Fiche Ex4. Un monastère en Bourgogne engagé dans

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Fiche Ex4. Un monastère en Bourgogne engagé dans
Fiches de Pax Christi France
- ENVIRONNEMENT & MODES DE VIE TRANSITION ENERGETIQUE
Exemple 4
Un monastère engagé dans la transition énergétique :
L’abbaye de ‘La Pierre qui Vire’ en Bourgogne
L'abbaye Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire située dans la commune de Saint-Léger-Vauban, dans l'Yonne,
au sein du Parc Naturel du Morvan, est une abbaye bénédictine fondée en 1850. La communauté actuelle
comprend environ soixante-dix moines partageant leur temps entre la prière, l'accueil, et le travail.
L'hôtellerie (remise aux normes en 2006) permet d'accueillir régulièrement une cinquantaine de
retraitants.
La ferme est située à 800 m de l'abbaye. Six personnes assurent l'entretien de 170 ha de terres agricoles
qui nourrissent 70 vaches laitières de race Brunes des Alpes et 100 chèvres Alpines chamoisées. Depuis
1969, la totalité de la ferme est conduite selon les méthodes de l'agriculture biologique. Elle produit
aujourd’hui environ 450 000 litres de lait de vache et 45 000 litres de lait de chèvre par an. Le lait sert
principalement à la fabrication de fromages.
► Quels sont le contexte et l’origine du programme d’énergies renouvelables ?
Tout d’abord, le choix de l’agriculture biologique est un choix technico-économique mais qui répond
clairement à la volonté de la Communauté de respecter la création et le Créateur. C’est la première ferme
du département à être passé en bio dans les années soixante.
De plus, l'éloignement géographique et la triple volonté de permettre l'équilibre financier du monastère et
de la ferme, de maintenir l'emploi et de limiter l'utilisation des énergies fossiles ont poussé les moines à
viser progressivement une certaine indépendance énergétique :
- réalisation d'une usine hydroélectrique.
- mise en place d’une chaufferie centrale à plaquettes de bois pour l'ensemble du monastère.
- programme de méthanisation à partir des sous produits de la ferme.
► Quelles furent les premières réalisations ?
Une usine hydroélectrique d’une puissance de 450 kW a été construite dans les années 1960 avec une
passe à poissons sur la rivière en aval du lac de Saint-Agnan. Elle assure en moyenne une production de
1.500.000 kWh par an dont un tiers est autoconsommé et deux tiers sont livrés au réseau ERDF.
Depuis 1970, une chaufferie centrale à plaquettes de bois d’une puissance de 1200 kW assure le chauffage
des treize bâtiments composant l'ensemble de l'abbaye d’une surface totale de 15.000 m² et d’une
consommation annuelle de 1.500.000 kWh. L’approvisionnement provient du bois des propriétés
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FICHE TRANSITION ENERGETIQUE Ex4 - Février 2015
De fait, le monastère soucieux d’être à la pointe au plan technique, travaillait en collaboration avec l’Inra.
Le troupeau étant malade, les chercheurs conseillaient de décimer celui-ci et de redémarrer avec une autre
espèce. Le père Athanase fit venir un vétérinaire qui pratiquait l’homéopathie et qui guérit les vaches. Le
père Abbé décida alors de passer au mode de production biologique.
FICHE TRANSITION ENERGETIQUE Ex4
forestières de l'abbaye, avec un déchiquetage sur place, des écorces et sciures d’une scierie située à
1,5 km de l’abbaye, ainsi que des forêts domaniales et communales situées autour et gérées par
l’ONF.
► Quels sont les développements les plus récents ?
En 2010, une réflexion s’est engagée sur la possibilité de mettre en place une unité de méthanisation
(production de biogaz). Le substrat entrant est composé du lisier des bovins (environ 1 500 tonnes par
an), de fumier des bovins et des caprins (environ 260 tonnes par an) et de déchets végétaux provenant d’une coopérative bio de céréales voisine (environ 200 tonnes par an).
Le lisier collecté dans l’étable est mélangé à d’autres substrats solides tels que les déchets végétaux.
La matière est ensuite pompée et transférée dans un digesteur de 392 m3. Après une période de 50 à
60 jours, la matière est transférée dans une dernière fosse de stockage de 1 570 m3 avant d’être épandue sur les prairies de la ferme.
90% de la matière entrante ressort de l’installation sous forme de digestat réutilisé à 100% comme
engrais par la ferme.
Grâce à ce dispositif, 110 000 m3 de biogaz sont produits par an. Ce biogaz alimente un moteur de
cogénération qui produit à la fois de l’électricité (environ 240 000 kWh par an vendus à EDF) et de la
chaleur (environ 400 000 kWh par an utilisés pour chauffer le digesteur et la fromagerie).
L’installation a coûté 450 k€. Elle permet d’économiser 10 000 € de gaz par an. Avec une subvention
de l’ordre de 50% du Ministère de l’Agriculture et les économies sur les engrais, le retour sur
investissement est estimé à 10 ans environ.
► Quels sont les impacts principaux du projet ?
Les différentes réalisations permettent d’économiser plusieurs dizaines de milliers d’euros par an et
d’éviter l’émission dans l’atmosphère de plusieurs centaines de tonnes de CO2 (120 t/an pour la
méthanisation).
La pratique de l’agriculture bio et l’utilisation des différentes énergies renouvelables sont en
cohérence avec la vocation du monastère. L’ensemble de ces choix constitue une démarche
exemplaire et symbolique qui participe notamment à la réflexion des retraitants sur leur propres
options et sur le respect de la création.
Pour en savoir plus :
- www.apqv.fr
- [email protected]
- https://www.youtube.com/watch?v=mCt9vHCMxjo
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