Télécharger - Région Limousin

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Le journal du conseil régional N° 115 NOVEMBRE 2015
territoires
© Nicolas Lavallée
ACTUALITÉS
Régionales
2015
Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Deux pages spéciales pour
tout comprendre sur le scrutin
des 6 et 13 décembre prochains. p. 4-5
EN limousin ET PAS AILLEURS
Bientôt 400
adhérents
à la marque
Limousin
Solibio, la
chimie verte
De nouveaux locaux et une belle croissance
pour l’entreprise haut-viennoise
qui mise sur l’approvisionnement
et le savoir-faire local.
p. 2
Fédérer les acteurs locaux autour
de valeurs communes tel est
l’objectif de ce dispositif.
Lire en page 6
culture
de gauche à droite et de haut en bas : © CREUSE OYGÈNE, TINA PAULI, VALÉRIE FARET, Marie Bossavy, CORINNE MÉRIGAUD
www.regionlimousin.fr
Paroles de
Limousins
Le mois du film
documentaire
p. 14
DOSSIER
Limousins de toujours ou depuis peu, ils
ont choisi de rester ou de s’installer ici.
Sportifs, scientifiques, membres d’associations ou chefs d’entreprise, ils contribuent
chacun à leur manière au développement
et au rayonnement du territoire. Portrait de
Lire page 8
dix d’entre eux… en limousin… et pas ailleurs !
Le seul savon noir
à l’huile d’olive
100% française
est issu
du laboratoire
de Solibio.
© Valérie Faret
La chimie au service
de l’innovation verte
IMAGINATIVE En optant pour l’approvisionnement et le savoir-faire local,
la société implantée à Solignac (87) spécialisée dans les éco-produits cosmétiques
et d’entretien, bénéficie d’une croissance à deux chiffres.
« Un tiers de notre budget est consacré
à l’innovation », explique Jean-Loup Bernard,
co-fondateur de Solibio.
Pas de brevets, peu
de communication,
une implantation rurale et un
dévelop­pement très maîtrisé :
Solibio implantée à Solignac va
à l’encontre de tous les modèles
économiques. Et pourtant ça
marche ! Depuis le début de
l’année, l’entreprise enregistre
une croissance d’environ 50 %
de son chiffre d’affaires. La recette ? Ne s’imposer « aucune
limite » répond son co-fondateur,
Jean-Loup Bernard. « Avec ma
femme, notre métier de base est
la chimie, affirme-t il. Nous avons
débuté en créant des filtres antiodeur pour les fosses septiques
(…) et aujourd’hui, cela représente
encore un tiers de notre chiffre
d’affaires. Puis, nos recherches
nous ont menés vers les cosmétiques mais là aussi sans nous
mettre de limites : partout où il
y un saut technologique qui nous
permettait d’y intégrer un savoirfaire, on y allait ! ». C’est ainsi que
Solibio a développé une gamme
de savons, de produits d’entretien pour la maison et pour le
jardin. Un savon noir à l’huile
d’olive 100 % française – le seul
de l’hexagone – vient de voir le
jour, et 2016 marquera la sortie
des premières crèmes de soins
pour le visage.
« Environ un tiers de notre budget
est consacré à l’innovation »,
explique cet ingénieur chimiste
qui au bout de quinze ans, peut
enfin goûter aux fruits de son
travail et se lancer dans l’agrandissement de ses locaux. « La
chimie c’est long, reconnaît-il, il
faut du temps pour mettre au
point les procédures. On a bricolé
pendant longtemps. Actuellement
nous mettons en place de nouveaux procédés où nous passons
de cuves de 100 litres à 800 litres
et où nous multiplions par vingt
la production d’extraction des
matières premières. » Ces dernières
sont toutes issues de producteurs
locaux situés à moins de 150 kilomètres de Solignac. Un choix
judicieux qui permet, en achetant
« directement aux agriculteurs,
de s’affranchir des surcoûts du
bio » assure Jean-Loup Bernard.
Aujourd’hui distribués dans
de grandes enseignes bio de
Clermont-Ferrand à Angoulême
en passant par Châteauroux, les
produits Solibio sont également
présents dans les rayons des
supermarchés limousins. D’ici
à la fin de l’année, l’entreprise
recrutera un magasinier pour
passer à cinq salariés et envisage
d’autres embauches au rythme
d’une à deux par an.
n
Des solutions complètes pour les industriels
SPÉCIFIQUE À La Souterraine, la SOMAC conçoit des outils de presse
et des machines spéciales sur mesure pour l’automobile ou l’aéro­
nautique. Moins de dix entreprises françaises possèdent ce savoir-faire.
« Notre force c’est le clé
en main ! » lance d’emblée Thierry Lamidieu, président
de la SOMAC créée en 1985. « À
mon arrivée (en 2007 NDLR), il a
fallu prendre le virage pour faire
autre chose que de la sous-traitance mécanique, se ­souvient-il.
Nous avons alors choisi d’apporter
de la valeur ajoutée en évoluant
vers des solutions complètes et
vers les moyens de production. »
2
Pour cela, l’entreprise a développé
son propre bureau d’études au sein
duquel travaillent dix personnes.
Un choix qui a permis de résister
à la concurrence de l’Asie et des
pays de l’est : « On ne fait pas de
sous-traitance mais du haut de
gamme et on innove car on doit
s’adapter en permanence. Ce sont
les gens qui font la différence. Ici,
les équipes sont polyvalentes, les
gens passionnés. Il y a beaucoup
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
d’échanges techniques, de projets, de créativité et d’autonomie »
explique-t-il. Et si l’essentiel de la
production s’envole pour l’Inde,
la Chine ou le Brésil, les salariés,
eux, restent et s’investissent dans
l’entreprise : « On a fait venir au
moins quatre ou cinq familles
à la Souterraine », se réjouit le
Président de la SOMAC qui
compte aujourd’hui quarante-cinq
collaborateurs.
« Ce sont
les gens qui font
la différence »
assure Thierry
Lamidieu, président
de la SOMAC.
© Valérie Faret
Des territoires actifs et créatifs
Le filon prometteur
de Novassay
Éditorial
La start-up de Novapôle développe, fabrique
et commercialise le premier système de bandelettes colorimétriques de détection de l’uranium. Un produit 100% corrézien bientôt distribué dans le monde entier.
À première vue le
produit
pourrait
presque passer inaperçu. Et
pourtant, cette petite boîte
blanche d’apparence anodine
permet de compresser le temps,
rien de moins ! Jusqu’à présent il
fallait des heures, voire des jours
pour connaître le taux d’uranium
contenu dans un prélèvement.
Grâce à ce « pur produit corrézien »
comme aime à le rappeler son
co-créateur, Nicolas Drogat, le
résultat apparaît en quelques
secondes. Il suffit de glisser
quelques grammes de minerai
dans un tube, d’y tremper une
bandelette, de l’introduire dans le
lecteur et le calcul se fait automatiquement. Les données peuvent
ensuite être transférées sur un
ordinateur, archivées et transmise
par internet. « Désormais tout
peut se faire in situ », explique-t-il.
Une véritable révolution dans un
milieu où le site d’exploitation
se trouve bien souvent à des
centaines de kilomètres du premier laboratoire. Ce dispositif
permet en outre d’être mani–
pu­lable par tous, spécialiste ou
simple opérateur.
Deux ans de R&D
Pourtant, si ces qualités séduisent
aujourd’hui des acheteurs australiens ou Kazakhs, il aura fallu
plus de deux ans de recherche
et développement à Nicolas et
à ses associés pour en arriver
là. « Avec mes amis, nous avions
toujours voulu créer une entreprise.
Mais à 20-25 ans, cela relève
du flou artistique », reconnaît-il.
Profitant de son année de thèse,
le co-fondateur de Novassay
se tisse un réseau et affine son
projet. L’idée intéresse rapidement
un grand groupe qui met le doigt
sur les modifications techniques
à apporter. Nicolas et ses comparses
présentent alors des prototypes,
enchaînent les allers-retours pour
aboutir à un produit fini compatible avec les exigences du secteur. L’outil de production étant
désormais trouvé, il ne reste
plus à la start-up corrézienne
qu’à creuser son filon.
n
© Valérie Faret
© THIERRY LAPORTE
DYNAMIQUE
GÉRARD
Vandenbroucke
président
du conseil régional
du limousin
Aller de l’avant
Depuis leur création récente, nos régions ont affirmé par
l’action pleinement leur place dans l’organisation
administrative et opérationnelle de notre pays. Quand on se déplace,
quand on se forme, quand une entreprise ou une exploitation
se modernise, se développe ou exporte, quand une commune ou
une intercommunalité porte des initiatives, quand on se divertit,
la Région est toujours là et au service de tous. Nos régions sont
reconnues et personne ne songe aujourd’hui à les rayer de la carte
ou à les remettre en cause. Au contraire, elles sortent renforcées
de la réforme territoriale.
Le Limousin s’apprête à vivre une nouvelle existence. Dans ce numéro,
la parole a été donnée à des forces vives de notre territoire.
En Creuse, en Corrèze, en Haute-Vienne, ces femmes et ces hommes
développent en Limousin des activités innovantes et créatives qui
font parler bien au-delà de nos frontières administratives actuelles et
futures. Dans la recherche, dans l’économie, dans l’artisanat et
la construction, dans le tourisme, dans le numérique, dans l’agriculture,
dans la culture et le sport, dans les loisirs créatifs, ils ouvrent
des horizons nouveaux et renforcent l’attractivité du Limousin où
ils travaillent et où ils vivent.
« Tout peut se faire in situ »,
assure Nicolas Drogat,
co-créateur de Novassay.
L’économie dans toutes ses dimensions, Les transports de voyageurs,
l’aménagement du territoire, les lycées, l’Université, la formation
professionnelle, l’apprentissage, les fonds européens, la culture et
le sport sont en effet au cœur de notre quotidien.
Par leurs interventions s’appuyant sur une action de proximité,
nos régions ont grandi et aident tous les talents à grandir.
C’est quand les territoires et leurs habitants prennent la main sur
les sujets qui les concernent que l’on peut aller de l’avant et progresser
pour améliorer notre cadre de vie. Avec toutes ces initiatives d’avenir,
prêtes à se développer, il n’y a vraiment pas à craindre pour
le rayonnement du Limousin. n
LA RÉGION EN ACTION
Plus de 2 millions
d’euros pour
soutenir
les agriculteurs
en bref
inscrits dans une école ou
un institut de formation sanitaire
et social du Limousin.
Pour la rentrée de janvier 2016,
vous pouvez saisir votre dossier
du lundi 7 décembre 2015
au lundi 8 février 2016 sur
www.brs.region-limousin.fr
Pour toute précision contactez
directement le :
05 55 11 57 67
au 1er janvier 2018 de la
commission du contentieux
du stationnement payant.
Ce service devrait générer à
terme l’installation de plus de
200 agents et de leurs familles.
Du nouveau pour les
bourses étudiantes
Implantation
de la commission
du contentieux
du stationnement
payant
Trois échelons supplémentaires
de bourses régionales sur critères
sociaux destinées aux formations
sanitaires et sociales viennent
d’être créés. Ce dispositif
concerne les élèves ou étudiants
En plus du maintien en Limousin
du Rectorat et de la direction
régionale de l’alimentation,
de l’agriculture et de la forêt,
le gouvernement a décidé de
l’implantation à Limoges
Les régions Aquitaine, Limousin
et Poitou-Charentes viennent
de présenter leur bureau unique
à Bruxelles. Les régions assurant
désormais le rôle d’autorité de
gestion des fonds européens,
cette antenne permettra de
renforcer l’efficacité de l’action
régionale sur les questions
européennes et de faciliter
l’accès aux programmes
Deux types de crédits vont
être débloqués pour aider
les agriculteurs à faire face à la
sécheresse et à la fièvre catarrhale.
Il s’agit d’aides à l’investissement
dans le cadre du Plan de
compétitivité d’un montant de
700 000 à un million d’euros,
ainsi que des aides à la trésorerie
(environ 1,5 million d’euros).
européens à la nouvelle grande
région et à ses acteurs
socio-économiques et politiques.
Aquitaine, Limousin
et Poitou-Charentes
ouvrent
un bureau commun
à Bruxelles
Un village français :
bientôt six épisodes inédits
Après la diffusion des premiers épisodes
de la saison 6 de la série Un village
français, la deuxième partie sera bientôt
programmé sur France 3. Le tournage de
ces six épisodes inédits s’est déroulé en
Limousin à l’automne dernier. Soutenu
à hauteur de 150 000 euros par le Conseil
Régional du Limousin, il a mobilisé près
de 200 figurants et une trentaine de
techniciens limousins. Une saison 7
devrait être tournée courant 2016.
De gauche à droite : Alain Rousset,
président de la région Aquitaine ;
Martin Schulz, président du parlement
européen ; François Macaire, président
de la région Poitou-Charentes
et Gérard Vandenbroucke,
président de la région Limousin,
en visite à Bruxelles.
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
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Actualités
RÉGIONALES 2015 : MODE D’EMPLOI
4
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
AQUITAINE - LIMOUSIN - POITOU-CHARENTES : L’ESSENTIEL
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
5
Le Limousin, terre d’excellence
Plus de 150 participants
étaient présents lors de
la deuxième convention
de la marque le 15 octobre
à Uzerche.
Images de marque
En trois ans, la marque Limousin a déjà séduit près de 400 adhérents. Avec l’arrivée de
nouveaux membres emblématiques, elle affirme sa vitalité et conforte la pérennité de ses valeurs.
Artisans, commerçants, Depuis sa création, la marque la diffusion des informations étrangères vient de finaliser sa Le mot de… Aurélie Pergay
AMBASSADEURS
artistes, communicants,
professionnels du tourisme,
sportifs… tous partagent une
identité, le Limousin, et des
valeurs communes fondées sur
l’excellence, le savoir-faire et
l’innovation. C’est en partant de
ce constat qu’est née il y a trois
ans la marque Limousin. Aussitôt,
de nombreux partenaires
ont répondu présent et ont
permis de mettre en réseau les
talents des femmes et des
hommes qui s’expriment sur le
territoire. L’arrivée de nouveaux
adhérents emblématiques tels que
Limoges Métropole, Limousin
promotion, la ville de Limoges ou
encore Ester Technopole renforce
cette volonté de promouvoir un
Limousin singulier et authentique.
Limousin a pour ambition de
parler du Limousin autrement,
à travers des campagnes d’affichages nationales, des rencontres
avec la presse parisienne, la
présence à des salons ou plus
récemment avec la diffusion en
classe affaire sur tous les vols
longs courriers d’Air France d’un
film vantant les atouts régionaux.
Le site constitue également un
outil stratégique en permettant
aux internautes de découvrir
la région sous l’angle pratique
grâce à quatre entrées (entreprendre, vivre, se former et
visiter) qui redirigent les internautes vers les sites dédiés.
Prochainement décliné en plaquettes territoriales, il permettra
d’étendre encore un peu plus
régionales.
Une même dynamique
de promotion du territoire
Dispositif de mise en relation
entre les acteurs et les filières, la
marque Limousin vient de tenir
sa deuxième convention à
Uzerche le 15 octobre dernier.
Plus de 150 adhérents étaient
présents pour un moment de
partage autour d’une même
dynamique de promotion du
Limousin terre de création,
d’innovation et d’excellence.
C’est ainsi que la fusion avec
l’Aquitaine et le Poitou-Charentes
constitue une opportunité
pour renforcer les relations et
les synergies entre territoires.
Le ministère des Affaires
stratégie de promotion de la
France à l’international et de
concrétiser le pôle d’excellence
touristique dans lequel le
Limousin est cité à plusieurs
reprises. Il est notamment fait
référence aux potentialités de
développement économique
dans les territoires ruraux liées
au développement du tourisme
de savoir-faire. De leur côté, la
Région et le Comité régional
du tourisme plaident pour que
le Limousin devienne territoire
pilote ou territoire d’expérimentation sur ce projet.
www.marquelimousin.fr
Transports régionaux :
des offres à vivre au quotidien
Déplacements professionnels, sorties
scolaires ou culturelles, il y a forcément une formule
qui vous convient.
PRATIQUE
La Région Limousin et
la SNCF ont lancé de
nombreuses solutions pour voyager aisément et à moindre coût
sur le territoire. Le Pass Liberté
par exemple, offre d’importantes
réductions aux salariés et à tous
ceux qui effectuent plusieurs
fois par semaine le même trajet
que ce soit dans un cadre privé
ou professionnel. Si vos horaires
sont flexibles ou si vous souhaitez
anticiper vos déplacements,
6
pensez également aux billets
clic’Go pour voyager en TER à
tout petit prix (2 euros, 5 euros
ou 8 euros).Les établissements
scolaires sont également concernés par ces offres attractives via le
School’Pass qui permet à chaque
classe du Limousin (maternelle,
primaire, collège, lycées, instituts
médicaux éducatifs) d’effectuer
une fois par an un voyage avec
les trains Ter et cars régionaux
pour 1 euro l’aller-retour.
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
Enfin, les utilisateurs des Ter et des
cars régionaux bénéficient de tarifs
préférentiels à l’Opéra Théâtre de
Limoges : 34 euros pour un opéra
(au lieu de 50 euros), 22 euros pour
un concert (au lieu de 33 euros),
18 euros pour un récital (au lieu
de 28 euros) sur présentation de
l’abonnement annuel PassLiberté
365 ou de la Carte’Astuces (ou
carte Limousin loisirs en cours
de validité).
www.ter.sncf.com/limousin
Découvrez
les nouvelles
propositions
des TER
pour voyager
au meilleur tarif.
Directrice commerciale
des Porcelaines Jacques
Pergay, ambassadrice
de la marque Limousin.
« Je suis adhérente
de la marque depuis le début.
Cela permet de faire la promotion
du Limousin à l’extérieur
d’une autre manière et de fédérer
l’ensemble des acteurs pour
rendre le territoire plus attractif. Ensemble, nous
partageons les mêmes valeurs de respect du
savoir-faire, de l’artisanat et de l’éthique. J’ai des
amis aux quatre coins du monde et lorsqu’ils
viennent ici j’aime leur faire découvrir la région.
Pour moi c’est spontané de parler du Limousin.
C’est d’ailleurs ainsi que je suis devenue ambassadrice de la marque. Nous avons besoin de mettre
des visages derrière la marque Limousin. J’ai
la chance d’être une femme, jeune et dynamique,
alors cela donne une autre image de la région ! »
Le Limousin des initiatives
© CORINNE MÉRIGAUD
© CORINNE MÉRIGAUD
Equipe forêt à Tulle
est la toute dernière
entreprise à avoir
été équipée
du très haut débit.
TROIS QUESTIONS À…
CHRISTIAN MAGIMEL
DIRECTEUR D’EQUIP’FORÊT
« Un outil de croissance incomparable ».
Très haut débit :
à la vitesse supérieure
Le premier programme très haut débit
de Tulle agglo s’achève avec treize entreprises raccordées
au réseau public Dorsal. Et bientôt onze supplémentaires
avec le lancement d’un second programme.
évolution
Quel est le point commun
entre Eyrein Industries et
Corrèze récupération installées à
Eyrein, Corrèze Télé Assistance et
la SARL Clément (station Total) à
Naves, le bureau d’étude Audrerie,
Tulle Automobile, Garage
Mazounie, Imprimerie Gutenberg,
SAS Allez et Cie et le bureau
fonctionnel Demailly à Tulle,
Equip’Forêt et Gedimat à SaintPriest-de-Gimel, Cessac Emballages à Saint-Hilaire-Peyroux ?
Chacune de ces entreprises situées
dans l’agglomération de Tulle a
pu bénéficier, ces derniers mois,
d’un raccordement au très haut
débit par le biais du réseau public
Dorsal. Grâce au programme de
deux ans lancé par Tulle Agglo
en 2013, elles ont pu développer
leur activité et accélérer leur croissance en gagnant en productivité.
Quelques 174 000 euros ont été
investis par les collectivités partenaires pour raccorder à la fibre
optique ces treize premières
sociétés. Onze dossiers sont en
cours d’instruction et, à court
terme, vingt-quatre sociétés auront bénéficié du Très Haut Débit.
Tulle Agglo va lancer un second
programme de deux ans qui
étendra le panel des bénéficiaires
aux établissements de santé
(publics ou privés associatifs)
et de formation ainsi qu’aux
établissements publics rattachés
aux mairies.
Réseau régional
En 2002, les principales collectivités du Limousin s’étaient regroupées pour créer le Syndicat
Mixte Dorsal afin de déployer le
Très Haut Débit dans la région.
Les objectifs étaient ambitieux :
réduire la fracture numérique,
améliorer l’attractivité du
Limousin, maîtriser l’aménagement numérique du territoire,
accueillir des activités à haute
valeur ajoutée et développer la
pratique et les usages du Haut
Débit et du Très Haut Débit. Deux
ans plus tard, Dorsal accordait
une délégation de service public
à Axione Limousin chargée de
l’aménagement numérique.
La Quincaillerie en Creuse :
un Tiers-Lieu tourné vers l’avenir
visionnaire La Quincaillerie portée par la Communauté
d’Agglomération du Grand Guéret et le Pays de Guéret,
inaugurée en mars, est le premier Tiers-Lieu créé
par une collectivité en Limousin.
Un Tiers-Lieu est un
espace de rencontres
entre personnes et compétences
qui n’avaient pas obligatoire­ment
vocation à se croiser.
La Quincaillerie regroupe un
Fablab, un espace de co-working,
des médias citoyens participatifs
(Radio Pays de Guéret, Les
Idiopathes), un espace d’initiation
et de formation à l’informatique et
une offre culturelle (conférences,
expos, concerts). Ses objectifs
sont de favoriser et développer
l’usage des nouveaux outils
numériques tels que imprimante
et scanner 3D, découpe laser,
plotter vinyl, presse à chaud,
machine à coudre numérique.
Ce lieu unique est ouvert à tous,
le matériel est en libre accès
et /ou en prêt. « Les Tiers-Lieux
et l’innovation ne sont pas prédestinés au milieu urbain assure
Baptiste Ridoux, le coordinateur.
La Quincaillererie offre une
visibilité aux nouvelles technologies. Elle crée du lien, fédère
des associations, capitalise les
initiatives isolées et valorise
le territoire en lui donnant de
l’attractivité ».
Qu’est-ce que l’arrivée du
très haut débit a changé
dans votre entreprise ?
Depuis neuf mois, je constate
chaque jour la différence.
Le changement a été radical, c’est
le jour et la nuit ! Avant, nous
ne pouvions pas envoyer de plans à
nos sous-traitants, il fallait trois heures
pour transmettre un fichier avec
des problèmes pour télécharger
les photos. Des données étaient
expédiées par La Poste sur clé USB.
Nous étions les parents pauvres
du haut débit avec une connexion
ADSL de 512 ko.
Ce raccordement a-t-il été bénéfique
pour votre activité ?
Aujourd’hui, je dispose de deux
mégabits pour envoyer et de dix pour
recevoir. Lorsque je lance un fichier,
je suis sûr qu’il va arriver. J’économise
200 euros par mois par rapport
à l’abonnement précédent en payant
148 euros mensuels tout compris.
Je suis enchanté de cet investissement,
cela va nous aider à développer l’acti-
vité. Notre nouveau site
internet est en ligne avec des photos
et surtout des vidéos, c’était
impensable auparavant. Le haut débit
est un outil de croissance et
de communication incomparable.
Comment se positionne votre
société au niveau national ?
Equip’Forêt est le seul fabricant
français de tête d’abattage
ébranchage et billonneuse.
L’entreprise qui a été créée en 1988 à
Meymac par mon père Gérard a connu
de nombreuses évolutions dont
un transfert à Saint-Priest-de-Gimel
en 2003 dans un bâtiment mieux
adapté au montage de nos machines
d’exploitation forestière. J’ai repris la
société en 2010 et depuis trois ans,
le chiffre d’affaires a augmenté de
25 % avec 1,8 M€ prévu cette année.
Nous venons de développer un grappin
abatteur innovant adapté à la récolte
du bois énergie, un modèle sans
équivalent avec un potentiel important
à l’export.
Dynalim renforce son capital
Le fonds Dynalim qui a pour objet de soutenir les PME
et PMI limousines ayant besoin de fonds propres vient
de renforcer son capital. Avec 2,9 millions d’euros
supplémentaires, le capital du fonds de co-investissement Dynalim s’élève maintenant à 19.9 millions d’euros.
Depuis sa création en 2011, Dynalim a déjà investi
dix millions d’euros dans les PME limousines,
vingt-neuf entreprises ont été accompagnées,
et six cent quatre-vingt-deux emplois ont été créés
ou pérennisés.
en bref
L’entreprenariat au féminin récompensé
Le mercredi 14 octobre à l’Hôtel
de Région, Laurent Cayel, Préfet
de la Région Limousin, Barbara Belle,
directrice régionale de la Caisse
des dépôts, et Gérard Vandenbroucke,
président du Conseil régional
du Limousin, ont signé le deuxième plan
d’actions régional pour l’entrepreneuriat
des femmes. Cette signature était suivie
de la remise des prix du concours l’Envol
au Féminin qui récompense les femmes
créatrices, repreneuses d’entreprise
ou gérantes de société ayant bénéficié
d’un accompagnement, d’un financement,
ou d’une aide à la bancarisation.
Retrouvez le palmarès et le parcours
des lauréates sur
www.regionlimousin.fr.
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
7
DOSSIER Paroles de Limousins
ensemble Certains sont nés ici, d’autres ont eu un véritable coup de foudre
pour la région mais tous ont choisi de s’y établir. Souvent méconnus du grand
public, ces femmes et ces hommes œuvrent au quotidien pour le territoire.
Artisans, sportif, scientifique ou encore artiste, dix d’entre eux nous parlent
du Limousin où a pu éclore leur talent.
Maud Mayeras
Écrivain, Limoges (87)
« Limoges est dans mes romans
un personnage à part entière »
M
éfiez-vous de cette
jeune femme ! Sous
une allure délicate et réservée, se
cache un redoutable talent pour
faire frissonner les amateurs de
polars noirs. Très noirs. En 2008,
elle crée la surprise en sortant son
premier roman « Hématome »
publié chez Calmann-Lévy
(excusez du peu !). Un thriller
haletant, sombre et étouffant qui
n’était pas censé avoir de suite.
« Un one shot » comme l’affirme
Maud. Pourtant, cinq ans plus
tard, paraît « Reflex » chez Anne
Carrière et là, la limougeaude fait
un véritable carton. « Je ne pensais
pas que cela marcherait autant,
reconnaît-elle. Aujourd’hui, j’en
8
suis à plus de 50 000 exemplaires.
C’est un rêve de gosse ». Une gosse
qui passait ses journées sur les
bords de Vienne, dans le quartier
des Ponticauds, à lire les ouvrages
du maître du thriller fantastique
Stephen King. « Ca a été le
déclencheur, se souvient-elle.
Ensuite, je suis partie à Bordeaux.
J’ai voulu occuper mon temps
et j’ai écrit mon premier roman.
Je l’ai fait pour m’éclater. Je ne
pensais pas être publiée un jour.
J’ai envoyé quinze manuscrits
et j’ai retenu l’attention d’un
éditeur. » En dépit de ce succès
aussi fulgurant qu’inattendu, la
jeune femme garde la tête froide
et n’envisage pas le moins du
monde de quitter le Limousin.
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
« Je me plais ici, j’y ai toutes mes
attaches. Limoges est dans mes
romans un personnage à part
entière. Même si je ne cite pas la
ville, il y a de nombreuses références comme le four à porcelaine
abandonné dans Reflex par
exemple. » Actuellement attelée à
la rédaction d’un troisième livre,
Maud Mayeras ne changera
rien à ce qui fait sa marque de
fabrique : un style vif, précis qui
emprunte à l’imaginaire des
films d’horreur et à la culture
rock sans oublier « des clins d’œil
plus précis sur la ville » et sur
le quartier de son enfance.
Forcément.
© TINA PAULI
Pierre Marquet
Chercheur, Limoges (87)
Directeur du laboratoire INSERM pharmacologie
des immunosuppresseurs et de la transplantation.
À la pointe de la recherche
médicale
P
ierre Marquet a la modestie
de ceux qui sont confrontés chaque jour aux
mystères du corps et de
la biologie humaine. L’humilité
de penser que chaque pas, même
le plus petit, compte, surtout en
recherche médicale. Directeur
du premier laboratoire limousin
labellisé INSERM, pharma­
cologie des immunosuppresseurs et de la transplantation,
ce chercheur limougeaud est
actuellement le spécialiste européen de la greffe d’organes. Sa vie,
il la partage entre son activité
au sein du Centre de biologie
et de recherche en santé et ses
nombreux déplacements à
l’étranger où il présente les
derniers travaux de son équipe.
« Désormais, Limoges est
parfaite­ment identifié dans tous
les congrès internationaux, se
réjouit-il. D’ailleurs, quand on me
présente on ne dit plus « Pierre
Marquet de Limoges, France »
mais simplement « Pierre Marquet, Limoges » ! Depuis le départ
j’ai essayé de créer quelque chose
de nouveau ici. Je l’ai fait bien sûr
pour avoir un outil de recherche
mais également afin de faire
venir l’INSERM en Limousin. »
C’est ainsi qu’après le laboratoire de pharmacologie, c’est au
tour de celui de bactériologie
virale puis de médecine tropicale
d’être labellisé. « Notre force a été
d’avancer ensemble » souligne-t-il.
La chaire d’excellence pharmacologie de la transplantation qui
vient d’être lancée par l’univer­
sité de Limoges, a pour objectif de
favoriser le développement de la
recherche en Limousin en finançant deux projets de recherche
mais également en offrant les
conditions propices à l’accueil
du Professeur Uwe Christians,
homologue américain de Pierre
Marquet. Son arrivée permettrait
alors au laboratoire limougeaud
actuellement reconnu au plan
européen, de devenir une référence mondiale en pharmacologie de la transplantation.
© Valérie Faret
Brayan Berger
Tailleur de pierre-marbrier, Felletin (23)
L’élite mondiale des artisans
du bâtiment
C
hampion de France
de taille de pierre ! À
20 ans Brayan Berger
a remporté l’édition
2015 des Olympiades Métiers.
Apprenti en bac professionnel
au Lycée des métiers du bâtiment
de Felletin, il a bataillé pour se
hisser sur la première place du
podium national. « Je ne m’étais
pas suffisamment entraîné
admet-il, le niveau était très
relevé. J’avais dix-neuf heures
pour tailler une pierre, réaliser une gravure et un bas-relief
sur le thème de la cigogne. Je
ne m’attendais pas du tout à
gagner ». Sélectionné pour le
Mondial au Brésil en août,
Brayan a défendu avec brio
les couleurs de la France et du
Limousin à Sao Paulo. Durant
trois jours et demi, les onze
tailleurs de pierre ont dû
apprendre à gérer leurs efforts.
« Ce fut vraiment très intense avec
quelques blessures, j’ai terminé
cinquième avec un médaillon
d’excellence, seulement trois
finalistes l’ont obtenu. Je n’étais
pas content à l’annonce des
résultats mais j’ai compris après
que je faisais partie de l’élite
mondiale. Grâce à ce concours,
j’ai gagné en maturité, acquis
une expérience professionnelle et
émotionnellement, ce fut juste
incroyable ! ». Originaire de Jarnac,
Zoé Bourdin
Créatrice de Églantine et Zoé,
Tudeils (19)
« J’aime travailler
local »
Z
oé Bourdin a créé son
entreprise Églantine
et Zoé, en mars 2015,
et propose des kits
de vêtements prêts à coudre.
L’idée est de faciliter l’accès à
la couture pour tous en proposant dans une boite tous les
éléments : les morceaux de tissus découpés à la taille choisie,
le fil assorti, la fermeture éclair
et une notice pour assembler
son vêtement correctement. À
quinze ans Zoé a commencé à
coudre seule dans sa chambre
« en bidouillant » puis, des
études de marketing lui permettent d’acquérir les outils de
gestion pour lancer son projet.
« Ce que je faisais plaisait autour
de moi et j’ai eu envie de tenter
quelque chose. » Zoé développe
son idée dans le loisir créatif,
un domaine en plein développement. Pour monter son entreprise elle opte pour le financement participatif sur internet
et récolte prés de 9 000 euros .
Installée à Tudeils en Corrèze,
tout près de Beaulieu-surDordogne, elle commercialise
désormais ses boîtes sur la toile.
« Avec un projet d’e-commerce,
on peut allier travail et lieu de
vie. » Si les tissus proviennent
de toute la France, d’Espagne
ou de Grande Bretagne, la jeune
femme conserve un lien fort
avec le territoire en confiant
la gestion de son site ainsi que
la logistique à une entreprise
briviste et en faisant travailler
une société guéretoise pour la
coupe des étoffes. Dès la rentrée
elle entamera une collaboration
avec les enseignants et les élèves
de bac professionnel métier de
la mode, du lycée Mas Jambost à
Limoges. À partir des dessins de
Zoé, les terminales réaliseront
des patrons pour leur examen
de fin d’année. « J’aime travailler
local, rencontrer les gens. On
avance bien plus en direct, c’est
plus convivial et plus efficace »
affirme-t-elle.
© CORINNE MÉRIGAUD
Brayan a choisi de terminer sa
formation dans ce lycée qui
bénéficie d’une notoriété nationale. « Je n’aurais pas participé
à ce concours si je n’avais pas
été élève dans cet établissement.
Le LMB a été un bon choix, je
vais garder contact avec mes
professeurs, mes camarades et
la filière pierre régionale. Le
Limousin m’a donc beaucoup
apporté pour lancer ma carrière ».
Brayan vient de signer un CDI
avec son maître d’apprentissage en Charente-Maritime, où
il aura davantage l’occasion de
tailler le calcaire que le granit.
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
9
DOSSIER
© Valérie Faret
Titouan Carod
Vététiste, Guéret (23)
« Défendre les couleurs
du Limousin »
T
itouan Carod a porté
haut les couleurs du
Limousin et du team
Creuse Oxygène en
endossant le maillot de
Champion du Monde espoir
VTT dans la catégorie crosscountry. Vainqueur de la manche
canadienne, il a brillé sur les
podiums cette saison en se classant deuxième à trois reprises
sur les six manches que comptait
ce championnat. Le jeune espoir
âgé de 21 ans a également
décroché le titre de Champion
de France dans cette catégorie mi-juillet à Oz-en-Oizan et
remporté une manche de la
Coupe de France élite qui ras­
semblait espoirs et seniors.
Depuis qu’il a rejoint le club
guérétois voilà un an, le sociétaire a explosé ses objectifs. « J’ai
rejoint Creuse Oxygène car je souhaitais améliorer mes résultats
et donner un nouvel élan à ma
carrière assure-t-il. Ce club est
parmi les deux seuls en France
à disposer d’équipements et
d’infrastructures de haut niveau,
ce qui a permis d’accélérer mes
performances. En début de saison, je ne visais que le Top 5. Je suis
très fier de défendre les couleurs
du Limousin et de mon club
jusqu’aux États -Unis. Le titre était
inaccessible si j’étais resté dans
ma région natale ». Originaire
de la Drôme, Titouan se battra
pour conserver son titre, d’autant
qu’une manche de la Coupe du
Monde 2016 va se dérouler en
France. Étudiant en 3e année de
© CORINNE MÉRIGAUD
Marie-Dominique Verniolle
Propriétaire de chambre d’hôtes,
Saint-Léonard-de-Noblat (87)
« Je ne me lasse pas de
découvrir le Limousin »
C
DUT génie mécanique, il aspire
à « vivre de sa passion si possible
en continuant à progresser ».
Deux autres licenciés ont également brillé cette saison. Théo
Menant, 18 ans, a été sacré Champion de France junior sur route
et Benjamin le Ny, 16 ans,
Champion de France cadets en
VTT cross-country.
Je suis
très fier de défendre
les couleurs du Limousin
et de mon club jusqu’aux
États-Unis. »
Philippe Chapot
Co-fondateur de l’Usine Numérique et
président de l’association Le 400, Saint-Viance (19)
Une école du numérique
au cœur de la Corrèze
S
itués dans une ancienne
usine désaffectée au
cœur du petit village
de Saint-Viance, à première vue, les studios du 400
ressemblent plutôt à l’atelier
d’un artisan. Et ce n’est pas tout
à fait par hasard, car il y a du
« fait main » dans ce projet, de la
patience et la volonté de transmettre un savoir. Lieu de travail et
d’échange, Le 400 est un centre de
ressources fourmillant de projets,
de créations, de réalisations et
de productions locales et internationales. Espace Net-Public,
l’Association accueille les lycéens
et le grand public afin de vulga­
riser les métiers des technologies
10
de l’information et de la communication. Monter un tel projet
dans la campagne limousine,
le pari était osé et pourtant il
répond à un véritable besoin.
L’association vient d’ailleurs
de se lancer dans la création de
Numeri.camp, une école unique
de formation aux métiers de
la communication digitale. « Il
y a souvent un décalage entre
l’entreprise et un jeune qui se
lance : comment faire un devis ?
Comment faire la couverture d’un
nouveau magazine ? » explique
Philippe Chapot, co-fondateur de
l’Usine Numérique et président
de l’association Le 400. Parallèlement, de nombreuses entreprises
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
« ne savent pas gérer les réseaux
sociaux ou comment vendre leur
produit, en utilisant internet pour
atteindre leur cible » poursuit-il.
L’idée est de proposer aux entreprises d’investir dans cette école
et en échange, de pouvoir tester
en direct la recherche et le développement de leur produit sur
le support digital. Une dizaine
d’entreprises locales sont déjà
intéressées : PME, sociétés de
commerce et production, grandes
enseignes de la distribution. « Le
Limousin a un gros besoin de ces
compétences transversales. Nous
voulons former des jeunes qui
prendront notre relais. »
reusoise de naissance,
Marie-Dominique
Verniolle est avant tout
limousine de cœur. Sa
région, elle y est « profondément
attachée » et fait partager son
amour pour ce Limousin « secret,
qu’il faut aller chercher ».
Lorsqu’elle s’installe il y a vingt
ans dans cette belle et grande
demeure familiale du centre de
Saint-Léonard-de-Noblat, l’idée
lui vient d’y aménager des
chambres d’hôtes où chaque
objet est chiné ou choisi avec
soin et où les artistes limousins
exposent leurs créations. « Mon
idée était avant tout de permettre
aux touristes de se sentir comme
chez eux, explique-t-elle. Je leur
réserve un accueil personnalisé et
leur propose des circuits de visites
selon diverses thématiques. Pour
les randonneurs, ce sera le lac de
Vassivière, pour les amateurs d’art
et d’histoire le musée Rebeyrolle
à Eymoutiers ou bien le Moulin
du Got… ». Des idées de sorties
qu’elle puise notamment dans
les chroniques qu’elle tient tous
les quinze jours sur la radio RCF.
« J’y parle également de mes coups
de cœur littéraires et des expositions… en fait, je ne me lasse pas
de découvrir le Limousin », confiet-elle. Au fil de ses rencontres,
Marie-Dominique Verniolle s’est
découvert une passion pour l’art
contemporain qu’elle décline
localement bien sûr en collaborant avec une galeriste récemment installée en Limousin pour
des expositions inédites dans
des appartements désaffectés. Et
quand on lui demande ce qu’elle
souhaiterait que ses visiteurs
d’une nuit ou de quelques jours
retiennent du Limousin, elle
répond sans détour : « j’aimerais
qu’ils reviennent ! Pour certains
c’est un vrai coup de cœur et j’en
ai même qui sont revenus pendant
trois ans pour trouver une maison
avant de s’installer ici définitivement. »
© TINA PAULI
© CORINNE MÉRIGAUD
Les humeurs cérébrales
Musiciens, Tulle (19)
Chanter ses racines
limousines
L
es mercredis de Ladignac « Mon coin à champi­
gnons », ou « Gilberte
dans les Modénières »...
Le ton des Humeurs Cérébrales
est donné. Résidant tout près
de Tulle, les cinq compères se
griment en personnages médiévaux : Geoffrey le paysan, guitariste chanteur, Flo le moine,
accordéon diatonique et cornemuse, Lara la guerrière, violon
chant, Alexis le mage, basse,
Williams le marchand, batterie.
Leur univers musical présenté
comme celtique tradi­
tionnel,
n’hésite pas à revendiquer des
références locales : la bourrée,
«
la gigue... Depuis leur début en
2012, le groupe a rencontré un
joli succès auprès d’un public
qui mélange toutes les générations. « Nous avons joué au
Festival traditionnel des Monédières et les organisateurs nous
ont immédiatement demandé
de revenir l’année suivante. »
Professionnels depuis trois
ans, ces intermittents du spectacle parcourent la France dans
leur camion. Soutenu par son
public local, le groupe est devenu un événement en Corrèze,
bien sûr, mais aussi dans toute la
France, où les dates s’enchaînent
à un rythme endiablé. Toute-
fois ils demeurent attentifs à
leur territoire d’origine et ont
notamment composé un morceau avec les résidents et le personnel de l’Ehpad de Tulle, Le
Chant Doux, que l’on retrouve
sur leur troisième album. Cette
année, ils renouent leur collaboration avec cette association, en
préparant une pièce de théâtre
avec les résidents. Dynamiques,
populaires et talentueux, Les
Humeurs Cérébrales sont devenus un porte-étendard de leur
région et comptent poursuivre
leur route pendant encore de
longues années.
© TINA PAULI
Didier Lassechère
Responsable technique Radio
Vassivière (23)
La voix
d’un territoire
P
Soutenu par son public local, le groupe
est devenu un événement en Corrèze. »
Benoît Lavalade Cuisinier, Bosmie l’Aiguille (87)
lus de trente ans derrière les platines de
Radio Vassivière, Didier
Lassechère est la mémoire
de cette station qui émet depuis
1984. Sous l’impulsion de JeanLouis Bordier, alors directeur du
syndicat mixte du lac de
Vassivière, la radio a d’abord
émis deux étés puis toute l’année
à partir de 1987. « Le changement a été énorme pour les habitants du territoire, il n’y avait
que Radio Délice à Aubusson
et Radio la Creuse qu’on ne
captait pas se souvient-il. La
radio était diffusée sur les
huit communes autour du lac.
Aujourd’hui, elle est écoutée sur la
moitié sud de la Creuse, jusqu’aux
portes de Limoges et de la
Corrèze ». En 2016, les habitants
d’Ussel pourront à nouveau
la capter. Le destin de Didier a
basculé à 16 ans. Apprenti boulanger la nuit, technicien béné-
vole le jour, il intègre la radio en
1989 et ne la quittera plus. « Dans
mon fournil, je ne voyais personne,
j’ai découvert la vraie vie. La radio
m’a ouvert sur le monde extérieur,
j’ai pu rester au pays, je n’avais
pas envie d’aller ailleurs ». Il s’est
impliqué dans la vie locale en tant
que vice-président du Comité
des fêtes de Royère et conseiller
municipal. L’an dernier, l’aventure a failli s’arrêter avec une
période de redressement judiciaire. « Les gens du territoire
ont réagi en comprenant qu’ils
allaient perdre leur radio se
rappelle-t-il avec émotion, ils l’ont
sauvée en adhérant à l’association, en faisant des dons. Nous
nous sommes rendu compte qu’ils
tenaient à la garder. Leur soutien a été déterminant d’où notre
wprojet de l’ouvrir encore plus aux
gens de ce territoire pour que la
radio soit leur radio ».
© Valérie Faret
« Le local pour moi,
c’est évident »
«
C
hez René », c’est chez
Benoît Lavalade mais
c’est surtout le repaire
de tous les gourmands
de cuisine simple, gourmande et
régionale. Du fromage au dessert
en passant par les légumes ou
les viandes sans oublier la bière,
tout ou presque est limousin
dans ce food truck qui sillonne
depuis le printemps dernier les
routes du Limousin. « 70 % de
mon approvisionnement se fait
en local, assure-t-il. Pour moi,
c’est évident. Je n’ai jamais pensé
faire autrement. J’ai appris à
travailler en direct avec les paysans. Lorsque j’étais traiteur, je
les emmenais avec moi dans
des réceptions auxquelles je
participais pour qu’ils voient ce
que je faisais. Ils savent de quoi
j’ai besoin et ici, je trouve de
tout ! » Son plaisir ? Faire découvrir à des clients souvent pressés,
ses trouvailles gustatives et
donner du même coup une
autre image de la restauration
dite rapide. « Je leur explique
d’où les produits viennent, qui
les a fabriqués… Ce type de
restauration est en train de
prendre une tournure de
plus en plus qualitative. Les
gens veulent manger vite
mais bien. Ce food truck c’est
comme un resto mais qui se
déplace et qui peut s’installer
n’importe où… ou presque ! ».
Parking de grandes sociétés,
places de villages ou encore
manifestations diverses aux
quatre coins de France, Benoît
Lavalade exporte grâce à son
« bistrot avec des roues », le
savoir-faire des artisans de
bouche limousins. Ambassadeur
de la région sans en avoir le
titre, « Chez René » vient donc
tout naturellement d’adhérer
à la marque Limousin dont le
visuel ornera désormais son
estafette jaune.
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
11
politique
LES cinq tribunes des groupes du conseil régional
parti
socialiste
groupe présidé par
Alain Lagarde
conseillers régionaux
Sylvie Aucouturier-Vaugelade
Gérard Audouze
Andréa BROUILLE
Stéphane Cambou
Christèle Coursat
Nathalie Delcouderc-Juillard
Jean-Paul Denanot
Shamira Kasri
Catherine L’Official
Gilles Pallier
Philippe Reilhac
Michèle Reliat
Jean-Marie Rougier
Bernard Roux
Patrick Trannoy-Mons
Claude Trémouille
Gérard Vandenbroucke
Agir énergiquement pour demain
Dans quelques semaines,
la région telle que nous
la connaissons depuis 1986
ne sera plus. Le Limousin
fera partie, à part entière,
d’une région plus grande,
plus forte. Depuis des mois,
nous œuvrons à organiser
les contours administratifs
de la nouvelle entité régionale,
à identifier les points de
convergences entre les trois
régions qui n’en feront qu’une
demain, à définir les pistes
de travail qui nous permettront
de construire une collectivité
certes plus grande mais
toujours plus proche de nos
concitoyens.
ses moyens propres pour que
nos territoires soient mieux
desservis par des infrastructures d’avenir, que la population
ait accès à une offre de soins
de qualité et de proximité,
que le tissu associatif demeure
le ciment de notre lien social
régional.
N’en déplaise à certains
déclinistes et autres professionnels du pessimisme régional,
le Limousin ne disparaîtra pas.
Au contraire, il pèsera de tout
son poids, de toute son
expérience, de toute sa capacité
à faire beaucoup avec
La COP 21, réunie à Paris,
a en effet vocation à réveiller
les consciences des États sur
l’urgence à agir énergiquement
contre le dérèglement
climatique, source d’un
déséquilibre catastrophique
de notre écosystème planétaire.
Au-delà de cette évolution
majeure qui rendra plus
efficaces les politiques
publiques au plus près de nos
concitoyens, de nos entreprises,
de nos agriculteurs, un
évènement mondial essentiel
pour l’avenir de notre planète
est lancé.
Tout l’enjeu de cette conférence
internationale sur le climat
consiste à graver, enfin, dans
le marbre des engagements
forts et concrets pour contenir
les émissions de gaz à effet de
serre et préserver notre planète
pour les générations à venir.
Un accord serait porteur
d’espoir, non seulement
en terme environnemental,
mais aussi pour endiguer
une crise économique qui n’a
que trop duré. Il s’agit d’ores et
déjà de préparer les emplois de
demain, et les innovations qui
permettront aux industries
de répondre aux engagements
pris par la communauté
internationale.
Localement, cela fait bien
longtemps que nous avons pris
la mesure de cette situation.
Tout est fait pour que,
du citoyen à l’entreprise,
des économies d’énergies soient
réalisées, et que le Limousin
aujourd’hui et la grande région
demain se dirige vers une
transition écologique.
À, chaque échelle, Citoyens,
Régions, États, le changement
d’état d’esprit est en cours,
c’est à cette seule condition
que nous mettrons en place de
véritables moyens d’action.
Il s’agit d’ores et déjà
de préparer les emplois
de demain, et les
innovations qui
permettront aux industries de répondre
aux engagements pris par la
communauté internationale. »
Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77
LES
RÉPUBLICAINS
groupe présidé par
Raymond Archer
conseillers régionaux
Jean-Paul Adenis
Françoise Beziat
GUILLAUME GUÉRIN
dominique noailletas
Michèle Suchaud
Jean-Pierre Tronche
Vincent Turpinat
frédéric vergne
Nathalie Villeneuve-Delage
Le compte n’y est pas !
À qui la faute ? Depuis des
années, le poids comme la place
de Limoges et de son hinterland
dans l’espace institutionnel
public et privé national est
en régression. Après le départ
de nombreuses directions
régionales au cours des années
passées, la réforme territoriale et
l’absurde redécoupage régional
vont amplifier la paupérisation
du Limousin sans que les élus
socialistes ne réagissent ;
bien au contraire, ils appuient
le gouvernement en avançant
des arguments pouvant éblouir,
donc aveugler la population.
Récemment, nous avons assisté
à une mise en scène illustrant
cette démarche. De façon
concommitante étaient annoncés :
1 - l’accord du gouvernement
en faveur de la LGV BordeauxToulouse et Bordeaux-Dax après
reconnaissance de leur intérêt
par l’Europe.
2 - des crédits sur la ligne POLT
et des travaux sur la RN 147.
Alors que le Limousin attend
toujours la réponse de Bruxelles
pour la LGV Limoges-Poitiers
qui devait tomber en juillet
dernier, nous recevons des
explications écrites à vocation
compensatrice et consolante
à travers une annonce de crédits
pour la ligne POLT et pour
la RN 147. Pourquoi pleurer ?
Sur le premier point, les
responsables régionaux ont fait
part de leur satisfaction :
la politique des TGV « n’est pas
abandonnée » ; le « gouvernement
a entendu nos collectivités » ;
c’est «favorable à notre « grande
région, donc au Limousin » !
Poitiers n’a rien fait savoir.
Selon moi, le gouvernement
a quasiment achevé la ceinture
TGV : Toulouse, Bordeaux,
Poitiers, Paris, Dijon, Lyon,
Marseille. Qu’en sera-t-il de cet
Pour contacter le groupe Les Républicains, tél. : 05 55 45 19 38
12
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
Mais pourquoi les autres
territoires sont-ils mieux
entendus ? »
encerclement pour Limoges ?
Pour s’en sortir, il nous faut
la LGV Limoges-Poitiers. Sinon
comment accepter que les
anciennes capitales régionales
soient non seulement qualifiées
de capitales « délaissées », mais
qu’elles ne soient pas reliées
par des voies de chemin de fer
modernes ?
Au contraire, avec le second
point, la calinothérapie est en
marche. D’abord, 130 millions
seront débloqués entre 2015
et 2020 pour le POLT.
Et, la programmation est en
place : le comité de suivi rendra
son rapport au cours du premier
trimestre 2016 ! D’ici à ce que les
travaux commencent,
le budget de la France sera
peut-être en meilleur état et on
aura l’argent des promesses !
Mais pourquoi les autres territoires sont-ils mieux entendus ?
À qui la faute ? Ensuite,
pourquoi les limousins
se plaindraient-ils ? L’État va
leur construire une dizaine
de kilomètres de 2x2 voies sur
la RN 147 pour un peu moins
de soixante-dix millions.
Personne ne nie plus
aujourd’hui le rôle moteur
des grandes voies de communication dans le développement
économique, donc pour l’emploi.
Or, le Limousin est en retard
pour les routes, pour le fer
et pour le haut débit. À qui
la faute ?
europe
écologie
LES VERTS
groupe présidé par
marc horvat
conseillers régionaux
Jean-Bernard Damiens
Ghilaine Jeannot-Pagès
dominique normand
estela parot-urroz
Le futur du Limousin ?
Nous n’avons pas attendu
l’annonce de la réforme qui va
fusionner le Limousin dans
la grande région Aquitaine
pour travailler avec les régions
alentours dans les domaines
des transports, de l’eau,
de l’énergie, du bois ou de
l’agriculture. Généraliser nos
pratiques aurait pu économiser
beaucoup de moyens, tout en
inscrivant durablement l’espace
Limousin dans l’Europe. Sans
illusions sur la connaissance
de l’institution régionale par
le grand public, la proximité de
l’hôtel de région a néanmoins
permis de co-construire
les actions et les positions
du groupe avec les acteurs
associatifs et professionnels
locaux.
Nous avons fait le nécessaire
pour tenter de convaincre que
l’avenir prospère de cette région
est intimement lié à son capital
environnemental exceptionnel
et à sa préservation. Si nous
avons pu mettre en œuvre
des avancées notables, nous
regrettons qu’il n’y ait pas eu
la volonté d’inscrire
le Limousin dans un projet
commun de transition écologique. Nouvelles technologies,
culture, industries, artisanat
et agriculture ne trouveront
leur place dans la globalisation
qu’avec un label qualitatif
singulier, ouvert et lié
aux racines locales.
Relocalisation, transition
énergétique, co-construction
des politiques locales,
durabilité, solidarité. C’est notre
intime conviction : l’écologie
reste la méthode pour renouer
avec la confiance et résoudre
En vous remerciant
encore pour la confiance
que vous avez bien voulu
nous prêter… »
les problèmes auxquels nous
sommes tous confrontés :
chômage, avenir incertain dans
une mondialisation sans frein,
angoisses sanitaires...
En vous remerciant encore
pour la confiance que vous avez
bien voulu nous prêter, nous
avons collectivement fait
notre possible pour répondre à
vos attentes et restons engagés
pour le futur du Limousin.
Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22
ADS
MEL
conseillER régional
jean daniel
mouvement écologiste limousin
Bernard Beaubreuil
ADS
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, c’est demain
En réalité pour bien
appréhender la nouvelle
situation, pour bien imaginer
le nouveau territoire, il faut
le visualiser en département.
Dans cette grande région,
le Limousin n’est pas plus
éloigné de la nouvelle capitale
que les Pyrénées-Atlantiques.
On peut donc éloigner de nous
ce fantasme qui nous dirait
que la distance de Bordeaux
à Limoges provoquerait un
abandon du Limousin.
Le Limousin restera Limousin
comme le Pays Basque a su
rester le Pays Basque.
Il existe déjà un travail de
partenariat depuis bientôt
vingt ans avec l’Aquitaine
et Poitou-Charentes, deux
exemples parmi d’autres qui
montrent l’intérêt de l’action
à une plus grande échelle que
celle que nous connaissons
aujourd’hui.
Premier exemple, le parc
naturel Périgord-Limousin.
Un territoire d’excellence environnementale en matière de
développement avec ces près
de quatre-vingt
communes haut-viennoises et
de Dordogne qui peuvent dans
ce cadre travailler chaque jour
à la valorisation au service de
ses habitants.
Deuxième exemple, le schéma
d’aménagement et de gestion
des eaux du bassin de la
Vienne, mis en place par notre
région Limousin avec l’appui
de Poitou-Charentes qui
permet avec une politique de
l’eau commune, de gérer la
richesse eau, depuis les années
2000 sur un territoire allant du
plateau de Millevaches, jusqu’à
Châtellerault, un partenariat
qui favorise d’une politique
de l’eau commune, sur
un territoire de plus de
trois cents communes.
Ce nouveau territoire ne doit
donc pas être un problème,
mais une solution pour une
nouvelle étape du développement de notre Limousin.
Il faut que la puissance de
notre nouvelle région accélère
le déploiement des nouvelles
structures comme la grande
vitesse ferroviaire, renforce
notre appareil de santé,
de formation universitaire,
de formation continue, achève
une couverture numérique
digne du XXIe siècle, et déploie
des aides au développement
économique.
Alors, même si l’on peut
à terme compter sur une
solidarité globale de la
nouvelle collectivité, nous
devons demain, soutenir
des élus du Limousin, vigilants,
combatifs et proches
d’une population inquiète de
cette nouvelle situation.
Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45
LIMOUSIN terre
de gauche
Parti communiste français
GAUCHE anticapitaliste / ENSEMBLE
Parti de gauche
groupe présidé par
Christian Audouin
conseillers régionaux
Stéphane Lajaumont
Véronique Momenteau
Laurence Pache
Joël Ratier
Pascale Rome
Le Limousin a besoin d’une ambition
radicalement nouvelle
Depuis 2010, notre groupe a
porté au sein de l’Assemblée
régionale des propositions
visant à faire du Limousin un
lieu d’expérimentation de politiques sociales, économiques et
environnementales en rupture
avec les dogmes libéraux.
Forts du mandat que vous
nous aviez confiés, nous
n’avons eu de cesse ces cinq
dernières années de défendre
l’emploi qualifié, de proposer
une utilisation plus sélective
de l’argent public accordé
aux entreprises, de
promouvoir une formation
publique initiale et continue
de qualité, de valoriser une
agriculture respectueuse
du consommateur et de
l’environnement, de privilégier
le développement des TER et
du « train pour tous »…
Nous avons par ailleurs été les
seuls à dénoncer les politiques
d’austérité mises en place par
les gouvernements successifs
et relayées par la majorité
régionale. Nous avons aussi
dénoncé la Loi « NoTre » qui
va rayer le Limousin de la carte
administrative dès le
lendemain du scrutin régional
des 6 et 13 décembre prochains.
Malgré les propos se voulant
rassurants des uns et
des autres, c’est bien en effet
à un enterrement de première
classe que vous êtes conviés.
Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26
Ne nous y trompons pas,
la logique de la loi NoTre
conduira la future capitale
régionale, Bordeaux, à aspirer
et phagocyter l’essentiel
des activités et des emplois du
nouvel espace géographique,
laissant aux territoires ruraux
et aux villes périphériques
comme Limoges, Brive, Tulle
ou Guéret les miettes
du développement.
Le Limousin n’a-t-il pas été
qualifié par l’actuel président
de région Aquitaine comme
« l’arrière pays » de l’agglomé­
ration bordelaise ? Quel aveu
et quelle morgue !
Mais la messe n’est pas dite.
Il est encore possible,
de mettre en échec les logiques
d’austérité pour peu que toutes
celles et tous ceux qui refusent
la mise en concurrence
des territoires au détriment
de l’emploi, de la démocratie
locale et des investissements
publics fassent entendre leurs
voix en décembre.
Pleinement engagés dans
ce combat, nous sommes
à leurs côtés.
Bordeaux,
la pompe
aspirante »
Pour suivre l’actualité de Limousin Terre de Gauche au conseil
régional : www.terredegauche.fr (où il est possible de s’inscrire
à la lettre d’informations !)
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
13
la culture, une richesse commune
Un mois de docs en stock
1
1
Jusqu’au 30 novembre, le Mois du documentaire propose une centaine
de séances reparties sur tout le Limousin. En développant un réseau entre les différentes
structures culturelles du territoire, la manifestation accroit la visibilité de ce genre
cinématographique.
CURIOSITÉ
© RÉGION LIMOUSIN
Plus de
la moitié des
documentaires
présentés sont
soutenus par la
Région Limousin.
© Renaud CorlouËr
La Souterraine (23)
Centre culturel Yves Furet
05 55 63 46 46
www.ccyf.fr
Louis Bertignac
Le 19 novembre Trois ans après
Si de plus en plus de films
documentaires sortent en salles
de cinéma, une grande majorité
d’entre eux reste peu visible sur
les écrans et méconnue du public.
La diffusion des films documentaires s’appuie souvent sur des
actions menées localement par
les médiathèques, les associations
et les salles de cinémas. Nombreux
sont les films dont le parcours
s’imbrique entre exploitation
commerciale en salle de cinéma
et diffusion non commerciale
dans les lieux culturels. Le pari
du Mois du film documentaire
est de développer un réseau
national pour la visibilité de ce
genre. À travers la forte partici­
pation de 2 000 structures au
niveau national, la manifestation
favorise les échanges interprofes­
sionnels des acteurs de la diffusion et de l’action culturelle et
cinéma­tographique. Ensemble,
les partici­
pants mutualisent
moyens et énergie afin de valoriser la richesse de la création, faire
découvrir des œuvres rares ou peu
diffusées, proposer des moments
de découverte collective pour
susciter la curiosité du public,
faciliter la rencontre avec les
réalisateurs et intervenants,
sensib­iliser les jeunes publics à
ce genre.
LE BILLET occitan
Unefoisn’estpascoutume,
je parlerai des commer­
çants limousins qui, d’une
façon ou d’une autre, affichent la
langue, de leur propre initiative,
et ainsi contribuent à la rendre
visible et à la faire vivre.
Je passerai vite sur la CRIL,
marque « identitaire » du limousin, que tout le monde connaît,
avec ces tee-shirts qui, parfois,
portent haut l’occitan limousin
à travers des slogans décalés :
Minja ta sopa pitit Limouzi
(« mange ta soupe petit limousin »), annonce un joli bavoir ;
Mesfia te ! (« méfie-toi ! » qui
est d’ailleurs aussi une marque
auvergnate), dit sur un tee-shirt
féminin la célèbre ouvrière américaine du poster dessiné par
Howard Miller en 1943 (elle
délcarait initialement We Can
Do It !). Ou encore : Ses la 1000
persona que me damanda la
revirada de queu chamison !!!!
(« Tu es la millième personne à
me demander la traduction de ce
14
En Limousin, la coordination de
la 16e édition de cette manifesta­
tion est assurée par Les yeux verts,
pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma
et à l’audiovisuel. Sur la centaine
de séances proposées dans
l’ensemble du territoire (cinéma,
médiathèque, librairies),
soixante-dix présentent des
films soutenus par la Région
Limousin. Du portrait d’artiste
au film social en passant par
l’enquête en milieu rural, toutes
les thématiques et tous les formats
sont représentés. Si la tradi-
Vendre e ’chaptar en occitan
tee-shirt »), et enfin, mêlé à l’anglais : Limouzi sea sex and sun.
Sei assedrada (« je suis assoiffée »).
Tout un programme !
Je parlerai surtout de tous ceux
qui prennent des noms occitans
pour désigner leurs activités (je
remercie Magali de la Librairie
Occitane pour sa liste). Plusieurs
gites et chambres d’hôte comme
Lo Solelh colc (Le Soleil couchant), à Beaumont-du-Lac ou
la Cardelinha (le chardonneret)
et La Calendrette (francisation
de calandreta, petite alouette,
nom des écoles associatives
occitanes), à Sadroc, ou encore
Chabatz d’entrar à Pouleinat
sur la commune d’Eyjeaux. Les
Chabatz d’entrar (finissez d’entrer), véritable sésame régional,
sont légion : un restaurant de
Chateauponsac, par exemple,
porte ce nom.
Un producteur de fromage de
chèvre bio à Saint Junien-lesCombes a choisi La Chabra negra
(la chèvre noire), et le maraîcher
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
Tous les thèmes,
tous les formats
tion subsiste avec des formats
classiques tels que les cinquantedeux minutes, les docs de dix
minutes ont actuellement le vent
en poupe. Il s’agit bien souvent de
films animés qui proposent de
traiter le réel autrement sous un
angle plus poétique à travers le
graphisme et la 3D. Enfin, le Mois
du documentaire accueille cette
année en partenariat avec l’association Mosaïc et l’association
Cultures maghreb Limousin, le
festival des films d’ici et d’ailleurs,
une nouvelle manifestation qui
se déroule à Limoges, Saint-Junien
et Saint-Léonard-de-Noblat.
www.moisdudoc.com
par Jean-Pierre Cavaillé
bio de la Nouailles (J.-M. Caunet)
Lo Vargier dau Braiaud (le jardin
du paysan). Une autre productrice bio, à Monestier-Port-Dieu, a
écrit son nom de lieu en occitan :
Las Borias (les bories). L’épicerie
ambulante de Châteauponsac
s’appelle Lo Pichòt Mercat (le
petit marché) et l’épicerie de
Peyrilhac s’est baptisée Lou pani
limouzi (graphie à la française).
Soit, en français, Le Panier
Limousin, qui existe aussi, rue
Elie Berthet à Limoges : on y
vend des produits régionaux (sa
publicité : 100 % do Limouzi !), et
le site nous invite à venir dans la
boutique « discuter et échanger
en Occitan ».
La Sabataria, à Nexon, comme
son nom l’indique, est une cordonnerie ; Lo Talhier (l’atelier), à
Saint-Jean-Ligoure, une menuiserie-ébénisterie. La Cabanela
est une boutique d’artisans d’art
à Limoges (rue Haute-Vienne)
et Lo Marende (le goûter) est
un livreur de plats à domicile à
Boisseuil. Une piscine de SaintJunien s’appelle L’Aiga bluia
(l’eau bleue) et la maison de
retraite de Cussac, Dins lou pélou
(dans la bogue, que l’on devrait
normalement écrire « lo pelon »).
Et justement l’association Le
Chemin limousin vient de lancer
une monnaie complémentaire
locale baptisée Lou pelou.
J’allais oublier (évidemment
je n’ai aucune prétention à
l’exhaustivité) les restaurants,
comme Lo Vinataud (habitant de
Vicq), ou Las quatre domaisèlas
(les quatre demoiselles), musée
de la noix avec restauration à
Saillac qui ouvrira ses portes
prochainement. Enfin, pour finir,
une mention spéciale pour Le
Bistrot Limousin à Saint-Junien
qui offre à ses clients une riche
documentation sur la langue
et sur le pays pour accompagner son excellente cuisine
régionale.
l’album Grizzly et son avalanche
de riffs brûlants, Louis Bertignac
est de retour avec un album rock
mais plus mélodieux. La caresse
des violons se mêle à la
sauvagerie des guitares pour des
ballades qui mènent loin
des sentiers battus. En écoutant
les 13 titres de ce nouveau
disque, on passe de Chuck Berry
à Otis Redding, de Free à Lynyrd
Skynyrd, du rock & roll à la valse,
d’hier à demain. Suis-moi, c’est
un conseil d’ami, une promesse
de plaisir partagé. Suivons-le
alors. On ne risque rien. Sauf
peut-être de partir loin, très loin...
Saint-Angel (19)
Théâtre La Chélidoine
05 55 72 55 84
www.lachelidoine.fr
Piano rigoletto
Le 27 novembre Avec sa leçon
de vie loufoque et ludique, son
piano et son Casio, Alain Bernard
nous fait revivre l’histoire
de la musique et la réalité
quotidienne des musiciens,
de la préhistoire à David Guetta,
en passant par le Moyen-Âge,
les périodes classique et
romantique… De Beethoven
à Bob Marley, de Chopin
à la chanson réaliste, du blues
aux musiques de films,
ce professeur ès humour
musical transforme le public
en classe d’ados avides de
connaissance. À dévorer
des yeux et des oreilles !
© Nicolas Deschamps
Saint Hilaire Luc (19)
Église du village
05 55 95 81 33
Rendez-vous musical
Les 4 et 5 décembre La ravissante
petite commune corrézienne
située tout près de SaintPantaléon de Larche, accueille
chaque année depuis plus
de 25 ans des musiciens de
renom pour son traditionnel
rendez-vous musical. Au fil des
ans, le succès n’est pas démenti
agenda
livres
et disques
les 10 choix de la rédaction
2
4
3
5
6
Éditions Mines de rien
Préface de Jean-Luc Petitrenaud
LES RECETTES
DE MON LIMOUSIN,
CHEZ FRANCIS
© DR
ŒUVRE © Junior Fritz Jacquet
© THIERRY LAPORTE
© DR
© DR
puisque l’année dernière
300 spectateurs se sont
pressés à cette manifestation
exception­nelle. Au programme
de cette nouvelle édition,
le concert Gullivan interprété
par le chanteur François
Borros, l’accordéoniste Gwénola
Maheux et le contrebassiste
Jacques Jourdan.
© dAVID - Fotolia
Guéret (23)
La Fabrique
Scène conventionnée
Espace A.Lejeune
05 55 52 84 94
www.lafabrique-gueret.fr
Bal viennois
Le 5 décembre Ce spectacle est
un voyage vers une époque où
le raffinement viennois rayonnait
sur l’Europe. Dans un tourbillon
de robes naquit et vécut la valse,
première danse romantique.
Les corps s’y rapprochaient et
se mêlaient dans la volupté des
mélodies. Programme : Ouverture
puis extraits des Joyeuses
Commères de Windsor d’Otto
Nicolai, airs connus de Franz Lehár
(La Chauve-Souris, Giuditta...),
Ballet du Voyage dans la lune
de Jacques Offenbach, extraits
des Trois valses d’Oscar Strauss,
Danse hongroise n°1 de Johannes
Brahms, Le beau Danube bleu,
Le Baron tzigane de Johann
Strauss fils.
Limoges (87)
Théâtre La Marmaille
et didactiques. Le jeune public
et leurs parents ne manqueront
pas de retrouver cette année
The Wackids qui joueront leur
tout nouveau Stadium Tour
ainsi que Mami Chan qui revient
pour la 3e fois avec sa nouvelle
création Okonomiyaki.
La manifestation propose aussi
des créations originales telles
que Fougère par la Cie Ouïe Dire
à découvrir dès 6 mois.
Le Monster kid ouvre également
sa scène à deux ciné-concerts :
la création de Freaks par la
Compagnie O’Navio et La Petite
Taupe qui depuis 2007 sillonne
la France et la Belgique. Enfin,
la manifestation n’oublie pas
ses racines limousines à travers
un partenariat avec l’École
Nationale Supérieure d’Art de
Limoges et en accueillant le
limougeaud Sapritch qui commence son intervention par une
image de Lady Gaga en posant
cette question essentielle :
Comment en sommes-nous
arrivés là ?! Une conférence
complètement déjantée
mais rudement pointue et
savoureuse !
Monster kid festival
Jusqu’au 13 décembre La 3e
édition du plus grand des
festivals pour les petits joue
les prolongations cette année
avec un mois de concerts,
de ciné-concerts, de musique,
de théâtre mais également
de conférences ludiques
deux jours consacrés au travail
de Maguy Marin, une des
chorégraphes les plus radicales
actuellement et pionnière de
la nouvelle danse française
des années 80. Avant de
découvrir le spectacle Umwelt,
prix spécial du jury du syndicat
de la critique 2006 et Bessie
award 2008, la scène conventionnée de Guéret propose
le dimanche, dix minutes
d’extraits interprétés avec
engagements par des danseurs
amateurs passionnés. Puis
la soirée se poursuivra avec
la projection du film Retour sur
Umwelt, un film de Xavier Baert
consacré au travail de la
chorégraphe depuis 1979.
Tulle (19)
Les sept Collines
Scène conventionnée
© dr
Eymoutiers (87)
Espace Paul Rebeyrolle
05 55 69 58 88
www.espace-rebeyrolle.com
Rebeyrolle vivant !
Jusqu’au 30 décembre
À l’occasion des dix ans de
la disparition de l’artiste et
du vingtième anniversaire de sa
création, l’espace Paul Rebeyrolle
retrace à travers l’exposition
Rebeyrolle vivant ! soixante ans
d’une œuvre essentielle.
Une centaine de pièces inédites,
provenant pour la plupart
de collectionneurs passionnés,
sont présentées à l’occasion
de cet hommage exceptionnel.
Le parcours chronologique
commence par les premières
œuvres des années 1940-1950
jusqu’au travail des années
90 sans oublier les trois dernières
œuvres datées de 2005.
À noter, la présence de portrait
et de clichés de Paul Rebeyrolle,
signés Michel Nguyen et Gérard
Rondeau, photographes et amis
qui l’ont accompagné pendant de
nombreuses années, complètent
l’exposition. Gérard Rondeau est
notamment l’auteur de l’ouvrage
et du film documentaire intitulés
Rebeyrolle ou le journal d’un
peintre, diffusé pendant la durée
de l’exposition.
© Daniel Michelon
1
Louis Bertignac
en concert à
La Souterraine
pour présenter
son dernier opus :
Suis-moi.
2 Une exposition
d’œuvres en
papier au Moulin
du Got pour
sensibiliser
les visiteurs
au recyclage.
3
Les enfants
aussi ont droit
à leur concert
de rock avec
The Wackids, très
attendus pour la
troisième édition
du Monster Kid
festival au
Théâtre de
La Marmaille à
Limoges.
4
Contorsionnistes,
acrobates,
jongleurs et
contorsionnistes
sur la scène
des Sept collines
à Tulle.
05 55 26 99 10
www.septcollines.com
Arts de la piste
Le 14 décembre Dans ce spectacle
époustouflant, l’acrobatie est vue
comme un langage où le tissu
aérien côtoie la corde lisse,
le trapèze et le mât chinois. Des
portés superbes qui laissent
bouche bée, des grimpettes
effrénées de mât chinois suivies
de glissades vertigineuses,
une contorsionniste incroyable
de juvénilité et de charme, du
jonglage avec tout ce qu’il ne
faut pas, juste pour rire, des sauts
acrobatiques qui vous envoient
en l’air, des personnages paumés
ignorant leur force comique,
et de bout en bout, un sourire
qui s’élargit et une fascination
grandissante pour cet aplomb
des grands artistes.
05 55 30 70 32
www.la-marmaille.fr
© Pierre Vasic
Brive (19)
Les treize arches
Scène conventionnée
Grande salle
05 55 24 62 22
www.lestreizearches.com
Autour de
Maguy Marin
Dimanche 13 et mardi 15 décembre
Saint-Léonard-de-Noblat
(87) - Le Moulin du Got
Aubusson (23)
Théâtre Jean Lurçat
Scène nationale
05 55 57 18 74
05 55 83 09 09
www.moulindugot.com
La seconde vie
du papier
Jusqu’au 23 décembre Premiers
déchets renouvelables de nos
poubelles, quatre millions
de tonnes de papier sont
consommées et utilisées
chaque année en France.
Pourtant, moins d’un papier sur
deux est recyclé et seulement
12 % des français connaissent
les consignes de tri. L’exposition
La seconde vie du papier,
valorise ces documents
du quotidien en présentant
le travail d’une dizaine de
créateurs. Collage, dessins,
sculpture, meubles, lampes et
diverses créations plastiques
réhabilitent et subliment
le matériau. Cette exposition
est également l’occasion de
sensibiliser les visiteurs à la
nécessité du réemploi du papier
grâce à des supports
d’information ludiques,
interactifs et pédagogiques.
www.ccajl.com
Capilotractées
Les 14 et 15 janvier L’art de se
suspendre par les cheveux
était cultivé jadis dans les
campements forains du cirque
traditionnel. La fildefériste
Sanja Kosonen et la trapéziste
Elice Abonce Muhonen
ressuscitent cette coutume
barbare avec une stupéfiante
bonne humeur. Leurs cheveux
nattés, enserrés dans un anneau
de fer, deviennent corde molle
ou trapèze. Accrochées l’une
à l’autre par le chignon, les
vraies-fausses soeurs siamoises
se font tour à tour lutteuses
ou trapézistes au bord du fatal
déséquilibre. Entre freak show,
acrobatie et récit… de quoi faire
dresser nos cheveux, de plaisir
et d’émerveillement ! À voir en
famille, à partir de huit ans.
5 Retour sur
soixante ans
d’une œuvre
essentielle grâce
à l’exposition
Rebeyrolle
vivant !
à Eymoutiers.
6
L’art de se
suspendre par les
cheveux, un art
ancestrale remis
au goût du jour
par La fildefériste
Sanja Kosonen et
la trapéziste Elice
Abonce Muhonen.
Rendez-vous
incontournable de
la Foire du livre de
Brive, Chez Francis,
les murs et les
plafonds sont
tapissés de bons
mots, de dessins,
de graffiti reconnaissants
laissés par les artistes de
passage. Une cuisine à la fois
traditionnelle et familiale du
Limousin, parfois innovante,
toujours empreinte
d’émotion. Quarante recettes
pour se balader en terre
gourmande parmi veau de
lait, champignons, flognarde,
bœuf limousin, cochon cul
noir, pommes, noix, agneau
Baronet... pour aguicher
nos pailles et nous
transmettre la mémoire
gustative et sensorielle de
notre région.
240 photos, 176 pages.
www.editionsminesderien.com
Michaël Bettinelli
Les ardents éditeurs
LE GRIMOIRE
POURPRE-CHEVALIER
DE PORCELAINE
Le quatrième
volume des aventures
de Jean et Manon
vient de sortir. Après
Countès, Le roi
silencieux et les
sorcières rouges,
les adolescents se
retrouvent au cœur
du musée Adrien
Dubouché à la recherche
du Chevalier de porcelaine.
Michaël Bettinelli s’empare
des countès traditionnel
du Limousin et d’ailleurs pour
une version qui va ravir tous
les amateurs de bande
dessinée et de mangas
à partir de huit ans.
97 pages, 16 €.
www.lesardentsediteurs.com
Pascal Schumacher
Label Laborie Jazz
LEFT TOKYO RIGHT
Enregistré sur le site de
La Borie, cet album de Pascal
Schumacher est le premier
sorti sous son nom.
À la direction d’un Quartet
déjà bien rodé depuis
plusieurs années, l’un
des meilleurs vibraphonistes
européens nous livre un opus
fourmillant de références
au Japon entre tradition et
modernité. C’est ainsi qu’au
fil de l’album il incorpore
les contributions de plusieurs
artistes invités : la harpe
d’Aliénor Mancip, la flûte
magique de Magic Malik
ou encore la trompette
et le saxophone de Verniri
Spohjola et de Sylvain
Rifflet. Une belle découverte.
Appuyez sur la touche play
et laissez-vous porter…
www.laboriejazz.com
La scène corrézienne propose
N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin
15
PORTRAIT
L’âge de raison
Thierry Dantoine, gériatre au CHU de Limoges, est au centre de l’enjeu
sociétal du bien vieillir. Ses travaux sur la perte d’autonomie au sein
de la chaire qu’il a contribué à créer, sont sources d’innovations pour
les patients comme pour les aidants.
© Valérie Faret
27, boulevard de la Corderie
CS 3116 - 87031 Limoges Cedex
05 55 45 19 00
Directeur de la publication
Gérard Vandenbroucke
Responsable de la rédaction
Sybille Mangin
Rédactrice en chef
Valérie Faret
Rédaction
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Corinne Mérigaud
avec la collaboration des services
et agences de la Région
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Sauf mention contraire
conception graphique
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est labellisée Imprim’vert. Elle respecte
un cahier des charges strict sur le recyclage
de ses déchets et la composition
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est imprimée sur du papier recyclé
avec des encres végétales.
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Professeur de médecine
interne en gériatrie et
biologie du vieillissement à la
faculté de Limoges, enseignantchercheur, chef de service de
médecine gériatrique au CHU de
Limoges, directeur de la chaire
prévention de la perte d’auto­
nomie des personnes sur leur
lieu de vie : Thierry Dantoine
est un homme très, très occupé.
Pourtant, cet épicurien à l’accent
du sud-ouest, n’aime rien autant
que la douceur de l’Italie, ses
bons petits plats ou se délecter
d’un concerto pour violon. Parti
de Toulouse pour s’installer à
Limoges « en avril 1993 » préciset-il, afin d’intégrer le service de
gérontologie, Thierry Dantoine a
ainsi renoué avec ses racines familiales. « Je pense qu’on ne vient
jamais en Limousin par hasard,
souffle-t-il. Ma grand-mère avait
été institutrice à Limoges et ma
mère est née à Brive. » Néphrologue de formation, il est, au
bout de quelques années, tenté
par la gériatrie. Une spécialité
plutôt austère pour un interne
de 27 ans. « C’est vrai que quand
on est un jeune gériatre on n’a pas
le vécu du vieillissement. Passer
16
outre l’appréhension qu’on a de
la relation à l’autre fait partie
selon moi de la vocation de
médecin. Et puis, j’avais besoin
de ce contact avec les personnes.
Il faut dire que chez moi on vivait
à l’ancienne, en famille, avec les
grands parents ! ». Nommé chef
de service de médecine gériatrique au CHU de Limoges à
37 ans, Thierry Dantoine n’a rien
perdu de son envie d’aborder
cette spécialité de manière positive. « C’est vrai que nous nous
occupons de la dernière période
de vie, que notre médecine n’est
que partiellement curative, poursuit-il, mais elle est aussi fonctionnelle et l’objectif est de proposer
une meilleure qualité de vie dans
le respect de la personne. Pour
cela, nous tendons à renforcer la
prévention. »
La gériatrie,
une opportunité pour
la recherche
La recherche est donc indispensable et l’innovation nécessaire.
C’est pourquoi, Thierry Dantoine
consacre du temps et de l’énergie
à la promotion de la chaire prévention de la perte d’autonomie
La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015
C’est tout l’enjeu de demain : innover ici
pour modéliser. Nous ouvrons ainsi la voie
aux autres régions ». »
des personnes sur leur lieu de
vie, qu’il a contribué à monter au
sein de la fondation de l’université de Limoges. « La chaire a pour
objectif d’apporter des expertises
scientifiques multidisciplinaires
dans les domaines médicaux,
technologiques et économiques
afin de mieux connaître les déterminismes de la perte d’autonomie
sur le lieu de vie des personnes
et les interventions préventives
potentielles à l’aide de nouvelles
technologies. Un Centre recherche
et ressource transatlantique sur la
perte d’autonomie a pu être créé
en collaboration avec l’Institut du
vieillissement du Professeur Lewis
Lipsitz, professeur à l’université
de Boston, aux États-Unis. Cela
nous permet d’avoir une visibilité
et une crédibilité internationale.
Grâce à la Fondation de l’université nous pouvons alimenter des
projets qui associent à la fois des
médecins, des usagers, le secteur
des sciences sociales, des technologies et du juridique. Ces projets
recouvrent tous ces champs et
c’est là que réside leur force. »
Devenue question de santé
publique, le bien vieillir est
désormais un enjeu sociétal où
l’usager est au centre des évolu­
tions technologiques et où il est
essentiel de former des professionnels aux nouveaux usages.
« La gériatrie est bien sûr un
secteur d’avenir, explique Thierry
Dantoine. C’est aussi une opportunité pour la recherche. Nous
devons arriver à ce que les outils
technologiques améliorent la
qualité de vie et le travail des
aidants. Nous avons aussi bien
besoin de ressources techniques
qu’humaines. C’est tout l’enjeu
de demain : innover ici pour
modéliser. Nous ouvrons ainsi
la voie aux autres régions. Au
CHU de Limoges, les plus de
75 ans représentent 25 % des
admissions aux urgences. Il
faut donc apprendre à s’organiser
différemment. »
Région Limousin

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