G 63 ʹ LES COMTOISES ET LES HORLOGES DE PARQUET ඹ
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G 63 ʹ LES COMTOISES ET LES HORLOGES DE PARQUET ඹ
Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ G 63 ʹ LES COMTOISES ET LES HORLOGES DE PARQUET ඹ LES PREMIERES COMTOISES EN CAGE DE FER &RPPHQoRQVSDUODWUDGLWLRQKRUORJqUHGX-XUDTXLDSHUPLVDX[SD\VDQVGHV¶pTXLSHUHQKRUORJHVjSDrtir de la fin du XIXe siècle. Vers 1660, d'après la tradition franc-comtoise, les quatre frères MAYET de Morbier près de Morez (Jura), serruriers, ĞƵƌĞŶƚăƌĠƉĂƌĞƌů͛ŚŽƌůŽŐĞĚƵĐŽƵǀĞŶƚĚĞ^ƚůĂƵĚĞ͘ŽŵŵĞƐŽŶĠƚĂƚĠƚĂŝƚƚƌŽƉĚĠŐƌĂĚĠĞ͕ƉůƵƚƀƚƋƵĞĚĞůĂƌĠƉĂƌĞƌ͕ŝůƐ en copièrent exactement leƐƌŽƵĂŐĞƐĞƚĞŶƌĠĂůŝƐğƌĞŶƚƵŶĞƐĞŵďůĂďůĞƋƵŝŵĂƌĐŚĂƉĂƌĨĂŝƚĞŵĞŶƚ͛͘ĠƚĂŝƚƵŶŵŽĚğůĞƚƌğƐ ancien avec un astucieux échappement à foliot, qui fonctionnait plus comme un ralentisseur de la chute du poids que comme un régulateur. Pour faire simple, disons que ů͛ĠĐŚĂƉƉĞŵĞŶƚ Ă ƵŶ ƌƀůĞ ŵĂũĞƵƌ ĞŶ ŚŽƌůŽŐĞƌŝĞ ͗ ĐĞůƵŝ ĚĞ transmettre et de régulariser le mouvement du poids ou du ressort. >Ğ ƉĞŶĚƵůĞ ƋƵĞ ŶŽƵƐ ĐŽŶŶĂŝƐƐŽŶƐ ĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝ Ŷ͛ĞdžŝƐƚĂŝƚ ƉĂƐ ĞŶĐŽƌĞ͘ Kƌ ĞŶ ϭϲϱϲ͕ ,ƵLJŐŚĞŶƐ͕ ĂƐƚƌŽŶŽŵĞ ŚŽůůĂŶĚĂŝƐ͕ ĂǀĂŝƚ ƌĠĂůŝƐĠ ƉŽƵƌ ů͛ŚŽƌůŽŐĞƌŝĞ ů͛ĂƉƉůŝĐĂƚŝŽŶ ĚƵ pendule de Galilée. Mais cette découverte mit du temps à parvenir dans les montagnes du Jura. Quand enfin ils eurent ĐŽŶŶĂŝƐƐĂŶĐĞĚĞĐĞƉĞƌĨĞĐƚŝŽŶŶĞŵĞŶƚ͕ŝůƐĐŽŶƐƚƌƵŝƐŝƌĞŶƚƵŶĞŚŽƌůŽŐĞĂǀĞĐƵŶƉĞŶĚƵůĞƋƵ͛ŝůƐŶĞƉĂƌǀŝŶƌĞŶƚƉĂƐăfaire marcher ĂƵƉŽŝŶƚĚĞǀŽƵůŽŝƌůĂŵĞƚƚƌĞĂƵƌĞďƵƚ͘DĂŝƐǀĞƌƐϭϲϳϱ͕ŝůƐĂƉƉƌŝƌĞŶƚƋƵ͛ƵŶďŽƵƌŐĞŽŝƐĚĞ'ĞŶğǀĞĞŶƉŽƐƐĠĚĂŝƚ ƵŶĞ͘>͛ƵŶĚĞƐĨƌğƌĞƐƐ͛ĞŵƉƌĞƐƐĂĚ͛ĂůůĞƌů͛ĞdžĂŵŝŶĞƌĚĞƉƌğƐ͘ƐŽŶƌĞƚŽƵƌ͕ƐĞƐĨƌğƌĞƐů͛ĂƚƚĞŶĚĂŝĞŶƚƐƵƌůĞƉĂƐĚĞůĂƉŽƌƚĞ͘ ğƐƋƵ͛ŝů les aperçoit, il leur crie en patois : « Embréy-la », Đ͛ĞƐƚ-à-dire mettez le pendule en mouvement. Dès que ů͛ŝŵƉƵůƐŝŽŶ ĨƵƚ ĚŽŶŶĠĞ͕ ů͛ŚŽƌůŽŐĞ ŵĂƌĐŚĂ ƉĂƌĨĂŝƚĞŵĞŶƚ͕ ă ůĂ ŐƌĂŶĚĞ ƐĂƚŝƐĨĂĐƚŝŽŶ ĚĞƐ &ƌğƌĞƐ DĂLJĞƚ͕ Ɛ͛ĠƚŽŶŶĂŶƚ ĐĞƉĞŶĚĂŶƚĚĞŶĞƉĂƐLJĂǀŽŝƌƐŽŶŐĠƉůƵƐƚƀƚ͙ĞĨƵƚůĞĐŽŵŵĞŶĐĞŵĞŶƚĚĞů͛ŝŶĚƵƐƚƌŝĞŚŽƌůŽŐğƌĞĚĂŶƐůĞ:ƵƌĂ des horloges ăƉĞŶĚƵůĞ͙ Conclusion : SI le pendule d'une horloge est immobilisé (volontairement ou non), l'horloge ne redémarrera pas toute seule. Il faut donner une impulsion au balancier. /ŶƐƚƌƵĐƚŝŽŶƚŽƵũŽƵƌƐǀĂůĂďůĞƉŽƵƌů͛ŚŽƌůŽŐĞĚĞ>ĂWƌŝƐĞ ! La première Comtoise est datée de 1693. A la fin du XVIIe siècle͕ůĞƚŝĞƌŶ͛ĞdžŝƐƚĂŝƚ ƉĂƐ͕ ĐĂƌ ĐĞ ƋƵŝ ĐĂƌĂĐƚĠƌŝƐĞ ĂǀĂŶƚ ƚŽƵƚ ů͛ŚŽƌůŽŐĞ ĐŽŵƚŽŝƐĞ͕ Đ͛ĞƐƚ ůĞ ŵĠĐĂŶŝƐŵĞ horloger. Il comprend deux mécanismes, le premier pour le mouvement, le second pour la sonnerie. Ces mécanismes correspondant à deux corps de rouages indépendants, sont placés côte à côte et intégrés dans une cage en fer démontable, Ě͛Žƶů͛ĂƉƉĞůůĂƚŝŽŶĚ͛ŚŽƌůŽŐĞ« à cage fer ». Ces premières horloges étaient murales. Le cadran des Comtoises comporte souvent une signature avec, en dessous, le nom Ě͛ƵŶĞ ǀŝůůĞ ŽƵ Ě͛ƵŶĞ ůŽĐĂůŝƚĠ. Cette signature correspond rarement au fabricant, mais plus souvent au nom du revendeur, les mécanismes étant uniquement produits dans le Jura français. On peut considérer qu'aux XVIIe et XVIIIe siècles, chaque horloge est pratiquement unique. En effet, à cette époque chaque artisan horloger est indépendant, sa ƉƌŽĚƵĐƚŝŽŶĂŶŶƵĞůůĞĞƐƚĚĞƋƵĞůƋƵĞƐĚŝnjĂŝŶĞƐĚ͛ŚŽƌůŽŐĞƐ. Il réalise lui-même la quasitotalité des pièces nécessaires. Comtoise de 1700 à une seule Comtoise de 1780, deux aiguilles, Horloge mouvement Cage fer aiguille, pour les heures le cadran est désormais signé ŽƉŝĞĚ͛ĂŶĐŝĞŶ >ĞƐƉƌĞŵŝğƌĞƐĐŽŵƚŽŝƐĞƐĞŶĐĂŐĞĚĞĨĞƌ͘DƵƐĠĞĚĞů͛,ŽƌůŽŐĞƌŝĞĚĞDŽƌƚĞĂƵʹ Jura ʹ Ě͛ĂƉƌğƐ Gazette-Drouot.com >ĞƐĚĞƵdžƌŽƵĂŐĞƐĚĞů͛ŚĞƵƌĞĞƚĚĞůĂƐŽŶŶĞƌŝĞƐŽŶƚĂĐƚŝŽŶŶĠƐƉĂƌĚĞƵdžƉŽŝĚƐ͘ĞƵdžƚƌŽƵƐĚĂŶƐůĞĐĂĚƌĂŶƐŽŶƚƉƌĠǀƵƐ ƉŽƵƌLJŝŶƚƌŽĚƵŝƌĞůĂŵĂŶŝǀĞůůĞĚĞƌĞŵŽŶƚĂŐĞĚĞů͛ŚŽƌůŽŐĞ͘ Le remontage est nécessaire quand les deux poids ont terminé leƵƌĚĞƐĐĞŶƚĞũƵƐƋƵ͛ĂƵƐŽů͘>ĂĚƵƌĠĞĚĞĨŽŶĐƚŝŽŶŶĞŵĞŶƚĞƐƚĚĞϴũŽƵƌƐ͘ La Comtoise sonne les heures et 2 à 3 minutes après, elle répète le même nombre de coups. La sonnerie sur gong commencera vers 1860. NB ͗^ŝů͛ŚŽƌůŽŐĞĂǀĂŶĐĞ͕ŽŶƌĂůůŽŶŐĞůĂůŽŶŐƵĞƵƌĚĞůĂĐŚĂŠŶĞ͕Ɛŝů͛ŚŽƌůŽŐĞƌĞƚĂƌĚĞ͕ŽŶƌĂĐĐŽƵƌĐŝƚůĂĐŚĂŠŶĞ͘ 223 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ ය Z^hD>͛,/^dK/Z>KDdK/^ Synthèse à partir des sites : souvenirsdutemps.xoit.com et comtoise.caudine.pagesperso-orange.fr Ź XVIIe siècle Les toutes premières horloges comtoises apparaissent vers 1680, très probablement dans la région de Morez. Ces premières horloges sont primitives, bien peu d'entre elles sont parvenues jusqu'à nous : * Le cadran est en métal (laiton et plus rarement en étain), l'utilisation de l'émail viendra plus tard. * Une seule aiguille (pour les heures). * Le pendule est un simple fil métallique muni d'un poids en plomb à son extrémité et relié à un pont par un fil de soie. * Le pendule est situé derrière les poids. * LĞŶŽŵŝŶƐĐƌŝƚƐƵƌůĞĐĂĚƌĂŶĞƐƚĐĞůƵŝĚĞů͛ŚŽƌůŽŐĞƌƌĞǀĞŶĚĞƵƌŽƵĚƵclient, très rarement celui du fabriquant. >͛ĂŶĐġƚƌĞ ĚĞ ů͛ŚŽƌůŽŐĞ ĞƐƚ ů͛ŚŽƌůŽŐĞ Ci-dessus, la première création de Franche-Comté : à gauche : le gothique monumentale à poids, sans pendule* et le remontoir, le cadran avec son fronton, la cage fer avec balancier, avec le foliot comme organe les poids, surmontée du timbre pour la sonnerie. Le gong apparaîtra régulateur. On ne la trouvait que dans les vers 1860. grands édifices. * Pour ralentir le battement, on rallonge la longueur de la chaîne, si ů͛ŚŽƌůŽŐĞƌĞƚĂƌĚĞ͕ŽŶƌĂĐĐŽƵƌĐŝƚůĂĐŚĂŠŶĞ͘ Ź XVIIIe siècle Au début du XVIIIème siècle une nouvelle génération d'horloge comtoise apparaît : * Le cadran est en bronze, il présente une décoration ciselée et comporte plusieurs cartouches en émail : 12 pour les heures et parfois 12 de plus pour les minutes * L'horloge est signée par le Maître horloger. Le fronton en laiton coulé s'impose progressivement. Il représente souvent un coq gaulois ou le soleil (Phoebus). Pendant la révolution le fronton change, le bonnet phrygien ou l'inscription "Liberté" remplace la fleur de lys. Par ailleurs, dans la deuxième partie du XVIIIème siècle, les progrès de la technique de l'émail permettent de réaliser des cadrans entiers. Pour des raisons de coût de transport, les poids ŶĠĐĞƐƐĂŝƌĞƐĂƵĨŽŶĐƚŝŽŶŶĞŵĞŶƚĚĞů͛ŚŽƌůŽŐĞ;ϱŬŐĞŶǀŝƌŽŶͿŶĞƐŽŶƚ pas produits dans le Jura mais en général fabriqués par le forgeron situé proche du revendeur. 1700 -1730 1730 ʹ 1830 1830 - 1850 1 aiguille, cadran et fronton en laiton ou étain découpé 2 aiguilles, frontons fondus en laiton, cadrans émaillés à partir de 1765 Vers 1815, création des couronnements estampés en deux morceaux. 1850 - 1930 Entourage estampé en une seule pièce. Grande diversité de modèles. Entourages ovales vers 1860. 224 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ 1700 -1730 1730 ʹ 1830 1830 - 1850 1850 - 1930 Lentille laiton vers 1750 Lentille laiton au diamètre agrandi Balanciers lyres, diamètres différents, estampés et animés dès 1850 Avec le fil, les façades étaient pleines. Avec les 1ères lentilles, on fit un trou. Quand la lentille grossit, la gaine Ɛ͛ĂƌƌŽŶĚŝƚ ă ƐŽŶ niveau. ƉƌğƐ ϭϴϱϬ͕ ůĞƐ ůLJƌĞƐ ĐŽŶƚŝŶƵĞŶƚ ĚĞ Ɛ͛ĂŐƌĂŶĚŝƌ Ğƚ ůĞƐ ƚŝŐĞƐ ĚĞ ďĂůĂŶĐŝĞƌ Ɛ͛ŽƌŶĞŶƚ ĚĞ ƚŝŐĞƐ supplémentaires ou dĞ ůLJƌĞƐ͘ >͛ĞŶƐĞŵďůĞ ƉĞƵƚ même devenir surchargé de motifs colorés sur fond de laiton bosselé. Balancier en chaîne Ě͛ĂƌƉĞŶƚĞƵƌ ĐŽŶƐƚŝƚƵĠĚ͛ƵŶĞƚŝŐĞ en fil de fer et une masse en plomb réglable par un écrou Invention du balancier vers 1675 Pas de boîtier, ou caisse ou bâti ou ŐĂŝŶĞĚ͛ŚŽƌůŽŐĞ >͛ŚŽƌůŽŐĞ ĠƚĂŝƚ accrochée au mur ou posée sur une console De 1700 à 1800 le balancier passe derrière les poids A partir de 1850 le balancier passe devant les poids. Ź XIXe siècle Pendant l'Empire, le fronton change à nouveau pour représenter un aigle ou le portrait de Napoléon. Puis pendant la Restauration on retrouve sur le fronton des sujets comme le coq, le soleil ... Vers 1815, la tige du balancier encore suspendue par un fil de soie est devant les poids. Après 1830, la suspension est réalisée par une lame de ressort, ce qui permet des balanciers plus lourds. Le pendule prend une forme de lentille. Les gaines en bois qui permettent de protéger les horloges et de les mettre en valeur sont fabriquées dans toute la &ƌĂŶĐĞ Ğƚ Ɛ͛ĂĚĂƉƚĞŶƚ ĂƵ ƐƚLJůĞ ƌĠŐŝŽŶĂů. >Ă ŽŵƚŽŝƐĞ ƋƵŝ ĠƚĂŝƚ ũƵƐƋƵ͛ĂůŽƌƐ ƐƵƌƚŽƵƚ ƵŶĞ ŚŽƌůŽŐĞ ŵƵƌĂůĞ ĚĞǀŝĞŶƚ ƵŶĞ horloge « de parquet ». Le village de Bois-d'Amont produit également un grand nombre de gaines en épicéa. Dans la deuxième partie du XIXème sièĐůĞ͕ ůĂ ŐĂŝŶĞ ĞŶ ďŽŝƐ ƉƌĞŶĚ ƵŶĞ ĨŽƌŵĞ ĂƌƌŽŶĚŝĞ ƋƵŝ ƉĞƌŵĞƚ Ě͛ĂĚŵŝƌĞƌ ůĞ pendule en forme de Lyre. ĞƌƚĂŝŶƐƉĞŶĚƵůĞƐƐŽŶƚĂƵƐƐŝŵƵŶŝƐĚ͛ĂƵƚŽŵĂƚĞƐ͕ƌĞƉƌĠƐĞŶƚĂŶƚƉĂƌĞdžĞŵƉůĞƵŶĞƐĐğŶĞĚĞůĂ vie courante avec des personnages animés. Le fronton et le tour du cadran forment une seule pièce. Cette pièce est estampée, en laiton le plus souvent. Une grande variété de décors existe (scènes de moisson ou de vendanges, corbeille de fleur, couples de personnages, mais aussi des sujets plus rares). À partir de 1870 une vaƌŝĂŶƚĞ͕ ďĞĂƵĐŽƵƉ ƉůƵƐ ƐŽďƌĞ͕ ĚŽŶƚ ůĞ ĐĂĚƌĂŶ ĞƐƚ ĞŶƚŽƵƌĠ Ě͛ƵŶ ƐŝŵƉůĞ ĂŶŶĞĂƵ ĚĞ ůĂŝƚŽŶ ĞƐƚ produite : la lunette. Elle est destinée aux écoles, gares et bureaux. Ź XXe et XXIe siècles 1915/1930 correspond à la fin de la production industrielle des horloges comtoises. Plusieurs artisans subsistent ĂƵũŽƵƌĚ͛ŚƵŝ͘/ůƐĂƐƐƵƌĞŶƚůĂƌĠŶŽǀĂƚŝŽŶĚĞƐŚŽƌůŽŐĞƐĂŶĐŝĞŶŶĞƐŵĂŝƐƉƌŽĚƵŝƐĞŶƚĂƵƐƐŝĚĞƐŵĠĐĂŶŝƐŵĞƐŶĞƵĨƐ͘ 225 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ ර >͛,KZ>K'KDdK/^hYhKd//EhyIXE SIECLE et début XXE SIECLE L'Horloge Comtoise de parquet est une horloge populaire, inventée par des serruriers et non des horlogers, destinée essentiellement aux classes paysannes et ouvrières. Elle a rythmé le temps dans presque toutes les fermes de France pendant des générations. &·HVWXQHKRUORJHjSHQGXOHVXUSLHGDYHFXQV\VWqPHGHEDODQFLHUjO·LQWpULHXUGXERvWLHUIDEULTXpHHQ)UDQFKH-Comté, plus particulièrement à Morez et Morbier dans le Haut Jura. A partir de la fin du XVIIe siècle, pour survivre pendant les longs hivers, les paysans Jurassiens frDQoDLV V·pWDLHQW PLV j IDEULTXHU GHV KRUORJHV FRPWRLVHV GDQV GHV IHUPHV-ateliers. Sa fabrication industrielle à grande échelle à partir de 1830, V¶HVWDUUrWpHDXGpEXWGX;;e siqFOH2QO¶DSSHOOHpJDOHPHQW« la grande horloge » : entre 1,80 m et 2,30 m de hauteur, ou « O·horloge de parquet » : FHOOH TXH O·RQ SRVH VXU OH SDUTXHW. Avant O¶DSSDULWLRQGXSDUTXHWHOOHpWDLWPXUDOHRXSRVpHVXUXQVXSSRUWULJLGHHQIHURXHQERLV'pVRUPDLVOHQRPG¶KRUORJHFRPWoise ou de Comtoise est admis et bien entendu le matériau des sols et des supports a évolué. * Avant 1830, les mécanismes étaient livrés sans caisse chez le client. Au vu des conditions de vie à cette époque (poussière, fumée, humidité, etc.), le besoin s'est fait sentir de protéger les horloges. Les ébénistes locaux ont fabriqué à cette période des gaines plutôt droites et étroites qui obéissaient au style de l'époque ou à celui de la région où arrivait l'horloge comtoise, dans des essences plus nobles : chêne, merisier, noyer. Le balancier, simple masselotte de poids au bout d'une tige, imposait un encombrement minimum lors de son débattement. De même, les SRLGVQpFHVVDLUHVDXIRQFWLRQQHPHQWGHO·KRUORJHIXUHQWIDEULTXpVSDUOHIRUJHURQGXSD\V de destination. * Dès 1830, les critères de fabrication et de coût de l'horloge ayant évolué, les Jurassiens voyant là un marché potentiel, se sont lancés dans la fabrication de la gaine en utilisant le roi de la forêt, "le sapin". Ils ont inventé la forme violonée en créant les balanciers décoratifs. Les premLqUHVFDLVVHVHQVDSLQYHUQLQ¶DYDLHQWSDVGHGpFRUPDLVon attribuait au sapin des qualités acoustiques SHUPHWWDQWGHPHWWUHHQYDOHXUO¶DJUpDEOHVRQRULWpGXWLF-WDFWUDQVPLVSDUO¶KRUORJH,O HQUHVWHWUqVSHXG¶RULJLQHFDUOHERLVGHODFDLVVHQ¶DSDVUpVLVWpDXWHPSVHWjO¶HQYLURQQHPHQWGH la salle commune sur plusieurs générations. Seul le mécanisme horloger résiste, certains fonctionnent depuis plus de deux cents ans. Aussi les ateliers de restauration sont surtout des FDELQHWV G¶pEpQLVWHULH. Les WHFKQLTXHV GH UHVWDXUDWLRQ UHWURXYpHV GH O·KRUORJH FRPWRLVH SHUPHWWHQWjFHW\SHG·KRUORJHGHVXUYLYUH. Certaines ont des fonctions complexes : plusieurs Paysan horloger avec son timbres de sonnerie, indication de la date et des phases de la lune, voire des carillons et des pFKHOOHG¶KRUORJHVVXUOHGRV animations. Ces modèles sont devenus des pièces de collection. Tous les modèles sonnent les heures, parfois les demi- heures. Il est possible de faire fRQFWLRQQHUO·KRUORJHVDQVOHV sonneries. Le balancier est constitué par une tige de longueur réglable et une masse éventuellement réglable. Une roue GHQWpH VROLGDLUH GX EDODQFLHU SDU O¶LQWHUPpGLDLUH G¶XQH SLqFH PpFDQLTXH HQ IRUPH G¶DQFUH FRPSWH OHV RVFLOODWLRQV HW SHUPHW O¶DIILFKDJHGHO¶KHXUH &¶HVWOHSRLGVGHO¶KRUORJHTXLHVWODIRUFHPRWULFH /·pFKDSSHPHQWTXLVHSURGXLWTXDQGODGHQWTXLWWH O·DQFUHGHX[IRLVSDUSpULRGHGRQQHOHWLF-tac bien connu et surtout entretient les oscillations. ͛ĂƉƌğƐůĞƐŝƚĞ͗http/://www.cancoillotte.net : >͛ŚŽƌůŽŐĞŽŵƚŽŝƐĞƐĞĐŽŵƉŽƐĞ Ě͛ƵŶŵĠĐĂŶŝƐŵĞŽŵƚŽŝƐĐĂŐĞĨĞƌă ďĂůĂŶĐŝĞƌ͕ Ě͛ƵŶĞ ĐĂŝƐƐĞ ;ŽƵ ͨ ďąƚŝ ͩͿ Ğƚ Ě͛ƵŶ ĐĂĚƌĂŶ ă ĨƌŽŶƚŽŶ ;ĞŶ laiton ou en bronze). 1 - Le mécanisme est bien sûr un mécanisme Comtois « Cage fer ». Les rouages en bronze emboités dans des paliers également en bronze sont montés dans une cage en fer aux montants en fer, avec un balancier ĐŽŶƐƚŝƚƵĠĚ͛ƵŶĞŵĂƐƐĞĂƵďŽƵƚĚ͛ƵŶĞƚŝŐĞ͘ 2 - La caisse est réalisée uniquement en bois massif, le fond est composé Ě͛ƵŶĞ seule pièce de sapin pour une meilleure résonnance des sonneries du mécanisme, les galbes sont réalisés dans la « masse ». Sa particularité vient du fait que les parties haute et ďĂƐƐĞ ĚĞ ůĂ ĐĂŝƐƐĞ Ɛ͛ŽƵǀƌĞŶƚ ĐŽŵƉůğƚĞŵĞŶƚ ƉŽƵƌ ƵŶ ĂĐĐğƐ rapide au mécanisme. 3 - Le cadran est la surface plane graduée souvent ronde sur laquelle sont marquées notamment les heures, les minutes et parfois les secondes. Sur le cadran tournent les aiguilles, une grande pour les heures, une petite pour les minutes et parfois une trotteuse pour les ƐĞĐŽŶĚĞƐ͘ >Ğ ŚĂƵƚ ĚƵ ĐĂĚƌĂŶ ĞƐƚ ƉĂƌĨŽŝƐ ƐƵƌŵŽŶƚĠ Ě͛ƵŶ ĨƌŽŶƚŽŶ sculpté. Mécanisme horloger >ĞĐĂĚƌĂŶƐƵƌŵŽŶƚĠĚ͛ƵŶĨƌŽŶƚŽŶĞƐƚĞŶƚŽƵƌĠ par le haut ouvrant de la caisse. 226 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ Le mécanisme horloger fonctionne ŐƌąĐĞ ă ů͛ĂƚƚƌĂĐƚŝŽŶ ĚĞ ĚĞƵdž ƉŽŝĚƐĞŶĨŽŶƚĞĚ͛ĞŶǀŝƌŽŶϯ͕ϴŬŐĐŚĂĐƵŶ͕ƌĞůŝĠƐƉĂƌĚĞƵdžĨŝĐĞůůĞƐĂƵdž ƌŽƵĂŐĞƐĚƵŵĠĐĂŶŝƐŵĞĞƚƉĂƌů͛ŽƐĐŝůůĂƚŝŽŶĚ͛ƵŶďĂůĂŶĐŝĞƌ͘ Ce dernier sert de régulateur et sa longueur permet de régler ů͛ĂǀĂŶĐĞĞƚůĞƌĞƚĂƌĚ͘>ĞƉŽŝĚƐĚƌŽŝƚ pour les sonneries et le gauche ƉŽƵƌůĞƐŚĞƵƌĞƐ͘>ĞƐƉŽŝĚƐƐĞƌĞŵŽŶƚĞŶƚƉĂƌůĞďŝĂŝƐĚ͛ƵŶĞŵĂŶŝǀĞůůĞ à partir du cadran et ont une autonomie de 8 à 10 jours. /ů ĞƐƚ ĠƋƵŝƉĠ ĚĞ ĚĞƵdž ƐŽŶŶĞƌŝĞƐ͕ ƵŶĞ ĐůŽĐŚĞ Ğƚ ƵŶ ŐŽŶŐ ĂŝŶƐŝ ƋƵ͛ƵŶ arrêt de nuit automatique. Si le mécanisme « Comtois cage fer » est réputé pour sa longévité ;ĐĞƌƚĂŝŶƐ ŽŶƚ ƉůƵƐ ĚĞ ĚĞƵdž ĐĞŶƚ ĂŶƐͿ͕ ůĞ ďŽŝƐ ƚƌĂǀĂŝůůĞ Ğƚ ŝů Ŷ͛ĞƐƚ ƉĂƐ ƌĂƌĞƋƵ͛ĂƌƌŝǀĞŶƚăů͛ĂƚĞůŝĞƌĚĞƐŚŽƌůŽŐĞƐăƌĞƐƚĂƵƌĞƌ͘ Un balancier automate animé ј Il existe de nos jours trois types de balancier : x x x Le balancier lyre le balancier lentille le balancier automate animé. EŽƚĞnj ů͛ŽƵǀĞƌƚƵƌĞ ƐƉĠĐŝĂůĞ ĚĞ ůĂ porte. Le balancier lyre ј Le balancier lentille Ź Les trois types Ě͛,ŽƌůŽŐĞƐomtoises anciennes 1 - La Comtoise : corniche cintrée, panneau du bas monté entre deux traverses et deux montants. 2 - La Paysanne : corniche droite, panneau du bas Ě͛ƵŶĞ ƐĞƵůĞ ƉŝğĐĞ, style rustique. 3 - La Montbéliarde : réplique de la Comtoise en proportions plus réduites, corniche différente ainsi que la découpe de la traverse de la petite porte La Comtoise La Paysanne La Montbéliarde Ancien boîtier à porte pleine ouverte : on voit nettement que le balancier à petite lentille passe derrière les ƉŽŝĚƐ͘ ŽŶĐ͕ Đ͛ĞƐƚ ƵŶ ŵŽĚğůĞ Ě͛ĂǀĂŶƚ 1800-1850. NB : De nos jours, certains fabricants artisans du Jura proposent des modèles selon cette nomenclature, tout en y ajoutant d͛ĂƵƚƌĞƐ ƐƚLJůĞƐ : Louis-Philippe, Régence, ĂŵƉĂŐŶĂƌĚĞ͙ ă ůĂ ĚĞŵĂŶĚĞ ĚƵ ĐůŝĞŶƚ͘ sŽŝƌ ƐŝƚĞ : www.horlogescomtoises.fr 227 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ ANCIENNES HORLOGES COMTOISES TRADITIONNELLES - BALANCIERS ET CADRANS 41 ʹ Les bâtis et les balanciers selon leur type Balancier simple lentille pour boîtier étroit YƵĞůƋƵĞƐƉŽŝĚƐĚ͛ŚŽƌůŽŐĞƐ La Comtoise, vers 1800, caisse droite, sans lunette, en sapin, non décoré, mais la corniche est galbée. Dans ce modèle, le balancier est en chaîne de fil de fer. Balancier lyre à 9 branches La Paysanne de 1850. Gaine violonée, à petite lunette. Corniche droite. Décor fleuri peint à la main. Balancier lyre et lentille décorée Une Comtoise du XIXe, en sapin, couronnement ovale et grand balancier en laiton estampé polychrome dans grande lunette, décor fleuri peint à la main. hŶƌĞŵŽŶƚŽŝƌĚ͛ŚŽƌůŽŐĞ Couronnement et balancier estampés Couronnement et balancier estampés en polychrome Le couronnement GpVLJQHO¶HQFDGUHPHQWGHVJUDQGVFDGUDQVHQpPDLODYHFIURQWRQHQEURQ]HFRXOp L·HVWDPSDJH HVWXQHWHFKQLTXHGHIDoRQQDJHG¶XQPpWDOSRXUOXLGRQQHUODIRUPHHWOHUHOLHIGpVLUpV Balancier lyre et Grille à 6 branches 228 Chapitre VII ʹ >͛,ĂďŝƚĂƚŝŽŶƉĂLJƐĂŶŶĞ 42 - Les cadrans des comtoises selon leur génération ʹ Ě͛ĂƉƌğƐhttp://morez1900.net On distingue 4 générations de cadrans entre 1680 et 1913, soit pendant 230 années. *1 ère génération - de 1680 à 1770 : A aiguille unique - de 1720 à 1785 : Cartouches en émail 1 aiguille *2 ème génération - de 1750 à 1830 Cadran émail et Fronton en laiton coulé *3 ème génération - de 1815 à 1840 Couronnement en 2 pièces estampées ème * 4 génération - de 1840 à 1913 Couronnement en 1 seule pièce estampée, grand couronnement ovale, après 1860. La « Lunette » - de 1870 à 1913 Pas de couronnement, seulement une bordure ronde en laiton. Prévue pour les lieux publics. 1 aiguille Cartouche émail Cartouche émail 229