L`index glycémique

Transcription

L`index glycémique
LA LETTRE
DE PRO DIETIC
N° 2, Mars 2010
L’INDEX GLYCÉMIQUE
AVANT-PROPOS
NEWSLETTER
GLYCAEMIC INDEX
N° 2, March 2010
FOREWORD
De la sous-alimentation à la mal-bouffe !
De la mal-bouffe à l’obésité chronique !
La faute à qui ? Mais à l’index glycémique trop élevé des
aliments qui constituent la mal-bouffe disent certains ;
C’est vraisemblablement le facteur prépondérant suivi par la
sédentarité croissante, la déstructuration des repas, la multiplication des prises alimentaires au cours de la journée incapables d’induire la sensation de satiété.
Comment en si peu de temps (moins de 50 ans) l’index
glycémique de nos aliments a-t-il autant augmenté ?
Deux raisons essentielles :
- La consommation de sodas et jus de fruits
- La consommation d’aliments raffinés par des méthodes
de transformation ayant facilité l’accès des hydrates de
carbone aux enzymes digestives en les dissociant de
leurs matrices originelles, que celles-ci soient de nature
protéique ou glucidique complexe.
L’effet pervers de ces techniques de raffinage a conduit
à une accélération de la cinétique d’absorption de la
fraction glucidique.
Ainsi, les aliments modernes sont devenus trop rapidement digestibles comparés à ceux que l’on consommait il y a encore 50 ans.
From under-nourishment to junk food!
From junk food to chronic obesity!
And where does the blame lie? With junk food and its high
glycaemic index! Where else, say some?
High glycaemic index junk food is probably the major contributing factor to chronic obesity, followed by an increasingly
sedentary lifestyle and the deterioration of structured eating
patterns and regular mealtimes in favour of multiple food
intakes throughout the day which fail to induce satiety.
How has the glycaemic index of the food we eat increased
so significantly, and in such a short time? (less than 50 years)
Two reasons stand out:
- Consumption of sodas and fruit juice
- Consumption of refined foods which have undergone
transformation processes, whose end result is to facilitate the access to carbohydrates of digestive enzymes
via the dissociation of the former from their original
matrix, whether of protein or complex carbohydrate
nature. The downside to these processing techniques is
an acceleration of the kinetics of absorption of the
carbohydrate fraction. Thus modern foodstuffs are
digested too quickly compared to those consumed only
fifty years ago.
Par ailleurs, l’augmentation de la densité calorique des
aliments riches en glucides (et en lipides), les moins coûteux
des nutriments comparés aux protéines et aux fruits et légumes frais, a encore amplifié ce phénomène chez les catégories sociales les plus défavorisées.
Comme il n’est pas possible de revenir en arrière, c’est-àdire à des transformations agro-alimentaires rudimentaires
très éloignées de la sophistication de l’industrie agroalimentaire moderne, la notion d’index glycémique (IG) et
corrélativement de charge glycémique est devenue très
importante tant lors de la conception d’aliments nouveaux
que pour l’information des consommateurs.
As high caloric value carbohydrate (and fat) rich foodstuffs
remain less expensive than proteins or fresh fruit or vegetables, this phenomenon is further accentuated in the least
privileged social categories.
UNE DEUXIEME LETTRE POURQUOI ?
Imprimerie ISL - 03 44 64 13 95 - Creil (60)
PRO DIETIC
It is not possible to turn back the clock and revert to basic
food transformation techniques, far-removed from the
sophistication of today’s agro-alimentary industry. In this
context, the notion of glycaemic index (GI) and in correlation,
of glycaemic load, has become extremely important, for both
development of new foods and for end-consumer information.
WHY A SECOND NEWSLETTER?
Dans la continuité de la première lettre, Pro Diétic, impliqué
depuis quinze ans dans la création et la fabrication d’aliments fonctionnels et de produits nutritionnels spécifiques,
propose dans ce nouveau numéro de faire le point sur un
sujet d’actualité encore controversé.
To follow up the aim of its first Newsletter, Pro Dietic, a major
player in the development and manufacture of functional
foods and specific dietary products for over fifteen years,
intends to focus on a subject which is both topical and
controversial.
Cette deuxième lettre (mars 2010) traite
de l’importance de l’index glycémique
ainsi que des protéines pouvant l’influencer dans le cadre d’un régime de restriction calorique et/ou de prévention de
maladies métaboliques.1
This second issue (March 2010) deals with
the relevance of the glycaemic index, as
well as with the proteins that may
influence it within the framework of a
calorie controlled diet or in prevention of
metabolic diseases.1
Cette fois encore, il ne s’agit pas de réaliser dans cette lettre
une revue exhaustive de la littérature, mais de sélectionner
quelques articles, parmi les publications les plus récentes
Again, the aim of this newsletter is not to provide a comprehensive review of the literature, but to select key articles
published in international journals and to try to understand
1 - La troisième lettre (octobre 2010) traitera du sujet « protéines, autres nutriments et fonctions cérébrales »
1 - The third letter (October 2010) will deal
with « proteins, other nutrients, and
brain functions »
LA LETTRE DE PRODIETIC
dans des revues internationales avec comité de lecture, et
d’essayer de comprendre les raisons de la controverse sur
ce sujet.
Dans le cas présent, les désaccords ne proviennent pas
seulement de résultats divergents obtenus par différentes
équipes de recherche, mais des recommandations d’instances officielles nationales ou internationales. D’une part,
l’Organisation des Nations Unies, Food and Agriculture
Organisation (FAO), est favorable à la prise en compte de
l’index glycémique comme indicateur de l’impact des
aliments sur la réponse glycémique. D’autre part, l’Agence
Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) en
récuse l’intérêt.
Le but de cette lettre consiste cette fois encore à tirer des
enseignements pour en déduire d’éventuelles conséquences pour le marché des produits de nutrition.
PRODIETIC NEWSLETTER
the reasons behind controversy.
In the current case, the differing view points are not only due
to diverging results from different research teams, but also to
recommendations from national or international authorities.
On one hand, the Food and Agricultural Organization (FAO)
is in favour of taking into account the glycaemic index as an
indicator of the effects of food on glycaemic response. On
the other hand, the French Authority for the Health Security
of Foods (AFSSA) rejects its relevance.
The aim of this issue is, once again, to try to determine
possible consequences of these findings for the proteinbased nutrition market.
L’index glycémique, un concept élaboré
pour la gestion de la glycémie et les
conséquences physiologiques qui en
résultent.
The glycaemic index, a concept originally
introduced for the management of glycaemia and the resulting physiological consequences
Le concept d’index glycémique (IG) a été introduit en 1981
par Jenkins et coll. (American Journal of Clinical Nutrition, 34 :
362-366, 1981). L’IG mesure l’élévation de la glycémie en
réponse à l’ingestion de 50 g d’un aliment test en comparaison de la réponse, par le même sujet, à un aliment glucidique standard. Ce dernier est constitué, selon les méthodes, par du glucose ou du pain blanc. Cette notion a permis
de classifier les glucides de manière plus physiologique que
ne le permettaient des notions souvent confondues, alors
que non équivalentes, de sucres simples et sucres
complexes ou encore de sucres rapides et sucres lents.
Ainsi, le fructose, bien que sucre simple a une absorption
lente et un index glycémique bas. Au contraire, l’amidon,
sucre complexe, a une absorption rapide. Ainsi la pomme de
terre frite est plus hyperglycémiante que le sucre.
Depuis l’introduction du concept, un grand nombre d’études
ont tenté de démontrer avec plus ou moins de succès, l’influence de l’index glycémique sur la régulation du comportement alimentaire et sur le poids corporel à plus long terme,
en relation ou non avec les effets sur la glycémie. Après une
trentaine d’années, un certain recul est rendu possible
comme en attestent plusieurs méta-analyses récentes.
Bornet et coll. (Appetite, 49 : 535-553, 2007) ont analysé 33
études portant essentiellement sur le maintien de la satiété.
Toutes les études à court terme montrent un plus grand
pouvoir rassasiant des aliments à bas IG que des aliments à
haut IG. Ce résultat peut s’expliquer tout simplement par la
théorie glucostatique de la prise alimentaire : les aliments à
bas IG maintiennent une augmentation de glycémie
modeste mais prolongée contrairement aux aliments à haut
IG qui induisent un pic glycémique suivi d’une re-diminution
rapide. Il semble à ces auteurs que les résultats sur le long
terme soient plus difficilement interprétables.
Dans une autre méta-analyse, Livesey et coll. (American
Journal of Clinical Nutrition, 87 : 258S-268S, 2008) se sont
intéressés à des articles traitant de sujets plus pathologiques et sur le long terme. L’ensemble des 45 articles
étudiés permet de conclure à une diminution de la glycémie
à jeun et des protéines glyquées chez des diabétiques ainsi
qu’à une amélioration de la sensibilité à l’insuline. Une
réduction du poids corporel est aussi observée dans
plusieurs études analysées.
Plus récemment encore, une revue réalisée par Radulian et
coll. (Nutrition Journal, 8 : 5, 2009) rassemble des résultats
The concept of glycaemic index (GI) was introduced in 1981
by Jenkins et al. (American Journal of Clinical Nutrition, 34:
362-366, 1981). GI is defined as the glycaemic response to
a fixed amount of a test food in comparison to the same
amount, consumed by the same subject, of a standard food
that can be either glucose or white bread. This concept
helped to classify carbohydrates in a more physiological way
than the so far usual and confounding notion of simple and
complex or slow and fast carbohydrates.
2
For instance, fructose, although a simple carbohydrate, is
slowly absorbed and has a low GI. On the contrary, starch, a
complex carbohydrate, is rapidly absorbed and has a high
GI. Thus, French fries are more hyperglycaemic than sugar.
Since the concept was introduced, a large number of
studies, with more or less clear evidence, have attempted to
show the influence of GI on feeding behaviour and on long
term body weight regulation, in relation or not with variations
in blood glucose. Thirty years on, it is possible to take stock
and draw certain conclusions, as proved by several metaanalyses now available.
Bornet et al. (Appetite, 49: 535-553, 2007) reviewed 33
studies mainly dealing with satiety duration. All the short
term studies agree to ascribe a larger satietogenic power to
low GI foods than to high GI foods. These data can be
explained simply by the glucostatic theory of feeding behaviour: low GI foods maintain a modest but longer-lasting
increase in glycaemia than high GI foods that induce a shortlasting peak followed by a rapid decline in blood glucose. It
seems that long-term consequences of low GI diets are
more difficult to interpret.
In another meta-analysis, Livesey et al. (American Journal of
Clinical Nutrition, 87: 258S-268S, 2008) were interested in
interventional studies reporting on markers of health maintenance and management of disease. Data from 45 publications lead to the conclusion that low GI diets reduce fasting
blood glucose and glycated proteins in diabetics and improvement of insulin sensitivity. A decrease in body weight was
also observed in several reviewed studies.
More recently, a review by Radulian et al. (Nutrition Journal,
8: 5, 2009) collected data from obese and/or diabetic
patients. These authors describe a number of favourable
LA LETTRE DE PRODIETIC
chez des obèses et/ou diabétiques. Des effets bénéfiques
d’aliments à IG bas tels une perte de poids rapide, une diminution de la glycémie et de l’insulinémie à jeun, une réduction des triglycérides et une amélioration de la pression artérielle sont décrits.
Ces résultats semblent étayer l’allégation « des aliments
à index glycémique bas aident à contrôler la prise alimentaire
et le poids tout en améliorant les paramètres biologiques
liés aux maladies métaboliques et cardiovasculaires »
PRODIETIC NEWSLETTER
effects such as a rapid weight loss, a decrease in fasting
glycaemia and insulinemia, a reduction of circulating triglycerides and an improvement of blood pressure.
These data seem to back up the claim that « low GI foods
help to feel fuller for longer than high GI foods while improving biological markers related to metabolic and cardiovascular diseases »
Cependant l’index glycémique reste un
paramètre difficile à gérer et son impact
sur la santé ne concerne pas toutes les
populations
However, glycaemic index remains not
easy to use and its impact on health may
not concern all populations equally
Un certain nombre de critiques et de réserves subsistent
quant à la pertinence de l’index glycémique. Les réserves
découlent d’abord de son mode de calcul qui dépend de
l’aliment de référence, de la durée du test, de la diversité des
sujets et de la quantité de glucides ingérés. Une notion en
principe plus pertinente serait celle de charge glycémique,
produit de l’IG par la quantité de glucides réellement ingérée. De même, la notion d’index insulinique, qui pourrait être
mesuré en parallèle, renseignerait davantage sur l’impact
physiologique de l’IG. Enfin, le problème le plus difficile à
résoudre est l’estimation de l’IG non pas d’un glucide mais
de l’aliment dont il est constituant, ou même du repas au
milieu duquel l’aliment est ingéré. L’IG du glucide considéré
va être dramatiquement modifié par son environnement
nutritionnel (autres nutriments) et par son mode de préparation. Des formules ont été proposées pour calculer l’IG d’un
aliment complexe ou d’un repas. Des techniques in vitro
existent également qui fournissent une bonne appréciation
de l’IG d’un mélange. Cependant, dans tous les cas, il ne
s’agit que d’approximations.
Ces réserves de base sur les valeurs exactes de l’IG apportent de l’eau au moulin de ses détracteurs. Comme pour la
rubrique précédente, des méta-analyses d’articles de la littérature ont été effectuées mais pour exposer des résultats
opposés.
Van Baak et Astrup (Obesity Reviews, 10 suppl 1 : 9-23,
2009) recensent 13 études épidémiologiques ou interventionnelles ne montrant pas de relation entre régime à bas IG
et perte de poids. Ils reconnaissent cependant une relative
coïncidence entre perte de poids modérée et charge glycémique basse.
Dans le même esprit, Niwano et coll. (Journal of Nutritional
Science and Vitaminology, 55: 201-207, 2009) reconnaissent
l’existence d’une bonne corrélation entre IG bas et satiété
dans une vingtaine d’études à court terme, ce qui n’est pas
retrouvé dans les quelques études à long terme pertinentes
disponibles. Pour ces auteurs, la raison en est principalement la difficulté de calculer des valeurs fiables d’IG à partir
d’aliments complexes, et encore plus à partir de repas et de
régimes sur le long terme.
Une de ces études répertoriées a été réalisée chez des
femmes obèses et en surpoids pour comparer les effets d’un
régime à bas IG à ceux d’un régime à haut IG, chacun sur
une période de 12 semaines en ordre randomisé (Aston et
coll. International Journal of Obesity, 32 : 160-165, 2008). Le
résultat final est une absence totale de différence entre les
deux régimes sur tous les paramètres étudiés : poids, index
de masse corporelle, composition corporelle, sensations de
faim et de satiété.
Des résultats paradoxaux ont même été décrits par BurtonFreeman et Keim (International Journal of Obesity, 32 : 1647-
A number of criticisms and reservations remain regarding the
relevance of GI. The reservations are due firstly to its determination that depends on the reference food considered, the
duration of the test, the variability among subjects and the
amount of carbohydrates eaten.
3
The notion of glycaemic load (product of GI and carbohydrate amount) should be more relevant since it takes into
account the amount actually ingested. Also, the notion of
insulinemic index that can be measured in parallel, would be
more informative on the physiological impact of GI. Finally,
the most difficult issue is the prediction of the GI of a
complex food and of a meal including this food. The GI is
dramatically dependent of the nutritional environment (other
nutrients) and of the process of cooking. Some formulae
have been proposed to calculate the resulting GI of a food or
meal from the GI of each constituent. In vitro techniques may
also provide an estimated GI of a mixture. However, these
are only rough estimates.
These basic reservations concerning exact values of the GI
reinforce the opinion of the critics.
Similarly to the previous heading, meta-analyses of scientific
publications have been performed in order to highlight negative results.
Van Baak and Astrup (Obesity Reviews, 10 suppl 1: 9-23,
2009) reviewed 13 observational or interventional studies
and conclude to an absence of relationship between low GI
diet and weight loss. They recognize the occurrence of a
slight body weight reduction in relation with a low glycaemic
load.
In the same way, Niwano et al. (Journal of Nutritional
Science and Vitaminology, 55: 201-207, 2009) observe a
significant correlation between low GI and satiety that can
be noted in twenty short term studies. This is not found
again in the few available relevant long term studies.
According to these authors, the reason is mainly the difficulty
in determining reliable GI values in complex foods and even
more in meals or long term diets.
One of the reported studies has been performed in overweight and obese women. The effects of high and low GI
diets have been compared in randomized crossover over 12
weeks (Aston et coll. International Journal of Obesity, 32:
160-165, 2008). The final conclusion is a lack of evidence to
support a difference between the two diets on all the assessed parameters: body weight, body mass index, body
composition, hunger, and satiety ratings.
Even paradoxical data have been described by BurtonFreeman and Keim (International Journal of Obesity, 32:
LA LETTRE DE PRODIETIC
PRODIETIC NEWSLETTER
1654, 2008) au cours d’un test en aigu chez des femmes en
surpoids. Les petits-déjeuners à haut IG ont produit une
satiété plus durable, une plus grande suppression de la faim
et moins de compulsions que ceux à bas IG.
1647-1654, 2008) in an acute study in overweight women.
High GI breakfasts induced a longer lasting satiety, a higher
reduction of hunger feelings and less prospective consumption as compared to the low GI breakfasts.
Il est donc important de considérer l’influence de l’index
glycémique avec précaution, de lui associer la notion de
charge glycémique et de rester prudent quant à une extrapolation à toutes les populations, et particulièrement les
obèses.
Thus, the influence of glycaemic index should be considered with caution. It is advisable to associate the notion of
glycaemic load and to remain cautious in the case of
dietary prescriptions to particular populations, especially to
obese people.
L’index glycémique peut être influencé par
l’ensemble des constituants d’un aliment
ou d’un repas, et particulièrement par les
protéines.
Glycaemic index can be influenced by the
whole nutritional environment of the food,
especially by proteins.
Puisque le calcul précis de l’IG est rendu difficile par l’environnement nutritionnel du glucide considéré, cette difficulté
pourrait être mise à profit pour modifier l’IG global de l’ensemble d’un repas ou d’un régime.
Les protéines sont connues pour leur effet d’abaissement de
l’IG au sein des aliments (faible IG des légumes secs, des
pâtes alimentaires dû au réseau protéique de gluten, et du
pain complet par rapport au pain blanc).
Un article récent (Rosen et coll., Nutrition Journal, 8 :42,
2009) montre que des produits dérivés du seigle (différents
pains plus ou moins complets et des porridges) induisent
chez des volontaires un meilleur profil insulinique et glycémique que du pain blanc. Parmi ces produits, le pain au son
de seigle apporte les meilleurs résultats. L’analyse de la
composition nutritionnelle montre que le produit le plus efficace est aussi le plus riche en protéines.
Quant à l’association régime riche en protéines et glucides à
bas IG, peu de choses sont encore connues.
Une réponse est en cours d’élaboration grâce à l’étude interventionnelle d’envergure Pan-Européenne Diogenes (pour
Diet, Obesity and Genes) qui tente d’identifier le régime qui
sera le plus efficace pour perdre du poids ou empêcher son
regain. Huit pays européens participent : le Danemark, les
Pays-Bas, la Bulgarie, la République Tchèque, l’Allemagne,
la Grèce, l’Espagne et le Royaume-Uni.
Le protocole est décrit par Moore et coll. (Obesity Reviews,
2009, June 1). L’originalité de l’étude est l’inclusion de
familles entières dans lesquelles au moins un membre est en
surpoids ou obèse. Après un régime hypocalorique d’un des
parents ayant entraîné une perte de poids significative, la
participation effective à l’étude de 773 adultes de 634
familles permettra d’observer l’éventuel regain de poids sur
6 et 12 mois à la suite de quatre régimes variant en contenu
protéique et en IG. Ces régimes sont : 1) pauvre en protéines + IG bas, 2) pauvre en protéines + IG haut, 3) riche en
protéines + IG bas, 4) riche en protéines + IG haut. Un
cinquième groupe suit un régime contrôle pour comparaison. Dans tous les cas, la teneur en lipides est basse. Une
liste de menus a été établie pour chacune des catégories de
régimes, incluant toujours des aliments spécifiques aux
différents pays participants, et donc facilement disponibles.
Les premiers résultats de l’étude ont été présentés au
17ème European Congress on Obesity (Amsterdam, 6-9 mai
2009) par A. Astrup, coordinateur d’un des thèmes du projet.
Ces résultats montrent que à la fois un IG bas et une forte
teneur en protéines contribuent à maintenir la perte de poids
initialement obtenue. Il est encore difficile de démontrer une
synergie entre les deux paramètres.
4
Since the precise estimation of GI is made difficult because
of the nutritional environment of a food, it could be possible
to take advantage of this problem to modify the resulting GI
of a meal or a diet.
Proteins are known to reduce GI within a complex food (low
GI of legumes, of pasta due to the gluten proteins, of wholegrain bread as compared to white bread).
A recent paper (Rosen et coll., Nutrition Journal, 8 :42, 2009)
showed that rye products (different kinds of rye bread produced by different processes and rye porridges), all with a low
GI, induce beneficial blood glucose and insulin profiles in
healthy volunteers as compared to white bread. Among
these products, rye bran bread brought about the best
results. The analysis of the nutritional composition reveals
that this product is also the richest in proteins.
Regarding a possible interaction between high protein and
low GI diets, we are still lacking relevant data.
Answers should take shape with the help of the PanEuropean dietary controlled intervention programme,
Diogenes (for Diet, Obesity and Genes) which attempts to
test the impact of several diets in losing weight or preventing
weight regain. Eight European countries are involved:
Denmark, the Netherlands, Bulgaria, Czech Republic,
Germany, Greece, Spain and United Kingdom.
The methodology is described by Moore et al. (Obesity
Reviews, 2009, June 1).
The original feature of the study is the inclusion of whole
families with at least one overweight or obese member.
Families in which at least one of the parents achieved an
expected weight loss after a low-calorie diet were eligible for
the study. A total of 773 adults from 634 families were finally
randomized to test the occurrence or not of weight regain
after 6 and 12 months with one of the diets varying in protein
content and GI. These diets are: 1) low protein + low GI, 2)
low protein + high GI, 3) high protein + low GI, 4) high protein
+ high GI. A fifth group was assigned to a standard healthy
diet as control. All the diets were low-fat. Dietary instructions
aimed at complying with each diet were established in
agreement with eating habits of each country so that the
foods could be easily accepted and available.
The first results of the study were presented at the 17th
European Congress on Obesity (Amsterdam, May 6-9, 2009)
by A. Astrup, coordinator of the themes “obesity and macronutrient composition of the diet”. These data show that both
high protein content and low GI contribute to improve weight
loss maintenance. However, it is not possible yet to find a
potential synergy between both conditions.
LA LETTRE DE PRODIETIC
PRODIETIC NEWSLETTER
Des régimes ou des aliments riches en protéines et
composés de glucides ayant un faible index glycémique
semblent être les plus efficaces pour agir sur la régulation
de l’appétit et du poids et sur les paramètres métaboliques
associés. La richesse en protéines semble être le facteur
prépondérant.
Diets with both high protein content and low GI foods
seem to be efficient in improving appetite control and
weight regulation as well as the related metabolic parameters. High protein content seems to play the prominent
part.
Les protéines ont-elles toutes le même
pouvoir de moduler le métabolisme glucidique en relation ou non avec l’index
glycémique ? Quels sont les acides
aminés particulièrement importants ?
Are all proteins equally efficient in improving glycaemic control, in relation or not
with the glycaemic index of a meal? Which
amino acids are the most important?
Indépendamment d’un éventuel effet réducteur de l’IG des
glucides ingérés concomitamment, les protéines peuvent
avoir un rôle direct sur le métabolisme glucidique. Il est difficile cependant de faire la part des effets revenant aux protéines elles-mêmes ou à la restriction calorique souvent associée. Il semblerait que la restriction calorique soit responsable de la diminution de masse grasse alors que l’augmentation de la teneur en protéines agirait sur le contrôle de la
glycémie (Blouet et coll., Journal of Nutrition, 136 : 18491854, 2006).
Toutes les protéines ne sont pas équivalentes pour améliorer les perturbations du métabolisme glucidique liées au
surpoids et au diabète. Les études expérimentales comparant les effets de différentes sources de protéines chez
l’homme sont relativement récentes, mais les seuls résultats
de l’année passée concernent une étude sur le singe femelle
et sa descendance chez lesquels il est montré une meilleure
régulation de la glycémie lorsqu’ils sont nourris par des
protéines de soja plutôt que des caséinates (Wagner et coll.,
American Journal of Primatology, 71 : 802-811, 2009).
Les études chez des diabétiques de type 2, un peu moins
récentes mais toujours d’actualité, arrivent à un consensus
en montrant que des protéines « rapides » (lactosérum)
stimulent davantage les sécrétions pancréatiques que des
protéines « lentes » (caséine) (Tessari et coll., Diabetes
Metabolism Research and Reviews, 23: 378-385, 2007) tout
en réduisant l’hyperglycémie post-prandiale due à des repas
à haut IG (Frid et coll., American Journal of Clinical Nutrition,
82: 69-75, 2005).
Les acides aminés impliqués dans les effets bénéfiques des
protéines de lactosérum ont été recherchés. Pour Nilsson et
coll. (American Journal of Clinical Nutrition, 85: 996-1004,
2007), il s’agit de leucine, isoleucine, valine, lysine et thréonine. Pour Blouet et coll. (Journal of Nutritional Biochemistry,
18 : 519-523, 2007), il s’agirait de la cystéine.
Une approche réciproque consiste à rechercher des déficiences sélectives (Menge et coll., Regulatory Peptides, Aug
18, 2009). Ainsi, chez des diabétiques de type 2, une réduction significative d’acide gamma-amino-butyrique, d’arginine, de glutamine et de phospho-éthanolamine a été
montrée, accompagnée d’une augmentation de valine. Chez
des patients intolérants au glucose, l’acide gamma-aminobutyrique est également réduit alors que la tyrosine est particulièrement élevée.
Ces résultats peuvent mener à l’idée de fournir une supplémentation en certains acides aminés aux diabétiques ou
d’élaborer des recommandations quant au choix des protéines nutritionnelles adaptées.
Independently of a possible effect through a reduced GI of
the carbohydrates ingested in the same meal, proteins by
themselves may play a direct role on glycaemic control. It
remains difficult, however, to assess the respective contribution of proteins themselves and of the usually related energy
restriction. It seems that reduced energy intake would be
responsible for the lower fat mass deposition while the
increase in proteins would account for the improvement of
glycaemic control (Blouet et al., Journal of Nutrition, 136:
1849-1854, 2006).
All proteins are not equally active in improving overweight
and diabetes related metabolic disturbances. Experimental
studies in humans aimed at comparing different protein
sources are reasonably recent, but the only data published
in the current year deal with a study in female monkeys and
their offspring. A better glycaemic control was shown when
the animals were fed with soy proteins than with caseins
(Wagner et al., American Journal of Primatology, 71: 802811, 2009).
The findings of less recent but still topical clinical trials, on
type 2 diabetic subjects, concur. They show that the socalled “fast” proteins (such as whey) induce higher pancreatic secretions than “slow” proteins (caseins) do (Tessari et
al., Diabetes Metabolism Research and Reviews, 23: 378385, 2007) and reduce postprandial hyperglycaemia following high GI foods (Frid et al., American Journal of Clinical
Nutrition, 82: 69-75, 2005).
Specific amino acids involved in the physiological effects of
whey proteins were searched. According to Nilsson et al.
(American Journal of Clinical Nutrition, 85: 996-1004, 2007),
they should be in particular leucine, isoleucine, valine, lysine
and threonine. According to Blouet et al. (Journal of
Nutritional Biochemistry, 18: 519-523, 2007), it would be
cysteine.
Reciprocally, selective amino acid deficiencies in patients
with type 2 diabetes were investigated (Menge et al.,
Regulatory Peptides, Aug 18, 2009). A significant decrease
in gamma-amino-butyric acid, arginine, glutamine and
phosho-ethanolamine were observed. In patients with impaired glucose tolerance, gamma-amino-butyric acid is reduced too while tyrosine is particularly high.
These data may provide a rationale for offering specific
amino acid supplementations to diabetic patients or for
developing recommendations regarding appropriate dietary
proteins.
La composition en acides aminés des protéines semble
importante pour un effet optimal sur les paramètres du
métabolisme glucidique. Les protéines sériques sont les
plus couramment décrites comme efficaces par rapport aux
autres protéines de lait ou d’autres sources.
5
Amino acid composition of proteins seems to be of
importance for an optimal improvement of glycaemic
control. Whey proteins are widely recognized as more
efficient than other sources of proteins, whether from
milk or other origins.
LE POINT DE VUE DU CHERCHEUR
THE RESEARCHER’S POINT OF VIEW
Martine Orosco, PRO DIETIC,
ex chargée de recherche INSERM
Martine Orosco, PRO DIETIC,
formely researcher at INSERM
(Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale)
(National Institute for Health and Medical Research)
Pourquoi un tel désaccord quant à l’intérêt de prendre en
compte l’index glycémique dans le cadre de régimes destinés à la régulation du poids corporel ou à la prévention de
maladies métaboliques ? Ne doit-on pas chercher la
réponse dans les mécanismes cérébraux et hormonaux
sous-tendant les effets recherchés ?
L’insuline, périphérique comme cérébrale, de même que la
sérotonine, impliquées dans la régulation de la satiété, du
poids corporel et du métabolisme glucidique, répondent par
une élévation de leurs concentrations à l’ingestion de glucides. La stimulation de ces substances est-t-elle plus intense
à la suite d’un pic massif et transitoire de la glycémie (index
glycémique élevé) ou d’une augmentation plus modeste
mais soutenue (index glycémique bas)? Quelques travaux
relativement anciens pourraient être interprétés en faveur
d’un effet bénéfique, sur le plan mécanistique tout du moins,
de glucides à haut index glycémique. Ceci pourrait expliquer
pourquoi chez des obèses, ayant généralement un faible
tonus sérotoninergique, les régimes à haut index glycémique se montrent plus rassasiants.
Les protéines, sauf exceptions, ont un effet inverse de celui
des glucides sur la sérotonine et l’insuline. Cependant, un
consensus semble se dégager en faveur de régimes associant bas index glycémique et haute teneur en protéines. En
dehors de l’intérêt théorique de la connaissance des mécanismes, la recherche des meilleures associations glucides et
protéines, adaptées à chaque pathologie métabolique,
serait à développer.
Why such a discrepancy in opinion regarding the importance
of taking into account the glycaemic index in diets aimed at
body weight regulation or metabolic disease prevention?
The answer might well be found in the hormonal and cerebral mechanisms underlying the expected effects.
Insulin, both at peripheral and cerebral levels, as well as
serotonin, both involved in satiety, body weight, and carbohydrate metabolism regulations, increase in response to
carbohydrate ingestion. Will the stimulation of these
substances be more intensive following a short-lasting
glycaemic peak (high glycaemic index) or a more modest but
sustained elevation (low glycaemic index)? Previous studies
could be interpreted, at least from a mechanistic point of
view, in favour of beneficial effects of carbohydrates with
high glycaemic index. This could be related to the findings in
obese people, who usually suffer from a low serotoninergic
tone, that high glycaemic diets are eventually more satiating.
Most proteins induce opposite effects to carbohydrates on
serotonin and insulin. However, a consensus seems to
appear in favour of diets combining low glycaemic index and
high protein content. Besides the theoretical interest for the
knowledge of the mechanisms, further studies on the best
combinations of carbohydrates and proteins, appropriate for
different metabolic pathologies, should be developed.
CONCLUSION
CONCLUSION
LA RECHERCHE PERMANENTE DE PRO DIETIC
MET LA PROTEINE DANS TOUS SES ETATS
PRO DIETIC RESEARCH SHAKES UP
HIGH PROTEIN NUTRITION
Depuis sa création en 1994, la principale activité de Pro
Diétic a toujours été la production de produits diététiques
à haute teneur en protéines.
Jusqu’à récemment, les formules à haute teneur en protéines étaient essentiellement liquides : poudres à reconstituer dans l’eau ou le lait, liquides appertisés (cannettes) ou
traités par UHT suivi d’un conditionnement aseptique en
briques type Tetrapak®.
Mais on note une lassitude croissante chez les consommateurs frustrés de ne pouvoir disposer de formes solides
protéinées (50 à 60 %), voire à très haute teneur (60 à 80 %).
Aucun des produits existant (pains, barres, biscottes,
etc…) ne donne pleinement satisfaction tant sur le plan
nutritionnel qu’organoleptique.
Pro Diétic travaille depuis plusieurs années sur l’étude des
comportements de matrices amylo-protéiques lors des
opérations de panification classique ou de cuisson-extrusion. Ces travaux ont déjà conduit au développement et à
la mise sur le marché de pains plats extrudés de type
Cracottes® titrant 50 % de protéines. Des produits à
teneur supérieure en protéines vont aussi être proposés
rapidement.
Différents types de produits de panification hyperprotéinés
(50-70 %) sont en cours de développement et pourront
être proposés prochainement.
Un grand pas est donc réalisé au bénéfice de la diversité
pour le bien-être du consommateur.
Since its creation in 1994, Pro Dietic’s core business has
always been the development and manufacture of high
protein diet foods.
Until recently, high protein formulas have come essentially
in liquid form: powders to mix with water or milk, liquid
foods which have been either retort processed in cans or
aseptic-packed in Tetrapak® type cartons following UHT
treatment.
However, consumers are growing increasingly tired and
frustrated at the lack of high protein (50-60%) or very high
protein (60-80%) foods available in solid form. None of the
products currently on the market (breads, bars, crackers
etc…) gives complete satisfaction from either a nutritional
or an organoleptic viewpoint.
For several years now, on-going research at Pro Dietic has
focused on the way starch-protein matrix react whilst
undergoing either traditional bread-making or cookingextrusion processes. Our investigations have already led
to the development and commercialization of Cracotte®
type crackers with a 50% protein content. Products with a
higher protein content will soon be commercialized.
We are actively pursuing the development of high protein
(50-70%) bread-making products in diverse forms: our
latest innovations will be available shortly.
These developments represent a major step forward to
meet both the market need for diversity and consumer
well-being.
6
PRO DIETIC, ZAET Les Haies, 420 rue Benoît Frachon, B.P. 60210, 60744 SAINT MAXIMIN
Tel : 03.44.64.61.40, Fax : 03.44.64.05.00, E-mail : [email protected]