La politique culturelle, diagnostic et état des lieux
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La politique culturelle, diagnostic et état des lieux
La politique culturelle à Sevran : État des lieux et quelques propositions Février 2011 Sidonie Dresse Alain Grasset Sommaire 1. INTRODUCTION 2. LES CONSTATS 2.1 La ville et sa population 2.1.1 La ville 2.1.2 La population 2.2 L’offre culturelle et les publics 2.2.1 Petite enfance et enfance : un pôle d’excellence à soutenir et développer 2.2.2 Le réseau des bibliothèques 2.2.3 Cultures du monde 2.2.4 Le foisonnement des initiatives et des manifestations 2.2.5 Les lieux de diffusion et de création : encore à inventer 3 LE BUDGET 4 LES PROPOSITIONS 4.1 Soutenir 4.1.1 La petite enfance et l'enfance 4.1.2 Les bibliothèques 4.1.3 Poulbot 4.1.4 Le conservatoire 4.2 Développer 4.2.1 Jeunes et pratiques en amateurs 4.3 Créer 4.3.1 Donner de la cohérence à l'échelle de la ville 4.3.2 Diversifier et enrichir l'offre 4.3.3 Financement 5 EN GUISE DE CONCLUSION ANNEXES 1/35 1 INTRODUCTION Pourquoi réaliser un diagnostic des activités culturelles, et pourquoi le faire maintenant ? Mars 2011 sera l'occasion, à la moitié du mandat, d'esquisser un bilan d'étape et d'affirmer des choix pour la suite. Ce document propose d'alimenter le débat sur les orientations culturelles, à partir d'un état des lieux et de son évolution depuis une dizaine d'années. Nous sommes également au cœur du débat sur le Grand-Paris et cette étude prend en compte cette dimension. Elle pourra aussi servir à la réflexion sur la place de la culture dans l'intercommunalité. Ce document propose d’établir un rapide constat des lignes de force de la politique culturelle de Sevran et d'en dégager des propositions pour mieux répondre aux objectifs de l’équipe municipale. D’après le programme on peut les énoncer ainsi : construire un service public offrant à chaque habitant la possibilité d’accéder aux œuvres et aux pratiques artistiques et culturelles, la possibilité d’assister à de nombreux spectacles, de fréquenter les bibliothèques et les expositions, mais aussi de bénéficier de formations, d’avoir des activités et pratiques artistiques de son choix. Les intentions sont ambitieuses : lutter contre les inégalités, démocratiser, partager. Un second objectif ne figurant pas explicitement dans le document de campagne serait d’accroître le rayonnement de la ville et en améliorer l'image dans un environnement concurrentiel difficile où Paris est proche et où Sevran, à la différence d'autres villes des alentours comme Le BlancMesnil ou Tremblay, ne dispose d'aucune structure reconnue et financée par le Ministère de la culture ni d'ailleurs par le conseil général ou la région Ilede-France. Ces objectifs sont difficiles à atteindre : Ils se heurtent à des moyens financiers en régression (régression des budgets de l'Etat et du CG) mais 2/35 aussi à la difficulté de déterminer ce qu'est ou devrait être une politique culturelle. A quelles questions doit-on répondre ? Quelles sont les produits culturels à offrir, faut-il répondre à la demande ? Comment définir les publics prioritaires ? C'est la nature même du service public de la culture qu'il est complexe de définir. Afin de saisir au mieux les questions qui se posent à Sevran, l'analyse de la situation portera sur les trois points principaux suivants : • la ville et la population • L’offre culturelle et les publics • les moyens : le budget A partir de ces éléments de diagnostic, des pistes d’actions et un certain nombre de mesures seront proposées. A propos de la démarche, quelques axes guident l'analyse et les propositions : La politique publique de la culture doit s'appuyer davantage sur ce qui rassemble les habitants de Sevran plutôt que sur ce qui les différencie. Il existe à Sevran un pôle d'excellence autour de l'action culturelle en direction de l'enfance (Poulbot, les Rêveurs éveillés, A hauteur d'enfant, les actions des bibliothèques avec l'Education nationale, le nombre d'enfants inscrits au conservatoire, la fréquentation du cinéma...) qui peut et doit être étendu à toute la population et davantage revendiqué par les élus locaux. A propos de l'élargissement des publics : Médias, professionnels ou élus parlent toujours des mêmes : les 15 % de la population plutôt blancs de peau et de cheveux, cultivés, mobiles et argentés qui fréquentent les salles et les 15 % de la population exclus, jeunes des cités difficiles, femmes immigrées analphabètes, rmistes... qui ne les 3/35 fréquentent pas. Ils regrettent la présence des premiers et l'absence des seconds. Mais il y a un immense chantier à engager dans la conquête des 70 % dont on ne parle pas, ceux qui, normalement intégrés, cultivés, mobiles sont les spectateurs potentiels des théâtres et des lieux de culture, qui pourtant ne les fréquentent pas, et qui sont précisément la grande majorité des habitants de la ville. A Sevran, par exemple, 89 % de la population active a un emploi. Sevran est un laboratoire culturel, comme il est un laboratoire de la ville de demain. Précisons rapidement quelques points de méthode qui éclairent la démarche adoptée : Il ne s’agit pas ici de faire un état des lieux exhaustif et systématique secteur par secteur, l’objectif n’étant pas de remédier à des dysfonctionnements dans tel ou tel domaine, mais à partir d’une analyse globale de la situation à Sevran de proposer de nouveaux axes d’action. Elle s’appuie sur le rapport de Bruno Bellegarde sur les bibliothèques, des documents divers disponibles auprès des services et leurs tableaux de bord. Elle a aussi pour fonction d'aider la mise en place de ces derniers s'ils n'existent pas ou leur amélioration. Par exemple la programmation culturelle ne disposait pas d'indicateurs annuels tant sur le volume d'activités que sur les publics ou les recettes propres. De ce fait, il est difficile d'en évaluer l'évolution qui ne peut se lire, de manière pertinente, que sur 8 à 10 ans. Ce document ne se penche pas sur le cinéma puisqu'un rapport est attendu début mars. Enfin l'étude s'est nourrie d'entretiens. 4/35 2 LES CONSTATS 2.1 La ville et sa population 2.1.1 La ville Nous ne décrirons pas la ville, son histoire et son territoire, sauf pour rappeler quelques éléments, pour nous déterminants : Sevran est une ville polycentrée, avec un tissu urbain contrasté, ce qui renforce des mentalités de quartier, voire de communautés sans qu’une réelle mobilité et communication entre les différentes zones parviennent à s’installer. La culture peut jouer un rôle. Sevran n'est pas identifiée ni par ses habitants ni par ceux des alentours ou de la région comme une ville culturelle malgré des atouts évidents que l'étude va révéler. Sevran souffre aussi d'une mauvaise image médiatique. La culture pourrait l'améliorer. Sevran a de véritables atouts environnementaux qu'il faudrait mettre davantage en valeur : canal de l'Ourq, Parc de la Poudrerie. La culture pourrait y contribuer. 2.1.2 Une population jeune, métissée et de niveau socio-économique modeste Ces trois caractéristiques doivent être prises en compte dans la politique culturelle de Sevran. Dans une France vieillissante, Sevran est une ville jeune (chiffre INSEE) : De 0 à 19 ans : 30,9 % De 20-39 ans : 30,3 % De 40-59 ans : 26,1 % 5/35 De 60-74 ans : 8,8 % De 75 ans et plus : 3,9 % A titre de comparaison, la Seine Saint Denis ne compte que 28 % de moins de 20 ans, la Région Ile de France 26 %, la France 25 %. La priorité donnée à l'action culturelle en direction de l'enfance est tout à fait justifiée par cette réalité démographique. En revanche, les adolescents et les jeunes adultes, alors qu'ils représentent également une part importante de la population, sont moins pris en compte. Pourtant les pratiques émergentes des jeunes se généralisent à l'ensemble de la société comme le montrent les études conduites par le ministère de la Culture1 :« les évolutions des pratiques culturelles sont portées en priorité par les jeunes, non comme l’expression d’une « culture-jeune » mais comme l’expression de changements significatifs qui touchent l'ensemble d'une société ». Olivier Donnat précise : « la plupart des mutations (...) ont été portées en priorité par les jeunes qu’il s’agisse des nouveaux usages de la télévision…, de la massification de l’écoute fréquente des musiques actuelles, des transformations des rapports au livre et à la lecture ou de l’essor des pratiques en amateur. Le temps nous a montré qu’il s’agissait de phénomènes générationnels et que bon nombre de ces mutations continuaient à se diffuser dans la société française.» Sevran, une ville monde... " D'après les lieux de naissance relevés sur les listes électorales, Sevran compte une centaine de nationalités d'origine et 70 nationalités cohabitent sur la commune. " 2. Le question du vivre ensemble, de la culture commune se pose ici plus qu'ailleurs. Qu'est-ce que la culture commune, comment 1 Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris 1997 Gatignon Stéphane : "Nous devons bâtir une culture commune" dans Alternatives internationales, déc 2010 2 6/35 la construire ? Faut-il valoriser les différences? Faut-il mettre en avant ce qui rassemble ? Les deux ? et une ville pauvre Le chômage est relativement élevé (10,75 % de la population active contre 8 % au niveau national en 20073), les revenus relativement faibles (revenu moyen par foyer 2535 €/mois contre 5616 €/ mois à Neuilly4 et parmi la population active une minorité de cadre sup : 4,8 % - contre 15,9 au plan national -, une majorité d'employés : 22,67 % - 29,3 au national - et d'ouvriers 23,2 % - 21,5 au plan national5). Il faut d'autant plus tenir compte du niveau d'étude et de revenu que ces données ont un impact direct sur la fréquentation des lieux culturels. "Ainsi, avoir un diplôme élevé, bénéficier de revenus importants, habiter une grande ville (...) constituent, aujourd'hui comme hier, des atouts essentiels en matière de fréquentation des équipements culturels, quel que soit le domaine considéré. A ces différents éléments s'ajoute le milieu social d'origine : grandir dans un milieu où la culture fait partie du mode d'éducation crée à l'évidence des conditions particulièrement favorables pour devenir à l'âge adulte un habitué des lieux culturels."6 Comment prendre en compte cette réalité, sur quoi agir pour favoriser l'accès de tous aux lieux culturels ? La politique tarifaire est une première réponse. Elle est très largement appliquée à Sevran. Il suffit de comparer les tarifs du conservatoire, de Poulbot, la gratuité des bibliothèques, le prix d'entrée aux spectacles avec ce qui se passe ailleurs. Prenons l'exemple du conservatoire dont les tarifs pour la formation musicale s'échelonnent de 25,88€ à 77,13€ pour les Sevranais et de 74,10€ à 125,30€ à Livry-Gargan. Le tarif le plus bas 25,88 s'adresse aux non-imposables, ce qui explique sans doute le nombre très élevé de familles non-imposables inscrites. 3 4 5 6 INSEE 2007 www.revenu.com INSEE 2007 Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris 2009, p. 172 7/35 Mais ce n'est bien sûr pas suffisant car il existe des raisons plus profondes liées à l'éducation, la situation économique qui coupent la majorité des habitants de la fréquentation des lieux ou des activités culturelles. Cependant les pratiques culturelles de la population bien que déterminées par les phénomènes socio-économiques et des facteurs individuels, très prégnants, peuvent évoluer. Les difficultés de l’accès à l’offre sont également dues à sa nature, à son contenu, aux valeurs et aux normes qui s’y expriment, aux modalités et aux conditions selon lesquelles l’offre est proposée, autant d’éléments sur lesquels il est possible d’agir. 2.2 L’offre culturelle et les publics A qui s'adresse l'offre culturelle de Sevran ? 2.2.1 Petite enfance et enfance : un pôle d’excellence à soutenir et développer Il existe à Sevran une véritable tradition de l’action culturelle en direction de la petite enfance et de l’enfance : l'atelier Poulbot, le festival des Rêveurs éveillés, le conservatoire, les actions dans les bibliothèques, les centres de loisirs. Cette tradition imprègne la ville et semble influencer les initiatives. Ainsi des services (DPS, maisons de quartier) ont le "réflexe" de travailler en direction des enfants et depuis 2008 le cinéma a lancé un festival "A hauteur d'enfant". L’atelier Poulbot incarne cette tradition. Créé en 1973, l’atelier est exceptionnel à bien des niveaux : Tandis que les arts plastiques sont souvent le parent pauvre de l’action municipale (en moyenne 4 % des dépenses culturelles des communes7), Sevran fait un véritable effort, autour de 10 %. 7 Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009 8/35 L’orientation prise depuis les années 80 de travailler de concert avec des professionnels de la petite enfance et des professionnels des arts plastiques en fait un lieu d’exception dans le paysage français. Il serait intéressant de documenter davantage cette affirmation et de faire rayonner le modèle sevranais. Poulbot est situé au milieu du quartier des Beaudottes et accueille des enfants de tout Sevran. C’est un lieu où la ville se rencontre, un lieu qui va à l’encontre d’une revendication identitaire par quartier. Le département d'arts plastiques (Poulbot et Espace François-Mauriac) accueille environ 5000 personnes différentes par an (public, scolaire et périscolaire) dont 90 % d'enfants. Ce qui représente autour de 25000 accueils par an soit en moyenne 5 séances par personne8. Les tarifs sont très abordables et même gratuits pour les enfants de 18 mois à 4 ans. L'atelier Poulbot compte pour les inscriptions payantes 46 % de non imposables. Le festival des Rêveurs éveillés : Tous les enfants des 107 classes de maternelles ainsi que tous les enfants des centres de loisirs maternels voient un spectacle ou un film dans le cadre du festival. S’ils font toute leur scolarité maternelle à Sevran, ils auront l’occasion de fréquenter le festival trois années de suite. Par exemple en 2009, sur un public total de 9058 spectateurs, 7290 sont des enfants pour 12 spectacles, 7 expositions, 3 propositions cinématographiques et 8 ateliers. Ces résultats quantitatifs sont d'autant plus significatifs qu'ils concernent une programmation de bonne qualité artistique. A cela s'ajoute la saison culturelle fréquentée par près de 2000 enfants sur les 7500 spectateurs qu'elle accueille en moyenne. Le cinéma a également mis en place un festival, plus récemment et choisi de mettre l’enfance au centre (A hauteur d’enfant compte environ 3500 visiteurs dont 80 % sont des enfants, la moitié en primaire l'autre moitié 8 Cf bilans d'activités du département arts plastiques 9/35 adolescents). Par ailleurs les chiffres réguliers de fréquentation dans l'année montre que 90 % du public sont des enfants. Les bibliothèques9 conduisent également des actions majoritairement en direction d’un public enfant. Parmi les emprunteurs pour l'année 2009, 60 % ont moins de 19 ans (40 % dans la population). 0-3 4 -6 7-11 12 -15 16 2 02660 ans Non Totaux ans an s an s ans 19 ans 2 5 an s 59 ans et + rens eig né 2 14 5 69 1 39 0 76 2 4 35 251 1 577 306 122 5 626 3,80 % 1 0,11% 2 4,7 1% 13 ,5 4% 7,73 % 4 ,4 6% 28 ,03 % 5 ,4 4% 2 ,1 7% Par ailleurs en 2009 on peut estimer que 20 actions différentes en direction de la petite enfance ont eu lieu concernant 240 enfants. Sur le secteur de l'enfance, 164 classes (sur un total de 272 ) ont été reçues en bibliothèque. Il existe également des collaborations au cas par cas avec les centres de loisirs et des actions avec les collèges et le lycée. Le conservatoire Le conservatoire compte 869 élèves différents ce qui le place parmi les cinq plus gros conservatoires municipaux d'IDF. Plus de 90 % des inscrits ont entre 4 et 15 ans. Ces enfants viennent de tous les quartiers de la ville. Près de 50 % d'entre eux sont de familles non-imposables et ce chiffre progresse chaque année.10 Depuis 2003 le conservatoire collabore avec le collège Galois et propose 4 classes musicales à horaires aménagés dites CHAM. Autre exemple d'action en direction de l'enfance : toutes les classes de cm2 bénéficient d'une présentation de familles d'instruments. Cette priorité se justifie par la démographie et la réalité socio-économique de la ville. Permettre à tous les enfants de s’ouvrir à l’art est un choix politique, un engagement contre les inégalités sociales. On reproche souvent aux propositions jeune public de toucher essentiellement un « public captif ». 9 10 Cf Bellegarde Bruno : Projet Sevran lecture diagnostic juin 2010 cf tableaux en annexe 10/35 L’essentiel n’est pas de savoir si le public est captif mais si la démarche présente un intérêt. Est-il moins pertinent pour un enfant de voir un spectacle parce qu’il le voit dans le cadre scolaire et pas dans le cadre familial ? On sait que les pratiques culturelles sont corrélées avec les catégories socio-professionnelles. Il est donc d’autant plus intéressant de proposer à Sevran des activités culturelles dans le cadre de l’école ou des centres de loisirs. Par ailleurs si l’enfant voit des spectacles grâce à l’école, il entrainera peut-être ses parents vers de nouvelles expériences. Cependant ne peut-on pas avoir l'impression que cette orientation en faveur de l’enfance à Sevran est plutôt de l’ordre de l’intuition des professionnels que d’une volonté politique transversale affirmée ? Le projet d’obtenir le label de l’UNICEF « Ville amie des enfants » est l’occasion de souligner toutes les actions réalisées par les services municipaux en direction de l’enfance. Mais est-ce visible, connu et soutenu par l'ensemble des élus ? Cette démarche de grande qualité gagnerait à être rendue plus visible, plus lisible pour les habitants. 2.2.2 le réseau des bibliothèques Un second point remarquable dans l'offre culturelle sevranaise est son réseau de bibliothèques. En effet très rares sont les villes à disposer de 4 équipements. Ce fut un choix politique fait dès les années 80 de développer la lecture publique dans des équipements de quartiers au plus près de la population : d'abord Camus en 84, puis Triolet en 85, Yourcenar en 87 puis Rougemont. Cet effort se poursuit et se lit dans le budget. Il est passé en 2002 de 1,2 million d'euros à 1,850 million d'euros en 2009 soit 35,25 % d'augmentation. Les bibliothèques représentent ainsi 38,75 % du budget culturel (contre 20 % en moyenne nationale11). Et 2010 a vu la mise en place d'un bibliobus. 11 Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009 11/35 Si l'effort est continu et soutenu cela ne signifie pas qu'on puisse se satisfaire du taux de fréquentation et d'emprunt. Pour une connaissance plus approfondie du réseau des bibliothèques, nous disposons depuis juin 2010 d'un diagnostic réalisé par Bruno Bellegarde. 2.2.3 Cultures du monde Une autre caractéristique de l’action culturelle à Sevran est la mise en lumière, chaque année, de la culture d’un pays. D’abord les carnets de voyages ont été introduits en 2001. Puis rapidement une autre manifestation, les « semaines sur … » est venue s’ajouter l’année où il n’y avait pas de carnet de voyage. Ainsi chaque année une "thématique pays" marque la saison culturelle. Les carnets de voyages se sont d’abord consacrés à des contrées lointaines sans rapport immédiat avec la population sevranaise (Acadie, Cuba). Le choix du Mali était davantage inspiré par la présence d’une communauté malienne importante à Sevran. Les « semaines sur… » sont, quant à elles, toujours définies en relation avec la population puisqu’en grande partie organisées par des associations locales, (La semaine sur Les Comores avec l’association locale de Comoriens, la semaine sur le Maroc en partenariat avec l’association Le palmier de Sevran). L’idée de ces manifestations est d’affirmer Sevran comme ville-monde, riche de sa diversité et de faire découvrir des cultures afin de "créer les conditions de mieux connaître ceux qui nous entourent, initier des moments de partage, de rencontre, de dialogue, de solidarité dans le respect de l'identité de chacun (...) pour construire de l'en commun et mieux vivre ensemble."12 Mais y parvient-on ? Ces événements sont en général des succès en terme de fréquentation par le nombre de spectateurs mais aussi parce que la majorité de ces spectateurs découvre pour la première fois les lieux de spectacle de la ville. Ce sont aussi certainement des succès sur le plan de la valorisation et de la reconnaissance de la richesse culturelle de la population sevranaise. Pourtant en ce qui concerne l’échange et le partage, les conclusions sont moins évidentes. Qui vient ? La population sevranaise s’y rencontre-elle ? s'y mixe-t-elle ? Quand Choumicha, la star de la 12 Cf edito des carnets de voyage au Mali 12/35 cuisine marocaine vient à Sevran, la salle est comble (581 personnes) mais seuls les Marocains (et quelques Algériens et Tunisiens) sont présents. Ces événements posent questions : Comment les organiser pour qu’ils soient des occasions de rencontre et de partage ? Comment choisir les pays ? Plus de 100 pays d'origine recensés : faut-il créer un événement par pays représenté ? Si on en choisit un par an, on a un programme pour 100 ans. Quels sont les critères de choix ? Pourquoi les Comores, le Mali ? La force de la communauté sur la ville ? La question se pose aussi pour les associations partenaires. Il existe trop d’associations (333 au total sont enregistrées sur la ville dont 86 culturelles) pour pouvoir les satisfaire toutes. Le risque de créer des inégalités sans contenter personne existe. Quels sont les critères de choix ? La vitalité des associations et la diversité de la population posent une question de fond : la Ville peut-elle se contenter de répondre à la demande ? Quel travail de capitalisation est réalisé avec ces associations ? Que deviennent les contacts privilégiés établis ? Qu’en fait-on ? Comment les entretenir ? Comment les faire évoluer vers une culture partagée ? Faut-il se concentrer sur les différences ? Ne peut-on imaginer travailler aussi sur des thématiques qui rassemblent. C'est ce que nous tenterons de développer dans la partie proposition. 2.2.4 Le foisonnement des initiatives et des manifestations Sevran se distingue également par une foultitude de manifestations annuelles : Certaines sont conduites par le service culturel : Festival des Rêveurs éveillés Les Rencontres artistiques Estival des arts et métiers d'art 13/35 Fête de la musique Journée de la femme Festival A hauteur d'enfant (organisé par le ciné) Salon des artistes sevranais Concert de la Ste Cécile Concert du Nouvel An D’autres événements urbains sont organisés par d’autres services (le service culturel est presque toujours impliqué) Jour de fête Rendez-vous aux jardins Carnaval Forum santé Les commémorations : abolition de l'esclavage, 8 mai, 11 novembre, 14 juillet, Convention internationale des droits de l’enfant, soutien à Haïti, 18 juin, 19 mars, 25 avril et 13 novembre. Fêtes de quartiers (4) Fête de la carotte Festi’jeux Festiv'été International à Pétanque Intégrathlon Tournoi de Pâques Cross départemental Fête de l'EMS Open de tennis Fête des fleurs 14/35 Banquet des retraités Voeux du maire Téléthon ... Les fêtes de la culture initiées au niveau national (Fête de la musique, abolition de l’esclavage, journée de la femme...) s’ajoutent aux initiatives locales et à celles des quartiers donnant une impression de profusion sympathique, de foisonnement joyeux, vivant mais peu maîtrisé du point de vue des calendriers et des budgets. Si chaque événement a sa cohérence interne, à l'échelle de la ville cette multiplicité la rend invisible. D'autre part elle fait porter sur les services techniques, de la culture et des relations publiques une charge de travail à la limite de la rupture. Enfin cette dispersion rend la communication vers les habitants quasiment inefficace. 2.2.5 diffusion et création : lieux, programmation Lieux A Sevran il n’existe pas un seul équipement culturel reconnu et subventionné par le ministère de la culture, par le conseil régional ou par le conseil général. La salle des fêtes est la plus grande salle de spectacles mais a bien des défauts : • L’endroit est tout sauf accueillant, ce qui pour un lieu de spectacles, est un comble. Il doit d’ailleurs être rénové depuis des années. Il faut avoir un esprit militant pour le fréquenter. • A partir du 15e rang, on ne voit plus la scène, il n’y a pas de gradinage, ou alors uniquement pour les petites jauges des spectacles jeune public. • Pas de loges. • La salle des fêtes, comme son nom l’indique, n’est pas uniquement réservée à la programmation culturelle mais sert à tous les services, aux associations, aux élections, aux conseils municipaux … La 15/35 gestion du planning est parfois fort complexe, son utilisation pour la culture limitée. Une salle dans l’espace François-Mauriac est également utilisée pour la diffusion de spectacles mais sa capacité est réduite à 100 places (et encore). En raison d'une architecture inversée, il faudrait souvent réduire la jauge à 80 parce qu’une partie de la scène n’est pas visible. Elle n’a pas de loges. La température y grimpe vite… Il existe également des petits espaces scéniques dans les bibliothèques ou les maisons de quartier mais de faible capacité et sans véritable équipement scénique. Enfin, le cinéma compte 5 salles. Son état général laisse à désirer aussi bien en terme de confort qu’en terme de sécurité. Les toilettes sont vétustes et souvent hors d’usage. Une fuite inquiétante sur le toit menace le bâtiment et les équipements électriques. Il n’y a pas de salle équipée en numérique et 3 D ce qui rend l'accès aux films de plus en plus difficile. Il manque : • un lieu de création où l’on puisse diffuser des séries d’un même spectacle • une salle de musique actuelle • une salle d’exposition digne des efforts consacrés par la ville aux arts plastiques • une librairie • un café et un restaurant sympathiques • une ou plusieurs salles de cinéma équipées • des espaces dans les bibliothèques pour développer le multimédia et la convivialité (cafétéria) Programmation Si pour l'enfance l'offre culturelle de Sevran est riche, elle est moins conséquente et moins diversifiée pour la jeunesse et les adultes. La structure 16/35 de saison, qu'il s'agisse des spectacles tout public ou des spectacles pour enfants, reste très stable depuis des années. La programmation adulte est essentiellement musicale avec un accent sur les musiques du monde et la chanson. Il n’y a pas (ou presque) de théâtre et de danse. Le "public culturel" sevranais (qui lit, va au cinéma, au théâtre...) ne peut s'y retrouver complètement. Il va à Paris et dans les salles de proximité à Blanc-Mesnil, Tremblay, Aulnay. Pourtant la municipalité souhaite satisfaire ce public à Sevran même, comme le dit Stéphane Gatignon : "Plus généralement, pour éviter la ghéttoisation, nous nous efforçons de proposer des services sociaux, culturels qui incitent les classes moyennes à rester à Sevran" 13 Des explications existent : le budget restreint, l’absence d’une salle de spectacles et l'histoire culturelle marquée dès l'origine par la naissance à Sevran du festival "Jazz en Aulnoy" devenu "Banlieues Bleues". La relative stabilité de la structure de saison que l'on constate dans la nature des spectacles se vérifie également quantitativement. Le nombre de spectacles de la saison et des Rêveurs éveillés est relativement constant, tout comme celui des heures supplémentaires de l'équipe technique qui tourne autour de 1400 heures depuis 4 ans. Il en est de même pour le nombre d'ateliers accompagnant les spectacles (une vingtaine par an). Si cette stabilité a d'évidents avantages, elle permet peu d'évolution. Ces questions seront évoquées à nouveau dans la partie propositions. 13 Stéphane Gatignon dans Alternatives internationales, déc 2010. 17/35 3 LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT La part du budget de fonctionnement consacrée à la culture est, à Sevran, de près de 8 % ce qui situe la ville dans une moyenne basse si on la compare à la moyenne nationale (voir tableau ci-dessus). Dans les 8 dernières années, de 2002 à 2009, le budget culturel a augmenté de 27,10 % ce qui correspond à une augmentation annuelle de 3,8 %. Or sur cette période les dépenses culturelles moyennes pour les villes de plus de 10000 habitants n'ont augmenté que de 0,9 %, même si cette baisse relative (compte tenu de l'augmentation du coût de la vie) s'explique en partie par le phénomène de l'intercommunalité). Malgré les difficultés budgétaires de la commune, le choix politique de faire de la culture une priorité est nettement marqué dans l'évolution du budget. L'analyse du budget culturel révèle un certains nombre d'éléments significatifs : Le premier concerne l'évolution de la masse salariale. Celle-ci sur cette même période a progressé de 43 % soit 5,35 % par an. Cette progression est inégale suivant les secteurs. Par exemple la masse salariale des bibliothèques progresse de 60,44 % soit 7,55 % par an quand elle progresse de 20 % au conservatoire soit 2,5 % par an. La part respective par secteur comparée aux moyennes nationales montre deux points forts : les bibliothèques, les arts plastiques. 18/35 En effet la part du budget consacré aux arts plastiques (environ 10 %) est nettement supérieure à la moyenne nationale de 4 %. Les bibliothèques, quant à elles, représentent 38,75 % du budget culturel quand la moyenne national tourne autour de 20 %. Par contre la part consacrée à la programmation et à l'action culturelle est proportionnellement plus faible. Elle est d'à peine 20 % à Sevran pour une moyenne nationale de 27 % (action culturelle et théâtres). Cela s'explique sans doute en partie par le manque d'une véritable salle de spectacle. Cette moyenne nationale est à pondérer. La réalité est en fait plus complexe. En effet les villes centres témoignent d'un engagement plus fort en faveur de la culture que les villes périphériques. D'autre part, plus une ville est grande plus les dépenses qu'elle consacre à la culture sont importantes. "Ainsi, si l’on tente de croiser les deux critères pour examiner quelques catégories extrêmes, les villes (toutes villes centres) de plus de 225 000 habitants dépensent en moyenne 188 euros par habitant dans le domaine culturel (8 % des budgets), et les villes isolées de plus de 100 000 habitants 173 euros par habitant (9,2 % des budgets) alors que les villes périphériques de moins de 20 000 habitants dépensent seulement 103 euros par habitant (6,8 % des budgets)."14 Sevran, avec 103 € par habitant, se situe donc dans la moyenne 14 Cf Les Dépenses culturelles des collectivités locales en 2006 dans MCC/DEPS, 2009 19/35 des villes périphériques de moins de 20 000 habitants. Cela s'explique par la faiblesse du budget de la ville. L'effort de la Ville est soutenu sur cette période, plutôt supérieur à la moyenne des commune des villes de plus de 10 000 habitants, mais ses difficultés budgétaires expliquent la relative modestie des sommes dégagées. Aussi c'est moins vers une forte augmentation du budget de la culture que les élus doivent s'engager que sur une recherche de partenariats avec le ministère de la culture, la région IDF, le CG, les intercommunalités et le Grand Paris. Car, comme il a déjà été souligné, ce qui est criant, c'est que Sevran ne bénéficie, à la différence de Blanc-Mesnil ou Tremblay, d'aucune aide en fonctionnement provenant de ces partenaires. C'est dire l'importance du portage politique concernant la culture à Sevran auprès de toutes ces instances. Quelques soient les scénari futurs concernant le développement de la ville (Grand-Paris, Arc express...) ils présentent des opportunités nouvelles à saisir. 20/35 4 LES PROPOSITIONS Comme annoncé en introduction les propositions s'efforcent de répondre à deux objectifs : celui exprimé par les élus de "construire un service public de la culture offrant à chaque habitant la possibilité d’accéder aux œuvres et aux pratiques artistiques et culturelles" et celui d’accroître le rayonnement de la ville dans la métropole parisienne. Avant d'avancer des propositions, il faut en rappeler les contraintes : Il ne s'agit pas de construire une politique culturelle ex nihilo mais de s'appuyer sur les points forts. Elles sont à mettre en œuvre dans le cadre d'un budget limité Au regard du temps consacré à cette étude, les propositions ne peuvent être que des pistes à approfondir. 4.1 soutenir 4.1.1 La petite enfance et l'enfance Il faut souligner que l'action culturelle vers l'enfance concerne toutes les familles et tous les quartiers de la ville et qu'en ce sens elle est profondément démocratique. Il faut continuer à la soutenir. 4.1.2 Les bibliothèques Elles font l'objet d'un diagnostic complet qui fait ressortir que l'urgence est la coordination du réseau et donc l'embauche d'un directeur. 4.1.3 Poulbot Si dans le domaine de l'enfance Poulbot est une réussite reconnue, le besoin se fait de plus en plus ressentir de l'ouvrir aux adultes. Au delà du 21/35 département arts plastiques qui accueille 216 inscrits par an à Mauriac, l'ouverture d'un modèle Poulbot (possibilité d'expérimenter, de découvrir les matières, plutôt que de suivre des cours classiques) destiné aux adultes répondrait à un besoin comme le montrent les timides débuts avec l'OPR ou l'hôpital. Mais cela nécessiterait des locaux et du personnel. Si dans les conditions budgétaires actuelles cette proposition peut paraître utopique portée par la seule ville de Sevran, c'est pourtant vers ce type de pratiques artistiques qu'il faut sans doute aller, si on veut réellement démocratiser. 4.1.4 Le conservatoire Le besoin d'espace se fait ressentir aussi au conservatoire de musique et de danse pour s'ouvrir à d'autres disciplines artistiques, comme le hip-hop, le rap, le MAO (musique assisté par ordinateur). Les cours de hip-hop refusent de nombreux jeunes et pourtant les cours se terminent à 23h. A cet égard il est indispensable d'envisager le remplacement des deux salles dans les préfabriqués du Parc Louis-Armand et sans doute urgent d'envisager la création d'une véritable salle de danse hip-hop. L'avenir de ces deux structures (conservatoire et Poulbot) dépend aussi de leur transmission à l'occasion du départ à la retraite de leur directeur madame Thouvenin et monsieur Boulet. Si chacun a le réflexe de travailler dans le domaine de l'enfance, c’est moins le cas envers les ados, jeunes adultes. Comme on le constate partout en France les ados, alors qu'ils sont grands consommateurs de culture, se retrouvent peu dans les propositions d'œuvres culturelles publiques. Madame Thouvenin en fait le constat : « Si l’offre de Poulbot est insuffisante pour satisfaire la demande des enfants, en revanche les ateliers pour les ados ne sont pas pleins ». Au conservatoire, monsieur Boulet fait le même constat après l'âge du lycée. Est-ce une fatalité ? Ne peut-on pas mieux adapter l'offre aux besoins ? 22/35 4. 2 Développer 4.2.1 jeunes et pratiques en amateurs S'il est difficile de définir des politiques culturelles publiques pour la jeunesse tant leurs pratiques sont en avance, réactives, liées à l'évolution des technologies, bousculant les frontières entre professionnels et amateurs, refusant souvent l'institution, un besoin cependant est identifiable : celui de salles de répétition. A cet égard, le prochain projet d'ouvrir deux salles de répétition, dont une serait aussi un studio d'enregistrement, dans les futurs locaux du service culturel est une première réponse. D'autres projets existent : l'ouverture d'une salle de répétition dans la future maison de quartier de Rougemont et celle d'une salle de hip-hop dans un autre équipement de quartier. Si tous se réalisent, la ville disposerait de cinq salles de répétition musicale et de trois de danse hip-hop (sans compter les salles municipales mises à disposition d'associations, par exemple l'association Gais les Sablons qui propose des cours de hip-hop). Si des besoins se sont exprimés, comment savoir si la réponse prévue est adéquate ? Prenons l'exemple des salles de répétition. L'actuel studio de Mauriac ne fait pas le plein et d'après le directeur des affaires culturelles les besoins connus actuels (le service culturel a recensé 27 groupes différents, dont 14 pré-professionnels avec lesquels la Ville a réalisé une compile) ne rempliraient pas deux salles de répétition à plein temps. Par ailleurs au delà de la simple approche quantitative, se pose la question du projet culturel et éducatif qui accompagnent ces salles. Deux conceptions appellent deux réponses différentes. La première est de laisser ces salles en autogestion, la seconde est d'accompagner les groupes dans leur développement artistique et économique en mettant à leur disposition un professionnel (à la fois technicien et animateur). D'autre part des équipements professionnels existent à proximité (Le CAP à Aulnay et Les cuisines à Blanc-Mesnil) déjà fréquentés par des groupes de Sevran. Est-ce que les deux réponses, et leurs modes de gestion qui correspondent à deux projets différents, ne pourraient pas cohabiter ? Des salles en autogestion dans les quartiers et d'autres professionnalisantes en centre ville dans les futurs locaux du service culturel. Elles ouvriraient pour les groupes 23/35 les plus motivés un parcours professionnalisant. Il faudrait analyser plus en détail les besoins pour pouvoir répondre au mieux à cette question. D'ailleurs plus globalement il serait intéressant de faire une étude sur les pratiques en amateur à Sevran et cela pour l'ensemble des habitants jeunes et adultes (dans le cadre, par exemple, d'un stage de master 2). On le sait : le rapport au temps s’est progressivement mais très profondément modifié. La réduction du temps de travail, l’allongement de la scolarité et l’augmentation de l’espérance de vie, le tout dans un contexte global d’élévation du niveau d’instruction se sont révélés de puissants stimulants de nouvelles pratiques en amateur. Les deux dernières enquêtes publiées par le ministère de la Culture15 confirment cette tendance, en montrant son ampleur. La proportion de français pratiquant en amateur la peinture, le théâtre, la sculpture, la musique ou le chant, seul, avec des amis ou en association a doublé depuis 1973. Par leur caractère massif, les pratiques en amateur constituent une dimension essentielle du rapport actuel de la population à la culture et aux arts. On peut en souligner quelques caractéristiques : • Le désir de pratiquer, de faire, est sûrement plus fort, surtout chez les jeunes que le désir de consommer, contrairement aux idées reçues. • Ces pratiques ont un caractère collectif, propre à la construction de liens sociaux, nécessaires à l’épanouissement des individus et à la vie de la cité. • Les pratiques en amateur, bien que leur fréquence soit corrélée aux catégories socioprofessionnelles, sont nettement moins discriminantes socialement que les pratiques de consommation culturelle, en particulier la fréquentation des lieux culturels. • Elles apparaissent de plus en plus (aux côtés d’autres activités dont la pratique du sport) comme constitutives de l’identité individuelle et collective. Elles permettent d’affirmer des appartenances, des engagements artistiques divers à partir desquels d'autres ouvertures sont possibles. 15 Cf Donnat Olivier .Les Pratiques culturelles des français- Documentation Française Paris 1997 et 2009 24/35 Aussi, les politiques publiques doivent s'efforcer d’accompagner ce mouvement de la société et cette forte appétence pour l’art et la culture de la population et plus particulièrement des jeunes. Cette étude sur les pratiques en amateur à Sevran en associant d'autres services (jeunesse, culture, DPS...) pourrait également permettre de compléter les dispositifs actuels. Par exemple : multiplier les rendez-vous slam, adapter l'offre de la future maison de l'image et du signe nommée Les 39 et une Marches (ateliers animés par des professionnels, apprentissage de l'image : fabrication et lecture, création numérique). 4.3 créer Dans la première partie, nous avons constaté que, telle qu'elle est, l'offre culturelle ne répond pas à tous les publics. La réalité objective des moyens ne permettra pas une réponse exhaustive. Pourtant des pistes de réflexion sont possibles. 4.3.1 Donner de la cohérence à l'échelle de la ville Nous avons déjà évoqué un certain manque de cohérence tant sur le plan de l'organisation avec un foisonnement mal maîtrisé d'événements (cf. 2.2.4) que sur le sens ( cf. 2.2.3 ) puisque, si les "carnets de voyage" ou "semaine sur ..." répondent au besoin de valoriser les cultures dominées, ils ne permettent pas de créer de l'en commun, c'est à dire de rassembler tous les habitants. De même les fêtes de chaque quartier, si elle trouve leur sens avec la vie associative ne permettent pas de travailler sur l'identité de la ville et à l'échelle de la ville. Or ce sont des objectifs essentiels de la municipalité. Cela ne veut pas dire qu'il faille les supprimer. Dans toutes les villes cette question se pose. Elle est partout difficile à résoudre. A Sevran peut-être davantage car beaucoup de services municipaux sont organisés sur la base des quartiers avec chacun sa dynamique propre. Elle ne se règlera pas d'un coup de baquette magique (ou autoritaire). Pour permettre à cette cohérence d'émerger progressivement, nous proposons la création d'un groupe de travail 25/35 rassemblant tous les professionnels concernés : culture, bibliothèques, arts plastiques, conservatoire, sport, DPS, OPR, Parcs et jardins, jeunesse, RP, enfance, maisons de quartier, archives, urbanisme, communication... Ce groupe pourra dans un premier temps échanger des informations et se doter d'un outil de travail (agenda partagé des événements) permettant d'éviter les doublons quand cela est possible et de respecter le rythme de travail des RP et des techniciens du service culturel. Il sera aussi l'occasion de discussions et d'une hiérarchisation des événements. Par exemple, si sur un même journée se concentrent plusieurs manifestations, est-ce qu'on les garde toutes ? Si oui, sur lesquelles communique-t-on ? Et de quelle manière ? On peut, à partir de ces discussions, adapter les supports de communication existant ou en créer de nouveaux, par exemple un "sortir" événementiel encarté dans le journal municipal. Cet agenda, numérique, consultable en ligne par tous, deviendra aussi une référence pour toute volonté d'ajouter un événement, une sorte de règle du jeu. Le travail du groupe pourra aussi tenter d'harmoniser la manière d'entrer en relation avec d'autres grandes institutions, par exemple l'Education nationale qui, aujourd'hui, reçoit 1000 propositions émanant de la Ville en ordre dispersé. Il permettra par ailleurs de mieux connaître et mieux utiliser les compétences des professionnels des différents services municipaux et de raisonner davantage "ville" que "service" ou "quartier". Pour donner de la cohérence à l'échelle de la ville et participer à l'expression de son identité, ce groupe réfléchira également à la conception d'une thématique commune annuelle qui pourrait accompagner les grandes étapes de la rénovation urbaine. Plutôt que de valoriser les différences, l'idée du thème est de rassembler les habitants autour d'un sujet qui les touche, qui les concerne tous. Par exemple, le thème des jardins. Ils sont un élément central de la rénovation urbaine (création des jardins partagés) et de l'identité de la ville (jardins ouvriers dans le parc de la Poudrerie, jardins individuels dans les quartiers pavillonnaires, et parcs de la ville). Cette 26/35 thématique commune permet à chaque acteur de s'y raccrocher à sa façon et à son rythme et à chaque habitant de s'y retrouver. Les jardins peuvent devenir le thème rassembleur de la saison 2011-2012. Il pourra traverser autant le carnaval que la programmation culturelle, les fêtes de quartiers que la fête des jardins et converger vers un événement ville, par exemple la fête de la ville. Ce thème des jardins, central à Sevran, peut rayonner sur les territoires alentours. Après des rencontres entre le DG culture de Sevran et M. Guillaume Coppé, le chargé de mission Grand Paris auprès du préfet de région d'une part et M. Pierre Oudart, le directeur du projet Grand Paris à la DRAC Ile-de-France d'autre-part, ce thème est retenu parmi les trois projets culturels du territoire du diagnostic artistique et culturel du contrat de développement territorial (version DRAC Ile-de-France). Ceci peut permettre de donner les moyens financiers nécessaires à ces projets et leur donner un rayonnement culturel à l'échelle de la métropole. Comme le dit le document: "Si cette idée était validée, des partenariats devraient être trouvés et notamment avec la Ville de Paris, l'Ecole du paysage de Versailles, le Festival de Chaumont..."16. Les évènements urbains, lieux d’expression artistique où se mêlent amateurs et professionnels et où se côtoie un public relativement hétérogène constituent de vrais moments festifs et collectifs et des moyens d’action efficaces pour la démocratisation culturelle. L’intérêt majeur de ces manifestations n’est pas de proposer la venue d’une star reconnue et /ou médiatique qui attirerait les foules mais que ce moment, cette fête, soient un temps fort dans une histoire collective. C’est le moyen de faire participer les différentes catégories de la population : différents âges, différents quartiers, différentes origines. Créer ainsi du brassage social autour de la préparation des activités qui y sont liées. Pour les services cela doit être aussi une occasion de travail collectif, transversal. C’est ainsi mettre réellement en œuvre et très concrètement ce que certains appellent de leurs 16 Cf en annexe le pré-diagnostic artistique et culturel du CDT version DRAC Ile-de-France 27/35 vœux dans de nombreux exposés théoriques : la démocratie culturelle, l'éducation populaire. La saison 2012-2013 sera marquée par de grandes démolitions aux Beaudottes comme à Rougemont qui sont des nouvelles étapes de la rénovation autour desquelles une thématique culturelle peut se construire : déracinement/enracinement, démolition/reconstruction... à définir. Enfin de ce travail régulier du groupe émaneront d'autres sujets de réflexion à soumettre aux élus. 4.3.2 diversifier et enrichir l'offre Collaboration intercommunale D’une part, il faudra sans doute envisager des collaborations avec les territoires voisins. Il existe à Tremblay une scène conventionnée danse. Plutôt que de développer une programmation danse à Sevran, on peut réfléchir à développer un partenariat, faciliter les transports, développer une politique tarifaire incitative, communiquer le programme tremblaysien aux Sevranais, organiser des ateliers avec des artistes à Tremblay… Cette réflexion est à inscrire dans le cadre de l’intercommunalité. Mais ce n’est pas suffisant. Sevran, on l’a évoqué, n’est pas une ville identifiée comme culturelle. Elle ne dispose d’aucun équipement reconnu sur le plan national et de très peu de subventions régionales ou départementales. L'un va d'ailleurs avec l'autre. On peut imaginer un projet autour du théâtre qui tente de répondre à ces critères : combler les manques de la programmation, donner à Sevran une identité culturelle forte, et conquérir de nouveaux publics. Pour à la fois introduire du théâtre dans la programmation et conquérir un public nouveau, nous proposons notamment la programmation régulière de "théâtre à domicile". Théâtre à domicile 28/35 Contrairement à l'usage, c'est le public qui reçoit le théâtre chez lui. Il revient aux maîtres de maison d'accueillir et de recruter les spectateurs, familles, amis, voisins. Il s'agit d'apporter le théâtre là où il est inconnu et en particulier dans les milieux populaires qui ne fréquentent pas les lieux de culture. Dès maintenant Sevran pourrait devenir un laboratoire de créations de petites formes répondant au besoin d'élargir les publics et être identifiée comme tel par les professionnels, la région, et le ministère de la culture. C'est autour de cette idée de laboratoire de créations que l'on peut, si on la développe, faire de Sevran une "ville culturelle régionale" avec un nouveau lieu. Le théâtre à domicile peut aussi se comprendre comme sa préfiguration. Les artistes appelés à créer devront tous répondre à une ambition, une exigence artistique fortement identifiées au niveau régional et national. C'est la condition pour devenir une grande ville culturelle. Mais c'est aussi et surtout la condition pour que les gens des milieux populaires à qui l'on veut s'adresser soient touchés par cet art. On ne peut pas se permettre d'avoir une proposition médiocre lors d'une représentation à domicile devant des gens qui découvrent le théâtre pour la première fois. Le théâtre à domicile est l'art de l'extrême proximité. Un comédien médiocre n'y résiste pas. Cette ambition, cette exigence doivent habiter la conception des futurs lieux. Deux nouveaux lieux : la Poudrerie et la maison de l'image et du signe Le théâtre de la poudrerie (cf texte de présentation en annexe) Faire d'un lieu en commun une œuvre hors du commun. Dans un des plus beaux parcs de la région parisienne situé au cœur de l’arc vert, fréquenté chaque année par un million de visiteurs (familles, jeunes, sportifs, …) se trouve une friche industrielle, une ancienne usine de poudre de la famille Nobel, riche d’une longue mémoire ouvrière. Ces bâtiments 29/35 magnifiques abriteront dans un cadre naturel exceptionnel un lieu de création théâtrale à rayonnement régional. Ce sera un lieu exceptionnel et inimitable, un laboratoire de recherches artistiques se nourrissant de l’échange permanent avec les habitants. Un lieu de longues résidences d’artistes laissant le temps nécessaire à la rencontre avec les gens pour créer des liens durables. Un lieu où les créations seront représentées sur une longue durée pendant quatre à six semaines tandis que la moyenne des représentation de spectacles vivant en France est de 5 à 6 représentations. Une « Cartoucherie » au nord du Grand Paris d’abord pour et avec les habitants du 93, une « Poudrerie », pas un théâtre de plus, mais une véritable coopérative théâtrale, une fabrique artistique unique de créations partagées. A la manière d'une coopérative ouvrière, la Poudrerie est une fabrique collective. La ligne artistique est définie par un collectif de quatre artistes, metteurs en scène, chorégraphe, musicien, deux femmes, deux hommes, d'origines et d'âges différents, reconnus pour la qualité de leur travail mais aussi leur démarche associant les habitants : Mathieu Bauer, metteur en scène, directeur de la compagnie Sentimental bourreau que le Ministre de la culture vient de nommer à la tête du Centre dramatique de Montreuil pour succéder à Gilberte Tsaï, directrice depuis 12 ans du CDN de Montreuil, metteuse en scène et directrice, à partir de juin 2011, d'une compagnie conventionnée par le ministère de la culture. Géraldine Bénichou, metteuse en scène et directrice artistique du Théâtre du Grabuge, récemment en résidence au théâtre national populaire de Villeurabanne. Rachid Ouramdane, chorégraphe, associé au Théâtre de la Ville, programmé dans les grands festivals internationaux (Avignon, Athène, New-York, Rio de Janeiro ou festival d'Automne). 30/35 L'ambition est que ce lieu produise un art qui s'adresse aux gens de la ville dans une grande complicité avec eux, tout en étant également montré dans les grandes manifestations internationales. La Poudrerie doit porter cette ambition et cette exigence là, sinon elle n'existera pas. Elle figure, tout comme les jardins et avec la Villa Médicis, parmi les 3 projets culturels retenus par le pré-diagnostic du Grand Paris. - Le projet « 39 Marches » pour la lecture et l'image « Les 39 et une(s) marches » sera un lieu laboratoire où habitants, associations et artistes chercheront des pistes pour rompre les barrières entre lecture et milieu populaire, entre l’écrit et l’image. Cet équipement culturel d’un genre nouveau réunissant en une seule structure une médiathèque et un cinéma autour d’une technologie, le numérique, interrogera les deux activités. Ce sera un espace pédagogique, un outil d’appropriation critique du langage des images télévisuelles et informatiques omniprésentes dans notre société. Un clin d’œil à la mémoire de Kodak. Un lieu d’effervescence et de confrontations. A deux pas de la gare Sevran-Beaudottes, à mi-chemin entre Paris et l’aéroport de Roissy, « Les 39 et une(s) marches » sera un lieu de proximité à rayonnement régional, un lieu incarnant le désenclavement de ce quartier. 4.3.3 Financement Lorsqu'on compare la structure du budget culturel de la ville de Sevran avec celle des villes françaises de plus de 10 000 habitants la part consacrée à la programmation est nettement plus faible, le budget de la ville étant lui-même inférieur de 35 % à la moyenne des villes de même strate. S'il est impossible au vue de l'état des finances de la ville de faire cet effort, il faut aller chercher des financements extérieurs, d'où l'importance de donner un rayonnement régional aux nouveaux projets culturels de la ville. Paradoxalement, parce que la ville a peu de moyens, elle doit voir très 31/35 grand pour ses projets culturels. C'est la seule façon, pour elle, d'être repérée et soutenue . Si on n'obtient pas de financement suffisant, il vaut mieux rien que médiocre. Memo, en guise de conclusion Part du budget de fonctionnement consacrée à la culture 8 % (9,30 % moyenne nationale) Part du budget de fonctionnement consacrée aux arts plastiques 10 % (4 % moyenne nationale) Part du budget de fonctionnement consacrée aux bibliothèques 38,75 % (20 % moyenne nationale) Part du budget de fonctionnement consacrée à l'action culturelle 20 % (27 % moyenne nationale) Aucune structure financée par l'Etat, la Région ou le CG Près de 50 % des inscrits au conservatoire sont de familles non-imposables Danse hip-hop : remplacer les deux salles dans les préfabriqués du Parc Louis-Armand et envisager la création d'une véritable salle de danse hiphop. Quelle transmission à l'occasion du départ à la retraite des directeurs du conservatoire et du département arts plastiques ? Réorganisation du temps de travail des services techniques de la culture (heures sup) Faire une étude sur les pratiques en amateur à Sevran (stage de master2) Nouveaux publics : s'engager dans la conquête des 70 % dont on ne parle pas, ceux qui, normalement intégrés, cultivés, mobiles sont les spectateurs potentiels des théâtres et des lieux de culture, qui pourtant ne les fréquentent pas, et qui sont précisément la grande majorité des habitants de la ville. Manque dans la programmation + conquête de nouveaux publics = théâtre à domicile 32/35 Rayonnement culturel régional (Poudrerie - maison du signe et de l'image) = financements Projet-Poudrerie retenu dans le pré-diagnostic du contrat de développement territorial en février 2011 Etre ambitieux ou rien 33/35 "Il s'agit de rendre accessibles les œuvres capitales de l'humanité et d'abord de la France au plus grand nombre possible de Français, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres de l'art et de l'esprit qui les enrichissent" André Malraux, décret du 24 juillet 1959 sur la mission et l’organisation du ministère chargé des Affaires culturelles "Permettre à tous les Français de cultiver leur capacité d'inventer et de créer, d'exprimer librement leurs talents et de recevoir la formation artistique de leur choix" Jack Lang, décret du 10 mai 1982, relatif à l’organisation du ministère 34/35 Annexes Pré diagnostic artistique et culturel en vue du volet culturel du contrat de développement territorial version DRAC Ile-de-France Tableau de bord du service culturel Tableau de bord du conservatoire Tableau de bord du département d'arts plastiques Le théâtre de la poudrerie : présentation 35/35 Pré diagnostic artistique et culturel en vue du Volet culturel du Contrat de développement territorial Version DRAC Île-de-France Pré diagnostic artistique et culturel en vue du Volet culturel du Contrat de développement territorial Version DRAC Île-de-France Comité de pilotage du 8 février 2011 Est de la Seine-Saint-Denis : Sevran, Livry-Gargan, Aulnay-sous-Bois, Clichy-sous-Bois, Montfermeil Peut-être davantage encore que le reste du territoire du département de la Seine-Saint-Denis, le territoire considéré pour le contrat de développement territorial « Grand Paris » est un territoire marqué par son relatif enclavement qui pénalise ses habitants pour l’accès aux zones d’emploi et à la capitale, pourtant très proche. Si les villes qui le composent font souvent la une de l’actualité pour ses « cités » en difficulté, l’ensemble du territoire est aussi caractérisé par un tissu pavillonnaire de faible densité et de vastes espaces verts souvent de qualité. Il comprend aussi des éléments patrimoniaux de qualité, ancien ou du 20ème siècle, ce dernier étant principalement constitué de sites industriels manufacturiers. Si la vie artistique et culturelle n’y est pas absente, elle est principalement d’initiative communale. Les communes s’appuient sur un très grand nombre d’associations qui, dans la nomenclature des politiques publiques, relèvent plutôt du secteur socioculturel. Les équipements existants ont un rayonnement surtout local et certains demeurent particulièrement fragiles. Les mémoires du territoire Le patrimoine bâti protégé au titre des monuments historiques Sans surprise, le territoire compte peu de sites et de monuments protégés par la loi. Il n’en est cependant pas exempt. On trouve deux sites protégés : - le Parc forestier de la poudrerie de Sevran ; - la chapelle Notre-Dame des Anges (13ème siècle) à Clichy-sous-Bois ; Trois monuments inscrits : - le petit Château dit maison Bourlon à Montfermeil (1635) inscrit MH ; - le châteaux des Cèdres à Montfermeil (1640) ; - le château de Clichy-sous-Bois (vers 1645 pour la partie la plus ancienne) ; Un monument classé : - l’église Saint-Sulpice à Aulnay-sous-Bois de la fin du 12ème siècle (en partie) Si ces lieux sont peu nombreux, certains présentent un intérêt patrimonial certain et peu connu du grand public. Mais surtout, ils « fonctionnent » avec différentes strates du système urbain, qu’il s’agit de prendre en compte pour que les mesures de protection et les actions de valorisation soient efficaces. En effet, les éléments d’intérêt patrimonial de ce territoire sont plus nombreux que les seuls sites et monuments protégés par la loi. Il serait donc intéressant et utile de procéder à un diagnostic patrimonial étendu, au moins tel qu’il est pratiqué dans le cadre de la préparation ou de la révision des P.L.U. Détail de l’église Saint-Sulpice d’Aulnay-sous-Bois Ce diagnostic, effectué de façon très complète, existe pour Aulnay-sous-Bois. Les services du patrimoine du Conseil général ont publié en 2008 un document important intitulé « Contribution au diagnostic de patrimoine de la commune d’Aulnay-sous-Bois ». Il se présente comme une aide à la décision pour l’élaboration du P.L.U. en application de l’article L 123-1-7° du code de l'urbanisme qui permet au collectivités de prendre différentes mesures de protection de leur patrimoine. Après avoir retracé l’histoire du territoire depuis l’antiquité et donc évalué la sensibilité archéologique des zones à aménager, il établit un inventaire architectural très complet puis, quartier par quartier, les caractéristiques paysagères, les enjeux patrimoniaux, les bâtiments remarquables et les éléments d’intérêt patrimonial. Il émet aussi des orientations et des recommandations. Chaque fiche est assortie d’une carte. Ce type de diagnostic assorti d’études sociologiques, voire anthropologiques, entre de surcroît dans les recommandations en vue d’un « aménagement durable » et figure notamment dans le guide méthodologique de la mise en œuvre d’une démarche HQE-Aménagement Exemple d’une carte patrimoniale d’un quartier d’Aulnay-sousBois Les services culturels à la population On entendra par « service culturel à la population » l’ensemble des équipements publics culturels ou participant à la vie culturelle du territoire, mais aussi les commerces culturels parmi lesquels et en tout premier lieu les cinémas, qui le plus souvent privés, sont parfois d’initiative publique et les librairies. Il serait intéressant de compléter cet inventaire très incomplet encore dans cette première version du document par celui des librairies et des points de vente de livres, par exemple dans les centres commerciaux et essayer de les qualifier. Les médiathèques Sevran : - Médiathèque Albert-Camus (Centre ville – Gare de Sevran-Livry) - Médiathèque Marguerite-Yourcenar (Quartier des Beaudottes) - Médiathèque Elsa-Triolet (Quartier des Sablons) - Médiathèque de l'@telier (Quartier Rougement) + un service de bibliobus Activités : « Lire à Sevran », heure du conte, bébés lecteurs, défis lecture… Aulnay-sous-Bois - Médiathèque Dumont (boulevard du général Galliéni) - Médiathèque Guillaume Apollinaire (rue Turgot) - Médiathèque Alphonse Daudet, (rue du Hameau) - Médiathèque Jules Verne (rue du Limousin) - Médiathèque Elsa Triolet (rue Saturne) - Bibliothèque sonore, rue Roger Contensin Livry-Gargan - Médiathèque René-Cassin (10, avenue du Consul-Général-Nordling – RN3) Expositions temporaires Clichy-sous-Bois - Bibliothèque Cyrano de Bergerac (rue des Bleuets) Montfermeil : - Médiathèque – ludothèque On trouve donc 14 équipements de lecture publique sur ce territoire. Ce sont ainsi les Villes de Sevran et d’Aulnay-sous-Bois qui sont les mieux dotées, sans surprise car cela correspond aussi au poids démographique de ces communes sur ce territoire. Aulnay-sous-Bois représente à elle seule 36% de la population concernée. Les enseignements artistiques Sevran : - Département d'arts plastiques. Deux ateliers - Atelier Poulbot qui accueille les enfants de 18 mois à 15 ans ; - Espace François-Mauriac ouvert aux adultes ; - École de musique et de danse (Conservatoire à rayonnement communal - CRC) classes préparatoires à l’entrée au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMD) Aulnay-sous-Bois - Conservatoire de musique et de danse à rayonnement départemental (CRD), rue de Sevran Le conservatoire est partenaire du « pôle-Sup 93 » Aubervilliers – La Courneuve - École d'art plastique Claude Monet (7 matières enseignées: dessin, peinture, gravure, céramique, histoire de l'art, photographie et multimédia.) L’École Claude Monet est une des plus grandes écoles d’art (non diplomante) en Île-de-France. Un lieu original à Aulnay-sous-Bois : le CREA (cf. infra) Livry-Gargan - Conservatoire municipal agréé de musique et de danse (CRC) (41, rue Édouard-Herriot). Clichy-sous-Bois - Conservatoire municipal Maurice-Ravel (CRC) (58 allée Auguste-Geneviève) Montfermeil - Conservatoire associatif - Le Monstarz, école de danse à Montfermeil (hip-hop + culture africaine) ? Le CREA, Centre d’Éveil et de Création Artistique à Aulnay-sous-Bois Depuis plus de vingt ans, cette structure atypique dirigée par Didier Grosjman contribue au renouveau du répertoire lyrique par des enfants à travers une démarche d’éducation artistique encadrée par des professionnels. (Nathalie Dessay, Laura Scozzi , Jérome Kaltenbach, Christophe Lidon, Armelle Cornillon…) Didier Grosjman poursuit le développement de son projet autour de la création d’opéras contemporains et de spectacles construits à partir de chansons traditionnelles dont la diffusion est établie en fonction des âges des enfants. Il s’agit dans ce cadre de vivre une démarche collective de création scénique, de s’approprier et de se nourrir d’un répertoire créé et adapté pour enfants et adolescents. Une logique de troupe est appliquée à des amateurs et donne un caractère original au projet du CREA. En outre, un équilibre entre le travail de création et la quantité de représentations a été trouvé . L’effectif de la formation amateur concerne environ 145 enfants à jeunes adultes répartis en quatre chœurs (Éveil , Atelier, Scène, Jeunes), en 2008 Didier Grosjman à développé deux nouveaux chœurs, l’un le CAP avec des jeunes issus des quartiers difficiles d’Aulnay, l’autre le chœur d’adultes ouvert aux jeunes adultes amateurs qui ont suivi la formation du CREA depuis de nombreuses années, En 2009, le CREA a travaillé sur deux évènements exceptionnels : la création du spectacle musical « Boulevard du swing » et la reprise de la création « le Tour du monde en 80 jours». Les deux dernières créations du CREA : « Marco Polo et la princesse de chine » et « Boulevard du Swing » créés à l’Espace Prévert d’Aulnay ont reçus l’éloge de la presse et des professionnels. Le répertoire du CREA fait l’objet de nombreuses reprises dans les opéras nationaux mais aussi dans les théâtres français et européens, Opéra Bastille, Opéra de Vichy, Opéra de Bordeaux, Opéra de Genève … Le CREA mène de nombreuses actions en milieu scolaire (interventions régulières dans 30 écoles primaires et maternelles en temps scolaire et hors temps scolaire) ainsi que des actions de formation en direction des professionnels de la musique et de l’enfance (mise en place de conventions de partenariat avec les 3 académies franciliennes et plusieurs autres académies hors Île-de-France. Il intervient dans les IUFM et dans les plans de formation académique. Un réseau CREA s’inspirant de la démarche artistique développé par l’équipe du CREA s’est mis en place sur le territoire national avec plusieurs structures et notamment à Nantes, au Creusot, à Chalonnes-sur-Loire, à Bastia... Le CREA et la collectivité nourrissent le projet d’un nouveau lieu pour cet équipement, si possible à proximité de l’Espace Jacques Prévert d’Aulnay, partenaire historique du CREA de la diffusion de leurs spectacles. L’éducation artistique en milieu scolaire et les projets interministériels Il existe de nombreuses actions, souvent soutenues par les collectivités, au sein des établissements scolaires. Parmi celles-ci, certains établissements sont entrés en partenariat avec des opérateurs artistiques et culturels parmi lesquels : - Montfermeil : Collège Pablo Picasso, atelier artistique avec Images Buissonnières (Photographie) Aulnay-sous-Bois : atelier artistique au Collège de Bussy, avec la Cinémathèque Française (cinéma - audiovisuel) Des projets fédérateurs allient plusieurs établissements scolaires - Corps produit, corps productif plusieurs lycées en partenariat avec les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis à Aulnay-sous-Bois et Drancy ; Images et nouvelles technologies, en partenariat avec « Images Buissonnières » et divers établissement scolaires, culturels et socioculturels de Aulnay-sous-bois, Clichy-sous-Bois, Montfermeil et Bondy ; Images en liberté à Montfermeil : plusieurs écoles primaires, en partenariat avec « Images Buissonnières » Plan Espoir Banlieues - Des femmes, des villes, des musées, avec les Archives de l’immigration familiale, à Clichy-sousBois (Grand Ensemble Clichy sous Bois / Montfermeil) ; Quartiers libres, avec le Centre social intercommunal de la Dhuys, à Clichy-sous-Bois (Haut Clichy-sous-bois + quartiers des Bosquets à Montfermeil ; Festival H2O, avec le Centre de danse du Galion à Aulnay-sous-Bois (Quartier de la Rose des Vents) Égalité banlieue, avec le Kygel Théâtre, à Sevran (les Beaudottes, Rougemont, Pont Blanc), Aulnay-sous-Bois (Gros Saule), Drancy (Avenirs) Démocraties Féminin Pluriel, avec La Louve Aimantée, à Dugny, le Blanc-Mesnil, Clichy-sousBois, Montfermeil, La Courneuve, Saint-Denis (Cité 212, Grand ensemble des Tilleuls, Karl Marx, Grand Ensemble haut et bas, Floréal, Les Francs Moisins) Les lieux de création et de diffusion des arts vivants, les lieux d’expositions temporaires Les cinémas Sevran : le cinéma Les 39 marches : spécialisé dans les films Art et essai Livry-Gargan : cinéma Yves Montand Aulnay-sous-Bois : Espace Jacques Prévert (2 salles dont une de 700 places) Les théâtres et autres salles Sevran : - La salle des fêtes offre des représentations théâtrales de pièces classiques et contemporaines, des ballets de danse classique et contemporaine et des spectacles de marionnettes ; L’Espace François Mauriac présente des concerts de musique (musique du monde, chansons françaises…) ainsi que des pièces de théâtre classiques et contemporaines. Livry-Gargan : - Le Centre culturel Yves Montand propose des ateliers d’expression culturelle et de loisirs pour enfants et/ou adultes ; L’ ancienne piscine est un espace composé de salles polyvalentes dédiées aux manifestations culturelles associatives ; Le Château de la forêt accueille de nombreuses expositions temporaires et abrite aussi des collections consacrées à l’histoire locale ; Aulnay-sous-Bois : - - Espace Jacques Prévert Théâtre, spectacles. L’espace Jacques Prévert est théâtre de ville, centre culturel polyvalent qui offre une programmation diversifiée en spectacles vivants, aussi bien pour adultes que pour le jeune public. Il accueille environ 100 000 spectateurs par an. Le CAP : scène de musiques actuelles. Salle de concert de 500 places, 3 studios de répétition et des cours de musique. Le CAP est un équipement culturel dédié aux musiques actuelles et à toutes les musiques du monde. (4 à 5 concerts par mois). Il offre aussi un enseignement à travers dix sept ateliers de pratique instrumentale tous niveaux : percussions, instruments à cordes et à vent, guitare …ainsi que des cours de technique vocale et gospel. Le soutien aux jeunes talents fait aussi partie des objectifs confiés à cet équipement. Trois studios de répétitions et un centre de ressources sont à la disposition des musiciens amateurs pour les aider à réaliser leurs projets, obtenir des informations sur les contrats, le régime de l’intermittence du spectacle, les adresses des lieux pour jouer… Le Centre de danse du Galion, galerie Surcouf. Trois studios de répétitions, des stages et des cours réguliers, il est reconnu comme Centre de Ressources pour la Pratique Amateur en Danse contemporaine en Île-de-France. Clichy-sous-Bois Clichy-sous-Bois - L'Espace 93 Victor-Hugo (place de l'Orangerie) offre toute l'année une programmation variée : pièces de théâtre, chanson, concerts de jazz, Rap, etc., spectacles de danse hip-hop ou contemporaine Le Chapiteau géré par la compagnie de théâtre la Fontaine aux images est un lieu culturel alternatif installé sous un chapiteau. Il propose de nombreux spectacles au jeune public et, chaque année, présente la mise en scène d'une pièce de théâtre classique (en 2010, l'Ile des esclaves de Marivaux). Un territoire d’événements artistiques et culturels très divers Ce pré-diagnostic n’a pas pour ambition de citer tous les nombreux événements organisés par les Villes ou avec leur soutien. À titre d’exemple, on pourra citer à ce stade et de façon non exhaustive les événements suivants : Aulnay-sous-Bois Le festival « All Blues », depuis la nomination d’une coproduction aux prestigieux Grammy Awards, est reconnu comme un festival original, à la fois local, national et international. Les concerts se déroulent au Cap, à l’Espace Jacques Prévert, au New Resto, au foyer-club André Romand, à la Grande Brasserie d’O’Parinor et au sein du site de recherche de l’entreprise L’Oréal, qui se trouve à Aulnay. Le festival H2O a fêté sa 14ème édition en 2010. Il est principalement programmé par le Centre de danse du Galion. Il programme et valorise de jeunes compagnies de danse hip hop aux côtés de compagnies plus confirmées. Montfermeil Le Défilé cultures et création a été créé par la Ville en 2005. Il a l’ambition de réunir autour d’une même action la population de différents quartiers de Montfermeil. Il est soutenu par le Ministère chargé de la politique de la Ville. À partir d’un thème différent chaque année, 400 à 500 habitants préparent les deux étapes du défilé, à savoir la présentation d’un costume traditionnel et une création sur le thème choisi. Ce travail s’effectue en liaison étroite avec les associations locales. Un jury professionnel récompense trois costumes. En 2011, le thème a été « les quatre saisons ». Sevran Le festival des « rêveurs éveillés » : Coordonné par le service culturel, le festival est le fruit d'un travail mené par les services municipaux (culture, bibliothèques, atelier Poulbot, école de musique, centres de loisirs, cinéma, centres sociaux...) en relation avec des associations sevranaises et départementales, l'éducation nationale, une quinzaine de compagnies. Ce festival s'adresse à la petite enfance. Les fêtes de quartier : lancées et animées par les acteurs socioculturels des différents quartiers, ces fêtes permettent de créer des rencontres et des échanges entre les habitants, les associations, les services Municipaux et tous les institutions présentes. Le Festival des enfants qui fête cette année ses vingt ans… Les projets culturels du territoire Marqué par le renouvellement et la volonté de tous les élus de changer l’image trop souvent négative du territoire, de nombreux projets artistiques et culturels sont en cours de réalisation ou, pour certains, encore à l’étude. Clichy-Montfermeil La Villa Médicis des artistes des banlieues du monde Le projet est né de l’articulation des opérations « Clichy sans cliché » et « des Nouvelles de la banlieue » après les événements de 2005 avec le Projet de renouvellement urbain, notamment dans le quartier des Bosquets. Aujourd’hui enclavé, demain desservi d’abord par un tramway puis par le nouveau réseau de transport, ce quartier pourrait accueillir la Villa Médicis des artistes des banlieues du monde dans une tour de bureaux réhabilitée, la Tour Utrillo ou à son emplacement. Le projet porté par les élus des deux villes a retenu l’intérêt, du Ministre de la Culture et de la Communication et du Maire de Paris. Des études de définition et de faisabilité ont été lancées qui, dans un premier temps, devraient permettre de décider de la démolition ou non de la tour de bureaux désaffectée. Sevran La Poudrerie Le Parc forestier de la Poudrerie pourrait accueillir un projet artistique de qualité en prise avec la société, lieu de fabrique animé par quatre artistes engageant un travail de création avec les habitants. Les jardins – le Festival des jardins – l’Arboretum – les Jardins partagés – les berges du canal Contrairement à l’idée reçue, ce qui semble caractériser ce territoire, et ce que l’étude urbaine de Finn Geipel montre bien, ce sont ses espaces naturels, vastes et variés, et encore trop méconnus. À Sevran, dans les quartiers Rougemont et Beaudottes, des jardins partagés ont été créés ; Un « conservatoire botanique » dans le parc de Kodak est en cours de définition Le Parc Arboretum de Montfermeil, de 11 hectares, a été inauguré en 2007. Ainsi, un événement autour de l’art et des jardins, de l’art des jardins, des paysages et de l’urbanisme pourrait être imaginé comme événement d’emblée placé à l’échelle métropolitaine alliant culture et développement durable. Si cette idée était validée, des partenariats devraient être trouvés et notamment, par exemple, avec la Ville de Paris, l'École du paysage de Versailles, le festival de Chaumont etc. Tableau de bord du service culturel Saisons 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 Nb de spectateurs Tout Public y compris Familiale Jeune Public 5451 5685 Nb de spectateurs Jeune Public 1750 1977 Total spectateurs 7201 7662 Dont Scolaires 1750 1925 0 52 Exonérés 1743 1500 Payants 3716 3640 Jauge 13811 12058 52,14% 63,54% Nb de spectacles Tout Public 35 35 Nb de représentations Tout Public 37 35 Nb de spectacles Jeune Public 11 8 Nb représentations Jeune Public 26 18 Nb de spectacles Total 46 43 Nb de représentations Total 63 53 Dont Centres de Loisirs % remplissage Recettes Billetterie Coût artistique 16 439,00 € 14 882,00 € 21 328,00 € 27 713,00 € 21 489,00 € 31 283,00 € 266 697,00 € 243 948,00 € 2010/2011 Service Culturel le, 01/03/2011 Tableau de bord du conservatoire CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMUNAL NOMBRE D'ELEVES DE L'AN 2000 A 2011 ANNEES 2000/2001 2001/2002 2002/2003 2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011 NOMBRE D'ELEVES 760 729 743 772 814 801 812 820 837 853 869 FREQUENTATION DE L'AN 2000 A 2011 900 850 800 NOMBRE D'ELEVES 750 700 650 2001/2002 2003/2004 2005/2006 2007/2008 2009/2010 2000/2001 2002/2003 2004/2005 2006/2007 2008/2009 2010/2011 CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMUNAL FREQUENTATION PAR MODALITE DE L'ANNEE 2008 A 2011 MODALITES NI IMP CHAM GRAT HC TOTAL ANNEES 2009/2010 365 311 53 45 79 853 2010/2011 390 302 57 45 75 869 2008/2009 329 317 51 45 95 837 FREQUENTATION PAR MODALITE DE 2008 A 2011 450 400 350 300 2010/2011 250 2009/2010 2008/2009 200 150 100 50 0 NI IMP CHAM Légende : NI : non imposable ; IMP : imposable ; CHAM : classes à horaires aménagés GRAT : gratuit (classes d'ensemble) HC : hors commune GRAT HC CONSERVATOIRE A RAYONNEMENT COMMNUNAL FREQUENTATION PAR QUARTIER DE L'ANNEE 2008 A 2011 QUARTIERS BEAUDOTTES CENTRE VILLE FREINVILLE MONTCELLEUX PONT BLANC PERRIN PRIMEVERES SAVIGNY ROUGEMONT SABLONS TREFLES HORS COMMUNE TOTAL 2010/2011 129 69 80 ANNEES 2009/2010 134 72 36 2008/2009 135 70 34 86 99 91 95 78 76 65 72 71 99 69 108 69 869 95 57 119 88 853 88 50 120 102 837 FREQUENTATION PAR QUARTIER DE 2008 A 2011 160 140 120 100 2010/2011 80 2009/2010 60 2008/2009 40 20 0 CENTRE VILLE BEAUDOTTES MONTCELLEUX PONT BLANC FREINVILLE PERRIN PRIMEVERES SABLONS SAVIGNY ROUGEMONT HORS COMMUNE TREFLES Tableau de bord du département d'arts plastiques Effectifs : Activités et Quartiers Activités Céramique Arts Plastiques Découverte Tout Petit Total Atelier Poulbot 2009 Plein tarif Sevranais 22 18 30 Sevranais Non imposable 25 11 23 70 59 Gratuit 55 55 Hors commune 9 4 12 8 33 Total 56 33 65 63 217 Quartiers Freinville Les sablons Montceleux Les beaudottes Primevères Perrin Centre ville Rougemont Les Treffles Total Plein tarif Sevranais 2 6 8 3 6 8 18 1 20 72 Sevranais Non imposable 0 1 8 26 2 11 3 7 3 61 Gratuit 1 6 8 14 3 7 5 5 3 52 Activités 60 50 40 Plein tarif Sevranais 30 Sevranais Non imposable 20 Gratuit Hors commune 10 0 Céramique Arts Plastiques Découverte Tout Petit Quartiers 30 25 20 15 Plein tarif Sevranais 10 Sevranais Non imposable Gratuit 5 0 Freinville Les sablons Montceleux Les beaudottes Primevères Perrin Page 1 Centre ville Rougemont Les Treffles Total 3 13 24 43 11 26 26 13 26 185 Effectifs : Activités et Quartiers Plein tarif Sevranais Activités Céramique Dessin BD Dessin Sculpture Modèle vivant Modelage Photo Total Atelier Mauriac 2009 Sevranais Non imposable Hors commune Total 17 12 17 12 14 17 12 1 3 41 27 37 16 10 10 82 1 6 6 56 3 3 1 23 20 19 17 161 Quartiers Freinville Les sablons Montceleux Les Beaudottes Plein tarif Sevranais 5 11 7 3 Sevranais Non imposable 4 5 10 1 Total 9 16 17 4 8 11 13 1 12 71 2 14 3 3 10 52 10 25 16 4 22 123 Primevères Perrin Centre ville Rougemont Les Treffles Total par activités 20 15 Plein tarif Sevranais 10 Sevranais Non imposable 5 Hors commune 0 Céramique Dessin BD Dessin Sculpture Modèle vivant Modelage Photo par quartiers 16 14 12 10 Plein tarif Sevranais 8 6 Sevranais Non imposable 4 2 0 Freinville Les sablons Montceleux Les Beaudottes Primevères Perrin Centre ville Rougemont Page 2 Les Treffles Le théâtre de la poudrerie : présentation LE THÉÂTRE DE LA POUDRERIE Pourquoi créer un nouveau lieu ? L'ancrage géographique du parc de la Poudrerie appelle un lieu artistique nouveau Situé sur les communes de Livry-Gargan, Sevran, Tremblay et Vaujours en Seine-Saint-Denis, c'est d'abord un lieu où tous les milieux, tous les âges, toutes les cultures se mêlent, une plongée dans la France multiethnique où s’invente la société de demain. C'est aussi un territoire où la création manque cruellement de lieux de fabrication : salles, studios de répétitions, espaces où travailler dans la durée... C'est le cas dans toute l’Ile-de-France, mais plus particulièrement encore dans le nord-est de la Seine-Saint-Denis. Il est remarquable que Sevran, une ville de plus de 50 000 habitants, ne dispose pas même d'un équipement culturel reconnu et subventionné par l'Etat, la Région ou le Département. La Poudrerie équilibrera artistiquement cet espace bordé par le canal de l’Ourcq qui prolongera symboliquement son rayonnement jusqu’au centre de Paris. Le premier lieu qui place au cœur de son projet la rencontre avec les citoyens. Lieu d’échanges entre la création artistique et les publics, la Poudrerie sera un théâtre fédérateur, en prise avec la société, un lieu original, un lieu d'expérimentation. - Processus innovant de création Les artistes qui s'installeront à La Poudrerie auront en commun de vouloir confronter leur travail à la réalité sociale et de nourrir leur création de la rencontre avec les habitants. Ils inventeront des processus de création originaux afin que l'exigence artistique soit partagée par le plus grand nombre. Les créations s'élaboreront à partir d'échanges avec les gens, à partir de leurs histoires, de leurs mémoires, leurs émotions, leurs inquiétudes, leurs désirs ... Les résidences d'artistes seront suffisamment longues pour que les échanges soient réels et durables. De multiples formes de rencontres sont possibles (recueils de témoignages, ateliers d'écriture ou d'alphabétisation, rencontres artistiques, artistes amateurs au côté de professionnels...). Nous explorerons les formes artistiques de « genres mineurs » comme le polar, le feuilleton, pour créer de nouvelles formes théâtrales et des rencontres d’un autre type avec les publics. Nous commanderons, par exemple, un polar théâtral à un auteur qui s’inspirera des villes environnant le parc de la Poudrerie. Le polar est un chemin de traverse pour entrer dans la connaissance intime d’une ville et de ses habitants. Nous proposerons une forme de feuilleton théâtral en 4 ou 5 épisodes annuels, comme des rendez-vous réguliers avec des personnages de fiction (voir la formidable explosion de la qualité artistique des séries télévisées) dont les aventures seront puisées dans des groupes d’écoute (appartements, entreprises, écoles...). Nous reprendrons les séries « histoires courtes mais vraies… ou presque » dont le matériau de textes de théâtre est constitué d’interviews filmées. Ces spectacles sont constitués d'une série de portraits théâtraux et vidéo, de la confrontation, entre la parole des gens et l'imagination des metteurs en scène et comédiens de théâtre, de l'art et du réel. - Lieu de diffusion original : un mois minimum La Poudrerie s'inscrit dans une complémentarité avec les scènes conventionnées existantes à proximité, le théâtre Louis-Aragon pour la danse à Tremblay et le Forum au Blanc-Mesnil en programmant les spectacles pour de longues périodes, au moins un mois et jusqu'à six semaines afin que les spectacles profitent à un large public, bien au delà des abonnés, et que la presse et les milieux professionnels puissent venir. C'est aussi permettre aux spectacles d'atteindre sa maturité, quand la plupart des productions de spectacle vivant sont diffusées au maximum 5 ou 6 fois. - Élargissement des publics : dépassement du clivage entre création artistique et action culturelle Les spectacles se construisant à partir de rencontres avec les habitants, ceux-ci seront concernés, impliqués et passeront plus naturellement la porte du théâtre, quand ce n'est pas le théâtre qui s'invitera chez eux par des représentations à domicile. Le va et vient entre paroles populaires et écritures théâtrales, entre espaces de vie privée et salle de théâtre, entre nouveaux spectateurs et équipes artistiques rendra le public un peu plus acteur. Le théâtre sera son théâtre. La diversité des publics passe aussi par la diversité des artistes. La Poudrerie veillera à la présence d'artistes issus de l'immigration et à une égalité homme / femme. - un lieu intime et universel Dans chaque parcours de vie une partie entière de l'humanité résonne. Plus une création s'inspire de l'intimité profonde de l'individu, plus elle parle à tous. Qui fait quoi ? un collectif artistique A la manière d'une coopérative ouvrière, la Poudrerie est une fabrique collective, une scop réunissant quatre artistes, metteurs en scène, chorégraphe, musicien, deux femmes, deux hommes, d'origines et d'âges différents, reconnus pour la qualité de leur travail mais aussi leur démarche associant les habitants : Mathieu Bauer, metteur en scène et directeur de la compagnie Sentimental bourreau Géraldine Bénichou, metteuse en scène et directrice artistique du Théâtre du Grabuge Rachid Ouramdane, chorégraphe, associé au Théâtre de la Ville Gilberte Tsaï, directrice du CDN de Montreuil Compagnies en résidence Elles travailleront sur des durées suffisamment longues. Les équipes s’y croiseront. La Poudrerie organisera les conditions d’un vrai dialogue entre elles. Chaque équipe sera associée et responsabilisée aux rencontres avec les habitants selon son identité. Une fois par trimestre une carte blanche sera proposée à l’une ou plusieurs d’entre elles. Le temps d’un automne ou d’un printemps, elles deviendront artistes associés, non seulement à la programmation mais à la vie du théâtre. Programmation pluridisciplinaire et métissée Le métissage des artistes sur le plateau créera le métissage des spectateurs dans la salle. Le théâtre et la danse bien sûr, les arts dits urbains, la vidéo, la chanson, le jazz, le slam, seront aussi chez eux à la Poudrerie. Des passerelles seront tendues avec certaines institutions nationales dont les projets sont proches (Scène nationale de Calais Le Channel, Le CDN de Montreuil, le théâtre permanent des Laboratoires d'Aubervilliers. Les espaces du parc nous permettront d’accueillir sous chapiteau le nouveau cirque. Par le canal, nous créerons des liens avec le Parc de la Villette. Aux beaux jours, les arts de la rue investiront les lieux. Donner à l’humour, aux rires et aux pleurs, à l’émotion, une place plus centrale pour que la réflexion sur l’homme et sa condition soit limpide, généreuse et bouleversante, que ce laboratoire devienne un lieu ou l’on se donne des rendez-vous réguliers, et que de ces rendez-vous, personne ne soit exclu. Préfiguration 2011 à ... Etre créatif sans être élitiste. Dès l’année de préfiguration, une équipe de 4 à 5 personnes quadrillera le territoire qui entoure le parc, immeuble par immeuble, école par école, entreprise par entreprise, commerce par commerce, association par association, appartement par appartement. Elle ira chez les gens à leur rencontre pour qu’ils racontent leurs histoires, pour mettre ce temps de la conversation, du bavardage au centre, dans une société qui tente de l’exclure. Là se disent des paroles qui ne se disent nulle part ailleurs, des paroles intérieures, intimes. Et c’est en partie sur cette intériorité que l'équipe de préfiguration travaillera, bien sûr lors de rencontres personnelles mais aussi sur les routes d’internet, les blogs, les nouveaux médias. De ces paroles, des pièces seront écrites, mises en scène, interprétées par des professionnels et jouées dans les appartements en commençant par les cités HLM. Des représentations, par centaines, rassembleront en une année des milliers de spectateurs qui deviendront les premiers fidèles du nouveau théâtre. Les premières représentations auront lieu au moi de mai. La première forme choisie est le cirque, le cirque à domicile. A partir de septembre, la préfiguration s'imprègnera du thème qui fédérera la saison culturelle sevrananise : les jardins. Jardins partagés, jardins individuels, parc de la Poudrerie, jardins intérieurs... chacun cultive le sien. Quels lieux ? Il s’agit d’une salle de spectacle de 250 places accueillant une centaine de représentations par an. De 3 à 5 salles de répétitions pouvant accueillir en parallèle plusieurs compagnies, d’une librairie, d’un café, le café du parc, qui pourra offrir aux gens et aux artistes un lieu de rendezvous toujours ouvert. On y trouvera des rencontres, des débats sur l’urbanisme, le cinéma, la société telle qu’elle va. On y mangera une cuisine du monde. Ces équipements seront installés dans des locaux, actuellement délaissés, de la Poudrerie. Les trois bâtiments pressentis (anciennement atelier de carbonisation et hangars de stockage) offrent grâce à leur architecture en U et à une superbe charpente de multiples possibilités de développement. La poudrerie, toute une histoire 2013 : Ré-ouverture de la Poudrerie devenue théâtre 1973 : fermeture de la poudrerie et ouverture du parc au public 1873 : ouverture de la poudrerie nationale Le parc de la Poudrerie est un espace forgé par 100 ans d'histoire industrielle dans un site naturel d'exception : la forêt de Bondy. Situé en bordure du canal de l’Ourcq, sur les communes de Sevran, Livry-Gargan, Vaujours et Villepinte, ce parc est à la fois un lieu symboliquement fort et déterminant dans l’histoire de ce territoire et un espace directement relié à Paris grâce au canal de l’Ourcq. Les 108 kilomètres de berges du canal constituent aujourd’hui un lieu de promenade pour les Franciliens, en particulier les week-ends et jours fériés.