Jean-Jacques Cloquet, administrateur délégué de Brussels

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Jean-Jacques Cloquet, administrateur délégué de Brussels
people manager de l’année
JEAN-JACQUES CLOQUET, ADMINISTEUR DÉLÉGUÉ
DE BRUSSELS SOUTH CHARLEROI AIRPORT (BSCA)
« NOUS DEVRIONS ÉGALER
ET,JE L’ESPÈRE, DÉPASSER
LE RECORD DE 2013 »
Trois questions à Jean-Jacques Cloquet
Malgré l’ouverture, l’an passé, d’une base de Ryanair — votre premier client —
à Zaventem, vous espérez battre un record de fréquentation en 2015. Comment est-ce
possible?
Je ne sais pas si nous battrons un record historique, mais nous en prenons le chemin. Après
un recul en 2014, nous devrions égaler et, je l’espère, dépasser les 6.786.979 passagers de 2013,
notre meilleure année. Et cela grâce à l’arrivée de nouvelles compagnies, Thomas Cook
et Pegasus. Ryanair a réduit son activité en 2014 chez nous et n’a pas mis d’avion supplémentaire depuis lors. Nous bénéficions en revanche de la hausse de son taux d’occupation.
Nous profitons aussi de la croissance de Wizzair. Si l’on tient compte de l’augmentation
du trafic à Brussels Airport, avec l’arrivée de Ryanair et d’Emirates, on peut constater que deux
aéroports de taille peuvent se développer dans le trafic passager en Belgique. Il n’y a pas
de problème de concurrence. Grâce à l’importance de la zone de chalandise: 20 millions
de personnes vivent dans un rayon de deux heures, c’est un vaste marché.
Cela vous a forcé à réduire le plan de développement de l’aérogare. Qu’est-il devenu ?
Nous l’avons revu. Le master plan, qui portait sur 80 millions d’euros et devait créer 1.000
emplois, a été ramené à 15 millions d’euros dans la dernière proposition faite au conseil d’administration. Il sera très innovant. Pour faire court, il s’agit d’un terminal plus petit que le projet d’origine, qui sera mis en service aux heures de pointe. Il ajoutera cinq gates aux 17 existantes à son ouverture en avril 2017. Les installations actuelles étaient prévues pour 3 à 4 millions de passagers. Les nouveaux bâtiments porteront cette capacité à 9-10 millions de passagers annuels, niveau que l’on pourrait atteindre en 2020. Nous tablons sur une croissance
annuelle des passagers de 3 à 4%. Cette extension est indispensable pour le développement,
en particulier pour absorber le trafic aux heures de pointe le matin.
Les passagers en sortiront-ils gagnants?
Oui, bien sûr. Nous réfléchissons aussi à améliorer leur expérience pour développer le concept
d’un aéroport «no stress», même avant les extensions prévues. En creusant l’idée de pouvoir
enregistrer les bagages la veille et, pourquoi pas, à des points de collecte dans des hôtels aux
alentours de l’aéroport, pour que le passager soit cool quand il arrive à l’aéroport.
84 5 NOVEMBRE 2015 WWW.TRENDS.BE
ROBERT VAN APELDOORN
POURQUOI LE JURY L’A-T-IL CHOISI
Touché mais pas coulé. L’administrateur délégué
de l’aéroport de Charleroi s’est fort bien tiré du double
choc qui a frappé l’entreprise en 2014 (lire ci-dessous) et
aurait pu provoquer une crise. Après une année de recul, moins important qu’anticipé (400.000 passagers
de moins en 2014), la croissance revient. Jean-Jacques
Cloquet est parvenu à adapter l’aéroport
aux nouvelles conditions. Il va continuer à le développer, de manière adaptée aux compagnies low cost,
qui pèsent plus d’un tiers des passagers en Europe
aujourd’hui (contre 17% en 2005).
Né en1960
Ingénieur civil électricien
(Faculté polytechnique de Mons)
1977: entre au sporting de
Charleroi (division 1). A 17 ans,
il est le plus jeune joueur
à participer à une finale
de la Coupe de Belgique.
1984: ingénieur de production
chez Solvay. Il y devient directeur
européen de la promotion du PVC.
2002: directeur général du Royal
Sporting Club de Charleroi.
2008: directeur du département
non-aviation de BSCA.
2010: administrateur délégué
de BSCA.
LE FAIT MARQUANT DE L’ANNÉE ÉCOULÉE
Jean-Jacques Cloquet est parvenu à redresser la situation en 2014 malgré deux mauvaises nouvelles: la décision de la Commission européenne (contestée devant
la Cour de justice européenne, Ndlr), qui multiplie par cinq
la redevance à payer à la Sowaer (Société wallonne des
aéroports). Cette redevance annuelle passe ainsi
de 3 à 15 millions d’euros. Un supplément de 9 millions
est dû pour l’année 2014. Brussels South Charleroi
Airport (BSCA) n’est pas propriétaire des pistes
et de nombreuses installations. Il les loue à la Sowaer,
une entité publique de la Région wallonne, à un montant jugé trop bas par la Commission, qui y voit un subside indirect. «La sanction est le résultat d’une plainte
de Brussels Airlines et de Brussels Airport», selon JeanJacques Cloquet. Autre souci: le départ de trois avions
de la base de Ryanair à Charleroi, avec l’ouverture
d’une nouvelle base à Zaventem, concurrente de
Charleroi. «Nous avons réduit les coûts et attiré deux
nouvelles compagnies», se réjouit Jean-Jacques
Cloquet. Les comptes de 2014 affichaient encore
un bénéfice, sans augmentation des redevances,
ce qui était inespéré, et la croissance redémarre.
PROFIL
Chiffre d’affaires en 2014:
89,7 millions d’euros (contre
94,9 millions en 2013)
Bénéfice net en 2014 (après
impôt): 1,05 million d’euros
Effectif: 580 personnes,
«3.000 en tenant compte
des emplois indirects»,
ajoute Jean-Jacques Cloquet
LA RÉALISATION DONT IL EST LE PLUS FIER
«Je suis fier d’avoir pu développer un bon esprit
d’équipe à tous les niveaux, transmis une fierté d’appartenance: l’aéroport est le succès de tous, explique l’intéressé. Je suis également heureux du baptême de l’air
organisé pour 600 enfants défavorisés avec Jetairfly.»
CHIFFRES
BELGA IMAGE
LE DÉFI PRINCIPALQUI L’ATTEND EN 2016
«Etendre l’extension de l’aérogare pour nous aider dans
le développement et la diversification. Notre objectif
est d’attirer de nouvelles compagnies. Cela ne sera
vraiment possible qu’avec l’ouverture de l’extension
d’ici deux ou trois ans. Pour le moment, l’aéroport est
un peu juste aux heures de pointe.» Ce qui rend difficile
l’arrivée d’une compagnie qui souhaiterait ouvrir
une base et décoller tôt le matin.
UN BON MANAGER DE L’ANNÉESELON LUI
«C’est un manager qui travaille en équipe, positionne au
mieux les gens dans l’organisation. Il est aussi le numéro
vert pour les collaborateurs en cas de coup dur, disponible et présent sur le terrain, autant que faire se peut.»
WWW.TRENDS.BE 5 NOVEMBRE 2015 85

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