UN BRIN D`HERBE DANS LA CAMPAGNE Le slogan de la
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UN BRIN D`HERBE DANS LA CAMPAGNE Le slogan de la
UN BRIN D'HERBE DANS LA CAMPAGNE Le slogan de la journée organisée par le Circ et la Souris Verte "Sortez les du placard " a été entendu par les politiques et le monde associatif venus débattre samedi 9 mars, au Trianon, d'une alternative à la loi de 1970. A l'exception du parti socialiste, la gauche plurielle, mais aussi des responsables de la droite traditionnelle, ont répondu à l'invitation lancée par le Circ et les Verts. Dès l'ouverture, le public, éclectique et décontracté, a pu découvrir au fil des stands le travail accompli par les uns et les autres (associations, politiques, chanvriers) pour que le cannabis sorte enfin de la clandestinité. Journée organisée en soutien aux prisonniers du cannabis, la destruction du mur de la prison derrière lequel se cachait un dessin original de Gilbert Shelton, a permis de récolter un peu d'argent pour le " Comité de soutien aux prisonniers du cannabis ". Jérôme Expuesto, madame Varesano dont le fils est en prison au Maroc, et Jean-Pierre Galland, symboles de l'absurdité de la répression, sont intervenus. Estimant que c'était le moment où jamais de dénoncer l'hypocrisie de la loi et d'inciter l'État à mettre la législation en conformité avec les pratiques de la société, le Circ ainsi que des militants des Jeunes Verts, de Asud, de la Fa, des Verts, de la LCR... ont distribué un " brin d'herbe ", cuvée présidentielle 2002, à ceux (majeurs) qui le désiraient... Juste de quoi rouler un pétard à déguster entre amis au cannabistrot ouvert pour quelques heures. Symbolique, joyeuse et gentiment provocatrice, cette action répondait au slogan de cette journée " Sortez les du placard " et illustrait deux thèmes chers au Circ : l'autoproduction et le cannabistrot. Las Patatas Espantadas et Hilight Tribe, groupes se produisant sur la double compilation Tolérance Double Zéro où 75 artistes s'engagent aux côtés du CIRC, ont clôturé cette journée politique et festive. TRIANON, 9 MARS, SORTEZ LES DU PLACARD LES POLITIQUES PRESENTS : Jean-Luc Bennahmias et Stéphane Pocrain représentaient les Verts, Jean-Luc Roméro (conseiller général RPR) et Frédéric Latour (UDF) l'association " On est là. ", Olivier Besancenot (LCR), candidat à la présidentielle, était également présent et Jan-Paul Pouliquen représentait Jean-Pierre Michel (MDC), empêché. Gilles Alfonsi était attendu pour le Parti communiste, mais n'est pas venu. Quant au Parti socialiste, il n'a pas daigné se présenter. LES ASSOCIATIONS PRESENTES : Pour poser des questions aux politiques, divers représentants d'associations, l'Association française de réduction des risques, un responsable de la mission drogues Médecin du monde, Auto-support des usagers de drogue, la Fédération anarchiste, Mouvement des jeunes socialistes, Act Up, Mouvement immigration banlieue, un membre de la Commission des stups... et bien entendu le CIRC. SORTEZ DU PLACARD LES PRISONNIERS DU CANNABIS Le forum politique a été précédée d'une courte intervention de trois prisonniers du cannnabis. C'est Bernard Rappaz, militant du chanvre suisse, qui a lancé par téléphone depuis sa prison, l'ouverture de cette journée de soutien au cannabis. Jérôme Expuesto a expliqué comment la cour d'appel de Lyon l'avait condamné à trois ans de prison ferme pour avoir fait les courses pour des amis et pourquoi il avait porté plainte contre la France à la Cour européenne des droits de l'homme. Madame Varésano a raconté la tragédie de son fils condamné au Maroc, ainsi que les conditions de jugement et de détention. Elle a souhaité aussi pour les 250 Français détenus au Maroc, la création d'un "Comité de soutien aux prisonniers du cannabis. " Enfin, Jean-Pierre Galland a rappelé qu'il était incarcérable à partir du 27 février, pour ne pas avoir réglé ses 300 jours-amende à 300 francs (90 000 francs), ainsi que les peines et la procédure en cours pour la présidente du CIRC Lyon, Laurence Duffy. POUR UNE ALTERNATIVE A LA LOI DE 1970 Le débat lui-même, animé par Jean-Paul Géné, à l'origine du premier appel du 18 Joint lancé par le journal Libération en 1976, fut très consensuel et courtois, tous s'accordant à dire que les grandes questions de société dépassent les clivages politiques traditionnels, la palette représentée sur scène en étant la plus belle illustration. Il était même étonnant de voir des militants politiques aussi variés dans leurs sensibilités, d'ordinaire adversaires résolus sur des positions inconciliables, réunis ainsi autour d'une association militante jugée jusque-là de marginale comme le CIRC, avec des propositions très proches des nôtres concernant le statut souhaitable du cannabis et le sort réservé aux usagers de drogues en général. Le cannabis n'est ni de droite ni de gauche, fut-il répété. Et bien sûr tous d'appeler à une refonte complète de la loi de 1970, qui se conclurait par la légalisation du cannabis et la dépénalisation de l'usage des autres drogues, avec quelques nuances selon les intervenants, mais très minimes. Les exemples de la légalisation de l'IVG, de l'abolition de la peine de mort ou de la loi sur le PACS ont été détaillés pour étayer cette thèse, comme pour annoncer logiquement l'issue prévisible de ce débat, selon leurs analyses. Cependant, les lourdeurs internes des partis furent évoquées. Un représentant politique appela le monde associatif à se mobiliser davantage, mais un médecin intervenant dans ces structures témoigna en réponse du ras-le-bol général de servir de supplétif ou de cache-misère à réparer les dégâts de la prohibition. Le terme de " politique paradoxale " fut employé pour définir l'incohérence actuelle en matière de drogues entre la Santé et la l'Intérieur. En retour, certaines associations réclamèrent à la classe politique du " courage ". Jean-Luc Bennahmias en profita pour demander au public qu'on reconnaisse aussi quand un parti politique fait preuve de " courage " sur cette question, et rappela qu'il y a longtemps que les Verts sont sur cette position antiprohibitionniste, et que lui-même est passé en procès plusieurs fois pour ce " délit d'opinion " en tant que secrétaire de ce parti. Mais ce qui est nouveau aujourd'hui et qui était illustré dans cette rencontre, c'est de voir maintenant des représentants de pratiquement tous les partis s'accorder sur cette revendication pour cette autre politique des drogues : le temps du " monopole " pro-légalisation ou de l'isolement est terminé. Les grands absents, Parti socialiste et Parti communiste, avaient manifestement tort pour tous les présents et ont été la cible principale des critiques d'ordre " politique ". Il est à signaler que tous purent s'exprimer librement et que la salle fit preuve d'une grande tolérance envers les intervenants. SORTEZ L'HERBE DE VOS PLACARDS A l'issue des interventions et du débat Jean-Pierre Galland annonça l'ouverture du cannabistrot. Chaque personne, à condition qu'elle soit majeure et possède une contremarque à l'entrée, s'est vu offrir une quantité symbolique d'herbe française, " cuvée présidentielle 2002 ", juste de quoi rouler un joint et le partager avec son voisin. L'opération baptisée " Un brin d'herbe dans la campagne " a enthousiasmé les participants et le public. C'EST LA FETE Las Patatas et Hilight Tribe, groupes qui font partie de la double compilation " Tolérance dOuble zérO " où 75 artistes fêtent les dix ans du Circ, se sont produits pour terminer cette journée sous le signe de l'amnistie, de l'autoproduction et du cannabistrot.