Le cancer du côlon et du rectum – Un guide

Transcription

Le cancer du côlon et du rectum – Un guide
Le cancer du côlon
et du rectum
Carcinome colorectal
Une information de la Ligue
contre le cancer
à l‘intention des personnes
touchées et de leurs proches
Impressum
_Editrice
Ligue suisse contre le cancer
Effingerstrasse 40
case postale 8219
3001 Berne
tél. 031 389 91 00
fax 031 389 91 60
[email protected]
www.liguecancer.ch
_Conseils scientifiques
(ordre alphabétique)
Dr Arnaud Roth, PD, médecin adjoint,
oncochirurgie (HUG, Genève)
Dr Henri Vuilleumier, médecin associé,
MER chirurgie viscérale (CHUV, Lausanne)
Dr Khalil Zaman, chef de clinique,
oncologie médicale (CHUV, Lausanne)
Dr Abderrahim Zouhair, médecin associé,
MER radio-oncologie (CHUV, Lausanne)
_Texte
(ordre alphabétique)
Jürg Hablützel, Susanne Lanz, Alexia
Stantchev, Ligue suisse contre le cancer
_Illustrations
P. 8 et 11: Willi R. Hess, dessinateur
scientifique, Berne
_Couverture
Adam et Eve, d’après Albrecht Dürer
_Foto
P. 4: ImagePoint AG, Zurich
_Design
Wassmer Graphic Design, Langnau i. E.
_Impression
Ast & Jakob, Vetsch AG, Köniz
Cette information est également disponible
en allemand et en italien.
© 2008, Ligue suisse contre le cancer,
Berne
Nous remercions sanofi-aventis pour son
soutien financier.
LSC / 2.2008 / 4000 F / 2063
Sommaire
Editorial
5
Qu’est ce que le cancer?
Le cancer du côlon et du rectum L’origine d’un cancer de l’intestin
Symptômes possibles
Causes possibles et facteurs de risque
6
7
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10
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Examens et diagnostic
Les étapes du diagnostic
Le diagnostic par endoscopie
Stades du cancer colorectal
12
12
12
15
Traitement du cancer colorectal
Généralités
Planification du traitement
Effets indésirables des traitements
Répercussions sur la fertilité et la sexualité
Répercussions sur la continence urinaire et
fécale
Participation à une étude clinique
Traitement du cancer du côlon
Traitement du cancer du rectum
Suivi médical
17
17
18
19
19
Méthodes thérapeutiques
La chirurgie
Anus artificiel (stomie)
La chimiothérapie La radiothérapie
Traitement des métastases hépatiques
Traitement de la douleur
Médecines complémentaires: oui, mais …
25
25
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28
30
31
32
33
Vivre avec la maladie
34
Annexes
35
Le cancer du côlon et du rectum
20
21
21
23
24
3
4
Le cancer du côlon et du rectum
Chère lectrice, cher lecteur,
Remarque
d’ordre rédactionnel: Le genre
masculin est utilisé pour faciliter
la lecture. Nous
remercions nos
lectrices de leur
compréhension.
Cancer de l’intestin. Pour les malades comme pour leurs proches,
l‘annonce du diagnostic est toujours un choc. Du jour au lendemain, tout est brutalement remis
en question. Le quotidien bascule
et les idées se précipitent, pleines
d‘espoir un jour, chargées d‘angoisse le lendemain.
Vous trouverez dans cette brochure
une brève description du cancer
de l’intestin, des examens réalisés
en vue de poser le diagnostic et du
traitement. Chaque cas étant toutefois différent, seul le dialogue avec
votre équipe médicale vous donnera une idée tout à fait claire de
votre situation personnelle.
Les recherches de ces dernières
années ont heureusement permis
de mettre au point des thérapies
nettement plus efficaces. Beaucoup de cancers du côlon et du
rectum sont devenus guérissables
et la progression de nombreux
autres peut être fortement ralentie. La médecine accorde en outre
bien plus d‘importance à la qualité
de vie que par le passé.
Nous espérons de tout cœur que
vous trouverez le chemin qui vous
convient pour faire face à la maladie. N’oubliez pas, avant tout, que
vous n’êtes pas seul. Vos proches,
votre équipe médicale et soignante
ainsi que les collaborateurs et collaboratrices de la Ligue contre le
cancer sont là pour vous.
Nos vœux les plus chaleureux
vous accompagnent,
Votre Ligue contre le cancer
Le cancer du côlon et du rectum
5
Qu’est-ce que le cancer?
Le mot «cancer» est utilisé pour
désigner de nombreuses maladies différentes, ayant pour point
commun la présence de cellules
cancéreuses. Dans la plupart des
types de cancer, ces cellules forment des tumeurs dites «malignes», qui ont tendance à s’accroître et à se disséminer. Certaines
tumeurs, dites «bénignes», ne
sont toutefois pas cancéreuses:
elles peuvent comprimer des tissus
ou des organes mais elles demeurent localisées dans une partie du
corps et ne mettent généralement
pas la vie en danger. Il peut arriver
qu’une tumeur bénigne s’aggrave
et se transforme en cancer. Si ce
processus a lieu, il est généralement lent.
Les tumeurs malignes, par contre,
peuvent détruire des tissus proches par leur croissance rapide
et leur caractère envahissant. De
plus, les cellules cancéreuses peuvent se mettre à circuler dans le
sang ou le système lymphatique
et envahir des ganglions (nodules
répartis dans tout l’organisme et
ayant une fonction immunitaire).
Les cellules ainsi disséminées peuvent également former de nouvelles tumeurs à distance du tissu
d’origine: les métastases.
Le cancer porte le nom de l’organe
dans lequel la tumeur maligne
s’est formée. On parle ainsi de
cancer du côlon, du sein, etc.
6
Le cancer du côlon et du rectum
Les métastases peuvent se former
dans toutes sortes d’organes. Elles apparaissent souvent dans le
foie et les poumons.
Selon le type de cellule devenue
cancéreuse, les spécialistes parlent aussi de carcinome ou de sarcome. Les carcinomes se développent à partir de cellules épithéliales
(cellules de la peau, des muqueuses) alors que les sarcomes, beaucoup plus rares, se développent à
partir de tissu conjonctif (tissu de
soutien).
Tout commence dans la cellule
Les tissus et les organes de notre
corps sont constitués de milliards
de cellules assemblées les unes
aux autres. Le noyau de chacune
de ces cellules contient le matériel
génétique héréditaire (chromosomes ou ADN = acide désoxyribonucléique), qui fonctionne comme
un plan de construction. Habituellement, les cellules suivent les
instructions contenues dans leur
noyau concernant leur rythme de
division et les fonctions qu’elles
doivent assumer. Chaque type de
cellules a en effet une morphologie (forme) et des fonctions très
spécifiques selon l’organe et le tissu dans lequel elle se trouve. Une
cellule de l’œil diffère par exemple entièrement d’une cellule de
l’intestin, tant dans sa forme que
dans le rôle qu’elle joue dans l’organisme.
Des causes très diverses
Le matériel génétique cellulaire
subit régulièrement des altérations,
liées à l’âge qui avance, au hasard,
à certains facteurs génétiques
ou à des influences externes tels
que des radiations, des virus ou
des substances toxiques. L’organisme est muni de systèmes de
réparation pour remédier à ces
«erreurs». Il arrive toutefois que
ces mécanismes soient dépassés,
et que les cellules concernées se
mettent à se diviser et à proliférer
de manière anarchique. Des groupes de cellules peuvent alors former une tumeur.
Des dimensions inimaginables
Une tumeur n’apparaît pas du jour
au lendemain. Une masse tumorale d’un centimètre de diamètre
contient en effet déjà environ un
milliard de cellules et peut croître
depuis plusieurs années. La vitesse de division cellulaire varie
beaucoup d’une tumeur à l’autre.
Pour en savoir plus sur la formation d’une tumeur, vous pouvez
consulter le CD-Rom «Cancer: des
gènes à l’homme» (voir annexes).
Facteurs de risque
Tout le monde peut être touché par
un cancer. Pour certains types de
cancer il est possible de réduire ce
risque, notamment en renonçant
à la fumée, en adoptant une alimentation saine et en pratiquant
régulièrement une activité physique. Pour d’autres, aucune possibilité de réduction du risque n’est
connue. Finalement, il n’existe pas
de recette miracle ni de garantie,
et nul ne peut savoir à l’avance s’il
développera ou non la maladie.
Le cancer du côlon et
du rectum
Le cancer du gros intestin peut
toucher le côlon (on l’appelle aussi «carcinome du côlon») ou le
rectum («carcinome du rectum»).
On parle aussi de cancer ou carcinome colorectal. Les segments du
gros intestin les plus atteints sont
le rectum et le sigmoïde avec respectivement 30 à 40% des cas.
Le cancer colorectal regroupe en
fait diverses formes de tumeurs,
que l’on distingue par le tissu d’origine et le type de cellule à l’origine de la formation tumorale. Les
adénocarcinomes sont les plus fréquents, puisqu’ils représentent
90 à 95% de tous les cancers colorectaux. Ce type de tumeurs se développe dans les cellules du revêtement interne (muqueuse) de la
paroi du côlon ou du rectum, sur la
paroi même ou dans un polype.
Le cancer du côlon et du rectum
7
1
2
6
5
7
3
4
9
8
10
L’appareil digestif
1
2
3
4
5
8
Oesophage
Estomac
Intestin grêle
Caecum
Côlon ascendant
Le cancer du côlon et du rectum
6
7
8
9
10
Côlon transverse
Côlon descendant
Côlon sigmoïde
Rectum
Sphincter
L’appareil digestif
L’intestin fait partie du système digestif. Le cancer du petit intestin
(voir ci-dessous) est rare. Depuis
la bouche, les aliments passent
dans l’œsophage puis dans l’estomac et le petit intestin (ou intestin
grêle), qui mesure environ entre
3 et 5 mètres. La nourriture y est
progressivement réduite en particules de plus en plus petites, afin
de permettre le passage des nutriments (graisses, protéines, sucres)
dans la circulation sanguine. Une
petite poche appelée «cæcum» relie l’intestin grêle au côlon.
Le processus d’absorption des nutriments s’achève dans le côlon –
long de 1,5 m environ. C’est également là qu’une grande partie du
liquide est absorbée.
Les restes ne pouvant être assimilés passent encore par le rectum
(15 cm de long environ) et le canal anal, juste en dessous (4 cm
environ) avant d’être évacués par
l’anus.
Le cæcum, le côlon et le rectum
forment le gros intestin. Le rectum est généralement vide, sauf
avant et pendant la défécation. Les
parois de l’anus renferment deux
puissants feuillets musculaires,
les sphincters anaux externe et
interne, qui fonctionnent comme
des valves et se relâchent lors de
la défécation.
> La paroi interne du gros
intestin est recouverte d’une
muqueuse qui comporte de
nombreuses glandes
> Sous la paroi du gros intestin
se trouvent plusieurs couches
de muscles, dont le rôle est
de faire avancer le contenu
du côlon.
L’origine d’un cancer
de l’intestin
La muqueuse intestinale se renouvelle constamment, ce qui peut
conduire à une surproduction de
cellules. A peu près 95% des tumeurs colorectales apparaissent
ainsi dans la muqueuse du gros
intestin et du rectum.
Les polypes
En particulier chez les personnes
de plus de 40 ans, des excroissances bénignes à croissance lente
peuvent apparaître. Elles se développent à partir de cellules des
glandes et se dénomment adénomes ou polypes de la muqueuse.
Ces excroissances sont pour la
plupart bénignes, mais avec le
temps, elles peuvent évoluer en tumeur maligne dénommée adénocarcinome (voir ci-dessous).
Les 5% des maladies cancéreuses
colorectales restant (se développant à partir d’autres types de
cellules) – regroupent les formes
Le cancer du côlon et du rectum
9
suivantes: tumeur carcinoïde, lymphoma, sarcoma, melanoma, carcinome épidermoïde, carcinome à
petites cellules.
Si vous souhaitez en savoir plus
sur les caractéristiques de ces tumeurs, vous pouvez vous adresser à votre équipe médicale. Vous
pouvez aussi contacter la Ligne
InfoCancer (voir annexes).
Symptômes possibles
Le cancer colorectal peut se développer pendant une période prolongée sans qu’aucun symptôme
ne se manifeste. Lorsque des signes apparaissent, c’est souvent
par vagues et ils peuvent être
confondus avec ceux de troubles
plus courants et bénins.
Les symptômes les plus fréquents
sont les suivants:
> une perte de poids inexpliquée;
> des saignements du rectum,
la présence de sang dans les
selles;
> un faux besoin d’aller à la selle;
> des troubles inexpliqués du
transit intestinal (diarrhées,
constipation);
> des douleurs abdominales
inconnues et persistantes;
> perte d’appétit et fatigue
chronique.
Ces symptômes peuvent avoir
de nombreuses autres causes
et sont loin d’être systématiquement associés à un cancer colorectal. Le mieux est de les signaler rapidement à son médecin qui
en déterminera l’origine, cancéreuse ou non, à l’aide d’examens
complémentaires.
Causes possibles et
facteurs de risque
Les raisons pour lesquelles un
cancer colorectal apparaît sont
complexes et multifactorielles.
Chacun d’entre nous peut être touché et le risque augmente avec
l’âge. Une alimentation saine, riche
en fruits et légumes, accompagnée
d’une activité physique régulière,
peut permettre d’abaisser le risque de tumeur de l’intestin, mais
il ne s’agit pas d’une garantie.
Dans les pays industrialisés, le
cancer intestinal est en 3e position
parmi les maladies cancéreuses,
chez l’homme après le cancer de la
prostate et des poumons, et chez
la femme après le cancer du sein
et des poumons. En Suisse, la mortalité par cancer intestinal diminue
depuis des décennies grâce à
l’amélioration des traitements disponibles.
Dans certaines familles, on retrouve
fréquemment la même forme de
10
Le cancer du côlon et du rectum
15%
25%
20%
35%
5%
Fréquence du carcinome colorectal dans les différents segments de l’intestin: environ un tiers
des cas sont localisés dans le rectum, i.e dans
les derniers 15 cm du gros intestin.
Le diagnostic précoce des polypes (adénomes)
permet de les enlever avant qu’ils ne deviennent cancéreux (voir chapitre «Examens et
diagnostic»). Ceci vaut particulièrement pour
les personnes avec un risque familial plus
élevé (voir ci-contre).
cancer (par exemple des cancers
du côlon et du rectum). Certaines
personnes – même jeunes – ont
ainsi un risque plus élevé de développer un cancer intestinal.
Les facteurs suivants peuvent être
liés à cette augmentation du risque:
> cancer de l’intestin ou polypes
intestinaux chez les parents ou
chez un frère ou une sœur, en
particulier les formes suivantes:
– cancer colorectal héréditaire
sans polypose (HNPCC), aussi
appelé syndrome de Lynch,
– polypose adénomateuse
familiale (PAF),
– syndrome de Peutz-Jeghers,
– syndrome de Gardner;
> des polypes précédemment
apparus et opérés;
> inflammation chronique de
l’intestin.
Si vous vous reconnaissez dans
l’une des situations citées ci-dessus, consultez un médecin sans
plus attendre afin de discuter des
mesures de prévention ou de dépistage à envisager.
Pour en savoir plus …
Vous pouvez consulter la brochure
«Non au cancer de l’intestin?» sur
la prévention du cancer colorectal
ou celle intitulée «Prédispositions
héréditaires au cancer», sur les risques familiaux de cancer (possibilités de commande en annexes).
Le cancer du côlon et du rectum
11
Examens et diagnostic
Plus une tumeur colorectale est
repérée tôt, plus les chances de
guérison sont grandes. Pour établir un diagnostic précis et choisir
la meilleure thérapie, il est nécessaire de combiner divers examens.
Ils seront effectués en principe par
un gastro-entérologue (spécialiste
des maladies de l’estomac et de
l’intestin), dans le cadre d’un test
de dépistage, lors d’un contrôle de
routine, ou suite à l’apparition de
symptômes.
Les étapes du diagnostic
Votre médecin vous interrogera
tout d’abord sur votre état de
santé et vos symptômes. Il s’intéressera également à vos antécédents médicaux et à ceux de votre
famille (notamment aux éventuels
cas de cancers).
Si à l’issue de cet entretien un soupçon de cancer colorectal existe, une
série d’examens sera effectuée.
Un examen physique complet
Celui-ci inclut une palpation de l’abdomen et des ganglions lymphatiques, ainsi qu’un toucher rectal.
La recherche de sang dans
les selles
Si cela n’a pas déjà été fait, on recherchera la présence de sang occulte (invisible) dans les selles qui
peut être le signe d’un cancer.
12
Le cancer du côlon et du rectum
Le diagnostic par
endoscopie
> Cet examen se fait grâce à un
endoscope, c’est-à-dire un tube
souple permettant de laisser
passer de petits instruments
et muni d’une petite caméra.
L’examinateur introduit l’endoscope par l’anus, afin de visualiser la muqueuse du rectum et
du côlon, voire de la partie terminale de l’intestin grêle. Concernant l’examen du côlon, on
parle de coloscopie. Pendant
l’examen, le médecin peut également effectuer des prélèvements de toute zone suspecte.
> Les images de la paroi intestinale sont visibles sur un écran.
L’examinateur peut observer les
éventuelles modifications suspectes de la muqueuse intestinale agrandies plusieurs fois.
Des échantillons de tissu peuvent aussi être prélevés pour
être examinés par la suite
(biopsie).
> Une endoscopie est possible
seulement lorsque l’intestin est
vide. Pour éliminer les selles,
on vous prescrira un laxatif le
jour précédant l’examen.
> L’endoscopie n’est pas douloureuse mais peut être ressentie
comme désagréable. Si vous le
souhaitez vous pouvez demander que l’on vous administre
un tranquillisant.
> Tout polype découvert dans le
côlon et dans le rectum doit
être analysé. S’ils ne sont pas
trop nombreux ni trop volumineux, les polypes peuvent
être enlevés pendant l’examen
avant d’être analysés au
microscope.
> En cas de polypes abondants,
seuls quelques uns seront prélevés. En fonction des résultats
des analyses, une intervention
chirurgicale pourra être proposée afin d’enlever la partie
du côlon où se trouvent les
polypes.
> Dans la coloscopie virtuelle,
on n’introduit pas d’instrument
dans l’intestin. La préparation
Diagnostic «Polypes»
>Selon le nombre et la taille des polypes
retirés, une nouvelle coloscopie est recommandée dans les 3 à 5 ans. Les polypes
peuvent en effet grandir ou donner lieu à
des cellules cancéreuses.
>La surveillance est plus rapprochée dans
les cas où le patient a déjà eu un cancer
colorectal.
>Il arrive que l’ensemble du côlon présente
des polypes. Une coloscopie annuelle est
alors recommandée. Dans certains cas
(p. ex. PAF, voir p. 11), l’ablation de tout le
côlon sera nécessaire.
>Si les tissus prélevés sur les polypes contiennent des cellules cancéreuses, le segment de l’intestin concerné doit être enlevé
chirurgicalement.
(élimination des selles) est
toutefois la même. La technique consiste en une reconstruction virtuelle de l’intestin
à l’aide de coupes réalisées
au scanner. Elle nécessite
l’administration de rayons
et elle est moins précise que
l’endoscopie. Si des zones
suspectes sont décelées,
un prélèvement par endoscopie et l’ablation des polypes est quoiqu’il en soit nécessaire.
Dans le cas d’une diffusion de polypes dans tout le côlon, une surveillance annuelle par coloscopie
sera proposée.
Le diagnostic anatomopathologique (biopsie)
L’analyse au microscope des cellules et des tissus prélevés est indispensable. Seul l’examen de la
structure microscopique (histologique) des tissus permet de confirmer de façon définitive le diagnostic de cancer ou de l’exclure. Si le
diagnostic est confirmé, cette analyse orientera également la décision thérapeutique (voir p. 18)
Les examens sanguins
(marqueurs tumoraux)
Les cellules de certains cancers
sécrètent des substances caractéristiques appelées marqueurs tumoraux, qui se retrouvent dans la
circulation sanguine.
Le cancer du côlon et du rectum
13
Le dosage de ces marqueurs tumoraux nécessite une prise de
sang. Dans le cas du cancer colorectal les marqueurs sont le CEA
(ou ACE en français pour Antigène carcino-embryonnaire) et le
CA 19–9.
Leur dosage se fait dans le bilan
initial ce qui permettra de suivre
l’efficacité du traitement et de déceler, en cas d’ascension du marqueur, une rechute ou la présence
de métastases.
Les examens d’imagerie
Si une tumeur est présente, le diagnostic doit être précisé afin de
pouvoir planifier le traitement au
mieux. Le médecin peut notamment demander des examens permettant de visualiser une partie du
corps. Grâce à ces techniques on
peut se rendre compte de la taille
de la tumeur, de son degré d’infiltration dans les tissus avoisinants
et de la propagation éventuelle
des cellules cancéreuses (dans les
ganglions lymphatiques, ou dans
d’autres organes).
> La radiographie est basée
sur l’utilisation de rayons X.
La radiographie de la cage
thoracique permet de déceler
d’éventuelles métastases dans
les poumons.
> La tomographie (du grec
tomé: coupe) est basée sur
la réalisation de nombreuses
>
14
Le cancer du côlon et du rectum
«coupes» permettant de reproduire très précisément et en
3 dimensions les organes
observés. Elle permet de
connaître la position de la
tumeur et le degré d’infiltration des tissus voisins,
de déterminer si les ganglions lymphatiques sont
touchés et d’identifier d’éventuelles métastases. On distingue:
– Le scanner ou tomodensitomètre, basé sur l’utilisation
de rayons X.
– L’imagerie par résonance
magnétique (IRM), basée sur
l’utilisation de champs magnétiques.
– Le PET-Scan ou tomographie
d’émission par positron
basé sur l’injection d’une
substance radioactive couplée à un sucre. Les cellules cancéreuses consommant plus de sucres que les
autres, les tumeurs ou les
métastases pourront ainsi
être localisées précisément
grâce au marquage radioactif.
La scintigraphie osseuse se
base sur l’injection d’une substance faiblement radioactive et
permet de préciser l’aspect de
lésions osseuses (métastases
éventuelles). Elle ne se fait pas
de routine dans le bilan initial
du cancer colorectal en l’absence de symptômes.
Toutes les méthodes décrites cidessus ne sont pas utilisées systématiquement. Le choix des techniques d’investigation dépend de
chaque cas particulier et des résultats des divers examens
En fonction des résultats des autres
tests décrits ci-dessus, une intervention chirurgicale ou l’ablation
de quelques ganglions lymphatiques situés près de la tumeur sont
parfois nécessaires pour obtenir
un diagnostic tout à fait précis.
Stades du cancer
colorectal
La classification TNM
Les différents examens permettent d’évaluer la propagation ou
le stade de la maladie.
Pour décrire le stade d’un cancer
colorectal, on utilise le plus souvent le système de classification
dit «TNM».
T correspond à «Tumeur». On
rend compte de sa taille et de
son étendue en utilisant les
chiffres de 0 à 4. Plus le chiffre
est élevé, plus la tumeur s’est
propagée de façon importante
(voir illustration p. 16).
Tis signifie «in situ» et correspond à une tumeur limitée
à la muqueuse.
T1 La tumeur grandit dans la
submuqueuse.
T2 La tumeur grandit dans la
couche musculaire de l’intestin.
T3 La tumeur grandit à travers
toutes les couches de l’intestin.
T4 La tumeur grandit dans les
tissus ou les organes avoisinants.
N correspond aux ganglions lymphatiques («nodes» en anglais)
N0 Pas de cellules cancéreuses dans les ganglions.
N1 Jusqu’à trois ganglions
avoisinants sont touchés.
N2 Plus de trois ganglions
sont touchés.
Mcorrespond aux métastases.
Dans le cancer colorectal, les
métastases se forment surtout
dans le foie ainsi que dans le
poumon, plus rarement dans
les os ou le cerveau.
M0Pas de métastase.
M1Métastases déjà présentes.
Différentes combinaisons de
TNM sont possibles. Par exemple
T2N1M0 ou T3N0M0. A chaque
combinaison correspond un stade
différent.
Regroupement en stades
Les différentes combinaisons de
la classification TNM sont regroupées en stades qui vont de I à IV.
Le cancer du côlon et du rectum
15
Plus la maladie s’est propagée dans
l’organisme, plus le stade est élevé.
Stade I
Extension de la tumeur correspond à T2, pas d’atteinte des ganglions lymphatiques, pas de métastases.
Stade II
T3 ou T4, pas d’atteinte des ganglions lymphatiques, pas de métastases.
Stade III
T1 à T4, atteinte des ganglions
lymphatiques jusqu’à N2, pas de
métastases.
Stade IV
T1 à T4, atteinte des ganglions
lymphatiques jusqu’à N2, présence
de métastases (M1).
Demandez à votre médecin de vous
expliquer quel est le stade de votre
cancer et ce que signifient les lettres et les chiffres dans votre cas.
Dans le cas du cancer du côlon, on
ne peut souvent préciser le stade
exact que pendant ou à l’issue de
l’opération, sur la base du prélèvement de ganglions lymphatiques.
Dans le cas du cancer rectal par
contre, il est important de déterminer le stade précisément avant
l’opération pour pouvoir choisir la
meilleure thérapie.
16
Le cancer du côlon et du rectum
Coupe transversale de l’intestin avec des tumeurs à différents
stades.
Grades des tumeurs
L’analyse des échantillons de tissus prélevés permet de déterminer dans quelle mesure les cellules cancéreuses diffèrent des
autres cellules de la muqueuse
de l’estomac et d’estimer le degré
d’agressivité de la tumeur. Les cellules saines présentent une structure et une fonction spécifiques
et se divisent à un rythme sain
(voir p. 6). Les cellules cancéreuses, par contre, peuvent présenter
une structure nettement plus simple, et se diviser bien plus rapidement. Plus la cellule cancéreuse
diffère d’une cellule saine et plus
sa vitesse de division est élevée,
plus la tumeur est agressive.
On distingue quatre grades de tumeurs de G1 à G4:
G1Les cellules cancéreuses ressemblent encore fortement
aux cellules saines de la muqueuse de l’intestin.
G4Les cellules cancéreuses ne
ressemblent presque plus aux
cellules saines de la muqueuse
de l’intestin.
Traitement du cancer colorectal
Généralités
Le traitement est toujours choisi
en fonction de la situation personnelle du patient. Il dépend principalement:
> de la localisation de la tumeur
dans le côlon ou le rectum;
> du stade de la maladie (voir
p. 16), c’est-à-dire:
– La tumeur est-elle limitée à
la muqueuse? Des ganglions
lymphatiques sont-ils touchés? Des métastases ontelles été décelées?
> de l’état général du patient et
de son âge
Types de traitements
Les principaux types de traitement, sont
> la chirurgie (opération);
> les traitements médicamenteux (chimiothérapie, immunothérapie);
> la radiothérapie.
Leurs modes d’action et leurs effets indésirables sont différents.
La chirurgie et la radiothérapie
sont utilisées plutôt pour des tumeurs localisées. Les médicaments (chimiothérapie) par contre
ont un effet dit systémique, c’està-dire qu’ils diffusent dans tout
l’organisme. On associe parfois
plusieurs méthodes afin d’améliorer le résultat.
Objectifs du traitement
Selon la tumeur et le stade de la
maladie on peut avoir recours à un
traitement dit curatif ou palliatif.
Traitement curatif:
qui vise à obtenir la guérison.
Traitement palliatif:
qui vise à contrôler la maladie et
en atténuer les symptômes au
maximum.
Chaque fois que la situation le
permet, on applique un traitement
curatif. Une rémission complète
(guérison) n’est possible que lorsque la tumeur peut être entièrement excisée chirurgicalement.
Lorsque ce n’est pas possible,
en raison de la taille ou la situation de la tumeur, ou lorsque des
métastases sont déjà présentes
dans d’autres tissus, les chances
de guérison sont faibles. On peut
toutefois freiner la progression de
la tumeur et ralentir l’évolution de
la maladie.
Les traitements ainsi que les soins
palliatifs prennent alors une grande importance. Il peut s’agir de mesures médicales et psychosociales, de prodiguer de soins, voire
un accompagnement spirituel, afin
d’atténuer les symptômes au maximum et de maintenir une qualité
de vie aussi bonne que possible.
Le cancer du côlon et du rectum
17
Principes thérapeutiques
Un traitement peut être:
> Adjuvant s’il est effectué en
vue d’éliminer d’éventuelles
cellules cancéreuses subsistant après l’opération. Il vise
alors à diminuer le risque de
récidive (nouvelle apparition
de tumeur) et la formation de
métastases.
> Néo-adjuvant s’il précède
l’opération. Les médecins parlent également de traitement
préopératoire. L’objectif est de
réduire la taille de la tumeur
afin de ménager au maximum
les tissus environnants lors de
l’intervention chirurgicale; le
traitement néo-adjuvant permet également de détruire des
métastases microscopiques.
Planification du traitement
Un traitement contre le cancer fait
appel à plusieurs compétences
et s’établit de manière interdisciplinaire. Différents spécialistes se
concertent dans le cadre d’un colloque afin de définir la stratégie
la mieux adaptée à votre cas. Ceci a parfois lieu avant l’opération,
parfois aussi après, afin d’établir
si des traitements adjuvants sont
nécessaires. Vous pourrez ainsi
discuter de votre traitement avec
des spécialistes de plusieurs dis-
18
Le cancer du côlon et du rectum
ciplines. Si vous en ressentez l’envie ou le besoin, vous pouvez bien
entendu aussi en parler avec votre
médecin de famille ou demander
un deuxième avis médical. C’est
votre droit le plus strict et les spécialistes qui vous suivent ne l’interpréteront pas comme un manque de confiance.
N’hésitez pas à poser toutes les
questions qui vous viennent à l’esprit. Par exemple:
> Quels sont les avantages et les
inconvénients des thérapies
proposées?
> Le traitement vise-t-il à la guérison? A prolonger la durée de
vie? A améliorer la qualité de
vie?
> Quels effets auront les traitements sur mon quotidien,
ma qualité de vie, ma vie de
famille, etc.?
> Existe-t-il d’autres possibilités
thérapeutiques ou des alternatives?
> Qu’y a-t-il comme effets indésirables? Dans quel cas faut-il
immédiatement contacter son
médecin?
> Y a-t-il un risque d’incontinence urinaire ou fécale après
le traitement?
> Y a-t-il un risque de répercussions à long terme sur la fertilité et la possibilité d’avoir des
enfants? Quelles sont les solutions possibles?
> Y a-t-il un risque de répercussions à long terme sur la sexualité?
Pour de plus amples informations
sur les traitements, vous pouvez
aussi consulter les brochures de
la Ligue contre le cancer: La radiooncologie, Le traitement médicamenteux des cancers (chimiothérapies), voir annexes.
Effets indésirables des
traitements
Le nombre et l’importance des effets indésirables varient de cas en
cas. Ils peuvent survenir en cours
de traitement ou n’apparaître que
plus tard. Beaucoup d’entre eux
régressent en quelques jours ou
après plusieurs semaines ou mois.
La plupart peuvent actuellement
être atténués par des mesures
médicales, il est important de les
communiquer à l’équipe qui vous
prend en charge.
Dans les stades avancés de la maladie, il est important d’évaluer les
bénéfices que l’on peut attendre
d’un traitement en regard de ses
effets indésirables.
Un grand nombre de brochures de
la Ligue contre le cancer exposent
les effets de la maladie et des traitements. Vous y trouverez notamment des conseils qui pourront
vous aider à mieux les gérer (voir
annexes).
Répercussions sur la
fertilité et la sexualité
Si vous êtres encore en âge d’avoir
des enfants, discutez en tous les
cas avec votre médecin avant le
début du traitement des conséquences possibles d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie
sur votre fertilité.
Répercussions chez l’homme
Le côlon et le rectum sont situés à
grande proximité des organes urogénitaux. Pendant l’intervention
chirurgicale, il peut arriver que les
faisceaux de nerfs et de vaisseaux
qui cheminent le long de la vessie
et de la prostate soient touchés, ce
qui peut alors diminuer la capacité
érectile.
La chimiothérapie ou la radiothérapie peut compromettre temporairement ou définitivement la fertilité. Si vous souhaitez encore
avoir des enfants, il est possible
(et recommandé) de conserver du
sperme par congélation (cryoconservation) avant le début des traitements.
Le cancer du côlon et du rectum
19
Répercussions chez la femme
La chimiothérapie ou l’irradiation
du bassin peut déclencher une
ménopause prématurée et les désagréments associés, qui pourront
faire l’objet d’un traitement. Selon
l’âge et le type de traitement, les
ovaires peuvent redevenir fonctionnels après une période de récupération et une grossesse peut
être envisagée.
Il est parfois possible de déplacer
les ovaires provisoirement par
voie chirurgicale avant la radiothérapie mais il s’agit d’une intervention peu fréquente, visant
essentiellement à préserver leur
fonction hormonale. Une alternative consiste à protéger les ovaires
en bloquant leur activité par une
hormonothérapie.
Mesures contraceptives
Des mesures contraceptives s’imposent pendant tout traitement
anticancéreux et encore pendant
un certain temps après l’arrêt des
thérapies − et ceci même lorsque
la fertilité est fortement compromise. Les traitements (chimiothérapie et radiothérapie) pourraient
augmenter les risques de malformation chez le fœtus. Parlez-en à
votre médecin, il vous donnera les
renseignements correspondant à
votre situation.
20
Le cancer du côlon et du rectum
Vous trouverez plus d’informations sur le thème «Cancer et
sexualité» dans les brochures de
la Ligue contre le cancer à ce sujet
(voir annexes).
Répercussions sur la continence urinaire et fécale
Même lors d’une ablation intestinale étendue, les troubles digestifs
persistants sont rares. Le rectum
et quelques centimètres de côlon suffisent à préserver la continence.
Il peut cependant arriver que les
interventions sur le rectum ou parfois la radiothérapie du petit bassin occasionnent des lésions des
nerfs avoisinants, qui jouent un
rôle dans le contrôle des selles ou
de l’urine. Des problèmes d’incontinence urinaire ou fécale peuvent
Il est important de faire part
sans attendre de vos éventuels
problèmes de continence ou
de vos difficultés sexuelles
à votre équipe médicale. On
pourra alors vous orienter
vers un spécialiste en fonction
de vos problèmes (urologue,
gynécologue, physiothérapeute, voire sexologue ou psychologue).
alors survenir. Ces éventuelles
séquelles sont heureusement de
mieux en mieux prises en charge.
Participation à une étude
clinique
La recherche médicale permet
d’améliorer constamment les thérapies anticancéreuses. A l’issue
de nombreux tests préalables, celles-ci doivent être évaluées chez
l’homme. L’objectif de ces recherches peut être d’optimiser des traitements déjà existants (augmenter leur efficacité et les chances de
survie, diminuer les effets indésirables) – ou de tester une nouvelle
stratégie thérapeutique.
La possibilité de participer à une
telle étude pourrait vous être proposée. Informez-vous bien des
traitements envisagés et des objectifs fixés ainsi que de leurs inconvénients et avantages. Vous
pouvez aussi tout à fait demander
un deuxième avis médical. La participation à une étude clinique se
fait toujours sur base volontaire et
vous restez libre de vous en retirer ou d’interrompre le traitement
à tout moment.
La brochure intitulée «Thérapie
anticancéreuse dans le cadre d’une
étude clinique» (voir annexes)
vous donnera plus de détails sur
votre position en tant que patient.
Le traitement du cancer
du côlon
Vous trouverez des informations
sur les stades du cancer du côlon
en pp 15–16. Les méthodes de traitement sont décrites plus en détail
à partir de la p. 25.
> La chirurgie est le traitement
principal du cancer du côlon.
A un stade précoce de la maladie, elle est décisive pour la
guérison.
> L’intervention consiste en
l’ablation – on parle aussi de
«résection» – de la partie du
côlon dans laquelle la tumeur
est localisée (colectomie partielle).
> Selon la localisation tumorale,
on parle alors de colectomie
droite (côlon ascendant), de
colectomie transverse (côlon
transverse), de colectomie
gauche (côlon descendant) ou
de colectomie sigmoïdienne
(côlon sigmoïde). Voir illustration p. 8.
> Si tout le côlon doit être enlevé, comme dans certains cas
de polypose familiale, on parle
de «colectomie totale».
> Après l’intervention chirurgicale, la pièce opératoire (segment intestinal avec la tumeur)
est analysée systématiquement dans le but de déterminer la profondeur d’invasion
Le cancer du côlon et du rectum
21
de la tumeur dans la paroi et
de savoir si les ganglions sont
ou non atteints.
> Les risques de récidive sont les
plus faibles lorsque l’on parvient à enlever la tumeur entièrement (résection R0, voir
p. 26). On obtient plus souvent
ce résultat dans le cas du cancer du côlon que du rectum.
> Lorsque des métastases sont
déjà présentes (voir stade IV)
il est nécessaire d’évaluer soigneusement les bénéfices
escomptés d’une opération.
L’objectif est avant tout de
maintenir la lumière intestinale
ouverte.
Stades I et II
Si l’analyse de la pièce opératoire
révèle une tumeur de petite taille
sans atteinte ganglionnaire, le traitement s’arrête là. Dans certains
cas de cancers au stade II, une
chimiothérapie adjuvante (voir
p. 18) peut être recommandée
pour augmenter les chances de
guérison.
Stade III
Si l’analyse démontre que les ganglions sont atteints, une chimiothérapie adjuvante peut diminuer
le risque de développer des métastases ou en retarder l’apparition.
22
Le cancer du côlon et du rectum
Stade IV
> Dans les stades plus avancés
du cancer du côlon, le but est
de stabiliser l’avancée de la
maladie au maximum, tout en
maintenant la meilleure qualité
de vie possible.
> Les mesures thérapeutiques
dépendent de nombreux facteurs, dont l’état général du
patient.
> Si la tumeur et les métastases sont opérables (selon leur
taille, leur nombre et leur localisation) celles-ci sont enlevées chirurgicalement. Le traitement est alors complété par
une chimiothérapie.
> Lorsqu’il n’est pas possible
d’opérer la tumeur, on peut
parfois réduire sa taille par des
séances de radiothérapie.
> Des métastases isolées peuvent éventuellement être opérées ou irradiées localement
(radiothérapie).
> Si les métastases sont déjà
très nombreuses, on peut
recourir à une chimiothérapie
préopératoire (néo-adjuvante) pour réduire leur nombre
et leur taille, éventuellement à
une radiochimiothérapie.
> Des métastases hépatiques
inopérables peuvent être réduite ou détruites par d’autres
méthodes (voir p. 31)
> Dans certains cas, un traitement palliatif visant premièrement à éviter l’obstruction de
la lumière intestinale peut être
envisagé. Il peut s’agir de la
confection d’un anus artificiel
ou, selon la localisation de la
tumeur, de la mise en place
(par endoscopie) d’une «endoprothèse» (dispositif servant à
maintenir la lumière intestinale
ouverte).
> Dans certaines circonstances,
un traitement par des anticorps
(voir p. 29) combiné à une
chimiothérapie peut apporter
un soulagement et prolonger
la durée de vie.
Le traitement du cancer
du rectum
Vous trouverez des informations
sur les stades du cancer du rectum
en pp 15–16. Les méthodes de traitement sont décrites plus en détails à partir de la p. 25.
> Aux stades précoces de la
maladie, la chirurgie est le traitement principal du cancer du
rectum. Il n’est toutefois pas
toujours possible de retirer la
tumeur entièrement (résection
R0, voir p. 26).
> Des progrès considérables
de la chirurgie du cancer du
rectum ces dernières années
rendent la confection d’un
anus artificiel (stomie) beaucoup plus rare. On évite en
effet au maximum de toucher
au sphincter anal sauf si la
tumeur est très proche de ce
dernier (moins de 2 cm).
> Dans certains cas une radiothérapie ou une radiochimiothérapie combinée est administrée avant l’opération, afin
de diminuer le volume de la
tumeur.
> Dans certains types d’opération, une colostomie provisoire
peut parfois s’avérer nécessaire
(pour une durée de 3 mois) –
afin de permettre la cicatrisation d’une suture réalisée entre
l’anus et le côlon.
> Si la confection d’un anus artificiel – temporaire ou définitif – est envisagée, vous serez
aiguillé en consultation de stomathérapie. Vous y apprendrez
notamment à gérer ce dispositif après l’intervention.
Stade I
> En principe, il est possible
d’enlever la tumeur complètement par la chirurgie à ce stade (résection R0). Le traitement
s’arrête là.
> Dans de rares cas on propose
une radiothérapie plutôt
qu’une opération.
Le cancer du côlon et du rectum
23
Stade II et III
> Le traitement de choix est une
radiochimiothérapie préopératoire (néo-adjuvante) pour
diminuer la taille de la tumeur
afin de préserver le sphincter
anal lors de l’opération.
> Après l’opération, l’analyse
de la pièce opératoire permet
d’établir la suite du traitement.
Dans certains cas, une chimiothérapie postopératoire (adjuvante) souvent plus intensive
est recommandée afin de détruire les éventuelles cellules
tumorales encore présentes.
Stade IV
> A ce stade, le résultat de l’opération ainsi que l’état général
du patient déterminent le traitement. Le but est de stabiliser
l’avancée de la maladie au
maximum, tout en maintenant
la meilleure qualité de vie possible (traitement palliatif).
> Lorsque la tumeur ne peut pas
être enlevée chirurgicalement,
une chimiothérapie ou une
radiochimiothérapie combinée
peut faire reculer la maladie et
prévenir certains symptômes
(p. ex. douleurs).
> Des tumeurs localisées peuvent, selon leur emplacement,
être opérées ou irradiées, et
ceci même si la tumeur ellemême ne peut plus être enlevée. Le but est d’éviter au
maximum les symptômes
24
Le cancer du côlon et du rectum
tels que douleurs, saignements, obstruction intestinale.
> Lorsqu’il n’est pas possible
d’opérer les métastases,
d’autres techniques entrent en
ligne de compte (voir p. 31).
> Dans certaines circonstances,
un traitement par des anticorps
(voir p. 29) combiné à une
chimiothérapie peut apporter
un soulagement et prolonger
la durée de vie.
Suivi médical
Dans les premiers temps après le
traitement, on vous recommandera de vous soumettre à des
contrôles médicaux rapprochés.
Ces examens visent à remédier
aux conséquences de la maladie
ou des thérapies, ainsi qu’à détecter et soigner, si cela devait s’avérer nécessaire, une récidive, une
nouvelle tumeur ou des métastases. Si pendant cette période vous
ressentez des symptômes ou que
vous êtes inquiet, il est important
de consulter votre médecin sans
tarder.
Ces entretiens vous permettront
également d’aborder d’autres difficultés de votre quotidien, par
exemple d’ordre professionnel,
psychologique, etc. Votre retour à
la vie de tous les jours sera ainsi
facilité.
Méthodes de traitement
Les méthodes décrites ci-dessous ne sont jamais toutes utilisées pour le même patient. Pour
en savoir plus sur le traitement
correspondant à votre situation,
vous pouvez vous reporter aux
pp. 21–24.
La chirurgie
La chirurgie, qui permet de retirer la tumeur, représente le traitement de choix du cancer colorectal. En l’absence de métastases,
elle permet souvent d’espérer la
guérison.
Le but est d’enlever la tumeur ainsi qu’une partie des tissus sains
qui l’entourent. Cette marge de sécurité augmente les chances d’éliminer toutes les cellules cancéreuses.
Le chirurgien s’efforce également
de préserver au maximum les
fonctions intestinales et la continence. Il est en principe possible
de savoir avant l’opération si la
confection d’une stomie (anus artificiel) sera nécessaire. Une telle
intervention est plus fréquente
dans les cancers du rectum que
du côlon.
Les interventions chirurgicales du
cancer de l’intestin nécessitent un
grand savoir faire de la part du chirurgien, notamment après un trai-
tement pré-opératoire de radiochimiothérapie d’un cancer du rectum.
En raison de la grande proximité
des organes sexuels, de la vessie,
de l’uretère et de l’urètre, il est difficile d’enlever la tumeur tout en
maintenant les fonctions des organes. Il est recommandé de choisir un hôpital dans lequel de telles
opérations se font fréquemment.
Plusieurs techniques sont utilisées: la tumeur peut être atteinte
par une excision de la paroi abdominale, du périnée, par l’anus, ou
par laparoscopie (chirurgie pratiquée à travers une petite incision
avec l’aide d’une vidéo). Le chirurgien choisira la méthode la mieux
appropriée à votre cas.
> Selon l’emplacement de la
tumeur, une partie plus ou
moins grande de l’intestin
devra être retirée. En principe
on enlève en même temps du
tissu graisseux et conjonctif
ainsi que des vaisseaux sanguins et des ganglions lymphatiques.
> Durant l’intervention le chirurgien examine la cavité abdominale pour vérifier si des
métastases sont présentes, en
particulier dans le foie. Le cas
échéant, si leur emplacement
et leur nombre le permettent,
elles sont également retirées
directement. Le foie est un
organe capable de régénéraLe cancer du côlon et du rectum
25
tion, il peut rester fonctionnel
même si des parties ont dû en
être enlevées. Les métastases
qui restent ou qui apparaissent ultérieurement peuvent
être réduites ou enlevées par
d’autres méthodes (voir p. 31).
> La confection d’une colostomie
(anus artificiel) est devenue rare.
Le plus souvent, le rétablissement de la continuité intestinale est réalisé par la suture des
deux extrémités du côlon.
> Il est parfois nécessaire de
mettre en place une colostomie
provisoire afin de laisser à l’intestin le temps de se rétablir
complètement. Pendant cette
période, les selles sont collectées dans une poche collée
sur la peau. Après quelques
semaines, les deux segments
de l’intestin sont suturés un à
l’autre.
> Les tissus prélevés sont examinés en détail pour déterminer à quelle profondeur la
tumeur a infiltré la paroi intestinale et si des ganglions lymphatiques sont déjà atteints.
Selon les cas, le stade de la
maladie peut être redéfini.
Ces résultats déterminent
aussi les traitements qui suivront l’opération.
Après l’opération une partie plus
ou moins grande de l’intestin
manque. Les troubles digestifs
durables sont cependant rares.
Résection
L’ablation chirurgicale de la tumeur est décisive pour
permettre les plus grandes chances de guérison.
Les résultats de l’opération déterminent également
les traitements adjuvants (post-opératoires).
On parle aussi de «résection» pour dire que l’on
enlève la tumeur. Les résultats de la chirurgie sont
décrits par R0, R1 et R2 (R pour résection), de la
manière suivante:
R0 = Plus du tout de tissu tumoral
R1 = Il reste du tissu tumoral, mais visible unique-
ment au microscope
R2 = Il reste du tissu tumoral, visible à l’œil nu.
26
Le cancer du côlon et du rectum
Anus artificiel (stomie)
Selon la partie de l’intestin qui
a dû être enlevée, les selles ne
peuvent plus être éliminées par
la voie naturelle. Dans ce cas le
chirurgien confectionne un anus
artificiel (aussi appelé «stomie»).
Il s’agit d’un orifice à travers la
paroi abdominale, permettant l’évacuation des selles.
Si tout le gros intestin et/ou le côlon doit être enlevé, c’est une partie de l’intestin grêle qui est abouchée à la paroi abdominale. On
parle alors d’iléostomie. Lorsque
seule une partie du gros intestin
est enlevé, le chirurgien confectionne une colostomie avec une
partie du gros intestin restant.
Les matières fécales sont recueillies dans une poche plate spéciale que le patient porte collée à
l’endroit de la stomie. Les soins de
la stomie et les manipulations de
la poche demandent un peu d’habitude. Avec le temps, la plupart
des personnes concernées retrouvent une vie normale.
Une stomie peut être provisoire
ou définitive. Grâce aux progrès
médicaux, les stomies définitives
sont devenues plus rares.
Suivi et conseil concernant la stomie
Si vous devez subir une telle opération, votre chirurgien et votre équipe soignante vous donneront toutes les informations sur l’intervention et ses conséquences sur votre vie quotidienne.
Vous serez suivi, après l’intervention, par une ou un
stomathérapeute, c’est-à-dire une personne spécialisée dans les soins des stomies, qui vous guidera
pas à pas.
La Ligue contre le cancer propose deux brochures
(gratuites) intitulées «L’iléostomie» et «La colostomie», avec des explications et des conseils. Vous pouvez aussi prendre contact avec le groupe d’entraide
des personnes portant une stomie (voir annexes).
Le cancer du côlon et du rectum
27
La chimiothérapie
La chimiothérapie repose sur l’emploi de médicaments qui empêchent la prolifération des cellules
en bloquant leur multiplication:
les cytostatiques. Malheureusement, les cellules normales à
croissance rapide sont également
affectées, par exemple les cellules
responsables de la formation du
sang (moelle osseuse), les cellules
des cheveux, celles des muqueuses (notamment de l’estomac et
de l’intestin), ainsi que les cellules sexuelles (spermatozoïdes et
ovules).
Les effets secondaires des chimiothérapies sont dus avant tout à
l’attaque des cellules saines par
les cytostatiques.
Les cytostatiques sont distribués
dans tout l’organisme par le biais
de la circulation sanguine et ont
donc un effet systémique; tel n’est
pas le cas de la radiothérapie qui,
elle, agit localement.
Contrairement aux cellules tumorales, les cellules saines ont, dans
la plupart des cas, la capacité de
se régénérer. Ainsi, les effets secondaires s’estompent après la fin
du traitement.
Le choix des cytostatiques utilisés
– il en existe plus de cent – dépend
28
Le cancer du côlon et du rectum
des caractéristiques de la maladie.
Pour le cancer de l’intestin, on en
combine souvent plusieurs. Ils
sont administrés en quatre à six
cycles entrecoupés d’une pause;
la plupart du temps par voie intraveineuse mais parfois également
par la voie orale sous forme de
comprimés. Ces derniers peuvent
être pris à domicile et ils provoquent généralement moins d’effets secondaires.
Effets indésirables possibles: modification du nombre et de la proportion de globules sanguins, ce
qui peut augmenter le risque d’infection ou d’hémorragie ou entraîner un état de fatigue général, troubles du transit intestinal, nausées,
troubles de la fonction cardiaque,
inflammation des muqueuses buccales, répercussions sur la fertilité. Les chimiothérapies utilisées
pour traiter le cancer de l’intestin
ne provoquent pas systématiquement la chute des cheveux.
Ces effets ne surviennent pas forcément tous et leur intensité est
très variable selon les traitements
et les personnes. Il existe de nos
jours des moyens de limiter la plupart d’entre eux de manière efficace. Faire part de vos symptômes à
votre équipe soignante est indispensable pour permettre une prise
en charge optimale des effets indésirables.
Le traitement par anticorps
(immunothérapie)
Notre système immunitaire produit des anticorps qui se combinent à des éléments spécifiques –
appelés antigènes – présents à la
surface des cellules et des agents
pathogènes. Ces derniers sont ainsi reconnus et détruits par les cellules de défense de l’organisme. Il
est déjà possible de produire en
laboratoire des anticorps spécifiques se combinant aux antigènes
présents sur certaines cellules
cancéreuses, qui sont ainsi identifiées et détruites par le système
immunitaire.
Dans le cas du cancer colorectal, ce type de traitement est parfois utilisé lorsque des métastases
sont déjà présentes. Des études
sont en cours pour savoir si ces
thérapies pourraient aussi s’appliquer à des phases plus précoces
de ces cancers.
Effets indésirables possibles:
Les effets secondaires ci-dessous
n’apparaissent pas chez tous les
patients et leur intensité varie
beaucoup selon le type de traitement et l’état général de la personne touchée: troubles digestifs,
fièvre, maux de tête, réactions allergiques, étourdissements, hausse de la pression.
> Bloqueur de croissance
tumorale
Un anticorps spécifique bloque un récepteur qui se trouve
à la surface des cellules cancéreuses du côlon de 70% des
patients. Ce récepteur dénommé EGFR (Epidermal Growth
Factor Receptor) joue un rôle
important pour la croissance
de la cellule. Lorsqu’il est bloqué, la cellule ne reçoit plus le
signal lui ordonnant de croître.
Effets indésirables possibles:
Réaction de la peau (acné),
conjonctivite, diarrhées, douleurs diffuses, modifications de
la formule sanguine, faiblesse.
> Bloqueur d’angiogénèse
Les cellules cancéreuses stimulent la prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins qui
assureront leur survie. Pour
ce faire, elles relâchent dans
la circulation un facteur spécifique (V-EGF pour Vascular
Endothelial Growth Factor).
Ce facteur se fixe à un récepteur à la surface des cellules
sanguines pour stimuler la formation de vaisseaux sanguins.
Le bloqueur d’angiogénèse se
fixe au récepteur en question à
la place de V-EGF et empêche
ainsi l’irrigation de la tumeur.
Le cancer du côlon et du rectum
29
Effets indésirables possibles:
Saignements (p. ex. du nez),
troubles digestifs, intestinaux
(p. ex. diarrhées), élévation de
la pression sanguine, thromboses/embolies, douleurs diffuses, faiblesse.
En cas de cancer rectal, la radiothérapie est le plus souvent associée à une opération chirurgicale
et parfois à une chimiothérapie.
Selon les situations, elle peut être
néo-adjuvante, adjuvante ou palliative.
Les thérapies par anticorps sont
prescrites seulement pour certaines formes de cancers à des stades bien précis, principalement
dans le cadre d’études cliniques
(voir p. 21). En général, ces traitements sont combinés avec une
chimiothérapie et administrés
sous forme de perfusion. Les études menées jusqu’ici montrent
que dans certains cas ils prolongent la durée de vie et en améliorent la qualité.
> Radiothérapie externe
La forme de radiothérapie la
plus connue consiste à irradier
la tumeur et les ganglions lymphatiques depuis l’extérieur
(à travers la peau) et par différents côtés. Au préalable, les
champs d’irradiation sont en
principe définis très précisément par la tomographie par
ordinateur, afin de préserver
au maximum les organes sains
avoisinants (intestin grêle, vessie, organes sexuels). De nombreux progrès médicaux ont
été récemment effectués dans
ce domaine.
La radiothérapie
La radiothérapie repose sur l’utilisation de faisceaux de particules à
haute énergie utilisés pour endommager les cellules cancéreuses et
détruire les tumeurs ou réduire
leur volume. Le traitement est local puisqu’on dirige les rayons directement sur la tumeur. Les tissus
sains sont toutefois aussi touchés.
Les lésions qu’ils subissent sont
la source des effets indésirables.
Heureusement, les cellules saines
se régénèrent plus facilement que
les cellules malades, et ces effets
secondaires sont transitoires.
30
Le cancer du côlon et du rectum
La radiothérapie est réalisée
en ambulatoire, à raison généralement de 5 séances hebdomadaires pendant quelques
semaines. Chaque irradiation
proprement dite ne prend que
quelques minutes.
> Radiothérapie «interne»
(brachythérapie)
Dans de rares cas il est également possible d’insérer une
source de rayonnement à
proximité de la tumeur, dans
l’organe ou le tissu concerné
(curiethérapie). Ces techniques
s’appellent aussi brachythérapie ou brachythérapie interstititielle.
Pour en savoir plus sur ces traitements, vous pouvez consulter la
brochure de la Ligue contre le cancer «La radio-oncologie» (voir annexes).
Les brachythérapies ne sont prises
en charge par l’assurance de base
que dans certaines situations précises et dans des centres hospitaliers spécialisés.
Effets indésirables possibles:
En fonction de la région irradiée, la
radiothérapie peut engendrer une
sensation de fatigue, des problèmes de muqueuse et de peau, des
nausées et des troubles digestifs,
des infections et des séquelles cicatricielles, éventuellement à long
terme une inflammation pulmonaire. L’irradiation du bassin peut
compromettre la fertilité et les
capacités de reproduction (voir
pp. 19–20).
La survenue et l’intensité des effets indésirables dépendent de la
position et de la taille de la tumeur
ainsi que de la dose de rayons.
Votre radio-oncologue vous donnera les informations sur votre
traitement personnel.
Traitement des métastases hépatiques
Chaque fois que c’est possible,
les métastases hépatiques sont
enlevées chirurgicalement. Dans
d’autres cas, la chimiothérapie,
qui parvient directement au foie,
permet de les réduire ou de freiner
leur croissance. Parfois elles peuvent ensuite encore être opérées.
Dans certaines situations, les métastases hépatiques inopérables
peuvent être traitées par des méthodes dites «de destruction». Les
métastases ne sont ainsi pas retirées mais détruites sur place.
Les méthodes à disposition sont:
la cryothérapie (traitement par le
froid), l’ablation par radiofréquence, et la thermothérapie induite
par laser (traitement par la chaleur). Ces thérapies font recours
à des techniques d’imagerie médicale tant pour planifier que pour
administrer le traitement. Relativement récentes, elles sont très prometteuses. On manque encore
cependant de recul à long terme
pour juger de leurs résultats.
Dans la cryothérapie, des sondes
sont introduites dans les métastases hépatiques, qui sont refroidies jusqu’à la mort du tissu qui
les constitue.
Le cancer du côlon et du rectum
31
Dans l’ablation par radiofréquence, les métastases sont détruites
par la chaleur émise par des courants de radiofréquence. On utilise
pour cette technique des sondes
spéciales que l’on applique directement sur les métastases.
Dans la thermothérapie par laser, les métastases sont détruites par des rayons laser, qui sont
envoyées exactement sur les
métastases par un faisceau à fibres optiques.
Traitement de la douleur
A un stade avancé de la maladie,
le cancer de l’intestin peut, notamment s’il a formé des métastases,
provoquer des douleurs très pénibles à supporter en l’absence de
traitement. Si c’est votre cas, vos
douleurs ne font que vous affaiblir
inutilement et vous abattre. Il est
par conséquent important de ne
pas les taire ou les réprimer, mais
de faire appel à toutes les possibilités offertes par le traitement
moderne de la douleur.
Il est en effet toujours possible de
soulager les douleurs d’origine
cancéreuse, voire de les supprimer complètement, que ce soit
par des médicaments, par une radiothérapie ou par d’autres méthodes. Vous trouverez de précieux conseils sur le sujet dans
la brochure «Vivre avec le cancer,
sans douleur» (voir annexes).
32
Le cancer du côlon et du rectum
Médecines complémentaires: oui, mais …
De nombreuses personnes atteintes d’un cancer ont recours à des
ou une médecine(s) complémentaire(s) à côté de la médecine officielle. Il s’agit de méthodes qui
peuvent, sous certaines conditions, améliorer le bien-être et la
qualité de vie pendant et après le
traitement d’un cancer. Attention,
cependant, à ne pas les confondre
avec des méthodes faisant étalage de promesse de guérisons
douteuses. Il est recommandé
dans tous les cas de discuter des
méthodes complémentaires qui
vous intéressent avec votre équipe
médicale.
Certaines précautions sont en effet de rigueur. L’efficacité d’une
chimiothérapie est susceptible
d’être influencée par certains types
de traitements complémentaires.
Il est donc vivement conseillé de
demander l’avis de votre oncologue avant d’entamer ce type de
cure.
La brochure «Parallèles, complémentaires? Guide des méthodes
non vérifiées en oncologie» de la
Ligue contre le cancer vous donnera également de plus amples informations.
Le cancer du côlon et du rectum
33
Vivre avec la maladie
Les progrès réalisés ces dernières
décennies ont nettement amélioré
les chances de survie et la qualité de vie des personnes touchées
par le cancer. Les traitements restent toutefois longs et éprouvants.
Si certaines personnes sont capables de poursuivre leurs activités
quotidiennes, d’autres n’y arrivent
plus.
S’écouter
Prenez le temps qu’il faudra pour
vous adapter à votre nouvelle situation. Le retour à la vie de tous
les jours peut se faire pas à pas et
à votre rythme, en fonction de vos
possibilités personnelles.
Essayez de déterminer par vousmême ce qui peut contribuer à
améliorer votre qualité de vie.
L’horizon s’éclaire parfois si on se
pose des questions toutes simples:
> Qu’est ce que je veux vraiment?
> De quoi ai-je besoin?
> Comment pourrais-je arriver
à cela?
> Qui serait en mesure de
m’aider?
Vous trouverez également en annexe des adresses et des informations qui pourraient vous être
utiles.
34
Le cancer du côlon et du rectum
En parler avec d’autres
Le cancer fait peur, même lorsque
les chances de guérison sont élevées. Certaines personnes éprouvent le besoin d’en parler, d’autres
préfèrent garder le silence. Les
proches ne savent pas toujours
comment réagir et la personne
touchée peut trouver son entourage trop indiscret, ou alors trop
distant. Il n’y a pas de recette universelle, un certain temps est nécessaire pour s’adapter à cette
nouvelle situation et pour trouver un mode de communication
qui soit satisfaisant pour tout le
monde.
Faire appel à un soutien professionnel
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel si votre anxiété persiste
ou si vous avez le sentiment que
la situation vous échappe. Parlez
de vos problèmes à l’équipe médicale et soignante, à la ligue contre
le cancer de votre région, à votre
médecin de famille ou au service
social de l’hôpital. Ils pourront
vous conseiller et vous prescrire
au besoin des mesures remboursées par la caisse-maladie.
Annexes
Conseils et soutien
L’équipe médicale et soignante
Elle est là pour vous informer et vous
aider à surmonter les problèmes liés à la
maladie et au traitement.
Votre ligue cantonale contre le cancer
Son rôle est de vous conseiller, de vous
accompagner et de vous aider à surmonter les difficultés liées à la maladie. Elle
peut également vous proposer des cours
ou vous aider à clarifier des problèmes
d’assurances.
La Ligne InfoCancer 0800 11 88 11
Au bout du fil, une professionnelle vous
écoutera, vous proposera des solutions
et répondra avec précision à vos questions sur le cancer. L’appel et les renseignements sont gratuits.
Forums de discussion
Il existe sur Internet des forums de discussion sur le thème du cancer, notamment le forum de la Ligue contre le cancer www.forumcancer.ch, géré par la
ligne InfoCancer. Vous pouvez aussi vous
rendre sur le forum de la Ligue française
contre le cancer sous www.ligue-cancer.
asso.fr.
Les contacts avec des personnes qui ont
traversé des épreuves semblables peuvent vous redonner du courage. N’oubliez
toutefois pas que ce qui a aidé un tel ne
vous conviendra pas forcément.
Les groupes d‘entraide
Ils permettent de partager les expériences et d’échanger des informations. Il
est souvent plus facile de surmonter
ses inhibitions et de parler de ses problèmes avec des gens qui partagent la
même situation. Si l’opération de votre
cancer nécessite de poser une stomie
(anus artificiel), vous pouvez contacter le
groupe d’entraide ilco. Cette association
des personnes porteuses de stomie vous
permettra de profiter des expériences
de ceux et celles qui sont déjà accoutumés à vivre avec une stomie. Président:
Bruno Leiseder, tél. 041 448 29 22, ou
079 317 49 65. Secrétariat: ilco-Suisse,
Peter Schneeberger, tél. 031 879 24 68;
fax 031 879 24 73, [email protected]. Informations en français sur le site www.ilco.ch
avec adresses des groupes régionaux en
Romandie.
Les assurances
> Les frais des traitements contre le
cancer sont pris en charge par l’assurance obligatoire pour autant qu’il
s‘agisse de traitements reconnus et
de produits figurant dans la «Liste des
spécialités» de l’Office fédéral de la
santé publique (OFSP).
> Le remboursement de certains traitements spécifiques peut dans certains
cas être soumis à des conditions.
Votre médecin vous donnera toutes
les précisions nécessaires.
> Dans le cas des études cliniques, les
frais des traitements avec des substances autorisées sont également pris
en charge. La participation à de telles
études est soumise à des conditions
précises.
Le cancer du côlon et du rectum
35
> Lors de conseils/traitements supplémentaires non médicaux, la prise en
charge par l’assurance obligatoire ou
l’assurance complémentaire n’est pas
garantie. Il faut donc vous informer au
préalable auprès de votre assurance,
ou demander à votre médecin de
famille, votre médecin traitant ou l’hôpital de le faire pour vous. La Ligue
contre le cancer de votre canton peut
également vous soutenir dans ces
démarches.
> Pour les personnes qui souffrent d’un
cancer, la conclusion d’une nouvelle
assurance complémentaire est parfois
liée à des réserves; il en va de même
de certaines assurances vie.
Les brochures de la
Ligue contre le cancer
> Le traitement médicamenteux des
cancers
Possibilités et effets indésirables
des traitements médicamenteux des
tumeurs
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> La colostomie
Conseils à l’intention des personnes
concernées et de leurs proches
> L’iléostomie
Conseils à l’intention des personnes
concernées et de leurs proches
> Non au cancer de l’intestin?
Une information sur la prévention et
le dépistage du cancer colorectal
> Soigner son apparence durant et
après la thérapie
Des conseils et des idées pour la
peau, les cheveux et les vêtements
(pour les hommes aussi)
> Vivre avec le cancer, sans douleur
Un guide pour les personnes concernées et leurs proches
> Fatigue, à nous deux!
Reconnaître les causes, trouver des
solutions
> L’œdème lymphatique
Conseils sur la prévention et le traitement
> La radio-oncologie
Possibilités et effets indésirables
des traitements des cancers par radiothérapie
> Quand manger devient difficile
Conseils pour faire face à la perte
d’appétit et aux problèmes de digestion en cas de cancer
> La chirurgie des cancers
Informations sur les divers types
d’interventions chirurgicales
> Parallèles? Complémentaires?
Une information sur les risques et
bénéfices des méthodes non vérifiées
en oncologie
Le cancer du côlon et du rectum
> Activité physique et cancer
Retrouver confiance en son corps
grâce au mouvement
> Accompagner un proche atteint de
cancer
Une information destinée aux proches
et aux amis
> Prédispositions héréditaires au cancer
Un guide d’orientation pour les
familles ayant un risque de cancer
augmenté
> Cancer et sexualité au féminin
Conseils pour les femmes concernées
et leur partenaire
> Cancer et sexualité au masculin
Conseils pour les hommes concernés
et leur partenaire
> Le cancer: des gènes à l’homme
Un CD-Rom qui permet de se faire,
par le texte et l’image, une idée claire
des processus complexes qui sont
à l’œuvre en cas de maladie cancéreuse. Le texte peut être écouté et/ou
lu. (Fr. 25.– + frais de port et d’emballage).
Commandes
> auprès de la ligue contre le cancer
de votre canton
> Téléphone 0844 85 00 00
> Couriel: [email protected]
> Internet: www.liguecancer.ch
Sur Internet, vous trouverez la liste complète des brochures disponibles auprès
de la Ligue contre le cancer, ainsi qu’une
brève description de leur contenu.
Autres brochures
Vous pouvez obtenir la brochure «Thérapie anticancéreuse dans le cadre d’une
étude clinique» auprès de l’Institut suisse
de recherche appliqué SIAK,
tél. 031 389 91 91, www.sakk.ch
courriel: [email protected].
Sites Internet
De nombreux sites abordent le thème du
cancer. Ne vous fiez pas systématiquement à ce qui y est dit. Les promesses de
guérison ou les thérapies miraculeuses,
en particulier, sont à considérer avec la
plus grande méfiance. En cas de doute,
consultez votre médecin ou contactez
la Ligne InfoCancer. Le site de la Ligue
suisse contre le cancer contient diverses
informations sur le cancer et la vie avec
la maladie au quotidien: www.liguecancer.ch.
Vous trouverez des informations supplémentaires sur le cancer colorectal sur les
sites suivants:
> www.cancer.ca
Société canadienne de lutte contre
le cancer
> www.gastromed-suisse.ch
> www.infocancer.org
Arcagy, Association de recherche sur
les cancers, France
Si vous êtes porteur d’une stomie:
> www.ilco.ch
Association suisse des groupes régionaux de personnes stomisées
Le cancer du côlon et du rectum
37
La Ligue contre le cancer de votre
région offre conseils et soutien
10
13
2
1
11
18
17
9
12
19
8
20
6
3
7
4
16
5
1
Krebsliga Aargau
Milchgasse 41, 5000 Aarau
Tel. 062 834 75 75
Fax 062 834 75 76
[email protected]
www.krebsliga-aargau.ch
PK 50-12121-7
2
Krebsliga beider Basel
Mittlere Strasse 35, 4056 Basel
Tel. 061 319 99 88
Fax 061 319 99 89
[email protected]
www.krebsliga-basel.ch
PK 40-28150-6
3
38
15
4
5
Bernische Krebsliga
Ligue bernoise contre le cancer
Marktgasse 55, Postfach 184
3000 Bern 7
Tel. 031 313 24 24
Fax 031 313 24 20
[email protected]
www.bernischekrebsliga.ch
PK 30-22695-4
Le cancer du côlon et du rectum
14
Ligue fribourgeoise
contre le cancer
Krebsliga Freiburg
Route de Beaumont 2
case postale 75
1709 Fribourg
tél. 026 426 02 90
fax 026 425 54 01
[email protected]
www.liguecancer-fr.ch
CCP 17-6131-3
Ligue genevoise
contre le cancer
17, boulevard des Philosophes
1205 Genève
tél. 022 322 13 33
fax 022 322 13 39
[email protected]
www.lgc.ch
CCP 12-380-8
6
Krebsliga Glarus
Kantonsspital, 8750 Glarus
Tel. 055 646 32 47
Fax 055 646 43 00
[email protected]
PK 87-2462-9
7
Krebsliga Graubünden
Alexanderstrasse 38, 7000 Chur
Tel. 081 252 50 90
Fax 081 253 76 08
[email protected]
www.krebsliga-gr.ch
PK 70-1442-0
8
Ligue jurassienne
contre le cancer
Rue de l’Hôpital 40
case postale 2210
2800 Delémont
tél. 032 422 20 30
fax 032 422 26 10
[email protected]
www.liguecancer-ju.ch
CCP 25-7881-3
9
Ligue neuchâteloise
contre le cancer
Faubourg du Lac 17
case postale
2001 Neuchâtel
tél. 032 721 23 25
[email protected]
www.liguecancer-ne.ch
CCP 20-6717-9
10 Krebsliga Schaffhausen
Rheinstrasse 17
8200 Schaffhausen
Tel. 052 741 45 45
Fax 052 741 45 57
[email protected]
www.krebsliga-sh.ch
PK 82-3096-2
11 Krebsliga Solothurn
Dornacherstrasse 33
4500 Solothurn
Tel. 032 628 68 10
Fax 032 628 68 11
[email protected]
www.krebsliga-so.ch
PK 45-1044-7
12 Krebsliga St. Gallen-Appenzell
Flurhofstrasse 7
9000 St. Gallen
Tel. 071 242 70 00
Fax 071 242 70 30
[email protected]
www.krebsliga-sg.ch
PK 90-15390-1
13 Thurgauische Krebsliga
Bahnhofstrasse 5
8570 Weinfelden
Tel. 071 626 70 00
Fax 071 626 70 01
[email protected]
www.tgkl.ch
PK 85-4796-4
14 Lega ticinese contro il cancro
Piazza Nosetto 3
6500 Bellinzona
Tel. 091 820 64 20
Fax 091 820 64 60
[email protected]
www.legacancro-ti.ch
CCP 65-126-6
15 Ligue valaisanne contre le cancer
Krebsliga Wallis
Siège central:
Rue de la Dixence 19, 1950 Sion
tél. 027 322 99 74
fax 027 322 99 75
[email protected]
www.lvcc.ch
Beratungsbüro:
Spitalstrasse 5, 3900 Brig
Tel. 027 922 93 21
Mobile 079 644 80 18
Fax 027 922 93 25
[email protected]
www.krebsliga-wallis.ch
CCP/PK 19-340-2
16 Ligue vaudoise contre le cancer
Av. de Gratta-Paille 2
case postale 411
1000 Lausanne 30 Grey
tél. 021 641 15 15
fax 021 641 15 40
[email protected]
www.lvc.ch
CCP 10-22260-0
Ligue suisse
contre le cancer
Effingerstrasse 40
case postale 8219
3001 Berne
tél. 031 389 91 00
fax 031 389 91 60
[email protected]
www.liguecancer.ch
CCP 30-4843-9
Ligne InfoCancer
tél. 0800 11 88 11
du lundi au vendredi
10–18 h
appel gratuit
[email protected]
www.forumcancer.ch
Commande de brochures
tél. 0844 85 00 00
[email protected]
Vos dons sont les
bienvenus.
17 Krebsliga Zentralschweiz
Hirschmattstrasse 29, 6003 Luzern
Tel. 041 210 25 50
Fax 041 210 26 50
[email protected]
www.krebsliga.info
PK 60-13232-5
18 Krebsliga Zug
Alpenstrasse 14, 6300 Zug
Tel. 041 720 20 45
Fax 041 720 20 46
[email protected]
www.krebsliga-zug.ch
PK 80-56342-6
19 Krebsliga Zürich
Moussonstrasse 2
8044 Zürich
Tel. 044 388 55 00
Fax 044 388 55 11
[email protected]
www.krebsliga-zh.ch
PK 80-868-5
20 Krebshilfe Liechtenstein
Im Malarsch 4
FL-9494 Schaan
Tel. 00423 233 18 45
Fax 00423 233 18 55
[email protected]
www.krebshilfe.li
PK 90-4828-8
Le cancer du côlon et du rectum
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Brochure offerte par la Ligue contre le cancer: