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Le journal du conseil régional N° 115 NOVEMBRE 2015 territoires © Nicolas Lavallée ACTUALITÉS Régionales 2015 Quand ? Comment ? Pourquoi ? Deux pages spéciales pour tout comprendre sur le scrutin des 6 et 13 décembre prochains. p. 4-5 EN limousin ET PAS AILLEURS Bientôt 400 adhérents à la marque Limousin Solibio, la chimie verte De nouveaux locaux et une belle croissance pour l’entreprise haut-viennoise qui mise sur l’approvisionnement et le savoir-faire local. p. 2 Fédérer les acteurs locaux autour de valeurs communes tel est l’objectif de ce dispositif. Lire en page 6 culture de gauche à droite et de haut en bas : © CREUSE OYGÈNE, TINA PAULI, VALÉRIE FARET, Marie Bossavy, CORINNE MÉRIGAUD www.regionlimousin.fr Paroles de Limousins Le mois du film documentaire p. 14 DOSSIER Limousins de toujours ou depuis peu, ils ont choisi de rester ou de s’installer ici. Sportifs, scientifiques, membres d’associations ou chefs d’entreprise, ils contribuent chacun à leur manière au développement et au rayonnement du territoire. Portrait de Lire page 8 dix d’entre eux… en limousin… et pas ailleurs ! Le seul savon noir à l’huile d’olive 100% française est issu du laboratoire de Solibio. © Valérie Faret La chimie au service de l’innovation verte IMAGINATIVE En optant pour l’approvisionnement et le savoir-faire local, la société implantée à Solignac (87) spécialisée dans les éco-produits cosmétiques et d’entretien, bénéficie d’une croissance à deux chiffres. « Un tiers de notre budget est consacré à l’innovation », explique Jean-Loup Bernard, co-fondateur de Solibio. Pas de brevets, peu de communication, une implantation rurale et un développement très maîtrisé : Solibio implantée à Solignac va à l’encontre de tous les modèles économiques. Et pourtant ça marche ! Depuis le début de l’année, l’entreprise enregistre une croissance d’environ 50 % de son chiffre d’affaires. La recette ? Ne s’imposer « aucune limite » répond son co-fondateur, Jean-Loup Bernard. « Avec ma femme, notre métier de base est la chimie, affirme-t il. Nous avons débuté en créant des filtres antiodeur pour les fosses septiques (…) et aujourd’hui, cela représente encore un tiers de notre chiffre d’affaires. Puis, nos recherches nous ont menés vers les cosmétiques mais là aussi sans nous mettre de limites : partout où il y un saut technologique qui nous permettait d’y intégrer un savoirfaire, on y allait ! ». C’est ainsi que Solibio a développé une gamme de savons, de produits d’entretien pour la maison et pour le jardin. Un savon noir à l’huile d’olive 100 % française – le seul de l’hexagone – vient de voir le jour, et 2016 marquera la sortie des premières crèmes de soins pour le visage. « Environ un tiers de notre budget est consacré à l’innovation », explique cet ingénieur chimiste qui au bout de quinze ans, peut enfin goûter aux fruits de son travail et se lancer dans l’agrandissement de ses locaux. « La chimie c’est long, reconnaît-il, il faut du temps pour mettre au point les procédures. On a bricolé pendant longtemps. Actuellement nous mettons en place de nouveaux procédés où nous passons de cuves de 100 litres à 800 litres et où nous multiplions par vingt la production d’extraction des matières premières. » Ces dernières sont toutes issues de producteurs locaux situés à moins de 150 kilomètres de Solignac. Un choix judicieux qui permet, en achetant « directement aux agriculteurs, de s’affranchir des surcoûts du bio » assure Jean-Loup Bernard. Aujourd’hui distribués dans de grandes enseignes bio de Clermont-Ferrand à Angoulême en passant par Châteauroux, les produits Solibio sont également présents dans les rayons des supermarchés limousins. D’ici à la fin de l’année, l’entreprise recrutera un magasinier pour passer à cinq salariés et envisage d’autres embauches au rythme d’une à deux par an. n Des solutions complètes pour les industriels SPÉCIFIQUE À La Souterraine, la SOMAC conçoit des outils de presse et des machines spéciales sur mesure pour l’automobile ou l’aéro nautique. Moins de dix entreprises françaises possèdent ce savoir-faire. « Notre force c’est le clé en main ! » lance d’emblée Thierry Lamidieu, président de la SOMAC créée en 1985. « À mon arrivée (en 2007 NDLR), il a fallu prendre le virage pour faire autre chose que de la sous-traitance mécanique, se souvient-il. Nous avons alors choisi d’apporter de la valeur ajoutée en évoluant vers des solutions complètes et vers les moyens de production. » 2 Pour cela, l’entreprise a développé son propre bureau d’études au sein duquel travaillent dix personnes. Un choix qui a permis de résister à la concurrence de l’Asie et des pays de l’est : « On ne fait pas de sous-traitance mais du haut de gamme et on innove car on doit s’adapter en permanence. Ce sont les gens qui font la différence. Ici, les équipes sont polyvalentes, les gens passionnés. Il y a beaucoup La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 d’échanges techniques, de projets, de créativité et d’autonomie » explique-t-il. Et si l’essentiel de la production s’envole pour l’Inde, la Chine ou le Brésil, les salariés, eux, restent et s’investissent dans l’entreprise : « On a fait venir au moins quatre ou cinq familles à la Souterraine », se réjouit le Président de la SOMAC qui compte aujourd’hui quarante-cinq collaborateurs. « Ce sont les gens qui font la différence » assure Thierry Lamidieu, président de la SOMAC. © Valérie Faret Des territoires actifs et créatifs Le filon prometteur de Novassay Éditorial La start-up de Novapôle développe, fabrique et commercialise le premier système de bandelettes colorimétriques de détection de l’uranium. Un produit 100% corrézien bientôt distribué dans le monde entier. À première vue le produit pourrait presque passer inaperçu. Et pourtant, cette petite boîte blanche d’apparence anodine permet de compresser le temps, rien de moins ! Jusqu’à présent il fallait des heures, voire des jours pour connaître le taux d’uranium contenu dans un prélèvement. Grâce à ce « pur produit corrézien » comme aime à le rappeler son co-créateur, Nicolas Drogat, le résultat apparaît en quelques secondes. Il suffit de glisser quelques grammes de minerai dans un tube, d’y tremper une bandelette, de l’introduire dans le lecteur et le calcul se fait automatiquement. Les données peuvent ensuite être transférées sur un ordinateur, archivées et transmise par internet. « Désormais tout peut se faire in situ », explique-t-il. Une véritable révolution dans un milieu où le site d’exploitation se trouve bien souvent à des centaines de kilomètres du premier laboratoire. Ce dispositif permet en outre d’être mani– pulable par tous, spécialiste ou simple opérateur. Deux ans de R&D Pourtant, si ces qualités séduisent aujourd’hui des acheteurs australiens ou Kazakhs, il aura fallu plus de deux ans de recherche et développement à Nicolas et à ses associés pour en arriver là. « Avec mes amis, nous avions toujours voulu créer une entreprise. Mais à 20-25 ans, cela relève du flou artistique », reconnaît-il. Profitant de son année de thèse, le co-fondateur de Novassay se tisse un réseau et affine son projet. L’idée intéresse rapidement un grand groupe qui met le doigt sur les modifications techniques à apporter. Nicolas et ses comparses présentent alors des prototypes, enchaînent les allers-retours pour aboutir à un produit fini compatible avec les exigences du secteur. L’outil de production étant désormais trouvé, il ne reste plus à la start-up corrézienne qu’à creuser son filon. n © Valérie Faret © THIERRY LAPORTE DYNAMIQUE GÉRARD Vandenbroucke président du conseil régional du limousin Aller de l’avant Depuis leur création récente, nos régions ont affirmé par l’action pleinement leur place dans l’organisation administrative et opérationnelle de notre pays. Quand on se déplace, quand on se forme, quand une entreprise ou une exploitation se modernise, se développe ou exporte, quand une commune ou une intercommunalité porte des initiatives, quand on se divertit, la Région est toujours là et au service de tous. Nos régions sont reconnues et personne ne songe aujourd’hui à les rayer de la carte ou à les remettre en cause. Au contraire, elles sortent renforcées de la réforme territoriale. Le Limousin s’apprête à vivre une nouvelle existence. Dans ce numéro, la parole a été donnée à des forces vives de notre territoire. En Creuse, en Corrèze, en Haute-Vienne, ces femmes et ces hommes développent en Limousin des activités innovantes et créatives qui font parler bien au-delà de nos frontières administratives actuelles et futures. Dans la recherche, dans l’économie, dans l’artisanat et la construction, dans le tourisme, dans le numérique, dans l’agriculture, dans la culture et le sport, dans les loisirs créatifs, ils ouvrent des horizons nouveaux et renforcent l’attractivité du Limousin où ils travaillent et où ils vivent. « Tout peut se faire in situ », assure Nicolas Drogat, co-créateur de Novassay. L’économie dans toutes ses dimensions, Les transports de voyageurs, l’aménagement du territoire, les lycées, l’Université, la formation professionnelle, l’apprentissage, les fonds européens, la culture et le sport sont en effet au cœur de notre quotidien. Par leurs interventions s’appuyant sur une action de proximité, nos régions ont grandi et aident tous les talents à grandir. C’est quand les territoires et leurs habitants prennent la main sur les sujets qui les concernent que l’on peut aller de l’avant et progresser pour améliorer notre cadre de vie. Avec toutes ces initiatives d’avenir, prêtes à se développer, il n’y a vraiment pas à craindre pour le rayonnement du Limousin. n LA RÉGION EN ACTION Plus de 2 millions d’euros pour soutenir les agriculteurs en bref inscrits dans une école ou un institut de formation sanitaire et social du Limousin. Pour la rentrée de janvier 2016, vous pouvez saisir votre dossier du lundi 7 décembre 2015 au lundi 8 février 2016 sur www.brs.region-limousin.fr Pour toute précision contactez directement le : 05 55 11 57 67 au 1er janvier 2018 de la commission du contentieux du stationnement payant. Ce service devrait générer à terme l’installation de plus de 200 agents et de leurs familles. Du nouveau pour les bourses étudiantes Implantation de la commission du contentieux du stationnement payant Trois échelons supplémentaires de bourses régionales sur critères sociaux destinées aux formations sanitaires et sociales viennent d’être créés. Ce dispositif concerne les élèves ou étudiants En plus du maintien en Limousin du Rectorat et de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, le gouvernement a décidé de l’implantation à Limoges Les régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes viennent de présenter leur bureau unique à Bruxelles. Les régions assurant désormais le rôle d’autorité de gestion des fonds européens, cette antenne permettra de renforcer l’efficacité de l’action régionale sur les questions européennes et de faciliter l’accès aux programmes Deux types de crédits vont être débloqués pour aider les agriculteurs à faire face à la sécheresse et à la fièvre catarrhale. Il s’agit d’aides à l’investissement dans le cadre du Plan de compétitivité d’un montant de 700 000 à un million d’euros, ainsi que des aides à la trésorerie (environ 1,5 million d’euros). européens à la nouvelle grande région et à ses acteurs socio-économiques et politiques. Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ouvrent un bureau commun à Bruxelles Un village français : bientôt six épisodes inédits Après la diffusion des premiers épisodes de la saison 6 de la série Un village français, la deuxième partie sera bientôt programmé sur France 3. Le tournage de ces six épisodes inédits s’est déroulé en Limousin à l’automne dernier. Soutenu à hauteur de 150 000 euros par le Conseil Régional du Limousin, il a mobilisé près de 200 figurants et une trentaine de techniciens limousins. Une saison 7 devrait être tournée courant 2016. De gauche à droite : Alain Rousset, président de la région Aquitaine ; Martin Schulz, président du parlement européen ; François Macaire, président de la région Poitou-Charentes et Gérard Vandenbroucke, président de la région Limousin, en visite à Bruxelles. N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 3 Actualités RÉGIONALES 2015 : MODE D’EMPLOI 4 La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 AQUITAINE - LIMOUSIN - POITOU-CHARENTES : L’ESSENTIEL N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 5 Le Limousin, terre d’excellence Plus de 150 participants étaient présents lors de la deuxième convention de la marque le 15 octobre à Uzerche. Images de marque En trois ans, la marque Limousin a déjà séduit près de 400 adhérents. Avec l’arrivée de nouveaux membres emblématiques, elle affirme sa vitalité et conforte la pérennité de ses valeurs. Artisans, commerçants, Depuis sa création, la marque la diffusion des informations étrangères vient de finaliser sa Le mot de… Aurélie Pergay AMBASSADEURS artistes, communicants, professionnels du tourisme, sportifs… tous partagent une identité, le Limousin, et des valeurs communes fondées sur l’excellence, le savoir-faire et l’innovation. C’est en partant de ce constat qu’est née il y a trois ans la marque Limousin. Aussitôt, de nombreux partenaires ont répondu présent et ont permis de mettre en réseau les talents des femmes et des hommes qui s’expriment sur le territoire. L’arrivée de nouveaux adhérents emblématiques tels que Limoges Métropole, Limousin promotion, la ville de Limoges ou encore Ester Technopole renforce cette volonté de promouvoir un Limousin singulier et authentique. Limousin a pour ambition de parler du Limousin autrement, à travers des campagnes d’affichages nationales, des rencontres avec la presse parisienne, la présence à des salons ou plus récemment avec la diffusion en classe affaire sur tous les vols longs courriers d’Air France d’un film vantant les atouts régionaux. Le site constitue également un outil stratégique en permettant aux internautes de découvrir la région sous l’angle pratique grâce à quatre entrées (entreprendre, vivre, se former et visiter) qui redirigent les internautes vers les sites dédiés. Prochainement décliné en plaquettes territoriales, il permettra d’étendre encore un peu plus régionales. Une même dynamique de promotion du territoire Dispositif de mise en relation entre les acteurs et les filières, la marque Limousin vient de tenir sa deuxième convention à Uzerche le 15 octobre dernier. Plus de 150 adhérents étaient présents pour un moment de partage autour d’une même dynamique de promotion du Limousin terre de création, d’innovation et d’excellence. C’est ainsi que la fusion avec l’Aquitaine et le Poitou-Charentes constitue une opportunité pour renforcer les relations et les synergies entre territoires. Le ministère des Affaires stratégie de promotion de la France à l’international et de concrétiser le pôle d’excellence touristique dans lequel le Limousin est cité à plusieurs reprises. Il est notamment fait référence aux potentialités de développement économique dans les territoires ruraux liées au développement du tourisme de savoir-faire. De leur côté, la Région et le Comité régional du tourisme plaident pour que le Limousin devienne territoire pilote ou territoire d’expérimentation sur ce projet. www.marquelimousin.fr Transports régionaux : des offres à vivre au quotidien Déplacements professionnels, sorties scolaires ou culturelles, il y a forcément une formule qui vous convient. PRATIQUE La Région Limousin et la SNCF ont lancé de nombreuses solutions pour voyager aisément et à moindre coût sur le territoire. Le Pass Liberté par exemple, offre d’importantes réductions aux salariés et à tous ceux qui effectuent plusieurs fois par semaine le même trajet que ce soit dans un cadre privé ou professionnel. Si vos horaires sont flexibles ou si vous souhaitez anticiper vos déplacements, 6 pensez également aux billets clic’Go pour voyager en TER à tout petit prix (2 euros, 5 euros ou 8 euros).Les établissements scolaires sont également concernés par ces offres attractives via le School’Pass qui permet à chaque classe du Limousin (maternelle, primaire, collège, lycées, instituts médicaux éducatifs) d’effectuer une fois par an un voyage avec les trains Ter et cars régionaux pour 1 euro l’aller-retour. La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 Enfin, les utilisateurs des Ter et des cars régionaux bénéficient de tarifs préférentiels à l’Opéra Théâtre de Limoges : 34 euros pour un opéra (au lieu de 50 euros), 22 euros pour un concert (au lieu de 33 euros), 18 euros pour un récital (au lieu de 28 euros) sur présentation de l’abonnement annuel PassLiberté 365 ou de la Carte’Astuces (ou carte Limousin loisirs en cours de validité). www.ter.sncf.com/limousin Découvrez les nouvelles propositions des TER pour voyager au meilleur tarif. Directrice commerciale des Porcelaines Jacques Pergay, ambassadrice de la marque Limousin. « Je suis adhérente de la marque depuis le début. Cela permet de faire la promotion du Limousin à l’extérieur d’une autre manière et de fédérer l’ensemble des acteurs pour rendre le territoire plus attractif. Ensemble, nous partageons les mêmes valeurs de respect du savoir-faire, de l’artisanat et de l’éthique. J’ai des amis aux quatre coins du monde et lorsqu’ils viennent ici j’aime leur faire découvrir la région. Pour moi c’est spontané de parler du Limousin. C’est d’ailleurs ainsi que je suis devenue ambassadrice de la marque. Nous avons besoin de mettre des visages derrière la marque Limousin. J’ai la chance d’être une femme, jeune et dynamique, alors cela donne une autre image de la région ! » Le Limousin des initiatives © CORINNE MÉRIGAUD © CORINNE MÉRIGAUD Equipe forêt à Tulle est la toute dernière entreprise à avoir été équipée du très haut débit. TROIS QUESTIONS À… CHRISTIAN MAGIMEL DIRECTEUR D’EQUIP’FORÊT « Un outil de croissance incomparable ». Très haut débit : à la vitesse supérieure Le premier programme très haut débit de Tulle agglo s’achève avec treize entreprises raccordées au réseau public Dorsal. Et bientôt onze supplémentaires avec le lancement d’un second programme. évolution Quel est le point commun entre Eyrein Industries et Corrèze récupération installées à Eyrein, Corrèze Télé Assistance et la SARL Clément (station Total) à Naves, le bureau d’étude Audrerie, Tulle Automobile, Garage Mazounie, Imprimerie Gutenberg, SAS Allez et Cie et le bureau fonctionnel Demailly à Tulle, Equip’Forêt et Gedimat à SaintPriest-de-Gimel, Cessac Emballages à Saint-Hilaire-Peyroux ? Chacune de ces entreprises situées dans l’agglomération de Tulle a pu bénéficier, ces derniers mois, d’un raccordement au très haut débit par le biais du réseau public Dorsal. Grâce au programme de deux ans lancé par Tulle Agglo en 2013, elles ont pu développer leur activité et accélérer leur croissance en gagnant en productivité. Quelques 174 000 euros ont été investis par les collectivités partenaires pour raccorder à la fibre optique ces treize premières sociétés. Onze dossiers sont en cours d’instruction et, à court terme, vingt-quatre sociétés auront bénéficié du Très Haut Débit. Tulle Agglo va lancer un second programme de deux ans qui étendra le panel des bénéficiaires aux établissements de santé (publics ou privés associatifs) et de formation ainsi qu’aux établissements publics rattachés aux mairies. Réseau régional En 2002, les principales collectivités du Limousin s’étaient regroupées pour créer le Syndicat Mixte Dorsal afin de déployer le Très Haut Débit dans la région. Les objectifs étaient ambitieux : réduire la fracture numérique, améliorer l’attractivité du Limousin, maîtriser l’aménagement numérique du territoire, accueillir des activités à haute valeur ajoutée et développer la pratique et les usages du Haut Débit et du Très Haut Débit. Deux ans plus tard, Dorsal accordait une délégation de service public à Axione Limousin chargée de l’aménagement numérique. La Quincaillerie en Creuse : un Tiers-Lieu tourné vers l’avenir visionnaire La Quincaillerie portée par la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret et le Pays de Guéret, inaugurée en mars, est le premier Tiers-Lieu créé par une collectivité en Limousin. Un Tiers-Lieu est un espace de rencontres entre personnes et compétences qui n’avaient pas obligatoirement vocation à se croiser. La Quincaillerie regroupe un Fablab, un espace de co-working, des médias citoyens participatifs (Radio Pays de Guéret, Les Idiopathes), un espace d’initiation et de formation à l’informatique et une offre culturelle (conférences, expos, concerts). Ses objectifs sont de favoriser et développer l’usage des nouveaux outils numériques tels que imprimante et scanner 3D, découpe laser, plotter vinyl, presse à chaud, machine à coudre numérique. Ce lieu unique est ouvert à tous, le matériel est en libre accès et /ou en prêt. « Les Tiers-Lieux et l’innovation ne sont pas prédestinés au milieu urbain assure Baptiste Ridoux, le coordinateur. La Quincaillererie offre une visibilité aux nouvelles technologies. Elle crée du lien, fédère des associations, capitalise les initiatives isolées et valorise le territoire en lui donnant de l’attractivité ». Qu’est-ce que l’arrivée du très haut débit a changé dans votre entreprise ? Depuis neuf mois, je constate chaque jour la différence. Le changement a été radical, c’est le jour et la nuit ! Avant, nous ne pouvions pas envoyer de plans à nos sous-traitants, il fallait trois heures pour transmettre un fichier avec des problèmes pour télécharger les photos. Des données étaient expédiées par La Poste sur clé USB. Nous étions les parents pauvres du haut débit avec une connexion ADSL de 512 ko. Ce raccordement a-t-il été bénéfique pour votre activité ? Aujourd’hui, je dispose de deux mégabits pour envoyer et de dix pour recevoir. Lorsque je lance un fichier, je suis sûr qu’il va arriver. J’économise 200 euros par mois par rapport à l’abonnement précédent en payant 148 euros mensuels tout compris. Je suis enchanté de cet investissement, cela va nous aider à développer l’acti- vité. Notre nouveau site internet est en ligne avec des photos et surtout des vidéos, c’était impensable auparavant. Le haut débit est un outil de croissance et de communication incomparable. Comment se positionne votre société au niveau national ? Equip’Forêt est le seul fabricant français de tête d’abattage ébranchage et billonneuse. L’entreprise qui a été créée en 1988 à Meymac par mon père Gérard a connu de nombreuses évolutions dont un transfert à Saint-Priest-de-Gimel en 2003 dans un bâtiment mieux adapté au montage de nos machines d’exploitation forestière. J’ai repris la société en 2010 et depuis trois ans, le chiffre d’affaires a augmenté de 25 % avec 1,8 M€ prévu cette année. Nous venons de développer un grappin abatteur innovant adapté à la récolte du bois énergie, un modèle sans équivalent avec un potentiel important à l’export. Dynalim renforce son capital Le fonds Dynalim qui a pour objet de soutenir les PME et PMI limousines ayant besoin de fonds propres vient de renforcer son capital. Avec 2,9 millions d’euros supplémentaires, le capital du fonds de co-investissement Dynalim s’élève maintenant à 19.9 millions d’euros. Depuis sa création en 2011, Dynalim a déjà investi dix millions d’euros dans les PME limousines, vingt-neuf entreprises ont été accompagnées, et six cent quatre-vingt-deux emplois ont été créés ou pérennisés. en bref L’entreprenariat au féminin récompensé Le mercredi 14 octobre à l’Hôtel de Région, Laurent Cayel, Préfet de la Région Limousin, Barbara Belle, directrice régionale de la Caisse des dépôts, et Gérard Vandenbroucke, président du Conseil régional du Limousin, ont signé le deuxième plan d’actions régional pour l’entrepreneuriat des femmes. Cette signature était suivie de la remise des prix du concours l’Envol au Féminin qui récompense les femmes créatrices, repreneuses d’entreprise ou gérantes de société ayant bénéficié d’un accompagnement, d’un financement, ou d’une aide à la bancarisation. Retrouvez le palmarès et le parcours des lauréates sur www.regionlimousin.fr. N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 7 DOSSIER Paroles de Limousins ensemble Certains sont nés ici, d’autres ont eu un véritable coup de foudre pour la région mais tous ont choisi de s’y établir. Souvent méconnus du grand public, ces femmes et ces hommes œuvrent au quotidien pour le territoire. Artisans, sportif, scientifique ou encore artiste, dix d’entre eux nous parlent du Limousin où a pu éclore leur talent. Maud Mayeras Écrivain, Limoges (87) « Limoges est dans mes romans un personnage à part entière » M éfiez-vous de cette jeune femme ! Sous une allure délicate et réservée, se cache un redoutable talent pour faire frissonner les amateurs de polars noirs. Très noirs. En 2008, elle crée la surprise en sortant son premier roman « Hématome » publié chez Calmann-Lévy (excusez du peu !). Un thriller haletant, sombre et étouffant qui n’était pas censé avoir de suite. « Un one shot » comme l’affirme Maud. Pourtant, cinq ans plus tard, paraît « Reflex » chez Anne Carrière et là, la limougeaude fait un véritable carton. « Je ne pensais pas que cela marcherait autant, reconnaît-elle. Aujourd’hui, j’en 8 suis à plus de 50 000 exemplaires. C’est un rêve de gosse ». Une gosse qui passait ses journées sur les bords de Vienne, dans le quartier des Ponticauds, à lire les ouvrages du maître du thriller fantastique Stephen King. « Ca a été le déclencheur, se souvient-elle. Ensuite, je suis partie à Bordeaux. J’ai voulu occuper mon temps et j’ai écrit mon premier roman. Je l’ai fait pour m’éclater. Je ne pensais pas être publiée un jour. J’ai envoyé quinze manuscrits et j’ai retenu l’attention d’un éditeur. » En dépit de ce succès aussi fulgurant qu’inattendu, la jeune femme garde la tête froide et n’envisage pas le moins du monde de quitter le Limousin. La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 « Je me plais ici, j’y ai toutes mes attaches. Limoges est dans mes romans un personnage à part entière. Même si je ne cite pas la ville, il y a de nombreuses références comme le four à porcelaine abandonné dans Reflex par exemple. » Actuellement attelée à la rédaction d’un troisième livre, Maud Mayeras ne changera rien à ce qui fait sa marque de fabrique : un style vif, précis qui emprunte à l’imaginaire des films d’horreur et à la culture rock sans oublier « des clins d’œil plus précis sur la ville » et sur le quartier de son enfance. Forcément. © TINA PAULI Pierre Marquet Chercheur, Limoges (87) Directeur du laboratoire INSERM pharmacologie des immunosuppresseurs et de la transplantation. À la pointe de la recherche médicale P ierre Marquet a la modestie de ceux qui sont confrontés chaque jour aux mystères du corps et de la biologie humaine. L’humilité de penser que chaque pas, même le plus petit, compte, surtout en recherche médicale. Directeur du premier laboratoire limousin labellisé INSERM, pharma cologie des immunosuppresseurs et de la transplantation, ce chercheur limougeaud est actuellement le spécialiste européen de la greffe d’organes. Sa vie, il la partage entre son activité au sein du Centre de biologie et de recherche en santé et ses nombreux déplacements à l’étranger où il présente les derniers travaux de son équipe. « Désormais, Limoges est parfaitement identifié dans tous les congrès internationaux, se réjouit-il. D’ailleurs, quand on me présente on ne dit plus « Pierre Marquet de Limoges, France » mais simplement « Pierre Marquet, Limoges » ! Depuis le départ j’ai essayé de créer quelque chose de nouveau ici. Je l’ai fait bien sûr pour avoir un outil de recherche mais également afin de faire venir l’INSERM en Limousin. » C’est ainsi qu’après le laboratoire de pharmacologie, c’est au tour de celui de bactériologie virale puis de médecine tropicale d’être labellisé. « Notre force a été d’avancer ensemble » souligne-t-il. La chaire d’excellence pharmacologie de la transplantation qui vient d’être lancée par l’univer sité de Limoges, a pour objectif de favoriser le développement de la recherche en Limousin en finançant deux projets de recherche mais également en offrant les conditions propices à l’accueil du Professeur Uwe Christians, homologue américain de Pierre Marquet. Son arrivée permettrait alors au laboratoire limougeaud actuellement reconnu au plan européen, de devenir une référence mondiale en pharmacologie de la transplantation. © Valérie Faret Brayan Berger Tailleur de pierre-marbrier, Felletin (23) L’élite mondiale des artisans du bâtiment C hampion de France de taille de pierre ! À 20 ans Brayan Berger a remporté l’édition 2015 des Olympiades Métiers. Apprenti en bac professionnel au Lycée des métiers du bâtiment de Felletin, il a bataillé pour se hisser sur la première place du podium national. « Je ne m’étais pas suffisamment entraîné admet-il, le niveau était très relevé. J’avais dix-neuf heures pour tailler une pierre, réaliser une gravure et un bas-relief sur le thème de la cigogne. Je ne m’attendais pas du tout à gagner ». Sélectionné pour le Mondial au Brésil en août, Brayan a défendu avec brio les couleurs de la France et du Limousin à Sao Paulo. Durant trois jours et demi, les onze tailleurs de pierre ont dû apprendre à gérer leurs efforts. « Ce fut vraiment très intense avec quelques blessures, j’ai terminé cinquième avec un médaillon d’excellence, seulement trois finalistes l’ont obtenu. Je n’étais pas content à l’annonce des résultats mais j’ai compris après que je faisais partie de l’élite mondiale. Grâce à ce concours, j’ai gagné en maturité, acquis une expérience professionnelle et émotionnellement, ce fut juste incroyable ! ». Originaire de Jarnac, Zoé Bourdin Créatrice de Églantine et Zoé, Tudeils (19) « J’aime travailler local » Z oé Bourdin a créé son entreprise Églantine et Zoé, en mars 2015, et propose des kits de vêtements prêts à coudre. L’idée est de faciliter l’accès à la couture pour tous en proposant dans une boite tous les éléments : les morceaux de tissus découpés à la taille choisie, le fil assorti, la fermeture éclair et une notice pour assembler son vêtement correctement. À quinze ans Zoé a commencé à coudre seule dans sa chambre « en bidouillant » puis, des études de marketing lui permettent d’acquérir les outils de gestion pour lancer son projet. « Ce que je faisais plaisait autour de moi et j’ai eu envie de tenter quelque chose. » Zoé développe son idée dans le loisir créatif, un domaine en plein développement. Pour monter son entreprise elle opte pour le financement participatif sur internet et récolte prés de 9 000 euros . Installée à Tudeils en Corrèze, tout près de Beaulieu-surDordogne, elle commercialise désormais ses boîtes sur la toile. « Avec un projet d’e-commerce, on peut allier travail et lieu de vie. » Si les tissus proviennent de toute la France, d’Espagne ou de Grande Bretagne, la jeune femme conserve un lien fort avec le territoire en confiant la gestion de son site ainsi que la logistique à une entreprise briviste et en faisant travailler une société guéretoise pour la coupe des étoffes. Dès la rentrée elle entamera une collaboration avec les enseignants et les élèves de bac professionnel métier de la mode, du lycée Mas Jambost à Limoges. À partir des dessins de Zoé, les terminales réaliseront des patrons pour leur examen de fin d’année. « J’aime travailler local, rencontrer les gens. On avance bien plus en direct, c’est plus convivial et plus efficace » affirme-t-elle. © CORINNE MÉRIGAUD Brayan a choisi de terminer sa formation dans ce lycée qui bénéficie d’une notoriété nationale. « Je n’aurais pas participé à ce concours si je n’avais pas été élève dans cet établissement. Le LMB a été un bon choix, je vais garder contact avec mes professeurs, mes camarades et la filière pierre régionale. Le Limousin m’a donc beaucoup apporté pour lancer ma carrière ». Brayan vient de signer un CDI avec son maître d’apprentissage en Charente-Maritime, où il aura davantage l’occasion de tailler le calcaire que le granit. N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 9 DOSSIER © Valérie Faret Titouan Carod Vététiste, Guéret (23) « Défendre les couleurs du Limousin » T itouan Carod a porté haut les couleurs du Limousin et du team Creuse Oxygène en endossant le maillot de Champion du Monde espoir VTT dans la catégorie crosscountry. Vainqueur de la manche canadienne, il a brillé sur les podiums cette saison en se classant deuxième à trois reprises sur les six manches que comptait ce championnat. Le jeune espoir âgé de 21 ans a également décroché le titre de Champion de France dans cette catégorie mi-juillet à Oz-en-Oizan et remporté une manche de la Coupe de France élite qui ras semblait espoirs et seniors. Depuis qu’il a rejoint le club guérétois voilà un an, le sociétaire a explosé ses objectifs. « J’ai rejoint Creuse Oxygène car je souhaitais améliorer mes résultats et donner un nouvel élan à ma carrière assure-t-il. Ce club est parmi les deux seuls en France à disposer d’équipements et d’infrastructures de haut niveau, ce qui a permis d’accélérer mes performances. En début de saison, je ne visais que le Top 5. Je suis très fier de défendre les couleurs du Limousin et de mon club jusqu’aux États -Unis. Le titre était inaccessible si j’étais resté dans ma région natale ». Originaire de la Drôme, Titouan se battra pour conserver son titre, d’autant qu’une manche de la Coupe du Monde 2016 va se dérouler en France. Étudiant en 3e année de © CORINNE MÉRIGAUD Marie-Dominique Verniolle Propriétaire de chambre d’hôtes, Saint-Léonard-de-Noblat (87) « Je ne me lasse pas de découvrir le Limousin » C DUT génie mécanique, il aspire à « vivre de sa passion si possible en continuant à progresser ». Deux autres licenciés ont également brillé cette saison. Théo Menant, 18 ans, a été sacré Champion de France junior sur route et Benjamin le Ny, 16 ans, Champion de France cadets en VTT cross-country. Je suis très fier de défendre les couleurs du Limousin et de mon club jusqu’aux États-Unis. » Philippe Chapot Co-fondateur de l’Usine Numérique et président de l’association Le 400, Saint-Viance (19) Une école du numérique au cœur de la Corrèze S itués dans une ancienne usine désaffectée au cœur du petit village de Saint-Viance, à première vue, les studios du 400 ressemblent plutôt à l’atelier d’un artisan. Et ce n’est pas tout à fait par hasard, car il y a du « fait main » dans ce projet, de la patience et la volonté de transmettre un savoir. Lieu de travail et d’échange, Le 400 est un centre de ressources fourmillant de projets, de créations, de réalisations et de productions locales et internationales. Espace Net-Public, l’Association accueille les lycéens et le grand public afin de vulga riser les métiers des technologies 10 de l’information et de la communication. Monter un tel projet dans la campagne limousine, le pari était osé et pourtant il répond à un véritable besoin. L’association vient d’ailleurs de se lancer dans la création de Numeri.camp, une école unique de formation aux métiers de la communication digitale. « Il y a souvent un décalage entre l’entreprise et un jeune qui se lance : comment faire un devis ? Comment faire la couverture d’un nouveau magazine ? » explique Philippe Chapot, co-fondateur de l’Usine Numérique et président de l’association Le 400. Parallèlement, de nombreuses entreprises La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 « ne savent pas gérer les réseaux sociaux ou comment vendre leur produit, en utilisant internet pour atteindre leur cible » poursuit-il. L’idée est de proposer aux entreprises d’investir dans cette école et en échange, de pouvoir tester en direct la recherche et le développement de leur produit sur le support digital. Une dizaine d’entreprises locales sont déjà intéressées : PME, sociétés de commerce et production, grandes enseignes de la distribution. « Le Limousin a un gros besoin de ces compétences transversales. Nous voulons former des jeunes qui prendront notre relais. » reusoise de naissance, Marie-Dominique Verniolle est avant tout limousine de cœur. Sa région, elle y est « profondément attachée » et fait partager son amour pour ce Limousin « secret, qu’il faut aller chercher ». Lorsqu’elle s’installe il y a vingt ans dans cette belle et grande demeure familiale du centre de Saint-Léonard-de-Noblat, l’idée lui vient d’y aménager des chambres d’hôtes où chaque objet est chiné ou choisi avec soin et où les artistes limousins exposent leurs créations. « Mon idée était avant tout de permettre aux touristes de se sentir comme chez eux, explique-t-elle. Je leur réserve un accueil personnalisé et leur propose des circuits de visites selon diverses thématiques. Pour les randonneurs, ce sera le lac de Vassivière, pour les amateurs d’art et d’histoire le musée Rebeyrolle à Eymoutiers ou bien le Moulin du Got… ». Des idées de sorties qu’elle puise notamment dans les chroniques qu’elle tient tous les quinze jours sur la radio RCF. « J’y parle également de mes coups de cœur littéraires et des expositions… en fait, je ne me lasse pas de découvrir le Limousin », confiet-elle. Au fil de ses rencontres, Marie-Dominique Verniolle s’est découvert une passion pour l’art contemporain qu’elle décline localement bien sûr en collaborant avec une galeriste récemment installée en Limousin pour des expositions inédites dans des appartements désaffectés. Et quand on lui demande ce qu’elle souhaiterait que ses visiteurs d’une nuit ou de quelques jours retiennent du Limousin, elle répond sans détour : « j’aimerais qu’ils reviennent ! Pour certains c’est un vrai coup de cœur et j’en ai même qui sont revenus pendant trois ans pour trouver une maison avant de s’installer ici définitivement. » © TINA PAULI © CORINNE MÉRIGAUD Les humeurs cérébrales Musiciens, Tulle (19) Chanter ses racines limousines L es mercredis de Ladignac « Mon coin à champi gnons », ou « Gilberte dans les Modénières »... Le ton des Humeurs Cérébrales est donné. Résidant tout près de Tulle, les cinq compères se griment en personnages médiévaux : Geoffrey le paysan, guitariste chanteur, Flo le moine, accordéon diatonique et cornemuse, Lara la guerrière, violon chant, Alexis le mage, basse, Williams le marchand, batterie. Leur univers musical présenté comme celtique tradi tionnel, n’hésite pas à revendiquer des références locales : la bourrée, « la gigue... Depuis leur début en 2012, le groupe a rencontré un joli succès auprès d’un public qui mélange toutes les générations. « Nous avons joué au Festival traditionnel des Monédières et les organisateurs nous ont immédiatement demandé de revenir l’année suivante. » Professionnels depuis trois ans, ces intermittents du spectacle parcourent la France dans leur camion. Soutenu par son public local, le groupe est devenu un événement en Corrèze, bien sûr, mais aussi dans toute la France, où les dates s’enchaînent à un rythme endiablé. Toute- fois ils demeurent attentifs à leur territoire d’origine et ont notamment composé un morceau avec les résidents et le personnel de l’Ehpad de Tulle, Le Chant Doux, que l’on retrouve sur leur troisième album. Cette année, ils renouent leur collaboration avec cette association, en préparant une pièce de théâtre avec les résidents. Dynamiques, populaires et talentueux, Les Humeurs Cérébrales sont devenus un porte-étendard de leur région et comptent poursuivre leur route pendant encore de longues années. © TINA PAULI Didier Lassechère Responsable technique Radio Vassivière (23) La voix d’un territoire P Soutenu par son public local, le groupe est devenu un événement en Corrèze. » Benoît Lavalade Cuisinier, Bosmie l’Aiguille (87) lus de trente ans derrière les platines de Radio Vassivière, Didier Lassechère est la mémoire de cette station qui émet depuis 1984. Sous l’impulsion de JeanLouis Bordier, alors directeur du syndicat mixte du lac de Vassivière, la radio a d’abord émis deux étés puis toute l’année à partir de 1987. « Le changement a été énorme pour les habitants du territoire, il n’y avait que Radio Délice à Aubusson et Radio la Creuse qu’on ne captait pas se souvient-il. La radio était diffusée sur les huit communes autour du lac. Aujourd’hui, elle est écoutée sur la moitié sud de la Creuse, jusqu’aux portes de Limoges et de la Corrèze ». En 2016, les habitants d’Ussel pourront à nouveau la capter. Le destin de Didier a basculé à 16 ans. Apprenti boulanger la nuit, technicien béné- vole le jour, il intègre la radio en 1989 et ne la quittera plus. « Dans mon fournil, je ne voyais personne, j’ai découvert la vraie vie. La radio m’a ouvert sur le monde extérieur, j’ai pu rester au pays, je n’avais pas envie d’aller ailleurs ». Il s’est impliqué dans la vie locale en tant que vice-président du Comité des fêtes de Royère et conseiller municipal. L’an dernier, l’aventure a failli s’arrêter avec une période de redressement judiciaire. « Les gens du territoire ont réagi en comprenant qu’ils allaient perdre leur radio se rappelle-t-il avec émotion, ils l’ont sauvée en adhérant à l’association, en faisant des dons. Nous nous sommes rendu compte qu’ils tenaient à la garder. Leur soutien a été déterminant d’où notre wprojet de l’ouvrir encore plus aux gens de ce territoire pour que la radio soit leur radio ». © Valérie Faret « Le local pour moi, c’est évident » « C hez René », c’est chez Benoît Lavalade mais c’est surtout le repaire de tous les gourmands de cuisine simple, gourmande et régionale. Du fromage au dessert en passant par les légumes ou les viandes sans oublier la bière, tout ou presque est limousin dans ce food truck qui sillonne depuis le printemps dernier les routes du Limousin. « 70 % de mon approvisionnement se fait en local, assure-t-il. Pour moi, c’est évident. Je n’ai jamais pensé faire autrement. J’ai appris à travailler en direct avec les paysans. Lorsque j’étais traiteur, je les emmenais avec moi dans des réceptions auxquelles je participais pour qu’ils voient ce que je faisais. Ils savent de quoi j’ai besoin et ici, je trouve de tout ! » Son plaisir ? Faire découvrir à des clients souvent pressés, ses trouvailles gustatives et donner du même coup une autre image de la restauration dite rapide. « Je leur explique d’où les produits viennent, qui les a fabriqués… Ce type de restauration est en train de prendre une tournure de plus en plus qualitative. Les gens veulent manger vite mais bien. Ce food truck c’est comme un resto mais qui se déplace et qui peut s’installer n’importe où… ou presque ! ». Parking de grandes sociétés, places de villages ou encore manifestations diverses aux quatre coins de France, Benoît Lavalade exporte grâce à son « bistrot avec des roues », le savoir-faire des artisans de bouche limousins. Ambassadeur de la région sans en avoir le titre, « Chez René » vient donc tout naturellement d’adhérer à la marque Limousin dont le visuel ornera désormais son estafette jaune. N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 11 politique LES cinq tribunes des groupes du conseil régional parti socialiste groupe présidé par Alain Lagarde conseillers régionaux Sylvie Aucouturier-Vaugelade Gérard Audouze Andréa BROUILLE Stéphane Cambou Christèle Coursat Nathalie Delcouderc-Juillard Jean-Paul Denanot Shamira Kasri Catherine L’Official Gilles Pallier Philippe Reilhac Michèle Reliat Jean-Marie Rougier Bernard Roux Patrick Trannoy-Mons Claude Trémouille Gérard Vandenbroucke Agir énergiquement pour demain Dans quelques semaines, la région telle que nous la connaissons depuis 1986 ne sera plus. Le Limousin fera partie, à part entière, d’une région plus grande, plus forte. Depuis des mois, nous œuvrons à organiser les contours administratifs de la nouvelle entité régionale, à identifier les points de convergences entre les trois régions qui n’en feront qu’une demain, à définir les pistes de travail qui nous permettront de construire une collectivité certes plus grande mais toujours plus proche de nos concitoyens. ses moyens propres pour que nos territoires soient mieux desservis par des infrastructures d’avenir, que la population ait accès à une offre de soins de qualité et de proximité, que le tissu associatif demeure le ciment de notre lien social régional. N’en déplaise à certains déclinistes et autres professionnels du pessimisme régional, le Limousin ne disparaîtra pas. Au contraire, il pèsera de tout son poids, de toute son expérience, de toute sa capacité à faire beaucoup avec La COP 21, réunie à Paris, a en effet vocation à réveiller les consciences des États sur l’urgence à agir énergiquement contre le dérèglement climatique, source d’un déséquilibre catastrophique de notre écosystème planétaire. Au-delà de cette évolution majeure qui rendra plus efficaces les politiques publiques au plus près de nos concitoyens, de nos entreprises, de nos agriculteurs, un évènement mondial essentiel pour l’avenir de notre planète est lancé. Tout l’enjeu de cette conférence internationale sur le climat consiste à graver, enfin, dans le marbre des engagements forts et concrets pour contenir les émissions de gaz à effet de serre et préserver notre planète pour les générations à venir. Un accord serait porteur d’espoir, non seulement en terme environnemental, mais aussi pour endiguer une crise économique qui n’a que trop duré. Il s’agit d’ores et déjà de préparer les emplois de demain, et les innovations qui permettront aux industries de répondre aux engagements pris par la communauté internationale. Localement, cela fait bien longtemps que nous avons pris la mesure de cette situation. Tout est fait pour que, du citoyen à l’entreprise, des économies d’énergies soient réalisées, et que le Limousin aujourd’hui et la grande région demain se dirige vers une transition écologique. À, chaque échelle, Citoyens, Régions, États, le changement d’état d’esprit est en cours, c’est à cette seule condition que nous mettrons en place de véritables moyens d’action. Il s’agit d’ores et déjà de préparer les emplois de demain, et les innovations qui permettront aux industries de répondre aux engagements pris par la communauté internationale. » Pour contacter le groupe du Parti Socialiste tél. : 05 55 45 00 77 LES RÉPUBLICAINS groupe présidé par Raymond Archer conseillers régionaux Jean-Paul Adenis Françoise Beziat GUILLAUME GUÉRIN dominique noailletas Michèle Suchaud Jean-Pierre Tronche Vincent Turpinat frédéric vergne Nathalie Villeneuve-Delage Le compte n’y est pas ! À qui la faute ? Depuis des années, le poids comme la place de Limoges et de son hinterland dans l’espace institutionnel public et privé national est en régression. Après le départ de nombreuses directions régionales au cours des années passées, la réforme territoriale et l’absurde redécoupage régional vont amplifier la paupérisation du Limousin sans que les élus socialistes ne réagissent ; bien au contraire, ils appuient le gouvernement en avançant des arguments pouvant éblouir, donc aveugler la population. Récemment, nous avons assisté à une mise en scène illustrant cette démarche. De façon concommitante étaient annoncés : 1 - l’accord du gouvernement en faveur de la LGV BordeauxToulouse et Bordeaux-Dax après reconnaissance de leur intérêt par l’Europe. 2 - des crédits sur la ligne POLT et des travaux sur la RN 147. Alors que le Limousin attend toujours la réponse de Bruxelles pour la LGV Limoges-Poitiers qui devait tomber en juillet dernier, nous recevons des explications écrites à vocation compensatrice et consolante à travers une annonce de crédits pour la ligne POLT et pour la RN 147. Pourquoi pleurer ? Sur le premier point, les responsables régionaux ont fait part de leur satisfaction : la politique des TGV « n’est pas abandonnée » ; le « gouvernement a entendu nos collectivités » ; c’est «favorable à notre « grande région, donc au Limousin » ! Poitiers n’a rien fait savoir. Selon moi, le gouvernement a quasiment achevé la ceinture TGV : Toulouse, Bordeaux, Poitiers, Paris, Dijon, Lyon, Marseille. Qu’en sera-t-il de cet Pour contacter le groupe Les Républicains, tél. : 05 55 45 19 38 12 La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 Mais pourquoi les autres territoires sont-ils mieux entendus ? » encerclement pour Limoges ? Pour s’en sortir, il nous faut la LGV Limoges-Poitiers. Sinon comment accepter que les anciennes capitales régionales soient non seulement qualifiées de capitales « délaissées », mais qu’elles ne soient pas reliées par des voies de chemin de fer modernes ? Au contraire, avec le second point, la calinothérapie est en marche. D’abord, 130 millions seront débloqués entre 2015 et 2020 pour le POLT. Et, la programmation est en place : le comité de suivi rendra son rapport au cours du premier trimestre 2016 ! D’ici à ce que les travaux commencent, le budget de la France sera peut-être en meilleur état et on aura l’argent des promesses ! Mais pourquoi les autres territoires sont-ils mieux entendus ? À qui la faute ? Ensuite, pourquoi les limousins se plaindraient-ils ? L’État va leur construire une dizaine de kilomètres de 2x2 voies sur la RN 147 pour un peu moins de soixante-dix millions. Personne ne nie plus aujourd’hui le rôle moteur des grandes voies de communication dans le développement économique, donc pour l’emploi. Or, le Limousin est en retard pour les routes, pour le fer et pour le haut débit. À qui la faute ? europe écologie LES VERTS groupe présidé par marc horvat conseillers régionaux Jean-Bernard Damiens Ghilaine Jeannot-Pagès dominique normand estela parot-urroz Le futur du Limousin ? Nous n’avons pas attendu l’annonce de la réforme qui va fusionner le Limousin dans la grande région Aquitaine pour travailler avec les régions alentours dans les domaines des transports, de l’eau, de l’énergie, du bois ou de l’agriculture. Généraliser nos pratiques aurait pu économiser beaucoup de moyens, tout en inscrivant durablement l’espace Limousin dans l’Europe. Sans illusions sur la connaissance de l’institution régionale par le grand public, la proximité de l’hôtel de région a néanmoins permis de co-construire les actions et les positions du groupe avec les acteurs associatifs et professionnels locaux. Nous avons fait le nécessaire pour tenter de convaincre que l’avenir prospère de cette région est intimement lié à son capital environnemental exceptionnel et à sa préservation. Si nous avons pu mettre en œuvre des avancées notables, nous regrettons qu’il n’y ait pas eu la volonté d’inscrire le Limousin dans un projet commun de transition écologique. Nouvelles technologies, culture, industries, artisanat et agriculture ne trouveront leur place dans la globalisation qu’avec un label qualitatif singulier, ouvert et lié aux racines locales. Relocalisation, transition énergétique, co-construction des politiques locales, durabilité, solidarité. C’est notre intime conviction : l’écologie reste la méthode pour renouer avec la confiance et résoudre En vous remerciant encore pour la confiance que vous avez bien voulu nous prêter… » les problèmes auxquels nous sommes tous confrontés : chômage, avenir incertain dans une mondialisation sans frein, angoisses sanitaires... En vous remerciant encore pour la confiance que vous avez bien voulu nous prêter, nous avons collectivement fait notre possible pour répondre à vos attentes et restons engagés pour le futur du Limousin. Pour contacter le groupe Europe Écologie Les Verts, tél. : 05 55 45 17 22 ADS MEL conseillER régional jean daniel mouvement écologiste limousin Bernard Beaubreuil ADS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, c’est demain En réalité pour bien appréhender la nouvelle situation, pour bien imaginer le nouveau territoire, il faut le visualiser en département. Dans cette grande région, le Limousin n’est pas plus éloigné de la nouvelle capitale que les Pyrénées-Atlantiques. On peut donc éloigner de nous ce fantasme qui nous dirait que la distance de Bordeaux à Limoges provoquerait un abandon du Limousin. Le Limousin restera Limousin comme le Pays Basque a su rester le Pays Basque. Il existe déjà un travail de partenariat depuis bientôt vingt ans avec l’Aquitaine et Poitou-Charentes, deux exemples parmi d’autres qui montrent l’intérêt de l’action à une plus grande échelle que celle que nous connaissons aujourd’hui. Premier exemple, le parc naturel Périgord-Limousin. Un territoire d’excellence environnementale en matière de développement avec ces près de quatre-vingt communes haut-viennoises et de Dordogne qui peuvent dans ce cadre travailler chaque jour à la valorisation au service de ses habitants. Deuxième exemple, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux du bassin de la Vienne, mis en place par notre région Limousin avec l’appui de Poitou-Charentes qui permet avec une politique de l’eau commune, de gérer la richesse eau, depuis les années 2000 sur un territoire allant du plateau de Millevaches, jusqu’à Châtellerault, un partenariat qui favorise d’une politique de l’eau commune, sur un territoire de plus de trois cents communes. Ce nouveau territoire ne doit donc pas être un problème, mais une solution pour une nouvelle étape du développement de notre Limousin. Il faut que la puissance de notre nouvelle région accélère le déploiement des nouvelles structures comme la grande vitesse ferroviaire, renforce notre appareil de santé, de formation universitaire, de formation continue, achève une couverture numérique digne du XXIe siècle, et déploie des aides au développement économique. Alors, même si l’on peut à terme compter sur une solidarité globale de la nouvelle collectivité, nous devons demain, soutenir des élus du Limousin, vigilants, combatifs et proches d’une population inquiète de cette nouvelle situation. Pour contacter le groupe Alternative démocratie socialiste et Mouvement écologiste Limousin, tél. : 05 55 45 19 45 LIMOUSIN terre de gauche Parti communiste français GAUCHE anticapitaliste / ENSEMBLE Parti de gauche groupe présidé par Christian Audouin conseillers régionaux Stéphane Lajaumont Véronique Momenteau Laurence Pache Joël Ratier Pascale Rome Le Limousin a besoin d’une ambition radicalement nouvelle Depuis 2010, notre groupe a porté au sein de l’Assemblée régionale des propositions visant à faire du Limousin un lieu d’expérimentation de politiques sociales, économiques et environnementales en rupture avec les dogmes libéraux. Forts du mandat que vous nous aviez confiés, nous n’avons eu de cesse ces cinq dernières années de défendre l’emploi qualifié, de proposer une utilisation plus sélective de l’argent public accordé aux entreprises, de promouvoir une formation publique initiale et continue de qualité, de valoriser une agriculture respectueuse du consommateur et de l’environnement, de privilégier le développement des TER et du « train pour tous »… Nous avons par ailleurs été les seuls à dénoncer les politiques d’austérité mises en place par les gouvernements successifs et relayées par la majorité régionale. Nous avons aussi dénoncé la Loi « NoTre » qui va rayer le Limousin de la carte administrative dès le lendemain du scrutin régional des 6 et 13 décembre prochains. Malgré les propos se voulant rassurants des uns et des autres, c’est bien en effet à un enterrement de première classe que vous êtes conviés. Pour contacter le groupe Terre de gauche, tél. : 05 55 45 17 26 Ne nous y trompons pas, la logique de la loi NoTre conduira la future capitale régionale, Bordeaux, à aspirer et phagocyter l’essentiel des activités et des emplois du nouvel espace géographique, laissant aux territoires ruraux et aux villes périphériques comme Limoges, Brive, Tulle ou Guéret les miettes du développement. Le Limousin n’a-t-il pas été qualifié par l’actuel président de région Aquitaine comme « l’arrière pays » de l’agglomé ration bordelaise ? Quel aveu et quelle morgue ! Mais la messe n’est pas dite. Il est encore possible, de mettre en échec les logiques d’austérité pour peu que toutes celles et tous ceux qui refusent la mise en concurrence des territoires au détriment de l’emploi, de la démocratie locale et des investissements publics fassent entendre leurs voix en décembre. Pleinement engagés dans ce combat, nous sommes à leurs côtés. Bordeaux, la pompe aspirante » Pour suivre l’actualité de Limousin Terre de Gauche au conseil régional : www.terredegauche.fr (où il est possible de s’inscrire à la lettre d’informations !) N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 13 la culture, une richesse commune Un mois de docs en stock 1 1 Jusqu’au 30 novembre, le Mois du documentaire propose une centaine de séances reparties sur tout le Limousin. En développant un réseau entre les différentes structures culturelles du territoire, la manifestation accroit la visibilité de ce genre cinématographique. CURIOSITÉ © RÉGION LIMOUSIN Plus de la moitié des documentaires présentés sont soutenus par la Région Limousin. © Renaud CorlouËr La Souterraine (23) Centre culturel Yves Furet 05 55 63 46 46 www.ccyf.fr Louis Bertignac Le 19 novembre Trois ans après Si de plus en plus de films documentaires sortent en salles de cinéma, une grande majorité d’entre eux reste peu visible sur les écrans et méconnue du public. La diffusion des films documentaires s’appuie souvent sur des actions menées localement par les médiathèques, les associations et les salles de cinémas. Nombreux sont les films dont le parcours s’imbrique entre exploitation commerciale en salle de cinéma et diffusion non commerciale dans les lieux culturels. Le pari du Mois du film documentaire est de développer un réseau national pour la visibilité de ce genre. À travers la forte partici pation de 2 000 structures au niveau national, la manifestation favorise les échanges interprofes sionnels des acteurs de la diffusion et de l’action culturelle et cinématographique. Ensemble, les partici pants mutualisent moyens et énergie afin de valoriser la richesse de la création, faire découvrir des œuvres rares ou peu diffusées, proposer des moments de découverte collective pour susciter la curiosité du public, faciliter la rencontre avec les réalisateurs et intervenants, sensibiliser les jeunes publics à ce genre. LE BILLET occitan Unefoisn’estpascoutume, je parlerai des commer çants limousins qui, d’une façon ou d’une autre, affichent la langue, de leur propre initiative, et ainsi contribuent à la rendre visible et à la faire vivre. Je passerai vite sur la CRIL, marque « identitaire » du limousin, que tout le monde connaît, avec ces tee-shirts qui, parfois, portent haut l’occitan limousin à travers des slogans décalés : Minja ta sopa pitit Limouzi (« mange ta soupe petit limousin »), annonce un joli bavoir ; Mesfia te ! (« méfie-toi ! » qui est d’ailleurs aussi une marque auvergnate), dit sur un tee-shirt féminin la célèbre ouvrière américaine du poster dessiné par Howard Miller en 1943 (elle délcarait initialement We Can Do It !). Ou encore : Ses la 1000 persona que me damanda la revirada de queu chamison !!!! (« Tu es la millième personne à me demander la traduction de ce 14 En Limousin, la coordination de la 16e édition de cette manifesta tion est assurée par Les yeux verts, pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel. Sur la centaine de séances proposées dans l’ensemble du territoire (cinéma, médiathèque, librairies), soixante-dix présentent des films soutenus par la Région Limousin. Du portrait d’artiste au film social en passant par l’enquête en milieu rural, toutes les thématiques et tous les formats sont représentés. Si la tradi- Vendre e ’chaptar en occitan tee-shirt »), et enfin, mêlé à l’anglais : Limouzi sea sex and sun. Sei assedrada (« je suis assoiffée »). Tout un programme ! Je parlerai surtout de tous ceux qui prennent des noms occitans pour désigner leurs activités (je remercie Magali de la Librairie Occitane pour sa liste). Plusieurs gites et chambres d’hôte comme Lo Solelh colc (Le Soleil couchant), à Beaumont-du-Lac ou la Cardelinha (le chardonneret) et La Calendrette (francisation de calandreta, petite alouette, nom des écoles associatives occitanes), à Sadroc, ou encore Chabatz d’entrar à Pouleinat sur la commune d’Eyjeaux. Les Chabatz d’entrar (finissez d’entrer), véritable sésame régional, sont légion : un restaurant de Chateauponsac, par exemple, porte ce nom. Un producteur de fromage de chèvre bio à Saint Junien-lesCombes a choisi La Chabra negra (la chèvre noire), et le maraîcher La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 Tous les thèmes, tous les formats tion subsiste avec des formats classiques tels que les cinquantedeux minutes, les docs de dix minutes ont actuellement le vent en poupe. Il s’agit bien souvent de films animés qui proposent de traiter le réel autrement sous un angle plus poétique à travers le graphisme et la 3D. Enfin, le Mois du documentaire accueille cette année en partenariat avec l’association Mosaïc et l’association Cultures maghreb Limousin, le festival des films d’ici et d’ailleurs, une nouvelle manifestation qui se déroule à Limoges, Saint-Junien et Saint-Léonard-de-Noblat. www.moisdudoc.com par Jean-Pierre Cavaillé bio de la Nouailles (J.-M. Caunet) Lo Vargier dau Braiaud (le jardin du paysan). Une autre productrice bio, à Monestier-Port-Dieu, a écrit son nom de lieu en occitan : Las Borias (les bories). L’épicerie ambulante de Châteauponsac s’appelle Lo Pichòt Mercat (le petit marché) et l’épicerie de Peyrilhac s’est baptisée Lou pani limouzi (graphie à la française). Soit, en français, Le Panier Limousin, qui existe aussi, rue Elie Berthet à Limoges : on y vend des produits régionaux (sa publicité : 100 % do Limouzi !), et le site nous invite à venir dans la boutique « discuter et échanger en Occitan ». La Sabataria, à Nexon, comme son nom l’indique, est une cordonnerie ; Lo Talhier (l’atelier), à Saint-Jean-Ligoure, une menuiserie-ébénisterie. La Cabanela est une boutique d’artisans d’art à Limoges (rue Haute-Vienne) et Lo Marende (le goûter) est un livreur de plats à domicile à Boisseuil. Une piscine de SaintJunien s’appelle L’Aiga bluia (l’eau bleue) et la maison de retraite de Cussac, Dins lou pélou (dans la bogue, que l’on devrait normalement écrire « lo pelon »). Et justement l’association Le Chemin limousin vient de lancer une monnaie complémentaire locale baptisée Lou pelou. J’allais oublier (évidemment je n’ai aucune prétention à l’exhaustivité) les restaurants, comme Lo Vinataud (habitant de Vicq), ou Las quatre domaisèlas (les quatre demoiselles), musée de la noix avec restauration à Saillac qui ouvrira ses portes prochainement. Enfin, pour finir, une mention spéciale pour Le Bistrot Limousin à Saint-Junien qui offre à ses clients une riche documentation sur la langue et sur le pays pour accompagner son excellente cuisine régionale. l’album Grizzly et son avalanche de riffs brûlants, Louis Bertignac est de retour avec un album rock mais plus mélodieux. La caresse des violons se mêle à la sauvagerie des guitares pour des ballades qui mènent loin des sentiers battus. En écoutant les 13 titres de ce nouveau disque, on passe de Chuck Berry à Otis Redding, de Free à Lynyrd Skynyrd, du rock & roll à la valse, d’hier à demain. Suis-moi, c’est un conseil d’ami, une promesse de plaisir partagé. Suivons-le alors. On ne risque rien. Sauf peut-être de partir loin, très loin... Saint-Angel (19) Théâtre La Chélidoine 05 55 72 55 84 www.lachelidoine.fr Piano rigoletto Le 27 novembre Avec sa leçon de vie loufoque et ludique, son piano et son Casio, Alain Bernard nous fait revivre l’histoire de la musique et la réalité quotidienne des musiciens, de la préhistoire à David Guetta, en passant par le Moyen-Âge, les périodes classique et romantique… De Beethoven à Bob Marley, de Chopin à la chanson réaliste, du blues aux musiques de films, ce professeur ès humour musical transforme le public en classe d’ados avides de connaissance. À dévorer des yeux et des oreilles ! © Nicolas Deschamps Saint Hilaire Luc (19) Église du village 05 55 95 81 33 Rendez-vous musical Les 4 et 5 décembre La ravissante petite commune corrézienne située tout près de SaintPantaléon de Larche, accueille chaque année depuis plus de 25 ans des musiciens de renom pour son traditionnel rendez-vous musical. Au fil des ans, le succès n’est pas démenti agenda livres et disques les 10 choix de la rédaction 2 4 3 5 6 Éditions Mines de rien Préface de Jean-Luc Petitrenaud LES RECETTES DE MON LIMOUSIN, CHEZ FRANCIS © DR ŒUVRE © Junior Fritz Jacquet © THIERRY LAPORTE © DR © DR puisque l’année dernière 300 spectateurs se sont pressés à cette manifestation exceptionnelle. Au programme de cette nouvelle édition, le concert Gullivan interprété par le chanteur François Borros, l’accordéoniste Gwénola Maheux et le contrebassiste Jacques Jourdan. © dAVID - Fotolia Guéret (23) La Fabrique Scène conventionnée Espace A.Lejeune 05 55 52 84 94 www.lafabrique-gueret.fr Bal viennois Le 5 décembre Ce spectacle est un voyage vers une époque où le raffinement viennois rayonnait sur l’Europe. Dans un tourbillon de robes naquit et vécut la valse, première danse romantique. Les corps s’y rapprochaient et se mêlaient dans la volupté des mélodies. Programme : Ouverture puis extraits des Joyeuses Commères de Windsor d’Otto Nicolai, airs connus de Franz Lehár (La Chauve-Souris, Giuditta...), Ballet du Voyage dans la lune de Jacques Offenbach, extraits des Trois valses d’Oscar Strauss, Danse hongroise n°1 de Johannes Brahms, Le beau Danube bleu, Le Baron tzigane de Johann Strauss fils. Limoges (87) Théâtre La Marmaille et didactiques. Le jeune public et leurs parents ne manqueront pas de retrouver cette année The Wackids qui joueront leur tout nouveau Stadium Tour ainsi que Mami Chan qui revient pour la 3e fois avec sa nouvelle création Okonomiyaki. La manifestation propose aussi des créations originales telles que Fougère par la Cie Ouïe Dire à découvrir dès 6 mois. Le Monster kid ouvre également sa scène à deux ciné-concerts : la création de Freaks par la Compagnie O’Navio et La Petite Taupe qui depuis 2007 sillonne la France et la Belgique. Enfin, la manifestation n’oublie pas ses racines limousines à travers un partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Art de Limoges et en accueillant le limougeaud Sapritch qui commence son intervention par une image de Lady Gaga en posant cette question essentielle : Comment en sommes-nous arrivés là ?! Une conférence complètement déjantée mais rudement pointue et savoureuse ! Monster kid festival Jusqu’au 13 décembre La 3e édition du plus grand des festivals pour les petits joue les prolongations cette année avec un mois de concerts, de ciné-concerts, de musique, de théâtre mais également de conférences ludiques deux jours consacrés au travail de Maguy Marin, une des chorégraphes les plus radicales actuellement et pionnière de la nouvelle danse française des années 80. Avant de découvrir le spectacle Umwelt, prix spécial du jury du syndicat de la critique 2006 et Bessie award 2008, la scène conventionnée de Guéret propose le dimanche, dix minutes d’extraits interprétés avec engagements par des danseurs amateurs passionnés. Puis la soirée se poursuivra avec la projection du film Retour sur Umwelt, un film de Xavier Baert consacré au travail de la chorégraphe depuis 1979. Tulle (19) Les sept Collines Scène conventionnée © dr Eymoutiers (87) Espace Paul Rebeyrolle 05 55 69 58 88 www.espace-rebeyrolle.com Rebeyrolle vivant ! Jusqu’au 30 décembre À l’occasion des dix ans de la disparition de l’artiste et du vingtième anniversaire de sa création, l’espace Paul Rebeyrolle retrace à travers l’exposition Rebeyrolle vivant ! soixante ans d’une œuvre essentielle. Une centaine de pièces inédites, provenant pour la plupart de collectionneurs passionnés, sont présentées à l’occasion de cet hommage exceptionnel. Le parcours chronologique commence par les premières œuvres des années 1940-1950 jusqu’au travail des années 90 sans oublier les trois dernières œuvres datées de 2005. À noter, la présence de portrait et de clichés de Paul Rebeyrolle, signés Michel Nguyen et Gérard Rondeau, photographes et amis qui l’ont accompagné pendant de nombreuses années, complètent l’exposition. Gérard Rondeau est notamment l’auteur de l’ouvrage et du film documentaire intitulés Rebeyrolle ou le journal d’un peintre, diffusé pendant la durée de l’exposition. © Daniel Michelon 1 Louis Bertignac en concert à La Souterraine pour présenter son dernier opus : Suis-moi. 2 Une exposition d’œuvres en papier au Moulin du Got pour sensibiliser les visiteurs au recyclage. 3 Les enfants aussi ont droit à leur concert de rock avec The Wackids, très attendus pour la troisième édition du Monster Kid festival au Théâtre de La Marmaille à Limoges. 4 Contorsionnistes, acrobates, jongleurs et contorsionnistes sur la scène des Sept collines à Tulle. 05 55 26 99 10 www.septcollines.com Arts de la piste Le 14 décembre Dans ce spectacle époustouflant, l’acrobatie est vue comme un langage où le tissu aérien côtoie la corde lisse, le trapèze et le mât chinois. Des portés superbes qui laissent bouche bée, des grimpettes effrénées de mât chinois suivies de glissades vertigineuses, une contorsionniste incroyable de juvénilité et de charme, du jonglage avec tout ce qu’il ne faut pas, juste pour rire, des sauts acrobatiques qui vous envoient en l’air, des personnages paumés ignorant leur force comique, et de bout en bout, un sourire qui s’élargit et une fascination grandissante pour cet aplomb des grands artistes. 05 55 30 70 32 www.la-marmaille.fr © Pierre Vasic Brive (19) Les treize arches Scène conventionnée Grande salle 05 55 24 62 22 www.lestreizearches.com Autour de Maguy Marin Dimanche 13 et mardi 15 décembre Saint-Léonard-de-Noblat (87) - Le Moulin du Got Aubusson (23) Théâtre Jean Lurçat Scène nationale 05 55 57 18 74 05 55 83 09 09 www.moulindugot.com La seconde vie du papier Jusqu’au 23 décembre Premiers déchets renouvelables de nos poubelles, quatre millions de tonnes de papier sont consommées et utilisées chaque année en France. Pourtant, moins d’un papier sur deux est recyclé et seulement 12 % des français connaissent les consignes de tri. L’exposition La seconde vie du papier, valorise ces documents du quotidien en présentant le travail d’une dizaine de créateurs. Collage, dessins, sculpture, meubles, lampes et diverses créations plastiques réhabilitent et subliment le matériau. Cette exposition est également l’occasion de sensibiliser les visiteurs à la nécessité du réemploi du papier grâce à des supports d’information ludiques, interactifs et pédagogiques. www.ccajl.com Capilotractées Les 14 et 15 janvier L’art de se suspendre par les cheveux était cultivé jadis dans les campements forains du cirque traditionnel. La fildefériste Sanja Kosonen et la trapéziste Elice Abonce Muhonen ressuscitent cette coutume barbare avec une stupéfiante bonne humeur. Leurs cheveux nattés, enserrés dans un anneau de fer, deviennent corde molle ou trapèze. Accrochées l’une à l’autre par le chignon, les vraies-fausses soeurs siamoises se font tour à tour lutteuses ou trapézistes au bord du fatal déséquilibre. Entre freak show, acrobatie et récit… de quoi faire dresser nos cheveux, de plaisir et d’émerveillement ! À voir en famille, à partir de huit ans. 5 Retour sur soixante ans d’une œuvre essentielle grâce à l’exposition Rebeyrolle vivant ! à Eymoutiers. 6 L’art de se suspendre par les cheveux, un art ancestrale remis au goût du jour par La fildefériste Sanja Kosonen et la trapéziste Elice Abonce Muhonen. Rendez-vous incontournable de la Foire du livre de Brive, Chez Francis, les murs et les plafonds sont tapissés de bons mots, de dessins, de graffiti reconnaissants laissés par les artistes de passage. Une cuisine à la fois traditionnelle et familiale du Limousin, parfois innovante, toujours empreinte d’émotion. Quarante recettes pour se balader en terre gourmande parmi veau de lait, champignons, flognarde, bœuf limousin, cochon cul noir, pommes, noix, agneau Baronet... pour aguicher nos pailles et nous transmettre la mémoire gustative et sensorielle de notre région. 240 photos, 176 pages. www.editionsminesderien.com Michaël Bettinelli Les ardents éditeurs LE GRIMOIRE POURPRE-CHEVALIER DE PORCELAINE Le quatrième volume des aventures de Jean et Manon vient de sortir. Après Countès, Le roi silencieux et les sorcières rouges, les adolescents se retrouvent au cœur du musée Adrien Dubouché à la recherche du Chevalier de porcelaine. Michaël Bettinelli s’empare des countès traditionnel du Limousin et d’ailleurs pour une version qui va ravir tous les amateurs de bande dessinée et de mangas à partir de huit ans. 97 pages, 16 €. www.lesardentsediteurs.com Pascal Schumacher Label Laborie Jazz LEFT TOKYO RIGHT Enregistré sur le site de La Borie, cet album de Pascal Schumacher est le premier sorti sous son nom. À la direction d’un Quartet déjà bien rodé depuis plusieurs années, l’un des meilleurs vibraphonistes européens nous livre un opus fourmillant de références au Japon entre tradition et modernité. C’est ainsi qu’au fil de l’album il incorpore les contributions de plusieurs artistes invités : la harpe d’Aliénor Mancip, la flûte magique de Magic Malik ou encore la trompette et le saxophone de Verniri Spohjola et de Sylvain Rifflet. Une belle découverte. Appuyez sur la touche play et laissez-vous porter… www.laboriejazz.com La scène corrézienne propose N° 115 NOVEMBRE 2015 La lettre du limousin 15 PORTRAIT L’âge de raison Thierry Dantoine, gériatre au CHU de Limoges, est au centre de l’enjeu sociétal du bien vieillir. Ses travaux sur la perte d’autonomie au sein de la chaire qu’il a contribué à créer, sont sources d’innovations pour les patients comme pour les aidants. © Valérie Faret 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00 Directeur de la publication Gérard Vandenbroucke Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédactrice en chef Valérie Faret Rédaction Murielle Babin, Valérie Faret, Corinne Mérigaud avec la collaboration des services et agences de la Région Photos Région Limousin Sauf mention contraire conception graphique Agence Cinquième Colonne 04 73 87 15 27 Mise en page Graphik Studio 05 55 32 06 32 Impression Rivet Presse Édition 05 55 04 49 50 L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. ISSN N° 0151-2587 375 000 exemplaires Recevez La Lettre du Limousin Vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir La Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande en précisant nom, prénom et adresse postale à : [email protected] ou par courrier à : Abonnement La Lettre du Limousin 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex facebook.com/regionlimousin twitter.com/regionlimousin Professeur de médecine interne en gériatrie et biologie du vieillissement à la faculté de Limoges, enseignantchercheur, chef de service de médecine gériatrique au CHU de Limoges, directeur de la chaire prévention de la perte d’auto nomie des personnes sur leur lieu de vie : Thierry Dantoine est un homme très, très occupé. Pourtant, cet épicurien à l’accent du sud-ouest, n’aime rien autant que la douceur de l’Italie, ses bons petits plats ou se délecter d’un concerto pour violon. Parti de Toulouse pour s’installer à Limoges « en avril 1993 » préciset-il, afin d’intégrer le service de gérontologie, Thierry Dantoine a ainsi renoué avec ses racines familiales. « Je pense qu’on ne vient jamais en Limousin par hasard, souffle-t-il. Ma grand-mère avait été institutrice à Limoges et ma mère est née à Brive. » Néphrologue de formation, il est, au bout de quelques années, tenté par la gériatrie. Une spécialité plutôt austère pour un interne de 27 ans. « C’est vrai que quand on est un jeune gériatre on n’a pas le vécu du vieillissement. Passer 16 outre l’appréhension qu’on a de la relation à l’autre fait partie selon moi de la vocation de médecin. Et puis, j’avais besoin de ce contact avec les personnes. Il faut dire que chez moi on vivait à l’ancienne, en famille, avec les grands parents ! ». Nommé chef de service de médecine gériatrique au CHU de Limoges à 37 ans, Thierry Dantoine n’a rien perdu de son envie d’aborder cette spécialité de manière positive. « C’est vrai que nous nous occupons de la dernière période de vie, que notre médecine n’est que partiellement curative, poursuit-il, mais elle est aussi fonctionnelle et l’objectif est de proposer une meilleure qualité de vie dans le respect de la personne. Pour cela, nous tendons à renforcer la prévention. » La gériatrie, une opportunité pour la recherche La recherche est donc indispensable et l’innovation nécessaire. C’est pourquoi, Thierry Dantoine consacre du temps et de l’énergie à la promotion de la chaire prévention de la perte d’autonomie La lettre du limousiN N° 115 NOVEMBRE 2015 C’est tout l’enjeu de demain : innover ici pour modéliser. Nous ouvrons ainsi la voie aux autres régions ». » des personnes sur leur lieu de vie, qu’il a contribué à monter au sein de la fondation de l’université de Limoges. « La chaire a pour objectif d’apporter des expertises scientifiques multidisciplinaires dans les domaines médicaux, technologiques et économiques afin de mieux connaître les déterminismes de la perte d’autonomie sur le lieu de vie des personnes et les interventions préventives potentielles à l’aide de nouvelles technologies. Un Centre recherche et ressource transatlantique sur la perte d’autonomie a pu être créé en collaboration avec l’Institut du vieillissement du Professeur Lewis Lipsitz, professeur à l’université de Boston, aux États-Unis. Cela nous permet d’avoir une visibilité et une crédibilité internationale. Grâce à la Fondation de l’université nous pouvons alimenter des projets qui associent à la fois des médecins, des usagers, le secteur des sciences sociales, des technologies et du juridique. Ces projets recouvrent tous ces champs et c’est là que réside leur force. » Devenue question de santé publique, le bien vieillir est désormais un enjeu sociétal où l’usager est au centre des évolu tions technologiques et où il est essentiel de former des professionnels aux nouveaux usages. « La gériatrie est bien sûr un secteur d’avenir, explique Thierry Dantoine. C’est aussi une opportunité pour la recherche. Nous devons arriver à ce que les outils technologiques améliorent la qualité de vie et le travail des aidants. Nous avons aussi bien besoin de ressources techniques qu’humaines. C’est tout l’enjeu de demain : innover ici pour modéliser. Nous ouvrons ainsi la voie aux autres régions. Au CHU de Limoges, les plus de 75 ans représentent 25 % des admissions aux urgences. Il faut donc apprendre à s’organiser différemment. » Région Limousin