Magazine La Zone de Boxe 8ième année
Transcription
Magazine La Zone de Boxe 8ième année
Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 1 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Magazine La Zone de Boxe 2755 Clermont Mascouche (Québec) J7K 1C1 [email protected] Éditeur François Picanza Rédacteur en chef Jean-Luc Autret 3- Mot du rédacteur 5- Hommage à Adrien Diaconu 12- La boxe vue de l'intérieur Collaborateurs Douggy Berneche Richard Cloutier Samuel D-Drolet Jonathan Dion Benoit Dussault Dierry Jean Martin Fournier Pascal Lapointe Martin Laporte Vincent Morin Luc-Vincent Ouellet Pascal Roussel Erick Roy Philippe St-Martin Correcteur reviseur Benoît Dussault Raynald Bernier Monteur Marjolaine Blouin Martin Laporte Magazine LaZoneDeBoxe 14- La page du boxeur: Dierry Jean 18- La boxe et moi: Luc-Vincent Ouellet 20- Concours du magazine 21- La boxe en Pologne 25- Simon Kean, notre olympien poids lourd 29- Question pour un champion 36- Les effets de la déshydratation 40- Tête à tête avec Mélanie Olivier 42- Galerie des photographes 45- Moments embarrassants de la boxe 49- Dans la peau d'un inspecteur de la régie 52- Flashback: Lucas-Beyer 55- Classement livres pour livres québécois 6ième année-numéro 36 2 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Mot du rédacteur Tout d‟abord, je dois vous avouer que j‟étais plus ou moins conscient des conséquences de me proposer à titre de relève à notre grand rédacteur en chef, Pascal Roussel. Bien que plusieurs m‟ont averti, j‟avais espoir que plusieurs collaborateurs ne seraient pas aussi peu scrupuleux des délais que je l‟étais avec celui qui a dirigé ce magazine pendant cinq ans. Monter un magazine avec une équipe de bénévoles, tous plus occupés les uns que les autres, est toute une aventure. Bravo Pascal pour ta persévérance. Pour ma part, je suis extrêmement fier de vous présenter ce numéro. Armé de plusieurs mois d‟expérience, j‟ai confiance que vous aurez la chance de nous lire à nouveau cet automne. Voici en rafale le contenu de votre magazine de boxe préféré : Hommage à Adrian Diaconu Le « Shark » a subtilement annoncé sa retraite le 1er mai dernier. Vous ne le saviez pas ? Ne soyez pas vexé. En fait, il a laissé un message ambigu en roumain sur sa page Facebook. Dans le but de lui rendre un hommage à la hauteur de sa carrière, nous l‟avons rencontré, mais nous avons aussi interrogé son entourage qui l‟a suivi tout au long de sa carrière professionnelle. C‟est notre façon de te dire merci, Adrian, pour les nombreux combats excitants dont tu avais le secret. Une nouveauté En tant que nouveau rédacteur en chef, je me suis creusé les méninges pour apporter du nouveau à ce magazine. Ça pas été facile, il était déjà le meilleur !!! Pour votre plaisir, j‟ai déniché la participation récurrente d‟un jeune qui ne laisse pas sa place dans notre petit monde. Douggy Berneche, copropriétaire du Club de boxe de l‟Est et gérant d‟Arash Usmanee, nous offre la première d‟une longue série de chroniques sur le monde de la boxe. Merci, Douggy, d‟avoir accepté l‟invitation. Dierry Jean et Luc-Vincent Ouellet se mettent à l’écriture Dans la continuité des numéros précédents, nous avons demandé à deux personnes qui s‟illustrent dans le noble art québécois. Dierry Jean a mis la main sur le titre NABF des super légers en mai dernier : il nous parle de son cheminement pour se rendre jusque-là et même un peu plus loin. Luc-Vincent est un jeune homme qui est de plus en plus visible les soirs de galas. Après avoir assisté Mike Moffa pendant deux ans, c‟est Marc Ramsay qui a l‟a débauché en vue du gala du 11 août. Il a bien des choses à vous raconter. Regard vers l’étranger Encore une fois, nous vous offrons du contenu qu‟il est impossible de retrouver ailleurs. Martin Laporte nous a concocté un portrait de la boxe en Pologne, oui, oui vous avez bien lu, la Pologne. Juste comme ça, pouvez-vous nommer trois boxeurs de ce pays ? Après la lecture de ce texte, ça sera plus facile. Tant qu‟à être en Europe, nous en profitons pour vous proposer un portrait de Simon Kean, notre grand gaillard qui porte l‟unifolié aux Jeux de Londres. Plaisirs d’été En cette période estivale, notre collaborateur Benoit Dussault vous divertit en vous offrant un questionnaire pour vos temps libres sur le bord de la piscine. Imprimez ça et amusez-vous entre amis. Dans le même ordre d‟idée, nous sommes heureux de vous offrir une paire de billets pour le gala du 17 août. Pour participer, c‟est facile : vous lisez le magazine et vous sélectionnez vos trois articles préférés. Parce que l‟on aime vous faire travailler un peu, nous vous demandons aussi de nous faire une suggestion pour le prochain numéro. 3 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La santé, c’est important dans le monde de la boxe Pour une troisième reprise, Samuel D-Drolet a minutieusement préparé un dossier sur un élément concernant la santé des boxeurs. Après les commotions cérébrales (no 29) et la guerre des crânes (no 30), voici les effets de la déshydratation. De plus, parce qu‟on a de la suite dans les idées, Martin Fournier, un nouveau collaborateur, a rencontré Mélanie Olivier, nutritionniste chez Interbox depuis 14 ans. Et bien d’autres choses Ce numéro est loin d‟être terminé. Vous y retrouvez nore habituelle galerie des photographes, que l‟on ne remercie pas assez souvent. Merci de votre collaboration, les gars. Deux autres textes sont en lien avec des articles que vous avez aimés dans le passé. Érik Roy, un autre nouveau collaborateur, vous offre : Les moments les plus embarrassants hors du ring. Cet article est la suite de celui qui abordait les mêmes types de moments mais sur le ring (no 34). De son côté, Mathieu Normand s‟est transformé en inspecteur de la Régie le 8 juin dernier, Il s‟agit d‟une excellente suite à l‟entretien que nous vous avons présenté dans le dernier numéro. Enfin, je ne peux passer sous silence, la fidélité de Richard Cloutier qui nous offre un flashback sur l‟un des combats qui a fait le plus jaser au Québec, le duel Lucas-Beyer. Bien sûr, il n‟y a pas eu de revanche, mais vous souvenez-vous combien de fois ça a passé proche ? En terminant, il y a eu bien de l‟action depuis le dernier classement que nous avons dressé de nos quinze meilleurs boxeurs québécois. Les premiers sont faciles à mettre en place. Mais après, ça se complique. Faites l‟exercice pour le plaisir. Où situez-vous Eleider Alvarez, Apou Côté, Dierry Jean, Antonin Décarie, Kevin Bizier, Joachim Alcine et David Lemieux ??? Dix mordus de boxe ont fait l‟exercice. Avec qui êtes-vous le plus en accord ? Bonne lecture ! Jean–Luc Autret 4 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Hommage à Adrian Diaconu par Jean-Luc Autret et Martin Fournier Le 1er mai dernier, Adrian Diaconu a annoncé à ses amis Facebook qu‟après vingt-cinq ans dans le monde de la boxe, il a choisi de tourner la page. Pour certains, ce fut une surprise tandis que pour d‟autres sa décision et la façon de l‟annoncer représentent bien le genre d‟homme qu‟il est. Considérant le long et glorieux parcours du boxeur roumain, nous croyons qu‟il mérite pleinement qu‟on lui rende hommage. Après avoir longuement rencontré le jeune retraité et aussi ses plus proches collaborateurs, nous vous présentons une rétrospective de sa carrière. D’hyperactif à olympien En juin 1978, Adrian est né dans la ville de « Adrian bat aisément Carl Ploiești, la capitale du pétrole roumain. Très jeune, il est plutôt turbulent. Plutôt que de le mettre au Froch par un score de 13-1 » Ritalin, son père espère canaliser l‟énergie de son fils en l‟inscrivant à l‟un des deux clubs de boxe de la ville. À l‟âge de neuf ans, Adrien devient membre du Prahova Ploiești. C‟est ainsi qu‟il fait la connaissance de Léonard Doroftei, mieux connu ici sous le nom de Léonard Dorin, de neuf ans son aîné. Le parcours amateur de Diaconu est époustouflant. En plus de faire partie de l‟équipe nationale roumaine pendant une dizaine d‟années, il remporte une médaille lors de 14 des 15 tournois olympiques. En 1996, Adrian participe aux championnats du monde junior qui ont alors lieu à Cuba et il y remporte la médaille de bronze. L‟année suivante, il se présente aux championnats du monde en Hongrie. En combat préliminaire, il défait un certain Sergio Martinez de l‟Argentine et il met, encore une fois, la main sur la médaille de bronze. Deux ans plus tard, Adrian est de retour aux championnats du monde, cette fois-ci à Houston au Texas. Il fait face à une très forte adversité. « Ce fut mon tournoi le plus difficile. À mon premier combat, j‟affronte le Cubain Ariel Hernandez, champion aux Olympiques de 92 et de 96. Après cette victoire au score de 8-4, j‟ai remporté trois autres combats pour me rendre en finale. Malgré ma défaite face à l‟Ouzbèque Utkirbek Haidarov pour le titre de champion du monde amateur, je garde des souvenirs incroyables de cette compétition », déclare le jeune retraité de 34 ans. À Liverpool en mars 2000, lors d‟un tournoi de qualification olympique, Adrian bat aisément Carl Froch par un score de 13-1, ensuite il déclasse Zsolt Erdei en finale pour obtenir son billet pour Sydney. Puis, en septembre, il participe aux Jeux olympiques en Australie. En quart de finale, il affronte un Cubain, Jorge Gutierrez, le futur gagnant de la compétition. Le Roumain débute le combat de façon trop agressive et se fait coucher par une droite dès le premier round. Adrian Diaconu et son entraîneur sur l'équipe national roumaine Francisc Vastag (courtoisie) Après cette défaite cinglante, Diaconu choisit d‟orienter sa carrière vers les professionnels. Au terme de son parcours amateur, celui qui a toujours pratiqué le même style de boxe a officiellement un dossier de 218 victoires contre 27 défaites, même si dans les faits, il a participé 5 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 à plus de 300 combats. Son entraîneur, sur l‟équipe nationale Francisc Vastag, qui a lui-même été triple champion du monde amateur et olympien à deux reprises, a joué un rôle déterminant dans sa vie. « C‟est un ami, un mentor, en fait c‟est la personne la plus importante dans ma vie », résume Adrian. À travers ces quelques défaites, il y a un boxeur qui avait vraiment son numéro. « Mon adversaire chez les amateurs qui m‟a donné le plus d‟ennuis est certainement le Russe Andrey Gogolev. J‟ai dû l‟affronter en ouverture de trois tournois et à chaque fois, il a eu l‟avantage. Les tirages au sort n‟étaient peut-être pas si au hasard que ça », raconte en souriant le Roumain, maintenant installé à Laval. Pour la petite histoire, Gogolev a remporté le championnat du monde de 2001, il a notamment vaincu Carl Froch en demi-finale par un pointage de 28-16. De nouvel arrivant à boxeur professionnel Bernard Barré, alors responsable du recrutement chez Interbox, a repéré le Roumain en 1999. « À Houston, sa victoire sur Hernandez l‟a propulsé comme favori. Nous aimions beaucoup sa force physique et ses mains lourdes. Sa défaite trop rapide aux Jeux olympiques n‟a rien changé à nos plans visant à l‟amener au sein de notre organisation », affirme aujourd‟hui l‟un des «Léonard Dorin lui a promis de s‟occuper de lui et d'Adrina, sa conjointe » associés du Groupe Yvon Michel. Évidemment, la simple présence de Léonard Dorin, depuis 1998, au sein de l‟écurie montréalaise a facilité la prise de contact mais l‟implication de Dorin a été déterminante dans l‟arrivée de Diaconu dans la métropole. Après une visite à Montréal, lors du combat Hilton-Thobela, afin de prendre connaissance de l‟organisation, des installations, Adrian est conseillé par un avocat roumain ainsi que par Christian Ganescu pour s‟assurer de signer le meilleur contrat possible pour lui. La visite se passe bien, mais rien n‟est encore finalisé. « Léonard Dorin et moi, nous nous sommes rendu à Ploiești pour signer le contrat avec Adrian. Après deux jours de négociations, nous sommes dans une impasse. Alors que tout va tomber à l‟eau, Léonard demande à lui parler seul à seul une demi-heure. Il faut savoir qu‟à l‟époque ils étaient les deux meilleurs amis du monde. Après la discussion, nous avions un nouveau membre dans notre organisation. Léonard Dorin lui a promis de s‟occuper de lui et de s‟assurer que lui et Adrina, sa conjointe, soient heureux au Québec. Sans son intervention, je ne crois pas qu‟Adrian aurait boxé au Québec », affirme Yvon Michel. Tout comme Dorin, Adrian est alors entraîné par Stéphane Larouche. « Je ne le connaissais pas avant de le voir dans le gymnase. La puissance et la vitesse de ses mains étaient vraiment incroyables. Je me souviens avoir dit à Yvon qu‟Adrian laisse ses empreintes dans les sacs de sable », raconte son premier entraîneur chez les professionnels. Sa conjointe Adrina et ses enfants Nicolas et Éric (courtoisie) Installé à Montréal à partir du 1er février 2001, Diaconu livre son premier combat professionnel le 2 mars 2001. Le combat est terminé avant la fin du premier round. La finale de ce gala, au Centre Molson à l‟époque, met en vedette Hercules Kyvelos. Le Roumain participe à chacun des galas d‟Interbox avant qu‟Hans-Karl Muehlegg ne lance la serviette. (courtoisie) 6 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Adrian porte le surnom de « Shark » depuis son premier combat professionnel, mais bien peu connaissent comment c‟est arrivé. « Avant d‟affronter Mark Newton, Jacques Thériault (relationniste d‟Interbox à l‟époque) m‟a proposé comme surnom « The Barbarian » mais je n‟aimais vraiment pas ça. Comme je portais à ce moment-là un T-shirt des Jeux olympiques de Sydney arborant un requin, j‟ai proposé le surnom que vous connaissez », explique le puissant cogneur. Fait à noter, Adrian est arrivé au Québec à la même époque que Crinu Olteanu, un double olympien roumain (1996 et 2000) et gagnant des championnats du monde amateur de 1999. Celui-ci est incapable de s‟adapter à son nouveau milieu de vie, le poids plume ne fera qu‟un seul combat chez les pros, soit le 5 mai 2001 à Trois-Rivières, et il retournera vivre en Roumanie. En mars 2004, Adrian détient une fiche de 14-0-0 incluant 8 K.O. Il acquiert progressivement son expérience en se battant en sous-carte des vedettes d‟Interbox, Éric Lucas et Léonard Dorin. Ainsi, Il se bat à quatre reprises à Montréal en sous-carte de Lucas et même en Allemagne avant le tristement célèbre Lucas-Beyer. Il se bat en Roumanie devant les siens en sous-carte de Léonard Dorin contre Raul Balbi, puis à Pittsburgh lorsque Dorin affronte Paul Spadafora, et de nouveau à Montréal après l‟annulation du gala contre Miguel Callist. Adrian fait aussi la demifinale de Dale Brown à Mississauga, de Joachim Alcine à Granby et d‟Otis Grant à son retour après cinq ans d‟absence. Il a aussi le privilège de faire la finale d‟un gala au Massachusetts en décembre 2002. La disparition de son promoteur force le boxeur à évaluer différents scénarios. Il se rend en Allemagne sur l‟invitation d‟Hans-Peter Kappa. Le séjour se termine au bout de deux semaines et Adrian est de retour à Montréal. Faute de promoteur, le boxeur roumain ne peut pratiquer son sport préféré pendant un an. Finalement, Éric Lucas s‟associe à Jean Bedard et Interbox reprend vie. Adrian remonte sur le ring montréalais le 18 mars 2005 puis un mois plus tard, en Roumanie, il écrase James Crawford dès le premier round alors que Lucas avait dû se contenter d‟une décision après douze rounds avec ce même Crawford quatre semaines plutôt. Nouvel entraîneur, mais plus de contrat de promotion L‟année 2005 permet à Adrian de reprendre ses activités régulières. De mars 2005 à septembre 2006, il se bat à sept reprises et met la main sur de nombreux titres mineurs soit : le titre canadien, le Trans America Boxing, le titre NABA et le WBC Intercontinental. Ses entraînements sont maintenant sous la supervision de Pierre Bouchard, mais la nouvelle mouture d‟Interbox ne peut lui offrir de contrat de promotion avant avril 2009. Bien que les relations avec Interbox soient très bonnes, Adrian n‟a pas le luxe de bénéficier de la tranquillité d‟esprit que lui aurait procuré un contrat ferme. La popularité croissante de son compatriote Lucian Bute, qu‟il connaît depuis 1997 alors qu‟ils étaient tous deux membres de l‟équipe nationale roumaine, ne change pas grand-chose à sa situation. Auparavant, il se battait en sous-carte d‟Éric Lucas et de Léonard Dorin, maintenant il est le second de Bute. Par contre, les choses sont différentes lors du gala du 9 mai 2007. Adrian est la vedette d‟un gala au Studio Mel‟s et l‟événement est présenté au très populaire Friday Night Fights d‟ESPN. Le combat de douze rounds oppose Adrian Diaconu à Rico Hoye. Les deux boxeurs s‟affrontent afin de mériter le poste d‟aspirant obligatoire au champion de la WBC des mi-lourds, titre que Chad Dawson a ravi trois mois plutôt au Polonais Tomasz Adamek. Autant pour Adrian que pour l‟ensemble des intervenants chez Interbox, ce combat fut la meilleure prestation en carrière du « Shark ». Le boxeur alors âgé de 28 ans explique la qualité de sa prestation à la qualité de sa préparation. « J‟étais affamé, j‟ai eu un très bon camp d‟entraînement, une excellente journée, un « perfect set-up » ». Le volubile Stéphane Larouche 7 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 affirme de son côté qu‟ « Adrian avait des mauvaises intentions ce jour-là. C‟était brutal, du Adrian à l‟état pur, avec un désir de faire mal ». «Adrian se fracture la main droite... il ne retrouvera jamais sa force de frappe » Rico Hoye est ébranlé dès les premières secondes du combat. Bien que dépassant le Roumain par plus de six pouces, il est incapable de garder une distance convenable. Diaconu maltraite Hoye au second round, celui-ci reçoit deux comptes de huit. L‟instinct du tueur de Daconu l‟amène à finir le travail à la 32e seconde au troisième round. À deux semaines d’affronter Dawson, sa main droite se fracture Fort de cette excellente performance, Adrian a enfin l‟opportunité de se battre en championnat du monde. Contrairement à la perception populaire, Chad Dawson n‟évite pas, à priori, le Roumain. L‟affrontement est prévu pour le 29 septembre au Arco Arena de Sacramento et présenté sur les ondes de Showtime, soit moins de cinq mois après la victoire de Diaconu au Studio Mel‟s. Fait à noter, le même jour, Jean-François Bergeron est en Allemagne pour se frotter au Russe Nicolai Valuev. Malheureusement, à deux semaines du combat le plus important de sa carrière, Adrian se fracture la main droite. Il doit se retirer et oublier la bourse de plus de 415 000 $ qu‟il aurait reçue. C‟est le 12e aspirant, le Colombien Epifanio Mendoza, qui prend sa place. Cette blessure aura des conséquences à long terme sur la carrière du Roumain : il ne retrouvera jamais sa force de frappe. Encore aujourd‟hui, il a une importante bosse entre son poignet et ses jointures, beaucoup d‟arthrose s‟est développée avec le temps dans sa main. Dans les mois suivants, Interbox souhaite que son protégé maintienne sa position de premier aspirant à la WBC, ce qui est effectivement le cas jusqu‟en mars 2008. Le mois suivant, Glen Johnson est classé premier aspirant devant Adrian et obtient sa chance contre Chad Dawson le 12 avril. Une semaine plus tard, après la défaite de Johnson face à Dawson, Adrian remporte une décision unanime face à Chris Henry dans un combat présenté à Bucarest en Roumanie pour le titre de champion intérimaire. Dawson a 120 jours pour accepter un combat avec lui. Au terme de sa carrière, c‟est ce combat qui lui aura rapporté sa plus grosse bourse à vie. Adrian à l'entrainement en vue de son duel face à Chris Henry (courtoisie) Gankor Promotion, dirigée par Christian Ganescu, remporte l‟encan pour présenter le nouvel l‟affrontement entre Diaconu et Dawson. Ce sera en Roumanie. Cependant, l‟Américain refuse de se rendre dans le pays de Nadia Comaneci et préfère affronter Antonio Tarver pour le titre de l‟IBF. Si Dawson avait accepté le combat, sa bourse aurait dépassé le million de dollars alors que Diaconu aurait empoché un peu plus de 800 000 $. 8 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Champion du monde WBC On peut dire que la suite de la carrière du « Shark » est celle d‟un boxeur diminué par les blessures. Nommé détenteur du titre de la WBC à partir du 11 juillet 2008, il doit défendre sa ceinture contre l‟Italien Sylvio Branco le 15 novembre en Roumanie. Encore une fois, une blessure à la main l‟empêche d‟être prêt. Le combat est reporté au 10 avril, cette fois en Italie plutôt qu‟en Roumanie. Des difficultés de la part du promoteur italien forcent le report du gala au 16 mai, mais encore une fois l‟événement tombe à l‟eau. En fait, l‟affrontement entre eux ne se concrétisera jamais. Interbox profite de l‟annulation du gala en Italie pour inscrire son second champion du monde à un combat préparatoire face à David Whittom lors du gala d‟unification Bradley-Holt le 4 avril. Pour le champion qui vient de signer un nouveau contrat avec Interbox, la victoire ne devait être que pure formalité, mais il est facile de constater que Diaconu n‟est pas du tout le même boxeur que lors de son combat contre Rico Hoye. Toujours incapables d‟organiser une défense «J‟ai eu un mauvais camp obligatoire face à Sylvio Branco, Interbox et Adrian choisissent d‟affronter, dans une d‟entraînement, mais je prends défense optionnelle, le Lavallois Jean Pascal, entièrement la responsabilité de alors 5e aspirant. Le pari est risqué, mais devrait augmenter considérablement la cette défaite, c‟est ma faute » marque de commerce de Diaconu. De plus, on veut profiter de la défaite de Pascal en Angleterre. La promotion de l‟événement suscite beaucoup d‟enthousiasme au Québec. Le volubile Pascal dira lors de la conférence de presse « Je lui ai apporté un petit cadeau de la Floride. Vous voulez savoir c'est quoi le cadeau? C'est une dent de requin que j'ai rapportée directement de la Floride. Et, vendredi soir, je vais toutes les lui enlever ». Le champion en titre lui répondra du tac au tac : « Jean, c'est du sérieux ici. C'est de la boxe professionnelle. Ce n'est pas une émission télé comme Star Académie ». Adrian défend donc son titre pour la première fois le 19 juin au Centre Bell devant 13 659 personnes et le combat est présenté sur les ondes de Versus, aujourd‟hui NBC Sports. Pour les deux boxeurs, il s‟agit de leur première présence à titre de finalistes au Centre Bell. Le duel est considéré par plusieurs observateurs comme l‟un des dix meilleurs à avoir eu lieu au Canada. Pour Pierre Bouchard, le combat s‟est joué au cinquième round. « Si Adrian ne chute pas dans la première minute, c‟est clair qu‟on remporte le round. L‟écart de trois points a fait la différence dans un combat très serré », explique–t-il. Au final, les juges remettent des cartes de 112-116, 111-116, 112-115 en faveur de Pascal. Après le combat, le nouveau champion est tellement épuisé et déshydraté qu‟il passe proche de perdre conscience. L‟événement se déroule devant les yeux de plusieurs journalistes qui lui offrent leur propre bouteille d‟eau. Le second Pascal-Diaconu se transforme en cauchemar Six mois plus tard, les deux boxeurs se revoient sur le ring. Jean Pascal a eu le temps de vaincre Sylvio Branco dans une défense obligatoire, tandis que Diaconu, lui, n‟est pas remonté sur le ring. Maintenant, Adrian est classé comme le 6e aspirant au champion. Curieusement, ce nouvel affrontement intéresse seulement 8 802 spectateurs et aucun diffuseur n‟en achète les droits. Le combat est assez unique en son genre, c‟est un cauchemar dans les deux camps. Pascal se retrouve avec une épaule disloquée à la fin du troisième round, il parvient à terminer l‟échange et Russ Anber lui replace l‟épaule. La manœuvre est répétée à deux autres reprises pendant le combat. Cinq jours après le combat, il sera opéré à l‟épaule droite. 9 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 De l‟autre côté, Diaconu est incapable d‟achever la bête blessée qu‟il a devant lui, même qu‟après le combat son visage est bien plus tuméfié que celui de son adversaire. Loin de se cacher la tête dans le sable, Adrian est bien conscient qu‟il avait ce soir-là tout en main pour redevenir champion du monde. « J‟ai eu un mauvais camp d‟entraînement, mais je prends entièrement la responsabilité de cette défaite, c‟est ma faute. J‟étais conscient de sa blessure à l‟épaule, mais c‟était difficile, Jean est un boxeur rapide et très intelligent », explique-t-il. Tout comme Pascal, Adrian est opéré après le combat. Il se fait retirer une quinzaine de fragments d‟os dans le coude droit. La blessure est présente depuis longtemps et elle l‟a empêché de se préparer adéquatement et le fait souffrir à chaque fois qu‟il porte un coup. «Stéphane m‟avait averti : Sheika est un New Jersey old school boy » Sheika, Dawson et la suite… Après dix longs mois loin du ring, Adrian effectue un retour contre Omar Sheika. Ce combat permettra à ses supporteurs de constater toute la sagesse acquise par le boxeur. Au deuxième round, Omar Sheika touche solidement le Québécois d‟origine roumaine. Celui-ci pose le genou au tapis et prend le temps de bien récupérer. Le reste du combat est clairement à l‟avantage de l‟ancien champion de la WBC. Pour préparer son retour, Diaconu avait passé un mois en camp d‟entraînement en Floride avec Lucian Bute. « Stéphane m‟avait averti : Sheika est un „‟New Jersey old school boy‟‟, ne le laisse pas utiliser son jab, car ensuite sa main arrière devient dangereuse », raconte-il en riant. Ce combat, diffusé sur ESPN3, permet à Adrian de rester bien classé mondialement. Il est alors le 4e aspirant à la WBC, 11e à la WBO et 12e à l‟IBF. Son triomphe lui redonne confiance, mais Adrian est amoché par ses nombreuses blessures. Il n‟est plus le même boxeur qu‟auparavant. Frapper lui fait mal aux mains, manquer la cible avec sa droite fait souffrir son coude et, comble de malheur, il est incapable de faire mal à ses adversaires comme auparavant. Tout ça entraîne beaucoup de douleur physique, mais la douleur mentale est encore plus pénible. Alors que son contrat avec Interbox est terminé depuis quelques semaines, Adrian se voit offrir la d‟affronter Chad Dawson dans un combat aujourd‟hui, mon corps est chance éliminatoire pour le titre que Jean Pascal lui a ravi. Il accepte le défi de GYM, sachant que ce sera bien fatigué » difficile de l‟emporter. « Dawson est un boxeur qui a un bon jab, une bonne vitesse, c‟est un boxeur très complet, mais il ne m‟a jamais fait mal », affirme Adrian. Le gaucher du Connecticut remporte le combat par décision unanime 117-111, 118-110 et 116-112. « Je n‟ai pas de regrets Après ce combat, Adrian, qui a maintenant un lien avec GYM sans avoir de contrat, contacte à de nombreuses reprises Yvon Michel pour obtenir son prochain défi. Il obtient la confirmation qu‟il remontera sur le ring le 18 février 2012, ce qui n‟arrivera pas et il n‟aura jamais l‟opportunité de signer un contrat pour un combat avec Nicholson Poulard. Loin du gymnase et tanné de se faire demander quand aura lieu son prochain combat, il annonce sa retraite le 1er mai dernier. « Les dernières années, c‟était un combat pour moi d‟obtenir un combat. La négociation et l‟attente étaient difficiles à vivre. De plus, entre chaque combat, je prenais entre dix et douze kilos, ce n‟était pas facile à reperdre. Je n‟ai pas de regrets aujourd‟hui, mon corps est fatigué. J‟ai eu une belle carrière », conclut le généreux boxeur. 10 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Père de deux enfants, Nicolas et Éric, Adrian étudie actuellement afin d‟obtenir sa maîtrise à l‟Université de l‟Ouest de Timisoara en Roumanie. Il a complété, l‟an dernier, un baccalauréat en éducation physique à la même université. La carrière d’Adrien Diaconu vue par : Stéphane Larouche, entraîneur d‟Adrian de 2001 à 2004 « Malheureusement, sur la fin de sa carrière, les gens n‟ont pas pu voir le vrai Adrian parce qu‟il était rongé par les blessures. C‟est un individu extrêmement rare, c‟est une bonne personne, que les gens aiment à connaître, plus tu le connais, plus il est drôle et c‟est le meilleur pêcheur au monde ». Pierre Bouchard, entraîneur d‟Adrian de 2005 à 2011 « Il a eu une carrière amateur incroyable, les blessures ont modifié beaucoup sa carrière professionnelle. Après sa fracture à la main en septembre 2007, ça a toujours été compliqué. Je planifiais 100 rounds pour préparer un combat, c‟était beau si on en complétait 60. Il avait besoin régulièrement de traitements pour les douleurs dans sa main ». Jean Bedard, président d‟Interbox «Adrian a été un des grands chez Interbox, il nous a fait vivre de belles choses. C‟était un boxeur spectaculaire, un guerrier qui frappait dur. Quand on le mettait sur une carte, c‟était toujours excitant. Je me souviendrai toujours quand il a battu Rico Hoye, c‟était mémorable, spectaculaire, extraordinaire ». Christian Ganescu, président de Gankor Promotion « Je suis content d‟avoir pu l‟aider à devenir champion du monde. Adrien n‟a jamais pu atteindre le maximum de son potentiel. Bien des choses étaient hors de son contrôle ». Yvon Michel, président de GYM « Il peut être fier de sa carrière. Bien qu‟il ait été blessé très souvent, il a longtemps été une force dans sa division. Je vais me souvenir avant tout de lui en tant qu‟homme. J‟ai toujours apprécié son franc-parler, sa très grande authenticité. Ces qualités vont lui permettre d‟aller loin, peu importe ses projets ». Lucian Bute « C‟est une très bonne personne, je crois qu‟il méritait plus que ce qu‟il a pu accomplir. Il avait les capacités et le talent pour aller plus loin, mais les blessures l‟ont cassé. II a eu une très belle carrière tant amateur que professionnelle. S‟il avait été en santé, je suis convaincu que plusieurs de ses combats ne se seraient pas terminés de la même façon ». Adrian Diaconu, fan de pêche (courtoisie) 11 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La boxe vue de l'intérieur par Douggy Berneche Bonjour amis lecteurs. Il me fait plaisir de participer au magazine de la Zone de Boxe. Au cours des prochains numéros, je vous ferai découvrir les dessous de la boxe. Je vous souhaite, à l‟avance, à me suivre. Bonne lecture. Le point de départ de cette première chronique est le sommet de la pyramide. Qu‟est-ce qu'un promoteur? Quel est son rôle envers ses athlètes, mais aussi envers le public? Où y trouve-t-il son compte et quel est son but ultime? Mon intention, dans cet article, n‟est pas de comparer GYM et Interbox. Il ne s‟agit pas d‟une critique, mais bien d‟un article informatif. Par contre, je vais les citer en exemple, car je les connais très bien et parce que vous, amateurs de boxe québécoise, les connaissez aussi. « Les promoteurs associés défrayent les coûts de leurs boxeurs » La tâche première d'un promoteur consiste en l‟organisation et la promotion de galas de boxe. Aussi, le promoteur doit s‟assurer du bon déroulement de la soirée, c‟est-à-dire de la sécurité des boxeurs et spectateurs, de l‟accessibilité et de la salubrité des lieux, etc. Pour arriver à monter une bonne carte de boxe, le promoteur doit avoir sous la main des boxeurs de qualité et sous contrat. Il peut aussi y avoir des associations avec certains gérants d'athlètes, ce que GYM fait avec moi-même, Camille Estephan ou Hennessy Sport. Ce type de partenariat permet aux amateurs de découvrir d'autres boxeurs en sous-carte des combats importants, combats généralement occupés par les mêmes boxeurs de l'écurie du promoteur. L'avantage d‟un promoteur, avec cette formule, réside dans le fait qu‟il peut offrir de bons combats tout en variant les pugilistes, et qu‟il réalise des économies. En effet, les promoteurs associés défrayent les coûts de leurs boxeurs. Cependant, il y a un hic : en s‟associant à d‟autres promoteurs, l‟organisateur du gala peut faire avancer la carrière d'un futur adversaire et même perdre sa place, payante, sur un réseau de télévision. Un bon promoteur ne se satisfait pas d'organiser des galas pour les fans de boxe. Il doit réussir à en faire un événement incontournable, du genre « Weekend du Grand Prix de Formule 1 ». Un tel évènement attire bien entendu les réels amateurs de course, mais attire aussi une bonne proportion d‟amateurs d'événements. Plus on en parle et plus l‟événement est gros, plus la carte sera facile à vendre. « Le but ultime de tout promoteur est de percer les réseaux de télévision américains » Quel est le but ultime d'un promoteur? « Former des champions du monde », me répondrez-vous. Pourtant non. Le but ultime de tout promoteur est de percer les réseaux de télévision américains : ESPN, HBO et Showtime. Bien sûr, le fait d'avoir un champion du monde aide la cause, mais c'est un business et les cotes d'écoute surpassent le prestige de l‟événement. Pour illustrer mon propos, prenons en exemple Mickey Ward et Steve Molitor. Ward n‟a gagné qu‟une seule fois 1 M $ durant sa carrière. C‟était lors du dernier combat de la légendaire trilogie contre Gatti. Aucun titre de championnat du monde n‟était en jeu. Mais le public désirait voir ce combat, alors HBO estimait que les retombées économiques seraient au rendez-vous. À l'inverse, Steve Molitor, 7 fois champion du monde n'a jamais reçu de bourse excédant les 200 000 $. Pourquoi? Parce que les réseaux américains n'estimaient pas de retombées économiques intéressantes. 12 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Pour vous aider à comprendre l'importance des réseaux de télévision, je vais de nouveau vous citer des exemples. Il y a trois paliers de revenu. Le plus payant, c‟est le Pay-Per-View (PPV). Que ce soit avec HBO ou Showtime, cette option se chiffre en millions. Il n‟y a que cinq ou six boxeurs sur la planète qui évoluent à ce niveau. Maywather, Pacquiao, Cotto, Marquez, Martinez et les frères Klitschko. Ensuite, les réseaux HBO et Showtime donnent de bonnes bourses dans leur programmation sur leurs chaînes respectives. En général, c'est l'élite de la boxe qui se retrouve dans ce genre de galas de boxe. Généralement, la valeur de cette transaction joue dans les centaines de milliers de dollars. Il y a aussi les gros combats, du genre Pascal vs Hopkins, qui peut atteindre les millions. Enfin, le troisième palier est celui pour le développement, pour faire connaître les nouveaux espoirs. Il y a la série Shobox de Showtime, HBO Boxing After Dark et le réseau ESPN. Ils donnent environ 30 à 50 mille dollars pour ce genre de galas. Ils achètent généralement seulement les deux derniers combats de la carte. Alors, quand un promoteur décroche un contrat de télévision, il peut facilement avoir des adversaires de qualité et espérer engranger des profits. Le promoteur doit atteindre un bon équilibre entre la formation de ses protégés et sa popularité. Une bonne foule lors des événements est un bon début, mais les droits de télévision sont essentiels pour faire de l‟argent et que ça devienne payant. Un promoteur doit être un bon guide pour ses athlètes. Plus le boxeur sera encadré et pris en charge, plus il sera concentré sur sa carrière. Regardez le cas de Lucian Bute. Interbox a fait de lui son cheval de bataille. Interbox a tout misé sur le Roumain et a gagné son pari. C‟était un pari risqué, certes, mais le jeu en valait la chandelle. Le promoteur doit bien supporter son boxeur en l‟entourant d‟une solide équipe d‟entraîneurs. C‟est la clé. Le reste suivra son cours si on ne s‟est pas trompé lors de l‟évaluation du boxeur. Dans la prochaine parution, je parlerai de la tâche des gérants et des matchmakers. Bien qu'ils n‟aient pas les mêmes tâches, les deux métiers se ressemblent sur certains points. Bonne lecture. 13 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La page du boxeur par Dierry Jean Bonjour à tous! Avant de vous parler de moi, je veux remercier l‟équipe du magazine de la Zone de Boxe qui m‟offre la chance de mieux me faire connaître. Je l‟apprécie beaucoup. Un rêve prémonitoire Je suis arrivé au Québec à l‟âge de 10 ans. Trois ans plus tôt, mes deux parents sont décédés alors que nous vivions à Portau-Prince, J‟ai dû passer ces quelques années uniquement avec mon frère aîné dans un orphelinat. Ensuite, mon frère et moi sommes allés vivre dans le quartier Saint-Michel chez mes grands-parents et l‟un de mes oncles. Comme tant d‟autres jeunes, j‟ai pratiqué plusieurs sports sans réellement devenir passionné par l‟un d‟eux. «J‟ai découvert la boxe à travers un rêve prémonitoire» Ça peut être difficile à croire, mais j‟ai découvert la boxe à travers un rêve prémonitoire. J‟étais alors âgé de 18 ans. Je me suis réveillé un matin après m‟être vu dans la peau d‟un boxeur qui connaissait beaucoup de succès. Un peu plus tard cette journée-là, alors que je jouais au basketball avec un ami, Joachim Alcine s‟est approché de nous et nous a proposé d‟essayer la boxe. J‟ai été très surpris par la coïncidence et j‟ai immédiatement accepté l‟offre de Ti-Joa. Quelques jours plus tard, je suis entré au gym Legends et j‟y ai rencontré Mike Moffa, celui qui est toujours mon entraîneur douze ans plus tard. Quadruple champion du Québec J‟ai eu la piqûre pour la boxe très vite. Bien supervisé par mon entraîneur, je me suis démarqué rapidement dans ma catégorie au Québec. J‟ai remporté à quatre reprises le titre de champion du Québec. Bien sûr, mon ambition ne se limitait pas à la province. En janvier 2004, je me suis rendu à Regina pour participer à mes premiers championnats canadiens. Malgré ma défaite, je voulais tenter ma chance pour les Olympiques d‟Athènes. Je représente donc Haïti aux qualifications olympiques de Tijuana au Mexique puis à Rio de Janeiro au Brésil. Cette aventure se termine aussi par un échec, mais j‟en ai gardé l‟un de mes plus beaux souvenirs chez les amateurs. Les deux années suivantes, je participe à la finale des championnats canadiens. Malheureusement, je perds à chaque fois. Mon parcours amateur se termine avec une fiche de 54 victoires contre seulement 8 défaites. Le fait de ne pas obtenir le titre de champion canadien a eu une influence sur ma décision de faire le saut chez les professionnels. Des débuts pros fulgurants En décembre 2006, mes débuts professionnels se sont faits grâce à la collaboration d‟Ali Nestor Charles. J‟ai dominé le combat et j‟ai remporté ma première victoire par décision. C‟était au Medley. Mon combat suivant a eu lieu lors d‟un gala organisé par Starbox d‟Alexandre Choko. Cette fois-là, je force le coin de mon adversaire à lancer la serviette au quatrième round. Après seulement deux combats pros, j‟attire les regards du Groupe Yvon Michel. Pour bien m‟évaluer, GYM m‟invite à participer à quatre galas. Puis, en septembre, je signe avec eux un contrat de trois ans. C‟est lors de mon premier combat en tant que membre de cette organisation que je remporte le titre de champion du Québec. 14 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Deux blessures qui ralentissent ma progression Après douze mois chez les pros, j‟ai déjà une fiche de neuf victoires et aucune défaite. L‟année suivante, je poursuis sur la même lancée et, en octobre 2008, je remporte mon quatorzième combat. Malgré cette victoire face à César Soriano, je ne conserve pas que des bons souvenirs de ce combat. J‟avais des fragments d‟os dans le coude droit depuis plusieurs semaines avant ce 14 e combat. Pour ceux qui l‟ignorent, c‟est très douloureux, c‟est un peu comme avoir constamment des petites roches dans son soulier. Je ressens de la douleur avant, pendant et après mes entraînements. Je suis opéré dans les jours qui suivent ma victoire. Ce fut une libération, mais en même temps, ça me forçait à être loin du ring pour plusieurs mois. Je suis de retour seulement en juin 2009. J‟ai toujours autant de succès, mais mon promoteur doute un peu de mon sérieux et j‟ai moins d‟occasions de me prouver. Deux combats plus tard, en août 2010, j‟ai le privilège de faire la demi-finale du gala PascalDawson au Centre Bell. Me battre devant plus de 8 000 personnes fut vraiment une expérience très intense. Antonio Soriano est un dur à cuire qui boxe souvent dans la catégorie des 154 livres. Je le bombarde de coups jusqu‟à que son coin abandonne après le sixième. Il a pris sa retraite suite à ce combat ! Jean a été ralenti par plusieurs blessures (Jonathan Abenheim) Dans les semaines qui suivent, mon contrat avec GYM se termine et j‟en profite pour me joindre à l‟équipe d‟Eye of the Tiger Management. Mon gérant est maintenant Camille Estephan. Ce changement est très motivant pour moi, je sens qu‟il a énormément confiance en moi. En novembre, lors du premier gala qu‟il organise, j‟ai le privilège de faire la demi-finale. Encore une fois, je domine le combat, mais au deuxième round Wilfredo Negron m‟atteint solidement à la mâchoire. «T‟as juste à plus te faire toucher Dierry » - Mike Moffat De retour dans mon coin, j‟avertis mon entraîneur que ma mâchoire est bizarre, Mike me répond aussitôt « T‟as juste à plus te faire toucher Dierry ». Je suis forcé d‟être encore plus mobile que d‟habitude. Au cinquième round, j‟ébranle Negron et je le poursuis avec une longue séquence de coups qui force l‟arbitre à arrêter le combat. Après le combat, des radiographies confirment ce que je redoutais : j‟ai une petite fracture de la mâchoire. Je vais devoir passer une autre année loin du ring. Cette blessure n‟a pas été aussi douloureuse que celle de mon coude droit, mais ce fut bien plus difficile mentalement. J‟ai eu la mâchoire brochée pendant six longues semaines, je ne pouvais manger que de la purée! J‟ai perdu environ 25 livres, je ne souhaite pas ça à mon pire ennemi. 15 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Vedette d’un film avant d’être champion En général, la télévision s‟intéresse à la vie d‟un boxeur seulement une fois qu‟il est devenu champion du monde. Ce n‟est pas mon cas. Il y a quelques années, Evan Beloff, un réalisateur de documentaires, m‟a proposé de faire un film sur ma vie, autant dans le ring qu‟à l‟extérieur. Intitulé Underdog Plaza, le documentaire relate bien les hauts et les bas de ma vie de l‟époque. Le tournage s‟est fait pendant presque deux ans. Vous y verrez notamment mon opération au coude. Cette expérience m‟a permis de mieux faire face à la vie. Je n‟ai pas honte de mon passé et je m‟assume. Je préfère regarder par en avant et surmonter mes défis que d‟ignorer mes erreurs passées et de ne pas prendre mes responsabilités. En route vers un championnat du monde En octobre 2011, je suis de retour sur le ring après avoir guéri ma fracture à la mâchoire. Mon gérant est ambitieux pour moi et je me retrouve à faire la finale du premier « Rapides et Dangereux » de la saison 2011-2012. C‟est aussi la première fois que je participe à un combat de dix rounds. J‟affronte Francisco Lorenzo, un boxeur qui a fait la limite avec Érik Morales et Juan Diaz, en plus d‟avoir battu Humberto Soto et Nate Campbell. Ces quatre-là sont tous des anciens champions du monde. Je le surprends dès le premier round en l‟envoyant au plancher avec une solide droite. Au neuvième, mon uppercut est tellement puissant que Lorenzo a levé du sol avant de tomber sur le dos. Ma victoire ne fait aucun doute. Dierry Jean, en route vers les plus hauts sommets Ce printemps, mon gérant Camille Estephan, me prouve à nouveau qu‟il me fait confiance en organisant une série de quatre galas, intitulée « Fight Club », pour me permettre de me rendre en championnat du monde. Le 19 mai dernier, je suis en finale du premier de cette série de quatre galas. Ma victoire contre Lanardo Tyner me permet de devenir champion NABF des Super Légers (140 livres). Ce soir-là, je me suis senti tout proche de réaliser mon rêve de l‟époque de mes dix-huit ans. Depuis, je suis classé 8e aspirant à la WBC et 14e à l‟IBF. Vous le savez probablement, je devais me battre le 17 août, lors du deuxième gala « Fight Club », mais une blessure au genou nous force à repousser mon combat contre l‟expérimenté Cosme Rivera à la fin septembre. Ce sera encore une fois un gros défi pour moi. J‟ai l‟intention de profiter au maximum de cette occasion pour me faire connaître. Grâce au soutien de mon entraîneur Mike Moffa, de mon gérant, de mon préparateur physique Jarek Kulesza et de toute la gang du gym Underdog, je suis convaincu que j‟ai ce qu‟il faut pour 16 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 remporter un championnat du monde. Avec deux ou trois autres combats pour prendre de l‟expérience, je vais être prêt à affronter n‟importe quel champion de ma division. En terminant, je profite de cette tribune pour vous parler de mon surnom, « Douggy Style ». On l‟associe souvent à une position bien connue, mais ça n‟a aucun lien. Mon deuxième prénom est Douglas et la majorité de mes amis m‟appellent Douggy. Il y a plusieurs années, Mathieu Germain, qui aimait beaucoup mon style, m‟a suggéré d‟avoir comme surnom « Douggy Style », j‟ai bien aimé ça et je le remercie pour son éclair de génie. Au plaisir de vous impressionner bientôt! 17 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La boxe et moi par Luc-Vincent Ouellet Comme des milliers d‟autres jeunes, je me suis passionné pour de nombreux sports pendant mon adolescence. Que ce soit le hockey, le basketball ou le roller-blade, je m‟y donnais à 200 %. Originaire de Rimouski, j‟ai aussi profité des grands espaces du Bas St-Laurent pour dépenser un maximum d‟énergie. J‟ai découvert la boxe à l‟âge de dix-huit ans. C‟est Dan Laforest qui m‟a initié au noble art. Très rapidement, mon entraîneur a vu en moi du potentiel dans l‟enseignement. Je me suis donc retrouvé derrière les mitaines. Mes premiers « élèves » furent Jonathan Dale Huard (aujourd‟hui assistant de François Duguay) et Jean-Philippe Arsenault. Deux très bons boxeurs qui m‟ont aidé à apprendre bien des choses. Par la suite, la vie m‟a attiré à Montréal. Après avoir « J‟ai eu le coup de foudre travaillé en sonorisation, ma passion pour la boxe est pour l‟Underdog GYM » revenue s‟imposer à moi. J‟ai alors fait une tournée des gyms de la métropole, j‟ai eu le coup de foudre pour l‟Underdog. Après quelques mois comme boxeur, j‟ai demandé à Mike Moffa si je pouvais « coacher », il a accepté et ma première mission fut de faire des pads avec Dierry Jean. Par la suite, je suis devenu son assistant et progressivement j‟ai pu l‟accompagner dans le coin lors des combats. Ainsi, dans les deux dernières années, j‟ai vu de très près les combats de Dierry Jean, Renan St-Juste et Ghislain Maduma. Depuis décembre dernier, j‟ai eu la chance de participer à la préparation avant-combat de l‟ensemble des boxeurs entraînés de Marc Ramsay. J‟ai aussi pu être dans le coin des Kevin Bizier, Antonin Décarie, Eleider Alvarez et Oscar Rivas. Très passionné, je suis naturellement porté à décortiquer et à analyser minutieusement chaque mouvement pour comprendre et expliquer leur mécanique. Autodidacte, je cherche constamment de nouveaux renseignements pour être sans cesse à la fine pointe des innovations sportives. À ce jour, mon expérience la plus spéciale fut certainement le fait d‟accompagner Renan St-Juste pour son combat en Roumanie l‟été dernier. Trois semaines à côtoyer l‟équipe d‟Interbox fut très formateur. On n‟avait rien d‟autre à faire que de boxer, s‟entraîner et... avoir mal aux dents. Et oui, j‟ai eu le « privilège » de tester la médecine dentaire roumaine. « On n‟avait rien d‟autre à faire que de boxer, s‟entraîner et... avoir mal aux dents » J‟en profite pour vous raconter une anecdote à propos de ce voyage. Plusieurs semaines avant le combat, Mike me propose d‟accompagner Renan puisque lui ne peut se libérer. Au lieu de sauter sur l‟occasion, j‟ai plutôt demandé un billet additionnel pour ma blonde. Comme ce n‟était pas possible, j‟ai refusé l‟offre. Le camp d‟entraînement s‟est poursuivi comme prévu, sauf que deux jours avant le départ, Stéphane Larouche m‟a posé quelques questions sur mon horaire du temps, puis il m‟a annoncé que je devais faire mes bagages. Mike m‟en veut encore que j‟ai dit oui à Larouche mais pas à lui. Il y a quelques semaines, Marc Ramsay m‟a demandé de l‟assister pour une période de deux mois. Cette fois-ci, j‟ai accepté immédiatement. Pendant le camp d‟entraînement de Jean Pascal, Marc est très concentré sur sa préparation pour le combat du 11 août, alors mon mandat est de m'assurer du bon développement des autres boxeurs. Je m'affaire à ce que tout se passe bien et que personne ne manque de rien tout en m'impliquant un peu avec Jean Pascal. 18 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Ce défi cadre bien avec mes ambitions. C‟est avec regrets que je délaisse les jeunes que j‟avais commencé à développer à l‟Underdog, mais une telle offre ne se refuse pas et qui sait ce que l‟avenir me réserve. Je souhaite retravailler avec Mike et les gars de l‟Underdog d‟ici peu. Je suis bien conscient qu‟il m‟en reste beaucoup à apprendre mais, un jour, j‟aimerais former mes propres boxeurs en m‟occupant de leur développement de A à Z. Depuis deux ans, je me suis découvert une passion comme cutman et comme préparateur physique. Présentement, je travaille pour obtenir ma certification Can Fit Pro, ce qui me permettra de devenir entraîneur personnel. De plus, je peaufine aussi mon art lors de gala de combats ultimes. Pour le futur, je devrai continuer à assister autant Mike Moffa que Marc Ramsay. Évidemment ça ne sera pas nécessairement facile à organiser, mais tout est possible quand on veut. Luc-Vincent Ouellet et Oscar Rivas dans le vestiaire (courtoisie) 19 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 20 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La boxe en Pologne par Martin Laporte Pendant que la crise économique sévit en Europe, certains pays s‟en sortent mieux que d‟autres. C‟est le cas de la Pologne qui connaît une bonne croissance économique. Cet enrichissement, combiné à une culture de l‟homme fort, a permis aux Polonais de se positionner avantageusement dans le monde de la boxe professionnelle. Si bien qu‟après l‟Allemagne et l‟Angleterre, la Pologne est maintenant le troisième centre de boxe professionnelle en Europe. Les légendes polonaises Andrew Golota et le mythe du poids lourd : Une des choses qui m‟a le plus surpris lors de mon tour de l‟Europe en 2002, a été de rencontrer une Polonaise avec une photo d‟Andrew Golota dans son sac à main. On m‟avait expliqué qu‟après le pape Jean-Paul II, Golota était la plus grande « star » de la Pologne. Ce jour-là, je n‟avais pas encore compris l‟importance de la boxe en Pologne et ce n‟est que tout récemment que j‟ai réalisé que le meilleur poids lourd polonais était un Dieu en Pologne. Cela, même s‟il n‟avait jamais remporté de ceinture alphabétique. Dariusz Michalczewski, le tigre polonais : Alors que Roy Jones était roi et maître en Amérique du Nord, Michalczewski l‟était tout autant en Europe. Il est devenu champion WBO à l‟âge de 26 ans (1994), a effectué 24 défenses consécutives pour finalement perdre son titre à 35 ans (2003). Malheureusement, un duel entre les deux maîtres de la division n‟a jamais eu lieu puisque Roy refusait d‟aller en Allemagne et Dariusz refusait d‟aller en Amérique pour une bourse supposément inférieure à ce qu‟il obtenait déjà. Peu importe, ce qu‟il est important de retenir, c‟est que malgré ses succès supérieurs à ceux de Golota, Michalczewski ne s‟est jamais approché du statut de vedettariat du poids lourd. Marius Pudzianowski et le culte de l‟homme fort : Pour ceux qui ne le connaissent pas, on parle d‟un monstre de 6‟1‟‟ et 320 lbs, qui a remporté le titre d‟homme le plus fort du monde 5 fois entre 2002 et 2007. Cet homme est unanimement vénéré en Pologne. Il s‟est maintenant recyclé en AMM et il attire des foules aussi importantes qu‟Adamek pourrait le faire. Le culte de la force, des gros muscles et de la virilité sont très dominant dans cette société (du moins pour le sport). On peut alors un peu mieux comprendre pourquoi certains boxeurs de plus petite taille sont moins populaires en Pologne. Les boxeurs polonais actifs étant les plus appréciés en Pologne Tomasz Adamek ou le cas Alcine de la Pologne : « Lorsqu‟Adamek a détruit Adamek jouissait d‟une certaine popularité en Pologne lorsqu‟il possédait le titre des mi-lourds, mais rien de Andrew Golota ... il est comparable au statut qu‟il possède aujourd‟hui. devenu le nouveau héros » Lorsqu‟Adamek a détruit Andrew Golota, le poids lourd vénéré des Polonais, il est devenu leur nouveau héros. Un parallèle facile à effectuer avec la boxe québécoise est la destruction de Stéphane Ouellet par Joachim Alcine. Du jour au lendemain, Alcine est devenu populaire au point d‟attirer plus de 10 000 personnes lors de sa première défense de titre contre Mosquera. Étant donné qu‟Adamek est connu sur la scène internationale, je ne vais pas plus m‟attarder sur son cas. Mais je vais ajouter qu‟il a toujours le support de ses fans polonais malgré sa récente défaite, tout comme Golota a toujours eu ce support malgré la correction qu‟il a subi face à Lennox Lewis et son manque de courage contre Michael Grant. 21 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Andrew Golota et Tomasz Adameck, deux grandes vedettes en Pologne (Zofia Szuzter) Artur Szpilka, l‟étoile montante : Depuis que Lennox Lewis a dit de Szpilka qu‟il allait devenir champion du monde des poids lourds (autrement dit, trouver le Graal), toute la Pologne est réunie derrière ce jeune homme de 23 ans. On en saura un peu plus sur les talents de Nostradamus de Lewis d‟ici peu, puisqu‟on prévoit augmenter le niveau de son adversité en plus de l‟envoyer à un camp d‟entraînement de Wladimir Klisthko. Mais avant tout, qui est vraiment ce jeune espoir Polonais ? Il a commencé la boxe à 12 ans, il a été repéré parce qu‟il dominait des jeunes hommes plus vieux que lui et aussi parce qu‟il cognait avec beaucoup d‟autorité. Il a empilé les titres : 4 fois champion de Pologne, médaillé d‟argent au championnat d‟Europe, champion de l‟Union Européenne et demi-finaliste au championnat du monde junior. Par contre, il est aussi devenu un hooligan effectuant du « pit fighting » après les matchs de foot. À ses 18 ans, il a eu la bonne idée de tabasser solidement un homme à la sortie d‟une boîte de nuit, ce qui lui a valu un beau séjour en prison. Depuis sa sortie de prison, le gaucher a repris Szpilka un « ex-hooligan l‟entraînement et a débuté sa carrière professionnelle de boxe. Sans oublier ses succès à effectuant du pit-fighting » l‟école de cuisine. Il semblerait que le jeune homme est maintenant sérieux et déterminé. est le nouvel espoir polonais Malgré tout, je ne souhaiterai jamais à personne de se plaindre de la cuisine d‟un restaurant où il pourrait travailler… Pour terminer, il totalise maintenant 12 victoires dont 9 par KO incluant sa victoire du 30 juin dernier par décision unanime contre Jameel McCline. Il a aussi le physique de l‟emploi avec ses 6 pieds 4 et ses 230 lbs. D‟ici 2-3 ans, il devrait être prêt à combattre pour un championnat du monde selon son entourage. L‟espoir polonais est en route ! 22 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Les promoteurs basés en Pologne Trois promoteurs se disputent le territoire polonais, soit Sauerland Promotions, 12 Rounds Knockout Promotions et Babylon Promotions. Le premier est allemand et domine l‟ensemble de l‟Europe de l‟Est depuis les années 90 ; le second est Polonais, a vu le jour en 1999 et a organisé près de cinquante galas depuis 2007 ; le dernier, tout aussi Polonais, est plus récent, mais vient de marquer un gros coup en invitant Roy Jones Jr. sur place pour affronter leur boxeur vedette, Dawid Kostecki. Ce dernier s‟est retrouvé en prison quelques jours avant le combat en raison de son implication dans un réseau de prostitution. C‟est Pawel Glazewski qui a profité de la visibilité d‟un tel combat. Suite à sa défaite par décision partagée, il remontera dans le ring en août prochain, puis de nouveau en octobre. De plus en plus, les boxeurs polonais optent pour les promoteurs locaux, mais il y a toujours quelques exceptions qui mènent à des rivalités n‟aboutissant pas à un combat dans un ring. Par exemple, Mateusz Masternak de Sauerland réclame un combat contre Krzysztof Wlodarczyk, champion WBC des lourds légers de 12 Rounds Knockout, mais ce dernier ne répond pas à la demande. J‟imagine que l‟entraîneur de Wlodarczyk, Fiodor Lapin, considère que son poulain est rendu à un autre niveau. Les mondes changent mais les dynamiques sont toujours les mêmes. Un bref aperçu du bassin des boxeurs polonais Adamek, Szpilka, Kostecki, Masternak et Wlodarczyk sont de bons ou de potentiellement bons ambassadeurs de la boxe polonaise, mais cette dernière ne mériterait pas une chronique sans la profondeur de tous les boxeurs qui la composent. Dans un premier temps, les poids lourds prennent beaucoup de place. D‟abord, Sosnowski qui a obtenu un combat contre Vitali Klistchko (ce qui est un exploit en soi lorsqu‟on voit le cas de Stiverne). Puis, Mariusz Wach qui est de plus en plus pressenti comme prochain adversaire d‟un des deux Klitschko, suite à sa victoire contre Tye Fields à Atlantic City. Finalement, un autre jeune espoir de 24 ans, Andrzej Wawrzyk, est en train de bien se positionner sur l‟échiquier mondial de la catégorie reine. Bien que les catégories de poids inférieures intéressent beaucoup moins les Polonais, elles renferment tout de même de solides boxeurs. Par exemple, Grzegorz « Grzegorz Proksa (9e Proksa (9e WBO) a complètement détruit Sebastian Sylvester, puis en juillet en Angleterre chez son WBO) a complètement adversaire, il a vengé sa seule défaite en obtenant un détruit Sebastian TKO au 8e round. Piotr Wilczewski a récemment donné Sylvester » ex-champion beaucoup de fil à retordre à Arthur Abraham. Pawel Wolak a produit une pièce d‟anthologie lors de son premier combat contre Delvin Rodriguez à New York. du monde des poids Rafal Jackiewicz, champion de l‟Europe, a aussi eu ses moyens moments respectables sur la scène internationale. De plus, il est tout aussi intéressant de mentionner qu‟Izuagbe Ugonoh, un Nigérian d‟origine, effectue sa carrière de lourd-léger en Pologne et ses KO percutants font monter sa popularité en flèche. Par contre, ce n‟est pas le cas de plusieurs autres boxeurs mentionnés dans cette brève liste de poids inférieurs. La plupart d‟entre eux (i.e. : Wilczewki, Wolak, Jackiewicz ainsi que Proksa avant sa victoire contre Sylvester) sont pratiquement inconnus chez eux. Ils servent généralement à boucher les sous-cartes. Les finales sont généralement une affaire de gros bonhommes pesant au minimum 175 lbs. 23 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Conclusion Avec les jeux Olympiques de Londres qui arrivent, je me dis que nos promoteurs locaux pourraient jeter un coup d‟œil sur les boxeurs polonais des plus petites catégories (super-moyens en descendant). Ces boxeurs pourraient être intéressés à devenir des stars ailleurs plutôt que de jouer les seconds violons chez eux. Personnellement, j‟achèterais n‟importe quand un Grzegorz Proksa en finale d‟un petit gala à Montréal (du moins, je me dis qu‟il y aurait quelque chose à faire avec ça). Ajoutez à cela que la communauté polonaise (évaluée à environ 50 000 personnes) pourrait embarquer dans le train comme la communauté haïtienne l‟a fait pour Alcine, je crois qu‟il y a potentiellement une solution gagnante-gagnante derrière tout ça. Grzegorz Proksa, le prochain champion du monde polonais ? Ça risque d'être difficile face à Gennady Golovkin... (Boxrec) 24 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Simon Kean, notre Olympien poids lourd par Jean-Luc Autret Le Canada n‟a envoyé qu‟un seul boxeur à Beijing lors des Jeux olympiques de 2008. Pour les Jeux de Londres cet été, le pays a triplé sa performance : Custio Clayton, Simon Kean, et Mary Spencer en boxe féminine. Pour la première fois depuis 2004, alors que Benoît Gaudet et Jean Pascal y étaient, un boxeur québécois participera au tournoi olympique. Simon portera l‟unifolié dans la catégorie des plus de 91 kilos. Nous avons pu nous entretenir avec lui avant son départ pour un camp d‟entraînement de trois semaines en Irlande. Ce dernier blitz, en compagnie de l‟équipe canadienne, a pour but de finaliser sa préparation en vue de ce qui sera sa plus importante compétition amateure. Des débuts tardifs Simon Kean est âgé de 23 ans et habite à Trois-Rivières. Il a pratiqué le judo de six à quatorze ans. À ses deux dernières années comme judoka, il était membre de l‟équipe du Québec, ce qui lui a permis de participer à quelques compétitions aux États-Unis. Malgré ses succès, Simon abandonne ce sport de combat. Ce n‟est que deux ans plus tard qu‟il se met à la pratique de la boxe. « J‟étais tanné du judo parce qu‟on ne peut pas donner des coups de poing; la boxe a parfaitement comblé ce besoin », explique Simon. Il pratique toujours au même gymnase qu‟à ses débuts, soit le club de boxe Eklo maintenant fusionné avec le club Performance. Des hauts, mais aussi des bas Simon Kean est un jeune homme très intense. En 2007, après un peu plus d‟un an de pratique, il remporte le championnat canadien junior ainsi que les Jeux du Canada au Yukon. De plus, en mai, il se rend à Francfort en Allemagne pour un tournoi chez les juniors. Le Trifluvien remporte son premier combat face à Éric Brechlin, une décision, 2724, mais perd la demi-finale contre le futur champion du tournoi. Fait à noter, Brechlin représentera l‟Allemagne aux JO de Londres. Jimmy Boisvert et Simon Kean Malgré ces faits d‟armes, Simon n‟est pas tellement sérieux et il a souvent le goût d‟abandonner la boxe. Sa vie personnelle n‟est pas au mieux non plus. Il se retrouve en prison pour de courts séjours à cause de comportements violents. Simon s‟entraîne d‟abord sous la gouverne de Jean Zewski. Puis, il choisit Jimmy Boisvert, secondé de Denis Hince, pour l‟entraîner. Ce changement d‟entraîneur coïncide avec le fait que Simon prend la boxe de plus en plus sérieusement. En janvier 2009, les championnats canadiens 25 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 séniors ont lieu chez lui à Trois-Rivières. Après avoir dominé Frankie Rill, il s‟incline en demi-finale face à Didier Bence. Le 9 août 2010, Simon subit un grave accident. Alors qu‟il fait une randonnée de VTT avec un ami, son pied accroche le sol et se fracture gravement. Il doit passer un mois à l‟hôpital NotreDame de Montréal. La situation se détériore au point que l‟amputation est envisagée. Une opération de dernier recours est tentée, soit une greffe de peau, de la cuisse à la cheville. Vous vous en doutez, l‟opération fut un succès, mais il devra quand même passer de long mois en réhabilitation. « J‟ai passé à travers cette épreuve parce que je suis une machine », explique le boxeur en riant. « Aujourd‟hui, je n‟ai aucune séquelle de cette blessure. C‟est simplement du passé pour moi ». La grave blessure lui a néanmoins fait manquer les championnats canadiens de 2010. Didier Bence y remporta son quatrième titre national consécutif. Champion canadien 2011 et 2012 et une épaule amochée Simon revient progressivement au gymnase en 2010. Sa performance aux championnats nationaux à Québec en décembre est étincelante. Il se débarrasse de ses deux premiers adversaires en moins de deux rounds, puis en finale, son adversaire Dawson Gibson ne se rend même pas à la fin du 1er round. Il est couronné champion canadien 2011 chez les super lourds et son équipe souhaite l‟amener aux championnats du monde en Azerbaïdjan à l‟automne. «En octobre 2011, il subit une acromioplastie » Cependant, en mai 2011, Simon participe à un duel Canada-Angleterre à Regina qui fait dérailler les plans. Au deuxième round de son premier combat, il ressent une vive douleur dans l‟épaule droite qui force l‟arbitre à arrêter le combat. Il est incapable de se battre deux jours plus tard. Simon consulte alors un médecin qui croit que les choses vont se replacer, mais en juillet, lors de sa première séance d‟entraînement, la douleur est de retour. Après de nouvelles consultations, le verdict est sans appel, l‟opération est nécessaire. La douleur provient d‟une partie de l‟omoplate qui provoque un accrochage douloureux au passage du tendon de la coiffe des rotateurs. En octobre 2011, il subit une acromioplastie. Il s‟agit d‟une opération qui se déroule sous anesthésie générale. Simon effectue un retour sur le ring à la mi-février, il ne s‟est pas battu depuis près de dix mois, au moment de sa blessure en mai. Avant ce combat, il fait vingt-et-un rounds d‟entraînement avec Didier Bence et Oscar Rivas. Malgré cette préparation, son épaule flanche au deuxième round et il est forcé à l‟abandon. Deux semaines plus tard, il se rend à Saint-Hyacinthe pour la sélection de l‟équipe nationale. Il parvient à surclasser Kevin Champagne qui avait profité de son absence pour remporter les championnats nationaux à la mi-janvier. Par conséquent, Simon conserve son titre de champion canadien et garde du même coup ses chances de se classer pour les prochains Jeux olympiques. Dernier droit vers les olympiques En mai dernier, en compagnie de neuf autres membres de l‟équipe canadienne, Simon se rend aux qualifications olympiques à Rio de Janeiro, au Brésil. Favorisé par le tirage au sort, il passe directement en quart de finale. Son duel face à Christopher Joseph se termine au premier round, son opposant n‟ayant pu résister à sa force de frappe. En demi-finale, il affronte l‟Équatorien Italo Perea, le champion des panaméricains de 2011. Alors qu‟il reste moins de deux minutes au combat et que le Canadien mène 7-6, Simon est sonné par 26 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 une gauche et il s‟effondre au plancher. Heureusement, Perea remporte la finale, ce qui permet à Simon d‟obtenir son laisser-passer pour Londres. La joie est immense dans le clan du boxeur de six pieds cinq pouces. Malheureusement, son entraîneur, qui a pourtant toutes les qualifications requises, n‟est pas sélectionné par Boxe Canada et ne pourra être dans son coin à Londres. Simon s‟est entraîné en Irlande dans les semaines précédant les jeux de Londres. Il a appris à connaître Sylvain Gagnon qui est dans son coin durant la compétition olympique. Ils ont eu trois semaines pour bien se connaître. « C‟est une grande déception pour moi que Jimmy ne puisse pas m‟accompagner. Je travaille avec lui depuis cinq ans et il me connaît très bien. Si on m‟avait donné le choix entre la présence de mon entraîneur à Londres et le camp préparatoire, j‟aurais choisi qu‟il m‟accompagne en Irlande. Une fois dans le ring, on ne peut pas faire de gros changements », conclut Simon. Simon Kean à l'entrainement Place aux JO de Londres Détenteur d‟une fiche de 34-14 dont huit combats sur la scène internationale, Simon est confiant que son épaule droite sera fiable tout au long du tournoi olympique. Sa victoire à l‟arrachée le 1er août face au Français l‟amène à affronter un favori en quart de finale le 6 août, le Kazakh de six pieds neuf pouces, Ivan Dychko. Pourra-t-il répéter l‟exploit de Lennox Lewis en 1988? C‟est le 12 août que nous le saurons. Simon Kean pèse 250 livres, ses adversaires ont des poids qui varient entre 220 et 300 livres. À surveiller, le Chinois Zhang Zhiley, plus de deux mètres, médaillé d‟argent en 2008; le Cubain Erislandy Savón, champion du monde junior en 2008 et neveu du légendaire Félix Savón; le Russe Magomed Omarov champion d‟Europe en 2011, l'Azerbaïdjanais Magomedrasul Majidov, champion du monde 2011 et enfin l‟Italien Roberto Cammarelle, champion olympique 2008, champion du monde en 2007 et 2009. 27 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Et après…. Peu importe l‟issue des Jeux olympiques, il est prévu que Simon prenne six mois de repos pour se remettre une fois pour toutes de son opération à l‟épaule droite. C‟est la seule façon de venir à bout de la douleur persistante qui l‟accable depuis un an et demi. Ensuite, si un promoteur lui fait une offre intéressante, il sera tenté de faire le saut chez les professionnels en 2013. Une histoire à suivre… 28 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Questions pour un champion ! Par Benoît Dussault En cette période estivale, le magazine a décidé de vous divertir en testant vos connaissances inutiles. Alors, que vous soyez sur le bord de la piscine à siroter une bière bien fraîche, assis devant le ventilateur dans votre 2 ½ ou encore sur une terrasse avec des amis, il est temps de relever le défi des surnoms de boxeurs. Quelques règles à observer avant de vous lancer : Interdiction totale d‟utiliser Internet. Ne pensez même pas à Boxrec ou à Google. Sinon tout le plaisir en sera perdu. Par contre, pour vous aider nous vous avons fourni une banque de noms contenant tous les noms de boxeurs utilisés pour ce jeu. Pas un de plus, pas un de moins. C‟est dans cette banque de noms que se trouvent toutes les réponses. Tous les noms doivent être utilisés. Bien entendu les supers champions peuvent tenter de répondre sans la banque de réponses. Attention aux pièges! Il est fortment conseillé de vous imprimer ces pages et de rayer un à un les boxeurs que vous aurez trouvez. Placez les faciles d‟abord, il y en a beaucoup. Tout soi-disant connaisseur de boxe devrait pouvoir placer sans peine 70 réponses. Puis, en procédant par élimination, vous devriez vous rendre au bout du quizz. Vous comprendrez aussi qu‟il y a des milliers de boxeurs actifs et inactifs répertoriés, nous avons tenté de choisir des boxeurs relativement connus. De toute façon, on joue pour s‟amuser. Le seul prix à gagner est la fierté de posséder une mémoire phénoménale pour des choss inutiles. Question 1. Les doublons – Pouvez-vous nommer deux boxeurs qui partagent ce même surnom ? Trois dans le cas de Sugar. Golden Boy Magic Man Hit man Lion Irish Sugar (3) Question 2. Les serpents – Pouvez-vous nommer ces boxeurs qui ont choisi de s‟identifier à un serpent ? The cobra The latin snake The viper The Cincinnati Cobra 2B) Et celui qui se faisait appeler « the old mangoose ». La mangouste est un petit mammifère qui s‟attaque aux serpents. Elle est réputée pouvoir tuer les cobras. La réponse n‟est pas Jean Pascal, bien qu‟il ait porté ce surnom le temps d‟une conférence de presse. 29 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Question 3. Origine – Plusieurs boxeurs choissisent de représenter leur origine en y faisant référence dans leur surnom. Pouvez-vous les identifier ? En passant, le goral est un groupe indigène du sud de la Pologne. La rose de Soweto The Easton assasin Mt. Kilimanjaro The Viking Warrior The russian Giant The Mandigo Warrior The Canadian kid The Pittsburgh Kid The Italian Sensation The Bronx bull Manassa Mauler Goral Tarzan de Buzenval Le bombardier marocain Black Uhlan of the Rhine The Nigerian Nightmare The Brockton Blockbuster Filipino Flash Question 4. ¿ Habla espagnol ? Le temps est venu de tester vos connaissances en espagnol. Maravilla Manos de piedra El Indio El matador Pantera Popo El chino Tito Junito El terrible El Veneno El perro La sombra Question 5 : Vraiment aucun complexe! Plusieurs boxeurs veulent mettre en valeur leurs habiletés physiques, leurs atouts ou à tout le moins ce qu‟ils estiment être le cas. Ferocious Vicious J.C. Son of God The Big O Sweet Pea The great The Greatest The Real Deal Smokin‟ Super Superman The nightmare Merciless Terrible The truth Fast Marvelous Big Time J.C Junior Bad Question 6 : Señor Meteo – Les forces de la nature en ont inspiré plusieurs, des ouragans, des tempêtes, des tornades, des éclairs et du tonnerre. Certains y ont même associé leur origine. Pouvez les reconnaître ? Desert Storm The Quiet storm Storm El tornado de Tijuana The Texas Tornado The Tipperay Tornado Thunder from down under Thunder (le frère de Lightning pas Cloud) Lightning (le frère de Thunder) The Rainmaker Rainman Hurricane 30 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Question 7 : Profession : Plusieurs boxeurs ont préféré exprimer qui ils sont à travers une profession, un statut social ou un titre de noblesse alors que d‟autres donnent plutôt dans le macabre, parfois même de très mauvais goût! Saurez-vous les reconnaître ? King Prince The President The Surgeon Dr. Stellhammer Dr. Ironfist Le Poete Baby Faced Assasin The Fighting fisherman The Punisher The Executionner Il Barbaro Questions 8 : Question en rafales – Un peu de tout, des animaux, des personnages, des plus au moins colorés, des plus ou moins connus. De l‟ours au maringuoin, des boxeurs explosifs, et un peu de n‟importe quoi! Une colle, le raging bull n‟est peut-être pas celui que vous pensez! Un cocktail explosif Dynamite Dynamita TNT Da bomb Boum boum Bam Bam Kaboom Explosive Thin Man De drôles de personnages Winky King Khan Goofi Pac Man Pazmanian Devil Six Heads Une visite colorée au jardin zoologique The Bear The Hawk The Mosquito The Shark The White Buffalo La Panthère Noire Green Machine The brown Bomber The Black Rhino Baby Bull Raging Bull El Diablo Un peu de tout Razor Neon Money Quick silver B.Ware Double trouble Iron Lights out Kid Chocolate 31 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Banque de réponses Vous devez utiliser tous ces noms 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Aaron Pryor Acelino Freitas Adonis Stevenson Adrian Diaconnu Alexis Arguello Alfredo Angulo Amir Khan Andre Ward Andrew Lewis Andy Lee Angel Manfredy Antonio Margarito Antonio Tarver Archie Moore Arthur Abraham Arturo Gatti 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 Frankie Randall Fres Oquendo Herman Ndgoujo Ike Ibeabuchi Jack Dempsey Jake LaMotta Jameel McCline James Kirkland James Toney Jesse James Leija Joe Frazier Joe Gatti Joe Louis Juan Diaz Juan Manuel Marquez Julio Cesar Chavez 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 Oscar Rivas Paul Malignagi Paul Spadafora Paul Williams Pawel Wolak Pernell Whitaker Peter Quillin Phil LoGreco Ray Austin Ray Leonard Ray Mancini Ray Mercer Ray Robinson Raymond Olubowale Ricardo Mayorga Ricky Hatton 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 Bermane Stiverne Bernard Hopkins Billy Douglas Brandon Rios Carl Froch Carl Williams Chad Dawson Carlos Quintana Chris Arreola Clifford Etienne Danny Green Delray Raines Dingaan Thobela Donny Lalonde Donovan George Donovan Ruddock Eddie Chambers Edison Miranda Eleider Alvarez Erik Morales Evander Holyfield Ezzard Charles Farrah Ennis Felix Trinidad Fernando Vargas Floyd Mayweather François Botha 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 Julio Cesar Chavez Jr Kostya Tszyu Lance Withaker Larry Holmes Laurent Dauthuille Lennox Lewis Leon Spinks Leonard Dorin Many Pacquiao Marcel Cerdan Marco Antonio Barrera Marco Antonio Rubio Marcos Rene Maidana Marvin Hagler Matthew Macklin Max Schmeling Michael Katsidis Mickey Ward Miguel Cotto Mike Tyson Mikkel Kessler Muhammad Ali Nasseem Hamed Nikolai Valuev Nonito Donaire Odlanier Solis Oscar de la Hoya 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 129 129 Roberto Duran Rocky Marciano Ronald Wright Rubin Carter Samuel Peter Sébastien Demers Sergio Martinez Sergio Mora Shane Mosley Sonny Liston Stéphane Ouellet Steve Molitor Sylvio Branco Tim Witherspoon Timothy Bradley Tomasz Adamek Tommy Hearns Tony Tucker Vernon Forrest Victor Ortiz Vinny Pazienza Virgil Hill Vitali Klitschko Vito Antuofermo Wladimir Klitschko Yvon Durelle Zab Judah 32 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Dossier Santé : Les effets de la déshydratation par Samuel D-Drolet À la boxe, comme dans la plupart des sports de combats, les athlètes ont recours à une pesée afin d‟assurer une certaine équité entre les deux combattants. Un poids à respecter est donc préétabli entre les deux parties et il ne faudra pas excéder ce poids lors de la pesée officielle. Plusieurs pugilistes ont recours à différentes stratégies, dont la déshydratation, pour combattre à un poids plus léger que celui qu‟ils arborent dans la vie de tous les jours. C‟est principalement en coupant les fluides et en transpirant abondamment à l‟approche de la pesée que les dernières livres excédant le poids limite seront perdues. Il n‟est pas nécessairement bon pour la santé d‟utiliser de telles diètes, mais se faire cogner sur la margoulette par un adversaire qui pèse 15 livres de purs muscles de plus que vous n‟est pas vraiment mieux non plus… Bien que cela ne paraisse pas à première vue, l‟eau est le principal constituant du corps humain. En moyenne, à l‟âge adulte, le corps humain est composé à 65% d‟eau. Pour vous donner une meilleure idée, le corps d‟une personne pesant aux alentours de 155 lb contient plus ou moins 45 litres d‟eau. « Le corps humain est composé à 65% d‟eau » Une multitude de facteurs viennent cependant influencer la teneur totale en eau contenue dans le corps humain. Cette teneur en eau est principalement établie en fonction de la corpulence d‟un individu. De ce fait, plus une personne est maigre, plus la proportion d‟eau de son organisme est importante. L‟âge, en raison du vieillissement des tissus, a aussi une influence marquée. Il faut comprendre que plus un tissus vieillit, plus il se déshydrate. L‟eau anciennement contenue dans le tissu sera alors remplacée par de la graisse. Dans l‟organisme, l‟eau n‟est pas toute concentrée à la même place, sa répartition n‟est pas uniforme. Tout dépendamment de l‟organe, la concentration d‟eau varie de plus ou moins 1% (dans l‟ivoire des dents) à 90% (dans le plasma sanguin). Autres que le sang, les organes les plus riches en H²O sont les reins, le cœur, les poumons et le cerveau. 33 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 La teneur en eau de différents organes d’un corps humain adulte La déshydratation peut avoir un effet des plus significatifs sur la performance. Un corps mal hydraté ne sera pas aussi fort et la récupération sera plus difficile. En manquant de fluide dans le système, les muscles ont de la difficulté à s‟abreuver en oxygène (l‟apport en oxygène des muscles est fourni via le sang), la sudation est réduite, ce qui engendre un surchauffement du corps (la sueur permettant au corps de se refroidir). De plus, le risque de traumatisme crânien est augmenté en cas de déshydratation. Le cerveau est enrobé de liquide céphalo-rachidien (LCR), liquide qui absorbe et amortit les mouvements ou les chocs qui risqueraient d'endommager le cerveau. Or, lorsqu‟un coup est porté à la tête, la boîte crânienne se déplace plus rapidement que le cerveau, ce qui fait que ce dernier vient se heurter contre les parois de la boîte crânienne, causant ainsi d‟autres bris au niveau cérébral. En étant déshydraté, le LCR est aminci et du coup le cerveau est moins protégé contre ces chocs, ce qui augmente de façon considérable les risque de commotion cérébrale. Outre ces effets nocifs, une perte importante d‟eau dans le système peut engendrer d‟autres problèmes qui sont des plus sérieux. Si l‟athlète pousse trop loin, il peut développer des problèmes de reins, de cœur ou encore souffrir de coup de chaleur en passant du temps dans un sauna afin de se déshydrater au maximum. De plus, il n‟est pas rare de voir les athlètes s‟abreuver immédiatement après la pesée afin de remplacer tous les liquides perdus dans les derniers jours dans le but de rééquilibrer le système. Cependant, dans le cas de la boxe amateur, les pugilistes ne peuvent manger et boire à leur guise en raison du court laps de temps entre la pesée et le combat. De façon générale, le temps entre la pesée et le combat n‟est pas suffisant pour que les muscles parviennent à s‟abreuver suffisamment en liquide et en électrolytes ou pour que la réhydratation et le réapprovisionnement des muscles et du foie en glycogène soit adéquat. L'organisme prend de 4 à 48 heures pour entièrement se remettre d‟une déshydratation modérée, ce qui signifie que les pugilistes n‟ont pas assez de temps pour assurer une performance plus saine et maximale. Voilà donc quelques raisons qui ont fait en sorte que désormais, le temps entre la pesée et le combat soit de plus de 24h en boxe professionnelle. Bien que la déshydratation ait plusieurs effets sur le physique, il ne faut pas négliger l‟effet que cette dernière peut avoir sur le plan psychologique. En boxe, on dit souvent que le premier combat à gagner est contre la balance. L‟athlète qui se bat contre la balance sera souvent fatigué, facilement irritable et léthargique. Lors des cas de grande déshydratation d‟avant combat, le pugiliste peut être étourdi, confus, avoir des sautes d‟humeur anormales. « L'organisme prend de 4 à 48 heures pour entièrement se remettre d‟une déshydratation modérée » Donc, si la perte de poids aiguë par la déshydratation est indésirable, comment pallier le problème? Serait-ce mieux de perdre du poids sur une plus grande période? Qu‟en est-il d‟une perte de poids de 8 % échelonnée sur une période de plus de 3 semaines? Ceci représente la perte de poids observée par des pugilistes professionnels assidus qui ont préféré garder l‟anonymat. En suivant un régime faible en calories et en augmentant l‟intensité de l‟entraînement, on a pu remarquer une perte de poids significative. Leurs forces isométrique, concentrique et excentrique ainsi que leur puissance en aérobie n'ont pas vraiment été affectées, mais leur capacité de reproduire des efforts anaérobiques a diminué de 13 % et leur endurance isométrique de 7 %. Ces données sont cruciales si on considère que ces athlètes disputent plusieurs rounds de 3 minutes et encore plus s‟ils prennent part à une compétition comme les Olympiques où ils auront à livrer plusieurs combats en plus ou moins une semaine. 34 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Julio Chavez Jr a la pesée contre Rubio, le lendemain il pèsera 20 livres de plus (Courtoisie) Existe-t-il une solution miracle? Non, je ne crois pas. Je peux cependant affirmer que les dommages sur la santé seront moins importants si le pugiliste tentant de faire le poids s‟y prend à l‟avance. En étant discipliné sur les différentes facettes de l‟entraînement, de l‟alimentation et du repos, l‟athlète sera à même d‟être plus performant sans avoir à souffrir démesurément pour faire le poids. 35 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Références British Journal of Sports Medicine 21(3) (1987) Sports Medicine, 6, 79-92. (1988) Overtraining Syndrome. In J Heil editor. Psychology of Sport Injury. Champaign, Illinois: Human Kinetics. (1995) Journal of Applied Sport Sciences 5, 35-50. (1991) Medicine and Science Sports Exercise, 32, 317-31. (2000) Journal of Strength and Conditioning Research, 22(3)/ 1015-1024 BJSM, http://bjsm.bmj.com/cgi/rapidpdf bjsm.2007.042200v2.pdf MSSE, 29(5) (1997) MSSE 24(6), 645-656, (1992) National Strength and Conditioning Journal. 14 (5), p29-30. (1992) MSSE, 38(5) (2006) BJSM 26 (2) p107-110 (1992) Noakes, T, The Lore of Running, Champaign, Illinois: Human Kinetics. (2003) International Journal of Sports Medicine Jan;18(1):40-6 (1997) R J Maughan, L. Burke, E. F. Coyle. Food, Nutrition and Sports Performance II: The International Olympic Committee Consensus on Sports Nutrition, Routledge (2004) American College of Sports Medicine. (1996). “Position stand: Weight loss in wrestlers.” Medicine and Science in Sports and Exercise. 28. pp.ix-xii. Armstrong, L.E. (1992). “Making weight in hot environments.” National Strength and Conditioning Journal. 14 (5), pp.29-30. Booth, A. Mazur, A.C. and Dabbs, J.M. (1993). “Endogenous testosterone and competition: the effect of fasting.” Steroids. 58 (8), pp.348-350. Clarkson, P. Manmore, M. Oppliger, B. Steen, S. and Walberg-Rankin, J. (1998), “Methods and strategies for weight loss in athletes: A round table.” Gatorade Sports Science Institute. 8 (1), pp.1-9. www.gssiweb.com/references/ Foster, C. (1995). “The way to go when the weight is the thing!” Scholastic Coach. 65 (3), pp.64-67. Hickling, D. (1999), “Wrestling safely with weight loss.” Foster‟s Daily. http://www.fosters.com/sports99/january/10/sp0110a.htm Horswill, C.A. Hickner, R.C. Scott, J.R. Costill, D.L. and Gould, D. (1990). “Weight loss, dietary carbohydrate modifications, and high intensity, physical performance.” Medicine and Science in Sports and Exercise. 22. pp.470-476. Robergs, R.A. and Roberts, S.O. (1997). Exercise Physiology: Exercise, Performance, and Clinical Applications. Mosby (London). Wilmore, J.H. and Costill, D.L. (1994). Physiology of Sport and Exercise. Human Kinetics (Champaign IL). Yankanich, J. Kenney, W.L. Fleck, S.J. and Kraemer, W.J. (1998). “Precompetition weight loss and changes in vascular fluid volume in NCAA Division 1 College Wrestlers.” Journal of Strength and Conditioning Research. 12 (3), pp.138-145. 36 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Tête à tête avec Mélanie Olivier, nutritionniste d'InterBox par Martin Fournier La réputation et l‟expertise de Mélanie Olivier, détentrice d‟un baccalauréat et d‟une maîtrise en nutrition sportive de l‟Université de Montréal, sont reconnues à travers le pays puisqu‟elle a été la première nutritionniste à œuvrer comme membre de l‟équipe d‟amélioration de la performance au sein du Comité olympique canadien pour les jeux olympiques de Turin, de Pékin et de Vancouver de 2006 à 2010. En plus de son implication avec les athlètes amateurs canadiens de différentes disciplines, elle a aussi travaillé en compagnie de nombreux hockeyeurs québécois de la Ligue nationale de hockey dont Vincent Lecavalier et Patrice Bergeron. Mélanie Olivier occupe une place important dans l'équipe d'Interbox (Courtoisie) Depuis 14 ans chez Interbox Outre ces nombreuses implications auprès de différents athlètes amateurs et professionnels, elle œuvre depuis 1998 au sein du groupe Interbox en tant que nutritionniste. Au cours des 14 dernières années, elle a été la nutritionniste de 4 champions du monde : Éric Lucas; Leonard Dorin, Adrian Diaconu et Lucian Bute. Elle a aussi travaillé notamment avec Stéphane Ouellet; Jean-François Bergeron; Benoit Gaudet et Sébastien Gauthier pour ne nommer que ceux-là. Au cours de ces années, ses mandats ont graduellement évolué. De l‟analyse de la composition de la masse corporelle des boxeurs, au début, à une supervision personnalisée et rigoureuse des diverses étapes de la préparation des combats de Lucian Bute des dernières années jusqu‟à son dernier combat contre Carl Froch à Nottingham. Son rôle consiste notamment en la préparation du menu du boxeur; le suivi de sa condition physique avec le préparateur physique, Alain Delorme; l‟ajustement quotidien lors du camp d‟entraînement du choix des aliments en fonction de l‟apport énergétique et de la dépense 37 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 énergétique, sans oublier la supervision de la période de déshydratation du boxeur, étape cruciale dans les derniers jours précédant le combat. À noter qu‟au cours d‟une année, ses différents mandats avec Interbox occupent une place de plus en plus importante dû au nombre de combats de Lucian Bute. En 2011, Bute s‟est battu à trois reprises soit contre Brian Magee, en mars, Jean-Paul Mendy en juillet et Glen Johnson en novembre. Pour chaque combat du pugiliste roumain, la nutritionniste compte près de dix semaines de préparation, ce qui équivaut à environ 30 semaines annuellement. Être la nutritionniste d‟un champion du monde comporte des défis constants, notamment en rapport avec le choix de l‟adversaire, du lieu du combat et des ajustements alimentaires appropriés, selon Madame Olivier. Bien que sa formation de nutritionniste ait été une bonne base à l‟exercice actuel de sa profession, elle a dû développer des méthodes de travail particulières en s‟inspirant de ce qui se faisait dans les autres disciplines sportives afin de bien respecter le profil de l‟athlète et maximiser ainsi ses performances. Lucas vs Bute Mélanie Olivier a eu la chance de travailler avec plusieurs champions du monde. Nous lui avons demandé d‟établir des différences entre Éric Lucas et Lucian Bute. Selon la nutritionniste, Éric Lucas, ancien champion du monde de la WBC des super moyens de 2001 à 2003, était dédié totalement et exécutait le programme qui lui était proposé. En plus de ces mêmes caractéristiques, « Lucian est très rationnel et a besoin d‟objectifs clairs et précis ». Mélanie Olivier fait remarquer que l‟époque et le « background » du boxeur sont probablement des facteurs qui peuvent expliquer ces différences entre Lucas et Bute. De plus, le fait de côtoyer de près Lucian Bute à titre de nutritionniste, d‟être présente lors de la préparation des repas crée des moments rassembleurs dans l‟équipe qui favorisent une complicité presque familiale. Ce qui lui a permis de développer une relation de proximité avec son athlète qu‟elle considère comme un grand frère très protecteur. Elle le surnomme d‟ailleurs « son guerrier gentleman » Pierre-Olivier Côté « Apou » L‟épisode de surentraînement qu‟a connu Pierre-Olivier Côté au cours des derniers mois n‟était pas le premier incident du genre auquel elle a été confrontée. Elle a dû composer avec une situation semblable avec Lucian Bute qui avait dû composer à une occasion avec des symptômes de surentraînement au cours de sa carrière. Cependant, pour « Apou », « les correctifs ont été apportés notamment au niveau du respect de l‟horaire et d‟une alimentation plus diversifiée ». À noter que le travail de la nutritionniste ne se termine pas après le combat du boxeur, elle doit toujours s‟assurer qu‟il maintienne un poids limite entre les combats. Elle va souvent travailler avec les conjointes de boxeurs afin qu‟elles surveillent leur alimentation. Dans le cas de Lucian Bute, ce poids limite ne doit pas dépasser les 190 livres. Il est aussi intéressant de constater que, lors du dernier combat de Lucian Bute contre Carl Froch en Angleterre, le menu de Lucian à la veille du combat ressemblait habituellement aux autres. C‟est-à-dire un repas composé de riz et de poulet. Le jour du combat, le déjeuner était composé sensiblement d‟œufs et de pain, suivi d‟un dîner léger et, comme souper, steak et pommes de terre. Tout au long de notre entretien, Mélanie Olivier est souvent revenue sur un élément essentiel, soit la notion de plaisir qui doit être associé à l‟alimentation afin de rencontrer les objectifs fixés par l‟athlète et la nutritionniste. 38 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 39 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 40 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 41 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Les moments embarrassants de la boxe par Erick Roy La boxe, sport intense s‟il en est un, procure autant d‟émotions aux amateurs qu‟à ses principaux artisans. Quelquefois, par contre, un revers de fortune ou une maladresse entraîne d‟aussi vives émotions. Faisant écho à l‟article d‟Olivier Bégin (La Zone de Boxe, no 34), nous vous présentons un article relatant des événements marquants survenus à l‟extérieur du ring. Écrasé sous la pression : Leonard Dorin, le 24 octobre 2003 « L‟euphorie de la victoire et l‟agonie de la défaite ». On entend souvent cette phrase dans le monde du sport. Eh bien Leonard Dorin, le champion WBA de 2003, a vécu exactement le contraire lors de ce fatidique vendredi d‟octobre : l‟agonie de la victoire. Le Roumain, qui devait combattre dans son pays d‟origine, subit une énorme pression de la part du public et des médias. Arrivé en Roumanie dix jours avant le combat et loin de sa femme qui vient de donner naissance à leur troisième enfant, Dorin, à 24 heures du combat, monte sur la balance à 140 livres Dorin a croulé sous la pression à Bucarest (Courtoisie) alors que la limite de sa catégorie est de 135 livres. Une heure plus tard, une autre pesée est effectuée, mais il a perdu qu‟une demi-livre. Finalement, une heure avant la pesée officielle, Dorin annonce sa retraite et le combat est annulé. Un combat au-dessus de la limite permise aurait tout de même pu avoir lieu, moyennant une pénalité financière et la perte de son titre de champion, mais son adversaire, le Panaméen Miguel Callist, s‟évanouit durant une conférence de presse. Yvon Michel, son promoteur de l‟époque, dira : « (…) Lorsque j'ai pénétré dans la chambre d'hôtel où il s'était réfugié, je l'ai trouvé pleurant couché sur le tapis. Il ne cessait de répéter, "c'est trop, j‟en peux plus. » Pour sa part, Dorin s‟expliquera en disant : « Je suis décidé de dire 'adieu' à la boxe. (…) Je n'ai pas vu ma famille depuis plus de 10 jours, je suis en train de devenir fou ». Un bien mauvais moment pour ces deux pugilistes. Sexe, drogue, et sous-vêtements féminins : Oscar De La Hoya, 2011 En 2007, des photos compromettantes du « Golden Boy » circulent sur Internet. On le voit en petite tenue féminine, talons aiguilles et survêtement en filet. Son équipe de relationnistes ainsi que ces avocats dénoncent aussitôt ces photos en alléguant un mauvais montage Photoshop, une arnaque, une escroquerie. Son attaché de presse dira même que (sur les photos) « sa tête est trop petite et que ça ne ressemble pas à son corps. », hum! C‟est une stripteaseuse, Milana Dravnel, qui a publié les photos et elle soutenait avoir eu des relations sexuelles avec De La Hoya. Celui-ci niait tout en bloc, envoyant même des injonctions à 42 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Mme Dravnel en 2008. Par contre, en septembre 2011, le chat est sorti du sac et il a tout avoué lors d‟une entrevue à Univision. Dans cette entrevue émotive, De La Hoya faisait état de sa dépendance à la drogue et à l‟alcool, de ses infidélités et du suicide (auquel il avait déjà songé). De ses relations extra-conjugales, il affirme : « Assurément, nous ne parlons pas d‟un Tiger Woods, mais oui, j‟ai été infidèle. » Oscar De La Hoya s'est transformé en femme lors d'un soir qu'il était un peu trop sur le party (Courtoisie) Toujours lors de l‟entrevue, l‟ancien détenteur de 10 titres mondiaux dans 6 catégories a avoué être sobre depuis 3 mois, qu‟il avait suivi une cure de désintoxication et qu‟il assistait à des rencontres des Alcooliques Anonymes. Ce n‟est pas tout, en janvier dernier, un mannequin ayant posé pour Playboy a porté plainte contre De La Hoya et lui réclame 5 millions de dollars pour détresse émotionnelle, séquestration et voies de fait. Elle soutient avoir consommé de la drogue avec le « Golden Boy », avoir eu des relations sexuelles « spéciales », voire perverses et avoir eu peur de mourir lors de cette nuit du printemps 2011. Ces événements se seraient déroulés quelques mois avant qu‟il ne devienne sobre. C‟est à suivre. « Je n’ai pas pris d’EPO. Je ne savais pas que c’était de l’EPO. J’ai pris de l’EPO » a affirmé « Sugar » Shane Mosley En 2003, le monde du sport américain était ébranlé par le scandale des drogues de performances, l‟affaire Balco. Les laboratoires Balco produisaient des stimulants pour athlètes, et ce qui devait rester caché fut dévoilé. Marion Jones, Barry Bonds, Shane Mosley et plusieurs autres ont dû s‟expliquer devant la commission d‟enquête chargée de faire la lumière sur cette histoire. Rappelons les faits. Oscar De La Hoya et Shane Mosley s‟affrontent en 2003 en combat de championnat pour un titre d‟unification des ceintures WBA-WBC. Mosley utilise de l‟EPO à l‟entraînement et il gagne le combat par décision unanime des juges. Le scandale de l‟affaire Balco éclate, et Mosley, sous serment et sous le sceau du secret, avoue avoir consommé avant le combat deux types de 43 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 produits dopant, le « cream » et le « clear ». Évidemment, il nie tout en bloc lorsque la nouvelle est rendue publique, mais Victor Conte, le fondateur des laboratoires Balco, affirme lui avoir vendu des produits dopants. S‟ensuit une bataille juridique où Mosley intente une poursuite en diffamation contre Conte. Pendant six ans, « Sugar » Shane multiplie les déclarations contradictoires. Tout d‟abord, il en a pris. Ensuite, il ne savait pas que c‟était de l‟EPO et son entraîneur et préparateur lui a assuré que les substances n‟étaient pas sur la liste des substances interdites. Survient un revirement : il n‟en a jamais pris, et ironiquement il est « clean »! Finalement, deux éléments incriminants sont dévoilés : des rapports de tests sanguins de Mosley vérifiant le volume de globules rouges dans le sang (la raison d‟être de l‟EPO), et un calendrier où deux dates indiquent le début et la fin du traitement et un niveau plus élevé de globules rouges. Toute cette histoire se conclue, en 2009, par des aveux de la part de Mosley lors de son audition à la commission d‟enquête, et par l‟arrêt de la poursuite en diffamation qu‟il intentait. Pathétique. (http://www.youtube.com/watch?v=dyiusSlHDuY partie1, http://www.youtube.com/watch?v=siTOPlalf0o partie2). Argent et classement truqués : Robert W. Lee Sr, IBF, 1999 Le monde de la boxe est truffé d‟histoires de corruption, de malversation et d‟infiltration du crime organisé. En 1999, 32 chefs d‟accusation de racket sont déposés contre le président-fondateur de l‟IBF, Robert W. Lee Sr, et 29 autres individus. Ils sont accusés d‟avoir soutiré un total de 338 000 $ à différents promoteurs en échange d‟un classement amélioré, vitaminé pour leur boxeur. Le stratagème est simple : Lee ou un autre dirigeant approche un promoteur et lui demande un montant « X », et en un claquement de doigt un boxeur méconnu ou loin dans les classements se retrouve aspirant no1. L‟enquête a débuté en 1996 suite aux accusations de Michael Moore, ancien champion poids lourd, quant aux manipulations des classements. La firme Main Events, de son côté, a souvent eu recours aux tribunaux, alléguant que ces boxeurs étaient ignorés des combats de championnat en violation avec les propres règles de l‟IBF. En mai 1998, Robert Lee sollicite 25 000 $ auprès d‟un promoteur afin de faire monter du 5e au 1e rang le boxeur Fernando Vargas. Les changements ont lieu un mois plus tard et, en décembre, le paiement est effectué. Finalement, l‟IBF menace de retirer le classement à Vargas; sa firme contacte alors les autorités. Robert W. Lee Sr, le président-fondateur de l'IBF a été reconnu coupable de six chefs d'accusation dont un pour blanchiment (Courtois ((d'argent Toutes les catégories étaient touchées par ces manipulations. Par exemple, un combat de championnat des poids lourds, en 1995, aurait impliqué un aspirant illégitime. Or, une seule défense du titre des lourds a été en jeu cette annéelà, celle de George Foreman. Les promoteurs de son opposant, Alex Schulz, un boxeur jusqu‟alors nonclassé, auraient versé 100 000 $ à Lee pour ce combat. Foreman défend son titre et gagne le combat. Plus tard, d‟autres promoteurs offrent encore 100 000 $ à Lee en vue d‟un combat revanche entre les mêmes pugilistes : Foreman refuse et est dépouillé de ses titres. Only in America! 44 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Lamont Peterson, l’homme au chapeau et la testostérone Plus récemment, une polémique est survenue en lien avec l‟Américain Lamont Peterson et l‟Anglais Amir Khan. Après avoir remporté un combat pour devenir l‟aspirant obligatoire, Lamont Peterson obtient en décembre 2011 la chance de se battre pour les titres WBA et IBF des super légers alors détenus par « King Khan ». L‟affrontement se déroule à Washington, lieu de naissance de Peterson, devant 8647 spectateurs et est aussi diffusé sur les ondes de HBO. Le combat est très serré mais l‟arbitre pénalise Amir Khan d‟un point à deux reprises pour avoir poussé son adversaire. Au terme des douze rounds, les juges remettent des cartes divergentes, deux juges ont préféré Peterson avec des scores de 113-112 tandis que le troisième a vu gagnant Khan avec un avantage de 115-111. La carte des juges du combat Khan-Peterson (Boxrec) Quelques jours plus tard, Amir Khan fait exploser un scandale pas très joli en publiant des photos d‟un homme au chapeau qui parle à de nombreuses reprises à l‟un des juges pendant le combat (http://www.youtube.com/watch?v=kQQrK2ty5ys) et dépose un appel auprès des deux associations. On apprendra ensuite qu‟il s‟agissait de Mustafa Ameen, un plus ou moins employé de l‟IBF. Une audience est prévue le 18 janvier pour éclaircir la situation. Du côté de la WBA, on ordonne rapidement un nouvel affrontement entre les deux boxeurs. Pour l‟IBF, c‟est plus compliqué. Finalement, le groupe Golden Boy Promotion retire sa demande d‟appel puisqu‟Ameen et le juge qui était assis à sa droite ne seraient pas présents à l‟audience, Golden Boy doute de la transparence et de l‟objectivité de l‟organisation. Deux mois plus tard, on annonce la tenue d‟un combat revanche qui aura lieu le 19 mai au Mandalay Bay Casino à Las Vegas, en terrain neutre. Moins de deux semaines avant le combat, une autre surprise attend les amateurs de boxe. Lamont Peterson est testé positif à la testostérone, le combat est aussitôt annulé. Fait à noter, Peterson a avoué avoir pris un médicament contenant de la testostérone deux mois avant le premier combat contre Amir Khan. Depuis, la WBA a remis son titre à l‟Anglais, Amir Khan a été complètement déclassé par Danny Garcia le 14 juillet qui l‟a remporté par TKO au 4e round. 45 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Dans la peau d’un inspecteur de la Régie par M. Mathieu Normand À chaque gala, on les remarque, tout de bleu vêtus, se promenant aux abords du ring ou encore dans les coulisses. Ils ont été blâmés plus souvent qu‟à leur tour par des gens d‟ici et d‟ailleurs (référence à l‟homme aux pantalons de jogging). Et pourtant, leur travail fait en sorte que nous sommes reconnus, au Québec, pour le professionnalisme dans lequel se tiennent les galas de boxe. J‟ai nommé les officiels de la Régie. Pour la soirée du 8 juin dernier, mettant en vedette Eleider Alvarez face à Shawn Hawk, il y avait 29 officiels en poste. Et les attributions sont nombreuses : le responsable des juges et des arbitres, les juges et les arbitres eux-mêmes, les chronométreurs, le responsable des tests antidopage, les hommes de coin lors des combats (2), le responsable des gants, les hommes de chambre (5), les deux médecins, etc. Michel Hamelin est partout en même temps le soir d'un gala (RobertLévesque) Après les vérifications d‟usage à l‟entrée des journalistes, je pars à la recherche de Michel Hamelin, qui dirige cette équipe. Je le trouve à la sortie de la rencontre d‟avant-gala, accompagné par son bras droit, Jean Douville, responsable des manifestations, des vérifications de chambre et des vérifications de l‟arbitre. Ceux-ci me présentent à mon guide, Jean-Claude Théroux, le doyen en service à l‟âge vénérable de 77 ans. Ancien boxeur amateur ayant engrangé 196 victoires en 208 combats et juge à la retraite depuis 1999, il est aujourd‟hui au service de la Régie, supervisant les hommes de chambre. Confirmons-le tout de suite, il fut un guide des plus serviables pour me permettre de tout connaître sur la planification d‟une soirée de boxe professionnelle. 46 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Dans le déroulement d‟un gala, la première action arrive la veille à la pesée officielle. On fait venir une balance officielle qui est bien sûr mise à zéro. Ceux qui sont friands des pesées auront remarqué un homme toujours présent pour prendre le poids du boxeur et l‟annoncer à l‟animateur; c‟est Jean Douville. Le boxeur a une période de 4 heures pour faire adéquatement la limite de poids sans quoi, bien sûr, il perd 20% de sa bourse qui est donné à l‟adversaire. Mathieu Normand et son guide pour la soirée Jean-Claude Théroux (Robert Lévesque) Le soir du gala, des hommes de chambre sont assignés à chacune des chambres. Ils peuvent y être en solo ou en duo, cela dépend bien sûr de l‟expérience de chacun. Tout au long de la soirée, le personnel de la Régie accompagne les boxeurs et leurs hommes de coin. On limite la visite à un salut rapide, même pour les proches du boxeur, afin d‟éviter qu‟il y ait trop de monde dans le vestiaire et qu‟il y ait un manquement aux règlements. L‟opération de bander les poings du combattant en est une qui est scrupuleusement surveillée par le responsable de la Régie. Il faut savoir qu‟autant la nature des matériaux que la manière de les appliquer sont ici scrutées à la loupe. La gaze utilisée ne doit pas contenir de plâtre et les bandes ne doivent pas être trop élastiques. Ces dernières doivent s‟arrêter sous les jointures du pugiliste, ce que fera remarquer, durant la soirée, le responsable à un homme de coin qui avait dépassé les jointures. Une fois le travail approuvé, l‟homme de la Régie signe les bandages qui ne peuvent plus être modifiés par la suite. Dans le cas où, par malchance, un boxeur abîmerait ses bandages, l‟opération devrait être refaite depuis le début. Pour ce qui est de la vérification faite par le coin adverse, elle a lieu lors de combats de championnat seulement. Nombreuses sont les fois où l‟on a entendu parler de discorde de dernière minute choix des gants entre promoteurs. Nonobstant de telles situations, en temps promoteurs doivent fournir à la Régie trois paires par boxeur. Le responsable des porter aux responsables des chambres et ceux-ci les conservent. Une fois responsable de la régie signera sur les bandes apposées au bas des gants. à propos du normal, les gants va les installés, le On demande toujours au boxeur d‟avoir mis ses gants un certain temps avant son combat, question d‟être prêt en cas de KO rapide dans le combat précédent. Certains boxeurs vont même mettre leurs gants plusieurs dizaines de minutes avant que cela soit nécessaire mais une fois les bandes signées, plus rien ne peut être modifié. Après le combat, le responsable reprend les gants et les redonne éventuellement au promoteur. Cependant, en cas de KO violent, les gants, tout comme les bandages sont conservés pour analyse. On le dit souvent, l‟arbitre est le seul maître à bord. Celui-ci vient donner ses directives aux deux boxeurs, s‟assure que ceux-ci ont bien compris. À la Régie, on trouve préférable d‟arrêter un combat trop tôt afin de protéger le boxeur et de lui permettre de poursuivre sa carrière. 4 arbitres se sont partagé le ring durant la soirée (Marlon Wright, Michael Griffin, Jean-Guy Brosseau et Steve St-Germain), ceux-ci ne pouvant pas officier dans plus de deux combats au cours d‟une même soirée. Lorsqu‟un boxeur est envoyé au tapis, puisque l‟arbitre doit s‟assurer que l‟autre boxeur est dans un coin neutre immédiatement après la chute, l‟un des deux chronométreurs commence le compte en regardant l‟arbitre afin de s‟assurer que le troisième homme dans le ring soit au bon endroit dans son compte lors qu‟il le débute. 47 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Tout le monde se rappelle le combat entre Hermann Ngoudjo et Juan Urango qui nous a fait vivre un round de plus de 5 minutes en direct à la télévision pour cause de mauvais fonctionnement du chronomètre. Fait intéressant, aujourd‟hui, afin d‟éviter qu‟une telle erreur se reproduise, deux chronométreurs font appel, à la fois, à un chronomètre électrique classique ainsi qu‟un chronomètre par ordinateur. L‟officiel de coin joue un rôle discret mais combien important. Il vérifie, dans le vestiaire, la coquille, la protection buccale ainsi que la vaseline qui sera utilisée (autant sa composition que la quantité mise sur le boxeur). Durant le combat, il se tient près du coin, à l‟extérieur des cordages, et écoute l‟équipe afin de s‟assurer que la sécurité du boxeur n‟est pas compromise par un entraîneur qui ferait fi de la mauvaise santé de son boxeur en le renvoyant pour la prochaine reprise. « Ce qui n‟est pas montré à la caméra, c‟est la visite que le médecin fait à un boxeur après qu‟il a subi un KO » Les médecins jouent également un rôle crucial. Leur journée commence par une rencontre avec les ambulanciers; on vérifie où se trouvera la civière durant le gala, on vérifie l‟équipement médical pour s‟assurer de ne rien manquer. Bien sûr, on les voit sur le rebord du ring quand l‟arbitre en fait la demande, afin de vérifier l‟état d‟un boxeur. Ce qui n‟est pas montré à la caméra, c‟est la visite que le médecin fait à un boxeur après qu‟il a subi un KO. L‟adversaire de Ghislain Maduma, expédié à l‟intérieur du premier round, a eu à passer un questionnaire de la part d‟un des médecins afin que celui-ci puisse vérifier s‟il y avait commotion et la gravité de celle-ci. Lors d‟un combat de championnat, à chaque round, deux hommes de la Régie vont chercher le pointage d‟un juge pour l‟apporter à Michel Hamelin, assis à côté du troisième juge ainsi que du responsable de l‟organisme de sanction. Cette manière de faire assure une meilleure probité de tous les intervenants. Un aspect fort intéressant du travail de la Régie est la gestion des tests anti-dopage. Celui en charge de ce département est un ancien sergent-détective nommé Denis Labrecque. Il a une vaste expérience dans le milieu policier, ce qui fait de lui quelqu‟un de fiable dans le bon déroulement des tests. M. Labrecque fait appeler l‟un des boxeurs jusqu‟à une salle dédiée aux tests. L‟inspecteur explique le déroulement de la procédure, fait uriner à porte ouverte le boxeur puis lui fait remplir un formulaire. Avec le test d‟urine, on fait deux échantillons qui sont envoyés au bureau-chef de la SQ sur la rue Parthenais après avoir apposé un scellant sur chacun d‟entre eux. L‟inspecteur explique au boxeur ce qu‟il arrivera si le premier échantillon est positif; on communiquera avec le boxeur pour savoir s‟il veut être présent pour l‟analyse du deuxième échantillon. Pour conclure, je m‟en voudrais de passer sous silence la situation actuelle à la Régie. L‟âge moyen des officiels est de 56 ans pour une équipe de 46 personnes au total. On veut renouveler le personnel et, parmi les têtes blanches, j‟ai pu remarquer lors du gala de jeunes officiers dans la vingtaine qui s‟occupaient de différentes tâches. Sans annoncer que les portes sont grandes ouvertes, il est certain que l‟apport de sang neuf est un objectif pour la Régie. Si l‟on privilégie les gens provenant du monde de la boxe ou possédant une expérience dans le domaine policier, les gens extérieurs à ces deux sphères et qui seraient intéressés par l‟idée de travailler à la Régie lors de galas de boxe peuvent postuler et, si leur candidature est retenue, doivent suivre une formation particulière. 48 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Flashback : La rivalité opposant Éric Lucas et Markus Beyer Par Richard Cloutier Dans le cadre de sa chronique régulière Flashback, La Zone de boxe s‟intéresse cette fois à la rivalité qui a opposé Éric Lucas à l‟Allemand Markus Beyer. Leur affrontement, dont le résultat fut tant décrié par les amateurs, est sans contredit l‟un des moments les plus marquants de l‟histoire de la boxe canadienne. Mise en contexte Devenu, le 10 juillet 2001, champion du monde des super-moyens du World Boxing Council (WBC) en vertu d‟une victoire sur le Britannique Glenn Catley (26-4-0), Éric Lucas se présente à l‟aréna de Leipzig le 5 avril 2003, après avoir effectué pas moins de trois défenses victorieuses de sa couronne. « Sauerland Events a remporté le droit d‟organiser l‟affrontement par un écart de 14 000 $ US » Le 30 novembre 2001, Lucas a effectivement défait le Sud-africain Dingaan Thobela (40-8-2) par TKO au 8e engagement. Cette victoire fut suivie de deux gains acquis par décision unanime des juges. Le premier au Foxwoods Resort dans le Connecticut le 1er mars 2002 face à Vinny Pazienza (49-9-0), et le second aux dépens d‟Omar Sheika (23-3-0), à Montréal, le 6 septembre 2002. Éric Lucas a également à son actif d‟autres expériences notables en combat de championnat du monde. En janvier 1996, il a fait la limite devant le Français Fabrice Tiozzo dans le cadre d‟un affrontement comptant pour la couronne mondiale WBC des mi-lourds, disputé en France. Puis, en juin 1996, Lucas a tenu tête pendant 11 rounds au pugiliste alors considéré comme étant le meilleur boxeur « livre pour livre » de la planète, Roy Jones Jr. Disputé en Floride, ce combat de championnat du monde IBF des super-moyens, télédiffusé sur HBO, a pris fin en raison d‟une blessure à l‟arcade sourcilière. De l‟aveu même d‟Éric Lucas, c‟est cette défaite qui l‟a réellement mené à croire qu‟un avenir pouvait se dessiner pour lui dans la boxe professionnelle et qu‟un jour, il pourrait être champion du monde. Quant à l‟Allemand Markus Beyer (26-1-0), il s‟agit alors de l‟ancien détenteur du titre mondial WBC. Celui-ci a perdu sa ceinture aux mains de Glenn Catley, qui l‟avait emporté par T.K.-O. dans la première minute du douzième de leur combat. Au Québec, ce duel est un grand événement et les cotes d‟écoutes enregistrées le démontrent bien. Diffusé sur les ondes de TVA un samedi après-midi, pas moins de 1 732 000 téléspectateurs, avec une pointe de 1 907 000 entre 17h et 17h30, ont visionné le combat. Le duel S‟il est vrai que le mot « controverse » est invariablement associé à la décision rendue par les juges à l‟issue du combat Lucas vs Beyer, il faut également se rappeler que la conclusion de l‟enchère décrétée par le WBC a soulevé son lot de questions. De fait, Sauerland Events a remporté le droit d‟organiser l‟affrontement par un écart de 14 000 $ US. Selon les informations rendues publiques à l‟époque par le promoteur Yvon Michel, alors directeur général du groupe Interbox, les négociations en prévision du combat avaient d‟abord amené Sauerland Events à offrir une bourse de 400 000 $, puis de 500 000 $ au clan Lucas. À défaut d‟une entente, les deux groupes ont été appelés par le WBC à participer à une enchère afin de déterminer qui organiserait l‟affrontement. 49 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Toujours selon Yvon Michel, les deux groupes estimant l‟offre rivale à près de 1 M$, une offre bonifiée à 1,150 million fut déposée de part et d'autre. Toutefois, à la dernière minute, Wilfried Sauerland alors président de la firme allemande, évoquant le fait que son chiffre chanceux était le 14, ajouta 14 000 $ de plus à sa mise. Ce montant correspond au bout du compte à la différence lui ayant permis de remporter l‟enchère. La date du combat est alors fixée au 7 décembre 2002, à Berlin, puis il fut déplacé à Leipzig. La période de préparation aurait pu suivre son cours sans histoires, mais elle ne fut pas de tout repos. Alors engagé dans un camp d‟entraînement tenu à Altona, dans l‟État de New York, Éric Lucas est revenu t d‟urgence à Montréal pour se soumettre à des tests médicaux. Frappé par un virus, on lui diagnostique un dérèglement de la glande thyroïde. La période de convalescence, puis de remise en forme oblige un report du combat. Il est finalement disputé le 5 avril 2003. Markus Beyer l‟emporte par décision partagée des juges avec un pointage de 113-116, 113-116 et 115-114. La controverse qui suit amène le WBC à décréter un combat revanche entre Markus Beyer et Éric Lucas. Éric Lucas n'aura finalement jamais pu avoir sa revange face à Marcus Beyer (Courtoisie) 50 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Avant de ce faire, Beyer effectue toutefois une première défense de son titre, le 16 août 2003 et l‟emporte par disqualification au cinquième round face à l‟Australien Danny Green. Ce n‟est que par la suite qu‟Éric Lucas est invité en Allemagne. La date est fixée au 22 novembre 2003. Cette seconde rencontre n‟aura toutefois jamais lieu. Markus Beyer, souffrant d‟une infection aux yeux, déclare forfait. La date du 10 janvier 2004 est proposée pour la remise de l‟affrontement. Toutefois, en raison d‟une situation financière précaire, le groupe Interbox décline l‟invitation et choisit plutôt d‟engager Éric Lucas dans un duel intérimaire face à Danny Green, alors second aspirant au titre mondial. Cet affrontement a lieu le 20 décembre 2004 au Centre Bell. Lucas perdra finalement ce duel à dix secondes de la fin de la sixième reprise. On apprendra, par la suite, que Lucas souffrait d‟une sévère blessure aux côtes. Une autre occasion manquée On s‟en doute, Éric Lucas a longtemps caressé le désir de remonter dans le ring face à Markus Beyer. Cette occasion est venue bien près de se concrétiser une fois que Lucas eut pris la tête du promoteur InterBox. Alors que le 21 avril 2005, la firme InterBox présente un premier gala en Roumanie impliquant Lucian Bute, Éric Lucas profite de sa présence en Europe pour négocier avec Sauerland Events. Une entente serait même survenue afin de tenir un tel affrontement en septembre. Le combat doit être une défense optionnelle du titre mondial WBC alors détenu par Beyer. Cette rencontre n‟aura toutefois jamais lieu et c‟est Omar Sheika qui fera face à Markus Beyer. Selon Stéphane Larouche, une entente avec Sheika existait déjà alors que la négociation avec InterBox se déroulait. C‟est donc ainsi que s‟est évanouie la dernière chance d‟assister à un combat revanche qui aurait pu permettre de tourner la page sur un épisode bien sombre de l‟histoire de la boxe au Canada. 51 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Le classement livres pour livres québécois par l‟équipe du magazine Beaucoup d‟eau a coulé sous les ponts depuis notre dernier classement livre pour livre québécois en juillet 2011. Jean Pascal domine encore une fois le classement québécois et de façon unanime, cette fois. Ce n‟est pas tant ses performances que la contre-performance de son grand rival Lucian Bute qui a démarqué les deux pugilistes. En fait, Pascal ne s‟est pas battu depuis plus d‟un an, mais il demeure aux yeux de tous les membres du panel, le plus talentueux du groupe. Un absent de taille à ce classement de l‟été 2012 : Adrian Diaconu, qui a annoncé sa retraite. Noter les arrivées fracassantes de deux nouveaux venus (Eleider Alvarez et Dierry Jean) ainsi que, bien entendu, le retour du roi Alcine. 1- Jean Pascal 2- Lucian Bute 3- Adonis Stevenson 4- Bermane Stiverne 5- Joachim Alcine 6- David Lemieux 7- Eleider Alvarez 8- Arash Usmanee 9- Jo Jo Dan 10- Antonin Décarie 11- Dierry Jean 12- Pier-Olivier Côté 13- Kevin Bizier 14- Renan St-Juste 14- Nicholson Poulard On dit souvent qu‟un boxeur est aussi bon que sa dernière performance. L‟adage ne semble pas coller à Bute, puisque que ce dernier est bien confortablement installé en deuxième position, personne n‟ayant osé lui préférer Stevenson. Il faut dire que Le tombeur avait connu une belle sortie contre Glenn Johnson en novembre. Si les deux premiers rangs n‟ont pas suscité de discorde chez nos panelistes, les opinions divergent à partir de la 3 e place. Adonis Stevenson a relevé haut la main tous les défis qu‟on lui a présentés. Il est sur une incroyable lancée et plusieurs hésitent à l‟affronter. Classé 10e chez les super mi-moyens selon le réputé magazine « The Ring », on verra bien ce qu‟il fera devant l‟Américain Don George le 11 août prochain. Une victoire lui ouvrira la porte à un combat de championnat. Le poids lourd Bermane Stiverne continue d‟accumuler les victoires et de progresser dans la division la plus prestigieuse. Il est toujours en attente d‟un gros combat qui lui permettrait de se faire connaitre davantage. Il devrait avoir l‟opportunité de rencontrer un top 15 dans l‟année à venir. L‟avenir s‟annonce prometteur pour lui. De son côté, Ti-Joa revient dans les classements avec sa superbe et inattendue victoire sur David Lemieux. Cette victoire lui permet d‟être considéré à nouveau dans l‟élite mondiale. Il y a eu la rumeur qu‟il serait opposé à Jermaine Taylor à Las Vegas cet automne, mais c‟est plutôt sur HBO PPV en sous-carte de Martinez-Chavez qu‟il revient sur la scène internationale. Toujours chez les 160 livres, il va se mesurer au Britannique Matthew Macklin qui a livré 11 rounds contre Sergio Martinez. Alcine sera encore le négligé, une seconde victoire surprise l‟amènera possiblement en championnat du monde. Le peloton des aspirants est très nombreux et démontre bien qu‟il y a beaucoup de relève dans le monde de la boxe au Québec. Tous ces hommes sont classés dans l‟une des quatre grandes 52 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 associations, sauf une exception : David Lemieux. Malgré ça, nos spécialistes le classent au sommet de ce groupe. David a vu ses deux derniers affrontements se solder par des défaites, mais elles auront eu le mérite de le ramener sur terre. Le sérieux et l‟engagement ne sont pas toujours au rendez-vous, mais le talent brut y est. Espérons que Marc Ramsay et son entourage sauront lui inculquer une meilleure éthique de travail. Son combat du 8 juin a été bien trop rapide pour juger de la profondeur des changements. Eleider Alvarez, le Colombien a bien répondu aux attentes dans ses derniers combats. Son nom en devance plusieurs désormais dans notre classement. Les prochains défis devraient être plus importants. On pourra alors se faire une meilleure idée de la rapidité de son ascension. Boxeur actif s‟il en est un, Arash Usmanee a livré dix combats depuis mars 2011 et son équipe lui a fait endosser les habits du visiteur pour lui permettre d‟obtenir le titre WBC continental des Amériques. Le protégé de Douggy Bernèche a besoin d‟une meilleure opposition pour se mettre davantage en valeur, mais surtout le soutien d‟un promoteur changerait tout pour lui. Cinq boxeurs dans les catégories des mi-moyens (147 livres) et des super légers (135 livres) complètent ce groupe. Jo Jo Dan, l‟autre Roumain, s‟est remis de sa fracture à la mâchoire subie au 2e round lors de son second duel avec Selcuk Aydin. Le fait que deux juges aient remis des cartes de 112-113 malgré l‟important désavantage pendant onze rounds explique à lui seul qu‟il soit toujours considéré par nos attentifs observateurs ainsi que par la WBC (10 e aspirant). Il devrait être de retour sur le ring cet automne mais oubliez ça, des duels avec Décarie et Bizier. Antonin Décarie a beaucoup de difficulté à obtenir une réelle occasion de faire valoir tous ses talents. Tout comme Bizier, son dernier combat remonte à décembre. Des blessures l‟ont empêché de se battre et Eleider Alvarez est devenu plus important pour GYM. Le 11 août, il devait participer à un huit rounds pour garder la forme. Il aurait aussi pu se battre avec Ronald Cruz sur les ondes de NBC mais ce projet ne s‟est pas concrétisé. L‟autre 147 livres de GYM, Kevin Bizier, semble progressivement faire de l‟ombre à Antonin. Lors du gala de décembre, c‟est lui qui a fait la finale, mais plusieurs répondront : « Évidemment, c‟était à Québec ». Par contre, le 11 août à Montréal, son adversaire devait être l‟Argentin invaincu Carrasco (14e à l‟IBF et 15e à la WBO) ce qui lui aurait permis de se faire voir sur Showtime Extreme et, en cas de victoire, d‟améliorer significativement ses classements mondiaux. Dierry Jean et Pier-Olivier Côté représentent bien les deux solitudes aux extrémités de la 40. Ils font partie d‟organisations qui n‟ont présentement aucun intérêt à favoriser un duel entre eux. Ils détiennent chacun une ceinture mineure et sont classés dans le top 15 de l‟IBF. Autre point en commun, ils vont probablement se battre en septembre : Côté contre Ali Chebah, Jean face à Cosme Rivera. L‟avenir saura nous dire lequel ira le plus loin, mais à moyen terme la prochaine question sera plutôt qui sera le premier à avoir sa chance en championnat du monde ? Le Repentignois Renan St-Juste a eu sa chance en Californie en fin d‟année 2011. Malheureusement, une blessure à l‟épaule a mis fin à ses espoirs d‟accéder à un combat de championnat du monde. Depuis, on a bien peu de nouvelles d‟un possible retour sur le ring. Aujourd‟hui âgé de 40 ans, il est possible que la carrière de ce puissant cogneur se termine de cette façon. Le demi-frère de Jean Pascal, Nicholson Poulard, peut compter sur un gérant qui croit beaucoup en lui. Bien qu‟il détienne maintenant le titre NABA des super moyens, il est loin d‟être considéré dans l‟élite de sa catégorie. Sa victoire sur Lionel Thompson mérite notre respect, mais son prochain adversaire lors de son prochain combat nous indiquera un peu mieux jusqu‟où il pourra se rendre. 53 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 Jean-Luc Autret Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Bermane Stiverne Joachim Alcine Arash Usmanee Dierry Jean Eleider Alvarez Kevin Bizier Apou Côté David Lemieux Jo Jo Dan Antonin Décarie Renan St-Juste Michael Zewski Pascal Roussel Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Bermane Stiverne Eleider Alvarez Antonin Décarie David Lemieux Arash Usmanee Kevin Bizier Apou Côté Dierry Jean Nicholson Poulard Jo Jo Dan Joachim Alcine Michael Zewski Martin Fournier Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Bermane Stiverne Arash Usmanee Apou Côté Eleider Alvarez Joachim Alcine Jo Jo Dan David Lemieux Dierry Jean Antonin Décarie Kevin Bizier Renan St-Juste Michael Zewski Vincent Morin Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Joachim Alcine Bermane Stiverne David Lemieux Jo Jo Dan Antonin Décarie Renan St-Juste Apou Côté Dierry Jean Kevin Bizier Arash Usmanee Eleider Alvarez Sébastien Gauthier Samuel D-Drolet Jean Pascal Lucian Bute Bermane Stiverne Adonis Stevenson Joachim Alcine Eleider Alvarez Antonin Décarie Jo Jo Dan David Lemieux Dierry Jean Apou Côté Arash Usmanee Kevin Bizier Renan St-Juste Sébastien Gauthier Philippe St-Martin Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Jo Jo Dan Antonin Décarie Joachim Alcine David Lemieux Bermane Stiverne Eleider Alvarez Arash Usmanee Dierry Jean Kevin Bizier Apou Côté Nicholson Poulard Michael Zewski 54 Richard Cloutier Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson Joachim Alcine Dierry Jean David Lemieux Arash Usmanee Bermane Stiverne Antonin Décarie Kevin Bizier Sébastien Gauthier Jo Jo Dan Apou Côté Eleider Alvarez Nicholson Poulard Benoit Dussault Jean Pascal Lucian Bute Adonis Stevenson David Lemieux Joachim Alcine Eleider Alvarez Bermane Stiverne Apou Côté Michael Zewski Kevin Bizier Dierry Jean Arash Usmanee Sébastien Gauthier Antonin Décarie Jo Jo Dan Pascal Lapointe Jean Pascal Lucian Bute Bermane Stiverne Adonis Stevenson Eleider Alvarez Dierry Jean Arash Usmanee Joachim Alcine David Lemieux Jo Jo Dan Antonin Décarie Kevin Bizier Apou Côté Sébastien Gauthier Nicholson Poulard Jonathan Dion Jean Pascal Lucian Bute Joachim Alcine Adonis Stevenson David Lemieux Bermane Stiverne Eleider Alvarez Jo Jo Dan Dierry Jean Arash Usmanee Antonin Décarie Apou Côté Kevin Bizier Renan St-Juste Michael Zewski Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 55 Magazine La Zone de Boxe 8ième année - numéro 36 56