Plan d`aménagement touristique durable de Nosy Be

Transcription

Plan d`aménagement touristique durable de Nosy Be
PLAN D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE DURABLE
DE NOSY BE
République de Madagascar
PREPARÉ POUR:
La Vice Primature Chargée Des Programmes Economiques,
Ministère Des Transports, Des Travaux Publics, De L’Aménagement Du Territoire
PREPARÉ PAR:
EDSA
Détente Consultants
GLW Conseil
Dr. Anna Spenceley
Le 20 mai 2005
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Nous ne pouvons plus nous permettre de ne rien faire et de voir nos forêts disparaître en flammes.
Cette biodiversité n’appartient pas seulement à Madagascar, mais au monde entier. Nous avons la
volonté politique d’arrêter cette dégradation.
Marc Ravalomanana, Président de la République de Madagascar, 2002 World Parks Congress
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
REMERCIEMENTS
Beaucoup de personnes ont aidé à la production de ce Plan d’Aménagement
Touristique Durable. Tout d’abord, nous mentionnons les membres du
Projet « Pôles Intégrés de Croissance », à Antananarivo et Nosy Be. Des
représentants du gouvernement local et du secteur privé nous ont accordé
des entretiens, qui nous ont aidé à mieux comprendre la situation du
tourisme à Nosy Be aujourd’hui et leurs attentes pour l’avenir. Enfin, les
participants à la séance de travail participative de planification ont démontré
un enthousiasme exemplaire, en offrant des idées de changement positif
pour la région.
La Banque Mondiale, ainsi que Ministère du Tourisme et de la Culture de
Madagascar ont aussi contribué à la production de ce document.
Ce Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be est le résultat
d’une approche participative et il faut souligner le fait que chaque personne
mentionnée dans la liste détaillée ci-dessous a eu une contribution
significative dans sa création.
Antananarivo
M. Freddie Mahazoasy, Coordonnateur National du Projet Pôles Intégrés
de Croissance(PIC)
Mme Patricia Rajeriarison, Responsable Tourisme PIC, Consultante, Sud
Conseils et Stratégies
M. Abdoul Abdallah, Direction Etudes, Ministère de la Culture et du
Tourisme
M. Herinirina Rafamatanantsoa, Direction Appui aux Investissements,
Ministère de la Culture et du Tourisme
Mme Brigitte Vavitsara, Ministère de la Culture et du
Tourisme/DNPT/CF
M. Jean Lucien Rakotoson, Ministère de la Culture et du Tourisme
Mme Irène Andréas, Directrice générale, Office National du Tourisme
Mme. Sylvie Rananantsoa, AGETIPA
M. Henry Zo Ramiandrisoa, AGETIPA
M. H. Rabeandriamaro, AGETIPA
M. Theodore Traveloarison, Jary Architectes
M. Michel Louys, Consultant local de GATO AG
M. Stéphane Kefferstein, Chef de projet, Projet FSP / SCAC
M. Eric Koller, Président de la FHORM, Directeur adjoint de l’hôtel
Colbert
Mme Mimie Ravaroson, Secrétaire Général Exécutif, Go To Madagascar
(groupement des opérateurs touristiques)M. Clément Ravalisoana,
Directeur Général de SETAM
M. Joël Randriamandranto, Directeur Général de Jacaranda
Madagascar, TOP
Mme Yolande Rajaobelina, Directeur Général, Madagascar Airtours
M. Paul-France Giraud, Gérant, Transcontinents
M. Charles Rakotondrainibe, ANGAP
M. Herijoana Randriamanantenasoa, Directeur des Opérations, ANGAP
M. Tokiaritefy Rabeson, Chargé de l’Ecotourisme, ANGAP
M. Zézé Ravelomanantsoa, Chargé d’appui au Développement, ANGAP
Mme. Hanitra Andrianarivo, Chargée du Marketing, ANGAP
M. Hugues Rakotomavo, Secrétaire Exécutif, PDSP II
Nosy Be
M. Boniface Bemananjara, Sous-Préfet de Nosy Be
M. Charles Willy Max Rakotondrazanany, Premier Adjoint au SousPréfet
M. Yves Ernest, Maire, Commune Urbaine de Nosy Be
M. Pierre Marie Roby, Chargé de la gestion du PIC
M. Tsiong Hotunken, Représentant du CPL, Coordinateur de projets de la
Commune Urbaine de Nosy Be
M. Christian Tombo, Membre CPL Nosy Be
Mme. Léa Dolce Ravo, Deleguée du Tourism, Ministère de la Culture et
du Tourisme
M. Michel Ramasy, Directeur de l’ORT
Mme Candicia Bikiny, Directeur de l’ANGAP
M. Jean Charles Piso, SAGE
M. Jean-Michel Racine, Chambre de Commerce, d’Industrie,
d’Agriculture et d’Artisanat de Nosy Be, Propriétaire de l’Hotel Ambonara
M. Jean-Louis Salles, President de GIHPNB, Proprietaire de Vanila
Hôtel, Responsable du festival Donia
M. Hervé Broyer, Propriétair de l’hôtel Jardin Vanille, Nosy Komba
M. Laurent Duriez, Club de plongée Océane’s Dream, Association des
prestataires de services spécialisés
M. Robert, Président du Comité Local de Base Sakatia, Agent forestier
M. Thierry Tastet, Jungle Village
M. Bertrand Bourigault, Directeur Domaine Manga Bay
M. Marcello Spadoni, Directeur Général Venta Club, jusqu’en 2005
M. Giancarlo Corbascio, Directeur Général Venta Club, à partir de 2005
M. Matthieu, Gérant, Escapades
Responsables commerciaux, Sakatia Passion
M. Alain Chartier, Gérant Nosy Be Nautique
M. Robert Laval, Co-Gérant, Nosy Be Nautique
M. Haidary Manatsara, Directeur Centre National de Recherches
Océanographiques
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mme Monica Lucie Tombolahy, Directeur adjoint, Chercheur, Centre
National de Recherches Océanographiques
M. Salimo, CNRO
M. Baby, CNRO
M. René, Directeur, Fondation Suisse Madagascar
M. Joseph Zara, Directeur de la SIRAMA, Nosy-Be
M. Raymond Bavimena, Responsable des terrains déclassés, SIRAMA
M. Pascal Velo, JIRAMA
M. Manfred Elster, Consultant
M. Jean-Claude Dzaozara, Retraité
M. Georges Dzaozara, Professeur de Lycée, Nosy-Be
M. Célestin, Service Topographique
M. Jaotoly, Chef Triage
M. Rakotosoa Neree, Tailleur, Forestier Nosy Be
Mme. Volahisoko, Brodeuse
Mme. Moana, Brodeuse
Mme Bernadette Indroy, Représentante des Femmes
Mme Bertille Ramboarinosy, Présidente Association STOP SIDA
M. Dominique Foucher, Coordinateur DEHFI-OI
M. Benjamin Rakotoarinoro, Président Groupement de la Pêche
M. Frank Raja, PCA de la Chambre d’agriculture de la Région Diana
M. Abdoul Santisy, PFED
M. Eric Laou-Po-Toe, Domaine
M. Eric Rouan, Retraité
M. Attoumany Abou-Bakary, Guide
Jean-Philippe Debleds, Retraité
… et beaucoup d’autres.
Nous vous remercions à tous.
ACRONYMES
RN : Route Nationale
SAGE : Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement
SHTM : Société Hôtelière et Touristique de Madagascar
SIRAMA: SIRAmamy Malagasy
SRI : Système de Riziculture Irrigée
SOIEXT : Société d’Importation et d’Exportation Tahiry
SSD : Service de Santé du District
TELMA : Telecom Malagasy
TIROM : Tourisme Investisseurs´ Relations Office Madagascar
TOP : Association Professionnelle des Tour Operators Réceptifs
TVM : Televiziona Malagasy
AGETIP : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public
ANDEA : Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement
ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées
APMC : Aire protégée marine et côtière
BFV : Banky Fampandrosoana ny Varotra
BNI : Banque Nationale pour l’Industrie
BOA : Bank Of Africa
CDHD : Centre Hospitalier de District
CEG : Collège d’Enseignement Général
CIR PRH : Circonscription de la Pêche et des Ressources Halieutiques
CLB : Comité Local de Base
CNRF : Centre National de Recherche Forestière
CNRIT : Centre National de Recherche Industrielle et Technologique
CNRO : Centre National de Recherche Océanographique
CPL : Comité de Pilotage Local
CRD : Comité Régional de Développement
CSB : Centre de Santé de Base
DRDR: Direction Régionale de Développement Rural
EPP : Ecole Primaire Publique
FHORM : Fédération des Hôtels et Restaurants de Madagascar
GIHPNB : Groupement Interprofessionnel de l’Hôtellerie et du Tourisme de Nosy Be
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtières
GUIDE (Guichet Unique des Investissements et de Développement de l’Entreprise)
IRA : Infection Respiratoire Aigüe
IST : Infection Sexuellement Transmissible
JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MBS : Malagasy Broadcasting System
MECIE : Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement
MINTOUR : Ministère du Tourisme
ONG : Organisme Non Gouvernemental
ONTM : Office National de Tourisme de Madagascar
ORT : Office Régional de Tourisme
PCA: Président du Conseil d'Administration
PCD: Plan Communal de Développement
PDSP II : Deuxième Programme de Développement du Secteur Privé
PFED : Plate-Forme pour l'Environnement et le Développement
PIC : Projet « Pôles Intégrés de Croissance »
PIPM : Programme d’Investissements Prioritaires Municipal
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PUDé : Plan d’Urbanisme Détaillé
PUDi : Plan d’Urbanisme Directeur
QMM : Qit Madagascar Minerals
RFT : Réserves Foncières Touristiques
RIP : Route d’Interêt Provincial
RIC : Route d’Interêt Communal
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
SOMMAIRE
ACRONYMES
EXECUTIVE SUMMARY
ARGUMENTS POUR UN TOURISME DURABLE
1. METHODOLOGIE ET PROCEDE
2. CONTEXTE DE NOSY BE
2.1 CONTEXTE NATIONAL
2.2. LOCALISATION ET MILIEU PHYSIQUE
2.3 DEMOGRAPHIE ET ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
2.4 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
2.5 INFRASTRUCTURES EXISTANTES
2.6 CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL NATIONAL
2.7 ACTIVITES ET PROJETS D’AMENAGEMENT
2.8 LE TOURISME A MADAGASCAR ET SES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
3. SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE GLOBAL DE NOSY BE
3.1 ANALYSE PHYSIQUE
3.2 ANALYSE SWOT
3.3 PHYLOSOPHIE, STRATEGIES ET SCHEMA D’AMENAGEMENT
3.4 PLAN DE ZONAGE
3.5 EIES DU SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE GLOBAL
3.6 OBJECTIFS GENERAUX POUR UN DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DURABLE
4. PLAN DE PHASAGE ET PROJETS A DEVELOPPER EN PRIORITE
4.1 STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
4.2 PLANS D’AMENAGEMENT : CNRO
4.3 PLANS D’AMENAGEMENT : ECOLODGE SAKATIA
5. CONCLUSIONS
6. BIBLIOGRAPHIE
7. ANNEXES
4
6
7
8
9
9
9
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20
33
37
42
52
61
61
64
68
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74
84
93
93
104
119
135
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A. RESULTATS DE L’INVENTAIRE FAUNISTIQUE A NOSY BE
B. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DE CHAQUE SOUS-PROJET
DU PIC A NOSY BE
C. TYPOLOGIE DES MILIEUX MARINS ET COTIERS
D. FICHE DESCRIPTIVE DES ZONES LITTORALES
E. ACCESSIBILITE AERIENNE - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU TOURISME
F. ACCESSIBILITE AERIENNE - EXTRAIT DE L’ETUDE DU SECTEUR TOURISME DE
LA BANQUE MONDIALE
G. CAPACITE D’HEBERGEMENT - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU TOURISME
H. FREQUENTATION TOURISTIQUE - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU
TOURISME
I. DESTINATIONS CONCURRENTES - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU
TOURISME
J. ANALYSE SWOT (FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES, MENACES) - EXTRAIT
DU PLAN DIRECTEUR DU TOURISME
K. OBJECTIFS MARKETING - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU TOURISME
L. TIROM (TOURISM INVESTORS’ RELATIONS OFFICE MADAGASCAR) - EXTRAIT
DU PLAN DIRECTEUR DU TOURISME
M. L’INCITATION A L’INVESTISSEMENT - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU
TOURISME
N. WILDERNESS SAFARIS ET ROCKTAIL BAY: UNE JOINT VENTURE ENTRE
SECTEUR PRIVE, COMMUNAUTE LOCALE, ET ORGANISATION DE
CONSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT
O. D’A A Z: POINTS POUR LA MISE EN PLACE DU TOURISME COMMUNAUTAIRE
P. RECENSEMENT DE LA POPULATION DE NOSY SAKATIA
Q. MAROC :
LE
DISPOSITIF
D’INCITATIONS
FISCALES
POUR
LES
INVESTISSEMENTS TOURISTIQUES
R. CODE D’INVESTISSEMENT D’EGYPTE
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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EXECUTIVE SUMMARY
L’élaboration finale du Plan d’Aménagement Touristique Durable inclut les sous objectifs suivants :
-
INTRODUCTION
A travers son Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, le Gouvernement de la République de Madagascar
a identifié le tourisme comme étant l’un des cinq secteurs majeurs de l’économie malgache. Le développement du
tourisme joue un rôle essentiel, cadrant parfaitement avec les objectifs du Gouvernement en matière de lutte contre la
pauvreté. En effet, les zones à forte attraction touristique se trouvent souvent dans les zones rurales où vivent 80% de
la population et les couches les plus vulnérables.
Notre étude s’est concentrée sur l’île de Nosy Be, et sur les îles avoisinantes : Nosy Sakatia, Nosy Komba, Nosy
Tanikely. L’étude a abouti à des recommandations stratégiques pour un développement intégré du tourisme dans le
pôle de Nosy Be, qui prennent en compte les enjeux environnementaux, sociaux et économiques de la région. Il est
cependant important de souligner que le succès de ce plan est directement conditionné par la mise en œuvre des
autres projets PIC, qui concernent l’amélioration des infrastructures de base (voirie, assainissement, accès
aérien), aussi bien que les conditions foncières et fiscales.
Les objectifs prioritaires du tourisme, définis dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté sont :
-
Mise à jour et présentation des sites à fort potentiel touristique ;
Elaboration d’un Schéma d’Aménagement Global de chaque région ;
Confirmation de l’Evaluation Stratégique des Impacts Environnementaux des activités touristiques par
rapport aux schémas d’aménagement proposés.
Promouvoir un développement touristique qui protège et sauvegarde l'environnement naturel et l'identité
socioculturelle des malgaches;
Faire du tourisme un levier de développement durable au bénéfice direct des communautés;
Assainir et augmenter les revenus et rentes issus du tourisme auprès de tous les acteurs concernés;
Développer les infrastructures en viabilisant et en rentabilisant les zones ciblées;
Encourager la création d'emplois durables dans le secteur touristique.
Ce rapport, à travers le Schéma d’Aménagement Touristique Global proposé, identifie les diverses attractions
touristiques à Nosy Be, les sites potentiels de développement, les activités touristiques existantes et proposées, ainsi
que les infrastructures qui doivent être améliorées. Le rapport comprend :
- un plan de zonage touristique qui identifie les capacités de chaque zone touristique
- le schéma d’aménagement touristique
- des cahiers de charge pour le développement touristique, pour contrôler la croissance et assurer la qualité du
tourisme
- les deux projets à développer en priorité : l’équipe EDSA et les participants à la séance de travail sur place ont
identifié ensemble les projets qui inaugureront la mise en œuvre de ce Schéma d’Aménagement. Les deux
projets se trouvent tous les deux sur des terrains appartenant à l’Etat, et leur développement évite donc les
problèmes fonciers susceptibles de prendre du temps. Ces deux projets sont le centre d’interprétation sur le
site du Centre National de Recherches Océanographiques près d’Andoany (Hell-Ville) et l’Ecolodge Nosy
Sakatia sur l’île du même nom. Pour attirer des investisseurs et des bailleurs, des business plans
accompagnent ces projets.
- Pour tous les projets identifiés, une analyse environnementale a été élaborée pour assurer un développement
écologique.
Par conséquent, le Gouvernement de Madagascar a entrepris le Projet Pôles Intégrés de Croissance (PIC) en vue de
réduire la pauvreté de moitié sur une période de 10 ans. Le projet PIC a pour objectif de faire du développement
touristique une source effective de croissance dans trois zones de développement (axe Antananarivo - Antsirabe,
Taolagnaro et Nosy Be), en aboutissant à mettre en place une plate forme minimale d’infrastructures d’une façon
coordonnée et intégrée et à favoriser un environnement conforme aux attentes du secteur privé, des investisseurs et de
la population.
Notre étude fait partie du projet PIC et a pour principal objectif l'élaboration de Plans d’Aménagement Touristique
des pôles de Nosy Be et de Taolagnaro (Fort Dauphin) à travers une mise à jour et une synthèse des rapports existants,
notamment du document "Projet Tourisme à Madagascar" élaboré en 1992 avec l’appui du PNUD (Programme des
Nations Unies pour le Développement), mais dont les recommandations en matière d'aménagement et d'occupation
des sols n'ont jamais été officiellement adoptées.
Par conséquent, ce rapport propose une vision et un plan de mise en oeuvre pour le développement d’un
tourisme durable à Nosy Be, susceptible de stimuler la croissance du nombre des touristes et d’équipements
touristiques durables partout à Madagascar.
PLAN D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE DURABLE DE NOSY BE
Ce document définit le Plan d’Aménagement Touristique de Nosy Be, alors que Taolagnaro fera l’objet d’un rapport
différent.
La région de Nosy Be a le potentiel pour devenir un modèle de développement touristique durable, qui apporte des
avantages à la population et aux responsables locaux, sans dénaturer l’environnement. Le tourisme durable peut faire
découvrir aux habitants l’importance de la protection de l’environnement, peut offrir de nouvelles motivations aux
autorités et aux communautés locales pour protéger leurs régions et peut générer des revenus pour les économies
locales et régionales.
En prenant en considération la demande actuelle de destinations « low-impact », il est impératif que l’intégrité sociale
et écologique de la région soit au cœur des priorités du développement touristique de Nosy Be. Chaque équipement ou
infrastructure proposés devrait être développé d’une manière responsable, à l’échelle juste pour le milieu écologique
et culturel auquel il appartient. Cette préoccupation est restée la priorité de l’équipe EDSA tout au long de
l’élaboration de ce rapport.
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
long terme de Madagascar de conserver les 10-20% restants de ses écosystèmes de forêts primaires, eaux douces et
environnements marins et d’encourager les communautés locales à une utilisation durable des terres. En se fixant
comme objectif de devenir le leader du tourisme durable, le gouvernement espère réduire la pauvreté de 50% dans les
10 ans à venir. En effet, Madagascar, l’un des plus pauvres pays du monde, voit ses ressources naturelles
constamment menacées, notamment en raison de la culture sur brûlis (tavy). Le gouvernement espère résoudre ce
problème
en
encourageant
la
population
locale
à
travailler
dans
le
tourisme
durable.
ARGUMENTS POUR UN TOURISME DURABLE
Isolée du continent africain il y a 160 millions d’années, l’île de Madagascar a connu une évolution unique, qui a créé
notamment les tortues géantes, les oiseaux éléphants et les lémuriens. Madagascar se trouve à 400 km de la côte sudest de l’Afrique, dans l’Océan Indien, et a l’un de plus hauts pourcentages d’espèces endémiques dans le monde. Des
nouvelles espèces de flore et faune sont découvertes chaque année. Mais la population de l’île grandit aussi, entraînant
une pression grandissante sur ses ressources naturelles.
Ce contexte permet de comprendre le Projet de la Banque Mondiale de Pôles Intégrés de Croissance, qui reconnaît
l’importance du tourisme durable en tant que moyen à la fois de protéger la biodiversité, et de promouvoir un
développement durable dans le monde rural. En liant des partenariats à long terme avec tous les secteurs de la société
civile, Madagascar montre clairement sa volonté de transformer cette vision en réalité.
Le nombre d’espèces à fleurs de Madagascar est d’environ 13000 (et les botanistes prévoient que ce nombre ira
jusqu’a 15000) et représente plus de 3% de la flore mondiale. Parmi les autres espèces se trouvent 346 reptiles, 199
amphibiens, 283 oiseaux (dont 209 se reproduisent sur l’île) et 131 mammifères. Presque 90% de la flore est
endémique, tout comme 92% des reptiles, 98% des amphibiens, 52% des oiseaux qui se reproduisent sur l’île et
100% des mammifères terrestres non volants. Le parfait exemple pour ce niveau de diversité et d’endémisme est sans
doute celui des lémuriens : leurs cinq familles, 15 genres et 72 espèces et sous-espèces se trouvent exclusivement sur
l’île. On doit aussi noter le nombre impressionnant d’espèces vertébrées qui ont été découvertes dans les 18 dernières
années, incluant pas moins de 102 nouvelles espèces d’amphibiens et reptiles découvertes dans les années 1990 et
2000.
Mais il faut être prudent, et si ce Plan de Développement Touristique est mis en place, le suivi sera essentiel.
Beaucoup de plans ont été produits avant celui-ci, mais ils prennent la poussière sur les étagères. Nous avons
remarqué une frustration croissante parmi les représentants de la population locale vis-à-vis de la venue de consultants
et des études menées : Nosy Be est qualifié de « cimetière de plans ». Notre espoir le plus sincère est que ce document
n’ait pas le même sort que ses prédécesseurs. Nous avons essayé de créer un Plan facile à mettre en œuvre et qui
reprenne les recommandations pertinentes des plans antérieurs. Les actions de mise en oeuvre sont cependant
essentielles. Si nos propositions ne sont pas rapidement mises en œuvre, les acteurs locaux risquent de déchanter à
nouveau, et l’élan d’espoir et de confidence suscité par cette mission d’être perdu.
Malheureusement, la biodiversité de Madagascar est détruite aussi rapidement qu’elle est découverte. A présent
estimée à 18 millions, la population du pays devrait doubler dans les 25 ans à venir. On prévoit aussi que moins de
15% de l’île restera couverte de végétation naturelle et que le processus de destruction continuera à un taux de 0.9%
par an. Un hectare de forêt disparu à Madagascar a un impact négatif plus grand sur la biodiversité mondiale qu’un
hectare de forêt disparu ailleurs dans le monde. La superficie couverte de forêts primaires a diminué d’environ 25% en
1950 jusqu'à moins de 15% aujourd’hui.
Les approches de développement touristique traditionnelles ont montré leurs limites, avec des retombées économiques
locales très faibles. Depuis les débuts du tourisme à Madagascar, la pauvreté n’a pas diminuée. Beaucoup
d’équipements touristiques et des tour opérateurs appartiennent à des étrangers et le manque à gagner pour le pays est
élevé. Une approche touristique durable est nécessaire pour un effort concerté afin d’améliorer les conditions de vie
de la population locale. Les habitants de Nosy Be ne doivent pas être exclus du processus de décision comme ils l’ont
été dans le passé. Aujourd’hui, il est généralement reconnu que les populations locales constituent la clé de voûte des
activités touristiques durables et qu’elles sont des partenaires majeurs dans un grand nombre de projets, bénéficiant
ainsi d’avantages économiques, sociaux et culturels.
La grande diversité d’espèces et d’endémisme combinée avec la disparition de 75% de la superficie végétale de cet
endroit biologiquement unique au monde fait de Madagascar un « Point Chaud » du point de vue de la conservation,
tel que défini par Conservation International. L’île partage ce « titre » avec 24 autres sites vulnérables, dont d’autres
îles telles que les Philippines, la Nouvelle Calédonie, la Nouvelles Zélande, etc.
La destruction de la forêt entraîne la disparition de l’habitat de nombreux animaux et plantes. La pauvreté, les
pratiques agricoles à faible rendement, le taux élevé de croissance de la population, la politique du gouvernement
parfois mal adaptée à la situation, ainsi qu’une administration locale faible mettent aussi en danger les ressources
naturelles de Madagascar. La déforestation, les feux de brousse, et la culture intensive des terres enlèvent les couvre
sols qui protègent les sols hautement érodables. Ces dégradations menacent non seulement la diversité biologique et
les sols, mais aussi la stabilité hydrologique vitale à une économie agraire. A tout ceci s’ajoute l’utilisation du bois
comme première source d’énergie dans les ménages. Un habitant de la ville utilise 2 sacs de charbon par mois.
Le processus de développement durable est engagé à Madagascar à travers les projets PIC, mais il faut aller plus loin.
Les acteurs concernés, des responsables élus aux villageois, sont très conscients de la nécessité de protéger les
ressources naturelles, mais ils ont du mal à faire face aux demandes croissantes de la population en espaces
d’habitation et agricole. Le tourisme durable, s’il est géré et canalisé correctement, peut contribuer à la protection
effective de l’environnement et au développement économique, en tirant parti directement des atouts de la biodiversité
et indirectement en réduisant la vulnérabilité de la population pauvre à la dégradation environnementale à travers la
conservation de la biodiversité. Cependant, le tourisme peut avoir des impacts négatifs sur la biodiversité, dans le cas
où il se développe sans modèle de management ad hoc et sans cahiers des charges qui traitent de la conservation de la
biodiversité et des moyens pour maximiser les retombées économiques locales tangibles.
Répondant de manière volontariste à la disparition continue de la biodiversité dans un pays réputé pour sa richesse
naturelle unique, le Président de Madagascar, Marc Ravalomanana, a annoncé (World Parks Congress, Durban, 2002)
la volonté de son gouvernement de tripler la superficie des aires protégées, de 1.7 million à 6 millions de hectares
pendant les 5 prochaines années. Selon ce plan, le gouvernement accroîtra les zones terrestres protégées de 1.5
millions à 5 millions d’hectares et les zones de marécages et marines de 200000 à 1 million d'hectares. Les nouvelles
zones incluront des aires marines protégées et des marécages qui, jusqu'à présent, étaient peu représentées dans le
système malgache d’aires protégées. Ainsi, les zones protégées atteindront 10% de la surface du pays en 2008.
Ce plan réalisé par l’équipe EDSA propose de mettre en place rapidement des structures pour une industrie touristique
durable à Nosy Be, compatible avec les objectifs économiques et de protection de l’environnement du projet PIC. Ce
rapport identifie des exemples pour un secteur touristique durable et viable à Nosy Be, qui permettrait à Madagascar
de rivaliser efficacement avec d’autres destinations « nature » mondiales déjà établies. Il a pour objectif de proposer
une vision et un plan de mise en œuvre pour un développement touristique durable à Nosy Be, qui sera une
« locomotive » pour le développement des infrastructures touristiques et des systèmes de soutien partout à
Madagascar. Le succès dans ce domaine environnemental de pointe nécessite un effort bien coordonné et concerté de
la part de bailleurs de fonds tels que la Banque Mondiale, les organisations non-gouvernementales (CI, WCS, WWF),
le gouvernement de Madagascar, le secteur privé et, surtout, les communautés locales.
Cette initiative est soutenue aussi bien par le gouvernement que par les communautés locales, en partenariat avec des
organisations de conservation nationales et internationales et avec des bailleurs de fonds. Conservation International
(CI), Wildlife Conservation Society (WCS) et WWF se trouvent parmi les organisations qui soutiennent le
gouvernement de Madagascar dans cet effort. Les nouvelles aires protégées du pays font partie de l’engagement à
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
1. METHODOLOGIE ET PROCEDE
PROCEDE
Le procédé d’élaboration de ce Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be inclut les étapes suivantes :
METHODOLOGIE
1. Collecte des données existantes :
• Notre mission a débuté par un travail préparatoire de collecte des informations existantes sur Nosy
Be. En matière d’aménagement, Nosy Be bénéficie, par rapport à d’autres régions de Madagascar,
d’acquis relativement conséquents étant donné que des réflexions ont été déjà menées dans le cadre
du PIC et dans d’autres contextes, en particulier l’étude d’impact stratégique confiée à la société
Tecsult par le PIC.
• Nous avons rencontré les différents acteurs qui ont travaillé jusqu’à maintenant sur la problématique
de développement touristique à Nosy Be, tant du secteur public et bailleurs de fonds que du secteur
privé et transporteurs aériens. Les entretiens avec l’Administration nous ont permis de bien cadrer la
mission.
2. Présentation initiale de l’analyse des documents collectés et réunion avec les acteurs concernés à
Antananarivo
3. Visite des sites dans l’île de Nosy Be et des îles alentour, en compagnie des autorités locales et des habitants
4. Séance de travail sur place et atelier de planification à l’hôtel Ambonara à Andoany (Hell-Ville). Les étapes 3
et 4 ont contribué à l’identification des sites à vocation touristique de la région
La séance de travail sur place de deux jours nous a aidé à mieux comprendre les demandes et
attentes des résidents, des opérateurs locaux et des autorités locales. Cette session participative a été
un excellent moyen d’identifier les conflits de mode de vie et de définir la meilleure forme de
tourisme à promouvoir.
5. Présentation aux acteurs concernés à Antananarivo des conclusions de la visite des sites et de la séance de
travail sur place
6. Préparation du rapport intermédiaire
7. Révision du Schéma Global d’Aménagement Touristique proposé par les acteurs concernés
8. Présentation du Rapport Final aux acteurs concernés à Antananarivo
9. Rendu du Plan Final d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be aux représentants PIC à Antananarivo
Cinq types de méthodologie ont été utilisés pour préparer ce document:
1. Recherche sur l’histoire, la culture, la politique, la flore et faune de la région de Nosy Be. La documentation
étudiée inclut législation et plans produits par le Gouvernement, des consultants et des organisations nongouvernementales. Une bibliographie complète peut être consultée dans Chapitre 6.
2. Entretiens avec une sélection représentative des différents acteurs concernés dans ce projet, incluant des
représentants du secteur privé, tour opérateurs et propriétaires d’hôtels, pêcheurs, brodeuses, membres du
gouvernement, autres consultants, etc.
3. Réunions avec les acteurs concernés et discussions libres avec différents représentants de la population. Le
projet a commencé par une présentation initiale avec les représentants du projet PIC et d’autres acteurs
concernés à Antananarivo.
4. Visites des sites, y compris la visite des équipements existants (hôtels, restaurants, villages), les zones
naturelles, les collines, lagons, iles, etc. Pendant ses deux voyages à Nosy Be, avec l’aide des habitants et des
représentants PIC, l’équipe EDSA a visité différents sites touristiques existants et potentiels de la région,
incluant Andoany (Hell-Ville), la Réserve de Lokobe, Ambatoloaka-Madirokely, le port du Cratère, Andilana,
Nosy Sakatia, Nosy Komba, Nosy Tanikely, etc
5. La Séance de Travail Participatif et l’Atelier de Planification1 a eu lieu à l’hôtel Ambonara à Andoany
(Hell-Ville). Les représentants PIC et les Consultants ont élaboré une liste d’invités représentant un
échantillon représentatif de la population de la région (autorités locales, secteur privé, organisations non
gouvernementales, groupes marginalisés, organisations religieuses, etc.). Plus de 30 participants se sont
réunis, représentant les différents acteurs intéressés par le secteur touristique, y compris les pêcheurs et les
femmes brodeuses dont les opinions ont été extrêmement utiles.
1
Cette approche participative permet de s’assurer que toutes les questions pertinentes pour les autorités locales, les
opérateurs et les habitants sont prises en compte, et permet donc une appropriation plus facile de ce Plan par ces
différents acteurs qui auront participé directement à sa définition.
Séance de Travail Participatif et Atelier de Planification
Le processus de planification et de conception du Plan D’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be a été initié par la séance
de travail et l’atelier de planification. La séance de travail et l’atelier ont contribué à l’accélération du processus de planification
en créant un environnement interactif, avec tous les acteurs concernés travaillant ensemble, sans les interruptions usuelles qui
retardent la communication. La séance de travail a aussi permis aux participants de se mettre d’accord sur l’approche la plus juste
à aborder dans la création du Plan de développement touristique. Ce processus de planification simplifie aussi l’analyse des
questions de programmation et des problèmes environnementaux et offre des aperçus sur le potentiel physique et de marché des
divers produits touristiques. L’atelier de conception participative est un moyen efficace de fournir rapidement et de manière
détaillée aux acteurs concernés un produit de travail. Cette méthode de travail peut fournir une analyse de la faisabilité des projets
proposés avec un investissement minimum en temps et argent.
8
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.2 LOCALISATION
2. CONTEXTE DE NOSY BE
2.2.1 LOCALISATION
2.1 CONTEXTE NATIONAL
2.2.1.1 DESCRIPTION GENERALE
L’île de Madagascar se trouve dans l’Océan Indien, séparée du continent africain par les 400 kilomètres du
Canal de Mozambique. Avec 1590 kilomètres de longueur et 400 kilomètres de largeur, Madagascar est la
quatrième plus grande île au monde (587 041 km 2), après la Groenland, la Nouvelle Guinée et le Bornéo. A
l’origine un seul continent, l’île s’est séparée de l’Afrique il y a 160 millions d’années. Par conséquent, sa
faune et flore se sont développées en totale isolation. Aujourd’hui on y trouve des espèces uniques au monde.
La côte des Iles Vierges s’étend de la pointe Nord de
Madagascar avec la capitale provinciale Antsiranana /
Diego Suarez jusqu’à Mahajunga.
NOSY BE
Les conditions climatiques y sont parmi les meilleures de
Madagascar :
• Très peu de pluie.
• En haute saison, entre mai et novembre, un ciel
toujours bleu avec des températures de 17 à 20°C la
nuit et de 28 à 32°C le jour.
• Une région protégée du vent et des influences
cycloniques de la côte par la barre montagneuse de
Tsaratanana.
Nosy Be, la Grande Ile, est le centre de la région, avec de
magnifiques plages, une végétation luxuriante et de
nombreuses petites îles autour.
AFRIQUE
OCEAN
INDIEN
La côte des Iles Vierges comprend également les archipels
des Iles Mitsio, de Radama et de Nosy Hara.
A 55 km au Nord Est de Nosy Be, l’archipel des Iles Mitsio
connaît une amorce de développement touristique. Il est
composé de Nosy Tsarabanjina, Nosy Toloho, Nosy
Tsitampevina, Nosy Antaly, Nosy Kajohy, Nosy Manghio,
Grand Mitsio, Nosy Ankarea, Nosy Lava.
MADAGASCAR
Source des cartes : Plan Directeur du Tourisme
Du point de vue géographique, l’île se divise en trois grande parties: la côte est, une bande étroite le long des
pentes abruptes de la chaîne de montagnes nord-sud, abrite la forêt équatoriale; les plateaux centraux, aux
altitudes moyennes de 1200-1500 mètres et culminant à 2 876 mètres d’altitude, sont décorés d’immenses
rizières ; la côte ouest abrite les baobabs et la foret épineuse. Des récifs coralliens longent une partie de la côte.
L’Ile de Nosy-Be est située dans la Région de Diana, au Nord-Ouest de Madagascar, dans la province
autonome d’Antsiranana. Située à près de 600 km de la Capitale, Antananarivo, l'île de Nosy-Be se trouve à
seulement 15 km des côtes les plus proches, dans le Canal du Mozambique (13°21’ de latitude Sud et 48°21’
de longitude Est). D’une largeur et longueur maximales de 19 et 30 km, Nosy-Be est entourée d’une dizaine
de petites îles proches les unes des autres, et occupe une superficie d’environ 320 km².
Nosy-Be est donc l’île la plus vaste d’un archipel qui inclue également Nosy Komba, Nosy Sakatia, Nosy
Fany et Nosy Tanikely. Elle se trouve à mi-chemin entre les archipels de Radama au Sud et des Mitsio au
Nord.
Madagascar a été habitée seulement pendant les 2000 dernières années. On ne sait pas exactement quand et
comment les premiers malgaches ont découvert et colonisé l’île. La population a une origine double,
Indonésienne et Africaine, qui se reflète dans les caractéristiques physiques, le langage, les pratiques agricoles
et les traditions. Malgré leur diversité, les malgaches sont unis par une langue commune, qui a ses racines dans
l’ancien Malayo-Polynésien, ancêtre des langues parlées dans la vaste région délimitée par Hawaii, les îles
Tuamoto et Madagascar. La langue malgache moderne a été enrichie par des mots importés des langues bantu,
swahili, arabe, anglais et français.
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
-
Nosy-Be se positionne comme capitale touristique de la côte des "îles vierges" (500 km de côtes au NordOuest de Madagascar, entre Mahajanga et Antsiranana). De plus, Nosy-Be se situe comme un carrefour
maritime touristique entre :
les archipels des Comores, la Grande Terre et les îles Mascareignes (Maurice et Réunion),
les Seychelles, la Grande Terre et les îles Mascareignes.
2.2.1.2 HISTOIRE DE NOSY BE
Trois grandes phases marquent l’histoire de Nosy Be :
- Avant 1840,
Nosy Be portait les noms de Sada et ensuite Vario Be. Ce n’était qu’après la mort de la reine Ambary que
cette grande île est appelée Nosy Be.
Aux 12ème et 13ème siècle, Marodokana d’Ambanoro était établi comme comptoir arabe et centre de traite
d’esclaves. Habitée principalement par les Sakalava Bemihisatra, la ville de Marodokana devint une ville
cosmopolite car des arabes, des africains (makoa) et des indiens y cohabitaient. Après Marodokana, Nosy Be
avait transféré sa capitale à Tafondro qui était aussi le fief des Antakarana ou Zafimbolafotsy.
Le prince Kozobe succéda à la reine Ambary (1609-1639) ancêtre éponyme et fondateur du royaume
Antakarana. Après sa mort, sa fille aînée la reine Soanaomby et son fils, le prince Andriamaitso (1639-1689),
ont pris la relève. Le roi Andrianampela a régné de 1689 à 1692.
- De 1840 à 1896,
La reine Tsiomeko a été souveraine de Nosy Be de 1836 à 1843 qui, après avoir refusé d’octroyer sa
souveraineté à son oncle tuteur Tsimandroho, a signé un accord de protectorat avec le Contre Amiral de Hell,
Gouverneur de l’Ile Bourbon devenue Ile de la Réunion, par le truchement du capitaine Passot, le 14 juillet
1840. La reine Tsiomeko et ses chefs de clan signèrent ainsi un acte de cession au roi des français, Louis
Philippe Ier, des îles de Nosy Be et Nosy Komba et abandonnèrent à la France tous leurs droits de
souveraineté sur la côte occidentale de Madagascar depuis la baie d’Ampasindava jusqu’au cap Saint Vincent.
La capitale de l’île a été baptisée Andoany, puis Ampasimbazaha, avant de porter définitivement le nom
d’Andoany. (Elle est aussi connue sous le nom de Hell-Ville, après l’Amiral de Hell). A la mort de
Tsiomeko, Rano, son fils qui lui succéda était encore jeune. Alors, les Sakalava se trouvaient livrés à la
discrétion des chefs turbulents et ambitieux, notamment Sambahy. Il y eut des troubles et l’insurrection fut
fortement réprimée. Le roi Tsimandroho participa à cette répression et il procéda par la suite à l’abolition de
l’esclavage en 1849. La proclamation de l’émancipation des esclaves a permis de ramener l’ordre. La reine
Safy Mozongo (1869-1879), cousine de Tsiomeko a dirigé le royaume après Rano.
- De 1896 à 1960 (année d’accession à l’indépendance)
Binao, fille aînée de Safy Mozongo a pris la relève et lorsqu’elle décéda, ce fut son frère cadet, le prince
Amada Andriantsoly qui la succéda. Il a participé à l’instauration de la loi cadre et a favorisé le
développement de Nosy Be en collaborant avec les autorités coloniales. Il s’alignait toujours sur l’Hexagone.
Avant de proclamer la République Malgache, Philibert Tsiranana est venu à Nosy Be pour négocier avec le
prince afin qu’il accepte de réintégrer Madagascar indépendante.
Figure 1 : Nosy Be et les îles avoisinantes (Source : Service Géographique de Madagascar)
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Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.3.1.1 ASPECTS DEMOGRAPHIQUE ET SOCIAL
2.3 DEMOGRAPHIE ET ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
2.3.1.1.1
2.3.1 MILIEU HUMAIN
•
•
•
•
•
Démographie et population
2.3.1.1.1.1 Effectif de la population
La sous-préfecture de Nosy Be est répartie en 5 communes :
Antsirambazaha Hell-Ville
Ampangorina
Ambatozavavy
Bemanondrobe
Dzamandzary
Nosy-Be présente une densité relativement élevée du fait de son attrait touristique et de l’installation des
usines crevettiers et de la SIRAMA.
D’après le RGPH 1993, Nosy Be comptait 29 432 habitants dont la densité de la population est de 92,8
hab./km2. L’effectif atteint 49 008 (155 hab./km2) en 2000 (recensement administratif).
Elle compte d’importance population urbaine (15 934) contre 13 493 populations rurales.
54 % de la population vit dans les villes dont la plupart des habitants pratiquent la location de chambres aux
touristes, et des petits commerces et travaille dans les usines ou dans les unités de distillation des huiles
essentielles.
2.3.1.1.1.2 Répartition de la population
Communes
Antsirambazaha Hell-Ville
Ampangorina
Ambatozavavy
Bemanondrobe
Dzamandzary
TOTAL
Population
Nombre
13 464
1 819
2 098
4 188
6 463
28 032
%
48
6,5
7,5
15
23
100
Densité
(hab./km2)
328
72
34
41
70
Tableau 1 : Répartition de la population par Commune en 1989
Fokontany
Nombre population Fokontany
1 – Camp Vert
4304
17 - Marokindro
2 – La Batterie
3750
18 - Ampangoriana
3 – Senganinga
7074
19 – Ampasimbe
4 – Andavakitoko
9113
20 - Anjiabe
5 - Ambanoro
4713
21 - Antamotamo
6 - Djabalabe
2290
22 - Antitorogno
7 – Dzamandzar Ampasy
5146
23 - Bemanondrobe
8 – Dzamandzar Usine
2914
24 - Antafianambitry
9 - Ambatoloaka
4833
25 – Fascène gare
10 – Orangéa
1102
26 - Andimakabo
11 - Antanamitarana
1440
27 - MaHazandry
12 - Androatroatra
251
28 - Antsatrabevoa
13 - Ambatozavavy
997
29 - Befotaka
14 - Ampasimpohy
769
30 - Maromaniry
15 - Andranobe
936
31 - Bemalandy
16 - Antafondro
216
32 - Andrahibo
Tableau 2 : Répartition de la population par Fokontany en 2003
(Source : PIPM Nosy Be, AGETIPA 2004)
Enfants à Mardokana
11
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Nombre population
748
729
738
739
408
379
516
427
897
413
676
642
385
611
521
631
La répartition de la population montre que le sud sud-ouest de Nosy Be (d’Andoany/Hell-Ville à
Dzamandzary) est la plus concentrée avec plus de la moitié de la population réside dans cette zone (71%).
Cette disparité est accentuée par l’importance des activités socio-économiques liées à la concentration des
services administratifs dans les villes.
2.3.1.1.1.4 Caractéristiques des ménages
La taille des ménages oscille autour de 5 personnes.
Le nombre de chefs de ménage est de 7 802 dont les hommes représentent 68,3% dans le milieu urbain et
75,3% dans le milieu rural (PCD Nosy Be 2002).
Le nombre des femmes chefs de ménage est important. L’existence de JAOMBILO, une manifestation
culturelle en l’honneur de l’égalité des sexes, pousse les femmes en milieu urbain à s’ériger en chef de
ménage. L’on constate une émancipation des femmes, même dans le milieu rural, car les chefs de ménage
femmes en milieu rural représentent le 1/4 des chefs de ménage totaux.
Le niveau d’instruction des chefs de ménages est élevé car parmi eux, 68,78% ont fréquentés l’école. Le taux
d’occupation des ménages est de 76% tandis que le taux de chômage est de 3%.
Le pourcentage de chefs de ménage actifs dans le secteur agricole est très faible : 26%. Ce qui traduit un fort
pourcentage de chefs de ménage actifs qui travaillent dans les secteurs secondaires et tertiaires.
2.3.1.1.1.5 Composition ethnique
Parmi les principaux groupes ethniques qui peuplent actuellement la commune de Nosy Be, on retrouve les
Sakalava (comptant deux sous-groupes) et les Antakarana qui sont venus des régions du sud de Madagascar et
qui constituent aujourd’hui la majorité de la population. Leur culture domine avec les tabous et interdits qui y
sont liés ainsi que la pratique toujours actuelle du culte des ancêtres. La langue utilisée par ces groupes
s’apparente à celle pratiquée dans le nord du pays.
Historiquement les Merina et Betsileo - ethnies migrantes originaires des hautes terres de Madagascar- sont
aussi venus à Nosy Be et y ont souvent fait figure de pionniers dans le développement de plusieurs secteurs
économiques. Ils sont agriculteurs, commerçants, artisans, employés qualifiés et ouvriers dans les
exploitations de canne à sucre. Installés depuis plusieurs décennies, ils sont bien intégrés parmi les
populations d’origine de Nosy Be mais continuent d’afficher une solidarité de groupe.
2.3.1.1.1.6 Mouvements migratoires
La population de Nosy Be est issue de migrations anciennes et diversifiées. Les mouvements migratoires
semblent actuellement reprendre de la vigueur sur l’île. La migration est importante dans toute la région de
Diana et se fait généralement dans le sens est-ouest.
La commune de Nosy Be a pour sa part une longue tradition d’accueil des migrants. Dans le contexte actuel,
cette migration concerne plus particulièrement la venue de jeunes et est liée aux emplois générés par le
développement touristique. Des étrangers, de plus en plus nombreux (opérateurs et hôteliers), s’intéressent
aux atouts touristiques de Nosy Be. A l’intérieur de la région, les potentialités agricoles et halieutiques
présentes font de la région une zone de migration intense. Elle est surtout caractérisée par : les marchands
ambulants et l’immigration saisonnière (coupe de canne, ouverture de la pêche) qui se développe entre
Novembre et Mars.
La migration à partir de l’extérieur de la région est drainée par :
- les potentialités de la région en cultures de rente : ylang ylang, café...,
- le manque de main d’œuvre dans les régions à cultures industrielles : canne à sucre,
- la richesse de la région en produits de pêche : crevettes et d’autres poissons.
Enfants à Mardokana
2.3.1.1.1.3 Caractéristiques démographiques
D’après le PCD de Nosy Be 2002, le taux de natalité est de 2% tandis que le taux de mortalité est de 0,4%.
La ville de Nosy Be montre, dans les classes d’âges 10 à 40 ans, et en particulier chez les femmes, le
renflement caractéristique du milieu urbain (afflux des élèves des lycées et collèges, emplois dans le
commerce et l’industrie, activités liées au tourisme). Le nombre de femmes excède celui des hommes (50,1
contre 49,9%) dans le milieu rural. Cet excédent est plus important en ville (52,5 contre 47,5%).
La composition de la population par âge indique la forte proportion des jeunes de moins de 18 ans qui
représente environ 45%. La population active (18 à 60 ans) est estimée à 49% dont une grande partie est
occupée par le secteur tourisme.
12
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.3.1.1.2
Organisation sociale
2.3.1.1.3
2.3.1.1.2.1 Les autorités traditionnelles
Services sociaux
2.3.1.1.3.1 Santé
L’Ampanjaka manjaka (Prince régnant) ou Ampanjaka be (Grand Roi) ou encore Ampanjaka tompon’ny
sainy (Prince propriétaire du drapeau) souverain que les Sakalava du Nord appellent souvent Zanaharin-tany,
Dieu sur Terre, est entouré d’une grande vénération. Dans le cadre de la monarchie traditionnelle, il est le chef
suprême qui cumule à la fois les quatre pouvoirs exécutif et législatif, judiciaire et charismatique.
Immédiatement après lui vient le « Manantany » (propriétaire de la terre) ou Premier Ministre ou Ministre de
l’Intérieur. Il doit être obligatoirement accompagné de Mbemanangy, la princesse qui collabore avec le
Souverain. Vient le troisième en dignité ou le Fahatelo. Le souverain transmet ses ordres au Manantany ; ce
dignitaire au Fahatelo et ce dernier les communique aux Rangahy qui doivent se réunir en conseil et donner
leur avis sur la proposition royale. Une fois le conseil entendu et quelle que soit l’opinion émise par ses
membres, si le roi persiste dans sa volonté, ses ordres sont immédiatement exécutoires.
Sur le plan de la stratification, il est possible de répartir en cinq niveaux les classes sociales :
En matière d’équipements sanitaires (Source : DIRDS Antsiranana ; Inventaire des Sous préfectures - DGEP /
DPGE - Plan 2000), la sous-préfecture de Nosy Be dispose de :
- 1 Centre Hospitalier de District de niveau 2 (CHD2) : hôpital chirurgico-médical de 80 lits à Andoany/HellVille, qui est en dégradation, faute d’entretien et de matériels d’équipement insuffisants.
- 1 Centre Hospitalier de District de niveau 1 (CHD1) privé,
- 3 Centres de Santé de Base niveau 2 (CSB2),
- 10 Centres de Santé de Base niveau 1 (CSB1) dont 2 privés.
- 1 cabinet dentaire,
- 2 pharmacies privées, 10 pharmacies communautaires et 3 dépôts de médicaments.
L’hôpital est moyennement équipé et toutes les formations sanitaires sont mal approvisionnées en
médicaments. Cette faiblesse entraîne un sentiment d’insécurité chez les touristes.
1. Ampanjaka Be : Le souverain.
2. Jadon’ny Ampanjaka : les collatéraux du souverain aptes à recevoir sa succession.
3. Anadoany : groupes de descendance déclassés à la suite de « mésalliances » ou au contraire des groupes
de sang royal provenant de couches inférieures « anoblies ». Les Sakalava manoro anomby constituent un
clan spécifique qui constitue la strate des sacrificateurs du roi. Ils occupent pratiquement les mêmes rangs
que les andoany.
4. Vohitry : la strate qui correspond aux gens du peuple ou roturière. Le sakalava vohitry désigne les
individus « libres » n’ayant pas de relations consanguines avec les nobles nommés « ampanjanaka ».
5. Andevo : le terme andevo est par contre connu mains n’est utilisé que de manière péjorative. Les
descendants des anciens andevo sont actuellement confondus avec les groupements de roturiers.
L’organisation actuelle comprend, de plus, deux catégories d’individus nommés Jingo et Sambarivo.
Naguère, c’était dans le rang de leurs jeunes gens et jeunes filles que l’on choisissait des lafiky, les
victimes sacrificielles humaines à l’occasion des funérailles royales. On les appelle aussi Antilikoa. Ils
sont assimilés à des esclaves (andevo) par certains dignitaires roturiers. Ils occupent, en fait, une place
institutionnelle très particulière, selon qu’ils soient chargés de la garde des tombeaux royaux, Mahabo, et
d’un grand nombre de prestations funéraires, fanompoana mafana, ou qu’ils servent de serviteurs et de
gardiens.
Le personnel médical et paramédical est constitué de :
- 22 médecins dont 13 privés ou soignant d’autres structures,
- 7 sages-femmes dont 1 privé,
- 42 infirmiers dont 20 privés ou soignant dans d’autres structures,
- 21 aides-soignants dont 16 privés ou soignant dans d’autres structures.
La plupart de personnel médical et para-médical est concentré à Andoany/Hell-Ville. Ce qui cause de
sérieuses difficultés aux populations éloignées et éventuellement, aux hôtels éloignés.
Les activités de dentisteries sont inexistantes dans les services de soins publics et non recensées dans les
privés (Source : DIRDS Antsiranana).
Étant donné le climat tropical dont jouit l’île de Nosy Be et l’état d’insalubrité d’une bonne partie de son
environnement urbain, la plupart des vecteurs des maladies tropicales moustiques, mouches et autres) y vivent
toute l’année, ce qui n’est pas sans conséquence sur l’état de santé de la population. Les pathologies qui
dominent sont : la suspicion de paludisme (beaucoup de cas ne sont pas confirmés) avec un taux de
prévalence de 33,2 %, les IRA (infections respiratoires aiguës), les infections cutanées, les infections
buccodentaires, les diarrhées et les IST (maladies sexuellement transmises) dont le taux de prévalence est de
2,48 % (selon le médecin Inspecteur de Nosy be).
Les maladies sexuellement transmissibles constituent une préoccupation majeure pour les autorités locales car
leur nombre ne cesse de croître d’année en année. La pratique de polygamie et l’afflux des touristes sexuels
incontrôlés, expliquent, dans une certaine mesure, une telle situation.
2.3.1.1.3.2 Les us et coutumes
Selon la coutume Sakalava, le mardi et le jeudi sont des jours « fady » où il est interdit de travailler la terre.
Pour le tabou alimentaire, la majorité des Sakalava de NosyBe ne mange pas de viande de porc ni d’anguille.
Actuellement, on assiste à une cohésion entre les pouvoirs traditionnel et administratif à Nosy Be.
Cette cohésion se manifeste surtout par la consultation des « Ray aman-dreny » pour certaines interventions
du pouvoir administratif (joro, …).
On peut aussi citer parmi les éléments de l’organisation sociale le respect des tombeaux ancestraux offrant
l’opportunité à la protection et conservation de la réserve naturelle.
Des efforts ont été entrepris pour améliorer la santé publique, entre autres l’installation de formations
sanitaires de base dans les fokontany. Des mesures de sensibilisation sont aussi mises de l’avant : les chefs de
poste de ces formations sanitaires font l’éducation des populations sur le paludisme, les IST et VIH/SIDA, les
diarrhées et mobilisent les familles durant les campagnes de vaccinations.
13
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2.3.1.1.3.2 Enseignement et éducation
En plus des écoles publiques, les écoles privées tiennent un rôle considérable dans l’enseignement général.
Ainsi, les écoles communautaires commencent à proliférer. Ce sont des initiatives des communautés à cause
de la distance du village ou hameau par rapport à l’école primaire publique la plus proche.
La sous-préfecture de Nosy Be compte une nette amélioration des établissements primaires (24 publics, 14
privés et 5 communautaires) et secondaires (4 publics et 9 privés) (Source : DIRDS Antsiranana).
Dans les enseignements primaires, le nombre d’élèves par enseignant est encore assez élevé (40 dans les EPP
et 34 dans les écoles primaires privées). Ces chiffres révèlent l’insuffisance d’équipement et d’encadrement
dans les zones rurales. Le taux de réussite au C.E.P.E atteint 59,5%.
Malgré cette insuffisance d’encadrement et d’équipement, le taux de scolarisation est élevé à Nosy Be :
78,18%. Néanmoins, les parents sont de plus en plus conscients de la valeur de l'enseignement.
2.3.1.1.3.3 Equipements socio -culturels et sportifs
La sous-préfecture de Nosy Be est dotée d’un Centre d'Appui pour la Promotion des Jeunes (CAPJ) et d’un
Service de la Culture et de la Promotion Artistique (SCPA).
En matière d’équipements sportifs, Nosy Be dispose actuellement d’un terrain de sports et d’un gymnase
couvert. Les autres communes possèdent des terrains de football. A ces équipements s’ajoutent des complexes
sportifs dans des établissements hôteliers tels que Vanila et Venta Club : court de tennis et piscine.
Un boulodrome va être aussi aménagé avec l’Association Valéry Players. Il y a aussi le sport qui se pratique
en mer : le sport nautique mais les équipements nécessaires pour la pratique de ce sport sont très insuffisants.
D’une manière générale, les équipements sportifs publics et privés sont dans des états très moyens et
insuffisamment équipés.
Danse traditionnelle
Les disciplines sportives favorites les plus pratiquées sont le football, le handball, le basketball, le volley-ball,
le tennis, la boxe, le pétanque et les sports traditionnels comme le moraingy et le tolon’omby.
Nosy Be dispose d’endroits sacrés comme les sites où les anciens rois ont vécus ou sont enterrés ainsi que les
zones sacrées à cause des ressources naturelles qui s’y trouvent comme l’Arbre Sacré d’Ampombilava ou la
cascade de Diegohely. Il y a aussi certains îlots constitués en lieu de culte des ancêtres royaux Sakalava à
savoir Nosy Komba.
La sous-préfecture de Nosy Be dispose des infrastructures socioculturelles : des bibliothèques, un centre
culturel français avec bibliothèque, une musée océanographique, une salle d’œuvre de la mission catholique et
des salles de vidéo.
Pour les monuments, la mosquée du site archéologique d’Ambanoro, qui date du 13 ème siècle est l’un des
plus anciens monuments de Madagascar. Il en est de même pour l’église en dur d’Andoany (Hell-Ville) qui
est la seconde église en dur de Madagascar après celle d’Ambodifotatra de Sainte Marie. Elle date des années
1860.
La maison d’arrêt fait partie de ces monuments historiques car il date de 1855.
Dans le cadre du domaine culturel, l’île de Nosy-Be abrite depuis cinq ans le Grand Festival annuel de
l’Océan Indien appelé « DONIA », un des plus importants festivals de la région regroupant plusieurs
formations musicales venues des quatre coins de l’Océan Indien. Cette manifestation a profité pleinement du
soutien de nombreux mécènes dont la Communauté européenne. Le rendez-vous de Nosy-Be est une occasion
pour les différents styles musicaux des îles de l’Océan Indien de se rencontrer. Au-delà de sa définition
première, qui se résume par « la nécessité de vivre intensément la vie », le Donia est une manifestation, dont
le but principal est de soigner l’image marque de Nosy-Be, afin de promouvoir son développement.
La mise en valeur de l’aspect culturel apparaît comme un moyen efficace pour atteindre ce but précieux.
Les différents canons qui se trouvent devant la Résidence et la Sous – préfecture datent de la première arrivée
des français en 1840. Ambatoloaka abrite un fort daté des 16ème et 17 ème siècle.
Par ailleurs, l’ouverture du casino à Andilana Beach et les animations nocturnes comme les boites de nuit et
les cabarets sont les pièces maîtresses des distractions nocturnes.
14
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2.3.1.1.3.4 Communication et information
Parmi ces cultures vivrières, le riz prend une place importante, sinon primordiale. En effet, aliment de base de
la population, la riziculture mobilise une surface totale seulement de 225Ha dont 50Ha irrigués et le reste de
la superficie cultivée en pluvial. Les maniocs et les maïs servent de cultures d’appoint
Les plaines rizicoles sont situées en grande partie à l’est de l’île.
Le rendement est encore faible car il est évalué à 0,93t/Ha et ne répond qu’à 27% des besoins de la
population. La production totale de paddy dans la Commune est estimée à 211 tonnes. Si la consommation
per capita au niveau national est évaluée à 146kg par an, celle de Nosy Be est de 36kg par an.
Si le besoin total est estimé à 8802t pour 60 909 Habitants (2004), il augmentera à plus de 10 100t pour 69
588Habitants (2009). Pour satisfaire ces besoins en autosuffisance, un besoin de terre à cultiver de 9464Ha à
10530Ha se pose mais vu le caractère physique de l’île, l’insuffisance de terrains cultivables est un grand
handicap. De ce fait, une vulgarisation des techniques agricoles améliorées s’impose (SRI, …) pour avoir le
plus de rendement sur une petite superficie.
Parmi les Services sociaux retenus comme indispensables pour un développement rural réussi, s’inscrit le
volet « Communication - Information », dont le développement cautionne la circulation des informations : à
l’intérieur et à l’extérieur de la sous-préfecture de Nosy Be. L’île est desservie par 4 chaînes de radio et 2
chaînes de télévision.
La ville de Nosy-Be reçoit régulièrement de grands quotidiens édités à Antananarivo (Midi Madagascar,
Madagascar Tribune et Express de Madagascar), de l’hebdomadaire (Lakroan’i Madagasikara) ainsi que des
revues et magazines (Dans les Médias de Demain, Jureco, Revue de l’Océan Indien, etc.).
Cependant la communication Internet n’est pas à la hauteur, surtout en ce qui concerne l’accès Internet pour
le public : il y a seulement un point d’accès à Ambatoloaka et deux à Andoany (Hell-Ville), mais lors de notre
visite un seul était en fonction (Hell-Ville).
2.3.2
ACTIVITES ECONOMIQUES
2.3.2.1
AGRICULTURE
Malgré cela, l’autosuffisance en riz de la Commune est pratiquement impossible. Avec un rendement rizicole
5 t/Ha, la Commune pourrait subvenir au moins à 11% de sa consommation.
80% des rizicultures à Nosy-Be sont pratiquées sur brûlis. La culture itinérante sur brûlis ou tavy, faite sur
les flancs des montagnes forestières n’exige pas trop de soins : sans repiquage, semis en poquet, très peu de
sarclage et sans irrigation (eau de pluie). Cette pratique a pourtant un gros inconvénient : la destruction des
forêts. Après une année de culture, les sols sont laissés en jachère et la culture est déplacée vers un autre
endroit de la forêt et ainsi de suite… C’est une méthode destructive qu’il faut réduire autant que
possible. La raison évoquée par les pratiquants de cette méthode est l’insuffisance de terres aménagées dans
les bas-fonds.
Compte tenu de la pluviométrie et de la présence des sols d’origine volcanique, Nosy-Be a une importante
potentialité agronomique qui occupe 13% de la superficie de la Commune urbaine de Nosy Be, soit plus de
4000Ha. Elle est constituée essentiellement de cultures vivrières et maraîchères, de cultures de rente et de
plantations industrielles.
0,5%
10,5%
2.3.2.1.2
Influencée par le climat de Sambirano (le long du fleuve de Sambirano), l’Ile de Nosy Be est favorable aux
cultures de rente avec en premier, le café cultivé sur 340 Ha, suivi du poivre et de la vanille qui n’occupent
qu’une petite surface respectivement de 50 et de 30Ha.
5%
culture de rente
culture vivrière
La plupart des caféiers est la variété Robusta (cafféa canephora). Le Robusta donne un café au goût neutre,
mais de plus en plus apprécié pour ses qualités propres, aussi bien pour la consommation directe que pour la
fabrication des cafés solubles.
Culture maraîchère
Arbre fruitier
84%
La production de café connaît une fluctuation en dents de scie, elle est surtout en fonction du prix à
l’exportation. Le rendement actuel est assez faible. Cela s’explique par l’âge des plantations caféières.
L’opération café a été dissoute et les caféiculteurs ne régénèrent pas leurs plants trop âgés et non productifs.
Enfin, il convient d’ajouter à cette faiblesse de productivité, la baisse de la qualité marchande due à la
conduite des plantations caféières négligées, ainsi que le sous-équipement pour la préparation des récoltes, le
marché de collecte étant inadéquat à cause de la défectuosité des pistes d'accès.
Figure 2 : Répartition de l’agriculture à Nosy Be
(Source : Identification des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention
et réduction des pollutions et dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO,
1999)
2.3.2.1.1
Cultures de rente
Le vanillier le plus répandu planté dans les zones de Nosy-Be est la variété Vanilla madagascarensis.
Une diminution progressive du rendement de la vanille a été remarquée depuis un certain temps. Cette baisse
est due au problème de mévente de ce produit. Les collecteurs exigent une certaine qualité à respecter au
niveau de la gousse.
Cultures vivrières
Elles sont constituées par la culture de riz, manioc, maïs, patate douce et taro, elles se pratiquent dans les bas
fonds et sur les pentes fortes.
15
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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2.3.2.1.3
L’ylang ylang est planté uniquement à l’échelle industrielle.
Cette plante subit une transformation en huile essentielle, destinée à la préparation de cosmétiques et de
parfums avant d’être exportée.
Les zones productives sont situées au nord d’Andoany/Hell-Ville et à l’est de l’île.
La production en 1987 a été de près de 12 tonnes d’essence d’ylang ylang.
Cultures industrielles
La canne à sucre et l’ylang ylang sont les principales cultures industrielles de Nosy Be.
La culture de canne à sucre est surtout opérée dans la seconde ville de Nosy Be sur la côte ouest, au nord et au
sud de Dzamandzary. Les produits sont destinés à approvisionner l’usine SIRAMA qui produit 14600 tonnes
de sucre par an. Les terrains occupés par la spéculation sont privés, c’est à dire appartenant à la société ellemême. La canne à sucre est liée essentiellement à la transformation en rhum.
2.3.2.1.4
Cultures maraîchères
Destinés à approvisionner le marché local et à l’autoconsommation, les légumes (concombre, tomates, carotte,
laitue, brèdes…) occupent 14,5Ha des bas fonds. Elles améliorent l’alimentation locale et constituent
également une source de revenu pour les ménages.
Il existe deux types de plantations : moderne ou familial :
- La plantation de type moderne est assurée par la SIRAMA. Cette société a mis en œuvre d’importants
moyens techniques et financiers tant à l’aménagement des plaines de cannes qu’à l’irrigation.
La sous-préfecture de Nosy Be est dotée de centre de transformation des cannes à sucre.
La production de canne à sucre régresse entre 1998 et 2001. Cette régression est due par la diminution des
superficies, nombre de planteurs, et la canne récoltée
- La deuxième forme de plantation est celle de la culture à l’échelon villageois. A Nosy Be, la production en
1997 était de 4 985 tonnes, correspondant à une surface exploitée de 124 hectares.
La production totale villageoise est achetée par la SIRAMA.
Les fruits (agrumes et les bananes) sont fournis par la sous-préfecture d’Ambanja. Sur la côte est de Nosy Be,
des expériences de cultures ont eu lieu mais n’ont jamais été maintenues. Actuellement, la majorité des
légumes viennent d’Antananarivo, le voyage durant deux jours en moyenne. Dans le cadre du
développement du tourisme, ces cultures devraient prendre plus d’importance soit dans l’île elle-même,
soit dans la sous-préfecture d’Ambanja.
Une vulgarisation agricole est également nécessaire pour pouvoir assurer la consommation locale et
approvisionner les hôtels de la région, ce qui améliorera le revenu des paysans cultivateurs.
Les plantes à parfum représentent une des spécialités de Nosy Be. La plante la plus importante est l’ylang
ylang, qui se développe sur les terres de l’île de Nosy-Be, sur les marges de terres riches volcaniques, non
utilisées par la canne à sucre.
2.3.2.2 ELEVAGE
Trois types d’élevage se pratiquent dans l’île de Nosy-Be :
Plantation d’ ylang ylang
Zébus sur la plage de Befotaka
16
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L’élevage bovin compte 9000 têtes (2003). Les gros éleveurs (bouchers détaillants) au nombre de 20,
possèdent plus de 50 têtes, la plupart originaire du Sud. Environ 500 personnes ayant moins de 10 têtes.
L’élevage bovin est surtout pratiqué par les personnes âgées, mais les bouviers sont des jeunes de 10 à 18 ans.
Type de pâturage exploité : savane herbacée.
Dans la région de Nosy-Be, il n’y a pas de technique de gestion de pâturage à cause de l’absence de terrain
disponible pour le bétail. Pendant la campagne de coupe de la Société SIRAMA, il est très fréquent de trouver
les troupeaux brouter les feuilles de cannes à sucre coupées en bordure des champs. Chaque année, à partir du
mois d’octobre, le phénomène de feu de brousse est très marqué sur les collines de l’île. Ces feux sont
pratiqués dans l’espoir d’avoir de nouvelles repousses des herbes. D’une manière générale, l’abreuvement ne
pose pas de problèmes, les troupeaux se désaltèrent dans les rivières.
En plus Nosy Be s’approvisionne annuellement de 2500 têtes de bovins.
2.3.2.3 PECHE ET EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
La pêche constitue l’activité principale de Nosy Be et ses environs. Cette activité mobilise plus de 2 000
personnes. La pêche maritime se subdivise en 2 catégories : la pêche industrielle représentée par la pêcherie
de Nosy Be (PNB), et la pêche traditionnelle et artisanale.
La pêche traditionnelle exercée par les pêcheurs riverains et se pratique à l’aide de moyens très simples
auxquels les pêcheurs sont habitués depuis des générations (lignes, filets, ramassage). Elle cible des
ressources immédiatement disponibles et d'une accessibilité facile (les embarcations ne s’éloignent jamais à
plus d’un kilomètre des côtes). Ce type de pêche ravitaille en priorité les consommateurs locaux en poissons
frais et transforme sur place (séchage) les excédents. Les produits couramment pêchés sont les poissons,
crevettes, langoustes, fruits de mer et crabes. On estime aux environs de 1500 le nombre de pêcheurs
traditionnels à Nosy-Be.
L’élevage caprin. Selon les données de PIPM en 2004, le nombre de caprins est estimé à 2000 têtes. Ce type
d’élevage concerne surtout les Comoriens et quelques Sakalava. Les animaux sont laissés à la garde des
jeunes dont il n’est pas rare de les trouver sur les routes.
La pêche artisanale est ici exercée au moyen d’embarcations munies de moteurs, ce qui permet d’exploiter
des ressources inaccessibles aux pêcheurs traditionnels. Dans certains cas, les plus équipés peuvent jouer
aussi le rôle des collecteurs au niveau des pêcheurs traditionnels
L’élevage porcin. On estime à 200 le nombre de porc dans la commune urbaine de Nosy-Be. Les étales
reçoivent 2 à 32 par semaine. Ce type d’élevage est surtout pratiqué par les gens du Sud-Est parce cet animal
est « fady » dans la région du Nord.
La pêche artisanale et traditionnelle s’articulent autour des zones récifales qui constituent les endroits les plus
riches en poissons. Les zones d’activité de pêche les plus importantes selon la méthode de pêche pratiquée
sont présentées dans le tableau ci-après :
L’élevage de basse-cour. Le nombre de volailles est estimé à 360.000 volailles dont 10.000 en élevage
intensif. Ce genre d’élevage est presque pratiqué dans tous les foyers.
Abattage des animaux : Nosy-Be dispose d’un abattoir municipal sis dans le quartier d’Andavakotoko dans
lequel le problème d’approvisionnement en eau est le plus manifeste De plus la voie d’accès est difficile étant
donné que la portion de route menant à l’établissement est la plus dégradée avec la persistance d’une chaussée
boueuse.
Zone de localisation
Le charbon bactérien et symptomatique, le streptothricose et fasciolose bovine, ainsi que la tuberculose
constituent les principales contraintes de l’élevage bovin, et la maladie de Teschen, la peste porcine et les
maladies parasitaires sont celles de l’élevage porcin.
Pêche à pied
Nosy-Komba,
Ampasidava
Mahatsinjo
Dzamandzar
Andilana
Naventsy
Antafianambitry
Pêche à la ligne
Nosy-Komba
Baie d’Ampasimena
Baie d’Ambanoro
Dzamandzar
Andilana
Baie de Befotaka
Ambatozavavy
Andimakabo
Pêche à la nasse
Nosy-Komba
Ambatoloaka
Antanamitarana
Andilana
Antafianambitry
Ampasindava
Mahatsinjo
Pêche au filet
Au large
Tableau 3 : Zones d’activité de pêche artisanale et traditionnelle à Nosy Be
(Source : Identification des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention
et réduction des pollutions et dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO,
1999)
La pêche industrielle : les Pêcheries de Nosy-Be (PNB) sont spécialisées dans la pêche à la crevette. Créée
vers l’année 1970, la société dispose d’une quinzaine de chalutiers équipés en froid et d’installations de
conditionnement et de transformation à terre pour les produits destinés à l’exportation. Les produits à la sortie
de l’usine sont conditionnés sous diverses formes de préparation et prêts à la vente en détail dans les pays de
destination. Les PNB exportent en 1999 plus de 2 000 tonnes de crevettes.
Exploitation des ressources halieutiques :
Algoculture : la société « Aquaculture de la Sambirano », dont le siège est à Nosy-Be (Nord-Ouest), met en
valeur trois zones : Marotogno, Ampasimena et Nosy Komba.
La pêche constitue l’activité principale de Nosy Be
17
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Crevetticulture : AQUALMA possède une écloserie d’une capacité de 250 millions de post-larves par an,
située à Nosy-Be.
2.3.2.5 EXPLOITATION DU BOIS
Concernant l’exploitation forestière, il y a deux sortes de prélèvement :
- le prélèvement dans le contexte de l’exploitation forestière nécessitant un permis de coupe, dont la
délivrance relève du service des eaux et Forêts. Il concerne le charbonnage. En moyenne, le nombre de permis
délivré par an est de 10. On remarque toutefois que 45% des charbonniers sont des clandestins, qui exploitent
les forêts pendant la nuit, surtout les mangroves.
- le prélèvement dans le contexte de l’exploitation forestière ne nécessitant pas de permis d’exploitation. Il
concerne beaucoup plus les bois de chauffe.
Les productions sont destinées à la commercialisation : - commerce sur le marché local – commerce sur la
grande Ile – exportation.
On estime le volume de bois exploité pour l’approvisionnement de Nosy-Be à 360 tonnes par an.
Cependant, il existe aussi une exploitation illégale des mangroves pour construire des clôtures, etc.
2.3.2.6 COMMERCES ET SERVICES
Actuellement, on recense 1818 commerçants patentés dans la Commune dont 145 grossistes et 1673
détaillants et 4 marchés communaux : Bazaribe, Bazarikely, Marché couvert à Ambonara et un à
Dzamandzar.
Les deux premiers marchés, Bazaribe et Bazarikely, sont en cours de réhabilitation.
Le troisième, le Marché couvert, vient d’être construit.
Le quatrième marché, celui de Dzamandzar, à cause de sa vétusté, ne peut plus abriter les vendeurs qui
commencent à s’installer hors du marché soit devant soit au bord de la route. Une réhabilitation et une
extension du marché de Dzamandzar s’imposent. La recette du marché alimentera le budget de la Commune.
Par ailleurs, Nosy Be offre une variété de services : trois agences bancaires sont représentées à Hell_Ville
BFV, BOA et) ainsi que deux agences d’assurance (ARO et HAVANA).
Broderies à Nosy - Tanikely
2.3.2.4 L’ARTISANAT
Il existe deux types de produits artisanaux à Nosy Be :
- Les produits d’artisanat d’art comme la broderie (Richelieu) et la couture, la sculpture en bois (y compris en
bois de rose, espèce menacée, ce qui peut constituer un probleme environnemental, et en noix de coco), la
décoration de tee-shirts, les tapisseries, les colliers et la peinture, pour ne citer que ceux-là.
- Les produits d’artisanat de production comme la bijouterie, la menuiserie et la forge.
Par type d’activités, les artisans se regroupent dans des Associations comme l’AFB (Association des Femmes
Brodeuses), l’Association des Sculpteurs ou l’Association des Artistes Peintres.
Marché d’ Andoany (Hell-Ville)
18
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2.3.2.7 ACTIVITES INDUSTRIELLES
2.3.2.8 TOURISME
Le secteur industriel constitue le troisième secteur d’activités, avec le tourisme et l’agriculture, moteur du
développement de la zone de Nosy-Be. Malgré la faible nombre des unités industrielles, leur poids
économique est important au niveau national.
Nosy-Be constitue l’avant-garde du développement du tourisme malgache. De ce fait, ce secteur d’activité ne
cesse de prendre de plus en plus de place dans le développement économique de l’île, mais aussi du pays.
Les activités touristiques principales dans la région de Nosy-be comprennent :
- Les établissements hôteliers, constitués des hôtels et des unités de restaurations
- Les agences prestataires de service (excursion, bivouac, location de matériels de plongée,…)
- Les agences de location (voiture, motocyclette, bicyclette, embarcation)
- La pêche sportive (pêche au gros, pêche sous-marine)
Les activités industrielles dans la zone de Nosy-Be concernent les branches agroalimentaires et l’extraction
d’huiles essentielles.
La branche agroalimentaire est composée de :
- La SIRAMA de Nosy-Be : unité de production de sucre, d’alcool et de rhum, entrée en service depuis 1923.
- La Pêcherie de Nosy-Be : société anonyme d’environ 25 ans d’existence dont la principale activité est la
pêche crevettière, le traitement et le conditionnement de ses produits (étêtage, cuisson, et congélation). Seule
l’analyse des activités de traitement et de conditionnement sera effectué dans le présent chapitre.
L’extraction d’huiles essentielles est constituée par la distillerie SPPM. C’est une unité d’extraction d’huiles
essentielles, d’une capacité de 3 tonnes par an, mais également de plusieurs petites unités disséminées à
travers les zones de culture d’Ylang Ylang.
Les activités touristiques se développent surtout dans la zone orientale de l’île où l’on trouve les belles plages.
Nosy-Be, à l’instar des autres villes malgaches n’a pas de zone industrielle bien définie dans un plan
d’urbanisation. Aussi, ces trois unités de production industrielles se sont-elles implantées en des endroits où
elles peuvent disposer facilement des matières premières requises par leurs activités respectives :
- La SIRAMA se trouve à Dzamandzary, entourée par ses champs de canne à sucre.
- La Pêcherie de Nosy-Be est localisée dans la baie de cratère, où ses bateaux de pêche peuvent accoster
facilement.
- La distillerie SPPM est implantée à Ampasimena, au milieu des plantations d’Ylang Ylang.
Touristes à Ambatoloaka
19
Pêcherie de Nosy Be dans la Baie du Cratère
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2.4 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
2.4.1.2 ECOSYSTEME TERRESTRE
2.4.1 MILIEU NATUREL
2.4.1.2.1
Formation végétale
D'après la division phytogéographique de Humbert (1955) et selon la classification de F.White (1983), la
végétation de Nosy Be fait partie de la région de l’Est dans le domaine du Sambirano. La végétation
climacique est une forêt dense humide allant de basse altitude à de moyenne altitude. Dans l’ensemble, les
principaux types de formations végétales que l’on peut rencontrer sont très variés et épousent les conditions
climatiques et édaphiques du milieu
Le niveau de menace est important et est constitué principalement par les défrichements occasionnés
par la pratique de la culture du riz pluvial et du café. La superficie limitée de ce domaine accroît le
niveau de menace.
2.4.1.1 LES PAYSAGES DE NOSY BE
En prenant la route de l’Est (de Fascène à Hell-Ville), on est frappé par la végétation luxuriante : débauche de
vert allant du plus clair jusqu’au plus foncé. La végétation naturelle et les plantations se trouvent côte à côte
en harmonie. De tous les côtés des voies, des arbres fruitiers prennent place, tels que bananiers, papayers,
cœurs de bœuf, corossoliers, avocatiers, pomme-cannelle, cédratiers, pamplemousses, orangers, mandariniers,
citronniers et litchis.
D’Andoany/Hell-Ville à Andilana (route de l’Ouest), s’alternent le moutonnement de champs de canne à
sucre et les hautes arcades d’arbres ornementaux tels que le bois noir, l’eucalyptus, le manguier, le mantaly, le
tamarinier.
A Nosy Be, on rencontre quatre types de formations végétales :
2.4.1.2.1.1 Les forêts primaires
Sur les routes menant vers Amporaha et le Mont Passot, de grandes étendues de plantations de tecks donnent
aux paysages une valeur sans égale. Le long du littoral oriental, les palétuviers sont exubérants.
D’innombrables cocotiers découpent l’horizon et ceinturent l’île. Des arbres fleuris : hibiscus, bougainvillées,
frangipaniers, canne, ornent les propriétés et les habitations.
Ces forêts primaires ou écosystèmes forestiers typiques sont des formations bien structurées présentant
plusieurs strates verticales.
Chaque strate représente d’une manière générale, une niche écologique bien précise où se développent et
vivent des taxons aussi bien végétaux qu’animaux bien spécifiques Elles sont les résultats d’une longue
évolution d’adaptation de la végétation, da la faune avec l’équilibre du milieu physique (climat-sol) d’une
part, et entre les êtres vivant eux-même d’autre part.
Le littoral est constitué de côtes sinueuses, de nombreuses baies et plages de sable corallien, plantées de
cocotiers et bordées de récifs poissonneux. Les estuaires des rivières sont évasés et occupés par des
palétuviers.
A Nosy Be, ces forêts primaires sont des forêts denses sempervirentes et se rencontrent dans la Réserve
Naturelle Intégrale de Lokobe couvrant une superficie de 763 ha et dans l’Andohabe à Sakatia sur 12ha. Ces
formations sont très riches du point de vue biodiversité biologique.
2.4.1.2.1.2 Les formations secondaires
Ce sont des formations végétales dont la structure initiale a été perturbée, soit par le prélèvement intensif de
certains taxons, soit par la déforestation partielle des massifs forestiers.
Elles correspondent à la forme de dégradation des forêts primaires et évoluent vers des formes dégradées
appelées : savanes.
Cette formation dégradée occupe l’ensemble de la zone de Nosy Be de plus de 8 000ha environ. Elle reflète
l’emprise de l’homme sur les forêts primaires, se manifestant par différents stades évolutifs allant du stade
ligneux (arbres et arbustes) au stade herbeux.
On distingue deux types de savanes à Nosy Be :
- les savanes boisées et / ou arbustives avec une superficie d’environ 5 000 ha,
- les savanes herbacées couvrant en moyenne 3 500 ha ;
On note aussi la présence des formations ombrophiles secondaires peu dégradées qui sont proches de la forêt
primaire à Nosy-Komba.
Nosy Komba
20
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2.4.1.2.1.3 Le reboisement
Des périmètres de reboisement se trouvent à :
- Nosy Komba – Antsahakely couvrant 1 300 ha,
- Antanilatsaka – Sakatia confondus avec les forêts naturelles environnantes sur 2 610 ha
Les espèces plantées portent en grande partie sur les essences exotiques à croissance rapide composées
d’eucalyptus.
2.4.1.2.1.4 Les cultures
En dehors de ces formations végétales, on observe des zones de cultures qui sont de trois types :
- les plantations de canne à sucre,
- les cultures d’exportation telles que la vanille, l’ylang ylang, le café et le poivre,
- les cultures vivrières.
Forêt primaire
Forêt
Mangrove
dense
740
600
Forêt
dégradée
> 6 000
Savane
boisée
herbacée
5 000
3 400
Total
> 15 740
Tableau 4 : Surfaces occupés par les formations végétales (ha)
Source : Rapport de Diagnostic (CNRF/CNRO/CNRIT-1999)
2.4.1.2.2 Faune
Du point de vue de la faune, Nosy-Be possède de nombreuses espèces, marines ou terrestres, dont certaines
sont endémiques à Madagascar. Certains avancent même que l’île de Nosy-Be est un véritable "parc
zoologique" par sa faune terrestre de lémuriens, oiseaux, papillons, amphibiens et reptiles…et sa faune
marine.
Les résultats de l'inventaire faunistique réalisé à Nosy-Be figurent en Annexe A.
Cependant, cette faune terrestre très riche, dépend fortement de son habitat et de son évolution. Elle se trouve
donc menacée par la pression exercée sur la végétation.
Le milieu aquatique renferme de nombreuses espèces de poissons de récifs coralliens, et il n’est pas rare
d’observer des tortues de mer. Plus au large, on trouve des variétés de thon, d’angoho ; la bonite, des variétés
de carangues et des voiliers, espadons et requins.
Une grande variété de crustacés existe aussi dans les eaux de Nosy-Be : crabes, langoustes, camarons et
crevettes. On trouve également de nombreux mollusques et coquillages.
Figure 3 : Carte de l’occupation du sol de Nosy Be : la forêt (vert foncé), les mangroves (bleu foncé), les
cultures (jaune), les zones d’habitat mixte (rose) et dense (orange).
(Source : PIPM ; AGETIPA 2004)
21
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2.4.1.2.3
Réserve naturelle intégrale de Lokobe
La forêt de Lokobe qui est classée Réserve Naturelle Intégrale, est un témoin préservé de la forêt primitive.
Cette réserve d’une superficie d’environ 600 hectares, présente une zone de forêt naturelle parfaitement
protégée et d’un grand intérêt biologique : nombreuses essences végétales (palissandre, pandanus, palmier,
orchidées et fougères), plusieurs espèces d’oiseaux, de reptiles et de mammifères spécifiques à cette région
(cf. Annexe A).
Cette réserve constitue la seule zone forestière originelle qui subsiste sur l'île de Nosy-Be. Elle est située dans
une région de roches éruptives du Quaternaire qui se présentent sous forme d’appareils volcaniques bien
conservés. Elle est constituée de collines de faible altitude (point culminant 430 m) qui débouchent
brutalement sur la mer dans les parties Sud et Ouest de la réserve.
La forêt qui couvre encore l’intégralité de la surface de la réserve est caractérisée par une canopée dont la
hauteur moyenne avoisine 30 m. Cette strate arborée est dominée par Canarium madagascarienseBurseraceae dont les plus grands arbres atteignent 35 m pour un diamètre de plus de 1 m. D’autres familles
comme les Lauraceae, Annonaceae, Apocynaceae et Ebenaceae ou Leguminosae, Euphorbiaceae, Vonitra
nossibensis-Palmea sont bien représentées.
La strate arbustive est assez importante. Elle est dominée par des palmiers comme Dypsis gracilis (à tronc très
fin et élancé), le Vonitra nossibensis et Neodypsis loucoubensis (espèces très localisées dans cette région),
ainsi que des Annonceae et Leguminosae, Araliaceae, Cyperaceae et Selaginelles sp.
Les végétaux épiphytes sont nombreux comme des fougères (Asplenium nidus), des Orchidaceae
Aspleniaceae (Rhipsalis madagascariensis), des Cactaceae (Drynaria wildenowii et Platycerium bifurcatum),
des Polypiodaceae (Bulbiphyllum sp. Angraecum sp.).
Champignon dans la forêt de Lokobe
La réserve de Lokobe constitue également un réservoir d’eau important pour le Sud-Est de Nosy-Be, aussi
bien au niveau de l’eau potable que pour les besoins agricoles.
On distingue deux sites historiques à proximité de la réserve : un village de commerçants indiens (site de
Marodokany) dont l’installation date du 17ème siècle, avec des activités dans le domaine de l’exploitation
forestière et dans la commercialisation de la cire d’abeille, du miel et du copal. Ce village ainsi que le
cimetière attenant sont à l’abandon depuis 1900.
Le deuxième site est constitué par une grotte qui abrite des tombeaux Sakalava du Boina, dans la forêt de
Besahonjo.
2.4.1.3
ECOSYSTEME MARIN ET COTIER
2.4.1.3.1
Typologie des milieux marins
On rencontre dix principaux types de milieux appartenant à deux catégories de formations. D’un côté, il y a
les formations d’origine récifale :
- herbiers littoraux,
- les sables coralliens,
- les platiers récifaux (compacts et détritiques),
- les pentes externes et bancs coralliens du large.
-les dalles coralliennes,
- les sables gris (ou intermédiaire),
D’un autre côté, il y a les formations non récifales :
- les affleurements rocheux,
- les vases,
-les secteurs deltaïques
-les mangroves
Les caractéristiques de chaque formation sont présentées en Annexe C.
La principale menace qui pèse sur la réserve est l’exploitation forestière illicite. Des défrichements ont été
opérés à l’Ouest de la réserve à proximité du village de Madirotelo pour la culture du riz et du café. Les zones
forestières non classées limitrophes de la réserve sont maintenant presque totalement défrichées pour la
pratique de la culture du riz pluvial (tavy). Le braconnage est pratiqué par des personnes résidentes à NosyBe, mais le plus souvent étrangères à la région. Il vise principalement Lemur Macaco, pour la consommation
de la viande.
22
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2.4.1.3.2
Etat de l’environnement marin et côtier
Projets de développement urbains
Densité des structures d’élevage
Importance des rejets de station d’épuration
2.4.1.3.2.1 Méthodologie
⇒ 6 paramètres retenus
- Sensibilité moyenne à forte (valeur 3)
Indice attribué à des milieux à haute valeur écologique (diversité moyenne, productivité) plus résistant aux
facteurs de perturbation
Confinement du milieu marin
-Descripteurs de risque de dégradation de peuplements
Pression pêche
Importance des activités nautiques
Importance des exutoires naturels
⇒ 4 paramètres retenus
Risque d’eutrophisation au sens large
Le diagnostic de l’état de l’environnement marin et côtier à Nosy Be est passé, d’une manière simplifiée, par
deux étapes :
Etape 1 : le découpage du littoral en unités géomorphologiques pour bien organiser le recueil des
données de terrain et de proposer un cadre de travail codifié secteur par secteur. (Cf. Figure 4).
Etape 2 : la définition de la vulnérabilité et de la sensibilité de chaque secteur.
Les données de sensibilité sont des descripteurs qui s’attachent à décrire les caractéristiques intrinsèques du
milieu. On considère le milieu comme étant une entité à part entière en faisant abstraction des actions
extérieures de nature anthropique ou naturelle susceptible de s’exercer sur ce milieu. Ces données informent
sur les caractéristiques biocénotiques et géomorphologiques propre à chaque type de milieu. La sensibilité
prend en compte plusieurs paramètres écologiques faisant appel à des caractéristiques structurelles, et/ou
fonctionnelles des écosystèmes (présence d’espèces rares ou bio-indicatrices, biodiversité, richesse
quantitatives, productivité biologique, rôle structurant, …). Elle intègre dans la mesure du possible la notion
de « capacité de charge » intrinsèque de ces milieux aux facteurs d’agressions environnementales.
2.4.1.3.2.2 Résultats
Le diagnostic de l’état de l’environnement marin et côtier de Nosy Be a permis de définir la sensibilité des
milieux (valeur écologique) ainsi que les facteurs de vulnérabilité. Des informations recueillies ont été
établies la carte de sensibilité (Cf. Figure 5) et la carte de vulnérabilité (Cf. Figure 6) du littoral de l’île.
Source : Identification des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention et
réduction des pollutuions et dégradations dans la Région de Nosy Be, Consortium : CNRE/ CNRIT/ CNRO/
1999).
Quatre niveaux de sensibilité ont été décidés :
- Sensibilité forte à très forte (valeur 4)
Indice attribué à des milieux à haute valeur écologique (forte biodiversité, abondance, espèces spécifiques,
productivité, …). Ces types de milieux sont d’une manière générale très sensibles aux facteurs de
perturbation.
- Sensibilité moyenne (valeur 2)
Indice attribué à des milieux intermédiaires (diversités, abondance moyenne ou dominance spécifique,…)
moyennement résistants aux facteurs de perturbation (fonction des espèces).
- Sensibilité faible (valeur 1)
Indice attribué à des milieux assez peu sensibles (diversité faible ou espèces caractéristiques,…) assez
résistants aux facteurs de perturbation (possibilité d’assimilation).
La description de chaque découpe de la zone littorale est présentée en Annexe D.
2.4.1.3.3
- Fiche descriptive des zones littorales
Cette section bibliographique décrit chaque zone définie dans le découpage du littoral de Nosy Be (Source :
Identification des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention et
réduction des pollutions et dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999)
Les données de vulnérabilité sont des descripteurs permettant de caractériser les différents usages du milieu
(industriels, agricoles, domestiques, touristiques) en fonction de leur nature et de l’importance des risques
pour l’environnement. Les atteintes environnementales existantes susceptibles d’affecter le littoral sont mises
en évidence par l’intermédiaire de l’inventaire des usages et des rejets.
Comme dans le cas de la sensibilité, des indices ont aussi été calculés pour la vulnérabilité. L’attribution des
indices ont été basée sur les descripteurs suivants :
-Descripteurs de risque sanitaire
Densité de l’habitat côtier
Densité des hôtels
Densité des structure d’élevage et d’agriculture
⇒ 6 paramètres retenus
Importance des exutoires naturels
Importance des rejets de station d’épuration
Confinement du milieu marin
-Descripteurs de risques d’eutrophisation
Densité de l’habitat côtier
Densité des hôtels
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Figure 4 : Découpage littoral de Nosy Be – Définition des secteurs
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Figure 6 : Vulnérabilité du littoral de Nosy Be
Figure 5 : Sensibilité du littoral de Nosy Be
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2.4.1.4 SENSIBILITES ENVIRONNEMENTALES DE NOSY BE
-
Le territoire de l'île de Nosy-Be comprend des sites écologiquement sensibles qu'il est nécessaire de conserver
et de protéger :
zones de biodiversité élevée : la forêt primaire de Lokobe, les mangroves, et toutes les zones humides, ainsi
que les récifs coralliens,
zones présentant des espèces floristiques rares ou menacées,
habitats d'espèces faunistiques rares ou menacées,
zones de repos ou d'hibernation des oiseaux,
zones de nidification sur les plages sablonneuses où pondent les tortues.
Par ailleurs, vu la taille relativement réduite de l'île, toute action effectuée sur le milieu terrestre a des
répercussions sur le milieu marin. La déforestation en est un exemple car les apports terrigènes au milieu
marin dus à l'érosion, peuvent entraîner la mort des coraux.
De même, la pollution des eaux continentales se retrouvera au niveau des eaux marines.
Caméléon à Ampasipohy
Lémurien à Lokobe
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2.4.2 PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX
2.4.2.1
LES PRESSIONS SUR L’ENVIRONNEMENT
Les pressions environnementales dans la zone de Nosy Be sont surtout en relation avec les activités
anthropiques telles que :
-
les activités touristiques,
les activités agricoles,
l’exploitation du bois,
les activités industrielles,
la pêche,
le transport,
A ces activités, s’ajoute les problèmes d’infrastructures notamment en matière d’assainissement.
2.4.2.2
LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
2.4.2.2.1 Les impacts des activités touristiques
Déchets à Andilana
2.4.2.2.1.1 Sources d’impacts
Les activités touristiques
Certaines activités touristiques génèrent la dégradation de l’environnement, notamment, les plongées sousmarine, les promenades sur les récifs ainsi que l’achat de corail et de coquillages par les touristes.
Les déchets
Les émissions issues des activités hôtelières sont de deux sortes :
- Les rejets liquides, généralement des eaux usées domestiques (eau vanne et autre)
- Les rejets solides, particulièrement des déchets ménagers.
2.4.2.2.1.2 Ressources affectées
Les rejets liquides sont caractérisés par une forte charge-en :
- Matières en suspension, constituées principalement de débris alimentaires
- Matières organiques (DBO5)
- Nutriments (composés azotés et phosphatés)
Il est à noter qu’aucune zone d’activités touristiques de l’île ne dispose de station d’épuration des eaux usées.
Toutefois, l’ensemble des systèmes d’évacuation est généralement raccordé à des fosses septiques et / ou des
puisards, avant d’aboutir à la mer.
De par la concentration des activités touristiques au niveau des zones littorales, particulièrement la partie
occidentale de l’île, elles affectent trois types d’écosystème :
- Les plages
- Les récifs coralliens
- Les mangroves
Les rejets solides sont formés principalement d’ordures ménagères (reste d’aliments, épluchures de fruits et de
légumes, poisson pourri, fruits de saison pourris, têtes de crevette, carapace de crabe, etc…), mais aussi de
papier, d’emballages en carton, de sachets et bouteilles en plastique.
Les établissements hôteliers utilisent, pour leurs déchets solides, l’un de trois modes d’élimination suivants :
- Les dépôts d’ordure publique (cas d’Andoany)
- La collecte organisée (cas d’Ambatoloaka et de Madirokely)
- L’incinération individuelle (cas de Dzamandzar, Andilana, et Nosy komba)
Plage
Les établissements hôteliers ou de restauration sont généralement implantés dans des zones ne respectant plus
les pas géométriques de 80 m par rapport au plus haut niveau de la marée haute. Il provient du fait que ces
zones autrefois, à pas géométrique, ont été déclassées en terrains domaniaux afin de permettre à la population
locale qui les occupait illégalement de régulariser leur situation . Mais cette procédure a aussi rendu possible
le rachat ou le bail de ces terrains par les investisseurs dans l’hôtellerie ou la restauration.
L’occupation non réglementaire de ces terrains empêchent la formation naturelle de plages et rompt
l’équilibre du flux des vagues provoquant ainsi une phénomène d’érosion des côtes (cas d’Ambatoloaka)
27
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Mangrove
L’écosystème de mangrove souffre du développement des activités hôtelières. En effet, certaines zones de
mangrove sont remblayées pour servir de terrains d’implantation (Madirokely), d’autres sont utilisées comme
décharge sauvage de déchets solides.
Les ressources forestières
En effet les statistiques relatives à ces ressources mettent en exergue une intense destruction pour l’usage
agricole et énergétique. Ainsi, à l’exception des zones de mangrove, la région de Nosy-Be ne dispose plus que
de 12 Ha de forêts primaires localisées dans la Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe et l’île Sakatia. Plus de
6000 Ha sont couverts par les forêts dégradées dont 300 Ha par an sont délivrés pour le « tavy ». Par ailleurs,
environ 8400 Ha ne sont que des savanes boisées et herbacées. La migration et la croissance démographique
ne font qu’accentuer cette menace de destruction des ressources forestières.
La pratique de la culture sur défriche-brûlis constitue la plus grande menace pour les formations végétales
existantes dans la région de Nosy-Be. Les paysans exploitent surtout pour « le tavy » les formations végétales
connues localement sous l’appellation de Matrangy, Savoka, Tremetrema
Récif corallien
L’exutoire des effluents liquides des établissements hôteliers et de restauration est le milieu marin. Or de par
leur nature, ces effluents sont caractérisés par des charges polluantes relativement élevées (matières
organiques et nutriments), pouvant dégrader l’état du milieu marin ( zone fermée) par le phénomène
d’eutrophisation qui affecte directement les récifs.
Les promenades sur les récifs, les plongées sous-marine ainsi que le prélèvement de corail génèrent aussi la
dégradation mécanique des coraux.
2.4.2.2.2
Les ressources en sol
La conversion progressive des zones forestières à des fins agricoles, particulièrement dans les zones de
versants à forte pente, constitue la principale cause d’érosion. Dans la partie orientale de l’île, le mode
d’utilisation des sols, dont la culture du riz sur brûlis, est responsable en grande partie de la dégradation des
sols ferralitiques sur roches basaltiques qui sont sensibles à l’érosion. Cette pression anthropique excessive
sur les versants de collines convexes s’inscrit dans un contexte très favorable à l’érosion :
- agressivité climatique présentant des pointes pluviométriques pouvant atteindre surtout en période
cyclonique 158,5 mm à178 mm ( cyclone Josie en février 1997, cyclone Benedict en décembre 1981 )
- dégradation accrue de la forêt dense humide qui fait place à la forêt secondaire : savoka à ravinala avec
couvert herbacé d’Hyparrhenia, de panicum et d’aristida
- relief accidenté à forte pente, ( pente moyenne 45° ), dégradation plus rapide des hauts de pentes convexes
que des bas de pentes concaves.
Les impacts des activités agricoles
2.4.2.2.2.1 Sources d’impacts
Déforestation
Elle est surtout due au problème de disponibilité de terre destinée à la culture vivrière. Elle est aussi causée
par la pratique de la culture de riz sur défriche – brûlis ou « Tavy », qui après deux ans, devient une zone de
culture d’Ylang Ylang ou anacardier pour cause d’épuisement de sol.
Utilisation de produits phytosanitaires
La culture industrielle de canne à sucre est une activité qui est fortement dépendante de l’utilisation des
produits phytosanitaires et des engrais. En effet, malgré la pratique de la technique de jachère, on constate un
important usage de produits phytosanitaires et d’engrais organiques par la SIRAMA. Il s’explique par le fait
que l’exploitation, depuis environ 1922 des zones de culture, a entraîné l’épuisement du sol, impliquant une
baisse de la production à l’hectare.
Il faut toutefois mentionner que la SIRAMA utilise également le compost obtenu à partir du mélange de
vinasse et d’écume (boue séchée résultant du chaulage du jus de canne), qui, après fermentation de trois à six
mois, est utilisé pour la fertilisation et l’amendement du sol (à petite échelle).
Ces terrains défrichés sont susceptibles aux glissements de terrain et aux éboulements. L’influence du brûlis
sur le comportement physique du sol est importante. L’état du sol après défrichement sur brûlis est modifié :
le durcissement superficiel du sol et son compactage favorise le ruissellement qui entraîne activement les
produits d’ablation vers le littoral et les dépose au fond des baies où l’action des courants de marée est
généralement faible. Par contre, les courants de marée violents qui règnent dans la passe de Nosy Vorona
entre Lokobe et Nosy Komba empêchent le dépôt des sédiments terrigènes au Sud et au Sud-Est .
Ainsi, les actions anthropiques (défrichement par brûlis) sont surtout à l’origine de l’érosion continentale dont
les effets en aval sont sources de remblaiement des fonds des baies.
2.4.2.2.2.2 Zones et ressources affectées
Les zones affectées par les activités agricoles concernent la partie orientale pour la culture de rente (Ylang
ylang) et la culture vivrière (riz), et, principalement la partie occidentale pour la culture de canne à sucre.
Toutefois, les particularités de ces différentes zones les rendent sensibles aux diverses pressions induites par
les activités agricoles :
- La partie orientale est caractérisée par ses versants à forte pente, généralement utilisés pour la culture sur
défriche-brûlis ou « tavy », laquelle pratique constitue la cause principale de problème d’érosion ;
- La partie occidentale, quant à elle, se singularise par sa forte potentialité en ressources en eau, concrétisée
par l’existence de lacs, et de rivières qui se déversent dans la mer. Des études (Pêcherie de Nosy-Be, MONG
Yves Jean Michel) ont mis en évidence la contamination de certaines ressources, dont le lac Ampombilava,
par les résidus de pesticides et de nitrate.
Les ressources les plus menacées par les activités agricoles sont alors:
28
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de pompage par gravitation, ce qui a fallu l’usage d’un moto-pompe de la SIRAMA pour régulariser
l’approvisionnement en période sèche.
* Pollution organique
L’emplacement de certains lacs, au milieu des champs de culture de canne à sucre, l’érosion, et les eaux de
ruissellement sont les facteurs déterminant la contamination de ces ressources par les résidus de produits
phytosanitaire et d’engrais dont la SIRAMA en fait un usage intense pour maintenir son niveau de production.
Cette contamination, prouvée ultérieurement par des analyses en Europe, a obligé la Pêcherie de Nosy-Be à
déplacer sa nurserie de la baie d’Andampy à Mahajamba, après constatation de mortalité chez les alevins. Par
ailleurs, des prélèvements, effectués ponctuellement dans le lac d’Ampombilava en 1997, ont prouvé
l’existence de contamination à faible teneur par les résidus de pesticides (Etude de l’eau de consommation
d’Hell-Ville par MONG Yves).
2.4.2.2.3
Impacts des activités industrielles
2.4.2.2.3.1 Sources d’impacts
Utilisation d’intrants
Au cours des processus de fabrication, les unités de production utilisent des intrants industriels dont la plupart
se retrouvent dans les effluents, affectant ainsi la qualité des milieux récepteurs.
Pour la société SIRAMA, il y la chaux, le formol, le sulfate d’ammonium, l’urée et le phosphate
d’ammonium.
Pour la Pêcherie de Nosy Be, les intrants utilisés sont le métabisulfite de sodium et des colorants alimentaires.
Les activités de construction accentuent lérosion du sol
Emissions
Trois types d’effluents sont émis par les unités industrielles de production, mais les effluents liquides et
solides sont ceux qui posent le plus de problèmes à l’environnement.
Les ressources en eau
Les ressources en eau, particulièrement les lacs, sont exposées à trois sortes de menaces générées par les
activités anthropiques :
Les caractéristiques des effluents liquides des unités de production sont récapitulées sur le tableau suivant.
* Erosion et envasement
La déforestation autour des lacs ainsi que la forte pente de leur versant favorisent le phénomène d’érosion,
dont les conséquences sont le phénomène d’envasement. Le cas du lac Djabala constitue une illustration de ce
problème. On constate, en effet, que l’envasement du lac résulte de l’érosion du bassin versant, au cours de
laquelle la terre drainée par l’eau se dépose au fond du lac. Ceci provoque la diminution du volume d’eau
emmagasiné.
* Baisse de niveau
Dans la zone de Nosy-Be, les nappes phréatiques, les rivières, et les lacs constituent les sources
d’approvisionnement en eau. Toutefois, les lacs semblent être les plus fortement exploités pour la
consommation de la population, pour les usages hôtelier, agricole, et industriel. Or des études menées par la
Pêcherie de Nosy-Be, le CNRO, et la SIRAMA ont mis en évidence l’abaissement de niveau de certains lacs.
Ainsi le lac Anjivabe a perdu 54% de son niveau après quarante ans (de 1947 à 1987), à raison de 0,67 m par
an ; le lac Antsahamanavaka a perdu 71% de son niveau après quarante ans, à raison de 0,62 m par an ; quant
au lac Amparihibe, l’abaissement de niveau est d’environ 2,5m.
Le cas du lac d’Ampombilava, principal source d’approvisionnement en eau d’Hell-Ville, l’abaissement de
niveau s’observe même de visu, et rend impossible l’utilisation du système d’approvisionnement des bassins
SIRAMA
Nature
Caractéristiques
Vinasse (résidus
de la distillation
des moûts
fermentés)
Très acide
Très chargée en
matière en suspension,
Distillerie
en matières
organiques et en
nutriments, surtout les
composés azotés
Pêcherie de Nosy-Be
Distillerie SPPM
Eau résiduelle
d’extraction
Riche en matière en
suspension
Source
Type de pollution
générée
Acidification du
milieu récepteur,
pollution organique et
eutrophisation
Nuisance par la
mauvaise odeur de
souffre
Distillerie
Tableau 5 : Caractéristiques des effluents liquides industriels à Nosy Be (Source : Identification des caractéristiques
des observatoires et environnement de plan local de prévention et réduction des pollutions et dégradation dans la
Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999)
29
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En matière de déchets solides, les trois unités de production génèrent des quantités plus ou moins
importantes :
* La SIRAMA produit :
- Des pertes en canne et cendres de chaudière, utilisées pour le remblayage de terrain
- Des bagasses, valorisées comme combustible pour la chaudière
- Des écumes, employées pour l’enrichissement de la vinasse
- Des bouts blancs et pailles, laissés sur les interlignes des cannes pour la protection des champs contre
l’évaporation, l’enherbement. De plus, ils assurent un apport de matières organiques
2.4.2.2.3.3 Risques
Les zones marines de déversement des rejets de la SIRAMA et de la Pêcherie de Nosy-Be sont exposées à
deux principaux risques, malgré leur faible sensibilité, et le fort pouvoir d’absorption de l’océan :
- La dégradation de peuplement : problème fréquent des milieux récepteurs de rejets à fortes charges
polluantes. Notons qu’au niveau de Dzamandzar, l’acidité des effluents de la SIRAMA est difficilement
neutralisée par l’eau de mer.
- Le risque d’eutrophisation : dans ces zones de déversement, la teneur en nitrate n’est pas négligeable.
*La Pêcherie de Nosy-Be produit :
- Des têtes de crevettes, utilisées par les pêcheurs comme appât
* La Distillerie SPPM produit :
- Des résidus de fleurs d’Ylang Ylang, de clous de girofle, et de grains de poivre, utilisés pour l’amendement
des champs de culture d’Ylang Ylang.
Enfin, ce secteur d’activités génère un autre risque : l’érosion, de par l’utilisation intense des bois de
chauffage pour la distillation. D’ailleurs, l’existence de nombreuses petites unités de distillation artisanales
dans l’île, accentuent ce type de risque.
2.4.2.2.4
Les impacts des activités de pêche
2.4.2.2.3.2 Zones et ressources affectées
2.4.2.2.4.1 Sources d’impacts
Zones affectées
SIRAMA
Dzamandzar
Pêcherie de Nosy-Be
Baie de cratère
Distillerie SPPM
Ressources menacées
Rivière
d’approvisionnement en
eau et de reception des
rejets
Milieu marin (zone 3 et 4)
Milieu marin (zone 3)
Eau de source utilisée pour
l’extraction et le
Zone environnant l’usine
refroidissement
Forêt
Espèces menacées
La vie aquatique dans la rivière
en aval des rejets semble
inexistante compte tenu de
l’acidité de la vinasse, et la
teneur élevée en matière
organique, entraînant une forte
baisse de l’oxygène dissout.
aucune
Technique de pêche
Le non respect de la taille des mailles du filet ni du calendrier de pêche favorisent la tendance vers
l’épuisement progressif des stocks de ressources marines, notamment les poissons et les bivalves. En effet, les
pêcheurs sont obligés d’aller de plus en plus loin pour avoir des poissons, et, on dénote une diminution de la
taille des poissons vendus au marché.
La pêche à pied génère la dégradation mécanique des coraux.
2.4.2.2.4.2 Zones et ressources affectées
aucune
La collecte d’invertébrés marins est une activité qui se pratique sur le platier récifal, durant l’étale de basse
mer. Parmi les récifs les plus touchés par la pêche à pied, il y a le récif de Mahatsinjo (zone 2), le récif de
Dzamandzar (zone 4), le récif d’Ampasindava (Zone 1), le récif de Nosy-Komba (Zone 19), le récif
d’Antafianambitry (zone 13 et 14). On note actuellement une raréfaction extrême de certaines espèces
marines. (Holothuria scabra, H. nobilis, H. fuscogilva et Anadara natalensis ).
Tableau 6 : Les zones et les ressources affectées par les activités industrielles à Nosy Be (Source :
Identification des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention et
réduction des pollutions et dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999)
En ce qui concerne la pêche à la nasse, elle est surtout pratiqué au niveau des zones d’herbier. Les espèces
visées par la pêche à la nasse sont, en général, les herbivores comme les marguerites (Siganidae). On note
actuellement une diminution de la taille de capture pour les Siganidae.
2.4.2.2.5
Les impacts des activités de transport
2.4.2.2.5.1 Sources d’impacts
Rejet d’hydrocarbure et d’huile de vidange
La zone marine autour du port sert de lieu de vidange d’huile et de fuel.(ballastage des bateaux) Les pellicules
d’huile et d’hydrocarbure abondent dans plusieurs endroits du port. A ce phénomène, s’ajoute le nettoyage
des tuyaux et les fuites de pipeline de SOLIMA.
Plantation de canne à sucre à Orangéa
30
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D’autre part, les voiliers en mouillage dans la zone du port de Nosy-Be et du port cratère contribuent aussi à
la pollution du port, par leurs eaux usées et même par leurs huiles de vidange.
Volume de trafic routier
Le trafic est concentré sur le peu de tronçon de route bitumée de la ville (66km soit 29% du réseau routier).
En particulier, l’axe du grand marché jusqu’au château d’eau d’Andoany (Hell-Ville) est actuellement l’objet
d’une intense fréquentation provoquant une nuisance sonore.
2.4.2.2.5.2 Zones et ressources affectées
Zones affectées
Présence
de
Du port jusqu’à la
pellicules
Baie d’Andampy
d’hydrocarbures
Nuisance sonore
Ressources menacées
Milieu marin
Espèces menacées
La contamination des sédiments par les
métaux lourds peut affecter toute une
chaîne alimentaire à partir des
organismes vivants dans le benthos. Si
elle ne présente pas de danger pour les
ressources marines, elle constitue par
contre une menace réelle pour les
consommateurs des ressources affectées
Axe principal de Hell - ville
Tableau 7 : Zones et ressources affectées par les activités de transport à Nosy Be (Source : Identification
des caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention et réduction des
pollutions et dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999)
2.4.2.2.6
Les impacts dus à l’assainissement
2.4.2.2.6.1 Sources d’impacts
Eaux usées domestiques
La station de pompage d’eau d’Ampombilava fonctionne sur un débit moyen de 125 m3/h pour un nombre
d’abonnés d’environ 536, au niveau d’Andoany (Hell-Ville). On estime généralement le volume d’eaux usées
domestiques à 80% de la consommation en eau, pour avoir une idée approximative de l’importance de la
quantité générée par les différents ménages. Par ailleurs, les eaux pluviales sont également drainées par les
canalisations d’assainissement fonctionnelles vers les égouts, pour se déverser ensuite avec les eaux usées
dans la mer. Outre les matières en suspension qu’elles contiennent, on retrouve généralement dans ces eaux
différentes sortes de polluants : organiques, bactériologiques, voire même des métaux lourds, des
hydrocarbures rejetés par les stations d’essence.
Production de déchets domestiques
La commune urbaine de Nosy-be ne fait pas exception des autres régions malgaches en matière de déchets
municipaux. Ils sont constitués principalement de produits végétaux, de reste d’emballage de carton , du
papier, des feuilles mortes, des restes de fruits de mer, des bouteilles en plastiques, etc…Le service de la
voirie (un tracteur et un camion benne) transporte quotidiennement des quantités importantes d’ordures
Andoany (Hell-Ville)
31
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ménagères (66 tonnes / jour), à partir des décharges se trouvant dans les quartiers, vers la décharge
d’Ambonara et celle de Madirokely. Signalons que souvent les sorties des égouts servent de décharge par la
population, de même que les plages et les mangroves.
Zones affectées
Les zones de concentration hôtelière semblent être les mieux organisées en matière de collecte de déchets (cas
d’Ambatoloaka et de .Madirokely), sans oublier l’initiative individuelle qui consiste à incinérer les ordures.
En matière de macrodéchets sur les plages, l’évaluation ponctuelle réalisée par le CNRO en 1997 présente les
résultats suivants :
Lieu
Dzamandzar
Ambondrona
Madirokely
Ambatoloaka
Quantité par m²
2,88 kg
1,16 kg
0,93 kg
Ressources
menacées
Déchets domestiques
Ambonara, mangrove près
d’Andampy
Nappe phréatique
Excréta
Andavakotoko, NosyKomba, Marodokana,
Camp-Vert, Dzamandzar
Récifs coralliens et
Nappe phréatique
Macrodéchets
Dzamandzar, NosyKomba, NosyTanikely,Andavakotoko,
La Batterie,Camp-Vert,
Marodokana
Plage,
Récifcoralliens, les
eaux marines
(utilisation récréative)
Espèces menacées
Idem aux effets des eaux usées
domestiques pour les récifs
coralliens
idem
Tableau 8 : Quantité de macrodéchets sur les plages de Nosy Be (Source : CNRO, 1997)
Les macrodéchets sont constitués par des débris végétaux marins, des matières fécales, des objets en
caoutchouc ou en plastique, des ordures ménagères, des algues, des cadavres d’animaux, des effets
vestimentaires…
Tableau 9 : Zones et ressources affectées par l’assainissement à Nosy Be (Source : Identification des
caractéristiques des observatoires et environnement de plan local de prévention et réduction des pollutions et
dégradation dans la Région de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999)
2.4.2.2.6.2 Zones et ressources affectées
2.4.2.2.6.3 Risques
Le mode d’assainissement actuellement pratiqué au niveau de la commune urbaine de Nosy-Be semble ne pas
prendre en compte la sensibilité du milieu marin, principale destination finale, des eaux usées et déchets.
Cette attitude porte toutefois préjudice à différentes zones et ressources, suivant le tableau ci-après :
Zones affectées
Eaux usées domestiques
Ressources
menacées
Zone littorale au niveau
d’Andavakotoko, La
Batterie, Port,
Marodokana,
Récifs coralliens
Ambatoloaka, Madirokely,
Ambondro, Dzamandzar,
Ampangorina
Le problème d’assainissement au niveau de la zone de Nosy-Be, notamment au niveau de zones citées cidessus, présente des risques sanitaires sérieux pour la population dans la mesure où les déchets et les eaux
usées sont évacués directement en mer sans traitement préalable. Les analyses bactériologiques des
échantillons de bivalves (très appréciées par les habitants de Nosy-Be), prélevés à Nosy-Komba et à
Ambolikapiky (sur la grande terre) montrent une forte contamination d’origine fécale.
Espèces menacées
Si on raisonne en terme d’extinction
d’espèces, les effets de la pollution
domestique dépendent surtout de la
zone affectée :
*Si on est dans une baie fermée,
l’eutrophisation peut aboutir à une
rupture totale de l’équilibre
écologique (phénomène de
distrophie)
*Si le milieu affecté est assez
ouvert (possibilité d'échange d’eau
plus ou moins importante),
l’eutrophisation ne constitue pas
une menace majeure. Pour le cas de
Nosy-Be, les différentes zones
affectées sont des milieux assez
ouverts.
La présence d’algues indicatrices (Enteromorpha, Chaetomorpha, Caulerpa) témoigne d’un problème
d’eutrophisation dans les zones comme Andavakotoko, la partie sud- de Nosy-Komba, Marodokana.
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Par ailleurs, l'éclairage des terre-pleins et l'équipement en prises électriques sont très insuffisants (ces prises
sont utilisées par les conteneurs frigorifiques). Au nord-ouest de ce terre-plein le littoral est bordé par des
vieux quais en maçonnerie : une section rectiligne de 75 m de long et un éperon de 40 m de longueur, par des
fonds légèrement supérieurs au zéro hydrographique (un à deux mètres plus haut). Trois épaves de bateaux
encombrent la zone.
2.5 INFRASTRUCTURES EXISTANTES
2.5.1 VOIRIE
Le réseau routier de l’île de Nosy Be comporte actuellement 227 km dont 70 km revêtu, le restant étant
constitué de pistes en terre. Les contraintes liées aux difficultés de transport et d’approvisionnement, surtout
en haute saison et en saison des pluies, entravent sérieusement le développement du secteur touristique.
Dans l’ensemble, il s'avère que les installations du port actuel d’Andoany (Hell-Ville) sont dans un piètre état.
Les quais sont dans un état de dégradation très avancé et affouillent en plusieurs endroits, les terre-pleins sont
affaissés et le pavage est déficient. La zone portuaire est plus encombrée par trois entrepôts qui ne sont
pratiquement plus utilisés, les marchandises autrefois entreposées étant dorénavant conteneurisées. Les
différentes activités portuaires sont entremêlées de façon chaotique.
En effet, se côtoient : le transbordement de conteneurs, l’amarrage et le déchargement des bateaux de pêche,
le transport de marchandises générales, la prise en charge des passagers, les activités de douanes, de petites
activités de commerce de détail et les services portuaires.
Le port d’Andoany (Hell-Ville) présente différents types de problèmes :
- encombrement du port par différentes activités souvent incompatibles;
- détérioration des infrastructures existantes notamment quais et terre-pleins;
- épanchement d'huile de vidange, présence de flaque d'huile;
- accumulation de déchets et ordures sur les terre-pleins;
- pollution de l'eau périphérique par des déchets en tous genres et par les hydrocarbures.
Tableau 10 : Le réseau routier de Nosy Be
Andoany (Hell-Ville) est reliée à la côte ouest par une route bitumée de 26 km jusqu’à Andilana. Du côté est,
la liaison Andoany-Fascène (aéroport)-Bemanondrobe est assurée également par une route bitumée de 16 km.
Le centre de l’île est accessible à partir d’Andoany (Hell-Ville) par une piste. Le nord est la zone la plus
enclavée de l’île, en raison de l’état des pistes qui sont difficilement praticables, surtout en saison des pluies.
2.5.2 AEROPORT
L’aéroport de Nosy Be est situé à Fascène, à 12 km d’Andoany (Hell-Ville). L’aérogare est composé d’un
bâtiment moderne récemment réhabilité et est considéré comme le second aéroport international de
Madagascar. Nosy Be est reliée à la Grande Terre par des vols journaliers. Par ailleurs, elle assure des vols
internationaux directs (Milan, La Réunion).
2.5.3 PORT
Les activités portuaires de Nosy Be sont réparties sur trois sites :
- Le port principal est situé au pied d’Andoany (Hell-Ville), l’agglomération principale de Nosy Be, dans une
petite baie de la côte sud de l’île.
- Les Pêcheries de Nosy Be sont installées dans le site du Cratère.
- SOLIMA et SIRAMA dans la Grande Anse du Cratère ont chacune leur propre appontement.
La zone portuaire principale (Hell-Ville) est constituée d’un terre-plein d’une superficie approximative de 3
ha. À l'exception de la voie qui longe le perré sud et les deux allées situées entre les hangars, tous les
revêtements de terre-pleins sont fortement endommagés par le trafic de conteneurs (stockage et circulation
des engins de manutention).
Aéroport de Nosy Be
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Les besoins en eau ne sont donc pas satisfaisants ni en quantité, ni en qualité et les autorités locales n’hésitent
pas à conclure que la priorité parmi les problèmes à résoudre est celui de l’eau.
2.5.4 RESEAU
2.5.4.1 ELECTRICITE
Situation actuelle
La production d’énergie électrique à Nosy Be est assurée par une centrale thermique qui se trouve en pleine
ville, les groupes électrogènes émettent des bruits très forts. De plus, les émissions atmosphériques et le bruit
émis par les groupes électrogènes sont des nuisances évidentes pour les habitants du voisinage et même pour
les nombreuses personnes qui ne font que passer, puisque la centrale est localisée à l’angle de la route allant
vers l’aéroport, de la route allant vers la côte ouest et de la rue principale d’Andoany (Hell-Ville).
Du point de vue institutionnel, l’eau est en principe gérée par la commune. Dans les faits, d’autres opérateurs
interviennent ponctuellement pour assurer la fourniture d’eau : ce sont la Jirama, les industriels, des
groupements de consommateurs et des particuliers.
Plusieurs systèmes d’alimentation en eau existent à Nosy-Be, dont celui de Hell-Ville qui représente la plus
forte demande en eau potable.
La production actuelle d’énergie à Nosy Be peut fournir une puissance totale de 4350 kW qui se répartissent
en 6 groupes électrogènes comme suit :
- 1 groupe de 1600 kW (Deutsch de 1998);
- 1 groupe de 1000 kW (ADC de 2001);
- 2 groupes de 375 kW (MGO de plus de 10 ans);
- 2 groupes de 500 kW (MGO de plus de 10 ans).
Andoany (Hell-Ville)
L’eau destinée à Andoany (Hell-Ville) provient d’une prise dans le lac d’Ampombilava et du captage d’une
résurgence de ce lac. L’eau prélevée passe par une station de pré-traitement avant d’être refoulée vers une
station de traitement située en ville, puis refoulée vers un réservoir au sol qui domine la ville. Le réseau
secondaire et de distribution se greffe sur une conduite maîtresse (ø200 mm) qui va du réservoir au port.
On estime à 2 000 abonnés au réseau électrique dont la majorité se situe à Andoany (1 755). Le réseau de
moyenne tension couvre 40 km et le réseau de basse tension 28 km. Le développement du réseau électrique
est étroitement lié au développement urbain en cours.
Malgré des travaux de réhabilitation récents (2002-2003) portant sur les stations de prétraitement et
traitement, sur le remplacement des conduites maîtresses et le maillage du réseau de desserte, le système
d’alimentation en eau d’Andoany (Hell-Ville) est déficient car il n’assure pas les besoins en eau, aussi bien en
quantité qu'en qualité.
La maintenance de ces groupes est déficiente, dû à des délais dans l’approvisionnement de pièces,
principalement en ce qui concerne les plus vieux groupes. Cette situation fait que la centrale a peine a fournir
à la demande de pointe (actuellement autour de 2 800 kW), et toute panne sur l’un des groupes les plus
puissants entraîne presque automatiquement un délestage pour une partie des abonnés, pouvant durer
plusieurs heures.
Les besoins ne sont pas satisfaits pour deux raisons qui s’additionnent :
Devant cette situation, certains usagers tels que les pêcheries de Nosy Be, autant pour leur usine que pour les
chambres froides installées sur le port, utilisent leur propre groupe électrogène pour palier au déficit de
production.
-
sous-dimensionnement de certains ouvrages et gaspillages ou pertes.
Les pompages de la Sirama dans le lac d’Ampombilava pour l’irrigation font qu’en période sèche, Andoany
(Hell-Ville) dispose au mieux de 2 400 à 2 500 m³/j (d’après le temps de remplissage des pré-décanteurs), soit
environ 100 m³/h.
La pompe de refoulement d’une capacité actuelle de 150 m³/h ne peut donc fonctionner en continu.
Des essais de jour comme de nuit (lorsque la ressource n’était pas limitée) ont montré que le volume d’eau
distribué était en moyenne de 150 m³/h.
2.5.4.2 EAU POTABLE
-
insuffisance de la ressource,
Il y a donc pénurie d’eau en période sèche, qui est pourtant aussi la période de pointe des besoins en eau de la
canne à sucre.
La consommation moyenne de gasoil par les groupes électrogènes dépasse les 10 000 L/jour et le coût de
production d’électricité est très élevé. En ce qui a trait au réseau de distribution, les parties nord et nord-est
de l’île ne sont pas desservies.
-
-
L’île de Nosy-Be connaît des problèmes d’alimentation en eau potable, alors qu’elle compte douze lacs
volcaniques. Une réflexion générale sur le système d’alimentation en eau potable de Nosy-Be montre :
que les ouvrages existants sont soit en mauvais état, soit inadaptés aux besoins et n’assurent plus ou mal leurs
fonctions,
La station de traitement en ville et sa station de pompage ont été dimensionnées pour un débit de 80 m³/h et la
municipalité ne pouvant se limiter à ce débit, pompe directement sur la ville et court-circuite presque
totalement la station de traitement et le réservoir.
que les équipements n’ont pas suivi les extensions des zones urbanisées et que les zones rurales ont été
délaissées.
Les besoins réels d’Andoany (Hell-Ville) aujourd’hui étant estimés par la Jirama à 80 m³/h, des investigations
ont été conduites pour trouver les causes de la surconsommation supposée (pertes, gaspillages,…), mais sans
succès.
Le problème d’alimentation en eau potable reste entier dans la partie rurale de la région où la consommation
d’eau insalubre est à l’origine des maladies parasitaires.
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-
Systèmes privés
La qualité de l’eau distribuée étant mauvaise, l’eau est non potable selon les normes, et ceci est due à :
l’eau du lac est chargée en produits phytosanitaires et engrais épandus sur les cultures qui ne peuvent être
traitées par une filière classique,
le prétraitement et le traitement ne sont pas opérationnels. Les seuls traitements consistent en une stérilisation
et complétée en période de pluies par l’injection de sulfate d’alumine dans la conduite d’eau brute.
-
Nord-Ouest de Nosy-Be (système Jirama)
Le cas d’Unima est assez représentatif des efforts engagés pour être autonomes en l’absence d’un gestionnaire
de l’eau opérationnel.
La Jirama dispose d’installations qui alimentent en eau les hôtels de la côte Nord-Ouest jusqu’à la pointe
d’Andilana et qui comprennent :
-
-
Il existe des systèmes privés d’importance variable :
relativement élaborés dans le cas des industries agroalimentaires lourdes (Unima, Sirama)
des plus simples dans le cas des hôtels qui s’approvisionnent à un puits dans la nappe souterraine et devront
être raccordés un jour à un réseau public.
une prise flottante d’une capacité de 50 m³/heure, dans le lac d’Amparibe qui est la plus grande réserve en
eau de Nosy-Be et qui malgré les prélèvements de la Sirama pour l’irrigation, ne semble pas à la limite de
ses possibilités,
une petite station de traitement d’une capacité de 300 m³/j, suivie par une adduction gravitaire jusqu’aux
hôtels.
-
Unima s’est équipé d’un système d’alimentation en eau subvenant à ses besoins en eau potable et en eau de
lavage (eau de mer).
Pour l’eau potable la société dispose :
d’un puits qui produit 450 m³/j, dont 70 à 80 m³/j sont soustraits pour Ambatoloaka et autant pour
Madnouken,
d’une station de traitement.
Toutefois, le débit capté est insuffisant et Unima vient d’entreprendre des travaux pour récupérer les 360 m³/j
d’une résurgence qui se perdent en mer.
Le diagnostic de ces installations reste à faire, mais s’il n’y a pas de défaillance signalée du système, son
dimensionnement lui attribue un rôle mineur dans le cadre d’un développement de l’île.
Dans le cadre d’une réorganisation de la gestion de l’eau qui s’avère indispensable, le cas de tels systèmes
autonomes aujourd’hui devra être examiné, sans oublier qu’ils donnent entière satisfaction à leurs réalisateurs.
Groupements de consommateurs : cas d’Ambatoloaka
Les villages
Pour faire face à la croissance rapide de ce centre, et de ses conséquences sur les besoins en eau, les
opérateurs économiques d’Ambatoloaka, et en premier les hôteliers, se sont groupés pour se substituer à la
Municipalité qui ne voulait ou ne pouvait pas prendre en main ce problème.
Selon la municipalité, tous les villages disposaient de points d’eau. Faute d’entretien et de responsables
locaux, ces points d’eau laissés à l’abandon, se sont détériorés ou ont même disparu.
Ce groupement a réalisé le montage suivant :
- achat de l’eau à Unima, qui privilégie ses besoins, mais alloue environ 80 m³/j au groupement,
- donation d’un hôtelier pour l’achat et la pose des conduites et de la REUNION pour les compteurs.
Depuis 2002, la Fondation Suisse conduit un programme villageois d’alimentation en eau.
A ce jour, 11 villages ont été identifiés comme prioritaires, car étant les plus défavorisés.
Il y a aujourd’hui 70 branchements avec compteurs mais seuls 65% des abonnés payent. De même, l’idée
initiale était que les abonnés contribuent à l’alimentation en eau des villageois par un paiement de 50.000
Ar/an (privés) à 60.000 Ar/an (hôtel). Certains le font, mais le village ne reçoit l’eau que deux fois par
semaine.
En chacun de ces villages, la Fondation mène ou va mener :
•
•
•
une identification des sources d’approvisionnement et leur captage,
l’aménagement du point d’eau, d’un abreuvoir et d’un lavoir par la communauté,
la constitution d’un comité de suivi et la formation de jeunes pour l’entretien.
Le fonctionnement d’un tel système s’avère en pratique reposer sur la bonne volonté et les efforts de quelques
individus. Il ne peut s’agir que d’une solution transitoire qui ne pourra perdurer et qui ne répond que très
partiellement aux besoins en eau de la population.
Pour engager une opération, il est demandé à la population une petite participation financière, témoignant de
sa motivation, et qui permet l’achat de petits matériels.
Au rythme où Ambatoloaka croît, il faut rapidement revoir la conception et la gestion de l’alimentation en
eau.
Il sera intéressant d’évaluer les résultats obtenus, même si ces montages paraissent à priori bien adaptés à la
situation.
Pour les habitants de Nosy Sakatia et Nosy Komba, ils utilisent l’eau de source.
Les hôtels à Nosy Be utilisent l’eau locale pour les nettoyages, piscines, arrosages…,
pour les boissons (jus, glaçons, …), ils utilisent souvent de l’eau embouteillée.
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2.5.4.3 ASSAINISSEMENT
En matière d’évacuation d’eaux usées domestiques et ménagères, trois cas se présentent généralement :
- Les quartiers connectés aux réseaux d’assainissement existants, cas d’Andoany (Hell-Ville) centre
- Les quartiers disposant d’un système d’assainissement individuel, cas d’Andavakotoko, Ampotaka,
Ambatoloaka, Madirokely, Dzamandzar
- Les villages qui n’ont aucun système d’assainissement (les gens jettent les eaux usées domestiques dans la
nature)
Dans les deux premiers cas de figure, les eaux usées aboutissent dans l’océan.
Concernant Andoany (Hell-Ville), le réseau d’assainissement, de type unitaire, est vétuste, et bouché au
niveau de plusieurs quartiers.
Le long du front de mer, on ne peut écarter le risque de contamination de l’eau de mer par les ouvrages
d’assainissement individuels, risques d’autant plus élevés que l’on se trouve dans une zone de forte
occupation du sol, qui coïncide quasi toujours avec une zone touristique. Le risque de contamination des eaux
de baignade devra être évalué pour ne pas compromettre les objectifs de croissance du tourisme.
2.5.4.4 TELECOMMUNICATION
Le réseau de communication existant repose sur une 3 technologies différentes :
- Un réseau filaire (Telma);
- Un réseau boucle locale radio (BLR) analogique (Telma);
- Un réseau numérique GSM en BRL (Telma) et en mobile via des émetteurs BTS (Madacom et
Orange).
Pour les opérateurs de téléphonie mobile, avec 4 stations de base opérationnelles, Madacom, , couvre
presque la totalité de Nosy Be. Et ORANGE compte 2 stations de base à Nosy Be et 1 à Tsarabanjina
Pour les excretas, il y a trois modes d’évacuation :
-fosse septique (cas des hôtels et de certaines habitations)
-fosse perdue
-utilisation des plages et des mangroves
Les ordures ménagères sont déposées soit au niveau des points de collecte pour être ramassées par le service
de la voirie qui les transporte à Ambonara (lieu de décharge municipale), soit dans un dépôt sauvage, soit
incinérées. Le cas d’Ambatoloaka et de Madirokely se singularise par l’existence d’une organisation privée
qui s’occupe de la collecte et de la mise en décharge des ordures hôtelières.
À Nosy Be le réseau internet est très peu développé et coûteux. La vitesse de ce réseau est
très réduite (de l’ordre de 12 Kbits) et il n’ y a que quelques distributeurs de ces services à
Andoany (Hell-Ville) et Ambatoloaka. Il existe toutefois une liaison directe VSAT pour les entreprises
ou structures touristiques importantes (environ 1000$ à 1800$ par mois pour 64Kbits à
256Kbits).
Andoany (Hell-Ville)
La commune, chargée de l’assainissement, n’a pas de service spécialisé. L’ancienne ville coloniale construite
sur une avancée dominant le port, est pourvue d’un réseau unitaire qui se déverse à la mer, dans la baie
d’Andavakotoko. Celui-ci fonctionne mal, faute d’entretien.
Les quartiers plus récents des zones basses sont drainés par deux ruisseaux qui débordent en saison des pluies
et les inondent.
Hors réseau, la population utilise des latrines à fosse ou des fosses septiques avec puisard muni de trop-plein,
ou a recours au milieu environnemental (cas de 46% de la population).
Autres Centres et concentrations hôtelières
La majorité des établissements touristiques et des populations concentrées en bord de mer, utilisent pour
évacuer leurs eaux usées des fosses septiques et/ou des puisards. Comme à Andoany (Hell-Ville), il existe
cependant une importante fraction de la population sans équipement individuel.
-
Ceci soulève deux questions auxquelles les documents consultés n’apportent pas de réponse :
Dans les secteurs de l’île non desservis par des réseaux d’alimentation en eau, il est fait appel à des puits
proches des ouvrages d’assainissement individuel pour s’approvisionner en eau. Il est raisonnable de penser
qu’il puisse y avoir pollution de l’un par l’autre, ce qui milite pour que le plus grand nombre d’habitants ait
accès à une eau potable livrée par un système collectif,
Lignes téléphoniques à Andoany (Hell-Ville)
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2.6
CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
NATIONAL
2.6.1 PROGRAMME ENVIRONEMENTAL
2.6.1.3 ACTIONS EN RELATION AVEC LE TOURISME
Dans la mise en application du Programme National d’Action Environnemental (PNAE), l’Etat Malagasy met
actuellement en œuvre la troisième phase du Programme Environnemental.
2.6.1.1 OBJECTIF GENERAL
-
Conservation / valorisation des écosystèmes sensibles
Gestion / valorisation des écosystèmes marins et côtiers
Acquisition du réflexe environnemental par le plus grand nombre
Elaboration de modes de financement pérennes
Pérennisation de la gestion durable des ressources naturelles
Conservation de la biodiversité à travers l’appropriation par les populations des zones prioritaires d'intervention
Développement de l’écotourisme :
Amélioration des services aux visiteurs
Amélioration des infrastructures écotouristiques et de service
Promotion des aires protégées et des sites de conservation
Evaluation et amélioration de la gestion de l’écotourisme
Elaborer et mettre à jour le plan d’interprétation
Pour les investissements touristiques, le décret MECIE n°99 954 du 15/12/1999 modifié par le décret n°2004-167 du
03/02/2004 qui visent à mettre en compatibilité les investissements à l’environnement, identifie les projets soumis à
une évaluation environnementale : Etude d’Impact Environnemental ou Programme d’Engagement Environnemental.
Sont soumis à une Etude d’Impact Environnemental :
Toutes implantations ou modifications d’aménagements, ouvrages et travaux situés dans les zones sensibles
prévues par l’arrêté n°4355/97 du 13 Mai 1997 portant désignation des zones sensibles (ex. : mangrove, récif
corallien, sol sensible à l’érosion…).
Tout aménagement hôtelier d’une capacité d’hébergement supérieure à 120 chambres.
Tout aménagement récréo - touristique d’une surface combinée de plus de 20 hectares.
Tout restaurant d’une capacité de plus de 250 couverts
Sont soumis à un Programme d’Engagement Environnemental :
Tout aménagement hôtelier d’une capacité d’hébergement comprise entre 50 et 120 chambres.
Tout aménagement récréo – touristique d’une surface comprise entre 2 et 20 hectares.
Tout restaurant d’une capacité comprise entre 60 et 250 couverts.
Le Ministère de l’environnement, avec l’appui technique de l’ONE a édicté une directive sectorielle en
matière d’étude d’impact environnement pour les projets touristiques.
2.6.1.4 ACTIONS RELATIVES AUX ECOSYSTEMES MARINS ET COTIERS
Entretien avec M. Yves Ernest, Maire de Nosy Be
2.6.1.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
Adoption d’approche de développement durable et intégré dans les activités des populations
Valorisation des écosystèmes forestiers
Développement durable de la zone côtière et marine : schémas d’aménagement régionaux, renforcement de la
capacité des intervenants au Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC).
Gestion durable et équitable des ressources marines et côtières : élaboration et mise en œuvre de plan de gestion
simplifiée des ressources, transfert de gestion des ressources naturelles renouvelables.
Maintien de la biodiversité et des fonctions écologiques des écosystèmes : conservation des sites hors aires
protégées pour le renouvellement des stocks, promotion des espèces marines et côtières menacées, suivi des
écosystèmes et des espèces , promotion de l’écotourisme marin.
Prévention et réduction des pollutions et dégradation : mise en œuvre des plans locaux et régionaux de prévention
/ réduction de la pollution, observatoires régionaux de pollution et de dégradation, appui aux plans de
contingences au niveau national.
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• Décret n°2001-027 du 10 janvier 2001 portant refonte du décret n°96-773 du 03.09.96 relatif aux
normes régissant les entreprises, les établissements et les opérateurs touristiques ainsi que les modalités
d’application ;
En outre, Madagascar s’associe à de nombreuses déclarations ou traités internationaux mentionnant l’engagement
dans la gestion intégrée des zones côtières. Aux côtés des autres membres de la Commission de l’Océan Indien,
Madagascar a signé un accord de politique régionale de développement durable où la zone côtière et marine tient une
place importante.
• Arrêté n°4889/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant la composition des dossiers de demande
d’avis préalable aux projets de construction, d’aménagement et d’extension des établissements
d’hébergement et /ou de restauration ainsi que celle des dossiers de demande d’autorisation d’ouverture et
de classement ;
Madagascar a signé et ratifié la convention de Ramsar qui touche plus particulièrement les zones humides et donc la
zone côtière. Il en est de même pour la Convention de la Biodiversité.
La déclaration récente du Président de la République malgache à Durban concernant l’extension des aires protégés à
Madagascar, y compris les aires protégées marines, œuvre en faveur de la gestion de la zone marine et côtière.
• Arrêté n°4902/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant les modalités d’exploitation, les normes des
établissements d’hébergement faisant l’objet de classement et les aptitudes professionnelles des
responsables ;
Actuellement de projet de réserve marines ou de parcs sont en cours ou en exécution. Parmi les sites déjà proposés, il
y a le complexe Radama-Sahamalaza (au sud de Nosy-Iranja) et l’îlot Nosy-Hara (au nord des îles Mitsio dans la baie
d’Ampasindava). Ces deux zones se trouvent dans le nord ouest et pourraient être concernées par les activités
touristiques à Nosy-Be.
• Arrêté n°4903/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant les modalités d’exploitation, les
caractéristiques des établissements d’hébergement ne faisant pas l’objet de classement et les aptitudes
professionnelles des responsables ;
Cas de Nosy Be : Système de gestion intégré des activités dans la zone côtière
•
Arrêté n°4905/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant le modèle des procès-verbaux d’infraction;
•
Arrêté n°4907/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant le montant de la garantie financière ;
Dans le cadre de la préparation de la politique nationale de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC), une étude sur
le système intégré de gestion des activités (pêche aux poissons de récif, exploitation des mangroves, tourisme) dans la
zone côtière de Nosy Be a été réalisée par la composante « Environnement Marin et Côtier » du PE II.
• Arrêté n°4908/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 relatif à la publicité des prix dans les établissements
d’hébergement, de restauration, dans les entreprises de voyages et de prestations touristiques ;
Les objectifs du système de gestion intégré des activités dans la zone côtière de Nosy Be sont (1) l’exploitation
rationnelle, (2) la durabilité des activités et (3) la valorisation des ressources.
• Arrêté n°4909/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant les caractéristiques du panonceau à apposer
sur la façade des établissements d’hébergement et de restauration faisant l’objet de classement;
• Arrêté n°4910/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 réglementant la profession des guides ainsi que leur
catégorisation ;
A cet effet, le cadre général de la gestion traite des dispositions relatives à :
Accès à la ressource : bois de palétuviers, pêche, tannes
Accès aux activités touristiques
Zones d’aménagement spécial ou de conservation : zones d’exploitation, zones de sanctuaire pour les mammifères
marins, zones marines et côtières à gestion spéciale, aires protégées marines et côtières
Technique de coupe de palétuviers
Technique et engins de pêche
Modification des textes législatifs
Réduction de l’ensablement des mangroves et des récifs coralliens : aménagement des forêts et des mangroves,
GELOSE (Gestion Locale Sécurisée des ressources naturelles renouvelables)
Réduction de la pollution des systèmes récifaux
Convention communautaire ou « Dina »
Pénalités
Redevances
Ristournes
• Arrêté n°4911/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant les modalités d’exploitation, les normes des
établissements de restauration faisant l’objet de classement et les aptitudes professionnelles des
responsables ;
• Arrêté n°4912/2001 MINTOUR du 19 avril 2001 fixant la composition des dossiers de demande
d’autorisation d’ouverture des entreprises de voyages et de prestations touristiques ainsi que les aptitudes
professionnelles du personnel.
2.6.2.2 DISPOSITIONS LEGALES ET REGLEMENTAIRES NECESSAIRES A L’ELABORATION
DES PLANS
2.6.2.2.1
Concernant les terrains domaniaux
2.6.2 TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
La loi modifiée n°60-004 du 15 février 1960 relative au domaine privé national et le Décret n°64-205 du 24 mai
1964 réglant les modalités d'application de la loi domaniale. Les textes prévoient les possibilités suivantes pour
avoir la jouissance ou la disposition du sol :
Par voie d'affectation ( art.15 à 17 de la loi et art 11, 12 et 13 du décret),
2.6.2.1 SECTEUR TOURISME
Les activités touristiques sont réglementées par le Code du tourisme et ses textes d’application.
• Loi n°95-017 du 25 août 1995 portant Code du tourisme ;
Par voie d'acquisition ( art. 18 et 26 de la loi et art. 28 et 43 du décret),
38
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Par la mise en concession ( art. 45 de la loi et art48 et suivants du décret), ou
Par voie de désaffectation des terrains reconnus inutiles par les services affectataires (art.17 de la loi et
art.14 du décret)
2.6.2.2.2
a- Déclassement décidé par voie de Décret pris en Conseil des Ministres (art.11 et 26 de l’Ord. et art.48, 49 et
50 du décret)
b- Affectation privative, mais sur une partie du domaine public et avec conditions:
b1-durée 30ans au plus sauf renouvellement ou dispositions spéciales d'une loi, cadre juridique
par contrat de concession
b2-durée 30ans renouvelable, cadre juridique par permis ou autorisation
d'occupation temporaire; (art. 21 de la loi)
c- Concession (art.23 de l’Ord.)
Concernant les terrains immatriculés ou cadastrés
La régularisation se fait par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique conformément aux dispositions
de l’Ordonnance n°62-023 du 19.09.62 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique, à l'acquisition à
l'amiable de propriétés immobilières et le décret n°63-030 du 16.01.63 fixant les modalités d'application de
l'ordonnance n°62-023). L'expropriation s'applique sur:
Terrain immatriculé ou cadastré au nom des particuliers;
Terrains constitués en dotation (art.41 de la loi domaniale) ;
Terrains affectés aux services publics mais seulement par les Provinces et les Communes (art.16 de la loi
domaniale);
d- Jouissance privative ou occupation temporaire d’une portion (art. 25 de l’Ord., art.33 et 34 du décret)
Les bénéficiaires éventuels sont les administrations, collectivités publiques dotées de la personnalité morale,
établissements publics, sociétés et particuliers ( art.23 de l’Ord)
2.6.2.2.4.1 Procédure de délimitation des dépendances du domaine public
La délimitation est autorisée par décision du Ministre chargé du service des domaines. Ce service concourt
aux opérations de délimitation. Toutefois, la constatation des limites naturelles, artificielles ou légales de
certaines parties du domaine public peut être faite par l'autorité administrative (art.3 et 4 du décret)
Les procédures appliquées sont celles prévues par les dispositions des articles suivants :
Enquête administrative, publique et parcellaire de commodo incommodo (art. 4 Ord. N°62-023, art.3 du
décret n°63-030) ;
Déclaration d’utilité publique (art.5 et suivants de l’Ord. n°62-023, art. 5 et 6 du Décret n°63-030) ;
Acte de cessibilité (art.7 Ord. n°62-023)
Ordonnance d’expropriation et de prise de possession (art. 13 et suivants de l’Ord. N°62-023)
2.6.2.2.3
2.6.2.2.4.2 Concernant les dépendances du domaine public des Provinces, communes et collectivités publiques
dotées de la personnalité morale
Les règles relatives aux dépendances du domaine public de l’Etat ci-dessus sont applicables.
Cependant, les autorisations, leur révocation, le déclassement relèvent de la compétence du
représentant de la personne morale intéressée, après avis du service des domaines et du service des
ponts et chaussées ( art. 55 et 56 du décret).
Pour les personnes morales ou physiques étrangères
L’examen de la législation domaniale et foncière ci-dessus ne suffit pas pour l’élaboration des plans
d’aménagement des sites touristiques. L’examen des dispositions d’autres législations est indispensable pour
un développement intégré, harmonieux et durable.
Loi n°2003-028 du 27 août 2003 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°62-006 du 6 juin
1962 fixant l’organisation et le contrôle de l’immigration modifiée par la loi n°95-020 du 27 novembre 1995,
Décret n°2003-897 du 27 août 2003 modifiant certaines dispositions du Décret modifié n°94-652 du 11
octobre 1994 fixant les modalités d’application de la loi n°62-006 du 6 juin 1962 précitée et décret n°2004353 du 30 mars 2004 modifiant et complétant certaines dispositions du Décret n°2003-897 précité ;
Articles 11, 11 bis et 11 ter de la loi n°2003-028 précitée prévoient la possibilité pour les
étrangers d’acquérir des biens immobiliers à Madagascar avec conditions.
2.6.2.2.5
Il pourrait y avoir que les sites identifiés contiennent des forêts, du patrimoine national ou d’autres activités
telles que les aires protégées, les exploitations minières. Les dispositions qui intéressent l’étude sont celles
permettant d’affecter la réalisation de l’élaboration des plans d’aménagement et celles pouvant aboutir à des
solutions par voie administrative.
Article 31 nouveau du Décret sur la présentation de programme d’investissement et demande
d’acquisition ;
Article 32 nouveau du décret sur la superficie maximale autorisée (tourisme 25.000m2) et les
dérogations compte tenu de l’importance de l’investissement en devises ;
2.6.2.2.4
Pour les sites contenant des forêts
Conformément aux dispositions du Décret n°97-1200 du 2 octobre 1997 portant adoption de la politique
forestière malagasy en ses points 103 et 104 du paragraphe 5.6 intitulé « L’articulation entre la mise en
œuvre de la politique forestière et celle des autres politiques sectorielles », l’Administration forestière devra
accorder une attention particulière à la cohérence nécessaire entre la mise en œuvre de sa propre politique et
celle des autres politiques sectorielles. Le secteur tourisme en est parmi les secteurs concernés et
expressément énumérés. Cette politique a donné une importance particulière à la cohérence et à la
coordination des actions forestières avec celles des autres secteurs.
Les différentes possibilités prévues par la loi n°97-017 du 8 août 1997 portant révision de la législation
forestière.
Concernant les dépendances du domaine public
Ordonnance n°60-099 du 21 septembre 1960 modifiée par l'Ordonnance n°62-035 du 19 septembre 1962
réglementant le domaine public et le Décret n°64-291 du 22 juillet 1964 fixant les règles relatives à la
délimitation, l'utilisation, la conservation et la police du domaine public.
L'acquisition ou utilisation des dépendances du domaine public se fait par :
39
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Possibilité de distraction temporaire ou définitive
2.6.2.2.7
L’article 17 prévoit cette possibilité de distraction du régime forestier des forêts appartenant à des personnes
publiques et des personnes privées.
Pour les sites touchant une aire protégée
a- Les forêts de l’Etat
Les aires protégées du réseau national sont régies par la loi n°2001-005 du 21 février 2003 portant Code de
gestion des aires protégées. Quelle que soit la catégorie des AP RN Réserve Naturelle Intégrale, Parc National
ou Réserve spéciale, une AP est toujours constituée de deux zones : le noyau dur et la zone tampon.
• L’article 7 prévoit la zone de service qui est une zone destinée à l’implantation des infrastructures
touristiques, éducative ou fonctionnelle de l’aire protégée ;
La distraction est décidée par décret pris en Conseil de Gouvernement sur proposition du Ministre chargé des
Forêts
•
L’article 11 stipule parmi la vocation des aires protégées, la promotion de l’écotourisme et la contribution
au développement économique et social durable ;
b- Les forêts des Collectivités territoriales décentralisées et établissements publics
•
La possibilité de déclassement des aires protégées (article 23), cependant, le texte est muet sur la nature de
la décision de déclassement. Désormais, pour le respect du principe du parallélisme de forme, le
déclassement se fera par voie de décret comme l’acte de création (art.18)
La distraction est accordée par le représentant régional de l’Administration forestière sur demande du
propriétaire après avis de la Commission prévue par l’article 5 de la loi et article du Décret portant création de
ladite commission
2.6.2.2.8. Concernant l’aménagement du territoire
Conditions et procédure d’octroi de distraction
Les textes relatifs à l’urbanisme et à l’habitat servent notamment de guide pratique pour les travaux
d’élaboration des plans d’aménagement des sites touristiques.
•
La distraction est fondée sur l’exécution d’un programme économique et social d’utilité publique (art.18 de la
loi)
•
La demande est instruite dans les mêmes conditions et suivant les mêmes procédures que celles prévues pour
la soumission ( art.8 et suivants de la loi)
• Loi n°60-167 du 3 octobre 1960, modifiée par l’Ordonnance n°92-033 du 17 juillet 1992 relative à
l’urbanisme ;
•
La décision autorisant la distraction est susceptibles de recours dans les mêmes conditions que la soumission
(art.19 de la loi)
• Décret n°63-192 du 27 mars 1963 portant Code de l’Urbanisme et de l’Habitat.
• Décret n°88-025 du 22 janvier 1988 portant création du Comité Technique National pour le
Développement Urbain ;
Soumission des périmètres à des régimes spéciaux
•
L’article 48 prévoit la possibilité de soumission de certains périmètres à des régimes spéciaux soit par leur
nature, soit en raison des objectifs à eux assignés. Le secteur tourisme n’est pas expressément énuméré parmi
mais le dernier alinéa permet l’ouverture et la création par décision de l’Etat.
•
Pour la synergie d’actions, les dispositions suivantes du Code de l’urbanisme et de l’habitat doivent
notamment être observées :
• Article 4 sur la mission du Ministère des Travaux publics concernant la fixation des règles relatives aux
conditions techniques fonctionnelles de construction ;
Moyens juridiques de soumission : expropriation pour cause d’utilité publique, ou convention de
l’administration forestière avec le propriétaire (art.49 de la loi)
•
Article 6 sur la consultation obligatoire du Comité national de l’urbanisme et de l’habitat sur le projet de
plans d’urbanisme
•
Article 8 sur la nécessité de recueillir l’avis de la Commission préfectorale d’urbanisme ;
•
Articles 10 et suivants du Code et article 2 de l’Ordonnance n°60-167 précitée sur les règles générales
d’élaboration des plans d’urbanisme ;
•
Article 19 et suivants sur la procédure à suivre pour la révision des plans d’urbanisme ;
•
Articles 23 et suivants du Code et article 8 de l’Ordonnance de 1960 sur la procédure d’approbation des
plans d’urbanisme ;
•
Articles 2 et 3 du Décret n°88-025 énuméré ci-dessus sur la consultation du Comité technique national
pour le développement urbain dans le cadre du programme de développement et d’orientation de la
stratégie globale de la politique de l’urbanisme ;
2.6.2.2.6 Pour les sites contenant des biens du patrimoine national
Ordonnance n°82-029 du 6 novembre 1982 relative à la protection, à la sauvegarde et à la conservation du
patrimoine national ;
L’article 8 prévoit la possibilité d’expropriation pour cause d’utilité publique des biens
inscrits dans le patrimoine national. Dans ce cas, c’est l’Ordonnance n°62-023 du 19
septembre 1962 précitée qui s’applique.
40
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2.6.2.2.9 Concernant le régime de l’eau
•
Décret n°2003-942 du 9 septembre 2003 relatif à l’utilisation hydroélectrique de l’eau ;
•
Décret n°2003-943 du 9 septembre 2003 relatif aux déversements, écoulements, rejets, dépôts directs ou
indirects dans les eaux superficielles ou souterraines ;
•
Décret n°2003-944 du 9 septembre 2003 relatif au déclassement des cours d’eau, d’une section de ce
cours d’eau ou d’un lac du domaine public ;
•
Décret n°2003-945 du 9 septembre 2003 relatif à l’organisation administrative de l’eau et au transfert de
compétences entre les différentes collectivités décentralisées ;
Loi n°98-029 du 20 janvier 1998 portant Code de l’eau,
L’eau fait partie du patrimoine commun de la Nation. Elle constitue des dépendances du domaine public
(art.1er de la loi n°98-029 et art.4 de l’Ordonnance n°60-099 du 21 septembre 1960 réglementant le domaine
public)
• En tant que dépendance du domaine public, toutes les dispositions de l’Ordonnance n°60-099 non
contraires à celles du Code de l’eau sont applicables ;
•
Articles 10 à 22 du Code prévoyant les obligations de protection quantitative et qualitative des eaux ainsi
que leur assainissement ;
•
Articles 23 à 27 du Code sur la procédure de conservation des ressources en eaux et de la protection de
l’environnement notamment celle de l’écosystème aquatique ;
•
Article 32 du Code sur l’harmonisation de la politique de prélèvement et d’approvisionnement en eau
avec celle déjà existante ;
2.6.2.2.10– Maritime
Décret n°2003-191 du 4 mars 2003 portant création des agences de bassin et fixant leurs organisation,
attributions et fonctionnement ;
•
Décret n°2003-192 du 4 mars 2003 modifié par décret n°2004-532 du 11 mai 2004 fixant l’organisation,
les attributions et le fonctionnement de l’Autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA);
•
Décret n°2003-193 du 4 mars 2003 portant fonctionnement et organisation du service public de l’eau
potable et de l’assainissement des eaux usées domestiques;
•
Décret n°2003-791 du 15 juillet 2003 portant réglementation tarifaire du service public de l’eau et de
l’assainissement ;
•
Décret n°2003-792 du 15 juillet 2003 relatif aux redevances de prélèvements et de déversements ;
•
Décret n°2003-793 du 15 juillet 2003 fixant la procédure d’octroi des autorisations de prélèvements
d’eau ;
•
Décret n°2003-939 du 9 septembre 2003 portant organisation, attributions, fonctionnement, et
financement de l’organisme régulateur du service public de l’eau et de l’assainissement (SOREA)
•
Décret n°2003-940 du 9 septembre 2003 relatif aux périmètres de protection ;
•
Décret n°2003-941 du 9 septembre 2003 modifié par le décret n°2004-635 relatif à la surveillance de
l’eau, au contrôle des eaux destinées à la consommation humaine et aux priorités d’accès à la ressource en
eau ;
Loi n°99-028 du 3 février 2000 portant refonte du Code maritime ;
•
Décret n°97-1456 du 18 décembre 1997 portant réglementation de la pêche dans les eaux continentales et
saumâtres du domaine public de ‘‘Etat.
Les dispositions des articles du Code maritime et du décret n°97-1456 ci-après identifiés intéressent
les activités touristiques.
Il convient de noter que toutes les dispositions des décrets ci-après énumérés concernant le
secteur Eau méritent compréhension pour l’élaboration des plans d’aménagement des sites touristiques.
•
•
•
Articles 1.1.01 à 1.1.06 respectivement sur les définitions de la mer territoriale, des eaux intérieures, de
la ligne de base normale, de l’embouchure des fleuves et des baies ;
•
Articles 1.3.01 à 1.3.0 déterminant la souveraineté de l’Etat sur la mer territoriale
•
Articles 2.2.01 à 2.2.08 sur l’immatriculation des navires, notamment dans le point k- de l’article 2.2.08
sur la licence de prestataire de service touristique ;
•
Articles 11.7.01 à 11.7.0 sur le contrat de croisière touristique.
•
Article 8 du décret n°97-1456 concernant la liberté de la pêche à la ligne et de la pêche liée à des activités
touristiques pratiquées sur les berges, au bord du lac ou rivière.
2.6.2.2.11 La décentralisation
Les activités touristiques ne peuvent pas ignorer la politique générale de la décentralisation. Ainsi, certaines
dispositions de la loi n°93-005 du 26 janvier 1994 portant orientation générale de la politique de
décentralisation, de la loi n°94-007 du 26 avril 1995 relative aux pouvoirs, compétences et ressources des
collectivités territoriales décentralisées et de la loi n°94-008 du 26 avril 1995 fixant les règles relative à
l'organisation, au fonctionnement et aux attributions des collectivités territoriales décentralisées méritent
d’être observées tant lors de l’élaboration des plans que pendant la vie des entreprises..
41
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Secteur
Orangea
Bemoka
2.7 ACTIVITES ET PROJETS D’AMENAGEMENT
2.7.1 LES PROJETS ANTERIEURS
2.7.1.1 LES TYPES D’AMENAGEMENT PROPOSES PAR LE PROJET TOURISME A
MADAGASCAR
Le plan d’aménagement du pôle Nosy Be a fait l’objet de plusieurs études antérieures, dont l’étude financée
par le PNUD en 1992, dans le cadre du projet tourisme à Madagascar. Le tableau suivant représente le résumé
du plan d’aménagement proposé.
Légende du tableau :
Andilana
Secteur et site : délimitation géographique du plan d’aménagement touristique
Affectation : projet proposé pour le site
Activités : Travaux d’aménagement touristiques et architecturaux à entreprendre sur le site
Justifications : caractéristiques physiques, naturels, humains et particularités du site justifiant son affectation
et le plan d’aménagement avancé
Observations : remarques particulières sur le site
Les plans d’aménagement proposés dans le rapport du Groupe Huit-DIRASSET intitulé : « Projet tourisme à
Madagascar », 1992
Secteur
Le Cratère
Ambatoloaka
Palm Beach
Les Cocotiers
Nosy Sakatia
Affectations
Batiment bas
Terrasse au bord de
l’eau et sur l’eau
Espace pour aire de
carénage et extension
plantation
Protection
contre
l’urbanisme
Activités
Justifications
Construction de quai en Site jugé non destiné à
pierre en avant de la limite être calme (présence de
des marées
port)
Aménagement hôtelier sur
le port (animations)
Ampasindava
Observations
Problème
d’assainissement, pour
cause
de
densité
d’occupation
Reboisement aménagement Site très urbanisé, donc
de voie de desserte
extension très limitée
Emplacement un peu
isolé
Urbanisation contrôlée Aménagement hôtelier
Espace sous exploité
Urbanisation
moins
importante
Extension
Multiplication des chambres Site présentant peu de Urbanisation élevée
de l’hôtel les cocotiers
possibilité d’extension
Centre attractif de Aménagement d’une zone Pour suite de la
l’ensemble
d’activité, parking public, réalisation
de
stationnement
autocars, l’embarcadère
à
locaux techniques,
l’Orangea pour le nosy
Aménagement hôtelier, zone sakatia
verte à loisir,
Zone d’habitation
Affectations
Petite zone hôtelière
Activités
Aménagement de zone
hôtelière, de traitement
contre les moustiques pour
la zone boisée,
aménagement
de
piste
d’accès jusqu’à la plage
nécessitant une extension de
piste existante
canalisation
pour
l’alimentation en eau,
curage et entretien des
talwegs pour les eaux de
ruissellement
Construction d’hôtels Canalisation pour l’eau
super luxe
potable
Espace de 12 ha pour Quelques
travaux
de
extension réservé aux réfection de chaussée
habitants
Aménagement hôtelier, zone
d’animation, site en forme
d’amphithéâtre.
Reboisement pour un espace
vert
Aménagement hôtelier Construction de bungalows
et d’hôtel
Assainissement,
reboisement et paysagiste de
zone verte
Raccord
routier
et
canalisation de Jirama
Amporaha
Justifications
Existence de zone
boisée et de zone de
plantation de canne,
hameau pouvant servir
de
logement
des
personnels hôteliers
Grande étendu viable et Infrastructures
accessible pour un coûteuses
complexe hôtelier de
luxe, facilité d’accès en
eau et énergie.
Relief trop accentué mais
pourrait
recevoir
d’opération
de
haut
standing
Cadre paysager de
grande qualité mais
exposé au vent
Cout des infrastructures
trop élevé
Existence de zone de
cultures et de village
d’habitation
Difficile d’accès
Tableau 11 : Les types d’aménagement proposés par le Projet Tourisme à Madagascar
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
peu
Opération
limitée
n’entraînant pas une
infrastructure
de
surcroît :
raccord
routier peu important,
accès à l’eau facile,
passage e bord de mer
facile.
5 Large plage et espace
au centre
Zone hôtelière terrain Construction
d’hôtel
de golf
étoiles
Domaine public
Terrain de golf à 9 trous,
Aménagement d’une zone
d’habitation et équipement
scolaire et sanitaire, marché
pour la zone d’habitation
Zone réservée au tirage au
sec pour les pirogues.
Antsatrabevoa Deux sites hôteliers
Hotel de luxe
Effort de reboisement Restaurant de plus de 200
couverts
Pointe
Création
de
site
Tafondro
naturiste
42
Observations
Possibilité
d’empiètement de la
culture des cannes pour
l’extension de la zone et
l’élargissement des pistes
d’accès.
Assainissement entrepris
par chaque établissement
Zone
boisée,
petite
culture, un village en
arrière parti
Récif corallien, eaux
assez claire, sable blanc
et petite ile
Problème de logement du
personnel (4500 emplois)
Figure 7 : Ilustration des zones touristiques identifiées par l’étude du Groupe huit-Dirasset-Aura
Amporaha
NOSY BE
Andilana
Ampasindava
Nosy
Sakatia
Orangea
Bemoko
Les Cocotiers
Palm Beach
Ambatoloaka
NOSY BE
« Projet Tourisme à Madagascar »
Groupe huit- Dirasset- Aura
1992
LES SITES D’AMENAGEMENT
TOURISTIQUE
« Projet tourisme à Madagascar »
Groupe huit – Dirasset – Aura (1992)
43
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Antsatrabevoa
a. Objectif : assurer l’alimentation en eau potable
b. Objectif : Valoriser les milieux naturels et les paysages
9- Atténuer les nuisances :
a. Objectif : Lutter contre les nuisances diverses
b. Objectif : Minimiser les risques de pollutions
10- Se concentrer sur des sites prioritaires :
a. Objectif : Cerner les efforts sur 7 sites majeurs
b. Objectif : Développer 7 Plans d’Aménagement de Zones.
2.7.1.2 LES TYPES D’AMENAGEMENT PROPOSES PAR LE CABINET DINIKA
Objectifs :
L’objectif est de fonder un document de référence volontariste, ambitieux, où tous les habitants et
intervenants locaux se retrouvent.
Le projet d’aménagement est en mesure de positionner Nosy Be afin qu’elle ne manque pas le rendez-vous du
futur.
Sources : Beture Conseil- Dinika, avril 1996, « Projet d’aménagement touristique de Nosy Be », II- Les
orientations et les objectifs.
2 enjeux majeurs :
Les infrastructures :
La place et le rôle de Nosy Be :
Les aménagements :
Sa notoriété est le tourisme balnéaire, elle doit mieux organiser le captage et les implantations des candidats
investisseurs, et être compétitive sur tous les fronts pour prendre pied mieux sur le marché du tourisme.
1- Voiries et réseaux sous- jacents :
a. Voie primaire neuve
b. Voie secondaire neuve
c. Voie tertiaire neuve
d. Réhabilitation voie primaire
e. Revêtement voie primaire
2- Traitement des eaux usées :
a. Station d’épuration
b. Station de refoulement
c. Conduite de refoulement
3- Ouvrages de génie civil :
a. Pont neuf en béton armé
b. Ponceau neuf en béton armé
c. Réservoir enterré 500m3
d. Captage lac Amparihibe
4- Electricité- Eau potable :
a. Générateurs 3500 KVA
b. Extension station traitement d’eau
c. Conduite d’eau diam300mm
d. Station de reprise d’eau
e. Conduite refoulement d’eau
La qualité de vie dans Nosy Be :
Facteur d’optimisation par l’amélioration de l’environnement urbain et des conditions de déplacements
(internes et externes).
10 orientations qui se traduisent par 20 objectifs à atteindre :
1- Se positionner comme une plaque tournante :
a. Objectif : Compléter les liaisons externes
b. Objectif : Mettre en œuvre des moyens de communications
2- Exploiter l’offre économique :
a. Objectif : Renforcer le pôle touristique
b. Objectif : S’ouvrir vers de nouvelles activités
3- Optimiser l’image :
a. Objectif : Conforter la notoriété régionale
b. Objectif : Consolider le professionnalisme touristique
4- Diversifier les fonctions :
a. Objectif : Accroître l’offre de loisirs
b. Objectif : Rechercher la mixité urbaine
5- Maintenir un espace différentié :
a. Objectif : Maîtriser l’urbanisme et clarifier le foncier
b. Objectif : Respecter le caractère urbain traditionnel
6- Faciliter les déplacements :
a. Objectif : Améliorer la circulation et les transports
b. Objectif : Réaliser la boucle routière
7- Qualifier les lieux :
a. Objectif : Favoriser les pôles de centralité et les services
b. Objectif : Requalifier les quartiers et les axes urbains
8- Améliorer l’environnement :
Schéma directeur :
1- Bouclage primaire :
a. Andoany (Hell-Ville) – Aéroport
b. Aéroport – Andriana
c. Andriana – Amporaha
d. Andriana – Andikibo
e. Andoany (Hell-Ville) – Andilana
44
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2- Secteur d’ Ambondrona, Bemoko, Nosy Sakatia, Andilana, Befotaka, Amporaha, Ambatoloaka :
a. Primaire, Secondaire, Tertiaire.
NOSY BE
Sources : Beture Conseil- Dinika, avril 1996, « Projet d’aménagement touristique de Nosy Be », II- Les outils de
mise en oeuvre.
Amporaha
Figure 8 : Ilustration des zones touristiques identifiées par l’étude du Groupe Dinika/Beture-Conseil
Andilana
Befotaka
Nosy
Sakatia
Bemoko
Ambondrona
Ambatoloaka
NOSY BE
« Situation des 7 sites
prioritaires »
Beture Conseil- Dinika
Avril 1996
LES 7 SITES PRIORITAIRES
« Projet d’aménagement touristique de Nosy
Be »
Beture Conseil, Dinika (Avril 1996)
45
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.7.2 LES PROJETS EN COURS
2.7.2.1 PLAN D’URBANISME DIRECTEUR
D’une manière générale, tout projet d’aménagement dans la zone de Nosy Be devrait être en concordance
avec le Plan d’Urbanisme directeur (PUDi).
L’axe structurant pris en compte dans le PUDi est la grande route circulaire, longue d’environ 50km,
reprenant la RN5 partant et aboutissant à Andoany (Hell-Ville), desservant la zone touristique balnéaire à
l’Ouest et au Nord via l’aéroport.
La structuration de la ville vise à désengorger l’axe Hell – Ville / Ambatoloaka / Dzamandzar par la mise en
place d’infrastructures de base dans la zone Nord ;
2.7.2.2 PROGRAMME D’INVESTISSEMENTS PRIORITAIRES MUNICIPAL (PIPM)
Avec l’appui de l’AGETIP, la Commune Urbaine de Nosy Be a établi la liste des projets prioritaires à réaliser
pour la période de 2005 à 2009.
Par odre de priorité, ces projets sont :
1 et 2 : Equipements communautaires tels que les bacs à ordures, les bornes fontaines, les blocs sanitaires, les
lavoirs et la conduite d’eau potable.
3 : Protection de la corniche à Andoany (Hell-Ville).
Réhabilitation des routes à Ambatoloaka
Réhabilitation du marché de Dzamandjzar
4 : Réhabilitation des routes à Andoany (Hell-Ville)
5 : Construction de l’abattoir à Dzamandzar
6 : Construction de marché à Ambatoloaka
La classification des projets a été réalisée en concertation avec les conseillers municipaux.
Figure 9 : Projet de structuration de la zone de Nosy Be – PUDi (Source : PIPM Agetip, 2004)
46
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.7.2.2.3
2.7.2.2.1
Les travaux
2.7.2.2.1.1
Equipements communautaires
Equipements
Andoany (Hell-Ville)
2005
Ambatoloaka –
Dar es Salam
Madirokely
4 unités
Andoany (Hell-Ville)
Voirie
Equipements
Protection corniche
Ambatoloaka – Dar es Salam
– Madirokely
Voirie
Equipements
Marché
Dzamandzar – Ampasy
Voirie
Equipements
Marché
Abattoir
Dzamandzar -Ampasy
-
Bacs à ordures
9 unités
Bornes fontaines
Construction
/
Réhabilitation
Bloc sanitaire
Lavoir
Conduite d’eau potable
Marché
Construction
/
Réhabilitation
Abattoir
construction
Protection corniche
7 unités
5 unités
6 unités
5 unités
5 unités
17 800 ml
3 unités
4 unités
3 640 ml
1 300m²
3 unités
3 unités
1 950 ml
1 000m²
4 unités
2.7.2.2.4
100ml
Routes
-
l’Etat : 20%
-
la Commune : 5%
2009
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Néanmoins, d’une manière générale, les retombées positives ci-dessous sont déjà prévisibles :
• Amélioration de l’assainissement assurant l’hygiène de la population ainsi que la propreté de la ville
• Embellissement de la ville
• Accessibilité à tous les quartiers
Le financement
Le financement de ces projets est assuré par :
les bailleurs : 75%
2008
Les impacts environnementaux
Le PIPM concerne uniquement la réhabilitation de toutes les voies existantes et ne prévoit pas la création de
nouvelle voie ;
-
2007
Selon les procédures de l’AGETIPA, ces projets feront encore l’objet d’évaluation environnementale avant
leur exécution afin d’appréhender, dès la phase d’étude de faisabilité du projet (APS et APD), les impacts
environnementaux que chaque projet pourrait générer. L’objectif final est d’intégrer la dimension
environnementale dans la prise de décision et dans la mise en œuvre des projets.
Les travaux routiers concernent le revêtement et l’assainissement de toutes les rues, les avenues et les
boulevards de la Commune Urbaine de Nosy Be :
Andoany (Hell-Ville) : 21 478 ml
Ambatoloaka – Dar es Salam – Madirokely : 5 073 ml
Dzamandzar – Ampasy : 2 375 ml
2.7.2.2.2
2006
Tableau 13 : Programmation des projets dans la Commune Urbaine de Nosy Be ( Source AGETIP, 2004)
100m²
Tableau 12 : Equipements communautaires prévus pour la Commune Urbaine de Nosy Be
(Source :AGETIP, 2004)
2.7.2.2.1.2
La programmation
47
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.7.2.3
Sous-projets PIC
Tableau 14 : Les sous projets PIC à Nosy Be
2.7.2.3.1
Description des sous-projets
2.7.2.3.1.1
Infrastructure routière
Pour la réfection de la route de ceinture, les tronçons à reconstruire sont :
a) Tronçon - Voie de contournement de l’aéroport de Fascène (sections A à C
inclusivement) dont la longueur est d’environ 1,5 km,
b) Tronçon Fascène – Bemanondrobe (sections D à G inclusivement)
une longueur de 4 km
c) Tronçon Bemanondrobe- Ampasindava (sections H à N inclusivement)
long d’environ 8 km,
d) Tronçon Ampasindava- croisement avec route Mont Passot (sections O à T
inclusivement) .Ce tronçon, long de 7.7 km,
e) Tronçon Croisement avec route vers Mont Passot - Croisement avec route
d’Andilana (sections U à W inclusivement) . Ce tronçon de 4 km
48
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Outre la route ceinture dont la partie nord fait l’objet d’un sous projet de première année du
PPIC (décrit précédemment), les voies de dessertes suivantes sont visées pour une
éventuelle réhabilitation dans le cadre du PPIC
Route du Mont Passot reliant la route d'Andilana au Mont Passot 9,0 km
Route Dzamandzar - Mont Passot 6,0 km
Route du Port – Ampasindava (Village Indien ) 4,5 km
Route Village Indien – Ambatozavavy 6,5 km
Route Ambatozavavy - Carrefour route de l'Aéroport 4,0 km
Route de l'aéroport ( Hell-Ville - Fascène ) ( RN 51 ) 16,0 km
2.7.2.3.1.2
2.7.2.3.1.3
Déplacement des installations et toutes les opérations des Pêcheries de Nosy Be :
o dragage de la passe d’entrée au cratère (profondeur 2 m, largeur 20 m, longueur 150 m);
o construction d’un nouveau wharf par PNB, devant leurs installations actuelles
Eau potable
La description du sous-projet de réhabilitation du système d’adduction d’eau repose sur différentes sources
d’information. Ces sources sont les suivantes :
Étude de factibilité et d’exécution pour l’alimentation en eau et l’assainissement de huit centres urbains –
Volet eau potable Nosy Be – Hidroprojecto SAFEGE, 1998;
Étude d’un Programme d’Investissement Prioritaire Municipal (PIPM) pour la Commune de Nosy Be,
Rapport No 1 (préliminaire), Jary, 2004;
Aide-mémoire de la mission de pré-évaluation du pôle Nosy Be, Banque Mondiale 5-24 juillet 2004;
Entrevue (2004) avec la Commune de Nosy Be;
Entrevue (2005) avec le bureau d’études Someah-Sogreah, adjudicataire du mandat d’élaboration d’un
schéma directeur d’alimentation en eau potable (horizon 2020) pour Nosy Be et de l’avant-projet détaillé
pour les projets court terme.
Port
De petite dimension (135 mètres de quai plus cale, perré et musoir, 3 hectares de terrepleins et hangars), le
port d’Andoany (Hell-Ville) nécessite des travaux de réhabilitation urgents et une réorganisation de ses
activités. Sont cités ci-dessous les différents types de travaux susceptibles d’avoir un impact sur
l’environnement :
a) Réhabilitation du port principal :
Démolition du hangar A et des bureaux attenants (douane et bureau de la société de batelage), du hangar
B et du Hangar parapluie attenant et de "l'hôtel marin".
Réhabilitation du hangar C.
Aménagement d'un terre-plein à conteneurs de 5000 m² .
Démolition et reconstruction des quais nord et est en avant des quais existants.
Dragage d'une bande de 50 mètres de large à la cote -3 m le long des quais nord (cote actuelle environ 0
m) et est (cote actuelle environ -1 mètre). Ces travaux donnent lieu à trois variantes de gestion des
matériaux dragués :
o le rejet en mer;
o la création d’un remblai dans le marais de l’est; ou,
o le confinement à l’intérieur du nouveau quai à –8,5 m.
Dans les deux premiers cas, il est assumé que les travaux sont réalisés à l’aide d’une drague mécanique à
godet ou à benne preneuse alors que dans le troisième cas, les travaux seraient exécutés par une drague
hydraulique suceuse-refouleuse.
Renforcement du revêtement du bord à quai pour le trafic conteneurs.
Évaluation de l’impact environnemental et social du Projet Pôles Intégrés de Croissance 2-37
Évaluation environnementale et sociale du pôle Nosy Be
Réhabilitation des réseaux notamment électriques et des mâts d’éclairage et création d'un parking.
Le parking servira au stockage des véhicules légers importés et sera revêtu en enrobé.
Construction du bureau du personnel du port et de l'atelier de maintenance du matériel à l'emplacement
actuel de la pêcherie.
Parmi toutes ces sources, la plus récente et la plus à date est Someah-Sogreah, dont le mandat a débuté en
janvier 2005 et dont le mandat sera à la base même des travaux qui seront entrepris dans le cadre du PPIC.
L’essentiel de la description de sous-projet présenté ici repose donc sur les orientations préliminaires que cette
équipe a mis de l’avant suite à un premier diagnostic de la situation sur le terrain. Ces orientations sont
résumées dans les paragraphes suivants.
La principale réserve d’eau potable de Nosy Be demeure le Lac Amparihibe, qui est aussi la source la mieux
protégée dû à sa localisation en hauteur et à sa localisation isolée; toutefois, beaucoup d’inconnu subsiste
quant à la recharge de ce lac. Bien que des études supplémentaires seraient requises pour le confirmer, il
semble que l’essentiel de la recharge de ce lac proviendrait directement de la pluviométrie. Cet état de fait
soulève des doutes quant à la capacité de recharge réelle de ce lac, en dépit des observations actuelles selon
lesquelles le Lac retrouve toujours son niveau même après des périodes d’irrigation intensives par la
SIRAMA.
La capacité du Lac Ampombilava pourrait être suffisante pour subvenir aux besoins de Hell-Ville dans les
prochaines années. Cette affirmation repose toutefois sur des observations et mesures réalisées en saison des
pluies. Toutefois, Someah Sogreah reconnaît que ce lac est moins bien protégé que le lac Amparihibe et que
la poursuite de son utilisation comme source d’eau potable repose en grande partie sur la vérification
définitive du potentiel de contamination de ce lac par des produits phytosanitaires. Considérant ceci, et si la
capacité et la sécurité d’utilisation du Lac Ampombilava sont confirmées, le schéma directeur d’alimentation
en eau potable prendrait la forme suivante :
b) Variantes envisagées :
Construction d'un nouveau quai à – 8,5 m, devant le quai est.
Aménagement d'un terminal passagers et croisières dans la partie ancienne du port :
o réhabilitation du quai;
o dragage d’une darse spécifique à la cote -1 m;
o aménagement du bord du quai maçonné réhabilitation du revêtement;
o dégagement de l’épave qui encombre la jetée;
o construction des rampes pour bacs.
À court terme (financement PPIC), réhabilitation de la conduite d’adduction, de la station de traitement et
de pompage et de la conduite de refoulement des eaux du Lac Ampombilava pour alimenter Andoany
(Hell-Ville), et réfection du réseau de distribution d’eau à Andoany .
À moyen terme (financement PPIC), mise à niveau de la station de traitement de la Jirama (Lac
Amparihibe) et installation d’une conduite pour alimenter la côte ouest de l’île (zone des hôtels) jusqu’à
la zone sud-ouest (Dzamandzar, Mandirokely, Dar-es-Salam et Ambatoloaka).
À long terme (hors PPIC), si la capacité de recharge du Lac Amparihibe est confirmée suffisante,
prolongement de la conduite pour alimenter Andoany (Hell-Ville) à partir du Lac Amparihibe (en
complément ou en remplacement de l’alimentation à partir du Lac Ampombilava).
49
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Bien que ces orientations de travaux soient très préliminaires, elles sont celles qui seront considérées pour
l’évaluation préliminaire des impacts environnementaux et sociaux réalisée plus loin dans ce rapport. Parce
que deux sources d’alimentation en eau potable seront ainsi couvertes, l’évaluation environnementale et
sociale préliminaire réalisée dans le cadre de la présente étude pourra être utilisée en tout ou en partie lorsque
la solution finale sera sélectionnée.
2.7.2.3.1.4
2.7.2.3.1.7
L’option d’enterrer un réseau filaire à haut débit a été écartée car trop onéreuse si le réseau routier n’est pas
refait dans sa totalité. De plus cette option comporte des impacts plus importants sur l’environnement
L’option proposée est plutôt d’inciter le secteur privé à accélérer son déploiement en finançant des
infrastructures communes et partagées (pylônes, sur lesquels plusieurs opérateurs peuvent co-exister,
raccordement au réseau électrique de ces pylônes). Une solution radio est également plus respectueuse de
l’environnement.
Dans le but d’améliorer la couverture téléphonique de l’île de Nosy Be, le projet prévoit financer l’érection de
trois tours de télécommunication qui serviraient de base aux opérateurs privés pour l’installation de leur
antenne GSM (BTS). La localisation de ces tours n’est pas encore connue, les opérateurs devant d’abord
s’entendre à ce sujet.
Electricité
Les objectifs du sous projet de modernisation du système de production et de distribution d’électricité sont les
suivants :
permettre au secteur hôtelier de disposer d’une source fiable (continuité et stabilité de la tension) en
électricité et de capacités additionnelles compatibles avec les usages rattachés à des hôtels de norme
internationale;
améliorer la fiabilité de l’alimentation en énergie électrique de la population en général et des autres
usagers institutionnels ou privés.
2.7.2.3.1.8
Les activités à réaliser à procéder à une analyse de l’écosystème marin et terrestre à Nosy Tanikely ,
déterminer son importance écologique au niveau local, régional et mondial, à préparer et mettre en œuvre un
plan d’aménagement et de gestion pour la gestion des impacts environnementaux et de son exploitation
touristique et à préparer un cadre fonctionnel pour compenser les personnes affectées par ces restrictions
d’usage.
Assainissement
Un appel d’offres a été lancé par l’AGETIPA à la fin de l’année 2004 afin de sélectionner un bureau d’études
pour réaliser l’avant projet de réhabilitation de la voirie et de l’assainissement de Nosy Be. Les travaux qui y
sont prévus visent une cinquantaine de voies urbaines à Andoany (Hell-Ville) dont une quinzaine
actuellement non bitumées (en terre). Ils visent également les voies principales de Ambatoloaka/Dar-esSalam/Mandirokely et de Dzamadzar. Les travaux consisteront essentiellement en :
la réhabilitation de la chaussée et de ses dépendances (chaussée, accotement,trottoirs);
la réhabilitation ou la construction d’assainissement;
l’installation de signalisations régularisant la circulation ( école, limitation de vitesse, …);
l’éclairage de voies en zones urbaines;
la réhabilitation de l’ensemble des divers réseaux traversant ou longeant la voirie
2.7.2.3.1.6
APMC
Les objectifs sont de créer au niveau de l’îlot et de la zone récifale de Nosy Tanikely une aire protégée marine
et côtière (APMC) volontaire et de gérer par un zonage et des règles d’utilisation, les activités et leur
répartition dans l’espace et dans le temps.
À cette fin, les travaux suivants sont envisagés par le PPIC :
réhabiliter les deux générateurs les plus récents;
installer progressivement de nouveaux générateurs en remplacement des anciens afin d’atteindre une
puissance totale de 6000 kW. Évaluer la possibilité d’utiliser des carburants alternatifs moins onéreux que
le gasoil, tel que le fuel lourd et le marine diesel oil;
sécuriser l’approvisionnement en pièces de rechange des générateurs;
mettre à niveau les autres équipements de production dont dispose la Jirama;
étendre le réseau moyenne tension aux nouvelles réserves foncières touristiques et aux villages voisins.
2.7.2.3.1.5
Télécommunication
Environnement :
Milieu naturel
Milieu marin :
85 sp de Cnidaires (Scléractiniaires) 16 Familles et 32Genres), 101 sp de poisson (20 Familles et 45Genres), en 2000,
121 sp de poissons, 90 sp végétales, 30 sp animales rares, coraux
Milieu terrestre :
Flore : Type Forêt Dense Humide Sempervirente – formations dégradées
Arbres fruitiers et plantes vivrières, 40 sp végétales, végétation luxuriante
Faune : Ankoay, oiseaux, lémuriens, reptiles, chauve-souris
Milieu humain
Présence humaine : 1 gardien de phare et sa famille
Utilisations touristiques : tours -opérateurs, hôtels et prestataire de services
Dechets solides
2.7.2.3.1.9 Artisanat
Définir des lignes directrices pour assurer un développement de l'industrie artisanale sans préjudice pour
l'environnement, autant au niveau des rejets et pollutions potentielles que de la préservation des ressources
naturelles locales. Ces lignes directrices viseront également à établir des normes de production et de
commercialisation socialement acceptables.
Pour le pôle Nosy Be, le sous-projet relatif à la gestion des déchets solides comprendrait les composantes
suivantes :
renforcement des moyens de collecte et de transfert;
aménagement d’une décharge contrôlée;
mise en place d’un système de gestion privé
Aucune information n'est actuellement disponible concernant le sous-projet de développement de l’industrie
artisanale à Nosy Be. Ce sous-projet sera défini dans le plan directeur touristique de l'île, actuellement en
voie d'élaboration.
50
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.7.2.3.2- Les impacts environnementaux
Les principaux impacts environnementaux positifs et négatifs des sous-projets du PIC sont :
Pour les impacts négatifs : dégradation du milieu naturel (qualité de l’air, qualité de l’eau, les sols, de
la flore et de la faune), déplacement de la population, perturbation des conditions de vie humaine (odeur,
bruit, pollution, insécurité, …). Ces impacts sont surtout pendant les phases de conception et de construction
des travaux.
Pour les impacts positifs : favorisation du cadre de développement touristique (qualité de
l’environnement et les infrastructures), amélioration de la qualité de vie humaine.
(cf.Annexe B : Evaluation environnementale et sociale des sous-projets du PIC du pôle Nosy Be). (Source :
Rapport sur l’évaluation environnementale et sociale du pôle de Nosy Be, version préliminaire, fév 2005 –
TECSULT)
51
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
•
•
Biodiversité unique (lémuriens, caméléons, …).
Gentillesse de la population.
Exotisme, expérience exclusive pour ceux qui cherchent un contact proche avec les Malgaches et leur
culture.
• Destination d’aventure.
• Expérience inoubliable.
Mais aussi :
• Pas d’image pays particulière.
• Incertitude sur la situation politique.
• Pays pauvre, en développement.
Source : sondage réalisé auprès de 150 tours opérateurs (Autriche, Australie, France, Allemagne, Grande
Bretagne, Italie, Japon, Amérique du Nord, Afrique du Sud et Suisse) dans le cadre du Plan Directeur du
Tourisme.
2.8 LE TOURISME A MADAGASCAR ET SES PERSPECTIVES DE
DEVELOPPMENT
2.8.1 LES CARACTERISTIQUES DE L’INDUSTRIE TOURISTIQUE ACTUELLE
La capacité d’hébergement
5 étoiles 4 étoiles
2%
1%
1 ravinala
3 étoiles
13%
10%
Les statistiques officielles du Ministère du
Tourisme indiquent un total de 177 hôtels avec
8.780 chambres pour 2002.
Seulement 3.000 chambres répondent aux
standings internationaux.
La capacité hôtelière moyenne est de 25 chambres
par unité.
L’offre en hébergement se concentre sur la
capitale Antananarivo et les stations balnéaires :
Taolagnaro, Toliara, Nosy Be et Ste. Marie.
2 étoiles
17%
2 ravinalas
18%
1 étoile
20%
3 ravinalas
19%
Source : Plan Directeur - Cf détails en annexes.
Principaux points forts :
• Qualité et diversité du patrimoine naturel et culturel : « le pays de mille expériences ».
• Caractère préservé, sauvage, authentique.
• Accueil réservé par les Malgaches.
• Quasi « virginité » touristique.
Principaux points faibles :
• Accessibilité aérienne insuffisante et onéreuse : cf détails en annexes.
• Infrastructures largement insuffisantes, inconfortables et peu fiables.
• Niveau de service insuffisant dans les hôtels et restaurants.
• Manque de professionnalisme : besoins en formation très largement insatisfaits et présence de
nombreux hôteliers « artisanaux » ou « improvisés ».
• Marketing de la destination quasiment inexistant : notoriété faible et positionnement flou.
• Accession foncière très complexe : statuts fonciers flous, nouvelle loi de 2003 sur la propriété
foncière jusqu’à présent inefficace, blocages dus à la spéculation foncière, manque d’information sur
les opportunités foncières.
• Recours aux emprunts bancaires très difficile, voire impossible.
• Lenteur dans la mise en œuvre des actions de développement touristique, entraînant un
découragement des opérateurs et des investisseurs.
• Situation politique et économique perçue comme à risque par les investisseurs internationaux.
La fréquentation touristique
Les arrivées de non-résidents de 1999 à 2004 :
1999
2000
Arrivées de non-résidents
138.000
160.000
Source: Ministère du Tourisme
2001
170.000
2002
62.000
2003
130.000
2004
188.000
Selon la Banque Mondiale (Tourism Sector Study 2002), seules 60 à 66% de ces arrivées peuvent être
considérées comme touristiques, soit environ 120.000 touristes.
Madagascar attire principalement de « jeunes aventuriers
à l’esprit ouvert », des voyageurs expérimentés d’âge
moyen et des retraités dynamiques.
Les motivations pour la destination Madagascar sont les
suivantes
Autres
Sports & aventure
(Source:
3%
8%
Ministère du
Tourisme) :
Culturel
Cf détails en
15%
annexes.
Eco-tourisme
55%
Autres
16%
l'Italie
5%
l'Allemagne
4%
la Suisse
2%
Les analyses SWOT (forces, faiblesses, opportunités, menaces) réalisées dans le cadre du Plan Directeur du
Tourisme sur :
• le produit touristique,
• le marketing et la distribution,
• le cadre institutionnel,
• les ressources humaines,
• l’investissement dans le tourisme,
sont présentées en annexes.
la France
56%
la Grande Bretagne
3%
les États-Unis
4%
Balnéaire
19%
la Réunion
10%
Source : Plan Directeur du Tourisme
Les composantes de l’image de la destination Madagascar
• Richesse de la diversité de la flore et la faune.
• Paysages sauvages et côtes vierges, plages spectaculaires.
52
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.8.2.3 LE POSITIONNEMENT
2.8.2 LA STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT A L’HORIZON 10
ANS
Le Plan Directeur du Tourisme définit un positionnement haut de gamme :
2.8.2.1 LES GRANDS OBJECTIFS CHIFFRES
MADAGASCAR EST LA TERRE DE 1.000 EXPERIENCES AU CŒUR DE L’OCEAN INDIEN
L’île-continent invite ses visiteurs à découvrir la variété infinie de paysages, de nature et de culture uniques.
L’accueil des habitants rendra leur séjour inoubliable
que ce soit dans un lieu de villégiature de luxe ou dans un écolodge éloigné
Le Plan Directeur du Tourisme pour Madagascar prévoit les objectifs nationaux suivants (scénario dit de la
croissance poussée) à l’horizon 10 ans :
• Arrivés touristiques : 500.000 touristes internationaux et nationaux, soit un taux de croissance moyen
annuel de 10 à 15 %. La répartition de ces arrivées par destination n’a pas été évaluée.
• Croissance de la capacité d’hébergement : 508 nouveaux établissements hôteliers, soit 12.700
chambres, avec un accent sur les hôtels de catégorie 3 étoiles.
• Taux d’occupation moyen : 65%.
• Durée de séjour moyenne : 11 jours/10 nuitées.
• Augmentation des capacités de vols : 2.500 sièges supplémentaires par an et sept atterrissages par
jour en moyenne.
• Retombées financières attendues : de 615 à 740 millions d’euros de revenus annuels, 2,5 millions
d’euros de taxe de séjour, 90 à 110 millions d’euros de TVA.
2.8.2.4 LES OBJECTIFS PRODUITS
Le Plan Directeur du Tourisme envisage la répartition produits
suivante :
Le tourisme à intérêt spécial comprend :
• L’écotourisme, censé rester un produit niche afin de ne
pas mettre en danger les écosystèmes fragiles des zones
visitées.
• Les circuits.
• La découverte culturelle.
• Les séjours sports et aventure.
• La croisière.
Selon le Plan Directeur du Tourisme, pour atteindre ces objectifs :
• A l’horizon 10 ans, la capacité en hébergements classés en étoiles devra être de 12.700 chambres
(sans compter les hébergements classés en ravinala), soit une croissance de plus de 300%. Le nombre
d’hôtels classés en étoiles devra passer à plus de 500 : unités éco-touristiques de 5 à 10 chambres et
unités d’affaires ou balnéaires de 100 à 150 chambres.
• Le trafic aérien devra augmenter significativement, pour arriver à terme à 2.500 atterrissages par an,
soit 7 par jour en moyenne (et beaucoup plus en haute saison), ce qui implique une amélioration
certaine de l’aéroport international d’Ivato et le développement d’autres aéroports internationaux.
2.8.2.2 LES OBJECTIFS MARKETING
Le Plan Directeur du Tourisme préconise de développer un produit touristique « low impact / highexpenditure », et donc de cibler une clientèle haut gamme venant de marchés émetteurs mieux diversifiés, et
de se détourner des clientèles bas de gamme soupçonnées d’être « nuisibles » à l’environnement fragile. Cela
suppose notamment de :
• Développer des produits « exclusifs » différenciant.
• Améliorer le niveau de qualité des produits.
• Assurer un meilleur ratio prix/performance.
Les sites prioritaires de développement à court, moyen et long
termes définis par le Plan Directeur du Tourisme sont les suivants :
Les marchés cibles – cf détails en annexes :
• La France est le premier marché.
• Les pays germanophones (Allemagne, Suisse et Autriche) ainsi que l’Italie présentent un potentiel
important.
• L’Australie, l’Amérique du Nord et les pays arabes pourraient être développés, à condition de mener
des actions de promotion fortes.
• Les îles de Maurice, Réunion et Mayotte sont d’un potentiel assez important pour des vacances de
courte durée, des formules week-end ou pour visiter parents et amis.
• L’importance du tourisme national est soulignée.
53
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
National 10%
Affaires 5%
Soleil et
plage 40%
Tourisme à
intérêt
spécial 45%
2.8.3.2 L’OFFRE D’HEBERGEMENT
2.8.3 L’OFFRE TOURISTIQUE DE NOSY BE
Nosy Be compte moins de 800 chambres classées en étoiles, et moins de 400 chambres en 3 ou 4 étoiles, dans
18 établissements :
Principale amorce de développement touristique à Madagascar (avec 20% des touristes fréquentant
Madagascar), Nosy Be s’impose comme la « locomotive » de l’industrie touristique malgache. Pourtant, en
dépit des différentes études de planification déjà réalisées, aucune démarche cohérente d’aménagement n’a été
menée. La Grande Ile s’est développée ces dernières années, de manière « spontanée ».
Catégorie d’établissement
Nombre de chambres
3 et 4 étoiles
378
1 et 2 étoiles et auberges
406
Total des établissements classés
784
Hôtels ravinala et chambres d’hôte
380
Grand Total
1.164
Source : statistiques DELTO (Délégation du Tourisme de Nosy Be)
Tableau 15 : Nosy Be : Chambres classées en étoiles
2.8.3.1 L’ACCESSIBILITE
Nosy Be est accessible :
• Par avion : au moins 2 liaisons par jour d’Air Madagascar avec Antananarivo (1h de vol).
• Par route + bateau : via Diego Suarez et le port d’Ankify (4 heures de routede Antananarivo + 30 mn de
bateau.
La plupart de ces chambres sont concentrées sur le pôle Ambatoloaka-Madirokely :
L’accessibilité aérienne est insuffisante :
Repartition des activités touristiques
•
•
•
•
Les vols intérieurs d’Air Madagascar n’encouragent pas le développement du tourisme :
• Les horaires des vols internationaux et intérieurs obligent les touristes à passer une nuit à
Antananarivo à l’aller et au retour, ce qui est une rupture de charge difficilement acceptable
dans le cadre d’un forfait d’une semaine.
• Les problèmes d’horaires sont fréquents sur ces vols (retards, voire avancées de l’heure de
départ non communiquées aux passagers).
Ambatozavavy
2%
Ankibanivato Sakatia
Ambaro
Dzamandzar 3%
2%
1%
5%
Ambatoloaka
Hell-ville
Madirokely
Ambatoloaka
28%
Ambondrona
7%
Nosy komba
9%
Les vols directs vers les marchés émetteurs régionaux sont peu nombreux :
• Ligne Nosy Be / La Réunion opérée par Air Madagascar et Air Austral.
• Ligne Nosy Be / Mayotte opérée par Air Austral.
• Ligne Nosy Be / Johannesbug : les négociations sont en cours. Cette ligne permettrait à
Nosy Be de capter à la fois la clientèle sud-africaine en court séjour balnéaire, et à la fois la
clientèle internationale visitant l’Afrique du Sud en combiné. Ces négociations sont liées à
celles de Legacy Hotels & Resorts relatives à l’entrée du groupe sud-africain dans le capital
de la société gestionnaire de l’Iranja Lodge.
Andilana
Nosy komba
Ambondrona
Dzamandzar
Ankibanivato
Andilana
9%
Sakatia
Madirokely
11%
Hell-ville
23%
Ambatozavavy
Ambaro
Source : Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999
Une seule ligne directe vers l’Europe existe : Nosy Be / Milan opérée par Viaggi del Ventaglio en
partenariat avec Air Madagascar. Impulsée par le Venta Club, cette expérience fonctionne.
Si la capacité en hôtels ravinala a peu évolué ces dernières années, la capacité en chambres classées en étoiles a
augmenté de 440 chambres en 5 ans (soit près de 130%) :
Le trafic aérien de Nosy Be est appelé à se développer, puisque le Plan Directeur du Tourisme définit
Fascène comme l’un des deux aéroports de Province prévus pour les arrivées internationales à
Madagascar.
Le réseau routier de Nosy Be est un frein au développement touristique :
• Il est satisfaisant sur la côte Ouest, jusqu’à Andilana.
• Certaines zones sont accessibles en 4x4, comme Amporaha, les lacs, le Mont Passot, Lokobe.
• Beaucoup de zones, dans l’intérieur et sur la côte Est, restent inaccessibles par la route.
54
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Le tableau ci-dessous donne un ordre d’idée des prix tour operators (en Euros) pour la période mars-avril 2005 :
Evolution du nombre de chambres classées en
étoiles
Hôtel
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
2000
2001
2002
2003
Forfait 8 jours / 5 nuits
au départ de Paris,
transfert inclus
1.278
1.456
1.510
1.732
1.772
2.054
Vanila Hotel
Nosy be Hotel
Corail Noir
Amarina Hotel
Nosy Iranja Lodge
Tsarabanjina
Source : brochure Tourinter
Tableau 16 : Prix tour operators mars-avril 2005
2004
Supplément
demi-pension
18
inclus
inclus
inclus
inclus
inclus
Supplément
pension
complète
32
15
30
inclus
19
inclus
Nuit
supplémentaire
38
74
84
132
116
160
Il existe également des villas à louer, généralement au mois, soit au total une cinquantaine de chambres, qui
sont commercialisées via Internet ou le bouche-à-oreille, essentiellement à des retraités ou à des hommes
d’affaires.
Par ailleurs, deux structures de types nouveaux ont été développées à Nosy Be, qui se retrouvent dans la plupart
des destinations balnéaires internationales, mais qui sont les premières du genre à Madagascar :
Source : statistiques DELTO
En l’absence de chiffres précis fiables, le taux d’occupation annuel moyen des hôtels classés en étoiles est
évalué à 35 à 40%.
La durée moyenne de séjour est évaluée à 4 à 5 nuits.
Nosy Be offre essentiellement deux types d’hébergement pour les touristes internationaux, principalement
situés sur les côtes Ouest et Sud :
• Des hôtels de taille moyenne (quelques dizaines de chambres), classés de 2 à 4 étoiles, offrant dans
l’ensemble un rapport qualité / prix correct (compte tenu des coûts d’exploitation assez élevés) : 400 à
500 euros pour une semaine en demi-pension en chambre double en 3* (sans l’aérien).
• Des établissements de petite taille (de moins de 10 chambres à une vingtaine de chambres), dont
certains ont du charme, mais qui dans l’ensemble n’offrent pas les prestations correspondant au prix.
Cette offre s’est développée de manière spontanée :
• L’ensemble manque de cohérence architecturale et paysagère.
• Les prestations offertes n’ont pas été suffisamment contrôlées, ce qui a entraîné le développement de
produits « artisanaux » qui ont parfois du charme mais qui manquent de professionnalisme et ne
répondent pas forcément aux attentes des touristes.
Il existe trois hôtels haut de gamme :
• Amarina Hotel à Amporaha : 39 bungalows dans un cadre privilégié avec restaurant, infirmerie,
vidéothèque DVD, club nautique, pêche au gros, excursions, massages, plongée.
• Nosy Iranja Lodge sur la plus petite des deux îles de Nosy Iranja, à 1 heure de bateau de Nosy Be : 29
bungalows de 75 m², entourés d’une végétation luxuriante, avec 2 restaurants, 1 infirmerie, centre
nautique, massages, pêche au gros, plongée.
• Tsarabandjina Hotel, île-hôtel de 22 hectares entourée d’un récif corallien, à 1h30 en vedette rapide
d’Andoany (Hell-Ville) : 18 bungalows de 44 m² bien intégrés à la végétation, avec 1 restaurant, club
nautique, plongée, excursions en bateau, pêche sportive.
Hôtel Vanila
55
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
Un hôtel club : le Venta Club.
Les tarifs varient de 20 euros / jour pour une chambre à 100 euros / jour pour un F4 de 140 m², et sont
dégressifs à la semaine et au mois.
Situé à Andilana sur 8 hectares, le Venta Club a ouvert en 2002, à l’endroit de l’ancien Holiday Inn.
L’investissement initial a été réalisé par une société italienne (l’information relative au coût
d’investissement n’est pas disponible). La société Venta assure la gérance de l’établissement : c’est une
société cotée en bourse, à la tête de 52 hôtels dans 14 pays. Venta s’est engagée pour un investissement
annuel de 250.000 euros pour l’entretien et les ré-investissements.
Ses 205 chambres sont vendues en all inclusive, avec un fonctionnement club (du type Club Med : des
animateurs proposent des activités de loisirs et de détente toute la journée).
Le Venta Club a enregistré un taux d’occupation de 48% en 2004 et table sur 60% en 2005.
Sa clientèle est essentiellement italienne moyenne gamme (80% de la clientèle en haute saison), et dans
une moindre mesure, française (partenariat avec Nouvelles Frontières), plutôt en basse saison. Les
forfaits de 2 semaines sont les plus courants. Le Venta Club reçoit également une clientèle régionale, en
provenance de Antananarivo, La Réunion, Afrique du Sud.
Le prix d’un forfait d’une semaine en all inclusive (incluant les vols) est de 1.400 à 1.500 euros /
personne. Le rack rate / prix public est à 180 euros pour une chambre double.
D’autres structures de ce type sont en projet à Nosy Be, dont deux sur lesquelles le Directeur du
Domaine Manga Bay travaille, sur des sites littoraux.
Ce produit est à rapprocher des résidences hôtelières présentes dans la plupart des stations balnéaires
internationales, qui offrent (ce qui n’est pas ou pas encore le cas du Domaine Manga Bay) de véritables
services hôteliers (optionnels), avec souvent une piscine, des jeux pour enfants, une salle de fitness, des
terrains de sports,… comme dans un hôtel 3 ou 4 étoiles.
2.8.3.3 L’OFFRE D’ACTIVITES DE DECOUVERTE ET DE LOISIRS
Nosy Be n’est pas une destination balnéaire pure, mais offre un tourisme de découverte actif et un
tourisme sportif, proches de la nature, dans un cadre balnéaire magnifique.
Beaucoup de voix s’élèvent contre cette formule club, arguant que les retombées à Nosy Be même sont
faibles. Effectivement, l’offre du Venta Club est très complète, tant en restauration qu’en activités (club
nautique, plongée, fitness, massages, discothèque, casino), et qu’en excursions (avec son propre service
d’excursions). Il ne sous-traite donc rien à d’autres prestataires de Nosy Be. Par ailleurs, la distance
entre Andilana et les lieux d’animation comme Andoany (Hell-Ville) ou Ambotoloaka est certainement
dissuasive pour certains clients du Venta Club.
Néanmoins, il faut considérer que les hôtels en all inclusive ont évidemment tout intérêt à faire sortir
leurs clients de l’hôtel (car s’ils restent, ils consomment !). Par ailleurs, outre les expatriés italiens (15 à
30 expatriés selon la saison), le Venta Club emploie 300 personnes, qui sont régulièrement formées.
•
Les excursions les plus prisées sont Nosy Tanikely (environ 40% des excursions), Nosy Komba, le tour de
Nosy Be (qui n’est pas réellement un « tour » de l’île, puisqu’il n’existe pas de route permettant de le faire),
Lokobe, Nosy Iranja et le Mont Passot.
Beaucoup d’autres excursions sont possibles, notamment : visite de l’ancienne raffinerie sucrière et de la
distillerie, visite des plantations d’ylang ylang et de l’usine, visite des plantations d’épices, Nosy Sakatia, les
archipels Mitsio et Radama, voire Mahajunga, Antsiranana / Diego Suarez, usine de cacao d’Ambanja.
Selon la Délégation du Tourisme, il existe à Nosy Be 35 prestataires de services touristiques officiels,
notamment :
• 5 organisateurs d’excursions, qui ont traité au total en 2004 de l’ordre de 16.000 à 20.000 touristes
(d’après nos estimations, en l’absence de statistiques officielles), auxquels il faut ajouter les
organisateurs informels, qui se trouvent surtout à Ambatoaloka.
• 10 clubs de plongée, qui ont réalisé au total en 2004 de l’ordre de 20.000 plongées (d’après nos
estimations), auxquels il faut ajouter là encore les informels, ce qui n’est pas sans poser des questions
quant à la sécurité.
Avec sa quarantaine de sites sous-marins, Nosy Be jouit d’une bonne réputation dans le monde de la
plongée (même si la qualité des fonds s’est dégradée ces 10 dernières années), et d’un bon taux de
retour de la clientèle de plongeurs.
Parmi les autres activités souvent pratiquées se trouvent : le trekking (10 circuits sur un total de 150 km), le
snorkeling, le quad (3 prestataires).
Une résidence de tourisme : Domaine Manga Bay.
Situé sur la côte Ouest, au Nord de Djamanjary, le Domaine Manga Bay existe depuis 1998 et compte
aujourd’hui 18 villas.
L’investissement et l’aménagement des parcelles ont été faits par une société civile immobilière, qui a
ensuite vendu les villas à des particuliers, qui occupent leur bien lorsqu’ils le souhaitent, sans durée
limitée.
Lorsqu’ils ne l’occupent pas, une société de gestion se charge de le louer, et leur reverse le loyer, en
fonction de la durée de mise en location réelle, sans montant garanti. Cette société de gestion fonctionne
avec 3 sources de revenus : les charges fixes et les charges variables (comme dans le cas d’une copropriété classique), et une commission de 25% sur les loyers encaissés et versés aux propriétaires.
Actuellement, les seuls services offerts sont l’accueil, le ménage, le linge et le gardiennage. La
construction d’un nouveau bâtiment consacré à un centre d’accueil, un bar, un restaurant, une salle de
jeux, une épicerie est prévue pour début 2005.
Les animations nocturnes sont réduites :
•
•
•
Les propriétaires sont des Malgaches, Européens, Réunionnais, ou des Sud-Africains.
En location, le taux d’occupation est de 70% en basse saison, et 100% en haute saison. La clientèle est
composée de 50% de résidents de longue durée, et de 50% de touristes avec une durée moyenne de
séjour de 3 semaines. C’est une clientèle régulière, composée essentiellement d’expatriés résidant à
Antananarivo et de retraités, qui ont connu le Domaine Manga Bay par le bouche-à-oreille puisque
aucune publicité n’en a été faite.
Un casino.
3 boîtes de nuit.
Les soirées musicales organisées par les bars, notamment à Andoany (Hell-Ville).
56
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Un centre médical à promxilité d’Andoany (Hell-Ville) assure les soins de base, avec un médecin présent, un
laboratoire, du matériel de radiologie, et organise les rapatriements sanitaires.
Venta Club, par exemple, a en permanence un médecin (un médecin italien qui change chaque semaine), et
travaille avec une société de rapatriement, qui assure l’arrivée d’un jet privé à Nosy Be 1h45 après la demande
de rapatriement sanitaire.
L’Amarina Hotel et le Nosy Iranja Lodge qui sont isolés, disposent chacun d’une infirmerie.
Le Casino d’Ambatoloaka
Ambatoloaka est l’endroit le plus animé le soir, mais l’ambiance y est plutôt malsaine en raison de la
prostitution affichée. La question du tourisme sexuel doit être traitée avant qu’elle n’entache, et probablement
pour longtemps, l’image de Nosy Be toute entière.
Il existe un seul événement culturel, le festival Donia de musique et de danse de l’Océan Indien :
• Se déroule à Pentecôte chaque année depuis 1994.
• Des artistes de tout l’Océan Indien se produisent.
• En 2004, le budget était de 90 millions Ar. L’organisation est entièrement bénévole.
• En 2004, entre 30.000 et 40.000 entrées ont été réalisées en 4 jours de concert.
• Une clientèle populaire essentiellement de Nosy Be, de Mahajunga et de Diego Suarez. Environ 200
personnes viennent d’Europe spécialement à l’occasion du festival.
2.8.3.4 LES SOINS MEDICAUX D’URGENCE
Un médecin se trouve en permanence à Venta Club.
L’hôpital de Nosy Be ne répond pas aux besoins médicaux d’urgence des touristes, même si des améliorations
sont en cours, avec maintenant une ambulance et un petit bloc opératoire.
57
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2.8.3.5 LES PROJETS IDENTIFIES DANS LE CADRE DU DIAGNOSTIC
Le Plan Directeur du Tourisme prévoit des actions à court, moyen et long terme sur Nosy Be :
Court terme (2 à 3 ans)
Moyen terme (5 à 7 ans)
Andoany /
• amélioration générale du centre ville
• création d’une rue avec des
Andoany (Hell-
• réhabilitation de la corniche
Ville)
• identification d’une rue adaptée aux
activités culturelles
Transport
Long terme (10 ans et +)
Court terme (2 à 3 ans)
Moyen terme (5 à 7 ans)
transport aérien:
• amélioration de la sécurité sur
• 2 vols quotidiens pour Tana
port d’Andoany:
• organisation du parking (tarif unique :
bars, cafés et animations
1000-5000 FMG)
• création d’activités culturelles
• mise en place de services réguliers de
• conception et création du
Bureau de Visiteurs de Nosy
nettoyage, parking, toilettes,
Be: informations touristiques
poubelles
et petit musée (histoire de
• amélioration des conditions d’hygiène
Nosy Be, informations sur les
• organisation des bateaux et des
Malgaches du Nord),
Long terme (10 ans et +)
les bateaux pour Ankify
• amélioration des taxis réguliers
et des véhicules pour le
transport des passagers en
croisière
porteurs
location: de préférence dans
• immatriculation des bateaux
un bâtiment historique rénové
• prix fixes pour les bateaux
à Andoany
• publication des tarifs et des horaires
• illumination des points
pour les bateaux
d’intérêt touristique
Infrastructure
(promenade en planches)
Aéroport
• amélioration générale
• agrandissement de l’aéroport pour
• système d’éclairage de nuit
(IFR)
• ouverture au trafic
• agrandissement de l’aérogare
2004)
• installations appropriées aux
Réunion, Maurice, les
Comores
• vols internationaux vers
l’Afrique du Sud
réhabilitation des routes
réhabilitation des routes
• réhabilitation de la route aéroport –
• réparation de la piste
• goudronnage de la route
Plage de l’Andilana
international (ex Europe)
recevoir des Boeings 767 (prévu pour • vols régionaux vers la
réhabilitation des routes
port:
• construction d’un hall d’arrivée pour
les passagers de croisière avec
avions gros porteurs
facilités sanitaires et salles d’attente
• mesures de sécurité
avec vue sur le port
additionnelles à l’aéroport
télécommunications:
(ex. numérisateur)
• télécommunications télégraphiques ou
hertziennes (avec connexion Internet
acceptable) pour toutes les zones
hôtelières
58
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
circulaire, accès aux plages
circulaire et des routes
Nord
d’accès aux plages Nord
• réparation de la route du Mont
Passot
• réparation de la route de
Lokobe
• adaptation du secteur médical
aux normes internationales
Court terme (2 à 3 ans)
Moyen terme (5 à 7 ans)
Long terme (10 ans et +)
Produit
guides:
• développement de la marina à
• réhabilitation de la ligne de
touristique
• mise en place de programmes de
formation pour les guides de Nosy
l’Est de Port Crater (200
chemin de fer de la raffinerie
bateaux)
de sucre en tant qu’attraction
Be (connaissances particulières à l’île • amélioration du Musée
touristique entre Port Crater et
et la région: géologie, histoire,
Océanographique
Djamandjary
écologie, économie (agriculture
• création d’un village de
Court terme (2 à 3 ans)
des pauvres
• meilleur accès aux facilités médicales
• création d’emplois dans l’industrie hôtelière
• création d’emplois dans le secteur touristique au sens large et les secteurs associés
• golf 18-trous
• augmentation des activités du secteur de vente au détail
traditions, flore et faune)
d’ajouter une attraction
• augmentation de la demande dans le secteur artisanal local
supplémentaire
• amélioration de l’éducation
• échanges culturels
prouver leurs connaissances (examen
officiel de l’ONTM)
Mitsio
d’après les recommandations
Mitsio (intégrant la population locale
du Plan Directeur Mitsio
• création de routes de ferry: Mitsio Nosy Hara - Nosy Be - Radama pour
Mesure de
• développement du tourisme
tourisme durable pour l’Archipel
et le roi actuel de l’Antankarana)
Tableau 17 : Le Plan Directeur du Tourisme : actions à court, moyen et long terme sur Nosy Be
• programme de support pour la
Le Plan Directeur du Tourisme prévoit également des actions relatives aux croisières : aménagement de facilités
touristiques dans le port d’Andoany (Hell-Ville) et amélioration des taxis, pour développer en priorité de tour de l’île
en bateau et l’excursion à Nosy Komba.
population locale (écoles,
santé, …)
compagnie privée (bateaux répondant
D’autres projets d’amélioration du produit ont été identifiés :
• Nosy Tanikely : le potentiel naturel et sous-marin de cette île pourrait justifier la création d’une réserve
marine, qui pourrait être gérée par l’ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires
Protégées) ou par l’ORT (Office Régional du Tourisme). Ce projet prévoit de limiter le nombre
d’entrées et de rendre l’entrée payante. Toutefois, Nosy Tanikely fait également l’objet de
revendications foncières sur une partie de ses terrains, ce qui est un frein pour la mise en œuvre de ce
projet. Actuellement, bien qu’un gardien soit présent sur l’île, aucun entretien ni surveillance ne sont
assurés (dépôts de poubelles, braconnage,…). D’après les prestataires, une sur-fréquentation entraîne
d’ores et déjà des dégradations environnementales.
• Nosy Sakatia fait l’objet de plusieurs projets :
• L’association RASIS (Regroupement des actions pour la sauvegarde de Sakatia) porte un
projet de réserve marine pour la protection du corail noir endémique.
• La zone de ponte des tortues marines (de mai à novembre), sur la côte Ouest, fait l’objet
d’un projet de classement en aire protégée.
• La colline d’Ambohibe, qui faisait l’objet d’un fady jusqu’à récemment qui empêchait
toute valorisation, devrait accueillir prochainement des sentiers de découverte.
• A l’intérieur de l’île, il existe plusieurs idées de développement de petites structures éco-touristiques,
notamment le projet du gérant d’Escapades (organisateur d’excursions), qui est un projet de parc avec
des animaux en semi-liberté, sur un terrain de 6 hectares (les démarches administratives et le montage
financier sont en cours, avec un besoin en financement est de 20 millions Ar).
aux normes de sécurité
internationales)
Etudes
• élaboration d’un plan directeur de
• réhabilitation de la corniche d’Andoany
lancement
passagers et cargos, gérées par une
Archipel Radama
• meilleure infrastructure (ex. eau potable)
l’artisanat à Andoany afin
• élaboration d’un plan directeur de
Long terme (10 ans et +)
Mesures en faveur • meilleur accès
locale et production), culture et
• certificats pour les guides pouvant
Archipel des
Moyen terme (5 à 7 ans)
• développement du tourisme
tourisme durable pour l’Archipel
d’après les recommandations
Radama - Nosy Kalakajoro et Nosy
du Plan Directeur Radama
Antanimoro (intégrant la population
• programme de support pour la
locale et le roi actuel de
population locale (écoles,
l’Antankarana)
santé, …)
• plan régional pour Nosy Be
• plan régional pour l’Archipel Mitsio
• plan régional pour l’Archipel Radama
59
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
Projets de la SIRAMA : outre la vente de terrains, création d’un musée sur le thème de la canne à
sucre et du rhum, réhabilitation d’une partie de la voie ferrée pour un train touristique, et création d’un
parcours de golf.
2.8.4 LA DEMANDE TOURISTIQUE DE NOSY BE
Nosy Be accueille environ 22% des touristes internationaux venant à Madagascar, soit 36.000 touristes
internationaux en 2004 :
Il existe également plusieurs projets pour la formation professionnelle :
• Projet de formation de guides (technique, langue française, langue anglaise), piloté par la Délégation du
Tourisme, avec l’appui du SCAC / Coopération française (les inscriptions sont en cours).
• Projet de création d’un centre de formation aux métiers de l’hôtellerie avec un centre d’application,
piloté par la Délégation du Tourisme et les opérateurs, avec l’appui de la Fondation Suisse, du Conseil
Général de l’Oise en France, du Lycée hôtelier de La Réunion, et du SCAC / Coopération française.
• Projet de formation de formateurs, piloté par la Chambre de Commerce de Nosy Be, en partenariat avec
la Chambre de Commerce de Hambourg en Allemagne.
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Touristes étrangers 30.000
28.000
26.500
27.000
12.000
23.000
36.000
Observations
bonne année choléra
choléra
crise
reprise
Source : DELTO, d’après les données de Air Madagascar et la PAF (police de l’air et des frontières)
Table 18 : Touristes internationaux à Nosy Be
La saison 2004, juillet-août en particulier, a été bonne.
En 2004, la moitié de ces touristes étaient italiens (50,6%), suivis des Français (45,6%). Les Sud-Africains
sont ensuite les plus nombreux, mais ne représentent que 1,6% de la clientèle. Suivent ensuite les Suisses
(0,5%), les Belges et les Britanniques
Source : statistiques de la PAF sur les 10 premiers mois
Les touristes nationaux sont rares à Nosy Be - environ une centaine de familles par an – pour des raisons
financières.
Il s’agit principalement de clientèles aisées, seniors, familles ou couples en voyage de noces. Les backpakers
sont minoritaires.
La répartition de cette clientèle entre :
• les touristes qui choisissent Nosy Be comme lieu principal de séjour et font des excursions dans le reste
du pays,
• et ceux qui viennent à Nosy Be dans la deuxième partie de leur séjour dans le cadre d’un combiné écotourisme / plage, n’est pas connue.
Le nombre de croisiéristes faisant escale à Nosy Be n’est pas connu précisément. D’apèrs nos entretiens, il
s’élèverait à environ 1.500 à 2.000 passagers débarquant par an.
Le Plan Directeur du Tourisme mentionne deux lignes régulières :
• Royal Star : navire suisse avec port d’armement au Kenya, affrété par African Safari Club. Le navire
fait escale à Nosy Be deux ou trois fois par mois entre juillet et avril. Le navire a une capacité totale de
220 passagers et environ 60 à 70 touristes débarquent pour l’une des trois excursions offertes. En
principe, l’escale à Madagascar ne dure qu’un jour.
• Europa : navire allemand affrété par la ligne Hapag Lloyd avec une capacité totale de 408 passagers. Le
navire fait escale à Nosy Be entre janvier et mars, environ 2 à 3 fois par an.
L’absence d’infrastructure adaptée (pas de quai, pas de lieu d’accueil) limite de développement de cette
clientèle.
Cultures de canne à sucre à Kalampo
60
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Ces sols apparaissent les plus aptes aux cultures en raison de leur fertilité. Les caféiers, les poivriers et
l'ylang-ylang poussent bien sur ces sols qui sont exposés aux risques d’épuisement par le lessivage des
éléments alcalins et alcalino-terreux.
Ce sont des sols ferralitiques assez épais : de couleur jaune-brun lorsqu’ils sont formés sur basaltes, et ils sont
bruns s’ils sont dérivés des ankaratrites. Ces deux types de sols sont assez sensibles à l’érosion en nappe mais
dès qu’ils sont mis à nus par défrichement sur brûlis, cette forme d’érosion évolue en ravins puis en lavaka.
3. SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE
GLOBAL DE NOSY BE
3.1 ANALYSE PHYSIQUE
Dans la partie occidentale de l’île, les sols sur roches volcaniques sont d’âge quaternaire et variés selon leur
sensibilité à l érosion :
- sols pierreux basaltiques, squelettiques peu profonds, presque inaptes à la culture et très sensibles à l’érosion
(région des lacs de cratère),
- sols sur tufs et roches pyroclastiques (cendres et lapilli), bruns à brun-jaune, convenant bien aux cultures de
canne à sucre dont l’irrigation est assurée par les eaux provenant du lac de Dzabala. Ces sols sont à la fois
érodables et altérables,
- sols ferralitiques sur basaltes, jaunes, assez sensibles à l’érosion.
Les éléments naturels de la région vont influencer le developpement de manière spécifiques et stimulante. Ce
rapport prend en considération la façon dont ces systèmes peuvent influencer le schéma d’aménagement
global et vice versa. La topographie est l’un des facteurs naturels les plus évidents. Les pentes dramatiques
des collines près de Mont Passot offrent des atouts spectaculaires, qui sont les magnifiques vues vers l’océan.
3.1.1 TOPOGRAPHIE
Dans les parties Nord et Sud de Nosy-Be, les sols sur roches mixtes (grès et schistes du Lias sont roses ou
blancs dans la région du Mont Belamoty, blancs ou gris dans la région de Befotaka au Nord-Ouest et dans le
massif de Lokobe, situé au Sud-Est
Ces sols sont particulièrement affectés par l’érosion en rigole et en ravin car ils se dessèchent et se
désagrègent à nu. Ils deviennent très rapidement impropres à toute culture.
Dans la petite île de Nosy Komba située au Sud immédiat de Nosy-Be, le sol épais de couleur rouge, recouvre
le substratum qui est constitué de schistes calcaires du Lias et de syénites néphéliniques abondantes associées
à des brèches basaltiques. Ce sont des sols ferrugineux plus résistants à l’érosion.
Nosy-Be est une île d’origine volcanique qui culmine au Sud-Est à 445 m au Pic de Lokobe. Son relief est
dissymétrique : accidenté et pentu à l’Est, et faiblement vallonné et à pente douce à l’Ouest.
Au niveau de son relief, Nosy-Be peut être découpée en trois zones :
-
Le Sud-Est est caractérisé par des versants en forte pente donnant sur la mer. Cette partie est couverte d’une
forêt hygrophile,
L’Est est une zone au relief confus avec quelques sommets plus vifs, reliefs plus hardis (Antazahalava 214m),
L’Ouest est formé d’un massif basaltique avec le célèbre site du Mont Passot (329 m) qui surplombe les lacs.
Réputée par ses nombreux lacs d’origine volcanique, cette zone est marquée par des cônes stromboliens.
3.1.3 CLIMAT
Le littoral est caractérisé par une côte sinueuse, avec de nombreuses baies et des plages de sable. Le plateau
continental, d’une largeur de 20 à 40 km, a des profondeurs qui ne dépassent pas 40 m.
L’île de Nosy-Be est soumise à un climat de type tropical humide et chaud, marqué par une alternance d’une
saison fraîche et sèche allant de novembre à avril et d’une saison chaude et humide allant de mai à octobre.
Les précipitations annuelles moyennes sont de l'ordre de 2200 mm avec une concentration des pluies sur les
trois mois de décembre – janvier – février (60 % des précipitations annuelles). Le déficit est assez notable
pendant la période sèche.
3.1.2 GEOLOGIE – PEDOLOGIE
L’île de Nosy-Be comprend quatre grands ensembles géologiques selon leur position géographique :
- au Nord, les affleurements liasiques de grès et de schistes couvrent la presqu’île de Befotaka,
- à l’Est, les basaltes anciens d’âge Crétacé (brèches basaltiques),
- au Sud-Est, les complexes intrusifs de granites et de syénites (Lokobe et Nosy Komba) recoupant les
couches liasiques. Deux types de syénites néphéliniques peuvent être distingués : d’une part, les syénites
leucocrates à amphibole (hornblende) et mica noir (biotite) constituant le plus grand nombre de dykes de l’île
et d’autre part, les syénites mésocrates à pyroxène sodique (augite aegyrinique),
- à l’Ouest, les formations volcaniques quaternaires comprenant des basaltes divers (ankaratrites surtout), des
roches pyroclastiques (cendres, lapilli et tufs) et localement des rhyolites (Nosy Sakatia).
•
Pluviométrie (mm)
Evaporation (mm)
Bilan (mm)
Période : Pluviométrie : 1960 à 1999
Evaporation (Bac classe A) : 1979 à 1999
Types de sols
Saison
humide
Saiso
n
sèche
1853,9
3084
908,5
890,4
9453
582,1
Annu
elle
2163,
3
1798,
9
363,3
Tableau 19 : Répartition de la pluviométrie et de l’évaporation pendant la période humide et sèche
(Source : Tourisme et plan de développement intégré de l’île de Nosy Be, Etude Véolia, déc 2003)
La partie orientale de Nosy-Be est à dominance de sols d’origine volcanique. Le matériel originel ancien est
un facteur de différenciation des sols ; il est formé en grande partie de basaltes et d’ankaratrites.
61
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Le mois de février à Ambatozanavy
3.1.4 HYDROGRAPHIE
Les ressources en eau de l’île de Nosy-Be sont constituées par quelques rivières, des lacs de cratère et des
nappes souterraines. Les interconnexions entre les différentes ressources sont avérées. Par exemple, le bassin
versant du lac d’Ampombilava n’est que de quelques hectares. Malgré cela, les prélèvements destinés à
Andoany (Hell-Ville) et à l’irrigation atteignent en moyenne 4 000 m3/j, ce qui ne peut s’expliquer par les
seuls apports de surface et suppose une alimentation par les nappes souterraines.
3.1.4.1 LES RIVIERES
Les cours d’eau ont des bassins versants réduits et seuls trois d’entre eux ont des débits soutenus en saison
sèche : Andranobe, Fascène, Djabala. Les autres rivières présentent de faible débit en saison sèche :
Dzamandzar, Ambaribongo, Ambalamanga, Antsahahely.
L’exploitation de ces rivières sont de trois types :
l’irrigation pour la culture de cannes à sucre de la société SIRAMA : Dzamamandzar, Ambaribongo,
Ambalamanga, Antsahahely,
la distillerie pour l’extraction d’huile essentielle : Djabala,
la source d’approvisionnement en eau de certaines localité : source de Lokobe.
Des habitants d’Andoany essaient de récupérer une voiture de la rivière Djabala.
62
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3.1.4.2 LES LACS
3.1.4.4 LA QUALITE DES EAUX
Les lacs constituent les plus grands réservoirs d’eau de Nosy-Be. Ils sont au nombre de 11, et
constituent d'importantes réserves alimentées par le ruissellement à l'intérieur de leur impluvium et
par des circulations souterraines.
Nom
Surface (ha)
Profondeur moyenne Volume réserves
(m)
(106 m3)
Amparihibe
160
29
46
Antsidihy
44
29
12,6
Maintinaso
26
24
6,3
Anjavibe
34
13
4,5
Antsahamanavaka
46
6
3
Ampombilava
17
14
2,3
autres (cumulés)
34
7 (max)
2,5
TOTAL
361
L’altération de la qualité des eaux peut être due :
à l’utilisation des pesticides et engrais employés par les agriculteurs,
aux rejets d’eaux usées domestiques, de déchets solides…
77,2
Tableau 20 : Caractéristiques des principaux lacs
(Source : Tourisme et plan de développement intégré de l’île de Nosy Be, Etude Véolia, déc 2003)
Comme le cas de rivières, l’exploitation des lacs est de deux types aussi :
l’irrigation pour la culture industrielle de cannes à sucre par la Société SIRAMA : Anjavibe,
Ampafihimirahavay supérieur, Amparihibe, Antsidihy, Antsahamanavaka, Djabala,
le ravitaillement en eau des villages : Bemapaza, Amparihibe, Antsidihy, Ampombilava.
L'exploitation des lacs semble être supérieure à leur alimentation. Ainsi, il a été observé une baisse du niveau
des lacs d'Anjavibe et de Antsahamanavaka de 25 m en 40 ans (de 1947 à 1987), malgré la réalisation de
systèmes de drainage pour accroître leur alimentation.
Les causes de la diminution des lacs peuvent être :
la diminution de la pluviométrie,
l’exploitation de plus en plus accentuée des lacs (irrigation et consommation d’eau surtout pour les
lacs Ampombilava, Amparihibe, Antsidihy, Antsahamanavaka, Anjavibe et Amparihimirahavavy
supérieur),
et l’érosion.
3.1.4.3 LES NAPPES SOUTERRAINES
Les nappes souterraines sont mal connues car elles n’ont pas fait l’objet d’étude. Les puits réalisés par des
particuliers pour subvenir à leurs besoins propres montrent bien l’existence de nappes souterraines, douces
mais aussi parfois saumâtres.
Leurs gisements, leurs conditions d’exploitation et leurs capacités de production restent à établir.
Les plantations dYlang-Ylang utilisent beaucoup de pesticides.
63
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Produits artisanaux
3.2 ANALYSE SWOT
Des produits artisanaux de grande qualité sont réalisés localement, notamment des bateaux à voile miniature
en bois, des pirogues en bois, des produits en noix de coco (par exemple des récipients pour le sel et le
poivre), des masques et statuettes en bois. Cependant, il ne nous a pas été possible de déterminer si le bois
utilisé est une espèce locale menacée ou des espèces à croissance rapide courantes sur l’île. Des tapisseries et
broderies en raphia (colorées ou pas) sont aussi fabriquées et vendues sur place. Les boutiques artisanales de
Hell-Ville vendent des objets provenant aussi d’autres régions de Madagascar.
La methode d’analyse SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) aide à faire la synthese des
forces, faiblesses, opportunités et menaces qui interviennent sur le developpment touristique de Nosy Be pour
aboutir a des recommendations réalistes.
3.2.1 FORCES (Tanjaka)
Les produits artisanaux sont fabriqués à domicile et une partie des artisans appartiennent à des associations
artisanales. Il en existe plusieurs sur l’île : l’Association des Sculpteurs, l’Association des Artistes,
« l’Association des Femmes Brodeuses et des Guides de la Plage », etc.
Environnement naturel
o Nombreux îles et îlots périphériques
o Diversité des milieux naturels : forêt primaire, forêt littorale, mangroves, lacs, milieux ouverts
o Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe
o La forêt d’ylang-ylang
o Nosy Tanikely : richesse corallienne
o Paysages remarquables avec relief : Mont Passot, Pic Lokobe, Pic Komba, le volcan Vatoloaka
o Les cascades de Andeocadratia et d’Ampasimenabe
o Biodiversité des récifs coralliens, dont corail noir endémique
o Littoral découpé en petites criques / baies
o Les plages
o Lieu de ponte de tortues / passage de dauphins
o Les lémuriens de Nosy Komba, les caméléons, les serpents
o Les orchidées de Nosy Sakatia
Environnement culturel
o CNRO (attraction scientifique)
o Broderie Richelieu
o Arbre sacré
o Lac sacré du Cratère
o Festival Donia / danses folkloriques
o La musique locale : Maganja, Goma, Salegy, Trotobe, Oadraha
o Village indien de Marodokana / quartier colonial d’Andoany (Hell-Ville)
o Palais Royal (Zomba a Andavakotoaka)
o L’histoire de l’île et ses influences arabes, indiennes, françaises
o Les traditions : les rois/reines, Morengy (sport traditionnel), Kidramadrama
o Gentillesse des habitants
Capacité en hébergements touristiques suffisante pour entraîner une animation intéressante, mais également assez
bien répartie sur l’île pour préserver son caractère authentique.
Notoriété naissante en Europe.
Image de destination authentique sur les marchés émetteurs.
Associations de métiers
A Nosy Be, il y a deux associations pour les guides, et en dehors de celles-ci il y a des guides indépendants.
L’Association des Femmes Brodeuses et des Guides de la Plage a 80 membres : vingt guides et soixante
femmes brodeuses, qui paient chacun une cotisation annuelle de 40 000 Ariary. Les membres de l’association
obéissent à un Code de Conduite, qui traite notamment des prix minimum à respecter, du respect pour les
clients des autres membres, de l’honnêteté et d’assurer la satisfaction des clients. Il y a un système d’amendes
en place contre les membres qui ne respectent pas ces règles.
Considerations socio- économiques
Produits agricoles
Bien que certains légumes soient cultivés à Nosy Be, des produits tels que les oignons, les pommes de terre,
l’ail, le poivre, les aubergines, etc. sont transportés sur l’île depuis Tana. Les habitants cultivent aussi le
manioc, le maïs et le « taro ».
Les femmes brodeuses de l’association fabriquent et vendent leurs produits à Nosy Be. La formation se fait
par apprentissage, les jeunes femmes apprenant le métier en observant leurs aînées. En ce qui concerne la
broderie, il existe une division du travail qui permet à une personne de dessiner les modèles, à une deuxième
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de broder et à une troisième de découper le tissu. La rémunération est proportionnelle à la quantité de travail.
Par exemple, après la vente d’une nappe brodée typique, qui nécessite un mois de travail, la dessinatrice
touche 400 Ariary, la brodeuse 12000 Ariary et la personne qui coupe 100 Ariary. Le reste de l’argent est
utilisé pour acheter le tissu et le fil. Les femmes brodeuses paient 500 Ariary chaque mois à l’association et
cet argent est utilisée pour payer les frais d’hôpital au cas où l’une des membres tombe malade. De cette
manière, l’association offre un service d’assurance santé qui est donc sponsorisé par le tourisme.
Participation communautaire
Deux exemples importants de participation communautaire dans le tourisme ont été identifiés à Nosy Be. Le
premier est le village d’Ampasipohy (à proximité du Jungle Village). Les villageois proposent des visites
guidées sur les sentiers de la zone tampon autour de la forêt de Lokobe. Les touristes peuvent choisir un
circuit d’une heure ou un circuit de quatre heures. D’après nos entretiens, 50 à 100 touristes français,
allemands, italiens et sud-africains visiteraient la forêt chaque mois, mais que ce chiffre pourrait monter
jusqu’à 100 par semaine pendant la haute saison au Venta Club. Les visiteurs paient une taxe de 1000 Ariary
pour entrer dans la zone tampon et cet argent serait utilisé pour payer le salaire d’un deuxième instituteur dans
l’école du village et également pour acheter de la nourriture pour des cérémonies traditionnelles (zébu, etc.)
Les touristes arrivent au village en pirogue avec leur propre guide, extérieur au village. Le guide extérieur
paie une somme pré-négociée au guide local pour que celui-ci escorte les groupes dans la forêt et pour qu’il
leur indique les espèces végétales et animales intéressantes. Les guides locaux ne sont pas autorisés à
emmener des groupes dans la Réserve Intégrale de Lokobe elle-même, qui est gérée par l’ANGAP et n’est pas
encore ouverte au tourisme. Les femmes du village vendent des produits artisanaux de qualité (bateaux en
bois, masques, petites pirogues, broderies, etc). Ces produits sont fabriqués au village. Les techniques
artisanales se transmettent de génération en génération, sans formation extérieure.
Le second exemple est celui de l’Eco Village, créé en 1992 sur une colline surplombant le village
d’Ambatozavavy. La Fondation Suisse a loué le terrain à trois propriétaires locaux pour 99 ans. Pendant son
exploitation (il a fermé en 1996), l’Eco Village employait 15 personnes du village et a été utilisé en tant que
site de formation par la filiale d’une école hôtelière de Tana, le Centre de Formation aux Métiers de Tourisme
et Hôtellerie (CFTH). La Fondation Suisse a aussi créée une infirmerie et une crèche dans le village pour les
besoins de la population locale. Bien que l’EcoVillage ait fermé en 1996, la Fondation Suisse paie toujours un
villageois pour maintenir le site et les constructions en bon état. Voici donc un bon exemple d’entreprise
touristique communautaire aidée par une ONG, qui a fourni des revenus réguliers et a soutenu des
équipements sociaux dans la communauté.
Considerations socio-économiques
Des points faibles ont été identifiés dans la zone tampon de Lokobe concernant les tours guidés partant
d’Ampasipohy. Du point de vue environnemental, les habitants cultivent de la vanille, des ananas, du manioc,
du café, du poivre,… à l’ombre des arbres, mais pratiquent aussi la culture sur brûlis, pour dégager le terrain
pour le riz et le maïs. Bien que ce soit interdit, nous avons pu observer que les habitants utilisaient quand
même les grands arbres de la forêt. Nous avons notamment remarqué un tronc de bois de rose abattu, en train
d’être sculpté en pirogue. La mauvaise gestion environnementale de la zone tampon n’affecte pas seulement
la durabilité agricole de la région, mais aussi le potentiel des villageois de générer des revenus provenant des
visites guidées dans la forêt : si la forêt est dégradée, elle n’est plus attractive, et les touristes vont ailleurs.
Les guides locaux, en appelant les lémuriens d’une voix forte pendant la visite, gâchent la qualité de
l’expérience dans la forêt. Il en va de même lorsque les touristes apprennent que les lémuriens ont été nourris
avec des bananes si régulièrement qu’ils ont pris l’habitude de mendier la nourriture. Les habitants racontent
que ce sont les touristes qui ont commencé à nourrir les lémuriens il y a environ 20 ans, et que les guides ont
continué cette pratique lorsque les touristes ont refusé de payer les visites s’ils ne voyaient pas de lémuriens.
3.2.2 FAIBLESSES (Halemena)
Pollution des eaux marines par les rejets de la SIRAMA
Manque de contrôle sur la pêche
Vol des espèces endémiques de flore et faune
Tourisme concentré sur la côte ouest : surexploitation de la ressource
Tourisme sexuel
Ambatoloaka – Madirokely : constructions anarchiques
Port du Cratère : point noir paysager
Nuisances olfactives des pêcheries de Nosy-Be
Niveau de service insuffisant dans les hôtels et restaurants.
Le festival Donia coïncide avec la période des examens scolaires
Problèmes sociaux pendant le festival Donia (cannabis, tourisme sexuel, « banditisme »
Pauvreté de la population locale ; les enfants quittent l’école tôt
Manque de respect des jeunes pour la tradition
Manque de professionnalisme : besoins en formation très largement insatisfaits et présence de nombreux
hôteliers « improvisés ». Parmi les investisseurs qui se présentent à la Délégation du Tourisme, seulement
5% sont des professionnels du secteur.
Manque de cohérence urbanistique et architecturale ; manque de planification urbaine
Bâtiments en mauvais état
Le sable pour les constructions vient des plages, ce qui contribue a leur érosion
Marketing de la destination inexistant.
Manque d’un centre d’information touristique sur l’île
Une seule ligne aérienne directe avec les marchés émetteurs.
Transport aérien onéreux.
Accession foncière très complexe : statuts fonciers flous, nouvelle loi de 2003 sur la propriété foncière
jusqu’à présent inefficace, blocages dus à la spéculation foncière, manque d’information sur les
opportunités foncières.
Recours aux emprunts bancaires très difficile, voire impossible
Lenteur dans la mise en œuvre des actions de développement touristique, entraînant un découragement des
opérateurs et des investisseurs.
Les fady peuvent poser des problemes pour le developpement
Dégradation des milieux terrestres (déforestation, culture sur brûlis)
Exploitation des mangroves
Dégradation des coraux
Apprivoisement des animaux sauvages
Faiblesse des infrastructures :
o routes : mauvaise accessibilité du Nord, de l’Est et de l’intérieur
o problème d’alimentation en eau potable / énergie / télécommunication
o systèmes d’assainissement insuffisants, voire inexistants
o port d’Andoany (Hell-Ville) en mauvais état, avec trop de bateaux
Problème de gestion de déchets (dépôts sauvages)
Un manque de formation est aussi évident : certains des guides ne savent pas distinguer les lémuriens de
même espèce mais de sexe différent de lémuriens d’espèces différentes. Par exemple, notre guide ne savait
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pas qu’un lémurien noir aux yeux oranges et un autre couleur noisette aux touffes de poils blancs autour des
oreilles étaient en fait le mâle et femelle de la même espèce dimorphique de lémurien noir Eulemur macaco
macaco. En outre, il y a un manque de transparence au niveau de l’arrangement financier entre les guides
extérieurs et les guides locaux d’Ampasipohy. En effet, lorsque le guide local ne se présente pas comme un
guide mais « seulement » comme un ami du guide extérieur, non seulement son rôle est dévalorisé, mais
surtout, les touristes ont rapidement l’impression d’être trompés.
En plus de ces opportunités identifiées par les représentants locaux, il y a aussi des possibilités de visites
culturelles guidées pour les touristes, qui pourraient ainsi découvrir la vie des villageois et les histoires
locales, apprendre quelques mots de Malagasy et observer les techniques agraires de la région. Des telles
visites pourraient aussi inclure l’hébergement chez l’habitant et l’occasion de déguster la nourriture locale et
d’acheter des produits artisanaux. D’autre part, il y a aussi l’opportunité d’éloigner la production artisanale de
l’utilisation de bois rares et de l’orienter plutôt vers des bois qui peuvent être cultivés de façon durable, tels
que des roseaux, qui poussent vite. En affinant encore le savoir-faire existant sur la broderie et la fabrication
des tissus, on pourrait développer la création d’objets d’intérieur pour hôtels et restaurants (par exemple des
draperies, draps, coussins, tapisseries) en plus des nappes, sur lesquelles on met l’accent aujourd’hui.
Il existe également des guides informels à Nosy Be, qui ne sont pas membres d’associations de guides. Les 5
guides informels que nous avons rencontrés ont indiqué que les taxes des associations étaient trop élevées.
Apparemment, ces guides travaillent pour les touristes provenant de bateaux de croisières, pour des
honoraires plus élevés que ceux des guides en association. Les guides informels rencontrent les touristes à
l’aéroport et au port et les emmènent à Nosy Komba pour voir les lémuriens, à Nosy Tanikely pour pratiquer
le snorkelling et au Mont Passot pour le coucher du soleil. L’inconvénient de ces guides informels est que les
touristes ne peuvent pas distinguer les guides qui suivent le Code de Conduite des autres.
L’argent gagné par les membres de l’Association des Femmes Brodeuses et des Guides de la Plage n’est
apparemment pas suffisant pour payer la cotisation annuelle requise. Les membres de cette association ont
mentionné que chacun d’eux devait payer 40 000 Ariary au Ministère de Finances chaque année, somme
difficile à procurer compte tenu de leurs revenus. Cette cotisation est particulièrement contraignante pour les
mères qui élèvent seules leurs enfants et qui doivent aussi payer les taxes liées à l’école. Il semble n’exister
aucun mécanisme d’allégement cette cotisation en fonction du revenu personnel.
3.2.3 OPPORTUNITES (Zava-misy)
Plan d’actions du Plan Directeur du Tourisme et autres projets identifiés.
Intérêt manifesté par les investisseurs (plusieurs projets à l’étude ou en cours de négociation).
Caractère vierge de nombreux sites, sur la presqu’île Nord, sur la côte Est, dans l’intérieur, dans les îlots
et archipels.
Existence de 3 réserves foncières touristiques.
Opportunités foncières de la SIRAMA.
Possibilités d’ouverture de nouvelles liaisons aériennes directes avec les marchés émetteurs (dans le cadre
des accords bilatéraux que Madagascar a déjà avec plusieurs pays) et notamment Nosy Be /
Johannesburg.
Amélioration du cadre de vie
Mise en valeur des paysages
Sensibilisation sur l’environnement : CNRO + Centre d’Interprétation des Ecolodges
Protection de la ressource en eau (lacs de cratère)
Reboisement
Diversifier les zones d’observation des coraux (Nosy Sakatia) : diminution de la pression sur Nosy
Tanikely
Principe des Ecolodges : respect de l'environnement
Mise en place de système d’assainissement : réduction de la pollution existante
Réhabilitation de sites déjà aménagés : limitation de l’étalement urbain
Création d’emplois : guides ; transport en pirogue, taxi, voiture, bateau ;
Produits artisanaux et costumes traditionnels
Développement de la communication (Téléphones mobiles)
Utilisation des énergies renouvelables (solaire, etc.)
Un guide local montre un exemple de la
destruction de la forêt tropicale : un bois de
rose est utilisé pour la construction d’une
pirogue.
3.2.4 MENACES (Manambana)
•
•
•
•
•
•
•
Non respect des us et coutumes et perte de l’identité culturelle
Dégradation des coraux
Pollution des eaux marines
Conflits d’usage pêche / tourisme ; concurrence de vedettes rapides contre les pirogues pour les circuits
Perturbations des habitudes de ponte des tortues (Sakatia, Befotaka)
Augmentation de la quantité de déchets
Pressions sur les ressources naturelles (matériaux de construction, produits de la pêche) ; espèces en voie
de disparition : bambou, ravinala, corail noir, poissons, lémuriens
66
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•
•
•
•
•
•
•
•
•
problème et ont commencé à utiliser l’expression exploitation sexuelle des enfants au lieu de
tourisme sexuel ».
Déplacement de population (Befotaka, Kalampo, Orangea …)
Diminution de la biodiversité et érosion par piétinement hors sentier (Nosy Sakatia, Lokobe, Nosy
Tanikely)
Diminution des zones de reboisement a cause de la migration de la population dans ces zones
Manque de contrôle en ce qui concerne le transfert de terrains
Exode rural pour travailler sur des nouveaux développements touristiques au lieu de se concentrer sur les
emplois locaux
Développement du tourisme sexuel à la vue de tous les touristes à Ambatoloaka, avec les risques en
termes d’image que cela comporte pour la destination Nosy Be
Exploitation sexuelle des enfants
Concurrence des autres destinations de l’Océan Indien et d’autres destinations malgaches émergentes, en
particulier Ste-Marie, Toliara, Taolagnaro.
Situation politique et économique de Madagascar perçue comme à risque par les investisseurs européens.
« L’expression tourisme sexuel est aussi utilisée pour décrire la pratique mondialement condamnée
de l’exploitation sexuelle des enfants. Cette expression n’est pas appropriée, parce que ces
pratiques sont illégales et largement vues comme négatives. Il est nécessaire de faire la distinction
entre les discussions portant sur l’exploitation sexuelle des enfants et celles sur les relations
sexuelles entre adultes consentants, même si ces dernières impliquent un touriste, une personne
locale et une transaction quelconque. Seulement en séparant ces deux sujets peut-on espérer mettre
fin à l’exploitation sexuelle des enfants ».
Il y a des associations de travailleuses du sexe opérant à Nosy Be, qui s’adressent surtout aux femmes dans
cette industrie, à la suite des rapports de violences policières et de harcèlement. La prostitution est une source
de revenu pour la population pauvre. A minima, il convient de mettre en oeuvre des mesures pour éliminer
l’exploitation sexuelle des enfants et assurer que les actes sexuels entre adultes consentants sont protégés (par
exemple par l’utilisation des préservatifs pour prévenir la transmission du VIH/SIDA). Des opportunités de
générer des revenus grâce au tourisme plus diverses et socialement acceptables pourraient être développées,
afin que les prostituées aient d’autres choix de travail.
En ce qui concerne le tourisme sexuel, il y a des hôtels (comme par exemple à Ambatoloaka) qui prennent
déjà des mesures pour prévenir les relations sexuelles entre touristes et enfants, en demandant que les visiteurs
qui montent dans les chambres laissent une pièce d’identité (attestant de la majorité) à la réception. L’âge de
consentement est de 16 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes (relations sexuelles hétérosexuelles et
homosexuelles), bien qu’il y ait des femmes de 14 ans déjà mariées.
Les participants à la séance de travail sur place ont exprimé leur inquiétude vis-à-vis de l’exploitation sexuelle
des enfants, plus que sur la prostitution des adultes. Les représentants de la population ont expliqué que la
perception locale sur le fait d’avoir une relation avec un étranger est positive, parce qu’elle produit une source
de revenu. Les parents attendent que leurs enfants épousent les touristes étrangers avec lesquels ils ont des
relations sexuelles, à cause du potentiel d’amélioration de leurs vies. Ils ont indiqué aussi qu’on devrait avoir
plus de sensibilisation de la population sur ce sujet et qu’on devrait appliquer la loi quand on identifie les gens
qui exploitent sexuellement les enfants. Les participants ont souligné le fait qu’il y a des prédateurs étrangers
qui reviennent dans l’île et répètent leurs délits encore et encore, et que, par conséquent, la législation locale
doit être renforcée pour protéger les enfants. Le Chef de Quartier, la Police des Mineurs et le juge de paix ont
été identifiés en tant que entités responsables pour traiter ce problème.
3.2.5. LE SEXE ET LE TOURISME AU MADAGASCAR
Extraits de Townsend 2004
« L’épidémie VIH/SIDA n’a pas touché Madagascar aussi sauvagement que l’Afrique subsaharienne, cependant, avec 1.1% de la population totale porteuse du VIH, cette maladie représente
une menace significative pour la santé, l’économie et la vie sociale ».
Aujourd’hui, il n’y a pas « d’étude vraiment utilisables sur la propagation du VIH/SIDA par les
touristes dans les pays en voie de développement (Townsend, 2003), mais la probabilité statistique
est que le tourisme n’est pas un contributeur significatif à la propagation du VIH/SIDA dans les
pays en voie de développement ».
« Le tourisme sexuel est une plutôt une question d’ordre moral que de santé pour les pays de
destination. L’expression tourisme sexuel couvre un large éventail de relations entre les touristes et
la population locale : de la rencontre unique entre un touriste et une travailleuse du sexe
professionnelle qui a un prix fixe et est payée en liquide, jusqu'à une relation sexuelle de plus long
terme, où les bénéfices pour la personne locale pourraient être de l’argent, des cadeaux, de la
nourriture ou un hébergement. Ces deux types sont souvent appelés travailleuses du sexe formelles
et informelles. Certaines de ces relations peuvent inclure un aspect romantique pour une ou pour
les deux parties, tandis que d’autres sont concernés uniquement par le sexe. Ces relations peuvent
être entre des touristes hommes et des femmes locales, entre les touristes femmes et les hommes
locaux ou entre couples du même sexe. »
« L’utilisation de l’expression tourisme sexuel n’est pas pertinente non plus du fait qu’elle rejette
de nouveau la responsabilité sur les touristes étrangers, alors qu’elle permet l’exploitation des
enfants par les locaux. Les organisations qui travaillent pour mettre fin à ces abus ont identifié ce
67
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Avec la requalification des hôtels existants et la mise en œuvre des types de développement proposés,
d’autres opportunités économiques pour la population locale suivront dans des domaines tels que le
transport, l’alimentation, l’artisanat, le blanchissage, la collecte des déchets, le recyclage, les excursions
de pêche en mer, les services de loisirs, la musique, l’aménagement paysager, la sécurité, la préparation
de la nourriture, plongée et snorkeling, etc.
3.3 PHILOSOPHIE, STRATEGIES ET SCHEMA D’AMENAGEMENT
3.3.1 PHILOSOPHIE
Le Plan D’Aménagement Touristique durable de Nosy Be part aussi du principe que les communautés
locales désirent une croissance touristique durable et de qualité, avec des créations d’emplois et des
possibilités d’investissements dans l’île. En outre, les autorités locales et les élus de la région
reconnaissent la nécessité de mettre en place une infrastructure adéquate. Nous insistons sur le fait que la
première action à accomplir devrait être l’amélioration du système viaire, en commençant par l’asphaltage
des rues d’Andoany (Hell-Ville) et surtout de Ambatoloaka, et par la réalisation de la boucle qui relie les
routes du sud et ouest à la partie nord et est de l’île.
Nosy Be est la première destination touristique de Madagascar, visitée par plus de 20% des touristes arrivant
dans le pays. Cependant, en raison de ses impacts sociaux et environnementaux qui dégradent l’île, le produit
touristique n’est pas durable. Pour pouvoir améliorer les conditions de vie de la population locale,
l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique de Nosy Be doit s’impliquer davantage dans le
développement durable de l’île. Cette idée est à la base du Plan d’Aménagement Touristique de Nosy Be.
Le Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be marie les opportunités offertes par la région avec la
planification et la vision économique qui, ensemble, créeront une destination touristique “low impact”, dont le
succès sera susceptible de rallier la population de l’archipel de Nosy Be et les développeurs privés dans les
années à venir. Le Plan d’Aménagement Touristique Durable prend en compte les quatre composantes du
développement durable : économique, environnementale, sociale et spirituelle. La philosophie de ce plan est
que tous les types d’équipement touristiques sont importants pour créer une destination couronnée de
succès, pourvu qu’ils adhèrent à des principes environnementaux et sociaux bien définis et qu’ils respectent les
croyances et coutumes de la population locale.
3.3.2 PRINCIPES DIRECTEURS
Le besoin de promouvoir un développement compatible avec l’environnement naturel et social a
déterminé les divers critères d’aménagement touristique dans la région de Nosy Be. Les principes les plus
importants du Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be sont :
Nosy Be étant, plus que toute autre région du pays, une destination « soleil et plage », le Plan d’Aménagement
Touristique Durable propose de ne pas seulement diversifier le produit touristique (équipements et activités),
offrant ainsi aux touristes une gamme plus large d’expériences et d’hébergements (hôtel d’affaires, musée du
patrimoine local, centre d’interprétation, écolodges, etc), mais aussi de requalifier les l’infrastructure et les
équipements existants, en améliorent les aspects environnementaux et sociaux de la destination et en créant ainsi
une destination touristique durable. Le Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be encourage le
secteur privé et les communautés locales à développer des entreprises touristiques telles que des hôtels de taille
moyenne, établissements de type « bed and breakfast », écolodges, activités telles que écocamps, randonnées,
tours mettant en évidence le patrimoine architectural, visites des sites culturels et spirituels, spectacles culturels,
tours et visites des communautés locales, marchés locaux, démonstrations artisanales, etc.
1. La mise en place d’un style d’aménagement touristique durable, en relation avec les valeurs
environnementales et sociales fortes de la région
2. L’élaboration d’un programme de développement dégageant une rentabilité économique susceptible
d’attirer des investisseurs et des opérateurs nationaux et internationaux
3. La mise en place de cahiers de charges adéquats, qui traitent des différents aspects du développement
touristique
4. La protection de la biodiversité marine et des forêts
A en juger par la participation de la communauté à la séance de travail sur place qui a eu lieu à Andoany (HellVille), il est évident que les habitants de cette île sont réceptifs à la perspective d’un développement touristique
équilibré. Les participants (plus de 30 personnes) ont été enthousiastes et ont approuvé le concept du Plan
D’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be.
5. La protection et la mise en valeur des zones écologiques sensibles
6. La mise en place d’une zone tampon adéquate autour des zones de conservation
Les principes directeurs spécifiques pour le Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be
prévoient de:
Le Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be fixe les objectifs suivants :
1.
Promouvoir un développement touristique durable pour l’île, c'est-à-dire économiquement rentable,
socialement acceptable et soucieux de l’environnement et de la vie spirituelle de la population.
2.
Faire accepter le fait que tout développement touristique a un prix, et que les bénéfices pour la communauté
locale doivent être plus importants que les impacts négatifs
3.
Promouvoir une utilisation durable des ressources naturelles et culturelles
Le Plan d’Aménagement Touristique Durable de Nosy Be recherche des solutions innovantes de développement
avec des bénéfices à long terme, qui sont fondées sur la participation conjointe des investisseurs privés et de la
population locale. Ces solutions permettront un développement touristique de qualité, tout en assurant la
protection de la culture et du patrimoine des habitants de l’île de Nosy Be.
équilibrer les dimensions économiques, sociales et environnementales afin de répondre aux
attentes des habitants, des visiteurs, et des investisseurs et opérateurs et de prendre en compte les
générations futures
interdire tout développement touristique sur les crêtes
interdire tout développement touristique dans les zones pentues à plus de 30%
interdire tout développement touristique dans les zones identifiées comme corridors visuels
significatifs
interdire tout développement touristique dans les zones de conservation (Lokobe) afin d'éviter
toute dégradation des attributs physiques et esthétiques de ces sites
68
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
La région de Nosy Be et des îles avoisinantes possède le potentiel pour devenir une destination touristique
durable répondant aux attentes des acteurs concernés sans compromettre l’environnement. Le tourisme durable
peut aider la population locale à prendre conscience de l’importance de la préservation de l'environnement et de
la culture, peut fournir des motivations aux autorités et communautés locales pour préserver les aires protégées et
peut aussi générer des revenus pour l’économie locale et régionale. En outre, il peut accroître l’intérêt pour la
culture et les traditions locales et augmenter la fierté des habitants pour leur patrimoine culturel.
Réussir ce défi nécessite un travail partenarial fort entre le Gouvernement de Madagascar, les trois organisations
non-gouvernementales qui s’occupent de la conservation du patrimoine naturel (Conservation International,
WCS et WWF), différentes autres organisations internationales liées à l'environnement et les bailleurs. L’objectif
de ce projet est donc très vaste, avec de multiples facettes, et sera fondé sur une collaboration entre talents
individuels et expertise des organisations participantes.
3.3.3 SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE GLOBAL
Actuellement, Madagascar n’est pas en position de rivaliser avec les destinations safari déjà bien établies en
Afrique Australe et Afrique de l’Est ou avec les destinations “soleil et plage” du type Seychelles, Ile Maurice et
La Réunion. Cependant, aucune de ces destinations n’est gérée d’une manière parfaitement durable. Madagascar
et, dans notre cas, Nosy Be, peuvent apprendre de leurs erreurs et peut développer une destination qui applique
les principes du tourisme durable. En dehors de la réhabilitation des hôtels et sites existants d’une manière plus
écologique (Ambatoloaka), il est extrêmement important de mettre en place des cahiers des charges pour tout
développement touristique futur. En outre, il existe beaucoup d’autres opportunités pour attirer les clientèles de
tourisme « alternatif », tels que tourisme de patrimoine, de nature et d’écotourisme, toujours à la recherche de
destinations nouvelles et exotiques, où ils peuvent s’immerger dans des expériences culturelles et naturelles
uniques ou découvrir des espèces animales exceptionnelles.
Les cartes suivantes présentent les sites et points d’intérêt touristique identifiés par l’équipe de consultants et par
les participants à la séance de travail organisée sur place, susceptibles de répondre aux attentes des différents
types de clientèles.
Ce Plan de Développement Physique définit les méthodes à suivre par Madagascar pour développer des
produits touristiques dans la région de Nosy Be et des îles aux alentours, répondant aux attentes des clientèles
internationales sophistiquées mentionnées ci-dessus.
Le rapport a évalué les produits de patrimoine naturel de l’île de Nosy Be, les équipements bâtis, aussi bien que
les attentes des clientèles. Nos recommandations portent sur :
des améliorations à apporter aux produits touristiques existants
des propositions d’hébergements nouveaux positionnés en haut de gamme.
Le rapport propose les nouveaux sites à aménager en priorité, tels que l’écolodge Nosy Sakatia, ou le centre
d’interprétation et cafétéria associés au Centre National de Recherche Océanographique (CNRO).
Pour développer une offre touristique de nature et d’écotourisme qui soit compétitive au niveau international et
pour attirer des investissements, Madagascar doit prendre en compte les facteurs clefs de succès suivants :
Durabilité environnementale, socioculturelle et économique
Législation, cahiers des charges, standards et règlements
Travail partenarial
Prestations d'agences réceptives
Présentation du produit et de l’expérience touristique
Diversité et qualité du produit
Formation et transfert de savoir faire
Connaissance des marchés touristiques et écotouristiques
Amélioration des efforts marketing et de promotion
Ce rapport traite de nombreuses questions, incluant des cahiers des charges pour les produits touristiques. Ces
points constituent le modèle de destination touristique durable à Nosy Be, qui peut générer un effet
d'entraînement pour l'ensemble de la destination Madagascar. Beaucoup reste à faire, mais le retard relatif de
Madagascar lui confère l'avantage de pouvoir bénéficier des expériences bonnes ou mauvaises d'autres
destinations touristiques comparables et d'en tirer des enseignements pour son propre développement.
Les participants à la séance de travail sur place de Nosy Be aident à la création du schéma
d’aménagement global.
69
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
70
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
LES COCOTIERS
KALAMPO
71
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
3.4 PLAN DE ZONAGE
Les dimensions des équipements dans le tableau ci-contre utilisent les hypothèses suivantes :
• 2 personnes + 1 membre du personnel par chambre
• Taux d’occupation des chambres : 100%
• Les routes publiques menant à ces développements devront être améliorées dans certains cas. Les
distances sont mesurées à partir des routes en bon état. Nous estimons un phasage de ces
améliorations, surtout dans la portion nord-est de l’île, et les distances calculées reflètent cette
hypothèse. Par exemple, les 9 Km de route à améliorer pour Mahazandry sont basés sur l’hypothèse
que la route jusqu'à Befotaka et Amporaha a été déjà construite.
• Besoins en électricité : 1 KWh/personne/jour
• Besoins en eau potable : 350 l/personne/jour
• Déchets : 0.8 Kg/ personne/jour
• Evacuation des eaux usées : 300 l/personne/jour
Le plan suivant illustre le principe de zonage touristique de Nosy Be, présentant les différentes zones de
développement touristique, dont deux zones écotouristiques, avec leurs capacités d’hébergement respectives:
Site
Nombre
Routes à
Electricité Eau
Evacuation Déchets Commentaires
chambres Améliorer
Potable eaux usées
Km
KWh/jour
l/jour
l/jour
Kg/jour
Hôtel d'affaires
En ville
150 52.500
45.000
120
50
à Andoany
RFT Sakatia
0
54 18.900
16.200
43.2
15 bungalows
18
RFT
13 km
300 105.000
90.000
240
100
Ampasindava /
Befotaka
RFT
7 km
480 168.000
144.000
384 Projets existants
160
Ambohiday /
Amporaha
SIRAMA
0.6 km
300 105.000
90.000
240
100
Orangéa
SIRAMA
3 km
225 78.750
67.500
180
75
Kalampo
Madirokely /
5 km
150 52.500
45.000
120 Site ancien hôtel
50
Palm Beach
Palm Beach
Andilana
0
450 157.500
135.000
360
Sur l’ensemble
150
de la presqu’île
Mahazandry
9 km
600 210.000
180.000
480
200
Ambatozavavy
5 km
150 52.500
45.000
120
Fondation
50
Suisse + hôtel
près l’usine
d’ylang ylang
Site à proximité
A
90 31.500
27.000
72
30
d’Andoany
determiner
Nosy Mitsio
0
0
0
90 31.500
27.000
72
Sur l’ensemble
30
Nosy Komba
de l’île
Port du Cratère
3 km
60 21.000
18.000
48
20
Fabrique Savon
6 km
30 10.500
9.000
24
10
Les Cocotiers
0
60 21.000
18.000
48
20
Total
1.063
nouveaux
aménagements
Requalification
300
des ravinala
Hôtels classés
780
existants
Grand total
2.143
Les capacités en nombre de chambres que nous proposons ont été définies en croisant plusieurs critères :
Le critère principal est celui de la capacité de charge des sites eux-mêmes, c’est-à-dire le nombre de
chambres maximum qu’un site peut accueillir sans que des impacts négatifs majeurs
environnementaux, sociaux et spirituels en résultent.
Le critère de marché : en matière de développement touristique, l’expérience montre que l’offre crée
largement la demande à condition que la destination dispose d’une accessibilité correcte, que les prix
pratiqués correspondent au produit offert et que la promotion soit faite sur les marchés émetteurs.
Dans le cas de Nosy Be, l’analyse du contexte de développement touristique de l’Océan Indien, et de
Maurice et de La Réunion en particulier, montre que le marché n’est pas un facteur limitatif.
Le critère financier : nous avons tenu compte du coût des infrastructures de base nécessaires à
l’aménagement de ces sites. Un site qui ne dispose d’aucune infrastructure peut être développé
raisonnablement d’un point de vue économique de deux manières : soit avec une faible capacité, une
petite unité de quelques chambres autosuffisante qui ne requiert pas d’investissement public en
infrastructures, par exemple à laquelle on accède par bateau, soit avec une capacité très importante
qui permet de justifier l’investissement, une route par exemple, par des chiffres d’affaires
prévisionnels, et donc des retombées fiscales venant compenser l’investissement public, importants.
Ces deux approches peuvent tout à fait se succéder dans le temps dans un phasage à long terme.
Nous avons également pris en compte les ambitions et volontés des acteurs locaux concernes, émises
lors des séminaires de travail participatifs animés sur place.
Enfin, nous avons tenu compte des « coups partis », c’est-à-dire des projets déjà en cours identifiés.
Ces capacités méritent d’être prises avec précaution :
Notre travail n’est pas un projet détaillé abouti, mais un cadre destiné à orienter le développement, un
cahier de charges qui devra être affiné par les aménageurs de chaque site. Les projets finaux
aboutiront peut-être à des capacités légèrement différentes.
Lors de son déplacement en janvier / février 2005, notre équipe n’a pu se rendre sur tous les sites. Les
Iles Mitsio, en particulier, étaient inaccessibles.
Le travail qui a été le nôtre est un exercice délicat de projection à long terme. A un horizon 10 ou 20
ans, certains (ou plusieurs) des critères évoqués précédemment évolueront, l’accessibilité routière des
sites par exemple, entraînant ainsi de nécessaires adaptations.
Tableau 21 : Capacités proposées et équipements nécessaires (pour touristes et personnel)
72
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
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Le tableau suivant montre les objectifs pour le développement touristique de Madagascar :
3.5 EIES DU SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE GLOBAL
3.5.1 TOURISME A NOSY BE
Cette section est un rappel du contexte général du tourisme à Nosy Be. La mise en contexte du tourisme à Nosy
Be permet d’examiner les éléments d’impact environnemental du développement touristique traduit par le
schéma d’aménagement.
Nombre touristes / an
Situation actuelle
30 – 35 000
Tourisme international
30% de la recette
Type de tourisme
Nombre moyen de nuitée / touriste
CONTEXTE GENERAL
Nombre de chambres
Nosy Be est la première destination touristique à Madagascar : 22% des touristes passent par Nosy Be,
soit 36000 touristes /an
Capacité actuelle : 2500 touristes /semaine contre 1500 sièges d’avion
Répartition des hôtels : 50% à Hell-Ville et sur la plage d’Ambatoloaka, le reste se répartit sur le cordon
littoral de la Côte Ouest (15km)
Il y a 3 sites de Réserves Foncières Touristiques (RFT) d’une superficie totale de 43ha : Ampasindava /
Sakatia, Ampasindava / Befotaka, Amporaha
Taux d’occupation
Situation espérée (2010)
90 – 100 000
Balnéaire et découverte
4
7
1000 – 1200
2000
15 – 45%
50%
Emplois
4000 nouveaux emplois
Tableau 23 : Les objectifs pour le développement touristique de Madagascar (Source : Projet PIC)
LES ELEMENTS-CLE DU SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE GLOBAL DE
NOSY BE
Les RFT sont des zones et des terrains réservés et jugés propices aux investissements touristiques. Elles sont à
viabiliser et à commercialiser aux investisseurs potentiels pour assurer la sécurité foncière des investissements.
-
Le tableau suivant montre les atouts et les handicaps du tourisme à Nosy Be:
Atout
Cadre naturel
Patrimoine culturel
Lieu ouvert, tolérant et accueillant
Ouverture de l’aéroport aux avions gros porteurs
Handicap
Infrastructures de base insuffisantes
Difficulté de transport et d’approvisionnement (coût du
transport 20 à 25% du coût total des dépenses alimentaires)
Difficulté de trouver un personnel qualifié
Développement anarchique et promiscuité des hôtels : cas
d’Ambatoloaka
Développement du secteur informel : tourisme sexuel,
développement anarchique et non contrôlé des
constructions domiciliaires
Tableau 22 : Les atouts et les handicaps du tourisme a Nosy Be
(Source : Evaluation environnementale et sociale du projet PIC à Nosy Be (Techsult, 2005)
-
-
b- Objectifs
Développement touristique durable : économiquement rentable, socialement acceptable, respectueux de
l’environnement et de la vie spirituelle de la population
Bénéfices pour la communauté locale
Utilisation durable des ressources naturelles
-
c- Capacité
Nouveaux aménagements : 1063 chambres
Reclassement : 1080 chambres. Soit un total de : 2143 chambres
-
PROJET PPIC ET TOURISME
-
Le tourisme est le secteur choisi par le PPIC pour assurer la croissance de Nosy Be. Dans ce cadre, il est
nécessaire d’implanter et/ou mettre à niveau les conditions essentielles pour son développement rapide et
durable. Les axes d’intervention sont :
• Développement des infrastructures : routes, électricité, eau potable, assainissement,
télécommunication, service de santé.
• Protection de la biodiversité et du patrimoine : bâtiments et sites culturels (quartier colonial), création
d’aires protégées (APMC de Nosy Tanikely).
• Développement des capacités locales de gestion du tourisme : formation professionnelle, lutte contre
le tourisme sexuel, développement de l’artisanat, plan d’aménagement du tourisme, micro-crédit.
a- Philosophie
Implication de l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique
Diversification des produits touristiques : hôtel d’affaires, hôtel de taille moyenne, écolodges, musée du
patrimoines local, centre d’interprétation…
Requalification des infrastructures et des équipements existants
-
d- Zonage
Il y a quatre principales zones touristiques :
Zone de conservation : Mont Passot, la Réserve Intégrale de Lokobe et la partie Sud de Nosy Sakatia
Zone de développement touristique balnéaire : Hell-Ville, le littoral Ouest d’Ambatoloaka à Andilana, les
parties Nord et Nord Est d’Andrahibo à Mangirakirana en passant par Amporaha
Zone de développement écotouristique : Nosy Sakatia, zone périphérique de Lokobe
Zone de développement touristique intensif : Ambatoloaka, Dzamandzar, Andilana, Amporaha.
e- Les Projets d’Aménagement
Pour les détails sur les projets d’aménagement, voir Chapitre 4.
74
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Site
Aménagement touristique
ILES ENVIRONNANTES
3.5.2 SENSIBILITES ENVIRONNEMENTALES DES SITES D’AMENAGEMENT
TOURISTIQUE
Nosy
Sakatia
(RFT)
Nosy Tanikely
(APMC)
3.5.1.2 ENVIRONNEMENT BIOPHYSIQUE
Le tableau suivant résume les sensibilités et la vulnérabilité des sites choisis pour les aménagements touristiques
Nosy Komba
Site
Aménagement touristique
ZONE SUD – EST
Lokobe
Zone de conservation
Fabrique de savon : 10 chambres
Lokobe
(zone
périphérique)
Zone de développement
écotouristique
Découpage littoral
Sensibilité*
Vulnérabilité**
1
Très forte
Moyenne
16
17(Pointe Tafondro)
18
Moyenne
Très forte
Forte
Très forte
Faible
Moyenne
1
Faible
Très forte
Zone de développement touristique
intensif
Requalification hôtelière
Palm Beach : 50 chambres
Port du Cratère : 20 chambres
Les Cocotiers : 20 chambres
3
Faible
Très forte
Très forte
Forte
Zone de développement touristique
balnéaire
100 chambres
4
Moyenne
Moyenne
Ambatozavavy : 50 chambres
Zone du Mont Zone de conservation
Passot et des lacs
Zone de développement touristique
intensif
Requalification hôtelière
Circuit de patrimoine architectural
Musée sur l’histoire et la culture
Centre d’interprétation
ZONE SUD OUEST
ZONE OUEST
Orangea
(SIRAMA)
Kalampo
Befotaka
(SIRAMA)
Ampasindava
Befotaka (RFT)
Zone de développement touristique
balnéaire : 150 chambres
/ Zone de développement touristique
balnéaire
75 chambres
/ 100 chambres
6
Forte
Forte
7
Moyenne
Forte
Faible
Forte
Zone de développement touristique
balnéaire
160 chambres (projet existant)
9
Très forte
Faible
10
11
12
Moyenne
Faible
Moyenne
Moyenne
ZONE NORD
Amporaha
(RFT)
ZONE NORD EST
Antsarabevoa
Ambalafaho
Mangirakirana
Zone de développement touristique
balnéaire
200 chambres
21
Forte
Faible
22
Très forte
Très forte
20
Forte
Très forte
(partie
orientale)
Très forte
Très
forte
(partie
occidentale)
Forte
Faible
** Vulnérabilité : Caractéristiques des différents usages actuels du milieu et importance des risques pour
l’environnement
-descripteurs de risque sanitaire
densité de l’habitat côtier
densité des hôtels
densité des structure d’élevage et d’agriculture
⇒ 6 paramètres retenus
importance des exutoires naturels
importance des rejets de station d’épuration
confinement du milieu marin
-descripteurs de risques d’eutrophisation
densité de l’habitat côtier
densité des hôtels
projets de développement urbains
⇒ 6 paramètres retenus
densité des structures d’élevage
importance des rejets de station d’épuration
confinement du milieu marin
ZONE NORD OUEST
Andilana
Vulnérabilité**
Découpage littoral : cf. Figure 4, sous chapitre 2.4 Aspects environnementaux
Sensibilité : cf. Figure 5, sous chapitre 2.4 Aspects environnementaux
Vulnérabilité : cf Figure 6, sous chapitre 2.4 Aspects environnementaux
* Sensibilité : Caractéristiques intrinsèques du milieu et niveau de résistance par rapport aux facteurs de
perturbation (intégration de la notion de «capacité de charge»
- Sensibilité forte à très forte (valeur 4)
Indice attribué à des milieux à haute valeur écologique (forte biodiversité, abondance, espèces spécifiques,
productivité, …). Ces types de milieux sont d’une manière générale très sensibles aux facteurs de perturbation.
- Sensibilité moyenne à forte (valeur 3)
Indice attribué à des milieux à haute valeur écologique (diversité moyenne, productivité) plus résistant aux
facteurs de perturbation
- Sensibilité moyenne (valeur 2)
Indice attribué à des milieux intermédiaires (diversités, abondance moyenne ou dominance spécifique,…)
moyennement résistants aux facteurs de perturbation (fonction des espèces).
- Sensibilité faible (valeur 1)
Indice attribué à des milieux assez peu sensibles (diversité faible ou espèces caractéristiques,…) assez résistants
aux facteurs de perturbation (possibilité d’assimilation).
CNRO
Ambatoloaka
Madirokely
Sensibilité*
Tableau 24 : Les sensibilités et la vulnérabilité des sites choisis pour les aménagements touristiques
ZONE SUD
Hell – Ville
Zone de développement
écotouristique : 18 chambres
Zone de conservation
Encadrement des activités
touristiques
Zone de conservation
30 chambres
Découpage littoral
75
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
-descripteurs de risque de dégradation de peuplements
pression pêche
importance des activités nautiques
importance des exutoires naturels
risque d’eutrophisation au sens large
3.5.3 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU SCHEMA D’AMENAGEMENT
TOURISTIQUE GLOBAL
3.5.3.1
⇒ 4 paramètres retenus
RAPPEL
DES
PRINCIPALES
CONCLUSIONS
ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DU PROJET PIC
DE
L’EVALUATION
L’évaluation environnementale du schéma d’aménagement touristique global consiste essentiellement à
valider les résultats de l’évaluation environnementale et sociale du projet PIC à Nosy Be.
Dans le tableau qui précède, on note à 4 cas de figures de prise en compte des sensibilités environnementales par
le schéma d’aménagement touristique global :
1) Le schéma d’aménagement touristique propose des zones de conservation ou d’écotourisme pour des
secteurs qui sont classés en très forte sensibilité. L’adéquation du projet d’aménagement touristique
avec le respect des sites naturels sensibles est assurée, cas de Lokobe, Nosy Sakatia, Nosy Tanikely,
Nosy Komba et Mont Passot.
2) Le schéma d’aménagement prévoit des aménagements touristiques relativement importants dans des
zones moyennement sensibles (partie Ouest et Nord Est). Les projets sont cohérents si on s’assure de
la mise en place des mesures nécessaires pour ne pas accroître la pression sur l’environnement, telles
que l’encadrement des activités balnéaires, la gestion des déchets et des effluents générés par les
implantations touristiques.
3) Le schéma d’aménagement propose une zone de développement touristique intensif des zones déjà
urbanisées avec la requalification de l’existant, notamment à Andoany (Hell-Ville) et à Ambatoloaka.
Cette requalification nécessite la mise en place d’infrastructures supplémentaires, notamment
l’assainissement des déchets solides et des effluents. En d’autres termes, cette requalification aura des
effets positifs en contribuant à l’amélioration de la situation actuelle, en réduisant les pressions sur
l’environnement.
4) Le projet d’aménagement concerne des zones de sensibilité très forte (Nord et Nord Ouest). Dans ce
cas, la prise en compte de la dimension environnementale dès la phase de conception des projets
individuels est impérative. Ceci se traduit par des études d’impact environnemental préalables à la
réalisation du projet afin de déterminer à priori les impacts environnementaux des projets et les
mesures d’atténuation à mettre en œuvre. Pour cela, les futurs investisseurs doivent se conformer au
décret n°99-954 du 15/12/1999 modifié par le décret n°2004-167 du 03/02/2004 relatif à la mise en
compatibilité des investissements avec l’environnement (MECIE).
3.5.3.1.1 Les enjeux du PPIC à Nosy Be
-
-
-
-
Encadrer le développement touristique
Adéquation des projections de croissance du tourisme et d’augmentation de la capacité d’hébergement avec la
logique de planification (urbanisation) : prise en compte de l’accroissement démographique et de
l’augmentation des besoins en urbanisme notamment par rapport à l’eau potable, l’énergie électrique et
l’assainissement (déchets solides et eaux usées).
Adéquation des projections de croissance du tourisme et d’augmentation de la capacité d’hébergement avec le
plan social : contact entre le touriste et la culture locale, prévention du VIH – SIDA.
Intégrer la population au développement touristique
Participation plus grande de la main-d’œuvre locale mais le manque de qualification est un obstacle majeur,
notamment pour le tourisme de haut de gamme.
Limiter le tourisme sexuel
Cas particulier d’Ambatoloaka
3.5.2.2 ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE
Le territoire de Nosy Be est principalement rural avec 21% de la superficie totale occupée par l’agriculture et 73%
par l’espace vert et friche.
Nosy Be est caractérisé par une répartition inégale de la population : on assiste à une concentration humaine à
Hell – Ville et Dzamandazar, notamment la bande côtière du Sud (53% de la population à Hell – Ville) et la
façade Ouest (24% de la population entre Orangea – Dzamandzar et Ambatoloaka), tandis que la densité de
population est faible dans les parties Nord et Est, due à un très faible niveau d’infrastructures.
Rapportée à l’échelle de l’île, la densité de la population reste élevée : 172hab/km² contre une moyenne nationale
de 27hab/km². Avec un accroissement annuel (naturel et immigration) de 8,67%, on estime à 106 914 le nombre
d’habitants en 2010 (Source : Evaluation environnementale et sociale du PPIC à Nosy Be, Techsult, 2005).
Bar à Ambatoloaka
76
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
3.5.3.1.2
Impacts environnementaux du PPIC à Nosy Be
Enjeux socioculturels et
économiques
Impacts
Causes
Tendance actuelle
Urbanisation du littoral suivie de l’urbanisation de l’arrière du
littoral
Habitat diffus à l’intérieur de l’île
Dégradation de l’environnement
Privatisation des plages
Main-d’œuvre non qualifiée pour le tourisme de La participation de la population locale se fait à travers les
haut de gamme
jeunes dans des emplois de services de base dans le secteur
Développement des opportunités d’emploi dans le informel : prostitution, trafic de drogue…
secteur informel
Perte de l’identité malagasy locale
Manque de rigueur dans le contrôle administratif
Immigration d travailleurs
Développement incontrôlé du secteur informel
Développement du tourisme sexuel des mineurs
Recommandations
Perte ou dégradation d’habitats Sur densification de la frange littorale Urbanisation anarchique
terrestres, marins et estuariens
au détriment des espaces intérieures et Tourisme essentiellement balnéaire
recul des terres agricoles
Très faible niveau d’assainissement et de gestion
des déchets solides
Etablir un diagnostic de l’état de l’environnement
Pressions sociales, économiques et Débouchés aux produits locaux :
culturelles subies par les ménages
artisanat, pêche, agriculture
Création d’emploi : construction,
activités de services
Marginalisation de la population
locale
Augmentation de la prévalence des Image entaché de la destination
IST, du VIH/SIDA
Soutien au développement de la main-d’œuvre
Formuler un plan d’action intégré
Suivi des populations défavorisées
Audit fiscal des entreprises et resserrement des
contrôles administratifs
Intégration au niveau du PPIC d’une composante
IST, VIH/SIDA en coordination avec les actions
déjà prévues
Intégration des forces de l’ordre
Pressions sur l’habitat humain dans Compétition spatiale (spéculation sur Intensification du tourisme balnéaire
les communautés urbaines et rurales le prix foncier)
Spéculation foncière
Recul des activités agricoles
Conflits fonciers : usages traditionnels
et nouveaux promoteurs
Occupations illicites des terres
Des solutions sont envisagées :
- la création d’une agence foncière de gestion mixte
pour traiter les problèmes fonciers
- la conduite d’un inventaire foncier par les services
des Domaines
- la restructuration des grands terrains de SIRAMA :
opportunité de réorganisation de l’occupation de
l’espace
Tableau 25 : Impacts environnementaux du PPIC à Nosy Be
77
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Inscrire les actions à l’intérieur d’un processus de
planification du territoire
L’affectation d’Andoany (Hell-Ville) et d’Ambatoloaka en zone urbaine uniquement se justifie par la
concurrence potentielle entre les besoins d’urbanisation de la Commune de Nosy Be et le tourisme qui est
dévoreur d’espace. En effet, à l’horizon 2010, les besoins en surface à urbaniser (logement et voirie) de la
Commune de Nosy Be seraient de 485ha, soit une superficie de 97,4ha/an. Cette estimation est basée sur les
données suivantes:
Projection 2010 : 106 914 habitants dont 75% habitent les zones de Hell – Ville et d’Ambatoloaka. Cette
projection prend en compte l’accroissement naturel de la population ainsi que les effets de l’immigration
(Source : Evaluation Environnementale et Sociale du PPIC, Techsult, 2005)
Taille moyenne du ménage : 4
Logement et voirie : 41,25 logements /ha (norme SEIMAD)
3.5.3.2 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU SCHEMA D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE
GLOBAL DE NOSY BE
3.5.3.2.1 Adéquation des projections de croissance du tourisme avec la logique de planification
Plan d’urbanisme directeur
D’une manière générale, le schéma d’aménagement touristique global de Nosy Be est en concordance avec le
principe de l’occupation du sol du plan d’urbanisme directeur réalisé par l’AGETIPA, notamment en ce qui
concerne les aspects suivants :
- le développement du tourisme balnéaire tout le long de la Côte Ouest et au Nord de l’île,
- le développement de l’écotourisme dans la zone de Lokobe et à Nosy Sakatia.
Besoins en infrastructures
Cette section examine l’adéquation de la planification en matière d’infrastructures par rapport à la projection
de l’augmentation de la population, mais aussi, par rapport au développement du tourisme. Les infrastructures
dont il est surtout question sont l’adduction d’eau potable, l’électrification et la gestion des déchets solides.
Cependant, dans le principe de l’occupation du sol du PUDi, Ambatoloaka et Hell Ville sont des zones
urbaines plutôt que des zones de développement du tourisme balnéaire. Les aménagements touristiques dans
ces deux zones doivent être limités à la requalification des hôtels existants, à la réhabilitation de sites d’intérêt
touristique tels que le quartier colonial (sous- projet du PPIC) et à l’aménagement touristique autre que
balnéaire comme la création d’un musée sur l’histoire et la culture de Nosy Be. A ces aménagements,
s’ajoutent les travaux d’embellissement et d’assainissement de ces agglomérations (travaux déjà prévus dans
le PIPM de la Commune Urbaine de Nosy Be).
L’aménagement et la réhabilitation des infrastructures routières ainsi que l’assainissement des eaux usées sont
déjà prévus par le projet PPIC (route de ceinture) et dans le PIPM de la Commune de Nosy Be. Ces projets
montrent que les principales voies permettant de relier l’ensemble de l’île d’Est en Ouest et du Sud au Nord
seront réhabilitées et aménagées. En d’autres termes, l’inaccessibilité actuelle de certaines zones, notamment
le Nord et l’Est, ne constitue plus d’obstacle au développement touristique de l’ensemble de l’île.
L’analyse (cf. Tableaux suivants) de l’adéquation du schéma d’aménagement touristique de Nosy Be par
rapport à la logique de planification des infrastructures de base conduit aux conclusions suivantes :
Pour l’accès à l’eau potable : le schéma d’aménagement global comprend le développement des zones
Nord et NE de l’île alors que les projets en matière d’adduction d’eau potable, à court et à long terme, ne
prévoient pas l’extension du réseau jusqu’à ces zones. Cela implique que les aménagements touristiques
qui s’y feront, seront limités par cet obstacle. Ils devront prévoir un système d’adduction en eau potable
privé.
Pour l’électrification : l’extension du réseau vers les RFT est une opportunité pour le développement
touristique, notamment dans le Nord de l’île. Cependant, la planification du secteur ne prévoit que la
réhabilitation et la mise à niveau de la centrale thermique de JIRAMA. D’un côté, cela permet
d’augmenter la capacité de production de JIRAMA et d’améliorer ses services. D’un autre côté, cette
planification renforce les problèmes actuels, notamment le coût élevé de l’électricité ainsi que les
problèmes environnementaux engendrés par l’utilisation des groupes électrogènes (bruit, odeur). Dans le
schéma d’aménagement touristique proposé, le développement de l’écotourisme est associé à l’utilisation
d’énergie renouvelable : solaire ou éolienne.
Pour la gestion des déchets solides : l’absence de planification précise en matière de collecte et de gestion
des déchets à l’échelle de l’île, suppose que dans l’optique de développement du tourisme, les futurs
investisseurs seront, dans un premier temps, contraints de prévoir leur propre système de gestion des
déchets : tri, compostage, recyclage, mise en décharge privée.
Figure : Carte du principe de l’occupation du sol (Source : PIPM, 2004)
78
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Etat actuel
Projet
Besoins en 2010
20% de la population a accès au réseau de
*Projet de la Commune (PIPM,
distribution d’eau potable
AGETIPA) :
Eau de mauvaise qualité
Construction et réhabilitation de
Trois systèmes de réseau :
bornes fontaines
Réseau de la Commune (lac
Aménagement de conduite d’eau
Ampombilava) : approvisionnement en
potable
eau des quartiers urbains de Hell –
Projet limité aux quartiers de Hell
Ville, eau ne répondant pas aux
– Ville, Ambatoloaka et
normes, 2400 à 2500m3/j
Dzamandzar
Réseau de JIRAMA (lac Amparihibe) :
approvisionnement en eau de la zone
*Projet du PPIC (à court terme) :
NW jusqu’à Andilana, eau traitée
Réhabilitation de la conduite
partiellement (sans chloration),
d’adduction, de la station de
capacité de 80m3/h et plus 53m3/h
traitement et de pompage, de la
après remise en service de l’ancienne
conduite de refoulement des eaux
pompe
du lac Ampombilava + réfection
Réseau privé d’Ambatoloaka :
du réseau de distribution d’eau à
approvisionnement en eau de l’usine
Hell – Ville
UNIMA et des infrastructures
Mise à niveau de la station de
hôtelières, eau saumâtre, capacité de
traitement de JIRAMA et
450m3/j
installation d’une conduite pour
Autres parties de l’île :
l’approvisionnement en eau de la
approvisionnement par puits
côte Ouest jusqu’au SW
(Dzamandzar, Madirokely, Dar-esSalam)
*Projet hors PPIC (à long terme) :
prolongement de la conduite à
partir du lac Amparihibe pour
alimenter Hell-Ville
Observations
Domestique
Touristique
Total
4000m3/j
600m3/j
4600m3/j
Le problème de l’eau potable n’est pas quantitatif mais
qualitatif
Les projets visent essentiellement à remettre en état les
infrastructures existantes
Aucun projet d’extension du réseau n’est prévu, notamment
pour les zones Nord et Est de l’île
Tableau 26 : Analyse de l’accès à l’eau potable
-
L’estimation des besoins est basée sur les ratio et les projections suivants :
Besoins domestiques : 150l/jour/personne, projection du nombre d’habitants en 2010 : 106 914 habitants, on suppose que le taux d’accès au réseau d’adduction d’eau potable est de 25%
Besoins touristiques : 350l/jour/lit, projection du nombre de chambres en 2010 : 2143 chambres (en supposant qu’une chambre représente 1,5 lit) et le taux d’occupation est de 50%
79
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Etat actuel
Besoins en 2010
Projet
Observations
Domestique
Projet PPIC :
étendre le réseau moyenne tension aux RFT
et aux villages voisins
réhabiliter de nouveaux générateurs pour
obtenir une puissance totale de 6000kW
évaluer la possibilité d’utiliser des carburants
alternatifs moins onéreux que le gasoil
sécuriser l’approvisionnement en pièces de
rechange
mettre à niveau les autres équipements de
production de JIRAMA
Coût de l’électricité élevé
Fréquentes coupures et baisse de
tension
Approvisionnement : JIRAMA
Usine fonctionnant au diesel : 6
groupes électrogènes
Capacité de production : 900
000kWh
Puissance totale : 4350kW
Problèmes majeurs :
maintenance des matériels
déficiente
nuisances
auditive
et
olfactive à Hell – Ville
parties Nord et NE non
desservies
Touristique
93 552 KW/j
1 607 KW/j
Total
95 159 KW/j
Utilisation de l’énergie renouvelable non étudiée
Extension du réseau vers les RFT permet
l’électrification de toute la partie Nord de l’île
Tableau 27 : Analyse de l’accès à l’électricité
Ratio utilisé :
Consommation domestique : 3,5KW/ménage
Consommation touristique : 1KW/lit
Etat actuel
Production de déchets en 2010
Projet
Domestique
Touristique et
Observations
Total
autres secteurs
Décharges sauvages
Seulement 1/3 des ordures
ménagères produites sont
collectées par la Commune
et mises en décharge à
Amboanara et Madirokely
Système de collecte et de
décharge privé : cas des
hôteliers d’Andilana et
d’Ambatoloaka
-
-
Projet de la Commune (PIPM, AGETIPA) :
mise en place de bacs à ordures
43t/j
86t/j
129t/j
Projet PPIC :
renforcement des moyens de collecte et de
transfert
aménagement d’une décharge contrôlée
mise en place d’un système de gestion privé
Projet du PPIC non encore détaillé
Tableau 28 : Analyse de la gestion des déchets solides
Ratio utilisé :
Projet de la Commune vise surtout à
l’assainissement de la ville, les déchets
produits par le secteur tourisme ne sont pas
pris en compte
Production d’ordures ménagères : 0,4kg/hab./j
Autres déchets (commercial et touristique, municipal, institutionnel) : double de la quantité d’ordures ménagères
NB : Les déchets industriels et agricoles ainsi que les gravats sont recyclés
80
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3.5.3.2.2.
Sur densification de la frange littorale
La tendance actuelle va vers la perte ou la dégradation d’habitats naturels, notamment sur le littoral, due à :
l’urbanisation intense et anarchique du littoral, surtout à Hell – Ville et à Ambatoloaka où se concentrent
près de 75% de la population totale, cette urbanisation commence à atteindre l’arrière du littoral
entraînant le recul des zones de cultures,
le tourisme essentiellement balnéaire qui se répartit sur le long de la façade Ouest de l’île.
Les raisons qui expliquent cette tendance sont notamment (1) la concentration des infrastructures
administratives, économiques et sociales à Hell – Ville et Ambatoloaka, les parties Nord et Est de l’île
restent sous équipées et non accessibles, (2) la topographie (faible pente) et l’environnement plus
attrayant de la façade Ouest.
L’estimation du nombre d’emplois créés dans cette perspective de développement du tourisme à Nosy Be est
basée sur les hypothèses et les ratios suivants :
La main-d’œuvre locale a été formée et est qualifiée pour des services dans le tourisme de haut de
gamme. Cette condition est impérative pour éviter que la population locale ne soit pas uniquement
spectateur du développement de leur île. Néanmoins, une part de l’emploi créé nécessite l’immigration
d’autres personnes, notamment, pour les emplois d’encadrement.
Emploi direct dans l’hébergement : 1,525 emploi par chambre dont 90% emploi sur place et 10% emploi
d’encadrement.
Emploi direct dans les activités annexes : 0,9 emploi par chambre dont 80% emploi sur place et 20% dans
les autres zones.
Emploi indirect : 3,775 emploi par chambre dont 33% emploi local.
Outre la dégradation de l’environnement, la tendance actuelle a aussi pour conséquences des conflits fonciers
de plus en plus accentués, se traduisant par une compétition spatiale entre la ville, le tourisme et l’agriculture,
et par le phénomène de privatisation des plages.
En principe, le présent schéma d’aménagement touristique global ainsi que le plan d’urbanisme directeur de la
Commune de Nosy Be devraient endiguer ces problèmes et renverser cette tendance de sur densification de la
frange littorale.
Emploi pendant la phase d’investissement : 1,034 emploi par chambre dont 50% local
Catégorie
Emploi/chambre*
Emploi total**
Emploi sur place
d’emploi
Pour le cas du plan d’urbanisme directeur, l’amélioration de toutes les voies de communication à travers l’île
est la solution apportée pour délester les zones d’Andoany (Hell-Ville) et d’Ambatoloaka, en favorisant
l’implantation dans le Nord et à l’Est de Nosy Be.
Le schéma d’aménagement touristique global contribue en partie à ce principe, en installant des
aménagements touristiques dans les parties Nord (Befotaka, Amporaha) et Nord Est de l’île. En effet, ces
aménagements touristiques pourraient à terme drainer un certain nombre de la population et entraîner la
création d’activités socio-économiques annexes au tourisme.
Cependant, l’examen du schéma d’aménagement touristique de Nosy Be permet de constater que la majorité
des aménagements touristiques proposés se concentrent encore sur la façade Ouest de l’île. Cela pourrait être
expliqué par la topographie pentue de la zone orientale qui n’est pas propice aux installations touristiques. Le
tourisme à Nosy Be reste principalement balnéaire malgré un début de développement de l’écotourisme (Nosy
Sakatia et zone de Lokobe). Les projets de création de musée sur l’histoire et la culture, de centre
d’interprétation au CNRO sont des aménagements touristiques secondaires qui permettent de diversifier
l’offre touristique à Nosy Be.
3.5.3.2.3
Emploi direct dans les activités annexes : restauration, activités récréatives et culturelles, les services de
proximité…
Emploi indirect tel que l’agriculture, l’artisanat, l’industrie, le commerce et les transports non aériens
Emploi
pendant
la
période d’investissement
1,034
1100
550
Emploi direct
l’hébergement
1,525
1621
1459
Emploi direct dans les
activités annexes
0,9
957
756
Emploi indirect
3,775
4013
1324
dans
Total emploi crée sur place (hors travaux)
3539
Table 29 : Estimation du nombre d’emplois créés
* Source : Projet tourisme à Madagascar, Groupe Huit-Dirasset-Aura (1992)
** Schéma d’aménagement : 1063 chambres nouvellement aménagées
Intégration des populations au développement touristique
L’intégration des populations au développement du tourisme se fait par la création d’emploi, par
l’augmentation des demandes de produits artisanaux et de pêche.
Développement de l’artisanat
Dans la structure des dépenses touristiques, la part attribuée à l’achat des objets artisanaux varie de 9,9% à
30,5% suivant le type de séjour : séjour d’affaires, séjour organisé ou séjour libre (Source : Projet tourisme à
Madagascar, Groupe Huit-Dirasset-Aura ,1992). De ce fait, si le nombre de touristes s’accroît, comme il est
prévu dans le schéma d’aménagement touristique, alors les demandes en objets artisanaux augmentent
également. Cependant, un encadrement des artisans est nécessaire pour qu’ils organisent la filière et aussi,
pour qu’ils assurent la qualité de leurs produits. L’appui à l’artisanat fait déjà partie des priorités du PPIC à
Nosy Be.
Création d’emploi
Le développement touristique, induit par le schéma d’aménagement proposé, génère des emplois tant pendant
la période d’investissement que d’exploitation.
Pendant la phase d’exploitation, les emplois créés par l’industrie du tourisme sont de trois ordres :
Emploi direct dans l’hébergement
81
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Accroissement des demandes en produits de la pêche
Les travaux de C. Guestault, BIT/INTH sur 1000 touristes, en Projet Tourisme à Madagascar, ont montré que
les besoins quotidiens en fruits de mer sont de 0,104 kg/personne/j pour les poissons et 0,071kg/personne/j
pour les crustacés. Avec l’objectif de 90-100 000 touristes/an, les besoins sont énormes et représentent des
opportunités de revenu conséquent pour la population locale, dont une grande partie pratique la pêche
traditionnelle (il y 5 fois plus de pêcheurs que d’artisans à Nosy Be d’après les études de Techsult, 2005).
Malheureusement, dans le cadre du PPIC, le volet appui à la pêche traditionnelle n’est pas prévu.
3.5.3.2.5
Inflation et dépendance accrue avec la grande terre
Actuellement, Nosy Be est déjà dépendant de la Grande Terre pour l’approvisionnement en denrées
alimentaires, notamment pour les légumes et les fruits. C’est la raison pour laquelle les prix sur le marché sont
si élevés (20 à 25% du coût est imputé au frais de transport, d’après l’étude de Techsult). Les paysans
pratiquent quand même la culture de riz, mais la production ne peut pas combler les besoins.
Avec le développement du tourisme, les demandes vont inévitablement s’accroître et accentuer l’inflation
ainsi que la dépendance de l’île avec la grande terre. Etant donné que les activités agricoles à Nosy Be sont
surtout orientées vers les cultures de rente et industrielle et que, à part l’élevage de zébu, l’élevage est
relativement peu pratiqué par les paysans, l’alternative de développer l’agriculture locale pour accompagner
celui du tourisme semble difficile sans une réorientation des activités économiques de la population locale
ainsi qu’un encadrement technique. Une étude plus approfondie relative à la possibilité de conversion ou de
diversification des activités agricoles de Nosy Be devrait être menée en considérant les besoins futurs du
tourisme, les problèmes fonciers, l’opportunité de cette option tant pour les paysans que pour les hôteliers.
L’incidence économique devrait également être évaluée à l’échelle nationale vu le volume des besoins (cf.
Tableau infra), mais aussi par le fait que cette conversion ou cette diversification pourrait affecter la culture
de rente, qui est principalement destinée à l’exportation.
Denrées
Viande :
- Zébu
- Mouton
- Porc
Volaille
Poisson
Crustacés
Légumes
Beurre
Margarine
Huile
Boissons hygiéniques
Eau minérale
Riz
Lait
Pêcheurs près de Nosy Sakatia
3.5.3.2.4
Adéquation des projections de croissance du tourisme et d’augmentation de la capacité
d’hébergement avec le plan social
Le Schéma d’aménagement proposé est une représentation physique des sites à vocation touristique. Aucune
disposition particulière relative à la prévention des IST et du VIH/SIDA n’est proposée. Néanmoins, la
requalification de la zone d’Ambatoloaka et de Madirokely, où le phénomène de prostitution et de tourisme
sexuel est le plus flagrant, pourrait assainir ces quartiers. Accompagnés de contrôles fiscal et administratif
plus sévères, ce phénomène pourrait être contenu, en effet, la prostitution et le tourisme sexuel concernent
principalement le secteur informel. Cet aspect revêt un intérêt primordial pour le développement touristique
escompté du fait que la prostitution, le tourisme sexuel, les IST et le VIH/SIDA sont autant d’arguments pour
entacher la renommée de la destination.
Besoins/touriste/jour (kg)*
Besoin total en 2010 (tonnes)
0,071
0,043
0,107
0,245
0,104
0,071
1
0,04
0,025
0,01
1,51
1
0,048
0,25
49,7
30,1
74,9
171,5
72,8
49,7
700
28
17,5
7
1057
700
33,6
175
Hypothèses :
Nombre de touristes / an : 100 000
Séjour moyen : 7 jours
* Source : Travaux de C. Guestault, BIT/INTH, in Projet tourisme à Madagascar
Tableau 30 : Besoins en denrées alimentaires des touristes en 2010
NB : À cette quantité s’ajoutent les besoins de la population locale.
82
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3.5.4.2 RECOMMANDATIONS RELATIVES AUX ZONES ENVIRONNEMENTALEMENT
SENSIBLES
3.5.4 RECOMMANDATIONS ENVIRONNEMENTALES
La présente section est une revue des recommandations environnementales et sociales relative au schéma
d’aménagement touristique. Celles ci ont été déjà énumérées au fur et à mesure dans la partie sur les impacts.
Les recommandations qui suivent concernent les zones d’aménagement touristique qui présentent des
sensibilités environnementales et sociales :
Pour la zone à forte densité de population : limiter les aménagements touristiques à la requalification de
l’existant, à l’organisation de circuit touristique ou à la mise en place de musée culturel ou tout autre
aménagement non dévoreur d’espace. Ceci devrait être intégré lors de la mise en place d’un plan
d’urbanisme détaillé de ces zones. Cette compétence revient à la Commune lors de la délivrance de
permis de construire.
Pour les zones à forte sensibilité écologique : la réalisation d’une étude d’impact environnemental
conformément au décret MECIE est un impératif avant toute implantation. Celle ci revient au promoteur
mais la surveillance et le suivi sont la responsabilité de l’ONE et de la cellule environnementale du
Ministère du tourisme, puis éventuellement de l’administration locale.
Pour les zones de conservation : interdire tout aménagement touristique et toute implantation humaine
(mesure à prendre en compte dans l’aménagement du territoire), contrôler et encadrer les activités
touristiques telles que les excursions et les plongées sous marines.
3.5.4.1 RECOMMANDATIONS GENERALES
Dans le projet PPIC ou autres projets oeuvrant à Nosy Be, les rubriques suivants devraient être prévus :
la formation de la main-d’œuvre locale,
l’extension du réseau d’adduction en eau potable,
la mise en place d’un système de gestion des déchets solides à l’échelle de l’île,
l’étude de la possibilité de l’utilisation de l’énergie renouvelable,
l’étude approfondie sur les possibilités de répondre aux besoins en denrées alimentaires générés par
l’accroissement de la population d’une part, et par l’industrie du tourisme d’autre part.
L’énergie solaire était utilisée pour le chauffage de l’eau l’ Eco-Village d’Ambatozanavy
Snorkeling à Nosy Tanikely
83
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3.6
Entrer dans le cadre de la nouvelle loi (n°62-006) autorisant l’acquisition d’un terrain privé
par un investisseur étranger à condition que l’investissement soit de 500.000 USD minimum,
sur une surface d’au moins 2,5 hectares, et s’accompagne d’un programme détaillé validé par
le Ministère et contractuel.
Ces contraintes sont lourdes et posent différents problèmes dans leur application. En
particulier, le montant d’investissement minimum est élevé, d’autant plus qu’aucune
contrepartie fiscale n’existe à ce jour, et cette somme doit être versée sur un compte bancaire
malgache avant de faire la demande de terrain.
A notre connaissance, à ce jour, aucun investisseur touristique n’a pu bénéficier de cette
nouvelle loi.
LES PREALABLES A UN DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
VOLONTARISTE
3.6.1 LES CONDITIONS PREALABLES
3.6.1.1. LA FACILITE D’ACCES A L’INFORMATION, LE « GUICHET UNIQUE »
Investisseurs et opérateurs apprécient d’avoir un interlocuteur unique en mesure de leur fournir rapidement
toutes les informations nécessaires, qu’elles soient stratégiques (plan directeur national, projets en cours
d’étude ou de développement), techniques (études de faisabilité) ou financières (coût d’achat des terrains,
business plans).
•
Madagascar est entrée dans cette logique avec le GUIDE (Guichet Unique des Investissements et de
Développement de l’Entreprise) du Ministère de l’Industrialisation du Commerce et du Développement du
Secteur Privé, qui assiste l’investisseur dans certains domaines (propriété foncière, visas, permis de
travail,…).
La durée des baux emphytéotiques pratiquée – 15 à 20 ans en moyenne – est insuffisante au regard
des montants d’investissements nécessaires (en particulier si l’investisseur doit prendre en charge les
infrastructures de base : routes, eau,…) et des conditions de rentabilité propres à l’hôtellerie qui
impliquent d’avoir une vision à 20 ou 30 ans.
De nombreux pays touristiques émergents proposent des baux de 70 à 99 ans.
Le Plan Directeur du Tourisme propose d’aller plus loin avec la création d’une nouvelle structure, le TIROM
(Tourism Investors’ Relations Office Madagascar) dont la mission serait de répondre à toutes les questions
liées aux investissements dans le tourisme, de coordonner les investissements touristiques à Madagascar et de
représenter le pays à l’étranger – cf les détails en Annexes.
3.6.1.2 LES CONDITIONS FONCIERES
Les statuts fonciers doivent être clairs et ne comporter absolument aucun risque. Au-delà de cela, de
nombreux pays touristiques émergents n’hésitent pas à donner les terrains à bâtir aux développeurs, ou à les
leur vendre à des prix symboliques.
Le foncier est aujourd’hui un handicap majeur pour les opérations d’aménagement à Madagascar :
•
Le Service des Domaines possède les terrains dits domaniaux, c’est-à-dire qui ne sont ni privés, ni du
Domaine Privé National. Il instruit les demandes émanant des investisseurs, et le Service
Topographique réalise un plan de repérage sur les terrains objets des demandes. Les étapes pour
l’acquisition ou la location d’un terrain - demande, reconnaissance/apurement, titrage, bornage – sont
longues et complexes, et l’accès à une information juste semble difficile.
•
Le droit coutumier (traditionnellement, la terre appartient aux ancêtres) est également source de
difficulté : il est compliqué pour un investisseur étranger d’avoir connaissance des droits qui
s’exercent sur le terrain qu’il convoite, et encore plus d’avoir à traiter avec le Fokontany (chef de
quartier).
Des touristes prennent le déjeuner au restaurant de l’hôtel Vanila.
•
3.6.1.3 L’ACCESSIBILITE, EN PARTICULIER AERIENNE
Investisseurs et opérateurs veulent l’assurance que les touristes pourront arriver dans les hébergements
facilement, dans de bonnes conditions et pour un prix raisonnable par rapport au coût des prestations
terrestres.
L’accession à la propriété foncière par les étrangers relève du parcours du combattant. Un investisseur
étranger a trois possibilités :
Se contenter d’une location, ce qui n’est pas satisfaisant pour de gros investisseurs.
S’associer à un Malgache (de nationalité malgache depuis 2 générations), ce qui a donné lieu
par le passé à des expériences rocambolesques et a échaudé les investisseurs internationaux.
Des négociations aériennes semblent en cours, qui aboutiront probablement à une ouverture plus importante
du ciel.
84
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•
•
3.6.1.4. LES INFRASTRUCTURES DE BASE
Généralement les investisseurs prennent en charge l’intégralité des infrastructures in site (routes, eau,
électricité, assainissement, traitement des déchets solides et liquides, téléphonie), mais ne financent pas la
partie hors site. Ils veulent donc, avant d’investir le premier sou, avoir l’assurance que les travaux hors site
seront réalisés par le Public dans des conditions (dimensionnement des réseaux) et des délais compatibles
avec leurs projets.
•
•
•
•
•
Jusqu’à maintenant, cette logique n’a pas été de mise à Madagascar. Les investisseurs et opérateurs sont
souvent contraints de créer et d’entretenir eux-mêmes les infrastructures dont ils ont besoin, pistes et réseaux
divers. Plus encore, ils se voient également obligés de s’occuper de formation et de structures de soins
médicaux d’urgence.
créer et introduire une identité organisationnelle
développer et produire du matériel de promotion de base (brochures, cartes, posters pour
l’étranger)
préparer et conduire des activités de relations publiques et de marketing à l’étranger
planifier et mettre en oeuvre des campagnes de sensibilisation dans le pays
encourager et diriger les efforts communs de distribution
promouvoir et coordonner les opportunités et les activités d’investissement
représenter le pays dans les salons internationaux
Pour le moment, les moyens de l’ONTM sont limités : pour 2005, le budget de l’ONMT est de 600 millions
Ar (budget de fonctionnement inclus).
Pour avoir une action signification, ses ressources financières devront progresser dans les années à venir. Tout
d’abord, la vignette touristique (répartie entre ONMT et ORT) qui ne rapporte qu’environ 400 millions Ar
devrait rapporter davantage : une dizaine d’inspecteurs du Ministère du Tourisme devraient être sur le terrain
dès mars 2005 afin de contrôler que la réglementation relative à la vignette est correctement appliquée et que
les sommes dues sont effectivement versées. Par ailleurs, l’ONTM a engagé des négociations afin qu’une
partie des taxes d’aéroport lui soient reversées.
3.6.1.5 LES INCITATIONS FISCALES
Les investisseurs sont d’âpres négociateurs et le fait est que de nombreux pays touristiques émergents
accordent des mesures attractives, dans le cadre d’un code des investissements ou de manière plus ponctuelle,
relatives notamment à l’impôt sur les bénéfices, les taxes sur les importations, la TVA.
Les Offices Régionaux du Tourisme (ORT) ont pour mission la promotion des destinations régionales.
L’ORT de Nosy Be a été créé en novembre 2003, mais n’a pas véritablement commencé à travailler, par
manque de moyens selon son Directeur. Les opérateurs doutent de l’intérêt de l’ORT : les cotisations des 85
membres qui étaient supposées se monter à 2,4 Millions Ar en 2004 n’ont été dans les faits que de 800.000
Ar. La part de 40% de la vignette touristique qui doit en principe être reversée par le Trésor à l’ORT ne l’est
pas encore. Le directeur lui-même ne reçoit pas son salaire, il travaille avec un ordinateur financé par le
SCAC/Coopération française, mais son bureau n’est pas encore construit. Les projet de l’ORT de Nosy Be
sont donc limités : réalisation d’un annuaire avec l’aide du SCAC, et d’un portail Web présentant l’offre de
l’île.
La situation à Madagascar est décrite dans le Plan Directeur du Tourisme : « Une loi progressiste sur
l’investissement a été passée en 1989: la Loi N° 89.026 du 29 décembre 1989 relative au Code des
Investissements et fixant une garantie générale des investissements à Madagascar. Cette loi simplifiait la
procédure des projets d’investissement. Elle comprenait aussi un programme d’avantages fiscaux pour les
investissements dans le tourisme (Agrément au code des investissements) qui a été aboli en 1991. Ce qui fait
qu’à présent l’investissement dans le tourisme ne bénéficie d’aucun avantage fiscal. La loi elle-même a été
abolie en 1996 (Loi N° 96.015, 2 août 1996). Depuis, la législation ainsi que la situation sociopolitique sont
incertaines. Des chiffres fiables sur le taux de croissance, le nombre de touristes et le taux d’occupation des
hôtels ne sont pratiquement pas disponibles et il est difficile de calculer le succès des projets
d’investissement. »
Dans le cas de Nosy Be, il s’agit de créer une nouvelle marque de destination et de la faire exister sur les
marchés émetteurs.
L’absence de code des investissements touristiques à Madagascar est une faiblesse évidente par rapport à
d’autres pays touristiques émergents.
Une série de mesures incitatives est proposée dans le Plan Directeur du Tourisme – cf. détails en Annexes.
Les possibilités de partenariat avec les autres destinations de l‘Océan Indien en matière de communication
sont probablement à étudier de près.
3.6.1.7 LES FINANCEMENTS
3.6.1.6 LA PROMOTION
Aujourd’hui, le système bancaire de Madagascar ne permet pas de trouver les financements nécessaires (taux
théoriques de 18 à 22%, réels de près de 2 fois supérieurs, durées courtes, garanties…).
Les tour operators et les chaînes hôtelières prennent en charge la promotion de leurs produits, mais
considèrent comme indispensables les actions de communication d’image des destinations, via les offices
nationaux du tourisme.
Il faudrait constituer des fonds d’investissement pour les murs d’hôtels, assouplir les conditions de
financement et ouvrir par exemple les réserves obligatoires des compagnies d’assurance.
Le système de promotion de la destination Madagascar est en train d’être mis en place.
Selon le Plan Directeur du Tourisme, l’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM) devra
désormais assurer « le suivi des règlements et des lignes directrices conçues par le Ministère du Tourisme »,
et assurer notamment les actions de promotion :
• communiquer les directives générales de promotion et de marketing aux industries liées au tourisme
La réussite du projet de développement touristique de Nosy Be est en bonne partie dépendante de
l’évolution de chacune de ces conditions, dans le contexte de développement touristique national.
85
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Les principaux atouts de Nosy Be et des îles alentour en tant que destination touristique sont évidemment les
plages, les récifs coralliens et les sites naturels préservés au premier rang desquels la réserve de Lokobe.
Naturellement, le développement touristique sera donc axé principalement sur le tourisme balnéaire et sur le
tourisme de nature. Ces deux types de tourisme seront les locomotives de la destination, mais ne sont
certainement pas exclusifs :
• Le tourisme balnéaire sera associé au tourisme sportif, avec les activités nautiques, le snorkeling et la
plongée.
• Le tourisme de nature sera également associé au tourisme sportif, avec la randonnée notamment.
• Il pourra aussi être décliné en écotourisme.
• Le tourisme de découverte alliera la visite des sites naturels, que ce soit des plages préservées ou des
sites pour l’observation des paysages, de la faune et de la flore, au tourisme culturel et patrimonial.
• Le tourisme d’affaires, lié directement à l’économie locale, sera limité.
3.6.2 LES DIFFERENTS TYPES DE TOURISME A DEVELOPPER
Le choix d’un modèle de développement touristique et des formes de tourisme dépend à la fois de la vision
stratégique et des ambitions définies par les acteurs concernés - autorités nationales et locales et opérateurs et
investisseurs privés – et des potentialités de développement d’une destination.
Dans le cas de Nosy Be, les différents acteurs et l’équipe de consultants ont travaillé dans l’optique d’un plan
de développement d’un tourisme durable axé sur le tourisme balnéaire, le tourisme de nature et l’écotourisme.
Afin que les objectifs de développement proposés soient clairs, nous présentons rapidement ces concepts.
Le tourisme durable est défini par l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) comme « toute forme de
développement, aménagement ou activité touristique qui respecte et préserve à long terme les ressources
naturelles, culturelles et sociales, et contribue de manière positive et équitable au développement économique
et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent ou séjournent sur ces espaces ». Il ne s’agit donc
pas d’une forme de tourisme, mais d’une préoccupation dans l’aménagement touristique.
A Nosy Be, le tourisme balnéaire est parfois appréhendé de manière négative parce que perçu comme un
tourisme « de masse ». Compte tenu du nombre modeste de lits à Nosy Be, existants et même projetés, des
surfaces disponibles sur le littoral, et des faibles concentrations (nombre de lits à l’hectare), existantes ou
projetées, il est impropre de parler de tourisme de masse : Nosy Be n’a rien de comparable avec la Grande
Canarie, la Costa del Sol ou la Grande-Motte, qui connaissent une très forte urbanisation et une surfréquentation de tous les espaces.
Afin d’éviter cet écueil, le Plan de Développement Touristique Durable de Nosy Be tient compte des
capacités de charge de chaque site d’hébergement ou d’activités, limitant ainsi les impacts négatifs sur
l’environnement.
Cette notion n’est pas nouvelle : les développements touristiques réalisés dans les années 1960 à 1980 n’ont
évidemment pas été conçus pour ne pas durer, mais durant ces dernières décennies, la sensibilité à
l’environnement et aux questions sociologiques s’est accrue, et les modèles d’aménagement ont évolué
(probablement, l’aménagement des Canaries serait-il complètement différent aujourd’hui).
La « durabilité » suppose un équilibre entre :
• La dimension économique, qui est la condition sine qua non. Si les entreprises touristiques ne sont pas
viables sur le plan économique, c’est-à-dire si le montage financier ne permet pas une rentabilité
normale des capitaux investis, et si l’exploitation n’est pas durablement bénéficiaire, l’aventure s’arrête
là. Cette dimension intègre évidemment l’existence d’une demande suffisante, durable (et pas
seulement suivant un effet de mode) et solvable. Il faut maximiser la part de dépenses touristiques
effectuées localement, tout en s’appuyant sur le savoir-faire des opérateurs internationaux, en particulier
des chaînes hôtelières.
• La protection et la valorisation de l’environnement, qui pose les problèmes de capacité de charge
d’un site et d’arbitrage entre les diverses utilisations de ressources rares comme l’eau (entre
l’agriculture, le tourisme et les besoins domestiques). Cette dimension intègre les problèmes
d’aménagement et de réglementation de l’occupation du sol, de la protection du foncier et de la
constitution de réserves (cf. les lois Littoral et Montagne en France), du traitement et du recyclage des
déchets solides et liquides, de l’intégration architecturale et de l’utilisation de matériaux locaux.
• La dimensions sociale, qui intègre la notion de retombées pour les populations locales dont il faut
optimiser les aspects positifs (emplois et donc nécessité de formation, amélioration du cadre de vie des
habitants depuis les aménagements urbains jusqu’aux équipements de loisirs, …) et limiter les effets
négatifs (tourisme sexuel, atteintes aux cultures locales, augmentation du niveau des prix,…).
• La dimension spirituelle, qui est une composante très importante, surtout à Madagascar, pour créer
une destination touristique qui s’appuie sur l’histoire et les croyances spirituelles du pays.
Les termes de « tourisme de nature » ou « écotourisme » sont beaucoup utilisés à Madagascar, mais pas
toujours à bon escient.
Le tourisme de nature est défini par l’OMT comme une « forme de tourisme dans laquelle la motivation
principale est l’observation et l’appréciation de la nature ». Il se traduit par des produits pour des marchés.
Le plus souvent, ces produits sont « libres » et gratuits (randonnée, bird watching,…), mais il existe
également des produits vendus par des tour operators (randonnée guidée avec bivouacs et portage des bagages
par exemple). Le fait de payer suppose un service rendu et la possibilité de voir des choses exceptionnelles :
ce peut être une "scenic route", un parc national avec paysages, faune ou flore exceptionnels,… L’essentiel
des produits sont des parcs nationaux (Galapagos, grande barrière de Corail en Australie, parcs nationaux en
Afrique de l’Est et Australe).
Le patrimoine de la région de Nosy Be est essentiellement riche en paysages et flore, et peu en faune
spectaculaire et facilement visible, ce qui conduit certains opérateurs à mettre en scène les animaux (en
attirant les lémuriens avec de la nourriture) avec un aspect zoo qui peut choquer mais qui est compréhensible
au regard des exigences de la clientèle.
Les aménagements touristiques peuvent donc être pensés dans une optique de développement durable
quelle que soit le type de tourisme, balnéaire, de nature ou autre.
L’écotourisme, notion beaucoup débattue, peut être défini comme « une forme de voyage responsable dans
les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales »
(selon la Société Internationale d’Ecotourisme – TIES).
86
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
D’un point de vue marketing, aujourd’hui le tourisme de nature est un marché à part entière et en
expansion, tandis que l’écotourisme représente une « niche », c’est-à-dire un segment de marché très
marginal en termes de flux et de chiffre d’affaires, qui s’inscrit toutefois dans les nouvelles tendances
de consommation des marchés touristiques émetteurs d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australie.
L’écotourisme est, en fait, le segment touristique qui grandit le plus rapidement (en pourcentage) et qui
a aidé le plus à améliorer les conditions de vie des communautés locales.
L’écotourisme s’inscrit donc dans une démarche de développement touristique durable et se distingue
du tourisme de nature par son côté militant sur les aspects environnementaux et sociaux.
De manière plus détaillée, l’écotourisme :
• Rassemble toutes les formes de tourisme axées sur la nature et dans lesquelles la motivation du
tourisme est d’observer et d’apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles qui règnent dans les
zones naturelles.
• Comporte une part d’éducation et d’interprétation.
• Est généralement, mais pas exclusivement, consommé par des groupes restreints, par de petites
entreprises locales spécialisées, ou bien par des opérateurs étrangers de dimensions variables.
• Limite les retombées négatives sur l’environnement naturel et socioculturel.
• Favorise la protection des zones naturelles :
o En procurant des avantages économiques aux communautés d’accueil, aux organismes et aux
administrations qui veillent à la préservation des zones naturelles.
o En créant des emplois et des sources de revenus pour les populations locales.
o En faisant davantage prendre conscience aux habitants locaux comme aux touristes de la
nécessité de préserver le capital naturel et culturel.
Actuellement, il n’existe pas d’équipements écotouristiques à Nosy Be. L’écotourisme, tel qu’il est défini
dans ses principes (des équipements soucieux de l’environnement, des bénéfices directs pour la protection de
l’environnement, l’amélioration du cadre de vie de la population locale de façon souvent intangible) n’est pas
la même chose que le tourisme de nature. Les équipements existants à Nosy Be aujourd’hui sont typiques du
tourisme de nature. En fait, beaucoup des équipements que Madagascar possède aujourd’hui sont semblables
aux équipements de tourisme de nature que l’Afrique a développés il y a quelques années. Cependant,
Madagascar bénéficie d’un potentiel fascinant d’exploration du patrimoine naturel, grâce à l’intégration des
habitats convergents et à la grande diversité de ses espèces animales rares et exotiques, qui se trouvent
souvent proches les unes des autres. Beaucoup de possibilités s’offrent à elle pour développer des produits
touristiques en plus des produits classiques d’observation de la faune existant sur le continent africain.
La gamme de produits écotouristiques est très large. Les types principaux d’activités programmées sont :
• Randonnée guidée ou en liberté.
• Découverte du patrimoine culturel.
• Découverte de civilisations, de traditions culturelles et gastronomiques.
• Observation de la faune : grands animaux, oiseaux, cétacés…
• Découverte de la flore endémique et de la biodiversité.
• Géologie, volcanisme.
Développer un modèle fort de parcs nationaux fondé sur les principes de l’écotourisme implique pour
Madagascar de relever un certain nombre de défis :
Les principaux pays émetteurs pour les produits écotouristiques (écotourisme international) :
Générer des retombées économiques positives à court terme
Assurer des bénéfices substantiels à long terme grâce aux investissements dans le tourisme de nature et
l’écotourisme
Optimiser les infrastructures touristiques existantes et identifier les infrastructures nouvelles qui
répondront aux attentes des clientèles cibles
Créer des expériences uniques fondées sur la biodiversité et le patrimoine culturel de Madagascar
Développer des produits susceptibles de répondre aux attentes des différentes clientèles
Valoriser les potentiels des différentes zones de Madagascar
Développer une industrie touristique qui participe aux objectifs à court terme et à long terme de la
conservation de la biodiversité
Pour réussir un développement touristique fondé sur des produits d’observation de la faune et de la flore et de
découverte de la culture locale, le plan de développement global mis en œuvre doit cibler les marchés
internationaux du tourisme de nature et de l’écotourisme. Madagascar a l’avantage d’intéresser d’ores et déjà
plusieurs tour operators écotouristiques internationaux connus (International Expeditions, Ecoresorts
International, etc) qui souhaitent inclure Madagascar comme destination safari dans leur offre.
87
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Capacité hôtelière
3.6.3 LES OBJECTIFS MARKETING ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
TOURISTIQUE
Objectif de
développement
Nosy Be est la première destination balnéaire de Madagascar : la plage, la plongée et les activités
nautiques sont la première motivation pour le choix de l’île, que ce soit en séjour ou en combiné après une
première partie de séjour sur la Grande Terre.
Fréquentation actuelle
Dans les perspectives nationales de développement touristiques, Nosy Be est l’étape finale du circuit Nord, tel
que défini dans le Plan Directeur du Tourisme : Iles du Paradis et la Côte des épices - Antananarivo - Antalaha Sambava - Antsiranana - Nosy Be – Antananarivo.
Objectif de fréquentation
Nosy Be n’est pas l’un des principaux sites de tourisme de nature de Madagascar. En revanche, ses paysages,
son patrimoine culturel et ses richesses naturelles faunistiques et floristiques sont autant d’opportunités qui lui
permettent de n’être pas une destination balnéaire pure, mais une destination alliant les plaisirs de la
plage, du monde sous-marin, de la nature et de la découverte culturelle et patrimoniale. Nosy Be doit
conserver ce positionnement et développer des produits complémentaires au tourisme balnéaire, tels que des
produits écotouristiques, sportifs et de découverte du patrimoine culturel.
Marchés cibles
Segmentation des
marchés
Positionnement
3.6.3.1. LES CLIENTELES TOURISTIQUES POTENTIELLES
Nosy Be peut attirer trois types de clientèles :
1. Les clientèles qui choisissent Nosy Be comme destination principale pour un tourisme balnéaire et de
découverte
Tableau 32 : Ile de La Réunion (Source : base de données Détente Consultants)
Ce sont les mêmes clientèles que celles de l’île Maurice ou de La Réunion. Il est donc intéressant d’analyser les
caractéristiques de ces deux concurrents directs, ainsi que leurs marchés cibles et leurs objectifs de
développement.
Capacité hôtelière
Objectif de développement
Fréquentation actuelle
Objectif de fréquentation
Marchés cibles
Positionnement
65 hôtels classés, de 200 chambres maximum
2.900 chambres
2.000 à 2.500 chambres à vocation balnéaire supplémentaires :
notamment 2 à 4 resorts de 3 ou 4 étoiles
800 à 1.000 chambres à vocation nature
800 à 1.000 chambres à vocation affaires
432.000 touristes en 2003 (en stagnation depuis 3 ou 4 ans)
Dont 80% de Français, 6% de Mauriciens, 5% d’autres Européens
(Allemands, Belges, Suisse)
600.000 touristes en 2010, 1 million en 2020
D’où la nécessité absolue de pénétrer de nouveaux marchés européens et
de diversifier le produit
Marchés prioritaires : Allemagne, Belgique, Suisse, Italie, GrandeBretagne
Marchés régionaux : Maurice
Marchés d’opportunité : Europe (Espagne en particulier), Afrique du
Sud, Afrique de l’Est, Inde, Chine (liens ethniques ou coopérations)
Seniors
Randonneurs, touristes nature
En France, Belgique et Suisse : « l’île intense »
Autres marchés de conquêtes : stratégies produits autour de la randonnées
et des activités de pleine nature
2. Les clientèles en combiné qui viennent à Madagascar pour un circuit, du tourisme de nature,
sportif, de découverte ou de l’écotourisme et viennent à Nosy Be pour la deuxième partie de leur
séjour
101 hôtels (début 2005)
10.500 chambres
2/3 des hôtels sont en 4 ou 5 étoiles
3.000 chambres supplémentaires à court terme
Développement des hôtels 3 étoiles
702.000 touristes en 2003 (+3%)
Dont 28,5% de Français, 13,6% de Réunionnais, 13% de Britanniques, 6,5%de
Sud-Africains, 5,7% d’Italiens
1 million de touristes à 15 ans
Marchés prioritaires : France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Afrique du Sud,
La Réunion
Marchés secondaires : Suisse, Autriche, Espagne, Pays-Bas, USA, Australie,
Inde, Danemark
Marchés émergents : Europe de l’Est, EAU, Arabie Saudite, Japon, Singapour,
Brésil, Argentine
Assurer une cohérence entre le positionnement jusque ici haut de gamme et le
développement de produits moyenne gamme à prix réduits
L’analyse de ces clientèles a été réalisée dans le cadre du Plan Directeur du Tourisme, dont voici un
extrait synthétisé (cf. annexes) :
• La France est et restera le marché émetteur principal de Madagascar pour les années à venir.
• Les autres pays d’Europe qui pourraient être d’importants marchés émetteurs dans les
années à venir sont principalement francophones (Suisse, Luxembourg, Belgique).
• L’Allemagne et les pays parlant allemand (la Suisse, l’Autriche) constituent un potentiel
important pour Madagascar.
• Le marché italien pourrait se développer en marché émetteur puissant à l’avenir.
• Madagascar devrait être promue en Afrique du Sud surtout comme une destination proche
pour séjours de courte durée.
• A cause des prix aériens élevés, le marché asiatique est limité au Japon, et jusqu’à un certain
point, à Singapour.
Tableau 31 : Ile Maurice (Source : base de données Détente Consultants)
88
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Ces clientèles acceptent des hébergements peu qualitatifs s’ils renforcent le côté authentique de l’expérience,
comme le bivouac ou le logement chez l’habitant, mais sur une courte durée seulement, et recherchent un
hébergement diversifié, combinant par exemple bivouac et hôtel de bon niveau.
Le développement de cette niche de marché va de pair avec la tendance « nature » actuelle des pays
occidentaux : exigence d’une nature mieux préservée depuis les années 1980, demande croissante de produits
sportifs et découverte de loisirs et de tourisme liés à la nature, y compris des produits plus spécialisés comme la
vision de la faune, la découverte d’une réserve avec un guide,…
3. Les clientèles qui recherchent un produit écotouristique
Il n’existe pas à l’heure actuelle à Madagascar de véritable offre écotouristique. En développant ce type de
produit, Nosy Be peut prendre une avance concurrentielle importante sur cette niche, même si l’île n’est pas
aujourd’hui positionnée comme l’un des principaux sites de tourisme de nature.
L’analyse des marchés émetteurs montre que les produits d’écotourisme n’attirent pas une clientèle identifiée
unique, mais plusieurs types de clientèles : sportifs, passionnés de nature, backpackers, familles, jeunes,
seniors,… Tout chiffrage de cette demande serait donc hasardeux.
Les clientèles tourisme de nature sont en revanche mieux connues : la demande mondiale est en forte
croissance, avec actuellement 7% des flux touristiques mondiaux, avec un taux de croissance de 10 à 20 % par
an.
3.6.3.2. LES MARCHES CIBLES
Les marchés cibles pour Nosy Be sont les suivants :
Les consommateurs de produits écotouristiques sont amateurs de nature, curieux, ouverts, à la recherche de
découverte, désireux de consommer différemment voire à la recherche de nouvelles façons de voyager.
En dehors des passionnés, la plupart des écotouristes recherchent des séjours regroupant des activités diverses,
plutôt que des séjours spécialisés dans l’observation d’une espèce, d’un écosystème, d’un site ou d’une activité
en particulier.
Ils sont prêts à payer plus que pour un séjour touristique classique pour une “expérience touristique de qualité”,
originale et exotique, qui leur permet d’apprendre sur la nature, les cultures.
Stratégie de
marché
Marchés
naturels
Marchés cibles
Objectif de
répartition
France
36%
Italie
36%
Afrique du Sud
La Réunion
Marchés de
conquête
15%
Allemagne
Royaume-Uni
Suisse
Commentaires
Marchés actuels à développer
Séjours et combinés avec les produits
nature de Madagascar
Proximité à exploiter
Séjours, combinés et courts séjours
Potentialités de croissance fortes
10%
Intérêt pour la complémentarité entre
activités balnéaires et nature
Séjours et combinés
Belgique
A défricher à moyen / long terme
Reste de l’Europe
Etats-Unis
2%
Marchés
d’opportunité
Tourisme national
Tableau 33 : Les marchés cibles pour Nosy Be
Jungle Village à Ampasipohy
89
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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1%
En fonction d’opportunités aérienne,
commerciale, d’extension d’un marché
prioritaire, coopération,…
Problème du coût pour la clientèle
d’agrément
Tourisme d’affaires lié à l’économie locale
donc limité
Les couples produits-marchés sont les suivants :
Clientèles
Attentes principales
requalification hôtelière (incitations fiscales pour encourager les hôteliers à améliorer leurs produits,
particulièrement en termes de service)
Hébergements recherchés
Plage, plongée, snorkeling,
pêche au gros
Séjours
balnéaire +
découverte
Découverte de la nature et de la
culture
Séjours
balnéaires en
combiné
Plage, plongée, snorkeling,
pêche au gros
Repos, détente
Découverte de la nature et de la
culture
Plage, snorkeling
Backpackers
Affaires
Contact avec la population
locale
De nouveaux aménagements peuvent être développés sur les sites prioritaires suivants :
• Les RFT :
• Sakatia (11,7 ha)
• Befotaka / Ampasindava (18,7 ha)
• Amporaha (13,5 ha)
• Les opportunités foncières de la SIRAMA :
• Orangéa (30 ha)
• Kalampo / Befotaka (212 ha)
• Presqu’île d’Andilana
Français, Italiens
principalement
Hôtels ou écolodges de 2 à
4 étoiles sur la plage
Autres Européens et
Africains du Sud
Hôtels confortables et bien
équipés (piscine, télévision,…)
Repos après un circuit ou un
séjour nature ou découverte sur
la Grande Terre
Nationalités
Français et Italiens
Reste de l’Europe, en
particulier pays
francophones et
Allemands
Hôtels de 2 à 4 étoiles sur
la plage
Hôtels ou chambres d’hôtes
a Andoany (Hell-Ville) ou
Ambatoloaka classés en
ravinala ou en 1 étoile
Logement chez l’habitant
Toutes nationalités
Beaucoup de Français
Exigences de qualité minimales
(hygiène, prix)
Camping
Exigences de qualité minimales
(hygiène, prix)
Hôtels ou chambres d’hôtes
à Andoany (Hell-Ville)
classés en ravinala
Malgaches
Praticité : restaurant dans ou à
proximité de l’hôtel, chambre
avec téléphone, bureau, Internet
Prix raisonnables
Hôtels à Andoany (HellVille) classés en étoiles
Malgaches, expatriés et
toutes nationalités en
mission
Tableau 34 : Les couples produits-marchés
Patrimoine architectural à Marodokana.
3.6.3.3. LES PRINCIPAUX OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE
2. Les activités
Les objectifs de développement touristique de Nosy Be concernent à la fois les hébergements et les activités.
Les aménagements prioritaires à prévoir en priorité pour développer les activités touristiques sont les
suivants :
• Créer un centre d’interprétation (océan et forêt) avec vue panoramique sur le port d’Andoany
(Hell-Ville) sur le site du CNRO
• Créer un musée sur l’histoire et la culture de Nosy Be à Andoany
• Réhabiliter le Port du Cratère en pôle touristique : port de plaisance pour des excursions en bateau,
marché artisanal avec production et vente d’artisanat, restaurant avec vue panoramique,…
1. Les hébergements
Il est important de requalifier les équipements existants afin d’offrir un niveau de qualité répondant aux
attentes de la clientèle internationale :
• Requalifier un hôtel d’Andoany (Hell-Ville) en hôtel d’affaires répondant aux standards
internationaux avec notamment une salle de réunion équipée et l’accès Internet
• Requalifier la zone d’Ambatoloaka et de Madirokely : requalification urbaine respectueuse de
l’environnement (route, trottoirs, éclairage, traitement des déchets liquides et solides,…) et
D’autres activités peuvent être développées :
90
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
•
•
•
Créer un circuit “patrimoine architectural” : requalifier les bâtiments coloniaux et d’autres
bâtiments patrimoniaux d’intérêt architectural, définir un circuit avec des panneaux d’interprétation,
former les guides, éditer des dépliants de présentation
Gérer Nosy Tanikely comme une ressource naturelle sensible et encadrer l’activité snorkeling :
protection de l’île et de ses fonds, paiement d’un droit d’entrée pour les touristes, effort pédagogique
vers les prestataires d’activités et les touristes, création d’un parcours sous-marin, contrôle des
activités sur place, entretien de l’île
Ouvrir une partie de la réserve intégrale de Lokobe à la découverte touristique encadrée
Protéger la zone du Mont Passot et des lacs afin d’assurer la pérennité de ce lieu d’excursions
3.6.3.4. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE NOSY BE
Sur la base des éléments exposés ci-dessus, notre vision stratégique du développement touristique de Nosy Be
peut être synthétisée ainsi :
Positionnement
Une destination Océan, Nature et Découverte
Nosy Be ne devrait surtout pas se vendre comme une destination balnéaire pure.
Marchés naturels à développer : France - Italie
Marchés cibles
Marchés de conquête : Afrique du Sud - La Réunion – Allemagne - Royaume-Uni –
Suisse - Belgique
Marchés d’opportunité : Reste de l’Europe - Etats-Unis – Tourisme national
Gamme de produits à développer : Moyen à haut de gamme (niveau 2 à 4 étoiles)
En raison des faiblesses actuelles du produit, en particulier les lacunes en matière
d’infrastructures et le manque de personnel formé, les développements très haut de
gamme, du type Maurice ou Tsarabanjina, devraient être réservés au long terme.
Hébergements
Les hébergements destinés aux backpackers sont en nombre suffisant.
Requalification des hébergements existants en centre-ville
Ecolodges de 10 à 40 chambres
Hôtels de 30 à 200 chambres, en rez-de-jardin ou en bungalows
Développement des excursions « patrimoine » (cultures locales, distillerie,…)
Activités
Développement des excursions « nature » sur les autres îles et dans l’intérieur
Golf
Evénementiel
Festival Donia à développer et utiliser comme support de communication
Tableau 35 : La vision stratégique du développement touristique de Nosy Be
91
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
3.6.3.5. LA COMMUNICATION TOURISTIQUE
A moyen et long termes, lorsque le financement de l’ORT sera assuré (principalement par le reversement de
40% de la vignette touristique par le Trésor), celui-ci pourra jouer un rôle plus important, notamment dans
la communication ciblée vers les marchés cibles, la communication interne dans une optique de
développement concerté à long terme, et la communication d’accueil.
Nosy Be est une destination en soi, qui bénéficie déjà d’une petite notoriété en particulier sur les
marchés français et italien, et qui aurait donc légitimité à mener ses propres actions de
communication sur ses marchés cibles. Cela sera d’autant plus vrai à long terme, lorsque la
destination aura atteint 2.000 chambres.
Actuellement, les moyens de l’Office Régional du Tourisme (ORT) sont quasi-inexistants et
aucune action sérieuse ne peut être envisagée dans la situation financière présente. A court
terme, l’essentiel de l’effort de communication sera donc du ressort de l’Office National du
Tourisme de Madagascar (ONTM).
Type de communication
Objectifs
Communication d’image
Accroître la notoriété de la
destination auprès du grand
public
Acteurs
ONTM
ONTM / ORT
Communication d’appel
Informer les clients potentiels
ORT
sur l’offre
Communication ciblée
Promouvoir les produits auprès
ORT / ONTM
des marchés cibles
Communication d’accueil
Informer les touristes déjà
ORT
présents à Nosy Be sur l’offre
Communication interne
Sensibiliser les différents acteurs
sur l’importance du secteur ORT
touristique à Nosy Be
Le tableau ci-dessous présente le plan de communication, qui sera à adapter en fonction des moyens
disponibles (aucun budget d’intervention précis n’ayant pu être avancé lors de nos entretiens).
Actions
• Rédiger un brief annonceur pour une agence de communication, afin de développer des outils de communication sur la base du
patrimoine naturel et culturel de Madagascar comme support des actions de communication d’image ci-dessous.
• Promouvoir l’image de Madagascar (notoriété et contenu) auprès du public à travers de la communication grands media (télévision,
affichage, achat d’espace dans la presse).
• Participer à des salons grand public (du type Salon Mondial du Tourisme à Paris, le BIT à Milan, l’ITB à Berlin ou le World Travel
Market à Londres).
• Participer au développement du Festival Donia.
• Faire appel à une agence de communication spécialisée en événementiel de niveau international pour communiquer auprès du
grand public et des journalistes sur la base de cet événement.
• Communiquer auprès des tour operators sur les marchés cibles sur la base de cet événement.
• Créer un site Internet présentant Nosy Be (beaucoup de photos, histoire, culture, patrimoine), l’ensemble de l’offre produits
(hébergements, prestataires de services et d’activités), les événements (Festival Donia, fêtes traditionnelles), les aspects pratiques
(temps de vol, langues, monnaie, banques,…), les compagnies aériennes et les principaux tour operators qui vendent la destination.
• Identifier les tour operators sur chaque marché cible, généralistes ou spécialistes, programmant ou susceptibles de programmer
Madagascar et/ les îles de l’Océan Indien, et les informer sur l’offre produits.
• Organiser des éductours / voyages de familiarisation à destination des tour operators et des journalistes spécialisés.
• Crée un bureau de l’ORT à l’image des « offices de tourisme » des grandes stations touristiques : ouverture toute la journée en
haute saison, accueil en français, en italien et en anglais (voire d’autres langues), diffusion d’information sur l’offre.
• Editer des brochures ad hoc présentant l’offre : plan de l’île, description des excursions possibles, coordonnées des hôtels,
restaurants, prestataires de services (loueurs, clubs de plongée,…).
• Travailler en collaboration avec les autres acteurs publics et privés de la destination, comme les hôteliers et les prestataires de
services : information sur leurs produits, diffusion de leurs documents promotionnels.
• Communiquer sur les objectifs de développement touristique auprès des acteurs locaux (hôteliers, prestataires de services et autres
intervenants concernés) et des acteurs nationaux (Ministère du Tourisme, ONTM).
• Communiquer régulièrement sur les résultats (taux d’occupation des hôtels, fréquentation des sites, arrivées à l’aéroport, arrivées
de croisiéristes,…) auprès des acteurs locaux et nationaux, en collaboration avec la Délégation Régionale du Tourisme de Nosy Be.
Tableau 36 : Le plan de communication touristique
92
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4.1 STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
4. PLAN DE PHASAGE ET PROJETS A
DEVELOPPER EN PRIORITE
Avant le développement touristique de Nosy Be proprement dit, un effort soutenu doit porter sur la
réhabilitation des infrastructures urbaines. En effet, celles-ci sont fortement dégradées et ne répondent
plus aux besoins actuels. Leur amélioration est cruciale pour satisfaire les besoins actuels et prévoir les
besoins futurs liés au développement du tourisme, à l’augmentation de la population et à l’exploitation
minière :
Préalable:
1. Amélioration des infrastructures routières, d’assainissement, etc.
Court Terme
2. Centre d’interprétation sur le site du CNRO
3. Ecolodge Nosy Sakatia – 15 bungalows ( RFT 11,7 ha)
4. Requalification urbaine Ambatoloaka-Madirokely (court-moyen terme)
5. RFT Amporaha: projets en courts
6. Gérer Nosy Tanikely comme une ressource naturelle sensible
7. Protéger la zone du Mont Passot et des lacs
8. Réhabilitation de l’Eco-Village de la Fondation Suisse
9. Requalification urbaine Andoany (Hell-Ville)
10. Colline Andilana (court-moyen terme)
Réhabiliter les routes urbaines et les réseaux d’assainissement
Aménager l’aéroport et l’aérogare suivant les normes internationales.
Améliorer la qualité et la quantité d’eau potable disponible
Améliorer la qualité de service de distribution d’électricité
Aménager le port
4.1.1. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT A COURT TERME
Pour le Centre d’interprétation de CNRO et l’écolodge Sakatia, voir chapitres 4.2 et 4.3 ci-dessous.
4.1.1.1 REQUALIFICATION URBAINE D’AMBATOLOAKA-MADIROKELY
Ce projet vise la requalification de la zone d’Ambatoloaka et de Madirokely : requalification urbaine
respectueuse de l’environnement (route, trottoirs, éclairage, traitement de déchets liquides et solides,…) et
requalification hôtelière (incitations fiscales pour encourager les hôteliers à améliorer leurs produits,
particulièrement en termes de service).
Moyen terme
Ambatoloaka-Madirokely représente un secteur de tourisme de loisir et de balnéaire. On trouve ici :
La plus célèbre et la plus fréquentée des plages de Nosy Be
Lieu d'animation nocturne incontournable de Nosy Be.
11. Requalifier un hôtel d’Andoany (Hell-Ville) en hôtel d’affaires
12. Créer un musée sur l’histoire et la culture de Nosy Be à Andoany (Hell-Ville)
13. RFT Befotaka / Ampasindava (18,7 ha)
14. Site SIRAMA Kalampo (212 ha)
15. Site SIRAMA Orangea (30 ha)
16. Réhabiliter le Port du Cratère en pôle touristique
17. Créer un circuit “patrimoine architectural”
18. Ouvrir une partie de la réserve intégrale de Lokobe
Description du secteur
Ambatoloaka et Madirokely se trouvent à 1 Km de la RN 30 (de Hell-Ville à Andilana). Les routes reliant la
route nationale à la ville d’Ambatoloaka, Ambatoloaka – Madirokely sont en état de dégradation avancé.
Dans la ville d’Ambatoloaka, la route a une largeur inférieure à 5 m.
Long terme
La plage s'étend sur près de deux kilomètres, entre les rochers au sud du village d'Ambatoloaka et Madirokely
au nord, et est longée par des constructions bâties de manière non cohérente sur la plage (« pieds dans
l’eau »), sans aucune harmonie architecturale. On a observée que la construction des nouveaux bâtiments sur
la colline de Madirokely déverse les sols déblayés directement dans la mer.
19. Requalification de la fabrique de savon près de Lokobe
20. Côte est de Nosy Be: Ambahofaho, Kalampobe, Mahazandry
En outre, ce secteur rencontre de gros problèmes d’évacuation des eaux usées et pluviales (rejet direct en mer
ou puisards sur la plage), ainsi que de la gestion des déchets qui sont, la plupart, enterrés sur la plage.
A Ambatoloaka, l’association « Tanàna Madio » s’occupe de la collecte des déchets à l’aide de petites
charrettes tirées par des zébus et acheminées jusqu’à une décharge située sur un terrain de SIRAMA.
L’insuffisance, voire même l’inexistence des WC et des douches publiques est un grand problème car les
plages qui constituent des potentiels de l’île servent de WC pour une bonne partie de la population.
93
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Entre Ambatoloaka et Madirokely, une zone de mangroves a été complètement déboisée et devenue un marais
insalubre servant de dépôt de déchets.
Nombreux bars et restaurants, boutiques et gargots se mélangent dans une ambiance touristico-populaire.
R
Hôtels sur la plage d’Ambatoloaka
Recommandations pour la réhabilitation urbaine d’Ambatoloaka-Madirokely
•
•
•
Une ville est faite de ses résidents. Par conséquent, une ville doit les représenter du point de vue social,
culturel et environnemental.
•
Le climat tropical à une forte influence sur l’architecture de la ville et des bâtiments.
•
Les rues doivent être orientées de manière à profiter des vents dominants pour la ventilation et la propreté
des rues.
•
Les intersections importantes doivent être soulignées par un traitement urbain particulier, qui crée un
esprit du lieu et fournit aussi une pause dans le rythme de la rue.
•
Les bâtiments ne doivent pas avoir plus de deux-trois niveaux (rez de chaussé et deux étages).
•
Les bâtiments situés sur les rues principales doivent avoir des rez de chaussées commerciaux, avec des
boutiques s’ouvrant vers la rue et les espaces résidentiels à l’étage.
•
L’architecture vernaculaire et l’esprit du lieu doivent être maintenus, en utilisant la main d’œuvre et des
matériaux locaux.
•
Dans ce climat tropical, la forme des bâtiments est importante pour la circulation de l’air et aussi pour
offrir de l’ombre. Il est important de prévoir des balcons couverts et des vérandas.
•
La construction doit être simple et économique.
•
Il est important de planter des arbres le long des rues, à des intervalles réguliers, pour fournir de l’ombre
et aussi une zone tampon entre la circulation et les piétons. Les arbres, en forme de parapluie,
moyennement denses, doivent être suffisamment hauts pour permettre le passage des piétons en dessous,
et offrir de l’ombre sans bloquer la circulation de l’air.
•
Des petits parcs ou places publiques sont recommandés dans les zones les plus denses, pour offrir aux
habitants des zones de repos et de rassemblement. Ces zones peuvent avoir des endroits dédiés aux
vendeurs de rue.
•
Toutes les plantes utilisées doivent être des plantes indigènes.
•
L’éclairage et le mobilier urbain (bancs, poubelles) sont aussi très importants pour créer une ville propre
et confortable.
•
L’accès vers la ville depuis la RN 30 et les rues de la ville (un total d’environ 3 Km) doivent être
asphaltés et améliorés.
Recommandations pour la requalification des hôtels
Le premier pas vers la revitalisation de cette zone est de créer un groupe d’acteurs concernés, incluant des
membres du gouvernement local, des habitants et entrepreneurs locaux, des organisations non
gouvernementales locales, ainsi qu’une équipe d’experts (urbaniste, économiste, architecte, architecte
paysagiste, spécialiste marketing, etc). Ce groupe de base existe déjà à Ambatoloaka.
A présent, le standard des hôtels à Ambatoloaka est bien plus bas que les attentes du marché international.
Non seulement manquent-ils de qualité et de services, mais ils ne sont pas au niveau du point de vue social ou
environnemental non plus. Pour faire d’Ambatoloaka une destination durable, tous les hôtels existants doivent
être re-aménagés et convertis en des hôtels autonomes. Le réaménagement et l’installation de systèmes
alternatifs permettront aussi de faire des économies. Voici les domaines ou la réhabilitation des hôtels peut
avoir lieu :
Une fois le groupe de base établi, on passe à une phase de formation et sensibilisation de la population.
Avec l’aide des experts, on peut établir un programme de formation, utilisant le projet de revitalisation
urbaine en tant que « incubateur » qui permet aux talents locaux de se développer et de prospérer.
L’expertise locale ainsi créée peut assurer la longévité du projet pendant son évolution tout au long des
années.
94
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1. L’utilisation de l’énergie alternative (l’énergie solaire, l’énergie du vent, etc.) En programmant
l’utilisation et la conservation de l’énergie, l’architecte/ingénieur doit s’inspirer des « techniques
passives » de l’architecture vernaculaire de Madagascar, pour utiliser la lumière naturelle, le chauffage et
la ventilation naturelles pour les hôtels. D’autre part, l’architecte doit aussi adopter les « techniques
actives » modernes, comme par exemple les panneaux solaires, les moulins a vent, l’utilisation du biogaz,
etc, pour le chauffage de l’eau, l’éclairage, les appareils ménagers et la cuisine. Dans les deux cas, les
sources d’énergie doivent être puisées de la nature, être respectueuses des conditions et être durables. De
plus, les techniques constructives actives et passives peuvent réduire la dépendance d’autres sources
d’énergie.
2. La collecte de l’eau et les technologies de conservation Lors de la phase de planification et de
programmation de l’hôtel, l’architecte responsable doit accorder une attention toute particulière à
l’utilisation de l’eau, compte tenu ressources d’eau limitées de Nosy Be. Parfois, la quantité d’eau devient
un facteur restrictif pour l’agriculture et la consommation par les hommes et les animaux. Dans tous les
cas, cependant, la qualité de cette ressource rare est d’importance primordiale. Il y a beaucoup d’hôtels
qui ont des problèmes avec les réserves d’eau, et le manque d’eau potable et d’eau secondaire est une
contrainte majeure. L’architecte devrait chercher des moyens alternatives et durables de procurer l’eau,
ainsi que de moyens d’en réduire la consommation, par exemple : la collecte de l’eau de pluie, les usines
de désalinisation ; des systèmes modernes de réduire la consommation (toilettes à usage en eau limité,
aérateurs de robinets, douches, irrigation goutte à goutte et irrigation aux eaux grises.
3. Le traitement des déchets solides et liquides Le traitement des déchets est un problème crucial sur la
côte et dans/autour des zones protégées de Nosy Be. Ceci est dû, tout particulièrement, au fait que les
récifs coralliens du Canal de Mozambique et la faune et flore indigène pourraient être affectées d’une
façon négative par le traitement et la manipulation irresponsable des déchets. Voici pourquoi, un hôtel
dans la zone de Nosy Be doit prendre en compte très sérieusement ce problème pour éviter ou limiter la
dégradation des ressources naturelles avoisinantes. Dans ce sens, les hôtels doivent suivre l’hiérarchie des
quatre R (réduire, réutiliser, recycler, récupérer). Avant de recycler, il faut d’abord essayer de réduire et
de réutiliser les produits et matériaux. Par exemple, il est facile de réduire les déchets si on limite l’achat
des emballages ; de plus ceci va aussi réduire les coûts. De même, la réutilisation plutôt que le
remplacement des matériaux peut aussi diminuer les coûts et le volume des déchets. Recycler des
emballages, bien que préférable à les jeter à la poubelle, requiert un système de collecte et de transport.
La récupération des déchets (par exemple, la récupération de la chaleur) nécessite d’habitude un
investissement initial et aura des coûts d’opération et de maintien associés. Les déchets solides devraient
être triés à l’hôtel et envoyés ensuite dans la ville pour le recyclage. Les déchets biologiques provenant de
la cuisine peuvent être compostés, tandis que les déchets liquides des douches et lavabos peuvent être
utilisés pour l’irrigation. Les gérants des hôtels devraient éviter la décharge en des fosses et l’incinération.
Avant
4. Le traitement des eaux usées La plupart des hôtels à Nosy Be ont des difficultés quand il s’agit de
l’évacuation des eaux usées. Quelques hôtels sur la côte éliminent leurs déchets dans le Canal du
Mozambique. Dans des cas pareils, la vie animale marine, riveraine et terrestre, aussi bien que la
population humaine, risquent d’être affectées par la contamination de l’eau. Le traitement des eaux usées
doit être pris en charge et effectué d’une manière responsable. Les hôtels doivent installer des systèmes
d’évacuation de l’eau qui ne permettent pas aux eaux contaminées de toucher la nappe phréatique ou toute
autre source d’eau, telle que l’océan, les rivières, les lacs, etc. Ceci peut être réalisé plus aisément quand
on évite que le système d’évacuation ne descende pas au dessous de la nappe phréatique. Des exemples de
mesures possibles à implémenter incluent l’installation des latrines ventilées améliorées (VIP-Ventilated
Improved Pit Latrines), la construction des usines de traitement des eaux ou la création de marécages
artificiels.
Aprés
Ambatoloaka: Exemple de réhabilitation de la rue principale
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Description du secteur
4.1.1.2. RESERVE FONCIERE TOURISTIQUE D’AMPORAHA
Par la qualité de sa plage et sa richesse en biodiversité marine, Nosy Tanikely est favorable pour un tourisme
balnéaire associé à l’écotourisme.
Description du secteur
La RFT se trouve au Nord de l’île de Nosy Be et comprend deux baies séparées par un piton rocheux. Le site
d’Amporaha est déjà développée en partie : en effet, le Marina Hôtel occupe une partie du site et a des plans
d’extension sur une partie du site restant.
Recommandations
Par la qualité de sa plage et sa richesse en biodiversité marine, Amporaha est favorable pour un tourisme
balnéaire associé à l’écotourisme. Une route publique devra être aménagée depuis Orangéa, située sur la route
existante sur la côte ouest de Nosy Be. Amporaha se trouve à environ 20 Km d’Orangéa et à 7Km de
Befotaka.
Le Marina Hôtel à Amporaha
4.1.1.3. NOSY TANIKELY: RESSOURCE NATURELLE SENSIBLE
Le projet de gérer Nosy Tanikely comme une ressource naturelle sensible et encadrer l’activité
snorkeling inclut la protection de l’île et de ses fonds, le paiement d’un droit d’entrée pour les touristes,
l’effort pédagogique vers les prestataires d’activités et les touristes, la création d’un parcours sous-marin, le
contrôle des activités sur place, ainsi que l’entretien de l’île.
Pêcheurs à proximité de l’île de Nosy Tanikely
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Situé au sud de Nosy Be, à 15 minutes en vedette du port d’Andoany/Hell-Ville et à 30 minutes en vedette
d’Ambatoloaka et de Nosy Komba, Nosy Tanikely est un îlot exceptionnel, entouré d'un cercle de récif
frangeant. Ce récif renferme une biodiversité marine exceptionnelle malgré sa petite taille, d’où la possibilité
d’observer de très beaux fonds (entre 7 et 20 m de profondeur). Même en basse saison de venue des touristes,
une vingtaine de vedettes par jour amènent des touristes sur l’île.
Le milieu terrestre est représenté par des formations végétales naturelles dégradées par l'action anthropique, et
des plantations. La richesse faunistique est surtout marquée par la présence d'oiseaux, reptiles et de
nombreuses chauves-souris (Pterofus rufus) ainsi que de quelques lémuriens mais qui ont été introduits.
Actuellement, le développement touristique a déjà des impacts négatifs sur le milieu naturel et des traces de
dégradation commencent à être visibles : érosions des sentiers, contamination des plages et du milieu marin
par des déchets et matières fécales, destruction des coraux (ancrage des bateaux, piétinement, coups de
palmes),…
•
Sensibilités environnementales
Réserve marine : richesse de la biodiversité marine
•
•
Atouts :
Accès facile.
Ce site offre un lieu privilégié du pique-nique et du farniente sur la plage, ainsi que des possibilités de
plongée exceptionnelles
•
Contraintes
Erosion des sentiers et fragilité du milieu.
Derrière la petite île de Nosy Ratsy au premier plan on découvre la silhouette du Mont Passot
Recommandations
•
•
•
•
•
•
•
4.1.1.4. PROTEGER LA ZONE DU MONT PASSOT ET DES LACS AFIN D’ASSURER LA
PERENNITE DE CE LIEU D’EXCURSION
Créer une Aire Protégée Marine et Côtière.
Construire un débarcadère au large de l’île pour protéger les récifs coralliens
Aménager un parcours sous-marin
Mettre en place et aménager de sentiers balisés sur l’île.
Mettre en place de bouées d’amarrages.
Construire de tables de pique-nique et de braisiers de qualité.
Construire de latrines.
Description et potentialités touristiques
Le Mont Passot, avec ses 329 mètres d’altitude est un des points culminants de l'île, et on y peut accéder grâce
à une piste dont l'embranchement se trouve à quelques kilomètres avant Andilana. Un vaste panorama fait
découvrir l'origine volcanique de Nosy Be avec ses cratères qui se sont transformés avec magie en lacs au
bleu profond, la côte et ses contours ainsi que la nature exubérante de l'île. Au crépuscule on peut admirer les
très beaux couchers de soleil illuminant l'horizon d'un éclat fauve, violet et orangé.
Le Mont Passot devient aussi un site d’installation des pylônes pour les réseaux de communication.
Recommandations
Il est important de préserver cette zone, non seulement pour ses qualités paysagères en environnementales,
mais aussi pour protéger les lacs, source première d’eau potable de l’île. Une route d’accès améliorée
d’environ 3,5 Km devra être aménagée depuis la route reliant Orangéa à Befotaka.
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4.1.1.6 REQUALIFICATION URBAINE D’ANDOANY (HELL-VILLE)
4.1.1.5 REHABILITATION DE L’ECO-VILLAGE GERE PAR LA FONDATION SUISSE
Description du site
Description du site
L’Eco Village (ouvert et géré par la Fondation Suisse jusqu’en 1996 et actuellement fermé) se trouve sur une
colline qui surplombe la baie d’Ambatozavavy.
La ville se caractérise par de belles constructions coloniales dont certaines ont été construites au début du
siècle. Que ce soit la prison avec ses vieux canons, la banque BFV-SG aux intérieurs d'époque ou les bâtisses
sur le Cours de Hell, chaque bâtiment a rivalisé de caractère.
Recommandations
A plusieurs endroits du littoral, la forêt cède la place à des mangroves se développant aux embouchures des
cours d’eau.
Ses objectifs initiaux rendent l’Eco Village favorable pour le développement de l’écotourisme. (Voir Chapitre
3.2.1 Considérations socio-économiques).
Cependant, l’environnement urbain actuel de Nosy Be est marqué par le délabrement du ventre de Andoany et
la ville fait face à de problèmes environnementaux au niveau de la gestion des déchets et les systèmes
d’assainissement.
Une route d’accès améliorée devra être aménagée soit depuis la route vers l’aéroport (environ 3,5 Km) ou
depuis le Village Indien (environ 5 Km).
Atouts
•
•
On peut utiliser les services existants. En retour, la ville est appelée à bénéficier des retombées directes du
tourisme.
On trouve ici le port principal de l’île, qui peut se développer et moderniser pour accueillir des bateaux de
croisière
Contraintes
Les infrastructures sont en mauvais état.
Recommandations
•
•
•
Pour l’échéancier de réalisation, l’aménagement doit se faire après la réhabilitation des infrastructures
existantes.
Préserver les bâtiments de qualité architecturale.
Voir aussi les recommandations du chapitre 4.1.1.1 sur Ambatoloaka-Madirokely
4.1.1.7 COLLINE D’ANDILANA
Description du site
La colline d’Andilana est un site privé situé au sommet d’une falaise qui est très abrupte vers la mer, organisé
sur plusieurs paliers avec un chemin d’accès bordé de grands arbres. Chaque palier correspond à une zone
dégradée avec des formations herbeuses et herbacées à dominance de liane. Le site offre un grand angle de
vue à très haute altitude vers les plages d’Andilana, les îles Mitsio, et une grande partie de l’île de Nosy Be.
La présence des engins de terrassement sur le terrain montre l’existence de projet d’aménagent du site établi
par son propriétaire. Le site se trouve à coté des installations touristiques (Venta Club, Belvédère, Restaurant
Chez Loulou, etc.).
L’Eco Village d’Ambatozavavy
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4.1.1.8. CONSIDERATIONS SOCIALES
Résoudre les problèmes d’eau sur l’île : remplacer les anciennes conduites de distribution d’eau; réhabiliter
le lac Ampobelave qui est la source principale d’eau sur l’île ; rechercher des sources alternatives d’eau, telles
que le lac Amparitube ; développer une usine de traitement d’eau. Les participants à la séance de travail sur
place ont identifié le Bureau du Maire en tant qu’entité responsable pour coordonner ces activités.
Formation : La création de cours de formation pour les guides, les chauffeurs, les employés hôteliers et les
artisans est bien nécessaire. Les sujets enseignés pourraient inclure des langues étrangers, des services,
l’apprentissage pour les employés des restaurants, des études marketing, de sensibilisation environnementale
(par exemple ne pas nourrir les lémuriens) et l’accueil des touristes. La formation serait payée par les
participants. Les participants à la séance de travail sur place ont identifié la Chambre de Commerce en tant
qu’entité responsable pour coordonner ces activités. Les participants ont aussi ajouté que les associations des
guides et des artisans devraient demander de l’assistance directement à la Chambre de Commerce.
Guides informels : Les associations de guides existantes pourraient approcher les guides informels pour
formaliser leurs activités et pour améliorer la qualité et la consistance du service offert aux visiteurs.
L’amélioration de la gestion environnementale et de l’exploitation des ressources naturelles : La
population et les Comités Locaux de Base (CLB) doivent aborder le problème de la disparition des espèces
tels que le bambou et le ravinala (utilisé pour les toitures), la destruction du corail noir et la pêche trop
intensive, en rendant ces problèmes publics et en contrôlant l’exploitation des ressources. En ce qui concerne
la pêche, les filets maillants et le chalutage doivent être interdits, ainsi que la collecte des mollusques aux
coquillages attractifs pour la vente aux touristes (par exemple pour éviter que la propagation de la « couronne
d’épines » devienne incontrôlée). Les zones où on peut pêcher doivent être démarquées et contrôlées, en
concertation avec les pêcheurs et après avoir obtenu un consensus de leur part. La mise en application de la
loi et la sensibilisation du public doit être utilisées pour arrêter la pratique d’attraper les lémuriens pour les
manger (particulièrement le Lemur fulvus). Les participants à la séance de travail sur place ont identifié les
CLB, l’ANGAP, la population et les Chefs de Quartier en tant que responsables pour ces activités.
Vue depuis la colline d’Andilana vers la plage d’Andilana et le Venta Club
Sensibilités environnementales
•
Sensibilité en érosion des pentes
Atouts :
•
•
Site avec une superbe vue à 360ْ.au sommet de la falaise, vers le canal de Mozambique et l’île de Nosy Be
Route déjà existante vers le site .
Contraintes
•
Site trop petit au sommet d’une falaise
Recommandations
Bien qu’il y ait eu de projets d’envergure pour la colline d’Andilana, d’après ce qu’on a entendu, le site ne se
prête pas à ce genre de développement. Nous proposons un aménagement plus réduit, avec des petits
bâtiments suivant les contours du terrain, réalisés avec des méthodes de construction qui minimisent le danger
d’érosion.
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4.1.2. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT A MOYEN TERME
Pour l’alimentation en énergie électrique, une ligne à haute tension de la JIRAMA passe à 1 kilomètre du
site.
4.1.2.1 REQUALIFICATION UN HOTEL D’ANDOANY (HELL-VILLE) EN HOTEL D’AFFAIRES
Sensibilités environnementales
•
•
La ville d’Andoany dispose de nombreux bâtiments coloniaux ou des hôtels existants qui pourraient être
requalifiés en hôtel d’affaires, avec salle de conférence et facilites de communications (Internet, fax, etc.)
Zone de ponte de tortue marine.
Présence de cimetière
Atouts :
4.1.2.2. CREER UN MUSEE SUR L’HISTOIRE ET LA CULTURE DE NOSY BE A ANDOANY
•
Un des bâtiments coloniaux existants peut être réhabilité en musée sur la riche histoire et culture de Nosy Be.
Site encore vierge en terme d’infrastructure hôtelière.
Contraintes
•
•
•
Coût d’aménagement élevé
Plage restreinte
Présence du village
Recommandations
Une fois que les infrastructures de Nosy Be seront améliorées, cette partie de l’île sera désenclavée et le
développement de cette zone sera plus intéressant. Une route d’accès améliorée d’environ 13 Km devra être
aménagée depuis Orangéa.
4.1.2.4. SITE SIRAMA KALAMPO
Description du site
Le site a une superficie de 212ha et se trouve à proximité de la RFT de Befotaka. Il est en grande partie
occupé par des plantations de canne à sucre.
Recommandations
Une fois que les infrastructures de Nosy Be seront améliorées, cette partie de l’île sera désenclavée et le
développement de cette zone sera plus intéressant. Une route d’accès améliorée d’environ 2 Km devra être
aménagée depuis la future route Orangéa – Befotaka.
4.1.2.3. RESERVES FONCIERES TOURISTIQUES DE BEFOTAKA ET AMPASINDAVA
4.1.2.5. SITE SIRAMA ORANGEA (30 HA)
Description du site
Description du site
Le site a une superficie de 18,7ha. La plage est longue mais très restreinte et difficile à aménager. D’autant
plus, la marée monte jusqu’à la lisière de la forêt littorale. La plage est limitée à l’ouest par une embouchure
d’une rivière. La forêt littorale est dégradée et devient plus dense en allant vers l’ouest.
Le site a une superficie de 30ha et se trouve à 15km de la ville d’Andoany. Il est en grande partie occupé par
des plantations de canne à sucre.
Un village est installé dans le site et une cimetière se situe juste à l’ouest du site.
La route d’accès au site et au village est impraticable en saison de pluie.
Le site est l’un des opportunités foncières de la SIRAMA : il se trouve à 600 mètre de la route nationale. La
plage est formée de deux baies et bordée au nord et au sud par des platiers rocheux. Cette plage offre une
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superbe vue sur Nosy Sakatia. La route en terre d’accès au site traverse le champ de canne à sucre du
SIRAMA. Ce site aussi est desservi par l’électricité du JIRAMA jusqu’ au bord de la mer. Des maisons
d’habitation d’une dizaine de familles occupent le secteur du pas géométrique.
L’arrière de la plage est boisé avec de grands arbres fruitiers, puis en allant vers le sud, on trouve une zone
friche et la plage se termine par une zone boisée assez dense. Sur la longueur du site se trouve un écoulement
de trois petits ruisseaux temporaires dont le plus au sud est le plus important.
Atouts
•
•
•
Site bien abrité, sable blanc, eau claire.
Plage linéaire de 1 350m
Bon accès : située sur la route nationale de Nosy Be
Contraintes
•
•
Occupation du pas géométrique.
Déplacement de certaines populations.
Recommandations
Bien que ce site bénéficie d’une très belle plage, la présence d’habitations dans la zone du pas géométrique
représente une contrainte importante et va rendre le développement de cette parcelle plus difficile. Si la
SIRAMA est intéressée dans l’aménagement de la parcelle, elle doit commencer des maintenant les formalités
pour déplacer les bâtiments illégaux construits au bord de la plage.
4.1.2.6. REHABILITER LE PORT DU CRATERE EN POLE TOURISTIQUE
Ce port peut devenir un port de plaisance pour des excursions en bateau, marché artisanal avec production et
vente d’artisanat, restaurant avec vue panoramique,…
Description du site
Le port du Cratère se trouve à 2 kilomètres de la route nationale et à 1 kilomètre de l’entrée de la ville
d’Ambatoloaka. Le site se divise en deux :
à l’Est exploité par le Logistique Pétrolier de Nosy Be pour ravitailler le dépôt de carburant de Nosy Be et
par le SIRAMA
a l’Ouest, la partie qui se trouve au milieu du Cratère utilisé par le Pêcherie de Nosy Be
Le port du Cratère peut devenir un pôle touristique de Nosy Be
4.1.2.7. CREER UN CIRCUIT “PATRIMOINE ARCHITECTURAL”
Vu les richesses architecturales de l’île, ce serait intéressant d’établir.un circuit reliant les sites d’intérêt de
Nosy Be (Hell-Ville, Marodokana, l’ancienne distillerie de la SIRAMA, etc.)
La route d'accès se termine en impasse, bordée en arrière d'une falaise abrupte boisée. Les avancées du port
sont occupées par des hangars et du matériel de chantier. On note aussi l’existence d’un chemin de fer qui se
termine au bout de la première jetée. Actuellement, ce site constitue un point noir paysager.
Un bon nombre de bateaux de plaisance sont amarrés dans le port.
4.1.2.8. OUVRIR UNE PARTIE DE LA RESERVE INTEGRALE DE LOKOBE
Description du site
A l'Est, côte bordée d'habitations suivies d'une zone de mangroves. A l'Ouest, se termine par un cap rocheux.
Très belle vue à 180°C.
La réserve de Lokobe est située dans le sud-est de l’île de Nosy Be, dans une région de roches éruptives du
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Quaternaire qui se présentent sous forme d’appareils volcaniques bien conservés. Elle est constituée de
collines de faible altitude (point culminant 430 m) qui débouchent brutalement sur la mer dans les parties Sud
et Ouest de la réserve.
4.1.2.9. CONSIDERATIONS SOCIALES
Améliorer la qualité des routes : améliorer les routes circulaires autour du Mont Passot, Ambatozavavy,
Ambanoro, Ambatoloaka, Madirokely, ainsi que les routes de Hell-Ville. Développer un comité avec l’aide de
la Mairie et procurer des fonds en créant une taxe sur les voitures.
La forêt qui couvre encore l’intégralité de la surface de la réserve est caractérisée par une canopée dont la
hauteur moyenne avoisine 30 m. Cette strate arborée est dominée par Canarium madagascariense dont les
plus grands arbres atteignent 35 m pour un diamètre de plus de 1 m. D’autres familles comme les Lauraceae,
Annonaceae, Apocynaceae et Ebenaceae ou Leguminosae, Euphorbiaceae, Vonitra nossibensis-Palmea sont
bien représentées.
Information sur les produits et services locaux : Développer un bureau local de promotion touristique et
s’en servir pour informer les touristes (par l’intermédiaire de brochures, cartes, etc.) sur les guides locaux, les
destinations de la région et les lieux de vente de produits artisanaux. Eviter la compétition entre les
propriétaires de bateaux motorisés et les pirogues en développant une association des fournisseurs de
transport et en travaillant ensemble.
La strate arbustive est assez importante. Elle est dominée par des palmiers comme Dypsis gracilis (à tronc très
fin et élancé), le Vonitra nossibensis et Neodypsis loucoubensis (espèces très localisées dans cette région),
ainsi que des Annonceae et Leguminosae, Araliaceae, Cyperaceae et Selaginelles sp.
Promouvoir la culture locale : Pour les activités culturelles locales importantes, offrir des opportunités de
pratique et représentation pour sensibiliser la population et stimuler la fierté de l’héritage local. Les entités
responsables seraient DELTO et les anciens des villages.
Les végétaux épiphytes sont nombreux comme des fougères (Asplenium nidus), des Orchidaceae
Aspleniaceae (Rhipsalis madagascariensis), des Cactaceae (Drynaria wildenowii et Platycerium bifurcatum),
des Polypiodaceae (Bulbiphyllum sp. Angraecum sp.).
Micro-crédit pour les entrepreneurs locaux : L’accès à des sommes relativement modestes d’argent
faciliterait le développement de petites entreprises commerciales. Les options de prêt devraient prendre en
calcul le type de caution que la population pauvre urbaine et rurale peut soutenir et évaluer des taux d’intérêt
justes. Les prêteurs pourraient être des organisations à but non-lucratif.
La réserve de Lokobe constitue également un réservoir d’eau important pour le Sud-Est de Nosy-Be, aussi
bien au niveau de l’eau potable que pour les besoins agricoles.
Développement des lignes d’action : Le gouvernement local pourrait promouvoir des avantages pour la
population en adoptant les outils justes de planification touristique. Dans les zones avec des terrains d’état
proposés à être développés à but touristique, les autorités locales peuvent utiliser le processus de planification
pour assurer que les développeurs ont indiqué dans leurs plans (a) la viabilité financière et la durabilité du
projet, (b) les impacts sur l’environnement (positifs et négatifs) et (c) leur contribution estimée à l’économie
locale, à la formation et à la responsabilité sociale pour la population. En adoptant une approche flexible – où
c’est le secteur privé qui suggère des activités qui sont réalistes du point de vue économique -, les
planificateurs mettront dans la charge des développeurs d’investiguer les manières de contribuer à l’économie
locale et à l’environnement. Des tels systèmes de planification flexible doivent toutefois inclure des moyens
de contrôle, de suivi de l’évolution du projet, et de responsabilité financière avec des stipulations claires en
cas de rupture de contrat.
On distingue deux sites historiques à proximité de la réserve : un village de commerçants indiens qui date du
17ème siècle (site de Marodokana), dont l’ancienne usine de fabrication de savon, et un site constitué par une
grotte qui abrite des tombeaux Sakalava du Boina, dans la forêt de Besahonjo.
Potentialités touristiques
Ce secteur est à vocation écotouristique.
•
La Réserve Naturelle Intégrale de Lokobe est aire représentative d’un écosystème particulier, dont le but est
de protéger la faune et la flore dans un certain périmètre.
Sensibilités environnementales
•
Forêt primaire
Atouts :
•
Cette réserve constitue la seule zone forestière originelle qui subsiste sur l'île de Nosy-Be.
Les transferts de terrains doivent être formalisés, appliqués et faits plus transparents pour améliorer la
situation présente, où des membres de la communauté peuvent distribuer les terrains sans en informer les
autres membres. Par exemple, un roi peut distribuer un terrain et en obtenir des bénéfices, mais ne pas
partager ces bénéfices avec la population. Toutes les transactions de terrains devraient être déclarées aux CLB
avant d’être envoyées au bureau foncier. Les CLB, les Chefs de quartier, DELTO et les Services Domaniaux
ont été identifiés en tant qu’entités responsables pour cette action.
Joint ventures : Des groupes communautaires pourraient chercher des partenariats avec le secteur privé. Une
solution bénéfique pour les deux parties peut être obtenue en utilisant d’une part les équipements existants et,
d’autre part, les ressources dont les communautés disposent, en conjonction avec la compréhension du marché
que le secteur privé possède. Les développeurs peuvent proposer un system de création, opération et transfert,
par exemple. Un exemple de joint venture à Rocktail Bay, entre Wilderness Safaris, la communauté locale et
une organisation de conservation de l’environnement, est décrit en Annexe N.
Contraintes
•
Encore Réserve Naturelle Intégrale, donc interdite d’accès sans permission de l’ANGAP.
Recommandations
L’ANGAP a déjà pour objectif d’ouvrir cette Réserve Intégrale et de la transformer en Parc National. La route
d’accès depuis Andoany doit être améliorée (environ 6 Km).
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Tourisme communautaire : Quand la loi habilitante est développée et quand le savoir-faire de la
communauté locale atteint un niveau suffisamment élevé, des entreprises de tourisme communautaire
pourront être envisagées. Des telles entreprises fourniraient des emplois locaux, utiliseraient un
investissement local et des ressources locales et stimulerait l’utilisation de produits et services locaux. Les
dividendes de ces entreprises pourraient être utilisées pour développer l’infrastructure et les services dont la
population de Nosy Be a besoin. Les entreprises pourraient offrir des bénéfices écologiques et socioéconomiques à la région si elles sont développées en étroite relation avec la demande du marché. Un
processus qui montre comment établir une entreprise de tourisme communautaire point par point est décrit en
Annexe O.
4.1.3. STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT A LONG TERME
4.1.3.1 REQUALIFICATION DE LA FABRIQUE DE SAVON PRES DE LOKOBE
Description du site
Cette usine de fabrication de savon ne fonctionne plus, elle appartient à un propriétaire indien qui possède
plusieurs bâtiments d’intérêt architectural à Andoany (Hell – Ville). L’usine se trouve à proximité de l’entrée
dans la Réserve Intégrale de Lokobe, et offre de belles vues vers Nosy Tanikely et la Grande Terre.
Recommandations
La Fabrique de Savon peut être requalifiée en hébergement/ centre de recherche et d’interprétation forestière.
La requalification de la fabrique de savon près de Lokobe permet de créer un centre d’accueil et d’entrée
aménagée dans la réserve et permet d’informer et de sensibiliser les visiteurs.
Une route d’accès améliorée d’environ 6 Km devra être aménagée depuis Andoany. La plupart de cette route
devrait être déjà réalisée à Moyen Terme, pour l’accès dans la Réserve de Lokobe (voir Chapitre 4.1.2.8)
4.1.3.2 COTE EST DE NOSY BE: AMBAHOFAHO, KALAMPOBE, MAHAZANDRY
Description du site
La côte Nord-est de Nosy Be est encore peu développée, particulièrement à cause de la difficulté d’accès.
Cependant, on trouve ici des belles plages, près des villages de Ambahofaho, Kalampobe et Mahazandry.
Recommandations
Des petits développements hôteliers sont envisageables dans cette région, à long terme. Ces aménagements
doivent contribuer aussi à améliorer la vie de la population locale. Les développements seront possibles une
fois que la route périphérique de l’île sera achevée. Mahazandry se situe à environ 9 kilomètres de la route qui
relie Befotaka à Amporaha. Il y a environ 5 kilomètres entre Mahazandry et Andriana et environ 6,5
kilomètres entre Andriana et l’aéroport.
4.1.3.3. CONSIDERATIONS SOCIALES
Formation : Un représentant de la Chambre de Commerce a indiqué qu’il existe déjà une proposition de
développer une formation hôtelière à Nosy Be, mais qui nécessitera des financements extérieurs. Cependant,
il est possible qu’une formation informelle soit fournie par les acteurs concernés dans le domaine touristique,
qui ont déjà une expertise considérable dans le secteur.
Amélioration du système de traitement des déchets : La pollution produite par les déchets solides et les
eaux usées peut être diminuée en développant une infrastructure sanitaire correcte et en fournissant une
éducation sanitaire à la population. Le personnel sanitaire a été identifié en tant que responsable pour cette
activité.
Réserve Intégrale de Lokobe
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4.2 PLAN D’AMENAGEMENT DE CNRO
En montant vers la zone supérieure du site, la route bitumée mène à l'ancienne maison du directeur et au
bâtiment du Département d'Océanographie Physique et Chimique, ouvert en 1955 et fermé depuis 1996.
C'est une partie de ce bâtiment du DOPC qu’on propose de réhabiliter pour ce projet.
4.2.2 CONCEPT ET PROGRAMME
Concept
Le concept de développement est la réhabilitation du bâtiment du Département d'Océanographie Physique et
Chimique, pour y créer un Centre d'Interprétation Marine et Forestière, qui permettra de sensibiliser les
touristes et visiteurs sur la fragilité des écosystèmes marins et forestiers. Le Centre occupera seulement la
partie supérieure du bâtiment. La partie inférieure sera occupée, d’une part, par des laboratoires de recherche
scientifique sur les algues marines, et d’autre part, par une cafétéria avec terrasse en plein air, surplombant le
port d’Andoany (Hell-Ville).
La forêt avoisinante sera traversée par un sentier d’interprétation qui reliera le Centre D’Interprétation Marine
et Forestière avec le Musée Océanographique en bas du site. Le sentier éduquera les touristes sur l’importance
des espèces végétales, animales et marines locales.
Programme
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
Le bâtiment existant du Département d'Océanographie Physique et Chimique
4.2.1 EMPLACEMENT ET DESCRIPTION DU SITE
Le Centre National de Recherche Océanographique (CNRO) se trouve à 3 km d’Andoany (Hell-Ville), sur la
route du port vers le village indien, Marodokana. Le CNRO est situé sur une presqu'île présentant l'avantage
d'avoir un massif forestier en bon état, le massif forestier de Sarodravay, bordé par la mer et des mangroves.
Des belles vues s’ouvrent vers le port d’Andoany (Hell-Ville) et vers la baie d’Ambanoro et le pic de
Lokobe.Les voies d'accès dans le site sont bordées de superbes arbres, dominés par des manguiers avec des
flamboyants.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
Le site se divise en deux zones:
La partie inférieure comprend des bâtiments administratifs, techniques, résidentiels et par le musée
océanographique actuel.
Route d’entrée à réasphalter
Parc de stationnement - environ 180 m2
Patio d’entrée – Une zone couverte de 15 m2
Laboratoires de Recherche (Algues, éponges, coraux, etc.)- 180 m2 (dont environ 30 m2 construction
nouvelle)
Stockage de produits chimiques – 20 m2
Café / Restaurant (Plats locaux uniquement – location sur 2 ans) - 96 m2
Terrasse en plein air - 30 m2
Boutique de souvenirs (cartes postales, posters, T- shirts)- 10 m2
Cuisine + Stockage - 40 m2
Toilettes publiques et privées - 20 m2
Hall d’exposition – Premier Etage (expositions interactives milieu marin/ littoral/ forestier). 200 m2 ( dont
environ 140 m2 construction nouvelle)
Locaux de maintenance - 25 m2
Route de service et stationnement service – zone asphaltée de 85 m2
Observatoire et télescope –15 m2
Jardin – 1000 m2
Villa des scientifiques (3 chambres) – Réhabilitation de la villa du directeur existante (250 m2)
Sentier d’interprétation forestier – environ 700 m de longueur
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Paysage :
Vue de loin, le site du CNRO prend l'aspect d'une colline boisée. Depuis le côté Est, seulement ses bâtiments
situés au niveau inférieur, ainsi que la jetée, sont visibles à partir du village de Marodokana et
d'Ampasindava, et bien sûr ils peuvent être vus depuis la mer. Les bâtiments situés dans la partie supérieure
ne peuvent être distingués que depuis le côté Ouest et Sud-Ouest.
4.2.3 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX ET INFRASTRUCTURES
4.2.3.1 DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT INITIAL DU SITE
4.2.3.1.1
A l'intérieur de l'enceinte du CNRO, le site offre de très belles vues : dans sa partie inférieure, il y a une vue
sur la forêt primaire de la Réserve de Lokobe et sur le village indien de Marodokana. Dans sa partie
supérieure, s'ouvre une vue panoramique sur le port d'Hell-Ville et la Pointe de Mahatsinjo.
Milieu physique
Topographie :
La zone d'étude se situe sur une presqu'île dont le point culminant se trouve à une altitude de 69 mètres. Le
site se présente sur deux niveaux niveau (inférieur : bâtiments actuellement utilisés par le CNRO, et niveau
supérieur occupé par des bâtiments désaffectés).
4.2.3.1.3
Population :
Quelques ouvriers du CNRO habitent sur le site même, dans des petites maisons qui se trouvent au niveau
inférieur, du côté Est avant d'arriver aux principaux bâtiments. Cependant, la majorité des employés habite à
Hell-Ville ou au village voisin de Marodokana.
Géologie :
Le sous-sol au droit du site d'étude correspond à des latérites sur roches basaltiques (Source : FTM / EMC /
CNRE, novembre 1999).
Historique du CNRO :
Le site a été occupé par le Centre de l'Office de la Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer (Centre
ORSTOM) de 1954 à 1973. Ensuite, la station a été mise en veilleuse de 1974 à 1977.
Ce n'est qu'en 1977 que le Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO) fut créé sous tutelle du
Ministère de l'Education et de la Recherche Scientifique, et installé dans les locaux de l'ex-ORSTOM.
Lors de sa création, les objectifs assignés au CNRO ont été :
de participer à la politique nationale en matière de recherche scientifique,
de diriger les programmes nationaux de recherche océanographique,
de contribuer à la formation des cadres scientifiques et techniques reliés à l'exploitation des
ressources marines et halieutiques
d'assurer la collecte, le traitement et la diffusion de toute l'information scientifique et technique
concernant l'exploitation de l'Océan.
Climat :
Nosy-Be est réputée pour son climat agréable avec des températures élevées tout au long de l'année, et des
pluies ne perturbant pas trop les activités touristiques.
Hydrographie :
Il n'existe pas de ruisseau à proximité du site d'étude. Les eaux pluviales qui tombent sur la zone sont en
partie récoltées par des fossés, et évacuées vers le milieu marin, et une autre partie s'infiltre directement dans
le sol.
4.2.3.1.2
Milieu humain
Milieu naturel
Flore :
Présentant un aspect général très boisé, le site du CNRO renferme le massif forestier de Sarodravay. Cette
forêt originelle en bon état, mais qui a subi l'introduction d'espèces végétales exotiques, s'étend du haut de la
colline vers la mer, en formant un massif boisé dense. Un pré-inventaire biologique a été réalisé et on y
dénombre 82 espèces végétales, dont 30 % sont endémiques. La liste des espèces recensées figure en Annexe
A. En plus de cet espace naturel forestier, le site du CNRO comprend une zone de mangroves, relativement
dégradée, composée de 8 espèces de palétuviers.
Sur le reste du site, de nombreux arbres ont été plantés, notamment le long des voies d'accès, constituant de
très belles allées de grands arbres, qui présentent un intérêt indéniable. Ce sont en majorité des manguiers, qui
sont l'espèce dominante, ainsi que des flamboyants. On retrouve également des cacaoyers, litchis, arbres à
cannelle, jaquiers…
Faune :
Quelques lémuriens ont été réintroduits dans le massif forestier de Sarodravay, dont Eulemur macaco, qui est
endémique de la région Nord-Ouest de Madagascar. D'après les connaissances des employés du CNRO, on
peut également trouver dans la forêt plusieurs espèces de caméléons. Selon le pré-inventaire réalisé, l'avifaune
est représentée par 23 espèces dont 22 % d'endémisme. La liste des espèces aviaires recensées figure en
Annexe A.
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Activités actuelles du CNRO :
Actuellement les activités du CNRO marchent "au ralenti" faute de moyens financiers suffisants pour
atteindre les objectifs qui lui étaient assignés. Le CNRO fonctionne aujourd'hui avec 44 employés, dont 5 sont
des chercheurs qui réalisent essentiellement de la recherche bibliographique, vu le manque de matériel pour
faire des travaux pratiques.
point à temps, les remplacements des bordures seront en béton préfabriqué et la couche de revêtement sera
renforcée par de l’enrobé dense à chaud de 4 cm.
Toutefois, il existe un projet de partenariat avec un groupe américain (ISPG) pour travailler sur les extractions
moléculaires des algues pour la recherche médicale. A l'heure actuelle, le CNRO réalise uniquement la
collecte et la préparation des échantillons, qui sont analysés par un laboratoire à Antananarivo. Il y a un projet
de réhabilitation de salles de laboratoires afin que des recherches pratiques puissent être faites directement sur
place.
Le terrain du CNRO abrite également un musée sur le milieu marin dont les collections se trouvent dans 2
bâtiments différents. Elles sont constituées essentiellement par des espèces exposées dans des bocaux, ce qui
n'est pas vraiment attrayant pour le public. D'ailleurs, très peu de touristes venant à Nosy-Be visitent ce
musée.
En haut du promontoire de la péninsule se trouve le bâtiment du Département d'Océanographie Physique et
Chimique (DOPC) fermé depuis 1996. A côté de ce bâtiment prend place une petite structure qui servait de
lieu de stockage des produits dangereux. C'est une partie du rez-de-chaussée de ce bâtiment du DOPC qui a
vocation à être réhabilitée pour le programme de recherches avec le groupe américain.
Patrimoine culturel :
Toujours au niveau supérieur du promontoire, au Nord-Est de l'ancien bâtiment de DOPC, se tient un lieu
sacré sur lequel il est interdit d'aller, et qui correspondrait à un ancien cimetière de nobles. Il se situe derrière
le petit bâtiment de stockage des produits dangereux et il est entouré de grands arbres.
Alimentation en eau potable :
4.2.3.2 INFRASTRUCTURES EXISTANTES
Le C.N.R.O est déjà desservi par un réseau d’eau potable venant de la réserve de Lokobe. Depuis quelques
temps, le CNRO connaît des problèmes de faible pression, dus à l'augmentation de la consommation par les
habitants du village de Marodokana et donc d'une pompe qui n'est plus assez puissante pour assurer
l'alimentation en eau jusqu'aux bâtiments situés au niveau supérieur du site.
Les différents bâtiments que comporte le site du CNRO, sont les suivants : les bâtiments techniques,
administratifs, le musée actuel, les laboratoires de recherche, les bâtiments de service, les logements des
employés, du gardien, et l'ancienne maison du directeur. Dans l'ensemble, ces bâtiments sont vétustes et ne
présentent pas d'intérêt architectural. Au contraire, tous les bâtiments de service installés au niveau inférieur
enlèvent un peu de charme au site, qui est bien boisé et en bordure de mer.
Alimentation en électricité :
Il existe également une jetée mais qui a été endommagée par le cyclone Gafilo de mars 2004. Des fosses
septiques existent pour chaque bâtiment, mais d'après les employés, elles seraient en mauvais état et auraient
besoin d'être réhabilitées.
Infrastructure routière :
Le C.N.R.O.est déjà desservi par le réseau d’électricité de ville d’Andoany de basse tension triphasée
220/380V. Cependant, pour satisfaire le besoin du centre, il faut installer un poste de transformateur de 27
KVA avec ses équipements. Il est nécessaire aussi d’installer un générateur de 27 KVA pour assurer
l’alimentation en électricité en cas de coupure de courant de la JIRAMA .
Une route bitumée dessert les deux niveaux urbanisés, avec des fossés d'évacuation des eaux pluviales sur
certains tronçons.
Traitement des déchets :
La route qui relie le port d’Andoany ( Hell- Ville) au Village Indien, et qui mène aussi vers le C.N.R.O., sera
aménagée en route revêtue en enduit superficiel. Les études de projet d’aménagement sont déjà entamées par
l’AGETIPA. En ce qui concerne les routes et les parkings à l’intérieur du C.N.R.O. , après le traitement de
Les déchets solides sont stockés à l’aide des bacs à ordure puis transportés vers le lieu de décharge de la ville
d’Andoany. Pour les eaux usées, elles sont traitées dans une station de traitement avant de les envoyer vers
les égouts.
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Conflits d'usage avec les activités de recherche
Les activités touristiques pourront être source de perturbation des travaux de recherche, en ne respectant pas
le calme que demande un lieu de travail et de concentration, donc une attention particulière devra être
accordée à éviter les interactions négatives.
4.2.3.3 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET MESURES D’ATTENUATION
4.2.3.3.1 Les enjeux environnementaux du projet
Les principales préoccupations environnementales identifiées dans le cadre de l'élaboration de ce projet, sont
les suivantes :
4.2.3.3.1 Mesures d’atténuation des impacts négatifs majeurs
L'analyse complète des impacts positifs et négatifs du projet sur l'environnement se trouve en annexe B.
Les impacts négatifs majeurs pour ce projet, ainsi que les mesures d’atténuation proposées, sont énumérés
dans le tableau ci-après :
Sensibilité du milieu naturel
Le site du CNRO présente une complémentarité d'écosystèmes avec le milieu marin et le milieu terrestre
(massif forestier préservé), avec en plus la présence de mangroves. Il y a donc une richesse biologique
concentrée sur un espace restreint. En particulier, les zones de mangroves correspondent à des écosystèmes
fragiles qu'il est nécessaire de préserver de toute source de destruction (exploitation, pollution). L'activité
touristique, par la découverte du sentier forestier, doit être contrôlée, pour ne pas risquer de perturber la faune
et la flore d'un milieu naturel qui est encore préservé.
a)
Tableau 36 : Mesures relatives à la phase construction
Sources d’impacts
Fonctionnement engins
de travaux
Présence éventuelle de
produits chimiques
Création d'un sentier
pédestre dans la forêt de
Sarodravay
(coupe
végétation,
présence
humaine, bruit)
Sensibilisation du public à la protection de l'environnement
La création d'un centre d'interprétation sur le milieu naturel marin et forestier, qui sera ouvert à tout public,
permettra de faire prendre conscience aux habitants de Nosy-Be, en plus des touristes, de la richesse, mais
aussi de la fragilité de leur environnement et à la nécessité d'en assurer sa conservation.
Respect du lieu sacré
Il est important de respecter les us et coutumes locales, et notamment de prendre en considération le lieu sacré
en y interdisant toute pénétration et toute activité.
b)
Pollution sanitaire
Le projet entraînera la pollution de l’environnement par l'augmentation des rejets et des déchets produits. La
maîtrise de cette pollution, en la réduisant à un niveau acceptable, est une contrainte majeure dans la
réalisation du projet.
Impacts majeurs
Mesures
Risques de pollution sol / Suivre les prescriptions environnementales sur le bon
eau / air
déroulement des travaux et la maîtrise des risques de pollution.
Manipuler avec précaution les produits chimiques.
Disparition de végétation
Diminution
de
la
biodiversité
Derangement de la faune
Réaliser un tracé ne nécessitant pas la coupe d'arbres et
d'espèces végétales intéressantes ou rares.
Préserver des endroits de la forêt non affectés par les travaux
(refuge faune)
Tableau 37 : Mesures relatives à la phase construction
Sources d’impacts
Impacts majeurs
Mesures
Déchets solides et eaux Pollution
du
milieu Mettre en place des dispositifs d’entreposage et des installations
usées
aquatique et marin
d’élimination, de traitement ou de recyclage des déchets solides.
Pollution du sol
Mettre en place un système d’assainissement et un dispositif de
traitement des eaux usées
Fonctionnement
du Augmentation
de
la Favoriser les économies d'eau par la sensibilisation du personnel
Centre d'interprétation et consommation en eau
et des touristes.
de la cafétéria
Mettre en place des systèmes de récupération des eaux de pluie.
Ouverture au public de Diminution
de
la Baliser le sentier de randonnée afin de canaliser le flux de
la forêt Piétinement du biodiversité floristique et visiteurs
milieu naturel
faunistique
Préserver des zones de forêt inaccessibles au public qui
Remissive des espèces
Érosion des sols
serviront de refuge aux animaux.
Dérangement de la faune Interdire la cueillette des espèces végétales et le nourrissage de
la faune.
Sensibiliser le public sur la fragilité des écosystèmes.
Activités touristiques
Dérangement
des Mettre en place des panneaux de rappel sur le respect du travail
chercheurs
des chercheurs.
Immigration
Propagation des maladies Sensibiliser les touristes et la population sur la lutte contre les
Afflux de touristes
transmissibles tel que le maladies transmissibles et distribuer des préservatifs.
MST SIDA
Sensibiliser les touristes au respect des us et coutumes de la
Non-respect des us et population locale.
coutumes
Interdire aux visiteurs l'accès au lieu sacré
Réhabilitation de structures déjà existantes
En réutilisant des bâtiments déjà existants, le projet permet de limiter l'étalement urbain. En effet, le
"recyclage" de l'existant préserve les espaces naturels qui ne sont pas sollicités pour y implanter une nouvelle
urbanisation. De plus, cette réhabilitation entraînera une amélioration du paysage par la mise en valeur de
bâtiments devenus vétustes.
Vétusté des bâtiments
La vétusté des bâtiments engendre des contraintes en terme de sécurité, vu qu'ils ne correspondent peut-être
plus aux normes actuelles. Par ailleurs, les infrastructures d'alimentation en eau et d'évacuation et de
traitement des eaux usées ont besoin d'être réhabilitées pour assurer un meilleur fonctionnement.
Intérêt économique
Le projet de création d'un Centre d'Interprétation Marine et Forestière va permettre une croissance
économique de la région par la création d’emplois (travaux de réhabilitation, fonctionnement du Centre et de
sa cafétéria) et le développement des débouchés des produits de pêche, et agricoles pour l'approvisionnement
de la cafétéria.
110
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
des briquettes pour les chauffe-eau, ou peuvent être mélangés avec des fleurs et graines indigènes pour créer des
produits papier décoratifs.
4.2.4 PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
Construction : La population locale sera employée de façon préférentielle pendant la construction, avec des cours de
formation sur place si nécessaire. Des matériaux de construction indigènes, récoltées de manière durable (par exemple
le bambou) pourraient être utilisées pendant la phase de construction, tandis que les artisans et charpentiers locaux
pourraient recevoir les commandes pour produire les meubles et décorations intérieures du Centre. Une formation
intensive sera nécessaire, mais ces connaissances seront être utilisées par les artisans à l’avenir, pour d’autres projets
dans la région. Un modèle similaire d’emploi et formation a été utilisé avec succès à Makalili en Afrique du Sud.
Le développement de matériels pour le Centre d’Interprétation devra utiliser l’expertise locale, en demandant à la
population de fournir des informations pour le Centre. Des histoires locales et des rites anciens (Tromba, par exemple)
pourrait être illustrées à travers des photos, présentations vidéo et textes (en malgache, français et anglais). Des livres
guides contenant aussi cette information pourrait être achetés par les touristes.
Des possibles connexions avec l’ « Association Project Communautaire d’Ambonoro » pourrait faciliter la rénovation
du musée de l’art du Village Indien de Marodokana. Ce musée présenterait l’histoire culturelle de la région aux
touristes suivant les tours culturels de CNRO sur l’histoire et sculpture locale.
Exploitation : La population locale devra être employée en priorité au Centre d’Interprétation et à la cafeteria, et
devra recevoir la formation requise. L’entreprise devra avoir un plan de développement professionnel pour les
employés dans le cadre de son business plan, pour indiquer les différentes voies de promotion professionnelle. Le but
ultime du Centre devrait être d’avoir des personnes locales en positions de direction après 10 ans d’exploitation. Le
processus de recrutement devra assurer que toute personne locale a accès aux informations concernant les postes
disponibles et qu’elle peut faire une demande d’emploi. Des annonces devront être placées dans les journaux locaux et
sur les panneaux d’affichage dans les lieux publics. Les salaires devront être justes, reflétant le marché local de
l’emploi, mais devront au moins fournir un salaire minimum qui pourrait subvenir aux besoins de l’employé et de sa
famille. Les employés du CNRO pourraient porter des costumes traditionnels au lieu d’uniformes et les touristes
pourraient acheter aussi des costumes dans le magasin de souvenirs.
Les produits agricoles et marins cultivées localement pourraient être utilisés pour fournir des provisions pour la
cafétéria. Fruits tels que papaye, mangue, ananas, banane, agrumes et cannelle sont facilement disponibles. Des plats
traditionnels savoureux tels que mantioke et ravitoto pourraient être servis avec un menu local ‘Kisonga’ ou
‘Gargote’. La garantie de la disponibilité, qualité et diversité de la nourriture produite localement est importante pour
un établissement de haute qualité, et il faudra mettre en priorité la formation et développement des techniques
agricoles et de pêche durables. En outre de la vente de produits artisanaux de toutes les régions de Madagascar, le
magasin de souvenirs devrait aussi fournir des produits locaux. Par exemple, des oreillers brodés, rideaux et nappes
pourraient être commandées à l’ « Association des Femmes Brodeuses et des Guides de la plage ».
Les activités du CNRO doivent apporter des avantages à la population locale
Les revenus produits par le Centre d’Interprétation et par la cafétéria seront utilisés pour financer la recherche du
CNRO, qui est couramment en train de chercher des partenariats et fonds à ce but. Un avantage supplémentaire pour
la population de Nosy Be pourrait être l’entrée libre ou subventionnée au Centre, et aussi des opportunités de
travailler sur des projets de recherche avec le personnel scientifique. Des chercheurs étrangers pourraient étudier des
projets intéressants en partenariats avec les chercheurs locaux. Leur capitaux subventionneraient des programmes de
recherche prioritaires sur les fascinantes espèces endémiques et écosystèmes de Nosy Be. Ces paiements, ainsi que
des bourses de recherche offertes par des ONG telles que Conservation International et WWF, pourraient
subventionner des étudiants de la région faisant des stages de recherche. Des programmes locaux de volontariat
pourraient être aussi initiés pour la population de Nosy Be pour la collecte des données nécessaires aux chercheurs de
CNRO. Ces programmes fourniraient une éducation environnementale aux participants (par exemple le suivi de la
population des tortues pondeuses). Des modèles de tourisme volontaire et de recherche déjà existants au Madagascar,
tells qu’Azafady à Taolagnaro, peuvent être considérées ici.
Des guides locaux seront disponibles pour accompagner les visiteurs du Centre d'Interprétation. Un kiosque pourrait
être construit pour les guides locaux, depuis lequel ils accompagneraient les touristes dans la forêt et dans le village
indien. Le kiosque constituerait aussi un endroit pour annoncer leurs services aux touristes. Les propriétaires de
pirogues pourraient fournir, en sécurité, le transport entre le port d’Andoany (Hell-Ville) et CNRO à travers l’entrée
au port, tandis que les chauffeurs de taxi locaux pourraient fournir le transport terrestre.
Les déchets de la cafétéria pourraient être utilisés de façon créative pour confectionner de produits artisanaux et
décorations intérieures. Les conserves en métal peuvent être utilisées pour faire des autos en miniature, similaires à
celles vendues à Tana. Les bouteilles en verre peuvent être réutilisées telles quelles, ou modifiées pour faire des verres
attractifs. Les déchets papiers peuvent être soit recyclés, soit mélangés avec de la poussière de charbon pour produire
111
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
INITIATIVES POUR LE TOURISME VOLONTAIRE (OU BENEVOLE)
AZAFADY (WWW.MADAGASCAR.CO.UK)
Azafady est une organisation non-gouvernementale basée à Taolagnaro (Fort Dauphin). Azafady utilise les
touristes bénévoles non seulement pour travailler sur ses projets de développement, mais aussi pour le soutien
financier de ses initiatives. Azafady a quatre programmes : sur les modes de vie durables, sur la santé et
l’hygiène publique, sur la gestion forestière et sur la recherche sur la préservation de l’environnement. Ses
bénévoles (ou « pionniers ») vivent dans des tentes à proximité des projets et une personne locale est payée pour
maintenir le camp. L’utilisation efficace de cette forme de tourisme subventionne les initiatives qui visent à
améliorer l’environnement et la vie de la population à Taolagnaro.
EARTHWATCH (WWW.EARTHWATCH.ORG)
Le Earthwatch Institute (EI) encourage le public de participer dans la recherche scientifique et l’éducation sur le
terrain, pour promouvoir la compréhension et les actions nécessaires pour préserver un environnement durable
dans le monde entier. L’institut est l’organisation la plus ancienne, la plus étendue et la plus respectée du monde
qui entraîne le public dans la recherche scientifique sur le terrain. A présent, EI soutient plus de 140 expéditions
dans 48 pays et envoie plus de 3700 membres du public sur le site pour travailler coude à coude avec des
spécialistes de renom. Les équipes de bénévoles collectent des données sur la direction des scientifiques et
travaillent en tant que membres à part entière de l’expédition, en divisant les coûts de la recherche entre eux. EI a
inventé cette forme de financement par les participants en 1971 et depuis, à travers ce programme, ils ont
impliqué plus de 73 000 personnes dans la recherche sur le terrain. EI travaille déjà au Madagascar sur l’écologie
des lémuriens blancs et noirs dans la Réserve Spéciale de Manombo, sur le lémurien Milne-Edwards dans le Parc
National de Ranomafana et sur le fossa à Ankarafantsika.
FRONTIER (WWW.FRONTIERPROJECTS.AC.UK)
La Société pour l’Exploration Environnementale (SEE) a été établie en 1989 en tant qu’organisation non
gouvernementale à but non lucratif (ONG), dédiée à la sauvegarde de la biodiversité et de l’intégrité des
écosystèmes. Depuis sa création, SEE a sponsorisé une multitude de projets de préservation sous le nom
“Frontier”. Les projets « Frontier » proposent un rigoureux travail sur le terrain aux bénéfices de la faune
tropicale en danger et de son écosystème et assistent directement les pays en voie de développement riches en
biodiversité, mais pauvres en capacités de gestion des ressources naturelles. Les projets « Frontier » avancent la
recherche sur le terrain et exécutent les projets qui aideront la préservation de la biodiversité et le développement
des modes de vie durables. Frontier travaille déjà avec des partenaires au Madagascar pour faciliter la recherche
marine. Le Frontier-Madagascar Marine Research Program (FMMRP) est une collaboration entre L’Institut
Halieutique et des Sciences Marines (IHSM) de Toliara, qui fait partie du Ministère de l’Enseignement Supérieur
de Madagascar. En 1999, un accord sur 5 ans a été signé avec IHSM et le FMMRP a commencé en janvier 2000.
Frontier travaille aussi dans la Mikea du Sud sur la forêt épineuse et coordonne des visites scolaires au
Madagascar pour les écoles internationales.
La cafétéria de CNRO achètera des poissons aux pêcheurs locaux
112
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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4.2.5 ETUDE DE FAISABILITE FINANCIERE
Les investissements relatifs à l’ensemble du programme, à l’exception des matériels et fournitures nécessaires à
l’exploitation de la partie commerciale, seront pris en charge financièrement par le CNRO associé a priori à des
organismes internationaux privés de mécénat. Soit 1320 millions pour la partie proprement CNRO et 622 millions
pour la partie commerciale financée par le CNRO, ou près de 2 milliards Ar au total (auxquels s’ajoutent 66.7
millions à financer par le concessionnaire commercial).
La faisabilité financière a été étudiée à partir d’un modèle Excel présenté ci-dessous en trois pages :
• Hypothèses retenues : hypothèses générales, coût de réalisation des travaux pour la partie culturelle (centre
d’interprétation) et pour la partie commerciale (cafétéria / boutique).
• Comptes d’exploitation prévisionnels pour la partie culturelle.
• Comptes d’exploitation prévisionnels pour la partie commerciale.
Nos hypothèses de travail figurent en jaune.
Les investissements à usage « commercial » concernent une surface de l’ordre de 200 m², pour l’essentiel à construire,
à aménager et à équiper.
Les matériaux de construction, matériel et mobilier seront de facture sobre et simple, s’appuyant essentiellement sur
des productions et matériaux d’origine locale (bois, mobilier représentatif des artisanats malgaches…..).
Le Centre National de Recherches Océanographiques possède un vaste terrain situé à moins de 2 km du Centre Ville
de Hell Ville (Andoany) par une voie routière en bon état.
Le terrain se développe en bord de mer sur une colline- promontoire escarpée dont il occupe la totalité et sur lequel a
été protégé et conservé un bon échantillon représentatif de la forêt primaire qui recouvrait autrefois la plus grande
partie du territoire malgache.
Sur ce terrain, le CNRO possède et utilise pour ses activités un certain nombre de bâtiments. Il a été formé le projet de
développer un centre d’interprétation marin et forestier, offrant aux visiteurs, touristes de Nosy Be pour l’essentiel, un
mode éducatif d’information in vivo des richesses de la flore et de la faune terrestres et marines de Madagascar, nourri
par les travaux et connaissances du CNRO et de ses équipes.
Hypothèses générales
L’inflation retenue pour les recettes et les charges sur la période de 10 ans étudiée est de 5%/an (Mission Economique
près l’Ambassade de France, d’après les estimations nationales et internationales).
La TVA frappant les recettes est à 20%
L’impôt sur les sociétés frappant leurs bénéfices est de 30%. Il est escompté l’attribution d’une exonération de cet
impôt sur les 5 premières années d’exploitation.
Il n’y a pas de droits de douanes et autres taxes sur les importations de biens d’équipement.
Rappel du programme
Le Centre d’Interprétation sera développé au point dominant du site actuellement occupé par un bâtiment non utilisé
qui sera rénové et étendu pour répondre aux besoins. Une route asphaltée existante (à resurfacer) de 200 m de long (4
m de large) permettra d’accéder à un parking visiteur existant (à resurfacer) et à un local de billetterie.
Le produit sera composé d’un Centre d’Interprétation (hall d’exposition, observatoire, laboratoire de recherche) et
d’une partie « commerciale » composée d’une cafétéria avec terrasse, boutique (d’objets d’artisanat local, de produits
locaux et de souvenirs liés au contenu de la visite), cuisine, stockage, toilettes. Le Centre d’Interprétation sera en
étroite relation avec le musée océanographique (existant mais à recomposer par le CNRO). Du Centre partira un
sentier d’interprétation forestière à créer, long de 700m. Des locaux de stockage de produits chimiques et des locaux
de maintenance sont également prévus, ainsi que la réhabilitation de locaux d’habitation pour les scientifiques du
CNRO (3 chambres).
L’emplacement futur de la cafétéria
L’ensemble, rénovation de bâtiments existants pour 2/3 et constructions nouvelles pour un tiers, se développera sur
une surface totale de l’ordre de 700 m².
113
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Ce résultat devrait pouvoir assurer une rémunération des fonds investis par le concessionnaire à 23,58%, soit un
taux un peu supérieur aux taux constatés pour les prêts bancaires à Madagascar, à condition que le loyer versé au
CNRO ne dépasse pas 2% du chiffre d’affaires HT.
Exploitation de la partie culturelle / centre d’interprétation
Un ticket d’entrée sera acquitté par les visiteurs du site, d’un montant de l’ordre de 2550 Ar dont la recette reviendra
au Musée et au Centre d’interprétation (CNRO). Il est envisagé une fréquentation de l’ordre de 15 000 entrées par an,
avec un ticket d’entrée de l’ordre de 2550 Ar (1€).
Ce rendement est assez faible compte tenu du risque d’exploitation. Il pourrait être amélioré à 27% avec un loyer
purement symbolique.
L’accès à la cafeteria et à la boutique sera libre, ainsi que le sentier de visite (visites pouvant être guidées et
commentées). Il est prévu une visite avec consommation (restaurant, boissons et/ou articles de la boutique) d’environ
2/3 des visiteurs du site, soit 10 000 visiteurs /an.
L’exploitation de la cafeteria et de la boutique, ainsi que des locaux annexes à ces activités sera concédée contre
loyer calculé en pourcentage du chiffre d’affaires commercial à un professionnel privé. Cet exploitant
financera les matériels et fournitures nécessaires à son activité, environ 67 millions Ar. Le CNRO propriétaire
louera les constructions et équipements lourds qu’il aura financé, de l’ordre de 622 millions Ar.
La concession devra avoir une durée (renouvelable) suffisamment longue pour permettre les amortissements
des investissements pratiqués (de l’ordre de 10 à 15 ans).
L’ensemble des installations sera ouvert toute l’année.
On peut raisonnablement penser que la cafeteria et sa terrasse, idéalement situées sur le site dominant le port
d’Andoany, les environs et la mer, devraient devenir un lieu fréquenté par les touristes et résidents.
Les entrées et visites guidées devraient apporter un chiffre d’affaires TTC (le CNRO est exonéré de TVA) de l’ordre
de 62 Millions Ar/an, auquel devrait s’ajouter un loyer versé par le concessionnaire de l’ordre de 3.8 à 4 Millions
Ar/an, calculé à raison de 2% du chiffre d’affaires du concessionnaire.
Le personnel relevant du CNRO a été estimé à 11 personnes.
Après charges de gestion diverses, le résultat du Centre pourrait être positif d’environ 12 millions par an avec
un loyer perçu sur la partie commerciale de 2% du chiffre d’affaires du concessionnaire.
Néanmoins d’importantes charges annuelles de maintenance et de renouvellement pour maintenir l’ensemble des
installations en bon état de fonctionnement incomberont au CNRO, de l’ordre de 40 à 50 millions Ar par an.
Il faut prévoir en conséquence des subventions annuelles récurrentes de l’ordre de 40 à 50 millions Ar par an pour
équilibrer la trésorerie du Centre, si l’on veut que la visite reste attrayante.
Exploitation de la partie commerciale / cafétéria-boutique
Vue vers le port d’Andoany (Hell-Ville) depuis la terrasse de la cafétéria
En ce qui concerne la partie commerciale concédée, il a été envisagé des recettes TTC de restaurant de 12 500 Ar par
repas pour 7 500 repas/an, 9 000 consommations bar au prix unitaire de 2 550 Ar, et 9 000 achats/an boutique au prix
unitaire moyen de 5 500 Ar. Soit un chiffre d’affaires annuel de 183 millions Ar TTC et 146,5 millions HT.
Le personnel nécessaire devrait être composé de 8 personnes.
Le résultat brut dégagé devrait s’élever à environ 24.3 millions Ar, soit après loyer, après amortissements et impôts
sur les sociétés, un résultat net annuel de l’ordre de 10.5 millions Ar/an.
114
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Hypothèses retenues
investissement immobilier réalisé par le CNRO
monnaie
Ariary
conversion
1€
2550 Ar
12750 FMG
inflation
5%
jours d'ouverture/an
365
TVA
20%
Impot société
30%
hypothèse retenue
Les investissements des équipements légers, matériels et fournitures sont effectués par le concessionnaire
La concession porte sur une durée de 10 ans minimum
investissements des parties culturelles CNRO
investissement culturel CNRO (coût)
cout construction
base m2
programme de construction des surfaces CNRO non concédées
nouveau
ouvert
patio entrée
renov. Sur 150 clos
laboratoire de recherche
nouveau
clos
stockage prod chimiques
renov. Sur 60 1/2 ouvert
hall d'exposition
nouveau
clos
maintenance
nouveau
ouvert
observatoire
renov totalité
clos
logements de fonction
existant
existant
enrobage
enrobage
routes et services
parkings
landscaping
15
180
20
200
25
15
250
m2
m2
m2
m2
m2
m2
m2
1065 m2
180 m2
1000
investissements commerciaux
programme de construction des surfaces à usage commercial m2
1/2 clos
clos
clos
clos
clos
café restaurant
96 m2
boutique
20 m2
cuisine
40 m2
stockage
20 m2
toilettes
20 m2
total
196 m2
terrasse restaurant
30 m2
les couts de construction comprennent les équipements plomberie et électricité
coût
1,200,000
1,500,000
1,500,000
1,350,000
1,500,000
1,200,000
1,200,000
deco et mobilier matériel
total
& fournitures
15%
10%
18,000,000
270,000,000
30,000,000
270,000,000
37,500,000
18,000,000
300,000,000
50,000
53,250,000
50,000
9,000,000
10,000
10,000,000
Total investissement immobilier et mobilier
imprevus
provision inflation
total réalisation
préouverture
fonds de roulement
prix de revient des travaux
2,700,000
40,500,000
0
40,500,000
0
0
45,000,000
0
27,000,000
0
27,000,000
0
0
0
0
0
0
30,000,000
5%
2.50%
0%
0%
investissement global commercial
coût construc
base/m2
1,200,000
115,200,000
24,000,000
48,000,000
24,000,000
24,000,000
terrasse
20,700,000
337,500,000
30,000,000
337,500,000
37,500,000
18,000,000
375,000,000
53,250,000
9,000,000
10,000,000
1,228,450,000
61,422,500
30,711,250
1,320,583,750
0
0
1,320,583,750
investissement exploitant
materiel &
déco et mobiler
fournitures
total
base/m2
base/m2
base/m2
150,000
200,000
1,550,000
14,400,000
19,200,000 148,800,000
3,000,000
4,000,000 31,000,000
6,000,000
8,000,000 62,000,000
3,000,000
4,000,000 31,000,000
3,000,000
4,000,000 31,000,000
305,350,000
base m2
100,000
3,000,000
total invest.immo et mob.
308,350,000
imprevus
5%
15,417,500
provision inflation
2.50%
7,708,750
total réalisation
331,476,250
préouverture
5%
16,573,813
fonds de roulement
0%
0
investissement total
348,050,063
coût construc
base/m2
investissement CNRO propriétaire partie commerciale
mobiler
base/m2
0
0
0
0
0
0
100,000
9,600,000
2,000,000
4,000,000
2,000,000
2,000,000
total invest.immo et mob.
imprevus
provision inflation
total réalisation
préouverture
fonds de roulement
investissement total
materiel &
fournitures
total
base/m2
base/m2
200,000
300,000
19,200,000 28,800,000
4,000,000
6,000,000
8,000,000 12,000,000
4,000,000
6,000,000
4,000,000
6,000,000
59,100,000
5.00%
2.50%
5.00%
0.00%
amortissement annuel
10
sur 10ans des réalisations mùobilières
coûts additionnels
eaux usées, dechets
espaces extérieurs
320,000,000
20,000,000
prix total
688,050,063
115
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
59,100,000
2,955,000
1,477,500
63,532,500
3,176,625
0
66,709,125
coût construc
mobiler
base/m2
base/m2
1,200,000
115,200,000
24,000,000
48,000,000
24,000,000
24,000,000
fournitures
base/m2
50,000
4800000
1000000
2000000
1000000
1000000
total invest immobilier
imprevus
provision inflation
total réalisation
préouverture
fonds de roulement
investissement total
0
0
0
0
0
0
5.00%
2.50%
0.00%
0.00%
total
base/m2
1,250,000
120,000,000
25,000,000
50,000,000
25,000,000
25,000,000
246,250,000
3,000,000
249,250,000
12,462,500
6,231,250
267,943,750
0
0
267,943,750
6,353,250
coûts additionnels
eaux usées, dechets
espaces extérieurs
prix total
320,000,000
20,000,000
607,943,750
Exploitation commerciale
personnel employé
salaire global
moyen/mois
restaurant
boutique
entretien
4
2
2
fréquentation du site
fréquentation du pôle commercial
15,000
10,000
total mois
220,000
200,000
170,000
recettes
10,560,000
4,800,000
4,080,000
19,440,000
2/3
exploitation commerciale
indice des prix
nombre de clients restaurant
nombre de clients bar/boissons
nombre de clients boutique
€
restaurant
bar
boutique
total recettes TTC
TVA
recettes HT
880,000
400,000
340,000
total annuel
2007
1
75%
90%
90%
4.90
1.00
2.16
1.050
12500
2550
5500
20%
1
1.103
7,500
9,000
9,000
2008
2009
2010
2011
2012
2
1.158
7,500
9,000
9,000
3
1.216
7,500
9,000
9,000
4
1.276
7,500
9,000
9,000
5
1.340
7,500
9,000
9,000
103,359,375 108,527,344
25,302,375 26,567,494
54,573,750 57,302,438
183,235,500 192,397,275
36,647,100 38,479,455
146,588,400 153,917,820
113,953,711
27,895,868
60,167,559
202,017,139
40,403,428
161,613,711
119,651,396
29,290,662
63,175,937
212,117,996
42,423,599
169,694,397
45,808,875 48,099,319
21,432,600 22,504,230
12,826,485 13,467,809
9,161,775
9,619,864
21,988,260 23,087,673
9,161,775
9,619,864
1,832,355
1,923,973
122,212,125 128,322,731
50,504,285
23,629,442
14,141,200
10,100,857
24,242,057
10,100,857
2,020,171
134,738,868
6
1.407
7,500
9,000
9,000
2013
2014
2015
2016
2017
7
1.477
7,500
9,000
9,000
8
1.551
7,500
9,000
9,000
9
1.629
7,500
9,000
9,000
10
1.710
7,500
9,000
9,000
125,633,966
30,755,195
66,334,734
222,723,895
44,544,779
178,179,116
131,915,665 138,511,448
32,292,955 33,907,602
69,651,471 73,134,044
233,860,090 245,553,095
46,772,018 49,110,619
187,088,072 196,442,476
145,437,020
35,602,983
76,790,747
257,830,749
51,566,150
206,264,600
152,708,871
37,383,132
80,630,284
270,722,287
54,144,457
216,577,830
160,344,315
39,252,288
84,661,798
284,258,401
56,851,680
227,406,721
53,029,499
24,810,914
14,848,260
10,605,900
25,454,159
10,605,900
2,121,180
141,475,811
55,680,974
26,051,459
15,590,673
11,136,195
26,726,867
11,136,195
2,227,239
148,549,602
58,465,023 61,388,274
27,354,032 28,721,734
16,370,206 17,188,717
11,693,005 12,277,655
28,063,211 29,466,371
11,693,005 12,277,655
2,338,601
2,455,531
155,977,082 163,775,936
64,457,687
30,157,821
18,048,152
12,891,537
30,939,690
12,891,537
2,578,307
171,964,733
67,680,572
31,665,712
18,950,560
13,536,114
32,486,674
13,536,114
2,707,223
180,562,969
71,064,600
33,248,997
19,898,088
14,212,920
34,111,008
14,212,920
2,842,584
189,591,118
460,943,286
charges
achats
salaires et charges
énergie eau
entretien
charges générales
marketing pub
impôts et taxes
25%
19,440,000
7%
5%
12%
5%
1%
résultat brut
loyer
amortissement
résultat avant impôts société
impot société
résultat net
2% du CA
30%
taux de rendement interne
23.58%
hypothèse de valeur finale année 11=
-66,709,125
24,376,275
25,595,089
26,874,843
28,218,585
29,629,515
31,110,990
32,666,540
34,299,867
36,014,860
37,815,603
2,931,768
6,353,250
15,091,257
4,527,377
10,563,880
3,078,356
6,353,250
16,163,482
4,849,045
11,314,438
3,232,274
6,353,250
17,289,319
5,186,796
12,102,523
3,393,888
6,353,250
18,471,447
5,541,434
12,930,013
3,563,582
6,353,250
19,712,682
5,913,805
13,798,878
3,741,761
6,353,250
21,015,979
6,304,794
14,711,185
3,928,850
6,353,250
22,384,440
6,715,332
15,669,108
4,125,292
6,353,250
23,821,325
7,146,397
16,674,927
4,331,557
6,353,250
25,330,054
7,599,016
17,731,038
4,548,134
6,353,250
26,914,219
8,074,266
18,839,953
10,563,880 11,314,438
12,102,523
10 fois le bénéfice net année 10
12,930,013
13,798,878
14,711,185
15,669,108
16,674,927
17,731,038
18,839,953
116
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
61,858,261
188,399,532
Exploitation culturelle CNRO
personnel
entretien
guides
direction,accueil et surveillance
5
2
4
sal & charges/mois
170,000
200,000
220,000
exploitation
charge annuelle
10,200,000
4,800,000
10,560,000
25,560,000
2007
2008
recettes d'entrée
15000 ticket
2,550
42,170,625 44,279,156
visites guidées
50%
2,550
21,085,313 22,139,578
loyer exploitant commercial
2,931,768
3,078,356
recettes totales
TTC
66,187,706 69,497,091
Nous avons considéré que le CNRO en raison de son statut public n'était pas assujetti à la TVA sur ses recettes
charges
charges salariales
28,179,900 29,588,895
produits d'entretien, consommables
10%
6,618,771
6,949,709
frais de gestion
15%
9,928,156 10,424,564
maintenance générale
15%
9,928,156 10,424,564
total
resultat d'exploitation
renouvellement des installations et équipements
% sur invest.
trésorerie disponible
subvention d'équilibre de fonctionnement pour maintien en état des installations
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
46,493,114
23,246,557
3,232,274
72,971,945
48,817,770
24,408,885
3,393,888
76,620,543
51,258,658
25,629,329
3,563,582
80,451,570
53,821,591
26,910,796
3,741,761
84,474,148
56,512,671
28,256,335
3,928,850
88,697,856
59,338,304
29,669,152
4,125,292
93,132,748
62,305,219
31,152,610
4,331,557
97,789,386
65,420,480
32,710,240
4,548,134
102,678,855
31,068,340
7,297,195
10,945,792
10,945,792
32,621,757
7,662,054
11,493,081
11,493,081
34,252,845
8,045,157
12,067,735
12,067,735
35,965,487
8,447,415
12,671,122
12,671,122
37,763,761
8,869,786
13,304,678
13,304,678
39,651,949
9,313,275
13,969,912
13,969,912
41,634,547
9,778,939
14,668,408
14,668,408
43,716,274
10,267,886
15,401,828
15,401,828
54,654,982
57,387,731
60,257,118
63,269,974
66,433,472
69,755,146
73,242,903
76,905,049
80,750,301
84,787,816
11,532,723
12,109,359
12,714,827
13,350,569
14,018,097
14,719,002
15,454,952
16,227,700
17,039,085
17,891,039
0%
0
1%
20,086,338
2%
26,411,675
3%
39,617,513
4%
52,823,350
5%
66,029,188
5%
66,029,188
5%
66,029,188
5%
66,029,188
5%
66,029,188
11,532,723
-7,976,979
-13,696,848
-26,266,944
-38,805,253
-51,310,185
-50,574,235
-49,801,488
-48,990,103
-48,138,148
0
7,976,979
13,696,848
26,266,944
38,805,253
51,310,185
50,574,235
49,801,488
48,990,103
48,138,148
117
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
4.2.7
4.2.6 CAHIERS DE CHARGE
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
PARTENARIATS PUBLIC- PRIVE
POUR
LA
COMMUNAUTE
LOCALE
ET
Bâtiment du Centre d’Interprétation
1.
2.
3.
4.
L’architecture du nouveau Centre d’Interprétation de CNRO respectera le style moderne existant.
Pour la décoration intérieure on peut cependant s’inspirer de l’architecture vernaculaire locale.
L’espace d’exposition inclura des objets et panneaux illustratifs « dernier cri », qui auront pour but
l’éducation des visiteurs sur les écosystèmes marin et forestier.
La visite des laboratoires de recherche sera organisée seulement avec l’accord des chercheurs et
préférablement à des moments précis dans la semaine (par exemple, chaque mercredi et vendredi
matin). Des panneaux expliqueront le travail de recherche, noteront les heures de visite et
demanderont aux touristes de respecter leur travail en gardant le silence.
Tous les panneaux explicatifs du CNRO, à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, seront exécutés
dans le même style graphique.
Potentiel de connexions avec les écoles locales pour stimuler la sensibilité environnementale et l’éducation culturelle
des enfants, ainsi que la formation dans la recherche (voir chapitre 4.3.4).
Sentier d’interprétation
5.
6.
7.
8.
Le parcours du sentier d’interprétation sera déterminé sur le terrain, en évitant les pentes trop
accentuées, la coupe des arbres et des espèces végétales intéressantes ou rares, et les endroits de
refuge faunistique.
Les points de départ du sentier seront bien marqués et accompagnés d’une carte montrant le tracé du
sentier et les zones traversées.
Le sentier sera accompagné de panneaux sensibilisant les touristes et la population locale sur la
fragilité de l’écosystème. Les panneaux incluront des illustrations, ainsi que des textes explicatifs en
malgache, français et anglais.
Le sentier sera balisé pour canaliser le flux de visiteurs et pour ne pas encourager la perturbation de la
faune et flore d'un milieu préservé.
Observatoire
9.
10.
L’observatoire sera aussi accompagné d’un panneau explicatif sur les attractions qui entourent la
péninsule du CNRO : le port, la ville d’Andoany, la forêt de Lokobe, ainsi que sur l’île de Nosy Be en
général.
Un ou deux télescopes seront installés sur la plateforme de l’observatoire.
Divers
11.
Une brochure décrivant les activités du CNRO, ainsi que l’écosystème de la région, et mentionnant le
Centre d’Interprétation, la cafétéria et l’observatoire, sera produite et distribuée aux hôtels, centres
d'information, à l’aéroport de Nosy Be, ainsi que sur place.
118
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Au large se trouvent des récifs coralliens (dont le corail noir endémique) et en arrière plan on remarque des
collines à sommets dénudés par les feux de brousse et le déboisement. Un ruisseau, provenant des sources de
ces collines, s’écoule le long de la plage et se déverse dans la mer. La végétation littorale est constituée
principalement d’un vaste reboisement de cocotiers et des formations arborées à dominance de Terminalia
cattapa, d’Albizia lebeck et de Canarium madagascariensis. Le tapis végétal est formé par une espèce
« Lalangana » qui protège le sable. Les deux cabanes sur le site sont des habitations temporaires pour
l’élevage des zébus et pour le gardien des orchidées.
4.3 PLAN D’AMENAGEMENT DE L’ECOLODGE NOSY SAKATIA
Du point de vue environnemental, le site ne présente pas de contraintes environnementales majeures pour
l’aménagement. Pour le développement touristique de l’île, le projet incite la population à renforcer la
protection de la réserve marine de l’île, en tant que zone de ponte de tortues et à vitalité importante des
coraux. Cependant, des mesures environnementales devront être suivies pour la protection durable de cet
écosystème marin et pour éviter la perturbation du fonctionnement du milieu naturel.
Enfin, à part les avantages économiques de l’île, l’implantation du projet présentera des avantages sociaux
telles que la création d’emploi, l’augmentation des revenus des ménages et l’amélioration des conditions de
vie de la population locale.
Nosy Sakatia ne dispose pas des réseaux routiers et le seul moyen d’accéder à l’île est la voie maritime
(vedette, pirogue).
4.3.2 CONCEPT ET PROGRAMME
Concept
Le concept de développement est la création d’un écolodge de haut standing de 21 chambres, très exclusif, sur
la plage nord, d’Ampasindava.
L’accès se fera par bateau, depuis l’embarcadère de Chanty Beach, à Nosy Be.
L’écolodge inclut un bâtiment principal (réception, salon d’attente, restaurant, zone d’interprétation), un
centre d’activités, un centre de bien-être, une zone de service/maintenance et les 18 bungalows, chacun avec
vue directe vers l’océan.
4.3.1 EMPLACEMENT ET DESCRIPTION DU SITE
L’île de Nosy Sakatia se trouve à l’ouest de Nosy Be, en face d’Orangéa, dont elle est séparée par un bras de
mer d’environ 800m de large. La superficie de l’île est d’environ 600ha (3km sur 2km).
A partir de l’écolodge, les touristes pourront s’engager dans des activités variées : pêche, plongée, activités
nautiques, ballades dans l’île.
Le littoral de Sakatia est à la fois accueillant et sauvage. Plusieurs circuits de promenade satisferont autant les
sportifs, que les visiteurs en dilettante. Le site de la Réserve Foncière Touristique de Nosy Sakatia (11,7ha),
qui a été choisi pour ce projet, se trouve au Nord de cette île et inclut essentiellement la plage d’Ampasindava
dont l’accès est facile et particulièrement bien adapté par sa dimension, son isolement, son caractère presque
vierge de toute occupation hôtelière.
Programme
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Le site d’implantation du projet possède de belles accumulations sableuses et un plateau corallien. La plage,
au bord d’un splendide lagon aux eaux turquoises, est délimitée à chaque extrémité par des affleurements
rocheux dont une partie est menacée par l’érosion.
Chanty Beach - Centre d’accueil et Embarcadère 25 m2
Nosy Sakatia: Embarcadère - 70x20m
Réception et salon d’attente - 40 m2
Bureau comptable- 20 m2
Bureau gérant–20 m2
Centre d’activités - 100 m2
119
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
Zone d’interprétation: bibliothèque, cartes, vidéo, photographies - 200 m2
Boutique souvenirs - 40 m2
Amphithéâtre/danses locales - 150 m2
9 bungalows (Une chambre) – 12m x 6m chacune
3 bungalows doubles, qui peuvent être utilisés séparément ou ensemble (12m x 6m + 12m x 6m)
3 Bungalows de luxe (Deux chambres) - 10x12m chacune
Bar et Restaurant–250 m2
Cuisine - 100 m2
Stockage (sec/frais) - 20 m2
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
Zone de service - 20 m2
Sentiers/passerelles randonnée – 400m x 2m
Blanchisserie/buanderie - 20 m2
Locaux utilitaires - 20 m2
Énergie solaire – Une superficie de 1000 m2
Captage de l’eau de pluie - 20 m2
Centre de bien-être - 225 m2
Infirmerie - 10 m2
Jardin - 2000 m2
120
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
121
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
4.3.3 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX ET INFRASTRUCTURES
4.3.3.1 DESCRIPTION DE L’ENVIRONNEMENT INITIAL DU SITE
4.3.3.1.1 Milieu physique
Topographie
L’altitude de Nosy Sakatia se situe entre 0 à 137 m. Le point le plus haut (137m) se situe à l’extrême sud de
l’île, au pic d’Ambohibe. Le relief est irrégulier, caractérisé par des cuvettes entourées de collines érodées et
des bas fonds relativement restreints. Ces collines s’étendent jusqu’au bord de la mer en découpant des
criques.
Géologie
L’île Nosy Sakatia est constituée principalement par des roches volcaniques. Elle représente le témoin d’un
socle ancien surélevé. Les formations volcaniques sont d’âge quaternaire et formées par des rhyolites. A
l’extrémité sud de l’île se trouvent des rochers de type tuffstone plus récents, formant un cône volcanique.
Les sols sont de type ferrugineux fortement érodés à différents endroits.
Climat
Le climat est de type tropical humide et chaud caractérisé par une saison fraîche et sèche (de mai à octobre) et
une saison chaude et pluvieuse (de novembre à avril). La température moyenne annuelle est de 24,4°. Le
maximum de température est de 31,8° en novembre et le minimum est de 18,2 au mois d’août. La
précipitation moyenne annuelle est de 2250mm avec 175 jours de pluie par an. Les mois les plus humides
s’observent en décembre et janvier. Les vents dominants sont en provenance du nord-est le jour et de l’ouest
la nuit. L’emplacement de l’île ainsi que son relief apportent une protection des vents de jour.
Hydrographie
Nosy Sakatia possède plusieurs cours d’eaux, saisonniers ou permanents, provenant des collines et qui
approvisionnent quelques villages. Un ruisseau permanent se trouve à Antanimora.
Au mois de février, une rivière coule vers la plage près du site proposée de l’écolodge Nosy Sakatia
Le paysage
Très vallonnée, Nosy Sakatia offre des paysages de toute beauté. Le sommet des collines est presque dénudé
mais le plateau du centre de l’île est boisé.
4.3.3.1.2 Milieu naturel
L’île présente une variété de végétation particulière. Au cours de la promenade, on peut y découvrir la
végétation naturelle et des divers types de plantations qui se trouvent côte à côte en harmonie. La pointe sud
de l’île est une forêt primaire avec des surfaces occupées par des palétuviers. Nosy Sakatia possède
également des forêts galeries à partir desquelles proviennent de nombreuses sources d’eaux.
4.3.3.1.2.1 Ecosystème terrestre
Formation végétale
D’après les caractéristiques physionomiques, floristiques et édaphiques, on rencontre quatre types de
formations végétales à Nosy Sakatia dont le taux d’endémicité des espèces floristiques présente seulement
32% des espèces présentes.
Le littoral est constitué de côtes sinueuses plantées de cocotiers et d’autres formations arborées avec
alternance de plages et des affleurements rocheux autour desquels se développent de magnifiques “patates” de
corail. Autour de Sakatia, la mer renferme une faune et une flore sous-marine de toute beauté.
a) La forêt primaire
Le nord de l’île, où s’implante le projet, est caractérisé par la présence de très belle plage de sables coralliens.
C’est dans cette partie nord, dans la baie d’Ampasindava, que se développe le plus grand récif corallien.
Elle est représentée par la forêt dense humide de basse altitude d'Ambohibe et elle présente 4 strates dont la
hauteur de la voûte varie de 8 à 15m avec quelques émergents qui peuvent dépasser 20m.
Cette formation présente cinquante sept espèces (57) forestières.
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Dans la forêt dense humide d’Ambohibe se trouve une grande population de chauves-souris géantes Pteropus
rufus. Cette espèce contribue à la régénération des essences forestières par le phénomène de zoochorie.
b) Les forêts galeries
Cette formation est une forêt dense humide qui s'installe dans une dépression restreinte suivant un cours d'eau,
ou elle occupe les franges de cours d’eau. C’est une formation pluristratifiée et la hauteur de végétation varie
de 7 à 15m à voûte irrégulière.
4.3.3.1.2.2. Ecosystème marin et côtier
On rencontre deux types de formation dans l’île Sakatia :
c) Les formations mixtes anthropiques
Elles sont constituées par des formations végétales secondaires et/ou dégradées plus ou moins dénudées et
les différentes sortes de cultures et plantations et aussi de reboisement. Elles occupent plus de 85% de la
superficie de l’île Sakatia sur différentes unités topographiques (versants, crêtes, replats,…).
•
•
•
•
Formation d’origine récifal
L’île Sakatia est entourée de récif, presque en totalité, mais c’est dans ses parties ouest et nord que ces
derniers sont les plus développés. Au nord, du côté d’Ampasindava, les coraux présentent un taux de
couverture élevé et une vitalité importante. C’est aussi le cas du côté d’Ambohibe (au sud).
Dans la partie qui se trouve entre Nosy-Be et Sakatia, on a surtout de patates coralliennes formées par des
gros massifs de Porites et des champs de coraux sub-massifs.
Nosy-Sakatia est aussi caractérisée par la présence de très belles plages de sables coralliens.
Formation végétale dégradée
Elle présente un aspect physionomique diffus, fortement irrégulière et sans stratification définie et formée
par plusieurs espèces.
Pseudo steppe à Aristida rufescens
C'est une formation herbeuse clairsemée, constituée de touffes d'herbes espacées et ne dépasse pas 80cm
de hauteur. Elle s'installe sur un substrat argilo-sableux, plus ou moins gréseux et rocailleux et occupe les
crêtes et les versants.
Cultures et plantations
Elles comprennent les espèces pérennes et certaines espèces saisonnières et présentent un caractère
d'agroforesterie. La richesse spécifique est de l'ordre de quarantaine d'espèces.
Le reboisement
Le périmètre de reboisement est estimé aux environs de 25ha dont les principales essences de reboisement
sont Anacardium occidentale (Anacardes), Grevillea banskii et Eucalyptus sp.
Formation non récifale
a) Les affleurements rocheux
L’île Sakatia est bordée par des affleurements rocheux qui sont le prolongement des roches basaltiques en
alternance avec les plages de sable. Quelques espèces de poissons semblent y trouver une zone de
prédilection, c’est le cas de Monodactylus argenteus, certaines Mugilidae et Kyphosidae.
`
b) Les mangroves
Elle s'installe le long du rivage marin à substrat vaseux, plus ou moins rocailleux à proximité de rives. La plus
grande surface se trouve au sud de l’île à Andranomatavy où se distinguent deux types de formations :
d) La formation végétale littorale
•
Elle s'installe à la limite interne des pas géométriques, sur substrat sableux en franges de plage.
La faune
Seules les forêts galeries et la forêt primaire d’Ambohibe présentent un intérêt faunistique dans cette île.
Formation à Rhizophora mucronata
C’est une formation dense pouvant atteindre 15m de hauteur caractérisée surtout par la dominance de
l’espèce Rhizophora mucronata avec des racines échasses très développées.
Les palétuviers sont représentés par sept espèces : Rhizophora mucronata, Bruguera gymnorhiza, Ceriops
tagal, Avicennia marina, Heritiera littoralis, Barringtonia butonica et Lumnitzera racemosa.
• Peuplement de Sonneratia alba
Cette formation est relativement basse, variant de 5 à 8m de hauteur et monospécifique avec la seule
espèce Sonneratia alba et plus ou moins dégradée.
a) Batraciens et reptiles
Les forêts galeries avec 21 espèces abritent plus de reptiles et batraciens. La forêt primaire d’Ambohibe
présente 17 espèces batraco-reptiliennes dont le plus petit caméléon du monde (1cm) Brookesia minima.
Les autres formations végétales présentent quelques espèces qui sont connues dans les milieux dégradés.
Au total, l’île Sakatia présente 24 espèces batraco-reptiliennes dont 21 sont endémiques de Madagascar (19
reptiles et 5 amphibiens).
Ces mangroves sont des habitats des crustacés des familles de Portunidae et de Potamonidae.
Tortue marine
La plage d’Antaolatrozona est une zone de ponte de tortue marine : Eretmochelys imbricata.
b) Oiseaux
Les oiseaux sont répartis dans toutes les formations végétales. 46 espèces avifaunes sont connues dans l’île
dont seulement 28% sont endémiques de Madagascar et les espèces présentes sont communes dans la région
de Nosy Be.
4.3.3.1.2.3 Sensibilités environnementales
L’île Sakatia comprend des zones sensibles qu’il est nécessaire de conserver et de protéger du fait de
l’importance qu’ils jouent dans l’équilibre de l’environnement.
Le degré de sensibilité est attribué à chaque zone selon sa valeur écologique (biodiversité, richesse,
endémicité, rareté, spécificité, productivité, rôle structurant, fragilité,…), ses valeurs culturelle et socioéconomique.
c) Mammifères
Quatre individus lémuriens Eulemur macaco sont introduits dans l’île et élevés par des particuliers.
123
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Zones à sensibilité forte
4.3.3.1.3 Milieu humain
•
Les récifs coralliens : ils présentent une très grande richesse floristique (algues) et faunistique (coraux dont le
corail noir, mollusques, poissons).
•
La plage d’Antaolatrozona : ce milieu a une valeur écologique du fait que c’est une zone de ponte des tortues
marines. Cette zone est très sensible à toutes formes de perturbations.
•
L’île Sakatia est constituée de trois principaux villages : Antanabe (62 toits), Ampasimena (39 toits) et
Ampasindava (14 toits) et 56 autres toits répartis dans douze autres petits villages. L’administration de l’île
est assurée par une autorité traditionnelle.
4.3.3.1.3.1 Population
Les mangroves d’Andranomatavy : elles jouent un rôle écologique important dans la mesure où elles
protègent les côtes contre l’érosion marine et elles constituent une zone de « nurserie » pour plusieurs espèces
marines. Les mangroves jouent aussi le rôle d’épurateur.
•
La forêt primaire d’Ambohibe : elle présente des espèces endémiques et rares tels que le palmier Dypsis
nossibeensis et le petit caméléon du monde Brookesia minima.
•
Les cours d’eau et ruisseau : ils approvisionnent certains villages pour l’alimentation en eau.
Nosy Sakatia compte 339 habitants selon un recensement récent (Voir Annexe P) dont le nombre des hommes
excède celui des femmes (51% contre 49%). La population se compose essentiellement de Sakalava
Bemihisatra et d’Antanosy.
Les trois principaux villages concentrent 71% de la population dont les villages d’Antanabe et d’Ampasimena
sont les plus peuplés. La composition de la population par âge indique la forte proportion des jeunes de moins
de 18 ans qui représente environ 46%. Le nombre de chef de ménages est de 92 dont les hommes représentent
75%. La taille moyenne des ménages oscille autour de 4 personnes dans les grands villages et de 3 personnes
dans les petits villages.
Zones à sensibilité moyenne
•
Le taux de migration est de 30% avec des immigrants Tsimihety, Antandroy, Antaimoro et Antaifasy.
Les affleurements rocheux : ils forment des écosystèmes benthiques où se développent une flore et une faune
très variées.
•
La formation littorale : elle présente des espèces qui servent de protection de sables. Elle constitue un habitat
préféré de l'unique espèce de gymnosperme Cycas thouarsii qui devient de plus en plus rare dans l'ensemble
de l'île Sakatia.
•
Les forêts galeries : elles abritent plus d’espèces animales de l’île et c’est le milieu le plus fréquenté des
batraciens en tant que zone humide.
4.3.3.1.3.2 Services sociaux et culturels
En matière d’équipement sanitaire, l’île Sakatia dispose d’un centre de soin de base (dispensaire) et un centre
de soin privé. Les principales maladies sont le paludisme au niveau de toutes les classes d’âge et les maladies
diarrhéiques.
Concernant l’éducation, l’île ne dispose que d’une seule école primaire communautaire de 4 salles à
Antanambe avec 6 enseignants et 100 élèves. Le taux de fréquentation d’école est de 70% avec 85% de taux
moyen de réussite à l’examen.
En matière d’équipement sportif, l’île Sakatia ne possède qu’un terrain de foot.
Une association appelée RASIS (Regroupement des Acteurs pour la Sauvegarde de l’Ile Sakatia) opère dans
l’île. Elle s’occupe du développement intégré de cette île par le biais du reboisement, de la lutte contre les
feux de brousse et du défrichement illicite. Elle appuie aussi la GELOSE (Gestion Locale Sécurisée).
Selon la coutume de la population de l’île, les dimanche, mardi et jeudi sont des jours « fady » où il est
interdit d’aller au champ et de travailler la terre. En outre, toujours tabou, les chiens sont formellement
interdits dans l’île. Pour des raisons inexplicables et inexpliquées, les habitants de l’île n’oseraient pas
pénétrer à l’intérieur de la forêt primaire d’Ambohibe. Mais avec l’arrivée massive des immigrants, ce tabou
est violé. Actuellement, ce tabou est expiré par l’autorité traditionnelle.
Deux arbres sacrés se trouvent dans l’île dont l’un se trouve à Antanambe (Terminalia cattapa) et l’autre à
Ampasindava (Tamarindus).
4.3.3.1.3.3 Activités économiques
Affleurements rocheux à Nosy Sakatia
•
Les principales activités de la population sont :
- L’agriculture : la superficie de terre cultivable est d’environ 12,4ha.
Cultures vivrières essentiellement le riz, le maïs et le manioc.
124
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•
•
•
Cultures de rente : café, poivre et vanille.
Cultures maraîchères surtout les CUCURBITACEA.
Arbres fruitiers, principalement les bananiers, les plants d’ananas et les cocotiers.
•
- L’élevage : cette activité se trouve surtout dans la partie Nord et la partie Est de l’île.
Un seul type d’élevage se trouve dans l’île : l’élevage des bovins.
•
- La pêche : la superficie de la zone de pêche traditionnelle est estimée à 110ha.
Elle se pratique à l’aide des moyens très simples (lignes, filets, ramassage). Les produits couramment pêchés
sont les poissons et les crabes.
4.3.3.2 INFRASTRUCTURES A AMENAGER
4.3.3.2.1 Infrastructure routière
L’aménagement de l’accès à Sakatia :
Il y a deux lieux possible pour accéder à Sakatia après la route Hell – Ville / Andilana :
- soit le lieu où on prend actuellement les navettes (Chanty Beach)
- soit sur le site de l’Orangéa de la SIRAMA
L’aménagent de la route vers l’embarcadère sera enduit superficiel bicouche, de même pour le parking. Pour
l’embarcadère côté Nosy Be, il sera le lieu de départ de toutes les navettes vers l’île Sakatia.
4.3.3.2.2 Alimentation en eau potable :
-
Les sources d’eau potable pour l’écolodge à Sakatia sont :
Pompage d’une eau de source sur le site après aménagement de la source et création d’un réservoir pour le
stockage de l’eau.
Réseau JIRAMA qui assure l’alimentation de la ville d’Andilana qui se trouve à 1,5 kilomètres de Nosy
Sakatia, cette solution sera bénéfique pour l’île de Sakatia toute entière.
4.3.3.2.3 Alimentation en électricité :
L’alimentation en électricité de l’écolodge à Sakatia sera assurée par l’énergie solaire.
Pour alimenter l’écolodge en électricité en permanence, il est nécessaire aussi d’installer un générateur de 50
KVA et une citerne de capacité de 5000 litres; le ravitaillement du site se fait tout le 3 mois.
4.3.3.2.4 Traitement des déchets :
Les déchets solides dégradables sont traités à l’aide de méthode biologique pour produire de l’engrais ou
d’énergie.
Pour les eaux usées, elles sont traitées dans une station de traitement de 200 m2 avant de les envoyer vers les
égouts.
4.3.3.3 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET MESURES D’ATTENUATION
4.3.3.3.1 Les enjeux environnementaux du projet
Les principales préoccupations environnementales identifiées sont :
Zébus à Nosy Sakatia
Paysage : l’aménagement d’un écolodge, avec la beauté des plages qu’a déjà le site, va offrir un paysage
pittoresque dans la partie nord de l’île.
- Autres activités :
• Le commerce avec la vente des produits artisanaux et les petites épiceries (trois seulement dans toute l’île).
• Les hôtels et restaurants qui sont au nombre de trois.
Immigration : le développement touristique de l’île va induire une attraction des immigrants qui peut avoir
un impact sur la surexploitation des milieux biologiques (mangroves, forêts, zone de pêche traditionnelle,…),
le non-respect des us et coutumes et la propagation des maladies transmissibles tel que le MST SIDA.
125
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Conflit d’usage (tourisme et pêche traditionnelle) : l’exploitation de l’écolodge va engendrer un risque de
conflits dans l’utilisation de l’espace entre les pêcheurs traditionnels et les plongeurs.
4.3.3.3.2 Les impacts environnementaux majeurs
4.3.3.3.2.1 Les impacts positifs majeurs du projet
Sensibilité du milieu naturel : le développement et les activités liés au tourisme peuvent entraîner la
perturbation de la zone de ponte des tortues et la dégradation des récifs coralliens.
Les impacts positifs majeurs pendant toutes les phases du projet sont les retombées économiques pour la
population locale, en terme de créations d'emplois directs pour le fonctionnement de l'écolodge et ses activités
annexes et indirects par la vente des productions locales (produits de la pêche, agricole et élevage). Le projet
va développer aussi les divers secteurs d’activités de l’île et en conséquence, l’augmentation des revenus de la
population.
Pollution : les activités liées à l’exploitation de l’écolodge peuvent entraîner la pollution de l’environnement
par les rejets des déchets solides et liquides.
Création d’emploi : l’aménagement d’un écolodge au nord de l’île Sakatia va créer :
• des emplois directs dans l’hôtellerie et dans les activités annexes,
• des emplois indirects car les activités de restauration génèrent, pour les agriculteurs, les éleveurs et les
pêcheurs sur place des recettes pour la fourniture de denrées alimentaires.
• des emplois temporaires pendant la phase de construction de l’écolodge.
Ensuite, l’aménagement d’un écolodge va donner un attrait dans la partie nord de l’île.
Enfin, le développement du tourisme dans l’île va inciter la population au renforcement de la réserve marine
en vue de garder le capital touristique de l’île
4.3.3.3.2.2 Les impacts négatifs majeurs du projet
Les impacts négatifs majeurs du projet sur l’environnement, en phase de construction, sont principalement le
risque de destruction des récifs coralliens par l’ancrage des bateaux qui pourrait, entraîner la disparition des
coraux.
L’écolodge proposé, haut de gamme, s’adressera aux touristes concernés par la préservation de
l’environnement et n’accueillera qu’un nombre réduit de touristes. Pour cette raison, les impacts négatifs
majeurs pendant la phase d’exploitation seront fortement diminués par rapport à un établissement touristique
ouvert à tous, mais, s’ils existent, ils pourraient être :
(1) la pollution marine due aux divers déchets solides et les eaux usées,
(2) la destruction des récifs coralliens due à l’ancrage des bateaux, aux palmes des plongeurs et même à
l’augmentation des pêcheurs traditionnels,
(3) ces deux impacts sont les sources de la disparition de la faune marine tels que les coraux.
(4) la diminution ou la perte de la biodiversité floristique de l’île due au piétinement, au ramassage des
espèces floristiques et à l’augmentation de la pression sur les forêts et les mangroves,
(5) la perturbation de la zone de ponte de tortue et même le prélèvement de ses œufs par suite de l’afflux de
touristes,
(6) l’afflux de population non contrôlé attiré par les avantages pouvant être tirés des actions du projet,
(7) le risque de la propagation des maladies transmissibles tel que le MST SIDA,
(8) le non respect des us et coutumes de l’île,
(9) les conflits d’usage entre les plongeurs et les pêcheurs traditionnels.
4.3.3.3.3 Les impacts environnementaux intermédiaires
Certains impacts, qui sont faciles à réduire ou à éviter par l’application correcte des mesures
environnementales générales, revêtent une importance intermédiaire sur l’environnement.
La plage d’Ampasindava à Nosy Sakatia
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4.3.3.4 LES MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS NEGATIFS MAJEURS
Les mesures d’atténuation des impacts négatifs majeurs pour ce projet sont énumérées dans le tableau ciaprès :
Sources d’impacts
Avantages du projet
Impacts majeurs
Afflux de la
population non
contrôlé
Immigration
Propagation des
maladies
transmissibles tel que
le MST SIDA
Non-respect des us et
coutumes
Conflits d’usage
Tableau 39 : Les mesures d’atténuation des impacts négatifs majeurs
a) Mesures relatives à la phase construction
Sources d’impacts
Ancrage des bateaux
Circulation accrue des
bateaux
Impacts majeurs
Destruction des récifs
coralliens
Disparition des coraux
Mesures
Inventorier et répertorier à un stade précoce de la
construction du projet les récifs coralliens et les espèces
associées existants afin de pouvoir les protéger et les
contrôler face à toutes sortes d’activités.
Fonctionnement de
l’écolodge
b) Mesures relatives à la phase d’exploitation
Sources d’impacts
Déchets solides et
eaux usées
Ancrage des bateaux
Palmes des plongeurs
Pêches traditionnelles
Pollution marine
Destruction des récifs
coralliens
Piétinement,
ramassage des
espèces,
surexploitation des
forêts et mangroves
Afflux du touriste
Ramassage des œufs
de tortue
Immigration
Impacts majeurs
Pollution marine
Mesures
Mettre en place des dispositifs d’entreposage et des
installations d’élimination, de traitement ou de recyclage des
déchets solides.
Mettre en place un système d’assainissement et un dispositif
de traitement des eaux usées
Destruction des récifs Créer une zone d’embarquement et de débarquement en
coralliens
fabriquant un petit embarcadère
Aviser, informer et sensibiliser les plongeurs pour les
mesures à prendre afin d’éviter les dégâts sur les récifs
coralliens.
Placer des balises délimitant la zone accessible pour les
pêcheurs au large de l’îlot
Disparition des
Prendre les mesures citées ci-dessus pour éviter les sources
espèces marines
de disparition des espèces marines et en plus créer des
latrines publiques.
En vue de la conservation de sa biodiversité, il est primordial
qu’un programme de vulgarisation soit mené et qu’il souligne
l’importance économique régionale des récifs coralliens.
Baisse ou perte de la
Baliser les sentiers de randonnée
biodiversité floristique Sensibiliser la population pour la protection de
l’environnement et l’intérêt écologique des milieux.
Eviter le déboisement et la destruction de la végétation à
l’intérieur des sites d’importance écologique.
Perturbation de la
Observer discrètement de loin les tortues lorsqu’elles
zone de ponte de
viennent pondre sur les plages et éviter de les déranger et
tortue / disparition des surtout de prélever les œufs.
espèces
Elaborer un calendrier des activités touristiques qui tient
compte de l’utilisation de la plage et des périodes sensibles.
Etablir une zone de conservation dans cette espace.
Propagation des
maladies
transmissibles tel que
le MST SIDA
Non-respect des us et
coutumes
Mesures
Evaluer l’évolution du flux de migrants potentiels face à
l’attrait exercé par les actions du projet et définir les zones
d’accueil.
Sensibiliser les touristes et la population pour la lutte contre
les maladies transmissibles et distribuer des préservatifs.
Sensibiliser les gens à respecter les us et coutumes de la
population locale.
Tenir compte des méthodes d’utilisation et d’exploitation
traditionnelles de l’espace par les populations locales et y
intégrer des méthodes de gestion conformes aux objectifs de
protection de l’écosystème marin.
Placer des balises délimitant la zone accessible pour les
pêcheurs au large de l’îlot
Sensibiliser les touristes et la population sur la lutte contre les
maladies transmissibles et distribuer des préservatifs.
Sensibiliser les touristes au respect des us et coutumes de la
population locale.
Les bateaux à moteur hors-bord 2-temps créent beaucoup de pollution
127
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espèces indigènes. Les vingt-et-un espèces d’orchidées qui vivaient sur l’île, mais qui sont aujourd’hui
disparues (seulement trois espèces restent encore), pourraient être réintroduites.
4.3.4 PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
Construction : Voir Chapitre 4.2.4, en mettant l’accent tout particulièrement sur la participation des habitants
de Nosy Sakatia, surtout ceux qui ont une ferme sur la plage.
Si le développement touristique stimule la construction d’infrastructure pour l’électricité et l’adduction de
l’eau, ces ressources devraient aussi être mises à la disposition des habitants de Nosy Sakatia. A travers un
mécanisme joint venture, les revenues de l’entreprise pourraient financer l’école primaire de l’île et le
dispensaire.
Apparemment, à présent il y a trois familles de Nosy Sakatia qui ont construit des cabanes et cultivent des
produits agricoles près de la plage. Ces acteurs devront être consultés pour déterminer quels droits ils ont sur
la terre (si le cas est), comment ils pourraient bénéficier du développement de l’écolodge proposé et s’ils
désirent rester dans cette zone pour travailler ou s’ils préférer plutôt de négocier leur relocation avec
dédommagements.
Exploitation: Voir Chapitre 4.2.4, mais avec des opportunités supplémentaires pour la participation locale.
Au mois de décembre 2004, un recensement exécutée par Mr. Robert identifiait 339 personnes (92 familles)
habitant sur Nosy Sakatia (Voir annexe P). Vu la proximité de cette population, qui vit dans deux grands
villages et douze hameaux, il y a un grand potentiel pour les emplois et les tours culturelles dans l’île. Les
tours culturels doivent être précédés d’une consultation détaillée avec les habitants des villages, pour
déterminer si ces types de visites sont désirables, la tailles des groupes, les attractions à voir et les “fady”.
Des telles visites offriraient des opportunités aux guides locaux de montrer aux touristes comment les gens de
Nosy Sakatia vivent : expliquer les cultures agricoles locales et l’élevage, ou aller pêcher dans la baie avec les
pêcheurs de l’île. Une partie des revenues des guides pourrait être canalisée vers le développement
communautaire pour le bien-être général (par exemple l’achat de provisions pour l’école ou le dispensaire).
Plutôt que de permettre aux visiteurs d’entrer dans les maisons des habitants pour observer leur mode de vie,
ce qui pourrait être gênant, une maison séparée pourrait être aménagée comme exemple pour les touristes. Les
villageois détermineraient l’utilisation des revenues et identifieraient des moyens pour assurer la transparence
et la responsabilité concernant cet argent. Encore plus important, les étapes de planification doivent mettre
l’accent sur le fait que le tourisme doit complémenter les modes de vies existants, plutôt que remplacer les
activités courantes, parce que le tourisme n’est pas toujours une industrie sûre.
Les guides locaux peuvent aussi conduire des tours “nature” dans la région, plus précisément pour observer
les plantes endémiques et les tortues pendant la période de ponte. Ce travail pourrait soutenir les activités de
RASIS. Des tours responsables pour observer les tortues pourraient aussi être combinées avec la recherche
locale sur la taille et les caractéristiques de la population pondeuse, comme le fait Wilderness Safaris a
Rocktail Bay en Afrique du Sud (voir www.wilderness-safaris.com/news/detail.jsp?newsitem_id=8565). Ces
activités aideraient à promouvoir la sensibilité locale et l’éducation environnementale concernant la valeur de
tortues vivantes et leur attrait international pour les touristes, pour encourager leur protection. D’autre part, les
propriétaires de bateaux de l’île pourraient organiser des tours snorkeling dans les récifs coralliens
avoisinants.
Dans l’amphithéâtre proposé, des groupes d’acteurs, danseurs et musiciens locaux pourraient être invités à
monter des spectacles pour les touristes et pour les audiences locales. Les revenues produites par ces
représentations serviraient à payer les artistes, mais aussi à l’investissement dans l’éducation culturelle ou
dans les festivals locaux. En présentant des pièces de théâtre, des danses (Majanja), musiques ou histoires
locales, la population de Nosy Be et Nosy Sakatia peut mettre en lumière la riche culture locale et sensibiliser
et augmenter l’enthousiasme pour les traditions parmi les jeunes.
Le tourisme peut servir de catalyseur pour le reboisement de l’île, en utilisant des espèces indigènes. Les
habitants devraient éviter de planter des espèces exotiques à croissance rapide, tels que l’eucalyptus et
grevilia, parce qu’elles déstabilisent l’intégrité écologique de la zone en éliminant, par compétition, les
Les membres de la communauté locale de Nosy Sakatia bénéficieront de la présence de l’écolodge
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un embarcadère et un bateau privatif constamment disponible pour assurer dans de bonnes conditions de confort
et de rapidité les transferts de clients vers et de Nosy Be, ainsi que les approvisionnements.
4.3.5 ETUDE DE FAISABILITE FINANCIERE
La faisabilité financière a été étudiée à partir d’un modèle Excel présenté ci-dessous en deux pages :
• Hypothèses retenues : hypothèses générales, caractéristiques de l’hôtel, surfaces construites, coût de
réalisation des travaux, amortissement, financement, personnel, prix de vente.
• Comptes d’exploitation prévisionnels.
Nos hypothèses de travail figurent en jaune.
Le programme de l’écolodge comprendra :
• Un centre d’accueil de 25 m² et un embarcadère de 70 m de long sur le rivage.
• 15 bungalows de 72 m² chacun et 4 bungalows de 120 m² chacun. Ces unités seront traitées en matériaux
locaux traditionnels (bois de haute qualité). La décoration et l’équipement seront sobres mais de très bonne
qualité et très complets. Les chambres seront climatisées et ventilées.
• Un ensemble de locaux publics en plusieurs bâtiments dont une bonne part sera largement ouverte sur
l’extérieur (de type terrasse couverte) une réception avec salon d’attente, un centre d’activité, une zone
d’interprétation, une boutique de souvenirs et produits artisanaux locaux, un amphithéâtre, un bar-lounge, une
salle à manger, le tout d’une surface de 780 m² environ et un centre de bien être et relaxation de 225 m².Ces
locaux seront ventilés. Un soin particulier devra être porté à l’ameublement et à la décoration très simples et
dépouillés mais de haute qualité et de production et de style aussi souvent que possible locaux (ceci étant
également valable pour les chambres.
• Des locaux de service : bureaux, cuisine, stockages, blanchisserie, atelier, infirmerie…d’une surface totale de
l’ordre de 210 m².
• Un aménagement paysagé du domaine comprenant en particulier des cheminements piétonniers, passerelles
au milieu de plantations.
• Un équipement autonome de production d’eau comprenant un forage et pompe ainsi qu’un dispositif de
captation des eaux de pluie. Capacité de production journalière de 350 litres/jour/client calculée sur un
remplissage maximum, et de 70 litres/jour/employé pour la consommation générale, soit de l’ordre de 16-17
m3 /jour.
• Un équipement de production électrique (solaire, éolienne, générateur capable de produire une puissance
d’environ 30 KVA.
• Des installations de traitement des eaux usées et déchets adaptés aux besoins, règles d’hygiène et protection
de l’environnement (station autonome et traitement des déchets solides).
• Un bateau à moteur d’une capacité de 10-15 places environ, de bon confort avec cabine aménagée.
• Des équipements de plage (voile, parasols etc…) de bonne qualité.
• Des aménagements et plantations de jardin d’une surface de 20 000 m².
Montage
La taille modeste de cet aménagement amène logiquement à ne pas envisager de séparation entre la fonction
d’aménagement des terrains nécessaires au développement et celle d’investisseur/exploitant. Une telle
distinction n’est en effet envisageable que pour des projets de grande envergure sur des terrains devant
accueillir plusieurs types de réalisation destinés à plusieurs opérateurs ou utilisateurs (hôtels, commerces,
programme immobilier de logements…).
L’étude foncière ne faisant pas partie de la présente mission, il nous a été demandé de considérer que le terrain
est public et qu’il sera acheté par l’investisseur/exploitant auprès du service des Domaines.
Son implantation isolée nécessite de poser l’hypothèse d’une auto satisfaction des besoins en eau, électricité,
traitement des effluents, transport des clients et des fournitures par voie routière ou maritime.
Hypothèses générales
L’inflation retenue pour les recettes et les charges sur la période de 10 ans étudiée est de 5%/an (Mission
Economique près l’Ambassade de France, d’après les estimations nationales et internationales).
La TVA frappant les recettes est à 20%
L’impôt sur les sociétés frappant leurs bénéfices est de 30%. Il est escompté l’attribution d’une exonération de
cet impôt sur les 5 premières années d’exploitation.
Il n’y a pas de droits de douanes et autres taxes sur les importations de biens d’équipement.
Le coût total envisagé est de l’ordre de 7 milliards Ar soit près de 332 millions Ar par équivalent chambres (les 12
chambres et 3 doubles chambres soit 36 lits sont considérées comme 18 équivalent chambres).
Rappel du programme
Il s’agit là d’un prix de revient élevé pour la région et la nature des constructions faisant largement recours à des
matériaux et fournitures locales.
Mais il est à noter que le programme de construction est particulièrement généreux en termes de surface par
équivalent chambre puisque le ratio s’établit à 128 m² par équivalent chambre.
Situé sur une petite île en face de Nosy Be, le projet se développe sur un vaste terrain de 11.37 hectares, en bord
de mer.
Il offrira une capacité hôtelière de 42 lits se répartissant en 15 bungalows-double lit d’une surface unitaire de 72
m² comprenant chambre-salon et salle de bain (dont 9 individuels et 6 groupés par deux), et 3 bungalows de
120m² chacun offrant deux chambres-double lit, salon et salle de bain.
Les prestations d’hébergement seront de très haute qualité, au niveau des meilleurs resorts de la grande région
(Maurice, Seychelles, Réunion, Comores, Madagascar).
Situé dans une île ne disposant pas d’infrastructure, l’unité hôtelière devra être d’une totale autonomie en
matière d’eau (branchement sur réseau cependant possible) et énergie. Il devra également assurer de manière
autonome le transport des clients et des denrées nécessaires à l’exploitation, par voie maritime, ce qui implique
129
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Exploitation
L’exploitation de l’hôtel et l’entretien des dépendances (jardins, domaine et plages) devront être définis sur la base
d’un très haut standard de qualité de prestations et en particulier de service.
Pour assurer cette qualité il sera retenu un ratio de 2,5 employés par chambre, soit un personnel de 53 employés.
La montée en régime de la fréquentation de Sakatia est prévue sur 3 ans (la région de Nosy Be bénéficie d’un bon
niveau de notoriété), soit 50% la première année et 55% la seconde année et 60% les suivantes. Ces taux tiennent
compte de la saisonnalité et de la durée de la basse saison.
Le prix de vente du package pension complète par personne par jour est envisagé à 445 000 Ar (valeur 2005 et pour
30% de la demande) net de commissions aux agences et 420 000 pour le package demi pension (70% de la demande).
Ce prix se justifie par la haute qualité des prestations. L’isolement de la localisation milite en faveur d’un forfait
pension complète. La durée du séjour devrait s’établir entre 3 et 5 jours. Le coefficient de fréquentation devrait
s’établir à 1.7 personne par chambre occupée.
Les recettes nettes sont calculées sur la base d’un taux de TVA de 20% sur toutes les recettes :
• Les recettes bar et divers (pressing, repassage, téléphone, etc…) sont estimées prudemment à environ 5% des
packages Ar par client/jour. Les recettes boutique sont estimées à 2 500 Ar/jour/client.
• Les achats restaurant-bar-boutique et divers sont calculés à raison de 30% des recettes correspondantes.
• Il est à noter des coûts prévisionnels de commercialisation (marketing, publicité, relativement élevés (8% du
Chiffre d’affaires hors taxes), pour mener activement à la promotion du site.
• Les autres ratios de charges sont ceux constatés dans des établissements de même type.
Synthèse des résultats d’exploitation et performance financière sur 10 ans
Sur les bases définies ci-dessus les performances projetées sont les suivantes :
• Un chiffre d’affaires progressant de 2,7 milliards l’année 1 à 3,57 milliards en année 3.
• Un résultat brut d’exploitation passant de 1,28 à 1,74 milliards.
• Un résultat net, après amortissements des biens sur 15 ans, et hors impôts sur les bénéfices les 5 premières
années, progressant de 0,942 milliard à 1,4 milliard entre l’année 1 et l’année 3.
Zone de conservation, Nosy Sakatia
En considérant un investissement global de l’ordre de 7 milliards Ar et un financement effectué entièrement en fonds
propres en raison des conditions actuelles du marché financier à Madagascar (taux bancaires très élevés, peu de
concours disponibles de la part des organismes internationaux sur de petits projets privés), le taux de rendement
interne des capitaux propres investis s’élève à 21%, sur la base d’une valeur de revente en fin de période de dix ans
à 10 fois les bénéfices nets de la dernière année.
Ce taux comparé à celui relevé à Madagascar pour les (rares) prêts bancaires de 20% ne constitue pas un écart
suffisant pour attirer aisément les capitaux propres privés sans pour cela considérer cette mobilisation comme
impossible.
Au regard de la petite capacité en lits offerte, la nécessaire et coûteuse autonomie technique du projet ainsi que
l’importance des terrains mobilisés et le haut niveau des prestations prévues sont autant d’éléments pesant sur la
rentabilité pouvant être attendue de cette opération.
130
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Hypothèses retenues
monnaie
conversion
inflation
jours d'ouverture/an
TVA
Impot société
droits de douane moyens
autres taxes sur exploitation
Ariary
1€
5%
2550 Ar
12750 FMG
365
20%
30%
0% il n'est actuellement perçu de droits sur les importations d'équipements
1%
catégorie
charme luxe, ecolodge
capacité
soit
style
15 double lits
bungalows/suites
3 quadruple lits
21 equivalents chambres
surf.Ch.M2
surf.tot. Constr. terrain/ha
2 695
72 pour 12
120 pour 3
11,37
prix domaines Ar/ha
4 000 000
cout de réalisation
coût de réalisation
structure de coût
surfaces construites
surface construite
climatisé
chambres
clos
reception et accueil
ouvert
boutique
clos
bureaux
clos
centre d'activité
ouvert
zone interpretation
ouvert
amphitheatre
ouvert
bar, loundge, salla à manger
demi clos/ouvert
cuisine
clos
stockage
clos
buanderie
clos
placard linge
clos
dechetterie et atelier
clos
local générateur
clos
centre de bien être
infirmerie
climatisé
total construit
soit ramené à l'unité équivalent chambre
total construit clos
total construit ouvert
amortissements
m2
1 440
65
40
40
100
200
150
250
100
20
20
20
20
20
200
10
2 695 m2
128
2 055
640
prise en charge
100%
90%
90%
90%
90%
90%
90%
90%
90%
Financement
100% hypothèse retenue en raison des conditions actuelles du marché financier
personnel
ratio/chambre
total
cout moyen personnel base
cout moyen retenu y compris encadrement
indice fréquentation
2,5
53
170 000 mois
y compris transp et nourriture
280 000
1,7 par bungalow/nuit
prix de vente net de commission agence pour un package pension complète /personne
prix pension complète
prix demi pension
445 000
420 000
175 €
165
proportion
dollars 1€=1,3$
226,86 $
214,12 $
total
€
AR
par équivalent chambre
AR
aménagement général
11,50%
8 280
173 880
443 394 000
21 114 000
construction
36,00%
25 920
544 320
1 388 016 000
66 096 000
équipement
15,00%
10 800
226 800
578 340 000
27 540 000
deco mobilier
15,00%
10 800
226 800
578 340 000
27 540 000
petit équipement
15,00%
10 800
226 800
578 340 000
27 540 000
imprévus
5,00%
3 600
75 600
192 780 000
9 180 000
provision inflation
2,50%
1 800
37 800
96 390 000
4 590 000
coût total de réalisation des installations
72 000
1 512 000
3 855 600 000
183 600 000
préouverture
5%
3 600
75 600
192 780 000
9 180 000
fonds de roulement
10%
7 200
151 200
385 560 000
18 360 000
82 800
4 433 940 000
211 140 000
Prix de revient total
1 738 800
coût additionnel
terrain
45 480 000
849
17 835
45 480 000
2 165 714
route,parking,embarcadère
248 000 000
4 168
87 529
223 200 000
10 628 571
équipement eau
750 000 000
12 605
264 706
675 000 000
32 142 857
équipement électrique
560 000 000
9 412
197 647
504 000 000
24 000 000
traitement eau dechets
620 000 000
10 420
218 824
558 000 000
26 571 429
aménagt exceptionnel
60 000 000
1 008
21 176
54 000 000
2 571 429
bateau navette
80 000 000
1 345
28 235
72 000 000
3 428 571
embarcadère
40 000 000
672
14 118
36 000 000
1 714 286
jardins(20 000 m2)
400 000 000
6 723
141 176
360 000 000
17 142 857
total complément
47 202
991 247
2 527 680 000
120 365 714
total général
130 002
2 730 047
6 961 620 000
331 505 714
Les coûts de réalisation s'entendent études, architectes, pilotage, contrôle et assurances compris (entre 13 et 20%)
15 ans en moyenne sur le total des constructions et équipements, matériels
cettedurée est plus courte que l'usage hôtelier international pour tenir compte du climat et des constructions bois
fonds propres
par chambre
€
30%
70,00%
131
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
amortissable
comptes d'exploitation prévisionnels
nombre de lits offerts/jour
années
indice des prix(base 1,00 en 2005)
jours d'ouverture
capacité offerte(jours x lits)
Taux moyen d'occupation annuel
taux de fréquentation/chambres
nombre de nuités clients
2007
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
42
2
1,158
365
15330
55%
1,7
7 167
42
3
1,216
365
15330
60%
1,7
7 818
42
4
1,276
365
15330
60%
1,7
7 818
42
5
1,340
365
15330
60%
1,7
7 818
42
6
1,407
365
15330
60%
1,7
7 818
42
7
1,477
365
15330
60%
1,7
7 818
42
8
1,551
365
15330
60%
1,7
7 818
42
9
1,629
365
15330
60%
1,7
7 818
42
10
1,710
365
15330
60%
1,7
7 818
490 613
463 050
1 955
4 561
958 938 927
2 111 820 559
767 689 871
153 537 974
17 957 658
3 242 255 118
540 375 853
2 701 879 265
782 654 586
515 143
486 203
2 150
5 017
1 107 574 461
2 439 152 745
886 681 802
177 336 360
20 741 095
3 744 804 661
624 134 110
3 120 670 551
903 966 047
540 900
510 513
2 345
5 473
1 268 676 201
2 793 938 599
1 015 653 700
203 130 740
23 757 981
4 289 503 521
714 917 254
3 574 586 268
1 035 452 018
567 945
536 038
2 345
5 473
1 332 110 011
2 933 635 529
1 066 436 385
213 287 277
24 945 880
4 503 978 697
750 663 116
3 753 315 581
1 087 224 619
596 343
562 840
2 345
5 473
1 398 715 511
3 080 317 306
1 119 758 204
223 951 641
26 193 174
4 729 177 632
788 196 272
3 940 981 360
1 141 585 850
626 160
590 982
2 345
5 473
1 468 651 287
3 234 333 171
1 175 746 114
235 149 223
27 502 833
4 965 636 514
827 606 086
4 138 030 428
1 198 665 142
657 468
620 531
2 345
5 473
1 542 083 851
3 396 049 829
1 234 533 420
246 906 684
28 877 975
5 213 918 339
868 986 390
4 344 931 949
1 258 598 399
690 341
651 558
2 345
5 473
1 619 188 044
3 565 852 321
1 296 260 091
259 252 018
30 321 873
5 474 614 256
912 435 709
4 562 178 547
1 321 528 319
724 858
684 136
2 345
5 473
1 700 147 446
3 744 144 937
1 361 073 096
272 214 619
31 837 967
5 748 344 969
958 057 495
4 790 287 474
1 387 604 735
761 101
718 343
2 345
5 473
1 785 154 818
3 931 352 184
1 429 126 751
285 825 350
33 429 866
6 035 762 218
1 005 960 370
5 029 801 848
1 456 984 972
234 796 376
194 481 000
7,198%
148 603 360
162 112 756
405 281 890
216 150 341
54 037 585
1 415 463 308
271 189 814
204 205 050
6,544%
171 636 880
187 240 233
468 100 583
249 653 644
62 413 411
1 614 439 615
310 635 605
214 415 303
5,998%
196 602 245
214 475 176
536 187 940
285 966 901
71 491 725
1 829 774 896
326 167 386
225 136 068
5,998%
206 432 357
225 198 935
562 997 337
300 265 246
75 066 312
1 921 263 640
342 475 755
236 392 871
5,998%
216 753 975
236 458 882
591 147 204
315 278 509
78 819 627
2 017 326 822
359 599 543
248 212 515
5,998%
227 591 674
248 281 826
620 704 564
331 042 434
82 760 609
2 118 193 163
377 579 520
260 623 140
5,998%
238 971 257
260 695 917
651 739 792
347 594 556
86 898 639
2 224 102 822
396 458 496
273 654 297
5,998%
250 919 820
273 730 713
684 326 782
364 974 284
91 243 571
2 335 307 963
416 281 421
287 337 012
5,998%
263 465 811
287 417 248
718 543 121
383 222 998
95 805 749
2 452 073 361
437 095 492
301 703 863
5,998%
276 639 102
301 788 111
754 470 277
402 384 148
100 596 037
2 574 677 029
1 286 415 957
47,61%
18%
1 506 230 936
48,27%
22%
1 744 811 372
48,81%
25%
1 832 051 941
48,81%
26%
1 923 654 538
48,81%
28%
2 019 837 265
48,81%
29%
2 120 829 128
48,81%
30%
2 226 870 584
48,81%
32%
2 338 214 114
48,81%
34%
2 455 124 819
48,81%
35%
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
344 054 400
942 361 557
0
942 361 557
invest initial
flux de RN
-6 961 620 000
942 361 557
1 162 176 536
0
1 162 176 536
1 400 756 972
0
1 400 756 972
1 487 997 541
0
1 487 997 541
1 579 600 138
0
1 579 600 138
1 675 782 865
502 734 859
1 173 048 005
1 776 774 728
533 032 418
1 243 742 310
1 882 816 184
564 844 855
1 317 971 329
1 994 159 714
598 247 914
1 395 911 799
2 111 070 419
633 321 126
1 477 749 293
2 832 181 173
1 162 176 536
1 400 756 972
1 487 997 541
1 579 600 138
1 173 048 005
1 243 742 310
1 317 971 329
1 395 911 799
1 477 749 293
14 777 492 934
1
prix moyen de vente package PC jour/personne net d'agence
prix de vente moyen DP/jour/personne net d'agence
nombre de packages PC
nombre de packages DP
recette TTC PC
recette TTC DP
dont restaurant-boissons-PDJ
recettes bar et divers/client/jour
recettes boutique/client/jour
recette TTC
TVA
recette globale HT
dont restaurant-boissons-PDJ-boutique et divers
2008
42
1
1,103
365
15330
50%
1,7
6 515
1,050
445 000
420 000
30%
70%
25%
5% package
2500 client/jour
20%
7 991 332 654
charges d'exploitation
achats
salaires et charges
ratio personnel/CA
energie et eau
entretien
charges générales
marketing, publicité
impôts et taxes
total charges d'exploitation
53
30%
280 000
12
6% autonomie relative
6%
15%
8%
2%
résultat brut d'exploitation
RBE/CA
RBE/ invest
amortissement moyen
15 ans
résultat avant impôt sur les sociétés
Impôt sur les sociétés
résultat net
Taux de rendement interne
30%
20,94%
en supposant une valeur de revente en année 11 sur base des résultats de l'année 10 égale à
montant amortissable
5 160 816 000
10 fois le benefice net
132
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
de vie est beaucoup plus élevé à Nosy Be qu’a Tana, il y a eu des cas dans le passé où les investisseurs ont
apporté des travailleurs de la capitale, auxquels ils ont payé des salaires très réduits. Les participants ont aussi
ajouté que ces nouveaux arrivants pourraient s’établir dans des zones désignées à être reboisées. Ils ont
recommandé que cette migration soit enregistrée par le CLB et le chef de quartier et que des nouvelles zones
soient délimitées pour le reboisement. En ce qui concerne l’utilisation de la main d’oeuvre locale, les
investisseurs devraient être tenus à utiliser des travailleurs locaux de façon préférentielle et à leur payer des
salaires corrects.
4.3.6 CAHIERS DE CHARGE
Recommandations pour le placement et la construction des bâtiments de l’hôtel
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Le principe fondamental de développement pour chaque construction à Nosy Sakatia doit se
baser sur des pratiques environnementales durables.
Une analyse du site et une étude environnementale approfondies sont importantes avant la
phase de planification du site, pour identifier les zones sensibles à éviter, minimiser les impacts
négatifs et identifier les ressources environnementales à préserver. Une fois cette analyse
accomplie, les bungalows peuvent être placés sur le site.
Une zone tampon de minimum 15 mètres doit être établie entre la ligne de marée haute (ou
autres pièces d’eau importantes) et les bâtiments proposés.
La distance entre les bungalows sera d’au moins 5 mètres, pour garantir un plus d’intimité et
aussi pour éviter de défricher des zones entières pour placer les constructions.
L’architecture sera dictée par le climat, culture, matériaux et technologies locales de
construction.
Les bungalows seront construits sur pilotis pour permettre le drainage naturel de l’eau sur le
site et pour une meilleure ventilation.
Les bungalows devraient avoir des vérandas sur tous les côtés (deux côtés minimum).
Les plafonds hauts sont importants pour permettre que l’air chaud s’élève et que l’air frais
rentre. Le placement des ventilateurs au niveau du toit et du plancher favorise les courants de
convection qui maintiennent l’air frais.
Les fenêtres sur des murs opposées sont importantes pour la circulation de l’air, mais elles ne
devraient pas être placées exactement l’une en face de l’autre, pour permettre le
rafraîchissement de l’air stagnant de la pièce. Les fenêtres devraient être grandes, à claire voie,
pour favoriser la circulation de l’air et minimiser la chaleur, mais elles ne devraient pas être sur
les côtés est ou ouest, si possible, pour réduire les gains de chaleur.
Les matériaux de construction à haute capacité thermique, tels que les briques cuites et le béton
ne doivent pas être utilisées. A leur place, on peut utiliser des matériaux locaux avec une
capacité thermique réduite et avec un impact environnemental réduit, tels que les briques
séchées au soleil ou le bambou.
Le vocabulaire architectural sera vernaculaire et utilisera des motifs locaux. Les artisans locaux
seront employés dans le processus de création et construction. Des études de référence sont
importantes pour établir quels sont les éléments architecturaux vernaculaires à utiliser.
La collecte de l’eau de pluie est une fonction importante qui devra être associée aux bâtiments.
L’eau de pluie collectée de cette façon peut être utilisée pour le nettoyage et l’irrigation.
Les chauffe-eaux solaires et d’autres équipements électroménagers utilisant l’énergie durable
seront utilisés pour faire ce développement aussi autonome que possible. Les panneaux solaires
peuvent faire partie intégrante de l’architecture des bâtiments.
Les bungalows peuvent servir d’exemple à adopter par la population locale dans leurs maisons.
Les bungalows seront construits à l’extérieur de la périphérie du feuillage des arbres existants.
Les arbres et arbustes seront plantés stratégiquement pour prévenir l’érosion du sol.
Toutes les plantes utilisées pour le paysagement de l’écolodge seront des plantes indigènes.
4.3.7
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
PARTENARIATS PUBLIC- PRIVE
POUR
LA
COMMUNAUTE
LOCALE
ET
Vu que le terrain appartient à l’Etat, il y a un grand potentiel pour que l’autorité locale facilite des connections
fortes entre l’écolodge et la communauté locale. Comme décrit ci-dessus, au chapitre 4.1.2.9, l’autorité locale
peut demander aux investisseurs de démontrer, en échange de la concession, comment ils contribueraient à
l’environnement et l’économie locale. L’autorité peut alors sélecter les concessionnaires qui montrent une
forte responsabilité sociale et qui mettent l’accent sur l’utilisation de la main d’œuvre locale, le
développement des aptitudes, la participation locale dans l’entreprise, la distribution des revenues, l’achat des
produits et services locaux et le développement des entreprises locales. Des options pour la création/
construction/ exploitation/ transfert devront être examinées, pour permettre à la communauté locale de
devenir propriétaire de l’entreprise à la fin de la période de concession.
Recommandations concernant la communauté locale
Les participants à la séance de travail sur place ont exprimé leurs soucis vis-à-vis de la possibilité que
des habitants de la région migrent à Nosy Sakatia pour trouver un emploi à l’écolodge. Vu que le coût
Une forte connexion entre l’écolodge et la communauté locale est bien nécessaire
133
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
objectifs ne sont pas réalisés, des pénalités financières d’une valeur jusqu'à 1 million Rands
(approximativement 342 million Ariary) peuvent être encourues ; le manque répété de
satisfaire ces obligations peut déterminer la résiliation du contrat.
Voici un exemple des avantages apportés par la planification dans le développement durable
économique, environnemental et social des Parcs Nationaux de l’Afrique du Sud (SANP)
Source: Adapté de van Jaarsveld, 2004
Aspects financiers: Les contrats de concession se font sur une période de 20 ans, sans droit de
renouvellement après le premier refus. Cette période a été considérée suffisante pour
encourager un vrai investissement dans l’infrastructure et pour que les concessionnaires
génèrent des retours sur investissement tangibles. Les concessionnaires paient des frais
annuels de concession, qui ont été déterminés en tant que pourcentage du chiffre d’affaires,
avec un paiement minimum. Pendant la première année, les concessionnaires doivent adhérer
à un « Bid and Development Bond » (Obligation d’Offre et de Développement) de 250 000
Rands (85,5 million Ariary approximativement), qui a été créée pour garantir qu’ils
avanceraient avec leurs propositions. Si les concessionnaires n’implémentent pas le projet
pendant une période prédéterminée, cette obligation est confisquée. Un système de pénalités
financières est en vigueur pendant la période de la concession, et concerne le non-respect des
règlements, les préjudices à l’environnement, le non-respect des obligations socioéconomiques, etc. Ce contrat est basé sur un cautionnement d’exécution au montant de 20 000
Rands par lit (6.8 millions Ariary, approximativement), que SANP peut utiliser si le
concessionnaire n’adhère pas au contrat. Enfin, la concession peut être résiliée pour des
violations persistantes ou sérieuses; les règlements qui concernent ces aspects, le règlement
financier inclus, sont clairement identifiés.
Aspects environnementaux: Les opérations des concessionnaires sont gérées par le National
Parks Act, les Règlements des Parcs, ainsi que des Cahiers de Charges spécifiques. Chaque
concession a fait l’objet d’une Etude d’Impact Environnemental (EIE) et d’une Etude de
Gestion Environnementale spécifiques pour chaque site. Les divers statuts incluent la
nomination d’un directeur pour le contrôle environnemental, la protection des ressources
naturelles et culturelles, la capacité de chaque site, les impacts visuels, l’infrastructure de base,
le tracé, construction et maintien des routes et chemins, la gestion des feux, les points d’eaux
artificiels, le logement du personnel, l’accès, ainsi que les codes de conduite pour les activités
touristiques (randonnées, excursions en voiture, excursions en dehors des chemins). Il y a une
variété de conditions à respecter associées à ces règlements, ainsi qu’un contrôle régulier pour
en assurer la conformité. Il y a aussi un système de pénalités, au cas où le concessionnaire ou
un de ses employés ou sous-traitants commettent une violation des règlements ou de l’EIE, ou
même la résiliation du contrat au cas des violations persistantes ou sérieuses.
Empowerment (Autonomisation des communautés): Les soummissionaires définissent
eux-mêmes leurs obligations contractuelles concernant l’autonomisation des communautés, vu
que 20% des points pour l’évaluation des propositions sont accordées pour ces engagements
incorporés dans la proposition. Pour gagner des points, les soummissionaires doivent
s’engager à contribuer à l’autonomisation économique en facilitant la possession d’actions, les
mesures d’action positive et de formation et la création d’opportunités économiques pour les
communautés locales. Ces engagements sont quantifiables en terme d’ampleur, valeur et durée
et font une partie intégrale du contrat final de concession. Par exemple, les concessionnaires
ont l’obligation de faire un rapport, tous les six mois, sur le progrès dans ce domaine. Si ces
134
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Madagascar est entrée dans cette logique avec le GUIDE (Guichet Unique des Investissements et de
Développement de l’Entreprise) du Ministère de l’Industrialisation du Commerce et du Développement du
Secteur Privé, qui assiste l’investisseur dans certains domaines (propriété foncière, visas, permis de
travail,…).
Le Plan Directeur du Tourisme propose d’aller plus loin avec la création d’une nouvelle structure, le TIROM
(Tourism Investors’ Relations Office Madagascar) – cf. les détails en Annexe L.
Sa mission serait de répondre à toutes les questions liées aux investissements dans le tourisme, en particulier
sur les sujets suivants :
• Achat de terrain.
• Création d’entreprise.
• Permis de construire.
• Autorisation d’ouverture.
• Visa pour les travailleurs internationaux.
• Aide au financement.
• Partenaires potentiels.
• Cadre légal.
• Programmes d’infrastructures.
5. CONCLUSIONS
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT POUR LA MISE EN ŒUVRE DES
PLANS D’AMENAGEMENT TOURISTIQUE
1. La Loi n°95-017 portant Code du Tourisme
Les plans d’aménagement touristique proposés et la Loi N°95-017 portant Code du Tourisme (ainsi que
les dispositions réglementaires qui en découlent) sont cohérents et correspondent à la même logique de
développement durable. En particulier :
• L’Article premier pose le cadre d’un développement touristique durable, évoquant « le
développement intégré, ordonné et harmonieux du tourisme, aussi bien dans le cadre de
l’aménagement du territoire national que dans celui de la sauvegarde de l’environnement. Ce
développement doit respecter les éléments de notre identité nationale et de nos coutumes ».
• Les Articles 13 et 14 (Titre II) définissent des conditions d’implantation qui permettent un
contrôle ex ante de l’Etat. Cette procédure doit permettre à l’Etat de vérifier que les initiatives
privées correspondent à ses choix stratégiques (Plan Directeur du Tourisme et projets PIC en
particulier), et qu’elles portent sur des développements durables, c’est-à-dire économiquement
rentables, respectueux du patrimoine naturel et culturel, et générateur de retombées
économiques et sociales positives pour les populations locales.
• Les Articles 19 à 21 (Titre IV) offrent la possibilité aux opérateurs publics et privés de faire
entendre leur voix auprès des Ministères concernés, ce qui favorise le dialogue entre les
échelons local, régional et national, et va dans le sens d’un développement concerté.
3. L’agence foncière
Les questions foncières sont un point essentiel qui doit retenir toute l’attention des pouvoirs publics en charge
du développement touristique. Proposer aux investisseurs potentiels des terrains dont les statuts sont clairs et
exempts de tout risque de litige avec la population locale est un préalable absolu.
Le Plan Directeur du Tourisme liste des missions qui pourraient être celles du TIROM, ou bien celles d’une
agence foncière qui pourrait travailler en relation avec le TIROM :
• Informer les investisseurs des opportunités et des mesures incitatives concernant les propriétés dans
les RFT et hors des RFT.
• Identifier les sites répondant aux exigences des investisseurs.
• Déterminer la situation juridique du terrain choisi auprès du service des Domaines.
• Assister l’investisseur dans les négociations avec la population locale.
Le cadre posé par le Code du Tourisme nous semble donc tout à fait adapté à la mise en œuvre des
plans d’aménagement touristique proposés.
2. Le « guichet unique »
Pour aller plus loin, et faciliter davantage l’accès des investisseurs au foncier, l’agence foncière (ou le
TIROM) pourrait assurer le rôle de développeur public :
• La propriété des terrains identifiés comme sites prioritaires pour le développement touristique est
transférée des Domaines à l’agence foncière.
• L’agence foncière règle toutes les complications qui peuvent surgir avec la population locale
(dédommagements, déplacements éventuels,…).
• Elle prend en charge la réalisation des infrastructures hors site nécessaires à l’aménagement des
terrains : route et réseaux d’eau, d’électricité et de télécommunication. Elle peut pour ce faire
solliciter l’aide des bailleurs de fonds, sur la base d’études de faisabilité.
• Elle vend aux investisseurs des lots viabilisés, non plus au prix des Domaines, mais à un prix
supérieur lui permettant au moins de retrouver l’investissement réalisé pour la viabilisation.
Madagascar suscite un intérêt certain auprès des investisseurs et opérateurs internationaux, plusieurs
projets semblent être « dans le tuyau », mais les opérations ont des difficultés à sortir.
Afin de dépasser ces difficultés et de rendre plus efficiente la relation entre les investisseurs nationaux
et internationaux et les pouvoirs publics concernés, Madagascar devrait mettre en place un « guichet
unique » avec une triple vocation :
• Fournir rapidement aux investisseurs potentiels toutes les informations nécessaires, qu’elles
soient stratégiques (plan directeur national, projets en cours d’étude ou de développement),
techniques (études de faisabilité) ou financières (coût d’achat des terrains, business plans).
• Vérifier la compatibilité des projets avec la stratégie de développement adoptée, dans le cadre
de la procédure prévue au Titre II de la Loi N°95-017 portant Code du Tourisme.
• Etre l’interlocuteur unique pour l’ensemble des démarches administratives nécessaires à la
réalisation des projets.
135
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
(environnementales, infrastructurelles, architecturales,…) de développement, définis par les autorités
nationales. De ce point de vue, ce sont des exemples intéressants pour Madagascar (cf codes des
investissements en Annexes Q et R).
4. Le code des investissements touristiques
L’élaboration d’un code des investissements touristiques est une mesure d’accompagnement essentielle.
La Réunion également a mis en place des avantages fiscaux extrêmement incitatifs et qui, non seulement ne
devraient pas se démentir, mais devraient s’accroître compte tenu des objectifs en nombre de lits ambitieux
pour ces prochaines années.
Le Plan Directeur du Tourisme (cf Annexe M) propose :
• Une série de mesures incitatives: exonérations fiscales, réductions fiscales, bonifications pour
les projets écotouristiques, aménagement d’infrastructures.
• Une gradation des incitations en fonction des priorités géographiques de développement, les
zones PIC étant parmi les zones prioritaires.
Certes un positionnement exceptionnel peut permettre, en partie, une politique moins incitative. C’est le cas
de la Namibie et du Botswana qui ont délibérément visé le très haut de gamme avec des produits uniques en
matière d’hébergements, de nature et de services.
RECOMMANDATIONS
4. La promotion
Elle diminue le risque des investisseurs sur la destination puisqu’elle permet de « placer la destination sur la
carte ».
Le problème est qu’il faut la financer, dans le cadre d’un partenariat public-privé mais avant de pouvoir le
faire avec un nombre de lits suffisant il faudra bien « amorcer la pompe »et seul le public peut le faire.
1. Infrastructures
Elles doivent précéder tout développement. Elles relèvent du public. Elles assurent l’accessibilité des
sites et la fluidité des touristes leur permettant ainsi de consommer plus facilement et plus.
C’est le handicap majeur aujourd’hui à Madagascar mais ,attention, rendre accessible est aussi ouvrir
les sites d’accès difficile et donc les risques d’un développement non maîtrisé si l’on n’y prend garde et
si l’on ne met pas en place une politique de protection environnementale.
5. Le financement
Aujourd’hui le recours à l’endettement pour financer les investissements est quasi impossible (durée, taux,
garanties…). Qui peut financer à 100 % de fonds propres ?
Il faut réfléchir à des solutions comme des fonds d’investissement dédiés avec les banquiers de la place et les
chaînes hôtelières internationales, l’ouverture des réserves légales des sociétés d’assurance pour le
financement des murs d’hôtel….En tout état de cause, on est dans un secteur très capitalistique avec des
investissements qui relèvent de l’industrie et des rentabilités différées dans le temps.
2. Sécurité des transactions
La confiance dans les lois et leurs modalités d’application est un préalable à tout investissement en
particulier sur le foncier. Le droit de propriété est encore perçu comme mal garanti à Madagascar. La
vente de terrains stratégiques (ou la location de longue durée) facilement mobilisables parce
qu’appartenant aux collectivités est un atout majeur pour planifier le développement et lancer des
opérations pilotes (exemplaires) ou stratégiques pour atteindre la masse critique. C’est l’impulsion la
plus saine que l’Etat (les collectivités) puisse donner au développement et la marge de manœuvre qu’il
doit conserver.
6. Equilibre entre la capacité de charge / la demande des marchés / la rentabilité financière
Un site ne peut être développé qu’en trouvant un équilibre entre :
3. Les incitations fiscales
Des incitations fiscales sont mises en œuvre par tous les pays qui développent leur tourisme : apport de
foncier à des prix symboliques (moyennant un engagement de construire dans un délai déterminé et
dans le cadre d’un cahier des charges imposé), exonération de droits de douane à l’import pour les
équipements hôteliers, exonération de l’impôt sur les sociétés par les investisseurs pour 5 ans au moins,
TVA à taux réduit, investissements promotionnels importants, voire prise en charge du coût des sièges
vides chez les TO en deçà du coefficient de remplissage pris en compte dans leurs calculs…On peut le
regretter mais tous les pays ont cette politique et conduisent les autres à suivre.
•
La capacité de charge : capacité physique (eau, électricité, évacuation des déchets…), impact
environnemental et social.
•
La demande des marchés : Madagascar est loin des principaux marchés émetteurs. Le coût de l’aérien
est important. Le prix global d’un package doit être positionné par rapport à la concurrence.
Madagascar n’a pas d’avantages compétitifs autres qu’une nature grandiose mais surtout
contemplative (d’autres pays en Afrique sont mieux positionnés avec les « big five » et une richesse
faunistique plus spectaculaire).
•
La rentabilité financière : un investisseur attend un taux de rentabilité interne de son investissement
de 25 % au moins et 30 % idéalement sur un pays « à risque ».
Le Maroc, l’Egypte et la Turquie sont les pays qui ont mis en place les systèmes les plus incitatifs,
réussissant ainsi à attirer à la fois des investisseurs nationaux et des investisseurs internationaux de
renom sur leurs projets touristiques, sur la base de cahier des charges encadrant les conditions
136
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
7. « L’amorçage de pompe »
•
Les TO réalisent des bénéfices nets de l’ordre de 1 à 2% de leur chiffre d’affaires. Ce n’est pas eux
qui ont les retombées les plus importantes contrairement à une idée répandue. Les hôteliers versent un
loyer aux propriétaires des murs de l’ordre de 12 à 15% du chiffre d’affaires, avec une partie de loyer
fixe (8 à 10%) et une partie variable (2 à 5%). S’ils peuvent trouver localement tous les produits
nécessaires aux mêmes prix que sur le plan international et avec les mêmes garanties de qualité et de
régularité, ils n’ont aucune raison de ne pas acheter localement. C’est donc une question
d’organisation de l’offre. Enfin, les transporteurs aériens peuvent être nationaux ou internationaux et
tout est une question de prix. On ne peut en aucun cas soutenir que les investissements non malgaches
n’amènent rien et les populations locales n’ont des retombées que si elles s’organisent pour proposer
des offres compétitives.
•
Le problème des retombées locales est d’abord celui des emplois. Pour que ceux-ci soient tenus par
des Malgaches, il faut qu’il existe des gens formés sinon les opérateurs iront chercher ailleurs le
personnel. Il est clair qu’une chambre d’hôtel peut créer 1,5 emplois directs et 2 à 3 indirects et
induits et que, donc, 200 chambres créent plus d’emplois que 100. En ce qui concerne les recettes qui
restent à Madagascar, il faut maximiser les dépenses sur place et donc les occasions pour les touristes
de dépenser : artisanat de qualité, restaurants, visites de sites…
•
Madagascar est loin des principaux marchés émetteurs, il faut donc qu’il y ait de la valeur ajoutée sur
les prestations terrestres du fait de la part importante de transport. Cela implique une durée de séjour
plus importante, un hébergement plus cher, des prestations plus complexes donc plus chères.
•
Demander aux opérateurs qu’ils garantissent aux pouvoirs publics qu’un part importante du chiffre
d’affaires reste dans le pays ne peut se traduire par un contrat, ni par un cahier des charges, tout au
plus par une déclaration d’intention.
Il se fait avec des opérateurs internationaux de renom (Accor, Kerzner, Wilderness Safaris,
CCArica,…). Ils ont leur clientèle, font leur propre promotion et ont un effet d’entraînement sur les
autres investisseurs.
Habituellement, ceux-ci n’investissent pas ou peu directement mais entraînent sur leur nom des
investisseurs. Ils montent ainsi des fonds d’investissement (comme Accor au Maroc) avec des banquiers
et investisseurs nationaux dotés significativement pour construire les murs d’hôtels. Ceux-ci leur font
confiance et attendent un retour garanti si l’opérateur gère directement les équipements financés.
8. Un bon positionnement marketing
Le séjour balnéaire « sun and sand » fait toujours l’objet d’une demande soutenue « sans limite » mais
la destination Madagascar est chère. Si l’on ne propose que du balnéaire traditionnel, on ne voit pas
comment on peut se battre avec Saint-Domingue ou même Maurice demain avec prés de 30.000 lits.
Soit on vise, alors, le très haut de gamme sur des sites d’exception avec des hébergements et un service
uniques comme les Seychelles ou les Maldives, le peut-on ?
Soit on propose un séjour balnéaire après un circuit de découverte. C’est la proposition la plus naturelle
pour Madagascar.
9. Une masse critique
On ne peut pas cumuler les inconvénients et ne lancer un développement que sur des opérations de
petite dimension qui ne permettront jamais de décoller. Pour mettre Madagascar sur la carte, permettre
de négocier des prix de transport attractifs, amortir les coûts de commercialisation des TO, il faut vite
parvenir à une masse critique sur un point qui ne peut être que Nosy Be. On peut évaluer cette masse
critique à 10.000 lits de niveau international minimum sur l’ensemble de la région de Nosy Be
(archipels Mitsio et Radama, côte de Diego Suarez). Les développements plus sophistiqués devraient
venir après parcequ’ils sont plus risqués.
11. Le montage
Nous avons présenté dans les préalables à un developpement touristique volontariste le montage d’un
développement touristique intégré ambitieux :
10. La stratégie doit être cohérente
•
La puissance publique, Etat ou Agence foncière propriétaire des terrains, réalise les études de
faisabilité, cède les terrains, lève les préalables (garanties sur la propriété foncière et code
d’investissement incitatif), définit le cadre réglementaire, forme les hommes et assure la promotion de
la destination.
•
Le développeur (ou les développeurs pour les très grosses opérations) achète les terrains et les équipe
dans le cadre du schéma global d'aménagement in site, vend les terrains équipés à des investisseurs et
encaisse les plus values. Il est le leader de l’opération et prend la responsabilité du projet.
•
L’investisseur (ou les investisseurs) investit sur un ou des lots qu’il conserve en patrimoine.
•
L’opérateur exploite les équipements.
Tout le monde s’accorde sur deux points essentiels :
•
L’acceptabilité du développement par la population locale est une condition sine qua non. Le
but premier de tout développement est de maximiser les retombées pour cette population.
•
L’actif principal qu’est l’environnement naturel doit être utilisé rationnellement en évitant les
effets collatéraux. Il en va de la qualité du produit et de sa pérennité.
La taille des projets écotouristiques choisis dans le cadre de la présente mission étant modeste, de tels
montages ne sont pas nécessaires. Nous préconisons au contraire de choisir des montages très simples.
Mais on ne peut pas entretenir de fausses idées qui bien que généreuses ne sont pas réalistes :
•
Les investisseurs peuvent être malgaches mais les opérateurs sont nécessairement
internationaux : par exemple, Européens pour les hôtels ou resorts, Sud-Africains pour les
lodges.
137
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Pour les projets hôteliers :
•
L’Etat prend en charge les infrastructures hors site et rend les terrains disponibles et accessibles
aux investisseurs privés.
•
L’investisseur privé, national ou international, achète le terrain aux Domaines et réalise les
aménagements in site.
•
L’exploitation est réalisée soit par l’investisseur directement, soit par un gestionnaire choisi par
l’investisseur, qui peut être un opérateur national justifiant de l’expérience nécessaire, ou bien
une chaîne hôtelière internationale.
Pour le centre d’interprétation du CNRO :
•
Le CNRO devra s’appuyer sur des organismes internationaux privés de mécénat pour réaliser
les investissements relatifs à l’ensemble du programme, à l’exception des matériels et
fournitures nécessaires à l’exploitation de la partie commerciale.
•
L’exploitation de la partie commerciale (cafétéria / boutique), ainsi que des locaux annexes à
ces activités sera concédée contre loyer calculé en pourcentage du chiffre d’affaires commercial
à un professionnel privé. Cet exploitant financera les matériels et fournitures nécessaires à son
activité. Le CNRO propriétaire louera les constructions et équipements lourds qu’il aura
financés.
•
La concession devra avoir une durée (renouvelable) suffisamment longue pour permettre les
amortissements des investissements pratiqués (de l’ordre de 10 à 15 ans).
•
L’étude de faisabilité financière montre que le résultat du centre d’interprétation et le loyer
perçu sur la partie commerciale ne pourront suffire à couvrir les charges annuelles de
maintenance et de renouvellement pour maintenir l’ensemble des installations en bon état de
fonctionnement. Des subventions annuelles récurrentes de la part d’organismes internationaux
privés de mécénat seront donc nécessaires.
138
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
21 Van Jaarsveld, A. (2004) Application in terms of Regulation 16.8 of the Public Finance Management Act
(“PFMA”), 1999, Dealing with Public Private Partnerships, for approval of amendment and variation of
agreements for the concession contracts, South African National Parks.
22 Spenceley, A. (2001) Integrating Biodiversity into the Tourism Sector: Case Study of South Africa, Report to
United Nations Environment Programme – Biodiversity Planning Support Programme
23 Spenceley, A. (2003) Tourism, Local Livelihoods and the Private Sector in South Africa: Case studies on the
growing role of the private sector in natural resources management, Sustainable Livelihoods in South Africa
Research Paper 8, Sustainable Livelihoods Southern Africa project, Institute of Development Studies, Brighton
UK, February 2003
24 Townsend, C. 2003. Mobility, migration, tourism and sexual networking in the Eastern Caribbean: a review of
existing literature and initiatives and recommendations for action. International HIV/AIDS Alliance, Brighton,
UK
25 Townsend, C. (2004) HIV/AIDS and the tourism sector in Madagascar: a preliminary assessment of the status of
and potential for tourism’s contribution to the fight against HIV/AIDS, Report to GtZ
6. BIBLIOGRAPHIE
Tourisme
1. ADEMA/DEC/STAT- Statistique des trafics MTVS, PAX, Frets 1999-2000
2. Atelier sensibilisation et élaboration d’un plan stratégique pour le développement de l’écotourisme à
Madagascar- Antananarivo 29-30 Avril
3. BORIS D. Seheno- Expertise juridique sur les textes de gestion de l’espace urbain- Décembre 2001
4. Document de projet PIC
5. Groupe huit/ Dirasset Aura- Projet tourisme à Madagascar, rapport final- 1992
6. Iain T. Christie/ D. Elisabeth CROMPTOM- Etude du secteur tourisme- Novembre 2003
7. Patricia RAJERIARISON and al- Orientation du secteur tourisme, aide mémoire- 27 Mars au 8 avril
2004
8. Projet (STA)/ Mireille RAZAFINDRAKOTO/ François ROUBAUD- Madagascar Terre d’accueilseptembre 1998
9. Projet PAGE- Etude d’Impact Environnemental ZIE Isalo-31 Mai 2000
10. Statut de l’office national du tourisme de Madagascar
11. USAID/PICE/ Patrimoine nature- Partenaires du développement écotourisme- Juillet 1998
Nosy Be
12. CFTA /HOTUNFEN/DOLCE/KEFFERSTEIN/ROYER/DURAND/HAMET- Mise en place d’un
centre de formation aux métiers de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme à Nosy Be
(Ambatozavavy - Hell-Ville)
13. Dinika / Beture conseil- Projet d’aménagement technique de Nosy Be- Avril 1996
14. GIHT Nosy Be, Nicolas NAST- Nosy Be en dix randonnées à pied et en VTT- Janvier 2002
15. Océan Consultant- Plan de gestion des activités dans la zone côtière, région de Nosy Be- Antananarivo,
Décembre 2000
16. Océan Consultant_ Elaboration de plan et /ou système intégré de gestion des activités touristiques dans
la région de Nosy Be rapport N°2- Juillet 2000
17. RASOLOFONIAINA Mejah A/ CFSIGE- Utilisation des systèmes d’information environnemental pour
l’évaluation d’impact de la vulnérabilité de l’écosystème marin en relation avec l’implantation des
complexes hôteliers : cas des récifs coralliens et mangroves de l’île de Nosy Be, Mémoire DESS- 2001
18 Häusler, N. and Strasdus, W. (2003) Training manual for community-based tourism, InWent,
Addendum to ‘The ecotourism training manual for protected area managers’ DSE-ZEL Zschortau, DSE
DOKU 1956
19 Poultney, C. and Spenceley, A. (2001) Practical strategies for pro-poor tourism, Wilderness Safaris
South Africa: Rocktail Bay and Ndumu Lodge, Report to the Overseas Development Institute,
www.propoortourism.org.uk
20 Poultney, C. (2001) Case study Mbangweni Corridor – Ndumu Game Park and Tembe Elephant Park
Maputaland – N.E. Kwa Zulu Natal, unpublished report
139
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
7. ANNEXES
A.
RESULTATS DE L’INVENTAIRE FAUNISTIQUE A NOSY BE
(Source : Royal Botanic Gardens, KEW – Missouri Botanical Garden – RAKOTONDRAINIBE Michel)
•
Mammifères
-
Lepilemur dorsalisa
-
Microcebus rufus
-
Lemur macaco macaco
-
Microcebus murinus
-
Setifer setosus
-
Pteropus rufus
•
Coua cristata
-
Terpsiphone mutata
-
Centrpus toulou
-
Nectarinia suimanga
-
Otus rutilus
-
Nectarinia notata
-
Caprimulgus madagascariensis
-
Zostero ps maderas patana
-
Zoonavena grandidieri
-
Lonchuna nana
-
Alcedo vintsioides
-
Foudia madagascariensis
-
Eristomus glaucurus
-
Dicrurus forficatus
Les reptiles
-
Les lémuriens noirs ou Lemur macaco macaco se trouvent seulement dans une petite zone du NordOuest de Madagascar. L’étendue de la déforestation de leur habitat en forêts tropicales les a rendu
vulnérable à l’extinction. Ils peuvent vivre dans les forêts mixtes secondaires mais on ne sait pas encore
si à long terme ils peuvent survivre dans un tel habitat.
La présence de Lemur mangoz a été rapportée jusqu’en 1945, mais il semble avoir disparu depuis.
•
-
-
Les oiseaux de Lokobe
•
-
Aviceda madagascariensis
-
Leptosomus discolor 2
-
Haliaeetus vociferoides
-
Motacilla flaviventris
-
Accipiter francesii
-
Phyllastrephus madagascariensis
-
Buteo brachypterus
-
Hypsipetes madagascariensis
-
Falco newtoni
-
Calicalicus madagascariensis
-
Margaro perdix madagascariensis
-
Vanga curvirostris
-
Turnix nigricollis
-
Leptopterus viridis
-
Strepto pelia picturata
-
Leptopterus chabert
-
Treron australis
-
Leptopterus madagscarinus
-
Alectrenas madagascariensis
-
Copsychus albos pecularis
-
Coraco psis nigra
-
Nesillas typica
-
Aga pornis cana
-
Newtonia brunneicauda
-
Cuculus rochii
-
Neomixis tenella
Ebenavia inungus
Phelsuma laticauda
Paroedura oviceps
Uroplatus ebenaui
Brookesia minima
Amphiglossus stumpffi
Zonosaurus
madagascariensis
Zonosaurus rufipus
-
-
Phelsuma dubia
Phelsuma masagascariensis
Uroplatus fimbriatus
Brookesia legendrei
Chamaeleo nasutus
Zonosaurus boettgeri
Typhlops reuteri
-
Ithycyphus miniatus
-
Geckolepsis mculata
Phelsuma quadriocellata
Paroedura stumpffi
Brookesia ebenaui
Chamaeleo pardalis
Paracontias hildebrandti
Typhlops
madagascariensis
Aracantophis
madagascariensis
Lliopholidophis stumpffi
Leioheterodon
madagascariensis
Pararhadinea
melanogaster
-
Micropisthodon ochraceus
-
Langaha nasuta
-
Madagascarophis colubrinus
-
Boophis madagascariensis
Platypelis milotti
Stumffia psologlossa
Mantydactylus granulatus
Mantella betsileo
-
Mantidactylus granulatus
Hyperolius nossibeensis
Boophys jaegeri
Stumpffia pygmaea
-
Les amphibiens de Lokobe
-
Cophyla phyllodactylus
Rhombo phryne testudo
Laurentomantis horrida
Mantydactylus vlcerosus
Stumpffia psologlossa
140
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
B. EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DE
CHAQUE SOUS-PROJET DU PIC A NOSY BE
Evaluation environnementale et sociale :
Impacts
(Source : Rapport sur l’évaluation environnementale et sociale du pôle de Nosy Be, version préliminaire, fév
2005 – TECSULT)
Sous – projet : Aire Protégée Marine et Côtière (AMPC) de Nosy Tanikely
Objectifs :
Créer au niveau de l’îlot et de la zone récifale de Nosy Tanikely une aire protégée marine et côtière
(APMC) volontaire
Gérer par un zonage et des règles d’utilisation, les activités et leur répartition dans l’espace et dans le
temps
Activités :
Procéder à une analyse de l’écosystème marin et terrestre à Nosy Tanikely , déterminer son importance
écologique au niveau local, régional et mondial
Préparer et mettre en œuvre un plan d’aménagement et de gestion pour la gestion des impacts
environnementaux et de son exploitation touristique
Préparer un cadre fonctionnel pour compenser les personnes affectées par ces restrictions d’usage
Mesures d’atténuation
•
Modification des conditions de •
drainage d’érosion et de couverture
végétale
Minimiser le déboisement et le décapage
•
Interférence
des
travaux
l’utilisation touristique
avec •
Programmer les travaux pour qu’ils se réalisent en
majeure partie en dehors de l’îlot. La majorité des
infrastructures devrait être préfabriquée en dehors puis
montée sur l’îlot pendant la période creuse (décembre à
février)
•
•
•
Erosion des sols
Compaction des sols
Contamination des sols
•
•
Limiter les interventions sur les sols à fort risque
d’érosion
Prévoir la remise en état des lieux immédiatement
après les travaux. Niveler les sols remaniés en
respectant la topographie originale et favoriser
l’implantation d’une strate de végétation stabilisatrice
•
Entretien excessif
•
Utiliser des matériaux de construction durable (pierre,
bois dur imputrescible / traité) qui auront une durée de
vie importante
•
Modification du paysage
•
Assurer
une
intégration
architecturale
des
infrastructures dans le paysage de l’îlot
Assurer l’utilisation de matériaux durable, naturels et
de très haute qualité
Environnement :
Milieu naturel
Milieu marin :
85 sp de Cnidaires (Scléractiniaires) 16 Familles et 32Genres), 101 sp de poisson (20 Familles et
45Genres), en 2000, 121 sp de poissons, 90 sp végétales, 30 sp animales rares, coraux
Milieu terrestre :
•
•
•
Enlèvement de végétation
•
Dégradation de l’habitat, déstabilisation
des sables
•
Optimiser l’emplacement des infrastructures pour
restreindre le déboisement au minimum
Réduire au strict nécessaire la destruction du couvert
végétal sur l’arrière plage
•
Modification
drainage
Planifier les interventions de façon à protéger les zones
présentant un fort ruissellement (pentes)
Ne pas entraver le ruissellement des eaux de surface et
prévoir des mesures de rétablissement
Eviter de concentrer le ruissellement
Eviter que les infrastructures construites concentrent et
canalisent les eaux de surface et augmentent l’érosion
Flore
Type Forêt Dense Humide Sempervirente – formations dégradées
Arbres fruitiers et plantes vivrières, 40 sp végétales, végétation luxuriante
Faune
des
conditions
de •
•
Ankoay, oiseaux, lémuriens, reptiles, chauve-souris
•
•
Milieu humain
Présence humaine : 1 gardien de phare et sa famille
Utilisations touristiques : tours -opérateurs, hôtels et prestataire de services
•
Dégradation de la qualité des eaux, •
plages et récifs
141
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Interdire le ravitaillement des équipements (générateur,
scie à chaîne, bateau, etc) à proximité des plages et
récifs
Impacts
Mesures d’atténuation
Sous-projet : Réfection de la route de ceinture
•
Prévoir des mesures d’intervention en cas de
déversement accidentel (absorbants, etc)
• Orienter les eaux de ruissellement produites dans les
secteurs d’intervention vers les zones de végétation ou
installer des dispositifs pour capter
les sédiments (digue de filtration, bassins de sédimentation,
etc)
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Débuter les travaux par la construction des installations
sanitaires pour qu’elles puissent être utilisées par les
ouvriers
Inspecter la machinerie et les véhicules une fois par
semaine et procéder aux réparations nécessaires pour
prévenir tout déversement d’huile, d’essence ou autre
polluant
Objectifs :
Réfection de la portion entre Fascène et Andilana
Faciliter l’accès aux parties NE, N et NW de l’île , site de certains hôtels et réserves foncières touristiques
Activités :
Construire le tronçon – Voie de contournement de l’aéroport Fascène
Reconstruire le tronçon Fascène – Bemanondrobe (section D à G inclusivement)
Reconstruire le tronçon Bemanondrobe – Ampasindava (section H à N inclusivement)
Aménager le tronçon Ampasindava – croisement avec route Mont Passot (sections O à T inclusivement)
Aménager le tronçon Croisement avec route Mont Passot – Croisement avec route d’Andilana (sections U à W
inclusivement)
Environnement :
•
•
Enlèvement de végétation
Dégradation de l’habitat aquatique
•
•
•
•
•
Perturbation des biens culturels
•
•
•
Perturbation et dégradation de
biodiversité et du milieu naturel
la •
Bien baliser les aires d’enlèvement de la végétation et
optimiser l’emplacement des infrastructures pour
restreindre le déboisement au minimum
Protéger les arbres qui seront conservés
Réduire au strict nécessaire la destruction du couvert
végétal en bordure des plages
Restaurer aussitôt que possible le couvert végétal sur
les surfaces dénudées
Milieu naturel
Zones humides constituées de lacs, mangroves, rivières, cours d’eau et rizières
Sol
Sol d’origine volcanique, argileux, sableux et limoneux, relief très accidenté à
plusieurs endroits
Flore
Forêts secondaires et culture de rente (café, ylang ylng, vanille), culture vivrière
(riz), formation secondaire à prédominance de Ravinala et d’Eucalyptus, savanes
(arborées et arbustives), plantation de canne à sucre, formations arbustives naturelles
denses en voie de dégradation
Mettre en application les mesures recommandées par le
cadre de politique de patrimoine culturel du PPIC
Pendant les travaux, s’il y a découverte de biens
archéologiques ou culturels, suspendre toutes activités
touchant ces biens et aviser les autorités concernées
Faune
Faune aviaire dominante : 3 sp d’oiseaux typiquement savanicoles et endémiques de
Madagascar : Cisticola cherina, Mirafra hova, Turnix nigricolis
30 sp d’oiseaux forestiers , 2 sp aquatiques, 4 sp de mammifères
Etablissement et application des règles d’utilisation et
d’usage des installations de la nouvelle aire protégée
pour limiter les impacts du tourisme
Milieu humain
Les personnes affectées par la réhabilitation sont celles possédant des biens ou ayant
des activités de subsistance ou de génération de revenus.
La route donne accès à des villages de pêcheurs, hôtels, exploitation minière de
pierres précieuses.
142
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Evaluation environnementale et sociale :
Impacts
Mesures d’atténuation
• Contamination des eaux de surface • Limiter les travaux à réaliser près des cours d’eau et sur les
par les sédiments d’érosion (risque
ouvrages de franchissement
de colmatage des cours d’eau et des • Privilégier les types d’ouvrages qui minimisent les travaux en
mangroves)
zone inondable
• Ne pas élargir les ouvrages de franchissement de cours d’eau
permanent jugés techniquement en bon état
• L’APD doit faire le point sur les ouvrages d’art en mentionnant
ceux qui nécessitent la réhabilitation mineur, majeure et
reconstruction complète ; L’élargissement ne devrait être permis
que pour ces derniers ou lorsque le tablier peu être élargi sans
travaux majeurs dans un cous d’eau permanent
• Réaligner la route pour que l’accotement soit à un minimum de
3m du talus descendant vers la rivière, et conserver la végétation
naturelle du talus
• Eviter de dégrader ou d’enlever la végétation des rives.
•
Prévoir des protections antiérosives.
•
Prioriser les protections biologiques et utiliser les protections
mécaniques seulement si nécessaire
• Concevoir les ouvrages d’assainissement en tenant compte de la
pluviométrie locale, des caractéristiques du sous-bassin versant,
dont son état de dégradation, sa pédologie, sa vitesse de réponse,
etc
• Prévoir des aménagements antiérosifs là où les assainissements
(drainage routier) se déversent dans les cours d’eau
• Définir une pente maximale pour faciliter la revégétalisation des
talus. Lorsque la pente ne peut être ramené à ces valeurs, définir
et conceptualiser des ouvrages de stabilisation des talus qui
éviteront leur érosion et le besoin systématique de curage des
assainissements.
•
•
•
Déforestation et destruction des •
mangroves
•
•
Interruption de l’écoulement des •
eaux de surface
Emissions de poussières et de CO2, •
bruit, risque d’accident
Impacts
Mesures d’atténuation
techniquement possible afin d’éviter les habitations
• Appliquer les mesures compensatoires prévues au plan de
réinstallation
•
Sécurité routière
•
•
Couper les virages trop raides avec visibilité nulle
Prévoir une signalisation claire et adéquate
•
Emploi et économie locale
•
Maximiser les emplois locaux. Prévoir les travaux et/ou les
endroits où pourront être réalisé les travaux en Haute Intensité de
Main d’œuvre (HIMO)
•
Utilisation touristique de la route
•
Dégradation du milieu naturel et du •
paysage
•
Emissions de poussières
•
•
•
•
Bruit
•
•
•
•
Limiter la déforestation à la seule emprise de la route
Interdiction d’utiliser le bois des mangroves pour les travaux
Utilisation des carrières et gîtes actuels
Prévoir les ouvrages requis pour assurer un drainage permanent
des eaux de surface
Identifier les endroits où les opérations de remblais pourront
utiliser du matériel provenant de déblais à proximité pour éviter
de recourir à des matériaux importés des gîtes (réutilisation sur
place des matériaux)
Déplacement de population
•
Bâches sur les camions
Réduction de la vitesse des camions en zone de production de
poussières
Epandage d’abats poussières (humidification de la route non
bitumée au niveau des zones habités)
Réalisation des travaux à des heures acceptables (ex 6 :00 à
18 :00)
Entretien adéquat de la machinerie
Protection des travailleurs par des équipements de protection
individuelle
Définir des zones de protection autour des équipements
produisant des bruits intenses
•
Odeur des usines d’enrobage
•
Installer l’usine d’enrobage à au moins 250m des zones
d’habitations
•
Contamination des eaux de surface •
par les sédiments d’érosion et les •
matières
solides
(risque
de •
colmatage des cours d’eau et des
mangroves)
•
Réalisation des travaux principalement en saison sèche
Revégétalisation progressive des pentes touchées par les travaux
Protection des rives par des luttes antiérosives biologiques
(fascine, haies vives, vetiver) et lutte mécanique (perré, gabion,
mur de soutènement, enrochement, bâche)
Eviter la construction de voie de contournement temporaire
pendant les travaux (sols mis à nus) et favoriser plutôt le travail
en demi-chaussée
•
Contamination par les hydrocarbures •
Localiser et aménager des sites spécifiques pour l’entretien des
véhicules, sur une surface plane et imperméable
Prévoir des équipements de captage et confinement des huiles
sur le sîte des travaux (récipients, matériel absorbant, etc)
•
•
Prévoir l’aménagement de belvédère, de stationnement et de
terrain de pique-nique
Préparer des plans de remise en état des carrières et des bancs
(gîtes) d’emprunt en tenant compte que leur aménagement doit
s’intégrer au paysage
Déplacer le tracé ou le centre ligne lorsque requis et lorsque
143
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Impacts
• Contamination bactériologique des
eaux de surface et souterraine
Mesures d’atténuation
• Localiser et aménager les stockages d’hydrocarbure et huiles de
vidange de façon à éviter tout contamination des sols, eau de
surface et eaux souterraines
• Former le personnel pour assurer des interventions efficaces en
cas de déversement accidentel
•
•
• Augmentation de la prostitution,
alcoolisme et délits
Sensibilisation des travailleurs
Contrôle policier
Interdiction de vente et de consommation d'alcool sur le chantier
et sur les campements
•
•
Assurer un drainage permanent des eaux de surface
Éviter la création de zones d'eaux stagnantes pendant les travaux
•
Réaliser des séances de formation /éducation des travailleurs,
assurer la distribution de préservatifs
•
•
Maximiser l'emploi local
Réaliser une campagne de sensibilisation auprès des travailleurs
avant le début des travaux, de façon à assurer le respect des fady
locaux par les travailleurs non natif
Accidents sur le chantier
•
•
Assurer une signalisation adéquate du chantier.
Mettre en place une infirmerie de chantier avec au moins un
infirmier disponibles les jours de travail.
• Impacts: Bruit des véhicules
•
•
•
Respect des normes sur les émissions de bruit par les véhicules.
Limites de vitesse.
Contrôle routier.
• Pollution du à des déversements
accidentels de produit pétrolier et
autres
•
S'assurer de la disponibilité de personnel et d'équipements
minimaux au sein de la commune pour traiter les déversements
accidentels
•
•
Sensibilisation des populations
Protection des zones les plus sensibles (forêts primaires
subsistant dans le nord de l'île, et forêts dans les pentes et
collines)
•
Développer et mettre en œuvre des mesures de sécurité et de
• Propagation de maladies
transmissibles par vecteur (malaria,
trypanosomiase et schistosomiase)
• Augmentation du nombre de
maladies sexuellement transmises
(dont le SIDA)
• Conflits sociaux possibles entre
travailleurs non locaux et habitants
de la zone.
•
Dégradation du couvert forestier (à
cause de l'accès plus facile aux
zones boisées)
• Risque accru d'accidents en raison
Mesures d’atténuation
prévention pour la population (tels que signalisation et
ralentisseurs).
• Contrôle routier (accentué les premiers mois d'exploitation)
•
•
Non applicable
•
Non applicable
Amélioration des échanges
commerciaux (impact positif)
• Amélioration de l'accès à la ville et
aux services pour la population
locale (impact positif)
Utiliser les services d'hébergement déjà existants pour les
travailleurs.
Si un campement est requis, prévoir l'aménagement de latrine à
fosse sèche.
•
•
•
Impacts
du trafic plus important et de la
vitesse accrue des véhicules
144
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Sous-projet : Modernisation du réseau de télécommunication
•
•
•
Objectifs :
Avoir une infrastructure des télécommunications qui répond à la fois aux besoins des touristes
(communications à l'international, accès Internet, SMS, réservations, etc.), aux besoins des structures les
accueillant (interactions entre tours opérators, fournisseurs et clients), aux besoins des entreprises locales
(interactions avec fournisseurs et clients) et aux besoins de la population locale (possibilité de communiquer
que ce soit pour la vie courante, en cas d'urgence ou autre; accès à l'information).
Ces besoins peuvent s'exprimer en terme d'accès (couverture, disponibilité, qualité, prix) aux services de
téléphonie, de transmission de fax et de données (y compris pour les terminaux de payement et les transferts
de données entreprises) et d'accès Internet.
•
•
Options :
Installer un réseau filaire à haut débit
Installer un réseau hertzien (ondes)
Evaluation environnementale et sociale
•
•
•
•
Impact
Les travaux d’aménagement des voies •
d’accès et de préparation des sites pour •
recevoir les tours pourraient produire des
sources d’émission de polluants (poussières •
par les véhicules effectuant les travaux de
terrassement ou de remblai/déblais pendant la
phase de construction)
Localisation de ces sites et tracé à proximité
de plans d’eau, de cours d’eau ou de sites
riches en faune et flore augmente les risques
d’impacts les risques d'impacts en période de
construction et d'exploitation.
La possibilité de travaux de construction à
l'intérieur ou à proximité de zones inondables
(ex: ouvrage de franchissement, stabilisation
de talus), découlant du choix des sites et du
tracé des voies d'accès, peuvent affecter la
qualité de ces eaux (rejets de matières
solides, etc.). Des impacts sur les cours d'eau
peuvent ensuite induire des impacts sur la
faune et la flore en aval (ex: risques de
colmatage des mangroves).
La possibilité de travaux de déboisement 1
décapage pour l'aménagement des sites et des
voies d'accès affectera directement la flore et
la faune du site. De plus, de tels travaux
peuvent entraîner de l'érosion qui à son tour
•
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Bâches sur les camions
Réduction d’abats poussières (humidification de la route
non bitumée au niveau des zones habités)
Entretien adéquat des générateurs pour optimiser la
combustion et réduire les polluants émis
Limiter les travaux à réaliser près des cours d'eau et sur
les ouvrages de franchissement.
Privilégier les types d'ouvrages qui minimisent les travaux
en zone inondable.
Éviter de dégrader ou d'enlever la végétation des rives.
Lorsque que obligatoire, prévoir des protections
antiérosives.
Prioriser les protections biologiques et utiliser les
protections mécaniques seulement si nécessaire.
Prévoir les ouvrages requis pour assurer un drainage
permanent des eaux de surface Limiter la déforestation à
la seule emprise des voies d'accès et du site des tours
Utilisation des carrières et gîtes actuels
Réalisation des travaux principalement en saison sèche.
Revégétalisation progressive des pentes touchées par les
travaux
Protection des rives par des lutte antiérosive biologique
(fascine, haie vives. vétiver) et lutte mécanique (perré,
gabion, mur de soutènement, enrochement, bâche)
•
•
•
•
peut affecter les plans d'eau en y drainant des
matières solides.
L'exploitation de gîtes et de carrières peu
entraîner de l'érosion qui à son tour peut
affecter les plans d'eau en y drainant des
matières solides
Des risques de contamination de l'eau et des
sols peuvent découler de l'entretien de
machinerie
(construction)
et
de
l'approvisionnement en carburants des
générateurs électriques (exploitation).
•
•
•
•
La qualité de vie de la population résidant ou
ayant des activités à proximité des sites
choisis pour l'implantation des tours de
télécommunication risque d'être affectée
pendant la période des travaux de •
construction à cause du bruit et des
poussières engendrées par la machinerie
(aménagement
des
voies
d'accès,
aménagement des sites etc.).
Pendant la période d'exploitation, la qualité
de vie de la population de Nosy Be en
général sera améliorée grâce à l'amélioration
de la portée et de la fiabilité du système de
télécommunication, qui facilitera les
communications à tous les niveaux. Par
contre, la population résidant à proximité des
sites (si applicable) pourrait être affectée par
le bruit et les émissions des générateurs
électriques.
L'impact
visuel
des
tours
de
télécommunication peut être important si les
sites choisis ont une valeur visuelle,
particulièrement si l'on considère la vocation
touristique de l'île et la richesse de se ses
paysages sauvages. Puisque ces sites ne sont
pas encore sélectionnés, il sera important de
considérer cette dimension comme critère de
première importance lors de la sélection des •
sites pour l'implantation des tours.
L'aménagement d'une voie d'accès à un site
de tour peut générer une occasion de mettre
en valeur un point de vue intéressant sur un
paysage. Cet aspect devrait également être
pris en compte lors de la sélection des sites.
Pendant la période d'exploitation, l'économie
de Nosy Be en général sera améliorée grâce à
l'amélioration de la portée et de la fiabilité du
145
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Localiser et aménager des sites spécifiques pour l'entretien
des véhicules, sur une surface plane et imperméable.
Prévoir des équipements de captage et confinement des
huiles sur le site des travaux (récipients, matériel
absorbant, etc.) et sur les sites des générateurs électriques.
Localiser et aménager les stockages d'hydrocarbure et
huiles de vidange de façon à éviter tout contamination des
sols, eau de surface et eaux souterraines.
Former le personnel pour assurer des interventions
efficaces en cas de déversement accidentel.
Éviter la réalisation de travaux bruyants en dehors des
heures normales de travail; Maintenir les véhicules de
transport, la machinerie et les générateurs en bon état de
fonctionnement afin de minimiser les émissions de bruit et
les émissions atmosphériques
Sélectionner des sites où l'impact visuel sera minimal, en
évitant par exemple les sites très visibles à partir des
principales zones touristiques. Toutefois, l'efficacité du
réseau de télécommunications, dont les bénéfices sociaux
et économiques sont considérables, ne devrait pas être
affectée de façon significative par ce critère; il s'agira
donc de procéder à une analyse comparative de différents
sites comparables au niveau de l'efficacité afin de dégager
ceux qui ont le moins d'impact visuels.
système de télécommunication, qui facilitera •
les communications à tous les niveaux, dont
le milieu du commerce et des affaires.
•
Prévoir un aménagement qui favorise une intégration
visuelle des installations dans le paysage. À cet effet, le
maintien de la végétation naturelle autour du site (en
particulier des espèces végétales en hauteur), ou encore la
plantation d'espèces végétales arborescentes, doivent être
envisagés.
Aucune mesure d'atténuation n’est requise, l'impact étant
positif.
Sous-projet : Remise en état du port de Andoany et des ouvrages associés
•
Environnement physique :
Dégradation de la qualité des eaux de surface :
les rejets illicites d'huiles de vidange et gasoil à proximité du port et dans l'Anse du Cratère;
Andoany (Hell-Ville) (y compris le port), qui rejette ses eaux usées (domestiques et ménagères; drainage),
directement dans la mer, tout le long du littoral urbanisé;
Huile de vidange de la JIRAMA rejeté à la mer par un puisard visible dans l'enceinte de la JI RAMA;
les hôtels de la plage d'Ambatoloaka/Madirokely avec des rejets probable de fosse septique;
les plantations industrielles de canne à sucre, avec l'utilisation d'engrais (azotes, phosphates), pesticides,
insecticides (comme le DDT), fongicides et autres produits chimiques; les terres sont drainées par des rivières
qui débouchent sur le littoral, principalement depuis la pointe Mahatsinjo jusqu'à Dzamadjar;
l'érosion croissante des terres qui apportent de grande quantité de sédiments, et les polluants issus des activités
terrestres (cf. point précédent);
•
les rejets des eaux décantées de lavage du dépôt SOLIMA (Grande Anse du Cratère) avec la présence de plomb
et manganèse;
les rejets de la SI RAMA, dans la rivière Dzamandjar, avec de fortes valeurs de conductivité, matière en
suspension, DBO, azote, un pH très acide, et la présence de phosphates, cuivre, zinc, manganèse;
•
les rejets de PNB, avec comme contaminants potentiels, des résidus de conservateurs, des débris de crevette et
crabe et sables et impuretés issues de la mer.
Pour le milieu marin, on note la présence de traces de plomb et manganèse sur tous les sites, la présence de
cuivre à Ambatoloaka. Les eaux de la Baie du Cratère semblent peu oxygénées par rapport aux autres sites
marins, avec la présence de nitrates.
•
Sédiments présents devant les postes à quai et qui devraient faire l'objet d'un dragage permettant de redonner au
port ses profondeurs initiales, affichent une qualité médiocre, notamment en raison de leurs teneurs en arsenic,
chrome, cuivre, nickel, plomb et zinc. Les teneurs également élevées en hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) témoignent par ailleurs d'une lourde contamination par des produits pétroliers qui fait en
sorte que la qualité globale des matériaux apparaît incompatible avec un rejet en mer.
•
•
•
Environnement biologique :
Des cultures de canne à sucre (depuis Andoany jusqu'à Dzamandzar), et des savanes et lambeaux de forêt
dégradée (de Hell- Ville jusqu'à Lokobe, et intérieur des terres).
Plusieurs petites zones de mangroves existent sur le littoral entre Lokobe et la pointe du cratère (Ambanoro,
Ampasimena, ouest Mahatsinjo, Anse du Cratère), dont la plus étendue est celle de la Anse du cratère, de part et
d'autre de l'embouchure de la rivière Djabala (3-4 km2). En raison de la densité de population sur le littoral sud
et ouest, les mangroves de la zone subissent de très fortes pressions. Ainsi, les mangroves d'Ampasimena (Port
Andoany/Hell-Ville ) et Anse du Cratère sont menacées de disparition (EMC, 1999), avec des dégradations à
"intérieur de la mangrove. Côté mer, celles-ci conservent néanmoins une façade encore belle. Ces pressions
seraient liées à des tensions sociales, mais elles constituent aussi une source de revenus dans la vente de
charbon et bois. Les autres utilisations comprennent la collecte des crabes pour le marché de Nosy Be et les
hôtels.
Les baies d'Ambanoro, Ampasimena, d'Andavakotoko et l'Anse du Cratère, sont caractérisées par la présence
d'embouchures de rivière et de fonds vaseux, avec une forte propension à la sédimentation et une visibilité
146
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
faible. Ces baies abritent aussi des herbiers et récifs coralliens, mais ceux-ci y sont souvent dégradés, en raison
de la sédimentation, mais aussi par la pollution excessive, la surexploitation de leurs ressources et des dégâts
mécaniques provoqués par le piétinement et les passages de pirogue (en particulier, Andavakotoko, lieu de
débarquement des pirogues et boutres). La qualité du milieu s'améliore lorsqu'on s'éloigne du fond des baies
vers les pointes. Ainsi les récifs qui bordent la ville et le Port principal n'abritent plus que quelques espèces
résistantes, sont fortement nécrosés et/ou sont souvent colonisés par les algues (EMC, 1999). Les récifs montrés
par la carte bathymétrique juste au nord du port semblent avoir disparu sous la vase. Cette zone est très
vulnérable : risque sanitaire, risque d'eutrophisation, extraction de roche, pollution chimique, piétinement,
dégâts mécaniques, etc. Cependant, l'état actuel des écosystèmes en fait une zone peu sensible pour les activités
à venir. Par contre, dans cette même rade d’Andoany, les écosystèmes coralliens de la Pointe de Lokobe et de
Mitsinjo sont dans un état satisfaisant, et qualifiés de très sensible (EMC, 1999). Ils sont cependant également
vulnérables en raison de la proximité et de l'importance des sources de dégradation dans la baie. Entre la pointe
Mitsinjo et la pointe du Cratère, se trouvent deux récifs et herbiers assez bien développés. Moins endommagés
qu'aux environs d’Andoany, ces écosystèmes souffrent néanmoins de la sédimentation et de la pollution, avec
une invasion des coraux par les herbiers, et des colonisations d'algues qui étouffent les herbiers. Cette zone a été
qualifiée de sensibilité moyenne, avec une vulnérabilité très forte en raison de la présence d'exutoires naturels,
du degré de confinement du milieu, et de pressions humaines importantes (port pétrolier, destruction des
mangroves, pêche traditionnelle, mouillage des bateaux) (EMC, 1990).
Le trafic de bateau, plus de 80 bateaux par jours, inclut: le passage de plusieurs longs courriers traités par
chalands; quelques boutres et caboteurs; une cinquantaine de bateaux de pêche, plaisance et vedettes basés au
port; de nombreuses navettes entre le port et la Grande Terre (bacs, vedettes) et des pirogues.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Evaluation environnementale et sociale :
•
•
•
•
•
•
•
•
Impacts
Dégradation de la qualité de l'air par les •
poussières et les émanations gazeuses des
véhicules et de la machinerie pendant la
construction
Emission de poussières à partir des équipements
de transbordement (convoyeurs, trémies, grues)
Modification ponctuelle du profil bathymétrique
et des processus d'écoulement de l'eau et de
transport sédimentaire au site touché par les
travaux
Modification de la nature des fonds au site de
rejet en eaux libres
Augmentation temporaire et très faible de la
turbidité et des solides en suspension pendant les
travaux, compte tenu de la nature sableuse des
matériaux à draguer
Potentiel de remise en circulation des polluants
au site des travaux et dans les zones adjacentes
Possibilité de pollution liée à des déversements
accidentels de produits pétroliers ou d'autres
produits dangereux faisant l'objet d'un
entreposage et/ou de manipulations
Perturbation faible et ponctuelle de la zone
marine à l'intérieur de l'aire draguée
•
•
Mesure d’atténuation
Aucune mesure d’atténuation n’est requise
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Impacts
Contamination de la flore et de la faune littorale
par suite de dispersion de polluants en cas de
déversement
Perturbation temporaire de la faune benthique
Ensevelissement potentiel d'œufs et de larves de
poisson et autres organismes (éponges et
cœlentérés); étouffement ou gêne des organismes
enfouis, dominance d'espècestolérantes
Modification du substrat au site de dépôt, se
traduisant par des modifications de la faune
benthique
Arrêt /ralentissement/perturbation des activités
portuaires
Risque de chômage pour les dockers pendant une
partie de la construction
Création d'emploi locaux pendant la construction
Accessibilité réduite au port pour les touristes
notamment ceux voulant prendre le traversier et
pour les touristes provenant des bateaux de
croisière
Gène des transports de camion et autres engins,
circulation ralenties, poussière et bruit
Service portuaire réduit
Pêche perturbée dans la zone du panache de
sédimentation
Navigation perturbé a l’entrée du port
Possibilité de pollution liée à des déversements
accidentels de produits pétroliers ou d'autres
produits dangereux faisant l'objet d'un
entreposage et/ou de manipulations
Possibilité de pollution et de détérioration de la
qualité de l'eau liée au trafic maritime
(disposition des eaux de ballast et des eaux usées,
entretien, peinture)
Contamination potentielle de la flore et de la
faune littorale car suite de dispersion de polluants
pendant l'exploitation
Amélioration des rendements et de la capacité
portuaires , redevance portuaire plus importante,
Amélioration des échanges commerciales
Capacité d'accueil des touristes améliorés
Le nouveau port plus vaste et de plus grande
capacité devrait créer des emplois permanents
Amélioration de l'infrastructure portuaire et des
services aux niveaux qualitatifs et quantitatifs
147
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mesure d’atténuation
Impacts
• Déforestation
mangroves
Sous-projet : Réféction des autres routes (voie de desserte)
•
Activités :
Réhabilitation ou de construction d'assainissement; des signalisations régularisant la
circulation (école, limitation de vitesse, ...); de l'éclairage de voies en zones urbaines;
l'ensemble de tous les divers réseaux traversant ou longeant la voirie; le revêtement en
bitume.
et
destruction
Mesures d’atténuation
des • Limiter la déforestation à la seule emprise de la route
• Interdiction d’utiliser le bois des mangroves pour les travaux
• Utilisation des carrières et gîtes actuels
•
Interruption de l’écoulement des eaux •
de surface
Prévoir les ouvrages requis pour assurer un drainage
permanent des eaux de surface
•
Emissions de poussières et de CO2, •
bruit, risque d’accident
Identifier les endroits où les opérations de remblais pourront
utiliser du matériel provenant de déblais à proximité pour
éviter de recourir à des matériaux importés des gîtes
(réutilisation sur place des matériaux)
•
Déplacement de population
Déplacer le tracé ou le centre ligne lorsque requis et lorsque
techniquement possible afin d’éviter les habitations
Appliquer les mesures compensatoires prévues au plan de
réinstallation
Evaluation environnementale et sociale :
Mesures d’atténuation
Impacts
• Contamination des eaux de surface par •
les sédiments d’érosion (risque de
colmatage des cours d’eau et des •
mangroves)
•
•
•
•
•
•
•
Limiter les travaux à réaliser près des cours d’eau et sur les
ouvrages de franchissement
Privilégier les types d’ouvrages qui minimisent les travaux
en zone inondable
Ne pas élargir les ouvrages de franchissement de cours
d’eau permanent jugés techniquement en bon état
L’APD doit faire le point sur les ouvrages d’art en
mentionnant ceux qui nécessitent la réhabilitation mineur,
majeure et reconstruction complète ; L’élargissement ne
devrait être permis que pour ces derniers ou lorsque le
tablier peu être élargi sans travaux majeurs dans un cous
d’eau permanent
Réaligner la route pour que l’accotement soit à un minimum
de 3m du talus descendant vers la rivière, et conserver la
végétation naturelle du talus
Eviter de dégrader ou d’enlever la végétation des rives.
Lorsqu’obligatoire, prévoir des protection antiérosives.
Prioriser les protections biologiques et utiliser les
protections mécaniques seulement si nécessaire
Concevoir les ouvrages d’assainissement en tenant compte
de la pluviométrie locale, des caractéristiques du sousbassin versant, dont son état de dégradation, sa pédologie,
sa vitesse de réponse, etc
Prévoir des aménagements antiérosifs là où les
assainissements (drainage routier) se déversent dans les
cours d’eau
Définir une pente maximale pour faciliter la
revégétalisation des talus. Lorsque la pente ne peut être
ramené à ces valeurs, définir et conceptualiser des ouvrages
de stabilisation des talus qui éviteront leur érosion et le
besoin systématique de curage des assainissements
•
•
•
Sécurité routière
•
•
Couper les virages trop raides avec visibilité nulle
Prévoir une signalisation claire et adéquate
•
Emploi et économie locale
•
Maximiser les emplois locaux. Prévoir les travaux et/ou les
endroits où pourront être réalisé les travaux en Haute
Intensité de Main d’œuvre (HIMO)
•
Utilisation touristique de la route
•
Prévoir l’aménagement de belvédère, de stationnement et de
terrain de pique-nique
•
Dégradation du milieu naturel et du •
paysage
Préparer des plans de remise en état des carrières et des bancs
(gîtes) d’emprunt en tenant compte que leur aménagement
doit s’intégrer au paysage
•
Emissions de poussières
Bâches sur les camions
Réduction de la vitesse des camions en zone de production de
poussières
Epandage d’abats poussières (humidification de la route non
bitumée au niveau des zones habités)
•
•
•
•
Bruit
•
•
•
•
•
Odeur des usines d’enrobage
148
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
Réalisation des travaux à des heures acceptables (ex 6 :00 à
18 :00)
Entretien adéquat de la machinerie
Protection des travailleurs par des équipements de protection
individuelle
Définir des zones de protection autour des équipements
produisant des bruits intenses
Installer l’usine d’enrobage à au moins 250m des zones
d’habitations
•
Contamination des eaux de surface par •
les sédiments d’érosion et les matières •
solides (risque de colmatage des cours
d’eau et des mangroves)
•
•
•
Contamination par les hydrocarbures
•
•
•
•
Réalisation des travaux principalement en saison sèche
Revégétalisation progressive des pentes touchées par les
travaux
Protection des rives par des luttes antiérosives biologiques
(fascine, haies vives, vetiver) et lutte mécanique (perré,
gabion, mur de soutènement, enrochement, bâche)
Eviter la construction de voie de contournement temporaire
pendant les travaux (sols mis à nus) et favoriser plutôt le
travail en demi-chaussée
•
Bruit des véhicules
•
Pollution du à des déversements
accidentels de produit pétrolier et
autres
Localiser et aménager des sites spécifiques pour l’entretien
des véhicules, sur une surface plane et imperméable
Prévoir des équipements de captage et confinement des huiles
sur le sîte des travaux (récipients, matériel absorbant, etc)
Localiser et aménager les stockages d’hydrocarbure et huiles
de vidange de façon à éviter tout contamination des sols, eau
de surface et eaux souterraines
Former le personnel pour assurer des interventions efficaces
en cas de déversement accidentel
•
•
Utiliser les services d'hébergement déjà existants pour les
travailleurs.
Si un campement est requis, prévoir l'aménagement de latrine
à fosse sèche.
•
Amélioration des échanges
commerciaux (impact positif)
•
Amélioration de l'accès à la ville et
aux services pour la population locale
(impact positif)
•
•
•
Respect des normes sur les émissions de bruit par les
véhicules.
Limites de vitesse.
Contrôle routier.
•
S'assurer de la disponibilité de personnel et d'équipements
minimaux au sein de la commune pour traiter les
déversements accidentels
Dégradation du couvert forestier (à
cause de l'accès plus facile aux zones
boisées)
•
•
Sensibilisation des populations
Protection des zones les plus sensibles (forêts primaires
subsistant dans le nord de l'île, et forêts dans les pentes et
collines)
Risque accru d'accidents en raison du
trafic plus important et de la vitesse
accrue des véhicules
•
Développer et mettre en œuvre des mesures de sécurité et de
prévention pour la population (tels que signalisation et
ralentisseurs).
Contrôle routier (accentué les premiers mois d'exploitation)
•
Non applicable
•
•
•
•
•
•
•
Contamination bactériologique
eaux de surface et souterraine
Augmentation de
alcoolisme et délits
la
des •
•
•
prostitution,
•
Non applicable
Sensibilisation des travailleurs
Contrôle policier
Interdiction de vente et de consommation
d'alcool sur le chantier et sur les campements
• Assurer un drainage permanent des eaux de surface
Propagation
de
maladies
• Éviter la création de zones d'eaux stagnantes
transmissibles par vecteur (malaria,
pendant les travaux
trypanosomiase et schistosomiase)
Augmentation du nombre de maladies •
sexuellement transmises (dont le
SIDA)
•
Conflits sociaux possibles entre •
travailleurs non locaux et habitants de
la zone.
Accidents sur le chantier
•
•
Réaliser des séances de formation /éducation des travailleurs,
assurer la distribution de préservatifs
Maximiser l'emploi local
Réaliser une campagne de sensibilisation auprès des
travailleurs avant le début des travaux, de façon à assurer le
respect des fady locaux par les travailleurs non natif
Assurer une signalisation adéquate du chantier.
Mettre en place une infirmerie de chantier avec au moins un
infirmier disponibles les jours de travail.
149
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Impacts
Sous-projet: Réhabilitation du système d’adduction d’eau
•
Activités :
À court terme (financement PPIC), réhabilitation de la conduite d'adduction, de la station de traitement
et de pompage et de la conduite de refoulement des eaux du Lac Ampombilava pour alimenter
Andoany (Hell-Ville), et réfection du réseau de distribution d'eau à Andoany.
À court terme (financement PPIC), mise à niveau de la station de traitement de la Jirama (Lac
Amparihibe) et installation d'une conduite pour alimenter la côte ouest de l'île (zone des hôtels) jusqu'à
la zone sud-ouest (Dzamandzar, Mandirokely, Dar-es-Salam et Ambatoloaka).
À long terme (hors PPIC), si la capacité de recharge du Lac Amparihibe est confirmée suffisante,
prolongement de la conduite pour alimenter Andoany (Hell-Ville) à partir du Lac Amparihibe (en
complément ou en remplacement de l'alimentation à partir du Lac Ampombilava).
•
•
•
•
Dommages à la végétation le long de •
l'emprise des conduites
•
•
Perturbation des habitats
aquatiques (sédimentation)
Evaluation environnementale et sociale :
Impacts
Mesures d’atténuation
• Dégradation de la qualité de l'air par les • A proximité des zones habitées, éviter la réalisation de travaux
poussières et les émanations gazeuses des
bruyants en dehors des heures normales de travail
véhicules
• Maintenir les véhicules de transport et la machinerie en bon état
• Augmentation du bruit ambiant
de fonctionnement afin de minimiser les émissions gazeuses et le
bruit
• Utiliser des moyens appropriés tels que des abats-poussières
pour minimiser la dispersion des poussières durant la
construction
• Interruption de l'écoulement des eaux de
surface lors de la construction
• Contamination des eaux de surface et
souterraines par les produits dangereux
lors de la construction
• Contamination des eaux de surface et
souterraines par les résidus de traitement
des eaux (boues)
•
•
• Prendre toutes les précautions possibles lors du ravitaillement
des véhicules et de la machinerie et interdire le ravitaillement à
proximité des cours d'eau
• Éviter de traverser des cours d'eau permanents avec la
machinerie; si nécessaire, effectuer la traversée aux endroits où
les berges sont stables et où le cours d'eau est le plus étroit
• Prévoir des mesures d'urgence en cas de déversement accidentel
• Ne pas installer de conduites d'eau dans le lit des ruisseaux
• Prévoir un lieu adéquat (ex: décharge contrôlée) pour la
disposition des résidus de traitement des eaux, en particulier si
un traitement physico-chimique nécessite l'usage de produits
pour aider la décantation (ex: floculants, coagulants)
• Erosion par le ruissellement causant des •
problèmes de sédimentation
•
• Modification de la topographie locale
• Contamination des sols suite au •
déversement de produits dangereux
• Compaction des sols
•
•
fauniques •
•
•
•
•
•
•
•
Eviter les zones sensibles à l'érosion
Réaliser de préférence les travaux de construction en saison
sèche
Prévenir la sédimentation avec des mesures appropriées telles
que des barrières de
particules, des trappes à sédiments et des fossés de drainage
Minimiser les zones de circulation de la machinerie
Éviter l'aménagement de voies d'accès dans l'axe de fortes
pentes; favoriser plutôt une orientation perpendiculaire ou
Détérioration de la qualité de vie en
raison des nuisances telles que le bruit, la
poussière, les vibrations et la circulation
de camions
Dérangement
temporaire
de
la
circulation
Conditions de vie inappropriées pour les
travailleurs non résidents
Création d'emploi pour la population
locale et création d'opportunités pour les
opérateurs économiques locaux
Amélioration de la circulation
Meilleur accès aux biens et services
Amélioration de la qualité de l'eau potable
distribuée à la population et aux visiteurs
• Augmentation de l'incidence du VIH et
d'autres
infections
sexuellement
transmises associées à la présence de
travailleurs non résidents
• Risques
de
maladies
pulmonaires
provoquées par la poussière
• Risque accru de blessures et de décès en
raison de la présence de chantiers et d'une
150
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
diagonale par rapport à la pente
Utiliser les bancs d'emprunt existants plutôt que d'en créer de
nouveaux; après les travaux, restaurer les bancs d'emprunt en
stabilisant les pentes et en facilitant la régénération de la
végétation
Stabiliser les sols afin de réduire les risques d'érosion
Poser les conduites d'eaux usées sur des surfaces avec capacité
de support adéquate
A la fin des travaux de construction, niveler les sols remaniés
et y favoriser la régénération de la végétation
Protéger les arbres de la machinerie en bordure des emprises
Replanter les arbres abattus à l'extérieur des emprises durant
les travaux en utilisant des espèces indigènes
Minimiser la sédimentation dans les frayères en aval
Minimiser le dérangement de l'habitat du poisson en installant
des ponceaux appropriées et en maintenant un débit régulier
durant toute l'année
Ne pas entreprendre de travaux dans les aires de reproduction
durant les périodes de reproduction
Former les travailleurs en matière de protection de
l'environnement
Mettre en œuvre un plan de communication approprié afin
d'informer les populations
locales des travaux prévus et des opportunités s'offrant à elles
Favoriser l'installation de sentiers pour les piétons, les cyclistes
et la traction animale
Prévoir des voies de déviation
Si possible, embaucher des femmes ou des hommes mariés dont
la famille habite
dans les environs
Assister les travailleurs non résidents afin d'inciter leur famille
à se joindre à eux
Planifier judicieusement les services de base (logement, eau et
assainissement) pour les travailleurs non résidents et leur famille
Mettre en œuvre la prophylaxie du VIH/SIDA par des moyens
de sensibilisation et de prévention appropriés
Contrôler les émissions de poussière et fournir des équipements
de protection
Contrôler les émissions atmosphériques et le bruit causés par les
véhicules
Contrôler l'accès aux chantiers
Prévoir des mesures en cas d'accident ou d'urgence
Impacts
plus grande circulation
• Accidents de travail durant la construction
•
• Création d'emplois temporaires pendant •
les travaux
• Amélioration des conditions économiques
locales grâce à l'amélioration de la qualité
d'eau potable distribuée
• Amélioration de l'état des infrastructures •
de traitement et de distribution d'eau
potable
• Perte de biens culturels, religieux et •
historiques et de ressources esthétiques
Mesures d’atténuation
Développer, communiquer et mettre en œuvre des mesures de
sécurité et de prévention pour les travailleurs
Privilégier autant que possible l'embauche de la main d'œuvre
locale et l'achat de produits locaux (nourriture, matériel de base)
Sensibiliser la population au respect des périmètres de protection
des sources d'eau potable
Prévoir une protection des biens culturels en cas de découverte
fortuite pendant les travaux.
151
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Sous-projet : Réfection du réseau routier urbain d’Andoany (Hell-Ville) et
installation d’un système d’évacuation des eaux usées
•
•
•
•
•
•
•
•
Activités :
La réhabilitation de la chaussée et de ses dépenses (chaussée, accotement, trottoirs)
la réhabilitation ou la construction d'assainissement;
l'installation de signalisations régularisant la circulation (école, limitation de vitesse, ...)
l'éclairage de voies en zones urbaines;
la réhabilitation de l'ensemble des divers réseaux traversant ou longeant la voirie.
•
Impacts positifs et négatifs
potentiels
Erosion par le ruissellement causant des •
problèmes de sédimentation
Modification de la topographie locale
Contamination des sols suite au
•
déversement de produits dangereux
•
Compaction des sols
•
•
•
Evaluation environnementale et sociale :
•
•
Impacts positifs et négatifs
potentiels
Dégradation de la qualité de l'air par les •
poussières et les émanations gazeuses des
véhicules
•
Augmentation du bruit ambiant
•
•
•
•
Interruption de l'écoulement des eaux de •
surface lors de la construction
Contamination des eaux de surface et
•
souterraines par les produits dangereux
•
lors de la construction
Amélioration de la qualité de l'eau des
cours d'eau en raison de l'assainissement
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
•
A proximité des zones habitées, éviter la réalisation de
travaux bruyants en dehors des heures normales de travail
Maintenir les véhicules de transport et la machinerie en
bon état de fonctionnement afin de minimiser les
émissions gazeuses et le bruit
Utiliser des moyens appropriés tels que des abatspoussières pour minimiser la dispersion des poussières
durant la construction
•
•
•
Prévoir des infrastructures de drainage appropriées
(ponceaux, fossés)
Rétablissement après la construction
Maintenir en bonnes conditions les véhicules, la
machinerie et les équipements afin d'éviter les fuites et les
déversements de produits dangereux (hydrocarbones,
produits chimiques, etc.)
Conserver la végétation le long des plans d'eau et près des
milieux humides
Gérer de manière sécuritaire les produits dangereux
Prendre toutes les précautions possibles lors du
ravitaillement des véhicules et de la machinerie et interdire
le ravitaillement à proximité des cours d'eau
Éviter de traverser des cours d'eau permanents avec la
machinerie; si nécessaire, effectuer la traversée aux
endroits où les berges sont stables et où le cours d'eau est
le plus étroit
Prévoir des mesures d'urgence en cas de déversement
accidentel
Ne pas installer de conduites d'eaux usées dans le lit des
ruisseaux
•
Dommages à la végétation le long de
l'emprise
•
•
152
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mesures d’atténuation
Planifier le rejet des eaux usées en tenant compte de la
capacité d'absorption du plan d'eau récepteur évaluer
l'impact sur la qualité de l'eau au point de rejet
Eviter les zones sensibles à l'érosion
Réaliser de préférence les travaux de construction en
saison sèche
Prévenir la sédimentation avec des mesures appropriées
telles que des barrières de particules, des trappes à
sédiments et des fossés de drainage
Minimiser les zones de circulation de la machinerie
Éviter l'aménagement de voies d'accès dans l'axe de fortes
pentes; favoriser plutôt une orientation perpendiculaire ou
diagonale par rapport à la pente
Utiliser les bancs d'emprunt existants plutôt que d'en créer
de nouveaux; après les travaux, restaurer les bancs
d'emprunt en stabilisant les pentes et en facilitant la
régénération de la végétation
Stabiliser les sols afin de réduire les risques d'érosion
Poser les conduites d'eaux usées sur des surfaces avec
capacité de support adéquate
À la fin des travaux de construction, niveler les sols
remaniés et y favoriser la régénération de la végétation
Protéger les arbres de la machinerie en bordure des
emprises
Replanter les arbres abattus à l'extérieur des emprises
durant les travaux en utilisant des espèces indigènes
•
Impacts positifs et
potentiels
Perturbation des habitats fauniques
aquatiques (sédimentation)
négatifs
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Minimiser la sédimentation dans les frayères en aval
Minimiser le dérangement de l'habitat du poisson en installant
des ponceaux appropriées et en maintenant un débit régulier
durant toute l'année
Concevoir le système d'assainissement en tenant compte des
aires de reproduction de la faune terrestre et aquatique
Ne pas entreprendre de travaux dans les aires de reproduction
durant les périodes de reproduction
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Détérioration de la qualité de vie en
raison des nuisances telles que le bruit, la
poussière, les vibrations et la circulation
de camions
Dérangement temporaire de la
circulation
Conditions de vie inappropriées pour les
travailleurs non résidents
Création d'emploi pour la population
locale et création d'opportunités pour les
opérateurs économiques locaux
Amélioration de la circulation
Meilleur accès aux biens et services
Diminution des odeurs
•
•
•
•
•
•
•
Former les travailleurs en matière de protection de
l'environnement
Mettre en œuvre un plan de communication approprié afin
d'informer les populations locales des travaux prévus et des
opportunités s'offrant à elles
Favoriser l'installation de sentiers pour les piétons, les
cyclistes et la traction animale
Prévoir des voies de déviation
Si possible, embaucher des femmes ou des hommes mariés
dont la famille habite dans les environs
Assister les travailleurs non résidents afin d'inciter leur
famille à se joindre à eux
Planifier judicieusement les services de base (logement, eau et
assainissement) pour les travailleurs non résidents et leur
famille
•
•
•
•
•
Impacts positifs et
potentiels
Augmentation de l'incidence du VIH et
d'autres infections sexuellement
transmises associées à la présence de
travailleurs non résidents
Risques de maladies pulmonaires
provoquées par la poussière
Risque accru de blessures et de décès en
raison de la présence de chantiers et
d'une plus grande circulation
Accidents de travail durant la
construction
Amélioration des conditions d'hygiène
par la présence du système
d'assainissement
négatifs
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Mettre en oeuvre la prophylaxie du VIH/SIDA par des moyens
de sensibilisation et de prévention appropriés
Contrôler les émissions de poussière et fournir des
équipements de protection
Contrôler les émissions atmosphériques et le bruit causés par
les véhicules
Prévoir des voies réservées pour les piétons, les cyclistes et la
traction animale
Contrôler l'accès aux chantiers
Prévoir des mesures en cas d'accident ou d'urgence
Développer, communiquer et mettre en œuvre des mesures de
sécurité et de prévention pour les travailleurs
Prévoir des voies réservées pour les piétons et cyclistes
Prévoir des mécanismes permettant de réduire la vitesse aux
endroits stratégiques (zones habitées, près des écoles etc.)
Création d'emplois temporaires pendant
les travaux
Amélioration des conditions
économiques d'une partie de la
population locale grâce à l'amélioration
de la circulation
•
Privilégier autant que possible l'embauche de la main d'œuvre
locale et l'achat de produits locaux (nourriture, matériel de
base)
Amélioration de l'état des infrastructures
de voirie et d'assainissement
Amélioration de l'accès aux services
sociaux (éducation, soins de santé, etc.)
•
Impliquer la population dans l'entretien et la gestion des
nouvelles infrastructures afin d'assurer leur pérennité
Mettre en place des droits d'usage afin d'assurer l'entretien des
infrastructures routières
Perte de biens culturels, religieux et
historiques et de ressources esthétiques
• Prévoir une protection des biens culturels en cas de découverte
fortuite pendant les travaux.
153
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
Sous-projet : Modernisation du système de production et de distribution
d’électricité
•
•
•
•
•
•
•
•
Les objectifs :
permettre au secteur hôtelier de disposer d'une source fiable (continuité et stabilité de la tension) en
électricité et de capacités additionnelles compatibles avec les usages rattachés à des hôtels de norme
internationale;
améliorer la fiabilité de l'alimentation en énergie électrique de la population en général et des autres
usagers institutionnels ou privés.
Impacts
les conditions de travail sont très difficiles à
cause des niveaux de bruits presque
intolérables (selon nos observations, plusieurs •
employés ne portent pas d'équipement de
protection individuelle) et de la chaleur qui •
règne dans les lieux
•
Activités :
réhabiliter les deux générateurs les plus récents;
installer progressivement de nouveaux générateurs en remplacement des anciens afin d'atteindre une
puissance totale de 6000 kW. Évaluer la possibilité d'utiliser des carburants alternatifs moins onéreux
que le gasoil, tel que le fuel lourd et le marine dieseloil;
sécuriser l'approvisionnement en pièces de rechange des générateurs;
mettre à niveau les autres équipements de production dont dispose la Jirama;
étendre le réseau moyenne tension aux nouvelles réserves foncières touristiques et aux villages voisins.
•
Evaluation environnementale et sociale :
•
•
•
Impacts
l'intensité sonore autour du site est
extrêmement élevée, soit entre 65 décibels (à
100 m de la source sonore) et 93 décibels à (5
m de la source sonore). La carte de bruit
présentée à la figure 6.4 illustre les niveaux
sonores mesurés autour de la centrale
L'évacuation des gaz d'échappements des
moteurs à combustion des générateurs
s'effectue à pas plus de 10 mètres du sol et les
cheminées comportent des coudes qui
redirigent les émissions vers le sol La fumé
qui se dégage est noire, indiquant une
combustion incomplète et une génération de
poussières.
Les huiles de vidanges sont déversées dans
les caniveaux, qui se dirigent ensuite vers la
mer. Les sols sont visiblement très
contaminés par les huiles à certains endroits.
Les
équipements
d'entreposage
d'hydrocarbures ne comportent pas des
installations de rétention (digues) conformes
aux normes internationales. De plus, de vieux
transformateurs électriques, dont l'âge permet
de soupçonner la présence d'huiles contenant
des BPC, sont entreposés sur place.
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Relocaliser la centrale en dehors de la zone urbaine
dense, en conformité avec la plan d'urbanisme. Une
telle relocalisation devrait inclure l'obligation de
décontaminer les sols du site actuel afin de récupérer
l'usage de ce terrain à d'autres fin
Sélection de générateurs de remplacement ayant de
meilleures performances au niveau du bruit et des
émissions atmosphériques (en particulier si le mazout
est considéré corne combustible alternatif pour
diminuer les coûts d'exploitation);
La révision des cheminées pour améliorer la
dispersion des émissions.
Réaliser une étude dispersion pour identifier les
conditions minimales de dispersion requises pour
assurer le respect des normes d'air ambiant
internationalement acceptées au point d'impact
maximal
Des mesures de contrôle du bruit (silencieux, murs
anti-bruit): cet aspect est particulièrement délicat
étant donné la promiscuité des lieux. On devra faire
particulièrement attention pour que les mesures antibruits ne nuisent pas à une ventilation adéquate du
milieu de travail pour les employés de la centrale
mesures minimales de décontamination des sols;
aménagement de système de récupération et
d'entreposage des huiles de vidange usées, et étude
154
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mesures d’atténuation
des débouchés pour ces huiles (ex: pour les
chaufferies de la SIRAMA);
boucher tous les drains pluviaux dans les zones de
manipulations des huiles;
aménagement de digues conformes aux normes
internationales autour des réservoirs d'hydrocarbures;
implantation d'un programme de mise à niveau des
conditions d'hygiène du travail (équipements de
protection auditives, lunettes et chaussures de
sécurité, ventilation, etc.)
l'entreposage des vieux transformateurs devra être
sécurisé (en particulier contre les risques d'incendie)
Sous-projet : Amélioration du système d’enlèvement des déchets solides et
construction d’une décharge publique
•
Objectif :
Amélioration du système communal d'enlèvement des déchets solides et de construction d'une
décharge publique.
•
•
Impacts
Dégradation de la qualité des eaux de surface
et des eaux souterraines par la génération
d'eau de lixiviation et d'eau de ruissellement
•
•
Activités :
renforcement des moyens de collecte et de transfert; aménagement d'une décharge contrôlée;
mise en place d'un système de gestion privé
•
Evaluation environnementale et sociale :
Impacts
Dégradation de la qualité de l'air par les
•
émissions de biogaz et de poussières
Êmission d'odeurs nauséabondes et nuisibles •
Augmentation des émissions de gaz à effet de
serre (méthane des décharges ou du
compostage mal exploité, véhicules de
transport)
•
•
•
•
•
•
•
En phase construction, augmentation du
•
bruit ambiant dû aux travaux
d'aménagement des sites
•
En phase exploitation, augmentation du bruit
ambiant dû aux activités de collecte des
déchets et de transport de ces derniers
•
Mesures d’atténuation
Installer et opérer des dispositifs de contrôle des
biogaz
Mettre en place des mesures pour limiter la
génération de poussières dues à la circulation de
camions et autre machinerie principalement durant la
phase de construction (ex: mouiller le sol de temps en
temps)
Couvrir régulièrement les déchets des décharges
d'environ 50 cm
de matériau de remblai (ex. : latérite)
Pour les sites de compostage, procéder à un mélange
initial des matières putrescibles et retourner
régulièrement ces dernières (permet de limier la
génération d'odeur)
Faire une maintenance régulière des véhicules afin
d'éviter tout bruit excessif
Interdire la collecte des déchets durant la nuit
155
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mesures d’atténuation
Concevoir le site selon des critères d'étanchéité
reconnu (utilisation d'argile et/ou de béton et/ou de
membranes)
Concevoir le site afin d'être apte à capter les eaux de
lixiviation et de les traiter afin de respecter des
critères de rejet acceptables pour le milieu récepteur
Concevoir les sites de décharge et de compostage de
façon à permettre un drainage adéquat des eaux de
surface
Ceinturer les sites de compostage et les décharges par
un canal qui collectera les eaux de ruissellement afin
de minimiser la quantité d'eau de lixiviation et
d'éviter le lessivage des déchets
•
•
•
•
•
•
•
•
Impacts
Modification de la topographie locale
(dégradation du paysage)
Utilisation de sols fertiles à vocation agricole
ou forestière pour la construction des sites de
décharge et de compostage
Dégradation de la qualité des sols agricoles
suite à l'épandage de compost de mauvaise
qualité (ayant des concentrations fortes en
composés toxiques)
Amélioration de la qualité agricole des sols
par épandage du compost produit
Empiètement dans des zones écologiquement
sensibles et aires protégées
Dégradation des écosystèmes sur les sites de
compostage et les décharges ainsi que sur les
sites limitrophes (dû aux déchets volants
provenant des décharges)
Réduction de la biodiversité
Destruction d'habitat pour certaines espèces
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Limiter l'accès visuel aux sites en montant un talus
et/ou en plantant un rideau d'arbres autour des sites de
décharge et de compostage
Éviter d'installer les sites dans des zones sensibles à
l'érosion
Réaliser les travaux de construction en saison sèche
Favoriser l'implantation des sites sur des sols
faiblement productifs
Lors des travaux de construction des sites de
décharge et des sites de compostage et
Lors des opérations de recouvrement des décharges,
utiliser des matériaux provenant de bancs d'emprunt
existants plutôt que d'en créer de nouveaux; après les
travaux, restaurer les bancs d'emprunt en stabilisant
les pentes et en facilitant la régénération de la
végétation
S'assurer que le compost produit répond à des critères
de qualité requis pour l'épandage sur des terres
agricoles
Former les agriculteurs sur les techniques d'épandage
du compost
Couvrir régulièrement les déchets des décharges
d'environ 50 cm de matériau de remblai (ex: latérite)
afin de limiter la génération de déchets volants
pouvant nuire aux écosystèmes environnants
Éviter de prendre des matériaux de construction ou de
recouvrement
Construire les sites de décharge et de compostage
dans les zones écologiquement sensibles et les aires
protégées
Mettre en place des mesures pour limiter la
prolifération d'espèces nuisibles qui pourraient se
nourrir des déchets ex.: utilisation de pesticides au
besoin
•
•
•
•
•
•
Impacts
Destruction du couvert végétal sur les sites de
décharge et de compostage et/ou dans les
zones affectée à l'approvisionnement en
matériaux de construction et de recouvrement
des décharges
Perte de produits forestiers
Prolifération d'espèces végétales nuisibles
entrant en compétition avec les espèces
indigènes
Augmentation des rendements agricoles dû à
l'utilisation de compost
•
•
•
•
•
•
Perturbation des habitats fauniques et des
•
migrations fauniques dû principalement à la
perte de territoire et à la présence d'autres
espèces non indigènes (ex: rongeurs,
•
vautours) qui s'alimentent dans les décharges
Dégradation de l'habitat de la faune aquatique
en raison de la contamination des eaux de
•
surface
156
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Mesures d’atténuation
Minimiser le déboisement agressif (que ce soit pour
la construction des décharges ou
des sites de compostage ou pour l'alimentation en
matériaux de recouvrement)
Récupérer les produits forestiers issus du
déboisement et identifier des mécanismes de
distribution des produits à la population locale
Restaurer la végétation dans les zones déboisées
Assurer la plantation d'espèces indigènes
Utilisation d'herbicide
Assurer une distribution équitable du compost généré
Ceinturer les décharges et les sites de compostage
afin de limiter la propagation d'animaux nuisibles sur
le territoire environnant
Éviter de rejeter les eaux de lixiviation et de
ruissellement dans des aires de reproduction de la
faune et des corridors migratoires
Mettre en place des mesures visant à limiter la
prolifération d'espèces nuisibles (rats, coquerelles,
charognards, ...)
•
•
•
•
•
•
•
Impacts
Expropriation des familles pour libérer le site
choisi
Arrivées de travailleurs non résidents
Dérangements temporaires dus aux travaux
d'aménagement du nouveau site
Présence de machineries lourdes donc
nuisances temporaires causées par le bruit et
la poussière
Artères de circulation temporairement plus
achalandées ou même obstruées par les
équipements et machineries
Squattérisation des espaces environnant le
dépotoir ou des bacs à ordures
Prolifération des fouilleurs de bacs à ordures
•
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Prévoir des indemnisations et des lieux de
réinstallation des personnes déplacées le cas échéant
Le cas échéant, établir le camp de travailleurs à une
distance raisonnable des résidences
Essayer d'effectuer les travaux dans un court laps de
temps et faire en sorte que les populations
environnantes soient dérangées le moins possible
Aménager des routes alternatives pour une circulation
fluide et assurer l'accessibilité aux résidences et aux
commerces
Établir des mécanismes d'accès et de contrôler afin
d'empêcher un développement anarchique
d'habitations aux environs du dépotoir
Choisir des modèles de bacs à ordures ne permettant
pas un accès facile tout en empêchant le déversement
des ordures à l'extérieur du bac
Aménager des bacs pour recevoir les objets
récupérables susceptibles d'intéresser les plus
démunis afin d'éviter Que ces derniers aient à fouiller
parmi les déchets
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Développement de nouveaux comportements
en matière d'hygiène et d'assainissement
Connaissance limitée des mesures de sécurité
et des comportements pouvant causer la
pollution du milieu et des eaux souterraines
Amélioration de l'environnement autour des
institutions d'enseignement
•
•
•
Développer un programme d'animation visant un
changement de comportement de la population en
matière de gestion des déchets solides
Sensibiliser les populations aux conséquences
néfastes sur la santé, surtout celle des enfants, et des
dangers que présentent des amoncellements de
déchets en des lieux non appropriés
Informer et former les gestionnaires de déchets
solides sur les questions
fondamentales définies dans le Code de l'Eau
(Chapitre sur la protection de l'eau,
sous section Il sur les déchets)
Sensibiliser les écoliers sur la saine disposition des
déchets et sur les bienfaits d'un environnement plus
propre
Impacts
Diminution de l'incidence des maladies
hydriques
Amélioration de la santé publique pour la
population ayant accès aux latrines et aux
bacs à ordures
Diminution des maladies liées à la pollution
des nappes souterraines causée par tout dépôt
incontrôlé des déchets dans la nature
Diminution des vecteurs de maladies
(moustiques, rats et autres vecteurs)
Amélioration de la santé des enfants
Augmentation des accidents due à
l'augmentation du trafic (durant la phase de
construction et d'exploitation)
Augmentation des accidents due aux
explosions de biogaz (durant la phase
d'exploitation des décharges)
Amélioration de la qualité de l'environnement
suite à l'assainissement des lieux
Meilleure qualité de l'air, élimination ou
diminution des odeurs nauséabondes dans les
quartiers d'habitation
Meilleur accès aux biens et services lié à
l'élimination des déchets
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
157
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Mesures d’atténuation
Assurer une gestion environnementale pour contrôler
les vecteurs de maladies,
particulièrement au niveau des ouvrages de
drainage; appliquer de l'insecticide et du
molluscicide à des endroits ciblés
Contrôler les dépôts des déchets solides et installer
des stations de traitement, de recyclage ou de
transformation adéquats selon les normes
Promouvoir les activités d'IEC en matière d'hygiène
et d'assainissement
S'assurer que les points de collecte des ordures
ménagères sont équitablement répartis dans des zones
à risque en terme de maladies transmissibles,
hydriques ou non
Obliger les chauffeurs de camions à avancer et
reculer à faible vitesse dans les zones d'habitation
Couvrir régulièrement les déchets des décharges
d'environ 50 cm de matériau de remblai (ex. : latérite)
Sensibiliser les populations aux bénéfices liés à une
meilleure qualité de leur environnement immédiat et
récompenser leur participation
Organiser des concours (avec récompenses) sur la
propreté des lieux et l'embellissement de
l'environnement immédiat (autour des habitations et
dans les rues
et ruelles)
Sensibiliser et faire participer les enfants dans des
initiatives visant l'amélioration de la propreté de
l'environnement immédiat
Etablir un suivi et un contrôle systématiques sur la
qualité et la quantité des déchets déposés ou traités
•
•
•
•
Impacts
Pertes pour les personnes affectées (hommes
et femmes) qui ne peuvent pas poursuivre
leurs activités normales (pertes temporaires
dans la plupart des cas) pendant les travaux
d'aménagement
Émergence de petites activités organisées
par les récupérateurs (femmes et hommes)
Difficultés pour les municipalités d'assurer
la pérennisation des nouvelles
infrastructures
Manque de participation de la part des
balayeurs de rues et autres employés
municipaux aux nouvelles mesures
d'assainissement
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Minimiser l'expropriation des terres et
compensations en considérant différentes variantes
au projet
Mettre en place des mécanismes de compensation
appropriés qui reconnaissent les pertes de revenus et
d'actifs
Encadrer ces activités afin qu'elles ne deviennent
pas source d'un nouveau problème de gestion de
déchets
Impliquer les hommes et les femmes dans l'entretien
et la gestion des nouvelles infrastructures afin
d'assurer leur pérennité
Appliquer le Code de l'Eau en matière de nongratuité de l'assainissement et
promouvoir la mise en place d'un filet de
sécurité sociale pour protéger les personnes
pauvres et les autres groupes vulnérables
contre
l'augmentation du prix des nouveaux
services
Campagne de sensibilisation auprès des employés
municipaux sur les nouvelles
mesures en matière de disposition des
déchets solides
•
•
•
•
•
•
Impacts
Possible violation des ententes avec les
autorités traditionnelles concernant le tabou
culturel sur les déchets solides (surtout en
rapport avec les déchets humains ou
excréments)
Conflits concernant l'expropriation partielle
d'une partie ou de la totalité de terrain
nécessaire aux différentes installations
Difficultés pour convaincre les populations à
utiliser le nouveau site et à se conformer aux
nouveaux règlements sur la gestion des
déchets
Nouvelle organisation de la vie familiale en
matière de gestion des ordures
Retour possible aux anciennes habitudes en
cas de défaillance du système ou de la
mauvaise gestion
Perturbation de la tâche des femmes et des
enfants en rapport avec le temps et la
distance plus grande entre l'habitation et les
bacs à ordures
158
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
•
•
•
•
•
Mesures d’atténuation
Avant l'aménagement du nouveau site ou de la
station, réaliser un inventaire adéquat pour choisir le
site le plus approprié pour le dépotoir et considérer
le type de déchets devra y être déposé
Négocier avec les autorités traditionnelles la
préservation des sites et ressources d'importance
culturelle, religieuse et esthétique et s'entendre sur
les compensations potentielles pour les
communautés
Collaborer avec les OSC afin d'intégrer dans leurs
activités la sensibilisation sur
l'application des lois et pratiques en matière
de gestion des déchets solides
Sensibiliser les populations aux nouvelles habitudes
d'hygiène et aux nouvelles façons de disposer des
déchets solides
S'assurer que le nouveau système ne présente pas de
défaillance technique qui
pourra facilement décourager la population
et la faire revenir aux anciennes habitudes
S'assurer que les installations (bacs à ordures) sont
suffisantes et judicieusement localisés afin de ne pas
occasionner un travail supplémentaire et une
distance additionnelle à parcourir pour les femmes
ou les enfants
Sous-projet : Réhabilitation du quartier colonial
Sous-projet : Développement de l’artisanat
Activités :
• de dresser un inventaire des biens culturels localisés dans le quartier colonial, conformément au cadre
de politique sur le patrimoine culturel préparé dans le cadre du PPIC;
• d'évaluer et de mettre en oeuvre les travaux de restauration requis, afin de mettre en valeur le potentiel
culturel de ce quartier et augmenter son potentiel d'intérêt dans les circuits touristiques de l'île.
Objectif :
Définir des lignes directrices pour assurer un développement de l'industrie artisanale sans préjudice pour
l'environnement, autant au niveau des rejets et pollutions potentielles que de la préservation des ressources naturelles
locales. Ces lignes directrices viseront également à établir des normes de production et de commercialisation
socialement acceptables.
Aucune information n'est actuellement disponible concernant le sous-projet de développement de l’industrie
artisanale à Nosy Be. Ce sous-projet sera définit dans le plan directeur touristique de l'île, actuellement en voie
d'élaboration.
Evaluation environnementale et sociale :
•
Impacts positifs
Amélioration de la qualité du milieu •
urbain d’Andoany (Hell-Ville) et
création des opportunités de mise en
valeur touristique
•
•
Mesures
Prévoir les mesures d'atténuations requises pour
limiter les nuisances aux populations environnantes
pendant le travaux (contrôles des poussières, du bruit,
circulation sécuritaire de la machinerie, préserver les
accès pour la population locale ,etc.).
De plus, les déchets de construction/démolition
devraient, dans la mesure du possible, être valorisés
(ex: broyage et réutilisation des agrégats de béton,
réutilisation du bois lorsque possible etc.), ou encore
éliminés dans un lieu convenu avec les autorités
communales (les matériaux de démolition inertes
peuvent être utilisés à des fins de remplissage à
condition que ce soit compatible avec le milieu
récepteur).
Evaluation environnementale et sociale :
Impacts
•
•
Dans le cas où les activités d'artisanat •
développées concernent des secteurs
d'activités pouvant générer des pollutions (x:
teintures, traitement du cuir, etc.)
Créer de l'emploi et de la richesse
•
Prévoir l'éducation, la sensibilisation et les
activités de contrôle requises pour éviter que
des ressources naturelles à sauvegarder ne
soient pas utilisés comme matière première
pour la confection de produits d'artisanat (ex:
corail, fossiles, bois des mangroves ou
d'espèces végétales de forêts primaires,
matières provenant d'animaux tels que peaux,
carapaces, etc.)
•
Associer les opérateurs touristiques dans le
développement de ce secteur, afin d'assurer
son intégration en harmonie avec les besoins
commerciaux de ces opérateurs, et ainsi
éviter la marginalisation du secteur de
l'artisanat.
Assurer un encadrement institutionnel du
développement de ce secteur, afin d'assurer le
respect de conditions de travail décentes pour
la main d'œuvre
Les préoccupations environnementales rattachées à ce sous-projet sont mineures.
•
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Privilégier la population locale dans chacune
des mesures favorisant le développement de
l'artisanat, en apportant une attention
particulière aux couches défavorisées de la
société nosy-béenne
•
Amélioration de la qualité du milieu
urbain d’Andoany (Hell-Ville) et
création des opportunités de mise en
valeur touristique
159
Mesures
d’atténuation
et
de
bonification
Appliquer
les
directives
pertinentes
contenues dans le CGES (ex: directives
sectorielles pour le secteur industriel),
Comme sur de nombreux fond meubles, ces sables sont habités par des animaux discrets qui creusent des terriers,
s’enfouissent et parfois même s’y meuvent. Par leur déplacement ou leurs mode de nutrition, ces animaux
« bioturbateurs »contribuent à l’aération des sédiments en favorisant l’oxydation. Les sables coralliens ne sont pas
colonisés par les phanérogames ni les algues, à l’exception des microalgues comme les diatomés benthiques. Ces
algues microscopiques sont à la base de toute la vie animale dans ce milieu. Echinodermes, Vers, Mollusques y sont
les plus nombreux. En ce qui concerne les poissons, le nombre d’espèce inféodée au sable coralliens ne dépasserait
pas la vingtaine (hétérocongres, poisson rasoirs, gobies, poisson plats). C’est aussi le domaine privilégié des
Pennatulaires (octocoralliaires coloniaux). On rencontre aussi au niveau des sables coralliens diverses espèces
d’Holothuries (Stichopus variegatus, Holothuria fuscopunctata) qui affectionnent les sables coralliens entourés de
Madrépores et Bohadschia similis dont la répartition est plus vaste. Enfin, on y trouve des gros gastéropodes Cassis
cornuta et des oursins irréguliers (Laganum, Clypeaster, Brisidae).
C : TYPOLOGIE DES MILIEUX MARINS ET COTIERS
Formation d’origine récifale
Les zones d’herbiers
Les herbiers littoraux sont composés essentiellement de phanérogames marines appartenant à au moins sept
genres et plusieurs espèces : Thalassia hemprichii, Cymodocea rotundata, Cymodocea serrulata, Halophila
ovalis, Halophila stippulacea, Halodule (Diplantera) uninervis, Thalassodendron ciliatum, Syringodium
isoetifolium, Enhalus accoroïdes. Ils ont une fonction écologique fondamentale dans les écosystèmes coralliens
car ils constituent les zones de reproduction (nombreux juvéniles) et d’alimentation pour de nombreuses espèces
marines. Elles ont de plus un rôle important dans la productivité primaire et dans la stabilisation des sédiments.
En plus des macrofaunes, les sables coralliens renferment toute une foule de très petites espèces appartenant
essentiellement au groupes des Mollusques, Vers et Crustacés. Ces petits animaux constituent la nourriture de certain
poissons comme les Plectorhincus (Gaterins)
Selon la nature des côtes, ils sont situés, en partant du littoral juste après les plages des platiers récifaux ou des
zones vaseuses en fond de baie et même juste après les petites falaises ou les rochers basaltiques du bord de
mer. La largeur des herbiers sont variables en fonction de l’angle de pente. Plus la zone est basse et moins
profonde, plus l’herbier peut être étendu. C’est le cas de le baie de Befotaka (zone 7) dans le nord de Nosy-Be
ou l’herbier s’étend sur six à huit cent mètres. Par contre, si la pente est accentuée, l’herbier est limité à cause de
la lumière qui décroît avec la profondeur. C’est le cas de la partie ouest d’Ankify (sur la Grande terre, en face
de Nosy-Be), où l’herbier commence à environ six mètres de la falaise, juste après une zone composée de galet
que prolonge une bande de sable corallien de six à huit mètres de largeur. Dans cette zone, l’herbier commence
sous cinq mètres d’eau à marée haute, donc il n’est jamais exondé mais il est aussi très limité en largeur et ne
dépasse pas dix à vingt mètres.
Les sables gris
Ce sont des sables provenant de l’association de sables d’origine volcanique, de vase terrigène et de sable résultant de
la lente et continuelle dégradation des récifs coralliens et de quelques uns de leurs hôtes (coquille, oursins,
foraminifères, algues etc…). la proportion de ces différentes éléments sont très variables en fonction de leur distance
par rapport aux terres, aux fleuves et aux rivières. Les sédiments sont d’autant plus gris qu’ils sont plus proches des
sédiments vaseux, donc de la terre. Inversement, ces sédiments sont de plus en plus gris-clairs dès qu’ils sont éloignés
des masses continentales et qu’ils sont proches des grandes formations coralliennes du large. Pour simplifier, les fonds
gris sont tous ceux compris entre la frange littorale vaseuse et les grands banc coralliens du large, à l’exception de
quelques bordures et pentes récifales des petites îles (Nosy-Be, Tanikely, Sakatia, Nosy-Fanihy), où la production
corallienne est nettement supérieure à celle des apports terrigènes. Les apports continentaux sont parfois déviés par les
courants ou inversement , les courants marins transportent des sables coralliens purs et les accumulent sur des plages
de sables blancs situés en plein milieu des grandes zones de fonds gris (cas de l’île Tanikely). Les sables gris
représentent la plus grande partie de l’ensemble des fonds et la plus grande superficie des sédiments marins. Ils sont
répartis sur des milliers d’hectares, entrecoupés de quelques îles, banc coralliens immergés et de quelques zones de
dalles coralliennes.
A Nosy-Be, on trouve deux types d’herbiers : herbiers monospécifiques (constitué uniquement par une seule
espèce d’herbier). et les herbiers mixtes formés par une association de plusieurs espèces. Le plus souvent, on
trouve une association de Thalassia hemprichii, Cymodocea rotundata et/ou C. serrulata et Syringodium
isoetifolium. Dans certains endroits les herbiers sont constitués d’une association de phanérogames et d’algues
vertes ( Caulerpa, Halimeda). Ces types d’association sont rencontrés au niveau des zones spécifiques (fond de
baie confiné, zone littorale) où les apports de matières organiques sont importants.
Un nombre assez limité d’espèce parvient à vivre en permanence dans cet habitat car la majeure partie des
animaux qu’on y rencontre à marée haute fuit l’exondation pendant la marée basse. Ainsi on y rencontre comme
faune permanente : Tripneustes gratilla, oursin rond à piquant courts qui sont herbivores et qui utilisent les
frondes des herbiers comme outils de camouflage. Dans la région de Nosy-Be, T. gartilla présente encore une
densité assez élevée ils ne sont pas exploités, alors qu’à Toliara, les gonades de T.gratilla sont très appréciés.
Les hauteurs d’eau qui recouvrent ces fonds vont d’une dizaine de mètres à plus de cinquante mètres. Ces plaines
sableuses sont peuplées de très nombreux organismes. Sur ces sables, la vie s’organise dans le sens verticale : la
couche superficielle richement oxygénée permet la vie normale d’animaux qui respirent dans le sable lui-même. Plus
profondément, le sable devient foncé, voire noirâtre ; une odeur caractéristique (odeur d’œufs pourris) signale qu’on
est dans une zone pauvre en oxygène. Les organismes qui vivent dans ces types de milieu développent des stratégies
vitales très particulières (les bactéries du soufre et les organismes associés) ou encore bâtir des tunnels d’aérations qui
communiquent avec la pleine eau.
Les sables coralliens
On désignera par « sable corallien » tous les sables issus de la dégradation lente et progressive des récifs
coralliens et qui sont exempts de tout apport terrigène. Ils sont composés pour l’essentiel de madrépores, et dans
une proportion moins importante de coquille de mollusque, de résidus de certains algues calcaires du genre
Halimeda, de foraminifères et de tests d’oursins. A l’état pur, ces sables ne peuvent exister que très éloigné des
côtes continentales. Toutefois, par souci de simplification, on donne la qualificatif de « sable corallien » dès
l’instant où leur couleurs sont blanches et très claire. Dans la région étudiée, ces sables se trouvent autour des
ilôts (Nosy-Fanihy, Nosy-Sakatia, Nosy Tanikely et Nosy-Vorona).
En dehors de la multitude de très petites espèces appartenant aux Mollusques, aux Crustacés et aux Vers, ce sont les
callianasses (crevettes du genre Callichurus) qui dominent le sous-sol. Les nombreuses traces en entonnoir et en cône
de leurs terriers confirment leur présence. D’autres animaux occupent le sous-sol mais remontent plus ou moins
souvent pour chercher leur nourriture à l’interface. Il y a surtout les oursins irréguliers (Brissidae, Clipeasteridae,
Laganidae, Shizasteridae, Scutellidae, Spatangidae) qui absorbent les sédiments pour ne retenir que quelques particules
organiques. Quelques terriers obliques et ouverts sur l’extérieur abritent des couples très hétérogènes de poissons
Gobiidae et des crevettes Alpheidae qui vivent en commensalisme.
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Les pentes externes et bancs coralliens
Contrairement aux sables coralliens, les sables gris sont colonisés par des algues. Parmi les plus importantes, il y
a Halimeda, Caulerpa, Udotea et lorsque les substrats deviennent de plus en plus vaseux, on trouve Avrainvillea.
Là où il y plus de matière organique et d’apport d’eau douce, on rencontre Ulva, Enteromorpha et
Chaetomorpha. Parfois on y rencontre aussi des Eponges Rhizochalina, des Gorgones Solenocaulon, des
Anthipataires Cirripathes solidement encré dans le sable. Quelques Alcyonnaires (ou coraux mous) :
Sarcophyton, Sinularia et des Pennatulaires sont souvent dispersés au niveau des sables gris. Les gros
Echinodermes représentés par les étoiles de mer (Luidia maculata, Pentaceraster horridus, Euretaster ,
Stellaster)
les oursins (Astropyga radiata, Clypeaster rarispnus, Salmaciella erhytracis, Salmacis bicolor etc…), les
holothuries (Bohadschia, Holothuria (Metryatila) et quelques Synaptidae. Les coraux sont mal représentés au
niveau des sables gris, seuls quelques Fungidae (coraux libres) y sont présents.
La zone de pente externe est définie comme étant la partie la plus externe du récif qui s’avance en pente plus ou moins
forte vers le large avec une déclivité variable. Elle s’étend en général jusqu’à 15 à 20 mètres de profondeur. Du fait
d’une action hydrodynamique généralement modérée, on ne trouve qu’un seul type de pente externe à Nosy-Be. Il
s’agit de pente « externe en glacis ». Selon les secteurs, on peut rencontrer des pentes à forte déclivité (cas de Tanikely
ou de la baie de Befotaka, Ampanasina) et des pentes à faible déclivité (Pointe Madirokely, Ambatozavavy etc…).
Au niveau des pentes externes, la diversité biologique est généralement abondante car elle constitue la partie la plus
vivante du récif. La couverture corallienne y est importante. Dans les endroits où on a une assez forte déclivité,on a
comme espèce dominante les Pachyseris speciosa, Montipora sp., avec un taux de recouvrement corallien dépassant
parfois les 100%. Les pentes à fible déclivité sont colonisées par des Porites dominant et de faciès de coraux mous. Ces
types de pentes sont associés aux récifs frangeant présents dans les secteurs de baies protégées (Dzamandjar, Befotaka,
Ambatozavavy…).
Les platiers récifaux
Dans le nord-ouest de Madagascar, il faut distinguer deux types de récifs coralliens côtiers : les véritables récifs
coralliens côtiers au sens géomorphologique du terme qui se développe sur un socle continental (ou insulaire)
pouvant être qualifiés de récifs frangeants et les bancs coralliens immergés entre six et trente mètres, isolés sur
des fonds sédimentaires et assez proches des côtes.
Les bancs coralliens sont tous ceux qui à une époque antérieure ont probablement dû constituer un véritable récif
barrière discontinus sur une grande partie de la côte ouest de Madagascar. Aujourd’hui, ceux qui bordent le plateau
continental malgache sont immergés à des profondeurs comprises entres cinq et une trentaine de mètres. Certains
d’entre eux s’étendent sur plusieurs milliers d’hectares comme les « Bancs du grand serpent », les « Bancs Vert », les
grands bancs de l’Entrée ». D’autres bancs de dimension modeste se trouve assez proche de Nosy-Be comme le « Banc
des Gorgones », le « Banc Eloïse ». Les bancs se terminent vers le large par un tombant ou rupture de pente qui
descend très rapidement.
Par définition, le platier récifal s’agit de la partie du récif qui, en allant de la côte vers le large, débute au niveau
de la zone d’herbier de phanérogame jusqu’au front de déferlement. Généralement, on a : la zone d’herbier, suivi
par le platier détritique et le platier compact. Parfois, il existe des petites vasques de platier peuplés par des
coraux massifs séparant le platier détritique et le platier compact.
Les bancs coralliens sont des zones très riches du point de vue de la biodiversité. Les tombants et les bordures externes
des bancs coralliens, notamment pour les bancs du large, abritent une variété de faune d’invertébrés (holothurie,
algues, étiole de mer, mollusques, gorgone, Antipathaire, Alcyonnaire, Eponges, etc…). En outre on y rencontre une
faune piscicole très importante allant des petits prédateurs cibles de la pêche à la ligne (Lethirinidae, Carrangidae,
Lutjanidae, Epinephelidae etc…) aux gros poissons carnassiers (Galeocerdo cuvier, Sphyrnidae, Shyraena barracuda,
etc…).
* Les platiers détritiques :
-Platiers détritiques à alignement transversaux : il s’agit d’un platier récifal caractérisé par une alternance
transversale de couloir sableux ou de débris grossiers et de formation récifale. Ce type de platier est le résultat
d’une action hydrodynamique importante. Les alignements sont généralement colonisés par des algues calcaires
et des algues brunes telles que Sargassum et Turbinaria.
La zone de pentes externes et les bancs coralliens constituent des secteurs d’intérêts écologiques et économiques très
forts.
-Platiers détritiques à éléments dispersés : les éléments sont constitués par des pâtés coralliens isolés plus ou
moins arasés qui alternent avec des débris coralliens résultant d’une action hydrodynamique modérée. Ils sont le
plus souvent colonisés par des algues brunes et des colonies coralliennes dispersées. Cependant, ils peuvent être
également dominés en zone littorale par des faciès algaux plus ou moins envasés qui reflètent des dégradations
récifales.
Les dalles coralliennes
* Platiers compacts :
Le terme de dalle corallienne est attribué ici à tous les fonds présentant une surface dure d’origine corallienne érodée et
aplanie par les abrasions et non reconquise massivement soit par le coraux constructeurs soit par les sédiments. Les
dalles coralliennes ne représentent qu’un habitat restreint par rapport à tous les autres. Elles sont toujours le
prolongement d’un autre habitat (sable coralliens, récifs coralliens, pentes externes etc…). Elles sont horizontales ou
légèrement inclinées. Elles forment par exemple, la périphérie située à la base de bancs coralliens immergés et
constitue un habitat particulier entre la vie corallienne du haut et les sédiments du bas. Quelques unes sont isolées au
milieu de grandes étendues de sables, d’autres sont représentés par une plateforme horizontale profonde qui se
terminent par une falaise verticale prolongeant les grands fonds.
Le platier compact est une formation compacte constitué par le front de déferlement et le platier externe. La
surface est plus ou moins arasée résultant de l’action hydrodynamique. On y trouve comme peuplements
principaux des algues brunes (Sargassum et Turbinaria), gazons algaux et des coraux généralement adaptés à une
forte activité hydrodynamique.
Bien qu’il n’existe pas une faune particulier de ces dalles, certains organismes semblent apprécier particulièrement cet
habitat. Ainsi, Xestospongia testudinaria (éponge en forme de vase) représente plus de 50% de la masse animale sur
certaines dalles. D’autres éponges, surtout ceux qui érodent les substrats pour s’y fixer solidement, Petrosia,
Spheciospongia, Axinellidae, et surtout Cliona habitent les dalles coralliennes.
-Platiers détritiques côtiers à algueraie exclusive
Ce type de platier est constitué par formations plus ou moins envasées selon les secteurs. Ils sont , le plus
souvent colonisé par des peuplements de substitution composés d’algues, Spongiaires et d’Echinodermes.
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Dans la région de Nosy-Be, les mangroves occupent une superficie d’environ 600Ha et sont surtout localisées au
niveau des principales baies. On rencontre sept espèces principales de palétuviers à Nosy-Be : Soneratia alba,
Avicennia marina, Rhyzophora mucronata, Bruguiera gymnorhiza, Ceriops tagal, Lumnitzera racemosa, Xylocarpus
granatum..
Formations non récifales
Les vases
Une grande partie des matériaux constituant ce substrat vient des rivières et fleuves. On les trouve surtout au
niveau des embouchures accumulées sur plusieurs mètres d’épaisseur et étalées sur de distance importante à
partir de la côte. L’étendu des vases dépendent aussi de la force érosive des fleuves. Autour de Nosy-Be, on
trouve surtout les fonds vaseux dans la baie de Befotaka, la baie d’Ambatozavavy et la baie d’Andavakotoko et
un peu dans la baie de Mahatsinjo. Au niveau de ces endroits, les coraux ne se développent pas parfaitement car
les eaux sont troubles surtout pendant la période des pluies. Il faut signaler que l’apport en nutriments terrestres
favorise la vie de beaucoup d’organismes des fonds sédimentaires. C’est au niveau de ces endroits qu’on trouve
Holothuria scabra (holothurie d’intérêt commercial), les poissons plats qui sont très appréciés et les Pristidae
(poisson scie), les Crevettes Pénéides, les crabes de la famille des Portunidae, les Stomatopodes et divers
polychètes. Les végétaux y sont assez rares sauf parfois des algues Avrainvillea
Les bois de mangroves sont très utilisés à Nosy-Be. On les utilise surtout pour faire du charbon de bois /bois de chauffe
(Avicennia marina, Sonneratia,), de la clôture (Ceriops tagal, Rhyzophora), Bois de construction (Ryzophora
mucronata, Soneratia alba, Ceriops tagal). Certaines forêts de palétuviers sont sérieusement menacées (cas de la
mangrove d’Andampy et de Ampasimena). D’autre, par contre, sont encore quasiment intacts (cas d’Ambatozavavy et
de Mangirakirana). Les zones de mangrove servent de zones d’aisance au niveau de certains endroits.
Les affleurements rocheux
Ils sont le prolongement des roches basaltiques qui bordent le littoral de Nosy-Be en alternance avec les plages
de sable, des mangroves ou des platiers coralliens. En l’absence de récif barrière, les houles de la région tournent
autour de Nosy-Be, Nosy-Komba, Ankify et entretiennent un ressac continuel qui entraîne une plus forte
oxygénation de la mer. Cela offre un habitat permanent très particulier de mode battu. De nombreux organismes
habitent ces milieux agités et développent un système d’adaptation à ces conditions : celle de s’y fixer
solidement pour résister à l’arrachage. ce sont les Huîtres, le Patelles, les Cirrhipèdes thoraciques. D’autres
organismes résistant à un ressac modéré s’abritent dans les anfractuosités. Ce sont les gastéropodes Cypraea
histrio, Cypraea mauritiana, l’holothurie Atinopyga mauritiana. Certaines espèces de langoustes vivent dans les
rochers superficiels (1à 5m de profondeur). Quelques espèces de poissons semblent y trouver une zone de
prédilection, c’est la cas de Monodactylus argenteus, certaines Mugilidae et Kyphosidae. Ces types d’habitats
sont assez dominants dans les environs de Nosy-Be. On les rencontre à Tanikely, Ampasindava, Amporaha,
Nosy-Komba, Nosy-Fanihy, etc…
Les secteurs deltaïques
On désigne, dans ce travail, par secteur deltaïque tous les endroits où il y a des embouchures de rivières, des
exutoires de mangrove ou de marais situés en amont dans les bassins versants. Ces secteurs sont souvent
caractérisés par des sédiments meubles formés de sables. Ces zones reçoivent l’arrivée massive d’eau douce
fortement chargée de matières organiques et minérales. Cela provoque généralement la dégradation de
l’écosystème récifale (espèces coralliennes ou zone d’herbier) à proximité immédiate du point de rejet. En
général ces endroits sont caractérisés par la présence d’algues vertes comme Ulva lactuca ou U.reticulata,
Enteromorpha, Chaetomorpha entenina. Lorsque le taux de matière organique est assez élevé, on a aussi la
présence de Caulerpa. Les substrats peuvent être sableux ou sablo - vaseux.
Les mangroves
Il s’agit de zone humide qui fait partie du domaine médio-littoral (zone de balancement des marées) occupée par
les forêts de palétuvier. Les mangroves jouent un rôle écologique important dans la mesure où elles constituent
une zone de « nurserie » pour plusieurs espèces marines et protègent les côtes contre l’érosion marine. De ce fait
elle joue aussi un rôle économique important.
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D.
les pirogues et boutres qui transportent les marchandises (fruits, légumes, riz, bois, charbon, etc…) à vendre
sur le marché de Nosy-Be.
- c’est à Andavakotoko que l’égoût transportant les eaux usées de toute la ville d’Andoany (Hell-Ville) se
déverse.
- abondance de matières en suspension qui est à l’origine de la dégardation des peuplements coralliens
FICHE DESCRIPTIVE DES ZONES LITTORALES
Cette section bibliographique décrit chaque zone définie dans le découpage du littoral de Nosy Be (Cf.
Figure 4) ainsi que les îles Mitsio. (Source : Identification des caractéristiques des observatoires et
Environnement de plan local de prévention et réduction des pollutions et dégradation dans la Région
de Nosy Be, Consortium CNRE/CNRIT/CNRO, 1999).
Ainsi, les trois types de risques évoqués précédemment sont tous très importants au niveau de la zone 1 :
risque sanitaire (contamination bactérienne) à cause des matières fécales ; risque d’eutrophisation dû à
l’apport excessif de matières organiques et risque de dégradation de peuplements dû aux activités : pêche à
pied, extraction de pierre, pollution par les hydrocarbures…. Il s’agit d’une zone très vulnérable.
Zone 1 = Pointe Lokobe -Pointe Mahatsinjo
Typologie et sensibilité
La zone 1 comprend trois baies dont la baie d’Ambanoro, la baie d’Ampasimena et la baie
d’Andavakotoko. Dans la baie d’Ambanoro (partie comprise entre Pointe Lokobe et CNRO), il existe
un récif corallien bien développé entre Lokobe et Ampasindava. Ce récif est caractérisé par une vitalité
corallienne importante (plus de 50%), avec une dominance d’espèces branchue (Acropora formosa) sur
le platier et d’espèce massive (plus en profondeur). On a une zone d’herbier mixte à Thalassodendron
ciliatum, Cymodocea rotundata et Thalassia hemprichii dont le niveau de vitalité est variable. En effet,
les herbiers sont assez dégradés depuis Ambanoro jusqu’à Ampasindava (au niveau
d’Andanomanintsy), alors qu’ils présentent encore un état de santé satisfaisant du côté de Lokobe. On
note au niveau de cet endroit, une raréfaction des poissons bien qu’on arrive encore à rencontrer
quelques espèces comme Lethrinus harak, Lutjanus argentimaculatus, Kiphosus sp., Siganus stellatus
et Siganus sutor, Acanthurus sp.
Recommandation
La zone 1 est une zone d’une sensibilité écologique importante liée à la présence de récifs bien développés à
la pointe Mahatsinjo et Lokobe. En revanche, les facteurs de vulnérabilité y sont multiples. Cela se traduit par
la présence de plusieurs zones dégradées.
Les recommandations porteront principalement sur
- le respect impératif des normes environnemental concernant les déchets de maintenance des bâteaux
(hydrocarbure, huile de vidange, peinture anti-fooling)
- la recherche de solution pour éviter d’utiliser le milieu marin comme des lieux d’aisance et de lieux de
déversement des déchets afin de diminuer le risque de contamination bactérienne.
- le suivi de la salubrité des produits marins collectés dans la zone 1 (mise en place d’observatoire de
pollution).
- la réglementation des activités d’extraction de pierre qui tend à fragiliser les côtes contre l’érosion côtière,
notamment entre le village de Marodokana et l’hôtel Bleue-Fish.
Certains secteurs présentent des faciès de dégradations coralliennes importantes. Les types de
dégradation sont différents selon les secteurs. Entre Ampasidava et Lokobe, on note surtout des
dégradations mécaniques des coraux résultant sans doute des phénomènes de piétinement et des
passages des pirogues à marée basse alors heliopora, Faviidae, Porites massifs et Lobophyllia
corymbosa. Toutes ces espèces coralliennes reflètent le problème de sédimentation dans la baie.
Zone 2 = pointe Mahatsinjo – pointe du Cratère
Typologie et sensibilité
On a dans cette zone un récif assez bien développé. Toutefois, du fait d’une sédimentation importante, le
platier est envahi par les herbiers de phanérogame. On a donc un mélange de coraux massifs tels que Porites
lobata, Porites somaliensis, Faviidae et parfois quelques Goniastrea et des herbiers constitués notamment de
Thalassodendron ciliatum, Thalassia hemprichii et Cymodocea cf. rotundata. La limite entre la vraie zone
d’herbier et le platier récifal n’est pas bien évident. Plus en profondeur, on rencontre aussi Diploastrea
heliopora avec quelques Mussidae. Les coraux présentent une vitalité moyenne. La dalle corallienne est
constituée de sable gris, mélange de sable d’origine terrigène et corallienne. .
Vers la pointe Mahatsinjo, la plage est constituée par du « beach-rock » suivie par une zone d’herbier
mixte à Thalassia hemprichii, Cymodocea serrulata, Thalassodendron ciliatum et Syringodium
isoetifolium. Cet herbier constitue un lieu de collecte très intensif pour les habitants de Nosy-Be.
En résumé, on peut dire que du point de vue de la sensibilité, il existe deux endroits intéressant dans la
zone 1. Il s’agit de la pointe Mahatsinjo où les coraux sont d’une vitalité maximum (sensibilité très
forte), et la pointe Lokobe où la couverture corallienne est assez importante malgré quelques faciès de
dégradation ( sensibilité forte).
Au fond de la baie, on a une mangrove qui était très bien développée avant, mais actuellement, elle est
presque complètement détruite à cause de la fabrication de charbon de bois.
Vulnérabilité
La zone 1 est une zone où les facteurs de vulnérabilité sont nombreux. Les facteurs prédominants sont :
- l’importance de rejets due à une forte densité de population au niveau du littoral. La zone 1 est une des
plus importantes agglomérations de Nosy-Be ; plusieurs village s’y trouvent : Ambanoro, Ampasimena,
Ampasindava, Ambodivoanio, Camp-Vert, la Batterie, Andavakotoko… L’absence de structure
sanitaire (WC) au niveau de ces villages fait en sorte que le milieu marin constitue un déversoir de
déchets de toutes sortes y compris les déjections humaines.
- l’importance des activités (activité pêche à Mahatsinjo et à Lokobe, activité portuaire et de carènage
des bateaux, abattoir, extraction de pierre etc…). Andavakotoko est le lieu de débarquement de toutes
Du côté d’Andampy, on a, de la côte vers le large, une zone d’herbier à Thalassodendron ciliatum. Les
frondes des herbiers sont étouffées par des gazons algaux. Après la zone d’herbier, on a récif assez bien
développé malgré le problème de sédimentation qui prévaut dans la zone. On a des coraux tabulaires
(Acropora hyacynthus), des coraux massifs (Porites lobata et Porites somaliensis), Diploastrea heliopora et
des Faviidae. La zone 2 est une zone de sensibilité moyenne.
Vulnérabilité
Dans cette zone, il existe un port pétrolier et une usine de traitement de crevette . Andampy constitue aussi
une zone de mouillage de plusieurs bateaux de plaisance et il s’y trouve un restaurant flottant. Le récif de
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Mahatsinjo est une zone de collecte importante de ressources marines telles que bivalves, poulpes,
holothurie etc… Enfin, l’existence d’exutoire naturelle et l’exploitation de bois de mangrove favorise le
phénomène de sédimentation au niveau de la baie. Il s’agit d’une zone à vulnérabilité très forte. Les
facteurs de risques prédominants sont :
- le port pétrolier, l’usine de traitement de crevette et le fait qu’il s’agit d’une zone de mouillage de
plusieurs bateaux
- pression pêche traditionnelle
- confinement du milieu récepteur
- exutoires naturels et exploitation de bois de mangrove.
fascicularis, Goniastrea, Faviidae et Pociloporidae. La pente est colonisée par des espèces branchues avec
toutefois quelques colonies d’algues vertes riche en calcaire Halimeda macroloba.
La zone 3 est une zone très sensible.
Vulnérabilité
Il s’agit d’une zone où note une forte concentration de structures hôtelières de taille parfois importante. Les
unités de traitement des rejets d’eaux usées sont insuffisantes, les apports d’eau douce liés à la présence
d’exutoire naturelle ont un impact sur la faune et flore marine. Les facteurs de risque à retenir pour cette zone
sont :
- densité de l’habitat sur la côte
- activités balnéaires
- projets de développement urbain
- importance des rejets domestiques
Recommandation
Globalement, cette zone se caractérise par une sensibilité écologique élevée liée à la présence de récif
frangeant assez développé. Les facteurs de vulnérabilité existent et il s’agit surtout d’activités qu’on
pourrait contrôler en terme de rejets et d’impact. Afin de tempérer ces impacts, des efforts importants
devraient être réalisés vis à vis du traitement des rejets et de la réglementation de l’exploitation de bois
de mangrove. L’exploitation de la mangrove d’Andampy constitue un des problèmes à résoudre dans
l’immédiat.
Recommandation
La présence de récifs frangeants d’une vitalité parfaite confère à cette zone une sensibilité écologique très
forte. Les facteurs de vulnérabilité qui affectent cette zone sont importants tant en terme d’urbanisation du
littoral qu’en terme de rejet (directs ou indirects). Une limitation de la propagation des hôtels doit être faite au
niveau de cette zone. En outre un effort doit être porté sur le problème de risque sanitaire (qualité
bactériologique des eaux) dans un endroit qui constitue la principale zone de baignade et d’activité nautique
de Nosy-Be. Quant à la pêche sous-marine, le récif de Madirokely doit être épargné car on y assiste à une
raréfaction des poissons.
Zone 3 = Pointe du cratère – Pointe Angorombalo
Typologie et sensibilité
C’est dans cette zone que se trouve Ambatoloaka, Madirokely et Ambodrona. La radiale d’exploration
effectuée de la côte vers le large dans la baie d’Ambatoloaka (ou de Madirokely) permet de voir : une
plage de sable fin suivi par un herbier de haut niveau à Halodule uninervis, ensuite un herbier mixte à
Thalassodendron ciliatum, Thalassia hemprichii et Cymodocea rotundata. Le récif est assez bien vivant
caractérisé par des espèces tabulaires et des espèces massives. Vers la pointe Antsamantsara ; on a un
récif d’une vitalité maximum notamment au niveau de la pente externe. On a ici une pente faible en
glacis colonisée par des espèces foliacées Montipora aequituberculata , des Acropora branchus A.
Elseyi, A. tenuis, A. formosa et tabulaires A. hyacynthus qui témoignent la santé écologique du milieu.
Le taux de couverture corallienne est maximum (100%), il s’agit d’un des endroits où on trouve un beau
site corallien à Nosy-Be.
Zone 4 = Pointe Angorombalo –Ampasimoronjia
Typologie et sensibilité
Cette zone comprend l’îlot Tanga, le récif de Dzamandjar et le littoral d’Orangea. En plus de la sucrerie de
Dzamandjar, il existe dans cette zone un nombre assez important d’hôtels.
De la côte vers le large, on a une plage de sable fin suivi par une zone d’herbier mixte, d’abord clairsemé et
devient de plus en plus touffu au fur et à mesure que l’on s’avance vers le front récifal. On note aussi la
présence de quelques exutoires naturels qui apportent de l’eau douce et dont l’influence se traduit par la
présence d’Enhalus accoroïdes (herbier qui pousse au niveau des endroits où il y a un apport d’eau douce).
L’un des exutoires apporte les déchets venant de la sucrerie. Au niveau de la zone de déversement des déchets
les coraux sont rares et présente un taux de couverture très faible (3%). On y rencontre surtout des espèces
massives, les herbiers et les sables occupent une espace très importante (respectivement 43% et 47%).
Le récif d’Antsamatsara s’étend loin vers le large. On y rencontre une faune piscicole constitué surtout
par des herbivores tels que Siganus stellatus, Siganus sutor et des Acanthuridae ; des prédateurs comme
Lethrinus harak, L. nebulosus, Lutjanus monostigma, Lutjanus argentimaculatus et des Mullidae.
Du côté d’Ambondrona, on a de la côte vers le large, une plage de sable fin qui constitue une zone de
récréation. On a ensuite une zone médiolittorale nue avant d’atteindre un herbier de haut niveau à
Halodule uninervis. Ce dernier est ensuite suivi par un herbier mixte à Thalassodendron ciliatum,
Thalassia hemprichii et Cymodocea sp…Le coin sud de la baie est caractérisé par un épendage de
blocaille et reçoit le déversement d’une petite rivière où se développent des algues vertes Ulva lactuca
et Avrainvillea. On note au niveau de la zone d’herbier une abondance d’Echinodermes : étoile de mer (
Protoreaster lincki, Culcita schmidelliana), oursins (Tripneustes gratilla, Astropiga radiata),
Holothurie (Holothuria atra).
Au milieu du platier récifal qui se trouve à environ 500mètres de la zone de rejet, on constate que les coraux
commencent à occuper une place importante.
L’abondance de matière organique et le phénomène d’envasement ont favorisé le développement des herbiers
de phanérogames et des macroalgues (MA), notamment Halimeda opuntia qui tendent à envahir le platier. On
note l’abondance d’Echinodermes Tripneustes gratilla, Diadema setosum et Holothuria atra. Les espèces
branchues surtout les Acropora, sont faiblement représentées.
Au niveau de la pente externe qui se trouve à environ 800mètres de la zone de rejet, le taux de couverture
corallienne augmente encore , il est de 45%.
Le platier récifal est un platier détritique à éléments dispersés de granulométrie variable où se trouvent
éparpiller des jeunes colonies coralliennes : Seriatopora hystrix, Porites somaliensis, Galaxea
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Thalassia hemprichii et Cymodocea serrulata. On a un platier détritique à éléments dispersés dont les
éléments sont constitués de patés coralliens isolés plus ou moins arasés qui alternent avec des débris grossiers
résultant d’une action hydrodynamique plus modérée. Le platier s’étend très loin vers le large et la séparation
entre platier et pente externe n’est pas nette. Vers dix mètres de profondeurs on a un récif bien développé avec
une dominance des espèces massives et tabulaires. On note toutefois plusieurs faciès de dégradation. La
raréfaction des poissons prédateurs est notable au niveau de cet endroit.
On note une abondance de coraux mous et d'algues. Parmi les coraux on a surtout des espèces foliacées
et les espèces branchues s’installent. Toutefois, il y a des pourcentages non négligeables de coraux
morts, de débris et de sable (abiotique). Ce résultat renforce encore ce qu’on a constaté au niveau du
platier. L’abondance des Alcyonnaires traduit la richesse en matière organique du milieu. On a une eau
turbide où se développent des espèces foliacées qui tolèrent plus ou moins la sédimentation.
L'abondance de matière organique serait due aux apport de la sucrerie, des hôtels et des effluents
domestiques.
La zone de Dzamandjar est une zone de sensibilité forte.
Vulnérabilité
Cette portion de côte est relativement préservée de tout type d’agression. Cela vient du fait que la zone est
« tabou ». En outre, l’accession vers la côte est difficile à cause de la présence d’une forêt de mangrove
encore intacte. Les rochers qui longent la plage empêche l’érosion côtière limitant ainsi la turbidité des eaux.
Il existe au niveau de cet endroit deux ou trois hôtels qui sont assez éloignés les uns des autres ; quelques
exutoires naturels qui pourraient charrier de produits (herbicides, engrais) venant des champs de canne à sucre
qui longent la côte et une activité pêche à la ligne. On peut dire que les facteurs de vulnérabilité ne sont pas
importants dans cette zone.
Vulnérabilité
La zone 4 est caractérisée par la présence d’une sucrerie et de plusieurs grands hôtels. Elle est exposée
aux risques d’eutrophisation dû aux apports de la sucrerie et des hôtels, aux risque sanitaire dû à des
pollutions domestique et organiques et au risque de dégradation de peuplement (dégradation du récif) à
cause de l’ensablement/envasement et aux rejets acides de l’usine sucrière qui constitue une source de
dégradation des coraux. On note aussi un activité pêche traditionnelle (collecte, pêche à la nasse et à la
ligne) sur le récif de Dzamandjar. Les facteurs de risque prédominants sont :
- l’importance des rejets (domestiques et industriels)
- la présence d’exutoire naturelle qui contribue à un apport de matière organique
- pression pêche traditionnelle
- à un degré moindre, la densité de l’habitat sur la côte.
Recommandation
La zone 5 présente une sensibilité écologique forte. Les facteurs de risques environnementaux y sont
actuellement faibles. Cependant, compte tenue de l’importance du développement touristique à Nosy-Be, la
zone pourrait faire, dans un avenir proche, l’objet de projets de développements urbains qui pourraient
engendrer des risques environnementaux. En limitant l’accessibilité, la présence de la forêt de mangrove le
long de la côte contribue énormément à la protection de l’écosystème corallien. Cette « belle mangrove »
mérite donc d’être préservée car sa disparition engendrerait un déséquilibre écologique importante au niveau
de la zone en question.
Recommandation
La zone 4 est une zone de sensibilité écologique forte. Les facteurs de vulnérabilité qui affectent cette
zone sont : les rejets de l’usine sucrière et les déchets domestiques venant des hôtels et des habitations.
Ces types de facteurs sont tout à fait maîtrisables si on veut prendre les décisions. Il faut arriver à un
niveau de traitement acceptable des déchets venant de la sucrerie.
Pour éviter la contamination fécale, chaque famille qui habite le village de Dzamandjar doit avoir un
W.C. Ceci est très important au niveau d’un endroit, où la collecte de bivalves (animaux filtreurs qui
peuvent véhiculer les agents pathogènes) constitue une des principales activités.
Zone 6 =Pointe Sanitry- Pointe Sarodrano
Typologie et sensibilité
Le récif d’Andilana est le second grand récif de Nosy-Be, après le récif de la pointe nord. Il y prévaut un
courant assez fort de direction nord ouest – sud est. De la côte vers le large on a une plage de galet de taille
variable. Le platier récifal est très large et se divise en trois parties : une zone d’herbier à Thalassodendron
ciliatum, une platier détritique à alignement transversal et un platier compact colonisé par Echinostrephus
molaris. On note une abondance d’espèces digitées (Acropora humilis) et sub-massives (Pocillopora
verrucosa), quelques coraux mous et des algues Turbinaria ornata.
Zone 5 = Ampasimoronjia-Pointe Sanitry
Typologie et sensibilité
Cette zone est bordée par une mangrove bien développée. En alternance avec les mangroves, on a des
plages de sables, de galets ou des plages de rochers (beach-rocks). Les récifs sont surtout florissant
autour de Nosy-Ratsy et au niveau d’Antaolakena. Nosy-Ratsy est un endroit « tabou » car il s’agit d’un
tombeau, donc c’est un endroit qui n’est pas très fréquenté. On y trouve des coraux branchus, submassif et massifs. Le taux de couverture corallienne est assez importante.
La pente rupture de pente externe n’est pas très évidente. Il s’agit d’une faible déclivité colonisée par des
espèces digitées et tabulaires : Acropora hyacynthus, Acropora digitifera, Acropora robusta. Au niveau de la
dalle corallienne, on a des espèces massives énormes Porites lobata éparpillées sur de fonds sableux et qui
sont colonisées par des hydraires Aglaophenia cupressina et des Alcyonnaires. On remarque une mortalité
assez élevée de coraux surtout des espèces tabulaires. La faune piscicole n’est pas très riche, on a surtout des
espèces herbivore (Siganidae), des Acanthuridae (Acanthurus triostegus), des Scaridae et des poissons
coralliens tels que Chaetodon trifasciatus, Zanchlus cornutus etc… La vitalité corallienne est moyenne ; il
s’agit d’une zone à sensibilité forte.
En face de l’hôtel « le Baobab » on a un très beau récif dont la couverture corallienne dépasse 80%. Il
s’agit d’un endroit où la côte est protégée par du « beach-rock » et des galets qui empêchent l’érosion
côtière. On y trouve surtout des espèces sub-massifs (Pocilopora verrucosa, Stylophora sp., Galaxea
fascicularis) ainsi que des espèces massives de Porites et de Faviidae. Il s’agit d’un endroit très
sensible.
Vulnérabilité
De part son éloignement de l’agglomération d’Andoany (Hell-Ville), la zone d’Andilana est une zone assez
préservée. Les activités principales notées au niveau de cette zone sont les activités hôtelières, les activités
nautiques notamment la baignade et une pêche traditionnelle surtout à la nasse. Actuellement, une
Une partie du récif d’Andilana est comprise dans cette zone. Le récif d’Andilana est un des plus grands
récifs de Nosy-Be . Ce récif est constitué d’une large zone d’herbier mixte à Thalassodendron cilitum,
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construction de grand hôtel est en cours à Andilana. Les constructeurs utilisent de buldozers pour
enlever les blocs de rocher et les galets au niveau de la plage. Cela pourrait fragiliser les côtes contre
l’érosion côtières et favorisent, par conséquent, le phénomène de sédimentation qui entraîne la
dégradation des coraux.
La partie nord de la zone, vers la pointe Amporaha, est une zone très sensible. On a une côte rocheuse qui se
continue par un affleurement rocheux colonisé par diverses espèces de coraux (notamment des espèces
digitéess (Acropora humilis, A . digitifera),sub-massives (Pocillopora damicornis, P. verrucosa etc… ) et des
Alcyonnaires. Les abords du rocher est très riche en poisson. On y rencontre des Kyphosidae, Lethrinidae,
Mugilidae, Acanthuridae, Epinephelidae, Lutjanidae etc… Le mode hydrodynamique est du type semi-battu.
Recommandation
Bien que la vitalité corallienne n’est pas maximum à Andilana, il s’agit d’un des récifs les plus
développé de Nosy-Be. Le rôle de ce récif dans la protection de la côte ou se trouve un grand hôtel, est
primordial. De par la présence d’une très belle plage de sable, Andilana est une zone de baignade très
importante. En outre, Andilana est un endroit touristique intéressant et on peut imaginer le
développement urbain qui va s’opérer dans la zone d’ici quelques années.
De ce fait, il est très important de préserver la qualité de l’environnement (qualité des eaux, des plages,
exotisme), en essayant de limiter au maximum tous les risques de vulnérabilité (bien étudier le
développement des hôtels et l’urbanisation).
La platier est très riche en coraux, la couverture corallienne dépasse les 90%. Le taux de turbidité est faible,
ce qui rend la visibilité très importante. Le platier est suivie par une pente externe assez accentuée, en glacis .
Au niveau de cette pente, la couverture corallienne est maximum. On a essentiellement des espèces tabulaires,
foliacées, branchues et massives. L’abondance des poissons est nette. On a des Plectorthyncus,
Cephalopholis, Carcharinus albimarginatus, Lutjanus (notamment Lutjanus bohar et L. argentimaculatus).
Cette zone est une des zone les plus sensibles de Nosy-Be.
Vulnérabilité
Mis à part la présence du petit village de Befotaka qui pourrait occasionner quelques cas ponctuels de
pollution domestiques, on peut dire qu’il n’y a pas de facteur de vulnérabilité notable pour la zone 8. Il s’agit
d’une zone de vulnérabilité faible.
Zone 7 = Pointe Sarodrano –Befotaka
Recommandation
Cette zone fait partie des secteurs les plus sensibles de Nosy-Be. Son originalité vient du fait qu’il s’agit de
zone très riche mais que les facteurs de vulnérabilité sont faibles. Bien qu’encore très peu urbanisé, cette zone
se développera, sans doute, dans les années à venir. De ce fait, les projets d’aménagement qui la concernent
doivent être bien étudiés afin d’éviter les erreurs déjà commises dans d’autres secteurs.
Typologie et sensibilité
La partie de la baie qui se trouve du côté de Sarodrano est bordée de forêt de mangrove assez étendue.
Ensuite on a une zone d’herbier à Halophila stippulacea, très envasée (vase noirâtre). Au centre de la
baie, on a un platier corallien avec notamment des espèces massives et des Agaricidae (genre Pavona)
ainsi que des coraux mous. Ces espèces témoignent plus ou moins la turbidité qui existe dans la baie,
notamment pendant la période de pluie (fond 4 à 5 mètres de profondeur). Du côté d’Andovokonko, les
coraux sont développés mais la sédimentation est très importante. On a une zone d’herbier très
développée où on rencontre une faune piscicole herbivore (Siganidae, Acanthuridae). Cette zone
d’herbier constitue une zone de pêche à la nasse très importante.
Zone 9 = Pointe Amporaha- pointe Ampilahoa
Typologie et Sensibilité
Le récif frangeant d’Ampanasina constitue la plus grande formation corallienne de Nosy-Be. Elle est située
sur la pointe nord-de l'île et s’étend depuis la pointe Amporaha jusqu’aux environs de Navetsy.
Au fond de la baie d’Amporaha, on a une zone d’herbier de haut niveau à Halodule uninervis suivi par un
herbier mixte à Thalassodendron ciliatum, Thalassia hemprichii et Cymodocea surrulata. Ensuite on a un
platier récifal colonisé par des espèces massives et branchues où la sédimentation est importante. La visibilité
au fond de la baie est faible.
Vulnérabilité
Le principal facteur de vulnérabilité au niveau de la zone 7 est la sédimentation. Pendant la période de
pluie, on note une importante pollution tellurique (apport de matériaux d’origine terrigène) qui entraîne
la dégradation des coraux. On note aussi une activité pêche traditionnelle à la nasse qui n’est pas
sélectif du point de vue de la taille des captures.
Recommandation
Actuellement, la zone 7 n’est pas encore touchée par les projets d’urbanisation. Toutefois, du fait de la
beauté des sites qui se trouvent dans les environs, il s’agit d’une zone de développement potentiel. Pour
éviter les erreurs déjà commises dans d’autres endroits, il faudrait bien étudier les aménagements à
venir dans cette zone.
A la sortie de la baie (pointe Amporaha), on a une côte rocheuse suivie par une zone d’herbier
monospécifique à Thalassodendron ciliatum. Un platier récifal détritique colonisé surtout par des coraux
digités et sub-massifs avec une couverture corallienne importante fait suite à cette zone d’herbier. Ensuite, on
a un platier compact où se développent des algues brunes (Turbinaria ornata et Sargassum sp.) et de algues
calcaires. Plus loin (vers Nosy-Fanihy), on a des coraux tabulaires et des coraux massifs (entre 8 et 12 mètres
de profondeur) qui sont bien vivants.
Zone 8 = Befotaka –pointe Amporaha
En allant vers Navetsy, le récif devient de plus en plus large. Les radiales d’explorations effectuées de la côte
vers le large permettent de voir :
- une zone d’herbier mixte, dégradée, à Thalassia hemprichii, Cymodocea surrulata et Thalassodendron
ciliatum.
- un platier récifale détritique à éléments dispersé où on rencontre des débris de tailles variables. Les espèces
coralliennes rencontrées au niveau de ce platier sont essentiellement des espèces massives( porites massif et
Typologie et sensibilité
Le rivage est une alternance de plage de sable (du côté de Befotaka) et de côte rocheuse (vers
Amporaha). Dans la partie qui se trouve près de Befotaka, on a une zone d’herbier mixte à Thalassia
hemprichii, Cymodocea surrulata et Halodule uninervis. Plus en profondeur (vers 5 à 6 mètres),on a
des coraux massifs éparpillés sur un fond sablo-vaseux.
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faviidae) et sub-massives (Pavona decussata). Le platier constitue une zone de « pêche à pied » pour les
habitants de Navetsy, Amporaha, voîre même d’Antsatrabevoa. De ce fait, il est assez dégradé.
- un platier compact colonisé par des algues brunes Turbinaria ornata et Sargassum sp. ainsi que des
algues calcaires.
- la pente externe est assez accentuée et colonisé par des espèces foliacées telles que Pachiseris
speciosa, des espèces massives et sub-massive. On note aussi une abondance d’espèces libres (Fungia et
Herpolitha). La couverture corallienne y est importante (de l'ordre de 60%). En outre on y trouve encore
une faune piscicole assez riche composée de Lethrinidae, Carrangidae, Serranidae, Lutjanidae et de
Siganidae (surtout au niveau de la zone d’herbier) .
Il s’agit d’une zone de sensibilité forte.
Vulnérabilité
A Antsatrabevoa , il existe une activité pêche traditionnelle assez importante (aux filet et à la nasse). Cela
entraîne la diminution de la taille des poisson rencontrés au niveau du platier récifal. On note par endroit des
dégradations mécaniques des coraux dû probablement au phénomène de piétinement.
Zone 11=Ambalafaho -pointe Mangirakirana
Typologie et sensibilité
Le littoral entre Ambalafaho et Kalampobe est occupé par une forêt de mangrove bien préservée. La
mangrove est suivie (en allant de la côte vers le large) par une zone dénudée où on remarque, grâce à la
couleur du substrat la présence de Cyanophycée. Cette zone précède un herbier de phanérogame mixte, avec
toutefois une dominance de Thalassodendron ciliatum.
Vulnérabilité
Le récif de Navetsy (notamment le platier) est une zone de pêche et de collecte importante. On y assiste
à une surexploitation de certaines ressources comme les Holothuries, les Bivalves (Anadara et Cardium)
ainsi que les poissons herbivores (Siganidae).
Après l’herbier, on a une frange récifale qui s’étend depuis Ambalafaho jusqu’à Mahazandry. Ce récif est
d’une bonne vitalité, notamment au niveau de la pente externe où on rencontre surtout des espèces tabulaires.
Le récif n’est plus bien développé au niveau de la baie de Mahazandry où l’eau est assez turbide.
La pente est assez préservée surtout dans les parties qui se trouvent en profondeur. Une mortalité assez
importante des coraux due probablement au récent phénomène de blanhissement des coraux est notée.
Globalement, la zone 9 est une zone de vulnérabilité moyenne.
Vulnérabilité
Pour le moment, la zone 11 semble être épargnée de tout facteur de vulnérabilité. Le seul facteur potentiel est
la présence d’une belle plage qui pourrait être occupée par une structure hôtelière et devenir une zone
d’activité nautique importante.
Recommandation
Les facteurs de vulnérabilité qui touchent les récifs de la pointe nord de Nosy-Be sont la pêche
traditionnelle (collecte d’holothurie, bivalves, poulpes). Cela occasionne la dégradation des platiers
récifaux par piétinnement ainsi qu’une raréfaction des ressources marines du fait de l'absence de
réglementation de la pêche.
Recommandation
Cette zone se caractérise par une sensibilité écologique moyenne à forte liée à la présence de récif frangeant
développée. Bien que pour le moment il n’y a pas encore de facteur important de vulnérabilité, il ne faut pas
la perdre de vue contre les problèmes d’occupation anarchique (construction d’hôtel) comme c’est le cas,
semble t-il, pour Nosy-Vorona.
Amporaha et Navetsy constituent, en outre, des zones touristiques très intéressantes dû à la présence de
belles plages et de jolis fonds coralliens. Pour le moment, le seul facteur qui limite le développement
touristique dans cette zone c’est l'accessibilité (le trajet se fait par mer, il n’y a pas de route).
Il semble donc important de voir dès à présent la meilleure façon de gérer les activités touristiques dans
cette zone avant qu’elle ne deviennent des zones d’activités nautiques importantes.
Zone 12 = Pointe Mangirakirana – Pointe Ampiherenana
Typologie et sensibilité
Zone constituée de substrat sablo-vaseux sur lequel se trouvent éparpillés ( surtout à l’entrée de la baie)
quelques patates coralliennes. Les coraux sont constitués de gros blocs massifs de Porites lobata et de
Goniopora. Autour de l’ilôt Ambariotradraka, on a un petit récif d’une vitalité assez importante avec
notamment des coraux massifs et sub-massifs Pavona decussata. Au fond de la baie se trouve une belle forêt
de mangrove traversée par la rivière Vavanandriana. C’est vers la pointe Ampiheranana que le récif se
développe bien. Il s’agit d’une zone de sensibilité moyenne.
Zone 10= Pointe Ampilahoa-Pointe Ambalafaho
Typologie et sensibilité
Cette zone est surtout caractérisée par la présence du récif d’Antsatrabevoa. Il s’agit d’un récif assez
importante du point de vue de la taille. Il est constitué par une zone d’herbier quasiment
monospécifique à Thalassodendron ciliatum, suivi d’un platier récifal dégradé avec un taux de
couverture corallienne assez faible (30%). On note une raréfaction des poissons prédateurs comme les
Lethrinidae, Lutjanidae, Serranidae etc…
Par contre, les poissons herbivores (Siganidae) sont assez abondants. La pente externe est colonisée par
des espèces massives (Porites lobata, Diploastrea heliopora, Faviidae. Il s’agit d’une zone à sensibilité
moyenne.
Vulnérabilité
Cette zone est assez préservée de la plupart des facteurs de risques à l’exception de risques naturels liés
notamment à un exutoire naturel (rivière Vavanandriana). Cette préservation est liée au caractère
naturellement protégé du milieu (zone difficilement accessible). Les risques pour l’environnement marin y
sont faibles.
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occasionne la fragilisation de la côte. Enfin cette zone est caractérisée par la présence d’exutoires naturelles
qui accentue la pollution tellurique pendant la période pluvieuse.
Recommandation
La zone 12 se caractérise par une sensibilité écologique moyenne. Son originalité est lié à la présence
de forêt de mangrove bien préservée et de récif d’une vitalité moyenne autour de l’ilôt
Ambariotrandraka. Les facteurs de vulnérabilité y sont peu nombreux. Il faudrait continuer à préserver
cette zone.
Recommandation
Les facteurs de vulnérabilité qui affectent cette zone sont importants notamment en terme de sédimentation
liée à la déforestation et la présence d’exutoires naturels. Bien que le problème de la déforestation est un
problème presque incontournable, il faudrait penser trouver des solutions alternatives. Il faudrait aussi bien
contrôler l’activité d’extraction de pierre à grande échelle comme c’est le cas à Fascène.
Zone 13=Pointe Ampiherenana- Pointe Ampasimanimo
Typologie et sensibilité
Il s’agit d’une zone à sensibilité forte. La radiale d’exploration effectuée de la côte vers le large permet
de trouver une zone d’herbier d’une vitalité parfaite. L’herbier est quasiment monospécifique à
Thalassodendron ciliatum bien qu’on ait un peu de Thalassia hemprichii et Cymodacea serrulata. Le
platier récifal est un platier détritique à éléments dispersés, caractérisé par une couverture corallienne
assez élevée (40%) constitué surtout d’espèce sub-massives, branchues et massives. La pente externe
présente une vitalité corallienne très élevée colonisée par des espèces massives, foliacées, sub-massives
et branchues.
Zone 15 =Pointe Berambo-Pointe Andranogoaika
Typologie et sensibilité
Cette zone est marquée par présence de récif frangeant moyennement développé dont le platier est colonisés
par des peuplements benthiques constitués de coraux durs massifs (Poritidae) et des coraux mous
(Alcyonnaires). Ce platier est sépareée de la côte par une zone d’herbier à Thalassodendron ciliatum bien
développée. La vitalité globale des secteurs de pente externe y est élevée bien qu’on note une certaine
turbidité des eaux. On a une belle plage entre la pointe Berambo et Befefika.
Vulnérabilité
On note au niveau d’Antafianambitry une activité pêche traditionnelle importante. Il y a la pêche au
poissons (à la nasse) qui tend vers une surexploitation des poissons au niveau de la zone d’herbier,
notamment les herbivores (Siganidae), la collecte d’invertébrés marins (bivalves, poulpe, holothurie
etc…). Cette activité (pêche à pied) occasionne de dégâts « mécaniques » notamment sur le platier
récifal. Il y a donc un risque de dégradation de peuplement.
Vulnérabilité
A part une activité pêche traditionnelle , notamment à Andimakabo, on peut dire qu’il n’y a pas de facteurs de
vulnérabilité majeur qui affectent cette zone. Le problème de turbidité qui atteint parfois le secteur est
probablement dû au fait qu’il se trouve entre deux baies importantes où la sédimentation est intense.
Recommandation
La zone 15 est caractérisée par une sensibilité écologique assez forte liée à la présence de récif frangeant.
Pour le moment, aucun facteur de risque majeur ne prédominent fortement sur cette zone. La recommandation
portera sur la planification des occupations des zone côtière afin que la plage ne soit pas occupée d’une
manière anarchique.
Recommandation
Cette zone se caractérise par une sensibilité écologique forte liée à la présence de récif frangeant bien
développé. Le facteur de vulnérabilité prédominant c’est la pêche à pied et à la nasse qui provoque une
dégradation des coraux et une surexploitation des poissons herbivores.
Ces impacts sont peut être incontournables dans la mesure où on ne peut pas interdire les habitants
d’Antafianambitry de pêcher. Ils pourraient cependant être atténués en essayant de trouver des
alternatives (pêche en dehors du platier récifal, amélioration des engins de pêche etc…).
Zone 16 = Baie d’Ambatozavavy
Typologie et sensibilité
Au fond de la baie d’Ambatozavavy , on note un phénomène de sédimentation importante. De ce fait, l’eau
est très turbide est la visibilité est faible. La radiale d’exploration effectuée de la côte vers le large permet de
rencontrer les biotopes suivants :
- une côte rocheuse formée par du basalte où on a des espèces adaptées à l’étage médio-littoral comme les
huîtres et les Cirripèdes thoraciques
- un herbier à Thallassodendron ciliatum marqué par la sédimentation (les frondes sont couvertes de gazon
alguaux).
- un platier récifal très dégradé. La dégradation est récente car, il y a quelques années, les coraux étaient bien
vivants à Ambatozavavy malgré le problème de sédimentation. Cette mortalité massive des coraux date du
dernier phénomène de blanchissement (1998). Les coraux sont actuellement couverts de gazon alguaux. Le
platier est envahi par un mélange d’herbier mixte et d’algue verte Halimeda opuntia . Le développment de ces
macrophytes est favorisé par la sédimentation.
- la pente externe est colonisée par des espèces massives Porites lobata et des Faviidae généralement
nécrosés à la partie supérieure.
Zone 14= Ampasimanimo-Pointe Berambo
Typologie et sensibilité
La radiale d’exploration (côte-large) effectuée dans cette zone permet de voir :
- une côte constituée par des roches basaltiques où se trouve actuellement une activité d’exploitation de
pierre.
- une forêt de mangrove qui pousse sur du substrat sableux
- une zone d’herbier qui s’étend loin vers le large
- une zone corallienne éloignée de la côte, où on a des espèces massives nécrosées et des espèces submassives. L’eau au milieu de la baie est très turbide.
Vulnérabilité
Il y a un important phénomène de sédimentation au milieu de la baie. Le bassin versant correspondant à
cette baie est une zone de « tavy » et cela occasionne un important phénomène d’érosion pendant la
période de pluie. En outre, il y existe une importante activité d’exploitation de pierre (carrière) qui
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Entre Tafondro et Lokobe, les coraux ne sont développés qu’en profondeur et se trouvent plus éloignés de la
côte. Entre la côte et la zone récifale, on a une zone d’herbier à Thalassia hemprichii, Cymodocea sp. et
Halodule uninervis. Sur la zone d’herbier se déverse de l’eau douce dont la source se trouve dans les sommets
de Lokobe. Cet apport d’eaux douce se traduit par un développement d’algues vertes Ulva lactuca et
Enteromorpha sp.
Vulnérabilité
Le premier facteur de vulnérabilité pour cette zone est la sédimentation. En effet, le bassin versant
d’Ambatozavavy est un des endroits où on note une importante activité de déforestation à cause de
culture sur brûlie. Lors de la période de crue, il existe un important phénomène d’érosion qui provoque
une pollution tellurique dans la baie. La présence d’exutoires naturelles (par exemple : Andranobe)
ainsi que l’extraction de sable au niveau de la côte accentuent le phénomène.
Le récif qui se trouve autour de Tafondro sont bien développés. Autour de la pointe se développent des
Acropora branchus (Acropora fomosa, A. nasuta) et plus loin, on a des espèces massives de Porites et de
Goniastrea.
En outre, il y a un problème de pollution domestique dû aux rejets venant du village. Notons que,
pratiquement, il n’y a pas de structure sanitaire (W.C) à Ambatozavavy, les déjections humaines sont
évacués directement à la mer.
Vulnérabilité
Le risque qui affecte cette zone est surtout la dégradation de peuplements due aux activités pêche et collecte
d’invertébrés marins et aux apports d’eaux douce (seulement autour des exutoires naturelles). Il faut
cependant signaler que le récif de Tafondro a été victime du dernier phénomène de blanchissement des coraux
et cela à provoqué une mortalité massive dont les conséquences se voit encore actuellement.
Recommandation
Cette zone récifale se caractérise par une sensibilité écologique non négligeable. Les peuplements
coralliens y sont actuellement dégradés. Les facteurs de vulnérabilité qui affectent cette zone sont
important notamment en terme de sédimentation liées à la déforestation et l’existence d’exutoires
naturels. Bien qu’il est difficile, pour le moment de prendre des mesures contre la déforestation, une
attention particulière devrait être portée sur le bassin versant d’Ambatozavavy si on veut préserver les
écosystèmes marins qui s’y trouvent. En outre, il faudrait réglementer dès maintenant l’extraction de
sable avant que cela ne cause des problèmes (expérience vécue dans d’autres pays de l’Océan Indien).
Recommandation
La recommandation concernant cette zone porterait sur la réglementation de la pêche traditionnelle qui s’y
pratique.
Zone 17= Pointe Ampandoma - pointe Tafondro
Zone 19= Nosy-Komba
Typologie et sensibilité
Autour de la pointe Ampandoma, on rencontre un récif. Le platier récifal n’est pas très large mais on y
trouve de coraux bien vivants avec une couverture corallienne non négligeable. Ce platier récifal est
séparé de la côte par une zone d’herbier de phanérogame, monospécifique, à Thalassodendron ciliatum.
La côte est bordée d’une très belle plage. Il s’agit d’une zone de sensibilité moyenne à forte.
Typologie et sensibilité
Nosy-Komba est une des îles volcaniques qui se trouvent à proximité de Nosy-Be. La côte est formé d’une
alternance de « mégabloc » de basalte et de plage de sable. La radiale d’exploration effectuée en face du
village d’Ampangorina (le village principal) montre une zone d’herbier mixte à Halodule uninervis, Thalassia
hemprichii, Cymodocea serrulata et Thalassodendron ciliatum. Le platier est très dégradé, on y rencontre
surtout des espèces massives telles que Porites lobata et P. somaliensis ainsi que des espèces branchues.
Vulnérabilité
Pour le moment, les facteurs de vulnérabilité ne semblent pas important dans cette zone, mis à part le
problème de déforestation dans le bassin versant qui pourrait entraîner un phénomène de sédimentation.
Toutefois, comme il s’agit d’une zone où on a une circulation d’eau assez importante, la sédimentation
ne constitue pas un risque majeur.
Les récifs de la partie Est et Sud de l’ïle sont très préservés . On a une vitalité corallienne parfaite avec un
taux de couverture corallienne maximum (90%). Les coraux sont surtout représentés par des espèces
branchues (Acropora formosa), remplacées par des espèces tabulaires et massives en profondeur. Comme la
côte est généralement rocheuse, il n’y a pas d’érosion côtière. L’eau est toujours limpide durant l’année et
cela favorise le développement des coraux.
Recommandation
Bien que, pour le moment, les facteurs de vulnérabilité semblent négligeables au niveau de cette zone,
la présence d’une très belle plage augure une activité nautique importante dans les années à venir. Il est
donc important de penser dès maintenant à la gestion durable de cet endroit.
Vulnérabilité
Nosy-Komba est caractérisé par un développement touristique important. En effet, grâce à la présence des
Lemuriens sur l’île, elle constitue une des destinations des touristes qui viennent à Nosy-Be. On assiste
actuellement à une augmentation progressive du nombre de « bungalow » et du nombre de la population. Les
types de risque important à Nosy-Komba sont surtout le risque sanitaire dû à une pollution organique (la
plage sert de W.C public) et le risque de dégradation de peuplements bentiques (on exploite les coraux, les
coquillages, les étoiles de mer etc…) pour les vendre aux touristes.
Zone 18 = Pointe Tafondro-Pointe Lokobe
Typologie et sensibilité
Du côté de Lokobe, les récifs sont bien développés mais présentent des faciès de dégradation dû sans
doute au phénomène de piétinement. En effet, le récif de Lokobe constitue une zone de collecte et de
pêche pour la population d’Ambanoro et d’autres villages environnants. Les coraux sont plus florissants
en profondeur aux environs de 10 à 12 mètres. On y trouve des espèces coralliennes massives (Porites
cf. lobata, Faviidae). La turbidité des eaux est assez élevée, notamment pendant la période de pluie.
Recommandation
Cette zone se caractérise par une sensibilité écologique très forte dont l’originalité est liée à la présence de
récif frangeant très bien développé autour de l’île et d’un lagon favorable au développement des activités
nautiques. Toutefois, des facteurs de vulnérabilité affectent la zone tant en terme d’exploitation de produits
marins qu’en terme de rejets.
169
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Afin de tempérer les impacts, des efforts importants devraient réalisés notamment vis à vis des rejets
littoraux (pollution domestique) et de l’extraction des coraux (dégradation de peuplements). Un suivi du
développement des activités touristiques devrait aussi être fait.
quelques années, les environs de Sakatia constituait une zone de collecte intense de concombre de mer, mais
actuellement, le stock semble épuisé.
La vulnérabilité de Sakatia est donc liée surtout aux activités nautiques. A l’heure actuelle, ces activités ne
semblent pas encore très importantes mais elles pourrait se développer très vite dans les années à venir.
Zone 20= Complexe Nosy-Vorona- Nosy-Ambariotelo-Nosy-Ambariobe
Recommandation
Les facteurs de vulnérabilté restent à l’heure actuelle limités essentiellement aux activités balnéaires. Elles
doivent néanmoins continuer à faire l’objet d’un contrôle et d’un suivi rigoureux. Cela permettrait d’assurer le
développement touristique harmonieux de cette zone.
Typologie et sensibilité
Dans la partie Nord de Nosy-Vorona se trouve une zone corallienne qui n’est pas très large mais très
florissante. Ce récif est caractérisé par une repousse de jeunes colonies coralliennes sur un platier récifal
dégradé. En outre, on a , plus en profondeur, des coraux massifs très bien développés. La couverture
corallienne est très importante.
Les courants sont assez important entre les îlots et cela fait en sorte que l’eau est toujours limpide
durant l’année. L’un des îlots, Ambariobe est un tombeau, cela augmente encore plus le niveau de
préservation des écosystèmes.
Zone 22= Nosy Tanikely
Typologie et sensibilité
L’île Tanikely est caractérisée par une formation récifale d’une bonne vitalité . Le rivage est constitué de
sable corallien et de beach-rocks affleurants. La présence de l’écosysstème corallien induit une grande
richesse biologique tant au niveau du platier qu’au niveau de la pente externe. Le platier est colonisé par des
coraux branchus (acropora branchus, porites branchus et des espèces massives). Il faut signaler que ce platier
accuse déjà une faciès de dégradation assez importante dûe aux activités nautiques, la couverture corallienne
est moyenne.
Vulnérabilité
La proximité de Nosy-Komba ainsi que le développement touristique qui y existe constitue le principal
facteur de vulnérabilité de la zone 20. En effet, cette zone à tendance à devenir une zone de plongée,
notamment pour les « néophytes » du fait de la faiblesse de la profondeur d’eau. Un hôtel vient d’être
construit sur le petit îlot de Nosy-Vorona. Il semble qu’il a été construit sans autorisation. Il y a donc un
risque important de dégradation de peuplement dû aux activités a nautiques notamment la plongée et la
chasse sous-marine et un risque d’eutrophisation dû aux rejets.
La pente externe est le domaine privillégié des espèces foliacées (Pachyseris speciosa), submassives
(Galaxea astreata, Lobophyllia corymbosa), massives (Porites lobata, Diploastrea heliopora) et des coraux
libres de la famille des Fungidae.
Recommandation
La zone 20 est une zone de sensibilité écologique forte liée à la présence de récif frangeant très
florissants. Les facteurs de vulnérabilités sont liés aux tourismes balnéaires dont le développement
mérite d’être surveillé de près. Avec une politique stricte d’aménagement du territoire et du tourisme,
on pourrait venir à bout des occupations anarchiques des divers îlots malgaches. Des efforts devraient
être déployer en matière de traitement des déchets au lieu d’utiliser le milieu marin comme lieu de
décharge.
On rencontre à Tanikely une riche faune piscicole aussi bien au niveau de la pente que du platier. Il s’agit
d’une zone très sensible.
Vulnérabilité
Nosy Tanikely est sans doute le premier site de plongée et de baignade des touristes qui viennent à Nosy-Be.
La vulnérabilité de cette zone est surtout liée aux activités nautiques (plongée sous-marine, baignade) et le
mouillage des bateaux qui y viennent amener les touristes.
Recommandation
Nosy-Tanikely fait partie des endroits à la fois très sensibles et très vulnérables de Nosy-Be. Le
développement croissant des usages touristiques ne fera qu’accroître les facteurs de risques environnementaux
qui sont déjà assez important à l’heure actuelle. Des mesures visant à limiter la dégradations de
peuplements(dégradation des coraux), le rejet de divers types de déchets (risque d’eutrophisation et risque
sanitaire) doivent être prises d’une manière rigoureuses.
La nécessité d’une politique de gestion du tourisme marin semble primordiale dans cette zone.
Zone 21=Nosy-Sakatia
Typologie et sensibilité
Nosy-Sakatia est une île qui se trouve sur la côte ouest de Nosy-Be. L’île est entourée de récif, presque
en totalité, mais c’est dans ses parties ouest et nord que ces derniers sont les plus développés. Au nord,
du côté d’Ampasindava, les coraux présentent un taux de couverture élevé et une vitalité importante.
C’est aussi le cas du côté d’Ambohibe (au sud). Au sud-ouest (à Antanambe), on a une forêt de
mangrove qui est plus ou moins exploitée actuellement.
Zone 23 = Nosy-Fanihy
Dans la partie qui se trouve entre Nosy-Be et Sakatia, on a surtout de patates coralliennes formés par
des gros massifs de Porites et des champs de coraux sub-massifs.
Typologie et sensibilité
La partie nord de l’île est constituée par un affleurement rocheux richement colonisé par des coraux digités
(Acropora humilis, A. digitifera), sub-massif (Pocillopora) et rarement des Alcyonnaires). On y assiste à une
activité hydrodynamique importante et de ce fait , il n’y a pas de problème de sédimentation.
Vulnérabilité
Nosy-Sakatia est caractérisée par la présence de très belles plages de sable corallien. De ce fait elle est
devenue une zone de baignade et de plongée intéressante. Il y existe un club de plongée. En outre, il y a
170
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Dans la partie sud-ouest on a une très belle plage de sable corallien suivi par un platier richement
colonisé par des coraux. On y trouve surtout des espèces digitées telles que Acrpopora digitifera et A.
humilis
Ankarea
Ankarea est un des plus grands îlots et le plus élevé de l’archipel des Mitsio. La colline est boisée par une
végétation primaire presque intacte. Tout autour, on a récif frangeant avec exposition modérée ; les coraux
durs dominants sont des Favidés, des Acroporidés et des Mussidés, les Favidés occupant distinctement les
zones plus profondes ; les coraux mous dominants sont Cespitularia et Pachyclavularia. Le récif d’Ankarea
est très florissant et riche en espèce corallienne. Une plongée plus au large et plus profonde offre l’opportunité
de rencontrer des tortues marines, des dauphins, des poissons napoléon (Cheilinus undulatus)
Vulnérabilité
A l’heure actuelle, Nosy-Fanihy est encore épargnée de tout impact d’activité anthropique. La
vulnérabilité susceptible d’affecter cette zone, surtout dans les années à venir, est principalement liée
aux activités touristiques. En effet, Nosy-Fanihy commence à être visitée de plus en plus par les
touristes et, de par la présence d’une très belle plage, elle constitue une zone de recréation idéale.
Nosy Fisaka
Nosy-Fisaka est un îlot plat cerclé par un récif frangeant avec exposition faible à modérée .Le récif comprend
a faible profondeur (« 6m) des coraux durs appartennant à la famille des Favidés, des Acroporidés et des
Pocilliporidés et des coraux mouscomme les Sinularia et Nephtea; à plus grande profondeur (au delà de six
metres 6m) les coraux durs dominants sont des Favidés, des Poritidés et Goniopora spp. et les coraux mous
dominants sont Rhytisima et Cespitularia. Deux à trois colonies de corail présentent une sorte de maladie
pathogène corallienne. Un léger blanchissement du corail ; une dégradation importante certainement due à A.
plancii est révélée par des plaques mortes d’Acropora couvertes d’algues de tourbes
Recommandation
Les activités touristiques (plongée, baignade etc…) à Nosy-Fanihy doivent être surveillées
particulièrement pour essayer de réduire au maximum les dégradations des peuplements.
Les îles Mitsio
Secteur nord -ouest de l’île Mistio
On a un récif frangeant avec exposition faible à modérée ; les coraux durs dominants sont des Favidés, des
Acroporidés et des Poritidés sur toute la profondeur, les coraux mous dominants sont Sinularia et Nepthea.
On a un village sur la grande Mitsio. La rareté des poissons prédateurs sur le récif frangeant serait en relation
avec un effort de pêche assez important.
Tsarabanjina
Il s’agit d’un petit îlot rocheux avec de très belle plage de sable corallien. et des récifs coralliens épars
qui abritent une riche faune d’invertébrés marins et de poissons. Les coraux durs dominants sont
principalement des Favidés avec Acropora et Pocillopora ; les coraux mous dominants sont Sinularia et
Rhytisima. Les autres biotes observés sont les prédateurs du corail Acanthater plancii (environ 50
individus) et Drupella cornus ; la banale éponge, Cliona a été également observée ; la présence
d’algues bleues a été notée ainsi qu’un léger blanchissement ; une raie manta, Manta birostris et une
tortue imbriquée, Eretmochelys imbricata ont été observés.
Recommandation
La présence de belle plage de sable corallien comme c’est le cas pour Tsarabajina ou la grande Mitsio,
Ankarea etc…et de faune marine très riche comme les raie manta, les tortues marine,les dauphins, les diverses
espèces de poissons coralliens fait de l’archipel des Mitsio une des destinations touristiques par excellence.
Cependant certains sites notamment Ankarea mérite d’être préservé du fait de l’existence d’un récif très
florissant donc il s’agit d’une zone très sensible.
Sur la partie nord-ouest de Tsarabanjina on a des récifs frangeants avec une couverture corallienne
dense entre 3 à 13m de profondeur. A la base de la pente du récif on a des coraux durs clairsemés avec
quelques coraux mous. Les espèces coralliennes dominantes sont des Favidés et des Acroporidés. Le
genre Rhytisimia est le corail mou le plus abondant. Des traces de prédation par Acanthaster plancii ont
été relevées mais aucun individu n’a été trouvé.
Au large de Tsarabanjina (côté sud-est) on a un banc corallien, le Banc Marie. Il s’agit d’un plate forme
récifale avec une exposition modérée aux vagues ; les taxons dominants de coraux durs sont des
Favidés et Tubinaria ; les coraux mous dominants sont Simularia et Rhytisima. Environ 30 individus d’
Ancathaster plancii ont été observés et la dégradation par ce prédateur est classifiée dans la catégorie
modérée. D’autres biotes communs observés sont Diadema et des étoiles de mer. Des dommages
occasionnés par des filets ainsi qu’une apparition légère de blanchissement ont été observés sur ce récif.
La zone de Maromby
En face de Maromby (village de pêcheur), un on a un récif frangeant avec exposition mineure aux
vagues ; les coraux durs dominants sont des Favidés et Acropora. Une grande variété d’espèces de
corail a été observée (environ 119 espèces) ; les coraux mous dominants sont Sinularia et Rhytisima.
C’est un récif de type jardin de corail avec des sections présentant presque 100% de couverture de
corail dur, bien que les études sur le transect montrent en moyenne des pourcentages de 18.7% ± 6 .33 à
grande profondeur et 57.5% ±2 .5 à faible profondeur. Les habitants du village pratiquent
vraisemblablement une activité de pêche modérée sur le récif. Une très faible sédimentation a été
observée.
171
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
E.
ACCESSIBILITE AERIENNE
DIRECTEUR DU TOURISME
-
EXTRAIT
DU
Les problèmes principaux
En plus du manque de correspondances, d’autres problèmes / difficultés doivent être signalés:
PLAN
Le prix d’un billet d’avion
Les billets intercontinentaux sont assez coûteux et, en plus, le prix des vols nationaux représente une grosse
partie du budget de voyage des touristes. Air Madagascar doit, pour des raisons politiques, opérer des vols
nationaux qui ne font aucun profit. Ces vols seront suspendus dès que les nouvelles routes prévues s’ouvriront
aux régions en question.
Vols internationaux
Il y a actuellement un total manque d’options pour les vols de l’étranger, le seul centre européen étant
situé à Paris. Les vols des autres pays passent par des pays avoisinants comme par exemple l’Afrique du
Sud, l’Ile Maurice ou le Kenya (une fois par semaine).
Le nombre de compagnies aériennes ayant des vols sur Madagascar est également limité. Il n’y a que
deux lignes qui se partagent les vols aller/retour de l’Europe: la ligne nationale Air Madagascar avec ses
3 vols par semaine et Air France avec 4 vols par semaine.
Pendant la saison de pointe entre le 21 juin et le 20 septembre, Air Madagascar a l’intention d’offrir un
aller/retour supplémentaire entre Antananarivo et Paris. Air Madagascar a aussi prévu une
correspondance sur Milan et une autre sur Bangkok.
L’affiliation à l’IATA
La réintégration d’Air Madagascar à l’IATA a été réalisée pendant l’été 2003. Avant cela, Air Madagascar
n’était pas membre de l’IATA et les services de compensation et de cabotage étaient très coûteux.
La politique ciel ouvert
Une politique de ciel ouvert n’est ni suivie, ni projetée bien que l’industrie du voyage la souhaiterait afin
d’améliorer l’accès et de faire baisser les prix.
La libéralisation du trafic aérien qui avait été entamée en 1997 n’a pas eu grand succès. Le seul transporteur
aérien qui ait essayé, sans trop de succès d’ailleurs, d’offrir des vols réguliers était TAM, filiale d’Air
Madagascar. Beaucoup de petites lignes proposent aussi un service de “vols taxis” ou de transport de fret
léger, principalement d’Antananarivo mais Air Madagascar reste le seul opérateur de vols réguliers nationaux
et régionaux. Air Madagascar reçoit le soutien des secteurs privés et publics et le gouvernement s’est engagé à
empêcher la faillite à tout prix afin de pouvoir vendre la ligne plus tard à profit. Qui plus est, Air Madagascar
ne doit pas payer les frais d’usage pour les aéroports nationaux (comme doivent le faire les autres lignes
aériennes) puisque cette infrastructure lui appartient. Jusqu’à ce que le secteur aérien devienne plus équitable,
cet avantage injuste pour la concurrence continuera à fermer le marché à de nouveaux joueurs.
Corsair, filiale de Nouvelles Frontières propose depuis peu un vol hebdomadaire entre Paris Orly et
Antananarivo. Au départ Corsair n’offrait qu’un vol par semaine mais un deuxième vol est offert
actuellement dans le cadre d’un essai jusqu’en octobre. La ligne aérienne utilise cette correspondance
avec un vol charter depuis 1996.
Air Madagascar propose actuellement deux vols hebdomadaires de Johannesburg à Antananarivo en
collaboration avec Inter Air. Inter Air offre également une correspondance indépendante sur la même
voie aérienne. La South African Airways (SAA) avait autrefois un vol de Durban à Antananarivo mais
ce service n’existe plus. Air Madagascar offre aussi un vol aller/retour sur Nairobi une fois par semaine.
Air Madagascar propose de nombreuses correspondances aériennes avec les îles voisines. Qui plus est,
Air Austral, filiale d’Air France basé à la Réunion, offre des vols réguliers entre La Réunion et
Antananarivo. Air Mauritius propose également des vols hebdomadaires entre l’île Maurice et
Madagascar (3 fois par semaine). Un service sur les Comores attend toujours d’être lancé.
L’aéroport d’Ivato à Antananarivo
Les services offerts doivent être améliorés d’urgence. Actuellement l’aéroport ne peut pas servir un grand
nombre de voyageurs à la fois par manque de capacité et à cause des longues procédures d’arrivée et de
départ. Qui plus est, un contrôle souvent aléatoire à la douane est mal vu par les touristes. Ce qui énerve
encore plus les visiteurs étrangers c’est la façon dont beaucoup de personnes peuvent complètement éviter la
douane si elles connaissent personnellement le douanier ou le policier de service qui fait en sorte de ne rien
voir!
Comparés aux normes internationales, les procédures existantes doivent être revues afin de pouvoir recevoir
des vols long courrier. La capacité de l’aéroport est très faible, ce qui fait que la procédure pour les arrivées et
les départs est très lente. Les voyageurs doivent montrer leur passeport quatre fois en moyenne et des officiers
sans scrupules acceptent des “cadeaux” pour accélérer la procédure. Les douaniers n’ont qu’un scanner à leur
disposition pour vérifier les bagages. A son arrivée le visiteur doit s’attendre à au moins une heure et demie
pour le contrôle du passeport et de ses bagages (l’enregistrement des ordinateurs et des appareils photos est
particulièrement lent et manque de professionnalisme). Il faut ensuite compter environ une heure pour arriver
au centre d’Antananarivo, suivant la circulation.
Les vols sur les aéroports nationaux de Madagascar, tels Nosy Be, Toamasina et Toliara, ne sont que
partiellement possibles. Le gouvernement malgache, pour des raisons de sécurité, a suspendu
l’autorisation de vols de la mi-2002 jusqu’à fin février 2004. De ce fait, tous les vols, internationaux
comme nationaux, doivent atterrir à Antananarivo. Cette suspension des vols a évidemment dérangé
l’industrie du tourisme et bien que le processus de ré-autorisation ait recommencé, il reste assez lent. La
réouverture des aéroports à des lignes aériennes internationales est la preuve d’un nouvel effort de la
part du gouvernement malgache pour résoudre les problèmes d’accessibilité – qui sont déjà un obstacle
à l’industrie du tourisme.
Pour les touristes qui veulent voir les alentours et visiter les îles voisines, le ‘passeport aérien’ de
l’Océan indien offre une alternative intéressante. Les voyages entre les différentes îles peuvent être
réservés à des taux concurrentiels.
Le prix du kérosène
Vu le prix élevé du kérosène à Madagascar, Air Madagascar atterrissait autrefois à Mombasa au Kenya, pour
se ravitailler, ce qui prolongeait bien sûr la durée du vol. Depuis avril 2003, Air Madagascar offre un vol sans
escale entre Antananarivo et Paris.
172
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Les vols nationaux
Les correspondances aériennes nationales sont principalement assurées par Air Madagascar. Après une
restructuration, le plan de vol d’été vient d’être publié et le nombre de correspondances nationales a
considérablement augmenté. Des routes principales relient les six capitales provinciales entre-elles et
avec Antananarivo. Les vols réguliers ne sont pas toujours sûrs pour des raisons techniques ou
climatiques.
•
•
•
•
•
•
•
•
Les vols nationaux touristiques :
Mahajanga
Nosy Be
Antsiranana
Ste. Marie
Toamasina
Tolanaro
Toliara
Morondava
Les correspondances côtières (offertes au moins une fois par semaine):
• Mahajanga – Nosy Be – Antsiranana – Sambava – Antalaha
• Maroantsetra – Toamasina – Ste. Marie
• Belo sur Tsiribina – Morondava – Morombe – Toliara
• Tolanaro – Manakara
Depuis la libéralisation de la circulation aérienne nationale, des compagnies aériennes privées ont tenté
de développer des routes supplémentaires. Par exemple, la compagnie Tam, filiale d’Air Madagascar,
avec un vaste réseau de correspondances à l’intérieur de Madagascar avec une correspondance sur La
Réunion.
173
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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F.
ACCESSIBILITE AERIENNE - EXTRAIT DE L’ETUDE DU
SECTEUR TOURISME DE LA BANQUE MONDIALE
174
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175
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G.
CAPACITE D’HEBERGEMENT
DIRECTEUR DU TOURISME
-
EXTRAIT
DU
La répartition des hôtels d’1 à 3 ravinalas, 2002 :
PLAN
Jusque dans les années 90, l’hôtellerie offrait plutôt des petits établissements avec un niveau de
prestations assez bas. De plus grands hôtels comme le Colbert et le Hilton ne se trouvaient que dans les
grandes villes. Depuis les dix dernières années, un bon nombre de petits hôtels de très bon niveau ont
été construits à la suite d’un intérêt international grandissant. Les nouveaux hôtels se trouvent surtout
dans des sites ayant un grand attrait touristique tels Nosy Be, Ste. Marie et le long de la Route du Sud.
Des statistiques officielles du Ministère de Tourisme indiquent un total de 177 hôtels avec 8.780
chambres pour 2002. L’offre pour l’hébergement se concentre toujours sur la capitale Antananarivo et
les centres du tourisme de plage:Taolanaro, Toliara, Nosy Be et Ste. Marie. Il existe aussi des chambres
à Mahavelona et sa région et dans le Parc National d’Isalo.
Le nombre moyen de chambres dans les hôtels de Madagascar est relativement bas comparé aux
normes internationales. En 2002, le pays entier comptait une moyenne de 12,2 chambres par hôtel. Les
hôtels de plus de 30 chambres ne se trouvent qu’à Antananarivo, Toliara, Antsiranana, Toamasina et
Nosy Be. Le seul hôtel avec plus de 200 chambres est situé à Nosy Be. Les hôtels pour hommes
d’affaires sont limités à quelques villes comme Antananarivo et Toamasina.
Classement
1 Ravinala
2 Ravinalas
3 Ravinalas
Total
Nombre d’hôtels
42
39
28
109
327
214
1.079
Nb de chambres
538
Source: Ministère du Tourisme
Puisque seulement 3.040 chambres et 1.079 chambres sur 8.780 sont classées selon des étoiles ou des
ravinalas respectivement, il est difficile de faire un compte rendu détaillé du standard hôtelier du pays entier.
Il est néanmoins possible de supposer que les hôtels non-classés sont en général de basse qualité.
5 étoiles 4 étoiles
2%
1%
1 ravinala
3 étoiles
13%
10%
Le développement de l’infrastructure hôtelière de 1997 à 2002 :
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Nombre d’hôtels
451
482
556
644
695
717
Nombre de chambres
6.246
6.637
7.207
7.779
8.435
8.780
13,8
13,0
12,1
12,1
12,2
Nb moyen des chambres
13,9
Source: Ministère du Tourisme
2 ravinalas
18%
La plupart des hôtels classés par le système d’étoiles trouvent dans les catégories une à trois étoiles. Les
hôtels de quatre et de cinq étoiles ne sont qu’à Antananarivo (Hilton et Colbert ) et à Nosy Be et sont
introuvables dans les régions isolées du pays. Un grand nombre d’hôtels en dehors d’Antananarivo et
des centres de tourisme n’ont pas encore été classés. Il est donc difficile de définir le standard hôtelier
pour le pays entier.
3 ravinalas
19%
La table suivante décrit les hôtels classés:
Classement
5 étoiles
4 étoiles 3 étoiles
2 étoiles
1 étoile
Total
Nombre d’hôtels
2
4
22
38
45
111
243
686
867
957
3.040
Nb de chambres
287
Source: Ministère du Tourisme
En plus du classement d’1 à 5 étoiles, les hôtels sans étoile sont classés par Ravinalas, allant d’1 à 3
Ravinalas. Ce sont généralement des hôtels peu chers ou des pensions qui n’offrent que le service
minimum par rapport aux besoins touristiques. Ces hôtels sont très peu utilisés par les touristes
internationaux mais offrent quand même une alternative financièrement avantageuse pour les voyageurs
nationaux qui n’ont pas les moyens de réserver un hôtel à étoiles.
176
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
2 étoiles
17%
1 étoile
20%
H.
Actuellement les statistiques donnent une durée de séjour moyenne de 20 jours pour l’année 2002. Ce chiffre
ne comprend pas seulement les touristes mais aussi les amis et parents rendant visite à leurs familles
malgaches et les étudiants malgaches faisant leurs études à l’étranger et retournant chez eux pour plusieurs
semaines sans utiliser les hôtels ou autres facilités touristiques. Le Ministère du Tourisme donne donc un
chiffre de 4 nuits d’hôtel sur un séjour de 20 jours. Mais ce chiffre qui est assez bas dans le contexte du
tourisme international ne comprend pas les nombreuses nuits passées dans les campings ou les hôtels qui ne
déclarent pas le nombre exact de leurs hôtes.
FREQUENTATION TOURISTIQUE - EXTRAIT DU PLAN
DIRECTEUR DU TOURISME
Jusqu’en 2001, Madagascar avait connu une croissance régulière en terme d’arrivées touristiques; le
volume de visiteurs avait augmenté de façon systématique par plus de 69% pendant 5 ans jusqu’au total
de 170.208 en 2001. En 2002, on a pu noter un déclin important dans la demande à cause de la crise
politique.
Les arrivées de non-résidents de 1999 à 2003 :
1999
2000
Arrivées de non-résidents
138.253
160.071
Source: Ministère du tourisme
2001
170.208
2002
62.000
Le tourisme soleil et plage
Aujourd’hui Madagascar n’est pas connue comme une destination balnéaire. Seuls quelques touristes n’y
viennent que pour la plage. Beaucoup de touristes combinent leur intérêt spécial au tourisme de plage et
passent quelques jours de plus sur la côte après avoir fait un circuit.
Actuellement le tourisme de plage se concentre surtout sur les îles de Nosy Be et de Sainte Marie et le long de
la côte sud-ouest autour de Toliara (Ifaty/St. Augustin).
2003
est. 170.000
Les marchés émetteurs
Selon les statistiques officielles, le marché émetteur principal est la France, suivi de la Réunion. Viennent
ensuite bien plus loin, les États-Unis, la Grande Bretagne, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie.
Il est important de noter que le nombre de ‘vrais touristes’ est nettement plus bas que le nombre
d’arrivées. Les statistiques ne font malheureusement pas la différence entre les étrangers avec des
intérêts touristiques, les expatriés malgaches rendant visite à leurs amis et parents et les Malgaches
rentrant au pays après un voyage d’affaires ou de tourisme.
La France
Au cours des cinq dernières années, les touristes venant de France représentent plus de 50% du total des
touristes voyageant à Madagascar. Les liens actuels, tant historiques qu’économiques, expliquent pourquoi le
marché français constitue la source d’entrées touristiques la plus importante pour Madagascar.
En plus, la grande population d’expatriés malgaches vivant en France contribue beaucoup au savoir sur le
pays. Le français comme langue partagée joue également un rôle important.
Selon les chiffres d’une étude de la Banque Mondiale (Tourism Sector Study 2002), seules 60 à 66%
des arrivées peuvent être considérées comme de ‘vrais touristes’.
Saisonnalité
La demande touristique suit les saisons. D’un côté il y a les mois d’hiver du sud, d’avril à octobre, avec
des températures moyennes et peu de pluies. C’est la haute saison et les visiteurs de loisirs choisissent
cette période pour venir à Madagascar.
D’un autre côté les mois d’été entre novembre et avril représentent la saison morte à cause des hautes
températures, des fortes pluies passagères et du taux élevé d’humidité. Pendant cette période, le nombre
d’arrivées baisse, avec le point le plus bas en février. Noël et Pâques sont deux exceptions avec une
multiplicité de touristes de loisirs nationaux et, comme c’est la saison des fruits, un grand nombre de
voyageurs commerciaux.
La Réunion
La deuxième source de touristes est l’île de la Réunion. Située tout près et profitant d’un bon taux d’échange,
la Réunion considère Madagascar comme une destination attrayante pour les vacances et les courts séjours. Il
existe aussi d’importants liens culturels entre les deux îles.
Les pays d’Europe (hors France)
Comparés à la part du marché français, les autres pays d’Europe ne représentent qu’une petite tranche du
tourisme malgache, entre 12 et 15% au cours des 5 dernières années.
Actuellement les autres marchés européens sont l’Italie, l’Allemagne, la Suisse et la Grande Bretagne.
L’accès à partir des autres pays européens est limité ce qui fait que le nombre total de visiteurs reste bas. Dans
le passé, quand Air Madagascar avait des correspondances avec Zürich (en Suisse) ou Munich / Francfort (en
Allemagne), le nombre de touristes de ces deux pays était plus élevé.
Motivation et durée du séjour
Vu le manque de statistiques, il n’est pas possible d’établir les différentes raisons qui motivent un
séjour à Madagascar. L’information sur ces raisons est tirée d’une étude de la Banque Mondiale basée
sur un sondage des visiteurs en 2002. Ce sondage a déterminé le pourcentage des activités diverses
auxquelles les touristes ont participé.
Les activités sont les suivantes:
Activité / raison du séjour
* l’écotourisme dans ce contexte est un terme
écotourisme*
55%
plutôt vague ne recouvrant qu’une petite partie du
activités culturelles
15%
‘vrai écotourisme’ mais incluant des circuits dans
sports / aventure
8%
au moins un parc national.
soleil et plage
19%
autres
3%
Source: Banque mondiale, 2002
D’autres marchés internationaux
Les États-Unis et le reste du monde représentent les 20% restant des entrées touristiques à Madagascar.
L’image de Madagascar comme destination touristique est peu développée dans ces pays. Seuls quelques
amateurs de nature connaissent la destination et souhaitent séjourner à Madagascar.
Qui plus est, l’image de Madagascar répandue par les médias de ces pays est ambiguë. D’un côté, la nature
merveilleuse est présentée et le pays est décrit comme une destination idéale pour les voyages d’aventures.
Mais d’un autre, on insiste sur les descriptions de la pauvreté, des risques de santé et des conditions
climatiques.
Dans ces pays, l’intérêt dans la destination Madagascar est élevé mais le manque de marketing menant à une
meilleure connaissance de la destination fait que la croissance du nombre de touristes sera lente.
Durée de séjour
177
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
I.
Le graphe Profil concurrentiel – Qualité du produit touristique montre :
DESTINATIONS CONCURRENTES - EXTRAIT DU PLAN
DIRECTEUR DU TOURISME
1. le degré de qualité des destinations : les ressources naturelles et la qualité du service
2. la conscience qu’en ont les marchés émetteurs
Les concurrents internationaux
Le Plan Directeur du Tourisme liste plusieurs destinations internationales qui offrent un potentiel
naturel comparable à celui de Madagascar :
• Indonésie
• Malaisie
• Costa Rica
• Panama
élevée
ÎleMauritius
Maurice
South Africa
Afrique
du sud
Seychelles
Les concurrents régionaux
Kenya
Qualité du
Produit
touristique
Si l’on considère la situation géographique du pays, plusieurs destinations avoisinantes en Afrique
australe et dans l’Océan indien sont en concurrence directe et établissent les normes pour le marché
touristique de la région :
• Les Comores
• Le Kenya
• La Réunion
• L’île Maurice
• Les Seychelles
• L’Afrique du Sud
• La Tanzanie
La Réunion
Madagascar
Comoros
Comores
basse
Les différences entre les pays ne permettent pas une comparaison directe de leur produit touristique
avec Madagascar. Ces pays constituent néanmoins des concurrents puissants et doivent être pris en
compte.
178
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Tanzanie
Tanzania
Conscience touristique
élevée
Le marketing et la distribution
J.
ANALYSE SWOT (FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES,
MENACES) - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU
TOURISME
Forces
•
•
•
•
•
Le produit touristique
efforts du gouvernement pour la promotion du développement du tourisme
croissance de l’offre touristique et de la demande dans les années récentes
grand potentiel du marché du tourisme à intérêt spécial qui explose
destination émergeante pour les marchés émetteurs européens
grand potentiel pour la création d’une image exotique
Faiblesses
• insuffisance du marketing de la destination
• aucune prise de position claire dans le marché international du tourisme
• destination de niche inconnue au niveau international
• manque de bureaux de renseignements / commissions touristiques pour les visiteurs et manque de matériel dans
le pays et à l’étranger
Forces
• ‘ le pays de mille expériences’
• grand potentiel comme destination exotique
• différentes zones climatiques: d’un climat humide au climat tropical très aride et sec des côtes, d’avril
jusqu’en octobre; des paysages diversifiés (plateaux, forêts primaires, déserts, 5,000 km de côte vierge,
des îles); une biodiversité de faune et de flore unique avec beaucoup d’espèces endémiques; différentes
ethnies avec leurs cultures et leurs traditions associées; une destination sans décalage horaire pour les
marchés émetteurs d’Europe et d’Afrique
• prix bas pour la nourriture et les boissons
• créativité de l’industrie locale du tourisme pour le développement de nouveaux produits
Opportunités
• développement d’un marketing de destination efficace
• développement de campagnes individuelles pour chaque tranche du produit diversifié
• ouverture de nouveaux marchés émetteurs avec de nouveaux groupes cibles
• sensibilisation du public à la destination par la participation aux salons et aux expositions et par des voyages de
familiarisation
• activités de marketing en collaboration avec d’autres destinations
Faiblesses
• mauvais accès international (peu de correspondances aériennes avec des lignes renommées)
• saison des pluies (avec un climat très chaud et humide) pendant l’hiver de l’hémisphère nord. Voyages et
transport nationaux restreints (manque d’infrastructure, conditions climatiques difficiles)
• manque de services dans les hôtels et restaurants pour des clients internationaux
• performance du service insuffisant
• coût élevé pour un transport national de bas niveau
• tarif élevé pour le visa
Menaces
• perte de temps et de terrain vis-à-vis des concurrents régionaux par un manque d’action
• création d’une image négative par un manque de professionnalisme
• impact de facteurs extérieurs comme les crises politiques ou économiques, etc.
Opportunités
• établissement d’une nouvelle destination dans les environs compétitifs de l’Océan Indien
• amélioration générale de l’infrastructure et des facilités
• développement d’une haute qualité de service
• recherche d’une performance de niveau international (étalonnage)
• diversification des produits touristiques à travers le pays
• renaissance des traditions locales et du patrimoine culturel et création d’attractions malgaches typiques
• destination indépendante mais pouvant aussi être combinée avec d’autres pays
• contrôle de qualité (label)
Le cadre institutionnel
Forces
• attitude positive du gouvernement quant à la continuation du développement du secteur du tourisme
• plan directeur du tourisme qui servira de base solide au développement futur du tourisme dans le pays
• conscience privée et publique du besoin d’un cadre institutionnel puissant
• conscience du gouvernement du besoin de politique intégrale dans un code du tourisme
• Office National du Tourisme de Madagascar comme nouvelle institution dont la fonction première est de promouvoir le
pays en collaboration avec le secteur privé
• secteur privé actif et innovateur à Madagascar
• soutien important des bailleurs de fonds internationaux (Banque Mondiale, SCAC, KfW, UE, etc.)
Menaces
• effet néfaste de la destruction généralisée des forêts humides
• impacts néfastes de la pollution de l’environnement à Antananarivo
• risque de cyclones sur la côte est de décembre à mars
• maladies tropicales causées par les conditions climatiques
Faiblesses
• manque de soutien officiel politique et de vocation pour les industries du secteur tertiaire
• faible coordination d’activités entre les secteurs privés et publics ainsi qu’au sein des organismes gouvernementaux
• application pratique limitée des lignes directrices existantes élaborées par le gouvernement ainsi que des lois sur le
tourisme (par ex. le code du tourisme)
• fonctionnement inefficace des institutions (comme la maison du tourisme) chargées de l’organisation, de la
réglementation et de la coordination d’activités touristiques
179
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
Opportunités
• usage du climat politique positif pour établir un cadre institutionnel efficace
• création de partenariats public-privé
• réalisation réussie et durable par la collaboration
• prises de décisions rapides facilitées par des structures claires et directes
• coopération proche entre les secteurs publics et privés et avec les institutions
•
manque de dévouement et d’engagement de la part des autorités officielles ainsi que du secteur privé pour l’éducation
dans le tourisme
développement incertain des ressources humaines décourageant les investisseurs et opérateurs futurs
L’investissement dans le tourisme
Forces
• attitude positive de la part du gouvernement quant à l’extension de l’investissement national et international dans le
tourisme
• nouvelle loi de 2003 sur la propriété foncière facilite l’investissement et une approche diversifiée pour stimuler
l’investissement dans le tourisme (réserves foncières touristiques)
• grand intérêt venant des investisseurs locaux
Menaces
• décisions peu claires et réalisation lente décourageant les entreprises du tourisme et les visiteurs étrangers
• impact négatif causé par le manque d’homogénéité et de cohérence dans le développement du produit
• duplication des responsabilités par la création de nouvelles institutions qui pourrait bloquer le système et fausser
les résultats
Faiblesses
• manque d’institutions définies pour établir un rapport avec les investisseurs
• coopération limitée entre les secteurs privés et publics
• manque de transparence sur la propriété foncière et le transfert de biens immobiliers
• manque de facilités de prêt (les banques considèrent le tourisme comme un secteur à risque)
• inefficacité dans le marketing et la promotion de l’investissement
• manque d’information sur les possibilités et conditions d’investissement
Les ressources humaines
Forces
• reconnaissance générale du tourisme comme important facteur d’emploi
• efforts de coopération entre les institutions privées et publiques
• nombre suffisant d’habitants comme ressource de force ouvrière
• attitude positive et volonté des Malgaches de participer au tourisme
• hospitalité et gentillesse de la population locale
• compétences linguistiques: le français est parlé couramment
Opportunités
• établissement du pays comme plate-forme pour l’investissement dans le tourisme
• encouragement et financement de nouveaux projets touristiques
• soutien du développement du produit touristique malgache par l’investissement
• développement d’un bureau central pour l’investissement touristique
• meilleur marketing des outils financiers existants (FIEFE, PROPARCO…)
Faiblesses
• manque de conscience vis-à-vis du service
• un seul établissement de formation (INTH)
• manque de lignes directrices et de réglementations pour la formation et son développement
• manque de personnel qualifié dans le service et les positions de gestion
• connaissance très limitée de l’anglais
• immobilité de la main d’œuvre malgache
• embauche nécessaire de main d’œuvre expatriée gênée par des permis restrictifs
• normes insuffisantes en dehors de l’industrie hôtelière (par ex. immigration, chauffeurs de taxi, vente au détail,
etc)
Menaces
• manque de professionnalisme décourage les investisseurs locaux et internationaux et diminue le taux de confiance en
Madagascar
• manque d’enthousiasme des investisseurs résultant de procédures peu claires et d’exemples décourageants
• la spéculation foncière dans des zones prisées du tourisme bloque le développement
• risques politiques et climatiques de la région
Opportunités
• grande importance du tourisme comme secteur économique pour l’emploi et les revenus
• croissance d’offres d’emplois stimule l’éducation parmi les classes sociales
• implication de la population locale dans le processus de développement pour profiter au tourisme et à la
population
• meilleur niveau général d’éducation et meilleur niveau de vie
• normes internationales d’hospitalité par une formation sur place dans les hôtels
• coopération possible avec une école internationale de l’hôtellerie basée à La Réunion
Menaces
• travailleurs non-qualifiés gênent l’expansion du secteur touristique, surtout dans le service et les positions de
gestion
• création d’une image de destination touristique négative à cause de la qualité inadéquate du service
• immobilité des travailleurs et acceptation difficile d’employés d’autres régions
180
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
K.
Les profils marchés émetteurs / motivations / durée de séjour
OBJECTIFS MARKETING - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR
DU TOURISME
Marché émetteur
France, Allemagne, Suisse, • intérêt spécial
Autriche,
Belgique
et • plage & soleil
Luxembourg
• croisières
• affaires
• intérêt spécial
Grande Bretagne
• plage & soleil
Les marchés émetteurs internationaux
•
•
•
•
•
•
•
Motivation
La France est et restera le marché émetteur principal de Madagascar pour les années à venir.
Les autres pays d’Europe qui pourraient être d’importants marchés émetteurs dans les années à
venir sont principalement francophones (Suisse, Luxembourg, Belgique).
L’Allemagne et les pays parlant allemand (la Suisse, l’Autriche) constituent un potentiel
important pour Madagascar.
Le marché italien pourrait se développer en marché émetteur puissant à l’avenir.
Le marché d’Amérique du Nord constitue un énorme potentiel comme marché émetteur futur
pour Madagascar.
Madagascar est de plus en plus populaire surtout parmi les Sud-Africains. Ce pays pourrait
représenter une importante part du marché dans les années à venir. L’Afrique du Sud est l’un
des seuls pays africains où une classe moyenne aisée est en émergence. Cette classe est un
important groupe cible pour Madagascar puisqu’elle a les moyens de voyager. Contrairement
aux autres pays d’Europe, d’Asie ou d’Amérique, Madagascar n’est pas une destination
éloignée pour les Sud-Africains. Madagascar devrait donc être promue en Afrique du Sud
surtout comme une destination proche pour séjours de courte durée.
A cause des prix élevés, le marché asiatique est limité au Japon, et jusqu’à un certain point, à
Singapour.
Italie
• intérêt spécial
• plage & soleil
Australie / Amérique du • intérêt spécial
• croisières
Nord
Les îles voisines de Maurice, Réunion et Mayotte partagent des affinités culturelles avec Madagascar.
Par leur proximité et leur niveau de vie plus élevé, les visiteurs de ces îles peuvent passer des vacances
agréables à Madagascar. Le tourisme pratiqué est plutôt un tourisme de loisir en forme de courts
séjours, souvent en week-end, pour visiter amis et famille, ainsi que du tourisme d’affaires ou lié aux
affaires.
• 2 semaines
• 10 nuits
• 10 nuits
• 2-3 nuits
Asie (Japon)
• intérêt spécial
• croisières
• 5 nuits
• 1-2 nuits
Pays arabes
• intérêt spécial
• affaires
• 5 nuits
• 2-3 nuits
•
•
•
•
•
•
•
•
Marché national
Le développement de produits peu coûteux pour le marché national est l’une des priorités du Plan
Directeur du Tourisme. Le marché national n’a pas le problème d’accès. De plus, la demande locale suit
des tendances très différentes du marché international avec des visites de lieux différents et un intérêt
pour d’autres activités. La côte sera de plus en plus une destination de week-ends et de vacances pour
les habitants des plateaux.
2 semaines
7 nuits
2-3 nuits
3-5 nuits
2 semaines
7 nuits
• 7 nuits
• 2 nuits
• 2-3 nuits
Marchés régionaux
Le marché émetteur national
•
•
•
•
•
•
• plage & soleil
• week-end / voyage court
• affaires
Afrique (Afrique du Sud)
Les marchés émetteurs régionaux
Durée de séjour
intérêt spécial
plage & soleil
week-end / voyage court
affaires
• voyage d’un jour
• week-end / voyage court
• plage & soleil
181
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
5–12 nuits
2-3 nuits
2-3 nuits
2 nuits
• 1 jour
• 2 nuits
• 10 nuits
L.
d’investissement; particulièrement pour les projets en province qui représenteront probablement la majeure
partie des projets futurs.
TIROM appuiera les investisseurs en prenant en charge les transactions longues et pénibles du premier
contact jusqu’à la fin du processus d’investissement. Les tâches et fonctions de TIROM les plus importantes,
sont listées ci-dessous:
TIROM (TOURISM INVESTORS’ RELATIONS OFFICE
MADAGASCAR) - EXTRAIT DU PLAN DIRECTEUR DU
TOURISME
La condition primordiale et essentielle au succès de Madagascar en tant que plateforme
d’investissement attractive dans l’Océan Indien, est la création de TIROM (Tourisme Investisseurs´
Relations Office Madagascar). Ce bureau sera responsable de la coordination des investissements
touristiques à Madagascar et représentera le pays à l’étranger.
Achat de terrain
Afin d’offrir une assistance professionnelle complète, TIROM aidera les investisseurs en:
• identifiant les sites répondant aux exigences des investisseurs
• informant les investisseurs des opportunités et des mesures incitatives concernant les propriétés
dans les RFT’s et hors des RFTs
• obtenant la situation juridique du terrain choisi auprès des services des affaires domaniales et
foncières
• assistant l’investisseur dans les négociations avec la population locale et ses représentants
Le concept guichet unique est la solution qui permettra de rassurer les étrangers voulant investir à
Madagascar dans des conditions plutôt floues. TIROM sera indépendant du gouvernement mais doit
être formellement reconnu par le gouvernement. Il sera financé en partie par des subventions
gouvernementales et en partie par les contributions d’investisseurs (membres). Le bureau guichet
unique offrira un large éventail de compétences pour toutes les étapes du processus et une base de
donnée à jour (lois, régulations, mesures incitatives, statistiques financières/géographiques/touristiques,
programmes d’infrastructure, possibilités de partenariat). Le bureau guichet unique créera un réseau au
niveau de tout le pays qui permettra d’élargir les possibilités de contact.
Création d’entreprise
CAPE (Comité d’Appui pour la Promotion des Entreprises) a été créé récemment. Son but est de minimiser le
temps requis pour la création et l’enregistrement de nouvelles entreprises. Le processus ne devrait pas prendre
plus de 3 jours ouvrables. TIROM déposera auprès de CAPE la demande d’enregistrement d’entreprises de
tourisme et suivra le procédé.
Une fois le Plan Directeur mis en place, les opérations de TIROM devront être régulièrement adaptées
et mises à jour pour appuyer le développement du marché touristique international et considérer les
développements touristiques des destinations concurrentielles. Dans ce contexte, TIROM devra
constamment suivre de près le marché du tourisme et aviser le Ministère du Tourisme des modifications
requises ou des nouvelles orientations à suivre dans sa politique touristique. Pour cela, TIROM sera en
contact permanent avec tous les opérateurs touristiques importants afin de détecter les tendances futures
et présentes du marché.
Permis de construire
Un permis de construire est obligatoire avant de commencer les travaux de construction. Le bureau aidera à
l’obtention du permis et réduira les délais.
TIROM:
• aidera à la préparation du dossier de demande
• obtiendra les papiers nécessaires auprès de la municipalité de la capitale provinciale la plus proche
• ou directement à Antananarivo.
• soumettra la demande de permis de construire
• assurera une délivrance rapide du permis
• L’organisation institutionnelle
TIROM fera partie de l’ONTM mais agira indépendamment dans l’exécution de ses tâches. Il
travaillera étroitement avec le département de Développement de Politique et Produit afin de prendre en
compte les objectifs respectifs et de collaborer dans certaines activités spécifiques. Des liens étroits
seront aussi établis avec le Département de Marketing et Promotion afin de maximiser la synergie
(brochures et autre matériel de promotion, connaissances et gestion de l’information, activités
promotionnelles).
Autorisation d’ouverture
L’autorisation pour l’ouverture d’un établissement touristique est délivrée par le Ministère du Tourisme.
TIROM:
• aidera à la préparation du dossier de demande
• formulera la demande et contactera le Ministère du Tourisme en représentant l’investisseur.
• soumettra la demande d’autorisation d’ouverture
• Les fonctions et les tâches
La philosophie de travail de TIROM est basée sur le concept guichet unique, à savoir, les investisseurs
étrangers intéressés auront, au départ, un seul point de contact. Ce partenaire sera la source de toute
information pertinente. Il initiera aussi toutes les procédures requises telles que l’achat de terrain,
permis de construire, aménagement du site, etc., assurera la collaboration avec les institutions
respectives et établira d’autres contacts.
Pour l’instant, le nouvel organisme GUIDE (Guichet Unique des Investissements et de Développement
de l’Entreprise) du Ministère de l’Industrialisation du Commerce et du Développement du Secteur
Privé, assiste l’investisseur dans certains domaines tels que les questions de propriété foncière. visas,
permis de travail et autres autorisations générales requises pour opérer une compagnie dans le secteur
du tourisme. La création de GUIDE est déjà un grand pas dans la bonne direction cependant il lui est
impossible d’envisager toutes les difficultés qui pourraient survenir du début à la fin de la procédure
Visa pour les travailleurs internationaux
Les investisseurs devront avoir la possibilité d’employer le personnel international nécessaire à
l’établissement de leur entreprise à Madagascar.
TIROM aidera au:
• processus d’immigration pour investisseurs et employés étrangers en collaborant étroitement avec
GUIDE
182
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
•
•
appui au recrutement de personnel local
administration des ressources humaines
Aide au financement
Certaines institutions offrent une aide au financement pour les investisseurs. Pour connaître toutes les
possibilités et les utiliser, de nombreuses heures de recherches seront nécessaires. TIROM :
• informera les investisseurs des outils financiers existants et des opportunités de financement
• conseillera les investisseurs en les aidant à trouver la solution juste
Liste des partenaires potentiels
Les informations financières et commerciales sur les partenaires potentiels (joint venture) sont difficiles
à obtenir. Les informations listées au Tribunal de Commerce ne sont pas à jour. TIROM:
• établira des listes de firmes locales intéressées et capables
• conseillera les investisseurs sur les partenaires possibles et fournira les adresses de contacts
voulus
• établira les contacts entre les investisseurs intéressés, les développeurs et les institutions
financières
Informations législatives à jour (travail, propriété, immigration, taxes….)
Depuis l’indépendance politique, de nombreuses lois ont été modifiées ou annulées et de nouvelle lois
ont été passées. Etrangement, des informations législatives à jour sont difficiles à obtenir. TIROM:
• restera en contact avec les autorités législatives pour garantir des informations tout à fait
récentes
• offrira un résumé des lois actuelles, mis à jour en continu (par ex. sur un site Web)
Programme d’accès routier
De nombreux sites magnifiques et appropriés au développement touristique, ne sont pas accessibles à ce
jour. Un programme de développement routier rapide vient d’être lancé par le gouvernement. TIROM:
• donnera des informations sur les accès routiers projetés aux investisseurs voulant développer
des hôtels sur des sites encore inexploités
• mettra à jour les informations sur le progrès du programme routier afin d’aider les
investisseurs dans leur planification
Programme de développement de l’infrastructure
Le gouvernement a l’intention d’augmenter son réseau de distribution de services publics tels qu’eau et
électricité et d’atteindre les régions isolées. TIROM informera les investisseurs voulant développer des
hôtels dans ces régions, des aménagements projetés (pour facilités publiques).
183
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
M.
d’euros, des mesures incitatives adaptées au projet, comprenant par exemple l’aménagement en infrastructure
(routes goudronnées, eau et autres), seront offertes.
L’INCITATION A L’INVESTISSEMENT - EXTRAIT DU PLAN
DIRECTEUR DU TOURISME
Incitations graduelles (Zone A-C)
En général, les investisseurs veulent choisir eux-mêmes le site qui correspond le mieux au type de tourisme
qu’ils pensent développer. Ce site pourrait se trouver dans l’une des RFTs (voir le paragraphe suivant) mais le
choix ne devrait pas être limité à ces zones.
Pour encourager un développement équilibré, les différentes régions de Madagascar seront classifiées en trois
grandes zones d’investissement avec des mesures incitatives croissantes de la zone A à la zone C (voir la carte
ci-dessous).
Pour assurer la promotion de l’investissement dans le tourisme, des mesures incitatives seront offertes.
Par exemple:
Exonération fiscale
• exonération des droits de douane sur les importations pour les investisseurs internationaux.
Mettre en place l’exonération des droits de douane sur les importations pour tous les
investissements dans le tourisme (nationaux ou internationaux) payés en devises étrangères
sans transfert de Madagascar. Cette exonération devra être strictement contrôlée pour éviter
les fraudes.
• impôt sur le revenu exonération jusqu’à 10 ans
• taxe professionnelle exonération jusqu’à 8 ans
• impôt foncier sur la propriété bâtie exonération jusqu’à 8 ans
• impôt foncier exonération jusqu’à 5 ans
• impôt sur le capital exonération jusqu’à 5 ans
• droits et frais exonération jusqu’à 3 ans
Zone A: grand potentiel touristique, zone déjà développée, bon accès et infrastructure, excellent site
touristique
Zone B: zone intermédiaire
Zone C: régions isolées, infrastructure négligeable, conditions climatiques difficiles, grande pauvreté
Un exemple de mesure incitative graduelle sur l’impôt sur le revenu serait:
Zone A: exonération totale pendant 4 ans
Zone B:exonération totale pendant 6 ans plus 50 % de réduction pour les 5 années suivantes
Zone C:exonération totale pendant 10 ans
La distribution géographique de ces zones d’investissement pourrait être la suivante (voir carte).
Réductions
• réduction des droits payables à l’achat de terrain (transfert du titre)
• réduction des impôts pour le taux d’imposition le plus élevé (IGR taux d’imposition
maximum de 25%)
• réduction de la TVA sur toutes les prestations touristiques (15% pour chambres et service,
5% pour restauration et boissons)
Pour encourager les investissements touristiques dans tout le
pays, les projets dans les zones moins favorables - par ex. du
point de vue du climat ou de l’infrastructure – devraient
bénéficier de mesures incitatives plus intéressantes que les projets
dans des zones où l’infrastructure existe déjà. Par exemple, un
investisseur qui est prêt à construire un hôtel à Maroantsetra, zone
isolée prône aux cyclones, bénéficiera de mesures incitatives plus
intéressantes que pour la construction d’un projet hôtelier à Nosy
Be, où toute l’infrastructure de base est déjà en place.
Autres mesures incitatives
• visa et permis de travail gratuit pour les employés internationaux de tous niveaux,
nécessaires au tourisme
• salaires des employés internationaux à court terme, payés en devises étrangères
• contributions non obligatoires à CNAPS (Caisse Nationale d’Assurance et de Prévoyance
Sociale) et OSIE (Organisation Sanitaire Inter Entreprise), pour les travailleurs
internationaux
La transformation de propriétés qui appartenaient à l’armée et
maintenant inutilisées, représente une autre possibilité de création
de zones attractives pour l’investissement dans le tourisme.
Les délais et périodes fixes définies dans la nouvelle loi sur la
propriété foncière veillent à ce que les propriétés soient
développées pour le tourisme plutôt qu’achetées à des fins
spéculatives. Le bail à long terme d’un terrain domanial devra
toujours être étroitement contrôlé et un projet de développement
soumis au Ministère de l’Agriculture. Si le développement (mis à
part les noix de coco ou autres plantations exotiques) ne se fait
pas pendant la période fixée (6 ans), la propriété devrait être
repossédée par le gouvernement sans aucune compensation.
Incitation à l’investissement dans les projets touristiques durables
Des incitations spéciales seront offertes pour les projets qui incluent des programmes sociaux et/ou
écologiques, basés sur les principes d’un tourisme durable.
Ces projets recevront une promotion spéciale et de l’aide au financement vu que le tourisme durable est
essentiel au succès à long terme du développement touristique de Madagascar.
Offre globale
Une offre globale de mesures incitatives sera présentée aux projets d’investissement à grande échelle
qui respectent la stratégie de développement de Madagascar. Pour des projets d’au moins 10 millions
Les zones d’investissement et les mesures incitatives
correspondantes devrait être définies par décret gouvernemental.
184
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
N.
Avantages et désavantages locaux
WILDERNESS SAFARIS ET ROCKTAIL BAY: UNE JOINT
VENTURE ENTRE SECTEUR PRIVE, COMMUNAUTE
LOCALE ET ORGANISATION DE CONSERVATION
Dividendes des capitaux propres : Les revenus distribués par le Lodge Owning Company au trust communautaire
entre 1996 et 1991 montent à 120.000 Rands. Les dividendes ont été utilisés pour financer le développement des deux
écoles de village, pour acheter des matériaux pour améliorer les routes et pour financer un certain nombre de bourses
d’étude. Théoriquement, si les dividendes avaient été distribués également entre tous les membres de KwaMqobela,
chaque personne aurait reçu entre 13 et 20 rands par an (Idem).
Rocktail Bay se trouve au bord de l’Océan Indien, sur la côte nord de la région Kwa Zulu Natal de
l’Afrique du Sud, dans la Réserve Forestière Côtière de Maputaland et le Greater St. Lucia Westland
Park, zone déclarée Patrimoine de l’Humanité. Rocktail Bay est un petit lodge de luxe, offrant des
possibilités de pêche, plongée, snorkelling, tours pour l’observation des tortues et activités de plage. La
majorité de la clientèle est constituée de touristes étrangers. L’opérateur privé, Wilderness Safari (WS), a
géré le lodge depuis son ouverture en 1992.
Emplois : Le lodge forme et emploie seulement des gens de la région immédiate, à l’exception des emplois de
direction. Cette règle a créé 29 emplois pour les habitants des villages voisins de Mqobela et Ngwanase ; le directeur
adjoint est aussi du pays (Poultney, 2001 ; Poultney et Spenceley, 2001). Le lodge a promu les rôles des femmes ;
62% du personnel sont des femmes. Les 29 employés (1.9% de la communauté) ont un salaire annuel moyen de
15.800 Rands par an. Chacun de ces employés a dans sa charge, en moyenne, 5.4 membres de leurs famille, ce qui
signifie que, cumulativement, 10% de la communauté est en fait soutenue par les salaires de Rocktail Bay.
La communauté locale KwaMqobela est l’un des partenaires à Rocktail Bay. La structure de propriété
est tripartite, aussi bien concernant le lodge lui-même, que son opération. Dans les deux cas, la
communauté locale a des actions, comme le montre le graphique ci-dessous. Les dividendes des actions
sont versés dans un trust communautaire, dont les membres sont élus par la communauté. Des membres
de la population locale sont employés dans le lodge, tandis que d’autres opèrent des services qui
subviennet aux besoins de Rocktail Bay (Poultney et Spenceley, 2001).
Le processus de recrutement du nouveau personnel est équitable. Au départ, le directeur du lodge consulte le chef de
village (Induna) de Mqobela ou Ngwanase concernant les candidats possibles. L’Induna met les noms des personnes
intéressées dans un chapeau et tire leur nom au hasard. Le directeur du lodge a des entretiens avec les gens élus et
choisit la personne qui convient le mieux.
Il est important de souligner la signification financière et quotidienne des emplois à Rocktail Bay en comparaison
avec la distribution des capitaux, vu que plus de quinze fois plus d’argent a été distribué par le lodge à la communauté
à travers les salaires qu’à travers les dividendes entre 1996 et 2000 (respectivement 162.000 Livres sterling, et 10.500
Lires sterling). (Spenceley, 2001). En outre, des entretiens avec le personnel montrent qu’au moins 34% de leurs
salaires sont dépensés directement dans la communauté. Cet argent a été utilisé pour le soutien des membres plus
éloignés de la famille, pour construire des maisons, pour payer des frais d’école et même pour employer d’autres
membres de la communauté (Poultney et Spenceley, 2001).
L’ORGANISATION DE ROCKTAIL BAY LODGE
Gouvernment Provincial
Bail Emphytéoctique: 99 ans
Isivuno (Organisation à but non-lucratif)
Bail: 20 Ans
Proprieté du lodge
Actionnaires
Ithala Bank (42%)
Isivuno (43.5%)
Local Community (14.5%)
Exploitation du lodge
Actionnaires
Wilderness Safaris (50%)
Isivuno (37.5%)
Local Community (12.5%)
Développement des entreprises : Le lodge a incité le développement d’une entreprise locale de taxis (pour le transport
du personnel) et aussi d’un forum communautaire pour le maintien de l’ordre, qui a amélioré la sécurité de la région
aussi bien pour les visiteurs que pour les habitants. Les spectacles culturels du Groupe Culturel Sangoma (Sangoma
est un guérisseur traditionnel) ont permis à l’Ecole de Formation Sangoma de subventionner les étudiants prometteurs
et aussi d’accélérer le processus de formation en finançant l’achat de matériaux de cérémonie vitaux (idem).
Bail: 20 Ans
Développement institutionnel : Le Mqobela Community Development Trust est une institution qui a été créée au
début de la concession touristique de WS. Le rôle des femmes dans le trust a été promu et une moitié des membres du
Comité sont des femmes. Quand une idée de projet qui nécessite le financement du Trust est présentée, le Comité
demande l’opinion du Comité de Développement. Ce dernier a été créé pour aider au développement de la région et à
l’introduction de l’infrastructure dans la zone. Les Comités de Développement ne sont pas des organismes de droit
public, mais des associations bénévoles (ibid).
NB: Isivuno est une organisation à but non lucratif qui fait
partie du Kwazulu Conservation Trust (maintenant une
componente du KZN Wildlife).
).
Source: Poultney and Spenceley, 2001
Il y a eu des soucis concernant le possible manque de compréhension des finances parmi les membres du Trust, qui
les empêcherait de bien gérer les fonds. On a même suggéré que les membres du Comité du Trust initial ont détourné
des fonds et qu’ils ont acheté des articles sans l’approbation préalable du Comité de Développement ou des habitants
des villages. Cette situation a déterminé un group de KwaMqobela de rallier du support dans la communauté pour
évincer le Trust tout entier et élire un nouveau Comité. Ce nouveau Comité a manifesté de l’intérêt à suivre des cours
de formation en comptabilité pour faciliter leur travail (ibid).
L’autorité provinciale de conservation, KZN Wildlife, est le propriétaire du terrain, rentier du lodge et
aussi partenaire d’affaires dans cette opération, à travers Isivuno.
Source : Etude de cas adaptée de Spenceley, 2003.
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u) Election d’un Comité de Tourisme Communautaire
v) Lancer une campagne marketing en coopération avec les entreprises touristiques et/ou avec le Ministère du
Tourisme
w) Organiser 2-3 tours pilote avec des amis et parents des acteurs concernés, qui incluent aussi une évaluation de
ces tours et, si nécessaire, des changements dans le programme
x) Arrivée des premiers groupes de touristes
y) Exécuter des contrôles réguliers et effectuer des évaluations régulières de l’entreprise
z) Si l’entreprise de tourisme communautaire est mise en pratique avec succès, commencer à supprimer
progressivement les consultants extérieurs, tels qu’ONGs et organisations donatrices
O. D’A A Z: POINTS POUR LA MISE EN PLACE DU TOURISME
COMMUNAUTAIRE
a) Organiser une réunion communautaire pour présenter l’idée du tourisme communautaire dans la région
b) Identifier la participation actuelle de la communauté dans le tourisme et la comparer avec les autres
secteurs économiques existants
c) Présenter les changements potentiels positives et négatifs dans la communauté dues au tourisme
d) Si la communauté est toujours intéressée, avancer au point suivant
e) Initier une structure communautaire pour participer dans cette entreprise
f) Identifier des personnes dans cette structure pour “conduire” le processus (ces personnes peuvent être
des acteurs ou groupes officiels ou non officiels : jeunes, associations des femmes, associations des
guides, etc.)
g) Identifier les types de soutien et de formation nécessaire pour cette entreprise touristique
h) Identifier les agences et personnes qui apporterait un soutien efficace à l’entreprise
i) Evaluer les attractions locales et incorporer les aspects que la communauté considère importants
(traditions, valeurs, esprit des lieux, ressources touristiques, fady, etc.)
j) Evaluer les attractions et capacités en exécutant une analyse SWOT focalisée (forces, faiblesses,
opportunités, menaces)
k) Décider quel est le type de tourisme le mieux adapté à la région
l) Exécuter une analyse de marché (demande touristique actuelle et potentielle, activités désirées par les
touristes)
m) Exécuter une analyse des concurrents (identifier les destinations concurrentes, analyser leurs forces et
leurs faiblesses, leurs parts de marché, identifier les avantages compétitifs de votre destination)
n) Décision de base: Est-ce que le tourisme communautaire est faisable et désirable dans votre région?
Est-ce qu’on doit le poursuivre ? Si oui, allez au point suivant.
Source: Adapté de Häusler et Strasdus (2003)
o) Préparer un plan de travail préliminaire pour le développement touristique (incluant une carte et un
calendrier saisonnier )
p) Vérifier que le plan préliminaire respecte les exigences légales, environnementales et d’autre nature
q) Obtenir le soutien communautaire pour le plan préliminaire, et tout particulièrement des personnes
intéressées et affectées par ce plan
r) Préparer un business plan détaillé pour le développement touristique
s) Etablir des accords avec des entités extérieures (gouvernement, organismes publics et réglementaires,
partenaires possibles pour joint-ventures)
t) Conduire une variété de sessions de formation avec les membres intéressés de la communauté :
• Service: hébergement, toilettes, approvisionnement, transport
• Comment s’occuper des visiteurs, hospitalité
• Développement des produits, incluant des programmes culturels et de préservation
• La distribution des revenues et le système de travail en rotation
• Artisanat
• Soins d’urgence
• Gestion, question légales et control financier
• Marketing et communication (en coopération avec les organismes et compagnies de tourisme)
• Formation de base en langues étrangères (français et anglais)
• Sessions de formation spéciales pour les guides locaux
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P.
RECENSEMENT DE LA POPULATION DE NOSY SAKATIA
Robert
Décembre 2004
Village
Ampasmena
Antanambe
Andranomatavy
Antshoa
Antiafia Mirondy
Antanambao
Sarodrano
Antanimara
Antaolatrozara
Ampasindava
Madiro
Ankapiamena
Andamoty
Andilaus
No. maisons
Personnes
39
62
5
1
7
3
4
3
1
14
3
2
12
1
98
122
10
8
17
3
9
6
3
21
5
5
24
5
Moins de 15 ans
Hommes
Femmes
Total
157
Familles
24
38
3
1
3
2
3
1
1
6
2
2
14
1
156
(46%)
173
166
339
92
187
Plan d’aménagement touristique de Nosy Be / PIC VPM
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Q.
MAROC : LE DISPOSITIF D’INCITATIONS FISCALES POUR
LES INVESTISSEMENTS TOURISTIQUES
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
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R. CODE D’INVESTISSMENT D’EGYPTE
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Groupement EDSA – Détente Consultants – GLW Conseil – Anna Spenceley
Equipe de consultants :
EDSA
1512 East Broward Boulevard, Suite 110, Fort Lauderdale, FL 33301, Etats Unis
[email protected]
Email : Hitesh Mehta
Mihaela Zaharescu
[email protected]
20, rue du Quatre Septembre, 75002 Paris, France
Email : Joseph Tomatis
[email protected]
Carine Guidali
[email protected]
21, rue Fredy Rajaofera, BP 5063, Antananarivo, Madagascar
[email protected]
Email: Lévy Rakotoriason
Dr. Anna Spenceley
Drew Cottage, 24 Miller Grove, Berea, Durban, 4001 Afrique du Sud
[email protected]
Email:
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