Le triple meurtre de Blanat (Lot)

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Le triple meurtre de Blanat (Lot)
LE TRIPLE MEURTRE DE BLANAT. (1573)
Commis en pleine guerre de religion, sur le seigneur de Blanat, sa femme et leur
receveur, ce meurtre a été jugé, en 1574, par le sénéchal de Martel.
Les pièces de l’enquête et du procès sont dispersées entre plusieurs fonds : les
interrogatoires de témoins sont dans le fonds de Blanat, aux archives départementales
du Lot, mais la partie la plus intéressante se trouve dans le fonds Bonnélye, aux
archives départementales de la Corrèze. Il existait également des papiers, faisant
allusion à ce meurtre, dans le fonds privé de Costa, actuellement disparu, que le
chanoine Poulbrière a pu consulter en 1884.
C’est à l’aide de ces bribes éparses, que l’on peut essayer de reconstituer
l’enquête menée par le sénéchal de Martel, le procès, dirigé par son lieutenant général,
et, grâce à ces informations, se poser un certain nombre de questions, et tenter de
redresser quelques erreurs manifestes. (1)
Sommaire
I – L’enquête, du 4 au 7 novembre 1573.
II – Le procès, du 11 novembre 1573 au 24 février 1574.
III – Les questions soulevées.
I - L’ENQUETE.
Le mercredi, 4ème jour du mois de novembre, l’an 1573.
Aymar Duboys, lieutenant particulier du sénéchal de Martel, remplaçant le
lieutenant général, Jean de Linars, tient l’audience, lorsque se présente Pierre de La
Boudie, écuyer, sieur de Besse (Louchapt). Il accompagne Jean Simon, dit Esclauze,
palefrenier du sieur de Blanat (Saint Michel de Bannières). Ils sont venus avertir les
gens de justice qu’un triple meurtre a été commis au château de Blanat, sur les
personnes du seigneur Guyot de Blanat, de sa femme, Gabrielle de Rilhac, et du
receveur de leurs rentes, Pierre Laverdés. Le procureur du Roi, le sieur Vernégheols,
requiert alors de se transporter sur les lieux. (2)
Le lieutenant particulier, son greffier, et une escorte d’écuyers et de troupiers
partent aussitôt de Martel, pour arriver à Blanat, sur les trois heures de l’après midi,
après avoir parcouru «une grande lieue». Les écuyers de l’escorte sont des sieurs des
environs : outre le sieur de Besse, il y a Antoine de La Croix, sieur de Taillefer et
François de Mirandol dit de la Faurie, tous deux de Gluges ; François de Carman, dit
de La Sarladie (Montvalent) et Jacques de Balaguier. Un limousin, Pierre de Sailhac, dit
de La Bodie (Lanteuil), s’est joint à eux.
Au château de Blanat, ils sont accueillis par d’autres écuyers du voisinage,
Charles de Courson, sieur d’Alvignac (Vayrac) et Barthélémy et Bernard de Ratoys. Un
notaire de Saint Michel, Me Bernard Darques, familier du sieur de Blanat, se trouve là,
entouré d’une foule d’hommes et de femmes de Saint Michel de Bannières. Seul,
Charles de Courson, est un parent proche de Guyot de Blanat. (3)
On a envoyé des messagers pour chercher son cousin, Verdun de Blanat, sieur de
Banze (Autoire), et sa tante, Marguerite de Blanat, épouse de Guyot de La Péze, ainsi
que le père de Gabrielle, Jean de Rilhac. (4) (5)
Puis, on mène les gens de justice dans la cuisine du château, «au bout d’icelle,
auprès du feu», pour leur montrer « le sieur de Blanat et le recepveur de ses rentes, qui étaient
morts ensemble, couchés au lict, sur une coustre, les pieds devers le feu, ayant à la teste leurs
bonnets de nuict et en chemise, couverts d’une couverte rouge et autres abilhements sur eux,
tout saigneux en leurs visaiges… », et « la demoyselle, femme du seigneur, aussi trouvée dans
le lict, morte, ayant vestue une chemiselle de sarge noire, et le visaige tout saigneux…, estant le
lict de la demoiselle, tout auprès de la cheminée,… lesquels troys corps morts avaient des coups
marqués sur leurs tempes et leurs fronts, tellement qu’ils ne se pouvaient reconnoistre ».
« Ayant esté dict, par les chambrières, que, depuys que la demoyselle estait tombée malade,
comme estait encore (!), le sieur de Blanat ne dormait point en son lict, mais auprès d’icelle, sur
une coustre en terre, avec son recepveur ». Le greffier ajoute : « nous pourmenans en ladite
cuysine, nous aperceumes une cognée toute saigneuse, qu’estait auprès de la table, et icelle
montrée aux chambrières, nous auraient dict qu’elle estait du château et que, d’icelle, on faisait
les bûches ».
Sur ce, le lieutenant particulier ordonne de «déposer les corps morts sur des linceuls,
au milieu de la cuisine », et convie les assistants « à passer et repasser sur eux », afin de les
identifier.
Puis, il entre avec le procureur du Roi et le greffier, dans la première salle du
château, sur la cuisine. C’est la salle haute du premier étage, la pièce de réception. Ils y
trouvent « la demoiselle de Prélat, près du feu, pleurant et gémissant », assistée de la femme
de Me Bernard Darques. Ils remarquent aussi, que la garde robe est ouverte et les
meubles « tout espenchés ».
Ils recensent alors ceux qui demeuraient dans le château, lors du meurtre : il n’y
avait que les deux chambrières, Maurette de Balzagues et Antoinette du Fraysse, la
dame de compagnie, Françoise de Portus, et le receveur des rentes assassiné, Pierre
Laverdés de Vegennes.
Jean Simon dit Esclauze, le palefrenier, « dormait dans la granche, près des chevaulx,
loing du château et les bordiers et bouyers vivaient dans les granches des métairies ».
Le soir tombant, arrivent les écuyers, Verdun de Blanat, sieur de Banze, cousin de
Guyot et son compagnon, Antoine de Malleville le cadet. C’est Jean Darques, 16 ans,
fils de feu Jean, qui, sur l’ordre de sa mère, est parti les chercher à Autoire. Il les y a
trouvés, jouant aux cartes avec un certain La Meynardie, et aussitôt, ils ont sellé leurs
chevaux et sont venus à Blanat.
La foule, ayant formellement identifié les corps, Aymar Duboys commande à
trois « cirurgiens, Raoulf, Roque et Bialgues », de faire un rapport des blessures. Ecrit sur
un feuillet papier, ce rapport a maintenant disparu.
A la nuit tombante, on renonce à les ensevelir, « parce qu’il estait tard » et les gens
de justice prennent le témoignage des serviteurs et des voisins.
Me Bernard Darques, le notaire, signale « qu’il a retenu, dans le chasteau, une
paouvre fille, de la paroisse de Cavanhac, qui estait venue demander l’aumosne, sur le jour
d’hyer ». Elle aurait « couché dans le forn, près ledit chasteau, et aurait vu entrer, ladicte nuict,
ceux qui ont tué… ». Cette mendiante, nommée Marie de Merle, est amenée devant le
lieutenant particulier. Il lui fait mettre « les mains sur les Heures et exvoter de Dieu vérité ».
Cette déposition n’a pas non plus été retrouvée.
Puis, tout le monde «demeure et loge audit chasteau, pour la nuict».
Le jeudi 5 novembre
Dés le matin, Aymar Duboys et son greffier, commencent à faire l’inventaire des
meubles de la garde robe. On ne retrouve plus les clefs des quatre coffres « de bague »,
les deux de la salle haute, et les deux de la chambre du fond, si bien que l’on convoque
Thomas Deyma, serrurier de Saint Michel, pour faire sauter les serrures.
Pantaléon Robert, sieur du Chambon, frère du seigneur de Ligneyrac, vient
d’arriver d’Auvergne. Il représente sûrement Jean de Rilhac, père de Gabrielle.
L’inventaire terminé, on clôt les coffres, qui avaient été portés dans la chambre du
fond, qu’on ferme elle-même à clef.
Sur ces entrefaites, arrivent deux messagers du seigneur de Jugeals, Jean Peyrat.
Cousin maternel de Gabrielle de Rilhac, il a arrêté à Nazareth, deux personnages qu’il
suppose « estre scavants et présents audit meurtre. » et il les détient en prison. La cour
ordonne de les livrer au geôlier de Martel, mais Jean Peyrat n’obtempèrera que le 18
décembre. (6)
Puis, à 11 heures du matin, a lieu l’inhumation des trois corps, suivie par
l’audition de soixante-dix « témoins », dont certains n’ont rien vu ou ne savent rien.
Leurs dépositions, enregistrées dans le cahier des inquisitions, se trouvent dans le
fonds de Blanat, aux archives départementales du Lot.
Marguerite Darques, 18 ans, fille de feu Jean, dit qu’elle a entendu, entre 6 et 7
heures du matin, un grand bruit et une rumeur au château, « estant déjà grand jour ».
Elle est alors montée avec plusieurs autres, parmi lesquels Guillelma Manha de
Turenne, qui s’est aperçue que la bague d’or que la demoiselle avait « à son doigt
médical » avait été volée.
Catherine de Dauroux, 30 ans, veuve de Jean Darques, explique que Gabrielle
respirait encore et ronflait par le nez, que le sieur de Blanat était « anché à la renverse » et
Pierre Laverdés, « fort enflé ».
Jacques Sollarie, 55 ans, natif de Saint Projet, vit que « le sang sortait de la bouche
de la demoiselle, mais que le sieur de Blanat était, depuis longtemps expiré et froid ».
Pierre Bordier, tisserand de Saint Michel, a « ouy crier les chambrières et remarqué
que le sieur de Blanat avait à sa tête, une grande playe, faite par quelque tailhan, et ledit Pierre
avait la gorge ouverte ».
Antoinette Laval, 25 ans, femme de Pierre Darques, allait à la fontaine lorsqu’elle
a ouy les chambrières crier « à justice », alors que Catherine de Mombrial, 50 ans, veuve
de Jean Darques, s’en allait « cuyre quelque part sa rota cornhua ».
Peyronne d’Arzaliés, 40 ans, femme de Guillaume Laborie, fut mandée pour
« accous-trer et coudre les corps ». Elle remarqua que « le sieur de Blanat avait été frappé de
neuf playes à la tête, dagué au col d’un coup de dague, couteau ou espée ». La demoiselle avait
un « arp d’arque » sur la tempe, près de l’œil.
Jeanne del Treuil, 35 ans, femme de Jean Maumon a enveloppé la tête de la
demoiselle, enlevé l’arp, et constaté qu’elle était encore chaude.
Le soir tombant et tous ces témoignages recueillis, Aymar Duboys décide, avant
de regagner Martel, de confier la garde du château aux écuyers qui l’ont accompagnés.
Il choisit Verdun de Blanat, Pierre de Saillac, Pierre de Besse, et Charles de Courson.
Verdun de Blanat proteste et déclare qu’il est venu « le jour d’hyer et en diligence »
pour s’occuper de la réparation du crime. Il signale, comme tous ses compagnons, qu’il
a « autre chose à faire ». En outre, il se demande pourquoi les chambrières ne sont pas
arrêtées, car elles doivent sûrement savoir quelque chose. Passant outre à ces
protestations, le château leur est confié par le lieutenant particulier qui, accompagné
du sieur Taillefer, descend à Saint Michel pour savoir si l’on a pas vu « passer par le
bourg, ou dans les envyrons, aucun personnaige, montant ou descendant du château, portant
arquebuzes ». Bien entendu, personne n’a rien vu, pas plus que sur le chemin du retour,
au Bouysset, à La Blanquie ou autres lieux, « joignant les chemins publiques ».
Le vendredi 6 novembre
L’enquête se poursuit sur d’autres chemins, entre Martel et Saint Michel, « à
Lopchat, ensemble de la Morétie et au Pont Neuf », toujours sans succès.
Arrivés au château, les gens de Justice trouvent Pierre de Besse et ses
compagnons, de méchante humeur. Ils renouvellent leurs protestations. Pierre de Besse
dit « qu’il a à fayre, en sa maison, ayant six enfants et filles, partie desquels estaient bien
malades ».
Durant la nuit, Arnaud Darques, qui les servait, a retrouvé les clefs des coffres,
sous un lit. Survient alors Antoine Chautard, sieur de la Rochette, écuyer du Limousin,
parent par sa mère du seigneur de Blanat. Il entend participer à l’enquête, de même
que Pierre Pesteils, homme de confiance du sieur de Rilhac.
Aymar Duboys laisse au château Antoine de La Croix et Charles de Courson. Il
fait cacheter de cire rouge « avec le sceau du Roy » les meubles, la chambre du fond et la
garde-robe. Puis il regagne Martel.
Le samedi 7 novembre
Sur les huit heures du matin, alors que le lieutenant particulier et le procureur du
Roi étaient occupés, dans la basse-cour du château à faire l’inventaire des papiers et
des meubles se présente « Messire Jean de Rilhac, chevalier de l’ordre du Roy, sieur de
Nozières baron de Saint Martin (Valméroux) et bailli de Salers ».
Arrivé la veille au soir, à Saint Michel, ce puissant seigneur auvergnat,
impressionne les gens du Sénéchal de Martel et les petits écuyers quercynois. Dès son
arrivée, et malgré des formules courtoises, il parle en maître.
Tout d’abord, « présupposant sa fille être enceinte », il requiert le lieutenant
particulier « de lui vouloir permettre la désenterrer pour la faire fendre par cirurgiens »,
demande aussitôt accordée. Les résultats de cette autopsie sont ignorés.
Puis c’est son neveu, Jean Peyrat de Jugeals, qui arrive à son tour, amenant avec
lui Jean Meynard, l’un de ses prisonniers pour interrogatoire.
Vers midi, alors que les membres du sénéchal s’apprétaient à regagner Martel,
Jean de Rilhac revient à la charge, demandant « si on entend l’empêcher de se rendre au
chasteau, pour examiner les papiers et les meubles ».
Le procureur du Roi l’assure avoir été présent à l’inventaire, avoir cacheté et
scellé lui-même les coffres et les lieux, les laissant à la garde des sieurs de Taillefer et
d’Alvinhac. Néanmoins, il accepte de remonter au château, et de défaire son ouvrage,
devant Jean de Rilhac, qui a reçu le renfort d’un autre personnage notable, François
Robert de Ligneyrac, seigneur du dit lieu, de Noailles, de Bazanès et de Pleaux. (6)
A peine arrivés au château, ces nobles chevaliers déclarent que les sieurs de
Taillefer et d’Alvinhac « leur sont grandement suspects, comme alliés et grands amis des
héritiers du sieur de Blanat ». Aussitôt, ces derniers protestent avec vigueur, rappelant
« qu’ils ne sont de garde que par la volonté du lieutenant particulier et contre leur gré ».
Pierre de Besse, qui veut absolument s’en aller, dit qu’il est aussi suspect que les
autres, puisqu’il est allié aux Blanat , et qu’il a intérêt aux biens dudit château.
Cependant, cédant à la pression de ces auvergnats coalisés, le lieutenant
particulier confie le château au sieur de Ligneyrac, « après lui avoir demandé si point ne
voldrait demeurer audit chasteau, pour que rien ne se perde ». Le sieur de Ligneyrac « prend
les clefs promet et jure, en levant la main, dessous la main de Justice, de garder le chasteau et les
meubles ». Il y demeure seul, pendant que les autres assistants sont renvoyés à Martel,
au premier jour d’audience.
Ainsi se clôture l’enquête sur le terrain : elle a duré quatre jours, et une grande
partie du temps a été consacrée à l’inventaire des papiers et des meubles plutôt qu’à la
recherche des indices.
Il est possible que les témoignages de la mendiante, du serviteur enfui, Jean
Meynard, et de certains des assistants aient amené les gens de Justice à se faire une
intime conviction sur l’identité des meurtriers. Camouflé en cambriolage qui aurait mal
tourné, ce crime est vraisemblablement considéré par eux comme une affaire de famille
ou de religion.
LE PROCES
Il se déroule devant le sénéchal de Martel, qui avait été sommé, « par lettres
royaux en forme d’arrest », envoyées à Turenne par la cour du Parlement de Bordeaux,
de terminer le procès criminel en trois semaines et d’avertir la cour, huit jours après.
Or, il commence le 10 novembre 1573, devant Jean de Linars, le lieutenant
général, et il n’est pas encore terminé le 28 février 1574. Les rares éléments qui nous
sont parvenus donnent à penser que de nombreux obstacles retardent son
déroulement.
Jean de Rilhac, qui s’est porté partie civile, accuse formellement les parents et
alliés de Guyot de Blanat, son gendre, d’avoir préparé et exécuté le triple assassinat. Il
accuse nommément Verdun de Blanat, et son ami, Antoine de Maleville, le cadet. Bien
entendu, ils sont en fuite. Jean de Rilhac essaie d’empêcher Marguerite de Blanat,
épouse de Guyot de la Pèze, tante de Guyot de Blanat, de se porter partie civile elle
aussi. Il s’oppose à l’audition des chambrières, comme témoins, sous prétexte qu’elles
sont accusées de complicité, et fait emprisonner trois femmes de Saint Michel, Jeanne
del Treuil, Catherine de Dauroux et sa fille, Antoinette Darques. Il réclame qu’on
interroge les enfants de Catherine.
Le petit Raymond Darques, qui « n’aurait seu répondre et ayant cogneu sa faiblesse et
inconnaissance, n’ayant sens parfait, et que par l’inspection de sa personne, il ne pouvait être de
plus haut aage que cinq ou six ans », est renvoyé.
La Cour, voyant l’âge de Marguerite, sa sœur, et « qu’elle se pourrayt estonner en
voyant sa mère et son ayeule prisonnières, qu’elle n’avait encore veues » l’entend avant la
confrontation. « Icelle Marguerite nous a dit que avait froid, et voullait aller veoir sa marrine
de la sarladie ». (7)
Jean de Peyrat, sieur de Jugeals, s’entête à garder ses prisonniers. Le sergent de
Martel n’ose pas aller les réclamer et prétend ne pas avoir d’argent. Le seigneur de
Jugeals a d’ailleurs pris comme domestique l’un de ces prisonniers, ex serviteur du
château de Blanat, Pierre Vergnas.
Quant aux soixante dix témoins, la plupart sont « malades » et refusent de venir.
A aucun moment de ce procès, il n’est question d’un meurtre à connotation
religieuse, mais purement et simplement, d’une affaire de famille.
En effet, Verdun de Blanat, le principal accusé, est catholique, comme Guyot de
Blanat son cousin. Il a participé, quelques années auparavant, au siège de Montauban,
ville huguenote.
Antoine de Maleville, le jeune ou le cadet, est-il, comme le pense le chanoine
Poulbrière, auteur d’un articulet bien décevant sur les « violences en Vicomté de
Turenne », le même qu’Antoine de Maleville, capitaine huguenot qui a pris Thégra,
cette même année 1574, après avoir « tué » son seigneur, Antoine de Gozon et épousé
sa veuve « de force » ? Jeanne de Valon, ladite dame de Thégra, aura de lui, deux
enfants, dont un fils appelé Guyon. Elle partage avec lui les rançons des prisonniers.
Thégra devient de 1574 à 1580, une forteresse protestante. Antoine de Malleville aurait
été tué en 1577, et remplacé par son lieutenant, Pierre de Lagrange, sieur de La
Pannonie, pas seulement pour garder le château, mais dans le lit de la dame, qu’il
épouse, et dont il a un fils, avant d’être tué en 1580.
Est-il concevable, qu’en 1574, Antoine de Malleville, qui vient d’occuper Thégra,
soit l’organisateur d’un meurtre à Saint Michel de Bannières, et simultanément, un
joueur de cartes à Autoire ? Ne s’agit-il pas d’un frère cadet ? La famille de Malleville
n’a pas été sérieusement étudiée : une branche vivait à Martel du XVème au XVIème
siècle, et elle s’est éteinte par le mariage d’Anne de Malleville et d’Antoine de La Croix,
sieur de Taillefer, l’un des écuyers mis en cause par Jean de Rilhac.
Jean de Rilhac a raison de remarquer que tous les écuyers quercynois, qui se
trouvaient au château, lors de l’enquête, sont des parents ou alliés de la famille de
Blanat. Les Blanat, sans doute originaires d’Alvinhac, furent de gros marchands
bouchers de Martel, au XIVème siècle, puis enrichis, ils s'achètent la seigneurie de
Blanat, à Saint Michel. Ils lui donnent leur nom. Ils sont alliés avec les Besse, les Caors
ou Carman, et bien d’autres familles locales.
Finalement, la thèse de Jean de Rilhac a dû l’emporter et les deux accusés,
condamnés par contumace. En tout cas, nous ne savons pas leur sort ultérieur.
Ce que l’on sait en revanche, c’est que Jean de Rilhac a ajouté Blanat à ses
nombreuses possessions, et, non content de cette acquisition, il a fait épouser à son
autre fille, Françoise, veuve du sieur de Presque, le seigneur de Saint Michel,
Guillaume de Cosnac en 1577. Disons en passant, que Guillaume de Cosnac est
protestant, ce qui démontre bien que, pour les Rilhac, l’intérêt familial passe avant la
religion.
Ainsi, à la fin du XVIème siècle, cette famille auvergnate contrôle entièrement
Saint Michel, sans doute dans un but stratégique.
Il y aurait d’ailleurs une étude intéressante à faire sur les mariages et les alliances
des seigneurs de la vicomté de Turenne, avec les familles du Rouergue et de
l’Auvergne.
Au XVIème siècle, c’est le cas des Noailles, des Robert de Ligneyrac, des Peyrat de
Jugeals, des Giscard de Cavagnac. Ceux d’entre ces seigneurs qui sont restés
catholiques, ont tendance, après la conversion du vicomte Henri de la Tour au
protestantisme, à se replier sur leurs châteaux d’Auvergne ou du Haut-Limousin. Mais
la cause réelle de ces alliances est plutôt à chercher dans la complémentarité entre les
deux régions. Reliées par la Dordogne et sa vaste vallée, elles ont toujours échangé le
vin et les céréales de la plaine avec les fromages et les bois de la montagne.
III - LES QUESTIONS SOULEVEES PAR LE TRIPLE MEURTRE DE
BLANAT
S’il est possible en effet, que Verdun de Blanat et Antoine de Malleville soient les
commanditaires, sinon les exécuteurs du crime, on ne peut s’empêcher de se poser des
questions, concernant d’abord le meurtre lui-même.
Exécuté durant la nuit, avec une certaine sauvagerie, sur des personnes qui ne se
méfiaient pas, il a nécessité le concours de plusieurs acteurs qui se sont servi d’armes
variées : épée, dague, arc, arbalète ou même cognée, ce qui n’empêche pas la justice de
chercher des « porteurs d’arquebuses ».
Les témoins du meurtre, chambrières et laquais, et même femmes de Saint
Michel, sont considérés comme complices. D’ailleurs, deux serviteurs s’étaient éclipsés
la nuit même du meurtre, et le laquais ou palefrenier, qui dormait dans l’écurie et a
prévenu Pierre de Besse est lui-même en fuite, lors du procès. Seules les femmes sont
en prison, ou entre les mains de la famille de Rilhac. C’est dire la fragilité des
témoignages.
Très tôt, ce crime familial a été déformé en crime religieux. Ainsi Blaise
Mortesmouche, (changé en Martheniosse par l’abbé Poulbrière), couturier de Saint
Michel de Bannières, interrogé en 1581, pour des faits remontant à 1577, prétend avoir
« ouy dire qu’Antoine de Malleville était accusé d’avoir tué le sieur de Blanat et condamné à la
roue, sans qu’il en sache autrement ». Il fait allusion au capitaine de Thégra et parle
d’autres faits le concernant. Or, nous savons qu’en juin 1577, le sieur de Malleville de
Thégra va à la guerre, passe la Dordogne et se bat du côté de Bétaille. Il fait prisonnier
le sieur Clare de Sennac (Queyssac), puis il est tué. Ceci ne cadre pas avec un procès et
une condamnation sur la roue.
Puis, Antoine de Malleville devient, dans la version de Mme Bourrachot, auteur
de l’inventaire du fonds de Blanat, « un déterminé capitaine huguenot, de la suite de
l’amiral de Coligny », alors que ce dernier n’a fait qu’une brève apparition en vicomté, en
1569, trois ans avant le meurtre. Dans un ouvrage plus récent, Guynot de Blanat et sa
femme Gabrielle sont assassinés « dans la grande salle de leur château par une troupe
protestante, commandée par le capitaine Antoine de Malleville. » Et comme « il est des têtes,
où toute opinion, qui entre la première, jette de telles racines, que tout ce qui vient ensuite la
contredire, n’est regardée d’abord que comme une erreur ». il y a peu de chances, pour que la
version du crime religieux soit reconnue comme fausse, a moins que cette étude n’ait
réussi à ébranler la conviction de ses lecteurs. Cette version d’un crime religieux ne
pouvait que plaire aux différents historiens qui se sont succédés au cours du XIXème
siècle, tant il était alors évident que les protestants ne pouvaient commettre que des
crimes et les catholiques des actions louables. Il y a peu de temps que l’on peut tenter
d’être plus équitable et se méfier de certaines sources.
Si l’on s’en tient à la version d’un crime familial, commandité par les héritiers de
Guyot de Blanat, version proposée par Jean de Rilhac et adoptée par la cour de justice,
il faut admettre qu’il nous manque des éléments importants pour comprendre un tel
acte.
Et d’abord, pourquoi une telle sauvagerie et ce triple assassinat. Il suppose, entre
Guyot et son cousin Verdun, une atmosphère de haine ou du moins d’animosité, qui
aurait poussé le seigneur de Blanat à la méfiance.
Pourquoi n’avoir fait coucher au château, en ces temps de troubles de toute
nature, que le receveur, deux valets et quelques chambrières ?
Quel rôle ont joué ces domestiques dans le déroulement du drame ?
Jean Simon s’est enfui, Jean Meynard et Pierre Vergnas ont été arrêtés par le
seigneur de Ligneyrac qui, loin de considérer ce dernier comme complice du meurtre
de sa cousine, l’a pris aussitôt à son service.
Est-ce Jean Simon, le palefrenier, qui couchait dans la grange, le principal
complice ? A-t-il ouvert les portes aux meurtriers ? Mais comment se fait-il qu’il ait eu
les clefs, s’il couchait à l’extérieur du château ?
Verdun de Blanat et Antoine de Malleville cadet n’auraient-ils pas mieux fait
d’organiser un guet-apens à l’extérieur ?
Et s’ils ont été reconnus par la pauvresse Marie de Merle, comment ont-t-ils pu
être assez imprudents pour se montrer à visage découvert ?
La conclusion de cette histoire est très morale en apparence : le crime ne profite
pas à ses auteurs, et Jean de Rilhac devient l’héritier de son gendre assassiné. Comme il
n’a guère le temps de séjourner à Blanat, il confie le château et les terres au sieur Barot,
fermier.
L’inventaire de 1598 nous promène à travers les pièces qui n’ont guère dû
changer depuis l’assassinat.
Au rez-de-chaussée, il y a la cuisine et la salle basse, flanquée de l’escalier de la
tour. A l’étage, il y a une salle haute et une garde robe surmontées d’un grenier et d’un
galetas. La tour possède une chambre haute, une autre chambre au second étage et une
petite chambre au troisième étage.
Dans la cour, se trouve le pressoir « auprès du logis neuf », l’establerie des chevaux
et la boulangerie.
Le logis neuf n’est pas visité, ce qui tendrait à prouver, qu’en 1598 il est encore en
construction.
Le château est bien meublé, mais ne renferme aucune provision, preuve que le
régisseur n’y séjourne même pas.
Cependant, Jean II de Rilhac et son épouse Catherine de Sédières, mariés en 1600
y sont installés vers 1620. Ce sera l’occasion d’une véritable bataille dans l’église entre
les co-seigneurs, cousins germains.
Mais cette fois-ci, la querelle familiale ne s’achève pas par des meurtres. Les
temps avaient changé et le château de Blanat ne devait plus connaître d’épisode aussi
tragique qu’en 1573
NOTES
(1) Commis le 24 août 1572, le massacre de la Saint Barthélémy déclenche aussitôt
le soulèvement des villes protestantes de Nîmes, Montauban, La Rochelle, et Sancerre.
De février à juin 1573, les casaques blanches des huguenots affrontent les casaques
rouges des catholiques, dans les bourgs du Quercy, érigé depuis peu en Comté, et
donné en apanage au duc d’Anjou, le futur Henri III. Les protestants occupent toute la
vallée de la Dordogne, de Beaulieu à Souillac, en passant par Vayrac, Bétaille et
Montvalent. Les catholiques conservent Castelnau, et Montal, les hauteurs de Queyssac
et Curemonte, et le Causse de Martel.
Saint Michel de Bannières, et d’une manière plus générale, la vallée de la
Tourmente, lieu de passage de Vayrac vers Turenne et Martel, se trouve à la limite des
deux camps. Les enlèvements de bétail et de grains, les rapts de marchands suivis de
demandes de rançons n’y sont pas rares. Le vicomte de Turenne qui devrait mettre de
l’ordre à tout cela, n’a alors que 18 ans, et vit à la Cour, dans l’entourage du duc
d’Alençon, le dernier des fils de Catherine de Médicis. Il fait partie du clan des
modérés avec ses oncles Montmorency et s’est réjoui, à la Saint Barthélémy, de n’être
« ni massacreur, ni massacré ».Il n’intervient dans sa vicomté qu’après 1575, et ne se fait
protestant qu’en 1577, devenant alors l’un des lieutenants d’Henri de Navarre, et
transformant Turenne en place forte protestante.
Le château de Blanat, petit repaire du XVème siècle, est alors habité par Guyot de Blanat,
fils unique de Raymond de Blanat, et Marguerite de Sermur. Il a épousé Gabrielle de
Rilhac, fille de Jean de Rilhac. A part un fils mort en bas âge, ils n’ont pour lors pas
d’enfants.
En Juin 1573, le duc d’Anjou, qui dirigeait le siège de La Rochelle est élu roi de
Pologne et son frère Charles IX, trop malade pour le remplacer, (il mourra l’année
suivante), accorde l’édit de pacification aux villes soulevées. Une trêve relative s’ensuit
et dure jusqu’à la mort du roi, et au retour d’Henri III, en mai 1574. C’est dans cette
période de paix provisoire qu’a lieu le meurtre de Blanat et le procès.
(2) Le Sénéchal de Martel. Ce tribunal royal, créé par Philippe le Bel en 1285, a un
rôle de tribunal de première instance. Il exerce la justice sur 76 paroisses du Quercy,
presque toutes en Vicomté, et relève, pour le Nord de la Dordogne, du Parlement de
Bordeaux.
Il est dirigé par le lieutenant général, Jean de Linars (1570–1586), fils d’un autre
lieutenant général, Jacques de Linars, et de Madeleine de Vayrac. Le lieutenant
particulier le remplace lorsqu’il est absent ou empêché. Aymar Duboys ou du Boyt, fils
de Jean Dubois, notaire de Martel, lieutenant particulier (1570-1610). Il devient sieur de
Rignac, peu de temps après.
(3) Les écuyers. Pierre de La Boudie, sieur de Besse, fils de Raoul de La Boudie et
de Marguerite Bonafos de Presque, époux de Gabrielle de La Pèze. Il est allié aux
Blanat par sa femme.
Antoine de La Croix, sieur de Taillefer, licencié en lois, originaire du Périgord,
époux d’Anne de Malleville, petite fille de Guillemette de Blanat. Il est donc parent des
Blanat par sa femme.
François de Mirandol, dit de La Faurie, fils cadet de Jean de Mirandol, et Isabeau
du Puy de Sauveterre. Il appartient à la puissante famille Faure ou Fabri de Martel et
Gluges.
François de Carman, dit de La Sarladie, deuxième fils de Pierre de Caors et
Marguerite de Saint Orse, époux d’Agnes de Biron.
Jacques de Balaguier. Cet écuyer n’appartient probablement pas à la famille de
l’évêque de Cahors, Jean de Balaguier, mort en 1577. Mais il vient plutôt du repaire de
Balaguier, à Condat, paroisse voisine de celle de Saint Michel de Bannières.
Pierre de Sailhac, dit de La Bodie (Lanteuil), fils cadet d’Olivier de Sailhac, sieur
de La Bodie et de Françoise de Comers, d’une famille installée au château de Langlade
à Strenquels.
Charles de Courson, sieur d’Alvinhac. Alvinhac est un repaire de Vayrac. Cet
écuyer, souvent cité au Sénéchal de Martel, est la terreur des marchands qui circulent
entre Vayrac et St Denis. Il les détrousse et enlève aussi les colis de draps qui
proviennent des moulins draparets de la Tourmente. Son lien de parenté avec les
Blanat est inconnu.
Barthélémy et Bernard de Ratoys. Bernard de Ratoys est sieur de La Tulle (et de
son moulin) à Strenquels, époux de Gabrielle de Vassinhac. Barthélémy Ratois, son
frère ( ?) est sieur de Lespinasse. Les Ratois seront aussi sieurs de la Cépède à Condat,
et possesseurs du moulin de Laubuge . Pierre de Ratoys, sieur de Lespinasse, père de
Barthélémy, a épousé Claire Chautard.
(4) La parenté de Guyot de Blanat (tableau 1)
(5) La parenté de Gabrielle de Rilhac (tableau 2)
Jean de Rilhac, seigneur de Rilhac et Nozières, grand bailli de Salers. Il sert le roi
en Auvergne, comme l’atteste une lettre de Catherine de Médicis, datée de juin 1574. Il
a épousé en 1540 Françoise de Maigne, et a au moins 4 enfants, Louis, Jean, Gabrielle,
épouse de Guyot de Blanat et Françoise, pour lors, épouse du sieur Bonafos de
Presque.
Il sera plus tard du parti d’Henri IV et récompensé par le don d’une part de la
seigneurie de Pleaux.
Son fils aîné Louis, a épousé Rose de Saint Exupéry-Miremont, fille de Madeleine
de Senecterre, la douairière qui défend en 1575 le château de Miremont contre les
catholiques de Gilles de Montal.
(6) Les Robert de Ligneyrac
Pantaléon Robert sieur du Chambon, frère du seigneur de Ligneyrac, et François
Robert, seigneur de Ligneyrac, fils de Charles Robert, seigneur de Ligneyrac, et du
Bazanès, co-seigneur de Pleaux, mort en 1554 et de Philippa de Pellagrue.
François Robert est capitaine des gardes d’Elisabeth d’Autriche, femme de
Charles IX, chevalier de l’ordre du roi en 1571. Plus tard, il conduit la reine Margot
depuis Agen jusqu’à Carlat. Il a épousé en 1564 Françoise de Scorailles, puis en 1575,
Catherine de Hautefort.
Pantaléon, sieur du Cambon (ou Chambon), époux de Louise d’Anjony. Comme
ses frères, il est très attaché au parti catholique. C’est un allié de la famille de Noailles.
Jean Peyrat, seigneur de Jugeals, fils de Raymond Peyrat de Jugeals qui a épousé
en 1542 une demoiselle de Rilhac. Il est le neveu de Jean de Rilhac. Guyon, dans son
« Miroir de Beauté » Tome 2, page 334, le décrit comme vaillant, lettré….l’un des plus
beaux gentilshommes de cette province. Il avait la plus belle voix en son parler
qu’aucun de son temps. Un an après le meurtre de Blanat, participant au siège de
Miremont avec Gilles de Montal, « il reçut une arquebusade où il perdit sa belle voix ». Ce
qui ne l’empêche pas d’épouser en 1580 Louise de Beaupoil de Saint Aulaire.
Son fils Mercure abandonne le repaire de Jugeals pour résider en Auvergne ou en
Xaintrie, laissant à Germain Peyrat son cadet, le soin d’y résider.
(7) Les femmes du château
Il y a d’abord la demoiselle de Prélat « pleurant et gémissant dans la salle
haute ».C’est sans doute une demoiselle de Prallat qui accompagne Gabrielle. La sœur
de Gabrielle, Louise de Rilhac, avait épousé en 1570, Guynot de Prallat. Est-ce elle
qu’on appelle demoidelle de Prallat ou une sœur de Guynot ? Nous n’en savons rien, et
elle ne réapparait pas, ni à titre de témoin, ni à titre d’accusée.
La demoiselle de Portus, dame de compagnie. Les Duport ou De Portus, famille
de notaires de Merle, Saint Privat, etc.. a dû être placée auprès de Gabrielle par ses
parents. Les chambrières portent des noms de lieux, trop courants pour être
identifiables. Antoinette du Fraysse est de Saint Genieys en Périgord. Quant à la
mendiante, Marie de Merle venue de Cavanhac, témoin capital, nous n’avons pas plus
de renseignements à son sujet.
Les femmes de Saint Michel de Bannières
Jeanne del Treuil est la veuve de Jean Darques père. Elle a envoyé son fils Jean, 16
ans, chercher Verdun de Blanat à Autoire. Jean est interrogé et signe, d’une très belle
écriture, sa déposition. Sa sœur, Antoinette Darques est finalement incarcérée.
Catherine de Dauroux est la bru de Jeanne del Treuil et la veuve de Jean Darques,
fils. Elle a 30 ans. Sa fille Marguerite, qui n’a guère que 7 ou 8 ans, est filleule de
Marguerite de Saint Orse de La Sarladie. Il est probable que Catherine de Dauroux était
servante des Caors, de La Sarladie, quand sa fille est née.
La famille Darques :
Feu Jean Darques père, marié à Jeanne del Treuil.
d’où feu Jean Darques fils marié à Catherine de Dauroux, 30 ans,
d’où Marguerite, 8 ans, Raymond, 5 ans.
Jean II, 16 ans.
François, marié à Martine del Treuil
On accuse visiblement les trois femmes d’avoir eu des liens avec Verdun de
Blanat et les Caors de La Sarladie, sans en savoir plus. La famille Darques, très
nombreuse est représentée aussi par Me Bernard Darques, le notaire, qui n’est même
pas interrogé.