2008 rapport annuel - Banque Centrale de Tunisie

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2008 rapport annuel - Banque Centrale de Tunisie
Banque Centrale de Tunisie
RAPPORT ANNUEL
2008
Juin 2009
Monsieur le Président de la République,
J’ai l’honneur de vous présenter le cinquantième rapport
annuel de la Banque Centrale de Tunisie qui analyse les
principales évolutions économiques et financières, aux plans
international et national et présente les états financiers et les
résultats de la Banque, enregistrés au cours de l’exercice 2008.
Monsieur le Président,
L’année 2008 a coïncidé avec la célébration du
cinquantenaire de la Banque Centrale de Tunisie, événement
marqué, notamment, par la création du musée de la monnaie et
du Centre de recherches et d’études financières et monétaires
et l’organisation d’un symposium international sur le thème
« les banques centrales et les nouveaux défis » avec la
participation des Gouverneurs des banques centrales de la
plupart des pays arabes et méditerranéens.
La commémoration de ce cinquantenaire que vous avez
bien voulu placer sous votre haut patronage, a offert
l’opportunité de mesurer les acquis enregistrés au plan de la
consécration de la souveraineté monétaire et financière de
notre pays et de la consolidation des fondements de l’économie
nationale.
Ces réalisations, qui se sont consolidées, depuis
l’avènement du 7 novembre 1987, pour connaître une profonde
mutation qualitative ne cessent de se renforcer dans le cadre
de l’élan réformateur que vous avez impulsé et la politique de
développement à portée globale dont vous avez ordonné
l’adoption, ce qui a permis de moderniser l’économie nationale,
de promouvoir le niveau de vie et de hisser la Tunisie au rang
des pays émergents qui progressent à pas sûrs en vue de
rejoindre le peloton des pays avancés.
II
Monsieur le Président,
L’année écoulée a été marquée au niveau international par
l’aggravation de la crise financière et économique qui a secoué
les fondements du système financier et bouleversé l’économie
mondiale.
En effet, à l’entame de l’été 2007, une crise financière
sévère s’est déclenchée aux Etats-Unis d’Amérique en relation
avec les crédits hypothécaires à haut risque « Subprime »
entraînant la faillite de grandes institutions financières,
notamment celles qui se sont fortement engagées dans le
financement du secteur immobilier et qui ont recouru de façon
excessive aux opérations de titrisation des créances.
Vers la fin de l’année 2008, la crise financière a pris une
ampleur sans précédent, en se transmettant aux marchés
financiers des autres pays développés, ainsi qu’aux pays
émergents et ceux en développement, pour se transformer en une
crise mondiale, dont les retombées ont touché tous les secteurs, ce
qui a représenté une menace sérieuse au système économique et
financier mondial et en a fait la crise la plus grave que le monde ait
jamais connu depuis les années 30 du siècle dernier.
Cette crise a provoqué un assèchement de la liquidité, le
blocage de l’activité de crédit, le relèvement des marges et le
dysfonctionnement des marchés monétaires et financiers ; ce
qui a ébranlé la confiance dans le système bancaire et financier
mondial et failli déboucher sur une crise systémique globale.
De leur côté, les bourses mondiales ont vécu de fortes
perturbations et un repli généralisé de leurs indicateurs
entraînant la perte de plus du tiers de la capitalisation mondiale.
Ces évolutions se sont répercutées sur les marchés des
changes qui se sont caractérisés à leur tour par de fortes
volatilités. Ainsi, le dollar américain a enregistré une hausse
III
importante au cours de la seconde moitié de l’année 2008,
après avoir connu une période de forte baisse durant laquelle il
a franchi le seuil de 1,60 dollar pour un euro.
Face à cette situation, les autorités monétaires et les
gouvernements, notamment dans les pays avancés, se sont
empressés d’intervenir, individuellement ou de façon concertée,
par des injections massives de liquidités dans le système
financier, des réductions des taux d’intérêt, des rachats d’actifs
à haut risque et l’extension du champ des garanties sur les
dépôts et les prêts bancaires, ainsi que par une contribution
massive dans la recapitalisation des banques. Ces mesures
non conventionnelles ont constitué un précédent dans les
politiques économiques libérales.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision commune, prise le
8 octobre 2008, par six grandes banques centrales, dont la
Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la
Banque d’Angleterre, de réduire leur taux directeur de 50 points de
base. L’assouplissement des politiques monétaires s’est poursuivi,
ramenant les taux directeurs au terme de l’année 2008 à des
niveaux jamais atteints auparavant pour se situer entre zéro et
0,25% aux Etats-Unis, 2,5% dans la zone euro et 0,10% au Japon.
Cependant, ces mesures, malgré leur importance, n’ont pas
été suffisantes pour rétablir le calme dans les marchés financiers
et la confiance des investisseurs. Bien au contraire, la crise s’est
accentuée, gagnant la sphère réelle et provoquant à partir du
troisième trimestre de 2008 une récession des économies des
pays industrialisés ; ce qui les a contraint à mettre en place de
vastes programmes de relance économique afin d’épargner leurs
systèmes financiers et de redynamiser l’économie.
Aussi, l’économie mondiale a-t-elle enregistré un net
ralentissement en 2008, réalisant un taux de croissance qui n’a
pas dépassé 3,2% contre 5,2% en 2007, le rythme du commerce
IV
international a baissé et les flux des investissements directs
étrangers, se sont contractés d’une manière significative, leur
volume global ayant régressé d’environ 15% par rapport à 2007.
La situation des finances publiques a de son côté connu une
détérioration notable, en particulier dans les pays développés.
En effet, comparé à 2007, le déficit budgétaire a atteint 6,1% du
PIB aux Etats-Unis d’Amérique, contre 2,9%, 1,8% dans la zone
euro contre 0,7% et 5,6% au Japon contre 2,5%.
Pour ce qui concerne l’inflation, l’année 2008 a enregistré
deux phases contrastées. En effet, si durant la première moitié de
l’année, les pressions inflationnistes se sont accrues à cause de la
hausse des cours des produits de base, la seconde moitié de
l’année a été marquée par une tendance baissière de l’inflation qui
a généré des craintes réelles de voir l’économie mondiale entrer
dans une période de déflation.
Face à ces évolutions et après avoir pris d’une manière
générale une orientation restrictive pour faire face aux pressions
inflationnistes, les politiques monétaires, dans la majorité des
pays développés ont été marquées par une tendance
expansionniste.
La récession de l’économie qui a frappé les pays avancés et
le ralentissement enregistré dans les pays émergents et en
développement se sont traduits, par ailleurs, par l’accentuation
du chômage et la détérioration de la situation sociale dans le
monde. En effet, le taux de chômage s’est élevé aux Etats-Unis
à 5,8% de la population active contre 4,6%, une année
auparavant et à 7,6% dans la zone euro contre 7,5%, combien
même les retombées de la crise sur l’activité économique et
l’emploi n’étaient alors qu’à leurs débuts.
V
La lecture des évolutions de la crise financière et
économique mondiale fait ressortir un ensemble de
constats.
Le premier constat est que la crise financière s’est
déclenchée suite à une politique de crédits expansionniste
qui n’a pris en considération ni l’étendue des risques, ni la
solvabilité des emprunteurs, et que la propagation de ces
risques à l’échelle mondiale s’est produite à travers des
instruments financiers complexes, et la rupture quasitotale entre la sphère réelle et la sphère financière. Celle-ci
ayant eu recours à une panoplie d’instruments non
encadrés et sans lien direct avec les secteurs productifs.
Le deuxième constat renvoie aux limites du rôle des autorités
nationales de régulation et des agences de notation en matière de
supervision, d’encadrement et d’évaluation des produits financiers
dérivés et des opérations de titrisation, outre la réalisation d’un
nombre important d’opérations financières en dehors des marchés
organisés et sans un minimum de transparence.
Le troisième constat a trait au fait que les risques
inhérents aux transactions dans une place financière
donnée, ne se limitent plus, de par la globalisation des
marchés, à la sphère financière de cette même place, mais
se propagent aux différentes places financières et à
l’économie réelle ; ce qui accentue les risques de crises
systémiques et constitue une menace de déperdition de
l’économie réelle dans son ensemble et des fruits de longues
années de réformes structurelles coûteuses, surtout dans les
pays émergents et en développement.
Les opérations de spéculation qui s’alimentent des bulles
conjoncturelles des marchés financiers, véhiculent également
d’énormes risques menaçant la stabilité des ces mêmes
marchés.
VI
Cette situation interpelle la Communauté internationale
à mettre en œuvre les décisions qu’elle a annoncées et qui
tendent à consacrer un système de régulation et de
contrôle efficace, doté des mécanismes réglementaires et
opérationnels à même de garantir la transparence et la sécurité
des marchés financiers et l’équilibre souhaité entre la libre
circulation des capitaux et la création d’instruments financiers
novateurs, d’un côté, et la préservation de l’activité économique
contre les effets des dérapages financiers dangereux de l’autre.
Par ailleurs, et bien que la communauté internationale ait pris
l’initiative de mettre en place des facilités financières afin de
soutenir de nombreux pays émergents et en développement qui
ont rencontré des difficultés suite au tarissement des liquidités et de
consolider les ressources du Fonds monétaire international, pour lui
permettre d’aider ces pays à relancer leur activité économique,
nombre de pays, dont des pays avancés, ont eu recours à des
mesures conservatoires, à caractère protectionniste, dans les
domaines du commerce extérieur, de l’investissement direct
étranger et de la politique de taux de change.
Monsieur le Président,
L’expérience acquise des marchés financiers depuis 1994 et le
suivi rapproché de l’évolution de ces marchés, a permis à la Tunisie
d’être l’un des premiers pays à prendre conscience de la gravité de
la crise dès l’apparition de ses premiers signes.
C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit votre initiative de
créer au sein de la Banque Centrale de Tunisie dès la fin de 2007,
une cellule de veille chargée de suivre l’évolution de la situation sur
les marchés financiers internationaux et les impacts éventuels de la
crise sur l’économie nationale, ce qui a permis d’en anticiper les
évolutions et de proposer, à temps, les mesures qui s’imposent.
VII
C’est également dans ce contexte que vous avez ordonné,
suite à l’accentuation de la crise et sa propagation au secteur réel,
la création d’une commission nationale regroupant les différentes
parties concernées.
A cet effet, et suivant vos directives, trois séries de mesures
ont été prises compte tenu de l’évolution de la conjoncture.
La première série de mesures, arrêtée depuis le début de
2008, s’est assignée pour objectif d’assurer la sécurité des
réserves en devises en s’orientant vers les instruments
d’investissement les plus sûrs et de prémunir les systèmes
bancaire et financier contre les effets de la crise, de garantir le
fonctionnement normal du marché monétaire et de renoncer à la
mobilisation de ressources sur le marché financier international,
privilégiant le recours au marché domestique et mettant à profit les
lignes de financement extérieures disponibles.
Avec l’aggravation de la crise et sa propagation à la sphère
réelle, une deuxième série de mesures a été prise au terme de
l’année 2008. Entrées en vigueur dès l’entame de 2009, ces
mesures ont revêtu un caractère tant conjoncturel afin de soutenir
les entreprises exportatrices qui seraient affectées par la
contraction de la demande extérieure que structurel pour
renforcer la compétitivité de l’économie nationale et améliorer le
climat des affaires.
Face à la persistance de la crise et ses retombées sur
certains secteurs exportateurs, une troisième série de mesures
a été prise au cours de la première moitié de l’année 2009.
Elles ont concerné la prorogation des délais pour le bénéfice
des décisions précédentes de soutien à l’entreprise exportatrice
tout en y introduisant plus de souplesse et l’adoption de
programmes
supplémentaires
pour
impulser
l’activité
économique à travers le renforcement des projets publics dans
VIII
les domaines de l’infrastructure et des équipements collectifs et
l’appui aux programmes de l’emploi.
En appui aux mesures conjoncturelles mises en place par
l’Etat et en vue d’accompagner les besoins de financement des
entreprises pour les aider à faire face à la conjoncture
internationale difficile, la Banque centrale a procédé, à la faveur
de la détente des pressions inflationnistes au début de 2009, à
la réduction de son taux directeur de 75 points de base et a
introduit de nouvelles facilités en faveur des banques dans le but
de dynamiser davantage le marché monétaire et d’assurer les
conditions adéquates pour soutenir l’activité économique des
entreprises et des particuliers.
Il apparaît ainsi que les mesures mises en œuvre se sont
caractérisées par leur complémentarité et l’interaction positive
entre leurs composantes pour atténuer les effets de la crise et
garantir un niveau minimum de croissance, en puisant dans tous
ses leviers dans le cadre de l’approche réaliste qui a toujours
imprégné la politique de développement en Tunisie.
Monsieur le Président,
En dépit de l’ampleur de cette crise, l’année 2008 a été
marquée par la poursuite de l’activité économique sur le plan
national à un rythme satisfaisant, tout en préservant les
équilibres financiers.
Ces résultats ont pu être réalisés grâce à la conjugaison de
deux facteurs essentiels ; le premier facteur est le suivi des
mutations économiques et financières qui s’opèrent sur la scène
internationale et l’aptitude à faire face à leurs effets éventuels sur
l’économie du pays, en prenant, en temps opportun, les décisions
qui s’imposent. Le second facteur a trait au processus de réformes
globales et graduelles, visant le développement des secteurs de
production, l’amélioration du climat des affaires et le renforcement
IX
de la compétitivité de l’économie nationale, tout en veillant à
préserver les équilibres financiers.
Ainsi, l’économie nationale a pu réaliser en 2008 un taux de
croissance de 4,6%, grâce au dynamisme des services
marchands, notamment dans les domaines des communications,
du transport et du tourisme, alors que le secteur industriel a
enregistré une certaine décélération de son rythme de croissance
surtout au niveau des industries mécaniques et électriques, du
textile et habillement et de l’énergie et des mines.
Parallèlement et à la faveur de la poursuite du rythme des
réformes, notamment aux plans de l’amélioration du climat des
affaires, de l’encouragement de l’initiative privée et de la
création d’entreprises, le volume de l’investissement a
augmenté de 14,8% et son taux a atteint 24,9% du PIB.
Dans ce contexte, les conférences régionales sur
l’investissement et le financement, qui constituent désormais un
instrument important dans la stratégie d’impulsion de
l’investissement, se sont poursuivies en 2008, permettant
l’entrée en phase d’activité ou de réalisation de 353 projets
pour un investissement global de plus de 380 MDT et un
potentiel de création d’emplois d’environ 10 mille postes.
A travers ces conférences, le secteur bancaire a, encore une
fois, renouvelé son adhésion au choix national d’impulser
l’investissement dans les régions. L’extension, suite à votre
initiative, du réseau d’agences de la Banque de financement des
petites et moyennes entreprises (BFPME), le doublement de son
capital ainsi que l’introduction de davantage d’harmonie entre ses
interventions et celles de la SOTUGAR, permettront de donner un
nouvel élan à l’investissement dans les régions. Dans le même
sillage, l’effort se poursuivra pour consolider la capacité des
banques à évaluer les projets, à exploiter l’ensemble des
X
mécanismes de financement disponibles, notamment le leasing et
le capital risque.
De son côté, l’investissement direct étranger a enregistré
une progression importante, son volume s’étant accru d’environ
64% en 2008 pour atteindre 3.400 MDT. Cette évolution a
concerné la plupart des secteurs, notamment l’énergie, les
industries manufacturières et les services.
Au plan financier, l’année 2008 s’est distinguée par la
poursuite de la maîtrise des équilibres intérieurs et extérieurs,
en dépit des pressions dues à l’instabilité de la conjoncture
internationale.
Les efforts de consolidation de l’épargne nationale ont porté
son volume à 11,7 milliards de dinars, soit 23,3% du RNDB,
contribuant ainsi au financement adéquat de l’économie.
Pour ce qui concerne les paiements extérieurs, les échanges
commerciaux ont connu une croissance soutenue, due en partie
à la forte hausse des cours des produits de base et un
élargissement du déficit commercial et partant, du déficit courant
qui a atteint 4,2% du PIB, contre 2,6% en 2007. Ce déficit a
néanmoins été judicieusement couvert par les flux importants des
investissements directs étrangers.
La balance générale des paiements a dégagé un excédent
important de 2.053 MDT, ce qui a permis de consolider les
réserves en devises qui ont atteint 11.656 MDT contre
9.582 MDT au terme de l’année 2007. Parallèlement, les
indicateurs de l’endettement extérieur se sont améliorés.
Au plan monétaire, le marché interbancaire a enregistré, au
cours de l’année 2008, une forte activité en raison de l’abondance
des liquidités, provenant essentiellement de la consolidation des
avoirs en devises et de la croissance notable des concours à
XI
l’économie de l’ordre de 13,5%. La masse monétaire M3 a
augmenté de 14,4%, au terme de l’année 2008.
Dans ce contexte et afin de maîtriser les pressions
inflationnistes, la Banque centrale de Tunisie a relevé courant
2008 à deux reprises, les taux de la réserve obligatoire, tout en
assurant un suivi plus rapproché de l’évolution du marché
monétaire et en procédant aux interventions nécessaires pour
réguler la liquidité ; ce qui a contribué graduellement à maîtriser
l’inflation.
Parallèlement, les efforts se poursuivent pour développer
les instruments de la politique monétaire et préparer les
préalables techniques nécessaires au passage à l’étape de
ciblage de l’inflation.
En ce qui concerne les finances publiques, les ressources
propres de l’Etat se sont accrues de 19,8% en 2008 contre
6,7% pour les dépenses ; ce qui a ramené le déficit budgétaire
à 1,2% du PIB contre 2,9% en 2007, en dépit de la hausse
importante des charges de la Caisse générale de compensation
et des subventions des carburants. En effet, les réformes du
système fiscal et la rationalisation des dépenses publiques ont
permis d’améliorer sensiblement les indicateurs des finances
publiques et, en particulier, de réduire le taux d’endettement à
47,5% du PIB contre 50% en 2007.
Ces résultats procurent une marge de manœuvre
pouvant être mise à profit pour consolider l’intervention de
l’Etat, renforcer les programmes de relance économique et
accélérer le rythme de l’investissement public dans les
grands projets, notamment dans les zones intérieures du
pays, de manière à atténuer les effets de la crise financière
mondiale et à freiner l’accentuation du chômage.
XII
Monsieur le Président,
Le système bancaire a continué au cours de l’année 2008,
grâce à la sollicitude dont vous l’avez constamment entouré à
assurer son rôle moteur dans la promotion de l’investissement
et de l’économie à la faveur de la consolidation de son activité
et l’amélioration de ses indicateurs financiers et de la qualité de
ses services.
Dans le domaine du financement, l’encours des concours à
l’économie a atteint environ 32,6 milliards de dinars à la fin de
2008, enregistrant une hausse de 13,5%, en comparaison avec
l’année 2007.
Egalement, les banques ont poursuivi leurs efforts visant à
consolider leurs assises financières. Ainsi, leurs fonds propres se
sont élevés à 3,9 milliards de dinars enregistrant une hausse de
12,6% pour porter l’indicateur de couverture des risques à 11,7%.
En ce qui concerne la qualité du portefeuille des crédits, les
efforts des banques se sont renforcés dans le domaine de la
maîtrise des risques, du traitement dynamique des créances
classées et de la constitution des provisions nécessaires ; ce
qui a permis de ramener la part des créances classées à 15,5%
contre 17,6% en 2007 et de porter le ratio de couverture de ces
créances par les provisions à 56,8%. Ces efforts se sont
répercutés favorablement sur les résultats financiers des
banques, dont le produit net a augmenté de 13,3% en 2008,
relevant ainsi la rentabilité de leurs fonds propres à 11,2%.
Monsieur le Président,
La crise financière mondiale a conforté la Tunisie dans la
justesse de ses choix et la pertinence de ses politiques
financières qui ont permis de préserver la bonne tenue et la
sécurité du système bancaire, resté à l’abri des effets de la crise.
En effet, contrairement aux dysfonctionnements observés sur les
XIII
marchés monétaires des pays industrialisés et qui traduisent
l’ébranlement de la confiance entre les institutions financières, le
marché monétaire national a maintenu un niveau d’activité
soutenu et les banques ont continué à financer l’économie à un
rythme supérieur à celui enregistré durant la dernière décennie.
Ainsi, le marché financier tunisien a continué à bénéficier de la
confiance des intervenants et des investisseurs grâce à la
solidité de ses assises et la conjugaison des efforts qui ont
permis d’éviter les graves perturbations que la plupart des
marchés financiers ont connues et de bien gérer la sortie de
quelques fonds étrangers en quête de liquidité suite à
l’accentuation de la crise, pour clôturer l’année sur des résultats
satisfaisants dans l’ensemble.
Par ailleurs, et dans le cadre des initiatives internationales
visant à renforcer les fondements et les mécanismes de
contrôle des institutions et des instruments financiers et à créer
des structures en charge de la coordination et de la
supervision de toutes les composantes du secteur
financier et des domaines connexes, tels le rating, la
comptabilité et l’audit, il est devenu indispensable
d’envisager la mise en place d’un dispositif garantissant la
stabilité financière et sa pérennité tout en accordant
l’intérêt qu’il faut à la dimension globale du contrôle et du
suivi, de manière à déterminer les canaux de transmission
entre la sphère financière et la sphère réelle, à asseoir des
indicateurs avancés permettant d’anticiper les fluctuations
économiques et à mettre en place les mécanismes idoines
de prévention. C’est dans le cadre de ces orientations, dont la
pertinence a été reconnue à l’échelle mondiale, que s’inscrit la
création du Centre de recherches et d’études financières et
monétaires, institution que vous avez voulue ouverte aux
compétences nationales et spécialisée dans les questions en
rapport avec la stabilité financière et monétaire.
XIV
Les choix pertinents de notre pays ont également permis de
poursuivre le processus de réformes avec sérénité et
détermination, sans avoir eu à recourir aux diverses mesures
protectionnistes derrière lesquelles se sont retranchées nombre
d’économies et même de persévérer sur la voie de la
libéralisation économique et financière externe et offrir à la
place financière tunisienne les préalables à même de la hisser
au rang des places de dimension régionale.
C’est dans le cadre de cette orientation que s’inscrit votre
décision de mettre en place un dispositif complet de prestation des
services financiers offshore permettant d’attirer les institutions
financières de renommée mondiale, grâce au cadre qu’offre ce
dispositif qui répond aux exigences des meilleures pratiques des
places financières internationales, aux garanties dont bénéficient
les investisseurs et au renom de la place de Tunis.
Monsieur le Président,
Sous la pression de la crise financière mondiale, la plupart
des grands pays industrialisés ont dû adopter des programmes
coûteux pour sauver les secteurs financiers et relancer l’activité
économique ; ce qui a entamé largement leur marge de
manœuvre au plan monétaire et des finances publiques
induisant ainsi d’importants déséquilibres qui pourraient avoir
des effets néfastes à l’avenir.
Par ailleurs, la baisse des cours des produits de base, sous
l’effet du repli de la demande mondiale ne doit pas occulter la
tendance à la hausse de ces cours, à moyen et long termes et
partant, la possibilité de recrudescence des pressions
inflationnistes. De telles perspectives devraient donc être
prises en considération, compte tenu des risques de
répliques qu’elles véhiculent sur l’économie mondiale et les
marchés financiers internationaux dans les années à venir.
XV
Dans ce contexte, il sied de veiller à la bonne mise en
œuvre des mesures conjoncturelles et structurelles que vous
avez ordonnées pour aider l’entreprise et consolider l’activité
économique et de les appuyer, si nécessaire, par des mesures
supplémentaires, tout en demeurant vigilant et attentif, aux
évolutions de la conjoncture économique internationale et en
assurant l’exploitation optimale des différentes sources de
croissance, de manière à consolider la résilience de l’économie
face aux crises et aux chocs externes. A cet effet, le dialogue
national sur l’amélioration de la productivité que vous avez
ordonné, permettra sans nul doute d’enrichir les programmes et
les plans d’actions en vue de préparer la période de l’après
crise, renforcer la solidité de l’économie nationale et consolider
le processus de développement dans notre pays.
L’ouverture de l’économie nationale sur son
environnement requiert une vigilance constante quant aux
actions à entreprendre face à l’évolution de la conjoncture
économique et la mise à contribution des avantages
comparatifs de la Tunisie, pour tirer le meilleur profit de la
reprise de l’économie mondiale. Le défi consiste alors à se
préparer de manière adéquate à la phase de l’après crise,
pour renouer, avec la célérité souhaitée avec un rythme
d’activité économique, à la mesure des ambitions du pays
en matière de croissance et d’emploi.
Le Gouverneur
Taoufik BACCAR
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
50ème R A P P O R T D ’ A C T I V I T E
Exercice 2008
Présenté à
Monsieur le Président de la République
au nom du Conseil d’Administration
de la Banque Centrale de Tunisie
Par
Monsieur Taoufik BACCAR, Gouverneur
SOMMAIRE
LETTRE introductive présentée à Monsieur le Président de la République
par Monsieur Taoufik BACCAR, Gouverneur
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. - La conjoncture internationale…………………………………
II. - Les marchés internationaux des changes et de l’or………….
III. - Les marchés internationaux de capitaux……………………..
IV. - Le marché mondial des produits de base…………………….
6
21
30
37
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE TUNISIENNE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE….
48
I. - L’activité agricole…………………………………………………..
II. - L’activité industrielle………………………………………………
III. - Les services…………………………………………………………
IV. - Les prix……………………………………………………………..
V. - L’emploi et les salaires…………………………………………….
VI. -Les investissements…………………………………………………
VII. -Le commerce extérieur…………………………………………….
VIII. -Les paiements extérieurs………………………………………….
IX. -Le marché des changes…………………………………………….
X. -Les finances publiques…………………………………………….
53
64
82
103
110
115
122
144
175
181
L’EVOLUTION MONETAIRE ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I.
II.
III.
IV.
V.
VI.
- Les principales dispositions réglementaires à caractères
économique, monétaire et financier…………………………...
- La liquidité et l’équilibre du système financier……………….
- Les agrégats monétaires et leurs contreparties………………..
- L’endettement total……………………………………………..
- La distribution du crédit………………………………………..
- Le marché financier……………………………………………..
192
214
240
248
251
260
ETATS FINANCIERS DE LA BCT…………………………………………… 275
L’ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
I. – LA CONJONCTURE INTERNATIONALE
L’évolution de l’économie mondiale a été affectée, en 2008, par la hausse record des
prix des produits de base, notamment le pétrole et les produits alimentaires, avant leur repli
à partir de l’été, et surtout par les retombées de la crise financière internationale dont
l’ampleur s’est considérablement accentuée à la mi-septembre. Cette crise, la plus grave
depuis la grande dépression économique des années 30 du siècle passé, trouve son origine
dans les turbulences ayant secoué le marché financier aux Etats-Unis depuis plus d’une
année, suite à la crise des crédits hypothécaires à haut risque « subprime », et qui ont
provoqué des faillites de grands établissements financiers, notamment ceux fortement
engagés dans le financement du secteur de l’immobilier et ayant un niveau élevé de
créances titrisées.
Déjà au mois de mars 2008, la Réserve fédérale américaine est intervenue pour
sauver la banque d’affaires Bear Stearns, alors que les agences gouvernementales de
refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, dont les garanties couvrent près
de la moitié du marché hypothécaire aux Etats-Unis, ont dû être mises sous tutelle du
Trésor américain.
Avec la faillite de la quatrième banque d’affaires Lehman Brothers, en septembre 2008,
la crise financière a pris une ampleur inédite en se transmettant aux marchés financiers des
autres pays développés, notamment européens, ainsi que des pays émergents et même ceux
en développement, pour se transformer en une véritable crise financière mondiale. Il en est
résulté une forte dépréciation des actifs financiers et une perte de confiance quant à la
solvabilité des institutions financières, confrontées à un assèchement des liquidités et à une
hausse sensible des taux d’intérêt sur les marchés interbancaires.
Face à cette situation, les gouvernements et les autorités monétaires, surtout dans les
pays développés et à leur tête les Etats-Unis, ont dû intervenir individuellement ou de façon
concertée moyennant des injections massives de liquidités, des réductions des taux d’intérêt
directeurs, des rachats d’actifs à risque et l’élargissement des garanties sur les dépôts et les
engagements bancaires, voire même la recapitalisation publique des banques en difficultés.
Toutefois, ces mesures n’ont pas été suffisantes pour assurer la stabilité des marchés
financiers et rétablir la confiance des investisseurs. De ce fait, les retombées de la crise
financière se sont propagées à l’économie réelle et à l’ensemble des pays, quoique à des
degrés divers, notamment à travers le durcissement des conditions d’octroi des crédits, le
repli du rythme des échanges mondiaux de biens et services, la baisse de la confiance des
consommateurs et des entreprises et la chute des bourses internationales. Ainsi, les pays
industrialisés sont entrés en récession à partir du troisième trimestre de 2008 et les
gouvernements de ces pays ont dû mettre en place d’importants plans de relance
budgétaire pour assurer la reprise de l’économie et redresser leurs systèmes financiers.
Même si certains pays émergents et en développement n’ont pas été affectés
directement par la crise financière, grâce à des fondamentaux assez solides, ils ont été,
toutefois, touchés par ses effets indirects, en particulier le fléchissement de la demande
internationale, la baisse des cours des produits de base après avoir atteint des niveaux
records, notamment pour le pétrole brut dont les cours ont frôlé le niveau de 150 dollars le
baril à la mi-juillet 2008, ainsi que la contraction des entrées de capitaux extérieurs et la
forte augmentation des marges « spreads » sur les obligations souveraines et celles émises
par les entreprises. Aussi, les pays souffrant de déséquilibres intérieurs et extérieurs ont-ils
6
été contraints à recourir à l’assistance financière des instances internationales, notamment
le Fonds monétaire international (FMI), tandis que d’autres ont été amenés à engager des
plans de soutien et de relance de leurs économies.
Dans ce contexte, environ 3.200 milliards de dollars ont été mobilisés au niveau
mondial, sous forme de plans de sauvetage bancaire et de plans de relance économique,
afin d’éviter l’effondrement du système financier international et une récession semblable à
celle déclenchée en 1929.
Compte tenu de ces évolutions, l’économie mondiale n’a pu échapper à un
ralentissement sensible en 2008, avec un taux de croissance de 3,2% contre 5,2% en 2007.
L’affaiblissement de la demande internationale, conjugué à l’assèchement des crédits
bancaires et à la chute des cours boursiers, a mis en difficultés les grandes sociétés et
entraîné des faillites parmi les petites et moyennes entreprises. Cette situation a débouché
sur une vague de licenciements, surtout dans les secteurs les plus touchés par la crise, à
l’instar de la finance, du bâtiment et de l’industrie automobile, ce qui a porté le taux de
chômage mondial à 6% contre 5,7% en 2007.
Par ailleurs, la contraction de la demande, notamment dans les pays développés sous l’effet
du repli de l’activité économique, s’est traduite par un ralentissement du volume du commerce
mondial de biens et services par rapport à l’année précédente, soit 3,3% contre 7,2%.
Corrélativement avec la baisse des prix des produits de base, une détente de l’inflation
a été enregistrée durant le second semestre de 2008, après les pics historiques du mois de
juillet. Cette évolution a permis une plus grande marge de manœuvre aux Banques
centrales pour assouplir de façon significative les politiques monétaires.
En pourcentage
EVOLUTION DE CERTAINS INDICATEURS DE LA CONJONCTURE
INTERNATIONALE
12
12
10
10
8
8
6
6
4
4
2
2
0
0
2004
2005
Croissance mondiale
2006
Inflation mondiale
2007
2008
Commerce mondial de biens en volume
S’agissant des flux des investissements étrangers, ils ont été affectés par le
ralentissement de l’activité économique mondiale, le resserrement des conditions de crédit
et la baisse des bénéfices surtout des grands groupes d’entreprises. En effet, les flux
mondiaux d’investissements directs se sont inscrits en régression de 14,5% en 2008, pour
se situer à 1.659 milliards de dollars contre 1.941 milliards une année auparavant, avec
toutefois des divergences selon les régions.
7
Dans les pays développés, les flux des investissements extérieurs ont accusé un repli
sensible de l’ordre de 25%, principalement dans les pays de l’Union européenne et au Japon,
avec une part dans le total mondial revenant de 69% à 60% environ, d’une année à l’autre. Par
contre, dans les pays émergents et en développement, les entrées d’investissements directs
étrangers ont progressé de 9,6% avec, en particulier, un accroissement important en Afrique
(34,7%) et, à un degré moindre, en Amérique latine (9,4%).
De leur côté, les marchés boursiers ont été fortement secoués, à partir de la miseptembre 2008, par la multiplication des craintes ayant trait à la solidité du système
financier international et à la transmission des répercussions de la crise financière à
l’économie réelle, au moment où les grands groupes d’entreprises ont commencé à
annoncer des chutes de leurs résultats et des risques de faillite. Ainsi, et après une année
2007 très mouvementée et une hausse assez soutenue depuis 2003, les principales places
financières ont subi, en 2008, l’effet du retournement de la conjoncture mondiale, clôturant
l’année en net repli, avec une baisse des valeurs cotées estimée à 30.000 milliards de
dollars. En particulier, la régression des indices boursiers a atteint, d’une fin d’année à
l’autre, 65% pour la Bourse de Shanghai, 52% pour celle d’Amsterdam, 42% à Paris et à
Tokyo, 34% à New York et 31% à Londres.
Pour ce qui est des marchés des changes internationaux, leur évolution a été
caractérisée, en 2008, par une forte appréciation de l’euro par rapport au dollar américain,
en atteignant un niveau record de 1,6038 dollar pour un euro à la mi-juillet. Ceci s’explique,
notamment, par l’élargissement du différentiel des taux d’intérêt directeurs entre la Zone
Euro et les Etats-Unis. Durant les derniers mois de l’année, le dollar s’est apprécié vis-à-vis
de l’euro, bénéficiant de son statut de monnaie de réserve internationale et de règlement
d’une bonne partie des transactions commerciales et financières à l’échelle mondiale. En
outre, les investisseurs se sont orientés vers les obligations du Trésor américain, en tant
que valeurs refuges, face aux perturbations des marchés financiers. Ainsi, et après sa
hausse durant une longue période de 2008, l’euro a clôturé l’année en repli d’environ 5%
par rapport au dollar.
Quant au yen japonais, il a enregistré, sur l’année 2008, une hausse sensible de l’ordre de
17% par rapport au dollar américain. Cette appréciation s’explique, notamment, par le
dénouement des opérations de portage « Carry trade », qui consistent à financer des
placements dans des monnaies à taux d’intérêt élevés par le recours à des emprunts dans des
devises à faible taux d’intérêt tels que le yen. Cependant, il faut signaler que ces opérations ont
perdu de leur attractivité dans un contexte international marqué par une forte volatilité des
marchés financiers et des changes et par une détérioration des perspectives économiques.
I – CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE MONDE
Sous l’effet de la flambée des prix des produits de base, surtout l’énergie et les
produits alimentaires, et des retombées de la crise économique et financière mondiale,
l’activité économique dans les pays développés a accusé un net ralentissement, en 2008,
avec l’entrée en récession de plusieurs d’entre eux. Ainsi, le taux de croissance de
l’ensemble de ces pays s’est limité à 0,9% contre 2,7% en 2007. Il en est résulté une
décélération de l’expansion économique dans les pays émergents et en développement,
soit 6,1% contre 8,3% une année auparavant.
Aux Etats-Unis, la croissance économique s’est située à 1,1% en 2008 contre 2%
l’année précédente. Ce ralentissement aurait été plus accentué n’eût été le bon
comportement de l’activité au deuxième trimestre, grâce au plan de relance de 152 milliards
de dollars mis en place au début de l’année, avant que l’économie n’entre en récession à
8
partir du troisième trimestre. La décélération du rythme de croissance est imputable à
l’affaiblissement de la consommation des ménages, en raison des tensions apparues sur les
prix, des pertes d’emplois, de la contraction des crédits et d’un effet de richesse négatif dû à
la baisse des prix des actifs financiers et immobiliers.
Par ailleurs, les investissements des entreprises ont continué à fléchir, notamment
dans le secteur résidentiel qui a été marqué par la hausse des stocks de logements
invendus et par le durcissement des conditions d’octroi des crédits hypothécaires. Les
entreprises ont, également, réduit leurs investissements dans les autres secteurs d’activité,
à l’instar de l’industrie automobile, sous l’effet du ralentissement de la demande
internationale et des conditions de financement moins favorables. En outre, les exportations
ont accusé une décélération, au cours de 2008, suite à leur forte baisse durant les derniers
mois de l’année surtout avec l’orientation à la hausse du dollar.
Face à l’aggravation de la crise immobilière et aux perturbations qui ont en découlé
sur les marchés financiers internationaux, les autorités américaines ont pris une panoplie de
mesures afin de rassurer et stabiliser ces marchés et de soutenir l’activité économique.
Aussi, la Réserve fédérale a-t-elle procédé à des injections massives de liquidités et à des
baisses sensibles de son taux d’intérêt directeur, outre la contribution au sauvetage de
plusieurs grandes institutions financières. Egalement, le gouvernement a adopté, au mois
d’octobre 2008, un plan de sauvetage du secteur financier de l’ordre de 700 milliards de
dollars destiné, notamment, à recapitaliser les banques en difficultés et à consolider la
garantie des dépôts auprès du secteur bancaire.
Dans la Zone Euro, la croissance économique s’est limitée à 0,9% en 2008 contre
2,7% l’année précédente, sous l’effet de l’affaiblissement de la demande aussi bien
intérieure qu’extérieure. En effet, l’accélération de l’inflation, ayant affecté les revenus
disponibles et conjuguée à la détérioration du marché de l’emploi et au resserrement du
crédit, a pesé sur les dépenses de consommation des ménages. De même, les
investissements des entreprises, y compris celles du secteur de l’immobilier, ont reculé, en
raison de la hausse des prix des matières premières et des coûts salariaux, du
fléchissement de la demande internationale et du durcissement des conditions de
financement auprès des banques, ainsi que de la chute des cours des actions.
Parallèlement, le rythme des exportations de biens et services s’est sensiblement
ralenti, du fait de la baisse de la demande extérieure, notamment celle émanant des régions
du Maghreb et du Moyen-Orient. En effet, ces régions ont été affectées par la baisse des
prix des produits de base, au cours du second semestre de 2008, outre l’effet de
l’appréciation de l’euro.
Tous les Etats membres de la Zone Euro ont été touchés, quoique à des degrés
divers, par le ralentissement économique, plus particulièrement les pays les plus touchés
par la crise du secteur immobilier comme l’Espagne et l’Irlande.
En Allemagne, première économie européenne, le taux de croissance économique est
revenu de 2,5% en 2007 à 1,3% en 2008. Cette décélération est due, surtout, à la baisse du
rythme des exportations, en raison de la contraction de la demande dans les principaux
pays partenaires, notamment les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ainsi que de l’impact de
l’appréciation de la monnaie européenne.
Par ailleurs, l’accélération de la hausse des prix à la consommation jusqu’à l’automne
2008 a affecté les revenus disponibles réels des ménages et, partant, leurs dépenses et ce,
malgré l’accroissement des salaires. Quant aux investissements des entreprises, ils ont
9
perdu de leur élan, étant signalé un redressement dans le secteur du logement, notamment
au cours des derniers mois de l’année.
Encore, faut-il noter que pour faire face aux effets de la crise financière mondiale, le
gouvernement allemand a mis en place un plan de soutien au système financier de l’ordre
de 500 milliards d’euros et un plan de relance budgétaire de 30 milliards d’euros.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS LES PAYS
DEVELOPPES
Désignation
Total pays
développés
dont :
Etats-Unis
Japon
Canada
Union européenne
dont :
-Zone Euro
dont :
*Allemagne
*France
*Italie
-Royaume-Uni
Croissance
économique (en
volume et en %)
Solde
budgétaire
(en% du PIB)
Inflation (variation des prix
à la consommation en %)1
2007
2008
Taux d’intérêt
(en %)2
2007
2008
2007
2008
2007
2,7
0,9
-1,2
-3,5
2,2
3,4
2,0
2,4
2,7
3,1
1,1
-0,6
0,5
1,1
-2,9
-2,5
1,4
-0,8
-6,1
-5,6
0,4
-2,3
2,9
0,0
2,1
2,3
3,8
1,4
2,4
3,7
4,24
0,50
4,26
2,7
0,9
-0,7
-1,8
2,1
3,3
2,5
2,1
1,6
3,0
1,3
0,7
-1,0
0,7
-0,5
-2,7
-1,5
-2,6
-0,1
-3,4
-2,7
-5,4
2,3
1,6
2,0
2,3
2,8
3,2
3,5
3,6
2008
Chômage
(en % de la
population
active)
2007
2008
5,4
5,8
0,16
0,30
1,50
4,6
3,8
6,0
7,1
5,8
4,0
6,2
7,0
4,20
2,49
7,5
7,6
3,86
3,00
4,86
5,80
2,39
..
3,38
2,00
8,4
8,3
6,1
5,4
7,3
7,8
6,8
5,5
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI et Eurostat
En France, le taux de croissance économique est revenu à 0,7% en 2008 contre 2,1%
un an plus tôt, sous l’effet surtout du fléchissement de la demande intérieure qui a été affectée
par le resserrement du crédit. En particulier, les dépenses de consommation des ménages
ont été touchées par la montée de l’inflation et la diminution des patrimoines liée à la
dégradation des marchés du logement et des capitaux. Il en est de même des exportations de
biens et services, qui se sont ressenties du ralentissement de la demande internationale.
A l’instar des autres pays développés, les autorités françaises ont adopté un plan de
sauvetage du secteur bancaire portant sur 360 milliards d’euros et un plan de relance de
l’économie pour un montant de 26 milliards d’euros.
Pour sa part, l’Italie, déjà affaiblie par une longue période de croissance économique
atone, est entrée en récession dès le deuxième trimestre de 2008. C’est que l’insuffisance
des crédits a sensiblement touché les dépenses des ménages et des entreprises, tandis
que les exportations de biens et services ont évolué à un rythme très faible, en rapport avec
une conjoncture internationale défavorable. Ainsi, le PIB réel de ce pays s’est contracté de
1% en 2008 contre une croissance de 1,6% l’année précédente.
Face à cette situation, le gouvernement italien a pris plusieurs mesures pour
dynamiser les dépenses des ménages, notamment le gel temporaire des tarifs de
l’électricité et du gaz et les crédits d’impôts alloués aux familles pauvres. En outre, il a créé
un fonds de 12 milliards d’euros pour soutenir les banques et a consacré une enveloppe de
16 milliards d’euros pour un programme de grands travaux publics.
1
2
Base 100 en 2000.
Taux du marché monétaire du mois de décembre de chaque année sauf pour la France (taux d’intérêt sur dépôts).
10
Au Royaume-Uni, la croissance économique s’est ralentie, n’atteignant que 0,7% en
2008 contre 3% une année auparavant. En effet, l’économie est entrée en récession à partir
du deuxième semestre, suite au retournement du marché de l’immobilier et à l’impact de la
crise financière mondiale sur les services financiers et les activités connexes qui assurent
14% du PIB. En outre, le resserrement des conditions de crédit et l’affaiblissement de la
demande interne et externe ont entraîné un repli des investissements des entreprises.
Quant à la consommation des ménages, elle a été affectée par un accès limité au
crédit bancaire et par un effet richesse défavorable lié à la baisse des prix des actifs. Par
contre, les exportations ont connu une progression qui a été soutenue par la dépréciation de
la livre sterling.
Dans ce cadre, le gouvernement britannique a annoncé des mesures de recapitalisation
des banques et de garantie de l’Etat pour une partie de leurs dettes à moyen et long termes. Il
a, également, mis en place un plan de relance budgétaire de 24,2 milliards d’euros axé, surtout,
sur l’aide aux ménages dont, principalement, la réduction du taux de la taxe sur la valeur
ajoutée de 17,5% à 15% et ce, jusqu’à la fin de l’année 2009.
De son côté, la Banque d’Angleterre a procédé à une injection massive de liquidités, a
élargi la liste des titres éligibles à ses opérations de prise en pension et a réduit
sensiblement, à plusieurs reprises, son taux d’intérêt directeur.
Pour le Japon, et bien qu’il ait été relativement épargné par la crise financière et
bancaire internationale, grâce au renforcement des fonds propres et à une politique de
placements prudente adoptée par les banques depuis les années 90, il n’a pas pu échapper
aux effets de retournement conjoncturel. En effet, les exportations se sont ressenties de la
baisse de la demande extérieure, notamment celle des Etats-Unis, premier partenaire
commercial du pays, ainsi que de la Zone Euro et des pays émergents d’Asie, en plus de
l’effet de l’appréciation du yen.
Parallèlement, la demande intérieure, tout en demeurant faible, n’a pas pu relayer le
secteur extérieur pour soutenir la croissance économique. En effet, la hausse des prix à la
consommation, la stabilisation des salaires et la légère détérioration du marché de l’emploi ont
pesé sur les dépenses de consommation des ménages. Pour leur part, les entreprises ont
réduit leurs programmes d’investissement du fait du repli de la demande, étant signalé que les
investissements résidentiels ont continué de baisser depuis l’introduction, en juin 2007, d’une
nouvelle réglementation plus sévère en matière d’obtention des permis de construire.
En conséquence, l’économie japonaise est entrée en récession à partir du deuxième
trimestre de 2008, avec une contraction du PIB de 0,6%, en termes réels, sur l’ensemble de
l’année contre une croissance de 2,4% en 2007. Pour stimuler l’activité économique, le
gouvernement japonais a mis en place trois plans de relance budgétaire d’un montant total
d’environ 750 milliards de dollars. La Banque du Japon a, de son côté, réduit à deux reprises son
taux d’intérêt directeur pour assouplir les conditions de crédit aux entreprises et aux ménages.
S’agissant de la Chine, son rythme de croissance a enregistré une décélération en
2008, pour se situer à 9% contre 13% une année auparavant. Cette évolution reflète le
ralentissement des investissements, notamment ceux résidentiels, en raison du
resserrement de la politique monétaire au cours du premier semestre et de la baisse des
exportations durant les derniers mois de l’année suite à la contraction de la demande
mondiale. Par contre, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté, en
rapport avec la hausse des salaires qui a compensé l’effet de l’accélération des prix.
11
Afin de relancer l’activité économique, le gouvernement chinois a décidé de mettre en
place un vaste plan de soutien à l’économie de l’ordre de 586 milliards de dollars s’étalant
sur deux ans et axé, principalement, sur des travaux d’infrastructure. De son côté, la
Banque de Chine a procédé à l’assouplissement de sa politique monétaire, à partir du mois
de septembre 2008, par le biais de réductions successives du taux d’intérêt directeur ainsi
que de celui de la réserve obligatoire.
Par ailleurs, et malgré des fondamentaux économiques assez solides et d’importantes
réserves de change, les pays émergents de l’Asie du Sud-Est, ont subi les effets de la crise
financière internationale vu leur forte intégration à l’économie mondiale. En effet, certains
pays de la région ont été affectés par la baisse des prix des produits de base, au cours du
second semestre de 2008, ainsi que par le recul de leurs exportations sur les grands
marchés, comme les Etats-Unis, la Zone Euro et le Japon.
En outre, le repli de la demande extérieure a été à l’origine de la baisse des bénéfices
des entreprises, qui ont été amenées à réduire leurs dépenses d’investissement surtout
avec les difficultés rencontrées pour lever des fonds sur les marchés internationaux. De
même, le climat d’aversion au risque, qui a prévalu, a entraîné un retrait massif de capitaux,
se traduisant par la chute des bourses et la dépréciation des monnaies des pays de la
région. Aussi, ces derniers ont-ils été contraints à mettre en place des plans de relance
budgétaire pour soutenir leurs économies et éviter la récession et ce, parallèlement à la
réduction des taux d’intérêt directeurs par les Banques centrales.
En particulier, le taux de croissance économique dans les cinq principaux pays de
l’Association des Nations du Sud-Est Asiatique (ASEAN), à savoir l’Indonésie, la Malaisie,
les Philippines, Singapour et la Thaïlande, est revenu, en moyenne, à 4,9% en 2008 contre
6,3% l’année précédente.
Les économies de l’Amérique latine ont, également, enregistré une décélération de
leur expansion, soit 4,2% en moyenne contre 5,7% en 2007. Ce ralentissement est
imputable aux retombées de la crise financière internationale, notamment la baisse des prix
des produits de base exportés et le repli de la demande extérieure, surtout celle émanant
des Etats-Unis et de la Zone Euro. Par ailleurs, les pays de cette région ont été affectés par
le recul des transferts des travailleurs émigrés, ainsi que par une réduction sensible des
entrées de capitaux extérieurs et un accroissement des marges appliquées sur les
obligations souveraines et celles des entreprises. Ces évolutions défavorables, conjuguées
au resserrement des politiques monétaires au cours de la première moitié de 2008 pour
faire face aux pressions inflationnistes, se sont traduites, en plus du repli de la croissance
économique, par une baisse des investissements.
C’est au Mexique, principal partenaire économique des Etats-Unis qui en absorbent
80% des exportations, assurent la moitié des entrées d’investissements directs étrangers et
accueillent l’essentiel de ses travailleurs émigrés, que la croissance a été particulièrement
touchée en revenant, d’une année à l’autre, de 3,3% à 1,3%.
Pour l’Afrique, l’impact direct de la crise financière mondiale a été en général limité,
compte tenu de la faible intégration des économies du continent aux marchés financiers
internationaux. Toutefois, la contraction de la demande extérieure et la forte baisse des
cours des produits de base, durant la seconde moitié de 2008, ont amenuisé les recettes
d’exportation et ce, en plus du repli des transferts des travailleurs émigrés et des flux d’aide
publique au développement. De ce fait, la croissance économique du continent africain a
été en retrait par rapport à celle de 2007, soit 5,2% contre 6,2%.
12
Concernant l’Union du Maghreb arabe (UMA), le rythme de l’activité économique a été
soutenu, en 2008, dans la plupart des pays, notamment l’Algérie et la Libye où la croissance
a été tirée par le dynamisme du secteur des hydrocarbures et stimulée par la mise en place
de programmes quinquennaux d’investissements publics de l’ordre de 122 milliards et
93 milliards d’euros, respectivement. Ainsi, les taux de croissance économique de ces deux
pays sont-ils demeurés quasiment au même niveau que ceux enregistrés en 2007, soit 3%
pour l’Algérie et 6,7% pour la Libye.
EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DANS CERTAINS
PAYS EMERGENTS ET EN DEVELOPPEMENT ET DANS L’UNION EUROPEENNE
Inflation (variations
Croissance
Solde budgétaire
économique
des prix à la consom(en % du PIB)
Désignation
1
(en volume et en %)
mation en %)
2007
2008
2007
2008
2007
2008
Pays de l’UE
3,1
1,1
2,3
3,7
-0,8
-2,3
dont :
Espagne
3,7
1,2
2,8
4,1
2,2
-3,8
Portugal
1,9
0,0
2,4
2,6
-2,6
-2,6
Grèce
4,0
2,9
3,0
4,2
-3,5
-3,7
Pays émergents et en
développement
8,3
6,1
6,4
9,3
0,4
-0,2
dont :
Tunisie
6,3
4,6
3,2
5,0
-2,92
-1,22
Maroc
2,7
5,4
2,0
3,9
0,9
-1,6
Algérie
3,0
3,0
3,6
4,5
..
..
Egypte
7,1
7,2
11,0
11,7
..
..
Afrique du Sud
5,1
3,1
7,1
11,5
..
..
Turquie
4,7
1,1
8,8
10,4
..
..
Argentine
8,7
7,0
8,8
8,6
..
..
Chili
4,7
3,2
4,4
8,7
..
..
Chine
13,0
9,0
4,8
5,9
..
..
Sources : Perspectives économiques mondiales et Statistiques financières internationales du FMI, Eurostat,
Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
Au Maroc, également, la croissance s’est affermie pour atteindre 5,4% contre 2,7%
une année auparavant, surtout avec une bonne saison agricole après la sécheresse de
l’année 2007. En outre, les mesures prises par le gouvernement pour maîtriser l’inflation,
notamment la subvention des prix des produits alimentaires et des carburants et la
suppression provisoire des droits de douane sur les importations de céréales, ont contribué
à soutenir la consommation des ménages.
Pour la Tunisie, la croissance économique s’est élevée à 4,6% en 2008 contre 6,3%
l’année précédente. Cette progression aurait été meilleure n’eussent été une modeste saison
agricole, marquée par une forte baisse de la production céréalière, et la régression du secteur
des hydrocarbures. Par ailleurs, la contraction de la demande extérieure, au cours des derniers
mois de l’année, a affecté les exportations des industries manufacturières.
Quant aux économies des Pays de l’Europe Centrale et Orientale (PECO), déjà
affaiblies par des politiques monétaires et budgétaires restrictives en vue de contenir les
pressions inflationnistes, elles ont été affectées par le fléchissement de la demande
internationale, des apports de capitaux extérieurs et des transferts des travailleurs émigrés
suite, surtout, à l’entrée en récession des pays de la Zone Euro, principaux partenaires de la
1
2
Base 100 en 2000.
Hors privatisations et dons.
13
région. Ainsi, la croissance économique de l’ensemble de ces pays a reculé, pour se situer
à 2,9% en 2008 contre 5,4% l’année précédente.
Encore faut-il signaler que plusieurs pays de cette région accumulaient, déjà, certaines
fragilités qui sont illustrées par des déficits courants excessifs, un niveau d’endettement
extérieur élevé et des secteurs bancaires engagés dans le financement d’investissements
immobiliers risqués. Cette situation a exacerbé, avec l’éclatement de la crise financière
mondiale, les craintes des investisseurs internationaux qui ont procédé à des retraits
massifs de leurs capitaux. Il en est résulté, notamment, une chute des bourses de la région
et un recours de plusieurs pays comme la Hongrie, l’Ukraine et la Lettonie à l’aide
internationale, surtout celle du FMI, afin d’éviter l’effondrement des systèmes financiers et
relancer l’activité économique.
S’agissant de la Russie, et malgré la solidité des fondamentaux de son économie
reflétée, notamment, par un excédent budgétaire et une faible dette publique, ainsi que par
la stabilité de sa monnaie et surtout d’importantes réserves en or et en devises, elle a été
touchée par le retournement de la conjoncture mondiale à partir de l’été 2008. En effet, le
rythme de la croissance économique, qui s’est situé à 5,6% contre 8,1% en 2007, a été
affecté par la chute des prix du pétrole et par la contraction de la demande internationale, ce
qui a freiné la progression des exportations, alors que l’assèchement du crédit a affaibli la
demande intérieure. En outre, la sortie des capitaux étrangers du pays a engendré une
chute de la Bourse et une dépréciation du rouble, ce qui a nécessité une intervention
massive de la Banque centrale pour le soutenir.
II – EMPLOI
L’entrée en récession des pays industrialisés et le ralentissement de l’activité
économique dans la plupart des pays émergents et en développement se sont traduits par
un accroissement du taux de chômage mondial qui s’est situé à 6% en 2008 contre 5,7%
l’année précédente.
C’est dans les pays développés que le chômage a le plus augmenté, en raison
d’importantes pertes d’emplois. Celles-ci ont été enregistrées, d’abord, dans le secteur de
la construction et notamment dans les pays où l’immobilier est en pleine crise, à l’instar des
Etats-Unis, de l’Espagne ou encore de l’Irlande. De même, les pertes d’emplois ont touché
le secteur financier, suite à la faillite de certains organismes de crédit et aux opérations de
fusions et acquisitions au niveau des grandes banques qui ont été à l’origine de vagues de
licenciements. Au total, le taux de chômage moyen dans ce groupe de pays est passé de
5,4% à 5,8%, d’une année à l’autre.
Aux Etats-Unis, l’économie a détruit 2,6 millions d’emplois en 2008, soit le plus grand
nombre en une année depuis 1945. Les suppressions d’emplois ont concerné, particulièrement, le secteur de la finance, en raison de la faillite d’établissements financiers et des
plans de licenciements dans d’autres, ainsi que le secteur du bâtiment. En conséquence, le
taux de chômage dans ce pays a augmenté pour atteindre 5,8% contre 4,6% en 2007.
Au Japon, le nombre de sans-emploi s’est légèrement accru en 2008, atteignant 4%
de la population active contre 3,8% un an plus tôt. Cette augmentation reflète, notamment,
les pertes d’emplois pour les salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée, qui
représentent le tiers du nombre total d’employés.
Dans la Zone Euro, le taux de chômage a été, également, en légère hausse passant
de 7,5% à 7,6%, d’une année à l’autre, sous l’effet notamment du manque de dynamisme
14
des services, surtout financiers, ainsi que des difficultés dans l’industrie automobile.
Néanmoins, les grandes économies européennes ont enregistré une baisse du taux de
chômage par rapport à 2007, en particulier la France (7,8% contre 8,3%) et l’Allemagne
(7,3% contre 8,4%). Il y a lieu de souligner que l’amélioration de la situation de l’emploi dans
le second pays est, essentiellement, le fruit des réformes engagées sur le marché du travail
ces dernières années. A l’inverse, l’Espagne a connu le taux de chômage le plus élevé de la
zone, soit 11,3% contre 8,3% un an plus tôt, en relation avec la part relativement élevée de
l’emploi dans la construction résidentielle qui connaît un tassement d’activité.
Dans les pays émergents et en développement, une augmentation du chômage a été
enregistrée en Asie, région qui a contribué, en 2008, à hauteur de 60% environ aux
créations d’emplois au niveau mondial. Ce sont particulièrement la sous-région de l’Asie de
l’Est et celle de l’Asie du Sud-Est et du Pacifique qui ont été touchées avec des taux de
chômage passant à 3,8% et 5,7%, respectivement, contre 3,5% et 5,5% en 2007. Dans les
autres régions, les taux de chômages sont restés pratiquement inchangés, étant signalé
que celles du Moyen-Orient et du Maghreb ont continué à connaître les taux les plus élevés,
soit en moyenne 9,4% et 10,3%, respectivement.
III – COMMERCE MONDIAL
Les échanges mondiaux de biens et services ont subi, en 2008, les effets de la crise
économique et financière mondiale qui a été à l’origine d’une baisse de la demande
d’importations des pays développés, notamment les Etats-Unis, du resserrement du crédit
et, partant, des conditions de financement des exportations moins favorables, ainsi que de
la volatilité des taux de change des principales devises.
Dans ce contexte, le volume du commerce mondial de biens a progressé de 3,2%
contre 6,6% en 2007. En valeur, l’accroissement des exportations s’est légèrement
consolidé, passant de 15,4% à 15,6%, d’une année à l’autre, avec un montant de
15.875 milliards de dollars. Une telle évolution a été induite, surtout, par la hausse des prix
des produits de base, notamment le pétrole brut et la dépréciation du dollar. Quant aux
termes de l’échange, ils ont connu une détérioration pour les pays développés (-2,4% contre
0,4% un an plus tôt) et une amélioration pour les pays émergents et en développement (4%
contre 0,9%).
Contrairement aux exportations de biens, la valeur des exportations de services,
exprimée en dollars, a enregistré un ralentissement en 2008, soit 12% contre 19% l’an
passé, pour se situer à 3.819 milliards de dollars. Cette décélération a touché plus
particulièrement le transport international, le tourisme et les services financiers.
IV – POLITIQUES BUDGETAIRES ET MONETAIRES
Dans un contexte international marqué par le ralentissement généralisé de l’activité
économique et l’adoption de plans de relance budgétaire pour faire face à la crise financière
internationale, les finances publiques ont connu, en 2008, une dégradation, notamment
dans les pays développés. En effet, le déficit moyen des comptes publics dans ce groupe
de pays a atteint 3,5% du PIB contre 1,2% en 2007.
Aux Etats-Unis, le déficit budgétaire s’est fortement creusé, passant de 2,9% à 6,1%
du PIB, d’une année à l’autre. Cette évolution s’explique, d’une part, par les incitations
fiscales mises en place au début de 2008 pour soutenir la consommation des ménages et,
d’autre part, par l’augmentation des dépenses suite aux mesures prises face à la tourmente
financière, sachant que les dépenses en matière de sécurité sociale et de défense ont
15
continué à augmenter. Il y a lieu d’indiquer, également, que la baisse des prix des actifs
financiers et immobiliers a engendré une diminution des recettes d’impôts sur les personnes
physiques et les sociétés.
Dans la Zone Euro, le déficit budgétaire moyen a aussi augmenté en 2008, pour
s’établir à 1,8% du PIB contre 0,7% un an plus tôt, en raison du ralentissement de l’activité
économique qui a induit une baisse des recettes fiscales mais, également, une hausse des
indemnisations du chômage. En outre, la chute des marchés financiers et la régression du
secteur du logement, habituellement gros pourvoyeurs de recettes fiscales, ont contribué à
l’aggravation des déficits publics.
Pour la France, le déficit budgétaire a dépassé, en 2008, le seuil de 3% du PIB fixé
dans le Pacte de stabilité et de croissance, soit 3,4% contre 2,7% une année auparavant.
Cette situation est imputable au ralentissement de l’activité économique qui a été à l’origine
d’une baisse des recettes fiscales, notamment les impôts sur les bénéfices des sociétés,
ainsi qu’à l’augmentation des dépenses sociales, surtout celles liées au chômage.
De même, le déficit du budget de l’Etat a augmenté en Italie, pour passer de 1,5% à 2,7%
du PIB, d’une année à l’autre, sous l’effet de la récession économique et des mesures
budgétaires expansionnistes, en particulier l’augmentation des salaires des employés de la
Fonction publique, la réduction de l’impôt sur le revenu applicable aux heures supplémentaires
et la suppression de l’impôt foncier sur les logements occupés par leurs propriétaires.
En Allemagne, par contre, le budget de l’Etat a été pratiquement équilibré en 2008
avec un déficit limité à 0,1% du PIB contre 0,5% en 2007 grâce, notamment, au bon
comportement du marché du travail. Il en est résulté une hausse des recettes fiscales sur
les salaires mais, également, une baisse des allocations de chômage. Cette situation a
permis d’absorber les effets de la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés, de
l’abaissement du taux de cotisation de l’assurance chômage, du relèvement des pensions et
de la hausse des salaires dans la Fonction publique.
Encore faut-il noter qu’en Irlande et en Espagne, deux pays de la Zone Euro fortement
touchés par la crise immobilière, la situation des finances publiques est passée
d’excédentaire en 2007 à déficitaire en 2008. En particulier, le gouvernement espagnol a
mis en place, au début de l’année 2008, un plan de relance de l’activité économique, ce qui
a entraîné un déficit budgétaire de 3,8% du PIB contre un excédent de 2,2% en 2007.
Au Japon, le déficit budgétaire s’est situé, en 2008, à 5,6% du PIB contre 2,5% un an
plus tôt, suite à l’entrée du pays en récession économique à partir du deuxième trimestre.
A cet égard, l’impact des deux derniers plans de relance de l’économie, adoptés vers la fin
de l’année, ne sera pas ressenti avant la fin 2009.
Concernant les politiques monétaires, elles ont dû connaître une orientation restrictive,
au cours de la première moitié de 2008, pour faire face aux pressions inflationnistes induites
par la flambée des prix des produits de base, puis un relâchement durant le second
semestre dans le but de pallier aux effets de la crise financière internationale et de relancer
l’activité économique.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision concertée prise le 8 octobre 2008 par six
grandes Banques centrales, à savoir la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale
européenne, la Banque d’Angleterre, la Banque du Canada, la Banque centrale de Suède et
la Banque nationale Suisse, pour réduire leurs taux directeurs respectifs de 50 points de base.
16
La Réserve fédérale américaine a réduit son taux d’intérêt directeur à sept reprises, au
cours de 2008, pour le ramener de 4,25% à la fin de 2007 à une fourchette entre 0% et
0,25% à partir du 16 décembre. En outre, elle a pris plusieurs mesures pour garantir le bon
fonctionnement du marché monétaire et l’activité interbancaire et restaurer la confiance des
investisseurs en procédant, notamment, à une injection massive de liquidités au profit d’un
grand nombre d’institutions financières et à l’instauration de conditions plus souples en
matière de garanties. La Réserve fédérale est intervenue aussi pour reprendre jusqu’à
100 milliards de dollars de dettes et jusqu’à 500 milliards de titres adossés à des créances
hypothécaires auprès des deux agences gouvernementales de refinancement hypothécaire,
en l’occurrence Fannie Mae et Freddie Mac, et pour assurer le sauvetage de plusieurs
grandes institutions financières.
TAUX DES FONDS FEDERAUX AUX ETATS-UNIS (en %)
4,50
4,25
3,50
3,00
2,25
2,00
1,50
1,00
0 à 0,25
31
31/10/2007
/10
/2007
30
11/12/2007
/11
/2007
31
/12
22/01/2008
/2007
30/01/2008
31
/01
/2008
29
/02
18/03/2008
/2008
31
/03
/2008
30
30/04/2008
/04
/2008
31
/05
/2008
30
/06
/2008
31
/07
/2008
31
/08
/2008
30
/09
08/10/2008
/2008
31
/10
29/10/2008
/2008
30
/11
/2008
31
16/12/2008
/12
/2008
4,75
4,50
4,25
4,00
3,75
3,50
3,25
3,00
2,75
2,50
2,25
2,00
1,75
1,50
1,25
1,00
0,75
0,50
0,25
0,00
Pour sa part, et après avoir augmenté le taux de refinancement (principal taux
directeur) de 25 points de base, le 3 juillet 2008, pour faire face aux pressions
inflationnistes, la Banque centrale européenne (BCE) a dû abaisser ce taux trois fois, durant
la même année, le ramenant à 2,5% le 4 décembre et ce, en vue de relancer la demande
intérieure et sortir la Zone Euro de la récession. Par ailleurs, pour contenir les tensions sur
les marchés interbancaires dans un climat de défiance des opérateurs économiques, la
BCE a fourni massivement des liquidités aux banques à des conditions favorables. Elle a,
également, décidé de passer, pour les opérations principales de refinancement
hebdomadaires, à un système d’adjudication à taux fixe, à savoir le taux directeur central,
tout en servant l’intégralité des soumissions de manière à satisfaire totalement la demande
de liquidités. Ladite institution a procédé aussi à l’élargissement de la liste des actifs
éligibles admis en garantie.
De son côté, et malgré une faible marge de manœuvre, la Banque du Japon a décidé de
réduire son taux directeur à deux reprises, le 31 octobre et le 19 décembre 2008, et ce, de
20 points de base chaque fois pour le ramener à 0,10%. Elle a pris, en outre, d’autres
mesures afin de fournir des liquidités suffisantes au secteur bancaire, dont la plus importante
a été la décision de rémunérer, à titre temporaire, les réserves obligatoires des banques.
17
TAUX DE REFINANCEMENT(REFI) DANS LA ZONE EURO (en %)
4,25
4,00
3,75
3,25
2,50
2,00
1,50
1,25
/01
/2009
28
/02
05/03/2009
/2009
31
/03
02/04/2009
/2009
30
/04
07/05/2009
/2009
31
/05
/2009
/12
15/01/2009
/2008
31
/06/11/2008
10
/2008
30
/11
04/12/2008
/2008
31
/08
/2008
30
/08/10/2008
09
/2008
31
/07
/2008
31
/03
/2008
30
/04
/2008
31
/05
/2008
30
03/07/2008
/06
/2008
31
1,00
31
31/12/2007
/12
/2007
31
/01
/2008
29
/02
/2008
31
4,50
4,25
4,00
3,75
3,50
3,25
3,00
2,75
2,50
2,25
2,00
1,75
1,50
1,25
1,00
0,75
0,50
0,25
0,00
A l’instar des taux d’intérêt à court terme, les taux de rendement à long terme sur les
marchés obligataires sont revenus, en 2008, à des niveaux historiquement bas, suite à une
fuite des capitaux des placements en actifs financiers à risque vers les titres de l’Etat,
considérés plus sécurisants.
V – INFLATION
L’évolution de l’inflation dans le monde, en 2008, a suivi celle des cours des produits
de base, atteignant des niveaux maximums dans les pays industrialisés au mois de juillet,
particulièrement aux Etats-Unis (5,6%), en France (4%) et en Allemagne (3,5%). En effet,
les craintes relatives à une inflation galopante, en rapport avec les niveaux records atteints
par les prix de la plupart des produits de base, ont cédé la place à des menaces de déflation
au cours des derniers mois de l’année. Au total, les niveaux d’inflation ont été partout dans
le monde supérieurs à ceux enregistrés en 2007.
Dans les pays développés, le taux moyen d’inflation est passé de 2,2% à 3,4%, d’une
année à l’autre, et cette accélération a été générale. Aux Etats-Unis, la hausse des prix à la
consommation a atteint 3,8% contre 2,9% en 2007, sous l’effet essentiellement de l’envolée
des cours mondiaux de l’énergie et des produits agricoles et alimentaires, ainsi que de la
dépréciation du dollar.
Pour la Zone Euro, le taux d’inflation s’est élevé à 3,3% en 2008 contre 2,1% un an
plus tôt, suite notamment à l’augmentation des prix des produits de base importés et à la
hausse des coûts salariaux.
Il en est de même du Japon où le niveau général des prix à la consommation s’est
accru de 1,4%, après une stabilisation en 2007. Cette évolution est imputable, surtout, à la
hausse des prix des produits alimentaires, des produits pétroliers, du gaz et de l’électricité.
Dans les pays émergents et en développement, l’accélération de l’inflation a été sensible
en 2008, avec un taux atteignant 9,3% en moyenne contre 6,4% une année auparavant. Cette
hausse s’explique par la vigueur de la demande intérieure dans la plupart des pays et par
l’impact du renchérissement des produits de base, au cours du premier semestre.
18
VI – COOPERATION INTERNATIONALE
Le fait marquant au niveau de la coopération internationale a été, en 2008, les interventions
massives et concertées des pays développés et des institutions financières mondiales pour
coordonner leurs actions, afin de faire face aux retombées de la crise financière. En effet, et outre
les interventions coordonnées des grandes Banques centrales dans les pays industrialisés, le
Fonds monétaire international (FMI) s’est porté au secours de certains pays émergents fortement
touchés par la crise, en accordant des prêts de l’ordre de 47 milliards de dollars au profit de
l’Ukraine (16,5 milliards), de la Hongrie (15,7 milliards), du Pakistan (7,6 milliards), du Bélarus
(2,5 milliards), de la Lettonie (2,4 milliards) et de l’Islande (2,1 milliards).
Le FMI a, également, mis en place une nouvelle facilité de liquidités à court terme pour
aider les pays dont les fondamentaux demeurent solides en vue de faire face au manque de
liquidités, tout en réactivant la procédure de prêts d’urgence basée sur la conditionnalité
simplifiée au profit des pays touchés par la crise. A cet égard, le Japon s’est engagé à prêter
100 milliards de dollars au Fonds pour l’aider dans ses efforts de soutien aux pays sus-indiqués.
Dans ce même cadre, la Banque mondiale a mis en place un mécanisme de
financement rapide d’un montant de 2 milliards de dollars en faveur des 78 pays les plus
pauvres, confrontés à une baisse de leurs revenus, des investissements et des échanges
commerciaux. La Banque a aussi créé un fonds de recapitalisation pour injecter des capitaux
dans les banques des petits pays émergents et en développement afin de préserver le rythme
des investissements, notamment ceux des petites et moyennes entreprises. En particulier, le
Japon a participé à ce fonds à hauteur de 2 milliards de dollars.
Pour sa part, le Groupe des Sept (G7), réuni au mois d’octobre 2008, a pris un
ensemble de mesures axées sur le sauvetage des établissements financiers, la restauration
du rythme du crédit, la garantie des dépôts des épargnants, l’apport de capitaux aux
banques en difficultés et l’aide aux marchés immobiliers.
De même, le Groupe des Vingt (G20), constitué par des pays développés et des pays
émergents, s’est réuni au mois de novembre 2008 pour mettre en place un plan mondial anticrise, consacrant une coopération macroéconomique plus étroite afin de soutenir la croissance,
rétablir la confiance et limiter les effets de la crise financière, notamment sur les pays émergents
et en développement. Ainsi, le G20 s’est engagé à veiller sur la transparence du système
financier international, à prendre les mesures nécessaires pour le stabiliser et à renforcer les
normes prudentielles internationales et la surveillance des entreprises transnationales, d’une
part, et à rejeter le protectionnisme, relancer les négociations commerciales multilatérales et
respecter les engagements en matière d’aide au développement, notamment au profit des pays
vulnérables durement touchés par la crise, d’autre part.
Dans ce cadre, les Etats-Unis et la Chine ont décidé de débloquer 20 milliards de
dollars de prêts aux pays en développement pour assurer les financements nécessaires du
commerce et soutenir la croissance économique dans ces pays.
Par ailleurs, et afin de faire face à la crise alimentaire, due à la hausse sans précédent
des cours des produits alimentaires qui a ajouté 100 millions de personnes aux 850 millions
déjà éprouvés par la famine et la pauvreté, la Banque mondiale a mis en place un
mécanisme de financement rapide de 1,2 milliard de dollars au profit des pays affectés par
la flambée des prix, dont 200 millions de dollars sous forme de dons plafonnés à 10 millions
de dollars par pays. Cette institution s’est, également, engagée à porter son appui mondial
au titre de l’alimentation et de l’agriculture de 4 milliards de dollars en 2008 à 6 milliards de
dollars en 2009 et à lancer des instruments de gestion des risques au titre des mécanismes
d’assurance des récoltes pour protéger les pays pauvres et les petits agriculteurs.
19
Dans le même cadre, le FMI a doublé son assistance financière à 4 pays et a engagé
des négociations pour une aide supplémentaire avec 11 autres pays. Pour leur part, les
Etats-Unis ont décidé de débourser 200 millions de dollars sous forme d’aide d’urgence,
surtout en faveur des pays africains, tandis que l’Union européenne a adopté un programme
d’aide alimentaire pour 1 milliard d’euros.
Il y a lieu de souligner que la crise alimentaire a amené plusieurs pays, notamment
ceux en développement, à accroître leurs subventions des produits alimentaires et à
réduire, en même temps, leurs exportations de produits agricoles. Ces mesures,
conjuguées à la multiplication des accords bilatéraux et régionaux et à la montée du
protectionnisme, dans un contexte mondial marqué par le ralentissement de l’activité
économique et l’augmentation du chômage, ont constitué un facteur de plus pour entraver le
cycle de Doha des négociations commerciales multilatérales lancé en 2001. Néanmoins,
plusieurs pays ont continué à appeler à la conclusion rapide de ces négociations, afin de
permettre au commerce mondial de jouer pleinement son rôle en tant que facteur de
développement et aider les pays à sortir de la crise économique et financière.
Sur le plan de la coopération régionale, 43 pays de la Méditerranée ont lancé
officiellement, le 13 juillet 2008, l’Union pour la Méditerranée (UPM) à l’initiative de la
France. L’Union sera co-présidée par un pays du Nord de la Méditerranée et un pays du
Sud et tiendra un sommet tous les deux ans. Cette Union oeuvrera à renforcer la
coopération, notamment dans les domaines de la dépollution de la Méditerranée, des
« autoroutes de la mer » consistant, entre autres, à renforcer le transport maritime intégré,
du développement de l’énergie solaire et du soutien des petites et moyennes entreprises.
En outre, un objectif de création d’une zone de libre-échange entre les Etats membres a été
fixé pour l’année 2010.
Quant au nombre des Etats constituant la Zone Euro, il est passé, à partir du 1er Janvier
2008, à 15 avec l’accès de Chypre et de Malte qui visent, avec l’adoption de l’euro, à attirer les
investisseurs étrangers, à stimuler la croissance et à augmenter la stabilité monétaire. A ces
mêmes fins, la Slovaquie a conclu, le 19 juin 2008, un accord d’adhésion à la Zone Euro à partir
du 1er janvier 2009. Ainsi à cette date, 4 des 10 nouveaux Etats membres ayant adhéré à
l’Union européenne, en mai 2004, auront rejoint la zone monétaire.
Pour leur part, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont lancé
officiellement un marché commun, à partir du 1er janvier 2008, et ont adopté, le
17 septembre de la même année, un projet d’accord pour la création d’une Union monétaire
ainsi que d’un Conseil monétaire, qui constituera la future Banque centrale du Golfe, avec
un objectif de lancer une monnaie unique en 2010.
Concernant les opérations de fusions-acquisitions d’entreprises réalisées à l’échelle
mondiale, au cours de 2008, elles ont enregistré un repli de l’ordre de 30%, mettant ainsi fin
à une croissance soutenue pendant cinq années consécutives. Le montant afférent à ces
opérations a atteint 2.936 milliards de dollars, soit le plus bas niveau depuis 2005, contre
4.169 milliards en 2007. Ce fléchissement s’explique par les turbulences des marchés des
actions et par l’insuffisance des financements, suite à la crise de crédit et à l’assèchement
des liquidités au niveau international, étant signalé que le secteur financier a continué à
accaparer une grande part desdites opérations, soit 23%, en relation avec le mouvement de
consolidation engagé dans le secteur bancaire.
La baisse enregistrée a concerné toutes les régions et a varié entre 8,7% pour l’Asie
et le Pacifique et 39,6% pour l’Afrique et le Moyen-Orient. Par ailleurs, les Etats-Unis et
l’Europe ont accusé des replis de 37,2% et 27,3% avec des enveloppes respectives de
986 milliards et 1.158 milliards de dollars, soit des parts dans le total mondial de 33,6% et
39,4%, contre 37,7% et 38,2% une année auparavant.
20
II. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DES CHANGES ET DE L’OR
Dans un contexte de crise où se profilaient des risques de récession et de déflation
pour les principales économies développées, les autorités monétaires ont réagi par de fortes
baisses de leurs taux d’intérêt directeurs. La Fed a assoupli sa politique monétaire en
réduisant à sept reprises son taux directeur, de 400 points de pourcentage au total,
ramenant le taux des fonds fédéraux de 4,25% en début d’année, à une fourchette de
0,00-0,25% le 16 décembre. La BCE, après un mouvement haussier de 25 points de base
intervenu au mois de juillet sur des craintes de résurgence de l’inflation a opéré, à partir du
8 octobre, trois assouplissements de sa politique monétaire réduisant globalement son
principal taux directeur de 175 points de base, à 2,50%. La Banque d’Angleterre a,
également, assoupli, à cinq reprises, sa politique monétaire ramenant son principal taux
directeur de 5,50% en début d’année à 2% à fin 2008.
Le climat d’incertitude a relégué au second plan le rôle des fondamentaux
économiques dans l’évolution des rapports monétaires. Aussi, le dollar américain et le yen
japonais ont-ils joué souvent le rôle de monnaies refuges.
Globalement sur l’année, le dollar américain s’est apprécié de 5% vis-à-vis de la
monnaie européenne et de 36% contre la livre sterling. Il s’est, cependant, déprécié de près
de 19% vis-à-vis du yen japonais.
AMPLITUDES DE VARIATION DES PRINCIPAUX RAPPORTS MONETAIRES AU COURS DE 2008
Taux de change
Ouverture
Plus bas
Plus haut
Clôture
$1,2328
$1,6038
EUR/USD
$1,4664
$1,3978
(28/10/08)
(15/07/08)
¥113,61
¥169,98
EUR/JPY
¥163,38
¥126,64
(27/10/08)
(23/07/08)
¥87,11
¥112,05
USD/JPY
¥111,42
¥90,60
(17/12/08)
(02/01/08)
Pour leur part, les monnaies des pays émergents ont considérablement souffert des
sorties de capitaux liées, notamment, à l’aggravation de la perception du risque émergent et
au mouvement de désendettement « deleveraging ».
Enfin, l’or a accéléré sa hausse graduelle qui s’est poursuivie à un rythme quasi
continu depuis 2001, profitant de son statut de valeur refuge en ce temps de crise pour
enregistrer une progression globale de 5% sur l’année.
I – MARCHES DES CHANGES
A – PAYS INDUSTRIALISES
Les marchés des changes internationaux ont été marqués, au cours des six premiers
mois de l’année 2008, par la poursuite de la baisse du dollar US contre euro sur fond d’écart
de taux d’intérêt demeurant en faveur de la devise européenne et sa hausse vis-à-vis du yen
favorisée par la poursuite des opérations de « Carry Trade ». Durant la seconde moitié de
l’année, la monnaie américaine s’est, en revanche, appréciée profitant de statut de valeur
refuge, du besoin de refinancement des banques européennes et surtout du repli des prix du
pétrole. Il en est de même pour la devise nippone qui a enregistré une forte ascension, au
cours des six derniers mois de l’année, bénéficiant du débouclage massif des positions de
« Carry Trade » et de la situation relativement saine du système bancaire japonais.
L’évolution de la livre sterling a, pour sa part, reflété les difficultés d’une économie
21
britannique très dépendante d’un système financier devenu très vulnérable à cause de la
crise financière internationale.
1) Evolution des rapports EUR/USD et USD/JPY
Pendant le premier trimestre 2008, le dollar US a chuté de près de 7% face à la
monnaie unique européenne, en raison des craintes suscitées par les difficultés du secteur
financier américain et des perspectives de détente monétaire de la Réserve Fédérale pour
freiner le ralentissement économique.
En effet, après une période de volatilité dans une fourchette de 1,44 à 1,49 USD pour un
euro, la devise américaine s’est inscrite dès la fin février dans une phase baissière, qui s’est
poursuivie jusqu’en avril, sous l’effet de la conjugaison de plusieurs facteurs. D’abord, la forte
baisse des prix de l’immobilier et le net recul des ventes de logements qui ont attisé les craintes
sur le secteur immobilier américain. Ensuite, les inquiétudes relatives au secteur financier
américain exacerbées par les pertes plus importantes que prévu enregistrées par les valeurs de
référence cotées à la Bourse de New York, les fortes dépréciations d’actifs et la dégradation des
conditions de crédit. Enfin, faisant suite à la forte décélération du rythme de l’activité économique
aux Etats-Unis, la Fed a procédé, à trois baisses successives du taux des fonds fédéraux, le
ramenant de 4,25% à 2,25% le 18 mars.
L’action de la Réserve fédérale américaine et les perspectives de poursuite de sa
politique monétaire accommodante contrastaient avec la résilience de l’économie
européenne et les signes de pressions inflationnistes dans la zone euro qui ont nourri les
anticipations d’un resserrement de la politique monétaire par la BCE et l’élargissement de
l’écart de taux d’intérêt en faveur de la monnaie unique européenne.
Le dollar US a clôturé le premier trimestre au niveau de 1,5772 USD pour un euro
contre 1,4664 au début de l’année.
Face au yen, le dollar a dépassé, au cours du premier trimestre, le seuil psychologique de
100 JPY pour un dollar, reculant de 111,42 JPY en début d’année à 95,71 JPY le 17 mars, son
niveau le plus bas depuis plus de 12 ans. La monnaie nippone a, en effet, profité de la forte
montée de l’aversion au risque sur les marchés qui s’est traduite par un débouclage massif des
opérations spéculatives de « Carry Trade ». Le yen a également bénéficié des anticipations que
les pays asiatiques, notamment la Chine, seraient contraints d’ajuster leurs régimes de change
en réévaluant leurs monnaies pour endiguer les pressions inflationnistes.
Néanmoins, le yen a rétrocédé une partie de ses gains, durant les deux dernières
semaines du mois de mars, sous l’effet de l’apaisement des craintes sur le marché et de la
reprise des opérations de « Carry Trade », notamment après la baisse de 25 points de base
à 3,25% du taux d’escompte par la Fed et sa décision de prêter directement aux sociétés de
Wall Street. Le yen a terminé le trimestre à 99,81 JPY pour un dollar.
Pendant le deuxième trimestre, les mauvais indicateurs économiques publiés au
début du mois d’avril aux Etats-Unis, faisant surtout apparaître la suppression de
338.000 emplois au cours des trois premiers mois de l’année et les craintes suscitées par
l’ampleur du renchérissement du coût du crédit, ont renforcé le pessimisme des
investisseurs à l’égard des perspectives de l’économie américaine. Parallèlement, dans la
zone euro, les indicateurs économiques étaient globalement positifs et les déclarations du
Président de la BCE ont renforcé les anticipations de hausse des taux directeurs, en réaction
à l’intensification des pressions inflationnistes sous l’effet de la flambée des prix de l’énergie.
Le 16 avril, Eurostat a fait état d’une progression de 3,6% en rythme annuel de l’indice des
prix à la consommation au cours du mois de mars, la plus forte hausse jamais enregistrée
depuis le lancement de la monnaie unique.
22
Ces facteurs ont davantage affaibli le dollar qui a franchi, pour la première fois, la barre
de 1,60 USD pour un euro le 22 avril 2008.
A partir de la dernière semaine d’avril et jusqu’à la mi-mai, le dollar s’est ressaisi face à
l’euro, les intervenants ayant révisé à la baisse leurs projections de croissance dans la zone
euro. En effet, les indicateurs économiques européens publiés au cours de cette période ont
révélé un certain essoufflement de l’activité économique, ce qui a modifié les perspectives
de politique monétaire de la Banque centrale européenne, vers une baisse des taux
directeurs au lieu d’une hausse opérée jusqu’ici. Par ailleurs, les commentaires de la Fed,
après la nouvelle baisse du taux des fonds fédéraux de 25 points de base le 30 avril, selon
lesquels elle a jugé équilibrés les risques sur la croissance et sur l’inflation, ont laissé
présager la fin du cycle baissier des taux d’intérêt directeurs aux Etats-Unis.
Le dollar est ainsi remonté jusqu’à 1,5284 USD pour un euro le 8 mai et s’est traité dans
une fourchette étroite de 1,53 à 1,58 jusqu’à fin juin, sur la publication d’indicateurs économiques
européens et américains mitigés et l'amplification des craintes quant à l’impact de l’envolée des
prix des matières premières sur les perspectives de croissance économique et d’inflation de part
et d’autre de l’Atlantique. La parité euro/dollar a terminé le trimestre à 1,5755.
Taux de change
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE EUR/USD EN 2008
1,7000
1,7000
1,6000
1,6000
1,5000
1,5000
1,4000
1,4000
1,3000
1,3000
1,2000
1,2000
2-janv-08
2-avr-08
2-juil-08
1-oct-08
31-déc-08
Date
En ce qui concerne le taux de change dollar/yen, la publication au début du trimestre
par la Banque du Japon d’un rapport pessimiste sur les perspectives économiques au
Japon, en raison notamment de l’envolée des prix des matières premières et de l’énergie, a
provoqué une désaffection des investisseurs vis-à-vis de la devise nippone qui a reculé à
108,58 JPY le 16 juin, son plus bas niveau depuis la mi-février.
Le yen est, toutefois, parvenu à clôturer le trimestre en hausse à 106,09 JPY, porté par
une forte demande émanant des exportateurs japonais et l’amplification des inquiétudes
concernant le secteur financier américain.
Au troisième trimestre 2008, le dollar a atteint le 15 juillet 1,6038 USD pour un euro,
son plus bas de l’année, en raison de l’envolée des prix du pétrole qui ont atteint le 11 juillet
leur plus haut historique à 147$ le baril, de la faillite de la Banque californienne de crédits
hypothécaires «IndyMac Bank» et les inquiétudes sur la solvabilité des deux géants
américains de refinancement hypothécaire «Fannie Mae et Freddie Mac».
L’euro a, de son côté, profité de l’élargissement de l’écart de taux d’intérêt par rapport
au dollar après le relèvement, le 3 juillet, de 25 points de base du taux de refinancement de
la BCE à 4,25%, dans un contexte d’intensification des pressions inflationnistes.
23
Le dollar a renoué, toutefois, avec la hausse durant la période mi-juillet/mi-septembre,
bénéficiant de son statut de devise refuge face à la propagation du ralentissement
économique à l’Europe et au reste du monde. La monnaie américaine a, également, profité
des anticipations de rétrécissement du différentiel des taux d’intérêt par rapport à l’euro,
après les déclarations du Président de la BCE en faveur d’une politique monétaire plus
souple visant à soutenir la croissance dans la zone. Par ailleurs, les avertissements de la
Fed sur les risques inflationnistes ont laissé présager la fin prochaine du cycle du
desserrement monétaire aux Etats-Unis. Le dollar s’est ainsi apprécié de près de 14%,
passant de 1,5754 au début du trimestre à 1,3879 USD pour un euro le 11 septembre 2008.
La faillite retentissante de Lehman Brothers, le 15 septembre, a de nouveau
bouleversé les marchés des changes internationaux, la parité euro/dollar ayant connu une
volatilité sans précédent avec des variations quotidiennes de plus de 3% dans une
fourchette allant de 1,39 à 1,45. L’annonce par le Trésor US, le 18 septembre, d’un plan de
sauvetage de 700 milliards de dollars destiné à acheter les actifs toxiques détenus par les
institutions financières américaines a réussi, cependant, à tempérer l’anxiété des opérateurs
sur les marchés. Perdant à nouveau son attrait en tant que devise refuge, le dollar a baissé
jusqu’à 1,4865 le 22 septembre.
La monnaie américaine a néanmoins repris une partie du terrain perdu, au fur et à
mesure que les craintes sur la santé du secteur financier américain revenaient sur le devant
de la scène, terminant le trimestre à 1,4102 USD pour un euro.
S’agissant de la parité USD/JPY, le dollar a gagné plus de 4% au cours des deux
premiers mois du troisième trimestre, progressant de 106,09 à un plus haut de 110,66 JPY le
15 août 2008. La monnaie nippone a été victime des anticipations de la propagation du
ralentissement de l’économie américaine au reste du monde, notamment aux pays
asiatiques qui ont enregistré une forte baisse de leurs exportations.
En septembre, le yen japonais a reviré en hausse, profitant des déboires du secteur
financier américain. La vigueur de la monnaie nippone s’explique également par la résilience
du secteur bancaire japonais malgré les fortes turbulences qui ont ébranlé la scène
financière internationale, ce qui lui a fait valoir le rôle de devise refuge à côté du dollar. Le
yen a réussi à récupérer tout le terrain perdu, au cours des mois de juillet et août, pour finir le
trimestre à 106,03 JPY.
Taux de change
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/JPY EN 2008
115,00
115,00
105,00
105,00
95,00
95,00
85,00
02-janv-08
85,00
02-avr-08
02-juil-08
01-oct-08
31-déc-08
Date
Le début du quatrième trimestre a marqué l’entame d’une nouvelle phase de hausse
fulgurante du dollar qui s’est apprécié en moins d’un mois de près de 15% face à l’euro. Le dollar
a atteint son plus haut de l’année à 1,2328 pour un euro le 28 octobre. La monnaie américaine a,
en effet, joué le rôle de devise refuge par excellence, face à une nouvelle vague de turbulences
24
qui a ébranlé le système financier mondial, devenu incapable d’absorber les pertes et les
dépréciations d’actifs entraînées par la dislocation des marchés des produits dérivés, notamment
ceux rattachés aux actifs du « subprime ». L’échange des crédits sur le marché interbancaire
international s’en est trouvé paralysé, les marges de crédits se sont envolées et les principaux
indices boursiers se sont enfoncés dans une spirale baissière qui semblait par moment
ininterrompue, faisant régner le spectre du crash de 1929.
Face à cette grave crise financière, les gouvernements des principaux pays
industrialisés ont décrété en urgence des plans de sauvetage au profit de leurs institutions
financières nationales portant sur des injections importantes de fonds dans leur capital et sur
l’octroi de garanties à leurs financements et dépôts, alors que les principales Banques
centrales ont procédé à des injections massives de liquidités sur les marchés et à une baisse
coordonnée, le 8 octobre, de 50 points de base de leurs taux directeurs.
De la fin du mois d’octobre au terme de novembre, le taux de change euro/dollar s’est
traité dans une fourchette de 1,23 à 1,32. La mobilisation énergique des gouvernements et
des autorités monétaires de par le monde pour endiguer la crise financière internationale a
réussi à rétablir une certaine confiance sur les marchés et leur a permis de se ressaisir.
L’action des autorités a été appuyée par de nouvelles baisses des taux directeurs des
principales Banques centrales, soucieuses de freiner un ralentissement économique mondial
qui n’a cessé de s’amplifier : le 29 octobre, la Fed a réduit le taux des fonds fédéraux de
50 points de base le ramenant à 1%, suivie le 31 octobre par la BoJ avec une baisse de
20 points de base du taux au jour le jour à 0,3% et le 6 novembre par la BCE et la BoE avec
respectivement une baisse de 50 points de base du taux de refinancement à 3,25% et de
150 points de base du taux de base à 3%.
Outre les mesures sur les taux d’intérêt, la Réserve fédérale américaine a porté le
montant total du crédit disponible dans le cadre du T.A.F (Term Auction Facility) à
600 milliards de dollars, afin de favoriser le dégel des crédits immobiliers et de renforcer les
prêts à la consommation et aux PME. La Fed a également annoncé qu’elle était prête à
racheter jusqu’à 100 milliards de dettes émises par Fannie Mae, Freddie Mac et les Federal
Home Loan Banks. Le dollar a terminé le mois de novembre à 1,2695 pour un euro.
En décembre, le dollar s’est effondré de nouveau contre les principales devises
internationales, notamment l’euro, atteignant un plus bas du mois à 1,4719 pour un euro le
18 décembre, soit une baisse de près de 14% par rapport à son niveau à fin novembre.
Le nouvel accès de faiblesse de la devise américaine a été suscité par les difficultés du
secteur automobile aux Etats-Unis et par l’entrée de la Fed, depuis le 16 décembre, dans
une politique de taux zéro après la nouvelle baisse du taux des fonds fédéraux à une
fourchette de 0%-0,25%, son plus bas niveau depuis juillet 1954. Le dollar a clôturé l’année
2008 à 1,3978 USD pour un euro contre 1,4664 en début d’année.
Le yen japonais, a enregistré, pour sa part, une forte appréciation d’environ 21% face
au dollar au quatrième trimestre, progressant de 106 JPY début octobre à 87,11 JPY le
17 décembre, son plus haut niveau depuis 13 ans. L’embellie de la devise nippone a été
favorisée par les baisses drastiques des taux directeurs dans les principaux pays
industrialisés, notamment aux Etats-Unis qui ont fini par adopter la politique de taux zéro,
déjà en œuvre dans l’Archipel depuis plus d’une décennie. Toutefois, les avertissements
récurrents de la Banque du Japon quant à la dégradation de la situation économique
nippone, et le risque de reprise par cette dernière des interventions sur le marché des
changes pour endiguer l’appréciation contre-productive de sa monnaie, ont freiné la
progression du yen qui a clôturé l’année à 90,60 JPY.
25
2) Evolution du rapport GBP/USD
Parmi les principales devises internationales, la livre sterling a été celle qui a souffert le
plus en 2008, perdant environ 26% de sa valeur vis-à-vis du dollar américain. Cette chute est
intervenue plus précisément à partir de la fin du mois de juillet, après un premier semestre
caractérisé par une quasi-stabilité de la monnaie britannique contre dollar, sous l’effet
opposé des mauvaises perspectives économiques en Grande-Bretagne et la rémunération
plus élevée servie sur le sterling par rapport aux autres principales devises tout au long du
premier semestre. La devise britannique a clôturé le semestre à 1,9928 USD, non loin de
son niveau en début d’année (1,9873 USD).
Taux de change
EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE GBP/USD EN 2008
2,1000
2,1000
1,9000
1,9000
1,7000
1,7000
1,5000
1,5000
1,3000
2-janv-08
1,3000
2-avr-08
2-juil-08
1-oct-08
31-déc-08
Date
Toutefois, au cours du second semestre, le sterling a connu une chute quasi continue
face au dollar américain, pour terminer l’année à 1,4626. La livre sterling a subi le
contrecoup de l’intensification de l’aversion au risque qui a profité au dollar américain au
détriment des principales devises internationales. De plus, la crise financière a pesé
lourdement sur le secteur bancaire britannique qui a connu une vague de nationalisation des
banques dont, notamment, la Royal Bank of Scotland qui a enregistré une perte de plus de
24 milliards de livres en 2008, la plus élevée jamais subie par une entreprise britannique.
La livre sterling a également souffert de l’entrée en récession de l’économie
britannique, fortement touchée par la crise financière et par les inquiétudes sur la santé de
son secteur financier. En effet, la Grande-Bretagne est entrée en récession à partir des trois
derniers mois de l’année 2008, pour la première fois depuis 1991, avec une contraction du
PIB la plus marquée depuis 1980. Après s’être contracté de 0,6% au troisième trimestre
2008, le PIB s’est comprimé de nouveau de 1,5% au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de
l’année 2008, la progression du PIB s’est limitée à 0,7% contre 3% en 2007.
Les baisses drastiques des taux directeurs de la BoE visant à endiguer la crise
financière et à freiner l’essoufflement de la croissance économique, ont contribué également
à ôter à la devise britannique son attrait, longuement consacré, de devise à haut rendement.
La Banque d’Angleterre est en effet intervenue à cinq reprises sur l’année, baissant son
principal taux directeur de 350 points de base à 2%, dont 300 points de base intervenus au
quatrième trimestre de l’année.
B – PAYS EMERGENTS
Malgré leur relative résistance à la crise financière qui s’explique notamment par des
systèmes financiers peu exposés sur les marchés des produits dérivés et par leurs
26
importantes réserves de change ; les pays émergents ont été affectés par le ralentissement
de leurs exportations vers les marchés occidentaux et les sorties massives de capitaux
inhérentes à l’aggravation du risque émergent et aux mouvements de désendettement global
«deleveraging».
Dans ce contexte, les monnaies des pays émergents ont subi des baisses,
d’amplitudes variables, contre le dollar américain, à l’exception du yuan chinois qui s’est
apprécié contre la devise américaine en 2008.
EVOLUTION DES PRINCIPALES DEVISES DES PAYS EMERGENTS EN 2008
Taux de change
Ouverture
Clôture
Variations* en %
USD/CNY
7,30
6,82
7,0
USD/INR
39,39
48,58
-18,9
USD/MYR
3,30
3,45
-4,3
USD/THB
29,90
34,71
-13,9
USD/KRW
935,70
1.262,00
-25,9
USD/PLN
2,47
2,96
-16,6
USD/HUF
172,83
188,30
-8,2
USD/CZK
18,17
19,11
-4,9
USD/RUB
24,45
30,52
-19,9
USD/TRY
1,17
1,54
-24,0
USD/MAD
7,77
8,01
-3,0
USD/EGP
5,52
5,49
0,5
* Variations de la devise locale par rapport au dollar.
En effet, soutenu par la consolidation des réserves en devises de la Chine et par le
double excédent budgétaire et commercial du pays, le yuan a poursuivi son mouvement
haussier contre le dollar américain, notamment au premier semestre, au cours duquel il a
enregistré une appréciation continue, passant de 7,30 à 6,81 à la mi-juillet, soit son plus haut
niveau depuis trois ans. Le yuan est resté par contre relativement stable sur le second
semestre contre dollar dans une fourchette de 6,81-6,88, montrant ainsi la volonté de la
banque centrale chinoise de freiner l’appréciation du yuan dans un contexte de crise et de
baisse sensible des exportations. La devise chinoise a clôturé l’année à 6,82, soit une
appréciation de 7% sur l’année.
Pour les autres monnaies asiatiques, la roupie indienne, et contrairement à l’année
précédente, a perdu près de 19% de sa valeur face au dollar américain, passant sur l’année
de 39,39 INR à 48,58 INR. L’économie indienne a été pénalisée à la fois par les
rapatriements massifs de capitaux étrangers, principale source de devises du pays, par une
crise de liquidité touchant l’ensemble du secteur bancaire ainsi que par la contraction de la
production industrielle, pesant ainsi sur le taux de croissance qui s’est situé à environ 7,3%
en 2008 contre 9,3% en 2007.
Pour ces mêmes raisons, les autres monnaies asiatiques ont, également, chuté face au
dollar sur l’année 2008, notamment le won coréen (-25,9%) et le baht thaïlandais (-13,9%).
Concernant l’Europe Centrale et de l’Est, l’activité économique a accusé un ralentissement en 2008, enregistrant un taux de croissance d’environ 2,9% contre 5,4% en 2007. Ce
ralentissement est imputable notamment à la décélération des exportations et des
investissements, ainsi qu’au resserrement des conditions du crédit et au tarissement du
financement extérieur qui ont fait d’ailleurs planer la menace d’une grave crise financière
dans la région. Dans ce contexte et avec l’affaiblissement de la monnaie unique vis-à-vis du
dollar américain, les monnaies de l’Europe de l’Est ont connu un mouvement uniforme de
baisse face au dollar en 2008. Le zloty polonais s’est ainsi déprécié de 16,6%, le forint
hongrois de 8,2% et la couronne tchèque de 4,9%.
27
S’agissant de la Russie, la crise financière a mis fin à un cycle de forte croissance
enregistrée depuis une dizaine d’années. En effet, confrontée à la chute des prix du pétrole et
aux déboires des marchés financiers surtout au second semestre, la Russie, premier
exportateur de pétrole et de gaz en Europe, s’est trouvée en première ligne dans le processus
de contagion. Le rouble a été profondément affecté sous l’effet de sorties massives de
capitaux qui lui ont fait perdre près de 20% de sa valeur contre dollar sur l’année, en baissant
de 24,45 RUB à 30,52 RUB. La banque centrale russe est intervenue massivement sur le
marché de change pour endiguer la dégringolade du rouble qui pénalise les recettes des
exportations énergétiques, ce qui lui a valu la perte de près d’un tiers de ses réserves.
II – MARCHE DE L’OR
Le prix de l’or a globalement connu une hausse modérée de près de 5% sur l’année
2008, associée toutefois à une forte volatilité, qui a dépassé les 30% contre 16% en 2007.
En effet, le prix de l’or est passé de 836,6 dollars l’once en ouverture à 878,2 dollars à la
clôture de l’année, tout en enregistrant un plus haut historique à 1.030,8 $/oz en mars et un
plus bas de 2 ans à 680,8 $/oz en octobre.
Sur le premier trimestre de l’année, le prix du métal jaune a été en hausse, profitant
notamment de son statut de valeur refuge dans un contexte caractérisé par l’accentuation
des craintes géopolitiques, ainsi que les perturbations de la production pour des raisons
techniques en Afrique du Sud. Le prix du métal jaune a, également, profité de l’augmentation
des pressions inflationnistes, en relation avec la flambée des prix du pétrole et surtout de
l’amplification des craintes liées aux retombées de la crise «subprime», notamment après la
dégradation de la situation financière des géants de l’assurance « AIG », du refinancement
hypothécaire « Fannie Mae et Freddie Mac » et du secteur bancaire (Bear Stearns, Merrill
Lynch et Carlyle Capital). Autant de facteurs qui, conjugués à la forte baisse du dollar
américain sur cette période, ont conforté l’or dans son statut de valeur refuge et l’ont
propulsé en mars 2008 à son plus haut historique de 1.030,8 $/oz.
Taux de change
EVOLUTION DU PRIX DE L'OR EN 2008
1100,00
1100,00
1000,00
1000,00
900,00
900,00
800,00
800,00
700,00
700,00
600,00
2-janv-08
600,00
2-avr-08
2-juil-08
1-oct-08
31-déc-08
Date
Le prix de l’or s’est, toutefois, peu à peu replié jusqu’à 845 dollars l’once au début du
mois de mai, pâtissant des baisses massives des taux directeurs américains et de la décision
de la Fed de prêter de manière directe aux sociétés de Wall Street (une première depuis la
grande dépression des années 30), décisions qui ont réduit l’ampleur perçue de la crise du
crédit et restitué un peu de confiance aux investisseurs, ce qui a pénalisé le marché aurifère.
Cependant, sur les deux mois et demi qui ont suivi, les prix de l’or ont repris leur tendance
haussière pour atteindre 987 $/oz à la mi-juillet, profitant des perspectives économiques
28
moroses et des craintes d’une récession mondiale sans précédent au vu de la forte détérioration
des indicateurs économiques de part et d’autre de l’Atlantique, ainsi que de la forte baisse du
dollar qui a atteint un plus bas historique à 1,6038 USD pour un euro le 15 juillet.
Toutefois, l’apaisement des craintes sur les marchés notamment après l’annonce du
Gouvernement US des plans de sauvetage au profit des géants du refinancement
hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, les annonces des plus grandes Banques
Centrales du monde de mesures concertées visant à proposer des facilités de crédit aux
banques et d’injections massives de liquidité et l’élargissement de la palette de collatéraux
éligibles aux opérations de refinancement, ont pesé par la suite sur le prix du métal précieux,
qui a atteint 736 $/oz le 11 septembre.
Mais la faillite de Lehman Brothers a créé un état de panique sur les marchés
financiers et une crise de confiance profonde qui a provoqué des dégagements massifs des
marchés des actions et de la dette privée profitant ainsi à l’or qui a gagné près de 200 dollars
en un mois pour atteindre 931 $/oz le 10 octobre.
L’or a cependant rapidement perdu ces gains pour atteindre le 24 octobre 2008 un plus
bas de l’année à 680,8 $/oz, subissant les effets de l’assèchement de la liquidité provoqué par la
crise de confiance qui a contraint plusieurs intervenants, notamment les hedge funds, à liquider
leurs positions longues sur le métal jaune dans des stratégies de désengagements urgents. Les
prix de l’or ont été également affectés par la baisse des pressions inflationnistes, en raison
notamment du reflux sensible des prix du pétrole.
Sur le dernier trimestre, le métal précieux a profité essentiellement de la reprise de la
baisse du dollar et d’une résistance de la demande d’investissement sur l’or. Il a clôturé
l’année à 878,2 dollars l’once.
29
III. – LES MARCHES INTERNATIONAUX DE CAPITAUX
Dans un contexte marqué en début d’année par les craintes des tensions inflationnistes
et une grande aversion au risque avec en toile de fond le ralentissement de la croissance
économique mondiale et la publication de résultats décevants par plusieurs grandes
institutions bancaires, l’évolution des marchés internationaux des capitaux s’est caractérisée
au cours de l’année 2008 par les principaux faits suivants :
1) La chute des indices boursiers des pays industrialisés et émergents, entamée dès le
premier trimestre de l’année, puis amplifiée au cours du deuxième semestre notamment
après la faillite de Lehman Brothers et l’avalanche d’annonces négatives concernant la
capacité de survie de la quasi-totalité des grandes institutions financières dans le sillage de
la crise subprime. Sur l’ensemble de l’année, les principaux indices boursiers des pays
développés ont chuté de plus de 30%. L’indice MSCI Marché émergent a perdu également
plus de 50% de sa valeur.
2) Les marchés obligataires ont été globalement à la hausse sous l’effet des incertitudes
liées au ralentissement de l’activité économique notamment dans les pays industrialisés, des
baisses conséquentes des taux d’intérêt et de la chute des marchés boursiers. A la fin de
2008, les rendements obligataires des émissions du Trésor américain à 10 ans ont clôturé à
2,21%, en baisse de 182 points de base par rapport à leur niveau au terme de l’année 2007,
les rendements des émissions du Gouvernement japonais ont clôturé à 1,17%, en baisse de
33 points de base, alors que les rendements des émissions du Gouvernement allemand de
même maturité ont clôturé à 2,95%, en baisse de 140 points de base.
3) Le dysfonctionnement du marché monétaire et le durcissement des conditions de
crédit, comme en témoigne l'écart entre le Libor sur les différentes devises et le taux
directeur des différentes banques centrales et ce, en dépit des mesures de relance prises
par les autorités monétaires et gouvernementales.
4) Le recul du volume des émissions obligataires des pays émergents, notamment au
cours du deuxième semestre de l’année, sous l’effet de la hausse généralisée des marges
sur les marchés secondaires. L’indice EMBI+ a clôturé l’année à environ 690 points de base,
gagnant plus de 400 points de base par rapport à son niveau de début d’année, tout en
marquant un pic de 860 points de base vers la fin du mois d’octobre en relation avec la
remontée de l'aversion des investisseurs au risque.
I – LE MARCHE BOURSIER
L'année 2008 s’est soldée par la chute à des niveaux historiquement bas des grands
indices boursiers rompant avec 5 années de hausses consécutives. Pratiquement toutes les
bourses de par le monde, toutes classes d'actifs confondues, ont connu une année rude, la
crise financière déclenchée en 2007 par une crise de l'endettement et du crédit, aux EtatsUnis notamment, ayant contaminé le reste de l'économie mondiale en 2008. Les valeurs
bancaires, durement affectées par la crise du crédit, ont été les principaux véhicules de la
baisse tout au long de l'année.
Toutes les Bourses mondiales ont accusé des pertes historiques. Aux Etats-Unis, Wall
Street a vécu sa pire année depuis 1931, avec un Dow Jones en chute de 34%. Les Bourses
européennes ont perdu entre 31% (Londres) et 50% (Amsterdam, Bruxelles, Milan) de leurs
valeurs. La crise a frappé encore plus durement les places boursières des pays émergents
après avoir enregistré des performances ces dernières années. L’indice MSCI des actions
émergentes a chuté de 54%. Globalement, l’indice mondial MSCI a abandonné plus de 43%.
Par ailleurs, les primes de risques sur indices boursiers ont atteint des niveaux historiques
sur fond de craintes d'une multiplication des défauts de paiement.
30
En douze mois, les grandes places boursières internationales ont perdu presque la
moitié de leur capitalisation, soit plus de 25 000 milliards de dollars. A Paris, plus de
600 milliards d'euros sont partis en fumée sur les seules valeurs du CAC 40.
La prise de conscience de la gravité de la crise du crédit américain « subprime » et
d'une possible récession outre-Atlantique a provoqué le 21 janvier 2008 la première forte
baisse de l'année (-6,83 % à Paris). Puis, l’annonce par la Société Générale d’une perte de
4,9 milliards d'euros, suite à des transactions frauduleuses de l’un de ses traders, a
également affecté les marchés boursiers.
A la mi-mars, le rachat par JPMorgan Chase & Co de la banque américaine Bear
Stearns a provoqué de nouveaux sursauts sur les marchés. Depuis, les marchés boursiers
se sont relativement calmés alors que les prix des matières premières flambaient,
notamment le pétrole qui a atteint en juillet 147 dollars le baril.
Néanmoins, la tendance a brutalement changé en septembre, avec la faillite de
Lehman Brothers et le sauvetage en urgence de l'assureur AIG. Ces deux événements ont
eu d'importantes répercussions financières, économiques, politiques et sociales. Dans la
foulée, de nombreuses banques américaines (comme Merrill Lynch) et européennes (Fortis,
Dexia...) ont dû être sauvées de la faillite par leurs Etats. Totalement déboussolés, les
marchés boursiers ont paniqué. Les séances de chutes et de hausses historiques se sont
alors succédées avec une volatilité sans précédent.
Face à l’effondrement de la confiance dans les institutions clés du système bancaire
international, les autorités de plusieurs pays ont lancé une vague d’initiatives sans précédent
afin de stopper la chute des prix des actifs.
La fin du mois de septembre s’est caractérisée par une succession d’interventions des
autorités à travers, notamment, la suspension des ventes à découvert d’actions du secteur
financier et l’interdiction de prises de positions courtes, ce qui a permis un redressement
relatif et de courte durée des marchés d’actions.
Cependant, la multiplication de résultats macroéconomiques défavorables a commencé
à éclipser les effets immédiats de l’action des autorités. Vers la fin du mois d’octobre et au
début du mois de novembre, les marchés d’actions ont reflété la claire apparition des
craintes de récession. La baisse des indices boursiers un peu partout dans le monde a été
d’une ampleur sans égal depuis les années trente, sous l’effet d’annonces négatives
concernant les bénéfices, d’un durcissement des critères d’octroi du crédit et d’une rapide
détérioration de la confiance des consommateurs.
A fin novembre, et malgré un nouvel assouplissement monétaire opéré par plusieurs
Banques centrales, les marchés boursiers avaient perdu 35% par rapport à leurs niveaux
atteints au terme du mois d’août.
En Europe, l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a clos la pire année de son histoire
avec un repli de 42,7%. Un recul presque aussi fort que celui de l'indice Eurostoxx des
50 principales valeurs de la zone euro (-44,3%), la perte annuelle la plus forte jamais
enregistrée par l'indice depuis sa création en juin 1988. L'indice paneuropéen FTSEurofirst
300 a clôturé l’année avec une chute d'un peu plus de 44%, soit la plus mauvaise
performance de son histoire. L'indice Dax des 30 principales valeurs allemandes a été
emporté cette année par la tourmente des marchés financiers enregistrant un repli de 40,4%,
alors qu'il a gagné 22% en 2007.
31
EVOLUTION DU CAC40 ET DU NASDAQ COMPOSITE EN 2008
6 000
3 000
5 500
CAC40
2 000
4 500
4 000
1 500
3 500
NASDAQ COMPOSITE
2 500
5 000
1 000
3 000
2 500
02/01/2008
500
02/03/2008
02/05/2008
CAC 40
02/07/2008
02/09/2008
02/11/2008
Nasdaq Composite
Malgré sa résistance au premier semestre de 2008, le CAC 40 s'est effondré à partir de
septembre, quand la crise financière a pris un tour dramatique, relayée ensuite par les
signaux de récession généralisée. C’est la plus mauvaise performance en vingt ans
d’existence de l’indice parisien, sinistré par la crise économique et financière, qui n’a
épargné aucune classe d’actifs.
L'indice FTSE 100 de la Bourse de Londres a perdu 31,3% en 2008, sa plus forte
baisse annuelle depuis la création de l'indice en 1984, victime de la crise financière et de la
récession qui pèsent sur les résultats des entreprises.
Pour le cas de l'Islande, la Bourse de Reykjavik s'est retrouvée au bord de la faillite,
perdant 90% de sa valeur.
Au niveau des marchés américains, les trois principaux indices new-yorkais ont
enregistré une chute spectaculaire. Au terme de l’année, le S&P 500 a perdu 38,5%, le
Nasdaq, à forte pondération technologique, a abandonné 40,5% et le Dow Jones a connu sa
pire année depuis 1931 avec un repli de 34%.
Les indices boursiers américains ont enregistré le 20 novembre 2008 leurs plus bas
niveaux, suite aux craintes d’une récession économique mondiale profonde. L’annonce du
chiffre des inscriptions au chômage le plus élevé depuis 16 ans a fait plonger l’indice S&P
500 à son plus bas niveau depuis 1997.
32
16 000
14 000
14 000
12 000
12 000
10 000
10 000
8 000
8 000
6 000
DOW JONES
NIKKEI225
EVOLUTION DU NIKKEI-225 ET DU DOWJONES EN 2008
6 000
4 000
02/01/2008 02/03/2008 01/05/2008 30/06/2008 29/08/2008 28/10/2008 27/12/2008
Nikkei 225
Dow Jones
Une chute vertigineuse de 42,1% a été enregistrée au terme de l’année 2008 pour la
Bourse japonaise. C'est sa plus forte baisse en cinquante-huit ans.
Les Bourses émergentes ont été parmi les plus touchées par la crise, la Bourse de
Moscou a plongé de 72%, celle de Shanghaï de plus de 65% et celle de Bombay de 52%.
L’effondrement du système financier mondial est à l'origine de la chute des Bourses et de la
pire crise économique mondiale depuis 1930.
La Bourse de Shanghai a terminé 2008 sur une perte annuelle de 65%, la plus lourde
des 18 années d'histoire de la place. Cette correction est imputable notamment au
ralentissement économique mondial qui a fait éclater la bulle spéculative qui était apparue
sur la place chinoise après plusieurs années de boom économique à deux chiffres. La
Bourse de Shanghaï avait progressé de 130% en 2006 puis de 97% en 2007, le dynamisme
de l'économie chinoise attirant alors des millions de nouveaux investisseurs sur le marché.
Mais la surabondance de l'offre en actions par rapport à la demande et les incertitudes sur
les perspectives du commerce mondial, principal moteur de la croissance en Chine, ont
provoqué une brutale crise de confiance dans des valorisations boursières.
L'indice RTS de la Bourse de Moscou a chuté de 72,4% en 2008, probablement la plus
sévère perte des principaux marchés boursiers mondiaux.
Les principales places financières d’Amérique latine ont toutes lourdement chuté depuis
l’éclatement de la crise en septembre. La Bourse mexicaine des valeurs a perdu 24,1% au cours
de l’année, alors que l’indice Merval de la bourse argentine a chuté de 49,9%.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICES BOURSIERS
Place
Indice
31/12/07
Paris
CAC-40
5.614,1
Francfort
DAX-30
8.067,3
Londres
FTSE-100
6.456,9
New York
DOW JONES
13.264,8
New York
Nasdaq Composite
2.652,3
Tokyo
NIKKEI-225
15.307,8
33
31/12/08
3.218,0
4.810,2
4.434,2
8.776,4
1.577,0
8.859,6
Variations en %
-42,7
-40,4
-31,3
-33,8
-40,5
-42,1
II – LE MARCHE OBLIGATAIRE
Profitant tantôt de leur statut de valeur refuge face à l’amplification de la correction
boursière surtout dans les secteurs bancaire et automobile, tantôt du climat de
ralentissement économique dans les pays industrialisés et des politiques monétaires
accommodantes, les marchés obligataires ont enregistré une hausse au cours de l’année
2008. En effet, les rendements obligataires ont clôturé une année, émaillée par une grande
volatilité sur tous les segments du marché, à leur plus bas niveau.
Sur le marché américain, dès le mois de janvier et sous l’effet de la remontée des
inquiétudes sur les perspectives économiques, les rendements obligataires américains se
sont inscrits en forte baisse. En effet, le rendement UST 2 ans a cédé 99 points de base à
2,15% le 30 janvier 2008 et celui à 10 ans a cédé 38 points de base pour se situer à 3,65%.
Sous l’effet d’anticipation par le marché d’une baisse du taux des fonds fédéraux à 2%
à l’horizon de juin 2008, les bons de trésor américains à 2 ans ont suivi une tendance
baissière au cours de février, avant d’atteindre un plancher de 1,34% vers mi-mars, en
raison de la dégradation des conditions du marché hypothécaire suite aux difficultés de la
banque Bear stearns. Le taux des bons du Trésor américain à 10 ans s’est par contre tendu
au cours du mois de février jusqu’à 3,91% avant de baisser jusqu’à 3,30% le 17 mars
perdant plus de 70 points de base par rapport au début de l’année.
Les mesures exceptionnelles prises par la Réserve Fédérale, notamment l’intervention
énergique en octroyant des facilités pour le sauvetage de Bear Stearns et la baisse du taux
directeur de 75 points de base à 2,25 %, lors de sa réunion du 18 mars 2008, ont permis une
reprise fragile des marchés et entraîné un relatif regain de confiance des investisseurs. Mais
la publication d’indicateurs économiques meilleurs que prévu a engendré un retour aux actifs
risqués. Les rendements obligataires américains ont par conséquent amorcé un mouvement
haussier dès le mois d’avril. En effet, les rendements obligataires à 2 ans et 10 ans ont
atteint leur plus haut de l’année le 16 juin 2008 de 3,04% et 4,28%, respectivement.
Cette forte progression des rendements a pris fin à partir de la deuxième quinzaine du
mois de juin, sous l’effet des fortes incertitudes sur la croissance et d’anticipation
inflationniste suite à l’envolée des cours de pétrole et des produits de base. La décision de la
Fed de maintenir à 2% son principal taux directeur à l’issue de sa réunion des 24 et 25 juin
n’a pas produit un effet notable notamment sur les taux longs qui sont restés stables.
Les rendements obligataires ont légèrement augmenté vers mi-juillet sous l’effet des
différentes mesures prises pour sauver les agences sponsorisées par le Gouvernement,
avant de se replier à partir du 20 août.
L’aggravation de la crise financière au cours du mois de septembre et l’amplification des
problèmes de refinancement des banques, surtout après l’intervention du gouvernement
américain pour renflouer deux géants du refinancement hypothécaires, ont exacerbé les
préoccupations sur l’économie réelle, entraînant la révision à la baisse des anticipations de taux
et un fort mouvement de «flight to quality». Le taux à 2 ans américain a perdu 41 points de base,
pour atteindre 1,98 %, alors que le taux à 10 ans s’est surtout détendu au cours de la première
quinzaine du mois à 3,40%, mais il s’est par la suite situé à 3,86 % en fin du mois, en raison des
risques qu’ont fait peser les différentes mesures de soutien sur le budget américain.
L’intervention énergique des autorités dans tous les pays développés à partir du mois
d’octobre en annonçant des plans de sauvetage a bousculé les marchés obligataires dans
une nouvelle phase. Ainsi, par leurs actions, les gouvernements ont opéré un transfert de
risque du secteur privé vers le secteur bancaire via la création de fonds de recapitalisation,
et ont ainsi mis un terme au « flight to quality » en faisant peser sur les obligations
souveraines à long terme un risque de crédit supplémentaire. En effet, l’obligation
américaine à 10 ans a gagné par rapport à fin septembre 15 points de base à 4% l’an.
34
La forte correction des valeurs boursières dans un contexte de crise de confiance
généralisée et de doute sur la solidité des institutions financières a de nouveau provoqué la
ruée des investisseurs sur les valeurs jugées comme les plus sûres possibles. La baisse de
rendements a été plus marquée aux Etats-Unis où l’UST à 10 ans a perdu environ
100 points de base, passant de 3,92% à 2,92%, entre le 1er et le 28 novembre. Quant aux
rendements à très court terme, ils se sont approchés de zéro.
Le marché obligataire américain a finalement clôturé l’année sur une note haussière dans un
contexte d’apparition du spectre de la récession dans les principales économies industrialisées. Le
taux à 10 ans s’est enfoncé en décembre pour terminer à un niveau de 2,21%.
Sur le marché européen, les taux de rendement sur le Bund se sont également repliés en
début d’année sous l’effet de la résurgence de l’aversion au risque et en dépit de la diminution
des tensions monétaires dans cette zone, les taux à 2 et 10 ans ont cédé 47 et 36 points de
base à 3,38% et 3,94%, respectivement. De leur coté les rendements longs se sont détendus le
17 mars de 62 points de base par rapport au début d’année à 3,68% dans le sillage
d’anticipation de politique monétaire accommodante de la BCE. En effet, les marchés
anticipaient, fin février, une baisse de 25 points de base du taux directeur à l’horizon mai, à
3,75%, ainsi qu’une deuxième baisse de 25 points de base à 3,50% à l’horizon août.
EVOLUTION DES RENDEMENTS OBLIGATAIRES A 10 ANS EN 2008 ( En %)
5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
UST 10 ans
EU 10 ans
2,0
1,5
1,0
JP 10 ans
0,5
31/12/2007 14/02/2008 01/04/2008 14/05/2008 27/06/2008 12/08/2008 25/09/2008 10/11/2008 26/12/2008
Affectés par une évolution positive des marchés des actions, les rendements à 10 ans
du Bund se sont tendus entre mi-mars et mi-juin, de 90 points de base. Cette tendance s’est
inversée à la fin du mois de juin sur des perspectives de recul de la croissance économique
dans le sillage de la hausse importante des prix du pétrole et des produits de base. Les
rendements ont néanmoins remonté vers mi-juillet dans le sillage des mesures de sauvetage
engagées par les autorités américaines.
La publication d’indicateurs témoignant d’un ralentissement économique dans la zone
euro plus prononcé que prévu au cours du mois de septembre (déclin de l’indice PMI
manufacturier à 45,3%, contre 47,3% attendu), ainsi que la propagation de la crise de
liquidité aux banques européennes entraînant le rachat ou la nationalisation de plusieurs
d’entre elles, ont modifié les anticipations monétaires à court terme en faveur d’une baisse
rapide des taux directeurs et un fort repli des taux courts.
Par rapport à fin août, le Bund à 2 ans a perdu plus de 60 points de base, à 3,49% à fin
septembre. Quant au taux à 10 ans, il s’est détendu de 16 points de base, pour s’établir à
35
4%, puis à 3,78% durant le mois d’octobre sous l’effet de la baisse des anticipations
inflationnistes.
Les marchés obligataires européens ont continué sur leur lancée durant le mois de
novembre, dans le sillage des informations négatives concernant le secteur bancaire
international et les perspectives économiques difficiles et l’intensification de la crise de
liquidités dans la zone. Sur le mois de novembre, le rendement du Bund à 10 ans a perdu
54 points de base pour s’établir à 3,26%. Les rendements ont poursuivi leur dégringolade
durant le dernier mois de l’année et ont clôturé 2008 sur un niveau de 2,95% pour le 10 ans.
Sur le marché japonais, les taux longs ont été en baisse au cours des trois premiers
mois de l’année, cédant 23 points de base par rapport à leur niveau de la fin de 2007, pour
s’établir à 1,28% pour le JGB à 10 ans. Le deuxième trimestre de l’année a enregistré un
renversement de tendance. En effet, le rendement de l’obligation de référence à 10 ans a
culminé au cours de la première quinzaine de juin à 1,86% gagnant plus de 50 points de
base, dans le sillage de la dissipation des craintes sur la croissance.
Les rendements à 10 ans ont observé une stabilité autour de 1,5% durant la période
juillet/novembre. C’est à partir de la fin de novembre, qu’ils se sont orientés à la baisse, sous
l’effet du phénomène de « flight to quality » dans un contexte d’aggravation et de
généralisation de la crise, pour clôturer l’année à 1,17%. Cette baisse de rendements
japonais durant le deuxième semestre a été, néanmoins, moins importante que le déclin des
rendements américains et européens.
Les marchés émergents ont connu une envolée des marges appliquées sur les
émissions obligataires. En effet, après un début d’année relativement calme attestant d’une
certaine résistance des pays émergents aux conséquences de la crise, les marges des
émissions internationales de ces pays sur les marchés secondaires se sont élargies pour
culminer durant la première moitié de l’année, selon l’indice EMBI+, à environ 330 points de
base (bp) (soit une envolée de 100 points de base par rapport à leur niveau de début
d’année), sous l’effet de la forte volatilité ayant touché les valeurs sur les principales bourses
internationales et la hausse des prix des matières premières (pétrole et produits agricoles).
La faillite de la banque Lehman Brothers, vers mi-septembre, a été le principal facteur
ayant amplifié la détérioration de la confiance des investisseurs et entraîné une tension
additionnelle sur les marges des émissions internationales des pays émergents sur les
marchés secondaires. Dans ces conditions, l’indice EMBI+ a augmenté, fin octobre, à
860 pb, (enregistrant le niveau le plus élevé depuis 2002), soit un élargissement de plus de
600 pb par rapport aux niveaux de marges en début d’année. Sous l’effet de la baisse des
rendements obligataires américains et de la révision par la FED, le 16 décembre, de ses
taux directeurs qui ont relativement encouragé les investisseurs à revenir vers les actifs
émergents, les niveaux de marges ont accusé un léger repli, en clôturant l’année à environ
69
690
0 points de base.
En résumé, les marchés obligataires ont été caractérisés en 2008 par une volatilité accrue
et par une bonne performance, notamment pour les obligations américaines. L’année 2008 a été
caractérisée également par une réorientation de la demande des titres des entreprises, des
agences et des pays émergents vers les titres souverains.
EVOLUTION DES TAUX A 10 ANS POUR LES PRINCIPALES DEVISES
Clôture 2007
Clôture 2008
Variations (points de base)
Dollar
4,03
2,21
- 182
Euro
4,35
2,95
- 140
Yen
1,50
1,17
- 33
36
IV. – LE MARCHE MONDIAL DES PRODUITS DE BASE
L’année 2008 a été marquée par une forte hausse des prix des produits de base au
cours du premier semestre, atteignant des niveaux records pour certains produits, suivie d’une
chute rapide durant la deuxième moitié de l’année. Pour la première période, la tendance
haussière des prix, amorcée déjà depuis 2003, s’est poursuivie à la faveur d’une demande
mondiale soutenue des matières premières industrielles, notamment celle provenant des pays
émergents comme la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie, et surtout la demande des produits
énergétiques et des principales denrées alimentaires dans un contexte marqué par la faiblesse
des stocks mondiaux et par des niveaux de production insuffisants.
La flambée des cours des produits de base, qui a profité aux pays exportateurs et a
affecté les balances commerciales des pays importateurs, a pris fin en juillet 2008. A partir
d’août de la même année, un mouvement de baisse des prix de la majorité des produits s’est
déclenché, surtout avec l’entrée en récession des principaux pays industrialisés et la
contraction de la demande internationale qui en a résulté, en plus des effets de l’appréciation
du dollar américain et du retrait des marchés des matières premières des fonds spéculatifs qui
ont été amenés à rechercher des liquidités face à la tourmente financière.
EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE (en %)
30
30
25
25
20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
-5
2004
2005
Indice global
2006
Indice global hors énergie
2007
-5
2008
Indice des matières premières agricoles
Au total, l’indice d’ensemble des prix des produits de base, libellés en dollars, s’est accru
en 2008 de 27,6% contre 11,8% l’année précédente. Cette accélération a touché, essentiellement, les prix des produits énergétiques (40,1% contre 10,4% un an plus tôt) et ceux des
produits alimentaires (22,7% contre 15,9%). A l’inverse, l’indice des prix des métaux de base a
enregistré une baisse de 8% contre une augmentation de 17,4% en 2007, suite principalement
au fléchissement des prix du plomb, du zinc et du cuivre.
Hors énergie, l’évolution des cours mondiaux des produits de base a été moins rapide
qu’une année auparavant, soit 7,4% en moyenne contre 14,1%.
I – PRODUITS ALIMENTAIRES
Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté au cours de la
première moitié de 2008, sous l’effet d’une demande internationale assez forte et des
perturbations de l’offre en raison des aléas climatiques, de l’expansion de la production de
37
biocarburants et des restrictions à l’exportation imposées par certains pays pour faire face à
la crise alimentaire. Durant le deuxième semestre, les prix se sont plutôt repliés, suite à la
contraction de la demande, à la levée des restrictions au niveau de l’exportation et à des
perspectives prometteuses concernant les récoltes de la plupart des produits.
Pour les céréales, la production mondiale a progressé, en 2008, presque au même rythme
qu’une année auparavant, soit environ 6%, pour s’établir à un niveau record de 2.491 millions de
tonnes. Bien que l’essentiel de cette production demeure assuré par les pays en
développement, l’augmentation enregistrée a résulté, principalement, de l’amélioration des
niveaux des récoltes dans les pays développés qui ont vu leur production s’accroître de 12,3%
en moyenne, contre une progression de 2,3% pour les pays en développement. La récolte de
blé a connu la plus forte hausse (12,4% contre 2,3% en 2007), suivie par celles des céréales
secondaires (4,6% contre 9,6%) et du riz (2,5% contre 3,8%).
La progression de la production de blé est attribuable, essentiellement, aux principaux
pays producteurs d’Europe suite à l’augmentation des superficies emblavées et à l’amélioration
des rendements qui sont globalement supérieurs à la moyenne mondiale. Ceci a permis de
compenser largement la baisse et/ou le ralentissement de la production d’autres régions, à
l’instar de l’Asie et plus particulièrement le Moyen-Orient, notamment la Turquie et l’Iran, et de
l’Amérique du Sud, surtout l’Argentine dont la récolte a été affectée par la sécheresse.
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE CEREALES
Désignation
Total
- Blé
- Céréales secondaires
dont : *Maïs
*Orge
- Riz
2006
2007
2008
2.216,2
596,5
985,1
712,3
137,4
634,6
2.349,0
610,5
1.080,0
793,0
134,4
658,5
2.491,3
686,1
1.130,2
787,1
154,5
675,0
(En millions de tonnes)
Variations en %
2007/2006
2008/2007
6,0
6,1
2,3
12,4
9,6
4,6
11,3
-0,7
-2,2
15,0
3,8
2,5
Source : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Malgré l’amélioration de la production, les prix mondiaux du blé ont augmenté, en
2008, de 27,8% contre 32,8% une année auparavant. Ils ont atteint des niveaux records au
cours du premier semestre, avec un pic de 440 dollars la tonne enregistré au mois de mars.
Depuis, les prix ont suivi une tendance baissière pour revenir à 220 dollars la tonne en
décembre, soit un repli d’environ 40% par rapport au niveau enregistré une année
auparavant. Cette inflexion s’explique, notamment, par des perspectives favorables de la
récolte, en plus de la levée des restrictions à l’exportation dans la plupart des pays
exportateurs. Encore faut-il noter que cette chute des cours s’est accélérée, durant les
derniers mois de l’année 2008, reflétant la montée des inquiétudes quant au ralentissement
de la demande suite à la crise économique et financière mondiale.
La même tendance a été enregistrée pour les prix des céréales secondaires. En
particulier, les perspectives prometteuses de la production dans la plupart des régions,
l’abondance des disponibilités de blé destinées à être utilisées dans l’alimentation du bétail,
ainsi que le ralentissement de l’économie mondiale ayant entraîné une baisse de la
demande de céréales secondaires, plus particulièrement le maïs utilisé dans la production
de l’éthanol, ont constitué les principaux facteurs qui ont pesé sur les cours durant le
deuxième semestre de 2008.
Dans ce cadre et après avoir atteint leur plus haut niveau au mois de juin (287 dollars
la tonne), les prix du maïs se sont orientés à la baisse pour se situer en décembre 2008 à un
niveau inférieur de 12,2% par rapport à celui enregistré un an plus tôt. Toutefois, sur
l’ensemble de l’année, les cours ont connu une forte hausse de 36,8% contre 33,6% en
2007, atteignant une moyenne de 223 dollars la tonne.
38
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX
MONDIAUX DU BLE
(en $ EU la tonne)
480
460
440
420
400
380
360
340
320
300
280
260
240
220
200
180
2007
2008
Janv .
Fev .
Mars
Avr .
Mai
Juin
Juil .
Août
Sept .
Oct .
Nov .
480
460
440
420
400
380
360
340
320
300
280
260
240
220
200
180
Dec .
Pour leur part, les prix de l’orge ont suivi la même tendance, malgré une reprise
appréciable de la production (15% contre -2,2% en 2007).
S’agissant du riz, il a enregistré une production record en 2008, soit 675 millions de
tonnes ou environ 27% de la récolte mondiale de céréales. Toutefois et malgré l’amélioration
du niveau de la production dans la plupart des régions, surtout dans les pays d’Asie, les prix
internationaux de ce produit ont connu une hausse vertigineuse (85,7% contre 8,6% en 2007),
pour atteindre une moyenne de 700 dollars la tonne. Cette évolution reflète, notamment,
l’accélération des prix au cours des cinq premiers mois de l’année, avec un record dépassant
1.015 dollars la tonne en avril. Ensuite, les cours du riz se sont orientés vers la baisse en
rapport avec l’amélioration des disponibilités exportables, suite à la levée partielle ou totale des
restrictions à l’exportation, et des perspectives favorables pour les récoltes.
Au total, les prix de cette denrée alimentaire sont restés assez élevés, atteignant une
moyenne de 551 dollars la tonne en décembre 2008, contre 398 dollars pour le même mois
de l’année précédente.
Quant aux oléagineux, la production mondiale a connu une augmentation de 4,9%
contre 1,8% en 2007, pour se situer à 163 millions de tonnes. L’accroissement a concerné,
notamment, la production d’huile de palme (10,7% contre 3,6% un an plus tôt) et celle d’huile
de colza (7,6% contre -1,2%).
EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE MATIERES GRASSES D’ORIGINE VEGETALE
(En millions de tonnes)
Variations en %
Désignation
2006
2007
2008
2007/2006
2008/2007
Total
152,6
155,4
163,0
1,8
4,9
dont :
- Huile de soja
34,6
36,4
37,5
5,2
3,0
- Huile de palme
36,0
37,3
41,3
3,6
10,7
- Huile de colza
17,2
17,0
18,3
-1,2
7,6
- Huile d’olive
2,6
2,8
2,6
7,7
-7,1
Sources : Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Département de l’agriculture
des Etats-Unis d’Amérique (USDA) et Conseil oléicole international
Les prix mondiaux des principales huiles végétales ont suivi une tendance haussière,
au cours du premier semestre de 2008. Cette évolution s’explique, surtout, par le recul de la
récolte de soja aux Etats-Unis (principal pays producteur), sous l’effet des inondations ayant
fortement affecté les zones productrices, par la flambée des prix du pétrole qui a entraîné
une nette augmentation des superficies destinées à la production de biocarburants, ainsi que
39
par les ruptures d’approvisionnement liées à la crise du soja en Argentine, troisième
exportateur mondial.
Les prix de l’huile de soja ont atteint un niveau record au mois de juin 2008, soit
1.414 dollars la tonne. Depuis, ils se sont inscrits dans une tendance baissière, pour revenir
à 681 dollars la tonne en décembre. En termes de moyennes annuelles, la hausse des cours
s’est établie à 41,8% contre 44,9% en 2007.
Pour l’huile de palme, qui est la plus consommée dans le monde, les prix ont culminé,
au cours du mois de mars 2008, avec un record de 1.147 dollars la tonne en raison de
l’insuffisance de l’offre des autres huiles végétales, avant de revenir à 440 dollars la tonne en
décembre (-50% environ par rapport à décembre 2007). En moyenne, ils ont augmenté de
20%, contre 72,4% un an plus tôt, pour se situer à 863 dollars la tonne. Il est à noter que le
marché mondial de l’huile de palme est dominé, essentiellement, par deux pays qui assurent
près de 85% de la production totale, à savoir la Malaisie et l’Indonésie.
Concernant les prix internationaux de l’huile d’arachide, ils ont baissé de l’ordre de
19%, d’une fin d’année à l’autre. Toutefois, en termes de moyennes annuelles, ils ont connu
une forte hausse de 57,6% pour atteindre 2.131 dollars la tonne, contre un accroissement de
39,4% en 2007.
Pour l’huile d’olive et malgré une contraction de la production mondiale de 7,1% contre
une augmentation de 7,7% en 2007, les cours ont poursuivi, en 2008, leur tendance
baissière amorcée l’année précédente, sous l’effet du recul de la demande des pays
industrialisés et suite à l’annonce de prévisions de bonnes récoltes dans la majorité des
grands pays producteurs pour la campagne 2008-2009. D’une fin d’année à l’autre, les prix
de ce produit ont diminué de 26,2%, pour se situer à 3.355 dollars la tonne en décembre
2008. Quant à leur niveau moyen, il a baissé de 8,6%, atteignant 4.167 dollars la tonne,
contre un repli de 16,9% une année auparavant.
S’agissant du marché mondial du sucre, les cours ont connu une nette reprise malgré la
hausse des stocks, surtout en Inde, et l’augmentation de la production et des disponibilités
exportables. Ceci s’explique, principalement, par la hausse des coûts de production, en
particulier ceux de l’énergie, par l’effet de la dépréciation du dollar américain et par des
perspectives de mauvaises récoltes sucrières pour l’année 2009, notamment au Brésil, en
Union européenne et en Inde. Ce dernier pays a annoncé même la possibilité d’importation du
sucre en prévision de l’insuffisance de sa production. Ainsi, les prix internationaux du sucre se
sont accrus, en 2008, de près de 25% en moyenne contre une baisse de 32,5% l’année
précédente.
En ce qui concerne le café, les prix ont connu, en 2008, une hausse de 10,5% en
moyenne, contre 7,6% une année auparavant, pour s’élever à 2.698 dollars la tonne. Cette
accélération est due, surtout, à une baisse de la production au titre de la campagne
2007-2008 (-8,3%). Pour ce produit et après l’embellie observée durant le premier semestre
de l’année, les cours se sont orientés à la baisse dans le sillage de la crise économique et
financière internationale laissant présager un recul de la demande et suite à l’annonce de
prévisions de bonnes récoltes pour la campagne 2008-2009 avec l’anticipation d’une
production mondiale record. En effet, le fléchissement des prix s’est amplifié au cours du
dernier trimestre de l’année 2008, avec un niveau se situant à 2.099 dollars la tonne en
décembre, soit une baisse de 23,3% par rapport à décembre 2007, contre une hausse de
24,6% une année auparavant.
40
PRIX MOYENS DES PRODUITS ALIMENTAIRES
Produits
Blé
Maïs
Riz
Huiles :
.Soja
.Palme
.Arachide
.Olive
Sucre
Café
Cacao
Thé
Places de cotation
Ports du Golfe des Etats-Unis
Ports du Golfe des Etats-Unis
Thaïlande
Ports hollandais
Malaisie/Europe du Nord
Europe
Royaume-Uni
Brésil
New York
Londres et New York
Londres
Moyennes de décembre
Variat.
2007
2008
2008/2007
en %
369
220
-40,4
180
158
-12,2
398
551
38,4
(En dollars la tonne)
Moyennes annuelles
Variat.
2007
2008 2008/2007
en %
255
326
27,8
163
223
36,8
377
700
85,7
1.027
681
-33,7
800
1.134
41,8
884
440
-50,2
719
863
20,0
1.780
1.436
-19,3
1.352
2.131
57,6
4.543
3.355
-26,2
4.561
4.167
-8,6
231
249
7,8
220
274
24,5
2.736
2.099
-23,3
2.442
2.698
10,5
2.120
2.420
14,2
1.958
2.573
31,4
2.061
2.285
10,9
2.119
2.695
27,2
Source : Statistiques financières internationales du FMI
Pour leur part, les cours du thé ont rompu, en 2008, avec leur tendance baissière
enregistrée un an plus tôt. En effet, ils se sont accrus, en moyenne, de 27,2% contre un repli
de 12,3% en 2007. Cette évolution est imputable, principalement, à une demande mondiale
soutenue, notamment en Asie, en Russie, en Ukraine et aux Etats-Unis, et à une baisse de
la production mondiale due à une contraction des récoltes au Kenya et en Indonésie, outre
des prévisions de baisse des stocks à la fin de l’année. Il y a lieu d’indiquer que les prix du
thé n’ont pas été épargnés des effets de la récession économique dans les pays
industrialisés, à partir du dernier trimestre de l’année. Ils ont connu une détente, revenant à
2.285 dollars la tonne en décembre 2008, après avoir atteint un record de 3.219 dollars en
août, soit un niveau jamais observé depuis 25 ans.
Quant aux prix mondiaux du cacao, ils ont enregistré une forte hausse de 31,4%, en
moyenne, contre 23,1% en 2007, sachant que les cours ont franchi le niveau des
3.000 dollars la tonne en juin 2008, soit le niveau le plus élevé depuis 28 ans. Les principaux
facteurs qui ont influencé l’accélération des prix de ce produit sont multiples, notamment les
incertitudes concernant le niveau de la récolte en Côte d’Ivoire, la chute des productions de
l’Indonésie et du Ghana et la bonne tenue de la demande mondiale, surtout de l’Europe
occidentale, de la Russie et de la Chine, plus particulièrement pendant la première moitié de
l’année. Malgré un léger ralentissement enregistré à partir du mois d’août, le marché du
cacao a bien résisté globalement au cours du quatrième trimestre de l’année, au moment où
la crise économique mondiale a commencé à affecter l’ensemble des marchés des produits
de base. Ainsi, les prix du cacao se sont élevés à 2.285 dollars la tonne en décembre, soit
une hausse de 14,2% contre 24,6% en décembre 2007.
II – MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES
A l’instar des prix mondiaux des produits alimentaires, ceux des matières premières
industrielles ont connu une flambée durant la première moitié de l’année 2008, sous l’effet de
la vigueur de la demande émanant notamment des pays émergents, de la dépréciation du
dollar américain et de la montée des transactions spéculatives. Toutefois, cette tendance
s’est inversée au cours du deuxième semestre, en raison du ralentissement de l’activité
économique mondiale et des difficultés rencontrées par certains secteurs clés, tels que la
construction de logements et l’industrie automobile.
Les cours internationaux du coton ont augmenté en 2008 à un rythme soutenu (12,8%
en moyenne contre 10,5% en 2007). Ils ont atteint un record de 1.768 dollars la tonne au
41
mois de mars avant de se replier vers un plus bas niveau de 1.214 dollars en décembre,
jamais enregistré depuis février 2005.
La hausse des prix de ce produit, au cours des huit premiers mois de 2008, a été
amplifiée par la vigueur de la demande chinoise et les prévisions de baisse de la production
au titre de la campagne agricole 2008-2009 aux Etats-Unis, au Brésil et en Turquie, suite à
la réduction des superficies consacrées à la culture du coton au profit de celles réservées
aux « agro-carburants » (céréales et soja). Le retournement de la conjoncture et les
inquiétudes liées à la crise économique et financière internationale, ainsi que l’annonce de la
baisse de l’utilisation industrielle de cette matière de l’ordre de 7% en 2009, ont affecté
l’évolution des prix, à partir du mois de septembre, pour clôturer l’année sur un repli de plus
que 20%, contre une hausse de 40,7% en décembre 2007.
PRIX MOYENS DES MATIERES PREMIERES INDUSTRIELLES
Moyennes de décembre
Places de
Variations
Produits
cotation
2007
2008
2008/2007
en %
Coton
Liverpool
1.534
1.224
-20,2
Caoutchouc naturel Singapour
2.491
1.250
-49,8
Cuivre
Londres
6.631
3.105
-53,2
Etain
Londres
16.245
11.292
-30,5
Zinc
Londres
2.379
1.113
-53,2
Plomb
Londres
2.616
968
-63,0
Phosphate
Casablanca
135
350
159,3
(En dollars la tonne)
Moyennes annuelles
Variations
2007
2008
2008/2007
en %
1.395
1.574
12,8
2.037
2.614
28,3
7.132
6.964
-2,4
14.495
18.467
27,4
3.250
1.885
-42,0
2.579
2.093
-18,8
71
346
387,3
Source : Statistiques financières internationales du FMI
De leur côté, les prix mondiaux du caoutchouc naturel ont augmenté, en 2008, à un
rythme plus rapide qu’une année auparavant (28,3% en moyenne contre 13,9%), bénéficiant
surtout de la faiblesse du dollar américain par rapport aux monnaies des principaux pays
producteurs, de la flambée des prix du pétrole se répercutant sur l’évolution de ceux du
caoutchouc synthétique, ainsi que de la forte demande de l’industrie pneumatique en Chine,
premier pays consommateur et exportateur mondial de pneus. Ainsi et après leur
accroissement jusqu’à juillet 2008, les cours du caoutchouc ont commencé à baisser dès le
mois d’août, suite à la prévision d’une amélioration de la production pour l’année 2009, à la
chute des prix du pétrole et à la contraction de la demande mondiale, notamment celle de la
Chine, qui a été affectée par les retombées de la crise économique internationale sur les
ventes de voitures et, partant, sur la demande de pneumatiques (70% de l’utilisation finale
du caoutchouc). En conséquence, les prix du caoutchouc sont revenus de 2.491 dollars la
tonne en décembre 2007 à 1.250 dollars en décembre 2008 (-50% environ), après avoir
atteint un niveau record de 3.242 dollars la tonne au mois de juin.
S’agissant des métaux de base, l’évolution des cours mondiaux a été marquée, en
2008, par une décélération quasi-généralisée, avec une baisse pour certains métaux comme
le cuivre, le zinc et le plomb, en raison de la contraction sensible de la demande
internationale à partir du second semestre, principalement dans les pays industrialisés.
Pour le cuivre, les prix internationaux ont accusé une baisse de 2,4% en moyenne,
contre une hausse de 6% en 2007. L’augmentation des prix a duré jusqu’à juillet 2008, sous
l’effet notamment de la vigueur de la demande chinoise, de l’ampleur des interventions des
fonds spéculatifs et des inquiétudes liées à la production en raison des grèves dans certains
sites miniers et du manque d’équipements dans d’autres. A partir du mois d’août, les cours de
ce métal ont chuté brutalement, surtout durant le dernier trimestre de l’année, pour revenir à
3.105 dollars la tonne en décembre, soit un niveau en baisse de 53,2% par rapport à celui de
décembre 2007. Ce fort repli est dû, surtout, à l’affaiblissement de la demande des pays
développés affectés par la récession économique, à partir du quatrième trimestre de 2008.
42
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX MONDIAUX DU CUIVRE
(en $ EU la tonne)
9000
9000
8000
8000
2007
7000
7000
6000
6000
5000
5000
4000
2008
3000
4000
3000
Janv .
Fev .
Mars
Avr .
Mai
Juin
Juil .
Août
Sept .
Oct .
Nov .
Dec .
Concernant l’étain, les prix ont connu une hausse sensible sur l’ensemble de l’année
2008, mais nettement inférieure à celle enregistrée un an plus tôt (27,4% contre 65,6%)
en raison du fléchissement continu observé à partir du mois d’août. D’une fin d’année à l’autre,
ils sont revenus de 16.245 dollars à 11.292 dollars la tonne (-30,5%), contre un record de
23.854 dollars atteint au mois de mai.
Pour leur part, les cours du zinc ont poursuivi leur tendance à la baisse amorcée depuis
le dernier trimestre de 2007. Leur repli a atteint 42% en 2008, contre une quasi-stagnation
l’année précédente (-0,5%). Cette situation est imputable, notamment, à une offre mondiale
abondante, en rapport avec la hausse de la production minière en Amérique latine, en Chine,
en Inde, en Iran et au Kazakhstan, et à la régression de la consommation de zinc en Europe et
aux Etats-Unis suite à la baisse du rythme de l’activité économique. Le niveau très bas des
cours internationaux de ce métal, qui sont même inférieurs aux coûts de production, a poussé
plusieurs pays producteurs à fermer temporairement certaines mines et à arrêter des sites de
production, particulièrement l’Australie, le Canada et les Etats-Unis d’Amérique.
De même, les prix du plomb ont baissé de près de 19% en 2008, contre un
doublement de leur niveau l’année précédente. Ce retournement de tendance est imputable,
essentiellement, à une augmentation de la production minière de certains pays, comme la
Bolivie, le Canada et la Chine, conjuguée aux effets de la crise économique et financière
mondiale sur l’évolution de la demande. Dans ce cadre et depuis décembre 2007, les cours
mondiaux du plomb se sont nettement contractés, pour se situer en-dessous du niveau de
1.000 dollars la tonne en décembre 2008 (-63%).
Continuant sur leur lancée de 2007, les cours mondiaux du phosphate et de ses
dérivés ont connu, en 2008, une augmentation sans précédent. En effet, les prix du
phosphate de chaux ont atteint une moyenne de 346 dollars la tonne contre 71 dollars l’an
passé, avec un record historique de 430 dollars enregistré pour les mois d’août et septembre
2008. Depuis, ils ont accusé un fléchissement pour revenir à 350 dollars la tonne en
décembre (+159,3% par rapport à décembre 2007), suite à la dégradation de l’activité
économique mondiale qui a été affectée par la crise financière. Il est à noter que, malgré
l’augmentation de la production mondiale de phosphate d’environ 7% en 2008, la flambée
des prix de ce produit a été ravivée par une demande internationale effrénée, en particulier
celle de la Chine et de l’Inde pour l’usage des fertilisants. D’ailleurs, la Chine a imposé des
taxes et des restrictions sur ses exportations, afin d’assurer la couverture de ses besoins
intérieurs qui ne cessent de s’accroître.
43
III – PETROLE BRUT
Après une hausse continue des prix depuis l’année 2003, le marché pétrolier
international a connu, en 2008, deux périodes très distinctes. La première a prévalu jusqu’à
l’été où les cours du baril du pétrole n’ont cessé de grimper pour atteindre un record
historique en frôlant le niveau de 150 dollars le baril pour le léger américain, à la mi-juillet.
Quant à la deuxième période et à partir de juillet, elle a connu un fléchissement sensible des
cours qui a été de l’ordre de 70% entre les mois de juillet et décembre 2008.
Les principaux facteurs qui ont provoqué la flambée des prix du pétrole brut jusqu’à fin
juillet, notamment la vigueur de la demande internationale, les inquiétudes quant à l’insuffisance
des capacités de raffinage, la montée de la spéculation dans un contexte marqué par la
morosité des marchés boursiers et la faiblesse du dollar américain, n’étaient plus d’actualité
depuis le mois d’août 2008, en raison de la détérioration des perspectives économiques. Ainsi,
les risques de ralentissement accéléré de la demande, surtout après l’entrée en récession des
principales économies industrialisées, conjugués à la hausse du dollar, ont entretenu la baisse
des cours du brut qui sont revenus en décembre 2008 à leurs niveaux de 2004, soit environ
42 dollars pour le baril du Brent. Ce niveau est en régression de 54,5% par rapport à décembre
2007, contre un accroissement de 46,7% une année auparavant.
EVOLUTION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE PETROLIERES MONDIALES
(En millions de barils par jour)
Variations en %
Désignation
2006
2007
2008
2007/2006
2008/2007
Offre de pétrole
85,5
85,6
86,4
0,1
0,9
*OPEP
34,3
35,4
36,9
3,2
4,2
*Hors OPEP
51,2
50,2
49,5
-2,0
-1,4
Demande de pétrole
85,1
86,0
85,7
1,1
-0,3
*OCDE
49,6
49,1
47,5
-1,0
-3,3
*Hors OCDE
35,5
36,9
38,2
3,9
3,5
Ecart : offre-demande
0,4
-0,4
0,7
Source : Revue “Le Pétrole et le gaz arabes”
Face à cette situation et pour rééquilibrer le marché pétrolier, l’Organisation des pays
exportateurs de pétrole (OPEP) a réduit le plafond de sa production de plus de 4 millions de
barils par jour, entre les mois de septembre et décembre 2008.
Dans ce contexte, le prix moyen du baril de Brent a enregistré une hausse de l’ordre
de 34% sur l’ensemble de l’année 2008, contre 11% l’année précédente, pour s’élever à
97,66 dollars.
EVOLUTION MENSUELLE DES PRIX DU BRENT SUR LE MARCHE
PETROLIER INTERNATIONAL
(en $ EU le baril)
140
140
130
130
120
120
110
110
100
2007
100
90
90
80
80
70
70
60
2008
50
40
Janv .
60
50
40
Fev .
Mars
Avr .
Mai
Juin
Juil .
44
Août
Sept .
Oct .
Nov .
Dec .
Au niveau de l’évolution de l’offre et de la demande mondiales de pétrole brut, le
marché a été caractérisé, en 2008, par une offre moyenne dépassant la demande de
0,7 million de barils par jour. L’accroissement de l’offre de pétrole de 0,9%, qui est le fait
exclusivement des pays de l’OPEP (4,2%), a contrasté avec une baisse de la demande
mondiale de 0,3%, plus précisément celle des pays de l’OCDE (-3,3%) dont la part a atteint
plus de 55% du total.
EVOLUTION DES PRIX DU PETROLE BRUT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL
(En dollars le baril)
Désignation
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Brent
24,41
25,00
28,85
38,30
54,44
65,39
72,71
97,66
Léger américain
25,87
26,12
31,10
41,45
56,44
66,05
72,29
99,66
Source : Statistiques financières internationales du FMI
IV – IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE
SUR LA BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE
A l’instar des autres pays, notamment importateurs nets, la Tunisie a subi, au cours de
la première moitié de 2008, les effets de la hausse sans précédent des cours mondiaux des
produits de base, surtout les produits alimentaires et l’énergie.
Sur la base d’un échantillon de produits échangés représentant environ 35% du total
des exportations et 41% de celui des importations, l’évolution des prix sur le marché mondial
s’est traduite par un impact négatif estimé à 351,9 MDT ou 5,3% du déficit global de la
balance commerciale. Cet impact aurait été plus élevé n’eût été la baisse des prix
internationaux au cours du second semestre de l’année 2008. En particulier, la hausse des
prix de l’énergie, enregistrée sur l’ensemble de l’année, a eu un effet négatif sur la balance
énergétique et, partant, sur la balance commerciale, de 176,3 MDT ou la moitié de l’impact
défavorable global. En effet, la plus-value dégagée au niveau des exportations d’énergie,
soit 1.238,6 MDT, n’a pas permis de compenser l’impact négatif enregistré pour les
importations (près de 1.415 MDT), notamment celles de pétrole brut (319,8 MDT), de gas-oil
(485,8 MDT) et de gaz naturel (206,5 MDT).
Hors énergie, l’augmentation des prix mondiaux a été à l’origine d’un impact négatif de
175,6 MDT. C’est que l’effet positif enregistré, surtout, au niveau des exportations d’acide
phosphorique (634,5 MDT), de diammonium phosphaté (617,9 MDT) et de superphosphate
triple (471,1 MDT) a été contrebalancé par l’accroissement de la facture relative aux achats
de plusieurs produits, notamment le soufre non raffiné (953,6 MDT), les fontes, fers et aciers
(457,8 MDT), les céréales (317,3 MDT) et les huiles végétales (209,4 MDT).
45
IMPACT DE L’EVOLUTION DES PRIX DES PRINCIPAUX PRODUITS DE BASE SUR LA BALANCE
COMMERCIALE DE LA TUNISIE
(Quantité en 1.000 tonnes et prix en dinars la tonne)
2007
Exportations
Huile d’olive
Produits de la mer
Dattes
Farines de céréales
Pétrole brut
Produits pétroliers
raffinés
Phosphate de chaux
Superphosphate triple
DAP
Acide phosphorique
Ciments
Importations
Laits et dérivés
Viandes
Blé dur
Blé tendre
Maïs
Orge
Café
Thé
Sucre
Huiles végétales2
Pétrole brut
GPL
Fuel-oil
Gas-oil
Kérosène
Essence
Gaz naturel
Soufre non raffiné
Ammoniac
Bois et ouvrages
Coton en masse
Pâte à papier
Caoutchouc naturel
Tabac brut
Mat.prem. en plastique
Ouvrages en plastique
Fontes, fers et aciers
Cuivre et ouvrages
Aluminium et ouvrages
Incidence globale
(Export-Import)
dont : énergie3
Prix
unitaire
Quantité
4.032
10.879
3.062
565
663
172,6
21,4
68,9
43,7
3.971,3
613
57
396
520
382
98
825,6
1.236,7
819,7
977,7
900,3
1.550,4
3.168
4.250
547
360
291
338
2.492
1.935
449
974
672
793
426
798
896
858
374
111
378
794
1.794
874
2.906
3.696
2.317
6.726
759
9.482
5.284
15,5
4,4
609,2
1.122,5
618,3
787,7
12,6
9,3
353,7
296,1
1.110,5
313,4
681,1
1.211,2
175,4
264,3
843,2
1.390,4
276,0
344,6
22,3
89,2
13,8
7,9
262,7
77,8
1.380,5
42,7
29,9
2008
Valeur en
MDT1
Prix
unitaire
Quantité
5.702,4
696,0
232,8
211,0
24,7
2.631,8
4.489
11.880
3.010
453
936
169,1
20,0
69,5
12,8
3.438,2
941
205
1.027
1.224
1.341
112
914,7
879,1
746,6
877,7
661,6
1.668,6
3.299
5.212
721
472
364
386
3.112
2.288
500
1.555
931
1.043
609
1.166
1.291
1.128
540
648
769
767
2.098
905
3.410
4.115
2.403
7.097
1.125
9.457
5.236
24,1
5,2
659,2
1.103,2
749,2
505,9
16,9
10,4
324,3
360,4
1.234,7
336,6
725,3
1.320,1
275,6
285,2
1.244,1
1.775,8
276,2
361,9
13,3
92,4
13,9
8,7
274,2
85,3
1.250,9
48,1
37,7
506,0
71,0
324,9
508,6
343,9
151,7
8.161,0
49,1
18,7
333,4
404,2
180,2
265,9
31,4
18,0
158,8
288,5
746,1
248,4
290,0
966,7
157,2
226,8
315,4
154,1
104,2
273,6
40,0
78,0
40,1
29,2
608,7
523,3
1.048,1
404,9
158,0
Variations
Valeur en
MDT1
Prix
unitaire
Impact
en MDT
8.388,0
759,1
237,6
209,2
5,8
3.218,8
457
1.001
-52
-112
273
3.207,9
77,3
20,0
-3,6
-1,4
938,6
861,1
180,5
767,0
1.074,3
887,2
187,4
12.359,7
79,5
27,1
475,3
520,7
272,5
195,1
52,6
23,8
162,3
560,6
1.149,4
351,1
441,8
1.539,3
355,9
321,7
672,3
1.150,2
212,4
277,7
27,9
83,6
47,4
35,8
658,8
605,4
1.407,2
454,9
197,4
328
148
631
704
959
14
131
962
174
112
73
48
620
353
51
581
259
250
183
368
395
270
166
537
391
-27
304
31
504
419
86
371
366
-25
-48
300,0
130,1
471,1
617,9
634,5
23,4
3.559,8
3,2
5,0
114,7
123,6
54,7
24,3
10,5
3,7
16,5
209,4
319,8
84,2
132,7
485,8
108,9
77,0
206,5
953,6
108,0
-9,8
4,0
2,9
7,0
3,6
23,6
31,6
457,8
-1,2
-1,8
-351,9
-176,3
Sources : INS et BCT
1 Chiffres arrondis et conformes aux données du chapitre relatif au commerce extérieur.
2 Huiles destinées à l’alimentation humaine et huiles pour autres usages.
3 Concerne, pour les importations, le pétrole brut, le gaz naturel et les principaux produits pétroliers raffinés (GPL,
fuel-oil, gas-oil, kérosène et essence).
46
L’EVOLUTION DE L’ACTIVITE
ECONOMIQUE EN TUNISIE
EVOLUTION GENERALE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
L’année 2008 a été marquée par l’accentuation, à partir du mois de septembre, de la
crise financière enclenchée en 2007 par la crise des « subprime » aux Etats-Unis, et sa
propagation à la plupart des pays avancés et émergents provoquant le tarissement des
liquidités bancaires et du crédit, la chute des marchés boursiers et la disparition de grands
établissements financiers. En conséquence, l’économie mondiale a connu un ralentissement
généralisé et l’entrée en récession des principaux pays industrialisés.
En Tunisie et bien que la sphère financière ait été à l’abri des répercussions de cette
crise, l’activité économique largement ouverte sur l’extérieur, a évolué sous l’effet de la
hausse record des prix mondiaux des produits de base, surtout l’énergie et les céréales, au
cours du premier semestre de 2008, d’une part, et de la baisse dès le mois d’octobre de la
demande extérieure destinée aux principaux secteurs exportateurs tels que le textile et
habillement et les industries mécaniques et électriques, d’autre part.
En dépit de ces évolutions défavorables, l’économie tunisienne a réussi à réaliser, en
2008, un taux de croissance de 4,6% en termes réels contre 6,3% un an plus tôt. Cette
progression s’explique, outre la consolidation des échanges extérieurs, par la vigueur de la
demande intérieure, en particulier la consommation des ménages et les investissements
privés, surtout avec les importants flux d’investissements directs étrangers (IDE) grâce aux
réformes engagées et à l’amélioration du climat des affaires.
En dehors du secteur de l’agriculture et de la pêche, qui a enregistré une décélération
de sa valeur ajoutée en termes réels (0,1% contre 3,3% en 2007), le taux de croissance
économique s’est élevé à 5,2% contre 6,7% une année auparavant. Cette évolution est
attribuée, surtout, au dynamisme des services marchands dont la croissance a atteint 7,6%
contre 8,2% un an plus tôt, avec une contribution à la progression du PIB réel de 3,3 points
de pourcentage contre 3,5 points une année auparavant. En particulier, la croissance s’est
affermie pour le secteur du transport (5,5% contre 5,3% en 2007) et le tourisme (4% contre
3,5%). Elle s’est poursuivie à un rythme appréciable pour le secteur des communications
(17,7% contre 20%) en dépit d’un certain ralentissement.
Quant à la croissance du secteur industriel, elle a connu une décélération pour revenir à
2,7% et ce, après une progression remarquable de 7,7% en 2007. Ce ralentissement a concerné
les industries manufacturières (4,2% contre 6,8%), principalement les industries mécaniques et
électriques (8,4% contre 15,1%) et le secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures
(2% contre 5,7%), sous l’effet de la contraction de la demande extérieure au cours des derniers
mois de 2008. En revanche, la croissance a été soutenue dans les industries agro-alimentaires
et celles des matériaux de construction, de la céramique et du verre.
Par ailleurs, le rythme de croissance s’est ralenti dans les industries non manufacturières
pour revenir, d’une année à l’autre, de 9,2% à 0,3%, suite à la régression des secteurs des
mines (-4% contre 1% en 2007) et des hydrocarbures (-6,5% contre 22,5%) en raison,
notamment, du repli des productions de phosphate de chaux et de pétrole brut.
Au total, la contribution du secteur de l’industrie à la croissance économique a diminué,
en 2008, pour se situer à 0,7 point de pourcentage ou 15,9%, contre 2,1 points de
pourcentage ou 32,9% une année auparavant.
48
Malgré la décélération de la croissance économique, et compte tenu de l’augmentation des
transferts courants extérieurs nets, essentiellement les économies sur salaires rapatriées par les
Tunisiens résidant à l’étranger, le revenu moyen par habitant s’est accru, en 2008, à un rythme
plus rapide qu’une année auparavant, soit 8,8% contre 8,3%, pour s’établir à 4.832 dinars ou
environ 3.926 dollars. Ceci a permis d’améliorer le niveau de vie général de la population et de
constituer, en même temps, un facteur stimulant pour l’activité économique.
La formation brute de capital fixe (FBCF) s’est accrue, en 2008, de 14,8% aux prix
courants contre 12,7% un an plus tôt, pour s’élever à 12.520 MDT, ce qui a porté le taux
d’investissement, d’une année à l’autre, de 23,9% à 24,9% du PIB. La contribution du
secteur privé dans l’effort national d’investissement a continué à progresser, atteignant 62%
contre 60% en 2007, en relation avec les réformes introduites en matière, notamment,
d’amélioration de l’environnement des affaires, d’encouragement de l’initiative privée et de
création d’entreprises.
L’accroissement des investissements a concerné, surtout, les industries non manufacturières, principalement les secteurs des hydrocarbures et des mines, les industries
manufacturières, en particulier le secteur des matériaux de construction, de la céramique et du
verre et les industries chimiques, les services marchands à l’instar des secteurs du transport et
du commerce et services divers, ainsi que les équipements collectifs.
Il y a lieu de souligner la progression importante des IDE qui se sont accrus de 64,1%,
d’une année à l’autre, pour atteindre 3.399 MDT, soit 27,1% du total de la FBCF. Cette
évolution a bénéficié, essentiellement, aux secteurs de l’énergie et des industries
manufacturières dont les parts respectives se sont situées aux alentours de 57% et 19% du
total, contre 65,6% et 23,5% un an plus tôt.
Parallèlement, l’épargne nationale a progressé à un rythme important, soit 10,9%
contre 12,8% en 2007, pour s’élever à 11.664 MDT. Ainsi, le taux d’épargne exprimé par
rapport au Revenu national disponible brut (RNDB) est passé, d’une année à l’autre, de
23,1% à 23,3%. Cependant, le taux de financement intérieur des investissements a
légèrement baissé pour revenir de 96,4% à 93,2%.
Quant à la consommation finale globale, exprimée en prix courants, elle s’est accrue à
un rythme proche de celui du PIB nominal, soit 9,7% et 10,3% respectivement contre 8,5%
et 10,2% en 2007. En particulier, la consommation privée a évolué à un rythme soutenu
(10,3% contre 8,6% l’an passé) et elle a représenté environ 62% du PIB.
En ce qui concerne les créations d’emplois dans la pêche et les activités non agricoles,
elles se sont situées, en 2008, à 79,8 mille postes contre 80 mille en 2007. Compte tenu d’un
léger accroissement de la demande additionnelle d’emploi, estimée à 88,3 mille contre 87 mille
une année auparavant, le taux de couverture de celle-ci par les nouveaux emplois créés a connu
une certaine baisse revenant, d’une année à l’autre, de 92% à 90,4%. Néanmoins, le taux de
chômage s’est stabilisé au niveau de 14% contre 14,1% l’année précédente.
Sous l’effet, notamment, de l’accroissement de la consommation et de la hausse
sensible des cours des produits de base durant le premier semestre de 2008 et, partant de
l’impact de l’inflation importée, l’augmentation des prix intérieurs a connu une accélération
tant au stade de la production qu’à celui du détail. Ainsi, et malgré une détente enregistrée à
partir du mois d’août, le taux d’inflation s’est établi, en 2008, à 5% contre 3,2% en 2007.
Cependant, hors alimentation et énergie, dont les prix mondiaux ont atteint, pour
plusieurs produits, des niveaux records en 2008, la hausse de l’indice général des prix à la
49
consommation familiale a été très proche de celle enregistrée en 2007, soit 3,3% en
moyenne contre 3,1%. Cette maîtrise des prix a été favorisée par l’augmentation de la
production agricole pour la plupart des produits, la rationalisation des dépenses budgétaires,
l’accroissement des charges de la Caisse générale de compensation afin de préserver le
pouvoir d’achat et la poursuite d’une politique monétaire visant à assurer un financement
adéquat de l’économie et à concrétiser l’objectif de stabilité des prix.
S’agissant des paiements extérieurs, les échanges commerciaux ont continué, en
2008, à progresser à un rythme important, soit 21,8% pour les exportations et 23,8% pour
les importations contre, respectivement, 24,8% et 22,2% en 2007. Une telle évolution s’est
traduite par un accroissement du déficit commercial de 31,4% ou 1.577 MDT et, par
conséquent, un repli du taux de couverture de 1,2 point de pourcentage, en se situant à
6.604 MDT et 78,2%.
La légère décélération des exportations est imputable, notamment, aux secteurs du
textile et habillement (-0,2% contre 16,4% en 2007), des industries mécaniques et
électriques (18,3% contre 30,9%) et de l’énergie (30% contre 55,5%). A l’inverse, le rythme
des exportations s’est consolidé pour les industries chimiques (96,7% contre 22,3% un an
plus tôt), en relation avec l’accroissement important des prix des dérivés de phosphate sur le
marché international, ainsi que pour les produits alimentaires (14,5% contre 1%).
Quant à la forte hausse des importations, qui s’explique en partie par le renchérissement
des prix et l’appréciation de l’euro, elle a concerné, surtout, les produits énergétiques (63,7%
contre 5% en 2007) et les matières premières et demi-produits (30,2% contre 27,3%). Par
contre, les importations des autres groupes de produits ont connu une décélération, notamment
les biens de consommation (5,8% contre 15%) et les biens d’équipement (11,4% contre 25,6%).
Par ailleurs et suite à l’amélioration des principaux paramètres de l’activité touristique,
illustrée par l’accroissement des entrées et des nuitées des non-résidents de 4,2% et 1,5% contre,
respectivement, 3,2% et 1,3% en 2007 pour dépasser les niveaux de 7 millions de touristes et de
35 millions de nuitées, les recettes en devises générées par le tourisme se sont accrues de 10,2%
en 2008 après 8,9% l’an passé, atteignant 3.390 MDT. Ce montant a représenté plus de 51% du
déficit de la balance commerciale, contre environ 61% une année auparavant.
En s’élevant à 2.436 MDT, les revenus du travail ont progressé de 10,8% en 2008,
contre 9,4% l’année précédente. Ils ont contribué à limiter l’effet de l’accroissement des
dépenses au titre des revenus de capital sur l’élargissement du déficit de la balance des
revenus de facteurs.
Ainsi et en raison surtout de l’élargissement du déficit commercial, qui n’a été
compensé qu’en partie par l’amélioration de la balance des services et du niveau des
revenus du travail, le déficit courant s’est accru de 934 MDT en 2008, pour s’établir à
2.109 MDT ou 4,2% du PIB contre 2,6% en 2007. Néanmoins, ce déficit a été largement
couvert par les entrées nettes de capitaux qui ont presque doublé, d’une année à l’autre,
pour atteindre 4.022 MDT, suite à l’accroissement notable des flux des IDE conjugué au repli
des dépenses relatives au remboursement du principal de la dette à moyen et long termes.
Au total, la balance générale des paiements a dégagé un excédent important de
2.053 MDT, contre 883 MDT une année auparavant, qui est venu consolider le niveau des
avoirs nets en devises. En effet, ces derniers se sont élevés, à la fin de 2008, à 11.656 MDT
ou l’équivalent de 139 jours d’importation, contre 9.582 MDT et 141 jours au terme de
l’année précédente.
50
Par ailleurs, le taux d’endettement extérieur a légèrement diminué pour revenir, d’une
année à l’autre, de 43,4% à 42,6% du RNDB, surtout avec le non recours à la mobilisation
d’emprunts sur le marché financier international. De même, le coefficient du service de la
dette a sensiblement baissé, pour s’établir à 7,7% des recettes courantes de la balance des
paiements contre 11,7% en 2007.
Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 a enregistré, au terme de 2008, un accroissement de
14,4% contre 12,5% une année auparavant. En termes de moyennes mensuelles,
l’augmentation a atteint 14,8% pour un taux de progression du PIB nominal de 10,3%, ce qui
s’est traduit par une hausse du taux de liquidité de l’économie de 2,5 points de pourcentage en
s’élevant à 64,4%.
Concernant les contreparties des ressources monétaires, elles ont été marquées par
une consolidation importante des créances nettes sur l’extérieur, suite principalement à la
progression des IDE et des exportations de biens et services, et par un accroissement
soutenu des concours à l’économie (13,5% contre 9,6% en 2007). Par contre, les créances
nettes sur l’Etat ont connu une augmentation modérée de 107 MDT contre 509 MDT l’année
précédente et 999 MDT en 2006, en rapport avec la baisse de l’encours des bons du Trésor
auprès des banques.
Dans le domaine des finances publiques, les ressources propres de l’Etat, y compris
les recettes de privatisation et les dons, se sont accrues en 2008 à un rythme important, soit
19,8% contre 8,4% l’année précédente, pour s’élever à 13.710 MDT ou 27,2% du PIB
nominal. Les recettes fiscales ont progressé de 19,1% contre 12,3% en 2007, atteignant
environ 11.321 MDT ou 82,6% du total, ce qui a représenté une pression fiscale de 22,5%
contre 20,8% une année auparavant.
Quant aux recettes non fiscales, elles ont augmenté de 23,4% pour s’établir à
2.389 MDT. Une grande partie des ces recettes a continué à être constituée, faut-il le noter,
par les revenus de participation de l’Etat dans des entreprises publiques, soit environ
977 MDT contre 581 MDT en 2007. Pour leur part, les revenus pétroliers et du gaz se sont
accrus de 27,6%, pour atteindre 370 MDT. Par ailleurs, les recettes de privatisation et celles
relatives aux dons extérieurs ont atteint des enveloppes respectives de l’ordre de 147 MDT
et 192 MDT contre 391 MDT et 37 MDT une année auparavant.
Du côté des dépenses du budget de l’Etat, elles ont totalisé environ 16.099 MDT, soit un
niveau en accroissement de 6,7% par rapport à celui enregistré en 2007. Les dépenses de
fonctionnement hors subventions de toute nature, qui en représentent la majeure partie, ont
augmenté de 9,2% pour s’établir aux environs de 7.230 MDT ou 45% du total. S’agissant des
dépenses de développement non compris l’octroi de prêts, elles ont enregistré une hausse de
19,7%, atteignant un montant de l’ordre de 3.344 MDT ou 20,8% des dépenses globales.
Malgré la forte augmentation des charges de la Caisse générale de compensation et
des subventions au titre des carburants et du transport, le déficit budgétaire net du règlement
du principal de la dette et hors privatisation et dons a été maîtrisé, grâce essentiellement à
l’augmentation des recettes fiscales et à la rationalisation des dépenses publiques, pour se
situer à environ 593 MDT ou 1,2% du PIB contre 2,9% en 2007.
51
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE L’ECONOMIE TUNISIENNE
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
2005
2006
2007
2008
Variations en %
2007/06 2008/07
Comptes nationaux
-PIB (aux prix constants de 1990)
21.385
22.529
23.959
25.073
6,3
4,6
*PIB hors agriculture et pêche
18.907
19.964
21.309
22.420
6,7
5,2
*Valeur ajoutée de l’agriculture et pêche
2.478
2.565
2.650
2.653
3,3
0,1
-PIB (aux prix courants)
37.767
41.408
45.629
50.325
10,2
10,3
-Déflateur du PIB (1990=100)
176,6
183,8
190,4
200,7
3,6
5,4
-Revenu national disponible brut (RNDB)
37.573
41.522
45.459
49.997
9,5
10,0
-RNDB par habitant (en dinars)
3.746
4.100
4.440
4.832
8,3
8,8
-Consommation nationale totale
29.536
32.197
34.941
38.333
8,5
9,7
*Consommation publique
5.801
6.177
6.683
7.165
8,2
7,2
*Consommation privée
23.735
26.020
28.258
31.168
8,6
10,3
-Propension moyenne à consommer
(consommation/RNDB) : en %1
78,6
77,5
76,9
76,7
-0,6
-0,2
-Epargne nationale brute
8.037
9.325
10.518
11.664
12,8
10,9
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1
21,4
22,5
23,1
23,3
0,6
0,2
-Formation brute de capital fixe
8.395
9.678
10.907
12.520
12,7
14,8
*Secteur public
3.576
4.152
4.363
4.758
5,1
9,1
*Secteur privé
4.819
5.526
6.544
7.762
18,4
18,6
-Taux d’investissement (en % du PIB)1
22,2
23,4
23,9
24,9
0,5
1,0
Prix
-Indice des prix de vente industriels (base 100 en 2000)
117,1
125,4
129,5
145,3
3,3
12,2
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2000)
113,8
118,9
122,7
128,8
3,2
5,0
. Produits alimentaires
115,2
121,5
124,9
132,6
2,8
6,2
. Produits non alimentaires et services
113,0
117,5
121,5
126,6
3,4
4,2
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes)2
76,5
76,4
80,0
79,8
4,7
-0,3
-Taux de couvert. de la demande addition. (en %)1
90,0
86,6
92,0
90,4
5,4
-1,6
-Taux de chômage en %1
14,2
14,3
14,1
14,0
-0,2
-0,1
Paiements extérieurs
-Taux de couverture (Export/Import en %)1
79,8
77,8
79,4
78,2
1,6
-1,2
-Déficit de la balance commerciale (FOB/CAF)
3.498
4.445
5.027
6.604
13,1
31,4
-Recettes touristiques
2.611
2.825
3.077
3.390
8,9
10,2
-Revenus du travail
1.807
2.010
2.199
2.436
9,4
10,8
- Déficit courant3
389
824
1.175
2.109
351
934
. En % du PIB1
1,0
2,0
2,6
4,2
0,6
1,6
-Entrées nettes de capitaux3
1.640
3.647
2.105
4.022 -1.542
1.917
- Solde de la balance générale des paiements3
+1.216
+2.773
+883
+2.053 -1.890
1.170
-Coefficient du service de la dette extérieure (en%
1
12,8
16,4
11,7
7,7
-4,7
-4,0
des recettes courantes)
-Taux d’endettement extérieur (en% du RNDB)1
54,2
47,4
43,4
42,6
-4,0
-0,8
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1
20,9
20,5
20,8
22,5
0,3
1,7
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts
2.636,8 2.861,6 3.261,6 3.556,6
14,0
9,0
-Déficit budgétaire en % du PIB1/4
3,2
2,8
2,9
1,2
0,1
-1,7
-Endettement total de l’Etat/PIB (en %)1
57,4
53,7
50,0
47,5
-3,7
-2,5
Masse monétaire et ses contreparties5
-Agrégat M3
23.821
26.546
29.853
34.142
12,5
14,4
.Taux de liquidité de l’économie (M3/PIB): en %1
59,8
61,3
61,9
64,4
0,6
2,5
-Créances nettes sur l’extérieur3
2.945
5.753
6.658
8.380
905
1.722
dont : .Avoirs nets en devises3
5.872
8.705
9.582
11.656
877
2.074
.En jours d’importation6
122
157
141
139
-16
-2
-Créances nettes sur l’Etat3
4.166
5.165
5.674
5.781
509
107
-Concours à l’économie
24.538
26.157
28.681
32.556
9,6
13,5
Sources : BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale, Ministère des Finances et INS
1) Variations en points de pourcentage.
4) Hors amortissement de la dette, revenus de privatisation et dons.
2) Dans la pêche et les activités non agricoles. 5) Système financier.
3) Variations en MDT.
6) Variations exprimées en jours.
52
I. – L’ACTIVITE AGRICOLE
Le développement du secteur agricole et de la pêche a continué à être axé sur la
promotion de la production, l’amélioration de la qualité et l’accroissement de la productivité, à
même d’assurer la sécurité alimentaire du pays et de contribuer à la création d’emplois et à
la consolidation des exportations, surtout dans un contexte international marqué par une
forte volatilité des cours mondiaux des produits de base. Ainsi, l’optimisation de l’exploitation
des ressources naturelles, à travers le réseau de barrages et la mise en valeur des
périmètres irrigués, et le renforcement de la compétitivité du secteur, notamment par le
respect des normes de qualité et d’hygiène alimentaire et la maîtrise des coûts de production
pour faire face aux défis de la concurrence extérieure, représentent des volets essentiels de
cette stratégie.
Aussi, la réalisation de l’objectif de sécurité alimentaire requiert-elle la mise en œuvre
d’une politique visant l’accroissement du taux de couverture des besoins nationaux en
céréales, la réduction de la dépendance du pays vis-à-vis des marchés extérieurs, la
maîtrise des coûts de la production animale et la promotion de l’exportation de produits dotés
d’appellations d’origine, tels que l’huile d’olive, les dattes et les agrumes.
La politique agricole accorde, ainsi, une priorité absolue à la promotion des secteurs
de la céréaliculture et de l’élevage qui sont les piliers de la sécurité alimentaire du pays, mais
aussi les plus exposés, avec le secteur des huiles, aux fluctuations des marchés
internationaux.
A cet effet, une stratégie nationale d’accroissement de la production céréalière a été
mise en œuvre en 2008, afin d’atteindre le niveau de 27 millions de quintaux au cours du
prochain quinquennat, notamment par le biais de l’intensification de l’exploitation des terres
agricoles dans les zones arides et semi-arides, l’extension des superficies réservées à la
culture des céréales irriguées et l’amélioration des niveaux des prix à la production. Par
ailleurs, un plan spécifique a été mis en place pour promouvoir la production de fourrages
avec l’objectif d’assurer la couverture des besoins du secteur de l’élevage et ce, à travers le
développement des cultures fourragères et de la production de fourrages de substitution.
Dans ce cadre et pour impulser davantage l’activité agricole, des mesures ont été
prises, notamment dans les domaines de la mobilisation des ressources naturelles et de
l’optimisation de leur exploitation, ainsi que de l’amélioration de l’environnement du secteur.
Les mesures décidées, surtout à l’occasion de la Journée Nationale de l’Agriculture, le
12 mai 2008, ont porté principalement sur :
- l’extension du programme de mise à niveau des exploitations agricoles à la culture
des céréales,
- la réservation de 120 mille hectares de superficies irriguées aux céréales à l’horizon
de 2011 contre environ 80 mille hectares auparavant,
- l’élaboration d’un programme spécial consistant en la mise en valeur, dans une
première étape, de 20 mille hectares de plaines pour la production de céréales,
- l’accroissement de la production de semences sélectionnées à 450 mille tonnes à
l’horizon 2011 contre 270 mille en 2008,
- l’octroi d’une prime de 30% pour l’acquisition de semences fourragères sélectionnées
afin de renforcer la production nationale de fourrages et de réduire les importations,
53
- la création d’une structure unique pour rassembler les différentes structures
administratives intervenant dans le domaine des grandes cultures,
- l’élaboration d’un cadre juridique pour encourager l’exploitation commune des terres
agricoles et éviter davantage le morcellement de la propriété,
- l’exonération des activités de location des terres agricoles destinées à la
céréaliculture, durant 3 ans, des frais d’enregistrement et de l’impôt sur le revenu,
- la majoration de 25% à 40% de la prime d’investissement accordée aux coopératives
au titre de l’acquisition d’équipements agricoles et accessoires,
- l’institution d’une marge de 1 point de pourcentage sur les crédits saisonniers
destinés aux grandes cultures, au profit des agriculteurs qui s’acquittent de leurs dettes dans
les délais impartis et ce, au cours de la période 2008-2011,
- la prise en charge par l’Etat des frais d’assurance des prêts saisonniers destinés aux
grandes cultures, durant une période de 3 ans et d’une manière dégressive, sur les contrats
au titre des risques d’incendies et de chute de grêle,
- la limitation à 5% du taux d’intérêt des prêts saisonniers encadrés qui sont octroyés
aux petits agriculteurs sur les ressources du Budget de l’Etat,
- l’augmentation de la prime d’investissement pour l’acquisition de bovins et ce, de
25% à 30% pour les petits agriculteurs, de 20% à 25% pour les agriculteurs moyens et de
7% à 15% pour les grands agriculteurs,
- la majoration de la prime consacrée à la production de génisses pleines de race pure,
pour passer à une fourchette de 300 à 700 dinars au lieu de 100 à 300 dinars auparavant.
Les importantes mesures présidentielles, prises en faveur du secteur, ont bénéficié à
la campagne agricole 2008-2009. Il s’agit, en particulier, de la fourniture de 264 mille
quintaux de semences sélectionnées aux céréaliculteurs et de la subvention de leurs prix à
hauteur de 8 dinars le quintal pour le blé tendre, 15 dinars pour le blé dur et 24 dinars pour
l’orge, en plus de l’augmentation du prix à la production du blé dur qui est passé à 43 dinars
le quintal. Il y a lieu de noter, à cet égard, que les prix à la production des céréales au titre de
la campagne 2007-2008 ont été augmentés à 40 dinars le quintal pour le blé dur,
35 dinars pour le blé tendre et 30 dinars pour l’orge (+22% pour le premier et le deuxième
produit et +50% pour le troisième). A ces niveaux s’est ajoutée, respectivement, une prime
exceptionnelle au profit des agriculteurs de 15 dinars, 10 dinars et autant par quintal pour
encourager la collecte des céréales avant le 31 août 2008.
Par ailleurs, les agriculteurs ont bénéficié pour la campagne en question d’une
augmentation de 10% du plafond des crédits saisonniers accordés par les banques, du
maintien des primes exceptionnelles au titre de la collecte de la récolte et d’une prorogation
jusqu’à la fin de 2008 du délai de dépôt des demandes de rééchelonnement des dettes
agricoles. Pour les agriculteurs affectés par le manque de pluies au cours de la campagne
écoulée, le rééchelonnement de la dette s’étalera sur une période de 5 ans, avec la prise en
charge par le Fonds national de garantie (FNG) des intérêts en découlant et ce, au profit
d’environ 2.000 agriculteurs. En outre, des aides en nature ont été accordées à 25 mille
petits agriculteurs.
Sur le plan de la production et en raison de l’impact des conditions climatiques
défavorables, la valeur ajoutée du secteur agricole et de la pêche a accusé une quasistagnation, en 2008, soit +0,1% en termes réels contre une progression de 3,3% une année
auparavant. Sa contribution à la croissance économique a été de 0,3%, contre environ 6% en
2007.
54
36
60
28
30
20
0
12
-30
4
-60
-4
-12
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Contribution en
pourcentage
Taux de croissance
en pourcentage
TAUX DE CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTEE DE L'AGRICULTURE
ET PECHE ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE
(en prix constants)
-90
2008
Taux de croissance du secteur agricole et de la pêche
Contribution à la croissance économique
S’agissant de la formation brute de capital fixe réalisée dans le secteur, elle a
pratiquement stagné, pour la deuxième année consécutive, atteignant 923 MDT ou 7,4% de
l’investissement global, dont environ 61% ont émané du secteur privé. Ce dernier a continué
à investir, principalement, dans les branches de l’arboriculture et de l’élevage, ainsi que dans
les domaines de l’acquisition de matériel agricole et de l’irrigation.
FBCF ET CREDITS A MLT AU SECTEUR AGRICOLE
ET DE LA PECHE
1000
900
900
800
800
700
700
600
600
500
500
400
400
300
300
200
200
en MDT
1000
100
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
100
2008
FBCF agricole et de la pêche
Encours des crédits bancaires à MLT
Pour ce qui est des échanges commerciaux avec l’extérieur, la balance alimentaire a
continué à enregistrer un déficit, soit 751 MDT en 2008 contre 425 MDT l’année précédente,
suite à l’accroissement des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations
(27,4% et 14,5% respectivement) sous l’effet, surtout, de l’impact de la flambée des prix des
céréales sur le marché international.
55
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR AGRICOLE ET DE PECHE
(En % sauf indication contraire)
Désignation
2005
2006
2007
2008
Croissance réelle de la valeur ajoutée
-7,0
3,5
3,3
0,1
Contribution à la croissance économique
-23,0
7,6
5,9
0,3
Valeur ajoutée en prix courants/PIB
11,1
11,1
10,3
9,7
Investissements (en MDT)
787
913
921
923
-Variations
-9,5
16,0
0,9
0,2
-Part des privés
54,7
55,1
59,4
60,8
-Part dans la FBCF globale
9,4
9,4
8,5
7,4
Solde de la balance alimentaire (en MDT)
135
277
-425
-751
Taux de couverture de la balance alimentaire
112,3
121,0
79,2
71,1
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
I – CULTURES ANNUELLES
Ces cultures ont été marquées, en 2008, par une régression sensible des récoltes de
céréales et de légumineuses, suite à l’insuffisance des pluies, contre une progression plus
ou moins importante enregistrée au niveau des productions maraîchères.
A – GRANDES CULTURES
1) Céréaliculture
Au cours de la campagne 2007-2008, les superficies emblavées en céréales ont
couvert 1.333 mille hectares, niveau en baisse de 23 mille hectares par rapport à celui de la
campagne précédente. Sur ce total, les superficies irriguées ont atteint environ 75 mille
hectares, contre 66 mille pour la campagne agricole 2006-2007.
CEREALES : SUPERFICIES EMBLAVEES, PRODUCTIONS ET RENDEMENTS
Campagne
Superficies emblavées
Productions
(en mille hectares)
(en millions de quintaux)
Blé
Blé
dur
tendre
2001-2002
639
117
2002-2003
794
133
2003-2004
881
154
2004-2005
813
148
2005-2006
857
143
2006-2007
732
124
2007-2008
649
136
1 Y compris le triticale.
1
Orge
404
592
608
473
588
500
548
Rendements
(en quintaux par hectare)
Blé
Blé
Blé
Blé
1
Orge1 Total
Orge
dur
tendre
dur
tendre
1.160
5,1
3,7
0,5
0,9
5,8
4,3
2,2
1.519
29,0
16,4
3,4
9,2
20,7
25,6
15,5
1.643
23,5
14,0
3,3
6,2
15,9
21,4
10,2
1.434
21,0
12,9
3,4
4,7
15,9
23,0
9,9
1.588
16,1
10,3
2,2
3,6
12,0
15,4
6,1
1.356
19,9
11,8
2,7
5,4
16,1
21,8
10,8
1.333
11,9
7,3
1,9
2,7
11,2
14,0
4,9
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
Total
En raison des effets de la sécheresse, qui a prévalu au début de la campagne et au
printemps, les superficies récoltées n’ont porté que sur 800 mille hectares, étant donné
qu’environ 533 mille hectares ont été endommagés, notamment dans le Centre et le Sud et
dans certaines régions du Nord-Ouest, particulièrement le Kef et Siliana, et le gouvernorat
de Zaghouan. En outre, le déficit hydrique, enregistré à la fin du mois d’avril et durant le mois
de mai 2008, a eu un impact négatif sur les rendements.
Ainsi, la production céréalière a diminué d’environ 40%, pour se situer à 11,9 millions
de quintaux, contre 19,9 millions en 2007 et une moyenne de 18,9 millions de quintaux au
cours du Xème Plan de développement. Les quantités collectées par l’Office des céréales et
les coopératives agréées ont atteint 4,8 millions de quintaux, soit environ 40% de la
production totale, contre 6,8 millions de quintaux et 34,2% pour la campagne précédente. Il y
a lieu de signaler que le faible niveau de la récolte a limité l’effet de la majoration importante
des prix à la production décidée au début de la saison agricole, ainsi que celui de la prime
exceptionnelle instituée en vue d’accroître la collecte des céréales.
56
EVOLUTION DES PRIX A LA PRODUCTION DE CEREALES
2001
2002
2003
2004
2005
Blé dur
29,5
29,5
29,5
29,5
30,5
Blé tendre
26
26
26
26
27
Orge
17
17
17
17
18
Triticale
17
17
17
17
18
2006
30,5
27
18
18
(En dinars le quintal)
2007
2008
32,8
40
28,7
35
20
30
20
20
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE BLE TENDRE
1200
1000
1000
en mille tonnes
1200
800
800
600
600
400
400
200
200
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Production
2005
2006
2007
0
2008
Im portations
En dépit de l’insuffisance de la production et des besoins accrus de la consommation
locale, le volume des importations de céréales a légèrement baissé en 2008 (-3,7%), pour
s’élever à 3.042 mille tonnes ou l’équivalent de 30,4 millions de quintaux. Toutefois, la valeur
de la facture céréalière s’est accrue de 24,2%, contre un quasi-doublement en 2007, pour
atteindre environ 1.483 MDT, en raison du renchérissement des prix internationaux au cours
du premier semestre.
EVOLUTION DES PRIX MOYENS A L'IMPORTATION DES CEREALES
Blé dur
Blé tendre
Orge
2005
2006
2007
2008
230
198
199
277
229
222
547
360
338
721
472
386
(En dinars la tonne)
Variations en %
2007/2006 2008/2007
97,5
31,8
57,2
31,1
52,3
14,2
Source : INS
Pour la campagne céréalière 2008-2009 et malgré l’insuffisance des pluies au cours de
l’automne et en décembre 2008, les superficies emblavées ont atteint 1.355 mille hectares
dont 94 mille en irrigué. En outre, les pluies enregistrées au cours du premier trimestre de
2009 sur l’ensemble des régions ont été abondantes, en particulier au cours de la phase de
croissance des plantes, ce qui pourrait se traduire par une amélioration des rendements et,
partant, par une bonne récolte de céréales.
2) Légumineuses
Les superficies cultivées en légumineuses, au cours de la campagne 2007-2008, ont
couvert 85 mille hectares contre 80 mille pour la campagne précédente. Sur ce total, près de
64 mille hectares ont servi aux légumineuses d’hiver.
Cependant et sous l’effet de la baisse des rendements, la production globale a accusé
un recul d’environ 12%, pour se situer à 81 mille tonnes. La baisse a touché aussi bien les
57
légumineuses d’hiver (-11%) que celles de printemps (-17,3%), avec des productions
respectives de 70 mille et 11 mille tonnes.
B – CULTURES MARAICHERES
Les superficies consacrées aux cultures maraîchères, au titre de la campagne agricole
2007-2008, ont porté sur 168 mille hectares contre 164 mille pour la campagne précédente.
Aussi, la production de la plupart des légumes s’est-elle accrue, particulièrement en ce qui
concerne la tomate et la pomme de terre. Il y a lieu d’indiquer que les productions de melons
et pastèques et d’artichaut ont légèrement régressé, en raison du repli des superficies
cultivées.
La progression, dans l’ensemble, des productions maraîchères a permis d’approvisionner le marché intérieur dans de bonnes conditions et de dégager, même, un surplus
exportable pour certains produits.
PRODUCTION MARAICHERE
2001
Tomate
750
Piment
214
Melons et pastèques
380
Pomme de terre
330
Oignon
259
Artichaut
18
2002
810
242
411
310
257
16
2003
880
247
395
310
241
13
2004
970
255
450
375
230
12
2005
960
256
446
310
262
12
2006
855
260
467
365
355
16
(En mille tonnes)
2007
2008
1.029
1.250
278
291
554
552
357
370
350
365
19
18
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
La récolte de tomate fraîche a continué à s’accroître, pour atteindre 1.250 mille tonnes,
niveau en augmentation de 21,5%. Cette progression est imputable à l’effet conjugué de
l’accroissement des superficies cultivées et de l’amélioration du rendement moyen à
l’hectare qui est passé de 38,9 à 45,8 tonnes.
Les quantités de tomate fraîche livrées aux industries de conserves ont atteint 807 mille
tonnes, dont la transformation a dégagé 138 mille tonnes de double concentré de tomate
(DCT) contre 98 mille en 2007. Ce niveau a permis de satisfaire les besoins de la
consommation locale estimés à 100 mille tonnes par an et de dégager un surplus exportable. Il
est à noter que le prix de cession de la tomate fraîche aux conserveries a augmenté pour
passer à 105 millimes le kilogramme contre 95 millimes une année auparavant.
Pour sa part, la production de pomme de terre s’est accrue de 13 mille tonnes ou 3,6%
pour s’élever à 370 mille tonnes, permettant ainsi d’assurer un approvisionnement régulier
du marché intérieur, de constituer un stock régulateur de 40 mille tonnes et d’entretenir le
rythme des exportations, celles-ci ayant porté sur 12,7 mille tonnes contre 11,4 mille en
2007. Cette évolution a été obtenue grâce à l’élargissement des superficies cultivées qui
sont passées de 24,6 mille à 25,6 mille hectares, d’une campagne à l’autre, alors que le
rendement moyen à l’hectare s’est stabilisé au niveau de 14,5 tonnes.
Portant la marque de l’accroissement des superficies, la production de piment au titre
de la campagne 2007-2008 a progressé de 4,7% pour atteindre 291 mille tonnes. La
campagne de transformation, qui a démarré au début du mois de septembre 2008 avec un
stock de report de conserves d’harissa de 1,5 mille tonnes, a permis de traiter 50 mille
tonnes de piment frais avec un prix de cession aux conserveries variant entre 280 millimes et
480 millimes le kilogramme. Ainsi, la quantité produite d’harissa s’est élevée à 25 mille
tonnes contre 22,5 mille une année auparavant. Quant aux exportations de ce produit, elles
ont atteint 11,3 mille tonnes pour une valeur de l’ordre de 23 MDT, contre 8,4 mille tonnes et
environ 20 MDT en 2007.
58
II – ARBORICULTURE
Ce secteur a enregistré, au cours de la campagne 2007-2008, une évolution positive
pour la plupart des produits, en particulier les olives à huile, les agrumes et les fruits de
printemps et d’été, à l’exception des amandes.
A – OLIVES A HUILE
Les bonnes conditions climatiques ayant prévalu à la veille de la floraison et pendant la
période de maturité des olives à huile ont été bénéfiques pour la campagne 2007-2008. En
effet, la production des olives s’est inscrite en progression de 70 mille tonnes pour atteindre
980 mille tonnes, dont la trituration a dégagé 200 mille tonnes d’huile contre 180 mille
enregistrées la campagne précédente.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'HUILE D'OLIVE
Production
Exportations
(En mille tonnes)
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
30
22
72
39
280
209
130
98
210
167
180
194
200
179
2008-2009
150
1201
Source : Office national de l'huile
Les quantités d’huile d’olive collectées par l’Office national de l’huile (ONH) ont
continué à baisser, ne portant que sur environ 8 mille tonnes contre 10 mille pour la
campagne passée, tandis que l’intervention des opérateurs privés n’a cessé de se consolider
tant au niveau de la collecte qu’à celui des exportations. Compte tenu d’un stock de report
de 5 mille tonnes au début de la campagne de commercialisation, le volume exporté d’huile
d’olive s’est élevé à 179 mille tonnes contre 194 mille tonnes réalisées durant la campagne
précédente.
En mille tonnes
PRODUCTION, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS
D'HUILE2
300
300
250
250
200
200
150
150
100
100
50
50
0
0
1999
2000
2001
Product. d'huile d'olive
2002
2003
2004
2005
Export. d'huile d'olive
2006
2007
2008
Import. d'huiles végétales
En ce qui concerne la saison oléicole 2008-2009, la production d’olives à huile a atteint
750 mille tonnes ou l’équivalent de 150 mille tonnes d’huile. Compte tenu de la consommation
intérieure sans cesse accrue surtout avec la baisse des prix, il est prévu d’exporter 120 mille
tonnes, étant signalé l’abondance de l’offre mondiale et l’impact négatif de la crise financière
internationale sur la demande extérieure.
1 Prévisions.
2 Année finale de la campagne agricole pour la production et les exportations d’huile d’olive et huiles végétales
destinées à l’alimentation humaine pour les importations.
59
Afin de promouvoir davantage ce secteur, plusieurs mesures ont été prises en
décembre 2008, visant à accroître le rythme de régénération des oliveraies et à étendre la
prime d’acquisition des plants aux variétés tunisiennes sélectionnées, en plus de la création
de labels de qualité pour conférer à l’huile d’olive, écoulée à présent en quasi-totalité en
vrac, une plus grande valeur ajoutée. D’ailleurs, la promotion de l’exportation d’huile d’olive
conditionnée sous label tunisien est l’un des principaux défis que la filière oléicole se doit de
relever à l’avenir.
Pour sa part, la récolte d’olives de table réalisée en 2008 s’est accrue de 6,7% par
rapport à l’année précédente, pour s’élever à 16 mille tonnes.
B – AGRUMES
La production d’agrumes de la campagne 2007-2008 a progressé de 21,5% par
rapport à son niveau de la campagne précédente, atteignant 300 mille tonnes dont près de
143 mille d’oranges maltaises, évolution qui a intéressé toutes les variétés.
Quant aux exportations, constituées essentiellement d’oranges maltaises, elles ont
connu un accroissement important passant, d’une campagne à l’autre, de 16,3 mille à
27,5 mille tonnes, soit un niveau supérieur à l’objectif de 25 mille tonnes fixé initialement.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS D'AGRUMES
(En mille tonnes)
2001-2002
2002-2003
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
236
22,0
225
17,2
209
18,6
243
19,1
262
19,3
247
16,3
300
27,5
Production
Exportations
2008-2009
300
251
Source : Groupement interprofessionnel des fruits
Pour la campagne 2008-2009, la production s’est stabilisée au niveau de 300 mille
tonnes, avec une baisse de 13,7% pour les oranges maltaises et une progression plus ou
moins sensible pour les autres variétés.
C – DATTES
La récolte de dattes relative à la campagne 2008-2009 s’est élevée à 145 mille tonnes
dont environ 96 mille tonnes de Déglet-nour, contre 124 mille et 78 mille tonnes,
respectivement, pour la campagne écoulée. Les prévisions tablent sur l’exportation de
60 mille tonnes, contre 61 mille enregistrées la campagne précédente. Il y a lieu de souligner
que la stratégie adoptée est axée sur l’élaboration d’un programme national pour améliorer
la qualité des dattes destinées à l’exportation, la consolidation de l’écoulement sur les
marchés traditionnels et les nouveaux marchés, tels que la Malaisie et la Russie, et la
conquête des marchés prometteurs comme l’Inde et la Chine.
PRODUCTION ET EXPORTATIONS DE DATTES
2001-2002
Production
dont:Déglet nour
Exportations
105
65
38
2002-2003
115
72
42
(En mille tonnes)
2003-2004
2004-2005
2005-2006
2006-2007
2007-2008
2008-2009
111
68
40
122
76
53
113
70
43
131
82
59
124
78
61
145
96
601
Source : Groupement interprofessionnel des fruits
D – VIGNE
La production de raisins de cuve au titre de la campagne 2008-2009 a progressé de
20%, pour atteindre 42 mille tonnes. La transformation de ce volume a permis de dégager
environ 300 mille hectolitres de vins, contre 197 mille obtenus la campagne précédente.
Compte tenu d’un stock de report de l’ordre de 131 mille hectolitres à la fin du mois
d’août 2008, les disponibilités totales de vins ont dépassé le niveau de 430 mille hectolitres.
1 Prévisions.
60
Sur ce total, il est prévu d’exporter environ 70 mille hectolitres contre 110 mille réalisés la
campagne écoulée.
Pour les raisins de table, la récolte de l’année 2008 a connu une augmentation
appréciable de près de 24%, pour s’élever à 83 mille tonnes, ce qui a permis d’approvisionner le marché intérieur dans de bonnes conditions et de dégager un surplus destiné à
l’exportation.
E – AUTRES FRUITS
La production des autres fruits a enregistré, en 2008, une progression pour l’ensemble
des produits, à l’exception des amandes en coque sèche. Il en est résulté un
approvisionnement régulier des différents marchés à des prix abordables pour les
consommateurs.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES AUTRES FRUITS
Pommes
Poires
Amandes en coque
sèche
Abricots
Grenades
(En mille tonnes)
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
108
55
100
68
99
60
135
62
100
53
120
65
101
53
110
75
32
25
56
18
24
63
36
26
67
44
27
69
43
26
68
56
28
71
58
24
71
52
27
75
Source : Ministère de l’Agriculture et des ressources hydrauliques
III – ELEVAGE
Le secteur de l’élevage a été stimulé, au cours de 2008, par la prise d’une série de
mesures qui visent, notamment, à promouvoir la filière laitière et à renforcer la qualité et la
sécurité sanitaire des produits fournis par ce secteur, outre la mise en place d’un programme
relatif à l’accroissement des superficies fourragères conformément aux données de la carte
agricole.
Dans ce cadre, les superficies cultivées en fourrages ont augmenté de 5,4%, au cours
de la campagne 2007-2008, pour atteindre environ 330 mille hectares. Toutefois, la
production fourragère s’est inscrite en baisse de 9% pour revenir à 4 millions de tonnes suite
à l’insuffisance des pluies, notamment dans le centre et le sud du pays.
De même et après quatre années de progression, l’effectif du cheptel de reproduction
des principales espèces animales a régressé de 8,6%, en 2008, pour totaliser 5.374 mille
têtes, dont 4.097 mille ou plus de 76% sont constituées d’ovins. C’est que la sécheresse
ayant marqué certaines périodes de l’année et la hausse sans précédent des coûts de
production des aliments de bétail ont favorisé le phénomène d’abattage du cheptel
reproductif. Pour faire face à cette situation, il a été décidé de vendre le fourrage concentré à
des prix subventionnés, de réduire les tarifs douaniers sur certains aliments de bétail
importés, d’étendre les superficies réservées aux cultures fourragères d’été, d’inciter les
agriculteurs à s’orienter vers les cultures de fourrages de substitution et de maîtriser les
techniques de production des nouvelles variétés.
EFFECTIF DU CHEPTEL DE REPRODUCTION
2001
2002
2003
2004
Bovins
484
485
450
436
Ovins
4.110
3.990
3.924
3.963
Caprins
829
798
801
809
2005
444
4.044
810
2006
450
4.095
820
(En mille têtes)
2007
2008
454
449
4.568
4.097
855
828
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
Par ailleurs et afin d’atténuer le déficit de production des aliments du bétail et de
préserver le cheptel national, des importations de maïs et de tourteaux de soja ont été
61
effectuées, soit environ 749 mille et 267 mille tonnes, respectivement, contre 618 mille et
258 mille tonnes en 2007.
Quant à la production de viandes rouges, elle a enregistré une quasi-stagnation par
rapport à 2007, atteignant près de 129 mille tonnes. Ce niveau a permis d’approvisionner le
marché intérieur dans des conditions normales et à des prix raisonnables.
PRODUCTION DE VIANDES ROUGES ET DE LAIT
2002
2003
2004
2005
(En mille tonnes)
2006
2007
Structure en %
2007
2008
2008
Viandes1
132,2
118,5
115,1
116,7
122,8
128,1
128,6
100,0
100,0
-bovine
64,4
57,7
53,7
52,7
56,1
60,3
62,1
47,1
48,3
-ovine
58,3
51,4
52,0
53,4
55,7
56,8
55,1
44,3
42,8
-caprine
9,5
9,4
9,4
10,6
11,0
11,0
11,4
8,6
8,9
Lait frais
940
891
864
920
971
1.006
1.046
100,0
100,0
dont:quantités collectées
485
458
483
517
560
580
599
57,7
57,3
Sources : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques et Office de l’élevage et des pâturages
Pour sa part, la production de lait frais a enregistré, en 2008, une augmentation de 4%
pour se situer à 1.046 mille tonnes. De même, les quantités collectées et destinées aux
centrales laitières ont progressé pour passer, d’une année à l’autre, de 580 mille à 599 mille
tonnes.
Afin d’encourager les éleveurs à préserver leur cheptel, le prix à la production du lait
frais a augmenté, pour passer à 500 millimes le litre au début de l’année 2008.
Production en mille tonnes
260
240
220
200
180
160
140
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Production
2005
2006
2007
24
22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
2008
Importations en mille tonnes
PRODUCTION ET IMPORTATIONS DE VIANDES
Im portations
Par ailleurs, la production de viandes de volaille s’est accrue de 3,3% pour s’élever à
126 mille tonnes, tandis que celle des œufs a légèrement augmenté atteignant
1.480 millions d’unités. Ainsi, l’accroissement de la production a permis d’approvisionner le
marché local de manière normale, outre la constitution de stocks régulateurs.
1 Il s’agit des viandes nettes et abats.
62
PRODUCTION AVICOLE
2001
Viande de volaille
(en 1.000 tonnes)
116
Oeufs (en millions
d’unités)
1.434
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
113
118
135
132
106
122
126
1.390
1.472
1.538
1.471
1.461
1.480
1.487
Source : Ministère de l'Agriculture et des ressources hydrauliques
IV – PECHE
Au cours de 2008, le secteur de la pêche a fait l’objet d’un suivi continu de sa politique
de promotion. Elle est axée sur la préservation des richesses halieutiques, l’exploitation
rationnelle de ces ressources et la promotion de la pêche du poisson bleu et de la
pisciculture, en plus de l’amélioration de la compétitivité du secteur.
Les principales mesures décidées ont consisté à :
- prolonger la période de repos biologique de 3 mois dans les zones menacées par la
surexploitation, parallèlement à la création d’un fonds de financement à cet effet,
- renforcer le programme de lutte contre la pêche à la senne et le chalutage, à travers le
renforcement du projet des récifs artificiels et l’intensification des moyens de contrôle,
- mettre en place un programme visant la création de sociétés mixtes avec les
professionnels du secteur de la pêche dans les pays frères et amis,
- augmenter le montant de la prime de compensation des hydrocarbures, qui a été portée
à 20% du prix de vente dans les régions du Centre et du Sud et à 30% dans le nord du pays,
- accélérer l’élaboration d’une étude pour mettre en place un programme de couverture
sociale au profit des employés du secteur de la pêche,
- exonérer les produits destinés au marché intérieur de la taxe de débarquement dans
les ports de pêche.
Cependant, la production du secteur de la pêche, tous modes confondus, s’est inscrite
en baisse, pour la deuxième année consécutive, atteignant 100 mille tonnes environ contre
105 mille en 2007. La régression a touché, en particulier, la pêche côtière (-8,5%) et la
pêche au feu (-4,1%) qui ont assuré ensemble 72% de la production totale.
PRODUCTION HALIEUTIQUE
Pêche côtière
Pêche au feu
Pêche au chalut
Divers
Total
(En mille tonnes)
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
27,0
35,5
26,5
7,7
96,7
26,2
35,7
27,8
5,1
94,8
27,4
47,0
29,0
6,9
110,3
27,0
48,8
24,8
8,1
108,7
27,0
53,4
23,5
7,0
110,9
25,8
50,8
21,3
7,2
105,1
23,6
48,7
20,3
7,7
100,3
Variations en %
2007/
2008/
2006
2007
- 4,4
- 4,9
- 9,4
2,9
- 5,2
-8,5
-4,1
-4,7
6,9
-4,6
Source : Direction générale de la pêche et de l’aquaculture (Ministère de l’Agriculture
et des ressources hydrauliques)
En conséquence, les exportations de produits de la mer ont baissé de 6,5% en
quantité, mais ont augmenté de 2,1% en valeur, pour s’établir à 20 mille tonnes et environ
238 MDT.
63
II. – L’ACTIVITE INDUSTRIELLE
Les programmes nationaux visant à améliorer les performances du secteur industriel et à
renforcer sa compétitivité et sa contribution à l’œuvre de développement se sont poursuivis en
2008. Ainsi, l’amélioration de l’environnement du secteur et la poursuite de l’exécution du
programme de mise à niveau ont continué à soutenir la progression de l’activité industrielle, en
dépit d’une conjoncture internationale difficile et des retombées de la crise financière mondiale sur
les exportations manufacturières au cours des derniers mois de l’année.
Afin d’assurer le soutien nécessaire aux entreprises, face aux difficultés apparues suite à la
dégradation de la situation économique mondiale et au recul de la demande extérieure, des
mesures d’appui aux entreprises exportatrices et de relance économique à caractère conjoncturel
et structurel ont été prises par le Conseil ministériel du 23 décembre 2008 et mises en oeuvre
depuis le début de 2009, en vue de stimuler les exportations et préserver l’activité et l’emploi. Ces
mesures ont porté, notamment, sur la prise en charge par l’Etat de 50% des charges patronales
au régime de la sécurité sociale en cas de réduction des heures de travail et de 100% de ces
charges pendant la période de mise au chômage technique des employés, ainsi que la prise en
charge de 50% de la valeur des contrats d’assurance des exportations et de 2 points de
pourcentage du taux d’intérêt appliqué sur les crédits bancaires rééchelonnés au profit des
entreprises qui connaissent une baisse de leur activité ou un retard de recouvrement de leurs
créances d’exportation.
Dans ce contexte, le programme de mise à niveau industrielle s’est poursuivi enregistrant,
au terme de 2008, l’adhésion de 4.157 entreprises dont 2.837 ont obtenu l’approbation de leurs
dossiers par le Comité de pilotage (COPIL) et ce, pour un investissement global de l’ordre de
4.658 MDT, soit 4.064 MDT pour le volet matériel, 553 MDT pour les investissements immatériels
et 41 MDT au titre des opérations de diagnostic. Les primes accordées par l’Etat, dans ce cadre,
ont atteint 649 MDT ou environ 14% du total des investissements approuvés. Les industries des
matériaux de construction, de la céramique et du verre, celles du textile et habillement et le
secteur de l’agro-alimentaire ont accaparé ensemble plus de 58% de l’enveloppe globale des
investissements approuvés, soit respectivement 927 MDT, 920 MDT et 875 MDT.
Quant au nombre de dossiers de mise à niveau approuvés, au cours de 2008, il a atteint
193 pour un investissement d’environ 380 MDT, contre 233 dossiers et 559 MDT en 2007, soit un
investissement moyen par entreprise de près de 2 MDT contre 2,4 MDT une année auparavant.
Parallèlement, le programme de mise à niveau des services connexes à l’industrie a
intéressé, depuis son démarrage en février 2000 et jusqu’à la fin de 2008, l’adhésion de
262 entreprises, dont 109 ont obtenu l’approbation de leurs dossiers pour une enveloppe totale
d’investissements d’environ 50 MDT. Les primes accordées par l’Etat afférentes à ces
investissements ont atteint 13,6 MDT ou une part de 27,2%.
Sur le plan des résultats enregistrés, la valeur ajoutée du secteur industriel, exprimée en
termes réels, a continué à progresser en 2008 mais à un rythme moins rapide qu’en 2007, soit
2,7% contre 7,7%. De ce fait, la contribution du secteur à la croissance économique a diminué
revenant, d’une année à l’autre, de 32,9% ou 2,1 points de pourcentage à 15,9% ou 0,7 point. Ce
ralentissement est imputable à la régression des secteurs des mines et des hydrocarbures, en
raison principalement du fléchissement des productions de phosphate de chaux et de pétrole brut,
et à la décélération du rythme de croissance des industries manufacturières qui ont été affectées
par la contraction de la demande extérieure à partir du mois d’octobre. Néanmoins, exprimée en
64
termes courants, la valeur ajoutée du secteur de l’industrie a représenté, en 2008, une part accrue
dans le PIB nominal, soit 34,1% contre 31,9% en 2007.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE EN TERMES REELS
Désignation
2004
2005
Mines
1,0
-19,2
Energie
2,1
6,0
1,1
dont : Hydrocarbures
6,5
Industries manufacturières
4,8
1,3
Bâtiment et génie civil
1,8
7,2
Ensemble du secteur industriel
3,7
2,7
2006
7,6
-1,2
-4,7
4,0
3,1
2,9
2007
1,0
14,5
22,5
6,8
4,5
7,7
(En %)
2008
-4,0
-2,6
-6,5
4,2
4,1
2,7
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Parallèlement, les exportations du secteur industriel ont connu une légère
décélération, avec un accroissement de 22% contre 24,7% une année auparavant pour
s’élever à environ 23.020 MDT, soit 18.735 MDT réalisés par les industries manufacturières,
4.080 MDT par le secteur de l’énergie et 205 MDT par l’activité minière. Il y a lieu de noter
que 4 secteurs ont constitué, en 2008, la locomotive des exportations manufacturières, à
savoir les industries mécaniques et électriques (33,3% du total), le secteur du textile et
habillement (27,6%), la transformation de phosphate (15,7%) et les industries agroalimentaires (8,2%). Par ailleurs, lesdits secteurs ont généré ensemble des recettes de
l’ordre de 15.898 MDT ou 67,3% des exportations globales de biens.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DU SECTEUR INDUSTRIEL
(aux prix constants de 1990)
En pourcentage
15,0
15,0
12,5
12,5
10,0
10,0
7,5
7,5
5,0
5,0
2,5
2,5
0,0
0,0
-2,5
2001
2002
2003
2004
2005
Ensemble du secteur de l'industrie
Ind. manufacturières
2006
2007
-2,5
2008
Energie
En matière d’investissement, le secteur de l’industrie a absorbé une enveloppe de
4.607 MDT, niveau en accroissement de 24,4% par rapport à celui de 2007 et représentant 36,8%
du total de la formation brute de capital fixe (FBCF). Cette augmentation a bénéficié à tous les
secteurs, plus particulièrement les industries des matériaux de construction, de la céramique et du
verre, les industries chimiques et les secteurs des mines et de l’énergie, soit des progressions
respectives de 65,6%, 29,8%, 35,7% et 27,2%.
Les flux d’investissement directs étrangers (IDE) réalisés dans le secteur ont atteint un
montant de 2.575 MDT, soit plus de 75% du total enregistré dans le pays. Le secteur de l’énergie
a continué à bénéficier de la plus grande part de ces IDE, avec un montant qui s’est accru
d’environ 42% pour se situer à 1.934 MDT. Pour leur part, les industries manufacturières ont
connu une progression importante des IDE (de l’ordre de 32%) en accaparant 19% de l’enveloppe
65
globale, ce qui a permis, notamment, la création de 173 nouvelles entreprises qui pourraient
engendrer environ 11 mille postes d’emploi.
Par ailleurs, le secteur industriel a été, en 2008, à l’origine de la création de 27,3 mille postes
d’emploi ou 34,2% des créations totales dans l’économie hors agriculture, contre 25,2 mille postes
et 31,5% en 2007.
PART DU SECTEUR DANS LE PIB AUX PRIX COURANTS
Désignation
2004
2005
Industries non manufacturières
10,6
12,3
Mines
0,6
0,6
Energie
4,5
5,9
-Hydrocarbures
3,1
4,4
-Electricité
1,0
1,1
-Eau
0,4
0,4
Bâtiment et génie civil
5,5
5,8
Industries manufacturières
17,7
17,2
Industries agro-alimentaires
3,3
3,2
Industries manufacturières
autres qu’agro-alimentaires
14,4
14,0
-Ind. matériaux de construction,
céramique et verre
1,7
1,7
-Ind. mécaniques et électriques
3,0
3,2
-Industries chimiques
1,8
1,8
-Ind. textile, habillement, cuirs
et chaussures
5,6
5,1
-Industries diverses
2,3
2,2
Ensemble du secteur industriel
28,3
29,5
(En %)
2008
16,2
1,0
9,7
8,2
1,2
0,3
5,5
17,9
3,2
2006
13,2
0,6
7,0
5,5
1,1
0,4
5,6
16,9
3,1
2007
14,9
0,6
8,8
7,4
1,0
0,4
5,5
17,0
3,1
13,8
13,9
14,7
1,8
3,6
1,7
1,7
4,0
1,6
1,7
4,2
2,2
4,6
2,1
30,1
4,6
2,0
31,9
4,5
2,1
34,1
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
I – ACTIVITE MINIERE
Sous l’effet de la baisse de la production de phosphate de chaux, la valeur ajoutée du
secteur minier, exprimée en termes réels, a enregistré une régression de 4% en 2008, contre une
progression de 1% l’an passé. Néanmoins, la contribution du secteur au PIB en prix courants s’est
améliorée de 0,4 point de pourcentage pour passer à 1%. De même, les investissements réalisés
dans ce secteur se sont accrus de plus de 35%, pour atteindre 76 MDT.
PRODUCTIONS MINIERES
Désignation
Phosphate de chaux
Minerai de fer
Minerai de plomb
Minerai de zinc
Barytine
Fluorure d’aluminium
Sel marin
dont : COTUSAL
En milliers de tonnes
2004
2005
2006
2007
2008
8.051
256
8,5
52,6
1,9
41,8
1.117
834
8.220
206
13,6
29,2
0
42,1
1.132
710
7.801
214
0
0
0
42,5
1.127
753
8.002
180
0
0
0
42,1
933
722
7.623
211
0
0
0
42,8
1.063
859
Variations
2008/2007
en%
-4,7
17,2
1,7
13,9
19,0
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)
A – PHOSPHATE DE CHAUX
L’activité d’extraction de phosphate brut, principale branche du secteur minier, a accusé un
fléchissement, en 2008, avec une production se situant à 11,6 millions de tonnes contre
12,3 millions une année auparavant (-5,7%). Les carrières de Kef Eschfaïer, Kef Eddour et
Jallabia ont continué à assurer l’essentiel de l’extraction totale, avec des parts respectives
66
d’environ 30%, 19% et 17%. Le reliquat a été fourni par les centres miniers de Metlaoui, Redeyef,
Oum Laraïes et Mzida.
Le traitement des quantités extraites par les laveries de la Compagnie des phosphates de
Gafsa (CPG) a dégagé 7,6 millions de tonnes de phosphate marchand, soit environ 5% de la
production mondiale. Ce niveau est, toutefois, en régression de 4,7% par rapport à celui réalisé en
2007 et de 9,3% sur les prévisions initiales. Encore faut-il noter que les rendements moyens au
niveau des laveries se sont améliorés passant, d’une année à l’autre, de 64,5% à 65,6% du
volume de phosphate extrait.
S’agissant de la commercialisation, les ventes de phosphate sur le marché local destinées
aux unités du Groupe chimique tunisien (GCT) ont enregistré une reprise d’environ 3%, pour
atteindre 6,5 millions de tonnes, contre une baisse de 4% un an plus tôt. A l’inverse, les
exportations ont régressé de l’ordre de 29% pour s’établir à 879 mille tonnes, ce qui place la
Tunisie au huitième rang mondial. Toutefois, la hausse exceptionnelle des prix sur le marché
international a eu un effet positif sur les recettes d’exportation qui ont été multipliées par 2 fois et
demie, pour atteindre 180,5 MDT.
Au terme de l’année 2008, les stocks se sont situés à 5,6 millions de tonnes de phosphate
marchand et 855 mille tonnes de phosphate brut, contre 5,4 millions et 874 mille tonnes,
respectivement, à la fin de l’année précédente.
B – MINERAI DE FER
Après une année de baisse, la production de minerai de fer s’est accrue de 17,2% en 2008,
pour s’élever à 211 mille tonnes. Comme par le passé, le gisement de Djérissa a fourni la majeure
partie de la production en assurant 117 mille tonnes d’hématite (minerai de fer à l’état pur) et
14 mille tonnes de carbonates de fer. En outre, la production issue de la mine de Tamera-Douaria
a progressé d’environ 8%, pour atteindre 80 mille tonnes d’hématite.
Sur le plan de la commercialisation, les ventes locales de minerai de fer se sont accrues de
l’ordre de 17%, pour se situer à 195 mille tonnes. Par ailleurs, de petites quantités de carbonates
de fer produites par la mine de Djérissa, soit environ 11 mille tonnes, ont été écoulées sur les
marchés extérieurs contre 13 mille tonnes en 2007. Il est à noter que le recours à l’importation, en
vue de couvrir les besoins de l’industrie sidérurgique, essentiellement de la société El Fouladh,
s’est poursuivi en 2008 et a porté sur 25,4 mille tonnes de minerai de fer contre 13,6 mille tonnes
une année auparavant.
C – METAUX NON FERREUX
La production de ces métaux a continué, en 2008 et pour la troisième année consécutive, à
se limiter au fluorure d’aluminium, dont les quantités produites ont légèrement progressé (1,7%)
en s’élevant à 42,8 mille tonnes. Quant aux exportations de ce minerai, elles ont enregistré une
baisse de 6,7% pour revenir à 42,9 mille tonnes.
D – SEL MARIN
La production totale de sel marin a connu, en 2008, une reprise de 130 mille tonnes ou
13,9%, pour s’élever à 1.063 mille tonnes. Plus de 80% de cette production ont été assurés par la
Compagnie tunisienne des salines (COTUSAL) dont le volume produit a progressé de 19%, le
reliquat ayant été fourni par des sociétés privées. Par ailleurs, si les exportations ont enregistré un
accroissement important pour atteindre 1.031 mille tonnes contre 724 mille en 2007, les ventes
67
locales ont diminué de 4 mille tonnes pour revenir à environ 107 mille tonnes, constituées en
majeure partie de sel conditionné.
II – ENREGIE
La balance d’énergie primaire a dégagé, pour l’année 2008, un déficit plus accentué qu’une
année auparavant, soit 669 mille tonnes d’équivalent pétrole (tep) contre 195 mille. Cette situation
est due à une régression des ressources nationales, surtout de pétrole brut, conjuguée à une
augmentation de la demande intérieure. En effet, suite à la baisse de la production pétrolière et à
la quasi-stagnation de celle de gaz naturel, les ressources nationales en énergie primaire
(y compris la redevance-gaz) ont diminué de 4%, pour se situer à 7.229 mille tep. Quant à la
demande d’énergie primaire, elle a progressé de 2,2% portant sur 7.898 mille tep et ce, malgré la
baisse de la consommation des produits pétroliers. Ainsi, le taux d’indépendance énergétique du
pays, défini par le rapport entre les ressources nationales en énergie primaire et la demande
primaire, s’est élevé à 91,5% en 2008 contre 97,5% en 2007.
Concernant la balance commerciale du secteur énergétique avec l’extérieur, elle s’est
soldée par un déficit de 833,9 MDT contre un excédent de 136,2 MDT en 2007, sous l’effet
conjugué du ralentissement du rythme des exportations, après une année de progression
exceptionnelle, et de la forte accélération des importations. Ainsi, le taux de couverture a diminué
de 21,5 points de pourcentage pour revenir à 83%.
Dans ce contexte, la valeur ajoutée du secteur de l’énergie a régressé en 2008 de 2,6%, en
termes réels, contre un accroissement de 14,5% l’an passé, suite principalement au fléchissement
de la branche des hydrocarbures (-6,5% contre une progression de 22,5%). En dépit de cette
régression, la contribution du secteur au PIB nominal s’est améliorée pour passer, d’une année à
l’autre, de 8,8% à 9,7%.
A – ELECTRICITE
Totalisant 14,6 milliards de kWh, la production nationale d’électricité a progressé, au cours
de 2008, de 4,4% contre 4,2% une année auparavant. L’énergie électrique fournie par la Société
tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) a porté sur 10,3 milliards de kWh ou environ 70% du
total, soit une augmentation de 2,1%. La production de cette entreprise publique a été
caractérisée par une baisse de 25,8% de l’électricité fournie à partir des centrales à cycle
combiné, qui a été compensée par une augmentation de 8,2% de l’énergie produite par les
centrales thermiques à vapeur. Par source de combustible, la production d’électricité d’origine
thermique assurée par la STEG a été réalisée à hauteur de 93% à partir du gaz naturel contre
86% en 2007, et le reste principalement par l’utilisation du fuel-oil.
Quant aux productions d’électricité d’origines hydraulique et éolienne, elles se sont inscrites
en baisse, pour revenir à environ 38 millions et 39 millions de kWh, respectivement.
Couvrant 27% de la consommation nationale d’électricité, la production indépendante privée
(PIP) a enregistré une progression appréciable de 12,6% passant, d’une année à l’autre, de
3,1 milliards à 3,4 milliards de kWh. De leur côté, les auto-producteurs ont réalisé une production
de 895 millions de kWh contre 878 millions en 2007.
S’agissant de la consommation nationale d’électricité, elle s’est accrue de 5%, contre 3,1%
une année auparavant, pour atteindre 12,6 milliards de kWh dont 7,5 milliards au titre de la haute
et la moyenne tensions. Le secteur industriel a continué à être le plus gros consommateur
d’électricité avec environ 5 milliards de kWh. Ce sont, surtout, le secteur de l’agro-alimentaire, les
industries sidérurgiques et métallurgiques et celles des matériaux de construction et extractives
qui ont accru leurs consommations. En dehors de l’industrie, les autres secteurs ont connu,
également, une augmentation de la consommation électrique et ce, à un rythme relativement
68
rapide, en particulier le pompage agricole (+14,1%), les services sanitaires (+10,3%), ainsi que le
transport et le secteur des communications (+7,6%).
PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ELECTRICITE
En millions de kWh
Désignation
2004
2005
2006
2007
Production de la STEG
-Thermique
-Hydraulique
-Eolienne
Production indépendante privée (PIP)
Auto-producteurs
Production nationale
Echanges nets avec l’Algérie
Total énergie émise en Tunisie
Consommation haute & moy. tensions
- Secteur industriel
.Industries extractives
.Indust. sidérurg.& métallurgiques
.Industries chimiques & du pétrole
.Indust. des matériaux de construc.
.Industries du papier et édition
.Indus. textile, habill. cuirs & chauss.
.Industries agro-alimentaires
.Industries diverses
- Autres secteurs
Consommation de basse tension
Total consommation nationale
Exportations
Pertes et énergies en compteurs
8.664
8.466
154
44
2.844
947
12.455
6
12.461
6.657
4.537
697
171
701
1.184
164
544
470
606
2.120
4.227
10.884
34
1.543
2008
Variations
2008/2007
en %
2,1
2,3
-22,4
-9,3
12,6
1,9
4,4
-12,5
4,4
4,4
2,9
5,0
5,8
-3,0
5,4
4,1
-4,8
6,7
4,9
7,2
6,0
5,0
9.162
9.632
10.036
10.250
8.975
9.502
9.944
10.173
145
92
49
38
42
38
43
39
2.905
2.864
3.054
3.440
939
914
878
895
13.006
13.410
13.968
14.585
-3
5
-8
-7
13.003
13.415
13.960
14.578
6.831
6.987
7.225
7.541
4.597
4.689
4.814
4.956
685
643
680
714
186
198
207
219
703
712
707
686
1.187
1.227
1.226
1.292
167
167
170
177
538
540
564
537
486
504
506
540
645
698
754
791
2.234
2.298
2.411
2.585
4.415
4.673
4.796
5.086
11.246
11.660
12.021
12.627
33
0
0
0
1.724
1.755
1.939
1.951
0,6
Source : Société tunisienne de l’électricité et du gaz
Représentant 35% du total de l’énergie électrique émise dans le pays, la consommation
d’électricité de basse tension s’est accrue de 6%, contre 2,6% en 2007, pour atteindre
5,1 milliards de kWh suite, notamment, à l’accroissement du nombre des abonnés de la STEG.
En effet, près de 91 mille nouveaux abonnés ont été raccordés, en 2008, au réseau de distribution
électrique de basse tension, ce qui a porté le taux global d’électrification à 99,5%.
PRODUCTION ET CONSOMMATION D'ELECTRICITE
En millions de kWh
15 000
15 000
14 000
14 000
13 000
13 000
12 000
12 000
11 000
11 000
10 000
10 000
9 000
9 000
8 000
8 000
2001
2002
2003
2004
2005
Production
Consommation
69
2006
2007
2008
B – PETROLE BRUT
Après une année de progression importante (39%), la production nationale de pétrole brut a
régressé en 2008 de 9%, pour revenir à 4,1 millions de tonnes ou environ 57% des ressources
totales d’énergie primaire, contre 60% un an plus tôt, suite au recul des quantités extraites à partir
des principaux gisements, notamment Adam, Didon et Oudna. En particulier, la production du
dernier gisement, entré en exploitation à partir de 2006, a enregistré une chute de l’ordre de 73%
par rapport à 2007. A l’inverse, la production issue des champs de moindre importance et des
nouveaux gisements, devenus rentables avec la hausse des prix internationaux, a connu une
progression et ce, à l’instar de ceux de Hajeb Guébiba (69%), Oued Zar (23%) et surtout Cherouk
dont la production a atteint 328 mille tonnes contre 4 mille seulement en 2007.
La politique incitative poursuivie par l’Etat pour promouvoir le secteur des hydrocarbures
s’est traduite, en 2008, par l’entrée de 5 nouveaux opérateurs dans le domaine de la recherche et
de la prospection pétrolières, portant ainsi le nombre total de permis en cours de validité à
52 dont 36 onshore. Ces permis sont exploités par 35 compagnies pétrolières nationales et
internationales, parmi 47 compagnies actives dans le domaine de l’exploitation pétrolière.
Ladite politique, conjuguée à la hausse des cours du brut sur le marché mondial jusqu’à l’été
2008, a soutenu la dynamique du secteur pétrolier. Ainsi, les réalisations ont porté sur le forage de
19 puits et sur 11 nouvelles découvertes, contre 20 puits et 10 découvertes enregistrés au cours
de 2007, ce qui a renforcé le potentiel de production de pétrole et de gaz naturel.
PRODUCTION DE PETROLE BRUT PAR GISEMENT
En milliers de tonnes
Désignation
2004
2005
2006
2007
Adam-Hawa-Dalia
Didon
El Borma
Ashtart
Oudna
Autres gisements (Cercina, Franig, etc.)
Total
452
294
580
577
0
1.439
3.342
763
213
520
530
0
1.378
3.404
792
233
471
446
94
1.234
3.270
956
707
439
478
708
1.259
4.547
2008
821
501
435
494
192
1.694
4.137
Variations
2008/2007
en %
-14,1
-29,1
-0,9
3,3
-72,9
34,6
-9,0
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et ETAP
En matière de commercialisation, les livraisons de pétrole brut par l’Entreprise tunisienne
d’activités pétrolières (ETAP) à la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) ont
légèrement augmenté passant, d’une année à l’autre, de 1.701 mille à 1.786 mille tonnes. Ces
quantités se répartissent entre 1.174 mille tonnes de pétrole libyen et 612 mille tonnes de brut
tunisien, dont environ 30 mille tonnes au titre des achats sur place auprès de partenaires
étrangers de l’ETAP et qui sont payables en devises.
Quant aux exportations, elles se sont élevées à 3,4 millions de tonnes contre environ
4 millions en 2007 (-13,4%). Cependant, l’accroissement des prix mondiaux du brut a permis
une progression des recettes d’exportation de plus de 22%, pour atteindre près de
3.219 MDT. Le prix moyen de vente du pétrole tunisien, toutes qualités confondues, a
augmenté de l’ordre de 30% ou 21,26 dollars américains le baril, pour s’élever à 92,96 dollars.
Il a oscillé entre 83,16 dollars pour la qualité Ezzaouia et 101,48 dollars pour celle d’Ashtart.
C – GAZ NATUREL
Constituant plus de 40% des ressources nationales d’énergie primaire, les ressources
en gaz naturel (production et redevance) se sont élevées, en 2008, à 3.317 millions de
mètres cubes contre 3.195 millions une année auparavant (+3,8%). Cette progression est
70
imputable, essentiellement, à l’accroissement de 10% de la redevance totale au titre du
gazoduc transcontinental, suite à l’entrée de nouveaux acheteurs de gaz algérien dans le
cadre du projet d’extension.
Quant à la production nationale, elle est restée quasi-stationnaire atteignant
2.042 millions de mètres cubes, sous l’effet de l’arrêt prolongé du champ Miskar pour des
travaux d’entretien et de l’entrée en exploitation tardive du champ Chergui. Ainsi, les
quantités produites à partir du gisement Miskar ont baissé de 6,8%, pour revenir à
1.471 millions de mètres cubes correspondant à 72% de la production totale contre 77,6%
une année auparavant.
Par ailleurs et afin de satisfaire la demande intérieure en gaz naturel, notamment celle
émanant des producteurs d’électricité (STEG et opérateurs privés), les achats de gaz algérien ont
progressé sensiblement passant, d’une année à l’autre, de 874 millions à 1.207 millions de mètres
cubes (+38,1%). Ceci a permis de renforcer les disponibilités totales de gaz naturel qui se sont
accrues de 11,2%, pour atteindre 4.524 millions de mètres cubes.
BILAN GAZIER
En millions de mètres cubes
Désignation
Production
dont : Miskar
Redevance totale
Achats
Disponibilités totales
Consommation
-Producteurs d’électricité
. STEG
. PIP
-Autres (clients industriels et
secteurs résidentiel et tertiaire)
Exportations
2004
2005
2006
2007
2008
2.298
1.858
1.197
628
4.123
3.520
2.668
2.141
527
2.343
1.899
1.294
567
4.204
3.629
2.781
2.233
548
2.136
1.661
1.281
502
3.919
3.623
2.718
2.162
556
2.036
1.579
1.159
874
4.069
3.853
2.807
2.200
607
2.042
1.471
1.275
1.207
4.524
4.244
3.141
2.481
660
852
603
848
575
905
296
1.046
216
1.103
280
Variations
2008/2007
en %
0,3
-6,8
10,0
38,1
11,2
10,1
11,9
12,8
8,7
5,4
29,6
Sources : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME) et STEG
Pour sa part, la consommation nationale de gaz naturel a augmenté d’environ 10% contre
6,3% en 2007, passant à 4.244 millions de mètres cubes. Cette évolution est imputable à
l’accroissement des utilisations de gaz pour la production d’électricité de 11,9%, avec 3.141 millions
de mètres cubes consommés correspondant à une part de 74% dans le total (79% ont été
consommés par la STEG et 21% par les producteurs indépendants privés).
Pour les autres usagers finaux d’électricité (clients industriels et secteurs résidentiel et
tertiaire), la consommation a atteint 1.103 millions de mètres cubes, niveau en hausse de
5,4% par rapport à celui enregistré en 2007, suite essentiellement à la demande accrue des
entreprises industrielles qui ont continué à s’orienter vers l’utilisation du gaz naturel en
substitution aux produits pétroliers. En effet, 77 nouveaux abonnés industriels ont été
branchés au réseau du gaz en 2008, correspondant à un potentiel d’énergie substituée
estimé à environ 106 mille tep. En outre et dans le cadre du programme national
d’encouragement à l’utilisation du gaz naturel, la STEG a effectué 67.833 nouveaux
branchements à son réseau de distribution du gaz au profit des secteurs domestique et
tertiaire, portant ainsi le taux de réalisation cumulé, au terme de l’année 2008, à 96,9% et le
nombre total des abonnés gaz pour la basse pression à 393.199 clients.
D – CARBURANTS
La production nationale de carburants s’est maintenue, en 2008, presque au même niveau
de l’année précédente, soit 1,8 million de tonnes ou environ 45% de la consommation totale.
71
L’évolution de la production reste limitée, faut-il le souligner, par le plafonnement de la capacité de
raffinage de la STIR à Bizerte. D’ailleurs, il est prévu de construire une raffinerie à la Skhira dont
une partie de la production sera exportée.
Par produit, les productions de gaz de pétrole liquéfié (GPL), de fuel-oil, de gazoline et de
white spirit ont enregistré des accroissements plus ou moins sensibles, alors que celles des autres
produits, comme l’essence, le pétrole lampant et le virgin naphta, ont diminué.
PRODUCTION DE CARBURANTS
Désignation
En milliers de tonnes
2004
2005
2006
2007
2008
Variations
2008/2007
en %
20,6
-11,6
Gaz de pétrole liquéfié
108
109
110
102
123
Essence super et sans plomb
356
216
180
146
129
Essence normale
48
0
0
0
0
Pétrole lampant
169
229
136
130
120
-7,7
Gas-oil ordinaire
432
482
506
555
551
-0,7
Fuel-oil
595
609
604
649
668
2,9
Virgin naphta
46
130
135
212
184
-13,2
Gazoline
28
23
24
22
25
13,6
White spirit1
8
9
10
12
13
8,3
Kérosène
0
0
4
0
0
Total
1.790
1.807
1.709
1.828
1.813
-0,8
En % de la consommation
45,9
46,0
42,1
43,7
45,1
1,4 point
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)
De son côté, la consommation nationale de carburants a régressé de 3,9% en 2008, pour
s’établir à 4 millions de tonnes. Cette baisse est due, en partie, à la diminution des utilisations de
fuel-oil d’environ 52% pour la production électrique et de 5% pour l’usage industriel. De même, la
consommation de pétrole lampant a reculé de 17,7%, d’une année à l’autre, pour revenir à
102 mille tonnes, suite à une baisse au niveau de l’utilisation domestique et industrielle de 18,5%
et 6,5%, respectivement.
A l’inverse, les quantités consommées d’essence super sans plomb et de gas-oil 50 ont
augmenté de 12,1% et 54%, respectivement, en rapport avec leur substitution progressive à
l’essence super et au gas-oil ordinaire dont les consommations ont reculé, respectivement, de
37,6% et 1,5%. Quoiqu’il en soit, les quantités globales d’essence et de gas-oil consommées se
sont stabilisées, atteignant 424 mille et 1.821 mille tonnes, respectivement.
CONSOMMATION DE CARBURANTS
Désignation
En milliers de tonnes
2004
2005
2006
2007
2008
Variations
2008/2007
en %
0,2
-37,6
12,1
Gaz de pétrole liquéfié
447
462
458
462
463
Essence super
133
143
124
101
63
Essence super sans plomb
228
261
284
322
361
Essence normale
56
9
1
0
0
Pétrole lampant
196
193
148
124
102
-17,7
Kérosène
230
214
211
221
227
2,7
Gas-oil ordinaire
1.801
1.799
1.795
1.770
1.744
-1,5
Gas-oil 50
0
0
0
50
77
54,0
Fuel-oil
804
724
775
854
656
-23,2
Houille de pétrole
4
119
267
279
328
17,6
Total
3.899
3.924
4.063
4.183
4.021
-3,9
Source : Observatoire national de l’énergie (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)
1
Produit raffiné intermédiaire entre l’essence et le kérosène et servant comme diluant de peinture.
72
Quant à la consommation de houille de pétrole, essentiellement par les cimenteries, elle a
augmenté de 17,6% portant sur 328 mille tonnes, alors que celle de GPL a connu une quasistagnation et ce, au niveau de 463 mille tonnes. Si la consommation de GPL à usage industriel a
diminué de 10,4%, traduisant la réussite du programme de substitution au gaz naturel, celle à
usage domestique n’a progressé que de 1% suite, notamment, à la clémence des conditions
climatiques durant le quatrième trimestre de 2008.
Par ailleurs, la structure de la consommation nationale de carburants n’a pas connu de
changement significatif, avec toujours la prédominance du gas-oil ordinaire et du fuel-oil qui ont
représenté, respectivement, environ 43% et 16% de la consommation totale.
III – INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Les industries manufacturières ont connu, en 2008, une décélération de leur rythme de
croissance qui est revenu à 4,2%, en termes réels, contre 6,8% l’année précédente suite,
notamment, au ralentissement de l’activité des industries du textile et habillement et des cuirs et
chaussures et du secteur mécanique et électrique, ainsi qu’à la régression des industries chimiques.
Toutefois, elles ont continué à occuper une place importante dans le tissu économique, avec une
part d’environ 18% dans le PIB nominal, une contribution de 79% dans l’effort national d’exportation
de biens et une attraction de plus de 11% des investissements globaux.
EVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTEE DES INDUSTRIES MANUFACTURIERES EXPRIMEE EN
TERMES REELS
(En %)
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
Industries agro-alimentaires
12,8
-1,0
4,6
5,4
5,5
Industries manufact. autres qu’agro-alimentaires
3,1
1,9
3,9
7,1
3,9
-Matériaux de construction, céramique et verre
3,9
1,9
3,1
2,2
5,1
-Industries mécaniques et électriques
8,0
8,6
18,7
15,1
8,4
-Industries chimiques
3,5
2,0
-0,6
1,9
-2,2
-Textile, habillement, cuirs et chaussures
-0,5
-3,2
-4,2
5,7
2,0
-Industries diverses
4,5
4,7
5,0
5,0
3,7
Ensemble des industries manufacturières
4,8
1,3
4,0
6,8
4,2
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Les industries manufacturières sont devenues, après l’énergie, le principal secteur bénéficiant
des flux d’IDE, avec une enveloppe de 641,6 MDT au cours de 2008 contre 485,7 MDT une année
auparavant. Ces investissements ont concerné, en grande partie, les industries chimiques
(215 MDT), diverses (120,6 MDT) et mécaniques et électriques (102,1 MDT).
A – INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
La croissance du secteur de l’agro-alimentaire s’est située, en 2008, à 5,5% en termes
réels, contre 5,4% l’année précédente. En conséquence, la part de la valeur ajoutée de ce secteur
dans le PIB nominal est passée, d’une année à l’autre, de 3,1% à 3,2%. Quant aux exportations,
elles ont connu une reprise de 14,4% contre une baisse de 7,4% en 2007, pour atteindre environ
1.538 MDT. Cette évolution s’explique par l’accroissement des prix de vente ainsi que des
volumes écoulés d’agrumes et de conserves alimentaires (concentré de tomate et harissa), outre
le niveau élevé des recettes d’exportation d’huile d’olive.
Par ailleurs, les entreprises du secteur ont continué à s’orienter vers l’innovation et le
développement d’un partenariat technique et commercial avec de grands groupes étrangers,
notamment européens, pour répondre dans de meilleures conditions de prix et de qualité à la
demande aussi bien locale qu’extérieure. Ainsi, les investissements ont augmenté de 3,7%, pour
atteindre 280 MDT ou 20% de la FBCF réalisée dans les industries manufacturières et ce,
parallèlement à la progression soutenue de la production dans la plupart des branches d’activité.
73
Concernant les dérivés de céréales, la production s’est accrue pour l’ensemble des produits,
à l’exception de la farine boulangère. En particulier, les quantités produites de semoule et de
pâtes alimentaires ont enregistré une progression importante de 16,7% et 10,4% respectivement.
Dans l’industrie laitière, les productions de lait industriel et de fromage ont augmenté, en
2008, à un rythme assez rapide permettant de mieux répondre aux besoins, alors que celle de
yaourt, marquée par l’abondance et la diversification des produits offerts, a diminué de l’ordre de
14%. Quant aux importations de lait et dérivés, elles ont continué à s’accroître, portant sur
24,1 mille tonnes pour une valeur de 79,5 MDT contre 15,5 mille tonnes et 49,1 MDT en 2007. La
consolidation des performances du secteur est de nature à réduire le recours aux importations,
surtout avec les potentialités dont dispose le secteur de l’élevage pour accroître la production de
lait frais et stimuler, par voie de conséquence, celles de lait industriel et dérivés.
PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008 2008/2007
en %
Dérivés de céréales
Farine boulangère
675
677
635
725
684
-5,7
Semoule
534
556
572
576
672
16,7
Pâtes alimentaires
172
186
190
202
223
10,4
Couscous
52
58
60
61
67
9,8
Aliments de bétail (concentrés)
1.400
1.450
1.415
1.500
1.620
8,0
Lait et dérivés
Lait industriel (en 1000 hl)
3.360
3.470
3.680
3.817
4.210
10,3
Yaourt (en millions de pots)
830
884
944
1.190
1.020
-14,3
Fromage
14,8
17
20
24
31
29,2
Conserves alimentaires
Concentré de tomate
126
125
79
98
138
40,8
Harissa
18,7
18
21,1
22,5
25
11,1
Conserves de légumes et fruits
19,9
21,5
22,3
23,2
24,5
5,6
Conserves de poisson
7,5
11,3
12,8
12,3
11,4
-7,3
Sucre et sucreries
Sucre en poudre
130
111
136
136
143
5,1
Sucre aggloméré
17
17,6
18,3
18,3
17,5
-4,4
Confiserie
41
46
45
48
50
4,2
Chocolaterie
12
16
12,3
12,6
14,4
14,3
Huiles et corps gras
Huile d’olive
280
130
210
180
200
11,1
Margarine et graisses végétales
51,9
55
59,6
65,7
71,3
8,5
Huile de graines conditionnée
105
120
125
230
270
17,4
Boissons
Eaux minérales (en millions de litres)
347
368
456
502
609
21,3
Boissons gazeuses (en 1000 hl)
4.100
4.200
4.250
4.333
4.292
-0,9
Bière (en 1000 hl)
1.050
1.100
1.036
1.104
1.200
8,7
Vins (en 1000 hl)
375
331
414
197
300
52,3
Sources : INS, Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME et organismes concernés
Pour les conserves alimentaires, la production a évolué de manière satisfaisante en 2008,
particulièrement en ce qui concerne le double concentré de tomate et l’harissa. Aussi, les
exportations de ces deux produits ont-elles connu un bond en avant, tant en quantité qu’en valeur.
A l’inverse, les quantités produites de conserves de poisson ont diminué pour revenir à 11,4 mille
tonnes, en raison de la régression de la production des produits de la mer.
74
Quant aux productions de la branche du sucre et sucreries, elles ont été marquées par un
accroissement pour la plupart des produits, surtout dans le domaine de la chocolaterie, qui a
contrasté avec une baisse au niveau du sucre aggloméré.
Dans la branche des huiles et corps gras, la production d’huile d’olive a repris en 2008
(campagne agricole 2007-2008), pour passer à 200 mille tonnes contre 180 mille une année
auparavant. Parallèlement, les quantités produites d’huile de graines conditionnée ainsi que de
margarine et de graisses végétales ont continué à s’accroître à un rythme soutenu.
De son côté, la production de boissons a progressé, au cours de 2008, pour l’ensemble des
produits, plus particulièrement pour les eaux minérales, et ce, à l’exception des boissons
gazeuses.
B – INDUSTRIES DES MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE LA CERAMIQUE ET
DU VERRE
Ce secteur a connu, en 2008, une amélioration de sa croissance qui s’est élevée à 5,1%, en
termes réels, contre 2,2% l’an passé. Sa part dans le PIB nominal est restée, cependant,
stationnaire au niveau de 1,7%. Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont
augmenté de 65,6% après une baisse de 7,7% en 2007, pour atteindre 298 MDT ou 21,3% du
total de la FBCF engagée dans les industries manufacturières. Encore faut-il noter que ce secteur
a enregistré l’approbation de 137 dossiers de mise à niveau depuis le démarrage du programme
en janvier 1996 et ce, pour une enveloppe d’investissement de 927 MDT, soit environ 20% de
l’enveloppe globale approuvée dans l’industrie.
Dans la branche des liants, la production s’est accrue de 7,2% pour le ciment mais elle a
diminué de 6,6% pour la chaux atteignant, respectivement, 7,6 millions de tonnes et 369 mille
tonnes. Il y a lieu d’indiquer que la Société tuniso-andalouse de ciment blanc (SOTACIB) a produit
316 mille tonnes de ciment blanc et 262 mille tonnes de clincker contre, respectivement, 327 mille
et 301 mille tonnes en 2007. Par ailleurs, les exportations de ciment, effectuées en grande partie
sur la Libye, ont continué à progresser pour s’élever à 1,7 million de tonnes et 187,4 MDT, soit
des niveaux en augmentation de 7,6% et 23,5%. De leur côté, les importations ont porté sur
52,7 mille tonnes contre 13,2 mille une année auparavant.
PRODUCTION DE MATERIAUX DE CONSTRUCTION, DE CERAMIQUE ET DE VERRE
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Designation
2004
2005
2006
2007
2008 2008/2007
en %
Ciment
6.662
6.691
6.932
7.052
7.559
7,2
dont : Ciment blanc
304
333
333
327
316
-3,4
Chaux
477
424
401
395
369
-6,6
Produits rouges
5.140
5.310
5.380
5.550
5.800
4,5
Carreaux de mosaïque (en mille m2)
19.750 21.000 22.550 22.550 23.000
2,0
Carreaux de faïence (en mille m2)
15.100 15.690 15.900 16.300 17.500
7,4
Bouteilles et gobelets
45,0
45,5
46,5
46,9
47,0
0,2
Sources : INS pour les liants et Ministère du Développement et de la coopération internationale pour les autres produits
S’agissant des produits rouges, la production réalisée en 2008 s’est inscrite en progression
de 4,5%, pour totaliser 5,8 millions de tonnes. De même, les quantités produites de carrelage ont
enregistré un accroissement, pour atteindre 23 millions de mètres carrés de carreaux de
mosaïque et 17,5 millions de mètres carrés de carreaux de faïence. Aussi, les exportations de
produits céramiques se sont-elles accrues de 13,4% en quantité et de 2,5% en valeur, portant sur
environ 221 mille tonnes pour une valeur de 93,7 MDT.
75
Dans l’industrie du verre, la production de bouteilles et gobelets a connu une quasistagnation, pour se situer à 47 mille tonnes. Quant aux importations de verres et ouvrages, elles
ont poursuivi leur augmentation, pour atteindre environ 68 mille tonnes et 95,8 MDT, niveaux en
hausse de l’ordre de 14% et 24%, respectivement, par rapport à ceux enregistrés en 2007.
C – INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
Après deux années de croissance appréciable, la valeur ajoutée des industries mécaniques
et électriques (IME), exprimée en termes réels, a connu une décélération au cours de 2008, soit
8,4% contre 15,1% et 18,7%, respectivement, en 2007 et 2006. La contribution du secteur à la
croissance économique a, de ce fait, diminué pour revenir à 6,8% ou 0,3 point de pourcentage,
contre 8,2% ou 0,5 point une année auparavant. Toutefois, la part de la valeur ajoutée dans le PIB
aux prix courants s’est légèrement améliorée passant, d’une année à l’autre, de 4% à 4,2%. De
même, les investissements ont continué à augmenter quoique à un rythme moins rapide qu’en
2007 (11,6% contre 26,7%).
Malgré sa faible intégration, illustrée tant par le niveau de son approvisionnement en biens
d’équipement et intrants importés nécessaires à l’investissement et à l’activité de production que
par sa forte dépendance de l’écoulement d’une bonne partie de ses produits sur les marchés
extérieurs, le secteur des IME a continué à occuper une place de premier ordre au sein des
industries manufacturières, avec 22,7% des investissements réalisés en 2008, 23,6% de la valeur
ajoutée nominale et le tiers environ des exportations.
Les difficultés de ce secteur, dues à une conjoncture internationale défavorable à
partir de l’automne 2008, ont eu pour effet une décélération du rythme de progression des
exportations, qui est revenu, d’une année à l’autre, de 30,9% à 18,3%. Les mesures de
relance, décidées par le gouvernement en décembre 2008 et entrées en vigueur au début
du mois de janvier 2009, ont contribué à préserver l’activité du secteur et les postes
d’emploi et, surtout, à le préparer à consolider ses performances dans le futur, une fois
passée la crise économique et financière mondiale.
Il y a lieu de souligner que le secteur mécanique et électrique a connu, au cours des
dernières années, un développement technologique soutenu en matière, notamment, de
production de composants automobiles et aéronautiques écoulés sur le marché européen et ce,
conformément aux normes internationales de qualité et à des prix compétitifs.
76
Dans l’industrie sidérurgique, la production a continué à être assurée par la société publique
El Fouladh et par des entreprises privées qui ont pris de l’importance au cours des dernières
années. La société El Fouladh, unique producteur national de billettes, a accru son activité dans
ce domaine avec une production passant, d’une année à l’autre, de 61 mille à 82 mille tonnes,
suite à l’augmentation de sa capacité de production annuelle qui a été portée de 65 mille à
100 mille tonnes. A l’inverse, les productions de fer rond à béton et de tréfilés fournies par cette
société ont diminué, respectivement, de 5,5% et 21,4%, pour revenir à 104 mille et 11 mille
tonnes. Il est à signaler que la production de fer rond à béton connaîtra une augmentation, au
cours des prochaines années, avec la mise en place d’un second four électrique d’une capacité
de 500 mille tonnes par an et ce, pour faire face à l’accroissement des besoins intérieurs.
PRODUCTION DE LA SIDERURGIE
En milliers de tonnes
Désignation
Billettes
Fer rond à béton
Tréfilés
Structures métalliques
2004
2005
2006
2007
2008
70
108
16
6
66
105
12
5
68
143
12
6
61
110
14
5
82
104
11
6
Variations
2008/2007
en %
34,4
-5,5
-21,4
20,0
Source : Société El Fouladh
D’ailleurs et afin d’assurer l’approvisionnement régulier du marché local, la société
El Fouladh a importé, en 2008, environ 251 mille tonnes de fer rond à béton, principalement de
Turquie et d’Ukraine, contre 149 mille tonnes une année auparavant. Il y a lieu de noter que les
prix de ce produit se sont fortement envolés sur le marché mondial, du fait non seulement d’une
demande accrue des pays émergents, notamment la Chine et l’Inde, mais également en raison
de l’augmentation des besoins d’importants projets urbanistiques dans les pays du Golfe. Face à
cette situation, une série de réajustements des prix de vente du fer rond à béton sur le marché
local ont été décidés, afin de préserver l’équilibre financier des sociétés opérant dans le secteur
tout en tenant compte de l’évolution des cours mondiaux.
Encore faut-il indiquer que l’activité principale des entreprises sidérurgiques privées consiste
en une opération de laminage de billettes importées avec une production annuelle estimée à
300 mille tonnes de fer de construction destinées à satisfaire les besoins du marché local qui
s’élèvent à 600 mille tonnes par an.
Dans la branche du montage automobile, l’activité de la Société tunisienne d’industrie
automobile (STIA) a porté, en 2008, sur l’assemblage de 2.700 véhicules, soit 2.185 camionnettes
de marque Mitsubishi, 385 véhicules industriels et 130 autobus et autocars contre, respectivement,
2.812 ; 2.129 ; 553 et 130 unités une année auparavant. Il est à signaler que l’usine de Sousse n’a
pas produit d’autobus articulés et d’autocars conforts et a limité son activité au montage d’autobus et
autocars standards, ainsi que d’autocars touristiques. Quant au taux d’intégration moyen, il est
demeuré faible, se situant à environ 25% pour les autobus et autocars et à 3% pour les
camionnettes et véhicules industriels.
Par ailleurs, les industries électriques et électroniques ont continué à consolider leurs
progrès, comme en témoigne l’accroissement des exportations de 20,7%, avec un montant de
3.857 MDT ou 16,3% des exportations globales de biens réalisées par le pays. La progression
des ventes a concerné la majorité des produits, principalement les fils et câbles électriques, les
interrupteurs et disjoncteurs et les appareils électriques pour la téléphonie.
D – INDUSTRIES CHIMIQUES
Affectées par la baisse du volume des exportations de dérivés de phosphate, suite à la
contraction de la demande extérieure provoquée par une hausse sans précédent des prix
mondiaux, les industries chimiques, dominées d’ailleurs par l’industrie de transformation de
77
phosphate, ont enregistré au cours de 2008 une baisse de leur valeur ajoutée de 2,2%, en termes
réels, contre une progression modérée de 1,9% une année auparavant. Cependant, la part du
secteur dans le PIB nominal s’est améliorée de 0,6 point de pourcentage pour passer à 2,2% ou
12,5% de la valeur ajoutée totale des industries manufacturières. De même, les investissements ont
progressé de l’ordre de 30% ou 31 MDT par rapport à leur niveau de 2007, atteignant 135 MDT.
Dans l’industrie des dérivés de phosphate, la production a diminué pour plusieurs
produits, notamment l’acide phosphorique, le tripolyphosphate de sodium (TPPS) et le
phosphate bicalcique (DCP) et ce, en plus d’une quasi-stagnation pour le diammonium
phosphaté (DAP). A l’inverse, la production s’est accrue pour le superphosphate triple,
l’ammonitre et l’hyperphosphate. L’évolution enregistrée au niveau de l’acide phosphorique et
du DAP, en particulier, est imputable principalement à l’accumulation des stocks, suite à
certaines difficultés d’écoulement sur les marchés extérieurs.
PRODUCTION DE DERIVES DU PHOSPHATE
En milliers de tonnes
Désignation
Acide phosphorique
Superphosphate triple
Diammonium phosphaté (DAP)
Ammonitre
Superphosphate simple
Hyperphosphate (granulés)
Engrais composés
Phosphate bicalcique (DCP)
Tripolyphosphate de sodium (TPPS)
Ammonium phosphaté
2004
2005
2006
2007
2008
1.240
868
1.314
134
9
21
32
73
126
0
1.217
848
1.115
149
9
30
28
100
141
17
1.181
801
1.093
153
4
26
15
66
142
34
1.140
806
1.008
79
4
31
25
88
143
0
1.009
863
1.017
124
0
36
23
72
112
0
Variations
2008/2007
en %
-11,5
7,1
0,9
57,0
-100,0
16,1
-8,0
-18,2
-21,7
-
Source : Direction générale des mines (Ministère de l’Industrie, de l’énergie et des PME)
Concernant son rang mondial, la Tunisie a été classée, en 2008, deuxième producteur et
exportateur de superphosphate triple, quatrième producteur et troisième exportateur pour le DAP
et cinquième producteur et quatrième exportateur pour l’acide phosphorique.
78
Sur le plan de la commercialisation, le volume exporté de dérivés de phosphate a diminué
pour l’ensemble des produits, plus particulièrement l’acide phosphorique (-26,5%), le DAP (-10,2%),
le superphosphate triple (-8,9%) et le DCP (-15,7%). Néanmoins, la flambée exceptionnelle des
cours mondiaux s’est répercutée favorablement sur les recettes totales d’exportation qui ont plus
que doublé, pour s’élever à environ 2.947 MDT. La part de ces recettes dans les exportations
globales de biens s’est améliorée de 5,9 points de pourcentage, pour atteindre 12,4%. En particulier,
les ventes de DAP, principal produit exporté, sont passées, d’une année à l’autre, de 508,6 MDT à
1.074,3 MDT. Il en est de même des recettes d’exportation relatives à l’acide phosphorique et au
superphosphate triple qui ont augmenté de 158% et 136% environ, pour s’élever à 887,2 MDT et
767 MDT, respectivement.
Pour sa part, la facture des importations des matières premières nécessaires à l’industrie de
transformation de phosphate a enregistré une hausse sensible, sous l’effet du renchérissement
des prix internationaux. Ainsi, les achats de soufre non raffiné et d’ammoniac sont passés, d’une
année à l’autre, d’environ 154 MDT à 1.150 MDT et de 104 MDT à 212 MDT, respectivement,
étant signalé que les quantités importées ont progressé de 27,7% pour le premier produit et sont
restées stationnaires pour le deuxième.
S’agissant de l’évolution des autres branches d’activité, elle s’est poursuivie à un rythme
soutenu, notamment en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique et, à un degré moindre, celle
de la parachimie, mais elle a marqué le pas pour l’industrie du caoutchouc et du pneumatique.
Pour la branche de la parachimie, en particulier, la production s’est accrue de 4% pour les colles
et l’huile de lin et de 1,6% pour les peintures, vernis et encres contre, respectivement, 8,7% et
1,7% en 2007. Par ailleurs, les importations de produits chimiques, autres que les intrants
destinés à la transformation de phosphate, ont enregistré, notamment, une augmentation de
13,4% pour les produits pharmaceutiques, de 15,7% pour le caoutchouc et ouvrages et de 19,2%
pour les huiles essentielles et les produits de la parfumerie.
E – INDUSTRIES DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES CUIRS ET CHAUSSURES
Après une expérience d’une quarantaine d’années, le secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures a connu une réorientation stratégique dès le début des années 2000, ce qui lui a
permis de se repositionner et de faire de la Tunisie un des principaux fournisseurs mondiaux grâce,
notamment, à la mise en œuvre d’une stratégie de développement basée sur le partenariat. En
effet, ce secteur dispose actuellement de perspectives prometteuses suite à l’entrée en vigueur
totale, le 1er janvier 2008, de la zone de libre-échange avec l’Union européenne. Au fait, cette zone
présente, d’une part, de nombreuses opportunités de partenariat et, partant, de marchés extérieurs
et comporte, d’autre part, des défis qu’il faut relever en termes d’amélioration de la compétitivité et
de respect des normes internationales. A cet égard, le bon positionnement de la Tunisie devrait
évoluer et se différencier par rapport aux pays concurrents et ce, à travers la revalorisation des
nombreux avantages comparatifs, tels que la stabilité politique et sociale, la proximité géographique
des grands marchés européens et du Moyen-Orient, l’existence d’infrastructures modernes et la
qualité des ressources humaines hautement qualifiées et relativement bon marché, en vue de
drainer davantage d’IDE.
Il y a lieu d’indiquer, cependant, que la forte dépendance du secteur textile et habillement
vis-à-vis du marché européen a fait que le recul de la consommation enregistré dans cette région,
suite à la crise économique et financière mondiale, s’est répercuté directement sur l’activité de
production et sur le rythme des exportations.
Dans ce contexte, la croissance des industries du textile et habillement et des cuirs et
chaussures a connu, en 2008, une décélération pour se situer à 2%, en termes réels, contre 5,7%
une année auparavant. Ainsi, la contribution de ce secteur à la croissance économique s’est
79
limitée à 1,9% ou 0,1 point de pourcentage, contre 4% ou 0,3 point en 2007. Egalement, les
échanges commerciaux ont accusé un ralentissement de leur progression, aussi bien pour les
exportations (0,4% contre 17,1% un an plus tôt) que pour les importations (0,2% contre 19,3%).
La même tendance a concerné les investissements (augmentation de 12,2% contre 24,2% en
2007), avec une enveloppe de 230 MDT dont environ 50 MDT au titre des IDE.
Concernant la production de l’industrie textile et habillement, elle a enregistré une régression
dans les branches du tissage et de la confection et une stagnation dans celles de la filature et du
finissage. En revanche, la branche de la bonneterie a connu un accroissement de sa production,
quoique à un rythme moins rapide qu’en 2007 (3,7% contre 7,6%). Cette évolution s’est
accompagnée d’une quasi-stagnation (-0,2%) des exportations de produits textiles, pour se situer à
5.180 MDT ou 21,9% des exportations globales de biens contre 26,7% une année auparavant, tandis
que les importations ont régressé de 1,1%, pour revenir à environ 3.482 MDT.
PRODUCTION DES PRINCIPAUX ARTICLES DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT ET DES
CUIRS ET CHAUSSURES
(En mille tonnes sauf indication contraire)
Variations
Designation
2004
2005
2006
2007
2008
2008/2007
en %
Filés de coton
25,0
25,0
25,0
25,0
25,0
0,0
Filés de laine
9,0
9,0
9,0
9,0
9,0
0,0
Tissus (millions de mètres)
201,5
200,6
211,2
229,7
220,7
-3,9
Finissage (millions de mètres)
75,0
74,0
74,0
74,0
74,0
0,0
Confection (millions de pièces)
206,0
195,0
172,0
178,0
168,0
-5,6
Bonneterie
34,3
33,5
32,9
35,4
36,7
3,7
Tapis
3,1
3,3
3,3
3,3
3,3
0,0
Chaussures (millions de paires)
52,9
55,2
56,4
61,8
60,2
-2,6
Accessoires de chaussures
6,1
5,5
5,0
5,0
5,0
0,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Pour les industries des cuirs et chaussures, la production a diminué de 2,6% pour les
chaussures et a stagné pour les parties et accessoires, atteignant 60,2 millions de paires et 5 mille
tonnes, respectivement. Quant aux échanges commerciaux du secteur, ils ont continué à
progresser mais à un rythme nettement moins rapide qu’une année auparavant, pour s’élever à
environ 918 MDT à l’exportation et 595 MDT à l’importation.
F – INDUSTRIES DIVERSES
La progression de la valeur ajoutée réelle des industries diverses, qui englobent différentes
activités manufacturières, a reculé en 2008 pour s’établir à 3,7% contre 5% l’année précédente.
Par ailleurs, les investissements ont augmenté de 7,7%, contre 4% en 2007, atteignant 140 MDT
ou 10% de la FBCF totale du secteur manufacturier. Il y a lieu d’indiquer que 590 entreprises
opérant dans les industries diverses ont adhéré au programme de mise à niveau, depuis son
lancement au début de 1996, dont 382 unités ont obtenu l’approbation de leurs dossiers pour une
enveloppe d’investissement de 618 MDT et des primes accordées par l’Etat s’élevant à 90 MDT.
En particulier, la branche de la plasturgie, qui occupe une position stratégique du fait de ses
rapports avec l’ensemble des autres secteurs d’activité, notamment l’industrie automobile, a
connu durant les dernières années une croissance soutenue. Cependant, cette évolution s’est
ralentie, en 2008, avec une progression de la production revenant à 4,2%, contre 6,8% en 2007 et
7% en 2006. En outre, les exportations de matières plastiques et ouvrages ont enregistré une
décélération, soit 10,4% contre 71,6% un an plus tôt, pour s’élever à 379 MDT ou 44% du total
des exportations des industries diverses. Il est à noter que les entreprises de l’industrie du
plastique, qui utilisent de plus en plus une technologie moderne répondant aux normes de qualité,
80
sont en grande partie des PME appartenant au secteur privé et sont implantées, principalement,
dans les régions du Grand-Tunis, Sfax et Sousse.
Pour les autres branches des industries diverses, la production a continué à croître dans
l’industrie du bois, surtout pour la menuiserie du bâtiment et les panneaux de particules, avec des
accroissements respectifs de 3,9% et 4,7% contre 4,3% et 3,8% en 2007. La même tendance a
concerné l’industrie du papier qui a connu, notamment, une augmentation de 2,5% pour la pâte à
papier d’alfa et de 2,6% pour les emballages en papiers.
IV – BATIMENT ET GENIE CIVIL
Malgré la progression soutenue des investissements globaux, l’activité du secteur du bâtiment
et génie civil a enregistré une légère décélération, au cours de 2008. En effet, l’accroissement de sa
valeur ajoutée est revenu à 4,1%, en termes réels, contre 4,5% une année auparavant, avec une
contribution à la croissance économique pratiquement stationnaire (0,2 point de pourcentage). De
même, la part du secteur dans le PIB nominal a stagné au niveau de 5,5%.
Par ailleurs, les investissements engagés dans le secteur ont augmenté de 18,4% pour
atteindre 225 MDT, permettant une consolidation des créations d’emplois (8,4 mille postes contre
6 mille en 2007) et ce, parallèlement au nombre important d’emplois saisonniers.
81
III. – LES SERVICES
I – LE TRANSPORT
En dépit d’une conjoncture internationale défavorable, marquée notamment par la flambée
des prix des produits énergétiques et une concurrence de plus en plus acerbe, le secteur du
transport a poursuivi, en 2008, sa progression à un rythme soutenu. En effet, sa valeur ajoutée
a enregistré un accroissement de 5,5%, en termes réels, contre 5,3% en 2007, ce qui a renforcé
la contribution du secteur à la croissance économique, soit 6,2% contre 4,5% une année
auparavant.
Quant aux investissements réalisés dans le secteur, ils ont progressé au même rythme que
celui de l’année précédente, soit 15%, pour atteindre 1.800 MDT ou 14,4% du total de la formation
brute de capital fixe. Il en est résulté une augmentation des créations d’emplois qui se sont
élevées (y compris le secteur des communications) à 11,3 mille postes contre 10 mille en 2007.
Les performances du secteur reflètent la poursuite des reformes engagées dans le
cadre du XIème Plan de développement pour consolider son rôle dans la dynamisation de
l’économie et garantir de meilleures prestations aux usagers. Ces réformes sont axées,
essentiellement, sur le renforcement et la modernisation des infrastructures de base et la
promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication, afin d’offrir
des services de transport de meilleure qualité et plus compétitifs et de développer le
transport en commun aussi bien public que privé, à même de maîtriser les coûts du
transport et de rationaliser la consommation d’énergie, outre la sauvegarde de
l’environnement et la promotion du transport multimodal.
Dans le domaine du transport maritime, l’Office de la marine marchande et des ports
(OMMP) a obtenu, en 2008, deux certificats de conformité aux normes internationales
ISO 9001 (version 2000) et ce, au titre des activités maritimes des ports de la Goulette et de
Radès et de l’activité d’accueil des voyageurs dans la gare maritime du port de la Goulette.
Au niveau du transport aérien, l’année 2008 a été marquée par l’entrée en service du
nouvel aéroport de Gabès-Matmata, assurant trois vols hebdomadaires internes entre
Gabès et Tunis. Par ailleurs, la compagnie nationale "Tunisair" a poursuivi son programme
de modernisation à travers, notamment, la signature d’une lettre d’acceptation portant sur
l’achat de 19 nouveaux avions de type Airbus, soit 16 en commande ferme et 3 en option.
En outre et dans le souci d’atteindre les standards internationaux en termes d’utilisation des
nouvelles technologies de communication, ladite compagnie a créé, au mois d’août 2008, un
joint-venture avec les sociétés SITA (Société internationale de télécommunication
aéronautique) et Medsoft (Société tunisienne spécialisée dans l’intégration des systèmes
informatiques).
S’agissant du transport terrestre, le développement de l’infrastructure s’est poursuivi
en 2008 et ce, notamment, par l’entrée en exploitation de la ligne du métro « El Mourouj »
et l’amélioration des services et de la vitesse des trains reliant la capitale à Sousse et à
Sfax. Par ailleurs, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) a acquis
10 trains dont 3 sont déjà opérationnels sur la ligne Tunis-Sousse, à côté de la mise en
service du premier train reliant Kasserine à Kalaâ El Khasba. En ce qui concerne le
transport routier, il y a lieu de noter l’ouverture à la circulation de la troisième tranche de
l’autoroute reliant la ville de Tunis à celle de Sfax (tranche M’Saken-Sfax).
82
Par ailleurs et dans le cadre de la stratégie de promotion du transport multimodal, qui
consiste à emprunter divers modes de transport, une nouvelle station de transport de
marchandises est entrée en service à Sousse le 15 mars 2008 avec une capacité d’accueil de
1.000 conteneurs, étant signalé que cette station peut accueillir trois trains en même temps.
A – TRANSPORT MARITIME
Malgré l’accroissement du volume global des échanges commerciaux avec l’extérieur
de 3,4%, pour atteindre 32,1 millions de tonnes, l’activité maritime n’a pas suivi le même
rythme en 2008. En effet, le nombre de navires accostés dans les sept ports nationaux de
commerce est revenu de 7.898 unités pour une jauge brute de 88,9 millions de tonneaux1
en 2007 à 7.871 unités et 89,8 millions de tonneaux en 2008. Cette baisse a touché, en
particulier, les ports de Radès (-2,7%), de Gabès (-16,8%) et de Zarzis (-1,4%). En
revanche, le nombre de navires a augmenté dans les ports de Sfax (11,4%), de Bizerte
(4,5%) et de Sousse (2,2%).
NOMBRE DES NAVIRES ENTRES DANS LES PORTS NATIONAUX
(En unités)
Désignation
2005
2006
2007
2008
Tunis-Goulette-Radès
dont : Radès
Sfax
Bizerte
Gabès
Sousse
Zarzis
Total
3.016
1.582
1.359
428
691
626
570
6.690
2.997
1.531
1.321
548
667
797
923
7.253
3.066
1.583
1.608
533
720
962
1.009
7.898
2.945
1.540
1.792
557
599
983
995
7.871
Variations en %
2007/2006
2008/2007
2,3
3,4
21,7
-2,7
7,9
20,7
9,3
8,9
-3,9
-2,7
11,4
4,5
-16,8
2,2
-1,4
-0,3
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)
La structure du trafic des navires a connu une certaine modification par rapport à 2007
avec, notamment, une diminution des parts des navires de croisière, des car-ferries, des
navires conventionnels et des porte-conteneurs qui se sont élevées, respectivement, à
5,9%, 8,3%, 24,8% et 8,2%, contre 6,4%, 10,3%, 25,1% et 8,5% un an plus tôt. Par ailleurs,
si les parts des vraquiers et des pétroliers et gaziers se sont quasiment stabilisées aux
environs de 10% et 4%, celles des navires spéciaux et des rouliers ont augmenté pour
s’établir, respectivement, à 27% et 11,9% du total contre 25,1% et 10,9% en 2007.
S’agissant du trafic maritime total de marchandises, y compris l’activité de cabotage, il a
diminué de 1,6% (à l’entrée et à la sortie), contre une hausse de 11% en 2007, pour atteindre
28,4 millions de tonnes. Ce recul est imputable à la diminution du trafic international de
marchandises exportées de 5,2% et à la baisse du trafic de cabotage de 26%.
Pour le trafic international, le volume de marchandises débarquées, en 2008, s’est accru de
4,2% pour se situer à 15,9 millions de tonnes, suite notamment à l’accroissement des importations
de blé dur, d’huiles végétales, de pétrole brut, de soufre non raffiné, de certains produits
sidérurgiques et électriques et de matières plastiques et ouvrages. A l’inverse, le volume de
marchandises embarquées a diminué de 5,2% pour revenir à 11,2 millions de tonnes, en raison
surtout de la baisse des quantités exportées d’huile d’olive, de phosphate et dérivés et de pétrole.
En outre, la régression du trafic international a concerné les ports de Sfax (-9,2%) et de Gabès
(-10,4%) et celui de Skhira et plates-formes de gisements offshore (-14,7%).
1
Unité internationale de volume pour le jaugeage des navires correspondants à 2,83 mètres cubes.
83
Pour ce qui est du cabotage, qui intéresse essentiellement le transport de produits
énergétiques, il a connu une baisse de 26% en portant sur 668 mille tonnes. Ce repli a
concerné, surtout, les ports de Radès et de Skhira.
EVOLUTION DU TRAFIC MARITIME DE MARCHANDISES
2007
2008
Désignation
Entrées Sorties Entrées Sorties
Trafic international
15.218
11.779
15.853
11.162
Ports de Tunis-Goulette-Radès
5.224
1.399
5.253
1.498
dont : Port de Radès
4.544
1.240
4.577
1.271
Port de Sfax
2.566
2.504
2.720
2.273
Port de Bizerte
3.267
1.091
3.540
1.114
Port de Gabès
2.524
1.727
2.601
1.547
Port de Sousse
1.471
655
1.545
806
Port de Zarzis
166
499
194
594
Port de Skhira et plates-formes
de gisements offshore1
0
3.904
0
3.330
Cabotage2
903
903
668
668
Ports de Tunis-Goulette-Radès
212
0
7
0
212
7
dont : Port de Radès
0
0
Port de Sfax
31
44
41
58
Port de Bizerte
612
65
606
48
Port de Gabès
8
3
6
0
Port de Sousse
0
0
0
0
Port de Zarzis
40
0
8
0
Port de Skhira et ports
secondaires
0
791
0
562
Total
16.121
12.682
16.521
11.830
(En mille tonnes)
Variations en %
Entrées Sorties
4,2
-5,2
0,6
7,1
0,7
2,5
6,0
-9,2
8,4
2,1
3,1
-10,4
5,0
23,1
16,9
19,0
-26,0
-96,7
-96,7
32,3
-1,0
-25,0
-14,7
-26,0
31,8
-26,2
-100,0
-80,0
2,5
-29,0
-6,7
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)
Le volume de marchandises transportées par la Compagnie tunisienne de navigation
(CTN) s’est pratiquement stabilisé, en 2008, atteignant 1.880 mille tonnes et ce, malgré la
progression enregistrée sur les lignes régulières reliant la Tunisie à d’autres pays de la
Méditerranée. Ainsi, la contribution de la CTN au trafic commercial maritime, hors cabotage,
a quasiment stagné aux environs de 7%.
1
Il s’agit uniquement du trafic de pétrole brut.
L’activité de cabotage intéresse exclusivement les ports nationaux de commerce. Mais comme les entrées de
marchandises dans ces ports dépassent les sorties, l’écart figure dans le poste «Port de Skhira et ports
secondaires».
2
84
En ce qui concerne le trafic maritime de passagers, enregistré à l’entrée et à la sortie
des ports nationaux, il a accusé un repli de 0,3% pour totaliser 689 mille voyageurs, dont
357 mille au titre des entrées. La quasi-totalité de ce trafic a continué à intéresser le port de
Tunis-Goulette et ce, en dépit des efforts déployés au cours des dernières années pour faire
participer à ce trafic les ports de Bizerte et de Sousse.
NOMBRE DES PASSAGERS ENREGISTRES AU PORT DE TUNIS-GOULETTE
Désignation
A l’entrée
A la sortie
Total
2005
2006
2007
2008
312
288
600
349
304
653
350
333
683
355
332
687
(En milliers de personnes)
Variations en %
2007/2006 2008/2007
0,3
1,4
9,5
-0,3
4,6
0,6
Source : Office de la marine marchande et des ports (OMMP)
Quant au trafic auto-passagers, il s’est élevé à 132,4 mille véhicules à l’entrée et à
116,2 mille à la sortie contre, respectivement, 134,3 mille et 112,8 mille une année
auparavant. Comme pour le trafic de passagers, celui de véhicules a continué à transiter en
quasi-totalité par le port de la Goulette, avec un total d’environ 248 mille véhicules
enregistrés. L’écart entre les entrées et les sorties, qui correspond aux véhicules importés
définitivement, notamment par les travailleurs tunisiens à l’étranger, s’est établi à 16,2 mille
unités contre 21,5 mille en 2007.
L’activité de transport de passagers assurée par la CTN, principalement sur les lignes
de Tunis-Marseille et de Tunis-Gènes, a permis de transporter 314 mille passagers ou 45,6%
du trafic total contre, respectivement, 323 mille personnes et 46,7% une année auparavant.
Quant au nombre de véhicules transportés par cette compagnie, il a atteint 115,7 mille
voitures ou 46,5% du total, contre 122,1 mille et 49,4% en 2007.
S’agissant du trafic des croisières touristiques, il a enregistré en 2008 un recul de
6,5%, portant sur 701,3 mille touristes, dont environ 99% ou 695 mille ont transité par le port
de la Goulette.
B – TRANSPORT AERIEN
La consolidation de l’activité touristique en 2008 a eu un effet positif sur l’évolution du
transport aérien, comme le reflète l’accroissement aussi bien du nombre d’avions que celui
de passagers dans les différents aéroports internationaux du pays.
TRAFIC COMMERCIAL DES AVIONS ET DES PASSAGERS DANS LES AEROPORTS
INTERNATIONAUX
(En mille unités)
2007
Désignation
Tunis-Carthage
Monastir-Skanès
Djerba-Zarzis
Sfax-Thyna
Tozeur-Nefta
Tabarka 7 Novembre
Gafsa-Ksar
Gabès-Matmata
Total
1
2008
Avions
Passagers2
Avions1
40,8
31,4
22,4
5,7
1,5
0,8
0,4
0,0
103,0
3.930,7
4.279,2
2.555,2
80,8
80,7
60,1
10,0
0,0
10.996,7
44,0
31,2
22,5
7,9
1,6
1,2
0,4
0,4
109,2
Passagers2
4.218,3
4.262,3
2.621,9
98,9
74,9
70,6
7,7
10,2
11.364,8
Variations en %
2008/2007
Avions1
Passagers2
7,8
-0,6
0,4
38,6
6,7
50,0
0,0
7,3
-0,4
2,6
22,4
-7,2
17,5
-23,0
6,0
3,3
Source : Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA)
1
2
Il s’agit du nombre d’avions enregistrés à l’arrivée et au départ.
Il s’agit du nombre de passagers enregistrés à l’arrivée, au départ et en transit.
85
Le nombre d’avions enregistrés à l’arrivée et au départ des aéroports tunisiens s’est
accru de 6% contre 4,9% en 2007, pour totaliser 109,2 mille unités. Cette augmentation a
concerné tous les aéroports, à l’exception de ceux de Monastir-Skanès et de Gafsa-Ksar.
Pour sa part, le trafic aérien de passagers a connu une décélération de son rythme de
progression (3,3% contre 4,7% une année auparavant), se situant à 11,4 millions. Il a
continué à être assuré essentiellement (environ 95%) sur les lignes internationales, et plus
particulièrement par les vols charters (57% contre 59,3% en 2007).
Le trafic aérien de voyageurs enregistré sur les lignes intérieures a progressé de 5,2%,
atteignant environ 536 mille passagers dont l’essentiel a été réalisé au niveau des aéroports
de Tunis-Carthage et de Djerba-Zarzis, soit 40,3% et 34,4%, respectivement.
Après une année de régression, l’activité de la société tunisienne de l’air « Tunisair »
s’est consolidée en 2008, tant pour les heures de vols que pour le nombre de voyageurs
transportés.
La flotte de Tunisair qui compte 29 appareils, compte tenu de la mise hors service
d’un avion A-320, a effectué 97,4 mille heures de vol, niveau en augmentation de 6,3% par
rapport à 2007. Le coefficient de remplissage des avions s’est légèrement amélioré passant,
d’une année à l’autre, de 69,3% à 70%.
Quant au nombre de voyageurs transportés par ladite compagnie nationale, il s’est
accru de 5,6% pour atteindre 3,8 millions de passagers, ce qui a représenté le tiers du trafic
aérien global effectué sur la Tunisie. Cette évolution est imputable, surtout, au bon
comportement du trafic régulier, y compris les vols supplémentaires, qui a enregistré une
progression de 11,1%, portant sa part de 56,7% à 59,4%. Quant à l’activité charter, elle a
enregistré une légère diminution de 0,6%. Par ailleurs, le nombre de pèlerins transportés
par Tunisair s’est accru de 10,8% en 2008, atteignant environ 26 mille personnes.
Ainsi, la part de marché de Tunisair dans le trafic international de voyageurs s’est
améliorée d’un point de pourcentage, pour se situer à 35,3%, en dépit de la concurrence
exercée par les autres compagnies aériennes, notamment dans le cadre de la nouvelle
politique de ciel ouvert.
La société Nouvelair, spécialisée dans les vols charters, a assuré en 2008 le transport
de 1,8 million de passagers avec 53,2 mille heures de vol effectuées, soit des niveaux en
hausse de 2% et 11%, respectivement, par rapport à ceux enregistrés en 2007. Ainsi, sa part
de marché dans le trafic charter global effectué sur la Tunisie a légèrement augmenté
passant, d’une année à l’autre, de 27,2% à 27,9%, étant signalé que l’essentiel de l’activité de
86
cette société a continué à intéresser le marché français. Quant à la flotte exploitée par
Nouvelair, elle a été renforcée, durant la haute saison touristique, par un avion airbus A-320.
La société Sevenair, opérant à la fois dans les domaines du trafic intérieur et du trafic
international, a transporté 299,3 mille passagers dont 249,8 mille en vols réguliers
(essentiellement domestiques), soit des niveaux en accroissement respectivement de
11,6% et 8,9% par rapport à 2007. Quant au nombre d’heures de vols réalisées, il a
augmenté de 21,5%, pour se situer à 7,7 mille heures, ventilées à hauteur de 6,2 mille
heures pour les lignes régulières et 1,5 mille pour les vols charters. Il est à noter que la flotte
de Sevenair a été consolidée, en juin 2008, par un avion de type ATR 72 d’une capacité de
70 sièges.
A l’inverse, la société Karthago, spécialisée dans les vols internationaux non réguliers,
a connu en 2008 une baisse de son activité tant pour le nombre de passagers que pour les
heures de vol. Elle a assuré le transport de 638,2 mille passagers, moyennant 15,7 mille
heures de vol contre 728,2 mille voyageurs et 18,7 mille heures un an plus tôt.
S’agissant du fret commercial, le volume de marchandises embarquées et débarquées
dans les différents aéroports nationaux a progressé de 15,5%, pour s’établir à 19,4 mille
tonnes. Sur ce total, environ 96% ou 18,7 mille tonnes ont transité par l’aéroport
international de Tunis-Carthage. La part de Tunisair dans ce trafic a continué à baisser,
revenant à 10,8 mille tonnes ou 55,7% du total contre 11,1 mille tonnes et 66,1% en 2007.
C – TRANSPORT TERRESTRE
1) Transport ferroviaire
L’activité du transport ferroviaire de marchandises, assurée par la Société nationale
des chemins de fer tunisiens (SNCFT), s’est inscrite en contraction de 5,6% en 2008 contre
un accroissement de 1,1% l’année précédente, pour se situer à 2,1 milliards de tonneskilomètres ou l’équivalent de 10,5 millions de tonnes transportées. Ce repli a touché,
notamment, le phosphate (-7,1%), les denrées alimentaires (-20,5%) et l’énergie (-11,9%),
sachant que ces produits ont représenté ensemble plus de 75% du tonnage de
marchandises transportées par voie ferrée. En revanche, le trafic ferroviaire d’engrais et
soufre et de matériaux de construction a augmenté de 2,7% et 2,4% respectivement.
MARCHANDISES TRANSPORTEES PAR LA VOIE FERREE
Désignation
Phosphate
Minerais1
Matériaux de construction
Engrais et soufre
Produits alimentaires
(essentiellement céréales)
Energie
Autres
Total
(En millions de tonnes-kilomètres)
2006
2007
2008
1.550
2
134
247
1.598
3
124
223
1.484
3
127
229
103
98
39
2.173
88
126
35
2.197
70
111
49
2.073
Variations en %
2007/2006 2008/2007
3,1
-7,1
50,0
0,0
-7,5
2,4
-9,7
2,7
-14,6
28,6
-10,3
1,1
-20,5
-11,9
40,0
-5,6
Source : SNCFT
En ce qui concerne le trafic ferroviaire de voyageurs réalisé par la SNCFT, il a
progressé à un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 1% contre 2,9%, pour
s’élever à 39,2 millions de passagers. Cette décélération est due à une baisse de 1,6% du
trafic sur les lignes de longue distance et au ralentissement du trafic de courte distance
1
Il s’agit du fer, du plomb et du zinc.
87
(1,5% contre 2,5% en 2007). Comme par le passé, ce dernier trafic a continué à représenter
la grande part du trafic global, soit près de 85% ou 33,2 millions de voyageurs.
EVOLUTION DU TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS
Désignation
Société nationale des chemins
de fer tunisiens (SNCFT)
-Lignes de longue distance
-Lignes de courte distance
2005
2006
2007
36,4
5,2
31,2
37,7
5,8
31,9
38,8
6,1
32,7
(En millions de voyageurs)
Variations en %
2008
2007/2006 2008/2007
39,2
6,0
33,2
2,9
5,2
2,5
1,0
-1,6
1,5
Source : SNCFT
Quant au transport ferroviaire urbain assuré par la Société des transports de Tunis
(Transtu), essentiellement par les lignes du Métro, il a diminué de 1,7% par rapport à 2007,
portant sur 109,6 millions de voyageurs.
2) Transport routier
Le transport routier de voyageurs, assuré aussi bien par les sociétés publiques que
par le secteur privé, s’est inscrit en régression de 0,4% en 2008, revenant à
695,5 millions de voyageurs et ce, malgré la progression importante du trafic réalisé par les
entreprises privées (16,6% contre 22,3% en 2007). Sur ce total, 395,5 millions de voyageurs
ont été transportés par les sociétés régionales avec environ 136 millions de kilomètres
parcourus, contre 388,8 millions de voyageurs et 133,6 millions de kilomètres une année
auparavant.
Atteignant 275,4 millions de personnes, l’effectif des voyageurs transportés par la
société Transtu a baissé de 4,2%, en dépit de l’accroissement du parc roulant qui est passé
de 1.146 à 1.159 bus, d’une fin d’année à l’autre.
Le trafic assuré par la Société nationale de transport interurbain (SNTRI), offrant ses
prestations aux usagers entre la capitale et les différentes régions du pays, a diminué de
5,4%, pour revenir à 3,5 millions de voyageurs. Il y a lieu de signaler que le parc roulant de
cette société a été renforcé par l’acquisition de 20 bus, contre la mise hors exploitation de
13 bus vétustes.
S’agissant du transport collectif privé qui est assuré par cinq sociétés, à savoir celles
de Transport en commun de voyageurs (TCV), de Transport urbain de Tunisie (TUT), de
Transport en commun (STC), de Transport urbain et suburbain (TUS) et de Transport
confort interurbain (STCI), il a enregistré un accroissement de 16,6%, pour totaliser
21,1 millions de voyageurs.
L’effectif de voyageurs transportés par la première société a augmenté de 10%, pour
s’élever à 3,3 millions de personnes, dont près de la moitié sur la ligne Marsa-Tunis. Le parc
exploité par cette société a été constitué de 52 bus contre 51 bus une année auparavant.
Par ailleurs, le trafic réalisé par la société de Transport urbain de Tunisie (TUT) s’est
accru de 29%, pour atteindre 4 millions de voyageurs, surtout avec l’exploitation d’une
nouvelle ligne et l’acquisition de 4 nouveaux autobus.
Pour le trafic de voyageurs assuré par les autres sociétés privées, en l’occurrence
STC, TUS et STCI, il a également progressé de 68,4%, 5% et 14,9% respectivement.
Quant à la contribution des autres opérateurs privés au transport routier de voyageurs, elle
a continué à se consolider. A cet égard, les statistiques du Ministère du Transport, relatives aux
88
nouvelles autorisations d’exploitation octroyées en 2008, font état de 638 nouveaux permis de
taxis, 428 nouvelles autorisations de transport rural et 203 nouveaux permis de voitures de
louages, portant ainsi les totaux respectifs à 24.768, 10.059 et 8.692 unités.
S’agissant du transport routier de marchandises pour le compte d’autrui, il a poursuivi
sa progression comme l’illustre le nombre total de certificats d’enregistrement pour exercer
cette activité, qui a atteint 1.585 contre 1.437 certificats une année auparavant. La charge
utile globale afférente à ce type de transport s’est élevée à 166,2 mille tonnes contre
142,4 mille en 2007.
Pour le transport international routier (TIR), le nombre total d’autorisations d’exploitation a connu une faible hausse. Il a atteint 63 autorisations totalisant une charge utile de
8,2 mille tonnes contre 62 autorisations et 6,9 mille tonnes une année auparavant.
II – LES COMMUNICATIONS
Les orientations stratégiques nationales dans le domaine des technologies de
l’information et de la communication (TIC) visent à impulser davantage ce secteur dont la
contribution à l’amélioration de la productivité et au développement de l’innovation ne cesse
de s’amplifier, d’une année à l’autre. Ainsi, les efforts se sont poursuivis en 2008 dans le but
de promouvoir l’économie du savoir, à travers la création d’entreprises et d’emplois, la
consolidation des investissements dans les secteurs à contenu scientifique élevé et la
généralisation de la technologie à toutes les activités économiques et sociales. Il en est
résulté un ensemble de transformations structurelles au niveau du tissu économique dont
les aspects commencent à apparaître progressivement au niveau de la répartition sectorielle
de l’activité économique, des investissements et du commerce extérieur.
L’évolution sensible et continue du secteur des TIC a permis à la Tunisie d’être
classée dans ce domaine, par le Forum économique de Davos et pour la 2ème année
consécutive, au 1er rang parmi les pays africains et au 35ème parmi 127 pays selon l’indice
d’aptitude à l’usage des TIC « Networked Readiness Index », ainsi qu’au 2ème rang parmi
115 pays en matière de succès dans la politique de promotion des TIC.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR DES COMMUNICATIONS
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
Croissance réelle de la valeur ajoutée (%)
20,5
24,2
21,0
20,0
17,7
Valeur ajoutée en prix courants/PIB (%)
3,6
4,3
4,7
5,1
5,5
Investissements (MDT)
655
586
650
700
740
-Variation (%)
10,4
-10,5
10,9
7,7
5,7
-Part dans la FBCF globale (%)
8,2
7,0
6,7
6,4
5,9
Nombre des abonnés au téléphone fixe
(milliers)
1.204
1.257
1.268
1.273
1.239
Nombre des abonnés au téléphone mobile
(milliers)
3.736
5.681
7.339
7.849
8.569
Nombre des lignes téléphoniques (fixes et
mobiles) pour 100 habitants
49,5
69,2
85,0
89,0
94,8
Nombre des abonnés à Internet (milliers)
121,0
150,2
179,4
253,1
281,3
Nombre des abonnés à Internet pour
1.000 habitants
12,2
15,0
17,7
24,7
27,2
Nombre des utilisateurs d’Internet pour
1.000 habitants
83,7
94,6
127,1
167,7
270,2
Nombre des centres publics de
technologies de communication (unités)
11.000 11.903 12.375 12.275 11.526
Couverture postale (nombre d’habitants par
point de poste)
7.100
7.058
7.047
7.056
7.096
Sources : Ministères du Développement et de la coopération internationale
et des Technologies de la communication
89
Dans ce contexte, le secteur des communications a continué à réaliser en 2008 un
taux de croissance à deux chiffres, soit 17,7% en termes réels contre 20% l’année
précédente. Sa contribution à la croissance économique du pays a été portée, d’une année
à l’autre, de 25,4% à 34,6% ou 1,6 point de pourcentage pour chacune des deux années.
Corrélativement, la part de ce secteur dans le PIB aux prix constants s’est renforcée,
passant de 9,1% en 2007 à 10,2% en 2008 contre 3,9% en 2001, l’objectif étant de porter
cette contribution à 13,5% d’ici la fin 2011.
Les nouveaux postes d’emploi spécialisés créés par le secteur des technologies de la
communication ont atteint 6,7 mille, en 2008, contre 7,4 mille postes un an plus tôt. Ce niveau,
qui ne tient pas compte des emplois indirects liés à l’impact de cette activité sur les autres
secteurs, reste appréciable. Son effet sur l’emploi global est comparable à celui engendré par
l’évolution de certains secteurs traditionnels, notamment le bâtiment et génie civil.
En matière d’investissement, le secteur des communications a absorbé, en 2008, une
enveloppe de 740 MDT, niveau en hausse de 5,7% par rapport à l’année précédente et
représentant 5,9% de la formation brute de capital fixe totale contre, respectivement, 7,7% et
6,4% en 2007.
Ces investissements ont permis d’accroître la densité téléphonique qui est passée,
d’une année à l’autre, de 89 abonnés à environ 95 pour 100 habitants, soit un niveau des plus
élevés en Afrique et ce, suite à l’évolution remarquable du nombre des abonnés aux réseaux
de la téléphonie mobile (8,6 millions contre 7,8 millions en 2007). De même, le parc national
d’ordinateurs a sensiblement augmenté, atteignant 997 mille unités, contre 767,5 mille
ordinateurs une année auparavant, soit presque l’objectif de 1 million d’unités fixé pour
l’année 2009.
45
45
40
40
35
35
30
30
25
25
20
20
15
15
10
10
5
5
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Taux de croissance du secteur des communications
2005
2006
2007
Contribution en pourcentage
Taux de croissance
en pourcentage
TAUX DE CROISSANCE DE LA VALEUR AJOUTEE DES COMMUNICATIONS
ET CONTRIBUTION A LA CROISSANCE ECONOMIQUE (en prix constants)
0
2008
Contribution à la croissance économique
En outre, le secteur a réalisé un bond qualitatif en relation, notamment, avec le
développement et la diversification des services de la téléphonie mobile, la baisse des coûts
d’utilisation, la généralisation du réseau téléphonique sur l’ensemble du territoire national,
l’augmentation du nombre de stations relais du téléphone mobile, ainsi que la création de
24 unités de contrôle qualité. Ces actions ont permis de réduire l'encombrement et la
saturation du réseau téléphonique pendant les périodes de pointe et de répondre, ainsi, aux
exigences des normes internationales en vigueur.
90
De tels résultats, obtenus grâce au développement d’un climat favorable à la concurrence,
à la compétitivité et à l’investissement, seront renforcés suite au lancement, en 2008, d’un appel
d’offres international pour l’attribution d’une nouvelle licence de télécommunications dans le but
de mettre en place et d’exploiter de nouveaux réseaux de téléphonie fixe, d’Internet et des
services de téléphonie mobile de deuxième et troisième générations, ce qui se traduira par une
concurrence plus accrue, une offre plus diversifiée, des contenus numériques plus développés
et une baisse des tarifs.
En ce qui concerne l’Internet et la transmission de données, la Tunisie a favorisé leur
pénétration auprès des acteurs économiques et des ménages, à travers la baisse continue
des tarifs, l’offre d’une multitude de technologies et le déploiement d'infrastructures de qualité.
En effet, l’infrastructure nationale de télécommunications est composée, essentiellement, d'un
réseau de fibres optiques sur près de 9 mille kilomètres couvrant l'ensemble des villes
côtières et intérieures du pays et de câbles sous-marins pour assurer l'adhésion de la Tunisie
aux réseaux internationaux de télécommunication.
La capacité de connexion de la bande passante au réseau international d’Internet a été
renforcée en 2008, pour atteindre 11,3 Gbit/s contre 3,1 Gbit/s l’année précédente et ce, dans
le but d’accompagner la grande dynamique de l’utilisation de l’Internet. Le nombre des
utilisateurs d’Internet en Tunisie n’a cessé d'augmenter pour s’élever, à fin 2008, à
2,8 millions contre 1,7 million en 2007. Quant au nombre d’abonnés, il a progressé d’environ
11% pour s’élever à 281,3 mille.
En particulier, le nombre des abonnés ADSL a augmenté de 86% pour atteindre
212,5 mille, en relation avec le renforcement d’environ 70% de la capacité d’accueil qui
pourrait satisfaire plus de 330 mille abonnés. Pour sa part, la structure des abonnés a connu
une évolution remarquable, avec une part des abonnés ayant un débit supérieur à 512 kb/s
portée de 12% en 2007 à 46% en 2008. Encore faut-il noter que le nombre des abonnés
connectés à un débit supérieur à 1 Mb/s est passé de 7,8 mille à 36 mille abonnés, d’une
année à l’autre.
La généralisation progressive du haut débit a concerné les différents opérateurs économiques, telles que les institutions universitaires, de recherche et d’éducation. Au niveau des
entreprises, les efforts déployés sont également considérables, en rapport avec l’impact positif
de l’utilisation des moyens technologiques et de communication sur la productivité et la
compétitivité.
Dans cette optique, l'année 2008 a connu le démarrage de l’utilisation des services
Internet de haut débit Wimax et ce, au profit de 1.000 entreprises. En outre, le nombre des
sociétés abonnées au réseau de transmission de données par satellite a atteint 420 entreprises
qui ont pu assurer leurs services par le recours aux sociétés de communication, notamment
celles exportatrices de logiciels et de systèmes informatiques et les centres d’appel.
Par ailleurs, un programme a été instauré pour raccorder 300 zones économiques et
administratives, dans les différentes régions du pays, par fibres optiques et ce, dans le cadre du
développement du très haut débit dédié aux entreprises économiques et aux établissements
administratifs.
Sur un autre plan, la création de sites Web a connu, en 2008, une évolution de près de
12%, pour atteindre 6.467 sites. Quant au nombre des noms de domaines, il est passé à
11.501 contre 10.031 en 2007.
L’administration électronique a été encouragée à travers le développement et l'utilisation
de services en ligne de nature à favoriser la transition vers une administration performante et
adaptée aux besoins des citoyens et des entreprises. D’ailleurs, un programme de généralisation de l’informatique au sein de l’Administration tunisienne est en cours d’exécution par la
91
création de centres informatiques spécialisés et la mise en place de systèmes informatiques
dans les différents domaines, orientés notamment vers les étudiants, le secteur de la santé et
les différents services visant à faciliter la relation avec les citoyens. En outre, les travaux de
mise en place d’un réseau administratif intégré se sont poursuivis, avec une progression de la
réalisation des projets engagés, tels que les courriers et les échanges électroniques des
documents et des données entre les institutions publiques.
Suite à ces progrès, la Commission économique d’Afrique (CEA) a décerné à la Tunisie,
en mai 2009, le prix de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication
dans l’Administration publique pour le continent africain.
Par ailleurs, le commerce électronique a fait l’objet de plusieurs efforts visant à
développer les échanges électroniques sur le marché intérieur et à étendre leur utilisation au
service de l’export. Il s’agit, notamment, et en plus de la création de sites marchands, d’instituer
des incitations financières et organisationnelles pour intensifier les échanges commerciaux
électroniques et favoriser l’émergence et la pérennisation de nouvelles entreprises dans le
secteur des e-services. Dans ce cadre, une pépinière de projets de services électroniques a été
créée pour inciter les jeunes diplômés à lancer de nouvelles entreprises innovantes dans le
domaine du commerce électronique.
De même, la sécurité des réseaux et des plates-formes électroniques a bénéficié d’un
intérêt croissant pour accompagner la dynamique de l’économie immatérielle. Ainsi, l’Agence
nationale de la sécurité informatique a renforcé son activité dans le domaine d’agrément
d’auditeurs informatiques. L’année 2008 a été aussi caractérisée par le lancement, pour la
première fois, de l’agrément des entreprises privées dans le domaine de la sécurité et de l’audit
des systèmes informatiques et ce, dans le but d’assister les différents secteurs dont les activités
se basent sur les réseaux et les applications informatiques.
Egalement, la certification électronique a connu, en 2008, une évolution remarquable pour
suivre le développement des services électroniques à distance destinés aux citoyens et aux
entreprises. Le nombre des certificats de signature électronique a presque doublé, pour
atteindre 2.927 certificats contre 1.512 en 2007.
Pour accompagner les exigences du développement de l’économie du savoir, notamment
une main-d’œuvre qualifiée capable de suivre l’évolution technologique, une grande importance
a été accordée à la formation des compétences nationales. Les efforts déployés dans ce cadre
se sont concrétisés particulièrement par l’appui apporté aux filières d’avenir, la diversification
des spécialités scientifiques, le renforcement de l’intégration des TIC dans les programmes
d’enseignement à travers la poursuite de la généralisation de l’enseignement de l’informatique,
l’amélioration du taux de couverture en matériel informatique dans les différents niveaux de
l’enseignement et le développement de la formation de spécialistes dans le domaine des TIC.
Ainsi, le nombre d’étudiants inscrits dans les différentes filières des technologies de
l’information et de la communication n’a cessé d’augmenter pour se situer à 46,3 mille au cours
de l’année universitaire 2007-2008 contre 43,1 mille l’année précédente, portant la proportion
des étudiants dans ces spécialités à 13,2% du total. Egalement, le nombre des diplômés de
l’enseignement supérieur dans ce domaine s’est accru pour atteindre 9,5 mille, compte tenu
des diplômés de troisième cycle, contre près de 8 mille en 2007.
En outre, les efforts se poursuivent pour promouvoir la Tunisie en tant que destination
technologique, attirer davantage d’entreprises étrangères, multiplier les créations d'entreprises
et développer la recherche et l’innovation dans le domaine des TIC. Ainsi, le pôle des
technologies de la communication El Ghazala a abrité 70 entreprises spécialisées dans ce
domaine, au cours de 2008, dont 26 entreprises totalement exportatrices contre, respectivement, 51 et 19 entreprises une année auparavant.
92
Dans le cadre de l’amélioration de l'environnement de l'investissement et de la
compétitivité des entreprises, ledit pôle a vu la création d’un guichet unique des technologies de
la communication, afin de simplifier les procédures administratives de l'homologation et du
contrôle technique, et d’une cellule ayant pour but de renforcer l'assistance des investisseurs.
De même, il a été décidé de réaliser une extension de la superficie du pôle en question qui
rejaillira sur les gouvernorats de l’Ariana et de la Manouba, moyennant des investissements de
l’ordre de 100 MDT, en vue d’améliorer la capacité d’hébergement de nouveaux projets et
entreprises technologiques, étant signalé que cette extension pourrait offrir, dans une première
phase, plus de 5.000 emplois.
L’attrait du site tunisien pour l’implantation des entreprises étrangères exerçant dans le
domaine des technologies de l’information et de la communication se manifeste par
l’intensification de l'activité des centres d’appels et plus particulièrement les centres destinés aux
marchés extérieurs. Le nombre des centres d’appels a atteint 203 à fin 2008, offrant 17,6 mille
emplois, surtout au profit des diplômés universitaires, contre 150 centres et 12,,8 mille emplois
une année auparavant.
Par ailleurs, une attention particulière a été accordée à l’élargissement de la plate-forme
technologique à l’échelle nationale et au renforcement du rôle du secteur des TIC dans le
développement régional et la promotion de l’emploi dans les zones intérieures. Dans ce cadre,
le nombre des centres régionaux de travail à distance, destinés à polariser les projets innovants,
notamment dans le secteur des communications et de l’informatique, a atteint 7 centres abritant
51 entreprises. Ces centres seront renforcés par 8 autres centres en phase de création et qui
seront finalisés au cours de l’année 2009.
Dans le domaine de la Poste, des réalisations importantes sont aussi enregistrées et
elles sont illustrées, notamment, par :
- le maintien d’un rythme de croissance important de cette branche et l’accélération de
l’activité postale, suite à la diversification des services et des produits qui a généré environ 29%
du chiffre d’affaires contre 1% seulement en 1999 ;
- le développement et la diversification des produits financiers, notamment les transferts
financiers électroniques au niveau aussi bien international que national, l’épargne postale, la
postassurance, les chèques postaux, les services monétiques et les paiements électroniques
via Internet ;
- l’évolution des services postaux électroniques, particulièrement le service des télégrammes urgents par voie électronique « webtelegram» et le courrier hybride permettant
aux grandes entreprises d’échanger un volume important de courriers électroniques avec
leurs clients ;
- l’amélioration de la qualité des services offerts aux clients comme en témoigne
l’obtention de plusieurs bureaux de poste de la certification de qualité ISO 9001 version 2000 ;
- la modernisation du réseau de la Poste qui atteint 1.024 bureaux à travers,
notamment, la mise en place d’applications informatiques intégrées pour assurer les services
postaux et financiers en temps réel, le raccordement de 200 bureaux de poste par Internet pour
faciliter l’inscription universitaire à distance et l’extension du réseau des distributeurs
automatiques de billets dont le nombre est passé à 104 unités contre 88 en 2007 et ce, dans le
but de faciliter le retrait de l’argent et d’alléger la charge sur les bureaux de poste.
Pour le secteur radiotélévisé, les efforts de développement et de modernisation se sont
poursuivis, en vue d’assurer la diversification et le renforcement du paysage audiovisuel
national qui a été enrichi, en 2008, par le lancement de la première chaîne de télévision
religieuse tunisienne. En outre, un projet de télévision numérique terrestre a été mis en place en
vue d'améliorer la robustesse de l'image et du son, par le biais de la numérisation de la
93
diffusion. La première tranche de ce projet a été achevée, en 2008 et ce, au niveau de la
distribution des canaux télévisés, regroupant 41 stations de diffusion établies dans tous les
gouvernorats du pays.
III – LE TOURISME
La flambée des cours mondiaux des produits de base, notamment l’énergie, jusqu’à l’été
2008, ayant entraîné une hausse du niveau de l’inflation, et l’entrée en récession de plusieurs
pays industrialisés suite à la crise financière internationale, conjuguées aux vagues de
licenciements et aux fluctuations des taux de change, ont fortement affecté l’activité touristique
mondiale.
A l’instar des autres destinations touristiques, la Tunisie a été touchée, au cours du
dernier trimestre de 2008, par l’impact de ladite crise, situation qui n’a pas empêché le secteur
du tourisme de poursuivre l’amélioration de ses principaux paramètres d’activité.
A – EVOLUTION DU TOURISME DANS LE MONDE
Le nombre de touristes au niveau mondial s’est élevé, au cours de l’année 2008, à
924 millions, soit une augmentation de 16 millions ou 1,8% contre 7,3% une année auparavant.
Ce ralentissement est dû à la baisse enregistrée durant la deuxième moitié de l’année (-1%),
alors que le premier semestre a connu une progression des flux touristiques de 5%.
Par région, l’Europe a préservé son rang de première destination touristique mondiale,
malgré une stagnation du nombre de touristes accueillis en 2008 (488 millions), avec une part
de marché de 52,8% contre 53,7% une année auparavant. Comme à l’accoutumée, la région
méditerranéenne a reçu le plus grand nombre de touristes, soit 179 millions ou près de 20% du
total mondial, suivie par l’Europe de l’Ouest (153 millions), l’Europe centrale et orientale
(99 millions) et l’Europe du Nord (57 millions).
La région de l’Asie de l’Est et du Pacifique s’est maintenue au deuxième rang mondial,
avec une part de marché stable à 19,2%, en dépit de la décélération des flux de touristes (1,7%
contre 10,6% en 2007). La partie Nord-Est de cette région a continué à accueillir la majeure
partie des arrivées touristiques, soit environ 105 millions ou 59% du total. Il y a lieu de noter que
l’Asie du Sud a gardé pratiquement la même affluence de touristes avec un nombre dépassant
légèrement 11 millions.
EVOLUTION DES ARRIVEES DE TOURISTES DANS LE MONDE
En millions de
Part du total en %
Régions
touristes
2007
2008
2007
2008
Europe
488
488
53,7
52,8
Asie de l’Est et Pacifique
174
177
19,2
19,2
Amériques
143
148
15,7
16,0
Moyen-Orient (y compris
Egypte)
47
53
5,2
5,7
Afrique1
45
47
5,0
5,1
Asie du Sud
11
11
1,2
1,2
Total
908
924
100,0
100,0
Variations en %
2007/2006
5,2
10,6
4,9
2008/2007
0,0
1,7
3,5
15,3
8,5
9,8
7,3
12,8
4,4
0,0
1,8
Source : Organisation mondiale du tourisme
Pour sa part, le continent américain a accueilli 148 millions de touristes, niveau en
augmentation de 3,5% contre 4,9% en 2007. Sa part de marché s’est légèrement consolidée
pour passer de 15,7% à 16%, d’une année à l’autre, grâce à la solidité du tourisme aux
Etats-Unis, durant les huit premiers mois de 2008 et au bon comportement des principales
destinations de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud.
1
Sans l’Egypte.
94
De son côté, le Moyen-Orient a réalisé la meilleure performance en 2008, avec un
accroissement du nombre de touristes de 12,8% contre 15,3% en 2007, pour atteindre
53 millions. Ainsi, sa part de marché s’est améliorée, pour s’élever à 5,7% du total mondial,
contre 5,2% une année auparavant. En particulier, l’Egypte a connu une saison touristique
exceptionnelle en recevant 12,8 millions de touristes, soit un niveau en progression de 15%,
d’une année à l’autre.
Avec 47 millions d’arrivées touristiques, le continent africain (sans l’Egypte) a enregistré
une décélération du nombre de touristes en 2008 (4,4% contre 8,5% en 2007), ce qui s’est
traduit par une quasi-stabilité de sa part de marché au niveau de 5,1% du total mondial. Cette
décélération a touché l’Afrique subsaharienne (4,1% contre 8,8% un an plus tôt) et, surtout,
l’Afrique du Nord (5,3% contre 7,9%). Ces deux sous-régions ont accueilli, respectivement,
environ 30 millions et 17 millions de touristes, étant signalé que le Maroc et la Tunisie, deux
principales destinations touristiques de l’Afrique du Nord, ont réalisé des records avec,
respectivement, 7,9 millions et 7 millions de touristes.
B – ACTIVITE TOURISTIQUE EN TUNISIE
1) Evolution générale
Malgré l’entrée en récession des principaux pays européens émetteurs de touristes, suite
à la crise financière et économique mondiale, l’activité touristique en Tunisie a continué, en
2008, à connaître des progrès soutenus, enregistrant même des records au niveau de certains
indicateurs, en particulier les entrées de non-résidents et les recettes en devises.
Ainsi, la valeur ajoutée du secteur a progressé, en termes réels, à un rythme plus rapide
qu’une année auparavant, soit 4% contre 3,5%. Quant à sa part dans le PIB aux prix courants,
elle est restée pratiquement stationnaire atteignant 5,3%.
Pour leur part, les investissements touristiques se sont accrus, en 2008, de 40 MDT ou
13,3%, contre une baisse de 9,1% un an plus tôt, pour s’élever à 340 MDT ou 2,7% de la
formation brute de capital fixe globale. Cette enveloppe a été consacrée au renouvellement et à
l’aménagement de certaines unités hôtelières existantes, dans le cadre du programme de mise
à niveau, et à la construction de nouvelles unités, ce qui a permis de renforcer la capacité
d’hébergement disponible de plus de 3 mille lits supplémentaires pour passer à 239.052 lits à la
fin de 2008.
Par ailleurs, les flux d’investissements directs étrangers ont continué à progresser
atteignant 137 MDT, contre environ 64 MDT en 2007 et ils ont été engagés essentiellement par
la Libye pour l’acquisition de 2 unités hôtelières existantes.
Concernant les nouveaux emplois créés directement par le tourisme, ils se sont inscrits en
forte baisse, revenant à 1.600 postes contre 4.000 un an plus tôt, surtout avec le ralentissement
de l’activité du secteur à partir du mois d’octobre. Ainsi, le nombre total d’emplois directs
assurés par ce secteur a atteint environ 100 mille postes, alors que celui d’emplois indirects est
de l’ordre de 350 mille postes compte tenu des effets d’entraînement de l’activité touristique sur
d’autres secteurs.
Pour ce qui est du programme de mise à niveau du secteur touristique, 55 dossiers ont
été approuvés, au terme de l’année 2008, avec des investissements et des primes s’élevant à
91 MDT et 8 MDT, respectivement.
En vue de consolider davantage les performances du secteur et l’attractivité de la
destination Tunisie, une panoplie de mesures a été décidée le 13 février 2009. Il s’agit,
principalement, de l’augmentation du budget promotionnel, du renforcement du transport
aérien international et national, notamment sur Tozeur, de la mise en place d’un programme
de mise à niveau basé sur le côté immatériel et de la modernisation des centres de
95
formation, outre la promotion du tourisme culturel à travers le développement des circuits
des sites historiques et des festivals internationaux.
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
Désignation
Unité
2006
2007
2008
Variations en %
2007/2006
2008/2007
%
3,8
3,5
4,0
Croissance réelle de la valeur ajoutée
Valeur ajoutée en prix courants/PIB
%
5,6
5,4
5,3
Investissements
-En valeur
MDT
330
300
340
-9,1
13,3
%
-Part dans la FBCF globale
3,4
2,8
2,7
Création d’emplois directs
Unité
2.000
4.000
1.600
100,0
-60,0
Capacité d’hébergement disponible
(fin de période)
1000 lits
232
236
239
1,7
1,3
Capacité d’hébergement mise en
exploitation (moyenne mensuelle)
1000 lits
196
198
198
1,0
0,0
Entrées de non-résidents
étrangers
1000 pers.
6.550
6.762
7.049
3,2
4,2
Nuitées globales
1000 unités
36.840
37.361
38.112
1,4
2,0
-Nuitées de non-résidents étrangers
1000 unités
34.086
34.546
35.049
1,3
1,5
-Nuitées de résidents
1000 unités
2.754
2.815
3.063
2,2
8,8
Taux d’occupation1
-Absolu
%
44,9
45,2
43,7
-Relatif
%
51,5
51,7
52,8
Durée moyenne de séjour
Jour
5,2
5,1
5,0
-1,9
-2,0
Recettes brutes en devises
-En valeur
MDT
2.825
3.077
3.390
8,9
10,2
-Part dans les recettes courantes
%
11,9
10,8
9,9
Dépenses par nuitée
- Moyenne générale
Dinar
83
89
97
7,2
9,0
- Hors Maghrébins
Dinar
75
81
87
8,0
7,4
Dépenses par touriste
- Moyenne générale
Dinar
431
455
481
5,6
5,7
- Hors Maghrébins
Dinar
609
644
688
5,7
6,8
Sources : Office national du tourisme tunisien, Ministère du Développement
et de la coopération internationale et BCT
De même et afin de faire face aux retombées de la crise financière et économique
internationale sur l’activité touristique, une cellule de veille a été mise en place auprès de
l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), en vue de recueillir et analyser les
informations provenant de ses représentations à l’étranger et des différents intervenants du
secteur et pour prendre, en conséquence, les mesures nécessaires.
2) Tourisme international
2.1- Entrées de non-résidents
La Tunisie a accueilli, en 2008 et pour la première fois, plus de 7 millions de touristes,
niveau en accroissement de 4,2% contre 3,2% l’année précédente. Cette évolution est
enregistrée malgré le ralentissement des flux des touristes européens, soit 1,5% contre
2,3% en 2007, en raison notamment de la décélération des entrées des Français, des
Russes et des Scandinaves, ainsi que de l’accentuation de la baisse pour les Anglais, les
Tchèques, les Espagnols et les Autrichiens. En revanche, les marchés allemand et italien
ont connu une légère reprise.
Concernant les Maghrébins, leur nombre s’est globalement consolidé en 2008, soit
8,4% contre 4,3% l’année précédente, en rapport principalement avec l’augmentation
1
Le taux d’occupation absolu est calculé par référence aux nuitées globales et à la capacité d’hébergement
disponible, alors que le taux d’occupation relatif est déterminé en fonction des mêmes nuitées et de la capacité
d’hébergement mise en exploitation.
96
importante des entrées des Libyens (14,4% contre 5%), dont l’effectif s’est élevé à
1,8 million ou 25% environ du nombre total de touristes.
EVOLUTION DES ENTREES DES NON-RESIDENTS
EVOLUTION DES NUITEES DES NON-RESIDENTS
(en milliers de personnes)
(en milliers d'unités)
5998
6550
6378
6762
7049
34086
34546
35049
2005
2006
2007
2008
30665
25301
5114
2003
33587
2004
2005
2006
2007
2003
2008
2004
2.2- Nuitées de non-résidents
La progression des nuitées des non-résidents a été, en 2008, très proche de celle
enregistrée l’année précédente, soit 1,5% contre 1,3%, avec un nombre total de l’ordre de
35 millions d’unités. L’augmentation des nuitées des Européens (1,3% contre 0,7% en
2007) a concerné, notamment, les Français (7% contre 4,4%), les Allemands (1,4% contre
-5,6%), les Russes (9,3% contre 21,2%) et les Polonais (29,2% contre 10,1%).
ENTREES ET NUITEES DES NON-RESIDENTS PAR NATIONALITE
Désignation
Européens
dont :
Français
Allemands
Italiens
Anglais
Belges
Tchèques
Russes
Espagnols
Polonais
Scandinaves
Suisses
Autrichiens
Hollandais
Maghrébins
dont :
Libyens
Algériens
Marocains
Moyen-Orientaux
Américains
(USA et Canada)
Africains autres
que Maghrébins
Divers
Total
Entrées (en mille personnes)
Nuitées (en mille unités)
Variat.2008/2007
en %
Entrées Nuitées
1,5
1,3
2006
3.956
2007
4.048
2008
4.107
2006
31.981
2007
32.192
2008
32.598
1.235
547
464
351
164
154
112
140
135
83
103
92
79
2.458
1.335
514
444
313
167
153
141
127
149
103
106
89
86
2.564
1.395
522
445
255
169
126
161
105
208
115
106
73
95
2.780
8.197
6.372
3.200
3.274
1.697
1.439
1.382
1.093
1.230
669
656
572
528
1.022
8.557
6.015
3.013
2.970
1.724
1.421
1.675
966
1.354
768
668
521
573
1.085
9.158
6.099
3.010
2.529
1.625
1.204
1.830
824
1.749
834
644
358
646
1.145
4,5
1,6
0,2
-18,5
1,2
-17,6
14,2
-17,3
39,6
11,6
0,0
-18,0
10,5
8,4
7,0
1,4
-0,1
-14,8
-5,7
-15,3
9,3
-14,7
29,2
8,6
-3,6
-31,3
12,7
5,5
1.472
945
32
36
1.545
981
29
38
1.767
968
32
42
268
708
46
148
286
758
41
160
340
758
47
172
14,4
-1,3
10,3
10,5
18,9
0,0
14,6
7,5
32
34
36
239
245
275
5,9
12,2
23
45
6.550
25
53
6.762
29
55
7.049
109
587
34.086
97
115
124
16,0
7,8
749
735
3,8
-1,9
34.546
35.049
4,2
1,5
Source : Office national du tourisme tunisien
Pour ce qui est des nuitées des Maghrébins, elles ont connu une certaine décélération
(5,5% contre 6,2% un an plus tôt), imputable à la stagnation des nuitées des Algériens dont
les entrées ont baissé de 1,3%. Il y a lieu de noter qu’en dépit de l’importance de la clientèle
maghrébine, qui a représenté près de 40% du nombre total de touristes, la part des nuitées
qui leur est afférente est demeurée faible, soit 3,3% contre 3,1% en 2007.
2.3- Durée moyenne de séjour
S’inscrivant dans une tendance baissière depuis quatre années, la durée moyenne de
séjour touristique s’est située, en 2008, à 5 jours contre 5,1 une année auparavant. Celle
des Européens est revenue, d’une année à l’autre, de 8 à 7,9 jours, alors que la durée de
séjour des Maghrébins a stagné au niveau de 0,4 jour.
Par comparaison à certaines destinations touristiques concurrentes, la durée
moyenne de séjour reste inférieure à celles enregistrées par l’Egypte (10 jours) et le Maroc
(8 jours).
2.4- Recettes touristiques
Premier pourvoyeur du pays en devises, l’activité touristique a généré en 2008 des
recettes de 3.390 MDT ou l’équivalent de 2.754 millions de dollars américains, soit un niveau en
hausse de 10,2% contre 8,9% en 2007. Sans l’effet change, l’accroissement est estimé à 9,7%
contre 6,2% un an plus tôt. Ces recettes ont représenté 9,9% des recettes courantes totales de
la balance générale des paiements contre 10,8% une année auparavant.
Malgré une progression soutenue, le niveau des recettes en devises est demeuré en
deçà de ceux réalisés par certains pays concurrents, comme le Maroc (7,2 milliards de
dollars) et l’Egypte (11 milliards de dollars).
Pour sa part, la moyenne des dépenses par touriste s’est accrue de 5,7%, soit
presque le même rythme qu’en 2007, atteignant 481 dinars. En dehors des Maghrébins,
cette moyenne est passée, d’une année à l’autre, de 644 à 688 dinars (près de 560 dollars).
Ce niveau reste inférieur à ceux enregistrés par les principaux pays concurrents, tels que le
Maroc (871 dollars), l’Egypte (859 dollars) et la Turquie (708 dollars).
EVOLUTION DES RECETTES TOURISTIQUES EN DEVISES
(en MDT)
3390
2611
1954
1999
2095
2000
2341
2290
2021
2001
2825
3077
2002
1903
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Pour les Maghrébins, la moyenne des dépenses par touriste s’est élevée à environ
164 dinars, en particulier les Algériens (130 dinars) et les Libyens (183 dinars), contre une
moyenne de 1.039 dinars pour les Allemands, 878 dinars pour les Anglais et 628 dinars
pour les Français. Cette situation explique, entre autres, l’évolution des recettes touristiques
de la Tunisie. En effet, les Maghrébins, qui ont représenté, en 2008, une part de l’ordre de
40% du nombre total de touristes, n’ont contribué aux recettes en devises qu’à concurrence
de 13,4% ou environ 455 MDT.
98
3) Tourisme intérieur
Les nuitées des résidents ont progressé en 2008 de 8,8% contre 2,2% l’année
précédente, pour s’élever à plus de 3 millions d’unités, soit une part de 8% des nuitées
globales contre 7,5% un an plus tôt et un objectif de 15% fixé à l’horizon de 2011. Les
efforts déjà entrepris pour dynamiser le tourisme intérieur méritent d’être poursuivis et
consolidés davantage, afin d’assurer un développement soutenu et durable du secteur
touristique, fortement soumis aux aléas de la conjoncture internationale et affrontant une
concurrence aiguë à l’échelle mondiale. A cet effet, une attention particulière devrait être
accordée à l’amélioration des services et à la pratique de prix attractifs en faveur de la
clientèle résidente.
4) Analyse de l’activité touristique régionale
Atteignant plus de 38 millions d’unités, les nuitées globales ont enregistré, en 2008, un
accroissement de 2% contre 1,4% l’an précédent. Cette évolution reflète la progression plus
rapide qu’une année auparavant des nuitées dans la plupart des zones touristiques comme
celles de Djerba-Zarzis (5,7% contre 1,3%), Nabeul-Hammamet (0,8% contre -2,3%), TunisZaghouan (8,1% contre 1%) et Tabarka-Aïn Draham (12,9% contre 1,4%). A l’inverse, les
nuitées ont accusé une baisse dans les zones de Sousse-Kairouan (-3,3% contre 3,6% en
2007) et de Yasmine-Hammamet (-0,2% contre -0,5%), ainsi que celle de Sbeïtla-Kasserine
(-10,4% contre 77,8%).
Corrélativement, le taux moyen d’occupation relatif s’est amélioré de 1,1 point de
pourcentage par rapport à 2007, atteignant 52,8%. Cette amélioration a concerné les
principales zones touristiques, à l’instar de Monastir-Skanès (6 points de pourcentage),
Nabeul-Hammamet (3,3 points) et Tunis-Zaghouan (3,2 points). La zone de Djerba-Zarzis a
réalisé le meilleur taux d’occupation, soit 60,2%, suivie par celles de Mahdia-Sfax (57,5%),
Monastir-Skanès (56,7%) et Sousse-Kairouan (56,6%).
NUITEES GLOBALES ET TAUX D’OCCUPATION RELATIF PAR ZONE TOURISTIQUE
Zones
Djerba-Zarzis
Sousse-Kairouan
Nabeul-Hammamet
Monastir-Skanès
Yasmine-Hammamet
Tunis-Zaghouan
Mahdia-Sfax
Gafsa-Tozeur
Tabarka-Aïn Draham
Bizerte-Béja
Sbeïtla-Kasserine
Total
2007
En 1000
En %
unités
du total
9.182
24,6
8.118
21,7
6.489
17,4
4.096
11,0
3.123
8,3
2.309
6,2
2.137
5,7
1.072
2,9
567
1,5
220
0,6
48
0,1
37.361
100,0
Nuitées globales
Taux d’occupation en %
2008
Variations en %
En 1000
En %
2007/2006 2008/2007
2007
2008
unités
du total
9.707
25,5
1,3
5,7
59,4
60,2
7.853
20,6
3,6
-3,3
58,5
56,6
6.539
17,2
-2,3
0,8
47,9
51,2
4.128
10,8
2,8
0,8
50,7
56,7
3.118
8,2
-0,5
-0,2
60,8
54,9
2.495
6,5
1,0
8,1
36,5
39,7
2.266
5,9
7,2
6,0
55,4
57,5
1.094
2,9
-1,7
2,1
35,4
33,6
640
1,7
1,4
12,9
30,5
33,4
229
0,6
4,3
4,1
24,4
25,8
43
0,1
77,8
-10,4
27,0
22,8
38.112
100,0
1,4
2,0
51,7
52,8
Source : Office national du tourisme tunisien
C – EFFETS D’ENTRAINEMENT SUR LES PRINCIPAUX SECTEURS LIES AU
TOURISME
Les principales activités économiques liées au secteur touristique, comme le transport
aérien, l’artisanat, le commerce intérieur et le bâtiment, se sont globalement bien
comportées au cours de 2008, en dépit des effets de la crise financière internationale. En
particulier, la valeur ajoutée du secteur du transport, tous modes confondus, a progressé de
5,5%, en termes réels, contre 5,3% en 2007, étant signalé un accroissement du trafic aérien
de passagers de 3,3% contre 4,7% une année auparavant.
99
De son côté, le secteur de l’artisanat a consolidé son dynamisme en 2008, avec une
contribution au PIB de 4%, la création de plus de 7 mille nouveaux projets et d’environ
10 mille postes d’emploi, ainsi que des exportations directes et indirectes de l’ordre de
520 MDT contre 451 MDT un an plus tôt.
IV – LE COMMERCE INTERIEUR
L’activité commerciale s’est quelque peu ressentie en 2008 du ralentissement de la
croissance économique, sous l’effet d’une conjoncture internationale difficile, surtout durant
les derniers mois de l’année. Néanmoins, les réformes engagées dans ce secteur se sont
poursuivies, notamment en ce qui concerne la mise à niveau et la modernisation des
circuits de distribution et le renforcement du climat de concurrence. Par ailleurs,
l’approvisionnement des marchés a été assuré d’une manière satisfaisante répondant,
ainsi, à la demande sans cesse en évolution des consommateurs, grâce à l’amélioration de
l’offre de produits locaux et au recours aux importations.
A – EVOLUTION GENERALE
Le processus de réformes, engagé depuis 2004 pour la mise à niveau du secteur
commercial et la diversification des modes de distribution, s’est poursuivi en 2008. En effet,
des mesures ont été prises conformément aux orientations stratégiques du développement
du secteur, dont notamment :
- la promulgation de la loi n°12 du 11 février 2008, modifiant et complétant la loi n°40
du 10 mai 1999 relative à la métrologie légale,
- la promulgation du décret n°2751 du 4 août 2008, fixant l’organisation administrative
et financière de l’Agence nationale de métrologie et les modalités de son fonctionnement,
- la publication d’un arrêté du Ministère du Commerce et de l’artisanat du 15 décembre
2008 relatif aux opérations de vérification et de poinçonnage des instruments de mesure pour
l’année 2009,
- la promulgation de la loi n°70 du 10 novembre 2008 portant création de l’Institut
national de la consommation,
- l’organisation des 27ème et 28ème sessions du Conseil national du commerce qui ont
examiné différents volets, notamment la révision de la loi sur le commerce de distribution et
l’étude de l’approvisionnement du marché intérieur et de l’évolution des prix,
- la publication de deux arrêtés portant approbation des cahiers des charges relatifs à
l’organisation du commerce de distribution des articles électroménagers et à celle de
l’exercice de l’activité de réparation des appareils de téléphone mobile,
- la publication d’un arrêté commun des Ministères du Commerce et de l’artisanat, de
la Santé publique et de l’Industrie, de l’énergie et des petites et moyennes entreprises
relatif à l’étiquetage et à la présentation des denrées alimentaires préemballées,
- l’extension du financement du secteur commercial par la Banque tunisienne de
solidarité (BTS), étant signalé que cette dernière a octroyé 1.982 crédits, en 2008, pour une
enveloppe globale de 17,5 MDT au profit du secteur du commerce, contribuant ainsi à la
création de 3.000 postes d’emploi.
Par ailleurs, il y a lieu de noter l’organisation, comme à l’accoutumée, de diverses
manifestations commerciales périodiques qui ont permis d’offrir aux consommateurs de
larges choix de produits à des prix accessibles.
Compte tenu du contexte particulier ayant marqué l’activité économique nationale,
surtout avec l’impact de la crise financière mondiale sur certains secteurs d’activité, la
100
croissance du secteur du commerce a accusé une décélération en 2008, pour se situer
à 2,4%, en termes réels, contre 5,8% en 2007. Ainsi, sa contribution à la croissance
économique du pays a connu un repli, revenant à 5% ou 0,2 point de pourcentage contre 9%
ou 0,6 point de pourcentage une année auparavant.
Parallèlement, la poursuite du programme de mise à niveau et de modernisation du secteur
à un rythme accéléré a consolidé le rythme de progression des investissements réalisés. En effet,
la FBCF s’est accrue de 17,5% en 2008, contre 13,8% l’année précédente, pour atteindre
1.310 MDT (y compris certains services tertiaires) ou plus de 10% du total des investissements.
PRINCIPAUX INDICATEURS D’ACTIVITE DU SECTEUR COMMERCIAL
Désignation
Unité
2006
2007
Taux de croissance réelle
%
3,9
5,8
Contribution à la croissance économique
%
7,3
9,0
MDT
Investissements1
980
1.115
- Variation
%
0,9
13,8
- Part dans la FBCF globale
%
10,1
10,2
2008
2,4
5,0
1.310
17,5
10,5
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
B – APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET CIRCUITS DE DISTRIBUTION
En dépit des conditions climatiques défavorables qui ont marqué la saison agricole
2007-2008, notamment un déficit pluviométrique aigu, l’offre de produits alimentaires a
continué, en 2008, à s’accroître et à se diversifier, permettant ainsi d’assurer un
approvisionnement régulier du marché intérieur à des prix abordables pour le
consommateur, outre la constitution de stocks régulateurs pour les périodes de grande
consommation. Toutefois, le déséquilibre entre l’offre et la demande de certains produits
alimentaires a provoqué une hausse assez sensible des prix à la consommation, à l’instar
de ceux des légumes et des produits de la mer. En particulier et afin de remédier à
l’insuffisance de l’offre de poissons, qui risque de devenir structurelle en raison de la baisse
de la production, une décision présidentielle a été prise pour prolonger la période de repos
biologique et ce, de 1 à 3 mois.
S’agissant du recours à l’importation, il a porté sur quelques produits alimentaires
sensibles et ce, pour des quantités plus ou moins élevées, notamment les céréales, le sucre,
les huiles végétales, les viandes rouges et le lait et dérivés. Par ailleurs, le programme de
stockage des denrées alimentaires de base a été consolidé, en 2008, moyennant des prix
rémunérateurs visant à protéger les agriculteurs contre la hausse des coûts de production,
inhérente à l’augmentation des prix des intrants, en vue de couvrir les besoins de
consommation durant les périodes de soudure.
L’accroissement de la production de la plupart des produits agricoles s’est répercuté
favorablement sur l’approvisionnement du marché d’intérêt national de Bir el Kassâa, qui a
enregistré, au cours de 2008, une progression des quantités acheminées de 10,9%.
Cependant, si les tonnages de légumes et de fruits ayant transité par ce marché ont
augmenté de 4,7% et 32,6%, respectivement, par rapport à 2007, les quantités de produits
de la mer ont plutôt accusé une régression de 5,5%. Au niveau des prix, la confrontation
de l’offre et de la demande des produits présentés sur ledit marché a dégagé une hausse
des prix des légumes et des produits de la mer de 2% et 17,6%, respectivement, et une
baisse des prix des fruits de 13,4%.
1
Les investissements concernent le commerce et divers services tertiaires autres que les transports, les
communications, le tourisme et le logement.
101
Globalement et selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), l’indice
d’ensemble des prix à la consommation des produits alimentaires a enregistré en 2008 une
augmentation de 6,2% contre 2,8% l’année précédente.
En ce qui concerne les produits non alimentaires, l’approvisionnement du marché
intérieur s’est poursuivi de manière régulière et satisfaisante pour la plupart des produits, grâce
à l’accroissement de la production locale, mais aussi au recours à l’importation qui a intéressé,
plus particulièrement, le fer rond à béton et les aliments du bétail. Il y a lieu de noter que
l’évolution des prix sur le marché local a suivi la hausse des cours mondiaux jusqu’à l’été
2008, avant de connaître une certaine détente pour le reste de l’année.
C – EVOLUTION DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE
La consommation finale globale, exprimée en termes réels, s’est accrue en 2008 de
4,8% contre 5,2% un an plus tôt. Cette décélération a intéressé aussi bien la consommation privée que celle publique qui ont progressé de 5% et 4%, respectivement, contre
5,3% et 5% en 2007.
PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA CONSOMMATION FINALE ET DE L’EPARGNE
Désignation
Unité
2006
2007
Progression de la consommation finale
en prix courants
%
9,0
8,5
-Publique
%
6,5
8,2
-Privée
%
9,6
8,6
Progression de la consommation finale
en prix constants de 1990
%
5,0
5,2
-Publique
%
5,3
5,0
-Privée
%
4,9
5,3
Propension moyenne à consommer
% du RNDB
77,5
76,9
dont : Ménages
" "
62,7
62,2
RNDB/habitant
Dinar
4.100
4.440
-Variation annuelle
%
9,5
8,3
Consommation privée par habitant
Dinar
2.570
2.760
-Variation annuelle
%
8,6
7,4
Epargne nationale brute
MDT
9.325
10.518
.Variation annuelle
%
16,0
12,8
.Taux d’épargne
% du RNDB
22,5
23,1
2008
9,7
7,2
10,3
4,8
4,0
5,0
76,7
62,3
4.832
8,8
3.012
9,1
11.664
10,9
23,3
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
En termes courants, la consommation finale a connu une accélération, soit 9,7%
contre 8,5% une année auparavant, en rapport avec l’effet de l’inflation importée due à la
hausse des prix des produits de base sur le marché mondial et aux fluctuations des taux de
change. Il importe de noter que cette augmentation a concerné, surtout, la consommation
privée qui s’est accrue de 10,3% contre 8,6% en 2007, la consommation publique ayant
connu une décélération par rapport à l’année précédente, soit 7,2% contre 8,2%.
S’agissant de la propension moyenne à consommer, elle s’est établie à 76,7% du
Revenu national disponible brut (RNDB) contre 76,9% en 2007.
Pour sa part, l’épargne nationale a connu une consolidation en 2008, en relation avec
l’accroissement des revenus et la poursuite d’une politique active en matière de
mobilisation des ressources d’épargne par le système bancaire et financier. En effet, elle a
progressé de 10,9% contre 12,8% en 2007, pour s’élever à 11.664 MDT. Quant au taux
d’épargne, il est passé, d’une année à l’autre, de 23,1% à 23,3% du RNDB.
Comme par le passé, l’enveloppe d’épargne nationale réalisée a permis d’assurer le
financement, dans une large mesure, des investissements, soit 93,2% contre 96,4% une
année auparavant.
102
IV. – LES PRIX
L’envolée des cours mondiaux des produits de base, notamment alimentaires et
énergétiques, enregistrée au cours du premier semestre de 2008 et les fluctuations des taux
de change des principales devises se sont traduites par l’apparition de tensions
inflationnistes. En effet, l’évolution des prix au stade de la production et à celui du détail
s’est accélérée, en 2008, suite à l’impact de l’inflation importée et ce, malgré les
ajustements des prix encadrés de certains produits, notamment le lait et les produits
pétroliers. Ainsi, le taux d’inflation a augmenté pour passer, d’une année à l’autre, de 3,2%
à 5%, surtout que l’indice d’ensemble des prix de vente industriels s’est accru sensiblement,
soit 12,2% contre 3,3% en 2007, sous l’effet du renchérissement des intrants importés et,
partant, de la hausse des coûts de production des entreprises.
L’accélération des prix de vente industriels a concerné, surtout, le phosphate de
chaux, l’électricité, les produits pétroliers et gaz, les produits des industries agroalimentaires, les articles mécaniques et électriques, ainsi que les produits chimiques de
base et certains demi-produits et matières premières textiles.
Quant à l’accès de hausse des prix à la consommation familiale, il a touché aussi bien
les produits non libres ou encadrés (5,6% en moyenne contre 3,6% en 2007) que les
produits soumis au régime de la liberté totale (4,6% contre 3%). En particulier,
l’augmentation des prix encadrés reflète les ajustements opérés au cours de 2008, surtout
au niveau des carburants et certains métaux et matériaux de construction.
Néanmoins, la deuxième moitié de l’année 2008 a connu une détente des pressions
inflationnistes, suite à la baisse des prix de la majorité des produits de base sur le marché
mondial et au recul de l’inflation à l’échelle internationale. En effet, le glissement annuel de
l’indice général des prix à la consommation est revenu à 4,1% en décembre, contre un plus
haut niveau de 6% atteint en avril et 5,2% en juillet.
S’agissant de l’écart d’inflation, il a légèrement augmenté par rapport à certains pays
partenaires et concurrents, surtout ceux de l’Europe occidentale, mais il est demeuré
favorable à la Tunisie en comparaison avec d’autres pays comme l’Egypte, la Jordanie, la
Turquie et l’Afrique du Sud.
EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION EN TUNISIE ET DANS CERTAINS PAYS
PARTENAIRES ET CONCURRENTS
(En %)
Pays
2004
2005
2006
2007
2008
France
2,3
1,9
1,9
1,6
3,2
Allemagne
1,8
1,9
1,8
2,3
2,8
Italie
2,3
2,2
2,2
2,0
3,5
Belgique
1,9
2,5
2,3
1,8
4,5
Espagne
3,1
3,4
3,6
2,8
4,1
Royaume-Uni
1,3
2,0
2,3
2,3
3,6
Etats-Unis
2,7
3,4
3,2
2,9
3,8
Japon
0,0
-0,3
0,3
0,0
1,4
Tunisie
3,6
2,0
4,5
3,2
5,0
Maroc
1,5
1,0
3,3
2,0
3,9
Algérie
3,6
1,6
2,5
3,6
4,5
Egypte
8,1
8,8
4,2
11,0
11,7
Jordanie
3,4
3,5
6,3
5,4
15,8
Grèce
3,0
3,5
3,3
3,0
4,2
Portugal
2,5
2,1
3,0
2,4
2,6
Afrique du sud
1,4
3,4
4,7
7,1
11,5
Source : FMI
103
Malgré l’effet de l’inflation importée, la maîtrise de la hausse des prix a été favorisée
par la poursuite d’une politique monétaire appropriée visant à assurer un financement
adéquat de l’économie et à préserver les équilibres financiers internes et externes, dans un
contexte international très volatil et défavorable. Ainsi, la Banque centrale a procédé à une
augmentation du taux de la réserve obligatoire le portant à 7,5% à partir du 1er mai 2008
puis à 10% le 30 septembre et ce, pour les dépôts de la clientèle auprès des banques d’une
durée inférieure à 3 mois. Ledit taux a été abaissé à 7,5% à partir du 1er janvier 2009 après
le recul du niveau de l’inflation, afin de permettre au secteur bancaire de disposer de
liquidités supplémentaires à même d’assurer la relance de l’économie et de faire face aux
retombées de la crise financière mondiale.
Egalement, la politique budgétaire suivie par l’Etat a contribué à réduire les pressions
inflationnistes grâce, d’une part, à la rationalisation des dépenses publiques et, d’autre part,
à la tolérance d’un niveau de charges de compensation nettement plus élevé qu’une année
auparavant pour sauvegarder le pouvoir d’achat des consommateurs.
Par ailleurs, l’amélioration de l’offre de biens et services, suite à la progression de la
production locale et au recours à l’importation, conjuguée au climat de concurrence qui
caractérise l’économie nationale, à la consolidation et à la modernisation des circuits de
distribution, ainsi qu’au renforcement du contrôle économique, a joué un rôle important dans
la maîtrise de l’évolution des prix.
I – PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
La flambée des prix mondiaux des matières premières et produits semi-finis, au cours
de la première moitié de 2008, a affecté les coûts de production des entreprises et s’est
répercutée, par conséquent, sur les niveaux des prix de vente industriels. En effet, l’indice
d’ensemble de ces prix (base 100 en 2000) a enregistré, en 2008, une forte augmentation
de 12,2% contre 3,3% seulement l’année précédente. Cette accélération a touché, à des
degrés divers, tous les secteurs d’activité, plus particulièrement les mines, l’énergie, les
industries chimiques et le secteur des industries mécaniques et électriques.
EVOLUTION DE L’INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 2000)
Désignation
2004
2005
Indice d’ensemble
2,6
4,3
Industries manufacturières
2,8
2,8
-Industries agro-alimentaires
3,5
2,3
-Industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre
3,8
6,0
-Industries mécaniques et électriques
4,7
4,6
-Industries chimiques
2,1
3,1
-Industries textiles, habillement, cuirs
et chaussures
0,7
0,8
-Industries manufacturières diverses
-0,2
1,9
Mines
-2,4
5,2
Energie
5,9
12,6
-Produits pétroliers et gaz
7,8
19,4
-Electricité et eau
3,8
5,0
(En %)
2008
12,2
7,7
6,9
2006
7,0
4,8
4,9
2007
3,3
2,2
-1,2
8,8
6,0
5,3
6,8
10,0
4,0
7,1
12,0
15,7
1,2
2,0
19,4
17,2
24,4
9,2
3,4
2,0
11,0
7,4
10,3
4,1
5,8
2,6
139,0
16,3
15,6
17,1
Source : Institut national de la statistique
Pour les industries manufacturières, la hausse des prix de vente est passée, d’une
année à l’autre, de 2,2% à 7,7%, sous l’effet des pressions exercées sur les coûts de
production des entreprises par le renchérissement des biens importés. Néanmoins, le climat
de concurrence prévalant sur le marché intérieur a permis de limiter la hausse des prix
appliquée par les entreprises industrielles.
104
Par secteur d’activité, l’augmentation des prix a été sensible pour les industries
chimiques (15,7% contre 4% en 2007), suite principalement à la forte hausse enregistrée au
niveau des produits chimiques de base (59,7% contre 8,9%) et à l’accélération des prix des
articles en caoutchouc (9,7% contre 2,2%). En revanche, les prix de vente des produits
pharmaceutiques se sont maintenus à leurs niveaux de 2007, après une hausse de 5,3%
une année auparavant.
De même, l’accroissement des prix a été plus élevé qu’en 2007 pour les produits des
industries mécaniques et électriques, soit 12% contre 10%. Cette évolution est due, surtout,
à la hausse des prix des métaux non ferreux (51,2% contre -0,9% l’an passé), des produits
en acier (41,6% contre 10,3%), des produits de la sidérurgie (24,6% contre 14,5%), des
tubes et tuyaux (15,2% contre 8,2%) et du matériel électrique (10,4% contre 5,9%). Quant
aux prix des autres produits mécaniques et électriques, ils ont augmenté, pour la plupart, à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant, particulièrement en ce qui concerne les
fils et câbles, les instruments de mesure, l’outillage et les articles de quincaillerie, les
moteurs électriques et la construction métallique.
En pourcentage
Egalement, la hausse des prix a été plus accentuée qu’une année auparavant pour les
produits du secteur des matériaux de construction, de la céramique et du verre, en
atteignant 7,1% contre 6,8%. L’augmentation a touché, notamment, les prix des produits de
carrière et des ouvrages en marbre, soit 14,3% et 10% respectivement contre une
stagnation un an plus tôt, ainsi que les prix des ouvrages en ciment et en béton (6,8%
contre -0,9%), des tuiles et briques (8% contre 10,6%) et du ciment, chaux et plâtre (7,2%
contre 8,9%).
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
2001
EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX DE VENTE INDUSTRIELS
(base 100 en 2000)
2002
2003
Evolution globale
2004
2005
2006
2007
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
2008
Industries manufacturières
Par ailleurs, les prix de vente relatifs aux industries agro-alimentaires ont connu, en
2008, une reprise de 6,9% contre une baisse de 1,2% l’année précédente. Cette hausse est
imputable, principalement, à l’accroissement des prix des huiles et corps gras (11,9% contre
-16,2% en 2007), des aliments pour animaux (22,3% contre 1,9%), des produits laitiers
(16,6% contre 3,9%), des conserves de poisson (6,6% contre 3%) et des boissons (4,8%
contre 2,8%).
Pour leur part, les prix de vente afférents au secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures ont augmenté à un rythme plus rapide qu’en 2007, soit 5,8% contre
3,4%. Cette accélération a touché, surtout, les prix des matières textiles préparées et des
filés et fils (16% contre 8,1% un an plus tôt), des tissus (13,7% contre 3,8%) et des articles
de maroquinerie (7,1% contre 1,9%). A l’inverse, les prix ont évolué de façon modérée pour
105
la bonneterie (2,3% contre 1,8% l’an passé), les articles textiles (2,2% contre -1,2%) et
surtout les chaussures (0,2% contre 1,8%).
Quant aux prix de vente des produits issus des industries manufacturières diverses, ils
ont continué à connaître une faible augmentation, soit 2,6% contre 2% en 2007 et ce,
malgré une certaine accélération au niveau, notamment, des prix des objets divers en bois
(5,6% contre 0,7%), des produits manufacturés divers (3,9% contre 1,8%) et de la
charpente et menuiserie de bâtiment (3,6% contre une stagnation un an plus tôt).
S’agissant des prix de vente des produits miniers, ils ont plus que doublé, en 2008,
enregistrant une hausse de 139% contre 11% l’année précédente. Une telle évolution est
imputable, essentiellement, à l’accroissement des prix du phosphate de chaux, soit environ
145% contre 11% en 2007, en rapport avec une demande internationale importante
émanant, surtout, de certains pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Par
contre, les prix ont baissé de 7,5% pour le minerai de fer, après une forte augmentation de
l’ordre de 29% enregistrée une année auparavant.
II – PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
Comme dans la plupart des autres pays, les prix à la consommation en Tunisie ont
connu, en 2008, une certaine accélération, sous l’effet de l’envolée des cours mondiaux des
produits de base, durant le premier semestre, notamment les produits alimentaires et
l’énergie. Ainsi, le taux d’inflation est passé, d’une année à l’autre, de 3,2% à 5% malgré la
détente des pressions sur les prix observée à partir de l’été, étant signalé que la hausse de
ces derniers a atteint son plus haut niveau au mois d’avril 2008, soit 6% en termes de
glissement annuel et 5,8% en moyenne.
L’accélération de l’augmentation des prix a concerné l’alimentation, l’habitation, les
transport et communications et le poste entretien, hygiène et soins, contre une décélération
au niveau de l’habillement et des loisirs, culture et divers. Il y a lieu de signaler que la
contribution à l’inflation des deux premiers postes de dépenses ménagères, qui
représentent environ 54% de l’assiette de l’indice général des prix à la consommation, a
atteint 66% ou 3,3 points de pourcentage contre 50% et 1,6 point en 2007.
EVOLUTION DE L’INDICE GENERAL DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
(Base 100 en 2000)
Désignation
Indice général
Alimentation
Habitation
Entretien, hygiène et
soins
Transport et communications
Habillement
Loisirs, culture et divers
Déc.2007
Déc.2006
En termes de glissement annuel
Mars2008
Juin2008
Sept.2008
Mars2007
Juin2007
Sept.2007
Déc.2008
Déc.2007
(En %)
Moyennes
de l’année
2007/2006 2008/2007
5,3
7,6
3,9
5,9
8,5
5,1
4,9
6,3
6,3
4,3
4,8
6,1
4,1
3,1
6,2
3,2
2,8
3,1
5,0
6,2
5,8
3,6
4,2
4,7
5,0
5,7
2,6
4,6
5,0
3,3
4,3
6,4
1,3
4,1
3,5
2,6
2,4
5,8
-0,3
2,4
5,0
4,0
2,2
4,9
3,3
3,2
5,2
2,4
2,9
Source : Institut national de la statistique
Pour les produits alimentaires, la hausse des prix est passée, d’une année à l’autre,
de 2,8% à 6,2%. Cette évolution est imputable, principalement, à l’accroissement des prix
des huiles (12,2% contre -14,7% en 2007), du lait et dérivés (14,8% contre 4,1%), ainsi que
ceux des céréales et dérivés (7,5% contre 4,5%). En outre, les prix ont augmenté assez
sensiblement pour les œufs (12,1% contre 17,6% en 2007), les légumes (6,6% contre
-0,3%) et les boissons non alcoolisées (6,8% contre 5,5%).
106
A l’inverse, plusieurs denrées alimentaires ont vu leur prix croître à un rythme moins
rapide que celui enregistré en 2007, à l’instar du thé et café (0,5% contre 1,7%), des
viandes et volailles (2% contre 4,6%), des fruits (3,4% contre 5%) et du sucre et sucreries
(3,7% contre 4%).
Hors alimentation, la hausse des prix à la consommation s’est située à un niveau plus
élevé qu’une année auparavant, soit 4,2% contre 3,4%. L’augmentation a touché,
notamment, les prix des services (4,7% contre 2,8% un an plus tôt) et, à un degré moindre,
ceux des produits manufacturés (4,1% contre 3,8%).
En pourcentage
EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION
7
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
1
0
2001
2002
2003
Evolution globale
2004
2005
Alimentation
2006
2007
0
2008
Habitation
Les prix de l’habitation ont, après ceux des produits alimentaires, le plus augmenté en
2008, soit 5,8% contre 3,1% l’année précédente. Cette hausse est imputable, surtout, à
l’accroissement enregistré au niveau des produits énergétiques (10% contre 3,2% en 2007),
suite à l’ajustement des prix des produits pétroliers, du gaz et de l’électricité. De même,
l’augmentation des prix a concerné les produits de la vaisselle et les ustensiles de cuisine
(5,3% contre 2,9% l’année précédente), les articles d’ameublement (4,9% contre 1,4%) et,
dans une moindre mesure, le loyer et charges (4% contre 3,6%).
Concernant les prix relatifs aux transport et communications, ils ont enregistré une
hausse de 5,2% contre 4,9% une année auparavant. L’augmentation a touché les prix du
transport public (4,8% contre 1,4% en 2007), ainsi que ceux du transport personnel qui ont
continué à s’accroître à un rythme assez rapide (8% contre 8,5%), sous l’effet des
ajustements des prix des carburants. En revanche, les tarifs de la poste et des télécommunications ont poursuivi leur baisse (-12,6% contre -3,7% l’année précédente).
Par ailleurs, les prix se sont accrus de 4,6% contre 2,6% en 2007 pour le poste
entretien, hygiène et soins. Cette évolution est imputable, surtout, à la hausse des prix des
produits d’entretien et détergents (7,2% contre 4,6% un an plus tôt), des articles de toilette
(6,3% contre 3%) et des services d’hygiène (5,8% contre 3,7%).
A l’inverse, les prix de l’habillement ont connu, en 2008, une décélération, soit une
hausse de 2,4% contre 3,3% l’année précédente. Ce ralentissement a concerné les prix de
la majorité des produits, plus particulièrement les chaussures (1,5% contre 3,6% en 2007),
les vêtements pour homme (2,5% contre 4,1%), les vêtements pour femme (2,9% contre
4,7%) et les sous-vêtements pour homme (4,8% contre 7%).
107
Egalement, les prix relatifs au poste loisirs, culture et divers se sont accrus, en 2008, à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant, soit 2,9% contre 3,2%. Cette
décélération s’explique, notamment, par la baisse des prix des articles et dépenses de
loisirs (-5% contre -0,7% en 2007) et l’augmentation modérée de ceux du tabac et cigarettes
(1,3% contre 2,7%).
En termes de glissement annuel, la hausse de l’indice général des prix à la
consommation familiale s’est ralentie, pour revenir de 5,3% en décembre 2007 à 4,1% en
décembre 2008. Cette évolution a été rendue possible suite, notamment, à la détente des
prix enregistrée à partir de l’été, en rapport avec la baisse des prix de la majorité des
produits de base sur le marché mondial et l’accalmie des tensions inflationnistes à l’échelle
internationale, outre l’amélioration de l’offre sur le marché intérieur.
L’augmentation des prix des produits libres s’est située, en décembre 2008, à 3,9% par
rapport au même mois de 2007, contre 5,1% une année auparavant, suite exclusivement à la
décélération enregistrée au niveau des produits alimentaires (2,9% contre 6,8%). La même
tendance a concerné les prix des produits non libres ou encadrés (4,1% contre 5,8% l’an
passé), en particulier ceux relatifs aux produits alimentaires (3,7% contre 10,6%).
EVOLUTION DU GLISSEMENT DES PRIX SELON LES REGIMES (base 100 en 2000)
Désignation
Produits libres
.Alimentaires
.Non alimentaires
Produits non libres
.Alimentaires
.Non alimentaires
Ensemble
Variations en %
Contribution en points de %
Déc.2007/Déc.2006 Déc.2008/Déc.2007 Déc.2007/Déc.2006 Déc.2008/Déc.2007
5,1
3,9
3,5
2,7
6,8
2,9
2,0
0,8
3,8
4,7
1,5
1,9
5,8
4,1
1,8
1,4
10,6
3,7
0,8
0,3
4,3
4,3
1,0
1,1
5,3
4,1
5,3
4,1
Source : Institut national de la statistique
En particulier, les prix des produits libres ont contribué, pour la deuxième année
consécutive, à hauteur de 66% au glissement annuel de l’indice général des prix à la
consommation familiale, ou encore 2,7 points de pourcentage contre 3,5 points une année
auparavant.
III – CAISSE GENERALE DE COMPENSATION
Les charges de la Caisse générale de compensation ont connu, en 2008, une forte
hausse, pour s’élever à 1.048 MDT ou 2,1% du PIB, contre 598 MDT et 1,3% au titre de
l’année 2007. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la flambée des prix
mondiaux des produits alimentaires au cours de la première moitié de 2008. De même,
l’appréciation du dollar EU par rapport au dinar, au cours de la période juillet-décembre, en
relation avec la forte hausse de la monnaie américaine sur les marchés des changes
internationaux, a contribué à l’augmentation des prix des produits importés. A cela s’ajoute
l’insuffisance de la production locale, notamment en ce qui concerne les céréales dont la
récolte relative à la campagne agricole 2007-2008 a diminué d’environ 40%, pour s’établir à
11,9 millions de quintaux.
La structure des charges est restée marquée par la prépondérance des subventions
des prix des céréales et dérivés qui ont représenté environ 84% du total et ce, compte tenu
d’un montant de 70 MDT ayant été alloué par le Budget de l’Etat de l’année 2007 et
dépensé en 2008 pour couvrir partiellement les charges de compensation des mois de
novembre et décembre. Le reliquat des charges a concerné, essentiellement, les huiles
végétales pour un montant de 167,5 MDT, soit une augmentation de 50,2% par rapport à
l’année précédente, suite à la hausse des cours internationaux des huiles (41,8% pour
108
l’huile de soja et 20% pour l’huile de palme) et à l’absence d’ajustement du prix compensé
au cours de 2008, après la dernière augmentation du mois de décembre 2007.
EVOLUTION DES CHARGES DE LA CAISSE GENERALE DE COMPENSATION
Désignation
2004
2005
2006
2007
Céréales et dérivés
Huiles végétales
Lait
Papier scolaire
Total
176,4
66,7
6,3
12,3
261,7
170,9
57,8
6,7
7,7
243,1
239,5
69,0
7,3
5,6
321,4
474,2
111,5
7,3
5,0
598,0
(En MDT)
2008
873,01
167,5
2,8
4,6
1.048,0
Source : Ministère du Commerce et de l’artisanat
Concernant les autres produits compensés, les charges ont nettement diminué pour le
lait revenant, d’une année à l’autre, de 7,3 MDT à 2,8 MDT, surtout que ce produit est sorti
du champ de la compensation depuis l’ajustement de son prix effectué le 23 janvier 2008. Il
y a lieu de signaler que le prix du lait industriel demeure encadré par l’Etat en vue de
préserver l’équilibre de la filière laitière. Egalement, les charges de compensation se sont
inscrites en baisse pour le papier scolaire, atteignant 4,6 MDT contre 5 MDT en 2007, suite
à la rationalisation des quantités subventionnées.
Pour ce qui est du financement des dépenses de la Caisse générale de compensation, il a été assuré intégralement par des subventions sur le budget de l’Etat.
1
Compte non tenu d’une dotation de 70 MDT du Budget de l’Etat de 2007, qui a été bloquée au profit de l’Office
des céréales et qui a servi à couvrir en partie les charges de compensation pour les mois de novembre et
décembre.
109
V. – L’EMPLOI ET LES SALAIRES
La promotion de l’emploi a continué à représenter une priorité absolue dans la
stratégie de développement de la Tunisie en tant que facteur important dans la
consolidation de la croissance économique et la réalisation de l’équilibre social et du
progrès humain. Aussi, l’année 2008 a-t-elle été marquée par l’intensification des réformes
et des dispositions destinées à stimuler les créations d’emplois.
Dans ce cadre, une consultation nationale a été organisée au mois de février 2008.
Elle a débouché sur un ensemble de recommandations qui devront permettre de créer de
nouvelles opportunités pour l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle et d’exploiter
au mieux les mécanismes d’encadrement, d’appui et de financement afin d’encourager le
travail indépendant tout en tenant compte des spécificités et potentialités des régions.
Parmi les recommandations de cette consultation, le secteur privé a été invité à
impulser le rythme des investissements et à offrir davantage d’opportunités d’emplois, à
recruter le maximum de diplômés de l’enseignement supérieur et du système de la
formation professionnelle et à contribuer à soutenir les efforts de l’Etat pour développer les
activités économiques prometteuses et participer activement à la concrétisation des
réformes dans le domaine de l’emploi.
A cet effet, une série de mesures a été adoptée, au cours de 2008, en vue d’améliorer
la couverture des demandes d’emploi. Elles ont intéressé, particulièrement, l’augmentation
des fonds alloués aux mécanismes de promotion de l’emploi, tels que le Fonds 21-21, le
financement de petits projets par la BTS, le système de micro-finance et le régime des
stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP) au profit des diplômés de l’enseignement
supérieur. Egalement, l’accent a été mis sur l’amélioration du taux d’encadrement dans les
entreprises, par le biais du recrutement de cadres qualifiés, ainsi que sur l’accélération de la
réalisation de zones industrielles et de complexes et pôles technologiques et l’attraction des
investissements étrangers.
En outre, les mesures d’encouragement visant à ancrer davantage l’esprit d’initiative
et à diffuser la culture entrepreneuriale auprès des nouveaux diplômés universitaires se
sont intensifiées, particulièrement en ce qui concerne les incitations financières et fiscales
au profit des jeunes promoteurs, à l’instar de l’exonération des cotisations sociales.
Il y a lieu d’indiquer aussi le lancement, le 12 décembre 2008, d’un portail de l’emploi
en Tunisie « Rekrute.com », dont l’objectif est de faciliter la rencontre par Internet entre les
offreurs et les demandeurs d’emploi.
L’élan des réformes engagées pour promouvoir l’emploi, surtout des jeunes diplômés
de l’université, a concerné également le contenu des programmes d’enseignement
supérieur et la formation professionnelle, en vue de les adapter aux standards internationaux et d’accroître le taux d’employabilité des jeunes primo-demandeurs d’emploi.
Par ailleurs, la dynamisation de la politique active de l’emploi a constitué, en 2008, une
réforme fondamentale dont les principales dispositions sont entrées en vigueur au début de
l’année 2009. Elle a porté, notamment, sur la restructuration des interventions du Fonds
national de l’emploi 21-21 (FNE). Cette réorganisation a permis de mettre en place six
programmes, à savoir le stage d’initiation à la vie professionnelle (SIVP), le contrat
d’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur destiné aux chômeurs de longue
durée, le contrat d’adaptation et d’insertion professionnelle, le contrat de réinsertion dans la
vie active, le programme d’accompagnement des promoteurs des petites entreprises et le
contrat emploi-solidarité.
110
Les objectifs essentiels desdits programmes consistent à accroître le recrutement des
diplômés du système de l’enseignement et de la formation professionnelle par les
entreprises privées, à améliorer le taux d’encadrement dans le tissus économique, à
assurer la réinsertion des travailleurs licenciés pour des raisons techniques et/ou
économiques en vue de faire face, notamment, aux retombées de la crise financière
mondiale et à promouvoir les programmes régionaux de l’emploi qui prennent en
considération les spécificités régionales et locales, d’une part, et la nature des demandes
d’emploi, d’autre part.
A partir de janvier 2009, les textes juridiques afférents à ces mesures ont été publiés,
en particulier le décret n°2009-349 du 9 février 2009, fixant les programmes du Fonds
national de l’emploi, les conditions et les modalités de leur bénéfice. Il y a lieu de souligner,
à cet égard, l’effort financier appréciable qui sera consenti par l’Etat au profit aussi bien des
demandeurs d’emploi, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur, que du
secteur privé et des promoteurs de petites entreprises pour les inciter à créer davantage de
projets et d’emplois et à améliorer leur taux d’encadrement.
Parallèlement, un plan d’action pour promouvoir et améliorer les prestations des
bureaux d’emploi a été lancé afin de simplifier l’accès aux services rendus par ces bureaux
et d’orienter les programmes d’emploi vers les catégories ciblées. Ce plan prévoit,
notamment, la création d’un centre d’appel pour l’orientation et la consultation, ainsi que de
bureaux d’emploi itinérants.
Concernant les salaires et dans le cadre du nouveau cycle triennal des négociations
sociales couvrant la période 2008-2010, soit le septième depuis l’année 1990, des majorations
salariales ont été décidées aussi bien dans la Fonction publique que dans le secteur privé et la
première tranche relative à l’année 2008 a été servie. Egalement, les salaires minimums légaux
ont été relevés de l’ordre de 5% au mois de juillet de la même année, en vue d’améliorer le
pouvoir d’achat des catégories socio-professionnelles à faible revenu.
I – EMPLOI
La politique de l’emploi s’articule autour de principaux axes focalisés sur l’accélération du
rythme de la croissance économique, la promotion de l’investissement, l’encouragement de
l’initiative privée et de l’entrepreneuriat, ainsi que sur le traitement actif du marché de l’emploi à
travers l’institution et le renforcement d’un ensemble de programmes et mécanismes.
En dépit des retombées de la crise financière et économique mondiale sur l’activité
des industries manufacturières exportatrices et sur le tourisme, les créations d’emplois dans
la pêche et les activités non agricoles ont atteint, en 2008, presque le même niveau que
celui enregistré l’année précédente, soit environ 80 mille postes.
Compte tenu d’une demande additionnelle d’emploi accrue, passant de 87 mille à
88,3 mille, d’une année à l’autre, le taux de couverture de celle-ci par les nouveaux emplois créés
a légèrement diminué pour revenir à 90,4% contre 92% en 2007. Quant au taux de chômage, il a
continué à baisser, en 2008, se situant à 14% de la population active, contre 14,1% un an plus tôt
et 15,3% en 2002. En particulier, le taux de chômage des diplômés du supérieur, qui représentent
actuellement 55% de la demande additionnelle d’emploi, s’est élevé à 19% environ.
Les programmes de soutien à l’emploi ont bénéficié, en 2008, d’une enveloppe globale
d’environ 286 MDT, soit un montant en accroissement de 6,7% contre 25,7% l’année
précédente. Les dotations de l’Etat au titre de l’emploi conjoncturel dans le cadre des
chantiers sont passées, d’une année à l’autre, de 102,6 MDT à 120,4 MDT, dont près de
74 MDT ou 61,3% pour les chantiers nationaux.
A l’inverse, l’enveloppe allouée aux programmes d’aide à la création et à la
consolidation de l’emploi a baissé de 3,4%, pour revenir à 114,9 MDT dont 100 MDT ou
111
87% au titre des interventions du Fonds national de l’emploi (FNE). Le nombre de
bénéficiaires de ce fonds a atteint environ 123 mille contre 117 mille en 2007, dont 19%
sont des diplômés de l’enseignement supérieur.
PROGRAMMES DE SOUTIEN A L’EMPLOI
(En MDT)
Désignation
2005
2006
2007
2008
Variations
2008/2007
en %
17,3
18,1
16,2
20,8
Emploi conjoncturel dans le cadre des chantiers
82,8
81,3
102,6
120,4
-Chantiers nationaux
59,5
55,2
62,5
73,8
-Chantiers régionaux
23,3
26,1
40,1
46,6
.Programme régional de développement (PRD)
14,5
17,3
31,3
37,8
.Programme des chantiers régionaux de dévelop8,8
8,8
8,8
8,8
0,0
pement (PCRD)
Aide à la création et à la consolidation de l’emploi1
96,3
94,6
119,0
114,9
-3,4
-Fonds national de l’emploi 21-21 (FNE)
80,0
85,0
90,0
100,0
11,1
-Fonds national de promotion de l’artisanat et des
27,3
14,6
-46,5
petits métiers (FONAPRA)
7,2
6,1
-Programme de développement rural intégré (PDRI)
1,8
3,1
0,9
0,3
-66,7
.dont agriculture et pêche
1,8
3,1
0,8
0,2
-75,0
Programmes d’insertion dans la vie active
28,1
37,2
46,3
50,6
9,3
-Stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP)
21,0
29,5
37,6
42,1
12,0
.SIVP1
18,0
25,5
33,3
38,2
14,7
.SIVP2
3,0
4,0
4,3
3,9
-9,3
-Fonds d’initiation&d’adaptation professionnelle(FIAP)
6,0
6,8
7,9
7,6
-3,8
-Contrats d’emploi-formation (CEF)
1,1
0,9
0,8
0,9
12,5
Total
207,2
213,1
267,9
285,9
6,7
Sources : Ministères du Développement et de la coopération internationale et de l’Emploi et de l’insertion
professionnelle des jeunes, Commissariat général au développement régional et BCT
S’agissant de l’activité du Fonds national de promotion de l’artisanat et des petits
métiers (FONAPRA), le nombre de projets agréés par le système bancaire a accusé, en
2008, une baisse pour se situer à 3.132 contre 3.824 une année auparavant. Au niveau du
financement assuré par le système bancaire, en quasi-totalité par la Banque tunisienne de
solidarité (BTS), il a concerné 2.663 projets ou 85% du nombre total de projets agréés pour
une enveloppe d’investissement de 43,4 MDT contre 6.859 projets et 78,9 MDT en 2007. Le
financement de ces projets a été réalisé à concurrence de 26,1 MDT par des crédits
bancaires à moyen terme, 14,6 MDT sous forme de dotation budgétaire et le reliquat, soit
2,7 MDT, par l’autofinancement des promoteurs.
Pour sa part, le Programme de développement rural intégré (PDRI) a bénéficié, en
2008, d’une dotation de l’Etat de 0,3 MDT qui a été utilisée en grande partie par le secteur
agricole et de la pêche, contre 0,9 MDT une année auparavant.
Afin de faciliter l’intégration des nouveaux diplômés dans la vie active, une enveloppe
de 42,1 MDT a été consacrée aux programmes des stages d’initiation à la vie professionnelle (SIVP), soit un montant en progression de 12% contre 27,5% en 2007. Sur ce total,
38,2 MDT ou plus de 90% ont été alloués au programme SIVP1 relatif aux diplômés de
l’enseignement supérieur. Le nombre total de bénéficiaires de ces programmes s’est situé à
44.903, dont 36.638 ou près de 82% pour le SIVP1, en accroissement de 21% et 17%,
respectivement, par rapport aux niveaux de 2007.
L’enveloppe allouée au Fonds d’initiation et d’adaptation professionnelle (FIAP) est
revenue de 7,9 MDT en 2007 à 7,6 MDT en 2008, malgré l’accroissement du nombre de
bénéficiaires de 10,2%, pour se situer à 15.125 personnes.
1
Avec le Programme régional de développement (PRD) et le Programme de développement urbain intégré
(PDUI), surtout avant l’’année 2006.
112
Par ailleurs, le programme des contrats d’emploi-formation (CEF) a mobilisé une
dotation budgétaire de 0,9 MDT contre 0,8 MDT en 2007. Quant au nombre de bénéficiaires, il est passé de 2.824 à 3.464 personnes, d’une année à l’autre.
Pour sa part, la Banque tunisienne de solidarité (BTS) a approuvé, en 2008, le
financement de 11.208 projets y compris ceux dans le cadre du FONAPRA, pour une
enveloppe globale d’investissement de 126,3 MDT, en hausse de 9% et 21,4%, respectivement, par rapport aux niveaux enregistrés au cours de 2007. Ces projets devraient permettre
la création de 22.149 postes d’emploi, contre 18.700 postes une année auparavant.
La répartition sectorielle des créations d’emplois dans la pêche et les activités non
agricoles a été marquée, en 2008, par une augmentation dans les secteurs du bâtiment et
génie civil, du transport et communications, ainsi que celui englobant les mines et l’énergie.
A l’inverse, une baisse plus ou moins sensible a été enregistrée dans la pêche, les
industries manufacturières, le tourisme et l’Administration. Quant au secteur « autres
services marchands » (non compris le transport et communications et le tourisme), il a
connu une stagnation des créations d’emplois au niveau de 32,3 mille postes ou plus de
40% du total des emplois créés hors agriculture.
CREATIONS D’EMPLOIS DANS LA PECHE ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES
Désignation
2004
2005
2006
2007
Pêche
550
940
500
500
Mines et énergie
200
200
200
200
Bâtiment et génie civil
5.500
5.800
6.200
6.000
Industries manufacturières
18.600
18.500
17.700
19.000
Transport et communications
8.750
9.000
12.000
10.000
Tourisme
2.400
3.600
2.000
4.000
Autres services marchands
28.800
29.800
31.000
32.300
Administration
9.600
8.700
7.000
8.000
Total
74.400
76.540
76.600
80.000
(En unités)
2008
300
300
8.400
18.600
11.300
1.600
32.300
7.000
79.800
Sources : Ministères du Développement et de la coopération internationale
et de l’Emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes
Encore faut-il noter que l’émigration contrôlée, qu’elle soit à titre saisonnier ou dans le
cadre de placement de compétences et qualifications tunisiennes dans certains pays, a
bénéficié d’une attention particulière des autorités nationales, afin de contribuer à réduire le
niveau du chômage et consolider la coopération avec les pays frères et amis, particulièrement dans l’espace euro-méditerranéen, au Moyen-Orient et en Afrique.
CREATIONS D'EMPLOIS DANS LA PECHE
ET LES ACTIVITES NON AGRICOLES
(en mille unités)
85
85
80
80
75
75
70
70
65
65
60
60
55
2001
2002
2003
2004
2005
113
2006
2007
55
2008
II – SALAIRES
Dans le cadre de la répartition équitable des richesses créées par l’économie et en
vue d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés tout en respectant les objectifs nationaux de
stabilité des prix et de consolidation de la compétitivité, les travailleurs dans les différents
secteurs d’activité ont bénéficié d’une majoration de leurs rémunérations au titre de l’année
2008, dans le cadre du nouveau cycle des négociations sociales. En outre, le salaire
minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a été relevé, en juillet 2008, de 5% pour le
régime de 48 heures par semaine et de 4,8% pour celui de 40 heures contre 3,7% et 3,5%,
respectivement, un an plus tôt. Les niveaux respectifs des salaires ont été portés, ainsi, à
251,888 et 217,880 dinars par mois, auxquels s’ajoute une prime mensuelle de transport de
5 dinars instituée depuis juillet 1986.
EVOLUTION DES SALAIRES MINIMUMS LEGAUX
Désignation
Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine
.Régime 40h par semaine
-SMIG mensuel1
.Régime 48h par semaine
.Régime 40h par semaine
Salaire minimum agricole garanti
par journée de travail (SMAG)
Juillet
2004
1.049
1.095
Sept.
2005
1.211
1.257
3,7
3,5
5,0
4,8
218,192 224,224 231,296 239,824 251,888
189,800 194,827 200,721 207,828 217,880
3,7
3,5
5,0
4,8
6,709
1.078
1.124
Juillet
2006
6,909
1.112
1.158
(En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Juillet
Juillet
Juil.2008
Juil.2007
2007
2008
Juil.2006 Juil.2007
1.153
1.199
7,129
7,379
7,749
3,5
5,0
Source : Journal officiel de la République tunisienne
Le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été, également, augmenté en juillet
2008 de 5%, soit 370 millimes par journée de travail, pour passer à 7,749 dinars.
Parallèlement, les ouvriers agricoles spécialisés et ceux qualifiés ont bénéficié d’une prime
dénommée « prime de technicité » de 500 et 945 millimes par journée, respectivement,
contre 470 et 895 millimes un an plus tôt.
En outre et afin d’améliorer les conditions de vie des catégories sociales nécessiteuses,
l’aide de l’Etat accordée aux familles sans soutien, aux personnes âgées et aux handicapés
sans travail a été augmentée de 10 dinars, en juillet 2008, ce qui a porté son niveau à
160 dinars par trimestre pour 115 mille bénéficiaires. De son côté, la prime servie aux
travailleurs occasionnels des chantiers a été relevée de 200 millimes par journée de travail.
Par ailleurs et dans le cadre de la réforme du régime de retraite effectuée en 2001, les
pensions de retraite d’environ 470 mille bénéficiaires de la Caisse nationale de sécurité
sociale (CNSS) ont été, également, améliorées selon un taux similaire à celui de l’évolution
du SMIG.
Enfin, il y a lieu de noter qu’une nouvelle augmentation des salaires minimums légaux
a été décidée, à l’occasion de la Fête du travail le 1er mai 2009.
1
Compte non tenu de la prime de transport de 5 dinars par mois, instituée en juillet 1986.
114
VI. – LES INVESTISSEMENTS
La politique de promotion des investissements a continué, en 2008, à constituer l’un
des axes fondamentaux de la stratégie de développement du pays, compte tenu de son rôle
important dans la concrétisation des objectifs nationaux, surtout en matière de consolidation
du rythme de la croissance économique et de la création d’emplois. Les différentes réformes
introduites dans ce cadre visent, notamment, l’encouragement et la dynamisation de
l’initiative privée, l’accélération du rythme de création d’entreprises et de nouveaux projets
dans toutes les régions, plus particulièrement celles de l’intérieur, ainsi que l’attraction d’un
volume accru d’investissements directs étrangers (IDE).
Les nouvelles mesures introduites sont venues renforcer les deux principaux piliers de
la promotion des investissements, à savoir l’amélioration du climat des affaires et la garantie
d’un financement adéquat des projets. Elles ont porté, essentiellement, sur :
- l’accélération du rythme d’aménagement des zones industrielles publiques et privées
à travers la constitution de réserves foncières, ainsi que la préparation d’une liste prioritaire
de zones industrielles prévues dans le XIème Plan de développement,
- la mise en œuvre d’un programme de réalisation de locaux industriels dans les
gouvernorats prioritaires,
- la réalisation de complexes industriels en prolongement des pôles technologiques avec,
en particulier, l’extension du pôle EL GHAZALA des technologies de la communication,
- le regroupement des structures d’appui régionales dans un espace unique dénommé
« l’espace de l’entreprise » et l’orientation vers la généralisation des pépinières d’entreprises
dans les Instituts supérieurs de l’agriculture,
- l’extension du champ d’intervention de la Société tunisienne de garantie (SOTUGAR)
au profit des nouveaux promoteurs et des petites et moyennes entreprises opérant dans les
activités de services à haute valeur ajoutée,
- le relèvement du plafond des crédits fonciers agricoles de 100 mille à 150 mille dinars
et l’augmentation du taux du crédit de 90% à 95% du coût du terrain en question.
I – EVOLUTION GLOBALE DES INVESTISSEMENTS
En ligne avec les objectifs de la stratégie nationale de promotion des investissements, la
formation brute de capital fixe (FBCF) a continué, en 2008, à connaître une progression
soutenue. Atteignant 12.520 MDT, elle s’est accrue, en effet, de 14,8% contre 12,7% en 2007,
ce qui a porté le taux d’investissement de 23,9% à 24,9% du PIB, d’une année à l’autre.
L’accroissement des investissements a été soutenu, notamment, par les efforts déployés
par l’Etat en vue de concrétiser les objectifs tracés dans le cadre du XIème Plan de
développement, en particulier l’amélioration de la contribution du secteur privé, l’intensification
des IDE dans les secteurs prometteurs et la promotion du développement régional.
La politique d’incitation et d’encouragement de l’initiative privée, notamment par l’octroi
d’avantages fiscaux et financiers aux entreprises et aux jeunes promoteurs et l’amélioration
de l’environnement des affaires, s’est traduite par une augmentation soutenue des
investissements du secteur privé dont la part dans le total de la FBCF n’a cessé de
s’accroître, pour passer de 57,4% en 2005 à 62% en 2008.
115
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE
Désignation
2005
2006
2007
2008
FBCF globale (en MDT)
8.395
9.678
10.907
12.520
-Variations (en %)
4,7
15,3
12,7
14,8
-Taux d’investissement (en % du PIB)
22,2
23,4
23,9
24,9
Structure de la FBCF par agent économique (en %)
-Secteur public
42,6
42,9
40,0
38,0
-Secteur privé
57,4
57,1
60,0
62,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
La promotion des investissements dans les régions intérieures du pays, qui s’inscrit
dans le cadre du renforcement du développement régional, a été marquée, en 2008, par la
poursuite du programme des conférences régionales sur la création d’entreprises et le
financement des projets, ainsi que par le démarrage d’un nouveau programme de
conférences spécialisées pour le secteur agricole. Les travaux de suivi des résultats de ces
conférences ont permis de constater la réussite de ces manifestations dans la dynamisation
des investissements orientés vers les régions de l’intérieur.
PIB ET FBCF AUX PRIX COURANTS (EN MDT)
55000
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1999
2000
2001
2002
2003
PIB
2004
2005
2006
2007
2008
FBCF
Par ailleurs, les flux des IDE ont continué, en 2008, à connaître une augmentation
importante, soit 64,1%, pour atteindre 3.399 MDT ou 27,1% de la FBCF globale. Cette
évolution est en rapport avec le climat de stabilité régnant en Tunisie et l’amélioration de
l’environnement des affaires, ce qui a renforcé les avantages comparatifs du pays en termes,
notamment, de proximité géographique des marchés européens, de disponibilité
d’infrastructures de base modernes et de qualification de la main-d’œuvre. L’accroissement
des IDE a concerné la plupart des secteurs d’activité, en particulier l’énergie (42,3%) et les
industries manufacturières (32,1%) ainsi que les secteurs du tourisme et du transport.
II – FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR SECTEUR D’ACTIVITE
La progression des investissements enregistrée, en 2008, a concerné, à des degrés
divers, la majorité des secteurs d’activité, principalement les hydrocarbures (31,4%), les
mines (35,7%), les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre
(65,6%), les industries chimiques (29,8%) et le transport (15%). A l’inverse, la FBCF dans le
secteur de l’agriculture et de la pêche est restée quasiment stationnaire pour la deuxième
année consécutive (+0,2% en 2008 contre +0,9% un an plus tôt).
116
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE PAR SECTEUR D’ACTIVITE
Désignation
Agriculture et pêche
Mines
Energie (eau, électricité
et hydrocarbures)
Industries manufacturières
Bâtiment et génie civil
Services marchands
Equipements collectifs
Total
2006
913
52
1.606
1.047
190
4.890
980
9.678
Valeur en MDT
2007
921
56
2008
923
76
Variat. en %
2008/2007
0,2
35,7
Structure en %
2006
2007
2008
9,4
8,5
7,4
0,6
0,5
0,6
2.284
2.905
27,2
16,6
20,9
23,2
1.174
1.401
19,3
10,8
10,8
11,2
190
225
18,4
2,0
1,7
1,8
5.277
5.840
10,7
50,5
48,4
46,6
1.005
1.150
14,4
10,1
9,2
9,2
10.907
12.520
14,8
100,0
100,0
100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
La structure des investissements par secteur d’activité a continué à être dominée par
les services marchands bien que leur part dans le total est revenue de 48,4% à 46,6%, d’une
année à l’autre. En revanche, la part du secteur de l’énergie s’est sensiblement accrue, pour
atteindre 23,2% contre 20,9% et 16,6%, respectivement, en 2007 et 2006. Pour les autres
secteurs d’activité et à l’exception de l’agriculture et de la pêche dont la part a diminué (7,4%
en 2008 contre 8,5% l’an passé), ils ont bénéficié de parts plus ou moins équivalentes à
celles enregistrées une année auparavant.
REPARTITION DE LA F.B.C.F PAR SECTEUR D'ACTIVITE
2008
1998
14,8%
14,7%
13,8%
Agric. & pêche
Indus. manuf.
10,4%
11,2%
25,6%
7,4%
9,2%
Indus. non manuf.
Services march.
Equip. collectifs
46,6%
46,3%
A – AGRICULTURE ET PECHE
En s’élevant à 923 MDT, les investissements réalisés dans le secteur agricole et de la
pêche ont connu une quasi-stagnation, en 2008, sous l’effet de la régression de l’enveloppe
allouée par le secteur public qui est revenue de 374 MDT à 362 MDT, d’une année à l’autre.
Cette situation s’explique par la baisse des investissements publics, prédominés par les
interventions de l’Administration à concurrence de 90% environ, qui a été enregistrée dans les
domaines de l’hydraulique agricole et du reboisement, soit -10,6% et -11,3% respectivement.
Quant aux investissements du secteur privé, ils ont poursuivi leur progression, atteignant
561 MDT ou 60,8% de la FBCF engagée dans le secteur contre 547 MDT et 59,4% en 2007.
Cette évolution, qui a concerné surtout les branches de l’acquisition de matériels et de
l’hydraulique agricole, s’explique par le dynamisme des promoteurs privés grâce, notamment,
aux encouragements consentis par l’Etat et à la multiplication de zones irriguées.
117
La répartition des investissements agricoles par branche d’activité a continué à être
marquée par la prédominance de la part de l’hydraulique agricole (environ 35% de la FBCF
totale dans le secteur de l’agriculture et de la pêche). Cette situation est liée à l’importance des
enveloppes requises pour la réalisation de ces catégories d’investissement, en particulier la
construction de barrages, les travaux de canalisation et l’équipement des zones irriguées.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS L’AGRICULTURE ET LA PECHE
Désignation
Hydraulique agricole
Matériel agricole
Elevage
Arboriculture
Pêche
Forêts
Conservation des eaux et du
sol (CES)
Divers projets intégrés
Etudes, recherches&vulgarisation
Total
2006
356
88
111
91
56
53
Valeur en MDT
2007
2008
328
320
113
127
119
111
100
102
44
37
69
61
Variat.en %
2008/2007
-2,4
12,4
-6,7
2,0
-15,9
-11,6
2006
39,0
9,6
12,2
10,0
6,1
5,8
Structure en %
2007
2008
35,6
34,7
12,3
13,8
12,9
12,0
10,9
11,0
4,8
4,0
7,5
6,6
55
40
43
7,5
6,0
4,3
4,7
84
93
105
12,9
9,2
10,1
11,4
19
15
17
13,3
2,1
1,6
1,8
913
921
923
0,2
100,0
100,0
100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Quant au financement des investissements réalisés dans le secteur de l’agriculture et
de la pêche, il a été assuré, en 2008, à concurrence de 30,2% par les ressources du Budget
de l’Etat, 17% par des ressources extérieures, 18,6% par des concours bancaires et le reste,
soit 34,2%, par l’autofinancement.
B – INDUSTRIES NON MANUFACTURIERES
Portant la marque de l’évolution importante des investissements dans le secteur de
l’énergie, la FBCF réalisée dans les industries non manufacturières a enregistré, en 2008 et
pour la troisième année successive, une nette augmentation, soit 26,7% contre 36,9% en
2007 et 75,7% en 2006. Cette progression a concerné, en particulier, la branche des
hydrocarbures (2.450 MDT contre 1.864 MDT un an plus tôt). La progression des investissements dans cette branche est liée, notamment, à l’accroissement des flux des IDE de l’ordre
de 42% contre 44,5% en 2007, pour atteindre environ 1.934 MDT.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LE SECTEUR DE L’ENERGIE
Variat. en %
Valeur en MDT
Structure en %
Désignation
2008/2007
2006
2007
2008
2006
2007
2008
Eau
76
78
94
20,5
4,7
3,4
3,2
Electricité
382
342
361
5,6
23,8
15,0
12,4
Hydrocarbures
1.148
1.864
2.450
31,4
71,5
81,6
84,4
Total
1.606
2.284
2.905
27,2
100,0
100,0
100,0
Source: Ministère du Développement et de la coopération internationale
Par ailleurs, les investissements ont connu une reprise dans les branches de
l’électricité (5,6% contre -10,5% en 2007) et du bâtiment et génie civil (18,4% contre une
stagnation). Quant à la FBCF relative au secteur minier, réalisée notamment par la
Compagnie des phosphates de Gafsa, elle s’est accrue à un rythme plus rapide qu’une
année auparavant, soit 35,7% contre 7,7%, pour se situer à 76 MDT.
C – INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Totalisant 1.401 MDT, les investissements engagés dans les industries manufacturières ont progressé, en 2008, de 19,3% contre 12,1% l’année précédente. Cette
augmentation a bénéficié à tous les secteurs d’activité, plus particulièrement les industries
des matériaux de construction, de la céramique et du verre (65,6%) et les industries
118
chimiques (29,8%). Toutefois, le rythme d’accroissement a été moins rapide pour les deux
principaux secteurs orientés vers l’exportation, à savoir les industries mécaniques et
électriques (11,6% contre 26,7% en 2007) et les industries du textile et habillement et des
cuirs et chaussures (12,2% contre 24,2%), en raison surtout des difficultés d’écoulement sur
les marchés extérieurs suite aux retombées de la crise économique et financière mondiale.
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Variat. en %
Valeur en MDT
Structure en %
Désignation
2008/2007
2006
2007
2008
2006
2007
2008
Industries agro-alimentaires
240
270
280
3,7
22,9
23,0
20,0
Matériaux de construction,
céramique et verre
195
180
298
65,6
18,6
15,3
21,3
Industries mécaniques et
électriques
225
285
318
11,6
21,5
24,3
22,7
Industries chimiques
97
104
135
29,8
9,3
8,8
9,6
Textile, habillement, cuirs et
chaussures
165
205
230
12,2
15,8
17,5
16,4
Industries diverses
125
130
140
7,7
11,9
11,1
10,0
Total
1.047
1.174
1.401
19,3
100,0 100,0 100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
Le dynamisme des investissements manufacturiers de manière générale a été favorisé
par les orientations stratégiques du pays, qui sont axées sur la promotion de l’investissement
dans les activités à haute valeur ajoutée et fortement utilisatrices de main-d’œuvre qualifiée,
notamment dans les zones de développement régional. Cette évolution témoigne, également,
de l’impact positif des différents programmes mis en place pour le développement des industries
manufacturières, notamment le programme de mise à niveau et celui de modernisation de
l’industrie. En particulier, le programme de mise à niveau a permis, depuis son lancement en
1996 et jusqu’à la fin de décembre 2008, l’approbation de 2.837 plans de mise à niveau pour
une enveloppe globale d’investissement atteignant environ 4.658 MDT.
Il y a lieu de souligner que les efforts déployés par l’Etat pour l’amélioration du climat
des affaires, la modernisation et le renforcement des infrastructures, à travers notamment
l’aménagement des zones industrielles, ainsi que dans le domaine de la création de
structures d’appui et d’accompagnement des promoteurs, ont constitué des facteurs incitatifs
à la progression des investissements manufacturiers et à l’attraction des investisseurs
étrangers vers les zones intérieures du pays.
D – SERVICES MARCHANDS
Les investissements réalisés dans les services marchands ont poursuivi leur
augmentation soutenue en 2008, soit 10,7% contre 7,9% un an plus tôt, pour atteindre
5.840 MDT ou près de 47% de la FBCF globale. Cette progression a concerné tous les
secteurs, surtout le transport, le tourisme et le commerce.
Atteignant 1.800 MDT, la FBCF engagée dans le secteur du transport s’est accrue
presque au même rythme qu’une année auparavant, soit 15%. Cette évolution s’explique,
notamment, par l’importance de l’enveloppe d’investissement nécessitée par les grands projets
d’infrastructure et qui a atteint 1.283 MDT ou plus de 71% du total. Il s’agit, en particulier,
des travaux de construction de l’aéroport international d’Enfidha et de l’achèvement de ceux
relatifs à l’autoroute M’Saken-Sfax, deux projets qui ont nécessité, respectivement, 331 MDT et
118 MDT en 2008.
S’agissant des investissements effectués dans le secteur du tourisme, ils ont connu,
en 2008, une reprise de 40 MDT ou 13,3%, contre une baisse de 9,1% en 2007, pour
s’élever à 340 MDT et ce, malgré l’impact de la conjoncture internationale défavorable à
119
partir du mois d’octobre. Ceci s’explique par les différentes mesures prises en faveur du
secteur, notamment en matière de diversification et de promotion des produits touristiques et
d’amélioration de la qualité des prestations à travers, surtout, l’exécution d’un programme de
mise à niveau des unités hôtelières.
Par ailleurs, les investissements ont continué à s’accroître dans le secteur des communications quoique à un rythme moins rapide qu’en 2007 (5,7% contre 7,7%), pour atteindre
740 MDT ou 12,7% du total de la FBCF dans les services marchands. L’importance de
l’enveloppe investie dans ce secteur témoigne de l’orientation stratégique de l’économie
tunisienne vers l’exploitation à grande échelle du créneau prometteur des technologies de
l’information et de la communication (TIC).
FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE DANS LES SERVICES MARCHANDS
Désignation
Transport
Communications
Tourisme
Logement
Commerce et autres services
Total
Valeur en MDT
2006
1.360
650
330
1.570
980
4.890
2007
1.565
700
300
1.597
1.115
5.277
2008
1.800
740
340
1.650
1.310
5.840
Variat. en
%
2008/2007
15,0
5,7
13,3
3,3
17,5
10,7
Structure en %
2006
27,8
13,3
6,8
32,1
20,0
100,0
2007
29,6
13,3
5,7
30,3
21,1
100,0
2008
30,8
12,7
5,8
28,3
22,4
100,0
Source : Ministère du Développement et de la coopération internationale
De son côté, le secteur du logement a continué, au cours de 2008, à bénéficier d’une
enveloppe importante d’investissements, soit 1.650 MDT ou 28,3% de la FBCF engagée
dans les services marchands. Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la politique de
promotion du secteur de l’habitat, en relation avec la demande soutenue de logements
exprimée par les ménages.
Pour leur part, les investissements réalisés dans le commerce et les autres services
tertiaires ont progressé à un rythme rapide (17,5% contre 13,8% en 2007), atteignant
1.310 MDT. Cette progression témoigne, en particulier, de la promotion et de la modernisation
du paysage commercial pour accompagner le développement économique et social du pays.
E – EQUIPEMENTS COLLECTIFS
Les investissements réalisés au titre des équipements collectifs ont augmenté, en
2008, de 14,4% contre 2,6% l’année précédente, pour atteindre 1.150 MDT ou 9,2% de la
FBCF globale et ce, pour la deuxième année consécutive. Cette évolution est en relation,
notamment, avec la construction de nouveaux locaux administratifs et l’acquisition
d’équipements et de matériels, notamment dans les domaines de l’éducation, de la
formation, de l’enseignement supérieur et de la santé.
III – FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS
Les ressources de l’épargne nationale ont continué, en 2008, à assurer le financement
de la majeure partie des investissements, soit 93,2% de la FBCF globale et 84,3% du total
des besoins de financement, y compris la variation des stocks, contre 96,4% et 89,7%
respectivement une année auparavant. Il y a lieu de noter, également, l’importance des flux
des IDE qui ont représenté 27,1% du total de la FBCF contre 19% en 2007, ce qui a
contribué à réconforter la position des paiements extérieurs et, par conséquent, à améliorer
le niveau des réserves en devises.
120
A – EPARGNE NATIONALE
Atteignant 11.664 MDT, l’épargne nationale a progressé, en 2008, de 10,9% contre
12,8% l’année précédente. Ainsi, le taux d’épargne est passé de 23,1% à 23,3% du RNDB,
d’une année à l’autre. Exprimé par rapport au PIB, le taux d’épargne est demeuré, toutefois,
inférieur à celui de l’investissement, soit 23,2% et 24,9% respectivement contre 23,1% et
23,9% en 2007. L’écart en termes de besoins de financement de la FBCF a continué à être
comblé par le recours aux ressources extérieures, principalement les IDE.
L’INVESTISSEMENT ET SON FINANCEMENT INTERIEUR
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2007
2008
2008
2007
2006
2007
10.907
12.520
12,7
14,8
816
1.311
59,7
60,7
Désignation
2005
2006
FBCF globale
Variation des stocks
Total des besoins de
financement
(FBCF+Variations des stocks)
Epargne nationale
- en % du RNDB
- en % du PIB
Taux de financement intérieur
-Epargne nationale/FBCF (en %)
-Epargne nationale/total besoins
de financement (en %)
8.395
26
9.678
511
8.421
10.189
11.723
8.037
21,4
21,3
9.325
22,5
22,5
10.518
23,1
23,1
13.831
11.664
23,3
23,2
95,7
95,4
96,4
91,5
96,4
89,7
93,2
84,3
15,1
12,8
18,0
10,9
Sources : Ministère du Développement et de la coopération internationale et BCT
B – RESSOURCES EXTERIEURES
Les entrées brutes de capitaux extérieurs ont nettement repris, au cours de 2008,
enregistrant un accroissement de 23,8% contre une baisse de 33,6% un an plus tôt pour
totaliser 5.342 MDT. Cette évolution est en rapport, notamment, avec la nette progression
des participations étrangères, en particulier les IDE dont les flux ont augmenté de 64,1%,
d’une année à l’autre. A l’inverse, les tirages d’emprunts extérieurs se sont inscrits en baisse
de 19,1% après un accroissement de l’ordre de 11% en 2007, pour revenir à 1.745 MDT.
RESSOURCES FINANCIERES A MOYEN ET LONG TERMES D’ORIGINE EXTERIEURE
Variat. en %
Structure en %
Valeur en MDT
Désignation
2008/2007
2006
2007
2008
2006
2007
2008
Emprunts
1.941
2.157
1.745
-19,1
29,8
50,0
32,7
Participations étrangères
4.562
2.158
3.597
66,7
70,2
50,0
67,3
dont : IDE
4.403
2.071
3.399
64,1
67,7
48,0
63,6
Apports extérieurs bruts
6.503
4.315
5.342
23,8
100,0 100,0 100,0
Sorties de capitaux
3.114
2.604
2.144
-17,7
47,9
60,3
40,1
Apports extérieurs nets
3.389
1.711
3.198
86,9
52,1
39,7
59,9
Source : Banque centrale de Tunisie
De leur côté, les sorties de capitaux, composées essentiellement par le remboursement
du principal des emprunts extérieurs, ont connu un repli de 17,7% en 2008, pour se situer à
2.144 MDT.
En conséquence, les apports extérieurs nets de capitaux se sont nettement consolidés
passant, d’une année à l’autre, de 1.711 MDT à 3.198 MDT. Ceci a permis de boucler le
schéma de financement des investissements et de dégager une amélioration importante du
niveau des avoirs nets en devises. En effet, ces derniers se sont établis, à la fin de 2008, à
11.656 MDT ou l’équivalent de 139 jours d’importation, contre 9.582 MDT ou 141 jours au
terme de l’année précédente.
121
VII. – LE COMMERCE EXTERIEUR
I – EVOLUTION GLOBALE
Les échanges commerciaux de la Tunisie ont connu, en 2008, une nette consolidation,
tant au niveau des exportations qu’à celui des importations, enregistrant un accroissement
de 21,8% et 23,8% respectivement contre 24,8% et 22,2% un an plus tôt. Il en est résulté un
élargissement du déficit commercial de 31,4% et une baisse du taux de couverture de
1,2 point de pourcentage qui ont atteint environ 6.604 MDT et 78,2%, respectivement.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE
Années
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Exportations
FOB
6.148
6.518
6.967
8.005
9.536
9.749
10.343
12.404
13.794
15.558
19.410
23.637
Importations
CAF
8.794
9.490
10.071
11.738
13.697
13.511
14.039
16.185
17.292
20.003
24.437
30.241
(En MDT sauf indication contraire)
Taux de couverture des
Déficit
importations par les
exportations (en %)
2.646
69,9
2.972
68,7
3.104
69,2
3.733
68,2
4.161
69,6
3.762
72,2
3.696
73,7
3.781
76,6
3.498
79,8
4.445
77,8
5.027
79,4
6.604
78,2
Source : Institut national de la statistique
L’accroissement des importations a porté la marque de la forte hausse des prix
internationaux des produits alimentaires de base et des matières premières et demi-produits,
surtout au cours de la première moitié de 2008. En témoigne, notamment, la flambée des
prix d’importation du soufre non raffiné qui sont passés, d’une année à l’autre, de 111 dinars
à environ 648 dinars la tonne.
Egalement, les prix du pétrole brut ont connu une forte hausse pour atteindre le niveau
de 147 dollars le baril en juillet 2008, ce qui a entraîné une augmentation des dépenses
totales d’importation des produits énergétiques de 63,7% ou 1.912,2 MDT et ce, en dépit de
la baisse des cours enregistrée au cours du dernier trimestre de l’année. Il en est de même
des prix à l’importation des céréales dont la hausse, au cours du premier semestre de 2008,
a contribué sensiblement à l’augmentation des importations.
BALANCE COMMERCIALE DE LA TUNISIE HORS ENERGIE
Valeur en MDT
Désignation
2006
2007
2008
Exportations FOB
13.540,5
16.271,8
19.557,1
Importations CAF
17.144,5
21.435,7
25.327,4
Solde
-3.604,0
- 5.163,9
- 5.770,3
Taux de couverture (%)
79,0
75,9
77,2
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2007/2006
2008/2007
20,2
20,2
25,0
18,2
-1.559,9 MDT
-606,4 MDT
-3,1 points
+1,3 point
Source : Institut national de la statistique
En dehors des produits énergétiques, les exportations ont progressé de 20,2%, soit le
même taux enregistré en 2007, alors que les importations ont augmenté de 18,2% contre
25% une année auparavant. De ce fait, le déficit commercial hors énergie s’est accru
d’environ 606 MDT ou 11,7% contre près de 1.560 MDT et 43,3% un an plus tôt.
122
En MDT
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA TUNISIE
35000
35000
30000
30000
25000
25000
20000
20000
15000
15000
10000
10000
5000
5000
0
0
-5000
-5000
-10000
-10000
2004
2005
Importations CAF
2006
2007
Exportations FOB
2008
Déficit
A l’instar de ce qui a été relevé pour les importations, les exportations ont bénéficié de
la forte hausse des prix des principaux produits de base. Outre le secteur énergétique, cette
évolution a profité au secteur des mines, phosphates et dérivés dont les ventes ont plus que
doublé, passant de 1.348,7 MDT à 3.151,7 MDT et contribuant, ainsi, à hauteur de 43%
environ à l’augmentation totale des exportations.
Au niveau du secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures, et après la
progression appréciable enregistrée en 2007 (17,1%), les exportations ont quasiment stagné
en 2008. Elles ont occupé la seconde place parmi les secteurs exportateurs de la Tunisie
après les industries mécaniques et électriques.
La légère baisse des exportations du secteur du textile et habillement (-0,2%) s’explique
par l’achèvement de la période transitoire (2005-2007) relative aux Accords des textiles et
vêtements (ATV), au cours de laquelle le système des quotas a été réinstauré afin d’atténuer
l’impact du démantèlement intégral des Accords multifibres (AMF) au début de 2005.
L’abandon total, dès le début de 2008, desdits quotas a eu pour effet l’exacerbation de
la concurrence des produits asiatiques, notamment chinois, et par conséquent la perte de
certaines parts de marché dans l’espace européen.
Quant à la décélération du rythme d’accroissement des exportations du secteur des
industries mécaniques et électriques (18,3% contre 30,9% en 2007), elle peut s’expliquer,
principalement, par l’impact de la crise financière mondiale sur l’économie réelle. L’industrie
automobile a été particulièrement touchée du fait, notamment, du repli de la demande
étrangère, surtout européenne, des composants et pièces détachées de voitures qui
représentent la pierre angulaire des industries mécaniques et électriques du pays.
L’analyse de l’évolution des échanges commerciaux selon les régimes fait ressortir une
forte progression des exportations et des importations effectuées dans le cadre du régime
général, soit respectivement 43,4% et 32,8% contre 29,1% et 22,3% une année auparavant.
Le déficit commercial s’est, par conséquent, aggravé de 2.046,9 MDT ou 23,5% contre
1.262 MDT ou 16,9% en 2007.
La hausse des exportations effectuées dans le cadre de ce régime représente 78,2% de
la croissance des exportations globales et s’explique, en particulier, par la bonne tenue des
ventes des secteurs de l’énergie et des mines, phosphates et dérivés.
123
Suite à ces évolutions, la part du régime général dans les échanges commerciaux s’est
consolidée de 7 points de pourcentage à l’exportation (46,2% contre 39,2%) et de
4,9 points de pourcentage à l’importation (71,7% contre 66,8 % un an plus tôt).
Quant aux opérations effectuées sous le régime offshore, elles ont connu une nette
décélération tant à l’exportation (7,8% contre 22,1% en 2007) qu’à l’importation (5,6% contre
21,9%). L’excédent commercial s’est, néanmoins, consolidé de 470,4 MDT ou 12,8%.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX RATIOS DU COMMERCE EXTERIEUR
Taux d’effort
Taux de
Années
Taux d’ouverture
à l’exportation
dépendance
1997
29,4
42,1
71,5
1998
28,9
42,1
71,0
1999
28,2
40,8
69,0
2000
30,0
44,0
74,0
2001
33,2
47,6
80,8
2002
32,6
45,2
77,8
2003
32,2
43,6
75,8
2004
35,2
46,0
81,2
2005
36,5
45,8
82,3
2006
37,6
48,3
85,9
2007
42,5
53,6
96,1
2008
47,0
60,1
107,1
(En %)
Taux de
pénétration
41,1
40,7
39,9
42,5
45,5
43,3
42,0
44,7
45,6
47,2
52,4
58,0
Sources : Institut national de la statistique, Ministère du Développement et de la Coopération Internationale et BCT
A l’instar des années précédentes, les principaux ratios du commerce extérieur ont
continué à progresser, notamment le taux d’ouverture qui s’est établi à 107,1% contre 96,1%
en 2007. Ainsi et pour la première fois, le montant total des exportations et des importations
de biens a dépassé le PIB du pays, témoignant du haut niveau d’ouverture sur l’extérieur
atteint par l’économie tunisienne.
II – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR SECTEUR D’ACTIVITE
L’analyse sectorielle des échanges commerciaux dégage une progression soutenue
des exportations de la plupart des secteurs d’activité, à l’exception de celui du textile et
habillement dont les ventes ont connu une légère diminution.
Par ailleurs, l’année 2008 a été marquée par un changement du classement des secteurs
exportateurs, après l’ascension du secteur des industries mécaniques et électriques au premier
rang, occupé auparavant par le secteur du textile et habillement et des cuirs et chaussures.
124
Les exportations de dérivés de phosphate se sont accrues de 134,2%, soit la plus forte
augmentation parmi tous les secteurs d’activité, ce qui représente environ 40% de la
progression totale des exportations tunisiennes.
Les ventes de produits énergétiques et de produits miniers ont connu, également, des
taux de progression élevés, soit 30% et 126,8% respectivement.
Du côté des importations, les plus fortes augmentations ont intéressé les secteurs de
l’énergie et des dérivés de phosphate. En particulier, la nette accélération des achats au
niveau du second secteur s’explique, principalement, par la hausse exceptionnelle des
importations de soufre non raffiné suite à la flambée des prix sur le marché international.
Quant aux achats de produits agricoles, de pêche et alimentaires, ils se sont accrus à
un rythme moins rapide qu’une année auparavant.
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR PAR SECTEUR D’ACTIVITE
Désignation
Valeur
en MDT
2007
Evolution
en %
Part dans
le total (%)
Valeur
en MDT
2008
Evolution
en %
Part dans
le total (%)
Exportations
- Agriculture, pêche & Industries
agroalimentaires
▪ Agriculture et pêche
▪ Industries agroalimentaires
- Energie
- Produits miniers
- Industries manufact. non alimentaires
▪ Textile, habillem., cuirs&chaussures
▪ Indust. mécaniques & électriques
▪ Dérivés de phosphate
▪ Autres produits manufacturés
dont:*Matériaux de construction,
céramique et verre
*Produits chimiques
Importations
- Agriculture, pêche & industries
agro-alimentaires
▪ Agriculture et pêche
▪ Industries agroalimentaires
- Energie
- Produits miniers
- Industries manufact. non alimentaires
▪ Textile, habillem., cuirs& chaussures
▪ Industries mécaniques & électriques
▪ Dérivés de phosphate
▪ Autres produits manufacturés
dont:*Matériaux de construction,
céramique et verre
*Produits chimiques
19.409,6
24,8
100,0
23.637,0
21,8
100,0
1.888,0
543,0
1.345,0
3.137,8
90,4
14.293,4
6.076,3
5.266,8
1.258,3
1.692,0
0,1
25,2
-7,4
55,5
55,3
23,3
17,1
30,9
29,0
20,4
9,7
2,8
6,9
16,2
0,5
73,6
31,3
27,1
6,5
8,7
2.155,6
617,5
1.538,1
4.079,9
205,0
17.196,5
6.098,3
6.232,8
2.946,7
1.918,7
14,2
13,7
14,4
30,0
126,8
20,3
0,4
18,3
134,2
13,4
9,1
2,6
6,5
17,3
0,9
72,7
25,8
26,4
12,4
8,1
330,5
575,7
24.437,3
20,4
10,0
22,2
1,7
3,0
100,0
396,7
661,2
30.241,2
20,0
14,9
23,8
1,7
2,8
100,0
2.617,9
1.628,4
989,5
3.001,6
43,3
18.774,5
4.070,1
10.431,4
443,7
3.829,3
38,9
78,8
1,5
5,0
21,3
23,3
19,3
26,9
7,6
20,3
10,7
6,7
4,0
12,3
0,2
76,8
16,6
42,7
1,8
15,7
3.318,6
1.921,4
1.397,2
4.913,8
54,9
21.953,9
4.076,3
11.920,3
1.675,9
4.281,4
26,8
18,0
41,2
63,7
26,8
16,9
0,2
14,3
277,7
11,8
11,0
6,4
4,6
16,2
0,2
72,6
13,5
39,4
5,5
14,2
218,6
2.281,4
19,5
23,4
0,9
9,3
279,6
2.523,2
27,9
10,6
0,9
8,3
Source : Institut national de la statistique
1) Agriculture, pêche et industries agroalimentaires
La progression des importations de ce secteur plus rapide que celle des exportations,
soit respectivement 26,8% et 14,2%, a engendré une aggravation du déficit commercial de
433,1 MDT ou 59,3%. Le déficit de la balance alimentaire s’est, également, élargi de
325,6 MDT ou 76,5% pour atteindre 751 MDT ou 64,6% du déficit total du secteur.
L’accroissement des ventes qui ont représenté 9,1% des exportations globales du pays
a résulté à hauteur de 23,6% de celui des ventes d’huile d’olive (9,1% ou 63,1 MDT), suite à
la hausse des prix, notamment lors des premiers mois de l’année et ce, en dépit de la baisse
des quantités expédiées de 2% ou 3,5 mille tonnes.
125
La structure des principaux marchés de l’huile d’olive est demeurée inchangée, avec
une consolidation de la place de l’Italie et de l’Espagne comme premier et deuxième clients,
avec des parts respectives de 52,9% et 21,3%, suivies par les Etats-Unis d’Amérique
(14,1%), la France (3,2%) et le Maroc (2,3%).
L’augmentation des ventes de préparations à base de céréales, notamment des pâtes
alimentaires, aussi bien en valeur (45,7% ou 35,4 MDT) qu’en quantité (17% ou 10,8 mille
tonnes), a également contribué à la progression des exportations du secteur. La Libye est
demeurée le premier débouché de ces produits, avec une part de marché de 36,5% des
ventes. D’autres pays, notamment africains, ont émergé comme principaux clients, à l’instar
du Niger qui a absorbé 10,3% des ventes, l’Algérie (9,4%), le Sénégal (2,4%), le Togo
(1,9%), le Tchad (1,8%) et le Gabon (1,8%).
Les exportations de double concentré de tomate et d’agrumes ont presque doublé
d’une année à l’autre, passant respectivement de 21 MDT à 39,7 MDT et de 13,6 MDT à
24,9 MDT. Les agrumes ont été écoulés à hauteur de 86,5% sur le marché français.
Pour leur part, les ventes de tabac ont connu une hausse de 14,3% ou 7,2 MDT. Ce
produit a été expédié, essentiellement, vers les pays de l’Union européenne (79,1%), la
Libye (7,2%) et la Suisse (2,8%).
Quant aux exportations des produits de la pêche dont les principales destinations ont
été l’Italie (44,3%), le Japon (29,2%), l’Espagne (9%) et la Grèce (5,6%), elles ont progressé
de 2,1% ou 4,8 MDT, malgré la régression des quantités exportées de 1,4 mille tonnes pour
revenir à 20 mille tonnes.
Néanmoins, des baisses ont été enregistrées pour certains produits, à l’instar des produits
de la minoterie (-50,2% ou -14,2 MDT), composés principalement de farine de céréales, en
relation avec la diminution des quantités expédiées. La Côte d’Ivoire a été le principal client de
ces produits (52,2%), suivie par la Libye (41,2%) et le Cameroun (6%).
Quant à la régression des exportations de dattes de 0,9%, elle est due à la diminution des
prix moyens à l’exportation et ce, en dépit de la légère hausse de 0,9% des quantités exportées.
Les exportations ont été réalisées, notamment, sur les pays de l’Union européenne ainsi que le
Maroc (28,8%) et certains pays asiatiques, comme l’Indonésie (2,8%) et la Malaisie (2,5%).
Au niveau des importations, la part des achats du secteur dans les importations
globales du pays est passée de 10,7% en 2007 à 11% en 2008. Plus de 41% de la hausse
des importations s’explique par la progression de 24,2% ou 289,5 MDT des achats de
céréales. Il s’agit, notamment, des achats de blé dur (+42,6%), en rapport avec l’effet
conjugué de l’augmentation de 8,2% des quantités acquises et des prix négociés par l’Office
des céréales, principal importateur de céréales du pays. Les prix ont dépassé les 800 dollars
la tonne au cours des mois de mai et juin 2008, avant de connaître une accalmie et finir
l’année avec des moyennes de prix en dessous de 300 dollars la tonne, lors des mois de
novembre et décembre.
La hausse des prix a contribué, aussi, à l’accroissement des importations de blé
tendre (28,8%), au moment où les quantités achetées ont connu une légère diminution.
Par ailleurs, les achats de maïs ont enregistré une hausse de 51,2% en valeur et de
21,2% en volume, alors que les achats d’orge se sont inscrits en baisse de 26,6%, suite à
une régression des quantités importées de 35,8%.
Les sources d’approvisionnement du pays en céréales ont été diverses et ont
concerné, principalement, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, l’Italie, la France, ainsi que
certains pays d’Europe de l’Est, à l’instar de l’Ukraine, de la Roumanie et quelques pays
d’Amérique latine, comme l’Argentine et le Brésil.
126
A côté des céréales, les importations de divers autres produits ont augmenté, comme
les huiles végétales destinées à l’alimentation humaine dont les achats ont plus que doublé
(116,3%), suite à la montée vertigineuse des prix sur le marché international, alors que les
quantités importées ont connu une progression de moindre ampleur (34,6%).
L’Argentine a été le principal fournisseur du pays en huiles végétales avec une part
avoisinant 52%, suivie par le Brésil (17,1%), les Etats-Unis d’Amérique (13%) et l’Espagne
(6,2%), étant signalé qu’une faible proportion (2,3%) a été importée de l’Indonésie et a concerné
l’huile de palme.
La hausse des importations de lait et dérivés (61,9%) est due à l’accroissement des
quantités importées de 55,5%. Ces importations ont été effectuées, principalement, auprès
de la France (32%), des Etats- Unis d’Amérique (16%), de la Nouvelle-Zélande (11%) et des
Pays-Bas (10,8%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DE L’AGRICULTURE, PECHE ET DES INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES
Désignation
Quantité en 1000 tonnes
2006
Exportations
Alimentation humaine
dont :
.Huile d’olive
.Produits de la mer
.Dattes
.Agrumes
.Préparations à
base de céréales
.Double concentré
de tomate
.Harissa
.Farines de céréales
Autres produits
Importations
Alimentation humaine
dont :
.Céréales, dont :
-Blé tendre
-Blé dur
-Maïs
-Orge
.Sucre
.Huiles Végétales
.Lait et dérivés
.Viandes
.Thé
.Café
.Bananes
.Pomme de terre
.Préparations
alimentaires diverses
Autres produits
dont :
.Tourteaux de soja
.Tabac brut
Solde de la balance
alimentaire
Taux de couverture
(en%)
Solde global
Taux de couverture
(en%)
2007
Variations
2008/2007 en %
Valeur en MDT
2008
607,9
615,7
677,7
2006
1.886,2
1.599,0
10,1
Valeur
14,2
14,5
168,8
20,3
37,6
19,5
172,6
21,4
68,9
16,3
169,1
20,0
69,5
28,4
834,9
225,4
117,0
16,1
696,0
232,8
211,0
13,6
759,1
237,6
209,2
24,9
-2,0
-6,5
0,9
74,2
9,1
2,1
-0,9
83,1
74,3
63,5
74,3
73,1
77,5
112,9
17,0
45,7
38,3
5,1
36,5
18,7
8,4
43,7
23,7
11,3
12,8
21,0
20,4
24,7
272,5
2.617,9
2.040,9
39,7
22,9
5,8
305,7
3.318,6
2.600,9
26,7
34,5
-70,7
3.933,7
39,3
13,6
14,1
287,2
1.885,4
1.321,9
-3,1
89,0
12,3
-76,5
12,2
26,8
27,4
3.489,1
4.060,6
2.654,1
1.057,9
340,8
588,3
644,9
353,9
196,3
13,5
5,5
10,6
10,7
20,3
27,7
3.159,0
1.122,5
609,2
618,3
787,7
353,7
188,9
15,5
4,4
9,3
12,6
41,0
102,5
3.042,4
1.103,2
659,2
749,2
505,9
324,3
254,3
24,1
5,2
10,4
16,9
33,5
19,7
599,0
241,9
94,5
109,3
143,4
199,7
148,9
36,0
26,1
21,9
22,2
7,4
18,9
1.194,0
404,2
333,4
180,2
265,9
158,8
187,0
49,1
18,7
18,0
31,4
14,7
66,1
1.483,5
520,7
475,3
272,5
195,1
162,3
404,5
79,5
27,1
23,8
52,6
11,4
19,7
-3,7
-1,7
8,2
21,2
-35,8
-8,3
34,6
55,5
18,2
11,8
34,1
-18,3
-80,8
24,2
28,8
42,6
51,2
-26,6
2,2
116,3
61,9
44,9
32,2
67,5
-22,4
-70,2
5,3
6,0
7,3
47,9
563,5
55,2
577,0
62,0
717,7
21,7
12,3
24,4
243,2
7,1
257,8
7,9
266,9
8,7
77,2
22,5
103,1
29,2
148,8
35,8
3,5
10,1
44,3
22,6
277,1
-425,4
-751,0
121,0
0,8
100,0
2007
1.888,0
1.615,5
2008
2.155,6
1.849,9
Quantité
76,5
-8,1
79,2
71,1
points
-729,9
-1.163,0
59,3
-7,1
72,1
65,0
points
Source : Institut national de la Statistique
Les performances réalisées par le secteur de l’agriculture et pêche et des industries
agro-alimentaires au niveau des exportations ne doivent pas occulter quelques faiblesses de
127
certaines branches d’activité, comme celle de l’huile d’olive. Pour cette branche et outre
l’instabilité du niveau de la production en relation, surtout, avec les conditions climatiques et
le caractère cyclique de la production, les carences tiennent essentiellement à des facteurs
liées à la commercialisation. Ainsi, face au regroupement d’acheteurs européens au sein de
centrales puissantes, les exportateurs nationaux continuent dans leur majorité à agir
séparément, ce qui affecte négativement leur pouvoir de négociation.
2) Energie
La hausse des cours du pétrole enregistrée en 2007 s’est poursuivie, durant les
7 premiers mois de 2008, pour s’inverser au cours des derniers mois de l’année.
En conséquence, la balance commerciale énergétique s’est soldée par un déficit de
833,9 MDT contre un excédent de 136,2 MDT en 2007. Le taux de couverture des
importations par les exportations a diminué de 21,5 points de pourcentage pour revenir à 83%,
suite à une décélération du rythme d’accroissement des exportations (30% contre 55,5%) et à
une forte accélération du rythme de progression des importations (63,7% contre 5%).
La part de ce secteur dans les échanges globaux de la Tunisie s’est consolidée
de 1,1 point de pourcentage à l’exportation (17,3% contre 16,2%), confirmant ainsi son rang
de troisième secteur exportateur du pays, et de 3,9 points de pourcentage à l’importation
(16,2% contre 12,3%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR ENERGETIQUE
Désignation
Exportations
Pétrole brut
Produits raffinés
Importations
Pétrole brut
Produits raffinés
Gaz naturel
Houille de coke
Solde global
Taux de
couverture (%)
Quantité en 1.000 tonnes
2006
2007
2008
2.485,3
806,3
3.971,3
825,6
3.438,2
914,7
1.086,4
2.739,7
562,0
12,1
1.110,5
2.688,4
843,2
10,8
1.234,7
2.992,5
1.244,1
20,0
Valeur en MDT
2006
2.017,6
1.563,8
453,8
2.859,0
710,2
1.932,4
212,2
4,2
- 841,4
70,6
2007
3.137,8
2.631,8
506,0
3.001,6
746,1
1.936,1
315,4
4,0
136,2
2008
4.079,9
3.218,8
861,1
4.913,8
1.149,4
3.083,5
672,3
8,6
-833,9
Variat.2008/2007
en %
Quantité
Valeur
30,0
22,3
70,2
63,7
11,2
54,1
11,3
59,3
47,5
113,2
85,2
115,0
-712,3
-21,5
104,5
83,0
points
Source : Institut national de la statistique
-13,4
10,8
La progression des exportations du secteur de 942,1 MDT, qui représente 22,3% de la
hausse globale des ventes du pays contre 29,1% en 2007, a résulté d’un accroissement des
exportations de pétrole brut et de produits raffinés.
Les exportations de pétrole brut ont accusé une forte décélération ayant augmenté de
22,3% contre 68,3% en 2007, sous l’effet d’une régression des quantités expédiées de 13,4%
qui a atténué l’effet de la hausse des cours. Les principales destinations du pétrole brut ont été la
France (32%), l’Italie (27,9%), l’Espagne (14,8%) et le Royaume-Uni (14,1%).
S’agissant des exportations des produits raffinés, destinées en majorité à la Suisse
(66,6%) et au Royaume-Uni (16,6%), elles ont augmenté à un rythme important, soit 70,2%
contre 11,5% en 2007, suite à une progression du tonnage vendu à un rythme plus rapide
qu’une année auparavant (10,8% contre 2,4%).
Pour les importations, l’augmentation de 1.912,2 MDT a concerné tous les produits,
principalement les achats de produits raffinés qui se sont accrus de 1.147,4 MDT ou
59,3%, soit 60% de la hausse globale des importations du secteur, suite à une progression
de 11,3% des quantités importées, essentiellement à partir de la Russie (36,3% de la valeur
des achats), de l’Italie (23%) et de la France (7,9%).
128
Les importations de pétrole brut ont augmenté de 403,3 MDT ou 54,1%, en raison
d’une progression de 11,2% des quantités achetées, presque en totalité auprès de la Libye.
Les achats de gaz naturel, fourni quasi-exclusivement par l’Algérie, se sont accrus de
356,9 MDT ou 113,2% en valeur et de 400,9 mille tonnes ou 47,5% en volume.
Les importations de houille de coke ont enregistré une progression, aussi bien en
valeur (4,6 MDT ou 115%) qu’en quantité (9,2 mille tonnes ou 85,2%). Les principaux pays
fournisseurs ont été l’Algérie, l’Allemagne et l’Egypte.
3) Mines, phosphates et dérivés
L’année 2008 a été marquée par une hausse sans précédent des cours mondiaux des
produits phosphatés et miniers. Cette hausse a concerné, également, les matières premières
importées utilisées au niveau du cycle de production des dérivés de phosphate, à l’instar du
soufre non raffiné et de l’ammoniac.
Les exportations du secteur des mines, phosphates et dérivés ont bénéficié de cet
environnement international enregistrant des résultats exceptionnels, illustrés par une
progression de 133,7% des recettes d’exportation qui ont atteint 3.151,7 MDT. Ce secteur a
été à l’origine de 42,7% de la progression totale des exportations du pays et sa part dans
ces exportations s’est, par conséquent, consolidée de 6,3 points de pourcentage en 2008,
pour atteindre 13,3%.
Parallèlement, les importations du secteur ont presque quadruplé, portant sur
1.730,8 MDT contre 487 MDT un an plus tôt. Elles ont représenté 5,7% des importations
totales du pays contre 2% en 2007. De ce fait, le solde traditionnellement excédentaire du
secteur s’est consolidé de 559,2 MDT ou 64,9%.
Au niveau des exportations et d’après les réalisations du Groupe chimique tunisien, les
prix de l’ensemble des dérivés de phosphate ont connu une hausse exceptionnelle. A titre
d’illustration, la moyenne des prix d’une tonne d’acide phosphorique a atteint près de
2.000 dollars en juin 2008, alors qu’elle n’a pas dépassé les 580 dollars durant l’année 2007.
Les prix de DAP ont grimpé aux environs de 1.200 dollars la tonne au cours d’une période
assez étalée de 2008, contre un maximum de 540 dollars la tonne une année auparavant. La
moyenne des prix du phosphate brut, qui s’est établie aux alentours de 50 dollars la tonne en
2007, s’est fortement accrue au cours de l’année 2008 pour dépasser les 400 dollars la tonne.
Ces niveaux élevés de prix ont eu un effet positif sur les recettes d’exportation des
différents produits. Représentant 34,1% des exportations du secteur, les ventes de DAP ont
plus que doublé passant, d’une année à l’autre, de 508,6 MDT à 1.074,3 MDT. Quant aux
quantités expédiées, elles se sont repliées de 10,2% ou 100 mille tonnes. Le DAP tunisien a
été exporté, essentiellement, vers certains marchés asiatiques comme l’Inde, qui a accaparé
26,3% des ventes, le Vietnam (6%), le Pakistan (4,7%), la Chine (4,3%), l’Iran (4%), ainsi
que certains pays du continent européen à l’instar de la Turquie (21,4%), l’Italie (7%) et la
France (6,2%).
Les exportations d’acide phosphorique ont, par ailleurs, connu une forte augmentation
de 158% ou 543,3 MDT, alors que les quantités expédiées ont reculé pour la deuxième
année consécutive.
Absorbant 49,4% des ventes, l’Inde a consolidé sa place en tant que premier client
d’acide phosphorique tunisien, suivie par les pays de l’Union européenne (22,6%) ainsi que
la Turquie (6%), l’Arabie Saoudite (5,9%) et l’Iran (4,3%).
Les ventes de superphosphate triple, troisième produit important du secteur, ont
poursuivi leur progression à un rythme accéléré qui a atteint 136,1% ou 442,1 MDT en 2008,
129
contre 61,8% ou 124,1 MDT en 2007. Les quantités exportées ont, à l’inverse, accusé une
régression de 8,9% ou 73,1 mille tonnes.
Les principales destinations des ventes de superphosphate triple ont été l’Iran (26,5%),
le Brésil (24,4%), le Bangladesh (15,3%), le Soudan (4,4%) et le Sri-Lanka (4,2%).
Expédiées principalement vers les pays de l’Europe de l’Est, notamment la Pologne
(45,3% des ventes) et l’Ukraine (14,6%), les exportations de phosphate de chaux ont
augmenté de 154,2% ou 109,5 MDT pour s’établir à 180,5 MDT contre 71 MDT et 35,6 MDT
en 2007 et 2006, respectivement. Cette évolution est imputable au renchérissement de ce
produit, alors que les quantités expédiées ont baissé (-28,9%).
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES MINES, PHOSPHATES ET DERIVES
Quantité en 1.000 tonnes
Valeur en MDT
Désignation
2006
Exportations
Engrais
. Superphosphate
triple
. DAP
. Autres engrais
chimiques
Acide phosphorique
Phosphate de chaux
Phosphate bicalcique
Zinc
Autres produits
Importations
Soufre non raffiné
Ammoniac
Bitume de pétrole
Spath fluor
Acide phosphorique
Engrais
Autres produits
Solde
2007
2008
Variat.2008/07en %
2.035,6
1.863,0
1.677,0
2006
1.033,7
607,5
807,2
1.154,6
819,7
977,7
746,6
877,7
200,8
389,3
324,9
508,6
767,0
1.074,3
-8,9
-10,2
73,8
1.140,4
713,1
154,0
0
65,6
900,3
1.236,7
180,8
1,4
52,7
661,6
879,1
152,4
0
1.390,4
276,0
445,3
79,4
99,8
95,4
1.775,8
276,2
489,1
74,3
79,5
52,2
12,4
343,9
71,0
68,3
0,1
19,5
487,0
154,1
104,2
97,5
22,5
34,5
42,8
31,4
861,7
24,0
887,2
180,5
189,5
0
29,2
1.730,8
1.150,2
212,4
150,1
26,9
104,7
37,8
48,7
1.420,9
-19,7
-26,5
-28,9
-15,7
-100,0
1.576,0
324,6
433,0
58,1
100,2
81,0
17,4
317,4
35,6
52,9
0
20,3
447,9
159,2
119,2
69,6
16,2
27,6
26,7
29,4
585,8
Taux de couverture (%)
230,8
2007
1.348,7
845,9
2008
3.151,7
1.865,3
Quantité
-10,0
Valeur
133,7
120,5
136,1
111,2
93,5
158,0
154,2
177,5
-100,0
49,7
255,4
27,7
646,4
0,1
103,8
9,8
53,9
-6,4
19,6
-20,3
203,5
-45,3
-11,7
55,1
64,9
-94,8
276,9
182,1
points
Source : Institut national de la statistique
Du côté des importations, plus de 80% de l’accroissement proviennent de l’augmentation des achats de soufre non raffiné, principale matière première importée par le Groupe
chimique tunisien et destinée à la fabrication de certains dérivés de phosphate. La facture
d’importation de ce produit s’est alourdie de 996,1 MDT pour atteindre 1.150,2 MDT, étant
signalé que les quantités achetées ont augmenté de 27,7% ou 385,4 mille tonnes.
Ce bond est imputable à une forte hausse des prix de ce produit, qui ont suivi une
tendance semblable à celle des cours des hydrocarbures et qui sont passés en moyenne de
95,8 dollars la tonne en 2007 à plus de 514 dollars la tonne en 2008.
La Russie a été le principal fournisseur du pays en soufre non raffiné avec une part de
45,5%, suivie par le Kazakhstan (10,2%) et les pays arabes du Golfe, notamment le Koweït
(8,7%), les Emirats Arabes Unis (8%) et l’Arabie Saoudite (8%).
L’accroissement sensible des prix a touché, également, l’ammoniac dont les
importations ont plus que doublé, atteignant 212,4 MDT en 2008 et ce, en dépit de la quasistagnation des quantités achetées au niveau de 276,2 mille tonnes. Les prix d’achat moyens
130
de ce produit ont atteint environ 883 dollars la tonne en septembre 2008, alors qu’ils ont été
de 314 dollars la tonne en 2007.
L’ammoniac a été importé, principalement, des pays de l’Union européenne,
notamment l’Italie (31,8%), la France (18,8%), le Royaume-Uni (10,2%), l’Espagne (9,1%) et
l’Allemagne (7,7%).
Les importations d’acide phosphorique ont enregistré une forte progression de 203,5%,
suite à l’augmentation des prix d’achat. Quant aux importations d’engrais, elles ont accusé
une baisse de 11,7% due à la régression des quantités importées de 45,3%.
4) Textile et habillement
L’année 2008 a été marquée par une quasi-stagnation des exportations du secteur du
textile et habillement (-7,8 MDT ou -0,2%), contre un accroissement de 732,2 MDT ou 16,4%
une année auparavant. La contribution du secteur dans les exportations globales du pays a,
ainsi, diminué de 4,8 points de pourcentage pour revenir à 21,9%.
Les exportations réalisées sous le régime offshore, qui ont représenté près de 98% des
ventes du secteur, ont enregistré une faible croissance de 16 MDT ou 0,3% après avoir
augmenté de 707,8 MDT ou 16,3% en 2007. Dans le cadre du régime général, les
exportations ont régressé de 23,8 MDT ou 17,1% contre un accroissement de 24,4 MDT
ou 21,3 % en 2007.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DU TEXTILE ET HABILLEMENT
Désignation
Exportations
Vêtements & accessoires
Bonneterie
Tissus
Articles confectionnés et
friperie
Fils et filés textiles
Autres produits
Importations
Tissus
Vêtements & accessoires
Bonneterie
Fils et filés textiles
Articles confectionnés et
friperie
Coton en masse
Autres produits
Solde
Quantité en 1.000 tonnes
2006
2007
2008
75,0
28,5
17,0
78,1
30,7
19,3
72,5
30,3
17,1
44,8
12,7
55,3
13,7
53,7
12,2
101,3
17,4
13,1
47,8
118,7
19,3
13,2
52,7
119,8
15,9
11,2
49,0
95,2
16,4
103,8
22,3
115,4
13,3
Taux de couverture (%)
Valeur en MDT
Variat. 2008/07 en %
2006
2007
2008
Quantité Valeur
4.455,7 5.187,9 5.180,1
-0,2
3.069,0 3.461,4 3.397,0
-7,2
-1,9
930,3 1.094,9 1.190,9
-1,3
8,8
122,9
154,6
135,9
-11,4
-12,1
245,2
65,8
22,5
2.970,2
1.688,2
511,5
309,8
222,9
371,0
81,1
24,9
3.521,5
2.065,8
603,6
324,4
257,4
347,9
91,0
17,4
3.481,6
2.085,4
588,5
301,5
251,3
-2,9
-10,9
96,9
28,8
112,1
1.485,5
111,3
40,0
119,0
1.666,4
123,5
27,9
103,5
1.698,5
11,2
-40,4
150,0
0,9
-17,6
-15,2
-7,0
-6,2
12,2
-30,1
-1,1
0,9
-2,5
-7,1
-2,4
11,0
-30,3
-13,0
1,9
1,5
147,3
148,8
point
Source : Institut national de la statistique
Le repli des ventes a touché plusieurs produits, principalement les vêtements et
accessoires (-1,9 %), produit phare du secteur avec une part dépassant 65% des ventes, et
les articles confectionnés et friperie ainsi que les tissus (-6,2% et -12,1% respectivement).
Les exportations d’articles de bonneterie ont progressé à un rythme moins rapide qu’en
2007, soit 8,8% contre 17,7%.
La France est demeurée la première destination des exportations tunisiennes avec
une part de 36,2%. L’Italie et l’Allemagne ont confirmé leurs rangs de deuxième et troisième
clients avec des parts respectives de 32,5% et 10,3%.
131
Quant aux importations, elles ont régressé de 39,9 MDT ou 1,1% contre une augmentation de 551,3 MDT ou 18,6% en 2007. Leur part dans les achats globaux du pays a baissé
de 2,9 points de pourcentage (11,5% contre 14,4% un an plus tôt).
Le recul des importations a touché les achats sous le régime off shore (-64 MDT ou
-2%), qui ont représenté environ 90% des importations du secteur. Les achats effectués
dans le cadre du régime général ont connu un certain ralentissement de leur rythme
d’accroissement, soit 7,2% contre 10,7%.
Par produit, le fléchissement a touché plusieurs intrants du secteur, à l’instar du coton
en masse (-30,3%) et des fils et filés textiles (-2,4%). Quant aux importations de tissus dont
la part dans les importations du secteur s’est élevée à 59,9%, elles ont augmenté à un
rythme beaucoup plus faible qu’en 2007, soit 0,9% contre 22,4%.
Pour les autres produits du secteur, les importations de vêtements et accessoires et
d’articles de bonneterie ont accusé un recul de 2,5% et 7,1% respectivement, tandis que celles
d’articles confectionnés et friperie se sont accrues de 11%.
L’Italie a été le premier fournisseur de la Tunisie en produits textiles (33%), suivie par la
France (26,5%), la Belgique (6,1%) et l’Allemagne (6%).
S’agissant de la balance commerciale du secteur, elle a dégagé un excédent de
1.698,5 MDT, niveau en accroissement d’environ 32 MDT ou 1,9% par rapport à celui de 2007.
5) Cuirs et chaussures
Les échanges commerciaux du secteur des cuirs et chaussures ont porté la marque,
en 2008, du ralentissement du rythme d’accroissement des exportations (3,4% contre 20,8%
en 2007) et des importations (8,4% contre 24,6%), ce qui s’est traduit par une réduction de
l’excédent commercial de 16,3 MDT ou 4,8% ainsi que du taux de couverture de 7,5 points
de pourcentage, pour revenir à 154,4%.
La décélération du rythme d’accroissement des échanges a touché, essentiellement,
les opérations réalisées dans le cadre du régime off shore qui ont représenté 94% du total,
soit 3,2% contre 19,1% une année auparavant à l’exportation et 7,4% contre 27,4% à
l’importation.
Les ventes relatives au poste chaussures, dont la part dans les exportations du secteur a
été de 81%, ont enregistré une légère hausse de 0,9% après avoir augmenté de 17,8% en 2007
et ce, suite à un certain repli des exportations de la composante chaussures finies (-0,4% contre
22,7%), conjuguée une augmentation à un rythme moins rapide des ventes de la composante
tiges et parties de chaussures (3,8% contre 8,3%). Les principaux marchés de ces produits ont
été l’Italie, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Les exportations de peaux et cuirs, écoulées essentiellement sur la Turquie, l’Italie et
l’Espagne, ainsi que celles d’ouvrages en cuir ont accusé une décélération, ne progressant
que de 5,8% et 14,8% respectivement contre 43,4% et 26,3% un an plus tôt. Les principales
destinations des ventes d’ouvrages en cuir ont été la France, l’Italie, l’Allemagne et la
Belgique.
Le ralentissement des exportations a eu un impact direct sur l’évolution des
importations des principaux intrants nécessaires à la production. Ainsi, les achats de peaux
et cuirs, composante dominante dans les importations du secteur avec une part dans le total
132
de 59%, ont accusé une forte décélération, soit 6,8% contre 27,6% en 2007. Ces produits
ont été fournis principalement par l’Italie, la France, l’Inde et l’Allemagne.
BALANCE COMMERCIALE DU SECTEUR DES CUIRS ET CHAUSSURES
Désignation
Exportations
Peaux et cuirs
Ouvrages en cuir
Chaussures :
-Tiges et parties de
chaussures
-Chaussures
Autres produits
Importations
Peaux et cuirs
Ouvrages en cuir
Chaussures
-Tiges et parties de
chaussures
-Chaussures
Autres produits
Solde
Taux de couverture
(en%)
Quantité en 1.000 tonnes
2006
2007
2008
3,4
2,1
24,0
4,5
2,0
25,3
3,4
2,5
23,0
4,3
19,7
4,1
21,2
4,0
19,0
13,0
2,4
7,9
12,7
2,6
9,1
12,9
2,6
8,6
6,0
1,9
7,3
1,8
7,7
0,9
Valeur en MDT
2006
2007
2008
735,3
888,4
918,2
22,8
32,7
34,6
79,6
100,5
115,4
625,8
737,0
743,9
Variat. 2008/07en %
Quantité
Valeur
3,4
-24,4
5,8
25,0
14,8
-9,1
0,9
213,8
412,0
7,1
440,3
257,4
23,7
131,5
231,5
505,5
18,2
548,6
328,4
30,4
161,5
240,3
503,6
24,3
594,7
350,8
33,4
174,0
-2,4
-10,4
118,1
13,4
27,7
295,0
146,0
15,5
28,3
339,8
155,7
18,3
36,5
323,5
5,5
-50,0
167,0
1,6
0,0
-5,5
3,8
-0,4
33,5
8,4
6,8
9,9
7,7
6,6
18,1
29,0
-4,8
-7,5
161,9
154,4
points
Source : Institut national de la statistique
Les achats de tiges et parties de chaussures, surtout auprès de l’Italie, de la France
et de l’Allemagne, et ceux d’ouvrages en cuir se sont accrus à des rythmes plus modérés
qu’en 2007, soit respectivement 6,6% et 9,9% contre 23,6% et 28,3%. Les principales
sources d’approvisionnement en ouvrages en cuir ont été la Chine, l’Italie et la France.
6) Industries mécaniques et électriques
Le secteur des industries mécaniques et électriques a renforcé sa place en tant que
premier secteur exportateur devant celui du textile et habillement et des cuirs et chaussures,
avec 6.232,8 MDT ou 26,4% des exportations globales. Du côté des importations, leur
montant s’est élevé à 11.920,3 MDT ou 39,4% des importations globales du pays.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES ET ELECTRIQUES
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation
2006
2007
2008
2007/2006
2008/2007
Exportations
4.024,6
5.266,8
6.232,8
30,9
18,3
Importations
8.217,0
10.431,4
11.920,3
26,9
14,3
Solde
-4.192,4
-5.164,6
-5.687,5
23,2
10,1
Taux de couverture (%)
49,0
50,5
52,3
1,5 point
1,8 point
Source : Institut national de la statistique
Les ventes et les achats de produits mécaniques et électriques ont accusé une décélération,
n’augmentant que de 18,3% et 14,3%, respectivement, contre 30,9% et 26,9% en 2007.
Les exportations ont été effectuées à hauteur de 86,6% sous le régime offshore, alors que
69,9% des importations ont été réalisées dans le cadre du régime général.
Pour le secteur des industries mécaniques, les exportations et les importations ont
enregistré une décélération, soit 14,7% et 15,1% respectivement contre 23,6% et 33,9% un
an plus tôt.
133
Ainsi, le déficit commercial s’est élargi de 808,5 MDT ou 15,2% pour atteindre 6.126,2 MDT,
contre une augmentation de 1.476,1 MDT ou 38,4% en 2007, alors que le taux de couverture a
connu une quasi-stagnation pour se situer à 27,9%.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES MECANIQUES
Désignation
Quantité en 1.000 tonnes
2006
Exportations
-Matériel de transport dont :
▪ Autos, cycles & tracteurs
-Fontes, fers, aciers & ouvrages, dt :
▪ Fontes, fers et aciers
▪ Constructions métalliques
▪ Ressorts en fer et acier
▪ Tubes, tuyaux & accessoires
-Appareils & engins mécaniques
-Optique & appareils scientifiques
-Câbles et fibres optiques
-Cuivre et ouvrages
-Aluminium et ouvrages
-Ouvrages en métaux communs
-Autres appareils pour véhicules
-Autres produits
Importations
-Fontes, Fers, aciers & ouvrages
dont :
▪ Fontes, fers et aciers
▪ Tubes, tuyaux et accessoires
▪ Autres ouvrages en fer& acier
▪ Constructions métalliques
- Outils et outillages
- Appareils&engins mécaniques dt:
▪ Appareils de levage, de
forage et de manutention
▪ Turbines, moteurs & turboréacteurs
▪ Pompes et compresseurs
▪ Machines ayant fonct. propre
▪ Unités & machines à coudre
▪ Réfrigérateurs&congélateurs
▪ Roulements et robinetterie
▪ Machines textiles
▪ Machines agricoles
- Matériel de transport dont :
▪ Navigation aérienne
▪ Navigation maritime
▪ Autos, cycles & tracteurs, dt :
.Voitures de tourisme
. Châssis & carrosserie &
pièces détachées
. Camions & camionnettes
. tracteurs
.Véhicule de transport en
commun
- Optiques & appareils scientifiq.
- Cuivre et ouvrages
- Aluminium et ouvrages
- Outils & câbles électromécaniques
- Autres produits
Solde
2007
2008
Valeur en MDT
45,8
406,8
329,5
22,0
13,7
20,2
28,7
2,4
1,8
9,4
10,8
5,5
0,9
56,7
391,6
286,9
32,6
16,9
18,5
34,9
2,5
0,9
10,4
17,8
7,8
1,2
52,9
382,1
260,6
45,7
19,1
14,1
39,1
4,6
0,2
11,9
18,7
6,1
1,4
1.225,8
1.545,1
1.444,7
2006
1.675,9
461,0
416,3
444,8
239,5
44,1
42,7
43,9
271,4
99,7
72,8
60,6
58,2
36,3
34,3
136,8
5.517,5
1.177,8
1.115,2
51,7
9,9
7,8
7,2
141,1
1.380,5
88,2
12,7
15,0
6,1
193,9
1.250,9
109,0
17,3
19,7
6,1
184,9
745,9
208,1
61,1
23,6
75,5
1.817,4
1.048,1
374,8
93,5
56,7
99,6
2.282,4
1.407,2
356,8
138,5
72,9
109,8
2.834,4
-9,4
23,6
36,2
31,3
0,0
-4,6
34,3
-4,8
48,1
28,6
10,2
24,2
26,0
29,7
46,8
240,7
298,4
528,5
57,6
77,1
21,6
10,2
6,2
1,9
10,0
5,1
2,4
3,2
8,7
14,1
10,0
2,5
10,2
9,0
2,3
3,3
8,6
16,4
9,9
3,2
12,1
8,5
3,4
3,8
122,5
45,1
133,4
48,3
239,6
276,5
217,5
62,3
75,4
175,0
44,6
25,3
2.002,8
252,4
23,3
1.606,9
709,0
222,1
261,6
230,2
67,4
94,0
180,1
54,3
28,4
2.037,5
96,9
12,8
1.832,7
809,3
-1,1
16,3
-1,0
28,0
18,6
-5,6
47,8
15,2
110,7
40,3
293,8
148,2
150,1
48,7
72,1
96,6
41,6
21,1
1.430,4
80,7
19,2
1.323,5
598,5
8,9
7,1
-7,3
-5,4
5,8
8,2
24,7
2,9
21,7
12,3
1,7
-61,6
-45,1
14,1
14,1
31,5
20,4
5,4
29,6
18,4
7,6
27,7
21,9
10,0
265,4
321,7
48,6
354,8
347,8
77,6
387,9
367,0
11,0
-6,4
19,0
31,6
9,3
5,5
-85,8
0,8
4,0
36,5
25,6
1,2
4,6
42,7
29,9
1,1
5,4
48,1
37,7
9,8
233,4
305,6
131,5
16,1
285,7
404,9
158,0
14,2
306,4
454,9
197,4
-8,3
17,4
12,6
26,1
-11,8
7,2
12,3
24,9
7,6
7,0
5,7
148,3
197,6
-3.841,6
157,9
265,7
-5.317,7
137,3
222,1
-6.126,2
-18,6
28,0
27,9
-13,0
-16,4
15,2
-0,1
point
Taux de couverture (%)
30,4
2007
2.071,5
551,0
481,8
546,7
254,9
81,4
56,6
34,4
416,0
119,8
48,8
79,7
94,8
43,0
46,8
124,9
7.389,2
1.732,2
2008
2.375,5
536,6
469,2
667,4
281,5
124,4
67,3
44,8
537,4
168,7
4,2
93,0
131,2
48,2
50,1
138,7
8.501,7
2.201,9
Variat. 2008/07
en %
Qté.
Valeur
14,7
-2,6
-6,7
-2,6
-2,4
22,1
-9,2
10,4
40,2
52,8
13,0
18,9
-23,8
30,2
12,0
29,2
84,0
40,8
-77,8
-91,4
14,4
16,7
5,1
38,4
-21,8
12,1
16,7
7,1
11,0
15,1
-6,5
27,1
Source : Institut national de la statistique
Le rythme d’accroissement des exportations s’est ralenti, revenant de 23,6% en 2007 à
14,7%, suite principalement à la décélération des ventes d’appareils et engins mécaniques
(29,2% contre 53,3%), exportés essentiellement vers la France (20,6%), l’Italie (20,3%),
l’Algérie (13,5%) et la Libye (10,4%). Les exportations de cuivre et ouvrages ont également
134
connu un ralentissement (16,7% contre 31,5% en 2007), tout comme l’aluminium et
ouvrages (38,4% contre 62,9%).
Les ventes de fontes, fers, aciers et ouvrages ont progressé à un rythme soutenu, soit
22,1% ou 120,7 MDT contre 22,9% ou 101,9 MDT en 2007, sous l’effet de la hausse des prix
sur le marché international et ce, en dépit de la baisse du volume de 2,4%. Les principaux
marchés de ces produits ont été la France (23,2%), la Libye (16,2%), l’Espagne (15,5%) et
l’Italie (15,1%).
Les exportations de certains produits du secteur ont, par contre, accusé des baisses, à
l’instar surtout des câbles et fibres optiques (-91,4% ou -44,6 MDT), suite au recul des
quantités exportées (-77,8%).
La décélération des importations (15,1% contre 33,9% un an plus tôt) est liée à celle
des achats de plusieurs produits, notamment les fontes, fers, aciers et ouvrages (27,1%
contre 47,1%), les appareils et engins mécaniques (24,2% contre 25,6%) et les autos, cycles
et tracteurs (14,1% contre 21,4%).
Pour les industries électriques, l’accroissement des exportations et des importations
aux taux respectifs de 20,7% et 12,4%, contre 36% et 12,7% une année auparavant, a
entraîné une amélioration du solde excédentaire de 285,6 MDT ou 186,5% et une légère
hausse du taux de couverture en atteignant 112,8%.
BALANCE COMMERCIALE DES INDUSTRIES ELECTRIQUES
Désignation
Exportations
-Machines et appareils électriques
dont:
▪ Fils et câbles électriques
▪ Interrupteurs et disjoncteurs
▪ Appareils électriques pour la
téléphonie
▪ Parties destinées aux app.
électriques
▪ Circuits intégrés et microassemblages
▪ Transformateurs électriques
▪ Microphones et haut parleurs
- Matériel informatique
- Optique & appareils scientifiques
- Réfrigérateurs et congélateurs
- Autres produits
Importations
- Machines et appareils électriques
dont:
▪ Interrupteurs et disjoncteurs
▪ Fils et câbles électriques
▪ Parties destinées aux app.
électriques
▪ Appareils électriques pour la
téléphonie et la radiodiffusion
▪ Circuits intégrés et microassemblages
▪ Transformateurs électriques
▪ Tableaux et armoires de
commande
- Matériel informatique
- Optique & appareils scientifiques
- Autres produits
Solde
Taux de couverture (%)
Quantité en 1.000 tonnes
2006
2007
2008
102,0
124,9
47,5
11,4
Valeur en MDT
Variat.2008/07
en %
Qté.
Valeur
20,7
17,1
22,9
146,2
2006
2.348,7
2.191,8
2007
3.195,3
2.959,7
2008
3.857,3
3.636,7
56,7
17,3
74,1
22,8
699,9
436,8
954,3
604,6
1.249,9
775,0
30,7
31,8
31,0
28,2
3,0
3,7
4,3
200,7
251,1
289,0
16,2
15,1
4,3
5,0
5,6
180,0
228,6
253,1
12,0
10,7
2,6
10,7
3,5
0,5
1,6
0,8
3,2
9,3
4,8
0,4
1,9
1,7
2,8
7,0
4,2
0,5
2,2
1,6
97,7
104,9
194,5
170,4
69,9
118,7
70,2
7,3
39,4
3.042,2
2.370,8
160,6
155,8
54,4
129,5
79,1
6,9
5,1
3.418,6
2.728,6
-12,5
-24,7
-12,5
25,0
15,8
-5,9
87,3
171,0
173,4
49,0
72,7
54,7
3,9
25,6
2.699,5
2.090,8
7,4
-17,4
-8,6
-22,2
9,1
12,7
-5,5
-87,1
12,4
15,1
14,2
13,8
16,7
18,0
17,8
24,0
423,2
218,9
480,7
342,9
532,0
451,1
6,6
33,3
10,7
31,6
14,1
15,9
14,3
397,7
443,3
388,8
-10,1
-12,3
2,5
1,9
2,7
304,2
225,4
339,6
42,1
50,7
1,0
8,8
1,9
9,4
2,2
9,3
123,8
108,4
205,2
133,6
232,9
165,4
15,8
-1,1
13,5
23,8
1,4
8,4
2,4
0,9
7,2
2,9
0,8
7,5
3,1
122,5
445,5
108,7
54,5
-350,8
87,0
55,8
497,6
135,1
38,7
153,1
105,0
39,1
530,0
111,3
48,7
438,7
112,8
-11,1
4,2
6,9
-29,9
6,5
-17,6
25,8
186,5
7,8 pts
Source : Institut national de la statistique
135
La progression des exportations a concerné la majorité des produits dont, principalement,
les fils et câbles électriques (31% ou 295,6 MDT), les interrupteurs et disjoncteurs (28,2% ou
170,4 MDT).
Au niveau des importations, l’accroissement de 376,4 MDT s’explique par celui des
achats de machines et appareils électriques, tels que les interrupteurs et disjoncteurs
(10,7%), les fils et câbles électriques (31,6%), les appareils électriques pour la téléphonie et
la radiodiffusion (50,7%). D’autres produits électriques ont, également, vu leurs achats
progresser, notamment le matériel informatique (6,5%).
L’accroissement des importations aurait été plus important n’eût été la baisse des
achats de parties et pièces destinées aux appareils électriques (-12,3%) et d’optiques et
appareils scientifiques (-17,6%).
7) Autres industries manufacturières
Contrairement à l’année 2007, l’évolution des échanges commerciaux du secteur des
autres industries manufacturières, regroupant les secteurs des matériaux de construction, de
la céramique et du verre, les industries chimiques autres que la transformation de phosphate
et les industries diverses, a été marquée, en 2008, par une décélération du rythme
d’accroissement des exportations (13,4% contre 20,4% un an plus tôt) et des importations
(11,8% contre 20,3%).
Le déficit commercial s’est, ainsi, élargi de 225,4 MDT ou 10,5%, alors que le taux de
couverture s’est légèrement amélioré de 0,6 point de pourcentage pour se situer à 44,8%.
Au niveau des exportations, le ralentissement n’a touché que les ventes sous le
régime offshore (1,8% contre 28% en 2007), tandis que les ventes réalisées dans le cadre
du régime général se sont accrues à un rythme soutenu (27,1% contre 12,6%). Concernant
les importations, la décélération a affecté aussi bien les opérations sous le régime général
(12,9% contre 20,8%) que celles sous le régime offshore (8,6% contre 18,6%).
La contribution du secteur aux échanges globaux de la Tunisie a diminué de 0,6 point
de pourcentage au niveau des exportations pour se situer à 8,1% et elle est revenue de
15,7% à 14,2% pour les importations.
Pour les industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre,
les exportations ont augmenté à un taux comparable à celui de l’année précédente, soit
20%, tandis que l’accroissement des importations s’est consolidé, passant de 19,5% à
27,9%, touchant essentiellement les produits céramiques (34,3%) et les verres et ouvrages
(24,3%).
L’augmentation des exportations est imputable, principalement, à la progression des
ventes de ciments (23,5%), orientées à hauteur de 75,6% vers la Libye.
Pour les produits chimiques, l’accroissement des importations s’est poursuivi à un
rythme moins rapide qu’en 2007, soit 10,6% contre 23,4%. Le rythme de progression des
exportations s’est, par contre, accéléré passant de 10% à 14,9%, suite principalement à la
reprise des ventes de tripolyphosphate de sodium (72,8% contre -0,9% un an plus tôt) et ce,
malgré la baisse des ventes de caoutchouc et ouvrages (-2,3%).
En ce qui concerne les industries manufacturières diverses, la progression des
exportations s’est ralentie (9,5% contre 29,4% en 2007), surtout pour les matières plastiques
et ouvrages (10,4% contre 71,6%). Il en est de même des importations qui ont accusé une
décélération (11,2% contre 15,4%), touchant essentiellement les matières plastiques et
ouvrages (11,7% contre 22,3%). Les achats de ces produits ont représenté plus de 85% des
importations du secteur des industries manufacturières diverses.
136
BALANCE COMMERCIALE DES AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Désignation
Quantité en 1.000 tonnes
2006
Exportations
-Indust.des matériaux de
construction, céramique et verre,
dont :
▪ Ciments
▪ Produits céramiques
- Produits chimiques, dont :
▪ Tripolyphosphate de sodium
▪ Huiles essentielles et
parfumerie
▪ Fluorure d’aluminium
▪ Caoutchouc et ouvrages
▪ Produits tannants et peintures
▪ Savons, produits d’entretien
▪ Produits pharmaceutiques
-Indust.manufacturières diverses,
dont :
▪ Matières plastiques&ouvrages
▪ Jouets, jeux & articles de sport
▪ Meubles, articles de literie et
lustre
▪ Liège et ouvrages en liège
Importations
-Industrie des matériaux de
construction, céramique et verre,
dont :
▪ Produits céramiques
▪ Verres et ouvrages
▪ Ciments
▪ Kaolin et autres argiles
▪ Marbres
- Produits chimiques, dont :
▪ Produits pharmaceutiques
▪ Produits chimiques
(antibiotiques & autres)
▪ Prod. chimiq.div.(insecticides &
autres)
▪ Caoutchouc et ouvrages
▪ Produits tannants et peintures
▪ Huiles essentielles&parfumerie
▪ Savons, produits d’entretien
-Industries manufacturières
diverses,
dont :
▪ Matières plastiques& ouvrages
Solde
Taux de couverture (%)
2007
2008
2006
1.405,0
2007
1.692,0
2008
1.918,7
Variat. 2008/07
en %
Qté.
Valeur
13,4
274,4
330,5
396,7
20,0
108,4
93,6
523,5
99,9
151,7
91,4
575,7
99,0
187,4
93,7
661,2
171,1
Valeur en MDT
1.361,7
208,1
1.550,4
195,1
1.668,6
221,3
7,6
13,4
126,9
123,4
107,5
8,4
42,8
13,6
28,7
23,0
0,9
11,2
49,0
11,8
29,4
20,7
2,6
10,2
42,9
10,6
17,2
17,7
0,9
65,9
53,6
104,3
27,5
27,3
18,5
607,1
78,8
69,9
65,6
29,7
32,9
26,1
785,8
84,1
75,4
64,1
24,5
27,6
29,7
860,8
-8,9
-12,4
-10,2
-41,5
-14,5
-65,4
6,7
7,9
-2,3
-17,5
-16,1
13,8
9,5
49,8
1,2
75,2
1,1
76,4
1,4
200,1
27,2
343,4
27,9
379,0
34,0
1,6
27,3
10,4
21,9
6,4
9,6
6,6
4,7
6,4
4,2
35,2
14,7
3.183,7
37,3
12,0
3.829,3
44,3
11,4
4.281,4
-3,0
-10,6
18,8
-5,0
11,8
183,0
218,6
279,6
47,2
77,1
8,0
19,7
7,9
2.281,4
405,3
63,4
95,8
8,5
29,4
10,2
2.523,5
459,6
24,8
13,8
299,2
46,6
30,7
31,5
34,3
24,3
6,3
49,2
29,1
10,6
13,4
-12,9
23,5
2,5
14,9
72,8
27,9
46,0
54,6
72,1
126,1
70,9
51,7
59,5
13,2
127,6
77,4
64,5
67,7
52,7
187,0
101,2
6,9
5,4
7,1
37,9
66,3
6,8
19,2
6,3
1.848,6
348,4
56,5
66,8
75,3
205,3
268,3
324,3
12,7
20,9
47,8
20,7
40,3
7,3
25,1
53,6
21,0
46,3
9,7
29,9
48,4
23,5
47,5
11,6
30,0
163,5
122,5
114,5
79,0
63,1
202,9
143,6
147,6
96,7
82,0
211,0
166,1
151,2
115,3
91,2
-9,7
11,9
2,6
19,6
0,3
4,0
15,7
2,4
19,2
11,2
1.152,1
1.329,3
1.478,3
925,8
-1.778,7
44,1
1.132,0
-2.137,3
44,2
1.264,2
-2.362,7
44,8
293,0
340,5
359,5
11,2
5,6
11,7
10,5
0,6 pt
Source : Institut national de la statistique
III – EVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX PAR REGIME
Les échanges commerciaux ont été marqués, en 2008, par un élargissement du déficit
de la balance des opérations effectuées sous le régime général et une consolidation de
l’excédent des transactions du régime offshore.
1) Régime général
Le déficit des opérations réalisées dans le cadre du régime général s’est accru de
2.046,9 MDT ou 23,5% pour s’élever à 10.761,4 MDT, suite à une augmentation des
importations (5.351,5 MDT) plus importante que celle des exportations (3.304,6 MDT). Le
taux de couverture qui est demeuré faible a, par contre, connu une amélioration de
3,8 points de pourcentage en s’établissant à 50,4%.
137
La progression importante des exportations a été réalisée, essentiellement, grâce à la
consolidation des exportations des mines, phosphate et dérivés (133,7% contre 30,5% en
2007) et des autres industries manufacturières (27,1% contre 12,6%) et à la reprise des
ventes du secteur de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires (17,1% contre
-0,9%). L’accroissement des ventes des industries mécaniques et électriques (16,9% contre
30,9% un an plus tôt) et du secteur de l’énergie (30% contre 55,5%) a, également, contribué
à l’augmentation des exportations.
Concernant l’accélération des importations, elle est imputable, notamment, à la hausse
de 90,5% des achats des secteurs de l’énergie et des mines, phosphate et dérivés. Les
importations des secteurs de l’agriculture et pêche et des industries agro-alimentaires, des
industries mécaniques et électriques et des autres industries manufacturières se sont aussi
accrues, mais à des rythmes moins rapides qu’en 2007, soit respectivement 26,3%, 16,1%
et 12,9% contre 47,7%, 26,2% et 20,8%.
La part des exportations et des importations réalisées sous le régime général dans les
échanges globaux de la Tunisie s’est améliorée par rapport à 2007, passant respectivement
de 39,2% à 46,2% et de 66,8% à 71,7%.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME GENERAL
Désignation
Exportations FOB
Importations CAF
Solde
Taux de couverture (%)
2006
5.899,5
13.352,0
-7.452,5
44,2
2007
7.615,7
16.330,2
-8.714,5
46,6
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2008
2007/2006
2008/2007
10.920,3
29,1
43,4
21.681,7
22,3
32,8
-10.761,4
16,9
23,5
50,4
2,4 points
3,8 points
Source : Institut national de la statistique
2) Régime offshore
L’accroissement de 12,8% ou 470,4 MDT du solde excédentaire des opérations
commerciales réalisées dans le cadre de ce régime ainsi que l’amélioration de 3,1 points de
pourcentage du taux de couverture ont résulté d’une décélération du rythme d’accroissement
des exportations (7,8% contre 22,1% en 2007) moins accentuée que celle enregistrée pour
les importations (5,6% contre 21,9%).
Pour les exportations dont la contribution aux ventes totales de la Tunisie a diminué,
atteignant 53,8% contre 60,8% une année auparavant, le ralentissement de leur rythme de
progression a touché, principalement, le secteur du textile et habillement et des cuirs et
chaussures (0,7% contre 16,7%), les industries mécaniques et électriques (18,6% contre
30,9%) et les autres industries manufacturières (1,8% contre 28%).
Quant aux importations qui ont représenté 28,3% des achats globaux du pays, elles ont
accusé une décélération et ce, pour les mêmes secteurs sus-indiqués, à savoir le secteur du
textile et habillement et des cuirs et chaussures (-0,7% contre 20,5% en 2007), les industries
mécaniques et électriques (10,3% contre 28,7%) et les autres industries manufacturières
(8,6% contre 18,6%).
Par ailleurs, 89,2% des exportations et 84,6% des importations sous le régime offshore
ont été effectués par deux secteurs, en l’occurrence le secteur du textile et habillement et des
cuirs et chaussures et celui des industries mécaniques et électriques.
BALANCE COMMERCIALE DU REGIME OFFSHORE
Désignation
Exportations FOB
Importations CAF
Solde
Taux de couverture (%)
2006
2007
9.658,6
6.651,5
3.007,1
145,2
11.793,9
8.107,1
3.686,8
145,5
138
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2008
2007/2006
2008/2007
12.716,7
22,1
7,8
8.559,5
21,9
5,6
4.157,2
22,6
12,8
148,6
0,3 point
3,1 points
Source : Institut national de la statistique
IV – REPARTITION GEOGRAPHIQUE
L’évolution de la structure géographique des échanges commerciaux de la Tunisie
confirme la prédominance des échanges avec le continent européen, principalement les
pays de l’Union européenne. L’Afrique, dont notamment les pays arabes, constitue le
deuxième marché des exportations tunisiennes, alors que l’Asie est le deuxième fournisseur
des importations de la Tunisie.
1) Echanges commerciaux avec l’Europe
L’Europe demeure le premier partenaire de la Tunisie malgré une baisse de sa part
dans les exportations globales de 6,2 points de pourcentage (76,3% contre 82,5% en 2007)
et dans les importations de 2,7 points de pourcentage (71,5% contre 74,2%).
Les échanges commerciaux avec ce continent se sont soldés par un déficit commercial
encore plus large qu’en 2007 (environ 3.574 MDT contre 2.119 MDT) et une baisse du taux
de couverture de 4,8 points de pourcentage (83,5% contre 88,3%), en rapport avec
l’accroissement des importations à un rythme plus rapide que celui des exportations, soit
respectivement 19,1% et 12,6%.
Quant à l’évolution des échanges commerciaux avec les pays membres de l’Union
européenne, elle a été marquée par l’augmentation des exportations (10,7%) à un taux
légèrement plus élevé que celui des importations (10%), entraînant une diminution du déficit
commercial de 70,2 MDT ou 18,8%, qui n’a représenté que 4,6% du déficit commercial
global contre 7,4% en 2007, et une légère amélioration du taux de couverture de 0,6 point de
pourcentage pour se situer à 98,2%.
L’Union européenne a absorbé 72% des exportations tunisiennes et a fourni 57,3% du
total des importations, contre respectivement 79,3% et 64,5% une année auparavant.
Les échanges commerciaux avec la France, premier partenaire commercial européen
de la Tunisie, se sont soldés par une consolidation de l’excédent commercial de 143 MDT ou
14,2% suite à l’accroissement des exportations à un rythme plus accéléré que celui des
importations, soit respectivement 8% et 6,7%.
La hausse des exportations a concerné, principalement, les ventes d’appareils et
machines électriques, de pétrole brut, d’acide phosphorique et de tabac, alors que
l’augmentation des importations est liée à la progression des achats d’appareils et machines
mécaniques, de matériel roulant, d’ouvrages en fonte, fer et acier et de blé.
139
Avec l’Italie, la progression des importations (10,7%) à un taux plus élevé que celui des
exportations (8,1%) a entraîné une aggravation du déficit commercial de 138,5 MDT ou
72,5%.
L’augmentation des exportations vers ce pays a intéressé les principaux produits
exportés, à savoir le pétrole brut, les appareils et machines électriques et les vêtements et
accessoires en bonneterie. Il y a lieu d’indiquer que 32,3% de l’accroissement des
importations en provenance de l’Italie sont imputables à la hausse des achats de céréales.
D’autres produits ont également connu une importante croissance à l’importation, tels que
les fontes, fers et aciers, les produits raffinés et le cuivre et ouvrages.
Les échanges commerciaux avec l’Allemagne ont connu une légère progression des
exportations (2,5%), en raison essentiellement d’une baisse sensible des ventes de pétrole
brut qui a été compensée par la hausse des ventes d’autres produits, notamment les
appareils et machines électriques et mécaniques et le matériel roulant. Pour ce qui est de
l’accroissement des importations (9,2%), il a concerné les achats de soufre, ainsi que les
mêmes produits concernés par l’augmentation des exportations.
Ainsi, le déficit commercial avec l’Allemagne s’est aggravé de 138,1 MDT ou 41,4%,
pour s’élever à 471,9 MDT contre 333,8 MDT une année auparavant.
Ayant résulté de l’accroissement des ventes à un rythme beaucoup plus rapide que
celui des achats (15,4% contre 2,2%), le déficit commercial avec l’Espagne s’est
considérablement contracté, soit de 129,5 MDT ou 92,4%, pour revenir à 10,7 MDT.
Par produit, la hausse des exportations a concerné les principaux produits vendus à ce
pays, tels que le pétrole brut, les fontes, fers et aciers, l’huile d’olive et les vêtements et
accessoires autres qu’en bonneterie.
Quant aux échanges commerciaux avec les nouveaux pays membres de l’Union
européenne, leur part reste faible malgré une légère amélioration, passant de 0,5% à 1%
pour les exportations et de 1,9% à 2,6% pour les importations.
Les ventes à ces pays ont plus que doublé pour atteindre 235,1 MDT, alors que les
importations ont accusé une forte augmentation de 68,1% ou 323,7 MDT, d’où un élargissement du déficit commercial de 176,1 MDT ou 45,4%.
Plus de 83% de l’accroissement des exportations vers ces pays proviennent de
l’amélioration des ventes vers la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, alors que la
progression des achats en provenance de Malte, de la Bulgarie et de la Roumanie est à
l’origine des deux tiers environ de la hausse des importations.
Par ailleurs, l’excédent commercial avec les pays de l’Association européenne de
libre-échange (AELE) s’est consolidé de 221,5 MDT ou 163,6%, en rapport avec le recul
des achats (-6,4%) conjugué à l’accroissement important des ventes (57,7%).
Avec les autres pays européens, la progression des achats (89%) à un rythme plus
rapide que celui des ventes (62,6%) a entraîné une aggravation du déficit commercial de
1.745,8 MDT ou 92,8%. Près de 87% de la hausse des exportations sont imputables à
l’accroissement des ventes vers la Turquie qui a absorbé plus de 85% des exportations
tunisiennes vers ce groupe de pays. Du côté de l’augmentation des importations, elle a
intéressé, en premier lieu, les achats en provenance de la Russie, principalement de
produits raffinés, de soufre et d’ammoniac, suivis des achats auprès de la Turquie, de
l’Ukraine et du Kazakhstan.
2) Echanges commerciaux avec l’Afrique
L’important affermissement des importations en provenance de l’Afrique (61%) et
l’accroissement des exportations vers ce continent à un rythme beaucoup plus modéré
140
(28,3%) se sont traduits par un déficit commercial de 327,2 MDT, contre un excédent de
181,1 MDT en 2007.
La contribution des échanges commerciaux avec ce continent dans les échanges
globaux de la Tunisie s’est consolidée d’un demi-point de pourcentage pour les exportations
(10,3% contre 9,8%) et de 2,1 points de pourcentage pour les importations (9,1% contre 7%).
Plus de 81% des échanges commerciaux ont été réalisés avec les pays de l’Union du
Maghreb arabe (UMA), avec qui la balance commerciale s’est soldée par un déficit de
443,4 MDT contre un excédent de 191,5 MDT une année auparavant, en raison de
l’accroissement des importations à un rythme beaucoup plus rapide que celui des
exportations (77,4% contre 25,2%).
Avec la Libye, la balance commerciale a dégagé un déficit de 254 MDT contre un
excédent de 66 MDT en 2007, suite à l’accroissement des importations (59,6%) à un rythme
plus accéléré que celui des exportations (19,3%).
La hausse des importations en provenance de ce pays a touché, essentiellement, les
achats de pétrole brut, tandis que l’augmentation des exportations a intéressé principalement
le ciment hydraulique, la margarine, les ouvrages en fonte, fer et acier et les pâtes
alimentaires.
Par ailleurs, la consolidation des échanges commerciaux avec l’Algérie s’est traduite
par un élargissement du déficit commercial de 374,5 MDT (390,7 MDT contre 16,2 MDT en
2007), suite à une forte hausse des importations (132,1%), qui sont constituées pour leur
quasi-totalité de produits énergétiques, à savoir le gaz naturel et les produits raffinés, et à
une progression plus modérée des exportations (35,9%).
Les produits les plus concernés par l’accroissement des ventes sur ce pays ont été les
appareils et machines mécaniques, le matériel roulant, le phosphate bicalcique, ainsi que les
produits raffinés.
L’excédent de la balance commerciale avec le Maroc s’est consolidé, en 2008, de
52,2 MDT ou 42% pour passer à 176,6 MDT, en relation avec la progression des ventes à
un rythme plus rapide que celui des achats, soit de 29,5% et 13,4% respectivement.
Les dattes, les appareils et machines électriques et le tripolyphosphate de sodium sont
les produits les plus concernés par l’accroissement des exportations, alors que
l’augmentation des importations a touché, principalement, les produits raffinés, les appareils
et machines mécaniques et le coton.
Avec les pays de l’Afrique subsaharienne, le recul des importations (-18,9%)
conjugué à la hausse des exportations (28,6%) a entraîné une augmentation de l’excédent
commercial de 103,1 MDT ou 69,9%. La Tanzanie, le Togo et l’Ethiopie sont les principaux
pays vers lequels les exportations se sont accrues. Pour les importations, la baisse a
concerné essentiellement l’Afrique du sud, le Burkina Faso et le Togo, alors que les achats
en provenance d’autres pays, à l’instar de l’Ouganda, du Cameroun et du Congo, se sont
inscrits en augmentation.
3) Echanges commerciaux avec l’Amérique
Atteignant 1.339,5 MDT, le déficit commercial avec les pays d’Amérique s’est aggravé
de 282,7 MDT ou 26,8% et a représenté 20,3% du déficit commercial global de la Tunisie.
Cette évolution est le résultat de l’accroissement des importations en provenance de ce
141
continent de 527,6 MDT ou 35,4%, contre une augmentation des exportations de 244,9 MDT
ou 56,3%.
Les échanges commerciaux avec le continent américain restent relativement faibles
avec des parts de 2,9% pour les exportations et de 6,7% pour les importations, contre
respectivement 2,2% et 6,1% un an plus tôt.
La hausse des importations a concerné, essentiellement, les achats en provenance
des Etats-Unis d’Amérique qui ont fourni plus de 45% du total des importations à partir du
continent américain. Ces achats ont été constitués de céréales, d’appareils et machines
mécaniques et d’huiles végétales. Les importations en provenance de l’Argentine ont,
également, accusé une forte augmentation dont près de la moitié au titre de l’accroissement
des achats d’huiles végétales.
Quant à la progression des exportations, elle est due à la hausse des ventes à
destination des Etats-Unis d’Amérique et du Brésil. S’agissant des Etats-Unis, la progression
a intéressé surtout le pétrole brut, alors que pour le Brésil, l’accroissement des ventes a
concerné les engrais.
4) Echanges commerciaux avec l’Asie
Les échanges commerciaux avec l’Asie se sont caractérisés par un quasi-triplement
de la valeur des exportations qui sont passées, d’une année à l’autre, de 604,4 MDT à
1.761,6 MDT et par un accroissement de 857,6 MDT ou 33,2% des importations, ce qui a
entraîné une contraction du déficit commercial de 299,6 MDT ou 15,2%. Ce déficit a
représenté 25,4% du déficit commercial global contre 39,3% une année auparavant.
Une telle évolution s’est traduite par une consolidation de la part de ce continent dans
les exportations totales du pays de 4,3 points de pourcentage (7,4% contre 3,1% en 2007) et
par une légère augmentation de sa part dans les importations globales de 0,7 point de
pourcentage pour atteindre 11,3%.
La grande part des échanges commerciaux avec ce continent, soit plus de 82%, a été
réalisée avec les pays d’Asie autres qu’arabes. Les exportations vers ces pays ont fortement
progressé, passant de 460,6 MDT à 1.537,5 MDT, alors que les importations ont augmenté de
26,5% ou 577,6 MDT, d’où un recul du déficit commercial de 499,3 MDT ou 29,1%.
L’accroissement des exportations a intéressé, dans une large mesure, les ventes vers
l’Inde, l’Iran et le Bangladesh. Encore faut-il noter que la quasi-totalité des produits exportés
sur l’Inde est constituée de diammonium phosphaté (DAP) et d’acide phosphorique.
Quant à l’augmentation des importations, elle trouve son origine, principalement, dans
l’accroissement des achats en provenance de la Chine, suivie de la Corée du sud, l’Inde,
l’Indonésie et la Thaïlande.
En particulier, la hausse des achats auprès de la Chine a concerné, notamment, les
appareils et machines mécaniques et électriques et les fontes, fers, aciers et ouvrages.
142
ECHANGES COMMERCIAUX DE LA TUNISIE PAR GROUPE DE PAYS
Groupe de pays
EUROPE
Union Europ, dont:
* Zone Euro, dont :
- France
- Italie
- Allemagne
- Espagne
- Belgique
* Royaume-Uni
*Suède
*12 nouveaux pays
AELE, dont :
- Norvège
- Suisse
Autres pays europ.
dont:
- Russie
- Turquie
- Ukraine
AFRIQUE, dont :
Pays Arabes
dont :
- UMA dont :
.Algérie
.Libye
.Maroc
- Egypte
AMERIQUE
ALENA, dont :
- USA
- Canada
Amérique latine, dt :
- Brésil
- Argentine
- Cuba
- Equateur
ASIE
Pays Arabes, dont :
- CCG, dont :
.Arabie Saoudite
- Irak
- Syrie
Autres pays
asiatiques, dont :
- Chine
- Japon
- Inde
- Indonésie
- Hong Kong
Autres pays
TOTAL
Exportations
Importations
Soldes
En MDT
Part en %
En MDT
Part en %
En MDT
2007
2008
2007 2008
2007
2008
2007 2008
2007
2008
16017,0 18035,4 82,5 76,3 18136,4 21608,9 74,2 71,5 -2119,4 -3573,5
15386,7 17028,1 79,3 72,0 15760,7 17331,9 64,5 57,3 -374,0 -303,8
14428,0 15617,7 74,3 66,1 14579,6 15697,5 59,7 51,9 -151,6
-79,8
6239,2 6735,3 32,1 28,5 5232,6 5585,7 21,4 18,5 1006,6 1149,6
4519,2 4883,9 23,3 20,7 4710,2 5213,4 19,3 17,2 -191,0 -329,5
1596,7 1637,1
8,2
6,9 1930,5 2109,0
7,9
7,0 -333,8 -471,9
1002,8 1157,6
5,2
4,9 1143,0 1168,3
4,7
3,9 -140,2
-10,7
458,4
526,1
2,4
2,2
611,6
545,4
2,5
1,8 -153,2
-19,3
835,5 1099,4
4,3
4,6
459,9
560,1
1,9
1,9
375,6
539,3
28,2
62,1
0,1
0,3
185,2
198,7
0,8
0,7 -157,0 -136,6
87,5
235,1
0,5
1,0
475,4
799,1
1,9
2,6 -387,9 -564,0
359,0
566,1
1,8
2,4
223,6
209,2
0,9
0,7
135,4
356,9
9,2
6,4
0,0
0,0
14,6
12,8
0,1
0,0
-5,4
-6,4
336,4
557,9
1,7
2,4
208,7
195,6
0,8
0,6
127,7
362,3
271,3
441,2
1,4
1,9 2152,1 4067,8
8,8 13,5 -1880,8 -3626,6
31,6
231,4
0,9
1892,9
1617,0
28,2
378,5
26,7
2428,2
2073,5
0,2
1,2
0,0
9,8
8,3
0,1
1,6
0,1
10,3
8,8
1003,0
640,6
418,0
1711,8
1583,5
2279,5
899,0
634,4
2755,4
2651,4
4,1
2,6
1,7
7,0
6,5
1500,8
367,3
892,7
221,3
111,4
435,1
236,8
214,0
17,5
198,3
144,8
20,6
0,0
0,0
604,4
143,8
114,3
41,5
1,6
8,4
1879,7
499,3
1065,2
286,5
157,7
680,0
420,3
395,3
17,4
259,7
232,3
18,8
0,0
0,0
1761,6
224,1
168,6
74,0
7,9
12,9
7,7
1,9
4,6
1,1
0,6
2,2
1,2
1,1
0,1
1,0
0,7
0,1
0,0
0,0
3,1
0,7
0,6
0,2
0,0
0,0
8,0
2,1
4,5
1,2
0,7
2,9
1,8
1,7
0,1
1,1
1,0
0,1
0,0
0,0
7,4
0,9
0,7
0,3
0,0
0,1
1309,3
383,5
826,7
96,9
261,4
1491,9
893,7
722,8
136,7
598,2
284,3
266,3
0,2
10,5
2580,4
401,9
296,4
184,5
0,0
63,1
2323,1
890,0
1319,2
109,9
306,7
2019,5
1080,7
911,1
114,6
938,8
371,2
497,0
0,8
10,6
3438,0
681,9
614,9
280,5
0,0
15,1
5,4
1,6
3,4
0,4
1,1
6,1
3,7
3,0
0,6
2,4
1,2
1,1
0,0
0,0
10,6
1,7
1,2
0,8
0,0
0,3
7,5
3,0
2,1
9,1
8,8
-971,4 -2251,3
-409,2 -520,5
-417,1 -607,7
181,1 -327,2
33,5 -577,9
7,7
191,5 -443,4
2,9
-16,2 -390,7
4,4
66,0 -254,0
0,4
124,4
176,6
1,0 -150,0 -149,0
6,7 -1056,8 -1339,5
3,6 -656,9 -660,4
3,0 -508,8 -515,8
0,4 -119,2
-97,2
3,1 -399,9 -679,1
1,2 -139,5 -138,9
1,6 -245,7 -478,2
0,0
-0,2
-0,8
0,0
-10,5
-10,6
11,3 -1976,0 -1676,4
2,2 -258,1 -457,8
2,0 -182,1 -446,3
0,9 -143,0 -206,5
0,0
1,6
7,9
0,0
-54,7
-2,2
460,6 1537,5
2,4
6,5 2178,5 2756,1
8,9
9,1 -1717,9 -1218,6
23,1
72,4
0,1
0,3
836,6 1129,2
3,4
3,7 -813,5 -1056,8
48,9
89,9
0,3
0,4
370,5
399,9
1,5
1,3 -321,6 -310,0
180,5
728,3
0,9
3,1
208,0
268,2
0,9
0,9
-27,5
460,1
12,5
11,8
0,1
0,0
79,7
135,2
0,3
0,4
-67,2 -123,4
9,4
13,7
0,0
0,1
53,1
55,5
0,2
0,2
-43,7
-41,8
460,2
731,8
2,4
3,1
516,8
419,4
2,1
1,4
-56,6
312,4
19409,6 23637,0 100,0 100,0 24437,3 30241,2 100,0 100,0 -5027,7 -6604,2
source : Institut national de la statistique
143
VIII. – LES PAIEMENTS EXTERIEURS
En dépit de la conjoncture internationale défavorable prévalant en 2008, la balance
générale des paiements a dégagé un excédent appréciable de 2.053 MDT contre 883 MDT
en 2007, attribuable à l’accroissement notable des entrées nettes de capitaux, notamment,
sous forme d’investissements directs étrangers (IDE).
Ces flux ont permis de couvrir et au-delà le déficit des paiements courants qui s’est
davantage creusé par rapport à celui enregistré l’année précédente, atteignant 4,2% du PIB.
En conséquence, le niveau des avoirs nets en devises s’est inscrit en hausse pour
atteindre 11.656 MDT au terme de l’année 2008, soit l’équivalent de 139 jours d’importation
contre 9.582 MDT et 141 jours à la fin de 2007.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
A - Paiements courants
-562
-389
-824
-1.175
-2.109
Déficit courant/PIB (en%)
1,6
1,0
2,0
2,6
4,2
- Marchandises (FOB)
-2.891
-2.547
-3.345
-3.685
-4.941
- Services
2.035
2.374
2.450
2.699
3.257
- Revenus de facteurs
151
-377
-123
-419
-675
- Transferts courants
143
161
194
230
250
B - Compte de capital et d’opérations
financières
1.806
1.640
3.647
2.105
4.022
dont :
- Opérations en capital
134
165
193
212
97
- Investissements
767
940
4.399
1.980
3.156
- Prêts-emprunts à moyen et long termes
1.188
249
-1.050
-290
-4
C - Opérations d’ajustement (flux nets)
- 31
-35
-50
-47
140
Solde général
1.213
1.216
2.773
883
2.053
PRINCIPAUX SOLDES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
2006
(EN MDT)
2007
5000
4000
3000
2000
1000
0
-1000
-2000
-3000
2008
Paiements courants
Compte de capital et
d'opérations
financières
Solde Général
Les paiements extérieurs ont subi tout au long de l’année 2008 l’impact de facteurs
exogènes défavorables qui ont pesé sur le déficit commercial et le solde de la balance des
revenus de facteurs. La consolidation de l’excédent de la balance des services a, toutefois,
permis d’en atténuer l’impact sur le déficit des paiements courants.
144
Les mesures adoptées afin de faire face à la crise économique mondiale et apporter le
soutien nécessaire aux entreprises exportatrices qui se sont ressenties de la faiblesse de la
demande étrangère sont, par ailleurs, de nature à préserver l’équilibre du secteur extérieur
en 2009 dans un contexte international qui sera, en plus, marqué par des conditions de
financement sur les marchés internationaux de plus en plus onéreuses.
Aussi, la Tunisie s’est-elle abstenue en 2008 de recourir au marché financier
international compte tenu de l’abondance des liquidités sur le marché domestique.
S’agissant de la balance des opérations en capital et financière, un excédent
appréciable a été enregistré en 2008 malgré des sorties nettes relevées pour les capitaux
d’emprunt à moyen et long termes. Ce résultat, attribuable à l’accroissement notable des
flux reçus sous forme d’investissements directs étrangers, est conforme aux objectifs fixés
en matière de financement extérieur visant à favoriser la mobilisation de ressources
extérieures sous cette forme, au vu des nombreux avantages qu’elle procure au pays et
surtout, comme substitut au recours à l’endettement extérieur afin d’alléger le poids de la
dette et améliorer ses paramètres.
I – PAIEMENTS COURANTS
La balance des paiements courants a dégagé, en 2008, un déficit de 2.109 MDT
représentant 4,2% du PIB contre 1.175 MDT et 2,6% en 2007.
Cet élargissement est attribuable à l’accroissement du déficit commercial qui, exprimé
FOB-FOB, est passé de 3.685 MDT en 2007 à 4.941 MDT en 2008.
BALANCE DES OPERATIONS COURANTES
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
19.015
Variations annuelles (en %)
19,1
Dépenses (en MDT)
19.577
Variations annuelles (en %)
15,8
Solde
-562
2005
21.159
11,3
21.548
10,1
-389
2006
23.719
12,1
24.543
13,9
-824
2007
28.536
20,3
29.711
21,1
-1.175
2008
34.089
19,5
36.198
21,8
-2.109
Le déficit de la balance des revenus de facteurs s’est, également, creusé pour se situer à
675 MDT contre 419 MDT en 2007, soit un élargissement de 256 MDT qui s’explique par
l’augmentation des dépenses effectuées au titre de la rémunération du capital étranger, alors
que les revenus du travail ont, certes, progressé mais à un rythme moins soutenu.
Quant à la balance des services, elle a dégagé un excédent qui s’est davantage consolidé
pour se situer à 3.257 MDT contre 2.699 MDT en 2007, amélioration relevée pour l’ensemble
des services dont le tourisme qui continue à constituer la part la plus prépondérante.
TAUX DE CROISSANCE DES EXPORTATIONS DE BIENS ET SERVICES
ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
En %
25
20
15
10
5
0
-5
2000
2001
2002
PIB
2003
2004
2005
2006
2007
Exportations de biens et services
145
2008
A – ECHANGES COMMERCIAUX
Exprimé FOB-CAF, le déficit des échanges commerciaux s’est creusé de 1.577 MDT ou
31,4% en 2008 pour s’élever à 6.604 MDT. Cet élargissement s’explique, d’une part, par la
hausse des prix des produits de base surtout le pétrole dont les cours ont culminé à des records
historiques au cours du mois de juillet avant d’entamer une tendance à la baisse durant les mois
suivants et, d’autre part, par les retombées négatives de la crise financière internationale sur la
sphère réelle, affectant les exportations de certains secteurs sensibles à la baisse de la
demande étrangère observée au cours du dernier trimestre de l’année. Il en est résulté une
baisse du taux de couverture revenu, d’une année à l’autre, de 79,4% à 78,2%.
BALANCE COMMERCIALE
Désignation
Exportations FOB (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Importations CAF (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Solde
2004
12.404
19,9
16.185
15,3
-3.781
2005
13.794
11,2
17.292
6,8
-3.498
2006
15.558
12,8
20.003
15,7
-4.445
2007
19.410
24,8
24.437
22,2
-5.027
2008
23.637
21,8
30.241
23,8
-6.604
Source : Institut national de la statistique
S’agissant des exportations, elles ont progressé de 21,8% pour atteindre 23.637 MDT
contre 24,8% et 19.410 MDT en 2007, évolution attribuable à l’accroissement de la valeur
des ventes de tous les produits en dehors de celle du secteur de textile et habillement qui a
accusé une quasi-stagnation.
En particulier, les exportations des mines, phosphates et dérivés et de l’énergie ont
augmenté rapidement, enregistrant des taux de progression respectifs de 133,7% et 30% en
2008 contre 30,5% et 55,5% en 2007, évolutions qui ont exclusivement résulté de la forte
hausse des prix de ces produits.
S’agissant des exportations des industries manufacturières, elles ont continué à
progresser mais à un rythme moins soutenu que l’année précédente. La valeur des ventes du
secteur textile et habillement a, d’ailleurs, accusé une quasi-stagnation contre une
augmentation de 16,4% en 2007, celle des industries mécaniques et électriques a enregistré
une décélération observée, particulièrement, au cours du dernier trimestre avec un taux de
progression pour toute l’année de 18,3% contre 30,9% une année auparavant. La baisse des
quantités expédiées pour le premier secteur de 6,9% s’est, en fait, conjuguée à la
décélération de celles du second qui ont progressé de 15,6% contre 24,2% en 2007.
Quant aux importations, elles ont augmenté de 23,8% pour s’élever à 30.241 MDT
contre 22,2% et 24.437 MDT en 2007, progression ayant concerné tous les produits à
l’exception de ceux du secteur textile et habillement dont les achats ont connu une baisse
de 1,1% contre une augmentation de 18,6% en 2007 et ce, suite au repli des quantités
importées de 0,8% contre une hausse de 8,9% une année auparavant.
L’accroissement notable des importations est imputable, essentiellement, à la forte
augmentation de la valeur des achats des produits énergétiques (+63,7% contre +5% en
2007) et de celle du secteur des mines, phosphates et dérivés (+255,4% contre +8,7% en
2007) amplifiées par la hausse des cours de ces produits. En effet, l’indice des prix à
l’importation a augmenté, en 2008, de près de 263% pour le secteur des mines, phosphates
et dérivés et de 47% pour l’énergie.
S’agissant des importations des autres secteurs, elles ont continué à progresser mais
à un rythme moins soutenu que l’année précédente. En particulier, les importations du
secteur de l’agriculture et des industries agroalimentaires ont enregistré un ralentissement
évoluant au taux de 26,8% contre 38,9% en 2007 sous l’effet conjugué de l’apaisement des
prix (+20,8% contre +28,7% en 2007) et la décélération des quantités achetées (+4,9%
146
contre +7,9% en 2007). Il en est de même pour les importations des industries mécaniques
et électriques qui n’ont augmenté que de 14,3% contre 26,9% une année auparavant, suite,
essentiellement, à l’accalmie des prix de ces produits qui n’ont augmenté que de 6,7% en
2008 contre 18,2% en 2007.
L’envolée des prix des produits de base importés et exportés a dégagé un effet net
négatif, relevé pour toute l’année 2008, de l’ordre de 350 MDT (380 MDT en 2007),
représentant environ 22% de l’accroissement du déficit commercial par rapport à celui
enregistré en 2007.
L’analyse des échanges commerciaux par groupe de produits permet de constater que
l’élargissement du déficit commercial, par rapport à celui enregistré l’année précédente, est
dû principalement à la détérioration du solde de la balance énergétique. La balance
alimentaire et celle des biens d’équipement ont également dégagé des soldes négatifs qui
se sont davantage creusés par rapport à ceux enregistrés en 2007. L’excédent traditionnel
de la balance des biens de consommation a, de son côté, accusé une contraction sous
l’effet, notamment, de la quasi-stagnation des ventes du secteur du textile et habillement.
En revanche, la balance des matières premières et demi-produits s’est redressée,
en 2008, profitant de la hausse importante de la valeur des exportations du secteur des
mines, phosphates et dérivés.
EVOLUTION DES SOLDES COMMERCIAUX PAR GROUPE DE PRODUITS
Désignation
2004
2005
2006
Alimentation
190
135
277
Matières premières et demi-produits
-1.897
-1.762
-2.110
Biens d’équipement
-2.307
-2.249
-2.450
Biens de consommation
740
888
679
Energie
-507
-510
-841
Solde général
-3.781
-3.498
-4.445
2007
-425
-2.828
-2.915
1.005
136
-5.027
(En MDT)
2008
-751
-2.759
-3.162
902
-834
-6.604
Source : Institut national de la statistique
S’agissant de la balance énergétique, elle a dégagé un déficit de 834 MDT après avoir
enregistré un excédent de 136 MDT en 2007, soit un écart de 970 MDT qui a représenté
61,5% de l’élargissement du déficit commercial. Outre l’effet prix, ce résultat s’explique par
l’augmentation des quantités importées de tous les produits énergétiques alors que celles
exportées ont accusé une baisse.
Les importations des produits énergétiques ont, en effet, enregistré une forte
accélération avec un taux de progression de 63,7% pour s’élever à 4.914 MDT en 2008
contre 5% et 3.002 MDT en 2007. Cette évolution a concerné tous les produits et plus
particulièrement le gaz naturel (+113,2% contre +48,6% en 2007) et les produits raffinés
(+59,3% contre +0,2% en 2007) sous l’effet conjugué de la hausse des quantités achetées
(+47,5% pour le gaz naturel et +11,3% pour les produits raffinés) et de l’envolée des prix qui
ont atteint des records historiques (147 dollars le baril du brent en juillet 2008).
En se situant à 4.080 MDT, les exportations des produits énergétiques ont, en revanche,
accusé un ralentissement avec un taux d’accroissement revenu, d’une année à l’autre, de
55,5% à 30%. Cette décélération s’explique, essentiellement, par la baisse des quantités
exportées de pétrole brut de 13,4% en 2008 contre une hausse de 59,8% en 2007.
Quant à la balance alimentaire, elle a enregistré un déficit de 751 MDT contre
425 MDT en 2007, élargissement attribuable à l’augmentation des importations à un rythme
plus soutenu que celui des exportations qui ont progressé de 27,4% et 14,5% pour s’élever
à 2.601 MDT et 1.850 MDT respectivement. Le taux de couverture a, en conséquence,
baissé de 8,1 points de pourcentage pour se situer à 71,1%.
147
L’augmentation des importations des denrées alimentaires est attribuable, en
particulier, aux achats des huiles végétales (+116,3%) et du blé (+35%) qui ont porté la
marque de la hausse des prix de ces produits. Le prix moyen à l’importation des huiles
végétales, du blé dur et du blé tendre ont, en effet, augmenté de 60,7%, 31,7% et 31,1%
respectivement au cours de l’année 2008.
L’accroissement des exportations des produits alimentaires s’explique, également, par
la hausse des prix à l’exportation des principaux produits exportés à l’instar de l’huile d’olive
(+9,1%) et des produits de la mer (+2,1%), alors que les quantités expédiées se sont
inscrites en baisse de 2% et 6,5% respectivement.
La balance des biens d’équipement a enregistré un déficit qui s’est élargi de 247 MDT ou
8,5% en 2008 pour se situer à 3.162 MDT. Le taux de couverture a, néanmoins, continué à
s’améliorer passant, d’une année à l’autre, de 43,9% à 45,3%, résultat attribuable à l’augmentation
des exportations de 15,1% alors que les importations n’ont progressé que de 11,4%.
Comparées aux performances enregistrées au cours des deux dernières années
(+41,7% en 2006 et +35,1% en 2007), les exportations des biens d’équipement ont affiché
une forte décélération en 2008 pour s’élever à 2.622 MDT.
En particulier, les ventes à l’étranger du secteur des industries mécaniques et
électriques, prépondérantes dans les exportations de ce groupe de produits, ont augmenté
de 18,3% en 2008 contre 30,9% en 2007, décélération qui s’explique par les retombées de
la crise financière internationale sur la demande étrangère émanant, notamment, du secteur
automobile qui s’est fortement ressenti de cette crise au cours du dernier trimestre de
l’année 2008. En glissement annuel, les exportations des industries mécaniques et
électriques n’ont, d’ailleurs, progressé que de 6% au cours de cette période contre 25,3% et
19,4%, respectivement, au cours du deuxième et troisième trimestre de l’année.
S’agissant des importations des biens d’équipement, elles ont, également, enregistré
une décélération (+11,4% contre +25,6% en 2007) pour atteindre 5.784 MDT. A l’instar des
ventes, les achats de cette catégorie de produits ont accusé un ralentissement au cours des
derniers mois de l’année et ce, en relation avec l’essoufflement de l’activité économique et
les incertitudes qui ont caractérisé le climat des affaires à travers le monde.
Pour sa part, l’excédent de la balance des biens de consommation a diminué de
103 MDT, en 2008, pour atteindre 902 MDT suite à l’augmentation des importations à un
rythme plus accéléré que celui des exportations. Le taux de couverture a, par conséquent,
baissé pour revenir à 113,4% contre 115,9% en 2007.
Portant la marque de la quasi-stagnation des ventes du secteur textile et habillement,
les exportations des biens de consommation n’ont, en effet, progressé que de 3,6% pour
atteindre 7.610 MDT contre 18,6% et 7.345 MDT en 2007. Les importations ont aussi
enregistré un ralentissement, évoluant au taux de 5,8% pour s’élever à 6.708 MDT contre
15% et 6.340 MDT en 2007, sous l’effet de la baisse des achats des produits textile et
habillement et la décélération d’autres produits industriels destinés à la consommation.
En revanche, le déficit de la balance des matières premières et demi-produits s’est
contracté, revenant de 2.828 MDT en 2007 à 2.759 MDT en 2008. Les exportations des
matières premières et demi-produits se sont, en effet, accrues de 48,5% pour s’élever à
7.475 MDT en 2008, sous l’effet, notamment, de l’accélération des ventes du secteur des
mines, phosphates et dérivés qui ont augmenté de 133,7% et ce, malgré la baisse des
quantités exportées (-28,9% pour les phosphates bruts, -26,5% pour l’acide phosphorique,
-10,2% pour le DAP et -8,9% pour les super phosphates triples). L’envolée des cours de ces
produits a, en effet, permis de compenser et au-delà le repli des quantités expédiées avec
un indice des prix à l’exportation relevé pour le secteur des mines, phosphates et dérivés
148
qui a triplé par rapport à celui enregistré en 2007 pour atteindre un niveau record en 2008,
soit 625,5%.
S’agissant des importations des matières premières et demi-produits, elles ont
augmenté de 30,2% pour atteindre 10.234 MDT en 2008 contre 27,3% et 7.861 MDT en
2007. Comme pour les exportations, ce sont les importations des produits phosphatés qui
ont connu une forte augmentation. En particulier, les importations de soufre et d’ammoniac
ont augmenté, de 646,4% et de 103,8% respectivement en 2008 pour atteindre 1.150 MDT
et 212 MDT. De même, les importations de fer et acier se sont accrues de 34,3% pour
s’élever à 1.407 MDT en 2008.
L’analyse de l’évolution des échanges commerciaux par régime, fait apparaître un
élargissement du déficit commercial sous le régime général et un affermissement de
l’excédent du régime offshore.
Le déficit commercial sous le régime général s’est, en effet, élargi de 2.047 MDT ou de
23,5% pour se situer à 10.761 MDT et ce, malgré la progression des exportations sous ce
régime à un rythme plus accéléré que celui des importations, soit 43,4% et 32,8%
respectivement. Il en est résulté une amélioration du taux de couverture de 3,8 points de
pourcentage pour se situer à 50,4%.
Quant à l’excédent sous le régime offshore, il s’est davantage consolidé, passant
d’une année à l’autre, de 3.687 MDT à 4.157 MDT. Cette amélioration est attribuable à
l’augmentation des exportations de 7,8% contre 5,6% pour les importations. Le taux de
couverture s’est, par conséquent, inscrit en augmentation passant de 145,5% en 2007 à
148,6% en 2008.
B – SERVICES
La balance des services a dégagé un excédent qui s’est davantage consolidé en 2008
pour atteindre 3.257 MDT contre 2.699 MDT en 2007, soit un accroissement de 20,7%
contre 10,2% une année auparavant. Cette progression est due à l’accélération des recettes
à un rythme plus soutenu que celui des dépenses.
BALANCE DES SERVICES
Désignation
Recettes (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Dépenses (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Solde (en MDT)
2004
4.521
19,5
2.486
19,7
2.035
2005
5.217
15,4
2.843
14,4
2.374
2006
5.717
9,6
3.267
14,9
2.450
2007
6.291
10,0
3.592
9,9
2.699
2008
7.409
17,8
4.152
15,6
3.257
Les recettes des services, composées en grande partie des flux générés par l’activité
touristique et ceux bénéficiant au secteur des transports, ont enregistré un accroissement
de 17,8% pour s’élever à 7.409 MDT contre 6.291 MDT en 2007. Leur part dans les recettes
courantes s’est, néanmoins, inscrite en légère baisse de 0,3 point de pourcentage pour se
situer à 21,7%, repli qui s’explique par une progression moins soutenue des recettes des
services comparées à celles relevées pour les exportations de biens qui continuent à
disposer d’une part prépondérante dans le total des recettes courantes, soit 69,3% contre
68% en 2007.
S’agissant des dépenses des services, elles ont augmenté à un rythme plus soutenu
que celui enregistré une année auparavant pour s’élever à 4.152 MDT contre 3.592 MDT en
2007, portant la marque de l’accélération des frais engagés au titre des transports et de
ceux relatifs aux autres services.
149
1) Transports
La balance des transports a dégagé, en 2008, un excédent de 36 MDT contre un
déficit de 29 MDT une année auparavant. Ce redressement est attribuable à l’accélération
des recettes à un rythme plus important que celui des dépenses.
BALANCE DES TRANSPORTS
Désignation
Recettes (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Dépenses (en MDT)
Variations annuelles (en %)
Solde (en MDT)
2004
1.139
21,6
1.244
25,9
-105
2005
1.474
29,4
1.436
15,4
38
2006
1.655
12,3
1.643
14,4
12
2007
1.841
11,2
1.870
13,8
-29
2008
2.335
26,8
2.299
22,9
36
En s’élevant à 2.335 MDT, les recettes au titre des transports ont augmenté de 26,8%
contre 11,2% une année auparavant, évolution attribuable, en particulier, à la progression
des recettes relatives aux billets de passage qui en constituent la principale composante.
Les flux perçus à ce titre ont, en effet, évolué de 15,2% pour atteindre 1.178 MDT et ce, en
relation, notamment, avec la progression des entrées touristiques au cours de l’année 2008.
En particulier, la Compagnie nationale Tunisair, principal opérateur tunisien en matière
de transport aérien, a réalisé des recettes au titre de billets de passage qui ont augmenté de
16,7% pour se situer à 621 MDT en 2008 contre un repli de 5,5% et 532 MDT en 2007 et
ce, corrélativement avec l'accroissement du nombre de passagers de 6,1% pour atteindre
plus de 3,8 millions de personnes contre un repli de 4,7% et 3,6 millions en 2007.
L’amélioration des indicateurs d’activité de la société Tunisair a été réalisée en dépit
de l’ouverture des vols réguliers aux compagnies tunisiennes privées, de la libéralisation
progressive du ciel tunisien aux compagnies étrangères et de la montée de la concurrence
en matière de transport aérien à l’échelle mondiale. C’est que la compagnie Tunisair a
poursuivi, en 2008, ses programmes d’assainissement et d’investissement procédant, en
particulier, au renouvellement et à la modernisation de sa flotte afin de consolider sa
compétitivité. Il en est résulté une amélioration de sa part de marché passée, d’une année à
l’autre, de 34,7% à 35,4%.
Egalement, la compagnie privée Nouvelair est parvenue à consolider ses recettes de
billetterie qui se sont accrues de 21,7% en 2008. Il est à signaler que les deux compagnies
Nouvelair et Karthago airlines spécialisées jusque-là dans le trafic charter ont procédé au
renforcement de leurs synergies par la concrétisation, en 2008, de l’opération de fusion dont
le processus a débuté en 2006. L’ouverture du ciel tunisien et la forte concurrence qui en
est résultée a amené ces deux compagnies à procéder à une alliance stratégique pour
maintenir leurs parts de marché. La nouvelle entité issue de cette fusion qui garde la
dénomination de Nouvelair pourra, ainsi, mieux faire face à la concurrence de plus en plus
forte dans un secteur en mutation.
S’agissant de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), principal opérateur en
matière de transport maritime, elle a continué à consolider ses recettes au titre de billets de
passage.
Cette société continue, en fait, à déployer des efforts afin de conquérir de nouvelles
parts de marché en développant le tourisme maritime en basse et moyenne saison en plus
de l’amélioration des services offerts à sa clientèle en haute saison. Elle prévoit, également,
l’acquisition d’un nouveau car-ferry en vue de consolider sa flotte actuelle destinée au
transport des passagers et ce, dans le but d’améliorer les conditions de transport des
voyageurs et d’agir sur le coût élevé de la location.
150
Deuxième grande composante des recettes de transport, celles réalisées au titre du
fret ont progressé de 15,1% en 2008 pour s’élever à 160 MDT. Cette évolution est
étroitement corrélée à l’accroissement des exportations de marchandises dont le transport
est assuré, pour l’essentiel, par des compagnies tunisiennes à l’instar de Tunisair, la
Compagnie tunisienne de navigation, la Société de transport de Kerkennah ainsi que
d’autres sociétés privées opérant dans le domaine du transport des hydrocarbures. Il est à
signaler que la CTN envisage l’acquisition de trois navires pour le fret de marchandises afin
de faire face à la concurrence dans ce domaine.
S’agissant des recettes perçues dans le cadre de l’affrètement aérien, elles ont
continué à progresser en 2008 grâce au dynamisme affiché par les compagnies privées, en
l’occurrence Nouvelair et Karthago airlines qui ont enregistré des recettes respectives à ce
titre de l’ordre de 69 MDT et 160 MDT en 2008 contre 52 MDT et 89 MDT une année
auparavant.
Quant à la redevance-gaz perçue par l’Etat tunisien au titre du passage par le territoire
national des deux gazoducs transcontinentaux reliant l’Algérie à l’Italie, elle s’est accrue de
242 MDT ou 58,9% pour s’élever à 653 MDT en 2008. Cette progression, qui a concerné les
deux formes de redevance (en espèces et en nature), s’explique par l’effet conjugué de
l’augmentation des quantités du gaz naturel acheminées vers l’Italie et de la hausse des
cours, notamment, durant le premier semestre de l’année 2008.
En se situant à 129 MDT, la redevance-gaz perçue en espèces a pratiquement doublé
par rapport à 2007, consolidant ainsi sa part dans la redevance totale pour passer, d’une
année à l’autre, de 15,8% à 19,8%.
Parallèlement, la redevance-gaz perçue en nature a enregistré une hausse de 51,4%
en 2008, pour se situer à 524 MDT. Sa part dans le total s’est, néanmoins, repliée de
4 points de pourcentage pour se situer à 80,2% contre 84,2% une année auparavant.
EVOLUTION DE LA REDEVANCE-GAZ
En espèces
Année
En MDT
En % du total
2004
97
48,5
2005
149
44,0
2006
89
24,7
2007
65
15,8
2008
129
19,8
En nature
En MDT
En % du total
103
51,5
190
56,0
271
75,3
346
84,2
524
80,2
Total
en MDT
200
339
360
411
653
S’agissant des dépenses inhérentes aux opérations de transport, elles ont enregistré
une accélération en progressant de 22,9% contre 13,8% une année auparavant.
Corrélativement à l’accélération des importations de biens, les dépenses au titre du
fret, composante majeure au niveau des frais de transport se sont inscrites en augmentation
en 2008 pour atteindre 1.497 MDT contre 1.210 MDT en 2007, soit un accroissement
de 23,7% contre 21,1% une année auparavant. Cette hausse s’explique, essentiellement,
par l’augmentation des tarifs et ce, en relation avec l’accroissement des prix de carburants
sachant, par ailleurs, que l’essentiel des prestations fournies dans ce cadre continue a être
assuré par des compagnies étrangères.
Dans un contexte d’une libéralisation accrue du transport de marchandises et afin de
faire face à la montée de la concurrence internationale, les compagnies nationales ont
poursuivi leurs efforts visant la modernisation de l’infrastructure, l’amélioration des services
logistiques et la diminution des coûts et des délais de chargement dans les ports et
aéroports et ce, afin d’être plus compétitives et d’accroître leurs parts de marché.
151
Quant aux dépenses au titre de billets de passage en faveur des compagnies de
transport étrangères, elles ont pratiquement gardé leur niveau enregistré en 2007, en se
situant à 120 MDT.
Les autres dépenses, composées essentiellement de la redevance aéronautique et de
l’affrètement, ont augmenté de 26,1% pour s’élever à 682 MDT contre 2,5% et 541 MDT
une année auparavant et ce, en relation avec l’évolution du trafic aérien et maritime.
2) Voyages
La balance des voyages a continué, en 2008, à évoluer positivement, dégageant un
excédent qui s’est accru de 12,2% pour atteindre 3.074 MDT contre 2.740 MDT une année
auparavant. Cette augmentation est imputable à l’accroissement des recettes à un rythme
plus soutenu que celui des dépenses, soit 10,3% et 0,9% respectivement contre 9% et 2,6%
en 2007.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX VOYAGES
Désignation
2004
2005
Recettes (en MDT)
2.454
2.779
Variations annuelles (en %)
20,4
13,2
Dépenses (en MDT)
423
485
Variations annuelles (en %)
9,3
14,7
Solde (en MDT)
2.031
2.294
2006
3.028
9,0
546
12,6
2.482
2007
3.300
9,0
560
2,6
2.740
2008
3.639
10,3
565
0,9
3.074
L’affermissement des recettes des voyages qui sont passées de 3.300 MDT en 2007 à
3.639 MDT en 2008 est attribuable, essentiellement, à l’évolution favorable affichée par
l’activité touristique qui a généré des flux en devises de 3.390 MDT contre 3.077 MDT, en
2007, soit une progression de 10,2%. C’est que les entrées des non-résidents qui ont
franchi, pour la première fois, le cap de 7 millions de touristes, se sont accrues de 4,2%
contre 3,2% en 2007. S’agissant des nuitées des non-résidents, elles ont, pour leur part,
évolué de 1,5% en 2008 contre 1,3% une année auparavant.
Malgré un contexte international difficile marqué par le déclenchement de la crise
économique et financière à l’échelle mondiale et la rude concurrence de la part d’autres
destinations du sud de la méditerranée et des pays de l’Europe de l’Est, les indicateurs réels
du secteur touristique ont continué à évoluer favorablement en 2008. Des efforts ont été, en
effet, déployés dans le but de préserver la compétitivité du secteur touristique et ce, par des
actions de marketing axées sur la promotion de la destination Tunisie, la diversification du
produit touristique et l’amélioration de la qualité des services à travers la mise à niveau des
unités hôtelières.
En outre, un programme de redistribution des allocations a été mis en place afin de
limiter les retombées de la crise mondiale dont les effets se sont déjà faits sentir durant les
derniers mois de l’année et de concentrer les efforts sur les marchés traditionnels. Une
cellule de veille a été, également, créée pour suivre de près l’évolution de la situation
économique des pays émetteurs de touristes et entretenir des contacts permanents avec les
principaux tours opérateurs. Le secteur étant fortement sensible à la conjoncture qui prévaut
actuellement dans les pays partenaires, notamment, ceux d’Europe qui demeurent de loin
les principaux clients de la Tunisie dans ce domaine, il importe de consentir davantage
d’effort et de vigilance pour aborder l’année 2009 dans les meilleures conditions et maintenir
les indicateurs du secteur touristique à des niveaux convenables dans un contexte
international qui sera, par ailleurs, marqué par une rude concurrence.
152
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU SECTEUR TOURISTIQUE
Désignation
Unité
2004
2005
2006
2007
Recettes touristiques
Variations annuelles
Nuitées de non-résidents
Variations annuelles
Entrées de non-résidents
Variations annuelles
MDT
%
Millier de nuitées
%
103personnes
%
2.290
20,3
30.665
21,2
5.998
17,3
2.611
14,0
33.587
9,5
6.378
6,3
2.825
8,2
34.086
1,5
6.549
2,7
2008
3.077
3.390
8,9
10,2
34.546
35.049
1,3
1,5
6.762
7.049
3,2
4,2
Sources : BCT et ONTT
Le marché européen continue, en effet, à occuper la première place avec plus de
4,1 millions d’entrées en 2008, soit un taux de progression de 1,4% contre 2,3%, en 2007.
Les nuitées y afférentes ont augmenté de 1,3% contre 0,7% une année auparavant,
préservant ainsi la durée moyenne des séjours à environ 8 jours. Les parts respectives des
européens dans les entrées et les nuitées des non-résidents se sont, néanmoins,
légèrement repliées pour se situer à 58,3% et 93% en 2008 contre 59,9% et 93,2% en 2007.
Les recettes touristiques en provenance de cette zone ont, cependant, continué à
progresser pour atteindre 2.821 MDT contre 2.600 MDT en 2007, soit une augmentation de
8,5%. La part des recettes en provenance de cette zone demeure, ainsi, prépondérante,
soit 83,2% des recettes touristiques totales contre 84,5% en 2007.
Les entrées et les nuitées des touristes français, premiers clients européens, se sont
accrues de 4,5% et 7% respectivement en 2008 contre 8,2% et 4,4% une année auparavant.
En conséquence, les flux y afférents, ont enregistré une accélération pour se situer à 876 MDT
en 2008, soit une progression de 15,4% contre 759 MDT et 12,6% en 2007.
Quant aux indicateurs touristiques des marchés allemand et italien, ils ont connu une
reprise, en 2008. En effet, les entrées et les nuitées des allemands ont progressé de 1,5%
et 1,4%, en 2008, contre des replis de 6,1% et 5,6% une année auparavant et celles des
italiens ont quasi-stagné contre des régressions de 4,3% et 5,8% respectivement en 2007.
Ces deux pays ont été à l’origine de recettes en devises de 542 MDT et 278 MDT
respectivement en 2008 contre 500 MDT et 262 MDT une année auparavant.
En revanche, d’autres marchés traditionnels ont connu une régression au niveau de
leurs entrées et nuitées. Il s’agit, notamment de la Grande-Bretagne (-18,5% et -14,9%), de
la république tchèque (-18,1% et -15,3%), de l’Autriche (-18,3% et -31,2%) et de l’Espagne
(-17,7% et -14,7%). Les recettes en provenance de ces pays ont enregistré des baisses
respectives de 7,1%, 7,2% , 18,9% et 7,8% pour se situer à 224 MDT, 77 MDT, 43 MDT
et 71 MDT respectivement en 2008.
S’agissant des pays du Maghreb arabe, les entrées se sont accélérées pour progresser
de 8,4% et atteindre près de 2,8 millions de visiteurs contre 4,3% et 2,6 millions une année
auparavant. A l’exception de la baisse de 1,2% des entrées des algériens, des évolutions
favorables ont été enregistrées pour les autres pays. En particulier, la Libye occupe la
première place au niveau des entrées, avec plus de 1,7 millions d’entrées, soit 25,1% du total
et une progression de 14,4%, en 2008, contre 22,8% et 4,9% seulement en 2007. S’agissant
des nuitées des Maghrébins, elles ont évolué de 5,6% pour représenter 3,3% de celles des
non-résidents, une part qui demeure, toujours, à un niveau relativement modeste compte tenu
de la faible fréquentation des touristes maghrébins des établissements hôteliers.
L’amélioration de ces indicateurs s’est traduite par une hausse des recettes touristiques en provenance des pays du Maghreb arabe de 21,3% pour se situer à 455 MDT en
2008 contre 13,6% et 375 MDT en 2007.
Concernant les recettes inhérentes aux autres catégories de voyages, elles se sont
accrues de 27 MDT pour atteindre 249 MDT en 2008.
153
En particulier, les flux perçus au titre des soins médicaux se sont accrus de 26,9% pour
atteindre 85 MDT contre 21,8% et 67 MDT une année auparavant et ce, corrélativement avec
l’accroissement de plus de 20% du nombre de patients étrangers ayant fréquenté les
établissements hospitaliers tunisiens, ce qui renforce l’image de la Tunisie en tant que
destination médicale particulièrement attractive, avec plus de 125 mille patients étrangers en
2008 originaires, principalement, des pays limitrophes et des pays européens.
Outre la diversité et la qualité des services sanitaires offerts, l’attrait de la Tunisie est
largement favorisé par un tourisme de santé en pleine expansion et d’une infrastructure
alignée sur les standards internationaux. L’avancée qu’a connu le tourisme de santé
tunisien a été, également, favorisée par un ensemble de mesures qui visent à renforcer la
compétitivité de ce secteur et à promouvoir l’initiative privée et encourager les
investissements tunisiens et étrangers dans ce domaine.
De même, les recettes relatives aux études et stages se sont accrues de 7,7%,
passant, d’une année à l’autre, de 26 MDT à 28 MDT suite à l’accroissement du nombre
d’étudiants étrangers poursuivant leurs études en Tunisie.
Les recettes inhérentes aux voyages effectués à titre professionnel se sont,
également, accrues pour s’élever à 68 MDT contre 62 MDT une année auparavant, suite à
l’effort de promotion du tourisme de congrès.
S’agissant des dépenses au titre des voyages, elles ont enregistré une légère
décélération passant, d’une année à l’autre, de 560 MDT à 565 MDT, soit une progression
de 0,9% contre 2,6% en 2007.
Les dépenses des tunisiens au titre de leurs séjours touristiques à l’étranger,
principale composante des dépenses de voyages avec une part de 57,3% du total, se sont
élevées à 324 MDT, en baisse de 2,1% en 2008 contre 331 MDT et une augmentation de
2,5% en 2007.
En revanche, les dépenses ayant trait aux études et stages ont progressé de 3,7% par
rapport à leur niveau enregistré en 2007 pour se situer à 84 MDT.
Parallèlement, les dépenses au titre des voyages professionnel et officiel se sont
accrues de 4,6% en 2008 pour s’élever à 68 MDT contre 65 MDT une année auparavant. La
majoration décidée au début de l’année 2008 du plafond annuel de l’allocation pour voyages
d’affaires "exportateur" de 50 mille pour le porter à 300 mille dinars1, n’a eu qu’un impact
limité sur la hausse de ces dépenses.
S’agissant des dépenses au titre des soins médicaux, elles ont continué à porter sur
de faibles montants, soit 11 MDT en 2008 contre 10 MDT en 2007.
3) Opérations gouvernementales
L’excédent de la balance des opérations gouvernementales s’est davantage consolidé
en 2008, en se situant à 49 MDT contre 15 MDT une année auparavant. Cette évolution est
attribuable à l’effet conjugué de l’accroissement des recettes à ce titre de 15,4% et la
régression des dépenses de 2,2%.
1 Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2008-01 du 14 janvier 2008.
154
BALANCE DES OPERATIONS GOUVERNEMENTALES
Désignation
2004
2005
Recettes (en MDT)
137
156
Variations annuelles (en %)
12,3
13,9
Dépenses (en MDT)
145
151
Variations annuelles (en %)
9,8
4,1
Solde (en MDT)
-8
5
2006
177
13,5
155
2,6
22
2007
195
10,2
180
16,1
15
2008
225
15,4
176
-2,2
49
Les recettes, essentiellement perçues par les missions diplomatiques étrangères et les
représentations d’organismes internationaux installées en Tunisie, ont progressé de 15,4%
pour se situer à 225 MDT en 2008 contre 195 MDT en 2007.
Quant aux dépenses effectuées par les missions diplomatiques et autres institutions
gouvernementales tunisiennes à l’étranger, elles ont accusé une légère baisse pour revenir de
180 MDT en 2007 à 176 MDT en 2008.
4) Autres services
Après avoir dégagé des déficits au cours des deux dernières années, la balance des
autres services s’est soldée par un excédent de 98 MDT en 2008. Cette reprise a été
enregistrée suite à l’accroissement des recettes à un rythme plus soutenu que celui des
dépenses, soit 26,7% et 13,2% respectivement contre 11,6% et 6,5% en 2007.
BALANCE DES OPERATIONS RELATIVES AUX AUTRES SERVICES
Désignation
2004
2005
2006
Recettes (en MDT)
791
807
856
Variations annuelles (en %)
15,3
2,0
6,1
Dépenses (en MDT)
674
770
922
Variations annuelles (en %)
18,2
14,2
19,7
Solde (en MDT)
117
37
-66
2007
955
11,6
982
6,5
-27
2008
1.210
26,7
1.112
13,2
98
Les flux reçus au titre des grands travaux et services techniques, qui constituent la
principale composante de ce poste, ont continué à évoluer positivement en 2008 pour
s’élever à 367 MDT contre 247 MDT une année auparavant, soit une progression de 48,6%.
Il s’agit, essentiellement, des recettes en contrepartie des prestations des entreprises
tunisiennes sous forme de travaux de sous-traitance et de transformation ainsi que
d’assistance technique et d’expertise, fournies à des opérateurs non-résidents.
Concernant les recettes relatives aux frais commerciaux et négoce international, elles
ont enregistré une augmentation de 13,6% pour se situer à 234 MDT contre 9% et 206 MDT
en 2007, évolution attribuable, principalement, à la progression des exportations de biens.
De même et en relation avec l’accroissement du volume des transactions avec l’étranger,
les recettes ayant trait aux services financiers composées, essentiellement, des frais et
commissions bancaires se sont accrues de 16 MDT pour se situer à 106 MDT.
Parallèlement, les recettes inhérentes aux services de communication et celles
relatives aux services de l’informatique et de l’information ont continué à progresser pour se
situer à 134 MDT et 44 MDT respectivement en 2008 contre 114 MDT et 34 MDT en 2007.
L’affermissement, d’une année à l’autre, des flux générés par ces secteurs est attribuable,
essentiellement, aux avantages préférentiels offerts par la Tunisie qui dispose de
ressources humaines compétentes, d'une infrastructure moderne et d'un environnement
favorable à l'investissement.
155
En outre, les autorités ont créé, en août 2008, une nouvelle agence de promotion de
la recherche et de l'innovation dans le domaine des TIC et prévoient la création d’un pôle
technologique "Tunis-Techshore" destiné aux services d'off-shoring orientés vers les
marchés extérieurs. Le groupe Hewlett Packard prévoit, également, la création prochaine
d’un centre de recherche pour développer ses activités au niveau du marché tunisien.
Les efforts visant la consolidation du positionnement de la Tunisie en tant que
destination technologique africaine et méditerranéenne et la promotion de la recherche et de
l'innovation dans ce domaine ont été couronnés par le classement de la Tunisie au premier
rang africain et au 35ème rang à l’échelle internationale, selon le rapport de DAVOS
consacré aux TIC (2007-2008). De même, le nombre des sociétés étrangères ayant investi
dans ce domaine s’est accru en 2008.
S’agissant des recettes inhérentes aux frais de bureau transférés par des sociétés
non-résidentes au profit de leurs succursales et agences installées en Tunisie, elles se sont
inscrites en hausse de 25 MDT pour se situer à 140 MDT.
Quant aux flux reçus au titre des services personnel et culturel et ceux inhérents aux
redevances et droits de licence, ils ont enregistré une progression, passant de 4 MDT et
38 MDT respectivement en 2007 à 7 MDT et 40 MDT en 2008.
En revanche, les recettes relatives aux primes et indemnités d’assurance se sont
inscrites en baisse de 5,5% pour se situer à 52 MDT.
En ce qui concerne les dépenses relatives aux autres services, elles ont enregistré
une hausse de 13,2% pour se situer à 1.112 MDT contre 6,5% et 982 MDT une année
auparavant.
Les paiements effectués dans le cadre des grands travaux et services techniques,
principale composante au niveau des dépenses, se sont élevés à 406 MDT contre 345 MDT
en 2007. Cette progression a été enregistrée suite, essentiellement, aux travaux de
réalisation de grands projets d’infrastructure tel que le projet du pont suspendu reliant
Radès à la Goulette réalisé par une société japonaise et dont les travaux se sont achevés
au début de 2009.
S’agissant des dépenses inhérentes aux primes et indemnités d’assurance, aux frais
commerciaux et négoce international et aux services financiers, elles se sont inscrites en
hausse de 42 MDT, 16 MDT et 1 MDT respectivement pour se situer à 236 MDT, 145 MDT
et 90 MDT en 2008 et ce, corrélativement avec l’accroissement du volume des transactions
avec l’étranger.
Les dépenses réalisées au titre des services de communication se sont accrues de 13,9%
pour se situer à 41 MDT, alors que celles inhérentes aux services de l’informatique et
d’information, ont accusé une baisse de 4 MDT pour s’établir à 25 MDT en 2008.
Représentant une faible part dans le total des paiements engagés au titre des autres
services, les dépenses relatives aux redevances et droits de licence et aux services
personnel et culturel ont porté sur des montants respectifs de 15 MDT et 13 MDT en 2008
contre 13 MDT et 9 MDT en 2007. Celles ayant trait aux frais de bureau se sont maintenues
au même niveau de 2007, soit 17 MDT.
C – REVENUS DE FACTEURS
La balance des revenus de facteurs a dégagé, pour la quatrième année consécutive,
un déficit qui s’est élevé à 675 MDT contre 419 MDT une année auparavant. Ce résultat est
attribuable à l’accroissement des dépenses à un rythme plus soutenu que celui des
recettes.
156
BALANCE DES REVENUS DE FACTEURS
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
1.925
Variations annuelles (en%)
12,2
Dépenses (en MDT)
1.774
Variations annuelles (en%)
15,7
Solde (en MDT)
151
2005
1.961
1,9
2.338
31,8
-377
2006
2.223
13,4
2.346
0,3
-123
2007
2.574
15,8
2.993
27,6
-419
2008
2.768
7,5
3.443
15,0
-675
Composées essentiellement des revenus du capital, les dépenses engagées se sont,
en effet, accrues de 15% pour s’élever à 3.443 MDT contre 27,6% et 2.993 MDT en 2007.
Cette décélération est imputable, d’une part, au ralentissement des transferts réalisés pour
la rémunération des investissements directs étrangers et, d’autre part, à la baisse des
remboursements des intérêts de la dette à moyen et long termes par rapport à ceux
effectués en 2007.
S’agissant des recettes, elles ont augmenté de 7,5% pour atteindre 2.768 MDT contre
15,8% et 2.574 MDT en 2007 et ce, malgré l’accélération des économies sur salaires
rapatriées par les travailleurs tunisiens à l’étranger qui continuent à couvrir l’essentiel des
recettes des revenus de facteurs. C’est que les flux reçus au titre des intérêts sur
placements des avoirs en devises ont accusé une baisse et ce, en dépit de l’augmentation
de ces avoirs. La baisse des taux de rémunération et la volonté d’assurer des placements
sécurisés dans un contexte de crise et d’incertitude ont, en effet, réduit les flux perçus dans
ce cadre.
1) Revenus du travail
En s’élevant à 2.436 MDT contre 2.199 MDT en 2007, les revenus rapatriés par les
tunisiens installés à l’étranger ont progressé de 10,8% contre 9,4% une année auparavant.
Cette progression a porté la marque de l’accélération des transferts effectués en espèces,
alors que ceux en nature ont accusé une baisse.
REVENUS DU TRAVAIL PAR MODE DE TRANSFERT
Total
Année
2004
2005
2006
2007
2008
En MDT
Variations
annuelles en %
1.783
1.807
2.010
2.199
2.436
10,7
1,3
11,2
9,4
10,8
Apports en espèces
En % du
En MDT
total
1.346
1.391
1.537
1.681
1.929
75,5
77,0
76,5
76,4
79,2
Apports en nature
En% du
En MDT
total
437
416
473
518
507
24,5
23,0
23,5
23,6
20,8
S’agissant des apports en nature, ils sont revenus, d’une année à l’autre, de 518 MDT
à 507 MDT, soit une contraction de 2,1% contre un accroissement de 9,5% une année
auparavant. Leur part dans le total s’est, par conséquent, repliée pour se situer à 20,8%
contre 23,6% en 2007.
En revanche, les transferts réalisés en espèces ont augmenté de 14,8% pour s’élever
à 1.929 MDT contre 9,4% et 1.681 MDT en 2007. Corrélativement, leur part dans le total
s’est consolidée de 2,8 points de pourcentage par rapport à celle relevée une année
auparavant pour se situer à 79,2%.
Exprimés en devises, les revenus de travail en espèces se sont accrus de 13,4%,
résultat qui dénote le faible impact de l’effet change sur ces transferts. L’effet de
l’appréciation de 4% du dinar vis-à-vis du dollar a été, en effet, pratiquement compensé par
celui résultant de la dépréciation de la monnaie nationale de 2,9% par rapport à l’euro.
157
L’analyse des revenus du travail par pays d’origine permet de constater que l’essentiel
des apports provient des pays européens, soit une enveloppe de 2.150 MDT représentant
88,3% du total et ce, en relation avec l’importance de la colonie tunisienne qui réside dans
cette zone et qui compte 874 mille personnes au terme de 2008.
La France demeure largement en tête avec des transferts de l’ordre de 1.172 MDT,
soit près de la moitié du total des transferts, sachant que 578 mille personnes sont installées
dans ce pays. L’Allemagne et l’Italie viennent en seconde et troisième positions, avec des
enveloppes respectives de 368 MDT et 340 MDT.
Quant aux transferts en provenance des pays arabes, ils ont représenté 9,2% du total
des revenus du travail pour un montant de 225 MDT. Ces flux proviennent, principalement,
des pays du Golfe et des pays de l’UMA qui ont été à l’origine des transferts respectifs de
160 MDT et 60 MDT en 2008 contre 139 MDT et 52 MDT en 2007.
Les fonds reçus des pays de l’Amérique du Nord ont atteint 42 MDT contre 33 MDT en
2007.
2) Revenus du capital
La balance des revenus du capital a dégagé, en 2008, un déficit de 3.091 MDT contre
2.598 MDT une année auparavant, soit un élargissement de 493 MDT ou de 19%. Cette
évolution est attribuable, à l’effet conjugué de l’accroissement des dépenses de 15,1% et à
la baisse des recettes de 11,7%, sachant que les deux flux ont augmenté en 2007 de 28%
et 76,5% respectivement.
BALANCE DES REVENUS DU CAPITAL
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
142
36,5
Variations annuelles (en%)
Dépenses (en MDT)
1.758
16,3
Variations annuelles (en%)
Solde (en MDT)
-1.616
2005
154
8,5
2.318
31,9
-2.164
2006
213
38,3
2.324
0,3
-2.111
2007
376
76,5
2.974
28,0
-2.598
2008
332
-11,7
3.423
15,1
-3.091
L’accroissement des dépenses qui sont passées, d’une année à l’autre, de 2.974 MDT
à 3.423 MDT, s’explique essentiellement par la hausse de celles engagées au titre de la
rémunération des investissements directs étrangers qui ont augmenté de 23,6%, pour
s’élever à 2.412 MDT. Leur part dans le total des transferts des revenus du capital s’est, par
conséquent, accrue pour se situer à 70,5% contre 65,6% en 2007. En particulier, les
transferts des sociétés opérant dans le secteur de l’énergie ont progressé de 27,3% pour
s’élever à 1.837 MDT et ce, en relation avec l’accroissement notable des flux des IDE
bénéficiant à ce secteur durant les dernières années et la flambée des prix du pétrole,
particulièrement au cours du premier semestre de 2008 qui a amplifié les transferts réalisés
en nature. L’apaisement des cours durant les derniers mois de l’année a, toutefois, permis
de modérer la valeur des transferts effectués à ce titre au cours de cette période.
De leur coté, les revenus d’investissements directs effectués par les sociétés opérant
dans les autres secteurs, notamment, celui des télécommunications et des industries
manufacturières ont augmenté de 13,2% et ce, corrélativement avec l’importance des
investissements effectués au cours des dernières années qui se sont caractérisés par une
plus grande diversification des secteurs bénéficiaires.
Quant aux remboursements des intérêts de la dette à moyen et long termes, ils se
sont inscrits en légère baisse, revenant, d’une année à l’autre, de 887 à 859 MDT. Cette
tendance observée pour la deuxième année consécutive témoigne d’un recours réduit aux
capitaux d’emprunt qui s’inscrit dans les orientations de l’Etat accordant la priorité à
l’investissement direct étranger en tant que principale source de financement extérieur.
158
Les intérêts de la dette à moyen et long termes réglés par l’Administration et par les
entreprises se sont, ainsi, repliés de 3,8% et 2% respectivement en 2008 pour se situer à
573 MDT et 286 MDT, soit 66,7% et 33,3% du total contre 67,1% et 32,9% en 2007.
Répartis par type de coopération, les intérêts servis dans le cadre de la coopération
bilatérale ainsi que ceux au profit du marché financier international se sont inscrits en baisse
pour revenir de 200 MDT et 330 MDT en 2007 à 188 MDT et 313 MDT respectivement en
2008. Les intérêts payés aux organismes internationaux ont quasi-stagné, pour se situer à
358 MDT.
S’agissant des recettes perçues au titre des revenus de capital, elles se sont inscrites
en baisse de 11,7% pour se situer à 332 MDT contre une augmentation de 76,5% et une
enveloppe de 376 MDT en 2007. Représentant 95,5% des recettes des revenus de capital,
les intérêts perçus au titre des placements en devises ont atteint 317 MDT en 2008 contre
362 MDT en 2007 et ce, malgré la consolidation du niveau des avoirs en devises au cours
de l’année 2008.
D – TRANSFERTS COURANTS
Le solde excédentaire des transferts courants s’est consolidé passant, d’une année à
l’autre, de 230 MDT à 250 MDT et ce, suite au repli des dépenses, qui continuent à porter
sur de faibles montants, de 19,4% pour se situer à 25 MDT. Les recettes ont, de leur côté,
subi une décélération, évoluant au taux de 5,4% contre 18,1% en 2007.
BALANCE DES TRANSFERTS COURANTS
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
165
Variations annuelles (en%)
39,8
Dépenses (en MDT)
22
Variations annuelles (en%)
-8,3
Solde (en MDT)
143
2005
187
13,3
26
18,2
161
2006
221
18,2
27
3,8
194
2007
261
18,1
31
14,8
230
2008
275
5,4
25
-19,4
250
Les flux reçus à ce titre ont atteint 275 MDT dont presque la moitié a bénéficié au
secteur privé sous forme de bourses, dons en nature et d’assistance technique accordés à
des associations et organismes non gouvernementaux pour une enveloppe de 136 MDT.
Les fonds bénéficiant au secteur public ont, enregistré un accroissement de 13 MDT
par rapport à ceux reçus l’année précédente pour s’élever à 139 MDT. Il s’agit de fonds
alloués au secteur public sous forme notamment d’impôts et taxes.
Quant aux dépenses qui ont porté sur un montant de 25 MDT contre 31 MDT en 2007,
elles sont composées, essentiellement, des paiements effectués par des opérateurs
tunisiens privés au profit des services consulaires étrangers installés en Tunisie.
II – OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Le solde excédentaire de la balance des opérations en capital et financières s’est
fortement consolidé, en 2008, pour se situer à 4.022 MDT contre 2.105 MDT une année
auparavant, soit un accroissement de 1.917 MDT.
Ce résultat positif est attribuable, essentiellement, à la réalisation d’un excédent
appréciable au niveau de la balance des investissements étrangers qui a atteint 3.156 MDT
en 2008 contre 1.980 MDT en 2007. Quant à la balance des capitaux d’emprunt à moyen et
long termes, elle a dégagé pour la troisième année consécutive un déficit qui s’est,
néanmoins, fortement contracté revenant de 290 MDT en 2007 à 4 MDT en 2008. La forte
baisse de l’amortissement de la dette à moyen et long termes s’est, en effet, accompagnée
par un repli moins accentué des tirages sur les capitaux d’emprunt.
159
S’agissant de la balance des opérations en capital, son solde excédentaire s’est inscrit
en baisse de 115 MDT par rapport à celui dégagé en 2007.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL ET FINANCIERES
Désignation
2004
2005
2006
Recettes (en MDT)
4.142
3.668
6.811
Variations annuelles (en%)
22,9
-11,4
85,7
Dépenses (en MDT)
2.336
2.028
3.164
Variations annuelles (en%)
22,8
-13,2
56,0
Solde (en MDT)
1.806
1.640
3.647
2007
5.043
-26,0
2.938
-7,1
2.105
2008
6.252
24,0
2.230
-24,1
4.022
1) Opérations en capital
L’excédent de la balance des opérations en capital s’est fortement contracté pour se
situer à 97 MDT contre 212 MDT en 2007, repli qui s’explique par la baisse sensible des
recettes alors que les dépenses ont continué à porter sur de faibles montants.
La baisse des recettes à ce titre de 53% est attribuable, essentiellement, à la forte
contraction des dons perçus en espèce accordés par l’Union européenne qui sont revenus
de 171 MDT en 2007 à 67 MDT1 en 2008. Ces concours ont été destinés, essentiellement,
à financer des projets qui s’inscrivent dans le cadre du programme d’appui à
l’assainissement du système d’assurance maladie (36,2 MDT) et au programme sectoriel de
la formation professionnelle (17,3 MDT).
Quant aux dépenses, elles sont passées de 3 MDT en 2007 à 4 MDT en 2008.
BALANCE DES OPERATIONS EN CAPITAL
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
141
Variations annuelles (en%)
65,9
Dépenses (en MDT)
7
Variations annuelles (en%)
-22,2
Solde (en MDT)
134
2005
167
18,4
2
-71,4
165
2006
199
19,2
6
200,0
193
2007
215
8,0
3
-50,0
212
2008
101
-53,0
4
33,3
97
2) Les investissements étrangers
La balance des investissements étrangers a dégagé en 2008 un excédent appréciable
qui s’est élevé à 3.156 MDT contre 1.980 MDT en 2007. L’amélioration enregistrée, d’une
année à l’autre, a résulté de l’accroissement de l’excédent de la balance des investissements
directs alors que la balance des investissements de portefeuille, affecté par les retombées de
la crise financière internationale, a dégagé un déficit.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS ETRANGERS2
Désignation
2004
2005
Recettes (en MDT)
862
1.091
8,6
Variations annuelles (en%)
26,6
Dépenses (en MDT)
95
151
17,3
Variations annuelles (en%)
58,9
Solde (en MDT)
767
940
2006
4.565
318,4
166
9,9
4.399
2007
2.162
-52,6
182
9,6
1.980
2008
3.602
66,6
446
145,1
3.156
1 Il s’agit de fonds transférés en 2008 à ce titre au profit de l’Etat tunisien.
2 Les données statistiques présentées au niveau des tableaux concernent aussi bien les avoirs que les
engagements de la Tunisie, sauf indication contraire.
160
a - Investissements directs
Le solde excédentaire de la balance des investissements directs étrangers s’est nettement
consolidé par rapport à celui enregistré en 2007 passant, d’une année à l’autre, de 1.941 MDT
à 3.205 MDT, évolution attribuable aux importants flux de capitaux sous cette forme, même si
les dépenses à ce titre ont évolué en 2008 à un rythme plus accéléré que les années
antérieures.
Les IDE bénéficiant à la Tunisie ont, en effet, enregistré un accroissement de 64,1%
pour s’élever à 3.399 MDT, soit 0,2% des IDE réalisés dans le monde et 3,8% de ceux
bénéficiant à l’Afrique. Ces flux ont permis de financer le déficit courant et de consolider le
niveau des avoirs de réserve.
La part de cette catégorie de financement dans les entrées totales de capitaux s’est,
par conséquent, davantage consolidée, passant de 41,1% en 2007 à 54,4% en 2008. Le
volume des IDE rapporté au produit intérieur brut s’est, également, amélioré pour se situer à
6,8% contre 4,6% en 2007.
Outre l’impact positif des investissements directs étrangers sur le financement de
l’économie et l’équilibre du secteur extérieur, cette forme de financement est de nature à
favoriser le transfert technologique et la création de postes d’emploi qui ont atteint en 2008
17 mille postes dont plus de 15 mille dans le secteur industriel. Quant au nombre de sociétés
à participation étrangère établies en Tunisie, il s’est élevé à 2.966 unités à la fin de 2008.
Cette performance, enregistrée en dépit de la crise financière et économique mondiale
qui a ébranlé la confiance des investisseurs internationaux et réduit la liquidité sur les
marchés des capitaux, témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs étrangers pour le site
tunisien qui offre un environnement d’affaires favorable et compétitif.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
Désignation
2004
Recettes (en MDT)
799
Variations annuelles (en%)
5,5
Dépenses (en MDT)
62
Variations annuelles (en%)
0,0
Solde (en MDT)
737
2005
1.019
27,5
94
51,6
925
2006
4.406
332,4
94
0,0
4.312
2007
2.075
-52,9
134
42,6
1.941
2008
3.404
64,0
199
48,5
3.205
La répartition des flux des investissements directs étrangers par secteur bénéficiaire
s’est caractérisée en 2008 par une plus grande diversification et un affermissement des flux
bénéficiant à tous les secteurs.
En ce qui concerne les investissements réalisés dans le domaine de l’énergie, ils se
sont accrus de 42,3% pour s’élever à 1.934 MDT contre 1.359 MDT en 2007. La part des
flux bénéficiant à ce secteur dans le total des investissements directs réalisés a, néanmoins,
baissé revenant de 65,6% en 2007 à 56,9% en 2008.
Les investissements effectués par la société « British-Gas », principal investisseur
dans le secteur des hydrocarbures en Tunisie, se sont fortement consolidés en 2008 en
relation avec l’avancement des travaux de réalisation du projet de développement du champ
gazier «Hasdrubal» et le développement du projet « Miskar ». Cette société demeure, ainsi,
le premier investisseur dans ce domaine, avec une part qui a représenté, en 2008, 41% du
total des investissements réalisés dans le secteur énergétique. Plusieurs autres sociétés
pétrolières ont, également, augmenté leurs investissements directs en Tunisie à l’instar
d’ENI-Tunisia, PW Resources, Pioneer Natural Resources et Winstar.
161
L’accroissement des IDE bénéficiant au secteur énergétique a, par ailleurs, concerné
aussi bien le domaine de la recherche et le développement que celui des travaux
d’exploration avec des flux qui ont progressé de 49,7% et 23,2% respectivement en 2008,
pour se situer à 1.466 MDT et 468 MDT.
En ce qui concerne les investissements au profit du secteur des services, ils ont
enregistré une hausse exceptionnelle en 2008 pour atteindre 804 MDT contre 218 MDT en
2007, accroissement relevé, en particulier, pour les flux bénéficiant aux secteurs financier,
du tourisme et immobilier et du transport.
Le secteur financier a, en effet, bénéficié d’une enveloppe de 371 MDT en 2008
répartie comme suit :
• 150 MDT revenant à l’Etat tunisien suite à la cession de 60% des parts sociales de
la Banque tuniso-koweïtienne pour un montant global de 300 MDT au profit du groupe
français « Caisse d’Epargne »,
• 132 MDT au titre de la prise de participation de 35% du capital de la Société
tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR) par le groupe français « GROUPAMA »
et ce, dans le cadre de l’augmentation du capital de cette société,
• 57 MDT dans le cadre de la participation de la société française « Société Générale » à
l’augmentation du capital de l’Union internationale des banques,
• 32 MDT au titre de la participation d’actionnaires jordaniens à l’augmentation du capital
de l’Arab tunisian bank.
Les investissements destinés au secteur du tourisme et de l’immobilier ont, également,
connu un accroissement sensible en 2008 pour se situer à 199 MDT contre 72 MDT en
2007, faisant suite à la cession des parts sociales des deux hôtels «Karthago» au profit de
la société libyenne « Laico » pour une valeur d’environ 131 MDT et aux transferts réalisés
au titre de la réalisation du projet « Tunis Sport City » par le groupe Emirati « Aboukhater »
pour un montant de 55 MDT.
S’agissant des investissements au profit du secteur du transport, ils se sont,
également, fortement accrus passant, d’une année à l’autre, de 61 MDT à 189 MDT,
montant correspondant à la participation du holding turc « TAV Airport» dans la libération et
l’augmentation du capital de la société « TAV-Tunisie », société chargée de la réalisation et
de l’exploitation de l’aéroport d’Enfidha.
Pour les autres services, l’enveloppe des investissements est revenue de 98 MDT en 2007 à
45 MDT en 2008. Ces investissements sont destinés, essentiellement, au secteur des
télécommunications qui a bénéficié de 40 MDT en 2008, ayant servi au financement des travaux
d’extension et de développement effectués par les principaux opérateurs dans ce domaine. Le
reliquat, soit 5 MDT, a concerné, principalement, le secteur de l’informatique, conseil et études.
Concernant les investissements directs étrangers en faveur du secteur des industries
manufacturières, ils ont progressé de 32,1% passant de 486 MDT en 2007 à 642 MDT
en 2008. La part des investissements bénéficiant à ce secteur dans le total des
investissements directs s’est, néanmoins, repliée de 4,6 points de pourcentage par rapport à
l’année précédente pour se situer à 18,9%.
Le dynamisme affiché par les investissements en faveur des industries manufacturières
s’explique, principalement, par l’accélération des flux reçus par le secteur de la chimie et du
caoutchouc qui ont atteint 216 MDT contre 92 MDT en 2007, évolution attribuable à la
poursuite de la réalisation du projet «GPL» par la société « British-Gas » avec une enveloppe
allouée, en 2008, dans le cadre de ce projet de l’ordre de 188 MDT. Les IDE destinés au
162
secteur des matériaux de construction se sont, également, inscrits en hausse passant de
40 MDT en 2007 à 105 MDT en 2008 montant qui couvre, principalement, l’investissement
effectué par la société espagnole « SOMOLINE International » dans la société SOTACIB pour
une valeur de 80 MDT. Les investissements en faveur du secteur des cuirs et chaussures ont,
également, augmenté passant, d’une année à l’autre, de 26 MDT à 33 MDT.
En revanche, les investissements au profit du secteur des industries mécaniques et
électriques et celui du textile et habillement ont baissé pour se situer respectivement à
102 MDT et 50 MDT contre 149 MDT et 90 MDT une année auparavant. Les flux d’investissements directs en faveur du secteur des industries agroalimentaires ont également,
diminué, revenant de 39 MDT en 2007 à 15 MDT en 2008.
Pour les autres branches d’activité relevant du secteur des industries manufacturières,
les flux des IDE ont fortement augmenté passant de 50 MDT en 2007 à 121 MDT en 2008
dont 56 MDT au titre de la cession des parts sociales de la société « SAH ».
Quant aux investissements au profit du secteur de l’agriculture et pêche, ils sont
passés de 8 MDT en 2007 à 20 MDT en 2008 dont 12 MDT ont été mobilisés par la société
espagnole « Saint Lucar-Factory » qui a investi dans la société agricole « la 5ème saison ».
RECETTES AU TITRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS PAR SECTEUR BENEFICIAIRE
(Engagements)
(En MDT)
Secteur
2004
2005
2006
2007
2008
Energie
274
386
940
1.359
1.934
Tourisme et immobilier
22
17
18
72
199
Industries manufacturières
312
375
347
486
642
Financier
38
120
22
0
371
Télécommunications
121
99
3.056
80
40
Autres
29
19
20
74
213
Total
796
1.016
4.403
2.071
3.399
En ce qui concerne les dépenses au titre des IDE, elles se sont élevées à 199 MDT
en 2008 contre 134 MDT en 2007. L’accroissement enregistré, d’une année à l’autre,
s’explique par l’effet conjugué de la hausse des investissements tunisiens à l’étranger
(avoirs) et l’augmentation des désengagements des non-résidents au titre de leurs projets
en Tunisie.
En effet et après avoir accusé une forte baisse en 2007, les investissements effectués
par les résidents tunisiens à l’étranger ont repris en 2008 leur tendance haussière en
s’élevant à 52 MDT contre 26 MDT une année auparavant. Près de 40% de ces investissements ont été réalisés en Algérie, soit 21 MDT. Le reliquat a, surtout, concerné la France, la
Mauritanie et la Libye. Les investissements des tunisiens à l’étranger ont été orientés,
principalement, vers le secteur industriel et celui des services.
Parallèlement, les désengagements sous forme de rapatriement de matériels effectués
par les compagnies pétrolières étrangères ont connu une augmentation pour atteindre
93 MDT contre 71 MDT en 2007, sachant qu’au cours des trois dernières années les
équipements importés par ces compagnies et ayant servi à la prospection pétrolière et au
forage ont enregistré un accroissement significatif en relation avec l’affermissement des IDE
bénéficiant à ce secteur.
Aussi, les désengagements des non-résidents suite à la cession de leurs parts dans
des sociétés tunisiennes ont augmenté pour s’élever à 54 MDT contre 37 MDT une année
auparavant. L’accroissement de ces désinvestissements, qui ont concerné, principalement,
le secteur des composantes automobiles et le secteur textile et habillement, est attribuable,
essentiellement, aux retombées de la crise financière internationale.
163
b - Investissements de portefeuille
La balance des investissements de portefeuille a dégagé un déficit de 49 MDT en
2008 contre un excédent de 39 MDT en 2007 et ce, en dépit de l’affermissement des recettes.
Cette détérioration s’explique par la hausse exceptionnelle des dépenses en relation avec
l’impact de la crise financière internationale qui a provoqué un désengagement important
opéré par des actionnaires non-résidents.
S’agissant des recettes, elles ont enregistré une hausse en 2008 portant la marque de
l’affermissement des acquisitions des parts sociales par des non-résidents au niveau de la
Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) passées de 87 MDT en 2007 à 198 MDT
en 2008 dont environ 74 MDT au titre de la cession des parts sociales de la société
« ARTES » et 50 MDT au titre de la participation des non-résidents à l’introduction en
bourse de la société PGH (groupe Poulina).
Quant aux dépenses, elles ont plus que quadruplé en 2008 pour s’élever à 247 MDT
contre 48 MDT en 2007. Il s’agit, principalement, de cessions de parts sociales effectuées
par des non-résidents au niveau de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) qui
se sont fortement intensifiées au cours du dernier trimestre en relation avec l’accentuation
des effets de la crise financière internationale. La place de Tunis n’a pas été épargnée
malgré l’absence d’actifs sophistiqués et hautement risqués et la faible part détenue par les
investisseurs étrangers dans la capitalisation boursière. L’effet immédiat de cette crise s’est,
ainsi, traduit par des sorties de fonds dont l’impact s’est avéré, toutefois, d’une portée
limitée dans la mesure ou l’indice TUNINDEX a clôturé l’année 2008 en hausse de 10,7% et
ce, contrairement aux autres places financières. Par ailleurs et outre l’effet psychologique,
certains investisseurs ont procédé à la liquidation de leurs positions en quête de liquidité.
BALANCE DES INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Désignation
2004
2005
Recettes (en MDT)
63
72
Variations annuelles (en%)
70,3
14,3
Dépenses (en MDT)
33
57
Variations annuelles (en%)
73,7
72,7
Solde (en MDT)
30
15
2006
159
120,8
72
26,3
87
2007
87
-45,3
48
-33,3
39
2008
198
127,6
247
414,6
-49
3) Capitaux d’emprunt à moyen et long termes
La balance des capitaux d’emprunt à moyen et long termes a dégagé, pour la
troisième année consécutive, un solde négatif qui s’est, néanmoins, fortement contracté
revenant de 290 MDT en 2007 à 4 MDT en 2008. C’est que la forte baisse des dépenses au
titre des remboursements de la dette s’est conjuguée à un repli moins prononcé des tirages
sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes.
BALANCE DES CAPITAUX D’EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
Recettes (en MDT)
Variations annuelles (en%)
Dépenses (en MDT)
Variations annuelles (en%)
Solde (en MDT)
3.073
26,4
1.885
34,5
1.188
2.125
-30,8
1.876
-0,5
249
1.941
-8,7
2.991
59,4
-1.050
2.157
11,1
2.447
-18,2
-290
1.745
-19,1
1.749
-28,5
-4
a - Tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes
Après avoir enregistré une hausse de 11,1% en 2007, les tirages sur les capitaux
d’emprunt à moyen et long termes ont accusé une baisse en 2008 revenant, d’une année à
l’autre, de 2.157 MDT à 1.745 MDT, soit un repli de 19,1%. Cette baisse s’explique par la
164
forte diminution des fonds mobilisés sur les marchés financiers et ceux accordés dans le
cadre de la coopération multilatérale alors que ceux alloués par les pays partenaires se sont
inscrits en hausse.
VENTILATION DES TIRAGES PAR TYPE DE COOPERATION
2007
Désignation
Montant
Part du total
(en MDT)
(en %)
Administration
1.230
100,0
Coopération bilatérale
294
23,9
Coopération multilatérale
620
50,4
Marchés financiers
316
25,7
Entreprises
927
100,0
Coopération bilatérale
294
31,7
Coopération multilatérale
441
47,6
Marchés financiers
192
20,7
Total
2.157
100,0
Coopération bilatérale
588
27,2
Coopération multilatérale
1.061
49,2
Marchés financiers
508
23,6
2008
Montant
(en MDT)
833
387
446
0
912
255
465
192
1.745
642
911
192
Part du total
(en%)
100,0
46,5
53,5
0,0
100,0
28,0
51,0
21,0
100,0
36,8
52,2
11,0
S’agissant des fonds mobilisés dans le cadre de la coopération multilatérale, ils se
sont repliés de 14,1% en 2008 pour se situer à 911 MDT contre 1.061 MDT en 2007. La
contraction enregistrée, d’une année à l’autre, s’explique par la baisse des tirages effectués
auprès de la Banque africaine de développement (170 MDT en 2008 contre 379 MDT en
2007) et la Banque européenne d’investissement (289 MDT en 2008 contre 299 MDT en
2007), alors que ceux contractés auprès de la BIRD ont légèrement augmenté, passant de
208 MDT à 211 MDT. Il y a lieu de rappeler que la BAD et la BIRD ont participé, en 2007, au
financement des programmes d’appui à la compétitivité de l’économie PACE3 et PACE4
pour des montants respectifs de 102 MDT et 100 MDT.
Il en est de même pour les fonds levés sur les marchés financiers qui ont enregistré une
forte baisse en 2008 pour se situer à 192 MDT contre 508 MDT en 2007, année au cours de
laquelle la Banque Centrale a contracté un emprunt obligataire (Samurai VII) portant sur un
montant de 30 milliards de yens. L’Administration s’est, en effet, abstenue, en 2008, d’effectuer
une nouvelle sortie sur les marchés financiers internationaux compte tenu, d’une part, de la
détérioration des conditions d’emprunts sur ces marchés et eu égard, d’autre part, aux
orientations retenues en matière de mobilisation de ressources extérieures accordant la priorité
à l’afflux de capitaux sous forme d’IDE. Les tirages effectués par les entreprises sur ces
marchés, ont de leur coté, gardé leur niveau enregistré en 2007, soit 192 MDT.
Quant aux tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes réalisés dans le
cadre de la coopération bilatérale, ils ont, en revanche, augmenté en 2008 pour s’élever à
642 MDT contre 588 MDT une année auparavant. La hausse des tirages a concerné,
principalement, les fonds octroyés par la France (395 MDT contre 293 MDT en 2007) et le
Japon (119 MDT contre 72 MDT en 2007).
La ventilation des tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes par
catégorie d’agent bénéficiaire fait apparaître une forte baisse des fonds mobilisés par
l’Administration qui ont atteint 833 MDT en 2008 contre 1.230 MDT en 2007. En conséquence,
la part de l’Administration dans le total des ressources mobilisées s’est contractée revenant,
d’une année à l’autre, de 57% à 47,7%. Le repli ainsi enregistré est attribuable, d’une part, à
l’abstention de l’Administration de recourir aux marchés financiers internationaux contre une
mobilisation de 316 MDT au titre de l’emprunt obligataire (Samurai VII) réalisée en 2007, et
d’autre part, à la baisse des fonds levés dans le cadre de la coopération multilatérale qui sont
revenus, d’une année à l’autre, de 620 MDT à 446 MDT. Les tirages réalisés par
165
l’Administration dans le cadre de la coopération bilatérale se sont, en revanche, inscrits en
hausse passant de 294 MDT en 2007 à 387 MDT en 2008.
Egalement, les fonds mobilisés par les entreprises ont accusé une baisse, revenant de
927 MDT en 2007 à 912 MDT en 2008, repli qui s’explique par la contraction des tirages
accordés aux entreprises par les pays partenaires revenus de 294 MDT en 2007 à 255 MDT en
2008. Les ressources levées dans le cadre de la coopération multilatérale se sont, par contre,
accrues pour se situer à 465 MDT en 2008 contre 441 MDT en 2007. Il y a lieu de remarquer
que dans le cadre du financement du projet de réalisation de l’aéroport « Enfidha », la société
« TAV Tunisie » a bénéficié d’un crédit de 214 MDT octroyé conjointement par un pool bancaire
(140 MDT) et par le groupe de la Banque mondiale (74 MDT). Quant aux fonds mobilisés sur
les marchés financiers internationaux, ils se sont maintenus au niveau de 192 MDT.
La ventilation des tirages réalisés par les entreprises par secteur bénéficiaire, permet
de constater que 18,6% des flux mobilisés ou 170 MDT sont effectués par des entreprises
opérant dans le secteur de l’énergie. Ceux au profit des autres secteurs, tels que le secteur
financier et celui du transport se sont élevés à, respectivement, 173 MDT et 325 MDT pour
représenter 19% et 35,6% du total. Les opérateurs opérant dans divers autres secteurs ont
bénéficié d’une enveloppe de 244 MDT ou 26,8% du total des fonds bénéficiant aux
entreprises.
Pour l’année 2008, les tirages financiers assortis de transferts de fonds ont atteint
1.276 MDT représentant 73,1% du total, contre 1.711 MDT et 79,3% en 2007. Le reliquat,
soit 26,9% ou 469 MDT est effectué sous forme d’utilisations commerciales assorties de
facilités de paiements à moyen et long termes accordées aux entreprises.
b - Amortissement de la dette à moyen et long termes
L’amortissement de la dette à moyen et long termes a accusé, pour la deuxième année
consécutive, une baisse revenant de 2.447 MDT en 2007 à 1.749 MDT en 2008, soit une
diminution de 28,5%. Ce repli a concerné les paiements effectués dans le cadre de la
coopération multilatérale et du marché financier international qui se sont élevés respectivement
à 835 MDT et 184 MDT en 2008 contre 1.057 MDT et 584 MDT en 2007. De même, les
remboursements du principal de la dette à moyen et long termes effectués au profit des pays
partenaires se sont inscrits en baisse de 9,4% pour se situer à 730 MDT.
Par catégorie d’emprunteurs, les paiements effectués par l’Administration ont enregistré
une contraction de 42,2% pour revenir de 1.454 MDT en 2007 à 840 MDT en 2008. La baisse
enregistrée, d’une année à l’autre, a concerné toutes les formes de coopération.
En particulier, les paiements au profit des organismes internationaux se sont repliés de
36,5% pour se situer à 482 MDT contre 759 MDT en 2007. Cette baisse est due,
essentiellement, à la diminution des remboursements réalisés au profit de la Banque africaine
de développement qui se sont élevés à 68 MDT contre 461 MDT en 2007, année au cours de
laquelle des remboursements par anticipation ont été effectués au profit de cette institution pour
un montant de 346 MDT.
166
VENTILATION DE L’AMORTISSEMENT DE LA DETTE A MLT PAR TYPE DE COOPERATION
2007
Désignation
Administration
Coopération bilatérale
Coopération multilatérale
Marchés financiers
Entreprises
Coopération bilatérale
Coopération multilatérale
Marchés financiers
Total
Coopération bilatérale
Coopération multilatérale
Marchés financiers
Montant
(en MDT)
1.454
378
759
317
993
428
298
267
2.447
806
1.057
584
2008
Part du total
(en%)
100,0
26,0
52,2
21,8
100,0
43,1
30,0
26,9
100,0
32,9
43,2
23,9
Montant
(en MDT)
840
358
482
0
909
372
353
184
1.749
730
835
184
Part du total
(en%)
100,0
42,6
57,4
0,0
100,0
40,9
38,8
20,3
100,0
41,7
47,8
10,5
En revanche, les paiements au profit de la Banque mondiale se sont inscrits en hausse
passant, d’une année à l’autre, de 162 MDT à 283 MDT. Quant aux paiements effectués par
l’Administration au profit de la Banque européenne d’investissement, ils ont légèrement
augmenté passant de 60 MDT en 2007 à 62 MDT en 2008. Ceux en faveur du Fonds arabe de
développement économique et social (FADES) se sont maintenus au même niveau de l’année
précédente, soit 53 MDT.
En ce qui concerne les règlements effectués par l’Administration en faveur des pays
partenaires, ils se sont situés à 358 MDT en 2008 contre 378 MDT en 2007. Cette baisse a
concerné plusieurs pays dont, notamment, les Etats-Unis (29 MDT en 2008 contre 37 MDT en
2007), l’Italie (31 MDT en 2008 contre 37 MDT en 2007) et la Belgique (2 MDT en 2008 contre
9 MDT en 2007).
S’agissant de l’amortissement de la dette de l’Administration en faveur du marché
financier international, aucun remboursement n’a été enregistré en 2008 contre 317 MDT une
année auparavant, montant correspondant au règlement, en 2007, de l’emprunt obligataire
Yankee pour une valeur de 250 millions de dollars.
En se situant à 909 MDT en 2008, les paiements effectués par les entreprises au titre du
principal de la dette, ont baissé de 84 MDT. Ce repli est attribuable, essentiellement, à la baisse
des remboursements effectués au profit du marché financier international et des pays
partenaires qui se sont élevés respectivement à 184 MDT et 372 MDT contre 267 MDT et
428 MDT en 2007, alors que les paiements réalisés en faveur des organismes internationaux
ont augmenté de 55 MDT en 2008 pour se situer à 353 MDT.
S’agissant du repli des remboursements au titre de l’amortissement de la dette au profit
des pays partenaires, il a, en particulier, concerné les Etats-Unis (30 MDT contre 51 MDT en
2007) et la Grande-Bretagne (15 MDT contre 34 MDT en 2007).
Quant aux paiements effectués au profit des organismes internationaux, l’accroissement
enregistré en 2008 est relevé, essentiellement, pour ceux effectués en faveur de la Banque
africaine de développement (156 MDT en 2008 contre 114 MDT en 2007).
III – POSITION EXTERIEURE GLOBALE
Au terme de l’année 2008, la position extérieure globale de la Tunisie a dégagé des
engagements nets vis-à-vis de l’étranger de 52.078,8 MDT contre 45.515,9 MDT au terme de
2007, soit un accroissement de 6.562,9 MDT ou de 14,4% par rapport au niveau des
engagements nets enregistré à la fin de l’année 2007.
167
Cet accroissement est attribuable, principalement, à l’augmentation du stock d’engagements
sous forme d’investissements étrangers.
Quant aux engagements sous forme d’endettement extérieur à moyen et long termes, ils
ont enregistré une hausse attribuable, exclusivement, à l’effet change découlant de la
dépréciation, d’une fin d’année à l’autre, du dinar vis-à-vis des principales monnaies
d’endettement, alors que les remboursements des capitaux d’emprunt à moyen et long termes
ont dépassé, pour la troisième année consécutive, les tirages à ce même titre, dégageant des
flux nets négatifs.
S’agissant des avoirs de réserve, composés en majeure partie des avoirs en devises, ils
ont enregistré une hausse sensible en 2008 traduisant le résultat positif des paiements
extérieurs illustré par un excédent de 2.053 MDT de la balance générale des paiements.
POSITION EXTERIEURE GLOBALE DE LA TUNISIE
Désignation
Investissements directs
Avoirs
Engagements
Investissements de portefeuille1
Avoirs
Titres de participation
Titres de créance
Engagements
Titres de participation
Titres de créance
Autres Investissements
Prêts-emprunts à MLT de l’Administration
Avoirs
Engagements
Origine publique
Origine privée
Prêts-emprunts à MLT des entreprises
Avoirs
Engagements
Origine publique
Origine privée
Crédits à court terme
Financiers
Avoirs
Engagements
Commerciaux2
Avoirs
Engagements
Avoirs de réserve
Or monétaire
Droits de tirage spéciaux
Position de réserve au FMI
Devises
Total
2005
-22.887,8
71,4
-22.959,2
-1.009,2
73,7
73,7
0
-1.082,9
-1.082,9
0
-21.890,6
-14.233,4
0
-14.233,4
-8.117,2
-6.116,2
-6.290,2
136,3
-6.426,5
-3.506,8
-2.919,7
-1.367,0
-1.508,5
1.174,4
-2.682,9
141,5
1.732,9
-1.591,4
6.033,4
4,4
7,5
38,2
5.983,3
-39.754,2
(Encours de fin de période en MDT)
2006
-28.203,0
114,9
-28.317,9
-1.439,7
76,9
76,9
0
-1.516,6
-1.473,8
-42,8
-21.298,9
-13.470,4
0
-13.470,4
-7.650,6
-5.819,8
-6.355,0
129,7
-6.484,7
-3.851,5
-2.633,2
-1.473,5
-1.508,1
1.289,0
-2.797,1
34,6
1.592,6
-1.558,0
8.806,7
4,4
6,3
39,7
8.756,3
-42.134,9
2007
-31.831,3
143,0
-31.974,3
-1.813,1
81,5
81,5
0
-1.894,6
-1.827,6
-67,0
-21.560,9
-13.499,4
0
-13.499,4
-7.618,0
-5.881,4
-6.385,5
122,1
-6.507,6
-4.475,8
-2.031,8
-1.676,0
-1.564,8
1.882,4
-3.447,2
-111,2
1.304,9
-1.416,1
9.689,4
4,4
7,0
39,9
9.638,1
-45.515,9
2008
-37.894,0
202,4
-38.096,4
-2.031,9
88,8
88,8
0
-2.120,7
-2.053,7
-67,0
-23.895,0
-14.753,5
0
-14.753,5
-8.032,5
-6.721,0
-6.692,3
131,0
-6.823,3
-4.774,4
-2.048,9
-2.449,2
-2.076,0
1.745,0
-3.821,0
-373,2
1.473,3
-1.846,5
11.742,1
4,4
11,7
38,5
11.687,5
-52.078,8
A – INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
Au terme de l’année 2008, les engagements bruts de la Tunisie sous forme
d’investissements directs étrangers ont atteint 38.096,4 MDT, enregistrant un affermissement de 6.122,1 MDT ou de 19,1%, en relation avec le niveau appréciable des flux
1 Une nouvelle méthodologie a été adoptée pour arrêter le stock d’investissement de portefeuille à partir de
l’année 2001.
2 A partir de l’année 2001, le stock des crédits commerciaux à court terme est calculé en terme brut au lieu du net.
168
d’investissements directs en faveur de la Tunisie qui ont atteint, en 2008, près de
3,4 milliards de dinars.
Quant aux avoirs, ils se sont accrus de 41,5% pour se situer à 202,4 MDT au terme de
2008 contre 24,5% et 143 MDT une année auparavant. Cette évolution s’explique par
l’accroissement, en 2008, des flux au titre des investissements des tunisiens réalisés à
l’étranger.
En conséquence, les engagements nets se sont affermis de 6.062,7 MDT ou de 19%
pour se situer à 37.894 MDT à la fin de l’année 2008 contre 31.831,3 MDT au terme de 2007.
B – INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Les engagements bruts sous forme d’investissements de portefeuille ont atteint
2.120,7 MDT au terme de l’année 2008, en augmentation de 226,1 MDT ou de 11,9% par rapport
à leur niveau de 2007. Cette évolution est attribuable à l’effet conjugué de la hausse du volume
des acquisitions de titres par des non-résidents de 74,4% en 2008 et à l’accroissement des cours
des titres échangés à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis, évolution reflétée par l’indice
TUNINDEX qui s’est inscrit en hausse de 10,7% en 2008 contre 12,1% une année auparavant.
Quant aux avoirs, ils ont enregistré une légère augmentation en s’élevant à 88,8 MDT
contre 81,5 MDT l’année précédente.
Le stock des engagements nets sous forme d’investissements de portefeuille, s’est, par
conséquent, inscrit en hausse de 12,1% pour s’élever à 2.031,9 MDT au terme de 2008 contre
1.813,1 MDT à la fin de 2007.
C – ENDETTEMENT EXTERIEUR A MOYEN ET LONG TERMES
Au terme de l’année 2008, l’encours de la dette extérieure à moyen et long termes a
augmenté pour passer, d’une fin d’année à l’autre, de 19.728 MDT à 21.301 MDT. La hausse
ainsi enregistrée s’explique par un effet change résultant de la dépréciation, d’une fin d’année à
l’autre, du dinar vis-à-vis des principales monnaies d’endettement, alors que les dépenses
engagées au titre de l’amortissement de la dette à moyen et long termes ont dépassé les tirages
mobilisés sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes, dégageant des transferts nets
négatifs de 4 MDT.
Le taux d’endettement exprimant le rapport entre l’encours de la dette à moyen et
long termes et le Revenu National Disponible Brut (RNDB) s’est, néanmoins, inscrit en
baisse de 0,8 point de pourcentage pour se situer à 42,6% au terme de l’année 2008 contre
43,4% à la fin de 2007.
Parallèlement, le coefficient du service de la dette à moyen et long termes exprimé en
pourcentage des recettes courantes s’est replié de 4 points de pourcentage pour se situer à
7,7% en 2008, résultat qui s’explique par l’effet conjugué de la baisse du service de la dette à
moyen et long termes de 21,8% et de l’accroissement des recettes courantes de 19,5%.
PRINCIPAUX PARAMETRES DE LA DETTE EXTERIEURE A MOYEN ET LONG TERMES
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
Encours de la dette
Taux d’endettement (en% du RNDB)
Service de la dette à moyen&long termes
Principal
Intérêts
Coefficient du service de la dette (en %)1
1
Calculé par référence aux recettes courantes.
19.408
54,6
2.662
1.885
777
14,3
169
20.373
54,2
2.716
1.876
840
12,8
19.683
47,4
3.881
2.991
890
16,4
19.728
43,4
3.334
2.447
887
11,7
21.301
42,6
2.608
1.749
859
7,7
Quant aux transferts nets des capitaux d’emprunt à moyen et long termes, ils ont dégagé
des dépenses nettes de 863 MDT en 2008 contre 1.177 MDT une année auparavant, évolution
qui s’explique par une forte diminution du service de la dette à moyen et long termes alors que
les tirages ont enregistré une baisse moins accentuée.
TRANSFERTS NETS DE CAPITAUX D'EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES
Désignation
2004
2005
2006
2007
Tirages à MLT
3.073
2.125
1.941
2.157
Service de la dette à MLT
2.662
2.716
3.881
3.334
Transferts nets
411
-591
-1.940
-1.177
(En MDT)
2008
1.745
2.608
-863
D – ENGAGEMENTS EXTERIEURS A COURT TERME
Au terme de l’année 2008, les engagements nets à court terme ont atteint 2.449,2 MDT
contre 1.676 MDT à la fin de 2007, soit un accroissement de 773,2 MDT ou de 46,1%. La
hausse, d’une fin d’année à l’autre, a concerné aussi bien les engagements nets financiers que
commerciaux.
S’agissant du stock des crédits financiers à court terme, il a dégagé des engagements
nets de 2.076 MDT à la fin de 2008 contre 1.564,8 MDT au terme de 2007, soit une hausse
de 32,7%. Cette évolution s’explique par l’effet conjugué de l’accroissement des
engagements de 10,8% pour s’élever à 3.821 MDT et la baisse des avoirs de 9,3% revenant
à 1.745 MDT.
Egalement, le stock des crédits commerciaux à court terme a dégagé des
engagements nets de 373,2 MDT contre 111,2 MDT à la fin de 2007, résultat attribuable,
essentiellement, à la forte hausse des engagements bruts à ce titre qui sont passés, d’une
fin d’année à l’autre, de 1.416,1 MDT à 1.846,5 MDT, alors que les avoirs n’ont augmenté
que de 168,4 MDT pour s’élever à 1.473,3 MDT à la fin de 2008.
E – AVOIRS DE RESERVE
Le niveau des avoirs de réserve s’est consolidé pour atteindre 11.742,1 MDT à la fin de
2008 contre 9.689,4 MDT au terme de l’année 2007, amélioration attribuable au résultat positif
enregistré au niveau de la balance générale des paiements.
Principale composante au niveau des avoirs de réserve, les avoirs bruts en devises ont
affiché à la fin de 2008 une nette progression pour s’élever à 11.687,5 MDT contre 9.638,1 MDT
à la fin de 2007. En conséquence, les avoirs nets en devises ont enregistré une progression de
21,6% pour atteindre 11.656 MDT ou 139 jours d’importation contre 9.582 MDT ou 141 jours
d’importation au terme de l’année 2007.
Quant aux autres composantes des avoirs de réserve, elles ont continué à porter sur de
faibles montants. La position de réserve au FMI a légèrement baissé pour se situer à 38,5 MDT
à la fin de 2008 contre 39,9 MDT au terme de 2007 alors que les droits de tirages spéciaux
(DTS) ont enregistré une légère hausse passant, d’une fin d’année à l’autre, de 7 MDT à
11,7 MDT. Les réserves en or monétaire ont gardé le même niveau de la fin de 2007, soit
4,4 MDT.
170
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES RECETTES COURANTES ET DES
ENTREES DE CAPITAUX (5ème édition)
(En MDT)
Rubrique
2005
2006
2007
2008
A - RECETTES COURANTES
21.159,1
23.718,9
28.536,0
34.089,1
EXPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB)
SERVICES
13.793,6
5.217,2
15.558,1
5.716,7
19.409,6
6.290,6
23.637,0
7.409,3
TRANSPORTS
Fret
Passagers
Autres transports
dont : Redevance-gaz
1.473,6
131,5
852,5
489,6
339,4
1.655,1
134,3
933,9
586,9
359,7
1.840,6
138,8
1.023,0
678,8
410,7
2.334,9
159,8
1.177,7
997,4
653,2
VOYAGES
Tourisme
Voyages à titres professionnel et officiel
Etudes et stages
Soins médicaux
Autres frais de séjour
2.779,9
2.611,0
51,9
19,1
44,9
53,0
3.028,1
2.825,2
56,5
24,7
55,0
66,7
3.299,6
3.077,3
61,5
25,5
67,0
68,3
3.639,1
3.390,2
67,8
27,6
84,5
69,0
OPERATIONS GOUVERNEMENTALES
Gouvernement tunisien
Gouvernements étrangers
156,4
0
156,4
177,1
0
177,1
195,0
0
195,0
225,2
0
225,2
AUTRES SERVICES
Primes et indemnités d’assurance
Frais de bureau
Frais commerciaux et négoce international
Grands travaux et services techniques
Services de communication
Services financiers
Services informatiques et d’information
Redevances et droits de licence
Services personnel et culturel
Divers
807,3
52,9
107,0
187,6
195,9
58,6
74,8
25,0
33,3
4,8
67,4
856,4
53,1
107,4
188,9
212,7
86,3
87,4
32,0
34,9
3,5
50,2
955,4
54,9
115,3
205,8
246,9
113,5
89,7
34,0
37,5
4,4
53,4
1.210,1
52,3
139,9
234,4
366,5
134,0
106,0
43,6
39,5
7,2
86,7
1.960,5
153,6
140,3
4,8
8,5
1.806,9
1.550,6
256,3
2.223,2
213,3
201,3
3,2
8,8
2.009,9
1.735,3
274,6
2.574,2
375,7
362,2
5,4
8,1
2.198,5
1.853,2
345,3
2.768,2
332,3
316,7
6,4
9,2
2.435,9
2.125,6
310,3
187,8
99,4
88,4
220,9
112,2
108,7
261,6
135,3
126,3
274,6
135,7
138,9
REVENUS DE FACTEURS
Revenus du capital
Intérêts sur prêts et placements
Dividendes et bénéfices
Revenus d’investissements directs
Revenus du travail
Economies sur salaires
Autres revenus du travail
TRANSFERTS COURANTS
Secteur privé tunisien
Secteur public tunisien
171
(En MDT)
Rubrique
2005
2006
2007
2008
B - OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES
3.668,2
6.811,3
5.042,5
6.252,1
167,1
198,7
214,7
100,7
OPERATIONS FINANCIERES
3.501,1
6.612,6
4.827,8
6.151,4
INVESTISSEMENTS DIRECTS
Avoirs
Engagements
Participations
Autres
1.018,7
3,0
1.015,7
1.014,5
1,2
4.406,5
3,6
4.402,9
4.401,1
1,8
2.075,3
4,5
2.070,8
2.068,4
2,4
3.403,7
5,0
3.398,7
3.396,6
2,1
72,5
0
0
0
72,5
0
72,5
158,8
0
0
0
158,8
0
158,8
87,1
0
0
0
87,1
0
87,1
198,5
0
0
0
198,5
0
198,5
1.395,8
1.395,8
663,9
731,9
837,4
837,4
658,2
179,2
1.229,9
1.229,9
831,9
398,0
833,2
833,2
727,9
105,3
PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG
TERMES DES ENTREPRISES
Prêts
Emprunts
Origine publique
Origine privée
729,5
0
729,5
454,0
275,5
1.103,4
0
1.103,4
631,8
471,6
927,3
0
927,3
594,8
332,5
911,8
0
911,8
549,2
362,6
CAPITAUX A COURT TERME (flux nets)
Prêts
Emprunts
284,6
22,3
262,3
106,5
25,7
80,8
508,2
0
508,2
804,2
0
804,2
0
0
0
139,5
24.827,3
30.530,2
33.578,5
40.480,7
OPERATIONS EN CAPITAL
INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Secteur public
Avoirs
Engagements
Secteur privé
Avoirs
Engagements
EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE
L’ADMINISTRATION
Engagements
Origine publique
Origine privée
C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets)
TOTAL GENERAL
172
PAIEMENTS EXTERIEURS DE LA TUNISIE : EVOLUTION DES DEPENSES COURANTES ET DES
SORTIES DE CAPITAUX (5ème édition)
(En MDT)
Rubrique
2005
2006
A - DEPENSES COURANTES
21.547,4
24.543,3
29.710,9
36.198,2
IMPORTATIONS DE MARCHANDISES (FOB)
16.340,5
18.903,3
23.094,6
28.577,9
SERVICES
2.842,8
3.267,0
3.591,5
4.152,7
TRANSPORTS
Fret
Passagers
Autres transports
1.436,3
863,4
100,7
472,2
1.643,8
998,5
117,2
528,1
1.869,6
1.209,7
118,7
541,2
2.298,6
1.496,8
119,7
682,1
VOYAGES
Tourisme
Voyages à titres professionnel et officiel
Etudes et stages
Soins médicaux
Autres frais de séjour
485,0
273,7
51,7
75,7
8,7
75,2
545,7
323,3
58,9
79,1
8,4
76,0
560,1
330,7
64,9
80,9
10,4
73,2
564,7
323,9
68,0
83,6
11,2
78,0
OPERATIONS GOUVERNEMENTALES
Gouvernement tunisien
- Assistance technique
- Autres
Gouvernements étrangers
151,2
151,2
8,8
142,4
0
155,1
155,1
20,6
134,5
0
179,9
179,9
27,6
152,3
0
177,1
177,1
15,6
161,5
0
AUTRES SERVICES
Primes et indemnités d’assurance
Frais de bureau
Frais commerciaux et négoce international
Grands travaux et services techniques
Services de communication
Services financiers
Services informatiques et d’information
Redevances et droits de licence
Services personnel et culturel
Divers
770,3
167,1
9,6
110,1
255,0
36,0
65,1
12,7
9,7
7,7
97,3
922,4
189,4
14,7
123,4
301,6
40,9
86,9
23,7
14,2
13,0
114,6
981,9
193,8
16,8
129,1
345,4
36,2
89,1
28,6
13,0
9,3
120,6
1.112,3
236,3
17,0
144,5
405,7
40,5
89,8
25,2
15,4
13,4
124,5
2.337,8
2.317,5
840,6
36,6
178,7
1.247,8
13,8
20,3
9,6
10,7
2.346,2
2.324,3
889,9
39,1
67,5
1.315,4
12,4
21,9
9,2
12,7
2.993,7
2.974,2
886,8
65,6
58,8
1.951,3
11,7
19,5
9,3
10,2
3.442,7
3.423,3
858,9
57,0
85,1
2.412,3
10,0
19,4
6,8
12,6
26,3
26,1
0,2
26,8
23,3
3,5
31,1
26,7
4,4
24,9
24,6
0,3
REVENUS DE FACTEURS
Revenus du capital
Intérêts sur prêts à moyen et long termes
Intérêts sur prêts à court terme
Dividendes et bénéfices
Revenus d’investissements directs
Loyer
Revenus du travail
Economies sur salaires
Autres revenus du travail
TRANSFERTS COURANTS
Secteur privé tunisien
Secteur public tunisien
173
2007
2008
(En MDT)
Rubrique
2005
2006
2007
2008
B-OPERATIONS EN CAPITAL&FINANCIERES
2.028,7
3.163,5
2.937,6
2.229,8
2,1
5,8
2,6
3,5
2.026,6
3.157,7
2.935,0
2.226,3
INVESTISSEMENTS DIRECTS
Avoirs
Engagements
Participations
Autres
94,0
16,4
77,6
72,5
5,1
94,1
44,0
50,1
46,9
3,2
133,6
25,7
107,9
92,3
15,6
199,3
51,6
147,7
134,9
12,8
INVESTISSEMENTS DE PORTEFEUILLE
Secteur public
Avoirs
Engagements
Secteur privé
Avoirs
Engagements
56,8
0
0
0
56,8
0
56,8
72,5
0
0
0
72,5
0
72,5
48,7
0
0
0
48,7
0
48,7
246,6
0
0
0
246,6
0
246,6
1.111,6
1.730,6
1.454,4
839,9
1.111,6
887,5
224,1
1.730,6
1.263,2
467,4
1.454,4
1.078,3
376,1
839,9
790,9
49,0
764,2
0
764,2
244,6
519,6
1.260,5
0
1.260,5
328,5
932,0
992,6
0
992,6
330,6
662,0
909,5
0
909,5
357,0
552,5
0
0
0
0
0
0
305,7
305,7
0
31,0
31,0
0
35,3
50,1
47,3
0
23.611,4
27.756,9
32.695,8
38.428,0
1.215,9
2.773,3
882,7
2.052,7
OPERATIONS EN CAPITAL
OPERATIONS FINANCIERES
EMPRUNTS A MOYEN ET LONG TERMES DE
L’ADMINISTRATION
Engagements
Origine publique
Origine privée
PRETS-EMPRUNTS A MOYEN ET LONG
TERMES DES ENTREPRISES
Prêts
Emprunts
Origine publique
Origine privée
CAPITAUX A COURT TERME (flux nets)
Prêts
Emprunts
C - OPERATIONS D’AJUSTEMENT (flux nets)
TOTAL GENERAL
SOLDE
174
IX. – LE MARCHE DES CHANGES
Le marché des changes en Tunisie a enregistré, en 2008, une augmentation de 40%
du volume global des transactions réalisées au comptant sous l’effet, principalement, de
l’accroissement des échanges avec l’extérieur. Cette évolution a concerné aussi bien les
transactions devises contre dinar que les opérations devises/devises.
En revanche, les opérations de change à terme et de swaps devises contre dinar ont
enregistré une légère baisse. Pour leur part, les opérations d’options de change, dont la
cotation a été déléguée aux banques depuis décembre 2007, ont connu un très faible
volume.
Concernant le taux de change, le dinar a connu, en 2008, de fortes fluctuations
vis-à-vis des principales devises, sous l’effet conjugué de :
la volatilité accrue des marchés de change internationaux sous l’effet de la crise
financière. Le rapport euro/dollar a connu, en 2008, une amplitude de variation de
l’ordre de 28,3% ;
et la hausse du taux d’inflation en Tunisie qui a enregistré, en 2008, un niveau
de 5% contre 3,2% en 2007.
I – EVOLUTION DU DINAR TUNISIEN VIS-A-VIS DES PRINCIPALES MONNAIES
ETRANGERES POUR LES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT
En termes de moyennes annuelles, le dinar s’est déprécié, en 2008, vis-à-vis du yen
japonais, de l’euro et du dirham marocain de 9,4%, 2,9% et 2,2% respectivement.
En revanche, il s’est apprécié de 12,4% à l’égard de la livre sterling et de 4% par rapport au
dollar EU.
COURS MOYENS DES PRINCIPALES DEVISES CONTRE DINAR1
(Opérations en compte et au comptant)
Variations en %2
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
2007/06 2008/07
1 dollar EU
1,2456
1,2981
1,3294
1,2799
1,2309
3,9
4,0
1 euro
1,5486
1,6126
1,6709
1,7519
1,8051
-4,6
-2,9
2,2730
2,3492
2,4372
2,5418
2,2613
-4,1
12,4
11,4812
11,7453
11,3776
10,8007
11,9204
5,3
-9,4
1,4021
1,4601
1,5036
1,5485
1,5827
-2,9
-2,2
1 livre
sterling
1000 yens
japonais
10 dirhams
marocains
1
2
Cours du marché interbancaire.
Le signe (-) indique une dépréciation du dinar et le signe (+) une appréciation.
En 2008, la forte volatilité du rapport euro/dollar américain (28,3%) s’est répercutée sur
les amplitudes de variation du dinar vis-à-vis du yen japonais (42%), du dollar américain
(22,7%), de l’euro (7,6%) et du dirham marocain (7,5%).
175
AMPLITUDES DES VARIATIONS DES PRINCIPALES DEVISES VIS-A-VIS DU DINAR
Désignation
Plus haut niveau
Plus bas niveau
Marge de variations en %
1 USD/TND
1 EUR/TND
1000 JPY/TND
10 MAD/TND
1,4081
(04/12/2008)
1,1474
(18/03/2008)
22,7
1,8565
(18/12/2008)
1,7256
(27/10/2008)
7,6
15,2500
(04/12/2008)
10,7377
(07/08/2008)
42,0
1,6587
(19/12/2008)
1,5427
(08/10/2008)
7,5
L’examen de l’évolution du taux de change du dinar par rapport au dollar américain fait
ressortir quatre principales phases. Une première phase, s’étendant jusqu’au 18 mars, a été
marquée par une tendance haussière du dinar. Il a commencé l’année au niveau de 1,2230 et
terminé, cette première période, à 1,1474 s’appréciant de 6,6%. Ensuite, le rapport dollar/dinar a
connu une certaine stabilité jusqu’au 15 juillet, affichant un niveau de 1,1525. A partir de cette
date, le dinar s’est déprécié vis-à-vis du dollar américain de 18,2% pour s’inscrire à 1,4081 le
4 décembre. Depuis, la tendance s’est inversée. Le dinar a entamé une nouvelle phase
d’appréciation de 7,5%, clôturant l’année au taux de 1,3099 TND pour un dollar.
En termes de moyennes mensuelles, l’évolution du dinar a connu la même tendance.
En effet, il s’est, d’abord, apprécié de 5,1%, entre le mois de janvier et le mois d’avril,
passant de 1,2163 TND à 1,1576 TND pour un dollar. Ensuite, il s’est légèrement stabilisé
jusqu’au mois de juillet, enregistrant un niveau de 1,1647. Puis, il s’est déprécié de 16% pour
atteindre 1,3871 TND en novembre pour s’apprécier ensuite de 3,3%, s’élevant à
1,3424 TND pour un dollar en décembre.
Par rapport à l’euro, le dinar, qui a débuté l’année avec un taux de 1,7947, s’est
déprécié, jusqu’au 22 juillet, de 2,7%, atteignant 1,8446 TND pour un euro. Ensuite, la
tendance s’est inversée et le dinar s’est apprécié de 6,9% pour s’élever à 1,7256 le
27 octobre. Depuis, le dinar a entamé un trend baissier vis-à-vis de l’euro qui a duré jusqu’à
la fin de l’année. Ainsi, il s’est déprécié de 6,3% clôturant l’année au taux de 1,8409.
Cette même tendance a été observée en termes de moyennes mensuelles. Ainsi, le
dinar s’est, d’abord, déprécié de 2,7%, passant de 1,7891 TND en janvier à 1,8379 TND
pour un euro en juillet. Ensuite, il s’est apprécié de 4,9%, en se situant à 1,7521 TND en
octobre. Depuis et jusqu’à décembre, il s’est déprécié de 3,6% clôturant l’année au niveau
de 1,8167 TND pour un euro.
Année 2008
1 EUR/TND
1 USD/TND
1,42
1,42
1,86
1,86
1,38
1,38
1,84
1,84
1,34
1,34
1,82
1,82
1,30
1,30
1,80
1,80
1,26
1,26
1,78
1,78
1,22
1,22
1,76
1,76
1,18
1,18
1,74
1,74
1,14
1,72
janv
1,14
janv
juin
déc
1,72
juin
déc
Concernant le rapport JPY/TND, il a connu une évolution irrégulière marquée par une
succession de hausses et de baisses. Ainsi, le dinar a commencé l’année au niveau de
10,9022 TND pour 1.000 yens pour se déprécier de 8,8% et atteindre 11,9525 le 17 mars. La
176
tendance s’est, ensuite, inversée et le dinar s’est apprécié de 11,3%, s’élevant à 10,7377, le
7 août. A partir de cette date, le dinar a entamé une phase de dépréciation accentuée de
29,6% pour s’inscrire à 15,2500, le 4 décembre, avant de s’apprécier de nouveau de 5,1% et
atteindre 14,5050, à la fin de l’année.
En terme de moyennes mensuelles, le dinar s’est, d’abord, déprécié de 2,6% jusqu’au
mois de mars, passant de 11,2609 TND à 11,5576 TND pour 1.000 yens. Ensuite, il s’est
apprécié de 6,1%, en s’inscrivant à 10,8970 TND en juillet. Depuis et jusqu’à décembre, il
s’est, fortement, déprécié de 26,2%, clôturant l’année au niveau de 14,7682 TND pour
1.000 yens.
Année 2008
1000 JPY/TND
10 MAD/TND
15,4
15,4
1,66
1,66
14,6
14,6
1,64
1,64
13,8
13,8
1,62
1,62
13,0
13,0
1,60
1,60
12,2
12,2
1,58
1,58
11,4
11,4
1,56
1,56
10,6
1,54
janv
1,54
10,6
janv
juin
déc
juin
déc
Vis-à-vis du dirham marocain, le dinar a connu, depuis le début de l’année et jusqu’au
21 juillet, une dépréciation de 2,9%, passant de 1,5688 TND à 1,6150 TND. Ensuite, la
tendance s’est inversée avec une appréciation du dinar de 4,7% pour s’inscrire à
1,5427 TND le 8 octobre. A partir de cette date, le dinar s’est de nouveau déprécié de 6,4%
pour clôturer l’année à 1,6484 TND pour 10 dirhams marocains.
En termes de moyennes mensuelles, le dinar s’est, d’abord, déprécié de 1,5% jusqu’au
mois de juillet, passant de 1,5695 TND à 1,5932 TND pour 10 dirhams. Ensuite, il s’est
apprécié de 2,4%, en s’inscrivant à 1,5561 TND en octobre. Depuis et jusqu’à décembre, il
s’est déprécié de 3,9%, clôturant l’année au niveau de 1,6187 TND pour 10 dirhams
marocains.
II – EVOLUTION DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES
A – OPERATIONS AU COMPTANT
L’évolution des échanges avec l’extérieur, au cours de l’année 2008, s’est répercutée
sur le volume des transactions des changes au comptant qui a enregistré un accroissement
de 14.287 MD ou 40% par rapport à l’année 2007, atteignant 49.853 MDT.
Cette amélioration a aussi bien concerné les transactions devises contre devises que
les transactions devises contre dinar qui ont augmenté, respectivement, de 7.314 MDT et
6.973 MDT.
177
EVOLUTION DES OPERATIONS DE CHANGE AU COMPTANT
Désignation
Opérations devises/dinar
Opérations devises/devises
Total
2006
2007
2008
11.243
21.855
33.098
12.238
23.328
35.566
19.211
30.642
49.853
(En MDT)
Variations en MDT
2007/2006 2008/2007
995
6.973
1.473
7.314
2.468
14.287
1) Opérations devises contre dinar
Les transactions de change devises contre dinar ont atteint, en 2008, 19.211 MDT, soit
en moyenne 77,5 MDT par jour contre 12.238 MDT et 49 MDT, respectivement, une année
auparavant, en hausse de 6.973 MDT ou 57%.
La part des échanges interbancaires dans le total des transactions devises contre dinar
s’est située, en 2008, à 83% contre 17% pour celle des opérations avec la Banque centrale
contre, respectivement, 91% et 9% en 2007.
L’intervention de la Banque centrale s’est élevée à 3.238 MDT en 2008 contre
1.110 MDT en 2007, en hausse de 2.128 MDT. De même, les transactions sur le marché
interbancaire ont enregistré une augmentation de 4.845 MDT.
S’agissant de la répartition des opérations interbancaires par catégorie de banques, les
banques résidentes ont dominé l’activité de ce secteur de marché avec une part de 80% du
volume global contre 20% pour les banques offshore.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DINAR
Désignation
Marché interbancaire
Banques résidentes
Banques offshore
Banque Centrale de Tunisie
Total
2006
2007
10.038
7.838
2.200
1.205
11.243
11.128
9.075
2.053
1.110
12.238
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2008
2007/2006 2008/2007
15.973
10,9
43,5
12.793
15,8
41,0
3.180
-6,7
54,9
3.238
-7,9
191,7
19.211
8,8
57,0
Au niveau de la répartition par devise, la part des transactions dollar/dinar du volume
total a enregistré une hausse, pour s’élever à 41% en 2008 contre 39% en 2007.
En revanche, la part des opérations euro/dinar est revenue, d’une année à l’autre, de
60% à 58%. Quant à celle des opérations en yen, elle a gardé le même niveau, soit 1%.
REPARTITION PAR DEVISE DES TRANSACTIONS SUR LE MARCHE DES CHANGES AU COMPTANT
Année
2006
2007
2008
Devise
USD
EURO
YEN
AUTRES
Total
USD
EURO
YEN
AUTRES
Total
USD
EURO
YEN
AUTRES
Total
Marché interbancaire
Montant
en MDT
3.961
5.853
160
64
10.038
4.376
6.561
122
69
11.128
6.049
9.742
115
67
15.973
Part
en %
39,5
58,3
1,6
0,6
100,0
39,3
59,0
1,1
0,6
100,0
37,9
61,0
0,7
0,4
100,0
178
Banque Centrale
de Tunisie
Montant
Part
en MDT
en %
340
28,2
796
66,0
0
0,0
69
5,8
1.205
100,0
364
32,8
717
64,6
0
0,0
29
2,6
1.110
100,0
1.735
53,6
1.468
45,3
0
0,0
35
1,1
3.238
100,0
Total
Montant
en MDT
4.301
6.649
160
133
11.243
4.740
7.278
122
98
12.238
7.784
11.210
115
102
19.211
Part
en %
38,3
59,1
1,4
1,2
100,0
38,7
59,5
1,0
0,8
100,0
40,5
58,4
0,6
0,5
100,0
2) Opérations devises contre dinar convertible
Le volume des transactions de change devises contre dinar convertible, réalisées entre les
Intermédiaires agréés et les correspondants étrangers, a augmenté de 11%, en 2008, s’élevant
à 2.878 MDT contre 2.582 MDT en 2007, soit des moyennes quotidiennes respectives de
11,6 et 10,3 MDT.
Les achats de dinars convertibles par les correspondants étrangers ont représenté
67% du volume global contre 33% pour les ventes (respectivement 64% et 36% l’année
écoulée).
3) Opérations devises contre devises
Les opérations de change devises contre devises ont atteint 30.642 MDT en 2008
contre 23.328 MDT en 2007, en hausse de 7.314 MDT ou 31%. En revanche, leur part dans
le volume global des transactions de change au comptant est revenue, d’une année à l’autre,
de 66% à 61%.
Les opérations effectuées avec les correspondants étrangers ont représenté en 2008
94% de l’ensemble des transactions devises contre devises contre 96% en 2007.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS DEVISES/DEVISES
Désignation
2006
Opérations entre I.A.T
Opérations avec les correspondants
étrangers
Total
1.010
20.845
21.855
(En MDT sauf indication contraire)
Variat. en %
2007
2008
2008/2007
886
1.953
120,4
22.442
23.328
28.689
30.642
27,8
31,4
B – OPERATIONS A TERME
En dépit de la volatilité des taux de changes, enregistrée au cours de la période en
revue et de l’accroissement des opérations de commerce extérieur, le volume total des
opérations de change à terme est revenu de 3.941 MDT en 2007 à 3.928 MDT en 2008,
enregistrant une légère baisse de 13 MDT.
La part des opérations effectuées entre les I.A.T et les entreprises dans le volume
global est passée, d’une année à l’autre, de 80% à 96%.
EVOLUTION DES TRANSACTIONS A TERME
Désignation
Opérations entre I.A.T et
entreprises
Opérations sur le marché
interbancaire
Total
2006
(En MDT)
Variations
2007/2006 2008/2007
2007
2008
2.296,7
3.138,9
3.767,6
842,2
628,7
120,9
2.417,6
801,8
3.940,7
160,0
3.927,6
680,9
1.523,1
-641,8
-13,1
Les opérations entre les Intermédiaires Agréés et les entreprises ont été marquées par
une hausse des ventes des banques (en couverture des importations) qui se sont élevées à
3.079 MDT contre 2.717 MDT en 2007, en accroissement de 362 MDT ou 13%.
De même, les achats à terme par les intermédiaires agréés (en couverture des
exportations) sont passés, d’une année à l’autre, de 422 MDT à 688 MDT, en hausse de
266 MDT ou 63%.
179
VOLUME DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES AGREES AUX ENTREPRISES
(En MDT)
Désignation
Achats à terme
Ventes à terme
Total
2006
2007
2008
687,5
1.609,2
2.296,7
422,0
2.716,9
3.138,9
688,3
3,079,3
3.767,6
La structure par devise des transactions de change à terme, en couverture des
importations, fait ressortir une hausse de la part de l’euro, qui est passée de 39% en 2007 à
43% en 2008. En revanche, celle du dollar américain est revenue, d’une année à l’autre, de
56% à 54%.
Concernant la structure par devise des transactions de change à terme en couverture
des exportations, elle fait apparaître une hausse de la part du dollar américain, passée de
46% en 2007 à 54% en 2008. En revanche, la part de l’euro est revenue, d’une année à
l’autre, de 53% à 45%.
STRUCTURE PAR DEVISE DES ACHATS ET VENTES A TERME DES INTERMEDIAIRES
AGREES AUX ENTREPRISES EN 2008
Euro
Désignation
Achats à terme
Ventes à terme
Total
En
MDT
308
1.333
1.641
En % du
total
44,7
43,3
43,6
Dollar américain
En
MDT
368,8
1.656,1
2.024,9
En % du
total
53,6
53,8
53,7
Autres devises
En
MDT
11,5
90,2
101,7
En % du
total
1,7
2,9
2,7
Total
En
MDT
688,3
3.079,3
3.767,6
En %
100
100
100
C – OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE DEVISES CONTRE DINARS
Le volume des opérations de swap de change est revenu, en 2008, à 1.565,4 MDT,
soit une moyenne quotidienne de 6,3 MDT contre, respectivement, 1.695,8 MDT et 6,8 MDT
en 2007. Le volume cumulé de ces opérations depuis leur création, en juin 2001, s’est élevé
à 9.773 MDT, soit une moyenne annuelle de 1.289 MDT.
La part des opérations de swap de change effectuées avec les correspondants
étrangers s’est située à 91%, contre 9% pour celles réalisées entre les intermédiaires agréés
et les entreprises.
Les transactions de swap de change ont été libellées en dollar à concurrence de 69%
contre 31% en euro.
EVOLUTION DES OPERATIONS DE SWAP DE CHANGE DEVISE CONTRE DINAR
Variations en MDT
Désignation
2006
2007
2008
2007/2006 2008/2007
Marché interbancaire
82,9
132,3
3,2
49,4
-129,1
Opérations avec les correspondants
957,9
1.560,5
1.426,9
602,6
-133,6
étrangers
Opérations entre I.A.T. et entreprises
2,0
3,0
135,3
1,0
132,3
Total
1.042,8
1.695,8
1.565,4
653,0
-130,4
D – OPTIONS DE CHANGE DEVISES CONTRE DINARS
La cotation des options de change devises/dinar a été déléguée aux banques en
décembre 2007 et la période de couverture y relative a été étendue de 1 à 3 ans (circulaire
de la BCT aux I.A.T n° 2007-27 du 18 décembre 2007).
Les transactions sur cet instrument financier se sont limitées en 2008 à un montant de
0,9 MDT.
180
X. – LES FINANCES PUBLIQUES1
L’année 2008 a été marquée principalement par l’approfondissement de
l’intégration mondiale et régionale de l’économie tunisienne, en particulier dans le
cadre de l’Accord d’association avec l’Union européenne qui a culminé avec le libreéchange des produits industriels en 2008, et par l’amélioration du climat des affaires
suite à la promulgation de la loi relative à l’initiative économique en décembre 2007
et du code des Douanes en juin 2008.
Cependant, l’année a porté la marque de la poursuite de la flambée des prix
des produits de base sur les marchés mondiaux, notamment durant le premier
semestre. Au cours du dernier trimestre de l’année, la crise financière qui a frappé
les Etats-Unis d’Amérique s’est rapidement propagée dans le monde entraînant une
crise économique profonde illustrée par des prévisions de récession, ce qui a pesé
sur la demande mondiale et, partant, sur les prix des matières premières.
Dans ce contexte, les finances publiques ont subi les pressions de l’évolution
des prix des produits subventionnés, notamment en termes de dépenses de
compensation. Ainsi, le déficit budgétaire, hors privatisation et dons, s’est établi à
environ 593 MDT ou 1,2% du PIB, niveau en deçà de celui prévu par la Loi de
finances complémentaire qui tablait sur 1.518 MDT et 3%. L’écart s’explique, malgré
l’augmentation des charges, par la consolidation des ressources propres, ce qui a
permis de ramener l’encours de la dette publique à 47,5% du PIB contre 50% en
2007 et ce, en dépit du renchérissement des cours des principales devises par
rapport au dinar, notamment l’euro et le yen.
EQUILIBRE DU BUDGET DE L’ETAT ET FINANCEMENT DU DEFICIT
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
Désignation
2006
2007
L.F.C*
Réalisat.
2007/2006 2008/2007
Ressources propres
10.552,7 11.443,9
12.770,0
13.710,0
8,4
19,8
- Recettes fiscales
8.469,9
9.508,0
10.669,0
11.320,9
12,3
19,1
- Recettes non fiscales
2.082,8
1.935,9
2.101,0
2.389,1
-7,1
23,4
Ressources d’emprunt
2.217,8
2.437,6
2.233,3
1.668,5
9,9
-31,6
Prélèvement sur le Trésor
1.117,8
1.206,0
1.141,7
720,6
7.9
-40,2
Total ressources
13.888,3 15.087,5
16.145,0
16.099,1
8,6
6,7
Dépenses hors principal
11.103,7 12.348,0
13.951,0
13.965.0
11,2
13,1
- Fonctionnement hors compensation
6.159,2
6.623,5
7.256,0
7.229,7
7,5
9,2
- Compensation
953,1
1.281,0
2.036,0
2.036,2
34,4
59,0
- Intérêts de la dette
1.129,8
1.181,9
1.200,0
1.142,5
4,6
-3,3
- Equipement
2.646,1
2.793,7
3.302,0
3.344,2
5,6
19,7
- Prêts nets
215,5
467,9
157,0
212,4
117,1
-54,6
Amortissement du principal
2.784,6
2.739,5
2.194,0
2.134,1
-1,6
-22,1
Total dépenses
13.888,3 15.087,5
16.145,0
16.099,1
8,6
6,7
Déficit budgétaire hors privatisations et dons
1.174,2
1.332,9
1.518,0
593,4
En % du PIB
2,8
2,9
3,0
1,2
Financement net du déficit
-Privatisation & dons
623,2
428,8
337,0
338,4
-Financement intérieur net
1.497,9
1.332,6
1.014,8
96,0
-Financement extérieur net
-946,9
-428,5
166,2
159,0
* Loi de finances complémentaire.
1
Les données statistiques relatives à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
Source : Ministère des Finances.
181
I – RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT
Les recettes totales du budget de l’Etat hors prélèvement sur le Trésor se sont
accrues de 10,8%, en 2008, contre 8,7% un an plutôt pour s’établir à environ
15.379 MDT. La part des ressources propres s’est consolidée pour atteindre 89,2%,
contre 82,4% en 2007.
L’accroissement des recettes totales est imputable, notamment, au bon
comportement des recettes fiscales.
EVOLUTION DES RESSOURCES DU BUDGET DE L’ETAT
Désignation
Ressources propres
- Recettes fiscales
- Recettes non fiscales
Ressources d’emprunt
- Intérieures1
- Extérieures
Total
2006
2007
10.552,7
8.469,9
2.082,8
2.217,8
1.445,6
772,2
12.770,5
11.443,9
9.508,0
1.935,9
2.437,6
1.422,2
1.015,4
13.881,5
L.F.C
12.770,0
10.669,0
2.101,0
2.233,3
1.183,0
1.050,3
15.003,3
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
Réalisations
2007/2006 2008/2007
13.710,0
8,4
19,8
11.320,9
12,3
19,1
2.389,1
-7,1
23,4
1.668,5
9,9
-31,6
670,6
-1,6
-52,8
997,9
31,5
-1,7
15.378,5
8,7
10,8
A – RECETTES FISCALES
Atteignant 11.321 MDT, les recettes fiscales ont progressé à un rythme
soutenu en 2008, soit 19,1% ou 1.813 MDT contre 12,3% une année auparavant.
EVOLUTION DES RECETTES FISCALES
Désignation
Impôts directs
Impôts sur le revenu
Impôts sur les sociétés
Dont Sociétés pétrolières
Impôts indirects
Droits de douane
TVA
Droits de consommation
Autres impôts et taxes
Total Recettes fiscales
Pression fiscale globale
(en % du PIB)
- Pétrole
- Hors pétrole
2008
2006
2007
3.106,8
1.717,0
1.389,8
550,4
5.363,1
489,9
2.465,5
1.254,9
1.152,8
8.469,9
3.697,6
1.948,8
1.748,8
884,1
5.810,4
514,3
2.660,5
1.361,6
1.274,0
9.508,0
L.F.C
4.503,0
2.168,0
2.335,0
1.235,0
6.166,0
515,0
2.937,0
1.425,0
1.289,0
10.669,0
20,5
1,4
19,1
20,8
1,9
18,9
20,9
2,4
18,5
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Realisat. 2007/2006 2008/2007
4.560,9
19,0
23,3
2.145,8
13,5
10,1
2.415,1
25,8
38,1
60,6
30,1
1.150,0
6.760,0
8,3
16,3
584,7
5,0
13,7
3.309,0
7,9
24,4
1.464,8
8,5
7,6
1.401,5
10,5
10,0
11.320,9
12,3
19,1
22,5
2,3
20,2
Cette évolution s’explique par les facteurs suivants :
- l’augmentation des échanges commerciaux avec l’extérieur pour la
deuxième année consécutive (importations : +23,8% et exportations : + 21,8%), ce
qui a engendré un accroissement de 501 MDT des recettes au titre du régime
douanier,
- une croissance économique de 6,3% aux prix constants en 2007, qui explique
l’évolution des impôts directs hors pétrole de 273 MDT enregistrée en 2008,
- la poursuite de la flambée des prix du pétrole sur le marché international,
entraînant une augmentation de la fiscalité pétrolière de 266 MDT,
1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an.
182
- l’essor de l’activité économique : +773 MDT au titre de la fiscalité perçue en
régime intérieur.
Les recettes fiscales ont gardé une part prépondérante dans le total des
ressources propres du budget de l’Etat, soit 82,6% en 2008 contre 83,1% en 2007.
Quant à la pression fiscale, elle s'est située à 22,5% contre 20,8% un an plus tôt et
un taux de 20,9% prévu dans le cadre de la Loi de finances complémentaire. Hors
pétrole, cette pression a atteint 20,2% contre 18,9% pour l’année 2007.
1) Impôts directs
Les impôts directs, fiscalité pétrolière comprise, ont porté sur 4.561 MDT, en
accroissement de 23,3% ou 863 MDT contre 19% en 2007. Cette évolution est
imputable à hauteur de 197 MDT aux impôts sur le revenu, en relation notamment
avec la mise en œuvre du nouveau programme de l’augmentation salariale
(2008-2010) et à hauteur de 666 MDT aux impôts sur les sociétés (impôts sur les
sociétés pétrolières : +266 MDT et impôts sur les sociétés non pétrolières : +400 MDT).
Il y a lieu de signaler que l’accroissement des impôts sur les sociétés non pétrolières
s’explique par l’augmentation des bénéfices réalisés en 2007.
Les impôts directs ont représenté 40,3% du total des recettes fiscales, contre
38,9% en 2007. La retenue à la source constitue le principal moyen de recouvrement
de la fiscalité directe, avec une part de plus des ¾ du montant total des impôts directs.
2) Impôts et taxes indirects
Les impôts et taxes indirects se sont établis à 6.760 MDT en 2008, niveau en
augmentation de 16,3% contre 8,3% l’année précédente. L’écart (950 MDT) se
répartit entre 449 MDT au titre du régime intérieur, corrélativement à la croissance
de l'activité économique, et 501 MDT au titre du régime douanier suite à
l'accroissement des importations (+23,8%) et ce, malgré la poursuite de la réduction
du nombre des taux des droits de douane qui sont passés de 54 taux en 2003 à
11 en 2007 puis à 9 en 2008.
L’écart précité (950 MDT) est réparti comme suit :
- TVA : +649 MDT (3.309 MDT contre 2.660 MDT en 2007), suite à la
progression de l’activité économique,
- droits de douane : +71 MDT (585 MDT contre 514 MDT), en rapport
principalement avec l’effet de la hausse des prix à l’importation des produits de base
comme les céréales, le fer rond à béton…,
- droits de consommation : +103 MDT au titre, notamment, des produits
suivants : tabac et allumettes (+55 MDT), voitures (+29 MDT) et boissons alcoolisées
(+5 MDT),
- autres impôts et taxes indirects : +128 MDT suite, surtout, à l’augmentation
des recettes au titre des droits sur les actes et transactions (+54 MDT), des droits sur
le transport (+10 MDT) ainsi que des recettes relatives aux Fonds du Trésor
(+59 MDT).
183
EVOLUTION DES IMPOTS ET TAXES INDIRECTS
Désignation
2006
2007
-Droits de douane
-TVA
. Régime intérieur
. Régime douanier
-Droits de consommation
. Régime intérieur
. Régime douanier
-Autres impôts et taxes indirects
. Régime intérieur
. Régime douanier
Impôts et taxes indirects
. Régime intérieur
. Régime douanier
489,9
2.465,5
1.251,8
1.213,7
1.254,9
759,1
495,8
1.152,8
1.065,8
87,0
5.363,1
3.076,7
2.286,4
514,3
2.660,5
1.346,1
1.314,4
1.361,6
823,5
538,1
1.274,0
1.176,2
97,8
5 .810,4
3.345,8
2.464,6
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
L.F.C
Réalisat. 2007/2006 2008/2007
515,0
584,7
5,0
13,7
2.937,0
3.309,0
7,9
24,4
1.467,0
1.627,5
7,5
20,9
1.470,0
1.681,5
8,3
27,9
1.425,0
1.464,8
8,5
7,6
866,0
883,6
8,5
7,3
559,0
581,2
8,5
8,0
1.289,0
1.401,5
10,5
10,0
1.215,0
1.282,9
10,4
9,1
74,0
118,6
12,5
21,1
6.166,0
6.760,0
8,3
16,3
3.548,0
3.794,0
8,7
13,4
2.618,0
2.966,0
7,8
20,3
Encore faut-il signaler que le montant global des restitutions est passé, en
2008, à 285 MDT dont 238 MDT au titre de la TVA (contre respectivement 205 MDT
et 164 MDT en 2007).
B – RECETTES NON FISCALES
Les recettes non fiscales se sont élevées à 2.389 MDT en 2008 contre
1.936 MDT en 2007, ce qui représente une augmentation de 453 MDT provenant de
l’évolution des rubriques suivantes :
- excédents des entreprises publiques revenant au budget de l’Etat :
977 MDT contre 581 MDT en 2007 (augmentation de 396 MDT) et notamment :
Banque centrale de Tunisie : +85 MDT (425 MDT contre 340 MDT),
Tunisie Télécom : +63 MDT,
Office de l’aviation civile et des aéroports : +56 MDT,
Groupe chimique tunisien : +30 MDT,
Office de la marine marchande et des ports : +17 MDT
Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP) : +132 MDT.
Il y a lieu d’indiquer que les excédents versés au budget de l’Etat ont été fixés en
tenant compte des besoins de financement des investissements desdites entreprises.
- 147 MDT provenant de la cession de 60% du capital de la Banque tunisokoweitienne (BTK),
- 370 MDT au titre de la redevance du gazoduc transcontinental et des
redevances et impôts complémentaires à la charge des compagnies pétrolières. Les
augmentations enregistrées sont imputables, notamment, à la hausse des prix du
pétrole,
- 192 MDT au titre des dons extérieurs en 2008, contre 37 MDT en
2007, suite à la consolidation de l’appui budgétaire de l’Union européenne aussi
bien au niveau global que sectoriel. Ces dons concernent, principalement, les
programmes suivants :
PACE IV : 69 MDT,
Enseignement supérieur : 38 MDT,
Assurance maladie : 36 MDT,
184
Formation professionnelle : 17,7 MDT,
Programme d’appui à la compétitivité : 16 MDT,
Réforme de l’enseignement secondaire : 13,3 MDT.
EVOLUTION DES RECETTES NON FISCALES
Désignation
Revenus pétroliers et gaz
Excédents
Recouvrement prêts
Dons extérieurs
Produits de privatisation
Autres ressources non fiscales
Total
2006
2007
289,3
545,2
222,6
43,7
579,5
402,5
2.082,8
290,3
580,5
206,4
37,5
391,3
429,9
1.935,9
L.F.C
337,5
933,0
126,0
190,0
147,0
367,5
2.101,0
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
Réalisations 2007/2006 2008/2007
370,4
0,3
27,6
976,7
6,5
68,3
257,3
-7,3
24,7
191,5
-14,2
410,7
146,9
-32,5
-62,5
446,3
6,8
3,8
2.389,1
-7,1
23,4
C – RESSOURCES D’EMPRUNT
Compte tenu du comportement favorable des recettes propres de l’Etat, le
recours à l’emprunt a été limité à environ 1.669 MDT, dans le but de poursuivre
l’effort en matière de réduction de l’encours de la dette publique. Il y a lieu de
signaler que le montant enregistré en 2008 au niveau des ressources extérieures
d’emprunt comprend le reliquat des tirages effectués sur le marché financier
japonais (30 milliards de yens) et non budgétisé en 2007.
EVOLUTION DES RESSOURCES D’EMPRUNT
Désignation
2006
2007
Ressources d’emprunt
- Intérieures1
- Extérieures
• Marché financier
• PACE IV
• Tirages sur emprunts extérieurs affectés
• Prêts extérieurs rétrocédés
• Autres
2.217,8
1.445,6
772,2
0
0
573,0
179,8
19,4
2.437,6
1.422,2
1.015,4
107,5
201,9
537,5
158,0
10,5
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2008
2007/2006 2008/2007
1.668,5
9,9
-31,6
670,6
-1,6
-52,8
997,9
31,5
-1,7
227,4
111,5
0
-100,0
603,0
-6,2
12,2
167,5
-12,1
6,0
0
-45,9
-100,0
II – DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT
Les dépenses totales du budget de l’Etat ont progressé de 6,7% en 2008,
contre 8,6% l’année précédente, pour atteindre près de 16.100 MDT. Elles sont
caractérisées par :
- l’augmentation des salaires (1ère tranche) : +435 MDT,
- l’augmentation de la compensation des céréales et des carburants :
+755 MDT,
- l’augmentation des dépenses des moyens des services et des autres
interventions : +190 MDT,
- l’accroissement des dépenses d’équipement et d’octroi de prêts : +295 MDT,
- la baisse du remboursement du service de la dette : -645 MDT.
1
Compte non tenu des bons du Trésor à moins d’un an.
185
Les dépenses de compensation des produits de consommation de base, des
carburants et du transport se sont élevées à environ 2.036 MDT, soit une hausse
de 59% par rapport à l’année 2007 due, notamment, à l’augmentation des prix des
céréales et des carburants.
EVOLUTION DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT
Désignation
Dépenses hors dette
- Dépenses de fonctionnement hors
compensation
- Compensation
- Dépenses d’équipement et d’octroi
de prêts
Service de la dette
- Principal
- Intérêts
Total
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
Réalisa2007/
2008/
L.F.C
tions
2006
2007
12.751,0
12.822,5
12,0
14,8
2006
2007
9.973,9
11.166,1
6.159,2
953,1
6.623,5
1.281,0
7.256,0
2.036,0
7.229,7
2.036,2
7,5
34,4
9,1
59,0
2.861,6
3.914,4
2.784,6
1.129,8
13.888,3
3.261,6
3.921,4
2.739,5
1.181,9
15.087,5
3.459,0
3.394,0
2.194,0
1.200,0
16.145,0
3.556,6
3.276,6
2.134,1
1.142,5
16.099,1
14,0
0,2
-1,6
4,6
8,6
9,0
-16,4
-22,1
-3,3
6,7
A l’instar des années précédentes, la répartition fonctionnelle des dépenses,
hors service de la dette, a été marquée par la prédominance de l’aspect social des
dépenses publiques, soit 58% du total ou 7.443 MDT contre 55,2% en 2007. Quant
aux services économiques et généraux, ils ont accaparé, respectivement, 22% et
20% des dépenses globales contre 23,5% et 21,3% une année auparavant.
REPARTITION FONCTIONNELLE DES DEPENSES DU BUDGET DE L’ETAT HORS DETTE
Désignation
Services généraux
Services économiques
Services sociaux
Total
En MDT
2007
Part en %
2.377
2.621
6.168
11.166
21,3
23,5
55,2
100,0
En MDT
2.565
2.815
7.443
12.823
2008
Part en %
20,0
22,0
58,0
100,0
Variations en %
2007/2006 2008/2007
1,3
20,5
13,2
12,0
7,9
7,4
20,7
14,8
A – DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
Les dépenses de fonctionnement, hors compensation (produits de consommation
de base, carburants et transport) ont progressé de 9,2% contre 7,5% en 2007, pour
atteindre environ 7.230 MDT.
DEPENSES DE FONCTIONNEMENT HORS COMPENSATION (PRODUITS DE CONSOMMATION
DE BASE, CARBURANTS ET TRANSPORT)
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Traitements et salaires
Moyens des services
Interventions hors compensat.
Crédits non répartis
Total
2006
2007
4.931,7
601,2
626,3
0
6.159,2
5.327,5
636,3
659,7
0
6.623,5
L.F.C
5.774,6
661,2
663,7
156,5
7.256,0
2008
Réalisations
5.762,7
724,3
742,7
0
7.229,7
Variations en %
2007/2006 2008/2007
8,0
8,2
5,8
13,8
5,3
12,6
7,5
9,2
L’accélération des dépenses enregistrée en 2008 incombe à toutes les
rubriques, en particulier les dépenses au titre des traitements et salaires qui ont
représenté une part importante, soit environ 80% du total, et qui ont augmenté de
8,2% pour atteindre 5.763 MDT. Ces dépenses sont marquées par la mise en
application d’un nouveau programme triennal d’augmentation des salaires
(2008-2010). Pour pallier le retard au niveau des négociations sociales, une décision
présidentielle a été prise autorisant l’octroi d’une avance de 80% de l’ancien
programme afin de soutenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Quant aux
186
dépenses engagées au titre des moyens des services de l’Etat (acquisition de biens
et services), elles ont augmenté de 13,8% pour s’établir à 724 MDT, et celles
relatives aux interventions et transferts (hors CGC, carburants et transport) ont
progressé de 12,6%, d’une année à l’autre.
Corrélativement à la flambée des prix mondiaux des produits de consommation
subventionnés, les dépenses au titre de la Caisse générale de compensation (CGC) se
sont fortement accrues, passant de 668 MDT1 ou 1,5% du PIB à 1.048 MDT ou 2,1%.
De même, la hausse sans précédent des prix du pétrole, surtout pendant la
première moitié de l’année, a pesé lourdement sur les dépenses de compensation
des carburants qui se sont élevées à 806 MDT contre 450 MDT en 2007 et ce,
malgré les ajustements progressifs des prix intérieurs effectués, à deux reprises, au
cours de l’année 2008.
Ces deux éléments ont généré un besoin supplémentaire de subventions des
produits de consommation de base (348 MDT) et des carburants (406 MDT) par rapport
aux prévisions de la Loi de finances initiale, ce qui a nécessité l’adoption d’une Loi de
finances complémentaire au titre de l’exercice 2008.
B – DEPENSES D’EQUIPEMENT
Les dépenses d’équipement, y compris l’octroi de prêts, ont augmenté de 9% en
2008 contre 14% l’année précédente, pour atteindre environ 3.557 MDT dépassant,
ainsi, de 98 MDT l’enveloppe prévue par la Loi de finances complémentaire qui tablait
sur un montant de 3.459 MDT (compte tenu des prêts rétrocédés).
En particulier, les investissements directs engagés par l’Etat dans divers
secteurs économiques et sociaux ont connu une accélération en augmentant au
taux de 10,2% contre 4,5% en 2007, pour atteindre près de 1.058 MDT.
Quant aux financements publics, ils se sont accrus de 15,4% pour s’élever à
environ 968 MDT, ce qui témoigne du rôle prépondérant de l’Etat comme investisseur.
DEPENSES D’EQUIPEMENT ET D’OCTROI DE PRETS
Désignation
2006
2007
Investissements directs
Financements publics
dont : Investissement ETAP
Paiements directs sur ressources
extérieures
-Investissements directs de l’Etat
-Prêts rétrocédés aux entreprises
publiques
Fonds du Trésor
-Fonds spéciaux du Trésor
-Fonds de concours
Avances et prêts nets du Trésor
Total
918,7
639,0
0
960,0
838,3
176,0
752,8
573,0
695,5
537,5
179,8
515,4
490,7
24,7
35,7
2.861,6
158,0
457,9
448,0
9,9
309,9
3.261,6
1
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
L.F.C
Réalisat.
2007/2006 2008/2007
1.052,0
1.057,5
4,5
10,2
1.041,82
967,7
31,2
15,4
200,0
200,0
13,6
802,9
655,9
147,0
552,3
552,3
0
10,0
3.459,23
770,5
603,0
-7,6
-6,2
10,8
12,2
167,5
716,5
704,6
11,9
44,4
3.556,6
-12,1
-11,2
-8,7
-59,9
768,1
14,0
6,0
56,5
57,3
20,2
-85,7
9,0
598 MDT ou 1,3% du PIB ont été effectivement utilisés en 2007 et le reste, soit 70 MDT, a été dépensé au
cours de 2008 pour couvrir en partie les charges de compensation des céréales et dérivés.
2
Y compris les crédits non répartis.
3
Y compris les prêts rétrocédés.
187
C – REMBOURSEMENT DE LA DETTE
Les dépenses engagées au titre du remboursement de la dette (principal et
intérêts) ont baissé de 16,4% en 2008, revenant à environ 3.277 MDT contre une
quasi-stagnation une année auparavant (+0,2%). Cette baisse, enregistrée principalement au niveau du service de la dette extérieure, s’explique par l’absence en 2008
du remboursement par anticipation et par l’échéance de l’emprunt sur le marché
financier japonais (317 MDT). En effet, les paiements relatifs au service de la dette
extérieure ont connu une diminution de 30,6%, qui a concerné essentiellement le
remboursement du principal (-42%). Ceci est enregistré, faut-il le préciser, après le
remboursement par anticipation en 2007 d’emprunts extérieurs contractés à des taux
élevés et variables (341 MDT).
REMBOURSEMENT DE LA DETTE
Désignation
Dette intérieure
Principal
Intérêts
Dette extérieure
Principal
dont : Remboursement anticipé
Intérêts
Total
Principal
Intérêts
2006
1.564,8
1.065,5
499,3
2.349,6
1.719,1
429,4
630,5
3.914,4
2.784,6
1.129,8
2007
1.877,8
1.295,6
582,2
2.043,6
1.443,9
341,3
599,7
3.921,4
2.739,5
1.181,9
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
L.F.C
Réalisat.
2007/2006 2008/2007
1.895,0
1.858,3
20,0
-1,0
1.310,0
1.295,2
21,6
0,0
585,0
563,1
16,6
-3,3
1.499,0
1.418,3
-13,0
-30,6
884,0
838,9
-16,0
-42,0
0
0
-20,5
-100,0
615,0
579,4
-4,9
-3,4
3.394,0
3.276,6
0,2
-16,4
2.194,0
2.134,1
-1,6
-22,1
1.200,0
1.142,5
4,6
-3,3
Quant aux décaissements au titre du service de la dette intérieure, ils ont
accusé une légère baisse de 1%, portant sur 1.858 MDT. En particulier, le paiement
des intérêts a diminué de 3,3% suite, d’une part, à une contraction de l’encours des
BTC 52 semaines (122,7 MDT contre environ 544 MDT en 2007) permettant, ainsi, un
gain d’intérêts payables à l’émission et, d’autre part, à la régression des émissions des
BTA (547,9 MDT contre 879 MDT un an plus tôt) entraînant un paiement en moins des
commissions y afférentes.
III – DEFICIT BUDGETAIRE ET SON FINANCEMENT
Le déficit budgétaire, hors revenus de privatisation et dons, s’est situé à
environ 593 MDT ou 1,2% du PIB contre 3% prévus par la loi de finances
complémentaire et 2,9% en 2007. Cette performance s’explique par le bon
comportement des recettes propres et ce, malgré les pressions engendrées par la
hausse des prix mondiaux des produits de base, comme les céréales et les
carburants, ayant nécessité l’adoption d’une Loi de finances complémentaire.
Le financement du déficit budgétaire a été assuré par les ressources de
privatisation et dons à hauteur de 338 MDT, par les emprunts extérieurs nets pour
159 MDT et par des ressources internes à concurrence de 96 MDT.
188
FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE
428,8
1.332,6
126,6
1.422,2
(En MDT sauf indication contraire)
2008
En %
En %
En MDT
du total
du total
32,1
338,4
57,0
100,0
96,0
16,2
-624,6
670,6
1.295,6
1.206,0
-428,5
1.015,4
1.295,2
720,6
159,0
997,9
2006
Désignation
En MDT
Privatisation et dons
Financement intérieur net
Emprunts intérieurs nets
* Ressources d’emprunts intérieurs
* Remboursement du principal
de la dette (en-)
Prélèvements/disponibilités du Trésor
Financement extérieur net
* Ressources d’emprunts extérieurs
* Remboursement du principal de la
dette (en-)
Total
623,2
1.497,9
380,1
1.445,6
1.065,5
1.117,8
-946,9
772,2
1.719,1
1.174,2
2007
En %
du total
53.0
127,6
En MDT
-80,6
1.443,9
1.332,9
100,0
-32,1
100,0
838,9
593,4
26,8
100,0
IV – EVOLUTION DE L’ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE
L’encours de la dette publique a enregistré en 2008 une hausse de 4,8% pour
s’élever à environ 23.927 MDT. Exprimé par rapport au PIB, cet encours a plutôt
enregistré une baisse revenant de 50% à 47,5% et ce, malgré l’évolution défavorable
des cours des devises dans lesquelles est libellée la dette extérieure.
ENCOURS DE LA DETTE PUBLIQUE
2006
Désignation
Dette extérieure
En % du PIB
Dette intérieure
En % du PIB
Total
En % du PIB
En MDT
13.285,5
32,1
8.935,5
21,6
22.221,0
53,7
2007
En % du
total
59,8
40,2
100,0
En MDT
13.300,4
29,1
9.528,8
20,9
22.829,2
50,0
2008
En % du
total
58,3
41,7
100,0
En MDT
14.559,9
28.9
9.366,6
18,6
23.926,5
47,5
En % du
total
60,9
39,1
100,0
La répartition de l’encours de la dette extérieure par devise est marquée,
notamment, par un léger repli de la part de l’euro (57,3% contre 59,5% en 2007) et
par un accroissement de celle du yen japonais (22,2% contre 18,1%).
STRUCTURE DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE PAR DEVISE
Devises
2007
Euro
59,5
Dollar USA
14,8
Yen japonais
18,1
Autres
7,6
Total
100,0
(En %)
2008
57,3
13,1
22,2
7,4
100,0
Concernant l’évolution de la situation des bons de Trésor, elle est caractérisée,
en particulier, par la baisse de l’encours des BTC 52 semaines, ainsi que des taux
d’intérêt pour la plupart des émissions comme l’indique le tableau ci-après :
189
BONS DU TRESOR (BTC , BTCT, BTA, BTNB ET BTZc)1 PAR ECHEANCE
(Encours en 1.000 DT ; TMP2 en %)
Désignation
2004
2005
2006
2007
2008
13 semaines
Encours
TMP
26 semaines
Encours
TMP
52 semaines
Encours
660.400
463.500
486.800
543.550
122.700
TMP
5,1380
5,1600
5,161
5,450
5,274
2 ans
Encours
65.000
208.200
TMP
5,4020
5,3370
3 ans
Encours
304.400
533.900
653.950
TMP
5,5870
5,5410
5,484
4 ans
Encours
627.100
TMP
7,0270
5 ans
Encours
614.300
612.800
630.400
630.400
TMP
6,6090
6,3070
6,277
6,277
6 ans
Encours
260.800
417.300
423.300
TMP
5,867
6,000
5,617
7 ans
Encours
96.400
360.800
521.700
TMP
6,421
6,514
5,964
10 ans
Encours
1.999.635
2.559.329
3.056.984
3.447.909
3.869.859
TMP
6,9280
6,9020
6,735
6,742
6,367
12 ans
Encours
888.900
888.900
888.900
888.900
888.900
TMP
8,2350
8,2350
8,235
8,235
8,235
15 ans
Encours
122.700
147.100
TMP
7,183
6,816
Total
Encours
5.159.735
5.266.629
6.074.234
6.411.559
5.973.559
TMP
6,8010
6,7040
6,6039
5,655
5,962
1
BTC = Bons du Trésor cessibles ; BTCT = Bons du Trésor à court terme ; BTA = Bons du Trésor Assimilables ;
BTNB = Bons du Trésor Négociables en Bourse ; BTZc = Bons du Trésor à Zéro coupon.
2
TMP = Taux d’intérêt moyen pondéré.
190
L’EVOLUTION MONETAIRE
ET LA DISTRIBUTION DU CREDIT
I. – LES PRINCIPALES DISPOSITIONS REGLEMENTAIRES A
CARACTERES ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIER
Prenant conscience de la gravité de la crise financière dès l’apparition de ses premiers
signes au cours de l’été 2007, les autorités publiques en Tunisie ont entrepris les mesures
conservatoires nécessaires en vue de préserver la sécurité du système bancaire et financier
et ses moyens d’assurer sa fonction de financement et d’appui de l’activité économique dans
les conditions requises.
C’est à cette fin que Monsieur le Président de la République a décidé la création d’une
cellule de veille à la Banque centrale et dans une étape ultérieure la mise en place au niveau
du Gouvernement d’une commission de suivi de la conjoncture économique et financière
mondiale.
Egalement et en vue de mener des études prospectives approfondies, un Centre de
recherches et d’études financières et monétaires a été créé sous la tutelle de la Banque
centrale de Tunisie.
D’autre part, des mesures de relance à caractère aussi bien conjoncturel que structurel
ont été prises en vue de soutenir l’investissement et stimuler la demande intérieure et
l’exportation. Parallèlement, une politique monétaire plus accommodante a été menée, au
moyen notamment de la baisse du taux directeur de la BCT et des taux de la réserve
obligatoire, en relation avec l’amorce d’un mouvement de recul de l’inflation.
I – MESURES INTERESSANT LE SYSTEME FINANCIER
A – CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
Les mesures prises au cours de l’année 2008 et au début de l’année 2009 dans le
cadre de la conduite de la politique monétaire ont porté essentiellement sur la modification
des taux de la réserve obligatoire, la réduction du taux directeur de la Banque Centrale de
Tunisie (BCT) et l’introduction de nouveaux instruments en matière de conduite de cette
politique.
1) Modifications des taux de la réserve obligatoire
Face à la situation de surliquidité qui a prévalu sur le marché monétaire à partir du
mois d’août 2007 et qui a persisté presque tout le long de l’année 2008, la BCT a procédé au
resserrement de sa politique monétaire, en relevant à deux reprises les taux de la réserve
obligatoire. C’est ainsi que le taux appliqué sur les dépôts à vue, les autres sommes dues à
la clientèle, les certificats de dépôts dont la durée initiale est inférieure à 3 mois et sur
l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité au titre du mois considéré a été
porté, à partir du premier mai 2008, de 5% à 7,5%1. Cette mesure qui a, certes, permis
d’atténuer l’ampleur des excédents de liquidité, n’a pas été suffisante pour stériliser les
liquidités excédentaires. Dans ce contexte, la BCT a procédé, à la fin du mois de septembre,
à une seconde modification de ces taux portant à 10% le taux appliqué sur l’encours des
dépôts dont la maturité est inférieure à 3 mois et à 2% celui dont la durée est comprise entre
3 mois et 24 mois, à l’exception des dépôts des comptes spéciaux d’épargne dont le taux
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-09 du 30 avril 2008.
192
appliqué est de 1% et ce, à compter du 1er octobre1. En outre et en raison d’une conjoncture
internationale difficile et afin de permettre aux banques de la place de disposer de plus de
liquidité et par conséquent de contribuer davantage au financement de l’économie, l’Institut
d’émission a décidé le 31 décembre 2008 de baisser ce taux, le ramenant de 10% à 7,5%
pour la première catégorie de dépôts et de 2% à 1% pour la seconde et ce, afin
d’accompagner les mesures prises par l’Etat pour soutenir l’activité économique2. Cette
décision qui a pris effet à partir du 1er janvier 2009 a permis de libérer une enveloppe
additionnelle d’environ 250 MDT.
2) Réduction du taux directeur de la BCT
Eu égard aux perspectives moroses de croissance économique mondiale telles que
avancées par le Fonds monétaire international (FMI) et leurs retombées sur l’économie
nationale et considérant la tendance à la baisse enregistrée en janvier 2009 pour le taux
d’inflation à l’échelle nationale, qui s’est établi à 3,5% en janvier 2009 contre 4,1% en
décembre 2008, le Conseil d’administration de la BCT réuni, le 17 février 2009, a décidé de
baisser le taux directeur de 75 points de base pour le ramener de 5,25% à 4,5%. Cette
décision qui constitue une bonne référence pour les investisseurs est une véritable
opportunité pour la promotion des investissements et à la création d’emplois3.
3) Introduction de nouveaux instruments en matière de conduite de la politique
monétaire
Dans le cadre de la modernisation du marché monétaire et afin de permettre aux
banques de mieux gérer leur trésorerie tant pour satisfaire leur besoin en liquidité que pour
placer leur excédent auprès de l’Institut d’émission, de nouveaux instruments en matière de
conduite de la politique monétaire ont été introduits, à partir du 17 février 2009. Il s’agit des
facilités permanentes de dépôt et de prêt à 24 heures, effectuées à l’initiative des banques
en fin de journée.
Si pour la première catégorie de facilités, les excédents de trésorerie sont placés
auprès de la BCT et sont rémunérés au taux directeur de cette dernière minoré d’une marge
fixée préalablement, pour la seconde, les banques peuvent y recourir par la mise en pension
d’effets publics, de créances ou de valeurs sur les entreprises et les particuliers contre un
taux d’intérêt égal au taux directeur de la BCT, majoré d’une marge fixée au préalable.
Par ailleurs, pour ce qui est des conditions d’échanges de liquidités sur le marché
interbancaire, les banques sont, désormais, tenues d’afficher en continu leurs conditions
d’offre et de demande de liquidité conformément à l’annexe n°4 de la circulaire relative à
l’organisation du marché monétaire. Cet affichage doit s’effectuer au moyen d’un réseau
d’information partagé par l’ensemble des banques et répondant aux normes de sécurité et
de fiabilité usuelles4.
B – POURSUITE DE LA POLITIQUE DE L’ETAT VISANT L’AMELIORATION DES
CONDITIONS DE LOGEMENT DES CITOYENS
Afin de permettre l’accès au logement pour l’ensemble des tunisiens et en
concrétisation du programme électoral 2004 de Monsieur le Président de la République, une
série de mesures ont été prises destinées à permettre au citoyen tunisien d’accéder à un
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-20 du 30 septembre 2008.
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-24 du 31 décembre 2008.
3
Cf. Communiqué du Conseil d’administration de la BCT réuni le 17 février 2009.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédits n°2009-07 du 19 février 2009.
2
193
financement plus élevé de son logement face à l’évolution du coût de l’immobilier, à valoriser
l’épargne conformément à la politique de l’Etat et à sauvegarder le pouvoir d’achat du
tunisien et lui garantir des conditions de vie meilleures. Dans ce cadre et afin de conforter le
train de mesures relatives aux conditions d’octroi de crédit-logement par la Banque de
l’habitat (BH) annoncées en 2007, il a été décidé de réduire de 1% :
- les taux des crédits adossés à l’épargne-logement. Ainsi, le taux du crédit épargnelogement normal est passé de 6,75% à 5,75% et celui du crédit complémentaire de 7,5% à
6,5%,
- le taux fixe prélevé sur les crédits directs dont la durée de remboursement est
supérieure à 15 ans et les crédits épargne El Jedid régime 4 ans, ces taux ont été ramenés
de 8,5% à 7,5% pour la première catégorie de crédits et de 8% à 7% pour la seconde,
- le taux des crédits accordés sur le FOPROLOS afin de permettre à cette catégorie
sociale de ménages d’accéder à des logements décents. Ces taux sont revenus à 2,5%
contre 3,5% pour le crédit FOPROLOS 1 (financement de logements d’une superficie ne
dépassant 50 m2 pour les logements individuels et 65 m2 pour les logements collectifs et
pour les personnes dont le salaire est compris entre le SMIG et 2 fois le SMIG), à 4% contre
5% pour le crédit FOPROLOS 2 (pour le financement de logements d’une superficie
inférieure ou égale à 75 m2 pour le logement social collectif et pour les personnes dont les
salaires sont compris entre 2 fois et 3 fois le SMIG) et à 5,75% contre 6,75% pour le crédit
FOPROLOS 3 (financement de logements d’une superficie comprise entre 80 m2 et 100 m2
pour le logement collectif vertical et pour les personnes dont les salaires sont compris entre
3 fois et 4,5 fois le SMIG)1,
- le taux de rémunération de l’épargne-logement, le ramenant de 5,25% à 4,25%.
En outre, une nouvelle catégorie d’épargne-logement a été lancée appelée « N »
permettant au souscripteur de postuler à un crédit pouvant atteindre jusqu’à 134.000 dinars.
D’autre part et dans le cadre de l’amélioration de la capacité de remboursement du
client et l’encouragement du citoyen à l’épargne et sa préservation contre les éventuelles
hausses du taux du marché, il a été décidé :
- d’allonger les délais de remboursement des crédits de 20 à 25 ans,
- de baisser le taux de l’autofinancement à 20% contre 30%, et
- d’appliquer un taux d’intérêt fixe sur les crédits logements supérieurs à 15 ans.
C – REVISION A LA BAISSE DU CALCUL DU TAUX D’INTERET EXCESSIF
En vue d’agir sur le niveau de certains taux d’intérêts pratiqués qui se sont avérés
élevés par rapport aux taux des autres catégories des crédits, il a été décidé de réviser la
modalité de calcul du taux d’intérêt excessif en vue de le faire abaisser et ce, en
compressant la marge légale adoptée. En effet, tout prêt octroyé à un taux d’intérêt effectif
global qui excède au moment où il est consenti de plus du cinquième (contre le tiers par le
passé) le taux effectif moyen pratiqué au cours du semestre précédent par les banques et
les établissements financiers pour des opérations de même nature, est considéré comme
accordé à un taux d’intérêt excessif2.
1
2
Cf. Décret n°2009-698 du 11 mars 2009 paru au JORT n°23 du 20 mars 2009.
Cf. Loi n°2008-56 du 4 août 2008 parue au JORT n°63 du 5 août 2008.
194
D – REDUCTION DES TAUX D’INTERET DES LIGNES DE FINANCEMENT
EXTERIEURES
Il a été décidé de réduire, à partir du 21 janvier 2009, le taux d’intérêt des crédits
rétrocédés en dinars aux bénéficiaires finals dans le cadre des lignes de crédit extérieures
mises à la disposition des Intermédiaires agréés. Cette baisse, qui a varié entre 0,5 point de
pourcentage et deux points, a touché les lignes de crédit relatives au financement :
- des opérations d’appui financier au programme de mise à niveau des PME du secteur
productif,
- de biens et services d’origine portugaise pour les petits et moyens projets des
opérateurs tunisiens et des sociétés mixtes tuniso-portugaises,
- des investissements pour la protection de l’environnement dans le domaine industriel
(FOCRED III), et
- du programme de mise à niveau des établissements hôteliers1.
E – AMELIORATION DE LA QUALITE DES SERVICES BANCAIRES
1) Disponibilité et bon fonctionnement des distributeurs et guichets automatiques
de billets
En vue d’améliorer davantage la qualité des services bancaires, les banques se
trouvent, désormais, dans l’obligation de maintenir, constamment, les distributeurs ou
guichets automatiques de billets en état de marche et de réparer, sans délai, les pannes qui
y surviennent.
Dans le même objectif, les banques sont tenues de désigner, dans chaque succursale,
un responsable à qui est confiée la mission de veiller sur le bon fonctionnement des
distributeurs ou guichets automatiques de billets de banque et ce, tout au long de la journée
de travail, les jours fériés et les congés de fin de semaine2.
2) Renforcement des mesures de sécurité au sein des agences bancaires
Afin de mieux renforcer le système de sécurité requis par la circulaire de la BCT
n°2006-05 du 20 juin 2006, les banques sont, désormais, tenues d’installer dans les locaux
de leurs agences, succursales et bureaux de change manuel, des caméras de surveillance
devant fonctionner en permanence et destinées à la surveillance de l’accès principal de ces
locaux ainsi que les espaces réservés à l’accueil et les guichets de prestation de service. Le
nombre des caméras et le procédé de leur installation doivent être appropriées à la
superficie et au plan d’architecture du local3.
3) Procédure de transmission des fichiers de la compensation manuelle par le
biais du système d’échange de données « SED »
L’institution du système d’échange de données (SED) par la circulaire de la BCT
n°2008-07 du 13 mars 2008 en vertu de laquelle toutes les données communiquées par les
1
Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2009-01 du 21 janvier 2009.
Cf. Circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2008-16 du 18 août 2008 et circulaire de la BCT aux
banques n°2008-15 du 15 août 2008.
3
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-22 du 25 novembre 2008.
2
195
établissements de crédits à la BCT devraient y transiter, a rendu nécessaire la refonte des
procédures de compensation physique des effets.
Suivant la nouvelle procédure, les fichiers de compensation physique qui, auparavant,
étaient communiqués à la BCT sur support magnétique sont, désormais, transmis via le
SED, contribuant ainsi à une réduction sensible des délais d’encaissement des effets remis
par la clientèle des banques1.
F – CREATION D’UN CENTRE DE RECHERCHES ET D’ETUDES FINANCIERES ET
MONETAIRES
En marge des décisions présidentielles prises au cours de l’année 2008 suite à la crise
financière internationale, il a été institué auprès de la BCT un centre dénommé « centre de
recherches et d’études financières et monétaires » chargé notamment2 :
- de suivre les évènements et les changements sur la scène financière et monétaire
internationale, de procéder à la réalisation d’études et de recherches prospectives requises à
leur sujet et à l’analyse de leur impact sur l’économie nationale et de suggérer les mesures
adéquates qui s’imposent ;
- de développer la recherche appliquée dans le domaine de la politique monétaire ;
- de développer les compétences nationales en matière de recherche et d’analyse dans
les domaines financier et monétaire en associant les compétences tunisiennes aussi bien à
l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et en s’ouvrant sur l’université,
- d’organiser des congrès et séminaires spécialisés, à l’échelle nationale et
internationale.
Le centre se compose d’un conseil scientifique, présidé par le Gouverneur de la BCT
ou son suppléant, et d’un directeur général. Le conseil scientifique donne un avis consultatif
sur le programme annuel d’activité du centre, son fonctionnement administratif et financier
ainsi que sur le projet de budget de cette structure. Il peut également donner un avis
consultatif sur toutes les questions que lui soumet son président.
Le conseil scientifique est composé de huit membres dont quatre représentant la BCT,
deux représentant les ministères des Finances et du Développement et de la coopération
internationale et deux professeurs spécialisés dans le domaine financier et monétaire
nommés par le ministre chargé de l’Enseignement supérieur.
Quant aux attributions du Directeur général, elles consistent notamment à proposer le
programme d’activité du centre et à promouvoir des partenariats avec les institutions de
recherches et d’études dans les domaines économique, monétaire et financier.
G – CONSOLIDATION DES ASSISES FINANCIERES DE LA BANQUE DE
FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (BFPME) ET L’EXTENSION
DE SON RESEAU
Dans le but de consolider les efforts déployés en matière de renforcement du potentiel
de production, d’investissement, d’emploi et d’exportation des petites et moyennes
entreprises, le Président de la République a ordonné de doubler le capital de la Banque de
1
2
Cf. Circulaire de la BCT aux banques et aux Intermédiaires agréés n°2008-23 du 18 décembre 2008.
Cf. Décret n°2009-88 du 13 janvier 2009 paru au JORT n°7 du 23 janvier 2009.
196
financement des petites et moyennes entreprises pour le porter à 100 MDT et de restructurer
le régime de garantie des crédits accordés à cette catégorie d’entreprises pour contribuer à
impulser davantage l’investissement et la création d’entreprises.
Dans ce cadre et pour couvrir un éventail plus large d’entreprises, il a été également
décidé d’étendre le réseau de la BFPME par l’ouverture au cours de 2008 de 5 bureaux de
représentation dans les zones de développement régional avec une perspective de
couverture de tout le territoire du pays dans les années à venir. En outre, le plafond
d’intervention de financement exclusivement par la BFPME a été relevé à trois cent mille
dinars contre deux cent mille dinars auparavant.
H – CREATION D'UNE CELLULE DE VEILLE ET D’UNE COMMISSION NATIONALE
DE SUIVI
En vue de suivre de près l’évolution de la situation sur les marchés financiers
internationaux et, par conséquent, prendre à temps les décisions qui s’imposent pour la
préservation des acquis de l’économie tunisienne, une cellule de veille placée sous la tutelle
de la BCT a été créée sur instruction de Monsieur le Président de la République. Egalement,
le Chef de l’Etat a ordonné la création d’une commission nationale présidé par le Premier
Ministre chargée du suivi des développements de la crise mondiale actuelle et de la
prévention de ses effets potentiels sur l’économie et de la proposition des mesures à même
de protéger les acquis réalisés par l’économie tunisienne.
II – RENFORCEMENT DE L’ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER
A – CONSOLIDATION DU POUVOIR D’INFORMATION DU CONSEIL DU MARCHE
FINANCIER (CMF) SUR LES SOCIETES FAISANT APPEL PUBLIC A L’EPARGNE (APE)
En ligne avec les réformes entamées en 2005, essentiellement celles relatives au
renforcement de la sécurité des relations financières permettant d’améliorer la qualité de
l’information et la protection des intérêts des sociétés et des porteurs de titres, il a été décidé
de renforcer les obligations de divulgation auxquelles sont soumises les sociétés faisant
APE. Ces dernières sont tenues, selon l’article 44 nouveau du règlement du CMF relatif à
l’APE, d’inclure dans leur rapport annuel sur la gestion de la société, notamment, les
informations suivantes1 :
- les indicateurs spécifiques par secteur à définir par décision générale du CMF ;
- les règles applicables à la nomination et au remplacement des membres du Conseil
d’administration ou du Conseil de surveillance ;
- les principales délégations en cours de validité accordées par l’assemblée générale
aux organes d’administration et de direction ;
- le rôle de chaque organe d’administration et de direction ;
- le cas échéant, le rapport du comité permanent d’audit concernant, notamment la
proposition de nomination du commissaire aux comptes, et
- les éléments de contrôle interne.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 17 septembre 2008 paru au JORT n°77 du 23 septembre 2008.
197
B – CONSTITUTION DU FONDS DE GARANTIE DE LA CLIENTELE DU MARCHE
DES VALEURS MOBILIERES ET DES PRODUITS FINANCIERS
En application de l’article 62 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994, les Intermédiaires
agréés réunis en Assemblée générale extraordinaire le 6 mai 2009 ont décidé de créer le fonds
de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et des produits financiers. Ledit
fonds est géré par la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) et a pour objet de garantir
la clientèle contre les risques non commerciaux provenant de la défaillance d’un intermédiaire en
bourse d’honorer ses engagements. Son intervention est subordonnée à la constatation après
avis du collège du CMF de ladite défaillance.
Les ressources de ce fonds proviennent :
- de 5% du montant des commissions perçues par la BVMT sur les transactions
boursières sur le marché,
- d’une contribution annuelle d’un montant de 1.000 dinars versée par chaque
intermédiaire en bourse,
- des produits de placement des ressources du fonds.
La garantie de ce fonds ne peut dépasser un montant équivalent aux deux tiers de ses
ressources disponibles. Le montant à servir est réparti entre les clients que la BVMT a
décidé d’indemniser au prorata des droits de chaque client dans la masse des créances
éligibles à l’indemnisation et ce, dans la limite de 30 mille dinars pour chaque client quelque
soit le nombre de ses comptes sans que le total des montants versés ne dépasse 90% du
montant concerné par l’indemnisation pour chaque client1.
III – MESURES DE SOUTIEN A L’ENTREPRISE
Le Conseil des ministres réuni le 23 décembre 2008 a décidé une série de mesures
d’ordre conjoncturel et structurel afin de soutenir l’activité économique contre les retombées
de la crise financière et économique internationale, et notamment la baisse de la demande
extérieure et par conséquent, de permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et
contribuer activement à la dynamisation de l’économie nationale.
A – MESURES CONJONCTURELLES DE SOUTIEN EN FAVEUR DES ENTREPRISES
TOTALEMENT EXPORTATRICES
Ces mesures ont concerné, notamment la prise en charge par l’Etat2 :
* de 50% de la contribution patronale au régime légal national de sécurité sociale au
titre des salaires payés aux travailleurs concernés par la mesure de réduction des heures de
travail de huit heures par semaine au minimum en raison du ralentissement de l’activité et
ce, pour les entreprises totalement exportatrices ;
* de la contribution patronale au régime légal national de sécurité sociale au titre des
salaires versés aux travailleurs mis en chômage technique par les entreprises totalement
exportatrices pour des raisons résultant du ralentissement de leurs activités en rapport avec
les marchés extérieurs.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 1er avril 2009 paru au JORT n°28 du 7 avril 2009 et communiqué de la
BVMT du 8 mai 2009.
2
Cf. Loi n°2008-79 du 30 décembre 2008 et décret n°2008-3931 du 30 décembre 2008 parus au JORT n°105 du
30 décembre 2008 et circulaire de la BCT aux établissements de crédit n°2008-25 du 31 décembre 2008.
198
Il convient de signaler que l’octroi du bénéfice de ces deux mesures est tributaire de
deux conditions préalables. La première exige que l’opération de réduction des heures de
travail et la mise en chômage technique soit effectuée conformément aux procédures
prévues par le code du travail. La seconde exige que l’entreprise bénéficiaire de ces
avantages déclare le salaire des travailleurs, sur la base du salaire payé durant la période
concernée, déduit et paye la quote-part des contributions à la charge du travailleur et la
quote-part restante de la contribution patronale.
* de 50% des primes d’assurances dues sur les contrats d’assurance des exportations
des entreprises exportatrices conclus auprès des établissements d’assurance du commerce
extérieur, conformément au principe de l’universalité,
* du différentiel entre le taux d'intérêt du prêt du rééchelonnement et le taux moyen du
marché monétaire, dans la limite de deux points de pourcentage pour les opérations de
rééchelonnement des prêts octroyés par les établissements de crédit au profit des entreprises
exportatrices qui ont subi un retard dans le recouvrement de leurs créances provenant de
l’exportation dû à la perte de leurs marchés extérieurs.
Les établissements de crédit sont autorisés à déduire de l’assiette imposable les
intérêts ordinaires et les intérêts de retard ayant fait partie de leurs produits et qui sont
abandonnés dans le cadre du rééchelonnement sus-mentionné. Un état détaillé de ces
créances doit être joint à la déclaration annuelle de l’impôt sur les sociétés.
Les entreprises faisant l’objet de procédures dans le cadre de la loi n° 95-34 du 17 avril
1995 relative au redressement des entreprises en difficultés économiques ou celles ayant
des dettes non payées auprès des établissements de crédit depuis une période supérieure à
9 mois, à la date de l’entrée en vigueur de la loi, ne peuvent pas bénéficier des avantages de
la loi n°2008-79.
D’autre part et en vertu de la circulaire de la BCT n°2008-25 du 31 décembre 2008, les
établissements de crédits doivent prendre les mesures nécessaires afin de faciliter aux
entreprises exportatrices le bénéfice des mesures prévues par la loi précitée. A cet effet, ils
doivent procéder à la consolidation des échéances impayées de crédits accordés en faveur
des entreprises bénéficiant de crédits à l’exportation et ayant subi un retard dans le
remboursement de leurs créances provenant de l’exportation dû à la perte de leurs marchés
extérieurs. La durée de la consolidation, qui ne doit pas dépasser 3 ans, doit couvrir les
échéances impayées des crédits échus ou à échoir au cours de la période allant du 6 janvier
2009 au 5 juillet 2009 et ne doit pas donner lieu à la révision de la classification de la
créance de l’entreprise concernée. En outre, les crédits consolidés dans ce cadre sont
acceptés par la BCT en tant que contrepartie des opérations de refinancement.
D’autres mesures ont été prises au cours de la réunion du Conseil des ministres du
23 décembre 20081 afin de soutenir les entreprises qui connaissent une réduction de leur
activité et qui pourraient être affectées par les retombées de la crise financière mondiale,
elles ont concerné notamment :
– La mise à la disposition de la Société tunisienne de garantie d’une ligne de garantie
de 25 MDT au titre de préfinancement des exportations et mobilisation des créances nées
sur l’étranger et ce, afin d’aider les entreprises à financer leurs besoins complémentaires en
fonds de roulement.
1
Cf. Procès-verbal du Conseil des ministres du 23 décembre 2008.
199
– La réduction des délais de restitution des crédits d’impôts et accélération du
déblocage des créances des entreprises au titre des marchés publics.
– L’adoption de mesures exceptionnelles en vue de répondre immédiatement au
financement des demandes de formation émanant des entreprises qui connaissent des
difficultés et ce, dans le cadre du Fonds de promotion de la formation et de l’apprentissage
professionnel.
– L’activation des mécanismes anti-dumping et la mise en œuvre d’un programme
spécifique en vue de réduire le commerce parallèle.
– La création d’une commission au niveau du Ministère de l’Industrie, de l’Energie et
des Petites et Moyennes entreprises chargée d’orienter les entreprises désireuses de
bénéficier des mesures de soutien et d’assurer la coordination entre les divers intervenants.
– L’élargissement du fonds d’accès aux marchés extérieurs dans sa 2ème phase
(FAMEX2) en réservant un crédit de 10 MDT en vue d’inclure 200 nouvelles entreprises au
cours de l’année 2009 qui s’ajouteront aux 800 entreprises qui en bénéficient actuellement,
en attendant le démarrage du FAMEX3.
– La révision des interventions du Fonds de promotion des exportations (FOPRODEX)
dans le sens du relèvement du volume du soutien institutionnel et des primes octroyées aux
points d’exportation et du soutien direct aux entreprises exportatrices.
– L’augmentation d’un million de dinars du budget réservé aux foires et aux salons.
– L’allocation d’un crédit de 8 MDT pour le règlement des dossiers en suspens, dans le
cadre du FOPRODEX au titre des années 2007 et 2008.
– L’élaboration d’un programme d’intensification des campagnes de promotion du
produit touristique.
D’autre part et dans le cadre de la restructuration du secteur des assurances à
l’exportation et la consolidation des ressources de la Compagnie tunisienne pour l’assurance
du commerce extérieur (COTUNACE) afin de lui permettre de garantir une enveloppe plus
importante des exportations, il a été décidé d’augmenter son capital de 10 MDT pour le
porter à 15 MDT dont 6 MDT sont souscrits par l’Etat.
Dans le cadre de la politique de soutien et d’encouragement des investissements directs
étrangers en Tunisie et sous l’égide de la Banque centrale de Tunisie, six banques offshore
ont mis en place une ligne de crédit de 100 millions d’euros en faveur des entreprises et
projets d’investissement non-résidents opérant en Tunisie et ce, pour aider à la réalisation des
investissements prévus dans les délais fixés.
Dans le même contexte et afin de consolider les ressources du régime de garantie des
crédits accordés aux petites et moyennes entreprises dans l’industrie et les services et les
participations dans leur capital, il a été décidé de prélever 0,3% du montant des crédits à
court terme destinés à l’exportation et assurés contre les risques y afférents. Cette
contribution s’ajoute à celles déjà en vigueur à savoir :
* 0,6% sous forme de taux d’intérêt annuel pour les crédits à moyen et long termes
ou son équivalent sous forme d’un pourcentage du montant du crédit à prélever en une seule
fois au moment de l’octroi du crédit, et
200
* 1% à prélever en une seule fois du montant du crédit autorisé par l’établissement du
crédit pour les crédits à court terme1.
B – MESURES D’ORDRE STRUCTUREL
Outre les mesures conjoncturelles de soutien en faveur des entreprises qui sont les
plus exposées aux effets de la crise financière internationale, l’effort des autorités s’est
poursuivi pour consolider les choix stratégiques pris depuis plus d’une vingtaine d’années
dans le cadre de la libéralisation de l’économie tunisienne. C’est dans cet ordre d’idées que
les mesures prises dans ce domaine ont concerné le renforcement de la libéralisation des
transferts courants et la promotion de l’investissement.
1) Renforcement de la libéralisation des transferts courants et des opérations en
capital
Afin d’aider les entreprises exportatrices à se positionner sur les marchés dans leur
environnement régional et international et par voie de conséquence afin de leur permettre,
en particulier, de gagner ou de renforcer leurs parts de marchés à l’export, les entreprises
ont bénéficié d’un nouveau relèvement de leurs droits au transfert au titre des frais de séjour
à l’étranger pour affaires. Le montant maximum de l’AVA-Exportateur a été, à ce titre, porté
de 300.000 dinars à 500.000 dinars par an2.
Par ailleurs et dans le cadre du soutien de leur présence à l’étranger et de l’appui de
leurs efforts d’exportation, les entreprises résidentes non exportatrices ou ayant réalisé au
cours de l’exercice précédent un chiffre d’affaires en devises inférieur à 50.000 dinars, ont
bénéficié d’un nouveau relèvement des montants librement transférables pour
le financement de leurs investissements à l’étranger. Celles-ci peuvent transférer librement
la contre valeur de 50.000 à 250.000 dinars par an (contre 30.000 à 150.000 dinars
auparavant) pour le financement de bureaux de représentation ou de liaison à l’étranger et
de 100.000 à 500.000 dinars par an (contre 60.000 à 300.000 dinars auparavant) pour le
financement d’investissements à l’étranger sous forme de succursales, filiales ou prises de
participation au capital de sociétés3.
2) Mesures en faveur de la promotion de l’investissement
a - Extension du champ d’intervention des sociétés d’investissement à capital
risque (SICAR) et des fonds communs de placement à risque (FCPR)
Le domaine d’intervention des SICARs a été élargi à la souscription aux actions ou
parts sociales nouvellement émises pour les projets réalisés dans le cadre des petites et
moyennes entreprises ainsi que par celles bénéficiant des avantages relatifs au
réinvestissement des revenus et bénéfices au titre des opérations de transmission des
entreprises. En outre, ces entités sont tenues d’employer 65% au moins de leur capital libéré
et de chaque montant mis à leur disposition sous forme de capital risque et dans un délai ne
dépassant pas la fin de l’année suivant celle au cours de laquelle le capital a été libéré ou
celle du paiement de chaque montant mis à leur disposition dans la souscription aux actions
ou parts sociales nouvellement émises.
1
Cf. Arrêté du Ministre des finances du 3 février 2009 paru au JORT n°12 du 10 février 2009.
Cf. Circulaire de la BCT aux Intermédiaires agréés n°2009-06 du 9 février 2009.
3
Cf. Avis de change du Ministre des finances paru au JORT n°20 du 10 mars 2009 et circulaire de la BCT aux
Intermédiaires agréés n°2009-09 du 4 mai 2009.
2
201
D’autre part, le champ d’intervention des FCPR a été élargi pour englober le
renforcement de toutes les opportunités d’investissement et, à l’instar des SICARs, ils
doivent employer 65% au moins de leurs actifs dans les mêmes placements prévus pour les
SICARs.
Il convient, en outre, de signaler que la libération intégrale du capital à la souscription
exigée pour les actions et parts des organismes de placement collectif n’est plus obligatoire
selon les termes de la nouvelle loi, en ce qui concerne les parts des fonds communs de
placement à capital risque et de celles des fonds d’amorçage qui sont libérées selon les
besoins des projets au capital desquels ils détiennent des participations1.
b - Harmonisation des dispositions fiscales relatives aux avantages accordés
aux investissements auprès des SICARs avec la législation les régissant
Suite à l’élargissement du domaine d’intervention des SICARs et des FCPRs, il a été
décidé de modifier la législation fiscale y afférente. En effet, les revenus réinvestis dans le
capital des SICARs ou placés auprès d’elles sous forme de fonds à capital risque sont
déductibles dans la limite de 35% du revenu global imposable. La déduction devient totale
dans le cas où la SICAR emploie 75% au moins de son capital libéré et 75% au moins de
chaque montant placé auprès d’elle sous forme de fonds à capital risque, dans la
souscription aux actions ou aux parts sociales nouvellement émises par des entreprises
implantées dans les zones de développement prévues par les articles 23 et 24 du code
d’incitation aux investissements. La condition relative aux actions et parts sociales
nouvellement émises n’est pas exigée dans le cas d’entreprises en difficultés économiques
bénéficiant des avantages prévus pour les opérations de transmission au titre du
réinvestissement des revenus et bénéfices prévus par la législation en vigueur.
Ces dispositions s’appliquent au capital libéré des SICARs et à tout montant déposé
sous forme de fonds à capital risque ainsi qu’aux parts des FCPRs libérés à partir du
1er janvier 20092.
c - Assouplissement des procédures de transmission des entreprises
bénéficiaires des avantages fiscaux et financiers
Pour assouplir et encourager les opérations de transmission des entreprises
bénéficiaires des avantages fiscaux et financiers, la loi de finances pour l’année 2009 a
élargi le droit au maintien de ces avantages à toutes les opérations de transmission quelque
soit leur motif. Le bénéfice de cet avantage est tributaire de l’engagement du cessionnaire à
poursuivre l’exploitation pour la période restante de dix ans à compter de la date d’entrée de
l’investissement en production effective tant que la législation en vigueur ne prévoit pas une
période différente. A cet effet, le cessionnaire est tenu de déposer auprès des services
concernés par le secteur d’activité une déclaration accompagnée de l’engagement de
poursuivre l’exploitation3.
En outre, les bénéficiaires de primes liées à la qualité du promoteur sont tenus de
rembourser ces avantages pécuniaires au cas où le cessionnaire ne satisfait pas aux
conditions requises pour le bénéfice de ces primes conformément à la législation en vigueur.
Egalement, les bénéficiaires des dotations remboursables et des crédits fonciers sont tenus
1
Cf. Loi n°2008-78 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°105 du 30 décembre 2008.
Cf. Articles 19 à 21 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
3
Cf. Article 16 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
2
202
de rembourser les montants restants au titre des dotations et crédits lors de la cession de
l’entreprise tant qu’ils n’ont pas été pris en charge par le cessionnaire éligible au bénéfice
des dotations et crédits en question conformément à la législation en vigueur.
Rappelons que dans le cadre de la facilitation de la transmission des entreprises, des
avantages ont été octroyés à ce genre d’opérations par la loi de finances pour l’année 2007,
à savoir :
* la poursuite du bénéfice de l’avantage de prise en charge par l’Etat de la contribution
patronale au régime légal de sécurité sociale,
* la non déchéance des avantages fiscaux accordés à l’entreprise cédante ou à ses
actionnaires, et
* la transmission des avantages au cessionnaire dans les conditions initialement
prévues pour le cédant dans le cadre du code d’incitation aux investissements.
d - Modification des conditions d’octroi des crédits en matière de mobilisation de
créances sur l’étranger
En concrétisation des décisions présidentielles visant à soutenir l’activité économique,
notamment le secteur de l’exportation touché par la crise mondiale, il a été décidé de fixer la
durée d’usance maximale des traites tirées par les entreprises exportatrices sur l’étranger à
360 jours. Aussi, le refinancement par la BCT des crédits de mobilisation des créances nées
sur l’étranger consentis par les banques de la place s’effectuera sur la même période1.
e - Autres mesures structurelles
D’autres mesures d’accompagnement ont été décidées, dont notamment :
- la poursuite de la réforme de la nomenclature douanière dans le sens de la réduction
de 9 à 6 du nombre des taux et de la diminution des tarifs douaniers dus à l’importation des
équipements, matières premières, produits semi-finis et certains autres produits2,
- la création du Conseil national de lutte contre la contrefaçon3. Ce Conseil consultatif
créé auprès du Ministère chargé du commerce est composé de 13 membres représentant
différents ministères et organismes concernés ; il est présidé par le Ministre chargé du
commerce et a essentiellement pour mission de :
* participer à la formulation des programmes nationaux visant la lutte contre la
contrefaçon et à la coordination des travaux des différents administrations et organismes
actifs dans ce domaine,
* participer au développement de la législation relative à ce domaine,
* suivre et évaluer l’exécution des programmes de lutte contre le phénomène de la
contrefaçon,
* collecter les informations et mettre en place une base de données dans ce
domaine.
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2009-05 du 9 février 2009.
Cf. Article 12 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
3
Cf. Décret n°2009-418 du 16 février 2009 paru au JORT n°15 du 20 février 2009.
2
203
Trois commissions techniques sont créées au sein du Conseil national de lutte contre
la contrefaçon, la première est chargée du développement du cadre législatif et institutionnel,
la seconde de la programmation et du suivi et la troisième de l’information et de la
sensibilisation.
- la révision des attributions et de la composition du Conseil national des services et la
création au sein du Ministère chargé du commerce d’une unité de gestion par objectifs
chargée du secrétariat du conseil et de la réalisation du projet de mise à niveau du secteur
des services1. Créé depuis l’année 2006, ce Conseil qui regroupe des représentants des
différents ministères et organismes concernés a vu ses missions s’élargir à la participation à
la mise en place d’un système statistique sur les indicateurs de développement du secteur
des services, à l’amélioration des systèmes de qualité et la facilitation de la reconnaissance
mutuelle des diplômes et qualifications ainsi qu’à la mise à niveau dudit secteur.
IV – POURSUITE DE L’ENCOURAGEMENT ET DE LA PROMOTION DES
DIFFERENTS SECTEURS ECONOMIQUES
Le financement de l’économie continue à bénéficier d’une attention particulière. A cet
effet, des mesures ciblées ont été prises en vue de promouvoir, notamment, les activités
agricoles, l’industrie, le tourisme et l’artisanat.
A – MESURES EN FAVEUR DU SECTEUR AGRICOLE
1) Révision du barème des crédits de céréaliculture
Dans le cadre de la poursuite du soutien des agriculteurs et en application des
directives de Monsieur le Président de la République se rapportant à la révision des barèmes
de crédits saisonniers des grandes cultures nécessitée par le renchérissement des prix de
certains intrants tels que les produits consommables, la main d’œuvre, les semences etc, et
afin de garantir le lancement dans de bonnes conditions de la nouvelle saison des grandes
cultures, il a été décidé de relever de 10% les plafonds des crédits de cultures saisonnières.
C’est ainsi que le barème des crédits octroyés pour les cultures en sec du blé dur, du blé
tendre et des légumineuses a été fixé à 545 dinars par hectare pour la zone I et à 425 dinars
pour la zone II contre, respectivement, 495 et 385 dinars l’an passé.
S’agissant de la culture de l’orge en sec, les montants maximums à l’hectare des
crédits à accorder ont été fixés à 365 dinars pour la zone I, 330 dinars pour la zone II et
145 dinars pour la zone III contre, respectivement, 330 dinars, 300 dinars et 130 dinars
auparavant. Quant au barème appliqué aux spéculations des fourrages, il est passé de
275 dinars l’hectare à 305 dinars pour les cultures d’hiver et de 345 dinars l’hectare à
380 dinars pour celles d’été2.
2) Rééchelonnement des crédits
Les Banques ont été autorisées à rééchelonner les crédits octroyés aux céréaliculteurs
touchés par la sécheresse au titre de la campagne 2007-2008 ainsi que les crédits
d’investissement en liaison avec la céréaliculture.
1
2
Cf. Décret n°2009-417 du 16 février 2009 paru au JORT n°15 du 20 février 2009.
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-18 du 10 septembre 2008.
204
Peuvent bénéficier de ce rééchelonnement les agriculteurs qui se sont acquittés de
leurs engagements bancaires échus avant l’avènement de la sécheresse et qui exploitent les
terres agricoles sises dans les zones déclarées sinistrées et fixées par le décret
n°2008-3172 du 6 octobre 2008.
Le rééchelonnement concerne le principal des crédits de cultures saisonnières
octroyés au secteur des grandes cultures ainsi que le principal et les intérêts des tranches
des crédits d’investissement en liaison avec la céréaliculture et échéant en juin, juillet et août
2008. Ledit rééchelonnement est effectué sur une période maximale de 5 ans et au même
taux d’intérêt que celui du crédit initial, au cas par cas, en tenant compte de la situation
financière de l’agriculteur et du taux du préjudice subi par celui-ci au vu d’une attestation
constatant le dégât dû à la sécheresse, délivrée par le commissariat régional au
développement agricole de la région concernée. Les banques peuvent se refinancer auprès
de la Banque Centrale au taux de l’appel d’offres au titre des crédits rééchelonnés.
Le Fonds national de garantie (FNG) supporte les intérêts provenant de l’opération de
rééchelonnement des crédits bénéficiant de ses concours et qui ont été déclarés au
secrétariat du fonds1.
3) Relèvement des barèmes des crédits complémentaires de cultures saisonnières
Le barème des crédits complémentaires de cultures saisonnières destinés à la fertilisation
d’appoint et au traitement fongique au titre de la campagne céréalière 2008-2009, est relevé de
88 dinars à 99 dinars par hectare pour les céréales en irrigué et les céréales en sec de la zone I
et de 76 dinars à 86 dinars par hectare pour les céréales en sec de la zone II2.
4) Promotion et développement du secteur des grandes cultures
a - Création de l’Institut national des grandes cultures
Dans le but d’accroître la productivité du secteur des grandes cultures, il a été décidé
de créer l’Institut national des grandes cultures (INGC). Placée sous la tutelle du Ministre
chargé de l’agriculture, cette structure s’est vue confier, essentiellement, les missions
suivantes :
- élaborer les études sur le secteur des grandes cultures en vue d’accroître la
production, développer la productivité et améliorer les revenus et sur la conjoncture du
marché international des produits de grandes cultures,
- assurer l’encadrement technique au niveau des exploitations de grandes cultures et
instaurer les techniques les plus efficaces et les modes de cultures adaptés à la
céréaliculture irriguée,
- veiller au développement de la production et l’utilisation des semences améliorées,
- assurer l’encadrement continu des techniciens et des exploitations des grandes
cultures par la réalisation de programmes de formation à leur faveur3.
1
Cf. Note de la BCT aux banques n°2008-27 du 31 octobre 2008.
Cf. Note de la BCT aux banques n°2009-04 du 3 février 2009.
3
Cf. Loi n°2009-15 du 16 mars 2009 parue au JORT n°22 du 17 mars 2009.
2
205
b - Encouragement à l’exploitation des terres agricoles dans les grandes cultures
Dans le cadre de la poursuite du développement du secteur des grandes cultures et
afin d’assurer l’autonomie alimentaire, notamment, en céréales, il a été décidé d’encourager
l’exploitation des terres agricoles réservées aux grandes cultures objet de contrats de
location et ce, par l’exonération desdits contrats des droits d’enregistrement, l’exonération
des revenus provenant de l’exploitation des terres agricoles réservées aux grandes cultures
objet de contrats de location de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou la
déduction desdits revenus de l’assiette de l’impôt sur les sociétés à condition que1:
- la période de location soit au minimum de 3 ans ;
- le locataire s’engage, dans le contrat de location, à exploiter ces terres dans les
grandes cultures ;
- le bénéficiaire doit, en outre, pour bénéficier de l’exonération de l’impôt sur le revenu
des personnes physiques ou de la déduction des revenus en question de l’assiette de l’impôt sur
les sociétés déposer, à l’appui de la déclaration de l’impôt, une attestation délivrée par les
services régionaux compétents du Ministère chargé de l’agriculture, justifiant que l’exploitation de
ces terres, objet de la location, a été réservée aux grandes cultures conformément aux
exigences de la rotation des cultures au cours de l’exercice concerné par l’exonération.
5) Sauvegarde des palmiers
Un cadre légal régissant la sauvegarde et le développement du patrimoine génétique
national des palmiers-dattiers de toutes espèces a été mis en place afin de préserver cette
richesse nationale contre la dégradation et les risques auxquels elle est confrontée, tels que
l'arrachage, l’abattage et la destruction des palmiers et de protéger les palmiers contre les
fléaux et les pathologies végétales tout en renforçant le rôle des oasis dans la réalisation des
objectifs nationaux aux plans économique, social et écologique2.
6) Modalités d’intervention et de fonctionnement du Fonds de promotion de la
qualité des dattes
Créé en vertu de l’article 24 de la loi n°2007-70 du 27 décembre 2007 portant la loi de
finances pour la gestion 2008, le Fonds de promotion de la qualité des dattes intervient pour
contribuer au financement des opérations suivantes :
- à concurrence de 80% du coût avec un plafond de 1.700 dinars par hectare pour
l’intensification de l’utilisation de la moustiquaire,
- à concurrence de 25% du coût avec un plafond de 12 dinars par hectare pour la
participation au nettoyage des oasis à l’intérieur des exploitations,
- la prise en charge de la totalité du coût avec un plafond de 10 mille dinars par an et
pour l’ensemble des zones de production pour l’organisation et l’encadrement des opérations
de cueillette des dattes,
- à concurrence de 70% du coût avec un plafond de 5 mille dinars par centre pour les
investissements immatériels relatifs à la mise à niveau des centres de collecte de dattes,
- la prise en charge de la totalité du coût avec un plafond de 20 mille dinars par an pour
la lutte biologique contre la pyrale des dattes.
1
2
Cf. Articles 13 et 14 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
Cf. Loi n°2008-73 du 2 décembre 2008 parue au JORT n°98 du 5 décembre 2008.
206
Il intervient aussi dans toutes les activités relatives à l’amélioration de la qualité des
dattes et l’encouragement de leur production et de leur commercialisation1.
B – MESURES EN FAVEUR DE L'INDUSTRIE
1) Encouragement des personnes physiques ou morales opérant dans le secteur
du textile et de l’habillement à passer de la sous-traitance à la co-traitance
Le plafond des dotations remboursables ou des participations au capital octroyées par
le Fonds de Développement de la Compétitivité Industrielle au profit des tunisiens exploitants
des entreprises individuelles ou actionnaires dans des sociétés industrielles, opérant dans le
secteur du textile et de l’habillement et qui passent de la sous-traitance à la co-traitance, a
été relevé. Désormais, ces dotations qui sont accordées dans la limite de la moitié des
besoins de recapitalisation ne doivent pas dépasser le montant de 200 mille dinars contre
150 mille dinars auparavant.
Il convient de rappeler que l’aide dudit fonds peut être, soit sous forme de dotation
remboursable sur une durée maximale de douze ans dont 5 ans de délai de grâce, avec un
taux d’intérêt annuel de 3%, soit sous forme de participation au capital de l’entreprise dont la
cession s’effectuera sur une durée maximale de douze ans à la valeur nominale des actions,
majorée d’un taux d’intérêt annuel de 3% et ce, en vertu d’une convention à conclure à cet
effet entre la SICAR et les bénéficiaires2.
2) Encouragement des entreprises de promotion immobilière à réaliser des
locaux destinés à l’implantation d’entreprises industrielles
Pour encourager les sociétés de promotion immobilière à réaliser des locaux destinés
à l’implantation d’entreprises industrielles dans les zones d’encouragement au
développement régional, il a été décidé de les faire bénéficier d’une prime représentant une
partie du coût de réalisation de ces locaux, déterminée selon les zones, et d’une prime au
titre de la participation de l’Etat aux dépenses d’infrastructure nécessaires à la réalisation de
ces locaux selon les zones3. Ces avantages sont accordés par décret après avis de la
Commission supérieure d’investissement.
C – MESURES EN FAVEUR DES SECTEUR DE L’ARTISANAT ET DES PETITES ET
MOYENNES ENTREPRISES (PME)
1) Relèvement du plafond du coût des investissements dans les activités
éligibles au concours du Fonds national de l’artisanat et des petits métiers
(FONAPRA)
En application des nouvelles dispositions introduites par le décret n°2008-388 du
11 février 2008, il a été décidé de relever le plafond du coût total des investissements dans
l’artisanat, les petites entreprises et les petits métiers et éligibles au concours du
FONAPRA4.
En effet, les crédits à moyen terme finançant les investissements ci-haut cités sont
accordés pour financer les projets des petites entreprises et des petits métiers dont le coût
n’excède pas 100 mille dinars, fonds de roulement compris, contre 50 mille dinars
1
Cf. Décret n°2009-723 du 16 mars 2009 paru au JORT n°24 du 24 mars 2009.
Cf. Décret n°2008-2404 du 23 juin 2008 paru au JORT n°52 du 27 juin 2008.
3
Cf. Article 18 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
4
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-19 du 19 septembre 2008.
2
207
auparavant ou 80 mille dinars pour les projets promus par les diplômés de l’enseignement
supérieur.
En outre la liste des activités éligibles à cette forme de concours, objet de l’annexe VI
de la circulaire de la BCT aux banques n°1987-47, a été élargie à de nouvelles activités qui
se sont développées ces dernières années tels que le transport frigorifique de produits
agricoles, les bureaux d’études, les hébergements de services, les banques de données et
les services télématiques.
D’autre part, les promoteurs appartenant aux familles nécessiteuses inscrites au
registre national de la pauvreté ou aux catégories ayant des besoins spécifiques et qui ne
peuvent pas justifier de l’apport personnel en numéraire exigé pour le financement de leurs
projets, bénéficient, désormais, d’une dotation remboursable représentant 100% des fonds
propres.
2) Relèvement du montant de l’avance consentie aux PME et aux artisans au titre
des marchés publics
Afin de permettre aux PME et aux artisans de mieux s’intégrer dans le cycle
économique en activant leurs participations dans l’exécution des marchés publics, il a été
décidé de consentir obligatoirement une avance de 20% du montant du marché payable en
dinars aux PME et de relever de 15% à 20% celle octroyée aux artisans.
Il convient, toutefois, de signaler que ce décret définit la PME comme étant celle en
activité et celle récemment constituée dans les conditions suivantes :
- pour les marchés de bâtiment et travaux publics : l’entreprise ayant l’agrément dans
les catégories 1 à 4 conformément à la réglementation en vigueur,
- pour les marchés de fourniture de biens et de services : l’entreprise en activité dont le
chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas un million de dinars et celle récemment constituée
dont le coût d’investissement ne dépasse pas 500 mille dinars,
- pour les marchés d’études : l’entreprise en activité dont le chiffre d’affaires annuel ne
dépasse pas 300 mille dinars et celle nouvellement constituée dont le coût d’investissement
ne dépasse pas 150 mille dinars1.
D – MESURES EN FAVEUR DU TOURISME : MODIFICATION DE LA LOI RELATIVE
A L’HEBERGEMENT TOURISTIQUE A TEMPS PARTAGE
Dans le cadre de la diversification et de l’enrichissement du produit touristique, le
secteur du tourisme a connu, au cours des dernières années, le développement de l’activité
de l’hébergement touristique à temps partagé, activité qui a été réglementée depuis 1997 en
vertu de la loi n°1997-46 du 14 juillet 1997.
La modification de ladite loi a été jugée nécessaire eu égard à l’existence de certaines
difficultés qui ont surgi au cours de son application. Les nouveautés introduites par la
nouvelle loi concernent, essentiellement, les points suivants2 :
1
2
Cf. Décret n°2008-3505 du 21 novembre 2008 paru au JORT n°95 du 25 novembre 2008.
Cf. Loi n°2008-33 du 13 mai 2008 parue au JORT n°40 du 16 mai 2008.
208
- la diminution de la durée de jouissance du droit d’hébergement à temps partagé de
30 ans à une période minimale de 5 ans, sachant qu’une période plus longue peut être
définie dans le cadre du contrat,
- l’interdiction à la société d’hébergement touristique à temps partagé de commercialiser des semaines d’hébergement avant la réalisation totale du projet de construction des
unités consacrées à ce type d’hébergement ou lorsque cette société n’est pas propriétaire de
ces unités. Il lui est interdit, aussi, de recourir à la sous-traitance dans les opérations de
commercialisation et ce, afin d’éviter la multiplication des intervenants dans les contrats
afférents à cette activité,
- l’institution d’une obligation à la charge des promoteurs qui s’adonnent à cette
activité pour fournir une caution bancaire ininterrompue en guise de garantie de leurs
obligations professionnelles envers les clients et ce, en remplacement de la condition de
dépôt de 15% des sommes perçues de la vente des semaines d’hébergement dans un
compte indisponible, condition qui a découragé les investisseurs étrangers dans ce domaine,
- le relèvement de 10 à 15 jours du délai de réflexion accordé au bénéficiaire du droit
d’hébergement à temps partagé pour se rétracter de l’opération,
- l’institution d’une obligation à la charge de la société qui s’adonne à cette activité
pour déposer une copie du contrat de cession auprès des services compétents relevant du
Ministère du tourisme et ce, afin de permettre le suivi de la commercialisation des semaines
de l’hébergement à temps partagé,
- la fixation par un règlement intérieur, sous forme d’un montant forfaitaire annuel
révisable tous les deux ans, des frais communs nécessaires à la maintenance et l’entretien
des unités d’hébergements et que le bénéficiaire du droit d’hébergement doit payer
annuellement.
V – AUTRES MESURES
A – PROMOTION DU SECTEUR DES COMMUNICATIONS ET DE L’ECONOMIE
NUMERIQUE
1) Création du Conseil supérieur de la communication et fixation de son
organisation
Dans le cadre de développement du secteur des communications et de l’information, il
a été décidé de créer un Conseil supérieur de la communication.
Ledit Conseil est une institution nationale publique dotée de la personnalité juridique et
de l’autonomie financière1.
Il est chargé, notamment :
- d’étudier et proposer toute mesure contribuant à l’élaboration d’une politique
générale de communication et d’information visant la concrétisation d’une communication
libre et pluraliste et le développement des infrastructures y afférentes ;
1
Cf. Loi n°2008-30 du 2 mai 2008 parue au JORT n°37 du 6 mai 2008 et décret n°2008-3222 du 13 octobre 2008
paru au JORT n°84 du 17 octobre 2008.
209
- d’assurer le suivi du secteur de l’information et de la communication à travers la
collecte des données nationales et internationales y afférentes et leur sauvegarde dans une
base de données et l’élaboration de rapports de synthèse et d’études relatives aux
innovations dudit secteur ; et
- d’assurer le suivi de la prestation des établissements de l’information et de la
communication publics et privés, à travers l’étude de leurs prestations et l’évaluation des
programmes et de leurs contenus et la proposition d’idées conformément aux orientations
nationales et à l’éthique de la profession journalistique.
L’organigramme de cette structure comprend le Président, le Secrétariat général,
l’Observatoire national de l’information, la Direction juridique, des études et de la documentation et la Sous-direction des services communs.
Il est composé de cinq commissions permanentes pour l’étude des principales
questions relevant de son activité. Il est désigné auprès de ces commissions deux chargés
de mission en qualité de secrétaires permanents.
2) Création d’une Unité de gestion par objectifs pour la réalisation du projet de
développement de l’économie numérique
Il a été décidé de créer, au sein du ministère des technologies de la communication,
une Unité de gestion par objectifs pour la réalisation du projet de développement de
l’économie numérique dont la mission consiste, essentiellement, à :
- la coordination entre les structures concernées directement par les projets de
partenariat entre le secteur public et le secteur privé dans le domaine de l’économie
numérique et le suivi de la réalisation desdits projets, et
- le suivi de l’exécution des décisions et des recommandations relatives à la
promotion de l’économie numérique.
La durée de réalisation dudit projet est fixée à quatre ans et s’effectuera en trois
phases :
1ère phase : du mois de mai 2008 au mois de décembre 2008
Cette phase consiste en la participation dans l’élaboration des études et des
évaluations portant sur la réalisation des projets de partenariat entre le secteur public et le
secteur privé dans le domaine de l’économie numérique, dans l’organisation de
manifestations de sensibilisation et de formation relatives à ce partenariat ainsi que dans la
mise en place des guides de références relatifs aux modalités de partenariat.
2ème phase : du mois de janvier 2009 au mois de décembre 2010
Cette phase consiste en la participation dans l’élaboration et l’exécution des plans
d’actions pour la réalisation des projets de partenariat entre le secteur public et le secteur
privé et leur suivi. L’Unité est appelée, simultanément, à présenter des propositions utiles à
la promotion des aspects administratifs et techniques desdits projets.
3ème phase : du mois de janvier 2011 au mois de décembre 2011
Durant cette période, l’Unité de gestion se chargera de poursuivre le suivi de la
réalisation des projets de partenariat et d’évaluer les premiers résultats de ces projets pour
210
ensuite élaborer un rapport sur l’état d’exécution des directives et recommandations relatives
à la promotion de l’économie numérique.
Une Commission est créée au sein du ministère des technologies de la
communication, elle est chargée du suivi et de l’évaluation des missions confiées à l’Unité de
gestion par objectifs pour la réalisation du projet de développement de l’économie
numérique. Elle est composée de six membres représentant le Premier Ministère et les
Ministères du développement et de la coopération internationale, des technologies de la
communication, de l’industrie, de l’énergie et des PME, et de l’enseignement supérieur, de la
recherche scientifique et de la technologie. La présidence de cette commission est assurée
par le Ministre des technologies de la communication ou son représentant1.
B – PROMULGATION DU CODE DES DOUANES
Entrant dans le cadre de l’amélioration de la législation douanière et son adaptation
aux exigences des mutations rapides qui caractérisent la scène économique internationale,
un nouveau code des douanes a été adopté2. Il vise à :
- renforcer la compétitivité de l’économie par le biais de la restructuration des régimes
douaniers conformément aux normes internationales de manière à permettre à l’entreprise
tunisienne de travailler dans un environnement similaire à celui des entreprises étrangères
concurrentes, l’assouplissement des conditions des régimes douaniers suspensifs,
notamment en ce qui concerne les garanties financières exigées pour bénéficier de ces
régimes et la facilitation des procédures douanières afin de réduire les frais supportés par les
exportateurs et les importateurs ;
- consolider les garanties offertes aux opérateurs économiques usagers de
l’administration douanière et ce, à travers notamment l’institution d’un mécanisme de
conciliation permettant l’intervention dans certains litiges entre l'administration douanière et
les opérateurs économiques (création de la commission de conciliation et d'expertise
douanière comprenant un magistrat de deuxième classe du siège de l’ordre judiciaire comme
président, d’un conseiller du tribunal administratif et de deux assesseurs désignés en raison
de leur compétence technique), le renforcement du rôle statuant sur les affaires douanières
à caractère pénal (possibilité, désormais, pour le juge d’appliquer les circonstances
atténuantes, de réduire la sanction…) ;
- adapter la législation douanière au dispositif légal national et aux engagements
internationaux du pays.
C – MODALITES DE REGULARISATION PAR LES ETRANGERS DE LEURS
SITUATIONS FISCALES POUR LES TRANSFERTS DES REVENUS IMPOSABLES
En application de l’article 59 de la loi n°2007-70 du 27 décembre 2007 portant loi de
finances pour la gestion 2008 et dans le cadre de l’amélioration du recouvrement des
recettes fiscales, les personnes physiques non-résidentes, les personnes morales nonrésidentes et non établies, les personnes exerçant dans le cadre d’un établissement stable
situé en Tunisie ainsi que les étrangers résidents qui changent leur lieu de résidence hors de
la Tunisie, sont astreints à la présentation d’une attestation prouvant la régularisation de leur
situation fiscale. Ladite attestation est déposée auprès des services :
1
2
Cf. Décret n°2008-1868 du 13 mai 2008 paru au JORT n°41 du 20 mai 2008.
Cf. Loi n°2008-34 du 2 juin 2008 parue au JORT n°47 du 10 juin 2008.
211
- du ministère de l’intérieur et du développement local lors de la demande de certificat
de changement de résidence, ou
- des douanes au moment du rapatriement d’effets personnels ou de matériels, ou
- de la BCT ou des Intermédiaires agréés lors du transfert des revenus ou bénéfices
vers l’étranger.
L’attestation de régularisation de la situation fiscale est délivrée par le service de contrôle
des impôts compétent, au plus tard, cinq jours après la date de dépôt de la demande.
En cas de refus, le service de contrôle des impôts est tenu d’indiquer, par écrit, les motifs
dudit refus, auquel cas le demandeur peut recourir à une commission chargée de statuer sur
les requêtes de réexamen des demandes d’obtention d’attestations de régularisation de la
situation fiscale ou d’attestations d’exonération des revenus et bénéfices1.
D – MESURES VISANT LA POURSUITE DE LA REFORME FISCALE ET
L’AMELIORATION DU RENDEMENT DE L’IMPOT
En application de l’arrêté du Ministre des finances du 1erdécembre 2008 et pour
généraliser la procédure de déclaration fiscale à distance à une population plus large de
contribuables, le montant du chiffre d’affaires à partir duquel la procédure de déclaration par
voie électronique est exigée a été ramené à 2 millions de dinars.
Il est à rappeler que dans le cadre d’une meilleure utilisation des nouvelles
technologies de communication visant à faciliter l’acquittement du devoir fiscal, il a été
décidé, en vertu des lois de finances pour la gestion des années 2003 et 2005, et pour les
entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 5 millions de dinars, d’obliger les
contribuables de faire leurs déclarations fiscales à distance et de les présenter sous formes
de supports magnétiques.
Dans le même contexte et afin de concrétiser les mesures relatives à la
dématérialisation de certaines obligations fiscales, la loi de finances pour l’année 2009 a
prévu une sanction pécuniaire sous forme d’amende variant de 100 dinars à 5.000 dinars à
l’encontre de tout contribuable tenu de déposer ses déclarations ou tout autre document
exigible pour l’établissement ou le contrôle de l’impôt ou de payer l’impôt via les moyens
électroniques fiables à distance et qui n’a pas respecté cette obligation2.
E – CREATION DU CONSEIL SUPERIEUR DE L'ENTREPRISE
Dans le cadre de l’application des dispositions de la loi relative à l’initiative
économique, un Conseil supérieur de l'entreprise a été créé en vue d'étudier et de donner
son avis sur les questions afférentes au renforcement de la compétitivité et au
développement de l’environnement des affaires, à la promotion de l'entreprise (rentabilité,
employabilité, compétitivité …), à l’intégration de l’entreprise dans l'économie numérique et
dans les secteurs innovants et à la diffusion de la culture de l'initiative.
Le Conseil supérieur de l'entreprise, présidé par le Premier ministre, se compose de
quatorze membres du gouvernement et d’autres membres dont le Gouverneur de la Banque
Centrale de Tunisie, le Président du Conseil du Marché Financier, le Président de
l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers et le
1
Cf. Décret n°2008-1858 du 13 mai 2008 paru au JORT n°41 du 20 mai 2008.
Arrêté du Ministre des finances du 1er décembre 2008 paru au JORT n°98 du 5 décembre 2008 et article 37 de
la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
2
212
Président de l'Association des sociétés d'investissement à capital risque, le Secrétaire
général de l’Union générale tunisienne du travail, le Président de l’Union tunisienne de
l’industrie, du commerce et de l’artisanat et d’autres membres représentant les partis
politiques représentés à la Chambre des députés, l’hôtellerie, l’agriculture et la pêche.
Ledit Conseil se réunit au moins une fois tous les six mois et il est tenu de préparer un
rapport annuel de son activité1. Le secrétariat permanent de ce Conseil est assuré par le
Ministère du développement et de la coopération internationale qui est chargé de la
préparation de l’ordre du jour des réunions, de la convocation des membres, de l’élaboration
des procès-verbaux des réunions et du suivi des décisions du conseil et de ses
recommandations.
F – POURSUITE DE LA PROMOTION DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION
En vue de mieux encadrer les entreprises dans le diagnostic de leurs besoins en
matière d’innovation et assister les structures publiques de recherche dans les domaines de
la propriété intellectuelle, du transfert de la technologie, de la valorisation des résultats de la
recherche et la diffusion de programmes et de mécanismes liés à l’innovation ainsi que la
promotion de la culture de l’innovation technologique, une agence dénommée « Agence
nationale de la promotion de la recherche et de l’innovation » a été créée.
Ladite agence est un établissement public à caractère scientifique et technologique
public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière2.
G – CREATION DE L’INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION (INC)
La création de l'Institut National de la Consommation s'inscrit dans le cadre du renforcement
du système de protection du consommateur dans le contexte de l'évolution du rythme des
transactions commerciales due à l'amélioration du niveau de vie du citoyen et à l'abondance des
marchandises et des services offerts sur un marché caractérisé par la concurrence.
Parmi les missions de cet établissement public à caractère administratif rattaché au
Ministère chargé du commerce, figurent le soutien technique aux organisations et aux
structures concernées par les domaines de la consommation, la contribution au
développement de l'information du consommateur ainsi que l'orientation et la rationalisation
de son comportement. La direction de cette structure est assurée par un Directeur général
nommé par décret qui est chargé, notamment, de la gestion administrative, financière et
technique de l’Institut, de la conclusion des marchés et des contrats, de proposer le budget
et de l’organisation de l’INC et de veiller à l’application des recommandations du Conseil
d’orientation créé au sein de cette structure et ayant une mission consultative3.
H - POURSUITE DE L’ENCOURAGEMENT DU SECTEUR PRIVE A INVESTIR DANS
LE DOMAINE DE L’HEBERGEMENT DES ETUDIANTS
En vue de poursuivre l’encouragement du secteur privé à investir dans le domaine de
l’hébergement des étudiants, la date du 31 décembre 2008 considérée comme date limite
fixée aux investisseurs pour bénéficier de l’avantage de l’achat de terrains au dinar
symbolique, a été prorogée jusqu’au 31 décembre 20114.
1
Cf. Décret n°2008-851 du 1er avril 2008 paru au JORT n°28 du 4 avril 2008.
Cf. Loi n°2008-60 du 4 août 2008 parue au JORT n°64 du 8 août 2008.
3
Cf. Loi n°2008-70 du 10 novembre 2008 parue au JORT n°94 du 21 novembre 2008 et décret n°2009-634 du 2 mars
2009 paru au JORT n°19 du 6 mars 2009.
4
Cf. Article 22 de la loi n°2008-77 du 22 décembre 2008 parue au JORT n°104 du 26 décembre 2008.
2
213
II. – LA LIQUIDITE ET L’EQUILIBRE DU SYSTEME FINANCIER
L’excédent de liquidité ayant prévalu sur le marché monétaire en 2007 s’est davantage
consolidé en 2008, nécessitant une intervention accrue de l’Institut d’émission pour éponger
les surplus de liquidité et le relèvement à deux reprises des taux de la réserve obligatoire
pour stériliser l’excédent.
A – EVOLUTION DE LA LIQUIDITE DU SYSTEME FINANCIER1
L’année 2008 s’est caractérisée par la poursuite de l’aisance de la trésorerie des
banques (+767 MDT contre +252 MDT en 2007), portant la marque de la forte consolidation
des actifs nets sur l’étranger (+1.150 MDT) mais dont l’ampleur a été, toutefois, atténuée par
l’effet restrictif exercé par l’augmentation des billets et monnaies en circulation (-393 MDT)
et la baisse du solde net des administrations publiques (-197 MDT). Dans ce contexte, la
Banque centrale est intervenue, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire,
pour éponger une enveloppe moyenne de 418 MDT contre une injection de 4 MDT en 2007.
En conséquence, les avoirs en comptes courants ordinaires des banques tenus à la Banque
centrale ont augmenté de 345 MDT pour s’établir à 682 MDT.
(en MDT)
2000
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Evolution du total des facteurs autonomes
et des réserves obligatoires requises
Total des facteurs autonomes
Réserves obligatoires requises
Au cours de l’année 2008, la liquidité bancaire a connu trois phases distinctes d’évolution :
La première période qui couvre les deux premiers mois de l’année a été
caractérisée par un resserrement de la liquidité bancaire résultant de l’effet restrictif exercé
par le solde net des administrations publiques. Cette contraction aurait pu être plus
prononcée n’eût été l’amélioration des actifs nets sur l’étranger.
En effet, en revenant de 70 MDT en décembre 2007 à -267 MDT en février 2008, le
solde net des administrations publiques a contribué au resserrement de la liquidité bancaire.
Cette baisse est imputable, d’une part, à l’augmentation du compte « Gouvernement
tunisien, comptes divers » de 147 MDT suite à l’encaissement de la part revenant à l’Etat
tunisien du produit de la cession d’une partie du capital de la Banque tuniso-koweitienne au
1
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
214
groupe Caisse d’Epargne, et d’autre part, à l’augmentation du solde du compte courant du
Trésor de 167 MDT, suite, notamment, à la perception d’importantes recettes fiscales,
atténuée, toutefois, par l’importance des dépenses engagées au titre du remboursement de
la dette publique et des virements effectués au profit de sociétés et organismes publics pour
une enveloppe globale de 661 MDT et ayant profité, notamment, aux organismes de
sécurité sociale, à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), à l’Office des
céréales et à l’Office national de l’huile (ONH). Il convient de préciser, qu’au cours de la
période sous-revue, les souscriptions aux bons du Trésor qui ont totalisé 91 MDT (dont
83 MDT sous forme de BTA) ont été équivalentes aux remboursements, se traduisant par
une quasi-stagnation de leur encours.
De même, le poste « Autres facteurs nets » qui a augmenté de 110 MDT, en
s’établissant à 2.605 MDT en février 2008, a exercé un effet restrictif sur la liquidité bancaire.
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Moyennes trimestrielles 2008
Année
Année Variations*
Désignation
2007
2008
2008/2007
I
II
III
IV
Billets et monnaies en
circulation
Solde net des administrations publiques
dont : Solde du compte
courant du Trésor
Actifs nets sur l’étranger
dont: Avoirs nets en devises
Autres facteurs nets
dont :Devises en attente
d’affectation
= (A) Total des facteurs
autonomes
Appels d’offres
Prises en pension de 1 à
7 jours
Opérations ponctuelles
nettes
Opérations d’open-market
Pensions livrées
= (B) Opérations de
politique monétaire
= (A)+(B) Avoirs en
comptes courants des
banques
-4.021
-4.305
-4.274
-4.554
-4.524
-4.414
-393
+175
-203
-23
+123
+14
-22
-197
-421
+6.974
+8.924
-2.795
-660
+7.479
+9.572
-2.604
-489
-456
-563
-542
+7.970 + 8.495 + 8.550 + 8.124
+9.799 +10.556 +11.127 +10.264
-2.533 -2.404 -2.808
-2.588
-121
+1.150
+1.340
+207
-2.347
-1.957
-1.896
-1.929
-2.160
-1.986
+361
+333
-111
+367
-53
+1.140
-568
+1.660
-979
+1.232
-285
+1.100
-471
+767
-360
+4
0
+6
0
0
+1
-3
0
+89
+22
0
+25
+115
-7
+25
0
0
+25
0
0
+25
0
-2
+25
+29
-2
-64
+7
+4
+87
-544
-954
-260
-418
-422
+337
+454
+596
+706
+972
+682
+345
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
En revanche, les actifs nets sur l’étranger, qui se sont établis à 7.402 MDT en février
2008 contre 7.196 MDT, en décembre 2007, ont contribué à l’amélioration de la liquidité des
banques. Leur affermissement est imputable, dans sa totalité, à la baisse des comptes
« intervention sur le marché monétaire en devises » et « devises des intermédiaires
agréés » de 180 MDT et 75 MDT, respectivement, et dont l’ampleur a été toutefois atténuée
par le repli des avoirs nets en devises (47 MDT) suite aux dépenses accrues au titre du
remboursement de la dette extérieure conjuguées à l’accroissement de celles au titre du
règlement des transactions courantes. L’ampleur de ces dépenses a été, néanmoins,
atténuée par l’encaissement des flux au titre, notamment, des recettes de privatisation du
capital de la Banque tuniso-koweitienne ci-haut mentionnées et des tirages sur emprunts
215
extérieurs, notamment, les prêts accordés par la Banque africaine de développement (BAD)
et la Banque européenne d’investissement (BEI).
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE PAR PERIODE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
2008
Variations*
Désignation
Moyenne
Moyenne
Moyenne
Période (2)/ Période (3)/
Billets et monnaies en
circulation
Solde net des administrations
publiques
dont : Solde du compte
courant du Trésor
Actifs nets sur l’étranger
dont : Avoirs nets en devises
Autres facteurs nets
dont : Devises en attente
d’affectation
= (A) Total des facteurs
autonomes
Appels d’offres
Prises en pension de 1 à 7 jours
Opérations ponctuelles nettes
Opérations d’open-market
Pensions livrées
= (B) Opérations de politique
monétaire
= (A)+(B) Avoirs en comptes
courants des banques
janv-fév (1)
mars-sept (2)
oct-déc (3)
période (1)
période (2)
-4.307
-4.398
-4.524
-91
-126
-222
+19
+14
+241
-5
-692
+7.392
+9.549
-2.594
-490
+8.150
+10.098
-2.491
-563
+8.550
+11.127
-2.808
+202
+758
+549
+103
-73
+400
+1.029
-317
-1.969
-1.916
-2.160
+53
-244
+269
+21
+1
0
+25
+141
+1.280
-691
+2
-3
+25
+9
+1.232
-285
0
0
+25
0
+1.011
-712
+1
-3
0
-132
-48
+406
-2
+3
0
-9
+188
-658
-260
-846
+398
+457
+622
+972
+165
+350
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
Egalement, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 4.293 MDT en
février 2008 ont baissé de 4 MDT par rapport à leur niveau enregistré en décembre 2007 et
ont exercé un effet expansif d’autant sur la liquidité bancaire.
L’évolution des facteurs autonomes de la liquidité bancaire, au cours des deux
premiers mois de l’année 2008, s’est traduite par un accroissement des besoins des
banques en liquidité. Dans ce contexte, la Banque centrale est intervenue, dans le cadre de
ses opérations de politique monétaire, pour injecter une enveloppe moyenne de 188 MDT.
En conséquence, les avoirs en comptes courants ordinaires des banques tenus à la Banque
centrale se sont établis à 457 MDT en augmentation de 14 MDT par rapport à leur niveau
enregistré en décembre 2007.
Au cours de la période mars-septembre, la trésorerie des banques s’est nettement
améliorée et une situation de surliquidité est apparue reflétant les effets expansifs suscités par
l’affermissement des actifs nets sur l’étranger et du solde net des administrations publiques,
mais dont l’ampleur a été atténuée par l’effet restrictif dû à l’augmentation des billets et
monnaies en circulation.
216
EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE (Données de fin de période en MDT)
*
2008
Variations
Déc.
Désignation
Déc.2008
2007
Mars
Juin
Sept.
Déc.
Déc.2007
Billets et monnaies en
circulation
-4.348
-4.323
-4.368
-4.697
-4.641
-293
Solde net des administrations
publiques
+276
-108
+461
+529
+169
-107
dont : Solde du compte
courant du Trésor
-323
-549
-140
-50
-397
-74
Actifs nets sur l’étranger
+7.298
+7.786
+8.044
+8.576
+8.822
+1.524
dont : Avoirs nets en devises
+9.582
+9.727
+9.957 +10.737 +11.656
+2.074
Autres facteurs nets
-2.598
-2.608
-2.336
-2.523
-3.074
-476
dont : Devises en attente
d’affectation
-1.978
-1.882
-1.889
-2.013
-2.128
-150
= (A) Total des facteurs
autonomes
+628
+747
+1.801
+1.885
+1.276
+648
Appels d’offres
-279
-337
-1.128
-1.199
0
+279
Prises en pension de 1 à 7 jours
0
0
+78
0
0
0
Opérations ponctuelles nettes
0
0
0
0
0
0
Opérations d’open-market
+25
+25
+25
+25
+25
0
Pensions livrées
0
0
0
0
0
0
= (B) Opérations de politique
monétaire
-254
-312
-1.025
-1.174
+25
+279
= (A)+(B) Avoirs en comptes
courants des banques
+374
+435
+776
+711
+1.301
+927
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
L’affermissement des actifs nets sur l’étranger de 1.286 MDT porte la marque de celui
des avoirs nets en devises (+1.268 MDT) suite à la mobilisation d’importantes ressources
extérieures sous forme :
- d’investissements étrangers, notamment, celui réalisé par la compagnie libyenne
Laico (131 MDT), la prise de participation de la société « EMP AFRICA FUND » dans le
capital de la société « SAH-LILAS » (56 MDT), celle effectuée par des institutionnels
étrangers dans le capital de la société ARTES RENAULT (74 MDT) et la participation de la
« Société Générale » à l’augmentation du capital de l’UIB (57 MDT),
- de tirages sur emprunts extérieurs d’environ 507 MDT accordés, notamment, par la
BEI, l’International financial corporation Washington, filiale de la Banque mondiale (IFC), la
Banque du Japon pour la coopération internationale (JBIC), la Banque africaine de
développement (BAD), la Nordic investment bank (NIB) et l’Agence française de développement (AFD), et
- de flux en devises provenant des recettes touristiques et des revenus des
travailleurs tunisiens résidant à l’étranger.
L’effet de ces recettes a été, toutefois, atténué par les dépenses engagées au titre du
remboursement de la dette extérieure et l’aggravation du déficit commercial.
Egalement, le solde net des administrations publiques, qui a augmenté de 543 MDT
entre mars et septembre 2008, a contribué à l’amélioration de la liquidité bancaire. Son
évolution porte, essentiellement, la marque de la baisse du solde du compte courant du
Trésor de 387 MDT qui s’est conjuguée au repli du compte « Gouvernement Tunisien,
comptes divers » de 147 MDT, suite au transfert de la part revenant à l’Etat du produit de
privatisation de la BTK au compte courant du Trésor. La baisse du solde des avoirs du Trésor
à la BCT est imputable à l’importance des dépenses engagées au titre du remboursement des
217
bons du Trésor venus à échéance, soit 1.001 MDT (dont 630 MDT sous forme de BTA) et aux
virements effectués au profit des entreprises et organismes publics, pour un montant de
2.738 MDT ayant profité, notamment, aux caisses de sécurité sociale, à l’ETAP et à l’office
des céréales. Cette baisse aurait été plus prononcée n’eussent été l’importance des recettes
fiscales et l’encaissement de la part revenant à l’Etat des bénéfices réalisés, au titre de
l’exercice 2007, par la Banque centrale de Tunisie (435 MDT), le Groupe chimique tunisien
(265 MDT), Tunisie Télécom (129 MDT) et la Compagnie des phosphates de Gafsa
(95 MDT). A ces flux se sont ajoutés les transferts (227 MDT) à partir du « compte spécial du
Gouvernement tunisien en devises » et l’encaissement du produit de la privatisation de la BTK
ci-haut cité ainsi que les recettes au titre du don de l’Union Européenne (36 MDT) et d’un prêt
de la Banque européenne d’investissement (20 MDT). Il convient de préciser qu’au cours de
la période sous-revue, le solde du compte courant du Trésor a connu de fortes fluctuations,
variant dans une fourchette allant de 27 MDT à 1.110 MDT. Par ailleurs, la non réalisation des
émissions annoncées dans le calendrier prévisionnel du Trésor a concouru à la situation de
surliqudité qui a prévalu tout au long de cette période.
En revanche, les billets et monnaies en circulation ont augmenté de 285 MDT, entre
mars et septembre 2008, exerçant un effet restrictif d’autant sur la liquidité bancaire. Leur
niveau qui a varié entre un minimum de 4.217 MDT et un maximum de 4.697 MDT a été
imprégné par l’accélération des dépenses des ménages au cours de la période estivale, du
mois de Ramadhan et de Aïd El Fitr.
PRINCIPALES EVOLUTIONS DES FACTEURS AUTONOMES DE LA LIQUIDITE BANCAIRE*
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Fév. 2008
Sep. 2008
Déc. 2008
Désignation
Déc. 2007
Fév. 2008
Sep. 2008
Billets et monnaies en circulation
+4
-285
-54
Solde net des administrations publiques
-337
+543
-315
dont : Solde du compte courant du Trésor
-167
+387
-301
Actifs nets sur l’étranger
+206
+1.286
+46
dont : Avoirs nets en devises
-47
+1.268
+736
Autres facteurs nets
-110
+124
-556
dont : Devises en attente d’affectation
+12
-25
-250
= Total des facteurs autonomes
-237
+1.668
-879
* Le signe (-) indique un effet restrictif et le signe (+) un effet expansif sur la liquidité bancaire.
Compte tenu de l’évolution des facteurs de la liquidité bancaire, au cours de la période
sous-revue et en dépit du relèvement du taux de la réserve obligatoire de 5% à 7,5%1, à la
fin du mois d’avril 2008, les excédents de liquidité ont continué à s’accroître pour atteindre
un maximum de 1.221 MDT en septembre, ce qui a nécessité une intervention conséquente
de la Banque centrale sur le marché monétaire, tout le long de ladite période. Ces
interventions se sont matérialisées par des ponctions portant sur une enveloppe moyenne
de 658 MDT au cours de la période mars-septembre contre une injection moyenne de
188 MDT durant la période précédente. En conséquence, les avoirs en comptes courants
ordinaires des banques tenus à la Banque centrale ont augmenté de 165 MDT pour s’établir
à 622 MDT.
Au cours du dernier trimestre de l’année, l’excédent de liquidité qui a caractérisé le
marché monétaire durant la période précédente s’est fortement contracté suite aux effets
restrictifs exercés par la quasi-totalité des facteurs, à l’exception des actifs nets sur
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-09 du 30 avril 2008.
218
l’étranger, et auxquels s’est associé l’effet induit par l’augmentation du taux de la réserve
obligatoire qui a été porté de 7,5% à 10%1, en octobre.
Le solde net des administrations publiques, qui est revenu de 276 MDT en septembre
à -39 MDT en décembre, a exercé un effet restrictif sur la trésorerie des banques. Son
évolution a été imprégnée par la hausse de 301 MDT du solde du compte courant du Trésor
qui a fluctué, au cours dudit mois, entre un minimum de 50 MDT et un maximum de
832 MDT. L’affermissement de ce poste est, essentiellement, imputable à l’encaissement
d’importantes ressources, notamment fiscales, des souscriptions nettes aux bons du Trésor
(482 MDT) et des tirages sur emprunts extérieurs, octroyés, notamment, par l’AFD et la
Commission européenne. L’ampleur de ces flux a été, toutefois, atténuée par l’importance
des dépenses allouées au remboursement de la dette extérieure et des virements effectués
par le Trésor au profit des sociétés et organismes publics, portant sur une enveloppe de
1.108 MDT et ayant profité à l’ETAP, aux caisses de sécurité sociale ainsi qu’à l’Office des
céréales et l’ONH.
Egalement, les billets et monnaies en circulation qui se sont établis à 4.632 MDT en
décembre contre 4.578 MDT en septembre, ont contribué au resserrement de la trésorerie
des banques de 54 MDT. Au cours de la période sous-revue, leur niveau a fluctué entre un
minimum de 4.378 MDT et un maximum de 4.731 MDT enregistrés, respectivement, le
19 novembre et le 10 décembre, étant signalé que la valeur correspondant à cette dernière
date constitue, au fait, le maximum de l’année.
En revanche, les actifs nets sur l’étranger qui ont augmenté de 46 MDT entre septembre
et décembre, ont exercé un effet expansif sur la liquidité des banques. Leur augmentation porte
la marque de l’évolution contrastée de leurs principales composantes, en l’occurrence :
- la forte consolidation des avoirs nets en devises (+736 MDT) suite, notamment, aux flux
au titre d’investissements étrangers directs et de portefeuille, notamment, la participation de
GROUPAMA à l’augmentation du capital de la société d’assurance et de réassurance (STAR)
et les prises de participation par des investisseurs étrangers dans les augmentations de capital
réalisées par la société SOTACIB, l’Arab tunisian bank et la société CAP SICAF qui se sont
conjugués aux tirages sur emprunts extérieurs d’environ 461 MDT octroyés, notamment, par
l’AFD, l’IFC, la BEI, la BAD, le Fonds arabe de développement économique et social (FADES)
et la banque BNP Paribas. Toutefois, l’engagement d’importantes dépenses, notamment au titre
du remboursement de la dette extérieure ainsi que l’aggravation du déficit courant ont contribué
à l’atténuation de l’effet exercé par les recettes susmentionnées,
- la baisse du poste « Devises des intermédiaires agréés » de 176 MDT, au cours de la
période sous-revue, suscitant un effet expansif sur la liquidité bancaire, étant signalé que le
niveau de ce compte a fluctué entre 29 MDT et 1.567 MDT et a connu une baisse substantielle
au cours de la dernière semaine de l’année suscitée par le recours des banques au placement
de leurs devises sur le marché monétaire, se traduisant par une augmentation conséquente du
poste « intervention sur le marché monétaire en devises » qui s’est établi, en moyenne au
niveau de 777 MDT, atteignant un maximum (2.037 MDT) vers la fin de l’année,
- l’augmentation du « compte spécial du Gouvernement tunisien en devises » de 90 MDT.
Compte tenu de l’évolution des facteurs autonomes de la liquidité, au cours de la
période sous-revue, les opérations de politique monétaire se sont traduites par une ponction
moyenne de 260 MDT au cours du dernier trimestre de l’année, soit 398 MDT de moins que
1
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-20 du 30 septembre 2008.
219
celle enregistrée au cours de la période précédente (mars-septembre). En conséquence, les
avoirs en comptes courants des banques se sont consolidés de 350 MDT, pour s’établir à
972 MDT, traduisant l’effet du relèvement des taux de la réserve obligatoire décidé à la fin
du mois de septembre. A signaler qu’au cours du mois de décembre, la Banque centrale
s’est abstenue d’intervenir sur le marché monétaire ce qui s’est traduit par une forte
augmentation des avoirs en comptes courant des banques atteignant 1.036 MDT, soit leur
niveau le plus élevé de toute l’année.
B – OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE1
La Banque centrale a mené, en 2008, une politique monétaire active, suscitée par la
situation de surliquidité ayant prévalu tout le long de l’année, à l’exception des deux
premiers mois. Cette politique s’est traduite par un premier relèvement du taux de la réserve
obligatoire appliqué aux dépôts dont la maturité est inférieure à 3 mois, vers la fin du mois
d’avril. Cette mesure qui a, certes, permis d’atténuer l’ampleur de l’excédent de liquidité, n’a
pas été suffisante pour stériliser la surliquidité, qui, faut-il le mentionner, s’est consolidée au
cours des mois suivants, sous l’effet de la forte augmentation des avoirs nets en devises et
du remboursement massif de bons du Trésor venus à échéance et non renouvelés. De
382 MDT, en avril, l’excédent de liquidité a atteint, en moyenne, 1.197 MDT en septembre.
Dans ce contexte, et afin d’endiguer les effets de la situation de surliquidité, notamment, sur
l’évolution des taux interbancaires, la Banque centrale a procédé, à partir du mois d’octobre,
à un second relèvement des taux de la réserve obligatoire, portant ainsi, le taux appliqué
aux dépôts dont la maturité est inférieure à 3 mois à 10% et celui des dépôts dont la durée
est comprise entre 3 et 24 mois, à l’exception des dépôts en comptes spéciaux d’épargne,
de 1% à 2%.
L’impact de cette mesure, conjugué à l’effet restrictif induit par le recours de l’Etat au
marché domestique, qui, faut-il le souligner, a intensifié ses émissions en bons du Trésor au
cours du dernier trimestre de l’année (564 MDT), a permis, ainsi, d’atténuer l’excédent de
liquidité et ce, notamment, en décembre. Dans ce contexte et dans le but d’accompagner
les mesures prises par l’Etat pour soutenir l’économie et la prémunir contre les retombées
de la crise économique mondiale, à la faveur de la détente des pressions inflationnistes, la
Banque Centrale a décidé, le 31 décembre 2008, de réviser à la baisse les taux de la
réserve obligatoire, en les ramenant de 10% à 7,5% pour les dépôts dont la maturité est
inférieure à 3 mois et de 2% à 1% pour les dépôts dont la durée est comprise entre 3 et
24 mois, à l’exception des dépôts en comptes spéciaux d’épargne2. Cette décision,
applicable à partir du 1er janvier 2009, a permis d’injecter dans le système bancaire une
enveloppe d’environ 250 MDT, lui permettant de disposer de ressources additionnelles pour
le financement de l’activité économique.
1) Cadre opérationnel de la politique monétaire
La situation de surliquidité qui a marqué la trésorerie des banques en 2008 a amené
l’Institut d’émission à intervenir, dans le cadre de ses opérations de politique monétaire,
pour éponger une enveloppe moyenne de 418 MDT contre une injection moyenne de
4 MDT une année auparavant. L’essentiel de ses interventions a été effectué sous forme
d’appels d’offres négatifs pour des périodes allant jusqu’à un mois (-471 MDT). Rappelons,
à cet effet, que l’encours des opérations d’open-market s’est maintenu à 25 MDT tout le
long de l’année, niveau maintenu inchangé depuis octobre 2007.
1
2
L’analyse est faite sur la base de données exprimées en termes de moyennes.
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2008-24 du 31 décembre 2008.
220
Au niveau du compartiment interbancaire, les transactions se sont affermies de 60% pour
s’établir, en moyenne, à 581 MDT. Cette évolution reflète la hausse de 223 MDT des
transactions à terme qui ont représenté 67% du total alors que les transactions à vue ont baissé
de 5 MDT. Il convient de préciser que les opérations interbancaires se sont particulièrement
intensifiées, au cours du dernier trimestre de l’année sous-revue, pour se situer à 864 MDT en
moyenne contre 460 MDT au cours de la même période de l’année précédente.
Corrélativement avec l’évolution de la liquidité bancaire, les opérations de politique
monétaire ont connu, en 2008, trois phases d’évolution distinctes.
Durant les deux premiers mois de l’année 2008, marqués par un resserrement de la
trésorerie des banques, la Banque centrale est intervenue pour injecter une enveloppe
moyenne de 188 MDT. Les opérations de politique monétaire y afférentes ont porté,
essentiellement, sur des opérations de pensions livrées (142 MDT) et, à un degré moindre,
sur les opérations d’appels d’offres et de prises en pension à un jour.
EVOLUTION TRIMESTRIELLE DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Année
Moyennes trimestrielles 2008
Année
Désignation
2007
I
II
III
IV
2008
Appels d’offres
-111
-53
-568
-979
-285
-471
Prises en pension de 1 à 7 jours
+4
0
+6
0
0
+1
Opérations ponctuelles nettes
0
0
-7
0
0
-2
Opérations d’open-market
+89
+25
+25
+25
+25
+25
Pensions livrées
+22
+115
0
0
0
+29
Total
+4
+87
-544
-954
-260
-418
En ce qui concerne les opérations interbancaires, elles se sont établies, en moyenne,
à 594 MDT.
Durant la seconde période qui s’étale de mars à septembre, la trésorerie des banques
s’est nettement améliorée donnant lieu à une situation de surliquidité, qui a prévalu sur toute la
période sous-revue. La Banque centrale est intervenue, conséquemment, pour éponger les
liquidités excédentaires, en procédant, notamment, à des appels d’offres négatifs. Ces derniers,
dont la durée a fluctué entre une semaine et un mois, ont porté sur des montants moyens
variant entre un minimum de 199 MDT (mars) et un maximum de 1.221 MDT (septembre), se
traduisant par une ponction moyenne de 691 MDT pour toute la période.
L’aisance de la trésorerie des banques, observée dès le mois de mars, a incité la
Banque Centrale à procéder au remboursement anticipé de l’opération d’achat avec
engagement de revente effectuée en février pour un montant de 189 MDT.
Au cours de la période sous-revue, quatre opérations de prises en pension, d’une
durée allant de 1 à 7 jours, ont été effectuées, portant sur des montants variant de 3 MDT à
166 MDT.
Dans le cadre de ses opérations de réglage fin, la Banque centrale est intervenue, au
cours de la dernière semaine du mois de juin, pour éponger une enveloppe de 230 MDT.
221
EVOLUTION DU VOLUME DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données de fin de période en MDT)
Déc.
2008
Désignation
2007
Mars
Juin
Sept.
Déc.
Appels d’offres
-279
-337
-1.128
-1.199
0
Prises en pension de 1 à 7 jours
0
0
+78
0
0
Opérations ponctuelles nettes
0
0
0
0
0
Opérations d’open-market
+25
+25
+25
+25
+25
Pensions livrées
0
0
0
0
0
Total
-254
-312
-1.025
-1.174
+25
Les transactions au niveau du compartiment interbancaire ont diminué de 138 MDT
par rapport à la période précédente, pour s’établir à 456 MDT suite, essentiellement, au repli
des transactions à vue (-125 MDT). Faut-il souligner, à cet effet, que les transactions à
terme qui ont baissé de 13 MDT, ont vu, néanmoins, leur part dans le total, se consolider
pour s’établir à 68% au cours de la période sous-revue contre 55% durant la période
précédente.
Durant le dernier trimestre de l’année 2008, les opérations de politique monétaire
menées par la Banque centrale se sont sensiblement repliées, se traduisant par une
ponction moyenne de 260 MDT et ce, en raison de la forte atténuation de la surliquidité.
Dans ce contexte, les interventions de l’Institut d’émission ont pris la forme d’appels d’offres
négatifs pour des durées allant d’une semaine à un mois. En raison de l’atténuation
progressive de l’excédent, les volumes mensuels moyens des ponctions effectuées sous
forme d’appels d’offres se sont établis, respectivement, à 588 MDT, 251 MDT et 14 MDT,
en octobre, novembre et décembre.
PRINCIPALES EVOLUTIONS DES OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
(Données en termes de moyennes quotidiennes en MDT)
Sep. 2008
Déc. 2008
Fév. 2008
Désignation
Déc. 2007
Fév. 2008
Sep. 2008
Appels d’offres
+66
-1.221
+1.206
Prises en pension de 1 à 7 jours
-9
-1
0
Opérations ponctuelles nettes
0
0
0
Opérations d’open-market
0
0
0
Pensions livrées
+194
-194
0
Total
+251
-1.416
+1.206
Au cours de la période sous-revue, le marché interbancaire a connu un regain de
dynamisme, particulièrement en décembre. En effet, le volume moyen des transactions a
presque doublé, atteignant 864 MDT, soit une augmentation de 408 MDT. L’essentiel des
transactions, soit 72%, a été effectué sous forme d’opérations à terme.
2) Evolution des taux d’intérêt
Le taux d’intérêt pondéré, au jour le jour, sur le marché monétaire, a été
particulièrement dynamique, en 2008, et a reflété la situation de la liquidité sur ce marché. Il
s’est situé dans un intervalle de variation entre 4,90% et 5,38%, reflétant la position de
liquidité des banques.
Durant les deux premiers mois de l’année, caractérisés par un resserrement de la
liquidité bancaire, les besoins du marché se sont élevés à 142 MDT et 205 MDT,
respectivement, en janvier et février. Le taux pondéré, au jour le jour, s’est renchéri, portant
la marque d’une demande de plus en plus importante et a oscillé entre 5,10% et 5,38%,
donnant lieu à des taux moyens mensuels du marché monétaire (TMM) de 5,27% et 5,31%,
respectivement.
222
Sur la période s’étalant de mars à septembre, l’excédent de liquidité a varié entre
126 MDT et 1.223 MDT. Le taux pondéré au jour le jour a varié entre 5% et 5,38%, se
traduisant par une détente du TMM qui s’est établi dans un intervalle allant de 5,17% à 5,23%.
Au cours du dernier trimestre de l’année, caractérisé par une certaine résorption de la
surliquidité, la position de la liquidité s’est fortement atténuée, revenant de 572 MDT en
octobre à 88 MDT en décembre. Le taux pondéré au jour le jour a, ainsi, varié entre 4,90%
et 5,38%. En conséquence, le TMM s’est établi à 5,27%, 5,17% et 5,19%, respectivement,
en octobre, novembre et décembre.
1
(en %)
Evolution de la position de la liquidité et du TMM
(en MDT )
5,55
1500
5,50
1250
5,45
1000
5,40
750
5,35
500
5,30
250
5,25
0
5,20
-250
5,15
-500
position de la liquidité
TMM
1
La position de la liquidité est égale à la différence entre le total des facteurs autonomes et le montant des
réserves obligatoires requises.
En ce qui concerne le taux appliqué aux pensions livrées, il s’est établi à 5,32% pour
l’opération lancée en janvier et à 5,37% pour celle de février.
Concernant le taux directeur de la Banque centrale et le taux de rémunération de
l’épargne, ils ont été maintenus à 5,25% et 3,25%, respectivement, tout le long de l’année.
C – EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES BANQUES ET DES AUTRES ETABLISSEMENTS
FINANCIERS
I – BANQUES1
Le réseau des agences bancaires a été renforcé par la création de 107 nouvelles
unités pour totaliser 1.167 agences en 2008, soit une agence pour 8,8 mille habitants contre
une pour 9,6 mille habitants une année auparavant. Cet élargissement a concerné,
principalement, le Grand-Tunis (49), le Centre-Est (31) et la région du Nord-Est (17).
Parallèlement, le réseau monétique a été renforcé par l’installation de 146 nouveaux
distributeurs automatiques de billets (DAB) et guichets automatiques de banques (GAB),
portant ainsi le nombre des automates à 1.246 unités. Egalement, le nombre des terminaux
1
Notre analyse porte sur les vingt banques de la place à savoir : ATB, BFT, BNA, ATTIJARI BANK (ex BS), BT,
AB, BIAT, STB, UBCI, UIB, BH, CB on-shore, BTK, STUSID BANK, TQB, BTE, BTL, BTS, ABC et BFPME.
223
de paiement électronique (TPE) s’est élargi de 1.006 nouvelles unités, atteignant ainsi
9.583 terminaux au terme de l’année 2008.
1) Emplois et ressources des banques
La progression rapide des ressources propres des banques (13,8% contre 11,8%
une année auparavant) s’est traduite, à partir du mois de mars par une aisance de leur
trésorerie, ayant amené la BCT à intervenir pour stériliser les liquidités excédentaires et
ce, par le relèvement, à deux reprises, des taux de la réserve obligatoire, tout en
poursuivant sa politique de régulation du marché pour éponger la liquidité.
a) Emplois
L’évolution des emplois des banques s’est caractérisée, en 2008, par un accroissement des concours à l’économie et des comptes de trésorerie à un rythme accéléré tandis
que l’endettement de l’Etat a accusé une baisse.
EMPLOIS ET RESSOURCES
(En MDT)
2008
Désignation
2007
Concours à l’économie
Créances sur l’Etat
Comptes de trésorerie
Autres postes nets
Total emplois =Total ressources
Ressources monétaires&quasi-monét.
Ressources spéciales
Provisions
Fonds propres disponibles
Concours BCT
27.458
2.810
3.436
-1.326
32.378
25.630
2.412
2.061
2.554
-279
Mars
28.119
2.810
3.524
-1.416
33.037
26.382
2.370
2.087
2.535
-337
Juin
29.083
2.413
3.788
-896
34.388
28.016
2.336
2.351
2.735
-1.050
Sept.
30.305
2.362
4.120
-1.392
35.395
29.215
2.319
2.435
2.625
-1.199
Déc.
31.495
2.495
4.764
-1.606
37.148
29.622
2.343
2.406
2.777
0
- Concours à l’économie
Les concours à l’économie, qui représentent 85% du total des emplois, se sont accrus,
en 2008, de 14,7% contre 9,8% l’année précédente. L’accélération ainsi relevée reflète celle
des crédits octroyés sur des ressources ordinaires et des prises de participations des
banques dans le capital des unités économiques et financières, alors que les crédits
accordés sur des ressources spéciales ont poursuivi leur fléchissement.
L’encours des crédits sur ressources ordinaires s’est établi, en 2008, à 27.948 MDT, en
progression de 16,3% contre 11% une année auparavant. Cette évolution est imputable,
notamment, à celle du portefeuille-escompte qui en constitue la principale composante (20,5%
ou 3.352 MDT contre 12,9% ou 1.872 MDT en 2007) et du poste « Comptes courants
débiteurs » (16,6% ou 394 MDT contre 11,4% ou 243 MDT).
Quant aux créances immobilisées, douteuses et litigieuses, elles ont progressé, en
2008, à un rythme moins important que celui enregistré l’année écoulée (1,6% contre 5,1%),
leur poids dans l’ensemble des crédits accordés sur ressources ordinaires a accusé, d’une
année à l’autre, une baisse, revenant de 20,4% à 17,8%. Le volume des créances radiées
et cédées aux sociétés de recouvrement ne cesse de s’amenuiser, revenant de 572 MDT en
2006 à 138 MDT en 2007 et à 128 MDT en 2008.
L’analyse de la structure des crédits par échéance laisse apparaître une augmentation
de la part de ceux à moyen et long termes dans le total passant, d’une année à l’autre, de
47,4% à 50,4% et ce, au détriment des crédits à court terme dont la part est revenue de
52,6% à 49,6% reflétant, notamment, une baisse des dépenses courantes.
224
L’enveloppe des nouveaux crédits accordés, en 2008, a bénéficié à hauteur de 75%
ou 2.827 MDT aux professionnels profitant à des degrés divers aux différents secteurs à
savoir celui des services (57%), de l’industrie (39%) et de l’agriculture (4%). Les crédits
accordés aux particuliers (922 MDT ou 25% de l’enveloppe totale) traduisent, essentiellement, l’accroissement soutenu de l’encours des crédits au logement.
En se situant à 1.691 MDT au terme de l’année sous-revue, l’encours des crédits
nourris sur des ressources spéciales s’est inscrit en baisse quoique à une cadence moins
accentuée que l’année écoulée (-1,9% contre -2,7%). Cette évolution reflète, essentiellement, le recul des crédits alloués sur les fonds de prêts extérieurs (-5,1% ou -55 MDT contre
-5,6% ou -64 MDT). Ceux octroyés sur des fonds étatiques ont plutôt enregistré une hausse
(3,5% ou 22 MDT contre 2,5% ou 15 MDT) suite aux crédits accordés, principalement, sur le
FONAPRA (12 MDT) et le FOSDA (8 MDT).
Pour ce qui est du portefeuille-titres des banques, il s’est accru de 8,9% en 2008,
atteignant une enveloppe de 1.856 MDT contre 7% et 1.704 MDT respectivement une
année auparavant. Cette évolution s’explique, essentiellement, par les prises de
participations de certaines banques dans le capital de leurs propres SICARs au titre des
réinvestissements exonérés d’impôts et par la création du Fonds Commun de Placement
«FCP OPTIMA» de 50 MDT totalement souscrit par trois banques de la place.
CONCOURS A L’ECONOMIE
Désignation
Crédits sur ressources ordinaires
Crédits sur ressources spéciales
Portefeuille-titres
Total
(En MDT)
24.031
1.723
1.704
Mars
24.640
1.708
1.771
2008
Juin
25.620
1.706
1.757
27.458
28.119
29.083
2007
Sept.
26.877
1.673
1.755
Déc.
27.948
1.691
1.856
30.305
31.495
- Créances sur l’Etat
L’endettement de l’Etat auprès des banques s’est inscrit en baisse de 11,2% ou
-315 MDT, revenant à 2.495 MDT à la fin de 2008 contre une hausse de 8% ou 208 MDT
en 2007 sous l’effet, essentiellement, du repli de l’encours global des bons du Trésor en
portefeuille des banques (-12,6% ou -297 MDT contre +11,2% ou +239 MDT). Notons, à ce
propos, que les souscriptions en ces titres ont atteint 735 MDT à la fin de 2008 (dont 77%
ont été effectuées durant le dernier trimestre de l’année) contre 1.488 MDT une année
auparavant, alors que les remboursements sont comparables à ceux de l’année 2007, soit
1.174 MDT et 1.151 MDT, respectivement.
- Comptes de trésorerie
Les comptes de trésorerie ont poursuivi leur mouvement haussier à un rythme plus
accéléré (38,6% ou 1.328 MDT contre 31,6% ou 826 MDT). Cette évolution reflète,
essentiellement, la consolidation du poste « Comptes courants ordinaires» ouverts aussi
bien en dinars à la BCT (+937 MDT) en relation avec les relèvements des taux de la réserve
obligatoire que ceux libellés en devises. L’évolution sensible des comptes en devises des
banques auprès de l’Institut d’émission (+626 MDT) s’explique par le changement de leur
comportement en la matière. En effet, celles qui, avant la crise financière internationale
plaçaient les avoirs des non-résidents, notamment, ceux des entreprises exportatrices
auprès des banques étrangères, sont devenues, désormais, plus prudentes suite à la faillite
de bon nombre de banques internationales, évitant ainsi de subir tout risque de défaillance.
225
COMPTES DE TRESORERIE
(En MDT)
Désignation
2007
Encaisse
Comptes courants ordinaires
Dépôts au CCP
Comptes en devises
Moins : Autres concours de la BCT
Correspondants banquiers (montant net)
Sièges, succursales et agences (montant net)
Total
276
388
7
1.253
17
1.455
74
3.436
Mars
286
416
5
1.157
3
1.532
131
3.524
2008
Juin
285
699
5
1.172
15
1.589
53
3.788
Sept.
322
738
6
1.412
30
1.597
75
4.120
Déc.
272
1.325
6
1.879
18
1.239
61
4.764
b) Ressources
Fortement imprégné par l’évolution accélérée des ressources monétaires et quasimonétaires qui en constituent 80%, l’ensemble des ressources des banques s’est accru de
14,7% en 2008 contre 10,4% l’année écoulée. Cette accélération a également porté la marque
de la progression notable des provisions ainsi que celle des fonds propres disponibles, les
ressources spéciales ayant plutôt poursuivi leur baisse.
- Ressources monétaires et quasi-monétaires
En s’élevant à 29.622 MDT en 2008, les ressources monétaires et quasi-monétaires
ont progressé de 15,6% contre 13,7% une année auparavant.
Totalisant 9.062 MDT à la fin de 2008, les ressources monétaires ont évolué à un
rythme en deçà de celui enregistré l’année précédente (12,3% contre 16,7%). Cette
décélération est due, principalement, à celle des dépôts à vue, aussi bien, des résidents
(11,7% contre 16%) que des non-résidents (14% contre 19,2%). L’évolution enregistrée au
niveau des dépôts de résidents résulte de l’effet conjugué du ralentissement des dépôts des
entreprises individuelles (1,6% contre 15,9%) et des sociétés privées (12,2% contre 14,7%)
et de la baisse de ceux des sociétés publiques autres que les organismes de prévoyance
sociale (-13,3% contre +30,6%).
RESSOURCES MONETAIRES ET QUASI-MONETAIRES
(En MDT)
Désignation
2007
Ressources monétaires
Dépôts à vue de résidents
Dépôts à vue de non-résidents
Ressources quasi-monétaires
dt:Dépôts à terme&autres produits financiers de résidents
Comptes d’épargne de résidents
Comptes d’épargne-logement de résidents
Certificats de dépôts de résidents
Oblig.&emprunts à plus d’un an de résidents
Dépôts à terme et autres produits financiers
de non-résidents
8.072
6.249
1.823
17.558
7.185
6.042
1.122
988
264
Mars
8.138
6.298
1.840
18.244
7.516
6.193
1.131
916
260
2008
Juin
Sept.
8.654
8.941
6.922
6.955
1.732
1.986
19.362 20.274
7.856
8.278
6.304
6.449
1.133
1.145
1.384
1.609
393
397
714
25.630
726
26.382
828
28.016
Total
787
29.215
Déc.
9.062
6.983
2.079
20.560
8.626
6.659
1.168
1.333
380
975
29.622
En revanche, les ressources quasi-monétaires ont connu un affermissement au cours
de l’année 2008 (17,1% contre 12,4% en 2007), reflétant la reprise notable de l’encours des
certificats de dépôts de résidents (+34,9% contre -1%) et l’accélération de celui des
comptes spéciaux d’épargne auprès des banques (10,2% contre 7,9%).
La reprise de l’encours des certificats de dépôts de résidents a touché, principalement,
les souscriptions des sociétés privées (+264 MDT), des organismes de prévoyance sociale
(+64 MDT), des particuliers (+32 MDT) et des entreprises individuelles (+29 MDT), atténuée
par celles des entreprises publiques (-56 MDT).
226
Concernant les dépôts à terme et autres produits financiers de résidents, ils ont
enregistré une légère décélération, leur taux de progression étant revenu, d’une année à
l’autre, de 21,5% à 20,1%, reflétant ainsi le ralentissement des dépôts des entreprises
publiques et des organismes de prévoyance sociale (+153 MDT contre +948 MDT), des
compagnies d’assurance (+91 MDT contre +230 MDT) et des entreprises individuelles
(+174 MDT contre +241 MDT). Les dépôts à terme et autres produits financiers des
particuliers ont connu, en revanche, une reprise (+615 MDT contre -320 MDT) alors que
ceux des sociétés privées se sont plutôt consolidés (+539 MDT contre +224 MDT).
Quant aux dépôts à terme et autres produits financiers de non-résidents, ils se sont
accrus de 36,6% en 2008 contre 24,8% l’année passée.
Après avoir connu une baisse de 27,5% en 2007, l’encours des obligations et
emprunts à plus d’un an de résidents a augmenté de 43,9% en 2008 suite à la consolidation
du volume des émissions obligataires durant la période sous-revue. Ces dernières ont
concerné, principalement, la Banque de l’habitat (70 MDT en mai), la Société tunisienne de
Banque (50 MDT en mai) et Attijari bank (50 MDT en décembre). Il y a lieu de souligner que
ces émissions ont porté sur des maturités diverses allant de 15 à 25 ans, assorties de taux
fixes entre 6,85% et 7% et variables, soit le TMM majoré de 1,5% et 2%. Notons, à ce
propos, que la plupart des emprunts obligataires sont émis à des maturités assez longues et
à des taux fixes et ce, en conformité avec les recommandations de la BCT en matière
d’adéquation entre les ressources et les emplois des banques.
- Ressources spéciales
Atteignant 2.343 MDT en 2008, les ressources spéciales ont poursuivi leur régression
diminuant de 2,9% ou 69 MDT contre 0,7% ou 16 MDT l’année écoulée, reflétant le repli des
fonds de prêts extérieurs (-8,6% ou -137 MDT contre -2,6% ou -42 MDT) et dont l’ampleur a été
atténuée par la consolidation des fonds étatiques (8,5% ou 68 MDT contre 3,4% ou 27 MDT).
- Fonds propres disponibles
En vue de s’aligner aux standards internationaux, les banques ont continué, en 2008, à
consolider leurs fonds propres. Certaines d’entre elles ont procédé à l’augmentation de leur
capital en l’occurrence, l’UIB (90 MDT dont 70 MDT par apport en numéraire et le reliquat
par émission de certificats d’investissement) et l’ATB (20
20 MDT dont 14 MDT en numéraire
et le reliquat par incorporation de réserves). Notons que cette dernière opération a généré
des primes d’émission de l’ordre de 35 MDT, portant ainsi leur encours à 404 MDT à la fin
de 2008, en progression de 5,5% contre 10,4% l’année écoulée.
Par ailleurs, l’émission de deux emprunts subordonnés1 par l’Amen bank et l’UIB, au
cours de la même année, pour des montants respectifs de 40 MDT et 80 MDT, a porté
l’encours de ces emprunts à 347 MDT au terme de l’année 2008. Le premier emprunt est
émis à des taux fixes de 6,5% et 7% correspondant aux maturités de 15 et 20 ans
respectivement, alors que le second est scindé en deux catégories rémunérées au taux
moyen annuel de l’appel d’offre de la BCT pour une durée de 10 ans pour la première
tranche et une durée indéterminée pour la deuxième.
L’enveloppe additionnelle de 195 MDT affectée aux réserves et prélevée sur l’exercice
2007, a permis de consolider leur niveau qui s’est élevé à 1.306 MDT en 2008 contre
1
Les fonds provenant de ce type d’emprunt doivent remplir les conditions suivantes :
• La durée initiale est supérieure ou égale à cinq ans; si aucune échéance n’est fixée, le remboursement
anticipé se fait moyennent un préavis du Gouverneur de la BCT ;
• Le remboursement avant l’échéance n’est pas prévu par une clause du contrat de prêt ;
• En cas de liquidation de la banque, ces emprunts ne peuvent être remboursés qu’après règlement de
toutes les autres dettes existantes.
227
1.111 MDT une année auparavant. La hausse ainsi relevée reflète, principalement, celle des
réserves extraordinaires (149 MDT) et des réserves à régime spécial (22 MDT).
FONDS PROPRES DISPONIBLES
Désignation
2007
1-Fonds propres
Dont: Capital libéré
Réserves
Primes d'émission
Emprunts subordonnés
2-Immobilisations&non valeurs nettes des
amortissements
Immeubles et mobiliers
Non-valeurs
Amortissements
Fonds propres disponibles (1-2)
3.410
1.679
1.111
383
227
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Mars
Juin
Sept.
Déc.
3.405
3.600
3.644
3.852
1.679
1.679
1.769
1.786
1.106
1.302
1.263
1.306
383
383
375
404
227
227
227
347
856
1.231
224
-599
2.554
870
1.248
231
-609
2.535
865
1.263
228
-626
2.735
1.019
1.288
371
-640
2.625
1.075
1.347
369
-641
2.777
- Provisions
Conformément aux objectifs de la BCT et du XIème Plan de développement de porter le
taux de provisionnement du secteur bancaire à 70% en 2009 et en vue de préparer les banques
pour l’adoption des normes de Bâle II, ces dernières ont poursuivi leur effort en la matière
portant ainsi l’encours des provisions à 2.406 MDT en 2008, soit une progression de 16,7%.
2) Exploitation et situation financière des banques1
Au cours de l’année 2008, l’activité des banques s’est caractérisée par une augmentation de la quasi-totalité des soldes intermédiaires d’exploitation par rapport à 2007, suite à
l’évolution positive de leur activité et à l’amélioration de leurs indicateurs financiers notamment
ceux liés à la qualité de leurs portefeuilles. Ceci a permis aux banques d’augmenter leurs
marges d’intérêts de 123,9 MDT ou 14,3% contre 98,7 MDT ou 12,9% en 2007.
En effet, les intérêts et revenus assimilés ont progressé de 256,8 MDT ou 13,8% suite à la
progression des produits sur les opérations de crédit de 210,5 MDT ou 12,7% en liaison avec
l’importante évolution de l’encours moyen des crédits de 12,8% en 2008. Ainsi, le rendement des
crédits a atteint 7%, soit le même niveau que celui enregistré l’année précédente.
Quant aux intérêts encourus et charges assimilées, ils ont enregistré une augmentation de 132,9 MDT ou 13,3% provenant, essentiellement, des intérêts servis sur les dépôts
rémunérés qui ont progressé de 121,6 MDT ou 17,1%.
PRODUIT NET BANCAIRE
Désignation
(+) Intérêts et revenus assimilés
(-) Intérêts encourus et charges assimilées
(=) Marge d’intérêts
(+) Commissions nettes sur opérations bancaires
(+) Gains nets sur portefeuille-titres commercial
et opérations financières
(+) Revenus du portefeuille d’investissement
(=) Produit net bancaire (PNB)
1
En MDT
2007
2008
1.865,6
2.122,4
1.001,1
1.134,0
864,5
988,4
321,1
356,1
226,2
74,7
1.486,5
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
228
255,7
83,8
1.684,0
Variations 2008/2007
En MDT
En %
256,8
13,8
132,9
13,3
123,9
14,3
35,0
10,9
29,5
9,1
197,5
13,0
12,2
13,3
Parallèlement à l’évolution de l’activité des banques, les commissions nettes sur
opérations bancaires, notamment celles liées aux opérations de commerce extérieur et à la
monétique, ont progressé de 35 MDT ou 10,9% contre une augmentation de 26 MDT ou
8,8% l’année précédente.
D’un autre côté, les gains nets sur portefeuille-titres commercial et opérations financières
ont enregistré une progression de 29,5 MDT ou 13%, contre 31,7 MDT ou 16,3% en 2007,
provenant, essentiellement, de l’augmentation des bénéfices de change des banques. Pour ce
qui est des revenus sur portefeuille-titres d’investissement, ils ont augmenté de 9,1 MDT ou
12,2% contre 6,8 MDT ou 10% l’année précédente pour atteindre 83,8 MDT en 2008.
Ainsi, le produit net bancaire des banques de dépôts a augmenté de 197,5 MDT ou
13,3% contre 163,2 MDT ou 12,3% l’année précédente pour atteindre 1.684 MDT à la fin de
2008.
Grâce à l’augmentation du produit net bancaire, les banques ont poursuivi leurs efforts
en matière de couverture de leurs risques par la dotation d’un montant de 402,6 MDT au titre
des provisions sur créances en 2008, contre 565,1 MDT au titre de 2007 suite à l’effort
exceptionnel déployé par une banque en matière de constitution de provisions et ce, dans le
cadre de l’assainissement de sa situation financière.
D’autre part, les banques ont pu maîtriser les charges opératoires qui ont augmenté de
45,7 MDT ou 6,4% contre 43,6 MDT ou 6,5% en 2007.
L’augmentation plus importante du produit net bancaire que celle des charges
opératoires a entraîné une amélioration significative du coefficient d’exploitation de
2,9 points de pourcentage pour atteindre 45,4% à la fin de 2008.
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Désignation
Produit net bancaire
(+) Autres produits d’exploitation
(-) Charges opératoires
* Frais du personnel
* Charges générales d’exploitation
(-) Dotations aux amortissements
(-) Dotations aux provisions et résultats des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif
(-) Dotations aux provisions et résultats des corrections de
valeurs sur portefeuille d’investissement
(=) Résultat d’exploitation
(+) Solde en gain/(-) perte provenant des autres
éléments ordinaires
(-) Impôts sur les bénéfices
(=) Résultat net de l’exercice
(=) Résultat après modifications comptables
En MDT
2007
2008
1.486,5
1.684,0
24,5
25,1
718,9
764,6
525,0
566,8
193,9
197,8
73,9
68,2
Variations 2008/2007
En MDT
En %
197,5
13,3
0,6
2,4
45,7
6,4
41,8
8,0
3,9
2,0
-5,7
-7,7
565,1
402,6
-162,5
-28,8
-34,4
187,5
-0,7
474,4
33,7
286,9
98,0
153,0
1,5
68,0
121,0
114,8
1,1
79,9
395,6
395,6
-0,4
11,9
274,6
280,8
-26,7
17,5
226,9
244,6
Grâce à l’augmentation du produit net bancaire et la maîtrise des charges opératoires,
les banques ont pu améliorer significativement leur résultat d’exploitation de 286,9 MDT ou
153%, pour atteindre 474,4 MDT à la fin de 2008. Ainsi, le résultat net a atteint 395,6 MDT,
soit une progression de 280,8 MDT par rapport à 2007.
L’augmentation du résultat net des banques s’est traduite par une amélioration de leur
rentabilité puisque le ROE et le ROA ont atteint respectivement 11,2% et 1% contre 10,1% et
0,9% respectivement à la fin de 2007.
229
INDICATEURS DE RENTABILITE ET DE SOLIDITE FINANCIERE
Désignation
2006
Rentabilité des fonds propres (ROE)
7,0*
Rendement des actifs (ROA)
0,6*
Ratio de couverture des risques
11,4
*
(En %)
2007
10,1*
0,9*
11,3
2008
11,2
1,0
11,7
Compte non tenu des résultats déficitaires enregistrés par deux banques de la place à la fin de 2006 et à la fin de 2007.
Par ailleurs, les banques ont poursuivi leurs efforts en matière de renforcement de
leurs assises financières à travers les opérations d’augmentation de capital, ce qui a
contribué à la progression des fonds propres de 435,6 MDT ou 12,6%, pour atteindre
3.905,5 MDT. Suite à l’évolution des fonds propres nets des banques à un rythme plus
rapide que celui des risques encourus, le ratio moyen de couverture des risques a
augmenté par rapport à l’année précédente pour s’élever à 11,7%.
Sur le plan de la qualité du portefeuille, l’année 2008 a été marquée par la poursuite
de la maîtrise des risques et le traitement dynamique des créances classées par les
banques, ce qui s’est traduit par la baisse de la part des créances classées dans le total des
engagements de 2,1 points de pourcentage pour s’établir à 15,5% contre 17,6% à la fin de
2007. Nette des provisions et des agios réservés, cette part s’élève à 7,4% contre 9,1% à la
fin de 2007.
INDICATEURS SUR LA QUALITE DU PORTEFEUILLE DES BANQUES
Désignation
2006
Part des créances classées dans le total des engagements
19,3
Part des créances classées nettes des provisions et agios
réservés dans le total engagements
10,9
Taux de couverture des créances classées par les
provisions et agios réservés
49,0
2007
17,6
(En %)
2008
15,5
9,1
7,4
53,2
56,8
Le taux de couverture des créances classées par les provisions a connu une amélioration
significative de 3,6 points de pourcentage pour atteindre 56,8% à la fin de 2008 et ce, suite à
l’important effort des banques en matière de provisionnement et de réservation d’agios.
II – ORGANISMES DE LEASING1
1) Emplois et ressources
Le secteur du leasing a poursuivi sa contribution au financement de l’investissement
mais à un rythme moins prononcé qu’en 2007 comme en témoigne la croissance des mises
en force de 12,7% en 2008 contre 37,3% en 2007, pour atteindre 822,7 MDT, soit un taux
de pénétration du leasing dans la FBCF de 10,6%.
Ce rythme de croissance qui s’inscrit dans le cadre du cycle d’évolution normale de ce
produit financier lié au renouvellement du parc de transport dans certains secteurs,
s’explique aussi par la baisse de la demande de financement de l’immobilier dont la part est
revenue de 13,4% en 2007 à 5,3% en 2008.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Mises en force
dont : Immobilier
FBCF (privée)
Taux de pénétration (en %)
2006
531,4
56,6
5.526
9,6
2007
729,8
97,6
6.544
11,2
2008
822,7
43,6
7.762
10,6
La décision présidentielle de réduire le taux d’intérêt excessif et de l’extension du réseau
du secteur, notamment, à l’intérieur du pays ainsi que la mise à profit des synergies entre les
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
230
sociétés du secteur et leurs banques mères, ne manqueront pas de stimuler la croissance de la
production du secteur en 2009.
Corrélativement à la croissance des mises en force, l’encours du crédit-bail a augmenté
de 8,9% pour atteindre 1.380,3 MDT à la fin de 2008, financé essentiellement par des
ressources d’emprunt de 1.018,5 MDT, soit 4,5 fois les fonds propres du secteur contre 5,4 fois
en 2007 et ce, sous l’effet de la consolidation des assises du secteur pour une enveloppe de
33,5 MDT.
Ces ressources d’emprunt sont constituées à hauteur de 41,3% de ressources bancaires
dont 12,7% sous forme de certificats de leasing et à hauteur de 38,7% par des ressources
obligataires accaparant ainsi une part des émissions sur le marché obligataire en 2008 à 42,4%
et ce, malgré la concurrence des banques.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Encours du crédit-bail
Fonds propres
Ressources d'emprunt
dont : Ressources extérieures (part en %)
Ressources bancaires (part en %)
Ressources obligataires (part en %)
2006
1.113,9
153,3
794,6
24,5
24,9
40,3
2007
1.267,4
170,5
920,0
17,7
34,9
36,5
2008
1.380,3
228,1
1.018,5
11,4
41,3
38,7
2) Exploitation
L’activité du secteur a généré en 2008 des produits1 en augmentation de 15,8% pour
atteindre 132,2 MDT, soit un rendement de crédit-bail de 10,2% en progression de 0,6 point
de pourcentage par rapport à son niveau de 2007 suite à l’amélioration de la rotation des
financements qui a pu contenir la baisse du taux effectif global du secteur de 0,6 point de
pourcentage au cours des deux dernières années.
PRODUIT NET
En MDT
2007
2008
114,2
132,2
0,2
0,4
59,2
66,9
55,2
65,7
3,2
3,4
1,5
2,0
59,9
71,1
Désignation
(+) Produits sur opérations de leasing
(+) Revenus du factoring
(-) Charges financières
(=) Marge d’intérêt
(+) Produits des placements
(+) Autres produits d'exploitation
(=) Produit net
Variations 2008/2007
En MDT
En %
18,0
15,8
0,2
100,0
7,7
13,0
10,5
19,0
0,2
6,3
0,5
33,3
11,2
18,7
A la faveur de l’augmentation des produits et de la baisse du coût des ressources
d’emprunt de 0,3% revenant à 7% en 2008, le produit net a enregistré une progression de
18,7% ou 11,2 MDT pour atteindre 71,1 MDT dont 25,4 MDT ont servi à la couverture des
charges opératoires qui ont évolué à un rythme largement inférieur à celui du produit net,
soit une amélioration du coefficient d’exploitation qui est revenu à 35,7% en 2008 contre
39,5% en 2007.
1
Suite à l’entrée en vigueur de la norme comptable n°41 relative aux contrats de location.
231
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
En MDT
Désignation
2007
59,9
8,8
23,7
13,1
10,6
2,3
25,1
-0,7
5,5
18,9
(=) Produit net
(-) Dotations nettes aux provisions
(-) Charges opératoires
* Frais du personnel
* Charges générales d'exploitation
(-) Dotations aux amortissements
(=) Résultat d'exploitation
(+) Solde en gain/perte sur éléments ordinaires
(-) Impôts sur les bénéfices
(=) Résultat net de l’exercice
2008
71,1
7,3
25,4
14,2
11,2
2,5
35,9
0,3
8,2
28,0
Variations 2008/2007
En MDT
En %
11,2
18,7
-1,5
-17,0
1,7
7,2
1,1
8,4
0,6
5,7
0,2
8,7
10,8
43,0
1,0
142,9
2,7
49,1
9,1
48,1
Conséquemment à la maîtrise du coût opératoire et du coût du risque en rapport avec
l’amélioration de la qualité du portefeuille, le bénéfice du secteur a progressé de 48,1% ou
9,1 MDT pour atteindre 28 MDT en 2008, ce qui a permis de poursuivre, pour la deuxième
année consécutive, l’amélioration des indicateurs de rentabilité du secteur.
(En %)
Désignation
Rendement de crédit
ROA
ROE
2006
9,4
0,2
1,4
2007
9,6
1,5
12,5
2008
10,2
2,1
14,0
3) Situation financière
La situation financière du secteur a été marquée par une poursuite de l’amélioration de
la qualité de son portefeuille avec une baisse de la part des créances classées d’environ
3 points de pourcentage pour revenir à 11,4% et une consolidation de la couverture de ces
créances par les provisions et les agios réservés pour se situer à 77,8% à la fin de 2008
sous l’effet de l’adoption de règles de provisionnement plus rigoureuses avec l’abandon par
certaines sociétés de la prise en compte de garanties (sur les projets financés ou hors
projets), du renforcement de l’effort de recouvrement, de la maîtrise du risque additionnel et
du recours des sociétés du secteur à la technique de radiation des créances compromises.
(En %)
Désignation
Part des créances classées
Part des créances classées nettes des provisions et des
marges réservées
Taux de couverture des créances classées
Ratio de solvabilité
2007
14,3
2008
11,4
4,0
74,9
15,3
2,8
77,8
19,4
Le secteur du leasing respecte l’ensemble des règles prudentielles notamment le ratio
de solvabilité qui a enregistré une nette amélioration, passant de 15,3% à la fin de 2007 à
19,4% à la fin de 2008, suite à la consolidation des fonds propres du secteur par le biais des
augmentations du capital et de la mobilisation de fonds propres complémentaires sous forme
d’emprunts subordonnés.
III – BANQUES OFFSHORE 1
1) Emplois et ressources
L’année 2008 a été marquée par une décélération du rythme de croissance de l’activité
des banques offshore. En effet, le total actif a augmenté de 107,8 millions de dollars E.U ou
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
232
4,4% contre 287,8 millions de dollars E.U ou 13,4% à la fin de 2007 pour se situer à
2.535,6 millions de dollars E.U. Cette décélération provient essentiellement de l’activité de
placement, liée à la crise financière internationale et qui demeure l’activité principale des
banques, avec une part dans le total actif comparable à celle de 2007, soit 49,9%.
EMPLOIS DES BANQUES OFFSHORE
Désignation
Opérations de trésorerie
Encaisse et comptes ordinaires
Placements auprès des banques
Installées en Tunisie
Installées à l’étranger
Crédits
A des résidents
A des non-résidents
Portefeuille-titres
Autres emplois
Total
En millions de $ E.U
2007
2008
1.310,7
1.351,5
54,6
87,5
1.256,1
1.264,0
459,8
310,7
796,3
953,3
785,0
841,1
537,4
533,4
247,6
307,7
229,5
219,3
102,6
123,7
2.427,8
2.535,6
Variations 2008/2007
En M$ E.U
En %
40,8
3,1
32,9
60,3
7,9
0,6
-149,1
-32,4
157,0
19,7
56,1
7,1
-4,0
-0,7
60,1
24,3
-10,2
-4,4
21,1
20,6
107,8
4,4
Les placements auprès des banques ont quasiment stagné au niveau enregistré une
année auparavant, soit 1.264 millions de dollars E.U dont près du quart a été réalisé auprès
des banques installées sur la place de Tunis représentant 60,5% des fonds collectés par le
secteur sur cette place contre 81,9% en 2007.
Emplois des banques non-résidentes à la fin de 2007
Autres emplois
6,5%
Portefeuille titres
9,5%
Opérations de trésorerie
51,7%
Crédits
32,3%
Emplois des banques non-résidentes à la fin de 2008
Autres emplois
8,3%
Portefeuille titres
8,6%
Opérations de trésorerie
49,9%
Crédits
33,2%
Les opérations de financement ont également connu un ralentissement de leur rythme de
croissance par rapport à leur niveau de l’année précédente, soit 56,1 millions de dollars E.U ou 7,1%
contre 82,1 millions de dollars E.U ou 11,7% en 2007, pour atteindre 841,1 millions de dollars E.U,
représentant ainsi près du tiers du total actif des banques offshore pour la troisième année
consécutive.
Ce ralentissement est imputable aux crédits accordés aux résidents qui ont quasistagné au niveau enregistré à la fin de 2007, soit 533,4 millions de dollars E.U contre une
augmentation de 77 millions de dollars E.U ou 16,7% une année auparavant, étant précisé
que les banques offshore à participation tunisienne dans leur capital sont les plus actives
dans ce domaine. Toutefois, les crédits alloués aux non-résidents se sont accrus de
60,1 millions de dollars E.U ou 24,3% pour se situer à 307,7 millions de dollars E.U.
233
Le portefeuille-titres a connu une baisse de 10,2 millions de dollars E.U ou 4,4% pour
se situer à 219,3 millions de dollars E.U liée, essentiellement, au repli de l’activité d’une
banque active sur les marchés boursiers des pays du Golfe. Quant à l’encours du
portefeuille-titres des résidents, il a stagné au niveau enregistré à la fin de 2007, soit
80 millions de dollars E.U dont 70,5 millions de dollars E.U sous forme de souscription dans
des obligations émises par la BCT au profit de l’Etat.
Les banques à participation tunisienne ont poursuivi leur contribution au financement de
l’économie tunisienne pour la deuxième année consécutive mais à un rythme moins important
avec un encours de financement (crédits + participations) de 532,2 millions de dollars E.U, soit
86,8% du total des interventions du secteur au profit des résidents.
Désignation
Crédits+Participations
Résidents
Non-résidents
Banques offshore à
participation
tunisienne
Part
En M$ E.U
(en %)
777,2
532,2
245,0
Total des banques
offshore
Autres banques
En M$ E.U
Part
(en %)
154,9
81,0
73,9
16,6
13,2
23,2
83,4
86,8
76,8
En M$ E.U
932,1
613,2
318,9
Part
(en %)
100,0
65,8
34,2
Les engagements par signature, orientés, essentiellement, vers le financement du
commerce extérieur entre les pays du Maghreb, ont quasiment stagné au niveau enregistré
une année auparavant, soit 1.040,1 millions de dollars E.U ; étant précisé que les trois
banques à participation libyenne au capital ont accaparé 92,7% de ces engagements.
ENGAGEMENTS PAR SIGNATURE
Désignation
Total engagements par signature
Confirmations de crédits documentaires
Ouvertures de crédits documentaires
Cautions et avals
Autres engagements par signature
En millions de $ E.U
2007
2008
1.033,1
1.040,1
578,7
589,8
186,0
174,8
263,3
263,8
5,1
11,7
Variations 2008/2007
En M$E.U
En %
7,0
0,7
11,1
1,9
-11,2
-6,0
0,5
0,2
6,6
129,4
Ce niveau d’activité a été financé à hauteur de 38,7% par des dépôts de la clientèle et
34,4% par des ressources bancaires.
Les dépôts de la clientèle ont progressé à un rythme moins important qu’une année
auparavant, soit 80,4 millions de dollars E.U ou 8,9% contre 125,9 millions de dollars E.U ou
16,2%, pour atteindre 980,8 millions de dollars E.U, provenant des dépôts des nonrésidents. Quant aux dépôts des résidents, ils ont quasiment stagné au niveau enregistré à
la fin de 2007, soit 277,5 millions de dollars E.U collectés à hauteur de 98,8% par deux
banques offshore.
RESSOURCES DES BANQUES OFFSHORE
En millions de $E.U
Désignation
2007
2008
Placements des banques
970,7
872,9
Installées en Tunisie
561,5
513,2
Installées à l’étranger
409,2
359,7
Dépôts de la clientèle
900,4
980,8
Résidente
274,2
277,5
Non-résidente
626,2
703,3
Fonds propres
318,9
353,7
Provisions
85,8
92,8
Autres ressources
152,0
235,4
Total
2.427,8
2.535,6
234
Variations 2008/2007
En M$E.U
En %
-97,8
-10,1
-48,3
-8,6
-49,5
-12,1
80,4
8,9
3,3
1,2
77,1
12,3
34,8
10,9
7,0
8,2
83,4
54,9
107,8
4,4
2) Exploitation
Conséquemment à la décélération de la croissance de l’activité des banques, leurs
indicateurs d’exploitation se sont améliorés à un rythme inférieur à celui enregistré une
année auparavant comme en témoigne l’augmentation du produit net bancaire de
16,3 millions de dollars E.U ou 18,7% contre 16,1 millions de dollars ou 22,6% au titre de
2007 pour atteindre 103,6 millions de dollars E.U sous l’effet conjugué de la baisse des
intérêts encourus et charges assimilées (-5,3 millions de dollars E.U ou -8,6%) et de la
hausse sensible des commissions nettes sur les opérations bancaires (6,1 millions de
dollars E.U ou 34,9%).
PRODUIT NET BANCAIRE (PNB)
Désignation
(+) Intérêts et revenus assimilés
(-) Intérêts encourus et charges assimilées
(=) Marge d’intérêt
(+) Commissions nettes sur les opérations bancaires
(+) Gains nets sur le portefeuille-titres commercial
et opérations financières
(+) Revenu du portefeuille d’investissement
(=) Produit net bancaire
En millions de $E.U
2007
2008
97,2
100,1
61,7
56,4
35,5
43,7
17,5
23,6
27,0
7,3
87,3
29,5
6,8
103,6
Variations 2008/2007
En M$E.U
En %
2,9
3,0
-5,3
-8,6
8,2
23,1
6,1
34,9
2,5
-0,5
16,3
9,3
-6,8
18,7
La structure du produit net bancaire fait ressortir une concentration à hauteur de 42,2%
des opérations de trésorerie et de financement, de 35% de l’activité du marché et de 22,8%
de l’activité commerciale.
Revenu du portefeuille
d’investissement
8,4%
Structure du PNB à la fin de 2007
Gains nets sur le
portefeuille titres
commercial et opérations
financières
30,9%
Revenu du portefeuille
d’investissement
6,5%
Marge d’intérêt
40,7%
Commissions nettes sur les
opérations bancaires
20,0%
Structure du PNB à la fin de 2008
Gains nets sur le
portefeuille titres
commercial et opérations
financières
28,5%
Marge d’intérêt
42,2%
Commissions nettes sur les
opérations bancaires
22,8%
A la faveur de l’augmentation du PNB à un rythme plus accéléré que celui des charges
opératoires, le coefficient d’exploitation s’est amélioré de 3,2 points de pourcentage pour
revenir à 29% avec une couverture totale des frais du personnel par les commissions nettes.
235
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
Désignation
Produit net bancaire
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur créances, hors bilan et passif
(-) Dotations aux provisions et résultat des corrections
de valeurs sur portefeuille d’investissement
(+) Autres produits d’exploitation
(-) Charges opératoires
* Frais du personnel
* Charges générales d’exploitation
(-) Dotations aux amortissements
(=) Résultat d’exploitation
(+) Solde en gain/perte provenant des autres éléments
ordinaires
(-) Impôts sur les bénéfices
(=) Résultat des activités ordinaires
(+) Solde en gain/perte provenant des autres éléments
extraordinaires
(=) Résultat net de l’exercice
En millions de $ E.U
2007
2008
87,3
103,6
Variations 2008/2007
En M$E.U
En %
16,3
18,7
10,2
8,1
-2,1
20,6
0,1
0,1
28,1
16,9
11,2
2,4
46,6
0,0
0,0
30,0
19,3
10,7
2,4
63,1
-0,1
-0,1
1,9
2,4
-0,5
0,0
16,5
-100,0
6,8
14,2
-4,5
0,0
35,4
0,0
0,1
46,5
0,5
0,0
63,6
0,5
-0,1
17,1
-100,0
36,8
0,0
46,5
0,0
63,6
0,0
17,1
36,8
L’exercice 2008 s’est soldé par un bénéfice net de 63,6 millions de dollars E.U contre
46,5 millions de dollars E.U en 2007 compte tenu d’un effort de provisionnement moins
important que l’année précédente. Les indicateurs de rentabilité ont poursuivi leur
amélioration, notamment, la rentabilité des fonds propres.
(En %)
Désignation
Rendement des actifs
Rentabilité des fonds propres1
1
2006
2,1
13,6
2007
2,1
13,6
2008
2,9
17,8
des banques disposant d’une autonomie juridique et financière.
3) Situation financière
Les banques offshore respectent l’ensemble des règles prudentielles, notamment le
ratio de solvabilité qui s’est maintenu à 24%, faisant ressortir une capacité opérationnelle de
développement de l’activité de ces banques.
La qualité des actifs demeure satisfaisante avec une part d’actifs classés dans le total
des engagements et un taux de couverture de ces actifs par les provisions et les agios
réservés respectivement de 9,8% et de 72% à la fin de 2008, respectant ainsi les objectifs
fixés par la Banque centrale de Tunisie pour l’année 2009 (une part des créances classées
de 15% et un taux de couverture de ces créances par les provisions de 70%).
Désignation
Ratio de couverture des risques
Parts des actifs classés bruts dans le total des engagements
Parts des actifs classés nets des provisions et agios réservés
dans le total des engagements
Taux de couverture des actifs classés par les provisions et
agios réservés
236
(En %)
2008
24,0
9,8
2006
22,1
11,3
2007
23,9
9,4
3,6
2,7
3,0
72,8
73,6
72,0
IV – ORGANISMES DE FACTORING ET BANQUES D’AFFAIRES1
1) Organismes de factoring
a) Emplois et ressources
Le secteur du factoring a poursuivi sa contribution au financement et à la gestion des
créances commerciales à un rythme légèrement plus soutenu, comme en témoigne
l’augmentation du volume des factures achetées de 10,4% en 2008 contre 8,5% en 2007
pour totaliser 451,1 MDT à la fin de 2008 dont 83,2% au titre de l’activité domestique.
Cette évolution aurait été plus prononcée n’eût été la situation d’assainissement qui a
occupé le plan de charges d’une société du secteur et le repli de l’activité du factoring sans
recours en rapport avec son profil risque. En effet, l’encours de factures garanties est
revenu de 27,7 MDT en 2007 à 16,6 MDT en 2008 suite à une meilleure sélectivité des
factures, rendue nécessaire suite aux incidents de paiement enregistrés en 2007 sur cette
activité qui se sont traduits par une révision à la hausse des tarifs d’assurance.
L’intervention du secteur a bénéficié en 2008 à 511 adhérents pour 24.156 acheteurs
contre 464 adhérents pour 22.852 acheteurs en 2007, dégageant ainsi un ratio de concentration
des acheteurs par adhérent comparable à celui de 2007, soit 47 acheteurs par adhérent.
L’encours des financements a progressé à un rythme moins prononcé (5,5%) que celui
du volume des factures achetées (10,4%), pour atteindre 100,4 MDT à la fin de 2008 sous
l’effet conjugué de la diminution du délai de financement des remises et d’une rotation des
financements moins rapide qu’en 2007 avec un ratio encaissements/décaissements de
99,5% à la fin de 2008 contre 104,5% à la fin de 2007.
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Volume des factures achetées
Encours des financements
Fonds propres
Ressources d'emprunt
dont : Emprunts bancaires à court terme (en %)
Billets de trésorerie (en %)
Emprunts obligataires (en %)
2007
2008
408,7
95,2
21,1
68,6
24,9
41,6
29,2
451,1
100,4
19,7
68,5
22,9
40,1
35,0
Variations
En MDT
En %
42,4
10,4
5,2
5,5
-1,4
-6,6
-0,1
-0,1
-2,0
-1,5
5,8
L’activité du secteur a été financée par des ressources d’emprunt de 68,5 MDT à la fin de
2008 ou 3,5 fois les fonds propres du secteur. Ces ressources sont constituées à hauteur de
63% de ressources à court terme sous forme de billets de trésorerie et d’emprunts bancaires et
de 35% de ressources obligataires suite à l’émission en 2008 d’un emprunt obligataire de
10 MDT ayant relayé une partie des ressources courtes.
b) Exploitation
Les revenus du factoring de 2008 ont progressé à un rythme comparable à celui de
l’activité, soit 7,4% ou 1 MDT pour totaliser 14,2 MDT.
1
Les chiffres relatifs à l’année 2008 revêtent un caractère provisoire.
237
Désignation
2007
Commissions de financement
(-) Charges financières
(=) Marge d'intérêt
(+) Commissions de factoring
(+) Revenu du portefeuille-titres
(+) Autres produits d’exploitation
(=) Produit net factoring
8,6
4,7
3,9
4,6
0,3
0,1
8,9
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
2008
En MDT
En %
8,8
0,2
2,3
4,8
0,1
2,1
4,0
0,1
2,6
5,4
0,8
17,4
0,2
-0,1
-33,3
0,0
-0,1
9,6
0,7
7,9
Ces revenus proviennent à hauteur de 62% des commissions de financement qui ont
quasiment stagné à leur niveau de 2007, soit 8,8 MDT, faisant dégager un rendement de
crédit en baisse de 0,3 point de pourcentage pour revenir à 8,7% sous l’effet de la
détérioration de la qualité du portefeuille d’une société du secteur. Les commissions de
factoring ont, par contre, connu une augmentation de 17,4% ou 0,8 MDT contre 2,3% ou
0,1 MDT en 2007 pour totaliser 5,4 MDT.
Conséquemment, le produit net du factoring a augmenté de 7,9% ou 0,7 MDT pour se
situer à 9,6 MDT, augmentation favorisée par la baisse du coût des ressources du secteur
de 0,3 point de pourcentage revenant à 6,5%.
Indicateurs
2007
(=) Produit net factoring
(-) Charges opératoires
* Frais du personnel
* Charges générales d'exploitation
(-) Dotation aux amortissements
(-) Dotation aux provisions nettes des reprises
(=) Résultat d'exploitation
(-) Impôts
(=) Résultat net
8,9
3,7
2,1
1,6
0,4
5,8
-1,0
0,5
-1,5
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
2008
En MDT
En %
9,6
0,7
7,9
4,4
0,7
18,9
2,3
0,2
9,5
2,1
0,5
31,3
0,4
4,6
-1,2
-20,7
0,2
1,2
120,0
1,0
0,5
100,0
-0,8
0,7
46,7
Les charges opératoires ont, par contre, amputé le produit net à hauteur de 45,8% ou
4,4 MDT en augmentation de 18,9%. Les frais du personnel ont constitué 2,3 MDT ou 52%
de ces charges, en progression de 9,5% par rapport à l’année précédente suite à
l’augmentation salariale et au recrutement de 7 personnes, portant l’effectif du secteur à 79
personnes à la fin de 2008 avec un taux d’encadrement de 59,5% contre 54,2% en 2007.
Le secteur a enregistré, pour la deuxième année consécutive, une perte de 0,8 MDT
contre 1,5 MDT en 2007 induite par la poursuite de l’assainissement du portefeuille de l’une
des sociétés du secteur avec un coût du risque important. En effet, l’effort de
provisionnement a porté sur 4,6 MDT ou 47,9% du produit net en 2008 contre 5,8 MDT ou
65% en 2007 ; ce qui s’est traduit par une détérioration moins importante de ses indicateurs
de rentabilité.
(En %)
Indicateurs
Rendement des crédits
ROA
ROE
2006
9,4
2,8
12,6
2007
9,0
-1,5
-6,3
2008
8,7
-0,8
-3,8
c) Situation financière
La qualité du portefeuille du secteur a connu, pour la deuxième année consécutive, une
détérioration avec une augmentation de la part des créances classées de 2 points de
238
pourcentage, pour se situer à 16,8% confortée par une meilleure couverture de ces créances
par les provisions et les agios réservés de 91% en 2008 contre 77,7% en 2007.
Indicateurs
Part des créances classées
Part des créances classées nettes des provisions
et des agios réservés
Taux de couverture des créances classées
Ratio de solvabilité
2006
12,1
2007
14,7
6,9
46,2
22,9
3,7
77,7
21,6
(En %)
2008
16,8
1,8
91,0
20,1
Le secteur dispose d’un ratio de solvabilité largement au-dessus du minimum
réglementaire, soit 20,1% en 2008.
2) Banques d’affaires
Les Banques d’affaires ont animé en 2008 un courant d’affaires comparable à celui
enregistré en 2007, ce qui a généré un produit net du secteur de 2,3 MDT, soit le même
niveau enregistré en 2007.
Le courant d’affaires continue d’être concentré sur certaines opérations d’assistance et
de cession de participations publiques, notamment, celles relatives à l’attribution de licence
pour l’installation et l’exploitation d’un réseau public de télécommunication fixe et mobile et à
l’ouverture du capital de la Société tunisienne d’assurance et de réassurance (STAR) à un
investisseur stratégique en l’occurrence l’assureur français GROUPAMA et ce, outre quelques
missions d’études et de conseils effectuées au profit d’un nombre d’entreprises privées.
Cette concentration enseigne sur la confiance, l’expertise acquise et le fonds du
commerce développé par le secteur en matière d’ingénierie financière, de conseil et
d’assistance lui permettant de conduire avec réussite les missions qui lui sont confiées.
Désignation
Total produits d’exploitation
Produit net Bancaire
Charges opératoires
-Masse salariale
-Charges générales d’exploitation
Dotation aux provisions et amortissements
Résultat net
2007
2,2
2,3
1,9
0,5
1,4
-0,2
0,5
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
2008
En MDT
En %
2,3
0,1
4,5
2,3
0,0
0,0
1,8
-0,1
-5,3
0,6
0,1
20,0
1,2
-0,2
-14,3
-0,1
0,1
-50,0
0,4
-0,1
-20,0
L’essentiel du produit net du secteur a été réservé pour faire face au coût opératoire, soit
78,3% ou 1,8 MDT faisant dégager un bénéfice de 0,4 MDT en 2008 contre 0,5 MDT en 2007.
239
III. – LES AGREGATS MONETAIRES ET LEURS CONTREPARTIES
L’affermissement des créances nettes sur l’extérieur et l’accroissement à un rythme
exceptionnellement accéléré des concours à l’économie ont été les principales sources de
création monétaire en 2008, l’endettement net de l’Etat vis-à-vis du système financier ayant,
en revanche, connu un ralentissement. Ces évolutions se sont traduites, en conséquence, par
une accélération soutenue de l’agrégat monétaire M3.
RESSOURCES DU SYSTEME FINANCIER1 ET LEURS CONTREPARTIES
En millions de dinars
Variations en %
Désignation
2006
2007
2008 2007/2006 2008/2007
L’AGREGAT M4
26.782 30.116 34.398
12,4
14,2
Masse monétaire au sens large (M3)
26.546 29.853 34.142
12,5
14,4
Masse monétaire au sens strict (M2)
24.834 28.197 32.288
13,5
14,5
Monnaie M1
9.871 11.083 12.386
12,3
11,8
Monnaie fiduciaire
3.873
4.099
4.399
5,8
7,3
Monnaie scripturale
5.998
6.984
7.987
16,4
14,4
Quasi-monnaie
14.963 17.114 19.902
14,4
16,3
M3-M2
1.712
1.656
1.854
-3,3
12,0
M4-M3
236
263
256
11,4
-2,7
AUTRES RESSOURCES
10.293 10.897 12.319
5,9
13,0
TOTAL RESSOURCES = TOTAL
CONTREPARTIES
37.075 41.013 46.717
10,6
13,9
CREANCES NETTES SUR L’ EXTERIEUR*
5.753
6.658
8.380
905
1.722
CREDITS INTERIEURS
31.322 34.355 38.337
9,7
11,6
Créances nettes sur l’Etat*
5.165
5.674
5.781
509
107
Concours à l’économie
26.157 28.681 32.556
9,6
13,5
Crédits à l’économie
24.661 27.084 30.832
9,8
13,8
Portefeuille-titres
1.496
1.597
1.724
6,8
8,0
* Pour ces agrégats, les variations sont exprimées en MDT.
A – L’AGREGAT M3
En s’établissant à 34.142 MDT à la fin de 2008, l’agrégat M3 a enregistré une
accélération de son rythme de progression comparé à celui enregistré l’année précédente,
soit 14,4% contre 12,5%.
Exprimée en termes de moyennes mensuelles, l’évolution de cet agrégat laisse
apparaître un accroissement de 14,8% en 2008 contre 11,2% en 2007 pour des taux de
croissance économique nominaux de 10,3% et 10,2% respectivement. En conséquence, le
taux de liquidité de l’économie, mesuré par le rapport (M3/PIB) s’est accru, d’une année à
l’autre, de 2,5 points de pourcentage, passant de 61,9% à 64,4%.
L’envolée record des prix mondiaux des matières premières et de l’énergie a
lourdement pesé sur l’indice des prix à la consommation qui s’est établi, au cours des quatre
premiers mois de l’année 2008, à des niveaux relativement élevés avec un pic de 6%, en
terme de variation annuelle, enregistré au cours du mois d’avril 2008.
1
Tel que défini dans ce cadre, le système financier comprend la Banque centrale, les banques, le Centre des
chèques postaux (CCP), les organismes de leasing et le Centre d’épargne postale (CEP).
240
EVOLUTION DU TAUX DE LIQUIDITE DE L’ECONOMIE ET DU TAUX D’INFLATION
En MDT
En %
Période
M3
PIB
Taux de liquidité
Taux d’inflation
(moyenne annuelle)
(aux prix courants)
(M3/PIB)
moyen
2004
20.596
35.192
58,5
3,6
2005
22.575
37.767
59,8
2,0
2006
25.374
41.408
61,3
4,5
2007
28.225
45.629
61,9
3,2
2008
32.394
50.325
64,4
5,0
Sources : BCT, Ministère du Développement et de la coopération internationale et INS
EVOLUTION DU TAUX D'INFLATION ET DES TAUX DE
PROGRESSION DE M3 ET DU PIB AUX PRIX COURANTS
( en % )
20
( en % )
20
16
16
M3
12
12
PIB
8
8
Inflation
4
4
0
0
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
Ainsi, et face à la recrudescence des tensions inflationnistes, la Banque centrale a décidé
de poursuivre une politique monétaire restrictive et ce, à travers le relèvement, à deux reprises,
des taux de la réserve obligatoire. Le durcissement de sa politique monétaire conjugué à
l’accalmie des prix mondiaux ont permis de ralentir le rythme de progression de l’agrégat M3 qui
est revenu de 16,2%, en terme de glissement sur douze mois, en juin à 14,4% en décembre
2008. Quant au taux d’inflation, il est revenu de son plus haut niveau du mois d’avril, soit 6% à
4,1% seulement en décembre 2008. Ce n’est qu’au début de l’année 2009 que la Banque
centrale a décidé d’assouplir sa politique monétaire et ce, compte tenu du recul significatif de
l’inflation et des perspectives de son évolution afin de soutenir l’activité économique.
1) Masse monétaire M2
La masse monétaire M2 a progressé, en 2008, de 14,5% contre 13,5% une année
auparavant, portant la marque de l’accélération du rythme de progression de la quasimonnaie et du ralentissement de celui des disponibilités monétaires.
Atteignant 12.386 MDT à la fin de décembre 2008, l’agrégat M1 s’est inscrit en hausse
de 11,8% par rapport à son niveau enregistré à la fin de l’année précédente. Cette évolution
résulte, à la fois, de la consolidation de la circulation fiduciaire et de l’augmentation de la
monnaie scripturale, quoique à une cadence moins importante que celle de 2007.
Ainsi, la monnaie fiduciaire a suivi, en 2008, une évolution irrégulière marquée par le
caractère saisonnier. En effet, après avoir fluctué tout au long du premier trimestre de l’année,
ledit agrégat a entamé une tendance haussière qui s’est poursuivie jusqu’en septembre, mois
au cours duquel il a atteint son maximum de l’année, soit 4.412 MDT en raison des
importantes dépenses engagées durant le mois de Ramadhan et de la fête de Aid El Fitr.
241
En octobre, la monnaie fiduciaire a connu un repli, pour s’inscrire de nouveau en hausse
clôturant l’année 2008 à 4.399 MDT. Au total, cet agrégat s’est accru de 7,3%, au cours de la
période sous-revue, contre 5,8% l’année écoulée.
LA MONNAIE SCRIPTURALE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Monnaie scripturale
Période
Montant
en MDT
Variations*
en %
Dépôts à vue auprès
des banques
Montant Variations*
en MDT
en %
2006
5.998
13,9
5.387
14,9
2007
Mars
5.962
-0,6
5.195
-3,6
Juin
6.590
9,9
5.910
9,7
Sept.
7.023
17,1
6.255
16,1
Déc.
6.984
16,4
6.249
16,0
2008
Mars
7.182
2,8
6.298
0,8
Juin
7.758
11,1
6.922
10,8
Sept.
7.775
11,3
6.955
11,3
Déc.
7.987
14,4
6.983
11,7
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Dépôts à vue auprès
du CCP
Montant Variations*
en MDT
en %
592
6,3
750
650
736
692
26,7
9,8
24,3
16,9
865
815
807
981
25,0
17,8
16,6
41,8
Bien qu’en légère décélération par rapport à l’année passée, le taux de croissance de la
monnaie scripturale enregistré en 2008 demeure, néanmoins, élevé soit 14,4% contre 16,4% en
2007. Cette évolution a été marquée, notamment, par la décélération du rythme de progression
des dépôts à vue logés auprès des banques. Principale composante de la monnaie scripturale,
ces derniers se sont accrus de 11,7% seulement contre 16% l’année précédente et ont concerné,
notamment, ceux collectés auprès des particuliers (+575 MDT) et des sociétés privées
(+200 MDT). A signaler que 25% de l’augmentation des dépôts à vue portent sur les comptes en
devises des résidents.
En revanche, les dépôts logés auprès du CCP ont fortement progressé, enregistrant un
taux de croissance largement supérieur à celui réalisé une année auparavant, soit 41,8%
contre 16,9%.
Parallèlement, la quasi-monnaie a augmenté, en 2008, de 16,3% contre 14,4% l’année
précédente sous l’effet de la reprise notable de l’encours des certificats de dépôts (+34,9%
ou +345 MDT contre -1% ou -10 MDT), de l’accélération du rythme de progression de celui
des comptes spéciaux d’épargne auprès des banques (10,2% ou 587 MDT contre 7,9% ou
425 MDT) et de l’accroissement enregistré aussi bien au niveau de l’encours des dépôts à
terme et autres produits financiers que de celui de l’épargne auprès du CEP à des rythmes
comparables à ceux enregistrés l’année écoulée, soit 20,1% et 12,2% contre 21,5% et
13,1% respectivement.
242
LA QUASI-MONNAIE ET SES PRINCIPALES COMPOSANTES
D o n t :
Dépôts
à
terme
Quasi-monnaie
et autres produits Certificats de dépôts Dépôts d’épargne
Période
financiers
Montant Variat.* Montant
Variat.* Montant
Variat.* Montant Variat.*
en MDT
en %
en MDT
en %
en MDT
en %
en MDT
en %
14.963
11,8
5.916
13,0
998
4,5
7.182
10,7
2006
2007
Mars
15.681
4,8
6.342
7,2
982
-1,6
7.376
2,7
Juin
15.872
6,1
6.611
11,7
808
-19,0
7.448
3,7
Sept.
16.533
10,5
6.969
17,8
939
-5,9
7.577
5,5
Déc.
17.114
14,4
7.185
21,5
988
-1,0
7.870
9,6
2008
Mars
17.890
4,5
7.516
4,6
916
-7,3
8.113
3,1
Juin
18.777
9,7
7.856
9,3
1.384
40,1
8.256
4,9
Sept.
19.771
15,5
8.278
15,2
1.609
62,9
8.431
7,1
Déc.
19.902
16,3
8.626
20,1
1.333
34,9
8.708
10,6
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Il est à noter que la quasi-monnaie, qui a connu une progression continue durant les dix
premiers mois de l’année 2008, atteignant son plus haut niveau en octobre (20.059 MDT) en
relation avec la faiblesse des émissions des bons du Trésor, s’est repliée au cours des deux
derniers mois suite à la baisse de l’encours des certificats de dépôts, résultant, notamment, de
l’arrivée à échéance de certificats souscrits par les institutionnels.
COMPTES D’EPARGNE
Comptes spéciaux
Epargne auprès
d’épargne
du CEP
Période
Montant Variations* Montant Variations*
en MDT
en %
en MDT
en %
2006
5.353
9,2
1.622
15,4
2007
Mars
5.441
1,6
1.697
4,6
Juin
5.485
2,5
1.721
6,1
Sept.
5.590
4,4
1.743
7,5
Déc.
5.778
7,9
1.835
13,1
2008
Mars
5.923
2,5
1.927
5,0
Juin
6.028
4,3
1.960
6,8
Sept.
6.168
6,7
1.990
8,4
Déc.
6.365
10,2
2.058
12,2
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Autres comptes
d’épargne
Montant
en MDT
207
Variations*
en %
13,7
238
242
244
257
15,0
16,9
17,9
24,2
263
268
273
285
2,3
4,3
6,2
10,9
2) L’agrégat «M3-M2»
Après avoir accusé une baisse de 3,3% en 2007, l’encours de l’agrégat « M3-M2 »
s’est inscrit en hausse de 12% en 2008. Cette évolution est imputable, essentiellement, à la
reprise sensible de l’encours des obligations et emprunts à plus d’un an (28,7% contre
-17,4%) traduisant le recours accru des établissements de crédit au marché financier.
En effet, les émissions d’emprunts obligataires, effectuées dans ce cadre, ont totalisé
295 MDT en 2008. Elles ont concerné, principalement, la Banque de l’habitat (70 MDT en
mai), la Société tunisienne de banque (50 MDT en mai) et Attijari Bank (50 MDT en
décembre). Ces émissions ont porté sur des maturités diverses allant de 5 à 25 ans,
243
assorties de taux d’intérêt fixes variant entre 6,5% et 7,25% et variables allant de
TMM+0,75% à TMM+2%. Il y a lieu de souligner que 50% environ de ces émissions ont eu
lieu en mai de l’année 2008.
Quant à l’encours de l’épargne-logement, il a poursuivi, pour la deuxième année
consécutive, sa progression à un rythme ralenti soit 4,1% contre 5,1% au terme de l’année
2007 et 6,5% en 2006.
L’AGREGAT «M3-M2» ET SES COMPOSANTES
M3-M2
Epargne-logement
Période
Montant
en MDT
1.712
Variat.*
en %
1,2
Montant
en MDT
1.068
Variat.*
en %
6,5
Obligations et
emprunts à plus
d’un an
Montant Variat.*
en MDT
en %
638
-6,6
2006
2007
Mars
1.681
-1,8
1.082
1,3
592
Juin
1.689
-1,3
1.086
1,7
596
Sept.
1.709
-0,2
1.094
2,4
608
Déc.
1.656
-3,3
1.122
5,1
527
2008
Mars
1.654
-0,1
1.131
0,8
516
Juin
1.820
9,9
1.133
1,0
680
Sept.
1.854
12,0
1.145
2,0
701
Déc.
1.854
12,0
1.168
4,1
678
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Epargne projets
& investissements
Montant
en MDT
6
Variat.*
en %
20,0
-7,2
-6,6
-4,7
-17,4
7
7
7
7
16,7
16,7
16,7
16,7
-2,1
29,0
33,0
28,7
7
7
8
8
0,0
0,0
14,3
14,3
B – CREANCES NETTES SUR L’EXTERIEUR
Les créances nettes sur l’extérieur ont poursuivi, au cours de l’année 2008, leur
mouvement haussier, en progressant de 1.722 MDT contre 905 MDT une année
auparavant, sous l’effet conjugué de la consolidation des avoirs nets en devises et de la
décélération du rythme de progression des engagements extérieurs.
A l’exception de février, septembre et décembre, mois au cours desquels elles ont connu
une baisse significative de leurs encours, en relation avec le remboursement des échéances au
titre du service de la dette et l’aggravation du déficit commercial, les créances nettes sur
l’extérieur ont évolué à la hausse, atteignant leur niveau maximal en novembre, soit 8.421 MDT.
Leur accroissement est, essentiellement, imputable à l’importance des tirages sur emprunts
extérieurs contractés, notamment, auprès de la Banque européenne d’investissement (BEI)
(289 MDT), de l’International financial corporation Washington (IFC), filiale du groupe Banque
mondiale (204 MDT), de l’Agence française de développement (AFD) (139 MDT), de la Banque
africaine de développement (BAD) (170 MDT), de la Banque du Japon pour la coopération
internationale (JBIC) (72 MDT), du Fonds arabe de développement économique et social
(FADES) (35 MDT) et de la Banque BNP Paribas (33 MDT). De même, l’encaissement des
recettes au titre de la cession de la participation de l’Etat dans le capital de la BTK au profit du
groupe Caisse d’épargne (150 MDT) et les flux d’investissements étrangers ont contribué à
l’amélioration des créances nettes sur l’extérieur et ils ont concerné, notamment, l’acquisition de
deux unités touristiques par la compagnie libyenne Laico (131 MDT) et par des institutionnels
étrangers lors de l’introduction en Bourse de la compagnie Automobile Réseau Tunisien et
Services (ARTES) (74 MDT) conjugués aux prises de participation d’autres investisseurs
étrangers dans les augmentations de capital, notamment, de la Société tunisienne d’assurance
et de réassurance (STAR) (132 MDT par GROUPAMA), de l’UIB (57 MDT par la Société
Générale), de la Société tuniso-andalouse du ciment blanc «SOTACIB» (80 MDT), de la société
« SAH-LILAS » (56 MDT) et de l’Arab tunisian bank (ATB) (32 MDT).
244
AVOIRS ET ENGAGEMENTS EXTERIEURS
Réserves internationales
Période
Total
Autres
avoirs
Dont :
Avoirs en devises extérieurs
(En MDT)
Créances nettes
sur l’extérieur
Engagements
extérieurs
Total
Dont :
Dépôts de Montant
non-résid.
Montant Variat*
2006
8.807
8.756
2.773
1.423
4.477
2007
Mars
8.563
8.513
-243
1.529
4.526
Juin
8.862
8.811
55
1.648
4.707
Sept.
9.572
9.514
758
1.785
4.913
Déc.
9.689
9.638
882
2.026
5.057
2008
Mars
9.835
9.777
139
2.111
5.028
Juin
10.150
10.095
457
2.317
5.033
Sept. 10.849
10.795
1.157
2.483
5.229
Déc. 11.742
11.687
2.049
1.920
5.282
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
Variations*
2.137
5.753
2.808
2.250
2.409
2.546
2.585
5.566
5.803
6.444
6.658
-187
50
691
905
2.623
2.619
2.827
3.119
6.918
7.434
8.103
8.380
260
776
1.445
1.722
En conséquence, les avoirs nets en devises se sont élevés à 11.656 MDT, au terme
de l’année 2008, représentant l’équivalent de 139 jours d’importation contre 9.582 MDT et
141 jours, respectivement, en décembre 2007.
AVOIRS NETS EN DEVISES
( en jours )
(en MDT )
12000
157
10000
180
141
139
8000
0
2000
2001
3 503
3 011
2 810
2000
2 423
4000
9 582
80
8 705
74
5 872
74
4 733
6000
107
90
11 656
122
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2002
2003
2004
Avoirs nets en devis es
2005
2006
2007
2008
Nombre de jours d'importation
C – CREDITS INTERIEURS
En s’établissant à 38.337 MDT, au terme de l’année 2008, les crédits intérieurs se sont
accrus de 11,6% contre 9,7% une année auparavant. Cette forte accélération reflète celle
des concours à l’économie, les créances nettes sur l’Etat ayant, en revanche, connu une
décélération de leur rythme de progression.
1) Créances nettes sur l’Etat
Totalisant 5.781 MDT en 2008, les créances nettes sur l’Etat n’ont augmenté que de
107 MDT ou 1,9% contre 509 MDT ou 9,9% une année auparavant. Cette décélération reflète
la baisse de l’encours des bons du Trésor en portefeuille des établissements de crédit
245
(-297 MDT contre +239 MDT) conjuguée à l’augmentation du solde du compte courant du
Trésor (+74 MDT contre -121 MDT). Par ailleurs, la contrepartie des dépôts auprès du CCP a
augmenté de 289 MDT en 2008 contre 100 MDT en 2007 et celle des dépôts auprès du CEP a
enregistré une évolution comparable à l’année précédente, soit 223 MDT contre 213 MDT.
Il convient de signaler que les émissions de bons du Trésor n’ont porté, en 2008, que
sur une enveloppe de 735 MDT (dont 77% ont été effectuées durant le dernier trimestre de
l’année) contre 1.488 MDT l’année précédente, tandis que les remboursements effectués à
ce titre sont comparables à ceux de 2007 soit 1.174 MDT (dont 54% sont relatifs aux BTA
arrivés à échéance en juin 2008) contre 1.151 MDT. En conséquence, les souscriptions
nettes globales en bons du Trésor, au titre de l’année considérée, ont été négatives
(-439 MDT à la fin de 2008 contre +337 MDT une année auparavant). Le repli du volume des
émissions du Trésor durant les trois premiers trimestres de 2008, s’explique par l’aisance de
trésorerie qu’a connue le Trésor en cette période de l’année, suite, notamment, à
l’importance des ressources provenant des bénéfices réalisés, au titre de l’exercice
comptable 2007, par certains établissements publics en l’occurrence la Banque centrale
(435 MDT) et des revenus de privatisation.
CREANCES NETTES SUR L’ETAT
Créances nettes
sur l’Etat
Période
5.455
5.934
5.820
5.674
290
769
655
509
Bons du Trésor
Variat.*
376
50
-305
-369
-121
2.249
2.441
2.295
2.365
123
315
169
239
2008
Mars
5.699
25
549
226
Juin
5.705
31
140
-183
Sept.
5.737
63
50
-273
Déc.
5.781
107
397
74
* Par rapport au niveau atteint en décembre de l’année précédente.
2.355
1.959
1.931
2.068
-10
-406
-434
-297
2007
Mars
Juin
Sept.
Déc.
Variat.*
999
Compte courant
du Trésor
Montant
Variat.*
444
-244
Montant
2.126
2006
Montant
5.165
(En MDT)
Dont:
494
139
75
323
2) Concours à l’économie
Totalisant 32.556 MDT à la fin de l’année 2008, les concours du système financier
consentis à l’économie se sont accrus à un rythme accéléré, soit 13,5% contre 9,6% une
année auparavant. C’est que l’accroissement des prix mondiaux des produits énergétiques et
de base conjugué à la politique intensive d’approvisionnement des entreprises, notamment,
publiques a suscité un recours accru au financement bancaire et par conséquent un
engagement important de ces organismes auprès des banques. A signaler, à cet égard, que
les concours à l’économie, hors organismes publics, ne se sont accrus que de 11,9% en 2008.
L’affermissement des concours à l’économie a concerné aussi bien les crédits sur
ressources ordinaires (15,1% contre 10,8%) que le portefeuille-titres (8% contre 6,8%). Les
crédits sur ressources spéciales ont, en revanche, poursuivi leur baisse (-1,9% contre -2,9%).
L’encours des billets de trésorerie avec aval et caution a, pour sa part, enregistré un
repli par rapport à son niveau de l’année précédente (-7 MDT contre +27 MDT).
246
CONCOURS A L’ECONOMIE
Désignation
Crédits à l’économie
Crédits sur ressources ordinaires
Crédits sur ressources spéciales
Billets de trésorerie*
Portefeuille-titres
Total
En MDT
Variations en %
2006
2007
2008
2007/2006
2008/2007
24.661
22.655
1.770
236
1.496
26.157
27.084
25.102
1.719
263
1.597
28.681
30.832
28.890
1.686
256
1.724
32.556
9,8
10,8
-2,9
27,0
6,8
9,6
13,8
15,1
-1,9
-7,0
8,0
13,5
*Pour cet agrégat, les variations sont exprimées en MDT.
L’analyse de la structure des crédits à l’économie continue à dégager une
prépondérance de ceux octroyés sur les ressources propres des banques dont la part dans
le volume global est demeurée relativement stable aux alentours de 95%, sachant que la
baisse des concours octroyés sur les ressources de la BCT s’explique, particulièrement, par
le recours moins important sinon inexistant des banques au refinancement de cette dernière
suite à l’aisance de leur trésorerie relevée à partir du mois de mars 2008, sachant qu’à partir
de ce mois, les banques ont, plutôt, recouru à la Banque centrale pour placer leur excédent
de trésorerie.
CREDITS A L’ECONOMIE
Désignation
Banque centrale
Banques
Organismes de leasing
Total
En MDT
Variations en %
2006
2007
2008
270
23.277
1.114
24.661
-198
26.007
1.275
27.084
0
29.444
1.388
30.832
.
247
2007/2006 2008/2007
-173,3
11,7
14,5
9,8
-100,0
13,2
8,9
13,8
IV. – L'ENDETTEMENT TOTAL
L’endettement total (ET) englobe l’ensemble des financements sous toutes les formes,
à l’exclusion des émissions d’actions, obtenus par les agents économiques non financiers
résidents, y compris l’Etat, que ce soit auprès des établissements de crédit ou sur les
marchés de capitaux ou encore des crédits mobilisés de l’étranger, tant auprès des résidents
que des non-résidents.
Totalisant 59.819 MDT en 2008 contre 54.519 MDT une année auparavant, le taux de
croissance annuel de l’ET s’est affermi, d’une année à l’autre, passant de 6,5% à 9,7% en
raison de l’accélération, quoique à des degrés différents, aussi bien de l’endettement des
autres agents économiques non financiers que celui de l’Etat. Cet affermissement a été
beaucoup plus perceptible au niveau du mode de financement extérieur qu’intérieur.
ENDETTEMENT TOTAL
Fin de période
Libellés
(En MDT sauf indication contraire)
2006
2007
2008
Variations en %
2007/2006 2008/2007
Structure en %
2007
2008
Endettement intérieur (EI)
33.719 36.874 40.587
9,4
10,1
67,6
67,8
-Etat
8.957
9.696
9.660
8,3
-0,4
17,8
16,1
-Autres agents économiques
non financiers
24.762 27.178 30.927
9,8
13,8
49,8
51,7
Auprès du système financier
29.590 32.495 36.357
9,8
11,9
59,6
60,8
-Etat
5.165
5.674
5.781
9,9
1,9
10,4
9,7
-Autres agents économiques
non financiers
24.425 26.821 30.576
9,8
14,0
49,2
51,1
Sur les marchés de capitaux
4.129
4.379
4.230
6,1
-3,4
8,0
7,0
*Marché monétaire
236
263
256
11,4
-2,7
0,5
0,4
-Etat
0
0
0
0,0
0,0
-Autres agents économiques
non financiers
236
263
256
11,4
-2,7
0,5
0,4
*Marché obligataire
3.893
4.116
3.974
5,7
-3,4
7,5
6,6
-Etat
3.792
4.022
3.879
6,1
-3,6
7,4
6,4
-Autres agents économiques
non financiers
101
94
95
-6,9
1,1
0,1
0,2
Endettement extérieur
17.472 17.645 19.232
1,0
9,0
32,4
32,2
-Etat
13.286 13.301 14.560
0,1
9,5
24,4
24,4
-Autres agents économiques
non financiers
4.186
4.344
4.672
3,8
7,6
8,0
7,8
Endettement total (ET)
51.191 54.519 59.819
6,5
9,7
100,0
100,0
-Etat
22.243 22.997 24.220
3,4
5,3
42,2
40,5
-Autres agents économiques
non financiers
28.948 31.522 35.599
8,9
12,9
57,8
59,5
Sources : BCT, CMF et Ministère du Développement et de la coopération internationale
Atteignant 40.587 MDT à la fin de 2008, l’encours du financement intérieur a augmenté
de 10,1% contre 9,4% une année auparavant résultant de l’effet contrasté de l’accélération
des crédits octroyés par le système financier (11,9% contre 9,8%) et de la baisse des
financements sur les marchés de capitaux (-3,4% contre +6,1%).
La part du financement d’origine intérieure dans l’ET, qui s’est pratiquement maintenue en
2008 à son niveau de l’année écoulée (67,8% contre 67,6%), traduit l’effet conjugué de la
consolidation de celle de l’endettement des autres agents économiques non financiers (51,7%
contre 49,8%) et la contraction de la part de l’endettement de l’Etat (16,1% contre 17,8%).
En se situant à 5.781 MDT en 2008, l’endettement de l’Etat auprès du système financier
a poursuivi sa décélération, son taux de croissance ayant progressivement baissé, revenant
248
de 24% en 2006 à 9,9% en 2007 et à 1,9% l’année suivante. Cette évolution porte la marque,
notamment, du repli de l’encours des bons du Trésor détenus par les banques (-12,6% contre
11,2%) en relation avec le recours de moins en moins important de l’Etat aux ressources
d’emprunt intérieures, sachant que les souscriptions nettes en bons du Trésor ont été
négatives en 2008. En effet, les émissions n’ont porté que sur une enveloppe de 735 MDT
contre 1.488 MDT une année auparavant et ce, pour des remboursements quasi-égaux. Cette
situation s’explique par l’évolution favorable des ressources budgétaires, notamment au titre
de la fiscalité en relation avec la hausse des prix mondiaux des produits énergétiques et de
base, des bénéfices de certaines entreprises publiques et des produits de privatisation.
Pour ce qui est des financements consentis par le système financier aux autres agents
économiques non financiers, ils ont connu en 2008, et malgré la conjoncture économique
internationale difficile, une évolution exceptionnelle (14% contre 9,8%) en relation notamment
avec le renchérissement des importations, d’une part, et la hausse des avances accordées à
certaines entreprises publiques pour la constitution des stocks et leur financement, d’autre
part. En effet, l’accroissement des facilités consenties par le système financier porte la marque
de l’accélération des crédits octroyés sur des ressources ordinaires (15,1% contre 10,8%), les
crédits sur ressources spéciales ont plutôt poursuivi leur baisse quoique à un rythme moins
élevé que celui de l’année précédente (-1,9% contre -2,9%). Il est à noter à cet égard que les
opérations de cessions et de radiations de créances effectuées par certaines banques ont
poursuivi leur tendance baissière en 2008 portant sur 128 MDT contre 138 MDT l’année
précédente.
Concernant l’enveloppe des financements mobilisés dans le cadre des marchés de
capitaux, elle est revenue de 4.379 MDT en 2007 à 4.230 MDT en 2008, enregistrant un repli de
3,4% contre une augmentation de 6,1% une année auparavant. Cette évolution reflète,
essentiellement, celle des souscriptions nettes du public aux bons du Trésor (-3,6% contre
+6,1%) en relation avec la baisse importante de l’enveloppe émise dans ce cadre. Alors qu’il
avait diminué de 6,9% en 2007, l’encours des emprunts obligataires émis par les autres agents
non financiers s’est quasiment stabilisé en 2008 et ce, en dépit de l’accroissement des émissions
qui ont porté sur une enveloppe de 29 MDT contre 14 MDT une année auparavant.
Du côté du marché monétaire, la contraction du financement inter-entreprises telle que
reflétée par le repli de l’encours des billets de trésorerie en 2008 (-2,7% contre +11,4% en
2007) traduit une situation de surliquidité du système financier.
Concernant le financement via l’endettement extérieur et après la reprise enregistrée en
2007, il a poursuivi son évolution à la hausse, passant d’une année à l’autre de 17.645 MDT
à 19.232 MDT, enregistrant ainsi une progression de 9% en 2008 contre 1% en 2007 et un
repli de 3,5% en 2006. Cette hausse a concerné aussi bien l’endettement de l’Etat (9,5% contre
0,1%) que celui des autres agents économiques non financiers (7,6% contre 3,8%).
Prépondérant, l’endettement de l’Etat, qui représente 76% de l’endettement extérieur,
a poursuivi la même tendance haussière entamée depuis 2007 en atteignant 14.560 MDT en
2008 contre 13.301 MDT une année auparavant et ce, en dépit du non recours aux marchés
financiers internationaux pour la deuxième année consécutive en raison de la conjoncture
internationale et le climat de méfiance régnant en cette période de crise financière. L’Etat
s’est plutôt limité de mobiliser des emprunts bilatéraux et multilatéraux. L’évolution ainsi
enregistrée a été favorisée par la baisse notable, d’une année à l’autre, du service de la
dette extérieure (2.608 MDT contre 3.334 MDT). L’enveloppe des ressources mobilisées au
titre de l’année sous-revue a porté, principalement, sur les emprunts contractés auprès de la
BEI (289 MDT), de l’AFD (170 MDT) et de la BAD (170 MDT). A noter que l’encours des
bons du Trésor détenus par les non-résidents n’a atteint que 0,114 MDT en 2008 contre
249
0,243 MDT en 2007, enveloppe qui demeure en deçà des attentes pouvant résulter de la
mesure engagée en 2007 et qui consistait au relèvement du taux maximum des bons du
Trésor assimilables pouvant être souscrits ou acquits de 10% à 20% du montant global
semestriel estimatif des émissions.
S’agissant de l’endettement extérieur des autres agents économiques non financiers, il a
connu une accélération suite, principalement, aux tirages sur emprunts extérieurs effectués par
certaines entreprises, notamment, la TAV-TUNISIE (204 MDT) dans le cadre du projet de
l’aéroport d’Enfidha, la Société tunisienne d’électricité et de gaz « STEG » (107 MDT), l’Office
national de l’assainissement « ONAS » (22 MDT) et la Société nationale d’exploitation et de
distribution des eaux « SONEDE » (20 MDT).
L’examen du ratio d’endettement total par rapport au PIB fait apparaître une légère
contraction en se situant à 118,9% en 2008 contre 119,5% en 2007. De même, le ratio
d’endettement extérieur s’est situé à 38,5% du Revenu national disponible brut (RNDB)
contre 38,8% en 2007, en ligne avec l’objectif assigné dans le cadre du XIème Plan.
PRINCIPAUX PARAMETRES DE FINANCEMENT DES AGENTS ECONOMIQUES NON FINANCIERS
(En % sauf indication contraire)
Désignation
2006
2007
2008
ET/PIB aux prix courants
123,6
119,5
118,9
*Etat
53,7
50,4
48,1
*Autres agents économiques non financiers
69,9
69,1
70,8
Endettement Intérieur/PIB
81,4
80,8
80,7
*Etat
21,6
21,2
19,2
*Autres agents économiques non financiers
59,8
59,6
61,5
Endettement extérieur/PIB
42,2
38,7
38,2
*Etat
32,1
29,2
28,9
*Autres agents économiques non financiers
10,1
9,5
9,3
Endettement intérieur de l’Etat/EI
26,6
26,3
23,8
Endettement intérieur des autres agents
économiques non financiers/EI
73,4
73,7
76,2
Endettement extérieur/RNDB
42,1
38,8
38,5
PIB aux prix courants (en MDT)
41.408
45.629
50.325
RNDB aux prix courants (en MDT)
41.522
45.459
49.997
.
250
V. – LA DISTRIBUTION DU CREDIT
L’encours des crédits consentis par le système financier à l’économie, tels que
recensés par les Centrales des risques et des crédits aux particuliers, a atteint près de
32,8 milliards de dinars au terme de l’année 2008 contre 29 milliards de dinars à la fin de
l’année 2007, enregistrant ainsi une progression de 13,1% contre 10,9% une année
auparavant. Cette accélération de 2,2 points de pourcentage a touché l’encours des crédits
d’investissement. Celui des crédits d’exploitation ayant accusé un ralentissement de son
rythme d’accroissement.
VENTILATION PAR BENEFICIAIRE, PAR SECTEUR ET PAR TERME DE L’ENCOURS DES
CREDITS A L’ECONOMIE
(En MDT sauf indication contraire)
Désignation
Crédits aux professionnels
Agriculture et pêche1
Court terme
Moyen et long termes
Industrie
Court terme
Moyen et long termes
Services
Court terme
Moyen et long termes
Crédits aux particuliers
Crédits à la consommation
Court terme
Moyen et long termes
Crédits à l’habitat
Moyen et long termes
Total
Court terme
Moyen et long termes
2007
2008
22.606
1.172
766
406
8.457
5.537
2.920
12.977
6.438
6.539
6.373
2.792
2.514
278
3.581
3.581
28.979
15.255
13.724
25.490
1.272
801
471
9.556
6.296
3.260
14.662
7.231
7.431
7.295
2.300
1.987
313
4.995
4.995
32.785
16.315
16.470
Variations en %
2007/2006
2008/2007
8,5
4,6
4,6
4,6
8,5
8,7
8,2
8,9
8,4
9,3
20,1
14,8
10,9
66,5
24,6
24,6
10,9
8,7
13,3
12,8
8,5
4,6
16,0
13,0
13,7
11,6
13,0
12,3
13,6
14,5
-17,6
-21,0
12,6
39,5
39,5
13,1
6,9
20,0
Part dans le total
en %
2007
2008
78,0
77,7
4,0
3,8
2,6
2,4
1,4
1,4
29,2
29,1
19,1
19,2
10,1
9,9
44,8
44,8
22,2
22,1
22,6
22,7
22,0
22,3
9,6
7,1
8,6
6,1
1,0
1,0
12,4
15,2
12,4
15,2
100,0
100,0
52,5
49,8
47,5
50,2
Passant de 13,7 milliards de dinars en 2007 à près de 16,5 milliards de dinars en
2008, l’encours des crédits à moyen et long termes s’est accru de 20% contre 13,3%
l’année dernière. Cette accélération a résulté du renforcement du rythme de progression de
l’encours des crédits d’investissement octroyés aussi bien aux particuliers qu’aux
professionnels évoluant dans les différents secteurs d’activité.
Totalisant 16,3 milliards de dinars au terme de l’année 2008 contre près de
15,3 milliards de dinars en 2007, l’encours des crédits à court terme s’est accru de 6,9% en
décélération de 1,8 point de pourcentage par rapport à l’année dernière. Cette évolution
s’explique par la baisse de l’encours des crédits consentis aux particuliers. En revanche,
celui des crédits dispensés aux secteurs de l’agriculture et pêche a maintenu le même
rythme d’accroissement et celui des crédits octroyés aux secteurs de l’industrie et des
services a enregistré une accélération.
La répartition de l’encours des crédits octroyés par le système financier par catégorie
de bénéficiaire fait ressortir un léger recul de 0,3% de la part des crédits dispensés aux
professionnels qui est revenue de 78% en 2007 à 77,7% en 2008 au profit de celle des
crédits servis aux particuliers qui s’est consolidée, passant de 22% à 22,3% au cours de la
même période.
1
Il s’agit de crédits consentis directement aux agriculteurs.
251
Il est à préciser, dans ce cadre, que la baisse de la part des crédits servis aux
professionnels dans l’encours total des crédits est due au recul de celle des secteurs de
l’agriculture et pêche et de l’industrie, revenant respectivement de 4% à 3,8% et de 29,2% à
29,1% durant les années 2007 et 2008. En outre, le renforcement de la part des crédits
consentis aux particuliers s’explique par la consolidation de celle des crédits à l’habitat
ayant gagné 2,8 points de pourcentage au détriment de celle des crédits à la consommation
qui a accusé une baisse de même ampleur.
Il convient de signaler que l’évolution des crédits consentis à l’économie aurait été plus
importante n’eussent été, d’une part, les opérations de radiation et de cession de créances
effectuées par certaines banques au profit des sociétés de recouvrement qui ont totalisé
128 MDT au terme de l’année 2008 contre 138 MDT en 2007 et 572 MDT en 2006 et, d’autre
part, le recours de plus en plus important des entreprises à l’émission de billets de trésorerie
pour alléger le coût de leurs dettes bancaires. En effet, l’encours des billets de trésorerie est
passé de près de 406 MDT en 2006 à 585 MDT en 2007 pour atteindre 700 MDT en 2008, soit
une évolution respective de 14,4% et de 19,7%.
Au terme de l’année 2008, la part des entreprises publiques dans le volume des
crédits servis par le système financier s’est renforcée évoluant de 5,4% en 2007 à 6,9% et,
par conséquent et compte tenu d’une quasi-stagnation de celle des particuliers, la part des
entreprises privées est revenue de 72,6% à 70,9% au cours de la même période. Cette
tendance a été relevée au niveau des secteurs de l’industrie et des services dont la part des
entreprises publiques s’est consolidée respectivement de 1,5 et 2,3 points de pourcentage.
REPARTITION DE L’ENCOURS DES CREDITS ENTRE ENTREPRISES
PARTICULIERS
2007
Désignation
Court
M&L
Court
Total
terme
termes
terme
Crédits aux professionnels 12.741
9.865
22.606
14.328
Agriculture et pêche
766
406
1.172
801
Entreprises publiques
20
2
22
18
Entreprises privées
746
404
1 150
783
Industrie
5.537
2.920
8.457
6.296
Entreprises publiques
265
223
488
502
Entreprises privées
5.272
2.697
7.969
5.794
Services
6.438
6.539
12.977
7.231
Entreprises publiques
694
366
1.060
1.079
Entreprises privées
5.744
6.173
11.917
6.152
Crédits aux particuliers
2.514
3.859
6.373
1.987
Crédits à la consom2.514
278
2.792
1.987
mation
Crédits à l’habitat
3.581
3.581
Total
15.255
13.724
28.979
16.315
Entreprises publiques
979
591
1.570
1.599
Entreprises privées
11.762
9.274
21.036
12.729
Particuliers
2.514
3.859
6.373
1.987
(PUBLIQUES ET PRIVEES) ET AUX
(En MDT sauf indication contraire)
2008
Variations en %
M&L
2007/
2008/
Total
2006
2007
termes
11.162
25.490
8,5
12,8
471
1.272
4,6
8,5
4
22
15,8
0,0
467
1.250
4,5
8,7
3.260
9.556
8,5
13,0
187
689
68,9
41,2
3.073
8.867
6,2
11,3
7.431
14.662
8,9
13,0
462
1.541
33,5
45,4
6.969
13.121
7,1
10,1
5.308
7.295
20,1
14,5
313
4.995
16.470
653
10.509
5.308
2.300
4.995
32.785
2.252
23.238
7.295
14,8
24,6
10,9
42,5
6,6
20,1
-17,6
39,5
13,1
43,4
10,5
14,5
Evoluant de 1.570 MDT en 2007 à 2.252 MDT en 2008, l’encours des crédits octroyés
aux entreprises publiques a enregistré, pour la deuxième année consécutive, une forte
progression, soit de 43,4% contre 42,5% une année auparavant et ce, en rapport avec
l’augmentation des cours mondiaux de certaines matières premières. L’accélération du rythme
de progression au cours de l’année 2008 a intéressé principalement l’encours des crédits
dispensés aux entreprises publiques évoluant dans le secteur des services et notamment
l’Office des céréales et l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières. Par contre, celui des
entreprises du secteur de l’agriculture et pêche ont enregistré une stagnation et celui de
l’industrie a accusé une décélération de son rythme de progression.
252
Quant à l’encours des crédits alloués aux entreprises privées, il est passé de plus de
21 milliards de dinars en 2007 à plus de 23,2 milliards de dinars au terme de l’année 2008,
renforçant ainsi son rythme d’accroissement de 3,9 points de pourcentage, soit 10,5% contre
6,6% une année auparavant. Cette accélération a touché, à des degrés différents, l’encours
des crédits de tous les secteurs d’activité.
Evoluant de 11,9 milliards de dinars en 2006 à 12,5 milliards de dinars en 2007 puis à
13,4 milliards de dinars en 2008, l’encours des crédits accordés aux entreprises faisant partie
de groupes de sociétés s’est accru respectivement, d’une année à l’autre, de 5% et de 7,2%.
Cependant et malgré l’accélération du rythme d’accroissement, la part des crédits accordés
aux groupes de sociétés dans l’encours des crédits servis aux professionnelles est revenue,
successivement, de 56,7% à 55,3% puis à 52,5% durant les trois derniers exercices.
Passant de 5.307 MDT en 2006 à 6.373 MDT en 2007 pour atteindre 7.295 MDT en
2008, l’encours des crédits aux particuliers s’est accru respectivement de 20,1% et de 14,5%
durant les deux dernières années. Cette décélération s’explique par la baisse de l’encours
des crédits à la consommation qui a été compensée par une accélération de celui des
crédits à l’habitat.
Les banques publiques continuent à jouer un rôle prépondérant dans le financement de
l’économie assurant 9,7 milliards de dinars ou plus de 38% des crédits consentis aux
entreprises évoluant dans les différents secteurs d’activité. En effet, la Banque nationale
agricole (BNA) assure près de 59,5% des crédits octroyés directement au secteur de
l’agriculture et pêche, la Société tunisienne de banque (STB) accapare 39% des crédits
dispensés au secteur du tourisme et la Banque de l’habitat (BH) couvre 16,5% des crédits
consentis au secteur de la promotion immobilière.
L’encours des crédits dispensés par le système financier à l’économie tels que recensés
par les Centrales des risques et des crédits aux particuliers ne tient pas compte des
financements octroyés par la Banque de financement des petites et moyennes entreprises
« BFPME » qui a été créée en mars 2005 dans le cadre de la concrétisation du programme
présidentiel pour la Tunisie de demain visant la promotion de l’emploi à travers le soutien de
l’esprit d’initiative et l’encouragement à la création d’entreprises.
Depuis sa création et jusqu’au terme de l’année 2008, la BFPME a approuvé
710 projets pour un coût d’investissement global de 539 MDT ayant permis de créer
15.857 postes d’emploi. Le montant total des crédits à moyen terme alloués par cette
banque a atteint 149,1 MDT dont 126,3 MDT pour le secteur de l’industrie, 18,1 MDT pour
celui des services et 4,7 MDT pour le secteur de l’agriculture et pêche.
A – FINANCEMENT DE L’AGRICULTURE ET PECHE
Les financements bancaires dispensés au secteur de l’agriculture et pêche englobent,
outre les crédits consentis directement aux agriculteurs, les crédits indirects octroyés par
l’intermédiaire des organismes de commercialisation de produits et de matériels agricoles
qui en bénéficiant de crédits auprès du système financier sont tenus de les rétrocéder aux
mêmes conditions aux agriculteurs.
Evoluant de 2.162 MDT en 2007 à 2.561 MDT en 2008, l’encours des crédits dispensés
au secteur de l’agriculture et pêche a connu un accroissement de 18,5% contre 14,1% une
année auparavant. Cette accélération a touché aussi bien l’encours des crédits directs que
celui des crédits indirects.
253
Se situant à 1.272 MDT en 2008 contre 1.172 MDT en 2007, l’encours des crédits
dispensés directement aux agriculteurs a renforcé son rythme de progression, atteignant 8,5%
contre 4,6% l’année précédente.
Quant à l’encours des crédits indirects, passant de 990 MDT en 2007 à 1.289 MDT au
terme de l’année 2008, il a enregistré un accroissement de 30,2% contre 27,7% une année
auparavant. Les nouveaux crédits octroyés ont bénéficié principalement aux organismes de
collecte et de commercialisation des produits agricoles dont l’encours a augmenté de
292 MDT ou de 31,8% contre uniquement 208 MDT ou 29,3% une année auparavant.
ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DE L’AGRICULTURE ET PECHE (En MDT)
Crédits à court
Crédits à M & L
Total
Désignation
terme
termes
2007
2008
2007
2008
2007
2008
1.272
1.172
471
406
801
766
Crédits directs
1.289
990
284
275
1.005
715
Crédit indirects
.Organismes de commercialisation
1.209
917
204
202
1.005
715
de produits agricoles
205
176
105
99
100
77
dont : Office National de l’Huile
713
500
713
500
Office des Céréales
31
31
7
7
24
24
COCEBLE
102
98
66
68
36
30
CCGC
.Entreprises de commercialisation
80
73
80
73
de matériel agricole
Total
1.481
1.806
681
755
2.162
2.561
1) Crédits à court terme
Atteignant 1.806 MDT en 2008 contre 1.481 MDT en 2007, l’encours des crédits de
gestion consentis au secteur de l’agriculture et pêche a connu une progression de
21,9% contre 12,3% une année auparavant. Cette accélération a touché principalement
l’encours des crédits indirects accordés aux organismes de stockage et de commercialisation de produits agricoles. Celui des crédits dispensés directement aux agriculteurs a
connu une stagnation de son rythme d’évolution.
Passant de 715 MDT en 2007 à 1.005 MDT en 2008, l’encours des crédits à court
terme indirects alloués à l’agriculture a évolué de près de 40,6% contre 21,8% l’année
dernière. Cette accélération s’explique par l’accroissement de l’encours des crédits servis
aux organismes de commercialisation des produits agricoles et principalement l’Office des
céréales suite à l’augmentation des prix mondiaux des céréales ayant nécessité un
financement bancaire plus important octroyé notamment par la Banque nationale agricole
sous forme de crédits d’avances sur marchandises pour assurer l’approvisionnement du
pays en blé et la constitution d’un stock stratégique couvrant 4 mois de consommation
nationale contre une moyenne de 2 mois appliquée au cours des années précédentes.
N’eût été l’intervention de la Caisse générale de compensation par l’octroi d’une avance
sur les dépenses de compensation à l’Office des céréales de près de 270 MDT,
l’accroissement continu des prix mondiaux des céréales durant les premiers mois de l’année
2008 aurait pu aggraver l’endettement bancaire de l’Office au titre du financement de
l’importation des céréales.
L’encours des crédits d’exploitation dispensés directement au secteur de l’agriculture et
pêche est passé de 766 MDT en 2007 à 801 MDT en 2008, enregistrant ainsi une hausse
comparable à celle de l’année précédente, soit de 4,6%. Cet accroissement s’explique par la
révision, pour la deuxième année consécutive, du barème des crédits de culture saisonnière
254
pour la céréaliculture1 et l’octroi de crédits complémentaires pour le désherbage et la
fertilisation d’appoint décidés par les pouvoirs publics durant les campagnes caractérisées par
des conditions climatiques favorables afin de permettre aux céréaliculteurs d’améliorer la
productivité de leurs exploitations2.
2) Crédits à moyen et long termes
Passant de 576 MDT en 2006 à 681 MDT en 2007 puis à 755 MDT en 2008,
l’encours des crédits à moyen et long termes accordé au secteur de l’agriculture et pêche a
enregistré une progression de 10,9% contre 18,2% une année auparavant. Le
ralentissement du rythme de progression a touché l’encours des crédits indirects. Celui des
crédits directs ayant renforcé son accroissement.
Evoluant de 188 MDT en 2006 à 275 MDT en 2007 puis à 284 MDT en 2008,
l’encours des crédits à moyen et long termes alloués indirectement au secteur de
l’agriculture et pêche s’est accru respectivement de 46,3% et de 3,3% au cours des deux
dernières années enregistrant ainsi une décélération de 43 points de pourcentage de son
rythme de progression. Il convient de rappeler que la forte progression de l’année dernière
s’explique principalement par le rééchelonnement à hauteur de 85 MDT et sur 17 ans et
demi des crédits sous forme d’avances sur marchandises dont a bénéficié l’Office national
de l’huile au titre de la campagne 2005/2006 et demeurés impayés suite aux difficultés
rencontrées par la filière oléicole en raison de la baisse des prix à l’exportation.
Atteignant 471 MDT en 2008 contre 406 MDT en 2007, l’encours des crédits à moyen
et long termes octroyés directement aux agriculteurs et pêcheurs a augmenté de 16% contre
uniquement 4,6% une année auparavant. Cette accélération s’explique par les nouveaux
crédits consentis pour le financement des projets d’investissement, les mesures présidentielles de consolidation des dettes des agriculteurs prises dans le cadre du développement
du secteur de la céréaliculture3 ainsi que par le rééchelonnement des crédits de campagne
consentis aux agriculteurs de ce secteur touchés par la sécheresse4.
B – FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE
Totalisant 9.556 MDT au terme de l’année 2008 contre 8.457 MDT l’année précédente,
l’encours des crédits octroyés au secteur de l’industrie a enregistré une progression de 13%
taux supérieur de 4,5 points de pourcentage par rapport à celui enregistré une année
auparavant. Cette accélération s’explique par le renforcement du rythme d’accroissement aussi
bien de l’encours des crédits à court terme que de celui des crédits à moyen et long termes.
Passant de 5.537 MDT en 2007 à 6.296 MDT en 2008, l’encours des crédits de
fonctionnement a enregistré un accroissement de 13,7% contre 8,7% l’année dernière.
Cette accélération s’explique par l’importante augmentation constatée au niveau de
l’encours des crédits consentis aux branches de la métallurgie et le travail de métaux, de
l’industrie chimique, de la fabrication de produits minéraux non métalliques et de raffinage.
L’encours des crédits d’investissement s’est accru de 11,6% contre 8,2% une année
auparavant, passant de 2.920 MDT en 2007 à 3.260 MDT en 2008. Cette évolution trouve
son origine dans l’accroissement de l’encours des crédits servis à toutes les branches
1
Circulaire de la BCT aux banques n° 2008-18 du 10 septembre 2008.
Note de la BCT aux banques n° 2008-09 du 19 mars 2008.
3
Notes de la BCT aux banques n° 2007-28 du 19 novembre 2007 et n° 2008-24 du 22 septembre 2008.
4
Note de la BCT aux banques n° 2008-27 du 21 octobre 2008.
2
255
d’activité, à l’exception de celles de l’industrie du cuir et de la chaussure, de l’industrie du
caoutchouc et des plastiques et de la production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau
dont les encours ont accusé une baisse.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR INDUSTRIEL PAR BRANCHE
D’ACTIVITE
(En MDT)
Crédits à court
Crédits à moyen
Total
Désignation
terme
et long termes
2007
2008
2007
2008
2007
2008
- Extraction de produits énergétiques
- Extraction de produits non
énergétiques
- Industries agricoles et alimentaires
- Industrie textile et habillement
- Industrie du cuir et de la chaussure
- Travail du bois et fabrication d'articles
en bois
- Industrie du papier et du carton,
édition et imprimerie
- Cokéfaction, raffinage, industries
nucléaires
- Industrie chimique
- Industrie du caoutchouc et des
plastiques
- Fabrication d'autres produits minéraux
non métalliques
- Métallurgie et travail des métaux
- Fabrication de machines et
équipements
- Fabrication équipements électriques et
électroniques
- Fabrication de matériel de transport
- Autres industries manufacturières
- Production et distribution d'électricité,
de gaz et d'eau
- Construction
Total
5
20
22
48
27
68
75
1.306
499
78
88
1.352
511
67
71
646
148
35
73
744
163
34
146
1.952
647
113
161
2.096
674
101
140
145
38
42
178
187
199
247
167
197
366
444
36
326
133
443
2
170
1
193
38
496
134
636
289
339
165
163
454
502
446
660
529
902
486
200
555
213
932
860
1.084
1.115
89
98
37
40
126
138
208
194
143
257
203
162
95
104
52
99
110
62
303
298
195
356
313
224
44
800
5.537
43
757
6.296
172
310
2.920
129
394
3.260
216
1.110
8.457
172
1.151
9.556
C – FINANCEMENT DES SERVICES
Atteignant 14,7 milliards de dinars en 2008 contre près de 13 milliards de dinars au
terme de l’année 2007, l’encours des crédits octroyés au secteur tertiaire s’est accru de
13% contre 8,9% une année auparavant. Le renforcement du rythme de progression de plus
de 4 points de pourcentage a intéressé aussi bien l’encours des crédits de fonctionnement
que celui des crédits d’investissement.
S’agissant de l’encours des crédits de gestion, passant de 6.438 MDT en 2007 à 7.231 MDT
en 2008, il s’est accru de 12,3% contre 8,4% une année auparavant. Cette accélération a été
relevée principalement au niveau de la branche commerce, réparations automobiles et d’articles
domestiques qui accapare plus de la moitié des crédits dispensés au secteur des services.
Quant à l’encours des crédits à moyen et long termes, évoluant de 6.539 MDT en 2007
à 7.431 MDT en 2008, il a connu un renforcement de son rythme de progression de 4,3 points
de pourcentage qui a touché les branches de l’immobilier, locations et services aux
entreprises, du commerce, réparations automobiles et d’articles domestiques, des transports et
communications et des activités financières.
256
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AU SECTEUR DES SERVICES PAR BRANCHE
D’ACTIVITE
(En MDT)
Crédits à court
Crédits à moyen
Total
Désignation
terme
et long termes
2007
2008
2007
2008
2007
2008
- Commerce, réparations automobiles
et d'articles domestiques
3.332
4.103
1.235
1.441
4.567
5.544
- Hôtels et restaurants
906
1.016
2.227
2.165
3.133
3.181
- Transports et communications
332
285
775
869
1.107
1.154
- Activités financières
280
337
360
531
640
868
- Immobilier, locations et services aux
1.095
960
1.178
1.598
2.273
2.558
entreprises
- Administration publique
26
21
65
60
91
81
- Education
14
14
32
33
46
47
- Santé et action sociale
67
62
207
233
274
295
- Services collectifs, sociaux et
190
177
276
278
466
455
personnels
- Services domestiques
1
2
2
2
3
4
- Divers
195
254
182
221
377
475
Total
6.438
7.231
6.539
7.431
12.977
14.662
D – FINANCEMENT DES PARTICULIERS
L’endettement global des particuliers auprès des banques, tel que recensé par la
centrale des crédits aux particuliers, a totalisé 7.295 MDT en 2008 contre 6.373 MDT à la fin
de 2007 et 5.307 MDT en 2006, en progression de 922 MDT ou 14,5% contre 1.066 MDT
ou 20,1% une année auparavant. Cette décélération est due à l’effet combiné d’une baisse
de l’encours des crédits à court terme et d’un renforcement du rythme de progression de
celui des crédits à moyen et long termes.
Revenant de 2.514 MDT en 2007 à 1.987 MDT en 2008, l’encours des crédits à court
terme a fléchi de 21% contre un accroissement de 10,9% l’année précédente. La baisse a
touché les dépenses courantes des ménages en diminution de 528 MDT ou de plus de 25,2%.
L’accélération de l’encours des crédits à moyen et long termes qui est passé de
3.859 MDT en 2007 à 5.308 MDT en 2008 en augmentation de 37,5% contre 26,9% une
année auparavant, s’explique par le renforcement de l’encours des crédits consentis aux
particuliers pour financer l’acquisition de logements neufs et l’aménagement ou l’extension
d’anciens logements ainsi que l’installation de chauffe-eaux solaire en application des
objectifs nationaux en matière de développement de l’utilisation de l’énergie renouvelable.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREDITS ACCORDES AUX PARTICULIERS PAR OBJET DE
FINANCEMENT
(En MDT)
Désignation
Crédits à court terme
Dépenses courantes
Autres dépenses
Crédits à moyen et long termes
Logements
Véhicules
Chauffe-eaux solaire
PC familial
Prêts universitaires
Total
2007
2008
2.514
2.098
416
3.859
3.581
237
10
30
1
6.373
1.987
1.570
417
5.308
4.995
261
24
27
1
7.295
Variations en %
2007/2006
2008/2007
10,9
-21,0
6,0
-25,2
45,5
0,2
26,9
37,5
24,6
39,5
60,1
10,1
140,0
66,7
-10,0
0,0
0,0
20,1
14,5
E – CREANCES IMPAYEES ET EN CONTENTIEUX
L’encours des créances professionnelles impayées et en contentieux telles que
recensées par la Centrale des risques a évolué de 2.986 MDT en 2006 à 3.578 MDT en 2007
pour atteindre 3.683 MDT en 2008 en accroissements respectifs de 19,8% et de 2,9%.
257
Cette décélération de 16,9% points de pourcentage a touché la majorité des branches des
différents secteurs d’activité.
VENTILATION DE L’ENCOURS DES CREANCES IMPAYEES ET EN CONTENTIEUX PAR BRANCHE D’ACTIVITE
(En MDT sauf indication contraire)
Part dans le
2007
2008
Désignation
total (en %)
Imp. et Total
Part Imp. et Total
Part
2007
2008
Ctx.
crédit (en %) Ctx.
crédit (en %)
4781
439
39
1.172
1.103
69
41
40
57
4852
444
41
1.272
1.195
77
38
37
53
13,4
12,3
1,1
13,2
12,1
1,1
Secteur de l'industrie
1.288
Extraction de produits énergétiques
0
Extraction de produits non énergétiques
28
Industries agricoles et alimentaires
278
Industrie textile et habillement
177
Industrie du cuir et de la chaussure
25
Travail du bois et fabrication d'articles
en bois
36
Industrie du papier et du carton, édition
et imprimerie
55
Cokéfaction, raffinage, industries
nucléaires
0
Industrie chimique
40
Industrie du caoutchouc&des plastiques
54
Fabrication d'autres produits minéraux
non métalliques
131
Métallurgie et travail des métaux
88
Fabrication de machines et équipements
17
Fabrication équipements électriques
et électroniques
17
Fabrication de matériel de transport
81
Autres industries manufacturières
48
Production et distribution d'éléctricite,
de gaz et d'eau
0
Construction
213
8.457
27
146
1.952
647
113
15
0
19
14
27
22
1.313
0
41
279
182
24
9.556
68
161
2.096
674
101
14
0
25
13
27
24
36,0
0,0
0,8
7,8
5,0
0,7
35,6
0,0
1,1
7,6
5,0
0,6
178
20
39
187
21
1,0
1,1
366
15
54
444
12
1,5
1,4
38
496
454
0
8
12
0
38
60
134
636
502
0
6
12
0,0
1,1
1,5
0,0
1,0
1,6
932
860
126
14
10
13
140
81
18
1.084
1.115
138
13
7
13
3,6
2,5
0,5
3,8
2,3
0,5
303
298
195
6
27
25
16
85
48
356
313
224
4
27
21
0,5
2,3
1,3
0,4
2,3
1,3
216
1.110
0
19
0
208
172
1.151
0
18
0,0
5,9
0,0
5,6
1.812
12.977
14
1.885
14.662
13
50,6
51,2
565
564
107
9
4.567
3.133
1.107
640
12
18
10
1
559
658
98
10
5.544
3.181
1.154
868
10
21
8
1
15,8
15,7
3,0
0,3
15,2
17,8
2,7
0,3
352
10
7
43
76
1
78
3.578
2.273
91
46
274
466
3
377
22.606
15
11
15
16
16
33
21
16
352
11
8
37
73
1
78
3.683
2.558
81
47
295
455
4
475
25.490
14
14
17
13
16
25
16
14
9,8
0,3
0,2
1,2
2,1
0,0
2,2
100,0
9,6
0,3
0,2
1,0
2,0
0,0
2,1
100,0
Secteur de l'agriculture
Agriculture, chasse, sylviculture
Pêche, pisciculture et aquaculture
Secteur des services
Commerce, réparations automobiles et
d'articles domestiques
Hôtels et restaurants
Transports et communications
Activités financières
Immobilier, locations et services aux
entreprises
Administration publique
Education
Santé et action sociale
Services collectifs, sociaux&personnels
Services domestiques
Divers
TOTAL
1
Compte non tenu des impayés au titre des intérêts d’un montant de 264 MDT non déclarés par la Banque
nationale agricole à la Centrale des risques.
2
Compte non tenu des impayés au titre des intérêts d’un montant de 281 MDT non déclarés par la Banque
nationale agricole à la Centrale des risques.
258
Comparé à l’encours global des crédits octroyés au secteur, l’encours des créances
professionnelles impayées et en contentieux du secteur de l’agriculture et pêche représente
38% contre 14% pour celui du secteur de l’industrie et 13% pour celui du secteur des services.
La répartition de l’encours des créances professionnelles impayées et en contentieux
par secteur d’activité fait ressortir un léger recul de la part des secteurs de l’agriculture et
pêche et de l’industrie revenant respectivement de 13,4% à 13,2% et 36% à 35,6% entre les
années 2007 et 2008 suite aux opérations de restructuration de la dette dont a bénéficié les
différents opérateurs de ces secteurs. En revanche, la part des créances professionnelles
impayées et en contentieux du secteur des services s’est accrue passant de 50,6% à 51,2%
au cours de la même période touchant principalement la branche des hôtels et restaurants.
Il convient de préciser que 5 branches d’activité accaparent 2.292 MDT ou 62,2% de
l’encours global des créances professionnelles impayées et en contentieux et sont réparties
comme suit :
- Hôtels et restaurants : 658 MDT ou 17,8% ;
- Commerce, réparations automobiles et d'articles domestiques : 559 MDT ou 15,2% ;
- Agriculture, chasse et sylviculture : 444 MDT ou 12,1% ;
- Immobilier, locations et services aux entreprises : 352 MDT ou 9,6% ; et
- Industries agricoles et alimentaires : 279 MDT ou 7,6%.
259
VI. – LE MARCHE FINANCIER
Le marché financier tunisien a pu, grâce à la bonne réactivité des différents intervenants
et à la vigilance des autorités monétaires et financières, réaliser des performances positives et
résister de manière adéquate aux turbulences financières mondiales qui ont entraîné
l’ébranlement de la confiance et l’assèchement des liquidités au niveau des marchés
internationaux de capitaux.
Le marché des émissions a, en effet, permis aux entreprises de lever 644 MDT par
appel public à l’épargne, dont 252 MDT à titre d’augmentations de capital, portant ainsi la
contribution du marché au financement de la formation brute de capital fixe (FBCF) privée à
8,3% contre 7,5% en 2007. Par ailleurs et compte tenu des augmentations de capital
réservées, qui ont atteint 171 MDT, les capitaux propres des entreprises faisant appel public
à l’épargne ont été consolidés de 423 MDT.
De son coté, l’épargne collective a été renforcée par l’entrée en activité de
20 organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et l’augmentation des
actifs nets de près de 20% pour se situer à 3.640 MDT au 31 décembre 2008.
Cette épargne institutionnelle a permis de consolider la part du financement direct de
l’économie du fait que 67% des actifs des OPCVM étaient employés en actions cotées,
titres longs de l’Etat et obligations émises par appel public à l’épargne (APE).
Durant l’année 2008, l’activité du marché boursier a été marquée par la succession de
trois phases :
- une première phase, s’étalant sur les huit premiers mois de l’année, durant
laquelle la tendance haussière s’est poursuivie pour la cinquième année consécutive,
soutenue en cela par l’introduction de deux groupes, ARTES et POULINA GROUP
HOLDING (PGH), valeurs à forte capitalisation, opérant dans des secteurs diversifiés et
ayant contribué à favoriser la profondeur du marché,
- une baisse des indices boursiers, au cours d’une deuxième phase, amorcée à
partir du mois de septembre, conséquemment à la sortie de certains fonds étrangers en
quête de liquidités,
- une troisième phase marquée par une stabilisation relative des indices, à partir du
mois de novembre, grâce aux différentes campagnes d’information menées, d’une part, par
les autorités pour communiquer sur la quasi inexistence de canaux de transmission directs de
la crise au secteur financier tunisien et, d’autre part, par les entreprises cotées, pour conforter
les investisseurs quant à la qualité de leurs actifs et à leurs performances. Outre ces
campagnes de communication, le renforcement de l’épargne institutionnelle par la création de
deux fonds communs de placement sur l’initiative des banques et des sociétés d’assurances,
pour un horizon d’investissement long, a permis d’atténuer la volatilité du marché.
La célérité, avec laquelle les autorités et les opérateurs ont réagi, a permis de dissiper les
craintes et de rétablir la confiance au niveau du marché financier dont l’indice de capitalisation
TUNINDEX a clôturé l’année 2008 sur un gain de 10,7%. Cette hausse, confortée par
l’introduction de nouveaux titres de capital à la cote de la Bourse, a permis à la capitalisation
boursière de s’élever à 16,5% du PIB, au terme de l’année 2008, contre 14,3% en 2007. De
même, le taux de rotation annuel est passé de 12,8% en 2007 à 23,1% en 2008.
260
PRINCIPAUX INDICATEURS BOURSIERS
Désignation
2004
Emissions de l’Etat*
2.596
-Bons du Trésor assimilables (BTA) et
Bons du Trésor à zéro coupon (BTZc)
1.916
-Bons du Trésor à court terme (BTCT)
680
Encours des bons du Trésor (fin de
période)
5.159
-BTA et BTZc
4.448
-BTNB
51
-BTCT
660
Encours des bons du Trésor/PIB (en %)
14,7
Emissions des entreprises par APE*
Montants visés
181
- Augmentations de capital
70
- Emprunts obligataires
111
Fonds levés
174
- Augmentations de capital
70
- Emprunts obligataires
104
- Fonds commun de créances (FCC)
Contribution du marché financier au financement de la FBCF du secteur privé (en%)
3,8
Montant des transactions sur la cote
de la bourse
317
- Titres de capital(a)
283
- Titres de créance
34
Nombre de sociétés cotées (en unités)
44
Capitalisation boursière(b)
3.085
Capitalisation boursière/PIB (en %)
8,8
TUNINDEX en points (base 1.000 le
31/12/1997)
1.331,82
Taux de rotation annuel(a/b) (en %)
9,2
Taux de liquidité (en %)
38
Montant des transactions sur le marché
hors-cote
20
Montant des enregistrements et
déclarations
352
Organismes de placement collectif en
valeurs mobilières (OPCVM) (hors
Fonds commun de placement à risque
(FCPR)
-Unités en activité
34
-Actifs gérés
1.998
2005
1.631
(En MDT sauf indication contraire)
2006
2007
2008
1.495
1.480
735
1.137
494
1.009
486
945
535
612
123
5.267
4.776
27
464
13,9
6.074
5.577
10
487
14,6
6.412
5.868
0
544
14,3
5.973
5.850
0
123
12,0
167
67
100
195
64
131
-
426
198
228
365
164
151
50
348
94
254
489
126
313
50
640
266
374
644
252
392
-
4,0
6,7
7,5
8,3
701
621
80
45
3.840
10,2
746
707
39
48
5.491
13,3
915
836
79
51
6.527
14,3
2.109
1.914
195
50
8.301
16,5
1.615,12
16,2
55
2.331,05
12,9
52
2.614,07
12,8
49
2.892,40
23,1
63
25
39
41
48
934
3.822**
788
1.973
35
2.357
44
2.639
57
3.042
76
3.640
* Calculées sur la base des dates d’adjudication.
** Ce volume s’élève à 1.555 MDT, hors Tunisie Télécom.
Sources : Bourse des valeurs mobilières de Tunis et Conseil du marché financier
La consolidation de l’épargne institutionnelle et de la profondeur du marché, conjuguée aux
efforts des intervenants et des autorités opérant dans la sphère financière, constituent des
facteurs ayant contribué au renforcement de la résilience du marché financier et à la
préservation de la stabilité financière qui a été consacrée par les statuts de la BCT, depuis 2006,
qui ont placé la préservation de la stabilité et de la sécurité du système financier, au cœur des
missions de la Banque et qui l’ont dotée, en outre, d’un cadre légal pour sa coopération avec les
autres autorités nationales et étrangères de supervision du secteur financier.
261
I – ACTIVITE DU MARCHE FINANCIER
1) Le marché primaire
Au niveau du marché primaire, l’année 2008 a été caractérisée par une contraction
des émissions de l’Etat et un affermissement des émissions par appel public à l’épargne des
entreprises.
a) Les émissions de l’Etat
L’année 2008 a été marquée par une irrégularité des émissions, avec une interruption
des tirages du Trésor de février à septembre 2008, hormis une seule émission de bons du
Trésor assimilables (BTA), enregistrée au cours du mois de juin. Ceci s’est traduit par une
baisse de 50,3% des émissions de l’Etat qui sont revenues à 735 MDT en 2008, contre
1.480 MDT, une année auparavant.
Le dernier trimestre de l’année a enregistré un retour aux émissions du Trésor au cours
duquel près de 77% des capitaux ont été levés. De même, et pour répondre au besoin de
structuration de produits d’épargne à long terme au niveau des organismes de placements
collectifs en valeurs mobilières, des sociétés d’assurances et des autres institutionnels, l’Etat
a repris l’émission de bons du Trésor à zéro coupon (BTZc) pour 146 MDT.
S’agissant de la structure des émissions publiques, la part des émissions à moyen et
long terme s’est nettement renforcée pour représenter 83,3% de l’ensemble de l’enveloppe
collectée contre 63,9 %, une année auparavant.
Concernant la répartition par échéance des émissions, l’Etat a poursuivi le tirage
exclusif sur la maturité de 52 semaines, pour les bons du Trésor à court terme (BTCT), et la
diversification des émissions de BTA et de BTZc qui ont concerné 5 lignes anciennes, ayant
des maturités de 6, 10 et 15 ans pour 511,6 MDT, et la création d’une nouvelle ligne -BTZc
décembre 2018- sur laquelle les tirages du Trésor se sont élevés à 100,4 MDT.
Les tirages effectués ont montré une préférence marquée pour les lignes de 10 ans
qui se sont adjugées 68,8% du volume global des émissions de BTA et BTZc.
Compte tenu de ces émissions et des remboursements effectués au cours de
l’exercice, l’encours de la dette publique intérieure matérialisée par des valeurs mobilières
est revenu à 5.973 MDT, à la fin de 2008, contre 6.412 MDT au terme de l’année 2007.
La durée de vie moyenne de la dette publique intérieure s’est, quant à elle, établie, à
la fin de 2008, à 4 ans, 6 mois et 19 jours1, niveau sensiblement identique à celui enregistré
au cours de l’année précédente.
Les taux moyens pondérés (TMP) à l’émission, par ligne, des BTA ont évolué dans une
fourchette allant de 5,62% pour les BTA à 6 ans à 7,1% pour les BTA à 15 ans, alors que les
TMP à l’émission des BTZc ont été de 6,38% pour la ligne BTZc octobre 2016 et de 6,43%
pour la ligne BTZc décembre 2018.
Pour ce qui est du rendement des bons émis, les taux actuariels ou interpolés
dégagent un trend baissier qui s’est accentué en fin d’année.
1
Soit une durée de vie moyenne, au 31 décembre 2008, de 4 ans, 7 mois et 18 jours (contre 4 ans, 10 mois et
29 jours en 2007) pour les BTA et de 9 mois et 20 jours (contre 6 mois en 2007) pour les BTCT.
262
Evolution comparative du TMM et du rendement des bons du Trésor en 2008
(%)
6,6
6,4
6,2
6
5,8
5,6
5,4
5,2
Janvier
Mars
TMM
Mai
Juillet
Septembre
BTCT 52 semaines
Novembre
BTA 10 ans -juill 2014-
Source : Courbe des taux publiée par le CMF
La tendance baissière a concerné aussi bien les BTA et BTZc que les BTCT. En effet,
le rendement des BTCT a baissé pour se confondre avec le taux moyen du marché
monétaire (TMM) à la fin de l’année et ce, malgré le fait que ces taux se rapportent à des
horizons temporels différents.
Parallèlement, la différence entre le rendement des BTA et le TMM s’est rétrécie de
plus de 30 points de base.
b) Les émissions des entreprises faisant appel public à l’épargne
Les émissions des entreprises par appel public à l’épargne se sont inscrites en hausse pour
l’année 2008 en raison de l’affermissement du volume des émissions obligataires et la
consolidation des capitaux propres réalisée à travers les augmentations de capital en numéraire.
EMISSIONS DES ENTREPRISES FAISANT APE
Désignation
Emissions de titres de capital
- Capitaux levés par APE
dont : banques
-Nombre d’opérations
dont : banques
- Capitaux levés sans recours à l’APE
dont : banques
- Augmentations de capital par
incorporation des réserves
dont : banques
Emissions de titres de créance
- Capitaux levés
dont : banques
leasing et factoring
-Nombre d’opérations
dont : banques
leasing et factoring
(En MDT sauf indication contraire)
Variations
2008
2007/2006 2008/2007
2006
2007
164
138
12
3
8
0
126
93
18
2
8
0
252
119
22
2
171
20
-38
-45
6
-1
0
0
126
26
4
0
163
20
37
46
45
9
-1
25
10
6
-15
-4
151
83
60
8
3
4
313
197
102
10
2
7
392
210
163
16
4
10
162
114
42
2
-1
3
79
13
61
6
2
3
Source : CMF
263
Au niveau du compartiment obligataire, le dynamisme observé au cours des dernières
années s’est poursuivi en 2008 avec la levée de 392 MDT contre 313 MDT en 2007 et ce, grâce
à 16 nouvelles émissions visées et totalement souscrites au cours de l’année pour 374 MDT ; le
reliquat, soit 18 MDT, ayant été levé au titre d’emprunts visés en 2007.
L’analyse par nature des émetteurs montre que les établissements de crédit demeurent
les principaux offreurs de titres sur le compartiment obligataire. Sur les 16 emprunts émis en
2008, 4 l’ont été par des banques, 9 par des compagnies de leasing et un par un
établissement de factoring pour une enveloppe cumulée de 355 MDT ; le reliquat ayant été
émis par une société industrielle pour 5 MDT et par une société hôtelière pour 14 MDT. Ces
deux emprunts ont été émis sur 7 ans dont 2 années de grâce, moyennant des garanties
bancaires, et à des taux fixes de 6,4% et 6,5%.
Une partie des émissions des établissements de crédit a permis de renforcer leurs
fonds propres complémentaires grâce au lancement de 3 emprunts obligataires subordonnés pour 65 MDT1.
Concernant la durée des emprunts émis par les établissements de crédit, ceux lancés
par les établissements de leasing et de factoring l’ont été pour une durée de 5 ans, à
l’exception des emprunts subordonnés émis sur 10 ans, alors que ceux initiés par les
banques ont porté sur des durées nettement plus longues allant jusqu’à 25 ans.
Lors de ces émissions, les établissements de crédit ont offert aux souscripteurs l’option
de choisir entre des taux d’intérêt fixes et des taux indexés sur le TMM à l’occasion de
9 émissions. L’option de choix entre différents taux indexés sur le TMM et variant selon la
maturité a été accordée à l’occasion d’une seule émission ; alors que pour les 4 autres
emprunts, les taux proposés étaient fixes ; ces emprunts ayant été particulièrement initiés par
les banques pour des maturités de 15 ans et plus.
Le comportement de ces banques est motivé par leur souci de conformer les
caractéristiques de leurs ressources à celles de leurs emplois notamment en ce qui
concerne les crédits à l’habitat ayant une durée initiale supérieure à 15 ans, qui doivent être
octroyés à taux fixe2.
Pour les émetteurs ayant offert le choix aux investisseurs entre un taux fixe et un taux
variable, les souscriptions opérées montrent une préférence pour le taux fixe du fait que sur
les 135 MDT émis selon cette formule, 73% ont été souscrits à des taux fixes.
Par ailleurs, il y a lieu de relever une faible sensibilité des souscripteurs au risque
mesuré par la notation des émissions pour les emprunts obligataires ayant la même durée
de vie moyenne.
S’agissant de la nature des souscripteurs aux emprunts obligataires, la part des
institutionnels est passée de 94,9% en 2007 à 96,2% en 2008. En effet, les OPCVM et les
sociétés d’investissement et d’assurances ont continué à être les plus actifs du fait qu’ils se
sont adjugés 83,5% des émissions en 2008 et 76,3% en 2007. En revanche, les banques ont
été moins actives au niveau du marché obligataire puisqu’elles n’ont souscrit qu’à
concurrence de 12,7% du montant des émissions en 2008 contre 18,6% en 2007.
1
Il s’agit des emprunts obligataires subordonnés émis par Amen bank (40 MDT), ATL (15 MDT) et CIL (10 MDT).
Cf. Circulaire de la BCT aux banques n°2007-25 du 19 novembre 2007, relative aux modalités d’octroi, de
contrôle et de refinancement des crédits.
2
264
Les souscriptions opérées par les personnes physiques et les autres personnes
morales ont, quant à elles, été de 3,8% en 2008 contre 5,1% en 2007.
CARACTERISTIQUES DES EMPRUNTS OBLIGATAIRES EMIS PAR LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT
Emprunts obligataires émis par des établissements de leasing
Emprunt
Date de visa
Unifactor 2008 08/02/2008
TL 2008-1
HL 2008-1
04/04/2008
14/04/2008
Durée
(années)
5
5
5
ATL 2008-1
18/04/2008
5
AIL 2008
15/07/2008
5
CIL 2008-1
17/07/2008
5
ATL 2008
(subordonné)
24/07/2008
10 dont 5 ans
de franchise
TL 2008-2
15/08/2008
5
TL 2008-3
05/11/2008
5
CIL 2008
(subordonné)
01/12/2008
10 dont 5 ans
de franchise
Montant levé
(MDT)
Taux à l'émission
(en %)
1,35
8,65
1
14
2
8
4
26
10
2,5
12,5
14
1
4
11
4,5
10,5
TMM+1
6,5
TMM+1
6,5
TMM+1,65
6,9
TMM+0,75
6,5
6,5
TMM+1,125
6,5
TMM+1,5
7
TMM+1
6,5
TMM+1
6,5
TMM+1,5
7,25
10
Notation
Durée de
vie moyenne
(années)
BB+
3
BBB+
3
BB
3
BBB
3
BBB+
3
BBB
3
BB+
BBB+
3
BBB+
3
BB+
Emprunts obligataires émis par des banques
15 (Catg. A)
20 (Catg. B)
10 (Catg. A)
STB 2008-1
18/04/2008
16 (Catg. B)
20 (Catg. C)
25 (Catg. D)
15 (2 ans
BH 2008
18/04/2008
franchise)
15 (Catg. A)
Attijari 2008
10/12/2008
20 (Catg. B)
TMM = Taux moyen du marché monétaire.
AB(subordonné) 04/04/2008
20
20
0
9
6
35
6,5
7
TMM+1
TMM+1,5
TMM+1,75
TMM+2
8
10,5
5,5
8,5
10,5
13
70
7
8,994
40
10
6,85
7
11,1
15,89
Concernant les émissions de titres de capital des sociétés réalisées par APE, les
augmentations de capital en numéraire, visées en 2008, se sont inscrites en nette hausse et
ont porté sur une enveloppe de 266 MDT contre 94 MDT au titre de l’année précédente.
Elles ont notamment permis la consolidation des fonds propres de Poulina groupe
holding (PGH) à hauteur de 99 MDT, dans le cadre de son introduction en Bourse et de
deux banques de la place, à savoir l’UIB et l’ATB, pour des montants de 70 MDT et 49 MDT,
respectivement.
L’introduction de PGH s’est faite au cours du mois d’août par l’ouverture de son capital
au public à hauteur de 10% à l’occasion de son augmentation.
Compte tenu des montants levés en 2008 au titre d’une opération visée en 2007, pour
5 MDT et de la libération partielle de l’augmentation de capital des sociétés d’investissement1, l’apport en argent frais au titre des augmentations de capital des sociétés par APE a
été de 252 MDT en 2008.
1
Il s’agit de la libération de moitié à la souscription de l’augmentation en numéraire du capital de SODINO SICAR
(12 MDT) et de l’augmentation en numéraire du capital de SODIS SICAR (13 MDT), à libérer du quart à la
souscription, qui s’est étalée jusqu’en mars 2009.
265
Le montant global des fonds levés par recours à l’appel public à l’épargne s’est, par
conséquent, élevé à 644 MDT (soit 252 MDT de titres de capital et 392 MDT de titres de
créance) pour l’année 2008 ; soit une contribution au financement de la formation brute de
capital fixe (FBCF) du secteur privé à hauteur de 8,3%, contre 7,5% en 2007 ; contribution
qui, bien que continuant à progresser de manière soutenue depuis 2003, est demeurée endeçà des objectifs tracés.
Outre ces émissions par appel public à l’épargne, et compte tenu des augmentations de
capital réservées1, les capitaux propres des sociétés faisant APE ont été renforcés de 423 MDT
en 2008. Ces augmentations ont essentiellement concerné la compagnie d’assurances STAR,
qui a réservé l’augmentation de son capital au nouveau partenaire stratégique GROUPAMA ;
ainsi que l’UIB qui a réservé l’émission de certificats d’investissement à son actionnaire de
référence SOCIETE GENERALE.
Les augmentations de capital par incorporation des réserves ont, quant à elles, été au
nombre de 13 opérations pour un montant global de 45 MDT en 2008, soit pratiquement le
même volume enregistré une année auparavant (46 MDT).
2) Le marché secondaire
Le marché principal de la cote de la Bourse a été enrichi, au cours de l’année 2008,
par l’introduction de deux sociétés qui ont renforcé la capitalisation boursière de 1.240 MDT
représentant près de 15% de la capitalisation globale du marché au 31 décembre 2008.
En effet, et outre l’admission des titres de PGH, à l’occasion de l’augmentation de son
capital, l’année 2008 a vu l’introduction des titres de capital de la société ARTES, au cours
du mois d’avril, à travers une offre à prix ferme (OPF) portant sur 16,18% du capital, un
placement garanti de 14% et un placement privé de 9,42% de ces titres.
En revanche, trois sociétés ont été radiées de la cote de la Bourse suite à des offres
publiques de retrait (OPR) initiées par les actionnaires détenant plus de 95% du capital de la
société d’assurances CARTE, de la société EL MAZRAA et de KARTHAGO AIRLINES.
Le nombre des sociétés cotées en Bourse est, par conséquent, revenu à 50 unités à la
fin de 2008, contre 51 au terme de l’année 2007.
Par ailleurs, la Bourse de Tunis a réalisé, pour l’année 2008, une performance positive
et ce, en dépit de l’aggravation de la crise financière internationale.
Dans ce contexte, les indices boursiers ont entamé l’année 2008 par une hausse qui
s’est poursuivie tout au long des huit premiers mois en relation avec les bonnes
performances affichées par les sociétés cotées et des nouvelles introductions en Bourse qui
ont connu un franc succès auprès des investisseurs ; l’indice de capitalisation TUNINDEX
ayant atteint son plus haut niveau historique le 9 septembre à 3.418,13 points, soit un gain
de 30,8% depuis le début de l’année.
A partir de mi-septembre, et suite à l’aggravation de la crise financière mondiale, le
marché est entré dans une phase baissière accompagnée d’une grande volatilité où l’indice
TUNINDEX a perdu, entre le 9 septembre et le 23 octobre, 13,1%.
Depuis la fin du mois d’octobre, l’indice de capitalisation s’est relativement stabilisé
grâce aux efforts mis en œuvre pour renforcer les véhicules d’épargne institutionnelle, aux
1
Les émissions de capital en numéraire sans recours à l’APE réalisées en 2008 ont concerné la STAR
(132 MDT), l’UIB (20 MDT), Hannibal lease (11 MDT), GAT (5 MDT) et la Société d’assurances Lloyd (2,5 MDT).
266
campagnes d’information initiées par les autorités et à la multiplication des communications
financières des sociétés visant à rassurer les investisseurs en Bourse.
Evolution quotidienne des indices boursiers
(en points)
3500
3000
2500
2000
1500
1000
déc-06
mars-07
juin-07
sept-07
déc-07
mars-08
TUNINDEX
juin-08
sept-08
déc-08
BVMT
Ceci a permis à l’indice TUNINDEX de clôturer l’année 2008 sur un gain de 10,7% à
2.892,4 points, contre une performance de 12,1% au titre de l’année 2007.
EVOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS DU MARCHE SECONDAIRE
Valeur
Désignation
-TUNINDEX (en points)
-Indice BVMT (en points)
-Capitalisation boursière (en MDT)
Variations en %
2007
2008
Jusqu’au
9 Sept.
Du 9
Sept. au
23 Oct.
Du 23
Oct. au
31 Déc.
Année
2008
2.614,07
1.936,78
6.527
2.892,40
1.971,34
8.301
30,8
20,8
48,9
-13,1
-13,8
-12,0
-2,6
-2,2
-3,0
10,7
1,8
27,2
Source : BVMT
L’indice BVMT a, quant à lui, atteint un pic annuel à 2.346,11 points le 12 septembre,
soit un gain de 21,1% depuis le début de l’année, pour revenir à 1.971,34 points à la fin de
décembre 2008, soit un rendement annuel de 1,8% contre 21,1% en 2007.
S’agissant des performances sectorielles, les indices relatifs aux sociétés financières,
banques, services financiers, services aux consommateurs et à l’automobile et équipementiers ont affiché des rendements positifs compris entre 13,8% et 57,2%, le meilleur
rendement ayant été réalisé par l’indice “Services financiers”. Les autres indices, à savoir
ceux concernant les biens de consommations, les industries, les matériaux de base et le
bâtiment et matériaux de constructions ont enregistré des baisses allant de 7,4% à 15,4%,
avec un rendement négatif de 10,6% pour le nouvel indice “Matériaux de base” diffusé à
partir du 1er juillet 20081.
Concernant les transactions sur la cote de la Bourse, le montant des échanges a plus
que doublé, passant, d’une année à l’autre, de 915 MDT à 2.109 MDT.
1
Cet indice est composé des valeurs Air liquide de Tunisie, Alkimia, ICF et TPR.
267
A l’instar des années précédentes, ces échanges ont été largement dominés par les
transactions sur les titres de capital qui ont atteint 1.914 MDT en 2008, soit une moyenne
journalière de 7,8 MDT, contre 836 MDT et 3,4 MDT, respectivement, au titre de l’année
2007. Le taux de rotation annuel s’est, par conséquent, établi à 23,1% en 2008 contre
12,8%, une année auparavant.
Parallèlement, le nombre des titres de capital traités sur la cote de la Bourse s’est
nettement accru totalisant 159 millions de titres en 2008, contre 69 millions en 2007 et celui
des contrats passés s’est établi à 313 mille contrats contre 224 mille en 2007.
TRANSACTIONS SUR LE MARCHE SECONDAIRE
Désignation
2006
Echanges sur les valeurs admises à la
cote de la Bourse
- Titres de capital*
.Montants échangés
707
dont : transactions de bloc
100
.Nombre de titres échangés (en milliers)
55.839
.Nombre de contrats (en milliers)
212
- Titres de créance
.Montants échangés
39
.Nombre de titres échangés (en milliers)
194
Echanges sur le marché hors-cote
- Titres de capital
.Montants échangés
39
.Nombre de titres échangés (en milliers)
1.954
- Titres de créance
Enregistrements et déclarations
.Montants des transactions
3.822**
* Marché principal et marché alternatif.
** Ce montant s’élève à 1.555 MDT, hors Tunisie Télécom.
(En MDT sauf indication contraire)
2007
2008
836
278
69.308
224
Variations en %
2007/2006
2008/2007
1.914
679
159.188
313
129
178
13.469
12
1.078
401
89.880
89
79
346
195
13.651
40
152
116
13.305
41
2.440
-
48
2.953
-
2
486
-
7
513
-
788
1.973
-3.034
1.185
Source : BVMT
Les échanges les plus importants ont porté sur les valeurs bancaires BT (373 MDT) et
Attijari Bank (253 MDT) ainsi que sur les titres ARTES (168 MDT) et PGH (122 MDT) qui ont
accaparé 48% du volume global des échanges de titres de capital. Les transactions de bloc
ont totalisé une enveloppe de 679 MDT pour 124 opérations en 2008 contre 278 MDT et
53 opérations en 2007.
Il y a lieu de souligner que le dernier trimestre de l’année continue à enregistrer un
volume soutenu de transactions du fait qu’il a accaparé 39% des échanges sur les titres de
capital en 2008, contre 41,8% au titre du dernier trimestre 2007.
Les nouvelles introductions en Bourse, l’émission de nouvelles actions, à l’occasion
des différentes augmentations de capital, ainsi que la hausse des cours de la plupart des
actions cotées ont permis un accroissement de la capitalisation boursière de 27,2% par
rapport à son niveau atteint au terme de l’année 2007. Celle-ci s’est établie à 8.301 MDT,
soit 16,5% du PIB à la fin de l’année 2008, contre 6.527 MDT représentant 14,3% du PIB,
une année auparavant.
La capitalisation boursière demeure dominée par les sociétés financières dont la part
s’est établie à 72% à la fin de 2008, en relation notamment avec l’introduction en Bourse de
la holding financière PGH dont la capitalisation a été de 1.007 MDT au terme de 2008, soit
12,1% de la capitalisation globale du marché.
La part du secteur bancaire dans la capitalisation du marché est revenue de 55% en
2007 à 49% à la fin de l’année 2008.
268
Pour ce qui est de l’évolution des cours des titres cotés, la tendance du marché a été
globalement haussière, 30 valeurs ayant affiché des rendements annuels positifs compris
entre 0,6% et 166,1%. En revanche, les cours des 20 valeurs cotées restantes ont accusé
un repli allant de 0,5% à 57,8%.
La meilleure performance a été réalisée par le titre STAR pour la deuxième année
consécutive en relation avec l’entrée d’un partenaire stratégique étranger dans son capital
et les bonnes performances réalisées au titre de l’exercice 2007 et du premier semestre de
l’année 2008.
Les transactions sur le compartiment obligataire sont, quant à elles, demeurées faibles
par rapport à l’encours des titres de créance négociables sur la cote de la bourse en se
limitant en 2008 à 195 MDT, dont 117 MDT sur les BTA, contre 79 MDT et 72 MDT,
respectivement, une année auparavant et ce, malgré l’enrichissement de la cote obligataire
par l’introduction de 18 nouveaux emprunts.
Les transactions réalisées sur le compartiment hors-cote ont, pour leur part, totalisé
48 MDT en 2008 contre 41 MDT en 2007 alors que les opérations d’enregistrement et les
déclarations se sont nettement consolidées pour atteindre 1.973 MDT en 2008 contre
788 MDT une année auparavant.
Concernant l’investissement étranger en portefeuille, l’année 2008 a été marquée par
la sortie de certains fonds d’investissement étrangers à court de liquidité qui ont procédé à
la liquidation de leurs positions suite à l’aggravation de la crise financière mondiale. La part
des étrangers dans la capitalisation boursière est, par conséquent, revenue de 28% en 2007
à 24,7% au terme de l’année 2008.
Toutefois, compte tenu des nouvelles introductions en Bourse, des radiations de titres
de la cote ainsi que des augmentations de capital de certaines sociétés cotées, la part
corrigée des étrangers dans la capitalisation boursière s’est maintenue quasiment au même
niveau corrigé enregistré à la fin de 2007. L’intervention pour le compte de ces investisseurs
sur le marché secondaire s’est soldée par un flux net négatif de 48 MDT pour l’année 2008
contre un solde positif de 14 MDT en 2007.
Néanmoins, l’analyse de l’ensemble des opérations effectuées pour le compte des
étrangers sur les titres de capital des sociétés cotées indique un flux net positif de
221 MDT compte tenu de l’intervention de ces investisseurs sur le marché des émissions
qui a permis la consolidation des fonds propres des sociétés de 269 MDT1.
En outre, les opérations d’enregistrement réalisées pour le compte des étrangers ont
dégagé un solde net positif de 274 MDT. De ce fait, le flux net des capitaux au titre de
l’intervention de ces investisseurs sur les titres de capital des sociétés anonymes est
ressorti positif à 495 MDT.
II – ACTIVITE DES ORGANISMES DE PLACEMENT COLLECTIF EN VALEURS
MOBILIERES (OPCVM)
L’année 2008 a été marquée par l’octroi de l’agrément à trois SICAV et à six fonds
communs de placement (FCP) dont deux fonds à capital garanti et deux dédiés aux titulaires
de comptes épargne en actions (CEA). Le CMF a également accordé son agrément à un
1
Augmentation du capital de POULINA lors de son introduction en Bourse, de l’UIB, de la STAR et de l’ATB.
269
nouveau fonds commun de placement à risque (FCPR) d’un capital de 10 MDT, ce qui porte
à dix le nombre des FCPR agréés à la fin de 2008.
En outre, l’entrée en activité de treize OPCVM mixtes, de six OPCVM obligataires et d’un
FCPR, au cours de l’année 2008, a porté le nombre total des OPCVM actifs à 86 dont dix FCPR.
L’augmentation de 19 unités du nombre de véhicules d’épargne, destinés à être
investis principalement en valeurs mobilières émises par appel public à l’épargne, a été
accompagnée d’une hausse du nombre de leurs actionnaires et porteurs de parts de 5,2%
pour s’établir à 42.534 investisseurs détenant un actif net de 3.640 MDT, soit une hausse de
19,7% par rapport à son niveau de la fin de 2007. Ce niveau d’évolution, sensiblement
supérieur à celui enregistré par l’épargne nationale, dénote d’un engouement particulier de la
part des investisseurs pour cette épargne institutionnelle qui constitue un élément important
contribuant à la limitation de la volatilité des indices boursiers. C’est d’ailleurs dans ce cadre
que s’est inscrite l’initiative des banques et des sociétés d’assurance de créer, en octobre
2008, deux fonds communs de placement de type mixte dotés de 50 MDT chacun.
L’analyse de l’épargne collective en valeurs mobilières, à travers les données relatives à
61 organismes couvrant plus de 95% de l’actif total des OPCVM en activité, confirme la
prédominance des unités obligataires dont la part a représenté 92,8% de ces actifs à la fin de 2008.
EVOLUTION DE L’ACTIVITE DES OPCVM ETUDIES1
2007
Désignation
Obligamixtes
taires
Nombre d’OPCVM étudiés
24
29
Actifs nets en MDT
2.773
224
Nombre d’actionnaires et de
porteurs de parts
36.119
3.931
Actifs nets par actionnaire ou
porteur de part en mDT
77
57
2008
53
2.997
Obligataires
28
3.227
40.050
38.063
4.007
42.070
75
85
63
83
Total
mixtes
Total
33
251
61
3.478
S’agissant de la concentration de l’actif net des OPCVM, elle montre que, sur les
28 organismes obligataires, six unités dont l’actif net dépasse 180 MDT ont accaparé 70%
de l’ensemble des actifs. De même sur les 33 OPCVM mixtes, cinq unités dont l’actif net
dépasse 10 MDT ont accaparé près de 75% de l’ensemble des actifs.
Quant à la taille moyenne des OPCVM, elle s’est maintenue à la fin de 2008 à 115,3 MDT
et 7,6 MDT respectivement pour les unités obligataires et mixtes. Néanmoins, le nombre moyen
d’actionnaires par unité a diminué d’une année à l’autre du fait de l’accroissement des unités
étudiées dont plusieurs ciblent les investisseurs selon leur profil de risque.
1
Les statistiques ainsi que l'analyse se rapportent aux 61 OPCVM dont les données relatives à l’année 2008
étaient disponibles lors de l’élaboration du présent rapport.
270
REPARTITION DES OPCVM PAR TAILLE
2007
Désignation
Nombre Actif net
OPCVM en MDT
2008
Actif net
moyen
en MDT
Nombre
moyen
d’actionnaires
Nombre
OPCVM
Actif net
en MDT
Nombre
Actif net
moyen
moyen
d’actionen MDT
naires
OPCVM Obligataires
< 20 MDT
7
51
7,3
118
11
102
9,3
128
[ 20 à 60 MDT [
6
207
34,5
313
6
223
37,2
370
[ 60 à 180 MDT [
5
573
114,6
1.273
5
638
127,6
1.348
> 180 MDT
6
1.942
323,7
4.509
6
2.264
377,3
4.617
Sous-total
24
2.773
115,5
1.505
28
3.227
115,3
1.359
OPCVM Mixtes
< 1 MDT
[ 1à 3 MDT [
[ 3 à 10 MDT [
> 10 MDT
Sous-total
7
12
5
5
29
3
27
32
162
224
0,4
2,3
6,4
32,4
7,7
17
137
173
259
136
9
13
6
5
33
4
25
33
189
251
0,4
1,9
5,5
37,8
7,6
12
122
203
219
121
Total général
53
2.997
56,5
756
61
3.478
57,0
690
S’agissant des effets explicatifs de l’accroissement des actifs nets des
61 OPCVM étudiés, la hausse de 481 MDT de ces actifs découle à concurrence de 70% des
flux nets générés par les opérations effectuées par les investisseurs (souscriptions nettes
des rachats et des distributions de dividendes).
EFFETS EXPLICATIFS DE L’EVOLUTION DE L’ACTIF NET DES OPCVM
Désignation
Actif net fin de période
Actif net début de
période
Total effets
Effet investisseur
Effet collecte
Souscriptions
Rachats
Effet distribution
Effet prix
OPCVM
obligataires
2.773
2007
OPCVM
mixtes
224
Total
2.466
193
2.659
2.997
OPCVM
obligataires
3.227
2.773
(En MDT)
2008
OPCVM
mixtes
251
224
Total
3.478
2.997
307
31
338
454
27
481
198
+293
2.828
-2.535
-95
109
22
+24
289
-265
-2
9
220
+317
3.117
-2.800
-97
118
326
+432
4.784
-4.352
-106
128
10
+12
292
-280
-2
17
336
+444
5.076
-4.632
-108
145
Cet effet « investisseur » qui a augmenté de 53% en 2008, contre 34% en 2007,
traduit la réussite des organismes de placement collectif à drainer l’épargne des entreprises
et des particuliers et a permis également aux véhicules d’épargne collective d’être très actifs
sur le marché primaire en s’adjugeant 68% des nouvelles émissions obligataires.
L’augmentation des flux de capitaux est essentiellement le fait des OPCVM
obligataires qui ont réussi à drainer une épargne évaluée à 326 MDT en 2008 contre
198 MDT en 2007. Cette évolution résulte de l’amélioration de l’effet collecte de ces
institutions (432 MDT contre 293 MDT) atténuée partiellement par la hausse de l’effet
coupon (106 MDT contre 95 MDT).
Par ailleurs, l’analyse du comportement des investisseurs des OPCVM montre une
grande mobilité du fait que le niveau moyen des souscriptions et des rachats dépasse celui
de la moyenne de l’actif net de la période.
271
Quant à l’effet prix, exprimant les performances de gestion1 des OPCVM, il a connu
une hausse de 23% en 2008 pour atteindre 145 MDT grâce notamment à l’amélioration des
résultats financiers des OPCVM mixtes qui ont bénéficié de la hausse de 10,7% de l’indice
TUNINDEX. Les performances des unités obligataires se sont, quant à elles, améliorées de
17,4% en relation principalement avec le relèvement du taux d’intérêt directeur décidé en
septembre 2006 qui a permis à ces institutions de souscrire aux émissions faites en 2007 et
début 2008 à des taux plus élevés.
TAUX DE RENDEMENT MOYEN DES OPCVM2
Désignation
2004
2005
OPCVM obligataires
4,36
4,15
OPCVM mixtes
6,48
5,46
2006
4,09
10,26
2007
4,07
4,02
(En %)
2008
4,08
5,18
Source : CMF
Ainsi, le rendement moyen des actifs des OPCVM obligataires a connu une légère
amélioration en s’établissant à 4,08% en 2008 contre 4,07% en 2007. Quant à celui des
OPCVM mixtes, il est passé d’une année à l’autre de 4,02% à 5,18%.
S’agissant de la structure des placements des OPCVM, elle montre que la part des
valeurs mobilières à long terme, sous forme de titres longs de l’Etat, de titres de capital et
d’obligations de sociétés ainsi que de titres d’organismes de placements collectifs, s’est
maintenue pratiquement au même niveau que l’année précédente, alors que la part des
placements bancaires est passée de 20,4% en 2007 à 25,5% en 2008 au détriment des
autres valeurs mobilières à court terme.
Désignation
OPCVM
obligataires
Part
MDT
en %
Valeurs mobilières à
long terme
1.921 69,4
Autres valeurs mobilières à court terme
278 10,0
Placements bancaires
570 20,6
Total actifs gérés
2.769 100,0
2007
OPCVM
Total
mixtes
Part
Part
MDT
MDT
en %
en %
OPCVM
obligataires
Part
MDT
en %
2008
OPCVM
Total
mixtes
Part
Part
MDT
MDT
en %
en %
168
69,8
2.227
69,0
181
14
6,2 292
9,8
42 18,8 612 20,4
224 100,0 2.993 100,0
176
825
3.228
5,4
25,6
100,0
75,0 2.089
71,5 2.408
69,2
11
4,4
187
5,3
61 24,1
886 25,5
253 100,0 3.481 100,0
Au niveau des valeurs mobilières à long terme, l’augmentation de la part des
obligations émises par les entreprises de 23,1% en 2007 à 26,7% à la fin de 2008 a permis
de compenser la baisse de la part des titres de l’Etat qui est revenue de 69,2% à 66,2% des
placements à long terme.
Pour ce qui est de l’évolution de la composition du portefeuille des OPCVM mixtes, le
poids des actions est revenu de 37% à la fin de 2007 à 31% à la fin de 2008 alors que celui
des produits de taux est passé d’une année à l’autre de 58,3% à 64,6%. Cette évolution
pourrait s’expliquer par la nécessité d’affecter une partie des actifs en produits de taux pour
structurer certains véhicules d’épargne collective dotés d’un mécanisme de garantie du
capital et par la baisse, de près de 10%, de la valeur du portefeuille investi en titres de
capital et ce, en dépit de l’effet positif de la performance de l’indice TUNINDEX.
1
2
Hors dividendes pour les OPCVM distribution.
Il s’agit des taux de rendement des 76 OPCVM en activité à la fin de 2008.
272
COMPOSITION DES PLACEMENTS A LONG TERME DES OPCVM1
(En MDT)
2007
Désignation
Actions
Obligations de sociétés
BTA
BTZc
Titres d’OPC
Total
OPCVM
obligataires
446
1.348
36
91
1.921
2008
OPCVM
mixtes
Total
OPCVM
obligataires
62
37
58
3
8
168
62
483
1.406
39
99
2.089
593
1.466
60
108
2.227
OPCVM
mixtes
56
50
62
5
8
181
Total
56
643
1.528
65
116
2.408
S’agissant de la structure des placements à court terme des OPCVM, les placements
en produits bancaires représentés par les certificats de dépôts, les comptes à terme, les dépôts
à vue et les liquidités se sont accrus de 274 MDT pour représenter 82,6% des placements à
court terme des OPCVM contre 67,7% une année auparavant.
PLACEMENTS A COURT TERME DES OPCVM
(En MDT)
2007
2008
Désignation
Obligataires
Mixtes
Total
Obligataires
Mixtes
Total
Autres valeurs mobilières à court terme
Billets de trésorerie
Bons du Trésor à court terme
Produits bancaires
Certificats de dépôts
Comptes à terme
Dépôts à vue
Liquidités
Total
278
148
130
570
268
210
33
59
848
14
10
4
42
5
27
4
6
56
292
158
134
612
273
237
37
65
904
176
131
45
825
404
217
51
153
1.001
11
9
2
61
21
31
2
7
72
187
140
47
886
425
248
53
160
1.073
Quant aux autres valeurs mobilières à court terme, elles ont accusé en 2008 une
baisse aussi bien au niveau des unités obligataires que mixtes. Cette évolution s’explique
aussi bien par la baisse de l’encours des bons du Trésor à court terme que par l’aversion
des gestionnaires des OPCVM aux risques sur titres à court terme émis par des sociétés
non dotées d’une notation leur conférant le « grade d’investisseur ».
1
Ces chiffres ne tiennent pas compte des deux fonds mixtes créés en octobre 2008 pour 50 MDT chacun et du
fonds garanti « FCP capitalisation et garantie » doté de 40 MDT et étant entré en activité en 2007.
273
BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
ETATS FINANCIERS ARRETES
AU 31 DECEMBRE 2008
ET RAPPORT DES COMMISSAIRES AUX COMPTES
RAPPORT DES COMMISSAIRES
AUX COMPTES
RAPPORT DES CO-COMMISSAIRES AUX COMPTES SUR
LES ETATS FINANCIERS ARRETES AU 31 DECEMBRE 2008
Monsieur le Président
du Conseil d’Administration
de la Banque Centrale de Tunisie,
En exécution de la mission qui nous a été confiée par Monsieur le Président de la
République, nous avons examiné le bilan de la Banque Centrale de Tunisie et l’état des
engagements hors bilan au 31 décembre 2008 ainsi que l’état de résultat pour l’exercice clos
à cette date.
Les comptes annuels ont été arrêtés par le Conseil d’Administration de la Banque, il
nous appartient, sur la base de notre audit, d’exprimer une opinion sur ces comptes.
Notre examen a été effectué conformément aux dispositions de l’article 29 (nouveau)
de la loi n° 58-90 du 19 septembre 1958 portant création et organisation de la Banque
Centrale de Tunisie, telle que modifiée par la loi n° 2006-26 du 15 mai 2006, et aux normes
de révision comptable généralement admises ; Ces normes requièrent de notre part de nous
conformer aux règles d’éthique et de planifier et de réaliser l’audit pour obtenir une
assurance raisonnable que les états financiers ne comportent pas d’anomalies significatives.
Un audit implique la mise en œuvre de procédures en vue de recueillir des éléments
probants concernant les montants et les informations fournis dans les états financiers. Le choix
des procédures relève du jugement de l’auditeur, de même que l’évaluation du risque que les
états financiers contiennent des anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou
d’erreurs. En procédant à ces évaluations du risque, l’auditeur prend en compte le contrôle
interne en vigueur dans l’entité relatif à l’établissement et la présentation sincère des états
financiers afin de définir des procédures d’audit appropriées en la circonstance et non dans le
but d’exprimer une opinion sur l’efficacité de celui-ci. Un audit comporte également
l’appréciation du caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère
raisonnable des estimations comptables faites par la direction, de même que l’appréciation de
la présentation d’ensemble des états financiers. Nous estimons que les éléments probants
recueillis sont suffisants et appropriés pour fonder l’opinion exprimée ci-après.
278
A notre avis, les états financiers ci-dessus indiqués, expriment de façon sincère et
régulière la situation financière de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 2008 et le
résultat de ses opérations pour l’exercice clos à cette date. Les états financiers sont établis
sur la base des méthodes comptables d’évaluation et de présentation préconisées par les
normes comptables tunisiennes et internationales tout en tenant compte des spécificités de
la Banque Centrale et sont comparables à ceux de l’exercice précédent. Les principes
comptables les plus significatifs sont décrits dans la note II annexée aux états financiers.
279
ETATS FINANCIERS ARRETES
AU 31 DECEMBRE 2008
BILAN AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
ACTI F
NOTES
Encaisse - or
31/12/2008
31/12/2007
4.412.137
4.411.256
Souscriptions aux organismes internationaux
1
2.371.793
2.371.793
Position de réserve au FMI
2
38.472.326
39.862.422
Avoirs et placements en D.T.S
3
11.708.161
6.978.555
11.687.458.293
9.638.103.604
25.073.300
24.577.500
Avoirs en devises
Titres achetés dans le cadre des opérations
d'Open-market
4
Créances achetées ferme
5
Avance à l'Etat / souscriptions aux Fonds Monétaires
6
558.443.905
578.112.387
Avance permanente à l'Etat
7
25.000.000
25.000.000
Avance remboursable à l'Etat
8
553.125
1.053.125
Effets à l'encaissement
9
30.753.261
39.452.184
Portefeuille-titres de participation
10
31.390.050
29.708.579
30.999.768
26.724.133
Immobilisations
-
80.723.667
Débiteurs divers
11
24.741.146
25.858.626
Comptes d'ordre et à régulariser
12
10.999.355
61.498.711
12.482.376.620
10.584.436.542
TOTAL DE L'ACTIF
LES NOTES CI-JOINTES FONT PARTIE INTEGRANTE DES ETATS FINANCIERS
282
BILAN AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
PASSIF ET CAPITAUX PROPRES
NOTES
31/12/2008
31/12/2007
PASSIF
Billets et monnaies en circulation
13
Comptes courants des banques et des
établissements financiers
4.641.106.564
4.347.660.095
1.330.167.571
416.398.483
Comptes du Gouvernement
14
759.693.263
818.461.063
Engagements envers les établissements de
crédit liés aux opérations de politique monétaire
15
-
279.000.000
Allocations de Droits de Tirage Spéciaux
16
69.784.631
66.191.925
Comptes courants en dinars des organismes
étrangers
17
520.037.080
534.031.721
Engagements en devises envers les I.A.T
18
2.029.148.223
1.293.091.158
Comptes étrangers en devises
19
31.636.157
56.176.391
Autres engagements en devises
20
13.625.665
32.105.954
Valeurs en cours de recouvrement
21
79.192.124
248.299
Déposants d'effets à l'encaissement
22
40.954.401
41.335.710
Ecarts de conversion et de réévaluation
23
160.420.418
69.994.776
Créditeurs divers
24
15.471.425
15.997.910
Provisions pour charges de fabrication des
billets, monnaies et médailles
25
15.820.193
11.617.387
Autres provisions
26
842.191
-
Comptes d'ordre et à régulariser
27
2.232.272.417
2.061.237.669
TOTAL DU PASSIF
11.940.172.323 10.043.548.541
CAPITAUX PROPRES
28
Capital
Réserves
Autres capitaux propres
Résultats reportés
TOTAL DES CAPITAUX PROPRES AVANT
RESULTAT DE L'EXERCICE
Résultat de l'exercice
TOTAL DES CAPITAUX PROPRES
AVANT AFFECTATION
TOTAL DU PASSIF ET DES CAPITAUX PROPRES
6.000.000
6.000.000
89.145.872
87.854.047
116.667
233.333
79.423
79.423
95.341.962
94.166.803
446.862.335
446.721.198
542.204.297
540.888.001
12.482.376.620 10.584.436.542
LES NOTES CI-JOINTES FONT PARTIE INTEGRANTE DES ETATS FINANCIERS
283
ETAT DES ENGAGEMENTS HORS BILAN
AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
NOTES
31/12/2008
31/12/2007
29
9.121.484.048
8.324.531.668
8.480.375.044
7.648.117.654
641.109.004
676.414.014
Engagements donnés
359.523.938
365.677.869
Engagements reçus
271.057.150
209.193.826
ENGAGEMENTS DE GARANTIE
Emprunts obligataires
Autres emprunts extérieurs
ENGAGEMENTS SUR OPERATIONS
DE SWAP DE DEVISES
29
ENGAGEMENTS SUR OPERATIONS
DE SWAP DE CHANGE
29
Engagements donnés
944.450
-
Engagements reçus
942.572
-
LES NOTES CI-JOINTES FONT PARTIE INTEGRANTE DES ETATS FINANCIERS
284
ETAT DE RESULTAT AU 31 DECEMBRE 2008
(Exprimé en dinar tunisien)
NOTES
31/12/2008
31/12/2007
PRODUITS
Produits des opérations d'intervention sur le
Marché Monétaire
3.470.273
351.396.861
7.647.944
398.878.467
54.440.268
42.282.840
4.504.067
902.512
149.094
164.094
329.968
523.117
2.710.187
2.399.452
6.518.392
5.470.856
1.817.133
8.839.338
Gains de change / réajustement des comptes en devises
164.617.309
102.652.194
TOTAL DES PRODUITS
589.953.552
569.760.814
25.357.729
8.534.966
Intérêts sur placements à terme en devises
30
Autres produits sur opérations en devises
Produits sur opérations avec les organismes
internationaux
Intérêts des créances sur l'Etat
Intérêts perçus sur les comptes des banques et
des établissements financiers
Produits divers
Reprises de provisions pour charges de fabrication
des billets, monnaies et médailles
31
Reprises de provisions sur titres
CHARGES
Charges des opérations d'intervention sur le
Marché monétaire
Intérêts payés sur opérations en devises
32
40.013.995
42.857.701
Autres charges sur opérations en devises
33
13.473.218
11.721.448
3.523.156
3.517.686
200.301
168.696
Charges de personnel
40.597.700
38.096.100
Charges générales d'exploitation
10.457.656
10.594.321
Charges de fabrication des billets, monnaies et médailles
6.518.392
5.470.856
Dotations aux amortissements des immobilisations
2.104.833
2.077.842
Charges sur opérations avec les organismes
internationaux
Charges diverses
Dotations aux provisions pour dépréciation des titres
Dotations aux autres provisions
2.046
-
842.191
-
TOTAL DES CHARGES
143.091.217
123.039.616
RESULTAT DE L'EXERCICE
446.862.335
446.721.198
LES NOTES CI-JOINTES FONT PARTIE INTEGRANTE DES ETATS FINANCIERS
285
NOTES AUX ETATS FINANCIERS
DE LA BANQUE CENTRALE DE TUNISIE
ARRETES AU 31 DECEMBRE 2008
PRESENTATION GENERALE
Le total du bilan de la Banque centrale de Tunisie (BCT), pour l’exercice clos le
31 décembre 2008, s’est élevé à 12.482,4 MDT, contre 10.584,4 MDT en 2007; soit en
augmentation de 1.898 MDT ou de 17,9%.
Quant au résultat de l’exercice, il s’est établi à 446,9 MDT, contre 446,7 MDT en 2007.
Au niveau des postes de l’actif, les avoirs en devises ont enregistré un accroissement
de 2.049,4 MDT ou de 21,3%, pour atteindre 11.687,5 MDT, contre 9.638,1 MDT en 2007.
Cette augmentation est due, notamment, aux tirages sur les emprunts extérieurs, à la
progression des investissements directs étrangers et à l’amélioration des recettes
touristiques et des revenus du travail.
Quant à l’avance à l’Etat relative à la souscription aux Fonds Monétaires, elle s’est
inscrite, d’une année à l’autre, en baisse de 19,7 MDT, résultant de la réévaluation de la
participation de la République Tunisienne au Fonds monétaire international et ce, sur la base
du nouveau cours du DTS par rapport au dinar, tel qu’il a été fixé par ledit fonds le 30 avril
2008. C’est que la valeur du DTS par rapport au dinar s’est dépréciée de 3,6% en
comparaison avec sa valeur au 30 avril 2007.
La rubrique « Comptes d’ordre et à régulariser » a enregistré, pour sa part, une
diminution de 50,5 MDT, par rapport à l’année 2007, due notamment, au repli des intérêts à
recevoir au titre des placements en devises, enregistrés dans les comptes de régularisation
dans le cadre du rattachement des produits à l’exercice auquel ils se rapportent et ce, sous
l’effet conjugué de la baisse des taux d’intérêt, d’une part, et de la régression des
placements sous forme de dépôts auprès des banques étrangères, contre la consolidation
des placements dans les titres souverains, moins risqués, d’autre part. Il convient de
signaler, à ce propos, que cette orientation en matière de gestion des réserves en devises,
s’inscrit dans le cadre de la stratégie adoptée par la Banque, et renforcée depuis l’année
2007 avec l’apparition des premiers signes de la crise financière internationale, et qui
consiste à favoriser l’objectif de sécurité sur celui de rentabilité.
Au niveau des postes du passif, le solde des comptes des banques s’est accru de
913,8 MDT, passant de 416,4 MDT au 31 décembre 2007, à 1.330,2 MDT au 31 décembre
2008. Cette évolution reflète, notamment, l’effet de l’augmentation du taux de la réserve
obligatoire, décidée à deux reprises, respectivement, à fin avril et à fin septembre 2008.
La rubrique « Engagements en devises envers les intermédiaires agréés » a
enregistré, pour sa part, une hausse de 736 MDT par rapport à l’année 2007, suite
principalement, à l’affermissement du recours des banques à la Banque centrale, pour placer
les dépôts de leur clientèle non-résidente.
En outre, et pour les besoins de la couverture des risques inhérents aux fluctuations
des taux de change en 2009, il a été procédé au maintien d’un montant de 160 MDT comme
provision dans le compte « écarts de conversion », alors qu’un montant de 164,6 MDT a été
intégré dans le résultat de l’exercice, à titre de gains de change, contre 102,7 MDT en 2007.
286
Il est à signaler, dans ce cadre, que les réévaluations mensuelles des comptes libellés
en devises, au titre de l’année 2008, ont dégagé une plus-value nette de 254,6 MDT,
reflétant les fluctuations des taux de change.
Par ailleurs, la rubrique « Comptes d’ordre et à régulariser » s’est inscrite en hausse de
171 MDT due, essentiellement, à l’augmentation de la contre-valeur en dinar du montant de
1.621,8 millions de dollars américains, représentant le reliquat non encore utilisé des recettes
de la privatisation de « Tunisie Télécom », mis à la disposition du Trésor dans un compte
d’attente, marquant ainsi l’effet de l’appréciation du dollar américain par rapport au dinar.
Au niveau de l’état de résultat, les intérêts des placements en devises ont enregistré
une régression de 47,5 MDT ou de 11,9 % reflétant, notamment, l’effet de la baisse des taux
d’intérêt, d’une part, et la prééminence de l’objectif de sécurité sur celui de rentabilité dans
les opérations de placement, en favorisant les placements dans les titres souverains plutôt
que dans les dépôts auprès des banques étrangères, d’autre part.
Quant aux produits des opérations avec les organismes internationaux, ils ont
sensiblement augmenté de 3,6 MDT en raison, notamment, du versement effectué par le Fonds
monétaire international en faveur de la Banque centrale de Tunisie dans le cadre du mécanisme
de « répartition des charges » et ce, suite au règlement d’arriérés par un pays membre.
Pour ce qui est du résultat des opérations d’intervention sur le marché monétaire, il
reflète la situation excédentaire de la liquidité bancaire, qui a caractérisé la majeure partie de
l’année 2008, ce qui a nécessité plusieurs interventions de la part de l’Institut d’émission,
durant l’année, pour éponger le surplus de liquidité, notamment au moyen d’appels d’offres
négatifs. En conséquence, les opérations d’intervention sur le marché monétaire se sont
soldées par une charge nette de 21,9 MDT contre 0,9 MDT en 2007.
Concernant les charges d’exploitation, elles ont enregistré, d’une année à l’autre, une
augmentation de 2,4 MDT, s’élevant à 51,1 MDT, contre 48,7 MDT en 2007. En effet, les
charges de personnel se sont accrues de 2,5 MDT, alors que les charges générales
d’exploitation ont baissé de 0,1 MDT.
I - CADRE JURIDIQUE ET REFERENTIEL COMPTABLE
Les états financiers de la Banque centrale de Tunisie sont élaborés en conformité avec
les dispositions de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958 portant création et organisation de la
Banque centrale de Tunisie, telle que modifiée par les textes subséquents, d’une part, et les
normes comptables tunisiennes, tout en tenant compte des spécificités de l’activité de la
BCT, d’autre part.
Pour les domaines qui ne sont pas traités par des normes comptables tunisiennes
spécifiques, ce sont les normes comptables internationales et les principes comptables
généralement admis qui s’appliquent.
Les états financiers de la BCT comprennent
- le bilan,
- l’état des engagements hors bilan,
- l’état de résultat, et
- les notes aux états financiers.
II - PRINCIPES COMPTABLES ET REGLES D’EVALUATION
1) Encaisse-or
Les avoirs en or de la Banque sont évalués au cours officiel de l’or tel qu’arrêté par le
décret-loi n°64-18 du 28 septembre 1964 portant définition du dinar. En effet, l’article 2 dudit
287
décret stipule que « la parité officielle du dinar est fixée à 1,69271 gramme d’or fin pour un
dinar ». Il s’ensuit qu’un gramme d’or fin équivaut à 0,590768649 dinar.
Après la dévaluation du dinar en 1986, en application du décret n°86-785 du 18 août
1986, le cours officiel de l’or s’est établi à 0,6498475 dinar pour un gramme d’or fin.
2) Actifs et passifs en devises
Les actifs et passifs libellés en devises sont convertis en dinar aux « taux de référence
comptable » qui demeurent fixes pour une durée d’un mois.
Les taux de référence comptable représentent les cours moyens ( cours achat + cours
vente/2 ) fixés par la BCT le dernier jour ouvrable de chaque mois.
Les actifs et passifs libellés en devises sont réévalués à chaque fin de mois. Les pertes
et les gains latents résultant des réévaluations mensuelles sont comptabilisés dans le
compte de bilan « écarts de conversion ».
3) Prise en compte des produits et des charges
3.1 La constatation des produits et des charges obéit au principe comptable de
« l’indépendance des exercices ». Ainsi, les produits et les charges sont rattachés à
l’exercice comptable au cours duquel ils sont acquis ou dus.
3.2 Les produits et les charges découlant des opérations en monnaies étrangères sont
convertis en dinar aux taux de change en vigueur le jour de leur réalisation.
3.3 A la clôture de l’exercice, le solde du compte « écarts de conversion » est traité,
selon le cas, comme suit :
- solde débiteur : le montant total du solde est comptabilisé comme charge de
l’exercice,
- solde créditeur : il n’est comptabilisé dans le compte de résultat comme gains de
change au titre des réajustements des comptes en devises que le montant restant après
estimation de la partie du solde sus-indiqué devant être reportée à l’exercice suivant pour
couvrir les pertes de change éventuelles qui seraient enregistrées au cours dudit exercice.
3.4 Sont constatées en résultat, comme gains ou pertes de change, les différences qui
se dégagent entre les taux de change en vigueur le jour des opérations et les taux de
référence comptable. En effet, ces gains et ces pertes découlent de transactions réalisées.
4) Les immobilisations
La comptabilisation des immobilisations corporelles et incorporelles, s’effectue par
l’application de la règle du « coût historique », c’est à dire au coût de leur acquisition ou au
coût réel décaissé pour leur réalisation, pour ce qui concerne les constructions.
A l’exception des terrains, les immobilisations sont amortissables d’une manière
linéaire sur la durée de vie estimée de l’immobilisation et ce, par l’application des taux usuels
pour chaque catégorie de bien immobilisé. Pour certains équipements spécifiques à la BCT
tels que les équipements de la caisse, la durée de vie et le taux d’amortissement appliqués
sont déterminés par référence à l’expérience de leurs utilisateurs.
Les immobilisations corporelles sont composées, notamment, des terrains, des
constructions, des équipements techniques, du matériel informatique, des équipements de la
caisse, du matériel de transport et des équipements de bureau.
Les immobilisations incorporelles sont constituées, essentiellement, par les logiciels
informatiques.
288
5) Les titres en devises
Les titres libellés en devises, faisant partie de la rubrique « avoirs en devises », sont
évalués au prix du marché à la date de clôture de l’exercice.
Les moins-values latentes ressortant de la différence entre la valeur comptable
(éventuellement corrigée des amortissements des primes et décotes ) et la valeur de marché
des titres, donnent lieu à la constatation de provisions pour dépréciation. Les plus-values
latentes ne sont pas constatées.
6) Les titres en dinar
Les titres en dinar achetés dans le cadre des opérations d’open-market, sont évalués
au prix du marché à la date de clôture du bilan. Les moins-values ou les plus-values latentes
résultant de la réévaluation sont comptabilisées dans le compte de bilan « écarts de
réévaluation ».
7) Portefeuille-titres de participation
Le portefeuille-titres de participation de la BCT est composé des actions qu’elle a
souscrites dans le cadre de l’article 53 de ses statuts et qui représentent les parts lui
revenant dans le capital de certains organismes et entreprises non-résidents ainsi que des
entreprises résidentes ayant pour objet la gestion des services bancaires communs. Ces
actions sont comptabilisées au prix de leur acquisition. En cas de dépréciation par rapport à
leur valeur nominale, les participations y relatives sont provisionnées.
III - EXPLICATIONS DETAILLEES DES POSTES DES ETATS FINANCIERS
NOTE 1 : SOUSCRIPTIONS AUX ORGANISMES INTERNATIONAUX
Le montant enregistré au sein de cette rubrique représente le total des sommes
réglées par la BCT au profit de certains organismes financiers internationaux, au titre des
quotes-parts souscrites en or ou en devises, par la République Tunisienne au capital desdits
organismes et ce, en vertu de textes de lois promulguées en la matière, autorisant la Banque
centrale à enregistrer les opérations réglées dans le cadre sus-indiqué, dans l’actif du bilan
de la Banque.
La date de la dernière opération effectuée, dans ce cadre, remonte à l’année 1969.
L’Etat a, depuis, pris en charge toutes les opérations de souscriptions, aussi bien en
monnaie locale qu’en devises.
Il s’agit des organismes ci-après :
Montant en TND1
Organisme
Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
Association Internationale de Développement
Société Financière Internationale
Banque Africaine de Développement
215.408
87.202
76.808
1.992.375
NOTE 2 : POSITION DE RESERVE AU FMI
Le montant enregistré sous cette rubrique (38,5 MDT)2 représente la contre-valeur en
dinars de la partie souscrite en devises (20,2 millions de DTS) de la quote-part de la Tunisie
1
Il s’agit de la contre-valeur en TND, aux cours de change historiques, des montants souscrits en or ou en
devises.
2
1 TND = 0,52632 DTS selon la cotation du FMI en vigueur depuis le 30 avril 2008.
289
au capital du FMI. Elle représente la différence entre le montant total de la quote-part de la
Tunisie (286,5 millions de DTS) et les avoirs en dinar du FMI logés dans son compte n°1
ouvert sur les livres de la BCT.
A l’instar des avoirs en devises, la position de réserve au FMI fait partie des réserves
internationales de la Tunisie. En effet, en cas de besoin de soutien à la balance des
paiements, ces actifs de réserve libellés en DTS, pourraient faire l’objet de tirages sur le FMI,
sans conditions préalables et ce, en les convertissant en monnaies qui soient plus librement
convertibles.
NOTE 3 : AVOIRS ET PLACEMENTS EN DTS
Ce poste regroupe :
- le solde du compte en DTS ouvert au nom de la BCT sur les livres du FMI. Au
31 décembre 2008, ce solde s’élevait à 3,4 millions de DTS, soit l’équivalent, à cette
même date, de 6,9 millions de dinars1.
- le montant en DTS représentant la contribution de la BCT au fonds fiduciaire
FRPC2-PPTE3 administré par le Fonds monétaire international. Le montant de cette
contribution s’élève à 2,4 millions de DTS, soit l’équivalent de 4,8 millions de dinars1.
AVOIRS ET PLACEMENTS EN DROITS DE TIRAGE SPECIAUX
Avoirs en droits de tirage spéciaux
Placements en DTS
2008
11.708.161
6.895.389
4.812.772
2007
6.978.555
2.413.559
4.564.996
NOTE 4 : TITRES ACHETES DANS LE CADRE DES OPERATIONS D’OPENMARKET
Cette rubrique a enregistré un léger accroissement de 0,5 MDT par rapport à l’exercice
2007 et ce, suite à la plus-value résultant de la réévaluation des titres concernés, opérée le
31 décembre 2008.
2008
2007
TITRES ACHETES DANS LE CADRE DES OPERATIONS D'OPENMARKET
25.073.300
24.577.500
BTA achetés ferme
25.073.300
24.577.500
NOTE 5 : CREANCES ACHETEES FERME
Le Trésor a procédé, en 2008, au règlement de la dernière échéance (80,7 MDT) au
titre des créances sur l’Office national de l’huile (26 MDT) et sur l’Office des céréales
(54,7 MDT), achetées ferme par la BCT, auprès de la Banque nationale agricole, avec la
garantie de l’Etat, depuis décembre 1996.
NOTE 6 : AVANCE A L’ETAT RELATIVE A LA SOUSCRIPTION AUX FONDS
MONETAIRES
Cette rubrique loge, comme avance au Trésor, la contre-valeur en dinars des montants
réglés au titre des souscriptions afférentes aux quotes-parts de la Tunisie dans le capital du
Fonds monétaire international et du Fonds monétaire arabe et ce, en application des
1
1 DTS = 2,037924 TND au 31 décembre 2008.
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
3
Pays Pauvres Très Endettés.
2
290
dispositions de la loi n°77-71 du 7 décembre 1977, fixant les relations entre la Banque
centrale de Tunisie et ces deux institutions financières.
- Le Fonds monétaire international : le montant total de la souscription de la Tunisie au
capital de cette institution s’élève à 286,5 millions de DTS, dont 266,3 millions souscrits en
dinars et crédités dans le compte N°1 du Fonds monétaire international et 20,2 millions
souscrits en devises convertibles.
- Le Fonds monétaire arabe : la quote-part totale de la Tunisie au capital de cette
institution s’est élevée à 12,85 millions de dinars arabes de compte et ce, après la décision
n°3/2005 du Conseil des Gouverneurs du Fonds, approuvant la libération, par incorporation
des réserves, de la partie restante du capital. Cette opération a donné lieu à la distribution de
nouvelles parts aux pays membres, proportionnellement à leurs quotes-parts initiales. La
part attribuée à la Tunisie à ce titre, s’est élevée à 5,85 millions de dinars arabes de compte.
S’agissant d’une opération sans flux financier, cette augmentation de la quote-part n’a pas
donné lieu à une écriture comptable sur les livres de la BCT. Il convient de rappeler, dans ce
cadre, que la quote-part précédemment souscrite en numéraire, s’est élevée à 7 millions de
dinars arabes de compte dont 0,1 million souscrit en monnaie locale et crédité dans le
compte en dinars du Fonds monétaire arabe ouvert sur les livres de la Banque centrale, et
6,9 millions souscrits en devises convertibles. Il est à noter que le dinar arabe de compte est
égal à 3 DTS.
Les souscriptions en dinars au capital de ces deux institutions, enregistrées au crédit
de leurs comptes respectifs ouverts sur les livres de la Banque Centrale, subissent un
réajustement annuel pour tenir compte de l’évolution du taux de change du DTS par rapport
au dinar tunisien et ce, par référence aux cours fixés par le Fonds monétaire international.
NOTE 7 : AVANCE PERMANENTE A L’ETAT
Ce poste renferme le montant de l’avance permanente accordée à l’Etat en vertu des
dispositions de la convention conclue, à cet effet, entre la Banque centrale et le Ministère
des Finances le 29 juin 1970 en application de la loi n° 70-22 du 7 mai 1970 relative à
l’assainissement des finances publiques. L’Etat paye en contrepartie de cette avance un
intérêt au taux annuel de 0,5%.
NOTE 8 : AVANCE REMBOURSABLE A L’ETAT
Ce poste enregistre l’encours de l’avance remboursable à l’Etat accordée en vertu de
la convention citée ci-dessus et ce, contre le paiement d’un intérêt au taux annuel de 3%.
La dernière échéance à régler au titre de cette avance est prévue pour le 1er juillet
2009.
NOTE 9 : EFFETS A L’ENCAISSEMENT
Le montant enregistré dans ce poste représente l’encours des titres souscrits en faveur
de l’Etat et notamment les obligations cautionnées souscrites pour le règlement des taxes et
autres. Ces titres sont conservés dans le portefeuille de la Banque centrale de Tunisie
jusqu’à leur échéance.
NOTE 10 : PORTEFEUILLE-TITRES DE PARTICIPATION
Le montant enregistré dans ce poste représente la partie libérée de la participation de
la Banque centrale de Tunisie dans le capital des institutions suivantes :
291
Institution
Solde en devise
Union Tunisienne des Banques
La société SWIFT
Banque Africaine d'Import Export
Banque Maghrébine d’Investissement
et de Commerce Extérieur
Programme de Financement du
Commerce Interarabe
SIBTEL
Total
7.152.659,46 EUR
5.330,00 EUR
10.000.000,00 USD
Solde au
31/12/2008 en TND1
13.250.301
9.874
13.109.000
2.500.000,00 USD
3.277.250
1.250.000,00 USD
105.000,000 TND
1.638.625
105.000
31.390.050
NOTE 11 : DEBITEURS DIVERS
On trouve dans ce poste, essentiellement, l’encours des différents types de crédits
accordés aux agents et qui sont financés sur la réserve pour fonds social.
NOTE 12 : COMPTES D’ORDRE ET A REGULARISER ( ACTIF )
Ce poste renferme, essentiellement, les charges payées d’avance, les produits à
recevoir, ainsi que les divers autres montants débiteurs en attente de régularisation. Son
solde a enregistré une baisse sensible de 50,5 MDT par rapport à l’année 2007. Il est détaillé
comme suit :
COMPTES D'ORDRE ET A REGULARISER ( ACTIF )
Produits à recevoir et charges constatées d'avance
Or destiné à la vente aux artisans bijoutiers
Avances et acomptes au personnel
Autres comptes d’ordre et à régulariser
2008
10.999.355
6.431.199
118.376
3.667.958
781.822
2007
61.498.711
55.505.963
2.490.293
2.898.244
604.211
NOTE 13 : BILLETS ET MONNAIES EN CIRCULATION
Le solde de cette rubrique est passé de 4.347,7 MDT au 31 décembre 2007 à
4.641,1 MDT au 31 décembre 2008, soit un accroissement de 293,4 MDT ou de 6,7%. Il est
détaillé comme suit :
2008
2007
4.641.106.564 4.347.660.095
4.420.401.160 4.140.748.440
220.705.404
206.911.655
BILLETS ET MONNAIES EN CIRCULATION
Billets
Monnaies
Le taux d’accroissement ainsi enregistré, est demeuré presque stable par rapport à
celui enregistré entre les années 2006 et 2007 et qui était de l’ordre de 6,6%.
NOTE 14 : COMPTES DU GOUVERNEMENT
Ce poste contient, essentiellement, le solde du compte courant du Trésor (396,9 MDT),
le solde des comptes spéciaux du Gouvernement Tunisien en devises qui enregistrent les
tirages sur les crédits et les dons extérieurs octroyés à l’Etat ou à des établissements publics
avec la garantie de l’Etat (321 MDT), ainsi que les soldes des autres comptes relatifs aux
divers fonds tenus par la Banque Centrale pour le compte de l’Etat tels que le Fonds de
1
Selon les taux de change en vigueur au 31 décembre 2008 :
1 EUR = 1,8525 TND
1 USD = 1,3109 TND
292
promotion et de décentralisation industrielle (FOPRODI) et le Fonds national de promotion de
l’artisanat et des petits métiers (FONAPRA).
COMPTES DU GOUVERNEMENT
Compte courant du Trésor Tunisien
Compte spécial du Gouvernement Tunisien en devises
Gouvernement Tunisien : comptes de dons
FOPRODI
Gouvernement Tunisien - comptes divers
Compte spécial prêt BIRD 1969
FONAPRA
Gouvernement Tunisien - comptes de prêts
2008
759.693.263
396.927.874
321.044.699
2.548.436
14.961.337
1.182.188
280.000
15.550.977
7.197.752
2007
818.461.063
323.459.558
466.671.281
2.865.323
16.555.675
1.182.188
280.000
3.027.786
4.419.252
NOTE 15 : ENGAGEMENTS ENVERS LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT LIES
AUX OPERATIONS DE POLITIQUE MONETAIRE
Ce poste enregistre l’encours net négatif de l’intervention de la BCT sur le marché
monétaire.
Il convient de signaler qu’aucun encours d’intervention n’a été enregistré à ce titre au
31 décembre 2008. C’est que malgré l’excédent de liquidité bancaire qui a caractérisé la plus
grande partie de l’année 2008 et ayant nécessité de multiples interventions de la part de
l’Institut d’émission pour éponger le surplus de liquidité, le dernier trimestre de l’année sous
revue a connu une régression dans la liquidité des banques, ce qui a entraîné un repli des
interventions de la Banque centrale sous forme d’appels d’offres négatifs. Ainsi, la moyenne
des interventions à ce titre, pour le mois de décembre 2008, a atteint -14,3 MDT, contre une
moyenne d’intervention de -1.221,1 MDT pour le mois de septembre 2008.
NOTE 16 : ALLOCATIONS DE DROITS DE TIRAGE SPECIAUX
Ce poste englobe la contrepartie des montants cumulés des DTS alloués par le Fonds
monétaire international à la Tunisie, en sa qualité de pays membre. S’élevant à
34,243 millions de DTS1 au 31 décembre 2008, ces DTS devraient être restitués au Fonds
monétaire international en cas d’annulation des DTS. Ces allocations constituent, ainsi, un
engagement à durée indéterminée envers le Fonds monétaire international.
NOTE 17 : COMPTES COURANTS EN DINARS DES ORGANISMES ETRANGERS
Ce poste englobe les soldes des comptes ouverts en dinars au nom des organismes
étrangers tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, la Banque africaine
de développement et le Fonds monétaire arabe.
Le solde du compte N°1 du Fonds monétaire international, comportant le montant de la
souscription de la Tunisie en dinar au capital du Fonds, constitue la plus importante
composante de ce poste (505,9 MDT).
NOTE 18 : ENGAGEMENTS EN DEVISES ENVERS LES I.A.T
Ce poste renferme les avoirs en devises à vue des intermédiaires agréés, d’une part,
et l’encours des emprunts de la Banque centrale sur le marché monétaire en devises, d’autre
part.
NOTE 19 : COMPTES ETRANGERS EN DEVISES
Il s’agit des comptes ouverts en devises étrangères ou en dinar tunisien convertible, au
nom de banques ou d’institutions non-résidentes. En cas de situation globale débitrice de
1
1 DTS = 2,037924 TND au 31 décembre 2008.
293
ces comptes, leur solde figure parmi les composantes du poste « avoirs en devises » du côté
de l’actif du bilan.
NOTE 20 : AUTRES ENGAGEMENTS EN DEVISES
Ce poste englobe, essentiellement, le solde du compte spécial de dépôt en devises
ouvert au nom du Fonds d’Abu-Dhabi pour le développement économique arabe en vertu
d’une convention signée à cet effet avec la Banque centrale de Tunisie. Ce solde s’est établi
à 10,4 millions de dollars US, soit l’équivalent de 13,6 MDT1 au 31 décembre 2008. La
baisse du solde de ce compte par rapport à l’année 2007 est due à l’utilisation par ledit
fonds, en 2008, d’un montant de 11,4 millions de dollars US sous forme d’un investissement
direct en Tunisie.
Il y a lieu de signaler, par ailleurs, qu’en 2008, il a été procédé au règlement de la
dernière échéance sur l’emprunt contracté auprès du Fonds monétaire arabe au titre de la
troisième facilité d’ajustement structurel (3,1 millions de DTS). Par conséquent, la rubrique
« Autres engagements en devises » n’a pas renfermé, au 31 décembre 2008, un encours au
titre des facilités sus-indiquées.
NOTE 21 : VALEURS EN COURS DE RECOUVREMENT
Le montant enregistré dans ce poste représente la situation nette créditrice des
comptes de recouvrement des valeurs dont, notamment, les chèques tirés au profit du
Trésor.
NOTE 22 : DEPOSANTS D’EFFETS A L’ENCAISSEMENT
Ce poste représente la contrepartie du poste d’actif « Effets à l’encaissement ». La
différence entre ces deux postes représente la valeur des titres échus envoyés pour
recouvrement et dont le montant n’a pas encore été encaissé.
NOTE 23 : ECARTS DE CONVERSION ET DE REEVALUATION
Ce poste comporte, d’une part, la partie du solde créditeur du compte « écarts de
conversion », retenue comme provision pour la couverture du risque des variations des taux
de change durant l’exercice 2009 (160 MDT) et d’autre part, la plus-value dégagée de la
réévaluation au prix du marché, des titres achetés dans le cadre des opérations d’openmarket (0,4 MDT).
NOTE 24 : CREDITEURS DIVERS
Ce poste englobe, essentiellement, les comptes de dépôts de fonds des agents de la
Banque et les comptes similaires, les retenues d’impôts à la source au profit de l’Etat, les
montants des contributions au titre de la couverture sociale en attente de paiement et les
montants des saisies arrêts opérées sur les comptes courants.
1
1 USD = 1,3109 TND au 31 décembre 2008.
294
CREDITEURS DIVERS
Comptes de dépôts de fonds ( comptes du personnel, compte de
l'Amicale,...)
Retenues d'impôts à la source, TVA collectée et autres impôts et
taxes au profit de l'Etat
Montants des contributions au titre de la couverture sociale, en
attente de paiement
- CNSS
- STAR
- CNRPS
Autres créditeurs divers
dont :
- Saisies-arrêts opérées sur comptes courants
- Montants bloqués sur saisies-arrêts déjà opérées
- Autres saisies-arrêts pratiquées entre les mains de la BCT
- Compte de développement de la compétitivité dans le
secteur du textile et de l'habillement
- Bons d'essence en circulation
- Intervention du régime d'incitation à l'innovation dans les
technologies de l'information
- Montants non réclamés provenant du compte d’attente « crédits
en attente d’affectation »
2008
15.471.425
2007
15.997.910
5.445.775
4.919.603
967.278
736.080
1.170.690
570.197
599.318
1.175
7.887.682
1.173.248
560.174
609.231
3.843
9.168.979
6.698.954
148.444
52.224
7.765.330
421.027
211.764
434.422
88.790
646.865
64.197
397.070
3.800
30.398
31.191
NOTE 25 : PROVISIONS POUR CHARGES DE FABRICATION DES BILLETS,
MONNAIES ET MEDAILLES
Le montant figurant sous cette rubrique représente les ressources disponibles, avant
répartition du résultat, qui ont été affectées au financement des programmes de fabrication
des billets de banque, monnaies et médailles, lors de la répartition des bénéfices des
exercices précédents.
NOTE 26 : AUTRES PROVISIONS
Le montant enregistré sous cette rubrique est relatif à la provision constituée à titre de
« provision pour charges », à l’effet de couvrir la différence éventuelle entre le taux de
l’augmentation salariale attendue et le taux qui a été retenu, à ce titre, lors de l’élaboration
du budget de fonctionnement de l’année 2009.
NOTE 27 : COMPTES D’ORDRE ET A REGULARISER ( PASSIF )
Ce poste renferme, essentiellement, les montants créditeurs en attente de
régularisation, les charges à payer, les produits perçus d’avance et la contrepartie de la
position de réserve au Fonds monétaire international.
COMPTES D'ORDRE ET A REGULARISER ( PASSIF )
Contrepartie de la position de réserve au FMI
Devises en attente d'affectation
dont : recettes de privatisation de Tunisie Télécom
Charges à payer et produits divers perçus d'avance
Intérêts perçus d'avance sur titres en devises
Dépenses à régler à caractère spécifique et exceptionnel
Charges de personnel à payer
Autres comptes d’ordre et à régulariser
295
2008
2.232.272.417
38.472.326
2.128.473.502
2.125.959.592
5.199.270
46.455.874
2.400.753
7.026.497
4.244.195
2007
2.061.237.669
39.862.422
1.977.593.335
1.975.379.572
7.037.051
25.245.238
2.204.933
6.067.278
3.227.412
NOTE 28 : CAPITAUX PROPRES
Les capitaux propres avant affectation du résultat de l’exercice 2008 ont atteint
542,2 MDT au 31 décembre 2008, contre 540,9 MDT au 31 décembre 2007, soit une
augmentation de 1,3 MDT. Ils sont détaillés comme suit :
Capital
Réserves
Autres capitaux propres
Résultats reportés
Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice
Résultat de l'exercice
TOTAL DES CAPITAUX PROPRES AVANT AFFECTATION
2008
6.000.000
89.145.872
116.667
79.423
95.341.962
446.862.335
542.204.297
2007
6.000.000
87.854.047
233.333
79.423
94.166.803
446.721.198
540.888.001
La rubrique « autres capitaux propres » est constituée de la subvention
d’investissement provenant de l’assistance technique accordée par le Fonds monétaire
arabe dans le cadre du crédit relatif à la deuxième facilité d’ajustement structurel. En effet,
une partie du montant de l’assistance technique précitée a été utilisée pour le financement
partiel de l’acquisition du logiciel relatif au Système des virements de gros montants (SGMT).
La baisse enregistrée au niveau de cette rubrique, par rapport à l’année 2007, est due à
l’intégration dans les produits de la Banque, de la partie égale au montant de
l’amortissement annuel de l’immobilisation incorporelle constituée par le logiciel précité.
NOTE 29 : LES ENGAGEMENTS HORS BILAN
L’état des engagements hors bilan comporte les engagements de garantie, les
engagements sur les opérations de swap de devises et les engagements sur les opérations
de swap de change.
- Les engagements de garantie
Sont enregistrés dans ce poste, les emprunts obligataires émis par la Banque centrale
de Tunisie pour le compte du Gouvernement Tunisien sur les marchés financiers étrangers
(marchés japonais, américain et européen) ainsi que les emprunts extérieurs de l’Etat,
contractés dans le cadre de la coopération économique bilatérale. Ces emprunts sont gérés
par la Banque centrale pour le compte de l’Etat tout en signant des engagements envers la
partie étrangère (banque étrangère ou institution financière) pour le règlement des
échéances y afférentes.
Ces emprunts sont enregistrés en principal et intérêts, sauf ceux à taux d’intérêt
variables, dont l’enregistrement se limite à leurs montants en principal.
Du fait que les engagements financiers de la Banque centrale, issus des emprunts
cités ci-dessus, leur correspond un engagement similaire de la part de l’Etat pour le
remboursement de toutes les échéances des emprunts concernés ainsi que le règlement de
toutes les charges financières y afférentes, il a été retenu le choix de les comptabiliser sur
les livres de la Banque en tant qu’engagements hors bilan. Ces engagements sont, en effet,
considérés comme des engagements par signature et ce, en application de la convention
comptable de la « prééminence du fonds sur la forme ».
Cette rubrique a enregistré, d’une année à l’autre, une hausse sensible de 797 MDT,
due à l’appréciation des principales devises dans lesquelles sont libellés les emprunts objet
des engagements concernés, notamment ceux libellés en yen japonais.
296
- Les engagements sur les opérations de swap de devises
Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements
reçus (devises à recevoir) dans le cadre d’opérations de swap de devises effectuées pour
couvrir le risque de change relatif à certains emprunts obligataires libellés en yen japonais.
- Les engagements sur les opérations de swap de change
Ce poste renferme les engagements donnés (devises à livrer) et les engagements
reçus (devises à recevoir) au titre des opérations de swap de change effectuées dans le
cadre de la gestion courante des réserves en devises.
NOTE 30 : AUTRES PRODUITS SUR OPERATIONS EN DEVISES
Ce poste englobe, essentiellement, les commissions perçues sur les opérations de
change (30,4 MDT), les gains de change nets issus de la différence entre les taux de change
en vigueur à la date des opérations en devises et les taux de référence comptable
(11,3 MDT), les plus-values résultant de la cession des titres en devises (9,8 MDT) et les
commissions perçues sur les opérations de versement des billets de banque étrangers des
non-résidents (2,2 MDT).
NOTE 31 : PRODUITS DIVERS
PRODUITS DIVERS
Produits sur crédits budgétaires non utilisés
Commissions sur vente de l’or aux artisans bijoutiers
Récupérations de charges
Pénalités de retards sur exécution des commandes de fabrication
de billets, monnaies et médailles
Récupérations au titre des pensions complémentaires de retraite
des détachés
Revenus des titres de participation
Produits des services SGMT
Les tranches inscrites en produits des subventions d'investissement
Autres produits
2008
2.710.187
725.873
400.662
369.861
2007
2.399.452
1.040.613
80.243
409.825
13.284
104.405
557.488
216.067
116.667
205.880
312.558
77.781
210.557
116.667
151.208
NOTE 32 : INTERETS PAYES SUR OPERATIONS EN DEVISES
Les intérêts payés sur les opérations en devises se sont élevés à 40 MDT au
31 décembre 2008 contre 42,8 MDT au 31 décembre 2007, enregistrant ainsi une baisse de
2,8 MDT, due essentiellement au repli des intérêts payés au titre de l’intervention sur le
marché monétaire domestique en devises.
INTERETS PAYES SUR OPERATIONS EN DEVISES
Intérêts sur intervention sur le marché monétaire en devises
Intérêts sur comptes de dépôts en devises
Intérêts payés sur dépôts à terme en devises
Intérêts sur découverts en devises à vue
2008
40.013.995
39.540.466
414.470
59.059
2007
42.857.701
41.427.553
1.349.631
4.361
76.156
NOTE 33 : AUTRES CHARGES SUR OPERATIONS EN DEVISES
Ce poste renferme, essentiellement, les charges relatives aux instruments de
couverture du risque de change ( swap de change, swap de devises, change à terme…)
ainsi que les charges représentant l’étalement de la prime sur les titres en devises.
297
REPARTITION DU RESULTAT DE L’EXERCICE 2008
Conformément aux dispositions de l’article 68 de la loi n°58-90 du 19 septembre 1958,
portant création et organisation de la Banque Centrale de Tunisie, le Conseil d’administration
de la Banque a approuvé, lors de sa réunion tenue le 17 mars 2009, la répartition du résultat
de l’exercice 2008 comme suit ( montants en dinars ) :
Résultat de l’exercice
446.862.335
Provisions pour charges de fabrication
des billets, monnaies et médailles
13.800.000
Réserve spéciale
1.000.000
Résultats reportés
62.335
Part revenant à l’Etat
432.000.000
298

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