Le cancer du côlon et du rectum – Un guide
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Le cancer du côlon et du rectum – Un guide
Le cancer du côlon et du rectum Carcinome colorectal Une information de la Ligue contre le cancer à l‘intention des personnes touchées et de leurs proches Impressum _Editrice Ligue suisse contre le cancer Effingerstrasse 40 case postale 8219 3001 Berne tél. 031 389 91 00 fax 031 389 91 60 [email protected] www.liguecancer.ch _Conseils scientifiques (ordre alphabétique) Dr Arnaud Roth, PD, médecin adjoint, oncochirurgie (HUG, Genève) Dr Henri Vuilleumier, médecin associé, MER chirurgie viscérale (CHUV, Lausanne) Dr Khalil Zaman, chef de clinique, oncologie médicale (CHUV, Lausanne) Dr Abderrahim Zouhair, médecin associé, MER radio-oncologie (CHUV, Lausanne) _Texte (ordre alphabétique) Jürg Hablützel, Susanne Lanz, Alexia Stantchev, Ligue suisse contre le cancer _Illustrations P. 8 et 11: Willi R. Hess, dessinateur scientifique, Berne _Couverture Adam et Eve, d’après Albrecht Dürer _Foto P. 4: ImagePoint AG, Zurich _Design Wassmer Graphic Design, Langnau i. E. _Impression Ast & Jakob, Vetsch AG, Köniz Cette information est également disponible en allemand et en italien. © 2008, Ligue suisse contre le cancer, Berne Nous remercions sanofi-aventis pour son soutien financier. LSC / 2.2008 / 4000 F / 2063 Sommaire Editorial 5 Qu’est ce que le cancer? Le cancer du côlon et du rectum L’origine d’un cancer de l’intestin Symptômes possibles Causes possibles et facteurs de risque 6 7 9 10 10 Examens et diagnostic Les étapes du diagnostic Le diagnostic par endoscopie Stades du cancer colorectal 12 12 12 15 Traitement du cancer colorectal Généralités Planification du traitement Effets indésirables des traitements Répercussions sur la fertilité et la sexualité Répercussions sur la continence urinaire et fécale Participation à une étude clinique Traitement du cancer du côlon Traitement du cancer du rectum Suivi médical 17 17 18 19 19 Méthodes thérapeutiques La chirurgie Anus artificiel (stomie) La chimiothérapie La radiothérapie Traitement des métastases hépatiques Traitement de la douleur Médecines complémentaires: oui, mais … 25 25 27 28 30 31 32 33 Vivre avec la maladie 34 Annexes 35 Le cancer du côlon et du rectum 20 21 21 23 24 3 4 Le cancer du côlon et du rectum Chère lectrice, cher lecteur, Remarque d’ordre rédactionnel: Le genre masculin est utilisé pour faciliter la lecture. Nous remercions nos lectrices de leur compréhension. Cancer de l’intestin. Pour les malades comme pour leurs proches, l‘annonce du diagnostic est toujours un choc. Du jour au lendemain, tout est brutalement remis en question. Le quotidien bascule et les idées se précipitent, pleines d‘espoir un jour, chargées d‘angoisse le lendemain. Vous trouverez dans cette brochure une brève description du cancer de l’intestin, des examens réalisés en vue de poser le diagnostic et du traitement. Chaque cas étant toutefois différent, seul le dialogue avec votre équipe médicale vous donnera une idée tout à fait claire de votre situation personnelle. Les recherches de ces dernières années ont heureusement permis de mettre au point des thérapies nettement plus efficaces. Beaucoup de cancers du côlon et du rectum sont devenus guérissables et la progression de nombreux autres peut être fortement ralentie. La médecine accorde en outre bien plus d‘importance à la qualité de vie que par le passé. Nous espérons de tout cœur que vous trouverez le chemin qui vous convient pour faire face à la maladie. N’oubliez pas, avant tout, que vous n’êtes pas seul. Vos proches, votre équipe médicale et soignante ainsi que les collaborateurs et collaboratrices de la Ligue contre le cancer sont là pour vous. Nos vœux les plus chaleureux vous accompagnent, Votre Ligue contre le cancer Le cancer du côlon et du rectum 5 Qu’est-ce que le cancer? Le mot «cancer» est utilisé pour désigner de nombreuses maladies différentes, ayant pour point commun la présence de cellules cancéreuses. Dans la plupart des types de cancer, ces cellules forment des tumeurs dites «malignes», qui ont tendance à s’accroître et à se disséminer. Certaines tumeurs, dites «bénignes», ne sont toutefois pas cancéreuses: elles peuvent comprimer des tissus ou des organes mais elles demeurent localisées dans une partie du corps et ne mettent généralement pas la vie en danger. Il peut arriver qu’une tumeur bénigne s’aggrave et se transforme en cancer. Si ce processus a lieu, il est généralement lent. Les tumeurs malignes, par contre, peuvent détruire des tissus proches par leur croissance rapide et leur caractère envahissant. De plus, les cellules cancéreuses peuvent se mettre à circuler dans le sang ou le système lymphatique et envahir des ganglions (nodules répartis dans tout l’organisme et ayant une fonction immunitaire). Les cellules ainsi disséminées peuvent également former de nouvelles tumeurs à distance du tissu d’origine: les métastases. Le cancer porte le nom de l’organe dans lequel la tumeur maligne s’est formée. On parle ainsi de cancer du côlon, du sein, etc. 6 Le cancer du côlon et du rectum Les métastases peuvent se former dans toutes sortes d’organes. Elles apparaissent souvent dans le foie et les poumons. Selon le type de cellule devenue cancéreuse, les spécialistes parlent aussi de carcinome ou de sarcome. Les carcinomes se développent à partir de cellules épithéliales (cellules de la peau, des muqueuses) alors que les sarcomes, beaucoup plus rares, se développent à partir de tissu conjonctif (tissu de soutien). Tout commence dans la cellule Les tissus et les organes de notre corps sont constitués de milliards de cellules assemblées les unes aux autres. Le noyau de chacune de ces cellules contient le matériel génétique héréditaire (chromosomes ou ADN = acide désoxyribonucléique), qui fonctionne comme un plan de construction. Habituellement, les cellules suivent les instructions contenues dans leur noyau concernant leur rythme de division et les fonctions qu’elles doivent assumer. Chaque type de cellules a en effet une morphologie (forme) et des fonctions très spécifiques selon l’organe et le tissu dans lequel elle se trouve. Une cellule de l’œil diffère par exemple entièrement d’une cellule de l’intestin, tant dans sa forme que dans le rôle qu’elle joue dans l’organisme. Des causes très diverses Le matériel génétique cellulaire subit régulièrement des altérations, liées à l’âge qui avance, au hasard, à certains facteurs génétiques ou à des influences externes tels que des radiations, des virus ou des substances toxiques. L’organisme est muni de systèmes de réparation pour remédier à ces «erreurs». Il arrive toutefois que ces mécanismes soient dépassés, et que les cellules concernées se mettent à se diviser et à proliférer de manière anarchique. Des groupes de cellules peuvent alors former une tumeur. Des dimensions inimaginables Une tumeur n’apparaît pas du jour au lendemain. Une masse tumorale d’un centimètre de diamètre contient en effet déjà environ un milliard de cellules et peut croître depuis plusieurs années. La vitesse de division cellulaire varie beaucoup d’une tumeur à l’autre. Pour en savoir plus sur la formation d’une tumeur, vous pouvez consulter le CD-Rom «Cancer: des gènes à l’homme» (voir annexes). Facteurs de risque Tout le monde peut être touché par un cancer. Pour certains types de cancer il est possible de réduire ce risque, notamment en renonçant à la fumée, en adoptant une alimentation saine et en pratiquant régulièrement une activité physique. Pour d’autres, aucune possibilité de réduction du risque n’est connue. Finalement, il n’existe pas de recette miracle ni de garantie, et nul ne peut savoir à l’avance s’il développera ou non la maladie. Le cancer du côlon et du rectum Le cancer du gros intestin peut toucher le côlon (on l’appelle aussi «carcinome du côlon») ou le rectum («carcinome du rectum»). On parle aussi de cancer ou carcinome colorectal. Les segments du gros intestin les plus atteints sont le rectum et le sigmoïde avec respectivement 30 à 40% des cas. Le cancer colorectal regroupe en fait diverses formes de tumeurs, que l’on distingue par le tissu d’origine et le type de cellule à l’origine de la formation tumorale. Les adénocarcinomes sont les plus fréquents, puisqu’ils représentent 90 à 95% de tous les cancers colorectaux. Ce type de tumeurs se développe dans les cellules du revêtement interne (muqueuse) de la paroi du côlon ou du rectum, sur la paroi même ou dans un polype. Le cancer du côlon et du rectum 7 1 2 6 5 7 3 4 9 8 10 L’appareil digestif 1 2 3 4 5 8 Oesophage Estomac Intestin grêle Caecum Côlon ascendant Le cancer du côlon et du rectum 6 7 8 9 10 Côlon transverse Côlon descendant Côlon sigmoïde Rectum Sphincter L’appareil digestif L’intestin fait partie du système digestif. Le cancer du petit intestin (voir ci-dessous) est rare. Depuis la bouche, les aliments passent dans l’œsophage puis dans l’estomac et le petit intestin (ou intestin grêle), qui mesure environ entre 3 et 5 mètres. La nourriture y est progressivement réduite en particules de plus en plus petites, afin de permettre le passage des nutriments (graisses, protéines, sucres) dans la circulation sanguine. Une petite poche appelée «cæcum» relie l’intestin grêle au côlon. Le processus d’absorption des nutriments s’achève dans le côlon – long de 1,5 m environ. C’est également là qu’une grande partie du liquide est absorbée. Les restes ne pouvant être assimilés passent encore par le rectum (15 cm de long environ) et le canal anal, juste en dessous (4 cm environ) avant d’être évacués par l’anus. Le cæcum, le côlon et le rectum forment le gros intestin. Le rectum est généralement vide, sauf avant et pendant la défécation. Les parois de l’anus renferment deux puissants feuillets musculaires, les sphincters anaux externe et interne, qui fonctionnent comme des valves et se relâchent lors de la défécation. > La paroi interne du gros intestin est recouverte d’une muqueuse qui comporte de nombreuses glandes > Sous la paroi du gros intestin se trouvent plusieurs couches de muscles, dont le rôle est de faire avancer le contenu du côlon. L’origine d’un cancer de l’intestin La muqueuse intestinale se renouvelle constamment, ce qui peut conduire à une surproduction de cellules. A peu près 95% des tumeurs colorectales apparaissent ainsi dans la muqueuse du gros intestin et du rectum. Les polypes En particulier chez les personnes de plus de 40 ans, des excroissances bénignes à croissance lente peuvent apparaître. Elles se développent à partir de cellules des glandes et se dénomment adénomes ou polypes de la muqueuse. Ces excroissances sont pour la plupart bénignes, mais avec le temps, elles peuvent évoluer en tumeur maligne dénommée adénocarcinome (voir ci-dessous). Les 5% des maladies cancéreuses colorectales restant (se développant à partir d’autres types de cellules) – regroupent les formes Le cancer du côlon et du rectum 9 suivantes: tumeur carcinoïde, lymphoma, sarcoma, melanoma, carcinome épidermoïde, carcinome à petites cellules. Si vous souhaitez en savoir plus sur les caractéristiques de ces tumeurs, vous pouvez vous adresser à votre équipe médicale. Vous pouvez aussi contacter la Ligne InfoCancer (voir annexes). Symptômes possibles Le cancer colorectal peut se développer pendant une période prolongée sans qu’aucun symptôme ne se manifeste. Lorsque des signes apparaissent, c’est souvent par vagues et ils peuvent être confondus avec ceux de troubles plus courants et bénins. Les symptômes les plus fréquents sont les suivants: > une perte de poids inexpliquée; > des saignements du rectum, la présence de sang dans les selles; > un faux besoin d’aller à la selle; > des troubles inexpliqués du transit intestinal (diarrhées, constipation); > des douleurs abdominales inconnues et persistantes; > perte d’appétit et fatigue chronique. Ces symptômes peuvent avoir de nombreuses autres causes et sont loin d’être systématiquement associés à un cancer colorectal. Le mieux est de les signaler rapidement à son médecin qui en déterminera l’origine, cancéreuse ou non, à l’aide d’examens complémentaires. Causes possibles et facteurs de risque Les raisons pour lesquelles un cancer colorectal apparaît sont complexes et multifactorielles. Chacun d’entre nous peut être touché et le risque augmente avec l’âge. Une alimentation saine, riche en fruits et légumes, accompagnée d’une activité physique régulière, peut permettre d’abaisser le risque de tumeur de l’intestin, mais il ne s’agit pas d’une garantie. Dans les pays industrialisés, le cancer intestinal est en 3e position parmi les maladies cancéreuses, chez l’homme après le cancer de la prostate et des poumons, et chez la femme après le cancer du sein et des poumons. En Suisse, la mortalité par cancer intestinal diminue depuis des décennies grâce à l’amélioration des traitements disponibles. Dans certaines familles, on retrouve fréquemment la même forme de 10 Le cancer du côlon et du rectum 15% 25% 20% 35% 5% Fréquence du carcinome colorectal dans les différents segments de l’intestin: environ un tiers des cas sont localisés dans le rectum, i.e dans les derniers 15 cm du gros intestin. Le diagnostic précoce des polypes (adénomes) permet de les enlever avant qu’ils ne deviennent cancéreux (voir chapitre «Examens et diagnostic»). Ceci vaut particulièrement pour les personnes avec un risque familial plus élevé (voir ci-contre). cancer (par exemple des cancers du côlon et du rectum). Certaines personnes – même jeunes – ont ainsi un risque plus élevé de développer un cancer intestinal. Les facteurs suivants peuvent être liés à cette augmentation du risque: > cancer de l’intestin ou polypes intestinaux chez les parents ou chez un frère ou une sœur, en particulier les formes suivantes: – cancer colorectal héréditaire sans polypose (HNPCC), aussi appelé syndrome de Lynch, – polypose adénomateuse familiale (PAF), – syndrome de Peutz-Jeghers, – syndrome de Gardner; > des polypes précédemment apparus et opérés; > inflammation chronique de l’intestin. Si vous vous reconnaissez dans l’une des situations citées ci-dessus, consultez un médecin sans plus attendre afin de discuter des mesures de prévention ou de dépistage à envisager. Pour en savoir plus … Vous pouvez consulter la brochure «Non au cancer de l’intestin?» sur la prévention du cancer colorectal ou celle intitulée «Prédispositions héréditaires au cancer», sur les risques familiaux de cancer (possibilités de commande en annexes). Le cancer du côlon et du rectum 11 Examens et diagnostic Plus une tumeur colorectale est repérée tôt, plus les chances de guérison sont grandes. Pour établir un diagnostic précis et choisir la meilleure thérapie, il est nécessaire de combiner divers examens. Ils seront effectués en principe par un gastro-entérologue (spécialiste des maladies de l’estomac et de l’intestin), dans le cadre d’un test de dépistage, lors d’un contrôle de routine, ou suite à l’apparition de symptômes. Les étapes du diagnostic Votre médecin vous interrogera tout d’abord sur votre état de santé et vos symptômes. Il s’intéressera également à vos antécédents médicaux et à ceux de votre famille (notamment aux éventuels cas de cancers). Si à l’issue de cet entretien un soupçon de cancer colorectal existe, une série d’examens sera effectuée. Un examen physique complet Celui-ci inclut une palpation de l’abdomen et des ganglions lymphatiques, ainsi qu’un toucher rectal. La recherche de sang dans les selles Si cela n’a pas déjà été fait, on recherchera la présence de sang occulte (invisible) dans les selles qui peut être le signe d’un cancer. 12 Le cancer du côlon et du rectum Le diagnostic par endoscopie > Cet examen se fait grâce à un endoscope, c’est-à-dire un tube souple permettant de laisser passer de petits instruments et muni d’une petite caméra. L’examinateur introduit l’endoscope par l’anus, afin de visualiser la muqueuse du rectum et du côlon, voire de la partie terminale de l’intestin grêle. Concernant l’examen du côlon, on parle de coloscopie. Pendant l’examen, le médecin peut également effectuer des prélèvements de toute zone suspecte. > Les images de la paroi intestinale sont visibles sur un écran. L’examinateur peut observer les éventuelles modifications suspectes de la muqueuse intestinale agrandies plusieurs fois. Des échantillons de tissu peuvent aussi être prélevés pour être examinés par la suite (biopsie). > Une endoscopie est possible seulement lorsque l’intestin est vide. Pour éliminer les selles, on vous prescrira un laxatif le jour précédant l’examen. > L’endoscopie n’est pas douloureuse mais peut être ressentie comme désagréable. Si vous le souhaitez vous pouvez demander que l’on vous administre un tranquillisant. > Tout polype découvert dans le côlon et dans le rectum doit être analysé. S’ils ne sont pas trop nombreux ni trop volumineux, les polypes peuvent être enlevés pendant l’examen avant d’être analysés au microscope. > En cas de polypes abondants, seuls quelques uns seront prélevés. En fonction des résultats des analyses, une intervention chirurgicale pourra être proposée afin d’enlever la partie du côlon où se trouvent les polypes. > Dans la coloscopie virtuelle, on n’introduit pas d’instrument dans l’intestin. La préparation Diagnostic «Polypes» >Selon le nombre et la taille des polypes retirés, une nouvelle coloscopie est recommandée dans les 3 à 5 ans. Les polypes peuvent en effet grandir ou donner lieu à des cellules cancéreuses. >La surveillance est plus rapprochée dans les cas où le patient a déjà eu un cancer colorectal. >Il arrive que l’ensemble du côlon présente des polypes. Une coloscopie annuelle est alors recommandée. Dans certains cas (p. ex. PAF, voir p. 11), l’ablation de tout le côlon sera nécessaire. >Si les tissus prélevés sur les polypes contiennent des cellules cancéreuses, le segment de l’intestin concerné doit être enlevé chirurgicalement. (élimination des selles) est toutefois la même. La technique consiste en une reconstruction virtuelle de l’intestin à l’aide de coupes réalisées au scanner. Elle nécessite l’administration de rayons et elle est moins précise que l’endoscopie. Si des zones suspectes sont décelées, un prélèvement par endoscopie et l’ablation des polypes est quoiqu’il en soit nécessaire. Dans le cas d’une diffusion de polypes dans tout le côlon, une surveillance annuelle par coloscopie sera proposée. Le diagnostic anatomopathologique (biopsie) L’analyse au microscope des cellules et des tissus prélevés est indispensable. Seul l’examen de la structure microscopique (histologique) des tissus permet de confirmer de façon définitive le diagnostic de cancer ou de l’exclure. Si le diagnostic est confirmé, cette analyse orientera également la décision thérapeutique (voir p. 18) Les examens sanguins (marqueurs tumoraux) Les cellules de certains cancers sécrètent des substances caractéristiques appelées marqueurs tumoraux, qui se retrouvent dans la circulation sanguine. Le cancer du côlon et du rectum 13 Le dosage de ces marqueurs tumoraux nécessite une prise de sang. Dans le cas du cancer colorectal les marqueurs sont le CEA (ou ACE en français pour Antigène carcino-embryonnaire) et le CA 19–9. Leur dosage se fait dans le bilan initial ce qui permettra de suivre l’efficacité du traitement et de déceler, en cas d’ascension du marqueur, une rechute ou la présence de métastases. Les examens d’imagerie Si une tumeur est présente, le diagnostic doit être précisé afin de pouvoir planifier le traitement au mieux. Le médecin peut notamment demander des examens permettant de visualiser une partie du corps. Grâce à ces techniques on peut se rendre compte de la taille de la tumeur, de son degré d’infiltration dans les tissus avoisinants et de la propagation éventuelle des cellules cancéreuses (dans les ganglions lymphatiques, ou dans d’autres organes). > La radiographie est basée sur l’utilisation de rayons X. La radiographie de la cage thoracique permet de déceler d’éventuelles métastases dans les poumons. > La tomographie (du grec tomé: coupe) est basée sur la réalisation de nombreuses > 14 Le cancer du côlon et du rectum «coupes» permettant de reproduire très précisément et en 3 dimensions les organes observés. Elle permet de connaître la position de la tumeur et le degré d’infiltration des tissus voisins, de déterminer si les ganglions lymphatiques sont touchés et d’identifier d’éventuelles métastases. On distingue: – Le scanner ou tomodensitomètre, basé sur l’utilisation de rayons X. – L’imagerie par résonance magnétique (IRM), basée sur l’utilisation de champs magnétiques. – Le PET-Scan ou tomographie d’émission par positron basé sur l’injection d’une substance radioactive couplée à un sucre. Les cellules cancéreuses consommant plus de sucres que les autres, les tumeurs ou les métastases pourront ainsi être localisées précisément grâce au marquage radioactif. La scintigraphie osseuse se base sur l’injection d’une substance faiblement radioactive et permet de préciser l’aspect de lésions osseuses (métastases éventuelles). Elle ne se fait pas de routine dans le bilan initial du cancer colorectal en l’absence de symptômes. Toutes les méthodes décrites cidessus ne sont pas utilisées systématiquement. Le choix des techniques d’investigation dépend de chaque cas particulier et des résultats des divers examens En fonction des résultats des autres tests décrits ci-dessus, une intervention chirurgicale ou l’ablation de quelques ganglions lymphatiques situés près de la tumeur sont parfois nécessaires pour obtenir un diagnostic tout à fait précis. Stades du cancer colorectal La classification TNM Les différents examens permettent d’évaluer la propagation ou le stade de la maladie. Pour décrire le stade d’un cancer colorectal, on utilise le plus souvent le système de classification dit «TNM». T correspond à «Tumeur». On rend compte de sa taille et de son étendue en utilisant les chiffres de 0 à 4. Plus le chiffre est élevé, plus la tumeur s’est propagée de façon importante (voir illustration p. 16). Tis signifie «in situ» et correspond à une tumeur limitée à la muqueuse. T1 La tumeur grandit dans la submuqueuse. T2 La tumeur grandit dans la couche musculaire de l’intestin. T3 La tumeur grandit à travers toutes les couches de l’intestin. T4 La tumeur grandit dans les tissus ou les organes avoisinants. N correspond aux ganglions lymphatiques («nodes» en anglais) N0 Pas de cellules cancéreuses dans les ganglions. N1 Jusqu’à trois ganglions avoisinants sont touchés. N2 Plus de trois ganglions sont touchés. Mcorrespond aux métastases. Dans le cancer colorectal, les métastases se forment surtout dans le foie ainsi que dans le poumon, plus rarement dans les os ou le cerveau. M0Pas de métastase. M1Métastases déjà présentes. Différentes combinaisons de TNM sont possibles. Par exemple T2N1M0 ou T3N0M0. A chaque combinaison correspond un stade différent. Regroupement en stades Les différentes combinaisons de la classification TNM sont regroupées en stades qui vont de I à IV. Le cancer du côlon et du rectum 15 Plus la maladie s’est propagée dans l’organisme, plus le stade est élevé. Stade I Extension de la tumeur correspond à T2, pas d’atteinte des ganglions lymphatiques, pas de métastases. Stade II T3 ou T4, pas d’atteinte des ganglions lymphatiques, pas de métastases. Stade III T1 à T4, atteinte des ganglions lymphatiques jusqu’à N2, pas de métastases. Stade IV T1 à T4, atteinte des ganglions lymphatiques jusqu’à N2, présence de métastases (M1). Demandez à votre médecin de vous expliquer quel est le stade de votre cancer et ce que signifient les lettres et les chiffres dans votre cas. Dans le cas du cancer du côlon, on ne peut souvent préciser le stade exact que pendant ou à l’issue de l’opération, sur la base du prélèvement de ganglions lymphatiques. Dans le cas du cancer rectal par contre, il est important de déterminer le stade précisément avant l’opération pour pouvoir choisir la meilleure thérapie. 16 Le cancer du côlon et du rectum Coupe transversale de l’intestin avec des tumeurs à différents stades. Grades des tumeurs L’analyse des échantillons de tissus prélevés permet de déterminer dans quelle mesure les cellules cancéreuses diffèrent des autres cellules de la muqueuse de l’estomac et d’estimer le degré d’agressivité de la tumeur. Les cellules saines présentent une structure et une fonction spécifiques et se divisent à un rythme sain (voir p. 6). Les cellules cancéreuses, par contre, peuvent présenter une structure nettement plus simple, et se diviser bien plus rapidement. Plus la cellule cancéreuse diffère d’une cellule saine et plus sa vitesse de division est élevée, plus la tumeur est agressive. On distingue quatre grades de tumeurs de G1 à G4: G1Les cellules cancéreuses ressemblent encore fortement aux cellules saines de la muqueuse de l’intestin. G4Les cellules cancéreuses ne ressemblent presque plus aux cellules saines de la muqueuse de l’intestin. Traitement du cancer colorectal Généralités Le traitement est toujours choisi en fonction de la situation personnelle du patient. Il dépend principalement: > de la localisation de la tumeur dans le côlon ou le rectum; > du stade de la maladie (voir p. 16), c’est-à-dire: – La tumeur est-elle limitée à la muqueuse? Des ganglions lymphatiques sont-ils touchés? Des métastases ontelles été décelées? > de l’état général du patient et de son âge Types de traitements Les principaux types de traitement, sont > la chirurgie (opération); > les traitements médicamenteux (chimiothérapie, immunothérapie); > la radiothérapie. Leurs modes d’action et leurs effets indésirables sont différents. La chirurgie et la radiothérapie sont utilisées plutôt pour des tumeurs localisées. Les médicaments (chimiothérapie) par contre ont un effet dit systémique, c’està-dire qu’ils diffusent dans tout l’organisme. On associe parfois plusieurs méthodes afin d’améliorer le résultat. Objectifs du traitement Selon la tumeur et le stade de la maladie on peut avoir recours à un traitement dit curatif ou palliatif. Traitement curatif: qui vise à obtenir la guérison. Traitement palliatif: qui vise à contrôler la maladie et en atténuer les symptômes au maximum. Chaque fois que la situation le permet, on applique un traitement curatif. Une rémission complète (guérison) n’est possible que lorsque la tumeur peut être entièrement excisée chirurgicalement. Lorsque ce n’est pas possible, en raison de la taille ou la situation de la tumeur, ou lorsque des métastases sont déjà présentes dans d’autres tissus, les chances de guérison sont faibles. On peut toutefois freiner la progression de la tumeur et ralentir l’évolution de la maladie. Les traitements ainsi que les soins palliatifs prennent alors une grande importance. Il peut s’agir de mesures médicales et psychosociales, de prodiguer de soins, voire un accompagnement spirituel, afin d’atténuer les symptômes au maximum et de maintenir une qualité de vie aussi bonne que possible. Le cancer du côlon et du rectum 17 Principes thérapeutiques Un traitement peut être: > Adjuvant s’il est effectué en vue d’éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses subsistant après l’opération. Il vise alors à diminuer le risque de récidive (nouvelle apparition de tumeur) et la formation de métastases. > Néo-adjuvant s’il précède l’opération. Les médecins parlent également de traitement préopératoire. L’objectif est de réduire la taille de la tumeur afin de ménager au maximum les tissus environnants lors de l’intervention chirurgicale; le traitement néo-adjuvant permet également de détruire des métastases microscopiques. Planification du traitement Un traitement contre le cancer fait appel à plusieurs compétences et s’établit de manière interdisciplinaire. Différents spécialistes se concertent dans le cadre d’un colloque afin de définir la stratégie la mieux adaptée à votre cas. Ceci a parfois lieu avant l’opération, parfois aussi après, afin d’établir si des traitements adjuvants sont nécessaires. Vous pourrez ainsi discuter de votre traitement avec des spécialistes de plusieurs dis- 18 Le cancer du côlon et du rectum ciplines. Si vous en ressentez l’envie ou le besoin, vous pouvez bien entendu aussi en parler avec votre médecin de famille ou demander un deuxième avis médical. C’est votre droit le plus strict et les spécialistes qui vous suivent ne l’interpréteront pas comme un manque de confiance. N’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit. Par exemple: > Quels sont les avantages et les inconvénients des thérapies proposées? > Le traitement vise-t-il à la guérison? A prolonger la durée de vie? A améliorer la qualité de vie? > Quels effets auront les traitements sur mon quotidien, ma qualité de vie, ma vie de famille, etc.? > Existe-t-il d’autres possibilités thérapeutiques ou des alternatives? > Qu’y a-t-il comme effets indésirables? Dans quel cas faut-il immédiatement contacter son médecin? > Y a-t-il un risque d’incontinence urinaire ou fécale après le traitement? > Y a-t-il un risque de répercussions à long terme sur la fertilité et la possibilité d’avoir des enfants? Quelles sont les solutions possibles? > Y a-t-il un risque de répercussions à long terme sur la sexualité? Pour de plus amples informations sur les traitements, vous pouvez aussi consulter les brochures de la Ligue contre le cancer: La radiooncologie, Le traitement médicamenteux des cancers (chimiothérapies), voir annexes. Effets indésirables des traitements Le nombre et l’importance des effets indésirables varient de cas en cas. Ils peuvent survenir en cours de traitement ou n’apparaître que plus tard. Beaucoup d’entre eux régressent en quelques jours ou après plusieurs semaines ou mois. La plupart peuvent actuellement être atténués par des mesures médicales, il est important de les communiquer à l’équipe qui vous prend en charge. Dans les stades avancés de la maladie, il est important d’évaluer les bénéfices que l’on peut attendre d’un traitement en regard de ses effets indésirables. Un grand nombre de brochures de la Ligue contre le cancer exposent les effets de la maladie et des traitements. Vous y trouverez notamment des conseils qui pourront vous aider à mieux les gérer (voir annexes). Répercussions sur la fertilité et la sexualité Si vous êtres encore en âge d’avoir des enfants, discutez en tous les cas avec votre médecin avant le début du traitement des conséquences possibles d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie sur votre fertilité. Répercussions chez l’homme Le côlon et le rectum sont situés à grande proximité des organes urogénitaux. Pendant l’intervention chirurgicale, il peut arriver que les faisceaux de nerfs et de vaisseaux qui cheminent le long de la vessie et de la prostate soient touchés, ce qui peut alors diminuer la capacité érectile. La chimiothérapie ou la radiothérapie peut compromettre temporairement ou définitivement la fertilité. Si vous souhaitez encore avoir des enfants, il est possible (et recommandé) de conserver du sperme par congélation (cryoconservation) avant le début des traitements. Le cancer du côlon et du rectum 19 Répercussions chez la femme La chimiothérapie ou l’irradiation du bassin peut déclencher une ménopause prématurée et les désagréments associés, qui pourront faire l’objet d’un traitement. Selon l’âge et le type de traitement, les ovaires peuvent redevenir fonctionnels après une période de récupération et une grossesse peut être envisagée. Il est parfois possible de déplacer les ovaires provisoirement par voie chirurgicale avant la radiothérapie mais il s’agit d’une intervention peu fréquente, visant essentiellement à préserver leur fonction hormonale. Une alternative consiste à protéger les ovaires en bloquant leur activité par une hormonothérapie. Mesures contraceptives Des mesures contraceptives s’imposent pendant tout traitement anticancéreux et encore pendant un certain temps après l’arrêt des thérapies − et ceci même lorsque la fertilité est fortement compromise. Les traitements (chimiothérapie et radiothérapie) pourraient augmenter les risques de malformation chez le fœtus. Parlez-en à votre médecin, il vous donnera les renseignements correspondant à votre situation. 20 Le cancer du côlon et du rectum Vous trouverez plus d’informations sur le thème «Cancer et sexualité» dans les brochures de la Ligue contre le cancer à ce sujet (voir annexes). Répercussions sur la continence urinaire et fécale Même lors d’une ablation intestinale étendue, les troubles digestifs persistants sont rares. Le rectum et quelques centimètres de côlon suffisent à préserver la continence. Il peut cependant arriver que les interventions sur le rectum ou parfois la radiothérapie du petit bassin occasionnent des lésions des nerfs avoisinants, qui jouent un rôle dans le contrôle des selles ou de l’urine. Des problèmes d’incontinence urinaire ou fécale peuvent Il est important de faire part sans attendre de vos éventuels problèmes de continence ou de vos difficultés sexuelles à votre équipe médicale. On pourra alors vous orienter vers un spécialiste en fonction de vos problèmes (urologue, gynécologue, physiothérapeute, voire sexologue ou psychologue). alors survenir. Ces éventuelles séquelles sont heureusement de mieux en mieux prises en charge. Participation à une étude clinique La recherche médicale permet d’améliorer constamment les thérapies anticancéreuses. A l’issue de nombreux tests préalables, celles-ci doivent être évaluées chez l’homme. L’objectif de ces recherches peut être d’optimiser des traitements déjà existants (augmenter leur efficacité et les chances de survie, diminuer les effets indésirables) – ou de tester une nouvelle stratégie thérapeutique. La possibilité de participer à une telle étude pourrait vous être proposée. Informez-vous bien des traitements envisagés et des objectifs fixés ainsi que de leurs inconvénients et avantages. Vous pouvez aussi tout à fait demander un deuxième avis médical. La participation à une étude clinique se fait toujours sur base volontaire et vous restez libre de vous en retirer ou d’interrompre le traitement à tout moment. La brochure intitulée «Thérapie anticancéreuse dans le cadre d’une étude clinique» (voir annexes) vous donnera plus de détails sur votre position en tant que patient. Le traitement du cancer du côlon Vous trouverez des informations sur les stades du cancer du côlon en pp 15–16. Les méthodes de traitement sont décrites plus en détail à partir de la p. 25. > La chirurgie est le traitement principal du cancer du côlon. A un stade précoce de la maladie, elle est décisive pour la guérison. > L’intervention consiste en l’ablation – on parle aussi de «résection» – de la partie du côlon dans laquelle la tumeur est localisée (colectomie partielle). > Selon la localisation tumorale, on parle alors de colectomie droite (côlon ascendant), de colectomie transverse (côlon transverse), de colectomie gauche (côlon descendant) ou de colectomie sigmoïdienne (côlon sigmoïde). Voir illustration p. 8. > Si tout le côlon doit être enlevé, comme dans certains cas de polypose familiale, on parle de «colectomie totale». > Après l’intervention chirurgicale, la pièce opératoire (segment intestinal avec la tumeur) est analysée systématiquement dans le but de déterminer la profondeur d’invasion Le cancer du côlon et du rectum 21 de la tumeur dans la paroi et de savoir si les ganglions sont ou non atteints. > Les risques de récidive sont les plus faibles lorsque l’on parvient à enlever la tumeur entièrement (résection R0, voir p. 26). On obtient plus souvent ce résultat dans le cas du cancer du côlon que du rectum. > Lorsque des métastases sont déjà présentes (voir stade IV) il est nécessaire d’évaluer soigneusement les bénéfices escomptés d’une opération. L’objectif est avant tout de maintenir la lumière intestinale ouverte. Stades I et II Si l’analyse de la pièce opératoire révèle une tumeur de petite taille sans atteinte ganglionnaire, le traitement s’arrête là. Dans certains cas de cancers au stade II, une chimiothérapie adjuvante (voir p. 18) peut être recommandée pour augmenter les chances de guérison. Stade III Si l’analyse démontre que les ganglions sont atteints, une chimiothérapie adjuvante peut diminuer le risque de développer des métastases ou en retarder l’apparition. 22 Le cancer du côlon et du rectum Stade IV > Dans les stades plus avancés du cancer du côlon, le but est de stabiliser l’avancée de la maladie au maximum, tout en maintenant la meilleure qualité de vie possible. > Les mesures thérapeutiques dépendent de nombreux facteurs, dont l’état général du patient. > Si la tumeur et les métastases sont opérables (selon leur taille, leur nombre et leur localisation) celles-ci sont enlevées chirurgicalement. Le traitement est alors complété par une chimiothérapie. > Lorsqu’il n’est pas possible d’opérer la tumeur, on peut parfois réduire sa taille par des séances de radiothérapie. > Des métastases isolées peuvent éventuellement être opérées ou irradiées localement (radiothérapie). > Si les métastases sont déjà très nombreuses, on peut recourir à une chimiothérapie préopératoire (néo-adjuvante) pour réduire leur nombre et leur taille, éventuellement à une radiochimiothérapie. > Des métastases hépatiques inopérables peuvent être réduite ou détruites par d’autres méthodes (voir p. 31) > Dans certains cas, un traitement palliatif visant premièrement à éviter l’obstruction de la lumière intestinale peut être envisagé. Il peut s’agir de la confection d’un anus artificiel ou, selon la localisation de la tumeur, de la mise en place (par endoscopie) d’une «endoprothèse» (dispositif servant à maintenir la lumière intestinale ouverte). > Dans certaines circonstances, un traitement par des anticorps (voir p. 29) combiné à une chimiothérapie peut apporter un soulagement et prolonger la durée de vie. Le traitement du cancer du rectum Vous trouverez des informations sur les stades du cancer du rectum en pp 15–16. Les méthodes de traitement sont décrites plus en détails à partir de la p. 25. > Aux stades précoces de la maladie, la chirurgie est le traitement principal du cancer du rectum. Il n’est toutefois pas toujours possible de retirer la tumeur entièrement (résection R0, voir p. 26). > Des progrès considérables de la chirurgie du cancer du rectum ces dernières années rendent la confection d’un anus artificiel (stomie) beaucoup plus rare. On évite en effet au maximum de toucher au sphincter anal sauf si la tumeur est très proche de ce dernier (moins de 2 cm). > Dans certains cas une radiothérapie ou une radiochimiothérapie combinée est administrée avant l’opération, afin de diminuer le volume de la tumeur. > Dans certains types d’opération, une colostomie provisoire peut parfois s’avérer nécessaire (pour une durée de 3 mois) – afin de permettre la cicatrisation d’une suture réalisée entre l’anus et le côlon. > Si la confection d’un anus artificiel – temporaire ou définitif – est envisagée, vous serez aiguillé en consultation de stomathérapie. Vous y apprendrez notamment à gérer ce dispositif après l’intervention. Stade I > En principe, il est possible d’enlever la tumeur complètement par la chirurgie à ce stade (résection R0). Le traitement s’arrête là. > Dans de rares cas on propose une radiothérapie plutôt qu’une opération. Le cancer du côlon et du rectum 23 Stade II et III > Le traitement de choix est une radiochimiothérapie préopératoire (néo-adjuvante) pour diminuer la taille de la tumeur afin de préserver le sphincter anal lors de l’opération. > Après l’opération, l’analyse de la pièce opératoire permet d’établir la suite du traitement. Dans certains cas, une chimiothérapie postopératoire (adjuvante) souvent plus intensive est recommandée afin de détruire les éventuelles cellules tumorales encore présentes. Stade IV > A ce stade, le résultat de l’opération ainsi que l’état général du patient déterminent le traitement. Le but est de stabiliser l’avancée de la maladie au maximum, tout en maintenant la meilleure qualité de vie possible (traitement palliatif). > Lorsque la tumeur ne peut pas être enlevée chirurgicalement, une chimiothérapie ou une radiochimiothérapie combinée peut faire reculer la maladie et prévenir certains symptômes (p. ex. douleurs). > Des tumeurs localisées peuvent, selon leur emplacement, être opérées ou irradiées, et ceci même si la tumeur ellemême ne peut plus être enlevée. Le but est d’éviter au maximum les symptômes 24 Le cancer du côlon et du rectum tels que douleurs, saignements, obstruction intestinale. > Lorsqu’il n’est pas possible d’opérer les métastases, d’autres techniques entrent en ligne de compte (voir p. 31). > Dans certaines circonstances, un traitement par des anticorps (voir p. 29) combiné à une chimiothérapie peut apporter un soulagement et prolonger la durée de vie. Suivi médical Dans les premiers temps après le traitement, on vous recommandera de vous soumettre à des contrôles médicaux rapprochés. Ces examens visent à remédier aux conséquences de la maladie ou des thérapies, ainsi qu’à détecter et soigner, si cela devait s’avérer nécessaire, une récidive, une nouvelle tumeur ou des métastases. Si pendant cette période vous ressentez des symptômes ou que vous êtes inquiet, il est important de consulter votre médecin sans tarder. Ces entretiens vous permettront également d’aborder d’autres difficultés de votre quotidien, par exemple d’ordre professionnel, psychologique, etc. Votre retour à la vie de tous les jours sera ainsi facilité. Méthodes de traitement Les méthodes décrites ci-dessous ne sont jamais toutes utilisées pour le même patient. Pour en savoir plus sur le traitement correspondant à votre situation, vous pouvez vous reporter aux pp. 21–24. La chirurgie La chirurgie, qui permet de retirer la tumeur, représente le traitement de choix du cancer colorectal. En l’absence de métastases, elle permet souvent d’espérer la guérison. Le but est d’enlever la tumeur ainsi qu’une partie des tissus sains qui l’entourent. Cette marge de sécurité augmente les chances d’éliminer toutes les cellules cancéreuses. Le chirurgien s’efforce également de préserver au maximum les fonctions intestinales et la continence. Il est en principe possible de savoir avant l’opération si la confection d’une stomie (anus artificiel) sera nécessaire. Une telle intervention est plus fréquente dans les cancers du rectum que du côlon. Les interventions chirurgicales du cancer de l’intestin nécessitent un grand savoir faire de la part du chirurgien, notamment après un trai- tement pré-opératoire de radiochimiothérapie d’un cancer du rectum. En raison de la grande proximité des organes sexuels, de la vessie, de l’uretère et de l’urètre, il est difficile d’enlever la tumeur tout en maintenant les fonctions des organes. Il est recommandé de choisir un hôpital dans lequel de telles opérations se font fréquemment. Plusieurs techniques sont utilisées: la tumeur peut être atteinte par une excision de la paroi abdominale, du périnée, par l’anus, ou par laparoscopie (chirurgie pratiquée à travers une petite incision avec l’aide d’une vidéo). Le chirurgien choisira la méthode la mieux appropriée à votre cas. > Selon l’emplacement de la tumeur, une partie plus ou moins grande de l’intestin devra être retirée. En principe on enlève en même temps du tissu graisseux et conjonctif ainsi que des vaisseaux sanguins et des ganglions lymphatiques. > Durant l’intervention le chirurgien examine la cavité abdominale pour vérifier si des métastases sont présentes, en particulier dans le foie. Le cas échéant, si leur emplacement et leur nombre le permettent, elles sont également retirées directement. Le foie est un organe capable de régénéraLe cancer du côlon et du rectum 25 tion, il peut rester fonctionnel même si des parties ont dû en être enlevées. Les métastases qui restent ou qui apparaissent ultérieurement peuvent être réduites ou enlevées par d’autres méthodes (voir p. 31). > La confection d’une colostomie (anus artificiel) est devenue rare. Le plus souvent, le rétablissement de la continuité intestinale est réalisé par la suture des deux extrémités du côlon. > Il est parfois nécessaire de mettre en place une colostomie provisoire afin de laisser à l’intestin le temps de se rétablir complètement. Pendant cette période, les selles sont collectées dans une poche collée sur la peau. Après quelques semaines, les deux segments de l’intestin sont suturés un à l’autre. > Les tissus prélevés sont examinés en détail pour déterminer à quelle profondeur la tumeur a infiltré la paroi intestinale et si des ganglions lymphatiques sont déjà atteints. Selon les cas, le stade de la maladie peut être redéfini. Ces résultats déterminent aussi les traitements qui suivront l’opération. Après l’opération une partie plus ou moins grande de l’intestin manque. Les troubles digestifs durables sont cependant rares. Résection L’ablation chirurgicale de la tumeur est décisive pour permettre les plus grandes chances de guérison. Les résultats de l’opération déterminent également les traitements adjuvants (post-opératoires). On parle aussi de «résection» pour dire que l’on enlève la tumeur. Les résultats de la chirurgie sont décrits par R0, R1 et R2 (R pour résection), de la manière suivante: R0 = Plus du tout de tissu tumoral R1 = Il reste du tissu tumoral, mais visible unique- ment au microscope R2 = Il reste du tissu tumoral, visible à l’œil nu. 26 Le cancer du côlon et du rectum Anus artificiel (stomie) Selon la partie de l’intestin qui a dû être enlevée, les selles ne peuvent plus être éliminées par la voie naturelle. Dans ce cas le chirurgien confectionne un anus artificiel (aussi appelé «stomie»). Il s’agit d’un orifice à travers la paroi abdominale, permettant l’évacuation des selles. Si tout le gros intestin et/ou le côlon doit être enlevé, c’est une partie de l’intestin grêle qui est abouchée à la paroi abdominale. On parle alors d’iléostomie. Lorsque seule une partie du gros intestin est enlevé, le chirurgien confectionne une colostomie avec une partie du gros intestin restant. Les matières fécales sont recueillies dans une poche plate spéciale que le patient porte collée à l’endroit de la stomie. Les soins de la stomie et les manipulations de la poche demandent un peu d’habitude. Avec le temps, la plupart des personnes concernées retrouvent une vie normale. Une stomie peut être provisoire ou définitive. Grâce aux progrès médicaux, les stomies définitives sont devenues plus rares. Suivi et conseil concernant la stomie Si vous devez subir une telle opération, votre chirurgien et votre équipe soignante vous donneront toutes les informations sur l’intervention et ses conséquences sur votre vie quotidienne. Vous serez suivi, après l’intervention, par une ou un stomathérapeute, c’est-à-dire une personne spécialisée dans les soins des stomies, qui vous guidera pas à pas. La Ligue contre le cancer propose deux brochures (gratuites) intitulées «L’iléostomie» et «La colostomie», avec des explications et des conseils. Vous pouvez aussi prendre contact avec le groupe d’entraide des personnes portant une stomie (voir annexes). Le cancer du côlon et du rectum 27 La chimiothérapie La chimiothérapie repose sur l’emploi de médicaments qui empêchent la prolifération des cellules en bloquant leur multiplication: les cytostatiques. Malheureusement, les cellules normales à croissance rapide sont également affectées, par exemple les cellules responsables de la formation du sang (moelle osseuse), les cellules des cheveux, celles des muqueuses (notamment de l’estomac et de l’intestin), ainsi que les cellules sexuelles (spermatozoïdes et ovules). Les effets secondaires des chimiothérapies sont dus avant tout à l’attaque des cellules saines par les cytostatiques. Les cytostatiques sont distribués dans tout l’organisme par le biais de la circulation sanguine et ont donc un effet systémique; tel n’est pas le cas de la radiothérapie qui, elle, agit localement. Contrairement aux cellules tumorales, les cellules saines ont, dans la plupart des cas, la capacité de se régénérer. Ainsi, les effets secondaires s’estompent après la fin du traitement. Le choix des cytostatiques utilisés – il en existe plus de cent – dépend 28 Le cancer du côlon et du rectum des caractéristiques de la maladie. Pour le cancer de l’intestin, on en combine souvent plusieurs. Ils sont administrés en quatre à six cycles entrecoupés d’une pause; la plupart du temps par voie intraveineuse mais parfois également par la voie orale sous forme de comprimés. Ces derniers peuvent être pris à domicile et ils provoquent généralement moins d’effets secondaires. Effets indésirables possibles: modification du nombre et de la proportion de globules sanguins, ce qui peut augmenter le risque d’infection ou d’hémorragie ou entraîner un état de fatigue général, troubles du transit intestinal, nausées, troubles de la fonction cardiaque, inflammation des muqueuses buccales, répercussions sur la fertilité. Les chimiothérapies utilisées pour traiter le cancer de l’intestin ne provoquent pas systématiquement la chute des cheveux. Ces effets ne surviennent pas forcément tous et leur intensité est très variable selon les traitements et les personnes. Il existe de nos jours des moyens de limiter la plupart d’entre eux de manière efficace. Faire part de vos symptômes à votre équipe soignante est indispensable pour permettre une prise en charge optimale des effets indésirables. Le traitement par anticorps (immunothérapie) Notre système immunitaire produit des anticorps qui se combinent à des éléments spécifiques – appelés antigènes – présents à la surface des cellules et des agents pathogènes. Ces derniers sont ainsi reconnus et détruits par les cellules de défense de l’organisme. Il est déjà possible de produire en laboratoire des anticorps spécifiques se combinant aux antigènes présents sur certaines cellules cancéreuses, qui sont ainsi identifiées et détruites par le système immunitaire. Dans le cas du cancer colorectal, ce type de traitement est parfois utilisé lorsque des métastases sont déjà présentes. Des études sont en cours pour savoir si ces thérapies pourraient aussi s’appliquer à des phases plus précoces de ces cancers. Effets indésirables possibles: Les effets secondaires ci-dessous n’apparaissent pas chez tous les patients et leur intensité varie beaucoup selon le type de traitement et l’état général de la personne touchée: troubles digestifs, fièvre, maux de tête, réactions allergiques, étourdissements, hausse de la pression. > Bloqueur de croissance tumorale Un anticorps spécifique bloque un récepteur qui se trouve à la surface des cellules cancéreuses du côlon de 70% des patients. Ce récepteur dénommé EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) joue un rôle important pour la croissance de la cellule. Lorsqu’il est bloqué, la cellule ne reçoit plus le signal lui ordonnant de croître. Effets indésirables possibles: Réaction de la peau (acné), conjonctivite, diarrhées, douleurs diffuses, modifications de la formule sanguine, faiblesse. > Bloqueur d’angiogénèse Les cellules cancéreuses stimulent la prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins qui assureront leur survie. Pour ce faire, elles relâchent dans la circulation un facteur spécifique (V-EGF pour Vascular Endothelial Growth Factor). Ce facteur se fixe à un récepteur à la surface des cellules sanguines pour stimuler la formation de vaisseaux sanguins. Le bloqueur d’angiogénèse se fixe au récepteur en question à la place de V-EGF et empêche ainsi l’irrigation de la tumeur. Le cancer du côlon et du rectum 29 Effets indésirables possibles: Saignements (p. ex. du nez), troubles digestifs, intestinaux (p. ex. diarrhées), élévation de la pression sanguine, thromboses/embolies, douleurs diffuses, faiblesse. En cas de cancer rectal, la radiothérapie est le plus souvent associée à une opération chirurgicale et parfois à une chimiothérapie. Selon les situations, elle peut être néo-adjuvante, adjuvante ou palliative. Les thérapies par anticorps sont prescrites seulement pour certaines formes de cancers à des stades bien précis, principalement dans le cadre d’études cliniques (voir p. 21). En général, ces traitements sont combinés avec une chimiothérapie et administrés sous forme de perfusion. Les études menées jusqu’ici montrent que dans certains cas ils prolongent la durée de vie et en améliorent la qualité. > Radiothérapie externe La forme de radiothérapie la plus connue consiste à irradier la tumeur et les ganglions lymphatiques depuis l’extérieur (à travers la peau) et par différents côtés. Au préalable, les champs d’irradiation sont en principe définis très précisément par la tomographie par ordinateur, afin de préserver au maximum les organes sains avoisinants (intestin grêle, vessie, organes sexuels). De nombreux progrès médicaux ont été récemment effectués dans ce domaine. La radiothérapie La radiothérapie repose sur l’utilisation de faisceaux de particules à haute énergie utilisés pour endommager les cellules cancéreuses et détruire les tumeurs ou réduire leur volume. Le traitement est local puisqu’on dirige les rayons directement sur la tumeur. Les tissus sains sont toutefois aussi touchés. Les lésions qu’ils subissent sont la source des effets indésirables. Heureusement, les cellules saines se régénèrent plus facilement que les cellules malades, et ces effets secondaires sont transitoires. 30 Le cancer du côlon et du rectum La radiothérapie est réalisée en ambulatoire, à raison généralement de 5 séances hebdomadaires pendant quelques semaines. Chaque irradiation proprement dite ne prend que quelques minutes. > Radiothérapie «interne» (brachythérapie) Dans de rares cas il est également possible d’insérer une source de rayonnement à proximité de la tumeur, dans l’organe ou le tissu concerné (curiethérapie). Ces techniques s’appellent aussi brachythérapie ou brachythérapie interstititielle. Pour en savoir plus sur ces traitements, vous pouvez consulter la brochure de la Ligue contre le cancer «La radio-oncologie» (voir annexes). Les brachythérapies ne sont prises en charge par l’assurance de base que dans certaines situations précises et dans des centres hospitaliers spécialisés. Effets indésirables possibles: En fonction de la région irradiée, la radiothérapie peut engendrer une sensation de fatigue, des problèmes de muqueuse et de peau, des nausées et des troubles digestifs, des infections et des séquelles cicatricielles, éventuellement à long terme une inflammation pulmonaire. L’irradiation du bassin peut compromettre la fertilité et les capacités de reproduction (voir pp. 19–20). La survenue et l’intensité des effets indésirables dépendent de la position et de la taille de la tumeur ainsi que de la dose de rayons. Votre radio-oncologue vous donnera les informations sur votre traitement personnel. Traitement des métastases hépatiques Chaque fois que c’est possible, les métastases hépatiques sont enlevées chirurgicalement. Dans d’autres cas, la chimiothérapie, qui parvient directement au foie, permet de les réduire ou de freiner leur croissance. Parfois elles peuvent ensuite encore être opérées. Dans certaines situations, les métastases hépatiques inopérables peuvent être traitées par des méthodes dites «de destruction». Les métastases ne sont ainsi pas retirées mais détruites sur place. Les méthodes à disposition sont: la cryothérapie (traitement par le froid), l’ablation par radiofréquence, et la thermothérapie induite par laser (traitement par la chaleur). Ces thérapies font recours à des techniques d’imagerie médicale tant pour planifier que pour administrer le traitement. Relativement récentes, elles sont très prometteuses. On manque encore cependant de recul à long terme pour juger de leurs résultats. Dans la cryothérapie, des sondes sont introduites dans les métastases hépatiques, qui sont refroidies jusqu’à la mort du tissu qui les constitue. Le cancer du côlon et du rectum 31 Dans l’ablation par radiofréquence, les métastases sont détruites par la chaleur émise par des courants de radiofréquence. On utilise pour cette technique des sondes spéciales que l’on applique directement sur les métastases. Dans la thermothérapie par laser, les métastases sont détruites par des rayons laser, qui sont envoyées exactement sur les métastases par un faisceau à fibres optiques. Traitement de la douleur A un stade avancé de la maladie, le cancer de l’intestin peut, notamment s’il a formé des métastases, provoquer des douleurs très pénibles à supporter en l’absence de traitement. Si c’est votre cas, vos douleurs ne font que vous affaiblir inutilement et vous abattre. Il est par conséquent important de ne pas les taire ou les réprimer, mais de faire appel à toutes les possibilités offertes par le traitement moderne de la douleur. Il est en effet toujours possible de soulager les douleurs d’origine cancéreuse, voire de les supprimer complètement, que ce soit par des médicaments, par une radiothérapie ou par d’autres méthodes. Vous trouverez de précieux conseils sur le sujet dans la brochure «Vivre avec le cancer, sans douleur» (voir annexes). 32 Le cancer du côlon et du rectum Médecines complémentaires: oui, mais … De nombreuses personnes atteintes d’un cancer ont recours à des ou une médecine(s) complémentaire(s) à côté de la médecine officielle. Il s’agit de méthodes qui peuvent, sous certaines conditions, améliorer le bien-être et la qualité de vie pendant et après le traitement d’un cancer. Attention, cependant, à ne pas les confondre avec des méthodes faisant étalage de promesse de guérisons douteuses. Il est recommandé dans tous les cas de discuter des méthodes complémentaires qui vous intéressent avec votre équipe médicale. Certaines précautions sont en effet de rigueur. L’efficacité d’une chimiothérapie est susceptible d’être influencée par certains types de traitements complémentaires. Il est donc vivement conseillé de demander l’avis de votre oncologue avant d’entamer ce type de cure. La brochure «Parallèles, complémentaires? Guide des méthodes non vérifiées en oncologie» de la Ligue contre le cancer vous donnera également de plus amples informations. Le cancer du côlon et du rectum 33 Vivre avec la maladie Les progrès réalisés ces dernières décennies ont nettement amélioré les chances de survie et la qualité de vie des personnes touchées par le cancer. Les traitements restent toutefois longs et éprouvants. Si certaines personnes sont capables de poursuivre leurs activités quotidiennes, d’autres n’y arrivent plus. S’écouter Prenez le temps qu’il faudra pour vous adapter à votre nouvelle situation. Le retour à la vie de tous les jours peut se faire pas à pas et à votre rythme, en fonction de vos possibilités personnelles. Essayez de déterminer par vousmême ce qui peut contribuer à améliorer votre qualité de vie. L’horizon s’éclaire parfois si on se pose des questions toutes simples: > Qu’est ce que je veux vraiment? > De quoi ai-je besoin? > Comment pourrais-je arriver à cela? > Qui serait en mesure de m’aider? Vous trouverez également en annexe des adresses et des informations qui pourraient vous être utiles. 34 Le cancer du côlon et du rectum En parler avec d’autres Le cancer fait peur, même lorsque les chances de guérison sont élevées. Certaines personnes éprouvent le besoin d’en parler, d’autres préfèrent garder le silence. Les proches ne savent pas toujours comment réagir et la personne touchée peut trouver son entourage trop indiscret, ou alors trop distant. Il n’y a pas de recette universelle, un certain temps est nécessaire pour s’adapter à cette nouvelle situation et pour trouver un mode de communication qui soit satisfaisant pour tout le monde. Faire appel à un soutien professionnel N’hésitez pas à faire appel à un professionnel si votre anxiété persiste ou si vous avez le sentiment que la situation vous échappe. Parlez de vos problèmes à l’équipe médicale et soignante, à la ligue contre le cancer de votre région, à votre médecin de famille ou au service social de l’hôpital. Ils pourront vous conseiller et vous prescrire au besoin des mesures remboursées par la caisse-maladie. Annexes Conseils et soutien L’équipe médicale et soignante Elle est là pour vous informer et vous aider à surmonter les problèmes liés à la maladie et au traitement. Votre ligue cantonale contre le cancer Son rôle est de vous conseiller, de vous accompagner et de vous aider à surmonter les difficultés liées à la maladie. Elle peut également vous proposer des cours ou vous aider à clarifier des problèmes d’assurances. La Ligne InfoCancer 0800 11 88 11 Au bout du fil, une professionnelle vous écoutera, vous proposera des solutions et répondra avec précision à vos questions sur le cancer. L’appel et les renseignements sont gratuits. Forums de discussion Il existe sur Internet des forums de discussion sur le thème du cancer, notamment le forum de la Ligue contre le cancer www.forumcancer.ch, géré par la ligne InfoCancer. Vous pouvez aussi vous rendre sur le forum de la Ligue française contre le cancer sous www.ligue-cancer. asso.fr. Les contacts avec des personnes qui ont traversé des épreuves semblables peuvent vous redonner du courage. N’oubliez toutefois pas que ce qui a aidé un tel ne vous conviendra pas forcément. Les groupes d‘entraide Ils permettent de partager les expériences et d’échanger des informations. Il est souvent plus facile de surmonter ses inhibitions et de parler de ses problèmes avec des gens qui partagent la même situation. Si l’opération de votre cancer nécessite de poser une stomie (anus artificiel), vous pouvez contacter le groupe d’entraide ilco. Cette association des personnes porteuses de stomie vous permettra de profiter des expériences de ceux et celles qui sont déjà accoutumés à vivre avec une stomie. Président: Bruno Leiseder, tél. 041 448 29 22, ou 079 317 49 65. Secrétariat: ilco-Suisse, Peter Schneeberger, tél. 031 879 24 68; fax 031 879 24 73, [email protected]. Informations en français sur le site www.ilco.ch avec adresses des groupes régionaux en Romandie. Les assurances > Les frais des traitements contre le cancer sont pris en charge par l’assurance obligatoire pour autant qu’il s‘agisse de traitements reconnus et de produits figurant dans la «Liste des spécialités» de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). > Le remboursement de certains traitements spécifiques peut dans certains cas être soumis à des conditions. Votre médecin vous donnera toutes les précisions nécessaires. > Dans le cas des études cliniques, les frais des traitements avec des substances autorisées sont également pris en charge. La participation à de telles études est soumise à des conditions précises. Le cancer du côlon et du rectum 35 > Lors de conseils/traitements supplémentaires non médicaux, la prise en charge par l’assurance obligatoire ou l’assurance complémentaire n’est pas garantie. Il faut donc vous informer au préalable auprès de votre assurance, ou demander à votre médecin de famille, votre médecin traitant ou l’hôpital de le faire pour vous. La Ligue contre le cancer de votre canton peut également vous soutenir dans ces démarches. > Pour les personnes qui souffrent d’un cancer, la conclusion d’une nouvelle assurance complémentaire est parfois liée à des réserves; il en va de même de certaines assurances vie. Les brochures de la Ligue contre le cancer > Le traitement médicamenteux des cancers Possibilités et effets indésirables des traitements médicamenteux des tumeurs 36 > La colostomie Conseils à l’intention des personnes concernées et de leurs proches > L’iléostomie Conseils à l’intention des personnes concernées et de leurs proches > Non au cancer de l’intestin? Une information sur la prévention et le dépistage du cancer colorectal > Soigner son apparence durant et après la thérapie Des conseils et des idées pour la peau, les cheveux et les vêtements (pour les hommes aussi) > Vivre avec le cancer, sans douleur Un guide pour les personnes concernées et leurs proches > Fatigue, à nous deux! Reconnaître les causes, trouver des solutions > L’œdème lymphatique Conseils sur la prévention et le traitement > La radio-oncologie Possibilités et effets indésirables des traitements des cancers par radiothérapie > Quand manger devient difficile Conseils pour faire face à la perte d’appétit et aux problèmes de digestion en cas de cancer > La chirurgie des cancers Informations sur les divers types d’interventions chirurgicales > Parallèles? Complémentaires? Une information sur les risques et bénéfices des méthodes non vérifiées en oncologie Le cancer du côlon et du rectum > Activité physique et cancer Retrouver confiance en son corps grâce au mouvement > Accompagner un proche atteint de cancer Une information destinée aux proches et aux amis > Prédispositions héréditaires au cancer Un guide d’orientation pour les familles ayant un risque de cancer augmenté > Cancer et sexualité au féminin Conseils pour les femmes concernées et leur partenaire > Cancer et sexualité au masculin Conseils pour les hommes concernés et leur partenaire > Le cancer: des gènes à l’homme Un CD-Rom qui permet de se faire, par le texte et l’image, une idée claire des processus complexes qui sont à l’œuvre en cas de maladie cancéreuse. Le texte peut être écouté et/ou lu. (Fr. 25.– + frais de port et d’emballage). Commandes > auprès de la ligue contre le cancer de votre canton > Téléphone 0844 85 00 00 > Couriel: [email protected] > Internet: www.liguecancer.ch Sur Internet, vous trouverez la liste complète des brochures disponibles auprès de la Ligue contre le cancer, ainsi qu’une brève description de leur contenu. Autres brochures Vous pouvez obtenir la brochure «Thérapie anticancéreuse dans le cadre d’une étude clinique» auprès de l’Institut suisse de recherche appliqué SIAK, tél. 031 389 91 91, www.sakk.ch courriel: [email protected]. Sites Internet De nombreux sites abordent le thème du cancer. Ne vous fiez pas systématiquement à ce qui y est dit. Les promesses de guérison ou les thérapies miraculeuses, en particulier, sont à considérer avec la plus grande méfiance. En cas de doute, consultez votre médecin ou contactez la Ligne InfoCancer. Le site de la Ligue suisse contre le cancer contient diverses informations sur le cancer et la vie avec la maladie au quotidien: www.liguecancer.ch. Vous trouverez des informations supplémentaires sur le cancer colorectal sur les sites suivants: > www.cancer.ca Société canadienne de lutte contre le cancer > www.gastromed-suisse.ch > www.infocancer.org Arcagy, Association de recherche sur les cancers, France Si vous êtes porteur d’une stomie: > www.ilco.ch Association suisse des groupes régionaux de personnes stomisées Le cancer du côlon et du rectum 37 La Ligue contre le cancer de votre région offre conseils et soutien 10 13 2 1 11 18 17 9 12 19 8 20 6 3 7 4 16 5 1 Krebsliga Aargau Milchgasse 41, 5000 Aarau Tel. 062 834 75 75 Fax 062 834 75 76 [email protected] www.krebsliga-aargau.ch PK 50-12121-7 2 Krebsliga beider Basel Mittlere Strasse 35, 4056 Basel Tel. 061 319 99 88 Fax 061 319 99 89 [email protected] www.krebsliga-basel.ch PK 40-28150-6 3 38 15 4 5 Bernische Krebsliga Ligue bernoise contre le cancer Marktgasse 55, Postfach 184 3000 Bern 7 Tel. 031 313 24 24 Fax 031 313 24 20 [email protected] www.bernischekrebsliga.ch PK 30-22695-4 Le cancer du côlon et du rectum 14 Ligue fribourgeoise contre le cancer Krebsliga Freiburg Route de Beaumont 2 case postale 75 1709 Fribourg tél. 026 426 02 90 fax 026 425 54 01 [email protected] www.liguecancer-fr.ch CCP 17-6131-3 Ligue genevoise contre le cancer 17, boulevard des Philosophes 1205 Genève tél. 022 322 13 33 fax 022 322 13 39 [email protected] www.lgc.ch CCP 12-380-8 6 Krebsliga Glarus Kantonsspital, 8750 Glarus Tel. 055 646 32 47 Fax 055 646 43 00 [email protected] PK 87-2462-9 7 Krebsliga Graubünden Alexanderstrasse 38, 7000 Chur Tel. 081 252 50 90 Fax 081 253 76 08 [email protected] www.krebsliga-gr.ch PK 70-1442-0 8 Ligue jurassienne contre le cancer Rue de l’Hôpital 40 case postale 2210 2800 Delémont tél. 032 422 20 30 fax 032 422 26 10 [email protected] www.liguecancer-ju.ch CCP 25-7881-3 9 Ligue neuchâteloise contre le cancer Faubourg du Lac 17 case postale 2001 Neuchâtel tél. 032 721 23 25 [email protected] www.liguecancer-ne.ch CCP 20-6717-9 10 Krebsliga Schaffhausen Rheinstrasse 17 8200 Schaffhausen Tel. 052 741 45 45 Fax 052 741 45 57 [email protected] www.krebsliga-sh.ch PK 82-3096-2 11 Krebsliga Solothurn Dornacherstrasse 33 4500 Solothurn Tel. 032 628 68 10 Fax 032 628 68 11 [email protected] www.krebsliga-so.ch PK 45-1044-7 12 Krebsliga St. Gallen-Appenzell Flurhofstrasse 7 9000 St. Gallen Tel. 071 242 70 00 Fax 071 242 70 30 [email protected] www.krebsliga-sg.ch PK 90-15390-1 13 Thurgauische Krebsliga Bahnhofstrasse 5 8570 Weinfelden Tel. 071 626 70 00 Fax 071 626 70 01 [email protected] www.tgkl.ch PK 85-4796-4 14 Lega ticinese contro il cancro Piazza Nosetto 3 6500 Bellinzona Tel. 091 820 64 20 Fax 091 820 64 60 [email protected] www.legacancro-ti.ch CCP 65-126-6 15 Ligue valaisanne contre le cancer Krebsliga Wallis Siège central: Rue de la Dixence 19, 1950 Sion tél. 027 322 99 74 fax 027 322 99 75 [email protected] www.lvcc.ch Beratungsbüro: Spitalstrasse 5, 3900 Brig Tel. 027 922 93 21 Mobile 079 644 80 18 Fax 027 922 93 25 [email protected] www.krebsliga-wallis.ch CCP/PK 19-340-2 16 Ligue vaudoise contre le cancer Av. de Gratta-Paille 2 case postale 411 1000 Lausanne 30 Grey tél. 021 641 15 15 fax 021 641 15 40 [email protected] www.lvc.ch CCP 10-22260-0 Ligue suisse contre le cancer Effingerstrasse 40 case postale 8219 3001 Berne tél. 031 389 91 00 fax 031 389 91 60 [email protected] www.liguecancer.ch CCP 30-4843-9 Ligne InfoCancer tél. 0800 11 88 11 du lundi au vendredi 10–18 h appel gratuit [email protected] www.forumcancer.ch Commande de brochures tél. 0844 85 00 00 [email protected] Vos dons sont les bienvenus. 17 Krebsliga Zentralschweiz Hirschmattstrasse 29, 6003 Luzern Tel. 041 210 25 50 Fax 041 210 26 50 [email protected] www.krebsliga.info PK 60-13232-5 18 Krebsliga Zug Alpenstrasse 14, 6300 Zug Tel. 041 720 20 45 Fax 041 720 20 46 [email protected] www.krebsliga-zug.ch PK 80-56342-6 19 Krebsliga Zürich Moussonstrasse 2 8044 Zürich Tel. 044 388 55 00 Fax 044 388 55 11 [email protected] www.krebsliga-zh.ch PK 80-868-5 20 Krebshilfe Liechtenstein Im Malarsch 4 FL-9494 Schaan Tel. 00423 233 18 45 Fax 00423 233 18 55 [email protected] www.krebshilfe.li PK 90-4828-8 Le cancer du côlon et du rectum 39 Brochure offerte par la Ligue contre le cancer: