a maintenant 30 ans, je pense que la cour ne doit pas avoir peur de
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Nov.2007 A MAINTENANT 30 ANS, JE PENSE QUE LA COUR NE DOIT PAS AVOIR PEUR DE S’AFFIRMER Interview de Monsieur Jean-François Bernicot, Membre de la Cour, dont le mandat expire à la fin de l’année. M. Jean-François Bernicot par Rosmarie Carotti R. C.: Monsieur, pour commencer, comment s’adresse-t-on correctement à un Chevalier de la Légion d’Honneur? M. J-François Bernicot: En France les appellations ne sont généralement pas liées aux distinctions honorifiques ni aux diplômes universitaires mais aux fonctions exercées. L’appartenance à l’ordre de la Légion d’honneur n’emporte aucune appellation particulière. Si l’on veut être formaliste, mon appellation est Monsieur le conseiller parce que je suis conseiller maître à la Cour des comptes française. Mais je n’aimerais pas que vous m’appeliez Monsieur le membre. Avec Monsieur, vous ne pouvez pas vous tromper. R. C.: En janvier 2003, quand vous étiez au début de votre deuxième mandat à la Cour des comptes européenne, lors d’une réunion au Sénat français, vous avez décrit notre institution comme étant encore jeune et manquant encore de maturité. À l’échéance de votre deuxième mandat et après deux élargissements, considérez-vous que nous ayons atteint la maturité? M. J-François Bernicot: Est-ce qu’on a atteint la maturité à 30 ans ? Pour être plus sérieux, je pense que la Cour n’a pas encore trouvé la place qui devrait être la sienne dans le concert institutionnel européen. Elle n’a pas encore cette position institutionnelle forte qui doit être celle d’une Cour des comptes dans la conception qui est la mienne. Dans certains pays, l’institution supérieure de contrôle est un bureau d’audit dépendant du Parlement et sa légitimité se situe donc essentiellement au niveau de ce Parlement. Dans l’Union européenne, la légitimité de notre cour procède directement du traité et je pense qu’elle devrait être encore plus respectée et écoutée qu’elle ne l’est aujourd’hui par les autres institutions européennes. R. C.: Comment voyez-vous donc la Cour des comptes européenne dans la discussion sur un nouveau Traité? 4 M. J-François Bernicot: Tant qu’on reste une institution, et je ne pense pas qu’on veuille modifier le traité sur ce sujet, rien ne change. La Convention a regroupé les quatre premières institutions en y ajoutant le Conseil européen. Pour des raisons que j’estime être de pur affichage, la Cour des comptes européenne et la Banque centrale européenne ont été mises à part. Même si cela gêne certains, tant qu’on reste une institution, je n’y vois pas trop d’inconvénients. Mais il est vrai que souvent, dans les ouvrages ou les commentaires de la presse, la Cour des comptes est souvent négligée. Est-ce que cela veut dire que nous ne sommes pas assez connus? A maintenant 30 ans, je pense que la Cour ne doit pas avoir peur de s’affirmer. Nous devons renforcer en permanence notre professionnalisme et notre indépendance. Ce sont les deux éléments qui caractérisent une Cour des comptes. Ce n’est qu’ainsi que la Cour sera respectée. R. C.: Y a-t-il des entraves à cette indépendance? Que signifie indépendance? M. J-François Bernicot: Les entraves sont celles que l’on accepte. Des pressions, il y en a toujours, et l’essentiel est de ne pas y succomber. Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas écouter nos interlocuteurs. On peut changer d’avis, éventuellement accepter certains arguments, mais la Cour doit conserver son autonomie de décision. L’indépendance est fondée d’abord sur les garanties qu’on donne aux différents acteurs de la Cour. Là, il n’y a pas trop de problèmes. À la Cour des comptes européenne, un mandat de six ans pour les membres et le statut de la fonction publique européenne garantissent suffisamment cette indépendance. Ensuite, c’est une question d’état d’esprit. Mais lorsque se manifeste la “mollesse de cœur”, comme on dit en France, la meilleure façon pour garantir l’indépendance de la Cour reste la procédure de décision collégiale, à condition que celle-ci soit menée de façon honnête et transparente. R. C.: Mais c’est justement cette collégialité qui est en discussion suite aux divers élargissements. M. J-François Bernicot: C’est vrai, il est plus facile d’avoir un esprit collégial à six ou sept qu’à 12, 15 ou 27. C’est le traité qui prévoit un représentant par État membre. Nous avons fait à la Cour ce qui était en notre pouvoir pour nous organiser au mieux; nous avons créé des groupes d’audit, qui permettent des débats beaucoup A MAINTENANT 30 ANS, JE PENSE QUE LA COUR NE DOIT PAS AVOIR PEUR DE S’AFFIRMER plus intéressants et approfondis. Il y a toujours un grand nombre de dossiers à gérer à 27 et la décision finale relève du collège. Le développement et le maintien d’un esprit collégial sont un travail de tous les jours qui connaît des hauts et des bas, et le nombre n’est pas forcément le principal obstacle. R. C.: Parlez-nous de votre groupe, le groupe I. Quelle est la répartition des compétences et le rôle du doyen ? M. J-François Bernicot: Le groupe I était celui des “Politiques agricoles” et maintenant il s’appelle “Conservation et gestion des ressources naturelles”. On s’est adapté aux nouvelles perspectives financières. Le doyen a surtout un rôle de coordination, bien défini dans le règlement intérieur. C’est un rôle de primus inter pares qui actuellement est exercé par Mme Hedda von Wedel. Mais si le groupe 1 travaille bien, c’est parce qu’on a d’excellentes équipes d’auditeurs et une bonne coopération entre les divisions et le directeur. Je dois ici saluer en particulier le travail fait par M. Walter Hubl avec lequel j’ai travaillé étroitement au cours des quatre ans et demi pendant lesquels j’étais le doyen du groupe. Nous avons réussi à créer, je crois, un esprit de groupe entre les membres ainsi qu’entre les différentes divisions. Encore récemment, une tâche a été confiée à la division que dirige M. Riemer Haagsma et à laquelle les autres divisions contribuent sans problèmes. C’est une révolution par rapport à l’esprit qui régnait il y a dix ans. R. C.: Votre nom est-il lié à un rapport spécial en particulier? M. J-François Bernicot: Non, d’abord parce que je suis contre la personnalisation des rapports. Le rapport est celui de la Cour. Le rôle du rapporteur est d’obtenir l’accord du maximum de membres sur les observations qu’il propose au groupe et au collège. J’ai été le rapporteur de près de 20 rapports spéciaux en 12 ans. Il y en a encore un en chantier et j’espère pouvoir le présenter avant mon départ. Les rapports spéciaux sont le résultat de travaux sur lesquels le membre peut avoir une réelle influence dans la mesure où il peut s’impliquer dans le travail d’audit. C’est, pour moi, le travail le plus intéressant. Je suis particulièrement fier de la série des quatre rapports spéciaux publiés ces quatre dernières années sur le développement rural. Cette division “développement rural, pêche et mer” que la Cour m’avait demandé de créer en 2000, a remarquablement travaillé et a montré depuis le début un excellent esprit d’équipe. Je suis plus réservé sur les chapitres du rapport annuel car celui-ci est devenu essentiellement un rapport DAS. Le contrôle de la bonne gestion financière, ce sont nos rapports spéciaux. Mais nos ressources sont beaucoup trop mobilisées par les travaux annuels et obligatoires d’audit financier qui aboutissent à cette “déclaration d’assurance” qui nous a été imposée par le traité de Maastricht. Le grand problème de la Cour dans les années qui viennent va être de garder une certaine liberté de choix dans l’établissement de son programme, compte tenu des contraintes que le contrôle de la régularité et légalité et le contrôle de certification des comptes nous imposent. R. C.: Rapports spéciaux, synonyme d’audit de la performance? M. J-François Bernicot: Oui, c’est ça. Toutes les Cours des comptes, quels que soient leur forme et leur statut, opèrent dans plusieurs domaines. En premier lieu, il y a la certification des comptes. Nous avons cet aspect de la fiabilité des comptes avec la première partie de la DAS, qui est d’autant plus importante qu’on est passé à une comptabilité d’exercice. Je pense d’ailleurs qu’on n’a pas encore bien pris la mesure de ce changement au niveau communautaire. D’autre part, il y a le contrôle de la régularité et de la légalité, le deuxième pilier de la DAS, qui chez nous a pris une importance excessive. L’autre fonction, qui devrait intéresser le plus les parlementaires et le public, ce sont les rapports de bonne gestion financière que l’on appelle aussi, en utilisant un anglicisme, l’audit de performance. R. C.: Il y a là, je crois, aussi un élément important, qui est celui qu’un audit de performance s’étend bien au-delà d’un exercice. M. J-François Bernicot: Là, il y a un autre problème. Toutes ces missions ne se font pas de la même façon, mais c’est le même cadre, c’est-à-dire qu’elles s’alimentent mutuellement. Comment voulez-vous faire de l’audit de performance si vos chiffres sont faux ou si les opérations sous-jacentes sont irrégulières ? L’audit de la régularité et de la légalité, de son côté, est indispensable dans une société démocratique fondée sur le droit. Enfin, l’audit de la bonne gestion apporte à l’autorité budgétaire les informations nécessaires pour apprécier la bonne utilisation des crédits votés. Pour moi l’audit est unique : il y a des objectifs différents, des méthodes et des techniques différentes mais qui se rejoignent dans un même métier. 5 A MAINTENANT 30 ANS, JE PENSE QUE LA COUR NE DOIT PAS AVOIR PEUR DE S’AFFIRMER R. C.: Que pensez-vous du choix des thèmes pour les rapports spéciaux? M. J-François Bernicot: On a fait du bon travail mais on pourrait faire mieux. Ma principale crainte, - j’étais rapporteur de rapports spéciaux qui étaient de ce type là et je m’inclus donc dans la critique -, c’est que souvent, on a une telle obsession de la régularité et de la légalité qu’elle va se nicher jusque dans les rapports spéciaux. Au lieu de faire vraiment de l’audit de la performance, on revient trop souvent à des aspects d’audit de conformité. R. C.: Que pensez-vous du recours à des Focus Groups? M. J-François Bernicot: Je ne sais pas trop ce que ce terme recouvre exactement. Si cela signifie de recourir à des experts extérieurs pour l’exécution ou la validation des résultats de nos audits de performance, je pense que l’idée est excellente. C’est une pratique indispensable quand on veut faire une réelle évaluation des politiques publiques dans des domaines techniques, ou lorsque des compétences particulières dépassent celles qu’on peut attendre d’un auditeur. Personnellement j’appartiens à une “école” qui fait la différence entre audit de la performance et évaluation d’une politique publique. Pour moi, ce sont deux choses différentes. Mais ce sujet mériterait un débat et cela nous entraînerait trop loin. Dans l’Union européenne, le mot “évaluation” est utilisé de manière abusive. Il s’agit généralement d’évaluer des projets ou des programmes et non des politiques. On parle même d’évaluation “ex ante”, ce qui pour moi est un oxymore. D’une manière plus générale, je trouve que notre institution n’ouvre pas assez les portes et les fenêtres aux compétences extérieures. Les modes de recrutement sont réglementés d’une façon trop rigide. J’aimerais pouvoir engager pour trois ou quatre ans des gens qui viennent de l’extérieur et apportent des idées, des pratiques, des approches ou des conceptions neuves. En particulier j’ai désapprouvé la suppression des postes temporaires et des postes ICN, qui permettaient d’accueillir des professionnels des institutions supérieures de contrôle des États membres dans de meilleures conditions qu’actuellement. Je n’ai eu qu’à me louer de l’apport de ceux que j’ai eu l’occasion de connaître. Pascal a précisé la différence entre “l’esprit de géométrie” et “l’esprit de finesse”. Je trouve qu’à la Cour on cultive beaucoup trop l’esprit de géométrie et pas assez l’esprit de finesse. 6 R. C.: Quels sont vos projets pour le futur? M. J-François Bernicot: J’ai plein de projets. D’abord, en tant que magistrat à la Cour des comptes française, je m’attends à être affecté à une des sept chambres. C’est le Premier président qui en décidera. En tant que membre de la Cour, je pourrais aussi être appelé à exercer d’autres activités à l’extérieur de la Cour, dans des commissions mises en place pour conseiller le gouvernement par exemple. Je peux également être mis à la disposition des commissions des finances du Sénat et de l’Assemblée nationale pour des travaux particuliers dans le cadre de la mission d’assistance de la Cour des comptes au Parlement. Puis, il y a les activités personnelles en parallèle. J’espère continuer des travaux d’enseignement et de recherches dans le domaine des finances publiques à l’Université de Paris I, à la Sorbonne, et au comité de rédaction de la Revue Française de Finances Publiques. L’enseignement est pour moi une hygiène intellectuelle. Il me permet d’approfondir ce qui est à la base de notre métier. Dans tous les pays de l’Union, un membre, un fonctionnaire d’une institution de contrôle, doit se former, se remettre en cause en permanence. On doit être adaptable et s’adapter parce que les choses changent vite. À la Cour des comptes française il existe, depuis des décennies, une relation permanente entre les magistrats de la Cour et l’Université. Cela permet de mettre à jour les connaissances au sein de la Cour. Cela existe aussi à la Cour européenne mais pas d’une manière institutionnelle. Il s’agit plutôt d’initiatives individuelles même si le service de la formation continue fait d’énormes efforts pour ouvrir les sujets au-delà de l’expertise comptable ou des langues. Et j’espère aussi pouvoir continuer à contribuer à la construction européenne. R. C.: En quelques mots, comment jugez-vous votre expérience à la Cour des comptes européenne? M. J-François Bernicot: Je considère que ma nomination était un acte de confiance de mon gouvernement et de mes collègues de la Cour des comptes française. Pour justifier cette confiance, je m’étais fixé plusieurs objectifs en arrivant il y a douze ans. J’ai réussi, je crois, à atteindre la plupart d’entre eux au niveau des secteurs et des groupes auxquels j’ai appartenu. Au niveau de la Cour, toutefois, il reste encore beaucoup de travail à faire et mon action n’a pas été aussi efficace que j’aurais pu l’espérer. Mais, je suis confiant pour l’avenir, car mon successeur est un grand professionnel et un magistrat de grande qualité. A MAINTENANT 30 ANS, JE PENSE QUE LA COUR NE DOIT PAS AVOIR PEUR DE S’AFFIRMER Toutefois, l’essentiel restera les rencontres humaines très enrichissantes que j’ai pu faire à la Cour, à tous les niveaux de l’institution. S’agissant des membres, j’avais connu certains d’entre eux dans le cadre des institutions de contrôle de nos pays respectifs plus de dix ans avant que nous nous retrouvions dans le même collège. Mais je suis très heureux d’avoir rencontré de nouveaux collègues venant d’autres horizons. Je considère en particulier avoir eu beaucoup de chance de vivre à la Cour les deux derniers élargissements qui m’ont permis de bénéficier pendant ces dernières années des contacts fructueux et souvent amicaux avec nos douze nouveaux collègues. secteur dont j’étais responsable, ainsi que ceux des autres secteurs et des autres groupes. Les cabinets permettent souvent de régler beaucoup de problèmes avant les réunions des membres au sein du groupe ou de la Cour. La présence de Jean-Marc Danièle, qui est un magistrat de Chambre régionale des comptes, m’a également permis de garder le contact avec notre maison d’origine pendant mon deuxième mandat. Tous les membres de mon cabinet ont formé pour moi un véritable “équipage” dont l’efficacité globale repose sur celle de chacun de ses membres, quelle que soit sa fonction : Brigitte, Jocelyne, Marc et Yolande. J’ai une totale confiance en chacun d’entre eux. R. C.: En tant que membre du comité d’audit d’Europol, vous avez aussi été auditeur externe de Europol. Comment jugez-vous cette expérience? R. C.: Pensez-vous écrire un livre sur votre expérience à la Cour des comptes européenne? M. J-François Bernicot: J’étais parmi les tout premiers auditeurs de cette nouvelle organisation, avec MM. Salmi et Sousa Ribeiro. C’est un organe intergouvernemental. Il est financé par les États membres et rend compte au Conseil et non pas au Parlement, bien que la Commission et le Parlement souhaitent depuis longtemps que son financement soit intégré dans le budget communautaire. La Convention qui a créé Europol a prévu que le contrôle des fonds serait assuré par un comité d’audit de trois Membres qui sont désignés par le Président de la Cour des comptes européenne. Quant au contrôle, Europol est donc un peu particulier. Pour le travail de base, le comité d’audit avait passé un contrat avec une société d’audit privée de La Haye, mais tout le reste du travail a été fait par les cabinets des membres. En particulier, pendant les trois ans de mon mandat, l’excellent travail de Dirk Pauwels a permis de lancer les travaux de ce comité d’audit sur de bonnes bases. La première année, nous nous sommes investis pendant les mois d’été pour que nous soyons en mesure de présenter notre rapport dans les délais. C’était une nouvelle organisation : nous avons connu le passage d’une comptabilité de caisse vers une comptabilité patrimoniale, - il n’y avait pas de système comptable efficace en place, pas d’inventaire, peu de procédures de gestion financière, un bilan présenté en déséquilibre. En bref, tout était encore à créer. Cela m’a valu d’ailleurs d’être invité par le Sénat français, il y a quelques années, pour évoquer cette expérience particulière. M. J-François Bernicot: Pas maintenant. J’écrirai certainement quelque chose pour ma petite fille. J’ai pris beaucoup de notes. Je n’ai pas l’intention de le publier, parce que j’estime qu’un membre a un certain devoir de réserve quand il quitte la Cour. Par contre, j’ai bien l’intention de continuer à participer à la construction européenne. J’ai commencé à m’en occuper en 1977 quand on a créé la politique commune des pêches. J’étais à l’époque administrateur des affaires maritimes à Boulogne-sur-Mer, qui était le premier port de pêche européen. J’ai retrouvé le domaine communautaire au sein du Conseil, en 1984 1985, pour la négociation du traité d’adhésion de l’Espagne et du Portugal. Puis, j’ai été nommé à la Cour des comptes européenne en 1996. Je pense que dans les années qui viennent il va falloir défendre, et même essayer de retrouver, l’esprit européen du projet de Schuman, Adenauer, De Gasperi et Beck, cet esprit de paix, de vraie réconciliation et de solidarité sans lequel l’Union européenne n’aura aucune légitimité aux yeux des peuples européens qui voient bien que notre Europe est un îlot de prospérité au milieu d’un monde instable et dangereux. D’une manière générale, je dois dire que j’ai bénéficié de l’excellent concours des membres de mon cabinet au cours de ces douze années. Leur rôle a été très important pour me permettre de suivre au plus près les travaux d’audit du 7