Untitled - Crapoulet Records

Transcription

Untitled - Crapoulet Records
Peux-tu présenter les membres du groupe ?
Nadav: Je suis Nadav, je joue de la basse dans Kids Insane, au coté de Corey qui chante et
hurle, Assaf à la guitare et Yoni a la batterie. Assaf et Yoni sont étudiants à la fac, Corey
travaille dans sa propre boite de ‘convenience’ et je fais les designs d’une site Web de news
Israélienne.
Peux-tu expliquer le nom du groupe ?
Nadav : En Israël, le service militaire est obligatoire, et si tu refuses, d’être incorporé, tu
risques fort de finir en prison. Le meilleur moyen de ne pas y aller, pour ceux qui refusent de
choisir un camp et de se battre passe par la visite chez l’officier psychiatrique. Les bonnes
personnes, qui sont pro-paix et ne veulent pas finir en prison ont donc cette option, de se faire
déclarer ‘insane’ ou mentalement déficient, dans le but de ne pas incorporer l’armée. Comme
nous, il y a beaucoup de jeunes israéliens qui rejettent l’armée et sont donc considérés comme
dément pour la majeure partie de la société israélienne.
Pour nous, la vrai insanité, c’est de voir des jeunes pointer une arme sur d’autres jeunes et
combattre pour les idées de leurs parents.
Quelles sont vos influences principales ?
Nadav: Nous avons tous grandis en écoutant une grande variété de punk, de hardcore et de
métal. Notre but au début était de créer une sorte de Mix un peu moderne de tout ces
classiques du punk et du hardcore. Nous adorons la vieille façon d’écrire ‘A l’ancienne’, les 4
toujours mêmes accords… Notre principale influence vient des premiers groupes de hardcore,
genre SST records ou Dischord records, mais nous aimons y ajouter des choses plus modernes,
par ci, par la. En fait, c’est essayer de prendre du plaisir qui nous influence.
Comment est la scène en Israël, tu peux nous la décrire un peu ?
Nadav : c’est plutôt une petite scène, comparé au reste du monde… mais on peut compter sur
60/80 personnes aux concerts des groupes locaux, et quand un groupe américain vient, ce qui
est assez rare, tu peux compter entre 500 et 800 personnes qui peuvent venir. Beaucoup de
gens en Israël écoutent du punk et du hardcore chez eux, mais ne sortent pas aux concerts.
Nous n’avons pas de boutiques de disques punk et seulement quelques distros vraiment
actives.
Quelques bons groupes de hardcore ont débutés depuis 3-5 ans. Je crois au fait qu’Israël ait
toutes les ressources pour avoir une bonne scène punk/hardcore… il y a juste trop de
problèmes ici, et tant de choses a régler et a faire a ce propos.
D’ici, je vois pas mal d’artwork ou de Flyers assez fluos ou délirants… est ce que ca va
plus loin que juste du fun ?
Nadav : L’artwork apporte une part de Fun. En cette période, et ces évenements, notre musique
DOIT en apporter, ca fait partie du lot. Nous avons beaucoup de Fun avec notre bon ami
Bondering qui nous fait pas mal de Flyers, Tshirts et notre clip video.
D’Israël, je pense aux groupes DIR YASSIN et USELESS ID, A quel point ces groupes
ont-ils été importants ?
Nadav : Et bien, mon premier concert punk a été un concert de Useless ID, au ‘deep club’ à Tel
Aviv, donc, pour moi, ce groupe a joué un rôle très important. Je ne sais pas comment j’aurais
pris conscience d’une capacité a pouvoir faire des concerts ou de tourner dans le reste du
monde si je n’avais pas ete a ce concert. Peu de groupes d’Israel ont reussi a franchir le palier
qui consiste en tourner et jouer autant que ces gars ont fait.
Politiquement, Dir Yassin ont ete très important, j’étais trop jeune pour les voir jouer, et je les ai
découvert qu’après leur split, mais ils sont un groupe que tout punk israelien devrait ecouter et
lire ce qu’ils disaient, parce que c’est un truc que tu n’entendras jamais a la radio ici, et à
l’époque ou ils ont commencés, parler d’occupation etait un tabou bien plus important.
Comment considères-tu votre évolution depuis vos premiers jours ? Est ce que le fait
de tourner vous a aidé ?
Yoni : Actuellement, le groupe joue avec un Batteur différent, j’ai rejoint l’équipe pour la
tournée européenne, juste après la sortie du premier album ‘all Over’.
Un groupe est plus que la somme de ses membres, la dynamique sociale s’ajoute a la
motivation, aux moments d’écritures, aux prises de décisions, etc…
Tourner nous a beaucoup aidés a nous développer, autant en tant que groupes
qu’individuellement, ou même en tant que musiciens. Le fait d’avoir travaillé dur, sur quelque
chose qui te passionne, et de pouvoir faire face au résultat (en bien ou mauvais) est quelque
chose de satisfaisant et qui te garde motivé.
Comment était la tournée ? de bons moments ?
La tournée était énorme, inutile de dire qu’on s’est fait un paquet de nouveaux amis, et que ca
nous a énormément plu. Je dois mentionner le groupe Cheap Drugs, un très bon groupe et des
gens très cools avec qui nous avons fait plusieurs concerts et qui nous oint offerts la plus
grande hospitalité possible quand nous avons joués en Belgique.
Un moment que je n’oublierai pas, est quand nous étions en retard pour notre avion entre
Londres et la république Tchèque a cause
des procédures bureaucratiques, nous
avons donc courus dans l’aéroport comme
6 fous, juste pour ne pas rater le vol. Nous
avons rejoint le tube d’embarquement (qui
relie l’aéroport a l’avion). Nous avons couru
jusqu’au bout de celui-ci, et les portes
étaient fermées, et je me souviens avoir
regardé désespérément de l’autre cote des
fenêtres pour voir que l’avion était encore
la, le pilote assis a son siège, nous
regardant et pointant son pouce montrant
un autre tube d’embarquement l’air de dire
‘l’entrée c’est par la, bande de débiles’…
définitivement, un des moments que je
n’oublierai jamais.
La scène Israélienne semble être
populaire en Allemagne
particulièrement, comment
l’expliquer ?
Yoni : Tu penses ? je ne crois pas qu’elle
soit plus populaire en Allemagne que dans
le reste du monde, mais il faut savoir que
l’Europe (et l’Allemagne particulierement)
est le seul endroit ou pas mal de groupes
de punk ou de hardcore israéliens peuvent
tourner. Quand tu tournes en venant d’Israel, tu ne peux pas te contenter de faire un ou deux
concerts, tu dois en booker tout les jours pour justifier de ta tournée, financierement, et
l’Allemagne est un grand pays central, donc je pense que ca influence nos tournées. et bien sur,
il doit y avoir une dimension politique de ‘scene rebelle qui existe dans un pays tourmenté’ qui
doit jouer, mais je ne pense pas que ca influe sur les allemands, et ce, malgré ce qu’en dit
l’Histoire.
Vous avez joué un concert en tant que groupe de reprise de DAG NASTY, peux tu nous
dire quelle important a ce groupe ?
Nadav : c’est un des groupe avec lesquels nous avons grandis, et ‘Can I Say’ est un de nos
disques favoris. Nous avions prévus ce set a la base pour une soirée, avec deux autres groupes
qui eux reprenaient Infest et Black Flag, et finalement, nous l’avons aussi joué a une soirée
avec un groupe qui reprenait les Ramones
Travailler sur des reprises a un coté vraiment rafraichissant, et c’est assez marrant de voir a
quel point, ca a influencé notre façon d’écrire ensuite
Quels ont été vos premiers et derniers disques achetés ?
Yoni : le premier ? Quand j’avais 13 ans, c’était un CD de Limp Bizkit ‘Chocolate
Starfish and the Hot Dog Flavoured Water’, et je l’écoute encore aujourd’hui. Je pense que le
dernier disque que j’ai acheté est celui des Sweatshop Boys , de Tel Aviv, ‘the great Depression’,
un très bon album de punk rock un peu sale
Nadav : Ma première cassette etait ‘Gvirotai VeRabotai” (Ladies And Gentlemen) par Mashina.
Et le dernier disque que j’ai trouvé est celui de Snuff ‘tweet tweet my lovely’ – un disque punk
rock très solide !
Comment est la vie en Israël ? en tant que punk ? en tant que Citoyen ?
Nadav : je pense qu’être citoyen en Israël, c’est vivre dans un certain stress permanent, et le
niveau de ce stress est toujours au max. Basiquement, il n’y a pas de patience, pas de
récompenses et il est dur pour tout le monde de voir le bout du tunnel, spécialement pour un
punk et toutes personnes ayant des pensées positives. Tout ce que je peux te dire est que je
suis heureux d’avoir au moins un sanctuaire dans la musique
Un dernier mot pour la route ?
Jouez fort, Travaillez dur, et soyez des gens gentils.
HRONIQUES-CHRONIQUES-CHRONIQUES-CHRONIQU
VA - SPALTE BRNO NA PRACH LP (Hardcore
Attack Rds)
compile LP dédiée a la scène Hardcore de la ville
de Brno (république Tchèque!). Présentation
assez classe, avec pochette très 80’s et épais
livret. L’intérêt de cette région est la richesse de
ses groupes, et ça donne plutôt dans le perf
cloutés (du hardcore au crust) que dans la
branlette catchy entre potes (comme c’est la
mode de reconversion chez pas mal de jeunes
hardcoreux pas si vieux que ça, mais à la
recherche d’une certaine légitimité auprès des
meufs et de Vice magazine). Point de finesse ici,
ça blaste pas mal, ça crie un peu, on retrouve
quelques groupes comme See you in Hell, ou
Evidence Smrti, et on découvre des trucs
carrément pas mal (Age of Death en tête, the
loudest silence never heard donne très fort aussi,
assez impressionnant de maturité). Bon la
compile a déjà 5 ans, mais ça doit se trouver
vraiment sans problème dans les distros en
fouillant un peu, et je vous en recommande
l’achat (ne serais ce que pour en saluer
l’initiative, j’apprécie vraiment ce genre de
compile, ou tout n’est ptete pas fabuleux, mais
qui donne une vraie photo d’ensemble de la scène
locale).
Split FILTHY CHARITY / BUTCHER PROJECT
10’’ (Acratos records)
Split entre les seniors de l’etape (Filthy) et les
jeunes de Butcher Project. Les Premiers font un
grind core aux relents de Crust, chant hurlés des
deux protagonistes du groupe, un plutôt aigu et
l’autre plutôt a la finlandaise, ça tient super bien
debout, faut dire qu’ils ont une relative carafe
derrière eux (20/25 ans d’activités!). 5 bons
titres, bien imposants, avec des passages lents
carrément martiaux, et sombres. Pas vraiment
une surprise, mais une bonne confirmation des
choses vues sur scène. Butcher project sont donc
plus récents et quand je les avais vu en concert,
j’avoue que je n’attendais pas grand-chose et que
j’ai été très agréablement surpris, hardcore
rapide, une petite touche de Negative Approach,
Lockjaw, ou de Agnostic front (quand ils faisaient
du hardcore). Le Vynil retranscrit pas mal cela,
manque juste un peu de dynamique, mais en
même temps c’est souvent le cas des premiers
enregistrements d’un groupe. Il n’empêche que
les morceaux sont efficaces, et on passe un bon
moment à l’écoute de ce disque, et surtout, chose
importante, il donne envie d’en voir plus.
PROTESTANT Reclamation LP (Halo Of Flies
records)
5 nouveaux titres pour ce groupe du Milwaukee
(si je me souviens bien) tapant dans le crust,
assez sombre, un peu épique et avec des
morceaux de 4 ou 5 minutes. C’est moins
crustycrust qu’avant, ça va plus vers des
morceaux construits, pensés et assumés, avec
des parties limites émo, franchement, on pourrait
les aligner derrière Bokanovsky, ça choquerait
personne. L’ensemble impressionne, forcément
(le groupe doit être vieux d’une 10aine d’années
donc ils ont appris à jouer ensemble) et est
suffisamment varié pour qu’on ne s’ennuie pas
une seconde. Très cool!
THE BOMB Speed is Everything LP (No Idea
Records)
Avec le chanteur de Naked Raygun, on peut
s’attendre à pas mal d’influences de NR,
forcément (période plus power pop, moins la
hardcore par contre), mais on y trouve quelques
autres influences de cette époque, genre Husker
Du ou Dag Nasty, voire du Pegboy. C’est assez
mélodique au final, et ça fait faire un saut en
arrière assez cool, sans fausse nostalgie, ou de
blabla, juste un disque très plaisant à écouter,
complet, et qui permet de faire le lien entre la
glorieuse époque du Chicago Punk, No Idea et la
plupart des groupes récents, qui jouent, au
hasard au fest de Gainesville. Si les groupes
précités vous parlent, ce disque est un should
have!
NO FRIENDS S/t LP (No Idead records)
Avec un des mecs de Municipal Waste (que j’ai
jamais trouvé génial) et des mecs de New
Mexican Disaster Squad (vu en concert avec
Strike Anywhere y a 12 ans et c’était pas génial
non plus), No Friends s’en tire mieux, entre
hardcore seconde période (Dag Nasty), trucs un
peu plus mélodique (Burning Heads? Kid
Dynamite?) et urgence un peu crado, le mix se
fait pas mal. 10 titres plutôt cools. Il est amusant
de constater que les labels et groupes punk
hardcore vont vers le punk mélodique (Steeve
Adamyk, Sonic Avenues…) ou vers le mainstream
(Big Eyes, White Lungs…) quand les labels
traditionnellement plus ‘mélo’ se mettent à
tanguer vers le hardcore plus virulent. Disque
cool.
BORN DEAD ICONS Work LP (Deadalive rds)
Ca date un peu (2001?) mais bon, on s’en fout.
Ça vient de Montréal, et font un mix de Dbeat, de
Motorhead et de Amebix. Bon j’écoute pas
forcément de Dbeat (ça m’ennuie) mais j’aime
bien Born Dead Icons, c’est assez proche
finalement du crust de Portland (from ashes rise /
Tragedy / remains of the day). Ça se chope très
facilement en occaze, et le dernier album est
réédité régulièrement, donc n’hésitez pas!
NO SIR I WON’T The Door LP (Framework
label)
Groupe de Boston, ville repute pour son hardcore
Violent (SocietySystemDecontrol, Negative FX,
Gang Green, Jerry's Kids, The F.U.'s, and D.Y.S…
(y a plus chiasseux quand même) puis plus tard
avec des groupes genre Slapshot, No Sir I Won’t
tapent dans un tout autre registre, on est plus
dans un hardcore un peu chelou, sorte de mix de
Conflict et des dead kennedy’s, influencé par
Crass ou les débuts de Chumbawanba et Nations
Of Ulysses tiens. C’est assez intéressant comme
son, un peu déroutant mais surprenant et cool.
CRIPPLED FOX Throw up a V that stands for
Venice LP (Farce Attack rds)
j’ai enfin réussi à mettre une patte sur ce fichu
LP, sold out assez rapidement auprès des labels et
distro et finalement d’avoir fait jouer le groupe,
j’ai pu leur prendre en direct. Le concert était une
grosse tuerie, un vrai concert de punk hardcore,
ça avait un coté frais, un coté sauvage, et comme
souvent à Marseille, le public est composé de
crusties, de grindeux, de punks (les hardcoreux a
casquettes Suicidal ne s’aventurant pas hors de
leurs contrées, faut croire). Ambiance très cool,
soirée au top et en live, on se serait cru devant
un groupe de NYHC83 (Siege, Nihilistics et le
premier Agnostic) voire de Lockjaw (punk
hardcore Portland / 83). L’album sonne un poil
plus différent, plus genre premier album de
Sicidal sans les solos et les blablas (remarque
c’est la même époque, juste quelques miles plus
bas). 22 titres qui déroulent, c’est franchement
très bon, et je pense qu’on a la un des futurs
classiques du hardcore européen.
HERMANOS DE LA MENTE FURIOSA
Agitarorxs LP (lustucrust / les nains aussi)
HDLMF est un des groupes les plus politisés
d’Argentine, et ils nous pondent ici un album très
mature, sorte de mélange entre Eterna Inocencia
(qui avaient un split avec Boda) et pas mal de
groupes de hardcore des 90’s(Snapcase,
Indecision, Unbroken …) le tout servi sur un fond
vindicatif de gauche, anarchiste et social. Ca
alterne morceau plutôt rapide et mid tempo, voire
lent, l’ambiance général est pas trop a la fête
(remarque, avec un nom pareil, on aurait du
mal). Très bonne surprise, et encore une fois (au
risque d’être un peu lourd avec ça, mais je m’en
fous), les bons groupes ne sont pas seulement
américains!
BORN/DEAD repetition EP (prank records)
Prendre son nom d’un disque de Body Count, ça
peut sembler débile, mais pour les avoir vu en
concert (Body Count) beh je peux vous dire que
c’était très cool et certes, un peu rococo sur les
bords. Autrement Born/Dead sont fidèles a euxmêmes, gros hardcore, bon blast, grosse voix
mais pas métal, c’est Raw, c’est sale et c’est
foutrement cool. pas de fausses promesses, pas
de surprises.
Split CATHOLIC GUILT / INU LP (Derrick
hunter records)
on me l’avait présenté comme du crust épique, et
en fait à l’écoute de la face A (INU, d’Espagne),
on se rend compte que c’est plutôt du hardcore,
assez rapide, franc, avec certes quelques touches
crusty mais somme toutes assez légère, un peu a
la japonaise en fait, genre death side tiens mais
avec un chant en espagnol et des choeurs
efficaces qui renforcent le coté martial de la
chose.. Catholic Guilt sont eux d’Autriche et eux
sont déjà plus crust mais pas que. Il y a du
finnois, mais la construction des morceaux
rappelle Die Kreuzen, tu vois le mélange? Un split
Solide qui devrait plaire aux amateurs du genre.
SPORT Colors LP (Adagio380)
j’avais découvert la démo de ce groupe lyonnais
dans la voiture de Maiwen, la meuf la plus cool de
Normandie, et ça m’avait plutôt plu. A priori, ça
marche bien pour eux, et c’est tardivement que
j’ai mis la main sur ce disque. Le son est cool, on
navigue entre pop / indie et Emo, je me souviens
plus vraiment de ce à quoi ça ressemblait et je
prends le risque de dire une connerie, mais ça
m’a évoqué Vanilla (que j’avais vu sur une
péniche il y a bien longtemps). Mais aussi Wulyf,
notamment dans les harmonies et la guitare,
mais en plus sincère, moins construit pour le
succès. Ha, et j’allais oublier le coté Latterman /
Rvivr assez évident. Très bon disque, que je
conseille vivement.
SAVAGE RIPOSTE Fire and Smoke 10’’
(Acratos records)
Savage Riposte sont de Lyon, et jouent un punk
rock, assez abrasif, avec des cotés hardcore a la
Nerve Agents , c’est assez cool et 4 titres
paraissent un peu court du coup! Punk rock
parfaitement maîtrisé, on sent une certaine
expérience et un bon savoir-faire. On attend la
suite avec impatience.
The CHEMIST & The ACEVITIES S/t LP
(Acratos records)
Encore chez Acratos, ce groupe d’Anarco-Surf
Dijonnais est assez cool. On sent la patte de
Lucas Trouble (ze Kaiser) dans l’enregistrement,
et ça sert carrément le groupe. C’est marrant
mais j’ai l’impression que le Surf est en train de
vivre une nouvelle vague (hihihi), mais cette fois
ci, on a plus les standards garageux / fifties, mais
plutôt des punks (au hasard, les Orions, profs de
skids, Sundance Kids … du coup, ça me donne
une raison de plus de me mettre à en écouter.
C’est un disque cool!
CONFUSION Dogz LP (No Routine Rds)
Groupe de hardcore du nord de la France, ça joue
dans un style New Yorkais, a la Skarhead / Sheer
Terror, mais ça me rappelle aussi Conflict Maestria
(de Strasbourg) et le Kickback du début (sans la
connerie, évidemment). 6 titres qui sonnent
plutôt bien même si j’avoue que le style n’est pas
dans ma passion, c’est efficace et je pense que ça
fera mouche pour toutes les personnes qui sont
un peu dans ce genre. Pas mal!
MADAME MONSTER Adore LP (Spastic
Fantastic)
Bel objet! Pochette cool, et disque 12'' mono face,
avec l’autre face sérigraphiée, ça rend assez cool.
Entre MK-ULTRA, BOMBENALARM ou
HAMMERHEAD, c'est donc du punk hardcore
Allemand assez sombre, torturé, mais avec des
parties plus mélodiques, pas super loin d'un
Tragedy mais en 'catchy' doNC carrément
convaincant, je tiens a rappeler aux gens la
qualité du label spastic fantastic qui sort quand
même pas mal de bons trucs, autant en terme de
qualité que d'accessibilité.
Split BRIVIDO / PUBLIC DISGRACE LP
(Summogu Records)
j'avais adoré le split Brivido / Senata fox, et
Brivido (de Croatie) reviennent ici avec un son
plus rough, plus tendu, et avec pas mal
d'influences thrash/crossover (a la DFC, ou
Posuido Pelo Cao par exemple), c'est assez cool
mais c'est clair que tu mets pas ça pour danser.
Public Disgrace sont croate aussi et ont un son
plus épuré, plus 'tough', en fait, un mix entre
Take Shit Back (pour ceux qui se souviennent,
sinon pour expliquer rapidou: NYHC mais rapide,
violent et chant méchant) et des trucs un peu
plus crusty/perfs a clous, tu vois l'ambiance?
NO MORE WAITING The Worst Day of the
Rest of my Life EP (autoprod)
le retour des Clermontois, qui gagne en efficacité,
l'ensemble me fait pas mal penser a Shutdown,
beaucoup pour la voix, mais aussi pour ce
hardcore maîtrisé, et varié. C'est clairement de la
veine musicale de ce qui aurait pu sortir sur
Victory quelques années auparavant (15 ans?),
grosse influences Rise Against ou Comeback Kids
aussi. C'est assez cool à écouter (pas au réveil
j'avoue) mais ça mérite que vous alliez au moins
sur leur bandcamp découvrir la chose!
BLACK GUST Psychedelic Maelstrom EP
(Worlds apreciated kitsch)
Découvert via un échange entre labels, j'ai tout
de suite tiqué sur la pochette, simple, chelou et
très cool, l'insert n'est pas en reste, des dessins
assez simples, un peu 'thrash' , + les textes, mais
le ressenti m'a fait mettre un disque de coté. Bien
m'en a pris, c'est vraiment excellent, quelques
part entre Descendents, Adolescents, et
Annihilition Time par exemple, hardcore mid
tempo, maîtrisé, vindicatif, rageux, et sans être
tubesque, te poussant à te le réécouter souvent.
Vraiment une bonne surprise!
Split BERNAYS PROPAGANDA / MODERN
LOVE EP (Napravi Zaedno rds)
Bernays Propaganda font un peu office d'ovnis
dans la scène punk hardcore, au même titre que
Zosch! Je dirais, avec leur new wave/post-punk
mais dansant... d'autant plus surprenant qu'ils
s'agit des anciens FPO, qui eux moulinaient plutôt
les tympans a grande vitesse. perso j'adore ce
groupe, c'est un truc qui me touche (alors que la
plupart des groupes dans le style, clairement
non). Justement, Modern love, les norvégiens de
l'autre face, ne m'ont pas marqués. Superbe
artwork avec fanzine inclus dans la pochette!
LOS VALIENTES Moravilloso Estupor Sin
Sentido EP (Laja records)
Ca nous vient d'Argentine, et ils font du punk
hardcore pour skateurs / thrasheurs, c'est a dire
que ça fleure bon les années 80, les casquettes
Oxnard, mais en version espagnole dans le texte!
C'est cool, car il y a un certain groove dans ce
punk hardcore et sur chaque morceaux, un truc
qui te choppe l'oreille et qui te fait dire 'hey c'est
cool ça!'. Très bon disque!
BUNKUM Only The End Will Be Sad EP
(Derrick hunter records)
Nos Sick Of It all Francais! Je pense qu'a terme ils
vont en avoir marre de lire ça sur chaque
chroniques (comme Kill Your Idols / Negative
Approach) mais bon, quand c'est vrai, il faut le
dire! Et puis vaut mieux être comparé a SOIA
qu'a Scorpion! D'ailleurs pour rester dans le
thème New Yorkais, ils reprennent ici Bad Brains
et Agnostic Front. C'est donc du gros hardcore,
pas prise de tête pour un sou, mâtiné de gros
choeurs, un peu cliché, mais c'est un peu ce
qu'on veut avec ce genre de disques et de
groupes! Cool!
LES CAGETTES South French Punk EP
(Swampland)
J'ai toujours peur des groupes de punk français,
surtout avec des noms français genre 'les …' (ce
qui est débile étant donné le nombre de groupe
en 'the …'), Bref, je découvre ici les Cagettes,
groupe de punk rock de Toulouse, un peu entre
punk 77, alternatif (cote Wampas, Sheriffs) et
punk'n'roll (Lipstick Vibrators) avec une meuf au
chant. C'est une assez bonne surprise, à a la fois
simple et cool, les trois titres défilent, et on se les
repassent avec plaisir. Groupe à suivre donc,
d'autant qu'ils vont sortir un nouvel EP tout
bientôt!
SNOB VALUE Floating the Void EP (Spastic
Fantastic)
Snob Value font du punk hardcore assez cool, ils
sont allemand pourtant, mais ils sont vraiment
cools! Ce EP est dans la droite lignée de leur LP,
hardcore punk, rapide, a la 80's mais pas que,
sorte de mutation de Angry Samoans avec Human
alert, Dead Kennedys, et Regulation. C'est vaste
mais ça définit bien la coolitude du groupe. Très
bon disque encore une fois!
NO BUNNY Motorhead Mit Mir EP (red lounge
records)
le son de No Bunny s'est pas mal étoffé quittant
le one man band bancal mais cool pour aller vers
un trucs plus proches des Ramones, voir des
Queers (tiens donc) y compris quand il s'agit de
faire une reprise de Michael Jackson (en face B).
cool sans être indispensable.
FRIENDS OF DOROTHY Jimmy Jansson EP
(Spastic Fantastic)
c'est avec les anciens Henry's Fiat Open Store,
pourquoi c'est si important de le dire? Parce que
c’était un groupe sacrement cool! Ici, ils font un
punk rock moins foufous, mais tout aussi cool, a
rapprocher des Damned, ou des Radiators From
Outer Space peut être?
ANXIETY ATTACK Ruins EP (Build Me A Bomb
rds)
Et ben mes lapins, c'est bien haineux ça! Les
Lillois nous placent 8 titres sur un EP, ca va très
vite, toujours une voix assez aigu, et agressive et
c'est clairement a placer du cote des groupes de
hardcore de Boston d'avant 84 (Negative FX au
hasard). Les paroles sont clairement politiques
(l'ADN, les tough guys, le copyright, …). Trés bon
disque encore! Autant pour le groupe que pour le
Label!
SHORT DAYS Demo EP (No Glory Rds)
ça faisait un moment que le jeune de No Glory
voulait sortir la démo de Short Days, groupe lillois
officiant dans un punk, un peu hardcore, très
portlandiens (Red Dons, Observers en évidence)
et le voici enfin ce EP (la version cassette doit
être épuisée depuis un paquet de temps déjà...) 4
titres assez cools dans le genre, son
'authentique', comprendre 'pas génial, mais c'est
une démo'. J'ai tendance à légèrement préférer
cette démo a ce qu'ils ont pondu depuis (que
j'apprécie pourtant!) c'est dire la qualité de ces
titres!
SYNDROME81 Demo13 TAPE (Derrick Hunter
Rds)
on retrouve dans ce groupe une bonne partie de
ThrashingtonDC (le groupe de thrashpunk
dégueulasse) mais ça change un peu de registre,
puisqu'on est dans le punk oi!, à la Criminal
Damage, style donc qui ne touchera pas
forcément les skins purs et durs, mais plutôt le
public punk hardcore qui peut se laisser tenter
par la oi! (tu vois la nuance?). C'est pas mal, ça
sonne un peu punk français (genre Al Kapott, ou
Nana Bonnard) en forcément plus actuel. Les
paroles ont été écrites avec soin et ne parlent
étrangement pas de bières. En fait, je me
demande pourquoi Syndrome 81 et pas plutôt
Syndrome de Diogéne, qui caractériserait plus les
gaziers du groupe :
- Une négligence parfois extrême de l'hygiène
corporelle et domestique
- Une accumulation d'objets hétéroclites nommée
également syllogomanie
- Un déni de son état, associé en conséquence à
une absence de toute honte
- Un isolement social selon les critères
habituellement admis dans sa culture
- Un refus d'aide concernant cet état, celle-ci
étant vécue comme intrusive. Voila, c'est
exactement ça.
SPITS Kill the Kool 2LP (In the Red records)
a la base sorti que pour les tournées, et sold out ,
In the red s'est chargé de represser ce disque
compile des Spits, regroupant Bsides, demos et
titres non utilisés. S'il est besoin de le rappeller,
les Spits sont un mélange des débuts des
Ramones, de Damaged de Black Flag, les Misfits
et des trucs genre Jay Reatards mais en ajoutant
a tout cela un cote Space. J'aime bien les Spits,
mais force est de constater qu'en double LP, c'est
un peu chiant a écouter. Long en fait. Pour
commencer, penchez vous sur celui de 2003 (avec
le mec dans le fauteuil).
MURMURS Fly With The Unkindness LP
(Drunken Sailor Rds)
dans le genre cool, ce disque se pose bien, on
commence presque tout de suite par le mega
tube 'Lil'Merica', epique morceau melo, vraiment
très bon, très bien écrit et qui reste salement en
tête, Murmurs, c'est Green Day (periode Lookout)
qui aurait grandi entouré par des crusts (ils sont
de Seatle). On y decele sans mal des influences
Grunge par moment, mais surtout ce qui est venu
juste avant, les Husker Du, Articles of Faith et
consorts, ainsi que Mudhoney of course. Très bon
disque, très varié et franchement, on y revient
souvent.
PENIBLE Le Combat Ordinaire CD (Panda
records)
Je connais assez peu le genre 'punk français
récent' j'avoue, j'ai peu écouté guerilla poubelle y
a déjà plus de dix ans, et je découvre, un peu
grâce a Will Panda, et aux ptits jeunes de
Marseille une scène ma foi plutôt bien structurée
(tant au niveau groupes que labels). Je pense que
Pénible est a mettre très proche de Guerilla
Poubelle, mais aussi d'autres groupes comme
Reviens, Charly Fiasco et finalement de groupes
plus anciens genre les Rats ou les Cadavres... ce
qui devrait faire crisser quelques dents (mais ça
je m'en fous hein). Quelque part, je me dis que le
chant en français est moins efficace que le chant
anglais, mais en même temps, j'imagine qu'ils
cherchent a s'exprimer sur des sujets qui les
tiennent en émoi (la jeunesse, la frustration , …).
Allez les voir en concert, et faites vous une idée
(et achetez le skeud si vous aimez ce que vous
voyez!)
MYSTIK MOTORCYCLES Infantile Fixation LP
(Autoprod)
C'est très très bon, voilà, je squeeze derechef le
suspense de la chronique. Je ne connaissais pas
Mystic Motorcycles, on m'avait parlé de Glam
Rock n roll , et sincèrement, je les placerais plus
dans le Punk Rock 77, entre Briefs, Disco Lepers
et Buzzcocks. (je vais même vous dire a quoi ça
me fait le plus penser: LE morceau punk des
Village people 'Food Fight' (Allez donc écouter et
prenez une grosse claque). Voilà, MM c'est ça, du
foufou, du rythme, des morceaux variés, et le
coté Glam doit se trouver dans l’exubérance
ambiante. En tout cas, je le répète, c'est très très
bon !
VA - MAXIMUM ROCKNROLL Presents SOUND
THE ALARMS 2LP (Mrr)
je dois avoir toutes les compiles de MRR, j'aime
bien le principe du LP bourré a craquer avec le
Zine en plus pour présenter chaque groupes...
pas mal de perles dans tout ca, The Fight,
Synthetic ID, Ruidosa Inmundicia, Anti you,
Dictadura, Verrugas, Orden Mundial, Entre Rejas,
Culo, Obedienca, Kvoteringen … l'ensemble est
plutôt varié, mais reste très punk hardcore et
c'est un très bon moyen de découvrir un
maximum de groupes, l'objet est beau en plus,
donc rien a jeter ! Initiative a soutenir !
MOMS ON METH Grey Areas LP (Offside
records/ Farce Attack)
ça nous vient de Lyon, et cet album suit le bon
premier EP. Il me semble qu'ils ont maintenant un
son plus complet, plus fastcore a l'américaine (ça
sent le revival 90's dans quelques temps ça
tiens), ça me fait penser a I Object, tiens! L'
Artwork est assez cool, les paroles conscientes, si
vous êtes dans le punk hardcore, ça devrait vous
plaire sans aucuns soucis!
CRIATURAS Oscuridad Eterna LP (Trabuc Rds)
je connaissais Criatura d'Espagne (Hardcore un
peu emo que je conseille fortement) mais pas
Criaturas du Texas, et c'est pas faute de pas en
avoir entendu parler. C'est pas mal du tout, ça a
la vélocité et la construction musicale de
Heimatlos par exemple, c'est chanté / hurlé en
espagnol par une demoiselle, secondé par d'ex
Vaaska et Deskonocidos (ça s'entend en plus,
notamment les guitares) , ça va vite, c'est assez
varié, juste y a quelques solos un peu 'heavy' qui
apporte pas grand chose, cool donc !
ALLVARET Tänk Pa Döden LP (erste theke
tontrager)
Ca nous vient de Suède , et c'est clairement dans
la veine de Masshisteri ou de the vicious, ou
Vanna Inget en plus punk, y a même un coté
punk anglais du début (Violators ? X Ray Spex ?)
bref, c'est assez Sombre, et on sent une certaine
urgence dans leur musique, pas le truc pour faire
la fête quoi. La chanteuse s'emporte un peu des
fois, mais ça sert pas mal leur musique et
l'ambiance, un disque bien cool et agréable ! Le
genre de trucs qui me fait renouer avec cette
scène suédoise parfois un peu clichée.
CATHOLIC GUILT Futile Attempts EP
(Doomtown Rds)
ils avaient déjà un Bon Split LP avec INU et ils
confirment ici avec 6 nouveaux titres, plutôt
Dbeat, un peu crusty, mais très hardcore, Ca nous
vient d'Autriche et c'est plutôt cool, le son me
rappelle pas mal de choses, comme les groupes
de Dbeat Espagnol (la vocalise en moins), mais
aussi les débuts d'Husker Du, ou encore de Die
Kreuzen, le chant assez froid (genre les debuts de
the fREEZE) et martial enlève complètement les
idées que leur punk est une fête mais c'est pas
Goth ou tristou pour autant. C'est cool comme
disque, assez varié au final et on le réécoute avec
plaisir !
APPLE JUICE Human Poison CD (Maroufle Rds)
ça vient de La Fare aux Oliviers ( a cote de
Marseille) et j'avoue que c’était pas mal efficace.
Etait parce qu'ils viennent de splitter, groupe de
punk / Punk Hardcore, avec chant féminin a
mettre entre Fminus, et Distillers (en moins
'pose'). Le son est efficace, les compos aussi, on
s'ennuie vraiment pas (et pourtant, je suis pas
trop habitué au format de plus de deux minutes).
Disque plutôt cool a mettre a cote des No More
Waiting, All Of You Down, Wendy's Surrender et
tout ces nouveaux groupes de hardcore français
qui naissent (ou qui confirment)...
LOS MONJO La vida que todos las Envidian
LP (Discos MMM)
ça nous sort de Mexico et je crois qu'il y a trois
frères dans le groupe (plus un mec en rabe).
Grosse influence Eskorbuto, RIP ou MCD (c'est
d'ailleurs marrant de constater que la ou les
groupes sud américains piochent leurs influences
en Amériques (sud et nord) et un peu en pays
d’Europe du nord, les mexicains eux sont plutôt
inspirés par l’Espagne et ses groupes de punk
rock plutôt mid tempo. Un disque solide, rien de
foufou, mais franchement très bien, et ça me va
très bien !
Satanismo y pescado crudo
La Flingue – tournée en Amérique du sud
Voilà plus de deux heures que le bus grimpe la cordillère des Andes. Le paysage visible par
les grandes vitres du bus est minéral. Vraiment magnifique. On vient de quitter Mendoza
en Argentine, où on a fait un concert atroce hier soir, et on se dirige vers Santiago, où, je
le sais, on va faire un bon show.
Mendoza était pas mal, une petite ville touristique avec des jardins à l'espagnole, des
places aux mosaïques arabo-andalouses, des restaurants aux viandes fondantes.
Hier soir on a donc joué dans une galerie commerciale en sous-sol, dans un grand bar
plein de moquette, il me semble. Pas possible de voir grand chose la salle n'était éclairée
que par un laser stromboscopique. Deux cent personnes, quatre groupes et un sous-sol de
cent-cinquante mètre carrés, avec juste une petite loupiote pour animer des boums
d'enfants. Et pas de sono bien sûr. J'ai surpris Rudy au bord des larmes quand il a vu
l'ampli basse combo 20 watts posé devant la grosse caisse. Pourquoi devant la grosse
caisse ? Parce que le câble est trop court pour le poser plus loin. OK.
Bon, des plans comme ça c'était pas tout le temps. On a aussi joué dans une usine
chimique abandonnée dans la campagne aux alentours de Montevideo. Je me suis pris les
pieds dans les câbles dénudés, le micro s'est disloqué dans mes mains, j'ai chopé
l'électricité dans les dents et j'ai glissé sur le sol en terre battue.
Tout a commencé quand le petit gros de Crapoulet Records m'a proposé de nous mettre en
relation avec des groupes de hardcore sud-américains. Six mois plus tard et quelques
mails à des gars étonnamment enthousiastes, on se retrouve billet en poche pour aller
faire quinze concerts en seize jour.
Na cidade dos malditos - Os Estudantes
On atterri à Rio de Janeiro.
On se fracasse la tête contre le mur de moiteur compacte en sortant de l'aéroport. On
traverse quelques favelas et on arrive en taxi à minuit dans une petite ruelle tranquille
juste sous la colline où est perché le Cristo Redentor. Manfrini, guitariste des très bons
hardcoreux de Os Estudantes nous accueille. Première soirée impeccable. Bières glacées,
sandwiches au b?uf grillé, bars très populos, avec jeunesse en short qui s'arsouille
gentiment.
Matinée lumineuse ensuite. Je ne m’attendais pas à grand chose, mais Rio est vraiment
splendide. On va faire court la carte postale touristique : lagon intérieur, collines en pain
de sucre, Ipanema, Copacabana, et surtout la jungle au dessus de la ville. C'est la
première fois que je mets les pieds dans la jungle. Inouï. Des petits singes très mignons
sautent de branches en branches, se disputant des bananes et un tamanoir apparaît
soudain, portant sur son dos un petit lémurien qui fait des cabrioles...
On joue dans un studio de répétition et d'enregistrement, situé à l'arrière d'un magasin de
musique. Très confortable. Il y a une cinquantaine de personnes dans ce lieu minuscule
appelé l'Audio Rebel. Cocaïne à dix euros. Vodka à un euro.
Último Metrô – Gatopardo
Bus climatisé dès le petit matin pour rejoindre Sao Paulo. On file en taxi jusqu'au point de
ralliement et on tombe sur une bande de jeunes freaks complètement déchaînés, les
Gatopardo et Electric Roar. Ils ressemblent tous à Lou Reed période early Velvet, un peu
gothiques aussi. Ils ont loué un gros van qui va se transformer en bus de colonie de
vacances pendant les deux heures de trajet jusqu'au bled où on joue, Mogi-Guaçu. On s'y
entasse à trois groupes. Par la fenêtre, les gratte-ciel laissent peu à peu la place à des
zones de bidonvilles, puis à la campagne, zébrée de grands canaux. Ma bouteille de vodka
qui tourne, les hurlements et les chants des autres groupes... tout devient un peu flou. On
s'arrête sur un rond point dans ce qui semble être une zone commerciale et là on me
montre un petit bar qui fait aussi alimentation, sur un butte. C'est là qu'on joue.
Je rode un peu dans ce quartier bizarre, plein d’entrepôts à moitié abandonnés, des
baraques en planches, de partout des arbres luxuriants, des fougères, des lianes qui
pendent le long des murs. Je demande aux Gatopardo où choper. Ils m’entraînent voir un
gamin de treize ans qui me vend de minuscules pochons à quatre euros. Qualité merdique.
Ensuite concert. Première gifle culturelle. Le public est constitué pour moitié de jeunes
indiens en tenue ultra-punk. Patches faits maison (Discharge, Misfits), survètements à
clous taggés à la bombe fluo... Et ça dance ! Pogo in Mogi Guaçu ! On discute ensuite
longuement avec tous ces minots, on donne plus de disques que ce qu'on en vend.
L'enthousiasme de ces jeunes punks nous a gonflé à bloc. Ensuite on se rapatrie vers SaoPaulo, dans un appartement en duplex, un gratte-ciel avec piscine. Fin de soirée snif snif,
les Gatopardo sont cools. Des petits dandy crados.
We are selling drugs - La Flingue
Le lendemain, on joue à Sao-Paulo même. Pourri. Une grande salle, style centre culturel,
grosse sono, trente personnes (c'est dimanche). On fait un concert catastrophique, je
pense que les autres jouent trop vite et mal. Tout le monde sera d'accord pour me
contredire et pour m'ordonner de boire moins de vodka avant de jouer. Message reçu.
La soirée ensuite est plus intéressante. On descend avec les petits lords dans les bas-fonds
de la ville, vers quatre heures du matin, pour faire des emplettes chimiques. Je ne me
souviens même plus comment on a atterri dans ce coin, mais j'essaye de me ressaisir un
peu. Tu vois les têtes qui sortent des encadrements de porte, tu te tiens à carreaux. Je
colle mes potes brésiliens de près. Lorsque je m'éloigne de plus de quelques mètres, des
homoncules avec des têtes moyenâgeuses sortent de l'ombre, les doigts crochus, prêts à
me sauter dessus pour revendre mes organes ou abuser de mes petites fesses
occidentales.
On contourne des tas d'ordures en se frayant un passage entre les travestis et les
prostituées, bonjour Madame ? Une racaille avec une figure à jouer dans un western
spaghetti m'offre un sachet, je sens l'embrouille. Pas du tout, il est pote avec les
Gatopardo et m'offre du produit en l'honneur du punk rock.
Samba da Minha Terra - Novos Baianos
Sorocoba. On joue dans un centre social, dans une sorte de paillote sans murs adossée à
la jungle. C'est super. L'organisateur nous a incrustés dans une soirée avec danses
d'enfants, expo de peintres manchots et répétitions de groupes de musique brésilienne.
C'est très familial, il y a une trentaine de rockers. J'adore. Je goûte des alcools dont
j'oublie aussitôt le nom. Notre concert est très tight, félin et brutal à la fois, on devient
très bons.
Après je ne sais plus, il me semble que Gigi et Mathieu vont aux putes avec la caisse du
groupe, douze euros. Rudy met son masque de sommeil noir en satin.
Quiero Escuchar mi Vinilo de Los Germs – Los Ornitorrincos
Porto Alegre ressemble à Manchester, mais avec un petit côté tropical en plus. On devait
faire une télé dans l’après-midi, mais ce putain d'avion a pris trois heures de retard, donc
on a dû annuler. Pas grave, ce soir concert dans un magasin de tatouage !
Les Ornitorrincos nous accueillent, nous montrent le lieu ; c'est à l'étage, derrière le
comptoir du tatoueur il y a un studio de répétition, c'est là. On joue bien, je me sens bien,
j'ai mis mes bretelles. Les Ornitorincos sont straigh-edge, mais ils ont tout de même la
politesse de m'attendre après le concert, poireautant dans la rue qu'un dealer
extrêmement sympa revienne avec son sbire, un nain hydrocéphale (je n'invente rien !).
Je passe ensuite une des meilleures soirées de ma vie à sniffer tout seul dans une cage
d'escalier pendant que tout le monde dort. Saperlipopette, elle est bonne ! Je me roule des
pailles avec des feuilles de palmiers. Demain on roule dix heures en bus vers l'Uruguay.
La Conferencia Secreta del Toto's Bar – Los Shakers
Un petit aparté sur les bus. Si vous imaginiez des cages à poules roulantes avec des
enfants qui hurlent et des conducteurs ivres qui klaxonnent pour faire dégager les
animaux sur la route, oubliez. Grand confort. Climatisation, sièges-couchettes inclinables,
télévision et machine à café. Rudy s'en fout. Il s'enferme dans un sarcophage de boules
Quiès et de masque de sommeil à la moindre occasion.
On fait une étape de quelques heures dans la sordide ville-frontière de Chuy. Routes en
terre battue, charrettes et ambiance bout du monde. Heureusement je me suis muni d'une
bouteille en plastique de cachaça. Délicieux ! Et à deux euros le demi-litre...
On arrive dans la gigantesque gare routière des Tres Cruces. Ça fait du bien d'entendre
parler espagnol, on pigeait rien au portugais.
Comme je vous racontais au début, on joue dans une usine désaffectée, dans la
campagne. Des gens vivent là-dedans, ils ont construit des rampes de skate-board, une
cuisine, pas de toilettes. Mais ce qui me surprend vraiment c'est de voir que les chambres
ont été aménagées dans les immenses réservoirs de produits chimiques. Hmm ça doit pas
être aux normes tous ça. Le concert est agréable, malgré le matériel boiteux. Il y a bien
cent-cinquante personnes qui nous regardent du haut des gradins et dans la fosse en terre
battue, ça pogote.
Je me dispute ensuite avec Gigi et Rudy parce qu’ils ne veulent pas taper la drogue à
l'arrière du combi Volkswagen, il va falloir attendre d'arriver dans la bicoque toute tordue
où on va passer la nuit. C'est toujours dans la verdure, au milieu des insectes
vrombissants et des herbes hautes. La végétation semble fluorescente dans la nuit. Il y a
des lucioles de partout.
Le lendemain on prend le bateau pour Buenos Aires. J'oublie mes bretelles et mon
pantalon chez les muchachos qui sont encore en train de refaire le monde au petit matin.
Qu'ont-ils bien pu faire d'un pantalon de smoking ?
What difference does it makes ? – The Smiths
Ferry sur le Rio del Plata : un bras de mer marronnasse entre l'Uruguay et l'Argentine. J'ai
l’impression d'être Tintin avec son oreille cassée. Mais qui est Milou alors ? Et le fétiche
Arumbaya, c'est quoi ?
On traîne un peu à Buenos Aires, le temps de manger une pizza et de changer des euros
au marché noir. Ensuite c'est parti ! On fait un show a Burzako, banlieue lointaine, dans un
bar de bikers, sept groupes de hardcore sont programmés avant nous. On doit donner
notre représentation à quatre heures du matin. Hmm désolé je ne me souviens plus de
grand chose. Je me remémore très bien le patron du bar, un gros nounours très tactile, qui
a décalotté son paquet de cocaïne d'un seul coup sur un capot de voiture, une Renault
douze, en criant que c'est de la merde ! Il a tout snurglé en un seul frémissement de
narine, un seul, gargantuesque. Snrrrrrlmffflch ! Et après il m'a serré dans ses bras en
frottant sa barbe pleine de morvelle sur ma chemise en dentelle noire.
On finit Gigi et moi, chez un moustachu argentin, en chantant les Smiths, comme d'autres
braillent des chants de supporters nazis. Gigi en petit short moulant blanc, poilu sur un
canapé en skaï rouge. Je me demande si je n'ai pas trouvé mon Milou. Ou l'inverse...
Historia triste – Eskorbuto
Concert adorable à Campana (juste après la petit ville d'Escobar!) dans un centre social.
Les kids me portent à bout de bras. Tapent des mains, des pieds, hurlent des trucs sur
l'homophobie, le machisme, le fascisme. Cool. En allant me promener seul dans le quartier
je traverse un parc où se sont regroupés des évangélistes qui chantent. Il y a des églises
immenses de partout en fait. Putain, ils n'ont pas compris ? La rédemption est un truc
personnel, rien à voir avec gogol dans les cieux !
Suivra une nuit difficile chez un semi-débile qui nous fait dormir dans l'arrière-court de
chez sa grand-mère, au milieu des crottes de son chat. Il se casse, parce qu’il a envie de
niquer (sic), et nous laisse enfin seuls, avec notre poudre. Dans la patio puant, j’enjambe
Mathieu qui dort au clair de lune, et les yeux écarquillés, je me laisse pénétrer de chaque
seconde. Vous voulez un secret mes amis ? Arrêtez de hurler après l'apocalypse.
L’apocalypse a lieu tous les jours.
Bon en me relisant je me rends bien compte que je dévie méchamment mystique. On va
arrêter-là ces conneries. Je m'excuse, mais on peut essayer de s'élever, des fois ?
Anticristo - Operativo Exposición Total
Le lendemain, long trajet. Rudy mets sa combinaison à zip en vinyle noir brillant pour
dormir. On arrive à Rosario, ville sympa pour une soirée à graver au fer rouge sur le torse
de Hank Von Helvete, ce traître. Gros festival punk dans une grande salle toute boisée. Je
rencontre un sataniste avec de grands yeux tout doux. Toutes les questions que je lui pose
me reviennent en pleine face, formulées comme des réponses douces et sensées. C'est à
ce moment-là que je décide de devenir sataniste pratiquant. Tout devient clair pour moi :
l'hédonisme et l'égotisme du satanisme, si on le combine à une certaine conscience sociale
de gauche... hé bien, c'est ça l'avenir de l'humanité ! Je parle longuement avec les mecs
du groupe de mon projet : créer la Ligue Sataniste Révolutionnaire. Le but : combattre le
système capitaliste en se basant sur les préceptes du marxisme, mais un marxisme en
cuir rouge, qui aime le peuple pour son sexe et sa bouche de pute.
Alleeeeeez, hop ! Encore une petite trace ! Alleeeeeez, hop ! Encore un cachet blanc en
forme de noeud-papillon! Maître des ténèbres, enculez moi !
Soudain, dans l'aube blafarde, je me réveille. Totalement à la rue. Je questionne Rudy, Gigi
et Mathieu à propos de ma conversion luciférienne, ils ne voient pas à quoi je fais allusion.
Quels cons. Ils ont raté la révolution sataniste avec une conscience de gauche.
La noche de las narices blancas – Flema
Le lendemain est un day off, on passe la nuit à rouler vers la cordillère des Andes et la
petite ville de Mendoza, dont j'ai parlé plus haut. Bière dans le parc San Martín, et puis
concert.
Après Mendoza il nous faut traverser les montagnes pour atteindre le Chili, c'est
grandiose. On passe sous l'ombre immense de l'Anconcagua. La montagne scintille dans le
ciel d'un bleu profond. Sur la route au milieu de cette beauté, des surprises tout de
même : un village misérable, avec des baraques en terres battues. Comment les gens
font-il pour vivre là en plein hiver ?
On arrive à Santiago exténués. Roy nous accueille à la gare routière. C'est lui qui nous a
monté ces quatre dates au Chili. Il nous dira plus tard qu'il pensait avoir fait une énorme
erreur en nous voyant descendre du car. On a des gueules de déterrés, pas envie de
parler, Gigi ressemble à un tueur en série bloqué sous acide dans une réunion
tupperware.
Marre de ça. Vivre la journée comme une grande gueule de bois handicapante. Avec juste
une nappe de demi-souvenirs de la nuit d'avant. Comme un bruit de papier qui se déchire.
Bien vite ça va mieux.
Bières fraîches, vodka, on décolle pour le Santa Filomena bar dans le quartier chaud.
Concert nickel, bons groupes, c'est du classique.
C'est difficile de juger sur quatre dates, mais il y a une réelle différence avec le brésil ou
l'Argentine, ici il y a des clubs, des balances, des loges.
Tout le monde te propose aussi de la cocaïne, à vendre pas cher, ou t'en offre.
Le lendemain on joue à la campagne, un bled qui s'appelle Rancagua, dans une boite, le
White Disco Club. Superbe accueil encore. Sourires et joie de vivre, tapes dans le dos,
abrazo ! Ils commencent à me gonfler les gringos ! Il est où le danger qu'on m'avait
promis ? Les enfants orphelins faméliques qui sniffent de la tryclo dans les ruines ? La
police militaire corrompue à lunettes miroir? Les viols de touristes américains, sacrifiés
comme des poulets trop gras par les gangs de trafiquants?
Le seul préjugé qui s'est vérifié c'est la cocaïne, et je n'aime pas ça tant que ça.
Tous ces fantasmes occidentaux risibles, j'y ai cru moi aussi, un peu.
Tout ce qu'on a trouvé c'est des gars qui eux aussi essayent de s'en sortir avec élégance,
en vivant un peu dans un monde décalé, un vortex qu'ils ont eux même créé. Où les
disques de punk rock, les fanzines, les concerts, faire un groupe, s'amuser sont plus
importants que... que... bah rien ! Va tweeter ton facebook...
Asesina a tus asesinos – Altercado
Le lendemain c'est Chillán, une ville pas terrible, on est accueilli par José, un vieux punk
très touchant. On dort chez lui et son frère dans un quartier très pauvre, limite bidonville.
Terre battue, murs lépreux, bandes de chiens errants. Je vais acheter des bières et du vin
alors que la nuit tombe, une mémé me vend tout ça, tout est très familial. Les vieux
discutent sur le pas de porte. Ensuite café-concert très normal au centre-ville, on joue
avec un groupe horrible mais gentil, ils s'appellent la Haine de Dieu.
Le dernier concert est à Valparaiso. C'est une ville portuaire psychédélique, des couleurs
de partout, des ruelles entrelacées qui s'élancent à l'assaut des collines cernant la cité.
Superbe. Bouffez du ceviche tant que vous pouvez ! C'est du poisson cru mariné avec du
coriandre dans du jus de citron vert. Vous faites passer ça avec un grand verre de jus de
moule. Très bon concert. On joue en dernier, vers trois heures du matin, ensuite c'est la
course : embrassades, bus jusqu'à Santiago, quelques heures de sommeil et l'avion. En
atterrissant vingt heures plus tard à Marignane je me dis que, certes, ce monde est un tas
de ruines ignoble, mais on a fait le bon choix. Les être humains qui valent le coup
organisent des concerts punks.
Abrazo à Roy, Mauricio, Joaquin, Herman, Saulo, Manfrini, Zorel, José, Guilherme, Alan,
Josimas !

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