numero 14 - Lycée International des Pontonniers

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numero 14 - Lycée International des Pontonniers
N°14
Mai 2007
Lycée international
1 rue des Pontonniers
67081 STRASBOURG
Sommaire
Editorial
- Choisissez
P. 3
Actualité
- Tous gagnés par la vague des élections ?
P. 4
Vie du lycée
- Le Smart Day, millésime 2007
P. 6
Société
- “Cannabis, sous l’oeil des scientifiques”
- Une presse au service des grands groupes ?
- A bas le divertissement !
P. 7
P. 9
P. 10
Culture et loisirs
- Musique :
- Littérature :
- Jeux videos:
- Sport :
- La rubrique d’Homo numericus :
- Cuisine :
Nasty Rock&Roll tonight !
Ras la patate, d’abord !
Table ronde à la Librairie Kléber
Marc Lévy, Où es-tu ?
Ornela Vorpsi, Le pays où l’on ne meurt jamais
Amin Maalouf, Le Périple de Baldassare
Wow !
Maud Fontenoy, un sacré bout de femme !
Trop, c’est trop !
Huit concepts qu'il faudrait faire connaître aux utilisateurs
Windows
Crêpement votre...
P. 12
P. 12
P. 13
P. 15
P. 15
P. 15
P. 16
P. 18
P. 19
P. 20
P. 28
Un brin d’ailleurs
- La petite histoire du « Roten Bären »
P. 29
Créations
- Nouvelle
P. 30
Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis
Vous avez la plume ou le crayon qui vous démange ? L’envie de montrer votre talent de dessinateur ou de
caricaturiste ?
Le Pontonews a besoin de vous€!
L’équipe recherche des élèves du lycée prêts à dessiner pour le journal, que leurs travaux soient en lien avec
les articles ou bien juste pour animer.
La présence systématique du dessinateur aux réunions de rédaction n’est pas obligatoire, mis à part pour
prendre connaissance du contenu du journal.
A chaque contribution un numéro du Pontonews est, bien entendu, remit gratuitement.
Il est bien connu que vos journalistes sont des bêtes curieuses, mais en aucun cas dangereuses, alors
n’hésitez pas à nous joindre !
Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis.de.recherche....Avis
Editorial
Choisissez!
Voilà lecteurs... Le dernier numéro avant les élections. Que dire de plus?
C’est sous le plus beau des temps que sort le Pontonews
numéro 14... Pensez aux bottes de pluie!
Mais surtout pensez aux élections, et aux candidats qui ont
réussi à avoir leurs signatures. En lice: le duo Ségo Sarko,
l’outsider Bayrou, la verte Dominique Voynet, Marie George
Buffet, LePen, Arlette Laguiller (oui encore elle!) Philippe
de Villiers, Frédéric Nihous, Gérard Schivardi, et Olivier
Besancenot sur son vélo. Et, oh, ouf, José Bové aussi, il ne
s’est pas pris les pieds dans sa moustache!
Vous pensez que c’est beaucoup? C’est 4 de moins qu’en
2002! Cela rassurera-t-il les électeurs? Le taux d’abstention
fera-t-il une petite baisse dans les sondages?
Vous, nos lecteurs, vous vous pouvez intervenir! Vous qui
travaillez, riez, pleurez, vous mouchez dans un lycée
INTERNATIONAL, pouvez-vous laisser l’extrême droite
arriver à l’Elysée? Vous parlez plusieurs langues, vous
avez des racines diverses, des nationalités multiples, des
amis espagnols, polonais, anglais, pourrez vous rester
chez vous le jour du vote? Exprimez-vous: le Pontonews
est tout prêt à recueillir vos avis, et les blogs servent à ça
aussi. Vous êtes maîtres de votre expression, et cela on l’a
bien compris au Pontonews! Dans ce numéro, vous
trouverez les résultats du sondage passé dans le lycée,
ainsi que toute vos rubriques favorites!
Sources: Forum Ubuntu.fr-org/Vôtez Patate !!!. In Forum
Ubuntu.fr-org[en ligne]. Ashram 19/02/2007. [vu le 23/03/
2007].
Disponible
à
l’adresse
suivante:http://
forum.ubuntu.fr.org/viewtopic.php?id=97536&p=1.
Aurélie Jardillier, TL2
“Some of you are intelligent - and therefore won’t be teachers !”
Actualité
Tous gagnés par la vague des élections ?
Nous sommes nombreux au lycée à ne pas avoir 18 ans, et pourtant on entend bien souvent des
discussions sur la politique dans les couloirs. Le PONTOnews a donc organisé un sondage€; de
nombreux élèves ont participé et ont exprimé leur avis sur la question€: Si tu avais le droit de
vote, pour quel candidat à l’élection présidentielle voterais-tu et pourquoi€?
On remarque très vite que beaucoup d’élèves ne se sentent pas concernés, d’autres ne prennent
pas la question au sérieux. En ce qui concernent les autres réponses, il nous est difficile de
donner un résultat chiffré€; cependant il n’y a pas vraiment de grande surprise - comme dans les
sondages officiels, trois candidats se démarquent€: François Bayrou, Ségolène Royal et Nicolas
Sarkozy. Voici les avis de certains d’entre nous…
«€Bayrou, parce que même si je n’y connais
rien, c’est le… moins pire€!€»
«€Je voterais pour Sarkozy. Au moins avec lui,
les choses vont avancer. Ségolène ne fait rien à
part la une des journaux et elle n’a pas de
programme réel. Bayrou il a plutôt l’air «€bof€».
Je ne sais pas ce que sont programme a de
bien révolutionnaire€!€»
«€L’élection présidentielle devient un jeu, à
qui aura le plus de votes, à qui fait quoi de
mieux que l’autre, etc… L’exemple cidessous le prouve€: en Angleterre, au lieu
de parier sur des chevaux, on parie sur qui
sera élu. N’importe quoi€! Mais une chose
est sure, je ne voterais ni Le Pen, ni
Sarkozy, Ségolène perd du terrain et Bayrou
en gagne peu à peu. A voir et à suivre de
près…€»
«€Je suis contre Sarkozy avec sa discrimination
positive, l’immigration choisie… c’est un raciste
mais il le cache très bien€!€»
«€Pas Bayrou, il a l’air d’être obsédé par sa fierté
personnelle. Ségo – non, surtout pas socialiste,
on est déjà assez dans la «€merde€». Sarko ou
écolo€!€»
«€Si j’avais le droit de vote, je pense que je
voterais pour N.Sarkozy, car il a des idées qui
feraient changer les choses. Il est franc et c’est
le seul à avoir mis les points sur les i.€»
«€Bayrou parce que je pense que le consensus entre
les points de vue mérite d’être tenté, surtout quand on
se penche sur les deux autres candidats
raisonnablement envisageables€: Ségolène manque
totalement de bon sens et de crédibilité sur le plan
international, Sarkozy manque totalement de bon sens
lui aussi et de crédibilité sur le plan de la politique
intérieure€!€»
“Les points c’est bien, y’a aucun problème – mais être intelligent c’est mieux !”
Actualité
«€Sarko sûrement pas€! OK, on ne peut pas accueillir toute la
misère du monde, mais son projet de loi sur
«€l’immigration€choisie » est un scandale. Sans oublier une
volonté de baisser les impôts des riches, mais alors qui paie€?
Ben les pauvres, voyons€! Bien sûr ses écarts de langage ne
plaisent pas tellement. M.Bayrou s’est plaint qu’on ne parlait pas
assez de lui et PAF, les médias en parlent. Son programme€?
Ses idées€? Quant à Ségolène Royal, elle doit faire des progrès
en matière de crédibilité, mais elle a au moins quelques idées. Je
trouve regrettable toutes ces attaques de machistes. Vive Ségo,
bouh les sexistes€!€»
«€François Bayrou. Néanmoins tous les politiciens savent
très bien user de leur bouche, les belles paroles c’est bien,
l’action c’est mieux€!€»
«€Ségo, Ségo, Ségo sinon Sarko€!
- que des jeunes qui n’ont rien lu
ou écouté et qui ne savent rien de
la politique. Moi je vote cette année
et mon choix n’est pas encore fait,
mais mon opinion est claire€: la
France est dans la merde, soit
Ségolène ruine le gouvernement,
soit Sarkozy ruine les Français€!€»
«€Olivier Besancenot, pour son analyse
politique et économique et ses buts.€»
«€Sarkozy, car il est temps que quelqu’un «€Si je pouvais voter, je voterais pour Ségolène Royal, car si
on vote pas pour le candidat du P.S., Sarkozy sera élu. Ne
reprenne la France en main, comme Margaret
pas voter pour Ségolène, c’est comme si on votait pour
Thatcher a fait pour l’Angleterre. En effet, il
Sarko. De plus, certaines idées de Ségolène sont
est temps de faire bouger les choses. En plus,
compatibles avec les miennes.€»
je le trouve très séduisant…€»
MALVIYA Chetna
«€Bayrou, car il est le seul à ne pas «€La politique n’a rien à faire dans un lycée, le vote est anonyme et
donc cela ne regarde personne€ ! Les profs n’ont pas le droit
sombrer dans la démagogie
économique€: la sociale démocratie d’exprimer leur opinion politique pour ne pas nous influencer, et de
toute façon la plupart d’entre nous ne sait absolument rien sur la
combine les avantage du
politique
et ne fait que répéter des idées entendues chez les autres.€»
capitalisme tout en contrebalançant
RICHARDS Claire
ses effets pervers. Son idée de
rassembler au-delà des clivages et
son honnêteté sont également ses
«€Ce sondage n’a pas vraiment sa place ici, sachant que la
atouts.€»
majorité des gens ne savent pas de quoi ils parlent. Par ailleurs,
voter Ségolène Royal juste parce qu’on est contre un autre
candidat est ridicule. Votez pour la personne dont vous
«€Mon vote reste anonyme, mais je tiens à partagez les opinions, et pas en désespoir de cause€! De plus,
dire que je voterais pour le candidat en
ils ne sont pas seulement deux à concourir pour ce poste à
tant qu’homme (femme) et non pas pour
l’Elysée… Ne l’oubliez pas€!€»
son programme€: je chercherais le plus
TURCAN Marie
honnête et le moins beau-parleur.€»
Propos recueillis par Natalia Lora, 1S4
“Missionaries went to Africa to spread Christianity : “Belive in God or I kill ya!””
Vie du lycée
Le Smart Day, millésime 2007
Tradition oblige, les élèves de Première et Terminale ont revêtu leur plus beau costume le 15
mars dernier pour un nouveau Smart Day. Même si l’année 2007 est un bon cru, il ne faut
oublier que dans moins de 100 jours, c’est le bac!
Depuis plusieurs années, notre bien-aimé lycée perpétue une tradition, celle du Smart Day.
Cent jour avant le baccalauréat, les élèves passant des épreuves de français, maths, ou autres, s’habillent de la façon
la plus élégante possible. 2007 n’a pas dérogé à la règle, et on a pu observer différents spécimens de pinguins tout au
long de la journée. Ce qui a ravi plus d’un professeur. Certes, c’est bien de s’amuser, mais il ne faudrait oublier que le
mois de juin approche à grands pas. Pendant que nos camarades de seconde goûteront aux joies des vacances
rallongées, les premières et les terminales plancheront. C’est vrai, il ne suffit pas d’avoir de la classe pour avoir son bac!
Voici quelques spécimens...
Julie Ranslant, 1L2
Photos: Cyrille Solaro, 1S3
“Est-ce qu’il serait possible d’avoir un exercice qui ne se termine pas par le chaos ?”
Société
« Cannabis, sous l’œil des scientifiques ».
Le vendredi 8 décembre, la classe de 1S3, accompagnée de son professeur de SVT, s’est rendue
à la Galerie d’Actualité Scientifique pour voir une exposition sur le cannabis, «€Cannabis, sous
l’œil des scientifiques€».
Cette exposition a été faite sous forme de pancartes
indiquant le cannabis au niveau de la loi, les statistiques
quant à la consommation du cannabis, l’histoire du
cannabis, de la plante cultivée à la substance psychoactive
dans le cerveau, et les effets néfastes du cannabis sur l’être
humain. Des ordinateurs étaient aussi à notre disposition
pour écouter des interviews de professeurs spécialisés et
avoir accès à un quizz sur le cannabis. Nous avons
également visionné un reportage montrant des
témoignages de différents addicts au cannabis.
Enfin, à cette approche du cannabis, nous avons assisté à
un café scientifique où les spécialistes ont répondu à nos
questions et nous ont informés sur certains traits du
cannabis que nous ne connaissions pas. On a entre autre
parlé de la dépendance et de ce qui montre qu’on est
tombé dedans, des dangers du cannabis et autres drogues
pour l’organisme et quelques statistiques sur la prise de
cannabis.
Après cette après-midi, nous avons compris à quel point le
cannabis pouvait être dangereux pour nous et notre avenir.
Le cannabis modifie le rythme cardiaque, diminue la
capacité de concentration, perturbe la mémoire et réduit la
capacité à apprendre des choses nouvelles. Sa
consommation modifie aussi la perception visuelle et les
réflexes c’est pourquoi il ne faut jamais prendre le volant
après avoir pris du cannabis.
Le cannabis est une drogue avant d’être un plaisir…
A la suite de cette exposition, une idée de faire un dossier
sur le cannabis vint à l’esprit, pour se faire j’ai posé
certaines questions à des consommateurs de cannabis :
•
Qu’est-ce que le cannabis pour vous ?
-
un moment de détente
un plaisir « jouissif »
ça me permet de planer jusqu’à la Jamaïque
un moyen d’oublier la mauvaise journée passée et
de la rendre agréable par la suite
un moment à partager entre amis
-
•
En moyenne, combien de fois consommez-vous du
cannabis par semaine ?
-
2 fois par semaine, pendant les vacances il arrive
que ce soit 1 fois par jour voir plus
“Une explosion est une réaction au sens le plus explosif du terme.”
Société
-
3 fois par semaine
Quand j’en ai (2 à 3 fois par semaine)
Ça se compte plutôt en mois : 2-3 fois par mois
Parfois le samedi soir, pendant les soirées, ça peut
aller de 3 à 4 prises de cannabis par soirée
•
vous en procurez-vous facilement ?
-
rien de plus facile
oui très facilement
cela se trouve aussi facilement que des cigarettes
oui quand on sait à qui s’adresser
oui
C’est ainsi que : « l'usage quotidien du "joint" (cinq à dix par
jour) peut déclencher, en un an, des sinusites et bronchites
chroniques qu'un fumeur qui consomme vingt à quarante
cigarettes par jour connaîtra en cinq à dix ans. Sa toxicité
pulmonaire est donc très supérieure à celle du tabac, et les
risques d'infarctus du myocarde sont considérablement
accrus. »
La consommation est donc plus dangereuse que celle de
la cigarette, ce qui explique aussi pourquoi la
consommation de cette drogue est INTERDITE tandis que
celle du tabac ne l’est pas. (Attention je ne dis pas qu’il faut
consommer de tabac pour autant, c’est dangereux aussi :
FUMER TUE, FUMAR MATA, SMOKING KILLS … etc., ne
l’oubliez pas)
Et à la question mais connaissez-vous le danger du
cannabis ? la plupart répondent que c’est moins dangereux
que la cigarette.
Ce qui est totalement faux, ainsi que le montre Damien
Meernam, directeur d’un site Internet d’information sur les
drogues (www. drogue-danger-debat.org) : « un joint
contient quatre à cinq fois plus de goudron et de produits
toxiques qu'une cigarette. Un seul joint équivaut donc à
quatre ou cinq cigarettes avec filtre. De plus, son mode de
consommation (inhalation profonde et prolongée) peut
induire des lésions plus périphériques et plus
importantes. »
Si la consommation de cannabis d'un individu devient
problématique, il ne faut pas hésiter à chercher de l'aide et
du soutien auprès de personnes compétentes, comme:
Un spécialiste des questions de drogues et de
dépendances, dont on trouvera des adresses de contact
sur Internet: www.drogindex.ch
Delphine Garrigou, 1S3
[exercice en cours d’allemand] “[prénom] tu nous proposes une solution finale ?”
Société
Une presse au service des grands groupes ?
En 1947 afin de contrer le monopole de Hachette (filiale de Lagardère) dans le domaine de la
distribution, la loi Bichet confie la distribution de la presse à des coopératives. L’on peut se
demander aujourd’hui quels sont les rôles de ces groupes titanesques tels que Lagardère dans
le paysage de la presse française.
« Un groupe de presse, vous verrez,
c'est capital pour décrocher des
commandes»
En France, la quasi-totalité des médias
sont détenus par de grandes
multinationales. Cotés en bourses, ces
grands groupes doivent répondre à une
logique capitalistique sous l’influence de
leurs actionnaires qui exigent des retours
sur investissements de l’ordre de 10 à 25
% ! Depuis une vingtaine d’années, cette
logique se renforce d’une dynamique de
concentration.
L’actionnaire plutôt que le lecteur
Aujourd’hui la grande partie des médias
est soit sous l’influence soit sous le
contrôle de ces grands groupes de presse
tels que Dassault ou Lagardère.
En 1998, le directeur de la rédaction de La
tribune affirma que « l'intérêt de
l'actionnaire ne doit pas être remis en
cause par un journal qu'il contrôle. »
même si ceci s’opère « au détriment du
lecteur. »
Des intérêts ‘secondaires’
En 2004, les groupes Dassault et
Lagardère regroupaient à eux seuls prés
de 70% du chiffre d’affaires de la presse
écrite française. Ces multinationales dont
le chiffre d’affaire s’oscille entre 10 et 25
milliards d’euros voient en leurs filiales de
presse non seulement une diversification
de leurs revenus mais également un outil
d’influence, comme en témoigne JeanLuc Lagardère « Un groupe de presse,
vous verrez, c'est capital pour décrocher
des commandes.» Selon Francis
Bouygues, « Il y a des intérêts
secondaires découlant de la possession
d’un tel outil [TF1 et ses filiales de
presse]».
Frontière floue entre
économique et politique
ainsi que les médias revêtent une
importance capitale aux yeux de ces
grands groupes en leur permettant un
pouvoir d’influence sur la classe politique.
L’on peut ainsi s’inquiéter du
renforcement de ces liens déjà très étroits
entre le pouvoir politique et le pouvoir
économique.
Février 2007 : Lagardère annonce qu’il
va mettre l’accent sur le net et le
numérique en général via le
développement d’une centaine de
sites, le groupe s’est par la même
occasion offert plusieurs fournisseurs
de contenu dans le but d’atteindre la
convergence des médias qui fut
pouvoirs l’emblème des années 2000.
Fortes de leurs diversifications ces
multinationales sont présentes dans de
nombreux secteurs tels que l’armement,
les transports, la distribution d’eau,
l’électronique et l’automobile. Ces
secteurs industriels sont très dépendants
de l’Etat et des marchés publics pour leur
développement et leur extension. C’est
¹ Libération, 06/05/1998
James Koessler, 1ES1
“Il y a plus de différence entre tel footballeur et Einstein qu’entre un bonobo et tel
footballeur !”
Société
A bas le divertissement !
Honnêtement, à quoi sert le divertissement ?
Tout d’abord, c’est un succédané à notre désarroi. En effet,
il nous retire notre capacité originelle à nous mouvoir de
quelque chose, à nous en attrister, de par le fait qu’il nous
transporte dans un monde à 200% artificiel où
« dépaysement » règne comme maître-mot.
L’on ne s’attriste plus d’évènements terribles, de guerres,
de famines, de tueries monstrueuses ou de coups d’Etat
qui font des dégâts incommensurables, dont le nombre de
morts semble être assimilable au nombre de victimes de la
peste au Moyen-Âge. Non, tous ces actes sont minimisés
au possible, et nous restons indifférents devant tout cela,
parce que nous sommes des être dénués de lucidité par le
divertissement, flegmatiques, et apathiques.
Non pas que je sois assez pédante pour prétendre que les
effets du divertissement ne sont que nocifs, je ne dis point
qu’il ne faut guère de divertissement dans une vie,
seulement, point trop n’en faut !
Il s’agit d’un substitut à la réalité, d’un moyen de nous faire
croire à quelque monde qui, puissiez-vous ne pas être
d’accord est totalement fictif. Et les êtres, je parle là du
genre humain, avalent ce divertissement comme les
humains engloutissent le soma pour échapper à la réalité,
chez Aldous Huxley.
Là se situe tout le problème.
Veillez à observer les présentateurs de télévision du
plateau x, ce soir. Ils rieront aux larmes, sous leurs visages
impeccablement poudrés, s’esclafferont de la moindre
drôlerie de leurs invités, fût-elle sotte. Des lumières, de la
musique, des paillettes en veux-tu, en voilà !, tout est mis
en œuvre pour faire converger les regards envieux du
public vers le petit écran. C’est un moyen de faire accéder
le peuple, en fait, à un rêve, celui de devenir une vedette,
de devenir et le centre des regards. Belle capatatio
benevolentiae, applaudissez ! Le plus désolant, ou devraisje dire, le plus désopilant (car l’on peut parler de naïveté,
ou de niaiserie…) réside dans le fait que le public adhère
totalement à ce genre d’arnaque. Et le lendemain, voici
donc que des comptes-rendus interminables paraissent en
gros titres, peignant à gros traits le contenu de ces
émissions divertissantes. Celles-ci, évidemment font l’objet
d’une étude très approfondie de leurs dimensions
bénéfiques (lesquelles ?).
Des débats qui ne riment à rien, mais qui,
malheureusement, demeurent le seul lien de
communication entre le Rêve et l’Homme, mais également
entre l’Homme et l’Homme ?
Mais alors, qu’est-ce qui peut bien nous retenir prisonniers
du petit écran, mesdames et messieurs ?
Le propre du divertissement, est d’être accessible à tous.
Plutôt que d’avoir à se déplacer au théâtre, ou à l’opéra, les
magazines, par exemple, demeurent à portée de main.
C’est une tragédie, car il devient un substitut à la culture,
une sorte d’équivalent (imparfait) d’une pièce de Racine.
Alors qu’en vérité, il ne s’agit en aucun cas d’un substitut,
mais plutôt d’une friandise que l’on ne dégusterait que de
temps à autre. Malheureusement pour le peu de gens à qui
la culture importe, et que l’inculture insupporte, la
multiplication des programmes prônant le divertissement,
est un témoin probant de l’idéologie de notre époque. Voici
une preuve : pourquoi les émissions d’ordre culturel, qui
peuvent enrichir nos connaissances et parfaire notre
science, ne sont-elles diffusées qu’à des horaires
dérangeants, entendons, lorsque la soirée est déjà (trop)
bien entamée ?
Parce qu’avant, les chaînes qui font exploser l’audimat ont
l’apanage des regards intéressés des spectateurs...
Parce que, lorsqu’on s’ennuie, vous savez, une des ces
journées où il pleure dans notre cœur comme il pleut sur la
ville, nous avons plutôt tendance à regarder nos séries
stéréotypées au possible, que la retransmission de la
symphonie n°9 de Beethoven par Anne-Sophie Mutter (“qui
c’est celle-là ?”)
Parce que ces séries, d’autre part, ne nécessitent pas un
quotien intellectuel exagérément surdimensionné, alors
“Trouvez un moyen d’écrire les équations-bilans correctes. Faites-vous opérer !”
Société
que la symphonie nécessite, ou du moins essaye de joie qui lui est propre. Cela le plongerait dans un abysse de
susciter, la réflexion, aussi faible qu’elle soit…
perplexité, car la vie, la vraie (non ce n’est pas une publicité
pour Auchan), loin d’être une promenade sur les sentiers
Mais, d’un point de vue lucide, il est inutile de lutter contre de la joie, se révèle parfois bien morne.
l’essor du divertissement ; ce serait un peu comme essayer Où serait l’intérêt de l’existence, si l’on vivait moroses et
de stopper une épidémie, alors qu’elle a déjà touché une assombris ?
quantité incommensurable de personnes. Notre siècle, C’est en cela, que je prône le divertissement comme utile à
notre époque, est une ère propice à l’arrivée de nouvelles toute vie, et je voudrais, à cette occasion citer Pascal qui
technologies, de nouvelles innovations, toujours plus disait : « Avec le divertissement, l’Homme n’est plus triste.
belles, toujours plus grandes, toujours plus épatantes. Le Sans le divertissement il n’y a plus guère de gaieté ».
divertissement est partout : sur grand écran, comme sur Au-delà d’une vision manichéenne des choses, il s’agit de
petit, sur le net, sur le portable. A quoi bon ?
trouver un juste milieu à l’absorption du divertissement.
Et il est utile d’ajouter, que, dans un monde sans Point trop n’en faut, ne l’oubliez pas, car, trop de
divertissement, l’Homme serait privé de toute gaieté, d’une divertissement tue la lucidité.
Danièle Hohmann, 1L1
HUMOUR
Y aurait-il un air de
ressemblance?
AUCLAIR Laurent
QUENEAU Raymond
“Une affirmation, si elle est dite suffisamment fort, elle peut être convaincante !”
[corrigé d’un exercice de maths]
Culture et loisirs : Musique
Nasty Rock&Roll tonight!
Gamesdoglär, groupe basé dans le Haut-Rhin est venu jouer il y a quelques semaines au
Molodoï à Strasbourg. Une bonne occasion pour voir ce que le groupe et son premier E.P Sex,
sex, sex, hallelujah ont dans le ventre!...récapitulatif de la soirée...
C’est parti! : mon premier concert du groupe
Gamesdoglär au Molodoï dans le quartier de la Laiterie. Groupe
dérivé de SuperDog (Stéphane au chant et à la guitare et Jérôme
à la batterie), la formation se veut appartenir au rock&roll old
school.
Le groupe débarque sur scène vers 10:00 p.m. Annoncé
comme le groupe “au nom qui sonne comme un fauteuil IKEA”.
En route, let’s rock. L’ambiance est là d’ailleurs : une télévision
posée en plein milieu de la scène (“Je sais pas d’où elle venait’
me dira plus tard
dans la soirée
Steph un sourire
coupable
en
coin...) où l’on peut
admirer
un
film...des
plus
inattendus sur une
scène, le tout sur
fond de nocturne
de Chopin..
Ca balance grave au Molodoï, les titres de Sex, sex,
sex, hallelujah sont bien défendus, on peut applaudir la présence
scénique du groupe et Father M à la basse toujours là pour faire
le pitre. L’audience est enflammée, mais ça n’est alors que le
début. Alors arrive Foes (à la basse dans SuperDog) en plein
milieu de The Grievance une chaise et un livre en main...et avec
rien d’autre pour être précise. C’est dans le plus simple appareil
que ce cher Foes (de son vrai prénom Franck) crée la surpise
générale. Planté au beau milieu de la scène Stéphane est pris au
dépourvu et entre dans une crise de fou rire, la vengeance ne
saurait tarder, entre supertoutous..
Le concert se finit quelques minutes avant les douze
coups de minuit et le groupe aura bien secoué le quartier de la
Laiterie. Une soirée résolument “nasty”!
http://www.myspace.com/gamesdoglar
Ras la patate, d’abord!
On peut principalement noter 19 20 20 à l’image de ce
Voici le message que pourrait lancer le trio australien le
nouveau punk à la Be Your Own Pet, décalé et décadant mais
plus punky de ces derniers mois.
sans faute de goût. Rock Boys la balade romantique de l’album
Ayant rencontré assez rapidement un grand succès sur vient mettre un peu d’amour dans ce monde d’électrocutés du
Myspace, le jeune groupe de potes vient tout juste de sortir punk et montre les avantages d’une présence féminine dans la
formation.
Gravity won’t get you high à leur image : excités mais avec une
maîtrise de la mélodie qui fait mouche. Et pour cause, pas un
The Grates est un groupe qui sort du lot de la nouvelle
chanteur mais c’est une chanteuse qui mène la bande alors vague née des Strokes et des Libertines avec lesquels la
comment résister à sa voix énergique, entraînante qui défie les formation n’a de point commun que le “The”. Une perle, à
chanteurs punks anglais et américains ? Nicole Kidman, Naomi découvrir.
Watts, The Grates...eh oui en Australie l’honneur est aux nanas.
http://www.myspace.com/thegrates
Christelle Gleitz, 1L2
“Faites-vous couper les cheveux, sinon on ne verra plus que vote narine gauche !”
Culture et loisirs : Littérature
Table ronde à la Librairie Kléber
12 mai 2007, à 11h, salle blanche
I Qu’est-ce que le « Dialogue aux (Socrate-Confucius,
Alexandreenfers
entre
Machiavel
et Clitus…), dont le duel verbal éclaire
Montesquieu »€?
avec une prodigieuse acuité les enjeux
fondamentaux de la société, Maurice
Né au début du XIXè siècle, Joly imagine une rencontre aux enfers
avocat et ardent républicain (à une entre Machiavel (diplomate florentin
époque où cet appellatif constituait un de la Renaissance, auteur du célèbre
risque), Maurice Joly, à l’instar de traité du Prince, qui décrit la politique
Victor Hugo, dénonce le coup d’Etat comme une guerre de ruse d’où toute
du 2 décembre 1851, prélude à la morale
semble
bannie),
et
constitution du Second Empire qui lui Montesquieu (éminent philosophe du
paraît un détournement frauduleux des Siècle des Lumières, dont le non
idéaux du Siècle des Lumières.
moins fameux Esprit des Lois jette
les bases de la démocratie moderne).
Si cependant, malgré son
pamphlet des Châtiments, Hugo
Lequel des deux a finalement
demeure intouchable dans son exil à vu juste, sur la meilleure société
Guernesey, Maurice Joly, lui, après la possible ? Prenant comme objet de
parution clandestine à Bruxelles en départage la société moderne, la
1864 de son Dialogue aux enfers confrontation débouche sur un match
entre Machiavel et Montesquieu, incertain dont le contenu mérite d’être
connaît la prison et voit l’ouvrage mis découvert et médité....
au pilon. Un heureux hasard (une
malle de livres conservée par un
ancien officier du Tsar, parti se réfugier
à Constantinople après la prise du II L’accès de l’œuvre à la scène
pouvoir par Lénine) permettra de
retrouver la trace de cet ouvrage, dont
Porté pour la première fois sur
un caviardage anonyme servira de scène par la Comédie Française,
base au Protocole des Sages de Sion, rarement joué depuis, ce texte a
si tragiquement aux antipodes du rencontré d’emblée une grande
propos de Maurice Joly.
audience : l’acuité du regard des deux
penseurs et la fascinante actualité du
Reprenant en effet une propos font de cette controverse une
tradition littéraire ancienne, qui véritable cartographie de nos sociétés
présente la rencontre au royaume des et des enjeux auxquels elles sont
morts de deux grands figures confrontées. Rendue vivante par le
duel haletant que se livrent ces deux
champions de visions politiques
antagonistes, la réflexion mérite plus
que jamais d’être poursuivie sur nos
agoras, non seulement auprès des
acteurs de la vie politique, sociale,
économique et culturelle, mais aussi
par les étudiants, les élèves des
grandes écoles et les lycéens - tous
acteurs du monde de demain.
Le retour de cette œuvre sur
la scène strasbourgeoise en mai 2004
à l’initiative des Tréteaux de PortRoyal et du lycée international de
Strasbourg, suivant une nouvelle
adaptation de Christian Nardin, a été
l’occasion d’une aventure théâtrale
doublée
d’un
colloque
interdisciplinaire sur Les formes
modernes du pouvoir auquel ont
participé de nombreux élèves du notre
établissement.
Cette
aventure
s’achèvera en mai 2007 par une ultime
reprise de la pièce.
III Rencontre à la librairie Kléber
Dans le cadre de cette
reprise, compte tenu à la fois de la
dimension pédagogique de cette
œuvre et de l’actualité nationale &
internationale,
la
Librairie
Internationale Kléber organise dans
ses salons, le 12 mai prochain (salle
Blanche) à 11h, une rencontre tout
public autour du thème
Culture et loisirs : Littérature
Voyage au centre de la politique€:
« Dialogue aux enfers entre
Machiavel et Montesquieu »
- de l’aventure théâtrale à la
réflexion citoyenne Autour de Luc Michel et de Christian
Nardin (interprètes des rôles titres de
l’œuvre, qui évoqueront l’aventure
théâtrale vécue à l’occasion de cette
oeuvre), la rencontre réunira quatre
hommes politiques alsaciens qui
apporteront leur vision du pouvoir, tel
qu’ils ont eu à l’exercer : Daniel Hoeffel
(ancien ministre et ancien sénateur du
Bas-Rhin), Roland Ries (sénateur du
Bas-Rhin et ancien maire de
Strasbourg), Jo Spiegel (maire de
Kingersheim)
et
Jean-Luc
Schaffhauser (…).
Il ne s’agira pas ici de confronter des
théories ou des idéologies politiques,
mais d’apporter un témoignage sur
une expérience personnelle du
pouvoir, sur la découverte des
possibilités, des freins ou des
obstacles rencontrés au cours de son
exercice pratique.
discrédit, le but de cette rencontre est
de
favoriser
une
perception
renouvelée des noeuds fondamentaux
de l’activité politique. A cet égard, elle
concerne non seulement celles et
ceux qui travaillent à la vie politique,
sociale ou économique de nos cités,
de notre département ou de notre
région, mais aussi les lycéens, les
étudiants et les élèves des grandes
école, tous acteurs du monde de
demain.
A un moment où la politique fait l’objet
de désenchantement voire de
Représentations Salle du « Cube Noir » (CREPS), 4 allée du Sommerhoff Strasbourg (Koenigshoffen)
— Matinées scolaires : 18, 19 et 23 mai à 10h30 (réservation au 03 88 36 26 87)
— Soirées tout public : 16,18, 19 et 22 mai, à 20h précises (réservation à la librairie Broglie -Place Broglieglie
Strasbourg - au 03 88 23 74 20 + billetterie en soirée)
Christian Nardin
Culture et loisirs : Littérature
Un très bon roman pour passer le temps… On lit tout simplement par plaisir ! Les personnages
sont attachants et Marc Levy conserve cette façon particulière de raconter les histoires. On a
l’impression de vivre aux côtés des personnages tout au long des pages. Dans cet énième
best-seller, il est question de Susanne et Philip, deux âmes qui se sont trouvées dés leur plus
petite enfance. La mort des parents de Susanne les a rapproché pour mieux les éloigner. Elle
se sent incapable de faire sa vie avec Philip. Elle préfère s’engager pour les autres, ceux qui
n’ont rien, les rescapés des ouragans. Elle quitte donc son amour de toujours mais un lien
continue de les unir : les lettres qu’ils s’envoient l’un à l’autre. Leurs chemins se séparent
doucement et douloureusement, Philip se marie, Susanne reste dans son campement au
Honduras. Cependant, une promesse de jeunesse vient chambouler la vie de Philip et celle de
Mary, sa femme. L’amour d’une femme pour son mari sera t-il assez fort pour affronter ce
changement ? La seule façon de le savoir, est encore de lire ce très beau livre !
Levy, Marc. Ou es-tu ? Robert Laffont, 2003. 313 p. (Disponible au CDI)
Le pays où l’on ne meurt jamais, y êtes-vous allés ? Il ne fait pas bon vivre là-bas. Le pays est
dirigé par les communistes ; et les femmes lorsqu’elles sont belles, sont des prostituées. C’est
ainsi qu’à 13 ans, parce que la narratrice n’est pas laide, sa famille lui prédit un avenir de catin.
Entre ce conditionnement et ce machisme exacerbé, Elona ou Ornela comme vous le préférez,
essaye de vivre et d’être heureuse malgré tout. Les livres lui permettent l’évasion de ce pays
horrible qu’elle pourra peut-être quitter un jour, pour un ailleurs probablement meilleur. En
attendant, son père est en prison et sa mère la cantonne à n’être que la fille de son père, son
père qui est prison et qu’elle n’aime plus. A travers les différents prénoms de la narratrice, c’est
la vie d’Ornela qui nous est racontée avec une étonnante simplicité. Une vie qu’aucune une fille
ne devrait subir aujourd’hui mais pourtant… Ce texte poignant se lit en quelques instants et
délivre une réelle critique du comportement masculin passé, mais pas seulement, c’est aussi un livre plein
de tristesse et d’incompréhension. C’est l’œuvre d’une jeune fille qui voulait juste être aimée pour ce qu’elle
était, une enfant un point c’est tout.
Vorpsi, Ornela. Le Pays où l’on ne meurt jamais. Actes Sud, 2005. 152 p.
Tout simplement passionnant ! Aux premiers abords, on hésite, on doute, mais passé les
premières pages, c’est un vrai régal. Le Périple de Baldassare est un journal fictif qui raconte le
périple d’un marchand en curiosités, qui part à la recherche d’un livre : Le Centième nom, qui
selon la légende, permettra de sauver l’humanité… Baldassare s’en va donc à la conquête de
ce livre perdu qu’il pense retrouver à Constantinople mais la route est encore longue. Sur son
chemin, il rencontre l’amour, l’amitié, « le Messie ! », que de choses inattendues qui rendent ce
périple des plus captivants. Au-delà du voyage, c’est également un pont que tente de créer
l’auteur libanais, Amin Maalouf, entre l’Orient d’où il vient et l’Europe à qui il appartient par la
culture et la langue tel le français. Ce livre est plein de rebondissements, vous apprendrez qu’en
1666, la fin du monde était proche, et que Baldassare a vu de ses propres yeux le grand
incendie de Londres… Mais que fait donc notre cher marchand en Angleterre ? Je vous laisse
le découvrir ! Bonne lecture !
Maalouf, Amin. Le Périple de Baldassare. Grasset, 2000. 506 p.
Simon Bénard, 1ES1
Culture et loisirs : Jeux Vidéos
Wow !
A l’heure où les innovations dans le vaste monde du jeu vidéo n’ont de limites que l’imagination
de leurs créateurs, trouver le jeu de demain qui satisfera les joueurs est un pari de chaque
instant.
Il va sans dire que les Massively Multiplayer Online Game (Jeu en ligne massivement multijoueurs) ont su remplir leur part du contrat€! Profitons de la sortie récente de l’extension d’un
des plus récents et populaires MMOG pour étudier le phénomène.
«€MMOG€?€»
Oui, voilà une expression qui peut paraître
barbare à certains d’entre vous, et
réveiller des souvenirs palpitants à
d’autres. De l’anglais « Massively
Multiplayer Online Game », le jeu en ligne
massivement
multi-joueurs
est
simplement un jeu jouable sur le net
simultanément avec d’autres humains. En
découle tout un monde, avec son jargon
largement emprunt d’anglicismes, ses
codes, sa vie. Eh oui, il est bien loin le
temps ou vous empiliez des briques pour
faire des lignes ou que vous couriez
derrière des pilules pour manger des
fantômes ! Maintenant vous pourrez (par
exemple) farmer et tenter de one-shot des
mobs, sur lesquels vous looterez votre
stuff qu’ils auront droppé, ou encore faire
du PvP, des instances, participer à des
events que des MJ auront mis en place –
dans le but de lvl up et de faire GG ! Bien
sûr, attention à ne pas être AFK trop
longtemps, eh oui, l’IRL est parfois moins
important que l’IG …
Pour ceux qui auront eu envie de fuir
devant ce qui est un discours (exagéré)
possible dans cet univers, voilà la
traduction : « Vous pourrez ‘tuer à
répétition des monstres pour accumuler
de l’expérience’, en tentant de les ‘tuer en
un seul coup’ * , sur lesquels vous
‘ramasserez’ votre ‘équipement’ qu’ils
auront ‘laissé tomber’,
ou encore faire du
‘Joueur contre Joueur ‘,
des ‘donjons privés à
un
ou
plusieurs’,
participer
à
des
‘événements’ que les
‘maîtres du jeu’ auront
mis en place – dans le
but de ‘monter de
niveau’ et de faire ‘un
bon jeu’ (Good Game) ! Bien sûr, attention
à ne pas être ‘loin de votre clavier/absent’
(away from keyboard) trop longtemps, et
oui, la ‘vie réelle’ (In Real Life) et parfois
moins importante que le jeu (In Game) »
* : « mobs » étant les ‘monstres’
Encore que cet exemple s’applique en
majeure partie à l’un des sous-groupes du
MMOG. Oui, oui, car il s’est développé ! Et
plus précisément en trois groupes
majeurs : Le MMOFPS, le MMORTS et,
certainement
le
plus
populaire
aujourd’hui, le MMORPG, d’où est tiré en
majeure partie le petit discours ci dessus.
Sommairement, le MMOFPS « massively
multiplayer online first-person shooter »
est donc un jeu en ligne basé sur le FPS
« le tir subjectif » (Quake, Doom, Counter
Strike, pour ne citer qu’eux), le MMORTS
« massively multiplayer online real-time
strategy », tiré du RTS « la stratégie en
temps réel » (Age of Empire, Warcraft, par
exemple) et le MMORPG « massively
multiplayer online
real
playing
game », tiré de
notre cher RPG
« jeu de rôle »
(Lineage,
Everquest, Dark
Age of Camelot,
World of Warcraft,
faisant,
tout
comme les autres
exemples, partie des jeux les plus
populaires).
Il s’avère alors limpide que le jeu en ligne
est une industrie qui a du souffle. Il est
donc tout naturel de voir des extensions
sortir, pour vous apporter toujours plus de
nouvelles possibilités dans le jeu. La plus
récente, et l’une des plus attendues, est la
fameuse extension « The Burning
Crusade » du MMORPG « World of
Warcraft ». Approchons-nous de plus près
de ce que nous pouvons appeler un
phénomène de société.
«€ World of Warcraft, là où j’ai perdu
mon frère.€»
Vous aurez sûrement déjà entendu, au
détour d’une conversation, au foyer du
lycée ou même ailleurs, des gens parlant
de « totems », ou encore vantant leurs
pièces de « T2 », ou tout autre langage qui
Culture et loisirs : Jeux Vidéos
vous échappait – ou alors vous êtes de
ceux qui sont dans la confidence et qui
parcourent avec ferveur cet univers,
depuis plus ou moins longtemps déjà…
Inspiré du jeu de stratégie du même nom,
le jeu de rôle en ligne World of Warcraft
(WoW pour les initiés) est le plus populaire
des MMORPG depuis 2005, un an après
sa sortie. L’idée de Blizzard étant de
recréer le monde de Warcraft, dans lequel
vous pourrez vous-même évoluer en tant
qu’acteur de la guerre qui oppose les deux
factions habitant sur cette terre. Vous
aurez alors le loisir, après avoir acheté le
jeu et moyennant un abonnement de 13€
par mois, d’évoluer sous les traits de
morts-vivants, orcs, trolls, taurens (sorte
de minotaure) ou autres
nains, gnomes, elfes,
humains. Le but du jeu ?
Eh bien… Monter au plus
haut niveau en ayant le
meilleur
équipement
possible, et tuer vos
ennemis… Eh oui, autant
dire qu’à défaut d’autres
MMORPG, tel Ragnarok,
il n’y a pas vraiment de
but plus concret. Bien sûr,
nombre de pays, villes,
contrées
ont
été
inventées par Blizzard, et
vous trouverez dans
chaque lieu de quoi animer votre séjour
dans WoW : une auberge pour vous
saouler (on trouve bien sûr du Pinot noir !),
des métiers pour avancer dans le jeu, des
instances, mais surtout des quêtes.
Chemin à suivre pour progresser dans le
jeu, les quêtes sont une succession de
missions qui vous feront avancer dans les
terres de Warcraft, tout en vous faisant
gagner points d’expériences et divers
objets.
A première vue, WoW ne semble pas si
barbare, après avoir gratté un peu, non ?
De plus, le jeu possède un graphisme plus
que correct, tout comme la bande sonore
extrêmement soignée. Vous pourrez jouer
en payant sur le serveur officiel, tout
comme vous pourrez trouver sur le net un
bon nombre de serveurs privés, donc
gratuits (Il semblerait qu’à partir du
moment où un serveur fait payer pour
pouvoir jouer, il est « hors la loi », car non
toléré par Blizzard, qui permet la présence
de serveurs privés tant qu’ils restent
gratuits) et la convivialité ne manque pas
forcément à l’appel, car comme tout bon
MMOG, WoW possède ses différents
canaux de chat. Et pourtant.
Il y a un « mais », non
négligeable. Ce serait
hypocrite d’ignorer les
problèmes liés aux
jeux en ligne qui
touchent tous les
joueurs, chacun à sa
manière. L’addiction à
ces jeux est présente
de façon affolante. Elle
peut être grave ;
rappelons-nous de ces
deux jeunes hommes
de 21 et 22 ans,
hospitalisés
après
s’être
totalement
déconnectés de la réalité, de toute relation
sociale ou familiale, engloutis dans leur
MMOG, pour finir tous deux dans un état
psychologique et physique désastreux.
L’addiction aux jeux vidéo aura même
causé la mort. Bien sûr, ce ne sont que
des cas extrêmes. Mais combien de
personnes restent des heures connectées
au jeu via leurs machines ? Pour certains,
il est même plus important d’être dans son
jeu que d’être « vivant parmi les vivants »
- Ils sont surnommés « No-life » : Cette
appellation fait certainement sourire, mais
elle colle pourtant à un nombre
impressionnant
de
gens
vivant
uniquement dans le but de consulter leur
ordinateur, se coupant ainsi de tout lien
social. Certains seront certainement
piqués au vif, gageant “qu’ils sont
raisonnables, eux”, d’autres ne croiront
pas forcément à la véracité de ces faits. Je
répondrais aux premiers que « leur âme
est sauvée ! », et aux seconds, qu’ils
réfléchissent un instant. Croyez-vous qu’il
soit simple de quitter une chose qui vous
apporte le bonheur et une satisfaction
aussi facilement, lorsque la volonté ne suit
pas ? Les paroles sont simples, « je serai
raisonnable » est bien l’une des phrases
les plus faciles à dire, et la plus
compliquée à respecter, pour beaucoup
d’entre nous.
Alors quelle(s) pourrai(en)t être la/les
solution(s) ? Mettre en place des
systèmes qui ne permettraient que de
jouer un temps imparti, avant de couper
votre connexion au jeu ; offrir des
solutions médicales ; des choses qui
remplaceraient ceci ? En a-t-on vraiment
envie ? Voilà un débat qui ne manquera
certainement pas d’être soulevé un jour.
Allez, encore une fois GG ! Et n’oubliez
pas, il faut aussi savoir être AFK IG !
Stahl Fanny, 2°2
Illustrations : Stahl Fanny, 2°2
Liens€:
Le site Officiel de World of Warcraft Europe : http://www.woweurope.com/fr/index.xml
WikiWoW : http://www.wikiwow.com/index.php/Accueil
Araminta2, serveur WoW privé : http://tarakimithgrod.forumactif.fr/index.htm
Sources :
LeMonde.fr. Drogués aux jeux virtuels. In : LeMonde.fr [en ligne].
Le Monde, 2006. [Consulté le lundi 19 mars 2007]. Disponible à :
http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/
acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&obje
t_id=943462
Chiffres : Wikipédia.
World of Wacraft, phénomène de société :
° 23 Novembre 2004 : Lancement du jeu
° 20 Juillet 2005 : 1,5 Millions d’abonnés en Chine et 3,5 Millions dans le monde.
° 30 Août 2005 : La barre des 4 Millions d’abonnés est dépassée.
° 20 Décembre 2005 : Celle des 5 Millions d’abonnés est dépassée.
° 27 Novembre 2006 : Le jeu dépasse les 7,5 Millions d’abonnés.
° 16 Janvier 2007 : Lancement de « The Burning Crusade ».
Culture et loisirs : Sport
Maud Fontenoy, un sacré bout de femme!
A 29 ans, Maud Fontenoy a bouclé son tour du monde à contre courant le 14 mars dernier à
12h21, heure de Paris. Malgré le démâtage et les conditions maritimes, parfois difficiles, la
jeune femme a réussi un nouvel exploit, celui d’une navigatrice courageuse et déterminée.
températures pas toujours agréables.
Cependant, le plus gros problème
qu’a connu Maud, c’est le démâtage,
survenu le 10 février à 1 600 km des
côtes australiennes. Mais, grâce à sa
force et à son courage, elle est
parvenue à se construire un mât de
fortune. Face à 100 kg de carbone, la
jeune femme a réussi à bricoler son
gréement de fortune pour atteindre la
ligne d’arrivée un mois plus tard.
Un engagement écologique
Cet exploit, salué par de nombreuses
personnalités, met aussi en lumière
son engagement écologique. En effet,
Maud se dit « fière de porter les
couleurs du défi pour la Terre ». A
l’origine de ce combat: Nicolas Hulot.
D’ailleurs, le célèbre écologiste ne
cache pas son admiration pour la
navigatrice: « Ta démarche est le plus
bel hommage qu’on puisse faire à la
planète ».
Le mononoque de Maud
Une course longue et difficile
En exactement 150 jours, 23 heures
et 48 minutes (environ cinq mois), la
française a parcouru plus de 38 000
km contre les courants. Partie le 15
octobre 2006 de La Réunion, Maud a
franchi trois célèbres caps: Bonne
Espérance, le Cap Horn et le Cap
Leeuwin. Les océans ne lui ont pas
fait de cadeaux, notamment le
Pacifique, où elle a affronté des creux
de 6 mètres (!), sans oublier les
L’arrivée à la Réunion
Source: Voiles News Magazine [En ligne].
Voile News, 2006 [consulté le 20 mars
2007]. Disponible à l’adresse suivante:
http://www.voilesnews.fr/
“écrivez ça avec votre cerveau...”
Julie Ranslant, 1L2
Culture et loisirs : Sport
Trop, c’est trop!
Ces derniers mois, plusieurs actes violents se sont produits dans les stades , notamment au Parc des Princes
où la tribune de Boulogne a été fermée pendant quelques semaines. Mais la capitale n’a pas été la seule ville
touchée, la Stade Gerland a, lui aussi, été le théâtre d’altercations entre supporters. Dans le reste de l’Europe,
l’Espagne et l’Italie doivent également faire face à la violence dans les stades de football.
Paris, Lyon, SaintEtienne: un climat de
plus en plus difficile
Un policier a été tué lors du derby
Catane- Palerme début février. Suite à
cet événement, les autorités ont
décidé
l’arrêt
provisoire
du
championnat. Le président de la ligue
des clubs de football professionnel
(Lega Clacio) a réagi en affirmant que
« le spectacle devait continuer ». Côté
joueur, l’emblématique capitaine et
défenseur du Milan AC a pris position
en déclarant qu’il valait mieux arrêter
le Calcio une semaine de plus, plutôt
que de jouer à huis-clos. La loi
italienne
exige
un
dispositif
conséquent dans les stades, mais
seulement quatre sont aux normes, les
stades olympiques de Rome et Turin,
ainsi que ceux de Palerme et Sienne.
Le 23 novembre 2006, le PSG a sans
doute connu une des pages les plus
sombres de son histoire. En effet, à
l’issue du match PSG- Hapoël Tel
Aviv, un supporter du club français a
été tué par balle. Un peu plus tôt dans
la soirée, un groupe de supporters
parisiens a pris à parti quatre jeunes
gens probablement de confession
juive. Ces derniers se séparent , l’un
d’entre eux se réfugie dans un fastfood. Là, il voit arriver un groupe qui
commence à l’attaquer. Un policier lui
vient en aide et subit, lui aussi des
de France
injures raciales. Pour faire face au L’équipe
danger grandissant, le gardien de la n’est pas épargnée
paix, antillais, décide de servir de son
arme à feu.
En vue de l’Euro 2008, en Autriche et
Pour combattre ce phénomène de
en Suisse, les Bleus ont joué un match
violence, les autorités ont décidé
d’interdire de stade les supporters
jugés violents, mais ils ont
également fermé la tribune
« Boulogne » du Parc des Princes
pendant plusieurs matchs.
Le dernier derby Lyon- SaintÉtienne s est , quant à lui, déroulé
dans un climat très tendu. En plus
des fumigènes, des supporters
avaient déployé des banderoles à
caractère raciste.
Le Calcio à nouveau
dans la tourmente
Les Bleus, victorieux face à la
Lituanie.
de qualification face à la Lituanie, à
Kaunas. La France a gagné 1-0, oui,
mais sans la manière. Cependant, le
match n’a pas été aussi calme qu’il n’y
paraît. Certains supporters lituaniens
ont ainsi déployé un banderole raciste,
qui visaient les joueurs noirs de
l’équipe de France. On peut se
demander quand s’arrêtera enfin le
racisme.
Une première pour le
tennis
En janvier dernier, lors de l’Open
d’Australie, des supporters serbes et
croates en sont venus aux mains sur
le court central . Ils ont immédiatement
été conduits à l’extérieur du stade par
les policiers. Déjà le matin les
provocations fusaient. Des supporters
croates s’étaient également fait
remarquer par des manières antisportives la semaine précédente au
tournoi de Sydney, où ils avaient
sifflé la Belge Kim Clijsters, qui
jouaient face à la Serve Jelena
Jankovic.
Source:
Sport.fr. [En ligne]. Sport.fr, mars
2007 [consulté le 23 mars 2007].
Disponible à l’adresse: http://
www.sport.fr/
La rubrique d’Homo Numericus
Huit concepts qu'il faudrait faire connaître
aux utilisateurs Windows
Si vous avez un ordinateur avec accès au Web, il y a environ 95.6% de chances pour que celui-ci fonctionne avec
une version de Windows (Windows XP représente à lui tout seul plus de 85%). Or, si le système d'exploitation de
Microsoft domine de loin le marché des ordinateurs familiaux (alors qu'il n'est que challenger du marché des
serveurs), il y a pourtant bon nombre d'idées que l'on trouve assez peu chez lui comparé à d'autres systèmes.
Ce sont des outils, des concepts, dont l'usage est moins courant sous Windows qu'ailleurs, ou qui, en tout cas,
sont plus mis en valeur chez les concurrents de la firme de Redmond (et notamment les systèmes libres dérivés
d'Unix, comme Linux). Non pas que Windows n'en soit pas techniquement capable, ni qu'il faille un niveau élevé
de compétence en informatique pour les mettre en jeu. Ce sont juste des concepts que l'utilisateur Windows n'a
probablement pas entendu, et qui, quand il en entend parler, déclenchent en général une réaction de surprise se
manifestant par un regard étonné et une remarque du genre : « Je savais pas que ça existait déjà, ce truc ! »
Système de contrôle de versions
versions, au doux nom de "Source données dans le dépôt. Vous travaillez
Code Control System" (SCCS), a été dessus comme bon vous semble, et,
Sous ce nom barbare se cachent des créé en 1972.
quand vous voulez sauvegarder les
outils destinés à répondre à deux
données dans le dépôt, vous
problèmes simples et en fait liés :
Comme son nom l'indique, ce demandez au programme de
programme servait à gérer du code sauvegarder l'état actuel des données
- Comment suivre les modifications source (des logiciels). C'est en effet (cette opération est une "propagation",
apportés à mes fichiers au cours du pour ce type de données que ces ou en anglais un "commit"). Chaque
temps ?
logiciels sont le plus souvent utilisés. état des données sauvegardé est une
Non pas qu'ils soient inutiles pour révision qui a un numéro (de 1 à
- Comment faire collaborer plusieurs d'autres types de données ; même si l'infini), une date, une heure, et le plus
personnes sur un même projet ?
on en a particulièrement besoin pour le souvent un message pour indiquer ce
code source, la principale raison reste que vous avez fait depuis la dernière
Gageons que vous vous êtes déjà au l'absence de logiciel de contrôle de sauvegarde. Vous pouvez alors
moins une fois posé l'une de ces version vraiment simple à utiliser. demander au programme : À quoi
questions, que ce soit en entendant la Toutefois, même si leur installation et ressemblait ce fichier à la révision 42
prof de français parler des manuscrits utilisation peut être délicate au début, ? Quel travail ai-je fait sur ce projet
de tel grand auteur où les ratures sont il reste profitable de s'intéresser à leur entre les révisions 17 et 37 ? Restaure
visibles (et où on peut voir comment le fonctionnement.
la version 1337 de ce fichier à la place
texte a évolué, ce que l'ordinateur,
de la version actuelle.
déplorait-elle sans doute, ne permet Comment fonctionnent ces logiciels ?
plus), ou que ce soit en essayant tant Ils se basent sur un dossier nommé « Mais qu'y a-t-il dans le dépôt ? »,
bien que mal d'organiser le travail "dépôt" (en anglais "repository") où le vous demandez-vous sans doute. La
d'une équipe autour des TPE en programme va stocker toutes vos réponse est : « On s'en fiche ! » C'est
utilisant l'outil informatique pour mettre données et l'histoire de leur évolution. le programme qui va lire le dépôt et
en page votre rapport. Eh bien, les Pour y accéder, vous, en tant obéir à vos ordres ; vous, vous
informaticiens se posent la même qu'utilisateur, devez demander au travaillez dans la copie de travail. Par
question depuis fort longtemps, et le programme de vous créer une "copie contre, ce qu'il est important de savoir
premier programme de contrôle de de travail" qui représente l'état de vos à propos de ce dépôt, c'est que le
“L’histoire c’est comme un conte de fées, mais en plus gore !”
La rubrique d’Homo Numericus
système de contrôle de versions va
probablement gérer vos fichiers de
manière intelligente, pour gagner de la
place. La manière la plus simple de
fonctionner
pour
sauvegarder
l'évolution de votre travail au cours du
temps serait de sauvegarder une
copie de tous les fichiers pour chaque
révision : bien entendu, le problème
est que l'on stocke des copies inutiles
de fichiers qui n'ont pas changé entre
deux révisions. On peut aussi
sauvegarder
les
changements
effectués d'une révision à l'autre, mais
dans ce cas, pour connaître l'état d'un
fichier à la révision 1701, il faut
appliquer toutes les modifications de la
révision 0 à la révision 1701, ce qui
peut être long... Par ailleurs, il peut
arriver que vous ayez plusieurs copies
d'un même fichier dans votre copie de
travail, auquel cas il est inutile de
stocker plusieurs fois les données
dans le dépôt. C'est le travail de votre
système de contrôle de versions de
gérer ce genre de casse-tête, et
croyez-moi, vous n'avez aucune envie
de connaître les détails, du moment
qu'il répond docilement à toutes les
questions que vous lui posez sur vos
fichiers.
Ces logiciels permettent aussi de
travailler à plusieurs sur un projet, ai-je
dit plus haut : voici comment.
Supposons que le dépôt soit mis en
ligne sur Internet, à l'aide d'un
programme spécial. Chacun des
utilisateurs peut se connecter au dépôt
pour se télécharger une copie de
travail. Il travaille dessus, et quand il
sauvegarde,
les
nouvelles
informations sont envoyées au dépôt.
Quand les autres membres du projet
mettront à jour leur copie de travail, les
nouvelles versions des fichiers seront
téléchargées automatiquement chez
eux.
Le drame survient lorsque un
utilisateur (appelons-le Bob) avait déjà
créé dans sa copie de travail une
nouvelle version d'un certain fichier,
sans la sauvegarder dans le dépôt. Un
autre utilisateur (Alice) a créé de son
côté une autre version du même fichier
et l'a envoyée au dépôt. Quand Bob
met à jour sa copie de travail, les deux
versions (la sienne, et celle d'Alice)
sont en conflit. Que faire ? Les bons
systèmes de contrôle de version
pourront
parfois
concilier
intelligemment les deux versions (par
exemple, si Bob et Alice ont chacun
corrigé une faute d'orthographe dans
un fichier texte, à des endroits
différents), mais si les deux versions
ne sont pas compatibles (si Alice a
effacé le paragraphe sur lequel Bob
travaillait, par exemple), le logiciel ne
peut pas deviner ce qui est le plus
judicieux et... c'est à Bob de faire à la
main une nouvelle version en
conciliant les modifications de chacun.
Pour éviter ce genre de conflits,
certains programmes de contrôle de
versions permettent de mettre des
"verrous" (en anglais "locks") sur les
fichiers : si Alice commence à travailler
sur un fichier, elle le verrouille, et Bob,
de son côté, ne pourra pas
commencer à modifier le fichier. Une
fois qu'Alice a terminé, elle
sauvegarde et enlève le verrou : Bob
pourra alors, s'il le souhaite, verrouiller
le fichier et travailler dessus à son tour.
Un dernier élément intéressant est
l'émergence de nouveaux systèmes
de gestion de versions dits
"décentralisés". Avec ce modèle, il n'y
a plus de dépôt central : chaque copie
de travail est une sorte de dépôt qui
contient toute l'histoire de l'évolution
des fichiers. Les utilisateurs travaillent
de leur côté, et, quand ils le
souhaitent, deux (ou plusieurs)
utilisateurs peuvent mettre à jour leurs
copies en y intégrant chacun toutes
les modifications faites par l'autre
(possiblement étalées sur plusieurs
révisions, vu que chaque utilisateur
peut propager de son côté), et en
résolvant les éventuels conflits.
Différences entre deux fichiers
Comment trouver les différences entre
deux versions d'un fichier ? Les
systèmes de contrôle de version ont
besoin de le savoir. De votre côté,
vous vous êtes certainement déjà
demandé si tel et tel fichier que vous
aviez trouvés sur Internet ou sur votre
disque dur étaient identiques ou
différents. Peut-être regardez-vous la
taille des fichiers pour le savoir, mais,
bien entendu, il arrive que deux
fichiers aient la même taille mais pas
le même contenu, de la même façon
que deux textes peuvent avoir la
même longueur sans avoir le même
contenu.
Le premier élément de réponse
s'appelle les sommes de contrôle (en
anglais "checksums"). C'est une sorte
de code calculé à partir de votre
fichier, qui dépend de son contenu.
Par exemple, vous pourriez dire que la
La rubrique d’Homo Numericus
somme de contrôle de "ABC" est
1+2+3=6. Si le fichier change, ne
serait-ce que d'un caractère, la
somme de contrôle change aussi.
Enfin, en théorie. Puisqu'il faut que les
sommes de contrôle soient plus
courtes que les fichiers qu'elles traitent
(sinon, quel intérêt ?) ; puisqu'en
général, on leur donne une longueur
fixe indépendante de celle du fichier
traité, il y a forcément une infinité de
fichiers qui ont la même somme de
contrôle. Seulement, les méthodes
pour fabriquer les sommes de contrôle
sont faites de telle façon que les
collisions (les fichiers ayant une même
somme de contrôle) soient aussi
différents les uns des autres que
possible. En pratique, une infime
modification du fichier de départ
entraînera toujours une variation
énorme de la somme de contrôle. Pour
vérifier que deux fichiers sont
identiques, facile : on calcule la
somme de contrôle des deux. Si elle
est égale, c'est que les deux fichiers
sont très probablement les mêmes.
Ces sommes de contrôle ont une autre
utilité : elles servent à vérifier sur
Internet que des données ont bien été
transmises. Comme il arrive que les
données soient mal transmises, on
vous indique fréquemment la somme
de contrôle à côté du lien pour
télécharger des fichiers volumineux
pour que vous puissiez vérifier à
l'arrivée qu'aucune erreur ne s'est
glissée dans les données.
Enfin, certains algorithmes pour créer
des sommes de contrôle (ou "hashs"
dans ce cas précis) ont ceci de
particulier qu'il est facile de calculer la
somme de contrôle d'un fichier, mais
qu'il est très difficile (et en pratique
impossible) de créer un fichier ayant
une somme de contrôle donnée. Le
plus utilisé est MD5 (pour "Message
Digest 5"), qui date tout de même de
1992. Il permet d'avoir une certaine
sécurité : quelqu'un qui voudrait
modifier le fichier devrait aussi
modifier la somme de contrôle, et si
cela n'est pas possible, il lui sera
presque impossible de créer un fichier
différent avec la même somme de
contrôle. Une autre utilisation
astucieuse : si je signais cet article
avec le hash MD5 de mon nom et
prénom
(8cd9e8f59b9fdb55373cc84f4320c36
9), personne ne pourrait connaître
l'auteur de ces propos subversifs.
Mais une fois qu'un nouveau
gouvernement favorable à mes idées
est au pouvoir, je n'ai qu'à donner mon
nom et on pourra instantanément
vérifier (en calculant son hash MD5)
que je suis bien l'auteur.
pouvez reconstituer B à partir de A et
du diff, ou revenir à A à partir de B et
du diff. Les amateurs de jeux vidéo
connaissent sans doute déjà les
patches correctifs qui, plus légers que
le jeu entier, ne sont qu'un diff entre
l'ancienne version et la nouvelle,
accompagnés d'un programme jouant
le même rôle que "patch". Avec "diff"
et "patch", par contre, vous aussi,
vous pouvez créer des patchs ! Si
vous avez envoyé à quelqu'un une
vidéo de plusieurs centaines de
mégaoctets, et que vous remarquez
une horrible faute d'orthographe dans
les sous-titres (que vous corrigez), ce
n'est pas la peine de renvoyer le tout :
faites seulement un diff entre les deux
versions (il sera léger, vu que presque
rien n'aura changé) et envoyez-le à
votre correspondant, qui, sachant bien
sûr utiliser "patch", pourra reconstituer
la nouvelle version. Si ça vous
rappelle l'histoire des systèmes de
contrôle de version, c'est normal. Leur
grande spécialité est de générer des
diffs entre deux versions d'un fichier,
et ils peuvent aussi appliquer des
patches : lorsque Bob mettait à jour sa
copie de travail, il y a fort à parier que
le système de contrôle de version ne
téléchargeait que des diffs et non les
fichiers entiers, pour ensuite utiliser
"patch".
Maintenant que vous avez vu que vos
deux fichiers n'étaient pas identiques
mais différents, peut-être voudriezvous connaître les différences entre
eux ? Je ne connais aucun moyen
simple de faire cela sous Windows ;
par contre, presque tous les systèmes
libres dérivés d'Unix incluent parmi les
utilitaires de base le programme "diff".
Donnez-lui vos deux fichiers et il vous Texte marqué
retournera une liste des différences
(un "diff"). C'est aussi simple que ça. Si vous êtes utilisateur Windows, votre
habitude est certainement d'ouvrir
Mieux encore, il existe un programme Word dès que vous avez quelque
"patch" qui permet de faire l'opération chose à taper. Pour faire de la mise en
inverse. Générez un diff entre les page, sans doute utiliserez-vous aussi
fichiers A et B. Avec "patch", vous Word. Le fonctionnement général des
La rubrique d’Homo Numericus
logiciels tels que Word est simple :
vous tapez votre texte, et vous utilisez
des options de menu pour le mettre en
forme, ce qui apparaît immédiatement
sur le rendu à l'écran. De tels logiciels
sont dits WYSIWYG (pour "What You
See Is What You Get", Ce que vous
voyez est ce que vous obtenez).
L'approche Unix est différente ; elle
peut paraître étrange, mais a ses
avantages. Vous tapez votre texte
dans un simple éditeur de texte,
comme le bloc-notes de Windows. Et,
dans le texte, vous ajoutez des
commandes qui expliquent comment il
doit être mis en forme. Par exemple,
une manière de mettre un texte en
italique pourrait être : <italique>mon
texte</italique>, avec une balise <x>
pour indiquer le début, </x> pour
indiquer la fin. L'italique n'apparaît pas
directement dans le document ; après,
vous utilisez un logiciel qui va compiler
votre document, c'est à dire appliquer
vos consignes de formatage pour
obtenir le document final, prêt à être
imprimé. On parle alors de texte
marqué.
Cette démarche a l'avantage de
distinguer le texte et sa mise en forme.
Vous pouvez taper votre texte "au
kilomètre" sans être distrait par son
apparence à l'écran. Si vous voulez
entrer tout de suite des commandes
pour dire que telle ou telle partie est en
italique, vous pouvez le faire sans
avoir à chercher la souris, simplement
en entrant les commandes au fil du
texte. Et, comme le rendu n'apparaîtra
qu'après compilation, vous ne serez
pas tenté de perfectionner la mise en
page du texte en perdant le fil de la
Unix, vous savez que toutes les
informations fournies au logiciel sont
dans le document texte. Pas de risque
de voir vos heures de navigations
dans les options de Word perdues, vu
En plus, s'il vous faut une application qu'elles sont stockées comme du texte
spéciale pour compiler le document, il dans votre document.
suffit d'avoir à sa disposition un éditeur
de texte pour le rédiger. Vous n'avez Enfin, cette approche est beaucoup
besoin d'aucune application pour moins gourmande en ressources.
spécifier comment le texte sera mis en L'affichage en temps réel de l'état du
page, vous en avez juste besoin une document au fur et à mesure de sa
fois que tout est terminé pour générer mise en forme est très éprouvante
le document final. Par contre, sur un pour l'ordinateur. Si vous entrez toutes
poste Unix, vous aurez accès à des les commandes dans un document
éditeurs de texte très performants, texte, elles ne sont pas interprétées en
capables de gérer des fichiers cours de frappe. La compilation
gigantesques, configurables à l'infini, prendra peut-être un peu de temps,
et incluant toutes les fonctions dont mais une fois le document final
vous pourriez rêver (le plus connu, généré, il n'y aura plus de calcul à faire.
EMACS, inclut une quinzaine de jeux,
un psychiatre virtuel, peut être Le langage le plus connu de texte
configuré pour relever ses mails et a marqué est sans doute HTML, le
même été bidouillé pour servir langage utilisé pour rédiger des pages
d'interface à certains modèles de web. Il existe de nombreux logiciels "à
cafetières). Bien entendu, ils sont la Word" pour rédiger du HTML en
entièrement pilotables au clavier, pour WYSIWYG, mais il est très simple et
ne pas avoir à les lâcher pour prendre souvent plus efficace de le faire à la
la souris (pour changer la longueur de main, avec un éditeur de texte. HTML
la marge sous EMACS à 80 fonctionne avec des balises selon le
caractères, il faut taper Ctrl-U 8 0 Ctrl- principe exposé précédemment : voici
X f).
<i>de l'italique</i>, <b>du gras</b>,
et du <b><i>gras italique</i></b>.
Par ailleurs, avec le texte marqué,
vous avez toujours sous les yeux les Cependant, un logiciel redoutable de
commandes de formatage que vous mise en page se basant sur du texte
avez entrées. Pour qui s'est déjà marqué est LaTeX (prononcer "latek",
acharné contre Word pour numéroter la dernière lettre est le "chi" de
des titres correctement, il est frustrant l'alphabet grec). LaTeX est peu connu
et désorientant que toutes les sous Windows en dehors du milieu
informations fournies n'apparaissent universitaire où il est le logiciel de
pas dans le document, mais (enfin on référence pour rédiger des thèses et
l'espère) dans les boîtes de dialogue documents de toutes sortes. Ses
correspondantes. Avec la méthode points forts ? Une mise en page par
rédaction. Ce n'est qu'une fois le texte
écrit que vous compilerez et
commencerez à peaufiner la mise en
page pour obtenir un meilleur rendu.
La rubrique d’Homo Numericus
défaut sobre mais élégante, une
gestion très développée du texte
justifié, la césure automatique des
mots, et une qualité typographique
bien au-dessus des standards Word.
LaTeX peut générer une table des
matières complète en une seule
commande, est spécialisé dans la
gestion des formules mathématiques
et des bibliographies, et accepte sans
broncher des textes d'une longueur
assez impressionnante : il ne lui faut
que cinq minutes sur mon poste pour
compiler un document de plus de
75000 pages. Au lieu de placer le texte
entre
des
balises,
comme
<exemple>ceci</exemple>, LaTeX
procéderait comme \exemple{cela}.
Pour créer une section, la commande
serait : \section{Introduction}. Pour
mettre un texte en valeur (avec de
l'italique), on utilise \emph{texte}. La
table des matières s'obtient en tapant
\tableofcontents.
XML
L'idée d'XML (eXtensible Markup
Language) est toute bête, nous l'avons
déjà vue plus haut. Utiliser des balises,
c'est <italique>cela</italique> XML.
XML est ce qu'on peut appeler un
"métaformat" de documents. Ce n'est
pas un format de document comme
HTML ou LaTeX, mais un ensemble
de règles pour créer ses propres
formats. C'est très facile à faire : je
peux créer un format XML (un
"dialecte" XML) pour faire un journal
comme le Pontonews, avec des
rubriques, des articles, etc. Par
exemple :
<journal>
<rubrique nom="Homo numericus">
<article>
<titre>La puissance d'XML</titre>
<chapeau>Mon introduction</
chapeau>
<texte>Le texte</texte>
<signature nom="Amarilli"
prénom="Antoine" classe="TS1" />
</article>
</rubrique>
</journal>
Mieux encore, XML permet de décrire
son
format
d'une
manière
compréhensible par l'ordinateur. Je
vais lui expliquer dans un format
spécial que le journal contient au
moins une rubrique, que les rubriques
contiennent au moins un article, que
les articles ont un titre, peuvent avoir
un chapeau, ont un texte et au moins
une signature avec nom, prénom,
classe. Et une fois mon journal rédigé,
je le ferai "valider", et l'ordinateur
pourra me dire : erreur, il y a une
signature où il manque la classe à la
ligne 312.
Une fois le journal préparé, il faudrait
le mettre en page. Remarquez que
mon exemple ne dit pas que le titre est
en Verdana 20 gras centré, il dit juste
que c'est un titre. Je pourrai ensuite
écrire un document appelé "feuille de
style" où j'indiquerai que les titres sont
en Verdana 20 gras centré, et il existe
des logiciels pour appliquer la mise en
page et afficher le document XML
avec les titres comme je le voulais (je
n'ai alors plus qu'à l'imprimer). Peutêtre auriez-vous eu envie d'écrire
directement dans le document :
<titre police="Verdana" taille="20"
effet="gras" alignement="centré">La
puissance d'XML</titre>
Mauvaise idée ! Si vous changez
d'avis et décidez de mettre tous les
titres en rose, par exemple, il faudra
changer toutes les balises <titre>.
Alors que si vous avez fait une feuille
de style, vous n'aurez à changer ça
qu'une seule fois pour que tous les
titres de votre document deviennent
roses. Mieux encore, vu que plusieurs
documents peuvent utiliser la même
feuille de style, vous pouvez d'un seul
coup rendre roses les titres de tous les
numéros du Pontonews.
En résumé : dans le document, on
indique le sens de chaque élément
(c'est un titre, c'est un exemple, c'est
un mot important, c'est une signature).
Dans la feuille de style, on indique
comment mettre en page chaque
élément (les titres sont en Verdana 20
gras centré rose, les exemples sont
dans une boîte avec "Exemple :" en
haut, les mots importants sont
surlignés en bleu, les signatures sont
alignées à droite). C'est ce que l'on
appelle la séparation du contenu et de
la présentation. Si vous avez compris,
bravo ! Pas mal de webmasters n'y
sont toujours pas arrivés...
La rubrique d’Homo Numericus
Une
dernière
fonctionnalité
impressionnante d'XML : il est simple
de transformer des documents XML
vers autre chose. Cela se fait à l'aide
d'un langage nommé XSLT.
Supposons que vous vouliez exporter
le document du Pontonews dans un
fichier LaTeX pour profiter de ses
fonctionnalités avancées de mise en
page. XSLT vous permet de donner
une liste de modifications à faire :
transformer les <titre>Bla bla</titre>
en \section{Bla bla}, mettre au début
un
\tableofcontents,
etc.
Un
programme spécial appliquera ensuite
vos règles au document, et bien
évidemment, vous pouvez utiliser les
mêmes règles pour convertir tous les
documents rédigés dans le même
dialecte (une fois les règles écrites, ça
devrait marcher pour tous les numéros
du Pontonews). Et tenez-vous bien, le
langage XSLT est lui-même un
dialecte XML ! Vous pouvez donc dire
que vous écrivez un document XML
pour transformer du XML en XML... ou
en autre chose (LaTeX n'est pas un
dialecte XML).
Scripts make
Sous Linux, on aime bien utiliser la
ligne de commande. Ainsi, pour
compiler l'exemple du Pontonews, il
faut d'abord transformer le fichier XML
en LaTeX : une commande. Il faut
ensuite compiler le fichier LaTeX : une
autre commande. Cela fait donc deux
commandes (pas nécessairement
simples) pour compiler le Pontonews à
partir des "sources" (le document
XML). C'est bien trop ! Puisque nous
sommes des informaticiens, nous
sommes paresseux et préférons taper
une seule commande. De plus, celle-ci
devrait toujours être la même pour
tous les projets, pour éviter de
surcharger notre mémoire. La
commande traditionnelle qui doit tout
faire est :
"make"
On crée donc ce que l'on appelle un
script make. On lui donne le nom
traditionnel "Makefile", et on indique
dedans quelles commandes il faut
exécuter pour compiler notre projet.
Maintenant, supposons que l'on
veuille mettre en couverture du
Pontonews des smileys de différentes
tailles. L'approche naïve est de créer
une image pour chaque taille à la
main, pour ensuite les apposer sur la
couverture. Mauvaise idée ! Si je
décide de changer la couleur des
smileys, il va falloir changer toutes les
images une à une. Il est plus pratique
de ne garder qu'une grande image de
smiley : c'est la source. J'indique dans
mon script make les commandes pour
générer les smileys de toutes les
tailles en partant du grand. Ainsi,
quand je compile, je génère tous les
smileys et je les inclus au document.
Mais si je préfère que les smileys
soient en rose, je n'ai qu'à changer le
grand smiley et à recompiler, et tous
les petits smileys deviendront roses.
En poussant ce système à l'extrême,
vous pourriez vous dire : c'est bête de
stocker le smiley, stockons plutôt les
instructions pour dessiner un smiley
(par exemple : faire un rond à contour
noir et à fond jaune (ou rose) pour la
tête, deux cercles noirs pour les yeux,
une courbe noire pour la bouche).
Bravo, vous venez de (ré)inventer ce
que l'on appelle des images
vectorielles. Les images vectorielles
contiennent les instructions pour
dessiner un smiley ; les images
normales (images bitmap) sont un
tableau de points représentant un
smiley. Un ordinateur peut facilement
vous dessiner un smiley bitmap à
partir des instructions en vectoriel,
mais il sera incapable (ou difficilement
capable) d'ouvrir un smiley bitmap et
de vous dire comment vous avez fait
pour le dessiner. (Notez aussi que le
vectoriel ne sert à rien dans le cas de
photos ou d'images scannées, par
exemple : vous ne les avez pas
dessinées, mais obtenues à partir de
la réalité.)
Cependant, la plupart des applications
préfèrent traiter des images bitmap.
Dans ce cas, pas de problème :
mettons dans notre script make les
instructions pour convertir toutes nos
images vectorielles en bitmap. Sauf
qu'en mettant une instruction pour
chaque image, si on décide de
changer l'instruction, il faudra le faire
pour chaque image. Et s'il faut
beaucoup
d'instructions
avec
beaucoup d'images, le fichier make va
grossir inutilement. Dans un script
make, vous pouvez créer des règles
de conversion, qui expliquent
comment convertir une image. Après,
il suffira de mettre dans le script make
"Occupe-toi des images a, b, c, d", et
votre ordinateur appliquera la règle de
conversion pour chaque image.
La rubrique d’Homo Numericus
Pour finir avec make, notons qu'il
permet de définir des cibles. Par
exemple, vous pourriez définir une
cible "pdf" pour générer le Pontonews
en PDF, "html" pour faire une version
web, et "latex" pour générer une
version en code LaTeX. Make vous
permet de préciser une cible en tapant
la commande "make cible", selon que
vous voulez le PDF, l'HTML, ou le
LaTeX. "make" sans cible appellera la
cible par défaut. Là où ça devient
intéressant, c'est que vous pouvez
dire que telle cible A dépend d'une
autre cible B. Dans ce cas, à la
compilation, on générera B avant de
générer A. On peut arriver au même
résultat en copiant à la main les
commandes de B dans A, mais ce
n'est pas élégant, vu que, si une
commande doit être changée, il faudra
le faire à deux endroits différents. Par
exemple, pour générer du PDF, il faut
du LaTeX, et de très bons
programmes permettent de passer du
LaTeX au HTML. Il est donc judicieux
de n'écrire qu'une fois les instructions
pour convertir le XML en LaTeX (cible
"latex"), et d'écrire deux cibles "pdf" et
"html" qui dépendent de "latex" et
convertissent le LaTeX en PDF ou en
HTML.
Système de gestion de paquets
Pour installer un logiciel sous
Windows, le moyen classique est de
télécharger sur Internet un programme
d'installation (setup) qui va faire les
opérations nécessaires pour installer
le programme. Sous les systèmes
Unix, on utilise plutôt des
gestionnaires de paquets : les
données du programme et les étapes
à suivre pour l'installer sont dans un
paquet, et c'est le gestionnaire de
paquets qui va faire l'installation.
L'avantage est qu'il n'y a pas besoin
d'intervenir durant l'installation, et
qu'on peut installer tranquillement des
dizaines de programmes sans avoir à
cliquer des centaines de fois sur
"Suivant".
Par ailleurs, les sites pour télécharger
des paquets (on appelle ça des
dépôts, mais ça n'a rien à voir avec les
systèmes de contrôle de version) sont
faits pour être utilisés par gestionnaire
de paquets interposé. C'est lui qui va
aller chercher le paquet et le
télécharger sur le site. Conséquence :
il suffit de dire à votre gestionnaire de
paquets : installe-moi le programme
"truc", pour qu'il aille télécharger le
paquet "truc" au bon endroit, l'installe
et le configure.
Plus fort encore : si les applications du
dépôt sont mises à jour, le
gestionnaire
de
paquets
va
automatiquement télécharger la
nouvelle version disponible en ligne.
C'est la même chose que Windows
Update, mais étendu à tous les
logiciels, pas seulement aux logiciels
Microsoft. Sous Windows, certaines
applications doivent être mises à jour
à la main en allant télécharger la mise
à jour et en repassant par un setup (et
il faut vérifier régulièrement qu'une
nouvelle version n'est pas sortie),
d'autres ont leur propre système de
mise à jour laborieusement développé
par l'éditeur du logiciel, qui va mettre à
jour seulement cette application, le
plus souvent quand vous venez de la
démarrer et avez besoin de vous en
servir. Sous les dérivés d'Unix, le
système met tout à jour tout seul
comme un grand.
En plus, ceux qui créent les paquets
peuvent définir des dépendances
entre eux. Vous vous rappelez des
dépendances des scripts make ? C'est
la même chose : de nombreux
programmes utilisent des blocs
communs appelées bibliothèques (en
anglais library). Par exemple,
beaucoup de jeux utiliseront une
bibliothèque pour lire de la musique, et
une autre pour afficher des fichiers 3d,
et la même bibliothèque servira à
plusieurs jeux. Sous Windows, vu qu'il
n'y a pas de dépendances, soit le
programme que vous téléchargez
inclut toutes les bibliothèques dont il a
besoin (dont certaines étaient sans
doute déjà sur votre système, donc
vous les téléchargez pour rien), soit il
ne les inclut pas toutes, et, si l'une
d'entre elles manque, il affichera au
mieux
"Veuillez
installer
la
bibliothèque truc.", au pire "Fatal error
0x0abf2a67: resmodx.dll not found."
Sous les systèmes Unix, le paquets
n'incluent aucune bibliothèque, mais
indiquent le nom du ou des paquet(s)
permettant d'installer les bibliothèques
requises. Lorsque vous installez le
programme, le gestionnaire de
paquets téléchargera tous les paquets
nécessaires si vous ne les avez pas
déjà : vous ne téléchargez que ce dont
vous avez besoin.
La rubrique d’Homo Numericus
Cryptographie
Les systèmes Unix permettent
facilement de crypter des fichiers.
Pourquoi faire, me direz-vous ? Eh
bien, tout d'abord pour des données
confidentielles auxquelles vous ne
voudriez pas que les autres aient
accès.
Mais aussi pour vos mails. Peut-être
ne le savez-vous pas, mais les
données voyageant sur Internet, sauf
mention contraire, le font en clair. Vos
mails aussi. Toute personne qui les
intercepte peut (techniquement si pas
légalement) les lire. Et il y en a
beaucoup. Votre fournisseur d'accès,
tout d'abord, qui a accès à tout le trafic
provenant de votre machine. Tous les
responsables
des
équipements
réseaux entre vous et votre
destinataire. Et, bien sûr, le
fournisseur d'accès de votre
destinataire. Sans parler de ceux qui
hébergent vos boîtes mail (Microsoft
avec Hotmail, Google avec GMail,
etc.) Peut-être serez-vous surpris
d'apprendre que le gouvernement
américain a récemment été pris la
main dans le sac alors qu'il surveillait
les échanges Internet de certains de
ses citoyens, en toute illégalité, en
espérant identifier ainsi des terroristes.
Si vous n'appréciez pas que tout ce
que vous dites par mail ait la
confidentialité d'une carte postale, la
solution est de crypter ses messages.
Pour ce faire, le logiciel libre
Thunderbird avec la librairie de
cryptographie Enigmail et le moteur
GPG est assez pratique. À ma
connaissance, ni Hotmail ni GMail ne
permettent
de
crypter
ses
communications.
vous recommande de faire au
minimum tous les mois), où iriez-vous
les chercher ? Dans votre dossier
"Mes Documents", bien sûr. Mais pas
seulement. Certaines applications
stockent leurs données dans un sousrépertoire de "Program files". Vous
avez peut-être des fichiers sur votre
bureau. Et certains paramètres de
votre session sont dans un répertoire
Documents and Settings. Sans parler
des informations de la base de
registre, qui ne correspondent même
pas à un fichier. Quelle galère...
Sous les systèmes Unix, une règle
simple est mise en application à la
perfection : toutes vos données sont
dans un seul répertoire, votre
répertoire personnel. Les applications
s'installent ailleurs, mais tous leurs
paramètres vont dans le répertoire
personnel. C'est bien simple, le
système ne leur permet d'écrire que là.
Pour faire une copie de sauvegarde de
toutes vos données, il suffit de
sauvegarder le répertoire personnel.
Simple et efficace.
Ne parlons même pas de la
sauvegarde des applications. Si vous
deviez réinstaller sur votre ordinateur
toutes les applications que vous avez
tirées d'Internet, vous en auriez pour
des heures à télécharger et à lancer
des programmes d'installation. La
seule solution est de sauvegarder le
répertoire Program files, mais cela
prend une place énorme, et n'est
même pas sûr de marcher : certaines
applications
ont
besoin
de
bibliothèques (qui sont ailleurs) ou
d'informations de la base de registre
(qui sont encore ailleurs). Sous un
système Unix, grâce au gestionnaire
de paquets, il vous suffit de lui
demander la liste des paquets installés
(il n'y a pas besoin de sauvegarder
Répertoire utilisateur
leur contenu). En cas de problème, il
Si vous vouliez faire une copie de suffira de lui redonner la liste pour qu'il
sauvegarde de vos données (ce que je télécharge et installe à nouveau les
paquets que vous aviez. L'opération
prendra un certain temps, mais elle est
complètement automatique.
Un dernier petit détail. Sous Windows,
vous pouvez avoir plusieurs sessions,
avec des données en théorie
séparées. Sauf que de nombreuses
vieilles applications stockent les
mêmes paramètres pour tout le monde
sans se soucier des sessions, et qu'un
utilisateur peut donc changer d'un seul
coup les paramètres de tout le monde
sans prévenir. Sous un système Unix,
vu que chaque utilisateur a son
répertoire personnel, chacun a son
propre
système
indépendant.
D'ailleurs, vu que chacun ne peut
accéder qu'à son propre répertoire, il
n'y a pas de risque d'endommager ou
d'aller espionner les données des
autres. De même, vu que seul
l'administrateur peut accéder aux
données système (qui ne sont pas
dans les répertoires personnels), il n'y
a pas de risque qu'un utilisateur
empêche le système de fonctionner.
Vous pouvez créer une session à
n'importe qui sur votre machine :
même s'il le voulait, il ne pourrait pas
(à moins d'avoir votre mot de passe)
accéder à vos données ni faire planter
le système. À moins, bien sûr,
d'attaquer physiquement la machine
en la balançant par la fenêtre...
Antoine Amarilli, TS1
Sources
Les systèmes d’exploitation : Windows Vista
encore discret. [En ligne]. AT Internet / XiTi.com,
2007 [consulté le 21 mars 2007]. Disponible à
l'adresse : http://www.xitimonitor.com/fr-fr/
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Wikipédia [En ligne]. Wikimedia Foundation, 2007
[consulté le 21 mars 2007]. Disponible à l'adresse
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Cuisine
Crêpement votre...
Pourtant la Chandler c’est passé? Bah oui je sais, mais ce n’est pas une raison! Des crêpes,
salées, sucrées, toujours des crêpes pour ravir les plus gourmands des gourmets...
Crêpes bretonnes au chèvre:
Temps de préparation : 40 minutes
Pour 6 personnes:
=>6 crêpes au blé noir (à trouver au rayon frais)
=>300g de fromage de chèvre
=>500g d’aiguillettes de poulet
=>400g de champignons de Paris
=>du basilic frais
=>une dizaine d’olives noires dénoyautées
=>un oignon
=>2 gousses d’ail
=>huile d’olive, herbes de Provence, sel, poivre.
Préchauffer le four à 180°. Hacher l’ail, l’oignon, les olives et le
basilic et les placer dans un bol. Ajouter deux cuillères à soupe
d’huile d’olive, saler, poivrer et mélanger bien le tout.
Couper les champignons en tranches. Dans une poêle, faire cuire
le poulet avec la préparation à l’huile à feu moyen jusqu’à ce que
la viande soit bien dorée. Ajouter les champignons et rajouter un
couvercle. Une fois que les champignons ont dégorgé, bien
mélanger à feu doux 5 minutes. Couper le fromage en dés.
Disposer la viande, les champignons et un peu de fromage au
centre de chaque crêpe et les refermer en quatre. Placer quinze
minutes au four. Servir chaud.
Pancakes fourrés à la compotée de pomme et fleur de thym:
Temps de préparation : 40 minutes
Pour 4 personnes :.
Couper et éplucher les
pommes et en faire des
dés. Dans une casserole
verser la cassonade avec
un demi verre d’eau et
=>250g de farine
porter à ébullition.
=>un sachet de levure chimique
Rajouter les pommes et la
=>une cuillère à soupe de sucre roux
cannelle et laisser mijoter
=>35g de beurre fondu
à feu moyen pendant 20
=>45cl de lait entier
minutes avec un
=>2 oeufs
couvercle.
=>5 pommes
Dans une poêle, avec une
=>200g de cassonade
noisette de beurre
=>2 cuillères à soupe de cannelle
confectionner les
=>4 cuillères à soupe de miel
pancakes en rajoutant
=>du thym frais
deux cuillères à soupe
des pommes sur le côté
Mélanger dans un grand bol la farine, la levure, le sucre roux,
de la crêpe avant de la plier en deux et la retourner (une crêpe
les oeufs et le beurre avec un fouet jusqu’à obtention d’une pâte test vous sera certainement utile afin de perfectionner votre
homogène. Rajouter le lait et bien fouetter le tout. Placer au
technique). Servir après étalé un peu de miel sur chaque
frais.
pancake avec du thym haché.
Christelle Gleitz, 1L2
Un brin d’ailleurs
La petite histoire du « Roten Bären »
Fribourg dont la
fondation remonte à
1120, est une ville
allemande de la Forêt
Noire, qui possède un
patrimoine historique très
pittoresque. C’est sur
une agréable place de la
ville, la Oberlinden Platz,
que se trouve le plus
ancien hôtel-restaurant
d’Allemagne,
«
Zum Roten Bären », (se
traduisant par l’Ours
Rouge). Ce bâtiment
dont les fondations sont antérieures à celles de la ville, est
l’un des plus anciens édifices de Fribourg.
Il occupe les mêmes fonctions depuis des
centaines d’années et a eu plus de 50 propriétaires
différents, notamment plusieurs générations de Bienger de
1311 jusqu’aux alentours de 1406.
Au XIIe siècle, le Bären servait déjà d’auberge. Durant le
Moyen Age, grâce à sa façade rouge vif, les voyageurs, qui
à l’époque étaient souvent analphabètes, savaient qu’ils
pourraient s’y restaurer et dormir, et que leurs
marchandises y seraient en
sécurité.
Au fil des transformations,
la maison romane d’origine a
laissé place à un imposant
bâtiment renaissance. Mais
après le retrait des Français de
Fribourg en 1744 et les dégâts
qui s’en suivirent, la maison à
arcades de style romanogothique a été en grande partie
rasée et la bâtisse baroque
actuelle a été érigée.
Si l’on possède une étincelle de curiosité, on remarque
bien sur les décors magnifiques de la salle de restauration
mais en descendant à l’étage inférieur, on peut voir une
partie de la cave qui repose sur trois niveaux. Ses sols en
terre battue, ses piliers et ses voûtes caractéristiques de
l’époque féodale, donnent une certaine idée de ce à quoi
pouvait ressembler la ville au moment de sa fondation. Les
étables, pouvant accueillir près de deux cents chevaux,
témoignent de l’importance qu’avait l’auberge à cette
époque. Les maisons aux alentours ainsi que la place sont
la preuve de l’âge du bâtiment. Il y a encore de nombreux
éléments et documents des anciens propriétaires qui
permettent de dater le monument ; et l’on dit même que
jusqu’à ce jour aucune auberge allemande ne peut fournir
de telles preuves.
Si l’occasion se présente à vous, il serait intéressant
et l’on pourrait même
dire conseillé d’aller y
faire un tour et visiter ce
monument
presque
unique en son genre,
d’autant plus que vous
pourriez y déguster
d’excellents plats et
desserts
de
la
gastronomie
allemande.
Mourre Jeanne, 2nde10
“Lisez ça, faites ça, moi je me repose, j’ai mal à la tête !”
Créations
Je ne sais plus ce que je voulais écrire ici, donne le temps de se faire des amis. Mais l'idée m'était à
mais cet oubli n’est pas forcément un mal. peine venue que je savais qu'elle n'était pas la bonne.
Nous poursuivîmes notre marche jusqu'au bâtiment. Ce
n'était pas - nous le savions - à l'extérieur que nous nous
Aujourd'hui, j'ai rencontré un homme que j'avais déjà vu. Je étions rencontrés, c'était donc à l'intérieur, mais bien sûr, la
me rappelais son visage, ou plutôt j'ai tout de suite su que porte était close. On quittait les unités de formation à
je le connaissais ; pourtant, j'étais incapable de retrouver vingt-cinq ans pour ne plus jamais y revenir.
son nom, ni d'avoir la moindre idée de l'endroit ou de
l'époque où je l'avais rencontré. Lui aussi se souvenait de « Dommage que nous ne puissions pas rentrer..., ai-je
moi, mais, là encore, pas moyen de savoir où et quand lancé.
nous nous sommes connus. C'est loin d'être la première
fois que cela m'arrive. Les machines qui nous permettent, - C'est possible. », a répondu l'autre automatiquement. J'ai
de nos jours, d'effacer des souvenirs de notre mémoire mis du temps à comprendre. D'où savait-il que l'on pouvait
sont certes très perfectionnées, mais il n'empêche que, dès entrer ? Il ne s'en souvenait pas, là encore. Mais il le savait.
que l'on retrouve par la suite quelque chose qui nous
rappelle ce que l'on a oublié, on sait que l'on a déjà vu ça Il ne savait pas non plus comment faire. En tâtonnant un
peu, j'ai réussi à lui faire retrouver. Apparemment, c'est au
quelque part. Sans toutefois savoir où et quand.
gouvernement qu'il faut demander une autorisation. Il sait
En général, ce sont des gens que j'ai déjà rencontré dans qu'il est possible de l'obtenir, il va faire la demande et me
un centre de soutien anonyme. On y va, on s'y retrouve recontactera. Du moins, c'est ce qu'il dit. S'il change d'avis,
entre inconnus, on se raconte nos vies respectives, on se il n'aura qu'à sortir un manipulateur de mémoire de sa
console les uns les autres, et on efface nos souvenirs de poche dès qu'il sera hors de ma vue et effacer le souvenir
l'événement. J'imagine que cela doit faire du bien - j'y vais des quelques dernières minutes de sa mémoire. Nous
régulièrement, mais ne me souviens bien sûr pas de l'effet avons échangé nos coordonnées et nous sommes quittés.
que ça fait. Je lui demandai si c'était cela, mais avant
même qu'il ne me réponde, je savais que non. Sinon, le
simple fait d'en avoir eu l'idée m'aurait permis de savoir que
***
ma supposition était bonne, et j'aurais passé mon chemin.
Il m'a recontacté. Il m'a donné rendez-vous devant l'unité
Nous avons discuté un petit peu, mais impossible de de formation. Il m'a dit qu'il pourrait me la faire visiter, qu'il
retrouver les circonstances de notre rencontre. Bien que je y avait beaucoup à y apprendre. Il avait une voix assez
sache que la réflexion ne peut jamais faire revenir un bizarre. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de fâcheux.
souvenir effacé, j'ai réfléchi, en levant les yeux pour éviter
le regard de mon interlocuteur et les poser sur un bâtiment Je m'y rendrai demain. Je vais prendre un dictaphone pour
au loin, et j'ai soudain su que le bâtiment en question (une enregistrer ce qu'il me dira. J'ai assez peu de souvenirs de
unité de formation) était l'endroit où j'avais vu cet homme. mes quinze ans de formation, je ne voudrais rien perdre de
ce qu'il va m'apprendre.
Je lui communiquai aussitôt ma découverte.
***
Peut-être, pensai-je, l'avais-je rencontré lorsque j'étais en
***
formation ? Grandir dans ces centres pendant quinze ans
avec les mêmes personnes, en emmagasinant les
connaissances qui nous serviront pour le reste de notre vie, Comment vais-je m'y prendre pour raconter ce qui s'est
passé ? Suivons l'ordre des événements.
Créations
pour couvrir le bruit. Cela, vous ne pouviez plus vous en
J'ai ouvert ce journal et m'apprêtais à le mettre à jour, souvenir, mais, maintenant que vous le voyez, vous vous
lorsque j'ai jeté un coup d'œil négligent à la dernière entrée. le rappelez. » Un silence.
J'avais complètement oublié cette histoire de visite. J'étais
censé y être allé aujourd'hui, mais n'en gardais aucun « Effectivement, ce sont de jeunes étudiants, comme tout
souvenir. Je ne me souvenais pas non plus de cet homme à l'heure, qui s'épuisent à des travaux forcés, sous
que j'avais rencontré il y a trois jours, et dont il était surveillance attentive. Ici, ils fabriquent des chaussures.
question plus haut. En cherchant bien, je me revis Suivez-en une des yeux, sur le tapis roulant. Admirez
marchant dans la ville, il y a trois jours, mais ensuite, plus l'efficacité de chaque travailleur qui fait continuellement,
rien. Je marchais à nouveau dans la ville, aujourd'hui, et je avec une vitesse et une précision surnaturelles, le même
rentrais. Je ne gardais aucun souvenir de ces trois derniers geste, toujours le même geste, depuis des années. Vous
jours. Heureusement que j'ai un journal pour noter ce que voyez celui en bout de chaîne, au fond ? Il ferme les
je ne veux pas oublier.
paquets de chaussures avec du ruban adhésif. Son geste
est presque trop rapide pour l'œil, infaillible, calibré et réglé
J'ai cherché dans mes poches le dictaphone dont il était au millimètre près, à la milliseconde près. Vous en êtes
question, que j'étais censé avoir pris avec moi. Il y était, aussi passé par là. Moi aussi. Tout le monde.
toujours en train d'enregistrer. J'ai réécouté
« Vous comprenez maintenant à quel point ce système est
l'enregistrement.
astucieux ? Pourquoi les montres étaient interdites ?
Pendant la première semaine, les étudiants se forment.
Je marche d'un bon pas. Je m'arrête. Je lance : « Ah, Mais pendant la deuxième, ils travaillent, et on efface tous
bonjour ! Heureux de vous revoir ! » La voix de mon leurs souvenirs de la semaine. Pour eux, ils passent quinze
interlocuteur me répond. Je m'inquiète de sa mine pâle, il ans à se former. En fait, ils en passent la moitié à travailler
me répond que ce n'est rien. J'entends une porte s'ouvrir. et à oublier qu'ils viennent de travailler. On étale ça sur des
Nous entrons.
périodes d'une semaine pour éviter qu'ils n'aient
l'impression d'avoir beaucoup grandi d'un jour à l'autre. Et
Nous marchons un peu.
si ils oublient qu'ils ont travaillé, leur habileté manuelle pour
faire leur travail ne se perd pas et progresse de semaine en
« Regardez à travers la fenêtre à votre gauche, dit-il. De semaine. Ils croient quitter l'unité de formation avec un
jeunes étudiants écoutent un cours avec un casque sur les bagage intellectuel, mais ils emportent en plus, sans le
oreilles, et prennent frénétiquement des notes sur un savoir, un geste qu'ils ont répété des centaines de millions
ordinateur. Vous en êtes aussi passé par là, vous vous en de fois. Si je me souviens bien, on a observé pas mal de
personnes qui répétaient inconsciemment le geste,
souvenez certainement ? » Je réponds par l'affirmative.
pendant leur sommeil.
« Remarquez qu'aucun d'entre eux ne porte de montre,
souligne mon guide. Rien n'indique l'heure dans la salle. « Regardez ces serviteurs ! Ce sont les meilleurs du
Tout appareil capable de quantifier le passage du temps monde, car personne ne s'aperçoit de leur présence. Et
est strictement interdit. Vous vous souvenez de cette règle pourtant, c'est sur leur travail que toute notre société est
? » J'acquiesce. « C'est important.»
bâtie. Mais vous l'ignorez, bien entendu. Il ne vous est
jamais venu à l'idée que les biens que vous achetez avec
Nous reprenons notre marche.
les crédits que le gouvernement vous accorde doivent bien
avoir été fabriqués quelque part. Personne ne semble
Nous arrivons dans une salle où règne un bruit travailler, tout le monde passe sa vie à faire ce qu'il veut, et
insupportable. « Eh oui, lance mon interlocuteur en hurlant ça ne vous a jamais semblé étrange. Vous passez vos
Créations
journées à rester oisivement dans une maison gratuite,
avec des meubles gratuits, où vous mangez de la
nourriture gratuite. L'idée même de travail vous est
étrangère. » Une sorte de fascination folle transparaît dans
le ton de sa voix alors qu'il dit cela.
j'avais oublié. Je fais ma visite et je l'oublie. Quand je vous
ai joint hier, je venais de le réapprendre. Ça fait toujours un
choc.
Nous sortons de la salle, le bruit s'efface peu à peu. « C'est
horrible... » C'est moi qui ai parlé, avec une voix étrange. «
Horrible ?, répond-t-il. C'est une idée de génie ! C'est la
plus belle invention de l'humanité ! Vous rendez-vous
compte ? Nous n'avons plus à travailler ! Enfin, si, bien sûr,
mais nous nous en débarrassons sur quinze ans et n'en
gardons aucun souvenir. Et si nous ne nous en souvenons
pas, quel mal cela peut-il nous faire ? Le travail est
éprouvant, mais ne laisse aucune séquelle physique. Et
pour ce qui est du souvenir de la souffrance, nous
l'effaçons. Bien sûr, cela fait quelques années de leur vie
dont ils ne se souviendront jamais et qui seront perdues,
mais ils ne s'en rendront pas compte. Vous même, vous ne
vous en êtes pas rendu compte. »
- Pardon ?
Une pause.
« Mais bien entendu, vous n'avez pas conscience de
combien ce système est fantastique. Si vous n'avez jamais
travaillé - ou plutôt, si vous croyez ne jamais avoir travaillé
- , si vous ne savez même pas que le travail est nécessaire,
vous ne percevez pas le poids du fardeau dont vous êtes
délivré. »
Une autre pause. Nous sommes revenus à l'extérieur.
- Pourquoi le faites-vous ?
- Pourquoi obéissez-vous au gouvernement ?
- Vous savez aussi bien que moi ce qui se passerait si je
désobéissais. »
Une pause.
« Pourquoi le gouvernement vous a-t-il permis de me
révéler tout ça ?
- Il faut bien des gens pour gérer le système des travaux
forcés. Notamment ceux qui surveillent les travailleurs.
Bon. Ils vivent en sachant comment le système fonctionne.
Mais bien sûr, ils ne passent pas leur vie à travailler à cette
gestion - ce serait injuste pour eux. Alors, quand ils ont fini,
on efface leur mémoire. Mais le gouvernement ne peut pas
empêcher qu'un de ses agents revenus à la vie civile ne
rencontre quelqu'un qui lui rappelle leur passé... comme
vous l'avez fait pour moi il y a quelques jours. Alors, il vaut
mieux dire (ou rappeler) directement la vérité à ces
personnes et aux agents. Ça évite qu'ils ne se posent des
questions, qu'ils la découvrent par eux-mêmes et qu'ils
fassent des bêtises. En leur faisant visiter le tout, on garde
le contrôle sur eux.
« Voilà, notre visite s'achève, c'est fini. Ne vous inquiétez
- Comment ça.
pas pour moi. Dans quelques minutes, j'aurai tout oublié.
- Eh bien... Vous comptez bien sûr oublier tout ce que vous
venez de voir. Depuis votre rencontre avec moi jusqu'à
- Vous n'imaginez pas que je vais vivre le reste de mes aujourd'hui. »
jours en sachant que des gens souffrent pour que je puisse
avoir de l'eau fraîche à mon robinet et pour que tous mes Une pause.
désirs soient satisfaits ? Je vais effacer cette visite de ma
mémoire, dès que je le pourrai. À chaque fois qu'il faut que
je fasse visiter les unités de formation à quelqu'un, je reçois Il insiste :
de la part du gouvernement un texte me rappelant ce que
- Comment ça ?
Créations
« Vous savez tout à présent, mais qu'est-ce-que ça vous coupable de manger la nourriture préparée par un autre,
apporte ? Faites comme moi. Sinon, vous ne pourrez plus me suis senti obligé de finir alors que j'aurais auparavant
vivre.
tout jeté sans la moindre honte.
- Non. Je préfère connaître la vérité.
Je ne veux pas perdre trace de la vérité pour toujours. Mais
je ne veux pas vivre avec elle. Je vais fermer ce journal, et
- Elle ne vous a apporté que de la souffrance. Elle ne vous le cacher quelque part dans mon appartement. Je mettrai à
apportera que de la culpabilité.
sa place un autre cahier, dans lequel je vais recopier mes
dernières notes sauf celles que je veux oublier. Puis
- N'importe. Je préfère la vérité. »
j'effacerai de ma mémoire le souvenir de ces derniers jours.
Si je retrouve un jour le journal, par hasard, et que je
Encore une pause. Plus longue.
réapprends le secret, je verrai si j'ai une meilleure idée de
quoi faire.
« Dommage. Je voulais vous donner l'illusion d'avoir le
choix. Vous comprenez bien qu'on ne peut pas vous
***
permettre de savoir. Si vous commencez à crier sur les toits
que le système fonctionne comme ça, vous risquez de Je précise un dernier détail avant de mettre mon projet à
perturber les foules et d'entraîner la perte de la meilleure exécution. J'ai trouvé une cachette qui me semblait propre
société que l'homme ne pourra jamais construire. Les à recueillir ce journal, pour y trouver un carnet qui me
instructions du gouvernement sont claires. Il y a déjà eu des disait quelque chose. Dedans se trouvait le récit d'une
cas où le secret a été divulgué. On a dû utiliser des découverte similaire du secret, dont je me souviens aussi,
satellites pour effacer la mémoire de tout le monde. C'est à présent. Apparemment, c'est de là que j'ai connu l'autre,
un risque beaucoup trop grand. Vous comprenez que je n'ai c'est lui aussi qui m'avait servi de guide la dernière fois.
Pas étonnant que ma tête lui dise quelque chose !
pas le choix. »
Je m'enfuis en courant. Le bruit caractéristique d'un
manipulateur de mémoire retentit. Je reprends une allure
de marche normale. Je rentre tranquillement. J'ouvre mon
journal. L'enregistrement s'arrête.
Je ne pouvais mettre qu'un seul cahier à l'endroit que
j'avais choisi. J'ai donc détruit le carnet que je viens de
retrouver, pour mettre ce journal à la place. Visiblement, la
cachette est bonne, vu que je n'avais jamais retrouvé
l'autre carnet. Ou peut-être l'ai-je trouvé ; pour en effacer
immédiatement le souvenir.
À en croire ce que je lis dans les dernières entrées, j'ai
oublié, une fois sur place, de lui demander comment nous
nous sommes connus en premier lieu. C'est sans doute que
ça a dû me sembler si évident, sur le moment, que je n'ai
même pas eu à lui poser la question.
Une dernière question me vient à l'esprit. Dans le journal
que j'ai détruit, mon guide s'était lui aussi souvenu de moi
quand je l'avais rencontré - c'était comme ça qu'il en
venait, comme cette fois, à être chargé par le
gouvernement de me faire tout apprendre pour tout
effacer ensuite. D'où me connaissait-il en tout premier lieu
Qu'importe. Je détiens le secret, à présent. Je ne me ? Sans doute me posais-je déjà la question dans le journal
souviens pas de ce que j'ai vu, mais je sais que j'ai bien précédent - j'ai oublié, et il est trop tard pour vérifier. Peutentendu ce que le dictaphone a enregistré. Vais-je le être y a-t-il eu encore d'autres visites causées par le
révéler ? Je ne sais pas encore.
souvenir d'une visite précédente, mais qu'est-ce qui a
donné lieu à la première ?
* * *
Je n'en puis plus. Cela fait deux jours que je vis en
sachant cela. J'ai passé mes nuits à faire des
cauchemars. J'ai passé mes journées à me sentir
Peut-être trouverai-je une réponse à cette question la
prochaine fois que je lirai ces lignes, s'il y en a une. Mais
pour le moment, je vais oublier tout ça. Si je ne me pose
plus de questions, je n'aurai plus besoin de réponses.
Antoine Amarilli, TS1
Pontonews
Rédaction et Administration :
Lycée International des Pontonniers
1, rue des Pontonniers
67 081 Strasbourg Cedex
mail : [email protected]
Directrices de publication : Madame Corbin, Madame Guyon et Madame Martineau
Maquette, mise en page : Natalia Lora, Fanny Stahl
lllustrations de couverture : Madame Corbin
Ont réalisé ce numéro : Aurélie Jardillier, Emilie Chimène, Julie Ranslant, Tressia Boukhors, Antoine Amarilli, Jeanne Mourre,
James Koessler, Simon Bénard, Christelle Gleitz, Alix Rampazzo, Natalia Lora, Fanny Stahl
Contribution de : Delphine Garrigou, Danièle Hohmann, Christian Nardin