rapport mie version 10 mai 2011 - Groupe communiste

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rapport mie version 10 mai 2011 - Groupe communiste
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Rapport final de la mission sur les familles monoparentales
Adopté à l’unanimité le 7 avril 2011
Par délibération du 15 novembre 2010 le conseil de Paris a institué une mission d’information et
d’évaluation relative à ce thème.
Ont été désignés par le conseil municipal pour faire partie de cette mission d’information :
M Rémi FERAUD
Mme Léa FILOCHE
Mme Karen TAIEB
M Gauthier CARON-THIBAULT
Mme Laurence GOLDGRAB
Mme Olivia POLSKI
M Daniel ASSOULINE
M Ian BROSSAT (Président)
M Christophe NAJDOVSKI
Mme Laurence DOUVIN (Rapporteure)
M Hervé BENESSIANO
Mme Céline BOULAY-ESPERONNIER
Mme Joëlle CHERIOUX de SOULTRAIT
Mme Roxane DECORTE
Mme Lynda ASMANI
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.
Les familles monoparentales : une problématique mondiale et nationale ............... 3
1.1. L’indice d’une forte évolution sociologique constatée partout en Europe ............ 3
1.2. La précarité touche plus particulièrement les familles monoparentales dans la
plupart des pays, notamment en Europe .............................................................. 3
1.3. La France est particulièrement concernée .................................................. 3
1.3.1.
Les familles monoparentales sont plus en état de précarité que les autres familles
3
1.3.2.
L’insertion professionnelle des chefs de familles monoparentales est
problématique car le volet insertion est insuffisant .......................................................3
1.3.3.
Le CREDOC a constaté une augmentation de la présence des familles
monoparentales dans les logements sociaux .................................................................3
1.4. Les familles monoparentales à Paris........................................................... 3
1.4.1.
Un phénomène social en forte progression dont les effets sont très variables selon
les quartiers ............................................................................................................3
1.4.2.
Les problématiques propres aux familles monoparentales parisiennes .................3
1.4.3.
La CAF a signalé quelques tendances importantes : ..........................................3
1.5. L’ hétérogénéité des revenus des familles monoparentales.............................. 3
2.
les dispositifs financiers nationaux dont bénéficient les familles monoparentales .... 3
2.1. Les allocations et prestations ................................................................... 3
2.1.1.
L’allocation de soutien familial .....................................................................3
2.1.2.
L’allocation de parent isolé (longue et courte) intégrée dans le RSA le 1er juin
3
2009
2.1.3.
Le Revenu de Solidarité Active remplace l’Allocation Personne Isolée, le Revenu
Minimum d’Insertion et les anciens dispositifs d’incitation à la reprise d’une activité. ........3
2.1.4.
L’Aide personnalisée de retour à l’emploi (APRE) pour les allocataires du RSA ......3
2.1.5.
L’aide pour les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi ..............................3
2.1.6.
L’aide API Mom’ de la Région Île-de-France », ciblée foyer monoparental ...........3
2.1.7.
L’Allocation rentrée Scolaire (ARS): 22% de l'ensemble familles parisiennes
perçoivent l’ARS contre 39% des familles monoparentales, soit près de 27 000 familles. ......3
2.1.8.
Les allocations Logement .............................................................................3
2.1.9.
Le congé paternité ......................................................................................3
2.2. Les avantages fiscaux en faveur des familles monoparentales........................... 3
2.2.1.
La demi-part fiscale supplémentaire accordée aux parents isolés .......................3
2.2.2.
Le maintien du quotient conjugal pour les contribuables veufs ayant un ou
plusieurs enfants à charge .........................................................................................3
2.2.3.
La demi-part supplémentaire pour les contribuables vivant effectivement seuls
ayant eu un ou plusieurs enfants à charge ....................................................................3
2.3. Majorations des plafonds de ressources en faveur des parents isolés pour certaines
prestations sous conditions de ressources : .......................................................... 3
2.4. Les dispositifs généraux majorés pour les parents isolés ................................. 3
2.5. Des inégalités qui se creusent depuis 10 ans entre familles monoparentales et
familles biparentales. ..................................................................................... 3
2.5.1.
Selon l’Assemblée Nationale les dispositifs ne sont pas suffisamment concentrés
sur l’aide aux familles monoparentales en état de précarité ...........................................3
2.5.2.
Les objectifs 2 et 3 du programme de qualité et d’efficience famille dans le
cadre du PLFS 2010 intéressent particulièrement les familles monoparentales, ..................3
2.5.3.
Selon la cour des comptes la lutte contre la pauvreté nécessiterait de cibler les
transferts fiscaux et sociaux sur les familles monoparentales défavorisées ........................3
2.5.4.
L’impact relatif des allocations et prestations sociales en faveur des familles
monoparentales les plus pauvres.................................................................................3
Conseil de Paris
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2.5.5.
Le caractère insuffisamment redistributif des allègements fiscaux pour les parents
séparés selon la Cour des comptes : ............................................................................3
Les mesures fiscales en fonction de l’âge des enfants : ..................................................3
2.5.6.
L’accompagnement dans l’emploi des familles monoparentales est insuffisant
selon le Rapport de Assemblée Nationale ....................................................................3
3.
La prise en compte des familles monoparentales par la ville de paris ................... 3
3.1. La délégation « Famille » à la Ville de Paris ................................................. 3
3.2. Les aides facultatives du CASVP destinées aux familles pour l’accès et le maintien
dans le logement ........................................................................................... 3
3.2.1.
Paris Logement Familles Monoparentales versée par le CASVP : ..........................3
3.2.2.
Aide aux familles en cas de chute brutale de ressources ...................................3
3.2.3.
Allocation exceptionnelle Ville de Paris ..........................................................3
3.2.4.
Paris Energie Familles : ................................................................................3
3.2.5.
Le Fonds Solidarité Logement .......................................................................3
3.2.6.
Le Prêt Paris Logement 0% (PPL 0%) ...............................................................3
3.3. L’accompagnement social et dans l’emploi .................................................. 3
3.3.1.
Le service social départemental polyvalent (SSDP) ...........................................3
3.3.2.
Les centres sociaux .....................................................................................3
3.3.3.
Les espaces insertion et le RSA .....................................................................3
3.3.4.
Le Plan Départemental d’Insertion.................................................................3
3.3.5.
Majoration isolement du RSA (ex Allocation Parent Isolé API) financé par le
Département ...........................................................................................................3
3.3.6.
Les Parcours linguistiques vers l’emploi pour les femmes des quartiers ...............3
3.3.7.
Les restaurants solidaires .............................................................................3
3.4. L’accès au logement et à l’hébergement social : ........................................... 3
3.4.1.
L’accès au logement pour les familles monoparentales .....................................3
3.4.2.
Les hôtels meublés ......................................................................................3
3.4.3.
Le dispositif « Louez solidaire et sans risque » : ...............................................3
3.4.4.
Les dispositifs d’accueil d’urgence pour les pères ou mères victimes de violences
intrafamiliales .........................................................................................................3
3.4.5.
Les résidences sociales ................................................................................3
3.4.6.
Les centres d’hébergement ..........................................................................3
3.4.7.
La Permanence Sociale d’Accueil Chemin Vert ................................................3
3.4.8.
Les centres maternels spécifiques aux familles monoparentales, au titre de la
protection de l’enfance.............................................................................................3
3.5. L’accompagnement à la parentalité ........................................................... 3
3.5.1.
La médiation familiale, la consultation parentale, la consultation conjugale ........3
3.5.2.
Le soutien à la parentalité ...........................................................................3
3.6. L’accompagnement au soutien scolaire....................................................... 3
3.6.1.
L’accompagnement éducatif à domicile..........................................................3
3.6.2.
Lutter contre le décrochage scolaire ..............................................................3
3.6.3.
La prestation d’internat scolaire ...................................................................3
3.6.4.
Le dispositif de Réussite éducative ................................................................3
3.6.5.
Les parrainages (CFPE, parrains par mille) ......................................................3
3.7. L’accueil des enfants des familles monoparentales dans les Etablissements de la
Petite Enfance .............................................................................................. 3
3.7.1.
Allocation Paris Petit à Domicile « PAPADO » versée par le CASVP ......................3
3.7.2.
Le protocole de garde d’enfants DASES/DFPE ..................................................3
3.7.3.
Modes d’accueil offrant des horaires décalés ou atypiques et nombre de places
dédiés ….. ...............................................................................................................3
3.7.4.
PMI et Petite Enfance : une synergie parisienne ...............................................3
3.8. Des actions spécifiques et territorialisées en faveur des familles notamment
monoparentales gérées par les EDL dans le cadre de la politique de la ville .................. 3
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
3.8.1.
Mom’artre .................................................................................................3
3.8.2.
Cafézoïde ..................................................................................................3
3.8.3.
Le réseau de solidarité de voisinage ...............................................................3
3.8.4.
Les ludothèques ..........................................................................................3
3.9. Les aides facultatives de la collectivité parisienne destinées aux familles pour
l’accès aux loisirs .......................................................................................... 3
3.9.1.
Paris Forfait Familles ...................................................................................3
3.9.2.
Paris Pass Familles ......................................................................................3
3.9.3.
Aides au départ en vacances : "Renouveau vacances" mis en œuvre grâce à un
partenariat Mairie de Paris / Renouveau vacances .........................................................3
3.9.4.
Les vacances Arc-en-ciel ..............................................................................3
3.9.5.
Ville Vie Vacances (VVV) .............................................................................3
3.9.6.
Les oubliés des vacances du Secours Populaire ................................................3
3.9.7.
Séjours d’été proposés par « Action Collégiens »..............................................3
3.9.8.
« Séjours aventure » proposés par les Centres de Loisirs d’été ...........................3
3.9.9.
« Paris Jeunes Vacances » ............................................................................3
3.9.10. Les vacances AGOSPAP pour les agents de la Mairie de Paris et de l’AP-HP : ........3
3.10.
L’information des familles monoparentales............................................... 3
3.10.1. Des nouveaux services d’information générale de proximité ..............................3
3.10.2. Les Maisons des Services Publics à Paris : les Points d’Information et de Médiation
Multiservices (PIMMS) ................................................................................................3
3.10.3. La simplification administrative qui bénéficie aussi aux familles monoparentales ..3
3.10.4. Le guide des parents ...................................................................................3
3.10.5. Le programme Facil'familles a pour triple objectif : .........................................3
4.
Les préconisations de la mission .............................................................. 3
Le logement et l’hébergement .......................................................................... 3
Les modes de garde........................................................................................ 3
L’insertion professionnelle............................................................................... 3
L’aide à la parentalité : ................................................................................... 3
Le soutien scolaire : ....................................................................................... 3
l’information des familles ................................................................................ 3
Adresse à l’Etat ............................................................................................. 3
5.
Annexes ........................................................................................... 3
5.1. liste des personnes entendues par la mission ............................................... 3
5.2. Les visites sur place du jeudi 17 mars 2011 : ............................................... 3
5.3. Les contributions reçues par la mission ...................................................... 3
5.4. Les comptes-rendus de reunion ................................................................ 3
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Introduction
Selon les critères retenus par l’INSEE :
Une famille monoparentale est une famille composée d’un adulte qui vit seul avec son ou ses
enfants de moins de 25 ans.
Si le parent isolé a lui-même un(e) compagnon, il s’agit d’une famille recomposée.
Le terme famille monoparentale sera utilisé dans ce rapport pour éviter des confusions sur les
chiffres car c’est le terme utilisé par les statisticiens et les sociologues.
Le groupe SRGA souhaite faire référence au terme « foyer monoparental » et non « famille
monoparentale ». Dans le cas d’une séparation, le conjoint qui n’a pas la garde de l’enfant
n’est, pour autant, pas systématiquement inconnu ou absent. Par ailleurs, la monoparentalité
n’étant pas un statut et la composition familiale pouvant évoluer au fil des années, la plupart
des experts de la famille préfèrent le terme plus adapté de foyers monoparentaux, au sujet
desquels il faut noter que, à Paris, dans 85% des cas, la responsabilité du foyer est assurée par
les mères. Ce groupe estime que dans le cadre de certains foyers on peut parler de famille
monoparentale lorsque sur décision du juge l’exercice de l’autorité parentale a été supprimée à
un des deux parents.
Le groupe SRGA considère à travers cette définition qu’il faut savoir prendre en compte
l’évolution des formes de la famille et les nommer de manière précise et juste.
Les autres groupes de la mission souhaitent conserver le terme de famille monoparentale par
référence à l’importance de la notion de famille, à la volonté de ne pas les stigmatiser par
rapport aux autres familles et à les considérer comme des familles à part entière.
Tous s’accordent sur l’importance de favoriser la co-parentalité, c’est-à-dire l’exercice conjoint
de l’autorité parentale : l’hébergement des enfants, la contribution de chacun des parents à
l’entretien et à l’éducation de leurs enfants, l’organisation des vacances, la scolarité, les loisirs,
la santé...
L’exercice de l’autorité parentale ne doit évidemment pas s’exercer au détriment de l’intérêt
et des besoins de l’enfant. La mission tient par ailleurs à souligner l’importance que peut avoir
la place du parent qui n’a pas la résidence principale auprès de l’enfant, même si la plage
temporelle au cours de laquelle l’enfant est avec son père ou sa mère se révèle être parfois très
courte.
Sur le plan sociologique, la MIE constate que la notion de famille a beaucoup évolué en un
siècle. Ses formes sociologiques puis juridiques se sont diversifiées. A la famille au sens large,
caractérisée par la cohabitation de plusieurs générations a succédé la famille nucléaire
composée des parents et des enfants puis des formes différentes s’y sont ajoutées, comme le
concubinage, dans lesquelles la notion de choix individuel a pris le pas sur la notion de cellule
de base de la société. A cet égard, l’augmentation régulière et sensible du nombre des
demandes de divorces et de séparations est devenue la source principale de création de familles
monoparentales. La famille est devenue protéiforme et évolutive.
La situation de la famille monoparentale peut évoluer en devenant, notamment, une famille
recomposée.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En 1999, en France, l’ancienneté moyenne dans la monoparentalité était évaluée à cinq ans
pour les femmes et 50 % des familles monoparentales avaient ce mode de vie depuis au moins 5
ans, ce chiffre recouvrant d’importantes disparités selon les causes de la monoparentalité, le
sexe du parent et le nombre d’enfants. (Rapport de recherche 2007 du Centre d’Etudes de
l’Emploi).
En cas de garde alternée, il existe en réalité deux groupes monoparentaux reposant sur un
couple parental, maintenu par la loi sous la forme de l’autorité parentale conjointe.
La famille monoparentale se caractérise par le fait que les deux parents ne vivent plus
ensemble. La mutualisation des coûts fixes de logement, d’entretien ou de déplacement de la
famille n’est alors plus effectuée entre deux adultes. En conséquence on se trouve en présence
de familles à mono-revenu qui voient leur situation sociale se dégrader.
La MIE souhaite s’attacher à prendre en considération l’ensemble des familles monoparentales
et de leurs caractéristiques, tout en tenant compte des priorités de certaines d’entre elles.
Selon la juriste et le sociologue auditionnés, la notion d’isolement est globalement très
présente.
Après un exposé de la problématique concernant ces familles, la MIE s’est attachée à faire des
propositions concrètes leur permettant d’améliorer leur quotidien en particulier sur le
logement, l’emploi, la formation professionnelle et la garde des enfants.
Avertissement :
La définition de la famille monoparentale a des conséquences sur les données les concernant. En
effet, les bases de données de l’administration fiscale, du recensement ou de la CAF ne sont pas
identiques car les origines en sont différentes, par exemple quant à l’âge plafond des enfants à
charge qui n’est pas le même en droit fiscal et en droit social ou en droit de la famille. De plus,
certaines bases ont des sources déclaratives (bases de l’administration fiscale ou du
recensement) alors que certaines bases de bénéficiaires sont objectives (la base des titulaires
de l’APL par exemple).
En particulier, dans le cadre des comparaisons entre les différents pays, il est remarquable que
les dates de recensement ne sont pas identiques et que le concept d’enfant à charge diffère, ce
qui peut influer sur le nombre des familles monoparentales et donc sur le pourcentage de
familles monoparentales par rapport à l’ensemble des familles.
La Méthode suivie par la MIE :
La MIE a d’abord procédé à des auditions de statisticiennes, en particulier de la CNAF et de
l’APUR (Partie 1 du rapport), puis elle a, à travers les auditions suivantes tenté d’établir un état
des lieux qualitatif des difficultés rencontrées par les familles (Partie 2) et des solutions qui sont
apportées par la Ville de Paris (Partie 3). Elle s’est déplacée pour visiter des structures
innovantes qui, avec le soutien de la DPVI, tentent d’apporter des réponses concrètes aux
familles monoparentales en difficulté.
Enfin, la mission a débattu des solutions nouvelles qu’elle pouvait proposer au Conseil de Paris
(partie 4). La liste des personnes entendues par la mission et des visites effectuées sur les lieux
se trouve en annexe du rapport.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1. LES FAMILLES MONOPARENTALES : UNE PROBLEMATIQUE MONDIALE ET NATIONALE
1.1. L’indice d’une forte évolution sociologique constatée partout en
Europe
Selon l’étude (de 2007) de la Commission européenne sur la pauvreté et l’exclusion sociale des
familles monoparentales, le modèle familial stable et homogène des Etats européens de l’Aprèsguerre a été remplacé par toute une série de formes de famille plus pluraliste et diversifiée.
Dans les sociétés contemporaines, les mariages sont moins nombreux et plus tardifs, les divorces
et les ruptures de cohabitation plus fréquents.
Dans les pays où l’incidence du mariage reste forte et où le taux de divorce est faible, le
nombre de familles monoparentales est plus restreinte et les causes de la monoparentalité sont
davantage liées au veuvage précoce qu’à la séparation des couples. En revanche, là où le taux
de mariage est moins élevé, l’incidence de la monoparentalité est plus forte et notamment de la
monoparentalité célibataire (familles monoparentales dès la naissance de l’enfant).
Selon les différentes configurations de monoparentalité, il peut être distingué en Europe, au
moins deux groupes de pays différents :
les pays de l’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal) où le pourcentage des familles
monoparentales par rapport à toutes les familles ayant des enfants à charge est assez faible
(moins de 12%) et le groupe comprenant les pays nordiques (le Danemark, mais pas la
Norvège),
les pays anglo-saxons libéraux (le Royaume-Uni et l’Irlande, du point de vue du régime de
protection sociale) et un certain nombre de pays en transition (Slovénie, Allemagne de l’Est
et la Bulgarie), où le pourcentage des familles monoparentales est de l’ordre de 19%. Ces
familles sont majoritairement formées de célibataires, de séparés ou divorcés. La Pologne et
la Norvège, pays continentaux, se situent plus ou moins entre les deux, l’incidence de la
monoparentalité y est moyenne et due en grande partie aux séparations et au divorce.
En examinant de plus près la composition du groupe des familles monoparentales, il est distingué
plus clairement quatre groupes de pays :
Dans le premier groupe, celui des pays méditerranéens, formé en grande partie aujourd’hui de
mères divorcées, on compte cependant un nombre important de veuves, alors que le
pourcentage des mères célibataires est très faible notamment en Italie et en Espagne.
Dans les pays continentaux, le pourcentage des mères divorcées est le plus élevé (52% ou plus),
celui des mères seules célibataires va de 28 à 32% et celui des veuves est très faible. Ce
deuxième groupe comprend la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.
La Pologne et la Slovénie se situent entre les deux groupes ; elles ont encore un nombre élevé
de veuves comme le premier groupe, mais le pourcentage des mères seules célibataires est
beaucoup plus élevé qu’en Italie ou en Espagne. La Bulgarie peut-être associée à ce troisième
groupe.
Enfin, dans le quatrième groupe, comprenant l’Allemagne de l’Est, le Danemark, la Norvège,
l’Irlande et le Royaume-Uni, le pourcentage des mères seules célibataires est le plus élevé et
notamment les très jeunes mères alors que le nombre des veuves est le plus bas.
France
RoyaumeUni
Conseil de Paris
Norvège
Allemagne
Pays-Bas
Portugal
Espagne
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Danemark
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Part des familles
monoparentales en
2007 d’après des
dates
de
recensements
différents
19,8
24.9
11.4
17.1
15
11.5
8.1
20.5
Source : Assemblée nationale rapport 2916 tome 5 recensements 2007
Dans le tableau ci-dessous figurent des dates de « recensement sources » différentes par pays.
Notamment pour la France, la base est le recensement de 1999 alors que pour le Danemark, la
base d’étude est de 2005. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’indicateurs de niveau de
répartition des familles monoparentales en Europe. Tous les analystes notent une progression du
nombre de ces familles dans tous les pays.
Le caractère très protéiforme des familles du fait de l’évolution des mœurs et des législations
conduit à une augmentation du nombre des familles monoparentales.
Par ailleurs, l’analyse qui découle du tableau ci-dessous est nationale, et ne permet pas de
comparer la situation entre différentes métropoles comme Paris
1.2. La précarité touche plus particulièrement les familles
monoparentales dans la plupart des pays, notamment en Europe
On peut noter que les taux de pauvreté dans les familles monoparentales sont en général de 2 à
4 fois (comme en France) plus fort, voire au-delà, que dans les autres familles (à l’exception
notable de l’Italie ou de la Pologne).
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
La France se situe en 11ème position parmi les 17 pays du panel pour le taux de pauvreté des
enfants de familles monoparentales. L’Irlande se situe en 16ème et l’Allemagne en 17ème et
dernière position, ce qui signifie que ces deux pays ont les taux de pauvreté des enfants de
familles monoparentales les plus élevés en Europe.
Il apparaît donc que, comme en France, le statut de famille monoparentale est un facteur
aggravant du risque de précarité, de pauvreté et d’exclusion sociale. On observe que les pays
ayant une forte tradition de soutien social (Suède ou Finlande, Norvège, Belgique) ont un taux
de pauvreté des familles monoparentales très inférieur à celui des pays dans lesquels les
politiques sociales sont moins développées.
1.3. La France est particulièrement concernée
Les bases de données statistiques selon l’INSEE, l’administration fiscale et la CAF :
La CAF gère une base de bénéficiaires d’allocations, ce qui signifie que les familles
monoparentales non bénéficiaires ne figurent pas dans la base
L’administration fiscale gère une base de déclarants qui concerne la part supplémentaire
pour enfant à charge
L’INSEE, dans le cadre du recensement, gère une base de déclarations
Ces éléments conduisent les personnes auditionnées par la MIE à adopter une certaine prudence
dans le cadre des comparaisons entre les différentes bases de données. Les sources sont
diverses :
Il apparaît donc que les chiffres provenant de l’INSEE et de la CAF ne peuvent être totalement
identiques. C’est le croisement de l’ensemble des sources reposant sur des champs différents
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
qui permet de confirmer l’augmentation du nombre des familles monoparentales quelles que
soient les sources utilisées.
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
Nombre
de
familles
monoparentales (enfant ayant 25
ans max dans l’année)
684 660
719 700
776 260
887 040
1 175 444
1 493 661
nc
Nombre
de
familles
monoparentales (âge de l’enfant
de 25 ans en années révolues à la
date du recensement)
nc
nc
nc
nc
nc
1 527 400
1 758 005
Part des chefs de
monoparentale veufs
55%
52%
42%
31%
20%
11%
9%
Part des chefs de famille
monoparentale divorcés **
15%
17%
25%
38%
43%
44%
39%
famille
Source : Source INSEE, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007
Avertissement : De 1962 à 2005, un enfant atteignant les 25 ans dans l’année était compté dans la base ; à compter
de 2005, un enfant atteignant 2005 avant le jour du recensement est décompté.
** Il s'agit de la situation matrimoniale légale et non de la situation de fait. Un adulte d'une famille monoparentale,
auparavant en couple non marié, reste légalement célibataire après une séparation ou le décès du conjoint.
L’évolution, quant aux origines de la séparation du couple ayant entraîné l’apparition des
familles monoparentales, est très nette ; jusqu’en 1968 l’origine des séparations était
majoritairement le veuvage, en 2005 le veuvage est minoritaire. Les séparations volontaires des
couples sont majoritaires.
A l’heure actuelle, la séparation des parents est à l’origine des trois quarts des situations de
monoparentalité, la moitié d’entre elles étant issues de la séparation de parents mariés et un
quart de la séparation de parents en union libre.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Part des familles monoparentales selon la région
Pays de la Loire
15,3
Bretagne
16,9
Alsace
17,4
Basse-Normandie
17,5
Centre
17,6
Picardie
18,1
Auvergne
18,1
Bourgogne
18,2
Franche-Comté
18,3
Limousin
18,5
Poitou-Charentes
18,7
Champagne-Ardenne
18,7
Rhône-Alpes
18,7
Lorraine
19,1
Haute-Normandie
19,3
Midi-Pyrénées
19,9
Nord-Pas-de-Calais
20,1
Aquitaine
20,6
Île-de-France
22,5
Languedoc-Roussillon
24,9
Provence-Alpes-Côte d'Azur
24,9
Corse
25,7
Source INSEE, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007 Champ : France métropolitaine, ménages
ordinaires, familles avec enfants de 25 ans ou moins en années révolues
L’Ile de France est la 4ème région pour son pourcentage de familles monoparentales, et le taux
de Paris intra-muros est de 28 % (selon l’APUR et l’INSEE en 2006), avec de grandes différences
selon les arrondissements.
Observatoire des quartiers parisiens (APUR) : Rapport 2010 (Extrait)
Les familles monoparentales sont très nombreuses à Paris. Elles représentent 28% des familles en
2006 (13,6% au niveau national) et leur proportion a augmenté entre 1999 et 2006 (+2 points).
Elles sont surreprésentées dans les 14 quartiers en Politique de la Ville, où une famille sur trois
(33%) est formée d’un parent seul vivant avec ses enfants (l’effectif est de 14 530 familles en
2006).
Le caractère central de Paris maintient ces parents dans la capitale qui ont d’autant plus besoin
d’être proches des services et des équipements qu’ils sont seuls à gérer le quotidien du foyer. Le
choix des réservataires dans le parc social de Paris explique la forte présence des familles
Conseil de Paris
11/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
monoparentales dans les quartiers (41% de logements sociaux SRU en 2009 contre 15,9% à Paris).
Le quartier de la Porte de Vanves (14e), exclusivement composé de logements sociaux, accueille
ainsi 47% de familles monoparentales.
A ce titre, les familles monoparentales les plus précaires sont concentrées dans les quartiers du
CUCS puisque, d’après les données de la CAF de Paris, 52% d’entre elles sont à bas revenus en
2008 (35% à Paris).
Les Portes (10ème)
Fontaine au Roi (11ème)
Sud (13ème)
Porte de Vanves (14ème)
Porte de Clichy (17ème)
Porte Montmartre (18ème)
Amiraux-Simplon (18ème)
La Goutte d'Or (18ème)
La Chapelle (18ème)
Flandre (19ème)
Danube-Solidarité (19ème)
Belleville-Amandiers (20ème)
Saint-Blaise (20ème)
Porte de Montreuil (20ème)
Moyenne QPV
1999
21.8
27.6
31.8
43.5
34.9
36.5
31.7
27.8
30.3
27.5
41.4
27.2
32.2
37.3
30.2
2006
27,7%
29,8%
33,1%
47,3%
38,5%
39,3%
31,4%
32,5%
29,5%
27,5%
40,8%
30,5%
37,0%
44,5%
32,7%
Dans son rapport de première lecture sur le financement pour 2011 de la branche famille de la
sécurité sociale, la rapporteure de la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale
a constaté que la situation des familles monoparentales est alarmante, du fait de
Conseil de Paris
12/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
l’accroissement de leur nombre et de leur fragilité financière. Alors que le nombre de couple
avec enfant a augmenté de 1% entre 1999 et 2007, celui des parents isolés a augmenté de 30 %.
En 2007, 7,7 % des jeunes de moins de 25 ans vivent dans une famille monoparentale (2,8
millions d’individus).
En 2007, la part des familles monoparentales représente 20% des familles (1,6 millions)
(source rapport PLFSS 2011assemblée nationale)
Les familles monoparentales représentent trois familles sur dix dans les zones urbaines
sensibles. Le nombre des familles monoparentales est en constante augmentation depuis
quarante ans (Cour des comptes 2010)
Pour 85% de ses familles, le chef de famille est une femme et 15 % un homme. Ces derniers
voient peu leurs enfants, 58 % les voient, au mieux, une fois par mois.
Mères
Enfants déclarés spontanément par le parent comme faisant partie du
ménage *
68
Pères
17
Sinon, fréquence des rencontres
Au moins une fois par semaine
9
25
Au moins une fois par mois
8
18
Quelques fois par an
9
22
Jamais
6
18
Total
100
100
* Dans l'enquête Etude des relations familiales intergénérationnelles, le contour du ménage
est laissé à l'appréciation du répondant. Un enfant pourra être déclaré chez un seul parent,
chez les deux ou chez aucun s'il a son propre logement.
Lecture : 68% des mères déclarent que leur enfant de moins de 25 ans issu d'une union rompue
réside avec elle, 9% qu'il ne fait pas partie de leur ménage mais qu'elle le voit au moins une
fois par semaine.
Champ : Relations entre un adulte et ses enfants de 24 ans ou moins issus d'une union rompue,
qu'ils soient cohabitants ou non.
Source : Insee, enquête Etude des relations familiales intergénérationnelles 2005.
Les mères célibataires sont relativement plus jeunes que les autres parents : plus de 40 %
d’entre elles ont moins de 35 ans et plus de 5 % ont moins de 25 ans. Les mères divorcées ou
séparées du père des enfants sont en moyenne plus âgées (86 % ont plus de 35 ans) que les
mères célibataires (57 % ont plus de 35 ans) et que les mères vivant en couple (72 % ont plus
de 35 ans) ; les veuves sont sensiblement plus âgées (94 % ont plus de 35 ans) que les autres
mères. (Rapport de recherche de juin 2007 du Centre d’Etudes de l’Emploi)
Les familles monoparentales sont rarement des familles nombreuses : seules 14 % d’entre
elles comportaient trois enfants ou plus contre 22 % des couples en 2002 (Source INSEE
Enquête emploi 2002). Le plus souvent, ces familles ne comptent qu’un seul enfant (57 %), et
un enfant de plus de trois ans (90 %).
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.3.1. Les familles monoparentales sont plus en état de précarité que les autres
familles
Selon l’association « Les restos du
monoparentales s’aggravent en France.
cœur »,
les
difficultés
des
familles
notamment
A titre d’exemple, l‘association des restos du cœur constate que 45 % des personnes accueillies
sont venues pour la première fois en 2010, ce qui signe l’aggravation de la situation des ménages
français ces dernières années. On compte parmi les bénéficiaires des restos du cœur 35 % de
familles monoparentales.
Source : rapport annuel 2009-2010 « Les restos du cœur ».
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Selon la CAF, la part des familles monoparentales dans l’ensemble des allocataires a cru de 30%
en dix ans (chiffres 2010). Or, selon la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale
(rapport N° 2916 sur le financement de la sécurité sociale pour 2011), les familles
monoparentales présentent un risque de pauvreté plus élevé que les autres familles. En effet,
les ménages monoparentaux, qui ne constituent que 7% des ménages, représentent 20 % des
ménages pauvres (Source Drees et Assemblée Nationale).
Il ressort des analyses de la CAF que : « plus pauvres, les familles monoparentales le seraient
plus longtemps, glissant plus souvent d’une forme de pauvreté à une autre, ou d’un minimum
social à un autre ».
Comme le montre l’étude de 2007 du Centre d’Etudes de l’Emploi (reprise par le rapport de
l’Assemblée Nationale) sur les familles monoparentales, la plupart de celles-ci cumulent les
facteurs de vulnérabilité : jeunesse du parent, faible niveau de formation, faible revenu,
mauvaises conditions de logement, forte exposition au chômage ou à la précarité de l’emploi.
La cause de cette précarité plus importante est illustrée par le graphique ci-dessous qui
concerne l’insertion professionnelle plus difficile des chefs de familles, notamment les mères,
de familles monoparentales, et donc une plus grande difficulté à assurer les besoins de base en
particulier le logement.
La proportion d’enfants vivant dans des familles en situation de pauvreté passe de 15 % en 2004
à 18 % en 2007 pour l’ensemble des familles et de 29 % en 2004 à 38 % en 2007 pour les enfants
dans les familles monoparentales.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.3.2. L’insertion professionnelle des chefs de familles monoparentales est
problématique car le volet insertion est insuffisant
Les mères de familles monoparentales sont plus souvent au chômage que les mères en couple,
15% contre 8 % (source INSEE première 1195 juin 2008).
Les mères de famille monoparentale d’un ou plusieurs enfants (de moins de 18 ans), au
chômage, sont majoritairement (57 %) au chômage de longue durée, avec une moyenne de 22
mois de chômage. (Source Insee, Enquête emploi, 2004)
Pour les mères célibataires, la situation est encore plus difficile : 59 % seulement occupent un
emploi, souvent peu stables : 17.3 % ont un CDD et 23,8 % sont à temps partiel parce que plus
jeunes moins formées, moins diplômées. Elles sont (47 %) à occuper un emploi à temps partiel
subi contre 25 % pour les mères en couple.
Le dispositif national en faveur des familles monoparentales visait à la fois à compenser la perte
de revenus due à la séparation des parents ou à la disparition d’un des parents et l’insertion
professionnelle. Le RSA qui a remplacé le RMI et l’API a pour but de mieux cibler le retour à
l’emploi, aidé en cela par l’allocation personnalisée de retour à l’emploi (APRE). Le but de ces
dispositifs est d’éviter que les familles monoparentales s’ancrent dans la pauvreté. Selon
l’Assemblée Nationale, en mars 2010, certains départements n’ont pas encore mis en place de
convention d’orientation et d’accompagnement des bénéficiaires du RSA, ce qui n’est pas le cas
de Paris.
Taux de temps partiel*
Mères
de
monoparentale
Catégorie sociale
famille
Mères en couple avec enfants
Ouvrières ou employées non qualifiées
39
43
Ouvrières ou employées qualifiées
23
35
Professions intermédiaires
18
32
Cadres
16
26
Agricultrices, artisanes, commerçantes
13
15
Total
26
34
* Part des emplois à temps partiel dans le total des emplois.
Dans toutes les catégories professionnelles, les mères de familles monoparentales ont moins
recours au temps partiel que les autres mères de famille, car, même quand leur qualification
leur permettrait un temps partiel, elles préfèrent majoritairement le temps plein car la famille
ne dispose que d’un revenu. En effet, le niveau de revenu plus faible pour une personne seule,
que pour un couple, ne leur permet pas un temps partiel choisi. Ainsi, les mères de familles
« cadres » en couple sont 26 % à utiliser le temps partiel contre 16% des mères de familles
« cadres » monoparentales.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Diplôme
Mères de famille
monoparentale
Pères de famille
en
couple monoparentale
avec enfants
en
couple
avec enfants
Avec au plus le BEPC
26
20
23
20
CAP, BEP
34
32
40
39
BAC
17
18
14
15
BAC+2 et plus
23
30
23
26
Total
100
100
100
100
Situation sur le marché du travail
0
0
0
0
Inactif
15
20
11
6
Chômeur
17
9
9
6
En emploi à temps complet
51
47
75
85
En emploi à temps partiel
17
24
5
3
Total
100
100
100
100
Agriculteurs, artisans, commerçants
3
5
11
12
Cadres
11
12
19
20
Professions intermédiaires
25
27
24
23
Ouvriers ou employés qualifiés
30
28
31
30
Ouvriers ou employés non qualifiés
31
28
15
15
Total
100
100
100
100
Catégorie
emploi
sociale
des
personnes
en
Source : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007.
Selon ce tableau, l'absence de conjoint n'est pas compensée par une présence plus forte en
emploi, le taux de chômage est de 17 % pour les mères monoparentales contre 9 % des mères
en couples. Les mères de familles monoparentales sont en outre moins diplômées.
1.3.3. Le CREDOC a constaté une augmentation de la présence des familles
monoparentales dans les logements sociaux
Le CREDOC en octobre 2010 dans sa note n°233 résume parfaitement le problème particulier du
logement des familles monoparentales :
« Au 1er janvier 2009, la France comptait 4,4 millions de logements sociaux, soit 1,0 % de plus
qu’en 2008. Cette augmentation est stable depuis dix ans. Parallèlement, le turn-over au sein
du parc social se réduit : la part des ménages vivant depuis moins de trois ans dans leur
logement était de 27 % en 2009 contre 33 % en 2000. La liste des demandeurs s’allonge ainsi de
jour en jour : la construction de logements est insuffisante et le nombre d’appartements
libérés par les déménagements diminue régulièrement. Confiée au CRÉDOC par la direction
générale de l’Aménagement, du logement et de la nature, l’exploitation de la cinquième vague
d’enquête sur l’occupation du parc social permet de comprendre comment évolue la
Conseil de Paris
17/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
composition du parc HLM dans un tel contexte. Cette enquête a été instaurée par la loi du 4
mars 1996 qui impose aux organismes bailleurs de transmettre au préfet, tous les 3 ans, des
statistiques sur les ménages locataires. Les résultats montrent qu’en dix ans, la part des
familles monoparentales est en constante progression. Elle gagne quatre points entre 1997 et
2009, c’est la plus forte progression parmi les différents ménages. Leur situation financière
souvent précaire explique cette croissance. Dans le même temps, la proportion des jeunes et
des couples diminue, notamment celle des couples avec des enfants. ».
Tableau 3: Des conditions de logement plus fragiles et moins confortables en %
Familles
monoparentales
Couples
avec
enfants
Mères
Pères
1 486
272
7 014
dans un ménage propriétaire du logement *
28
48
63
dans une maison
36
54
68
avec d'autres personnes
9
17
3
en logement HLM
38
24
14
0
0
0
Taux de surpeuplement**
20
18
8
Part des familles vivant dans un logement où :
0
0
0
- il manque une pièce**
15
13
6
- il manque deux pièces**
5
5
2
Nombre de familles (en milliers)
Part des familles vivant
* Une famille peut vivre dans le même logement que d'autres personnes, par exemple les parents
du chef de famille. Si l'un des adultes du ménage est propriétaire, la famille est comptabilisée
ici.
source CREDOC
Comme le montrent les données de l’Enquête emploi de 2004, ce sont les mères célibataires qui
sont les plus souvent concentrées dans les logements sociaux et accèdent le moins à la propriété
tandis que les mères divorcées, et surtout les veuves et les pères seuls sont plus fréquemment
locataires du parc locatif privé ou propriétaires.
On observe en outre que les mères de famille monoparentales ne sont que 28 % à être dans un
ménage propriétaire du logement d’habitation contre 48 % des pères et 63 % des familles en
couple avec enfants. Cependant le père ou la mère monoparentale peut être logé par des
parents eux-mêmes propriétaires. C’est en particulier le cas des pères qui sont 17 % à être logés
par d’autres personnes (contre 9 % des mères et 3 % des autres familles). Le taux de
surpeuplement est également beaucoup plus fort pour les familles monoparentales que pour les
autres familles (18-20 % contre 8 %).
Les mères sont majoritairement logées en appartements. Les familles monoparentales sont deux
fois plus nombreuses que les autres familles à vivre en logement HLM.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Tableau complémentaire 3 : 187 000 familles monoparentales partagent leur
logement avec d'autres personnes
en % Familles monoparentales vivant
seules
dans
logement
Nombre
milliers)
de
familles
1 580
selon
l'âge
d'autres
(en
Part de femmes à la tête de la
famille
87
Répartition
parent
leur avec
personnes
178
74
du
Moins de 30 ans
9
18
30 à 49 ans
72
63
50 ans ou plus
19
19
Total
100
100
30
46
en maison
37
54
dans un logement HLM
37
30
2
54
0
3
32
34
4
10
34
5 ou plus
4
32
Total
100
100
Part des familles vivant
dans un logement dont
ménage est propriétaire *
le
Répartition selon le nombre de
personnes dans le logement
46% des familles monoparentales vivent dans un logement à plus de 3 personnes. Cela prouve
qu’outre la difficulté à trouver un logement pour des raisons financières ces familles se heurtent
à un problème de taille de logement. Si elles sont logées par d’autres personnes, elles sont 66 %
à l’être dans un logement à 4 personnes ou plus. Dans ce cas le taux de surpeuplement est très
important.
Selon Paris Habitat et la direction du logement de la Ville de Paris, les familles monoparentales
rencontrent des difficultés particulières pour se loger, difficultés liées à des problèmes de
faiblesse de ressources.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
.
en % Familles monoparentales vivant
seules dans leur logement
avec d'autres personnes
17
42
- il manque une pièce**
14
25
- il manque deux pièces**
3
17
Taux de surpeuplement**
Part des familles
logement où :
vivant
dans
un
* Un des adultes du ménage est propriétaire, qu'il soit le chef de famille ou non.
Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, familles monoparentales avec enfants de 0 à 24 ans en années révolues.
Source : Insee, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007.
Le taux de surpeuplement atteint 42 % pour les familles monoparentales vivant avec d’autres
personnes que les membres de la famille, ce qui signifie que presque la moitié de ces familles
monoparentales ne bénéficie pas du confort moyen dont dispose les autres familles (au sens de
l’INSEE).
1.4. Les familles monoparentales à Paris
1.4.1. Un phénomène social en forte progression dont les effets sont très variables
selon les quartiers
La MIE a reçu le 2 décembre 2010, pour des auditions, l’APUR et la direction de la statistique de
la CAF afin de préciser les contours sociologiques et statistiques des problèmes rencontrés par
les familles monoparentales.
L’APUR, en partenariat avec L’INSEE, a procédé à des analyses et réalisé des tableaux
statistiques concernant les familles monoparentales.
La MIE a étudié ces statistiques, analyses et enquêtes, notamment de l’observatoire parisien des
familles monoparentales dont il ressort (en 2006) les points marquants suivants :
106 000 enfants parisiens (soit 22 % des enfants de moins de 25 ans) vivaient avec un seul de
leurs parents dans la capitale contre 15 % en France. La proportion des enfants concernés
augmente avec l’âge puisque le nombre des séparations des parents augmente avec le
temps. (Source INSEE actualisée)
70 000 foyers étaient monoparentaux à Paris (27,6% des foyers parisiens, 20,3 % des foyers
français),
entre 1990 et 2006, le taux d’accroissement annuel du nombre des familles monoparentales
était de 1,5 %.
Les couples avec enfants ont en moyenne plus d’enfants que les foyers monoparentaux.
(Source APUR)
La part des hommes dans les familles monoparentales, si elle a augmenté, restait minoritaire
(15 % selon l’APUR).
Les plus fortes proportions de famille monoparentales se retrouvent dans les quartiers
Politique de la Ville
Conseil de Paris
20/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Les arrondissements qui, entre 1999 et 2006, ont connu une hausse des familles
monoparentales sont ceux qui ont connus une hausse de population sur la même période.
Source : APUR
Toutes les grandes métropoles françaises sont concernées.
1.4.2. Les problématiques propres aux familles monoparentales parisiennes
L’Observatoire des familles parisiennes, avec l’appui de l’APUR, prépare chaque année un
rapport sur les familles parisiennes, rapport qui permet aux élus de la Ville de mieux prendre en
compte leurs besoins.
Le contexte, les infrastructures et les prestations parisiennes aident au maintien de ces familles
dans Paris.
Les familles monoparentales, comme l’ensemble des familles parisiennes, bénéficient de divers
avantages dans leur vie quotidienne qui atténuent les disparités : un grand marché de l’emploi,
des facilités de transport, un accès plus aisé aux équipements d’accueil de la petite enfance ou
Conseil de Paris
21/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
encore des dispositifs d’aide sociale propres à la capitale, ce qui explique qu’après une
séparation ces familles restent dans Paris. Cependant les difficultés de logement expliquent
selon l’APUR, le départ d’une partie des familles en banlieue, plutôt proche (petite couronne)
que lointaine couronne.
Répartition des structures de soutien à la
parentalité
.
Les familles monoparentales se trouvent dans une situation sociale relativement moins
défavorable à Paris qu’en province. Comme le reste de la population parisienne, les parents
seuls sont plus qualifiés et sont plus nombreux à avoir suivi des études supérieures. Ils sont
également plus nombreux à avoir le statut de cadre et exercent moins souvent leur activité
professionnelle à temps partiel à Paris qu’à Lyon ou Marseille. Leur taux de pauvreté (15,6 %) est
moins élevé qu’en province (23,0 %). Enfin, en 2006, parmi les familles monoparentales
allocataires des caisses d’allocations familiales, seulement 7 % bénéficient de l’allocation parent
isolé (API) à Paris au lieu de 11 % en France métropolitaine et 16 % à Marseille.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Conseil de Paris
23/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Les familles monoparentales sont plus touchées par la précarité que les autres familles.
Les indicateurs de précarité mettent en évidence une grande vulnérabilité de ces familles : - en
effet 39,3% vivent sous le seuil de bas revenus à Paris (903 € par UC)
(Source : CAF 2008 - couples avec enfants : 13,5%),
- 48,6% sont non imposables à Paris.
(Source DGI 2006 - couples avec enfants : 42,4%),
- 33,8% sont demandeuses d’un logement social à Paris (Source : Ville de Paris 2009 - couples
avec enfants : 11,2%).
Ces familles bénéficient cependant des aides publiques, ainsi 27 340 familles, soit 39 % des
foyers monoparentaux parisiens percevaient l’ARS en 2008 contre 22 % pour l’ensemble des
familles parisiennes. En outre, 39 % des familles monoparentales sont demandeuses d’un
logement social et 35 % y résident déjà. (Source APUR)
Elles forment 35 % des familles dans les secteurs d’habitat social (13/14/18/20èmes
arrondissements), avec des pics avoisinant les 45% dans certains quartiers prioritaires (Porte de
Vanves dans le 14ème, Porte de Montreuil dans le 20ème, Danube-Solidarité dans le 19ème).
En 2006, 14 530 familles monoparentales étaient recensées dans les Quartiers Politique de la
Ville.
Les aides spécifiques de la ville de Paris versées par le CASVP notamment Paris Logement
Famille Monoparentale concernent 7 000 familles soit 10% des familles monoparentales
parisiennes. Ce dispositif atténue l’impact des difficultés de logement des familles
monoparentales parisiennes.
54 000 familles, soit 21 % des familles parisiennes, dont 25 889 foyers monoparentaux ont
bénéficié des allocations logement (APL, AL)
L’aide à parent isolé :
4 038 familles sont bénéficiaires de l’API soit 5,7 % des familles, ce qui représente la moitié de
la proportion nationale des bénéficiaires de l’API.
Conseil de Paris
24/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Une grande hétérogénéité de la répartition des caractéristiques des familles monoparentales
peut être notée sur les critères de pauvreté ou de typologie de logements. L’APUR a classé en
quatre catégories allant de A à D les quartiers en fonction des typologies des familles
monoparentales.
⇒
Groupe A : Aux portes de Paris, des familles monoparentales modestes
caractéristiques : 80 % sont locataires d’un logement HLM (contre 33 % à Paris)
quartiers concernés : quartiers essentiellement localisés le long des boulevards de la petite
ceinture, où se concentre le parc locatif social de la capitale
⇒
Groupe B : Au Nord-Est de la capitale, des familles monoparentales défavorisées
particularités : 53 % vivent sous le seuil de bas revenus (contre 39 % des familles
monoparentales parisiennes)
quartiers concernés : quartiers principalement situés dans les arrondissements du Nord-Est
de Paris (18ème, 19ème, 20ème, 10ème et nord du 11ème)
⇒
Groupe C : sur la rive gauche et dans l’Ouest parisien, des familles
monoparentales favorisées
Conseil de Paris
25/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
particularités : 40 % des parents seuls sont cadres ou de profession libérale (contre 24 % à
Paris)
quartiers concernés : quartiers situés dans les arrondissements de la rive gauche (5ème, 6ème,
7ème) et de l’Ouest de parisien (nord du 15ème, 16ème et sud du 17ème)
⇒
Groupe D : surtout sur la rive droite, des familles monoparentales au profil moyen
particularités : les revenus déclarés par les habitants de ces quartiers sont moins dispersés
qu’ailleurs et plus élevés que dans les groupes A et B
quartiers concernés : quartiers disséminés sur tout le territoire de la capitale, quoique
davantage situés sur la rive droite de la Seine
Aux groupes de familles monoparentales « défavorisées » (B) et « modestes » (A), qui
représentent 45 % des familles monoparentales, correspond une « part d’élèves en primaire
ayant au moins 1 an de retard » particulièrement élevé (jusqu’à 18 %) à comparer avec le taux
des familles monoparentales favorisées de 6,9 %.
Il y a selon la CAF (base 2008) 52 427 familles à bas revenu à Paris dont 27 580 foyers
monoparentaux, 39,3 % des familles monoparentales sont pauvres selon les critères de la CAF
(903€ par unité de consommation en 2008, défini à partir d’un seuil de 60% du revenu médian
calculé à partir de l’enquête des revenus fiscaux).
La situation la plus défavorable est celle des foyers monoparentaux à la tête de foyers de trois
enfants (53,6 % sont pauvres).
Les familles monoparentales ont plus fréquemment un seul enfant que les autres familles
Selon le Centre d’Etudes de l’Emploi (« Rapport de recherche » juin 2007), le plus souvent au
niveau national, les familles monoparentales ne comptent qu’un seul enfant, et un enfant de
plus de trois ans.
Selon l’Insee, les proportions d’enfants de familles monoparentales augmentent avec l’âge, au
fur et à mesure des séparations des parents, voire du décès de l’un d’eux : à Paris, 12 % des
enfants de moins de trois ans ne vivent qu’avec un seul de leurs parents alors que la proportion
s’élève à 30 % pour les jeunes de 21 à 24 ans.
A Paris, selon l’APUR, la répartition par classe d’âge des enfants des familles monoparentales
s’établit de la façon suivante : 7,7 % pour les moins de 3 ans ; 10,4 % pour les 3 à 5 ans ; 20,9 %
pour les 6-10 ans.
Cette répartition évolue avec l’âge de l’enfant : ainsi, ce sont majoritairement les préadolescents et les adolescents qui vivent dans une famille monoparentale, soit respectivement
34 % pour les 11-17 ans (au nombre de 36 000 enfants) et 27 % pour les 18 à 24 ans, soit au
total 61 % pour les 11-24 ans.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Répartition des enfants par classe d’âge pour chaque type de famille parisienne : (Insee/Apur)
Répartition des enfants
< 3 ans
3 à 5 ans
6 à 10 ans
11 à 17 ans
18 à 24 ans
Enfants dans famille
63 588
52 854
74 404
93 479
59 920
344 245
18,5 %
15,4 %
21,6 %
27,2 %
17,4 %
100 %
8 167
11 052
22 145
36 006
28 646
106 016
7,7 %
10,4 %
20,9 %
34 %
27 %
100 %
en couple
Enfants dans famille
monoparentale
Total
Les familles monoparentales ont plus de difficultés pour se loger :
Par exemple dans le groupe B, 43,4 % des familles sont demandeuses d’un logement social
contre 30 % pour l’ensemble des familles à Paris.
Dans le groupe A, 4,3 % des familles monoparentales sont propriétaires de leur logement contre
20,6% pour Paris et 78,9 % locataires en HLM contre 33,4 % pour l’ensemble de Paris.
Selon l’APUR, les familles monoparentales sont les plus aidées. Presque 40% d’entre elles sont
demandeuses d’un logement social et 35% d’entre elles y résident d’ores et déjà.
En 2008, 54 000 familles, soit 21% des familles parisiennes, ont bénéficié des allocations
logement de la CAF (APL, AL).
Toutes aides confondues, elles constituent 48% des familles bénéficiaires et 37% des foyers
monoparentaux touchent une allocation logement.
A ces aides CAF, s’ajoutent les aides spécifiques de la Ville de Paris, versées par le CASVP telles
que, notamment, l’allocation PLFM dont ont bénéficié, en 2010, 8 820 familles monoparentales,
soit 10% des familles monoparentales parisiennes mais plus de 82 % des familles monoparentales
avec 1 ou 2 enfants, disposant d’un revenu inférieur ou égal à 1600€ par mois, justifiant d’au
moins 3 années de résidence à Paris et identifiées par la CAF.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Les familles monoparentales sont très concernées par les aides sociales selon la direction de la
statistique de la CAF, avec d’importantes variations selon les arrondissements.
Les arrondissements sont différemment impactés par les problématiques des familles
monoparentales.
On note que les familles monoparentales avec plus de deux enfants sont situées soit dans les
quartiers aisés (16ème), soit dans les quartiers comme ceux des 19ème et 20ème. Dans le 19ème, un
seul enfant est présent dans 58 % des familles monoparentales.
Figure 1 : % des familles monoparentales par arrondissement recensement INSEE 1999
Légendes du plus clair au plus fonce –moins de 18%- de 18 à 23 %- de 23 à 28 %- plus de 28 %
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.4.3. La CAF a signalé quelques tendances importantes :
A Paris, les séparations sont plus fréquentes : 2,5 divorces pour 1 000 contre 2,1 en France.
L’offre de services/emplois joue sur le maintien des familles monoparentales à Paris.
Les femmes sont à 85 % les chefs des familles monoparentales ; il y a un fléchissement très
modéré puisque les pères (10 540) représentent 15 % en 2009, contre seulement 12 % en
1999.
15 % d’hommes à la tête de foyers monoparentaux, à Paris cela représente 5,4 % des pères
de famille. Il s’agit aussi bien d’hommes séparés que d’hommes divorcées ou veufs.
La spécificité du statut des personnes séparées est la surreprésentation de célibataires 51 %
contre 23 % de personnes séparées et 20 % de divorcées.
Cependant la CAF a signalé qu’une partie des familles avec un seul enfant, sans Allocation
Soutien Familial (ASF), avec de forts revenus échappe à la CAF. Ce sont des données CAF, donc
les données des familles monoparentales avec un enfant échappent partiellement aux
statistiques. Car elle connaît uniquement : Les familles à partir de 2 enfants et les familles qui
ont de faibles ressources et de très jeunes enfants de moins de 3 ans concernées par l’allocation
Prestation d’Accueil du Jeune Enfant PAJE.
Le pourcentage des familles monoparentales par arrondissement suit la géographie du
logement social.
la moyenne parisienne s’établit à 27,6 % (comme les 15ème, 17ème).
On retrouve des taux très importants dans certains arrondissements entre 30 et 35 % (13ème,
14ème, 18ème, 19ème, 20ème).
Les moins touchées sont les 7ème, 8ème, 16ème à 20 % ;
⇒
Sur le plan des variations du nombre de familles monoparentales, la CAF note :
Dans le 18ème, on note +15 % d’augmentation, avec une surpopulation dans les logements
et de l’habitat insalubre ;
dans les autres arrondissements, cela varie en fonction du logement social et structures
telles que crèches/écoles. Il y a une forte augmentation dans l’Est de Paris 20ème, 19ème,
18ème ;
La CAF note une stabilisation de la part des familles monoparentales dans les 13ème, 14ème
arrondissements.
Entre 1999 et 2006, on constate une baisse du nombre des familles monoparentales d’un
enfant et une augmentation du nombre des familles de 2 (+2% de 22 à 24%), des familles de
plus 3 (+0,6 %) /4 enfants, ce qui n’est pas le cas pour les couples.
L’évolution du nombre d’enfants des familles monoparentales est différente de celle des
familles en couple.
Le phénomène de décohabitation légale des enfants à charge de moins de 25 ans varie selon
les arrondissements.
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Il apparaît que, sans être spécifiquement parisien, le phénomène des familles monoparentales
est particulièrement présent à Paris.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Source : base des allocations CAF
Entre 2000 et 2009, on constate une augmentation du nombre d’enfants de moins de 21 ans à
charge dans les foyers monoparentaux allocataires de la CAF.
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TAUX DE FAMILLES MONOPARENTALES PAR ARRDT
2006
34%
32%
30%
28%
26%
24%
22%
20%
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
Source : INSEE et APUR
Il est notable que l’écart des pourcentages de familles monoparentales sur l’ensemble des
familles s’étend de 21 % dans le 8ème à 32 % dans le 20ème.
1.5. L’ hétérogénéité des revenus des familles monoparentales
Lors de son audition devant la MIE, la CAF a précisé les points suivants:
En 2006, 254 000 familles parisiennes sont logées à Paris, soit une augmentation de 4% (+10 000)
par rapport à 1999. Le nombre de familles monoparentales, 70 100, a augmenté de 11 % (+7 000)
sur la même période.
La part des familles monoparentales parisiennes s’élève à 27,6 % en 2006 (25,9 % en 1999).
L’augmentation des familles monoparentales à Paris est moins forte que celle enregistrée au
niveau national, car l’accroissement en 1999 à Paris avait été déjà fort ; Paris préfigure la
situation observée par la suite en France.
106 000 enfants de moins de 25 ans vivent dans des foyers monoparentaux, soit 23 % des enfants
parisiens (chiffres recensement INSEE actualisé).
Pour les familles monoparentales bénéficiaires du RMI ou RSA, la CAF constate une évolution
continue jusqu’en 2005 puis une baisse depuis. En 2000 il y avait 5000 familles monoparentales,
en 2005 le nombre atteint 9 000 familles monoparentales , 8 300 en 2009 et 8810 en 2010.
Pour l’Allocation Personne Isolée, un pic est constaté en 2006 avec 5000 familles puis une baisse
continue à 4000 familles en 2008, contre 3 000 en 1999.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En tenant compte du RMI et de l’API, on dénombre 13 000 familles monoparentales bénéficiaires
des allocations nationales à Paris. Les familles monoparentales sont très actives à Paris, en
raison de l’attractivité économique de la capitale. L’API a augmenté en 11 ans de 27 % (en
France 23 %). La CAF gère un sixième des familles monoparentales en API.
En application du décret n° 2011-230 du 1er mars 2011, le montant de base du RSA s'élève à
599,67 euros par mois au 1er janvier 2011. A chaque enfant à charge, ce montant est ensuite
majoré de 199,89 euros. Pour un parent avec un enfant à charge, le RSA s'élève donc à
799,56 euros par mois. Une femme enceinte isolée mais sans autre enfant perçoit, elle,
599,67 euros. »
Les bénéficiaires du RSA reçoivent une aide au logement spécifique, qui se substitue aux autres
dispositifs existants. Cette aide spécifique est calculée de manière forfaitaire selon la
composition du foyer. Elle s'élève à 56,04 euros mensuels pour une personne seule, à
112,08 euros pour deux personnes et 138,70 euros pour trois personnes ou plus.
Les allocations familiales ne sont pas dans la base ressource des statistiques de la CAF.
Pour l’ASF de 87 € par enfant, il n’y a aucun plafond de ressources puisque c’est une substitution
de l’Etat au parent défaillant. En 1998, il y avait 17 000 bénéficiaires de l’ASF et 19 000 en 2009
soit une augmentation de 14 % à Paris (en France : + 29 %)
EVOLUTION DU NOMBRE DE BENEFICAIRES DE L'API A PARIS
1998-2008
4 970
5 000
4 900
4 800
4 745
4 700
4 600
4 479
4 500
4 383
4 400
4 300
4 200
4 100
4 081
4 043
4 000
4 038
3 948
3 897
3 900
3 833
3 800
3 700
3 600
3 500
3 400
3 300
3 200
3 194
3 100
3 000
Source CAF, Abscisse de 1998 à 2008 la progression étant supposée linéaire à l’intérieur de chaque année pour la
réalisation de la courbe
Depuis 2008, l’API étant subsidiaire, les parents qui ne demandent pas la récupération sur
l’autre parent (refus de conflit/poursuites avec l’autre parent) se voient défalquer le montant
de leur ASF (87 €) du montant de l’API.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
L’allocation de rentrée scolaire (ARS), s’élevant à 280 € de 6 à 10 ans / 306 € à partir de 15 ans
dès le premier enfant, est soumise à conditions de ressources (revenu fiscal < 22 000€ pour 1
enfant). Dans les 20ème/19ème/18ème, 50 % des familles touchent l’ARS, pour 39 % des familles
monoparentales qui perçoivent l’ARS en moyenne à Paris.
La part des foyers monoparentaux qui bénéficient d’une allocation logement représente : 54 %
dans le 19ème, 48 % dans le 18ème, 43 % dans le 13ème.
Il apparaît à la lecture du tableau suivant que les familles monoparentales sont majoritairement
des familles avec un enfant.
avec 1 enfant
MONOPARENTALES : NOMBRE D'ENFANTS A CHARGE AU SENS FISCAL EN % SELON ARRDT
avec 2 enfants
2006
avec 3 enfants
avec 4 enfants ou plus
70,88%
69,03% 69,48%
67,74%
65,62%
65,67%
65,44%
64,15%
62,93%
61,35%
65,24%
64,49%
66,46%
62,55%
62,06%
63,70% 63,58%
61,02%
60,33%
57,95%
30,94% 30,96%
30,08%
27,54%
24,34%
25,53%
25,46%
25,21%
25,56%
26,63%
27,37%
26,46%
27,16%
26,93%
25,35%
25,85% 26,43%
25,95%
24,45%
21,82%
10,62%
9,07%
5,21%
6,15%
4,36%
7,31%
5,34%
8,53%
7,77%
6,71% 6,28%
6,44% 6,08%
4,76%
5,78%
6,54%
8,27% 7,65% 8,63%
3,34%
Abscisse : les arrondissements de 1 à 20
Source : DGI
Conseil de Paris
8,11%
5,59%
35/307
4,44%
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.5.1. Le logement est un problème majeur des familles monoparentales à Paris
EVOLUTION 2000-2009 : + 19,3%
26 500
26 250
26 000
25 750
25 500
25 250
25 000
24 750
24 500
24 250
24 000
23 750
23 500
23 250
23 000
22 750
22 500
22 250
22 000
Légende : les familles monoparentales bénéficiaires d’une aide au logement
Source CAF
Entre 2000 et 2009, on constate une augmentation de 19,3% du nombre des familles
monoparentales bénéficiaires d’une aide au logement. Avec l’emploi et le mode de garde le
logement constitue une difficulté importante des familles monoparentales.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
1.5.2. La situation de mono-revenu des familles monoparentales pousse les mères à
rechercher du travail
Les revenus médians des foyers monoparentaux sont, quel que soit l’arrondissement, inférieurs à
ceux des foyers fiscaux des couples avec enfants.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
COMPARAISON DES TAUX D'ACTIVITE ET DES TAUX D'EMPLOI EN FRANCE ET
A PARIS MONOPARENTALES/COUPLES
en %
Mères de famille
Pères de famille
monop
en
en
monop Monop
en
Monop arental couple couple arental arental couple
arental
e
avec
avec
e
e Paris
avec
e
PARIS enfants enfants France
enfants
FRAN
FRAN
Paris
CE
CE
15
8,6
20
20,8
11
3,5
6
Inactif
Chômeur
17
13,3
9
8,7
9
12
6
En emploi à temps
complet
51
58,3
47
50,4
75
77
85
En emploi à temps
partiel
17
19,8
24
20,1
5
8
3
Total
100
100
100
100
Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, adultes des familles avec enfants
de 0 à 24 ans en années révolues.
Source : Insee, RGP 1999 (données Paris), enquêtes annuelles de recensement de
2004 à 2007 (données France).
Les mères de familles monoparentales sont plus rarement inactives, elles sont soit au chômage
soit titulaires d’un emploi. Le travail est une source de revenu essentielle pour les familles
monoparentales.
2.
LES
DISPOSITIFS
FINANCIERS
NATIONAUX
DONT
BENEFICIENT
LES
FAMILLES
MONOPARENTALES
Environ 1,5 million familles monoparentales, soit 85 % des 1,76 million recensées en 2005, sont
allocataires de la Caisse des Allocations Familiales.
2.1. Les allocations et prestations
2.1.1. L’allocation de soutien familial
Il existe en fait deux catégories d’allocation de soutien familial :
⇒
l’ASF dite non recouvrable (ASFNR)
Concerne les enfants orphelins de père et/ou de mère, ceux dont la filiation n’est établie qu’à
l’égard d’un seul des parents, ceux dont l’autre parent est présumé ou déclaré absent par
jugement, ainsi que les enfants dont le parent non gardien est considéré comme « hors d’état »
de subvenir à leurs besoins.
⇒
dans tous les autres cas, l’ASF est recouvrable (ASFR):
Elle est versée en tant qu’avance sur pension alimentaire, à titre provisoire pendant quatre
mois. Pour bénéficier du maintien de cette allocation au-delà des quatre premiers mois, le
créancier doit engager une action contre le débiteur.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Dans les faits, la quasi-totalité des bénéficiaires de l’ASF (94 %) perçoivent une ASF non
recouvrable. L’ASFNR représentait en effet 96,9 % des dépenses d’ASF de la branche famille en
2008. Le poids déterminant de l’ASFNR est due à la forte proportion de parents considérés
comme « hors d’état » de s’acquitter de la pension.
⇒
Qui verse la mesure :
Issue de l’ancienne allocation d’orphelin (créée en 1970 et étendue en 1975 aux enfants de
parents divorcés ou séparés lorsqu’ils ont manifestement été abandonnés par leur parent non
gardien), l’allocation de soutien familial (ASF), créée par la loi du 22 décembre 1984, est versée
par la branche famille.
⇒
Nature de la mesure et bénéficiaires :
L’ASF est une prestation familiale non soumise à condition de ressources qui peut être versée au
père seul, à la mère seule ou à toute autre personne ayant recueilli un enfant et en ayant la
charge effective et permanente. L’enfant doit avoir moins de 20 ans. L’ASF est soumise à une
condition d’isolement (sauf dans les cas assez rares où l’enfant, privé de ses deux parents, a été
recueilli).
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
En 2010, le montant de l’ASF était de 87,14 € par mois pour l’enfant privé de l’aide de l’un de
ses parents et de 116,18 € par mois pour l’enfant privé de l’aide de ses deux parents.
Au 31 décembre 2008, un peu plus de 717 000 familles percevaient l’ASF. Ce chiffre est en
augmentation de 14 % depuis 1999 et de 6,6 % depuis 2003. Les allocataires sont principalement
des familles monoparentales (98,5 %) ayant un ou deux enfants à charge.
Fin 2008, le versement de l’ASF concernait 1 135 000 enfants, soit 8 % de plus qu’en 2003. En
métropole, ces enfants sont principalement des enfants dont l’un des parents est hors d’état de
payer une pension alimentaire ou à qui l’on n’a pas fixé de pension (40,2 %), des enfants dont la
filiation est établie par un seul parent (30,4 %) et dans une moindre mesure des enfants
orphelins de père ou mère (21,1 %).
Si, selon la Fédération Syndicale des Familles Monoparentales, « une famille sur cinq reçoit une
pension alimentaire pour l’entretien des enfants », la Cour des comptes a, quant à elle,
constaté qu’il n’existe aucune donnée solide concernant le recouvrement des pensions.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
Les dépenses d’ASF ont atteint 1,173 Md€ en 2008.
2.1.2. L’allocation de parent isolé (longue et courte) intégrée dans le RSA le 1er
juin 2009
⇒
Qui verse la mesure :
Créée en 1976, l’allocation parent isolé est une prestation familiale versée par la branche
famille mais à la charge de l’Etat depuis le 1er janvier 1999.
⇒
Nature de la mesure et bénéficiaires :
L’API est destinée :
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- soit aux parents qui élèvent seuls un ou plusieurs enfants âgés de moins de trois ans (API
longue, jusqu’aux 3 ans du plus jeune enfant) ; 84 % des allocataires de l’API perçoivent une «
API longue » et plus de 98 % des allocataires de l’API sont des femmes.
- soit aux parents séparés, veufs ou divorcés depuis moins d’un an et élevant seuls un ou
plusieurs enfants, quel que soit l’âge de ces derniers (API courte, d’une durée maximale d’un
an).
En 2008, l’API avait été versée à 200 000 allocataires.
Entre 1990 et 2006, le nombre de bénéficiaires de l’API a crû de 40 %, cette augmentation étant
entièrement portée par la croissance du nombre de bénéficiaires de l’API longue. Cette
évolution résulte de la progression des familles monoparentales en situation précaire, ainsi que
du regain des naissances des trois dernières années.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
Le nombre de bénéficiaires de l’API (204 900 en 2005 selon la CNAF) a toutefois ensuite diminué
de 8 % entre 2006 et 2008, essentiellement en raison de la mise en place de la mesure de
subsidiarité entre l’API et l’ASF. Parallèlement, les dépenses relatives à l’API, à la charge de
l’Etat, ont progressé de 28 % entre 2002 et 2008, pour atteindre 1,024 Md€.
Contrairement au RMI, l’API était initialement attribuée sans obligation d’insertion sociale ou
professionnelle. L’API étant une allocation différentielle, comme le RMI, elle présentait
l’inconvénient de décourager la reprise d’une activité salariée dès lors que les revenus salariaux
venaient en déduction de son montant. Afin de réduire cet effet pervers, plusieurs mécanismes
dits d’intéressement ont été mis en place.
Le dispositif d’intéressement valant pour le RMI a été ouvert à l’API en 1998 puis étendu en 2001
et 2006, permettant ainsi aux allocataires de cumuler de manière dégressive leur allocation avec
des revenus d’activité. Le bénéfice de l’intéressement était limité dans le temps.
Depuis le 1er juin 2009, l’API a été supprimée en tant que prestation distincte pour la
métropole et a été intégrée dans le RSA. En 2009 les montants maximum de l’API s’élèvent à
580,80 € pour une femme enceinte et 778,40 € à partir du premier enfant puis 194,60 € par
enfant.
La loi de finances 2007 a institué, comme pour le RMI, l’obligation pour le bénéficiaire d’API de
faire valoir prioritairement ses droits aux créances d’aliments ainsi qu’à l’ensemble des autres
prestations sociales auxquelles il est en mesure de prétendre, y compris à l’ASF. Cette
disposition reste applicable depuis la mise en place du RSA.
2.1.3. Le Revenu de Solidarité Active remplace l’Allocation Personne Isolée, le
Revenu Minimum d’Insertion et les anciens dispositifs d’incitation à la reprise
d’une activité.
⇒
Qui verse la mesure :
« Avec la mise en place du RSA socle majoré, les départements prennent ainsi désormais en
charge les anciens bénéficiaires de l’API, auparavant financée par l’Etat. Or, ce transfert de
financement entre l’Etat et les départements s’est accompagné d’une forte augmentation des
dépenses (+12,3 % sur la période juin-septembre 2009 en incluant le reliquat d’API par rapport
à la même période de l’année précédente, +19 % sur la période juin-décembre). »
Source : cours des comptes 09/2010 page 447
La part RSA « activité » ou « chapeau » est prise en charge par l’état.
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⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
Le revenu de solidarité active (RSA) est une prestation versée aux personnes de plus de 25 ans
(18 ans, sous certaines conditions relatives à l’activité préalable, à partir de septembre 2010) ou
plus jeunes s’ils ont un enfant à charge ou à naître, qui sont sans activité ou qui perçoivent de
faibles revenus professionnels.
Le revenu de solidarité active (généralisé en métropole à compter du 1er juin 2009 par la loi du
1er décembre 2008) poursuivant deux objectifs, à savoir la lutte contre la pauvreté et l’insertion
de ses bénéficiaires, comprend deux éléments :
- la part la plus nouvelle, le RSA « activité », appelée « RSA chapeau » : les personnes exerçant
ou reprenant une activité professionnelle peuvent cumuler leur allocation avec leurs revenus du
travail dans une limite fixée à 62 %. Un cumul intégral (revenus d’activité et RSA socle) est
possible pendant une période maximale de 4 mois sur 12 dans l’année.
- le RSA « forfaitaire », également appelé RSA « de base » ou « RSA socle », vise les anciens
bénéficiaires de l’API (204 900 en 2005) et du RMI (260 000 en 2005). Il joue le rôle de revenu
minimum garanti quand les personnes n’ont aucune activité rémunérée. Près d’un tiers des
parents isolés perçoivent un minimum social. Le RSA socle est financé par les départements.
Comme le RMI et l’API, le RSA socle est une allocation différentielle dont le montant varie selon
le nombre d’enfants à charge et la situation familiale.
Les personnes isolées assumant la charge d’un ou plusieurs enfants ainsi que les femmes isolées
en situation de grossesse bénéficient d’une majoration limitée dans le temps. Cette majoration,
dite « RSA socle majoré », est équivalente, tant par son montant que ses conditions
d’attribution, à l’API.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
L’effet prix (revalorisation de la base mensuelle de calcul des allocations familiales -BMAF- en
2009) n’explique qu’une partie très limitée de la dépense (3 % sur les 19 %). L’augmentation des
dépenses comptables mensuelles entre juin 2009 (69,4 M€) et décembre 2009 (95,3 M€ sans le
reliquat d’API) résulte principalement de l’augmentation des effectifs.
Le nombre de foyers bénéficiaires du RSA socle majoré s’élevait à 189 000 en juin 2009 contre
176 000 bénéficiaires de l’API en mars 2009, soit une augmentation de 13 000 bénéficiaires
(15 000 en tenant compte du reliquat d’API, soit +8,4 %). Sur cette même période, le RSA socle
non majoré n’a progressé que de 3,9 %.
Sur la période juin-octobre 2009, le département de Paris a vu augmenter de 14 % son nombre
d’allocataires, API / RSA socle majoré.
2.1.4. L’Aide personnalisée de retour à l’emploi (APRE) pour les allocataires du RSA
Avec la mise en place du RSA, un nouveau dispositif financé par l’Etat a été créé : l’Aide
personnalisée au retour à l’emploi (APRE). Pour un accueil en crèche, elle est d’un montant
forfaitaire de 100€ par mois (et de 80€ par enfant supplémentaire), elle peut être perçue durant
6 mois. Pour un accueil chez une assistante maternelle ou par une auxiliaire parentale déclarée,
l’aide est d’un montant forfaitaire de 500€ plus 80 euros par enfant supplémentaire par mois et
jusqu’à 6 mois. Il est possible pour une formation de prolonger l’aide mensuelle sur toute la
durée de la formation. Pour les enfants scolarisés, l’APRE est d’un montant forfaitaire de 500
euros, plus 80 euros par enfant supplémentaire, quelle que soit la durée du contrat de travail.
Conseil de Paris
41/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
2.1.5. L’aide pour les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi
Le demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi ayant la charge d’un ou plusieurs enfants de
moins de 10 ans, reprenant un emploi durant au moins deux mois ou participant à une formation
d’une durée au moins égale à 40 heures, peuvent bénéficier d’une aide à la garde d’enfants,
d’un montant forfaitaire de 500 euros, plus 80 euros par enfant supplémentaire, dans la limite
de 660 euros par an et par bénéficiaire. Cette aide peut venir compléter l’APRE pour les
demandeurs d’emploi allocataires du RSA.
2.1.6. L’aide API Mom’ de la Région Île-de-France », ciblée foyer monoparental
Pour aider les parents isolés en situation de précarité, la région d'Ile-de-France a lancé en 2007
le programme Api Mom' offrant la possibilité de faire garder ses enfants gratuitement. Cette
aide est proposée aux bénéficiaires de l'allocation de parent isolé (API) en situation de précarité
et élevant des enfants de 0 à 36 mois. Elle se présente sous la forme d'un carnet de cinq chèques
d'une valeur de 18 euros chacun à utiliser auprès de personnel agréé soit à domicile, soit à
l'extérieur.
2.1.7. L’Allocation rentrée Scolaire (ARS): 22% de l'ensemble familles parisiennes
perçoivent l’ARS contre 39% des familles monoparentales, soit près de
27 000 familles.
⇒
Qui verse la mesure :
L’ARS est versée par la CAF
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
L'allocation de rentrée scolaire (ARS) est versée aux familles qui ont un ou plusieurs enfants
scolarisés âgés de 6 à 18 ans (l'enfant doit avoir moins de 18 ans au 15 septembre), si leurs
revenus ne dépassent pas certaines limites. Elle permet d'aider les familles à financer les
dépenses de la rentrée scolaire.
Les ressources de la famille ne doivent pas dépasser un certain plafond, différent selon le
nombre d'enfants.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
Nombre d'enfants à charge
Plafond de ressources 2008
Pour 1 enfant
22.946 €
Pour 2 enfants
28.241 €
Pour 3 enfants
33.536 €
Par enfant supplémentaire
ajouter 5.295 €
Pour la rentrée scolaire 2010, le revenu net catégoriel de l'année 2008 sert de référence.
Le plafond est identique, quelle que soit la situation de la famille bénéficiaire : double activité
professionnelle au sein du couple, une seule activité ou personne isolée.
Conseil de Paris
42/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
A noter : en cas de léger dépassement du plafond, une allocation dégressive (appelée allocation
différentielle), calculée en fonction des revenus, peut être versée.
Son montant dépend de l'âge de l'enfant.
Montant de l'allocation pour la rentrée scolaire 2010
Age de l'enfant Montant ARS
6 à 10 ans
280,76 €
11 à 14 ans
296,22 €
15 à 18 ans
306,51 €
Ces montants tiennent compte de la déduction de la CRDS (contribution au remboursement de la
dette sociale) au taux de 0,5 %.
2.1.8. Les allocations Logement
Au titre des allocations logement, la caf de Paris est venue en aide en 2008 à 54 000 familles,
soit 21 % des familles parisiennes. La moitié de ces familles habitent un logement conventionné
(26 489) et perçoivent l’APL, l’autre moitié (27 125) bénéficient de l’allocation logement.
⇒
Qui verse la mesure :
La CAF
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
L'allocation logement permet aux personnes qui en bénéficient de réduire leurs dépenses de
logement. Il existe deux allocations logement différentes selon la situation du bénéficiaire :
l'allocation à caractère familial (l'ALF) dont bénéficient 1,3 millions de personnes et l'allocation
à caractère social (l'ALS) perçue par 2,3 millions de personnes. A Paris, 27 125 familles sont
bénéficiaires de l’Allocation de Logement en 2008.
A Paris, 25 889 foyers monoparentaux, soit près de 37 % des foyers monoparentaux parisiens,
bénéficient en 2008 d’une allocation logement (APL ou AL).
Une allocation logement ne peut se cumuler avec une aide personnalisée au logement (APL)dont
peuvent bénéficier, quelle que soit la situation de famille, les célibataires ou mariés, avec ou
sans personne à charge, avec ou sans activité professionnelle, quelle que soit la nationalité. Le
logement doit avoir fait l'objet d'une convention entre son propriétaire et l'État (type HLM). Les
bénéficiaires de l’APL, soit 2,6 millions de personnes, sont dans la moitié des cas des familles,
parents isolés ou en couple, avec enfants. A Paris, 26 489 familles sont bénéficiaires de l’APL en
2008. Les plafonds sont passés de 1,7 fois le SMIC à 1,04 fois le SMIC.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
La Caisse d'Allocations Familiales verse des aides au logement aux familles disposant de faibles
revenus. En 2008, 6,3 millions de bénéficiaires perçoivent des aides au logement.
A Paris, 53 614 familles, dont près de 50% de foyers monoparentaux, bénéficient d’une
allocation logement (APF ou AL).
Conseil de Paris
43/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En 2008, le montant moyen de l’APL est de 213 €.
2.1.8.1.
L'allocation logement familiale (ALF):
⇒
Qui verse la mesure :
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure l’ALF :
La CAF
personnes qui assurent au moins la charge d'une personne (enfant, personne âgée ou
invalide),
personnes quelles que soient leurs nationalités (fournir un titre de séjour pour les personnes
de nationalité étrangère afin de justifier leur situation régulière),
personnes qui bénéficient de l'une des prestations suivantes : allocations familiales,
complément familial, allocation de soutien familial, allocation d'éducation de l'enfant
handicapé,
jeunes couples mariés depuis moins de 5 ans, à condition que chacun des deux époux ait
moins de 40 ans lors du mariage, sans enfant à charge,
femmes enceintes seules sans personne à charge à compter du 1er jour du mois civil suivant
le 4ème mois de la grossesse et jusqu'au mois civil de la naissance de l'enfant.
L’ALF s’adresse en très grande majorité aux couples avec enfants (54 % des bénéficiaires) et aux
parents isolés avec enfants (43 %). L'allocation logement familiale ne peut être saisie ni cédée.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées :
En 2008, le montant moyen de l’ALF est de 252 €.
2.1.8.2.
L'allocation logement sociale (ALS)
⇒
Qui verse la mesure :
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure, conditions exigées pour le logement :
La CAF
L' ALS est attribuée sous condition de ressources à toute personne qui ne bénéficie ni de l’APL,
ni de l’ALF. L’ALS, qui complète ainsi le système d’aides pour les personnes ayant des ressources
modestes, est allouée dans neuf cas sur 10 à des personnes isolées sans enfant et dans un cas sur
10 à des couples sans enfant.
Le bénéficiaire de l’ALF, l' ALS ou de l’APL doit être locataire ou colocataire en titre. Les
quittances de loyer et le bail doivent être donc rédigés en son nom propre. Le logement doit
constituer sa résidence principale, c'est-à-dire qu'il doit occuper les lieux au moins huit mois par
an. Seule restriction au versement de l'une ou l'autre de ces allocations, le propriétaire ne peut
pas être un des ascendants ou descendants du locataire.
La superficie du local doit respecter certaines normes : pour l'obtention de l'allocation de
logement sociale : la superficie habitable est de 9 m2 au moins pour une personne seule, de 16
m2 pour deux personnes (ajouter 9 m2 par personne en plus). L'allocation peut être versée à
chacun des membres d'un couple occupant un même logement (une chambre en maison de
retraite notamment) ; pour l'allocation de logement familiale : pour un ménage sans enfant ou
Conseil de Paris
44/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
deux personnes, il faut un minimum de 16 m2 ; pour trois personnes : 25 m2. Ajouter 9 m2 par
personne en plus avec au maximum 70 m2 pour huit personnes ou plus.
Le local doit être décent : il comprend un poste d'eau potable, des moyens d'évacuation des
eaux usées, des WC particuliers dans les maisons individuelles ou des WC communs situés à
l'étage ou au demi étage dans les immeubles collectifs, un moyen de chauffage.
Lorsque l'allocation est versée aux occupants d'une chambre, celle-ci doit être : un local
d'habitation composé d'une pièce unique, autonome ou située chez un particulier et dont les WC
ne sont pas situés à l'intérieur de cette pièce.
Le loyer ou le remboursement de l'emprunt doit atteindre un montant minimum (calculé en
fonction des revenus du bénéficiaire, et variable selon la région).
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées :
En 2008, le montant moyen de l’ALS est de 174€.
2.1.8.3.
Le calcul du montant des aides ALS, APL, ALF dépend :
des ressources de l'année précédente de l'intéressé,
de sa situation familiale,
de la nature de son logement,
de son lieu de résidence,
du nombre d'enfants ou de personnes à charges, et du montant de son loyer dans la limite
d'un plafond.
Les moins de 25 ans peuvent bénéficier de toutes ces aides à titre personnel, mais alors, leurs
parents ne recevront plus les prestations familiales les concernant.
En 2008, le montant moyen des aides s’élève globalement à 207 € par mois ; respectivement les
montants moyens sont de 252 € pour l’ALF, 174 € pour l’ALS et 213 € pour l’APL.
L'allocation logement est accordée pour une période de 12 mois commençant le 1er janvier de
chaque année ou à compter de l'ouverture du droit jusqu'au 31 décembre ; le dossier doit être
renouvelé chaque année.
Les personnes dont le bailleur est un parent direct ne sont pas considérées comme des
locataires, mais comme des personnes logées à titre gratuit, quel que soit le montant du loyer :
elles ne peuvent donc pas bénéficier de l'allocation logement.
2.1.9. Le congé paternité
⇒
Qui verse la mesure :
La Sécurité sociale
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
Le congé paternité instauré en 2002 permet aux pères de prendre 11 jours calendaires
consécutifs en cas de naissance simple (18 jours en cas de naissance multiple) dans les quatre
mois suivants la naissance ou l’adoption de l’enfant ; ce congé n’est pas fractionnable. Pour les
salariés, ce congé peut se cumuler avec les trois jours employeurs ou être pris séparément. A
Conseil de Paris
45/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
l'issue du congé de paternité, le salarié retrouve son précédent emploi ou un emploi similaire
assorti d'une rémunération au moins équivalente.
Le congé paternité s'applique à l'ensemble des salariés, travailleurs indépendants, travailleurs
agricoles, fonctionnaires et chômeurs indemnisés, quelle que soit l’ancienneté ou la nature du
contrat de travail (CDI, CDD, temps partiel, intérimaire, saisonnier, ...).
Le congé paternité est ouvert quelle que soit la situation familiale (mariage, PACS, union libre,
divorce ou séparation), quel que soit le lieu de naissance ou de résidence de l’enfant (en France
ou à l'étranger), et que l‘enfant soit ou non à la charge du père, dès lors que la filiation avec
l'enfant peut être justifiée et qu'un acte de naissance a été établi.
La Confédération Syndicale des Familles ainsi que sa Fédération Syndicale des Familles
Monoparentales, qui mènent depuis de nombreuses années une réflexion pour l’exercice d’une
co-parentalité responsable, considèrent que la création de ce congé paternité constitue un
préalable nécessaire à la prise en compte de l’exercice de cette co-parentalité.
Depuis trois ans, 60% des nouveaux pères ont bénéficié de ces deux semaines de congé
rémunérées. Ainsi, chaque année environ 350 000 / 400 000 pères demandent à profiter de ce
droit.
Plusieurs pays européens ont d’ores et déjà instauré un congé de paternité d’une durée
comprise entre une et deux semaines. Dans un rapport sur les congés parentaux dans plusieurs
pays européens, le service des études de législation comparée du Sénat a souligné la
généralisation du congé de paternité, sans qu’il y ait eu d’intervention législative au niveau de
l’UE, et des tentatives pour inciter les pères à prendre un congé au moment de la naissance de
leur enfant ou après celle-ci. Seules l’Allemagne et l’Italie n’ont pas de congé de paternité. En
Pologne, la récente réforme du Code du travail portant sur les congés liés à la naissance d’un
enfant crée un congé de paternité qui vient d’entrer en vigueur en début d’année 2010.
La durée du congé de paternité est assez homogène et comprise entre 1 et 2 semaines : elle est
de 10 jours en Belgique et en Suède, de 2 semaines au Danemark, de 15 jours en Espagne, de 1 à
2 semaines en Grande-Bretagne, au choix du père. En Pologne, sa durée est de 1 semaine en
2010 et de 2 semaines à partir de 2011. Les Pays-Bas, où le congé de paternité est limité à 2
jours, font exception à cette règle. En Espagne, le Parlement a définitivement adopté, en
septembre dernier, une proposition de loi tendant à porter la durée du congé de paternité à 4
semaines à compter de 2011. De même, en Grande-Bretagne, la réforme législative – pas encore
entrée en vigueur – qui allonge la durée du congé de maternité rémunéré prévoit de créer un
congé de paternité supplémentaire.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
Le congé paternité est soumis au même régime que le congé maternité. Le contrat de travail est
suspendu pendant la durée du congé et le salarié se voit verser la compensation de cette
suspension par des indemnités journalières de la Sécurité Sociale. L'indemnité journalière est
donc égale à 1/90 du salaire brut des trois derniers mois précédent le congé de paternité. Les
salaires pris en compte sont les salaires soumis à cotisations, dans la limite du plafond de
Sécurité sociale (soit 2 352 € pour 2002) auxquels sont déduites les cotisations salariales légales
et conventionnelles obligatoires ainsi que la CSG.
Le montant maximal de l'indemnité journalière est égal, après déduction de la CSG et de la
CRDS, à 62,88 € en 2009.
L'employeur n'est pas obligé de verser une indemnisation complémentaire (pour les salariés dont
la rémunération dépasse le plafond de Sécurité sociale). Toutefois, la loi prévoit que des
Conseil de Paris
46/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
négociations d'entreprise ou des négociations de branches peuvent s'engager pour prévoir le
versement d'un complément de rémunération permettant le maintien intégral du salaire.
Il existe une variation de la prise du congé en fonction de plusieurs facteurs :
la rémunération et les conditions d’indemnisation ; les fonctionnaires sont garantis du
maintien de la totalité de leur salaire. Une partie des autres pères, percevant un revenu
mensuel supérieur au plafond de la Sécurité Sociale, peut bénéficier d’un complément
d’indemnisation accordé par leur employeur.
La situation professionnelle du père ; la charge de travail reposant sur une seule personne,
il peut être difficile voire impossible de se faire remplacer. Des professions permettent
l’aménagement de leurs horaires (horaires variables, travail à temps partiel).
la stabilité de l’emploi ; les emplois instables, en contrats à durée déterminée ou en intérim
peuvent expliquer le moindre recours au congé.
Le degré d’investissement dans le travail ; les raisons d’un moindre recours sont liées aussi à
l’investissement dans la sphère professionnelle et à l’influence voire la pression exercée par
l’employeur quelque peu réticent.
2.2. Les avantages fiscaux en faveur des familles monoparentales
2.2.1. La demi-part fiscale supplémentaire accordée aux parents isolés
⇒
Qui verse la mesure :
Il s’agit d’une baisse des ressources de l’Etat
⇒
Nature de la mesure et bénéficiaires :
Depuis l’imposition des revenus de 1995, le premier enfant à charge des contribuables
célibataires, divorcés ou veufs, qui vivent seuls et supportent effectivement la charge d’un ou
plusieurs enfants, ouvre droit à une part de quotient familial au lieu d’une demi-part.
Depuis l’imposition des revenus de 2003, lorsque la charge des enfants est également partagée
entre les parents, chacun des deux premiers enfants donne droit à une majoration de quotient
familial de 0,25 part à chaque parent qui vit seul et assume seul la charge des enfants au cours
des périodes où ils résident à leur domicile.
Sur 1,43 millions de ménages potentiellement concernés par cette mesure fiscale, moins de la
moitié, soit un peu moins de 600 000 ménages, ont véritablement bénéficié d’un allègement
d’impôt au titre de cette dépense fiscale.
Parmi ces ménages bénéficiaires, l’avantage fiscal procuré par cette dépense fiscale profite
principalement aux foyers fiscaux les plus aisés. Un quart de cette dépense fiscale profite à 10 %
de ses bénéficiaires les plus aisés, dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 46 471 €.
⇒
Montant de la prestation et dépenses générées
L’avantage en impôt procuré par cette part fait toutefois l’objet d’un plafonnement spécifique
(3 980 € pour l’imposition des revenus de 2009).
En 2009, le coût de cette dépense fiscale s’est élevé à 415 M€, en hausse de 6,4 % par rapport à
2008 et de 12 % par rapport à 2006.
Conseil de Paris
47/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
2.2.2. Le maintien du quotient conjugal pour les contribuables veufs ayant un ou
plusieurs enfants à charge
⇒
Qui verse la mesure :
Il s’agit d’une perte de ressource pour l’Etat.
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
En application du Code Général des Impôts (article 194), les veufs ayant une ou plusieurs
personnes à charge (enfant ou non) bénéficient d’un nombre de parts égal à celui des
contribuables mariés ayant le même nombre de personnes à charge. En revanche, la majoration
de quotient familial octroyée aux parents isolés n’est pas applicable aux veufs.
Comme pour la dépense fiscale précédente, l’avantage fiscal est concentré sur les derniers
déciles. Plus de 22 % de cette dépense fiscale profite à 10 % de ses bénéficiaires les plus aisés,
dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 53 656 €.
⇒
Montant de l’avantage et pertes de recettes générées
En 2009, le coût de cette dépense fiscale s’est élevé à 82 M€, en hausse de 36 % par rapport à
2008. Sur les 183 300 ménages potentiellement concernés par cette mesure fiscale, seuls 74 670
ménages ont effectivement bénéficié d’un allègement d’impôt au titre de cette dépense.
2.2.3. La demi-part supplémentaire pour les contribuables vivant effectivement
seuls ayant eu un ou plusieurs enfants à charge
⇒
Qui verse la mesure :
Il s’agit d’une perte de ressources pour l’Etat
⇒
Nature et bénéficiaires de la mesure :
En application du code général des impôts (article 195), les personnes célibataires, divorcées ou
veuves sans personnes à charge mais ayant élevé au moins un enfant, avaient une demi-part
supplémentaire. Cet avantage fiscal bénéficiait par conséquent à des personnes qui n’ont pas
élevé seules leurs enfants, notamment dans le cas de couples qui se sont séparés après
l’indépendance financière de leurs enfants. La loi de finances pour 2009 a recentré, à compter
de l'imposition des revenus de l'année 2009, cet avantage fiscal au bénéfice des seuls
contribuables célibataires, divorcés, séparés ou veufs vivant seuls et qui ont supporté seuls à
titre exclusif ou principal la charge d'un enfant pendant au moins cinq années. Pour les
contribuables qui ne répondent pas à la condition d’avoir élevé seuls un enfant pendant au
moins cinq ans, l'avantage fiscal antérieur, plus important, est maintenu à titre dégressif pour
l'imposition des revenus des années 2009 à 2011 pour disparaître complètement pour l’imposition
des revenus 2012. .
Par ailleurs, le plafonnement de cet avantage a été accru, puisque fixé pour tous à 884 €, quelle
que soit l'année de naissance de l'enfant dernier-né.
⇒
Montant de la prestation et perte de recettes générées au détriment de l’Etat
En 2009, avant application de la réforme, le coût de cette dépense fiscale s’était élevé à
1,7Md€, en hausse de 9,3 % par rapport à 2008 et de 10,8 % par rapport à 2006.
Sur les 4,5 millions de ménages potentiellement concernés par cette mesure fiscale, 2,4
millions avaient effectivement bénéficié d’un avantage fiscal à ce titre.
Avec la réforme, le coût de la mesure devrait diminuer, s’établissant à 850 M€ pour 2013.
Conseil de Paris
48/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
La cour des comptes relève que par nature les mesures ne bénéficient qu’aux familles
monoparentales imposables
2.3. Majorations des plafonds de ressources en faveur des parents
isolés pour certaines prestations sous conditions de ressources :
complément familial,
prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE),
allocation journalière de présence parentale (AJPP),
allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH).
⇒
Impact des majorations :
L’ampleur de la majoration varie de 20 à 30 % selon les prestations et les configurations
familiales.
L’adéquation de ces majorations aux besoins des familles monoparentales n’a pas été évaluée.
⇒
Montant de la prestation
Le nombre de parents isolés bénéficiant de ces majorations de ressources n’est pas connu. Il en
est de même en ce qui concerne le taux d’exclusion, c’est-à-dire le nombre de parents isolés
situés au-dessus du plafond de ressources.
Toutefois, l’allocation de rentrée scolaire (ARS), pour laquelle pourtant le plafond de ressources
est le plus bas de l’ensemble des prestations familiales, ne comprend pas de majoration
spécifique du plafond de ressources pour les parents isolés.
2.4. Les dispositifs généraux majorés pour les parents isolés
Les prestations complémentaires pour handicap
⇒
Qui verse la mesure :
Le coût de la majoration pour parent isolé est actuellement supporté par la caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie (CNSA), contrairement à l’AEEH qui est financée par la branche
famille.
En 2009, le CNSA a ainsi versé à la CNAF un concours de 22,8 M€. Ce concours diminue à partir
de 2010, pour disparaître en 2012.
⇒
Nature de la mesure :
Depuis le 1er janvier 2006, les parents isolés perçoivent une majoration spécifique qui peut
s'ajouter lorsqu'un enfant est à la charge d'un parent isolé et qu’il bénéficie
de l'allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH),
de la prestation de compensation du handicap (PCH)
ou d'un complément (de 2ème, 3ème, 4ème, 5ème ou 6ème catégorie) attribué pour recours
à une tierce personne.
Conseil de Paris
49/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En conclusion de son rapport de septembre 2010 la Cour des comptes précise « que les
dispositifs publics destinés à aider les familles monoparentales, soit pour accroître leur
revenus, soit pour faciliter leur insertion sur le marché du travail, n’ont pas complètement
fait la preuve de leur efficacité, comme le montre la concentration persistante de la
pauvreté sur ces familles, en particulier sur celles qui ne sont pas dans l’emploi. ». Les
dispositifs financiers dont bénéficient les familles monoparentales sont insuffisamment
redistributifs selon les rapports de la Cour des comptes et de l’Assemblée nationale sur le
PLFSS.
Conseil de Paris
50/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
But de la mesure
Coût
Demi-part aux
parents isolés
maintien du quotien
conjugal pour les
veufs ayant une ou
plusieurs personne à
charge
la demi part
supplémentaire pour
les contribuables
vivant
effectivement seuls
ayant eu un ou
plusieurs enfants à
charge
allocation de soutien
familial
alléger l'impôt
415M€
alléger l'impôt
82M€ en
2008
alléger l'impôt
850M€
allocation parent
isolé subsidiaire à
l'ASF : longue pour
les enfants de moins
de 3 ans et courte
pour les parents
séparés depuis
moins d'un an
RSA socle majoré
prestations
complémentaires
pour handicap d'un
enfant en faveur des
parent isolés
majoration du
plafond de ressource
au bénéfice des
parents isolés pour
le PAJE, le
complément
familial, l'AJPP,
l'AEEH
l'intéressement
fondu dans le RSA
activité
nombre de Article
familles
concernée
s
600000
194 II
CGI
74670
194 CGI
montant
conditions Type
de
ressource
principaux
bénéficiares
variable selon le non
revenu
variable selon le non
revenu
avantage
fiscal
avantage
fiscal
ménages les
plus aisés
ménages les
plus aisés
2,4 M
195 CGI
variable selon le non
revenu
avantage
fiscal
ménages les
plus aisés
soutenir
1,173 Md€
financièrement le
parent seul ayant
une enfant à charge
717000
loi 841171
87,14€ si privé
d'un parent
116,18 si privé
de 2 parents
non
tous les
parents isolés
sans
conditions de
revenu
permettre un
soutien au parent
qui élève seul un
enfant a été intégré
le 1er juin 2009 dans
le RSA sauf dans les
DOM. Elle est
subsidiaire au RSA, à
l'ASF et aux créances
d'aliment
complément
ressource aux plus
de 25 ans à faibles
revenus
professionnels, lutte
contre pauvreté et
insertion
aide pour les
parents d'enfant
handicapé
1,024Md€
200000
créé en
1976
?
non
prestation
familiale de
2 types :
recouvrable
et non
recouvrable
prestation
familiale à
la charge de
l'Etat depuis
1999
environ
180000
100M€
chiffres
seront
connus
définitiveme
nt en 2010
?
?
loi du
variable
1er
décembr
e 2008
oui
prestation
sous condition
départemen de revenu
tale
?
?
oui
favorisé les parents
isolés ayant des
revenus
inconnu
dépend du texte de
chaque prestation
non
dépend de
la prestation
ou
allocation
de base
majoration
de plafond
variable
oui
prestation sociale
variable
oui
prestation départementale
sous condition de revenu
inconnu
favoriser l'emploi des parents
5317 en
monoparentaux en permettant de mars 2009
cumuler une allocation avec des
revenus d'activité
Le RSA activité
tous les
parents sans
conditions de
revenu, 98 %
sont des
femmes
sous condition
de revenu
bénéficie aux
familles qui
ont des
revenus
Source : tableau de la MIE d’après les différentes sources qu’elle a utilisé, Cour des comptes, Assemblée Nationale,
centre d’étude et de l’emploi, programme de qualité et d’efficience famille.
Conseil de Paris
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2.5. Des inégalités qui se creusent depuis 10 ans entre familles
monoparentales et familles biparentales.
2.5.1. Selon l’Assemblée Nationale les dispositifs ne sont pas suffisamment
concentrés sur l’aide aux familles monoparentales en état de précarité
Selon la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, dans le rapport sur le PLFSS
2011 : « les mesures redistributives permettent d’atténuer
l’écart entre les familles
monoparentales et les familles biparentales mais sans le résorber. La paupérisation des familles
monoparentales s’aggrave depuis 10 ans. L’assemblée nationale a qualifié la situation
d’alarmante. Elle relève que le déficit de la branche famille atteindra 3,2 milliard d’euros et
que 0,28% de recette de CSG seront transférée en 2011 de la branche famille à la caisse
d’amortissement de la dette social. La branche famille ne retrouvera donc son équilibre qu’en
2020, elle n’a donc plus assez de réserves pour engager une réforme des prestations sans
revenir sur les prestations existantes. Ce qui signifie qu’une amélioration des mesures destinées
aux familles monoparentales les plus pauvres doivent être gagées sur des économies effectuées
sur les prestations versées aux ménages les plus riches. ».
2.5.2. Les objectifs 2 et 3 du programme de qualité et d’efficience famille dans le
cadre du PLFS 2010 intéressent particulièrement les familles
monoparentales,
Les objectifs du PQE gouvernemental familles sont :
objectif 2, aider les familles vulnérables ;
objectif 3, concilier la vie familiale et la vie professionnelle.
En effet après redistribution le revenu familial médian est le suivant :
Tableau 1 : niveau de vie final médian des familles après intervention des prestations familiales,
logement, des minima sociaux et des allègements fiscaux
Couples
Célibataires
Sans enfant
23 539
17 501
Avec1 enfant
21 003
14 244
Avec 2 enfants
19 553
12 797
Avec 3 enfants et plus
16 088
12 797
Source : DREES 2006 actualisé 2008
2.5.3. Selon la cour des comptes la lutte contre la pauvreté nécessiterait de cibler
les transferts fiscaux et sociaux sur les familles monoparentales défavorisées
La Cour des comptes dans son analyse sur les aides publiques aux familles monoparentales a
formalisé en septembre 2010 les cinq critiques suivantes :
1. Les dispositifs publics pourtant conçus pour aider les familles monoparentales en situation
de précarité n’ont pas fait la preuve de leur efficacité le taux de pauvreté des enfants qui
en sont issus reste très élevé
2. Les dispositifs visant à accroître le revenu des familles monoparentales sont peu cohérents
Conseil de Paris
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3. Les dispositifs visant à accroître le revenu des familles sont insuffisamment ciblés sur les
familles monoparentales
4. Les dispositifs censés favorisés l’emploi des parents de famille monoparentales sont très
limités et ne prennent pas en compte leurs difficultés particulières
5. Pour ce qui concerne en particulier les avantages fiscaux ils bénéficient surtout aux ménages
monoparentaux les plus aisés
Les familles monoparentales qui ne représentent que 7 % des ménages, constituent à elles seules
20 % des ménages pauvres. Après redistribution, qui permet de réduire mais pas de résorber
l’écart des niveaux de vie, le niveau de vie médian d’un célibataire avec un enfant représente
après tous les transferts 68 % de celui d’un couple avec enfant (DREES enquêtes revenus fiscaux
et sociaux 2006 actualisé 2008).
Le taux de pauvreté des enfants vivant dans une famille monoparentale est de 38,4 % quand
celui de l’ensemble des enfants de l’ensemble des familles est de 18 %. 1
2.5.4. L’impact relatif des allocations et prestations sociales en faveur des
familles monoparentales les plus pauvres
La mission s’est particulièrement intéressée à l’indicateur Programme Qualité Efficience n° 2-1 :
l’impact redistributif du quotient familial, des prestations familiales, des minima sociaux et des
aides au logement pour les ménages de même composition familiale :
Des déciles de niveaux de vie sont estimés sur la population des ménages. La valeur du premier
décile correspond au niveau de vie en dessous duquel se situent les 10 % des ménages les plus
pauvres. En général, ils sont appréciés en rapportant le revenu disponible avant impôt aux unités
de consommation du ménage.
La comparaison est effectuée entre le premier décile, ménages les plus modestes, et le dernier
décile, ménages les plus aisés. Sur le plan fiscal l’intervention du quotient familial augmente
au contraire les inégalités pour toutes les typologie de familles, ainsi pour un couple avec trois
enfants l’intervention du quotient familial augmente les inégalités le ratio entre les déciles
extrêmes passe de 5,9 à 6,4.
Selon la Cour des comptes (rapport 2010 familles monoparentales) : « sur 1,43 million de
ménages potentiellement concernés par la mesure fiscale attribuant une demi-part
1
(Cf. le graphique proportion des enfants vivants dans les familles en situation de pauvreté dans la partie
1 de ce rapport)
Conseil de Paris
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supplémentaire aux parents isolés, moins de la moitié, soit 600 000 ménages ont véritablement
bénéficié d’un allègement d’impôt au titre de cette dépense fiscale. Et parmi ces ménages
bénéficiaires, l’avantage fiscal procuré par cette dépense fiscale profite principalement aux
foyers fiscaux les plus aisés. Un quart de cette dépense profite à 10% de ses bénéficiaires les
plus aisés, dont le revenu fiscal de référence est de 46 471€. »
Martin Hirsch lors de son audition de mars 2011 devant la MIE a estimé que le fondement
familialiste de la politique fiscale, augmente les inégalités entre les familles les plus pauvres et
les plus riches, il n’a aucun effet redistributif ce qui, selon lui, prouve l’intérêt de mettre en
place une politique familiale en direction des familles les plus pauvres.
Les prestations familiales et de logement représente 13,6% des revenus des familles
monoparentales et les minima sociaux 3,7 %, ce qui est plus important que pour les autres
ménages. Les familles monoparentales, soit 7 % des ménages, représentent 20% des ménages
pauvres. Le taux de pauvreté des parents isolés avec deux enfants ou plus, après impôts sur le
revenu, est de 68 % contre 31 % pour l’ensemble des ménages. (Source : DREES enquête revenus
fiscaux et sociaux actualisé 2010 programme qualité efficience).
⇒
Les aides aux logements sont celles qui ont le plus fort impact sur la réduction de
la pauvreté des familles précaires, notamment monoparentales.
Le taux de pauvreté est maximal pour les parents isolés à la tête de familles de 2 enfants ou
plus (40 %). On note que le plus fort impact sur la diminution des écarts provient des allocations
logement qui ont donc un fort effet redistributif. C’est donc sur ce domaine que l’effort doit
être porté, c’est ce qu’a fait la ville de Paris en créant une aide spécifique pour l’accès au
logement des familles monoparentales.
Quand au caractère redistributif ou non des allocations, la Cour des comptes déplore l’absence
de vision d’ensemble des avantages destinés aux familles monoparentales et en particulier aux
plus fragiles d’entre elles. Elle ajoute que la lutte contre la pauvreté des familles
monoparentales nécessiterait de cibler davantage les transferts fiscaux et sociaux sur les
familles monoparentales défavorisées.
⇒
La prestation d’accueil du jeune enfant doit être mieux adaptée aux besoins des
familles monoparentales.
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Il est nécessaire de renforcer le complément de libre choix du mode de garde pour les familles
monoparentales comme l’a suggéré la Mission d’Evaluation et de Contrôle de la Sécurité sociale
de 2009. Cette mesure pourrait être financée par la suppression du versement de l’allocation de
base de la PAJE pour les familles les plus aisées qui bénéficient du complément du libre choix du
mode d’activité.
⇒
Pour ce qui concerne l’allocation de soutien familial deux critiques majeures sont
faites :
l’absence de définitions du terme « hors d’état de payer sa pension alimentaire » pour
l’allocation de soutien familial non recouvrable qui représentait 96,9% des dépenses ASF de
la branche famille en 2008, une grande majorité de parents étant considérés comme « hors
d’état » de payer une pension ;
le mauvais fonctionnement de l’allocation différentielle pour l’ASF recouvrable.
La rapporteure du PLFSS 2011 estime donc nécessaire d’engager au plus vite une réforme de
l’allocation de soutien de familial recouvrable qui vise à compenser les non paiements partiels
ou totaux des pensions (10 % et 30 % selon la dernière enquête de l’INED de 1985). Par
construction elles sont dépendantes du montant des pensions.
⇒
Le mode de garde opposable :
De nombreux parents monoparentaux ayant des horaires professionnels atypiques (horaires
décalés, multi-employeurs) le problème des gardes d’enfants se pose avec encore plus de force,
or le taux de couverture des besoins (nombre de places offertes pour 100 enfants) en matière de
crèche a décru en France les trois dernières années :
1er janvier 2007
Taux de couverture 48,3
national crèches
1er janvier 2008
1er janvier 2009
48
47,4
Source : MIE d’après chiffres AN
Cependant Paris figure parmi les villes dont les capacités d’accueil théorique pour 100 enfants
sont les plus élevées (entre 58 et 73), indicateur 3-2 du PQE 2009 programme famille.
Pour ce qui concerne la densité moyenne des places agréées en établissements d’accueil de
jeunes enfants (EAJE) pour 100 enfants de moins de 3 ans, Paris est en tête des départements
les mieux dotés en 2007 :
Paris 37,5
Médiane France 10,6
Médiane départements mieux dotés 18
Médiane départements les moins bien dotés 6,3
2.5.5. Le caractère insuffisamment redistributif des allègements fiscaux pour
les parents séparés selon la Cour des comptes :
Le taux de pauvreté des familles monoparentales justifierait un ciblage des interventions
publiques sur les familles monoparentales défavorisées… Les aides destinées à accroître les
revenus de ces familles manquent de cohérence, notamment du fait de l’importance relative des
avantages fiscaux.
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Ces mesures fiscales dont certaines sont coûteuses et qui par construction ne bénéficient pas
aux ménages monoparentaux non imposables profitent aux ménages les plus aisés.
Ces avantages devraient être réexaminés et redéployés.
Les coûts fiscaux des mesures sont les suivants :
Demi-part supplémentaire accordée aux parents isolés, le coût en 2009 est de 415 M€, sur
les 1,43 millions potentiellement concernés, seulement 600 000 ont véritablement bénéficié
d’un allègement d’impôts. De plus, un quart de cette dépense fiscale profite à 10 % de ses
bénéficiaires les plus aisés dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 46 471 euros ;
Le maintien du quotient conjugal pour les contribuables veufs ayant un ou plusieurs enfants à
charge, le coût en 2009 est de 82M€ ; sur les 183 300 ménages concernés, 74 670 ont
bénéficié d’un allègement. 22 % de cette dépense fiscale profite aux 10 % des bénéficiaires
dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 53 656€ ;
La demi part supplémentaire pour les contribuables vivant effectivement seuls ayant eu un
ou plusieurs enfants à charge, le coût en 2009 est de 1,7Md€ (après réforme estimé à
850M€) ; sur les 4,5 millions de ménages potentiellement concernés par cette mesure fiscale,
2,4 millions en avaient bénéficié.
Les mesures fiscales en fonction de l’âge des enfants :
⇒
Enfant majeur rattaché :
L'enfant majeur est en principe imposé distinctement et doit faire une déclaration séparée. Il
peut demander le rattachement à la déclaration de l’un ou l’autre de ses parents :
s’il a moins de 21 ans
ou s’il a moins de 25 ans et poursuit des études
ou s’il est handicapé quel que soit son âge
A noter : en cas d’imposition séparée des parents, l’enfant majeur ne pourra être rattaché qu’à
l’une des deux déclarations de revenus.
Enfant majeur non rattaché :
Si l’enfant n’est pas rattaché, chaque parent peut déduire le montant de la pension alimentaire
qu'il verse à cet enfant, quel que soit son âge, dès lors qu'il n'a pas de revenus suffisants. Par
ailleurs, si un enfant est majeur et n’a pas demandé le rattachement au foyer fiscal d’un parent
et si le parent n’a plus de personnes à charge, celui-ci peut bénéficier d’une demi-part
supplémentaire s’il vit seul et s’il a eu la charge d’un de ses enfants pendant au moins cinq ans
en tant que parent isolé (célibataire, séparé ou divorcé).
A noter : cette dernière condition n’est pas exigée si le foyer fiscal a déjà bénéficié de cette
demi-part supplémentaire pour l’imposition de ses revenus de 2008. Le foyer fiscal la conserve,
à titre transitoire, jusqu’à l’imposition des revenus de 2011 (déclaration déposée en 2012). Mais
l’avantage en impôt sera progressivement réduit.
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2.5.6. L’accompagnement dans l’emploi des familles monoparentales est
insuffisant selon le Rapport de Assemblée Nationale2
Selon le rapport sur le PLFSS 2011, les prestations familiales et sociales à destination des
familles monoparentales jouent un rôle de revenu d’assistance enfermant les mères dans une
pauvreté durable. Selon ce rapport, « le bilan de ces mesures est décevant. Les gains à la
reprise d’emploi sont moindres pour les familles monoparentales que pour les couples. Ainsi,
des études menées par la direction générale du trésor montrent qu’une famille monoparentale
de deux ou trois enfants n’a aucun revenu supplémentaire au titre du RSA activité si elle
reprend un emploi »
La MIE estime qu’il est donc nécessaire de renforcer l’accompagnement à l’emploi.
Pour ce qui concerne l’accès aux modes de garde des familles monoparentales, rien n’a été fait
depuis 2006 selon le rapport PLFSS. Notamment, l’évaluation de l’impact de l’article L214-7 de
la Sécurité Sociale (sur l’obligation d’accueil des enfants de moins de 6 ans de bénéficiaires de
minima sociaux), n’a pas été effectuée.
3. LA PRISE EN COMPTE DES FAMILLES MONOPARENTALES PAR LA VILLE DE PARIS
Les dispositifs sont nombreux mais peu visibles ainsi qu’ont pu le préciser des responsables
d’associations lors de leurs auditions, ou des mères de familles monoparentales, lors du
déplacement d’une délégation de la MIE au Café des parents le 17 mars.
3.1. La délégation « Famille » à la Ville de Paris
Si la « famille » relève de la compétence de la CAF, qui applique des dispositifs nationaux, une
délégation Famille a été créée au sein de la collectivité parisienne.
Une Direction de la Famille et de la Petite Enfance a été créée en 2004 et des correspondants
Famille ont été nommés dans chacune des directions de la Ville afin de les sensibiliser à ce
sujet. Le but est de rendre l’espace urbain plus accueillant aux familles, dans la politique du
logement avec la construction de logements familiaux, dans l’offre d’accueil de la petite
enfance, par l’évolution des aides financières (création de Paris Logement Familles
Monoparentales notamment), par le développement de l’offre de loisirs en famille, dans
l’accompagnement à la parentalité (Lieu d’Accueil Enfants Parents, médiation familiale,
papothèques, groupe de parole entre parents, médiation scolaire etc.)
Deux instances ont été créées afin de mieux connaître les familles parisiennes : l’Observatoire
des Familles Parisiennes et le Conseil Consultatif des Familles Parisiennes.
Créé en 2006 en partenariat avec l’APUR, le Rectorat, la CAF, la Préfecture de Paris et des
associations, l’Observatoire des Familles Parisiennes a pour vocation de mieux faire connaître les
familles parisiennes, leurs principales caractéristiques selon les arrondissements, de comprendre
leurs évolutions et d’analyser les usages différenciés qu’elles font des services et équipements
parisiens mis à leur disposition. L’observatoire des Familles publie un rapport annuel sur les
familles à Paris et a publié 3 études sur les foyers monoparentaux en 2008 et 2010
Le Conseil Consultatif des Familles parisiennes, mis en place en mars 2002 (et dont plusieurs
membres ont été entendus par la MIE) favorise les échanges entre les élus et les responsables de
l’administration, leurs principaux partenaires institutionnels, des associations représentatives
des familles parisiennes, dont la fédération des familles monoparentales.
2
rapport PLFSS AN B.3page 53
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Le CCFP a trois missions essentielles : l’information, l’appui, l’observation et la consultation. Il
peut aussi être force de propositions. Il se réunit régulièrement sous forme d’ateliers de travail
destinés à réfléchir à la mise en œuvre opérationnelle des préconisations issues des études. Les
conseils des parents en crèche, les Relais Information Familles ou encore le protocole mode de
garde favorisant l’accès aux modes d’accueil pour les familles monoparentales au Revenu
Solidarité Active
Les familles monoparentales bénéficient des dispositifs destinés à l’ensemble des familles.
3.2. Les aides facultatives du CASVP destinées aux familles pour
l’accès et le maintien dans le logement
3.2.1. Paris Logement Familles Monoparentales versée par le CASVP :
De l’Allocation Parent Seul Enfant Seul à Paris Logement Familles Monoparentales (PLFM) :
1977 est l’année de la mise en place de l’Allocation Parent Seul Enfant Seul servie aux parents
parisiens élevant seuls un seul enfant de 3 à 16 ans avec des ressources inférieures à 431 € ; le
forfait annuel fixé à 2 750 F, environ 419 € par an, soit l’équivalent de 35 € par mois. En 1993, la
prestation devient l’Aide au Logement Parent Seul Enfant Seul (ALPSES), centrée sur le logement
et un taux d’effort de 20% est exigé. Le montant est de 205 F par mois, soit 39 €.
En 2002, l’ALPSES devient l’Allocation Logement Familles Monoparentales, ouverte sous
condition de ressources aux familles monoparentales quel que soit le nombre d’enfants à charge,
notion élargie aux enfants de 0 à 25 ans. Ce dispositif a pour but d’aider les familles
monoparentales à mieux supporter leurs dépenses de logement.
Le plafond de ressources a été fixé à 1 100 € et le montant maximal triplé à 122 € par mois, soit
1 464 € par an. En 2007, le plafond de ressources étant relevé à 1 300 €, près de 5 000 familles
sont bénéficiaires et la dépense annuelle s’élève à 7 523 185 €.
En 2009, les titulaires du Revenu Solidarité Active majoré (ex-API) sont intégrés au dispositif et
le plafond de ressources de PLFM est relevé à 1 600 € pour être aligné sur celui des autres aides.
En 7 ans de 2002 à 2009, le nombre d’allocataires de PLFM a doublé. Au 31 décembre 2010,
8 820 familles monoparentales sont aidées et le taux de couverture des familles monoparentales
éligibles de 1 ou 2 enfants est très élevé, à hauteur de 82 % ; les taux moyens des autres
prestations sont largement inférieurs. Le montant versé moyen est de 106 € et la dépense
annuelle s’élève à 11 millions €.
3.2.2. Aide aux familles en cas de chute brutale de ressources
Les bénéficiaires sont les familles victimes d'une chute brutale et involontaire de ressources due
à une perte d'activité professionnelle (chômage, maladie, accident du travail...) ou à une
situation de rupture familiale (divorce, veuvage...). Si la situation l'exige, le travailleur social
soumet à une commission des propositions d'aides pour permettre de faire face aux dépenses de
logement, dans la limite de 458 euros / mois, ou aider à payer les factures d'électricité et/ou de
gaz. Il peut être proposé éventuellement le remboursement du forfait mensuel ''navigo'' (zone 12). L'Aide aux familles en cas de Chute Brutale de Ressources peut être accordée au maximum
pour un trimestre. C'est le travailleur social qui au vu de la situation, sollicite le renouvellement
de l'aide.
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3.2.3. Allocation exceptionnelle Ville de Paris
Les bénéficiaires sont les Parisiens devant faire face à des difficultés financières temporaires et
imprévues.
Le montant de l'aide, variable et fonction de la situation de la personne, est fixé par une
commission. En cas de sinistre nécessitant un hébergement en urgence, le bénéfice d'une
allocation peut également être accordé par la commission. L'attribution de cette aide ne peut
être renouvelée de façon régulière. L'allocation exceptionnelle n'est pas cumulable avec les
aides versées au titre de l'aide sociale à l'enfance.
3.2.4. Paris Energie Familles :
C’est une aide versée par le CASVP à 34 000 bénéficiaires en 2010 (appelée avant Avantages EDF
aux familles). Cette prestation du CASVP sert à aider certaines familles pour leurs dépenses
d’électricité et/ou de gaz. En 2009, cette mesure a concerné 32 750 foyers (dont 402 au titre de
l’Aide aux familles en cas de Chute Brutale de Ressources, qui comprend notamment une prise
en charge forfaitaire des dépenses d’énergie) qui ont bénéficié de ce dispositif, pour un coût
annuel de près de 7,2 millions d’euros.
Le montant annuel de l'aide déduit des factures d'électricité et/ou de gaz, est fonction de la
composition et de l'imposition familiales : il s’élève respectivement à 138 € pour les familles non
imposables avec 1 ou 2 enfants à charge et à 275 € pour les familles de 3 enfants ou plus ou
ayant 1 enfant en situation de handicap, sous réserve de leur imposition.
L'aide est versée directement aux fournisseurs d'énergie.
Cet avantage n'est pas cumulable avec d'autres aides à l'énergie existantes délivrées à titre
préventif.
Paris Energie Familles est accordée pour une durée d'un an à compter du premier jour du
mois correspondant à la date de réception du formulaire de demande par la section du
CASVP. Elle s’adresse, soit aux familles non imposables avec 1 ou 2 enfants à charge, soit aux
familles ayant au moins 3 enfants à charge ou 1 enfant handicapé, dès lors que leur montant
d’imposition est inférieur ou égal à 1 220 €. Une majoration de 534 € par enfant
supplémentaire est appliquée à ce plafond, à partir du quatrième enfant à charge.
En cas de garde alternée, l'octroi d'une aide à mi-taux à chacun des deux parents peut, sous
certaines conditions, être envisagé.
3.2.5. Le Fonds Solidarité Logement
31 % des bénéficiaires du FSL (qui prend en charge les dettes de loyer et les démarches d’accès
au logement) sont des familles monoparentales ; 36 % des bénéficiaires du Fonds Solidarité
Urgence (pour les dettes de moins de deux mois) sont des familles monoparentales ;
3.2.6. Le Prêt Paris Logement 0% (PPL 0%)
Ce prêt sans intérêt est accordé par toute banque ayant signé une convention avec la Ville de
Paris pour financer l’achat d’un logement par un ménage parisien primo-accédant respectant
des plafonds de ressources correspondant sensiblement au logement social de type Prêt Locatif
Social (PLS).
Selon la DLH, au 01/01/10, 11 438 primo accédants ont bénéficié d’un PPL 0% depuis sa création
en 2004, dont 293 familles monoparentales (soit 2,6 %), parmi les 1 630 familles. En 2009, ce
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sont 80 familles monoparentales parisiennes qui ont bénéficié d’un PPL 0% pour accéder à la
propriété à Paris.
Source : APUR bilan annuel sur l’accès au logement social à Paris (novembre 2010)
Source : CASVP
Conseil de Paris
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Source : CASVP
3.3. L’accompagnement social et dans l’emploi
3.3.1. Le service social départemental polyvalent (SSDP)
Le service social départemental accueille les familles, les informe ou les oriente, et après
évaluation les accompagne individuellement ou au cours d’actions collectives. Les travailleurs
sociaux mettent notamment en place avec les familles des actions sociales permettant l’accès
au droit et aux prestations, favorisant l’insertion professionnelle (RSA…), contribuant au
maintien dans le logement, protégeant les personnes vulnérables (protection de l’enfance,
personnes handicapées, personnes âgées) et les soutenant les familles dans les difficultés de la
vie quotidienne.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Le SSDP réalise chaque année de 430 000 à 440 000 accueils ; 270 000 environ font l’objet d’une
orientation vers un travailleur social. 45 000 à 50 000 ménages font l’objet d’un suivi
3.3.2. Les centres sociaux
Paris s’est doté de 8 nouveaux centres sociaux qui ont été créés depuis 2001, portant le nombre
de centres sociaux à 34 (28 associatifs et 6 gérés par la CAF). Chaque centre social comprend 4
ou 5 salariés et bénéficie de l’intervention d’une centaine de bénévoles environ.
Il s’agit de « lieux-ressources », de lien social où sont notamment proposées des activités pour
les mères et les enfants. Certains mettent en place des actions d’insertion pour les femmes ;
Les 28 centres sociaux (associatifs), équipements de proximité identifiés comme lieu
d’animation sociale, éducative et culturelle en direction des familles et des habitants d’un
quartier, participent à des actions de prévention, sous l’égide d’une charte signée avec la CAF,
la fédération des centres sociaux et le Département. Ils sont gérés par 26 associations pour un
budget de 3,3 M€ (fonctionnant chacun grâce à 4 ou 5 salariés et une centaine de bénévoles). Le
centre social de la Clairière conduit en outre une action sur les métiers d’auxiliaires de vie et
parentaux.
En 2008, les 34 centres sociaux (de la CAF et associatifs) ont accueilli 50 000 personnes, 12 000
familles ayant participé aux diverses activités, organisées notamment le soir ou le week-end
pour les mères isolées et leurs enfants (source : Schéma Départemental de Prévention et de
Protection de l’Enfance SDPPE 2010/2014). La population accueillie pour l’alphabétisation,
l’insertion, les ateliers sociolinguistiques est composée à 90 % de familles monoparentales.
La mission s’est rendue dans les locaux du centre social et culturel « Danube » pour des
échanges avec les responsables du centre.
Ce centre offre aux habitants de ce secteur de la « Politique de la Ville », comprenant 90 % de
logements sociaux et 42 % de familles monoparentales, un certain nombre d’activités (atelier
informatique, linguistique, écrivains publics, accompagnement scolarité, centre de loisirs
collégiens) ; il est aussi un lieu d’échange entre les familles. Ce centre, travaillant avec une
vingtaine aujourd’hui d’associations insertion/culture (en 2002, seulement 2 structures
associatives) valorise particulièrement le bénévolat et comprend 5 salariés (en fait 3,5 ETP). Par
exemple, le samedi les ateliers sont encadrés seulement par des bénévoles, en particulier les
ateliers linguistiques et des associations accueillent le dimanche. Il est en outre ouvert du lundi
au vendredi et il offre un accueil spécifique pour les familles monoparentales. La responsable du
secteur famille a informé la mission que sur 50 familles adhérentes 40 % étaient des familles
monoparentales.
Le centre social Danube héberge le « projet 19 » qui œuvre pour la création d’entreprises,
l’accompagnement à l’emploi, la facilitation du parcours professionnel, le renforcement du lien
social et le développement associatif depuis 14 ans. Projet 19 monte également des projets pour
le 19ème notamment « Parcours d’elles » concernant 360 femmes visant le retour à l’emploi.
3.3.3. Les espaces insertion et le RSA
Les neuf Espaces Insertion dépendent du SSDP. Ce sont des services spécialisés qui constituent le
pivot de la mise en œuvre du Revenu de Solidarité Active. Ils évaluent la situation des
bénéficiaires du RSA et proposent leur orientation vers l’accompagnement le plus adapté : Pôle
Emploi, Cellule d’Appui Pour l’Insertion, associations conventionnées, SSDP. ils assurent
l’accompagnement socio-professionnel des bénéficiaires proches de l’emploi et jouent un rôle
de service ressources en matière d’insertion
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Paris compte 60 000 allocataires du RSA relevant du département dont 21 % de familles
monoparentales, soit 12 500 familles. Au regard de la proportion de familles monoparentales à
Paris (7,4 % des ménages), ces dernières sont très largement représentées.
Parmi ces 12 500 familles monoparentales bénéficiaires du RSA, 4 500 relèvent du RSA
majoré, soit 7,5 % des allocataires du RSA contre 15 % pour la moyenne nationale ; il s’agit des
femmes enceintes ou des familles monoparentales ayant à charge un ou plusieurs enfants de
moins de trois ans. Les autres familles monoparentales ( bénéficiaires du RSA non majoré) ont
des enfants plus âgés.
Le coût du RSA majoré s’élève à 25,6 millions d’euros, représentant 8,7 % des dépenses
engagées pour le RSA pris dans sa globalité. Le RSA majoré s’élève à 190 euros, en dehors du
forfait logement. Le RSA pour une personne seule est de 410 euros ; une famille monoparentale
dont l’enfant est âgé de plus de trois ans touche 590 euros.
Le RSA majoré prend le relais de l’API, l’Allocation Parents Isolés, conçue dans une logique de
politique familiale, peu axée sur l’insertion professionnelle. Le RSA introduit cette logique
d’insertion, y compris pour les familles monoparentales et/ou bénéficiaires du RSA majoré.
En 2009, au moment de la mise en place du RSA, il a été décidé, à Paris, de proposer un rendezvous à l’ensemble des allocataires du RSA majoré, y compris aux anciens allocataires de l’API,
afin de les rencontrer et de s’assurer de leur suivi social. Il s’est avéré que la moitié d’entre eux
n’était pas connue des services sociaux. Il leur a été proposé un référent social. Cette démarche
d’aide à l’insertion est ainsi offerte non seulement aux nouveaux entrants, mais aussi à
l’ensemble des personnes déjà inscrites dans le dispositif et qui basculaient de l’API au RSA. Des
suivis sociaux par les SSDP, par la CAF ou par des associations ont été proposés.
Les familles monoparentales bénéficient du même accompagnement que les autres allocataires
du RSA. De plus, les parcours d’insertion sociale sont très souvent couplés à des parcours
d’insertion professionnelle : beaucoup de dispositifs tentent de combiner ces deux approches.
Le Profil des allocataires du RSA majoré : 6 % des allocataires ont moins de 20 ans ; 75 % ont plus
de 25 ans. Une part non négligeable des allocataires du RSA majoré est âgée de plus de 35 ans.
Généralement, les allocataires du RSA majoré ont un seul enfant à charge.
Les familles monoparentales sont plus ou moins éloignées de l’emploi et de façon générale, un
certain nombre de freins sociaux vient compliquer l’insertion : les problèmes linguistiques ; un
faible niveau de formation ; une faible expérience professionnelle ; le problème de gardes
d’enfants, au-delà de la petite enfance en particulier pour les enfants non scolarisés et
scolarisés dont la mère travaille selon des horaires décalés. Ces freins sociaux sont davantage
marqués pour les allocataires du RSA majoré.
Face à ce public nouveau et spécifique pour la DASES, un groupe de travail entre la DASES, la
CAF et Pôle emploi définissent des parcours d’insertion spécifiques, qui seront intégrés dans le
futur plan départemental d’insertion et d’emploi (2011). Les enjeux sont les suivants :
accompagnement social ; motivation pour l’emploi et démarche de conviction pour les jeunes
mères ; évolution de l’offre d’insertion, en prenant en compte le faible niveau scolaire, vers des
actions de préqualification ; diversification des métiers au-delà des emplois de service ;
Une part importante des familles monoparentales jouit du RSA Activité, un dispositif en plein
développement (13 500 bénéficiaires à Paris) : ce complément de ressources pour les
travailleurs dépend de l’État et concerne 3 900 familles monoparentales.
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3.3.4. Le Plan Départemental d’Insertion
En complément des dispositifs standards, et dans le cadre du plan départemental d’insertion,
des dispositifs spécifiques existent à destination des familles monoparentales :
1 400 familles monoparentales au RSA sont suivies par cinq associations, relevant de marchés
publics, spécialisées dans l’accompagnement des allocataires du RSA (accompagnement
social renforcé et appui à l’insertion) ;
1 000 allocataires du RSA majoré sont suivis par la CAF : un accord a été passé avec la CAF,
au moment de la mise en place du RSA majoré, pour mettre en œuvre un suivi particulier de
ces familles.
Des actions locales ou de proximité, encore expérimentales, destinées à l’ensemble des
familles, concernent, de fait et de façon significative, un nombre important de familles
monoparentales :
⇒
autour des métiers de l’aide à la personne :
avec l’association de la Croix Saint-Simon. Une démarche de formation (pré-qualification,
formation de 70 heures) est couplée à la mise en relation avec des familles ;
le centre social de la Clairière : action sur les métiers d’auxiliaires de vie et parentaux.
De manière générale, la DASES finance et développe des actions de proximité de soutien à
l’insertion pour des femmes beaucoup plus éloignées de l’emploi, dans les quartiers
dits « politique de la ville ».
Les services sociaux mettent en place des actions collectives afin de conforter les femmes dans
leur rôle de mère, de chef de famille, leur donner du réseau. De nombreuses actions existent,
notamment dans différents arrondissements (les 10e, le 18e, le 11e, etc…), à titre d’exemple
original, est citée une action menée avec la Direction des affaires culturelles qui offre un accès
à des concerts, les « Concerts tea », au théâtre du Châtelet (réalisés par les jeunes talents du
Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris à 17h, ces concerts
bénéficient de tarifs très bas, 5€ pour les enfants et 10€ pour les adultes. Les places enfants
sont gratuites avec une carte famille).
Face au cumul des facteurs de fragilité, en termes de ressources et d’isolement, l’enjeu central
est l’action de prévention sur les facteurs de vulnérabilité grâce aux outils suivants : l’accès
aux droits ; les aides facultatives et spécifiques du CASVP ; le soutien à la parentalité ; l’aide
aux enfants ;
Pour la DASES, les perspectives sont multiples :
agir en prévention pour tenter de conjuguer les démarches de soutien social à l’insertion et
à la parentalité et les dispositifs de garde. Il est remarquable que les échecs résultent
souvent de l’absence de prise en compte de l’un de ces facteurs dans la démarche globale
d’insertion ;
développer des actions de proximité territorialisées, pour l’insertion et pour lutter contre
l’isolement ;
développer les réponses d’assistance éducative ;
faire évoluer l’offre d’insertion ;
Conseil de Paris
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développer, avec l’État, l’offre d’hébergement d’urgence et d’insertion, notamment pour
les familles monoparentales ;
la question de la précarité demeure centrale, même si elle n’est pas du ressort exclusif de la
municipalité : une réflexion autour de la conception du dispositif de prestations familiales
doit être menée.
Les meilleurs moyens de lutte contre la pauvreté sont les dispositifs de protection sociale les
plus larges. Les allocations familiales jouent un rôle important dans la diminution de la
pauvreté. Un critère demeure problématique : celui d’être parent d’au moins deux enfants.
3.3.5. Majoration isolement du RSA (ex Allocation Parent Isolé API) financé par le
Département
Le RSA « forfaitaire », également appelé RSA « de base » ou « RSA socle », vise les anciens
bénéficiaires de l’API et du RMI. Il joue le rôle de revenu minimum garanti quand les personnes
n’ont aucune activité rémunérée. Le RSA socle est financé par les départements. Comme le RMI
et l’API, le RSA socle est une allocation subsidiaire dont le montant varie selon le nombre
d’enfants à charge et la situation familiale.
L’Etat a transféré la charge qui pesait sur lui au titre de l’API aux départements.
Les personnes isolées assumant la charge d’un ou plusieurs enfants ainsi que les femmes isolées
en situation de grossesse bénéficient d’une majoration limitée dans le temps. Cette majoration,
dite « RSA socle majoré », est équivalente, tant par son montant que ses conditions
d’attribution, à l’API.
Avec la mise en place du RSA socle majoré, les départements prennent ainsi désormais en
charge les anciens bénéficiaires de l’API, auparavant financée par l’Etat. Or, selon la cour des
comptes : « ce transfert de financement entre l’Etat et les départements s’est accompagné
d’une forte augmentation des dépenses (+12,3 % sur la période juin-septembre 2009 en incluant
le reliquat d’API par rapport à la même période de l’année précédente, +19 % sur la période
juin-décembre).
L’effet prix (revalorisation de la base mensuelle de calcul des allocations familiales -BMAF- en
2009) n’explique qu’une partie très limitée de la dépense (3 % sur les 19 %). L’augmentation des
dépenses comptables mensuelles entre juin 2009 (69,4 M€) et décembre 2009 (95,3 M€ sans le
reliquat d’API) résulte principalement de l’augmentation des effectifs. Le nombre de foyers
bénéficiaires du RSA socle majoré s’élevait à 189 000 en juin 2009 contre 176 000 bénéficiaires
de l’API en mars 2009, soit une augmentation de 13 000 bénéficiaires (15 000 en tenant compte
du reliquat d’API, soit +8,4 %). Sur cette même période, le RSA socle non majoré n’a progressé
que de 3,9%. »
Sur la période juin-octobre 2009, le département de Paris a vu augmenter de 14% son nombre
d’allocataires, API / RSA socle majoré.
3.3.6. Les Parcours linguistiques vers l’emploi pour les femmes des quartiers
Le programme « parcours linguistiques vers l’emploi pour les femmes des quartiers » - financé
par la DDEEES au titre du Contrat urbain de cohésion sociale (440 000 € par an représentant
environ 50 % du coût total) - concerne 500 femmes par an, dont 30 % à 40 % en situation
monoparentale. Il est mis en œuvre par une vingtaine d’associations (centres sociaux,
organismes de formation, SIAE, etc.) et permet de proposer une offre de formation de
proximité, intermédiaire entre les ASL (Actions socio langagières) et les formations du PDAE
(Programme départemental d’accès à l’emploi) et de la Région, avec des contenus pédagogiques
fortement connectés aux objectifs emploi, selon des modalités adaptées aux besoins des
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femmes : horaires, articulation vie professionnelle /vie personnelle, travail sur le projet
professionnel, compatibilité avec travail à temps partiel ou postes dans le secteur de l’insertion
par l’activité économique.
L’expérimentation des Parcours ADAGE et ARFOG :
Ces deux opérateurs du programme des « parcours linguistiques vers l’emploi » ont présenté
conjointement un projet expérimental qui a démarré en janvier 2011 et concerne, pour la
première phase, deux fois 30 femmes avec un objectif de montée en charge progressive à 100
femmes d’ici fin 2011. Il s’agit d’un accompagnement « sur mesure » vers la formation et
l’emploi, mobilisant fortement le partenariat des travailleurs sociaux, structures de proximité,
ESS, entreprises… intégrant la résolution durable des problèmes de gardes d’enfants, le soutien
à la parentalité, la lutte contre l’isolement, l’élargissement des choix professionnels, accès à la
culture et aux compétences clé…
3.3.7. Les restaurants solidaires
Le 15 septembre 2010, les cinq restaurants émeraude (Boutebrie dans le 5ème, Europe dans le
8ème, Vellefaux dans le 10ème, Artistes dans le 14ème et Réservoir dans le 20ème), qui accueillent
le midi les personnes âgées se sont transformés en restaurants solidaires dédiés aux Parisiens en
difficulté.
L’objectif est d’améliorer la qualité de l’aide alimentaire et de remplacer la distribution du
Cœur de Paris devant l’entrée du cimetière du Père Lachaise, par une offre de restauration
assise.
Selon la directrice du CAS VP, quelques 800 repas environ sont actuellement servis chaque jour
dans ces restaurants solidaires qui accueillent aussi des familles (ce qui nécessitera sans doute
l’aménagement d’espaces spécifiques) et dont la fréquentation est essentiellement le fait de
familles monoparentales
3.4. L’accès au logement et à l’hébergement social :
3.4.1. L’accès au logement pour les familles monoparentales
Pour la plupart, les chiffres concernent les données de 2009 (fichier des demandeurs au 31
décembre 2009, relogements 2009) sauf sur l'accord collectif et Louez solidaire, où les données
concernent 2010 (au 1er décembre 2010 environ).
Sur les relogements 2009, elles ont représenté 1020 relogements sur 4308 (soit 23,7%) :
289 familles monoparentales relogées sur 1223 relogés par le Maire de Paris (23,6%)
292 familles monoparentales relogées sur 1284 relogés par les MA (22,7%)
132 familles monoparentales relogées sur 693 échanges (19%)
307 familles monoparentales relogées sur 1108 relogements de
(27,7%).
Grosse majorité de ménages dont les revenus sont inférieurs aux plafonds PLAI.
Forte proportion de locataires dans le privé.
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droit et accord collectif
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Pour les relogements de droit, on a également beaucoup de personnes logées dans un hôtel
social , un centre d'hébergement ou un logement d'urgence, et des personnes logées dans un
foyer.
Sur l'accord collectif, les familles monoparentales représentent 34% des familles (495 sur un
total de 1449), mais cette proportion est de 38% pour les plus démunis (AC1).
Pour 1236 familles relogées au titre de l’accord collectif départemental depuis le 1er janvier
2010, 447 sont des familles monoparentales (soit 36%).
Dans le bilan sur l'activité de la commission de désignation en 2010, présenté le 21 janvier par la
DLH, figurent quelques éléments :
28 289 familles monoparentales sur les 121 937 demandeurs (soit 23,2%)
567 dossiers de familles monoparentales présentés à la commission, dont 236 ont été classés
en rang 1.
Il est constaté un cumul de difficultés : difficultés d’insertion professionnelle, faible degré de
qualification, méconnaissance du monde du travail, absence de mode de garde, succession de
grossesses et difficultés de vie commune continue avec le(s) père(s).
Pour répondre à ces situations, des actions collectives partenariales peuvent cibler les femmes
migrantes et travailler sur des territoires via des actions de type « Politique de la ville », avec la
mise en place de permanences dans les quartiers, d’actions pendant les vacances, d’accès à la
culture et d’atelier de nutrition, cuisine, de sorties parents/enfants.
Les familles monoparentales représentent à Paris 38,3 % des familles locataires du parc social et
13,3 % dans l’ensemble des ménages locataires du parc social.
Le logement des familles monoparentales parisiennes :
Familles
monoparentales
Propriétaires Locataires
Secteur
privé
Nombre de FM
Locataires
Secteur
social
Logés en Logés
meublé
gratuit
ou hôtel
ensemble
16 093
23 681
24 383
2 452
3 507
70 116
23 %
33,7 %
34,8 %
3,5 %
5%
100 %
4,3 %
5,4 %
13,3 %
3,4 %
5,2 %
6,2 %
Part des FM dans
ensemble des ménages
(Source DLH 2010)
Selon la DLH, 4 321 ménages ont été relogés au cours de l’année 2009, dont 1 020 familles
monoparentales (23,6 %).
⇒
Les attributions de logement social dans le cadre de l’Accord collectif
départemental :
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40,2 % des ménages relogés en 2009 au titre de l’Accord collectif départemental étaient des
familles monoparentales (soit 499 sur 1 241 ménages relogés).
Concernant l’accès au logement social, se pose la question de la solvabilité des familles et les
aides de la CAF, indépendamment du manque de logements.
Les discussions avec l’État interviennent dans un cadre assez large. Un objectif de création de
2 000 places d’hébergement a été décrété, par la Ville de Paris, dans le champ d’hébergement
d’urgence et d’insertion. La DASES offre à la Ville des crédits d’investissement mais les crédits
de fonctionnement relèvent de l’État. Cette discussion est menée avec l’État dans un contexte
budgétaire délicat.
3.4.2. Les hôtels meublés
Il est à noter une surreprésentation des familles monoparentales au sein des demandeurs de
logement social et parmi les familles mal-logées : 700 familles monoparentales sont concernées
par la prise en charge hôtelière au titre de l’aide sociale à l’enfance : 68 % des familles
hébergées à l’hôtel sont des familles monoparentales.
La même observation peut être faite du côté de la prise en charge par le SAMU social. Le
nombre de familles monoparentales hébergées à l’hôtel est également révélateur de leur
précarité. Malgré des relogements dans le cadre de Louez-Solidaire notamment, plus de 1 100
familles résident encore à l’hôtel. Dans le seul 18ème arrondissement, 300 familles
monoparentales vivent à l’hôtel où les difficultés sont encore accrues pour ces familles.
Ces chiffres mettent en évidence la précarité des familles monoparentales mais aussi le manque
de place en CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) et CHU (Centre
d’Hébergement d’Urgence) pour les femmes avec enfants. L’offre d’hébergement de l’État en
matière d’urgence sociale et d’insertion est plus axée sur les personnes isolées que sur les
familles. Il existe des CHRS et des CHU ou des structures associatives qui accueillent des femmes
seules avec enfant mais leur nombre demeure insuffisant.
3.4.3. Le dispositif « Louez solidaire et sans risque » :
Ce dispositif vise à mobiliser des logements du parc locatif parisien, afin d’offrir en priorité à
des familles faisant l’objet d’une prise en charge hôtelière au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance
(ASE) de meilleures conditions d’occupation et d’accompagnement social, dans des conditions
financières similaires pour les familles.
Au 1er décembre 2010, 514 familles, dont 330 familles monoparentales (64,2 %) sont hébergées
dans le cadre de ce dispositif et grâce aux résidences sociales.
274 familles, dont 152 familles monoparentales, ont bénéficié du dispositif et en sont sorties
pour être relogées dans un logement social pérenne.
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3.4.4. Les dispositifs d’accueil d’urgence pour les pères ou mères victimes de
violences intrafamiliales
Les femmes, qui ont été victimes de violences conjugales, sont nombreuses en centres
d’hébergement. Au CHRS P. Roland, où elles représentent 64 % des résidentes, une permanence
d’avocat les aide, si elles le souhaitent, à engager une procédure de plainte.
3.4.5. Les résidences sociales
Les Résidences sociales ont pour mission première d'offrir un logement temporaire pour des
personnes qui ne peuvent, du fait des difficultés qu'elles rencontrent, avoir un accès direct au
logement. De ce fait, elles constituent une réponse adaptée pour les personnes et les familles
isolées, notamment monoparentales, en situation d'expulsion locative, hébergée chez un tiers ou
encore sortants de centre d'hébergement. On peut chiffrer le nombre de place en Résidence
sociale à Paris à 4 095. Ce chiffre est à pondérer car plus de la moitié de ces places sont issues
de la transformation d'anciens Foyers de Travailleurs Migrants, avec un public présent toujours
proche de celui des FTM.
3.4.6. Les centres d’hébergement
Les Centres d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) du Centre d'action sociale de la
Ville de Paris ont pour mission d'assurer l'accueil, l'hébergement, l'accompagnement et l'insertion
sociale des personnes en difficulté.
L’admission dans ces établissements se fait uniquement par l’intermédiaire des permanences
sociales d’accueil ou des associations spécialisées dans l’accueil de personnes sans domicile fixe.
Deux C.H.R.S. et un Centre d’Hébergement d’Urgence (C.H.U.) sont dédiés à l’accueil et à
l’insertion des familles monoparentales :
le C.H.R.S. Pauline Roland (19ème) d’une capacité de 179 lits, soit 72 familles ;
le CHU Crimée (19ème) d’une capacité de 95 lits, soit 32 familles ;
ces 2 établissements sont réservés aux mères isolées accompagnées d’enfants ;
le C.H.R.S. Charonne (11ème) d’une capacité de 120 lits, soit 54 familles est ouvert aux
pères et aux mères isolées accompagnées d’enfants, mais un seul cas de père avec enfant
s’est présenté à ce jour.
La capacité totale de ces centres est de 394 lits, ce qui correspond à l’accueil de 158 familles.
La durée de séjour est en moyenne de 18 mois ; 60 % des familles ont un seul enfant ; les
enfants accueillis ont moins de 8 ans ; la grande majorité a moins de 3 ans. Cela s’explique par
la présence de crèches qui visent à favoriser la réinsertion des femmes. La difficulté est
d’accueillir des enfants plus âgés (adolescents notamment) ainsi que les familles nombreuses,
faute d’organisation adéquate.
Le budget global de fonctionnement de ces 3 établissements était de 7,12 millions € en 2009, en
quasi-totalité financé par l’Etat, qui a pris la décision de ne plus augmenter le nombre de places
disponibles. Dans le CHRS P. Roland, il est prévu de créer 4 studios, mais l’Etat n’a pas validé
ces aménagements.
L’accompagnement au sein des centres est ciblé sur l’accès à l’emploi et à un logement
définitif. Chaque mère de famille s’engage à son entrée dans les centres, dans un parcours où
elle accepte un suivi social étroit. Un référent personnel lui est désigné.
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Chaque centre a sa propre crèche qui permet aux mères d’engager une formation, de
rechercher puis de démarrer un emploi. Au C.H.R.S. P. Roland, 5 ateliers d’insertion intégrés à
l’établissement favorisent ce retour à l’emploi.
Les équipes sociales instruisent et suivent activement les demandes de logement : 70 % des
résidentes sortent des centres avec un emploi ou une formation rémunérée et 75 % avec un
logement.
3.4.7. La Permanence Sociale d’Accueil Chemin Vert
La PSA Chemin Vert, gérée par le CAS VP, joue un rôle d’accueil crucial pour les femmes seules
et les familles sans domicile fixe.
Elle offre un accompagnement social global, amélioré, dédié au public sans domicile fixe, qui
inclut l’aide à la recherche d’hébergement, l’ouverture de droits, la délivrance d’aide
d’urgence, l’accompagnement vers l’insertion pour les allocataires du RSA
Les familles monoparentales représentent 65 % du public reçu et suivi, soit 673 familles en
2009. Pour ce public, la priorité est donnée à la recherche d’hébergement et aux mesures
éventuelles de protection de l’enfance. La PSA travaille étroitement avec les services de l’Aide
Sociale à l’Enfance.
3.4.8. Les centres maternels spécifiques aux familles monoparentales, au titre de la
protection de l’enfance
Le Département de Paris a développé :
un dispositif diversifié d’accueil en raison de difficultés dans la relation mère-enfant, facteur
de risque potentiel, et doublées d’une situation de précarité, pour les femmes enceintes et
mères avec enfants de moins de 3 ans : 4 centres maternels départementaux de 256 places,
6 centres associatifs de 311 places et un centre parental de 46 places géré par l’association
Aire de famille pour accueillir des jeunes couples en très grande difficulté en attente du
premier enfant au moment de l’admission.
Si la question de la mère est centrale, il faut veiller à ce que ces dispositifs préservent le lien
avec le père, quand il existe. C’est pourquoi certains centres maternels prévoient des droits de
visite.
En 2008, 305 mères et 330 enfants ont été accueillis en centres maternels ou centre parental.
22% de ces mères ont moins de 20 ans et plus de 80 % d’entre elles ont moins de 26 ans.
Près de la moitié d’entre elles étaient non scolarisées et sans activité au moment de l’admission
et 99 % bénéficiaient de l’allocation parent isolé. 44 % ne bénéficiaient d’aucun
accompagnement préalable à leur arrivée en centre maternel, malgré leur situation de précarité
avérée. (Source : SDPPE 2010/2014).
une cellule dédiée, cellule Action Départementale Envers les Mères Isolées avec Enfant
(ADEMIE) du Bureau de l’Aide Sociale à l’Enfance, qui coordonne le travail de tous les
centres maternels, qu’ils soient publics ou associatifs.
3.5. L’accompagnement à la parentalité
3.5.1. La médiation familiale, la consultation parentale, la consultation conjugale
En direction des familles en proie à des difficultés relationnelles, la collectivité parisienne
apporte un soutien financier à hauteur de 128 650 € en 2010 à une dizaine d’associations de
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médiation familiale éligibles au financement de la CAF, qui appliquent un référentiel national
intégrant une grille tarifaire adaptée à la situation des familles, toutes concernées tous milieux
confondus.
En outre, la Ville de Paris finance à hauteur de 308 000 €/an le service départemental de
médiation et de consultations familiales (situé 47, rue Archereau 75019), offrant la possibilité en
cas de conflits familiaux de bénéficier gratuitement de l’écoute d’un tiers neutre et qualifié,
propose trois types de prestations gratuites :
la consultation de médiation familiale, qui offre aux personnes d’une même famille un
espace confidentiel de rencontre et de dialogue en présence d’un tiers impartial et
indépendant. Sous condition que cette crise ne soit pas due à des violences intrafamiliales,
la réponse appropriée étant un dépôt de plainte au commissariat ;
la consultation conjugale, qui permet aux couples d’exprimer et d’analyser leurs difficultés
ainsi que de tenter de dépasser une crise ;
la consultation parentale, qui permet sur demande du juge aux affaires familiales, à un
parent n’ayant pas la garde de son enfant de le rencontrer dans un cadre neutre.
Nombre de dossiers (ou familles)
1 616
Nombre d’enfants reçus
970
Nombre d’enfants concernés directement par 970
la médiation
Nombre de demandes spontanées
397
Nombre de médiations familiales judiciaires 239
ordonnées par un juge aux affaires familiales
Nombre de mesures
309
⇒
Caractéristiques des personnes reçues par le Service de Médiation Familiale du
Département de Paris : (source : Etude de la Mission Familles / DFPE / mai 2010 actualisé
janvier 2011) :
« Les personnes qui sollicitent le service de médiation familiale du Département de Paris sont
majoritairement des parents en situation de rupture conjugale au terme d’une vie maritale ou
d’un mariage ou d’un divorce. Ils s’adressent aux médiateurs familiaux du service avant,
pendant et aussi de nombreuses années plus tard après le moment de décohabitation.
Les chiffres de l’activité des médiateurs familiaux sont globalement stables depuis plusieurs
années. Les personnes reçues par les médiateurs familiaux domiciliées dans les 18ème, 19ème
et 20ème arrondissements sont surreprésentées en lien avec la proximité géographique et la
présence de familles modestes.
La proximité d’un service de médiation familiale est un des premiers critères de choix par ordre
d’importance pour les parents. Pourtant les lieux d’habitation des usagers du service
départemental sont répartis sur tous les arrondissements de Paris.
28 % des personnes sont orientées par les services sociaux, les services de PMI, de santé scolaire
ou encore des psychologues, illustrant ainsi la complémentarité entre les différents
professionnels œuvrant auprès des familles qui reste cependant à développer.
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Les autres sources demeurent la sphère judiciaire (par les maisons de justice et du droit, sur
conseil des juges aux affaires familiales et exceptionnellement sur ordonnance ou injonction
d’information) et les mairies d’arrondissement qui sont un réel relais de proximité, pour
respectivement 25 % et 22 % des cas.
45 % des personnes reçues ont 1 enfant ce qui confirme le fait que les couples avec un seul
enfant se séparent plus souvent qu’avec trois enfants (12 % seulement).
La tranche des 6-10 ans est particulièrement concernée par les séparations et représente 37 %
des enfants ; à titre comparatif, la tranche des 0-2 ans représente 11 % et les plus de 15 ans,
9%.
Le nombre de séparations qui interviennent lors de l’annonce de la grossesse et à la naissance
(2 %) indique qu’un renforcement du travail d’information concernant la médiation familiale
doit être réalisé en amont, notamment par les professionnels de la petite enfance afin que les
parents puissent le plus tôt possible bénéficier de l’expérience préventive et pédagogique de la
co- parentalité apportée par les entretiens de médiation familiale.
Il est à noter que les résidences principales, après rupture conjugale, des enfants chez leur
mère restent majoritaires avec une récente tendance à un rééquilibrage au bénéfice du père.
Cette tendance est liée à l’évolution manifeste des mentalités et à la possibilité désormais
légale, depuis 2002 (loi relative à l’autorité parentale), d’instaurer une résidence alternée.
Les entretiens de médiation familiale participent à construire une organisation d’accueil de
l’enfant qui prend davantage en compte les contraintes professionnelles et de déplacement.
Pour les familles maîtrisant peu ou mal le français, le service travaille avec l’aide d’interprètes
professionnels.
44% des personnes reçues ont eu une vie commune de 8 à 15 ans. Il est à noter en outre que les
couples ayant vécu maritalement ou concubins (46 %) sollicitent la médiation familiale
différemment des couples mariés, séparés ou divorcés (37 %).
En effet, la procédure de divorce règle judiciairement certains effets de la rupture conjugale,
ce qui n’est pas le cas des concubins. Ces derniers ont recours à la médiation familiale pour
trouver des accords avant de solliciter le Juge aux Affaires Familiales et leur donner valeur
judiciaire.
De même 44 % des personnes reçues se trouvent dans la tranche d’âge des 37-45 ans. Après 45
ans, la population diminue : moins de séparations ou d’enfants proches de leur majorité.
Toutefois, de nouvelles demandes semblent en augmentation pour ce qui concerne la
problématique de l’autonomie des jeunes majeurs de parents déjà séparés.
Enfin, les ouvriers, employés et professions intermédiaires représentent 54% des usagers du
service. Bien qu’ils ne soient pas la clientèle habituelle des services sociaux, en période de crise
et de séparation, compte tenu de leurs moyens financiers très limités, ils font appel à cette
prestation gratuite. »
Médiation familiale
Conseil
Lieu d’accueil
conjugal
Nombre de dossiers (ou 220
127
familles)
dont 128 dossiers
Conseil de Paris
35
72/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
nouveaux
Nombre d’enfants reçus
35
Nombre
d’enfants 460
concernés directement par
la médiation
Nombre
de
spontanées
42
demandes 211
Nombre
de
médiations
familiales
judiciaires
ordonnées par un juge aux
affaires familiales
9
Nombre d’entretiens
780
100%
des
orientations
viennent
du
JAF
Nombre
de
protocoles 77
d’accord rédigés
Orientation vers
professionnels
d’autres 36
Source : DFPE mission familles
La MIE constate que plus d’un tiers des entretiens de médiations aboutissent à un protocole
d’accord (77 protocoles sur 220 dossiers).
La médiation familiale a sa place dans le service public dans la mesure où elle participe à la
prévention de la précarité et des violences intra- familiales. Grâce à la gratuité, l’accès au
service de médiation familiale est permis à des populations de classes moyennes atteintes par la
crise et à des populations plus précaires suivies par les services sociaux.
La médiation familiale est complémentaire des autres formes de travail social. Elle offre un
espace de temps qui allège le travail des autres travailleurs sociaux qui œuvrent pour la mise en
œuvre de dispositifs sociaux réglementaires.
La médiation familiale est fait partie des actions de prévention concernant les foyers
monoparentaux car elle permet de prévenir les conflits avec l’ex-conjoint et protéger l’enfant
(et donc son éducation) après la séparation.
3.5.2. Le soutien à la parentalité
3.5.2.1.
L’information sur Paris.fr : la base parentalité
Au regard de la nécessité de développer une meilleure information en direction des familles,
une première réponse a été de créer un moteur de recherche autour de la parentalité : « la
base parentalité» : consultable sur www.paris.fr , ce site répertorie près de 500 actions classées
par entrées thématique et territoriale sur l’ensemble des dispositifs liés à la question de la
parentalité (questionnements lors des premières années de l’enfant, relations avec l’institution
scolaire, recherche d’activités partagées entre parents et enfants...).
Ce réseau d’acteurs et de services s’adressent donc aux familles dans leur grande diversité mais
permettent de toucher également les familles ayant des besoins spécifiques telles les familles
monoparentales. Plus récemment, des dispositifs ciblés ont été développés en direction des
familles les plus vulnérables.
Conseil de Paris
73/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
3.5.2.2. Les groupes de paroles de parents : « papothèque », « causerie », « café
des parents »
Une « papothèque » est un groupe de parole régulier (mensuel dans le 18ème) proposé aux
membres d’un établissement scolaire et aux parents d’élèves non francophones (africain,
tamoul, maghrebin…). Elles se déroulent dans sept écoles du quartier La Chapelle, classé en
géographie prioritaire « Politique de la Ville » et reçoivent environ 250 familles chaque année.
Ce projet est porté par l’association Culture 2+. Pour un certain nombre de personnes qui ne
maîtrisent pas les règles de la vie scolaire (inscription à la cantine, à la halte-garderie, s'occuper
pendant les vacances...), la papothèque bénéficie du travail de médiateurs et d'interprètes qui
s'adressent directement aux parents. Les rencontres collectives entre les familles et les équipes
éducatives dans les collèges permettent d'améliorer les relations parents/enfants/adolescents.
Dans le prolongement de ces actions à destinations de familles non francophones dans le 1er
degré, une expérimentation, portée notamment par le centre social Didot (14ème arrdt),
intitulée « causerie » s’élabore dans le second degré. L’objectif est de faciliter le
rapprochement : familles non francophones / établissement scolaire au moment délicat du
passage de l’école élémentaire au collège.
⇒
L’Ecole des Parents : le café des parents dans le 11ème arrondissement
Le Café de l'École des Parents propose aux parents depuis 11 ans, écoute, accompagnement et
orientation de diverses problématiques familiales plus ou moins complexes.
L'objectif est de permettre la création d'un espace d'écoute et d'élaboration afin de permettre
aux parents de prendre en charge et de favoriser le traitement par eux-mêmes de leur propre
situation en s'appuyant sur les compétences professionnelles de l'équipe. Celle-ci procède à une
évaluation des difficultés rencontrées et de leurs enjeux et propose méthodes, outils et
ressources diverses pour sortir de l'impasse.
Les professionnels qui y interviennent sont notamment des psychologues, des juristes et des
conseillers scolaires. Cette équipe travaille de concert dans la mesure où beaucoup de situations
peuvent être traitées de manière à guider les parents sur un plan personnel mais aussi à les
aider face à diverses institutions sociales, juridiques, scolaires.
Il est proposé, soit des entretiens individuels organisés sous forme de permanences avec un
accès libre mais aussi sur rendez-vous, soit des entretiens de médiation sur rendez-vous avec un
juriste et/ou une psychologue pour permettre d'aborder une situation familiale conflictuelle. La
présence d'un enfant concerné est possible à partir de 8 ans
Enfin, selon la présidente de la fédération des centres sociaux, des cafés des parents seraient
expérimentés dans les quartiers pour permettre aux parents de trouver leur place à l’école et
être ainsi plus impliqués dans le suivi de la scolarité de leurs enfants. Sous forme de groupes de
parole, tables rondes, théâtres forums, projections-débats ou toute autre forme d’animation
favorisant le dialogue, les ateliers portés par la fédération des centre sociaux auront pour
objectif de favoriser une meilleure connaissance et une meilleure compréhension par les parents
du collège et de l’environnement scolaire de leurs enfants, de permettre aux équipes éducatives
de rencontrer les parents d’élèves dans un cadre collectif dédié à la parentalité, de faciliter
l’articulation entre l’école élémentaire et le collège, de contribuer à la consolidation de réseaux
d’entraide de proximité.
Le taux de représentation des familles monoparentales fréquentant ces diverses structures
se situe entre 30 et 50%.
Conseil de Paris
74/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
3.5.2.3. Les Lieux d’Accueils Enfants Parents (LAEP)
Il s’agit de lieux d’écoute, de parole, de réassurance des parents et des enfants, de prévention
précoce des troubles dans la relation parents enfants, de socialisation et de convivialité.
Différentes sortes de jeux pour les enfants y sont proposés.
Parents, grands-parents, assistantes maternelles, auxiliaires parentales ou nounous,
accompagnant un ou plusieurs enfants, âgés en général entre 0 et 4 ans, sont accueillis, se
rencontrent et échangent avec « un accueillant ».
Sans injonction éducative, ni visée thérapeutique, certains de ces lieux partagent une référence
commune à la Maison Verte, créée à Paris en 1979 par Françoise DOLTO et d’autres font
référence à LACAN.
20 LAEP existent à Paris. La DFPE en subventionne 12 pour sa part (1 247 136 € en 2010)
3.6. L’accompagnement au soutien scolaire
3.6.1. L’accompagnement éducatif à domicile
Lors de son audition l’Adjointe au Maire chargée de la Protection de l’Enfance, de la Sécurité et
de la Prévention a précisé que « famille monoparentale » ne signifiait pas « famille à problème”.
La Mie partage cette analyse.
Un enfant sur deux pris en charge par la Protection de l’Enfance est issu d’une famille
monoparentale. 49,5 % des signalements d’enfants en danger au Parquet concernent des familles
monoparentales pour des situations de négligence lourde, de troubles comportementaux des
parents, de carences éducatives et de difficultés scolaires. Ces motifs de signalement ne sont
pas propres aux familles monoparentales mais traduisent leur fragilité accrue en termes
économiques et d’isolement. C’est donc le cumul de fragilités et l’appartenance à une famille
monoparentale qui engendrent une situation de faiblesse.
Trois Services d’accueil de jour éducatifs (SAJE), structures associatives dans les 19ème, 13ème
et 9ème (depuis décembre 2010) arrondissements, accueillent des enfants de cinq à treize ans
et leur apportent une réponse alternative à un placement inapproprié ou à une Action Educative
à Domicile /Action Educative en Milieu Ouvert traditionnelle non suffisante, pour prévenir ou
remédier à la rupture socio-éducative.
L’accompagnement proposé vise à prévenir la déscolarisation et la rupture sociale des enfants
qui cumulent des difficultés d’ordre individuel, familial ou scolaire. Ils vont au SAJE plusieurs
fois par semaine où il leur est proposé un accueil de jour sans placement. L’équipe du service
leur propose une prise en charge multiple : éducative, sociale, sanitaire, psychologique et
scolaire.
L’adhésion et la collaboration des parents sont indispensables : ils sont invités à se rendre au
service une à plusieurs fois par semaine pour des entretiens, des ateliers ou des groupes de
parole. De nombreux partenaires et en particulier l’Education nationale et les intersecteurs de
psychiatrie infanto juvénile, sont impliqués dans ces actions.
L’adjointe au Maire chargée de la Protection de l’enfance, de la sécurité et de la prévention a
précisé devant la MIE que les familles monoparentales figurent au cœur même du Schéma
départemental de Prévention et de Protection de l’Enfance :
Sa révision a été engagée dans le cadre de l’Observatoire de la protection de l’enfance du
04/12/08, il réalise une photographie du contexte parisien et des publics concernés, il constate:
Conseil de Paris
75/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
une sur-représentation des familles monoparentales » parmi les jeunes et les familles en
situation de fragilité ;
que près d’un enfant signalé sur deux vit au sein d’une famille monoparentale ». Qu’il
existe des profils de jeunes et de familles cumulant des difficultés,
A l’aune du bilan du précédent Schéma départemental de Prévention et de Protection de
l’Enfance (de 2003-2008), dix priorités, auxquelles le nouveau Schéma (2010-2014) doit
répondre, ont été dégagées, dont les deux premières concernent particulièrement les
familles monoparentales :
renforcer la prévention et l’action de proximité pour être au plus près des familles ;
mieux agir sur les facteurs de risque en particulier ceux liés à la déscolarisation et à la
précarité des familles monoparentales…
3.6.2. Lutter contre le décrochage scolaire
A l’évidence, une vigilance accrue est nécessaire au collège pour combattre le décrochage
scolaire avant l’âge de 16 ans et la fin de la scolarité obligatoire. Tous les jeunes doivent
pouvoir accéder au lycée – général, technologique ou professionnel – et donc à un premier
niveau de qualification. En ce sens, trois Accueils sont désormais en place – Pelleport (20è),
Torcy (18è) et Patay (13è) – au bénéfice des collégiens en voie de rupture, exclus
temporairement de leur établissement. Ainsi, les sanctions disciplinaires n’ouvrent plus une
période d’errance mais constituent un temps éducatif, de retour sur soi, de travail scolaire et de
raccrochage.
Dans le même esprit, le dispositif Action Collégiens, mis en place par la mairie de Paris en 1992,
en relation avec les chefs d'établissement d'environ 30 collèges, a pour objectif de favoriser
l’épanouissement et l’autonomie des jeunes de 11 à 17 ans en difficulté, leur permettre un
accès facilité à la culture et une meilleure maîtrise de la lecture et de l’écriture.
Des locaux sont mis à disposition, durant la pause du déjeuner et après les cours, pour la
détente ou le soutien scolaire. Des ateliers, des rencontres culturelles ou sportives sont proposés
le mercredi et le samedi après-midi, ainsi que le week-end et des séjours pendant les vacances.
Plus de 12 000 élèves en bénéficient chaque année. Un partenariat avec les conseillers
d’orientation psychologues, le rectorat de Paris et Actions collégien met l’accent sur
l’importance du choix d’un métier. Lors de séjours, les jeunes sont amenés à découvrir de
nouvelles professions.
Par ailleurs, au collège, la Collectivité parisienne a pris la décision de consacrer un million
d’euros à la cinquantaine d’établissements parisiens les plus fragilisés. Ces moyens sont destinés
en priorité à soutenir la réalisation de projets portés par les équipes éducatives, en
encourageant les actions en lien avec les familles et le quartier, les projets axés sur la
citoyenneté, la promotion de l’éducation artistique et sportive, les séjours et voyages scolaires.
Cet engagement vise à lutter contre les phénomènes inquiétants de ghettoïsation. Les familles
seront ainsi encouragées à accorder leur confiance à leur collège de quartier.
3.6.3. La prestation d’internat scolaire
460 enfants, dont 70 % sont issus des familles monoparentales, bénéficient de la prestation des
internats scolaires et professionnels (les élèves ne peuvent y rentrer avec plus de 2 ans de
retard) sous forme de bourses du Département.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Succédant à l'Œuvre Interdépartementale de l’Internat Primaire et Professionnel créée à la fin
du XIXe siècle, la prestation « Internats Scolaires et Professionnels » du Département de Paris
est destinée à favoriser la scolarité et la formation professionnelle de jeunes, en internat.
En 2009, elle représente une dépense de 5 995 670 €. Cette prestation offre les conditions d’une
scolarité bien encadrée, une participation financière du Département (bourse), un suivi par trois
travailleurs sociaux du Bureau des actions éducatives et les autres services socio-éducatifs qui
font le lien entre la famille et l’internat. Elle s’adresse à des familles en difficultés éducatives,
sociales, financières, de logement, liées aussi aux horaires de travail des parents.
Par ailleurs, la Réussite éducative pourra en outre recourir à une vingtaine de places en internat
gérées par l’Aide sociale à l’enfance, pour des enfants de familles modestes qui rencontrent des
difficultés de logement et ont besoin d’être épaulées dans l’éducation de leurs enfants. D’autre
part, le Département a livré le seul internat public de Paris, le collège Thomas Mann dans le
13ème arrondissement. 40 places y sont proposées. Et en 2016, un nouvel internat scolaire de 48
places ouvrira ses portes Porte de Clignancourt au sein du collège Utrillo.
3.6.4. Le dispositif de Réussite éducative
La Ville de Paris a souhaité la mise en place localement de la Réussite éducative en partenariat
avec l’Etat et la CAF de Paris. Ce dispositif apporte un soutien aux parents d’enfants en
difficultés habitant dans un quartier politique et la ville et/ou scolarisés dans un établissement
de l’éducation prioritaire. 1 227 enfants et adolescents de 2 à 16 ans ont ainsi bénéficié d’un
parcours individualisé entre septembre 2007 et mars 2011. Lorsque la situation familiale est
connue (2/3 des situations), on constate que près d’un enfant sur deux pris en charge par la
réussite éducative vit dans une situation de monoparentalité.
Le soutien passe par des parcours individualisés de réussite éducative proposés aux parents par
une équipe d’acteurs socio-éducatif du quartier. Le parcours comprend des entretiens
individualisés entre les référents de parcours et les parents et la mise en place d’actions.
Sur le premier degré, l’accompagnement physique vers les structures de soins (CMP, CMPP,
CAPP) est plébiscité. En accompagnant les enfants qui ne pouvaient l’être par leurs parents, le
dispositif a permis de rendre effectives des préconisations de soins qui restaient jusque là sans
effet alors que ce type de prise en charge est essentiel à la réussite scolaire des enfants.
Les autres actions proposées dans les parcours sont diverses : inscription de l’enfant à une
activité d’accompagnement à la scolarité, à une activité de loisirs, l’inscription dans un séjour
familial, l’aide à l’orientation des collégiens de 3ème l’inscription dans un parcours de
remotivation en prévention du décrochage scolaire ou encore à l’inscription pour une prise en
charge psychologique ou orthophonique…
Pour les parents d’adolescents, on peut noter l’émergence de nouvelles formes d’aides
financées par le dispositif. Une consultation de médiation parent(s)-ados menée par un
psychologue proposant un soutien sous forme de « guidance » et de conseils, est par exemple
expérimentée pour les parents d’adolescents au pôle santé de la Goutte d’or.
3.6.5. Les parrainages (CFPE, parrains par mille)
Le parrainage est encore très marginal : moins de 200 enfants sont parrainés alors que la
demande est très forte. Des personnes ou des familles accueillent, durant un ou deux week-ends
par mois et/ou durant les vacances scolaires, des enfants dont la famille en a fait la demande.
Ce dispositif concerne très largement les familles monoparentales. Il est géré par deux
associations agréées au titre de la protection de l’enfance que la DASES finance : « Parrains par
mille » et le Centre Français de Protection de l’Enfance.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Des travailleurs sociaux accompagnent les familles et assurent leur mise en relation. A Paris, le
nombre d’enfants en demande dépasse largement l’offre. Une campagne de communication
autour du parrainage sera engagée en 2011. Une campagne de communication conséquente,
assez large et bien relayée à l’échelle locale, via les journaux d’arrondissement par exemple,
serait nécessaire.
3.7. L’accueil des enfants des familles monoparentales dans les
Etablissements de la Petite Enfance
A Paris, selon l’Apur, la répartition par classe d’âge des enfants des familles monoparentales
s’établit de la façon suivante : 7, 7 % pour les moins de 3 ans ; 10, 4 % pour les 3 à 5 ans ; 20,9 %
pour les 6-10 ans.
Cette répartition évolue avec l’âge de l’enfant : ainsi, ce sont majoritairement les préadolescents et les adolescents qui vivent dans une famille monoparentale, soit respectivement
34 % pour les 11-17 ans (au nombre de 36 000 enfants) et 27 % pour les 18 à 24 ans, soit au
total 61 % pour les 11-24 ans.
Répartition des enfants par classe d’âge pour chaque type de famille parisienne
Répartition des enfants
< 3 ans
3 à 5 ans
6 à 10 ans
11 à 17 ans
18 à 24 ans
Enfants dans famille
63 588
52 854
74 404
93 479
59 920
344 245
18,5 %
15,4 %
21,6 %
27,2 %
17,4 %
100 %
8 167
11 052
22 145
36 006
28 646
106 016
7,7 %
10,4 %
20,9 %
34 %
27 %
100 %
en couple
Enfants dans famille
monoparentale
Total
Source : APUR
Une modification du règlement de fonctionnement des établissements d’accueil de la petite
enfance est en cours d’adoption, il est prévu de faire référence plus explicitement aux familles
monoparentales. Enfin, en ce qui concerne les critères de sélection, les commissions
s’efforcent, selon les réponses des maires d’arrondissement, d’assurer la mixité sociale au sein
des établissements et de porter une attention toute particulière à la situation familiale (familles
monoparentales par exemple), à l’intérêt médical et psychologique des enfants (priorité à ceux
qui sont porteurs de handicaps ou qui sont signalés dans le cadre de la protection de l’Enfance),
à l’adoption, au regroupement des fratries, aux naissances multiples, aux grossesses précoces,
au niveau de revenu, à l’exercice d’une activité professionnelle par les deux parents, à la
perception de minima sociaux ou à la recherche d’emploi, aux étudiants ou aux stagiaires de la
formation professionnelle, à l’état de santé des parents, aux enfants du personnel de la DFPE de
l’arrondissement, etc. »
3.7.1. Allocation Paris Petit à Domicile « PAPADO » versée par le CASVP
Sont bénéficiaires de PAPADO les 1 200 familles faisant garder à leur domicile un enfant âgé de
moins de 3 ans. Il s’agit d’une aide versée sous condition de ressource.
MONTANT DE LA PAPADO :
Familles composées de
Revenus mensuels déclarés
1 enfant
(*)
Conseil de Paris
2 enfants
3 enfants et +
78/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Entre 0 € et 4167 €
400 €
Entre 4 168 € et 5 500 €
100 €
300 €
100 €
Entre 5 501 € et 6 400 €
0€
Entre 6 401 € et 7 000 €
0€
100 €
0€
(*) Le Centre d’Action Sociale tient compte du dernier avis d’imposition ou de non imposition sur
le
revenu
(pour
chaque
membre
du
couple
en
cas
de
vie
maritale)
Le montant de l'aide varie en fonction du nombre d'enfant(s) et du niveau de revenus de la
famille, soit de 100 à 400 euros par mois. Si l'enfant gardé est handicapé, le montant de l'aide
sera de 100 euros en cas de dépassement des plafonds. En cas de garde partagée, le montant de
l'aide est divisé par 2. Une seule allocation Paris Petit à Domicile est accordée par famille quel
que soit le nombre d'enfants gardés de moins de trois ans. Les heures de garde rémunérées par
les chèques emploi service ne sont pas prises en compte pour l'octroi de l'allocation.
L’allocation Paris Petit à Domicile est accordée pour une durée d'un an renouvelable à compter
du premier jour du mois correspondant à la date de réception du formulaire de demande par la
section du CASVP et jusqu'au mois du 3ème anniversaire de l'enfant inclus.
3.7.2. Le protocole de garde d’enfants DASES/DFPE
La loi du 1er décembre 2008, relative au RSA, dispose que l’accès aux établissements d’accueil
des jeunes enfants doit être garanti pour les enfants dont les parents sont dans un parcours
d’insertion sociale ou professionnelle.
Cette loi a été déclinée par le biais d’un protocole conjoint au 1er décembre 2009 entre l’état et
le département. Ce protocole vise à faciliter les accueils : en mode de garde pour les enfants
des parents en insertion et en urgence dans le cas de situation de protection de l’enfance.
Ce système fonctionne sur la base d’une saisine, par les référents sociaux du RSA, des
coordinatrices crèches, qui se voient chargées de trouver, au vu du dossier social, la solution
d’hébergement la mieux adaptée.
En 2010, 234 enfants ont pu être accueillis dans le cadre de ce protocole. Les besoins
potentiels sont très importants. L’enjeu d’offre de places demeure central, et se double de la
question de la solvabilité des parents concernés : si les crèches sont accessibles sur le plan
financier, d’autres modes de garde sont très onéreux.
Dans le cadre de l’Aide personnalisée de retour à l'emploi (APRE) – aide financière nationale
mise en place dans le cadre du RSA - sont financées des mesures très individualisées afin d’aider
l’insertion des personnes, telles que : actions de formation, frais de déplacements et modes de
garde. Grâce à cette aide, le recours à une assistante maternelle par exemple, peut être
financé.
La part des enfants de moins de 3 ans des familles monoparentales accueillis dans les EPE se
situe, ainsi que l’indique le graphique ci-après à 14% :
Conseil de Paris
79/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
2930
14%
17978
86%
Enfants de familles monoparentales accueillis en EPE
Enfants de familles en couple accueillis en EPE
Si l’on compare ces chiffres (2 930 enfants) avec les données APUR (8 167), 36% des enfants de
moins de 3 ans de foyers monoparentaux sont accueillis dans des structures d’accueil collectives
municipales de la petite enfance.
2930
36%
5237
64%
Enfants de familles monoparentales accueillis en EPE
Enfants de familles monoparentales non accueillis en EPE
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Répartition des enfants de familles
monoparentales par type d’équipement
372
13%
244
8%
223
8%
2091
71%
Crèches collectives
Crèches familiales
Halte-garderies
JE / JM
Source : Luci, nov 2010
La proportion d’enfants accueillis dans les crèches familiales et dans les jardins d’enfants est
importante :
pour les crèches familiales, l’amplitude horaire de l’accueil (7h30 – 19h) permet
probablement à des femmes ayant des emplois à temps partiel ou de type services à la
personne de faire garder plus facilement leurs enfants
en ce qui concerne les jardins d’enfants, ces structures sont situées pour la plupart dans des
quartiers ou des secteurs difficiles (notamment les jardins d’enfants de Paris Habitat
installés dans des immeubles situés dans les quartiers politique de la ville) où la part des
familles monoparentales est la plus élevée (13/18/19 et 20).
La situation particulière des haltes-garderies :
Dans la plupart des arrondissements, l’admission en halte garderie est faite par la directrice de
l’établissement. Dans la majorité des cas, l’enfant n’est accueilli à la halte que deux ou trois
demi-journées par semaine.
Cet accueil même à temps partiel permet très souvent à un parent isolé de disposer de temps
pour concilier vie familiale et personnelle ou pour faire des démarches d’insertion. La situation
de parent isolé est un des critères retenus par les directrices de haltes garderies pour prioriser
l’accueil des enfants dans leurs structures.
3.7.3. Modes d’accueil offrant des horaires décalés ou atypiques et nombre de
places dédiés …..
L’obstacle majeur dans les parcours d’insertion est la question de l’accueil des enfants en âge
d’être scolarisés et dont le parent travaille selon des horaires décalés. Les emplois de service à
la personne ou de vente, plus accessibles aux femmes très peu qualifiées, sont des métiers aux
Conseil de Paris
81/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
horaires très contraignants et difficilement compatibles avec le fait d’avoir un enfant et de
l’élever seul.
3 435 places aux horaires décalés ou atypiques sont mises à disposition des familles par 106
structures sur l’ensemble de Paris à l’exception des 1er, 6ème et 7ème arrondissements. Ces
106 structures se répartissent en 4 structures municipales et 102 structures gérées par des
associations ou dans le cadre de marché article 30. Les horaires permettent un accueil soit avant
7H30 soit jusqu’à 19H voire après 19H ainsi que le samedi, certaines structures cumulant
l’ensemble de ces amplitudes horaires. Il est à signaler qu’une soixantaine de places sont
offertes au sein de crèches hospitalières (notamment de l’AP-HP), notamment dans les 10ème,
13ème, 14ème, 15ème et 18ème qui proposent une ouverture jusqu’à 21H30.
Comme l’indique la répartition ci-après, les arrondissements connaissant une part importante de
familles monoparentales, soit plus de 30% (13ème, 14ème, 18ème et 20ème arrondissement)
sont relativement bien dotés en structures d’accueil à horaires atypiques à l’exception du
20ème arrondissement.
On constate également que, dans les arrondissements comptant de 25 à 30% de familles
monoparentales, il existe un nombre significatif de places en horaires décalés : c’est le cas en
particulier des 3ème, 10ème, 15ème, 17ème et 19ème arrondissement.
Accueil après
Arrondissement 19h
2
60
3
63
4
0
8
55
10
30
11
24
12
56
13
209
14
110
15
117
16
66
17
89
18
174
19
151
20
45
TOTAL
1 249
Conseil de Paris
Accueil le
samedi
0
0
24
0
90
57
0
60
100
20
0
55
60
102
45
613
82/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Places à horaires
adaptés au
31/12/10
PLACES CRECHES
COLLECTIVES
PLACES CRECHES
APPARTEMENTS
PLACES CRECHES
PARENTALES
PLACES CRECHES
FAMILIALES
PLACES JARDINS
MATERNELS
PLACES HALTEGARDERIE
PLACES MULTIACCUEIL
TOTAL
Nombre de
structures
concernées
Nombre
de places
Places
Places
Places
ouvertes
ouvertes
ouvertes
avant 7h30 jusqu’à 19h après 19h
Places
ouvertes le
samedi
40
1390
233
1271
614
245
6
160
0
160
100
0
9
154
0
154
19
0
9
429
275
429
250
219
1
20
0
20
0
0
10
240
0
220
20
20
31
1042
0
1042
174
57
106
3435
508
3296
1177
541
4
304
0
304
0
0
Dont :
crèches
collectives
municipales
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Répartition des enfants par type de familles pour
chaque catégorie d’établissement
100,0%
90,0%
80,0%
70,0%
60,0%
85,3%
81,3%
14,7%
18,7%
91,0%
82,4%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
9,0%
17,6%
0,0%
Crèches collectives
Crèches familiales
Familles monoparentales
Halte-garderies
JE/JM
Familles avec parents en couple
Au 1er novembre 2010 (source système d’information DFPE : LUCI), il y avait dans les
établissements collectifs municipaux 2 930 enfants de familles monoparentales (célibataires,
divorcés et veufs), sur un total de 20 908 enfants (14 %), soit
2091 dans les crèches (Crèches Collectives et mini crèches), soit 14,7 % des enfants accueillis
223 dans les crèches familiales, soit 18,6 % des enfants accueillis
372 dans les haltes garderies et halte crèches, soit 9 % des enfants accueillis
244 dans les jardins d’enfants et maternels, soit 17,6 % des enfants accueillis (y compris
Jardins E de Paris Habitat)
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Revenus des familles monoparentales dont les
enfants sont accueillis en EPE
564
19,2%
1343
45,8%
1023
34,9%
Nombre d’enfants de familles monoparentales dont les revenus sont < à 1001€/mois
Nombre d’enfants de familles monoparentales dont les revenus sont compris entre 1001€/mois et 3000€/mois
Nombre d’enfants de familles monoparentales dont les revenus sont > à 3001€/mois
Source : Luci, nov 2010
Il apparaît que près de la moitié des enfants des familles monoparentales accueillis est issue
d’une famille dont le niveau de revenus est faible (< à 1000€/mois, catégorie dite défavorisée
par l’APUR).
Selon la DFPE, « conformément au principe de mixité, l’accueil dans une structure collective
est un facteur d’égalisation des chances ».
3.7.4. PMI et Petite Enfance : une synergie parisienne
La particularité de la collectivité parisienne, ville et département, dotée d’un service de
Protection Maternelle Infantile à compétence départementale et municipale, permet une forte
synergie de fonctionnement entre la PMI et les 450 établissements municipaux d’accueil de la
petite enfance.
Les professionnels de PMI (médecins de terrain, psychologues, psychomotriciens) intervenant en
Etablissement de Petite Enfance ont, aux côtés des équipes permanentes des établissements, un
rôle de conseil et de soutien auprès des familles.
Il n’existe pas aujourd’hui d’information précise sur la proportion des familles monoparentales
dans l’effectif des enfants et familles suivies en PMI à Paris. Le système d’information de la PMI,
qui sera mis en œuvre avant la fin de la mandature, devrait permettre de le préciser.
3.8. Des actions spécifiques et territorialisées en faveur des familles
notamment monoparentales gérées par les EDL dans le cadre de la
politique de la ville
3.8.1. Mom’artre
Depuis sa création en 2000, l’association « Môm’artre » se donne pour objectif général d’aider
les familles à mieux vivre en ville avec leurs enfants.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En plus d’une halte-garderie ouverte pour les enfants de 1 à 3 ans de 8h à 15h, l’association a
développé un accueil des enfants âgés de 6 à 11 ans notamment le soir, de 16h30 jusqu’à 20h (la
plupart des enfants part en fait vers 19 h), en semaine scolaire, ainsi que le mercredi et pendant
les vacances scolaires. Les animateurs vont chercher les enfants de 3 ou 4 écoles voisines et
forment 3 groupes d’une dizaine d’enfants pendant 6 à 8 semaines. Une aide aux devoirs est
prévue après le goûter jusqu’à 18h et un soutien scolaire individualisé peut être organisé le
samedi matin.
Elle s’adresse en premier lieu aux familles qui n’ont pas de solution de garde adaptée à leurs
horaires, principalement les foyers monoparentaux et aux familles à horaires décalés. En second
lieu elle s’adresse aux familles demanderesses d’aide aux devoirs et à celles qui souhaitent un
accès à la culture et aux loisirs.
Elle joue un rôle complémentaire au périscolaire de la DASCO en prenant en charge les enfants
jusqu’à 20h. Elle s’adresse principalement à une tranche de la population qui ne trouve pas de
solution adaptée avec le périscolaire DASCO qui s’arrête à 18h / 18h30.
L’inscription se fait selon 8 tranches de tarifs (en fonction du quotient familial : de 10 centimes
à 8 € de l’heure) à l’année en fixant 2 soirs par semaine pour l’accueil de l’enfant avec des
possibilités de jours exceptionnels supplémentaires afin de laisser une grande souplesse aux
parents. Pendant les vacances, le tarif plancher est de 1€ par jour et par enfant mais pour une
famille de plusieurs enfants, ce coût quotidien peut constituer un réel obstacle.
Ces lieux constituent de véritables lieux-ressources pour les familles monoparentales puisque
près de 28 à 33% d’entre elles fréquentent les antennes. La monoparentalité est un des critères
de priorité. La mixité sociale, bien que difficile à mettre en place, est à peu près assurée.
Elle propose aux enfants de s’ouvrir en ces différentes occasions aux arts et aux pratiques
artistiques.
L’association vise plus particulièrement à :
aider les familles pour la prise en charge de leurs enfants en dehors de l’école ;
permettre aux parents de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle ;
favoriser et à concrétiser l’accès des enfants, des adolescents et des parents à l’art, à la
culture et aux pratiques artistiques ;
initier et à contribuer à l’animation de la vie de quartier ;
soutenir et à valoriser le travail des artistes de proximité.
L’association met également ses ateliers à la disposition des artistes du quartier, qui sont tenus,
en retour, d’animer un groupe d’enfants.
Elle dispose de deux antennes à Paris dans les 18ème et 20ème arrondissements : Môm’artre et
Môm’rue Ganne et ouvrira en septembre 2011 une troisième en 2011 (Môm’Pelleport 20ème
arrt)). L’association souhaite développer des antennes dans de nouveaux quartiers parisiens.
L’association a éveillé l’intérêt de plusieurs mairies d’arrondissement et des projets sont à
l’étude dans les 14e, 12e et 15e arrondissements. Le réseau, qui existe depuis 2 ans, a des
projets d’extension, ainsi à Nantes, Arles, Saint-Omer…
L’association a développé un modèle économique qui diversifie les financeurs et permet ainsi de
les solliciter de manière mesurée.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Ainsi, la Ville de Paris contribue-t-elle à hauteur de 12 % du budget total de fonctionnement
d’une antenne. En 2010, le soutien de la Ville de Paris se monte à 66.557 € dont 37.000€ pour le
bureau des temps, 12.057€ pour la DFPE (Mission Familles), 10.000€ pour la DPVI et 7500€ pour
la DDEEES. L’apport des parents représente selon l’antenne 25 % à 35 % des recettes selon
l’antenne.
3.8.2. Cafézoïde
Les activités de cette association, implantée dans le 19ème arrondissement (Quai de la Loire)
s'adressent aux enfants de moins de 16 ans et à leurs parents.
Cafézoïde est ouvert du mercredi au dimanche de 10 heures à 19 heures toute l’année et offre
la possibilité aux familles de partager des activités de qualité pendant leur temps libre. Les
heures d’ouverture permettent aussi aux enfants d’avoir un lieu d’accueil en l’absence de
parents.
Il s’adresse particulièrement à ceux qui ne fréquentent aucune activité encadrée ou payante et
joue un rôle complémentaire aux activités sportives institutionnelles et aux activités
périscolaires de la DASCO. Il aide également les parents qui éprouvent des difficultés dans leurs
relations avec leurs enfants en accueillant également les adultes.
Le but de l'association est de créer un environnement favorable à l’expression, l’épanouissement
de l ‘enfant, le respect de sa personne, de son histoire, de ses droits, de sa liberté dans l’esprit
de la Convention relative aux droits de l’enfant adoptée par l’ONU en 1989 en réalisant un café
à leur disposition.
Le café des enfants a pour mission de favoriser l’expression et l’activité des enfants par la mise
en place de quatre espaces différents : d’expression artistique (de la création à la diffusion),
d’expression sociale (de l’information aux projets collectifs), d’information et de ressources
(documentation, rencontres) et enfin de jeux, d'hospitalité, de convivialité et de fêtes (seul, en
groupe libre ou sous forme de loisirs familiaux).
Le principe de l’échange de services et de temps est la base de l’association, en ce qui concerne
l’intervention des non permanents (parents, bénévoles). Cet organisme fonctionne avec l’aide
des parents, des professionnels mais aussi de bénévoles. Les participants à la vie du Cafézoïde
interviennent sous forme d’animations d’ateliers ou de spectacles.
La présence du café des enfants favorise la création d’un réseau de solidarités au sein du
quartier et de l’arrondissement.
L’association reçoit 156 626 € de subventions publiques qui représentent 60% de son budget. 32%
de ce budget viennent des collectivités parisiennes (département : DASES 45 000 € ; Ville :
Bureau de la Vie Associative 13 000 €, DFPE 12 000 €, Bureau des Temps 9000 €, DPVI 2000 € DPP
1000 €, Mairie du 19ème 2 150 €, soit un total de 84 150 € sur 261 043 €).
3.8.3. Le réseau de solidarité de voisinage
Le projet conjoint DFPE/DPVI de réseau de solidarité de voisinage en quartiers politiques de la
Ville particulièrement à destination des familles monoparentales a fait l’objet d’une
délibération du Conseil de Paris de décembre 2010.
Ce projet est issu du constat que dans les quartiers en Politique de la Ville, 33 % des familles
sont monoparentales (28 % à Paris) dont 52 % entrent dans la catégorie des familles
monoparentales à bas revenus (35 % à Paris). Quatre quartiers présentent une situation très
particulière, avec des taux de monoparentalité très supérieurs à la moyenne parisienne : Porte
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
de Vanves (47.3 %), Porte de Montreuil 44,5%, Danube (40,8 %), Porte Montmartre-Porte de
Clignancourt (39.3 %).
La réflexion de la DPVI s’appuie notamment sur l’expérimentation de L’Accorderie de Québec
fondée en 2002 afin de répondre aux besoins des personnes en situation de pauvreté ou
d’exclusion sociale, tout en favorisant l’organisation de nouvelles formes de solidarité.
L’Accorderie de Québec a notamment mis en place un système d’échange de services, ainsi que
deux activités collectives d’échange, un service d’achat regroupé de nourriture et un projet de
crédit solidaire afin d’accorder de petits prêts à ses membres n’ayant pas accès au crédit.
L’objectif est de favoriser le développement d’une entraide de proximité, de communauté sur
un territoire, à partir d’une mobilisation partant du terrain, au-delà des indispensables
travailleurs sociaux se rendant à domicile ponctuellement mais qui ne peuvent être présents de
façon continue comme le peut un réseau de solidarités de voisinage et de bénévoles.
Les situations sont complexes et marquées par le cumul des difficultés dépassant, de loin, la
seule question de l’accès à l’emploi : un niveau de formation faible, une absence d’expérience
professionnelle, une maîtrise insuffisante de la langue, des difficultés à prendre appui sur les
solidarités de voisinage ou familiales lorsqu’elles existent, un certain isolement social, des
conditions de logement souvent médiocres ou l’absence de solutions stables et adaptées à la
garde d’enfants.
Face à ces constats, il est souhaitable d’expérimenter un réseau de solidarités de voisinage
permettant à ces familles de s’appuyer sur des ressources bénévoles. Cet appui pourrait
concerner la garde et l’éducation des enfants, l’accès aux loisirs et à la culture, l’aide à la
recherche d’emploi ou encore l’aide aux démarches administratives…
Un groupe de travail DPVI/mission familles vient d’être constitué pour approfondir et partager
un état des lieux de ces territoires et de construire un projet adapté sur chaque quartier qui
apportera un service supplémentaire à ces familles sans les stigmatiser.
3.8.4. Les ludothèques
Il s’agit d’équipements culturels associatifs ou publics mettant à la disposition de ses membres
des jeux.
La DFPE finance à ce jour 5 ludothèques (dont 4 situées en quartiers politique de la Ville) et 7
espaces jeux (dont 5 situés en quartiers politiques de la Ville) en lien avec la CAF pour un
montant de 225 473 € en 2010.
Quatre projets sont en cours dont 3 situés en quartier politique de la Ville : Nautilude : rue Jules
Verne dans le 11ème
arrondissement, projet Porte de Vincennes dans le 20ème
arrondissement, échéance 2012 et projet Porte Pouchet dans le 17e pour 2014 et enfin la
ludothèque numérique Secretan dans le 19ème (hors quartier politique de la ville).
A Paris, l’intérêt des ludothèques est dans leur spécificité et leur capacité à dépasser et à
répondre à de nombreuses limites telles que l’exiguïté des logements, le manque de temps où
l’absence de brassage social. Elles sont facteur de mixité sociale. La participation aux activités y
est peu coûteuse et permet un accès égal aux activités ludiques.
Ce sont des lieux où se croisent les cultures et les générations et qui de ce fait répondent aux
besoins des familles monoparentales (43% des familles monoparentales ne disposent pas de relais
familiaux ou amicaux de proximité).
Conseil de Paris
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3.9. Les aides facultatives de la collectivité parisienne destinées aux
familles pour l’accès aux loisirs
3.9.1. Paris Forfait Familles
Les bénéficiaires sont les familles ayant au moins 3 enfants à charge, afin de les aider à faire
face aux dépenses liées aux enfants. En 2010, 20 000 familles en bénéficient.
En cas de garde alternée, l'octroi de Paris Forfait Familles à mi-taux à chacun des deux parents,
peut sous certaines conditions, être envisagé. Paris Forfait Familles est accordé pour une durée
d'un an. Paris Forfait Familles donne droit au versement d'une somme annuelle, fixée en fonction
des revenus déclarés : Pour un revenu mensuel inférieur ou égal à 3 000 €, le montant annuel du
Paris Forfait Familles sera de 305 € ; Pour un revenu mensuel entre 3 001 € et 5 000 €, le
montant annuel du Paris Forfait Familles sera de 200 €.
3.9.2. Paris Pass Familles
⇒
But du dispositif et nombre de bénéficiaires
Favoriser les loisirs des familles au sein des équipements municipaux : 28 000 familles
bénéficiaires
⇒
Les Critères d'attribution de l'aide
Les familles ayant au moins 3 enfants ou 1 enfant handicapé à charge.
Les enfants considérés à charge au sens du Code Général des Impôts doivent vivre au domicile
familial ou y revenir régulièrement ; le jeune majeur de moins de 25 ans, demandeur d'emploi,
inscrit à Pôle Emploi et non indemnisé, est également considéré à charge.
L'enfant handicapé à charge fiscale, doit être titulaire de 'Allocation aux Adultes Handicapés ou
de l'Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé ; le cumul de Paris Pass Familles et de
l'Allocation de Soutien aux Parents d'Enfant(s) Handicapé(s) est possible.
⇒
Nature de l'Aide
La présentation du Paris Pass Familles, valable un an, donne le bénéfice de tarifs préférentiels,
pour accéder à certains équipements ou services municipaux offrant des tarifs préférentiels : les
piscines en régie municipale, les parcs et jardins municipaux, les expositions temporaires des
musées municipaux
3.9.3. Aides au départ en vacances : "Renouveau vacances" mis en œuvre grâce à
un partenariat Mairie de Paris / Renouveau vacances
Dès sa création en 1954, Renouveau, une association de vacances (régie par la loi 1901) à but
non lucratif ouverte à tous, a proposé des tarifs différenciés selon les revenus (10 ou 20 % de
réduction sont accordés en fonction du quotient familial). Les familles se voient proposer un
séjour en village de vacances en France avec animations et plus particulièrement les services
enfants (jardins d’enfant, clubs préadolescents…), à choisir parmi le catalogue de Renouveau
Vacances en fonction des disponibilités.
Selon le CASVP les familles monoparentales représentent une part croissante du public qui n’a
plus les moyens de partir en vacances. Ce constat a incité la Ville de Paris et Renouveau
Vacances à compléter le dispositif en prévoyant une aide au départ en vacances. En 2009 le
dispositif rénové a permis le départ en vacances de 177 foyers monoparentaux parisiens,
représentant 460 personnes et 4256 journées de vacances. La durée moyenne de séjour est de 9
Conseil de Paris
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jours. Les activités proposées pendant le séjour sont des animations sportives, touristiques,
culturelles festives pour les adultes, et des clubs enfants par tranches d’âge.
Le prix est rendu accessible en conjuguant une réduction de Renouveau Vacances liée au
quotient familial et une aide spécifique du Département de Paris, pour atteindre des montants
d’aides spécifiques en faveur des familles monoparentales parisiennes, compris entre 275 et 400
euros suivant la composition du foyer et le type de séjour.
Les publics concernés sont les familles monoparentales parisiennes dont le quotient familial «
moyen », est inférieur à 959 euros mensuel, mais aussi le parent n’assurant pas la garde de
l’enfant.
3.9.4. Les vacances Arc-en-ciel
Les vacances Arc-en-ciel, organisées par la mairie de Paris, permettent à environ 7 000 jeunes
Parisiens, âgés de 4 à 16 ans, d'être accueillis dans des sites variés, en pleine nature, au bord de
la mer ou à la montagne. Les séjours se déroulent en juillet et en août pour des durées de 5 ou
12 jours.
Les tarifs accordés, votés par le Conseil de Paris, sont au nombre de 8, et sont déterminés en
fonction des quotients familiaux.
Aucune disposition préférentielle n’est proposée aux familles monoparentales. La DASCO ne
connaît pas les effectifs des familles monoparentales bénéficiant de leurs prestations, dont
l’inscription est faite sur rendez-vous par ordre chronologique défini par tirage au sort
électronique effectué par un huissier.
3.9.5. Ville Vie Vacances (VVV)
Ce programme, institué au plan national au début des années 80, propose, pendant les vacances
scolaires et principalement pendant les vacances d’été, une large palette d’actions en direction
des jeunes en difficulté (10-18 ans) qui ne partent pas en vacances et ne fréquentent pas ou peu
les structures de quartier. Ce programme est piloté conjointement par la Mairie de Paris, la
Préfecture de Paris et la Préfecture de Police et intègre notamment des séjours, des sorties hors
Paris, et deux chantiers de solidarité internationale.
Le programme DASES s’appuie sur 90 associations en 2010. 234 actions sont retenues sur
l’ensemble de Paris, pour 13 300 jeunes.
3.9.6. Les oubliés des vacances du Secours Populaire
Le Secours Populaire organise aussi chaque année grâce au financement de la Ville de Paris une
Journée des Oubliés des Vacances sur les plages de la Ville de Cabourg. A quelques jours de la
rentrée scolaire, cette action phare permet à des centaines de Parisiens privés de vacances de
passer une journée de fête loin de leurs conditions de vie habituelles.
En 2009, 654 enfants âgés de 6 à 12 ans ont été accompagnés par 230 bénévoles.
3.9.7. Séjours d’été proposés par « Action Collégiens »
Au cours de l’été 2010, près de 1 000 jeunes des 31 collèges concernés et du centre Patay se
sont vus proposer plusieurs dizaines de séjours en France. Les activités proposées dépendent des
ressources locales et des projets élaborés dans les collèges (grands jeux de plein air, activités
manuelles, baignades en bases de loisirs, équitation, escalade, canoë, accrobranche, visites du
patrimoine culturel, photo vidéo, ateliers d’écriture, de lecture, etc.).
Conseil de Paris
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3.9.8. « Séjours aventure » proposés par les Centres de Loisirs d’été
Pendant les vacances scolaires, les enfants qui fréquentent régulièrement les Centres de Loisirs
peuvent participer à des séjours de 2 à 5 jours à la campagne ou au bord de la mer. Ils
découvrent ainsi le monde rural, la nature et l'environnement, pratiquent des sports et font des
jeux "grandeur nature". Ils sont hébergés dans des gîtes ou en camping. Près de 6 500 enfants en
bénéficient chaque année.
3.9.9. « Paris Jeunes Vacances »
Faute de moyens suffisants, un tiers des jeunes Parisiens renoncent à partir en vacances
(sources DJS). Le dispositif Paris Jeunes Vacances de la Ville de Paris s’adresse aux jeunes de 18
à 30 ans souhaitant partir en vacances, quelles qu'en soient les dates de manière autonome, et
consiste en un chéquier vacances d'une valeur de 150 €. Il s’adresse prioritairement à un public
rencontrant des difficultés pour partir en vacances. Chaque année la Ville de Paris propose 1 000
chéquiers vacances.
3.9.10.
Les vacances AGOSPAP pour les agents de la Mairie de Paris et de
l’AP-HP :
Des « offres monoparentales » peuvent être proposées sur certaines prestations de séjours d’une
semaine :
1re enfant de 2 à 11 ans : gratuit, à partir du 2ème enfant : voir tarif enfant de 2 à 11 ans (pas
de limitation d’enfants).
10% de réduction sur le prix d’achat adulte pour 1, 2, 3 enfants logés avec 1 adulte.
Réduction de 20% pour 1, 2, 3 enfants de moins de 12 ans logés avec 1 adulte
3.10.L’information des familles monoparentales
Il résulte des déplacements sur les lieux et des auditions que les dispositifs, même s’ils sont
nombreux les dispositifs ne sont pas toujours connus. L’accès à l’offre et à l’information est un
enjeu majeur des parisiens
3.10.1.
Des nouveaux services d’information générale de proximité
3.10.1.1. Les Relais Information Familles,
De nouveaux lieux d’accueil où sont regroupées toutes les informations susceptibles de faciliter
les démarches des parents, sont situés au sein des mairies d’arrondissement. Ils ont pour
vocation d’apporter à toutes les familles parisiennes, quels que soient leur situation et l’âge de
leurs enfants, une information de proximité, claire et de qualité sur les modes d’accueil des
jeunes enfants, la scolarité, la santé, les loisirs, les prestations sociales, la prévention.
Les RIF constituent un nouveau service offrant une mise en relation avec les services publics ou
associatifs avec la présence de permanences (CAF, PMI, Caisse des Ecoles…) qui comprennent un
espace d’accueil pour les adultes, un coin aménagé, la mise à disposition de documentation et
un espace confidentiel pour recevoir les familles. Les questions les plus courantes portent sur la
vie périscolaire et les modes d’accueil des jeunes enfants.
L’expérience des RIF conduite depuis 2006 dans le 12ème arrondissement, puis dans les 9ème
(en 2008), 11ème, 4ème (en 2009) et 16ème (en 2010) sera étendu en 2011 ou 2012 aux 2ème,
14ème, 3ème, 10ème, 13ème , 6ème, 8ème, et 20ème arrondissements.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Dédié en grande partie « à l’accompagnement à la parentalité », le RIF du 4ème
arrondissement, appelé Pôle Parents, est animé par un pédopsychiatre et dispose d’un espace
géré par les familles, fréquenté en grande partie par les familles monoparentales, pour des
rencontres et des partages d’expériences.
3.10.1.2. Des Relais Information Logement Habitat,
Également localisés dans les mairies d’arrondissement, visant à offrir un guichet unique pour
l’ensemble de la thématique logement et à centraliser au niveau d’un arrondissement, les relais
informations logement et habitat sont expérimentés (depuis 2010) dans les 12ème, 11ème et (en
janvier 2011) 2ème arrondissements.
3.10.1.3. Dans les Maisons de l’Enfance,
Au nombre de 6 sur Paris (13ème, 15ème, 17ème, 18ème, 19ème, 20ème), les parents peuvent
trouver des informations sur la naissance de l’enfant et tout ce qui le concerne quand il grandit,
les différents modes de garde à leur disposition et les activités proposées aux enfants dans les
arrondissements.
La politique de la collectivité en faveur des familles dont bénéficient également les foyers
monoparentaux (la mixité des différents types de familles devant être poursuivie en tous lieux)
doit désormais être davantage déclinée et développée au sein de tous les arrondissements
(organisation de délégation à la thématique « Familles » ; Comités d’Initiative et de Consultation
d’Arrondissement consacrés aux problématiques des familles ; campagnes de communication
dans les journaux d’arrondissement ; Mobilisation et formation des personnels en contact avec
les familles…)
3.10.2.
Les Maisons des Services Publics à Paris : les Points d’Information et de
Médiation Multiservices (PIMMS)
Les Maisons des Services Publics, dont la mise en place a été décidée en 2002 afin d’aider les
usagers dans leurs démarches administratives, a également pour objectif de permettre à
différents publics, en priorité dans les quartiers Politique de la Ville, d’accéder plus facilement
à des droits sociaux.
Leurs principales missions sont d’assurer un accueil polyvalent du public (information sur les
différents services publics, orientation, aide aux démarches), une mise en relation avec les
services concernés par les demandes, une mise à disposition de moyens (informatique, salle de
réunion)et l’animation locale (conférences, expositions d’information…).
Les cinq sites ouverts dans les 18ème, 20ème, 19ème, 12ème et 15ème arrondissements (ouverts
respectivement le premier en 2004, le deuxième en 2006 et les trois suivants en 2007) ont été
confiés à l’association PIMMS de Paris, créée le 27/05/04 ; la gestion de chaque Maison des
Services Publics fait l’objet d’un marché public avec la Ville de Paris.
Le montant des marchés est fixé entre 15 000 € à 30 000 € suivant les sites, soit 104 000 € pour
les cinq marchés en 2010 auxquels il faut ajouter une participation aux salaires (emplois aidés)
et la valorisation de locaux mis à disposition et entretenus par la Ville, soit un coût total de
305 000 € environ pour la Ville (soit 28 %) sur un budget total de 1,10 M€ en 2010, la différence
étant apportée par les autres partenaires (Préfecture de Paris, Région Ile-de-France, Pôle
Emploi).
Les PIMMS parisiens fonctionnent uniquement avec du personnel salarié de l’association. Le
principe est de favoriser l’emploi et la formation à travers des parcours de professionnalisation.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
La formation des salariés, appelés « agents médiateurs » est assurée par L’Union Nationale des
PIMMS (notamment pour l’accueil) et par les partenaires de l’association.
Début 2011, les 5 PIMMS emploient 27 salariés, dont 4 cadres sous CDI de droit commun et 23
emplois aidés (Emplois-tremplins, Adultes relais et Contrats Uniques d’Insertion).
Les PIMMS parisiens ont connu en 2008 et 2009 une forte progression de leur fréquentation, qui
s’est stabilisée en 2010. 24 120 usagers ont été accueillis dans les 5 PIMMS parisiens en 2008, soit
60 % d’augmentation par rapport à 2007 (14 956 visiteurs). En 2009, ils ont reçu plus 38 675
personnes, soit une nouvelle augmentation de 60 %.
En 2010, ils ont enregistré un léger fléchissement de leur activité (36 628 usagers accueillis soit 5 %) qui correspond en fait à une stabilisation si l’on prend en compte deux mois de fermeture
pour travaux du PIMMS 18ème et la perturbation de l’activité du PIMMS Porte d’Aubervilliers du
fait de difficultés, aujourd’hui réglées, rencontrées dans les locaux.
Le développement des MDS / PIMMS doit être envisagé et notamment de nouveaux modes de
fonctionnement où une prise en charge personnalisée et humaine doit perdurer, mais plus légers
et plus souples, plus mobiles et plus proches des usagers, tels qu’éventuellement l’organisation
de déplacements ou de permanences ponctuelles dans des véhicules mobiles ou dans les locaux
collectifs résidentiels des grands ensembles immobiliers.
3.10.3.
La simplification administrative qui bénéficie aussi aux familles
monoparentales
Selon la Direction des Usagers des Citoyens et des Territoires, les téléservices qui permettent un
meilleur accès au service public sont de plus en plus utilisés par les Parisiens, évitant ainsi de se
déplacer et devoir éventuellement patienter aux guichets correspondants, en fonction de la
fréquentation et du nombre d’agents disponibles au moment de leur démarche.
Les familles monoparentales, pour lesquelles les diverses démarches et autres formalités
indispensables reposent sur la même personne, qui pourront gérer au mieux leur disponibilité au
fil de la journée, sont particulièrement bénéficiaires du développement des téléservices, dès
lors bien sûr qu’ils ont accès à Internet.
En 2009 près d’1 million de demandes d’actes d’état civil ont été formulées par Internet.
Depuis le 1er décembre 2010, les usagers peuvent s'inscrire en ligne sur les listes électorales (16
% des nouveaux inscrits de la fin de l’année). Cette inscription par Internet permet de gagner du
temps et simplifie les démarches : plus besoin de se déplacer en mairie d’arrondissement à la fin
de l'année, qui correspond, traditionnellement, à une période de forte affluence dans les
bureaux des élections.
L’inscription en ligne est proposée sur paris.fr et sur les sites des mairies d’arrondissement. Les
usagers sont dirigés automatiquement vers le site de « mon.service-public.fr » pour effectuer
leur inscription.
3.10.4.
Le guide des parents
Distribués à 350 000 exemplaires, ce guide a vocation à renseigner les parents d’enfants âgés de
0 à 18 ans sur toutes les activités, les aides et les autres services mis à leur disposition par la
Ville, afin d’accompagner au mieux les familles parisiennes tout au long de l’éducation de leurs
enfants.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
3.10.5.
Le programme Facil'familles a pour triple objectif :
Facil’familles s’inscrit dans une démarche globale visant à améliorer la qualité du service offert
aux Parisiennes et aux Parisiens et à simplifier leurs démarches.
Concrètement, il s’agit de :
- regrouper sur une facture unique l’ensemble des activités de loisirs pratiquées par les enfants
d’une même famille ;
- éditer une facture plus claire et envoyée tous les deux mois ;
- diversifier l’offre de paiement en permettant aux familles de payer non seulement par chèque
ou espèces mais également par carte bancaire sur Internet ou par prélèvement automatique en
bénéficiant d’un délai de paiement rallongé à 45 jours ;
- faciliter les inscriptions
www.facilfamilles.paris.fr
aux
activités
municipales via un accès Internet dédié :
Le projet expérimenté en 2010 dans trois arrondissements pilotes (6ème, 10ème et 13ème) et
généralisé à tout Paris depuis janvier 2011 permet une saisie unique des « informations famille »
disponibles pour tous les acteurs et mises à jour directement par les familles qui le souhaitent
sur un portail Internet dédié.
Facil’familles a vocation à s’étendre à d’autres activités. Concernant aujourd’hui les activités
périscolaires (Centres de loisirs, Classes de Découvertes, Classes à Paris, Ateliers Bleus goûters
en maternelle, études surveillées), Facil’familles sera étendu au fil des années à d’autres
prestations municipales telles que les conservatoires, les ateliers beaux-arts ou les crèches.
4. LES PRECONISATIONS DE LA MISSION
Le logement et l’hébergement
6. Etendre l’accès à l’allocation Paris Logement Famille Monoparentale, augmenter le plafond
d’éligibilité jusqu’au revenu médian, 1800 euros par mois, et majorer son montant en
établissant un double niveau de montants (150€ jusqu’à 1100€ de ressources, puis 122€ au
delà).
7. Mobiliser de nouveaux logements de l’Agence Immobilière à Vocation Sociale sur l’ensemble
du territoire parisien à destination des familles monoparentales. L’AIVS devra être ouverte à
des logements plus grands (type F3) et rendue plus attractive pour les propriétaires.
8. Adapter l’aide aux familles en cas de chute brutale de ressources (ACBR) afin d’augmenter le
nombre de bénéficiaires qui ont été évalué à 391 pour 2009. L’ACBR pourrait devenir un
excellent outil de lutte contre la précarisation des familles monoparentales.
9. Favoriser dans les résidences sociales et les Centres d’hébergement et réinsertion sociale les
places permettant d’accueillir tant les mères que les pères avec enfants des familles
monoparentales.
10. Développer l’hébergement des femmes avec enfant victimes de violence.
11. Continuer de prendre en compte la situation de monoparentalité, pour l’attribution des
logements sociaux et dans le dispositif louez solidaire
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
12. Demander un bilan des plafonds actuels de ressources des aides du CASVP et leur impact sur
les familles monoparentales.
Les modes de garde
13. Demander un bilan du protocole DFPE/DASES signé le 1er décembre 2009 concernant l’accueil
des jeunes enfants de personnes en insertion sociale ou professionnelle
14. Développer les modes de garde afin de pallier le principal frein à l’accès à l’emploi, en
accroissant l’offre de modes de garde à horaires adaptés. Créer davantage de places à
horaires décalés, avant 7h30 et après 19h, sur l’ensemble du territoire parisien,-certains
arrondissements manquant cruellement de places d’accueil dans les établissements de la
petite enfance ouvertes après 19h ou le samedi, comme les arrondissements qui n’en sont
aujourd’hui pas dotés, tels les 1er, 6ème et 7ème
15. Favoriser le développement sur le territoire parisien d’associations offrant une prise en
charge des enfants issus des familles dont le travail est à horaires décalés en dehors de
l’école. Il s’agit de proposer un mode de garde innovant après l’école conciliant aide au
devoir et activités culturelles. A cette fin, la Ville pourrait mettre en place un jury annuel
pour l’attribution d’une bourse afin d’inciter, de valoriser et d’encourager les structures de
l’Economie Sociale et Solidaire dans leurs projets innovants destinés aux familles
Monoparentales. Travailler conjointement à un développement des solutions de garde dans
les haltes garderies pour répondre aux besoins ponctuels de garde décalée.
16. Etendre les horaires d’accueil avant et après l’école ce qui permettrait également
d’harmoniser les horaires de sorties entre les écoles élémentaires (18h) et maternelles
(18h30). Cette extension des horaires d’accueil pourrait permettre, dans un deuxième
temps, une action ciblée vers de la lecture collective, grâce aux formations prodiguées par
le Centre Paris Lecture.
17. Créer une agence « ressource » afin de proposer des réponses adaptées pour les modes de
garde à domicile des enfants jusqu’à 10 ans, mettant à disposition des personnes qualifiées
pour répondre aux difficultés de garde des familles comme le travail à horaires décalés ainsi
que des besoins ponctuels (entretien d’embauche, rendez-vous médical, enfant malade… La
participation financière des familles se fera en tenant compte de leurs ressources.
18. Demander un bilan de l’aide PAPADO depuis sa création et étudier son évolution en fonction
des conclusions de l’étude
19. Renforcer l’accès aux modes de garde pour les familles monoparentales au RSA grâce à la
mobilisation de l’APRE.
20. Dans le cadre de la refonte du règlement intérieur de la petite enfance, rappeler la vocation
initiale des haltes garderies qui doivent permettre d’assurer un accueil ponctuel, et
préconiser la prise en compte de la situation de monoparentalité parmi les critères
d’attribution des places en établissement.
21. Dans la mesure du possible, implanter dans les mairies d’arrondissement une garderie, afin
de faciliter, notamment, les démarches des familles monoparentales
L’insertion professionnelle
22. Evaluer l’accompagnement renforcé ainsi que les actions concertées et spécialisées en
faveur des pères ou mères de familles monoparentales bénéficiaires du RSA socle ou du RSA
chapeau. Accompagner et construire avec les parents des familles monoparentales une
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
stratégie de redynamisation et d’orientation, une véritable mobilisation permettant un accès
à la vie professionnelle grâce à un travail sur la résolution des freins à l’emploi, à un
accompagnement collectif renforcé voire à un parrainage solidaire.
23. Etendre le dispositif intégré d’insertion permettant aux mères de familles monoparentales
d’accéder à la fois à des formations ou à des emplois aidés et à des modes d’accueil pour
leurs enfants. Les échecs résultent souvent de l’absence de prise en compte de l’un de ces
facteurs dans la démarche globale d’insertion.
24. Evaluer l’efficacité des dispositifs en faveur des familles monoparentales préconisés et mis
en place par le Programme Départemental d’Insertion (PDI) 2010 et, par conséquent, la
pertinence des réponses spécifiques proposées et développer de nouvelles actions
spécifiques autour de l’ouverture des métiers dits « masculins » pour les femmes.
25. Renforcer l’accompagnement professionnel des bénéficiaires du RSA majoré, afin de
favoriser le retour à l’emploi des mères isolées. Il pourrait notamment être envisagé de
créer un réseau d’échanges de bonnes pratiques des différents partenaires et acteurs dans le
domaine de l’orientation et de l’accompagnement des familles monoparentales au RSA
26. Demander que soit communiquées aux élus du Conseil de Paris les conclusions du groupe de
travail constitué en 2010 pour « mener une réflexion sur les réponses spécifiques à
développer pour remédier aux freins rencontrés par les femmes dans leur parcours
d’insertion sociale ou professionnelle ».
L’aide à la parentalité :
27. Développer de nouvelles ludothèques sur l’ensemble du territoire parisien en lien, dans la
mesure du possible avec les bibliothèques municipales accolées aux sections « jeunesse »,
pour bénéficier des mêmes horaires d’ouverture et améliorer leur coordination avec les
établissements scolaires, les établissements petite enfance et les services sociaux
notamment.
28. Mettre en place un « Relai Information Familles » dans chaque arrondissement, en priorisant
ceux qui comptent des quartiers politiques de la Ville. Ces lieux d’accueil où sont regroupées
toutes les informations susceptibles de faciliter les démarches des parents permettent en
effet de renseigner ces derniers sur l’offre globale en termes de modes d’accueil des jeunes
enfants, de scolarité, de santé, de loisirs, de prestations sociales et de prévention et, de ce
fait, d’accroître la visibilité de ces dispositifs.
29. Mettre en place des groupes de paroles entre parents dans les écoles et les collèges. Dans les
RIF développer et valoriser les permanences de médiation familiale afin d’accompagner les
parents séparés et/ou en conflit non violent et les aider à redéfinir leurs responsabilités liées
à l’autorité parentale, notamment leur permettre de voire leur enfant dans un lieu convivial.
30. Expérimenter lors de la prochaine rentrée scolaire un projet de ramassage scolaire à pied
« PEDIBUS ». Il s’agit de convoyer à pied les enfants sur le trajet domicile école. On étudiera
les modalités d’application de la mesure afin qu’elle soit la plus adaptée.
31. Développer le partenariat avec des associations, mettant en œuvre la solidarité de voisinage.
Développer la solidarité de voisinage par l’intermédiaire des Régies de Quartier ou encore
des centres sociaux, autour des services à la personne. Dans le cadre de la « Politique de la
Ville », favoriser l’émergence de « réseaux de solidarité voisinage » afin de contribuer au
développement de nouvelles formes de solidarité à travers un système d’échange de
services. Expérimenter ce réseau permettant aux familles de solliciter des ressources
bénévoles, notamment en ce qui concerne la garde et l’éducation des enfants, l’accès aux
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loisirs et à la culture, l’aide à la recherche d’emploi ou encore l’aide aux démarches
administratives.
32. Développer le parrainage de proximité, qui touche aujourd’hui moins de 200 enfants à Paris,
par l’intermédiaire d’associations, à travers la mise en réseau entre les familles
monoparentales et les volontaires. Cette action consiste en l’accueil par des personnes ou
des familles, durant un ou deux week-ends par mois et/ou durant les vacances scolaires,
d’enfants dont la famille en a fait la demande.
33. Développer les projets associatifs, proposant des sorties et autres moments ludiques aux
familles monoparentales (destinés soit aux parents uniquement, soit aux parents et leurs
enfants
34. Mettre en œuvre la solidarité intergénérationnelle en faveur des familles monoparentales et
créer le lien entre les personnes âgées et les familles. S’inspirer du dispositif de colocation,
consistant à mettre en relation une personne âgée vivant seule et un étudiant cherchant un
logement, et en créer un similaire pour mettre en relation les personnes âgées et les familles
monoparentales pour développer le lien / la solidarité intergénérationnelle.
Le soutien scolaire :
35. Renforcer l’accompagnement à la scolarité dans les quartiers politique de la ville en
augmentant le taux d’encadrement pour les élémentaires d’un animateur pour 15 enfants,
alors qu’il est aujourd’hui de 1 pour 28. Ces animateurs seront formés au préalable.
36. Renforcer l’accompagnement individualisé à la scolarité des collégiens prioritairement issus
de familles monoparentales (en lançant un appel à projet auprès d’acteurs d’économie
sociale et solidaire ou en lien avec des associations) par le recours à des étudiants, , sur 3
sites-tests là où le taux de familles monoparentales est le plus fort.
l’information des familles
37. Améliorer l’information et la communication sur les dispositifs existants d’aide aux familles
en créant des partenariats avec des sites Internet dédiés.
38. Mettre en place un dispositif mobile léger d’information et d’aide aux démarches qui
pourrait prendre la forme de minibus itinérants ou à l’instar du dispositif d’aide aux
démarches de la ville de Berlin, les personnels pourraient aller à la rencontre des usagers
dans certains lieux, tels que les pieds d’immeubles, les entreprises, avec les outils
techniques appropriés.
39. Amplifier le développement des téléservices afin que les familles monoparentales qui
bénéficient d’Internet puissent prétendre à un meilleur accès au service public et à une
facilitation des démarches administratives, contraintes en règle générale par les horaires
d’ouverture des services
40. Dédier une partie du guide« Etre parent à Paris » aux familles monoparentales avec des
informations spécifiques téléchargeables sur le site paris.fr : prestations, lien social,
structures d’aide à la parentalité...
41. Mieux faire connaitre l’accès au droit pour les familles monoparentales Sur le modèle des
consultations spécifiques en droit des étrangers, la Ville de Paris, à travers son réseau
d’accès au droit (PAD, RAD, Maisons de la Justice, consultations juridiques dans les mairies
d’arrondissement,…), pourrait notamment organiser des consultations en droit de la famille
Conseil de Paris
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et en procédure civile (notamment pour la convention au moment de la séparation, ou pour
les problèmes liés au recouvrement de pension alimentaire).
42. Renforcer la formation au sein des services sociaux départementaux de Paris sur l’existence
des services et procédures légales de recouvrement des pensions alimentaires.
43. Effectuer une étude d’impact des mesures du rapport qui auront été adoptées : analyser leur
mise en œuvre, leur efficience et le gain éventuel et souhaité qu’en auront tiré les familles
monoparentales. Cette étude pourra être effectuée par l’Observatoire des Familles
Parisiennes, afin d’évaluer la mise en œuvre opérationnelle et la pertinence des solutions
préconisées par la MIE, de les pérenniser, ou d’y mettre fin en cas d’inadéquation entre
l’effet recherché et celui produit, ou d’efficience insatisfaisante.
Adresse à l’Etat
44. Demander une réforme de l’Allocation de soutien familial (ASF) afin de remédier aux
nombreux dysfonctionnements, 2 volets :
Modification des compétences pour la qualification de « hors d’état » des débiteurs par le
transfert de la compétence de qualification de « hors d’état » des débiteurs des JAF (juge
aux affaires familiales) aux organismes débiteurs de prestations familiales (ODPF) => Cela
permettrait d’éviter l’engorgement des JAF et car seuls les ODPF peuvent se procurer les
éléments pour se prononcer sur la solvabilité d’un débiteur ou sur sa localisation.
Refonte de l’ASF différentielle par le versement de l’ASF à hauteur de 88 € en cas de
paiement partiel ou nul du montant de la pension alimentaire (et donc non plus à hauteur de
la pension alimentaire lorsqu’elle est inférieure à 88€, comme c’est le cas actuellement).
Cela garantit un revenu minimal en cas de défaut de paiement de la pension alimentaire.
45. Développer des dispositifs de retour à l’emploi des femmes après le congé de libre choix
d’activité
46. Soutenir et développer les Réseaux d’appui, d’écoute et d’aide aux parents (REAAP) et des
autres dispositifs de soutien à la parentalité
47. Renforcer les services et la communication de la CAF sur les procédures légales de
recouvrement des pensions alimentaires
48. Assurer une meilleure coordination CAF/pôle emploi et une meilleure mobilisation de l’Aide
personnalisée de retour à l’emploi (APRE) ;
49. Demander à la CAF une étude sur le recours et le non-recours au RSA chapeau par les
familles monoparentales (analysant le taux de recours et de non-recours, et leurs raisons),
en fonction de ces résultats lancer une campagne de communication conjointe du
Département et de la CAF ciblée sur le RSA et les familles monoparentales.
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5. ANNEXES
5.1. liste des personnes entendues par la mission
Jeudi 2 décembre 2010
Audition de Mmes Emilie MOREAU et Sandra ROGER (statisticiennes) de l’Atelier parisien
d’urbanisme (APUR)
Audition de Mmes Nadia KESTEMAN et Delphine CHAUFFAUT de la Caisse d’Allocations Familiales.
Jeudi 9 décembre 2010
Audition de Mr MERIADEC RIVIERE Président de l’Union Départementale des Associations
Familiales de Paris (UDAF 75),
Jeudi 16 décembre 2010
Audition de Mme Patricia AUGUSTIN, Secrétaire générale de la Fédération des Familles
monoparentales
Audition de Mr Christian NICOL, Directeur du Logement et de l’Habitat (VP)
Jeudi 13 janvier 2011
Audition de Mme Françoise DEKEUWER-DEFOSSEZ, Professeur de Droit - Université Lille 2,
Membre du Haut Conseil de la Famille
Audition de Mme Véronique DUROY, Directrice des Familles et de la Petite Enfance (VP), de
Madame Geneviève Ortega et de Monsieur Guillaume Macher (Mission Familles).
Audition de Mr Jean-Paul BRANDELA, Directeur adjoint de la Direction des Usagers des Citoyens
et des Territoires (VP) et Mme Peggy BUHAGIAR, Chef de projet au Bureau des temps
Jeudi 20 janvier 2011
Audition de Mme Olga TROSTIANSKY, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la solidarité, de la
famille et de la lutte contre l'exclusion
Audition de Mme Gisèle Stievenard, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la politique de la
ville et de l'engagement solidaire et de Mr Claude LANVERS Directeur de la DPVI
Audition de Mme Myriam EL KHOMERI, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la protection de
l'enfance, de la sécurité et de la prévention
Jeudi 27 janvier 2011
Audition de Mme Atika BEN MAIZA, Directrice Cohésion sociale – Paris Habitat
Audition de Mr François de SINGLY, Sociologue / Professeur à la Faculté des sciences sociales de
la Sorbonne
Jeudi 3 février 2011
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Audition de Mme Geneviève GUEYDAN, Directrice des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la
Santé (VP)
Audition de Mme Laure de la BRETECHE, Directrice du Centre d’Action Social de la Ville de Paris
Jeudi 10 février 2011
Audition de Mme Martine TRAPON, Présidente de la Fédération des Centres sociaux parisiens
Audition de Mme Cécile DECOGNIER, Association Môm’Artre
Audition de Mme Nicole MAESTRACCI, Présidente de la FNARS et
responsable du Service des Missions de la FNARS
Madame Sophie ALARY,
Jeudi 3 mars 2011
Audition de Mr Martin HIRSCH Président de l'Agence nationale du service civique
Audition d’intervenants de la Direction de la Politique de la Ville et de l’Intégration (VP) :
Brigitte RICCI, chargée de mission emploi, développement économique
Jeanne ABIGAÏL DENZLER, chef de projet politique de la ville Quartier Porte de Vanves Plaisance
Raymond Losserand (14ème)
Sophie NICOLAS, chef de projet politique de la ville quartier porte Montmartre / Clignancourt /
Moskova et quartier Amiraux Simplon (18ème)
5.2. Les visites sur place du jeudi 17 mars 2011 :
Visite du Centre social Danube et rencontre avec l’association « Projets 19 » au 49 bis, rue du
Général Brunet 75019.
Rencontre avec des parents et des intervenants au Café de l’Ecole des parents – 162, boulevard
Voltaire 75011.
5.3. Les contributions reçues par la mission
PARCOURS D’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE EN DIRECTION DE FEMMES
ELOIGNEES DE L’EMPLOI A PARIS
(Source : Observatoire de l’Egalité femmes -hommes – mai 2010)
Des parcours sont actuellement mis en œuvre au bénéfice de femmes issues pour l’essentiel des quartiers
de la politique de la Ville et pour l’essentiel très éloignées de l’emploi et du marché du travail.
Parmi ces parcours quatre sont soutenus par l’Observatoire de l’égalité femmes/hommes. Ils sont localisés
e
e
e
e
dans les 10 , 15 , 18 et 20 arrondissements de Paris et mobilisent au total une trentaine de partenaires
institutionnels et associatifs de proximité. Chacun d’entre eux est porté par une structure identifiée :
♦
♦
♦
♦
Parcours de femmes, un pas vers l’égalité, porté par l’association Olga Spitzer – Espace insertion
e
dans le 10 arrondissement
e
Parcours de femmes, porté par le Foyer Grenelle – Centre social dans le 15 arrondissement
e
Parcours de femmes, porté par l’association Daïka dans le 18 arrondissement
Femmes et emploi sur le territoire de Belleville, porté par l’association Crescendo – Centre social
e
du Bas Belleville Maison du Bas Belleville dans le 20 arrondissement
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I. LA DEMARCHE « PARCOURS »
Les principes
De création relativement récente, les parcours d’insertion sociale et professionnelle s’adressent à un public
de femmes cumulant le plus souvent difficultés sociales et familiales, souvent isolées et avec enfants,
confrontées à d'importants problèmes de logement et/ou d'hébergement, peu ou pas qualifiées, très
éloignées de l’information et des dispositifs publics d'insertion sociale et professionnelle de droit commun.
Chez ces femmes, il est notamment constaté :
♦
♦
♦
♦
Un besoin d’accompagnement global des personnes liées à un manque d’autonomie lié à une
multiplication de difficultés sur les questions administratives, de logement, de parentalité, et d’estime
de soi.
Un manque de dispositif de formation adapté à un public non qualifié
Un déficit de réponses adaptées en matière d’apprentissage de la langue et d’acquisition des
compétences langagières
Un frein lié à la garde d’enfant : la manque de place en structure collective, le manque de souplesse
dans l’organisation (période d’adaptation, jour fixe, horaire d’ouverture)
Pour lever ces freins, les parcours opèrent en amont afin de favoriser une dynamique positive d'insertion
sociale et professionnelle qui place ces femmes au centre de la démarche. Ils visent à leur permettre de
relancer, étape par étape, un projet à finalité professionnelle devant les amener à la formation qualifiante
et/ou à l’emploi.
De tels dispositifs, reconnus par les interlocuteurs institutionnels, contribuent à valoriser les femmes qui en
bénéficient, à les inscrire dans des réseaux amicaux, sociaux et de solidarité tout en leur permettant de
renforcer leur capacité à se projeter dans l’avenir, à prendre plus de risques, à s’engager d’une manière
autonome dans des démarches nouvelles.
Coordination, animation et référent unique
Les parcours s’organisent autour d’un organisme porteur et d’un réseau de partenaires
Les associations porteuses des parcours occupent un rôle central en matière de coordination et d’animation
des partenariats associatifs et institutionnels, de droit commun et spécialisés (accompagnement social et
accès aux droits, linguistique, petite enfance, redynamisation, emploi, formation…).
Par ailleurs, les structures pilotes assurent le suivi et la définition du projet individuel de chaque femme
inscrite dans l’action. Cette démarche, qui vise à se placer au plus près des besoins de chaque personne,
conduit à la mise en œuvre de parcours à géométrie variable, doués d’une forte plasticité afin de pouvoir
s’adapter à l’évolution du contexte et des besoins sur des durées d’accompagnement qui peuvent aller
jusqu’à deux voire trois ans.
Diagnostic local et mise en place des parcours
Si les parcours obéissent à une philosophie commune, la définition de chacun s’appuie sur un diagnostic
local qui prend en compte l’ensemble des facteurs environnementaux des personnes, la situation de l’emploi
sur le quartier et les besoins repérés des personnes.
La méthode et l’approche varient d'un parcours à l'autre et l'état d'aboutissement est variable compte tenu de
l’ancienneté, de la culture et de l'expertise des opérateurs et du partenariat de proximité mobilisable.
Ainsi selon le contexte et la nature de l’organisme pilote, les parcours peuvent s’organiser autour d’un
secteur ou d’un métier : la petite enfance et l’aide à la personne avec Crescendo, la couture et la confection
avec Daïka. Ils peuvent aussi avoir une vocation plus généraliste et ouvrir à tous les secteurs d’activité
e
comme le parcours 10 qui débouche sur les métiers de l’hôtellerie, du nettoiement, de la distribution vente,
de l’aide à la personne,…
Des méthodes et de partenariat diversifiées
CRESCENDO, outre le travail de coordination et de mobilisation d’un réseau fourni et dense de partenaires,
actionne en transversalité ses différents services afin d’accompagner les femmes inscrites dans le parcours,
surtout vers les métiers de la petite enfance.
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e
Si le Parcours 10 mobilise autour du porteur l’association Olga Spitzer différents acteurs de
l’accompagnement dans le cadre d’un partenariat très formalisé, le Foyer Grenelle s'attache à une meilleure
cohérence en interne des différentes prestations proposées aux femmes en vue de définir des parcours de
remobilisation et de remise à niveau pertinents et lisibles pour les bénéficiaires et l'organisme lui-même.
Les partenariats, d'inégale importance et de périmètres très variables, privilégient les complémentarités
principalement autour de l'accompagnement social et de l'emploi avec une attention particulière portée au
linguistique. Cependant, le Parcours 10e et Crescendo s'accordent autour d'actions spécifiques favorisant la
renforcement de l'estime de soi de femmes très vulnérabilisées par leur situation familiale et leur isolement
socio-économique.
Les structures de suivi, d’animation et de coordination sont elles aussi variables. Elles vont des plus
e
formalisées au sein du Parcours 10 , avec trois instances techniques et de pilotage, au suivi plus informel
réalisé lors des réunions inter services du Centre Social Foyer Grenelle.
Enfin, les parcours pilotés par l’association Olga Spitzer, Crescendo et le Foyer Grenelle ont mis en place un
référent insertion sociale et professionnelle unique clairement identifié par les femmes bénéficiaires des
dispositifs.
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, les parcours peuvent s’évaluer à partir de leurs résultats mais
aussi au regard de la capacité du pilote à impulser une dynamique partenariale et territoriale, et à assurer le
suivi des personnes tout au long du parcours.
II. QUATRE PARCOURS D’INSERTION
D’ancienneté différentes , ces parcours présentent des résultats intéressants .
e
Parcours de femmes, un pas vers l’égalité (10 )
Ce parcours – le plus ancien - est né en 2004 de la volonté des acteurs associatifs locaux. Son objet est de
e
favoriser l’insertion professionnelle et sociale des femmes du 10 arrondissement issues des quartiers de la
politique de la ville. Pour intégrer ce programme de remobilisation d’une durée maximale de 3 ans, les
concepteurs du projet ont souhaité que les bénéficiaires maîtrisent, à minima, les savoirs de bases : lire,
écrire et parlé le français.
Ce dispositif en entrées sorties permanentes a été dimensionné afin que 50 femmes puissent simultanément
bénéficier des différents ateliers mis à leur disposition. Ces ateliers sont réalisés par les acteurs locaux
(apprentissage du français, coaching, Internet, groupe de paroles, intégration et suivi en emploi…). Ils sont
financés dans le cadre de l’appel à projet de la politique de la ville.
L’espace insertion de l’association Olga Spitzer coordonne et anime le réseau partenarial constitué
principalement d’associations et de la CAF. Un référent unique dédié au sein de l’espace insertion assure le
suivi individuel des personnes et veille à la cohérence des parcours individuels.
Bilan
Depuis 2004, près de 300 femmes sont passées par le parcours. Globalement, selon les informations
fournies par l’équipe de développement locale, 30% à 40% des bénéficiaires connaissent une sortie en
emploi : CDD, CDI, « intérim durable », 5% à 10% se forment et gagnent en qualification et 50 % ont besoin
d’une année supplémentaire au sein du parcours.
Avec le recul, ce parcours a nécessité, compte tenu de ses ambitions, un important travail d’ingénierie, une
forte mobilisation des acteurs institutionnels Ville et Etat et des acteurs associatifs..
e
Femmes et emploi sur le territoire de Belleville (20 )
La création en 2009 de ce parcours autorise moins de recul, néanmoins sa démarche semble prometteuse.
Ce dispositif vise, à terme, à accompagner individuellement une cinquantaine de femmes exclues des
dispositifs d’insertion de relancer un projet professionnel en amont de la formation et de l’emploi et de leur
permettre d’accéder à des formations comme la préparation aux Concours de la Ville de Paris et d’intégrer
des emplois dans les secteurs avec des débouchés d’emploi de la petite enfance et des métiers d’aide à la
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
personne. En l’espèce, il s’agit de qualifier les personnes à partir de savoir faire souvent valorisés dans la
sphère du travail informel et de développer leur employabilité.
Grâce à ses actions antérieures notamment les chantiers d’insertion, Crescendo a su développer un réseau
de partenaires notamment dans les champs social, institutionnel, culturel, professionnel et de l’insertion
autour de plusieurs actions à visé professionnelle en direction de femmes :
♦
♦
♦
♦
Un module de formation linguistique à visée professionnelle axée l’acquisition de compétences
langagières autour des métiers de la petite enfance
Une permanence emploi
Un chantier d’insertion d’aide auxiliaire
Un forum emploi (connaissance des métiers)
Le déploiement de ces actions, renforcé par un volet d’accompagnement global, notamment garde des
enfants et estime de soi, assure une forte lisibilité du parcours autour de la professionnalisation des femmes
dans les métiers de la petite enfance.
Bilan
En 2009, pour la première année de mise en œuvre, parmi les 27 femmes participant au dispositif, 12 ont
bénéficié du module linguistique tandis que Crescendo enregistrait 12 sorties positives : 8 entrées en emploi
(4 CDD et 4 CDI), 3 entrées en formation (2 CAP, une formation aide à domicile pour personnes âgées) et
une validation des acquis de l’expérience.
e
Le foyer Grenelle – Centre social (15 )
e
Installé dans le 15 arrondissement, le centre social - foyer Grenelle accueille une population fortement
précarisée. Jusqu’en 2008, ce centre social faisait du parcours à destination des femmes sans le savoir, en
s’appuyant notamment sur son action linguistique intitulée « L’école des femmes » à partir de laquelle, il
développait un accompagnement globale, une aide à la définition de projet d’insertion professionnelle et la
mobilisation de modules complémentaires : anglais, informatique, atelier web,…dispensés dans le cadre du
centre social.
En 2009, il s’est attaché à renforcer la lisibilité du dispositif tant à l’égard des femmes accompagnées que
des différents services du centre qui contribuent au parcours. En effet, ce dispositif fait essentiellement appel
à ses ressources internes et développe un partenariat plutôt informel avec la MDDE et Pôle Emploi.
e
Daïka (18 )
e
Installée dans le 18 arrondissement, l’association Daïka occupe une place importante et reconnue dans
l’animation citoyenne du quartier de la Goutte d’Or.
En matière d’insertion sociale et professionnelle, l’association s’appuie sur des actions qu’elle mène autour
de l’habit et des usages vestimentaires pris dans leurs dimensions tant artistique que technique, et tant
sociologique qu’économique.
Depuis plusieurs années, ces actions thématiques s’articulent avec un projet d’insertion par la couture porté
par l’association Daika. Suite à une préfiguration et à une étude mené en collaboration avec la boutique de
gestion, l’Urei et la DDTEFP, ce projet est porté par l’entreprise Trevo créée par Sakina M’sa et agrée
entreprise d’insertion en février 2009. Daïka marque ainsi sa volonté de prolonger les parcours d’insertion
des participants aux ateliers, soit dans l’entreprise Trevo soit avec d’autres partenaires. Les ateliers de Daika
sont une étape dans ce parcours, souvent après une prise en charge des publics par des référents sociaux
extérieurs (Accueil Goutte d’Or, par exemple).
Bilan
En 2009, sur les dix personnes suivies, deux ont accédé à l’emploi l’une en CDD comme gardienne dans un
musée, l’autre en CDD dans une crèche.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Familles monoparentales aidées par le SPF
à Paris en 2010
En 2010, nos permanences d’accueil et de solidarité ont dû faire face à une augmentation considérable des
demandes d’aide : le nombre de foyers accompagnés dans le cadre des permanences d’accueil et de
solidarité a augmenté de 35 % par rapport à 2009, pour atteindre 3585.
Parmi ces foyers, 2929 sont des familles et 656 des personnes seules.
Une part importante des familles suivies est constituée de familles monoparentales : 35 %, soit 1021
familles correspondant à 1709 enfants et 367 bébés.
Composition des familles
2 personnes ………………………………………….37 %
3 personnes…………………………………………..28 %
4 personnes ………………………………………….19 %
5 personnes ………………………………………….10 %
6 personnes et + …………………………………….8 %
Situation au regard du logement
Hébergées
19%
Locataires
50%
Hôtel
31%
Revenus
Sans emploi……………………………………..….62 %
Allocataires du RSA……………………..……51.5 %
Allocations familiales………………….…..……70%
L’ensemble de ces 1021 familles monoparentales bénéficie d’une aide alimentaire et a accès aux autres
aides proposées. En particulier, le SPF s’attache à favoriser l’accès aux vacances des familles les plus
démunies.
Conseil de Paris
104/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En effet, les vacances sont essentielles au bien-être de chaque individu. Elles n’offrent pas seulement
l’occasion de se reposer ; elles permettent également de s’éloigner du quotidien pour quelques temps, de
découvrir, de s’épanouir, de voir la vie sous un meilleur jour… Elles représentent, tout simplement, un
moment de bonheur et de détente.
Partir en vacances favorise l’intégration des personnes en difficulté, pouvant souffrir d’isolement social ou
de solitude. Les vacances permettent aux familles de partager des moments forts et de renforcer leurs
liens, tout en favorisant l’indépendance et l’autonomie de tous.
Les familles monoparentales souffrent encore plus de cet isolement, et le besoin de vacances s’avère
plus fort. Le SPF aide ces familles en leur proposant des séjours de vacances pour les enfants ou pour toute
la famille.
En 2010, 184 familles monoparentales ont bénéficié d’une aide pour les vacances :
• 61 familles monoparentales représentant 130 enfants ont bénéficié de séjours d’une semaine en
pension complète en centres de vacances, soit 33% du total des familles ayant bénéficié de séjours
familiaux (185). Parmi ces 61 familles, 12 vivent à l’hôtel.
• 45 enfants issus de 33 familles monoparentales sont partis avec des « familles de vacances », soit
68 % des 76 enfants issus de 48 familles ayant bénéficié de ces séjours. Parmi ces 33 familles, 16
vivent à l'hôtel.
• 230 enfants issus de 90 familles monoparentales sont partis en centres de vacances et de loisirs.
Parmi ces 90 familles, 27 vivent à l’hôtel.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
5.4. Les comptes-rendus de reunion
Compte rendu de la réunion du Mercredi 24/11/2010
de la MIE « Familles monoparentales »
⇒
Mme Douvin de l’UMPPA fait un tour de table après avoir rappelé le contenu de la
délibération.
Conformément à l’usage, Mme Laurence Douvin préside la séance d’ouverture de la MIE.
Laurence Douvin appelle les candidatures au poste de président de la MIE ; Ian Brossat est élu à
l’unanimité des présents.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Le président procède ensuite à l’élection du rapporteur ; Laurence Douvin est élue à l’unanimité
des présents.
⇒
Le président propose un échange sur les thèmes de la mission et une étude d’un
rétro planning.
Le président fait le constat d’une surreprésentation des familles monoparentales à Paris (28 % en
2006 contre 20% au niveau national et en augmentation depuis 1999).
Les familles monoparentales, plus que les autres sont confrontées à la précarité et aux revenus bas,
même si beaucoup de choses ont été faites, se pose le problème de l’amélioration de leurs
conditions de vie.
L. Douvin donne son premier sentiment : sur le plan de la méthode, elle souhaite une définition de
la famille monoparentale et un état des lieux. Il faut recenser les familles monoparentales à
problèmes et prévoir une priorisation des besoins. Certaines doivent être davantage aidées que
d’autres.
L. Filoche se déclare ravie de la mission qui correspond à la réalité parisienne et à ce que ressentent
les élus. Elle travaille sur la question dans le 19ème arrondissement, l’accroissement de la précarité
de ces familles implique une urgence à agir. Il faut travailler concrètement sur les moyens qui
permettent de réduire les difficultés.
J. Chérioux de Soultrait remarque la précarisation des familles monoparentales, précarisation due
à l’absence d’emploi. Le problème, ce sont les femmes se retrouvant seules après un divorce. Elle
souhaite aussi faire un diagnostic sur comment éviter de tomber dans la précarité et aider en amont.
G. Caron-Thibault : pour ce qui concerne les femmes dans la précarité qui tombent dans une
errance sociale vers les associations, les structures d’hébergement en Centres d’Hébergement et de
Réinsertion Sociale ou résidences sociales, à Paris, ne sont pas forcément adaptées à l’accueil
d’enfants. Comment créer une fluidité du parcours de réinsertion via l’hébergement et quel
accompagnement pour les enfants de ces familles monoparentales la Ville peut apporter (cf
l’association « Grands parrains »).
O. Polski : il faut éviter que les familles tombent en précarité (la prévention), il faut ensuite
accompagner la sortie (la réparation). Il y a un sujet femme, particulièrement emploi des femmes, et
temps de vie, ce au-delà des ressources.
H. Benessiano : les familles monoparentales sont plus nombreuses à Paris, il faut se pencher sur ce
problème pas uniquement parisien mais essentiellement parisien. Deuxième observation, on
constate combien le logement est la notion centrale de notre réflexion ! Par exemple, ces familles de
classes moyennes après un divorce qui se trouvent dans l’impossibilité de se loger avec un seul
salaire (quand il y a un emploi) car le loyer est devenu prohibitif. Ces femmes, qui ne posaient pas
de problèmes, rentrent dans le circuit de la précarité. Le logement et l’emploi sont les deux
mamelles permettant à une famille de vivre dans notre capitale.
R. Decorte : le temps est essentiel, une maman court après le temps, pour les démarches
administratives, les enfants, le travail. Les crèches n’ont pas des horaires adaptés ; nous avons
besoin d’adaptations qui relèvent du Bureau des temps. Dans nos permanences, on reçoit des
femmes ayant des soucis car leurs revenus ont changé, qui nous disent « depuis que mon
compagnon m’a quittée je n’ai plus les mêmes sources de revenus, or on me demande les revenus de
l’année précédente ».
Lors de la mise en place, après 2001, de la Commission centrale d’attribution des logements, elle
avait suggéré avec Laurence DOUVIN, de faire figurer dans les critères d’attribution celui relatif à
la monoparentalité.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
L. Goldgrab : les crèches ou les commissions d’attribution de logements prennent en compte la
particularité de la famille monoparentale quand on les en informe. Il faut faire un diagnostic de ce
qui a déjà été fait, quels dispositifs existent et que peut-on ajouter ?
L. Douvin : je souhaite que l’on apporte une importance au travail, c’est une façon pour les familles
de s’en sortir de façon pérenne. Il faut mener une réflexion sur les différents modes de garde des
enfants et de décharge pour ces femmes durant quelques heures, sur ce qui existe et les nouvelles
formules possibles de solidarité qui devraient permettre à ces femmes de s’en sortir ; il faut avoir
des solutions nouvelles : aides intergénérationnelles ou associations spécifiques.
O. Polski : la colocation pourrait être une solution pour des femmes seules. Il faut réfléchir sur les
formes de logement. Comment aider mais aussi comment demain habiter autrement ?
G. Caron-Thibault : pour rebondir sur la réflexion de O. Polski, sur les logements sociaux, il faut
préciser qu’on a un manque de F3. Or, on obtient des financements de la région à partir du F4 et la
demande pour les familles monoparentales porte sur les F3 (les divorces surviennent souvent au
moment de l’arrivée d’un enfant). On a aussi un problème d’accueil des femmes battues avec
enfants, on manque de structures correspondantes.
L. Goldgrab : il faut absolument parler aussi de la situation des enfants. Nous devons trouver des
solutions pour que ces enfants de familles monoparentales aient la même vie que les autres enfants.
O. Polski : sur la plupart des quartiers politique de la ville, on a 40 % de familles monoparentales.
Or on a dans ces quartiers des taux d’échec scolaire importants (60% à l’entrée au collège). Il faut
étudier l’accompagnement, l’aide aux devoirs.
R. Decorte : les lieux de parentalité font un travail important.
Le président : il faut se donner un moment pour travailler sur les diagnostics. Il faut travailler sur
des chiffres sûrs (APUR / INSEE) pour éviter les batailles de chiffres au moment de la rédaction du
rapport. Il faut étudier les dispositifs existants (les aides, le logement) pour faire reculer la précarité,
la pauvreté de ces familles monoparentales. Tout cela pose le problème de la vie concrète. Une
deuxième question est celle de la solidarité sociale. A Paris, les solidarités familiales jouent moins
qu’en province. Comment faire sortir de l’isolement ces femmes ? Comment peut-on recréer de la
solidarité par le service public ou par les associations. Nous devons aussi poser le problème des
rythmes de la vie. Voilà trois axes de réflexion possibles.
L. Douvin : les questions de formation et d’emploi sont essentielles.
R. Decorte : peut-on lancer un appel à contributions interactif sur le site de paris.fr ?
Le président : oui, cela a été fait pour la M.I.E. ascenseurs. C’est techniquement possible mais sur
les ascenseurs, c’était circonscrit, ici c’est plus large.
R. Decorte : je souhaiterais une boîte à idées.
Le président : on pourrait y réfléchir pour la semaine prochaine.
Le président : nous pouvons maintenant travailler sur notre rétro planning ; l’IG a travaillé sur un
calendrier. Il faut d’abord entendre les statisticiens (APUR, CAF et INSEE) puis les Adjoints
sectoriels concernés (O. Trostiansky) sur les dispositifs ; Le Secours catholique qui a sorti un
rapport, des sociologues. Avez-vous des idées ?
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
L. Douvin : des associations qui aident à l’emploi.
L. Goldgrab : il faut entendre les différents adjoints au Maire : Myriam El Khomri, Gisèle
Stievenard, Fatima Lalem, Yamina Benguigui, Hamou Bouakkaz. C’est une question transversale.
Le président : oui, O. Trostiansky et G. Stievenard indiscutablement mais attention à l’inflation des
auditions d’adjoints. Il faut faire attention à ne pas nous écouter nous-mêmes, on peut leur demander
de faire des notes.
R. Decorte : je souhaite entendre des gens de terrain, du CASVP. Ils sont au contact de la réalité,
par exemple des assistantes sociales.
L. Douvin : il faut faire un état des lieux, un patrimoine commun à la mission puis voir les adjoints
dans un deuxième temps. Il faut entendre les directions de la ville et il faut avoir une bonne
transparence vis-à-vis de ces directions.
L. Filoche : les notes adressées par les adjoints sont un bon moyen d’éviter de tomber dans l’écueil
de s’écouter soi-même et la fédération des centres sociaux est importante à écouter ainsi que les
associations de quartier d’aide à la scolarité.
G. Caron-Thibault : il faut éviter les sociologues franco-français : il faudrait plutôt des analyses
comparées, au niveau européen.
O. Polski : il faut entendre une responsable d’une équipe de développement local (EDL). Je pense
aussi à des projets innovants, par exemple Môm’Artre.
Rémi Féraud : il ne faut pas faire la liste de tous les adjoints car ils peuvent être tous concernés ;
sur le logement, il faudrait voir des bailleurs sociaux ou alors J-Y Mano ? La question du temps, du
périscolaire (évolutions sur le matin) et de la parentalité avec la DASCO peut être abordée.
O. Polski : les EDL ont travaillé beaucoup sur la parentalité.
R. Decorte : Martine Trapon, présidente de la Fédération des centres sociaux, peut être intéressante.
Le président : l’IG a préparé une liste d’auditions. Une audition de l’APUR dès la semaine
prochaine est possible.
L. Goldgrab : j’avais fait part que l’actrice LIO, en situation de famille monoparentale, peut
témoigner sur le bureau du temps. Les acteurs, et il y en a beaucoup à Paris, ont des difficultés pour
faire garder leurs enfants pendant les tournages à l’extérieur.
O. Polski : l’avis d’un sociologue est important avec des éléments de diagnostic comparé ; il faut
aussi regarder la comparaison avec les autres pays.
Le président : c’est important, ce qui se passe dans d’autres pays ; la France n’a pas fait des
familles monoparentales un sujet politique, contrairement à ce qui a pu se passer à l’étranger.
D. Barella (IG) explique qu’un répertoire commun sous « Z » est mis en place pour y mettre tous
les documents utiles (études, rapports, convocations…) à la disposition de la MIE.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Fait à Paris le 24.11.10 :
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 2 décembre 2010
Audition de Mesdames Emilie MOREAU et Sandra ROGER, de L'APUR
Mme MOREAU explique que 17 arrondissements sur 20 enregistrent un gain de population (carte
de gauche). Cette augmentation contraste avec la diminution qui avait été observée au cours de
la période précédente (carte de droite). La plupart des arrondissements enregistraient alors,
une diminution de population.
Cet essor démographique n’est pas une spécificité parisienne. Il est également très marqué en
proche banlieue. Les communes qui apparaissent en rouge à l’écran (carte de droite) ont connu
des hausses supérieures à 1,5 %. Entre 1999 et 2007, l’augmentation de la population parisienne
a été de 0,4 %. Les autres grandes métropoles françaises ont également connu des
augmentations de population très marquées.
Le regain démographique est lié d’une part, à l’augmentation des naissances (graphique de
gauche à l’écran, la courbe de Paris est en rouge) qui ont augmenté au cours de la longue
période 1990-2005 et d’autre part, à la baisse des décès en raison des départs des personnes
âgées et des gains d’espérance de vie (graphique de droite, la courbe rouge représente
l’évolution des décès). Enfin, l’amélioration du solde migratoire est le troisième facteur. Il
s’agit de la différence entre les arrivées de personnes à Paris et les départs. Ce solde migratoire
fut sur la période récente un peu moins déficitaire qu’auparavant (le graphique représente le
solde migratoire à Paris et hors Paris par tranche d’âge entre 2001 et 2006). Les migrations
façonnent la démographie parisienne. Les jeunes montent à Paris (les jeunes apparaissent en
vert). Des couples se forment. Les arrivées de jeunes sont plus nombreuses que les départs. A
l’inverse, avec la naissance des enfants, le besoin d’un logement plus grand et pas trop cher
engendre le départ des familles en banlieue. Les adultes et les enfants des familles parisiennes
ont un solde migratoire négatif. Ils sont plus nombreux à partir qu’à s’installer à Paris.
La population nationale tout comme le nombre de familles parisiennes a baissé dans les années
1970, 1980 et 1990. Depuis 1999, les familles s’installent à nouveau dans la capitale. En 2006,
254 000 familles comprenant au moins un enfant de moins de 25 ans, vivaient à Paris (soit 10 000
de plus qu’en 1999). L’augmentation au cours de cette période a été de 4,1 %. Ces familles
représentaient 22,5 % des ménages parisiens en 2006. Cette proportion était légèrement
inférieure à ce qu’il était possible d’observer ailleurs (graphique de gauche). Par exemple, la
proportion de familles parmi les ménages était de 33,8 % dans l’ensemble de la France et de
36,2 % en Ile-de-France.
L’effet « cœur d’agglomération » explique que la part des familles soit moins élevée en milieu
urbain. Les familles sont particulièrement présentes dans les logements sociaux des
arrondissements de l’Est parisien (13e, 19e, 20e) et dans une moindre mesure, dans les grands
appartements haussmanniens de l’Ouest de la capitale (16e et 17e).
Les familles parisiennes sont plutôt petites. La moitié d’entre elles (48,3 %) n’ont qu’un seul
enfant contre 42,3 % en Ile-de-France et 42,3 % en France.
Quelle est la situation des familles monoparentales ? Que dire de leur évolution récente ? Quel
est leur profil ? Quelle est leur répartition géographique à Paris ?
En 2006, Paris accueillait 70 100 familles monoparentales (ou foyers monoparentaux). Les
familles monoparentales correspondent à un parent sans conjoint vivant avec son ou ses
enfant(s) dans son logement. Cette notion n’induit pas l’inexistence d’un parent mais ce dernier
ne réside pas de manière permanente dans le logement principal avec ses enfants.
Ces dernières années, leur nombre a augmenté de façon plus rapide que les autres « types » de
famille. Depuis les années 1960, leur part s’est nettement accrue. Le graphique représente la
part des familles monoparentales parmi l’ensemble des familles (la courbe rouge indique cette
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
part pour Paris). Cette part était de 27,6 % en 2006 dans la capitale. Leur proportion était donc
particulièrement élevée. Au niveau national, elle s’élevait à 20,3 %. Seule la ville de Marseille
accueille une proportion encore plus importante de familles monoparentales (courbe rose). Leur
augmentation a été très forte.
Mme MOREAU montre aux membres de la MIE une carte représentant la part des familles
monoparentales par rapport à l’ensemble des familles. Ces familles sont nombreuses à Paris et
plus globalement, en milieu urbain. Les communes et les arrondissements qui apparaissent en
bleu foncé, accueillent plus de 30 % des familles monoparentales. Cette forte présence peut
s’expliquer par la proximité des services (les transports publics, les équipements d’accueil pour
les jeunes enfants, le logement social, les aides socio-éducatives, etc.). D’après l’enquête
qualitative qui fut réalisée en 2008, ces services s’avèrent très précieux pour les familles.
La même carte réalisée à une échelle plus fine permet de mettre en évidence de façon plus
précise, la localisation de ces familles. Ces dernières sont particulièrement nombreuses aux
endroits où le parc social est important (dans le 13e par exemple). Leur part atteint les 45 %
dans certains quartiers prioritaires comme le quartier de la Porte de Vanves dans le 14e (en
rouge) ou le quartier Danube-Solidarité dans le 19e. La proportion de familles monoparentales
dans ces quartiers est particulièrement importante.
Bien que le nombre de parents seuls augmente plus rapidement chez les hommes, leur part reste
très minoritaire. A Paris, 85 % des cas concernent des mères seules avec leur(s) enfant(s). En
2006, 59 600 mères célibataires vivaient à Paris. Ce chiffre correspond à une mère de famille sur
quatre.
D’après les données de la CAF, la moitié des parents seuls se déclarent célibataires, 43 %
séparés ou divorcés et 10 % veufs/veuves. La part des célibataires (bleu foncé) s’est accrue ces
dernières années. Elle est passée de 49,5% en 2001 à 51,4 % en 2008. A l’inverse, la proportion
de veufs/veuves est en diminution.
Le statut « séparé » signifie que l’enfant est né alors que le couple était encore ensemble. Les
« célibataires » concernent des parents qui se sont retrouvés seuls, très peu de temps après la
naissance. Cette nuance est importante.
Mme MOREAU observe que les familles parisiennes sont en moyenne plutôt petites. Un tiers des
familles (66 %) n’ont qu’un seul enfant. De plus, les familles monoparentales logent
fréquemment dans le parc social. 33 % d’entre elles sont locataires d’un logement HLM. Les
caractéristiques moyennes de ces familles comparées à celles des familles monoparentales
d’autres villes françaises ou d’autres échelles territoriales, révèlent que les familles parisiennes
sont en moyenne moins « défavorisées » qu’ailleurs. A Paris, la proportion de cadres est de 24 %
parmi les parents seuls et de 7 % au niveau national. 45 % des parents seuls vivant dans la
capitale, ont fait des études supérieures alors qu’au niveau national, ils ne sont que 21 %. En
moyenne, la situation sociale des familles monoparentales est un peu moins défavorable à Paris.
Toutefois, ces familles connaissent à Paris comme ailleurs, une situation socioéconomique
nettement plus défavorable que celle des couples avec enfants. Trois indicateurs sont
révélateurs :
- A Paris, 39,3 % des familles monoparentales vivent sous le seuil des bas revenus (en 2008,
ce seuil était fixé à 903 euros par unité de consommation). La proportion est de 13,5 %
pour les couples avec enfants.
-
En 2006, près de 49 % des familles monoparentales parisiennes étaient non imposables.
La proportion était de 42 % pour les couples avec enfants.
-
En 2009, 29,5 % des familles monoparentales étaient inscrites comme demandeur de
logement social contre 12,9 % pour les couples avec enfants.
Les familles monoparentales sont les plus nombreuses à bénéficier des aides sociales. En 2008,
37 % étaient bénéficiaires d’une allocation logement de la CAF (AL ou APL). La proportion de
couples avec enfants était de 15 %.
39 % des familles monoparentales bénéficiaient de l’allocation rentrée scolaire versée par la
CAF. La proportion est de 15,7 % pour les couples avec enfant.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Enfin, les familles monoparentales bénéficient des aides spécifiques de la Ville de Paris. 7 000
familles monoparentales parisiennes bénéficient de l’Aide Paris Logement Familles
Monoparentales (APLFM).
Ces chiffres correspondent au profil moyen des familles monoparentales parisiennes. En fait, le
terme « famille monoparentale » correspond à des réalités très diverses. L’étude coréalisée
avec l’INSEE en 2008, a mis en évidence l’hétérogénéité sociale de ces familles selon les
quartiers.
Quatre grands ensembles de quartiers ont été identifiés :
- Les quartiers situés aux portes de Paris, le long des boulevards de la petite ceinture où se
concentre le parc locatif social de la capitale. Ces quartiers accueillent 26 % des familles
monoparentales de la capitale. Le radar présente une sélection d’indicateurs pour les
familles de ces quartiers (en bleu) par rapport aux moyennes parisiennes (en gris). Les
familles qui résident dans ces quartiers sont plutôt modestes. Elles sont 8 fois sur 10
locataires d’un logement HLM. Les parents seuls occupent un emploi dans 46 % des cas.
-
Un deuxième groupe est constitué des quartiers principalement situés dans les
arrondissements du Nord-Est de Paris. Ils apparaissent en bleu foncé à l’écran. Ces
quartiers accueillent 18 % des familles monoparentales de la capitale. Ces familles sont
particulièrement pauvres. 53 % d’entre elles vivent sous le seuil des bas revenus. Les
parents seuls sont au chômage dans un cas sur cinq et ils sont deux fois plus souvent
qu’ailleurs, de nationalité étrangère.
-
Un troisième groupe rassemble les quartiers situés dans les arrondissements de la rive
gauche (5e, 6e et 7e) et de l’Ouest parisien (Nord du 15e, 16e et Sud du 17e). Ces quartiers
accueillent 22 % des familles monoparentales de la capitale. Ce groupe s’oppose de
manière forte aux précédents. Les familles monoparentales qui y résident, sont
proportionnellement plus favorisées. Dans ces quartiers, les parents seuls sont cadres ou
exercent une profession libérale dans 40 % des cas. Un tiers sont propriétaires de leur
logement. Par ailleurs, ces parents seuls sont en moyenne plus âgés. Leurs enfants sont
également plus âgés que ceux des familles monoparentales des autres quartiers. La
situation n’est pas comparable. En moyenne, les enfants de 17 à 24 ans de ces familles
sont plus nombreux que dans les autres familles.
-
Un quatrième groupe est représenté en jaune pâle sur la carte. Il correspond aux
quartiers qui accueillent les familles monoparentales de profil moyen. Ces quartiers sont
disséminés dans l’ensemble de la capitale quoique situés davantage sur la rive droite de
la Seine. Les familles monoparentales qui y résident, présentent des caractéristiques
proches de celles de la moyenne des familles monoparentales de la capitale. 13 % ont au
moins un enfant en bas âge, 30 % un enfant âgé de 17 à 24 ans et un tiers d’entre elles
vivent sous le seuil des bas revenus.
Mme MOREAU invite les personnes présentes à lire l’étude qui leur a été distribuée. En
complément de cette typologie statistique, une petite enquête qualitative a été réalisée en
2008 pour mieux comprendre les conditions de vie des familles monoparentales, leur vécu et
leurs besoins. Les conclusions de l’enquête résultent d’une série d’entretiens semi-directifs
auprès de 13 mères et de 2 pères issus de milieux socioculturels différents. Il s’agissait
d’illustrer les quatre profils différenciés mis en évidence par la typologie statistique.
Cette enquête a mis en lumière l’hétérogénéité des situations des familles monoparentales tant
du point de vue du vécu réel que du ressenti. Les familles monoparentales les plus modestes
semblent subir « une double peine ». A la précarité de leurs conditions d’existence s’ajoute leur
isolement relationnel. Au contraire, les familles monoparentales les plus favorisées semblent
doublement favorisées par leur niveau de revenu et leur réseau relationnel particulièrement
dense.
Les résultats de cette enquête ont mis en évidence des besoins et des attentes différenciées
selon les profils. Pour les familles les plus défavorisées, l’enjeu est de répondre à leurs besoins
parfois vitaux (d’accès à un meilleur logement, à un emploi stable et conciliable avec leur vie
Conseil de Paris
114/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
familiale, à une solution pour la garde des enfants, etc.). Les familles de profil intermédiaire
ont exprimé des attentes assez ciblées en matière de service, d’accompagnement parental mais
aussi d’aide financière. Elles aimeraient des coups de pouce financiers. Enfin, les parents les
plus favorisés qui ont été interrogés dans le cadre de cette enquête, n’ont exprimé quasiment
aucune attente ni besoin particulier.
Pour terminer, Mme MOREAU demande aux membres de la Mission s’ils souhaitent poser des
questions.
Mme DOUVIN demande des explications supplémentaires. Faut-il parler de « foyers
monoparentaux » ou de « familles monoparentales » ? Elle s’interroge sur le terme à employer.
Ensuite, elle pose une question connexe. Quelle définition donner au terme « célibataire » ? Estce purement déclaratif ? Les pères ou les mères n’ayant jamais vécu en couple, sont-ils des
« célibataires » ? Enfin, elle se pose une question dont la réponse lui semble difficile,
concernant le deuxième parent. Aujourd’hui, la plupart des familles monoparentales ont un
deuxième parent plus ou moins présent. Cette situation change tout. Mme DOUVIN demande des
éléments plus précis.
Mme MOREAU répond que le terme le plus approprié serait effectivement celui de « foyers
monoparentaux ». Pour simplifier, elle a parlé de « familles monoparentales » car cette
expression est plus couramment employée. En réalité, la définition qui fut présentée en
introduction, concerne un parent qui vit seul avec ses enfants dans un logement. Il s’agit bien
d’un foyer monoparental. Cela ne signifie pas l’absence d’un second parent. Ce dernier peut
intervenir de manière régulière dans l’éducation de ses enfants. Cet autre parent peut être très
présent mais il ne partage pas le logement principal au côté de son ancien conjoint.
A partir des sources statistiques disponibles, la seule entrée possible est le logement. Très peu
d’informations sont disponibles sur le deuxième parent. Or lorsqu’un parent élève seul ses
enfants et que l’autre parent est totalement absent ou n’a jamais existé, la situation est
différente de celle d’une famille monoparentale où le deuxième parent vit sur le même palier.
Ces arrangements n’ont pas le même impact sur les enfants.
Les sources statistiques ne permettent pas d’avoir des éléments chiffrés très solides pour
qualifier la présence ou non du deuxième parent. Des enquêtes familiales sont réalisées au
niveau national. Elles révèlent des éléments concernant les parcours et les différentes étapes
qui ont conduit à la monoparentalité. Mais pour l’heure, les résultats ne sont pas disponibles
pour Paris. Décider d’avoir un enfant « seul » ou se séparer de son conjoint lorsque l’enfant à 16
ans, sont deux situations bien différentes. L’impact n’est pas le même. La notion de parcours
est très importante. Actuellement, les sources statistiques ne permettent pas d’identifier de
manière très précise cette dimension. Seules des enquêtes très pointues permettent de la
révéler. La Ville de Paris a échantillonné l’Enquête Famille réalisée au niveau national. D’ici un
an ou deux, les données seront exploitables. Les résultats pour Paris ne seront connus qu’en
2012-2013.
M. CARON-THIBAULT renchérit à propos de l’augmentation du nombre de gardes alternées dans
le cadre des divorces. Il se demande comment comptabiliser deux foyers qui ont une semaine
sur deux, la garde des enfants. Dans ce cas, faut-il parler de foyers monoparentaux, de demifoyers ? D’après lui, la question se pose car les besoins ne sont pas les mêmes.
Mme ROGER affirme que dans le cadre des gardes alternées, le recensement comptabilise un
foyer monoparental plus un célibataire (si ce dernier vit seul). Si l’enfant loge chez son père lors
de la collecte, ce parent doit être recensé comme « foyer monoparental » et la mère seule en
« ménage isolé ». Inversement, si l’enfant vit avec la mère, elle devra être comptabilisée
comme « foyer monoparental » et le père comme « ménage isolé ». Les foyers monoparentaux
ne sont pas comptabilisés deux fois même si certaines prestations sont divisées par deux..
Mme MOREAU considère que les données du recensement sont fiables. L’augmentation récente
du nombre de familles monoparentales correspond à une réalité. L’augmentation des gardes
alternées ne conduit pas à un gonflement factice des statistiques.
Mme POLSKI en conclut que les besoins sont alors sous-estimés. Dans le cas d’une garde
alternée, un foyer monoparental et un célibataire sont pris en compte. Néanmoins, deux foyers
sont monoparentaux une semaine sur deux.
Mme MOREAU acquiesce.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme MOREAU estime que le recensement sous-estime la situation. Toutefois, les ménages en
garde alternée peuvent être comptabilisés à partir d’une autre source. En effet, les impôts
permettent de dénombrer les ménages qui se déclarent en situation de garde alternée. Une
demi-part supplémentaire peut être déclarée. Les dernières données disponibles dans le cadre
de l’observatoire des familles parisiennes datent de 2006. 5 000 ménages étaient ainsi
comptabilisés.
Mme POLSKI demande s’il s’agit des statistiques du ministère de la Justice.
Mme ROGER lui répond par la négative. Ces statistiques sont celles des impôts. Le chiffre exact
doit figurer dans l’étude qui a été réalisée.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite des informations complémentaires concernant les
revenus. D’après elle, la structure, l’âge et le recours à l’aide sociale, ont très bien été
expliqués mais la question des revenus des familles monoparentales n’a pas été suffisamment
abordée.
Mme ROGER signale que dans le rapport d’analyse des données statistiques, toute une partie est
consacrée aux revenus des familles. Les revenus médians par famille sont donnés à la fois pour
les foyers monoparentaux et les couples avec enfants. En 2006 à Paris, le revenu moyen déclaré
était de 35 403 euros par an pour les familles monoparentales contre 68 535 euros pour les
foyers en couple. Dans l’Etude Famille, de nombreuses données chiffrent les revenus déclarés
par ces ménages.
Mme ASMANI a été interpellée par une conclusion de l’étude qualitative sur les familles
monoparentales. Les plus aisées connaîtraient une situation monoparentale non contraignante.
Elle comprend que sur le plan économique, leur situation soit moins contraignante. Néanmoins,
elle se demande si l’affect ne devrait pas être pris en considération. Elever des enfants seul est
une difficulté. L’argent ne compense pas l’affection, l’entourage. Mme ASMANI avoue ne pas
avoir lu avec attention l’intégralité de l’étude mais elle s’interroge.
Mme MOREAU est d’accord. Elle reconnaît que cette phrase est un peu exagérée. Les
conclusions font suite aux entretiens qui ont été conduits. Elles ne peuvent pas être généralisées
à l’ensemble des familles monoparentales favorisées. Ces familles bénéficient de revenus élevés
et d’un tissu social beaucoup plus nourri que les autres. Ce réseau ne compense pas l’absence
d’un deuxième parent mais ces familles n’ont pas exprimé de problème particulier. La relation
avec le deuxième parent est apparue pour ces familles, plus « facile » que dans les autres
familles interrogées. Ces résultats ne permettent pas de conclure que pour l’ensemble des
familles monoparentales aisées, il n’existe aucun problème. Une généralisation n’est en aucune
façon possible. Il est ressorti des entretiens, une situation plus favorable au niveau des revenus
et du tissu relationnel. Finalement, ces parents n’ont pas exprimé de besoin, d’attente
particulière ni de réelle difficulté. Les parents interrogés étaient en situation de garde alternée.
Parce que les familles ont des revenus élevés, elles ont les moyens de mettre en place une garde
alternée.
M. CARON-THIBAULT revient sur le chiffre de 70 100 familles monoparentales présentes sur
Paris. 5 000 foyers fiscaux déclarent être en situation de garde alternée. Il se demande si le
nombre de foyers fiscaux déclarant des gardes partagées, est connu ou non. De plus, il aimerait
connaître précisément le nombre de foyers fiscaux monoparentaux et le nombre de foyers où le
deuxième parent est présent en garde alternée ou partagée. M CARON THIBAULT pose cette
question car, d’après lui, le besoin est particulièrement important en matière de logement. Si la
garde n’est pas alternée une semaine sur deux, elle peut être partagée un week-end sur deux et
durant les vacances. Ainsi, la typologie des logements devrait, selon lui, être envisagée. Il n’est
pas possible d’accueillir des enfants même un week-end, dans un studio.
Mme MOREAU répond que la source fiscale ne permet pas d’obtenir des détails concernant les
situations de garde partagée. Seules des informations sur les gardes alternées sont disponibles.
Chaque parent déclare une demi-part supplémentaire. Globalement, dans le contexte d’une
famille monoparentale, le second parent peut à tout moment accueillir son ou ses enfant(s). Le
besoin en logement doit ainsi pouvoir être estimé.
Mme ASMANI est étonnée. Le chiffre de 5 000 foyers en garde alternée la surprend. Elle le juge
faible par rapport aux 70 000. Elle se demande si les proportions au niveau national ont été
évaluées.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme MOREAU la corrige. Le chiffre des 5 000 ne porte pas sur les 70 000. Le chiffre des 5000
est relatif aux ménages fiscaux déclarant une résidence (ou garde) alternée. Il peut comprendre
des familles recomposées. Une personne peut en effet déclarer une garde alternée avec un
ancien conjoint mais vivre en couple. Une partie de ces 5 000 concerne des familles
monoparentales mais une partie concerne des familles recomposées.
En revanche, ce chiffre date de 2006. Il est probable que le nombre de ménages fiscaux
déclarant une garde alternée ait augmenté depuis cette date.
Mme TAIEB comprend que la nuance entre les « familles monoparentales » et les « foyers
monoparentaux » se situe à ce niveau. Les familles monoparentales englobent toutes les
situations possibles (garde partagée ou familles recomposées, etc.). Le foyer monoparental est
déterminé par l’enquête comme un parent seul avec enfant.
Mme MOREAU explique que tous les chiffres qu’elle a présentés correspondent aux foyers
monoparentaux autrement dit à l’idée d’un logement où vivent un parent seul et ses enfants.
Mme TAIEB estime que parler de foyer monoparental lui semble plus clair. Cette définition
permet de contourner toutes les questions dont les enquêtes et les études ne donnent pour
l’instant, pas de réponse. Toutes les situations sont possibles. Les foyers monoparentaux sont
majoritairement situés en périphérie de Paris. Le chiffre de 28 % lui paraît important. Elle se
demande si, à Paris, des offres supplémentaires sont proposées aux foyers monoparentaux.
Mme MOREAU répond que les études statistiques et qualitatives ont mis en exergue l’effet
particulier du « cœur d’agglomération ». La proximité des services et des équipements, les
facilités de transports, d’emplois sont des facteurs influents. Il est plus simple et plus agréable
pour une personne seule, avec un ou plusieurs enfants, d’habiter un centre urbain. Du fait de la
densité, toutes les commodités se trouvent à proximité. Les commerces, les équipements et les
aides socioéducatives facilitent la vie de ces personnes. L’analyse du solde migratoire par profil
des ménages, révèle que les familles monoparentales sont beaucoup moins nombreuses que les
autres à quitter Paris. Elles préfèrent rester dans le centre, à proximité des facilités plutôt que
de s’en éloigner.
Mme ASMANI a deux questions et pense que la représentante de la CAF pourra peut-être plus
facilement répondre. Mme ASMANI sait qu’il n’existe pas de statistique ethnique en France.
Néanmoins, elle a noté que le niveau de culture et d’accès à la culture a été évoqué. Les
familles monoparentales bénéficiant d’un entourage ont moins de contraintes. Les enfants
vivraient moins mal le fait de n’avoir qu’un seul parent même si affectivement les problèmes,
difficiles à évaluer, sont réels. Parmi les familles monoparentales, elle se demande quelle est la
part de gens issus de l’immigration. Deuxièmement, les parents ont été auditionnés. Elle
souhaiterait savoir s’ils étaient accompagnés de leurs enfants et si ces derniers ont pris part à la
discussion. Elle pense que les enfants pourraient émettre une opinion que leurs parents
ignorent. Les parents n’ont pas la science infuse sur le bien-être de leurs enfants.
Mme MOREAU dispose des données concernant la part des familles étrangères. Toutefois, elle
ne les a pas en tête. Elle croit se souvenir que les familles étrangères en situation de
monoparentalité sont en proportion moins nombreuses que les autres. Elle s’engage à rechercher
les informations précises. En outre, il aurait été intéressant de connaître l’opinion des enfants
mais l’enquête ne l’a pas prise en compte. Seuls les parents ont été interrogés.
Mme DOUVIN se rapporte à la page 21 du dossier au sujet des locataires. Elle se demande dans
quel type de logement vivent ces familles.
Mme MOREAU explique que les statistiques du recensement englobent à la fois les logements
comptabilisés par la loi SRU et les logements intermédiaires. La définition du logement social est
assez large. Les ménages se déclarent eux-mêmes « résidants » d’un logement HLM. Par contre,
la répartition entre ces différents parcs n’est pas connue.
Mme GOLDGRAB pose une question au sujet du tableau de la page 20. Ce tableau montre que la
situation parisienne est tout à fait unique par rapport aux autres agglomérations. Certains
chiffres passent du simple au double (en ce qui concerne la part de cadres, les études
supérieures, etc.). Le nombre de familles de moins de 35 ans est très inférieur à celui des autres
agglomérations. Mme GOLDGRAB demande s’il existe des chiffres comparant la situation des
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
familles monoparentales vivant sont sous le seuil des bas revenus à Paris avec celle des familles
d’autres agglomérations.
Mme MOREAU consulte l’analyse statistique portant sur les familles monoparentales et, après un
court instant, affirme qu’elle contient des éléments de comparaison sur les revenus.
Mme ROGER explique qu’elle est obligée de commander des données spécifiques à la Direction
Générale des Impôts pour collecter des informations sur les revenus des familles. Ces données
sont demandées aux échelles suivantes : Paris, les différents arrondissements et certaines
comparaisons entre l’Ile-de-France et la France métropolitaine. A ce jour, il n’a pas été
demandé à la direction des Impôts des comparaisons avec d’autres agglomérations françaises
(comme Lyon, Marseille, Toulouse).
Mme MOREAU assure que l’étude fournit des éléments de comparaison en termes de revenus
entre les familles monoparentales résidant à Paris et celles d’Ile-de-France, de province et de
France métropolitaine. Le taux de pauvreté et le niveau de vie médian sont précisés.
Mme POLSKI se demande comment obtenir des données par catégorie de logement. Elle
souhaiterait des détails concernant le parc social.
Mme ROGER répond que les sources actuelles ne sont pas assez fiables. L’Enquête nationale
Logement donne des détails. Toutefois, les comparaisons entre cette source, le recensement et
les données sur Paris ne sont pas très concluantes. Le nombre d’enquêtes n’est pas suffisant. Il
n’existe pas suffisamment de données pour tirer des conclusions fiables.
M. CARON-THIBAULT s’attarde sur les chiffres. D’après lui, deux aspects sont à souligner. La
DLH doit avoir des informations sur le parc social géré par la ville. Il faudrait peut-être se
tourner vers l’Union Sociale pour l’Habitat qui fédère tous les bailleurs sociaux pour obtenir des
informations concrètes. Selon M. CARON-THIBAULT, il ne faut pas passer trop de temps à
compiler au niveau annuel, les rapports sociaux et les rapports d’activités de chaque bailleur.
Toujours concernant le logement, il pense que l’INSEE et l’APUR détiennent des informations sur
les conditions d’habitation actuelles dans le parc privé. Ces données permettraient d’objectiver
les choses. Les informations sont nombreuses dans la brochure qui circule. Enfin, M. CARONTHIBAULT aimerait que les typologies des foyers monoparentaux soient détaillées. Il existe des
foyers monoparentaux avec des gardes alternées. Il lui semble que cette réalité est différente
de celle des foyers monoparentaux sans tiers ou des foyers monoparentaux avec garde partagée.
Il insiste sur sa volonté d’obtenir des chiffres concrets. Chaque situation a des impacts en
matière de rythme de vie et de besoin de logement. A l’avenir, il pense qu'il faudrait prendre
l’habitude de raisonner en fonction de ces trois reflets. Il est persuadé qu’il ne faut pas passer à
côté de ces questions.
Mme MOREAU lui répond qu’il n’obtiendra pas de données sur Paris. Il n’existe pas de sources
statistiques détaillant ces différentes situations. Au niveau national, il existe des ordres de
grandeur. Mais, les chiffres parisiens n’existent pas. L’échantillonnage sera fait mais les
résultats ne seront disponibles que très tardivement. La collecte est en cours. Elle se fait
parallèlement au recensement. Après une courte recherche, Mme MOREAU a trouvé la
proportion de parents seuls de nationalité étrangère à Paris. En 1999, leur proportion était de 18
%. Cette proportion est nettement plus importante que celle des autres villes françaises. Au
niveau national, la proportion était de 7 %.
Mme DOUVIN remercie l’interlocutrice précédente pour son exposé. Les renseignements
complémentaires qui ont été demandés au cours de la discussion seront transmis
ultérieurement.
M. CARON-THIBAULT souhaite faire encore quelques remarques. Lorsqu’il demandait des
chiffres généraux sur le logement, il parlait du nombre de familles hébergées au sein des
structures sociales ou vivant à l’hôtel, etc. Concernant le slide 10, il aimerait davantage de
précisions qualitatives. Les chiffres qui ont été donnés, ont présenté le nombre de familles
quittant l’agglomération. Il se demande quel est le profil sociologique de ces familles.
Mme ROGER répond qu’en janvier dernier, un document de 8 pages a été réalisé dans le cadre
de l’Observatoire des Familles. Ce rapport évoque le profil global des familles mais ne donne pas
une description très fine de leurs caractéristiques. Les familles qui quittent Paris, rejoignent la
petite couronne. Dans les années 1990-1999, elles partaient vers la grande couronne.
Aujourd’hui, les familles ne rêvent plus de posséder un de ces pavillons entourés de verdure de
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
la grande couronne. Elles essaient de rester autour de Paris. Ce point est assez marquant. En ce
qui concerne les caractéristiques, Mme ROGER invite M. CARON THIBAULT à se référer au
document de 8 pages précité. L’INSEE pourrait également fournir des chiffres complémentaires.
Mme POLSKI se demande comment les quatre typologies de familles évolueront. Une
photographie de la situation de ces familles a été réalisée à un instant T. Elle aimerait savoir si
des familles changent parfois brutalement de typologie. L’observation des évolutions lui semble
intéressante. Enfin, elle souhaiterait disposer d’éléments de comparaison au niveau
international. En France, il existe de très grandes métropoles (Marseille, Paris). En Europe,
existe-t-il ou non des phénomènes identiques ? Si oui, elle souhaiterait savoir où.
Mme ROGER admet que le résultat typologique, réalisé à partir des données de 1999, est une
photographie. L’exercice pourrait être refait. La typologie qui a été présentée, décrit les
caractéristiques des familles monoparentales. Différentes sources ont été croisées (le
recensement, les données de la CAF et de l’ANPE). A partir des données de 2006, une nouvelle
photographie pourrait être faite. Néanmoins, cela ne concernerait pas les mêmes familles. Mme
ROGER estime que le résultat serait le même. La cartographie et les caractéristiques seraient
presque inchangées. Du fait des mouvements, les observations statistiques de 2006 ne
reflèteraient pas l’évolution des familles qui furent observées en 1999. La seule façon d’analyser
ce genre de phénomène serait de faire des enquêtes pointues, de suivre les familles dans le
temps. Ce travail serait un véritable investissement.
Mme MOREAU partage le point de vue selon lequel les évolutions ne seraient pas très
importantes. Les quatre quartiers qui ont été identifiés, sont fortement liés au type de parcs
(social, privé, dégradé, etc.). Les évolutions de structures ne sont par définition, pas très
rapides. Des évolutions à la marge pourraient apparaître. Les situations ne seraient pas très
différentes de celles d’aujourd’hui.
Mme DOUVIN remercie Mmes MOREAU et ROGER et annonce le début d'une seconde audition.
Mme ROGER précise à ceux qui ont réclamé des chiffres sur les foyers monoparentaux, qu’ils
peuvent consulter une base de données diffusée sous forme de CD-ROM et mise en ligne sur le
site de l’APUR. Les internautes pourront y trouver des tableaux détaillés et des données
agrégées sous forme de graphiques. Toutes les données sur les familles et les foyers
monoparentaux y sont disponibles.
Audition de Mmes Delphine CHAUFFAUT et Nadia KESTEMAN, de la CAF de Paris
Mme CHAUFFAUT précise que Nadia Kesteman a compilé des éléments obtenus de la CAF de
Paris pour faire le bilan des prestations à l’attention des familles vivant sur la commune de
Paris. Les documents seront envoyés aux uns et aux autres par la suite. Aujourd’hui, l’objectif
est de mettre en lumière les principales tendances.
Elle s’est documentée à partir des données de l’INSEE et de la CAF de Paris. Le recensement de
2006 a dénombré 254 000 familles à Paris.
Le recensement de 2006 a comptabilisé 10 000 familles de plus qu’en 1999 et 70 000 familles
monoparentales (soit 7 000 de plus qu’en 1999). Plus des deux tiers de l’accroissement des
familles entre ces deux recensements, est dû à l’augmentation du nombre de familles
monoparentales. Cela est considérable. Le taux d’accroissement annuel moyen des familles
monoparentales est supérieur à celui de l’ensemble des familles. Le taux a crû de 1,1 % sur
toute la période. La part des familles monoparentales par rapport à l’ensemble des familles
parisiennes s’est accrue. Elle s’élève à 27,6 % (elle était de 25,8 % en 1999). Cette part s’est
accrue à un rythme moindre qu’en Ile-de-France et que dans le reste de la France. En 1999, les
familles monoparentales étaient déjà présentes à fort taux par rapport au reste de la France.
Paris préfigure en quelque sorte l’évolution française.
Ensuite, remarque est faite que 23 % des enfants parisiens de moins de 25 ans vivent dans un
foyer monoparental. Cela correspond à 106 000 enfants. Il faut noter que les séparations sont
plus fréquentes à Paris. En 2008, 2 divorces et demi ont été enregistrés à Paris pour 1 000
personnes contre 2,1 en Ile-de-France et en France. A Paris, les offres de services et d’emplois
participent au maintien des familles monoparentales à Paris. Ces familles sont plus dépendantes
des transports en commun et des services que celles qui ont les moyens de se déplacer dans la
grande couronne voire en province.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Les femmes sont majoritairement à la tête de ces familles. Un infléchissement très modéré au
profit des pères est toutefois observé. 85 % des foyers monoparentaux sont constitués de
femmes et 15 % d’hommes. Une baisse de 3 % du nombre de foyers monoparentaux constitués de
femmes, a été observée depuis les années 1990. A l’époque, 88 % de femmes étaient à la tête
des foyers monoparentaux.
A Paris, 10 540 hommes sont à la tête de foyers monoparentaux. Ils représentent 5,4 % de la
totalité des pères de famille. 15 % des foyers monoparentaux sont constitués d’hommes. En
1999, cette situation prévalait dans 13,6 % des cas (12 % des cas en 1990).
La spécificité de Paris concernant le statut des foyers monoparentaux est la suivante. Ils sont
plus constitués par des personnes séparées ou célibataires que par des personnes divorcées ou
veufs/veuves. 23 % des parents de foyers monoparentaux sont séparés et 20 %, divorcés. En
France, les parents sont essentiellement des personnes divorcées.
Du point de vue du statut matrimonial, la surreprésentation des célibataires est une réalité à
Paris. D’après les données de la CAF, 51 % des foyers monoparentaux parisiens sont constitués de
célibataires. Ils n’ont jamais été mariés.
Mme FILOCHE remarque que dans le document précédent, les données CAF sont également
mentionnées.
Mme KESTEMAN convient que les données sont les mêmes. 51 % des personnes sont
célibataires, 23 % séparées et 20 % divorcées. D’après les données de la CAF, ces réalités sont
une spécificité parisienne.
Mme POLSKI demande les données pour le reste de la France.
Mme KESTEMAN ne connaît pas les chiffres. Elle n’a pas eu le temps de les analyser. Elle pense
que les divorces sont plus nombreux. Le taux de célibataires doit être le double à Paris. Il
n’existerait pas plus de 25 % de célibataires en France.
Mme CHAUFFAUT constate à son tour que ces données émanent de la CAF. Elle en déduit
qu’une partie des familles monoparentales échappent aux statistiques. Les CAF enregistrent
toutes les familles qui ont deux enfants, les familles monoparentales qui ont de faibles
ressources et les familles monoparentales qui ont de très jeunes enfants. Les familles
monoparentales qui n’ont qu’un enfant et disposent de ressources au dessus des plafonds,
échappent aux statistiques. Celles qui ne perçoivent pas l’ASF ne sont pas enregistrées. Les
nombreuses familles monoparentales qui échappent aux statistiques de la CAF, ne sont pas les
plus problématiques, elles n’ont pas les mêmes problèmes sociaux.
Mme CHAUFFAUT propose d’envoyer aux membres de la MIE des informations complémentaires.
Les données de l’INSEE et de la CAF peuvent être comparées.
Mme POLSKI intervient à propos de l’allocation octroyée en fonction des critères de revenus
pour toute naissance. Elle estime que les familles bénéficiaires de ces allocations échappent
aussi aux statistiques.
Mme CHAUFFAUT confirme que ces familles ne sont pas comptabilisées. A partir du moment où
les familles ont de jeunes enfants, elles bénéficient au minimum d’une des composantes de la
PAJE. Elle considère que le taux de couverture des enfants de moins de 3 ans, est très bon. 85 %
des familles sont touchées par l’allocation de base de la PAJE. Très peu de familles échappent
donc aux statistiques. Seulement 15 % des familles ont des ressources supérieures aux plafonds
de la PAJE. Dans ces cas, les enfants sont gardés à l’extérieur. Leurs parents sont actifs. Ils
touchent d’autres composantes de la PAJE. Finalement, pour les familles en général et les
familles monoparentales en particulier, le taux de couverture est très bon pour les moins de 3
ans.
Mme POLSKI en conclut qu’à partir de trois ans, les enfants ne sont plus comptés dans les
statistiques. Globalement, ces enfants ne bénéficient plus de mode de garde.
D’après Mme CHAUFFAUT, la situation est plus compliquée. La part des familles
monoparentales est très largement majoritaire. Ces familles sont touchées par de très
nombreuses prestations. Quand les enfants ont moins de 3 ans, la plupart des familles sont
comptabilisées. D’une façon ou d’une autre, elles perçoivent l’une des composantes de la PAJE.
A partir de 3 ans, la PAJE fournit encore des prestations lorsque les enfants sont gardés à
l’extérieur. Toutes les familles qui bénéficient de prestations sous conditions de ressources, sont
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
concernées (aide au logement, etc.). A partir de 6 ans, la plupart de ces familles touchent
l’allocation de rentrée scolaire. Les familles monoparentales qui n’ont qu’un seul enfant de plus
de trois ans et qui disposent de plafonds de ressources assez élevés, sont plus difficilement
identifiables. Ce résiduel peut influencer la répartition.
M. BROSSAT propose que l’exposé soit poursuivi et que les questions soient posées après pour
que chacun puisse comprendre le raisonnement.
Mme KESTEMAN précise que l’ASF (l’Allocation de Soutien Familial) est versée aux orphelins ou
aux parents si l’un des débiteurs est défaillant. De nombreux parents se soustraient à leur
obligation alimentaire. Quelque soit l’âge, le revenu ou le nombre d’enfants à charge, la
couverture est forte. Seules les familles très favorisées ne sont pas comptabilisées.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande des chiffres sur ce qui vient d’être indiqué. Elle
aimerait détenir une liste exhaustive des prestations de la CAF, connaître les types de public et
le nombre d’ayants droit.
Mme KESTEMAN lui enverra directement les documents. Au cours de la précédente audition, ses
collègues ont obtenu les données de l’APUR. A Paris plus qu’ailleurs, le nombre de familles en
résidence alternée augmente. Ces familles sont considérées comme étant monoparentales. 1 700
foyers monoparentaux sont comptabilisés comme tels car en leur sein, aucune recomposition
familiale n’a eu lieu. Le chef de famille ne s’est pas remis en couple.
Mme KESTEMAN évoque le nombre de familles monoparentales par arrondissement. Les résultats
sont très frappants. La répartition coïncide avec la géographie du logement social. A Paris, le
parc social héberge 30 à 40 % selon les enquêtes, des familles monoparentales. Ces familles se
retrouvent à 20 % dans le 8e. Il s’agit du taux minimum. Des taux s’élèvent jusqu’à 32 % dans les
arrondissements du 20e, 18e, 14e et 13e. Dans le 13e, les familles monoparentales représentent
entre 30 et 35 % des familles. Les arrondissements les moins touchés concentrent environ 20 %
des familles monoparentales. Il s’agit des 16e, 7e et 8e arrondissements. Au contraire, les
arrondissements les plus touchés sont les 20e, 18e, 13e, 14e et 19e. Dans le 18e, leur présence est
peut-être due aux logements sociaux ou à la surpopulation prévalant dans les habitats
insalubres. Dans le 20e, 13e, 14e et 19e, leur présence est liée à la forte proportion de logements
sociaux. Dans le 17e, la proportion de familles monoparentales est de 26 %, cela correspond à la
moyenne parisienne. Dans le 15e, la proportion équivaut également à la moyenne, autour de 26 27 %.
La carte illustrant la localisation géographique des familles monoparentales, montre bien que
leur présence est corrélée à celle des logements sociaux et des structures publiques (crèches,
écoles). La carte décrivant l’augmentation du taux de familles monoparentales dans les
différents arrondissements de Paris fait apparaître qu’en dehors du 12e, l’augmentation du
nombre de familles monoparentales reste la plus forte dans l’Est de Paris. Le taux s’élève à plus
de 15 %. Cela concerne les arrondissements du 20e, 19e et 10e. Une moindre augmentation
(moins de 5 %) est perceptible dans les arrondissements du 13e et du 14e qui étaient déjà
fortement dotés en logements sociaux et en familles monoparentales. Le taux est aussi
important que dans le 20e et le 19e. Le 18e connaît une hausse importante du nombre de ces
familles. Malgré tout, le taux est moindre (de 10 à 15 %) et les conditions de logement ne sont
pas les mêmes.
Entre 1999 et 2006, la part des familles monoparentales parisiennes avec un enfant, était
moindre. En revanche, les familles avec 2, 3 ou 4 enfants ont relativement augmenté. Ce
constat est étonnant et peut dénoter plusieurs choses d’autant que ce n’est pas le cas des
familles en couple. L’âge d’entrée dans la monoparentalité est peut-être plus élevé. Les
familles devenant monoparentales plus tardivement, elles ont plus d’enfants à charge.
En 2006, il s’est produit une diminution. En 2006, 63 % des familles monoparentales avaient un
enfant contre 66 % en 1999. En revanche, l’augmentation a été supérieure de deux points
(passant de 24 à 26 %) pour les familles avec deux enfants. L’augmentation a été de 0,6 points
(de 7 à 7,6 %) pour les familles avec trois enfants. L’augmentation des familles de 4 enfants a
également été perçue. Il existe une diminution en faveur des familles de plus de deux enfants.
Cette réalité n’est pas le cas des familles en couple. L’évolution n’est pas similaire. Ainsi, elle
se demande quel est le sens de cette évolution. On peut envisager plusieurs hypothèses : soit
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
une entrée dans la monoparentalité plus tardive, soit un changement sociodémographique, soit
une remise en couple avec la naissance de nouveaux enfants suivie d’une nouvelle séparation.
Mme CHAUFFAUT croit que cela n’est pas contradictoire et met en exergue l’existence de
données de stocks et de données de flux. D’après les données de stocks, les familles
monoparentales sont plutôt de petites familles (seulement un enfant). Cette situation concerne
deux tiers des familles. L’évolution de la composition des familles monoparentales est assez
surprenante à Paris parce qu’elle est contradictoire avec l’évolution des familles constituées de
couples. A Paris, les familles ne sont majoritairement pas d’origine étrangère. Les nationalités
ne sont pas connues. Seules des hypothèses peuvent être émises. Les familles étrangères
comportent souvent un plus grand nombre d’individus. Elles sont de plus grande taille. Les
endroits où la représentation des familles étrangères est la plus forte correspondent aux
arrondissements de Paris où la proportion des familles monoparentales est la plus importante.
Mme KESTEMAN évoque le phénomène de décohabitation légal. Du moins, la décohabitation a
été rendue obligatoire. Cela concerne des pourcentages assez infimes mais l’évolution est
relativement notable. Les familles monoparentales avec plus de deux enfants logent soit dans
les quartiers aisés (16e, 8e) soit dans les quartiers dont le revenu fiscal de référence est
beaucoup plus faible (dans le 19e et le 20e). Dans les quartiers aisés, les familles ont les moyens
d’avoir des enfants. Elles ont peut-être une tradition culturelle, religieuse, etc.
Mme CHAUFFAUT l’interrompt. Les plus grandes familles se trouvent parmi les plus bas revenus
ou au contraire, parmi les plus haut revenus. Cette répartition se retrouve au sein des familles
monoparentales comme dans l’ensemble des familles.
Mme KESTEMAN reprend son raisonnement. Le nombre de familles avec 2, 3 ou 4 enfants est le
plus important dans les arrondissements du 19e, 20e et 18e. Dans le 19e, 58 % des familles
monoparentales n’ont qu’un enfant, 6% en ont deux, 11 % en ont 3 et 6 % en ont 4 et plus. Le 19e
est l’arrondissement de Paris dans lequel le nombre de familles nombreuses au sens large (plus
de deux enfants) est le plus fort. Par ailleurs, le 16e a des taux à peu près approchant.
Sur la période de 2000 à 2009, le nombre d’enfants à charge au sens où l’entend la CAF (les
enfants âgés de 21 ans au plus) a augmenté de 5 % passant de 74 000 enfants à 78 000. La
démographie parisienne est importante dans ces familles monoparentales et n’est pas différente
de celle de l’ensemble des familles. S’agissant des familles monoparentales bénéficiaires du RMI
ou du RSA, une évolution est notable entre 2000 et 2009. Une augmentation a été perceptible
jusqu’en 2005. Puis, la tendance a légèrement fléchi jusqu’en 2008. A partir de 2009,
l’augmentation est repartie. 2005 a connu un pic. 9 000 familles monoparentales étaient
bénéficiaires du RMI.
Après l’allocation parent isolé (API), les familles monoparentales basculent dans le RMI. En tout
cas, elles n’ont pas droit à l’API en raison de l’âge des enfants ou de la durée de perception de
l’API. En 2000, environ 5 000 familles monoparentales bénéficiaient du RMI. Un pic presque
double a été atteint en 2005 (9 000 familles). Après une légère baisse qui a débuté en 2006, le
nombre de familles est tombé à 8 336. Du fait de la crise, une remontée a eu lieu en 2009.
L’API est en fait un RSA majoré en fonction du nombre d’enfants. L’évolution est à peu près
similaire. Un pic a été assez considérable en 2006 (5 000 familles). Puis, la baisse a été continue
jusqu’en 2008 (4 000 familles). En 1998, 3 000 familles bénéficiaient de l’API.
Mme CHAUFFAUT juge important de retenir le fait que le RMI et l’API forment les principaux
minima sociaux. Il existe donc sur Paris entre 12 et 13 000 foyers monoparentaux.
Mme KESTEMAN estime que cela est relativement peu. Elle en déduit que les familles
monoparentales parisiennes sont très actives.
Mme CHAUFFAUT pense qu’il faut additionner les deux.
Mme KESTEMAN résume qu’en 11 ans, le nombre de bénéficiaires de l’API a augmenté de 27 % à
Paris. En métropole et dans les DOM, l’augmentation n’a été que de 23 %. Ces chiffres ne sont
pas contradictoires avec le fait que les familles monoparentales parisiennes sont plus actives que
dans le reste de la France. L’augmentation a été moindre dans le reste de la France parce que
le seuil de l’API était déjà assez considérable. Les familles monoparentales parisiennes sont plus
en situation d’emploi que dans le reste de la France.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite s’arrêter un instant sur l’augmentation de 27 % du
nombre de bénéficiaires de l’API. Elle n’est pas sûre de comprendre.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Selon Mme CHAUFFAUT cette augmentation est une réalité. En 1998, 3 000 familles
bénéficiaient de l’API. Elles étaient 4 000 en 2008. 2006 a connu un pic (5 000 familles
bénéficiaires). Au final, l’augmentation a été de 27 %. Cette hausse est plus importante que
celle perceptible dans le reste du pays. Durant cette période, le pays a connu une hausse de 23
%. Les familles monoparentales parisiennes sont plus actives que celles du reste du pays dans le
sens où elles sont plus présentes sur le marché du travail.
Mme FILOCHE demande quelle somme touche en moyenne une famille qui perçoit l’API.
Mme KESTEMAN : 750 euros pour un enfant et 150 euros par enfant supplémentaire. Elle précise
que cela s’appelle le RSA majoré. Le montant de l’API est repris. Seul le nom a changé.
Auparavant, l’obligation d’insertion n’était pas nécessaire. Les bénéficiaires des API n’avaient
pas l’obligation de s’insérer. Ils n’étaient pas contraints de rechercher un emploi.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande si les bénéficiaires de l’API ont également droit aux
allocations familiales lorsqu’ils ont plus de 2 enfants. Elle souhaiterait savoir si l’Allocation
Parent Isolé est un supplément des allocations familiales.
Mme KESTEMAN lui répond par la négative.
Mme KESTEMAN indique que l’API est devenue subsidiaire à toutes les autres prestations
sociales et autres obligations alimentaires. Elle n’est toutefois ni subsidiaire aux allocations
familiales ni aux allocations logement. Par contre, le forfait logement de 50 euros est retiré.
Elle souhaite s’attarder sur l’ASF. Cette prestation vaut 87 euros par enfant. Elle est versée aux
orphelins ou aux parents en charge d’enfants dont l’autre parent ne remplit pas son obligation
alimentaire. L’augmentation du nombre de prestataires de cette allocation à Paris est de 14 %.
Entre 1998 et 2009, le nombre d’allocataires est passé de 17 000 à 19 000. Dans le reste de la
France, l’augmentation a été de 29 % pendant la même période. Il n’existe aucun plafond de
ressources pour l’ASF. Elle est considérée comme la substitution de l’Etat aux parents
défaillants. Pour cette raison, il existe une obligation de poursuivre le parent défaillant. Sans
poursuite, il n’est pas possible de la percevoir.
Mme CHAUFFAUT pointe qu’il est difficile de mesurer le taux de recours. Demander un recours
implique de poursuivre son conjoint. De nombreuses femmes y renoncent pour ne pas rentrer
dans un processus de conflit. La somme n’est que de 87 euros.
Mme CHAUFFAUT rappelle que la CAF agit pour la personne. Elle suppute que les parents ne
souhaitent pas rentrer dans un conflit pour préserver l’enfant. Elle pense que cette attitude est
sans doute, tout à l’honneur des familles qui préfèrent donc, renoncer à leur prestation.
Mme KESTEMAN ajoute que depuis 2008, l’API étant devenu subsidiaire à toutes les obligations
alimentaires, tous les allocataires de l’API qui ne demandent pas l’ASF et qui ne font pas valoir
leur obligation alimentaire vis-à-vis du parent défaillant, se voient immédiatement défalquer les
87 euros de l’ASF ou la pension alimentaire qui avait été fixée par le juge, du montant de l’API.
Mme KESTEMAN pense qu’il s’agit de la raison pour laquelle une baisse du nombre d’allocataires
de l’API, a pu être observée.
Elle note que l’augmentation du nombre d’ASF est moindre à Paris. Elle n’a augmenté que de 14
% contre 29 % en France et en DOM. Cela tendrait à prouver que les parents absents parisiens
sont peut-être plus solvables que les autres. Il n’existe pas de condition de ressources du parent
créancier. Le versement dépend du parent débiteur.
L’allocation de rentrée scolaire vaut 270 euros pour l’enfant de moins de 8 ans et 330 euros par
enfant âgé de 12-14 ans et plus. L’Allocation de Rentrée Scolaire est soumise à une condition de
revenus assez basse. Une famille avec un enfant doit déclarer moins de 20 000 euros de revenu
fiscal. 50 % des familles monoparentales perçoivent l’ARS dans les arrondissements du 20e, 19e et
18e. Dans le 6e arrondissement, 17 % des familles monoparentales la perçoivent. En moyenne, 39
% des familles monoparentales perçoivent l’ARS à Paris.
Mme CHAUFFAUT donne un référentiel. 22 % des familles parisiennes touchent l’ARS et 39 % des
familles monoparentales.
Mme KESTEMAN précise que le plafond de l’ARS est de 22 946 euros pour un enfant. Ce plafond
est assez bas. Pourtant, le nombre de personnes la percevant n’est pas négligeable.
Mme KESTEMAN revient à présent, sur la part des foyers monoparentaux qui bénéficient d’une
allocation logement (APL ou AL). 37 % des foyers monoparentaux perçoivent une allocation
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
logement à Paris. Cela s’échelonne toujours de la même façon. 54 % des familles la perçoivent
dans le 19e, 48 % dans le 20e, 49 % dans le 18e, 43 % dans le 13e et 9 % dans le 7e.
M. CARON-THIBAULT demande si le nombre de personnes monoparentales ayant obtenu un refus
est connu.
Mme KESTEMAN répond que les refus sont très rares du fait de la réglementation.
Mme CHAUFFAUT pense qu’il est possible d’obtenir des informations sur la part des refus pour
des critères autres que les critères financiers. Le pourcentage des familles monoparentales qui
bénéficient de l’allocation, est deux ou trois fois plus important que celui de l’ensemble des
familles. Elle s’engage à demander les données.
Mme KESTEMAN précise que le surpeuplement n’est pris en compte qu’à l’entrée dans le
logement. Après l’attribution de l’allocation logement, elle est maintenue, il y a une tolérance,
mais à l’entrée dans le logement, des conditions existent.
De l’avis de Mme CHAUFFAUT, les principales prestations viennent d’être passées au crible. Les
prestations sous conditions de ressources montrent la plus grande fragilité financière des
familles monoparentales allocataires. L’enjeu était de pointer les problématiques auxquelles ces
familles sont confrontées. Les modes d’accueil sont également une problématique importante
pour les familles monoparentales. Les données sur le nombre de familles monoparentales qui
bénéficient de prestations pour les modes d’accueil individuel existent mais pas celles sur le
nombre de familles monoparentales bénéficiant d’accueil collectif. Les données sont gérées par
la ville ou les structures. Mme CHAUFFAUT peut faire le point des données disponibles. De
même, elle pourra déterminer plus facilement les données manquantes.
Mme GOLDGRAB aimerait obtenir des informations concernant les modes de garde des familles
monoparentales.
Mme KESTEMAN ne peut fournir des informations sur cette question. Les données qui
proviennent de la CAF sont incomplètes. Les chiffres concernant le mode de garde collectif ne
sont pas connus. Le nombre de familles monoparentales qui perçoivent des prestations au titre
du mode de garde individuel peut être donné mais pas le nombre de celles qui perçoivent des
prestations au titre du mode de garde collectif. Elle reconnaît qu’il s’agit d’un « trou » dans le
panorama. Elle épluchera les données qu’elle pourra obtenir facilement et les communiquera.
De même, elle expliquera clairement les données qu’elle n’a pas. Le puzzle est incomplet.
M. BROSSAT donne la parole à Lynda ASMANI.
Mme ASMANI souhaite poser une question technique. Elle demande s’il sera possible d’obtenir
une note de synthèse. Mme ASMANI a trouvé l’audition un peu compliquée. Elle ne sait pas si ses
collègues partagent son avis mais elle aimerait vraiment avoir une synthèse arrondissement par
arrondissement. Les chiffres qui ont été présentés, sont très significatifs mais ils ne parlent que
des arrondissements importants en nombre de population. Pour avoir une vision systémique de
Paris, elle aimerait toutes les données y compris celles des plus petits arrondissements. Elle
souhaiterait savoir si l’API est versée sous conditions de ressources.
M. BARELLA s’engage à réaliser une synthèse. Exceptionnellement, il demande aux responsables
de la CAF de lui fournir leurs documents. Il préparera une synthèse qu’il soumettra au préalable
à la CAF pour être très précis sur les chiffres et n’induire personne en erreur. Des
interprétations pourront également figurer peu ou prou dans le rapport final. Il faudra être
extrêmement sérieux sur le sujet. Il propose de s’en occuper. La synthèse sera envoyée à Mmes
CHAUFFAUT et KESTEMAN. Bien entendu, cette procédure prendra un peu plus de temps mais
sera plus sûre. Les notes qu’il a prises aujourd’hui ne sont ni analytiques ni complètes.
Mme CHAUFFAUT transmettra dès demain les transparents et les commentaires qui furent mis
en avant. L’API est accordée sous conditions de ressources. Il s’agit d’une prestation
différentielle. Tout accroissement de ressources diminue d’autant la prestation. Son montant est
de 750 euros pour un enfant. La personne touche 750 euros mais toute ressource qui s’ajoute,
diminue d’autant le montant de la prestation.
Mme CHAUFFAUT souligne que la personne touche 750 euros mais dès qu’elle gagne plus de
cette somme, elle ne touche plus de prestation. Un principe d’intéressement est inclus dans le
RSA. La personne touche 750 euros. Cette somme correspond à la prestation. Toutefois, la
personne peut percevoir 650 euros si elle gagne 100 euros par ailleurs.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT donne la parole à Joëlle CHERIOUX de SOULTRAIT. Ensuite, Rémi FERAUD posera à
son tour une question.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande s’il est possible qu’une étude comparative soit réalisée
à propos des prestations sociales servies par la ville de Paris vis-à-vis des familles
monoparentales et celles accordées en périphérie. Toutes les indications rentrant dans le cadre
de l’aide facultative des services lui semblent importantes. Elle pense qu’elles ont une
incidence non négligeable sur la forte concentration des familles monoparentales aux portes de
Paris.
M. BROSSAT convient qu’il s’agit d’une question importante et se demande s’il est pensable de
s’appuyer sur le travail de l’Inspection Générale.
M. BARELLA pointe plusieurs choses. L’Inspection Générale a commencé l’élaboration d’une
liste récapitulant les prestations spécifiquement parisiennes. Ainsi que le prévoit la délibération,
il pense que la MIE devra interroger le Secrétariat Général chargé de lui répondre, pour obtenir
les chiffres d’impact (le nombre de familles concernées, le volume budgétaire, etc.). Il en
profite pour évoquer une excellente analyse de la Cour des comptes de juin 2010. Cette analyse
extrêmement détaillée, fait un certain nombre de propositions très intéressantes. D’après lui, la
comparaison avec le département voisin sera compliquée à réaliser. Par essence, la MIE n’a pas
de pouvoir d’investigation. Néanmoins, les départements voisins pourront être interrogés. Une
grille pourrait leur être envoyée les questionnant sur leurs prestations complémentaires, leurs
statistiques et leur volumétrie budgétaire. Sous réserve que les départements répondent, ce
travail peut être fait.
M. FERAUD croit comprendre que, jusqu’en 2008, l’ASF est venue s’ajouter aux 750 euros
maximum. L’ASF est aujourd’hui intégrée dans le plafond. Il demande le chiffre de l’économie
budgétaire réalisée sur Paris grâce à cette mesure.
Mme KESTEMAN confirme que cela a été chiffré mais pas spécifiquement sur Paris. Elle
explique que l’ASF n’est pas venue s’ajouter. Elle était incluse dans l’API qui est un maximum.
L’API étant un maximum (de 750 euros pour un enfant sur lequel toutes les ressources doivent
être imputées à l’exception des allocations familiales et de logement), l’ASF venait s’imputer. Il
était possible d’avoir 750 euros maximum. Si aucune demande d’obligation alimentaire n’est
faite vis-à-vis du parent débiteur défaillant, les 87 euros de l’ASF sont déduits des 750 euros. Les
750 euros ont toujours été une somme maximum. Une économie a effectivement été faite sur
Paris.
Mme CHAUFFAUT intervient au sujet de l’architecture des prestations. Il existerait deux types
de prestations. Certaines s’adresseraient spécifiquement aux familles monoparentales (tel est le
cas de la majoration du RSA, l’ex API ou de l’ASF). D’autres s’adressent à toutes les familles. Les
familles monoparentales sont souvent des publics plus importants. Elles sont plus souvent en
situation de pauvreté. De plus, les plafonds sont différents selon si la famille est constituée d’un
couple ou d’une famille monoparentale. Puisque la demande a été faite, Mme CHAUFFAUT
rappelle qu’un guide des prestations sera envoyé. Le guide répondra peut-être aux questions
liées à l’organisation générale des prestations en direction de ces familles.
Faute de questions supplémentaires, M.BROSSAT propose de conclure. Il remercie beaucoup les
intervenants pour les éléments qu’ils ont apportés. Un compte rendu sera réalisé par
l’Inspection Générale. Pour terminer, il demande aux membres de la mission de réfléchir 5
minutes à la façon dont les auditions pourront s’organiser à l’avenir. Il souhaite que tous
décident ensemble, quelles personnes pourraient être sollicitées la semaine prochaine.
Il pense qu’il est plus raisonnable de partir de la liste déjà effectuée. Cette liste est un premier
jet. Elle n’est pas exhaustive et contient des propositions qui n’ont pas vocation à être
confirmées. Il prévient qu’il n’est pas forcé de retenir les idées qui avaient été annoncées. En
revanche, l’urgence est pour la semaine prochaine. Il est très compliqué de solliciter les gens au
dernier moment. Pour la semaine prochaine, il demande aux personnes de bien vouloir valider la
proposition suivante. L’UNAF et le Haut Conseil de la Famille (le professeur Françoise
DEKEUWER-DEFOSSEZ) pourraient être auditionnés jeudi prochain. Pour les autres auditions,
chacun pourrait y réfléchir de son côté. Des échanges pourraient se faire par mail. Rien n’oblige
l’assemblée à décider aujourd’hui des auditions qui se tiendront tout au long de la mission. La
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
véritable urgence est celle de la semaine prochaine. M.BROSSAT propose que sa proposition soit
validée.
M. BARELLA évoque rapidement le parcours de Mme DEKEUWER-DEFOSSEZ. Pour ceux qui ne le
savent pas, elle est juriste, spécialiste du droit de la famille. Elle est extrêmement connue pour
ses travaux considérés au sein du monde universitaire comme de véritables références. Son
intervention sera intéressante. Elle pourra répondre aux questions juridiques.
Mme POLSKI rappelle qu’il avait été dit qu’un sociologue serait intégré assez rapidement.
Mme FILOCHE pense qu’il faudra parler de la liste la semaine prochaine. Au-delà de la liste des
auditions, une réflexion lui semble nécessaire. Un déplacement pourrait être envisagé. Mme
FILOCHE estime que le travail mené jusqu’à présent, manque de terrain. Elle suggère de visiter
la NUP. Si la mission est intéressée, un travail pourra être entrepris en amont. La visite devra
répondre à une demande précise.
La NUP est un quartier politique de la ville du 19e arrondissement dans lequel 42 % des familles
sont monoparentales. Elle intervient spécifiquement sur ces thématiques via des associations,
des centres sociaux, des centres d’animation. Les mamans et les enfants sont soutenus. La visite
de ce quartier pourrait être intéressante. De nombreux acteurs y sont particulièrement
impliqués.
M. BROSSAT propose que les personnes communiquent par mail d’ici la semaine prochaine.
Jeudi prochain, le calendrier sera fixé.
Mme POLSKI suggère de contacter très vite le syndicat des familles monoparentales.
Mme DOUVIN pense qu’un aspect n’a pas encore été suffisamment évoqué. Elle aimerait que la
question du logement soit introduite dans les discussions. Elle aimerait aussi que les auditions
soient « priorisées ». D’après elle, il faudrait débuter par celles qui sont les plus importantes. Le
temps manquera peut-être pour toutes les réaliser mais certaines sont secondaires par rapport
aux besoins qui se font jour au fur et à mesure des discussions.
M. BROSSAT la remercie. En l’absence de remarques supplémentaires, il lève la séance.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 9 décembre 2010
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 15h10 et invite M. Mériadec RIVIÈRE à présenter l’Union
Départementale des Associations Familiales (UDAF).
M. Mériadec RIVIÈRE commence par préciser que l’UDAF est une institution et non pas une
association et qu’une Union départementale est présente dans chaque département français. M.
Mériadec RIVIÈRE ajoute qu’il est entré à l’UDAF en 1998, qu’il préside l’UDAF de Paris depuis
2003 et qu’il est également membre du Conseil d’administration de l’Union Nationale des
Associations Familiales (UNAF).
L’UDAF regroupe 72 associations de toutes sensibilités réparties dans les 20 arrondissements de
Paris. Certaines sont à but général telles que la Fédération des familles de France, la
Confédération syndicale des familles, le Comité départemental d’action laïque, l’Union des
familles laïques, les Associations familiales catholiques, et d’autres sont à recrutement
spécifique telles que Jumeaux et Plus, l’APEI, Enfance et famille d’adoption, etc. L’UDAF
regroupe ainsi un peu moins de 20 000 familles. Il faut noter que des associations poursuivent
des buts familiaux sans pour autant être des associations familiales car pour cela il faut remplir
les conditions fixées par la loi.
Le législateur a fixé les missions des UDAF :
- donner avis aux pouvoirs publics ;
- représenter les familles ;
- ester en justice pour défendre l’intérêt des familles ;
- créer ou gérer tout service dans l’intérêt des familles.
L’UDAF emploie 88 salariés et son budget est d’environ 4,2 millions d’euros.
L’UDAF est le plus gros organisme tutélaire de Paris et a assuré l’an passé 1 287 mesures de
tutelles ou de curatelles. L’UDAF gère également trois haltes-garderies et en gérera quatre en
2011. Un service de médiation familiale a par ailleurs été créé il y a trois ans. L’UDAF participe
également aux procédures de rétablissement personnel pour les familles endettées et siège dans
la commission de surendettement de Paris.
L’UDAF mène des actions en faveur des familles en aidant des associations et en organisant des
colloques qui s’adressent aux familles (un colloque sur l’addiction au cannabis, sur l’alcool ou
encore l’addiction aux écrans, un colloque régional sur les avantages et dangers des réseaux
sociaux est prévu en 2011).
L’UDAF développe également l’opération Lire et Faire Lire. Ainsi, 680 bénévoles vont chaque
année dans les classes maternelles et élémentaires de Paris, dans les haltes-garderies et dans
certains centres sociaux. Cette opération a un aspect intergénérationnel car des grands-parents
se déplacent pour lire des contes et des histoires aux enfants.
L’UDAF participe également à l’organisation de la Journée Sport en famille qui a lieu depuis
cinq ans au Champ-de-Mars. L’objectif est d’encourager les parents à faire du sport avec leurs
enfants.
Une action intitulée Le Louvre en famille se tient par ailleurs en partenariat avec le Musée du
Louvre et permet à des groupes de 15 à 16 enfants d’avoir un accès gratuit ou préférentiel au
musée.
Enfin l’opération Théâtre en famille en partenariat avec le Théâtre de l’Est Parisien a pour but
d’encourager les familles à accompagner leurs enfants au théâtre. Cette opération rencontre
malheureusement un faible succès.
L’UDAF a quatre représentants titulaires et quatre suppléants à la Caisse d’allocations familiales
de Paris, siège à l’OPAC de Paris, au CASVP de Paris, dans les commissions des hôpitaux et des
cliniques, ainsi que dans de nombreux autres organismes de nature très diverse.
L’UDAF est le plus gros organisme tutélaire pour les majeurs mais également le seul organisme à
Paris qui pratique la Mesure d’Aide Judiciaire au Budget Familial (MAJBF) qui remplace les
anciennes tutelles aux prestations sociales. Il existe également la Mesure d’Accompagnement
Sociale Personnalisée (MASP) qui est une mesure contractuelle que le département de Paris met
en place. L’UDAF regrette de n’avoir pas été retenue pour gérer cette mesure.
Sur les 195 familles suivies dans le cadre des MAJBF, 52% des familles sont monoparentales. Au
plan national, 1,8 millions de familles sont monoparentales et 2,8 millions d’enfants vivent en
famille monoparentale. A Paris, ces familles représentent 100 000 enfants.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Au plan national, le taux de chômage des femmes chefs de famille monoparentale est de 54%
alors que ce taux est de 31% pour les mères de famille vivant en couple. Le taux de faible
qualification des familles monoparentales est assez élevé : 23% des femmes chefs de famille
monoparentale sont titulaires d’un diplôme d’enseignement supérieur alors qu’il est de 34% pour
les autres familles.
Contrairement aux idées reçues, le taux de travail à temps partiel est moins élevé chez les
femmes chefs de famille monoparentale : 26% des chefs de famille monoparentale travaillent à
temps partiel contre 34% des mères de famille vivant en couple (16% chez les cadres, 39% pour
les ouvriers et employées non qualifiés).
Les causes de la monoparentalité sont diverses et ont évoluées depuis 35 ans :
En 1975 : 55% des chefs de familles monoparentales étaient veuves ou veufs. En 2010 : ce taux
est de 10%. Les causes de la monoparentalité sont donc aujourd’hui liées aux grossesses non
désirées ou hâtives et à la séparation d’un couple.
A Paris, 27,6% des familles sont monoparentales (chiffre de 2008), contre 25,8% en 1999. En
France, ce taux est de 20,3%.
Dans ces familles monoparentales, 85% sont des femmes et 15% sont des hommes. On note une
augmentation du taux des hommes depuis 1999 car les juges confient un peu plus fréquemment
la garde aux hommes.
Sur les 70 000 familles monoparentales parisiennes, 51,4% sont des célibataires, 23% de séparés
et 20% de divorcés (sources : INSEE 2006 et APUR 2008).
63,3% des familles monoparentales ont un enfant et 26,7% ont deux enfants. Elles sont
majoritairement situées dans les 13e, 14e, 18e et 20e arrondissements.
Au plan national, 30% des familles monoparentales sont pauvres c’est-à-dire qui ont un revenu
inférieur à 70% du revenu médian. Cette définition de la pauvreté est un élément intéressant
mais pas suffisant car chaque fois que le revenu médian augmente, le nombre de familles
pauvres augmente mathématiquement. Il serait donc pertinent d’affiner la notion de pauvreté
en prenant en compte au surplus la part des dépenses contraintes dans le budget des familles.
Un tiers des familles monoparentales à Paris vivent en HLM et 20 000 familles en ont fait la
demande mais seules 7 600 familles remplissent les conditions (statistiques de l’APUR). Au plan
national, 15% de ces familles vivant en HLM manquent d’une pièce et 5% de 2 pièces.
Les familles monoparentales bénéficient des allocations familiales allouées sans condition de
ressources. Elles peuvent au surplus bénéficier de l’allocation de soutien familial en cas de
séparation et à condition qu’il n’y ait pas paiement de la pension alimentaire ou en cas
d’absence de l’autre parent biologique.
Elles peuvent de plus bénéficier de l’allocation de parent isolé si le parent est veuf, divorcé,
séparé, célibataire ayant la charge d’un enfant et ne vivant pas maritalement. Cette allocation
est allouée également aux femmes enceintes qui ont des revenus modestes. Une fois franchi
l’âge de 3 ans, l’allocation est maintenue 12 mois.
L’allocation est égale à la différence du montant maximum de l’allocation et le total des
ressources des parents à condition que la moyenne des revenus des parents n’excède pas 561,18
euros. Cette allocation est appréciée tous les trimestres.
Le RSA prend en compte la configuration familiale. Il n’y a pas d’allocation particulière pour les
familles monoparentales concernant le complément familial et l’allocation de rentrée scolaire.
Toutefois, ces deux allocations sont plus généreuses pour les familles monoparentales.
Enfin, la fiscalité s’efforce de prendre en compte la situation de monoparentalité puisqu’elles
bénéficient d’une part entière de quotient familial dès le premier enfant, alors que pour les
familles en couple ce n’est qu’à partir du troisième enfant que la part entière est accordée, les
deux premiers ne donnant droit chacun qu’à une demi-part.
Les problèmes des familles monoparentales sont qu’elles concernent d’abord les femmes,
qu’elles ont un seul revenu et bénéficient des emplois les moins qualifiés. De plus, la charge
d’un enfant est handicapante pour la recherche d’un emploi. Au plan national, les tarifs des
crèches ne permettent pas à ces familles de pouvoir payer les frais.
Le récent rapport de la Cour des comptes a relevé une certaine incohérence des aides aux
familles monoparentales. Elle note que 23% des familles monoparentales ont recours à des
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
gardes rémunérées contre 35% pour les couples. La Cour des comptes suggère de simplifier les
règles d’attribution de l’allocation de soutien familial qu’elle considère comme étant trop
complexe et propose une aide différentielle en matière d’allocation de soutien familial. En
effet, pour bénéficier de l’allocation de soutien familial, il faut ne pas bénéficier de pension
alimentaire. Une famille mono, dès lors qu’elle touche une pension, fût-elle très modeste, ne
peut percevoir l’allocation de soutien familial.
La Cour des comptes propose également de mettre en place un suivi des pensions alimentaires
par les tribunaux.
La Cour des comptes propose par ailleurs de réorienter les aides vers les familles les plus
défavorisées.
L’UNAF ne partage pas cette dernière proposition et milite pour une universalité des allocations
familiales pour ne pas confondre politique sociale et politique familiale. Toutes les associations
familiales soutiennent unanimement ce principe d’universalité et de ne pas mettre sous
conditions de ressources les allocations familiales (qu’il convient de ne pas confondre avec les
prestations familiales).
L’UNAF ne s’oppose pas en revanche à ce que les familles très défavorisées puissent bénéficier
d’aides,(les prestations familiales)sous conditions de ressources. Mais il se pose alors le
problème des effets de seuil.
M. Mériadec RIVIÈRE propose enfin que la République propose une préparation au mariage civil
et au PACS car on remarque que de nombreux couples n’anticipent pas ce que représente la vie
à deux et surtout leurs obligations à l’égard de leurs enfants.
Mme ASMANI demande si M. Mériadec RIVIÈRE dispose davantage d’informations sur les revenus
des 15% d’hommes chefs de famille monoparentale à Paris.
M. Mériadec RIVIÈRE répond que ces hommes ont des revenus supérieurs aux femmes du fait
d’une formation plus élevée et donc un taux de chômage inférieur.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande quelle est la représentation socioprofessionnelle des
60% de familles monoparentales qui vivent au-dessus du seuil de pauvreté.
M. Mériadec RIVIÈRE explique qu’aucun chiffre n’est disponible sur ce point.
Par ailleurs, M. Mériadec RIVIÈRE souhaite préciser que si des familles monoparentales fraudent
la Caisse d’allocations familiales, il ne faut pas considérer pour autant que toutes ces familles
trichent et ont un concubin caché. La Caisse doit par ailleurs opérer ses contrôles avec
discernement. Il indique à cet égard qu’il est intervenu récemment auprès de la CAF qui a à tort
privé une famille monoparentale d’allocations.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande davantage d’informations sur la réorganisation des
aides sous condition de ressources.
M. Mériadec RIVIÈRE répond qu’il n’est pas opposé au rehaussement des plafonds et qu’en
contrepartie elles soient intégrées dans les revenus imposables. La logique, qui peut apparaître
paradoxale mais ne l’est pas, voudrait que soient imposées les allocations sous conditions de
ressources et qu’en revanche les allocations allouées sans condition de ressources ne le soient
pas.
On pourrait aussi fusionner l’allocation de soutien familial et l’allocation de parent isolé
lorsqu’elle n’est pas intégrée dans le RSA de façon à constituer une prestation unique pour plus
de lisibilité.
M. BROSSAT demande quelles aides pourraient être apportées aux familles monoparentales en
situation de précarité.
M. Mériadec RIVIÈRE explique qu’il n’est pas hostile à ce qu’une certaine priorité soit donnée
aux familles monoparentales pour l’inscription en crèche collective et ce, en fonction de leurs
ressources.
La ville de Paris a privilégié le monde d’accueil collectif et pourrait faire des efforts aux aides
pour les gardes à domicile car l’allocation n’est que de 50 euros par mois.
M. NAJDOVSKI précise que cette aide est de 100 euros à 400 euros.
M. Mériadec RIVIÈRE prend note de cette précision et reconnaît que son information était
erronée.
Pour prendre en compte la situation particulière des familles monoparentales il faudrait leur
permettre un mode d’accès plus favorable dans les crèches.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI précise que c’est déjà le cas.
M. Mériadec RIVIÈRE ajoute que l’UDAF accueille, dans l’une de ses haltes garderies des
enfants handicapés.
Les familles monoparentales ne sont pas les seules à avoir besoin de la garde d’enfants. Il faut
certe leur réserver des places sans pour autant pénaliser les familles dites traditionnelles.
Une chef de famille monoparentale qui doit se rendre à un entretien d’embauche devrait
pouvoir faire garder son enfant le temps de son entretien.
Mme FILOCHE estime que la préparation au mariage n’est pas une solution. En revanche une
vraie campagne d’information sur la contraception et l’avortement est une bonne idée.
Par ailleurs, l’accueil intermédiaire ou provisoire pour la recherche d’emploi est très important
pour faire sortir les familles monoparentales de la précarité.
M. CARON-THIBAULT souhaite savoir quel est le regard de l’UDAF sur le pouvoir solvabilisateur
des allocations logement. La question est de savoir si ces allocations aident ces personnes à se
maintenir dans leur logement et permettent l’entrée dans un logement.
Par ailleurs, M. CARON-THIBAULT souhaite savoir si des informations sont disponibles sur l’âge
des femmes lors de la naissance du premier enfant dans les familles monoparentales.
M. Mériadec RIVIÈRE répond qu’il ne dispose pas de statistiques sur l’âge des femmes lors de la
naissance de leur premier enfant du moins en ce qui concerne les familles monoparentales.
Toutefois, on peut penser qu’il n’est pas très différent des autres femmes, lequel est
aujourd’hui proche de la trentaine.
Mme POLSKI observe que la physionomie de la famille a beaucoup changé depuis 1968. Le
stress, les difficultés quotidiennes, la vie professionnelle entre en jeu dans les cas de
séparations.
Par ailleurs, la problématique du retour à l’emploi est primordiale. La Ville de Paris soutient
l’association Moma dans les 19e et 20e arrondissements. Cette pratique devrait être généralisée
aux autres arrondissements.
M. Mériadec RIVIÈRE explique que les causes de la séparation ne peuvent être toutes mises sur
le compte de la société. Des ménages vivant le même stress parviennent en effet à élever leurs
enfants. C’est également une question d’éducation. Aussi, l’idée d’une préparation au mariage
civil serait pertinente afin d’informer les futurs conjoints sur les droits et devoirs et leurs
obligations envers leurs enfants. Ce n’est pas une question moraliste.
Mme DOUVIN estime qu’il n’est pas question d’avoir une position moraliste sur les couples mais
de rechercher les moyens de mettre en œuvre une aide à la parentalité. Les cas de familles
monoparentales sont très variés. Il ne peut donc y avoir de réponse globale.
Mme POLSKI remarque que les familles monoparentales souffrent d’isolement et demande à M.
Mériadec RIVIÈRE quelles sont ses idées pour la mise en place d’un réseau social pour
désenclaver ces familles.
M. Mériadec RIVIÈRE remarque qu’un ménage- au sens de l’INSEE- sur deux vit seul à Paris.
L’isolement n’est donc pas propre aux familles monoparentales. Certes, beaucoup de clubs et
d’offres existent. Toutefois, le problème est que ces femmes ne peuvent fréquenter ces
structures car leurs enfants ne peuvent être gardés une fois la journée de travail terminée.
M. CARON-THIBAULT demande dans quelle mesure les aides au logement permettent l’accès au
logement.
M. Mériadec RIVIÈRE répond que ces aides permettent d’éviter des expulsions. Mais cette
situation ne touche pas uniquement les familles monoparentales. Il considère d’ailleurs que la
politique du logement qui a consisté ces dernières années à privilégier l’aide à la personne au
détriment de l’aide à la pierre a montré ses limites et qu’il faut accroître l’offre de logements.
Mme ASMANI partage l’avis de M. Mériadec RIVIÈRE selon lequel il ne faut pas mélanger
politique sociale et politique familiale. Un enfant dans une famille monoparentale peut se
retrouver dans une situation de détresse affective et psychologique, un aspect qui n’est pas
palpable comme pourrait l’être la pauvreté financière. Le devoir des élus est d’envisager ces
enfants. Mme ASMANI demande si M. Mériadec RIVIÈRE a des contacts avec ces enfants et ces
familles.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Mériadec RIVIÈRE répond que l’UDAF n’est pas la CAF ni un bureau d’aides sociales. L’UDAF
connaît donc peu ces enfants. En revanche, les associations familiales qui la composent sont
elles en contact avec ces enfants.
Par ailleurs, s’il est vrai que le taux de pauvreté des familles monoparentales est plus élevé que
dans les autres familles, les familles très nombreuses, c’est-à-dire de quatre enfants et plus,
sont elles aussi touchées par la pauvreté.
M. BROSSAT observe que le fait nouveau est que les familles monoparentales sont plus touchées
par la pauvreté que les familles nombreuses.
M. FERAUD remarque qu’une préparation au mariage civil est hors sujet car 75% des familles
monoparentales ne sont pas le résultat de divorces. En revanche une information juridique avant
le mariage serait pertinente.
Sur le plan financier, il serait intéressant de savoir comment mieux orienter les structures d’aide
à la parentalité vers les familles monoparentales qui ne les connaissent pas forcément.
M. Mériadec RIVIÈRE répond que s’agissant de l’aide à la parentalité, qu’au moins trois
associations membres de l’UDAF de Paris (les Associations familiales laïques, la Confédération
syndicale des familles et les Associations familiales catholiques) suivent des familles
monoparentales. Le problème est que ces familles doivent se faire connaître. La Ville de Paris a
développé des RIF dans lesquels il serait pertinent de mettre les adresses des personnes à
contacter pour bénéficier d’un appui à la parentalité.
Un participant du public répond que cela existe sur internet et que les agents d’accueil des RIF
disposent également de ces informations.
M. NAJDOVSKI précise que l’aide à la garde à domicile existe depuis 2004 et s’élève de 100
euros à 400 euros par mois. Cette aide ne concerne pas que les familles monoparentales. Cette
aide reste peu connue et la Mairie de Paris doit travailler à redynamiser cette aide.
M. CARON-THIBAULT demande quel est le regard de l’UDAF sur les crèches privées.
M. Mériadec RIVIÈRE fait quant à lui une distinction entre les crèches privées et les crèches
associatives, ces dernières n’ayant pas d’objet lucratif. Quelles que soient leur dénomination,
elles complètent utilement l’offre des crèches municipales. Les familles traditionnelles ont
tendance à trouver une solution. Les familles monoparentales ont en revanche davantage de
difficultés.
Par ailleurs, les conditions de sécurité et de salubrité des crèches privées ou associatives, ainsi
que la nécessité qu’elles soient ouvertes à tout public, sans discrimination ethnique ou
confessionnelle, doivent être examinées très sérieusement.
M. BROSSAT propose d’établir le calendrier des futures auditions.
Mme FILOCHE observe que l’audition du Secours catholique, de l’Union des familles chrétiennes
et d’associations membres de l’UDAF seraient redondantes. Il serait en revanche pertinent
d’auditionner des associations qui ne sont pas membres de l’UDAF et ainsi de disposer d’autres
chiffres.
S’agissant des adjoints, Myriam devrait également être auditionnée.
M. NAJDOVSKI fait part de la demande de la Directrice de la DFPE de son souhait d’être
auditionner le 13 janvier et non le 16 décembre.
Par ailleurs M. NAJDOVSKI remarque qu’il n’est pas possible de faire tenir quatre auditions dans
la même journée et que des contributions écrites pourraient permettre d’alléger le programme
des auditions.
Mme POLSKI demande également à ce que Myriam soit ajoutée à la liste des personnes à
auditionner.
Par ailleurs, Mme POLSKI propose à ce qu’un volet périscolaire soit ajouté au 27 janvier,
d’auditionner deux sociologues le 3 février, d’auditionner Renouveau Vacances, Momartre,
APASO et le Conseil consultatif des familles parisiennes.
M. CARON-THIBAULT souhaite que la FNARS soit auditionnée sur le thème de l’hébergement. M.
CARON-THIBAULT souhaite également auditionner un sociologue qui a réalisé des études
comparées sur le plan européen. Quant au thème de l’emploi, Pôle Emploi n’apparaît pas
comme le meilleur interlocuteur.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT insiste également sur la dimension européenne des études.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime par ailleurs qu’il serait intéressant d’auditionner des
associations appartenant à l’UDAF car celles-ci peuvent avoir des informations de terrain et des
réponses pratiques.
Mme DOUVIN estime qu’il faut renforcer la partie emploi des auditions. L’audition du sociologue
Claude Martin serait pertinente car celui-ci a réalisé des études comparées des familles
monoparentales au plan européen
Mme FILOCHE remarque que l’UDAF ne suit que 195 familles et que d’autres structures sont à
même de donner de vraies informations de terrain.
Un nouveau calendrier des auditions est établi.
M. BROSSAT lève la séance à 17h10.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 16 décembre 2010
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 15h10 et invite Madame AUGUSTIN à présenter la Fédération des
familles monoparentales dont elle est Secrétaire générale et dont le diagnostic et les
propositions intéressent particulièrement la mission d’information et d’évaluation sur les
familles monoparentales à Paris. Il rappelle que la mission a vocation à rendre ses conclusions au
mois d’avril prochain. Il propose enfin qu’un temps d’échanges ait lieu après la présentation de
Madame AUGUSTIN.
AUDITION de Mme AUGUSTIN, Fédération des familles monoparentales
Mme AUGUSTIN présente tout d’abord des données nationales concernant les familles
monoparentales (il serait nécessaire de joindre les diapositives au compte-rendu. Mme Augustin
devrait les transmettre à M. Brossat ou Delahegue, ndlr)
Elle remarque tout d’abord que l’instauration du congé paternité et de la garde alternée a
entrainé un changement de comportement des pères. Auparavant, les pères ne demandaient pas
systématiquement la garde des enfants. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus impliqués très tôt
dans l’éducation de leurs enfants et ils souhaitent continuer à s’occuper d’eux au moment de la
séparation. Des aménagements afin de bénéficier de la garde alternée sont plus nombreux.
Autre constat : un enfant séparé sur trois ne revoit plus son père au bout de deux ou trois ans.
Plusieurs facteurs :
• lors de la séparation, la mère garde souvent l’enfant à l’ancien foyer ;
• le père n’accède pas à un logement suffisamment spacieux pour recevoir ses enfants ;
• la distance si les parents s’éloignent l’un de l’autre ;
• le conflit qui peut continuer à persister après la séparation des parents ;
• le coût financier qui est très important dans la poursuite du droit de visite.
Mme AUGUSTIN ajoute que les familles monoparentales sont plus fragilisées et se trouvent dans
une situation de plus grande précarité que le reste de la population. Par exemple, dans les
familles nombreuses, après une rupture, les dépenses incompressibles demeurent avec un
revenu en moins dans le foyer, sachant qu’une pension alimentaire ne remplace pas un
deuxième salaire. Elle précise encore que 55% des familles monoparentales ont des bas revenus.
Elle rappelle le montant des minimas sociaux. Elle précise aussi que l’API en tant que telle
n’existe plus puisque c’est désormais inclus dans le RSA. Elle observe encore que de
nombreuses familles monoparentales ont des « comportements à risque » : utilisation d’un
véhicule sans assurance, absence d’assurance pour la maison, etc. Cela est dû à un manque de
moyens financiers.
Mme FILOCHE fait remarquer qu’au vu de la présentation une famille monoparentale sur cinq
perçoit une pension alimentaire. Elle aimerait connaître la référence de ce chiffre.
Mme AUGUSTIN précise que ce document parviendra aux membres de la mission. Elle précise
néanmoins qu’il s’agit de chiffres issus d’une enquête de l’INSEE. Concernant les pensions
alimentaires, 40% d’entre elles ne sont pas versées. Il se peut qu’elles soient également versées
partiellement ou sur une courte durée si le père subit un changement de situation. Elle précise
que la Fédération a une revendication concernant les pensions alimentaires. En effet,
l’Allocation de Soutien Familial, ASF, se substitue lorsque le parent défaillant ne verse pas la
pension alimentaire. Or, la Fédération rencontre des mères de famille qui perçoivent des
pensions alimentaires très basses : 20 ou 30 euros. Alors que l’ASF est d’un montant de 87 euros
par mois. Il est donc facile de se rendre compte que l’ASF est plus avantageux qu’une pension
alimentaire basse. Cette situation est gênante. En effet, pour la Fédération il est indispensable
que le père puisse continuer à avoir un rôle dans l’éducation de son enfant et verse une pension
alimentaire. Elle reconnaît que certains pères ne peuvent pas verser plus de 30 euros par mois.
Mais parallèlement cela désavantage la mère qui ne peut pas bénéficier de l’ASF alors que dans
ce cas, elle préférerait l’obtenir. C’est pourquoi la Fédération revendique une ASF différentielle
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
afin de maintenir cette pension alimentaire. Elle précise que les juges sont parfois tentés de
proposer une pension alimentaire à taux O qui permet de verser une ASF. Mais la Fédération
souhaite que si cette pension est par exemple fixée à 10 euros, l’ASF soit de 77 euros.
Mme FILOCHE aimerait savoir sur quelles données se base la définition de l’ASF à 87 euros.
Mme AUGUSTIN répond qu’elle ne le sait pas. Elle est peut-être basée sur le coût moyen d’un
enfant. Elle poursuit sa présentation en précisant que les familles monoparentales présentent un
risque 2,5 fois plus élevé que l’ensemble des ménages. Ce risque n’étant pas lié à la
monoparentalité elle-même mais à l’accumulation de facteurs de précarité telle que la
diminution de revenus. Elle rappelle la surreprésentation des familles monoparentales en Zones
Urbaines Sensibles, ZUS, car elles sont principalement logées en logement sociaux, souvent
excentrés et dans des zones sensibles. Elle précise que si les enfants de familles monoparentales
sont plus touchés par la délinquance ou l’échec scolaire, ce n’est pas le statut familial qui induit
cet état de fait mais plutôt des facteurs socio-économiques.
Concernant l’évolution sociologique, elle cite des chiffres de l’INSEE. Elle rappelle
qu’auparavant c’était surtout le veuvage qui conduisait à la monoparentalité. Aujourd’hui, ce
sont de plus en plus les divorces ou des ruptures de concubinage. Ce sont aussi de plus en plus
des séquences de vie : séparation, recomposition, séparation, etc.
Par ailleurs, les relations avec la famille et les proches sont assez ambivalentes. Les parents
isolés insistent sur l’importance de la famille en termes affectif et de soutien, mais en subissent
les conséquences en termes de contrôle, de normalité, particulièrement pour certaines cultures
méditerranéennes et africaines.
Pour ce qui concerne Paris, le problème d’isolement est prégnant. L’association est
particulièrement contactée à ce sujet. Des rencontres conviviales sont souhaitées afin de sortir
de l’isolement. Une enquête menée par l’association avait mis en évidence le fait que de
nombreuses femmes vivent vraiment en autarcie. Après la rupture il arrive que les amis
s’éloignent. Les femmes font beaucoup appel à l’association afin d’organiser des rencontres
conviviales où les enfants peuvent aussi se rencontrer entre eux.
Mme AUGUSTIN définit ensuite le terme de monoparentalité. Ce terme s’entend pour les mères
célibataires qui ont choisi de faire un enfant toute seule bien que cette situation reste très
anecdotique. En effet, la plupart des mères célibataires ne le choisissent pas mais le subissent.
Elle remarque qu’un fort pourcentage de ruptures survient au moment de l’annonce de la
situation de grossesse. Elle précise qu’un colloque s’est tenu sur cette question et qu’elle pourra
adresser les actes aux membres de la mission.
Concernant les familles recomposées :
• 700 000 familles sont recomposées sur 8,2 millions de couples avec enfant. Elle remarque
que de plus en plus, les familles recomposées ont en commun les problèmes des familles
monoparentales : droit de visite, pensions alimentaires, etc. ;
• 1,6 millions d’enfants de moins de 25 ans vivent dans une famille recomposée.
Mme AUGUSTIN présente maintenant un historique consacré à la Fédération des femmes chefs
de famille :
Création de la Fédération en 1967 car les femmes n’avaient pas de droits. Elles n’étaient pas
reconnues comme chef de famille même si le mari était décédé.
Les femmes qui étaient au sein de la Confédération syndicale des familles, CSF, qui étaient
veuves, se sont regroupées et ont créé des commissions de femmes chefs de famille afin
d’obtenir des droits propres et d’être reconnues comme famille à part entière. Ensuite la
Fédération s’est créée puis des associations dans toute la France.
Elle rappelle que la première présidente a fait changer le code civil afin que les familles
monoparentales soient reconnues comme des familles à part entière.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Quelques dates :
1971 : Assemblée générale de la Fédération des femmes chefs de famille dont les revendications
portent sur le droit à la sécurité sociale
1972 : Paule GRALL, première présidente de la FFCF
1979 : projet d’une caisse de recouvrement des pensions alimentaires pour limiter les non
versements de pension alimentaire.
Concernant ce point historique, Mme AUGUSTIN précise que cette revendication est de nouveau
à l’ordre du jour au moment où une mission travaille actuellement sur ce sujet au sein de la
Fédération.
Mme POLSKI trouve intéressant d’étudier l’évolution de la Fédération car elle est en adéquation
avec l’évolution de la société.
Mme AUGUSTIN évoque le colloque qui s’est tenu en 2008. Elle rappelle le souhait de la
Fédération d’une allocation familiale dès le premier enfant. Elle précise encore que lors de la
mise en place de la Prestation Accueil du Jeune Enfant, PAJE, les bénéficiaires de l’Allocation
de Parent Isolé, API, étaient exclus de ce dispositif. Pour la Fédération, il s’agissait d’une
injustice car parallèlement, les plafonds avaient été relevés afin que le plus grand nombre
puisse bénéficier de la PAJE. Mais les familles qui bénéficiaient des minima sociaux et étaient
les plus fragilisées ne pouvaient pas bénéficier de la PAJE. Un décret a rectifié à minima cette
politique. Les bénéficiaires de l’API ont pu bénéficier de la PAJE pendant trois mois alors que les
autres familles peuvent en bénéficier jusqu’aux trois ans de l’enfant.
Mme ASMANI demande si aujourd’hui la loi donne une allocation au premier enfant sans
condition de ressources.
Mme AUGUSTIN précise que l’allocation est versée à partir du deuxième enfant. Par ailleurs
lorsque l’aîné a vingt ans, le plus jeune enfant d’une fratrie de deux est considéré comme
enfant unique. C’est pour cela que la Fédération demande que ne soit pas considéré le rang de
l’enfant dans le versement de l’allocation familiale. Mais la Fédération ne le dit pas trop fort car
si la logique est bonne, l’allocation supplémentaire à partir du 3ème enfant serait supprimée dans
le cas où l’allocation serait versée dès le premier enfant.
Mme ASMANI demande combien de familles sont adhérentes à la Fédération.
Mme AUGUSTIN explique que ce point sera abordé ultérieurement.
Mme POLSKI revient sur le sujet de la PAJE. Elle demande comment a été définie cette durée
de 3 mois pour le versement. Cela correspond-il à la durée du congé maternité ?
Mme AUGUSTIN dit qu’il n’existe pas de rapport entre les deux. Un geste a été fait mais ce
geste de trois mois de versement ne reposait pas sur des fondements précis.
Mme AUGUSTIN précise des revendications petite enfance :
• le développement de structures d’accueil petite enfance plus adaptées aux modes de
vie ;
• une priorité donnée à l’accueil de familles monoparentales dans les structures avec une
prise en charge gratuite ;
• un véritable choix dans le mode d’accueil de l’enfant : structure collective ou accueil
individuel.
Elle observe que la Fédération s’est rendu compte que chez les familles monoparentales, les
enfants sont scolarisés dès deux ans. Ce n’est pas forcément un choix mais plutôt parce que
c’est gratuit.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme AUGUSTIN présente ensuite mais sans les commenter des pages concernant l’accès au
logement.
Mme ASMANI demande si le versement de l’ASF dépend du versement d’autres allocations
comme le versement d’allocations logement par exemple.
Mme AUGUSTIN répond par la négative. Elle explique que l’ASF est versée pour les enfants qui
ne sont pas reconnus par l’un de leur parent, orphelin de père ou mère, ou lorsque la pension
alimentaire n’est pas versée à condition que le parent qui devrait la recevoir entreprenne une
action en justice. Par ailleurs, elle précise que l’ASF n’est pas soumise à condition de
ressources.
Mme FILOCHE aimerait savoir ce que la Fédération entend par environnement social. Elle
demande lorsque la garde d’enfant est évoquée, si celle-ci est forcément en journée.
Mme AUGUSTIN explique qu’une action avait été lancée avant que l’Association ne perde son
salarié. A Paris, avait été mis en place un système d’échanges entre les adhérents de
l’association qui permettait aux membres de s’inscrire dans un dispositif qui ne se substituait
pas au système de garde mais qui était effectif pour le week-end uniquement, afin que le parent
puisse avoir une vie sociale : dîner, invitation, vie associative, etc. Mme AUGUSTIN explique que
pour des raisons de suppression de personnel (financement emploi aidé non reconduit) cette
action ne peut plus être poursuivie.
Mme AUGUSTIN reprend le fil de sa présentation à partir des pages projetées.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT aimerait comprendre ce que signifie la revendication
d’allongement du congé paternité souhaité par la Fédération. En effet, ce n’est pas le père qui
accouche et qui a besoin d’un congé s’il est absent du foyer.
Mme AUGUSTIN en convient. Il ne s’agit pas dans ce cas précis d’un père d’une famille
monoparentale. Il s’agit d’une revendication générale car parallèlement elle précise qu’elle est
Secrétaire générale chargée de la famille au sein de la CSF. Elle a donc introduit une
revendication CSF dans le cadre des familles monoparentales. C’est effectivement un paradoxe
mais cette revendication est pour les pères en général. Elle rappelle comme elle l’a fait en
introduction que les comportements du père ont changé.
Pour Mme POLSKI cela n’est pas si paradoxal dans la mesure où cette revendication est aussi un
moyen de permettre au père de participer à la naissance de l’enfant et aux premiers instants de
l’enfant. C’est donc une forme d’action de prévention.
Mme AUGUSTIN explique qu’en effet, le père doit prendre son congé paternel au cours des trois
mois suivant la naissance du bébé. Or si les parents sont séparés, il est difficile pour le père de
mettre en pratique ce congé paternité.
Mme DOUVIN précise qu’il est possible d’imaginer qu’au moment de la naissance de l’enfant les
deux parents puissent être encore ensemble.
Mme POLSKI précise que ces moments après la naissance sont délicats et que c’est important de
pouvoir partager ces semaines.
Mme AUGUSTIN remarque que sa présentation est terminée et qu’elle est prête à répondre aux
questions des membres de la mission notamment concernant le nombre d’adhérents. Elle précise
donc que la Fédération compte 325 adhérents à Paris.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT souhaiterait que Mme AUGUSTIN expose ce qui lui paraît être essentiel en termes
de mesures qu’une ville comme la Ville de Paris pourrait mettre en œuvre pour répondre aux
problèmes des familles monoparentales aujourd’hui.
Mme AUGUSTIN explique que des appels téléphoniques sont récurrents pour demander des
réponses à l’accueil de la petite enfance. Par exemple, hier, une maman qui devait reprendre
son poste n’a pas pu être présente car elle n’avait pas trouvé de système de garde.
M. BROSSAT revient sur la question de l’isolement et la manière de le briser. Il aimerait savoir si
Mme AUGUSTIN a étudié des expériences intéressantes, associatives ou municipales, dans
d’autres villes qui lui paraissent utiles et que la Ville de Paris pourrait développer.
Mme AUGUSTIN précise qu’il existe des rencontres dans des cafés sur des sujets liés à la
monoparentalité ou à un sujet de fond. Des sorties conviviales, de courts séjours vacances sont
aussi organisés.
Mme FILOCHE demande si ces sorties sont réalisées entre foyers monoparentaux.
Mme AUGUSTIN répond par l’affirmative. Elle ajoute que parmi les familles monoparentales
beaucoup ne souhaitent pas être stigmatisées et n’adhérent pas à une association
monoparentale, mais on peut les retrouver au sein de la CSF. Mais d’autres familles ont envie de
se retrouver avec des familles qui vivent les mêmes difficultés qu’elles.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime que 325 adhérents sur Paris cela est faible en termes de
représentation même si elle comprend que certaines familles ne souhaitent pas être
stigmatisées. Elle aimerait connaître les causes de ce chiffre qu’elle juge bas.
Mme AUGUSTIN précise que l’Association reçoit néanmoins des dizaines d’appels par jour, des
visiteurs, des mails, des lettres et que ces personnes obtiennent des réponses même sans être
adhérentes. Une fois le service rendu ces personnes ne font pas forcément la démarche
d’adhérer. D’autre part, à Paris, parmi les mères de famille que l’association rencontre,
certaines ne sont pas en situation régulière. Ces personnes sont répertoriées sans être
adhérentes.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT aimerait savoir si l’association a une organisation géographique
notamment en termes de correspondants d’arrondissement par exemple.
Mme AUGUSTIN explique qu’une personne est présente dans le 9ème arrondissement de Paris.
L’association, précise-t-elle, a son siège dans le 19ème arrondissement de Paris.
Mme POLSKI souhaiterait connaître avec plus de précisions les actions menées par l’association.
Mme AUGUSTIN répond qu’il s’agit notamment de permanences, de répondre aux appels
téléphoniques. Les personnes appellent juste avant la séparation ou bien si elles recherchent
une crèche ou un logement. Elles appellent également lorsqu’elles rencontrent un problème
d’accès au droit notamment vis à vis de la Caisse d’Allocations Familiales.
Mme DOUVIN aimerait savoir si ces personnes vont d’abord voir la mairie.
Mme AUGUSTIN précise que parfois ces personnes ont vu une assistante sociale quand le
problème est de son ressort. Mais parfois, les familles expriment un rejet vis-à-vis des
assistantes sociales qui, selon elles, n’en font pas assez et sont dans le jugement.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT observe qu’elle a noté une représentation de membres de la CSF
dans les conseils d’écoles. Elle demande si des élus sont également présents.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme AUGUSTIN répond par la négative du moins pour Paris.
Mme ASMANI aimerait savoir combien de salariés travaillent dans l’association parisienne.
Mme AUGUSTIN répond que seuls des bénévoles sont au sein de l’association.
Mme ASMANI aimerait connaître le budget de fonctionnement de l’association
Mme AUGUSTIN répond que le budget de fonctionnement est de l’ordre de 12000 euros qui
proviennent des adhésions, du Fonds national pour le développement de la vie associative,
FNDVA, et du soutien de la Fédération. Elle rappelle que l’association a été créée en 1967.
Mme POLSKI souhaite poser une question concernant le logement. En effet, la Ville de Paris a
créé une allocation logement spécifique pour les familles monoparentales. Elle observe que
cette allocation permet à de nombreuses familles de rester dans le logement. Mais elle se pose
la question de savoir si cette allocation permet d’accéder au logement. Elle aimerait savoir si
les problématiques rencontrées par l’association sont liées davantage à l’accès ou au maintien
dans le logement.
Mme AUGUSTIN précise qu’il s’agit surtout de problèmes d’accès au logement.
Mme POLSKI aimerait savoir si les personnes connaissent l’existence de cette allocation.
Mme AUGUSTIN répond par l’affirmative.
Mme POLSKI remarque que jusqu’à présent, la question de la santé n’a pas été évoquée. Elle
aimerait savoir quelles seraient les solutions concrètes pour que les familles monoparentales ne
fassent pas passer la santé en dernier dans leur préoccupation, ce qui est souvent le cas.
Mme AUGUSTIN répond que cela fait partie des comportements à risque. Elle précise qu’il serait
peut-être bon d’imposer la CMU à certains médecins qui refusent les patients.
Mme POLSKI précise qu’elle pensait plutôt à la problématique de temps et d’accès. Ces familles
ont tellement de préoccupations qu’elles font passer leur propre santé en dernier.
Mme AUGUSTIN explique que les groupes de parole sont très intéressants pour cette
problématique. Les femmes ont la possibilité d’échanger entre elles, de s’échanger des conseils
notamment pour s’occuper de soi et ne pas se négliger. Dans l’association, il arrivait même
qu’une personne vienne pour un service de coiffure afin que les femmes n’aient pas besoin
d’aller chez le coiffeur.
Mme DOUVIN revient sur la question des liens sociaux, des liens avec la famille et les proches.
Elle a noté que certaines personnes manquaient de liens affectifs et familiaux. Ensuite Mme
AUGUSTIN a évoqué le « contrôle » et la « normativité » pour dire qu’il y avait un besoin en
dehors de la famille. Elle demande à Mme AUGUSTIN de préciser ces termes de contrôle et de
normativité car elle ne les a pas très bien compris.
Mme AUGUSTIN précise que par rapport aux familles monoparentales l’association reçoit des
appels de personnes confrontées au placement de leur(s) enfant(s). Il existe aussi des
dénonciations abusives. Elle reconnaît que le domaine du placement n’est pas un domaine
investi ni par la Fédération ni par l’association. Néanmoins, de nombreux appels reçus par
l’association portent sur cette question car les parents jugent les placements abusifs.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE remarque qu’au delà des question judiciaires, une femme qui élève seule ses
enfants est jugée souvent rapidement par sa famille. Elle est parfois stigmatisée. Il se peut
qu’elle se fasse imposer un certain nombre de choses qui la contraignent à ne plus avoir la
capacité d’élever ses enfants. Il se peut très bien aussi que la mère n’ait pas la même vision que
sa famille ou sa belle-famille. Il est donc nécessaire d’avoir une présence du service public au
sens large du terme afin d’éviter que la mère ne fasse appel constamment à sa famille ou à sa
belle-famille, au risque d’avoir à faire des sacrifices dans le choix de l’éducation qu’elle
souhaite donner à ses enfants.
Mme AUGUSTIN remarque que souvent après la rupture, la mère et son enfant sont hébergés par
la famille. C’est alors qu’une intrusion forte s’exerce de la part de la famille sur le mode
d’éducation, les sorties, le choix des amis, etc. En outre tout est mis en œuvre pour trouver un
futur compagnon idéal pour faire le deuil de la rupture.
Mme POLSKI aimerait revenir sur la question de la pension alimentaire. Elle observe que tout
récemment un assureur a lancé un nouveau dispositif qui consiste à recouvrer les pensions
alimentaires. Elle aimerait savoir ce que Mme AUGUSTIN pense de cette initiative.
Mme AUGUSTIN précise que certaines banques participent également parfois au recouvrement.
Ce type de dispositif implique de verser une cotisation pour pallier le non versement de la
pension. Mais ce n’est plus vraiment une pension alimentaire. C’est un créneau des assurances,
avec de probables conditions particulières que l’on découvrira après coup, de plus, tout le
monde ne pourra se payer cette assurance. En outre, les niveaux de pension alimentaire sont
très variables et le montant de l’assurance peut être supérieur au montant de la pension
alimentaire. Il existe sûrement d’autres dispositifs à trouver que ce système des assurances
précise-t-elle pour conclure.
Mme FILOCHE rappelle que l’un des projets de l’association prévoit la mise sur pied d’une
caisse de recouvrement, hors du champ marchand, avec l’idée de mettre dans un pot commun
en fonction de ses moyens et de toucher de l’argent en fonction de ses besoins. C’est le principe
du service public. Mme FILOCHE aimerait savoir si ce projet va se concrétiser.
Mme AUGUSTIN explique que ce projet est en effet ressorti.
Mme DOUVIN précise qu’il lui semble qu’il existe une caisse de recouvrement des pensions
alimentaires.
Mme AUGUSTIN pense au contraire qu’il n’existe pas une telle caisse.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime pour sa part qu’une telle caisse existe. Elle croit que ce
dispositif a déjà été évoqué dans le cadre des auditions réalisées par la mission.
Les autres participants répondent hors micro par la négative.
M. BROSSAT remercie Madame AUGUSTIN pour sa présentation. Il ajoute que Madame AUGUSTIN
sera tenue informée de l’avancée des travaux de la mission. M. BROSSAT propose maintenant de
poursuivre les travaux avec une audition de la DRH. Il s’agit de procéder à la synthèse des
travaux effectués depuis le début de la mission en s’appuyant sur le travail de l’inspection
générale qui a essayé de faire un point d’étape. Il précise encore que le document a été
transmis aux membres de la mission. Il passe tout d’abord la parole à Madame DOUVIN.
Mme DOUVIN expose un point de méthode. Elle demande aux participants de bien vouloir dater
tous les documents qu’ils lui envoient afin de pouvoir s’y retrouver facilement. Par ailleurs,
concernant les comptes-rendus, elle rappelle que pour l’heure elle n’a reçu que celui de la
Conseil de Paris
141/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
première réunion. Elle souhaite connaître l’avancée de ceux des deux autres réunions. D’autre
part, elle aimerait savoir comment passer des notes de synthèse à la rédaction du rapport.
M. BARELLA rappelle que selon les souhaits des élus, des comptes-rendus synthétiques ont été
préparés. Ils sont tous prêts. Mais comme il est prévu un compte-rendu intégral, pour l’heure il
n’y a pas collision entre les deux types de compte-rendu. Il existe deux supports différents,
d’une part la synthèse qui est faite des débats et des différentes auditions, et d’autre part les
comptes-rendus intégraux. Pour ces derniers, une entreprise privée intervient sur un marché
public afin de prendre en note les réunions. Mais pour l’heure, Monsieur BARELLA précise qu’il
n’a aucun retour du secrétariat du conseil concernant ces comptes-rendus. Il ne sait pas s’ils
sont finalisés. Concernant les synthèses, Monsieur BARELLA explique qu’elles prennent en
compte à la fois les premiers débats sur les statistiques nationales et européennes en fonction
des fichiers dont les participants disposent sur le répertoire commun et les interventions de
l’Atelier parisien d’Urbanisme, APUR, de l’INSEE, des statisticiens de la Caisse Nationale
d’Allocation Familiales, CNAF. Ces synthèses ont pour seul but de permettre de débattre et
d’avancer en fonction du rétro-planning qui impose de boucler le 15 avril. Toutefois, il précise
que les membres de la mission peuvent s’emparer comme bon leur semble des éléments qui leur
ont été transmis. Il revient également sur l’importance de dater les documents et précise qu’il
s’agit d’une habitude de l’Inspection Générale.
M. DELAHEGUE explique que le premier compte-rendu a été établi sur la base de cassettes
enregistrées des débats. Cela a été dû à un quiproquo sur les attributions respectives entre le
SGCP et l’Inspection générale si bien que ce premier compte-rendu n’a pas encore été reçu. Le
deuxième compte-rendu est parvenu avant-hier. M. DELAHEGUE pense qu’il est très satisfaisant
et il le transmettra aux membres de la mission.
M. BROSSAT propose à M. DELAHEGUE de transmettre les comptes-rendus aux membres de la
mission. Ils seront ensuite validés et votés par les membres de la mission qui peuvent avoir envie
de modifier des éléments. La validation pourrait avoir lieu lors de la prochaine séance à la
rentrée.
M. BARELLA s’exprime à partir du premier document intitulé « les familles monoparentales, une
problématique mondiale et nationale ». Le sous-titre 1 est « L’indice d’une forte évolution
sociologique constatée partout en Europe ». Il serait possible, précise-t-il, d’ajouter « partout
dans le monde ». Il rappelle le choix qui a été fait de donner des titres assez signifiants qui
semblent, dans le rapport d’une mission telle que celle-ci, plus intéressants que des titres
relativement plats. Dans cette première partie, l’analyse des tableaux prouve que la progression
de ces dernières années s’est effectuée dans l’ensemble de l’Europe et ce problème intéresse la
Corée du Sud, le Japon et la Chine. On note un rétrécissement des unités familiales en même
temps qu’un développement important de la mondialisation. Le rapport très fort à l’individu
semblerait avoir un impact très important sur la cellule de la famille standard ou de la famille
élargie. La France est particulièrement concernée par le problème des familles monoparentales
et en particulier Paris. Mais la France a été rattrapée par des pays où les traditions religieuses
font que le modèle traditionnel familial tient encore même s’il s’effrite. C’est notamment
visible dans le tableau n°2 pour des pays comme la Pologne ou le Portugal.
M. BARELLA remarque qu’un débat important existe au sein de la MIE concernant la définition de
la famille monoparentale. La référence commune, même si elle est contestée par les
sociologues et les statisticiens, est la famille avec un seul adulte et un enfant de moins de 25
ans. Il précise que 25 ans est la base retenue aussi bien par la CAF que par l’INSEE. Il mentionne
que le document est un document de travail qui sera développé en fonction des débats et des
souhaits des membres de la mission. M. BARELLA observe que trois zones statistiques ont été
pointées en priorité : la CAF, l’administration fiscale et l’INSEE, puis l’observatoire de la
précarité. Il précise enfin que le premier document présente un état des lieux national. Il
redonne les titres des points 1.3 et 1.4 (page 16) : « les familles monoparentales sont plus en
Conseil de Paris
142/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
état de précarité que les autres familles » et « L’insertion professionnelle des chefs de familles
monoparentales est problématique car le volet insertion est insuffisant ». Cela résume les
débats de la mission dans lesquels les intervenants ont fait état des problèmes de logement et
des problèmes d’emploi des familles monoparentales.
M. BARELLA s’intéresse maintenant au second document intitulé : « Les familles monoparentales
à Paris, un enjeu social important. » Il s’agit d’un phénomène social en forte progression dont
les effets sont très variables selon les cas. Il précise que les débats de la mission sont bien dans
le cœur du problème. Des références sont données et peuvent être augmentées en fonction des
souhaits des membres de la mission. Concernant Paris, le phénomène famille monoparentale est
très lié au phénomène divorce/séparation. Il a pris son envol plus tôt par rapport à d’autres
villes de province. Mais la tendance est au rattrapage. La moyenne nationale se rapproche de
Paris ou l’inverse. Dans la partie 1.2 (page 2) sont traités les problèmes spécifiques aux familles
monoparentales parisiennes car cela est le cœur de la mission. Il précise que les rapports donnés
ici sont tous très intéressants. En 1.3 une enquête de qualité réalisée auprès de 15 pères et
mères de familles monoparentales vient compléter les données statistiques un peu brutes. Il
rappelle que ces familles ont fait partie des premières auditions. Ensuite sont donnés des
tableaux par arrondissement. Un tri a été fait en tenant compte des problèmes de précarité, de
logement et d’insertion professionnelle.
M. BROSSAT remercie M. BARELLA pour son intervention. Il souhaite savoir si des participants
souhaitent poser des questions et donne en ce sens la parole à Monsieur FERAUD.
M. FERAUD remarque que dans le titre 1.2 : « La France est particulièrement concernée par le
problème », il serait bon de remplacer le mot problème par celui d’enjeu ou de question.
M. BROSSAT rappelle, afin de ne pas se crisper sur les formulations, qu’il ne s’agit pas là de
voter la première partie du rapport.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT cite la deuxième page de la première partie du rapport le
paragraphe : « La question qui doit être posée (…) doivent être dirigées ». Elle estime qu’il est
beaucoup trop tôt pour affirmer cela notamment en matière de réorientation financière et de
remise en cause des politiques familiales. Elle estime que ce paragraphe va bien au-delà du
constat et souhaiterait qu’il ne figure pas dans ce premier rapport. En effet, il ne s’agit pas
d’une donnée objective.
M. BROSSAT précise que ce paragraphe sera enlevé. Il ajoute que, néanmoins, le principe
d’amender n’a pas grand sens. Cette note faite par l’IG est avant tout un levier de débat
interne. Ces remarques sont utiles mais uniquement pour observer les points sur lesquels les
débats porteront sans doute entre les membres de la mission.
Mme DOUVIN intervient sur le premier document en page 3 : « La MIE considère que… ». Elle
rappelle que les membres étaient d’accord pour parler de foyer plutôt que de famille. En
revanche sur les termes « l’autre parent est toujours présent…. » Mme DOUVIN se dit en total
désaccord. Il n’existe aucune donnée sur ce sujet ce qui est d’ailleurs un véritable problème que
les membres de la mission vont rencontrer. Concernant la suite du paragraphe, il implique le cas
spécifique de la garde alternée. La fin de la dernière phrase est également extrêmement
discutable. Donc, tout ce paragraphe, en dehors de la première partie, ne convient absolument
pas à Mme DOUVIN.
Mme POLSKI remercie tout d’abord l’IG pour ce travail très important. Elle aimerait creuser
deux aspects qui touchent les questions de scolarité et de santé. Pour l’heure, dans le deuxième
document, page 4 dans le paragraphe « les quartiers parisiens en 4 groupes selon le profil de
famille monoparentale qui y vivent », il serait à son avis aussi intéressant de se pencher sur la
question du collège et du lycée. Il serait bon également de trouver d’autres indicateurs que
Conseil de Paris
143/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
celui du retard scolaire. Concernant la santé il serait intéressant d’obtenir un rapport avec des
données sur famille monoparentale et CMU.
M. BARELLA précise que dans les quartiers ciblés par la politique de la ville il existe des données
très précises qui répondent à la question posée par Mme POLSKI. La difficulté est d’obtenir une
ventilation par quartier.
Mme FILOCHE estime que ces documents sont intéressants car ils permettent notamment
d’intégrer tous les points abordés ces dernières semaines. Toutefois elle aimerait savoir s’il
serait possible d’avoir plus de comparaisons internationales. Ces tableaux comparatifs seraient
notamment intéressants concernant la précarité et les modes de garde. Elle ajoute qu’elle
trouvait intéressant un tableau de l’APUR qui portait sur les revenus des foyers monoparentaux.
Il comparait l’évolution des revenus en fonction du nombre d’enfants des foyers monoparentaux.
Il était possible de constater que dans le 1er arrondissement plus il y avait d’enfants et plus le
foyer monoparental était riche alors que c’était exactement l’inverse dans le 19ème
arrondissement.
M. BARELLA précise que ce tableau figure page 19 du deuxième document. D’autre part,
d’autres documents seront ajoutés, notamment des tableaux de l’Assemblée nationale, de la
Cour des Comptes, du Centre d’études et d’analyse de l’emploi. Pour l’heure, ont été portées
des données qui relèvent du pur constat ainsi que des tableaux plus analytiques sur les questions
de la précarité du logement et de la santé.
Mme POLSKI observe que dans les comparaisons avec les autres pays il est étonnant d’observer
le fort taux de famille monoparentale au Royaume-Uni, en l’Allemagne de l’Est et au Danemark.
Il serait intéressant de connaître davantage dans le détail les profils des différents pays.
Mme DOUVIN se demande si la définition de la famille monoparentale est la même dans tous les
pays.
Mme POLSKI observe par ailleurs que pour la France il existe une forte disparité entre les
régions en termes de taux de familles monoparentales. Elle remarque que la Corse détient le
record alors que cette région est typiquement sur une structure de famille traditionnelle.
M. BARELLA remarque tout d’abord que dans le grand tableau, à la mention source, il ne s’agit
pas des mêmes dates de recensements. Cela est très ennuyeux précise-t-il. Ensuite, concernant
la Corse il remarque que les indicateurs sont souvent moins fiables et qu’il se peut qu’il y ait
parfois une « suradaptation » aux dispositifs dans cette région. Cela est assez connu. Ce n’est
pas spécifique aux familles monoparentales.
Mme POLSKI entend bien les propos de M. BARELLA. Elle fait remarquer que, quoi qu’il en soit,
les taux sont proches de ceux de la région PACA et de la région Languedoc-Roussillon.
Mme DOUVIN rappelle que parmi les sociologues que la mission a envisagé d’auditionner figure
Claude Martin qui a réalisé un rapport sur les comparaisons européennes. Des données
supplémentaires devraient être transmises à la mission à cette occasion.
Mme ASMANI souhaite tout d’aborder saluer le travail réalisé par l’Inspection générale. Elle le
juge méritant. Il existe et c’est une bonne première étape. Elle aimerait savoir si les sociologues
ont vraiment travaillé sur la parole de l’enfant, sur sa situation, sa réceptivité et la manière
dont il vit le fait d’être dans une famille monoparentale. Elle précise que pour l’heure, les
données fournies sont très objectives. En revanche sur les problèmes qui sont davantage de
l’ordre de l’affect, de la construction de l’enfant et de son épanouissement, de sa place dans la
famille et dans la société, Mme ASMANI pense qu’il serait intéressant de les développer. Elle
ajoute que ces thèmes l’intéressent particulièrement car ils sont au cœur de cette notion.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT convient qu’il s’agit d’une question importante. En revanche, il met en garde sur le
fait que tout n’est pas quantifiable. Il analyse que les statistiques sont importantes et servent de
point d’appui, mais dans le même temps, les témoignages recueillis par le biais de déplacements
sur le terrain devront être envisagés dans le cadre du travail de la mission.
M. BARELLA estime effectivement que de nombreux documents statistiques sont disponibles. En
revanche concernant le vécu de l’enfant, des travaux de sociologues ou des enquêtes seront
utiles. Il suggère d’entendre un juge aux affaires familiales. Il pourrait ainsi évoquer le vécu de
plusieurs enfants à travers son expérience professionnelle.
M. BROSSAT demande s’il y a d’autres remarques.
Mme DOUVIN fait part de son scepticisme quant à la catégorisation des familles monoparentales
par quartier qu’elle juge peu pertinente. Elle ne voit pas la raison de diviser en petits bouts le
territoire parisien. Certes certains quartiers cumulent les handicaps. Mais, d’autres critères
sont, selon elle, plus intéressants et plus porteurs qu’une partition géographique.
Mme FILOCHE entend tout à fait les propos de Mme DOUVIN. Elle reconnaît que les mesures que
la mission sera amenée à proposer devront s’appliquer sur tout Paris sans aucune distinction de
territoire. Mais il est certain, comme l’ont montré les études de l’APUR, que des quartiers
cumulent les handicaps. Elle pense par exemple au quartier Danube qui compte 42% de foyers
monoparentaux. Il est donc important de mener une réflexion un peu spécifique sur ce type de
quartier avec des propositions spécifiques également. Certes il convient de s’adresser à tous les
parisiens, mais il est aussi nécessaire d’apporter des propositions dans certains endroits
spécifiques. Par exemple, dans certains quartiers, une garde provisoire est envisagée afin
qu’une personne puisse aller passer un entretien d’embauche. Selon Madame FILOCHE, il est
évident que cela se déroulera davantage dans le quartier Danube que dans celui de l’Hôtel de
Ville sans qu’il y ait une discrimination pour autant. Mais elle est bien consciente qu’il faut
éviter de stigmatiser les familles monoparentales, les quartiers et les territoires.
Mme DOUVIN fait remarquer qu’elle trouve le découpage proposé néanmoins un peu abstrait.
Mme FILOCHE insiste sur le fait qu’il existe bien une réalité sociale à Paris. Les quartiers ZUS et
concernés par la politique de la ville réunissent une majorité de foyers monoparentaux. Il s’agit
de le prendre en compte.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT remercie à son tour l’Inspection générale pour le travail réalisé
qui est extrêmement important pour les réflexions de la mission. Néanmoins, elle aimerait savoir
s’il serait possible d’avoir un tableau retraçant l’ensemble des aides attribuées aux familles
monoparentales qu’elles soient de l’Etat ou de la Ville.
M. BARELLA explique que ce tableau est en cours de réalisation. Il comportera notamment une
évaluation du coût des dispositifs. Au niveau national cette donnée est disponible, en revanche
pour la Ville de Paris, il est plus difficile de lister les montants. Il précise toutefois que ce
document peut être communiqué dans l’état aux membres de la mission.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT, pense que le montant des aides de la Ville de Paris n’est pas
très difficile à obtenir. Pour les aides « facultatives », elles relèvent du Centre d’action sociale.
Ce sont des éléments également faciles à obtenir.
M. BARELLA précise qu’une demande concernant la liste et les montants de ces aides a
également été transmise au Secrétariat Général. Le document sera finalisé en décembre. Pour
le reste, c’est-à-dire pour les données nationales notamment, le document sera remis aux
membres de la mission avant les auditions avec les directeurs généraux et les adjoints.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE remarque que page 14 du document 2 est donné un chiffre sur les enfants à
charge jusqu’à 21 ans. Elle se dit étonnée car les chiffres varient de 21 à 25 ans. Il serait bon
d’avoir des tableaux qui correspondent aux mêmes tranches d’âge afin d’être en mesure de
comparer.
M. BARELLA explique que le problème réside dans le fait que certains plafonds d’âge sont à 21
ans, notamment pour la CAF, alors que l’INSEE a mis une barre à 25 ans. Il rappelle également
que la base de calcul de la CAF a changé dans la prise en compte des 25 ans. C’est-à-dire que
dans un premier temps étaient exclus du recensement ceux qui avaient 25 ans dans l’année,
tandis que maintenant il s’agit de 25 ans révolus. Cela fait tout de même bouger de 30.000 la
base de recensement concernée. Ce n’est pas négligeable.
Mme ASMANI aimerait savoir jusqu’à quel âge le rattachement fiscal au foyer est possible
lorsque l’enfant est étudiant.
M. BARELLA précise qu’il existe deux dispositifs. D’une part le rattachement de la demi-part
supplémentaire pour lequel l’âge sera précisé ultérieurement aux membres de la mission.
Ensuite, le rattachement de la pension que l’on verse à son enfant s’il est étudiant et ce jusqu’à
25 ans.
Mme ASMANI estime que cette information permettrait de se mettre d’accord pour définir un
âge soit pour des raisons fiscales, soit pour des raisons sociales et d’aboutir à une donnée
objective entre les membres de la mission.
M. BARELLA précise que de toute manière, sur les chiffres INSEE, cela sera 25 ans.
Mme DOUVIN revient sur le deuxième document page 4. Elle aimerait comprendre à quoi
correspondent les classifications qui y sont portées.
M. BARELLA convient que Mme DOUVIN a raison. Il s’agit d’une classification par typologie de
problèmes qui peut s’avérer manquer de clarté. Les membres de la mission diront s’ils
souhaitent conserver cette typologie qui est tirée de l’APUR et est soumise à un phénomène
agrégatif.
M. BROSSAT observe qu’il est apparu intéressant pour la mission d’entendre Messieurs NICOL
d’Habitat et Logement et ARENES de l’Atelier Parisien d’Urbanisme, APUR, concernant les
problématiques qui touchent au logement et qui ont été évoquées à plusieurs reprises dès le
début des travaux de la mission. Il propose aux deux intervenants de présenter leur point de vue
et d’expliquer de quelle manière ils interviennent sur cette question. Ensuite, un temps pour les
questions sera donné aux membres de la mission.
AUDITION de M. NICOL, Directeur du Logement et de l’Habitat à la Ville de Paris
et de M. ARENES de l’Atelier Parisien d’Urbanisme, APUR
M. NICOL propose de présenter le bilan de ce que fait sa direction pour les familles
monoparentales avec une introduction qui vaudra peut-être également conclusion. Avant d’être
convoqué dans le cadre de cette mission, M. NICOL avoue ne s’être jamais posé la question des
actions spécifiques en matière de logement en faveur des familles monoparentales. Il a ainsi
réalisé qu’énormément d’actions sont faites pour ces familles sans forcément qu’il en ait
conscience. En conclusion, M. NICOL précise qu’il reviendra toutefois sur les difficultés et les
problèmes rencontrés par ces familles. C’est M. ARENES de l’APUR qui travaille sur
l’Observatoire de l’habitat qui va projeter quelques diapositives en faisant apparaître les
principaux résultats.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. ARENES explique qu’il va projeter des éléments consacrés à l’accès au logement des familles
monoparentales à Paris.
Plan de la présentation :
1. Les familles monoparentales à Paris
2. L’accès au logement social de ces ménages à Paris
3. Un zoom sur deux dispositifs spécifiques à la Ville de Paris au profit des familles
monoparentales
1. Les familles monoparentales à Paris
1.1 Les familles monoparentales parisiennes
M. ARENES précise que Paris compte 1 131 595 ménages dont 254 00 familles, c’est-à-dire un
ménage qui comporte au moins un enfant. Parmi ces 254 000 familles, 70 000 sont des familles
monoparentales avec un ou plusieurs enfants.
Les familles monoparentales à Paris représentent 6,2 % des ménages parisiens et 27,6% des
familles parisiennes.
Leur part a fortement augmenté depuis les années 1960.
Deuxième point important : près d’une famille monoparentale parisienne sur 2 est constituée
d’un parent avec un enfant. M. ARENES remarque qu’il s’agit donc d’une petite famille
comparativement aux autres familles parisiennes.
M. ARENES précise que ce sont les chiffres qu’il faut toujours avoir en référent.
1.2. Le logement des familles monoparentales parisiennes
60% des familles parisiennes sont locataires, dont 25% dans un logement social, ce qui est,
précise M. ARENES, une proportion importante par rapport aux autres familles.
Les familles monoparentales représentent :
– 27,6% des familles parisiennes
– 38,3% des familles locataires du parc social, ce qui est très important
– 41,0% des familles hébergées dans un meublé ou à l’hôtel
mais seulement
– 19,4% des familles propriétaires
2. L’accès au logement social de ces ménages à Paris
2.1 Le parc de logement social : il représente 182 955 logements sociaux SRU au 1er janvier
2009 dans les 240 000 logements gérés par les bailleurs sociaux à Paris.
Voir ensuite la carte présentée page 7. Les logements sociaux sont plus nombreux dans le
pourtour Est de la capitale.
M. ARENES précise que lorsqu’on observe l’évolution de ce parc, au 1er janvier 2009, le taux est
de 15,9 % des résidences principales avec un objectif qui est d’atteindre 20%.
2.2 La demande de logement social parisienne :
119 467 demandeurs inscrits à Paris au 31 décembre 2009 dont 91 448 ménages parisiens (77%)
• 57 900 familles (48% des ménages demandeurs) dont 44 351 familles parisiennes (ménages
demandeurs avec au moins un enfant à charge)
• 27 366 familles monoparentales (47% des familles demandeuses) dont 20 652 familles
monoparentales parisiennes (familles avec un seul adulte demandeur en charge du ménage)
En 2009, les familles monoparentales représentent 22,9% des demandeurs de logement social
inscrits à Paris. Plus précisément,
• 22,6% des demandeurs parisiens de logement social
• 24,0% des demandeurs non parisiens de logement social
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
(Pour mémoire, les familles monoparentales représentent 6,2% des ménages parisiens et 27,6%
des familles parisiennes)
Les 91 448 ménages parisiens inscrits comme demandeurs de logements au 31 décembre 2009
représentent 8,1% des ménages parisiens.
• 44 351 familles parisiennes sont inscrites comme demandeur de logement. 17,4% des familles
parisiennes sont inscrites comme demandeur de logement social
• 27 366 familles parisiennes monoparentales sont inscrites comme demandeur de logement.
29,5 % des familles monoparentales parisiennes sont inscrites comme demandeur de logement
social
Ces proportions varient faiblement selon les arrondissements.
Les demandeurs parisiens selon leur arrondissement d’origine :
• Les demandeurs sont présents dans tous les arrondissements, même si majoritairement dans
les arrondissements populaires : deux tiers dans les 10, 11, 12, 13, 18, 19 et 20 arrondissements
• Les familles (dont les familles monoparentales) inscrites comme demandeurs de logement se
répartissent de manière similaire sur le territoire parisien.
Les 18e, 19e et 20e arrondissements regroupent :
• 37% des demandeurs
• 41% des familles demandeurs
• 39% des familles monoparentales demandeurs
M. ARENES précise qu’ensuite ont été décrites un peu plus dans le détail les conditions de vie de
ces familles en commençant par le statut d’occupation des familles parisiennes demandeuses de
logement. (avec une présentation par camembert page 12)
• Les familles se distinguent des autres demandeurs parce qu’elles sont plus souvent locataires
dans le parc privé (40%) ou dans le parc social (27%) et moins souvent hébergées (17%) ou logées
de manière précaire (12%).
• Les familles monoparentales se distinguent des autres familles et des autres demandeurs car
elles sont moins souvent locataires du parc privé (34%) et plus fréquemment locataires du parc
social (23%), hébergées (23%) ou logées de manière précaire (16%) que les autres demandeurs.
Répartition des familles demandeurs selon le nombre d’enfants (avec une présentation par
camembert page 13) :
• 51 % des demandeurs sont des ménages sans enfants
• Les demandeurs familles monoparentales se distinguent des autres familles par un nombre
moyen d’enfants plus faible. 55 % des familles monoparentales sont constituées d’un adulte et
d’un enfant.
Répartition des demandeurs selon les plafonds de ressources (avec une présentation par
camembert page 14) :
• Les familles se distinguent des autres demandeurs parce qu’elles sont nettement plus
nombreuses en proportion sous les plafonds PLA l (82 %).
• Les familles monoparentales inscrites comme demandeurs sont encore plus nombreuses à être
en dessous des plafonds PLA I (90 %).
Pour mémoire, le plafond de ressources PLA I pour un ménage de 1 adulte + 1 enfant à charge en
2010 est de 2 426 euros/mois
M. NICOL intervient à ce stade de la présentation afin de souligner que ces familles
monoparentales se caractérisent par des ressources modestes. Il rappelle que ce constat a été
fait par l’APUR. C’est pour cela qu’on les retrouve ensuite fortement demandeuses de logement
et notamment dans le parc HLM.
Conseil de Paris
148/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. ARENES revient à la présentation au point 3
2.3 Les motifs de la demande de logement social (toute personne s’inscrivant peut déclarer un
motif pour sa demande) :
Les familles monoparentales représentent 22,9% des demandeurs de logement social inscrits à
Paris.
• Les principaux motifs déclarés par les familles monoparentales demandeurs :
– Logement trop petit (23% des motifs déclarés par les familles monoparentales)
– Situation précaire (14%)
– Loyer trop cher ou ressources insuffisantes (11%) – 20% des 6 600 familles monoparentales
logées dans le parc privé ont un taux d’effort supérieur à 50%
– Décohabitation désirée (10%)
• Les motifs caractéristiques : Problèmes familiaux (60,1% des déclarations de ce motif faites
par les demandeurs sont le fait de familles monoparentales), situation précaire (26,4%),
recherche d’emploi (29,2%), rapprochement école/fac (40,7%)
2.4 Les attributions de logement social sur le contingent de la Ville de Paris :
4 321 ménages ont été relogés au cours de l’année 2009 dont 1 020 familles monoparentales
(23,6%)
– Maire de Paris : 1 224 dont 289 familles monoparentales (23,6%)
– Maires d’arrondissement : 1 284 dont 292 familles monoparentales (22,7%)
– Mutations internes au sein du parc social : 693 dont 132 familles monoparentales (19,0%)
– Relogements de droit : 1 120 dont 307 familles monoparentales (27,4%)
(Pour mémoire, les familles monoparentales représentent 22,9% des demandeurs de logement
social inscrits à Paris, et seulement 6,2% des ménages parisiens)
73,5% des ménages qui ont obtenu un logement au cours de l’année 2009 ont des ressources
inférieures aux plafonds PLA I
Ce taux atteint 90,8% pour les familles monoparentales.
– Maire de Paris : 90,3%
– Maires d’arrondissement : 86,3%
– Mutations internes au sein du parc social : 84,1%
– Relogements de droit : 98,4%
(Pour mémoire, 90% des familles monoparentales inscrites comme demandeur de logement au 1er
janvier 2009 ont des ressources inférieures aux plafonds PLA I)
2.5 Les critères des commissions d’attribution :
• Critères énoncés lors du Conseil de Paris du 21 mai 2001 pour la désignation des candidats
présentés au nom du Maire de Paris
– Les ménages démunis (ou personnes aux ressources les plus faibles parmi les demandeurs
capables d’assumer le loyer du logement concerné)
– Les personnes handicapées ou à mobilité réduite
– Les ménages habitant des logements insalubres
– Les jeunes ménages
– Les demandeurs ayant un taux d’effort élevé
– Les demandeurs en situation de sur-occupation ou de précarité locative
– Les demandes les plus anciennes
M. ARENES remarque que les familles monoparentales répondent à beaucoup de ces critères
susnommés.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. NICOL fait toutefois remarquer que, pour autant, ces familles ne sont pas listées comme
prioritaires.
2.6 : Les attributions de logement social dans le cadre de l’Accord collectif départemental
Mme GIRON présente maintenant un autre dispositif qui intervient en parallèle au dispositif
municipal. Elle précise que ce dispositif contient des critères particuliers. Ce sont des
travailleurs sociaux qui montent des dossiers. Puis, une commission qui réunit tous les
partenaires (Etat, CAF, travailleurs sociaux, bailleurs sociaux) se réunit tous les mois. Les
critères recoupent ceux de la commission de désignation du Maire mais ils sont davantage axés
sur le cumul de difficultés sociales et un début d’insertion professionnelle. Elle précise que
toutes les personnes logées dans le cadre d’un accord collectif sont en insertion professionnelle.
Elle ajoute qu’on retrouve également un taux important de 40% de relogement au bénéfice des
familles monoparentales. Elle présente ensuite les principaux chiffres :
• 1 241 ménages ont été relogés au titre de l’Accord collectif départemental en 2009
– 880 ménages au titre du relogement des plus démunis (dont 23 DALO)
– 361 au titre de la résorption de l’habitat insalubre et du traitement des sinistres et des périls
(dont 87 DALO)
• 40,2% de ces relogements sont faits au bénéfice de familles monoparentales (499 familles
monoparentales) et plus largement, 63,7% au bénéfice de familles
– 47,2% des relogements au titre du relogement des plus démunis (415 relogements dont 13
DALO)
– 23,3% des relogements au titre de la résorption de l’habitat insalubre et du traitement des
sinistres et des périls (84 relogements dont 25 DALO)
(Pour mémoire, les familles monoparentales représentent 22,9% des demandeurs de
logement social inscrits à Paris, et seulement 6,2% des ménages parisiens)
M. ARENES présente maintenant deux dispositifs :
3 – L’Accès au logement : divers dispositifs mis en place par la Ville de Paris
• « Louez Solidaire et sans risque »
• Le Prêt Paris Logement 0%
M. ARENES précise que ce dispositif « Louez solidaire et sans risque » vise à mobiliser des
logements du parc locatif parisien, afin d’offrir en priorité à des familles faisant l’objet d’une
prise en charge hôtelière au titre de l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) de meilleures conditions
d’occupation et d’accompagnement social, dans des conditions financières similaires pour les
familles.
Au 1er décembre 2010
• 514 familles, dont 330 familles monoparentales (64,2%), sont hébergées dans le cadre du
dispositif
• 274 familles, dont 152 familles monoparentales, ont bénéficié du dispositif et en sont sorties
pour être relogées dans un logement social pérenne
Concernant le deuxième dispositif : PPL O%, M. NICOL souligne que très peu de familles
monoparentales en bénéficient (2,6%). Cela montre bien le niveau de ressources modeste de ces
familles.
Le dispositif PPL 0% :
Le Prêt Paris Logement 0% (PPL 0%) est un prêt sans intérêt accordé par toute banque ayant
signé une convention avec la Ville de Paris pour financer l’achat d’un logement par un ménage
parisien primo–accédant respectant des plafonds de ressources correspondant sensiblement au
logement social de type Prêt Locatif Social (PLS).
• Au 1er janvier 2010, depuis sa création en 2004, 11 438 primo–accédants ont bénéficié d’un
PPL 0 %
Conseil de Paris
150/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
• La majorité de ces acquéreurs sont des couples sans enfants
Cependant, parmi ces primo-accédants, on trouve :
• 1 630 familles (14,3%), dont 293 familles monoparentales (2,6%)
• En 2009, ce sont 80 familles monoparentales parisiennes qui ont bénéficié d’un PPL 0% pour
accéder à la propriété à Paris
M. NICOL souligne en conclusion que beaucoup d’attributions de logements sociaux se font en
faveur de familles monoparentales. Il précise que les bailleurs sociaux se font l’écho des
problèmes rencontrés par ces familles : ressources modestes, problèmes de garde d’enfant, etc.
Il serait d’ailleurs peut-être intéressant d’interroger les bailleurs sociaux afin de savoir quelles
sont les difficultés particulières que rencontrent les familles. Il redit qu’il ne savait pas que sa
direction avait une telle action en faveur des familles monoparentales. Elle se cachait derrière
d’autres critères de priorité qui étaient mis en avant.
M. BROSSAT remercie les intervenants pour tous les éléments précis et chiffrés qui ont été
donnés. Il passe la parole aux membres pour des questions éventuelles.
Mme DOUVIN souhaiterait savoir quel est le financement de l’accord collectif départemental.
M. NICOL répond qu’il n’y a pas de financement particulier car il s’agit d’un accord entre les
différents partenaires pour qu’une partie des contingents soit réservée aux personnes les plus
défavorisées. Le DALO entre aussi dans ce dispositif. L’accord concerne 2 000 logements dont
700 pour la ville, 700 pour le préfet, 350 pour les bailleurs sociaux et 250 pour les collecteurs
1%. Il précise qu’à Paris, le mode de désignation des personnes bénéficiaires de l’accord
collectif départemental est tout à fait intéressant. En effet, il y a deux commissions qui se
réunissent et qui désignent (sur rapport de travailleurs sociaux) les familles admises au
dispositif. Une liste permanente des familles demandeuses est distribuée aux bailleurs sociaux
via un extranet. Par conséquent les bailleurs sociaux choisissent les familles en fonction des
disponibilités et en essayant de veiller à la mixité sociale dans leurs immeubles. Il souligne enfin
que ce dispositif est exemplaire et n’existe nulle part ailleurs en France. Il rappelle également
que les objectifs fixés sont respectés. D’autre part, les travailleurs sociaux sont vraiment à la
base du dispositif. Le taux de famille monoparentale bénéficiant de ce dispositif qui est de 60%
montre qu’il s’agit bien de la principale catégorie concernée par cet accord collectif
départemental.
Mme FILOCHE remercie à son tour les intervenants. Elle analyse que le caractère précaire des
familles monoparentales constitue un critère prioritaire sans qu’il soit forcément énoncé en tant
que tel. Il s’agit d’une précarité de fait et ces familles sont les plus à même d’être les
candidates pour le parc social. Toutefois, Mme FILOCHE se demande s’il n’y aurait pas une
réflexion à mener sur la question de faire apparaître les familles monoparentales sans pour
autant les stigmatiser. Par exemple, page 15 du document 2, un motif plus clair concernant les
familles monoparentales pourrait être stipulé. Par ailleurs Madame FILOCHE aimerait faire une
remarque sur l’accès au logement social dans le cadre de la garde alternée. En effet, il s’agit
d’un problème spécifique. Elle précise que dans le cadre des permanences logement qu’elle
tient dans son arrondissement il lui est arrivé d’être sollicitée par des couples qui partagent la
garde des enfants à 50%. Mais il arrive souvent que le père n’ait pas les moyens d’accueillir les
enfants dans son nouveau logement qui est trop petit. Dans ce cadre-là une demande de
logement social est donc faite mais avec un foyer qui n’est pas, aujourd’hui en tout cas,
reconnu comme étant un foyer à part entière avec un enfant. Elle estime qu’il serait intéressant
de mener une réflexion sur cette question.
M. NICOL précise que sur le fait de savoir si les familles monoparentales doivent apparaître
comme prioritaire, c’est un sujet qu’il laisse à la réflexion de la MIE. Il est quoi qu’il en soit
évident que ces familles sont de fait une priorité. Sur le deuxième aspect de l’intervention de
Mme FILOCHE, M. NICOL donne la parole à Madame GIRON.
Conseil de Paris
151/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme GIRON précise que pour les gardes alternées ce sont des dossiers qui sont déjà présentés
en commission que ce soit dans le cadre de l’accord collectif ou en commission du maire. Ils
font partie des dossiers prioritaires. Le souci cependant peut être celui du non partage des
allocations familiales qui peut poser un problème de solvabilité du ménage pour le père ou la
mère. Elle redit qu’un nombre de plus en plus important de logements est attribué à des
personnes avec des gardes alternées. Elle précise que les bailleurs en tiennent compte. Par
ailleurs, la taille du logement attribué prend en considération la présence des enfants soit
permanente soit en garde alternée. Elle rappelle pour conclure que la garde alternée est bien
différente du droit de visite.
M. FERAUD aimerait savoir concernant les familles déjà dans des logements sociaux combien
sont dans le cadre d’une cohabitation désirée. Il précise que ce sont des familles qui sont
locataires d’un logement social et qui souhaitent en obtenir un second parce qu’elles se
séparent. Par ailleurs en termes de difficultés à payer son loyer en logement social, existe-t-il
une évaluation de ces éventuelles difficultés ?
Mme DOUVIN aimerait savoir ce qui se passe dans le parcours social en termes
d’accompagnement et d’aides quand une famille qui est dans un logement social se sépare et
devient de fait deux familles monoparentales.
M. ARENES revient sur la page 16 du document 2 qui stipule les mutations internes au sein du
parc social. Il est possible que la structure familiale évolue au moment des mutations. La taille
de la famille peut en effet être différente. Mais répondre plus précisément lui paraît impossible.
M. NICOL rappelle que la difficulté est que plus on augmente les mutations et moins il y a de
place pour accueillir les nouvelles personnes. C’est une équation compliquée. En 2010 on est à
moins de 4000 logements sociaux mis à disposition.
M.NAJDOVSKI se joint aux remarques qui ont été faites précédemment. Il observe que l’exposé
qui a été présenté était très clair, précis et synthétique. Il aimerait savoir s’il existe des
disparités fortes selon les arrondissements en termes de familles monoparentales.
M. NICOL rappelle que M. ARENES a déjà évoqué rapidement ce point. L’analyse tend à montrer
que les proportions de familles monoparentales sont à peu près toujours dans les mêmes d’un
arrondissement à un autre.
Mme FILOCHE revient sur la question de M. FERAUD qui portait sur la difficulté des foyers
monoparentaux à payer leur loyer et sur les aides et les solutions aujourd’hui apportées à ces
familles en cas de difficultés ponctuelles ou structurelles. Existe-t-il une intervention spécifique
prévue dans ce cadre-là interroge-t-elle ?
M. NICOL propose à Mme FILOCHE de questionner la DASES sur ce sujet. En effet elle gère le
fonds de solidarité de logement. Il convient qu’il serait intéressant de connaître la part de
familles monoparentales dans les dispositifs d’aide au paiement des loyers dans les FSL. Il
imagine que l’on va découvrir que le taux est relativement fort. Il ajoute qu’il conviendrait
également d’interroger le CASVP sur ce sujet. Cela permettra à la mission de continuer à dresser
le portrait des familles monoparentales à Paris. Il serait également intéressant d’interroger les
bailleurs afin qu’il donnent la fréquence des incidents de paiement selon la nature des différents
locataires. Il précise qu’il n’a pas été au devant des questions que la mission posera car il a noté
que la mission avait prévu d’interroger les bailleurs. M. NICOL propose de fournir à la mission
d’autres documents si cela est nécessaire. Il remarque que les bailleurs sociaux réalisent tous les
trois ans une enquête concernant l’occupation de leur parc. Elle doit également permettre
d’affiner les données.
Conseil de Paris
152/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
(la dernière question est inaudible car posée hors micro par M. BARELLA)
(M. NICOL y répond en expliquant que les statistiques se trouvent à la DASES)
M. BROSSAT remercie l’ensemble des intervenants et lève la séance à 18H00
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 13 janvier 2011
M. Brossat ouvre la réunion à 15 heures.
Mme Dekeuwer-Défossez avoue avoir accepté l'invitation avec perplexité car la notion de « famille
monoparentale » n'est pas utilisée par les juristes de droit civil dont elle fait partie. Elle rappelle qu'il
s'agit d'un concept démographique et sociologique créé dans les années 1970 pour reconnaître la
situation d'une personne seule vivant avec un ou plusieurs enfants. Il est très ambigu en droit, car
dans le Code civil, seuls les liens de droit comptent. De l'établissement des liens de filiation, naissent
Conseil de Paris
154/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
les obligations parentales. Et les liens des parents entre eux n'ont aucune incidence juridique sur ces
relations filiales. Cela diverge avec la notion de famille monoparentale qui s'appuie sur la résidence
commune. Or, la résidence des familles devient de plus en plus diversifiée, alternée et donc éloignée
de la notion de famille monoparentale.
Les juristes de droit civil reprochent à cette dernière notion de ne pas assez favoriser, voire de couper
les liens avec le parent absent qui est totalement occulté.
Mme Dekeuwer-Défossez fait trois remarques.
Tout d'abord, le fait que la notion ne relève pas du code civil engendre des contradictions de logiques,
notamment sur l'articulation entre l'obligation alimentaire civile et l'aide sociale. Or celles-ci sont
lourdes d'impacts pour ces familles monoparentales. Leur nécessaire secours doit-il émerger de la
collectivité ? Doit-il être subsidiaire par rapport aux responsabilités familiales ? Actuellement, les
femmes séparées du père de leur enfant bénéficient pendant 4 mois de l'allocation de soutien familial.
Ensuite, soit elles demandent une pension à ce dernier soit elles sont privées de l'allocation ce qui,
dans les deux cas, engendre des difficultés : violences, absence de paiement du père suivie de saisies
par huissier... Par ailleurs, lorsque le montant de l'obligation alimentaire fixée par le juge est inférieur
à celui de l'allocation de soutien familial, cette dernière n'est pas versée. Il s'agit seulement de
80€/mois mais 80€/enfant. Or, la collectivité ne peut pas payer à la place d'un père solvable.
Puis, la famille monoparentale est centrée autour de la notion d'isolement qui génère des prestations.
Aujourd'hui l'allocation de parent isolé a été intégrée au RSA. Mais sur le fond, il existe toujours une
corrélation entre l'isolement et le versement d'une allocation plus forte. Cela est compréhensible mais
peut s’avérer nocif car le risque de fraude existe, même s'il se révèle minime selon les études réalisées
par les CAF. Néanmoins, la mécanique des prestations n'est pas nécessairement la plus adaptée aux
situations existantes, notamment au concubinage d'une mère de famille monoparentale avec une
personne également bénéficiaire du RSA ou sans ressources. Dans ces cas, elle perd le bénéfice de
l'allocation de soutien familial. Pour les juristes de droit civil, cela constitue une hérésie totale. Mais ce
qui est déterminant est l'argument budgétaire selon lequel il n'est pas envisageable de verser des
allocations de soutien familial à des femmes qui vivent avec un homme qui travaille ou ayant des
revenus.
Il existe toute une série d’évolutions du droit civil freinées par le droit social et la notion de famille
monoparentale. Aujourd'hui en droit civil, « la séparation des parents est sans incidence sur les
règles de dévolution et d’exercice de l’autorité parentale » (art 373-2 C. Civ.). Ce texte promeut
certains types d’organisation tels que la résidence alternée. Or, la prise en considération de la notion
de famille monoparentale freine cette évolution.
Ainsi, la résidence alternée s'harmonise très mal avec la logique des allocations familiales car un
même enfant peut « apporter » des droits dans un foyer et non dans l'autre selon la place qu'il tient
(premier ou troisième, par exemple). Mme Dekeuwer-Défossez reconnaît ne pas bien comprendre
l'intérêt des demi-parts fiscales et sociales, et ajoute que les parents devraient s'entendre entre eux
pour créer la situation familiale la plus intéressante en termes de droits créés.
M. Benessiano souligne que ces contrats tacites entre parents doivent exister.
Mme Dekeuwer-Défossez relève qu’il est déjà arrivé qu’un JAF demande que les parents s'entendent
entre eux au niveau des allocations familiales. En cas de partage de la résidence, désormais, les
allocations et demi-parts fiscales le sont également.
Par ailleurs, Mme Dekeuwer-Défossez estime que les familles monoparentales aidées viennent de
milieux peu favorisés. Ici, il existe selon elle une logique d'aide sociale, d'isolement et d'éviction du
père. Les milieux plus aisés méconnaissent ces aides sociales. Les liens parentaux sont davantage
maintenus, la coopération entre les parents et la résidence alternée peut être établie. De plus, selon
une étude de la Caisse Nationale d’ Allocations Familiales, les pensions les plus faibles sont aussi les
plus irrégulièrement payées. Aussi, le risque d'un clivage entre les deux situations est réel comme le
pointent tous les discours sur la paupérisation des familles monoparentales. Il s'agit d'une notion très
connotée, de plus en plus destinée aux seules situations des milieux défavorisés. Personne ne parle de
famille monoparentale dans le cas de Rachida Dati.
Mme Karen Taieb souligne qu'elle n'en constitue peut-être pas une.
Conseil de Paris
155/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Dekeuwer-Défossez avoue regretter ses propres observations qui ne favoriseront pas
nécessairement de solutions. Elle s'interroge sur la manière d'aider ces milliers de famille sans les
enfermer dans une qualification négative.
M. Brossat la remercie pour son intervention très utile et passe la parole à Mme Taieb.
Mme Taieb définit cette situation d'ubuesque et kafkaïenne. Elle pointe un vide juridique.
Mme Dekeuwer-Défossez rappelle que la loi du 4 juin 1970 sur l’autorité parentale confiait l’autorité
parentale sur l’enfant « naturel » à la mère, tandis que celle du 11 juillet 1975 sur le divorce édictait
que l'enfant serait « gardé » par l'un ou l'autre parent selon son propre intérêt. La logique de ces lois
s'apparentait à la notion de famille monoparentale. Néanmoins, ces lois ont été révisées en 2002 et
2004. Aujourd'hui, le droit civil répugne à reconnaître le rattachement de l'enfant à un seul parent.
Mme Taieb n'est pas d'accord avec l'interlocutrice sur le lien entre famille monoparentale et milieu
pauvre. En revanche, elle prend note et déplore l'affirmation selon laquelle le second parent est mis de
côté et affirme qu'elle en tiendra compte. Elle rapporte un cas où le père a été écarté et la mère lui a
demandé de verser la pension en espèce pour toucher les allocations. Mme Taieb interroge également
son interlocutrice sur la question du veuvage et son lien avec la notion de famille monoparentale.
Mme Dekeuwer-Défossez assure qu'il n'existe pas de différence au niveau des aides sociales entre
les deux situations. Elle souligne que l'allocation de veuvage tend à disparaître. En droit civil, la
spécificité du veuvage est très technique et la différence marginale. Lorsque les parents sont deux, la
loi leur confie l'administration légale pure des biens des enfants. Ils peuvent librement les administrer
d’un commun accord, sauf pour les cas les plus graves. Lorsqu'il existe un seul parent (veuf ou
célibataire), le régime est celui de l'administration légale sous contrôle judiciaire. Il ne peut effectuer
certains actes sans l'accord du juge.
Les problématiques soulevées par la notion d'isolement ne sont pas nouvelles, et depuis 40 ans,
aucune solution n'a été trouvée. Mais il est certain que le droit social ne favorise pas la participation
du père à l'éducation de l'enfant. Elle ajoute qu'en droit social, le remplacement du père par le beaupère demeure très ambigu. Cette manière d’appréhender les situations reste proche des faits mais elle
revêt une dimension symbolique non souhaitée.
Mme Olivia Polski rappelle que les études sociologiques montrent un retour du père dans l'éducation
des enfants. Son rôle est également reconnu juridiquement de façon croissante, notamment à travers
la garde. Elle évoque la découverte d'une assurance privée proposant ses services pour se substituer
au règlement des pensions alimentaires. Cela constitue selon elle un aveu du déficit de l'État Elle
interroge l'intervenante à cet égard, sur la question du rôle des collectivités locales, notamment sur le
champ de l'insertion professionnelle et sur le RSA.
Mme Dekeuwer-Défossez reconnaît ne rien connaître à la question des collectivités locales et de la
gestion du RSA. Elle associe la question de l'insertion professionnelle au problème de l'API, du congé
parental, de l'arrêt du travail au profit de l'éducation de l'enfant. Elle confirme que les difficultés de la
vie (garde, logement...) se complexifient encore lorsque le parent est seul, avec un seul salaire. A cet
égard, elle estime que les collectivités locales jouent un rôle considérable avec des services allégeant
le quotidien (RSA, horaires de garde améliorées...).
Mme Douvin précise que l'interlocutrice a soulevé une nouvelle difficulté liée à la notion de famille
monoparentale. Elle lui demande si des éléments pourraient être apportés dans le code civil et l'état
d'avancement de la procédure de paiement direct des prestations alimentaires.
Mme Dekeuwer-Défossez assure que le paiement direct de la pension alimentaire fonctionne assez
bien quand la situation du père est stable. Le non-paiement résulte de deux raisons cumulatives selon
elle : la paupérisation de nombreux débiteurs et le fait qu'ils ne comprennent pas toujours les raisons
pour lesquelles une pension alimentaire est à leur charge. Il existe une part de mauvaise foi mais
d'après elle, les pères seraient meilleurs payeurs quand ils entretiennent des relations régulières avec
leur enfant : ils se rendraient ainsi mieux compte des besoins de ce dernier. Certains pères
préfèreraient assumer directement certaines dépenses plutôt que de verser un chèque à la mère.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
C’est d’ailleurs l’un des avantages de la résidence alternée. Il serait peut-être intéressant de confier à
un organisme public la gestion des pensions alimentaires ou que le père les verse directement à
l'enfant majeur.
Aujourd'hui, il existe une « judiciarisation » des procédures, notamment pour la gestion de l'allocation
de soutien familial et pour les déclarations fiscales. Cela engendre deux inconvénients : une surcharge
du travail des JAF, et une absence d’incitation des parents à s'entendre entre eux. Mme DekeuwerDéfossez souligne que le vide juridique en ce dernier point est lié au manque de reconnaissance
par les services sociaux et fiscaux des conventions passées entre parents.
Mme Asmani constate un problème pérenne entre les politiques sociales et familiales. Selon elle, les
politiques sociales devraient être attribuées à tous sans distinction. Mme Dekeuwer-Défossez
reprend un propos mal interprété par Mme Asmani. Elle précise que les pensions les moins bien
payées sont, selon la CNAF, les plus faibles. Mme Asmani affirme que les personnes les plus aisées ne
sont pas nécessairement les meilleurs payeurs. Elle demande par ailleurs s'il est nécessaire d'instituer
juridiquement un statut du beau-parent pour les familles monoparentales qui se recomposent.
Mme Dekeuwer-Défossez insiste sur le fait que la misère ne facilite pas le bon paiement des
pensions et que les personnes aisées ne peuvent cacher tous leurs revenus. Elle ajoute que le statut du
beau-parent est un débat qui mérite davantage de temps. Définir ce terme demeure délicat. En l'état
actuel de la société française, la création de ce statut n'est pas envisageable parce que personne ne
comprendrait la création d’un statut qui ne s’appliquerait qu’aux beaux-parents mariés. Or, n'est pas
concevable d'attribuer des obligations et des droits sur un enfant à un « beau-parent » qui n'en a pas
à l'égard de la mère de l'enfant (ni mariage, ni pacs).
Cela est différent dans certains pays, notamment latino-américains, où le lien de concubinage est
créateur de droit lorsqu'il est ancien. Cela existait en droit romain, et l'usurpatio trinoctii permettait à
la jeune femme de ne pas tomber sous l'autorité juridique, et donc de se trouver mariée à son
concubin, en revenant dormir trois nuits consécutives chez son père.
M. Caron-Thibault précise qu'il est nécessaire d'être vigilant dans la manière de présenter les
familles monoparentales car la subsistance d'un lien entre les deux parents n'est pas toujours
souhaitable même si des liens de droit avec l'enfant subsistent. Il avoue avoir été interpelé en
entendant que de nombreuses personnes renonçaient à ester en justice pour bénéficier d'une pension.
Il demande si cette action peut être engagée par un tiers, assistante sociale ou association.
Mme Dekeuwer-Défossez souligne que la loi du 9 juillet 2010 sur les violences familiales, reconnaît
pour la première fois que le maintien des liens avec le parent qui n’exerce pas l’autorité parentale est
subordonné à l'intérêt de l'enfant (art 373-2-1, 3° alinéa C. Civ.). Il est certain que le maintien des liens
avec l'enfant n'est pas toujours opportun.
Ensuite, elle rappelle qu'en droit français, « nul ne plaide par procureur ». La personne qui a un intérêt
à ester en justice doit le faire elle-même. Dans le cas des pensions alimentaires, elle peut être aidée
par la CAF qui dispose dans certains départements d'un service de conseil aux mères et s'associe
parfois aux tribunaux pour rédiger un modèle de demande en justice destinée au JAF. Elle cite le cas
d'une mère de famille monoparentale dont l'ex-conjoint a reconnu l'enfant au bout de 3 ans. Cela a
engendré une série de difficultés pour cette mère qui a dû avertir la CAF et ester en justice sans avocat
pour tenter d'obtenir une pension, avec la peur que le père obtienne en contrepartie un droit de visite.
Il pourrait être intéressant que la CAF diligente elle-même les demandes lorsque la mère le souhaite.
M. Caron-Thibault déplore le manque d'information sur l'existence de ces services de la CAF et
l'absence d'une relation humaine d'usagers à agents de la CAF. Il souligne par ailleurs le lien de
confiance entre le parent de famille monoparentale et les services sociaux. Il s'interroge sur
l'opportunité de confier à ces derniers une mission d'aide à la récupération des pensions.
Mme Dekeuwer-Défossez précise qu’on évoque ici la fixation des pensions car la question de la
récupération est déjà réglée. Elle rappelle l'existence de l'aide juridictionnelle pour les plus faibles
mais pointe la difficulté financière des personnes situées juste au-dessus du plafond.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Cherioux de Soultrait confirme l'existence d'une substitution du versement de la pension par la
CAF, lorsque son montant a été fixé mais non versé. Il existerait également une procédure de
recouvrement par huissier de justice opéré par la CAF où la partie demandeuse n'aurait pas à verser
les frais. Mme Dekeuwer-Défossez précise que lorsque le montant de la pension est fixé, il existe des
mécanismes de recouvrement.
Mme Cherioux de Soultrait pointe le défaut de prise en compte de la responsabilité du père et
demande s'il existe une prévention juridique dans le domaine de l'exercice de la parentalité.
Mme Dekeuwer-Défossez souligne que les mesures les plus efficaces à l'égard de l'exercice de la
parentalité ont été la création du congé de paternité et des RTT. Au-delà, les situations demeurent très
diverses et l'exercice du lien de filiation n'est pas toujours souhaitable. Elle regrette d'ailleurs que,
dans quelques cas particuliers, les mères qui veulent couper tout lien de l'enfant avec son père ne
soient pas toujours entendues. De plus, il est difficile de lier législation civile et sociale.
Mme Douvin demande une précision sur la compensation financière de la pension impayée par la
CAF.
Mme Dekeuwer-Défossez affirme que la CAF verse l'allocation de soutien familial lorsque la pension
n'est pas payée et peut se retourner contre le père pour qu'il lui reverse le montant dû. La mère peut
mandater la CAF pour percevoir le surplus de la pension. Le problème est la fixation de la pension en
amont et la démarche que cela nécessite aux niveaux psychologique et juridique car certaines mères
refusent d'ester en justice au bout de 4 mois, lorsque s'éteint leur droit à l'allocation de soutien
familial. Elle pointe la peur des mères et leur refus d'entretenir des rapports avec le père de l'enfant.
M. Brossat remercie l'intervenante et lui précise qu'elle sera tenue au courant des conclusions et de
leur aboutissement.
Mme Douvin fait part de son étonnement que, lors de ses voeux, le maire ait pris des engagements
concernant les familles monoparentales, ce avant que la MIE ait rendu son rapport. Tout en se
réjouissant que le Maire s'’intéresse aux familles monoparentales, elle souhaite qu'on laisse la mission
travailler et présenter ses propres propositions. Elle souhaite, en outre, que l’inspection générale
vérifie que son intervention figure bien au compte rendu de la séance. Elle précise en outre que
certains comptes-rendus n'’ont pas encore été transmis aux élus .
-----M. Brossat invite les nouveaux interlocuteurs à s'installer et leur demande quelques éclairages.
Introduction
Mme Duroy rappelle la mission qui a été confiée à la DFPE sur la thématique des familles
monoparentales : mettre en œuvre la politique municipale d'accueil de la petite enfance, promouvoir
la santé et le développement des jeunes enfants, les actions de planification familiale, participer à
l'accompagnement des familles.
La contribution de la DFPE à l'égard des familles, notamment monoparentales, s'organise selon
quelques axes donnés par le maire de Paris lors du conseil de Paris, le 3 avril 2006 : « la politique
municipale s'adresse à toutes les familles dans leur diversité, veillant à accompagner l'évolution même de
la notion de famille et elle vise à renforcer l'accompagnement et le soutien des foyers en difficultés ».
1. Quelques éléments de contexte et chiffres clés (APUR)
Paris compte 27,6% de familles monoparentales. Elles concernent 8% des moins de 3 ans et 10% des
3 à 5 ans. La répartition par tranche d'âge évolue avec l'âge de l'enfant. Les adolescents de 11 à 17 ans
(34%) et préadolescents, (21%) sont les plus nombreux à vivre dans les familles monoparentales.
Les configurations familiales sont très variées. 85% des cas de familles monoparentales concernent
des mères seules avec leur enfant ce qui masque des relations au père très diverses. La situation de
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
famille monoparentale évolue également et il arrive régulièrement que celle-ci se recompose. Près de
40% sont sous le seuil de bas revenus et près de la moitié est non-imposable. 1/5 des enfants
parisiens de famille monoparentale vit dans un appartement d'une pièce, contre 1/10 à l'échelle
nationale selon le Monde du 07/01/11 (source : INSEE).
La précarité d'une partie de ces familles est sûrement due à des raisons structurelles et notamment à
leur situation sur le marché de l'emploi. La séparation ne fait souvent qu'aggraver ces situations
préexistantes.
2. La contribution de la DFPE à destination des familles
La DFPE vise deux orientations : faciliter et maintenir les femmes dans une activité professionnelle
avec un développement des accueils de la petite enfance, et permettre aux femmes de ne pas assumer
seules le devoir parental avec la mise en œuvre du principe de coparentalité.
I. Mieux connaître les familles parisiennes pour mieux répondre à leurs attentes
1. La mission familles, un fonctionnement en mode projet
Mme Duroy rappelle que la mission famille est composée de 4-5 cadres créés avec la DFPE en 2004.
Elle vient ici entourée de l'adjointe de cette mission, Mme Ortega et d'un doctorant en sociologie sous
contrat CIF, M. Marcher. Cette mission a vocation à s'occuper de l'ensemble des familles parisiennes,
de manière facultative par rapport à la collectivité parisienne.
Elle fonctionne en mode projets en s'appuyant sur un réseau de correspondants dans toutes les
directions de la ville depuis 2007, avec l'Observatoire des familles parisiennes créé en 2006. Cela lui
permet de travailler sur de nombreuses études démographiques et sociologiques.
2. L'exploitation d'études dédiées aux familles
Les 1ères sont menées avec l'APUR depuis 2007. Une étude générale sur les familles parisiennes a été
actualisée fin 2009 et sera approfondie dans les années qui viennent, notamment grâce à l'enquête
« famille logement » que mènera l'INSEE en janvier 2011. Cette convention tripartite a été signée avec
la DFPE. La connaissance des familles parisiennes sera plus fine, notamment au niveau de leur statut
(matrimonial, nombre d'enfants, logement, travail...). Les 2èmes études portent sur une meilleure
connaissance des familles parisiennes. L'APUR a réalisé une étude sur les familles monoparentales en
2008, actualisées en 2010. D'autres ont été réalisées et une prochaine verra le jour en 2011 sur les
activités partagées parent/enfant.
Mme Duroy pointe la richesse de l'offre de la collectivité parisienne, génératrice d'un manque de
lisibilité. Il est donc nécessaire d'améliorer la formation en direction des familles.
Un travail de veille sur les études des autres directions est mené. Elle évoque les deux études réalisées
dans la perspective du schéma directeur de la PMI. La 1ère, un diagnostic des besoins concernant la
santé des mères et enfants de Paris, date de 2010. La situation est assez superposable à celle des
familles monoparentales (prématurité, urgence pédiatrique, caries...). La 2ème de 2006, sur l'accueil
des enfants en situation de handicap ou de maladie chronique dans les établissements de la petite
enfance, sera renouvelée en 2011. 18% d'entre eux vivaient en 2006 dans des familles
monoparentales.
Une nouvelle enquête qui sortira fin 2011 sera menée sur l'offre en santé des populations concernées
par la PMI, le statut des familles monoparentales d'enfant de moins de 6 ans.
3. Recueillir la parole des familles
Il existe plusieurs dispositifs. Le conseil consultatif des familles parisiennes (2002) est une instance
de concertation entre les élus, responsables d'administrations et associations représentatives. Les
CICA permettent également de donner la parole aux familles dans les mairies d'arrondissements qui
les réunissent. Des instances de consultation des usagers offrent des informations à la DFPE sur les
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
familles accueillies dans les établissements de la petite enfance. Le conseil des parents existe dans 11
arrondissements et sera élargi à terme. Les RIF (relais info familles) sont un nouvel outil
d'information installé dans les mairies d'arrondissements. En 2012, il devrait en exister 11. Les
maisons de l'enfance, bientôt au nombre de 6, complètent ce dispositif.
II. Accompagner et soutenir la fonction parentale : des actions en faveur des familles
parisiennes dans leur grande diversité
Ces actions d'accompagnement à la parentalité ont deux objectifs : aider les parents qui rencontrent
des difficultés avec l'enfant (compétence ou ressources) et favoriser la promotion des liens
parents/enfants. L'action est également menée à l'échelle nationale, avec la CAF.
1. Un réseau d'acteurs et de services en appui de la fonction parentale
La DFPE dispose d'un réseau d'acteurs et de services très riche. L'ensemble des établissements
municipaux bénéficie d'une synergie positive à Paris avec la PMI et la petite enfance, car elle bénéficie
des compétences municipales et départementales.
Il existe une dizaine d'associations de médiation familiale très impliquées dans le soutien à la
parentalité (cf carte). La cartographie recoupe en partie les lieux d'implantation des familles
monoparentales, les structures de médiation et les RIF.
Les associations en charge des ludothèques (12) mettent à disposition des jeux dans une optique
d'échanges et de rencontres, de mixité sociale intergénérationnelle.
Le dernier lieu d'information ciblée est la base parentalité, sur : paris.fr. Il a été créé par la mission
famille. 500 actions y sont répertoriées avec un important travail d'actualisation.
2. Des actions spécifiques et territorialisées en faveur des familles monoparentales les plus
vulnérables.
La DFPE soutient quelques actions spécifiques, notamment des initiatives associatives ciblées sur les
familles monoparentales : médiation entre famille et école. Mme Duroy cite Les pacothèques : groupe
de parole du 18ème arrondissement. Les jardins numériques (13ème), association qui travaille autour
de l'apprentissage pour rompre la fracture numérique. Elle rappelle également l'importance des
groupes de paroles de parents. Le taux de fréquentation des familles monoparentales dans toutes ces
associations se situe entre 30 et 50%.
L'association Mom'artre (3 lieux d'implantation) se développe autour du mieux-vivre des familles
avec leurs enfants, en offrant des prestations périscolaires : prise en charge des enfants en-dehors de
l'école avec horaires très larges, favoriser l'accès des parents et enfants à la culture.
Le réseau de solidarité de voisinage a été adopté par le conseil de Paris au mois de décembre. Il s'agit
d'un projet conjoint entre DPVI et DEPE. Il s'exerce dans des zones de la ville où 33% des familles sont
monoparentales : Porte de Vanves, Saint-Blaise, Danube, Porte Montmartre, Porte de Clignancourt. Il
s'appuie sur des ressources bénévoles et propose l'accès à des prestations pour les familles
monoparentales au vue de leurs difficultés : faible niveau de formation, absence d'expérience
professionnelle, difficulté de logement, solution stable et adaptée pour la garde des enfants.
III. Accueillir : l'offre et les services de la Petite enfance et de la PMI.
1. L'accueil de la petite enfance
La source de l'accueil des enfants dans les lieux d'accueil résulte de leur admission. Les textes
nationaux exigent la conciliation pour les parents de la vie familiale et professionnelle. Ils prennent en
compte les difficultés dans les conditions de vie ou faiblesse des ressources.
A la Ville de Paris les textes applicables sont le règlement de fonctionnement en cours de refonte. Il
prévoit des critères de mixité sociale, accès aux enfants dont les parents sont en activité, étudiants,
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
demandeurs d'emplois ou connaissent des difficultés particulières. De nouveaux critères seront
intégrés, notamment une attention particulière sur les enfants suivis par les services sociaux de PMI
ou dans le cadre d'une procédure d'urgence, enfants de famille monoparentale, en situation de
vulnérabilité sociale et familiale.
La DFPE tient également compte des textes pris dans les arrondissements. Certains prévoient
explicitement le critère de monoparentalité ou de parent isolé. Dans d'autres arrondissements, il
existe des critères de mixité sociale.
Dans la pratique, les commissions sociales (18 et 20èmes) favorisent l'admission d'enfants de famille
monoparentale. Dans d'autres arrondissements (2, 3, 10, 11, 13, 14 et 15èmes), il existe des groupes
de travail informels qui travaillent sur les situations sensibles.
Un nouveau critère (pratique et textuel) est l'accueil d'enfants dont les parents sont bénéficiaires du
RSA, selon un décret d'avril 2009. Il existe un protocole entre la DASES et la DFPE : signalement et
articulation avec les coordinatrices de la petite enfance. Ces situations d'urgence ont bénéficié à 234
enfants depuis début 2010.
Au 1er novembre 2010, 2930 enfants de foyers « potentiellement » monoparentaux étaient accueillis
dans des établissements de la petite enfance, soit 14% (célibataires, divorcés, veufs). Le chiffre est
probablement surestimé car les critères ne sont pas précis. L'APUR estime qu'il s'agit de 32,4%.
Sur la population générale des enfants accueillis dans les crèches collectives, près de 15% sont issus
de famille monoparentale. En ce qui concerne les crèches familiales, il s'agit de 18,6%. Dans les haltes
garderies et haltes crèches, le chiffre est de 9%. Et 17,6% au titre de tous les jardins d'enfants et
maternelles.
Les données graphiques de 2007 font état d'une forte contribution des crèches collectives. La
proportion d'enfants de famille monoparentale dans les crèches familiales et jardins d'enfants est
également importante. Cela peut s'expliquer par l'amplitude d'accueil dans les crèches familiales des
assistantes maternelles qui accueillent à domicile jusqu'à 19h voire plus.
L'accueil dans les établissements de la petite enfance est un facteur d'égalisation des chances et de
socialisation. Près de la moitié (45,8%) des familles monoparentales touchent des revenus inférieurs à
1000 euros/mois. Le tarif est proportionnel aux revenus et aux nombres d'enfants. Ensuite, ces
familles vont bénéficier de l'égal accès aux prestations des établissements. Les projets
d'établissements sont donc pour la DFPE un facteur intéressant de mobilisation des équipes autour
d'objectifs.
Dans les structures associatives, l'obligation de mixité sociale revient ainsi que l'obligation de
participer aux commissions d'attribution dans les mairies d'arrondissements. Ce dernier permet
d'orienter les critères dans l'attribution des places.
Le secteur associatif et municipal a également comme intérêt, ses horaires décalés. Elles répondent
aux besoins des familles monoparentales.
2. La PMI
En tant que service départementale, elle complète l'offre d'accueil de la petite enfance dans deux
domaines en particulier : la protection maternelle et la protection infantile. Les équipes
administratives des 11 maternités peuvent orienter les femmes enceintes et jouer un rôle de
prévention des situations de famille monoparentale. Il n'existe pas de données précises sur le nombre
de familles monoparentales des PMI.
Des actions parallèles sont menées par des associations.
Lorsque l'enfant est né, il existe un réseau de 65 centres de protection infantile : associatifs et
départementaux. 7 nouveaux centres de PMI sont prévus dans des territoires où la concentration de
familles monoparentales est importante (30%) : 10, 13, 17, 18, 20ème.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Pour la PMI, le critère de famille monoparentale n'est pas prioritaire en soi. Ceux qui priment sont
l'isolement et la vulnérabilité. Cela déclenchera des visites à domicile, par les puéricultrices de
secteur, l'accueil dans les centres de PMI avec toutes les prestations offertes de soutien à la
parentalité. En 2009, près de 53000 enfants de moins de 6 ans étaient inscrits dans les centres de PMI
parisiens.
Mme Duroy ajoute que sur la protection de l'enfance, la PMI est un acteur actif.
M. Brossat remercie l'intervenante sur toutes les informations transmises et donne la parole.
M. Assouline s'interroge sur la fiabilité de certains chiffres : 7,7% d'enfants de moins de 3 ans
seraient issues d'une famille monoparentale selon l'Observatoire des familles. Or dans le 11ème, ce
critère est prioritaire pour l'accès aux crèches. Et 14% de familles seraient monoparentales dans les
établissements de la petite enfance. Il s'interroge sur la cohérence des deux chiffres. Selon lui, cela
pourrait découler du fait que les places sont davantage accordées aux enfants de famille
monoparentale mais cela est contradictoire avec les 36% annoncés d'enfants de famille
monoparentale accueillis dans les crèches.
Mme Duroy répond que les 7,7% concernent la part des enfants en famille monoparentale sur tous
les enfants de moins de 3 ans, par tranche d'âge, et susceptibles d'être accueillis dans une crèche. 14%
d'enfants de famille monoparentale sont accueillis parmi l'ensemble des enfants accueillis dans les
établissements de la petite enfance. M. Assouline demande un chiffre précis. Mme Duroy répond
qu'elle dispose des chiffres en valeur absolue.
Mme Polski rappelle que les auditions ont beaucoup convergé sur le mode de garde : besoins
ponctuels notamment. Elle demande ce qui pourrait être développé pour répondre à ces besoins ?
Mme Duroy souligne qu'il est nécessaire d'approfondir l'état des lieux sur les places de gardes
décalées à Paris. En horaires décalés, la DFPE en a répertorié 3300. Elle souhaite que soit vérifié si les
familles qui bénéficient de ce dispositif sont celles qui en ont le plus besoin et le taux de fréquentation
de ces places. Elle évoque l'importance d'un travail approfondi avec l'APUR sur les besoins des
familles à Paris en termes de modes d'accueil. Elle propose de développer une solution dans les haltes
garderies pour répondre aux besoins ponctuels de garde décalée. L'accueil y est pour le moment
occasionnel ou régulier mais à temps partiel. Pour un entretien d'embauche, il existe le dispositif
d'urgence.
Mme Polski confirme que pour l'instant les réponses sont perfectibles. Selon elle, la plupart passera
au travers de l'information sur le dispositif RSA.
M. Brossat clôt l'échange et remercie l'interlocutrice.
-------M. Brossat lance la nouvelle audition et remercie son interlocuteur pour sa présence.
M. Brandela précise qu'il est accompagné de Peggy Buhagiar, chef de projet au bureau des temps. Il
ajoute que ses propos ne sont pas exclusivement destinés aux seules familles monoparentales mais les
actions citées ont une importance particulière pour ces dernières.
M. Brandela rappelle que la DUCT fait partie de l'Observatoire des familles et à ce titre, le bureau des
temps participe à la définition de certains projets d'études concernant les familles. En 2008, il a ainsi
été associé à une étude sur les foyers monoparentaux. La DUCT est intervenue dans le cadre de
problématiques concernant l'articulation personnelle et professionnelle : études et réalisations. Il cite
le projet à dimension européenne Qualitemps, dans lequel la ville était investie.
Deux études ont été réalisées en 2006 et 2008. La 1ère s'intitule « Prenons le temps d'être père » et la
2ème porte sur la vision de cadres du privé sur la conciliation entre temps personnel et temps
professionnel. Elles ont débouché sur une charte signée par certaines grandes sociétés s'engageant à
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
prendre en compte la vie personnelle au niveau RH. Il évoque un aménagement réalisé en
collaboration avec la DILT concernant les horaires d'intervention des agents de ménage, leur
permettant de travailler la journée, toujours dans cette optique de meilleure conciliation entre les
deux sphères de vie. Cela a permis à la DUCT d'améliorer leur situation professionnelle sur certains
sites.
M. Brandela souligne l'appui financier apporté à deux associations œuvrant pour faciliter l'accueil des
enfants en-dehors du temps périscolaire. La 1ère est Mom'Artre, implantée sur 3 sites. Il existe un lien
très fort avec l'école par la prise en charge à la porte de l'école des enfants de 4 à 11 ans. Des activités
individualisées ludiques ou de soutien leur sont proposées. La 2ème association s'intitule Cafézoïde,
dans le 19ème arrondissement. Il s'agit ici d'intervenir vis-à-vis d'enfants en dehors du dispositif
périscolaire. Parents et enfants de 0 à 16 ans peuvent être accueillis pour des activités ludiques, de
soutien ou culturelles.
Il est donc possible de trouver un appui précieux au niveau associatif avec sa créativité et souplesse,
en complémentarité au dispositif instauré par la ville en régie direct. Cela correspond à un réel besoin
puisque de nouvelles antennes s'installent et sont sollicitées en-dehors de Paris, comme l'a relevé la
presse ces derniers mois.
M. Brandela évoque un nouveau type d'initiatives qu'il estime intéressant pour les familles
monoparentales. Il s'agit de créer une meilleure accessibilité au service public : horaires d'ouverture
et simplification. Il cite l'importance de réduire les déplacements pour les familles monoparentales en
les informant mieux ce qui leur évite de revenir ou de se déplacer. Par ailleurs, la DUCT appuie toutes
les actions de désectorisation des formalités. En effet, dans certains cas il est plus simple de se rendre
à la mairie de son lieu de travail à Paris ou celle de son trajet de transport. Deux exemples de
désectorisation : les demandes de logement social et d'actes civils. Le télé-service permet également
de réduire les déplacements sans supprimer cette possibilité. Plus d'un million d'actes civils ont été
sollicités par internet en 2010, soit 1/3 des demandes. Et depuis le 1er décembre, l'inscription en
ligne sur les listes électorales a été activée. Et déjà 16% des nouveaux inscrits le sont par internet. Par
ailleurs, l'inscription par internet s'élève à 85% pour le concours de la ville de Paris. Le but n'est pas le
tout-internet mais cela peut faciliter les formalités.
La DUCT œuvre pour une meilleure information et un meilleur accompagnement. A cet égard, M.
Brandela évoque le site de Paris.fr, les sites des mairies d'arrondissements et l'appel au 3975. L'usager
peut s'informer en direct, physiquement, à travers des structures et services élargis, en mairie
d'arrondissements. Elles offrent un bouquet d'informations très larges et important pour les usagers.
Il s'agit des maisons de service public ou PIMMS, géré par l'Union des PIMMS, dispositif d'aides aux
démarches. Il existe 5 implantations dans Paris, dans des secteurs prioritaires de la ville, notamment
les familles en situation difficile. L'idée est de les accompagner dans leurs démarches avec la ville de
Paris et d'autres acteurs publics ou semi-publics : la Poste, EDF-GDF...
Mme Polski confirme le manque de temps des familles parisiennes, quelque soit leur situation, une
constante sur laquelle la DUCT a travaillé. Elle rappelle l'existence du dispositif Facil' familles pour les
familles monoparentales et souhaite qu'il soit développé. Elle évoque la nécessité du déplacement
pour rejoindre les PIMMS et sur des horaires dîtes classiques. Elle interroge l'interlocuteur sur la
possibilité de dématérialiser les activités des PIMMS et sur les expériences étrangères relevées par le
bureau des temps et qui pourraient être menées à Paris.
Mme Douvin complète la question des PIMMS en demandant quelles sont les personnes gérant ces
centres. Elle s'interroge sur une multiplication des structures qui pourrait, bien qu'elle soit nécessaire,
engendrer un manque de visibilité et donc d'efficacité pour les bénéficiaires.
M. Brandela regrette de ne pas avoir évoqué le projet Facil' familles puisque la DUCT porte ce projet
en plein développement. Dès le mois de janvier, il sera généralisé sur les 20 arrondissements. Le
périmètre des prestations a été élargi avant l'été à l'ensemble du périscolaire municipal. La phase de
généralisation est bien engagée et se poursuit. Une réflexion sera engagée sur une approche de
volontariat, concernant notamment la restauration scolaire.
Le dispositif sera étendu aux secteurs culturel et sportif. Il pointe une simplification du système grâce
à la facture unique et une modernisation des modes de paiement.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Il reconnaît la difficulté des horaires concernant les PIMMS, laquelle serait renforcée par la
dématérialisation complexe. Selon lui, il s'agit d'usagers un peu désorientés avec les nombreux
papiers reçus. Ils ont besoin d'une prise en charge humaine, personnalisée pour identifier la source
des difficultés et y mettre fin. Il souligne que ces derniers ne sont sans doute pas les plus à l'aise avec
internet. Or, les centres ne sont en effet pas ouverts en permanence, 24h/24.
Il pointe un aspect positif avec la possibilité de s'implanter en proximité, dans les quartiers ciblés, de
manière à faciliter l'accès aux usagers bénéficiaires. Il rappelle que des initiatives sont prises endehors des heures de réception stricto-sensu : informations pédagogiques par des intervenants
municipaux ou extérieurs. La question reste ouverte sur la question du partenariat avec des acteurs
du logement tels que Paris Habitat ou RIVP afin d'anticiper les besoins des bénéficiaires. 40 000
personnes se rendent aux PIMMS chaque année. La fréquentation a beaucoup augmenté en 2008 et
2009. Il pointe le succès des PIMMS ou la dégradation d'une situation sociale et d'un contexte
économique général.
M. Barella pose une question (micro fermé).
M. Brandela confirme qu'il est intéressant de faciliter l'accès à internet mais qu'en l'espèce, il lui
paraît pénalisant de supprimer le contact humain en toute connaissance du profil des bénéficiaires. Il
évoque le PIMMS du 18ème, implanté dans des bureaux de la Poste. Il souligne que les membres du
PIMMS interviennent parfois physiquement de façon immédiate pour calmer certains litiges qui
dégénèrent entre agents de la Poste et usagers. Leur prise de distance par rapport à la situation
permet de les décrisper.
Mme Polski soumet une suggestion émise par sa voisine : la mise en place de bus itinérants PIMMS
pour faciliter l'accès aux usagers.
M. Brandela s'interroge sur cette opportunité et rappelle l'instauration de mairies mobiles sous
forme de bus, par le passé. Selon lui, les solutions peuvent être plus souples désormais, l'espace d'un
bus n'étant pas toujours suffisant pour échanger avec l'usager dans les meilleures conditions et cela
engendre un investissement assez lourd. Il évoque le recours à des dispositifs mobiles plus légers.
Lors du colloque sur les services publics européens, la ville de Berlin a témoigné de son dispositif
d'aide aux démarches : les personnels se déplacent avec une valise d'informations dans certains lieux,
notamment des entreprises ou établissements pénitentiaires. Il souligne que cet exemple pourrait être
une piste de réflexion pour la ville de Paris.
Il répond ensuite à la question de Mme Douvin. Le PIMMS est une association au sein de laquelle des
personnels salariés interviennent en tant que médiateurs et aide aux démarches. Le partenariat est
essentiellement financier et des conventions ont été signées avec d'autres services (EDF...). Les agents
peuvent ainsi accéder aux fichiers des usagers dans le cadre des problèmes de paiement, afin de les
aider à dénouer ces problèmes et comprendre la situation actuelle et générale de la famille. Cela
permet une recherche globale de solutions, et les partenaires s'en réjouissent.
M. Brossat remercie l'interlocuteur pour la présentation de ses travaux.
Mme Douvin interroge l'assemblée sur la circulation des comptes-rendus. Il lui semble que leur dépôt
a pris du retard.
M. Delahègue assure que deux sont en circulation sur la boîte partagée. Il ajoute qu'un 3ème compterendu lui pose problème car il doit déchiffrer notamment les noms des intervenants. En effet,
l'entreprise lui a livré ce compte-rendu à partir de cassettes ; les noms des intervenants ne lui avaient
pas été communiqués.
Mme Filoche demande la personne à qui s'adresser pour les remarques sur les comptes-rendus. M.
Brossat répond qu'elle peut les lui envoyer par email.
La réunion s’est terminée à 18 heures.
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Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 20 janvier 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT propose à Mme TROSTIANSKY de présenter à l'assemblée ses orientations, sachant que
celle-ci travaille sur le sujet depuis 2001 avant de lancer les questions.
Mme TROSTIANSKY salue l'initiative de M. BROSSAT qui a voulu mettre en lumière la situation des
familles monoparentales à Paris. Elles représentent 17 % des familles au niveau national, 28 % sur
Paris et près de 40 % dans un certain nombre de quartiers politique de la ville. Le sujet est donc très
important. Des auditions ont eu lieu avec la DFPE, l'APUR, le CASVP qui aura permis à l'assemblée de
prendre la mesure de l'engagement auprès des familles sur Paris. Mme TROSTIANSKY propose de
revenir sur les actions de la Ville auprès des familles depuis 2001 parce que les foyers monoparentaux
en bénéficient en premier lieu, d’aborder ensuite les actions qui s’adressent particulièrement aux
foyers monoparentaux et de terminer son audition en lançant quelques pistes de réflexion.
La délégation famille à Paris existe depuis 2001 bien que la « famille » relève d’une compétence de
l’Etat par l’intermédiaire de la CAF qui applique des dispositifs nationaux. En effet, cette thématique
n'était pas suffisamment prise en compte d'un point de vue municipal et d'ailleurs, peu de
municipalités en France y travaillent comme à Paris. L'objectif visé avec Bertrand DELANOË est de
faire en sorte, depuis 2001, que Paris soit davantage accueillante aux familles et qu’elles puissent y
vivre du mieux possible. A l'époque, les chiffres montraient que de nombreuses familles quittaient la
capitale. Aujourd'hui, les familles sont plus nombreuses à Paris que dans les années 1990 et les
chiffres s'approchent de la démographie des années 1980. Le changement culturel et philosophique
depuis 2001 est très important à cet égard. En effet, au cours des premières réunions avec
l'administration parisienne au début des années 2000, certains étaient étonnés de cette démarche
entreprise envers les familles. Réfléchir sur cette question au niveau de la municipalité était une
nouveauté, presque révolutionnaire.
Mme DOUVIN tente d'intervenir pour manifester son désaccord sur ce point.
M. BROSSAT lui propose d'attendre la fin de l'intervention de Mme TROSTIANSKY.
Mme TROSTIANSKY poursuit. Elle souligne qu'avant 2001, le modèle de la famille envisagée par la
municipalité était celui d’une famille de 3 enfants, Les allocations étaient pensées pour ces familles
sans conditions de ressources. Elle insiste sur cette réalité en rappelant que ce sont MM. CHIRAC et
TIBERI qui ont mis en place ces allocations. Il a donc fallu un changement culturel et philosophique
fort sur Paris pour avancer sur ce sujet.
Bertrand DELANOË a souhaité une délégation famille au sein de son équipe municipale pour rendre la
Ville de Paris plus accueillante aux familles. En 2004, a été créée une direction de la famille et de la
petite enfance, ce qui était une première sur Paris. Des correspondants familles ont été nommés par la
suite dans chacune des directions de la Ville de Paris pour mener une réflexion « famille » au sein
même de leur direction.
Il est alors apparu qu'il n'existait pas d’élément d'observation pour mieux connaître les familles et
accompagner les orientations de la collectivité. A donc été créé l'Observatoire des familles parisiennes
et le Conseil consultatif des familles parisiennes. Elle insiste sur le fait que ces institutions ont permis
à la ville de produire un rapport annuel sur les familles à Paris et plusieurs études, dont celle sur les
foyers monoparentaux. Dès 2002, une allocation logement a été créée pour les familles
monoparentales ainsi que les conseils des parents pour les crèches puis les RIF. Ces idées sont
quelques exemples de créations issues de la réflexion menée avec le conseil consultatif. Le protocole
de mode de garde qui favorise l'accès aux modes d'accueil de la petite enfance pour les foyers
monoparentaux bénéficiaires du RSA a aussi été réfléchi au sein du CCFP.
Grâce aux correspondants familles dans les directions de la ville, la Ville a pu réfléchir à la famille à
Paris dans toutes ses dimensions. Le fait d'ouvrir les pelouses et espaces verts aux familles était une
initiative répondant à un besoin d'espace pour ceux qui restaient notamment à Paris le week-end.
En ce qui concerne la politique du logement, des orientations ont été données pour que les familles
puissent bénéficier de ces logements sociaux : 29 % de F4 en 2007, dans les nouveaux logements
sociaux contre 19 % en 2001. Elle ne souhaite pas s'étendre sur le sujet déjà bien connu de l'offre
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
d'accueil de la petite enfance, thème largement évoqué au conseil de Paris. Le travail réalisé dans le
secteur de la Petite enfance, sous sa responsabilité puis celle de Christophe NAJDOVSKI, permettra
d’ouvrir plus de 10 000 places en établissements d’accueil (crèches, halte-garderie, …) entre 2001 et
2014.
En 2002, Paris logement famille monoparentale a donc été créé, mais également Paris logement
famille. Une réflexion s'est amorcée ensuite sur le développement de l'offre de loisirs périscolaires en
travaillant sur les ludothèques ou des structures comme Café Zoïde.
Les foyers monoparentaux n'ont pas systématiquement besoin de dispositifs spécifiques, il est
nécessaire de maintenir une mixité des lieux et accueillir les familles au sens global. Le but n'est pas
de concentrer les familles monoparentales dans un même espace. Aussi, tout ce qui est réalisé pour les
familles doit être utilisé également par les foyers monoparentaux. Par ailleurs, la précarité et les
contraintes de gestion du temps particulières aux foyers monoparentaux peuvent cependant
demander de réfléchir et d'adopter un certain nombre de services et des dispositifs d'aide pour ceuxci.
Mme TROSTIANSKY rappelle l'importance de l'action menée dans l'accompagnement social et dans
l'emploi, notamment dans le cadre du RSA. Elle explique que les allocataires, anciens API (Allocation
Parent Isolé), bénéficient désormais du RSA. Aujourd'hui, plus de 4 500 foyers monoparentaux sont
concernés à Paris. Aussi, Mme TROSTIANSKY a souhaité que dans le PDI (Programme départemental
d'insertion), un accompagnement spécifique individualisé soit assuré par les services sociaux. Un
travail de partenariat est assuré avec la CAF. Toutes les réflexions complémentaires dans ces
domaines de l'emploi sont à étudier. Elle souhaite que ces femmes ne soient pas uniquement orientées
vers des métiers de service à la personne mais qu’un accompagnement et une formation adéquate leur
permettent également de pouvoir occuper des métiers qui ne seraient pas spécialement appréhendés
comme féminin.
Mme TROSTIANSKY rappelle son attachement à mener une politique d’accompagnement à la
parentalité. L'offre de parentalité n'était pas très connue jusqu'à présent. Un outil Internet a été mis en
place, la base parentalité Paris accompagne les familles, et permet aux associations et professionnels
des services sociaux de connaître plus de 500 actions de parentalité sur Paris. Ces actions se
construisent en proximité avec les mairies d'arrondissements.
Mme TROSTIANSKY assure qu'une deuxième étape sera franchie dans les années à venir, y compris
pour les foyers monoparentaux, quand ces sujets seront travaillés dans les arrondissements. Certains
ont des délégations famille, d'autres non. Les sujets concernent les loisirs familiaux, les lieux d'accueil
parent/enfant, l'accompagnement de scolarité ou les lieux d'entraide. Une politique de très grande
impulsion est menée sur les ludothèques et les activités de loisirs entre parents et enfants. Dans les
ludothèques, les foyers monoparentaux ont toute leur place parce que ces foyers ont besoin de
souffler et partager des moments agréables avec leurs enfants
Il existe également un service moins connu et gratuit de consultation et médiation familiale qui
dépend du Département de Paris. L’objectif est de prévenir les conflits avec l'ex-conjoint et protéger
au mieux les enfants après la séparation. Ce service mérite d'être connu et peut être utile pour
certains couples ou foyers monoparentaux, notamment pour faciliter le co-parentalité. Le statut de ces
foyers monoparentaux n'est pas fixe mais mouvant et peut faire partie des discontinuités de la vie
conjugale. Il est important de garder cela à l'esprit. Il existe également des services de médiation
scolaire. Mme TROSTIANSKY souligne à quel point les papothèques offrent un service remarquable.
Elle invite l'assemblée à s'y rendre. Ces papothèques sont issues d’une réflexion commune de
directeurs d'école, de parents et d’associations. Pour certaines familles non-francophones qui ne
connaissent pas obligatoirement le fonctionnement du système scolaire (inscription à la cantine, à la
halte-garderie, s'occuper pendant les vacances, les programmes, l’orientation des enfants, ...), la
papothèque bénéficie du travail de médiateurs et d'interprètes qui s'adressent directement aux
parents Les rencontres collectives entre les familles et les équipes éducatives dans les collèges
permettent d'améliorer les relations parents/enfants/adolescents.
Conseil de Paris
168/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT remercie l'intervenante et précise que chacun a l'habitude d'entendre des propos qu'il
ne partage pas. Il évoque certains propos tenus lors des dernières auditions, comme celui sur la
préparation au mariage. L'important est que le débat soit mené de manière calme et sereine.
Mme DOUVIN émet un bémol à la remarque de M. BROSSAT puisque l'intervenante n'est pas
extérieure mais une adjointe au maire. Selon elle, l'introduction de Mme TROSTIANSKY était partiale
et contreproductive au travail de cette mission qui recherche le consensus dans la mesure du possible.
Le but étant de venir au secours des familles monoparentales de manière efficace. Elle s'adresse à
l'intervenante et lui demande si celle-ci a une définition personnelle du terme de famille
monoparentale. Elle rappelle qu'il existe celle de l'APUR, celle de l'INSEE et celle que la mission tente
de confronter à la réalité et cela n'est pas facile.
Elle souligne que l'intervenante a évoqué 500 actions de parentalité et souhaité que la parentalité se
développe en coordination avec les mairies d'arrondissements. Elle lui propose de développer son
point de vue à ce sujet.
Mme TROSTIANSKY répond qu'il existe des points de vue différents sur la question des familles et
qu'elle-même s'est contentée d'exprimer ce qu'elle avait vécu en 2001. Elle insiste sur cette réalité
selon laquelle à cette date, il existait peu de réflexion sur les familles à Paris. Elle estime que le
changement philosophique et culturel lui appartient et qu'il appartient à Mme DOUVIN de le partager
ou non.
Le fait que le nombre de famille ait progressé à Paris grâce à ce qui a été mené depuis 10 ans est
également une réalité très factuelle. De 1995 à 2001, sur la petite enfance, le développement des
modes de garde pour chaque enfant n'était pas envisagé et il était considéré que les mères pouvaient
s'en occuper à la maison. Elle rappelle que son rôle n'est pas, en tant qu'adjointe au Maire de Paris, de
venir au secours des familles. Par ce vocabulaire, elle souligne ses divergences avec Mme DOUVIN.
Mme TROSTIANSKY souligne qu'il s'agit davantage de foyers monoparentaux que de familles
monoparentales. Elle rappelle que dans 80 % des cas, il s’agit de mères seules avec un ou plusieurs
enfants. Dans ces cas, il est nécessaire de ne pas oublier le père et la réflexion est menée en ce sens.
Une étude a été lancée notamment sur les familles recomposées. La définition de l'APUR convient
parfaitement à l'intervenante.
Au sujet des actions en matière de parentalité, elle évoque l'importance de mener un examen plus
territorialisé des besoins des familles dans les arrondissements. Des informations fournies par
l'Observatoire des familles sur les spécificités de celles-ci (ressources, logements, loisirs...) sont
disponibles et exploitables par toutes les mairies d'arrondissement. Par ailleurs, un certain nombre
d'associations mène des actions en direction des parents. Il serait intéressant de les mettre à profit
pour les parents grâce à des délégations et réunions de familles dans tous les arrondissements. Elle
souligne que la définition des modes de réunion appartient aux maires d'arrondissement. Cela
permettrait d'étendre et de coordonner la politique en direction des familles parisiennes entre tous
les arrondissements et Paris. Mme TROSTIANSKY rappelle qu'elle mène des actions de ce type depuis
plusieurs années. En effet, elle réunit les maires d'arrondissement, représentés par leurs adjoints, afin
de faire partager les actions centrales et l'expérience de chacun. Cela mériterait d'être mieux pris en
charge dans les arrondissements car les maires connaissent bien les spécificités de leur territoire et
celles-ci divergent de l'un à l'autre.
Elle explique qu'une étude a été menée, focalisée sur 4 types de familles monoparentales. Sans vouloir
être caricaturale, elle remarque une différence entre l'Ouest et l'Est parisien. D'autres éléments sont
similaires, mais l'aspect des ressources engendre de grandes différences dans les foyers parisiens.
Mme FILOCHE partage l'avis de Mme TROSTIANSKY de ne pas créer de dispositif spécial pour les
foyers monoparentaux au bénéfice d'une vision globale de la famille. Ensuite, il est en effet possible de
pointer les spécificités des foyers monoparentaux, dans le cadre de la précarité, du manque de temps,
des gardes d'enfants... Elle souligne que dans les dispositifs existants, la vision est également assez
large et intéressante sur les différentes étapes et moments de la vie d'une famille. Elle propose
ensuite, si cela n'a pas déjà été mis en place, d'obtenir des chiffres précis sur le nombre de foyers
Conseil de Paris
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monoparentaux dans ces dispositifs. Cela permettrait d'adapter, de corriger certains éléments
d'autant plus que peu de chiffres sont disponibles à cet égard.
Mme FILOCHE confirme l'importance d'envisager des actions d'information pour permettre
davantage de cohérence sur la politique familiale à Paris. Elle pointe un problème de communication
au sujet des foyers monoparentaux. Elle demande à l'intervenante comment pallier ces déficits de
communication. Elle souligne que la piste des délégations dans les arrondissements est intéressante
mais demande si d'autres pistes ont été pensées et amorcées.
Mme TROSTIANSKY souligne que les RIF (Relais Information Famille) ont été inventés dans la
mandature précédente. En effet, au moment où les premiers portraits de familles parisiennes ont été
réalisés, il est apparu un besoin d'information de celles-ci au vu de l'étendue des dispositifs proposés.
Les RIF ont donc été mis en place dans un certain nombre d'arrondissements. Le but est de les étendre
à tous les arrondissements parisiens. Dans ces RIF, les foyers monoparentaux doivent pouvoir trouver
les informations qu'ils recherchent. Elle cite l'exemple de l'école des parents, lieu qui peut être
recommandé car le parent seul peut rechercher un conseil plutôt qu'une information sur les
allocations et équipements. Il s’agit de lieux privilégiés pour obtenir des informations de premier et
deuxième niveaux. Elle évoque la nécessité de développer sur Paris ce type de lieu généraliste, objectif
à atteindre au cours de cette mandature. Les agents d'accueil doivent être formés pour connaître de
manière plus spécifique toutes les informations relatives aux foyers monoparentaux.
Mme TROSTIANSKY rappelle que grâce à l'Observatoire des familles, de nombreuses données
chiffrées sont accessibles. Elle évoque notamment le chiffre de la vulnérabilité des familles : 39,3 %
des foyers monoparentaux vivent sous le seuil des bas revenus à Paris. 36,9 % sont bénéficiaires d'une
allocation au logement et 39 % sont bénéficiaires de l'allocation de rentrée scolaire. Les chiffres
disponibles concernent les aides parisiennes et nationales. Elle évoque à nouveau la typologie entre
les foyers monoparentaux défavorisés, intermédiaires (entre 1 200 € et 3 000 €) et les plus aisés à
partir de 3 000 €. Il est possible d'affiner ces chiffres de l'Observatoire des familles selon les
propositions.
Mme POLSKI remercie l'intervenante et remarque que la réflexion a été entamée avec déjà beaucoup
d'actions réalisées et de propositions concrètes. Elle souligne le besoin d'information et de
communication, parallèlement à une problématique de temps. Elle confirme l'importance des RIF qui
permettent d'avoir des ancrages décentralisés et propose d'améliorer l'offre de dématérialisation
d'information. Elle souligne que des sites Internet fleurissent tels que « parent solo », « maman
célibataire ». Ceux-ci soulignent l'existence d'un besoin à laquelle la dématérialisation peut répondre.
Elle propose de trouver un lieu où les informations seraient centralisées.
Elle rappelle que la question du suivi et soutien scolaire est l’une des grandes difficultés des familles
monoparentales, qui se sacrifient elles-mêmes pour s'en occuper alors qu'elles manquent souvent de
temps. Elle demande si des réflexions en ce sens ont été menées au sein de la ville.
Mme TROSTIANSKY répond que la Ville de Paris diffuse bien l'information concernant les allocations
des foyers monoparentaux. Il est possible d'ajuster selon les besoins des arrondissements.
Elle estime que la Ville de Paris a avancé sur la dématérialisation mais qu'il reste des pistes à explorer.
Elle cite l'exemple du centre d'assistance sociale où les demandes de dossier peuvent être émises par
courrier ou par téléphone. Elle assure être sensible à ce sujet et réceptive à toute proposition concrète
pour encore alléger ce travail administratif, en complément du RIF.
Elle souligne que tout le personnel de crèche, notamment les directrices de crèche, devrait être mieux
formé et informé afin que les mères qui vivent seules avec leur enfant puissent s'adresser à la PMI,.
Beaucoup sont déjà bien informées mais tel n'est pas le cas de tous. En effet, certaines familles
monoparentales, lorsqu'elles n'ont pas à demander d'allocation, ont des difficultés à franchir les
barrières des services sociaux. Elles n'ont pas encore le réflexe. Pourtant, les services sociaux mènent
une réflexion pour répondre à l'ensemble des besoins des Parisiens et pas seulement les plus
démunis. Il est donc important d'avoir l’information et l’orientation adéquates dans les lieux de
proximité (crèches, PMI et école maternelle). Elle s'interroge sur la connaissance du personnel de
l'Education nationale en matière de foyers monoparentaux car elle maîtrise moins cet aspect.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI s'interroge sur l'accompagnement à la scolarité. Elle souligne que le sujet de la petite
enfance a été beaucoup évoqué mais que la réflexion sur la question de l'adolescence dans les familles
monoparentales est globalement très faible, en dehors de l'intervention récente de Ségolène ROYAL.
Mme POLSKI rappelle que ces familles deviennent monoparentales de plus en plus tardivement,
notamment à Paris. Elle demande à Mme TROSTIANSKY si celle-ci connaît des actions spécifiques.
Mme TROSTIANSKY rappelle l'existence d'une étude qualitative et non quantitative sur les familles
recomposées. Par ailleurs, des pères et mères d’adolescents ont été interrogés ainsi que les
adolescents eux-mêmes pour une étude commandée par l’Observatoire des Familles parisiennes en
2009. Les préconisations de cette étude sont en train d’être mises à l’œuvre et des recoupements
pourraient sûrement été réalisés entre cette étude et les foyers monoparentaux.
Mme CHERIOUX DE SOULTRAIT demande s'il serait possible d'obtenir les informations sur
l'ensemble des catégories de revenus des familles monoparentales, très utiles pour la commission.
Concernant le conseil consultatif des familles, elle interroge l'intervenante sur sa proposition et sa
méthode de travail. Puis, elle demande les éventuels résultats ou informations sur les activités de
médiation familiale, notamment le nombre de familles monoparentales touchées. Enfin, elle demande
une précision sur l'existence du site Internet global sur la parentalité évoqué, à savoir s'il s'agit de le
décliner au niveau des arrondissements.
Mme TROSTIANSKY souligne qu'un certain nombre d'actions de parentalité sont parisiennes, telle
que l'école des parents. Elle évoque l'existence d'actions plus localisées. Plus de 50 % concernent les
parents de l'arrondissement, même si l'association prend en compte d'autres arrondissements
voisins. Elle rappelle qu'une co-réflexion est menée à l'échelle de Paris avec les associations,
l'ensemble des collèges, des parents d'élève... Selon elle, descendre à l'échelle de l'arrondissement doit
permettre d'obtenir des éléments d'informations plus fins sur l'aspect du territoire. Mais le but des
actions de parentalité n'est pas de réaliser un découpage en 20 arrondissements puisque certaines
actions sont davantage parisiennes et regroupent plusieurs arrondissements.
Concernant les chiffres sur les ressources des familles monoparentales, elle rappelle avoir transmis
une typologie de trois grandes bases, mais promet de la renvoyer par e-mail afin que l'information soit
partagée. Elle promet également de donner les éventuels chiffres disponibles sur la médiation
familiale, et plus spécifiquement les foyers monoparentaux.
Mme TROSTIANSKY rappelle que lors de la création du conseil consultatif, il était question de réunir
dans un même lieu des chercheurs sur le sujet des familles. Mais il existe peu de spécialistes des
familles à Paris. Aussi, des experts, sociologues et démographes nationaux ont bien voulu réfléchir sur
ce sujet. Ensuite, il est important d'associer à ce conseil consultatif, les associations qui travaillent sur
ce sujet. Certains ont présenté leur candidature spontanément. Elle propose de communiquer leur
liste.
Elle souligne qu'ils ne disposaient d'aucun chiffre sur la famille car cette question n'avait jamais été
posée. Il a donc été nécessaire de réunir l'ensemble des informations de la CAF, du rectorat et de
l'ensemble des directions de la ville. L'APUR les a aidés dans le travail de constitution d'une base de
données qui a permis de déboucher sur l’édition du rapport annuel sur les familles à Paris. Des études
sont nées par ailleurs des besoins identifiés car il est nécessaire de bien connaître la réalité des
problématiques des familles à Paris pour émettre des propositions politiques. Elle propose donc de
transmettre les données du conseil consultatif et de l'observatoire des familles.
Mme DECORTE a le sentiment que dans le discours de l'intervenante, l'information se divise en deux
catégories : ceux qui y ont accès et ceux qui n'y ont pas accès. Selon elle, les acteurs contenus dans les
CICA, et pas nécessairement les familles monoparentales, sont confrontés à ces difficultés. Elle
demande confirmation auprès d’une collègue de Marie-Thérèse HERMANGE sur le fait qu'il n'existait
pas d'information avant 2001. Elle souligne qu'avant 2001, chaque maman qui accouchait recevait un
livret avec toutes les adresses utiles, informations. Aujourd'hui, elle assure qu'à Paris cela n'est plus
systématique. Elle demande s'il ne serait pas possible de proposer à nouveau systématiquement cette
information.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Par ailleurs, elle estime qu'il n'est pas possible de toujours demander davantage de compétences au
personnel de crèche, en particulier par rapport aux problématiques de parentalité et que cela
nécessiterait pour eux des réunions de travail supplémentaires. Elle propose en revanche de diffuser
plus largement le guide des parents.
Mme TROSTIANSKY reconnaît que l'information doit s'opérer à plusieurs niveaux. Elle pense que les
maires d'arrondissement ont un rôle à jouer et que les CICA constituent une opportunité bien que tel
ne soit pas le cadre idéal pour communiquer avec les personnes. Elle souligne que le site Internet sur
la parentalité est un outil ainsi que les journaux parisiens. Cette multiplicité d'information est
nécessaire. Le guide « Parents à Paris » a été créé très récemment et est tiré à 350 000 exemplaires.
Mme TROSTIANSKY reconnaît que les informations ont changé. Avant, le livret était intitulé « Etre
maman à Paris » et aujourd'hui, il s'intitule « Etre parent à Paris ». Là aussi, le changement est
fondamental car être parent concerne aussi bien le père et la mère. A ce propos, le rôle du père est une
piste de proposition sur laquelle il reste du travail dans le cadre des foyers monoparentaux. En effet,
20 % d'entre eux concernent des pères et ils ne doivent pas être oubliés dans les 80 % qui concernent
les femmes. Pour elle, l’axe de réflexion de co-parentalité est primordial.
M. BROSSAT demande si quelqu'un souhaite émettre une nouvelle remarque. Il propose de s'en tenir
à cette dernière intervention.
Mme TROSTIANSKY précise qu'un point doit être approfondi sur les loisirs et vacances. Elle assure
qu'il s'agit d'une piste d'action concrète sur laquelle les élus pourraient travailler et affirme avoir déjà
formulé quelques propositions. Elle salue l'assemblée et lui promet de la revoir bientôt si les élus le
souhaitent.
M. BROSSAT la remercie.
--------------------
M. BROSSAT remercie les deux nouveaux intervenants d'être présents. Il propose à
Mme STIEVENARD de commencer par une présentation générale avant d'aborder les questions.
Mme STIEVENARD remercie l'assemblée pour son invitation, qu'elle juge très utile compte tenu de sa
délégation qui concerne la politique de la ville et l'engagement solidaire. A Paris, 14 quartiers sont
intégrés à la politique de la ville dans 8 arrondissements soit environ 330 000 habitants. La Ville
intervient de façon coordonnée et renforcée grâce au GPRU (Grand Programme de Renouvellement
Urbain) sur 11 sites et grâce au Contrat Urbain de Cohésion Sociale, signé en 2007. Un avenant sera
élaboré pour la période 2011-2014.
Chaque année, un bleu budgétaire est diffusé aux élus. Pour 2010, il s'élève à 265 M€. Il comprend à la
fois l'urbain, le social et le travail de proximité. Cette intervention renforcée dans ces quartiers, avec le
soutien de l'Etat, repose sur des données socio-économiques évolutives.
Elle commence un rapide tour d'horizon, en précisant que les chiffres ne datent pas tous des mêmes
années (2006, 2009...). La comparaison s'établit entre les moyennes des quartiers classés en Politique
de la ville (QPV) et la moyenne parisienne :
• revenu annuel par unité de consommation pour les ménages : 16 700 € (QPV) – 30 200 €
(Paris) ;
• foyers à bas revenu : 22 % - 11 % ;
• allocataires RSA : 8,4 % - 4,5 % ;
• CMU (chiffres récents) : 11,7 % - 6,4 % ;
• sans diplômes : 40,5 % - 25,2 % ;
• chômage : 16,3 % - 11,4 %.
Mme STIEVENARD précise que ces chiffres datent de 2006 et qu'il sera nécessaire de les actualiser,
notamment en raison de l’impact de la crise. Elle souligne que dans les 18, 19 et 20èmes
arrondissements, ceux-ci auront sans doute moins changé.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Logements sociaux : 41 % - 16 % à Paris, mais le chiffre date de 2009 et il est plus proche de 17 %
aujourd'hui.
Mme STIEVENARD précise ne pas disposer des chiffres sur l'aide médicale qui renseigne sur les
populations sans-papiers, importantes à Paris. Elle dispose néanmoins de chiffres sur la population
immigrée : 96 000 habitants, soit 29 % (QPV) contre 20 % à Paris. L'augmentation entre les deux
recensements est plus forte et rapide dans les quartiers, tout particulièrement pour Montmartre,
Flandre, Danube-Solidarité et encore plus pour Porte de Montreuil.
La monoparentalité est une caractéristique forte de ces quartiers. En 2006, 14 530 familles
monoparentales étaient recensées dans les QPV. En moyenne à Paris, le chiffre est de 28 %, ce qui est
élevé. Dans les QPV, il s'élève à 33 %, soit 1/3 familles. 3 quartiers comptent plus de 40 % de familles
monoparentales. Selon Mme STIEVENARD, l'effort devrait être concentré sur cela et la Mairie a déjà
pris cette direction. Il s'agit de Porte de Vanves (48 %), Porte de Montreuil, Danube-Solidarité. De
toute façon, tous les quartiers sont au-dessus de la moyenne parisienne.
Dans les QPV, les difficultés d'élever seul ses enfants se combinent avec d'autres difficultés sociales.
Pour autant, toutes les familles monoparentales ne sont pas en difficulté. Les plus précaires se
concentrent dans les quartiers : 52 % des familles monoparentales domiciliées dans les quartiers
politique de la ville sont des ménages à bas revenu, contre 35 % à Paris. Cela veut dire qu'il existe des
difficultés cumulatives : mal logement, chômage, absence de formation, non maîtrise des savoirs de
base, problème de garde d'enfant, déficit d'autorité vis-à-vis des plus grands, isolement social...
Face à cette situation, les actions dans les QPV portent sur deux besoins essentiels : l'accompagnement
vers l'insertion et l'emploi et le soutien des mères dans la garde et l'éducation de leurs enfants. Mme
STIEVENARD mentionne une nette amélioration en matière de logement du fait des progrès réalisés à
la suite du traitement des immeubles insalubres. Les opérations de résorption de l’insalubrité ont très
sérieusement avancé.
Sur le premier volet (insertion et emploi), nous développons des parcours linguistiques vers l'emploi
pour les femmes des quartiers. Il est financé par la DDEEES, et se développe depuis 2007. Cela
concerne 500 femmes par an dont 30 à 40 % sont des familles monoparentales. Ce parcours est mis en
œuvre par une vingtaine d'associations, centres sociaux, organismes de formation et autres. Cela
permet d'organiser une offre de formation et de proximité intermédiaire entre les ateliers
sociolinguistiques et les grands marchés de formation proposés par la Région ou le Département de
Paris. Les contrôles pédagogiques sont adaptés et fortement connectés aux objectifs d'emploi et une
organisation horaire adaptée aux contraintes des femmes.
Deux associations réalisent des actions innovantes : l’ADAGE et l’ARFOG. Elles ont déjà réalisé des
actions et ont présenté un projet expérimental à petite échelle, c'est-à-dire sur 2 fois 30 femmes. Mais
l'objectif (en cours) est de cibler 100 femmes. Il s'agit d'un accompagnement individualisé. Cela
correspond à la façon de travailler la politique de la ville : proposer du « sur mesure » en mobilisant
les travailleurs sociaux et les structures de proximité, l'économie sociale et solidaire, les entreprises...
L'idée est d'essayer, parallèlement, de chercher des solutions aux gardes d'enfant, au soutien à la
parentalité, lutter contre l'isolement, rechercher un élargissement des choix professionnels car il
n'est pas possible de les cantonner toujours aux mêmes métiers. Et enfin, il s'agit de leur ouvrir un
accès à la culture et aux compétences clés.
Mme STIEVENARD souligne l'action de l'association Mom'Artre sur le soutien des mères dans les
gardes et l'éducation de leurs enfants, deuxième source de préoccupation pour ces familles.
L'association accueille les enfants après l'école sur des créneaux élargis jusqu'à 20h au moins. Ce
système est particulièrement adapté aux familles monoparentales. Pendant ce temps, les enfants se
voient proposer des activités artistiques, culturelles. Cela leur permet de s'épanouir, d'élargir leur
horizon. Une nouvelle antenne intitulée Mom' rue Ganne a été ouverte dans le 20ème arrondissement,
sur le quartier Python-Duvernois.
Mme STIEVENARD présente un autre outil de soutien aux familles monoparentales dans le soutien et
l'éducation de leurs enfants : la Réussite éducative. Elle présente des chiffres récents selon lesquels,
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
sur les 913 enfants suivis, 35 % sont issus d'une famille monoparentale. Les résultats sont bons après
quelques mois de suivi et de prise en charge.
Mme STIEVENARD cite un autre élément, plus en lien avec l’engagement solidaire. Il s'agit du
développement de réseaux de voisinage en faveur des familles monoparentales. Une enveloppe de 50
000 €, pour expérimenter le réseau de voisinage, a été adoptée, au budget primitif 2011. Il porte sur
les quartiers politiques de la ville les plus concernés par la monoparentalité. Le budget n'est qu'un
amorçage. En effet, il est possible d'envisager de développer plus largement de véritables projets de
territoires innovants concernant l'aide aux familles monoparentales dans leur quotidien. Il faudrait
concevoir un outil assez global avec un volet d'insertion professionnelle. Un certain nombre
d'associations le réalise déjà mais cela mérite d'être amplifié. Il s’agit de combiner le volet insertion
professionnelle, les modes de garde, le soutien à la fonction parentale et le développement des
réseaux de voisinage. Cela permettrait de mobiliser des bénévoles pour des petits services comme les
courses alimentaires, l'aide aux devoirs et permettre également l'accès aux loisirs. Il existe un
problème de disponibilité de temps et donc de stress pour ces femmes et il est nécessaire de leur
permettre de s’oxygéner, d'aller à la piscine, chez le coiffeur, au cinéma...
Mme STIEVENARD évoque l'importance des centres sociaux dans l'accueil des familles. Les régies de
quartier constituent également un levier intéressant. Tout ne se résume pas à des prestations
financières, même si cela aide. Au-delà de cet aspect, il est important d'avoir également des
travailleurs sociaux disponibles, qui puissent se rendre au domicile des familles. Tout l'aspect de
convivialité et d'entraide est important. Plusieurs projets remontent dont certains sont inspirés
d'expériences d'autres pays, notamment au Québec. Une expérimentation va être réalisée : une
accorderie plus précisément. Le but est d'obtenir la mobilisation de personnes dans un quartier pour
développer une entraide sur un territoire donné. La fondation MACIF fait partie du projet.
Mme STIEVENARD souligne l'intérêt de l'articulation entre la PMI et la ZEP. Elle suggère d'auditionner
une personne comme Jean-Pierre ROSENCZVEIG, le président du tribunal pour enfants de Bobigny qui
a une réflexion intéressante sur ces questions. Elle évoque un article lu la veille dans le Monde et qui
l'a interpellée, sur l'appellation « famille monoparentale ». Elle confirme que le terme est commode
mais qu'il est important de veiller à ce qu'il ne soit pas stigmatisant pour les enfants car les enfants
ont bien deux géniteurs. Il ne s’agit pas toujours de situations dures, ces familles peuvent se
recomposer.
Mme STIEVENARD transmettra les chiffres dont son service dispose. Avec M. LANVERS, son équipe et
le service de l'Etat, elle explique avoir produit récemment, un document d'évaluation du contrat de
cohésion sociale. L'Observatoire des quartiers a également actualisé ses données.
M. BROSSAT remercie l'intervenante pour son point précis et concis. Il passe la parole.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT revient sur l'expérience étrangère au Canada, en matière de lien
social. Elle demande à l'intervenante si celle-ci connaît l'expérience Voisins solidaires à Paris et son
opinion sur ce type d'expérience.
Mme STIEVENARD assure être très favorable à tout ce qui permet de lutter contre l'isolement et
favorise la rencontre. Elle souligne également l'intérêt de l'action et la performance du réseau de
l'association Les petits frères des pauvres. Elle souligne l'importance des acteurs et possibilités
existantes à Paris sur ce champ.
Mme POLSKI évoque un sujet qu'elle affectionne, celui du soutien scolaire. En effet, lorsque les mères
ou pères rentrent le soir, il est difficile de tout gérer surtout s'il y a plusieurs enfants. Mme POLSKI
s'interroge également sur la question plus spécifique des adolescents et demande à l'interlocutrice si
celle-ci a commencé à travailler sur ce sujet, et dans quelle direction.
Mme STIEVENARD rappelle que le prochain conseil de Paris devra délibérer sur le programme
d'accompagnement à la scolarité qui concerne une quarantaine d'associations avec un plan de lutte
contre l'échec scolaire. L'offre est variée et très « éclatée » ce qui explique les difficultés pour
reconstituer la vision d'ensemble. Beaucoup de moyens sont mobilisés pour le soutien scolaire. La
Ville est accompagnée par la Région Île-de-France pour diverses actions, pas uniquement ciblées sur
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
les familles monoparentales. La ville déploie 380 000 €. L'Etat intervient également. Pour l'instant, la
ville ne connaît pas la pérennité des chiffres mais ceux-ci ne seront probablement pas en extension.
Elle évoque la nécessité d'un effort de transversalité entre les différentes directions de la Ville pour
avoir une meilleure vision de toute l'offre existante sur le territoire. Elle rappelle que beaucoup
d'associations proposent du soutien scolaire, mais que la demande est toujours présente.
Mme STIEVENARD souligne l’existence d'actions développées par la protection d'enfance y compris
sur le plan scolaire, les services éducatifs de jours, les SAJE. Ces actions sont menées dans le sens d'un
soutien parental. Elle rappelle que dans les PMI, les agents connaissent les familles des enfants de 0 à
6 ans, ce qui permet d'intervenir de façon précoce. Cela permet de mieux préparer la suite, à savoir la
question des pré-ados et adolescents. Il est indéniable que les actions sont nombreuses au niveau
maternel, primaire. Et les choses deviennent sans doute plus difficiles ensuite, grâce à la réussite
éducative, la ville a réussi à tisser un partenariat avec l'Education nationale, élément essentiel. La ville
souhaite désormais développer des projets tels que des collèges ouverts, une plus grande interaction
entre le collège et son environnement. Sur ces points transversaux, la ville travaille avec Colombe
BROSSEL, Mao PENINOU et Bruno JULLIARD. Il est possible de travailler avec Jean VUILLERMOZ car
l'entrée par le sport est intéressante pour les adolescents.
Mme POLSKI confirme que cette difficulté de l'entrée au collège est celle du début de l'autonomie qui
engendre un rapport à l'institution beaucoup plus éloigné.
Mme FILOCHE remercie l'intervenante pour les chiffres rapportés qui rappellent le contexte parisien
et en lien avec les QPV. Les foyers monoparentaux et en particulier les mères qui se trouvent dans une
situation de précarité, sont souvent très coupés du lien social, des sorties. Leur vie est assez monacale
: « travail, enfant, dodo ». Ce constat, assez triste, revient souvent. La question de l'éducation et du
soutien des enfants demeure importante. Néanmoins, les mères ont le droit d'avoir une petite vie
sociale. Le cadre parisien est suffisamment anonyme, comme le révèlent certains chiffres, pour que
cela soit difficile pour ces mères de tisser des liens d'amitié, de faire des rencontres. Des associations y
travaillent. Mme FILOCHE s'interroge sur la possibilité de reprendre et développer certains exemples.
Au niveau de la communication, elle se demande dans quelle mesure permettre aux familles et aux
professionnels (institutionnels, associations, centres en lien avec les familles) de connaître/faire
connaître tous les dispositifs existants. En effet, cela n'est pas toujours évident. Il pourrait être
envisagé des interventions ou formations spécifiques pour les professionnels en contact avec les
familles pour les aider à s'en sortir. Elle évoque la dématérialisation et demande quelle pourrait être
la contribution de la politique de la ville dans le cadre d'un site Internet qui regrouperait tous les
dispositifs existants pour les foyers monoparentaux.
Mme STIEVENARD rappelle la nécessité de lutter contre les cloisonnements internes et externes. Le
deuxième écueil à éviter concerne les empilements de dispositifs qui noient l'information. Elle
souligne l'existence d'une marge de progrès dans ce domaine.
La politique de la ville ne cherche pas nécessairement à ajouter des locaux supplémentaires et autres.
Elle préfère financer une action de lien social au sein des régies de quartier ou dans les centres
sociaux, plutôt que de créer un nouveau dispositif à côté. La politique de la ville cherche réellement à
mener des projets territorialisés et globaux. L'idée est de mobiliser au mieux la ressource existante
afin qu'elle interagisse.
Dans le quartier, le bouche à oreille fonctionne assez bien. Beaucoup de services publics ont été
rénovés dans les quartiers avec des équipements qui faisaient défaut. Le centre social est un lieu de
référence assez généraliste pour un quartier.
Mme POLSKI revient sur le fait que les familles monoparentales sont particulièrement concentrées
dans le logement social. Elle interroge l'intervenante pour savoir si les bailleurs sociaux commencent
à avoir une réflexion à ce sujet.
Mme STIEVENARD rappelle que la question du peuplement des immeubles sociaux est un enjeu
majeur à Paris. Paris a gagné en population mais une part des nouveaux habitants sont dans les
Conseil de Paris
175/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
quartiers QPV. Il existe des concentrations comme à Porte de Vanves qui doivent interpeller, pour le
bon équilibre de la ville et des quartiers. Le fait que 50 % des familles monoparentales se retrouvent
dans le même quartier tient au fait que les commissions d'attribution au logement sélectionnent
souvent par des ordinateurs. Les mères se retrouvent en effet souvent à bas revenu, les dossiers sont
donc sélectionnés. Mme STIEVENARD s'en félicite. Elle pointe une double-conjoncture : effet de la loi
DALO et des accords collectifs départementaux, lesquels ont tendance à concentrer ces familles. Les
bailleurs en sont conscients. Le sujet est difficile à approcher, la ville n'a donc pas encore de solutions
durables. Regarder comment répartir plus harmonieusement les attributions de logement paraît utile.
M. LANVERS revient sur la philosophie de l'action engagée avec ces parcours de femmes dans les
quartiers. Cette question était la base de la réflexion lancée il y a trois ans, en particulier en termes
d'origine immigrée. A la Goutte d'or, le chiffre est très important. Il était donc question de linguistique,
apprendre le français. Une résolution a été adoptée autour d'autres questions à destination d'hommes,
de femmes, de familles monoparentales ou non. A partir de l'échantillon des 500 femmes, il est apparu
que la question des familles monoparentales était centrale, d'où l'idée de développer un programme
centré sur l'accès à l'emploi de ces femmes pour les rendre plus autonomes.
De cette expérience pragmatique, trois principes peuvent être retenus. Le premier est que cela a bien
fonctionné. Aussi, les réponses sont meilleures en s'approchant du terrain, des réseaux, de la
proximité. Cela contribue à enrichir les solutions en faisant confiance aux acteurs du terrain, en
particulier sur cette question qui est très enracinée dans les quartiers. Le deuxième principe est que la
notion de parcours globaux est réellement fondamentale sur ces questions. En effet, le déploiement
d'un dispositif pendant 15 jours ou un mois ne vaut pas 24 mois de suivi jusqu'à l'émergence d'une
solution. Cela est plus onéreux et compliqué, mais il est nécessaire de prendre le temps pour ne pas
revenir en arrière à l'issu des premiers dispositifs. Le troisième principe est qu'il est vraiment
important d'adapter les outils, par exemple sur les chantiers d'insertion qui sont très adaptés à ce type
de public et qui ne sont sans doute pas suffisamment importants à Paris. Ils permettent d'organiser un
premier contact avec un travail, une profession avec la chambre sociale et solidaire. Par ailleurs, dans
le domaine de la formation, il n'est pas rare de se retrouver prisonnier d'un dispositif réalisé sur appel
d'offre. Cela suppose que les gens se moulent sur le dispositif imaginé. M. LANVERS souligne que son
département a tenté d'inverser cela grâce à des subventions plus que des marchés. Le but était
d'imaginer des outils adaptés et dans la ligne de ces marchés globaux. Cela illustre la nécessaire
adaptation des outils. Ces différentes valeurs peuvent engendrer des programmes efficaces et très
connectés au terrain.
M. THIBAULT précise qu'il n'est pas élu d'un quartier politique de la ville, même s'il a un lycée en ZEP.
Néanmoins, il observe également des situations de monoparentalité et d'exclusion sociale, bien que
moins forte. Il trouve logique de concentrer tous les moyens de la municipalité sur les quartiers pour
une question de logique d'action, mais estime nécessaire de définir les actions de la ville de Paris qui
pourraient s'élargir sur l'ensemble de la ville. Sinon, les services sociaux dans les arrondissements
sont débordés et les vraies situations d'exclusion sociale émergent sous d'autres formes que dans les
QPV. De cette expérience très positive dans les QPV, il serait intéressant d'imaginer des modes
d'actions collectives, d'inciter à développer ce type d'action sur toute la ville.
Mme STIEVENARD répond que de nombreuses familles à bas revenus élèvent bien leurs enfants,
pour elles les choses se passent bien mais il existe certaines familles monoparentales dans les beaux
quartiers qui peuvent se trouvent en butte à de véritables difficultés avec leurs enfants. Il ne faut pas
être schématique sur ces questions. La politique de la ville a un rôle de pionnier dans certains
domaines, mais l'enveloppe de crédit spécifique est modeste et la ville fait beaucoup appel au droit
commun. Le travail est de plus en plus efficace entre l'ensemble des directions de la ville ce qui
apporte des résultats positifs. Il existe une capacité de transfert d'expériences et de bonnes pratiques
qui peut s'opérer. Il reste encore une marge d'exploration importante sur le terrain de l'engagement
solidaire.
Mme DOUVIN remercie les intervenants d'être venus et d'avoir consacré de leur temps pour cette
audition.
-------------------Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT remercie la troisième intervenante d'être présente et lui propose de commencer par une
présentation rapide avant d'aborder les questions.
Mme EL KHOMRI commence par évoquer la question de la prévention spécialisée. Elle assure que la
monoparentalité en soi n'est pas une difficulté et qu'il est important de ne pas mélanger les données. Il
est néanmoins intéressant de pointer le fait que l'ensemble des institutions n'est pas adapté à la
situation de la monoparentalité en soi, sans parler de la fragilité de ces familles.
Les études ont montré qu'1/2 enfant pris en charge par la protection de l'enfance est issu d'une
famille monoparentale. Un vrai travail a été mené pendant plus d'un an sur la prise en charge de ces
enfants. Par ailleurs, 50 % des enfants en danger sont issus d'une famille monoparentale. Le cumul de
situations, et non pas la situation de monoparentalité, met l'enfant dans une situation d'extrême
fragilité. Mme EL KHOMRI estime notamment que travailler le dimanche est une aberration totale
d'un point de vue éducatif et tient à l'exprimer de façon forte. Il ne s'agit pas seulement de la question
de la fragilité ou la méconnaissance de la langue française. La situation de femmes dans certains
travaux est très précaire.
Les centres maternels constituent bien souvent une solution, notamment pour les mères mineures
enceintes. Il s'agit également de femmes dans une situation de précarité, d'errance, qui entretiennent
une relation affective difficile avec l'enfant. Dans les centres départementaux, il en existe 4 et au
niveau associatif, 3 ou 4 également.
L'idée de ces centres maternels est d'accueillir les mères. Elles disposent d'un petit studio et
bénéficient d'une crèche qui accueille leur enfant. Les éducateurs les accompagnent. Le projet est
d'améliorer la relation affective entre la mère et l'enfant et d'éviter que l'enfant soit placé plus tard. La
mère peut décider que l'enfant entre en crèche. Des parcours d'insertion sont développés. Ces centres
constituent un véritable outil, avec du logement stable ensuite grâce à différents accords que Mme EL
KHOMRI et son cabinet ont réussi à mettre en place. L'accueil est destiné aux 0-3 ans.
La prise en charge est globale et le placement est évité. Cela constitue une réponse innovante, sans
exclure le père. Bien souvent, les concubins essaient de rendre visite à leur enfant. L'offre n'étant que
pour la mère, la situation de monoparentalité est néanmoins provoquée. 5 000 personnes sont
accueillies dans ces établissements. D'autres sont suivis à domicile. Les AEMO sont décidés par le juge
et les aides éducatives à domicile sont décidées par le département. Elles représentent un outil de
soutien aux familles monoparentales, sans parler pour autant d’enfants en danger. L'assistante sociale
est vigilante à l'enfant et remarque si l'enfant ne va pas très bien ou si le soir il reste un peu tard
dehors. Elles prennent en compte les difficultés éducatives notamment. Le Département fait alors une
proposition d'aide à domicile. Si le parent n'accepte pas, cela peut être demandé par le juge.
Il s'agit environ de la moitié des aides éducatives. 3 000 aides éducatives sont fournies sur le
département. Cela permet à des éducateurs de rencontrer très régulièrement la famille. Ainsi, ils
constatent les conditions de l'environnement de l'enfant et sont plus à même d'envisager le soutien de
la mère, l'accès au droit. Cela constitue une porte d'entrée sur tout l'étayage : l'allocation parent isolé,
etc. Avant tout, la porte d'entrée est éducative pour accompagner la mère dans son travail. Pour celle
ou celui qui cumule beaucoup de difficultés et qui est seul avec plusieurs enfants, ce soutien peut être
utile. Il est un outil de prévention.
Mme EL KHOMRI souligne que d'autres outils existent. Elle évoque notamment trois services d'accueil
de jour éducatifs pour les enfants en dehors de l'éducation scolaire, déscolarisés avant 16 ans. Le lien
avec les parents est très important dans ces cas. Ils ont des entretiens réguliers avec les éducateurs et
cela se passe extrêmement bien. Le premier centre accueille 24 jeunes dans le 9ème arrondissement,
Place de Clichy. Il s’agit de projets d'aide sociale à l'enfance, le foyer de l'enfance est évité en amont.
Ces outils sont innovants, avec des axes intéressants à travailler mais il s'agit de petits projets : 24
places. Ces services offrent une vraie réponse à l'adolescence.
Mme EL KHOMRI évoque ensuite les internats scolaires de la ville de Paris. 500 jeunes sont accueillis
grâce à des contrats avec les établissements qui accueillent déjà des enfants. Ces internats s'adressent
à des jeunes qui ont des difficultés sociales et scolaires mais pas plus de deux ans de retard. Beaucoup
sont dans du logement très précaire. Cet axe est donc très important.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme EL KHOMRI et son cabinet souhaitent également développer le parrainage de proximité avec
deux associations. Actuellement, 180 enfants sont parrainés à Paris. Le principe est le suivant : une
personne s'engage avec la mère à accueillir l'enfant un week-end par mois. L'association recrute la
famille. Elle rejette toute tentative de spoliation. L'idée est de proposer un parrainage intelligent et
non une bagarre des cadeaux qui rendrait l'enfant triste de rentrer chez lui. Ce dispositif est doublé
pour les enfants qui sont en hôtel. Le projet est désormais de doubler le nombre de familles
parrainantes. Mme EL KHOMRI pense que Paris a un réel potentiel pour ce type d'actions. Des enfants
en foyer sont accueillis ainsi mais dans ce domaine, les choses sont plus compliquées. L'entrée
intéressante, selon elle, est le soutien scolaire.
Enfin, Mme EL KHOMRI souligne l'intérêt des centres sociaux, outil connu de chacun. Il en existe 28 à
Paris, financés largement par le Département. Les centres sociaux accueillent les familles
monoparentales et proposent des ateliers sociolinguistiques. Ils représentent un véritable outil pour
accompagner les mères seules. L'avantage est qu'ils sont ouverts le soir et les week-ends. Des actions
scolaires sont également menées. Un centre social s'adapte à la situation de monoparentalité. Cela
évite que les enfants se retrouvent dans l'espace public, livrés à eux-mêmes, grâce à une participation
des habitants. Ils sont une vraie porte d'entrée.
M. BROSSAT remercie l'intervenante pour sa présentation.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT revient sur l'affirmation de l'intervenante selon laquelle 500 enfants
seraient pris en charge dans le cadre de l'internat scolaire. La semaine dernière, une personne
auditionnée a expliqué à l'assemblée que 500 000 enfants étaient issus d'une famille monoparentale à
Paris. Elle demande à l'intervenante le nombre d'entre eux qui relèvent d'une aide éducative.
Mme EL KHOMRI assure qu'ils sont 5 000 enfants à Paris. 5 000 autres sont dans des foyers. Selon
elle, l'internat scolaire ne répond pas à toutes les situations de monoparentalité. D'ailleurs, elle
souligne que la monoparentalité n'est pas une difficulté en soi. Cela correspond à une mutation de la
société. A ses yeux, il est important de travailler sur d'autres situations de fragilité. Or, l'internat
scolaire est intéressant dans ces cas. 1 000 familles sont hébergées en hôtel, gérées par l'aide sociale à
l'enfance. Pour certaines, cela dure longtemps. Telles sont les conséquences de la précarité qui font
que l'enfant est en danger. En effet dans certains cas, l'environnement est particulièrement violent
pour eux-mêmes. L'attention doit donc être grande. Lorsque les enfants sont en échec, le SAG peut être
une bonne réponse. Elle rappelle qu'il reste également le droit commun.
Mme DOUVIN remercie l'intervenante. Elle reconnaît que ces expériences sont proches du terrain et
intéressantes pour l'assemblée. Elle demande s'il existe une répartition égale des situations à
problème dans tout Paris ou si celles-ci sont concentrées. Elle explique qu'une réflexion a été lancée
sur la médiation familiale afin de trouver les dispositifs les plus appropriés.
Mme EL KHOMRI précise que sur les quartiers, ces situations se concentrent dans les 18, 19 et
20èmes arrondissements. Près de la moitié des enfants en danger sont issus de ces trois
arrondissements. Cela ne signifie pas qu'il n'existe pas de difficultés dans d'autres quartiers. Dans le
16ème arrondissement, un vrai délitement de la relation affective s'observe dans certains foyers. Il
s'agit moins des conséquences de la précarité mais ces situations constituent des violences
psychologiques et parfois physiques. Pour cette raison, des bureaux d'aide sociale à l'enfance ont été
créés. Ils mutualisent tous ces services d'aide pour l'éducatif. Ainsi, une mère seule qui a besoin d'aide
pousse la porte. Le but est de casser l'image de l'aide sociale souvent appréhendée à travers le prisme
du placement d'enfants.
Mme EL KHOMRI répond à la question sur la médiation familiale. Elle affirme que tous les services ont
décidé ensemble qu'il existe un pôle commun. Elle n’a pas suivi ce dossier. La médiation familiale
concerne toutes les familles de tous les milieux. Dans une majeure partie des cas, les enfants en
danger sont la conséquence d'une rupture dans le couple. Selon elle, les pédopsychiatres l'affirment
également.
La justice finance beaucoup de médiation sociale. Mme EL KHOMRI avoue avoir l'impression qu'il
existe la médiation sociale pour les riches et celle pour les pauvres. Les visites après médiation ne
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
sont pas toujours prises en compte, de même pour les situations de violence conjugale, avec
interdiction de territoire. Telles sont de vraies questions sur l'après-jugement : l'accès au droit et le
rapprochement. Elle souligne qu'il pourrait exister un rapprochement avec le juge après le divorce.
Ensuite, Mme EL KHOMRI rappelle qu'un relai a été créé à Alésia, une structure qui permet d'accueillir
des enfants avec une structure extérieure. Il s’agit de lieux extérieurs où l'enfant peut jouer, un lieu
convivial qui ressemble à un salon. Ce relais est important parce qu'il peut répondre à des droits de
visite. Elle insiste sur l'importance des centres maternels et conseille à l'assemblée d'en visiter un. Elle
rappelle la difficulté : le fait que le père puisse être exclu. Il a des droits de visite mais il serait bien de
réfléchir et comprendre que les institutions peuvent parfois créer des situations de monoparentalité.
L'idée forte est que la monoparentalité est une mutation de la société. Elle n'est pas une tare.
Mme FILOCHE souligne que cette audition remet vraiment l'enfant au cœur de la réflexion sur la
monoparentalité et confirme les différents éléments abordés jusqu'à présent. Elle souligne que dans
ces situations, des dispositifs existent à Paris. Elle rappelle qu'il ne faut pas les stigmatiser et tendre à
créer de façon fausse, en oubliant le père. Et en même temps, elle estime qu'il s'agit de réflexions
particulières, à développer avec précaution. Par ailleurs, les dispositifs s'accumulent et engendrent un
manque de visibilité sur les dispositifs accessibles ou non. Des propositions à cet égard doivent être
formulées. Par exemple, le parrainage doit être creusé. Elle évoque une émission de télévision dans
laquelle un dispositif était créé avec des grands-parents. Cela permettait à la mère de confier le ou les
enfants. Elle propose que des éléments soient creusés dans ce sens.
Elle interroge l'intervenante sur le nombre de familles monoparentales touchées par ces dispositifs et
demande s'il existe une visibilité précise sur l'aide sociale à l'enfance.
Mme EL KHOMRI répond que des chiffres sont disponibles sur le nombre de familles monoparentales
chez les enfants placés, mais qu'il est compliqué de donner les budgets. Elle évoque l'existence d'un
dispositif de crèche qui fonctionne 24h/24 et 7 jours/7. Mais ces situations sont extrêmement
lourdes. 80 % de leur public sont des familles monoparentales. Le constat est le même avec les centres
sociaux, bien que cela ne soit pas vraiment des données. Elle pointe également beaucoup d'avancées
dans le cadre du schéma départemental.
M. LANVERS remarque qu'il faudrait connaître le nombre de personnes pour savoir leur mode de
sortie. Il suppose que la majeure partie vient des accords-quo. Il souligne qu'il serait intéressant de
connaître le nombre de mois de présence des mères dans les centres maternels.
Mme EL KHOMRI précise que la durée moyenne des séjours est comprise entre 6 et 12 mois. Des
études ont été réalisées sur les accords-quo et montrent que cela fonctionne très bien. La difficulté
réside dans le fait que le dispositif n'a pas de réseau de départements. Prioritairement, les Parisiennes
sont éligibles. Elles étaient bien souvent dans des situations d'errance. Les centres maternels
s'adressent beaucoup aux mineures enceintes, avant l'accouchement. Certaines peuvent avoir fugué
de chez elles ou avoir été mises dehors.
M. BROSSAT remercie l'intervenante pour la qualité de son intervention.
---------Mme DOUVIN souhaite revenir quelques minutes sur les méthodes de travail de la mission. Elle
évoque le document envoyé par l'Inspection générale et souligne que la mission devait l'étudier avant
la réunion suivante. Elle précise que ces documents sont actuellement disponibles. Elle souhaite
savoir comment le rapport sera élaboré et l'intérêt de ces synthèses qui présentent déjà des
jugements de valeurs. Mme DOUVIN souligne que la mission doit se mettre d'accord sur la manière de
s'en servir.
M. BARELLA précise que, dans les précédentes missions, les scripts s'inspirent également des
questions posées. Trois documents ont été mis en ligne, dont deux sont des documents modifiés.
L'ensemble des accords a été noté et les scripts ont tenté d'enrichir le texte. M. BARELLA évoque
l'organisation des documents en deux parties : analyse et statistiques parisiennes. Il souligne qu'il
avait été convenu de procéder à un état des lieux des dispositifs parisiens, en intégrant les remarques
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
de la Cour des comptes ou le dernier rapport PLFSS présenté par le rapporteur de l'Assemblée
nationale. Il évoque également les débats de la CAF et précise qu'une tentative d'établir une liste a été
menée, un guide qui répertorie l'ensemble des dispositifs et une méthodologie de débats.
M. BROSSAT observe une difficulté : la multiplication des auditions alors que le rapport sera transmis
au dernier moment. En effet, pendant ce temps des personnes travaillent. Or, l'Inspection générale
envoie des documents. Le parti pris qui consiste à envoyer des notes est bien préférable et plus
démocratique selon lui. Le problème est que très peu de temps a été aménagé au sein de la mission
pour débattre de cette fameuse troisième partie. Il demande ce qui est prévu pour les prochaines
auditions car il n'en a plus souvenir.
M. BARELLA rappelle que le choix s'est porté sur une étude statistique nationale et une étude
statistique parisienne avec ensuite un recoupement des deux. En effet, de nombreux membres de la
commission demandaient des chiffrages complémentaires. Il souligne que les fichiers sources de
l'INSEE seront exploités.
Mme FILOCHE évoque les questions européennes. Elle est certaine que des pistes de réflexion
intéressantes pour la mission seront trouvées en Europe et dans le monde.
Mme DECORTE intervient.
M. BROSSAT lance une remarque sur les auditions. Il explique qu'un des intervenants prévu la
semaine suivante a fait part d'un empêchement qui l'oblige à reporter la date de son audition. M.
BROSSAT propose de mettre ce créneau horaire à profit pour que la mission discute de cette troisième
partie. L'assemblée ne manifestant pas d'opposition à cette solution, il clôt la réunion.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 27 janvier 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 15h10. Il propose de procéder à l’audition de la direction de
Paris-Habitat.
La mission d’information a eu envie d’auditionner Paris-Habitat et il remercie Mme BEN MAIZA et
M. GROSSAT de leur présence. Il leur propose de commencer par un exposé qui retrace le
traitement par Paris-Habitat de la question des familles monoparentales. Ensuite, la commission
leur posera quelques questions en s’appuyant sur les documents distribués.
Il fixe le temps de l’audition à un peu moins d’une heure et cède la parole à Mme BEN MAIZA.
Mme BEN MAIZA remercie M. BROSSAT de lui céder la parole. Elle est directrice de la Cohésion
sociale à Paris-Habitat. Bernard GROSSAT qui l’accompagne, est universitaire et démographe de
formation. Il l’assiste en qualité d’expert-consultant dans la mise en place d’un observatoire
social que l’office est en train de créer en son sein.
Paris-Habitat ne suit pas les familles monoparentales en tant que telles mais seulement
lorsqu’elles sont connues ou se manifestent à l’occasion de difficultés économiques, sociales ou
physiques car l’office loge certains ménages physiquement ou psychiquement malades.
Paris-Habitat est le premier organisme de la Ville opérateur dans le logement social. Il date de
1914, a une longue et grande histoire et a développé une politique sociale depuis longtemps,
autant en termes de politique que d’organisation :
• en termes de politique, il s’agit de connaître le profil sociodémographique des ménages
hébergés. En 2009, l’occupation sociale est marquée par des ménages qui déclarent des
revenus inférieurs au plafond de ressources pour 90 % d’entre eux. Le taux est égal à
celui de 2006. La politique générale consiste en un encadrement fort des loyers pour les
populations logées au sein de Paris-Habitat. Par décision du conseil d'administration en
2001, 2005 et 2009, ceux du logement intermédiaire, qui ne sont pas règlementés, sont
encadrés tout aussi fortement au profit des ménages dont les ressources ne dépassent
pas les plafonds du PLS ;
•
la politique est fortement sociale également dans le domaine des attributions. Elle
repose sur une charte d’attribution qui comprend trois critères de priorité : la nécessité,
l’urgence et l’urgence absolue. Ces critères sont adossés à deux listes du patrimoine : les
sites sensibles et les sites fragiles :
o les sites sensibles sont particulièrement suivis parce qu’ils connaissent un fort
taux de délinquance, de vandalisme et de troubles de tranquillité. L’attribution
évite avec la plus grande attention d’y loger des familles monoparentales ou
nombreuses, dès lors que leurs revenus laissent apparaître une fragilité qui fait
l’objet d’une appréciation qualitative au niveau de la commission d’attribution
des logements. La commission au sein de laquelle se déroule la discussion est
largement ouverte aux partenaires de Paris-Habitat ;
o en ce qui concerne les sites fragiles, une famille monoparentale a vocation à
occuper un logement qui correspondrait à sa demande s’il est estimé au vu de son
dossier qu’elle n’a pas de fragilités et qu’elle peut assumer les difficultés qui ne
sont pas aussi avérées que celles des sites sensibles.
L’autre domaine de la politique sociale regroupe toutes les mesures que Paris-Habitat développe
en faveur des populations spécifiques :
• celles qui rentrent dans Paris-Habitat à la fin d’un parcours d’insertion ;
• celles qui rentrent dans le patrimoine à l’occasion d’un partenariat ou de politiques diffuses ;
• celles qui sont issues des dispositifs d’accueil et d’hébergement d’insertion. L’insertion par
l’économique est une mesure largement prise en compte par Paris-Habitat, notamment pour
favoriser l’accès ou le retour à l’emploi des personnes rencontrant des difficultés sociales et
professionnelles particulières.
Tel est le fonds de commerce de Paris-Habitat. Elle ne cite pas toutes les mesures de la
politique sociale de l’office, qui demanderaient un document spécifique pour être détaillées.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
En 2008, l’office s’est engagé sur orientation de son conseil d'administration dans une réflexion
structurante sur ce que devrait être sa mission sociale, qui doit s’adapter aux évolutions
sociologiques, démographiques et économiques de sa population. Le contexte économique est
connu. La paupérisation des ménages accueillis est vérifiée et des problématiques sociales de
plus en plus complexes doivent être prises en compte. L’office se demandait donc comment
mettre la mission sociale au cœur de la relation avec les locataires et comment la rendre
concrètement opérationnelle. Il ne s’agissait pas d’identifier de nouvelles politiques, mais de se
poser la question de la façon dont elles sont déclinées au niveau du terrain et de leur pilotage.
Quel type d’organisation performante l’office est-il amené à déployer pour s’assurer que ces
mesures sont prises en compte et déclinées en faveur des populations qui en ont le plus besoin ?
La décision a donc été prise de créer une direction de la cohésion sociale qui regroupe quatre
services :
• développement local social urbain, qui intègre toutes les problématiques de tranquillité
et de sécurité et qui a en main la politique du GPIS pour Paris-Habitat ;
•
personnes âgées, dépendance, perte d’autonomie et handicapés ;
•
accompagnement social individuel, avec des problématiques lourdes à gérer, et
l’organisation et la structuration des partenariats, notamment avec les services sociaux
de la Ville, l’hôpital et les associations spécialisées ;
•
un service complètement innovant d’études, d’analyse stratégique et prospective dont le
périmètre est le champ social en lien avec les missions de Paris-Habitat, dénommé
« observatoire de la cohésion sociale ».
Pourquoi un observatoire ? La raison en est complexe et simple à la fois :
• l’objet à connaître est compliqué. Il implique des préoccupations de nature
déontologique, statistique et tout un travail technique est à faire pour initier un service à
la hauteur des ambitions affichées par Paris-Habitat ;
•
l’outil statistique doit être stable avec une déontologique indiscutable qui nécessite une
réflexion, une analyse, un travail d’une très grande rigueur.
L’observatoire a pour objectif de faire l’inventaire des données internes à Paris-Habitat, qui
sont produites en très grand nombre. Elles sont de nature démographique, économique ou
sociale. Elles sont recueillies dans le cadre des enquêtes statistiques nationales comme
l’enquête triennale, des enquêtes sociales liées aux opérations de réhabilitation, qui sont
obligatoires, des enquêtes de besoin, des enquêtes techniques, etc. Une masse d’enquêtes peut
ainsi facilement être exploitée par Paris-Habitat.
En réponse à une question hors-micro, Mme BEN MAIZA précise que ces enquêtes concernent
l’ensemble des collectivités sur lesquelles Paris-Habitat a du patrimoine.
M. GROSSAT précise que quelques immeubles gérés par Paris-Habitat sont situés hors de Paris,
sur la petite couronne.
Mme BEN MAIZA confirme que l’essentiel du patrimoine appartient cependant à Paris intramuros, avec un petit patrimoine sur le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, etc.
Les données internes de nature statistique et enquêtes vont être rapprochées, ce qui préoccupe beaucoup
l’office, de tout ce que produit le terrain à l’occasion de son activité professionnelle : conseillers sociaux,
conseillers sécurité, personnel de proximité qui est au contact de la population et des locataires. A
l’occasion de leurs responsabilités et de leur activité, ils produisent un certain nombre d’actions sur
lesquelles il est important de recueillir des données de nature qualitative. L’idée est de disposer
d’informations qui pourraient à terme constituer des degrés d’indication qui peuvent renseigner sur la
cohésion territoriale et sociale d’une partie du patrimoine. Ces éléments sont à construire en interne avec
l’ensemble des intervenants de Paris-Habitat. Ils nécessitent beaucoup de précautions sur lesquelles
l’office est en train d’avancer.
Conseil de Paris
183/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. GROSSAT précise que tout le champ de Paris-Habitat ne bénéficie pas de ces enquêtes mais
uniquement la partie HLM, soit deux gros tiers du patrimoine. Le troisième tiers est constitué
d’habitat intermédiaire qui n’est pas soumis aux obligations d’enquête. La totalité du
patrimoine recouvre en gros 120 000 ou 125 000 logements, dont 91 000 entrent dans le champ
de l’enquête triennale. Bien entendu, malgré l’obligation qui leur est faite, tous les ménages ne
répondent pas à l’enquête. Une petite déperdition est à déplorer. Mais 80 000 ménages
répondent, parmi lesquelles le nombre de familles monoparentales est indiqué.
Le tableau présente deux cartes identiques :
• sur celle de gauche, chaque point représente un immeuble ou un ensemble d’immeubles de ParisHabitat. L’îlot cadastral est représenté ;
• à droite, une autre présentation est mise en avant. IRIS, la base d’information de l’INSEE, qui
permet de comparer les données de Paris-Habitat avec celles de l’environnement. sur lequel ParisHabitat possède un appartement est colorié. Bien entendu, les densités sont différentes mais elles
ne sont pas représentées. Dès qu’un logement y est présent, l’IRIS est pris en compte. Le résultat
couvre une partie importante de Paris, à l’exception d’un certain nombre de surfaces non habitées,
comme les grandes places. Tel est le champ d’action de ces informations.
La triennale n’est pas la seule source d’information.
Mme BEN MAIZA qualifie ces précisions statistiques de très importantes.
M. GROSSAT indique donc que la première information utilisée est produite par Paris-Habitat. A
l’occasion de son activité, énormément d’informations sont produites et peuvent être utilisées,
soit par enquête, soit par le travail du personnel de Paris-Habitat.
Le second point qui lui paraît important est l’impossibilité de dissocier ces immeubles de
l’environnement proche. Pour appréhender cette question, l’office fait appel à l’ensemble des
grandes structures qui gèrent l’information statistique comme l’INSEE (d’où l’évocation des
IRIS), l’Education nationale, le ministère de l’Intérieur, la CAF, l’APUR, l’IAURIF, le SIG Ville
(Mission interministérielle sur les villes) et d’autres organismes dont la production
d’informations est importante. La Ville de Paris elle-même a des séries de données. Il est dans
tous les cas important de resituer à tout moment les immeubles de Paris-Habitat dans leur
environnement.
S’agissant du troisième aspect du travail de l’observatoire, les statistiques, celles-ci sont
immédiates. Il s’agit de photographies, d’instantanés. Mais l’observatoire a besoin de faire
« vieillir » ces informations s’il veut faire de la prospective et de la programmation. Les
informations démographiques, sociales et financières sont nombreuses et il est possible de les
faire vieillir avec un certain nombre de critères pour évaluer la situation des occupants dans
cinq ans. Ils auront certes évidemment cinq ans de plus, mais un certain nombre d’informations
peuvent être vieillies de la même manière avec des modèles objectifs qui n’ont rien à voir avec
le marc de café et la boule de cristal.
Un quatrième aspect du travail de l’observatoire touche uniquement la communication. ParisHabitat a décidé d’investir beaucoup sur l’information géographique pour substituer une carte à
des tableaux statistiques parfois complexes et peu lisibles.
Tel est donc l’outil mis en place pour étudier et répondre aux questions, notamment celles que
se pose la mission sur les populations monoparentales. Elles concernent 17 471 logements de
Paris-Habitat, soit 21,4 % de la population globale.
Mme BEN MAIZA précise que ce chiffre est proche de la moyenne nationale, qui est autour de
20 %.
M. GROSSAT ajoute que ce chiffre est moindre que la moyenne parisienne. Les familles
monoparentales sont donc à 21 %. Cet état de fait peut s’expliquer par le faible mouvement au
sein des locataires des bailleurs sociaux. Les familles hébergées par Paris-Habitat le sont depuis
longtemps. Les générations sont relativement anciennes et elles ont moins vécu le phénomène,
relativement récent, de la décohabitation. Le stock global est inférieur à celui de Paris parce
que les personnes sont plus âgées et n’ont pas été touchées aussi fortement que les populations
jeunes par le phénomène de la cohabitation.
Il montre une carte qui présente le nombre de familles monoparentales par IRIS. 119 IRIS
contiennent une dizaine de familles monoparentales. A contrario, une cinquantaine d’IRIS
Conseil de Paris
184/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
comprennent entre 100 et 500 familles monoparentales. Ils se situent sur la couronne
parisienne, ce dont chacun pouvait se douter. Ces concentrations peuvent donner des idées sur
la politique à conduire pour générer des effets adaptés à cette population en particulier.
Il montre une carte qui présente la part des familles monoparentales dans les locaux de ParisHabitat par rapport aux familles monoparentales parisiennes. Dans certains cas, 90 % des
familles monoparentales parisiennes sont dans les locaux de Paris-Habitat. La concentration se
retrouve également sur la périphérie.
Mme BEN MAIZA précise qu’il s’agit des immeubles HBM en brique rouge et rose de la ceinture,
le patrimoine des années 1930, dans le sud du 15e arrondissement, Porte de Vanves, les frères
Voisin, la porte d’Ivry...
M. GROSSAT estime que la Ville de Paris et Paris-Habitat ont sans aucun doute des communautés
d’intérêt sur ces endroits où Paris-Habitat concentre une grande partie des familles
monoparentales.
Il montre une carte qui présente le nombre de ménages avec un nombre donné d’enfants. En
effet, les familles monoparentales ne sont pas toutes les mêmes. Elles peuvent avoir d’un enfant
à cinq et plus, même si le nombre de ces dernières est faible. Le schéma le plus rencontré est
un ou deux enfants. Ensuite, le phénomène est plus marginal, ce qui n’induit pas qu’il faille s’en
désintéresser car les difficultés et les problèmes sont d’autant plus importants que le nombre
d’enfants est grand.
Il montre une carte qui présente le nombre d’enfants de moins de trois ans dans les familles
monoparentales de Paris-Habitat. Ce sujet concerne également les possibilités d’action car
après trois ans, les structures de l’Education nationale sont présentes mais les choses sont plus
complexes qu’avant. 1 500 enfants de moins de trois ans sont accueillis par Paris-Habitat. Dans
cinq IRIS, entre 20 et 50 enfants ont moins de 3 ans, ce qui est pratiquement la taille d’un
système d’accueil.
Les diapositives montrent donc que des analyses de cette nature rapprochent de l’idée d’action.
La statistique n’est pas faite simplement pour elle-même mais pour les actions à mener
derrière.
Il montre une carte qui expose le taux d’efforts des familles monoparentales de Paris-Habitat,
avant et après APL.
Mme POLSKI demande si l’étude prend en compte l’allocation aux familles monoparentales de
la Ville de Paris.
M. GROSSAT précise que le taux d’effort évoqué est le taux d’effort global. L’ensemble des
aides a été pris en compte, même si l’APL a été distinguée. Le taux d’effort a été corrigé de
toutes les interventions. Mais l’information sur l’Allocation Paris Logement pourrait être sortie
d’un simple clic. Il propose d’échanger ultérieurement sur ce sujet.
Comme évoqué précédemment, si le taux de familles monoparentales de Paris-Habitat est un
peu inférieur par rapport à celui de Paris en général, ce taux est très important parmi les
entrants dans Paris-Habitat. Mais cette remarque est limitée par la faiblesse du nombre annuel
d’entrées dans les logements de Paris-Habitat faute de place.
A la demande de M. JANODY, M. GROSSAT précise que ce taux est de 43 % pour les entrants. Le
taux global de familles monoparentales de Paris-Habitat va donc rapidement augmenter.
Mme POLSKI demande si l’observatoire a des statistiques sur dix ans par exemple.
Mme BEN MAIZA propose de terminer la présentation et de répondre aux questions ensuite.
M. GROSSAT montre une carte qui dénombre les familles monoparentales de Paris-Habitat dans
les CUCS, qui ont été listés. Certains CUCS n’ont pas de famille monoparentale. D’autres en
revanche, comme Flandres, en comptent un nombre très important. Ces chiffres sont importants
pour resituer les actions de Paris-Habitat. Il annonce avoir bouclé sa présentation.
Mme BEN MAIZA précise que le livret d’information communiqué aux membres de la mission est
plus complet que la présentation orale, ce que confirme M. GROSSAT, qui avoue avoir limité le
nombre de diapositives pour laisser plus de places à la discussion.
M. BROSSAT souhaite remercier les intervenants pour les données orales et écrites précises qui
ont été communiquées.
Mme FILOCHE remercie également les intervenants de leur présentation éclairante, de ces
graphiques et de ces cartes.
Conseil de Paris
185/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
43 % de foyers monoparentaux intègrent donc les logements de Paris-Habitat. Elle comprend
également que la moyenne de Paris-Habitat est encore en-dessous de la moyenne parisienne,
mais en revanche au sein de la moyenne du nombre d’enfants. Une spécificité parisienne réside
en effet dans le fait que les foyers monoparentaux sont souvent constitués d’un seul enfant, sont
de petits foyers monoparentaux.
La réflexion de Paris-Habitat touche la répartition de ces foyers dans les structures pour éviter
des taux de 40 % ou 52 % que connaissent certains quartiers comme Danube, pour lequel ce taux
est de 43 %, ce qui est énorme et concentre beaucoup de difficultés. Paris-Habitat a-t-il une
réflexion sur ce sujet ?
La taille des logements pose aussi des questions, notamment pour le parent qui n’a pas la garde
totale des enfants mais qui a besoin d’espace pour accueillir ses enfants sur certaines périodes
selon l’accord qu’il a avec l’autre parent. Il a donc besoin d’avoir également une chambre ou
deux pour accueillir ses enfants.
M. GROSSAT précise techniquement que les parents qui reçoivent leurs enfants chez eux sont
signalés dans les enquêtes. L’une des questions porte sur le nombre d’enfants. Il est donc
possible d’analyser cette problématique.
Mme FILOCHE interroge l’existence de tels chiffres qui lui sembleraient intéressants pour savoir
combien d’enfants sont reçus en garde alternée. A sa connaissance, il n’existe aucun autre
moyen de le savoir.
Mme BEN MAIZA qualifie de « pas facile » la question soulevée par Mme FILOCHE. Les ménages
qui demandent un logement ne sont pas spécifiquement suivis en qualité de famille
monoparentale.
Le fichier de la Ville de Paris comprend 120 000 demandes. En 2009, 5 000 attributions de
logement ont été réalisées parmi lesquelles il est nécessaire de garder un volume en mutation
interne pour les relogements causés par les opérations ANRU. Un vrai problème d’offre se pose
sur Paris. La demande est importante et le taux de mobilité interne est presque nul, de l’ordre
de 4 %. L’offre se rétracte et la demande, non seulement de Parisiens mais de populations
provenant de la région parisienne et de province, augmente, ce qui cause un vrai souci. Lorsque
des familles demandent un logement, elles sont souvent dans des situations très problématiques.
Lorsqu’un logement se libère, cette famille le prendra, faute d’en avoir un autre. Telles sont les
limites de l’action.
Mme POLSKI estime que ces données corroborent des éléments déjà pressentis, à savoir que les
familles monoparentales sont à Paris majoritairement logées dans du logement social.
M. JANODY rappelle que ce chiffre est de 33 %.
Mme POLSKI estime que ce chiffre de 33 % est énorme, même s’il n’est pas majoritaire. La
concentration dans le logement social est donc forte. Paris-Habitat a réfléchi à ce phénomène
de société et Mme BEN MAIZA a évoqué la question de la répartition et de la capacité de ParisHabitat à y répondre. Mais l’office a-t-il une réflexion à partir de ces donnés qui laissent
présager une augmentation de la présence de familles monoparentales dans le parc social ? A-t-il
une réflexion sur la configuration des logements ?
Paris-Habitat dispose-t-il de données qui donneraient à la mission des capacités de réflexion plus
grandes ? La part de familles avec un enfant est la plus importante mais la raison en est peutêtre que les autres n’ont pas les moyens d’accéder à un logement à Paris, même social. Le
chiffre de 43 % montre qu’un certain nombre d’entre elles parviennent à accéder à un logement
social. Mais peut-il être mesuré si des raisons financières expliquent que les familles de plus
d’un enfant n’y parviennent pas faute de solvabilité pour payer un loyer ? Les familles de plus
d’un enfant ont-elles suffisamment de revenus pour accéder au logement social ? Cette
information pourrait expliquer le plus grand nombre de familles monoparentales avec un enfant.
En réponse au brouhaha de la salle, elle précise que, faute de revenus suffisants, ces familles
peuvent être amenées à quitter Paris. Elle s’interroge aussi sur des initiatives que pourrait avoir
Paris-Habitat sur le « vivre ensemble » comme des modes de garde en pied d’immeuble.
M. GROSSAT répond sur le plan technique et statistique. Au début de l’année est entrée en
vigueur ce que Paris-Habitat nomme « l’enquête CERFA », c'est-à-dire la fiche que tout
demandeur de logement social au plan national doit remplir. Il s’agit d’un document
administratif de l’Etat qui rentre dans un grand fichier, quel que soit l’endroit où la personne
Conseil de Paris
186/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
fait la demande, directement à Paris-Habitat ou dans une mairie d’arrondissement par exemple.
Chaque bailleur social reçoit un certain nombre de ces demandes, les traite, met en place des
processus pour faire un choix et afin qu’un certain nombre de bénéficiaires obtiennent un
logement. Cette fiche offre en contrepartie la possibilité d’observer les demandes et leur
acceptation. L’observatoire pourra donc, grâce à ce fichier qui concerne Paris comme le reste
de la France, examiner toutes les demandes adressées sur Paris intra muros, toutes celles qui
ont été renseignées et celles qui n’ont pas été acceptées, avec la structure familiale, les
revenus, etc.
Mme POLSKI précise rapidement à ses collègues que certaines personnes se voient refuser un
logement social faute d’argent.
M. BROSSAT fait remarquer, au sujet de la proportion entre un ou plusieurs enfants, que la
proportion de familles monoparentales ayant un enfant de Paris-Habitat est conforme à la
moyenne parisienne. D’après les statistiques, un peu plus de la moitié des familles
monoparentales a un enfant, ce qui est conforme à la moyenne parisienne de 44 000 familles à
un enfant sur les 70 000 familles monoparentales. Aucun biais n’apparaît.
Mme BEN MAIZA considère que la question de l’accès au logement social pour les personnes qui
n’en ont pas les revenus est un vrai sujet. La politique d’attribution du bailleur est d’abord
d’ouvrir son patrimoine à des gens qui peuvent payer leur loyer. Trop souvent – elle est ellemême en charge de la prévention des expulsions - des ménages acceptés sont en situation de
précarité dès le premier mois. Ils sont solvabilisés avec des taux de 60 % par l’APL. Au premier
accident, ces familles sont dans une situation inextricable, avec l’expulsion au bout. Car le
système solvabilise sur un an ou deux, ce qui est important. Faute de situation économique
fiable, ces familles ne peuvent pas payer un loyer. Le logement social était et reste fait pour des
personnes qui présentent des revenus qui leur permettent d’assumer une vie de loyer et une vie
de famille. Le logement social n’est donc pas adapté à ce type de familles.
Mme POLSKI demande à combien se monte cette part.
Mme BEN MAIZA regrette de ne pouvoir répondre pour le moment, mais il deviendra, à très
court terme, possible de faire les comparaisons nécessaires entre les populations de demandeurs
et celles qui entrent, sur le temps, sur des longues séries, en décrivant précisément la nature de
la demande des populations demandeuses de logement social à Paris-Habitat et le profil de
celles qui entrent.
L’offre est un vrai sujet. Paris-Habitat a des orientations politiques en faveur de populations
spécifiques : les personnes âgées en perte d’autonomie et l’entrée dans la grande dépendance.
L’âge n’est pas un problème spécifique, mais la perte d’autonomie l’est. Lorsque les revenus ne
permettent pas à des personnes dépendantes de rentrer dans des structures spécialisées, elles
restent dans le logement social, surtout lorsqu’elles n’ont pas d’entourage social. La population
de Paris-Habitat est vieillissante et l’office réfléchit au traitement à apporter au parc pour
permettre à ces personnes de vieillir dans de bonnes conditions, sachant que le maintien à
domicile ne pourra plus se réaliser au bout d’un certain temps.
Les populations handicapées représentent également un énorme sujet. Elles subissent encore la
précarité économique de façon plus marquée. Les revenus de ces personnes sont très petits.
Paris-Habitat a-t-il vocation à assumer à lui seul un tel poids à l’échelle parisienne ? Comment
distinguer la responsabilité de la puissance publique de celle de l’opérateur ?
Paris-Habitat ne peut pas prendre en charge ces sujets d’orientation et de positionnement
politiques. La mise en œuvre de l’observatoire donnera des aides aux prises de décision en
termes de diagnostic social pour décrire à un moment donné et dans les années qui viennent, les
évolutions de l’environnement et des demandes de la société.
Mme POLSKI réitérant sa question sur les modes de garde, Mme BEN MAIZA nie que cette vraie
question soit de la responsabilité d’un bailleur social. Mais la carte présentée et commentée par
M. GROSSAT lui paraît extrêmement pertinente car elle présente les parties des arrondissements
de Paris qui présentent un grand nombre d’enfant de moins de trois ans. La Ville, puissance
publique, peut donc s’en saisir pour évaluer les offres qui peuvent être mises en place avec
Paris-Habitat. L’office a peut-être des locaux, un tissu associatif et des dispositifs à monter en
partenariat mais l’office n’a que cela, sous réserve qu’ils soient disponibles, bien entendu.
Conseil de Paris
187/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN souhaite revenir sur la question de l’âge qui l’a beaucoup frappée. Elle se
demande si Paris-Habitat a des chiffres sur la moyenne d’âge globale des familles du parc. Elle
se réfère à la page 11 des documents qui présente un tableau frappant sur l’âge du chef de
famille monoparentale : 54 ans pour les hommes et 48 ans pour les femmes, chiffre qu’elle
qualifie d’extrêmement élevé et sur lequel elle souhaiterait un commentaire de la part de Mme
BEN MAIZA.
M. GROSSAT fait référence à son discours précédent. Les familles de Paris-Habitat y habitent
depuis longtemps, compte-tenu de l’avantage qu’elles y trouvent, ce qui suscite un effet de
génération. Le renouvellement par les demandes est très faible puisqu’il touche quelques
milliers de logements sur les 120 000 que possède le parc.
Mme DOUVIN conclut de l’âge des parents que les enfants sont partis du domicile.
M. GROSSAT annonce qu’il va donner des informations qui vont faire trembler ses
interlocuteurs.
La première notion à interroger est celle d’enfant. Pour l’INSEE, les familles monoparentales
s’arrêtent à 25 ans. Au-delà de 25 ans, il se trouve en présence d’une double famille. ParisHabitat a regardé la personne titulaire du bail qui déclare un enfant, son nom et son âge et a
constaté la présence d’une majorité d’enfants de moins de 25 ans mais également d’un certain
nombre de personnes de plus de 25 ans voire de plus 40 ans. Il juge nécessaire de se renseigner
plus avant. Des calculs ont été faits et des chiffres sont sortis, ce qui a occasionné une certaine
inquiétude sur ce qu’un enfant de plus de 40 ans signifie. Le parent est-il en difficulté ? Cette
personne se raccroche-t-elle au logement pour en avoir « l’héritage » ? L’observatoire s’est posé
ce type de questions mais ne les a pas communiquées faute de les avoir approfondies.
Mme FILOCHE estime que les phénomènes de cohabitation sont réels et pas toujours faciles à
assumer pour les intéressés.
Mme GOLDGRAB cherche une explication à la concentration des familles monoparentales sur la
périphérie de Paris et leur quasi-absence au centre de la capitale.
Mme BEN MAIZA explique ce phénomène par un problème d’âge du patrimoine ainsi que par un
problème d’offre. Les immeubles en brique rose HBM des années 1930 sont des appartements
dont les loyers sont très sociaux. La question de l’offre explique donc que ces populations y
logent mais il s’agit également de populations qui étaient présentes avant 2009, date de la
dernière enquête triennale.
M. GROSSAT répète que les ménages restent longtemps. Mais pour s’installer, encore faut-il que
l’immeuble existe. Au centre de Paris, des immeubles existants ont été récupérés et sont
occupés par des personnes beaucoup plus âgées, notamment dans le 5e arrondissement. En
périphérie, les constructions sont plus récentes et les occupants sont donc venus plus tard. Les
modèles de décohabitation étaient déjà en route pour eux.
La décohabitation ne touche pas tous les âges de la vie mais plutôt les plus jeunes. Elle touche
également les autres, mais en moins grand nombre. Donc plus les occupants d’un immeuble sont
âgés, moins les chances de voir subvenir une décohabitation sont grandes. Mais des
décohabitations peuvent également ne pas être volontaires. L’un des conjoints décède et l’autre
conserve l’enfant. La famille monoparentale survient par accident. Les familles monoparentales
étaient des familles « complètes » jusqu’à un départ ou un décès, un incident qui arrive et la
transforme en famille monoparentale. Mais le processus peut aller dans l’autre sens et rien
n’interdit qu’une famille monoparentale lors d’une déclaration se retrouve en couple
reconstitué à la suivante. L’observatoire s’interroge également beaucoup sur ce phénomène. Les
données sur ces mouvements d’entrée et de sortie dans la famille monoparentale seront
disponibles dans peu de temps.
Mme BEN MAIZA revient sur le centre de Paris. Le patrimoine de Paris-Habitat est très peu
présent dans les arrondissements centraux : 10e, 11e, 6e, 7e.
Mme GOLDGRAB avait remarqué ce point mais également que le taux est très faible dans ces
immeubles.
Mme BEN MAIZA confirme que ce taux est dû à l’âge très vieux des locataires. Le taux de
rotation est faible et entraîne un faible renouvellement de la population. Peut-être sont-ils aussi
en sur occupation.
Conseil de Paris
188/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme GOLDGRAB souhaite connaître la politique de relogement qui est menée lorsque ces
familles quittent le centre de Paris.
Pour Mme BEN MAIZA, l’office ne cible pas des logements parce qu’ils sont au centre de Paris.
La charte d’attribution des logements est très transparente, avec les trois priorités et la
distinction du patrimoine en sites sensibles et sites fragiles qu’elle a évoquées. Si le site est
sensible et que l’appartement répond aux demandes de la famille, il n’est pas donné à une
famille monoparentale pour peu qu’elle présente des fragilités, en général économiques même
si des situations sociales sont également signalées, qui sont prises en compte.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaiterait avoir un tableau de la situation économique des
familles monoparentales à Paris et savoir la part des familles solvables et celle qui ne le sont
pas. Elle n’a pas l’impression d’avoir entendu aborder ce point précédemment.
M. GROSSAT précise que les réponses ne concernent pour l’instant que les 90 000 logements
soumis à l’enquête triennale de réhabilitation. Paris-Habitat se pose actuellement des questions
très fortes sur l’habitat intermédiaire, qui est important, et dont la connaissance, par des
enquêtes de sondage notamment, paraît nécessaire.
Il répond directement à Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pour les logements soumis à l’enquête
triennale et l’enquête de réhabilitation. L’enquête triennale, à laquelle il est toujours fait
référence, est exhaustive et obligatoire mais d’autres types d’enquête viennent conforter,
vérifier, alimenter et rafraîchir les données au cours des trois ans. Elles donnent toute la
structure familiale, la structure d’emploi et la structure financière, incluant les revenus. La
personne est sensée donner sa feuille d’impôts avec l’ensemble des revenus qui entrent dans le
ménage. Il est toujours possible de contester, de dire que des informations manquent mais elles
revêtent une qualité acceptable pour le sujet qui intéresse l’observatoire. Il n’est pas là pour
rechercher des impôts qui pourraient être récupérés. Elles donnent un cadre, une vision globale
des personnes hébergées. La réponse est donc « oui » aux questions de Mme CHERIOUX de
SOULTRAIT, en incluant le salaire et toutes les aides, qui sont toutes listées.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande un chiffre quant à la solvabilité des familles
monoparentales vivant dans Paris-Habitat et une présentation économique de leur situation.
M. GROSSAT et Mme BEN MAIZA renvoient au taux d’effort évoqué précédemment, qui est la
notion qu’utilisent plutôt les bailleurs.
Mme POLSKI demande si des croisements ont été faits sur les familles logées par le relogement
DALO et les familles monoparentales. Elle s’interroge également sur le processus qui transforme
une famille en famille monoparentale. Ainsi qu’il a été vu, il s’agit souvent d’un facteur de
précarisation. La mission s’est posée la question de la politique de Paris-Habitat quant à la
question du bail. Lorsqu’un père est seul signataire du bail et que la séparation advient, la mère
qui se retrouve avec les enfants peut-elle garder le logement ? Quelle politique a Paris-habitat
quant à la possibilité d’un bail cosigné ?
Pour Mme BEN MAIZA, la question a été très travaillée à Paris-Habitat dans le cadre du plan de
prévention des expulsions avec beaucoup de recours amiables ou contentieux voire des
suspensions d’expulsion pour défaut d’occupation du logement lié au bail. Ces questions n’ont
pas reçu de traitement mais vont s’apprécier d’un point de vue juridique. Aujourd’hui, elle n’a
pas de réponse précise à donner mais s’engage à donner une actualisation dans les jours qui
viennent après avoir demandé à la direction des Affaires juridiques.
Mme POLSKI rappelle que la mission s’arrête fin avril.
Mme BEN MAIZA pourra déjà apporter un éclairage quant aux orientations qui sont prises et
dresser un panorama. Tous les bailleurs se posent ces questions.
M. GROSSAT revient rapidement sur la loi DALO. La présentation de Mme BEN MAIZA a fait
ressortir que la mise en place de l’observatoire est une action très forte de Paris-Habitat mais
également très récente, à la fin 2010. Il représente un gros travail effectué à marche forcée et
toutes les questions posées sont celles de l’observatoire. Il sera capable d’y répondre dans
quelques mois. Paris-Habitat est l’un des premiers bailleurs à effectuer de telles analyses.
Il fait un appel général à la bonne volonté. La Ville de Paris a également beaucoup de structures
qui produisent des statistiques et Paris-Habitat est demandeur de collaboration avec les
structures de la Ville de Paris pour avancer, à charge de revanche et d’interventions croisées
bien entendu.
Conseil de Paris
189/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme BEN MAIZA estime que 120 000 logements et 500 000 habitants ne sont pas rien.
Mme FILOCHE rappelle rapidement que, comme vu précédemment, des locaux sont
éventuellement disponibles pour des associations ou des structures de services publics de
proximité. Paris-Habitat a-t-il une politique de facilitation pour permettre l’accès à ces locaux ?
Quels sont les tarifs des loyers ? Permet-il des facilités pour leur accès ?
Mme BEN MAIZA rappelle que la direction de la Cohésion sociale gère ce sujet avec les
directions territoriales, Paris-Habitat étant sectorisé en six directions territoriales, et la
direction des Politiques locatives.
La politique de Paris-Habitat consiste à améliorer le cadre de vie des résidents en développant
le lien social, qui est aussi une politique stratégique de ces locaux commerciaux. La
dynamisation des locaux doit être rapprochée de la vocation également commerciale de ParisHabitat, qui est une entreprise gérée comme tel. Des tarifs préférentiels tiennent néanmoins
compte de l’intérêt social du projet mais elle ne peut pas dire qu’ils sont aujourd’hui
systématisés.
M. BROSSAT remarque qu’une enquête de l’inspection générale sur les pieds d’immeuble va
sortir et qu’elle a vocation à alimenter les travaux de la mission.
Mme FILOCHE précise que cette enquête s’interroge sur ce que la Ville pourrait faire de ces
pieds d’immeuble.
Cette question préoccupe beaucoup Mme BEN MAIZA. Si les dispositifs d’aide à l’enfance de la
Ville fonctionnent très bien, tel n’est pas du tout le cas sur le segment des 13/16 ans. La
préadolescence et l’adolescence sont vraiment une zone à risque pour les familles
monoparentales. Elle gère le GPIS et sait que cette tranche d’âge est un vrai souci pour les
problématiques de sécurité. L’offre existe mais n’est pas pour autant forcément accessible à ces
adolescents et ces préadolescents. Un enfant connu des gardiens qui a des relations très
conviviales avec les locataires « décroche » à l’âge de 13/14 ans. Que s’est-il passé ? Elle en
appelle également à la Ville sur ce sujet.
A Mme POLSKI qui lui demande si Paris-Habitat a une action sur le sujet, Mme BEN MAIZA
répond que l’office est en train de monter une politique, ce qui est long à faire. Elle pourrait en
dire beaucoup sur le sujet, mais la porte est ouverte à la Ville pour communiquer sur la prise en
compte de la thématique du développement qui est dans le champ de la direction et relève de
la cohésion sociale et territoriale du patrimoine.
M. BROSSAT remercie Mme BEN MAIZA et M. GROSSAT pour leurs réflexions et les éléments
chiffrés communiqués qui alimenteront les travaux de la mission.
Mme BEN MAIZA remercie l’assemblée de les avoir reçus.
A l’arrivée de M. DE SINGLY, M. BROSSAT propose de procéder à la deuxième audition. Il
rappelle que le conseil de Paris a décidé de lancer une mission d’information et d’évaluation sur
la question des familles monoparentales qui regroupe des élus de tout bord. Dans ce cadre, il est
apparu important à la mission d’entendre M. DE SINGLY et d’avoir son éclairage. Il est le premier
sociologue auditionné dans le cadre de la mission qui est ravie de l’accueillir.
M. de SINGLY avoue ne pas être sociologue des familles monoparentales. Il est sociologue de la
famille depuis 1970. Contrairement à des chercheurs qui ont directement travaillé sur ces sujets
comme Claude MARTIN qui sera probablement également auditionné, il va donc resituer les
familles monoparentales dans l’ensemble. Mais il parlera néanmoins des familles
monoparentales.
Il a prévu quelques points à aborder et prévient l’assemblée qu’elle doit lui faire signe pour qu’il
ne parle pas trop longtemps.
Point important pour un sociologue, les familles monoparentales n’ont pas toujours existé,
contrairement à ce qui peut éventuellement être lu. Elles sont une catégorie utilisée par les
statistiques françaises et européennes, contrairement aux familles recomposées qui, à sa
connaissance, ne le sont pas. Il a la chance de connaître leur « naissance » puisque la
mobilisation des féministes et notamment d’une sociologue nommée Nadine LEFAUCHEUR en vue
de leur reconnaissance date de la fin de 1968.
Il lui paraît important de comprendre le sens que revêt cette catégorie. L’enjeu portait sur le
mot famille, sur lequel repose l’ambiguïté. L’astuce politique - qui a réussi puisque la catégorie
a fonctionné - a consisté à additionner les féministes, qui étaient à l’époque plutôt des femmes
Conseil de Paris
190/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
célibataires, avec les femmes divorcées, peu nombreuses à l’époque puisque le divorce par
consentement mutuel date de 1975, et de faire une alliance avec les veuves. Les veuves ont
accepté cette alliance puisque l’allocation parent isolé dérive de l’allocation orphelin. L’enjeu
était idéologique au sens strict pour faire en sorte que des femmes qui refusent le mariage aient
néanmoins droit au terme « famille ». Ce terme était l’enjeu et la notion de famille
monoparentale a entraîné une forme de destruction, dont la société s’est remise. Pour la
première fois dans l’histoire, des femmes non mariées ont eu accès au mot « famille ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT rappelle que tel est également le cas des divorcées et des
veuves.
M. de SINGLY précise que ces femmes étaient passées par le mariage, ce qui change tout car il
est impossible de sortir du mariage pour l’Etat-civil. Il est possible d’y être inscrit « marié »
puis « divorcé ». Personne ne sort du mariage une fois qu’il y est entré. Ce point est
incontestable juridiquement. Et le PACS n’est pas un état matrimonial. Il est nécessaire de
passer par le droit car il s’agit d’une catégorie. Auparavant, les veuves existaient mais elles
n’ont jamais été appelées « monoparentales ». Elles ont accepté de l’être.
Ensuite, celles qui ont créé la catégorie l’ont ensuite contestée. Au sens strict, il s’agit de
ménages monoparentaux car une partie des enfants qui vivent dans des ménages monoparentaux
ont un deuxième parent qu’ils voient régulièrement.
Une contrainte statistique existe au-delà de la contrainte juridique : il est impossible de
compter une personne deux fois. Si l’enfant est chez sa mère au moment du recensement, il est
compté dans un ménage monoparental même s’il est en résidence alternée. La garde alternée
est impossible du point de vue du recensement car une personne ne peut être comptée qu’une
fois. Cette contrainte est absolue, ce qui pose de gros problèmes. Par exemple, les étudiants ne
sont comptés qu’une fois. Lorsqu’il occupait un poste à Rennes, la mairie de la Ville se disputait
beaucoup au sujet des 40 000 étudiants car le secrétaire général pouvait changer de statut et de
carrière si les étudiants s’inscrivaient à Rennes. Mais dans ce cas, ils n’habitent plus dans les
petites communes qui se trouvent dépeuplées. La contrainte de ne compter les personnes une
seule fois est absolue et à sa connaissance, la solution à ce problème n’a pas été trouvée. Il ne
demande pas mieux que l’assemblée trouve des solutions mais n’est pas le responsable du
recensement.
Le problème est que les ménages monoparentaux n’ont aucun intérêt au point de vue de l’enjeu
idéologique qui était, dans le contexte de l’époque, que ces personnes aient le titre de famille.
Il ne citera aucun chiffre car le croisement des deux informations montre que les chiffres sont
pour la France et pour l’Europe ceux des ménages monoparentaux soit, à un moment donné, le
nombre d’enfants qui vivent chez l’un des parents. Mais l’enquête qui est régulièrement citée
sur la fréquence de visite à l’autre parent montre que si la moitié ne voit plus le père, l’autre
moitié le voit régulièrement. Cette enquête a plus de 25 ans mais les enquêtes sur ce sujet sont,
très curieusement, plutôt rares. Il connaît de tels enfants, comme tout le monde. Ce point pose
un problème du point de vue des résultats puisque cette catégorie connaît une grande
hétérogénéité entre les veuves, les divorcées et les célibataires. Les enjeux sont différents. Les
veuves n’ont par définition pas de partenaire à la famille monoparentale alors que pour une
grande part, alors que la part des mères célibataires reste petite, les enfants connaissent leurs
deux parents.
Au niveau statistique, il n’est donc pas possible de compter les familles monoparentales à l’unité
près, ce qui n’est pas forcément grave pour dessiner une politique. Cette idée est une fiction.
Les ménages monoparentaux sont comptés et il ne voit pas de raison de penser que tous les
ménages monoparentaux seraient un problème. Il fait remarquer que les missions ne sont
décidées qu’en présence d’un problème.
Dans le même temps, dans les années 1970/1980, le divorce démarre, ainsi que le concubinage.
Pendant 10 ou 15 ans, les sociologues ont dit que la société passait de la famille modèle ou
« légitime » qui reposait sur le mariage, au pluriel. Les textes qui peuvent être lus de cette
époque témoignent de cette grande avancée. Les formes familiales plurielles ont toujours existé
mais leur existence devient incontestable, au sens où la hiérarchisation a été assouplie.
Quelques années plus tard, après de nombreuses condamnations, la France a enfin été obligée
d’accepter que les enfants naturels ne soient plus distingués des autres. Mais l’assemblée le sait
Conseil de Paris
191/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
sans doute. Les différences en fonction de l’histoire matrimoniale se résorbent et,
incontestablement, le flou est en augmentation. Une partie des statistiques en témoignent, qu’il
n’a pas emmenées faute de temps, qui montrent des phénomènes invraisemblables pendant
cette décennie. Par exemple, les statistiques européennes mentionnent le nombre de mariages,
avec un astérisque qui laisse lire que mariage et concubinage ont été considérés identiquement.
Penser le mariage et le concubinage en termes d’équivalence est tout de même un grand
changement historique. Et l’intitulé de la catégorie ne signifie plus rien puisque les mariages et
les concubinages sont additionnés.
La famille est donc plurielle. Mais ce pluriel n’interdit pas de la part des individus, des gens ou
des groupes une hiérarchisation des formes de famille. Les entretiens mettent en évidence que
les gens sont dans un premier temps plutôt libéraux, mais en prenant d’autres indicateurs, une
forme de hiérarchisation apparaît. La question se posait moins à l’époque mais est apparue
lorsque la famille recomposée, qui n’est pas une catégorie du même ordre, qui n’est pas issue
des mouvements sociaux et qui n’est pas reconnue juridiquement, a « eu la côte »
médiatiquement. Elle est montrée comme une famille ouverte, accueillante pendant les grandes
vacances, etc. La famille recomposée dans les articles est presque perçue plus positivement que
la famille classique, peu ou prou supposée réactionnaire. Il ne s’agit pas d’un article ou deux
mais d’un véritable corpus sur des années. Mais il n’a jamais lu d’article équivalent sur les
familles monoparentales ni sur les familles homoparentales, question qui n’arrive qu’à la fin du
XXème siècle. Très curieusement, pour un certain nombre de raisons et dans un certain nombre
de cas - car la question ne fait pas consensus - une famille homoparentale est à classer audessus de la famille monoparentale, sur laquelle repose une conception négative. Des travaux
américains parlent de vision « stigmatisante ». Des travaux scientifiques permettent de
l’approcher.
En France, une coloration et des clivages sont apparus qui ne sont pas que le fait de défenseurs
de la famille « traditionnelle ». A partir des années 1980 en France, un phénomène bizarre est
apparu chez les lacaniens. Dans les années 1970, personne ne parlait de la loi du père ou de tels
sujets. A un moment donné sont apparus les « père », « repère », « père sans repère », etc. Ce
phénomène est totalement datable. Dolto était lacanienne et elle avait l’obsession du tiers. Il
n’a pas d’explication sociologique sur ce phénomène qui joue un rôle très important. Par rapport
à lui, comment défusionner la mère sans le tiers ? Tout le monde connaît le schéma. La
monoparentalité est donc impossible à penser du point de vue du développement psychologique
dans quantité d’articles, non de vulgarisation par des journalistes qui ne savent pas lire les psys,
mais de livres savants et des psys eux-mêmes qui ont des doutes légitimes à ce sujet. Il précise
qu’il est lui-même psychologue de formation mais pas forcément croyant.
Une forme de stigmatisation apparaît clairement. Des travaux sérieux ont été faits aux EtatsUnis. Des techniques existent pour cela, que l’assemblée n’a pas de raison de connaître. Le
chercheur décrit un enfant qui a un certain nombre de difficultés. Il a 12 ans, a telles
difficultés, est issu de milieu populaire, habite le 18e… La stigmatisation des noms et des
adresses peut ainsi être décelée. Mais la variation ici porte sur la qualité de famille
monoparentale ou pas. Aucun autre critère de jugement n’apparaît. Un effet propre peut être
décelé et le jugement se fait en fonction de ce critère que les autres n’ont pas. Le problème de
la catégorisation est réel, raison pour laquelle il ne faut pas se moquer des catégorisations.
Il prend un exemple simple. Sans vouloir s’en vanter, il vit dans une famille classique. Si son
enfant a des difficultés à l’école, l’origine de la difficulté sera recherchée, éventuellement en
lui : est-il agité ? Si sa famille est une famille monoparentale et que sa fille a des difficultés, la
variable est trouvée. Il lui manque quelque chose.
La question est donc intéressante. Dans le pluralisme, si la tolérance de chacun était aussi
grande et si chacun était convaincu que toutes les formes étaient équivalentes, ce phénomène
proche du racisme ne devrait pas se produire. Nous avons donc tous une première couche qui
stipule que chacun peut mener sa vie privée mais il existe une stigmatisation relative. Elle
renvoie à deux critères qui concernent l’assemblée, se mêlent et sont plus ou moins vrais :
• un effet de structure familiale (un enfant n’est bien qu’avec ses deux parents) ;
• un enfant de famille monoparentale tend en occident à être plus pauvre que les autres.
Conseil de Paris
192/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Ces deux effets se conjuguent et, à sa connaissance, aucun travail n’a essayé de départager ces
effets sauf des petits morceaux de travaux anglo-saxons, la France produisant peu de recherche
dans ce domaine. En revanche, les discussions sont grandes entre les sociologues.
Aux Etats-Unis et en France parfois, mais les Etats-Unis sont plus forts que la France à ce sujet,
des enfants sont soumis à une batterie de tests générale et les familles sont comparées entre
elles en termes de destin scolaire, de développement, etc. A sa connaissance, aucun résultat n’a
jamais fait apparaître d’égalité entre les différentes formes de famille, alors que des milliers
d’enquêtes ont été réalisées. Et aux Etats-Unis il s’agit de grosses enquêtes, pas uniquement
auprès des enfants qui fréquentent les psychologues qui forment une population très
spécifiquement construite. Incontestablement, les enfants de familles monoparentales ont des
résultats moins bons sur tous les niveaux, pour aller vite.
Les bagarres commencent autour de l’interprétation. Il peut s’agir d’une famille caricaturale
avec un homme médecin qui épouse une femme infirmière, ce qui arrive encore. Le couple n’est
parfois pas légitime, mais il s’agit d’un autre problème… L’addition des deux donne un niveau
100 en termes culturel et financier. L’enfant est élevé dans une famille de niveau 100.
L’enquête le compare à une famille biparentale de niveau 100. Le père disparaît. Il donne un
peu mais disparaît beaucoup par commodité pour l’exemple, y compris dans le domaine
éducatif. La famille chute du niveau 100 au niveau 60. A qui comparer cette famille 60 ? A une
famille 100 ou à une famille 60 ? Les résultats seront totalement différents. Les choses ne
pourraient pas être écrites ainsi mais l’enfant de l’infirmière est-il comparé à une famille de
niveau équivalent ou à des familles de médecins ? En fonction de l’histoire, car l’histoire
commune a pu durer 20 ans, la conclusion de certains travaux amène à la comparer, toutes
choses étant égales par ailleurs, aux familles de niveau 60 pour que le « match » soit égal. Car
la famille biparentale de niveau 60 aurait aussi perdu par rapport à la famille biparentale de
niveau 100. L’effet ne tient donc pas à la structure familiale mais au niveau de vie.
La France n’aime pas beaucoup ces sujets et l’assemblée a peu de chances de lire ces travaux.
Le travail sur les familles monoparentales s’arrête à l’effet de la pauvreté. Mais la lecture au
bout des travaux amène à une petite différence qui est un effet de structure, mais il est tout
petit. Dans les enquêtes de ce type, pour mettre les choses sur la table, à sa connaissance, les
familles lesbiennes américaines arrivent au même niveau. Elles sont aussi bonnes que les
familles biparentales hétérosexuelles. Il prie l’assemblée de lui pardonner de ne pas avoir
spécifié plus tôt que la famille biparentale était hétérosexuelle. Les familles de couples
masculins gays obtenant des résultats moins bons, ces résultats n’arrangent personne. Ils vexent
les gens mariés défenseurs du mariage qui sont concurrencés, le front des familles
homoparentales est cassé et les familles monoparentales sont démoralisées. Alors, il est temps
de passer à autre chose, tout le monde ayant le chic pour ne pas regarder. Lui-même a
longtemps cru qu’aucune étude n’était disponible, une grande partie des discussions portant
toujours sur l’absence d’études.
Mme POLSKI avoue ne pas avoir compris ce que disait M. DE SINGLY et la comparaison entre
familles monoparentales ou homoparentales… Des études existent-elles et quels sont leurs
résultats ?
M. de SINGLY confirme que de telles études n’existent pas en France. Elles existent aux EtatsUnis. Elles ne sont pas difficiles à lire mais dans l’essentiel des discussions, les logiques
argumentaires renvoient très peu à ces études, ce qu’il juge fascinant. Elles existent mais ne
sont pas lues. Il a même longtemps cru qu’elles n’existaient pas. Il se souvient arriver au
Québec, taper sur un moteur de recherche et son écran s’est rempli. Il a alors trouvé de
nombreuses études sérieuses. Mais un consensus du silence se met souvent en place lorsque les
résultats n’arrangent personne.
En réponse à une intervention de la salle sur les études réalisées en Suède, il précise que la
sociologie dominante étant anglo-saxonne, il a choisi ses exemples dans ce domaine. Le point est
l’un des grands objets de discussion mais il ne voit pas comment l’absence totale d’effet de
structure serait possible. Sa position est donc qu’il peut en exister mais qu’il est très difficile de
les identifier pour les individus. Les facteurs sont toujours mélangés. Mais du point de vue
savant, tout n’est pas complètement su. Les enquêtes sur l’ensemble des comparaisons ne sont
pas menées aussi sérieusement qu’elles le devraient.
Conseil de Paris
193/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
L’enjeu de la discussion dépasse celui de la recherche pour atteindre celui de la stigmatisation,
de savoir jusqu’à quel point cette situation est handicapante. Pour compliquer les choses et
expliquer que la sociologie est dans l’embarras, un certain nombre de sociologues sérieux
comparent des familles de couples ayant divorcé, ce qui forme l’essentiel des familles
monoparentales, et qui donc ne s’entendaient pas bien, aux familles biparentales qui restent
ensemble sans s’entendre bien au lieu de les comparer à des familles biparentales qui
s’entendent bien. La logique est encore celle de la comparaison. Ces études ne sont pas les
siennes, il ne fait que les lire, mais dans des journaux savants comme la revue de référence
Journal of mariage and the family et non des journaux de vulgarisation. L’embarras commence
parce que certains disent que sur le fond, les résultats sont en partie équivalents et que l’effet
n’est pas un effet de structure, ne renvoie pas à la pauvreté mais que la structure est
relationnelles. Le conflit et le désaccord entre les membres du couple ne sont pas bons en soi.
Il précise tout de même que la question qu’il évoque en cinq minutes en résumant des centaines
de pages recouvre une énorme production, mais des synthèses ont été faites par d’autres que
lui. La question du destin des enfants est quasiment le sujet le plus important de la sociologie
internationale de la famille, sous le titre de « famille monoparentale » ou « après le divorce »,
etc. Les travaux sur le couple sont très peu nombreux, par exemple. Il est actuellement en train
de réaliser un livre sur la séparation, qui est un sujet qui n’intéresse personne dans la
recherche. Les chercheurs considèrent que la séparation ne concerne que les personnes qui se
séparent, qu’elle est une affaire privée, et elle ne gère que les effets de structure, les effets du
divorce. La mobilisation est très forte, sauf en France, pour des raisons mystérieuses qui
devraient être analysées. La France connaît extrêmement peu de travaux et, à sa connaissance,
aucune grande enquête digne de ce nom sur ces questions. La France discute sans avoir de
données.
Cette question renvoie naturellement à des questions généralement associées, celles de la
stigmatisation de la famille monoparentale dans les représentations en France, qui apparaît
exactement au même moment que l’obsession sur la question du père, dont personne ne parlait
auparavant. Il ne s’agit pas forcément de cause à effet mais éventuellement d’une même
production. A sa connaissance, en 1975, au moment du vote à l’Assemblée nationale du divorce
par consentement mutuel, aucun député de gauche ni de droite ne pose de question sur le père
après le divorce. Elle se posera dix ans après. En 1975, il est généralement considéré qu’un
enfant de divorcés sera élevé par sa mère et qu’il en est très bien ainsi. Les questions ne sont
donc pas éternelles. Elles se posent à un moment donné, il n’est possible de faire que des
hypothèses. En tout cas, une mobilisation s’est faite pour différentes raisons autour de la
question du père. Plus elle est posée en termes de problème dû à l’absence du père, malgré la
catégorie d’apparence neutre des « familles monoparentales », plus elle est renvoyée à un
manque fondamental qu’auraient les enfants de familles monoparentales, celui du père comme
tiers. Les choses ont un peu bougé depuis mais à son avis pas complètement.
En conclusion à l’attention d’une assemblée politique, un certain nombre de choses sont déjà
faites pour les familles monoparentales. Par rapport à son travail de sociologue, il est convaincu
qu’une grande partie des problèmes des familles monoparentales ne vient pas de la
monoparentalité mais de la vie conjugale. Son premier livre s’intitulait Fortune et infortune de
la femme mariée. La caractéristique du mariage par rapport aux autres types de « biens » qu’il
est possible d’acquérir est le fait de ne pas payer à l’entrée mais à la sortie. Cela ne signifie pas
que le prix n’est pas contenu dans l’institution. Est payé ici, quels que soient les termes
employés, un surinvestissement (qui n’est pas un jugement négatif) domestique ou éducativodomestique de la femme qui va de pair avec de grosses différences de nombre d’heures. Il a
travaillé sur ces questions même s’il n’a pas amené les données avec lui. L’envers en est un
sous-investissement professionnel. Il est ici aussi nécessaire de se méfier de la statistique qui dit
que les hommes et les femmes travaillent à temps plein, car les temps pleins des hommes et des
femmes ne sont pas du tout les mêmes. Plus un homme a d’enfants, plus il travaille à
l’extérieur, plus il fait d’heures supplémentaires. Et plus une femme en a, moins elle fait
d’heures. Même à temps plein, elle fait 35 heures, pour aller vite.
Il rappelle que pour l’essentiel, les familles monoparentales sont des familles issues de divorces
ou de séparation. Entre 75 % et 95 % des séparations sont demandées par les femmes. Il voit bien
Conseil de Paris
194/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
dans les entretiens que lorsqu’elles la demandent, elles ne sont pas plus aveugles que d’autres
et qu’elles savent très bien que la situation ne sera pas si facile. Mais elles n’acceptent pas de
vivre avec un homme pas forcément odieux mais non satisfaisant. Alors que pendant des années
elles n’ont pas parlé de l’inégalité dans les entretiens, elles la font apparaître dans le bilan.
L’une des questions est qu’effectivement, l’égalité des formes de structure et des conséquences
n’est pas jouable tant que la forme initiale n’est pas de type égalitaire. Le modèle tel qu’il
fonctionne dans l’idéal, c'est-à-dire la logique contractuelle, chacun se séparant dans une forme
d’individualisation, qui ne le gêne pas, présupposerait que les deux membres du couple aient
une chance égale. Or, ils ont des chances inégales qui vont aller dans les deux sens. La femme
va commencer à se trouver des raisons d’arrêter, le divorce pouvant intervenir par exemple en
plein congé parental. En effet, la séparation se passe à n’importe quel moment, y compris de
désinvestissement particulier. L’homme, qui a par exemple trois enfants, est à ce moment en
plein boom professionnel. Il n’a jamais autant surinvesti son travail. La séparation maximise la
différence observée dans le mariage mais elle est alors tue. Inversement, un certain nombre
d’hommes qui n’ont pas beaucoup investi leur paternité découvrent qu’ils n’ont été pères qu’en
présence de la mère, le dimanche en famille. Il a calculé non la quantité totale mais le
pourcentage du temps du père passé avec l’enfant. Sur 100 minutes, quel pourcentage a été
passé avec l’enfant sans présence de la mère ? Et inversement. Certains pères n’ont jamais
passé une heure seul avec leur enfant. La séparation provoque un drame. Certains deviennent
père pour la seconde fois. Une partie des enfants, surtout s’ils sont adolescents, découvrent leur
père, ce qui peut être sanglant comme cela peut être vu dans les enquêtes. Le père est un
étranger, notamment pour les adolescents. Il était présent le dimanche. Mais pourquoi et au
nom de quoi aller voir un étranger ? Une partie des mécanismes négatifs de l’effet de structure
ne repose pas forcément sur l’absence de la loi du père.
Sa proposition est donc toute simple : une vraie politique de soutien aux familles
monoparentales consiste en une politique de soutien à l’égalité entre hommes et femmes dans
l’ensemble des familles, y compris biparentales. Car si les familles biparentales fonctionnaient
bien, elles divorceraient tout de même – le divorce repose sur autre chose – ou se sépareraient
mais les avantages de cette complexe domination masculine seraient moins payés à la fin. Même
s’il est nécessaire de réparer, il ne faut pas s’obséder politiquement sur la réparation mais
également penser.
Les enfants sont l’attention principale des politiques, ce qui paraît normal. Les enquêtes
montrent au niveau des collectivités locales et non au niveau national, un levier sur lequel il est
possible de travailler, qu’un certain nombre d’hommes et de femmes, après une période de
séparation, croient de nouveau que vivre en couple est bien. La première fois n’a pas marché
mais la seconde marchera. La condition est de pouvoir recommencer. Et des grandes différences
existent selon les professions. Trouver un collègue homme pour une institutrice de maternelle
est difficile. Mais des métiers mixtes existent et il suggère à l’assemblée de travailler sur la
mixité dans les bureaux pour favoriser les rencontres. Comme les familles monoparentales
tombent dans la pauvreté, pour simplifier, elles s’éloignent du centre. En région parisienne, des
immeubles de familles monoparentales parentales existent et la probabilité qu’elles puissent
retourner par exemple au cinéma le soir est proche de zéro. Les chances de rencontres sont
faibles. Par chance, Internet existe dans cette logique d’enfermement. Une politique peut être
menée qui ne soit pas que de soutien à l’enfant. Les familles monoparentales doivent pouvoir
redevenir une famille biparentale. A part certaines de ses copines - une petite minorité qu’il
respecte totalement et qui a joué un rôle positif dans l’histoire - dans l’essentiel, après 40 ans
de recherche, il n’a jamais rencontré de gens qui lui disent que leur seul objectif dans la vie est
de créer une famille recomposée- il ne l’a jamais entendu – ou de créer une famille
monoparentale. L’histoire est complexe et un ménage monoparental peut ne plus l’être six mois
plus tard, à condition d’en créer les conditions. Le grand problème est que la séparation n’a pas
créé les conditions de la deuxième ou troisième fois. Il est en effet nécessaire de les créer. Tous
les mécanismes sociaux aident à trouver la première fois. Elle est « naturelle ». Une petite
annonce de type « belle jeune fille de 18 ans cherche un homme » est truquée à 100 %. Elle est
un attrape-mouche masculin. De telles annonces n’existent pas. La deuxième et troisième fois
ont besoin de conditions. Les salles de gym existent. Il est nécessaire de trouver des espaces et
Conseil de Paris
195/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
des mécanismes. Ceux qui se mettent en place sont complètement décalés. Aider les femmes à
sortir revient à aider les femmes à s’en sortir.
M. BROSSAT propose de passer aux questions. Il sait que certaines questions se préparent déjà.
Il prévient qu’il devra s’absenter à 18h15 pour se rendre aux vœux de la Mairie du 18e
arrondissement et se dit certain que personne n’en prendra ombrage.
Mme POLSKI remercie M. DE SINGLY d’être venu. Il évoque à la fois une prévention par une
politique d’égalité femme/homme et une réparation.
Elle s’interroge sur la réparation et sur la stigmatisation. Il est nécessaire de réparer sans
stigmatiser. Telle est sa première question.
M. DE SINGLY a fait une grosse étude pour l’observatoire des familles parisiennes en 2004 : Vivre
à Paris en famille. Elle se demande s’il a identifié des besoins spécifiques à Paris pour les foyers
monoparentaux. Les questions du logement et de la garde ont déjà été identifiées et elle sait
que ces sujets sont importants. Mais elle se demande si M. DE SINGLY a identifié des choses plus
précises et a des idées à donner, à part créer un meetic.paris.fr ou des salles de gym avec les
bailleurs sociaux.
M. de SINGLY félicite Mme POLSKI pour sa remarquable formule « réparer sans stigmatiser ». Il
ne l’avait jamais utilisée mais elle a raison. Chaque réparation donne les conditions d’une
stigmatisation. Il n’est pas simple de réparer sans stigmatiser.
Sur le deuxième point, la question n’était pas centrale mais l’étude a rencontré un point très
intéressant. L’étude a eu du retard, elle est en cours de publication, ce qui le rend honteux,
mais le résultat de ce travail sur les jeunes parents est qu’ils rentrent le soir et sont… parents.
Les nouvelles formes d’éducation demandent que l’enfant ait du temps avec son père, avec sa
mère, et ne se couche pas forcément très tôt. Lorsque l’enfant est au lit, après les allersretours modernes, les parents sont fatigués et le couple ne redémarre pas. Et les raisons
financières ne sont pas les seules, ce qui est très intéressant. Même les gens qui ont les moyens
ont du mal à prendre un baby-sitter, même si certains y parviennent. La compression,
notamment de la vie professionnelle, se fait au détriment de la vie conjugale. Le dimanche est
passé en famille au détriment du temps conjugal. Une partie des femmes se demande dans les
entretiens pourquoi le couple s’est mis ensemble. Tant qu’il se fréquentait, tout était
formidable, le couple allait au restaurant, etc. Les courbes statistiques sur le nombre de sorties
en France sont catastrophiques. Dans tous les pays occidentaux, la parentalité et l’enfant sont le
facteur numéro un d’insatisfaction. La chute est totale. Cet élément n’est pas trop mis en avant
parce qu’il est important de faire des enfants, ce qui est vrai. La conciliation des deux est
difficile. En poussant un peu, la mère de famille monoparentale est dans une meilleure position
puisque quand elle rentre, elle n’est que mère, elle a donc moins de problèmes sur le fond.
Une politique de prévention doit être pensée pour que la société n’arrive pas à un chiffre de
80 % de séparations. Aucune raison n’existe pour l’instant que le mouvement actuel s’arrête au
lieu de s’amplifier. Il est nécessaire de réfléchir sur ce sujet. La plus grande réforme est pour M.
DE SINGLY le rétablissement du divorce par consentement mutuel né en 1790. Mais la solution
n’est pas automatique et un travail conjugal est nécessaire. Etre parent et être conjoint sont
deux problèmes différents qui ont du mal à être conjugués parce que les familles
monoparentales ont des difficultés à s’en sortir qui ne font que prolonger le fait que depuis 20
ans une femme a déjà perdu l’habitude de sortir, ainsi que les hommes. Ils essaient alors de
rentrer un peu leur ventre. Lui-même a mis un gilet rose, l’assemblée en déduit peut-être qu’il
est en recherche… Il a mis un gilet pour cette raison, expliciter ce point.
Mais « réparer sans stigmatiser » est une jolie formule qu’il reprendra.
Mme TAIEB avait compris dans une précédente audition que « famille monoparentale » n’a pas
d’écho du point de vue juridique. Il semble que la formule n’est pas non plus employée
facilement en sociologie et M. DE SINGLY a choisi celle de « ménage monoparental ». Elle n’a
pas compris la différence entre les deux d’ailleurs.
Pour M. de SINGLY, la différence est très simple. Le recensement, dans tous les pays, arrête les
situations…
Mme TAIEB demande si la différence ne tient qu’au recensement.
Pour M. de SINGLY, le grand problème est qu’il est toujours possible de recenser des petits
bouts. Mais de même, le recensement ne mesure pas le concubinage qui est strictement
Conseil de Paris
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interdit. Le nombre de couples qui se séparent est inconnu, il n’est qu’une extrapolation. Seul le
nombre de mariages est connu. Il est en diminution, donc le nombre de séparations est de moins
en moins connu.
Le problème ne tient pas au recensement. Une enquête statistique repose forcément sur des
gens dans un espace. Il dit « ménage » faute de savoir…
Mme TAIEB veut dire que la réalité des familles monoparentales existe même si personne ne
trouve le mot qui convient pour la qualifier. La commission bute sur la dénomination de cette
réalité.
M. de SINGLY n’est pas d’accord. Dans la thèse qu’il a présentée, sans prétendre qu’il a raison
même si un consensus s’est développé, il est possible de compter le nombre de ménages
monoparentaux parmi lesquels se trouve une part, éventuellement importante, de familles
monoparentales, ce qui signifie que l’enfant n’a qu’un parent au moment où il est dénombré, ce
qui ne peut pas être déduit à partir du toit.
Mme TAIEB évoque les conclusions de M. DE SINGLY sur la manière dont les femmes peuvent
rencontrer de nouveaux hommes ainsi que l’école des parents. Elle souhaiterait savoir ce que
pense M. DE SINGLY vis-à-vis de cette dernière, s’il estime qu’elle sert à quelque chose et s’il a
étudié la question.
M. de SINGLY n’a pas fait d’étude sur le sujet. Il répète que la famille monoparentale n’existe
que si le couple dysfonctionne. Ce qui se passe depuis 30 ans est très paradoxal, puisque la
fiction juridique d’un couple parental éternel a été inventée, tout en inventant la famille
monoparentale. Elle ne devrait pas exister si le couple parental était éternel, soit dit en
passant. De la contradiction existe donc. Pour reprendre les termes de Mme TAIEB, il pense qu’il
manque autant des écoles conjugales que des écoles de parents. La seule chose qui ne doit pas
être faite à son point de vue est des écoles de parents qui n’existent que pour les gens qui
tombent dans une structure donnée. Par exemple, étant marié, personne ne lui aurait proposé
d’école des parents.
Mme POLSKI précise que l’école des parents est pour tout le monde.
M. de SINGLY rétorque que tel est le cas dans l’idéal, comme les congés parentaux mais
combien d’hommes les prennent ? Il connaît l’histoire. Par ailleurs, il n’est sans doute sur ce
point pas du tout français car il est contre le terme « école ». Il ne se moque pas de la
mobilisation historique pour l’invention de l’école des parents, qui était un beau mouvement.
Mais il est nécessaire d’inventer de nouvelles formes et non une forme de cours. Le mot
« école » est tout de même terrible. En tant qu’enseignant, il le trouve terrible, évoquant des
gens qui savent et d’autres qui ne savent pas. Une famille, qu’elle soit complète ou pas,
biparentale ou pas, peut rencontrer un problème à un moment donné, par exemple avec leur
adolescent qui « fait la gueule », etc. Il préconise donc des espaces parentaux, y compris
éventuellement avec des experts mais ces derniers ne parlent pas, il s’agit d’échanges
d’expérience. Cette formule marche beaucoup mieux au Québec : les pères sont ensemble mais
ils ne reçoivent pas un cours. Un cours sur la loi du père de Lacan a-t-il servi un jour à être
père ?
Mme POLSKI demande si au Québec les cours sont sexués.
M. de SINGLY juge que le plus important est la logique de l’expérience. Aujourd’hui, de plus en
plus, la logique de l’apprentissage est mise en avant. Les jeunes mères ne vont pas lire des
livres, qui seront perçus comme une école. Elles vont sur Internet, posent une question, une
maman répond qu’elle a connu le même cas et elles sont dans le ravissement. Elles partagent et
un savoir personnel se constitue à partir de cet échange. Les termes sont, de son point de vue,
très importants. Tout doit être fait, mais les catégories sont importantes et « école des
parents » est un terme à discuter.
Mme FILOCHE juge le regard sociologique et cet échange ravivants, d’autant plus que, sans
raconter sa vie, elle est mère d’une enfant de huit mois, ce qui la renvoie à des éléments
personnels, notamment pour l’analyse du changement de la phase de couple à celle de parents
qu’elle est en train de vivre. Elle la fait beaucoup réfléchir. Elle exerce des responsabilités
politiques et se demande comment des foyers dans des situations plus précaires et difficiles
financièrement et culturellement s’en sortent malgré tout. Des couples et des foyers
monoparentaux s’en sortent tout de même, ce qui prouve que le faire est possible.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
La réflexion de M. DE SINGLY la fait se poser deux questions qu’elle lui soumet en lui demandant
s’il les juge pertinentes dans le cadre de la mission :
• comme la mission l’a déjà remarqué, M. DE SINGLY reconnaît que les chiffres et les statistiques sur
les foyers monoparentaux sont peu nombreux. La mission pourrait avoir une réflexion sur la mise
en place dans les diverses directions de la Ville concernées par la question de la famille au sens
large des suivis spécifiques sur les foyers monoparentaux. Pense-t-il que cette proposition serait
pertinente pour avoir des extractions de chiffres sur la durée, sur les cinq ans, dix ans ou 20 ans qui
viennent ? Des réflexions dans ce sens seraient-elles utiles ? Certaines directions commencent à le
faire mais les auditions qui se sont déroulées jusqu’à présent ont permis de constater que tel n’est
pas complètement le cas ;
• au sujet de l’école des parents, elle est d’accord avec l’avis de M. DE SINGLY sur le terme, qui n’est
e
pas forcément une bonne réponse. Pour cette raison, dans le 19 arrondissement, elle a travaillé
dans le cadre du café des enfants, qui est très en lien avec les parents, très intergénérationnel, et
qui a vocation à s’adresser aux enfants, aux parents par l’intermédiaire des enfants et aux parents
sans intermédiaire. Il permet de relever et déceler des difficultés que certains foyers, notamment
les foyers monoparentaux peuvent rencontrer à certains moments. Elle se demandait si la
municipalité pouvait avancer et réfléchir dans ce sens, tendre vers lui, et si de telles actions
seraient pertinentes et utiles. Elle remercie encore une fois M. DE SINGLY.
M. de SINGLY n’a pas de réponse à la première question. Il a évoqué la statistique parce qu’elle
ne sait pas du tout. Elle ne sait pas beaucoup de choses et elle est sur ce sujet véritablement
dans l’embarras. Ainsi qu’il l’a dit à propos du concubinage, elle est incapable de donner le
nombre de séparations. La séparation n’existe pas. Si dans dix ans plus personne ne se marie et
tout le monde est concubin, la séparation aura disparu. Il ne s’en moque pas et se borne à
constater que la situation est telle.
Les sociologues connaissent la notion de « carrière » familiale. Aujourd’hui, il est possible de
connaître telle situation, dans six mois telle autre….. Une autre stigmatisation l’énerve, en tant
qu’homme marié : dans certaines statistiques pourtant sérieuses les gens mariés et parfois les
concubins sont nommés « familles traditionnelles » et les autres sont des « familles modernes ».
S’il divorce, il devient « moderne ». S’il se remarie, il redevient « traditionnel ». Il invite à
« arrêter les conneries » car cette dénomination n’a pas de sens théorique. Sa tête ne change
pas à ce point. Il ne devient pas moderne en disant « non » à sa femme. Il qualifie ces
catégorisations de « pas terribles ».
Mme DOUVIN demande qui les décide.
M. de SINGLY répond qu’il s’agit des ministères, il ne le sait pas bien. Il faisait pourtant partie
du comité des familles à l’Elysée, le comité le plus officiel, où il fait des colères à chaque
réunion. Le résultat n’est pas que la statistique a changé mais qu’il n’a pas été renommé, point
qui n’a pas d’importance. Mais les décideurs ne voient pas le problème. Ils sont contents. Il a
aussi lu ces catégories dans les statistiques européennes. D’un côté, la famille monoparentale
est stigmatisée, de l’autre, sans doute par souci égalitaire, les familles biparentales le sont
aussi. Deux handicapés se font face.
Le café lui paraît assez bien, dans la logique de discussion. Mais il ne connaît pas ce dispositif, il
ne peut pas tout faire. Il accepte l’invitation de Mme FILOCHE à aller en visiter un. Le café lui
paraît une forme possible, qu’il préfère nettement à celle d’école.
Il rebondit sur la question pour confirmer que l’expérience québécoise est effectivement non
mixte, question à laquelle il a oublié de répondre précédemment. Elle ressemble un peu aux
groupes de femmes qui ont existé à un moment donné. L’expérience paternelle est parfois très
« nulle », le père se reproche de n’avoir rien fait. Il n’en a pas l’expérience directe, n’a pas
participé à de tels groupes mais manifestement, l’aide est d’abord une aide
« entre ». Paradoxalement, en poussant un peu, ils ressembleraient donc aux groupes de
femmes. Si rien n’est fait, ils vont se taire. Les hommes ne sont pas bavards. L’aide est d’abord
entre eux. Il ne doit pas y exister d’enjeu de virilité pour qu’ils puissent pleurer entre eux. Ils ne
pourraient pas dire devant une femme que le soir cela n’est pas possible.
Mme POLSKI propose une comparaison avec une association des femmes anonymes.
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M. de SINGLY pense qu’il est possible de prévoir beaucoup de choses mais qu’il est nécessaire
de ne pas rater le coche. L’évolution de la société est générale. Même les sociologues ont
changé. Les gens étaient auparavant des imbéciles, avec du sens commun, et ils n’avaient pas à
les écouter. Aujourd’hui, la démocratie participative est évoquée. Il s’agit conceptuellement
d’elle. Les gens n’ont pas forcément un savoir du même niveau, mais l’expérience est aussi une
forme de savoir. L’école des parents part d’une bonne intention mais le refaire avec une forme
des années 1950 fait commencer avec 40 ans de retard. Le problème doit être pris sous la forme
d’une discussion et avec le mot central de partage d’expériences. Une personne compétente
peut être là mais il s’agit de ne pas faire le cours aux gens, mais de simplement évoquer
comment se pose concrètement telle question pour un père.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT veut vérifier si elle a bien compris les propos de M. DE SINGLY.
Les familles monoparentales posent un problème de catégorisation qui engendre une
stigmatisation qui repose sur deux critères :
• un enfant n’est bien que s’il a deux parents ;
• le lien entre monoparentalité et pauvreté.
Elle souhaite savoir si elle a bien compris et le niveau de revenu ou de catégorie socioprofessionnelle concerné puisque dans ce théorème une famille monoparentale est forcément
pauvre, pas uniquement financièrement, mais parce qu’il manque forcément quelque chose à
l’enfant.
M. de SINGLY n’a pas parlé de pauvreté dans ce sens. Un certain nombre de sociologues disent
que la catégorisation antérieure des gens à problèmes évoquait, comme le titre d’un ouvrage
célèbre, des classes laborieuses, classes dangereuses. Aujourd’hui, d’une certaine façon, la
lecture de descriptions montre, même s’il n’est pas spécialiste du sujet, une chute
incontestable, mesurée, en termes de revenus du ménage. Pour revenir au couple du médecin et
de l’infirmière, toutes les enquêtes posent que le revenu du ménage est égal à A+B. Les couples
mariés s’engagent d’ailleurs pour cela de manière obligatoire, comme l’est la déclaration
commune des revenus. Les revenus sont donc considérés comme communs. Le départ
majoritaire de l’homme n’est pas compensé. Certains pays impriment des affiches avec des
photos des pères non-payeurs. Tel pourrait être le cas dans le 18e ou le 12e qu’il a habité : les
pères non-payeurs seraient affichés comme « père manquant, devant 12 000€ ». Il s’agit d’une
autre forme de stigmatisation, qu’il qualifie de très « hard ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT reprend sa question, qui reposait sur le manque qui apparaît
dans l’exercice seul de la parentalité. M. DE SINGLY pense-t-il que le curseur de l’intervention
publique doit être plus élevé pour une famille monoparentale par rapport à la norme ? Par
exemple, le plafond de l’allocation logement doit-il être plus élevé pour une famille
monoparentale ?
M. de SINGLY s’avoue très honnêtement dans l’embarras devant une question pertinente mais
compliquée.
Pour y répondre très indirectement, les politiques familiales françaises, comme le sait Mme
CHERIOUX de SOULTRAIT, veulent qu’une famille avec deux enfants ait le même niveau qu’un
célibataire. Avec une politique familiale idéale, une famille de cadres avec trois enfants devrait
recevoir 10 000 € et une famille d’ouvriers, vu son revenu, 2 000 €. Le compromis s’est fait
autour de la même somme pour les riches et pour les pauvres. Tel est le fondement légitime qui
s’est vu progressivement très déstabilisé dans l’opinion publique. Mais si la pauvreté est en jeu,
est-il la peine de faire une politique familiale ? Si une femme est dans le besoin avec deux
enfants, ses besoins peuvent être calculés et elle ne ressort pas d’une politique familiale mais
d’une politique sur la pauvreté. Telle est l’une des grandes questions. Si le handicap n’est pas
un effet de structure mais est dû à la pauvreté, les politiques sociales doivent faire en sorte que
les enfants pauvres soient soutenus, qu’ils soient de famille monoparentale ou pas. Il parle à
titre personnel et sans contrôle. Mais il ne voit pas pourquoi un enfant pauvre avec un père et
une mère serait « handicapé » dans la réception de l’argent dû parce qu’il aurait la chance
d’avoir un père.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT évoque le cas des familles nombreuses. La difficulté d’une
famille de cinq enfants pour vivre à Paris, même avec deux parents, est réelle.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. de SINGLY est d’accord avec cette observation. Les politiques qui touchent les familles
nombreuses incluent deux éléments. Lui-même est le sixième de la fratrie et se souvient de la
fierté de sa mère d’avoir reçu la médaille, valorisation légitime de la famille nombreuse. Sa
proposition serait de calculer, même pour une famille de cadres de cinq enfants, quel est le
revenu à l’enfant et de faire une politique d’aide à l’enfant. Telle serait sa politique
personnelle, qu’il sait discutable.
Mme CHERIOUX DE SOULTRAIT évoque la politique actuelle.
M. de SINGLY reproche à celle-ci de tenir compte des formes, par exemple avec l’allocation de
parent isolé. Normalement, une proposition serait de calculer le niveau de revenus dont dispose
potentiellement un enfant et de l’aider, sans glorification des familles monoparentales.
Tel a toujours été le paradoxe. Les politiques familiales datent de 1870, elles ont été décidées
par rapport à l’Allemagne. A la fin de la guerre de 14/18, le mariage a été considéré comme
décisif mais une mère célibataire fait tout de même des petits Français. La politique familiale a
donc glorifié la famille tout en donnant tout de même sur le côté. Dans la période actuelle, il
pense que chacun doit regarder sa propre histoire et que, sans avoir non plus de discours antifamille nombreuse, pour ne pas non plus retourner dans ce sens, chaque enfant doit trouver des
instruments imparfaits de niveau et être soutenu. La même catégorie peut inclure un enfant de
famille nombreuse ou un enfant de famille monoparentale. Il ne donnerait de point
supplémentaire ni à l’un ni à l’autre, mais les deux doivent être aidés en priorité.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est d’accord avec cette idée.
Pour M. de SINGLY, il doit être possible de travailler politiquement pour trouver du consensus
sur cette question.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT comprend que M. DE SINGLY est donc contre la catégorisation.
M. de SINGLY estime que la catégorisation est toujours stigmatisation à un moment donné.
Mme POLSKI rebondit sur l’intervention de M. DE SINGLY sur les familles nombreuses et les
familles monoparentales. Mais si pour le moment, le statut existe avec une carte pour attester
de la qualité de famille nombreuse, rien ne permet d’attester de la qualité de famille
monoparentale avec enfant.
M. de SINGLY la voit arriver avec son badge « ancien d’une famille monoparentale », « ancien
d’une famille nombreuse » et prédit que Mme POLSKI finira comme les militaires.
Du point de vue de la famille, des gens ne sont pas catégorisés dans notre société. Ils n’existent
pas comme familles monoparentales. Les concubins n’existent qu’à moitié, parce qu’ils le
veulent. La famille monoparentale n’a pas de badge individuel. La reconnaissance
institutionnelle repose sur la statistique. Elle est l’un de ses supports. Elle n’est pas un diplôme,
mais accorde une forme d’existence. La famille recomposée a une image positive globale mais
n’existe nulle part. Elle est d’ailleurs statistiquement difficile à mesurer.
L’individualisation est pour lui positive si elle est pensée du point de vue de l’enfant, centrée
sur l’intérêt de l’enfant. Il préconise une politique d’individualisation centrée sur le bien de
l’enfant. Il est toujours dit que le bien de l’enfant est inconnu mais il est facile de le connaître
au moins en termes de niveau. Il pourrait être conçu qu’un enfant qui fait partie d’une famille
nombreuse ou monoparentale ne soit pas classé. Grâce à l’Europe, il a été obtenu, ce qui est
une grande victoire, que l’enfant ne soit pas détaché en partie, pas stigmatisé ou valorisé en
fonction de son histoire. Il ne doit pas avoir trois points de plus parce que ses parents sont
mariés. Il propose donc de prendre l’enfant et de mener des politiques individualisées sur
l’enfant. Et les gens mènent leur vie en famille nombreuse, ont un accident ou se quittent
volontairement. Normalement, il peut être travaillé politiquement dans cette direction et cette
politique bien expliquée serait bien comprise et approuvée, ce qui revêt un intérêt.
Mme POLSKI demande si M. DE SINGLY serait en faveur de la création d’un statut des séparés
pour les parents, qui sont pour l’instant mariés puis divorcés.
M. de SINGLY propose de l’inviter une deuxième fois pour qu’il puisse aller jusqu’au bout de sa
réponse. Il trouve par exemple scandaleux que le mariage ne produise pas de reconnaissance
explicite du père. Il est automatiquement père des enfants de sa femme. Il pense que
progressivement il sera nécessaire d’en arriver à des actes. Un père concubin est obligé de
déclarer. Il devrait être nécessaire d’en arriver à des reconnaissances et à être parent. Mais il
ne veut pas d’étiquette. Il veut bien un badge de « parent », pas de « parent monoparental ».
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN remercie M. DE SINGLY d’avoir consacré tout ce temps à la mission. Il a pu
constater par le nombre de questions à quel point l’assistance était intéressée.
Mme POLSKI souhaite s’exprimer au sujet de la suite du programme. Elle voit difficilement
comment la troisième partie peut être évoquée en l’absence du président.
Mme DOUVIN voulait faire cette remarque préalable, qu’elle a faite à Ian BROSSAT avant son
départ. Le retard de la commission est réel. L’Inspection a fourni un travail important qui pose
le problème de son statut : s’agit-il ou pas du fond du rapport ? Il s’agit d’une synthèse
actualisée d’un certain nombre d’auditions qui comprend beaucoup d’extraits de rapports
officiels non intégraux et il est important que la source soit citée à chaque fois. Un jugement de
valeur peut ensuite intervenir, sur lequel tous ne seront pas d’accord. Il est donc nécessaire que
la commission sache comment elle travaille sur le sujet, ce qui pose manifestement un
problème. Et plusieurs fois, les rapports cités font apparaître une partie du rapport mais pas le
jugement final. La commission rencontre donc un problème de méthode et elle juge difficile de
parler en dehors de la présence de M. BROSSAT. Elle interroge les membres de l’assemblée et
M. BARELLA sur ce qu’ils pensent de ce point mais elle serait plutôt en faveur d’une séance et
du temps spécifique à la question.
Mme POLSKI est en faveur d’une séance spécifique. Mais si Mme DOUVIN considère qu’elle
rencontre un problème de méthode, il paraît difficile d’en parler en l’absence du président. Elle
propose de remettre la discussion.
Mme DOUVIN précise que M. BROSSAT penche pour que l’audition se déroule, mais elle partage
l’opinion de Mme POLSKI.
Mme POLSKI juge la tenue de l’audition compliquée.
Mme DOUVIN ajoute qu’il est déjà 17h30 et que l’audition peut se tenir une autre fois. Elle
demande l’avis de M. BARELLA.
M. BARELLA est assez d’accord pour reporter et juge les problèmes de méthode importants. Il
propose de transmettre d’ores-et-déjà des observations à Mme DOUVIN ou à M. BROSSAT pour
préparer le débat et faire émerger d’éventuels points de désaccord ou des recherches qui
pourraient être complétées.
Mme DOUVIN juge bonne la suggestion de M. BARELLA. Il lui faut d’abord voir quand cette
session pourrait être programmée. Des auditions devront peut-être être déprogrammées, ce
qu’il sera nécessaire de voir ensemble. La mission doit avancer pour ne pas se retrouver avec la
totalité de la rédaction à faire au mois d’avril.
Mme POLSKI propose d’ajouter une séance de travail plutôt que de déprogrammer des
auditions, ce qui lui semble compliqué.
Mme DOUVIN n’est pas contre cette solution. Elle retient la suggestion de M. BARELLA que M.
BROSSAT et elle-même collationnent les réflexions et les études supplémentaires des membres
de la mission afin de constituer un patrimoine et d’avancer ensemble. Elle juge que la
proposition est bonne et invite les membres de l’assemblée à lui faire part de ses observations.
La mission se sépare donc ici mais elle regardera avec M. BROSSAT à son retour le lendemain
comment faire pour trouver un jour supplémentaire. Toutes les suggestions seront recueillies.
Mme POLSKI demande aussi que des dates soient prévues pour les visites de terrain. Son agenda
commence à se remplir sérieusement et elle souhaite pouvoir anticiper.
Elle fait également remarquer que la précédente réunion était à 14h30 et celle-ci à 15 h. Elle
demande, si possible, un horaire fixe.
Mme DOUVIN envisage que l’horaire soit choisi en fonction de la disponibilité des auditionnés à
14h30 ou à 15h.
Mme POLSKI admet que telle est peut-être la raison et que les membres de la commission sont
informés par mail. Mais le savoir plus que quelques jours avant permettrait d’anticiper.
Elle est par ailleurs chargée d’excuser Gauthier CARON-THIBAULT qui ne pouvait pas venir, ce
qu’elle aurait dû faire dès le début de la séance.
Mme DOUVIN demande que ce qui vient d’être dit soit transmis aux absents, à savoir :
• l’invitation à transmettre des éléments ;
• le souhait d’une séance supplémentaire ;
• le besoin de dates pour les visites de terrain.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN lève la séance à 17h34.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 3 février 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Étaient présents :
M. Ian BROSSAT, Président
Mme Laurence DOUVIN
Mme Joëlle CHERIOUX de SOULTRAIT
Mme Lynda ASMANI
Mme Roxane DECORTE
M. Christophe NAJDOVSKI
M. Dominique BARELLA
M. Jean-Marc JANODY
Mme Olivia POLSKI
M. Rémi FERAUD
Mme Karen TAIEB
Mme Léa FILOCHE
M. Gauthier CARON THIBAULT
Mme Céline BOULAY-ESPERONNIER
Mme GUEYDAN, Directrice générale de la DASES
Mme Laure DE LA BRETECHE, Directrice générale du CASVP
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Ordre du jour
Point 1
Présentation des dispositifs mis en place en faveur des familles monoparentales par la Direction
de l'Action Sociale, de l'Enfance et de la Santé (DASES) - Intervention de Mme Geneviève
GUEYDAN, Directrice générale de la DASES.
Point 2
Présentation des dispositifs mis en place en faveur des familles monoparentales par Centre le
d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP) – Intervention de Mme DE LA BRETECHE, Directrice
générale du CASVP
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
POINT 1
Présentation des dispositifs mis en place en faveur des familles monoparentales par la
Direction de l'Action Sociale, de l'Enfance et de la Santé (DASES).
M. BROSSAT ouvre la séance à 16h10, présente Mme Geneviève GUEYDAN, Directrice générale
de la DASES et l’invite à débuter sa présentation des dispositifs mis en place en faveur des
familles monoparentales.
Mme GUEYDAN rappelle que la DASES a une compétence sociale à l’échelle d’un département
ou d’un Conseil régional : protection de l’enfance, RSA, services sociaux polyvalents à
l’exclusion de la protection infantile et maternelle, placée sous l’égide de la Direction des
familles et de la petite enfance, à Paris.
28 % des familles parisiennes sont des familles monoparentales, soit 7,4 % des ménages
parisiens.
Son propos se concentre sur les familles monoparentales les plus précarisées et insiste sur le
fait que ces familles sont surexposées au risque de pauvreté. 23,3 % des familles
monoparentales vivent en-dessous du seuil de pauvreté, soit 16 000 familles, un nombre non
négligeable. Cette proportion est sensiblement plus importante que pour l’ensemble des
ménages parisiens : 14 % d’entre eux vivent sous ce seuil. Mais elle est moindre que la
proportion nationale : 29 % des familles monoparentales en France vivent sous le seuil de
pauvreté.
Au risque de pauvreté, s’ajoute celui du mal-logement et des difficultés d’insertion.
Mme GUEYDAN précise que parmi les familles monoparentales, les familles ayant à charge un
enfant handicapé, et éligibles à l’Allocation d'Education de l'Enfant Handicapé (AEEH), sont
surreprésentées : les familles monoparentales représentent plus du tiers de ces familles.
Cela explique le nombre important de familles monoparentales dans les dispositifs d’aide sociale
départementale de droit commun. Un certain nombre de dispositifs leur sont spécifiquement
dédiés : le RSA majoré et les centres maternels au titre de la protection de l’enfance.
L’exposé s’articule autour de quelques grands thèmes :
- l’insertion ;
-
le logement ;
-
la protection de l’enfance ;
Face au cumul des facteurs de fragilité, en termes de ressources et d’isolement, l’enjeu central
est l’action de prévention sur les facteurs de vulnérabilité grâce aux outils suivants :
- l’accès aux droits ;
-
les aides facultatives et spécifiques du CASVP ;
-
le soutien à la parentalité ;
-
l’aide aux enfants ;
Insertion et RSA
RSA
Paris compte 60 000 allocataires du RSA relevant du département et d’une démarche d’insertion
dont :
- 73 % de personnes isolées et des couples sans enfants ;
-
6 % de couples avec enfants ;
-
21 % de familles monoparentales, soit 12 500 familles.
Au regard de la proportion de familles monoparentales à Paris (7,4 % des ménages), ces
dernières sont très largement représentées.
RSA majoré
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Parmi ces 12 500 familles monoparentales bénéficiaires du RSA, 4 500 relèvent du RSA majoré ;
il s’agit des femmes enceintes ou des ménages monoparentaux ayant à charge un ou plusieurs
enfants de moins de trois ans.
Les autres familles monoparentales (RSA non majoré) ont des enfants plus âgés.
RSA Activité
Une part importante des familles monoparentales jouit du RSA Activité, un dispositif en plein
développement (13 500 bénéficiaires à Paris) : ce complément de ressources pour les
travailleurs dépend de l’État et concerne 3 900 familles monoparentales.
Modes d’accompagnement
Les familles monoparentales bénéficient du même accompagnement que les autres allocataires
du RSA. De plus, les parcours d’insertion sociale sont très souvent couplés à des parcours
d’insertion professionnelle : beaucoup de dispositifs tentent de combiner ces deux approches.
Les familles monoparentales sont plus ou moins éloignées de l’emploi et de façon générale, un
certain nombre de freins sociaux vient compliquer l’insertion :
- les problèmes linguistiques ;
-
un faible niveau de formation ;
-
une faible expérience professionnelle : tel est le cas des femmes qui deviennent
tardivement allocataires du RSA après avoir élevé leurs enfants sans travailler ou des
jeunes mères qui n’ont pas réussi à asseoir une solide expérience professionnelle ;
-
problème de gardes d’enfants, au-delà de la petite enfance en particulier pour les
enfants non scolarisés et scolarisés dont la mère travaille selon des horaires décalés (tôt
le matin ; tard le soir) ;
Ces freins sociaux sont davantage marqués pour les allocataires du RSA majoré.
En complément des dispositifs standards, et dans le cadre du plan départemental d’insertion,
des dispositifs spécifiques existent à destination des familles monoparentales :
- 1 400 familles monoparentales au RSA sont suivies par cinq associations, relevant de
marchés publics, spécialisées dans l’accompagnement des allocataires du RSA
(accompagnement social renforcé et appui à l’insertion) ;
-
1 000 allocataires du RSA majoré sont suivis par la CAF : un accord a été passé avec la
CAF, au moment de la mise en place du RSA majoré, pour mettre en œuvre un suivi
particulier de ces familles.
Mme GUEYDAN relève également les actions locales ou de proximité, encore expérimentales,
destinées à l’ensemble des familles mais qui concernent, de fait et de façon significative, un
nombre important de familles monoparentales :
- autour des métiers de l’aide à la personne :
o avec l’association de la Croix Saint-Simon. Une démarche de formation (préqualification, formation de 70 heures) est couplée à la mise en relation avec des
familles ;
o le centre social de la Clairière : action sur les métiers d’auxiliaires de vie et
parentaux.
De manière générale, la DASES finance et développe des actions de proximité de soutien à
l’insertion pour des femmes beaucoup plus éloignées de l’emploi, dans les quartiers dits «
politique de la ville ».
Le protocole de garde d’enfants DASES/DFPE
La loi du 1er décembre 2008, relative au RSA, dispose que l’accès aux établissements d’accueil
des jeunes enfants doit être garanti pour les enfants dont les parents sont dans un parcours
d’insertion sociale ou professionnelle.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Cette loi a été déclinée par le biais d’un protocole conjoint au 1er décembre 2009. Ce protocole
vise à faciliter les accueils :
- en mode de garde pour les enfants des parents en insertion ;
-
en urgence dans le cas de situation de protection de l’enfance.
Ce système fonctionne sur la base d’une saisine, par les référents sociaux du RSA, des
coordinatrices crèches, qui se voient chargées de trouver, au vu du dossier social, la solution
d’hébergement la mieux adaptée.
En 2010, 234 enfants ont pu être accueillis dans le cadre de ce protocole. Les besoins potentiels
sont très importants. L’enjeu d’offre de places demeure central, et se double de la question de
la solvabilité des parents concernés : si les crèches sont accessibles sur le plan financier,
d’autres modes de garde sont très onéreux.
Dans le cadre de l’Aide personnalisée de retour à l'emploi (APRE) – aide financière nationale
mise en place dans le cadre du RSA - sont financées des mesures très individualisées afin d’aider
l’insertion des personnes, telles que : actions de formation, frais de déplacements et modes de
garde. Grâce à cette aide, le recours à une assistante maternelle par exemple, peut être
financé.
Mme GUEYDAN insiste sur l’obstacle majeur dans les parcours d’insertion : la question de
l’accueil des enfants en âge d’être scolarisés et dont le parent travaille selon des horaires
décalés. Les emplois de service à la personne ou de vente, plus accessibles aux femmes très peu
qualifiées, sont des métiers aux horaires très contraignants et difficilement compatibles avec le
fait d’avoir un enfant et de l’élever seul.
Les allocataires du RSA majoré
A Paris, 4 500 familles bénéficient du RSA majoré, soit 7,5 % des allocataires du RSA contre 15 %
pour la moyenne nationale.
Le RSA majoré s’élève à 190 euros, en dehors du forfait logement. Le RSA pour une personne
seule est de 410 euros ; une famille monoparentale dont l’enfant est âgé de plus de trois ans
touche 590 euros.
Il faut noter que le RSA majoré prend le relais de l’API, l’Allocation Parents Isolés. L’API était
conçue dans une logique de politique familiale, peu axée sur l’insertion professionnelle. Le RSA
introduit cette logique d’insertion, y compris pour les familles monoparentales et/ou
bénéficiaires du RSA majoré. En 2009, au moment de la mise en place du RSA, il a été décidé, à
Paris, de proposer un rendez-vous à l’ensemble des allocataires du RSA majoré, y compris les
anciens locataires de l’API, afin de les rencontrer et de s’assurer de leur suivi social. Il s’est
avéré que la moitié d’entre eux n’était pas connue des services sociaux. Il leur a été proposé un
référent social. Cette démarche d’aide à l’insertion est ainsi offerte non seulement aux
nouveaux entrants, mais aussi à l’ensemble des personnes déjà inscrites dans le dispositif et qui
basculaient de l’API au RSA. Des suivis sociaux par les SSDP, par la CAF ou par des associations
ont été proposés.
Profil :
Âge : 6 % des allocataires ont moins de 20 ans ; 75 % ont plus de 25 ans.
Une part non négligeable des allocataires du RSA majoré est âgée de plus de 35 ans.
Généralement, les allocataires du RSA majoré ont un seul enfant à charge.
Face à ce public nouveau et spécifique pour la DASES, un groupe de travail entre la DASES, la
CAF et Pôle emploi définissent des parcours d’insertion spécifiques, qui seront intégrés dans le
futur plan gouvernemental d’insertion et d’emploi (2011). Les enjeux sont les suivants :
- accompagnement social ;
-
motivation pour l’emploi et démarche de conviction pour les jeunes mères ;
-
évolution de l’offre d’insertion, en prenant en compte le faible niveau scolaire, vers des
actions de préqualification ;
-
diversification des métiers au-delà des emplois de service ;
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Les familles monoparentales dans les dispositifs sociaux liées au logement
Il est à noter une surreprésentation des familles monoparentales :
- au sein des demandeurs de logement social ;
-
parmi les familles mal-logées : 700 familles monoparentales sont concernées par la prise
en charge hôtelière de l’Aide sociale à l’enfance.
Ces chiffres mettent en évidence la précarité des familles monoparentales mais aussi le manque
de place en CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) et CHU (Centre
d’Hébergement d’Urgence) pour les femmes avec enfants. L’offre d’hébergement de l’État en
matière d’urgence sociale et d’insertion est plus axée sur les personnes isolées que sur les
familles. Il existe des CHRS et des CHU ou des structures associatives qui accueillent des femmes
seules avec enfant mais leur nombre demeure insuffisant.
Les dispositifs d’aide sociale au logement
- 40 % des logements effectués dans le cadre des accords collectifs (filière prévue par la loi
pour l’accès au logement social des mal-logés, sur la base d’un rapport et d’un
accompagnement social) sont occupés par des familles monoparentales ;
-
Louez-solidaire : 64 % des familles concernées sont des familles monoparentales ;
-
le FSL, Fond Solidarité Logement (prend en charge les dettes de loyer et les démarches
d’accès au logement) : 31 % des bénéficiaires du FSL sont des familles monoparentales ;
36 % des bénéficiaires du Fonds Solidarité Urgence (pour les dettes de moins de deux
mois) sont des familles monoparentales ;
Les familles monoparentales dans les dispositifs de prévention et de protection de l’enfance
49 % des signalements d’enfants en danger au Parquet concernent des familles
monoparentales pour des situations de négligence lourde, de troubles comportementaux des
parents, de carences éducatives et de difficultés scolaires. Ces motifs de signalement ne sont
pas propres aux familles monoparentales et traduisent la fragilité accrue en termes économiques
et d’isolement de ces familles.
Les enjeux de prévention sont conséquents. Les dispositifs préventifs de soutien aux familles, y
compris les familles monoparentales sont les suivants :
- la médiation familiale qui doit intervenir très en amont pour éviter des cas de rupture
et/ou des ruptures très conflictuelles. Ce deuxième type de rupture s’observe de plus en
plus ;
-
les 28 centres sociaux parisiens : des lieux de proximité, d’activité associative. Il s’agit
d’un « lieu-ressource », de lien social où sont proposées des activités pour les mères et
les enfants. Certains mettent en place des actions d’insertion pour les femmes ;
-
la prestation d’internat scolaire, financée par le département, concerne 470 enfants, au
collège et au lycée. Les difficultés familiales rendent nécessaires le recours à l’internat.
70 % des enfants boursiers sont issus de familles monoparentales.
M. NAJDOVSKI demande une précision sur le niveau de scolarisation de ces enfants.
Mme GUEYDAN précise que parmi les 470 enfants, 140 suivent des cours de primaire, 330 de
secondaire.
La DASES travaille avec quinze internats partenaires.
S’agissant du parrainage, des personnes ou des familles accueillent, durant un ou deux weekends par mois et/ou durant les vacances scolaires, des enfants dont la famille en a fait la
demande. Ce dispositif concerne très largement les familles monoparentales. Il est géré par
deux associations : Parrains pour mille et le Centre Français de Protection de l’Enfance. Des
travailleurs sociaux accompagnent les familles et assurent leur mise en relation. A Paris, le
nombre d’enfants en demande dépasse largement l’offre. Une campagne de communication
autour du parrainage sera engagée en 2011.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE souhaite savoir combien d’enfants sont concernés.
Mme GUEYDAN répond que cela est encore très marginal : moins de 200 enfants sont parrainés
alors que la demande est très forte. Elle insiste sur l’intérêt en termes de lien social entre les
familles et sur le professionnalisme des associations qui s’en chargent.
Mme POLSKI s’interroge sur les raisons de la faible ampleur du dispositif, en termes de volume.
Mme GUEYDAN estime qu’une campagne de communication conséquente, assez large et bien
relayée à l’échelle locale, via les journaux d’arrondissement par exemple, serait nécessaire. Par
ailleurs, il s’agit d’un autre type de bénévolat que le bénévolat mensuel au sein d’une
association. Pour autant, elle reste confiante quant au potentiel d’engagement.
Mme FILOCHE demande si la seule DASES prend en charge ce parrainage.
Mme GUEYDAN précise que la DASES finance ces associations, agréées au titre de la protection
de l’enfance.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite des précisions sur les aires géographiques.
Mme GUEYDAN répond que cela concerne l’ensemble de Paris.
Elle revient aux dispositifs de prévention :
- accompagnement éducatif ;
-
soutien à la parentalité ;
-
accompagnement à domicile : il s’agit d’une mesure de protection de l’enfance qui est
aussi une mesure de soutien à la parentalité qui intervient en dehors des mesures
judiciaires et à la demande des familles ;
-
les centres maternels spécifiques aux familles monoparentales, au titre de la protection
de l’enfance. Ce dispositif très lourd permet l’accueil de femmes enceintes ou avec des
enfants en bas-âge à charge, en raison de difficultés dans la relation mère-enfant,
facteur de risque potentiel, et doublées d’une situation de précarité. 305 femmes sont
concernées et 700 places mère-enfant sont prévues à Paris.
Ce dispositif obtient des résultats encourageants, notamment grâce à l’accord collectif : des
progrès sensibles sont à noter en termes d’insertion par l’emploi et d’accès au logement.
Au-delà de cette réponse, très lourde, la DASES cherche à mettre en œuvre des réponses plus
diverses. Dans le schéma de la protection de l’enfance, une équipe mobile, avec des travailleurs
sociaux et des psychologues, devrait être mise en place pour répondre aux besoins de femmes à
l’hôtel ou en CHRS.
Si la question de la mère est centrale, il faut veiller à ce que ces dispositifs préservent le lien
avec le père, quand il existe. Ainsi, des centres maternels prévoient des droits de visite. Un
centre « Aide parentale » accueille aussi les pères.
Perspectives :
- agir en prévention pour tenter de conjuguer les démarches de soutien social à l’insertion
et à la parentalité et les dispositifs de garde. Il est remarquable que les échecs résultent
souvent de l’absence de prise en compte de l’un de ces facteurs dans la démarche
globale d’insertion ;
-
développer des actions de proximité territorialisées, pour l’insertion et pour lutter contre
l’isolement ;
-
développer les réponses d’assistance éducative ;
-
faire évoluer l’offre d’insertion ;
-
développer, avec l’État, l’offre d’hébergement d’urgence et d’insertion, notamment
pour les familles monoparentales ;
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
- la question de la précarité demeure centrale, même si elle n’est pas du ressort exclusif
de la municipalité : une réflexion autour de la conception du dispositif de prestations
familiales doit être menée.
M. BROSSAT remercie Mme GUEYDAN pour ce point complet et invite les participants à poser
leurs questions et à formuler leurs remarques.
Mme ASMANI est ravie que la question de l’enfance maltraitée ait été abordée. Une famille
monoparentale, plus ou moins pauvre, induit déjà une forme de déséquilibre pour un enfant.
Elle souhaite obtenir des chiffres sur la maltraitance et sur le nombre d’enfants déclarés
maltraités à Paris.
Mme GUEYDAN souligne une distinction centrale entre les enfants dits en danger et les enfants
maltraités : il s’agit de deux notions différentes. La maltraitance est d’ordre physique et
psychologique. Les signalements de maltraitance physique sont les plus minoritaires : de
mémoire, ils concernent 10 % des situations préoccupantes, à la suite desquelles les services
sociaux sont saisis ; parmi elles, un certain nombre s’avèrent être, après enquête sociale des
situations non dangereuses.
Mme ASMANI précise que sa question porte sur l’ensemble des enfants.
Mme GUEYDAN répond que ces 10 % concernent effectivement l’ensemble des enfants, sur les
3 000 situations qui font l’objet d’une information préoccupante et dont une partie seulement
débouche sur une saisine par le juge. D’autres motifs de signalement sont plus récurrents : les
troubles psychiatriques des parents, des carences éducatives, des problèmes d’absentéisme
scolaire lourd et de prédélinquance. Les motifs de placement concernent rarement la
maltraitance physique. Mme GUEYDAN propose de fournir à la MIE, le rapport d’activité de la
DASES où l’ensemble des chiffres figure quant aux motifs de signalement.
Mme ASMANI demande à ce que soit précisée la notion de maltraitance. La maltraitance
physique pourrait s’apparenter à la maltraitance la plus dure, mais d’autres formes sont de plus
en plus visibles, comme en témoigne l’actualité.
Mme GUEYDAN préfère employer l’expression « enfants en danger », en vertu des précisions
apportées par la loi du 7 mars 2007 et de son décret. A la suite de ce décret a été mis en place
un Observatoire National de l’Enfance en Danger qui redéfinit les catégories. La DASES s’appuie
sur ces catégories, identiques pour tous les départements.
M. BROSSAT met en garde contre l’écueil qui consiste à amalgamer monoparentalité et
déséquilibre.
Mme ASMANI précise que tel n’est pas ce qu’elle sous-entendait.
Mme FILOCHE a relevé le point concernant la question de la garde des enfants scolarisés dont la
mère travaille selon des horaires décalés et les lacunes des dispositifs parisiens en vigueur. Elle
souhaite savoir si des pistes de réflexion et des propositions ont déjà été esquissées, à partir
desquelles élaborer de nouvelles solutions concrètes.
Par ailleurs, elle souligne l’intérêt du dispositif de parrainage qui offre des perspectives
intéressantes sur lesquelles il leur faut continuer de travailler, tout en gardant à l’esprit qu’il
s’agit d’une solution parmi d’autres.
Mme GUEYDAN précise que les pré-accueils pourraient être une solution, mais il conviendrait
aussi d’affiner l’analyse de la demande.
Mme FILOCHE rappelle que les crèches des hôpitaux sont ouvertes à l’heure de prise de fonction
du personnel.
M. NAJDOVSKI précise que les crèches des hôpitaux de Paris ouvrent à 6H30.
Mme FILOCHE note qu’elles ouvraient auparavant à 4H30.
M. NAJDOVSKI rappelle que les crèches parisiennes ouvrent à 7h30.
Mme FILOCHE fait remarquer que les maternelles accueillent les enfants à partir de 8h25.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite connaître l’impact financier des mesures qui ont été
présentées. Cet élément est essentiel dans toute réflexion.
Mme GUEYDAN répond que le coût du RSA majoré, pour prendre l’exemple d’une mesure
spécifique, s’élève à 25,6 millions d’euros, ce qui représente 8,7 % des dépenses engagées pour
le RSA pris dans sa globalité. Le budget des centres maternels pourra être communiqué à la MIE.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souligne qu’il existe également des mesures peu coûteuses, à
l’image du dispositif de parrainage et qui sont tout à fait efficaces et utiles. Il est nécessaire
d’avoir une vision financière relative de ces différents dispositifs.
Elle souhaite également avoir des précisions quant au sort des familles dont les revenus les
situent juste au-dessus du seuil de pauvreté. Elle demande si des dispositifs leur sont réservés.
Mme GUEYDAN indique que ces familles bénéficient des mêmes services que celles déclarées
en-dessous du seuil de pauvreté. Tel est le cas du Fonds Solidarité Logement. Par exemple, les
critères de ressources d’accès au FSL permettent d’englober des familles de classe moyenne.
Les seuils de ressources des allocations du CASVP se situent au-delà du seuil de pauvreté.
Elle rappelle que les meilleurs moyens de lutte contre la pauvreté sont les dispositifs de
protection sociale les plus larges. Les allocations familiales jouent un rôle important dans la
diminution de la pauvreté. Un critère demeure problématique : celui d’être parent d’au moins
deux enfants.
M. BROSSAT invite les participants à poser deux dernières questions.
Mme TAIEB souhaite obtenir des précisions relatives au nombre de familles monoparentales
hébergées à l’hôtel. Quid de cette alternative dans un avenir plus ou moins proche et en
relation avec l’État ?
Mme GUEYDAN répond que 68 % des familles hébergées à l’hôtel sont des familles
monoparentales. La même observation peut être faite du côté de la prise en charge par le SAMU
social.
Les discussions avec l’État interviennent dans un cadre assez large. Un objectif de création de
2 000 places d’hébergement a été décrété, par la Ville de Paris, dans le champ d’hébergement
d’urgence et d’insertion. La DASES offre à la Ville des crédits d’investissement mais les crédits
de fonctionnement relèvent de l’État. Cette discussion est menée avec l’État dans un contexte
budgétaire délicat. Elle cite l’exemple, sans doute non généralisable, du cofinancement, au
titre de la protection de l’enfance, de places dans un centre d’hébergement d’urgence pour
mères avec enfants. Le projet a évolué pour devenir un véritable outil de prévention.
Mme TAIEB s’interroge sur le fait que la réflexion soit menée en termes d’hébergement
d’urgence, un dispositif proche de celui de l’hébergement à l’hôtel, et ne porte pas sur des
résidences dédiées aux familles monoparentales.
Mme GUEYDAN souligne que l’ensemble des maillons de la chaîne doit être pris en compte. Des
familles ont besoin d’une solution immédiate d’hébergement : l’hébergement en hôtel répond à
cette demande. Pour d’autres familles, la réponse sera l’hébergement en CHRS, qui
s’accompagne d’un suivi social ou une solution de logement classique.
Mme POLSKI met en avant trois interrogations.
La première porte sur un article de presse publié récemment relayant l’augmentation
considérable du nombre de familles monoparentales en demande de colis alimentaire auprès
d’Emmaüs. Cette information trahit une précarité croissante des familles monoparentales. La
semaine dernière, lors de la rencontre avec le bailleur social, Paris Habitat, s’est posée la
question du nombre de familles monoparentales qui ne pouvaient accéder au logement social,
faute de revenus suffisants pour le loyer. Existe-t-il des chiffres concernant la précarité et son
aggravation auprès des familles monoparentales ?
La deuxième concerne les mesures concrètes d’accueil des enfants dans les écoles, en
particulier le soir. Les écoles élémentaires ferment à 6h30, les maternelles à 6h00. Cela pose
des difficultés pour les parents qui travaillent loin et qui n’ont pas les ressources familiales ou
financières pour assurer un relais de garde après l’école. Une telle mesure serait par ailleurs
susceptible d’intéresser des familles non monoparentales.
Enfin, elle souhaite que soient précisés les dispositifs de parrainage. Un travail est-il mené avec
des équipes de développement local, notamment au niveau des parcours individualisés
éducatifs ? Sensibiliser ces équipes à ces dispositifs pourrait être une piste pertinente.
Mme GUEYDAN confirme que la précarité touche de plus en plus les familles monoparentales.
Entre 2006 et 2008, le taux de pauvreté des familles monoparentales a augmenté. Le nombre de
familles monoparentales hébergées à l’hôtel est également révélateur de cette précarité.
Malgré des relogements dans le cadre de Louez-Solidaire notamment, plus de 1 100 familles
résident encore à l’hôtel.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Le besoin alimentaire avait aussi été identifié il y a un an. Cela a débouché sur la création des
restaurants sociaux.
Concernant l’accès au logement social, se pose la question de la solvabilité des familles et les
aides de la CAF, indépendamment du manque de logements.
Enfin, pour le dispositif du parrainage, le problème réside dans le nombre insuffisant de
parrains. Il convient de commencer par une campagne de communication. Ce dispositif est en
effet très pertinent pour des familles dont les enfants sont suivis en réussite éducative, et qui
sont orientées vers ce dispositif par les services sociaux et les services de suivi éducatif à
domicile.
M. BROSSAT remercie Mme GUEYDAN pour sa présentation et propose de passer à l’audition
suivante.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Point 2
Présentation des dispositifs mis en place en faveur des familles monoparentales par le
Centre d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP)
M. BROSSAT invite Mme DE LA BRETECHE, directrice du Centre d’Action Sociale de la Ville de
Paris (CASVP) à procéder à une présentation générale avant de céder la parole aux participants
pour les questions.
Mme DE LA BRETECHE remercie la MIE de la recevoir pour présenter les actions menées par le
CASVP en faveur des familles monoparentales.
Elle rappelle que le CASVP est un opérateur social de la Ville de Paris qui a succédé au Bureau
d’aide sociale et qui est issu de la répartition des fonctions sociales de Paris, entre les fonctions
sanitaires dédiées à l’ AP-HP et le volet social, pris en charge par le CASVP. Cette institution
gère plus de 6 000 agents et se concentre autour de trois grandes activités, inscrites sur le
territoire parisien selon une répartition par sections d’arrondissements :
- distribution de prestations : 180 millions d’euros d’allocations distribuées ;
-
gestion d’établissements :
o pour les personnes âgées :
personnes âgées : 14 maisons de retraite hébergent 2 000 personnes âgées
très dépendantes ;
124 résidences appelées « foyer logement » pour des personnes âgées
autonomes à faibles revenus ;
o pour les personnes en situation de grande précarité, autour de missions de lutte
contre l’exclusion et de solidarité :
gestion de 5 centres d’hébergement et de réinsertion sociale ;
gestion de 4 centres d’hébergement d’urgence, dont un en lien très étroit
avec le SAMU social ;
les Permanences Sociales d’Accueil (PSA), les points d’entrée des
personnes SDF sur le territoire parisien :
• à Bastille, pour les hommes isolés ;
• rue du Chemin Vert, pour les familles et les femmes ;
• à Belleville, pour les jeunes.
Les actions du CASVP se focalisent autour de ces missions et Mme DE LA BRETECHE rappelle
l’activité historique en faveur des personnes âgées à travers les clubs et les restaurants
Emeraude.
Mme DE LA BRETECHE précise deux éléments importants d’évolution :
- l’émergence d’une priorité en faveur des familles monoparentales : à partir de 2003, un
dispositif d’aide aux familles davantage centré sur les ressources et sur les familles en
difficulté a été mis en place. L’aspect familialiste était moins central ;
-
la précédente mandature a procédé à de nombreuses réformes, notamment la grande
réforme des prestations familles. Cette année, les réformes concernent davantage les
personnes âgées.
Les quatre axes d’action du CASVP :
- les aides facultatives municipales ;
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
- le travail social : le CASVP gère un tiers des services sociaux départementaux, avec un
volet d’action en faveur des familles monoparentales ;
-
les Permanences Sociales d’Accueil (PSA) ;
-
les Centres d'Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS).
1. Renforcement des aides aux familles
Ce renforcement s’amorce à partir de 1977, année de mise en place de l’allocation parent seul/
enfant seul, pour les parents parisiens élevant seul un enfant avec des ressources inférieures à
431 euros.
En janvier 1989, l’aide est doublée pour le parent qui ouvre le droit au RMI.
En 1993, cette prestation devient l’Aide au logement parent seul/ enfant seul, centrée sur le
logement. Cet infléchissement de l’aide en direction du logement sera pérenne. Un taux d’effort
de 20 %, aligné sur celui des familles nombreuses, est instauré. Le montant s’élève à 39 euros
par mois.
En 2002, cette allocation devient l’Allocation logement familles monoparentales; le changement
de nom pour Paris Logement Familles Monoparentales (PLFM) interviendra plus tard.
Cette prestation s’ouvre à toutes les familles monoparentales, indépendamment du nombre
d’enfants à charge. Cette notion englobe désormais les enfants âgés de 0 à 25 ans.
Le plafond de ressources est fixé à 1 100 euros mensuel et le montant mensuel s’élève à 122
euros par mois.
Dans un premier temps, les familles bénéficiaires de l’aide Parents isolés ne peuvent pas en
bénéficier.
S’observe une montée en charge conséquente qui traduit un besoin réel : la première année, le
nombre de bénéficiaires passe de 640 à 2 700 ; en décembre 2008, 5 100 familles reçoivent
cette aide ; elles sont près de 8 000 aujourd’hui.
En 2007, le plafond de ressources est relevé de 1 100 euros à 1 300 euros. La dépense annuelle
s’élève à 7 523 185 euros.
En 2009, les titulaires du RSA majorés (ex-API) sont intégrés au dispositif.
En novembre 2009, au moment de la création de l’allocation Paris Logement (un complément du
dispositif du Centre d’action sociale qui s’adresse aux individus isolés, aux couples et aux
couples avec un seul enfant), le plafond de ressources pour le PLFM passe à 1 600 euros.
Au 31 décembre 2008, 8 820 familles monoparentales sont aidées. Le taux de couverture
s’élève à 82 % - ce taux est calculable car, à l’occasion du relèvement du plafond, la CASVP,
dans l’idée d’assurer une couverture optimale, a sollicité la CAF pour qu’elle contacte
l’ensemble des familles concernées. Mme DE LA BRETECHE souligne que ce taux de couverture
est très élevé ; les taux moyens sont largement inférieurs. La dépense annuelle est de 11
millions d’euros ; l’aide mensuelle moyenne est de 106 euros.
Cartographie parisienne de l’aide : le CASVP a procédé à un travail de cartographie de l’accès
aux droits en collaboration avec l’APUR. Cela met en évidence que l’accès aux droits reste à
améliorer pour certaines des aides allouées par le CASVP. En revanche, l’allocation PLFM touche
sa cible (les données ont été recoupées avec celles de la Direction de la politique de la ville).
2. Les autres aides facultatives du CASVP qui bénéficient aux familles et aux familles
monoparentales
-
Pour l’énergie : Paris énergie famille soutient 34 000 familles ;
-
pour les loisirs : Paris Pass Famille (accès facilité aux équipements municipaux) et Paris
Forfait (20 000 bénéficiaires) ;
-
pour les enfants : garde à domicile (PAPADO), pour les enfants en situation de handicap
(ASPEH), pour les naissances multiples.
Les actions des SSDP centrées sur les familles monoparentales : l’exemple du SSDP CASVP du
18e arrondissement.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Il est constaté un cumul de difficultés : difficultés d’insertion professionnelle, faible degré de
qualification, méconnaissance du monde du travail, absence de mode de garde, succession de
grossesses et difficultés de vie commune continue avec le(s) père(s).
Mme DE LA BRETECHE souligne que ces difficultés sont accrues pour les familles à l’hôtel et
rappelle que 300 familles, dans le 18e arrondissement, vivent à l’hôtel, et sont suivies au titre
de l’aide sociale à l’enfance.
Pour répondre à ces situations, des actions collectives partenariales peuvent cibler les femmes
migrantes et travailler sur des territoires via des actions de type « politique de la ville » , avec
la mise en place de permanences dans les quartiers, d’actions pendant les vacances, d’accès à
la culture et d’atelier de nutrition, cuisine, de sorties parents/enfants.
La permanence Sociale d’accueil Chemin Vert
Cette permanence sociale joue un rôle d’accueil crucial pour les familles avec enfants. Elle
capte plus difficilement les SDF femmes isolées et vieillissantes.
La PSA accueille des femmes seules et des familles SDF.
Service social amélioré, dédié au public SDF, la PSA propose un accompagnement social global
qui inclut l’aide à la recherche d’hébergement, l’ouverture de droits, la délivrance d’aide
d’urgence (y compris en nature), d’accompagnement vers l’insertion pour les allocataires du
RSA.
Les familles monoparentales représentent 65 % du public accueilli, soit 673 familles en 2009. Un
travail avec l’aide sociale à l’enfance est également mené.
Les centres d’hébergement à destination des familles monoparentales sont :
- deux CHRS : le CHRS Pauline Roland (170 lits, soit 72 familles), et le CHRS Charonne (120
lits soit 54 familles) ;
-
un CHU : à Crimée (95 lits pour 32 familles).
Au total, ces trois centres offrent 394 lits pour 158 familles et fonctionnent avec un budget de
7,12 millions d’euros, alloués par l’État.
La durée de séjour est d’environ de 18 mois. La majorité des familles n’a qu’un enfant,
généralement de moins de huit ans avec une moyenne d’âge de trois ans. Cela s’explique par la
présence de crèches qui visent à favoriser la réinsertion des femmes.
Mme DE LA BRETECHE insiste sur la difficulté pour ces centres d’accueillir des enfants plus âgés
(adolescents notamment), en raison de l’absence d’intimité. Tel est un point sur lequel ces
centres travaillent.
Des résultats positifs : 70 % des résidents sortent des centres avec un emploi ou une formation
rémunérée et 75 % d’entre eux avec un logement.
Mme DE LA BRETECHE pointe aussi le fait que certaines familles réinsérables rencontrent des
difficultés à trouver un logement social. Les durées de séjour sont en conséquence trop longues
même si les accords collectifs ont facilité cet accès au logement.
Chaque mère s’engage dans un parcours avec un référent social. De ce point de vue, l’accès à la
crèche est déterminant.
Le CHRS de Pauline Roland, qui date du début du siècle précédent, propose, de façon
historique, des ateliers d’insertion axés en particulier sur des formations, en blanchisserie
notamment.
La question de l’emploi est par ailleurs centrale.
Cet accompagnement est modelé par les spécificités des familles monoparentales. La crèche est
révélatrice à cet égard : installée dans l’établissement, elle s’accompagne d’un certains
nombres de règles qui imposent une démarche à la mère (s’habiller puis amener l’enfant) qui
l’impose comme une cellule transitoire entre l’établissement (interne) et l’extérieur.
Ces crèches offrent aussi un observatoire de détection de difficultés et d’accompagnement
grâce à la présence de l’équipe éducative.
Un travail autour de l’autonomie financière et la gestion du budget est entrepris.
Ces familles sont également encouragées à maintenir le lien avec le père. Ainsi, au CHU Crimée,
un lieu de vie a été aménagé à cet effet.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Enfin, se pose le problème des mères victimes de violence conjugales. Elles représentent 64 %
des mères du centre Pauline Rolland. Une permanence d’avocat peut les aider dans leurs
démarches. Un sas existe qui permet de contrôler les entrées et les sorties et il est veillé au
respect de la confidentialité de leur identité quand la mère en fait la demande.
M. BROSSAT remercie Mme DE LA BRETECHE et cède la parole aux intervenants.
Mme TAIEB pointe les résultats très positifs constatés : 70 % des résidentes sortent avec un
emploi ; 75 % d’entre elles avec un logement. Cela prouve l’efficacité du dispositif. Elle souhaite
savoir s’il est envisageable d’améliorer encore ces chiffres et si un nombre plus important de
personnes serait susceptible de profiter de ces centres.
Mme DE LA BRETECHE nuance ces résultats en rappelant que les emplois trouvés sont des
emplois difficiles, essentiellement du service à la personne. La réinsertion dans l’emploi, étape
préalable à celle de la recherche de logement, peut intervenir de façon assez rapide. Pour
l’accès au logement, les directrices de centres soulignent que les accords collectifs par la Ville,
dont le quota a été doublé récemment, facilitent les choses. La difficulté d’accès reste plus
nette pour les familles nombreuses, familles que ces centres ne peuvent accueillir faute
d’organisation adéquate, ce qui explique aussi pour une part ces résultats.
Pour l’accès au logement, il arrive que la famille refuse le logement qui lui est proposé parce
qu’il ne correspond pas à ses attentes ou à ses objectifs initiaux. Il conviendrait de vérifier le
taux de refus.
L’augmentation de la fluidité des parcours, rendue possible par les accords collectifs, demeure
un point très positif.
Pour Mme FILOCHE, cette présentation vient confirmer un constat qu’elle a déjà pu établir au
cours des auditions précédentes : les directions et les services de la Ville de Paris proposent des
actions concrètes en faveur des familles monoparentales
Elle note cependant que ces actions souffrent d’un manque de communication et de
coordination, ce qui les rend peu visibles. Si tous les dispositifs présentés au cours des séances
précédentes ne revêtent pas la même efficacité, un certain nombre gagnerait à être valorisé
pour être généralisé, étendu et/ou amélioré.
Si le CHU Crimée, visité lors d’un Conseil d’Administration du CASVP, est très réussi, le nombre
de familles prises en charge,158 au total, demeure faible au regard de la demande sur Paris.
Elle propose qu’une réflexion soit menée pour augmenter le nombre de familles ayant accès à
ces dispositifs.
Elle soulève deux questions :
- d’une part, le constat est clair que certains quartiers ont des taux de concentration de
familles monoparentales, de femmes élevant seule leur(s) enfant(s), très élevé. Cette
concentration peut offrir l’avantage de l’entraide et de la solidarité entre ces femmes
mais présente par ailleurs le risque d’un enfermement dans cette situation. Le CASVP
réfléchit-il à cela ? Y a-t-il des pistes sur lesquelles travailler pour éviter ces
concentrations ?
-
à Paris, le nombre de foyers monoparentaux augmente avec l’âge des enfants. Compte
tenu des moyens limités, des dispositifs de soutien de ces femmes, qui élèvent seule un
ou plusieurs adolescents ou préadolescents dans un contexte précaire, sont-ils envisagés ?
Mme DE LA BRETECHE rappelle la décision prise par l’État de ne plus augmenter le nombre de
places disponibles. Dans le centre Pauline Rolland, il est prévu de créer quatre studios offrant la
possibilité d’héberger, dans des conditions plus intimes. L’Etat n’a pas validé la création de ces
chambres, mais il faudra malgré tout procéder à ces aménagements.
Elle reconnaît qu’il s’agit d’une difficulté majeure aujourd’hui.
Quant à la concentration des familles monoparentales, elle estime qu’il s’agit d’un fait qui
s’impose et sur lequel il est difficile d’intervenir. Les services sociaux mettent en place des
actions collectives afin de conforter les femmes dans leur rôle de mère, de chef de famille, leur
donner du réseau. De nombreuses actions existent, notamment dans le 10e, le 18e, le 11e, etc.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Elle cite l’exemple d’une action menée avec la Direction des affaires culturelles qui offre un
accès à des concerts, les Concerts tea, au théâtre du Châtelet.
Ce type d’actions est une réponse pertinente face aux dangers de la concentration et pour
rompre l’isolement.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite que soit précisé si l’ensemble des aides dépend d’un
plafond de ressources.
Mme DE LA BRETECHE répond que seul le Paris Pass Famille, qui permet l’accès aux piscines
municipales des familles de plus de trois enfants, n’est pas sous condition de ressources. Depuis
peu, l’ASPEH est sous condition de ressources, avec un plafond à 5 000 euros mensuels.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande quelle est la moyenne du plafond de ressources.
Mme DE LA BRETECHE explique que le plafond est variable d’une aide à l’autre et qu’il est aussi
fonction du nombre d’enfants. Paris Logement Famille et l’ASPEH posent un plafond à 5 000
euros. Le plafond de PLFM s’élève à 1 600 euros.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite savoir si des projections ont été réalisées, permettant
d’évaluer le coût induit par un relèvement du plafond pour les allocations PLFM.
Mme DE LA BRETECHE répond par la négative, pour le moment.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT explique qu’elle rencontre souvent des familles dont les revenus
dépassent le plafond et qui rencontrent des difficultés financières essentiellement liées au loyer
et compte tenu de l’augmentation généralisée des loyers à Paris.
Mme DE LA BRETECHE précise que la Mairie de Paris cherche à améliorer la cohérence de ces
aides au logement et à couvrir toutes les populations en difficulté. L’aide Paris logement a été
étendue aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Elle rappelle également que le
plafond de PLFM a été relevé récemment pour être aligné sur celui des autres aides et qu’il faut
tenir compte de la cohérence des plafonds et des effets de bord financier.
Elle insiste sur le fait que l’aide PLFM atteint largement sa cible, avec un taux de pénétration à
82 %.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT prend note de cette réponse.
Mme FILOCHE rappelle que le relèvement du plafond a été effectué : cette réflexion a donc
déjà été menée.
Mme DE LA BRETECHE confirme cette information. Le taux actuel s’élève à 1 600 euros contre
1 300 l’an dernier.
Elle rappelle l’alternative de l’aide apportée au logement. Il est possible de chercher à
solvabiliser les familles qui font face à la charge de logement selon deux modalités :
- mesurer un taux d’effort qui détermine ce que représentent les dépenses de logement
par rapport aux revenus de la famille et en fonction desquels est calculé l’accès à
l’aide ; cette mesure est en place pour Paris Logement ;
-
prendre en compte les revenus seuls.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT rappelle les plafonds : pour Paris Logement, il s’élève à 1 600
euros pour un taux d’effort de 30 % et une famille avec un enfant ; pour PL Familles
monoparentales, 1 600 euros.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose que la réflexion sur le redressement des plafonds soit
poursuivie.
Mme DE LA BRETECHE répond que cela peut être fait à la demande de la Mairie de Paris.
Mme POLSKI souhaite revenir sur l’aide alimentaire et la question des restaurants sociaux.
Existe-t-il des chiffres relatifs à la fréquentation de ces restaurants par les familles et les
familles monoparentales en particulier ?
Mme DE LA BRETECHE confirme qu’il s’agit d’un dispositif qui fonctionne très bien. En
septembre 2010, cinq sites ont été ouverts, dans le 14e, le 10e, le 20e, le 8e et le 5e
arrondissements. Le nombre maximum de repas est de l’ordre de 200, avec une fréquentation
plus intensive encore dans le 10e. La conception et le fonctionnement des restaurants cherchent
à favoriser l’accueil des familles : achat de matériel de puériculture, réflexion autour de menus
adaptés aux enfants.
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Si les résultats sont encourageants, elle fait remarquer que l’hiver s’accompagne d’une décrue
de la fréquentation des familles (enfants fatigables, etc.), en dépit d’horaires d’ouvertures
adaptés (à partir de 17h15). Le taux de fréquentation des familles a pu atteindre 20 % ; en ce
moment, il s’élève à 15 % et reste très variable d’un site à l’autre. L’observation empirique
indique que, parmi ces familles, figurent beaucoup de familles monoparentales. Enfin, le
caractère inconditionnel du restaurant pose des problèmes de cohabitation, entre certaines
personnes SDF et des familles avec enfants. La réflexion porte ainsi sur la mise en place
d’espaces d’intimité dédiés aux familles.
Existent aussi des dispositifs complémentaires, comme les épiceries sociales, qui présentent
certaines flexibilités appréciées des familles.
Mme POLSKI demande si l’option des colis alimentaires est envisagée.
Mme DE LA BRETECHE rappelle que les restaurants solidaires prennent la suite d’un dispositif
similaire, qui consistait en la distribution de repas depuis un camion aux abords du cimetière du
Père Lachaise. La dernière période a mis en évidence un nombre accru d’enfants et de familles.
Mme DE LA BRETECHE souligne le caractère inadapté, particulièrement pour des familles, voire
humiliant de ce dispositif qui donnait par ailleurs lieu à un troc informel.
Enfin, l’offre de colis existe et est portée par des associations efficaces. De ce fait, il n’a jamais
été demandé au CASVP de procéder à la mise en place spécifique d’un tel dispositif.
M. BROSSAT souhaite connaître le nombre moyen de repas servis tous les jours.
Mme DE LA BRETECHE répond que la moyenne actuelle se situe autour de 800-850 repas bien
que, théoriquement, le nombre de 750 ne devait pas être dépassé.
M. CARON-THIBAULT revient sur la question des aides, non pas relativement au plafond ou au
montant alloué, mais quant au pouvoir solvabilisateur de ces familles dans l’accès au logement.
Des études sur le sujet existent-elles ? Des dispositifs alternatifs à ceux du type Louez-solidaire
qui impacte le budget de la Ville pourraient-ils être envisagés? Il se demande si l’Agence
Immobilière à Vocation Sociale (AIVS) ouvre également des droits aux familles monoparentales,
notamment celles qui ont un nombre réduit d’enfants puisque l’AIVS offre des petites surfaces.
L’AIVS met en œuvre de l’ingénierie sociale qui coûte moins cher que le Louez-solidaire. Un
dispositif de ce genre mériterait d’être analysé pour le cas des familles monoparentales. La
question du pouvoir solvabilisateur pour l’accès au logement lui semble insuffisamment prise en
compte et travaillée.
Mme DE LA BRETECHE ne dispose pas d’études précises. L’APUR a sans doute mené des travaux
sur ces thèmes. L’écart entre le parc privé et l’accès au logement social est très important.
L’aide Paris Logement solvabilise peu les familles vivant dans un logement social car le taux
d’effort pour ce type de logement est insuffisant pour accéder à cette aide (30% de taux d’effort
demandé).
M. BROSSAT demande si des questions demeurent en suspens.
La séance est levée à 18h.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 10 février 2011
La séance est ouverte à 15h07
I. Première Audition
M. BROSSAT remercie Mme TRAPON, présidente de la fédération des centres sociaux, d'avoir
répondu à l'invitation à cette discussion sur les familles monoparentales. Il rappelle que cette
mission rendra ses conclusions mi-avril et aura pour vocation d'émettre certaines propositions.
L'éclairage de tous les différents acteurs est donc intéressant. Il propose à Mme TRAPON de
commencer par une rapide présentation et de consacrer la seconde partie de cette audition aux
éventuelles questions.
Mme TRAPON déclare qu'elle ne présentera pas en détail les centres sociaux, mais rappelle
qu'ils sont, à Paris, de nature associative. Ils sont au nombre de trente quatre, dont six portés
par la CAF, et sont rassemblés au sein d'une fédération, elle-même gérée par les représentants
des divers conseils d'administration et des salariés de chaque centre social. Elle précise avoir
réuni de nombreux éléments auprès d'un certain nombre de centres pour préparer cette
présentation mais qu'elle restera assez générale vis-à-vis des chiffres. La question de la famille
dans sa globalité et sa généralité intéresse fortement les centres sociaux et constitue même l’un
de leurs axes d'intervention prioritaire, au regard de leur agrément doté par les CAF. Elle
rappelle que les centres sociaux de Paris sont également en convention avec le département qui
finance l'action en direction des jeunes. Cette dernière s'inscrit d'ailleurs elle aussi dans la prise
en charge globale de la famille.
En préambule de sa présentation, Mme TRAPON souhaite replacer le concept de famille
monoparentale dans le contexte des questions qui se posent aux familles. Elle définit en premier
lieu la famille monoparentale comme une famille constituée d'un seul parent. Le terme
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
« famille monoparentale » étant selon elle un euphémisme exprimant un concept assez vague,
elle préfère parler de « famille à parent seul ».
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la famille se métamorphose de façon considérable,
non seulement dans sa structure mais également dans sa fonction sociale. Elle a longtemps été
la première et la plus petite des institutions de la société. Un certain nombre de théoriciens,
philosophes, psychanalystes démontrent qu'aujourd’hui elle n'assure plus ses fonctions
d'autrefois, notamment celle d'organe de transmission des valeurs de la société. Cette situation
ne vient pas du souhait des acteurs, accusés trop souvent à tort de « démissionnaires », mais de
l'inévitable modification structurelle de la famille. Sa première fonction a longtemps été la
survie de l'espèce, par la procréation. Cette dernière est aujourd'hui laissée au libre-choix de
l'individu et n'est plus attachée à aucune institution. La famille se plaçait en articulation entre la
sphère sociale et le privé et les parents étaient au premier chef, socialement responsables de
l'éducation de leurs enfants, un rôle qui s'est aujourd'hui amoindri. L'émancipation de la
sexualité, le fait que la reproduction ne soit plus une institution sociale, a donc impliqué un
certain nombre de modifications.
Enfin, ces métamorphoses ont eu leur importance sur la structuration de l'enfant. Il n'est plus
aujourd'hui la production de la famille qui, à son tour, devra s'inscrire dans une tradition de
production, mais est aujourd'hui devenu l'enfant du désir d'un homme et d'une femme. Il est
également envisageable, à la lumière des dernières avancées dans le domaine de la procréation
assistée, qu'il ne devienne plus que l'enfant du désir d'un seul individu. L'enfant ne va plus se
poser de questions sur ses origines familiales, sur l'identité de ses géniteurs, mais sur le désir
dont il est porteur. Cette dernière question trouvera beaucoup plus difficilement sa réponse, le
désir pouvant être inconscient. Cela aura un effet sur la constitution de la subjectivité de
l'enfant. Mme TRAPON invite aussi l'assemblée à consulter les références bibliographiques de sa
présentation pour plus de détails sur ces questions.
La famille à parent seul est un modèle de famille très intéressant, car constituant d'une certaine
façon le modèle prototype de la nouvelle famille. Elle n’est pas représentative d'une exception,
comme il est trop souvent entendu, mais d'une des configurations de la famille moderne. A
Paris, et ainsi que dans d'autres régions, le parent seul est, dans la grande majorité des cas, la
mère. Les enfants sont au nombre d'un ou de deux, rarement plus. La femme peut s'être séparée
de son mari, peut avoir fait le choix d'élever ses enfants seule ou peut encore entretenir une
relation plus ou moins suivie avec un père plus ou moins présent. L’une des conséquences de
l'absence de père est la création d'une relation d'alter-ego entre la mère et le ou les enfant(s).
Dans son évolution, l'enfant peut alors croire qu'il résulte uniquement du désir féminin. La
famille devient alors une famille matriarcale. Le père n'y étant pas forcément absent mais
restant en retrait, son désir n'est plus différencié de celui de la mère. Cela aura sans doute des
conséquences, encore inconnues, sur les générations futures.
Les statistiques montrent également que, fréquemment, les familles à parent seul peuvent
devenir des familles dites « recomposées », bien que le nouveau compagnon n'y prenne pas
forcément le statut de père. Il s’agit d’une configuration innovante et intéressante à construire,
Mme TRAPON confie être elle-même concernée.
Les parents seuls fréquentant les centres sociaux sont donc en majorité des femmes. Ces
familles à parent seul représentent 10 à 15 % des familles clientes des centres. Conformément
aux statistiques parisiennes, le nombre d'enfants est en moyenne de deux par foyer. Ces femmes
viennent en centre la plupart du temps pour des cours de français et participent aux activités
familiales. Elles travaillent souvent sur plusieurs activités, précaires, et pas toutes déclarées.
Elles viennent aussi chercher des informations sur les dispositifs d'accès à l'emploi, sur l'accès
aux soins – la plupart n'ayant pas de couverture sociale – et sont adressées par les services de
protection maternelle et infantile, les crèches, les mairies et le bouche à oreille.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
La plupart des centres sociaux disposent de ludothèques et de haltes-garderies. Les mères
viennent y jouer avec leurs enfants et rencontrer d'autres parents. Très fusionnelles, elles
apparaissent souvent inquiètes de la normalité de leur enfant et de leur situation. Mme TRAPON
insiste ici sur la nécessité d'un important travail à mener de déculpabilisation des parents seuls.
Il s'agit au moment de leur accueil de distinguer celles qui ont été abandonnées par le père de
celles qui partagent la fonction parentale avec lui. Il faut rappeler que ces pères ont également
leur souffrance, bien que tel ne soit pas précisément le sujet de la mission. Les mères ont
tendance à se refermer sur elles-mêmes et mettent beaucoup de temps à avoir confiance dans
les centres. Il faut également tenir compte du fait qu'elles sont souvent fragilisées par
l'isolement familial, épuisées et montrant des signes de souffrance psychique devant la
difficulté à laisser leur enfant s'épanouir seul.
Un travail doit donc être mené auprès des mères sur trois niveaux :
3. leur permettre de nouer une autre relation, plus distante, avec l'enfant au sein des lieux
collectifs comme la ludothèque et la garderie. Sur ce point, il a été constaté que les
mères seules avaient tendance à inscrire leur enfant tard en maternelle. Cela témoigne
de leur relation d'alter-ego avec l'enfant, mais n'est pas forcément pathologique, bien
que cela puisse devenir contraignant pour l'enfant ;
4. les aider à reconstruire leur image d'elle-même. Une mère doit en effet réapprendre à se
considérer comme femme et à se projeter dans une situation professionnelle et dans le
cadre institutionnel. Les témoignages des travailleurs des centres sociaux rapportent que
ces femmes ont besoin de beaucoup de temps et d'accompagnement. Leur situation
professionnelle est actuellement difficile : elles connaissent davantage le chômage que
les hommes et sont souvent employées sur des emplois précaires ;
3. prendre confiance de toutes leurs spécificités et mener un travail d'évaluation. Il faut
également faire attention à ne pas psychologiser la question mais bien continuer à la
travailler dans un cadre structurel.
M. BROSSAT demande si l'assemblée a des questions à émettre. Il donne la parole à Mme
DOUVIN puis à Mme GOLDGRAB.
Mme DOUVIN remercie Mme TRAPON pour son analyse très intéressante ayant apporté des
éléments, qui n’ont encore jamais été entendus au cours des précédentes auditions. Elle
souhaite lui poser deux questions :
3. pourquoi l'enfant, désormais enfant du désir, ne pourrait-il pas savoir de quel désir il est
porteur ?
4. quel est approximativement sur Paris le nombre de familles monoparentales étant
devenues des familles recomposées ?
Mme TRAPON reconnaît avoir mal résumé et un peu radicalisé sa présentation écrite. Dans la
situation d'une famille traditionnelle, la question du sujet est : « Quelle est mon origine? Qui est
mon père, qui est ma mère? D'où viens-je ? ». La famille est en train de devenir aujourd'hui
quelque chose de différent et l'enfant n'est plus le produit d'une structure traditionnelle, mais
du désir d'un homme et d'une femme. L'enfant peut même parfois arriver alors qu'il n'avait pas
été désiré consciemment. L’une des principales causes de divorce est d'ailleurs l'arrivée de ce
premier enfant. Celui-ci va désormais se poser la question : « De qui suis-je le désir ? », qui est
une question difficile à poser pour un enfant car touchant à l'intimité de ses parents. Ces
derniers pourront bien sûr y répondre, mais souvent de façon incomplète.
Mme DOUVIN tempère que la situation est exactement la même dans les familles biparentales.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme TRAPON répond qu'elle ne parle pas ici spécifiquement de la famille monoparentale, mais
de la famille moderne en général. En ce qui concerne la seconde question de Mme DOUVIN, Mme
TRAPON avoue ne pas pouvoir y répondre. Aucun chiffre précis n'a été élaboré et il est très
difficile de faire une appréciation uniquement à partir des familles fréquentant les centres
sociaux.
Mme GOLDGRAB remercie Mme TRAPON pour sa présentation très riche et instructive. Elle
souhaite également poser deux questions :
•
le lien fusionnel entre la mère et l'enfant ne serait-il pas un problème pour le père? Ce
problème a-t-il été constaté dans les centres sociaux ? N'existerait-il pas un manque
d'espaces de rencontres entre les enfants et les pères ? Les femmes font-elles état de ce
besoin ?
•
Quelles mesures les femmes sollicitent-elles le plus auprès des centres sociaux ?
Mme TRAPON ne pense pas que la fusion entre la mère et l'enfant soit un problème pour le
père. Elle ne l'a du moins jamais constaté dans ses travaux auprès des familles. Cette fusion est
dans un premier temps essentielle à l'enfant. Par la suite, la mère doit créer une distance. Elle
pense également que ce désir fusionnel est la conséquence de la situation du couple. Ce dernier
se fonde aujourd'hui sur le désir et l'amour et non plus sur la propriété.
La question du couple en devient plus compliquée qu'auparavant. Si les parents se séparent,
l'enfant devra se débrouiller avec cette nouvelle situation. Le désir fusionnel des mères est tout
à fait censé. Il est l’expression de leur peur pour leur enfant dans cette situation nouvelle,
expérimentale, stigmatisée face à de réelles difficultés. Cela n'a pas tant rapport avec le père.
Celui-ci doit lui aussi trouver sa place dans cette nouvelle configuration. Il faut repenser la
famille en termes de modification malgré les difficultés apparentes, car l'enfant aura toujours
besoin de cette dualité homme/femme. Un travail doit également être mené auprès des mères.
Elles doivent être rassurées par une tierce personne face à cette situation à laquelle elles ne
s'attendaient pas toujours. L'institution doit assurer cette fonction de tierce personne
En ce qui concerne la seconde question, Mme TRAPON répond que les mesures prioritaires
sollicitées sont les mesures sociales, à savoir les questions d'emploi et de l'accompagnement à la
garde d'enfant. Ces accueils parents/enfants doivent mélanger parents seuls et couples, comme
tel est déjà le cas dans les ludothèques des centres sociaux. Ces questions sur les nouvelles
familles doivent être travaillées en ces lieux dans des groupes de parents, toujours sans
psychologiser. Les psychopathologies sont prises en charge par d'autres structures sur Paris, elles
ne sont pas du ressort des centres sociaux. Les centres sociaux doivent rester le lieu de la
discussion entre parents et le lieu d'accompagnement dans les nombreuses questions que ces
derniers se posent.
Mme FILOCHE remercie Mme TRAPON pour ces éclaircissements. Elle souhaiterait davantage
d'éléments sur la moyenne d'âge des enfants accueillis en centres sociaux. Les statistiques
révèlent en effet que le nombre de familles monoparentales augmente avec l'âge des enfants.
Elles sont en effet plus nombreuses pour les foyers comprenant adolescents et pré-adolescents
que pour les foyers comprenant des nourrissons. Elle demande par ailleurs si les centres sociaux
fournissent des services spécifiques pour ces adolescents vivant avec un parent seul.
Enfin, elle demande si les centres sociaux ont créé des actions en partenariat avec les mairies
d'arrondissement, le Pôle Emploi, ou encore d'autres partenaires, et sur quelles thématiques.
Mme TRAPON répond que les ludothèques accueillent des bébés avec leurs parents jusqu'aux
adolescents de quinze à seize ans. Quelques centres sociaux développent par ailleurs des actions
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
auprès des adolescents de seize à dix-huit ans. La majorité du public enfant va de six à quinze
ans. Elle interprète la relation entre la famille monoparentale et l'âge des enfants comme une
conséquence de la séparation du couple. Cela n'a toutefois pas été constaté de façon claire au
sein des centres sociaux.
Bien que non financés explicitement pour cela par la CAF et la DASES, les centres sociaux
s'impliquent énormément sur la question de l'emploi. Ils proposent notamment beaucoup
d'activités d'alphabétisation, en particulier auprès des femmes. Les quartiers du Nord-Est
parisien, peuplés par beaucoup de populations d'origines étrangères, sont tout spécialement
touchés par des problèmes d'emploi. Les centres sociaux sont entrés dans le cadre du Plan Local
pour l'Insertion et l'Emploi (PLIE) du 18e arrondissement depuis deux ans. Trois autres plans de ce
type ont été depuis installés dans le 20e arrondissement, dont deux dans des centres sociaux.
Les femmes fréquentant le centre social sont ainsi adressées au référent PLIE et vont pouvoir
suivre des processus d'insertion. Parlant parfois mal le français, elles ont besoin d’un bon
accompagnement afin de pouvoir correspondre aux critères de chaque emploi. Certains centres
sociaux ont même répondu aux appels d'offre concernant le RSA. Un travail est également mené
avec le Pôle Emploi. Enfin, les centres fournissent un service d'accompagnement à la scolarité
des enfants.
Mme POLSKI remercie Mme TRAPON pour son exposé et réagit sur l'affirmation selon laquelle un
enfant a besoin de la dualité d'un père et d'une mère. Elle trouve ce dernier point discutable.
Elle pense également que le rôle du père dans ces nouvelles familles est plus compliqué qu'une
simple question de responsabilité. En cas de séparation, la mère obtient, dans la grande
majorité des cas, la garde de l'enfant et demande un logement qui permettra à cet enfant
d'avoir sa propre chambre indépendante. De son côté, le père ne peut alors pas toujours assurer
le même accueil à l'enfant dans le cas d'une garde alternée. Il a déjà été constaté que le seul
lieu trouvé pour les retrouvailles entre le père et l'enfant était un restaurant MacDonald’s. Une
relation entre un parent et son enfant ne se résume pas à une rencontre de deux heures toutes
les semaines dans un lieu public. Il s'agit d'un problème complexe auquel il faut trouver des
solutions.
Témoignant de travaux débutés au sein de la Mairie sur la question de l'adolescence, elle
demande si Mme TRAPON aurait des idées d'actions spécifiques auprès de ce public particulier,
et également des pistes de travaux que pourrait mener la Mairie auprès des familles
monoparentales.
Mme TRAPON répond qu'elle s'est mal exprimée sur la question de la dualité. Un être humain a
toujours eu besoin que sa mère exprime un désir ailleurs que sur lui. Cet ailleurs n'est pas
forcément un homme. L'enfant doit pouvoir construire sa capacité d'être seul et développer son
espace de créativité. Dans son imaginaire, ce désir essentiellement maternel qu'il a senti depuis
le début de sa vie doit pouvoir être canalisé.
La question de la garde alternée nécessite effectivement les mêmes moyens des deux côtés. Il
faudrait doubler les revenus du couple divorcé et leurs moyens en termes d'hébergement. Mme
TRAPON témoigne de son expérience d'assistante sociale durant laquelle elle s'occupait
essentiellement d'hommes adultes et était régulièrement frappée par le fait que très peu de
CHRS en région parisienne prévoyaient l'accueil pour les enfants de ces hommes.
Le travail auprès des adolescents est un chantier passionnant. Ces derniers expérimentent
aujourd'hui ces problématiques « d'enfants du désir ». Elles produisent des problèmes d'identité,
des nouvelles conduites, pas forcément pathologiques. Tout en tâchant de ne pas psychologiser
ces questions, mais en écoutant toutefois les psychologues, elle suggère de créer des lieux
généralistes où pourraient être menés des travaux sur l'intergénérationnel. Utilisant des
nouveaux objets comme le numérique, ces actions seraient à l'écoute des adolescents, en
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
accompagnement des parents se sentant parfois seuls et dévalorisés car ayant vécu l'échec de
leur couple.
Cette nouvelle configuration de la famille modifie également le statut d'adulte. Les jeunes euxmêmes se posent la question. Mme TRAPON rapporte l'anecdote récente d'une altercation qu'elle
a eue dans un centre social avec deux jeunes au comportement agité. Intervenant auprès d'une
jeune stagiaire débordée, l'un des deux l'a alors invectivée. Elle explique lui avoir alors répondu
calmement qu'elle était un adulte et lui un enfant, et la situation s'est apaisée. La discussion a
duré dix minutes et a porté sur le statut et les responsabilités de chacun. Des espaces de
discussion et de confrontation, non médicalisés, entre adultes et enfants minoreraient les
problèmes.
M. BROSSAT demande si l'assemblée a d'autres questions à formuler. En l'absence de
manifestations, il remercie Mme TRAPON pour sa présentation.
Mme TRAPON rappelle que sa bibliographie de travail est citée dans la présentation écrite
qu'elle laisse à disposition de l'assemblée, et indique qu'elle peut communiquer des références
supplémentaires en cas de demande.
II. Seconde Audition
M. BROSSAT introduit l'audition de l'association Môm'artre, qui travaille beaucoup sur la question
des familles monoparentales. Elle témoignera de ses expérimentations concrètes sur lesquelles
la mission pourra s'appuyer pour son propre travail. Il propose aux représentantes de
l'association de commencer par une présentation, puis de consacrer la seconde partie de
l'audition aux questions.
Mme DECOGNIER informe l'assemblée que l'exposé va débuter par un petit film de trois minutes
présentant les travaux de l'association, et qu'il sera suivi par une présentation Power Point.
Projection du film Môm'artre
Mme DECOGNIER précise que le film a été réalisé au sein de l'antenne du 18e arrondissement
ouverte depuis 2001. Une seconde antenne a été ouverte dans le 20e arrondissement rue de
Ganne en 2009, et Emilie AUBERT, ici présente, travaille à l'ouverture d'une troisième antenne
pour la rentrée prochaine à Pelleport, à la frontière des 19e et 20e arrondissements.
Le projet Môm'artre est un service de garde et de prise en charge inédite des enfants après
l'école, permettant aux familles de pouvoir concilier leur temps professionnel et leur temps
personnel. Tous les soirs, Môm'artre est présent à la sortie de quatre écoles de chaque quartier,
à un rythme de trois écoles par soir. Des animateurs vont chercher à la sortie des
établissements les enfants de six à onze ans et les ramènent à l'association. Un goûter leur est
alors offert, les animateurs aident les enfants à faire leurs devoirs puis des artistes, salariés par
l'association, proposent plusieurs prestations. Un projet artistique est alors mené par groupe de
dix enfants sur des périodes de huit à dix semaines, menant sur une œuvre présentée aux
parents à la veille de chaque début de vacances scolaires.
Môm'artre a initialement été créée pour faciliter le retour à l'emploi des mères seules. La
présence d'un parent à la sortie des écoles n'est pas toujours chose aisée, elle devient encore
plus difficile dans le cas des familles monoparentales. Sur des systèmes d'horaires décalés,
Môm'artre prend alors les enfants en charge jusqu'à vingt heures. Les familles y inscrivent leurs
enfants à l'année sur un planning déterminé selon l'école fréquentée, mais peuvent aussi faire
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garder leurs enfants en cas d'imprévu si elles préviennent l'association avant quinze heures.
Cette souplesse est très importante pour les familles.
Slide 1: Difficultés des familles monoparentales constatées à Môm'artre.
Mme DECOGNIER précise que Môm'artre s'inscrit comme solution complémentaire aux dispositifs
existant déjà. Les familles se rendent à l'association deux fois par semaine, plus les mercredis et
les vacances scolaires. Les autres cadres de gardes d'enfants sont les ateliers bleus, les études
surveillées, et les gardes par les voisins et les amis.
Mme DOUVIN demande quelles sont les périodes d'ouverture de Môm'artre.
Mme DECOGNIER répond que Môm'artre est ouverte tous les soirs de la semaine du lundi au
vendredi, ainsi que le mercredi de huit heures trente à dix-neuf heures et chaque première
semaine des vacances scolaires. Toutefois, tous les enfants ne sont pas accueillis tous les soirs,
mais deux soirs par semaine, en plus des mercredis et des vacances scolaires. Dans un premier
temps, l'association accueillait les mêmes enfants tous les soirs mais elle s'est rendue compte
qu'elle fonctionnait à vase clos et ne pouvait plus accueillir de nouvelles familles. Tous les ans,
quarante à cinquante demandes restaient sans réponse. La présente solution a été trouvée avec
les familles au cours d'assemblées générales.
Mme DOUVIN demande quelle est la période d'ouverture de Môm'artre durant les grandes
vacances.
Mme DECOGNIER répond que l'association est ouverte jusqu'au 20 juillet et rouvre aux environs
du 20 août.
Mme AUBERT ajoute que les familles monoparentales laissent leurs enfants à Môm'artre deux
soirs par semaine, les mercredis ainsi que durant les vacances scolaires et sont toujours en
demande de périodes d'accueil supplémentaires. L'association offre toujours une flexibilité dans
le cas où la mère doit se rendre à un entretien ou à une réunion particulière, même si l'accueil
n'était pas prévu ce soir-là.
Mme DECOGNIER poursuit la présentation sur le point Emploi. Môm'artre met un point d'honneur
à assurer une mixité des familles. A l'image des familles traditionnelles, les familles
monoparentales connaissent des situations assez différentes. Certaines travaillent, à des
horaires « ordinaires » contre décalés, d'autres ne travaillent pas et connaissent des situations
précaires.
Sur le point Budget, elle précise que la majorité des familles se situe dans les tarifs les plus bas :
0, 1, 2 et 3.
Mme DOUVIN lui demande d'expliquer cette échelle de tarifs.
Mme DECOGNIER répond que Môm'artre propose huit tarifs différents, calculés selon les revenus
des familles, cela représente de dix centimes à huit euros de l'heure. Les familles payent en
fonction du temps de présence de leurs enfants et la facture leur est adressée mensuellement.
Les familles monoparentales se concentrent dans les tarifs les plus bas de Môm'artre.
Mme FILOCHE demande quel est le pourcentage de familles monoparentales.
Mme DECOGNIER estime leur proportion à 30 %. Elles sont notamment très soucieuses, plus que
les autres familles, d'échanger avec les autres parents, de se retrouver lors de temps libre, de
participer aux ateliers avec les enfants. En plus du service du soir, Môm'artre organise chaque
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deuxième week-end du mois des loisirs partagés en ateliers parents/enfants et des sorties
spectacles. Les familles monoparentales restent les premiers clients de ces activités.
Mme AUBERT ajoute que la situation de monoparentalité peut rendre très dépendant des
structures pouvant aider à la garde des enfants. Môm'artre peut incarner cette fonction de
« bouée de secours » pour les mères – l'association ne connait pas de pères seuls – devant se
rendre à un rendez-vous en urgence. Les familles voient également Môm'artre comme une
solution au soutien scolaire des enfants, les parents ne pouvant pas toujours l'assurer par
manque de temps ou par mauvaise maîtrise de la langue française. Ce besoin en soutien se fait
beaucoup plus sentir au centre situé près de la Porte de Bagnolet. Malgré cela, le cœur de
métier de Môm'artre reste l'épanouissement de l'enfant, et notamment au travers de l'art. Ainsi,
les temps d'études scolaires sont suivis par une activité artistique. Toutefois, vis-à-vis du besoin
exprimé, l'association a mis en place des temps de soutien scolaire individualisé les samedis
matins, gérés par des bénévoles.
Slide 2: Quelques exemples de cas rencontrés à Môm'artre.
Mme DECOGNIER présente des exemples de situations de familles clientes de Môm'artre :
-
la mère d'Aquino est une ancienne SDF et est très sensible à la problématique du lien
social. Elle ramène souvent à l'association d'autres familles en situation très vulnérable.
Très active au sein de l'activité associative de son quartier, elle considère Môm'artre
comme un lieu de réunion et de discussion avec les autres familles. Elle fréquente très
assidûment les activités de loisirs partagés et discute longuement avec les autres mères ;
-
la mère de Bouziane ne travaille pas. La solution du soutien scolaire le samedi matin a
été pour elle un soulagement, son fils n'étant pas très à l'aise dans ses relations avec
l'école. Grâce à la participation de l'assistante sociale et de la directrice de l'école,
Môm'artre a pu établir une relation plus rapprochée avec l'enfant.
Elle précise qu'une psychologue vient tous les deux mois discuter avec les équipes de
l'association sur les problématiques rencontrées auprès des enfants.
−
la mère de Drissa, Dialika et Fatoumata présente encore un autre cas. Elle n'a jamais été
vue à l'association. Le grand frère ou la grande sœur vient chercher les cadets. La mère
n'est jamais venue à aucune activité.
Mme AUBERT ajoute que ces trois enfants traînent dans la rue les soirs où ils ne sont pas à
Môm'artre, ainsi que durant les vacances scolaires. La mère ne se permet pas financièrement de
les inscrire aux activités, mais les enfants viennent d’eux-mêmes fréquenter le centre.
Mme ASMANI demande pourquoi le slide cite « fait semblant de venir les chercher ».
Mme AUBERT répond que, malgré l'importance que l'association accorde au fait que les parents
viennent chercher leurs enfants, dans le cas de cette famille, la grande sœur se déplace.
Parfois, cette dernière ne vient pas, et personne ne répond au téléphone. L'association n'aime
pas voir les enfants partir seuls le soir.
Mme POLSKI demande pourquoi ces enfants n'iraient pas en centre de loisirs durant les
vacances.
Mme AUBERT répond que la mère est effrayée par l'idée du coût pour trois enfants.
Mme DOUVIN souhaiterait avoir une estimation de ces coûts.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme AUBERT répond que cette famille est au tarif 0, ce qui représente dix centimes de l'heure.
Mme DECOGNIER ajoute que ce prix passe à un euro de l'heure pour les vacances scolaires.
Mme AUBERT conclut que cela représente donc trois euros de l'heure pour les trois enfants et
quinze euros la semaine, ce qui est trop cher pour la mère.
Mme DECOGNIER poursuit la présentation :
−
Noé est un enfant handicapé qui a été refusé dans plusieurs autres centres. Sa mère est
arrivée à Môm'artre alors qu'elle venait de divorcer. Aide-soignante, elle ne parvenait pas
à assurer son travail et le suivi particulier que demandait son fils. Elle a pu rencontrer à
l'association une éducatrice spécialisée avec qui elle a passé beaucoup de temps. Noé
s'est très bien adapté au rythme de Môm'artre.
Slide 3 – Exemples de cas concrets - suite
Mme AUBERT évoque le cas des mères travaillant loin, ce qui est un problème récurrent dans
les grandes agglomérations.
−
La mère de Mariam-Joëlle est auxiliaire de vie et doit également assumer des obligations
légales la nuit auprès des personnes qu'elle accompagne. En plus de sa fille, elle doit
également s'occuper d'un autre enfant de deux ans. La mère et la fille comptent l'une sur
l'autre, mais parfois des incompréhensions font que Mariam-Joëlle attend quelqu'un au
centre jusqu'à 20h30.
Mme DECOGNIER poursuit la présentation :
−
la mère de Rayan est coiffeuse. Elle arrive tous les soirs au moment de la fermeture. Très
présente aux loisirs partagés, elle a très vite adopté le soutien scolaire du samedi matin
pour son fils ;
−
la mère de Djamy a déjà eu deux filles étant passées par Môm'artre. Elle participe
beaucoup aux activités, apporte des plats cuisinés. Elle reste très occupée en semaine et
les aînés viennent souvent chercher Djamy.
Mme AUBERT termine la présentation :
−
Nina est inscrite à l'antenne de Ganne. Sa mère est l’une des exceptions des foyers
monoparentaux, elle paye le tarif 4. Elle est toujours en demande de plus de temps de
garde.
Mme DECOGNIER précise que l'association compte aujourd'hui une soixantaine de familles
monoparentales réparties sur les deux antennes.
Slide 4 : Solution Môm'artre - contexte
Mme DECOGNIER rappelle que le projet Môm'artre a été créé dans le but d'apporter des
solutions de garde afin de faciliter l'emploi des femmes et contribuer à l'égalité hommes et
femmes dans le monde professionnel. Ainsi à Paris, 3/4 des femmes travaillent et consacrent
pourtant 3,12 heures par jour aux enfants et aux tâches ménagères ; 34 % des familles sont
monoparentales ; 1/3 de ces mères vivent en dessous du seuil de pauvreté ; les salaires des
femmes sont de 36 % en moyenne inférieurs à ceux des hommes et seulement 12 % des enfants
de zéro à trois ans sont accueillis dans les crèches.
Slide 5 : Môm'artre a choisi
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Mme DECOGNIER rappelle que l'association offre la solution « sortie d'école, goûter, devoir,
atelier » en horaires décalés et à des tarifs accessibles à tous. Depuis deux ans, une solution a
été installée pour accompagner les mères dans leur retour à l'emploi en trouvant des partenaires
tels que le Projets19 ou le PLIE, dont les intervenants viennent rencontrer les femmes dans
l'environnement familial de Môm'artre.
L'association se donne également comme mission de permettre à l'enfant un accès à l'art, en les
mettant en relation avec des artistes et en leur donnant les moyens de s'exprimer. Elle apporte
ainsi une nouvelle valorisation des enfants en difficulté dans le milieu scolaire. Montrer les
créations des enfants aux familles et aux visiteurs permet de nouer de nouveaux dialogues et du
lien social dans le quartier.
Le local est également utilisé pour des cours aux adultes après vingt heures.
Slide 6: Môm'artre s'adresse
Mme DECOGNIER précise que le service Môm'artre s'adresse aux mères dont la garde de l'enfant
constitue un frein à l'emploi, et prioritairement aux mères isolées. Si les centres peuvent être
complets dès le mois de juin ou juillet, l'association reste très attentive à la situation des
familles et peut en traiter certaines en priorité. L'association s'adresse également aux artistes à
la recherche d'un emploi, qui sont alors accompagnés dans la création de leur modèle
économique.
Slide 7: Axes d'intervention
Mme DECOGNIER définit Môm'artre comme un service de garde pour enfants, agréé Accueil de
Loisirs Sans Hébergement. Un projet de halte-garderie n'a toutefois pas pu être monté à
l'antenne de Pelleport pour des problèmes de surface. L'idée est de créer un service de garde
des plus petits pendant que leurs mères sont accompagnées dans leurs démarches de retour à
l'emploi.
Mme AUBERT ajoute que ce service permettrait de créer de nouvelles places en supplément des
capacités des crèches. Ces dernières sont réservées à Paris aux parents qui travaillent,
Môm'artre tient à créer ce service destiné au public souhaitant retrouver un emploi mais bloqué
par la garde de l'enfant. Le besoin est un local de 200 m², idéalement au rez-de-chaussée. Le
pavillon de Pelleport était trop petit pour ce projet.
Mme GOLDGRAB demande de quelles surfaces disposent les antennes.
Mme DECOGNIER répond que l'antenne Môm'artre du 18e est de 120 m2 et celle de Ganne de 160
m2. La surface de l'antenne Pelleport sera de deux fois 50 m2
Mme AUBERT précise que le sous-sol de Pelleport est une surface uniquement dédiée au
stockage. Par conséquent, moins d'enfants seront accueillis que dans les autres structures, soit
environ vingt-quatre, contre trente-six.
Mme TAIEB félicite l'association pour sa réponse concrète et très intéressante, elle crée un réel
dynamisme dans le tissu associatif des quartiers. Elle demande comment l'association salarie ses
employés, en dehors des subventions reçues, et quels sont ses besoins réels pour faire avancer
ses projets. Môm'artre est la première réponse concrète entendue par cette mission après
beaucoup d'auditions de réponses philosophiques et sociologiques.
M. CARON-THIBAULT demande quelle est la ligne du financement de l'association et si celle-ci
s'inscrit dans le Plan Départemental d'Insertion (PDI) qui suit les allocataires du RSA. Il demande
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également comment les enfants viennent à eux et s'ils se sont rapprochés du service social de la
mairie afin de cibler plus précisément les familles monoparentales en difficulté.
Mme DECOGNIER répond que le réseau Môm'artre et chaque antenne sont des structures
juridiques distinctes. Le budget de fonctionnement d'une antenne est de 185 000 euros à
l'année, dont 50 % sont dédiés à quatre salaires : un responsable d'antenne à trente-cinq heures
qui assure la facturation, la recherche de financement et la coordination des projets ; un poste
artistique également à trente-cinq heures qui coordonne le travail des artistes et s'occupe des
enfants en ateliers ; et deux artistes salariés à vingt-six heures. Les autres dépenses se
répartissent entre le matériel et les charges fixes telles que le loyer, l'électricité et les
assurances.
Les recettes viennent aussi bien de fonds publics que de fonds privés. L'apport des familles
représente de 25 à 35 % selon l'antenne. Les familles payent en fonction de leurs revenus. Les
cours adultes du soir sont à salaire fixe. L'association étant reconnue d'utilité publique, certains
revenus lui arrivent sous forme de dons. Il faut également compter les subventions de
fondations, telles que FNAC Eveil et Jeux, SFR, sur des appels à projet comme un départ en
colonie et d'autres activités.
L'association reçoit également des fonds publics, décentralisés, venant de l'Etat, de la région, du
département et de la Ville, la direction du bureau des temps est partenaire historique de
l'association depuis 2001. L'aide financière de la Ville représente environ 15 % des recettes, les
aides de l'Etat se font au travers des contrats aidés, les aides de la Région par des postes emploi
tremplin, de la Préfecture par des postes adulte-relais, puis des aides types VVB pour les départs
en vacances ou encore la DASES d'accompagnement scolaire. Il faut rajouter à tout cela la CAF
par l'agrément Centre de Loisirs Sans Hébergement et Loisirs Partagés. Tout cela représente une
vingtaine de financements différents, ce qui signifie autant de démarches de demandes, de
suivis, de paiements. Ces tâches ne sont pas gérables au sein d'une antenne où la garde d'enfant
demande déjà beaucoup de temps. Il a ainsi été décidé que cela ferait partie des fonctions du
réseau Môm'artre qui sont :
•
•
•
•
•
•
l'accompagnement des antennes pour la recherche de financement ;
la professionnalisation des personnes en place au sein des antennes issues de l'insertion ;
fournir des services telles que la comptatibilité, la gestion du site Internet, la
signalétique des vitrines, l'impression des flyers ;
la gestion des ressources humaines ;
l'accompagnement d'autres porteurs de projets qui veulent ouvrir de nouvelles antennes ;
représenter les nouvelles antennes auprès des partenaires publics et privés.
La venue des enfants se fait surtout par le bouche à oreille, mais également par le travail fait en
collaboration avec les assistantes sociales. Les familles viennent surtout en premier lieu pour le
soutien scolaire et découvrent ensuite l'intérêt des activités artistiques sur le développement de
l'enfant.
Mme TAIEB demande si l'association reste en contact avec les enfants passés à Môm'artre.
Mme DECOGNIER répond qu'ils souhaiteraient rester en contact avec toujours plus d'enfants.
Trois jeunes sont revenus en tant que bénévoles, alors qu'ils sont aujourd'hui collégiens.
L'association aurait aimé suivre davantage d'enfants afin de pouvoir mesurer l'impact du passage
à Môm'artre sur les développements. Il s’agit de données intangibles assez difficiles à vérifier.
Tous les ans, un questionnaire est communiqué aux familles au moment de la préparation de
l'AG. Il y est demandé des exemples concrets du devenir des enfants. Les retours sont plutôt
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
positifs sur leur prise de parole en classe, leur autonomie à la maison, leur curiosité sur des
sujets divers.
Mme DOUVIN demande si des arrondissements ont formulé des demandes de création de
nouveaux centres Môm'artre, et également combien l'association reçoit annuellement de la Ville
de Paris.
Mme DECOGNIER répond qu'aucune demande n'a été à ce jour formulée. Môm'artre existe depuis
dix ans, mais le réseau Môm'artre seulement depuis deux ans, le projet n’en est encore qu'à ses
prémices. L'association mène actuellement des études sur certains territoires, une dans le 14e
arrondissement et une autre dans le 12e. Des projets sont également à l'étude en dehors de
Paris sur Saint- Ouen, Arles et Nantes.
M. BROSSAT ajoute que la mission a rencontré l'équipe de M. FERAUD la semaine précédente.
Mme DECOGNIER répond qu'un projet d'antenne Môm'Louis Blanc avait été déposé dans le 10e
arrondissement, et que le local a finalement été attribué à une autre association. L'association
ne perd toutefois pas espoir sur cet arrondissement.
En ce qui concerne le financement, l'association reçoit une aide annuelle du Bureau des Temps
de 28 000 euros pour Môm'artre et 9 000 euros pour Môm'rue Ganne. La mission famille finance à
hauteur de 9 000 euros pour Môm'artre et 5 000 euros pour Môm'rue Ganne. La DPI finance
Môm'rue Ganne à hauteur de 10 000 euros, soit un total représentant près de 15 % du budget
annuel global.
Mme POLSKI évoque le partenariat entre l'association et Pôle Emploi, notamment par
l'accompagnement aux entretiens d'embauche des femmes en situation de retour à l'emploi et la
garde de leurs enfants durant leurs rendez-vous.
Mme DECOGNIER répond qu'un tel projet a effectivement été à l'étude, Môm'artre avait reçu les
directeurs d'agences Pôle Emploi dans ses locaux mais cela n’a débouché sur aucune suite.
Mme POLSKI demande pourquoi le projet n'a pas entraîné de suite.
Mme DECOGNIER l'ignore.
Mme FILOCHE remercie Mme DECOGNIER et AUBERT pour la présentation de cette association
qu'elle ne connaissait pas. Elle demande si l'association dispose de statistiques sur les catégories
socio-professionnelles des familles fréquentant les centres, et notamment si les proportions
illustrent une mixité sociale ou révèlent une majorité de familles en situation précaire.
Elle demande également quelles seraient les premières propositions de l'association en faveur
des familles monoparentales, dans la situation utopique où aucun problème de moyens ne se
poserait.
Mme DECOGNIER répond que Môm'artre est très attachée à la question de la mixité sociale.
Deux cas de figure se retrouvent à Môm'artre. Au centre du 18e arrondissement, l'association va à
la rencontre des familles défavorisées par le biais des assistantes sociales et en allant à la sortie
des écoles, la mixité sociale et culturelle est assurée. A contrario, cela a été plus difficile au
Môm'rue Ganne qui n'était fréquentée que par des enfants de cités lors de sa première année de
fonctionnement en 2009. Le centre se situe dans un quartier politique de la ville et il a été très
difficile d'y faire venir des familles habitant de l'autre côté de la Place de Bagnolet, malgré les
efforts de tractation. Dès la seconde année de fonctionnement, une meilleure mixité s'est
établie, visible à travers les tarifs et la variété d'écoles desservies.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme AUBERT répond à la seconde question sur les propositions. Les familles monoparentales
sont prioritaires aux inscriptions en début d'année. Elles sont l'occasion d'une première
rencontre, d'un dialogue sur leur situation. Cette année encore, alors que la limite théorique
était atteinte, une famille monoparentale a été acceptée car la mère était en parcours de
retour à l'emploi et hésitait à accepter un poste de par les contraintes posées par la garde de
son enfant. Les événements ayant lieu au sein des centres permettent également à ces familles
de se rencontrer, de tisser un lien social et de s'entraider.
Mme DECOGNIER distingue trois points que Môm'artre apporte aux foyers monoparentaux :
• une garde d'enfant à horaires décalés ;
• une sortie de l'isolement social ;
• un environnement de rencontre et de discussion gai et léger.
Mme POLSKI demande si la réduction à deux soirées par semaine pour chaque enfant entraine
toujours des obligations de refus.
Mme DECOGNIER répond que la dernière rentrée a encore laissé des familles sur listes d'attente
à Môm'artre mais pas à Môm'rue Ganne. Ces dernières ont toutefois été résorbées courant
septembre/octobre lorsque se mettent en place les ateliers bleus. Les critères de priorité ne
reposent pas uniquement sur la monoparentalité des foyers, mais également sur les ressources
et les critères liés au retour à l'emploi.
Mme AUBERT ajoute qu'une priorité est également accordée aux enfants adressés par les
assistantes sociales.
Mme DOUVIN estime que la réponse de Mme DECOGNIER à la question sur la mixité abordait un
problème de mixité géographique et non de mixité sociale.
Mme DECOGNIER répond que la mixité sociale se retrouve dans la répartition dans la grille de
tarifs. 45 % des familles sont aux tarifs 0, 1 et 2 et 55 % des familles sont réparties sur les autres
tarifs plus élevés.
Mme AUBERT ajoute que 53 % des familles de Môm'rue Ganne sont aux tarifs 0, 1, 2 et 3.
M. BROSSAT remercie Mme DECOGNIER et AUBERT pour leur présentation.
III Troisième Audition
M. BROSSAT remercie Mmes MAESTRACCI et ALARY d'avoir répondu à l'invitation de cette mission
sur les familles monoparentales. Il leur propose de débuter par leur présentation et de consacrer
la seconde partie de cette audition aux questions.
Mme MAESTRACCI présente la FNARS, dont elle est présidente, fédération regroupant 850
associations gérant 95 % des centres d'hébergement, dont la moitié sont des centres d'accueil
pour les demandeurs d'asile et l'autre moitié des chantiers d'insertion destinés aux personnes
sans emploi et financés sur contrats aidés. Certaines de ces associations sont de grandes
envergure, anciennement caritatives, telles qu'Emmaüs ou encore le Secours Catholique,
d'autres agissent dans un cadre plus local, notamment en régional sur l'Ile-de-France.
Les évolutions de publics dans ces centres d'hébergement se sont faites à bas bruit. Les
constatations d'évolution ont été faites avec dix ans de décalage. Une enquête datant de 2005
révèle la présence de 14 000 enfants dans ces centres, ce qui a été une surprise, aucun
observatoire ne permettant de surveiller cette évolution en temps réel. Par conséquent, les
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
structures n'évoluent pas aussi vite que cela serait souhaité. Sous la pression de la réalité, les
travailleurs sociaux font évoluer leurs méthodes de travail mais l'entropie de la population n'a
pas été prise en compte suffisamment tôt. Les centres d'hébergement, à l'origine pensés pour
l'accueil de personnes sortant de prisons et des prostitués, accueillent aujourd'hui des familles.
Beaucoup de structures du réseau FNARS sont aujourd'hui spécialisées dans l'accueil et
l'accompagnement de femmes victimes de violence conjugale qui, arrivant avec leurs enfants,
forment alors un foyer monoparental. Toutefois, elles sont loin de constituer le seul modèle de
familles de ce genre.
L'étude 2005 compte parmi la population hébergée 14 000 enfants, dont 70 % avec une mère
seule, 5 % avec un père seul et 25 % avec d'autres adultes. Les chiffres nationaux révèlent que
47 % des adultes accueillis sont parent seul, dont une écrasante majorité de femmes. Elle
précise que les places d'hébergement ne se situent pas uniquement en centres, mais également
en chambres d'hôtel et hébergement éclaté.
De plus, 30 % de ces familles vivent sous le seuil de pauvreté et 16 % des femmes, contre 4 % des
hommes, sont passés sur le régime du RSA à la suite d’une séparation. Elle rappelle ici que 50 %
des familles monoparentales sont issues d'un divorce et que 26 % des bénéficiaires du RSA sont
des familles monoparentales.
Les dispositifs mis en place par strate successive pour répondre aux besoins de ces familles,
aides financières comme prestations diverses, n'ont pas véritablement atteint leur but. Elles
n'ont pas permis à ces familles de sortir de la pauvreté. La cohérence des dispositifs installés
successivement au fil des nouveaux problèmes n'est pas toujours assurée. L'absence de
ressources n'est pas la seule problématique, il faut également prendre en compte l'isolement
social, qui ne se résout pas par des allocations. D'autre part, les dispositifs sont conçus pour
n'entrer en vigueur que pour les personnes qui en font la demande. Les exigences des services et
des permanences sociales peuvent être vécues comme beaucoup trop importantes par des
personnes en difficulté. Il en résulte que ces familles ne demandent pas à bénéficier des
dispositifs établis pour elles. Il faudrait ainsi transformer leur mode de déclenchement, basé sur
la demande, vers une autre solution, intervenante, proposante, et agissant beaucoup plus en
amont. Ce point est particulièrement important pour les familles monoparentales souvent
isolées et occupant des emplois à temps partiel ou « haché » qui posent des problèmes de garde
d'enfant.
Des études de la CAF et de l'UNAF ont abordé ces questions de garde d'enfant et conclu à une
série de réflexions sur la possibilité de crèches aux horaires aménagés. Ces solutions ont déjà
été mises en œuvre et n'ont pas vraiment bien fonctionné, à cause du manque de demandes et
du manque d'informations auprès des personnes concernées. Cet exemple remet lui aussi en
question cette méthode de dispositif sur demande, qui pourrait être remplacée par une méthode
de l'« aller vers ». Certaines familles auraient besoin d'un diagnostic et d'un accompagnement de
leur situation, de leurs problèmes d'hébergement et de leur mobilité. Les dispositifs développés
dans les années passées ont trop considéré les solutions en termes de compléments de
ressources, d'ailleurs jamais suffisantes, et pas suffisamment en termes d'accompagnement
social global.
Les familles monoparentales ont, pour leur grande majorité, besoin de logement social. Telle est
la raison de leur grande proportion dans les populations des centres d'hébergement et dans les
chambres d'hôtel. La Mairie de Paris fait déjà d'importants efforts pour sortir ces personnes des
centres et les faire accéder à des logements. Les résultats sont toutefois encore insuffisants. Un
dispositif comme Solibail pourrait, à terme, répondre à ces problèmes de familles aux très
petites ressources.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Il est important de ne pas cloisonner les différents problèmes : logement, garde d'enfant,
emploi. Ils se résolvent par des solutions d'accompagnement parental, des dispositifs de
médiation familiale, qui existent aujourd'hui dans un état relevant encore du grand bricolage,
mal financées. La moitié des enfants naissant aujourd'hui hors mariage, les séparations de
couple et les problèmes de garde d'enfant se font désormais sans juge, donc sans dispositif de
médiation et d'accompagnement financés. Les pères restent alors souvent loin des familles s’ils
ne sont pas aidés à se rapprocher. Le dispositif de l'Etat est aujourd'hui encore assez indigent et
fragile sur ce sujet.
Mme ALARY, responsable du service des missions de la FNARS, présente un guide de bonnes
pratiques de soutien à la monoparentalité édité par la fédération. Il vient en illustration de la
présentation de Mme MAESTRACCI. Elle explique que les travailleurs sociaux du réseau FNARS
consacrent de plus en plus de temps aux pratiques de soutien de la monoparentalité. De ce
constat est né ce guide. Il témoigne de la professionnalisation du soutien dans les structures
d'hébergement, mais reste toutefois insuffisant. Le guide met en avant certains dispositifs déjà
mis en pratique et qu'il faudrait pourvoir développer.
Mme DOUVIN demande si la fédération a déjà des idées concrètes pour toucher les familles qui
ne demandent pas d'aides. Elle demande également quels types de réponses peuvent être
trouvés en l'absence de médiation familiale en dehors du circuit juridique.
Mme MAESTRACCI rappelle que l'absence de juge dans le cadre d'une médiation familiale
implique aussi l'absence de financement. La médiation familiale est habituellement prise en
charge par l'aide juridictionnelle. En dehors de ce cadre, elle ne manque pas de ressources
humaines et est prise en charge par les associations, avec un financement coordonné par la CAF,
mais toujours insuffisant. D'autre part, il existe aujourd'hui un diplôme de médiation familiale.
Mme MAESTRACCI évoque un dispositif mis en place alors qu'elle était présidente du tribunal de
Melun. Ce dernier consistait à missionner des associations de médiation familiale dans les
maisons de justice et de droit. La gratuité de leur intervention attirait les familles très en
difficulté et impressionnées par le système judiciaire. Ici encore, le problème n'est pas tant
financier que méthodique : il faut aller vers les familles et non attendre l'inverse.
Elle constate d'ailleurs un phénomène de non-recours extrêmement important sur toutes les lois
récentes : RSA, CMU ou encore DALO. Beaucoup de personnes hésitent à faire les demandes, ce
qui est assez humain. Elles ont l'impression que plus elles sont pauvres et plus les exigences dans
le remplissage de formulaires seront compliquées et culpabilisantes. Il a été rapporté que les
questionnaires de demandes de RSA étaient d'ailleurs beaucoup plus exigeants que les anciens
formulaires RMI, et les gens ont eu peur d'être contrôlés, préférant alors ne rien demander. Une
partie de ces familles non-demandeuses est certes connue. Lorsqu'elles ne se rendent pas à leurs
rendez-vous avec les services sociaux, elles ne sont pas relancées. Il se pose alors ici un
problème culturel, à savoir la façon dont l'information et l'aide peuvent être proposées à ces
familles. Ces personnes ont peur, parfois excessivement, des contrôles mais ne refusent jamais
de se faire aider.
Un autre travail doit être mené auprès des bailleurs sociaux autour de la prévention des
expulsions et du non-paiement des loyers. Les dispositifs déjà existant ne réfléchissent pas
suffisamment à la façon dont une famille monoparentale vit dans un logement social,
notamment sur les questions de mobilité, de solidarité de voisinage et de lieux d'accueil pour les
enfants. Les réflexions doivent partir de l'observation du mode de vie de ces familles. Le travail
à mener doit rester extrêmement concret et fait de concert avec les acteurs les plus proches, à
savoir les bailleurs sociaux. Une fois le problème diagnostiqué, les associations savent comment
agir ; le problème reste la méthode de prise de contact avec ces publics.
Mme MAESTRACCI rappelle qu'elle fait partie du comité de vigilance mis en place par le Maire de
Paris sur le suivi des engagements dans le domaine social et explique que les conclusions du
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
dernier rapport d'observation révèlent un cloisonnement des réponses, notamment dans les
services et permanences pour les sans-abris. Cela est assez contradictoire avec l'idée pourtant
appréciée de tous d'un accompagnement social global. Les évolutions restent à poursuivre et
concerneront les familles monoparentales qui vivent en centre et en hôtel.
La situation de ces dernières vivant en hôtel pose également des questions, leur nombre ne
cessant de croître alors que les dispositifs Louez Solidaires et Solibail se développent pourtant. Il
faudrait là aussi coordonner les solutions pour créer un phénomène de vases communicants. Elle
révèle à l'assemblée que le Conseil général du Val-de-Marne s'est récemment donné comme
objectif de diminuer les logements sociaux en chambres d'hôtels par un dispositif permettant de
préempter des appartements sociaux.
Elle conclut par un appel à ne pas cloisonner les dispositifs de réponses, car les familles ne
souffrent jamais d'un seul problème, comme l'a rapporté l'expérience des associations. Il faut les
accompagner à travers tous leurs problèmes, que les services découvrent souvent trop tard.
M. BROSSAT demande si l'assemblée a des questions à émettre. En l'absence de questions, il
remercie Mmes MAESTRACCI et ALARY pour leur intervention et leur promet de les tenir au
courant des travaux de la mission.
Mme MAESTRACCI informe l'assemblée qu'elle leur laisse à disposition l'étude de la FNARS
réalisée en 2005 auprès des enfants et de leurs familles en centres d'hébergement. Elle
reconnaît qu'elle est certes un peu ancienne mais rappelle que dans le social, tout a toujours
trois ou quatre ans de retard sur la réalité.
Avant de lever la séance M. BROSSAT soulève un problème de calendrier. Mme DOUVIN et lui ne
pourront être présents à la séance du 3 mars. Il demande à l'assemblée si elle préfère décaler
cette séance au 2 mars ou que cette séance se tienne sans eux.
Mme POLSKI répond que le transfert au 2 mars est difficilement envisageable, en raison des
obligations de permanence de chacun.
M. BROSSAT propose alors que les auditions du 3 mars se déroulent sans président ni rapporteur,
si l'assemblée l'accepte.
L'assemblée n'émet pas d'objections.
Mme POLSKI se propose de transmettre les éventuelles interrogations des absents.
M. BROSSAT remercie l'assemblée, souhaite de bonnes vacances à chacun, et lève la séance.
La séance est levée à 17h43.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 3 mars 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI ouvre la séance à 16h03 et remercie les participants de leur présence. Conseillère
de Paris et élue socialiste adjointe dans le 14ème arrondissement, elle remplace le président Ian
BROSSAT, absent pour cette séance. Cette séance de la mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris, à l’initiative de la Mairie, fait suite à un certain nombre
d’auditions. Elle rappelle que l’objectif est qu’un rapport soit voté en Conseil de Paris (mai
2011).
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est conseillère de Paris et élue du 15ème arrondissement. Elle
remplace la rapporteure Laurence DOUVIN qui s’excuse de ne pas être présente.
M. HIRSCH remercie les intervenants. Il indique ne pas savoir quel est l’état des lieux des
travaux en cours. Quand le Revenu de Solidarité Active a été inventé, l’un des objectifs était
d’atteindre les femmes avec des enfants à charge et percevant des salaires réduits. M. HIRSCH
ne sait pas quel est le taux de recours à Paris, ni quelles sont les actions menées en termes
d’information pour le complément RSA en plus du salaire – pour les familles monoparentales
notamment.
La responsabilité juridique de l’ensemble du RSA revient au président du conseil général. Le RSA
activité est payé par l’Etat, mais il est distribué par le président du conseil général. Lorsque le
RSA a été initié avec l’ensemble des acteurs, le public visé étaient les enfants vivant sous le
seuil de pauvreté, dont beaucoup sont élevés par des mères seules, avec ou sans travail.
Aujourd’hui, les personnes travaillant et percevant le RSA représentent environ la moitié de la
cible. Comme des fonds sont actuellement disponibles, M. HIRSCH explique avoir des difficultés
à proposer aux élus des mesures nouvelles en ne sachant pas si ces mesures existantes ont été
actées sur une connaissance des recours et des motifs de non recours.
M. HIRSCH s’excuse de procéder ainsi. Il recommande de connaître le taux de recours et de non
recours ainsi que les raisons de recours et de non recours. Il pense que cette stratégie serait
positive pour la Mairie de Paris car cela requerrait uniquement des frais de communication. Cela
permettrait également de tenir compte de paramètres que l’Etat n’a pas forcément pu
circonscrire, comme les pensions alimentaires. Certaines femmes ont ainsi un faible revenu et
ne reçoivent pas le RSA à cause de la pension alimentaire. Pour ces raisons, M. HIRSCH ne vient
pas suggérer de prendre de nouvelles mesures - il rappelle que ce système représente environ 10
milliards d’euros sur la France entière, que le fonds existant n’est pas entièrement dépensé et
qu’il peut donc être considéré comme prioritaire.
Mme POLSKI entend l’importance de la communication dans ce domaine. Néanmoins, certains
pensent que le RSA a donné lieu à un transfert de charges non compensées de l’Etat vers les
Départements.
M. HIRSCH répond que cela n’est pas exact.
Mme POLSKI demande des précisions.
M. HIRSCH indique que, si le transfert du RMI aux Départements a fait l’objet d’un transfert de
charges qui s’étant mal compensé par la suite, une partie du RSA s’est justement substituée au
RMI et cela n’a donc pas représenté de charges nouvelles. Concernant le RSA majoré, deux
clauses de revoyure ont été intégrées dans la législation (dont la deuxième concerne l’année en
cours). Quant au RSA activité, il est entièrement à charge de l’Etat. Pour cette raison, un accord
a été trouvé avec l’assemblée des Départements de France sans que des polémiques
n’apparaissent. Ainsi, le président de cette assemblée a confirmé par écrit que cette réforme
avait été effectuée loyalement. Dans les conditions de négociations avec les Départements, des
clauses de verrouillage ont été trouvées pour la suite et le fonds de compensation, qui devait
s’arrêter en 2007, a été prolongé de 3 années supplémentaires.
Mme POLSKI interroge M. HIRSCH sur un autre point : au nom de l’égalité entre les enfants, les
allocations familiales sont fixes quel que soit le revenu des parents. En 2005, le rapport de la
commission que M. HIRSCH dirigeait, en tant que président d’Emmaüs France, avait proposé de
remettre ce principe en question en demandant un large effort de redistribution en faveur des
familles les plus pauvres. Comment une allocation familiale pourrait-elle constituer un outil de
redistribution sociale dans un cadre budgétaire retreint ?
M. HIRSCH pense qu’il faut plutôt agir du côté fiscal, tel que le suggérait plus ou moins le
rapport de la commission et que le montrent des livres récents comme celui de Thomas Picketty.
Le quotient familial, qui n’est pas de la compétence d’une Ville ou d’un conseil général, annule
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
une grande partie des effets redistributifs des allocations familiales. Il estime donc qu’il n’est
pas possible de remettre en cause l’universalité des allocations familiales. Néanmoins, le
quotient familial doit effectivement être en faveur des enfants issus des familles les plus
pauvres.
M. CARON-THIBAULT remercie M. HIRSCH de sa présence et souhaite évoquer la question du RSA
chapeau (abordée au Conseil de Paris). La communication envers les potentiels bénéficiaires du
RSA chapeau a été effectuée par la Ville de Paris, en partenariat avec la CAF, avec un envoi à
toute personne éventuellement éligible à ce dispositif. De mémoire, les chiffres cités datent de
juillet 2010 : le potentiel estimé était de 60 000 personnes, et 10 000 personnes avaient
répondu. Les assistantes sociales indiquaient dans leurs remontées de terrain qu’un certain
nombre de gens ne désiraient pas remplir un formulaire pour 20 euros supplémentaires.
D’autre part, au niveau du RSA, il existe un traitement différencié des demandeurs d’emploi
(avec un suivi classique) des demandeurs sans grande difficulté (avec une orientation vers les
services sociaux spécialisés en cas de difficulté particulière d’accès à l’emploi – trouble
psychique, toxicomanie, problème de langue...). Selon une enquête du Plan Départemental
d’Insertion, le travail mené et les résultats obtenus sont particulièrement conséquents. Pour les
autres personnes n’étant pas considérées comme ayant des problématiques spécifiques d’accès à
l’emploi, le contrat de suivi dans le cadre du RSA est pris en charge par les Services Sociaux
Départementaux Polyvalents, qui officient dans les arrondissements. Force est de constater que
le suivi n’est pas forcément adapté ou qu’il n’existe pas d’action spécifique pour les familles
monoparentales pour réinsertion dans le cas d’une recherche d’emploi, ou en tout cas de
stabilisation et de consolidation de leur situation professionnelle. Est-ce que M. HIRSCH, aussi
bien en tant qu’ancien haut-commissaire ou que président de l’ENSA, a vu des expériences
menées sur le terrain d’accompagnement spécialisé pour les familles monoparentales dans le
cadre de leur recherche d’emploi, quand elles ont un RSA socle ou un RSA chapeau? Cela
pourrait en effet donner des idées sur le travail à engager en matière d’insertion de ces
familles.
D’autre part, le montant, évoqué tout à l’heure par Mme POLSKI, sur ce que doit l’Etat, porte
justement sur ces nouvelles mesures d’insertion, dont la mise en place est obligatoire pour la
Mairie de Paris dans le cadre du RSA, et dont la charge est entièrement laissée aux collectivités
locales (dépenses d’insertion, de suivi des associations spécialisées en ce domaine). Le PDI de la
Ville de Paris est d’environ 27 millions d’euros. Des actions concertées et spécialisées en faveur
des familles monoparentales pourraient être mises en place pour les bénéficiaires du RSA socle
ou du RSA chapeau.
M. HIRSCH revient sur la question du non recours : en matière d’aide sociale et surtout pour les
familles monoparentales, le non recours est un sujet qui n’est peut-être pas séduisant
politiquement mais qui paraît hautement prioritaire. Ainsi, il avait été estimé que même dans
les fichiers des CAF, toutes les femmes isolées n’étaient pas répertoriées. Le fait que nombre de
personnes n’aient aucune information sur le non-recours est un véritable sujet de politique
publique : ainsi, le taux de recours est très faible pour l’aide à la complémentaire santé. Il
s’agirait d’une politique avec une rentabilité très forte pour l’aide des familles. Un travail a été
engagé avec l’Observatoire du non-recours à Grenoble, proposant que des jeunes en service
civique travaillent sur ce sujet, travail qui peut s’avérer très gratifiant.
Sur les méthodes d’accompagnement pour le retour au travail des femmes isolées, au RSA ou
vivant des minima sociaux, la coordination de l’ensemble des services constitue une véritable
question (bien que cela soit plus facile à Paris que dans d’autres endroits). L’animation
d’organisations fonctionne bien : réunir des personnes pour rencontrer les salariés dans des
entreprises, discuter des projets, mettre en confiance… Evidemment, faire garder ses enfants
est une problématique d’importance dans le retour à l’emploi.
L’allocation personnalisée pour le retour à l’emploi (APRE) a comme caractéristique d’être la
seule aide d’Etat qui n’est pas encadrée ni par la loi ni par les décrets. Elle est destinée aux
personnes qui ont des dépenses au moment où ils ont un nouvel emploi. Elle est conçue pour les
personnes qui, n’ayant pas de place en crèche par exemple, ont besoin d’une nourrice pour la
garde d’enfants. M. HIRSCH ne sait pas quel est son pilotage à Paris ni son impact ; est-ce que
les participants ont une vision plus complète sur le sujet ?
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI a une interrogation qui concerne le décret du 23 janvier 2011, instaurant la
suppression des allocations familiales pour les familles ayant des enfants absentéistes. Est-ce
que M. HIRSCH ne pense pas que cela risque de durement frapper une partie des familles
monoparentales ?
M. HIRSCH indique qu’un programme expérimental allait plutôt dans l’autre sens, pour voir si,
quand les parents étaient impliqués dans la scolarité des enfants, un impact se produisait sur
l’absentéisme et les performances scolaires. Le programme, intitulé « la mallette des parents »,
mis en œuvre dans l’académie de Créteil, a porté sur deux échantillons de 5000 élèves de 6ème
et a montré un impact significatif. Donc, tant qu’il n’a pas été démontré que l’on pouvait
impliquer les parents dans le système scolaire, M. HIRSCH pense qu’il est compliqué de les
sanctionner pour ne pas avoir été impliqués : qu’un travail doit être mené pour inclure
davantage les parents.
Il est demandé en quoi consiste ce programme « la mallette des parents ? »
M. HIRSCH : le programme expérimental « la Mallette des Parents » engage un travail avec
l’équipe pédagogique pour qu’au cours de l’année, soient organisés des temps d’échange avec
des parents (et des interprètes quand ceux-ci ne parlent pas français) afin de définir les attentes
de l’école envers les parents, les attentes des parents envers l’école, les attentes des enfants
envers l’école et les attentes des parents vis à vis des enfants. M. HIRSCH pense qu’il existe une
certaine méfiance de part et d’autre et que ces pratiques peuvent faire évoluer ce point.
Concernant la remarque à propos des 20 euros faite par M. CARON THIBAULT, M. HIRSCH estime
que beaucoup de personnes sont à 20 euros du RSA par mois (ce qui n’est pas négligeable à
l’échelle de l’année, puisque cela représente 240 euros) parce que la fusion avec la prime « pôle
emploi » en direction des familles les plus modestes n’a pas été effectuée. Certaines franges du
RSA sont par conséquent assez faibles. M. HIRSCH avait ainsi proposé, lorsqu’il était encore au
gouvernement, que soit mis en place un rattrapage annuel, lors de la déclaration d’impôts par
exemple. Cette proposition n’a pas rencontré de succès au gouvernement.
D’autre part, un autre sujet initié dans un cadre différent peut intéresser les familles
monoparentales : l’alimentation infantile qui, comme le montrait le rapport sur les familles
vulnérables en 2005, a un poids très élevé dans les budgets. Le lait maternisé représente ainsi 75
euros par mois et par enfant. Un programme pourrait être envisagé avec la société Danone, qui
pourrait diviser par deux le prix du lait maternisé pour les familles modestes. Au cours de ce
travail, un système a été initié avec différents acteurs (associations, CAF…) afin de mettre au
point au dispositif où Danone renoncerait à toute marge de profit sur les produits d’alimentation
infantile et serait prêt à ouvrir la concurrence si cela fonctionne. Tout surplus d’argent serait
alors utilisé pour l’éducation nutritionnelle, sans le contrôle d’aucune firme agroalimentaire,
pour promouvoir l’allaitement par exemple. Ce programme est actuellement testé. Cette phase
d’expérimentation consiste à envoyer des demandes de participation, via les CAF, à toutes les
familles bénéficiant du RSA socle ou du RSA chapeau, dont les enfants ont entre 0 et 3 ans. Si
ces familles acceptent d’entrer dans le programme, elles reçoivent des bons de réduction de
30% à 50% sur les produits alimentaires de la marque Blédina (pour l’instant). Ce programme
serait mis en place à Nantes, Nancy et Paris 13ème (en raison de l’implication des centres de la
Croix-Rouge dans cet arrondissement). Ces projets sont intéressants et peuvent être utiles.
La réflexion sur le prix que les familles monoparentales doivent payer pour un certain nombre
de produits est un élément important, d’autant qu’il est possible d’amener des entreprises à
avoir un business model différent, pour ne pas forcément avoir une marge importante dans la
vente de produits aux familles modestes. En effet, une famille pauvre paiera d’autant plus cher
certains biens de consommation courante qu’elle est pauvre, justement. Ces stratégies d’actions
peuvent donc être importantes et M. HIRSCH peut transmettre le document décrivant cette
expérience qui, si elle était soutenue, pourrait prospérer.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souligne que cette action ne serait pas spécifique aux familles
monoparentales, cela ne serait pas forcément équitable pour les familles biparentales à faibles
revenus.
M. HIRSCH confirme ce point.
Mme POLSKI indique que la mission d’information et d’évaluation a aussi des questionnements
sur la problématique de l’accès à l’emploi. A Paris, une allocation spécifique a ainsi été créée :
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
l’allocation logement familles monoparentales qui reste modeste et qui concerne 7 000 familles.
La problématique de maintien dans le logement est à distinguer de la problématique de l’accès
au logement : est-ce que M. HIRSCH a une idée de piste à travailler en ce sens ?
M. HIRSCH indique être un fervent défenseur de l’intermédiation à grande échelle, qu’il connaît
un certain nombre d’initiatives mais qu’il ne saurait expliquer pourquoi elles ne se développent
pas davantage. Il s’agit en effet d’un élément important pour prendre en charge une partie du
loyer, pour trouver des solutions dans le processus hyper sélectif d’accès au logement.
Enfin, M. HIRSCH espère ne pas avoir été trop abrupt en retournant certaines des questions et
précise que son intention n’était pas de fuir les interrogations. Il remercie les participants.
(M. HIRSCH quitte la séance à 16h40).
(La séance reprend à 17h05).
Mme POLSKI accueille les intervenantes et les remercie de leur venue. Elle souligne que la
problématique des familles monoparentales est particulièrement importante sur les quartiers
politiques de la Ville.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT indique qu’elle attend, comme tous les participants, les
interventions avec impatience dans la mesure où il s’agit de remontées du terrain – complétant
ainsi les données transmises à la mission d’information et d’évaluation par l’APUR et par la CAF,
mettant en évidence la très forte concentration de familles monoparentales aux portes de Paris.
Mme NICOLAS se présente : elle est chef de projet politique de la Ville dans le quartier de la
Porte Montmartre – Porte de Clignancourt dans le 18ème arrondissement. Ce quartier est
constitué presque exclusivement de logements sociaux, notamment bâtis après la guerre et donc
de petites cellules logements accueillant majoritairement une population précarisée. Il est géré
par un bailleur social unique : Paris Habitat. Ce quartier est relativement enclavé parce que
compris entre le boulevard des Maréchaux au sud et le boulevard périphérique au nord, délimité
à l’ouest par la Porte de Saint-Ouen et à l’est par la Porte des Poissonniers. Il est en politique de
la Ville depuis les années 90, et correspond à une zone urbaine sensible – dans le jargon de la
politique de la Ville.
Puisque ce quartier bénéficie du grand projet de renouvellement urbain de la Ville, il est en
complète transformation : le remodelage commence au quartier de la porte Montmartre avec
l’îlot Binet, où une tour d’habitation et un certain nombre d’équipements publics seront
reconstruits sur site.
Les principales caractéristiques sociales de la population de ce quartier sont les suivantes :
quasiment 1 famille sur 2 est monoparentale (40%, soit un taux très fort). 27% de la population
est immigrée – un chiffre en hausse par rapport aux derniers recensements. Le quartier est
également relativement jeune et se rajeunit de plus en plus avec 25% de jeunes de moins de 20
ans – un taux aussi en évolution au cours des dernières années. La présence de familles
monoparentales avec de jeunes enfants est donc prégnante.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande si la structure de ces familles monoparentales est
composée d’un enfant ou de plusieurs enfants ?
Mme NICOLAS répond qu’il s’agit plutôt d’une structure avec un enfant, mais certaines familles
comprennent des fratries beaucoup plus nombreuses.
Du point de vue des ressources, la population du quartier est extrêmement précaire : 33% de la
population des foyers est dite à bas revenus, 15% sont bénéficiaires de la CMU-C et 15,9% sont
allocataires du RSA (selon les chiffres de 2008). Ces éléments pourront être transmis – il existe
en effet un Observatoire de quartier.
Autre point important : 50% de la population est sans diplôme, 30% des élèves en classe de 6ème
sont en retard d’un an ou plus, le nombre d’élèves reçus au brevet des collèges public est de
41%. La question éducative se pose donc de manière importante pour l’ensemble du quartier.
La question des familles monoparentales pour ce quartier politique de la Ville – et sans doute, de
manière générale dans tous les quartiers politiques de la Ville – revient souvent à s’interroger
sur les femmes en précarité. Mme NICOLAS estime qu’il n’existe pas une monoparentalité mais
des monoparentalités ; certaines monoparentalités sont choisies, d’autres sont subies. Ainsi, des
femmes de moins de 20 ans décident de faire un enfant, tout en étant dans une cellule familiale
et vivent avec leurs familles, tandis que des femmes plus âgées sont aussi en situation
monoparentale. D’autre part, ces femmes sont souvent d’origine immigrée ou étrangère,
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
élément qui n’est pas anodin par rapport à la culture d’origine des pays. A partir de ce constat,
ces familles cumulent un certain nombre de facteurs qui freinent leur insertion sociale et
professionnelle. Même si ces familles sont monoparentales, l’homme, le conjoint, est rarement
totalement absent : il fonctionne comme un satellite autour de la famille. Parfois, il peut même
être très présent : par exemple, si la femme travaille, l’homme peut être celui qui gère le
salaire de sa conjointe ou ex-conjointe.
Ces femmes donnent donc le sentiment d’être très enfermées et isolées. Elles ont souvent un
sentiment de culpabilité. Il semble que par conséquent, dans cet enfermement et cet isolement,
elles reportent beaucoup sur leur(s) enfant(s). Il existe un vrai sujet concernant cette relation
de la mère à l’enfant, autour du soutien à la fonction éducative et par conséquent, du poids qui
peut peser sur l’enfant ou les enfants. Ils ont en effet énormément de responsabilités au sein de
la famille et explosent fréquemment dans d’autres cadres, notamment à l’école (échec ou
difficultés scolaires). Leurs responsabilités peuvent prendre plusieurs formes : garder les enfants
plus jeunes, faire le lien avec les institutions (parce qu’ils ont une maîtrise de la langue
française), questions de survie… Se nourrir quotidiennement n’est en effet pas une évidence,
surtout pour les familles vivant à l’hôtel. Le quartier comprend deux hôtels de tourisme de basse
catégorie (Formule 1, Etap’Hotel) qui servent aux relogements de familles en situation
d’urgence. Les enfants sont accueillis dans les écoles du quartier et les femmes sont livrées à
elles-mêmes, seules à l’hôtel, et il est difficile de pouvoir faire à manger, laver le linge, se laver
même parfois, ou de dormir convenablement.
Dans le soutien à la fonction parentale et éducative, un certain nombre d’actions sont mises en
place sur le quartier, en particulier avec l’appui d’un centre social. Ce centre social est ainsi en
gestion directe de la CAF, qui a évidemment des compétences très reconnues sur ce champ. Des
actions ont pu être mises en œuvre autour de la médiation familiale, de l’accès à la langue, de
l’accès au droit. Il s’agit aussi d’un lieu où les femmes peuvent « souffler », tout simplement.
Elles ont souvent vécu des ruptures ou des forts traumatismes – soit parce qu’elles ont vécu dans
leurs pays d’origine, soit parce qu’elles sont victimes de violences conjugales – et elles ont
besoin de se détendre. Ce centre social permet donc à ces femmes de se reconstruire, de
reprendre confiance en elles, de pouvoir reprendre un dialogue avec les institutions ou les
associations dans le centre social, qui un lieu relativement neutre malgré l’égide de la CAF
(l’accueil est effectué par des salariés de la CAF ou par les associations). La neutralité de ce
lieu, très ancré dans le quartier et en proximité avec ses réalités, redonne confiance à ces
femmes.
M. CARON-THIBAULT demande si ces lieux sont mixtes (avec des hommes, des familles
biparentales ?) et si cela a un impact positif sur le point de veille précédemment évoqué, que
les femmes sont souvent sous tutelle de leur ex-conjoint ? Est-ce que ces lieux permettent à ces
femmes de reprendre, dans le cadre de leur reconstruction, la maîtrise de leur budget ?
Mme NICOLAS répond qu’il est très difficile, dans le cadre de ces actions de proximité, de
toucher les hommes. En revanche, certaines femmes, après le passage au centre social, ont
réussi à évoluer dans leur parcours.
Mme POLSKI aimerait savoir combien de femmes en moyenne fréquentent ce centre social ?
Selon Mme NICOLAS, 100 à 150 familles viennent au centre social chaque année. Certaines
actions sont aussi proposées par le centre : se réunir autour d’un repas, médiation familiale,
accompagnement scolaire, Halte garderie en gestion directe de la CAF, qui évolue dans ce mode
de fonctionnement et permet d’accueillir les femmes au moment où elles se présentent car des
places sont toujours disponibles (20 enfants environ).
Mme DECORTE, élue du 18ème et enseignante dans cet arrondissement, demande s’il s’agit de la
Libellule dorée ?
Mme NICOLAS répond qu’il s’agit du centre Béliard-Binet.
Mme DECORTE précise qu’à la Libellule dorée, les moments d’accueil sont limités – un problème
qui se pose de manière générale pour les familles monoparentales. Quelles sont les plages
horaires du centre social Béliard-Binet ?
Mme NICOLAS indique que la Halte Garderie fonctionne selon des horaires classiques, mais le
centre social – qui accueille plus d’une vingtaine d’associations – est ouvert tous les jours, et
parfois jusqu’à très tard le soir.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DECORTE pense que cette amplitude est très positive puisque aucune ludothèque, par
exemple, n’est ouverte le dimanche ou le samedi après-midi dans cet arrondissement. D’autre
part, elle se dit intriguée par un terme souvent employé par Mme NICOLAS : celui de culpabilité.
Comment l’expliquer ?
Mme NICOLAS estime que ces femmes se sentent responsables de leur situation, elles pensent
qu’elles doivent s’en sortir par elles-mêmes, et se renferment encore plus. Par exemple, aller
au square, prendre un moment de détente avec ses enfants n’est pas forcément naturel.
Mme DECORTE souligne que le seul atelier de lecture pour les enfants de 3 mois à 3 ans est
plein, et que nombre de mères seules y participent. L’envie de donner le meilleur à ses enfants
est donc bien présente.
Mme NICOLAS explique qu’il existe aussi une considération de l’école extrêmement forte
(comme c’est le cas pour d’autres familles précaires d’ailleurs), puisque le système scolaire
représente le seul moyen de réussir – avec une pression très forte également sur les enfants de
ce point de vue. Cela provoque souvent des incompréhensions chez l’enfant, qui explose pour
ces raisons dans le cadre scolaire car il doit réussir à l’école, garder ses frères et sœurs, gérer le
quotidien…
Une autre association s’est implantée dans le quartier : l’association ADAGE, proposant un
accompagnement des femmes axé sur la recherche d’emploi, sur l’insertion sociale et
professionnelle. Dans ce cadre, un certain nombre d’actions sont mises en place : les femmes
sont ainsi accueillies à titre individuel par une assistante sociale du secteur - mais qui n’est pas
celle qui suit la famille – et par la responsable de l’association, afin d’établir un premier
diagnostic. En effet, outre le sentiment de culpabilité précédemment évoqué, ces femmes ont
aussi peur des institutions et en particulier des services sociaux. Cette action est mise en place
depuis un an, elle est donc encore au stade de l’expérimentation mais il s’avère déjà que la
rencontre avec une assistante sociale, qui n’est pas celle suivant la famille, libère la parole
beaucoup plus vite. Le décalage créé permet à la femme d’être plus facilement en confiance.
50% de ces femmes sont réinsérées dans un parcours, vers une formation qualifiante par
exemple.
Mme FILOCHE demande si ces femmes en suivi de réinsertion professionnelle ont des
formations ? S’agit-il de reprendre tout à zéro ?
Mme NICOLAS répond qu’en effet, tout est à reprendre à zéro. Elle note qu’il existe aussi une
tendance consistant à nier le parcours que ces femmes ont pu avoir dans leur pays d’origine :
elles sont ainsi dirigées vers les domaines du service à la personne, du ménage et de l’hôtellerie
alors que certaines ont des compétences autres – d’autant qu’elles n’ont pas, souvent, la
possibilité de parler et de s’expliquer. Il faut donc prendre le temps d’effectuer un constat.
Pour exemple, une femme était dans un parcours professionnel afin de devenir auxiliaire de
puériculture, la formation se déroulait convenablement jusqu’à ce que, dans l’entreprise, cette
femme explose et ne vienne plus. Elle a expliqué qu’elle avait déjà son enfant à élever, que
c’était difficile et qu’elle ne souhaitait pas travailler avec les enfants : cette femme a été
réorientée selon sa véritable envie, qui était de travailler dans la pâtisserie.
Mme FILOCHE pense que la question du suivi professionnel des foyers monoparentaux est
centrale. Il est intéressant que le suivi professionnel soit effectué par une personne différente
que pour le suivi social. Un lien est-il tout de même établi avec l’assistante sociale de secteur,
pour des raisons administratives ou législatives ? Si oui, comment ce lien est-il formalisé ?
Mme NICOLAS explique qu’une convention relie l’association ADAGE et le service social
polyvalent. D’autre part, des réunions de travail permettent des interactions entre l’assistante
sociale qui suit la famille et l’assistante sociale qui travaille à la réinsertion professionnelle.
Mme POLSKI aimerait avoir des précisions sur le rôle de l’association ?
Mme NICOLAS indique que l’association apporte ses compétences en termes d’insertion
professionnelle. Le diagnostic est effectué en présence de l’assistante sociale de secteur et de
l’association qui a la compétence d’insertion professionnelle.
Mme POLSKI demande si ce dispositif pourrait être généralisé à l’échelle de Paris, avec une
adaptation ?
Mme NICOLAS estime que si ce système fonctionne, c’est aussi parce qu’il s’agit d’une
association de proximité qui a émergé localement, avec des acteurs reconnus localement et
Conseil de Paris
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légitimés par le territoire. Néanmoins, cette expérience pourrait être reproduite avec des
acteurs de terrain.
Mme POLSKI demande si cette action est subventionnée par la Ville de Paris ?
Mme NICOLAS répond par l’affirmative, et précise que l’Etat subventionne aussi l’association.
Mme FILOCHE s’interroge sur le budget de l’association ADAGE ?
Mme NICOLAS pourra transmettre ces informations ultérieurement, d’autant qu’il existe
plusieurs actions différentes.
M. CARON-THIBAULT revient sur la question des liens avec les services sociaux : la réinsertion
professionnelle implique aussi la problématique de la garde d’enfants. Est-ce que le travail sur
ce sujet s’effectue uniquement avec le centre social ou avec un réseau d’associations, ou les
crèches d’arrondissement ? D’autre part, il est intéressé par le centre de parole non mixte : estil géré par la CAF ou par les associations ?
Mme NICOLAS répond qu’il est géré à la fois par la CAF et par une association axée sur la
médiation familiale. Un élément important : l’accueil proposé par le centre social dispose d’un
espace conséquent – cela donne envie de rester. Cet accueil est partie prenante du projet du
centre social.
Concernant la question des modes de garde, ce sujet est en effet récurrent parce que, les
services municipaux considèrent que ces femmes ne travaillant pas ne sont pas prioritaires pour
les places en crèche. Malgré le protocole du RSA et quelques avancées, des exemples concrets
montrent que des femmes au RSA majoré ne bénéficient pas de places en crèche. Des liens plus
ténus vont sans doute être développés entre l’association et la mairie d’arrondissement dans les
projets à venir.
Mme RICCI se présente : elle est chargée de mission sur les questions d’emploi, de
développement économique et d’égalité femmes/hommes au sein de la DPVI. La question des
familles monoparentales représente un marqueur fort pour les politiques de la Ville, faisant
l’objet d’attention et de politiques publiques depuis longtemps. Jusqu’à présent cependant,
cette question était quelque peu diffuse dans les axes thématiques, avec à la fois une attention
particulière à la fonction de parentalité et à la politique d’insertion sociale et professionnelle.
Comme le disait Mme NICOLAS, les femmes précaires représentent un grand sujet et à l’intérieur
de ce sujet, les femmes en situation monoparentale sont un sous-ensemble tout à fait important
qui nécessite des approches et des réponses particulières. Beaucoup d’opérateurs qui agissent,
et notamment ADAGE, pour l’accompagnement vers l’emploi de ces femmes en précarité
soulignent que parfois, des femmes en situation familiale classique sont en isolement, en
précarité et en vulnérabilité semblables à des femmes en situation de monoparentalité choisie.
Les diagnostics doivent donc être fins. Puisque ces femmes sont souvent en migration ou en exil,
en monoparentalité choisie ou subie, en précarité, il manque sans doute des éléments de
décodage, des chiffres, des données d’analyse sur le fonctionnement des familles, des
différentes cultures sur les territoires, qui permettraient de mieux comprendre comment les
personnes font face à leurs situations, qui sont très hétérogènes.
La question de la pauvreté est également prégnante dans les quartiers politiques de la Ville : les
femmes en situation de pauvreté sont plus pauvres qu’ailleurs ; leurs enfants sont donc plus
vulnérables et le simple fait de rechercher un emploi coûte de l’énergie et de l’argent. On
compte 16% de familles monoparentales dans les quartiers politiques de la Ville contre 12% de
couples avec enfants. Il faudrait à ce propos des chiffres plus précis afin de pouvoir établir des
objectifs raisonnés : ainsi, il n’y a pas d’éléments sur le RSA ni sur le RSA majoré qui soient
pilotés à l’échelle des quartiers. Ces éléments seront donnés en 2011. Pour autant, la DASES a
mis en place un groupe de travail sur les besoins des femmes en situation de RSA majoré. Dans
ce cadre, il était intéressant d’avoir le point de vue des travailleurs sociaux et des acteurs de
l’insertion qui convergeaient avec les analyses provenant du terrain : convergence sur l’analyse
des besoins, sur les intuitions mais pas forcément une convergence sur les réponses. Si les blocs
de réponses ont des dénominateurs communs - les gardes d’enfants, l’accompagnement vers
l’emploi, le logement, l’isolement – les réponses divergent néanmoins.
Mme POLSKI demande comment cette hétérogénéité des réponses peut être analysée : par le
tissu des territoires ?
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Selon Mme RICCI, cette question de la monoparentalité ayant été traitée jusqu’à présent de
manière diffuse, à travers des grands axes thématiques, l’organisation des réponses locales
dépendait de l’existence d’un réseau associatif, d’opérateurs… Aujourd’hui, il faut capitaliser ce
qui fonctionne et le redéployer à des échelles plus vastes, importer ou exporter des modèles
dans des territoires dépourvus d’opérateurs.
La DPVI a mis en place avec la direction du développement économique et de l’emploi un
programme très fin qui concerne annuellement 500 femmes, ayant des difficultés linguistiques
pour accéder à l’emploi. Ce programme « Parcours linguistique pour les femmes vers l’emploi
dans les quartiers » est mis en œuvre par 22 associations, et le travail d’évaluation est mené
avec les opérateurs pour que tous les freins à l’emploi qui sont repérés, dont celui de la langue,
ne soient plus une barrière infranchissable. Des outils sont créés pour que ces personnes puissent
accéder à l’emploi et être accompagnées dans cette démarche. La moitié environ des 500
femmes est en situation de monoparentalité. Depuis 2007, ce programme a permis d’extraire
des savoir-faire du point de vue des opérateurs : notamment l’ADAGE, qui devrait proposer un
programme spécifique pour les familles monoparentales dans les quartiers du nord parisien et
l’ARFOG. Les deux associations se sont alliées afin de concevoir un programme d’intervention
homogène et innovant, proposant des réponses à des besoins identifiés et des réponses qui
n’existaient pas sur les territoires. Un aspect du programme pourra concerner la mobilité :
nombre de ces femmes ont en effet une appropriation territoriale très limitée, en raison de la
perte de confiance, de la peur de confier les enfants, d’une gestion du temps complexe...
Au sein de ces parcours vers l’emploi, des mots-clés ont pu être identifiés : parcours,
accompagnement, proximité et solidarité locale, souplesse, réponse globale. Il ne s’agit pas
donc simplement d’emploi ou de gardes d’enfant. Ainsi, trouver un emploi peut permettre de
déclencher la confiance qui fait qu’une femme accepte de faire garder son enfant. Une
attention particulière porte également sur l’articulation entre vie personnelle et vie
professionnelle. Par exemple, pour ces femmes précaires, des modalités très diverses de
formation ont pu être proposées : parmi ces 22 actions, il existe des actions intensives ou
extensives, atypiques, connectées à des situations de travail. Ainsi, dans le 13ème
arrondissement, des femmes travaillant dans la restauration ont exprimé le besoin de sortir de
ces emplois peu qualifiés auxquels elles sont souvent assignées, ou à des fonctionnements
communautaires qui peuvent les emprisonner, et une réponse formation a été créée à des
horaires compatibles avec leurs emplois. Elles ne sont pas rémunérées, et pour autant, d’ellesmêmes, de façon volontaire, elles suivent ces cours et ces actions de formation,
d’accompagnement à raison de 13h par semaine sur le mode du volontariat, en vue d’accéder à
l’emploi. Cela permet de revoir certaines idées sur la difficulté de mobilisation des publics –
même si elle existe néanmoins –, car certaines démarches fonctionnent très bien.
Une consultante a également mené des entretiens qualitatifs, en interrogeant 23 femmes en
situation de monoparentalité, afin d’identifier à quelles conditions ces femmes sont entrées
dans ces parcours d’insertion (linguistique dans ce cas précis), quels étaient bénéfices sur le
plan personnel et familial, quels étaient les besoins mais aussi les conditions de réussite.
Mme POLSKI demande s’il est possible d’accéder aux résultats de cette enquête ?
Mme RICCI répond qu’il s’agit de compte-rendu d’entretiens. Il en ressort des constats
partagés : les freins à l’insertion dépassent la sphère strictement professionnelle. Pris
individuellement, chaque indicateur n’est pas forcément révélateur mais cumulés, ils
deviennent éloquents. A travers les entretiens personnalisés, un premier constat : il faut des
réponses personnalisées, durables et globales. Très souvent, dans les politiques d’emploi, le
travail d’accompagnement est considéré comme achevé lorsque la personne accède à l’emploi
et qu’elle s’y maintient 6 mois. Or, il s’avère que l’explosion se fait justement après 6 mois,
lorsque les personnes ne sont plus accompagnées, qu’elles finissent leur CDD, etc. Il faut donc
identifier ces moments charnières, de vulnérabilité afin de fournir une réponse adaptée.
La DASES attire l’attention sur un problème spécifique : les femmes qui ne peuvent justifier de 5
ans de présence sur le territoire, qui n’ont pas le droit à la fin du RSA majoré aux minima
sociaux. Ces femmes sont donc accompagnées dans un premier temps (3 ans environ) avant
d’entrer dans une situation qui s’apparente à un précipice et qui les met dans une grande
détresse. Ces 2 ans de fragilité – avant de pouvoir justifier de 5 ans sur le territoire – constitue
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une période pour laquelle la DASES elle-même dit rencontrer des difficultés pour trouver des
solutions fines et adaptées.
Mme POLSKI interroge les solutions possibles.
Mme RICCI pense qu’il s’agirait d’être davantage proactifs, à 6 mois de l’extinction du droit par
exemple, afin de proposer un accompagnement adapté en amont, d’anticiper cette situation de
difficulté. Ces problématiques sont fines mais trouver des solutions pour de telles difficultés
pourrait permettre de répondre de manière adaptée à d’autres situations moins aigues.
A l’exception de certaines femmes étrangères qui ont obtenu des qualifications dans leur pays
d’origine, elles ont de manière générale un bas niveau de qualification. De même, leurs emplois
sont souvent des emplois en « miettes », c’est-à-dire non déclarés, difficiles à agglomérer pour
créer des blocs de compétences valorisables sur le marché du travail. Ce marché du travail les
pénalise d’ailleurs énormément avec des doubles ou des triples discriminations : appartenance à
un territoire, origine ethnique, sexisme, précarité… Ces femmes ont donc une perte de
confiance en elles mais aussi une perte de confiance envers le service public, notamment le
service public de l’emploi. En effet, ce service est démantelé et ne permet pas de répondre à
leurs besoins. Mais Mme RICCI indique qu’il semblerait qu’un axe prioritaire soit défini sur les
18ème, 19ème et 20ème arrondissements à l’échelle parisienne par la direction de la cohésion
sociale et de la mutualité territoriale (ex direction départementale du travail) pour l’insertion
professionnelle des familles monoparentales.
Il existe un plan local pour l’insertion et pour l’emploi dans ces arrondissements, La manière
dont les 350 femmes en situation monoparentale sont accompagnées par le PLIE a ainsi été
analysée (durée du parcours, type d’accompagnement). Mme RICCI note que, parce que
l’accompagnement a été suffisamment spécialisé, long et sécurisant, les femmes en situation
monoparentales sont davantage en emploi que les femmes en situation non monoparentale (56%
dans le premier cas, 50% dans le second). Or, le Fonds Social Européen réduit de plus en plus la
durée des parcours et demande une sélection de personnes de plus en plus employables (pour de
meilleurs résultats), ce qui va impacter la situation des femmes en famille monoparentale.
Bien entendu, il ne s’agit pas seulement de répondre à la question de l’emploi, mais aussi à la
lutte contre l’isolement, à l’élargissement des choix professionnels – notamment en ce qui
concerne l’assignation fréquente aux emplois de services à la personne – même si ces emplois
peuvent devenir très intéressants selon les parcours. ADAGE travaille ainsi beaucoup sur ces
aspects qualitatifs : que les parcours soient fluides, que les emplois soient de qualité.
L’élargissement des choix professionnels implique également de pouvoir travailler avec des
services compétents sur l’orientation. Se combinent à cela les questions de l’accès à la culture,
aux vacances, aux loisirs afin de construire de la compétence. Trop souvent, ces femmes sont en
effet stigmatisées parce qu’elles ne maîtrisent pas bien la langue française. Le travail de ces
structures consiste évidemment à œuvrer dans le registre professionnel et de
l’accompagnement, mais aussi de valoriser et d’identifier les compétences de ces femmes – ce
qui rejaillit positivement sur la cellule familiale. L’insertion par l’activité économique est aussi
un point important.
M. CARON-THIBAULT s’interroge sur deux problématiques : comment les violences conjugales
sont-elles prises en compte, quels sont les dispositifs prévus et leurs impacts ? Et même si
statistiquement, ce ne sont pas les plus importantes, qu’en est-il des familles monoparentales
avec des jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans (qui donc n’ont pas droit aux minima sociaux)?
Mme RICCI explique que sa structure ne dispose pas des compétences transversales nécessaires
pour répondre à ces questions de violence conjugale. Pour autant, s’agissant des entretiens
conduits dans les parcours précédemment évoqués, il s’avère que nombre de femmes ont été
victimes de violences (conjugales, familiales…), et que beaucoup ont connu des ruptures
brutales. Cette question de la violence apparaît effectivement très souvent, dans les groupes de
parole par exemple. Dans le travail finement mené par l’ADAGE et l’ARFOG (et d’autres
opérateurs ailleurs), l’approche est territoriale ; il s’agit donc d’identifier les situations
particulières et de faire appel aux acteurs adaptés. Quand cette proximité existe avec un centre
maternel, un hôtel, une mission locale, un foyer, il est possible de créer une réponse fine. En
revanche, quand tout est dispersé – quand il faut aller là pour une situation de violence, là pour
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
le logement, un peu plus loin pour la santé… –, un réel découragement se crée. Ce sujet existe
donc partout, sans forcément que tous les leviers soient disponibles pour y répondre.
S’agissant des femmes âgées de 18 à 25 ans, Mme RICCI indique qu’un travail est mené en ce
sens avec les missions locales. Les chiffres à disposition permettent une vision quantitative mais
pas forcément qualitative. Concernant les jeunes, il existe des témoignages et il est évident que
ces jeunes femmes ont des points de fragilité particuliers – elles ne peuvent pas accéder au
logement par exemple, et restent au domicile des parents, alors qu’elles aspirent à vivre avec le
père de l’enfant (qui parfois, est en situation irrégulière). Il est difficile de répondre à ces
situations de jeunes femmes à la tête de famille monoparentales dans les missions locales : sontelles toutes dans les missions locales ? L’injonction est faite aux centres maternels de se
préoccuper de leur réinsertion professionnelle – mais des maillons manquent, certains des
acteurs chargés de leur réinsertion ne savent pas faire, n’ont pas les moyens nécessaires.
Concernant l’allocation personnalisée pour le retour à l’emploi (APRE), Mme RICCI précise aussi
que ces structures ne savent pas l’utiliser, que les enveloppes non utilisées sont renvoyées alors
que les besoins sont criants. Il faut trouver le moyen d’activer l’APRE à Paris.
Mme POLSKI aimerait que Mme RICCI transmette éventuellement une petite note sur le sujet de
l’APRE, car il est dommage que les enveloppes ne puissent être utilisées.
Mme ABIGAIL-DENZLER présente en introduction les principales caractéristiques du quartier de
la porte de Vanves, qui comprend 11 000 habitants, avec un très fort taux de personnes âgées
(contrairement à d’autres quartiers politiques de la Ville) qui est de 24% – un des taux les plus
importants de la capitale. Ces personnes âgées sont isolées et en grande fragilité sociale.
D’autre part, ce territoire comprend 95% de logements sociaux, avec 7 bailleurs. Il s’agit de HBM
en plutôt bon état.
Ce quartier est aussi très enclavé en raison de fortes coupures urbaines : le périphérique, les
Maréchaux, le réseau ferroviaire de Montparnasse – l’isolement spatial est donc très important.
47% de familles monoparentales (majoritairement des femmes) se situent sur le territoire, soit la
moitié de la population. 43% de ces femmes ont des enfants de moins de 25 ans. Un chiffre à
relier à ces données : on compte plus de 25% de retard scolaire à l’entrée en classe de 6ème – un
des taux les plus importants de la capitale donc. Le taux de chômage est lui aussi prégnant : 17%
de chômeurs sur le territoire.
La question de la monoparentalité est traitée en tant que telle de manière récente au sein de
l’équipe. Elle n’avait jamais fait l’objet d’une problématisation à part entière, ce nouveau
diagnostic (reprenant les derniers chiffres de l’APUR) montre qu’il n’est plus possible d’éluder
ce sujet pour l'équipe de développement local. Mme ABIGAIL-DENZLER est présente depuis moins
d’un an sur ce territoire, elle est arrivée peu de temps avant l’actualisation du diagnostic. Elle
indique que sa structure est toujours au stade de l’identification des problématiques à travers
quelques pistes de réflexion et de travail :
-
un diagnostic local qui s’appuierait sur une enquête qualitative auprès des femmes
monoparentales identifiées par les partenaires, un mode de connaissance sans doute à
privilégier ;
-
une identification des ressources locales, là aussi après des partenaires ;
-
un projet autour de réseaux d’échanges et de solidarité s’appuyant sur l’amendement
voté en Conseil de Paris récemment, qui a donné lieu à une première séance de travail
avec les partenaires concernés.
Lors de cette séance de travail, s’est posée la question suivante : est-ce que la monoparentalité
en tant que telle est un problème ou est-ce que c’est bien l’accumulation des facteurs de
précarité chez les femmes qui constitue une problématique ? Il faut privilégier une approche
globale qui s’oriente vers tous les champs de la vie sociale pour réussir à accompagner au mieux
les femmes: il s’agit à la fois de l’aide à la décohabitation, l’accès au logement social, l’aide à
l’autonomie, l’aide aux devoirs, l’échange de conseils, les groupes de parole, l'accès à des
modes de garde aux horaires alternés,…
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Les partenaires du quartier ont identifié que l’accès à un mode de garde des enfants à horaires
décalés constitue la question la plus fondamentale et la plus centrale. La municipalité devrait se
saisir de la question et construire, telles que le font d'autres municipalités limitrophes, à une
offre de garde préscolaire et postscolaire puisque les assistantes sociales et les directeurs
d'écoles élémentaires nous renvoient que de plus en plus d’enfants se retrouvent seuls devant
l’école bien en amont des horaires d'ouverture de l’école et bien après la fermeture. Les
partenaires du quartier identifient également la problématique du choix de la monoparentalité
comme centrale, notamment pour les jeunes ménages subsahariens , ce qui est assez récent:
certaines femmes choisiraient de vivre seule et quitteraient le foyer dès que cela semblerait
possible (même s’il ne s’agit évidemment pas de généraliser). Comment accompagner ce désir
et ce besoin d’autonomie et d’émancipation ?
Evidemment, il existe aussi les ruptures et les traumatismes qui
conduisent à une
monoparentalité, là, subie : dès lors, comment accompagner, étayer cette situation ? D’autre
part, ces femmes peuvent être sous le contrôle des maris, qui décident pour elles des horaires
de travail et qui vont chercher le salaire à leur place (encore une fois, Mme ABIGAIL-DENZLER ne
souhaite pas généraliser). Quand ces femmes sont en couple et travaillent, l’argent du travail
est en effet un point de conflit conjugal très important et les femmes peuvent décider qu’elles
n’ont pas à partager leur salaire avec le mari. Lui seul est sensé pourvoir aux besoins de sa
famille, l'argent gagné par la femmes n'est pas considéré comme tel. Ceci est source de conflits.
On voit bien là que la question de la condition des femmes dans les quartiers populaires,
monoparentes ou non, mais surtout précaires, est essentielle et à considérer.
Ensuite, il s’avère que les familles monoparentales sont un public très difficile à fidéliser par les
structures. Il est ainsi compliqué de proposer une offre de loisirs pour les enfants puisque les
mères sont très occupées et les loisirs des enfants ne figurent pas parmi les priorités. Il est
difficile d'être dans le suivi, à long terme, des enfants de ces familles. En outre, nombre de ces
femmes vivent dans des logements très précaires et insalubres, souvent en hôtel meublé, avec
des moyens financiers faibles. Ces problèmes de logements induisent des difficultés multiples:
graves problèmes de nutrition liés à l'impossibilité de cuisiner dans certains appartements ou
hôtels meublés, repas froids ou dans les fast-foods… , difficultés de concentration pour les
enfants à l'école car pas de chambres et manque de sommeil. Les demandes auprès des
assistantes sociales sont très pratico-pratiques : comment et où laver son linge, à qui s'adresser
pour percevoir une pension alimentaire, où manger un repas chaud, etc.
Il est compliqué de savoir comment toucher les femmes car, selon le constat des assistantes
sociales de secteur, elles ne vont pas vers les services sociaux, elles ne connaissent pas leurs
droits, ont des problèmes de maîtrise de la langue… Il faut trouver des moyens d’information qui
soient un peu différents des moyens classiques- ainsi, comment se saisir et miser sur le boucheà-oreille ?
Selon Mme POLSKI, ceci est l’une des premières auditions où la condition des femmes est un
point aussi central, de même que la question de l’emploi reliée à la condition féminine. Du point
de vue des trois intervenantes, qu’est ce que la Ville de Paris devrait développer en matière
d’insertion professionnelle, permettant d’agir sur la condition des femmes et donc des familles
monoparentales ?
D’autre part, l’importance du tissu associatif, du rôle de ce tiers secteur dans ce travail en
finesse pour favoriser le lien social, apparaît de manière évidente dans les différents exposés.
Quel est le point de vue des trois intervenantes sur ce sujet ? Enfin, l’adolescence n’a pas du
tout été évoquée : quel est l’avis des intervenantes à ce propos, et de manière générale, quelles
actions pourraient être menées par la Ville de Paris ?
Mme FILOCHE remercie les trois intervenantes pour ces exposés qui permettent en effet de
recadrer la réflexion sur la précarité des femmes. D’autre part, il ne s’agit pas de mettre en
place un dispositif qui stigmatiserait les foyers monoparentaux. Aussi, comment créer un
dispositif assez large et souple, qui n’exclurait pas pour autant les pères ? Comment favoriser les
rapports entre le père et ses enfants ? Ainsi, lors de permanences logement dans le 19ème, Mme
FILOCHE a reçu un père habitant dans un studio et souhaitant une garde partagée avec son exfemme mais qui est dans une impasse, parce qu’il n’a pas de logement. Des actions sont sans
doute à mener en ce sens. S’agissant de la possibilité pour les mères de se détendre, il pourrait
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
être intéressant aussi de proposer des dispositifs permettant à la mère d’avoir une soirée ou un
week-end de libres. Certains systèmes existent déjà, il est peut être possible de les étendre
davantage.
Mme RICCI pense que nombre de ces questions sont reliées: pour donner une réponse globale, il
faut tenir compte de la réponse institutionnelle, de la réponse du tissu associatif, etc.
Concernant l’emploi, il semble, à travers les entretiens, que sont insuffisamment mobilisés à
Paris des dispositifs qui existent pourtant. Ces dispositifs ne sont pas assez mobilisés en direction
des femmes en général et des familles monoparentales en particulier. Ainsi, le secteur de
l’insertion par l’activité économique – les chantiers d’insertion, les régies de quartier, les
entreprises d’insertion – réserve peu de places et propose peu d’offres aux femmes en précarité.
Ce public est compliqué, et même les acteurs d’insertion qui sont soumis à une forte pression
sur les résultats, sur l’employabilité des personnes, ne veulent pas s’encombrer de facteurs
aggravants, la tendance est (selon Mme RICCI) de privilégier les publics « faciles ». Les chiffres
sont éclairants sur ce point.
Ainsi, l’association ADAGE a mis en place avec l’équipe de développement local un chantier
d’insertion avec l’hôpital Bichat, particulièrement intéressant puisque les femmes qui y sont
dirigées sont connues, sont accompagnées avant, pendant et à la sortie du dispositif. Il apparait
donc la nécessité de mieux mobiliser les dispositifs existants à destination de ces personnes et
de réunir les conditions pour que ces systèmes atteignent les objectifs fixés. Des marges de
progrès sont ainsi identifiées au sein de l’économie sociale et solidaire pour imaginer des
réponses qui soient reliées: le service de proximité, réinterroger la notion de l’utilité sociale, le
rôle de l’économie sociale et solidaire dans la réponse à ces problématiques. Aujourd’hui, ces
éléments sont disjoints parce que cette question de l’économie sociale et solidaire dans les
politiques est uniquement vue sous l’angle de l’insertion. Elle n’est pas suffisamment abordée
sous l’angle de l’utilité sociale. L’insertion induit, en effet, un réseau de prescription, un
dispositif, une politique publique d’emploi, des critères administratifs, une éligibilité, etc.
Aussi, ces dispositifs ne parviennent pas aux publics prioritaires parce que ces éléments
échappent à la proximité. Si la dimension était celle d’une proximité intégrée pour répondre à
des besoins ciblés, avec des effets évalués, selon Mme RICCI, les résultats seraient meilleurs – en
termes de retour à l’emploi par exemple.
Mme POLSKI demande si ces parce que les appels à projets ne demandent pas au tiers secteur
un réponse globale ?
Mme RICCI pense que comme les appels à projets sont conçus à l’échelle parisienne, ils ne
peuvent pas atteindre forcément tous les opérateurs. D’autre part, la plupart des régies de
quartiers, comme ces structures le constatent elles-mêmes d’ailleurs, se situent dans une
réponse axée sur l’insertion, avec une réflexion sans doute insuffisante sur la situation des
familles et des femmes en précarité.
Ainsi, avec le délégué Claude Lanvers, dans les arbitrages proposés au Maire de Paris par rapport
à la politique de la Ville, des marges de progrès ont été identifiées afin que ces chantiers
d’insertion et leurs recrutements soient davantage territorialisés, que l’enveloppe budgétaire
soit un peu plus souple : cela permet d’encadrer davantage certaines femmes plus en difficulté,
de s’adresser spécifiquement à des femmes en précarité et de toucher des domaines
professionnels plus diversifiés. Le chantier d’insertion constitue en effet une bonne entrée en
matière, souple, dans le monde du travail avec une compatibilité avec la vie personnelle (travail
à temps partiel, rémunération permettant de retrouver dignité et autonomie). Ces réponses ne
doivent pas être parachutées mais données localement, dans la proximité, avec un maximum
d’outils afin de créer de l’innovation sociale. La question de l’économie sociale et solidaire est
reliée à l’innovation sociale au service de besoins sociaux, au travers des activités qui vont
générer des ressources, recevoir des subventions et mobiliser des services, pour ainsi créer une
réponse intégrée.
Mme NICOLAS revient sur l’importance du tissu associatif : le quartier de la porte Montmartre
est ainsi un vieux quartier de la politique de la ville avec une forte richesse associative très
forte. Il existe 22 associations sur le secteur, avec une activité extrêmement importante. Ces
associations interviennent dans des champs différents, qu’il faut coordonner afin d’apporter une
réponse globale aux habitants du quartier. Par exemple, concernant la question de ne pas
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exclure les pères, une association axée sur la médiation ethnoculturelle constitue un moyen
d’approcher les pères, un autre public – il s’agit de mieux comprendre le monde institutionnel et
qu’à la fois les institutions comprennent mieux les familles. Dans certaines cultures, le rôle du
père est en effet un rôle particulier. Dans le système scolaire par exemple, comprendre ce rôle
peut s’avérer crucial.
D’autre part, une autre association de théâtre – la compagnie Résonnances – met en place un
certain nombre d’actions pour les adolescents et avec les familles en général. Elle est implantée
au cœur du territoire avec un grand local en pied d’immeuble. Comme cette association est en
proximité avec les familles, elle fait évoluer son projet au fur et à mesure. Aujourd’hui, elle
propose par exemple une « cantine »: les femmes se cotisent pour mettre en place des projets.
D’autre part, depuis 3 ans sur le quartier, un réveillon de Noël est organisé par les femmes via le
centre social. Cela a permis de travailler durant 3 ans avec les femmes, les pères mais aussi les
jeunes – qui ont fait le service à table. Ces actions font la réponse globale dont parle Mme RICCI.
Il est donc nécessaire qu’un tissu associatif soit en mesure de proposer un certain nombre
d’actions et à la fois qu’il existe une forte présence des instituions. La force de ce quartier,
selon Mme NICOLAS, réside en ce que la Ville apporte une réponse coordonnée, ainsi que la CAF
- à travers le centre social - et le bailleur social Paris Habitat. Ces trois partenaires forment une
équipe d’importance pour le projet social du territoire. Mme NICOLAS pense d’ailleurs qu’il est
facile de travailler quand i existe un seul bailleur social sur un quartier précis.
Mme RICCI ajoute, à propos de l‘emploi et de la réinsertion, que majoritairement, les femmes
sont bénéficiaires des actions de la politique de la Ville. Cet élément est positif à condition que
les questions de la mixité et de l’égalité se déclinent à toutes les échelles ; un travail est à
mener avec les associations et les professionnels en ce sens. Il n’est pas normal que les ateliers
sociolinguistiques aient cette réputation de manque de fluidité et de cantonnement. La politique
de la Ville essaie alors de considérer ces ateliers comme un vivier, pour créer un parcours avec
des étapes ultérieures. Si les parcours sont crées en direction des femmes, pour diverses raisons,
il faudrait sans doute imaginer des parcours mixtes. Il n’existe pas aujourd’hui de possibilité
financière pour répondre aux besoins de formation linguistique d’hommes salariés et précaires.
La langue peut aussi constituer une manière d’encourager la parentalité, comme vecteur de
socialisation. A quel moment l’homme peut-il donc reconquérir sa place ? Les politiques
apparaissent comme un peu déséquilibrées. Il est possible d’inventer des réponses satisfaisantes
quand le travail s’effectue dans le cadre de subventions, d’appels à projet, d’enveloppes
souples.
Elle note que lorsque des marchés publics pour la formation sont lancés, les recrutements de
proximité ne sont plus possibles, les préoccupations de mixité deviennent compliquées, de
même que l’articulation entre les actions et le calendrier. En découlent beaucoup de
déperdition, d’appels d’offre infructueux, d’abandon… Pour la politique de la Ville, il est
important d’avoir ces enveloppes souples. Parfois, les outils financiers manquent pour mailler
les bons opérateurs sur les quartiers.
Mme POLSKI remercie les intervenantes pour leurs exposés très intéressants et instructifs. Elle
leur propose, si des idées venaient (sur l’APRE, la question de l’adolescence, par exemple), de
transmettre des notes à la mission.
Elle rappelle d’autre part le programme de visites de terrain pour le 17 mars :
4. 10h 12h : visite du centre social Danube dans le 19ème ;
5. 14h 16h : visite du CHRS Charonnes ;
6. 17h 19h : visite du café des parents.
Une visite au centre social du 18ème peut être envisagée, si c’est possible.
Mme NICOLAS propose de visiter aussi l’association ADAGE en complément.
Mme POLSKI répond que cela sera étudié en fonction des possibilités. La séance est close à
18h49.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 10 mars 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 14h30. Il explique que les auditions réalisées ont permis d’avoir une
vision diversifiée du sujet des familles monoparentales. Il remercie l’ensemble des membres de la
mission pour leurs contributions et la qualité des auditions. Il précise que ce travail sera complété par
des visites de terrain prévues le 17 mars. Selon lui, la méthode de travail suivie a été la bonne, compte
tenu du nombre d’analyses et d’éléments accumulés, qui seront utiles à la rédaction du rapport.
S’agissant des notes d’étapes, il explique que les membres de la mission pourront s’appuyer sur cellesci pour la rédaction du rapport.
La première note d’étape établit l’importance croissante des familles monoparentales à l’échelle
mondiale, surtout dans les zones urbaines. Elle donne des éléments sur les facteurs de précarité, qui
touche particulièrement les familles monoparentales.
La deuxième note poursuit ce travail d’identification des familles monoparentales en se concentrant
sur Paris et met en évidence la très forte progression de cette évolution sociale et démographique,
avec une surreprésentation des familles monoparentales dans la capitale (70 000 familles, soit 27,6 %,
contre 20 % dans le reste de la France selon le recensement INSEE 2006). Les difficultés financières et
d’accès au logement y apparaissent fortement.
La troisième note d’étape, donnée par l’Inspection générale, dresse le tableau complet des dispositifs
nationaux concernant ces familles. Cette note émet un certain nombre de jugements sur ces
dispositifs, sur la base de rapports issus de l’Assemblée nationale et de la Cour des Comptes.
La quatrième et dernière note se concentre sur les dispositifs spécialement parisiens, en particulier
l’aide « Paris logement monoparental », les aides pour l’énergie, la garde d’enfant, l’Observatoire des
familles et les associations d’aide aux familles monoparentales.
M. BROSSAT souligne le fait qu’il est au courant du souhait de certains membres de la mission de voir
ces notes modifiées et précise que ces notes sont le socle du futur rapport et qu’il faut donc trouver un
accord sur l’architecture générale. Il souhaite donc lancer une discussion sur la manière de réaliser la
rédaction précise du rapport. Il aimerait savoir si le plan en quatre parties est agréé par les membres.
Il précise qu’une cinquième partie viendra s’ajouter, qui consistera en l’exposition des préconisations
de cette mission.
Mme DOUVIN souhaite aller plus loin dans les propositions qui pourraient être formulées, tout
d’abord sur le plan général de la méthode de travail employée par rapport à ces notes d’étapes. Elle
pense qu’il est bon qu’ils lissent les chiffres, afin d’éviter les difficultés au moment de la lecture finale
du rapport. Elle annonce qu’elle souhaiterait voir systématiquement des sources datées et une
émission de la totalité du jugement de l’auteur, ce qui n’est pas toujours le cas dans le rapport au
moment où elle le dit. Elle veut également que des tableaux des infrastructures soient insérés, car elle
estime qu’ils font défaut.
Pour le travail du jour, elle souhaite travailler à la lecture des notes et établir une introduction avec
d’une part, une définition de la famille monoparentale (elle pense à celle de l’INSEE) et d’autre part,
elle souhaite que la monoparentalité à Paris y soit traitée dans l’ensemble de toutes les situations
rencontrées, en fonction des priorités.
Après cette introduction, qui à son sens doit être courte mais qui doit aussi chapeauter le rapport, elle
propose de reprendre les quatre parties prévues :
-
les problématiques mondiales et nationales ;
les familles monoparentales à Paris, un enjeu social important ;
les dispositifs nationaux ;
les dispositifs parisiens.
Pour la cinquième partie concernant les propositions, elle demande que chaque groupe y travaille
pour le 31 mars. Elle rappelle que le calendrier est assez contraint et que le rapport doit être remis
pour le 15 avril au Maire de Paris.
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M. BROSSAT partage les propos de Laurence DOUVIN sur la nécessité de lisser les statistiques. Il
rappelle que les chiffres sont parfois différents. Il faut donc lisser les sources, insérer des tableaux et
s’occuper ensuite du calendrier. Le 31 mars lui parait être une date raisonnable.
Mme POLSKI donne son accord sur cette date, sur les nécessités de lissage et l’intérêt d’avoir une
carte reprenant la répartition des infrastructures et des concentrations.
Mme DOUVIN précise que lorsqu’elle avait parlé de cartes, elle parlait d’une carte des équipements.
Mme POLSKI fait part du fait que les demandes de modifications du groupe socialiste ont été rendues
accessibles sur le dossier partagé et qu’elle aurait souhaité avoir accès aux remarques des autres
groupes de la même façon, afin de pouvoir travailler sur ces remarques en amont des réunions. Elle
souligne le fait que son groupe est apparemment le seul à avoir transmis des remarques et à les avoir
mises en commun depuis un certain temps. Elle regrette que les autres n’en aient pas fait autant.
Mme ASMANI émet l’idée qu’il aurait été plus judicieux et rigoureux d’avoir un plan détaillé avant
d’avoir les notes d’étapes et souhaite avoir un calendrier de relecture très précis et pense que les
comparatifs internationaux sont mis trop en avant, car si Paris est une capitale internationale et qu’il
est donc judicieux d’avoir quelques repères en la matière, les chiffres les plus importants, selon elle,
sont ceux qui permettent de savoir comment Paris se situe par rapport aux autres départements,
Outre-Mer y compris. Elle souhaite par ailleurs avoir les échéances des annotations et des
propositions.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT fait une remarque d’ordre général sur le document : elle regrette
que la dimension sociologique n’ait pas été suffisamment prise en compte, et rappelle qu’à aucun
moment dans les rapports d’état ne figurent les propos des deux sociologues. Elle estime ces propos
extrêmement intéressants. Elle trouve que le rapport est très centré sur l’aspect économique, mais
que la dimension sociologique du phénomène est occultée.
Mme POLSKI revient sur la structure et rappelle que son groupe avait une proposition de
modification de celle-ci. L’idée était d’avoir une introduction qui donnait une définition et analysait le
phénomène parisien, national et international. Ensuite, viendraient une partie sur les dispositifs
nationaux, puis une autre sur les dispositifs parisiens, puis en quatrième partie, les propositions. La
proposition du groupe ne fonctionnerait donc pas avec cinq parties, mais serait plus courte et
proposerait une approche un peu différente.
Mme FILOCHE est d’accord avec Mme CHERIOUX de SOULTRAIT sur le fait que les chiffres soient un
peu trop présents par rapport aux analyses, mais pense que cela peut être rééquilibré dans les
préconisations. Elle pense que le document actuel est complet, mais très long et émet l’idée de
simplifier en réduisant le nombre de parties, quitte à les condenser.
La démarche de son groupe était d’avoir une grosse introduction qui fusionne les parties 1 et 2. Elle
présenterait un état des lieux des foyers monoparentaux, au niveau français et mondial, donnerait une
définition commune des foyers monoparentaux. Elle annonce ensuite une déclinaison en trois temps :
- les dispositifs existants au niveau national ;
- les dispositifs existants au niveau parisien ;
- les différentes propositions apportées à la suite de ce diagnostic.
Elle affirme que la lisibilité actuelle générale du document n’est pas assez bonne sauf pour la partie
des préconisations. L’agencement des 4 premières parties ne lui parait pas pertinent et valorisant par
rapport à tout le travail effectué jusqu’à présent. Elle explique que leurs interrogations portent sur le
fond, mais aussi sur la forme à donner au rapport.
Mme DOUVIN exprime la nécessité d’avoir une introduction, mais rappelle et insiste sur le fait qu’elle
doit être courte. Il lui parait impossible d’avoir une introduction constituée des parties 1 et 2, mais il
lui semble important d’y énoncer leurs intentions et leur cadre, c'est-à-dire essentiellement le terrain
parisien. Elle pense que l’introduction doit faire une page environ. Elle propose de fondre la
problématique de l’état des lieux mondial et national avec la situation à Paris pour exprimer le
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positionnement du problème et de passer ensuite aux dispositifs nationaux, aux dispositifs parisiens
puis aux propositions. Elle revient sur l’intervention de Mme CHERIOUX de SOULTRAIT et exprime
son accord avec la nécessité d’introduire une dimension sociologique. Elle rappelle qu’une ou deux
auditions ne figurent pas dans les notes d’étape.
Mme POLSKI souligne que son groupe est d’avis qu’il faudrait rassembler et fusionner les éléments
nationaux dans une partie et les éléments parisiens dans une autre, dans un souci de clarté. Elle pense
que les allers-retours actuels entre les parties ne sont pas pertinents.
Mme FILOCHE la soutient et pense que sa proposition pourrait valoriser le travail général.
M. BROSSAT rappelle que la partie la plus intéressante sera la cinquième. Il n’est pas en accord avec
une première partie constituée de la situation nationale et des dispositifs nationaux et une deuxième
partie, qui traite de la situation parisienne et des dispositifs parisiens.
L’idée de fusionner les parties 1 et 2 doit, selon lui, permettre de raccourcir le rapport. Il émet l’idée
de donner à l’Inspection générale la commande de fusionner ces parties dans cette optique. Il imagine
alors une deuxième partie qui traiterait des dispositifs nationaux et parisiens.
Mme DOUVIN est d’accord pour fusionner les deux parties comme un état des lieux de la situation, en
y ajoutant la dimension sociologique. Elle propose de réunir ou de laisser séparer les parties sur les
dispositifs nationaux et parisiens et pense que cela n’aura pas d’incidence sur le fond, qui est le plus
important. Elle pense aussi que le corps du rapport contient trop de données et que certaines sont
hors du sujet qui les occupe. Il existe beaucoup de données dans les aides qui ne concernent pas les
familles monoparentales, mais toutes les familles.
Mme POLSKI insiste sur le fait que cet allégement doit concerner les parties 1 et 2 et pense que
beaucoup de données peuvent y être synthétisées. Elle résume : il existera donc la définition, les
parties 1 et 2 seront fusionnées pour faire un état des lieux ; en partie 2, les dispositifs nationaux ; en
3, les dispositifs parisiens et en 4, les préconisations.
M. BROSSAT annonce qu’un accord a donc été trouvé sur l’architecture, mais revient sur la
proposition de Mme DOUVIN qui fera débat : dans la partie dispositifs parisiens, beaucoup concernent
toutes les familles et ne sont pas toujours spécifiques aux familles monoparentales. Pour anticiper le
futur débat, il propose de mettre les paragraphes communs à toutes les familles en annexe.
Mme POLSKI propose de s’intéresser à ce point le moment venu et souligne d’ores et déjà qu’elle ne
souhaite pas mettre ces informations en annexes car de nombreux dispositifs sont avantageux pour
les familles monoparentales et doivent donc être présents dans le corps du rapport.
M. BARELLA s’interroge sur la partie sociologique et se demande s’il ne s’agit pas d’un débat qui est
plutôt nettement d’ordre idéologique au sens noble du terme.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT n’est pas d’accord et pense que les deux auditions n’avaient rien
d’idéologique. Les sociologues ont relevé un certain nombre de problèmes comme la stigmatisation de
la famille monoparentale. Elle pense que de très nombreuses choses importantes ont été dites et qu’il
est donc dommage de ne pas les retrouver.
Mme DOUVIN propose de reprendre les points forts émis par les sociologues et de les présenter sous
forme de questions, afin de montrer que ces points ont été pris en compte, sans y porter de jugement
de valeur.
M. BROSSAT propose d’intégrer une sous-partie dans laquelle seront confrontées les différentes
approches apportées par les deux sociologues sur l’évolution de la société.
Mme POLSKI souhaite revenir sur le titre de la mission intitulée FAMILLES monoparentales et sur le
terme de FOYERS monoparentaux qu’elle souhaite voir apparaître dès l’introduction et annonce qu’un
débat aura lieu sur les termes.
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Mme ASMANI revient sur le fait que les données ne sont pas d’ordre idéologique, mais sont des
données objectives de l’INSEE et que celui-ci utilise le terme de « famille ». Elle propose de débattre et
précise que son groupe souhaite garder le terme de l’INSEE a priori sans équivoque du point de vue
politicien engagé.
M. BROSSAT pense que le débat sémantique n’est pas fondamental et qu’en la matière, tous les
arguments lui semblent réversibles. Il donne l’exemple suivant : le terme « famille monoparentale »
permet d’accéder à une forme de dignité car les personnes concernées sont alors considérées comme
des familles en tant que telles. Il pense que cet argument s’entend, mais est réversible. Il pense que le
mieux serait de mentionner, dans le corps du rapport, l’existence d’un débat entre les termes
« foyers » et « familles ». Il assure que tel n’est pas le rôle de la mission de trancher sur ce débat. Il
rappelle aussi que le conseil de Paris a voté et que le titre de la mission comporte le terme de « famille
monoparentale ». Ce vote a donc en quelque sorte tranché le débat avant qu’il n’ait lieu.
Mme TAIEB rappelle que la question sémantique a déjà été abordée plusieurs fois au cours des
auditions et que les spécialistes de la question sont eux-mêmes en désaccord sur la meilleure
dénomination. Il est donc important de souligner ce point dans le rapport.
Mme DOUVIN n’est pas opposée à la mention du débat, mais rappelle que le débat sémantique est
secondaire. Le plus important est de trouver les moyens d’aider les familles monoparentales. Elle
rappelle ensuite que les familles monoparentales, même lorsque le terme « foyers » est utilisé, sont
toujours des familles. Selon elle, ce terme évite justement la stigmatisation.
Mme POLSKI intervient pour dire que les termes recouvrent des réalités différentes et que l’existence
du débat doit, à ce titre, figurer dans le rapport. Elle insiste sur le fait que le rôle d’une mission est
aussi de se remettre en question et ne comprend pas en quoi le terme de « foyers » peut être
stigmatisant. Elle pense qu’il est important d’expliquer ce qu’il existe derrière la notion de foyers
monoparentaux. Elle rappelle que son groupe a transmis les éléments de définition d’un foyer
monoparental et précise qu’il s’agit d’une notion qui leur tient à cœur.
Mme FILOCHE explique que son groupe en est arrivé à la notion de foyer monoparental à la suite des
différentes auditions. Le propos est de ne pas isoler le parent qui n’a pas la garde (dans 85 % des cas,
le père). Si le terme de « famille monoparentale » est utilisé, elle se demande quelle place reste pour le
parent absent, puisque, qu’il soit là ou non, il est tout de même question de famille. Elle donne la
conclusion à laquelle elle est arrivée, et à laquelle elle tient, à savoir qu’il s’agit d’entités
monoparentales qui ne sont pas des familles, puisqu’il manque quelqu’un, que ce soit un choix ou non
(cas de violence ou veuvage) et pense qu’il faut distinguer les foyers monoparentaux pour ne pas créer
d’exclusions de celui qui n’a pas la garde.
M. NAJDOVSKI pense que cette question est importante, mais qu’elle ne nécessite pas d’y passer trop
de temps. Il précise qu’il se range à la proposition du président qui lui semble sage et estime qu’il est
bien de mentionner l’existence du débat sémantique entre les termes de « foyer », de « famille » et
pourquoi pas de « ménage monoparental ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT rappelle que dans les statistiques, les familles monoparentales sont
constituées par des femmes seules, célibataires. Selon elle, il est évident qu’il s’agit bien là d’une
famille.
Mme ASMANI rappelle que tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire que la famille a changé,
et qu’il ne s’agit plus du modèle nucléaire (père, mère, enfants). Le concept de famille et le terme lui
vont très bien car il montre aussi son évolution.
M. BROSSAT exprime son souhait de voir sortir une solution consensuelle sur ce point.
Mme DOUVIN rappelle que le débat s’était déjà posé lors des auditions et que Mme POLSKI l’avait
déjà souligné. Cependant, l’intitulé du débat contient le mot « famille » et il faut, comme le président l’a
dit, s’y tenir. Elle propose d’aller dans le contenu plutôt que dans un débat sémantique et souligne
qu’elle a bien compris les arguments en faveur du mot « foyer ». Elle pense que les préconisations
seront là pour répondre à ces arguments.
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Mme POLSKI pense qu’il est important que la vision du groupe socialiste concernant le foyer
monoparental soit mentionnée et qu’il soit précisé que ce groupe est d’avis qu’il s’agit de la bonne
définition.
M. BROSSAT propose d’aller plus avant dans le travail et se demande s’il faut regarder les notes ligne
par ligne.
Mme FILOCHE est d’accord avec cette solution pour les parties qui seront peu modifiées et propose
donc de ne pas travailler tout de suite sur les parties 1 et 2 qui vont être fusionnées.
Mme POLSKI rappelle qu’en termes de méthode, elle aurait trouvé opportun d’avoir les remarques
des autres groupes pour travailler en amont dessus.
Mme DOUVIN pense que cela est difficile à faire et que le propos est maintenant d’avancer sur le
texte. Elle pense qu’il est judicieux de travailler en partant du début du rapport.
Mme POLSKI insiste sur le fait qu’elle aurait souhaité avoir le temps de travailler en amont et non
seulement en direct avec un travail ligne par ligne.
M. BROSSAT rappelle que chaque groupe est libre de sa méthode de travail et que si le groupe UMP a
des remarques à faire en réunion, il n’est pas illégitime de les entendre tout comme seraient pris en
compte les amendements du groupe socialiste. Il dit qu’il existe toujours débat en séance, quel que soit
le travail qui a été fait en amont.
Mme ASMANI pense que la vérité se situe entre les deux points de vue. Dans un souci de
transparence, il lui semble intéressant que chacun puisse avoir accès aux remarques des autres et
propose d’organiser ensemble un échéancier pour que chaque groupe puisse s’organiser comme il le
souhaite. Elle rappelle que son groupe a fait des annotations et des remarques, comme, le suppose-telle, l’ensemble des groupes et qu’elle sait que cela donnera matière à débat en séance.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT dit qu’elle comprend parfaitement la demande du groupe socialiste
et du groupe centriste, mais pense que sur un plan pratique, ils n’ont pas le temps. L’idée est de
travailler sur les réactions suscitées à la lecture du texte et de les soumettre en séance.
M. BROSSAT propose de regarder comment les deux première parties pourraient évoluer.
Mme POLSKI revient sur le fait que l’Inspection générale avait demandé à tous les groupes de faire
remonter leurs remarques et constate que seul le groupe socialiste a suivi cette directive. Elle
demande aux autres membres s’ils ont eu le temps de regarder les remarques de son groupe et précise
que celles-ci sont disponibles sur le dossier partagé. Elle tient à trouver une solution en matière de
méthode et pense que les remarques doivent être photocopiées et il faut que les membres les aient en
leur possession.
M. BROSSAT fait lancer des photocopies.
Mme TAIEB dit que dans la partie 4, figurent énormément d’informations sur ce qui se passe dans les
arrondissements. Elle souhaiterait voir un tableau général qui permettrait de savoir ce qui a été fait
dans chaque arrondissement de façon plus lisible que ce qui existe pour le moment.
Mme ASMANI revient sur sa proposition de voir tout le monde jouer le jeu de donner ses remarques
en amont, sur le dossier partagé et pense qu’il serait difficile aujourd’hui de débattre uniquement sur
les propositions du groupe socialiste.
Mme DOUVIN souhaite poser une question de méthode et rappelle que la mission a eu un certain
nombre d’auditions et que le groupe travaille pour la première fois sur un texte, sur un plan. Il leur a
été demandé de faire des propositions, mais pas de les faire remonter.
Mme POLSKI est en désaccord avec Mme DOUVIN.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN pense que cela n’est pas important à ses yeux, mais rappelle que la mission doit
réaliser un travail collectif et qu’il faut donc, pour ce faire, partir d’un texte de base commun, quitte à
le modifier. Elle pense qu’avoir les propositions de chaque groupe et se les échanger va retarder le
projet. Selon elle, avoir un texte par groupe à fusionner avec le texte principal n’est pas judicieux.
Mme POLSKI propose alors de distribuer leur projet de modification du texte et soumet l’idée que les
autres groupes rajoutent les leurs en séance. Elle pense qu’il existe deux poids deux mesures et
distingue leur groupe, qui a fait remonter leurs remarques à l’Inspection générale, des autres qui ne
l’ont pas fait. Elle rappelle que le groupe a mis ses remarques à disposition des autres, ce qui veut dire
qu’ils ont eu l’occasion et le temps d’y travailler mais que l’inverse n’est pas vrai pour eux. Elle
souligne alors une inégalité. Elle en vient ensuite au sujet de la surreprésentation des familles
monoparentales dans les quartiers politique de la ville. Elle rappelle que l’APUR et l’Observatoire
des familles ont fait un travail qu’elle pense opportun de reprendre puis s’intéresse à la partie 4 dans
laquelle certains dispositifs d’action territorialisée manquent.
Mme ASMANI propose, dans le souci de satisfaire la majorité de la mission, de travailler comme le
disait Mme DOUVIN sur le corpus général et sur les parties sur lesquelles il existe d’ores et déjà un
accord.
Mme DOUVIN souhaite repartir des fondamentaux et pense que le texte de base est celui duquel il
faut partir.
Mme POLSKI répond que tel est ce qu’a fait son groupe.
Mme DOUVIN pense qu’il ne faut pas partir du texte d’un des groupes mais du texte commun, qui est
leur patrimoine commun. Elle assure que la méthode de Mme POLSKI ne peut pas être retenue.
Mme POLSKI rappelle que son groupe a fourni un travail très en amont et dans la transparence à
partir de ce texte de base, et qu’il leur a été demandé de faire des remarques par groupe politique et
de les faire remonter à l’Inspection générale.
M. BROSSAT pense que la discussion est un peu disproportionnée par rapport à l’enjeu et propose,
après la réception des photocopies, d’avoir une discussion sur la base du texte de l’Inspection
générale, en s’appuyant sur les remarques écrites du groupe socialiste et les remarques orales des
autres groupes.
Mme POLSKI constate donc que son groupe n’a pas le choix et que le texte proposé par eux a pu être
retravaillé par les autres avant la réunion, alors que l’inverse n’est pas vrai. Elle insiste sur le fait que
cette situation n’est pas celle sur laquelle tout le monde était tombé d’accord avant.
M. BROSSAT propose de faire comme il a dit ou de s’arrêter.
Mme POLSKI dit qu’elle ne souhaite pas s’arrêter, mais souligne la situation qui diffère entre les
groupes.
M. BROSSAT rappelle la volonté du groupe de fusionner les parties 1 et 2 et d’alléger le rapport.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense qu’il est important et judicieux de définir et détailler ce qu’est
la monoparentalité célibataire.
M. BARELLA explique que la définition émane de la Commission européenne.
M. BROSSAT passe au chapitre 1.3 : « Précarité et famille monoparentale ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite que les éléments sur les familles japonaises et coréennes
soient supprimés.
Mme POLSKI et Mme FILOCHE souhaitent voir certains éléments internationaux conservés.
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI cite le dernier paragraphe de la page et souhaite que la mention « pauvreté des familles »
remplace la mention « pauvreté des enfants ».
M. BROSSAT valide.
M. BARELLA rappelle l’existence d’un débat entre les termes de « familles normales », « standards »,
« classiques ». La mention « d’autres familles » est choisie.
Mme DOUVIN propose de n’utiliser que les termes « familles monoparentales » et « autres familles » au
cours du débat. Elle a une remarque qui concerne la phrase (sous le tableau) : « 46 % des familles
monoparentales partagent un logement à plus de trois personnes ». Elle souhaite remplacer cette phrase
par : « 46 % des familles monoparentales vivent dans un logement à plus de trois personnes ».
M. BROSSAT valide cette proposition de modification.
Mme DOUVIN propose une nouvelle modification à la phrase : « Le taux de surpeuplement atteint 42 %
pour les familles monoparentales vivant avec d’autres personnes que les membres de la famille ». Elle se
demande s’il s’agit d’un hébergement. Si tel est le cas, elle souhaite que cela soit précisé.
Mme ASMANI souhaite, sur la dernière phrase, − car elle pense que tel est le moment de le faire −
citer les problèmes de garde d’enfant et de conciliation entre vie familiale et professionnelle.
Mme DOUVIN précise que la partie en question traite du logement.
M. BROSSAT se demande si cette information doit être signalée ici ou si la mission doit se cantonner
au problème du logement dans cette partie.
Mme ASMANI pense que la question du logement ne vaut que si elle est replacée dans un contexte
global et systémique et pense que la question du travail fait partie d’une problématique globale.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite revenir un peu en arrière sur la question du logement. Elle
affirme qu’il est dommage de ne pas développer le paragraphe sous le tableau car elle estime qu’il
existe déjà peu d’informations sur le logement dans le rapport et que ce paragraphe pourrait être
étayé par des informations collectées lors de l’audition de Paris Habitat et de la DLH.
Mme FILOCHE souhaite savoir si Mme CHERIOUX de SOULTRAIT veut rajouter des informations
collectées lors de l’audition de Paris Habitat et de la DLH concernant le logement des familles
monoparentales.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT acquiesce et précise qu’elle pense qu’il s’agit du seul endroit où cela
peut être fait.
Mme FILOCHE pense que cela est intéressant car il s’agit d’une problématique de fond. Faire le lien
entre le fait que la problématique de logement soit aussi liée à des problématiques de précarité,
comme leur a dit Paris Habitat, lui semble pertinent. Elle affirme qu’il est important de rajouter
quelques éléments.
Mme POLSKI cite la dernière phrase : « La MIE estime que le logement et l’emploi sont des priorités des
familles monoparentales » et pense qu’elle est prématurée à ce stade et qu’elle devrait apparaître dans
les préconisations. Elle propose d’enlever cette phrase.
M. BROSSAT valide cette proposition.
Mme ASMANI n’a pas eu de réponse à son intervention et souhaite faire figurer les problèmes de
garde.
M. BROSSAT pense que si la mission considère qu’il est réducteur et trop engageant d’une certaine
manière de citer les problèmes des familles monoparentales à ce stade du rapport, la proposition de
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme ASMANI est donc elle aussi trop précoce. Il dit que ce problème sera évidemment abordé plus
tard.
S’agissant des problèmes d’emploi, Mme POLSKI fait remarquer que les auditions ont fait apparaître
que ce problème est avant tout lié au manque de temps pour chercher un poste et aux problèmes de
formation pour certaines mères. Elle pense donc que ces éléments doivent être ajoutés dans le sujet
« emploi » du rapport.
M. BARELLA en prend bonne note.
Mme DOUVIN rappelle qu’un certain nombre de choses ont été détaillées : Restos du cœur, précarité,
logement, emploi… Les auditions ont révélé que ce n’était pas tant le temps que le mode de garde des
enfants pendant la recherche qui était un problème. Elle pense qu’il faut donner une place importante
à cela et se demande s’il s’agit du bon moment pour le faire. Elle pense qu’il vaut mieux y revenir plus
tard que de citer ces points à la fin de ce chapitre.
M. BROSSAT décide de laisser ce problème pour la suite et de passer à la sous-partie suivante : « Les
familles monoparentales à Paris : un enjeu social important ».
Mme POLSKI pense qu’il faut parler de l’Observatoire des familles parisiennes et de leurs rapports
(au nombre de 3 depuis 2008) et évoquer l’étude sur les foyers monoparentaux. Faire figurer à cet
endroit les éléments d’analyses lui semble important.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est tout à fait d’accord, mais souhaite que cela soit fait de façon
synthétique. Elle parle ensuite du fait que les chiffres des enfants parisiens (93 000 puis 100 000)
varient et aimerait travailler sur les mêmes chiffres.
M. BARELLA explique que ces chiffres sont issus de statistiques de source ou d’époque un peu
différentes et rappelle que l’INSEE actualise régulièrement ses données. Il propose de se rapprocher
soit du temps sur lequel ils travaillent (avec des sources actualisées), soit du recensement tel qu’il est.
Il pense qu’il faut de toute façon choisir une date de cohérence et propose de choisir les derniers
chiffres.
Mme FILOCHE est d’accord pour choisir les derniers chiffres qui concernent les familles
monoparentales.
M. BROSSAT choisit donc d’harmoniser par le chiffre le plus récent (soit 106 000).
Mme ASMANI pense qu’il est dommage d’opposer les quartiers de Paris dans le rapport et que
figurent systématiquement des prismes du 13e, 14e, 18e, 20e. Elle reconnaît néanmoins que cela
recouvre une réalité à ne pas éluder. Elle est d’avis qu’il faut parler du problème global de la place de
l’enfant dans la famille monoparentale, quel que soit son quartier d’habitation.
Mme TAIEB revient sur l’utilisation des chiffres récents et pense qu’il faut systématiquement citer
l’année que ce soit 2006 ou 2010 selon la source.
M. BARELLA précise à nouveau qu’il s’agit soit de chiffres du recensement, soit des sources
actualisées.
Mme FILOCHE insiste sur la cohérence à avoir quant à ces dates dans le rapport.
Mme TAIEB pense que si pour un résultat d’enquête ils n’ont que les chiffres de 2006, il est important
de le mentionner.
M. BROSSAT valide.
Mme POLSKI revient sur le point : « Les plus fortes proportions de famille monoparentales se
retrouvent sur les 13e, 14e, 18e, 20e arrondissements ». Elle pense que cela est insuffisant, et qu’il faut
plutôt parler d’une surreprésentation des familles monoparentales dans les quartiers en politique de
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
la ville. Cela permettrait de toucher une réalité et donne l’exemple de quartiers qui sont constitués à
48 % des familles monoparentales. Elle pense qu’il ne faut pas généraliser sur les arrondissements et
revient sur les données reçues après l’audition de l’APUR et sur un extrait de texte qui, à son sens,
pourrait être repris.
Mme DOUVIN affirme qu’elle est d’accord sur le fond de l’intervention, à condition d’avoir des textes
qui donnent des chiffres par rapport aux quartiers politiques de la ville.
Mme FILOCHE rappelle que les quartiers Danube, Porte de Vanves et Montreuil sont ceux qui
dépassent 40 % de foyers monoparentaux.
Mme POLSKI souhaite faire passer le texte de l’APUR à ce sujet car il est objectif et de l’intituler
« Surreprésentation dans les quartiers politiques de la ville ».
M. BROSSAT est d’accord, mais souligne que cela ne va pas dans le sens de la proposition de Mme
ASMANI qui voulait réduire ou supprimer cette partie.
Mme ASMANI précise qu’elle ne souhaitait pas enlever cette partie, mais la déplacer. Elle pense qu’il
faut le mettre plus tard.
Mme POLSKI ne sait pas si cela sera possible de le mettre plus tard, mais propose l’angle suivant : elle
pense qu’il faut dire que la monoparentalité est un phénomène qui touche tout Paris et qu’il existe, par
ailleurs, une surreprésentation dans certains quartiers.
Mme ASMANI comprend son point de vue, mais estime que dans ces conditions, ils ne vont parler des
HLM que dans les arrondissements où il en existe, ce qui élude le fait que dans ceux qui comportent
moins de logements sociaux, les demandes sont moins nombreuses. Elle prend l’exemple du prisme
pas toujours très clair concernant les familles monoparentales dans le 10e et de la réalité sociologique
qui y existe. Elle songe au 12e arrondissement et pense que la méthode n’est pas la plus judicieuse.
Mme POLSKI pense qu’il faut dire qu’il s’agit d’un phénomène parisien partagé, mais qu’il est
impossible de ne pas parler de la surreprésentation dans certains endroits.
M. BROSSAT confirme qu’il s’agit d’un phénomène parisien, mais ajoute que la surreprésentation se
situe dans les quartiers politique de la ville. Il cite le 14e arrondissement, la porte de Vanves. A cet
endroit et non dans le nord de l’arrondissement, la surreprésentation existe. Il cite le 10e avec les
quartiers de la Grange aux Belles, Belleville et rappelle que ce phénomène se dilue dans le taux total
dans l’arrondissement. Selon lui, il en est de même dans le 12e et conclut qu’il faut prendre le texte de
l’APUR signalant cet aspect.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense que, dans ces conditions, il faut retirer le point suivant qui
n’apporte rien.
M. BROSSAT valide et passe à la page suivante. Il annonce que le groupe PSRGA propose de rajouter
en 1.2.1 « les prestations » après infrastructures parisiennes aidant au maintien de ces structures à
Paris.
Mme ASMANI pense qu’il vaut mieux remplacer « problèmes » par « problématiques » dans le titre.
M. BROSSAT valide et pense qu’il faut ajouter les problématiques « propres » à la place de « spécifiques
aux familles monoparentales » et passe aux propositions du groupe socialiste sur la page 3.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite ajouter des cartes données par l’APUR à la suite du
paragraphe précédent car elles illustrent parfaitement la répartition des équipements de proximité et
la corrélation entre les infrastructures parisiennes surreprésentation des familles monoparentales.
M. BROSSAT valide l’ajout de ces deux cartes sur les équipements et les infrastructures.
Conseil de Paris
259/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN a une remarque sur le paragraphe, sur la situation du marché de l’emploi, des
prestations proposées et estime que cela n’est pas traduit par : « Les infrastructures aident au maintien
des familles dans Paris ». Elle pense qu’il vaut mieux dire : « Le contexte parisien incite au maintien de
ces familles ». Elle souhaite détailler dans le paragraphe les prestations et les infrastructures.
M. BROSSAT dit que s’il est question du contexte, il n’est plus question de l’intervention municipale. Il
pense que ce qui est dit est le fait que les mesures prises font que les familles peuvent rester.
Mme DOUVIN lui propose de regarder à nouveau le paragraphe qui aborde le marché de l’emploi et
des facilités de transport, qui ne sont pas des notions municipales. Elle propose d’enlever ce qui ne
relève pas en propre des infrastructures municipales et se demande que mettre dans le titre. Elle
propose de garder le contexte parisien dans le titre.
M. BROSSAT propose un accord sur les 3 mots de « contexte », puis « infrastructure », et
« prestation ».
Mme POLSKI évoque la fin de ce paragraphe et cite : « Cependant, les dispositifs spécifiques à la Ville de
Paris peuvent limiter les effets des difficultés rencontrées par les familles monoparentales. ». Elle pense
qu’il serait judicieux de mettre une liste des dispositifs tels que PLFM et les autres aides. Selon elle, il
s’agit d’un point qui fait partie du débat.
Mme FILOCHE assure que cela vaut le coup de mettre ces points dans l’état des lieux des aides des
dispositifs parisiens.
Mme POLSKI estime que l’idée consiste à expliquer le titre et à ajouter la phrase : « Il reste que les
dispositifs d’aide au logement spécifiques à la Ville de Paris peuvent limiter les effets des difficultés
rencontrées par les foyers monoparentaux. » et évoque ensuite les solidarités spécifiques à Paris et
pense qu’il est dommage de ne pas les citer.
Mme DOUVIN pense que cela va créer des incohérences et des doublons avec les autres parties.
Mme POLSKI en est convaincue et rappelle par ailleurs qu’il existait une phrase dans les versions
antérieures du rapport : « Les foyers monoparentaux parisiens, quelles que soient leurs compositions ont
des taux de pauvreté très significativement inférieurs à ceux de la province. » Elle souligne que cette
phrase a disparu.
M. BROSSAT rappelle que les familles sont effectivement moins pauvres à Paris qu’en Province.
Mme FILOCHE rappelle qu’il ne s’agit effectivement pas tellement de niveau de revenus que de niveau
social. Elle rappelle qu’il existe plus de cadres à Paris.
Mme POLSKI revient sur la phrase qu’elle vient de citer et pense qu’elle doit être réinsérée.
M. BROSSAT affirme que cela est contradictoire avec leurs propos qui montrent les difficultés et les
précarités des familles monoparentales parisiennes. Il faut se concentrer sur celles-ci. Il rappelle qu’il
faut savoir si ce qui les intéresse est ce qui différencie les familles monoparentales des autres familles
ou les familles monoparentales parisiennes de celles de province. Il lui semble que le premier
différentiel est intéressant et que prendre un autre prisme réduirait l’impact de leur propos.
Mme POLSKI est d’accord, mais pense qu’il ne faut pas nier la réalité, à savoir que les niveaux de
pauvreté sont inférieurs à Paris qu’en Province sur ce sujet. Elle pense qu’il est important que cet
élément puisse figurer dans le rapport.
Mme DOUVIN pense qu’il faut revenir sur le cadre parisien de l’analyse et la typicité de la
problématique et ne voit pas l’intérêt de mettre le chiffre proposé par Mme POLSKI dans le rapport et
pense que ce constat doit être a fortiori reconsidéré du fait du niveau de vie ou de celui du loyer par
rapport à la province.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI n’est pas d’accord et pense qu’il faut faire des comparaisons avec le national et que ces
éléments font partie de l’analyse objective qu’ils doivent mener.
Mme DOUVIN pense que si cet élément doit être mentionné ailleurs, une comparaison des dépenses
et des niveaux de vie entre Paris et la province doit être réalisée.
M. BROSSAT décide de ne pas intégrer cette proposition et de maintenir la précédente version. Il
passe au point 1.2.2 : « Les familles monoparentales sont plus touchées par la précarité ».
Mme POLSKI revient sur son idée et dit qu’aura lieu à nouveau un débat.
M. BROSSAT dit qu’il assume sa décision et son orientation.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense qu’il faut retirer le passage « par rapport aux couples avec
enfants » dans la première phrase car cela est redondant et évident.
M. CARON-THIBAULT assure qu’il faut au contraire laisser cette précision. En effet, une telle phrase
montre qu’un certain nombre de dispositifs vise toutes les familles sans forcément atteindre
particulièrement les familles monoparentales. Ce comparatif par rapport au couple avec enfant lui
parait intéressant à ce titre.
M. BROSSAT est d’accord.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose de changer « non imposés » en « non imposables » dans la
phrase située en dessous.
Mme DOUVIN souhaite que la dernière phrase précédant les tableaux soit plus compréhensible et la
cite : « 4 038 familles sont bénéficiaires de l’API, soit 5,7 % des familles, soit ce qui représente la moitié de
la proportion nationale » et souhaite rajouter la mention : « parmi les bénéficiaires de l’API » à la suite.
Elle fait remarquer qu’à la suite du tableau, il manque une carte pour expliquer les parties ABCD.
M. BARELLA explique qu’il est possible de la remettre afin de garder le commentaire avec les
catégories ABCD.
Mme FILOCHE demande si les catégories se retrouvent plus tard.
M. BROSSAT maintient la carte malgré les problèmes esthétiques de celle-ci. Il passe au point 1.2.3.
Mme DOUVIN corrige l’orthographe du début de la phrase : « Selon l’INSEE, LA proportion … ».
M. BROSSAT passe à la fin du point 1.2.4.
Mme POLSKI souhaite indiquer une information qui a disparu : « En 7 ans, de 2002 à 2009, le nombre
d’allocataires du PLFM a doublé ».
M. BARELLA explique que cette mention n’a pas disparu des notes, mais a été mise dans la partie
dispositifs Paris par souci de cohérence.
M. BROSSAT passe au point 1.2.5 : « Les arrondissements sont différemment impactés par la
problématique des familles monoparentales ».
Mme POLSKI pense que cela n’est pas assez détaillé et que le commentaire est un peu court. Elle
souhaite qu’il soit détaillé.
M. BROSSAT dit qu’il s’agit d’une erreur de rédaction puisqu’il s’agit en fait d’un commentaire de
tableau qui est situé juste au-dessus. Il assure que la carte doit être mise en dessous.
Mme POLSKI pense que la carte n’est pas liée à ces trois lignes de commentaires.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE estime également qu’il existe des éléments à étayer comme le fait que les familles
monoparentales soient concentrées sur les portes.
M. BROSSAT explique qu’il existe un consensus sur le fait d’allonger le commentaire et rappelle une
proposition de modification de Mme DOUVIN qui veut changer « quartiers aisés » en « arrondissements
aisés ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT croit se rappeler qu’il existe dans les données de l’APUR une carte
bien plus lisible.
Mme FILOCHE abonde en ce sens et propose de mettre deux cartes, dont une parisienne de la
répartition des foyers monoparentaux avec une petite phrase de commentaire sur le phénomène
métropolitain.
M. CARON-THIBAULT pense que les deux cartes parisiennes, sans s’attacher à la dimension
métropolitaine, montrent qu’il existe des arrondissements qui comportent peu de familles bénéficiant
des allocations de type PLFM mais qui néanmoins font partie des tranches importantes en matière de
nombre de familles monoparentales dans les arrondissements. Selon lui, il est intéressant de mettre
en adéquation ces deux données statistiques.
M. BROSSAT revient sur la partie : « Les familles monoparentales, une problématique mondiale et
nationale » et rappelle le choix de fusionner les parties 1 et 2 et donc d’alléger le texte. Il annonce une
proposition de modification par le groupe socialiste sur ce titre qui consiste à remplacer « familles »
par « foyers ». Il demande si le débat au sujet de ces deux mots est clos par la discussion précédente.
Les membres de la mission lui répondent que tel est le cas. M. BROSSAT poursuit et passe au
paragraphe 1.1 : « Les définitions du concept de familles monoparentales et d’enfant à charge ».
Mme POLSKI propose que le souhait du parti socialiste concernant le remplacement systématique du
terme « foyers » plutôt que « familles » soit mentionné.
M. BROSSAT accepte la proposition. Il revient au point 1.1 et indique que compte tenu des remarques
précédentes, le contenu du 1.1 sera déplacé en introduction et n’a plus vocation à se trouver à cet
emplacement.
Mme DOUVIN pense que compte tenu du fait qu’il soit fréquent que les lecteurs du rapport ne lisent
que l’introduction et la conclusion, les termes sont particulièrement importants à cet endroit. Elle cite
le texte : « Une famille monoparentale est une famille composée d’un adulte qui vit seul avec son ou ses
enfants de moins de 25 ans. » et propose que cette définition soit adoptée. Elle pense qu’elle se suffit à
elle-même et qu’il faut donc passer à la suite.
Mme POLSKI intervient pour que les remarques du groupe socialiste soient intégrées à cet endroit.
M. BROSSAT propose alors de citer la définition de l’INSEE et de préciser que d’autres pensent que le
terme « foyers » est le plus adapté et le plus judicieux sociologiquement.
Mme POLSKI pense que la formulation sera à revoir et M. BROSSAT est d’accord.
M. BROSSAT passe à la partie 1.3 « L’enquête qualité auprès de 15 pères et mères de familles
monoparentales confirme les analyses statistiques ».
Mme DOUVIN fait part des ses réserves quant à l’exploitation de cette enquête et fait remarquer que
le panel de 15 personnes est très, voire trop peu représentatif et souhaite pour cette raison passer
directement à la suite.
Mme POLSKI estime qu’il est justement intéressant d’avoir à disposition une enquête qualité et que le
propre de ces enquêtes est justement de ne pas faire de quantité. Elle propose néanmoins de réduire
la partie texte, mais pense qu’il est dommage de se couper de ce qui ressort de cette enquête.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT souhaite que cette enquête soit mentionnée mais a un doute à la lecture du paragraphe
qui semble ne pas permettre de formuler d’autre conclusion que de dire qu’il existe des familles
défavorisées, des intermédiaires et des aisées.
M. BARELLA précise qu’il s’agit de l’enquête qui a été présentée par l’APUR lors de son audition. Il
pense qu’elle peut être supprimée mais trouve qu’ils n’ont pas tant d’analyses directes que cela et
rappelle que cette enquête n’a pas vocation à être une statistique mais simplement un complément.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose de la mettre en annexe.
M. BROSSAT est d’accord et retient cette solution. Il passe à la partie 1.4 : « Les familles
monoparentales sont très concernées par les aides sociales selon la statistique de la CAF avec
d’importantes variations selon les arrondissements ».
Mme DOUVIN cite le paragraphe 4 et propose une formulation différente : « Cela représente 5, 4 % des
pères de familles parisiens, il s’agit aussi bien d’hommes séparés que divorcés ou veufs ».
Et elle cite un peu plus loin : « Un débat s’est engagé au sein de la mission lors de l’audition des
statisticiennes de la CAF ». Elle se demande s’il s’agit du débat qui suit.
M. BARELLA pense qu’ils ont mal repris un débat qu’ils ont eu après une audition.
Mme DOUVIN demande s’il s’agit de leur débat.
M. BARELLA acquiesce et dit se rappeler un débat assez vif qu’ils ont tenté de retranscrire en fonction
des interventions de la CAF et des membres. Il pense que cela peut être supprimé.
M. BROSSAT ajoute que dans ce cas, il faut supprimer la partie qui va de : « Un débat s’est engagé » à
« recomposition familiale ». Selon lui, il faut enlever toute la partie sur les familles subsahariennes.
Mme POLSKI lit : « La CAF note une stabilisation dans des arrondissements déjà fortement dotés ». Elle
pense que le terme « dotés » n’est pas le bon et souhaite qu’il soit transformé.
M. BROSSAT reformule et propose : « La CAF note une stabilisation de la part des familles
monoparentales dans les arrondissements… ». Il demande à M. BARELLA de retirer ce mot.
Mme FILOCHE lit le point 1.2.5 : « Les arrondissements sont différemment impactés par la
problématique des familles monoparentales » et la partie qui devient la partie1.3 : « Les familles
monoparentales sont très concernées par les aides sociales ». Elle trouve qu’il existe beaucoup
d’éléments sur les arrondissements et pense que la distinction entre ces deux sous-parties ne paraît
pas si utile et judicieuse. Mme FILOCHE pense qu’il n’est pas nécessaire de distinguer une sous-partie
sur les arrondissements pour en reparler ensuite dans la sous-partie suivante.
M. BARELLA note donc qu’il s’agirait de fusionner le 1.2.5 avec ce qu’est devenu le 1.3.
Mme DOUVIN demande que dans la dernière partie soient enlevées les remarques sur les familles
subsahariennes car elle ne voit pas l’intérêt de stigmatiser ces familles mais elle pense néanmoins
qu’il faut garder les éléments qui ne concernent pas que ces familles.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT qualifie le paragraphe qui débute par « En 1999 et 2006 »
d’ « incompréhensible ».
Mme POLSKI demande à M. BARELLA de retravailler l’ensemble de cette partie.
M. BARELLA est d’accord, mais explique que le problème réside dans le fait que le compte rendu
d’audition n’était pas en français.
M. BROSSAT passe à la suite et annonce qu’un problème figure sur le troisième tableau, à savoir qu’il
n’existe pas de date. Il précise qu’il faut ajouter la source dans le suivant. Il passe au point 1.5 : « Les
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
familles monoparentales sont dans des fourchettes de revenu très différentes qui impactent leurs niveaux
de vies ».
Mme DOUVIN pense que ce titre doit être changé et qu’il n’est pas élégant.
Mme POLSKI propose de parler d’hétérogénéité des revenus.
Mme DOUVIN propose de parler d’hétérogénéité des revenus des familles monoparentales.
M. BROSSAT valide ce point.
Mme DOUVIN en vient à la page 17, 3ème paragraphe et fait des modifications de syntaxe sur les
points suivants :
- en tenant compte du RMI et de l’API et non plus de l’API ;
- les familles monoparentales sont très actives en raison de l’attractivité économique de la
capitale ;
- l’API ou le RSA (…) se substitue à toute autre prestation sociale, mais pas à d’autres allocations
familiales et logement.
M. BROSSAT passe à la page 18 et à son tableau. Si le tableau doit comporter un seul commentaire, ce
dernier doit consister à dire que dans tous les arrondissements, les familles monoparentales ont un
enfant. Il passe au paragraphe 1.5.1 : « Le logement est un problème majeur des familles
monoparentales ». Le groupe PSRGA a une remarque qui consiste à spécifier de quelle aide au
logement il est question dans cette partie.
M. BARELLA rappelle que le tableau fourni est un tableau en brut : « Les familles monoparentales
parisiennes bénéficiaires d’une aide au logement » et montre qu’ils n’ont donc pas de précision ni de
ventilation. Il précise que l’APUR a fourni ce tableau.
Mme DOUVIN cite le dernier paragraphe situé en-dessous du tableau : « L’absence de conjoint n’est pas
compensée par une présence plus forte en emploi » et souhaite retrouver une autre formule.
Mme FILOCHE ne trouve pas très lisible la phrase suivante.
M. BROSSAT propose de missionner l’Inspection générale pour reformuler ce paragraphe. Il passe
ensuite au point 1.4.4.
Mme DOUVIN cite le paragraphe suivant : « L’allocation de rentrée scolaire est soumise à conditions de
ressources » et propose de supprimer la mention « assez basse ».
M. BROSSAT valide.
Mme TAIEB déplore la mise en page, qui fait parfois commencer un paragraphe tout en bas d’une
page.
Mme POLSKI s’étonne de voir certains arrondissements, qu’elle connaît bien comme les 14e ou 13e
arrondissements, et où le taux de familles monoparentales est élevé, disparaître de ce genre
d’énumérations.
M. BROSSAT demande si la moyenne dans l’arrondissement ou plutôt dans l’un des quartiers est
élevée.
Mme POLSKI répond que la moyenne est supérieure à la moyenne parisienne dans cet
arrondissement.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souligne que ce qui est dit est contraire à ce qui l’a été plus tôt, à
savoir que les familles monoparentales avec plusieurs enfants étaient situées dans les quartiers aisés.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BARELLA explique que cette incohérence vient du fait qu’ils fonctionnent avec une moyenne Paris
et une moyenne arrondissement et qu’il existe des pointes dans les arrondissements dont les
quartiers politique de la ville ont des niveaux de vie très hétérogènes.
Mme DOUVIN passe au tableau suivant et indique qu’il n’existe pas de source.
M. BROSSAT indique qu’il faut la mettre ainsi que la liste des arrondissements en dessous.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT passe à la dernière phrase en dessous du tableau et pense qu’il faut
la supprimer car elle n’apporte rien et est contradictoire avec ce qui est dit plus haut.
Mme POLSKI demande des explications sur cette suppression.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT explique qu’il est dit plus haut que les quartiers les plus aisés
comportent le plus grand nombre de familles monoparentales avec plusieurs enfants. Elle cherche
l’information en question et souligne une incohérence.
M. BARELLA explique qu’il ne s’agit pas des mêmes sources et qu’il s’agit pour ce point d’une source
fiscale, soit une source déclarative et la CAF leur a expliqué que les écarts viennent de la typologie des
sources. L’administration fiscale, la CAF et l’INSEE ne travaillent pas sur les mêmes bases de données.
Mme FILOCHE insiste sur le fait de bien préciser les sources.
M. BROSSAT décide de supprimer le tableau.
M. BARELLA confirme que la phrase va bien avec le tableau.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense que la phrase n’apporte rien.
Mme POLSKI veut que la suppression soit cohérente et ne souhaite pas que ce tableau soit enlevé.
M. BROSSAT explique qu’un point lui parait injuste, à savoir que les familles monoparentales ont
majoritairement un enfant dans TOUS les arrondissements. Il ne voit pas l’intérêt de la remarque.
Mme POLSKI cite les écarts entre le 19e et le 3e et montre que ces disparités révèlent quelque chose.
Mme DOUVIN explique que, dans ce cas, il est possible de commenter ce tableau très longuement et
dit qu’il faut alors rédiger un vrai commentaire complet, d’une page qui expliquerait ce tableau.
M. BARELLA insiste sur le fait qu’il s’agit d’une source déclarative et demande quel commentaire la
mission souhaite faire et garder sur ce tableau, qui peut être largement commenté.
M. CARON-THIBAULT émet une raison simple au fait qu’il existe beaucoup plus de familles
monoparentales avec un enfant dans le centre de Paris. Il rappelle qu’à cet endroit, le logement moyen
est un F1/F2, alors qu’il s’agit d’un F3/F4 dans le 19e.
M. BROSSAT propose de supprimer la phrase de commentaire.
Mme POLSKI n’est pas d’accord et veut un commentaire.
M. BROSSAT estime que le seul valable est un commentaire en deux temps, qui consiste à dire que
majoritairement, les familles monoparentales ont un enfant et que tel est particulièrement le cas à
certains endroits. Il passe au point 1.5.1 : « Le logement est un problème majeur des familles
monoparentales ». Il cite la phrase suivante : « Entre 2000 et 2009, on constate une augmentation de
19,3 % du nombre de familles monoparentales qui ont bénéficié d’un logement ». Le groupe PSRGA
souhaiterait qu’il soit mentionné laquelle.
M. BARELLA explique que le tableau fourni est un tableau en brut avec le titre : « Les familles
monoparentales parisiennes bénéficiaires d’une aide au logement » et qu’ils n’ont pas de ventilation à
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
disposition. Il explique les sources de ce tableau. Le chiffre dont il dispose est un chiffre de
l’accroissement de date à date (début et fin). Il n’a pas plus.
Mme POLSKI revient sur le titre du graphique qu’elle souhaite modifier pour être juste avec les
contenus. Elle propose de choisir, dans le titre, le terme de « maintien dans le logement », qui est une
préoccupation majeure des familles monoparentales à Paris.
M. CARON-THIBAULT propose le terme de « solvabilisation » au lieu de « maintien », qui fait plutôt
référence à d’autres dispositifs comme FSL.
Mme FILOCHE est gênée par le fait que la mission confirme que la principale difficulté soit relevée
dans ce tableau. Elle pense qu’ils sont ici non plus dans l’analyse, mais dans la proposition.
M. BROSSAT propose de rayer à partir de la mention : « ce qui confirme ».
Mme DOUVIN propose de supprimer les deux tableaux (sur la CAF et l’ARS) suivants qu’elle trouve
illisibles, sans commentaire ni présentation. Elle soumet l’idée de finir cette deuxième partie : « Les
familles monoparentales à Paris, état des lieux et perspectives » par une phrase générale qui montre
que l’emploi et le logement sont les deux difficultés principales des familles monoparentales, afin de
boucler cet état des lieux. Elle propose de les mettre en annexe, ce qui est accepté.
Mme TAIEB insiste sur l’importance du terme de « mono revenu ».
Mme FILOCHE précise qu’il est possible d’utiliser ce terme à d’autres moments dans le rapport car il
est riche et intéressant. Dans la partie 1.5.2, elle propose : « La situation de mono revenu pousse les
mères à chercher du travail ».
Mme DOUVIN assure qu’il est plus juste d’utiliser le terme de « parent » que celui de « mère ».
M. BARELLA fait une observation et précise que le positionnement des mères a été testé.
Mme TAIEB propose de garder le terme de « parent » dans le titre et de mettre le terme « mère » dans
le texte.
Mme FILOCHE souhaiterait une amélioration visuelle des tableaux.
M. BARELLA explique que cela est possible par le biais de logiciels photo mais que cela est compliqué,
surtout pour la découpe ou le gommage. Le résultat n’est pas garanti et le risque de refrappe est le
risque d’erreur. Il propose de modifier ce qui peut l’être.
M. BROSSAT passe à la dernière page.
Mme TAIEB souhaite reformuler un élément de syntaxe dans une phrase qui contient la mention :
« Elles doivent travailler ».
Mme DOUVIN propose de supprimer cette phrase.
M. BROSSAT accepte et clôt la séance à 18h00.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 17 mars 2011
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 14h07 et rappelle l’ordre du jour spécifique à la relecture et au
travail visant à mettre d’accord les participants de la mission sur le rapport :
• l’introduction
•
la partie III
•
la partie IV
La proposition d’introduction dont disposent les participants constitue donc la base des
discussions, elle a vocation à être modifiée si des propositions vont dans ce sens. M. BROSSAT
propose que les intervenants en prennent connaissance avant d’éventuelles modifications. Il
indique aussi qu’il devra quitter la séance sous peu et que Mme POLSKI prendra son relais.
• l’introduction
Mme POLSKI note qu’à la page 2, paragraphe 3, il est écrit « en conséquence (…), les pères et
mères se heurtent fréquemment à l’exiguïté du logement dont ils disposent tant pour dormir que
pour manger et partager du temps avec leur enfant ». Elle pense que cela ne fait pas partie de
l’introduction. Selon elle, une notion n’est pas abordée : celle de la temporalité. Le statut et
confort social sont évoqués, mais le temps est aussi une donnée importante : comme elles sont
seules, les mères doivent faire deux fois plus de choses.
Mme DOUVIN estime que les priorités sont le logement, l’emploi, la formation professionnelle et
la garde des enfants ; il n’est donc pas possible de tout introduire.
Mme POLSKI considère qu’il s’agit effectivement de priorités dans le cadre de la Mission.
M. BROSSAT l’interrompt et propose d’enlever « qui sont les questions prioritaires ».
Mme POLSKI s’accorde avec cette proposition et se montre favorable au fait d’évoquer la
question du temps qui, d’après elle, constitue une véritable problématique pour les familles
monoparentales, tel que cela a été vu dans plusieurs auditions - puisque cela concerne aussi les
problématiques de loisirs partagés, par exemple.
Mme DOUVIN demande ce qu’il serait envisagé comme introduction dans ce cas.
Mme POLSKI n’apprécie pas la formule « la MIE s’est attachée à faire des propositions
concrètes ».
M. BROSSAT indique qu’il s’agit de l’annonce du plan.
Mme POLSKI estime que dans ce cas, il faudrait préciser dans l’annonce du plan que les
dispositifs nationaux et parisiens seront étudiés dans le détail.
Mme DOUVIN confirme et propose une annonce du plan plus détaillée.
M. BROSSAT suggère l’annonce du plan suivante : « Après une étude de la situation de ces
familles, et une analyse des dispositifs nationaux et départementaux existants, la MIE s’est
attachée (…) ».
Les participants s’accordent sur cette suggestion.
Concernant la proposition de placer un avertissement à la suite de l’introduction sur les
questions relatives aux données, Mme DOUVIN indique que d’autres formulations dans d’autres
missions ont été observées : l’habitude est de procéder de cette manière, avec une page
d’avertissement après l’introduction. Elle pense donc qu’il est possible de déplacer cet
avertissement de l’introduction à la page 2 avec des caractères différents.
M. BROSSAT précise qu’il faudra remplacer le logo « PS et apparentés » par « PS-RGA » en page
1, et qu’en bas de cette page 1, il faut remplacer « sont » par « est ».
Mme POLSKI, à propos des définitions du foyer monoparental, rappelle qu’un texte avait été
communiqué et trouve dommage qu’il n’ait pas été repris. Le groupe PS-RGA souhaite qu’il le
soit.
M. BROSSAT indique que, s’agissant d’une citation, cela est de droit. Il faudra substituer à la
version actuelle de la définition du foyer monoparental la version proposée par le groupe PSRGA.
Mme POLSKI précise que ce groupe ne souhaite pas stigmatiser les foyers monoparentaux.
M. BROSSAT propose que, dans la phrase « Les groupes de la Mission souhaitent conserver le
terme de famille monoparentale par référence à l’importance de la notion de famille et par la
volonté de ne pas stigmatiser par rapport aux autres familles », la notion de famille
Conseil de Paris
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monoparentale soit envisagée d’un point de vue positif, que ces familles soient présentées
comme telles afin qu’elles puissent accéder à une forme de dignité ou un statut.
Mme DOUVIN suggère la formulation suivante : « la volonté de les considérer comme des
familles à part entière. »
M. BROSSAT demande s’il est possible de clore la partie introduction avec les modifications
apportées, sous réserve de corrections ultérieures qui pourraient intervenir ?
Les participants confirment.
• Partie 3
M. BROSSAT rappelle que cette partie 3 a vocation à devenir la partie 2 car les deux premières
parties seront sans doute fusionnées. La partie 3 concerne les « dispositifs financiers nationaux
dont bénéficient notamment les familles monoparentales ». M. BROSSAT indique ne pas disposer
des propositions de modifications du groupe PS-RGA, bien qu’elles aient été transmises.
Mme FILOCHE explique que ces propositions sont de l’ordre du symbolique.
M. BROSSAT, pensant que les demandes de corrections seront plus nombreuses de la part du
groupe UMP, laisse la parole à Mme DOUVIN et rappelle qu’il devra quitter la séance sous peu de
temps.
Mme DOUVIN souhaite que les dispositifs nationaux soient distingués des dispositifs parisiens.
M. BROSSAT indique que dans ce cas, « financiers » et « sont insuffisamment redistributifs »
seraient supprimés.
Mme POLSKI estime qu’il est dommage que cela disparaisse puisque c’est la conclusion des
auditions.
Mme DOUVIN pense qu’il ne faut pas faire de conclusions dans le corps du rapport.
D’après Mme POLSKI, certaines conclusions sont déjà, de toute façon, présentes dans le
rapport.
M. BROSSAT explique que l’idée de Mme DOUVIN est de neutraliser les titres.
Mme DOUVIN confirme.
M. BROSSAT suggère donc le titre « les dispositifs nationaux dont bénéficient les familles
monoparentales ».
Mme DOUVIN, sur la première page de cette partie 3, demande à ce que soit mentionné que ce
texte émane d’un rapport de la Cour des comptes et que les sources soient précisées.
Mme POLSKI fait une remarque de forme : le document qui vient d’être remis a évolué par
rapport au document sur lequel le groupe PS-RGA a travaillé.
M. BARELLA précise que le document qui a été remis correspond à la dernière version disponible
sur le dossier partagé.
M. BROSSAT demande comment les modifications ont été introduites par rapport à la version de
Mme POLSKI.
Mme POLSKI explique qu’il a été demandé au groupe PS-RGA de faire remonter les remarques.
Ces remarques sur le texte ont été transmises une semaine ou deux avant la discussion.
Selon M. BROSSAT, il faut se fonder sur le document à partir duquel le groupe PS-RGA a fait des
propositions de modifications.
Mme FILOCHE signale qu’en effet, un certain nombre de remarques portaient sur la forme du
texte et ont été intégrées dans la version distribuée aux intervenants. Ainsi, sur la partie de
l’allocation soutien familial, il était souligné qu’il existait deux catégories de soutien familial.
Mme DOUVIN pense que cela n’étant pas indiqué dans la version partagée, il ne faut pas
travailler une fois encore sur un texte différent.
Mme FILOCHE répond que les éléments soulignés sont en réalité les remarques intégrées dans la
version distribuée.
Mme DOUVIN demande à travailler sur la version initiale.
M. BROSSAT propose de travailler effectivement sur cette version initiale et que le groupe PSRGA présente ses propositions de modifications.
(M. BROSSAT quitte la séance.)
Mme FILOCHE indique que les amendements sont plutôt de type organisationnel, portant sur la
présentation des mesures d’allocation soutien familial – pas suffisamment claires dans la version
initiale. L’ASF non recouvrable est ainsi divisée en deux catégories.
Conseil de Paris
269/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN ne se prononce pas contre cette idée de présentation pour cette partie, mais
pense qu’il faut observer ces éléments plus en détail. Concernant le quatrième paragraphe de la
page 2, la Cour des comptes a constaté qu’il n’existait aucune donnée solide sur le
recouvrement des pensions, et Mme DOUVIN estime donc qu’il faudrait une formulation plus
nuancée.
Mme FILOCHE précise qu’il s’agit de la phrase : « Selon la fédération syndicale des familles
monoparentales, une famille sur cinq reçoit une pension alimentaire pour l’entretien des
enfants. »
Mme DOUVIN répète qu’il faudrait ajouter à cette formulation : « la Cour des comptes a
constaté qu’il n’existait aucune donnée solide sur le recouvrement des pensions », d’autant que
tout ce paragraphe s’appuie sur le rapport de la Cour des comptes.
Les intervenants s’accordent sur cet ajout.
Concernant le paragraphe relatif au Revenu de Solidarité Active, Mme DOUVIN demande à ce
qu’il soit également sourcé (il s’agit également du rapport de la Cour des comptes), et que de
manière générale, les sources soient précisées pour l’ensemble du texte.
Mme POLSKI et Mme FILOCHE s’accordent avec cette demande.
Les participants, pour les paragraphes 1-1-4, 1-1-5 et 1-1-6 et suivants n’ont pas de remarques
particulières.
Mme DOUVIN, concernant la deuxième part fiscale supplémentaire accordée aux parents isolés,
demande là aussi que les sources soient indiquées (rapport de la Cour des comptes).
Mme POLSKI note une coquille dans le titre de ce paragraphe : il manque le « o » à
« monoparentales ».
Mme DOUVIN demande également que les sources des paragraphes relatifs à la « nature de la
mesure et bénéficiaires », au « maintien du quotient conjugal » et à « la demi-part » soient
précisées. Pour le paragraphe relatif aux mesures fiscales, il manquerait une conclusion émise
par la Cour des comptes qui relève que par nature, les dettes fiscales ne bénéficient qu’aux
ménages monoparentaux (ou autres imposables) – à placer avant le paragraphe 1-3.
S’agissant du tableau du paragraphe 1-4, Mme FILOCHE note qu’il est assez illisible
(particulièrement la dernière colonne) et qu’il vaudrait mieux le lire sur une seule page. Elle ne
comprend pas, d’autre part, la présence de points d’interrogation.
Mme POLSKI souhaiterait, puisque la mention « dispositifs insuffisamment redistributifs » sera
supprimée dans le tableau, que cela figure en fin de ce paragraphe – elle rappelle que cette
conclusion fait partie du rapport et pense qu’elle est éclairante.
Mme DOUVIN, dans ce cas, pense qu’il faut reprendre la formulation exacte de la Cour des
comptes : « dispositifs mal adaptés ».
Mme POLSKI confirme, et souhaite que cette phrase exacte soit indiquée et serve de conclusion
à la partie 3.
M. BARELLA, à propos du tableau évoqué par Mme FILOCHE, indique qu’il avait été préparé par
l’Inspection Générale à partir de l’ensemble des sources disponibles. Il précise que s’il comporte
des points d’interrogation, c’est parce que les chiffres n’existent ni auprès de la Cour des
comptes ni de la CAF. Si les intervenants estiment que ce tableau n’est pas utile, il est possible
de le supprimer.
Mme POLSKI juge qu’il est utile que le rapport comporte un tableau répertoriant les données
générales – il serait néanmoins bon qu’il soit présenté sur une seule page.
M. BARELLA indique que cela est possible, si le format paysage convient aux participants.
Mme POLSKI demande où se situe la source du tableau.
M. BARELLA répond qu’elle est notée « source : tableau mission ».
Mme DOUVIN ne sait pas ce que signifie « tableau mission ». Est-ce un tableau de la MIE ?
M. BARELLA explique que ce tableau synthétique est à disposition des participants comme un
document de travail ; les intervenants sont libres de l’utiliser ou non.
Mme POLSKI suggère d’indiquer la source pour chacune des données, pour toutes les lignes.
Mme DOUVIN propose plutôt que les sources soient notées à la fin.
Les participants s’accordent sur ce point.
Conseil de Paris
270/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Revenant sur la conclusion de la partie 3 et le rapport de la Cour des comptes, Mme DOUVIN
attire l’attention des intervenants sur le fait qu’il s’agit encore de la description du dispositif et
que le jugement de la Mission interviendra ensuite (chapitre 5 : préconisations).
Mme POLSKI confirme, mais précise que cette conclusion n’est pas celle de la Mission, mais que
cette appréciation émane de la Cour des comptes.
Sur le paragraphe 1 de la partie 3-2, Mme DOUVIN aimerait savoir où la dernière phrase
(commençant par « ce qui signifie ») se situe dans les rapports. Est-elle extraite du rapport de
l’Assemblée nationale ou de la Cour des comptes ?
Mme SMALICK, dans le sous-titre « selon l’Assemblée nationale et la Cour des comptes, les
dispositifs ne sont pas suffisamment concentrées sur l’aide aux familles monoparentales en état
de précarité », note que le rapport de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée
nationale stipule que ces mesures redistributives, sans le résorber, atténuent l’écart entre les
familles monoparentales et lesdits parents. Cela n’apparaît pas cohérent avec les autres
mentions du paragraphe.
Mme DOUVIN suggère de modifier le titre. S’il n’est pas possible de trouver un titre qui soit
valable pour les deux rapports (celui de la Cour des comptes et celui de l’Assemblée nationale),
il faudrait selon elle revoir le titre de façon plus neutre.
Mme POLSKI souligne que l’Assemblée nationale a qualifié la situation d’ « alarmante ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense que cette qualification émane de la Cour des comptes et
non pas de l’Assemblée nationale, et qu’il faut dissocier les deux.
Mme POLSKI indique que l’Assemblée nationale a qualifié d’ « alarmant » l’ensemble du
rapport. Elle demande à M. BARELLA d’éclairer les intervenants sur la source de la dernière
phrase du paragraphe : « ce qui signifie qu’une amélioration des mesures destinées aux familles
monoparentales (…) ».
M. BARELLA est quasiment certain que cette phrase existe bien dans le rapport de la Cour des
comptes tandis que M. JANODY, de mémoire, pense qu’elle est extraite du rapport de
l’Assemblée nationale : cette information est donc à vérifier.
Mme DOUVIN estime que le problème de cette partie est qu’il y est fait un amalgame entre le
rapport de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale et celui de la Cour des
comptes. Il faut donc indiquer précisément les sources. Elle demande que M. BARELLA propose
une nouvelle formulation de ce texte en ce sens. De cette façon, s’il faut revenir sur l’intitulé
du premier paragraphe, cela s’effectuera en toute connaissance de cause.
Les participants s’accordent sur ce point.
Mme FILOCHE note d’autre part que le tableau est intitulé « tableau 1 », alors qu’il ne s’agit
pas du premier tableau du rapport.
M. BARELLA explique que les numérotations seront faites au moment de la fusion de tous les
documents.
Mme FILOCHE remarque également que les colonnes et lignes ne sont pas ajustées.
M. BARELLA prend acte de cette remarque.
Mme DOUVIN, sur la page 2 et après les paragraphes 3, 4 et 5, « après une redistribution qui
permet de réduire mais pas de résorber l’écart du niveau de vie mais pas du niveau de vie
médian, le niveau de vie d’un célibataire avec enfant (…) représente après tous les transferts
68 % » note une coquille : « dans » et non pas « sans », et à la dernière ligne de cette page
« ménages » et non « malages ».
Mme POLSKI demande, dans « le taux de pauvreté des enfants vivant dans une famille
monoparentale est de 38,4 % quand celui de l’ensemble des enfants est de 18 % », si ce dernier
taux se base sur toutes les familles ou sur toutes les familles sans les familles monoparentales ?
M. BARELLA répond que cela se base sur toutes les familles, il s’agit d’une moyenne.
Mme FILOCHE suggère alors de le préciser. D’autre part, une note « 1 » renvoie à un graphique
(« cf. le graphique proportion des enfants vivant dans les familles en situation de pauvreté »).
Où ce graphique se situe-t-il ?
M. BARELLA indique que ce graphique se situe dans la première partie et qu’il n’a pas été
possible à ce stade de faire des liens hypertextes, bien que cela soit néanmoins prévu.
Mme FILOCHE propose de faire peut-être référence à la page précise où se situe le graphique.
Conseil de Paris
271/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI, sur la troisième phrase du 1.1.2, page 2, demande si « en général, ils sont bien
appréciés » fait bien référence aux styles de niveau de vie. Dans ce cas, il faut peut-être éviter
de mettre cette phrase à la ligne.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite intervenir sur la fin du paragraphe : « ce qui prouve
que le fondement familial (…) la politique fiscale augmente les inégalités » et voudrait savoir qui
a dit cette phrase. Est-ce le rapport de l’Assemblée nationale ? Le groupe UMP ne peut souscrire
à cette prise de position et en demande donc la source. Cela ne lui paraît pas juste, dans la
mesure où la politique fiscale…
Mme POLSKI l’interrompt pour lui préciser que cela fait aussi référence à l’intervention de
Martin HIRSCH, qui, de mémoire, expliquait que si une réforme devait être menée, elle devait
être fiscale et porter sur les quotients familiaux.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime qu’il ne faut pas confondre politique familiale et
politique fiscale. Il lui semble aussi que, par nature, ces mesures bénéficient aux ménages
imposables.
Mme FILOCHE est d’accord sur ce point, mais pense qu’il existe aussi des crédits d’impôts pour
certains foyers non imposables.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT indique que le souhait est surtout de bien indiquer les sources,
le groupe UMP ne pouvant admettre cette conclusion si elle émane de la Mission.
M. BARELLA souligne qu’une intervention de M. HIRSCH portait en effet sur ce sujet, en
attendant le compte rendu officiel.
Mme DOUVIN estime que ce texte ayant été rédigé avant l’intervention de M. HIRSCH, il est
donc demandé de disposer des sources exactes.
M. BARELLA indique qu’il s’agit du rapport de la Cour des comptes et lit le passage extrait de la
synthèse finale : « Une politique de lutte contre la pauvreté nécessite également de cibler
davantage les transferts fiscaux et sociaux sur les familles monoparentales et défavorisées, en
particulier les aides fiscales destinées aux parents isolés ne bénéficient pas aux foyers non
imposables et l’avantage fiscal qui en résulte est concentré sur les foyers les plus aidés. »
Mme DOUVIN est d’accord pour citer cette formulation, mais cela ne correspond pas selon elle
au texte du rapport de la Mission.
Mme POLSKI propose à l’Inspection générale, sur la base du compte rendu de M. HIRSCH et la
base de la Cour des comptes, de reformuler en indiquant les sources.
M. BARELLA confirme et indique que le compte rendu est disponible sur le répertoire.
Mme DOUVIN précise que la demande est de sourcer, mais aussi de citer les propos exacts.
Mme POLSKI pense qu’il s’agit de la conclusion émanant de plusieurs sources.
Mme DOUVIN affirme son désaccord sur ce point, et ne souhaite pas une reformulation de
plusieurs déclarations, mais l’attribution des sources aux organismes concernés. Par ailleurs, elle
note qu’à la dernière phrase de cette page, il manque un verbe : « cette mesure pourrait être
financée. »
Concernant la page 4 et le paragraphe se situant sous le tableau, « Cependant, Paris figure dans
les villes dont les capacités d’accueil théoriques pour 100 enfants sont les plus élevées », Mme
DOUVIN pense que l’appréciation d’une « politique active » sur ce point est prématurée –
s’agissant pour l’instant d’un état des lieux.
Mme FILOCHE estime que cette politique active fait partie du constat général. Les capacités
d’accueil de Paris parmi les plus élevées de France traduisent une politique active.
Mme DOUVIN demande si le taux de couverture des besoins de 37,5 % pour la capitale est
satisfaisant. Elle apprécierait que la Mission, à ce stade, se contente des chiffres qui sont
d’ailleurs, selon elle, explicites, et de réserver les appréciations pour la suite.
Mme POLSKI interroge Mme DOUVIN : dans ce cas, la demande est-elle de déplacer cette
remarque ?
Mme DOUVIN répond que sa demande porte sur la suppression de la mention : « du fait d’une
politique active », réservant cela pour les appréciations.
Mme FILOCHE ne pense pas que cette mention corresponde à un point de vue, mais bien à un
fait.
Mme DOUVIN estime qu’il s’agit d’un jugement de valeur.
Conseil de Paris
272/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT souhaite rappeler qu’un tiers seulement des enfants sont pris en
charge.
M. BARELLA, de mémoire, indique que cela figurait dans l’analyse PQE.
Mme DOUVIN demande si cette analyse est une analyse de la Ville.
M. BARELLA répond qu’il s’agit d’une analyse du gouvernement.
Les participants souhaitent dans ce cas que la source soit clairement notée.
M. BARELLA interroge les participants : si après vérification, il s’avère que cette mention ne
provient pas de l’analyse PQE (programme qualité efficience), faudra-t-il la supprimer ?
Mme DOUVIN répond qu’il faudrait seulement supprimer : « du fait d’une politique active ».
Mme POLSKI pense que dans un rapport, si le constat est celui d’une politique active, cela
correspond à un fait. Elle suggère d’en discuter à nouveau après vérification des sources.
Mme FILOCHE ajoute que la moyenne en France est de 10,6 et que la moyenne du département
est de 18. Au vu de ces éléments, le taux à Paris répond bien à un choix de la Ville d’assumer
une politique volontariste en matière d’accueil des enfants.
Mme DOUVIN estime que les besoins à Paris en la matière sont sans comparaison avec les
besoins des autres départements.
Selon Mme POLSKI, la densité moyenne tient compte de ces besoins et du nombre d’habitants.
Les participants s’accordent pour discuter à nouveau de ce point après vérification des sources.
Sur la page 6, et le premier paragraphe : « selon ce rapport, le bilan du RSA est décevant
puisque les gains à la reprise d’emploi sont moindres pour les familles monoparentales que pour
les couples ; il est donc nécessaire de renforcer l’accompagnement à l’emploi », Mme
CHERIOUX de SOULTRAIT exprime le désaccord du groupe UMP avec le terme « décevant », qui
est une interprétation du rapport de l’Assemblée nationale – qui parle « d’efficacité relative ».
Le groupe UMP renvoie donc l’IG aux termes exacts du rapport.
M. BARELLA explique que sur ce type de mention, il est possible soit de mettre intégralement
entre guillemets les citations du rapport telles quelles, auquel cas ce n’est pas modifiable, soit
la Mission souhaite effectuer une analyse au vu de ce qui est dit ou repéré.
Mme POLSKI propose donc de noter la citation telle quelle.
Mme FILOCHE estime qu’au-dessus de ce paragraphe, il est assez étrange d’employer la
troisième personne du singulier, puis la deuxième personne du pluriel. Il faut rédiger à nouveau
d’une manière moins adressée et personnelle.
• Partie IV
Mme DOUVIN note que pour la partie suivante, la présentation du groupe PS-RGA diffère
beaucoup du texte commun. Néanmoins, les éléments de fond sont en grande partie similaires.
Le groupe UMP est donc d’accord avec la présentation du groupe PS-RGA à quelques remarques
près.
Pour le grand titre du 1, le groupe UMP demande à conserver le titre initial « les dispositifs
parisiens ».
Mme POLSKI propose d’ajouter une phrase liminaire précisant que l’idée de la prise en compte
des foyers monoparentaux est assez spécifique à la Ville de Paris – ne s’agissant pas d’une
compétence des municipalités ni du Département, il serait donc important d’expliquer en
introduction que cette compétence n’est pas celle des collectivités.
Mme FILOCHE souligne que Paris est quasiment la seule ville à disposer d’une délégation
Familles.
Mme POLSKI est donc favorable à la demande du groupe UMP de lisser le titre « les dispositifs
parisiens » avec l’ajout d’une phrase factuelle expliquant que la Famille est une compétence
d’Etat.
Selon Mme CHERIOUX de SOULTRAIT, ce n’est plus le cas depuis le RSA qui impose aux
Départements de prendre en charge les familles monoparentales.
Mme POLSKI estime que la compétence globale de la famille est néanmoins une compétence de
l’Etat.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense qu’il s’agit ici de la problématique spécifique des familles
monoparentales.
Conseil de Paris
273/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE ajoute que toutes les familles monoparentales ne sont pas au RSA et que cette
thématique dépasse largement le cadre des minima sociaux.
D’après Mme CHERIOUX de SOULTRAIT, la politique de la Ville de Paris à ce sujet relève quand
même principalement des minima sociaux.
Mme FILOCHE exprime son désaccord sur ce point.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime qu’il s’agit à Paris d’une politique sociale de la famille.
Mme POLSKI demande si le groupe UMP est d’accord avec le fait que la famille relève de la
compétence de l’Etat.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT confirme.
Mme POLSKI pense qu’il est donc possible de l’indiquer dans le rapport, avant de préciser que la
Ville de Paris mène des actions en ce sens.
Pour M. BARELLA, une introduction peut être ajoutée avant cette partie. Est-ce qu’une
proposition de rédaction de l’un des groupes irait dans ce sens, ou est-ce que l’IG doit faire une
proposition tenant compte de la sensibilité globale de l’état des lieux ?
Mme FILOCHE propose que soit indiqué que la famille est une compétence de l’Etat, mais que
cela n’empêche pas la Ville de Paris de mettre en place des dispositifs spécifiques.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT s’accorde avec cette proposition.
Le groupe UMP note d’autre part (page 1) que la délégation Familles à la Ville de Paris existait
avant 2001, et a été créée en 1989. Même si Olivia Polski a indiqué lors d’une audition que la
délégation Familles a été créée en 2001, après vérification, tel n’est pas le cas.
Mme POLSKI remercie donc l’Inspection Générale de bien vouloir vérifier ce point.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT note qu’à la dernière ligne de cette même page 1, il ne s’agit
pas des foyers, mais des familles monoparentales.
Mme POLSKI indique que ce passage fait référence à l’audition d’Olivia Polski.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT demande alors que des guillemets encadrent la citation.
Mme POLSKI s’accorde avec ce point.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT suggère « les foyers monoparentaux, terme employé par Olivia
Polski ».
Mme FILOCHE explique qu’au paragraphe 1-2 il serait sans doute souhaitable pour des raisons de
clarté d’avoir le coût total de PLSF.
Mme DOUVIN estime qu’il est difficile de travailler, étant donné que le texte dont disposent les
deux groupes n’est pas le même – même si le groupe UMP est d’accord pour faire remonter la
mention du logement plus haut dans le rapport.
Mme POLSKI souligne que le texte du PS-RGA a été transmis voilà quatre semaines, selon le
calendrier demandé.
Mme DOUVIN ne voit pas où se situe le texte initial rédigé parmi les remarques du groupe PSRGA.
Mme POLSKI, comme le texte initial a simplement été présenté d’une autre manière, pense
qu’entre-temps, ce texte a été réécrit.
M. BARELLA précise qu’il n’y a pas eu de réécriture, mais pense que le document dont disposent
les participants est en mode correction, avec des corrections non acceptées. La seule solution,
selon lui, est de mettre à disposition sur le répertoire partagé un seul document et que la
discussion en séance porte sur ce document unique, après par exemple que le président et la
rapporteur se seront mis d’accord sur les mises en forme.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT indique, en tant que rapporteur, son accord pour commencer le
paragraphe par la délégation Famille, de la manière dont cela a été corrigé, et son accord pour
faire figurer tout de suite en 1.2 ce qui concerne le logement. Il est demandé en revanche, pour
le logement, de se baser sur le texte initial (correspondant aux pages 28 et 29 sur le texte
commun) en l’abondant éventuellement du texte proposé par le groupe PS-RGA. Est-il possible
de considérer cette partie sur le logement à partir du texte initial et commun ?
Mme FILOCHE pense que, dans la façon dont les éléments sont précisés dans la partie
1-2 du texte dont elle dispose, il est intéressant que soient indiqués le but et les critères du
dispositif ainsi que le nombre de familles qui en sont bénéficiaires. Le fait d’avoir le même
schéma pour toutes les aides permet de comparer par exemple les différents critères, et cela
n’alourdit pas le texte outre mesure selon elle.
Conseil de Paris
274/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN exprime son désaccord sur l’idée de faire figurer ou non certains éléments. La
mission étant centrée sur les familles monoparentales ; ce n’est pas ici selon le groupe UMP
l’occasion de décliner toutes les aides sociales ouvertes à toutes les familles.
Mme POLSKI indique que tel est pourtant le cas pour les dispositifs nationaux précédemment
exposés.
Mme DOUVIN, pense que les dispositifs « l’aide aux familles en cas de chutes brutales de
ressources », « l’aide à l’énergie », « l’aide au départ en vacances », « Paris forfait familles »
« l’aide centrée sur les enfants » ne concernent pas spécifiquement les familles
monoparentales ; ou alors elle demande à ce que soit indiqué le nombre de familles
monoparentales concernées par de tels dispositifs.
Mme POLSKI, revenant aussi à la demande initiale de définition de la famille monoparentale et
des foyers monoparentaux, souligne que le groupe UMP a souhaité conserver le terme de
« famille » afin de ne pas stigmatiser. Ces familles monoparentales répondent donc à des
dispositifs de droit commun énumérés ici comme les dispositifs nationaux ; ceci afin d’observer
quels sont les dispositifs qui peuvent bénéficier aux familles monoparentales.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT estime que certains des dispositifs évoqués ne concernent pas
uniquement les familles (« aide à l’énergie » « Paris louez solidaire »), mais sont destinés à
l’ensemble des Parisiens. D’autres sont destinés uniquement aux familles et d’autres encore aux
familles monoparentales. Elle pense donc qu’il faudrait les dissocier, avec peut-être des
éléments sur la politique sociale envers les familles menée par la Ville, en précisant bien qu’il
s’agit d’une politique sociale.
Mme POLSKI souligne que l’aide à l’énergie est « Paris énergie familles ». De plus, elle indique
que jusqu’à présent, les auditions ont montré que la famille monoparentale n’était pas un
statut. Il n’existe donc pas de chiffres concernant ces aides spécifiques. Il s’agirait donc de
lister les dispositifs destinés aux familles dont bénéficient notamment les familles
monoparentales.
Mme FILOCHE ajoute que les dispositifs nationaux sont présentés de la même manière : l’ARS,
les allocations logements par exemple ne concernent pas non plus les familles monoparentales.
Supprimer tout ce qui a trait aux familles en conservant seulement ce qui est relatif aux familles
monoparentales n’aurait pas de sens, et ce n’est pas dans cette direction que la Mission souhaite
évoluer.
M. CARON-THIBAULT est d’accord avec ce point de vue et pense que le parallélisme des formes
est l’argument le plus important. Il rappelle également que le but de la Mission est d’évaluer
l’efficacité sociale des mesures mises en place pour les familles au prisme de la
monoparentalité. L’intérêt de montrer toutes les aides en place et d’ajouter peut-être une
phrase indiquant que ces allocations sont destinées à l’ensemble des familles est justement de
s’interroger sur cette efficacité.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose que ces aides figurent, mais de réduire la liste, en
précisant qu’un certain nombre de dispositifs sont mis en œuvre pour les familles, mais sans
forcément les développer de façon exhaustive.
Mme POLSKI dit être favorable à des propositions plus précises, mais elle pense que le principe
est d’étudier justement l’objet et les conséquences de ces mesures dont bénéficient les familles
monoparentales.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT maintient sa demande de rédaction à partir du texte initial pour
le paragraphe 1-2-1, amendé si besoin, et suggère qu’à partir du 1-2-2 (« aide aux familles en
cas de chute brutale des ressources ») soit ajouté un paragraphe introductif spécifiant que
figurent ensuite des aides destinées à toutes les familles et dont les familles monoparentales
peuvent bénéficier. Elle demande également que la rédaction du passage suivant soit éclaircie,
quitte à indiquer l’intégralité en notes.
Mme POLSKI pense que l’idée est de faire l’état des lieux des dispositifs dont bénéficient les
familles monoparentales et estime que l’idée de faire simplement une liste n’est pas
acceptable, car cela ne décrit pas ce qui existe aujourd’hui à Paris. En revanche, elle est en
faveur d’une précision comme suit : « Nous allons décrire ci-après les dispositifs qui ne
concernent pas uniquement les familles monoparentales, mais toutes les familles », et pense
que dans ce cas, il faudrait préciser de la même manière le descriptif des dispositifs nationaux.
Conseil de Paris
275/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Elle pense néanmoins qu’il n’est pas possible de décrire les dispositifs à Paris sans décrire un
minimum leur objet.
Mme FILOCHE souligne que ces aides n’ont pas été décrites auparavant et existent uniquement
à Paris, elles ont toute leur justification à être détaillées. Elle apprécie donc le fait que la liste
soit harmonisée, afin de savoir quel est le coût, quel est le nombre de bénéficiaires, et quels
sont les critères pour en bénéficier – même si cela couvre trois ou quatre pages, d’autant qu’il
serait possible, grâce à la mise en forme, de réduire ce nombre de pages.
Mme POLSKI note qu’en outre, 22 à 23 pages décrivent les dispositifs nationaux, et 26 à 27
pages décrivent les dispositifs parisiens, ce qui ne lui semble pas excessif étant donné que
l’objectif de la mission porte sur les familles monoparentales à Paris.
Mme DOUVIN souhaite que ces éléments soient formulés d’une manière différente et plus
lisible, et a l’impression que la présentation actuelle s’apparente à un catalogue ou à un
formulaire administratif. Elle demande à M. BARELLA s’il est possible que ces données figurent
autrement.
M. BARELLA répond que tout est possible, à partir du moment où les intervenants se mettent
d’accord pour une typologie. La présentation actuelle, quelque peu exhaustive, a été pensée
ainsi afin de permettre à la MIE de formuler des propositions en toute connaissance de cause.
D’autre part, il est certain qu’il aurait fallu disposer, pour les mesures qui concernent toutes les
familles, de l’impact sur les familles monoparentales ; mais parfois les chiffres n’existent pas.
Mme DOUVIN demande si la mission est d’accord sur deux points :
• préciser pour les dispositifs nationaux et les dispositifs parisiens qu’ils sont à destination
de toutes les familles, et pas seulement pour les familles monoparentales ;
•
faire figurer les mesures sous une forme rédigée qui ne donne pas l’impression d’avoir à
faire à un formulaire administratif.
Mme FILOCHE pense qu’en effet, la présentation sous forme de carrés ne rend pas le texte très
lisible. Il serait sans doute préférable que la liste soit organisée de façon thématique
(allocations, aides à l’énergie et aides pour les enfants, par exemple) et que la numérotation
actuelle soit supprimée.
Selon Mme DOUVIN, cela ne suffit pas, et il faut aussi revoir la rédaction elle-même.
Mme POLSKI s’accorde avec cette demande : est-il possible que l’Inspection générale revoie ce
passage de façon à la fois rédigée et synthétique ?
M. BARELLA interroge les intervenants : de quel document source faut-il partir pour les
corrections ? Il lui semble que la difficulté, à entendre les participants, réside surtout dans les
titres et les sous-titres.
Mme DOUVIN note qu’il existe beaucoup de différences entre les deux textes, concernant la
partie sur le logement, par exemple.
D’après Mme POLSKI, le texte a évolué depuis que le groupe PS-RGA a effectué ses corrections,
sans doute au fur et à mesure des auditions, et elle tient à disposition de tous les différentes
versions afin de constater les changements entre les versions.
Mme DOUVIN estime que les deux textes ne disent absolument pas la même chose : le premier
fait ainsi état du pourcentage de familles monoparentales locataires du parc social et indique
comment sont effectuées les attributions de logement social dans le cadre de l’accord politique
départemental. Ensuite, sont évoqués les dispositifs Louez solidaire et le prêt Paris logement à
0 %. Tandis que dans le texte du groupe PS-RGA, il n’est pas question de ces éléments.
Mme POLSKI, propose que l’Inspection Générale retravaille sur le texte initial et le groupe
socialiste fera à nouveau part des remarques, y compris de changement de structure, à partir de
ce travail.
Mme DOUVIN accepte avec une suggestion supplémentaire : il est demandé à M. BARELLA de
bien vérifier les chiffres indiqués en page 29, et le groupe UMP propose, à la suite de cette
partie relative au logement, de faire figurer le paragraphe du groupe PS-RGA sur la location, les
critères et les montants de l’aide.
Mme POLSKI note que le texte dont dispose le groupe UMP comprend 29 pages, tandis que celui
du groupe PS-RGA en fait 27, il est donc difficile d’en discuter.
Conseil de Paris
276/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN corrige : le texte du groupe UMP fait en réalité 36 pages.
M. BARELLA explique que les tailles de caractère peuvent différer.
Mme POLSKI propose donc de demander à l’Inspection générale de travailler sur le texte, de
manière qu’il soit à la fois synthétique et rédigé, et par conséquent il faudra que la Mission
revoie cette version corrigée. Il est en effet compliqué de discuter de la suite du texte, dans la
mesure où les deux versions diffèrent.
Mme DOUVIN pense qu’il est possible de discuter dès à présent du schéma départemental.
Mme FILOCHE souligne que la partie 1-3 relative à l’accompagnement social et à l’emploi n’est
constituée que des retranscriptions des auditions.
Les autres participants indiquent qu’il n’y a rien, sinon la mention « audition ».
Mme POLSKI demande à l’Inspection générale si les éléments des auditions sont aujourd’hui à
disposition et peuvent donc être intégrés au rapport de manière résumée.
M. BARELLA indique que l’Inspection générale ne dispose pas aujourd’hui de tous les comptes
rendus et qu’il faut donc faire le point avec le répertoire.
Mme POLSKI suggère alors, dès que cela sera possible, de synthétiser les auditions
(accompagnement social, RSA majoré, etc.). Concernant le schéma départemental de
prévention et de protection de l’enfance, il est également suggéré de compléter l’audition de
Geneviève Gueydan et de son collaborteur.
Mme DOUVIN estime que le texte initial (1-4) donne des éléments plus généraux et introduit
bien la question. Il faut donc le conserver.
Mme POLSKI est d’accord avec cette suggestion et pense que cela n’empêche pas de compléter
à partir des auditions.
Mme DOUVIN résume les propositions ainsi : reprendre dans cette partie le texte initial page 1
et 2, en ajoutant à la fin une mention, et le texte du groupe PS-RGA car les deux sont
complémentaires.
Mme FILOCHE demande de quel texte il s’agit précisément.
Selon Mme DOUVIN, il est impossible de travailler, dans la mesure où le groupe PS-RGA n’a pas
apporté le texte dans sa version initiale. Elle suggère donc d’ajouter au texte initial celui du
groupe PS-RGA et de travailler par la suite sur la version ainsi modifiée. Elle ajoute que
l’adjointe au Maire chargée de la Protection de l’enfance avait précisé qu’il serait important de
dire qu’une famille monoparentale ne signifiait pas forcément une famille à problèmes.
Les participants s’accordent sur ce point.
Mme POLSKI pense qu’il faudra de toute façon compléter ce travail, notamment à partir des
synthèses des auditions. Elle propose d’arrêter la discussion car le travail sur deux textes
différents s’avère trop ardu.
Mme DOUVIN suggère de définir la méthode de travail pour la prochaine séance.
Mme POLSKI rappelle qu’il a été convenu de se baser sur le texte initial, avec des éléments
reformulés. Les demandes du groupe PS/RGA seront à nouveau effectuées, à partir de cette
version ainsi modifiée.
Mme DOUVIN indique que la prochaine séance sur le texte aura donc lieu la semaine suivante,
dans l’attente des contributions de M. BARELLA, et qu’il faut bloquer une date pour le vote sur
le texte dès à présent, car le rapport doit être remis au Maire le 15 avril. Elle propose le mardi
12 avril au matin.
M. CARON-THIBAULT informe les participants qu’il ne sera pas libre le matin.
Mme DOUVIN demande s’il est possible de prévoir une séance le mardi 12 avril dans l’aprèsmidi.
Les participants s’accordent sur cette date, à 14h30, le mardi 12 avril.
Mme POLSKI est d’accord sur le principe de cette date, mais estime qu’il est compliqué d’en
discuter en l’absence du Président Ian BROSSAT.
Mme DOUVIN indique que cette proposition est formulée en accord avec M. BROSSAT et que le
calendrier ne laisse pas d’autre choix.
Mme POLSKI pense qu’il faut néanmoins en discuter à nouveau dans le cadre de son groupe et
de la majorité, d’autant qu’il s’agit d’une semaine de vacances. Il pourrait être possible de
prévoir cette séance plutôt le 7 ou le 8 avril.
Mme DOUVIN est très sceptique quant à la réalisation de ce calendrier.
Conseil de Paris
277/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme POLSKI aimerait vérifier que les élus du groupe PS-RGA sont bien disponibles le 12 avril.
M. BARELLA indique qu’après le vote, il est souvent nécessaire de procéder à des ajustements,
et cela peut prendre deux jours pour effectuer des remises en forme. Il peut aussi y avoir des
demandes de synthèse sous l’autorité du Président ou du rapporteur. Il confirme que prévoir la
réunion le plus en amont possible semble raisonnable.
Mme DOUVIN espère dès lors que le groupe de travail sera prêt le 8 avril, mais se montre
dubitative.
M. BARELLA propose d’effectuer d’ores et déjà une fusion de documents pour faciliter le travail
de la Mission, qui disposera ainsi d’un document unique (avec plan et intitulés) dans le
répertoire partagé. Il faut donc que les propositions soient regroupées en amont, car ce point
est sans doute le plus discuté (avec demande d’évaluation, par exemple) dans une telle phase
de travail, et que cela soit disponible en document partagé.
Mme DOUVIN suggère que le 24 mars, la partie 4 soit achevée et que les parties 1 et 2 soient
revues et fusionnées. Le jeudi 31 sera aussi certainement une séance dense, avec dépôt et
présentation des propositions, et avec peut-être une demande d’évaluation des propositions. Le
calendrier est donc serré, puisqu’une semaine seulement séparerait cette séance du vote s’il est
prévu le 7 avril.
Mme POLSKI pense que dans ce cas, il faudra sans doute ajouter des séances.
Mme DOUVIN exprime le regret que personne ne puisse l’accompagner à la visite prévue après
cette réunion.
Mme FILOCHE souligne que deux personnes seulement assistaient à la visite de la matinée.
M. BARELLA suggère, pour éviter les confusions, de mettre le document en discussion en format
PDF. Bien entendu, si un groupe souhaite disposer de ce document sous un autre format, cette
demande sera acceptée, mais cela permettra d’avoir une référence.
Les participants acceptent cette suggestion.
Mme POLSKI remercie les intervenants et lève la séance à 16h10.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 24 mars 2011
Début de réunion : 14h40
M. Brossat lance la réunion et propose de revenir sur la dernière partie du rapport sur les familles
monoparentales, à savoir la 4ème partie devenue la 3ème partie après fusion entre les 2. Il propose de
travailler ensuite sur l'introduction afin de s'assurer que celle-ci et les modifications réalisées
conviennent à chacun. Enfin, il suggère de constater que, dans la 1ère partie, tous les problèmes ont
été résolus. Il demande à l'assemblée si cet ordre du jour lui semble raisonnable.
Mme Polski explique que les élus de son parti n'ont pas eu beaucoup de temps pour revoir le
document envoyé. Elle précise qu'ils auront des petites remarques sur l'introduction. Elle ajoute qu'il
sera nécessaire sans doute de bénéficier d'un peu de temps pour revoir le texte avant le vote.
Conseil de Paris
279/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Brossat souligne que l'ordre du jour est désormais établi. Il rappelle que la date du 12 avril avait
été évoquée pour le vote du rapport pour une remise avant le 15 avril. Il demande si cette date
convient.
Mme Polski acquiesce mais précise que son groupe préférerait fixer une séance avant le 12 avril à
cause des congés. De plus elle estime que les 3 jours entre les 12 et 15 avril ne sont pas suffisants pour
la relecture, soulignant qu'il restera sans doute des modifications après le vote.
M. Brossat s'oppose à cela. Il demande que les modifications interviennent avant le vote.
Mme Polski précise qu'il ne s'agit pas d'amendements mais de remarques ou modifications au
moment du vote et qu'il serait utile d'avoir le temps de les prendre en considération.
M. Brossat assure qu'il veillera à ce que ça soit le cas. Il demande si les autres participants sont
d'accord pour modifier cette date.
Mme Douvin préfère conserver la date du 12 avril car elle estime qu'il sera nécessaire de travailler
jusque-là et que la séance de vote n'est pas une séance de modifications car le travail est fait en amont.
Mme Polski propose des dates la semaine précédant celle du 12 avril.
Mme Douvin rappelle que la séance du 7 avril sera une séance de travail et qu'elle engendrera
certainement des modifications du texte. Elle souligne que le texte ne pourra donc pas être
définitivement corrigé le lendemain pour une nouvelle séance.
Mme Polski estime que cette séance du 24 mars devrait permettre d'évoquer les dernières
modifications sur le texte.
Mme Douvin conteste cela, rappelant, d'après l'ordre du jour, que seules certaines parties seront
évoquées.
Mme Polski demande ce qui est prévu pour la séance du 7.
Mme Douvin pense qu'il sera sans doute nécessaire de retoucher encore une fois l'ensemble du texte.
Mme Filoche et Mme Polski proposent d'ajouter une séance quelques jours avant, le 4 ou le 5 avril.
Mme Douvin souligne qu'il faut consulter les membres de la mission qui ont prévu de leur côté des
dates différentes de celles-ci.
Mme Polski rappelle qu'elle avait déjà fait part de ses réticences auparavant.
Mme Douvin pensait que des pouvoirs étaient conférés pour que la mission puisse voter mais une
personne lui assure que non. Elle propose de se renseigner à ce sujet.
M. Najdovski prévient de son absence la semaine du 11 ce qui l'empêchera donc de participer à un
éventuel vote à cette date.
M. Brossat assure qu'aucun pouvoir n'est dévolu pour le vote. Il souhaite la tenue d'une nouvelle
séance de travail avant la séance de vote et précise qu'il ne souhaite pas de séance de travail et de
modification après le vote. Selon lui, une fois le rapport voté, il n'est plus possible d'y revenir. Il
propose donc une séance de travail le 7, aussi longue que nécessaire, et la tenue le lendemain d'une
séance uniquement consacrée au vote avec un rapport propre, sur lequel il n'y ait pas de modification.
Il souligne la difficulté pour l'Inspection générale de tout rectifier dans la nuit du 7 au 8.
Mme Douvin demande à celle-ci, si cela lui semble possible.
M. Barella prévient que cela lui semble certes possible mais qu'une validation est souvent nécessaire
avant le vote. Aussi, il précise que le président et le rapporteur devront être présents au téléphone.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Brossat propose que la séance de travail se déroule le jeudi matin 7 avril afin que l'Inspection
générale travaille l'après-midi et que chacun ait le temps de vérifier que tout est correct. Le vote
interviendrait le vendredi matin 8 avril.
Mme Douvin rappelle que Joëlle Chérioux de Soultrait a prévenu depuis longtemps qu'elle ne serait
pas disponible le 8.
Mme Filoche et Mme Polski proposent d'avancer le planning d'une journée.
M. Brossat reprend cette proposition qu'il juge raisonnable. La séance de travail aurait lieu le
mercredi 6 avril après-midi et le vote interviendrait le jeudi 7 avril après-midi, les 2 à 14h30. Il ajoute
qu'un mail de communication sera envoyé en précisant ces éléments-là. Le problème est désormais
réglé.
Il propose de se lancer sur le travail de la partie 3, anciennement 4, le texte ayant été distribué.
M. Barella évoque plusieurs petites remarques. Il rappelle que la nouvelle partie 1 est issue des exparties 1 et 2 car la mission l'avait souhaité ainsi. Il ajoute que l'introduction a été envoyée aux
assistants de groupes voilà plusieurs jours mais comme il n’y a pas eu de réponse d'accord, celle-ci a
été intégrée dans le rapport général sans les observations des groupes de la mission. L'ex-partie 4 qui
concernait les dispositifs de la Ville est devenue une partie 3 à la demande des groupes. Cette fusion a
été effectuée en tenant compte de sous-parties thématiques (famille, logement, les plus fragiles). Il
souligne que si la mission a des désaccords ou modifications sur le plan, elle doit les signaler à présent
car plus l'Inspection s'approchera de la rédaction finale du rapport, plus il deviendra difficile de
procéder à des modifications de plan. Par ailleurs, M. Barella admet qu'à cause des délais très
restreints, le document n'a été envoyé que la veille à 19h, en tenant compte des observations de part
et d'autre. En travaillant à nouveau sur ledit rapport le matin même, l'Inspection générale a
néanmoins observé quelques petites modifications à réaliser, demandées par la mission et non encore
prises en compte.
M. Brossat propose de commencer par la partie 3 intitulée « la prise en compte des familles
monoparentales par la Ville de Paris » et de revenir sur l'introduction seulement à la fin de la séance. Il
demande quelles sont les remarques sur la page 52 du rapport. Personne ne s'exprime. Il interroge
donc la mission sur son avis concernant la page 53.
Mme Douvin revient sur la 1ère phrase du 1er paragraphe de la partie 3.1 : « si la famille... l'équipe
municipale » et rappelle qu'il avait été demandé des précisions à l'Inspection générale. Elle demande
que cette phrase soit reformulée en ajoutant les précisions sur la manière dont les études étaient
menées auparavant.
M. Barella signale avoir supprimé la référence contestée, à savoir « depuis 2001 ». Il précise que Mme
Douvin leur a transmis un document établissant qu'à cette date, il existait une délégation générale de
l'assistance publique, l'action sociale, l'enfance et la famille, Mme Marie-Thérèse Hermange en étant
titulaire. Il assure que le « depuis 2001 » a été supprimé.
Mme Douvin constate que la phrase n'a désormais plus vraiment de sens ni de cohérence.
Mme Filoche estime qu'il est intéressant de rappeler que la Ville de Paris, depuis X années, a décidé
de créer en son sein une délégation famille car cela n'est pas le cas dans beaucoup de villes.
M. Najdovski propose de remplacer « l'équipe municipale » par « la collectivité parisienne ».
M. Brossat demande à la mission si cela lui convient.
Mme Douvin assure que cela lui convient tout à fait mais elle émet une suggestion complémentaire.
Elle propose d'y ajouter en fin de phrase « et des correspondants Famille ont été nommés dans
chacune des directions de la Ville ».
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Najdovski propose de rédiger « une direction de la Famille et de la Petite Enfance a été créée en
2004 ». Il souligne que c'est une information factuelle et qu'il s'agit d'une sous-direction de la DASES,
créée en tant que direction en 2004.
M. Brossat reprend « une direction de la Famille et de la Petite Enfance a été créée en 2004 et des
correspondants Famille ont été nommés dans chacune des directions de la Ville ». Il demande si cela
convient à la mission. C’est le cas. Il l'interroge sur le caractère définitif de la page 52 et passe à la page
suivante.
Mme Polski rappelle que son groupe n'a pas eu le temps de la lire.
Mme Chérioux de Soultrait soulève 2 points concernant la page 53. Tout d'abord, elle évoque la
dernière phrase avant la partie 3.2. « Les foyers monoparentaux... l'ensemble des familles ». Selon elle,
il serait plus logique de rédiger « bénéficient comme les autres familles » au lieu de « directement ».
M. Brossat constate que l'amendement est accepté par l'Inspection générale.
Mme Chérioux de Soultrait évoque le 2nd point. Elle souhaite remplacer « foyers monoparentaux »
par « familles monoparentales ».
M. Brossat remarque que cela engendre des répétitions au sein de la même phrase.
Mme Chérioux de Soultrait propose de supprimer le morceau de phrase tout juste amendé et de
rédiger ainsi : « les familles monoparentales bénéficient des dispositifs destinés à l'ensemble des
familles ».
M. Brossat acquiesce.
Mme Chérioux de Soultrait revient ensuite sur la phrase du 3ème paragraphe de la partie 3.2.1 : « En
2002, l'ALPSES... de 0 à 25 ans ». Selon elle, il n'est pas vrai que l'Allocation Logement Famille
Monoparentale est ouverte à toutes les familles monoparentales puisqu'il existe des conditions de
ressources.
M. Brossat reprend les bribes de mots lancés à la volée par les membres de la mission : « en 2002,
l'ALPSES devient l'Allocation Logement Famille Monoparentale ouverte aux familles monoparentales
sous condition de ressources quel que soit le nombre d'enfants à charge ». Il constate que la
proposition a été acceptée et demande si la mission souhaite en émettre de nouvelles sur cette page. Il
considère que la page est donc validée, et passe à la page 54. De même, il passe à la page 55, puis à la
page 56.
Mme Filoche et Mme Polski rappellent qu'elles n'ont reçu qu'hier soir le document et qu'elles n'ont
pas eu le temps de le relire.
M. Barella souligne que l'envoi est intervenu à 18h45.
M. Brossat propose de ralentir le rythme.
Mme Filoche revient en arrière, sur la page 54, au niveau de la partie 3.2.4 « Paris Energie Famille ». Il
lui semble que le taux de couverture de cette allocation n'est pas inintéressant mais que cela
n'apparaît pas dans le paragraphe. Elle suggère de retrouver le chiffre et de l'insérer ici.
M. Brossat acquiesce.
Finalement, Mme Filoche se rend compte qu'il est déjà inscrit. Elle demande une précision
concernant la dernière flèche de la partie 3.2.4, à savoir si celle-ci doit être considérée comme
l'introduction du 3.2.5. Elle avoue ne pas comprendre le sens des flèches.
M. Barella confirme que ces flèches, lorsqu'elles ne se situent pas à l'intérieur des sous-titres,
demeurent difficiles à comprendre. Ceci étant, il ajoute que des textes ont été fusionnés. Il propose 2
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
solutions : supprimer la flèche lorsqu'elle n'est pas utile ou la basculer en titre 3. Il comprend que la
mission souhaite maintenir ce point et propose de changer le sommaire en conséquence.
M. Brossat demande si d'autres remarques sont à noter pour les pages 54 et 55.
Mme Polski en suggère une sur la page 55, au titre 3.2.6. Elle souhaite intégrer le mot « vacances » à la
fin du titre.
M. Brossat acquiesce et demande si quelqu'un a des remarques sur la page 56, puis 57. En l'absence
de réponse, il considère que cela est validé. Il demande si quelqu'un souhaite s'exprimer sur les
tableaux 47 et 48.
M. Caron-Thibault revient sur la page 56 et notamment les attributions de logements sociaux aux
familles monoparentales. Il propose d'ajouter des chiffres. Le nombre de familles monoparentales qui
sont demandeuses de logement social s'élève à 23,6 % et le nombre d'attributions sur le contingent
municipal. Il souligne qu'il ne parle pas du nombre de personnes qui en bénéficient aujourd'hui mais
de l'échelle du flux : le nombre d'attributions en 2009 par exemple aux familles monoparentales sur
Paris, sur le contingent municipal. Il assure qu'il dispose des chiffres et peut les transmettre. En
attendant de retrouver ceux-ci, il souligne qu'il doit être du même ordre, c'est-à-dire 23,6 %, soit ¼
des attributions de logements sociaux créés sur le contingent municipal. Pour 2010, les chiffres ne
sont pas encore calculés.
M. Brossat assure que l'idée d'intégrer ces chiffres est retenue et demande quelles sont les remarques
sur les pages suivantes.
Mme Polski revient à nouveau sur la page 55. Elle estime qu'il n'est pas possible de ne pas évoquer
les vacances arc-en-ciel puisque des budgets sans précédents sont consacrés pour le départ en
vacances des enfants et des ados. Elle assure que les enfants issus des familles monoparentales en
bénéficient largement.
M. Brossat reste sceptique sur le fait d'allonger la liste.
M. Caron-Thibault souligne que tous les dispositifs présentés sont à destination des familles et qu'il
s'agit là de la même chose.
M. Janody intervient pour dire qu'à part le chiffre de 7 000 enfants qui partent en vacances avec Arcen-ciel, il ne dispose d'aucun chiffre précis sur le départ des enfants issus de familles monoparentales.
Mme Polski reconnaît que la DASCO n'intègre sans doute pas ce type de données mais que le critère
des QE entre en considération. Or, elle rappelle que les mono-revenus instaurent une sorte de
sensibilité, les QE s'en ressentent. Y compris, chez les collégiens qui partent, il s'agit essentiellement
d'enfants issus de familles monoparentales.
M. Brossat demande si l'idée d'ajouter cela pose un problème à quelqu'un.
Mme Douvin affirme qu'elle n'y est pas opposée mais qu'il faudrait ajouter cet élément de manière
restreinte, sans quoi cela aboutirait à un catalogue vide de sens.
M. Brossat propose de simplement mentionner l'existence de ce dispositif. Il confirme que cet
amendement est accepté. Il demande s'il est possible de considérer que tout est correct jusqu'à la page
57, puis évoque les deux tableaux des pages suivantes.
M. Caron-Thibault revient sur les pages 56-57, concernant l'hébergement des familles
monoparentales en résidence sociale, en structure d'hébergement, il souhaite ajouter des chiffres.
M. Brossat confirme que des chiffres ont été fournis. Il souligne que cela ne devrait pas poser de
difficultés et demande si la mission souhaite évoquer de nouvelles remarques. Il tourne les pages
jusqu'à la page 60 et donne la parole au groupe UMPPA.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Douvin s'interroge sur le fait que dans la partie 3.2.8, il ne soit pas fait mention des conditions
de ressources et des critères.
M. Brossat souligne l'intérêt d'évoquer cela et demande à la mission si elle est d'accord. Il souligne
qu'il s'agit d'évoquer le fait que cela a été introduit depuis peu.
Mme Douvin souhaite qu'il soit écrit dans le rapport que cette allocation est distribuée « sous
conditions de ressources ».
M. Brossat propose d'ajouter également les plafonds. Il passe à la partie 3.3 page 60 toujours.
M. Caron-Thibault évoque une remarque sur le « CHRS. « Quand vous mettez, est ouvert aux pères et
mères isolés accompagnés d'enfants », il n'est pas ouvert qu'aux familles monoparentales. Il demande
à l'Administration de confirmer cela.
Il semble à M. Barella qu'il ne s'agit que des familles monoparentales.
M. Caron-Thibault précise que dans ce cas, cela vaudrait la peine d'expliquer qu'il s'agit
« uniquement » de ces parents isolés.
Mme Polski évoque une remarque globale sur ce chapitre. Elle souligne que des dispositifs sont mis
en place à destination des femmes qui subissent des violences mais que cela n'apparaît pas dans le
rapport. Selon elle, le titre 3.3.4 « au titre de la protection de l'enfance », ne correspond pas réellement
aux politiques mises en place dans le cadre des violences faîtes aux femmes. Elle souhaite introduire
ces éléments.
Mme Douvin demeure sceptique car, selon elle, les violences faîtes aux femmes sont quelque chose de
général et qui ne correspond pas seulement aux situations des familles monoparentales. Elle évoque
également les violences faîtes aux hommes, aux enfants.
M. Caron-Thibault souligne qu'à la suite de ces violences faîtes aux femmes, des cas de
monoparentalité se créent, avec des situations bien particulières qui doivent être prises en charge. Il
évoque la nécessité de mettre à l'abri la femme et les enfants dans ces cas-là de manière rapide, afin
d'aider ces familles qui ne pensaient sans doute pas se retrouver dans cette situation, à trouver une
place et une efficacité sociale.
Mme Chérioux de Soultrait demande à quel endroit les membres du groupe souhaitent intégrer cela.
Mme Polski rappelle la fragilité dans laquelle se trouvent ces familles et l'importance de signaler les
dispositifs existants.
M. Barella propose d'inclure cet élément dans la partie 3.3.3 ou 3.3.4. Il serait nécessaire de faire un
sous-titre de niveau 3 qui rappelle qu'il s'agit de dispositifs pour les familles monoparentales au
moment de la rupture.
M. Caron-Thibault signale qu'il existe aujourd'hui des places pour femmes battues et il évoque le fait
qu'il existe certainement des places d'urgence pour femmes battues avec enfants. Il insiste pour que
cela soit évoqué.
Mme Chérioux de Soultrait assure qu'elle comprend leur requête mais elle estime qu'il n'est pas
nécessaire de rentrer dans les descriptions des dispositifs.
Mme Filoche suggère que le fait de parler des femmes battues dans le cadre du planning des familles
monoparentales a un sens. De fait, cela induit des situations doubles.
Mme Chérioux de Soultrait demande s'il ne serait pas plus judicieux de parler de violences
intrafamiliales même si seuls 15 % d'hommes sont victimes de violences.
Conseil de Paris
284/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Polski est d'accord pour utiliser ce terme là mais affirme qu'il est nécessaire de rappeler qu'il
s'agit majoritairement de femmes.
Mme Chérioux de Soultrait préférerait qu'il soit fait mention de violences intrafamiliales et de
dispositifs spécifiques plutôt que de stigmatiser les femmes battues.
Mme Polski propose de parler de « violences intrafamiliales » et de préciser ensuite qu'il s'agit d'un
phénomène majoritairement subi par les femmes.
M. Barella propose d'ajouter un titre 3.3.4 : « l'accueil d'urgence ou les dispositifs d'accueil d'urgence
de familles suite à des violences intrafamiliales ».
Mme Polski précise que cela ne se résume pas à l'expression « dispositif d'accueil ».
Mme Chérioux de Soultrait propose de modifier cela par « dispositifs relatifs aux violences
intrafamiliales ».
Mme Polski acquiesce.
M. Caron-Thibault revient sur la partie 3.3 « pour les plus fragiles ». Il rappelle que c'est ici qu'il
faudrait évoquer les centres d'hébergement, résidences sociales dont il parlait plus tôt. Selon lui, il est
possible de l'intégrer ici dans la mesure où il ne s'agit pas de logement social mais d'hébergement. Il
évoque également le dispositif « louer solidaire » qui pourrait être intégré ici.
Selon Mme Douvin, il s'agit du parc locatif privé et non d'hébergement.
M. Caron-Thibault lui répond que tout cela est financé par de l'hébergement et qu'il ne s'agit pas de
logement social en tant que tel. Le but est d'assurer du turn-over selon lui, une rotation des personnes
accueillies qui peuvent rester 1 an ½ au maximum.
M. Barella demande à revenir au sommaire pour bien comprendre les changements.
M. Caron-Thibault revient au chapitre 3.2.7. Il propose d'enlever le paragraphe sur le loyer solidaire.
Puis sur le chapitre 3.3.1, il propose de l'appeler « l'hébergement », et non plus « les centres
d'hébergement » et d'y intégrer les loyers solidaires, de vérifier la notion sur le CHRS Charonne et
éventuellement de lister les CHRS ayant vocation à accueillir les familles. Il propose d'y ajouter
également les hôtels meublés et les résidences sociales.
M. Brossat remercie l'intervenant pour ses précisions.
Mme Chérioux de Soultrait souhaite que la numérotation soit établie de manière claire dans la
mesure où il existe désormais 2 chapitres 3.3.4. Elle interroge l'Inspection générale pour savoir si « les
centres maternels spécifiques », ancien chapitre 3.3.4, devient bien le chapitre 3.3.5.
M. Brossat confirme, et passe à la page 62.
Mme Polski évoque les dispositifs d'aide au retour à l'emploi des femmes développés par la Ville de
Paris. Elle trouve dommage que cette problématique du difficile retour à l'emploi des femmes ne soit
pas abordée dans le rapport.
M. Caron-Thibault revient sur la partie 3.4. Il juge que la question des services sociaux spécialisés et
des associations qui effectuent des missions de service public est très bien évoquée. Mais il est un peu
déçu du fait qu'il ne soit pas fait mention de l'action des services sociaux départementaux polyvalents
en tant que tels et avec un paragraphe précis.
M. Janody évoque le fait que l'emploi est évoqué, plus loin, dans le programme départemental.
Conseil de Paris
285/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Polski s'excuse car elle ne l'avait pas vu mais elle souligne qu'il serait tout de même intéressant
de mettre l'accent sur l'accès pour les femmes à l'emploi car il s'agit vraiment d'un axe développé par
la Ville selon elle.
M. Barella signale qu'au moment de la fusion, l'Inspection générale a repris la partie thématique
fournie par le groupe socialiste et apparentés. Selon lui, la difficulté porte sur le fait qu'en abordant les
choses de façon thématique, notamment « pour les plus fragiles », la tentation est de tout intégrer
dans cette catégorie.
Mme Polski précise qu'elle souhaitait intégrer cela non pas dans la partie « les plus fragiles » mais
dans celle de l'accompagnement à l'emploi.
M. Barella demande s'il s'agit bien du 3.4.
Mme Polski confirme. Il retire donc son hésitation.
M. Caron-Thibault revient sur sa question et se dit gêné qu'il ne soit pas fait mention du travail des
services sociaux en arrondissements. Il propose d'ajouter un chapitre spécifique dans le chapitre 3.4
« l'accompagnement social et dans l'emploi ».
M. Brossat demande s'il s'agit bien d'éléments à ajouter, cela est confirmé.
Mme Douvin revient sur la page 55. Les actions du service social polyvalent sur les familles
monoparentales y sont mentionnées, et le cumul des difficultés y est constaté. Elle souligne qu'il s'agit
là d'un dispositif logement et non d'un dispositif emploi. Elle demande donc à quel endroit il sera
introduit de manière à conserver une cohérence dans le plan.
M. Caron-Thibault propose d'ajouter un sous-chapitre à la partie 3.4.
M. Brossat demande si une autre personne souhaite réagir ou si la mission est d'accord pour intégrer
ces éléments avec les lumières de Christian Sautter qui prépare une synthèse sur ce point.
Mme Douvin rappelle que le chapitre 3.4 commence par les centres sociaux. Elle propose de l'ajouter
juste après ce 1er sous-chapitre, en 3.4.2.
M. Caron-Thibault souligne qu'il n'y a pas de centres sociaux dans tous les arrondissements alors
qu'il existe des services sociaux polyvalents dans tous les arrondissements. Il propose d'intégrer un
3.4.1 sur ces services, action de la DASES, et de repartir sur un 3.4.2 « les centres sociaux ».
M. Brossat affirme que la proposition est acceptée. Il passe à la page 63, puis à la page 64.
Mme Chérioux de Soultrait interpelle la mission sur l'accompagnement éducatif à domicile. Selon
elle, en se fondant sur le compte-rendu et les propos de Myriam El Khomri, il est important de noter
que cela ne concerne pas toutes les familles monoparentales afin de ne pas les stigmatiser. Elle
propose de reprendre les propos de l'intervenante entendue à ce sujet.
M. Caron-Thibault assure qu'il est d'accord avec Mme Chérioux de Soultrait. Il rappelle les chiffres :
un enfant sur deux pris en charge par la protection de l'enfance et souligne que cela donne
l'impression qu'il s'agit uniquement des enfants issus de familles monoparentales. Il propose de
chercher le nombre exact d'enfants issus de ces familles et qui sont pris en charge par la protection de
l'enfance.
Mme Polski reprend la dernière phrase du 1er paragraphe du chapitre 3.4.5 « c'est le cumul de
fragilités et... qui engendrent une situation de faiblesse ». Elle propose de conserver seulement « c'est
le cumul de fragilités qui engendre une situation de faiblesse ».
Mme Chérioux de Soultrait réfute cette idée car elle souhaite maintenir ce qui a été dit. Selon elle, le
paragraphe doit être réécrit en intégrant les propos de Myriam El Khomri.
Conseil de Paris
286/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Douvin rappelle que le terme de famille monoparentale ne doit pas avoir nécessairement une
connotation négative. Elle reprend ainsi les propos de l'intervenante citée, propos qui selon Mme
Douvin, correspondent bien à la situation.
M. Brossat demande si la mission a d'autres remarques concernant la page 64. N'ayant pas relevé de
nouvelles questions, il passe à la page 65.
Mme Chérioux de Soultrait revient sur le chapitre 3.4.6, sur la phrase du 2nd paragraphe : « L'Etat...
aux départements » mais elle est interrompue par Mme Polski qui souhaite émettre une dernière
remarque sur la page précédente et le chapitre 3.4.5. Elle demande s'il ne serait pas judicieux
d'intégrer tous les dispositifs de réussite éducative car elle précise que la mission dispose des chiffres
concernant les enfants issus de familles monoparentales. Elle propose d'interroger la DASCO à cet
égard. Elle rappelle que lors des auditions, les équipes pluridisciplinaires ont évoqué la réussite
éducative avec la mission. Elles seraient donc en mesure de leur donner des éléments sur ce sujet.
M. Barella signale que l'Inspection générale n'a rien trouvé à ce sujet et qu'elle n'a toujours pas
obtenu de réponse à la lettre du président au SG concernant l'ensemble des dispositifs et leur
évaluation.
Mme Polski demande s'ils ne peuvent pas solliciter la DPVI puisque la mission l'a déjà auditionnée.
M. Barella est d'accord pour s'adresser à la DPVI directement si les rapporteurs sont d'accord mais il
rappelle qu'il ne s'agit pas de court-circuiter le SG.
Mme Douvin demande s'il existe un rapport de l'Inspection générale sur la réussite éducative.
M. Barella acquiesce mais il souligne qu'il n'y est pas fait mention d'éléments sur les familles
monoparentales.
Mme Filoche assure que la DPVI dispose d'éléments à ce sujet.
M. Brossat souligne que, dans la mesure où cela a été évoqué lors d'une audition, il importe de se
tourner vers les comptes-rendus et d'ajouter des éléments au rapport si l'Inspection en trouve. Par
ailleurs, il demande la date à laquelle la mission disposera des comptes-rendus. Personne ne le
sachant de façon précise, il propose d'interroger les sociétés responsables. Il passe ensuite page 65.
Mme Polski interpelle la mission car elle vient de retrouver les chiffres : 35% des enfants, en réussite
éducative, sont issus d'une famille monoparentale. Ces éléments ont été rapportés lors de l'audition
de Gisèle Stievenard.
Mme Chérioux de Soultrait émet une remarque sur la page 65, à propos du 3.4.6 et du paragraphe
« L'Etat... aux départements ». Elle aurait souhaité en dire davantage et reprendre les propos de
Martin Hirsch lesquels lui semblent très clairs. Elle rappelle que la mission dispose de ces
informations à travers le compte-rendu qui lui a été adressé.
M. Caron-Thibault n'est pas tout à fait d'accord. Selon lui, Martin Hirsch est venu les mains dans les
poches. Il demande donc ce que Mme Chérioux de Soultrait souhaite valider. Celle-ci précise qu'il
s'agit d'évoquer les conditions du transfert de l'Etat au département.
Mme Filoche souligne que la phrase inscrite dans le rapport ne fait pas débat car elle est factuelle
alors que le groupe socialiste n'est pas nécessairement d'accord pour inscrire les autres propos de
Martin Hirsch.
Mme Chérioux de Soultrait accepte de ne rien ajouter.
M. Brossat passe à la page 66.
Mme Filoche revient sur la question des petites flèches dans le rapport car elle ne comprend pas
vraiment leur sens, si elles sont intégrées au paragraphe ou si elles en créent un nouveau.
Conseil de Paris
287/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Brossat propose de supprimer les flèches.
Mme Chérioux de Soultrait émet une remarque sur la page 67, et notamment la phrase sous le
tableau : « dans les projets d'établissement... est indiquée ». Elle signale l'importance d'être vigilant
car le règlement des établissements d'accueil de la petite enfance est en cours de refonte. Cette
affirmation du rapport pourrait ainsi être modifiée dans la mesure où il sera question, de façon très
précise, de mixité sociale et donc de prise en compte des familles monoparentales. Selon elle, ces
propos ne peuvent être conservés tels quels.
M. Najdovski abonde dans le sens de Mme Chérioux de Soultrait et propos d'ajouter à la fin
« cependant, un travail de refonte des règlements intérieurs des établissements d'accueil de la petite
enfance sont en cours, dans lequel il est explicitement indiqué que la question de la monoparentalité
sera particulièrement prise en compte ».
Mme Chérioux de Soultrait précise que le nouveau chapitre 3, article 9, mentionnera mixité sociale :
tendre vers un équilibre entre les situations familiales (couples, familles monoparentales...) ». Elle
propose de reprendre cela.
M. Brossat propose, après quelques échanges, d'inscrire qu' « une refonte est en cours, elle prendrait
mieux en compte la monoparentalité ».
Mme Filoche revient sur la page 66. Elle souligne que la manière dont tout cela est inscrit laisse à
penser qu'il n'est proposé aux chefs de familles monoparentales (souvent des femmes), que des aides
à la personne. Dans le cadre du PDI, l'objectif est de mixer un peu les métiers et de proposer aux
femmes des métiers un peu plus diversifiés afin de ne pas les enfermer dans un métier qui les
discrimine. Elle propose de faire apparaître cela, et souligne qu'il s'agit d'une problématique à laquelle
il est tenté de remédier.
M. Brossat demande si cela pourrait se traduire par une phrase qui s'ajouterait à ce chapitre et qui
dirait que le département fait des efforts pour permettre aux femmes d'accéder à d'autres métiers : le
bâtiment...
L'informatique ajoute Mme Filoche.
Mme Douvin rappelle que ce texte est celui du PDI et qu'il n'est donc pas possible d'y ajouter des
choses qui ne s'y trouvent pas.
Mme Filoche précise qu'elle ne savait pas qu'il s'agissait du texte du PDI. Néanmoins, elle insiste en
soulignant qu'un gros travail est en cours sur le travail des femmes, dans le cadre du futur PDI.
Mme Chérioux de Soultrait propose d'ajouter cela à la fin : « une réflexion est en cours... ».
M. Brossat reprend les propos de M. Barella qui signale un point sur la page 66, indiquant « faire
évoluer l'offre d'insertion ».
Mme Chérioux de Soultrait insiste pour que soit intégré tout de même un dernier paragraphe.
M. Brossat reprend : « une réflexion est en cours visant à élargir l'offre des métiers ».
M. Caron-Thibault rectifie : il s'agit d'élargir l'offre des formations et non l'offre des métiers.
Mme Polski rappelle que la mission a pris connaissance au cours de plusieurs auditions, du fait que la
DPVI via les équipes de développement local, menait des actions spécifiques en direction des familles
monoparentales car cela fait partie de leurs axes de travail. Elle trouve donc dommage qu'il n'y soit
fait allusion nulle part. Elle précise qu'il s'agit d'un gros travail, de dispositifs globaux et articulés, et
selon elle cela est intéressant. Elle propose de reprendre les auditions.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Cependant, Mme Polski ne sait pas où cela pourrait être intégré dans le rapport dans la mesure où les
actions de la DPVI sont transversales. Elle rappelle avoir demandé d'intégrer un paragraphe sur les
QPV et souligne qu'une partie aurait été intégrée dans le chapitre 1. Mais elle déplore qu'il n'en soit
pas fait mention dans le chapitre 3.
Mme Filoche propose de l'intégrer au chapitre 3.6.
M. Brossat propose de revenir sur cela au moment où la mission travaillera sur ce chapitre, juste
après. Il précise que l'idée est bien notée.
M. Caron-Thibault évoque une question et prévient que celle-ci est totalement naïve. Il demande si,
lorsqu'il est fait mention des établissements d'accueil de la petite enfance, il s'agit bien des crèches. La
mission acquiesce. Il souligne que ce sont les mairies qui attribuent les places en crèche. Or, si jamais
le résultat des attributions de places en crèche ne correspond pas au projet d'établissement d'accueil
de la petite enfance, cela ne change rien. Il ne comprend pas le sens de ces 4 derniers paragraphes de
la page 67. Selon lui, cela signifie que si une crèche décide d'attribuer 25% de toutes ses places à des
foyers qui bénéficient du RSA, le maire d'arrondissement peut ne pas suivre cette volonté. Il propose
d'ajouter quelque chose sur les commissions d'attribution des places en crèche. Il demande une
explication.
M. Barella rappelle que Mme Duroy a évoqué ce sujet lors de son audition. Elle a précisé que les
projets d'établissement ne prenaient pas en compte en tant que telles les familles monoparentales,
mais qu'elles étaient bien souvent intégrées du fait des critères de mixité sociale. Il ajoute qu'elle a
affirmé que des modifications des projets d'établissement étaient en cours d'examen afin que le terme
de famille monoparentale soit écrit de façon plus nette. Cela pourrait également faire l'objet d'une
mission de la MIE.
Pour reprendre les faits, il précise que pour l'instant, ce n'est pas une priorité exprimée en tant
que telle.
M. Caron-Thibault affirme qu'il s'interroge plutôt sur les projets d'établissement par rapport aux
attributions de places fixées par le maire.
M. Barella souligne que les crèches fonctionnent en ce sens comme les MEP à savoir, que chacun
élabore un projet d'établissement même si des obligations légales « au-dessus », s'y ajoutent. Il assure
que lorsque les commissions d'attributions se constituent, le projet d'établissement peut être un
élément de la discussion, ce qui évite l'arbitraire.
M. Brossat ajoute que cela ressemble à ce qui se passe pour les écoles car elles ne choisissent pas les
recrutements bien qu'elles aient un projet d'établissement.
Mme Douvin souligne que la 1ère partie de cette page 67, au-dessus du tableau, peut être conservée
mais elle suggère de se dispenser d'une partie du texte qui suit. Elle propose de conserver le seul
paragraphe « dans les projets... est indiquée », avec les éléments ajoutés plus tôt sur la refonte des
règlements mais rien d'autre, sans quoi cela complexifiera davantage le tout selon elle.
M. Brossat demande si la mission est d'accord avec cette proposition. Il reprend les éléments et
précise qu'il faut conserver la dernière phrase « la part des enfants... à 14% » car cette dernière sert à
introduire le camembert de la page suivante.
M. Caron-Thibault reste perplexe. Selon lui, il n'est pas normal qu'une crèche ne puisse pas dire non
lorsque l'attribution des places fixée par la mairie ne correspond pas à son projet d'établissement.
Cela lui semble bancal. Il souhaite souligner un manque et une piste de réflexion à lancer. Il souligne
que les familles monoparentales pourraient ne pas être prises en compte par les maires
d'arrondissement dans l'attribution des places de crèche alors même que l'arrondissement pourrait
avoir un projet d'établissement dans lequel un accent serait mis sur ces foyers. Aussi, selon lui,
changer les projets d'établissement n'est pas l'élément qui permettra de s'assurer que l'attribution
des places correspondra à cette volonté affichée.
Conseil de Paris
289/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Polski considère que les projets d'écoles étant des projets pédagogiques, cela est à dissocier des
projets d'établissement de la petite enfance qui intègrent également un projet social et pas seulement
pédagogique.
Mme Goldgrab demande qu'il soit précisé que la refonte porte sur le projet d'établissement ou sur les
critères de priorité, ou sur une coordination entre les deux. Selon elle, c'est la coordination entre les
deux qui serait utile.
M. Najdovski précise qu'il ne s'agissait pas là du projet d'établissement en tant que tel mais du
règlement intérieur de fonctionnement. Il précise qu'au sujet de l'accueil de familles prioritaires d'un
point de vue social ou autre, dans certains arrondissements (18° et 20°), une commission sociale
examine les cas les plus compliqués mais cela pourrait être un axe de réflexion. Il évoque notamment
la possibilité d'élargir ces commissions sociales à l'ensemble des arrondissements. Il ajoute que ce
débat pourrait être lancé mais qu'en l'état actuel des choses, il ne peut encore être tranché.
M. Caron-Thibault évoque un exemple de crèche ayant émis le souhait d'accueillir un certain nombre
d'enfants en situation de handicap à Paris. Il explique que les réservataires n'ont pas été en mesure d'y
envoyer les enfants en situation de handicap alors qu'il n'en manquait pas. Or les attributaires
n'avaient pas la possibilité de refuser ces projets d'établissement.
Il demande s'il est question dans le rapport du protocole sur les bénéficiaires du RSA. Une personne
lui répond que oui. Il propose d'évoquer le fait que des établissements émettent la volonté de mener
des projets sociaux plus en partenariat avec les services sociaux, mais qu'il n'est pas toujours possible
de la faire respecter.
Mme Douvin propose d'introduire, sous le tableau, les projets de refonte du règlement de
fonctionnement des établissements d'accueil. Ensuite, concernant les projets d'établissement
d'accueil, il s'agit d'une autre dimension selon elle. Elle n'est pas favorable à ce qu'il soit ajouté
quelque chose à cet égard puisque cela est hypothétique et n'est plus de l'ordre du constat. Elle
propose de conserver néanmoins ces hypothèses de travail.
M. Caron-Thibault acquiesce sur les propos de l'interlocutrice au sujet des hypothèses mais il affirme
que des constats sur ce sujet peuvent être ajoutés : à savoir que les objectifs des projets
d'établissement ne sont sans doute pas remplis à 100%.
M. Najdovski souligne que les projets d'établissement sont variables selon les établissements.
M. Caron-Thibault est d'accord.
Mme Douvin ajoute que s'il importe vraiment au groupe socialiste d'ajouter la question des projets
d'établissement de la petite enfance, il est nécessaire d'écrire qu'ils sont extrêmement variables selon
les établissements et qu'ils n'intègrent pas tous leur objectif. Elle souligne que cela n'est peut-être pas
totalement explicite mais qu'il appartient à M. Caron-Thibault d'y revenir à un autre niveau.
M. Barella précise que cela avait été introduit à la suite de l'audition de Mme Duroy mais il n'est pas
utile de reprendre l'intégralité de toutes les auditions.
M. Brossat reprend les derniers avis émis et propose de revenir à l'avis initial de Mme Douvin.
Personne ne s'y oppose.
M. Barella signale que les camemberts ne sont pas en couleur sur le rapport présenté ce jour mais que
le rapport définitif le sera.
M. Caron-Thibault émet une remarque similaire à celle lancée plus tôt sur les SSDP. Il souligne que
cela transparaît dans les documents mais il souhaite lui donner une vraie visibilité sur la question du
protocole RSA pour les attributions de places en crèche et demande si cela peut être ajouté sur la
partie 3.5.
M. Brossat acquiesce et précise que l'Inspection générale a noté la remarque. Il passe aux pages
suivantes, jusqu'à la page 70.
Conseil de Paris
290/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Chérioux de Soultrait revient sur le début de la page 70 où il est question des horaires décalés
dans les établissements. Elle remarque qu'il est écrit que ces structures sont gérées par des
associations dans le cadre de marché article 30 mais elle souligne que c'est également le cas dans l’
A PHP.
M. Brossat reprend les propositions avancées par la mission et assure qu'il sera ajouté « APHP
notamment ».
Mme Goldgrab s'excuse mais elle souhaite s'arrêter sur un « détail ». Elle précise qu'il faut écrire, en
bon français, « 60 places sont », et non « une soixantaine de place sont ».
Mme Chérioux de Soultrait émet une remarque sur la page 71. Elle demande ce que signifie
l'expression, sous le graphique de « familles potentiellement monoparentales ».
M. Barella rappelle que Mme Duroy avait évoqué cela lors de son audition car, sur le plan statistique,
elle n'était pas certaine que ces familles soient automatiquement monoparentales. Mais il reconnaît
qu'à la lecture cela semble bizarre.
M. Brossat confirme que le mot « potentiellement » a été supprimé. Il passe à la page 72.
Mme Douvin s'arrête sur le phrase avant le chapitre 3.5.1 : « conformément... d'égalisation des
chances ». Elle souhaite savoir de qui est la citation.
M. Barella ne se souvient pas de la source.
Mme Filoche comprend la remarque de Mme Douvin mais elle ajoute que cette phrase est néanmoins
tout à fait juste.
Mme Douvin propose de garder le début de la phrase mais de modifier la fin : « conformément au
principe de mixité, l'accueil dans une structure collective est un facteur de socialisation important ».
Pour Mme Filoche, la phrase telle qu'elle est inscrite dans le rapport, ne pose pas de difficultés alors
que sur l'égalité des chances, cela change des choses, notamment par rapport aux assistantes
maternelles ou aux nourrices.
M. Brossat souligne qu'il s'agit là d'un vrai débat.
Mme Filoche semble étonnée que cette phrase ne fasse pas l'unanimité.
M. Caron-Thibault constate un désaccord sur le rôle de l'accueil dans les structures collectives. Il
rappelle que toutes les études sociologiques et économiques réalisées ces dernières années montrent
que l'accueil en structures collectives est un facteur d'égalisation des chances très fort. Il souligne que
cela s'observe dans les pays scandinaves. Pour des enfants issus de familles défavorisées, il s'agit
selon lui d'un puissant facteur d'égalisation des chances.
M. Brossat propose d'écrire que cela est l'opinion des membres de la majorité municipale.
Mme Douvin n'est pas d'accord, la mission est allée trop vite selon elle et cette phrase doit être
sourcée puisque l'Inspection générale l'aura certainement trouvée quelque part. Sinon elle propose
de l'enlever et d'en reparler plus tard d'une manière ou d'une autre.
Mme Filoche souligne que la source est probablement la DFPE et notamment Mme Duroy.
M. Barella n'en est pas totalement certain, il ne veut pas s'engager à garantir la source de cette
affirmation. Il propose néanmoins de reprendre les documents de la DFPE afin de vérifier
l'information.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Brossat reprend ces propos et assure que si la source est bien Mme Duroy, cette phrase sera mise
en citation.
Mme Filoche s'étonne sur le fait que cette phrase pose débat et interroge le groupe UMP afin de
comprendre le sens de leur réticence.
Mme Chérioux de Soultrait explique que la crèche est selon elle un mode de garde comme les autres
mais qu'il n'est pas le seul.
Mme Polski lui demande si cela peut donc être considéré comme UN facteur d'égalisation des
chances.
Mme Chérioux de Soultrait répond que oui.
Mme Polski lui rappelle que c'est ce qui est écrit.
Mme Douvin s'explique. Selon elle, cette phrase donne l'impression que tout le monde doit passer par
les crèches et que le ticket d'égalité des chances est obtenu en rentrant dans la crèche. Or ce n'est pas
son idée, ni celle de Mme Chérioux de Soultrait. Elle souligne que la crèche demeure quelque chose
d'extrêmement positif mais selon elle l'égalité des chances à la sortie n'est pas gagnée. Selon elle la
phrase donne l'impression que l'égalité des chances est automatique. Elle insiste pour reconnaître
l'existence d'une socialisation très intéressante, elle-même facteur d'égalité des chances mais pas de
lien direct entre crèche et égalité des chances, sinon ce serait le rêve.
M. Brossat souligne que la mission ne se mettra pas d'accord aujourd'hui car ce débat est sujet à
controverse depuis longtemps.
Mme Filoche précise que ce n'est pas la crèche qui est facteur d'égalité des chances mais la mixité
qu'apporte la crèche. Elle ne veut pas pour autant relancer le débat.
M. Brossat signale qu'il s'agira donc de sourcer cette phrase qui pose débat ou de la retirer. Il passe à
la page 72, puis 73.
Mme Polski reformule sa précédente demande d'intégrer un paragraphe sur les actions menées par
les équipes de développement local dans les QPV. Elle propose de l'intégrer dans le tout premier souschapitre du chapitre 3.6. Elle souligne que notamment l'action Mom'artre en fait partie car cette
association est financée par les équipes de développement local.
Mme Filoche précise que Mom'artre en est une déclinaison. Elle suggère d'ajouter à cette partie une
introduction sur les équipes de développement local dans les QPV et notamment le fait que celles-ci
mènent des actions spécifiques.
M. Brossat constate qu'il s'agit d'ajouter ce paragraphe en 1er dans la partie 3.6.1 et ainsi de changer
le titre du 3.6.1.
Mme Polski est d'accord. Elle précise qu'il faudrait ajouter, conformément à ce qui a été entendu au
cours des auditions, qu'un axe de travail se développe dans ces équipes de développement local dont
un des axes majeurs porte sur les familles monoparentales.
Mme Filoche propose quant à elle, plutôt une introduction à la partie 3.6. et non à la partie 3.6.1. Elle
souligne que les entités évoquées dans les sous-titres de la partie 3.6 (Mom'Artre, Cafézoïde...) sont
développées par les équipes de développement local.
M. Brossat propose de répondre à cette demande.
Mme Douvin est d'accord avec la proposition de Mme Filoche puisque la plupart des entités des souschapitres est une illustration des actions concrètes de ces équipes de développement local. Selon elle,
il est important de conserver une place à toutes ces actions car elles étaient très porteuses. Elle
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
évoque notamment celle développée dans l'audition de Roxane Decorte. Elle reste ouverte à une
introduction de la partie 3.6 mais pas trop longue.
Mme Polski demande, car elle n'a pas tout à fait compris, si Mme Douvin demande qu'apparaisse un
paragraphe supplémentaire sur le Café des parents.
Mme Douvin répond qu'elle ne demande pas cela mais qu'en effet, certaines choses peuvent être
ajoutées sur le café des parents car selon elle, il s'agit d'un équipement extrêmement valable.
Mme Filoche souligne que le Cafézoïde est repris page 74. S'il ne s'agit pas tout à fait de la même
chose que le Café des parents du 11ème, l'idée est la même selon elle.
Mme Polski ajoute qu'il est délicat d'être passé y faire une visite et de ne pas en parler dans le
rapport. Elle propose donc de conserver l'idée d'une introduction générale tout en gardant les souschapitres tels quels mais d'ajouter un sous-chapitre sur le Café des parents et un autre sur le centre
social Danube où une visite a également été effectuée.
M. Brossat reprend ces propos pour l'Inspection générale.
M. Barella répond que le café des parents avait été placé dans le soutien à la parentalité. Il propose de
l'intégrer plutôt ici si tel est le souhait de la mission.
M. Brossat confirme qu'il sera désormais intégré ici dans une sous-partie et qu'une autre sous-partie
sera consacrée au centre social Danube.
Mme Polski souligne que si l'introduction porte sur les équipes de développement local, il est
important que le café des parents ait un rapport avec cela. Or elle n'est pas sûre que le café des
parents soit issu du travail des équipes de développement local. Elle conclut que le fait d'avoir intégré
le café des parents dans le soutien à la parentalité avait un sens.
M. Brossat précise que ce volet sera maintenu là où il se trouve actuellement c'est-à-dire dans le
soutien à la parentalité mais que l'élément sur le centre social Danube sera ajouté.
Mme Chérioux de Soultrait émet une remarque « de détail » sur la page 75. Elle souhaite titrer en
tant que3.6.4 « la médiation familiale » qui apparaît en bas de la page.
M. Brossat confirme, la mission valide ce choix.
M. Caron-Thibault s'arrête sur la page 76. Il demande, pour plus de visibilité, et sachant qu'un soustitre a été créé pour la médiation familiale, de préciser dès le début de cette sous-partie qu'il existe 3
types de consultation/médiation et ensuite attaquer directement sur la médiation familiale. Ensuite,
sur la consultation conjugale, il propose d'ajouter à la fin de la phrase « la consultation conjugale, qui
permet aux couples... de tenter de dépasser une crise », « à condition que cette crise ne soit pas
violente ». Il souligne que des prospectus fleurissent dans les mairies d'arrondissement afin de
renouer les couples et qu'il existe parfois des théories un peu particulières. Selon lui il est important
de le préciser car les associations de féministes demeurent très vigilantes sur ces questions-là, le but
de la consultation conjugale n'étant pas qu'une femme pardonne à son conjoint le fait qu'il l'ait
frappée.
Mme Chérioux de Soultrait est d'accord.
M. Brossat demande si la mission est d'accord avec la 1ère proposition de M. Caron-Thibault.
Apparemment oui. Il passe ensuite à la 2nde proposition. Il reprend les propos de M. Caron-Thibault
prononcés à l'instant et propose d'ajouter à la fin de la phrase page 76 « la consultation conjugale, qui
permet aux couples... de tenter de dépasser une crise », « à condition que celle-ci n'ait pas donné lieu à
des violences ».
M. Caron-Thibault revient sur la 1ère proposition pour éclaircir ses propos. Il précise qu'après les 3
cas de consultation/médiation, il s'agit des caractéristiques des personnes reçues par le service de
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
médiation familiale du Département de Paris. Il s'agit là d'une des branches des 3 formes de médiation
possible. Or dans la présentation du paragraphe, il s'agit de la médiation familiale puis des 3 types de
médiation, avant de revenir sur une seule. Il propose de déterminer en premier les 3 formes de
médiation et ensuite directement parler de la médiation familiale qui est celle que la mission souhaite
évoquer dans le cadre de la MIE.
Mme Douvin assure n'avoir pas de réticences à cet égard. Elle souhaite poser une question sur la
consultation conjugale. Elle demande si l'idée de fond évoquée porte bien sur le fait qu'en cas de
violence, la consultation conjugale n'est pas appropriée.
M. Caron-Thibault acquiesce. Selon lui, en cas de violence, les personnes doivent être orientées vers
les cellules de prévention des commissariats et non vers la consultation conjugale.
Mme Douvin indique qu'il serait judicieux de préciser que ce n'est pas l'instance appropriée dans ce
cas et que les personnes victimes de violences doivent être orientées vers les commissariats car elles
ne savent pas toujours où s'orienter.
M. Caron-Thibault ne pensait pas préciser tout cela.
Mme Douvin insiste. Elle demande si d'autres remarques sont à ajouter.
Mme Goldgrab revient sur la page 73. Elle s'arrête sur la 1ère phrase du 3ème paragraphe selon
laquelle l'association Mom'Artre « s'adresse en premier lieu aux familles qui n'ont pas de solution de
garde adaptée à leurs horaires ». Or elle rappelle que d'après le projet qui a été présenté à la mission,
cela était vrai mais que l'association s'adressait aussi aux familles qui souhaitaient pour leurs enfants
une aide aux devoirs ou un accès à la culture. Elle souhaite ajouter cela afin de ne pas réduire l'action
de l'association à de la garde.
Mme Filoche précise que l'association est très regardante sur la mixité et qu'elle s'adresse ainsi à tout
type de familles, tout niveau social, toutes difficultés ou non de garde.
Mme Polski ajoute que l'aspect artistique est important dans ce projet puisqu'il permettait à des
artistes sans emploi d'en trouver un et que ce projet offre un accès à l'art pour tous.
Mme Douvin demande si quelqu'un souhaite lancer une proposition plus précise à ce sujet.
Mme Goldgrab propose d'ajouter un petit paragraphe après celui qui commence par « elle s'adresse
en premier lieu aux familles qui n'ont pas de solution de garde adaptée à leurs horaires ». Le
paragraphe commencerait ainsi « elle s'adresse également aux familles qui souhaitent favoriser l'aide
aux devoirs et l'accès à la culture » ou quelque chose de ce type.
M. Barella propose de commencer la phrase par « en second lieu... ».
Mme Douvin confirme que la mission s'est mise d'accord sur ce point. Elle passe à la page 76, puis la
page 77, la page 78, la page 79.
Mme Polski affirme que le titre 3.7 est un jugement de valeur qui, selon elle, ne devrait pas figurer
ainsi. Elle rappelle que d'autres titres ont été supprimés en ce sens.
M. Barella signale que l'Inspection générale a fusionné les deux documents dont elle disposait après
les déplacements sur les lieux. Il rappelle que les personnes rencontrées et celles auditionnées ont
insisté sur le fait qu'il existait beaucoup d'informations mais qu'il était difficile de s'y retrouver.
Mme Polski indique que dans le 1er paragraphe, d'introduction, il est question du faible taux de
recours à certains dispositifs. Elle souligne qu'à contrario, le Paris logement famille monoparentale a
un des meilleurs taux de pénétration.
M. Barella confirme et rappelle le chiffre de 82%.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Polski souhaite modifier le titre par un autre plus neutre type : « les dispositifs d'information
des familles monoparentales ».
Mme Filoche souhaite modifier le début par « les éléments d'information » car selon elle l'autre
formule se confond avec les dispositifs eux-mêmes.
Mme Douvin propose « l'information des familles monoparentales ». Le titre est retenu.
Mme Polski demande que les phrases d'introduction soient modulées.
M. Barella propose de mettre entre parenthèses « sauf pour le PLFM » et d'y ajouter le taux ou
d'enlever complètement la phrase. Il rappelle que les intervenants, y compris Martin Hirsch, ont
signalé au cours des auditions le faible taux de recours. Il ajoute que cela est une faiblesse.
Mme Polski propose de signaler qu'il existe une multitude de dispositifs et ajouter que dans le cadre
de cette multiplicité, il a été constaté un très faible taux de recours à certains dispositifs.
Mme Douvin continue à réfléchir sur la phrase. Elle souhaite conserver la phrase « les dispositifs
nombreux ne sont pas toujours connus des familles auxquelles ils s'adressent ». Et ensuite, elle
redemande la proposition de Mme Polski que lui rappelle M. Barella.
M. Brossat demande si une personne souhaite émettre une nouvelle proposition sur cette page 79. Il
passe à la page 80, puis à la page 81, puis à la page 82. Il propose de poursuivre sur l'introduction.
Mme Filoche demande 5 minutes de pause.
Pause à 16h45. Reprise à 17h00.
Mme Chérioux de Soultrait rappelle que la mission avait évoqué la fois précédente que la famille
monoparentale était composée d'un adulte qui vit seul, sans son conjoint.
M. Barella confirme ce point mais il explique que la modification n'est intervenue que ce matin.
Mme Filoche s'exprime sans allumer son micro.
M. Brossat pensait qu'il fallait opérer une modification et écrire PSRGA au lieu de SRGA. Le groupe
SRGA lui répond que non, il s'agit bien du groupe Socialiste Radical Gauche et Apparenté. Il confirme
sa confusion et interpelle la mission sur d'éventuelles remarques à indiquer.
Mme Polski commence. Elle signale que la demande de son groupe n'a pas tout à fait été prise en
compte. Elle souligne que l'idée de la coparentalité a été sortie pour la globaliser mais elle affirme que
son groupe souhaite que soit réintégré à la fin du texte « le terme foyer monoparental inclut
naturellement la coparentalité alors que le terme famille monoparentale tend plutôt à exclure l'ex
conjoint (cf la définition de l'INSEE) ».
Mme Douvin demande à Mme Polski de préciser par rapport au texte écrit en italique ce qu'elle
souhaite ajouter, modifier, enlever.
Mme Polski répète qu'elle ne souhaite rien supprimer mais ajouter à la fin du texte « le terme foyer
monoparental inclut naturellement la coparentalité alors que le terme famille monoparentale tend
plutôt à exclure l'ex conjoint (cf la définition de l'INSEE) ».
Mme Douvin demande à ce stade qu'il soit précisé que cette phrase émane du groupe SRGA, même si
celle-ci s'ajoute à leur texte.
Mme Polski est d'accord. Elle poursuit sur les éléments à inclure au texte avec quelques modifications
sollicitées par Mme Douvin : « le groupe SRGA estime que, par ailleurs, la monoparentalité n'est pas
un statut, et la composition familiale peut évoluer au fil des années. Aussi, il fait valoir que plusieurs
experts de la famille préfèrent employer le terme plus adapté de foyer monoparental ».
Conseil de Paris
295/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. Brossat propose à l'Inspection générale de reprendre les propos de Mme Polski tels qu’ils sont
écrits. Néanmoins il préfère que soit inscrit « selon le groupe SRGA » puis d'ouvrir les guillemets pour
ajouter leur citation.
Mme Polski insiste sur le fait que le groupe SRGA préfère utiliser le terme de foyer monoparental que
de famille monoparentale. Ainsi « le groupe SRGA estime que selon lui, le terme foyer monoparental
est plus approprié » pour les raisons évoquées précédemment.
M. Brossat acquiesce et passe au paragraphe 3 sur les autres groupes de la mission.
Mme Douvin rappelle une proposition déjà émise la dernière fois à savoir que les autres groupes de
la mission souhaitent conserver le terme de famille monoparentale, par référence à l'importance de la
notion de famille et à la volonté de les considérer comme des familles à part entière.
M. Brossat reprend ces propos et précise qu'il faut supprimer « à la volonté de ne pas les stigmatiser
par rapport aux autres familles ».
Mme Chérioux de Soultrait souligne que la dernière phrase du dernier paragraphe doit également
être supprimée mais que cela a déjà été acté.
Mme Polski souhaite émettre une nouvelle remarque. Elle revient sur la phrase du dernier
paragraphe : « en conséquence, on se trouve... se dégrader ». Elle trouve stigmatisant d'écrire que le
statut de ces familles se dégrade et souhaite modifier l'expression. Elle propose de remplacer
« statut » par « situation sociale » ou « pouvoir d'achat qui se dégrade ».
M. Brossat confirme la suppression de l'expression « statut social » remplacée par « situation
sociale ». Il passe à la page 4.
Mme Chérioux de Soultrait s'arrête sur le 2ème paragraphe et rappelle qu'il était question de
supprimer la fin « qui sont les questions prioritaires ».
M. Brossat confirme et donne la parole à Mme Filoche.
Mme Filoche émet une remarque sur un morceau de phrase dans le 1er paragraphe : « la MIE
souhaite s'attacher... et de leurs problèmes ». Elle souhaite modifier le terme « problème » afin d'être
moins stigmatisant. Elle propose d'utiliser le terme « situation » ou « problématique ».
M. Brossat confirme le changement par le mot « caractéristique » lancé par un membre de la mission.
Il demande si quelqu'un d'autre souhaite émettre une remarque.
Mme Polski revient sur la page 3, et notamment le 4ème avant-dernier paragraphe « la situation de la
famille monoparentale... famille recomposée ». Selon elle il s'agit déjà d'un jugement de valeur. Elle
souhaite supprimer le terme « voué à » et modifier par « peut potentiellement se recomposer ».
Mme Chérioux de Soultrait propose « la situation de la famille monoparentale peut évoluer
notamment vers une famille recomposée ».
Mme Polski souhaite supprimer le « notamment » et rédiger « en devenant une famille recomposée ».
Mme Chérioux de Soultrait n'est pas d'accord car selon elle, lorsqu'il s'agit des femmes célibataires
qui n'ont pas eu de compagnon, par choix, cela n'est pas une famille recomposée.
Le groupe SRGA soutient qu'il s'agit dans tous les cas de familles recomposées puisque les enfants
sont d'un père différent.
M. Brossat souhaite éviter de rentrer dans le débat. Il maintient donc le « notamment » afin de rester
sur un spectre large. Il suggère que la séance prochaine consiste à relisser les parties 1 et 2.
Conseil de Paris
296/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme Polski intervient. Elle demande le sens des deux dernières phrases de l'introduction à savoir
« placer ici un paragraphe... à la suite de l'introduction ».
M. Barella répond que tel était le souhait de la mission et que l'Inspection générale ne l'a
volontairement pas remplacé car la mission n'avait pas encore débattu du plan lui-même. Il explique
que la dernière phrase servait de pense-bête à l'Inspection générale et que cela ne figurera pas dans le
rapport définitif.
Mme Polski demande si les avertissements concernaient la définition de la famille monoparentale et
ses conséquences sur les données les concernant.
M. Barella acquiesce mais précise qu'il faudra songer à inclure un paragraphe d'annonce du plan et il
précise à la mission qu'elle devra lui communiquer les indications sur la méthode suivie. Il propose
également de faire allusion aux déplacements et aux auditions sur place.
Mme Polski suggère d'expliquer de façon linéaire ce qui s'est passé avec les auditions de l'APUR et de
la CAF afin d'obtenir des données statistiques puis des données qualitatives, rappeller qu'ensuite ont
eu lieu des expériences concrètes et que cela s'est terminé par des visites de terrain en apothéose.
Mme Filoche souhaite savoir s'il serait possible d'ajouter en annexe la liste de toutes les auditions et
visites réalisées.
M. Brossat acquiesce et propose une méthode pour la 1ère partie. Il signale que le groupe UMPPA a
déjà travaillé sur cette partie pour lancer quelques propositions de modifications. Le plus simple selon
lui, est que le groupe UMPPA fasse parvenir ses propositions de correction à l'Inspection générale qui
pourra les intégrer au rapport qui sera envoyé corrigé 3, 4 jours avant la prochaine réunion de la
mission afin que les membres aient le temps de voir ces propositions de modifications qui
apparaîtront en couleur. Il ajoute que si celles-ci ne leur conviennent pas, cela sera signalé au début de
la prochaine réunion de la mission.
Mme Douvin confirme qu'il s'agit essentiellement de modifications de forme.
Mme Filoche se pose la question par rapport aux délais. Elle rappelle que la mission se revoit le jeudi
suivant et qu'il a été difficile pour les membres de son groupe de lire tout le rapport sachant qu'ils ne
l'ont reçu qu'hier soir.
M. Brossat et Mme Filoche demandent s'il est possible pour l'Inspection générale de rendre le tout le
lendemain.
M. Barella propose de rendre le tout lundi soir car il rappelle qu'il est nécessaire de prendre en
compte, avant d'intégrer les demandes de modifications, celles qui résultent du débat d'aujourd'hui.
Sinon, la mission disposera de deux documents notés différemment. Il indique que cela prendra du
temps et que la remise le lendemain soir est exclue.
Mme Polski propose d'envoyer à l'Inspection générale les propositions de modifications du groupe
SRGA. M. Barella souligne que cela devra avoir été envoyé avant lundi soir si la mission veut que
toutes les modifications aient été apportées.
M. Brossat redemande aux membres de la mission la manière dont ils souhaitent procéder car les
délais semblent gêner certains d'entre eux. Il confirme que chacun doit transmettre ses propositions
de modifications et que tous les membres de la mission en discuteront ensemble au cours de la
prochaine séance.
Mme Filoche suggère que cela va aller assez vite sur la seconde correction.
Fin séance : 17h20
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mission d’information et d’évaluation
sur les familles monoparentales à Paris
Jeudi 31 mars 2010
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
M. BROSSAT ouvre la séance à 15h21 en s'excusant pour son retard dû aux embouteillages. Il
constate qu'un débat oppose les participants en ce qui concerne l'ordre du jour de cette séance.
Il aimerait entendre les opinions des deux parties à ce sujet.
Mme DOUVIN estime qu'un ordre du jour a été envoyé et qu'il faut s'y tenir. Cette séance doit
être dédiée aux préconisations. Il ne reste plus qu'une seule séance de travail le 6 avril. Elle se
dit opposée à ce que la séance d'aujourd'hui soit consacrée à la relecture du rapport. Si c'était le
cas, ce serait extrêmement dommageable pour cette mission et elle ne manquerait pas d'en
faire état.
Mme POLSKI estime qu'il est indispensable de terminer le rapport avant de s'attaquer aux
préconisations.
Mme DOUVIN remarque que les élus SRGA adressent des pages supplémentaires pour modifier le
rapport.
Mme POLSKI rappelle que des éléments n'ont pas pu être examinés lors de la dernière séance.
Mme DOUVIN souligne que les élus apportent aujourd'hui les pages de modifications alors que
son groupe n'a pas pu les consulter.
Mme FILOCHE précise que cette étude du rapport a réclamé un temps de préparation
conséquent. Des incohérences ont été relevées dans le plan du rapport. Tout a été repris page
par page. Au delà de la question des propositions, le texte tel quel ne convient pas.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT a le sentiment que la mission est dans une impasse depuis
quelque temps. Les documents ont déjà été retravaillés deux fois. Elle souligne que ce rapport
doit être bouclé au plus vite.
M. BROSSAT propose de travailler les demandes de modifications pendant la première heure de
la séance et de se consacrer ensuite aux préconisations. La séance serait ainsi divisée en deux. Il
demande aux membres si cette solution est acceptable.
Mme DOUVIN estime que cette solution est difficile à tenir.
M. BROSSAT rappelle qu'il a été possible de discuter oralement lors des précédentes séances les
demandes du groupe UMPPA. Les demandes du groupe SRGA seront étudiées de la même
manière. Une heure sera donc consacrée aux propositions de modifications.
Mme TACHENE précise qu'elle remplace Lynda ASMANI pour cette séance. Concernant le débat,
elle estime qu'il doit être possible de se pencher sur les propositions de chaque groupe. Il est
plus pertinent de consacrer cette séance aux propositions et de travailler ensuite sur toutes les
préconisations.
Mme POLSKI rappelle que l'ordre du jour prévoyait de se concentrer sur la fin du travail sur le
rapport.
M. BROSSAT s'en tient à la solution proposée et invite les participants à commencer à travailler
sur les demandes de modifications. Il constate que les premières demandes commencent sur le
plan, page 2.
M. CARON-THIBAULT explique qu'un certain nombre d'incohérences a été relevé dans le plan. Il
souhaite que la partie 3.4 soit renommée « l'accès aux logement social et à l'hébergement ». la
partie 3.4.1 devrait être supprimée car elle n'est pas représentative de la situation parisienne.
Il propose de la remplacer par les rajouts sur les chiffres concernant les attributions du
logement social en matière de famille monoparentale. Dans la partie 3.2, le paragraphe « Louez
solidaire » de la page 56 serait supprimé pour être réinséré dans la partie 3.4 sur
l' « Hébergement pour les plus fragiles ». Cela aboutira à la mise en place d'une partie
réellement cohérente.
Mme DOUVIN répond que ce qui est proposé ne tient pas dans deux lignes du feuillet soumis en
début de séance par le groupe.
M. BROSSAT voudrait être sûr de ce qui doit être supprimé pour acter la proposition de
modification.
M. CARON-THIBAULT reprend les demandes évoquées précédemment.
M. BROSSAT se tourne vers les participants pour obtenir leur aval. Une fois cet aval obtenu, il
passe à la page 3. Le groupe SRGA propose de remplacer le deuxième paragraphe en une
présentation des arguments du groupe en faveur du terme « foyer monoparental » et non
« famille monoparentale ». Le deuxième paragraphe est donc remplacé. Il invite donc les
membres à passer à la proposition page 4 du groupe UMPPA.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme DOUVIN précise que ce sont des modifications qui ont été évoquées lors de la dernière
séance et que ces propositions n'ont pas été reprises par l'Inspection générale. Il s'agissait de
commencer le 8ème paragraphe par la phrase « La MIE s'est attachée... » et de mettre à la suite
du paragraphe la mention « avertissement » correspondant aux deux paragraphes suivants.
M. BROSSAT demande au groupe SRGA s'il est d'accord avec cette demande. A la suite de l'aval
du groupe, il remarque une proposition de modification du groupe UMPPA page 6.
Mme POLSKI remarque une faute de frappe en haut de la page 5, troisième paragraphe, il
manque un « t » au mot « partie ». Elle relève une autre faute de frappe dans le titre suivant.
M. BROSSAT note que cette proposition ne fera pas débat ! Il propose de passer à la page 6.
Mme DOUVIN propose de mettre la dernière phrase de la page 6 avant le tableau et non après et
propose de changer « entre différentes métropoles » par « entre différents pays ».
M. BROSSAT note que cela a déjà été acté par l'Inspection générale. Il propose de passer à la
page 9.
M. BARELLA rappelle que les insertions en rouge dans le rapport ont déjà été enregistrées par
l'Inspection générale.
Mme POLSKI pense qu'il est intéressant de rajouter l'année 2006 pour accompagner le tableau
page 9. Il est difficile de juger des chiffres s'ils ne sont pas datés. De plus, la phrase « tend à s'y
stabiliser » devrait être supprimée car il est difficile de se prononcer sur ce sujet en l'absence
de chiffres plus récents.
M. BARELLA observe que ce commentaire a été ajouté à la suite des auditions.
M. BROSSAT note que la demande de suppression est acceptée. Il propose de passer à l'examen
de la page 10.
M. CARON-THIBAULT intervient sur la demande de modification demandée par l'UMP « le parc
social est plus important que celui de nombre de villes de la petite couronne, même s'il n'est
pas suffisant pour faire face à toutes les demandes ». Il estime que certaines villes du 93 ou du
94 ont un parc social plus important. De plus, il pense que cette situation est liée à la politique
d'attribution de la commission de Jean-Yves MANO. La phrase doit être supprimée ou le début de
celle-ci doit être modifié.
M. BROSSAT résume la proposition qui serait de commencer la phrase par « le choix des
réservataires dans les attributions ». Il propose de passer maintenant à la page 12.
Mme DOUVIN explique que la suppression de l'avant-dernière phrase a été demandée ainsi que
la validation de la proposition suivante « on compte parmi les demandeurs 35% de familles
monoparentales ».
Mme FILOCHE remarque que le terme « demandeur » peut prêter à confusion. Il serait plus
approprié de noter « bénéficiaire des restaurants du cœur ». Le graphique est illisible et
comporte deux phrases qui n'apportent rien aux débats. La partie 1.3.1 pourrait être supprimée.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est d'accord avec Mme FILOCHE en ce qui concerne la
suppression du graphique. Il serait cependant possible de préciser « selon les chiffres des
restaurants du cœur » au début de la phrase du premier et seul paragraphe qui démontre bien
l'aggravation de la situation précaire. Elle pense que cette information est pertinente et doit
être conservée.
M. BROSSAT demande une proposition de synthèse entre les deux demandes des groupes.
Mme POLSKI pense qu'il serait bienvenu de citer les restaurants du cœur au sein d'une autre
partie démontrant l'aggravation de la précarité des familles monoparentales. Il est cependant
peu pertinent de créer une partie sortie du contexte.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est d'accord avec Mme POLSKI et pense qu'il faudrait remettre
cette phrase dans la partie 1.3.2. Elle note que le paragraphe 1.3.2 devient donc 1.3.1. Il
pourrait être noté en introduction que « à titre d'exemple, l'association les restaurants du cœur
a remarqué que, pour l'année 2010, 45% des familles accueillies sont venues pour la première
fois, ce qui signe l'aggravation de la situation des ménages français ces dernières années, et
parmi ces bénéficiaires, 35% sont des familles monoparentales ».
M. BROSSAT note que cette proposition permet de se mettre d'accord. Il propose de poursuivre
et passe à la page 17 pour analyser une demande du groupe UMPPA.
Mme DOUVIN à la dernière ligne souhaiterait remplacer la phrase « des problèmes de faiblesse
de ressources» par des « problèmes de précarité ».
Conseil de Paris
300/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme FILOCHE note que ce n'est pas la même chose. Il est possible qu'une personne en CDI ait un
très faible salaire qui ne lui permet pas de payer un loyer à Paris.
M. BROSSAT relève que le groupe UMPPA ne maintient pas sa demande et propose donc de
passer à la page 18.
Mme POLSKI fait une remarque de forme concernant le tableau, qui est coupé à la page 17.
M. CARON-THIBAULT présente la demande portant sur la page 18 et s’interroge sur les sources
de la phrase suivante, citée dans le premier paragraphe « cela illustre parfaitement la difficulté
à se loger des familles monoparentales qui sont obligées d'avoir recours à des modes de
logement partagé avec les grands-parents ou les amis ». Sans avoir de preuves ou de sources
conséquentes, cette phrase doit être supprimée.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT explique que cette phrase répondait au souci de démontrer le
surpeuplement et la formule de repli choisie par un certain nombre de personnes. Il s'agissait
d'illustrer les difficultés à se loger.
M. BARELLA explique à son tour que le groupe UMPPA avait fait cette demande dans le but
d'éclaircir le tableau.
Mme POLSKI note que l'idée de surpeuplement n'est pas égale à l'idée de sur-occupation.
Mme DOUVIN rappelle que cette phrase se rapportait à la phrase précédente. Cela portait sur la
définition du surpeuplement. S'il n'est pas possible de trouver une approche commune, cette
partie peut être supprimée.
M. BROSSAT relève que la partie est donc supprimée.
Mme POLSKI voudrait que, dans le titre page 18 « Les familles monoparentales à Paris, un enjeu
social important », la deuxième partie de la phrase soit supprimée.
M. BROSSAT répond que ce sera supprimé. Il propose de passer à la page 20 et à la demande du
groupe SRGA.
Mme FILOCHE remarque qu'il serait utile d'avoir une explication de la carte : « Les familles
monoparentales se trouvent dans une situation sociale relativement moins défavorable à Paris
qu'en province. Comme le reste de la population parisienne, les parents seuls sont plus qualifiés
et sont plus nombreux à avoir suivi des études supérieures. Ils sont également plus nombreux à
avoir le statut de cadre et exercent moins souvent leur activité professionnelle à temps partiel
à Paris qu'à Lyon ou Marseille. Leur taux de pauvreté (15,6%) est moins élevé qu'en province
(23%). Enfin, en 2006, parmi les familles monoparentales allocataires des caisses d'allocations
familiales, seulement 7% bénéficient de l'allocation parent isolé (API) à Paris au lieu de 11% en
France métropolitaine et 16% à Marseille. ». En prenant en compte ces éléments, il apparaît que
les familles monoparentales sont moins défavorisées à Paris qu'en province.
Mme DOUVIN n'est pas contre l'ajout de cette explication mais souhaiterait des chiffres
supplémentaires pour Lyon et Marseille pour que cette comparaison soit efficace. Elle aimerait
également savoir où ce paragraphe sera ajouté.
Mme POLSKI note que ce serait marqué sous le tableau 4.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT pense que ce n'est pas la présentation la plus pertinente.
M. BROSSAT pense que ces deux phrases correspondent à la réalité mais doivent être liées de
manière plus cohérente.
Mme FILOCHE propose de rédiger de manière plus littéraire les données chiffrées déjà
présentes dans le paragraphe en place dans le rapport et d'ouvrir ensuite sur le paragraphe
proposé par le groupe SRGA.
Mme POLSKI ajoute que, du coup, la phrase « les indicateurs de précarité mettent en évidence
une très grande vulnérabilité de ces familles » n'est plus nécessaire.
M. BROSSAT propose donc d'intégrer ces propositions et invite les participants à passer à la page
24.
Mme FILOCHE note que les chiffres page 24 doivent être actualisés puisque les dernières
données de 2010 viennent d'être communiquées.
M. BROSSAT note une nouvelle proposition page 31 du groupe SRGA.
M. CARON-THIBAULT explique que les chiffres donnés au sein du troisième paragraphe sont
faux. De même, la phrase « depuis 2008, l'API étant subsidiaire » donnée au sein de l'avantdernier paragraphe est incorrecte puisque l'API est intégrée au RSA. Il faudrait remplacer par la
phrase suivante « en application du décret n°2011-230 du 1er mars 2011, le montant de la base
Conseil de Paris
301/307
MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
du RSA s'élève à 599, 67 euros par mois au 1er janvier 2011. A chaque enfant à charge, ce
montant est ensuite majoré de 199,89 euros. Pour un parent avec un enfant à charge, le RSA
s'élève donc à 799, 56 euros par mois. Une femme enceinte isolée mais sans autre enfant
touche, elle, 599,67 euros ». Il faut également rajouter un petit paragraphe sur l'aide au
logement : « les bénéficiaires du RSA touchent une aide au logement spécifique qui se substitue
aux autres dispositifs existants. Cette aide spécifique est calculée de manière forfaitaire selon
la composition du foyer. Elle s'élève à 56,04 euros mensuels pour une personne seule, à 112,08
euros pour deux personnes et 138,70 euros pour trois personnes ou plus ».
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT note que les chiffres du rapport proviennent de la Cour des
Comptes. Il a déjà été demandé que ces chiffres soient modifiés.
M. BROSSAT précise que les demandes ont été enregistrées. Il invite les participants à consulter
la page 32.
Mme POLSKI s'étonne de la présence du paragraphe concernant le Secours Populaire.
M. BROSSAT explique qu'il en avait fait la demande mais qu'il est tout à fait possible de le
supprimer.
Mme POLSKI n'est pas contre ce paragraphe mais s'interroge sur son emplacement.
M. BROSSAT précise que, lorsque les travaux ont été réalisés, un courrier a été envoyé à
certaines associations pour obtenir des indications. Il est possible de placer ces éléments en
annexe.
Mme POLSKI est d'accord.
M. BROSSAT propose de poursuivre page 34.
Mme FILOCHE est choquée par la manière dont l'analyse du tableau est réalisée. Cette analyse
est vraiment osée.
M. BROSSAT relève un consensus parmi les membres pour supprimer cette partie. Il propose de
passer à la page 35.
M. CARON-THIBAULT constate que le tableau de cette page n'est pas complet pour la partie
« pères de famille », car il manque la dernière colonne. C'est dommage car cela permettrait de
faire des comparaisons sur les temps partiels subis. Par ailleurs, il constate que, dans le premier
paragraphe, il est possible de supprimer la deuxième phrase pour éviter une lapalissade.
Mme DOUVIN note que tout le paragraphe est peu clair et incohérent. Il faudrait trouver une
solution qui agrée à tous les membres.
Mme FILOCHE propose de tourner la phrase dans l'autre sens ce qui mettrait en valeur le fait
que le travail est une source de revenus indispensable pour les familles monoparentales.
M. BROSSAT demande si l'Inspection générale a bien pris en compte la demande.
M. BARELLA revient sur le paragraphe en question et note que les personnes en recherche
d'emploi ne sont pas pour autant inactives.
Mme DOUVIN estime que le tableau est assez éloquent et que les commentaires ne s'imposent
pas.
M. BROSSAT propose de passer à la page 36.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT rappelle que des titres neutres ont été demandés et que, dans
cette logique, le titre « les dispositifs financiers nationaux dont bénéficient notamment les
familles monoparentales sont insuffisamment redistributifs » doit être changé.
Mme POLSKI note que ces lignes se rapportent à la conclusion de la Cour des Comptes qui
reprenait cet intitulé.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT est d'accord pour faire apparaître cet intitulé en guise de
conclusion.
M. BROSSAT est d'accord avec la proposition de Mme CHERIOUX de SOULTRAIT. La fin de la
phrase « insuffisamment redistributifs » est donc supprimée et déplacée.
Mme POLSKI pense qu'il faudrait réaliser un paragraphe spécifique sur les conclusions du rapport
de la Cour des comptes.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose de placer ces conclusions en annexe.
M. CARON-THIBAULT note que c'est une donnée assez importante qui ne doit pas être reléguée
à l'intérieur d'une autre partie. Ce titre ne répond à aucun enjeu politique. Cette phrase a été
prononcée dans deux rapports d'institutions.
Conseil de Paris
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MIE Les familles monoparentales à Paris : état des lieux et perspectives
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT note que les conclusions de ce rapport sont déjà évoquées deux
fois page 47 et page 54.
M. CARON-THIBAULT note qu'il est dommage que la MIE se prive d'une donnée institutionnelle
importante.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT propose de mettre les conclusions en gras.
Mme POLSKI note que ces conclusions émanent des institutions donc il est nécessaire de les
faire figurer de manière explicite.
Mme FILOCHE pense qu'il est possible d'en parler en introduction de la partie II, page 35.
M. BENESSIANO pense qu'il est possible de mettre les deux phrases en gras pour les mettre en
exergue.
Mme DOUVIN pense qu'il n'est pas nécessaire de faire apparaître ces conclusions trois fois.
M. BROSSAT propose d'accéder à la demande de Mme CHERIOUX de SOULTRAIT visant à faire
apparaître les conclusions en gras et à les retirer du titre.
Mme POLSKI accepte cette proposition.
M. BROSSAT propose aux membres de la MIE de passer à la page 37.
M. CARON-THIBAULT propose de supprimer les points 2.1.4 et le 2.1.5 du rapport et de les
remplacer par des nouvelles parties concernant l'aide personnalisée pour le retour à l'emploi
(APRE), l'aide pour les demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi ainsi que sur l'aide API Mom'
de la Région Ile-de-France au sein de la partie 2.1.6. Les dispositifs ont changé et il faut donc se
mettre à jour.
M. BROSSAT note que l'Inspection générale a bien pris en compte la demande. Il propose de
passer à la page 42.
Mme FILOCHE relève une erreur page 40 ; il faut remplacer l'API par l'APL.
M. CARON-THIBAULT signale que les plafonds des APL ont été modifiés ces dernières années et
sont passés de 1,7 fois le SMIC à 1,04.
M. BROSSAT note que l'Inspection générale accepte cette demande et propose de passer à la
page 42 pour une demande du groupe UMPPA.
Mme DOUVIN aimerait savoir ce qu'est la « subvention versée par la municipalité » mentionnée
en haut de page. Il faudrait la supprimer.
Mme FILOCHE est d'accord pour la supprimer.
M. BROSSAT a relevé la demande et propose de passer à la page 48.
Mme CHERIOUX de SOULTRAIT note que le tableau est rogné et doit apparaître en entier.
M. BARELLA répond que c'est dû à l'impression. Cette demande sera bien prise en compte.
Mme FILOCHE propose de modifier le titre de la partie 2.5. Il faudrait remplacer « la
paupérisation» par « l'aggravation des inégalités ». Cela soulignerait l'aggravation des inégalités
entre les familles monoparentales et les autres familles.
Mme DOUVIN lit le rapport de l'Assemblée « la paupérisation des familles monoparentales
s'aggrave depuis dix ans » et ne voit pas pourquoi cela ne peut pas être gardé comme titre.
Mme FILOCHE pense qu'il faut expliciter dans le titre la différence entre les familles
monoparentales et les autres familles.
Mme DOUVIN propose la phrase suivante : « les dispositifs qui n'empêchent pas une
paupérisation des familles monoparentales par rapport aux familles biparentales. »
M. BENESSIANO note qu'il y a un décalage et une antinomie par rapport à ce qui a été dit
précédemment. Il a été souligné que les familles monoparentales parisiennes étaient dans des
situations moins dramatiques que celles de province. Le rapport de l'Assemblée concerne les
familles monoparentales du territoire français et non les familles monoparentales parisiennes. Il
ne faut pas opter pour un titre en contradiction avec ce qui a été énoncé. Il serait peut-être
utile de trouver une approche simplifiée.
M. BROSSAT propose la phrase suivante : « des dispositifs qui n'empêchent pas une
paupérisation des familles monoparentales depuis dix ans sauf à Paris qui est gérée par la
gauche » !
Mme DOUVIN propose la phrase suivante « des inégalités qui se creusent depuis dix ans entre
les familles monoparentales et les familles biparentales »
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et propose de passer à la page 56.
M. CARON-THIBAULT explique que le point 3.2.6 bascule donc vers la partie 3.4.
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M. BROSSAT est d'accord et propose de passer à la page 58 pour étudier une proposition du
groupe SRGA.
Mme FILOCHE estime que, pour des soucis de cohérence, il est étrange de trouver les loisirs en
point 2. Ce point devrait être déplacé en 5 et il faudrait également inverser la partie 5 et la
partie 3.
M. BROSSAT précise que l'Inspection générale a bien pris en compte la demande et propose de
passer à la page 60.
Mme FILOCHE s'est rendu compte à la relecture de la partie 3.3 qu'il manquait des paragraphes
descriptifs sur les dispositifs dédiés aux jeunes Parisiens pour partir en vacances : « Ville Vie
Vacances », « Les oubliés des vacances » du Secours Populaire, séjours d'été proposés par
« Action Collégiens », « Séjours aventure » proposés par les Centres de Loisirs d'été, et « Paris
jeunes Vacances ».
M. CARON-THIBAULT exprime une demande de modification page 61. La première phrase en
haut paraît difficilement compréhensible. Il serait préférable de supprimer la deuxième partie
de la phrase « et 13,3% dans l'ensemble des ménages locataires du parc social ». En bas de la
page 61, il est proposé de supprimer le dernier paragraphe. Page 62, l'exemple du 18e
arrondissement est désormais placé, comme cela a été dit en début de séance, à la place du
3.4.1. La partie 3.4.3 devient « Louez solidaire ». Par ailleurs, page 62, le terme « surreprésentation » paraît excessif car il se rapporte au pourcentage 25%. Pour la partie 3.4.4 sur
les résidences sociales, un paragraphe complémentaire est proposé.
Mme DECORTE demande si l'expression « dans le seul 18e arrondissement » est maintenue.
M. CARON-THIBAULT répond positivement.
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et de l'Inspection générale et
propose de passer à la page 64.
M. CARON-THIBAULT propose d'intégrer l'ancien paragraphe sur le SSDP à la place du point
3.5.1.
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et de l'Inspection générale et
propose de passer à la page 65.
Mme FILOCHE propose de placer l'allocation PAPADO à la page 72 en partie 3.6. Il faudrait
supprimer « les » dans la phrase « sont bénéficiaires les 1200 familles faisant garder leur
enfant ». Le Plan Départemental d'Insertion peut être intégré à cet endroit suivi par la partie sur
le RSA. Il est proposé page 67 de faire apparaître une partie dédiée à l'accompagnement à la
parentalité incluant plusieurs sous-points : la médiation familiale, le soutien à la parentalité, les
centres sociaux, l'accompagnement éducatif à domicile, la prestation d'internat scolaire, les
parrainages.
M. BARELLA note que la version « tiret » n'apparaît pas dans le sommaire, ce qui pose
problème. Il est possible de paramétrer le sommaire pour le faire descendre jusqu'en niveau 4.
Mme POLSKI propose de mettre page 68 une référence au « café des parents ».
Mme FILOCHE propose la phrase à ajouter à la fin de la partie 3.5.6 : « Enfin, des cafés des
parents seront expérimentés dans les quartiers pour permettre aux parents de trouver leur
place à l'école et être ainsi plus impliqués dans le suivi de la scolarité de leurs enfants. Sous
forme de groupes de parole, tables rondes, théâtres, forums, projections-débats ou toute autre
forme d'animation favorisant le dialogue, les ateliers portés par la fédération des centres
sociaux auront pour objectif de favoriser une meilleure connaissance et une meilleure
compréhension par les parents du collège de l'environnement scolaire de leurs enfants, de
permettre aux équipes éducatives de rencontrer les parents d'élèves dans un cadre collectif
dédié à la parentalité, de faciliter l'articulation entre l'école élémentaire et le collège, de
contribuer à la consolidation de réseaux d'entraide de proximité ».
Mme DOUVIN explique avoir assisté aux cafés des parents et n'est pas d'accord avec la
description, qui, de plus, est au futur.
Mme POLSKI précise qu'il ne s'agit pas du même café des parents.
M. BROSSAT ajoute que cela reprend l'audition de Martine CRAPON. Il note qu'il est possible de
faire apparaître ce texte à la suite de ce qui est écrit à propos du « café des parents » du 11e.
Mme FILOCHE précise que ce n'est pas une citation directe de Martine CRAPON.
Mme DOUVIN pense qu'il faut reprendre les termes exacts de Martine CRAPON.
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M. BROSSAT pense qu'il faut reprendre la citation de Mme CRAPON. Il propose de passer à la
page 70.
Mme POLSKI demande qu'une partie intitulée « lutte contre le décrochage scolaire » soit
ajoutée à la fin de « l'accompagnement éducatif à domicile ».
Mme DOUVIN remarque que le rapport est en train d'enfler. Elle n'est pas contre l'idée de
mentionner le dispositif mais elle estime qu'il est contre-productif d'entrer dans les détails. Cela
dissuadera de lire ce rapport. Ces textes doivent être raccourcis.
M. BARELLA note que, lors de la dernière séance, une synthèse de l'audition de Mme
STIEVENARD a été demandée.
M. POLSKI note que la RGSA s'est rendu compte en retravaillant la question du sommaire qu'il
fallait revoir la structure.
Mme DOUVIN demande que le paragraphe page 80 concernant « l'opération Action Collégiens »,
et en particulier la date, soit conservé.
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et de l'Inspection générale et
propose de continuer.
Mme TAIEB demande que le critère de monoparentalité soit retenu pour les dossiers des
commissions d'attribution de crèches et de logements de mairies d'arrondissement.
Mme GOLDGRAB propose la phrase suivante : « de fait, le critère de monoparentalité est pris
en compte dans un certain nombre de mairies d'arrondissement lors des commissions
d'attribution des crèches ».
Mme DOUVIN pense qu'il manque les éléments d'information sûrs et fiables de toutes les mairies
d'arrondissement donc il faut opter pour une phrase circonspecte.
M. CARON-THIBAULT propose de faire un constat sur ce que les mairies d'arrondissement ont
rendu public et de préciser que le critère de monoparentalité est pris en compte comme critère
de priorité. Il propose la phrase suivante : « un certain nombre de mairies d'arrondissement
ayant rendu publiques par leur site internet les chartes de fonctionnement des commissions
d'attribution des places en crèche, il faut constater que le critère de la monoparentalité est
pris en compte ».
Mme DOUVIN rappelle que le texte concernant les familles monoparentales est inscrit dans le
projet de règlement, chapitre 3 article 9. Ce texte s'imposera face aux chartes des Commissions
d'attribution. Elle estime qu'il n'y a pas de conciliation possible.
M. BROSSAT pense qu'il est essentiel de terminer cette séance en ayant validé les propositions.
Une phrase sera rédigée par M. NADJOSKI à la demande de Mme TAIEB. Il propose de passer à la
page 83 pour étudier la prochaine demande.
Mme FILOCHE explique que, dans la partie 3.7.3, il faut remplacer ST Blaise 44,1% par Porte de
Montreuil 44,5% et corriger le taux de Danube 40,8% au lieu de 39,5%.
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et de l'Inspection générale et
propose de passer à la page 87.
Mme FILOCHE explique qu'il faudrait modifier légèrement le titre 3.8 « l'information en
direction des FM peut être améliorée » en retirant « peut être améliorée » et introduire dans
cette partie une sous-partie sur l'existence du guide parent distribué à 350 000 exemplaires. Il
s'agit de mettre un accent positif sur cet état de fait.
M. BROSSAT relève l'acquiescement des membres de la MIE et de l'Inspection générale et
propose de passer à la page 90.
Mme FILOCHE pense que la partie 3.8.4 pourrait être simplifiée. Elle propose pour ce faire une
nouvelle suggestion de présentation. Les propos restent les mêmes mais la présentation change.
M. BROSSAT relève que le rapport est désormais lissé.
M. BARELLA rappelle aux participants de valider la liste des annexes et des déplacements
souhaités.
M. BROSSAT propose aux participants de réfléchir ensemble à la manière de poursuivre les
travaux. La prochaine réunion visera à finaliser le rapport ainsi que les préconisations s'y
rapportant. Il faut prendre le temps de discuter des préconisations. Il serait utile que les
groupes préparent en amont leurs préconisations pour que la réunion soit consacrée à la
synthèse de ces idées. Les préconisations peuvent être envoyées le mardi et votées le mercredi.
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Mme DOUVIN est d'accord sur cette proposition. Il est hors de question de revoir le rapport lors
de la prochaine réunion. Il est cependant nécessaire d'avoir le texte du rapport avec les
modifications avant le week-end pour l'examiner.
M. BARELLA explique que l'Inspection générale est en attente de certaines parties. Le rapport
peut être envoyé dès lundi midi. Il est possible de gagner du temps en les envoyant partie par
partie mais ce ne sera pas le document définitif. Pour les préconisations, il est possible de les
lister par typologie en gardant une couleur par groupe.
M. BROSSAT remercie les participants pour cette séance intense.
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