La politique culturelle, diagnostic et état des lieux

Transcription

La politique culturelle, diagnostic et état des lieux
La politique culturelle à Sevran :
État des lieux et quelques propositions
Février 2011
Sidonie Dresse
Alain Grasset
Sommaire
1. INTRODUCTION
2. LES CONSTATS
2.1 La ville et sa population
2.1.1 La ville
2.1.2 La population
2.2 L’offre culturelle et les publics
2.2.1 Petite enfance et enfance : un pôle d’excellence à soutenir et développer
2.2.2 Le réseau des bibliothèques
2.2.3 Cultures du monde
2.2.4 Le foisonnement des initiatives et des manifestations
2.2.5 Les lieux de diffusion et de création : encore à inventer
3 LE BUDGET
4 LES PROPOSITIONS
4.1 Soutenir
4.1.1 La petite enfance et l'enfance
4.1.2 Les bibliothèques
4.1.3 Poulbot
4.1.4 Le conservatoire
4.2 Développer
4.2.1 Jeunes et pratiques en amateurs
4.3 Créer
4.3.1 Donner de la cohérence à l'échelle de la ville
4.3.2 Diversifier et enrichir l'offre
4.3.3 Financement
5 EN GUISE DE CONCLUSION
ANNEXES
1/35
1 INTRODUCTION
Pourquoi réaliser un diagnostic des activités culturelles, et pourquoi le
faire maintenant ?
Mars 2011 sera l'occasion, à la moitié du mandat, d'esquisser un bilan
d'étape et d'affirmer des choix pour la suite. Ce document propose
d'alimenter le débat sur les orientations culturelles, à partir d'un état des lieux
et de son évolution depuis une dizaine d'années.
Nous sommes également au cœur du débat sur le Grand-Paris et cette
étude prend en compte cette dimension.
Elle pourra aussi servir à la réflexion sur la place de la culture dans
l'intercommunalité.
Ce document propose d’établir un rapide constat des lignes de force de
la politique culturelle de Sevran et d'en dégager des propositions pour mieux
répondre aux objectifs de l’équipe municipale. D’après le programme on peut
les énoncer ainsi : construire un service public offrant à chaque habitant
la possibilité d’accéder aux œuvres et aux pratiques artistiques et
culturelles, la possibilité d’assister à de nombreux spectacles, de fréquenter
les bibliothèques et les expositions, mais aussi de bénéficier de formations,
d’avoir des activités et pratiques artistiques de son choix. Les intentions sont
ambitieuses : lutter contre les inégalités, démocratiser, partager.
Un second objectif ne figurant pas explicitement dans le document de
campagne serait d’accroître le rayonnement de la ville et en améliorer
l'image dans un environnement concurrentiel difficile où Paris est proche et
où Sevran, à la différence d'autres villes des alentours comme Le BlancMesnil ou Tremblay, ne dispose d'aucune structure reconnue et financée par
le Ministère de la culture ni d'ailleurs par le conseil général ou la région Ilede-France.
Ces objectifs sont difficiles à atteindre : Ils se heurtent à des moyens
financiers en régression (régression des budgets de l'Etat et du CG) mais
2/35
aussi à la difficulté de déterminer ce qu'est ou devrait être une politique
culturelle. A quelles questions doit-on répondre ? Quelles sont les produits
culturels à offrir, faut-il répondre à la demande ? Comment définir les publics
prioritaires ? C'est la nature même du service public de la culture qu'il est
complexe de définir.
Afin de saisir au mieux les questions qui se posent à Sevran, l'analyse
de la situation portera sur les trois points principaux suivants :
• la ville et la population
• L’offre culturelle et les publics
• les moyens : le budget
A partir de ces éléments de diagnostic, des pistes d’actions et un certain
nombre de mesures seront proposées.
A propos de la démarche, quelques axes guident l'analyse et les
propositions :
La politique publique de la culture doit s'appuyer davantage sur ce qui
rassemble les habitants de Sevran plutôt que sur ce qui les
différencie.
Il existe à Sevran un pôle d'excellence autour de l'action culturelle en
direction de l'enfance (Poulbot, les Rêveurs éveillés, A hauteur
d'enfant, les actions des bibliothèques avec l'Education nationale, le
nombre d'enfants inscrits au conservatoire, la fréquentation du
cinéma...) qui peut et doit être étendu à toute la population et
davantage revendiqué par les élus locaux.
A propos de l'élargissement des publics : Médias, professionnels ou
élus parlent toujours des mêmes : les 15 % de la population plutôt
blancs de peau et de cheveux, cultivés, mobiles et argentés qui
fréquentent les salles et les 15 % de la population exclus, jeunes des
cités difficiles, femmes immigrées analphabètes, rmistes... qui ne les
3/35
fréquentent pas. Ils regrettent la présence des premiers et l'absence
des seconds.
Mais il y a un immense chantier à engager dans la conquête des
70 % dont on ne parle pas, ceux qui, normalement intégrés,
cultivés, mobiles sont les spectateurs potentiels des théâtres et
des lieux de culture, qui pourtant ne les fréquentent pas, et qui
sont précisément la grande majorité des habitants de la ville. A
Sevran, par exemple, 89 % de la population active a un emploi.
Sevran est un laboratoire culturel, comme il est un laboratoire de la
ville de demain.
Précisons rapidement quelques points de méthode qui éclairent la
démarche adoptée :
Il ne s’agit pas ici de faire un état des lieux exhaustif et systématique
secteur par secteur, l’objectif n’étant pas de remédier à des
dysfonctionnements dans tel ou tel domaine, mais à partir d’une
analyse globale de la situation à Sevran de proposer de nouveaux
axes d’action.
Elle s’appuie sur le rapport de Bruno Bellegarde sur les bibliothèques,
des documents divers disponibles auprès des services et leurs
tableaux de bord. Elle a aussi pour fonction d'aider la mise en place
de ces derniers s'ils n'existent pas ou leur amélioration. Par exemple
la programmation culturelle ne disposait pas d'indicateurs annuels tant
sur le volume d'activités que sur les publics ou les recettes propres.
De ce fait, il est difficile d'en évaluer l'évolution qui ne peut se lire, de
manière pertinente, que sur 8 à 10 ans.
Ce document ne se penche pas sur le cinéma puisqu'un rapport est
attendu début mars.
Enfin l'étude s'est nourrie d'entretiens.
4/35
2 LES CONSTATS
2.1 La ville et sa population
2.1.1 La ville
Nous ne décrirons pas la ville, son histoire et son territoire, sauf pour
rappeler quelques éléments, pour nous déterminants :
Sevran est une ville polycentrée, avec un tissu urbain contrasté, ce qui
renforce des mentalités de quartier, voire de communautés sans
qu’une réelle mobilité et communication entre les différentes zones
parviennent à s’installer. La culture peut jouer un rôle.
Sevran n'est pas identifiée ni par ses habitants ni par ceux des
alentours ou de la région comme une ville culturelle malgré des atouts
évidents que l'étude va révéler.
Sevran souffre aussi d'une mauvaise image médiatique. La culture
pourrait l'améliorer.
Sevran a de véritables atouts environnementaux qu'il faudrait mettre
davantage en valeur : canal de l'Ourq, Parc de la Poudrerie. La culture
pourrait y contribuer.
2.1.2 Une population jeune, métissée et de niveau socio-économique
modeste
Ces trois caractéristiques doivent être prises en compte dans la politique
culturelle de Sevran.
Dans une France vieillissante, Sevran est une ville jeune (chiffre
INSEE) :
De 0 à 19 ans : 30,9 %
De 20-39 ans : 30,3 %
De 40-59 ans : 26,1 %
5/35
De 60-74 ans : 8,8 %
De 75 ans et plus : 3,9 %
A titre de comparaison, la Seine Saint Denis ne compte que 28 % de
moins de 20 ans, la Région Ile de France 26 %, la France 25 %.
La priorité donnée à l'action culturelle en direction de l'enfance est tout à
fait justifiée par cette réalité démographique. En revanche, les adolescents et
les jeunes adultes, alors qu'ils représentent également une part importante
de la population, sont moins pris en compte.
Pourtant les pratiques émergentes des jeunes se généralisent à
l'ensemble de la société comme le montrent les études conduites par le
ministère de la Culture1 :« les évolutions des pratiques culturelles sont
portées en priorité par les jeunes, non comme l’expression d’une
« culture-jeune »
mais
comme
l’expression
de
changements
significatifs qui touchent l'ensemble d'une société ».
Olivier Donnat précise : « la plupart des mutations (...) ont été portées en
priorité par les jeunes qu’il s’agisse des nouveaux usages de la télévision…,
de la massification de l’écoute fréquente des musiques actuelles, des
transformations des rapports au livre et à la lecture ou de l’essor des
pratiques en amateur. Le temps nous a montré qu’il s’agissait de
phénomènes générationnels et que bon nombre de ces mutations
continuaient à se diffuser dans la société française.»
Sevran, une ville monde...
" D'après les lieux de naissance relevés sur les listes électorales, Sevran
compte une centaine de nationalités d'origine et 70 nationalités cohabitent
sur la commune. " 2. Le question du vivre ensemble, de la culture commune
se pose ici plus qu'ailleurs. Qu'est-ce que la culture commune, comment
1
Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris 1997
Gatignon Stéphane : "Nous devons bâtir une culture commune" dans Alternatives
internationales, déc 2010
2
6/35
la construire ? Faut-il valoriser les différences? Faut-il mettre en avant
ce qui rassemble ? Les deux ?
et une ville pauvre
Le chômage est relativement élevé (10,75 % de la population active
contre 8 % au niveau national en 20073), les revenus relativement faibles
(revenu moyen par foyer 2535 €/mois contre 5616 €/ mois à Neuilly4 et parmi
la population active une minorité de cadre sup : 4,8 % - contre 15,9 au plan
national -, une majorité d'employés : 22,67 % - 29,3 au national - et
d'ouvriers 23,2 % - 21,5 au plan national5).
Il faut d'autant plus tenir compte du niveau d'étude et de revenu que ces
données ont un impact direct sur la fréquentation des lieux culturels. "Ainsi,
avoir un diplôme élevé, bénéficier de revenus importants, habiter une grande
ville (...) constituent, aujourd'hui comme hier, des atouts essentiels en
matière de fréquentation des équipements culturels, quel que soit le domaine
considéré.
A
ces
différents
éléments
s'ajoute
le
milieu
social
d'origine : grandir dans un milieu où la culture fait partie du mode d'éducation
crée à l'évidence des conditions particulièrement favorables pour devenir à
l'âge adulte un habitué des lieux culturels."6
Comment prendre en compte cette réalité, sur quoi agir pour favoriser
l'accès de tous aux lieux culturels ?
La politique tarifaire est une première réponse. Elle est très largement
appliquée à Sevran. Il suffit de comparer les tarifs du conservatoire, de
Poulbot, la gratuité des bibliothèques, le prix d'entrée aux spectacles avec ce
qui se passe ailleurs. Prenons l'exemple du conservatoire dont les tarifs pour
la formation musicale s'échelonnent de 25,88€ à 77,13€ pour les Sevranais
et de 74,10€ à 125,30€ à Livry-Gargan. Le tarif le plus bas 25,88 s'adresse
aux non-imposables, ce qui explique sans doute le nombre très élevé de
familles non-imposables inscrites.
3
4
5
6
INSEE 2007
www.revenu.com
INSEE 2007
Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris 2009,
p. 172
7/35
Mais ce n'est bien sûr pas suffisant car il existe des raisons plus profondes
liées à l'éducation, la situation économique qui coupent la majorité des
habitants de la fréquentation des lieux ou des activités culturelles.
Cependant les pratiques culturelles de la population bien que déterminées
par les phénomènes socio-économiques et des facteurs individuels, très
prégnants, peuvent évoluer. Les difficultés de l’accès à l’offre sont
également dues à sa nature, à son contenu, aux valeurs et aux normes
qui s’y expriment, aux modalités et aux conditions selon lesquelles
l’offre est proposée, autant d’éléments sur lesquels il est possible
d’agir.
2.2 L’offre culturelle et les publics
A qui s'adresse l'offre culturelle de Sevran ?
2.2.1 Petite enfance et enfance : un pôle d’excellence à soutenir et
développer
Il existe à Sevran une véritable tradition de l’action culturelle en direction de
la petite enfance et de l’enfance : l'atelier Poulbot, le festival des Rêveurs
éveillés, le conservatoire, les actions dans les bibliothèques, les centres de
loisirs. Cette tradition imprègne la ville et semble influencer les initiatives.
Ainsi des services (DPS, maisons de quartier) ont le "réflexe" de travailler en
direction des enfants et depuis 2008 le cinéma a lancé un festival "A hauteur
d'enfant".
L’atelier Poulbot incarne cette tradition.
Créé en 1973, l’atelier est exceptionnel à bien des niveaux :
Tandis que les arts plastiques sont souvent le parent pauvre de l’action
municipale (en moyenne 4 % des dépenses culturelles des communes7),
Sevran fait un véritable effort, autour de 10 %.
7
Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009
8/35
L’orientation prise depuis les années 80 de travailler de concert avec des
professionnels de la petite enfance et des professionnels des arts plastiques
en fait un lieu d’exception dans le paysage français. Il serait intéressant de
documenter davantage cette affirmation et de faire rayonner le modèle
sevranais.
Poulbot est situé au milieu du quartier des Beaudottes et accueille des
enfants de tout Sevran. C’est un lieu où la ville se rencontre, un lieu qui va à
l’encontre d’une revendication identitaire par quartier.
Le département d'arts plastiques (Poulbot et Espace François-Mauriac)
accueille environ 5000 personnes différentes par an (public, scolaire et
périscolaire) dont 90 % d'enfants. Ce qui représente autour de 25000
accueils par an soit en moyenne 5 séances par personne8.
Les tarifs sont très abordables et même gratuits pour les enfants de 18 mois
à 4 ans. L'atelier Poulbot compte pour les inscriptions payantes 46 % de non
imposables.
Le festival des Rêveurs éveillés :
Tous les enfants des 107 classes de maternelles ainsi que tous les enfants
des centres de loisirs maternels voient un spectacle ou un film dans le cadre
du festival. S’ils font toute leur scolarité maternelle à Sevran, ils auront
l’occasion de fréquenter le festival trois années de suite.
Par exemple en 2009, sur un public total de 9058 spectateurs, 7290 sont des
enfants pour 12 spectacles, 7 expositions, 3 propositions cinématographiques et 8 ateliers.
Ces résultats quantitatifs sont d'autant plus significatifs qu'ils concernent une
programmation de bonne qualité artistique.
A cela s'ajoute la saison culturelle fréquentée par près de 2000 enfants sur
les 7500 spectateurs qu'elle accueille en moyenne.
Le cinéma a également mis en place un festival, plus récemment et
choisi de mettre l’enfance au centre (A hauteur d’enfant compte environ 3500
visiteurs dont 80 % sont des enfants, la moitié en primaire l'autre moitié
8
Cf bilans d'activités du département arts plastiques
9/35
adolescents). Par ailleurs les chiffres réguliers de fréquentation dans l'année
montre que 90 % du public sont des enfants.
Les
bibliothèques9
conduisent
également
des
actions
majoritairement en direction d’un public enfant.
Parmi les emprunteurs pour l'année 2009, 60 % ont moins de 19 ans (40 %
dans la population).
0-3
4 -6
7-11
12 -15
16 2 02660 ans
Non Totaux
ans
an s
an s
ans
19 ans 2 5 an s 59 ans
et +
rens eig né
2 14
5 69
1 39 0
76 2
4 35
251
1 577
306
122 5 626
3,80 % 1 0,11% 2 4,7 1% 13 ,5 4% 7,73 % 4 ,4 6% 28 ,03 %
5 ,4 4%
2 ,1 7%
Par ailleurs en 2009 on peut estimer que 20 actions différentes en direction
de la petite enfance ont eu lieu concernant 240 enfants. Sur le secteur de
l'enfance, 164 classes (sur un total de 272 ) ont été reçues en bibliothèque. Il
existe également des collaborations au cas par cas avec les centres de
loisirs et des actions avec les collèges et le lycée.
Le conservatoire
Le conservatoire compte 869 élèves différents ce qui le place parmi les
cinq plus gros conservatoires municipaux d'IDF. Plus de 90 % des
inscrits ont entre 4 et 15 ans. Ces enfants viennent de tous les quartiers de la
ville. Près de 50 % d'entre eux sont de familles non-imposables et ce
chiffre progresse chaque année.10
Depuis 2003 le conservatoire collabore avec le collège Galois et propose 4
classes musicales à horaires aménagés dites CHAM.
Autre exemple d'action en direction de l'enfance : toutes les classes de cm2
bénéficient d'une présentation de familles d'instruments.
Cette priorité se justifie par la démographie et la réalité socio-économique de
la ville. Permettre à tous les enfants de s’ouvrir à l’art est un choix politique,
un engagement contre les inégalités sociales. On reproche souvent aux
propositions jeune public de toucher essentiellement un « public captif ».
9
10
Cf Bellegarde Bruno : Projet Sevran lecture diagnostic juin 2010
cf tableaux en annexe
10/35
L’essentiel n’est pas de savoir si le public est captif mais si la
démarche présente un intérêt. Est-il moins pertinent pour un enfant de voir
un spectacle parce qu’il le voit dans le cadre scolaire et pas dans le cadre
familial ? On sait que les pratiques culturelles sont corrélées avec les
catégories socio-professionnelles. Il est donc d’autant plus intéressant de
proposer à Sevran des activités culturelles dans le cadre de l’école ou des
centres de loisirs. Par ailleurs si l’enfant voit des spectacles grâce à l’école, il
entrainera peut-être ses parents vers de nouvelles expériences.
Cependant ne peut-on pas avoir l'impression que cette orientation en
faveur de l’enfance à Sevran est plutôt de l’ordre de l’intuition des
professionnels que d’une volonté politique transversale affirmée ?
Le projet d’obtenir le label de l’UNICEF « Ville amie des enfants » est
l’occasion de souligner toutes les actions réalisées par les services
municipaux en direction de l’enfance. Mais est-ce visible, connu et soutenu
par l'ensemble des élus ?
Cette démarche de grande qualité gagnerait à être rendue plus visible, plus
lisible pour les habitants.
2.2.2 le réseau des bibliothèques
Un second point remarquable dans l'offre culturelle sevranaise est son
réseau de bibliothèques. En effet très rares sont les villes à disposer de 4
équipements. Ce fut un choix politique fait dès les années 80 de développer
la lecture publique dans des équipements de quartiers au plus près de la
population : d'abord Camus en 84, puis Triolet en 85, Yourcenar en 87 puis
Rougemont. Cet effort se poursuit et se lit dans le budget. Il est passé en
2002 de 1,2 million d'euros à 1,850 million d'euros en 2009 soit 35,25 %
d'augmentation. Les bibliothèques représentent ainsi 38,75 % du budget
culturel (contre 20 % en moyenne nationale11). Et 2010 a vu la mise en
place d'un bibliobus.
11
Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009
11/35
Si l'effort est continu et soutenu cela ne signifie pas qu'on puisse se satisfaire
du taux de fréquentation et d'emprunt.
Pour une connaissance plus approfondie du réseau des bibliothèques, nous
disposons depuis juin 2010 d'un diagnostic réalisé par Bruno Bellegarde.
2.2.3 Cultures du monde
Une autre caractéristique de l’action culturelle à Sevran est la mise en
lumière, chaque année, de la culture d’un pays. D’abord les carnets de
voyages ont été introduits en 2001. Puis rapidement une autre manifestation,
les « semaines sur … » est venue s’ajouter l’année où il n’y avait pas de
carnet de voyage. Ainsi chaque année une "thématique pays" marque la
saison culturelle. Les carnets de voyages se sont d’abord consacrés à des
contrées lointaines sans rapport immédiat avec la population sevranaise
(Acadie, Cuba). Le choix du Mali était davantage inspiré par la présence
d’une communauté malienne importante à Sevran. Les « semaines sur… »
sont, quant à elles, toujours définies en relation avec la population puisqu’en
grande partie organisées par des associations locales, (La semaine sur Les
Comores avec l’association locale de Comoriens, la semaine sur le Maroc en
partenariat avec l’association Le palmier de Sevran).
L’idée de ces manifestations est d’affirmer Sevran comme ville-monde, riche
de sa diversité et de faire découvrir des cultures afin de "créer les conditions
de mieux connaître ceux qui nous entourent, initier des moments de partage,
de rencontre, de dialogue, de solidarité dans le respect de l'identité de
chacun (...) pour construire de l'en commun et mieux vivre ensemble."12
Mais y parvient-on ? Ces événements sont en général des succès en terme
de fréquentation par le nombre de spectateurs mais aussi parce que la
majorité de ces spectateurs découvre pour la première fois les lieux de
spectacle de la ville. Ce sont aussi certainement des succès sur le plan de la
valorisation et de la reconnaissance de la richesse culturelle de la population
sevranaise. Pourtant en ce qui concerne l’échange et le partage, les
conclusions sont moins évidentes. Qui vient ? La population sevranaise
s’y rencontre-elle ? s'y mixe-t-elle ? Quand Choumicha, la star de la
12
Cf edito des carnets de voyage au Mali
12/35
cuisine marocaine vient à Sevran, la salle est comble (581 personnes) mais
seuls les Marocains (et quelques Algériens et Tunisiens) sont présents.
Ces événements posent questions :
Comment les organiser pour qu’ils soient des occasions de rencontre
et de partage ?
Comment choisir les pays ? Plus de 100 pays d'origine recensés : faut-il
créer un événement par pays représenté ? Si on en choisit un par an, on a
un programme pour 100 ans. Quels sont les critères de choix ? Pourquoi
les Comores, le Mali ? La force de la communauté sur la ville ? La question
se pose aussi pour les associations partenaires. Il existe trop d’associations
(333 au total sont enregistrées sur la ville dont 86 culturelles) pour pouvoir
les satisfaire toutes. Le risque de créer des inégalités sans contenter
personne existe. Quels sont les critères de choix ? La vitalité des
associations et la diversité de la population posent une question de fond : la
Ville peut-elle se contenter de répondre à la demande ?
Quel travail de capitalisation est réalisé avec ces associations ? Que
deviennent les contacts privilégiés établis ? Qu’en fait-on ? Comment les
entretenir ? Comment les faire évoluer vers une culture partagée ? Faut-il se
concentrer sur les différences ? Ne peut-on imaginer travailler aussi sur
des thématiques qui rassemblent. C'est ce que nous tenterons de
développer dans la partie proposition.
2.2.4 Le foisonnement des initiatives et des manifestations
Sevran se distingue également par une foultitude de manifestations
annuelles :
Certaines sont conduites par le service culturel :
Festival des Rêveurs éveillés
Les Rencontres artistiques
Estival des arts et métiers d'art
13/35
Fête de la musique
Journée de la femme
Festival A hauteur d'enfant (organisé par le ciné)
Salon des artistes sevranais
Concert de la Ste Cécile
Concert du Nouvel An
D’autres événements urbains sont organisés par d’autres services (le service
culturel est presque toujours impliqué)
Jour de fête
Rendez-vous aux jardins
Carnaval
Forum santé
Les commémorations : abolition de l'esclavage, 8 mai, 11 novembre, 14
juillet, Convention internationale des droits de l’enfant, soutien à Haïti, 18
juin, 19 mars, 25 avril et 13 novembre.
Fêtes de quartiers (4)
Fête de la carotte
Festi’jeux
Festiv'été
International à Pétanque
Intégrathlon
Tournoi de Pâques
Cross départemental
Fête de l'EMS
Open de tennis
Fête des fleurs
14/35
Banquet des retraités
Voeux du maire
Téléthon ...
Les fêtes de la culture initiées au niveau national (Fête de la musique,
abolition de l’esclavage, journée de la femme...) s’ajoutent aux initiatives
locales et à celles des quartiers donnant une impression de profusion
sympathique, de foisonnement joyeux, vivant mais peu maîtrisé du point de
vue des calendriers et des budgets. Si chaque événement a sa cohérence
interne, à l'échelle de la ville cette multiplicité la rend invisible. D'autre
part elle fait porter sur les services techniques, de la culture et des relations
publiques une charge de travail à la limite de la rupture. Enfin cette
dispersion rend la communication vers les habitants quasiment
inefficace.
2.2.5 diffusion et création : lieux, programmation
Lieux
A Sevran il n’existe pas un seul équipement culturel reconnu et subventionné
par le ministère de la culture, par le conseil régional ou par le conseil
général.
La salle des fêtes est la plus grande salle de spectacles mais a bien des
défauts :
•
L’endroit est tout sauf accueillant, ce qui pour un lieu de spectacles,
est un comble. Il doit d’ailleurs être rénové depuis des années. Il faut
avoir un esprit militant pour le fréquenter.
•
A partir du 15e rang, on ne voit plus la scène, il n’y a pas de
gradinage, ou alors uniquement pour les petites jauges des spectacles
jeune public.
•
Pas de loges.
•
La salle des fêtes, comme son nom l’indique, n’est pas uniquement
réservée à la programmation culturelle mais sert à tous les services,
aux associations, aux élections, aux conseils municipaux … La
15/35
gestion du planning est parfois fort complexe, son utilisation pour la
culture limitée.
Une salle dans l’espace François-Mauriac est également utilisée pour la
diffusion de spectacles mais sa capacité est réduite à 100 places (et encore).
En raison d'une architecture inversée, il faudrait souvent réduire la jauge à
80 parce qu’une partie de la scène n’est pas visible. Elle n’a pas de loges. La
température y grimpe vite…
Il existe également des petits espaces scéniques dans les bibliothèques ou
les maisons de quartier mais de faible capacité et sans véritable équipement
scénique.
Enfin, le cinéma compte 5 salles. Son état général laisse à désirer aussi bien
en terme de confort qu’en terme de sécurité. Les toilettes sont vétustes et
souvent hors d’usage. Une fuite inquiétante sur le toit menace le bâtiment et
les équipements électriques. Il n’y a pas de salle équipée en numérique et 3
D ce qui rend l'accès aux films de plus en plus difficile.
Il manque :
•
un lieu de création où l’on puisse diffuser des séries d’un même
spectacle
•
une salle de musique actuelle
•
une salle d’exposition digne des efforts consacrés par la ville aux arts
plastiques
•
une librairie
•
un café et un restaurant sympathiques
•
une ou plusieurs salles de cinéma équipées
•
des espaces dans les bibliothèques pour développer le multimédia et
la convivialité (cafétéria)
Programmation
Si pour l'enfance l'offre culturelle de Sevran est riche, elle est moins
conséquente et moins diversifiée pour la jeunesse et les adultes. La structure
16/35
de saison, qu'il s'agisse des spectacles tout public ou des spectacles pour
enfants, reste très stable depuis des années. La programmation adulte est
essentiellement musicale avec un accent sur les musiques du monde et la
chanson. Il n’y a pas (ou presque) de théâtre et de danse. Le "public culturel"
sevranais (qui lit, va au cinéma, au théâtre...) ne peut s'y retrouver
complètement. Il va à Paris et dans les salles de proximité à Blanc-Mesnil,
Tremblay, Aulnay. Pourtant la municipalité souhaite satisfaire ce public à
Sevran même, comme le dit Stéphane Gatignon : "Plus généralement,
pour éviter la ghéttoisation, nous nous efforçons de proposer des
services sociaux, culturels qui incitent les classes moyennes à rester à
Sevran" 13
Des explications existent : le budget restreint, l’absence d’une salle de
spectacles et l'histoire culturelle marquée dès l'origine par la naissance à
Sevran du festival "Jazz en Aulnoy" devenu "Banlieues Bleues".
La relative stabilité de la structure de saison que l'on constate dans la nature
des spectacles se vérifie également quantitativement. Le nombre de
spectacles de la saison et des Rêveurs éveillés est relativement constant,
tout comme celui des heures supplémentaires de l'équipe technique qui
tourne autour de 1400 heures depuis 4 ans. Il en est de même pour le
nombre d'ateliers accompagnant les spectacles (une vingtaine par an). Si
cette stabilité a d'évidents avantages, elle permet peu d'évolution.
Ces questions seront évoquées à nouveau dans la partie propositions.
13
Stéphane Gatignon dans Alternatives internationales, déc 2010.
17/35
3 LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT
La part du budget de fonctionnement consacrée à la culture est, à
Sevran, de près de 8 % ce qui situe la ville dans une moyenne basse si
on la compare à la moyenne nationale (voir tableau ci-dessus).
Dans les 8 dernières années, de 2002 à 2009, le budget culturel a augmenté
de 27,10 % ce qui correspond à une augmentation annuelle de 3,8 %. Or sur
cette période les dépenses culturelles moyennes pour les villes de plus de
10000 habitants n'ont augmenté que de 0,9 %, même si cette baisse relative
(compte tenu de l'augmentation du coût de la vie) s'explique en partie par le
phénomène de l'intercommunalité). Malgré les difficultés budgétaires de
la commune, le choix politique de faire de la culture une priorité est
nettement marqué dans l'évolution du budget.
L'analyse du budget culturel révèle un certains nombre d'éléments
significatifs :
Le premier concerne l'évolution de la masse salariale. Celle-ci sur
cette même période a progressé de 43 % soit 5,35 % par an. Cette
progression est inégale suivant les secteurs. Par exemple la masse
salariale des bibliothèques progresse de 60,44 % soit 7,55 % par
an quand elle progresse de 20 % au conservatoire soit 2,5 % par
an.
La part respective par secteur comparée aux moyennes nationales
montre deux points forts : les bibliothèques, les arts plastiques.
18/35
En effet la part du budget consacré aux arts plastiques (environ 10 %)
est nettement supérieure à la moyenne nationale de 4 %. Les
bibliothèques, quant à elles, représentent 38,75 % du budget culturel
quand la moyenne national tourne autour de 20 %.
Par contre la part consacrée à la programmation et à l'action culturelle
est proportionnellement plus faible. Elle est d'à peine 20 % à Sevran
pour une moyenne nationale de 27 % (action culturelle et théâtres). Cela
s'explique sans doute en partie par le manque d'une véritable salle de
spectacle.
Cette moyenne nationale est à pondérer. La réalité est en fait plus complexe.
En effet les villes centres témoignent d'un engagement plus fort en faveur de
la culture que les villes périphériques. D'autre part, plus une ville est grande
plus les dépenses qu'elle consacre à la culture sont importantes. "Ainsi, si
l’on tente de croiser les deux critères pour examiner quelques catégories
extrêmes, les villes (toutes villes centres) de plus de 225 000 habitants
dépensent en moyenne 188 euros par habitant dans le domaine culturel (8 %
des budgets), et les villes isolées de plus de 100 000 habitants 173 euros par
habitant (9,2 % des budgets) alors que les villes périphériques de moins de
20 000 habitants dépensent seulement 103 euros par habitant (6,8 % des
budgets)."14 Sevran, avec 103 € par habitant, se situe donc dans la moyenne
14
Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009
19/35
des villes périphériques de moins de 20 000 habitants. Cela s'explique par la
faiblesse du budget de la ville.
L'effort de la Ville est soutenu sur cette période, plutôt supérieur à la
moyenne des commune des villes de plus de 10 000 habitants, mais ses
difficultés budgétaires expliquent la relative modestie des sommes
dégagées. Aussi c'est moins vers une forte augmentation du budget de la
culture que les élus doivent s'engager que sur une recherche de partenariats
avec le ministère de la culture, la région IDF, le CG, les intercommunalités et
le Grand Paris. Car, comme il a déjà été souligné, ce qui est criant, c'est que
Sevran ne bénéficie, à la différence de Blanc-Mesnil ou Tremblay, d'aucune
aide en fonctionnement provenant de ces partenaires. C'est dire
l'importance du portage politique concernant la culture à Sevran auprès
de toutes ces instances. Quelques soient les scénari futurs concernant le
développement de la ville (Grand-Paris, Arc express...) ils présentent des
opportunités nouvelles à saisir.
20/35
4 LES PROPOSITIONS
Comme annoncé en introduction les propositions s'efforcent de répondre à
deux objectifs : celui exprimé par les élus de "construire un service public de
la culture offrant à chaque habitant la possibilité d’accéder aux œuvres et
aux pratiques artistiques et culturelles" et celui d’accroître le rayonnement de
la ville dans la métropole parisienne.
Avant d'avancer des propositions, il faut en rappeler les contraintes :
Il ne s'agit pas de construire une politique culturelle ex nihilo mais de
s'appuyer sur les points forts.
Elles sont à mettre en œuvre dans le cadre d'un budget limité
Au regard du temps consacré à cette étude, les propositions ne
peuvent être que des pistes à approfondir.
4.1 soutenir
4.1.1 La petite enfance et l'enfance
Il faut souligner que l'action culturelle vers l'enfance concerne toutes les
familles et tous les quartiers de la ville et qu'en ce sens elle est
profondément démocratique. Il faut continuer à la soutenir.
4.1.2 Les bibliothèques
Elles font l'objet d'un diagnostic complet qui fait ressortir que l'urgence est la
coordination du réseau et donc l'embauche d'un directeur.
4.1.3 Poulbot
Si dans le domaine de l'enfance Poulbot est une réussite reconnue, le besoin
se fait de plus en plus ressentir de l'ouvrir aux adultes. Au delà du
21/35
département arts plastiques qui accueille 216 inscrits par an à Mauriac,
l'ouverture d'un modèle Poulbot (possibilité d'expérimenter, de découvrir les
matières, plutôt que de suivre des cours classiques) destiné aux adultes
répondrait à un besoin comme le montrent les timides débuts avec l'OPR ou
l'hôpital. Mais cela nécessiterait des locaux et du personnel. Si dans les
conditions budgétaires actuelles cette proposition peut paraître utopique
portée par la seule ville de Sevran, c'est pourtant vers ce type de pratiques
artistiques qu'il faut sans doute aller, si on veut réellement démocratiser.
4.1.4 Le conservatoire
Le besoin d'espace se fait ressentir aussi au conservatoire de musique et de
danse pour s'ouvrir à d'autres disciplines artistiques, comme le hip-hop, le
rap, le MAO (musique assisté par ordinateur). Les cours de hip-hop refusent
de nombreux jeunes et pourtant les cours se terminent à 23h. A cet égard il
est indispensable d'envisager le remplacement des deux salles dans les
préfabriqués du Parc Louis-Armand et sans doute urgent d'envisager la
création d'une véritable salle de danse hip-hop.
L'avenir de ces deux structures (conservatoire et Poulbot) dépend aussi de
leur transmission à l'occasion du départ à la retraite de leur directeur
madame Thouvenin et monsieur Boulet.
Si chacun a le réflexe de travailler dans le domaine de l'enfance, c’est
moins le cas envers les ados, jeunes adultes. Comme on le constate
partout en France les ados, alors qu'ils sont grands consommateurs de
culture, se retrouvent peu dans les propositions d'œuvres culturelles
publiques. Madame Thouvenin en fait le constat : « Si l’offre de Poulbot est
insuffisante pour satisfaire la demande des enfants, en revanche les ateliers
pour les ados ne sont pas pleins ». Au conservatoire, monsieur Boulet fait le
même constat après l'âge du lycée.
Est-ce une fatalité ? Ne peut-on pas mieux adapter l'offre aux besoins ?
22/35
4. 2 Développer
4.2.1 jeunes et pratiques en amateurs
S'il est difficile de définir des politiques culturelles publiques pour la jeunesse
tant leurs pratiques sont en avance, réactives, liées à l'évolution des
technologies, bousculant les frontières entre professionnels et amateurs,
refusant souvent l'institution, un besoin cependant est identifiable : celui
de salles de répétition. A cet égard, le prochain projet d'ouvrir deux salles
de répétition, dont une serait aussi un studio d'enregistrement, dans les
futurs locaux du service culturel est une première réponse. D'autres projets
existent : l'ouverture d'une salle de répétition dans la future maison de
quartier de Rougemont et celle d'une salle de hip-hop dans un autre
équipement de quartier. Si tous se réalisent, la ville disposerait de cinq salles
de répétition musicale et de trois de danse hip-hop (sans compter les salles
municipales mises à disposition d'associations, par exemple l'association
Gais les Sablons qui propose des cours de hip-hop). Si des besoins se
sont exprimés, comment savoir si la réponse prévue est adéquate ?
Prenons l'exemple des salles de répétition.
L'actuel studio de Mauriac ne fait pas le plein et d'après le directeur des
affaires culturelles les besoins connus actuels (le service culturel a recensé
27 groupes différents, dont 14 pré-professionnels avec lesquels la Ville a
réalisé une compile) ne rempliraient pas deux salles de répétition à plein
temps. Par ailleurs au delà de la simple approche quantitative, se pose la
question du projet culturel et éducatif qui accompagnent ces salles. Deux
conceptions appellent deux réponses différentes. La première est de laisser
ces salles en autogestion, la seconde est d'accompagner les groupes dans
leur développement artistique et économique en mettant à leur disposition un
professionnel (à la fois technicien et animateur). D'autre part des
équipements professionnels existent à proximité (Le CAP à Aulnay et Les
cuisines à Blanc-Mesnil) déjà fréquentés par des groupes de Sevran. Est-ce
que les deux réponses, et leurs modes de gestion qui correspondent à
deux projets différents, ne pourraient pas cohabiter ? Des salles en
autogestion dans les quartiers et d'autres professionnalisantes en centre ville
dans les futurs locaux du service culturel. Elles ouvriraient pour les groupes
23/35
les plus motivés un parcours professionnalisant. Il faudrait analyser plus en
détail les besoins pour pouvoir répondre au mieux à cette question.
D'ailleurs plus globalement il serait intéressant de faire une étude sur les
pratiques en amateur à Sevran et cela pour l'ensemble des habitants
jeunes et adultes (dans le cadre, par exemple, d'un stage de master 2).
On le sait : le rapport au temps s’est progressivement mais très
profondément modifié. La réduction du temps de travail, l’allongement de la
scolarité et l’augmentation de l’espérance de vie, le tout dans un contexte
global d’élévation du niveau d’instruction se sont révélés de puissants
stimulants de nouvelles pratiques en amateur.
Les deux dernières enquêtes publiées par le ministère de la Culture15
confirment cette tendance, en montrant son ampleur. La proportion de
français pratiquant en amateur la peinture, le théâtre, la sculpture, la
musique ou le chant, seul, avec des amis ou en association a doublé depuis
1973. Par leur caractère massif, les pratiques en amateur constituent une
dimension essentielle du rapport actuel de la population à la culture et aux
arts. On peut en souligner quelques caractéristiques :
• Le désir de pratiquer, de faire, est sûrement plus fort, surtout chez
les jeunes que le désir de consommer, contrairement aux idées reçues.
• Ces pratiques ont un caractère collectif, propre à la construction de
liens sociaux, nécessaires à l’épanouissement des individus et à la vie de la
cité.
• Les pratiques en amateur, bien que leur fréquence soit corrélée aux
catégories socioprofessionnelles, sont nettement moins discriminantes
socialement que les pratiques de consommation culturelle, en particulier la
fréquentation des lieux culturels.
• Elles apparaissent de plus en plus (aux côtés d’autres activités dont la
pratique du sport) comme constitutives de l’identité individuelle et collective.
Elles permettent d’affirmer des appartenances, des engagements artistiques
divers à partir desquels d'autres ouvertures sont possibles.
15
Cf Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris
1997 et 2009
24/35
Aussi, les politiques publiques doivent s'efforcer d’accompagner ce
mouvement de la société et cette forte appétence pour l’art et la culture de la
population et plus particulièrement des jeunes.
Cette étude sur les pratiques en amateur à Sevran en associant d'autres
services (jeunesse, culture, DPS...) pourrait également permettre de
compléter les dispositifs actuels. Par exemple : multiplier les rendez-vous
slam, adapter l'offre de la future maison de l'image et du signe nommée Les
39 et une Marches (ateliers animés par des professionnels, apprentissage de
l'image : fabrication et lecture, création numérique).
4.3 créer
Dans la première partie, nous avons constaté que, telle qu'elle est, l'offre
culturelle ne répond pas à tous les publics. La réalité objective des moyens
ne permettra pas une réponse exhaustive. Pourtant des pistes de réflexion
sont possibles.
4.3.1 Donner de la cohérence à l'échelle de la ville
Nous avons déjà évoqué un certain manque de cohérence tant sur le plan de
l'organisation avec un foisonnement mal maîtrisé d'événements (cf. 2.2.4)
que sur le sens ( cf. 2.2.3 ) puisque, si les "carnets de voyage" ou "semaine
sur ..." répondent au besoin de valoriser les cultures dominées, ils ne
permettent pas de créer de l'en commun, c'est à dire de rassembler tous les
habitants. De même les fêtes de chaque quartier, si elle trouve leur sens
avec la vie associative ne permettent pas de travailler sur l'identité de la ville
et à l'échelle de la ville. Or ce sont des objectifs essentiels de la municipalité.
Cela ne veut pas dire qu'il faille les supprimer.
Dans toutes les villes cette question se pose. Elle est partout difficile à
résoudre. A Sevran peut-être davantage car beaucoup de services
municipaux sont organisés sur la base des quartiers avec chacun sa
dynamique propre. Elle ne se règlera pas d'un coup de baquette magique
(ou
autoritaire).
Pour
permettre
à
cette
cohérence
d'émerger
progressivement, nous proposons la création d'un groupe de travail
25/35
rassemblant tous les professionnels concernés : culture, bibliothèques,
arts plastiques, conservatoire, sport, DPS, OPR, Parcs et jardins, jeunesse,
RP, enfance, maisons de quartier, archives, urbanisme, communication...
Ce groupe pourra dans un premier temps échanger des informations et se
doter d'un outil de travail (agenda partagé des événements) permettant
d'éviter les doublons quand cela est possible et de respecter le rythme de
travail des RP et des techniciens du service culturel. Il sera aussi l'occasion
de discussions et d'une hiérarchisation des événements. Par exemple, si
sur un même journée se concentrent plusieurs manifestations, est-ce qu'on
les garde toutes ? Si oui, sur lesquelles communique-t-on ? Et de quelle
manière ? On peut, à partir de ces discussions, adapter les supports de
communication existant ou en créer de nouveaux, par exemple un "sortir"
événementiel encarté dans le journal municipal. Cet agenda, numérique,
consultable en ligne par tous, deviendra aussi une référence pour toute
volonté d'ajouter un événement, une sorte de règle du jeu.
Le travail du groupe pourra aussi tenter d'harmoniser la manière d'entrer
en relation avec d'autres grandes institutions, par exemple l'Education
nationale qui, aujourd'hui, reçoit 1000 propositions émanant de la Ville en
ordre dispersé.
Il permettra par ailleurs de mieux connaître et mieux utiliser les
compétences des professionnels des différents services municipaux et
de raisonner davantage "ville" que "service" ou "quartier".
Pour donner de la cohérence à l'échelle de la ville et participer à l'expression
de son identité, ce groupe réfléchira également à la conception d'une
thématique commune annuelle qui pourrait accompagner les grandes
étapes de la rénovation urbaine. Plutôt que de valoriser les différences, l'idée
du thème est de rassembler les habitants autour d'un sujet qui les touche,
qui les concerne tous. Par exemple, le thème des jardins. Ils sont un
élément central de la rénovation urbaine (création des jardins partagés) et de
l'identité de la ville (jardins ouvriers dans le parc de la Poudrerie, jardins
individuels dans les quartiers pavillonnaires, et parcs de la ville). Cette
26/35
thématique commune permet à chaque acteur de s'y raccrocher à sa façon
et à son rythme et à chaque habitant de s'y retrouver.
Les jardins peuvent devenir le thème rassembleur de la saison 2011-2012. Il
pourra traverser autant le carnaval que la programmation culturelle, les fêtes
de quartiers que la fête des jardins et converger vers un événement ville, par
exemple la fête de la ville.
Ce thème des jardins, central à Sevran, peut rayonner sur les territoires
alentours. Après des rencontres entre le DG culture de Sevran et M.
Guillaume Coppé, le chargé de mission Grand Paris auprès du préfet de
région d'une part et M. Pierre Oudart, le directeur du projet Grand Paris à la
DRAC Ile-de-France d'autre-part, ce thème est retenu parmi les trois
projets culturels du territoire du diagnostic artistique et culturel du
contrat de développement territorial (version DRAC Ile-de-France). Ceci
peut permettre de donner les moyens financiers nécessaires à ces projets et
leur donner un rayonnement culturel à l'échelle de la métropole. Comme le
dit le document: "Si cette idée était validée, des partenariats devraient être
trouvés
et notamment avec la Ville de Paris, l'Ecole du paysage de
Versailles, le Festival de Chaumont..."16.
Les évènements urbains, lieux d’expression artistique où se mêlent amateurs
et professionnels et où se côtoie un public relativement hétérogène
constituent de vrais moments festifs et collectifs et des moyens d’action
efficaces pour la démocratisation culturelle. L’intérêt majeur de ces
manifestations n’est pas de proposer la venue d’une star reconnue et /ou
médiatique qui attirerait les foules mais que ce moment, cette fête, soient un
temps fort dans une histoire collective. C’est le moyen de faire participer
les différentes catégories de la population : différents âges, différents
quartiers, différentes origines. Créer ainsi du brassage social autour de la
préparation des activités qui y sont liées. Pour les services cela doit être
aussi une occasion de travail collectif, transversal. C’est ainsi mettre
réellement en œuvre et très concrètement ce que certains appellent de leurs
16
Cf en annexe le pré-diagnostic artistique et culturel du CDT version DRAC Ile-de-France
27/35
vœux dans de nombreux exposés théoriques : la démocratie culturelle,
l'éducation populaire.
La saison 2012-2013 sera marquée par de grandes démolitions aux
Beaudottes comme à Rougemont qui sont des nouvelles étapes de la
rénovation autour desquelles une thématique culturelle peut se construire :
déracinement/enracinement, démolition/reconstruction... à définir.
Enfin de ce travail régulier du groupe émaneront d'autres sujets de réflexion
à soumettre aux élus.
4.3.2 diversifier et enrichir l'offre
Collaboration intercommunale
D’une part, il faudra sans doute envisager des collaborations avec les
territoires voisins. Il existe à Tremblay une scène conventionnée danse.
Plutôt que de développer une programmation danse à Sevran, on peut
réfléchir à développer un partenariat, faciliter les transports, développer une
politique tarifaire incitative, communiquer le programme tremblaysien aux
Sevranais, organiser des ateliers avec des artistes à Tremblay… Cette
réflexion est à inscrire dans le cadre de l’intercommunalité.
Mais ce n’est pas suffisant. Sevran, on l’a évoqué, n’est pas une ville
identifiée comme culturelle. Elle ne dispose d’aucun équipement reconnu sur
le
plan
national
et
de
très
peu
de
subventions
régionales
ou
départementales. L'un va d'ailleurs avec l'autre. On peut imaginer un projet
autour du théâtre qui tente de répondre à ces critères : combler les
manques de la programmation, donner à Sevran une identité culturelle
forte, et conquérir de nouveaux publics. Pour à la fois introduire du
théâtre dans la programmation et conquérir un public nouveau, nous
proposons notamment la programmation régulière de "théâtre à domicile".
Théâtre à domicile
28/35
Contrairement à l'usage, c'est le public qui reçoit le théâtre chez lui. Il revient
aux maîtres de maison d'accueillir et de recruter les spectateurs, familles,
amis, voisins. Il s'agit d'apporter le théâtre là où il est inconnu et en particulier
dans les milieux populaires qui ne fréquentent pas les lieux de culture.
Dès maintenant Sevran pourrait devenir un laboratoire de créations de
petites formes répondant au besoin d'élargir les publics et être
identifiée comme tel par les professionnels, la région, et le ministère de
la culture.
C'est autour de cette idée de laboratoire de créations que l'on peut, si on la
développe, faire de Sevran une "ville culturelle régionale" avec un nouveau
lieu. Le théâtre à domicile peut aussi se comprendre comme sa préfiguration.
Les artistes appelés à créer devront tous répondre à une ambition, une
exigence artistique fortement identifiées au niveau régional et national. C'est
la condition pour devenir une grande ville culturelle. Mais c'est aussi et
surtout la condition pour que les gens des milieux populaires à qui l'on veut
s'adresser soient touchés par cet art. On ne peut pas se permettre d'avoir
une proposition médiocre lors d'une représentation à domicile devant
des gens qui découvrent le théâtre pour la première fois. Le théâtre à
domicile est l'art de l'extrême proximité. Un comédien médiocre n'y résiste
pas.
Cette ambition, cette exigence doivent habiter la conception des futurs lieux.
Deux nouveaux lieux : la Poudrerie et la maison de l'image et du
signe
Le théâtre de la poudrerie (cf texte de présentation en annexe)
Faire d'un lieu en commun une œuvre hors du commun.
Dans un des plus beaux parcs de la région parisienne situé au cœur de l’arc
vert, fréquenté chaque année par un million de visiteurs (familles, jeunes,
sportifs, …) se trouve une friche industrielle, une ancienne usine de poudre
de la famille Nobel, riche d’une longue mémoire ouvrière. Ces bâtiments
29/35
magnifiques abriteront dans un cadre naturel exceptionnel un lieu de création
théâtrale à rayonnement régional.
Ce sera un lieu exceptionnel et inimitable, un laboratoire de recherches
artistiques se nourrissant de l’échange permanent avec les habitants. Un lieu
de longues résidences d’artistes laissant le temps nécessaire à la rencontre
avec les gens pour créer des liens durables. Un lieu où les créations seront
représentées sur une longue durée pendant quatre à six semaines tandis
que la moyenne des représentation de spectacles vivant en France est de 5
à 6 représentations. Une « Cartoucherie » au nord du Grand Paris d’abord
pour et avec les habitants du 93, une « Poudrerie », pas un théâtre de plus,
mais une véritable coopérative théâtrale, une fabrique artistique unique de
créations partagées.
A la manière d'une coopérative ouvrière, la Poudrerie est une fabrique
collective. La ligne artistique est définie par un collectif de quatre artistes,
metteurs en scène, chorégraphe, musicien, deux femmes, deux hommes,
d'origines et d'âges différents, reconnus pour la qualité de leur travail mais
aussi leur démarche associant les habitants :
Mathieu Bauer,
metteur en scène, directeur de la compagnie Sentimental bourreau que le
Ministre de la culture vient de nommer à la tête du Centre dramatique de
Montreuil pour succéder à
Gilberte Tsaï, directrice depuis 12 ans du CDN de Montreuil, metteuse en
scène et directrice, à partir de juin 2011, d'une compagnie conventionnée par
le ministère de la culture.
Géraldine Bénichou,
metteuse en scène et directrice artistique du Théâtre du Grabuge,
récemment en résidence au théâtre national populaire de Villeurabanne.
Rachid Ouramdane,
chorégraphe, associé au Théâtre de la Ville, programmé dans les grands
festivals internationaux (Avignon, Athène, New-York, Rio de Janeiro ou
festival d'Automne).
30/35
L'ambition est que ce lieu produise un art qui s'adresse aux gens de la
ville dans une grande complicité avec eux, tout en étant également
montré dans les grandes manifestations internationales.
La Poudrerie doit porter cette ambition et cette exigence là, sinon elle
n'existera pas. Elle figure, tout comme les jardins et avec la Villa Médicis,
parmi les 3 projets culturels retenus par le pré-diagnostic du Grand
Paris.
- Le projet « 39 Marches » pour la lecture et l'image
« Les 39 et une(s) marches » sera un lieu laboratoire où habitants,
associations et artistes chercheront des pistes pour rompre les barrières
entre lecture et milieu populaire, entre l’écrit et l’image. Cet équipement
culturel d’un genre nouveau réunissant en une seule structure une
médiathèque et un cinéma autour d’une technologie, le numérique,
interrogera les deux activités. Ce sera un espace pédagogique, un outil
d’appropriation critique du langage des images télévisuelles et informatiques
omniprésentes dans notre société. Un clin d’œil à la mémoire de Kodak. Un
lieu d’effervescence et de confrontations.
A deux pas de la gare Sevran-Beaudottes, à mi-chemin entre Paris et
l’aéroport de Roissy, « Les 39 et une(s) marches » sera un lieu de proximité
à rayonnement régional, un lieu incarnant le désenclavement de ce quartier.
4.3.3 Financement
Lorsqu'on compare la structure du budget culturel de la ville de Sevran avec
celle des villes françaises de plus de 10 000 habitants la part consacrée à la
programmation est nettement plus faible, le budget de la ville étant lui-même
inférieur de 35 % à la moyenne des villes de même strate.
S'il est impossible au vue de l'état des finances de la ville de faire cet effort, il
faut aller chercher des financements extérieurs, d'où l'importance de donner
un rayonnement régional aux nouveaux projets culturels de la ville.
Paradoxalement, parce que la ville a peu de moyens, elle doit voir très
31/35
grand pour ses projets culturels. C'est la seule façon, pour elle, d'être
repérée et soutenue .
Si on n'obtient pas de financement suffisant, il vaut mieux rien que
médiocre.
Memo, en guise de conclusion
Part du budget de fonctionnement consacrée à la culture 8 % (9,30 %
moyenne nationale)
Part du budget de fonctionnement consacrée aux arts plastiques 10 % (4 %
moyenne nationale)
Part du budget de fonctionnement consacrée aux bibliothèques 38,75 % (20
% moyenne nationale)
Part du budget de fonctionnement consacrée à l'action culturelle 20 % (27
% moyenne nationale)
Aucune structure financée par l'Etat, la Région ou le CG
Près de 50 % des inscrits au conservatoire sont de familles non-imposables
Danse hip-hop : remplacer les deux salles dans les préfabriqués du Parc
Louis-Armand et envisager la création d'une véritable salle de danse hiphop.
Quelle transmission à l'occasion du départ à la retraite des directeurs du
conservatoire et du département arts plastiques ?
Réorganisation du temps de travail des services techniques de la culture
(heures sup)
Faire une étude sur les pratiques en amateur à Sevran (stage de master2)
Nouveaux publics : s'engager dans la conquête des 70 % dont on ne parle
pas, ceux qui, normalement intégrés, cultivés, mobiles sont les spectateurs
potentiels des théâtres et des lieux de culture, qui pourtant ne les
fréquentent pas, et qui sont précisément la grande majorité des habitants de
la ville.
Manque dans la programmation + conquête de nouveaux publics = théâtre à
domicile
32/35
Rayonnement culturel régional (Poudrerie - maison du signe et de l'image) =
financements
Projet-Poudrerie retenu dans le pré-diagnostic du contrat de développement
territorial en février 2011
Etre ambitieux ou rien
33/35
"Il s'agit de rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité et
d'abord de la France au plus grand nombre possible de Français,
d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de
favoriser la création des œuvres de l'art et de l'esprit qui les
enrichissent"
André Malraux, décret du 24 juillet 1959 sur la mission et l’organisation du
ministère chargé des Affaires culturelles
"Permettre à tous les Français de cultiver leur capacité d'inventer et de
créer, d'exprimer librement leurs talents et de recevoir la formation
artistique de leur choix"
Jack Lang, décret du 10 mai 1982, relatif à l’organisation du ministère
34/35
Annexes
Pré diagnostic artistique et culturel en vue du volet culturel du contrat
de développement territorial version DRAC Ile-de-France
Tableau de bord du service culturel
Tableau de bord du conservatoire
Tableau de bord du département d'arts plastiques
Le théâtre de la poudrerie : présentation
35/35
Pré diagnostic artistique et culturel
en vue du Volet culturel du Contrat de développement territorial
Version DRAC Île-de-France
Pré diagnostic artistique et culturel
en vue du Volet culturel du Contrat de développement territorial
Version DRAC Île-de-France
Comité de pilotage du 8 février 2011
Est de la Seine-Saint-Denis :
Sevran, Livry-Gargan, Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Montfermeil
Peut-être davantage encore que le reste du territoire du département de la Seine-Saint-Denis, le
territoire considéré pour le contrat de développement territorial « Grand Paris » est un territoire
marqué par son relatif enclavement qui pénalise ses habitants pour l’accès aux zones d’emploi et à la
capitale, pourtant très proche. Si les villes qui le composent font souvent la une de l’actualité pour ses
« cités » en difficulté, l’ensemble du territoire est aussi caractérisé par un tissu pavillonnaire de faible
densité et de vastes espaces verts souvent de qualité. Il comprend aussi des éléments patrimoniaux
de qualité, ancien ou du 20ème siècle, ce dernier étant principalement constitué de sites industriels
manufacturiers.
Si la vie artistique et culturelle n’y est pas absente, elle est principalement d’initiative communale. Les
communes s’appuient sur un très grand nombre d’associations qui, dans la nomenclature des
politiques publiques, relèvent plutôt du secteur socioculturel. Les équipements existants ont un
rayonnement surtout local et certains demeurent particulièrement fragiles.
Les mémoires du territoire
Le patrimoine bâti protégé au titre des monuments historiques
Sans surprise, le territoire compte peu de sites et de monuments protégés par la loi. Il n’en est
cependant pas exempt.
On trouve deux sites protégés :
- le Parc forestier de la poudrerie de Sevran ;
- la chapelle Notre-Dame des Anges (13ème siècle) à Clichy-sous-Bois ;
Trois monuments inscrits :
- le petit Château dit maison Bourlon à Montfermeil (1635) inscrit MH ;
- le châteaux des Cèdres à Montfermeil (1640) ;
- le château de Clichy-sous-Bois (vers 1645 pour la partie la plus ancienne) ;
Un monument classé :
- l’église Saint-Sulpice à Aulnay-sous-Bois de la fin du 12ème
siècle (en partie)
Si ces lieux sont peu nombreux, certains présentent un intérêt
patrimonial certain et peu connu du grand public. Mais surtout, ils
« fonctionnent » avec différentes strates du système urbain, qu’il
s’agit de prendre en compte pour que les mesures de protection et
les actions de valorisation soient efficaces.
En effet, les éléments d’intérêt patrimonial de ce territoire sont plus
nombreux que les seuls sites et monuments protégés par la loi.
Il serait donc intéressant et utile de procéder à un diagnostic
patrimonial étendu, au moins tel qu’il est pratiqué dans le
cadre de la préparation ou de la révision des P.L.U.
Détail de l’église Saint-Sulpice d’Aulnay-sous-Bois
Ce diagnostic, effectué de façon très complète, existe pour Aulnay-sous-Bois. Les services du
patrimoine du Conseil général ont publié en 2008 un document important intitulé « Contribution au
diagnostic de patrimoine de la commune d’Aulnay-sous-Bois ». Il se présente comme une aide à la
décision pour l’élaboration du P.L.U. en application de l’article L 123-1-7° du code de l'urbanisme qui
permet au collectivités de prendre différentes mesures de protection de leur patrimoine.
Après avoir retracé l’histoire du territoire depuis
l’antiquité et donc évalué la sensibilité archéologique
des zones à aménager, il établit un inventaire
architectural très complet puis, quartier par quartier, les
caractéristiques paysagères, les enjeux patrimoniaux,
les bâtiments remarquables et les éléments d’intérêt
patrimonial. Il émet aussi des orientations et des
recommandations. Chaque fiche est assortie d’une
carte.
Ce
type
de
diagnostic
assorti
d’études
sociologiques, voire anthropologiques, entre de
surcroît dans les recommandations en vue d’un
« aménagement durable » et figure notamment dans
le guide méthodologique de la mise en œuvre d’une
démarche HQE-Aménagement
Exemple d’une carte patrimoniale d’un quartier d’Aulnay-sousBois
Les services culturels à la population
On entendra par « service culturel à la population » l’ensemble des équipements publics culturels ou
participant à la vie culturelle du territoire, mais aussi les commerces culturels parmi lesquels et en tout
premier lieu les cinémas, qui le plus souvent privés, sont parfois d’initiative publique et les librairies.
Il serait intéressant de compléter cet inventaire très incomplet encore dans cette première version du
document par celui des librairies et des points de vente de livres, par exemple dans les centres
commerciaux et essayer de les qualifier.
Les médiathèques
Sevran :
- Médiathèque Albert-Camus (Centre ville – Gare de Sevran-Livry)
- Médiathèque Marguerite-Yourcenar (Quartier des Beaudottes)
- Médiathèque Elsa-Triolet (Quartier des Sablons)
- Médiathèque de l'@telier (Quartier Rougement)
+ un service de bibliobus
Activités : « Lire à Sevran », heure du conte, bébés lecteurs, défis lecture…
Aulnay-sous-Bois
- Médiathèque Dumont (boulevard du général Galliéni)
- Médiathèque Guillaume Apollinaire (rue Turgot)
- Médiathèque Alphonse Daudet, (rue du Hameau)
- Médiathèque Jules Verne (rue du Limousin)
- Médiathèque Elsa Triolet (rue Saturne)
- Bibliothèque sonore, rue Roger Contensin
Livry-Gargan
- Médiathèque René-Cassin (10, avenue du Consul-Général-Nordling – RN3) Expositions
temporaires
Clichy-sous-Bois
- Bibliothèque Cyrano de Bergerac (rue des Bleuets)
Montfermeil :
- Médiathèque – ludothèque
On trouve donc 14 équipements de lecture publique sur ce territoire. Ce sont ainsi les Villes de Sevran
et d’Aulnay-sous-Bois qui sont les mieux dotées, sans surprise car cela correspond aussi au poids
démographique de ces communes sur ce territoire. Aulnay-sous-Bois représente à elle seule 36% de
la population concernée.
Les enseignements artistiques
Sevran :
- Département d'arts plastiques. Deux ateliers
- Atelier Poulbot qui accueille les enfants de 18 mois à 15 ans ;
- Espace François-Mauriac ouvert aux adultes ;
- École de musique et de danse (Conservatoire à rayonnement communal - CRC) classes
préparatoires à l’entrée au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
(CNSMD)
Aulnay-sous-Bois
- Conservatoire de musique et de danse à rayonnement départemental (CRD), rue de Sevran Le
conservatoire est partenaire du « pôle-Sup 93 » Aubervilliers – La Courneuve
-
École d'art plastique Claude Monet (7 matières enseignées: dessin, peinture, gravure, céramique,
histoire de l'art, photographie et multimédia.) L’École Claude Monet est une des plus grandes
écoles d’art (non diplomante) en Île-de-France.
Un lieu original à Aulnay-sous-Bois : le CREA (cf. infra)
Livry-Gargan
- Conservatoire municipal agréé de musique et de danse (CRC) (41, rue Édouard-Herriot).
Clichy-sous-Bois
- Conservatoire municipal Maurice-Ravel (CRC) (58 allée Auguste-Geneviève)
Montfermeil
- Conservatoire associatif
- Le Monstarz, école de danse à Montfermeil (hip-hop + culture africaine) ?
Le CREA, Centre d’Éveil et de Création Artistique à Aulnay-sous-Bois
Depuis plus de vingt ans, cette structure atypique dirigée par Didier Grosjman contribue au renouveau
du répertoire lyrique par des enfants à travers une démarche d’éducation artistique encadrée par des
professionnels. (Nathalie Dessay, Laura Scozzi , Jérome Kaltenbach, Christophe Lidon, Armelle
Cornillon…)
Didier Grosjman poursuit le développement de son projet autour de la création d’opéras
contemporains et de spectacles construits à partir de chansons traditionnelles dont la diffusion est
établie en fonction des âges des enfants. Il s’agit dans ce cadre de vivre une démarche collective de
création scénique, de s’approprier et de se nourrir d’un répertoire créé et adapté pour enfants et
adolescents.
Une logique de troupe est appliquée à des amateurs et donne un caractère original au projet du
CREA. En outre, un équilibre entre le travail de création et la quantité de représentations a été trouvé .
L’effectif de la formation amateur concerne environ 145 enfants à jeunes adultes répartis en quatre
chœurs (Éveil , Atelier, Scène, Jeunes), en 2008 Didier Grosjman à développé deux nouveaux
chœurs, l’un le CAP avec des jeunes issus des quartiers difficiles d’Aulnay, l’autre le chœur d’adultes
ouvert aux jeunes adultes amateurs qui ont suivi la formation du CREA depuis de nombreuses
années,
En 2009, le CREA a travaillé sur deux évènements exceptionnels : la création du spectacle musical
« Boulevard du swing » et la reprise de la création « le Tour du monde en 80 jours».
Les deux dernières créations du CREA : « Marco Polo et la princesse de chine » et « Boulevard du
Swing » créés à l’Espace Prévert d’Aulnay ont reçus l’éloge de la presse et des professionnels.
Le répertoire du CREA fait l’objet de nombreuses reprises dans les opéras nationaux mais aussi dans
les théâtres français et européens, Opéra Bastille, Opéra de Vichy, Opéra de Bordeaux, Opéra de
Genève …
Le CREA mène de nombreuses actions en milieu scolaire (interventions régulières dans 30 écoles
primaires et maternelles en temps scolaire et hors temps scolaire) ainsi que des actions de formation
en direction des professionnels de la musique et de l’enfance (mise en place de conventions de
partenariat avec les 3 académies franciliennes et plusieurs autres académies hors Île-de-France. Il
intervient dans les IUFM et dans les plans de formation académique.
Un réseau CREA s’inspirant de la démarche artistique développé par l’équipe du CREA s’est mis en
place sur le territoire national avec plusieurs structures et notamment à Nantes, au Creusot, à
Chalonnes-sur-Loire, à Bastia...
Le CREA et la collectivité nourrissent le projet d’un nouveau lieu pour cet équipement, si possible à
proximité de l’Espace Jacques Prévert d’Aulnay, partenaire historique du CREA de la diffusion de
leurs spectacles.
L’éducation artistique en milieu scolaire et les projets interministériels
Il existe de nombreuses actions, souvent soutenues par les collectivités, au sein des établissements
scolaires. Parmi celles-ci, certains établissements sont entrés en partenariat avec des opérateurs
artistiques et culturels parmi lesquels :
-
Montfermeil : Collège Pablo Picasso, atelier artistique avec Images Buissonnières (Photographie)
Aulnay-sous-Bois : atelier artistique au Collège de Bussy, avec la Cinémathèque Française
(cinéma - audiovisuel)
Des projets fédérateurs allient plusieurs établissements scolaires
-
Corps produit, corps productif plusieurs lycées en partenariat avec les Rencontres
chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis à Aulnay-sous-Bois et Drancy ;
Images et nouvelles technologies, en partenariat avec « Images Buissonnières » et divers
établissement scolaires, culturels et socioculturels de Aulnay-sous-bois, Clichy-sous-Bois,
Montfermeil et Bondy ;
Images en liberté à Montfermeil : plusieurs écoles primaires, en partenariat avec « Images
Buissonnières »
Plan Espoir Banlieues
-
Des femmes, des villes, des musées, avec les Archives de l’immigration familiale, à Clichy-sousBois (Grand Ensemble Clichy sous Bois / Montfermeil) ;
Quartiers libres, avec le Centre social intercommunal de la Dhuys, à Clichy-sous-Bois (Haut
Clichy-sous-bois + quartiers des Bosquets à Montfermeil ;
Festival H2O, avec le Centre de danse du Galion à Aulnay-sous-Bois (Quartier de la Rose des
Vents)
Égalité banlieue, avec le Kygel Théâtre, à Sevran (les Beaudottes, Rougemont, Pont Blanc),
Aulnay-sous-Bois (Gros Saule), Drancy (Avenirs)
Démocraties Féminin Pluriel, avec La Louve Aimantée, à Dugny, le Blanc-Mesnil, Clichy-sousBois, Montfermeil, La Courneuve, Saint-Denis (Cité 212, Grand ensemble des Tilleuls, Karl Marx,
Grand Ensemble haut et bas, Floréal, Les Francs Moisins)
Les lieux de création et de diffusion des arts vivants, les lieux d’expositions temporaires
Les cinémas
Sevran : le cinéma Les 39 marches : spécialisé dans les films Art et essai
Livry-Gargan : cinéma Yves Montand
Aulnay-sous-Bois : Espace Jacques Prévert (2 salles dont une de 700 places)
Les théâtres et autres salles
Sevran :
-
La salle des fêtes offre des représentations théâtrales de pièces classiques et contemporaines,
des ballets de danse classique et contemporaine et des spectacles de marionnettes ;
L’Espace François Mauriac présente des concerts de musique (musique du monde, chansons
françaises…) ainsi que des pièces de théâtre classiques et contemporaines.
Livry-Gargan :
-
Le Centre culturel Yves Montand propose des ateliers d’expression culturelle et de loisirs pour
enfants et/ou adultes ;
L’ ancienne piscine est un espace composé de salles polyvalentes dédiées aux manifestations
culturelles associatives ;
Le Château de la forêt accueille de nombreuses expositions temporaires et abrite aussi des
collections consacrées à l’histoire locale ;
Aulnay-sous-Bois :
-
-
Espace Jacques Prévert Théâtre, spectacles. L’espace Jacques Prévert est théâtre de ville,
centre culturel polyvalent qui offre une programmation diversifiée en spectacles vivants, aussi bien
pour adultes que pour le jeune public. Il accueille environ 100 000 spectateurs par an.
Le CAP : scène de musiques actuelles. Salle de concert de 500 places, 3 studios de répétition et
des cours de musique. Le CAP est un équipement culturel dédié aux musiques actuelles et à
toutes les musiques du monde. (4 à 5 concerts par mois). Il offre aussi un enseignement à travers
dix sept ateliers de pratique instrumentale tous niveaux : percussions, instruments à cordes et à
vent, guitare …ainsi que des cours de technique vocale et gospel.
Le soutien aux jeunes talents fait aussi partie des objectifs confiés à cet équipement. Trois studios
de répétitions et un centre de ressources sont à la disposition des musiciens amateurs pour les
aider à réaliser leurs projets, obtenir des informations sur les contrats, le régime de l’intermittence
du spectacle, les adresses des lieux pour jouer…
Le Centre de danse du Galion, galerie Surcouf. Trois studios de répétitions, des stages et des
cours réguliers, il est reconnu comme Centre de Ressources pour la Pratique Amateur en Danse
contemporaine en Île-de-France.
Clichy-sous-Bois
Clichy-sous-Bois
-
L'Espace 93 Victor-Hugo (place de l'Orangerie) offre toute l'année une programmation variée :
pièces de théâtre, chanson, concerts de jazz, Rap, etc., spectacles de danse hip-hop ou
contemporaine
Le Chapiteau géré par la compagnie de théâtre la Fontaine aux images est un lieu culturel
alternatif installé sous un chapiteau. Il propose de nombreux spectacles au jeune public et,
chaque année, présente la mise en scène d'une pièce de théâtre classique (en 2010, l'Ile des
esclaves de Marivaux).
Un territoire d’événements artistiques et culturels très divers
Ce pré-diagnostic n’a pas pour ambition de citer tous les nombreux événements organisés par les
Villes ou avec leur soutien.
À titre d’exemple, on pourra citer à ce stade et de façon non exhaustive les événements suivants :
Aulnay-sous-Bois
Le festival « All Blues », depuis la nomination d’une coproduction aux prestigieux Grammy
Awards, est reconnu comme un festival original, à la fois local, national et international. Les
concerts se déroulent au Cap, à l’Espace Jacques Prévert, au New Resto, au foyer-club
André Romand, à la Grande Brasserie d’O’Parinor et au sein du site de recherche de
l’entreprise L’Oréal, qui se trouve à Aulnay.
Le festival H2O a fêté sa 14ème édition en 2010. Il est principalement programmé par le
Centre de danse du Galion. Il programme et valorise de jeunes compagnies de danse hip hop
aux côtés de compagnies plus confirmées.
Montfermeil
Le Défilé cultures et création a été créé par la Ville en 2005. Il a l’ambition de réunir autour
d’une même action la population de différents quartiers de Montfermeil. Il est soutenu par le
Ministère chargé de la politique de la Ville. À partir d’un thème différent chaque année, 400 à
500 habitants préparent les deux étapes du défilé, à savoir la présentation d’un costume
traditionnel et une création sur le thème choisi. Ce travail s’effectue en liaison étroite avec les
associations locales. Un jury professionnel récompense trois costumes. En 2011, le thème a
été « les quatre saisons ».
Sevran
Le festival des « rêveurs éveillés » : Coordonné par le service culturel, le festival est le fruit
d'un travail mené par les services municipaux
(culture, bibliothèques, atelier Poulbot, école de musique, centres de loisirs, cinéma, centres
sociaux...) en relation avec des associations sevranaises et départementales, l'éducation
nationale, une quinzaine de compagnies. Ce festival s'adresse à la petite enfance.
Les fêtes de quartier : lancées et animées par les acteurs socioculturels des différents
quartiers, ces fêtes permettent de créer des rencontres et des échanges entre les habitants,
les associations, les services Municipaux et tous les institutions présentes.
Le Festival des enfants qui fête cette année ses vingt ans…
Les projets culturels du territoire
Marqué par le renouvellement et la volonté de tous les élus de changer l’image trop souvent négative
du territoire, de nombreux projets artistiques et culturels sont en cours de réalisation ou, pour certains,
encore à l’étude.
Clichy-Montfermeil
La Villa Médicis des artistes des banlieues du monde
Le projet est né de l’articulation des opérations
« Clichy sans cliché » et « des Nouvelles de la
banlieue » après les événements de 2005 avec le
Projet de renouvellement urbain, notamment dans le
quartier des Bosquets. Aujourd’hui enclavé, demain
desservi d’abord par un tramway puis par le nouveau
réseau de transport, ce quartier pourrait accueillir la
Villa Médicis des artistes des banlieues du monde
dans une tour de bureaux réhabilitée, la Tour Utrillo ou
à son emplacement.
Le projet porté par les élus des deux villes a retenu l’intérêt, du
Ministre de la Culture et de la Communication et du Maire de
Paris. Des études de définition et de faisabilité ont été lancées
qui, dans un premier temps, devraient permettre de décider de
la démolition ou non de la tour de bureaux désaffectée.
Sevran
La Poudrerie
Le Parc forestier de la Poudrerie pourrait accueillir un
projet artistique de qualité en prise avec la société,
lieu de fabrique animé par quatre artistes engageant
un travail de création avec les habitants.
Les jardins – le Festival des jardins – l’Arboretum – les Jardins partagés – les berges du canal
Contrairement à l’idée reçue, ce qui semble caractériser ce territoire, et ce que l’étude urbaine de Finn
Geipel montre bien, ce sont ses espaces naturels, vastes et variés, et encore trop méconnus.
À Sevran, dans les quartiers Rougemont et Beaudottes, des jardins partagés ont été créés ;
Un « conservatoire botanique » dans le parc de Kodak est en cours de définition
Le Parc Arboretum de Montfermeil, de 11 hectares, a été inauguré en 2007.
Ainsi, un événement autour de l’art et des jardins, de l’art des jardins, des paysages et de
l’urbanisme pourrait être imaginé comme événement d’emblée placé à l’échelle métropolitaine
alliant culture et développement durable.
Si cette idée était validée, des partenariats devraient être trouvés et notamment, par exemple, avec la
Ville de Paris, l'École du paysage de Versailles, le festival de Chaumont etc.
Tableau de bord du service culturel
Saisons
2004/2005
2005/2006
2006/2007
2007/2008
2008/2009
2009/2010
Nb de spectateurs Tout Public y
compris Familiale Jeune Public
5451
5685
Nb de spectateurs Jeune Public
1750
1977
Total spectateurs
7201
7662
Dont Scolaires
1750
1925
0
52
Exonérés
1743
1500
Payants
3716
3640
Jauge
13811
12058
52,14%
63,54%
Nb de spectacles Tout Public
35
35
Nb de représentations Tout Public
37
35
Nb de spectacles Jeune Public
11
8
Nb représentations Jeune Public
26
18
Nb de spectacles Total
46
43
Nb de représentations Total
63
53
Dont Centres de Loisirs
% remplissage
Recettes Billetterie
Coût artistique
16 439,00 €
14 882,00 €
21 328,00 €
27 713,00 €
21 489,00 €
31 283,00 €
266 697,00 €
243 948,00 €
2010/2011
Service Culturel
le, 01/03/2011
Tableau de bord du conservatoire
CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMUNAL
NOMBRE D'ELEVES
DE L'AN 2000 A 2011
ANNEES
2000/2001
2001/2002
2002/2003
2003/2004
2004/2005
2005/2006
2006/2007
2007/2008
2008/2009
2009/2010
2010/2011
NOMBRE D'ELEVES
760
729
743
772
814
801
812
820
837
853
869
FREQUENTATION
DE L'AN 2000 A 2011
900
850
800
NOMBRE D'ELEVES
750
700
650
2001/2002
2003/2004
2005/2006
2007/2008
2009/2010
2000/2001
2002/2003
2004/2005
2006/2007
2008/2009
2010/2011
CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMUNAL
FREQUENTATION PAR MODALITE
DE L'ANNEE 2008 A 2011
MODALITES
NI
IMP
CHAM
GRAT
HC
TOTAL
ANNEES
2009/2010
365
311
53
45
79
853
2010/2011
390
302
57
45
75
869
2008/2009
329
317
51
45
95
837
FREQUENTATION PAR MODALITE
DE 2008 A 2011
450
400
350
300
2010/2011
250
2009/2010
2008/2009
200
150
100
50
0
NI
IMP
CHAM
Légende :
NI : non imposable ; IMP : imposable ; CHAM : classes à horaires aménagés
GRAT : gratuit (classes d'ensemble) HC : hors commune
GRAT
HC
CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMNUNAL
FREQUENTATION PAR QUARTIER
DE L'ANNEE 2008 A 2011
QUARTIERS
BEAUDOTTES
CENTRE VILLE
FREINVILLE
MONTCELLEUX
PONT BLANC
PERRIN
PRIMEVERES
SAVIGNY
ROUGEMONT
SABLONS
TREFLES
HORS COMMUNE
TOTAL
2010/2011
129
69
80
ANNEES
2009/2010
134
72
36
2008/2009
135
70
34
86
99
91
95
78
76
65
72
71
99
69
108
69
869
95
57
119
88
853
88
50
120
102
837
FREQUENTATION PAR QUARTIER
DE 2008 A 2011
160
140
120
100
2010/2011
80
2009/2010
60
2008/2009
40
20
0
CENTRE VILLE
BEAUDOTTES
MONTCELLEUX
PONT BLANC
FREINVILLE
PERRIN
PRIMEVERES
SABLONS
SAVIGNY
ROUGEMONT
HORS COMMUNE
TREFLES
Tableau de bord du département d'arts plastiques
Effectifs : Activités et Quartiers
Activités
Céramique
Arts Plastiques
Découverte
Tout Petit
Total
Atelier Poulbot 2009
Plein tarif
Sevranais
22
18
30
Sevranais
Non imposable
25
11
23
70
59
Gratuit
55
55
Hors commune
9
4
12
8
33
Total
56
33
65
63
217
Quartiers
Freinville
Les sablons
Montceleux
Les beaudottes
Primevères
Perrin
Centre ville
Rougemont
Les Treffles
Total
Plein tarif
Sevranais
2
6
8
3
6
8
18
1
20
72
Sevranais
Non imposable
0
1
8
26
2
11
3
7
3
61
Gratuit
1
6
8
14
3
7
5
5
3
52
Activités
60
50
40
Plein tarif
Sevranais
30
Sevranais
Non imposable
20
Gratuit
Hors commune
10
0
Céramique
Arts Plastiques
Découverte
Tout Petit
Quartiers
30
25
20
15
Plein tarif
Sevranais
10
Sevranais
Non imposable
Gratuit
5
0
Freinville
Les sablons
Montceleux
Les beaudottes
Primevères
Perrin
Page 1
Centre ville
Rougemont
Les Treffles
Total
3
13
24
43
11
26
26
13
26
185
Effectifs : Activités et Quartiers
Plein tarif
Sevranais
Activités
Céramique
Dessin BD
Dessin
Sculpture
Modèle vivant
Modelage
Photo
Total
Atelier Mauriac 2009
Sevranais
Non imposable Hors commune
Total
17
12
17
12
14
17
12
1
3
41
27
37
16
10
10
82
1
6
6
56
3
3
1
23
20
19
17
161
Quartiers
Freinville
Les sablons
Montceleux
Les Beaudottes
Plein tarif
Sevranais
5
11
7
3
Sevranais
Non imposable
4
5
10
1
Total
9
16
17
4
8
11
13
1
12
71
2
14
3
3
10
52
10
25
16
4
22
123
Primevères
Perrin
Centre ville
Rougemont
Les Treffles
Total
par activités
20
15
Plein tarif
Sevranais
10
Sevranais
Non imposable
5
Hors commune
0
Céramique
Dessin BD
Dessin
Sculpture
Modèle vivant
Modelage
Photo
par quartiers
16
14
12
10
Plein tarif
Sevranais
8
6
Sevranais
Non imposable
4
2
0
Freinville
Les sablons
Montceleux Les Beaudottes Primevères
Perrin
Centre ville
Rougemont
Page 2
Les Treffles
Le théâtre de la poudrerie : présentation
LE THÉÂTRE DE LA POUDRERIE
Pourquoi créer un nouveau lieu ?
 L'ancrage géographique du parc de la Poudrerie appelle un lieu artistique nouveau
Situé sur les communes de Livry-Gargan, Sevran, Tremblay et Vaujours en Seine-Saint-Denis,
c'est d'abord un lieu où tous les milieux, tous les âges, toutes les cultures se mêlent, une plongée
dans la France multiethnique où s’invente la société de demain. C'est aussi un territoire où la
création manque cruellement de lieux de fabrication : salles, studios de répétitions, espaces où
travailler dans la durée... C'est le cas dans toute l’Ile-de-France, mais plus particulièrement encore
dans le nord-est de la Seine-Saint-Denis. Il est remarquable que Sevran, une ville de plus de 50
000 habitants, ne dispose pas même d'un équipement culturel reconnu et subventionné par l'Etat,
la Région ou le Département. La Poudrerie équilibrera artistiquement cet espace bordé par le
canal de l’Ourcq qui prolongera symboliquement son rayonnement jusqu’au centre de Paris.
 Le premier lieu qui place au cœur de son projet la rencontre avec les citoyens.
Lieu d’échanges entre la création artistique et les publics, la Poudrerie sera un théâtre fédérateur,
en prise avec la société, un lieu original, un lieu d'expérimentation.
- Processus innovant de création
Les artistes qui s'installeront à La Poudrerie auront en commun de vouloir confronter leur travail à
la réalité sociale et de nourrir leur création de la rencontre avec les habitants. Ils inventeront des
processus de création originaux afin que l'exigence artistique soit partagée par le plus grand
nombre.
Les créations s'élaboreront à partir d'échanges avec les gens, à partir de leurs histoires, de leurs
mémoires, leurs émotions, leurs inquiétudes, leurs désirs ... Les résidences d'artistes seront
suffisamment longues pour que les échanges soient réels et durables. De multiples formes de
rencontres sont possibles (recueils de témoignages, ateliers d'écriture ou d'alphabétisation,
rencontres artistiques, artistes amateurs au côté de professionnels...).
Nous explorerons les formes artistiques de « genres mineurs » comme le polar, le feuilleton, pour
créer de nouvelles formes théâtrales et des rencontres d’un autre type avec les publics.
Nous commanderons, par exemple, un polar théâtral à un auteur qui s’inspirera des villes
environnant le parc de la Poudrerie. Le polar est un chemin de traverse pour entrer dans la
connaissance intime d’une ville et de ses habitants.
Nous proposerons une forme de feuilleton théâtral en 4 ou 5 épisodes annuels, comme des
rendez-vous réguliers avec des personnages de fiction (voir la formidable explosion de la qualité
artistique des séries télévisées) dont les aventures seront puisées dans des groupes d’écoute
(appartements, entreprises, écoles...).
Nous reprendrons les séries « histoires courtes mais vraies… ou presque » dont le matériau de
textes de théâtre est constitué d’interviews filmées. Ces spectacles sont constitués d'une série de
portraits théâtraux et vidéo, de la confrontation, entre la parole des gens et l'imagination des
metteurs en scène et comédiens de théâtre, de l'art et du réel.
- Lieu de diffusion original : un mois minimum
La Poudrerie s'inscrit dans une complémentarité avec les scènes conventionnées existantes à
proximité, le théâtre Louis-Aragon pour la danse à Tremblay et le Forum au Blanc-Mesnil en
programmant les spectacles pour de longues périodes, au moins un mois et jusqu'à six semaines
afin que les spectacles profitent à un large public, bien au delà des abonnés, et que la presse et
les milieux professionnels puissent venir. C'est aussi permettre aux spectacles d'atteindre sa
maturité, quand la plupart des productions de spectacle vivant sont diffusées au maximum 5 ou 6
fois.
- Élargissement des publics : dépassement du clivage entre création artistique et action
culturelle
Les spectacles se construisant à partir de rencontres avec les habitants, ceux-ci seront concernés,
impliqués et passeront plus naturellement la porte du théâtre, quand ce n'est pas le théâtre qui
s'invitera chez eux par des représentations à domicile. Le va et vient entre paroles populaires et
écritures théâtrales, entre espaces de vie privée et salle de théâtre, entre nouveaux spectateurs et
équipes artistiques rendra le public un peu plus acteur. Le théâtre sera son théâtre.
La diversité des publics passe aussi par la diversité des artistes. La Poudrerie veillera à la
présence d'artistes issus de l'immigration et à une égalité homme / femme.
- un lieu intime et universel
Dans chaque parcours de vie une partie entière de l'humanité résonne. Plus une création s'inspire
de l'intimité profonde de l'individu, plus elle parle à tous.
Qui fait quoi ?
 un collectif artistique
A la manière d'une coopérative ouvrière, la Poudrerie est une fabrique collective, une scop
réunissant quatre artistes, metteurs en scène, chorégraphe, musicien, deux femmes, deux
hommes, d'origines et d'âges différents, reconnus pour la qualité de leur travail mais aussi leur
démarche associant les habitants :
Mathieu Bauer,
metteur en scène et directeur de la compagnie Sentimental bourreau
Géraldine Bénichou,
metteuse en scène et directrice artistique du Théâtre du Grabuge
Rachid Ouramdane,
chorégraphe, associé au Théâtre de la Ville
Gilberte Tsaï,
directrice du CDN de Montreuil

Compagnies en résidence
Elles travailleront sur des durées suffisamment longues. Les équipes s’y croiseront. La Poudrerie
organisera les conditions d’un vrai dialogue entre elles. Chaque équipe sera associée et
responsabilisée aux rencontres avec les habitants selon son identité.
Une fois par trimestre une carte blanche sera proposée à l’une ou plusieurs d’entre elles. Le temps
d’un automne ou d’un printemps, elles deviendront artistes associés, non seulement à la
programmation mais à la vie du théâtre.

Programmation pluridisciplinaire et métissée
Le métissage des artistes sur le plateau créera le métissage des spectateurs dans la salle.
Le théâtre et la danse bien sûr, les arts dits urbains, la vidéo, la chanson, le jazz, le slam, seront
aussi chez eux à la Poudrerie. Des passerelles seront tendues avec certaines institutions
nationales dont les projets sont proches (Scène nationale de Calais Le Channel, Le CDN de
Montreuil, le théâtre permanent des Laboratoires d'Aubervilliers.
Les espaces du parc nous permettront d’accueillir sous chapiteau le nouveau cirque. Par le canal,
nous créerons des liens avec le Parc de la Villette.
Aux beaux jours, les arts de la rue investiront les lieux.
Donner à l’humour, aux rires et aux pleurs, à l’émotion, une place plus centrale pour que la
réflexion sur l’homme et sa condition soit limpide, généreuse et bouleversante, que ce laboratoire
devienne un lieu ou l’on se donne des rendez-vous réguliers, et que de ces rendez-vous, personne
ne soit exclu.
 Préfiguration 2011 à ...
Etre créatif sans être élitiste.
Dès l’année de préfiguration, une équipe de 4 à 5 personnes quadrillera le territoire qui entoure le
parc, immeuble par immeuble, école par école, entreprise par entreprise, commerce par
commerce, association par association, appartement par appartement. Elle ira chez les gens à leur
rencontre pour qu’ils racontent leurs histoires, pour mettre ce temps de la conversation, du
bavardage au centre, dans une société qui tente de l’exclure. Là se disent des paroles qui ne se
disent nulle part ailleurs, des paroles intérieures, intimes. Et c’est en partie sur cette intériorité
que l'équipe de préfiguration travaillera, bien sûr lors de rencontres personnelles mais aussi sur les
routes d’internet, les blogs, les nouveaux médias. De ces paroles, des pièces seront écrites, mises
en scène, interprétées par des professionnels et jouées dans les appartements en commençant
par les cités HLM. Des représentations, par centaines, rassembleront en une année des milliers de
spectateurs qui deviendront les premiers fidèles du nouveau théâtre.
Les premières représentations auront lieu au moi de mai. La première forme choisie est le cirque,
le cirque à domicile.
A partir de septembre, la préfiguration s'imprègnera du thème qui fédérera la saison culturelle
sevrananise : les jardins. Jardins partagés, jardins individuels, parc de la Poudrerie, jardins
intérieurs... chacun cultive le sien.
Quels lieux ?
Il s’agit d’une salle de spectacle de 250 places accueillant une centaine de représentations par
an. De 3 à 5 salles de répétitions pouvant accueillir en parallèle plusieurs compagnies, d’une
librairie, d’un café, le café du parc, qui pourra offrir aux gens et aux artistes un lieu de rendezvous toujours ouvert. On y trouvera des rencontres, des débats sur l’urbanisme, le cinéma, la
société telle qu’elle va. On y mangera une cuisine du monde.
Ces équipements seront installés dans des locaux, actuellement délaissés, de la Poudrerie. Les
trois bâtiments pressentis (anciennement atelier de carbonisation et hangars de stockage) offrent
grâce à leur architecture en U et à une superbe charpente de multiples possibilités de
développement.
La poudrerie, toute une histoire
2013 : Ré-ouverture de la Poudrerie devenue théâtre
1973 : fermeture de la poudrerie et ouverture du parc au public
1873 : ouverture de la poudrerie nationale
Le parc de la Poudrerie est un espace forgé par 100 ans d'histoire industrielle dans un site
naturel d'exception : la forêt de Bondy. Situé en bordure du canal de l’Ourcq, sur les communes de
Sevran, Livry-Gargan, Vaujours et Villepinte, ce parc est à la fois un lieu symboliquement fort et
déterminant dans l’histoire de ce territoire et un espace directement relié à Paris grâce au canal
de l’Ourcq. Les 108 kilomètres de berges du canal constituent aujourd’hui un lieu de promenade
pour les Franciliens, en particulier les week-ends et jours fériés.