraits de vies : photos
TERRE D'ESPOIR - Mairie de BERRIEN - 29690 - Tél / Fax : 02.98.99.02.87
Coordonnées bancaires : Crédit Mutuel de Bretagne Gouesnou
Banque : 15589 - Guichet : 29768 - Compte : 00329181940 CLE RIB : 63
TERRE D’ESPOIR A COLVA- GOA
année 2009 - 2010
Actions du 1 er novembre 2009 au 30 mars 2010
Janine : enfin de retour à Colva
Après un voyage quelque peu agité, j’ai atterri à Bombay
sans valise, elle était restée bloquée à Londres, je l’ai
récupérée treize jours plus tard !
Lénaïc et Solène sont arrivées à Colva le 3 novembre,
toutes deux étudiantes dans une "business school" à
Lyon, elles venaient me rejoindre pour un stage de deux
mois.
Le petit déjeuner aurait déjà dû commencer car Nillappa
avait prévenu Santosh, notre cuisinier, de mon arrivée.
Malheureusement l’emplacement où nous avions
l’habitude de servir le "bhadgi pao" n’était pas libre et
Santosh pas très pressé d’en trouver un autre avant mon
arrivée. Pourquoi me direz-vous ? La place, ces trois
dernières années, était prêtée par un de ses amis, qui,
cette saison, avait loué cet endroit à des joueurs de
cartes. Santosh devait donc en trouver un autre, mais le
problème était qu’il ne voulait pas payer et comme en
Inde rien n’est jamais gratuit, il avait imaginé que Terre
d'Espoir allait payer la location. Nous lui avons toujours
payé chaque petit déjeuner le même prix que dans
n’importe quel petit restaurant local, il n’était pas
question de payer en plus la location de l’emplacement.
Après trois jours de recherches sans résultat et
beaucoup de discussions, Santosh a décidé de rentrer
chez lui au Tamil Nadou.
Aroun, dont les parents avaient commencé il y a plus de
vingt ans à servir le bhadgi aux enfants (ils préparaient
les repas sur une charrette roulante) a repris le flambeau
et l’a très bien fait ! Lénaïc et Solène ont accompagné la
mise en place, un peu étonnées de la complexité des
transactions en Inde ! De plus il s’est mis à pleuvoir, une
très grosse pluie de mousson, Marie-Thérèse nous avait
donné des K-way pour les grands enfants, ils nous ont
rendu service car il a plu pendant 10 jours.
Lénaïc et Solène, stagiaires très consciencieuses
étaient sur le terrain tous les matins à 7 h pour le petit
déjeuner des enfants et aussi dès 13 h pour le repas
des écoliers. Après l’école elles ont fait du soutien
scolaire à un groupe d’enfants qui les a beaucoup
regrettées.
Après dix années de dur labeur à Colva, Hilda a
décidé, au grand désespoir des enfants, d’arrêter
son atelier de couture. Kari, une amie Norvégienne,
avait l’an dernier découvert cet atelier, et avait
souhaité le poursuivre. Elle est venue cette année
avec deux amies, Marit et Helle. Pendant deux mois
elles ont fait de la couture et du dessin avec les
enfants.
Marion nous a, comme à son habitude, amené
d‘Allemagne plus de trente kilos de vêtements pour
les enfants.
Nadège a terminé la saison avec moi et nous allons
attaquer la nouvelle saison ensemble.
Nous avons nourri jusqu’à 282 enfants le matin, et à
midi 70 qui vont très régulièrement à l’école.
Les produits de consommation courante, légumes,
fruits, riz, essence etc... ont beaucoup augmenté,
mais les salaires ne suivent pas, la vie est donc de
plus en plus difficile pour les pauvres. Le petit
déjeuner a augmenté de 1 roupie par enfant et le
repas de midi de 5 roupies.
Environ 2/3 des enfants sont scolarisés, certains plus
ou moins régulièrement, nous avons assuré le
matériel scolaire, les cartables, les chaussures et
chaussettes pour chacun d’entre eux, les uniformes
pour 85, nous avons fait réparer les bicyclettes,
couper les cheveux, payé les pique-niques pour 162
enfants.
Comme chaque année, nous avons eu beaucoup de
malades, les mauvaises conditions de vie et
d’alimentation y contribuent largement. Bronchites,
otites, infections à staphylocoques, malaria,
recrudescence de tuberculoses pulmonaires,
problèmes dentaires etc…font partie du quotidien.
La consultation chez le médecin est passée de 80 à
100 roupies et le prix des médicaments a aussi
augmenté. Beaucoup de familles ne gagnent pas
plus de 50 roupies par jour (1 euro vaut environ 60
roupies).
Janine GAIDDON
Putilik nous a quittés début août après une
longue et très pénible maladie. Depuis plusieurs
mois il était grabataire et
Terre d'Espoir avait pris en
charge le salaire d’une jeune
infirmière qui se rendait
chaque jour à son domicile
pour soigner ses escarres.
Terre d'Espoir a assuré
pendant quatre ans le financement de tous ses
traitements et hospitalisations.
p. 2
Ariston est un petit garçon de trois ans atteint de
leucémie. Après le diagnostic de la maladie il est
maintenant soigné à Bombay. Terre d'Espoir a
pris en charge une partie de son traitement.
Ventia, opérée du cœur l’an
dernier, va très bien, elle a
grandi et est d’une activité
débordante.
Shanta a commencé ses
études de sage-femme.
Nillappa, qui a repris ses
études l’an dernier, va passer
l’équivalent du bac en 2011.
Michael est depuis un an cuisinier
du ministre de la défense à Koweït.
Ravi qui a terminé
informatiques,
maintenant à
du Karnataka)
grosse firme
social est à
ses études
t r a v a i l l e
Bangalore (état
dans une
dont le siège
Monaco.
Deux jeunes Françaises à Colva
Solène à Colva
Dès notre arrivée, Janine nous a proposé d’aider
certains enfants à faire leurs devoirs. Etant simplement
deux pour cela, nous ne pouvions proposer notre aide à
beaucoup d’enfants. Nous l'avons donc proposée tout
d’abord aux plus grandes filles (âgées de 12 ou 13 ans).
En effet, c’est à cet âge que les filles sont le plus
susceptible d’arrêter l’école et dans de nombreux cas,
d’être mariées. De plus, c’est vers 12 ans que les jeunes
filles de Colva doivent changer d’école pour passer dans
la classe supérieure. Or ce changement d’école est bien
souvent délicat et les jeunes filles peuvent se
décourager. Il était donc important pour nous d’aider
quelques-unes unes de ces jeunes filles à garder
confiance en elles.
C’est donc avec trois de ces grandes filles (Shoba et
Jugunu 12 ans et Laxmi 13 ans) accompagnées de
certains frères et sœurs plus jeunes, que nous avons
commencé nos ateliers d’aide aux devoirs toutes les
après-midi vers 15h. Avec le temps, certains de nos
élèves se sont découragés et bien souvent, seuls Shoba,
Laxmi et Megrajh, le petit frère de Laxmi, étaient
présents avec leurs cahiers d’anglais, d’histoire, de
sciences naturelles ou de physique. Cela a d’ailleurs
été parfois bien difficile pour nous de nous souvenir
de nos cours de physique de collège sur la
combustion ou ce genre de choses obscures. Plus
que de l’apprentissage, notre rôle était aussi de nous
intéresser aux enfants, de leur montrer que nous
croyions en eux et que nous voulions les aider à
poursuivre leurs études. Bien souvent, nous
terminions nos séances par un goûter et une partie
de cartes. J’avais en effet emporté un jeu de Jungle
Speed, ce sont des cartes comportant formes et
couleurs différentes, ce qui nous permettait de jouer
sans avoir vraiment besoin de parler la même
langue. Régulièrement, Sumita, la sœur aînée de
Laxmi et Megrajh, jouait avec nous bien qu’elle ne
parle pas un mot d’anglais. Il nous est même arrivé
de jouer avec les voisines attirées par les rires des
enfants.
A mesure que nous avons aidé Laxmi et Megrajh,
nous avons également fait la connaissance de
Sumita, la fille aînée de la famille, âgée de 15 ans.
Sumita n’a jamais eu la chance d’aller à l’école. Etant
l’aînée de la famille, elle doit quotidiennement
s’occuper des plus jeunes et des tâches ménagères,
pendant que ses quatre plus jeunes frères et sœurs
vont à l’école chaque jour et que sa mère vend
vêtements et bijoux aux touristes sur la plage pour
faire vivre sa famille.
Ce qui était très frappant pour nous, c’était la
différence de préoccupations entre nous, deux
jeunes Européennes de 20 ans, qui avons la chance
de faire des études supérieures avec le soutien de
nos familles, et cette jeune fille à peine plus jeune qui
ne sait pas combien d’années il lui reste avant d’être
mariée et d’avoir son premier enfant, cette jeune fille
dont les yeux nous disaient à quel point elle aurait
aimé lire le hindi ou encore parler l’anglais. Et les
rires qu’elle partageait avec ses frères et sœurs et
avec nous lors de nos parties de cartes nous
faisaient nous demander combien de fois par an
Sumita avait l’occasion de s’amuser.
Trois semaines avant notre retour en France, nous
avons rencontré Karna, une femme Suédoise que
Janine connaissait déjà. Karna et son mari d’origine
indienne vivent en Angleterre mais passent une
grande partie de l’année à Colva. En discutant avec
Lénaïc et moi, Karna a trouvé notre travail avec les
enfants intéressant et a souhaité venir nous voir une
après-midi. Nous avons bien sûr accepté, et elle a
été enthousiasmée par cette petite aide que nous
apportions aux enfants.
En quelques semaines de travail avec Laxmi, nous
avons bien vu ses grandes difficultés à s’adapter à sa
nouvelle école et notamment au fait que la très
grande majorité des cours ait lieu en anglais (même
les cours d’histoire et de sciences sont en anglais !).
Mais ce que nous avons surtout vu, c’est sa volonté
de poursuivre l’école et d’échapper à un mariage
prématuré. En quelques semaines, elle a fait
beaucoup d’efforts pour surmonter sa timidité et
essayer de formuler ce qu’elle avait envie de nous
raconter en anglais (ce qu’elle avait fait le week-end
par exemple). Nous avons donc signifié à Janine
notre regret de rentrer en France et de ne pas pouvoir
p. 3
continuer à aider Laxmi ainsi que notre crainte pour son
avenir étant donné ses difficultés en anglais. Et c’est
avec une grande joie que nous avons appris à notre
retour en France que Karna et son mari avaient repris
notre soutien scolaire auprès de Laxmi et de son petit
frère Megrajh. Enfin, Janine a inscrit Laxmi à des
séances de soutien scolaire pour le temps où Karna ne
sera pas à Goa. Ces quelques mois d’aide, quelle que
soit leur durée, nous donnent l’espoir que Laxmi
continue à aller à l’école, que ses frères et sœurs
continuent et que leurs propres enfants seront scolarisés
eux aussi…
Solène LABOUTE
Quand Solène a écrit son
aventure à Colva elle ne savait
pas que Sumita, la sœur de
Laxmi, était mariée depuis le
mois de juin dernier.
Lénaïc à Colva
Solène et moi avons passé deux mois à Colva dans le
cadre d’un stage que nous devions réaliser pour notre
école. Il n’a pas été facile de convaincre Janine, qui avait
je crois un peu peur de se retrouver avec deux
adolescentes sur les bras ! Elle a tout de même fini par
accepter, et nous sommes arrivées à Colva au début du
mois de novembre, sans trop savoir ce qui nous y
attendait. Nous avons eu quelques jours pour nous
habituer à ce nouvel environnement avant de débuter le
petit déjeuner, puisque Janine venait tout juste d’arriver
en Inde et que les activités de Terre d'Espoir n’avaient
pas encore repris. Il nous a fallu quelques jours pour
nous débarrasser du statut de touristes au sein du
village, le temps pour les commerçants dont les
échoppes bordent la route principale, de comprendre
qu’il ne servait à rien de nous héler à chaque passage, et
que nous n’étions pas là pour acheter ! Heureusement,
le fait d’être accompagnées par Janine nous a vite attiré
la sympathie des autres villageois, et nous avons
souvent été surprises de voir à quel point Janine était
connue et appréciée de tout le monde.
Une fois le petit déjeuner mis en place, il nous a fallu
attendre plus d’une semaine avant de gagner la
confiance des enfants, qui voient souvent défiler
beaucoup d’Occidentaux sans savoir s’ils peuvent se fier
à eux ou non. Nous avons également eu quelques
difficultés à prendre confiance en nous, jeunes
Européennes de 20 ans n’ayant jamais connu de
difficultés majeures, face à ces enfants qui semblent
déjà en savoir bien plus que nous sur la vie. Notre jeune
âge nous a finalement permis de développer une grande
complicité avec les enfants au cours de ces deux mois. Il
faut dire que ces enfants sont pleins de vie et ne
demandent souvent qu’à plaisanter et s’amuser. Malgré
leurs conditions de vie difficiles, ils gardent souvent cette
légèreté et cet air mutin qui permettent de rester positif.
Cela est bien sûr souvent plus vrai pour les petits
garçons scolarisés que pour les petites filles qui, à 7 ans
à peine, sont souvent déjà responsables de plusieurs
petits frères et sœurs et arrivent chaque matin avec un
enfant sur la hanche et tenant un autre par la main.
Cependant, même après une nuit de pluie et de grands
vents qui mouillent les huttes, nous avons toujours été
étonnées de voir arriver les enfants, fatigués, mais avec
le même sourire et pétillement qui les animent tous
les matins.
Nous avons donc repris la tâche tant appréciée et
redoutée à la fois par les différentes personnes
s’étant rendues à Colva auprès de Janine : la
distribution de crème "Fair and Lovely" et de "lipstick"
comme le prononcent les enfants. Cette crème et ce
baume à lèvres sont l’instant "coquetterie et superflu"
que les enfants ne rateraient pour rien an monde le
matin. Faites mine de vous saisir d’un tube de crème,
et vous vous retrouverez soudainement entouré de
dizaines de petits doigts s’élevant le plus haut
possible, et de "Me, Me, Me please !", "Give me fair
and lovely". S’engage alors un jeu de rapidité et de
logique : déposer un bout de crème sur tous ces
petits doigts tout en tentant de se rappeler qui en a
déjà obtenu. Si un des enfants s’en va en riant et en
se trémoussant immédiatement après avoir reçu la
précieuse crème, vous avez perdu : il vous a mené
en bateau et en avait déjà obtenu auparavant, peutêtre même deux fois si votre partenaire et vous avez
des problèmes de communication.
Nous avons également tenté de développer des
talents d’infirmières en aidant Janine à soigner
quelques bobos, les blessures plus sérieuses lui
étant réservées. Nous avons ainsi pu constater à
quel point les enfants étaient courageux… nettement
plus que leurs pères qui viennent parfois également
se faire soigner à grand renfort de larmes de
crocodiles. Le plus étonnant est la confiance totale
qu’ont les enfants envers Janine. Même s’ils ont mal,
ils se laissent totalement faire, persuadés que Janine
sait comment faire et qu’ils iront mieux ensuite. Cette
confiance se manifeste aussi par le fait que certains
enfants confient régulièrement leurs économies ou
celles de leur mère à Janine qui tient un carnet et fait
ainsi office de banque pour ces enfants qui n’ont pas
d’autre endroit où laisser leur argent en toute
sécurité.
Après quelques semaines, nous avons mis en place
une activité d’aide aux devoirs comme Solène
l’explique dans son article.
Notre intention était au départ d’organiser un cours
d’initiation à l’anglais pour une vingtaine d’enfants.
En effet, les enfants dont nous nous occupions sont
scolarisés à l’école publique, où l’anglais n’est
enseigné qu’à partir de la 4ème classe. Les enfants
se rendant à l’école privée ont eux des cours
d’anglais dès la première classe, et suivent très vite
des cours de géographie ou de mathématiques en
anglais. A partir de la 8ème classe, équivalent au
passage au collège en France, il n’y a plus d’école
publique à Colva et les enfants qui poursuivent leurs
études doivent donc s’inscrire à l’école privée, où
tous les cours sont donnés en anglais. Leurs
résultats scolaires chutent même pour les plus
brillants et beaucoup sont tentés d’abandonner,
d’autant plus que les enfants du Karnataka se
sentent souvent mal à l’aise parmi les enfants
Goannais qui sont une grande majorité à l’école
privée.
Nous avions décidé de nous consacrer en priorité
aux jeunes filles, car ce sont celles qui ont le plus de
difficultés, et qui doivent se battre pour rester à
p. 4
l’école. Un garçon, même s’il a de mauvais résultats
scolaires, a plus de chances de rester longtemps à
l’école. Une fille risque au contraire de se faire retirer tôt
de l’école, surtout si ses résultats sont mauvais. Par
ailleurs, les jeunes filles ont besoin de prendre confiance
en elles, et de sentir qu’on leur porte de l’intérêt.
Comme l’explique Solène, nous avons débuté ces
ateliers avec trois jeunes filles et leurs frères et sœurs.
Nous nous sommes vite rendu compte que l’une d’entre
elles, Laxmi, avait besoin d’une aide constante pour faire
ses devoirs, puisque, arrivée en école privée, tous ses
cours étaient en anglais. Quelle que soit la matière, elle
lisait donc les textes mécaniquement sans les
comprendre et ne saisissait même pas les questions
posées. Le défi était donc de parvenir à lui faire
comprendre ses devoirs avec comme seul moyen de
communication l’anglais…. alors que l’anglais est
justement son principal problème. Il est frustrant de
constater que cette jeune fille est brillante et aime l’école,
qu’elle s’efforce de bien faire et est toujours concentrée,
mais ne parvient à rien. Dans ses cahiers on peut voir
des lignes de punitions : "I will do my homework" (je ferai
mes devoirs) mais elle n’est évidemment pas capable de
faire ses devoirs toute seule, et ses professeurs n’ont
pas l’air de s’en rendre compte ou d’y attacher un intérêt
quelconque. Solène s’est donc entièrement consacrée à
elle la plupart du temps.
J’ai parfois eu plus de difficultés avec les autres enfants
car contrairement à Laxmi, ils n’étaient pas toujours très
concentrés ou motivés, à l’image des enfants français
qui attendent parfois uniquement qu’on leur donne la
réponse. Les enfants étant dans des classes de plus de
60 élèves, ils sont simplement spectateurs, et s’ils ne
comprennent pas, le professeur ne va pas s’arrêter pou
réexpliquer. Seuls les plus motivés parviennent donc à
s’accrocher et à suivre. Pour les autres, il est bien facile
de se laisser distraire et de rêvasser. Pour eux l’école
n’est pas quelque chose qu’il faille de toute façon réussir
comme en France, beaucoup considèrent qu’ils ont juste
quelques années à y passer, qu’ils la quitteront tôt ou
tard et qu’essayer d’y réussir n’a pas vraiment
d’importance. L’important est donc d’essayer de les
intéresser à ce qu’ils font plutôt que de vouloir à tout prix
les faire progresser rapidement.
En dehors de cette activité de soutien scolaire, nous
avons également essayé d’aider Janine dans
l’organisation de la distribution des fournitures scolaires.
Cette tâche peut sembler simple, mais son organisation
n’est pas toujours des plus faciles, car les enfants
apportent chacun à des moments différents des listes qui
sont parfois faites par le professeur de l’école, parfois par
le professeur de soutien scolaire, parfois par les enfants
eux-mêmes… et même quand ce sont les professeurs
qui rédigent la liste, il faut faire attention car ceux ci ont
tendance à ajouter du matériel, comme par exemple
deux crayons rouges au lieu d’un, afin d’en récupérer un
par la suite. Il faut ensuite réussir à se repérer parmi
toutes les listes, faire attention de ne pas acheter deux
fois des fournitures à un enfant, et enfin organiser les
expéditions en scooter à Margao, la ville la plus proche,
pour ramener toutes ces fournitures.
Ainsi, nos journées ont été bien remplies tout au long de
ces deux mois, mais nous avons également eu le temps
de nouer de belles amitiés, notamment avec Nillappa, le
jeune homme employé par Terre d'Espoir, et avec
son cousin Shankar. Ces deux jeunes hommes ont
fait preuve d’une extrême générosité à notre égard,
et ont souvent pris sur eux pour dépasser leur timidité
et nous faire découvrir les alentours de Colva à bord
de leurs scooters. Nous avons ainsi pu assister à une
grande fête catholique à Old Goa, réunissant des
Indiens de toutes religions confondues. En effet,
nous avons pu découvrir une grande tolérance de la
population concernant les différentes religions. A
l’école il est prévu un jour férié pour chaque religion,
et les enfants ne considèrent pas la religion comme
un critère pour choisir leurs amis. A l’approche de
Noël, la tradition veut que les enfants se regroupent
par 5 ou 6 et viennent chanter le soir dans les
restaurants vêtus de leurs plus beaux habits. Il est
étonnant de voir que parfois dans un groupe de
chanteurs, il n’y a que des musulmans et des hindous
et aucun chrétien ! Les enfants s’en fichent, pour eux
cela ne fait pas de différence. Un enfant Hindou qui
pensait que Solène et moi étions catholiques, nous a
dessiné un portrait de Jésus à chacune. Je trouve
que cela est une belle marque de tolérance de sa
part. Il est cependant étonnant de constater que les
Indiens ont souvent du mal à concevoir le fait que l’on
puisse ne pas avoir de religion !
Au final, Solène et moi avons vécu une expérience
riche en rencontres en tous genres, mésaventures et
quiproquos divers et variés, incompréhensions
passagères, fous rires quotidiens, sweet lemon
sodas, nombreuses émotions, mais nous restons
surtout marquées par la bonté de toutes les
personnes que nous avons rencontrées, et par
l’impression d’avoir eu la chance de vivre une
aventure exceptionnelle.
Lénaïc GUIADER
Laxmi
Sumita
Megrajh
Assemblée Générale
de Terre d'Espoir
L'Assemblée Générale de Terre d'Espoir s'est
tenue le 12 juin 2010 à Landerneau.
Après le bilan moral et financier,
l'association s'est engagée à poursuivre
ses actions.
Le bureau a été reconduit dans ses fonctions.
L'Assemblée Générale
s'est terminée par une collation.
p. 5
LA KUMBHA MELA
La Kumbha Mela, littéralement la fête de la cruche,
est le plus grand rassemblement religieux du monde. Il
réunit pendant quelques semaines plusieurs millions de
pèlerins Hindous dans quatre villes saintes de l’Inde.
A l’origine mythologique de ce pèlerinage est l’histoire
des DEVA et ASURA (dieux et démons) qui firent alliance
pour baratter la mer de lait. L’objectif était l’élaboration de
l’AMITRA, le nectar d’immortalité. Une cruche contenait
l’inestimable breuvage que les démons s’empressaient
de voler. Pourchassés par les dieux, la bataille durait
douze jours, l’équivalent de douze années de vie
humaine.
Pendant ces luttes, quatre gouttes tombèrent sur la terre
de l’Inde, à Haridwar, Allahabad, Ujjain et Nasik. Depuis,
tous les douze ans, ces villes saintes accueillent, à tour
de rôle, l’immense foule de pèlerins pour la célébration
de la Kumbha Mela.
Il est probable que ces cérémonies remontent aux
civilisations de l’Indus, il y a près de six mille ans. Les
dates précises de la Kumbha Mela sont fixées par des
méthodes astrologiques basées sur le soleil, la lune et
Jupiter.
Pour l’ensemble des sectes et des congrégations, ce
pèlerinage est un point de rassemblement quasi
obligatoire. Les Sâdhus, les plus grands gurus, les chefs
spirituels de tout le pays arrivent par des moyens de
transport très variés : chevaux, éléphants, chameaux,
voitures, palanquins, chariots. Généralement les
sâdhus, Naga Baba, sont les premiers à défiler sous une
pluie de pétales de fleurs. Ensuite chaque groupe tente
de dépasser les autres par la splendeur de son cortège.
L’événement le plus important de la Kumbha Mela
est l’immersion dans le Gange au moment où ses
eaux se transforment en AMRITA (nectar de
l’immortalité). Les Hindous pensent que s’immerger
dans les eaux à ce moment-là les nettoiera de tous
leurs péchés ainsi que leurs ascendants sur quatre
vingt-huit générations.
Les Sâdhus sont les premiers à s’immerger, ce qu’ils
font nus et par deux. Lorsqu’ils ont terminé leurs
ablutions, ils recouvrent leurs
corps de cendres et se parent de
colliers. Après la baignade des
dizaines de milliers de Sâdhus,
les pèlerins ordinaires peuvent
accéder à l’eau.
Hormis l’immersion dans le fleuve, le pèlerinage
permet aux croyants Hindous de recevoir la
bénédiction des sâdhus, des saints, des yogis et de
faire le DARSHAN (vision du divin) qui transmet
l’énergie spirituelle.
Alliances, retrouvailles, échanges et discussions
vont bon train. Sur les ghats (bords du fleuve) se
déroulent des cérémonies où les novices, crâne
rasé, prononcent leurs vœux avant d’intégrer un
ordre.
Pendant ces semaines, les foules finissent par être
comme le fleuve : un mouvement continu, puissant
et calme à la fois. Selon les heures et les lieux, le flux
s’amplifie ou décroît, mais il ne cesse jamais.
Hilda MOAL
Les Sâdhus sont des renonçants. Ils coupent tous les
liens avec leurs familles, ne possèdent rien, s’habillent
d’une tunique de couleur safran symbolisant la sainteté,
n’ont pas de toit et passent leur vie à se déplacer sur les
routes de l’Inde et du Népal se nourrissant des dons des
dévots.
Terre d'Espoir remercie
Joyeux Noël
et bonne année
à tous !
Le Rotary Club de Landerneau
L’association Pays de Landerneau Athlétisme
pour leurs dons
Madame Humbert et Monsieur Raynaud
Pharmaciens à Sizun, pour le matériel qui nous
permet de faire fonctionner notre dispensaire en
plein air
Tous les parrains et bénévoles sans lesquels
nos actions n’existeraient pas.
Nous vous rappelons qu’en aidant Terre d’Espoir,
Association reconnue d’utilité publique, vous
bénéficiez d’une réduction d’impôt. Votre don
vous donne droit à un reçu fiscal.
p. 6
La presse en parle (1)
Télé Paris Obs du 19 juin 2010
“Portées disparues”
Extrait d’article par Richard Cannavo
coutume ruineuse. "Si vous avez une fille, explique
On les appelle"missing Women", les femmes
un sociologue Indien, on dit que c’est comme arroser
manquantes : celles que l’on a empêchées de
le jardin du voisin, ça ne sert à rien…" Elles sont ainsi
naître. Il manquerait ainsi plus de 100 millions
des milliers, ces mères amputées de leurs propres
de femmes en Asie.
enfants : entre élimination à la naissance et,
Une tragédie humaine et sociale.
phénomène plus récent, avortement sélectif, il
Enveloppée dans son sari jaune, Indrani masque mal
manquerait aujourd’hui 100 millions de femmes en
son émotion. Les années ont passé mais le cauchemar
Asie. A leur chagrin, les malheureuses génitrices
ne cesse de la hanter." Je ne voulais pas tuer ma fille".
doivent ajouter la culpabilité. "Ici, si la mère ne tue
Sa gorge se noue."Elle était très belle, presque trop : elle
pas sa fille qui vient de naître, elle devient
devait être faite pour mourir..." Ce fut en tout cas son
l’étrangère, elle est exclue de la communauté,
destin : quelques heures après l’avoir mise au monde,
explique le Dr Chezhian, membre de Terre des
sous la pression de sa famille et du voisinage, Indrani a
Hommes. Elle ne comprend même pas que c’est un
fait ingurgiter un poison mortel à son nourrisson puis l’a
crime : dans les villages, on considère qu’on peut
enterré dans son jardin. Elle murmure : " Ma petite fille
faire ce qu’on veut d’un enfant. Toute la pression est
aurait 10 ans aujourd’hui. Je n’arrive pas à l’oublier...".
mise sur la mère car, selon une croyance populaire,
Comment oublier en effet ? Nous sommes en Inde du
si c’est elle qui tue son propre bébé, ce n’est pas un
Sud, un pays où l’on élimine encore, à la naissance, les
péché. "
"indésirables" : les bébés de sexe féminin. Comme le dit
Le récent développement de l’échographie aura
Manon Loizeau dans ce saisissant reportage réalisé
encore accentué le phénomène. Officiellement
avec Alexis Marrant qui leur a valu le prix Albert Londres,
interdit, l’avortement sélectif est devenu un marché
"naître fille en Inde est une malédiction. Aujourd’hui c’est
clandestin, et très lucratif : il y a 6 millions
presque un miracle". Dans ce pays, depuis toujours la
d’avortements par an en Inde, et 90% sont effectués
préférence va aux garçons. Dans les rites hindous, seul
sur des fœtus féminins. "Je pense tout le temps aux
le fils peut allumer le bûcher funéraire de ses parents : il
filles que je n’ai pas eues. Je les entends crier dans
est l’unique garant de leur réincarnation, celui qui leur
mon ventre, je les entends qui disent, c’est quoi
permet de mourir en paix. De même, en tant qu'héritier, il
cette mère qui ne nous a pas laissé vivre ?"
permet que les terres et les biens demeurent dans la
Ce n’est rien d’autre qu’une femme au doux visage et
famille. A l’inverse, la fille est perçue comme une charge
au regard éteint, inconsolable. Une femme dévastée.
inutile. Elle est aussi celle pour qui il faut payer la dot, une
Richard Cannavo
Landerneau
Le local à vêtements
Le local se trouve toujours dans l’ancienne cantine de
l’école Saint Nicolas à Kergréis. Nous recevons
beaucoup de vêtements et de bibelots. Il devient difficile
de bien les exposer, bien que nous essayions de ne
mettre en vente que les vêtements de saison. Nous
devons refuser les meubles que l’on nous propose, faute
de place. Depuis le début de l’année, un groupe de
jeunes étudiants vient chercher des déguisements pour
les soirées à thèmes ou les anniversaires entre copains.
Nous avons aussi des mamies qui viennent chercher
des tenues pour leurs petits enfants. Un groupe de
théâtre a trouvé de quoi faire ses costumes (complets,
chemises, cravates pour les hommes et robes pour les
dames) et il y a aussi nos fidèles clients qui viennent
régulièrement. Nous remercions toutes ces personnes.
Cette année, nous avons fait une braderie en juillet, nous
avons reçu beaucoup de monde le matin. Le local a été
ouvert plusieurs fois pendant l’été à la demande de
personnes voulant déposer des vêtements ou d’autres
partant dans leurs familles.
Ecole St Nicolas
Kergréis
29800 Landerneau
Faut-il envisager d’ouvrir le local une fois par
semaine pendant l’été ou de faire une fermeture plus
courte ?
Durant l’année, certains bénévoles ont eu des
ennuis de santé, nous leur souhaitons un bon
rétablissement.
Nous avons partagé la joie de Colette et Auguste lors
de leurs noces d’or. Nous leur souhaitons encore
beaucoup d’années de bonheur ensemble.
Nous avons des contacts avec la mairie et plus
particulièrement avec le bureau du CCAS pour
l’obtention d’un nouveau local, mais nous ne
sommes pas la seule association à en demander un
nouveau.
Marie-Thérèse GUIADER
p. 7
La presse en parle (2)
Gomantak Times à GOA INDE du 24 février 2010
Petit déjeuner du cœur - Article traduit de l’anglais par Sophie GUIADER
Lisa Monteiro a rencontré Janine
Gaiddon, une Française qui distribue
depuis 21 ans le petit déjeuner à environ
200 enfants migrants et enfants des rues
à Colva Beach dans le sud de Goa.
Il est agréable de voir "L'Arun Café" à Colva Beach
chaque matin pendant les mois les plus frais de Goa.
Des enfants aux yeux gonflés de fatigue partent à pied
de leurs maisons depuis aussi loin que Betalbatim et
Sernabatim pour satisfaire leurs petits estomacs.
Certains enfants commencent tout juste à marcher.
D’autres arrivent dans les bras de leurs aînés. D’autres
encore ont revêtu leurs uniformes, prêts à partir à
l’école.
Janine Gaiddon les attend près du café. Chaque enfant
lui serre la main, lui adressant un joyeux "bonjour" et elle
leur rend leurs salutations, serrant certains
chaleureusement dans ses bras, appelant chaque
enfant par son prénom.
Les enfants les plus espiègles tendent une jambe ou un
bras meurtri, et Janine, infirmière à la retraite, toujours
prête avec sa trousse de premiers secours, s’occupe de
leurs coupures. Tout cela avant que les enfants ne
rejoignent le Arun Café où une tasse chaude de "chai"
(thé au lait sucré) et un "pao bhadji" (pain et ragoût de
légumes) attendent leurs estomacs qui gargouillent. Sur
le chemin du retour après un repas substantiel, ils
serrent de nouveau la main de la dame qui paie la note,
cette fois avec un "au revoir ". Pour ceux qui ont la peau
sèche, Janine applique de la crème sur leurs petits
visages avant qu’ils ne partent le sourire aux lèvres. Et
cela continue avec les 200 enfants qui arrivent en
groupes entre 6h30 et 8h30 du matin.
Un ange sans ailes
Pendant cinq mois (d’octobre à mars) chaque année
depuis 1989, Janine est venue de France en avion,
faisant don de son temps et de son argent pour fournir un
repas équilibré aux enfants défavorisés des familles de
migrants.
C’était en fait le mari de Janine, Jean-Louis qui avait eu
l’initiative de ce projet.
Janine raconte les événements qui se sont passés il y a
plus de vingt ans avec son fort accent français. "J’étais
infirmière en France mais j’ai dû partir plus tôt que prévu
en retraite car j’ai subi plusieurs opérations de la colonne
vertébrale. Mon mari était journaliste indépendant et
auteur"
"A ma retraite, nous nous sommes retrouvés avec du
temps libre à occuper et puisque l’endroit où Jean-Louis
écrivait n’avait pas d’importance, nous avons décidé de
venir à Goa. Puis un matin à Colva alors que Jean-Louis
prenait son petit déjeuner, il a remarqué une paire d’yeux
affamés fixant chaque morceau qu’il mettait dans sa
bouche. Il a invité l’enfant à venir manger",
Et il a suffit de ce simple geste pour que Janine et JeanLouis fassent du petit déjeuner un événement régulier
pour des enfants affamés de Colva et des environs
pendant cinq mois chaque année. Ce qui est devenu
l’Arun Café aujourd’hui n’était avant qu’une charrette à
bras où Arun Andrews du Tamil Nadu vendait les mêmes
"pao bhadji" aux enfants. Il admet qu’il sautait du lit
vers 5h30 du matin afin de préparer le petit déjeuner
pour ces oiseaux matinaux. A chaque voyage que
Janine et Jean-Louis ont fait à Goa, le nombre
d’enfants n’a cessé d’augmenter. Jean-Louis est
décédé il y a trois ans, et depuis, Janine ne s’est
jamais sentie seule dans son effort, aidée par des
personnes de diverses origines.
"Nous avons commencé avec notre propre argent,
mais il y a quelques années, une association
appelée Terre d'Espoir a entendu parler de notre
travail et a commencé à nous aider en nous
apportant des fonds",
Aujourd’hui, Janine, 64 ans, peut non seulement
distribuer quotidiennement le premier repas de la
journée à des enfants, mais aussi le déjeuner (du
poisson, du curry, du riz et des légumes) à 70 écoliers
de l’école publique et de l’école Enfant Jésus à
Colva.
Avec du chai et du pao bhadji vendu à 12 roupies, et
du poisson au curry à 30 roupies (avec 10 roupies
pour chaque plat de riz supplémentaire), Janine
révèle que les deux repas lui coûtent 5.000 roupies
par jour. "En plus des repas, nous fournissons des
uniformes, des chaussures et chaussettes, du
matériel scolaire aux enfants, nous les amenons
chez le médecin quand ils sont malades".
A chaque voyage à Goa, Janine dépense
approximativement 16.000 euros pour les enfants en
cinq mois. Avec l’aide de Terre d'Espoir, elle
demande aux gens de donner des vêtements en bon
état.
"Nous les vendons en France pour un euro ou moins,
permettant aux personnes les moins aisées de les
acheter. L’argent généré est ensuite utilisé pour ce
projet."
"Nous ne sommes pas riches" intervient Marit Solie
de Norvège, en ce moment à Goa pour aider Janine.
"Nous travaillons dur quand nous rentrons à la
maison et ce que nous gagnons vaut beaucoup ici et
ça nous permet de toucher beaucoup de gens".
En dehors des repas, Janine et Marit ont des cours
de couture et de peinture trois fois par semaine de 3 à
5 heures de l’après-midi, pour les filles, dans des
huttes près de la plage. "J’ai aussi apporté des
peintures pour les enfants et c’est adorable de les
voir oublier leurs vies difficiles pendant deux heures
en entrant dans un autre monde" sourit Marit,
infirmière, enseignante et peintre, qui est plus
qu’excitée de passer ces mois à Goa, loin du froid
intense de la Norvège.
Le moment du retour à la maison approche pour
Janine. Que fait-elle quand elle n’est pas à Goa à
prendre soin de ces enfants ? "Je m’occupe de mon
jardin et je passe dans des écoles pour expliquer aux
écoliers ce que nous faisons ici à Goa. Je trouve cela
très important, les enfants français sont privilégiés,
ils ne peuvent imaginer que des enfants en Inde
manquent de nourriture".
Somme toute, grâce à Janine, à chaque fois qu’elle
aime et à chaque fois qu’elle donne, c’est Noël pour
les enfants.
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