1. Les techniques de nages
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1. Les techniques de nages
1. Les techniques de nages Quelle que soit la nage apprise, il faudra mettre l’accent sur la question de l’expiration qui est particulière dans la respiration du nageur. Elle se fait contre la résistance de l’eau et n’est donc pas naturelle. Elle nécessite par conséquent un apprentissage pour qu’elle soit forcée par la bouche et aussi par le nez. L’inspiration se réalise naturellement à cause de l’appel d’air provoqué par l’expiration complète. L’inspiration est perturbée et risque de ne pas se faire adéquatement dans le rythme de la nage si l’expiration a été incomplète. C’est donc bien l’expiration qu’il faut éduquer chez le nageur. Et on peut effectivement parler d’éducation, puisqu’il faut installer un mouvement respiratoire non naturel. Il n’y a pas d’argument général valable pour préconiser un ordre dans l’apprentissage des nages. Chaque technique présente des avantages et des inconvénients en tant que première nage apprise. C’est aux enseignants à faire le choix en fonction de la capacité des élèves, du « déjà là ». On peut ainsi dégager les points forts et les points faibles des différentes nages : - - - - le crawl : le mouvement alterné est plus naturel. La coordination s’apparente à celle de la marche. Mais il faut « éduquer » les bras qui sont moteurs de cette nage. Ils manquent souvent de force pour assumer leur rôle. La coordination de la respiration est particulièrement difficile et devrait être bilatérale. la brasse : il y a moins de problèmes de respiration et plus de repères visuels. Ce qui rassure les débutants. Mais les mouvements sont plus difficiles à apprendre et à coordonner. le dos-crawlé : la flottabilité est meilleure. Ceci donne la sensation d’avancer plus vite grâce aux battements de jambes. Mais le nageur ne voit pas les mouvements qu’il effectue et, de ce fait, il est difficile de remarquer et de résoudre les problèmes liés à la propulsion. le papillon : cette nage favorise l’extension et induit un renforcement des épaules, mais elle demande beaucoup de puissance et devient alors difficile et fatigante. 1 1.1. Le crawl 2 TECHNIQUE DU CRAWL A) Position du corps - Alignement horizontal (vue de profil) et latéral (vue de haut). - Les épaules, les hanches et les jambes du nageur se déplacent de façon à ne pas dévier par rapport au sens du déplacement. Un retour aérien trop latéral, une entrée de la main trop croisée peuvent provoquer les déviations latérales. B) Mouvement des membres supérieurs - Pénétration dans l’eau : entrée par le pouce, dans l’axe du corps, plus ou moins devant la tête - L’extension du bras : le bras s’allonge en surface (le bras opposé est en fin de trajet propulsif) - La prise d’eau : les doigts se dirigent vers l’extérieur (le bras opposé a terminé la phase propulsive) - Godille vers le bas : la main dessine une courbe vers le bas et l’extérieur. Le coude se fléchit, le corps roule légèrement. Le mouvement s’accélère progressivement. - Godille vers l’intérieur : quand la main a atteint son point le plus profond, le mouvement se dirige vers l’intérieur, le haut et l’arrière. La main se rapproche de l’axe médian du corps et l’accélération s’accentue. Le corps se remet à plat. - Godille vers le haut : la main remonte jusqu’à atteindre la cuisse. La fin du mouvement est explosive et d’un apport propulsif très important - Retour aérien : le retour se fait coude haut. Le coude dirige le mouvement jusqu'à hauteur de l’épaule, puis la main passe devant pour entrer la première dans l’eau. - Synchronisation des bras : rythme le plus continu possible. Entrée d’une main quand l’autre est dans la dernière godille (celle vers le haut) C) Mouvements des membres inférieurs - Battement descendant - Battement ascendant - Mouvement latéral : stabilise le corps pendant les roulis Les battements sont souples et partent de la hanche. D) Coordination bras – jambes - 6 temps : 6 battements sur 1 cycle de bras (1 battement correspond à une godille) - 2 temps : 2 battements sur 1 cycle de bras (l’entrée d’une main correspond à 1 battement vers le bas de la jambe opposée) E) Respiration - La tête se tourne au moment où le bras opposé est déjà dans l’eau. L’inspiration est naturelle et ne demande aucun effort. - L’expiration est lente et contrôlée pour durer tout au long de la phase aquatique du bras - Respiration bilatérale = respiration tous les 1,5 cycles 3 1.2. La brasse 4 TECHNIQUE DE LA BRASSE A) Position du corps et respiration - La position change, elle est tantôt très relevée, tantôt très allongée. - Au moment de l’inspiration, la position est haute sur l’eau. B) Mouvement des membres supérieurs - Godille vers l’extérieur : Cette godille commence dès l’extension complète des bras. Les mains s’écartent (+ large que largeur épaules). Les paumes sont dirigées vers l’extérieur. - La prise d’eau : Les mains s’orientent vers l’extérieur, le bas et l’arrière (il n’y a pratiquement pas de déplacement pendant la prise). Début de la flexion du coude. - Godille vers le bas : les mains jouent le rôle de l’hélice, elles se déplacent de + en + vite jusqu’au point le plus profond. - Godille vers l’intérieur : suivant une trajectoire toujours circulaire, les mains s’orientent vers l’intérieur puis vers le haut, cette phase est très propulsive. !!! Les mains et les coudes ne dépassent pas (ou guère) le plan des épaules. !!! - Retour : les mains et les avant bras sont joints. Les mains glissent vers l’avant, sans avoir marqué de temps d’arrêt. Le retour est calme, lent de manière à freiner le moins possible. C) Mouvements des membres inférieurs - Godille vers l’extérieur : dès que les pieds sont près des fesses, ils commencent à décrivent un mouvement circulaire vers l’extérieur et l’arrière, les plantes des pieds sont orientées vers l’arrière, le haut et l’extérieur. - Godille vers le bas : avant d’être complètement étendues, les jambes décrivent un mouvement circulaire vers le bas, l’extérieur et l’arrière. - Godille vers l’intérieur : les jambes se referment et ce n’est qu’au moment de la fermeture que les chevilles s’étendent. - La glisse : seule technique où on remarque un temps d’arrêt. Le nageur profite de la vitesse acquise. - Le retour : les genoux se fléchissent et s’écartent plus ou moins à la largeur des hanches, les pieds se positionnent pour la phase propulsive. D) Coordination bras – jambes - Style continu : le mouvement des bras débute à la fin du mouvement des jambes. - Style avec temps de glisse : il y a un intervalle entre les deux mouvements propulsifs. - Style avec chevauchement : les bras commencent leur action avant la fin du mouvement des jambes. E) Respiration - Quelque soit le style, la respiration se situe toujours à la fin de la dernière godille des membres supérieurs. 5 1.3. Le dos 6 TECHNIQUE DU DOS A) Position du corps - - - Position apparemment précaire – peu de stabilité. Difficultés à maintenir un bon alignement horizontal et latéral, tendance marquée à s’asseoir et à dévier latéralement (à cause de certains mouvements mal adaptés). Alignement horizontal : le corps est presque parallèle à la surface de l’eau, légèrement incliné de la tête vers les pieds. L’eau arrive juste sous les oreilles, la poitrine émerge à peine de l’eau, les hanches sont juste sous la surface, les pieds affleurent la surface en fin de parcours ascendant. Alignement latéral : les hanches et les jambes restent dans un « tuyau » fictif défini par la largeur des épaules. Le roulis : quand le bras entre dans l’eau au-dessus de la tête, dans le prolongement de l’épaule, celle-ci peut bloquer la descente du bras et de la main. Le nageur effectue un roulis autour de l’axe médian du corps pour permettre à la main de descendre paume vers le bas. L’amplitude de ce roulis est importante :45° de chaque côté. Le tronc, la hanche et la jambe suivent ce mouvement (mouvement latéral et vertical des jambes). B) Mouvement des membres supérieurs - - - - - Pénétration : le bras est en complète extension, paume orientée vers l’extérieur, le petit doigt entre le premier. La main entre juste dans l’alignement de l’épaule. Prise : dès que la main est immergée, elle s’oriente vers les pieds. Godille vers le bas initiale : la main se déplace en bas et en dehors suivant une trajectoire curviligne avec en plus un roulis des épaules. Le mouvement se poursuit jusqu'à ce que la main ait atteint son point le plus bas (45 à 60 cm sous l’eau). Godille vers le haut : le mouvement s’amplifie vers l’extérieur. L’action se fait alors vers le haut (la main étant à son niveau le plus bas). La main remonte à +/- 20 cm de la surface, les doigts sont dirigés vers le haut en fin de godille et le coude est fléchi à 90°. La vitesse d’exécution du mouvement s’accentue. Godille vers le bas finale : la main est à son point le plus haut, elle décrit un arc de cercle et se dirige vers le bas jusqu’à amener le bras tendu plus bas que la cuisse. Ce mouvement, pour être efficace doit être rapide, c’est la phase la plus propulsive. Synchronisation des bras : Premier repère : une main entre dans l’eau quand l’autre achève sa godille vers le bas finale. Second repère : la godille vers le bas finale débute quand l’autre main passe au sommet de sa trajectoire aérienne. A ce moment le corps est à plat sur l’eau. 7 C) Mouvements des membres inférieurs - Battement descendant - Battement ascendant - Mouvement latéral : stabilise le corps pendant les roulis Les battements sont souples et partent de la hanche. D) Coordination bras – jambes (6 battements/cycle de bras) Chaque mouvement de bras s’accompagne de 3 mouvements ascendants des jambes, un pour chaque godille. Godille initiale vers le bas (bras droit) battement ascendant (jambe droite) Godille vers le haut (bras droit) battement ascendant (jambe gauche) Godille finale vers le bas (bras droit) battement ascendant (jambe droite) E) Respiration - Inspirer sur le trajet aérien d’un bras Expirer sur le trajet aérien de l’autre 8 1.4. Le papillon 9 TECHNIQUE DU PAPILLON A) Position du corps - Il s’agit d’une ondulation de tout le corps. - La tête doit se relever pour permettre la respiration, à ce moment le bassin est bas. Par contre, quand la tête se replace et descend, le bassin monte. B) Mouvement des membres supérieurs - L’entrée se fait largeur des épaules ou légèrement plus large. Les pouces vers le bas, paumes vers l’extérieur, bras tendus (coudes légèrement fléchis chez les très bons nageurs). - Godille vers l’extérieur : le premier balayage se fait obligatoirement vers l’extérieur jusqu’à passer la ligne des épaules. Cette première godille n’a que peu d’apport propulsif, elle prépare la prise d’eau. - La prise d’eau : les mains s’orientent vers l’extérieur, le bas et l’arrière, les coudes fléchissent. - Godille vers le bas jusqu’à ce que la main atteigne le point le plus profond. - Godille vers l’intérieur : elle commence quand la main passe sous le coude. Les mains décrivent alors une courbe en se rapprochant de l’axe du corps, les coudes sont fléchis. Le mouvement décrit ici est très propulsif. - Godille vers le haut : quand les mains se rapprochent de l’axe du corps, le mouvement s’oriente vers l’arrière, l’extérieur et le haut. Le mouvement est puissant, la vitesse de la main s’accélère. - Retour aérien : les mains quittent l‘eau paume légèrement tournée vers l’extérieur, coudes légèrement fléchit, ils s’étendent lors du passage aérien. Les bras passent par l’extérieur et le haut jusqu’au passage des épaules ensuite le mouvement continue vers l’avant et l’intérieur. C) Le battement ( + ondulation) - Il existe 2 battements (1 battement = 1 action vers le bas et une vers le haut) complets par cycle de bras : Premier battement bas pendant la godille vers l’extérieur. Deuxième battement bas pendant la godille finale vers le haut. D) Coordination bras – jambes (+ respiration) - Il y a normalement 2 cycles de bras pour 4 battements et 1 respiration. - Pendant le 1er cycle de bras, il n’y a pas d’inspiration la tête reste donc dans l’eau l’inspiration se place à la fin du 2 ème cycle. - Il est primordial que la tête se replace le plus vite possible dans l’eau pour plusieurs raisons : offrir le moins de résistance possible en redressant le tronc ( de plus, on coupe la surface de l’eau = frein supplémentaire) aider le passage des bras faciliter la remontée du bassin (garder la tête hors de l’eau casse l’ondulation) profiter au maximum de la propulsion offerte par le premier battement bas 10 2. Les techniques de départs 2.1. Départs plongés 1. Préparation sur invitation du juge arbitre (coup de sifflet long), les concurrents montent sur l’arrière du plot de départ. 2. Avertissement (à vos places) : il faut immédiatement se placer en position de départ à l’avant du plot (orteils accrochés, jambes fléchies, tronc incliné). 3. Signal (coup de sifflet) et déséquilibre (le nageur expire). 4. Impulsion (le nageur commence à inspirer) : la tête se redresse, les bras sont lancés vers l’avant et la cheville donne la poussée finale. Quand les pieds ont quittés le plot, le corps est tout à fait tendu (tête entre les bras). 5. Coulée : immersion entre 20 et 60 cm de profondeur. Lorsque la vitesse du corps diminue et s’approche de la vitesse de nage, le nageur commence le mouvement de nage en remontant vers la surface. 6. Reprise de nage : En crawl : début de battements de jambes ou d’ondulations suivi de l’appui traction poussée d’un bras, à ce moment la tête émerge et sans arrêt, les bras continuent leur mouvement. !!! 15 mètres max. en immersion !!! En papillon : autant d’ondulations sont permises. Un mouvement aquatique (en fin de poussée) des bras doit amener le corps en surface pour permettre le dégagement et le retour. !!! 15 mètres max. en immersion !!! En brasse : le mouvement commence par les bras : appui – traction - poussée des bras jusqu’aux cuisses ensuite mouvement des membres inférieurs et enfin retour des bras. Le corps allongé arrive en surface avant le début de la 2ème action des bras. 2.2. Départ dos 1. Préparation : les nageurs se mettent à l’eau et se placent face au mur, mains à l’étrier. 2. Avertissement : le nageur tire sur ses bras et les fléchis (corps quasi complet hors de l’eau). 3. Déséquilibre et impulsion : le nageur lance la tête vers le haut et repousse l’étrier. Les bras vont se placer derrière dans le prolongement du corps. Les jambes se détendent : le corps est tendu et la poussée finale est effectuée par les chevilles. 4. Vol ou trajectoire : inspiration 5. Coulée à plus ou moins 45 cm de profondeur 6. Reprise de nage : les jambes se mettent en action (battements de jambes ou ondulations), les mains servent de gouvernail pour la remontée. Proche de la surface, un bras entre en action de telle manière que la fin de la poussée 11 coïncide avec l’arrivée en surface pour permettre l’action du 2 ème bras et le retour du 1er. !!! 15 mètres max. en immersion !!! 3. Les techniques d’arrivées 3.1. Nages alternatives (crawl et dos) Toucher le mur d’une main, en cr sur le ventre, en Dos sur le Dos 3.2. Nages symétriques (brasse et papillon) Toucher le mur des deux mains au même niveau et en même temps 4. Les techniques de virages 4.1 . Nages asymétriques 4.1.1. Nage libre (crawl) - le virage simple : approche du mur à vitesse max. le bras se fléchit sur le mur groupé dynamique des genoux sous la poitrine rotation de la tête et du corps du côté opposé au bras avant + inspiration impulsion donnée par les orteils et non la plante de pied (immersion à 20 – 30 cm dans l’eau avec alignement le + hydrodynamique possible). - le virage culbute : approche du mur et amorce du virage : inspiration puis retour de la tête dans l’eau dernier battement simultané des jambes rotation : les pieds sont projetés sur le mur poussée contre le mur + ½ rotation pour la reprise de nage 12 4.1.2. Dos - le virage simple : approche du mur à vitesse max. sur le dos le bras se fléchit sur le mur groupé dynamique des genoux sur la poitrine, rotation impulsion donnée par les orteils et non la plante de pied (immersion à 20 – 30 cm dans l’eau avec alignement le + hydrodynamique possible). - le virage culbute : 4.2. approche du mur et amorce du virage au début de la traction d’un bras, passage sur le ventre (rotation longitudinale du côté du bras tendu). Le bras reste le long du corps. L’autre bras effectue un mouvement en crawl pour amorcer la culbute. dernier battement simultané des jambes rotation : les pieds sont projetés sur le mur Nages symétriques 4.2.1. Brasse et papillon approche du mur et amorce du virage en papillon : 2 mains en même temps et à même hauteur en brasse : décalage de hauteur possible rotation : inspiration avant le déclenchement effectif de la rotation, penser à l’arc à flèche. coulée : plus profonde en brasse qu’en dauphin 5. Bibliographie ADEPS, Cours d’initiateur en natation. Brisy, V., Fondamentaux et éducatifs de nage, in rapport CUFOCEP, Louvain-laNeuve. Document d’accompagnement au programme d’éducation physique, Activités aquatiques. 13