COMMENT CONSTITUER UN CATALOGUE DE FILMS ? Il est interdit par la
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COMMENT CONSTITUER UN CATALOGUE DE FILMS ? Il est interdit par la
COMMENT CONSTITUER UN CATALOGUE DE FILMS ? Il est interdit par la loi de diffuser en public les DVD achetés dans le commerce ou loués dans un vidéoclub. En effet, ces supports sont strictement réservés au cercle de famille. Cependant, certains producteurs confient les droits d’exploitation de leurs films pour des projections publiques gratuites auprès de communautés restreintes à des distributeurs spécialisés, dits “institutionnels”. Toute structure privée ou publique souhaitant organiser dans ses locaux la diffusion vidéo d’un film pour son public doit acheter le support de diffusion auprès de ces distributeurs institutionnels. Les DVD doivent impérativement avoir été achetés avec les « droits de consultation sur place », qui permettent de projeter les films dans l’enceinte de l’établissement acquéreur, à titre gratuit uniquement (pas de projections payantes) et à destination exclusive de ses publics (ex : enseignants et élèves). Ces droits sont attachés au support (le DVD), généralement sans limitation de durée. Autrement dit, il faut donc distinguer le DVD acheté pour UN VISIONNAGE A DOMICILE (usage strictement réservé au cercle de famille/amis, visionnage interdit hors du domicile), du DVD acheté pour UN VISIONNAGE AU SEIN D'UN ORGANISME (collège, lycée, université, association, vidéothèque municipale, comité d'entreprise, etc.). Dans ce cas, vous devez vous acquitter des droits « institutionnels ». La facture que vous recevrez stipulera que vous bénéficiez bien de cette extension de droits. Les droits institutionnels permettent un visionnage du DVD en groupe restreint (sans droit d'entrée ni publicité extérieure), la consultation sur place, ainsi que le prêt. Procédure pour la commande des DVD Délais à respecter (prévoir large : 2 à 6 semaines avant la projection prévue, selon les fournisseurs) Les justificatifs sont à transmettre au Forum des images pour le remboursement des 4 DVD pris en charge (envoyer un scan de la facture à [email protected] ou l’original à Forum des images / DAE-Toutes les clés pour créer un ciné-club / Forum des Halles / 2 rue du Cinéma / 75045 Paris cedex 01) – offre valable uniquement pour l’année scolaire en cours ! La liste exhaustive des distributeurs institutionnels s’obtient auprès de : la FNDF (Fédération nationale des distributeurs de films) Tél. : 01 56 90 33 00 l’ALPA (Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) Tél. : 01 45 22 07 07 / www.alpa.asso.fr Quelques fournisseurs, à titre indicatif : Scéren (Canopé - Réseau dédié à l’édition pédagogique tous supports pour les acteurs et usagers du système éducatif) Le Scéren offre plusieurs collections de DVD et notamment la collection Eden Cinéma, qui propose des titres sur le langage cinématographique, mais aussi des longs métrages qui bénéficient en bonus d’un accompagnement pédagogique important. La notice de chaque DVD est sur www.sceren.com Pour se les procurer : la cyberlibrairie sur www.sceren.com ou la Librairie de l’éducation (13, rue du Four, 75006 Paris – M° Mabillon) Tarifs : de 9,95 € (Conte d’été) à 44,10 € (Cinéma d’animation + Azur et Asmar) Adav (ateliers diffusion audiovisuelle) Il s’agit d’une centrale d’achat de programmes audiovisuels et multimédia réservée aux réseaux culturels et éducatifs : le réseau des bibliothèques et des médiathèques, les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées, universités), les centres culturels à l'étranger… Un énorme catalogue de 40 000 références en DVD et blu-ray, et notamment des films non commercialisés par ailleurs. Pour accéder au site de l’Adav http://www.adav-assoc.com/ le CDI de chaque lycée peut demander un identifiant et un mot de passe car le site n’est pas accessible au grand public (demande gratuitement directement auprès de l’Adav : [email protected]). - - Sélection « Adavévénement » : des sélections proposées chaque mois (une fiche par film avec tous les renseignements nécessaires), pour éviter de se perdre dans les 40000 références ! Possibilité de faire une recherche avancée pour faire des sélections (genre, type de fiction, pays, période, réalisateur, acteur…) Également des critères qualitatifs (système de notation des films de une à trois étoiles) La « thémathèque » (dans la rubrique « services + ») : service permettant de trouver un certain nombre de films sur un sujet donné (exemples : métissages, football, superhéros…) Tarifs : de 30 à 60 € (90 € pour certains coffrets et les films Warner) Accompagnement proposé : - Edition d’une revue trimestrielle (reçue au CDI) présentant les nouvelles parutions DVD conseillées aux lycéens CinéStories : affiches traitant de l’histoire du cinéma par genre (le western, la comédie musicale…) avec à chaque fois 10 films conseillés, trois ouvrages de cinéma et trois sites internet de référence (à retrouver dans la rubrique « services + ») Zéro de conduite Blog de l’actualité éducative du cinéma, réalisé par des enseignants à destination des enseignants pour rapprocher le monde du cinéma du monde éducatif. Catalogue de plus de 130 titres (20 à 30 titres de plus par an) et service de vente de DVD aux établissements scolaires, chaque DVD faisant l’objet d’un accompagnement pédagogique, à retrouver dans la « boutique DVD » du site http://www.zerodeconduite.net/ Le catalogue, qui s’adresse avant tout aux enseignants, est organisé par discipline (voir « catégories » dans le menu à gauche de la boutique). Tarifs : de 30 à 60 € Accompagnement proposé : « les sites pédagogiques » proposent des dossiers pédagogiques sur des films faisant l’actualité cinématographique, à destination des enseignants + un blog Et aussi : Le Fonds CNC – Images de la culture : www.cnc.fr/idc Colaco : www.colaco.fr CVS : http://www.cvs-mediatheques.com/ RDM vidéo : http://www.rdm-video.fr/ QUELQUES RAPPELS AUTOUR DE LA QUESTION DU DROIT D’AUTEUR Définition de l'auteur En France, le droit d'auteur est régi par le code de la propriété intellectuelle (CPI). Sont présumés auteurs d'une œuvre audiovisuelle : l'auteur du scénario l'auteur de l'adaptation l'auteur du texte parlé (dialogues) l'auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l'œuvre le réalisateur du film l'auteur de l'œuvre originale (roman par exemple ou premiers auteurs d'un premier film en cas de remake) L'œuvre audiovisuelle est dite "de collaboration". Cela signifie que son exploitation n'est possible que suite à un accord unanime de l'ensemble des co-auteurs. Le droit d'auteur Le droit d'auteur est constitué de droits patrimoniaux qui permettent de contrôler la reproduction (droit de reproduction) d’une œuvre et sa communication au public (droit de représentation). L’auteur dispose également d'un droit moral qui protège sa qualité d'auteur et lui permet ainsi de s’opposer à une utilisation qui dénaturerait son œuvre ou de revendiquer que son nom soit mentionné. La protection de l'œuvre D'après la loi, une œuvre est protégée par le droit d'auteur, dès lors qu'elle est originale, sans qu'il soit nécessaire d'effectuer la moindre formalité. La cession des droits d'exploitation au producteur Titulaire de ses droits patrimoniaux, l'auteur peut les céder librement à des tiers. Le producteur d'œuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui prend l'initiative et la responsabilité de la réalisation de l'œuvre. Le producteur de l'œuvre audiovisuelle est présumé cessionnaire des droits exclusifs d'exploitation de l'œuvre audiovisuelle. Cette cession prend la forme d'un contrat écrit. Celui-ci précise les conditions dans lesquelles l'auteur cède ses droits au producteur. Il définit notamment : la nature du travail demandé, le cahier des charges, le calendrier de remise des contributions demandées, l'étendue des droits cédés, la durée et le territoire d'exploitation, la rémunération. La négociation et l'élaboration de ce contrat est d'une très grande importance pour la rémunération de l'auteur et de la vie future de son œuvre. La rémunération de l'auteur se fait au vu des pourcentages fixés par son contrat avec le producteur. POUR RESUMER L'auteur Dans le domaine audiovisuel, les personnes présumées auteurs de l'œuvre sont les personnes ayant assuré son écriture (scénario, dialogues, adaptation, commentaires, traduction), sa réalisation ou sa composition musicale. L'auteur peut être rémunéré dans la phase d'écriture (développement du projet), de réalisation puis, une fois le film lancé en circuit commercial, en fonction des ventes et des locations (principe du droit d'auteur). Le producteur Il recherche et gère l'argent nécessaire à la réalisation d'un projet, et assure sa diffusion au cinéma et/ou la télévision. Il se rémunère sur les financements obtenus. Le distributeur Il démarche les exploitants de salles de cinéma pour la sortie des films (date de sortie, nombre de salles, plan média). Il est rémunéré au pourcentage des recettes, fixé par un contrat signé avec le producteur. L'éditeur Il acquiert auprès de l'ayant-droit d'un film (auteur, producteur, distributeur) les droits d'exploitation de celui-ci pour une période (généralement 5 ans) et un territoire donnés, et en assure ensuite la promotion et la diffusion (DVD, salles). Dans le cas d'une édition DVD, il travaille généralement avec des sous-traitants pour la réalisation de celui-ci (habillage, menus interactifs, bonus). Il est rémunéré sur les bénéfices issus de l'exploitation de l'œuvre. L'exploitation cinématographique C’est l'étape essentielle de la filière cinématographique : avant d'être projeté dans la salle de cinéma, un film est produit par le producteur, puis distribué par le distributeur. En France, les films "sortent" le mercredi et les résultats (box-office) sont mesurés par semaine cinématographique. L'exploitation cinématographique a donc la charge particulière d'encaisser les recettes d'un film. Après déduction de la TSA (Taxe Spéciale Additionnelle), l’exploitant partagera ces recettes avec le distributeur, charge à ce dernier de partager à son tour avec le producteur. Les projections qui se déroulent dans ce cadre sont des projections commerciales. Projections publiques non commerciales Est considérée comme projection publique non commerciale, toute représentation publique et gratuite d’une œuvre audiovisuelle ou cinématographique, annoncée (titre et heure de représentation) par tout moyen de communication à l’extérieur du lieu de diffusion (affiches, tracts, presse, site Internet…). Autrement dit, établir une programmation dans le but de faire venir un public non adhérent, ou ne fréquentant pas habituellement le lieu de diffusion est considéré comme une activité de projection publique non commerciale, quel que soit le mode de diffusion de l’œuvre : projection, vidéoprojection, télévision traditionnelle, écran plasma, LCD ou autre. Cette activité nécessite d’acquitter un droit locatif spécifique (assimilable au droit cinématographique). En effet, par communication d’une programmation, elle fait appel à un public extérieur à l’organisme diffuseur comme pour la programmation d’une salle de cinéma. Contrairement au droit de consultation sur place (droit vidéographique spécifique), le droit de projection publique offre à l’organisme diffuseur la possibilité d’utiliser divers supports d’information en respectant les contraintes posées par les textes officiels : programmes, tracts, affiches, site Internet (sans utilisation d’extraits), mais pas d’utilisation du matériel publicitaire provenant des distributeurs “salle”. En conclusion… Diffuser un film devant un public, quelles que soient sa taille et sa composition, est un droit soumis à un devoir moral vis-à-vis des auteurs. Si la législation n'a pas évolué depuis l'apparition et l'expansion du DVD, les dispositions en vigueur permettent cependant de garantir les droits des auteurs et éditeurs. Ne pas s'en acquitter, que ce soit par inadvertance ou consciemment, revient au même : les droits des auteurs et des éditeurs sont bafoués. Dans le cas d'un cinéma qui vit à la marge des grands circuits de distribution, par exemple, cela constitue un préjudice moral et financier dommageable pour la création : sans ce soutien légitime, celle-ci est condamnée, purement et simplement, à disparaître.