Dossier pédagogique A destination de tous les

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Dossier pédagogique A destination de tous les
Dossier pédagogique
A destination de tous les groupes
Préparer sa VISITE
Venez découvrir l’exposition temporaire :
En avant la musique ! Musiques populaires de Savoie
visite libre
Entrée gratuite
visite accompagnée
La visite accompagnée est une visite à chanter et à danser.
2.50€ / gratuité pour les accompagnants et les chauffeurs et prise en charge dans le cadre de plusieurs dispositifs
départementaux (clé collèges, itinéraires historiques) ou régionaux (carte M’RA)
Pour toute visite, l’équipe de médiation conseille aux accompagnateurs de venir gratuitement
visiter l’exposition avant de s’y rendre avec son groupe.
Durée d’une visite : 1 heure maxi.
… et n’oubliez pas !
Réservation obligatoire pour toute visite en groupe, libre ou accompagnée au moins 15 jours à
l’avance.
L’exposition En avant la musique ! Musiques populaires de Savoie est en grande partie
issue de Monte le Son ! Les Alpes en musique1, exposition proposée en 2012 par le Conseil
général de la Haute-Savoie au Domaine de La Châtaignière – Rovorée à Yvoire sous le
commissariat de Guillaume Veillet, chercheur et collecteur. Elle invite à découvrir les
musiques de Savoie.
Elle s’appuie sur la collection de J.M. Jacquier acquise par le Conseil Général de la HauteSavoie.
JEAN-MARC JACQUIER, PORTRAIT D’UN COLLECTIONNEUR COLLECTEUR
De très nombreux objets et documents présentés dans cette exposition sont issus de la collection
rassemblée par Jean-Marc Jacquier.
Né en 1949 à Annemasse (Haute-Savoie), accordéoniste dès l’âge de 9 ans, passionné de jazz, il a
également fait partie de la fanfare de Ville-la-Grand. En 1974, il fonde La Kinkerne, ensemble dédié
aux traditions musicales de l’arc alpin, qui fête cette année ses 40 ans. Il n’a cessé de sillonner les
Alpes pour recueillir objets, documentation et témoignages sur les musiques traditionnelles. Puis il a
ressenti le besoin de mettre le résultat de ses recherches à la disposition du public. En 2009, le Conseil
général de la Haute-Savoie a pu acquérir sa collection dans le cadre du projet européen « Traditions
actuelles ».
Une collection unique :
400 instruments, plusieurs centaines de cartes postales et photos anciennes, 500 disques 33-tours et
CD… sans oublier les enregistrements réalisés sur le terrain par Jean-Marc Jacquier lui-même,
véritable mémoire des chanteurs et musiciens de tradition. Ces archives sonores, patrimoine oral des
Pays de Savoie, ont été numérisées et sont consultables dans une base de données numérique. La
collection étonne joyeusement par sa diversité : de précieux instruments anciens côtoient des petits
objets décoratifs à thématique musicale. Petit aperçu ci-contre…
Chansons, musiques, danses, le patrimoine musical évoqué ici se réfère essentiellement aux
pratiques des 19e et 20e siècles. Qu’en savons-nous ? Comment ? Qu’en reste-il
aujourd’hui ? A quoi cela nous fait penser ?
Façonnées par l’oralité, les musiques populaires se distinguent des musiques savantes,
écrites, transmises par des partitions. Elles se caractérisent par une infinité de variantes des
mélodies ou des paroles : chaque interprète apporte sa pierre à l’édifice.
Collectes, écritures, enregistrements, mais aussi nouvelles pratiques et réinterprétations
permettent un voyage musical dans une culture toujours en mouvement.
Une visite à écouter, à chanter et à danser !
Vous avez dit musiques populaires savoyardes ?
Les pratiques musicales sont un patrimoine immatériel2, en mouvement et multiforme :
musique savante et religieuse, musique militaire ou encore musique de tradition populaire.
Ce n’est pas le lieu de création, mais bien plus souvent la fréquence et l’usage de ces
musiques par les habitants qui leur donnent leur dimension savoyarde.
En Savoie, le répertoire se nourrit de deux grandes influences : celle des cultures alpines de
la Suisse, du Piémont et de la vallée d’Aoste, et celle de la France.
1
2
Catalogue en vente à l’accueil du Musée
http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00002
Parler de musiques populaires renvoie d’abord au milieu social, aux lieux de pratique et au
quotidien. La musique de tradition populaire revêt un caractère non professionnel et se
réfère à une transmission directe.
Pourtant, musique traditionnelle et musique savante se sont toujours influencées,
notamment par la musique religieuse et les emprunts des compositeurs classiques aux airs
populaires.
Et si l’écrit n’est pas indispensable, de nombreux amateurs possédaient et complétaient leur
propre recueil manuscrit de chansons. Ces derniers laissent apparaître de nombreuses
variantes dans les paroles selon la mémoire, l’imagination ou encore le désir de simplifier,
d’orner, ou de s’approprier une chanson…
La musique traditionnelle : affaire de tous et de quelques uns…
Les interprètes des musiques populaires tiennent leur répertoire d’une tradition orale : les airs et les
chansons se transmettant principalement de bouche à oreille, chacun se constitue son répertoire à
l’écoute de la famille ou des voisins. Peu connaissent le solfège, mais l’écrit n’est pas totalement
absent : les feuilles volantes achetées aux colporteurs, par exemple, apportent des chansons nouvelles
et permettent leur large diffusion.
Si la pratique de la musique traditionnelle est largement partagée par tout un chacun, notamment
par le chant, il existe des musiciens payés pour jouer dans les noces et diverses fêtes locales. C’est un
complément appréciable dans une vie de cultivateur ou d’artisan. Certains ont appris la musique de
manière totalement autodidacte sur des instruments réalisés par eux-mêmes, tandis que d’autres ont
pu bénéficier des conseils et du soutien d’un « maître » plus âgé, dont ils ont parfois hérité de
l’instrument…
Écrire pour se souvenir, au risque de figer
Comment sont-elles connues ? Comment nous sont elles parvenues ?
Dans certains villages, certaines familles, la tradition de chanter, danser ou de jouer de la
musique est restée très vivace et perdure encore : Esserts-Blay, Bessans, le Val d’Arly, la
vallée d’Abondance, le Pays de Samoëns… Du coup, collectage et pratique vont de paire et
s’entretiennent réciproquement. Mais le collectage est une démarche ancienne ; dès le 18e
siècle en Europe, mais surtout au 19e siècle, des érudits commencent à recueillir les
chansons traditionnelles. Ils s’intéressent aux cultures populaires car elles sont alors perçues
comme une forme d ‘authenticité et d’« exotisme » proche (cf peuples premiers, état de
nature…). Ils sont encouragés dans leurs recherches par les pouvoirs politiques qui veulent
prouver la richesse de l’âme populaire et l’existence d’identités nationales.
En Savoie, les premiers sont des linguistes tels que Jean-Louis Alphonse Despine (Annecy,
1818-1872) et Aimé Constantin (Thônes, 1831-1900). Plus tard, on rencontre des amateurs
éclairés tel Jean Ritz (Annecy, 1846-1925) et Claudius Servettaz (Étercy, 1871-1926).
La musique, à tous les moments de la vie
Dans l’intimité, la mère chante pour bercer son enfant, le violoneux joue au coin du feu,
l’artisan ou le paysan fredonnent pour accompagner leur travail… Mais la musique rythme
aussi les relations de voisinage, lorsque l’on se retrouve au café, dans les veillées ou les
fêtes.
Elle accompagne tous les événements marquants de la vie sociale à la fin du 19e siècle : ses
rites, comme le carnaval ou les fêtes de conscrits. La conscription, a été établie par le régime
révolutionnaire en 1798. Et même si le tirage au sort des conscrits est aboli en 1905,
plusieurs chansons l’évoquent. Le cortège de noces (cf dessin la sortie de la mariée à
Manigod) est souvent mené par un violoneux, qui fera également danser à l’issue du repas.
Et qu’un musicien soit présent ou non, à coup sûr les convives chanteront ! Si un veuf ou une
veuve se remarie, il ou elle sera bousculé(e) par un charivari (cf dessin sur le podium),
accompagné(e) de crécelles, de bruits de ferraille, de casseroles, jusqu’à ce que le couple
acquitte la dîme imposée, argent, bouteilles de vin ou d’eau-de-vie.
L’amour toujours l’amour…
Le plus souvent, les chansons traditionnelles interprétées en Savoie n’en sont pas originaires. Elles se
sont transmises oralement et sont connues dans toute l’aire francophone. On chante donc surtout en
français, plus rarement en patois. Ce dernier est plutôt préféré pour les thèmes satiriques, militants
ou humoristiques. Une alternance entre patois et français se retrouve également dans les chansons
de bergères (exemple à l’écoute : bonjour Sylvie) ou les noëls pour distinguer les personnages.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la beauté des paysages, les sujets agropastoraux sont
peu évoqués.
Les chansons d’amour, ou plutôt sur l’état amoureux, constituent l’une des séries les plus
importantes et les plus variées du répertoire. Elles regorgent d’images poétiques : jardin, présence
d’oiseaux messagers, évocation de romances et déceptions amoureuses. (Exemple à l’écoute :
Préparez le souper)
Les chants de moisson sont interprétés collectivement sur les lieux des travaux agricoles ou sur le
chemin du retour. Ils ne parlent pas de moisson, mais décrivent des récits d’aventure ou encore des
histoires d’amour ; ils sont chantés par plusieurs groupes se répondant, parfois à distance. Les
chansons de moisson semblent se limiter au Genevois, à l’Albanais ou à l’Avant-Pays, là où les
cultures de blé dominent. (Exemple à l’écoute : Bella Louison)
Le chant en groupe est une autre caractéristique de la Savoie, l’une des rares régions de France (avec
la Corse et les Pyrénées) à connaître une tradition polyphonique. Au café, à la veillée, chanteurs et
chanteuses agrémentent les derniers vers par des voix, en-dessus et en-dessous de la mélodie de
base. « Faire la contre voix » demeure un art familier en montagne et dans tout l’arc alpin. (Exemple
à l’écoute : Adieu belle fleur de la jeunesse)
Les comptines, berceuses et formulettes sont plus universelles. Jusqu’au milieu de 19e siècle, il n’y a
pas de chansons enfantines au sens où nous l’entendons aujourd’hui. Les seules formes sont les
chansons du premier âge (berceuses, jeux de doigts…), les comptines pour désigner qui commence un
jeu ou encore les rondes. C’est la parution en 1846 de Chansons et rondes enfantines par Théophile
Dumersan et Noël Ségur qui contribue à faire naître le concept. Des standards du répertoire
francophone, tels que Le pont d’Avignon, Il pleut il pleut bergère ou Promenons-nous dans les bois se
répandront alors, via le milieu scolaire et les mouvements de jeunesse. (Exemple à l’écoute : suite de
rondes enfantines)
DANSER : La danse au corps
Comme partout, les danses (cf film) sont autant des moyens d’expression que de socialisation lors des
veillées, noces, fêtes familiales et vogues. C’est l’occasion de se divertir, de finir une journée de travail
par un moment de détente et de partage collectif… et aussi de « fréquenter ». Dans la société rurale
traditionnelle, c’est une pratique spontanée, qui « casse la fatigue ».
Au début du 20e siècle, lors de la vogue aux Contamines, l’ethnologue Arnold Van Gennep note : On
installait un plancher devant la mairie […] et on dansait. Ces danses avaient lieu en costume et les
meilleurs danseurs, encore avant la guerre, étaient les vieux… Les danses qu’ils aimaient
particulièrement étaient Le Petit Jean, qui se dansait à quatre, la Montfarine avec deux couples,
L’Allemande, La Boulangère, La Mort de quinze ans, Le Cavalier seul, Les Carmes et enfin de
nombreux quadrilles… Ces danses avaient lieu au son du violon, de l’accordéon, ou de l’harmonica.
Le musicien, surtout le violoneux (c’est pour cela qu’il tient son violon face à lui, et non
coincé entre menton et épaule) est l’animateur des danses et veille de près à leur exécution.
Les danses pratiquées en milieu rural dans la période 1850-1950 sont toutes issues de
brassages des pratiques aristocratiques ou bourgeoises, des formes populaires rurales et
aussi des danses de salon.
À partir de la fin du 18e siècle, et surtout au 19e siècle apparaît la contredanse, une danse à
figures. Le quadrille, suite de contredanses, en découle. Contredanses et danses plus
anciennes se sont influencées mutuellement et ont donné des formes locales comme le
rigodon dans les Alpes du sud ou la montfarine en Savoie et en Italie du Nord. Les quadrilles
restent très présents dans le Val d’Arly.
Enfin, les danses de couple (valse, scottish, mazurka, polka...), plus récentes et répandues
dans toute l’Europe, ont été pratiquées dans les bals ruraux dès la fin du 19e siècle. Ces
danses étrangères, parfois rurales, sont passées par les milieux bourgeois et urbains avant
de rejoindre les villages.
La connaissance de ces chants, ces danses, hier comme aujourd’hui repose aussi sur des scientifiques,
aujourd’hui ethnomusicologue. Avant eux, des folkloristes du début du 20e siècle, comme Julien
Tiersot (Bourg-en-Bresse, 1857 – Paris, 1936) ou Arnold Van Gennep (Ludwigsbourg, 1873 – Bourg-laReine, 1957) traduisant par écrit des pratiques orales variables d’un musicien à un autre, font œuvre
de conservation. Ce faisant, ils participent aussi à figer une musique, la partition ne pouvant restituer
ce qui varie d’un interprète à l’autre.
Dans les années 1970 apparaît une nouvelle génération de collecteurs, face à l’accélération des
mutations culturelles du monde rural ; Jean-Marc Jacquier est l’un d’eux. Le magnétophone permet
d’enregistrer et de garder des traces plus fidèles des chanteurs et musiciens traditionnels. Aujourd’hui
la vidéo en améliore encore la conservation, ce sont les outils de Guillaume Veillet !
La musique qui rassemble
Un rôle social indéniable
Musique et religion : pratique populaire du chant et de la musique
La danse et les soirées au cabaret, rythmées par les chansons, ne sont en général pas du
goût des autorités religieuses. Mais les offices et les processions (cf harmonium et film sur
les chorales et processions) permettent la pratique musicale dans le respect de la religion. À
l’église, la technique du plain-chant, musique sacrée d’abord a capella, sera progressivement
accompagnée par divers instruments en référence aux anges musiciens et aux psaumes.
La semaine sainte : crécelles des ténèbres et quête des œufs
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la liturgie catholique associe la mort du Christ à un silence dans l’église ; puis le curé donne le signal
du bruit qui doit imiter le tonnerre et le tremblement de terre qui accompagnent la mort de JC selon
les Evangiles. Le bruit est fait par les enfants avec des crécelles dans l’église et dehors dans les rues.
Ces coutumes, soi-disant interdites par les autorités dès le milieu du Moyen Age ont perduré en Savoie
jusqu'au années 1960. Trois types de petites crécelles a main se rencontrent : ordinaire à manche et
dents ; cliquette formée d’une planche sur laquelle frappe un petit marteau (jusqu'à 3 maillets) ; caisse
rectangulaire de 30 a 40 cm par laquelle passe un axe (plus rare). Leurs noms patois : rela, raillette,
topel, cressenette, crenate, quernelle, equerte, tourniquet, tenebra...
Quête des œufs de Pâques le vendredi Saint et récitatifs de la passion : La complainte de la Passion
accompagne la quête des œufs ; elle est chantée par les garçons de la paroisse essentiellement en
Chablais et Faucigny et aussi dans les Aravis. Cf photos en 2014.
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La tradition des œufs cachés n’est pas connue sauf en ville ou dans les bourgs influencés par des
personnes émigrées. Des œufs pouvaient par contre être teints pour les enfants afin d’en faire une
omelette qui est le met traditionnel de Pâques.
Dans Val d’Arly et Beaufortain la fin du Carême est associé à un rite enfantin : pari d’une douzaine
d’œufs entre 2 enfants à qui dira le premier le vendredi ou le samedi saint « caque gagna ».
Un genre musical particulier : les noëls
Les noëls – genre intermédiaire entre la chanson et le théâtre populaire, hérité des mystères
médiévaux – ont donné lieu à des compositions locales. Les plus connus en Savoie
proviennent de Bessans. En 1968, le chanoine Victorin Ratel a retrouvé 53 noëls groupés en
8 recueils.
Sur l’ensemble, quelques chants sont en franco-provençal, les autres en français ou en latin.
D’après le chanoine Gros, la plupart des familles possèdent aux 18e et 19e siècles un recueil
de noëls, illustré et annoté. Ces livrets sont utilisés lors des messes du temps de Noël
jusqu’au milieu du 19e siècle, beaucoup plus rarement par la suite.
Ces chants semblent être l’œuvre d’hommes d’Église qui ont étudié à Chambéry, Lyon ou
Turin. La composition des noëls en français est influencée par la Bible de Noël. En revanche,
les noëls en patois « donnent bien davantage le ton du terroir bessanais : tour à tour la
faune, la flore, l’alimentation, les localités sont évoquées, avec même quelques moqueries à
l’égard des habitants des villages voisins » (Ratel, 1972).
Durant le 19e siècle, une autre forme de pratique musicale se développe en Savoie, comme
partout en Europe : les fanfares. Seuls les hommes sont alors concernés.
Ces ensembles de cuivres et percussions parfois enrichis d’instruments à anches (on parle
alors d’harmonie), caractérisés par une discipline rigoureuse et l’apprentissage du solfège,
sont des espaces de socialisation pour la jeunesse. Certains villages comptent à la fin du 19e
siècle deux ensembles concurrents : l’un plutôt religieux, l’autre plus proche des idées
républicaines.
L’armée a aussi permis à de nombreux jeunes de découvrir la musique, d’apprendre des
chants de troupes et de marche (exemple des 2 carnets de soldats : chants et tambour).
Certains, de retour au pays, fonderont des fanfares (cf la Lyre grégorienne à Jarrier
Maurienne).
Les clubs sportifs, les sociétés de chasse, les sapeurs pompiers ont tous leur groupe de
musiciens qui défilent lors des fêtes locales au son des clairons et des grosses caisses. (cf
film)
Et n’oublions pas les sociétés chorales, héritières des orphéons du début du 19e siècle, qui
réunissent les passionnés de chant polyphonique. La bannière de l’orphéon de Chambéry qui
figure sur la grande photo est présentée en salle d’ethnographie.
Musique et migration : Vielleux et ramoneur
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, de nombreux Savoyards, confrontés aux rudes
conditions de vie en montagne, migrent de manière saisonnière ou définitive vers la France
et d’autres pays voisins. En 1840, ils sont près de 100000 à travailler en France, soit 1
habitant de l’ancien duché sur 5 ! En 1860, la première ville savoyarde est bien Paris avec
42000 Savoyards. Pour le peuple de Paris, les ramoneurs et/ou musiciens ambulants sont
savoyards. La réalité est bien plus diverse on compte bien plus de colporteurs, domestiques
et journaliers… que de ramoneurs et joueurs de vielle à roue !
Ces deux métiers donnent lieu à une abondante iconographie. Dans l’imagerie populaire, le
joueur de vielle est un Savoyard vêtu de haillons qui fait danser avec son instrument une
marmotte amenée du pays et patiemment dressée. Souvent, un frère ou une sœur plus
jeune marque le rythme avec un triangle métallique. En Savoie, la vielle est souvent un
instrument féminin. À la fin du 19e siècle, les instruments de musique mécanique, comme
l’orgue de barbarie, ont totalement remplacé la vielle à roue dans les rues des grandes villes
et sont le nouveau signe distinctif des « Savoyards »…
La vielle à roue, encore jouée aujourd’hui en Auvergne, en Bresse et en Berry par exemple, a
disparu et aucun vielleux de tradition n’a pu être enregistré. Elle est aujourd’hui réintroduite
par des groupes comme La Kinkerne (qui signifie vielle à roue en patois).
Il y a ceux qui partent :
« V’là l’ramoneur de cheminée de haut en bas ! ».
Avec le petit vielleux, le ramoneur est l’autre personnage emblématique de l’émigration des
Savoyards. Sous la direction d’un maître, des garçons de 6 à 12 ans partaient en groupe vers les
grandes villes d’Europe. Ils attiraient l’attention de clients potentiels en entonnant dans les rues, ou
sur les toits, des petits refrains comme celui-ci : « V’là l’ramoneur de cheminée de haut en bas ! ».
Parfois, entre deux ramonages, ils jouaient de la vielle, montraient des marionnettes, des marmottes
ou dansaient dans la rue, pour mieux gagner leur pain.
Les ramoneurs furent le sujet de nombreuses chansons à connotation parfois grivoise. Celle-ci, entrée
dans la tradition orale a été recueillie par Jean-Marc Jacquier à Bessans :
« Je suis le petit Savoyard, ramoneur de naissance, mon père me dit en partant : va, ta fortune est
faite je te laisse pour tout trésor ma petite raclette ! »
Et ceux qui arrivent :
Et la Savoie devint terre d’accueil…
La Savoie est aujourd’hui une région touristique à l’économie dynamique. De terre d’émigration, elle
est devenue terre d’accueil. Au cours du 20e siècle, des milliers de travailleurs venus de France ou de
l’étranger s’installent pour renforcer les usines et les entreprises de décolletage ou faire vivre les
stations.
Les premiers arrivés au début du 20e siècle sont essentiellement des Italiens. Certains, ouvriers ou
bûcherons, s’établissent durablement. À Ugine ou à Modane, ils se regroupent pour chanter et jouer
la musique « du pays ». D’autres ne sont que de passage, venus souvent d’Italie du Sud et non des
Alpes. Les musiciens ambulants comme le montre cette grande photo jouent de la zampogna (une
cornemuse) et du piffero (un hautbois populaire).
Entre musique ambulante et musique à danser, ancêtre du juke-box: le piano mécanique
Les 49 pianos mécaniques de la ferme de Champlong ont été achetés par le Conseil Général en 1984.
Le patient travail d’inventaire, d’étude et de restauration a abouti à la présentation de l’exposition «
Musiques mécaniques » au musée en 1988, ainsi qu’à l’ouverture du Muséobar3 à Modane en 2006.
Cette collection illustre la production de deux centres majeurs de facture de pianos mécaniques : Nice
et la Savoie. Les premières fabriques, dans les années 1880, sont fondées par des Italiens. Certaines
d’entre elles prennent une ampleur réellement industrielle à partir des années 1910 : Manufacture
française de pianos automatiques de Buisson Rond de Désiré Jorio, à Chambéry et Modane ;
manufactures Nallino, Veuve Amelotti, Foray-Storace et Jules Piano à Nice. A côté de ces entreprises
qui dominent le marché, quelques fabriques se contentent d’assembler des instruments, voire de les
commercialiser : Zino à Chambéry, Zanelli à Aix-les-Bains, Tadini à Nice. L’essor de ces pianos
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http://www.museobar.com/
mécaniques est vif dans l’entre-deux-guerres où voient le jour de nombreuses innovations
techniques : les pianos produisent de nouveaux sons, des effets de mandolines, au point que certains
sont qualifiés d’« orchestrions ». La concurrence nouvelle de la TSF entraîne peu à peu, à partir des
années 1930, la fermeture de ces manufactures.
Quand la radio arrive… Nouvelles musiques, nouvelles pratiques
Au début du 20e siècle, en France, les goûts musicaux changent. Avec le développement des
moyens de communication, les nouveautés en provenance des grandes villes se diffusent
partout. On achète des « petits formats » proposant paroles et musiques des chansons à la
mode. Sur les cahiers de chansons, le répertoire ancien est remplacé par les succès du temps
comme La chanson des blés d’or, La petite Tonkinoise ou Viens poupoule. Puis le disque et la
radio mettent sur toutes les lèvres les chansons de Fred Gouin, Tino Rossi, Joséphine Baker.
Les jeunes générations s’emparent du jazz ou du musette, musiques qui connaissent leur
apogée entre 1930 et 1950.
Le style musette naît d’un métissage musical dans le Paris du début du 20e siècle. Tout
commence par la rencontre entre les cornemuseux ou joueurs de «musette » auvergnats et
les accordéonistes italiens. Après quelques années de cohabitation, l’accordéon remplace
définitivement la cornemuse dans les bals auvergnats ou « bals musette ». Changement de
pratique, on va au bal et on paye pour cela ! Dans toute la France, des petits orchestres se
forment, sur le modèle parisien. Un instrument y est central : l’accordéon chromatique,
souvent accompagné du banjo, importé d’Amérique et de la grosse caisse, rebaptisée «jâze»
en référence au jazz américain. Dans les bals de Savoie, les anciennes danses sont
concurrencées et souvent remplacées par la java, la rumba, le fox-trot…
Groupes folkloriques : les traditions montent sur scène
Dès la fin du 19e siècle, l’industrialisation et l’urbanisation conduisent à des changements
économiques, sociaux et culturels importants en France. Pour les campagnes et les montagnes, on
parle de l’exode rural voire de « la fin des paysans ».
Dès les années 30 (groupes folkloriques la Savoie et Sabaudia), mais surtout, en Savoie à partir de
1960 (centenaire de l’Annexion) différents mouvements de préservation et de conservation
émergent : musées associatifs, groupes patoisants et folkloriques, collecteurs du répertoire populaire.
Tous cherchent à sauvegarder des pratiques qui disparaissent, en reprenant des éléments tels que
costumes, danses, chants et patois …
La mise en spectacle, le changement d’usage des costumes et des rituels tendent à figer des éléments
jusqu’alors mouvants et inscrits dans le cycle calendaire. Les danses sont davantage chorégraphiées
laissant peu de place aux performances et aux variations individuelles.
Quelques tubes - parfois récents - s’imposent dans tous les chœurs de Savoie ainsi qu’à l’école.
L’année 1960, centenaire de l’Annexion, voit se conforter un répertoire qui devient classique : la
Maïon su on pomi, Étoile des neiges, le Vieux chalet, Ma Savoie jolie…. Progressivement, ces chansons
constituent un nouveau patrimoine partagé.
Et aujourd’hui ?
Depuis les années 1970, les musiques populaires connaissent un regain d’intérêt dans toute
l’Europe à travers le mouvement folk, quelques années après les États-Unis et la Grande
Bretagne. Ses acteurs voient dans les cultures populaires une source d’inspiration pour
construire un projet de société alternatif… ou, en tout cas, pour faire de la musique
autrement. Certains ont aussi à cœur de défendre leur langue et leur histoire, face à la
culture dominante.
De cette renaissance, revival en anglais, est née une nouvelle scène musicale, celle des
musiques « traditionnelles », « trad » ou « folk ». Les musiciens n’apprennent plus
seulement par tradition orale, mais suivent généralement des stages, des ateliers, achètent
des méthodes d’instruments et des partitions… ou les téléchargent aujourd’hui sur Internet.
Les musiques « trad » contemporaines croisent une grande diversité d’influences : du jazz au
rock en passant par le reggae ou la variété… jusqu’à l’électro-trad ! Des institutions comme
le Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes (CMTRA) se créent, tandis qu’émerge un
patrimoine alpin vivant à travers des projets transfrontaliers tels Musicalpina ou des festivals
comme Feufliâzhe.
Trois tubes du répertoire « savoyard » :
Le chant des Allobroges
Le chant des Allobroges peut être considéré comme l'hymne de la Savoie. La musique serait due à
Conterno, chef de musique d'un contingent militaire sarde de passage à Chambéry au retour de
Crimée. Les paroles, du chambérien Joseph Dessaix, évoquent la liberté qui, chassée de France, se
réfugie dans les montagnes de Savoie où elle trouve le soutien du peuple des Allobroges qui va aider
moralement tous les peuples du monde en quête de liberté. Cet hymne rappelle le refuge dans le
duché de Savoie des proscrits du coup d'état de 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte. Les Allobroges
sont chantés pour la première fois en public en 1856 au théâtre de Chambéry sous le titre de La
liberté lors de la fête du Statut, en l'honneur du Statut constitutionnel de 1848.
Sa popularité a été assuré par les chorales, les groupes folkloriques et l'école puisqu’elle a fait partie
des épreuves du certificat d’étude, jusqu’aux Antilles ! Chantés lors de nombreuses manifestations et
rassemblements en Savoie, Les Allobroges ont été entonnés à l’Assemblée nationale en 1960 par les
députés savoyards au grand étonnement de leurs pairs lors d'une cérémonie commémorative de
l’Annexion.
Étoile des neiges
C’est à l’origine une chanson autrichienne composée et enregistrée à la radio en 1944 par Franz
Winkler (1906-1962), musicien aux armées, et sa sœur Albertine. En 1948, il propose avec son épouse
de nouvelles paroles qui évoquent l’histoire d’un aviateur allemand survolant Rio et d’une petite fille
qu’il ramène au pays. La même année, sous le titre Forever and ever, elle remporte un grand succès
dans les pays anglo-saxons.
La version française, écrite par Jacques Hélian et Jacques Plante, chantée par Line Renaud en 1949,
raconte l’histoire d’un ramoneur, de son rêve de départ et de retour au pays, de son mariage… : grand
prix du disque en 1951, elle devient rapidement l’un des symboles de la Savoie.
Au milieu des années 1980, la reprise rock par le groupe « Simon et les Modanais » dans un clip
décoiffant lui assure encore un grand succès populaire…
La ritournelle Quand te reverrai-je, pays merveilleux du film Les bronzés font du ski, aurait été
largement inspirée par Étoile de neiges. Certains skieurs en vacances à Val d’Isère cherchent même à
se procurer l’intégrale de cette chanson « traditionnelle ».
La Bessanaise
La Bessanaise a été composée pendant la Seconde Guerre mondiale par trois jeunes bessanais, Julien
Grosset, Adrien Tracqui et Robert Parrour.
Elle s’inspire de la mélodie de Piemontesina bella chantée par les soldats italiens occupant Bessans.
D'abord intitulée Bessanaise jolie, la chanson francisée connaît un rapide succès dans le village
devenant l'hymne des maquisards, notamment en référence au 2ème couplet : "Adieu ma petite Lili,
Là-haut dans le maquis, il faut nous exiler. Pense souvent à ton homme, pour qui l’heure sonne, du
devoir sacré. Oui, ma chérie, dans le maquis, mon cœur restera près du tien, ce sera mon unique
soutien".
Après la guerre, La Bessanaise est restée si populaire qu’elle a été chantée lors de la cérémonie de
clôture des Jeux Olympiques d'Albertville en 1992.
La musique traditionnelle des Alpes et de Savoie continue d’évoluer en intégrant, comme
elle l’a toujours fait, de nouveaux instruments et influences. C’est le cas du cor des Alpes,
d’origine suisse, perçu comme l’héritage de tout un univers sonore et musical, celui du
monde pastoral d’altitude. Les musiciens du répertoire traditionnel ont également à cœur
de partager et faire vivre un patrimoine collecté avec soin par leurs prédécesseurs, en lui
rendant toutes ses caractéristiques : variation, fantaisie et re-création permanente…
Comme le dit la chanteuse Evelyne Girardon
« L’imaginaire « L’imaginaire : voilà toute l’affaire ! »
Alors… en avant la musique !
Suggestions de visite
En visite libre, pour préparer ou prolonger la découverte de l’exposition, quelques pistes, par
tranche d’âge à titre indicatif.
Avec des 3-6 ans
Dans la première partie du parcours, il s’agit de découvrir la musique, au cœur de la vie
quotidienne, à une époque lointaine pour eux. Mais aujourd’hui, quelle est la place de la
musique dans leur vie, dans leur maison, dans leur famille, à l’école ? Qui joue, chante,
danse, s’éveille à la musique ? Où, comment, avec quoi ou qui ?
Très souvent, pour cette tranche d’âge, le mode de transmission est encore traditionnel en
quelque sorte car oral, même si le CD, la radio, l’ordinateur ou le MP3 font aussi partie des
nouveaux modes de découverte de la musique.
On peut vraiment partir de leur vécu d’enfant, et faire éclore les petits rituels familiaux ou
scolaires qui passent par le chant (le coucher, le repas, les fêtes…).
Une autre approche par la danse est possible, si vous avez des compétences ou des
connaissances dans ce domaine (association de danse traditionnelle ou groupe folklorique
par exemple).
Tout au long de la visite, les instruments présents se prêtent bien à des jeux de
reconnaissance, de classement, par taille, forme, matière. On peut nommer ceux que l’on
connait, imaginer un nom pour ceux que l’on ne connait pas et le confronter au nom qu’il
porte réellement, chercher comment on en joue… retrouver l’instrument dans les visuels,
photos, films présentés.
L’espace dédiée aux migrations interpellera peut être les enfants, notamment autour des
petits ramoneurs et des pianos mécaniques, ces instruments orchestres.
FOCUS SCOLAIRE
« La voix et l’écoute sont très tôt des moyens de communication et d’expression que les
enfants découvrent en jouant avec les sons, en chantant, en bougeant.
Pour les activités vocales, le répertoire de comptines et de chansons est issu de la tradition
orale enfantine et comporte des auteurs contemporains, il s’enrichit chaque année. Les
enfants chantent pour le plaisir, en accompagnement d’autres activités ; ils apprennent à
chanter en chœur. Ils inventent des chants et jouent avec leur voix, avec les bruits, avec les
rythmes. »
Extrait du programme de l’école maternelle, BO hors série n°3 du 19 juin 2008.
Avec des 7-12 ans
Avec les enfants d’âge primaire, dont certains pratiquent la musique, la danse ou le chant
en chorale, il est aussi intéressant de partir de leur vécu, en allant plus loin. Certains
connaissent peut être des chansons « anciennes » que leurs parents et grands-parents leur
ont appris. Un travail d’apprenti ethnomusicologue peut être fait en choisissant par
exemple de recueillir « une chanson que tu chantais à mon âge » (enregistrement sur MP3
bienvenu) ou « une chanson que tu avais appris à l’école ». Une enquête d’école peut se
faire auprès de personnes âgées du quartier, du village, de la maison de retraite voisine…
toutes les nationalités et langues sont les bienvenues.
Une autre approche par la danse est possible, si vous avez des compétences ou des
connaissances dans ce domaine (association de danse traditionnelle ou groupe folklorique
par exemple).
Les chansons traditionnelles peuvent donner lieu bien sur à des apprentissages, mais aussi à
des illustrations (travail sur le récit, les séquences, les rebondissements)…
Tout au long de la visite, les instruments présents se prêtent bien à des jeux de
reconnaissance, de classement, par taille, forme, matière. On peut nommer les instruments,
chercher comment on en joue… retrouver l’instrument dans les visuels, photos, film
présentés. Et aussi, les classer par famille (bois, cuivre, vents…)
La partie consacrée aux migrations et notamment celles des enfants les passionne. Petits
ramoneurs et vielleux/vielleuses avaient leur âge ! De nombreux ouvrages de littérature
jeunesse leur sont dédiés :
Le petit ramoneur de David Gautier, éd. Boule de neige ; Dans les cheminées de Paris de
Marie-Christine Helgerson. Ed. Père Castor ; etc.
FOCUS SCOLAIRE :
Trois des six domaines artistiques de l’enseignement des l’Histoire des Arts à l’école primaire
concernent l’exposition :
- Les « arts du quotidien » qui comportent les arts populaires.
- Les « arts du son» dans leur dimension vocale comme instrumentale.
- Les « arts du spectacle vivant» par l’approche de la danse et/ou de la pratique musicale.
L’entrée par les compétences du Socle ouvre aussi de nombreuses pistes pédagogiques. Le
travail sur les chansons traditionnelles peut par exemple entrer dans le développement de
compétences en maîtrise de la langue ; les éléments de l’exposition touchant aux migrations
peuvent concerner aussi bien l’Histoire et plus largement la culture humaniste que les
compétences sociales et civiques.
Avec des ados
L’aspect instrument est toujours une porte d’entrée riche. Cependant, mémoire et
transmission les intéresseront sans doute. Avec des classes techniques, on pourra entre
autres rappeler que de nombreux instruments ont été fabriqués artisanalement ; la
fabrication d’un violon était par exemple une des épreuves de ce qui correspondrait
aujourd’hui à un CAP de menuisier charpentier…
Et ils seront sensibles, parfois stupéfait, par l’arrivée finalement tardive de ce qui fait leur
quotidien musical.
La révolution industrielle, le développement de l’industrie musicale et la naissance des
fanfares, orphéon, chorales d’abord militaires et masculins peuvent être approchés. La vie
culturelle d’abord essentiellement bourgeoise se démocratise avec la 3e République qui voit
la naissance du musette et surtout sous le Front populaire avec les débuts du jazz et
l’ouverture au métissage musicale et aux influences les plus lointaines (qui se prolongent
jusqu’aux années 60).
Dans ces années de commémoration des grandes guerres un travail sur les répertoires
populaires de ces périodes, le patriotisme par la musique, voir la résistance peuvent être
passionnant à leur confier. Vous pouvez en chercher des traces dans l’exposition (carnet de
chanson d’une jeune fille en 1917, carnets de chansons d’un soldat et d’un tambour de la
1ere guerre mondiale, contexte de création de la Bessanaise par des soldats mauriennais,
référence au maquis, histoire de la chanson Etoile des Neiges dans l’immédiat après seconde
guerre mondiale…)
Les lectures d’images et d’objets de la séquence « quand la radio arrive » peuvent se
prolonger par la projection de films caractéristiques ou d’extraits (casque d’or, le souffle au
cœur, le bal…). C’est un virage musical que leurs grands-parents peuvent leur raconter…
Un travail pluridisciplinaire peut être fait aussi autour de la réécriture de chansons
traditionnelles en conservant par exemple l’air et/ou le thème mais en les actualisant.
FOCUS SCOLAIRE :
Au collège et au lycée, l’exposition peut être abordée, comme à l’école primaire, par le biais
des grands domaines artistiques de l'enseignement de l'Histoire des Arts. De plus, elle
représente une occasion privilégiée de rencontre avec les musiques populaire, rencontre
préconisée par les programmes d’éducation musicale.
Elle peut aussi offrir une vision originale des évènements de la Grande Guerre dans le cadre
du cours d’Histoire ou des projets d’établissement mis en œuvre pour les commémorations
du Centenaire.
Le travail proposé autour des réécritures de chansons traditionnelles concerne la maîtrise de
la langue, compétence transversale qui touche aussi bien le cours d’éducation musical que
de français ou même de Français Langue Seconde (FLS).
La dimension interculturelle du chant populaire est aussi un axe permettant de nombreux
projets pédagogiques.
Enfin au lycée, l'option "Créations et activités artistiques : patrimoines" visant entre autres à
permettre aux élèves de découvrir un / des patrimoine(s), de les étudier et les questionner,
peut, dans l’exposition, donner lieu à une réflexion concernant le patrimoine
matériel/immatériel ou la transmission orale.
DENICHER les INFOS PRATIQUES
Renseignements & réservations
Musée Savoisien / Square de Lannoy de Bissy / 73000 CHAMBERY
Ouvert tous les jours 10h-12h / 14h-18h
Sauf le mardi, les jours fériés et lors de grands événements culturels
Accueil
04 79 33 44 48 / [email protected]
Service des publics / médiatrices
Audrey Gelloz / [email protected]
Sandrine Vuillermet / [email protected]
Professeure relais
Cécile Bogey de Bossoreille : [email protected]
Documentation & bibliothèque
Laurence Sadoux-Troncy / [email protected]
Sandrine Caremier / [email protected]
Bon à savoir
Visite libre : gratuite
Visite accompagnée : 2,50€ par pers.
Gratuité pour les accompagnants et les chauffeurs
Réservation obligatoire pour toute visite au musée au moins 15 jours à l’avance.
Un groupe est constitué de 7 personnes minimum (5 pour les groupes à besoin spécifique)
www.musee-savoisien.fr
Ce dossier téléchargeable sur le site