Banque Alimentaire de Paris et d`Ile-de-France

Transcription

Banque Alimentaire de Paris et d`Ile-de-France
Banque Alimentaire
de Paris et d’Ile-de-France
Fondée en 1984
Rapport
d’Activité 2015
Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France : 15, avenue Jeanne d’Arc – 94117 Arcueil Cedex /
34 route du bassin n°6, Port de Gennevilliers – 92631 Gennevilliers
OBSTINÉS
D
isons-le tout de suite, la crise que nous traversons n’est pas de nature à faire
baisser le nombre des demandeurs d’aide alimentaire.
Cependant, cette évolution dynamique, que nous voulons voir se poursuivre, ne doit pas
masquer une déception.
Heureusement, les salariés et les bénévoles de la Banque Alimentaire de Paris et
d’Ile-de-France sont des obstinés. Ils s’appliquent en permanence à trouver de
nouveaux moyens de venir en aide aux associations qui servent les plus démunis.
Malgré le tonnage supplémentaire apporté par Gennevilliers, nous n’avons pas été en mesure,
en 2015, de satisfaire autant que l’année dernière la demande d’aide alimentaire qui nous a été
faite.
Les évènements qui ont marqué l’année 2015 en témoignent.
La raison principale de ce manque est que les industries agro-alimentaires et les circuits de
distribution, s’attaquant avec de plus en plus d’efficacité à leur propre gaspillage, n’ont pu que
diminuer le volume de leurs dons à notre profit.
D’abord, Gennevilliers. Notre nouveau centre d’approvisionnement et de distribution inauguré
le 24 octobre 2014, a vécu sa première année de fonctionnement, ce qui lui a demandé
beaucoup d’énergie. Une année riche en tracas, à commencer par la constitution des équipes.
En raison du nombre réduit de bénévoles, de la discontinuité des présences et des difficultés
d’organisation qui en ont découlé, la mise en marche a été une période difficile pour tous.
Néanmoins, en un an, le centre de Gennevilliers à réussi à devenir autonome et à collecter
120 tonnes de produits alimentaires frais additionnels, soit 24 0000 repas supplémentaires,
c’est à dire plus de 300 personnes nourries durant un an à raison de 2 repas par jour.
Par ailleurs, 2015 a vu un nombre notable de bénévoles se stabiliser dans des fonctions
opérationnelles, telles que les tournées de collecte quotidienne ou le tri des denrées, et prendre
des responsabilités en terme de gestion, de relations avec les associations ou d’implication
vis-à-vis des organismes départementaux.
Enfin, pour la première fois, nous avons bénéficié de l’aide de personnels extérieurs.
A Gennevilliers, deux jeunes volontaires ont choisi d’effectuer un Service Civique à la Banque
Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France tandis qu’à Arcueil, Orange a mis à notre disposition
trois personnes, dans le cadre d’un mécénat de compétences.
2
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
Mais nous sommes persuadés que d’autres sources peuvent venir s’ajouter à celles qui nous
approvisionnent actuellement.
L’exemple de la loi Garot, qui encourage les distributeurs à accentuer leur lutte contre le
gaspillage, et à dégager ainsi de nouveaux tonnages pour l’aide alimentaire montre qu’un
potentiel important existe encore.
Ce sont de telles ressources, parmi beaucoup d’autres sans doute, que nous allons nous
efforcer de rechercher, de découvrir et de mettre à la disposition des plus démunis. Avec
obstination.
Pierre Ruban
Président de la Banque Alimentaire
de Paris et d’Ile-de-France
3
CHIFFRES CLÉS 2015
APPROVISIONNEMENTS :
RÉSEAU
4 800 tonnes
6%
Industrie
agro­
alimentaire
13%
GMS
38%
Aides
Européennes
et État
38%
Collecte
Nationale
280
5%
associations
agréées
Produits achetés
dans le cadre
du PNNS(1)
350
points de
distribution
DISTRIBUTION :
80
5 300 tonnes
Épiceries
Sociales
BUDGET
12
millions d’€
(en valeur
marchande)
10,6
millions
équivalent
repas(2)
169 000
personnes
aidées par
trimestre (3)
1 650 000 €
MOYENS
85 bénévoles
13 salariés
6 véhicules
frigorifiques
8 chambres froides
(3 négatives,
3 positives, 2 tris)
2 centres d’approvisionnement
et de distribution à Arcueil
et Gennevilliers
6 000 m²
d’entrepôts dont
2 000 m2 en interne
à Gennevilliers
1 500
palettes stockées
(chiffre moyen)
(1) Voir glossaire p. 22
(2) Un équivalent-repas représente 500g de produits constituant un repas équilibré.
(3) Sources : Associations partenaires (en moyenne trimestrielle).
4
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
5
2015 :
LES FAITS MARQUANTS
DEUX NOUVEAUX CAMIONS FRIGORIFIQUES
OFFERTS PAR LES FONDATIONS CARREFOUR ET MONOPRIX
Le 25 février, Sophie Fourchy, Directrice de la
Fondation Carrefour a remis solennellement les
clés d’un nouveau camion frigo à Pierre Ruban,
Président de la Banque Alimentaire de Paris et
d’Ile-de-France. La Fondation Carrefour, qui, par ailleurs
a financé en 2015 onze autres camions frigos destinés
aux Banques Alimentaires, entend ainsi renforcer un
partenariat de 15 ans et contribuer avec conviction à la
lutte contre le gaspillage alimentaire.
Le 25 juin, c’est des mains de Karine Viel, Déléguée
Général de la Fondation Monoprix que Pierre Ruban
a reçu les clés d’un deuxième camion frigo. La Fondation Monoprix, qui a déjà participé au financement
d’une chambre froide à Gennevilliers, marque ainsi son
attachement et son soutien à la cause de la Banque
Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France.
Ces deux véhicules, qui portent le parc à 6 camions,
permettront de transporter annuellement 600 tonnes
de nourriture et d’élargir considérablement le périmètre
de collecte du centre de Gennevilliers.
LANCEMENT OFFICIEL DE
LA COLLECTE D’AUTOMNE À ARCUEIL
« Si tous les gars du monde… ». C’est en évoquant
ce film dédié à la solidarité humaine que Pierre Ruban
a procédé au lancement de la collecte 2015, dans les
locaux de la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-deFrance, à Arcueil quelques jours après les tragiques
attentats du 13 novembre, devant une assemblée
émue. Si, pour raisons de sécurité, les ministres attendus ont annulé leur venue, les représentants de la grande distribution, Carrefour, Monoprix, Leclerc… étaient
bien là, aux côtés de Daniel Breuillet, Maire d’Arcueil, de Jacques Bailet, Président de la Fédération Française
des Banques Alimentaires, et de Bernard Dandrel, un des fondateurs de la Banque.
SOUS LE REGARD DES MEDIAS
D’année en année, la nécessité de lutter efficacement contre le gaspillage
alimentaire préoccupe davantage nos contemporains. Dans cette prise
de conscience, le rôle des médias est essentiel. Les articles de presse et
les reportages télé (France 3, France 5, TF1, LCI) consacrés à la Banque
Alimentaire de Paris et d’ile-de-France sont plus nombreux que jamais.
Et, en 2015, les chaînes européennes (TV Catalane, Norvègienne, Finlandaise, Autrichienne, Al Jazeera, BBC, Reuters) se sont particulièrement
intéressées à notre action.
6
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
7
LA BANQUE ALIMENTAIRE
DE PARIS ET D’ILE-DE-FRANCE
Depuis sa création, la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France s’astreint à fonctionner dans la concertation, à garantir la transparence de sa gestion technique et
financière ainsi que le contrôle de son efficacité.
UNE AIDE ALIMENTAIRE GRATUITE
ans le cadre de la Charte des Banques AlimenD
taires, la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-deFrance a pour objet unique de collecter et de distribuer aux associations humanitaires et sociales de la
Région l’aide alimentaire dont elles ont besoin pour
accomplir leur mission.
L’aide alimentaire est collectée à titre gratuit.
ans le cadre du Plan National Nutrition Santé, la
D
Région Ile-de-France alloue à la Banque une subvention destinée à l’achat de lait (185 tonnes en 2015)
et de fruits et de légumes frais (172 tonnes en 2015).
SUR LE TERRAIN, DES ACTEURS NOMBREUX ET MULTIPLES
our accomplir au quotidien sa mission, la Banque
P
Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France dispose de
ressources humaines diverses.
rès de 280 associations d’Ile-de France sont agréées
P
auprès de notre association et sont représentées au
sein de ses organes de direction.
8
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
ne équipe constituée de plus de 85 bénévoles et
U
de 13 salariés assure un fonctionnement régulier de
la Banque.
LA TRANSPARENCE FINANCIÈRE
a Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France est
L
dépositaire de dotations publiques et de dons privés.
À ce titre, elle se doit de veiller à la plus grande transparence en matière de gestion financière.
a comptabilité est tenue conformément au plan
L
comptable des associations. Elle établit les comptes
de résultats, le bilan et ses annexes mais aussi le
compte d’emploi et de ressources qui incorpore les
dons en nature et leur emploi ainsi que la valorisation
du bénévolat.
es comptes sont tenus, tout au long de l’exercice,
L
par deux bénévoles professionnellement qualifiés.
Un expert-comptable en assure la supervision, établit
les bulletins de salaire et effectue la clôture de l’exercice
en vue de l’assemblée générale.
n commissaire aux comptes est désigné pour exaU
miner les comptes annuels, les valider ou les modifier
si nécessaire.
UNE ORGANISATION STRUCTURÉE
a Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France
L
est régie par trois instances dont les fonctions sont
définies par le règlement intérieur.
e Conseil d’Administration se réunit 4 fois par
L
an. Il comprend 20 administrateurs élus pour 3 ans
dont le mandat est renouvelable.
’Assemblée Générale se réunit au moins une fois
L
par an.
e Bureau, composé de 7 personnes, toutes bénéL
voles, se réunit une fois par mois et publie ses décisions, consultables par les membres de l’association
sur son site.
9
POUR BIEN
COOPÉRER :
UNE CONVENTION
NOUS LUTTONS CONTRE LE GASPILLAGE
NOUS AIDONS L’HOMME À SE RESTAURER
Nous fonctionnons comme une banque, avec des dépôts et des retraits.
Mais au lieu d’argent, c’est de nourriture dont il s’agit.
ous prospectons et nous collectons des produits
N
alimentaires, parfaitement consommables mais qui,
pour des raisons commerciales, sont destinés à être
détruits.
ous les transportons, nous les trions, nous les
N
stockons.
ous les remettons gratuitement aux associations
N
partenaires qui les redistribuent aux personnes
démunies.
ous soutenons ainsi ces associations dans diverses
N
actions favorisant l’insertion sociale de ces personnes.
epuis la création à Paris, en 1984, de la première
D
Banque Alimentaire, 102 Banques et antennes ont
été ouvertes en France. Elles sont coordonnées par
la Fédération Française des Banques Alimentaires
qui, elle-même, a donné l’impulsion, en 1986, à la
création de la Fédération Européenne des Banques
Alimentaires regroupant aujourd’hui 21 pays.
a Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France
L
est une association loi de 1901.
Les associations caritatives
qui souhaitent s’approvisionner auprès de la Banque
Alimentaire de Paris et d’Ilede-France doivent, après habilitation par la DRIAAF, signer
une convention par laquelle
elles s’engagent notamment
à:
r especter la législation
relative à la distribution
de produits alimentaires
(chaîne du froid, dates limites
de consommation…),
arantir l’accès égalitaire
g
de tous à l’aide alimentaire
quelles que soient l’origine,
la confession ou la nationalité des bénéficiaires,
ffectuer la distribution
e
des produits alimentaires
selon des critères objectifs
de ressources,
respecter le principe de
gratuité. Une exception est
prévue pour les Épiceries
Sociales qui demandent une
contribution modique, de
l’ordre de 10% du coût des
denrées.
Le conventionnement initial
d’une association s’effectue
après que la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-deFrance s’est assurée que
l’association offre toutes les
garanties nécessaires à son
bon fonctionnement. Des visites
de suivi et de contrôle sont ensuite organisées régulièrement.
10
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
11
La quantité,
c’est essentiel
L’ACTIVITÉ 2015 - LE BUDGET ET
LES MOYENS DE FONCTIONNEMENT
Forte de ses 200 salariés et de ses 300
bénévoles réguliers, la Mie de Pain
héberge en permanence 360 personnes
et prépare plus de 1 000 repas par jour.
C’est le centre d’hébergement le plus
important de Paris. C’est dire combien
la capacité d’un partenaire de nous
fournir en grandes quantités est essentielle pour nous. La Banque Alimentaire
de Paris et d’Ile-de-France, que nous
avons rejoint dès sa création en 1985,
est notre partenaire par excellence. À
elle seule, elle assure entre 15% et 20%
de nos approvisionnements, que nous
enlevons quotidiennement au centre
d’Arcueil. Il s’agit surtout de lait, de
beurre, de café, de sucre, sans oublier
les produits de la collecte de la Banque
Alimentaire effectuée par nos équipes
De plus, nous profitons des opportunités fréquentes que nous offre la
Banque : lots importants de viande à
dates très courtes, de produits surgelés
ou même de produits frais à la veille
d’un grand pont. Nous disposons de
chambres froides à grande capacité et,
la plupart du temps, les produits sont
cuisinés le jour même de leur arrivée.
LA PARTICIPATION DE SOLI­DARITÉ
DES ASSOCIATIONS
AVEC 10 EUROS REÇUS NOUS DISTRIBUONS POUR 100 EUROS
DE PRODUITS ALIMENTAIRES
es associations que nous approvisionnons nous souL
tiennent financièrement par leur participation conventionnelle de solidarité qui a pour but d’équilibrer nos
comptes.
Les frais de fonctionnement ne représentent que 0,23€ par kilo de produit distribué, soit 10% de la
valeur commerciale des 5 309 tonnes fournies. Ainsi, avec 10€ reçus, nous distribuons pour 100€ de
produits. Ce taux exceptionnellement faible de frais généraux ne s’explique que par le nombre de
bénévoles actifs tout au long de l’année.
tablie annuellement, cette participation comprend
É
une part forfaitaire de 150 € et une part variable destinée
à couvrir les frais de fonctionnement de la Banque
Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France.
Dominique
MASSOT
« La Mie
de Pain »
En équivalent plein temps, le ratio bénévoles-salariés est de 60/40. Sur nos coûts de fonctionnement,
le ratio fonds public/fonds privés est de 38/62.
es frais de fonctionnement se sont élevés en
L
2015, hors subvention Ile-de-France dédiée à l’achat
de produits alimentaires, à 1 277 000 €.
Ils con­
cernent les postes salaires, transport, stockage, chambres froides, entretien des matériels
de manutention, carburant des véhicules, frais de
bureau, téléphone, assurances, impôts, entretien des
bâtiments…
es recettes en 2015, s’élèvent, hors subvention
L
de la Région Ile-de-France pour l’achat de fruits et
légumes, à 1 575 000 €. Elles proviennent de fonds
publics (État, Conseils Généraux, Région, aide à
l’emploi) à hauteur de 534 000 € et de fonds privés
(dons, participation de solidarité des associations),
pour 868 000 €.
n 2015, la masse salariale représente 34% des
E
dépenses et en reste le principal poste. Cette augmentation est évidemment liée à l’embauche de
nouveaux salariés, nécessaires au Centre de distribution de Gennevilliers. Dans le même temps, grâce
aux 2 000 m 2 de Gennevilliers et à une meilleure
gestion des stocks, les frais de transport et
de stockage sont passés de 15% à 10% des
dépenses.
6%
5%
Frais Achat
collecte fruits &
légumes
11%
10%
État
Amortissements
25%
21%
Autres
charges
CHARGES :
1 650 000 €
Salaires
Fruits
et légumes
Région
Collectivités
Territoriales
PRODUITS :
1 650 000 €
28%
Participations
Transports
8%
5%
et stockage
48%
Dons+Divers
Résultats
15%
18%
12
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
13
L’ACTIVITÉ 2015
LES APPROVISIONNEMENTS
NOTRE PRIORITÉ :
LA COLLECTE NATIONALE
Nos ressources proviennent de trois origines :
L’Europe et la France. Par leurs dotations, elles contribuent à une politique sociale.
Le public, par ses dons en nature et la collecte.
a Collecte Nationale des Banques Alimentaires, organisée
L
le dernier week-end de novembre auprès du public, dans
la plupart des grandes surfaces, est, chaque année, une
opération de grande envergure.
L’industrie agro-alimentaire et la distribution, qui luttent contre le gaspillage en
nous offrant des produits non commercialisables.
L’AIDE DE L’UNION EUROPÉENNE :
INCERTITUDE POUR LES ANNÉES À VENIR
a remise en cause, en 2012, de l’aide Européenne alimentaire par
L
quelques pays membres a provoqué une forte mobilisation de tous les
acteurs concernés ainsi que de l’opinion publique, pour aboutir au sauvetage de ce principe. Cependant, le nouveau dispositif, le Fond Européen
d’Aide aux Démunis impose à tous les partenaires de nouvelles contraintes.
e principe intangible de gratuité ayant été retenu, les Épiceries Sociales
L
se trouvent exclues de ce dispositif. En France, elles bénéficient d’une
aide spécifique de l’État.
es nouvelles dispositions nous imposent de gérer les mouvements
C
de stocks de denrées en provenance de l’Union Européenne de façon
totalement étanche par rapport aux autres provenances.
nfin, force est de constater que si la gamme des produits proposés
E
reste importante, les dotations annuelles sont en baisse notable de près
de 25% par rapport au dispositif précédent. Si cette tendance se poursuivait dans les années à venir, compte tenu de notre forte dépendance
vis-à-vis de l’aide Européenne, elle aurait des conséquences désastreuses pour la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France.
38%
Europe
France
Distribution
gros et détail
5%
Achat Fruits
& Légumes
Industrie
agro-alimentaire
6%
13%
Collecte
gardée par les
Associations
24%
Collecte
stockée BA
14%
ENTRÉES 2015 PAR PROVENANCES.
TOTAL 4 800 TONNES
14
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
epuis 2008, le tonnage des produits collectés s’est accru
D
régulièrement pour atteindre 1 800 tonnes en 2013, année
record.
UNE AIDE
SPÉCIFIQUE
DE L’ÉTAT
AUX ÉPICERIES
SOCIALES
’année 2015, avec 1655 tonnes collectées, est en baisse
L
de 8% par rapport à 2014. Ce résultat peut cependant être
considéré comme un succès, la collecte s’étant effectuée
deux semaines après les attentats du 13 novembre, qui
ont conduit certains magasins à annuler leur participation,
et de nombreux jeunes bénévoles à être écartés des opérations de collecte. En outre, la fréquentation des points de
vente a connu une baisse importante sur cette période.
epuis 2014, la France
D
a mis en place le Crédit
National aux Épiceries
Sociales.
a Collecte Nationale, expression du don et du partage,
L
fondements de notre action, constitue plus que jamais
notre ressource prioritaire. Cette année, la collecte représente 38% de nos approvisionnements.
Cette aide spécifique de
l’État remplace partiellement l’aide Européenne,
inaccessible aux Épiceries
Sociales, et il faut noter, là
encore, que les quantités
et le choix des produits
reçus sont plus faibles
que par le passé.
LES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES : DE MOINS
EN MOINS DE SURPLUS
e secteur agro-alimentaire ne représente plus auL
jourd’hui que 6% de nos approvisionnements globaux. Ces industries maîtrisent de mieux en mieux
leurs cycles de production, et par conséquent leurs
surplus. En outre, elles délocalisent massivement
leurs unités de productions hors de notre Région.
éanmoins, nos moyens supplémentaires en maN
tière de transport et de stockage, ainsi que l’augmentation du nombre de salariés et de bénévoles,
tout comme les effets attendus de la loi Garot,
nous permettront d’optimiser encore cette source
d’approvisionnement.
Viser juste
ne opération de cette ampleur ne peut s’effectuer
U
qu’avec le concours de la plupart des associations que
nous fournissons ainsi que de nombreux partenaires, au
premier rang desquels les Clubs Services Lyon’s et Rotary
ainsi que la Ville de Paris. De plus en plus d’entreprises,
d’associations d’étudiants, d’équipes diverses se mobilisent également pour nous prêter main-forte.
Gérer les approviGilles LE MERRER
Responsable
sionnements, avant
approvisionnements
tout, c’est viser juste.
Nos deux centres
de distribution, Arcueil et Gennevilliers,
sont approvisionnés par quatre entrepôts,
un interne et trois extérieurs, eux-mêmes
livrés directement par nos fournisseurs.
A chacune de ces étapes, nous devons
régler le flux des produits de façon à éviter
des stocks en excès ou en rupture. Des
stocks trop importants nous obligeraient à
étaler dans le temps nos propres livraisons
et à risquer d’atteindre des dates limites de
consommation trop courtes, voire dépassées. De plus les frais de stockage se trouveraient inutilement augmentés.
A l’inverse, ne pas constituer de stocks
suffisants nous ferait risquer les ruptures et
la dégradation de notre service aux associations. Nous jouons en permanence un
rôle de régulateur. C’est notre connaissance précise des stocks et nos moyens
informatiques qui nous permettent de
remplir cette fonction avec succès, de
mois en mois.
ÉVOLUTION DU TONNAGE COLLECTE
2 000
COLLECTE
NATIONALE 2015
1 650 tonnes
1 500
1 000
Associations : 1
500
0
000 tonnes
Partenaires :
650 tonnes
Valorisation :
4 800 000 €
Part approvi­sion­nements :
2011
2012
2013
2014
38%
2015
15
L’ACTIVITÉ 2015
LES APPROVISIONNEMENTS :
GRANDES ET MOYENNES SURFACES :
UNE SOURCE DE PRODUITS FRAIS
PARFOIS DIFFICILE D’ACCÈS
’ensemble des hypermarchés et des
L
supermarchés d’Ile-de-France représente
un important potentiel de produits frais
(produits laitiers, fruits et légumes) non
commercialisés et susceptibles d’être
collectés quotidiennement.
ais il faut intégrer les multiples
M
contraintes liées à la gestion de ces
produits. La législation de plus en plus
stricte concernant l’hygiène alimentaire,
le respect de la chaîne du froid, de la
traçabilité, des dates limites de consommation, de plus en plus courtes, nous
imposent des coûts croissants en
matériel de transport et de stockage
frigorifiques.
n outre, en Région Parisienne, les
E
conditions de circulation allongent les
délais de cette collecte quotidienne et
de sa distribution, et accélèrent l’usure
des véhicules.
n 2015, cependant, le Centre de
E
Gennevilliers a permis, d’augmenter de
120 tonnes les volumes collectés, ce
qui correspond à 240 000 repas supplémentaires, dès la première année de
fonctionnement.
Catherine
PERDRIAL
Bénévole « Tri »
Arcueil
ÉVOLUTION DES ENTRÉES ENTRE 2011 ET 2015
8 000
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2011
2012
2013
2014
Industrie
Union Européenne - État
Collecte
GMS
Divers
2015
Le tri, c’est un
travail de chef
de rayon
Tous les matins, à
partir de dix heures,
les trois camions de la « ramasse »
viennent décharger leur collecte quotidienne. Entre une et deux tonnes de
produits frais qu’il faut trier le plus rapidement possible, l’enlèvement par les
associations doit pouvoir être immédiat.
Il faut séparer les produits laitiers, la
viande et la charcuterie, et les plats cuisinés et les trier par dates de péremption. Nous en faisons des lots, dans des
cagettes que nous disposons dans la
salle de distribution selon des critères
précis: devant, les produits à durée de
vie courte, derrière, ceux dont la date
limite de consommation est plus éloignée. Une vraie gestion de linéaire en
grande surface.
Le tri, c’est un travail de chef de rayon.
Les produits plus exceptionnels, jambons
entiers, roues de Brie, palettes complètes
de yaourts, sont mis en avant comme
dans des têtes de gondoles, et signalés
aux distributeurs qui s’efforcent de les
proposer aux associations plus spécialement intéressées par ces volumes.
LES ACHATS
Le Ministère de la Santé, dans le cadre du Plan National
Nutrition Santé, préconise la consommation quotidienne
de 30% de fruits et légumes. C’est pourquoi, depuis 2008,
le Conseil Régional nous alloue une subvention annuelle
dédiée à l’achat de fruits et légumes.
En 2015, le Conseil Régional a ramené sa subvention de
120 000 € à 100 000 € mais en a maintenu l’élargissement
à l’achat de tous produits alimentaires, selon nos besoins.
16
Rapport d’Activité
Rapport
d’Activité2015
2015//Banque
BanqueAlimentaire
AlimentairededeParis
Paris
et et
d’Ile
d’Ile
dede
France
France
17
LES MOYENS DE FONCTIONNEMENT :
LA DISTRIBUTION
DES DENRÉES
Notre système de distribution
s’appuie sur 280 associations
conventionnées aboutissant au
final à un réseau de plus de 320
points de distribution situés,
pour la plupart, dans les zones
les plus urbanisées.
Le nombre d’Épiceries Sociales
servies par nos soins en Ilede-France est de 80.
SORTIES AUX ASSOCIATIONS 2015
PAR DÉPARTEMENTS
5 300 TONNES
13%
75 / Paris
23%
94 / Val-de-Marne
5%
77/ Seine-et-Marne
11%
14%
92 / Hauts-de-Seine
9%
31%
17%
Produits
Laitiers
16%
Produits
Secs
Pâtes
& Riz
91 - Essonne
78 / Yvelines
11%
10%
8%
7%
6%
3%
2%
Conserves Fruits & Conserves Produits Pots Bébé
Fruits et Légumes
Plats
Carnés + & Produits
légumes
Frais
Cuisinés
Poisson Infantiles
Boissons
DONNÉES QUALITATIVES 2015 PAR DÉPARTEMENTS
Tonnage
total
distribué
Tonnage
BA
Couverture
BA
Personnes
aidées
%
Population
1 896
1 219
64 %
44 630
2,0 %
646
600
90 %
13 228
1,5 %
78 Yvelines
1 083
569
51 %
23 470
1,5 %
91 Essonne
1 033
736
70 %
22 456
1,3 %
92 Hauts-de-Seine
534
450
90 %
11 608
0,7 %
93 Seine-St-Denis
1 132
755
66 %
24 608
1,5 %
94 Val-de-Marne
339
244
70 %
8 347
0,8 %
95 Val-d’Oise
956
736
60 %
20 782
1,3 %
TOTAL
7 619
5 309
69 %
169 129
1,2 %
Départements
75 Paris
95 / Val-d’Oise
93 / Seine-St-Denis
SORTIES AUX ASSOCIATIONS 2015 PAR CATÉGORIES DE
DENRÉES : 5 300 TONNES
77 Seine-et-Marne
14%
(1) Les données statistiques contenues dans ce tableau (tonnages distribués, nombres de
personnes aidées) proviennent en partie des indicateurs communiqués par les associations.
SORTIES 2015 PAR TYPES D’ASSOCIATIONS
Associations
Conventionnées hors groupes nationaux
43 %
Croix Rouge
20 %
Épiceries Sociales
19 %
Conférences Saint-Vincent
7 %
Collectifs
6 %
Emmaüs
2 %
Secours Catholique
1 %
Secours Populaire
1 %
Armée du Salut
1 %
TOTAL
18
Pourcentage
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
FOCUS : HAROPA - PORTS DE PARIS
NOUS ACCUEILLONS LA BANQUE ALIMENTAIRE
DE PARIS ET D’ILE-DE-FRANCE SUR LE PORT
DE GENNEVILLIERS
Dans le cadre de sa politique de Responsabilité Sociétale et Environnementale, HAROPA – Ports de Paris
soutient des actions d’intérêt général, lorsqu’elles se déroulent sur le domaine dont il est propriétaire.
En accueillant sur le port de Gennevilliers la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France, Ports de Paris
contribue à l’action caritative de l’association à hauteur de 100 000€ par an (grâce à une tarification particulière
avec remise). Ce partenariat permet la distribution de 1000 t de produits supplémentaires à l’année.
Le port de Gennevilliers est situé au cœur d’un bassin de population dense, et d’un réseau de transport tout
à fait exceptionnel ce qui est fondamental pour la collecte quotidienne et la chaine logistique de la banque
alimentaire car 27 hypermarchés de plus de 5 000 m² sont situés dans sa zone de chalandise.
En Ile-de-France, 6 plates-formes multimodales et 60 ports urbains permettent d’éviter la circulation de plus
d’un million de camions sur les routes. Au-delà, le port est également un outil indispensable pour le développement du Très Grand Paris jusqu’à la mer dans le cadre de l’alliance HAROPA.
« Outre leurs vocations économiques, les ports ont également une fonction sociale (le port de Gennevilliers c’est
certes 400 ha, mais c’est surtout 250 entreprises et 8 000 emplois directs) et assument ainsi leur responsabilité
sociétale et leur intégration dans la vie de la cité » commente Vincent Piquard, directeur du port de Gennevilliers.
100
19
AVEC LES ASSOCIATIONS,
UN VRAI PARTENARIAT
UNE LIAISON PERMANENTE ENTRE LES ASSOCIATIONS PARTENAIRES ET
LA BANQUE ALIMENTAIRE DE PARIS ET D’ILE-DE-FRANCE
es relations de la Banque Alimentaire de Paris et
L
d’Ile-de-France avec les associations partenaires sont
étroites et régulières. Dans une écoute permanente
et réciproque, elles échangent leurs informations,
partagent leur expérience et mènent des actions
communes auprès des acteurs locaux et des représentants des collectivités territoriales ou de l’État.
es Chargés d’animation réseau, bénévoles, sont
D
affectés à la liaison avec chaque association, des
délégués issus des associations sont élus pour
devenir membres actifs de la Banque et représenter
les associations à l’assemblée générale.
Ces délégués sont éligibles au collège externe
du Conseil d’Administration.
Un engagement contractuel avec les associations
Près de quarante associations demandent chaque
année l’agrément de la Banque Alimentaire de Paris
et d’Ile-de-France. Au final, moins de la moitié d’entre
elles sont retenues. Dès le 1er contact et tout au long de
notre coopération, nous évaluons le sérieux des associations, leurs motivations, leur fonctionnement et leur
efficacité. L’enquête préalable que nous effectuons,
qui inclut une visite détaillée des locaux, est très minutieuse. Avec les associations retenues, nous signons
un engagement contractuel à respecter les règles
d’équité, de gratuité, d’hygiène, de transparence.
20
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
La Banque s’engage, quant à elle,
à veiller aussi au bon déroulement
de la coopération : accueil, qualité
Jean
PIDAULT
et choix des produits délivrés. Elle
Responsable
secteur
propose régulièrement des opéraassociations
tions ponctuelles, comme la récupération gracieuse de matériel frigorifique auprès de ses fournisseurs. Si nous sommes
aussi vigilants quant à la fiabilité de notre réseau,
c’est qu’en définitive la qualité du service rendu aux
plus démunis en dépend.
TOUS ACTEURS DE LA
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE (TASA) :
UNE NOUVELLE FORMATION
UN LOGICIEL GRATUIT
DE LA BANQUE AU SERVICE
DES ASSOCIATIONS
es pouvoirs publics exigent des Associations
L
des informations trimestrielles portant sur leur
activité, les denrées distribuées et la fourniture
de données, globales et anonymes, concernant
les personnes bénéficiant de l’aide alimentaire.
our les aider à réunir et à fournir ces informaP
tions, nous proposons aux Associations l’installation gratuite du logiciel Passerelle qui
facilite la gestion des bénéficiaires, de la distribution et des stocks.
a formation à l’hygiène alimentaire, destinée
L
aux bénévoles, aux salariés des associations et
à tous les membres de la Banque Alimentaire
de Paris et d’Ile-de-France s’effectue au travers du module Tous Acteurs de la Sécurité
Alimentaire (TASA).
ette formation qui vise à permettre de maîC
triser les bonnes pratiques entourant la
sécurité sanitaire des aliments, est détaillée
dans le Guide des bonnes pratiques, consultable sur notre site internet.
et outil permet d’établir les indicateurs obligaC
toires qui doivent être fournis à l’État, mais
apporte aussi une plus-value significative dans
l’organisation de l’association.
21
CONSEIL D’ADMINISTRATION
BUREAU
Président :
Pierre RUBAN
ice-Présidente :
V
Annie NEVEU
résorier :
T
François SOMMERVOGEL
ecrétaire :
S
Nicole FARLOTTI
embres :
M
Michel BAÏF
Philippe NIETO
Pierre REVEL-MOUROZ
ADMINISTRATEURS DU COLLÈGE BANQUE ALIMENTAIRE
DE PARIS ET D’ILE-DE-FRANCE
Pierre BOURLET
Ernest GOLITIN
Gérard DISTIGNY
Patrick PAINON
Yvon DUFUMIER
Jean-Pierre PIPERAUD
Isabelle VIGNON-DELISLE
ADMINISTRATEURS DU COLLÈGE ASSOCIATIONS
aniel BAUDUIN
D
Montparnasse Rencontre
ean DELETTRE
J
ERAC
érard GARNIER
G
Épicerie sociale Episol Brie
ominique MASSOT
D
La Mie de Pain
Jean-Jacques PERRAULT
Épicerie Sociale d’Ermont
Patrice VENTURA
Croix Rouge XVe arr.
GLOSSAIRE
CNES : Crédit National aux Épiceries Sociales
RIAAF : Direction Régionale et InterdéparteD
mentale de l’Alimentation, de l’Agriculture et
de la Forêt d’Ile-de-France
FBA : Fédération Française des Banques
F
Alimentaires
EAD : Plan Européen d’Aide
P
aux Démunis
22
Rapport d’Activité 2015 / Banque Alimentaire de Paris et d’Ile de France
PNAA : Plan National
d’Aide Alimentaire
PNNS : Plan National
Nutrition Santé
FEAD : Fond Européen
d’Aide aux Démunis
TASA : Tous Acteurs
de la Sécurité Alimentaire
Rapport d’activité de la Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France - Année 2015
Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France :
Arcueil
15, avenue Jeanne d’Arc
94117 Arcueil Cedex
Tél. : 01 47 35 92 02
[email protected]
Gennevilliers
34, route du bassin n°6
Port de Gennevilliers
92631 Gennevilliers
Tél. : 01 40 86 61 61
[email protected]
Site internet : www.bapif.fr
Responsable de la publication :
Pierre RUBAN
Conception Graphique :
Laurence ANDRÉ
Photos : Banque Alimentaire de Paris
et d’Ile-de-France - Domino Elise Faltot - Marie-Laetitia d’Hérouville One Heart Communication Saatchi & Saatchi - Pierre Torset
Banque Alimentaire
de Paris et d’Ile-de-France
Fondée en 1984
Banque Alimentaire de Paris et d’Ile-de-France : 15, avenue Jeanne d’Arc – 94117 ARCUEIL Cedex - [email protected]
34 route du bassin n°6, Port de Gennevilliers – 92631 GENNEVILLIERS - [email protected] // www.bapif.fr