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1 ER T R I M E S T R E 2 0 1 1
NUMERO 64
TRIMESTRIEL 17 ÈME ANNÉE
BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X
www.sabam.be
M
A
G
A
Z
I
N
E
Freaks
Les belles profondeurs sont insondables
STROMAE ET
UNE VICTOIRE
DE LA MUSIQUE
BLUE VELVET
PASSE
AU LEVEL II
MERCREDI DU LIVRE
LA LITTÉRATURE
EN FÊTE À LA SABAM
PALMARÈS
DES MAGRITTE
DU CINÉMA BELGE
SOCIÉTÉ BELGE
DES AUTEURS, COMPOSITEURS
ET ÉDITEURS.
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4
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T
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I
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N
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U
Editorial
Le Café des Auteurs en mode Turalura
AUDIOVISUEL
8
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Palmarès des Magritte du Cinéma Belge
Szymon Zaleski : Happy End // Patrick Alen : Les Yeux
THEATRE
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12
13
Lorent Wanson : Historia Abierta // Focus sur Marc Hérouet
Ebalé Zam : un artiste au parcours sinueux // Back to the roots !
Zidani, la rentrée d’Arlette // Sois Belge et tais toi !
SABAM ACTUALITE
6
9
Les Editions Luc Pire renaissent à la SABAM
Les Midis du Doc. s’installent dans le nouvel Auditorium
AV Servais/Storck
ARTS VISUELS
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Les couleurs s’invitent pour l’Apéro… // Les artistes comme
chez eux à la SABAM
LITTERATURE
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16
La Foire du Livre 2011
Quand la littérature se met à table… Anne-Marie Basic,
Annick Lambert et Thierry-Pierre Clément
SABAM EN COUVERTURE
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Freaks. Les belles profondeurs sont insondables
DOSSIER
20
Le droit de reprographie
MUSIQUE
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L’amour ? Frank persiste et signe !
Gainsbourg à l’heure belge !
STROMAE Et une Victoire de la musique pour le jeune prodige
Witloof Bay en finale de l’Eurovision 2011 ! // Kora Strings for N’Faly Kouyaté
Alex Callier : ‘La musique pop n’est pas une science exacte’ // Selah Sue
soigne son spleen adolescent par des vibrations démentes
Dominique Corbiau : À la croisée des musiques
Un Grammy Award pour un album reprenant des morceaux de Dhruba
Ghosh // Luz Chabane chante Brel
Entre art et art : Didier François & la harpe nickel
Hervé Borbé Improvisation haute en couleurs
IDEMM “Doors of feelings”
Blue Velvet passe au Level II
RUBRIQUES
32
34
36
38
40
Tempo
Synopsis
Ars pictura
SABAM infos
Audiovisuel lauréat
2
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
EDITORIAL
Christophe Depreter
CEO
LA COMMUNICATION EST À L’HONNEUR À LA SABAM.
On a d’abord commencé par une émission à la VRT. Résultats : ceux qui nous détestent nous
détestent plus encore, et ceux qui nous aiment nous aiment encore mieux.
L’Apéro Galerie a sorti sa deuxième édition en illuminant notre façade et toute la grise rue d’Arlon ;
de nouvelles salles de réunion ont été inaugurées, tandis que simultanément l’équipe de la SABAM
présentait ses vœux aux auteurs, compositeurs, éditeurs, et aussi artistes-interprètes que nous
sommes fiers de compter parmi nos membres ; la Foire du Livre a accueilli le stand de la SABAM
(dont le look doit certes être amélioré…) ; le Mercredi du Livre nous a ouvert de nouvelles pages ;
les Midis du Doc nous ont comblé d’images et d’infos ; Marc Hermant et Jean-Luc Fonck ont lancé
en fanfare et en humour les livres fraichement publiés par un éditeur partenaire de la SABAM ;
notre stand au Midem a déployé ses tapis rouges sur une surface, crise oblige, diminuée de moitié,
mais ô combien appréciée et fréquentée par nos membres et nos clients ; le Café des Auteurs a,
comme chaque trimestre, réuni nos membres de toutes les disciplines ; la SABAM a mis à
l’honneur Frank Michaël pour une carrière qui se moque de la crise du disque…
Tous ces événements vous sont contés dans ce Magazine ou, à défaut de place, sur notre site
Internet SABAM WEBTV sous l’onglet “events”.
Parallèlement, nous avons décidé d’augmenter notre force de frappe en matière de communication.
Nathalie Suwier, recrutée début janvier, se charge désormais de tous les aspects relatifs à la
communication interne, à l’organisation d’événements, à notre site Internet qui sera revu de fond
en comble, au Magazine, à la communication vers les membres, à la promotion de la culture et de
nos membres. Thierry Dachelet, que nous remercions ici pour le travail accompli, est appelé à
intensifier nos relations avec la presse et les média.
Nous disposons ainsi d’une équipe qui va faire évoluer l’image de la SABAM, en commençant par,
nous l’espérons, la façon dont nos membres considèrent notre société. Nous n’aurons en effet de
cesse de répéter que les ayants droit que nous représentons, et dont nous gérons les droits, sont
nos meilleurs ambassadeurs auprès de l’opinion publique.
Mais, si elle est un outil vital, l’image ne constitue bien sûr pas l’essence de notre mission. Après
les divers retards que nous avons connus fin 2010, nos équipes opérationnelles ont tout mis en
œuvre afin que notre travail de répartition se fasse désormais à la date annoncée. Tout est-il réglé ?
Loin s’en faut. Le processus de modernisation de notre société est bien avancé, mais les défis
restent de taille : modernisation de certains de nos instruments, mise en œuvre effective de toutes
nos valeurs à tous les niveaux, collaborations internationales en formation… Les projets en cours
sont nombreux et nous espérons pouvoir vous les détailler à l’Assemblée générale qui se déroulera
le lundi 6 juin à 14.00 heures. Il dépend aussi de chacun de nos ayants droit d’en faire quelque
chose de plus qu’une formalité administrative ennuyante. Nous comptons sur vous !
3
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LE CAFÉ
DES
AUTEURS
EN MODE
TURALURA
Notre rédaction a vu Sacha,
jeune star en herbe, pour la première fois à l’oeuvre il y a quelques années à l’occasion du
Sound & Music Expo à Bruxelles.
Que cette “Graine de Star” de
jadis ait depuis lors profondément évolué comme interprète et
auteur-compositeur, nous en
avons eu la preuve irréfutable au
Café des Auteurs.
Déja avant de recevoir début 2011 un MIA
(Music Industry Award) bien mérité,
Will avait déjà pu ramener à la maison cet
Award Café des Auteurs. Avec les félicitations
de Johan Verminnen.
Sacha, qui fut le premier à monter sur la scène de la SABAM, a assurément dû
rappeler à Will Tura l’époque où il n’était encore que le petit Tuurke, un jeune talent qui
allait, 70 ans plus tard devenir une icône.
Will Tura qui, à lui tout seul, incarne un chapitre à part dans notre histoire musicale, n’a
rien perdu de sa créativité. L’année 2010 fut truffée de collaborations surprenantes
avec d’anciennes et de nouvelles connaissances. Même la génération actuelle
d’auteurs-compositeurs interprètes trouve le chemin du répertoire de Tura et lui insuffle
un souffle nouveau.
La SABAM a donc mis les petits plats dans les grands et
a surpris Will en lui décernant un award Café des Auteurs
et en lui offrant la version anglaise de Draai dan 797204
par Kelstone (groupe de Jan Van Kelst).
Kelstone n’est cependant pas uniquement le nom du
groupe, c’est également un instrument à cordes révolutionnaire, qui a été présenté en primeur lors du Café
des Auteurs.
Jan ven Kelst
Entre-temps, divers créateurs se sont laissé inspirer par le
nouvel instrument, qui se joue de la même façon que le piano.
Ainsi, Dirk -The Neon Judgement- Da Davo, qui a eu lors du
Café des Auteurs une rencontre intéressante avec le compositeur Alex Otterlei, a déjà écrit un nouveau morceau pour cet
instrument...
(TG)
Monsieur Dupont, couverture
de notre précédent magazine,
nous a gratifiés d’une performance
haute en couleurs.
Sacha
4
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Will Tura a été félicité par notre CEO,
Christophe Depreter et par
l’administrateur délégué, Johan Verminnen
La harpiste Janu en
compagnie de Will Tura
Jeroen Swinnen (parolier),
Stefaan Fernande (parolier)
et Danny Riesterer
Interview de Joe di Dio,
réalisateur/producteur des capsules
d’humour “Permis d’rire”
Dirk Da Davo (The Neon Judgement)
et Alex Otterlei
(TG)
Photos © SABAM/GVW
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Les Editions Luc Pire
renaissent à la SABAM !
Photos © SABAM
Le mercredi 12 janvier dernier, Luc Pire avait décidé de tenir la première conférence de presse
de sa nouvelle maison d’édition dans les locaux de la SABAM. En effet, il y annonçait le
redémarrage de ses activités, et nous parlait de la nouvelle ligne éditoriale de sa société,
dorénavant installée à Liège.
Luc Pire
Créées en 1994, vendues en 2010 au
groupe RTL, que sont les Editions Luc
Pire devenues ? Légalement, il fallait un
an pour que Luc Pire puisse associer
librement son nom à une nouvelle
entité indépendante.
Aujourd’hui, c’est chose faite et les
deux premiers auteurs qui bénéficient
du savoir-faire de l’équipe de Luc Pire
sont Marc J. Hermant (voir page 7) et
Jean-Luc Fonck (voir encadré). Un
Jean-Luc Fonck particulièrement en
forme lors de la conférence de presse
qu’il s’est empressé de rendre judicieusement incompréhensible, en ce qui
concerne son roman.
Marc J. Hermant
On aura tout de même retenu, dans la
présentation des nouvelles activités de
Luc Pire toute l’importance accordée
aux nouveaux supports numériques,
avec une offre directement accessible
sur les iPad et autres tablettes, ainsi
que sur les principaux sites de vente de
livres en ligne. Ce qui permettra également la réédition d’anciens titres, épuisés, à des prix très démocratiques.
Trois axes seront privilégiés: humourpolitique-investigation, beaux livrespatrimoine et une collection de polars
courts dont l’intrigue s’installe dans les
grandes villes belges et pour lesquels
Luc Pire fait appel à des auteurs
connus comme à de jeunes talents.
Les Éditions Luc Pire prévoient de sortir
une trentaine de livres par an, sous la
direction de Laurence Housiaux. On
compte dans le catalogue, depuis le
début de l’année, un essai de Guy
Spitaels à propos de Barack Obama,
Jean-Luc Fonck
un roman de Philippe Moureaux - La
soupière chinoise - ou encore le livre
de Catherine François - Sexe, prostitution et contes de fée - abordant la
prostitution et la liberté sexuelle.
Hitler, une saga de l’industrie automobile allemande entre 1933 et 1940).
La diversité est donc au rendez-vous
autour d’un homme de projets, qui
continue de croire dans les auteurs
belges et qui, entouré de fidèles collaborateurs de la première heure ou de
nouveaux artisans du Net va mettre
plus que jamais son enthousiasme et
son expérience au service des écrivains et des lecteurs.
(LM)
Dans les titres à paraître, on évoquera
aussi bien la Wallonie (Yves Vander
Cruysen et Tommy Leclercq – La
Wallonie vue par les grands écrivains, Christian Sonon – Gîtes de
caractère en Wallonie) qu’Adolf Hitler
(Alain van den Abeele – Courir pour
Jean-Luc Fonck - Histoires allumées
Les histoires de Fonck sont comme ses chansons. Elles n’ont presque ni queue ni tête.
Un drôle de corps. Et une âme particulière. Ce ne sont pas des histoires. Ce sont des
contes modernes où tout est possible. Un exemple ? Vous plongez dans une piscine et
vous tombez dans une forêt. Bien sûr que ça existe. Il suffit d’ouvrir Histoires allumées.
Préparez-vous au pire. C’est beaucoup mieux que ce que vous espérez. Pardon ? Je
devais vous parler du Livre de Jean-Luc Fonck ? C’est ce que je viens de faire... Mais
lisez-le, il ne se résume pas...
6
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LA FOIRE DU LIVRE
2011
Pluriel s’il en est, le livre s’est invité au cœur d’un débat de société sur le site de Tour & Taxis. Il témoignait ainsi
des variations d’une société mouvante, changeante, en redéfinition permanente.
Une société qui n’arrête jamais sa réflexion sur la place des femmes à
l’heure contemporaine.
Cette réflexion s’est accompagnée
d’une démarche pertinente d’auteurs,
de psychologues, de poètes. C’est
ainsi que Philippe Sollers, et son célèbre roman “Femmes à l’aube des
années 80”, a influencé le thème de
la fête du livre en 2011.
Le livre (devenu aussi virtuel) continue
à fédérer, à rassembler les adeptes du
papier arpentant de plus belle les couloirs de la 41 ème édition d’une Foire
plus Livre que jamais. C’était du 17 au
21 février.
La SABAM et la littérature
Société pluridisciplinaire, la SABAM
inscrit les auteurs littéraires au centre
de ses activités. Près de 60 écrivains
ont accordé leurs agendas pour être
présents sur le stand de la SABAM. Le
© www.foiredulivredebruxelles.be
Le livre continue à fédérer,
à rassembler les adeptes
du papier arpentant
de plus belle les couloirs
de la 41ème édition
d’une Foire plus Livre que jamais.
public a répondu massivement en
jou ant le jeu des dédicaces, des
découvertes, mais aussi en nous interrogeant sur le rôle de la SABAM
en ma tière de littérature, de protection des droits et de reprographie.
La Foire du Livre est aussi le théâtre
de nouvelles rencontres professionnelles et c’est ainsi que notre société
s’est enrichie de plusieurs nouveaux
membres qui ont choisi de lui faire
confiance pour la gestion de leurs
droits.
(SG)
Edition spéciale du Mercredi du Livre
La salle de presse avait un air de fête le 18 février dernier. Elle avait comme
un air de “Mercredi… du Livre”. Deux auteurs de la SABAM y présentaient
leur dernier livre : Marc J. Hermant “Entre les mailles du filet” et Jean
Botquin “Bréviaire d’un quotidien”. Une édition menée de main de maître
par Benoit Coppée, auteur littéraire et administrateur de la SABAM. Pascale
Hoyois incarnait la voix des mots…
Appel à vous connaître
Vous êtes auteur littéraire ? Vous êtes
sous le coup d’une actualité (parution
récente ou à venir, concours littéraire…),
faites-vous connaitre !
[email protected]
Le 18 février dernier, deux auteurs
de la SABAM présentaient
leur dernier livre :
Marc J. Hermant et Jean Botquin.
7
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
PALMARÈS DES
MAGRITTE
Avec
DU CINÉMA BELGE
le soutien
de la
SABAM
Les Magritte du Cinéma, organisés par l’Académie André Delvaux essuyaient les plâtres de la première
édition. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que l’événement a apporté satisfaction à l’ensemble
de la profession audiovisuelle.
Plutôt que de monter les marches et le
tapis rouge comme à Cannes, il s’agissait cette fois de descendre le long du
tapis bleu qui mène à la magnifique
salle du Mont des Arts.
La soirée retransmise en direct et en
clair par BeTV a attiré pas moins de
1200 personnes. Réalisateurs, scénaristes, compositeurs, institutions, sponsors et autres techniciens du cinéma se
préparaient à la grande fête.
Sur le coup de 20h, tout le monde prit
place dans la salle. La SABAM, partenaire de l’événement était évidemment
bien représentée.
La cérémonie a été à la hauteur des
ambitions de la profession : maîtrisée
d’un bout à l’autre par Helena Noguerra,
la sœur de la chanteuse Lio. Quelques
trublions ont néanmoins fait parler
d’eux ! Les apparitions de Benoît
Poelvoorde, de François Damiens et
de Jean-Claude Van Damme ne sont
pas passés inaperçues. A l’image des
Césars, la cérémonie s’est ensuite
déroulée de manière classique mais
décontractée, les nominés comme les
vainqueurs recevant du temps d’antenne à travers les extraits de films et par
les diverses caméras braquées sur eux
au moment du verdict !
Il n’y a pas photo, le grand vainqueur
de la soirée est sans conteste Mr.
Nobody, désigné meilleur film de l’an-
Un Magritte d’Honneur posthume a
également été décerné au papa de
tous les réalisateurs belges, André
Delvaux. Le trophée a été remis à sa
fille Catherine par Charly Herscovici, le
président de la fondation Magritte.
née. Son auteur Jaco Van Dormael, par
ailleurs parrain de la soirée, a été élu
meilleur scénariste et meilleur réa lisateur. Mr. Nobody a aussi remporté
trois autres récompenses : meilleure
photo (Christophe Beaucarne), meilleure musique (Pierre Van Dormael) et
meilleur montage (Matyas Veress).
Carton plein donc!
Enfin, Benoît Poelvoorde a été récompensé par le public. Flanqué de son
complice de Rien à déclarer, François
Damiens, il est venu comme à son
habitude mettre le feu sur scène.
(FS)
Trois films remportent quant à eux deux
Magritte : Illégal, Panique au Village
et Élève Libre.
Le palmarès complet
MEILLEUR FILM : “Mr. Nobody” (Toto and co – Olivier Rausin)
MEILLEUR REALISATEUR : Jaco Van Dormael pour “Mr. Nobody”
MEILLEURE COPRODUCTION : “Looking for Eric” (Les Films du Fleuve – Jean-Pierre
et Luc Dardenne)
MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL : Jaco Van Dormael pour “Mr. Nobody”
MEILLEURE ACTRICE : Anne Coesens dans “Illégal”
MEILLEUR ACTEUR : Jonathan Zaccaï dans “Élève libre”
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE : Christelle Cornil dans “Illégal”
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE : Jan Decleir dans “Les barons”
MEILLEUR ESPOIR FEMININ : Pauline Etienne dans “Elève libre”
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN : Joffrey Verbruggen dans “La régate”
MEILLEURE IMAGE : Christophe Beaucarne pour “Mr. Nobody”
MEILLEUR SON : Benoît Biral, Valene Leroy, Julien Paschal, Fred Piet et Franco
Piscoppo pour “Panique au village”
MEILLEUR MONTAGE : Matyas Veress pour “Mr. Nobody”
MEILLEURS DECORS : Eric Blesin et Marc Nis pour “Panique au village”
MEILLEURS COSTUMES : Christophe Pidre et Florence Scholtes pour “Soeur Sourire”
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE : Pierre Van Dormael pour “Mr. Nobody”
MEILLEUR COURT-METRAGE : “Nuit blanche” de Samuel Tilman
MEILLEUR DOCUMENTAIRE : “Les chemins de la mémoire” de Jose Luis Penafuerte
8
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LES MIDIS
DU DOC.
S’INSTALLENT
DANS LE NOUVEL
AUDITORIUM
AV SERVAIS /
STORCK
Voilà que le premier trimestre 2011 se termine et les Midis du Doc. continuent
toujours leur petit bonhomme de chemin ! La grande nouveauté étant la
récente inauguration de l’auditorium Servais / Storck capable d’accueillir une
quarantaine d’auteurs, le tout, dans des conditions techniques optimales.
OLIVIER VAN MALDERGHEM : HORS LIMITES,
LE CINÉMA DE JACO VAN DORMAEL
Premier réalisateur à avoir pu projeter son documentaire après l’inauguration de l’Auditorium, Olivier Van Malderghem nous a donné l’opportunité de nous replonger dans l’univers créatif de Jaco Van Dormael.
Hasard du calendrier, le sujet était d’actualité puisque le célèbre réalisateur de Toto le héros venait de remporter pas moins de six Magitte lors
de la première cérémonie des Magritte du cinéma trois jours auparavant.
Hors Limites, le cinéma de Jaco Van Dormael établit un portrait de
l’auteur. Il nous donne à comprendre les processus d’écriture de Jaco
Van Dormael dans toute sa complexité !
Tantôt intriguant, tantôt touchant, Olivier Van Malderghem parvient, à
travers le film, à dresser un beau portrait complet de l’un des plus
grands réalisateurs francophones que la Belgique ait connu.
© Alexander Popelier
STIJN MEURIS : TIJL VAN LIMBURG
Le 8 mars dernier, c’est une notoriété flamande qui prenait place dans le siège
rouge des Midis du Doc ! En effet, Stijn Meuris, actif dans des domaines aussi
variés que la musique, la télévision et le cinéma venait accompagner Tijl van
Limburg, son nouveau documentaire récemment diffusé sur Canvas. Il traite
d’un jeune homme, Mario Roymans qui a volé et découpé de son cadre, au
moyen d’un couteau à pommes de terre, le chef-d’œuvre La Lettre d’Amour du
peintre Johannes Vermeer au Palais des Beaux Arts de Bruxelles la nuit du 23
septembre 1971.
Sous le pseudonyme Thyl Van Limburg, Roymans exige une rançon de 200 millions de francs belges pour l’œuvre d’art qui avait été prêtée par les Pays-Bas. Il
voulait ainsi aider la population nécessiteuse du Bangladesh…
Stijn Meuris a décidé de tourner le tout de manière humoristique, tel un thriller à
l’américaine. Le film a bien évidemment conquis le public présent dans la salle !
RICHARD OLIVIER : BIG MEMORY
Pas plus tard que dans 15 jours, c’est une autre figure importante du documentaire belge francophone qui participera à
la – déjà – 17ème édition des Midis du Doc.
L’idée de Richard Olivier est simple mais n’avait pas encore été mise en place : Exploiter
sous un même label, sous une même ombrelle, tous les cinéastes du pays.
Big Memory deviendra le plus grand documentaire de Belgique, voire du monde entier
puisqu’il durera environ 40 heures. Un film sans jamais que le mot fin ne vienne entacher la
toile blanche puisqu’il est appelé à s’enrichir au fur et à mesure du temps par l’arrivée de
nouvelles personnalités, de nouveaux talents du cinéma.
En effet, le projet consiste à dresser le portrait de cinéastes belges de tous horizons.
Big Memory se veut être une mémoire active et offrir un outil de sensibilisation via la salle,
la radio, le télévision, le web pour permettre au public belge et étranger de mieux apprécier
les réalisateurs et réalisatrices de notre pays.
160 cinéastes ont d’ores et déjà été filmés à ce jour ! Chaque réalisateurs bénéficie d’un
même traitement : un plan fixe de 13 minutes filmé dans le lieu de son choix et dont les
propos sont susceptibles d’être illustrés par des documents photographiques appropriés.
Les tournages ont débuté et quelques portraits seront dès lors à découvrir aux prochains
“Midis du Doc.” du 12 avril 2011 !
(FS)
Infos ? [email protected]
9
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
SZYMON ZALESKI
HAPPY END
Szymon Zaleski aborde une thématique difficile dans son dernier documentaire Happy End, celle du cancer et des moyens
thérapeutiques. Rencontre avec le réalisateur atteint lui-même par cette maladie dont on tait encore souvent le nom…
Comment a démarré l'idée et
pourquoi aborder ce thème difficile?
S. Zaleski : “Une amie m'a conseillé
d’aller voir un médecin "génial" à Paris.
C'est vrai que je n'avais jamais vu un
médecin pareil (il est dans le film). Ce
dernier m'a conseillé d'aller voir un
chaman en Amérique du Sud qui arrive
à “entrer” dans l’ADN du patient et à
le soigner là où le mal a commencé,
par l’intermédiaire d'une plante hallucinogène.
Cela m'a semblé être un très bon scénario pour un film de science-fiction
mais je ne pensais pas au côté médical de la chose. Je ne croyais pas
qu'un chaman allait guérir mon cancer.
Mais je suis quand même parti en
Equateur à la recherche de ce “grand
chaman” capable de réparer mon ADN
défaillant. On ne sait jamais… Le premier contact avec la forêt tropicale, les
cérémonies m'ont beaucoup impressionné, et la première idée du film était
d’élaborer une mise en parallèle de la
médecine occidentale et indigène”.
Le traitement du film paraît
particulier ? Il est articulé sur des
voyages et le rapport à la maladie
selon les cultures. Quelle est la
genèse de ce traitement original ?
“J'ai toujours aimé les archives. Des
archives que j’ai eu le temps de consulter à mon aise.
Mon film précédent - coréalisé avec
Marilyn Watelet - fonctionnait déjà
comme un récit raconté avec des images d'archives et des extraits de films.
J’aime ce genre de mélange et j'ai
essayé à nouveau de l'utiliser dans
Happy End.
Il s’agit de vieilles images qui évoquent
la lutte de l'homme pour échapper à
sa finitude.
Et puisque je suis un peu malgré moi
au centre de cette histoire, il fallait se
raconter un peu, ne pas rester froid et
neutre.
Comme dans ma jeunesse, j'ai été
acteur et que j'ai joué des rôles que
j'aurais aimé jouer dans la vie, je me
suis dit que ça pouvait être une façon
décalée de parler de moi…”
Happy End sera bientôt diffusé à la
SABAM dans le cadre des Midis du
Doc. A suivre donc…
(FS)
Infos ?
[email protected]
PATRICK ALEN
LES YEUX
Patrick Alen a bouclé son second court-métrage, Les Yeux, un thriller fantastique et intemporel co-écrit par des
jeunes et tourné au château de Jehay. Place maintenant aux festivals !
Comment vous définiriez-vous?
P. Alen : Comme une personne polyvalente, acharnée et passionnée. Un
fédérateur et promoteur de projets.
D’où provient votre intérêt pour
l’audiovisuel ?
J’ai toujours été passionné par les arts
en général, la musique, l’image. Tout
petit je dessinais beaucoup, puis j’ai
réalisé des petits films. Ensuite est
arrivée l’aventure des Gauff’ au Suc’
sur Canal +. Ce tournage m’a donné
l’envie de toucher à la réalisation. J’ai
l’impression d’être tombé dans la marmite et maintenant je ne pense plus
qu’à ça !
Votre court-métrage Les yeux est
sorti en septembre 2010, pouvezvous nous parler de ce film ?
L’idée est le fruit d’un travail collectif
avec des jeunes ados que je coache
chaque semaine lors d’un atelier de
production cinéma. Pour ce film, j’avais
envie de créer une ambiance mystique
et le château de Jehay s’y prêtait parfaitement. Il m’a même apporté d’autres
idées!
Un DVD existe déjà mais à des fins professionnelles. Quelques festivals
comme celui du Film Policier de Liège
programme Les yeux. Il a également
été co-produit par beTV et RTL Group,
il aura donc la chance de passer en TV.
Des projets ?
Je prépare une adaptation d’Agatha
Christie pour le cinéma et un longmétrage pour 2012…
(FP)
Une sortie en DVD est-elle
prévue ? Des festivals peut-être ?
© Stone Design
Infos ? [email protected]
10
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LORENT WANSON HISTORIA ABIERTA
Après une dizaine d’années de travail au théâtre national, notamment pour la mise en scène de plusieurs
pièces de répertoire plutôt contemporain, Lorent Wanson s’attèle à présent à l’écriture, une écriture
collective qui débouchera sur la création de spectacles.
C’est ainsi que nait sa troisième création Historia Abierta,
un spectacle pluridisciplinaire consacré à l’histoire du Chili et
interprété en espagnol par des Chiliens.
Mais par ou débuter ? comment raconter le Chili, un pays qui
n’a pas encore digéré les sombres heures de son passé ?
C’est le pari que s’est lancé l’auteur.
S’immerger dans une culture étrangère pour en extraire l’humanité, c’est désormais sa spécialité : il a commencé avec
les Ambassadeurs de l’ombre et ses acteurs amateurs
issus du quart-monde, puis avec Trou-Rupe qui donnait la
parole aux victimes invisibles de la guerre en ex-Yougoslavie,
et plus récemment avec Africare, un travail d’imprégnation
au cœur même des mythes et réalités du Congo.
“La notion fondamentale que je me pose : qu’est-ce que la
culture ? Qu’est ce que l’histoire ? Le but étant de remettre
l’expérience au centre de ce processus.
Historia Abierta où le fruit d’un processus de travail de
deux ou trois ans, une période longue ou je pars de rien,
d’une réelle page blanche…
J’essaie de perdre mes apriori en chemin sur ce que je vois,
ma rencontre avec le pays va susciter mon écriture, une écriture partagée avec les personnes du terroir. Les gens que je
vais rencontrer vont déterminer ma méthodologie. Je prendrai à ce moment un chemin plutôt qu’un autre. Mais il faut
tout de même accepter de passer par un moment ou on est
perdu, ou on doit se mettre à écouter et à se dire qu’on a
besoin de l’autre pour se comprendre sois-même”.
Historia Abierta fait la part belle à la vidéo entremêlée de
musique, de danse et de théâtre.
Une sélection a été opérée après un atelier regroupant une
cinquantaine de personnes sur un thème précis, le choix des
comédiens s’en dégageant naturellement.
FOCUS SUR
La notion fondamentale que je me pose :
qu’est-ce que la culture ? Qu’est ce que l’histoire ?
Le but étant de remettre l’expérience au centre
de ce processus.
Quant à la musique, elle fait la part belle au folklore chilien !
“Le travail fut néanmoins très complexe car au Chili, on sent
que les années de dictature ont créé une parole plus morcelée. On ressent encore une forme d’autocensure. Du fait de
la situation économique, les Chiliens sont par exemple amenés à faire plusieurs boulots, et savent qu’ils ne peuvent pas
tenir le même discours partout”.
(FS)
Infos ? [email protected]
MARC HÉROUET
Marc Hérouet, réputé pour ses musiques de film, ne s’est pas arrêté là ! Effectivement il a composé de
nombreux morceaux pour des groupes à succès, certains dont il a fait partie.
Ses talents de compositeur et interprète lui ont permis de participer à la tournée mondiale du spectacle, L’étrange Mister
Knight. Chaque soir était différent. En accompagnant pendant trois ans les comédiens au piano, il a eu la possibilité
d’improviser sur scène. “J’ai besoin de ça, j’aime ça, je ne
l’aurai pas fait autrement !”.
Son goût pour la scène ne s’atténue avec le temps. Après
son périple avec l’équipe de L’étrange Mister Knight, Marc
Hérouet a co-écrit avec Max Vandervorst, compositeur, musicien et créateur d’instruments originaux, un spectacle musical. Lors des représentations, Max Vandervorst joue à partir
d’ustensiles et Marc Hérouet l’accompagne au piano. Un duo
déroutant, surprenant et différent.
Toutes ces expériences l’ont amené à se passionner pour un
autre domaine, celui de l’audiovisuel. En effet, il a imaginé,
écrit, réalisé et composé la musique de son premier courtmétrage : Sièges. “J’ai pu expérimenter pour la première fois
être réalisateur et compositeur en même temps et dialoguer
avec moi-même. Et je suis plutôt satisfait du résultat !”
Mais quelle est son actualité ? Marc Hérouet se produit une
fois par mois avec son groupe de jazz “Buster and The
Swing”, notamment dans le restaurant Strafolia à Bruxelles. Il
donne également des conférences sur la musique de films ou
l’histoire du jazz, le tout en illustration et avec des musiciens !
(FP)
Infos ? [email protected]
© FS
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
EBALÉ ZAM
UN ARTISTE AU PARCOURS SINUEUX
Considéré comme l’un des chorégraphes les plus en vue de la danse contemporaine belge, l’artiste a
néanmoins dû se battre pour en arriver là. D’origine camerounaise et rejeté par son pays à cause de son
homosexualité, Ebalé Zam a grandi dans la tribu des BULU-Fang, ethnie de chanteurs, proche des
pygmées. Sa passion pour la danse lui a été transmise par sa grand-mère, prêtresse et détentrice des
répertoires cultes de danse. “Ma grand-mère m’a passé le flambeau”.
Avant de devenir danseur et chorégraphe, Ebalé Zam s’est essayé au mannequinat et au chant. Mais sa rencontre avec le bouddhisme va littéralement
changer les objectifs de ce jeune homme alors âgé de 23 ans. “Ceci m’a
permis d’assumer complètement mon homosexualité car on y apprend que
c’est ce que l’on fait qui importe et non ce que l’on est.” La décision d’assumer
pleinement sa sexualité l’obligera à quitter son pays natal.
Récompensé à plusieurs reprises, ce camerounais de 39 ans enchaine les
spectacles et conquiert l’Europe grâce à son talent débordant d’originalité mais
pourtant très controversé. Il peut lui arriver de choquer les âmes sensibles en
interprétant des scènes inspirées de sa sexualité encore critiquée de nos jours.
Son nouveau spectacle, Je me suis mariée toute seule, récit sur les coutumes sénégalaises restées encore ancestrales voit à présent le jour. Ebalé
Zam nous offre ce troisième volet d’une trilogie consacrée à la femme, après
Eké, où vas-tu ? et Akouss ou la veuve. L’auteur parvient à combiner archétype africain et dynamique contemporaine dans une œuvre porteuse d’un message chargé de sens.
(FP)
© Johan Coppenolle
Infos ?
[email protected]
BACK TO THE ROOTS !
Découvert aux dernières Entrevues du Botanique, Back to the roots est un spectacle touchant, mêlant
danse et musique, recherche d’identité et culture urbaine. On ne peut en sortir indifférent…
© Julien Desmet
Sur la scène, le décor est planté : un discret DJ répondant au nom de
Odilon prend place au côté de Zachée Ntambwée alias Cheza, un grand et
athlétique danseur de hip hop.
Le spectacle débute alors… En 18 minutes, par l’intermédiaire de moyens
d’expressions comme le slam et autres déclinaisons possibles du hip hop,
Cheza part à la recherche de lui-même et se lache au gré de ses sentations. Né en Belgique, vivant à Scaerbeek et originaire du Congo, un pays
ou il n’est jamais allé, il passe par la danse pour travailler ses racines.
Rythmes & blues, afro-krump, house et traditionnels congolais : tous ces
styles de musiques se succèdent… aidé par le DJ, présent d’une part, pour
ajouter de l’interaction entre danse et musique et d’autre part, pour créer
des moments plus improvisés, des aléas qui donnent vie au spectacle et
stimulent le danseur.
L’aspect urbain est également mieux accentué par la présence du DJ : la manipulation, le travail de scratch, de
sample “à vue”, donne au spectateur, le plaisir d’assister
au caractère virtuose et ludique de cet art du Djing.
En parallèle, Cheza continue de danser et de déclarer
son texte qu’il tisse à partir de mouvements identitaires
qui n’opposent absolument pas l’Europe à l’Afrique, mais
les “relient en croisant des histoires singulières pour créer
l’histoire commune ; Cheza nous invite à assumer notre
passé colonial comme une ressource pour nous rencontrer. Sa danse opère dès lors la rencontre”.
(FS)
Infos ? [email protected]
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
ZIDANI,
LA RENTRÉE D’ARLETTE
Co-écrit avec Patrick Chaboud et mis en scène par Gudule, Zidani retrouve l’enseignement dans la suite
du satirique Va t’en savoir : La Rentrée d’Arlette.
Topo : on suit toute une année scolaire à Ste Jacqueline
de Compostelle. On démarre là ou Va t’en savoir s’est en
fait terminé, par l’arrivée d’une nouvelle préfète : Arlette
Davidson !
Le délicat sujet de l’enseignement y est donc une nouvelle
fois abordé, un florilège de personnages féminins “hauts en
couleurs”, plus jouissifs les uns que les autres, se succédant
sur scène !
La mention spéciale est à attribuer à cette professeur de
néerlandais tyrannique qui provoque plusieurs grands éclats
de rire dans toute la salle !
Mais à côté de ce personnage truculent, citons aussi Zohra,
la jeune stagiaire Afghane, Françoise Stouff, l’assistante
sociale en plein divorce, l’élève Fanny qui reçoit la “visite de
Sainte Jacqueline de Compostelle” en plein cours de français, sans oublier la visite de la princesse Mathilde…
Vous l’aurez compris, La Rentrée d’Arlette dénonce une
fois encore les lacunes de l'enseignement actuel, un sujet
inépuisable. “J'ai en quelque sorte voulu pointer la non-évolution du monde des professeurs et des difficultés qu'ils rencontrent toujours aujourd'hui. C'est pour cela que je commence par un slam, Grand prof malade, qui est un pamphlet
par rapport à la rancœur que les enseignants peuvent avoir,
notamment en ce qui concerne la pénurie de profs. Beau-
SOIS BELGE
ET TAIS TOI !
coup d'écoles en manquent aujourd'hui, des cours ne sont
pas donnés à cause de cela”*.
Sandra Zidani accompagne régulièrement ses sketches de
chansons car musique et humour se marient parfaitement
selon elle, un spectacle d'humour se créant avec du rythme,
tout comme la musique…
(FS)
Infos ? www.zidani.be
Sois Belge et tais-toi !, la plus grande revue satyrique belge, a acquis au fil des années, une popularité
grandissante en Wallonie et à Bruxelles. Le secret de ce succès ? La qualité d’écriture et l’enthousiasme
d’André et de Baudouin Rémy.
Depuis le début de sa septième édition en décembre dernier, le spectacle Sois
Belge et tais-toi ! fait l’unanimité auprès du public. Les acteurs s’inspirent, une
fois de plus, du contexte politique belge. Et il faut admettre qu’en ces temps de
crise, il y a de quoi. Entre élections, désaccords, débats, la Belgique vit un de
ses moments les plus difficiles. Mais humour et ironie peuvent être d’excellents
moyens d’atténuer le goût amer laissé par une Belgique sans gouvernement
depuis le 13 juin 2010.
Vous aurez la chance de retrouver cette année, une distribution des plus prodigieuses: Bart De Wever, Elio Di Rupo, Isabelle Durant, Jean-Michel Javaux, le
Roi Albert, la Reine Paola, Herman Van Rompuy, ainsi que Laurette Onkelinx,
Didier Reynders et bien d’autres encore. La ressemblance entre les acteurs et
les véritables personnalités est parfois troublante, avec cette année, des imitations plus abouties que d’autres. N’ayez pas peur ! Il s’agit là d’une volonté des
auteurs. Car, selon eux, en politique, “certains sont plus aboutis et réussis que
d’autres” !
Sois Belge et tais-toi ! est en tournée jusqu’au 21 mai 2011. Rien que ça.
(FP)
Infos ?
http://www.compagnievictor.be
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LES
COULEURS
S’INVITENT
POUR
L’APÉRO…
Dans la foulée du CAFE DES AUTEURS, du MERCREDI DU LIVRE et du MIDI DU
DOC, les couleurs et les formes s’invitent désormais pour l’APERO GALERIE dans
l’espace “Expo” de la Société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs.
L’inauguration, le 11 décembre dernier,
de ce nouvel événement en faveur des
artistes visuels n’a pas manqué d’esprit
ni de fantaisie. Patryck de Froidmont en
est convaincu : “Après la littérature, le
cinéma et la musique, la SABAM referme la boucle. Cette galerie est un merveilleux outil de promotion pour les
artistes”. Pour cette première édition,
pour ce premier succès d’un apéro qui
tire joyeusement en longueur, les artistes représentés nous offrent des perceptions et des sensibilités très différentes.
JEAN-FRANÇOIS SPRICIGO, photographe à l’intransigeance sublime nous
propose des tirages en noir et blanc, dans
lesquels la force unique de l’instant, prise
en lumière disponible, comprenez en
lumière du jour, sert la simplicité. “Je crois
que dès que l’on a besoin d’un mode
d’emploi pour comprendre une œuvre, ça
sent le roussi”. Jean-François Spricigo est
brut. Question d’image. “C’est important que l’artiste ne joue pas le double jeu
de vouloir plaire à tous en revendiquant de l’argent. C’est un geste important
de marquer son soutien à un organisme pas toujours bien perçu. J’ai annulé
une conférence pour être ici aujourd’hui, mais le combat de la SABAM pour
les artistes est un combat de solidarité”. Le photographe continue à parler
avec la même force de poésie, de création, de la lumière qui rend unique un
arbre au milieu d’une forêt. Un artiste complet.
ANNE-MARIE WEYERS nous livre une peinture qui va chercher au plus profond
d’elle-même, et donc au plus profond de nous, dans des tableaux qui la plongent
au cœur d’une mémoire lointaine, à l’initiative d’une intuition secrète. L’univers fantastique, dense, peuplé de songes ou de fascinations frémissantes laisse parfois à
la limite de l’ensorcellement. Anne-Marie Weyers parle pourtant du bonheur, ici, à
la SABAM. Celui de retrouver l’esprit familial et le climat d’amitié, l’impression de
chaleur humaine et l’importance du vivier de création. “Nous sommes considérés
comme des personnes autant que comme des artistes. On ne peut pas vivre ce
sentiment ailleurs qu’ici, dans ces événements: le côté amical est intimement lié au
côté professionnel. Ce n’est pas superficiel.”
PATRYCK DE FROIDMONT, qui a accueilli jusque dans sa salle de bain des
dizaines d’artistes (Lelouch y a exposé en BD, Zidani des huiles, entre beaucoup d’autres), connaît cette ambiance sur le bout du nez. Ce projet lui tenait
à cœur et il est fier d’en être, sans que ce soit officiel, le parrain. Il expose ses
créations décalées, ses histoires où le plaisir dort sur le même oreiller que la
bonne humeur. Affilié depuis trente ans à la SABAM, en tant que parolier, à
ses débuts, Patryck a posé toutes ses casquettes (illustrateur, scénariste...)
sur l’armoire de la SABAM. Et il se plaît à répéter que maintenant, il aime les
rencontres entre tous les artistes, de tous les univers, qui peuvent venir à chacun des événements et enrichir leur liste d’amis. “C’est super qu’un illustrateur
rencontre un musicien et qu’ils décident de faire une pochette d’album. Si on
ne sort que dans des galeries, dans des soirées qui réunissent des artistes de
la même discipline, on avance moins vite. Quand tu as discuté cinq minutes
d’un vernis, t’as envie de te décoller”.
On l’a compris, L’Apéro Galerie est une chance supplémentaire pour chaque
artiste de venir vers l’autre, de le rencontrer et de toucher à la créativité…
(LM/SG)
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
LES
ARTISTES
COMME
CHEZ EUX
À LA SABAM
Le 25 février marquait à la SABAM
le deuxième événement d’une série
qui promet d’être longue. C’est en
musique que Didier François a
ouvert l’Apero (page 27).
Lors de notre tout premier vernissage
en décembre, avec des œuvres de
Jean-François Spricigo, Anne Marie
Weyers et Patryck de Froidmont (page
14), il est tout de suite apparu qu’il
était nécessaire d’avoir un tel événement pour et par des artistes visuels.
Après le Mercredi du Livre et le Midi
du Doc, voici l’Apéro Galerie, notre
apéritif du vendredi marquant le coup
d’envoi de chaque expo.
Après un accueil chaleureux de la part
de notre CEO Christophe Depreter, le
public a pu faire connaissance avec
trois nouveaux exposants : cette première exposition de 2011 mêle expérience, talent en herbe et polyvalence.
Après sa période Silkhouse-rock fort
appréciée, la peintre Monica Macken
a effectué un virage à 90 degrés et a
résolument opté pour l’acrylique sur
toile. Progressivement, le caractère
coloré et figuratif de son œuvre a disparu pour faire place à l’abstraction.
Pas moins de quatre œuvres de cette
période récente sont actuellement
exposés à l’Apéro Galerie.
L’illustratrice, artiste numérique et graphique Jook – diminutif pour Joke
Neyrinck – conçoit des housses de
C D p o u r s o n a m i Au g u s t i j n Ve r mandere alias Willemsson. Mais elle
se sent prête pour les choses sérieuses et, en prime, pour une première.
Nous ne sommes pas peu fiers que
Jook vive sa première exposition chez
nous. Elle décrit sa façon de travailler
comme “des instantanés, une danse
de l’esprit créatif” sans préméditation,
qu’elle crée d’abord au stylo (encre),
et qu’elle scanne et colorie ensuite de
Christophe Depreter (CEO)
accueille nos artistes
façon numérique. La forme est primordiale. Ses dessins graphiques illustratifs, reconnaissables, apportent de la
couleur et du dynamisme dans notre
galerie.
Didier François est le touche-à-tout de
la compagnie. La déclaration suivante
le caractérise bien : Que je crée une
composition musicale, que je dessine,
que je sculpte ou que je sois aux fourneaux, il s’agit d’une seule et même
expression mais par un autre médium.
J’utilise pour ainsi dire mon bagage
technique issu de la musique pour
m’exprimer dans la sculpture.
comme esthétique. L’oeil du spectateur prime.
N’hésitez pas à venir jeter un oeil,
chaque expo dure huit semaines. Si
vous êtes candidat-acheteur, n’hésitez
pas à demander de plus amples informations auprès de notre réception.
Pour obtenir les biographies de nos
artistes, vous pouvez surfer sur
www.sabam.be
(TG)
Monica devant l’une
de ses œuvres récentes :
Point of no return (2011)
Ce qui passionne le musicien-artiste
en tant que sculpteur n’est pas né cessairement ce qui est considéré
Une autre première.
Une œuvre que Didier a finalisée
la veille de l'ouverture.
Jook pose devant son œuvre Roze
Speelgoed/Pink Toys, encre et dessin
sur toile et carton.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
QUAND
LA
LITTÉRATURE
SE MET
À TABLE…
“Avec le Mercredi du livre, la SABAM devient, e.a., le garant d’une littéra ture vivante, de la création en général, et bien sûr, de la défense des
auteurs. On en fera jamais assez pour la littérature. De plus, le Mercredi du
Livre, c’est frais, c’est novateur, c’est dynamique. Une initiative nécessaire
et pertinente. La SABAM a su créer un café littéraire intelligent, une atmosphère cocon, un endroit où l’on aurait envie d’être… tous les matins ! Je
lui souhaite longue vie, au Mercredi du Livre, et aussi un plus grand retentissement encore, pour que durent l’envie d’écrire et l’envie de parler des
idées…” (Anne-Marie Basic)
La tonalité des petits déjeuners littéraires de la SABAM est ainsi donnée. Une dynamique d’échanges et de mots s’est installée dans les
couloirs de votre société d’auteurs, et ce sont encore les auteurs qui en parlent le mieux ! Anne-Marie Basic était notre “mercredi” de
janvier. Avec sa verve déterminée et Le Mur des Belges (Ed. Elyge), nous avons ouvert la saison 2011 des rendez-vous du livre.
Mais qui donc est Anne-Marie Basic ?
“Une passionnée, souvent entre deux avions ou deux TGV. Une femme duale, surtout : tantôt bien ancrée dans le monde business, très
‘fuite en avant’, tantôt artiste et contemplative, attirée par l’histoire, la littérature, la philo, la déco.
Mon métier est d’accompagner les managers dans l’entreprise ou bien les patrons de PME. Les écouter, les aider à passer des caps
difficiles, à transcender leurs propres limites. Faire en sorte, avec eux, que leurs plans se réalisent, que les objectifs soient atteints.
Manager puis top manager international chez Sodexo, j’ai fait ça moi-même pendant vingt-cinq ans dans la très très grande entreprise :
dépasser mes limites.
Aujourd’hui, je pourrais être une des définitions que donne le Larousse pour ‘mentor’ : guide attentif. Mon rôle est de faire grandir toutes les personnes qui se laissent inspirer par moi, leur apporter plus de confort dans leur combat économique.
Faire grandir, oui… c’est cela. Aider à grandir. Ça m’aide aussi à canaliser mes
impatiences. J’évite de me prendre au sérieux, ce serait un piège. Et surtout, j’apprends (aux autres aussi) à prendre du recul…”
Mon rôle est de faire grandir
toutes les personnes
qui se laissent inspirer par moi,
leur apporter plus de confort dans
leur combat économique.
Faire grandir, oui… c’est cela.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
La saison s’est poursuivie en février avec “Et pourtant il était là” d’Annick Lambert. Une autre approche pour cette nouvelle auteure,
celle de l’édition participative. Une approche de l’édition qui est souvent méconnue et qui, par conséquent, peut constituer
un piège pour les auteurs non avertis.
Comment Annick Lambert est-elle arrivée
sur le sentier de l’écriture ?
En rivalité avec le français
durant ma plus tendre enfance,
j’ai découvert lors d’échanges
amoureux manuscrits que la
langue française était riche de ce
quelque chose que l’on ne peut
trouver ailleurs.
“De façon impromptue. Au grand jamais, je n’aurais su dire qu’un jour la plume me
démangerait à ce point, même si l’aspect calligraphique me branche chaque jour. Tout
comme l’Art, je pense que l’écriture est un mode d’expression enrichissant.
En rivalité avec le français durant ma plus tendre enfance et durant ma jeunesse, j’ai
découvert lors d’échanges amoureux manuscrits que la langue française était riche de ce
quelque chose que l’on ne peut trouver ailleurs. Si ce livre a pris naissance, j’imagine
qu’au fond de moi, il était en gestation et qu’un beau jour, j’ai eu besoin d’enfanter et de
connaître cette délivrance au moment où la vie était (et est toujours) loin d’être un long
fleuve tranquille, où les ténèbres semblent prendre le pas sur la lumière dont nous avons
tous tellement besoin et où vivre dans un monde où la technologie (informatique) semble
prendre le pas sur la magie des mots est astreignant.
Un jour viendra, si nous ne faisons rien pour arrêter l’hémorragie, où nous serons amenés
à parler et écrire codé. Même si mon vocabulaire et mon orthographe sont assez primaires, je ne reste pas pour autant moins amoureuse de ma langue maternelle”.
Qu’Annick se rassure ! La langue française connaîtra encore de beaux jours. Au Mercredi du Livre, d’ailleurs, nous l’avons fêtée en ce
mois de mars, avec la plume poétique et légère de Thierry-Pierre Clément :
“On m’a parfois présenté comme “un homme qui marche”, et j’adhère assez bien à cette
façon de voir. Je me sens marcheur, pèlerin. L’existence est à mes yeux un voyage, un
magnifique voyage ponctué d’étapes tantôt agréables, tantôt douloureuses, un chemin
baigné d’ombres et de lumières. Notre relation au monde (le monde au sens large, c’està-dire l’ensemble des êtres) est ce qui nous donne sens. Quant au voyage intérieur (au
cœur de soi), il est passionnant, il n’a pas de fin, l’inconnu s’y révèle à chaque pas. Ce
voyage-là est mon fil conducteur. Et l’écriture est le moyen par lequel je mets en mots
mes explorations et tente de les partager”.
Et ses Fragments d’un cercle ?
“Les poèmes de Fragments d’un cercle disent la mort et la solitude, l’exil et l’illusion, le
mystère et l’inconnu, mais aussi l’espoir, la patience, la transformation, l’amour, la joie, la
quiétude… Articulé en sept parties, qui mènent progressivement de l’ombre vers la lumière, du tourbillon des questions jusqu’à leur effacement, le recueil révèle une quête spirituelle – ce voyage intérieur dont j’écrivais plus haut qu’il est fil conducteur, à la fois de
mon écriture et de mon existence. D’ailleurs, je ne puis concevoir une écriture qui ne soit
ancrée profondément dans le vécu”.
Faites-vous connaître !
Auteurs littéraires ? Vous avez une actualité ou vous souhaitez participer à nos
déjeuners de la littérature ?
Prenez contact : [email protected]
(SG)
Ce voyage-là est mon fil
conducteur. Et l’écriture
est le moyen par lequel
je mets en mots mes explorations
et tente de les partager”.
Saison 2011 du Mercredi du livre
> 6 avril : Fidéline DUJEU > 4 mai : Françoise HOUDART > 1 juin : Philippe REMY-WILKIN
> 7 septembre : Nicoles VERSAILLES > 5 octobre : Xavier LUFFIN > 7 décembre : Gaëtan FAUCER
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Freaks
© Giuseppe Montalbano
Les belles
profondeurs
sont insondables
La sensibilité exacerbée et la sincérité
essentielle de Gian résonnent avec une
pureté lacrymale dans l’épaisseur de
chaque composition de ce nouvel
album, fruit d’une maturation lente, sur
laquelle ont veillé les proches du musicien. “Que me serait-il arrivé si je
n’avais pas eu la musique ? L’album
raconte la dépendance, la drogue, le
sexe. J’en ai fait un message, pas un
exutoire. Je peux écrire un morceau
tous les deux jours, mais ça ne change
rien du tout. Je n’ai jamais compris les
artistes qui disent que leur art est une
thérapie.”
Tandis que le projet commence à naître
en 2006, Gian le perçoit comme un triptyque. Une œuvre riche, dont chaque
volet sera articulé autour d’un vinyle et
d’un CD, vendus ensemble. Le format
du vinyle permet d’accueillir le concept
cinématographique. On voyage d’une
plage à l’autre sur la voix italienne d’un
narrateur qui profite d’interludes pour
raconter l’histoire d’un homme à la
recherche de son identité, en prise à la
schizophrénie, face à la solitude et au
rejet. Les huit morceaux principaux,
repris sur le CD, sonnent comme des
fragments d’ambiance, des instants de
voyage, pris sur le vif. Immergée dans
une atmosphère sombre, parcourue de
sons transversaux, la voix de Gian arrache à toute immobilité et illumine crument les atmosphères tendues des
Gian P. Marotta revient. On n’ose pas dire qu’il revient
d’entre les morts, mais lui, il n’est pas loin de penser que
Too sensitive to be pure lui aura été vital. Et, accroché à la
vie comme un souffle vous attache à la respiration chaude
de votre enfant ou à la sensation glacée des matins de perdition, Gian a puisé dans les profondeurs des vagues qui
l’ont chaviré la force de créer pour vivre. “Je veux que ça
m’aide à exister, que je sois reconnu par des personnes qui
comprennent mon travail”.
compositions. “On peut penser à des
films de Lynch ou de Burton, lorsqu’on
écoute le disque. La voix androgyne du
personnage italien, l’utilisation de
décors sonores et de bruits créent la
tension, la tristesse, l’angoisse.” Si on
peut parler d’“Ambient-Rock” pour
certains passages, les guitares et les
synthés ne se réduisent pas à une
seule classification. Résolument musclé, Too sensitive to be pure laisse
pourtant la place à des aires éthérées,
toujours parcourues de sonorités
déconcertantes.
La production devait refléter l’image de
l’artiste. Sans déformation, sans compromis. Gian n’aurait rien supporté
d’autre. Greg Avau (Joshua) et Christine Verschorren apportent une fidélité
à toute épreuve. Greg pour quelques
compositions et une collaboration musicale à ce premier chapitre, la seconde
pour le mixage et ses retouches tou-
jours efficaces. “Les enregistrements
sont tous analogiques, parce que nous
voulions garder, pour le vinyle, une présence et une réelle sonorité différente,
qui collent réellement avec la musique,
les textes, l’ensemble du concept”.
Pierre Remy (Fractional) sera présent
sur scène et sur le deuxième album, à
paraître en septembre. “L’important,
c’était de sortir un truc super culotté. Et
c’est pour cela que tout le monde nous
suit. Les concerts seront le reflet de l’album. On transposera sur scène la
richesse de la démarche, ce sera forcément très visuel”.
Too sensitive to be pure est une
aventure humaine. L’histoire d’un homme qui livre tout. A commencer par son
talent. Intime dépositaire de sa fragilité.
Gian nous revient et il nous tend un
miroir. Chacun verra, selon ses peurs,
où l’emmène son voyage personnel.
(LM)
La voix de Gian arrache à toute immobilité et illumine
crument les atmosphères tendues des compositions.
“On peut penser à des films de Lynch ou de Burton,
lorsqu’on écoute le disque. La voix androgyne du
personnage italien, l’utilisation de décors sonores et
de bruits créent la tension, la tristesse, l’angoisse.”
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
L’amour ?
Frank persiste et signe !
S’il n’est pas faux de dire que les médias ont souvent boudé la carrière, pourtant prodigieuse, de Frank Michaël, la
SABAM, quant à elle, n’a pas boudé son plaisir à mettre ce crooner romantique à l’honneur ! C’est ainsi que les
couloirs de la SABAM se sont décorés de quelques clichés et, surtout, de la présence de nombreux fans de
l’artiste, venus tout spécialement pour l’occasion. Une occasion en or… puisque la maison de disques de Frank
Michaël lui a remis deux DISQUE D’OR. Un clin d’œil qui ne fut pas le seul au cœur de l’événement. Frank Michaël a
également été récompensé par la SABAM pour l’ensemble d’une carrière pour le moins remplie ! C’est ainsi qu’il a
reçu des mains des plus hautes instances de notre Société la Muse de la SABAM. Bravo l’artiste !
“La SABAM ! Un nom qui suscite la
crainte, la méfiance, la critique, la
haine, chez certains. Mais un nom dont
nous avons l’ambition qu’il soit aimé
par les auteurs, les compositeurs, les
éditeurs. Car la SABAM, ce sont les
auteurs. La SABAM, ce sont les compositeurs. La SABAM ce sont les éditeurs. Ce que nous sommes, ce n’est,
ni plus ni moins, un instrument, une
machine qui appartient à ses membres,
qui sont ses actionnaires. A ce titre,
notre seule ambition est d’augmenter
sans cesse la qualité des services que
nous leur délivrons. Comment ? En
percevant mieux, en répartissant rapidement, en contractant nos coûts.
35.000 actionnaires. La SABAM compte 35.000 membres qui, un jour, ont
acheté une de ses actions en ayant la
conviction que la SABAM était à même
de défendre leurs intérêts. Nous vivons
par nos membres et pour nos membres. Toutes les femmes sont belles
et tous nos membres sont importants.
Aujourd’hui, nous sommes heureux
de mettre à l’honneur l’un de nos
membres les plus éminents, dont le
succès ne faiblit à aucun moment, et
qui traverse la crise du disque comme
s’il s’agissait d’une vaguelette sur la
mer de la culture.
Frank est membre de la SABAM depuis
1967. Notre documentation répertorie
252 œuvres à la création desquelles il
La Muse et le sourire
d’un crooner.
a pris part. Je ne vais pas vous faire
l’injure de vous résumer une carrière
qui a décollé en 1976, qui a vu la vente
de plus de 10 millions d’albums, répartis en plus de 20 opus différents. On ne
dénombre plus les disques d‘or (plus
de 20 !) ni le nombre de représentations à l’Olympia ou au Palais des
Sports à Paris. Permettez-mois de souligner ici un élément qui m’a frappé :
Frank, venu d’Italie lorsqu’il était jeune,
a accompli un itinéraire géographico-
artistique qui a certains traits en commun avec Adamo, Frédéric François,
Rocco Granata, Claude Barzotti, et
bien d’autres.
Je voudrais vous dire, Frank, combien
votre présence ici nous réjouit tous,
combien votre affiliation à la SABAM
crédibilise notre société, combien
elle l’aide à nous battre tous les jours,
contre ceux qui, tentant de nous af faiblir, de nous décrédibiliser, ne visent
en réalité qu’une seule chose : payer le
moins possible aux artistes, créateurs,
et, si possible, plus rien.
C’est donc avec un énorme plaisir
que Marc Hermant et moi-même vous
remettons la Muse de la SABAM”.
Christophe Depreter
CEO
Infos ?
http://www.frank-michael.com
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
N ° 3 6 - 1 ER T R I M E S T R E 2 0 1 1
dossier
LE DROIT
DE REPROGRAPHIE
La copie de photos, d’illustrations, d’articles scientifiques, de journaux, de livres et de partitions est entrée
dans les moeurs de notre société moderne de l’information. Personne ne s’en émeut plus, mais cette copie
assidue implique une importante perte de revenus pour les auteurs et les éditeurs. REPROBEL et le droit de
reprographie aspirent donc à trouver un équilibre entre les intérêts des différents acteurs. Mais qu’est-ce que
la reprographie ? Et qui est REPROBEL ? Une brève présentation n’est sans doute pas superflue.
Avec les nouvelles technologies et la
libre circulation des biens et des marchandises, il n’existe plus de frontières. Les créations intellectuelles
(articles, photos, illustrations, livres,
chansons, récits…), tant en version
originale qu’en traduction ou adaptation, circulent librement. Qui n’a d’ailleurs jamais photocopié un extrait de
livre, un article ou une photo d’un
magazine afin de partager une information ou une émotion avec autrui ?
Mais souvent l’on ne songe pas au
fait que ce texte, cet article ou cette
photo que l’on copie est l’oeuvre
d’auteurs et de leurs éditeurs, qui
subissent ainsi un manque à gagner.
La Loi relative au Droit d’Auteur du
30 juin 1994 autorise la photocopie
d’œuvres protégées à cer taines
conditions strictes, mais une com pensation est due en échange aux
auteurs et aux éditeurs des œuvres
© Fotolia
Pour bénéficier
des droits de reprographie,
il faut remplir les formulaires
ad-hoc disponibles
sur simple demande
à la SABAM
© Fotolia
En bref
publiées. Il s’agit là de la rémunération de reprographie.
REPROBEL est la société de gestion
faîtière qui regroupe tous les ayants
droit et qui a été agrémentée par les
pouvoirs publics pour percevoir et
répartir les droits de reprographie.
Cette société perçoit en Belgique,
auprès des fabricants et importateurs
d’appareils de copie ainsi que des utilisateurs de copies, les rémunérations
de reprographie qui sont dues pour la
réalisation de copies d’œuvres protégées d’auteurs et éditeurs à la fois
belges et étrangers. À cet effet, elle
conclut des accords bilatéraux avec
des sociétés sœurs partout dans le
monde.
L e s r é mu n é ra t i o n s p e r ç u e s p a r
REPROBEL reviennent, après déduction des frais de fonctionnement, pour
50% aux auteurs et pour 50% aux
éditeurs. La SABAM est membre fondateur de REPROBEL et siège au
Conseil d’Administration. En tant que
société de gestion multidisciplinaire
représentant des auteurs de tous
les genres d’œuvres ainsi que des
éditeurs principalement d’œuvres
musicales, la SABAM fait partie du
Col lège d’Auteurs et du Collège
d’Éditeurs, qui se chargent de la
répartition des droits de reprographie
respectivement aux auteurs et aux
éditeurs.
Les rémunérations perçues par REPROBEL
pour les copies d’oeuvres protégées
reviennent pour 50% aux auteurs
et pour 50% aux éditeurs
SABAM ET REPROBEL
Aux fins de la défense et de la perception des droits de ses auteurs et de ses éditeurs, la
SABAM est présente au sein des deux Collèges de REPROBEL : le Collège des Auteurs et le
Collège des Editeurs.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
© photos fotolia
La publication dans laquelle l’oeuvre
est parue ne doit pas être supérieure au format A3
1) Qu’est-ce que le droit
de reprographie ?
Le droit de reprographie est une
rémunération à laquelle les auteurs
et les éditeurs ont droit en compensation des photocopies qui pourraient
être effectuées par des tiers de leurs
œuvres publiées sur un support graphique ou assimilé (c’est-à-dire : sur
papier ou assimilé). La publication
dans laquelle l’œuvre est parue ne
peut pas avoir un format supérieur au
format A3, pour la bonne et simple
raison que l’œuvre doit rester photocopiable pour pouvoir recevoir des
droits de reprographie.
La réalisation de copies d’oeuvres
protégées est uniquement autorisée
à certaines conditions cumulées. Les
copies peuvent être faites exclusivement à des fins privées ou d’illustration d’un enseignement ou encore
pour une étude scientifique. La copie
ne peut pas non plus porter atteinte
à l’exploitation normale de l’œuvre.
Les articles et les oeuvres des arts
plastiques peuvent être copiés intégralement ou partiellement. Les
articles de journaux et de magazines,
les illustrations et les photos peuvent
par exemple être copiés intégra lement. En revanche, pour ce qui
concerne les livres littéraires ou
scientifiques et les partitions, seules
des copies de courts fragments peuvent être effectuées.
Le droit de reprographie vaut pour
tous les textes publiés (textes littéraires, éducatifs, scientifiques, journalistiques et autres textes tels que
des guides de voyage, des almanachs, …), les partitions, les photos
et autres œuvres visuelles.
Le droit de reprographie ne s’applique en revanche pas pour les productions cinématographiques, les
émissions de radio ou télévision, les
œuvres sur CD ou CD-ROM ou disponibles via l’Internet …
Mais entre-temps un nouveau règlement de reprographie a été prévu
dans la nouvelle Loi relative au Droit
d’Auteur, en vertu duquel le règlement de photocopie existant est
étendu à la reproduction d’oeuvres
protégées de supports numériques
vers le papier (c’est-à-dire : les
impressions). Bien que cette modifi-
© Fotolia
La reprographie
dans la pratique
cation de la loi date déjà de 2005, les
Autorités fédérales doivent encore
promulguer les arrêtés d’exécution
nécessaires. À ce moment-là, REPROBEL pourra également percevoir
des droits de reprographie d’une part
pour les impressions d’oeuvres protégées et d’autre part sur les imprimantes au moyen desquelles les
oeuvres peuvent être reproduites.
2) Que dois-je faire pour
recevoir une rémunération
de reprographie ?
Vous êtes affilié à la SABAM en tant
qu’auteur ou éditeur, et vous avez
cédé la gestion de vos droits de
reprographie à la SABAM. Afin de
recevoir des droits de reprographie,
vous devez compléter les bulletins
destinés à cet effet, que vous pouvez solliciter auprès de la SABAM
ou que vous pouvez trouver sur
w w w. s a b a m . b e ( r u b r i q u e “ L a
SABAM /droits de reprographie“).
Les bulletins de déclaration doivent
être complétés et envoyés entre le
1 er janvier et le 31 décembre de
l’année qui suit l’année de publication. Les oeuvres à déclarer relèvent
de :
Pour les auteurs:
- Auteurs de textes littéraires
publiés
- Auteurs de textes éducatifs
et scientifiques publiés
- Auteurs d’autres textes publiés
- Auteurs de textes journalistiques
publiés
- Auteurs et/ou compositeurs
de partitions musicales publiées
- Auteurs d’œuvres visuelles
et œuvres des arts plastiques
publiées
- Auteurs de photos publiées
Pour les éditeurs:
- Editeurs de livres
- Editeurs d’autres publications
- Editeurs de partitions
3) Dois-je déclarer mes oeuvres
chaque année ?
Seules les nouvelles publications ou
des œuvres rééditées doivent être
déclarées via les bulletins destinés à
cet effet, et ce, dans l’année qui suit
l’année de publication ou de réédition.
Les œuvres déjà détaillées reçoivent
automatiquement une rémunération
pendant une période de 3 ans. Quiconque a effectué, pour toutes ou une
seule de ces trois années, une déclaration de ses œuvres publiées reçoit,
outre un montant variable qui tient
compte des données de la déclaration,
un montant forfaitaire de 50 euro. La
seule chose que l’on doit faire, en tant
qu’auteur ou qu’éditeur, c’est faire
chaque année une déclaration des
nouvelles publications.
Chaque déclaration de publication
donne droit à une rémunération.
BULLETINS
DE DÉCLARATION
Les formulaires sont disponibles sur
www.sabam.be (rubrique “reprographie”)
ou sur simple demande à
l’adresse suivante:
[email protected]
Il faut les envoyer:
Soit par courrier électronique:
[email protected]
Soit par poste (SABAM, Soumaya
El Khazrouni, Département
Productions et Attributions,
rue d’Arlon 75/77, 1040 Bruxelles)
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
GAINSBOURG
À L’HEURE BELGE !
Serge Gainsbourg s’est éteint à Paris le 2 mars 1991 après avoir consacré sa vie à la musique, aux femmes et à ce
public qui l’adulait ! A l’initiative du quotidien L’AVENIR, quinze artistes belges lui rendent aujourd’hui un hommage
d’envergure !
Un hommage à Serge Gainsbourg ? Voilà un beau défi. Un
défi que quinze artistes belges ont relevé. Et d’une fort
brillante manière. Il y ont mis tout leur talent et beaucoup
d'enthousiasme. L'initiative vient du quotidien L'Avenir et
de son site internet www.lavenir.net.
Le journaliste-images Jacques Duchateau est invité par sa
rédaction à réaliser une vidéo pour rendre hommage à
l'homme à la tête de chou. Son idée est simple : faire jouer
une chanson du répertoire de Gainsbourg par une série d'artistes belges. Le choix se porte naturellement sur les artistes
qui ont déjà participé à la rubrique Live buzz du site de
L'Avenir, une rubrique qui consiste en des sessions acoustiques de musiciens, groupes, filmées par les trois caméras
du studio de webTV du journal (www.lavenir.net/livebuzz).
Jacques Duchateau prend ainsi contact avec les artistes qui
l'avaient le plus touché et ému lors de ces sessions. Tous ont
répondu et montré un vif enthousiasme pour le projet, en en
faisant dès lors leur projet. Les rendez-vous ont été rapidement pris, le concept étant de filmer les artistes chez eux ou
dans un endroit de leur choix. Chacun devait jouer et/ou
chanter la chanson choisie dans son intégralité, la magie du
montage vidéo permettant après coup de reconstituer une
version inédite de cette chanson : Je suis venu te dire que
je m'en vais.
Le journaliste namurois s'est rendu sur les différents lieux de tournage, à la rencontre de ces
artistes : Monday morning (guitare et voix), Eric
Parent (guitare électrique), Adrien Tyberghein
(contrebasse), Matt Bioul et Marie Warnant (duo de
voix et piano), Alix Leone et Hugo Adam (voix
et cajon), Blanche (la jolie voix de Stéphanie
Blanchoud), Jean-François Assy (violoncelle), Damien
Chierici (le violon de Yew et MLCD), les deux voix de Dan
San, Samir Barris (voix) et Fily (piano et voix).
Chaque artiste a visiblement pris beaucoup de plaisir à
participer à ce projet. Chacun y apportant son talent, son inspiration. Le résultat donne une version très “cordes” de la
chanson, dans laquelle les violon, violoncelle et contrebasse
apportent une touche et une classe indéniable, soulignée
par la légèreté et la sobriété de la guitare électrique et la
présence rassurante et douce des pianos. Le mélange des
sons, des voix, des images prises en autant de lieux est
véritablement magique.
Le travail a été colossal pour Jacques Duchateau, qui a
cumulé les tâches de caméraman, preneur de son, réalisateur, monteur, avec pour lui aussi un immense plaisir... Eric
Parent a également réalisé un mastering sur la bande son,
ce qui lui donne la touche de qualité nécessaire à une telle
entreprise.
Vous pouvez voir, et surtout écouter, le résultat de ce bel
hommage sur le site du journal L'Avenir, à l'adresse:
www.lavenir.net/gainsbourg
(JD)
Jacques Duchateau a pris contact avec les artistes
qui l'avaient le plus touché et ému lors de ces sessions.
Tous ont répondu et montré un vif enthousiasme pour le projet.
Les rendez-vous ont été rapidement pris, le concept étant
de filmer les artistes chez eux ou dans un endroit
de leur choix.
© Editions de l'Avenir
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
STROMAE
ET UNE VICTOIRE DE LA MUSIQUE
POUR LE JEUNE PRODIGE
Fraîchement sur le devant de la scène, soutenu par des tubes qui tournent en boucle sur les radios et dans les
clubs, Stromae rafle les récompenses et renforce l’estime des Belges à l’étranger ! Récemment gratifié aux
Victoires de la musique pour le “Meilleur album de musique électronique et dance de l’année”, le jeune Bruxellois
de 25 ans s’est également vu attribuer l’Ultratop Download Award pour le morceau le plus téléchargé en Belgique
en 2010! Bourré de talent, un imaginaire débordant, initiateur d’un buzz mondial, la nouvelle figure de la musique
accroît sa notoriété grâce à son premier album Cheese, sorti en 2010. L’homme sera le 4 mars prochain à
l’Ancienne Belgique et fera une tournée européenne en 2011 !
Bruxellois aux origines métissées, Paul Van Haver, de son
vrai nom, se passionne assez vite pour la composition, et se
lance dans le monde du rap sous le pseudo de Stromae qui
signifie Maestro en verlan.
Au départ, en compagnie de J.E.D.I, un rappeur belge, ils
forment le groupe Suspicion et composent ensemble la
chanson Faut k’t’arrête le Rap qui provoque un carton chez
les internautes. Le duo enregistre quelques titres avant de se
séparer. Une séparation qui marque le début de la carrière
solo de Stromae.
En 2007, il enregistre quatre titres qui lui permettent de se
faire remarquer sur la scène musicale et lui ouvrent les portes
de la profession. Ainsi, il compose quelques mélodies pour
des artistes tels qu’Anggun, Kery James ou encore Melissa
M..
Arborant un style vestimentaire qui peut surprendre pour un
rappeur, il innove en 2009 en publiant des vidéos qu’il intitule
Les leçons de Stromae. Devant son ordinateur, face à
sa webcam, il laisse tomber le jogging et les baskets et
joue le rôle d’un professeur de musique en intégrant
plusieurs de ses titres dont Alors on danse. Un moyen
plutôt original de se faire remarquer par le public car via
ces vidéos, Stromae révèle sa personnalité et son style
musical.
Fort de cette expérience, début 2010, le maestro du
rythme et de la rime sort un single Alors on danse qui
explose les charts internationaux. En quelques
semaines, ce titre le catapulte au rang de phénomène
musical. Auteur, compositeur et interprète, il écrit ses
propres chansons hautes en couleurs, gorgées de variantes
rythmiques grâce auxquelles il impose son style et s’affirme
comme un artiste novateur.
Son album Cheese, (en référence aux sourires sur les photos
de classe) dégage un ton old-school technotronic des années
90 combiné à une multitude de mélodies entraînantes !
“On se souvient alors de son enfance, lorsqu’il fallait sourire
pour une photo. On ne sait toujours pas pourquoi, mais
on remet son nœud papillon en place et on dit… “Cheese”.” 1
Dans cet album, le petit Belge au nœud papillon et à la
gestuelle brelienne, nous raconte de froides histoires de
divorces et drogues à travers des tubes qui triomphent sur
les dancefloors !
Cheese, Victoire de l’album
de musique électronique de l’année !
Le 9 février dernier, Stromae a remporté sa première Victoire
de la Musique : meilleur album de musique électronique et
dance de l’année. Un formidable début pour ce jeune artiste
qui impose sa marque de fabrique à travers un flow qui lui
1http://www.stromae.org/?page_id=5&lang=fr
est propre.
Il n’en est pas à sa première récompense! En effet, en
2010, il se voit attribuer son premier NRJ Music Award, celui
de Révélation musicale belge francophone 2009. Il a
également été récompensé en Flandre pour son titre Alors
on danse lors de la 4ème édition Music Industry Awards, et
dernièrement, pour l’artiste dont les morceaux ont été le
plus téléchargé en Belgique en 2010, il s’est vu attribué
l’Ultratop Download Award.
Célèbre pour ses prestations délirantes, celui qui s’est
retrouvé en tête des ventes, non seulement en Belgique
mais aussi en France et en Allemagne, continue à mettre le
feu dans une série de concerts. Depuis la fin du mois de
février, il a débuté sa toute première tournée européenne
dont le 4 mars prochain à l’Ancienne Belgique !
Info ? http://www.stromae.org
(FC)
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
WITLOOF BAY
EN FINALE DE L’EUROVISION 2011 !
La finale de l’Eurovision se rapproche ! Placé sous les feux des projecteurs, les jeunes artistes de Witloof
Bay se sont récemment qualifiés pour la finale de l’Eurovision 2011 qui, cette année, aura lieu à Dusseldorf.
Une bien belle occasion pour ce groupe
typiquement de chez nous de se faire
connaître. Ils nous feront découvrir leur
style peu conventionnel, plutôt éclectique et auront par la même occasion
l’opportunité de prendre leur envol !
Witloof Bay, c’est une approche différente des vocalistes classique accompagnés d’un Beatboxer, des styles opposés pour un résultats assez surprenant !
Le groupe, né en 2005, est composé
de 6 amis musiciens et chanteurs.
Celui-ci assume totalement sa belgitude et s’accorde une petite note d’autodérision en s’appelant Witloof Bay, ce
qui signifie “Baie des chicons”.
Le mois dernier, Witloof tentait sa
chance à l’Eurovision avec la chanson
“With Love Baby”, et ils ont eu raison !
En effet, grâce à ce titre, le groupe a
remporté un franc succès ! Selon eux,
le choix de cette mélodie 100% à
capella s’est fait tout naturellement. Le
message qu’elle véhicule est universel :
“Quoique tu fasses, fais le avec
amour”. Composé de cinq chanteurs
professionnels et d’un beatboxer, ce
nouveau groupe de pop-jazz à capella
est une parfaite combinaison entre
soprano, alto, ténor, baryton, basse et
un beat boxer reconnu mondialement.
On pourrait croire qu’on a affaire à un
orchestre mais aucun instrument n’est
présent, ce ne sont que des voix !
Centré sur la chanson française et
anglo-saxonne, le groupe arrange luimême les chansons de son répertoire,
les grands classiques tout comme les
standarts moins populaires sont revisi-
tés en passant par des morceaux jazz
ou folk. Ils ont commencé par reprendre des titres déjà existants dont ils ont
fait des arrangements. Le but de cette
manœuvre ? Créer et imposer leur
propre style à travers un choix de chansons très éclectique.
Aujourd’hui, Witloof Bay entame la préparation d’un nouvel album que nous
espérons découvrir très vite !
(FC/FP)
Infos ?
http://users.skynet.be/sb248981/WitloofBay.html
KORA STRINGS
FOR N’FALY KOUYATÉ
N’Faly Kouyaté, un artiste au parcours pas comme les autres. Pour comprendre sa carrière, il faut se pencher sur l’histoire
de son peuple. Originaire du Mandingue (ancien empire d’Afrique de l’Ouest), il a grandi au sein d’une famille de griots,
classe sociale africaine qui utilise la musique et le chant pour enseigner l’histoire aux nouvelles générations.
Cet instrument à cordes africain l’a
conduit en Belgique et plus précisément au conservatoire. N’Faly Kouyaté
avait la volonté d’enseigner toutes les
particularités de la kora à un public
européen. Ce projet lui a permis de
rencontrer de nombreuses personnes
grâce à qui il a pu se produire en
concert et intégrer le groupe Afro Celt
Sound System.
Après des années d’activités en groupe, N’Faly Kouyaté se lance dans son
prochain album Kora Strings. Il a pour
but de stimuler la symbiose des instruments
africains kora, balafon,
calebasse, djembé avec
les instruments occidentaux violons et violoncelles couronné par des
chants polyphoniques.
Ce projet est une occasion de rapprochement
culturel entre l'Afrique et
l'Europe ainsi qu'entre
N'Faly Kouyaté et ses
racines musicales. Ce
titre symbolise une réelle volonté de l’artiste de rencontrer
l'Afrique (Mandingue) et l'Europe à travers des instruments traditionnels. Son
plus grand souhait, retrouver son auditoire africain.
© photos: NAMUN Media - Tudor de Jonghe
Cette coutume se transmet de père en
fils. Le quotidien de cet artiste a donc
toujours été animé par la musique. Une
preuve ? Son premier jouet a été un
balafon et très vite il a commencé la
kora.
A travers sa musique, il
essaie de perpétuer les
valeurs de ses ancêtres
(amour d’autrui, apprentissage et paix). Il ne
se considère pas pour
autant comme un artiste
“politiquement engagé”.
Sa politique à lui, c’est
la musique !
E n t r e d e u x a l bu m s ,
N’Faly Kouyaté a trouvé
le temps de créer une
struc ture, le NA MUN
Group (culture en Ma linké, dialecte africain). A travers
cette institution, il a enfin la possibilité
de conseiller et guider les jeunes
artistes de passage en Belgique. (FP)
Infos ? www.nfalykouyate.com/
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
ALEX CALLIER
‘LA MUSIQUE POP N’EST PAS UNE SCIENCE EXACTE’
Suite à l’avènement
d’iTunes et d’autres plateformes web, les gens achètent, tout comme dans les
années soixante, à nouveau
surtout des simples. Donc,
chaque morceau de ‘The
night before’ devait être
accrocheur mais en même
temps pas trop banal, les
gens ne pouvant se lasser
dès la troisième écoute.
Que ‘The night before’ nous assure
notre premier simple de platine, est de
ce point de vue-là une bonne nouvelle
supplémentaire.”
En prenant part à des ateliers internationaux, Alex Callier aspire à peaufiner
ses talents d’auteur-compositeur. À
l’avenir, il recevra peut-être un coup de
main supplémentaire : en effet, la chanteuse Noémie a laissé entendre qu’elle
“Soulagement”, voilà le sentiment qui
domine chez Alex Callier. “L’on peut
penser au préalable que tout se présente bien, mais en définitive il faut toujours
sortir un disque et ensuite attendre
pour voir s’il a du succès. Chaque fois,
il faut patienter la peur au ventre, mais
c’est ce qui rend notre métier excitant.
La musique pop n’est tout simplement
pas une science exacte.”
C’était également un pari de se présenter avec une nouvelle chanteuse,
même si les fans ont semblé directement adopter Noémie Wolfs. Le nouveau disque avec elle ressemble à du
Hoover phonic vintage ; Callier et
Geerts ont-ils ici joué la sécurité ? “Pas
vraiment ; après l’album plus sombre
‘The president of the LSD golf club’,
nous avions vraiment très fort envie
d’un disque pop.”
“L’esprit du temps joue aussi un rôle.
© Liesje Reyskens
Alex Callier et Raymond Geerts nous refont le coup. Il y a deux ans, des craintes étaient exprimées sur la survie leur
groupe Hooverphonic suite au départ de la chanteuse Geike Arnaert. Mais elles étaient infondées, le duo d’auteurs s’est mis
en quête d’une nouvelle chanteuse, l’a finalement trouvée en la personne de Noémie Wolfs et a directement rencontré le
succès avec ‘The night before.’
aimerait beaucoup fournir son propre
apport aux chansons. “Elle doit encore
écrire la première chanson de sa vie,
mais je me réjouis de voir cela. Je tiens
toutefois à souligner qu’elle apporte
déjà une grande contribution à Hooverphonic. Pour interpréter une chanson,
même si vous ne l’avez pas écrite
vous-même, vous avez besoin de tout
autant de talent.”
(Hans Van Goethem)
SELAH SUE
SOIGNE SON SPLEEN ADOLESCENT PAR DES VIBRATIONS DÉMENTES
C’est une pluie d’interviews et de concerts qui arrose la nouvelle étoile au firmament musical. La voie du
succès international semble grand ouverte pour Selah Sue, la frêle jeune fille ragga à la dure voix soul,
portée par les vibrations et soutenue par Prince et Cee Lo Green.
Après une AB pleine à craquer
le 11, 12 et 13 mars, un nouveau
jalon sera posé. La première
version live de son duo avec Cee
Lo Green, qui est selon Selah Sue
elle-même la voix soul la plus cool
du monde, ne se fera probablement
plus attendre très longtemps.
Nos voisins d’Outre-Moerdijk
bénéficieraient de la primeur.
© Warner/ Cédric Viollet
“Tu es sur la bonne voie !” Voilà un
commentaire que Sanne Putzeys alias
Selah Sue entend souvent. Lorsque,
entre deux enregistrements pour Stu
Bru, nous allons à sa rencontre dans
les couloirs de la VRT, Phara de
Aguirre en personne vient aussi encourager la jeune fille. Il n’y a plus aucun
doute sur le fait qu’elle est sur la bonne
voie. Rarement un premier album a
bénéficié d’autant d’attention. La plupart des morceaux datent de son adolescence, dont elle s’est littéralement
affranchie en écrivant ceux-ci.
Si elle avait dû écrire son album juste
avant les enregistrements, il aurait
probablement été for t différent, a
récemment révélé Selah Sue.
Selah Sue : C’est propre à un artiste,
on continue d’évoluer très rapidement.
Je défends toujours l’album à 100%
mais entre-temps, j’ai à nouveau
découvert de nouvelles musiques et
subi de nouvelles influences. Ces
chansons sont en effet plus ou moins
un adieu à mon adolescence. Je me
suis trouvée moi-même, l’album était
une quête, même un peu sur le plan
musical. En ce qui concerne les textes
également, j’ai découvert mon identité
progressivement.
Je pense que je tâterais aujourd’hui
davantage de la musique électronique.
Just because I do, le tout dernier morceau que j’ai créé pour le disque a vu
le jour dans un tout autre genre de vibration dans lequel je peux continuer ma
route.
L’album est constitué de deux sortes de
compositions. Soit les morceaux ont vu
le jour sur guitare acoustique et un
arrangement a ensuite été écrit dessus
ou inversement : je suis parti d’un
beat, d’un rythme, d’une vibration particulière.
Ce que je trouve formidable – mais je
crains que cela ne dure pas -, c’est que
je n’ai écrit aucun morceau par obligation. Toutes les chansons ont été écrites de façon spontanée, au feeling.
(Tania Ghyselinck)
Infos concert sur
www.selahsue.com
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Dominique Corbiau
A la croisée des musiques
Le 2 mars der nier, la compagnie
Sferartefact présentait Cantico, création en première mondiale d’une cantate pour contre-ténor, chœur d’enfants et
ensemble instrumental composé par
Jean Jadin. Cette œuvre qualifiée de
cantate-spectacle de par sa dimension
visuelle, (illustrations et images de
Jean-Michel Folon) était organisée
en partenariat avec l’a.s.b.l. Lucia qui
s’emploie à défendre la petite enfance
dans la précarité. “Mélanger l’art plastique de manière aussi évidente avec
de la musique est peu courant. C’est
cette approche inattendue qui me plait.
La voix d’un contre ténor est un peu la
prolongation de la voix d’enfant d’où la
présence des Pastoureaux, chœur de
jeunes garçons”.
“J’essaye d’apporter un côté contemporain.
J’adore la rencontre de différentes disciplines, c’est très
enrichissant car les échanges entre artistes permettent
de faire évoluer ma vision de l’art. Cela nous permet
de se remettre en question, ce qui n’est pas toujours facile
mais c’est ce qui nous pousse à avancer”.
Le thème de ce spectacle ? “Le
Cantique des Créatures” de St
François d’Assise, éloge à la beauté et
à la perfection de la création .
Actuellement sur plusieurs projets,
Dominique Corbiau prépare un album
récital d’airs d’opéra d’Alessandro
Scarlatti et de nombreuses représenta-
tions. Il sera présent sur la grand place
pour l’Ommegang le mardi 5 et le jeudi
7 juillet, et au Château de Seneffe à la
Nuit Musicale le 6 août prochain.
Infos ?
http://www.dominiquecorbiau.be/
(Florence Cardillo / Flore Poli)
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
© Ingrid Otto
D e p u i s s a p l u s t e n d r e e n fa n c e,
Dominique Corbiau suit une formation
musicale et commence sa carrière professionnelle à l’âge de 14 ans. Le jeune
homme se produit essentiellement
en Europe et reçoit de nombreux prix.
Après un premier ensemble dédié
essentiellement à de petits spectacles
d’opéra baroque, il crée en 2009 l’ensemble Sferarte ainsi que sa propre
compagnie Sferartefact.
“J’essaye d’apporter un côté contemporain. J’adore la rencontre de différentes
disciplines, c’est très enrichissant car
les échanges entre artistes permettent
de faire évoluer ma vision de l’art. Cela
nous permet de se remettre en question, ce qui n’est pas toujours facile
mais c’est ce qui nous pousse à avancer”.
Guidé par des personnalités telles
que Maria Callas, Jean Cocteau ou
Alessandro Scarlatti, Dominique s’inspire de leur manière de créer et d’interpréter les personnages, de leur façon
de véhiculer une émotion forte. Ce sont
ces figures emblématiques, puissantes
et hors normes qui le transportent.
“Jouer des personnages imaginaires
donne une certaine liberté, cela permet
une interprétation tout en sobriété et
subtilité de nuances”.
L’artiste interprète des rôles allant de
ceux de castrats (Héro, Dieu), pour
toute la période baroque, à des personnages allégoriques, symboliques mais
également à contre-emploi, ou encore
maléfiques.
Doté d’une voix que l’on pourrait qualifiée d’androgyne (entre celle d’un
enfant, d’une femme et d’un homme),
ce contre ténor de talent dévoile un
profil artistique hybride. Ce timbre si
particulier lui permet d’étendre ses
dons dans plusieurs styles musicaux.
Il prépare un featuring sur un album
pop-électronique, prête sa voix à des
musiques de films ainsi qu’à des morceaux aux références classiques mais
avec une approche actuelle et affectionne tout particulièrement ses premières expériences en studios.
© Luc Viatour
Personnalité aux contours atypiques, Dominique Corbiau, contre-ténor de talent, met en œuvre
des spectacles au visuel soigné et trace un trait d’union entre les différentes formes d’expression
artistique. De nombreux projets en cours et une multitude de spectacles prestigieux sont prévus
cette année. Son approche est différente de la musique classique, il y ajoute une petite touche
personnelle : un peu de fraîcheur dans un répertoire que beaucoup trouvent conventionnel.
Un Grammy Award pour un album
reprenant des morceaux de Dhruba Ghosh
Du répertoire SABAM aux Grammy Awards américains cette année ! Et avec, en prime, une récompense à la
clé ! L’album Miho: Journey To The Mountain de Paul Winter Consor fut le lauréat dans la catégorie ‘meilleur
album new age’.
Sur cet album figurent deux morceaux de notre membre Dhruba Ghosh, un joueur de
sarangi célèbre aujourd’hui en Inde. L’instrumentiste a baptisé ses créations Sarangi
(Dawn Raga) et Whale Raga. L’album new age lauréat du Grammy 2010 a été enregistré
au Miho Museum, un bâtiment iconique situé dans la ville japonaise de Kyoto. Des
instruments peu courants tels que des tambours taiko, une flûte bansuri, une flûte sarangi
donnent le ton de l’album. Les Grammy Awards sont considérés comme faisant partie des
plus importants prix musicaux au monde. Paul Winter Consort l’a emporté dans sa catégorie sur les albums concurrents Ocean de Michael Brant DeMaria, Sacred Journey Of
Ku-Kai, Volume 4 de Kitaro, Dancing Into Silence de R. Carlos Nakai, William Eaton &
Will Clipman et Instrumental Oasis, volume 4 de Zamora. Toutes nos félicitations !
Dhruba Ghosh: “J’avais toujours rêvé de jouer de la musique dans une interface avec
des sons venant de la Nature. Ce projet m’a offert cette possibilité et j’en remercie Paul
Winter. Nous avons réalisé un morceau supplémentaire à cette occasion, alors que la
plupart des musiciens principaux étaient assis dans l’un des vestibules du Miho Museum,
qui avait une tour avec des lucarnes. Le vent soufflait ce soir-là. Le son du vent nous a
donné des notes claires aléatoires qui semblaient provenir d’une flûte géante et trouver
leur chemin à travers les lucarnes. Nous avons commencé à jouer sur ces sons et nous
avons développé une improvisation libre. C’était palpitant.
En voyant ce projet gagner le Grammy, j’ai senti que j’étais juste un élément d’une
immense roue qui roule sans cesse en oeuvrant pour l’humanité. Il était pour moi
très significatif que la Musique et la Nature puissent être, en temps réel, aussi touchantes et puissamment palpitantes. Pendant le Whale Raga (Raga de la Baleine),
j’ai senti que Mère Nature venait à moi et me touchait au travers des Baleines.
Je n’oublierai jamais cela. Le Grammy fut une expérience du même genre. C’est
comme si l’Humanité reconnaissait qu’elle faisait une avec la Nature. Bien que de
nombreux humains aient essayé de conquérir la Nature, l’Humanité ne survivrait
que si elle agissait en communion avec la Nature.
(TG)
Plus d’infos : www.grammy.com - http://paulwinter.com/music/miho/
Luz Chabane chante Brel
Luz Chabane écrit, compose et interprète. Baignée par la musique et entourée d’artistes depuis son plus
jeune âge, elle étudie solfège, guitare et danse, et acquiert, auprès de professeurs d’exception, la connaissance et l’expertise qui feront d’elle la directrice de l’école de spectacle “International Lovers of Dance and
Theatre School”.
Infos : www.lepetitchapeaurondrouge.be
www.luzchabane.be
(FP)
© Michel Firre
Après les nombreuses années consacrées à ses élèves, Luz Chabane
retourne définitivement à la chanson. Fascinée par les grands auteurs, elle
transcende les héritages inoubliables du Grand Jacques et de la Môme.
Son deuxième album, Impossible rêve… Luz Chabane chante Brel,
dont Thibault Dille signe tous les arrangements ainsi que la direction
musicale, naît le 20 novembre 2010.
Dernière création, paroles et musique, “Race de salauds”, fait déjà courir
sa fidèle plume depuis un certain temps et la première du spectacle est
attendue pour mars 2012.
Sachez encore que Luz Chabane se produira le 30 avril 2011, avec
Luz Chabane jazze ses étoiles. Sur scène, un piano inoubliable et un
accordéon surprenant : Thibault Dille.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Entre art et art
Didier François & la harpe nickel
Un musicien-artiste avec en plus des
idéaux. C’est ainsi qu’il parvient à susciter l’intérêt de jeunes talents pour des
instruments à cordes particuliers. Il a
donné une démonstration en long et en
large de son instrument préféré, la
harpe nickel, à l’occasion de l’Apéro
Galerie. (voir reportage pages 14-15).
Cet instrument est toutefois trop cher
pour de jeunes étudiants, explique
Didier. Actuellement, je suis en train de
concevoir des instruments d’étude analogues plus abordables financièrement.
Quoi qu’il en soit, la harpe nickel est
la cousine du violon. La plus grande
différence avec d’autres instruments
à cordes réside dans le fait qu’outre
l’archet, on utilise également un clavier.
Les doigts ne pressent donc pas directement les cordes comme c’est le cas
pour un violon ou une guitare. Un clavier accordé fait en sorte que vous puissiez toujours jouer juste. C’est un avantage. Vous avez un résultat instantané
et davantage de plaisir à jouer. Ensuite,
vous pouvez rendre les choses aussi
compliquées que vous le souhaitez.
Mais les premiers pas sont plus simples
car la posture est plus facile. Je porte
l’instrument comme une guitare folk
autour du cou.
“Composer sur la harpe nickel”
Didier : Le clavier offre aussi sur ce
plan davantage de possibilités. Vous
pouvez par exemple utiliser le pouce
alors que ceci n’est pas possible sur le
violon. Vous pouvez travailler de façon
polyphonique, faire résonner différentes
voix qui s’entremêlent. Jouer une fugue
de Bach est beaucoup plus facile. Il
s’agit de mettre à profit toutes les possibilités du clavier pour pouvoir écrire à
plusieurs voix et de façon croisée. La
composition devient plus accessible
pour les musiciens. Lorsque j’écris
une fugue, elle n’est plus uniquement
destinée à l’élite.(rires) Le deuxième
aspect qui rend la harpe nickel attrayante, c’est que vous avez de très nombreuses cordes sympathiques. Par
note, vous avez une corde supplémentaire qui fait vibrer l’instrument. C’est
comme si vous jouiez toujours dans une
église : résonance assurée! Je joue
d’ailleurs tout aussi volontiers dans un
salon que sur une scène ou dans une
© Ronald Rietman
Musique ou sculpture. Didier François a longtemps hésité mais a finalement opté résolument
pour un compromis artistique : des sculptures en bronze et simultanément des cordes sensibles.
Didier François: Il n’existe que deux genres de musique,
la bonne et la mauvaise. Je ne m’arrête pas à un style bien défini.
Mais le courant doit passer. Comme par exemple avec Michel Bisceglia.
église. Actuellement, je donne beaucoup de petits concerts dans des salons
d’intérieur. C’est très à la mode pour le
moment, très agréable et intime. C’est
idéal lorsque vous jouez en solo.
“Le groove prime”
Mon CD solo sera enregistré en mars.
Avec de la polyphonie, sur laquelle je
joue notamment Bach mais aussi du
baroque précoce et de nombreuses
compositions propres, mais écrites de
façon aussi polyphonique que possible.
Le but est d’être complètement “nu” en
ce sens que je joue tout à fait seul
mais aussi sans surimpression (overdub).
Je me fais également fort d’enregistrer
les prises en une seule fois, en direct
devant un public. Je veux que tout
sonne bien immédiatement. Un défi
énorme. Je suis extrêmement critique
en ce qui concerne l’ambiance. Ce qui
est important pour moi, c’est le groove.
Ce que vous mettez dans la musique
est plus impor tant que les notes
mêmes.
Prenez par exemple une sonate de
Bach ou une d’Eugène Ysaye, ce sont 2
compositions totalement différentes,
mais c’est la “façon de les jouer” – et
je ne parle même pas encore ici de
l’interprétation – qui est importante
pour moi.
Hormis mes propres œuvres, j’essaie
aussi de jouer encore d’autres œuvres
belges mais je ne me restreins pas à
des compositions classiques. Je veux
également jouer des œuvres de genre
plus léger. Là aussi, le groove est très
important.
(Tania Ghyselinck)
“Hors-la-loi et autodidacte”
C’est grâce à la technique du violoniste belge Arthur Grumiaux que Didier, qui est à
l’origine lui aussi violoniste, a pu mettre au point une technique pour la harpe nickel, basée
sur la relaxation et des mouvements fluides (jusqu’ici surtout connue par la musique
populaire suédoise). Avec des sons célestes, éthérés comme résultat contemporain. “Horsla-loi et autodidacte”, c’est ainsi que Didier se décrit lui-même comme musicien. Je suis
resté un temps au Conservatoire mais je me suis disputé avec tous mes professeurs
jusqu’à ce l’enseignante privée Myriam Kersin me fasse découvrir un monde totalement
nouveau via la technique de Grumiaux. Entre-temps, ce “hors-la-loi” donne lui-même cours
en Allemagne, en Italie et en Suède.
Pour plus d’infos, surfez sur www.didierfrancois.be
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
HERVÉ BORBÉ
IMPROVISATION HAUTE EN COULEURS
On écoute l’album solo d’Hervé Borbé les yeux fermés. Il s’agit d’une invitation au voyage. On regarde ses
toiles les yeux grands ouverts. Le voyage est le même. Parce que, des touches de son clavier aux touches de
couleur, l’artiste nous emmène dans un univers unique, où la musique et la peinture sont, ensemble, inspiration, respiration et projection. D’ailleurs, la visite du monde d’Hervé Borbé commence par son atelier: de
grandes toiles couvertes de formes faussement géométriques, sans cesse déstructurées, corrigées par des
élans spontanés, des reliefs instinctifs.
Quand il revient, Hervé sait ce qu’il veut, The
man who saw himself from behind est prêt
à naître. Et, à partir de thèmes écrits, joués
sur un grand piano, l’artiste laisse libre cours
à son talent pour improviser, sans s’infliger
aucune contrainte, huit morceaux qui seront
autant de pièces uniques. En effet, comme
pour les toiles qu’il peint, Her vé ne jouera pas une
seconde fois les morceaux de la même manière. Il ne
voulait pas figer les compositions. Et pourtant, l’album
est une réussite complète, entre force et fragilité, complexité et sobriété.
Je fais de la musique comme un peintre
On entend toute la liberté qu’Hervé Borbé a voulu s’offrir
dans des envolées qui incitent à le suivre, à partir d’une
seule note, ou d’un ensemble plus élaboré, déposé là et
qu’il convient de prendre comme une palette de couleurs
où puiser des accords qui renouvellent les titres sans
jamais se décolorer.
Photos © Christian Borsu
Au détour des concerts de Machiavel, dont
Hervé Borbé est le claviériste, la question va
se faire de plus en plus insistante: “À quand
un album solo ?”. L’envie existe depuis longtemps, deux ou trois thèmes aussi. Un jour,
Hervé s’en va quelques jours dans un coin
calme de la Normandie. Comme il monte,
lorsque la lumière est belle, dans son atelier,
trouver l’enthousiasme qu’il déploie sur ses
toiles. Dans le silence d’une cabane isolée, il
réécoute des enregistrements d’improvisations et il réunit les idées musicales nécessaires à l’élaboration d’un album.
Alors qu’un de ses professeurs lui disait : “Il faudra que
tu choisisses”, lorsqu’il menait de front des études d’arts
plastiques à Saint-Luc (Liège) et des cours de piano,
Hervé Borbé continue de penser que les deux disciplines sont inséparables de son parcours artistique. S’il
ne pense pas à vendre ses toiles, qui ne portent pas de
nom, et si sa formation en arts plastiques lui sert aujourd’hui dans le graphisme et l’illustration, il a décidé, avec
ce premier album solo, de donner à son public une création originale, dans laquelle on trouve la personnalité
d’un artiste qui appelle l’émotion et dont la réserve est
d’autant plus touchante qu’elle s’exprime librement, en
parallèle des idées musicales formatées qui tracent trop
souvent des lignes claires entre lesquelles les notes
deviennent fades. Her vé Borbé nous propose une
musique autrement riche, autrement subtile, intime et
vivante. Il promet de venir, seul, sur scène, rejouer
The man who saw himself from behind. Enfin, pas si
seul que cela puisqu’il devrait être accompagné de
quelques-unes de ces toiles, indissociables de sa
musique.
(LM)
On entend toute la liberté qu’Hervé Borbé a voulu s’offrir
dans des envolées qui incitent à le suivre, à partir d’une
seule note, ou d’un ensemble plus élaboré, déposé là et qu’il
convient de prendre comme une palette de couleurs où
puiser des accords qui renouvellent les titres sans jamais
se décolorer.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
IDEMM
“DOORS OF FEELINGS”
Idemm, un nouveau combo “blanc-bleu belge” commet son premier délit musical, Doors of feelings.
Evidemment, la sentence ne se fait pas attendre : le disque trouve d’emblée sa place au rayon des indés. Les
années 70’ s’inscrivent effectivement en filigranes dans quelques plages étonnantes de cet album prometteur.
L’émergence du mouvement punk fait
naître, à la fin des années 70, au Royaume-Uni, une nouvelle classification
musicale : le rock indépendant. Ce
mouvement est plus communément
appelé “rock indé” ou, à l’anglaise,
“indie rock”. A l’origine, la classification
n’est pas seulement musicale. Elle
désigne également le rock distribué
indépendamment des majors. Un rock
se développant sur le versant opposé
des grands courants, classiques, du
rock jusqu’ici dominant. Par extension,
aujourd’hui, la classification musicale
“indé” est davantage utilisée pour désigner un courant spécifique de la musique rock, le côté underground, celui
de la contre-culture et la recherche
d’un rock authentique, plus ou moins
éloignés des standards formatés commerciaux.
Doors of feelings
© www.idemm.be
Formé en 2008, Idemm porte les stigmates d’un groupe de rock pour le
moins énergique. Au “line-up”, nous
retrouvons Arnaud Demey (chant),
Thibaud Demey (guitare rythmique,
chœurs), Grégoire Sottiaux (basse,
chœurs), Louis Gillet (percussions,
chœurs) et Ghislain Jamez (guitare).
Les états d’esprits de ces jeunes
Bruxellois se traduisent dans leurs
chansons par des guitares puissantes
et des mélodies prenantes.
© www.idemm.be
Un peu d’histoire
Pour la petite histoire, c’est fin 2008, après avoir
participé à de nombreux tremplins et concerts,
que le groupe est découvert par ROX RECORDS.
Les musiciens sont invités à enregistrer leurs titres
déjà bien construits au Hautregard Studio
Pour la petite histoire, c’est fin 2008,
après avoir participé à de nombreux
tremplins et concerts, que le groupe est
découvert par ROX RECORDS. Les
musiciens sont invités à enregistrer
leurs titres déjà bien construits au
Hautregard Studio sous la direction
artistique de Mario Guccio (Machiavel).
Julien Paschal (ex-Sharko et Piano
Club) est l’ingénieur son du projet.
Doors of feelings, l’album sorti en
novembre 2010 est pour le moins
explosif. Il se trouve actuellement chez
les disquaires via le label MOONZOO
Music et est distribué par UNIVERSAL.
Désormais, le groupe se tourne vers
l’élaboration d'un nouvel album qui
compte bien “sonner” des tons et des
couleurs très modernes. Un album qui
sera le prétexte à une volée de concerts car c’est bien sur scène que le
groupe déploie sa plus belle énergie.
Ces jeunes artistes savent remplir
une scène, s’y déchainer. Les salles
et festivals n’ont qu’à bien se tenir !
Idemm sera d’ailleurs tête d'affiche
cette année à l’occasion de la 25ème
édition des 24h vélos du bois de la
Cambre (Samedi 02 avril). De nombreux concerts de présentation se
mettent en place dans les fnacs etc. A
découvrir sur leur site sans plus
attendre !
Infos :
www.myspace.com/idemmband
www.idemm.be
www.facebook.com/idemmgroup
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
BLUE VELVET
PASSE AU LEVEL II
Coup de cœur pour un duo atypique aux rythmes léchés allant du rock à l’électro en passant par du folk
et des parties plus acoustiques.
Blue Velvet, l’histoire d’une rencontre,
celle de deux musiciens liégeois aux
univers différents et pourtant si proches. Tous deux avaient pour habitude
de se produire avec leurs groupes respectifs dans le Carré à Liège. A force
de concerts et d’échanges, le groupe
se forme fin 2004 et lie pH et Mirco,
deux adeptes des bidouillages sonores.
Aujourd’hui, Blue Velvet passe au
niveau supérieur avec son album
Level II. Ce recueil de petites histoires,
construit comme un road movie, raconte la vie de deux personnes qui s’apprécient, s’aiment. On ne sait pas vraiment s’il s’agit d’un couple, d’amis ou
de collègues. Les deux acolytes jouent
sur l’ambiguïté des non-dits, pointent
du doigt le manque de communication
et ses répercussions. “Ce couple n’a
pas forcément besoin de se parler pour
se comprendre. Mais à force de ne pas
parler il n’y a plus de communication
du tout et c’est là qu’un clash intervient.
Suite à ce clash, la vie va reprendre
son cours mais pas forcément comme
elle avait commencé. Il y a une espèce
de renaissance, de nouvelle vie, de
deuxième étape. Comme pour nous !”
Pour ce nouvel opus, Blue Velvet, a fait
appel à d’autres artistes. Cette dé marche résulte d’une volonté des deux
hommes d’avoir d’autres sensibilités
que les leurs pour éviter de tourner en
rond. “Souvent quand on est dans la
production d’un album on n’a plus le
recul nécessaire : soit on trouve tout
génial soit on trouve tout moche ! Il arrive un moment où on a envie d’avoir
des oreilles neuves !”. On y retrouve
notamment des interventions extérieures comme celle de Rudy Trouvé
(dEUS, Dead Man Ray, …).
Level II permettra sans doute à nos
deux Liégeois de passer pour de bon à
l’étape suivante. Après de bons échos
© Blue Velvet
Ils se définissent comme un groupe de
rock indépendant avec des chansons
basées sur les émotions, les am biances. “Ce qui nous inspire ? La vie
de tous les jours, les sentiments, les
joies, les peines, l’amour aussi, c’est
généralement le fil conducteur”.
“Nous sommes très contents du succès que nous
rencontrons ici dans notre petite Belgique, mais
la véritable réussite serait d’être reconnu dans
d’autres pays comme l’Angleterre, l’Allemagne…”.
de la presse belge et française, le
groupe souhaite aller plus loin. “Nous
sommes très contents du succès que
nous rencontrons ici dans notre petite
Belgique, mais la véritable réussite
serait d’être reconnus dans d’autres
pays comme l’Angleterre, l’Alle magne…”. Mirco et pH sont donc
décidés à défendre cet album bec et
ongles. Leur optimisme les a déjà
propulsés sur des scènes flamandes !
Pour eux c’est une victoire car même si
Wallonie et Flandre sont un seul et
même pays, les flamands ont un style
de vie, une sensibilité et une écoute
très différents des wallons !
Croisons les doigts pour ce duo aussi
talentueux que charmant.
La petite histoire…
Nous sommes beaucoup à nous demander si le nom du groupe a un rapport avec le
réalisateur David Lynch. Nous leur avons donc posé la question. Réponse !
“C’est tout à fait en rapport avec David Lynch ! Alors pourquoi ce nom là et pas un autre ?
Tout d’abord parce que Blue Velvet c’est joli mais aussi parce que c’est un film vachement
malsain. Ce qui nous plaît vraiment dans l’univers de Lynch hormis ce côté malsain, ce
sont les non-dits et la recherche de vérité qu’il propose aux spectateurs. On comprend
son film comme on veut. Et quand on écoute nos chansons on se dit que ça pourrait coller comme bande originale d’un des prochains films de David Lynch !”
(FP)
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Tempo
Toutes
les
musiques
Du neuf en belgique
francophone
Comme un Prélude de cristal
pour Maria Palatine
Arts du spectacle, mode, arts numériques, architecture, patrimoine, arts
plastiques, jeux vidéos, musique, édition, radio, télévision, design… les
entreprises créatives et/ou culturelles
représentent une multitude de métiers
dans des domaines très variés. La passion, le talent, l’innovation et la création,
la Culture sont au cœur de ces activités.
En raison de leurs spécificités, et malgré leur dynamisme et leur professionnalisme, les entreprises créatives ont
souvent du mal à trouver les moyens
financiers indispensables à leur développement.
Le fonds d’investissement St’art est un
instrument financier unique à Bruxelles
et en Wallonie. Doté de seize millions
d’euros, il est le fruit d’une volonté commune de la Région wallonne et de la
Communauté française de soutenir le
développement de l’économie créative.
St’art s’adresse aux petites et moyennes entreprises et intervient sous
forme de prêts et de prises de participation. Le fonds contribue à la création
d'entreprises ou au développement de
structures existantes.
Le capital humain, les talents et le pouvoir d'innover sont des éléments-clefs
de la vie économique de nos régions.
En offrant un environnement favorable
aux entreprises créatives et en écoutant leurs besoins spécifiques, St’art
entend devenir l'invest des créateurs.
Le fonds est ouvert aux dossiers de
financement depuis Janvier 2010.
Après avoir effectué ses études de harpe classique, piano et composition à
Mannheim en Allemagne, Maria Palatine a tout naturellement commencé sa
carrière d’harpiste dans les fosses d’orchestres (espace situé sous la scène
et réservée aux musiciens).
Très vite, cette jeune artiste a constaté qu’un élément essentiel faisait défaut à son
épanouissement artistique : le mariage de la composition, du chant et de la
musique. Elle a donc décidé de créer son propre ensemble avec percussions et
saxophone. Les concerts donnés avec son groupe lui ont permis de voyager en
Europe, aux Etats-Unis ainsi qu’en Sibérie. Sa créativité lui a ouvert les portes
d’autres domaines comme l’écriture de musique de film ou encore l’adaptation de
textes en chansons. En juin 2005, elle a remporté le prix musical des jeunes chanteurs et poètes de la “Hanns-Seidl-Stiftung” et de la “Bayrischer Rundfunk” (radio
allemande). Le concert en plein air donné à cette occasion fur diffusé via radios et
télévisions internationales. Depuis cinq années elle habite en Belgique et en juillet
2008 Maria Palatine représente la Belgique à l’EXPO, Saragosse, Espagne, avec
son projet, “Water Celebration”
Prélude de cristal de Bernard Tirtiaux, nous raconte une histoire d’amour entre
une jeune harpiste et un souffleur de verre au 19ème siècle. L’auteur a confié que
ce roman lui avait été inspiré par sa rencontre avec Maria Palatine. Il paraissait
alors évident qu’elle soit choisie pour traduire ce livre en musique. Ecrits et mélodies s’entremêlent harmonieusement autour d’une œuvre romanesque.
Aujourd’hui, installée à Saint-Gilles, elle a
fondé le “Harp Center Brussels”, un lieu
de concert, de rencontres, d’échanges et
d’enseignement.
(FP/FC)
Contact : Adasong Productions
[email protected]
Infos ? http://www.mariapalatine.com
Infos : st’art s.a
6, rue du onze novembre
7000 mons - t. 065.39.47.10
www.start-invest.be
Tour Restos
du coeur 2011
Plastic Bertrand, William Dunker, Monsieur Dupont, Alec Mansion, Marka,
Wendy Nazaré, Perry Rose, Saule et de nombreux artistes français célèbreront les 25 ans de solidarité des Restos du Cœur belges lors d’une tournée unique
de 3 concerts en Belgique!
Cette édition spéciale des Tours Restos du Cœur mettra les petits plats dans les
grands pour trois shows inédits. Desty (metteur en scène et chorégraphe de Céline
Dion, des Enfoirés…) mettra en scène ces 25 artistes sur le thème “Disco” !
Coluche inaugurait en 1986 le premier Resto du Cœur à Liège. En 2011, ce sont
1.000 bénévoles qui servent dans les 15 Restos belges plus de 420.000 repas par
an... 1 billet acheté = 10 repas servis
Tour restos du cœur 2011
5 mai : Verviers - Grand-Théâtre
(28€ et 33€)
6 mai : Liège - Country Hall
(28€ et 33€)
7 mai : Bruxelles - Cirque Royal
(28€ et 33€)
Infos:
www.tourrestosducoeurbelges.be
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
NUANCES D’UN SECTEUR
EN MUTATION
MIDEM 2011
L’industrie de la musique s’appauvrit d’année en année. Le constat fâche les idéalistes et renforce les
pensées des visionnaires qui l’avaient prédit. D’un côté ou de l’autre de la frontière qui sépare les courants
idéologiques, les remarques fusent.
S’en tenir aux faits, c’est être obligé de constater que le MIDEM 2011 enregistre une nouvelle baisse de fréquentation : le nombre des participants
passe sous la barre des 7000, ce qui signifie environ 5% de moins qu’en
2010. Le hall des expositions a accueilli une trentaine de stands en moins
également. D’ailleurs, il semble évident que les sponsors ne se sont pas
bousculés pour remplir les sacs traditionnellement remis aux professionnels
du secteur (journalistes, exposants…).
Malgré ces mutations flagrantes, le MIDEM reste l’événement
incontournable du secteur. Celui qui permet de mesurer les
palpitations d’une indispensable industrie et dont les circonvolutions sont en partie inhérentes aux avancées des technologies de pointe.
L’espace SABAM à Cannes a été le théâtre de quelques rencontres professionnelles. Comme par exemple la remise d’un DISQUE D’OR à deux partenaires de la société CNR/MOSTIKO, une
des plus grandes firmes de disques indépendantes de Belgique.
L’année 2010 a été un excellent cru pour CNR ! C’est ainsi que
Tom De Meijer a offert ces disques d’or à Maykel Piron, le MD
d’Armada Music (Pays-Bas) et Maurizzio Collela, Sirup Music
(Suisse). Un grand moment immortalisé en compagnie de
Christophe Depreter (DG).
Dans ce climat de légère morosité ambiante, un stand d’irréductibles enthousiastes semblait
faire la différence : celui de la SABAM ! Régulièrement investi par des réunions de travail la
SABAM a été le théâtre de rencontres professionnelles dynamiques et captivantes. Une
enquête réalisée sur place par la Direction Générale de la SABAM a mesuré le contentement
des sociétés participantes à qui nous donnons, d’ores et déjà, rendez-vous au Midem 2012 !
Une enquête qui démontre une grande satisfaction des participants
quant à l’accueil et la localisation du
stand, les fonctionnalités qu’il propose
(matériel technique)…
Born Crain vient de sortir un nouvel
album, Anatomy.
Photos © SABAM/ALL
VRT Publishing et BMG Rights Management ont
signé, au MIDEM, un contrat mondial (à l’exclusion de
la Belgique) de sous-édition et d’administration pour
le catalogue VRT. L’accord a été négocié et signé par
(à gauche) Luc Standaert (VRT Publishing Manager)
et Frank Bruens (M.D. BMG Rights Mgmt Benelux).
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Synopsis
BIFFF 2011
La 29 ème édition du Festival Inter national du Film Fantastique de
Bruxelles (BIFFF) prendra place à
Tour & Taxis, du 7 au 19 avril 2011.
Amateurs éclairés ou simples curieux,
le public pourra découvrir une centaine
de films d'horreur, thrillers et autres
films d'anticipation. Une compétition
officielle récompense les films qui vous
feront le plus trembler…
Le BIFFF peut se targuer d’avoir permis à son public de découvrir certains
auteurs figurant à présent parmi les
plus influents et dont les œuvres sont
aujourd’hui unanimement reconnues
par la critique.
La SABAM participera à ce "fantastique" événement en remettant un Prix
dans la catégorie Court-Métrage Belge.
Infos et programmation :
www.bifff.org
Littérature
Audiovisuel
Théâtre & Danse
Exploitation
du nouvel auditorium
SABAM Servais/Storck
LA SABAM a récemment inauguré
son tout nouvel Auditorium Audiovisuel
Henri Storck/Raoul Servais. Il vous est
désormais possible de l’utiliser gratuitement comme salle de visionnage pour
vos films.
Les conditions sont les suivantes :
1)Etre le réalisateur, le scénariste ou le
compositeur de la musique originale
(au moins un membre SABAM)
2)Entrer une demande en précisant la
raison/motivation du visionnage
3)Entrer la demande minimum 14 jours
avant la première date demandée
et y préciser 2 à 3 dates et heures
souhaitées.
4)Préciser le nombre de personnes
présentes à la projection – maximum
30 personnes.
5)L’auditorium sera disponible par
tranche de maximum 2h, une séance
par film.
6)Catering basique disponible (café,
boissons fraiches)
Dans les autres cas, pour des exploitations à visées commerciales, il est également possible, pour les membres
SABAM, de réserver l’Auditorium moyennant rémunération.
Infos/contact : 02/286.83.89
[email protected]
Festival du Film Européen
de Bruxelles
Le court-métrage belge en lice
au Brussels Film Festival
Pour cette 8e édition qui débutera le 22
juin 2011, le Brussels Film Festival
continue la programmation de courtsmétrages belges.
Pendant 8 jours, Bruxelles sera le
spectacle d’une soixantaine de films,
de festivités, d’apéros-concerts, de projections gratuites en plein air, de rencontres professionnelles… Le but est
de mettre en avant les courts-métrages
en leur offrant la possibilité d’être vus
par un large public.
La SABAM sera partie prenante de
l’événement.
Pour s’inscrire, et connaître le règlement, rendez-vous sur le site Web
(partie Presse & pro).
Plus d’info :
Yannnick Bras
Cinéfilms A.S.B.L.
3, rue Lola Bobesco
1200 Bruxelles
Tél : 02/762.08.98
www.brusselsfilmfestival.eu
Fonds Francophone
d’Aide au Développement Cinématographique
Le Fonds Francophone d’Aide au
Développement Cinématographique a
pour but d’aider les réalisateurs de
longs-métrages de fiction de langue
française. Pour pouvoir bénéficier de
cette aide, la réalisation doit impliquer
au minimum un producteur canadien
(qui devra soumettre un complément
de dossier à Télérama Canada) et un
producteur européen belge, français,
luxembourgeois ou suisse. Les inscriptions sont ouvertes pour les films souhaitant participer au compétitions du
26 ème Festival International du Film
Francophone de Namur qui aura lieu
du 30 septembre au 7 octobre 2011.
Le fonds est géré par le FIFF qui réceptionnera les candidatures.
Infos : +32 (0)81/24.12.36
[email protected]
Inscrivez vos films via
le formulaire en ligne :
http://www.fiff.be/fr/
Programmation/Inscriptions
14ème édition du Festival du Court-Métrage de Bruxelles
La 14ème édition de ce festival soutenu par la SABAM accueillera les passionnés de courts-métrages
du 28 avril au 8 mai 2011 au cinéma Vendôme, au Petit Théâtre Mercelis, au
BOZAR, ainsi qu’au chapiteau place Fernand Coq à Ixelles Cette année,
2600 films concourront lors de compétitions nationales et internationales. La
SABAM remettra le Grand Prix du Festival dans la compétition internationale.
Comme les années précédentes, plusieurs villes wallonnes participeront
également à l’événement. Une ambiance festive sous le chapiteau vous
attendra également... Infos : www.courtmetrage.be
34
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Films biographiques
et personnages fictifs
inspirés de personnes réelles
Il arrive que des cinéastes fassent des
films sur des faits historiques ou sur la
vie de personnes réelles célèbres ou
non. Il en va ainsi, par exemple, pour
Stijn Coninx qui a réalisé un film sur
la vie de Sœur Sourire. Face à ce type
de film, la question qui se pose est de
savoir si le producteur d’un tel film a
besoin de l’autorisation des personnes
représentées et quels sont les risques
qu’il court au niveau juridique.
Au niveau du droit d’auteur, aucun
problème ne se pose en principe. Une
personne n’est pas considérée comme
‘auteur’ de sa propre vie et ne peut
donc pas revendiquer de droits d’auteurs sur des évènements qu’il a vécus.
Les faits historiques ou réels ne sont,
par ailleurs, pas protégés par le droit
d’auteur.
Mais attention à la façon dont ces faits
sont décrits ! La forme est en principe
protégée. Si on se base sur une œuvre
existante, par exemple sur un livre, des
articles ou un film existant, aucune
autorisation n’est nécessaire pour utiliser les faits décrits, mais on ne peut
pas copier la description de ces faits
(textes, dialogues, images, etc.).
En principe, il ne faut donc pas demander l’accord de la personne concernée
pour réaliser une biographie ou pour
s’inspirer de cette personne lors de
la réalisation d’un film. Cela peut
cependant être considéré comme étant
constitutif d’une faute dans certaines
circonstances.
Ainsi, il faut veiller au respect de la vie
privée.
A titre d’illustration, nous pouvons citer
l’adaptation audiovisuelle de la vie de
Jacques Mesrine. Dans ce film, les
noms patronymiques de deux personnes enlevées par le protagoniste
étaient mentionnés, sans l’autorisation
des personnes concernées. Selon la
Cour de cassation, il s’agissait là d’une
atteinte à la vie privée, “même à supposer qu’elle ne comporte rien de
désobligeant” à l’égard des personnes
en cause, dans la mesure où ces personnes étaient identifiables et qu’elles
étaient représentées dans leur domicile.
S’agissant d’une personne connue, il
est permis de reprendre dans le film les
faits liés à l’activité publique de cette
personne, sans aucune autorisation
préalable, ceux-ci relevant de sa vie
publique. Il en est par ailleurs de même
pour des personnes ‘ordinaires’ qui font
l’objet de comptes rendus d’actualité.
Il n’en demeure pas moins que la vie
privée d’une personne, qu’elle soit
connue ou inconnue, ne peut être révélée sans le consentement de la personne concernée.
L’article 1382 du Code Civil stipule
que si quelqu’un commet une faute qui
cause un dommage à quelqu’un
d’autre, il doit l’indemniser.
En France, par exemple, l’un des scénaristes du film “La vie est un long
fleuve tranquille” s’était inspirée d’une
artiste de spectacle connue de lui et qui
exerçait son activité sous le pseudonyme de Madame Groseille. Cette dernière s’était sentie dénigrée par le personnage du même nom figurant dans le
film en question et avait, par consé-
Prix triennal Michel
de Ghelderode
Ce prix d’un montant minimum de 2.500€ sera attribué à un interprète, un réalisateur, un metteur en scène, un metteur en ondes, un scénographe, un chorégraphe,
un compositeur, un artiste peintre, un graphiste, un photographe, un sculpteur, un
chercheur, un essayiste ou un auteur qui aura présenté en Europe, une création
originale liée à l’œuvre ou la personne de Michel de Ghelderode. Il n’y a aucune
limitation d’âge ou de nationalité. Tout le monde peut y participer. Les inscriptions clôtureront le mardi 31 mai 2011 à
minuit (cachet de la poste faisant foi). Les demandes d’inscriptions peuvent être retirées au siège de l’association :
Adresse : 10, clos du Cheval d’Argent – 1050 Ixelles
Courriel : [email protected]
Téléphone : 00 32 (0)2/245.20.29
Fax : 00 32 (0)2/265.23.35
Ou sur le site Internet: www.ghelderode.be
quent, assigné les scénaristes et
le producteur du film en justice.
Dans cette affaire la Cour de cassation
française a jugé, dans un arrêt du 21
novembre 1990, que “l’identification de
‘Mme Groseille’ à travers le personnage
du film était inévitable pour quiconque a
côtoyé ‘Mme Groseille’ dans sa vie privée ou professionnelle”. La preuve de
la ressemblance entre le personnage
fictif et la personne réelle étant rapportée, la Cour a considéré que le fait que
Madame Groseille soit présentée dans
le film comme une personne vulgaire,
oisive et vénale constituait une faute
sur base de l’article 1382 du Code civil.
Toute personne dispose, d’un droit sur
son image et peut s’opposer à l’utilisation illicite de son image. Ceci est également valable lorsque l’on choisit un
interprète pour sa ressemblance avec
la personne réelle qui a inspiré le film.
On peut toutefois utiliser l’image de
personnes publiques ou d’autres personnes qui font l’objet de comptes rendus d’actualité, sans demander leur
accord, si cette utilisation est justifiée
dans le cadre d’un but d’information.
Dans ce cas, le droit à l’image devra
céder devant la liberté de presse et la
liberté d’expression.
Il convient également de noter que le
droit à l’image est l’attribut des personnes vivantes ainsi que des personnes décédées depuis moins de
20 ans. En effet, selon la loi du 30 juin
1994 relative au droit d’auteur et aux
droits voisins, l'assentiment de la personne représentée ou celui de ses
ayants droit reste requis pendant vingt
ans à partir de son décès.
En bref, la question de savoir si l’on peut
s’inspirer d’une personne réelle dans un
film est une question d’appréciation. En
cas de litige, le juge procèdera à une
balance d’intérêts entre la liberté d’expression du créateur et les droits de la
personne représentée, c’est-à-dire, son
droit à l’image ainsi que son droit au
respect de la vie privée. De plus, le juge
vérifiera également si l’auteur n’a pas
commis de faute qui aurait créé un préjudice à la personne réelle représentée
dans le film.
Delphine Coppe
Dirk Vervenne
35
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Ars pictura
Droit
de suite
Union Européenne
La Commission Européenne vient de
lancer une consultation publique sur la
mise en œuvre et les effets de la directive “droit de suite” (2001/84/EC).
Cette directive a permis d’élargir l’application du droit de suite à tous les pays
membres de l’Union Européenne. Elle
a permis également à 5 pays membres
de l’appliquer uniquement pour les
artistes vivants et ceci pendant une
durée déterminée qui se termine fin
2011.
Dès lors, depuis quelques mois nous
assistons à une intensification de la
pression des professionnels du marché
de l’art, aussi bien à titre individuel que
via leurs associations, sur le monde
politique et même sur les artistes.
Ils souhaiteraient soit l’élimination pure
et simple du droit de suite, soit que plus
aucun droit de suite pour les artistes
décédés ne soit payé dans aucun pays
de l’Union Européenne.
Principale argumentation : manque de
concurrence, risque de faillite, etc…
Rappelons que le droit de suite représente en Belgique moins de 1% du
marché de l’art. Alors, messieurs les
professionnels du marché de l’art ; un
peu de sérieux !!!
La SABAM ainsi que les sociétés
sœurs se mobilisent également pour
défendre le droit de suite en Europe et
dans le monde, et pour dénoncer l’hypocrisie de ceux qui s’enrichissent
sans rien vouloir partager avec les
créateurs ou leurs ayants droit.
Des réactions individuelles et col lectives ont déjà été envoyées à la
Commission Européenne. Pendant
toute l’année 2011, la SABAM ainsi
que ses sociétés soeurs européennes
resteront mobilisées et unies et continueront à se battre pour la défense de
vos droits.
USA
Depuis quelques années, les sociétés
d’arts visuels américaines, aidées par
les sociétés européennes, œuvrent
pour l’introduction du droit de suite aux
États-Unis.
Une mobilisation des artistes améri-
Tous les
Arts
visuels
cains (Frank Stella, Christo,…) et/ou
de leurs ayants droit (Roy Lich ten stein, Andy Warhol,…) ainsi qu’un
lobbying très impor tant auprès du
monde politique américain ont été
nécessaires.
Un projet de loi sera déposé très prochainement ouvrant ainsi la possibilité d’une réciprocité entre l’Union
Européenne et les USA dans ce domaine.
Techniques propres à la poésie
L’utilisation de techniques propres à la
poésie, comme par exemple le déclenchement d’une peinture sur base d’un
accident, d’une forme ou d’une texture,
la libre association de motifs graphiques, en passant par le collage, qui
joue un rôle important dans la genèse
d’une série de peintures en 1933, révèlent l’impulsion des poètes surréalistes
qu’il côtoie rue Blomet à Paris, où il
séjourne quelque temps.
Désir d’évasion
Joan Miró,
peintre poète
24.03.2011 > 19.06.2011
Lieu : Espace Culturel ING,
Place Royale 6 – 1000 Bruxelles
L’Espace culturel ING et les Musées
royaux des Beaux-Arts de Belgique, en
collaboration avec la Fondation Miró de
Barcelone, présentent une exposition
de 120 peintures, gravures, sculptures
et dessins qui illustrent la prédominance du caractère poétique dans l’œuvre
de Miro et témoignent de l’empreinte
de celui-ci dans les différentes dé marches de l’ar tiste. L’accent est
mis sur la production du peintre catalan à partir des dernières œuvres qu’il
réalisa juste avant la Seconde Guerre
Mondiale et la célèbre sér ie des
Constellations exécutée durant la guerre.
Prélude
Quelques œuvres des années 20
démontrent l’abandon progressif de
la référence à la réalité. Ainsi, la
“Danseuse espagnole” de 1924, provenant des Musées Royaux des
Beaux-Arts de Belgique et “Le cheval
de cirque” de 1927 appartenant au
Musée d’Ixelles témoignent de la transformation des figures en suggestions
d’émotions et de sensations.
Nourri de littérature, fort de l’expérience des années surréalistes, sensible à
l’appel conjoint du primitif et de l’enfant, Miró va développer une œuvre
faite de figures et de couleurs symboliques par lesquelles le monde se
résume en poésie.
À l’éclatement de la Seconde Guerre
Mondiale en 1939 Miró installé à
Varengeville-sur-Mer, commence à
peindre la série des “Constellations”
qu’il éditera quelques années plus tard,
accompagnée de textes d’André
Breton. Cette série, qui prend sa source dans la musique et dans la nature,
illustre la recherche parallèle entre la
représentation de la réalité extérieure, à
travers une narration de type mythologique et l’aspiration à une paix intérieure, sorte de mysticisme de l’infini. Par la
représentation d’un espace infini dans
lequel grouillent ses motifs récurrents,
devenus de véritables symboles (spires, étoiles, soleils, yeux, échelles, araignées,…) elle traduit un profond désir
d’évasion.
Peintre poète
La passion de Miró pour la poésie jouera également un rôle dans la décision
que prendra l’artiste de s’impliquer
dans l’édition de livres pour bibliophiles.
“Parler seul” de Tristan Tzara et “Á
toute épreuve” de Paul Eluard, montrent combien le travail de l’artiste est
personnel et complémentaire, à conce-
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
© Fundació Joan Miró, Barcelona / SABAM Belgium 2011
Paul Eluard, Joan Miró,
À toute épreuve,
1958, Livre, Xylogravure.
© Fundació Joan Miró, Barcelona / SABAM Belgium 2011
voir comme un accompagnement plus
qu’une illustration, Miró étant soucieux
des rythmes, des tons et de la nature
des vers. La couleur joue un rôle primordial. En complément de ces éditions, une série de petites œuvres, également riches en couleurs des années
’70, illustre l’un des aspects de l’œuvre
de Miró qui sera mis en évidence : la
poésie par la couleur.
Enfin, cette exposition comporte des
séries d’œuvres, entrecroisées, consacrées au mythe de la Femme, de Mère
Nature et de l’Oiseau mythologique.
Il s’agit de tableaux caractérisés par
des couleurs vives, d’épais coups de
pinceau, d’écrasantes traces de noir qui
expriment la violence du cycle vital et
de la nature ; femme et oiseau symbolisant l’ancrage à la terre et le désir d’évasion vers le ciel.
L’exposition “Joan Miró, peintre
poète” est réalisée dans le cadre du
projet “Un printemps surréaliste au
Mont des Arts”. Plusieurs conférences
seront organisées par Educateam, le
service éducatif des Musées Royaux
des Beaux-Arts de Belgique, à l´Espace culturel
Informations pratiques :
Joan Miró, peintre poète
Adresse : Espace culturel ING,
Place Royale 6, 1000 Bruxelles
Dates : 24.03.2011 > 19.06.2011
Heures d'ouverture :
tous les jours de 10h à 18h. Nocturne le mercredi jusqu'à 21h. Ouvert
les jours fériés,
y compris le 1er mai 2011.
Tickets : Ticket Online
sur www.ing.be/art
Les artistes belges
à l’honneur
Felix De Boeck 1920-1930
Très bel ouvrage permettant de définir
et de clarifier la place des œuvres du
peintre flamand Felix De Boek sur la
scène internationale de l'art abstrait.
Environ 100 de ses tableaux sont
confrontés à des chefs-d'œuvre de collections internationales de prestige.
On peut y trouver des œuvres d’artistes
tels qu’Alkema, Delaunay, Doesburg,
Huszar, Kandinsky, Kupka, Malevitch,
Moholy-Nagy, Mondrian, Servrancks et
Seuphor.
Plus d’info :
Editions Snoeck
T: 09-267 85 30
F: 056-56 35 79 04
I: http://www.snoeckpublishers.be/
Joan Miró, André Breton,
Constellations,
1959, Lithographie.
(Salvador Ferreira)
37
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
SABAM infos
Toutes
les
infos
Assemblée générale
Lundi 6 juin 2011 à 14 heures
L’assemblée générale statutaire aura lieu le lundi 6 juin 2011 à 14 heures. La convocation qui sera adressée
aux associés en mai prochain indiquera le lieu de la réunion et reprendra les points figurant à l’ordre du jour
ainsi que la liste des candidats aux élections statutaires. Les associés n’ayant pas libéré intégralement la
valeur nominale de la part sociale pour le 7 avril 2011 ne pourront pas y exercer leur droit de vote (toute
information à ce sujet peut être obtenue auprès du [email protected] – 02/286.82.11).
Elections statutaires
La durée du mandat des administrateurs est de quatre années. Le Conseil
d’administration est renouvelé chaque
année par quart (moitié du régime
linguistique français, moitié du régime
linguistique néerlandais). Les administrateurs sortants sont rééligibles. Le
Conseil d’administration est actuellement composé comme suit :
Discipline Musique (Auteur)
Albert Delchambre
Robert Janssens
Alec Mansion
Isabelle Rigaux
John Terra
Frank Vaganée(1)
Jan Van Landeghem
Johan Verminnen
Discipline Musique (Editeur)
Timothy Hagelstein(2)
TEAM FOR ACTION
(repr. par Claude Martin)
EMI Music Publishing Belgium nv
(repr. par Neil Gaffney)(2)
PMP Music (repr. par Patrick Mortier)
d’éditeur.
Discipline musique : un mandat à terminer (jusqu’en juin 2012) en qualité
d’auteur.
Discipline non-musique : un mandat
d’administrateur pour quatre ans en
qualité d’auteur.
Collèges
Conformément à l’article 28 des statuts,
l’Assemblée générale élit annuellement
et alternativement pour chacun d’eux
les membres complémentaires des Collèges.
L’Assemblée générale du 6 juin 2011
doit élire deux membres complémentaires (un par régime linguistique), du
Collège des Droits musicaux (mandats de deux ans).
Actuellement, ce sont Strictly Confidential sa, représentée par Pierre Mossiat
(rôle linguistique français) et Peermusic
nv, représentée par Frederic Schaeren
(rôle linguistique néerlandais) qui siègent comme membres complémentaires du Collège des Droits musicaux.
Selon les statuts, les membres sortants
sont rééligibles une seule fois. Pour cette raison, Strictly Confidential sa ne peut
plus poser sa candidature cette année.
Disciplines non-Musique (Auteur)
Benoît Coppée
Marc Hermant(2)
Stijn Baron Coninx
Ignace Cornelissen(2)
Les postes à pourvoir sont :
Conseil d’administration :
- Rôle linguistique français :
Discipline musique : un mandat d’administrateur pour quatre ans en qualité
d’éditeur.
Discipline non-musique : un mandat
d’administrateur pour quatre ans en
qualité d’auteur.
- Rôle linguistique néerlandais :
Discipline musique : un mandat d’administrateur pour quatre ans en qualité
L’Assemblée générale de juin 2010 a
élargi la composition du Collège des
Droits dramatiques, littéraires, audiovisuels et Arts visuels en ce sens que
quatre membres complémentaires
peuvent siéger au sein de ce Collège.
Actuellement, ce sont Laurent Denis
(rôle linguistique français) et Geert
Bouckaert (rôle linguistique néerlandais)
qui siègent comme membres complémentaires. Statutairement, deux mandats sont donc actuellement vacants.
La possibilité est par conséquent offerte
à l’Assemblée générale d’élire deux
membres complémentaires (un par rôle
linguistique) pour le Collège des Droits
dramatiques, littéraires, audiovisuels
et Arts visuels.
(1) coopté par le Conseil d’administration le 11 janvier 2011
en remplacement de Dirk Brossé, démissionnaire
(2) mandats qui arrivent à échéance en juin 2011
Les associés intéressés peuvent poser
leur candidature pour l’un de ces mandats vacants qui arrivent à échéance en
juin 2012.
Procédure à suivre :
Les critères d’éligibilité figurent à
l’article 20 des statuts (pour le Conseil
d’administration) et à l’ar ticle 29
des statuts (pour les Collèges).
Ceux-ci sont consultables sur le site
www.sabam.be
L’associé souhaitant poser sa candidature doit adresser son courrier au Président du Conseil d’Administration de
la SABAM, M. Stijn Coninx, rue d’Arlon 75-77, 1040 Bruxelles et ce par
envoi recommandé avec accusé de
réception au plus tard le lundi 2 mai
2011 (cachet de la poste faisant foi).
Il devra y mentionner :
- le mandat pour lequel il est candidat ;
- son régime linguistique ;
- sa discipline (en cas de double affiliation, un associé n’est éligible que dans
la qualité pour laquelle il a atteint le
quorum de droits le plus élevé.) ;
et y joindre un certificat de bonnes
conduite, vie et mœurs (ou un extrait
de casier judiciaire).
Les associés qui posent leur candidature pour un mandat d’administrateur
sont invités à consulter notre site Internet et à prendre connaissance de la
Charte de Corporate Governance ainsi
que du Code de Déontologie. Les administrateurs sont en effet priés de
signer ces documents.
La Charte reprend tous les organes de
décision avec leurs compétences spécifiques. Le Code de Déontologie comporte un certain nombre de règles éthiques
et de règles de conduite que les administrateurs sont tenus de respecter au
cours de l’exercice de leur mandat.
Les deux documents peuvent être consultés sur le site www.sabam.be ou
peu vent être obtenus sur simple
demande auprès du front office@
sabam.be, 02/286.82.11.
38
SABAM MAGAZINE 64 > 2011
Musique et oeuvres littéraires non-publiées : Modifications
importantes dans le traitement de documents
Chaque année, la SABAM reçoit la déclaration de milliers d’oeuvres, mais une grande partie d’entre elles ne
sont hélas jamais exécutées et/ou publiées. Par le passé, l’on s’est souvent confronté à la question suivante :
comment conserver ces oeuvres “dormantes” sans que ceci ait des conséquences néfastes pour la documentation de notre répertoire “vivant” ?
Pour répondre à cette question, nous jouons avec conviction la carte numérique.
Depuis le 1er mars, nos auteurs et compositeurs auront remarqué que leurs
déclarations sont traitées d’une autre
façon. Nous énumérons ci-dessous les
changements intervenus :
• Les déclarations via les bulletins classiques ne sont plus enregistrées immédiatement. Au lieu de ceci, elles
sont archivées électroniquement. Si
l’oeuvre en question est exécutée ou
publiée sur un support, nous enregistrons la déclaration dans notre base
de données et vous en recevez une
confirmation.
• Vos œuvres sont exécutées ou
publiées ? Vous pouvez alors vérifier
la documentation de votre œuvre via
notre base de données en ligne.
• Les déclarations qui sont effectuées
via nos services en ligne se retrouvent, elles, directement dans la base
de données. Ces services ont été
récemment étendus de sorte que,
désormais, des partitions peuvent
aussi être jointes à la déclaration.
Si vos oeuvres ne sont pas immédiatement exécutées ou publiées, mais
que vous souhaitez tout de même être
protégé contre le plagiat, vous pouvez
toujours vous adresser au OnlineDepot,
qui a été développé spécialement à
cet effet (www.onlinedepot.be). Vos
œuvres peuvent y être déposées gratuitement et sous toutes sortes de formats, afin de fixer leur date de création.
Si vous avez encore des questions,
nous collaborateurs du Front-Office
se feront un plaisir de vous aider,
soit par téléphone au numéro
02/286.82.11, soit via e-mail
à [email protected].
Le cas Basta replacé dans son contexte
Comme il est maintenant de notoriété publique, l’équipe du célèbre programme ludique Basta, produit par
Woestijnvis, a débarqué début de cette année incognito à la SABAM. Le programme a traité le fonctionnement de
la SABAM sur un mode dont nous avons nous aussi perçu le caractère humoristique. Néanmoins, nous aimerions
apporter quelques précisions relatives au contenu de l’émission.
Pour ce qui concerne la séquence relative à la (prétendue) perception de droits
pour des non-membres, la SABAM tient
à préciser qu’un contrôle serait de toute
façon intervenu ultérieurement lors de la
répartition des fonds aux ayants droit.
Les demandes initiales d’autorisation
n’avaient dans le cas présent pas trait à
l’utilisation du répertoire SABAM, ce
que pouvaient, à première vue, laisser
penser les déclarations complétées et
les paiements effectués.
La SABAM souhaite cependant rappe-
ler que dans les secteurs d’activités où
cela est possible, elle a donné ces dernières années la priorité à des solutions
négociées sur base de critères objectifs.
Plusieurs accords ont ainsi été signés
avec le secteur de la petite enfance, les
maisons de jeunes, les festivals de
musique, le secteur à profit social, le
secteur Horeca, le monde entrepreneurial, etc.
Ces accords ont été largement expliqués et commentés dans les médias.
La SABAM rappelle aussi sa décision
Frank Vaganée nouveau membre
du Conseil d’Administration de la SABAM
Le Conseil d’Administration de la SABAM accueille en son sein un
véritable coryphée du jazz. Frank Vaganée, directeur artistique du
Brussels Jazz Orchestra et Artiste de la ville de Malines, a récemment
été coopté au Conseil d’Administration de la SABAM.
Vaganée, un saxophoniste d’envergure européenne et un Malinois pur jus, a
remporté en 2001 un prestigieux Django d’Or. Vaganée est le deuxième Artiste
de la ville de Malines. Il a succédé en cette qualité à l’homme de radio et auteur
Pat Donné.
Neil Gaffney succède à Guy van Handenhove en tant que représentant
d’EMI au sein du Conseil d’Administration
prise en 2010 de ne pas percevoir de
droits d’auteur par exemple pour la diffusion de musique chez les gardiennes
d’enfants (www.sabam.be).
La SABAM souligne la modernisation
en cours de ses activités qui vise notamment à améliorer sa transparence et
son efficacité. Pour rappel, la SABAM a
mis fin le 31 décembre 2010 à son
réseau d’agences indépendantes chargées depuis 1962 de la perception des
droits d’auteur liés aux événements
occasionnels à travers le pays. Au jourd’hui, des délégués commerciaux
sont présents dans toutes les régions
mais sont directement employés par le
siège social. La SABAM a également
annoncé la semaine dernière sa décision de jouer davantage son rôle d’acteur culturel dans chacune des régions
du pays.
Dans ses activités de perception et de
répartition des droits d’auteur et de soutien à la culture (e.a. au bénéfice de ses
30.000 associés), la SABAM respecte
strictement la législation belge et les
conventions internationales. Toutes ces
procédures sont d’ailleurs scrupuleusement contrôlées par les pouvoirs publics.
Autre nouveauté au sein de notre Conseil d’Administration depuis la fin de l’année passée, est la venue de Neil Gaffney qui a succédé à Guy Van Handenhove
en tant que représentant d’EMI MUSIC PUBLISHING Belgium.
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SABAM MAGAZINE 64 > 2011
NUIT
BLANCHE
DE SAMUEL
TILMAN
Nuit Blanche de Samuel Tilman, lauréat du Magritte du Meilleur
court-métrage!
Rédacteur en chef Nathalie Suwier - Secrétaire de rédaction Sylvie Godefroid - Comité de rédaction Marc Hermant, Johan Verminnen, Christophe Depreter, Nathalie Suwier, Sylvie Godefroid, Tania
Ghyselinck, François Stassens - Ont également collaboré à ce numéro Salvador Ferreira, Florence Cardillo, Flore Poli, Laurent Michel, Jacques Duchateau, Delphine Coppe, Dirk Vervenne Traductions Frédéric De Vadder, Wim Nicolaï - Relecture Nathalie Duchene - Crédit iconographique SABAM/GVW ; SABAM/ALL ; www.foiredulivredebruxelles.be ; Stone Design ; Johan Coppenolle
(Ebalé Zam), Julien Desmet ; Giuseppe Montalbano ; SABAM/GVW2011-03-11 ; Editions de l’Avenir ; Stromae ; NAMUN Media – Tudor de Jonghe ; Liesje Reyskens, Warner/ Cédric Viollet ; Luc
Viatour, Ingrid Otto ; Michel Firre ; Christian Borsu ; Blue Velvet ; Fundacio Joan Miro Barcelona/ SABAM Belgium 2011-03-11- Conception graphique Olagil - Impression & Distribution Druco
Coordination générale : Nathalie Suwier, Corporate Communication Manager, rue d’Arlon 75/77 – 1040 Bruxelles, Tel. 02/286.84.70. – [email protected]
Editeur responsable : Marc Hermant, Administrateur délégué
Société Coopérative Civile à Responsabilité Limitée SABAM Reg. Soc. Civ. Brux. n°6 - SABAM • Rue d’Arlon , 75-77 • 1040 Bruxelles • Site internet: www.sabam.be
Toute reproduction même partielle du présent numéro est soumise au consentement préalable de l’éditeur responsable.
Photo de couverture : © Giuseppe Montalbano

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