paccia ii

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paccia ii
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT
DES CAPACITÉS DE COMMERCE
INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE
(PACCIA II)
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE
COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
Images digitales sur la page de couverture:
En haut à gauche: © Bridget Coila
Autres: © ITC
Cette brochure présente les temps forts du PACCIA II, soulignant les changements opérés dans les régions
bénéficiaires, ainsi que les enseignements tirés durant la mise en œuvre du programme, entre 2009 et
mi-2012, qui contribuent au renforcement durable des capacités de développement du commerce en Afrique.
Les contributions à la rédaction de cette publication proviennent essentiellement des partenaires et
bénéficiaires du programme.
PACCIA II EN UN COUP D’OEIL
QUELQUES CHIFFRES
3 CER africaines ont renforcé leur leadership et
leurs structures d’appui au commerce
9IAC
régionales, organismes et réseaux du
secteur privé - dont 2 réseaux de femmes
d’affaires - ont été consolidés et sont associés
à l’élaboration des politiques commerciales ainsi
qu’à la promotion des échanges commerciaux
203 experts africains - dont 52 femmes - ont acquis
des compétences durables en matière d’appui
au développement du commerce à travers des
formations de formateurs, de l’appui-conseil et
du e-learning
3,162PME et micro-producteurs - dont 2,651 femmes
- ont amélioré leur capacité d’exportation et leur
accès à de nouveaux marchés
110 d ocuments
techniques ont été produits en
partenariat avec les CER et IAC
4 p ortails d’information commerciale en ligne et
plateformes de e-learning ont été créés
114 évènements,
ateliers de renforcement des
capacités et missions d’affaires ont eu lieu dans
29 pays
44pays d’Afrique Subsaharienne - dont 30 PMA
et pays enclavés - ont bénéficié directement ou
indirectement des interventions régionales et
nationales menées dans le cadre du PACCIA II
OBJECTIF PRINCIPAL
Soutenir l’intégration régionale en
Afrique à travers la promotion et le
développement du commerce
OBJECTIFS
STRATEGIQUES
• Des partenariats et réseaux panafricains
pour la promotion du commerce
régional et des exportations pour un
développement durable en Afrique
• Les secrétariats des CER prennent les
commandes du développement et de
la promotion durables des échanges
commerciaux régionaux, en tant que
partenaires reconnus et visibles
• Les réseaux régionaux d’appui au
commerce, y compris les réseaux de
femmes d’affaires, sont associés à
l’élaboration des politiques commerciales
régionales ainsi qu’à la promotion des
échanges commerciaux
• Des partenariats d’affaires transfrontaliers
et le développement durable des
exportations des entreprises dans les
secteurs et marchés prioritaires
PARTENAIRES
PACCIA II se fonde sur des partenariats stratégiques avec trois Communautés économiques régionales (CER):
Le Marché Commun de l’Afrique de
l’Est et Australe (COMESA)
La Communauté Economique des
États de l’Afrique Centrale (CEEAC)
La Communauté Economique des
États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
APPUI FINANCIER
PACCIA II est financé par
l’Agence canadienne de développement international (ACDI)
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
3
TABLE DES MATIÈRES
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE 5
GESTION AXÉE SUR LES RÉSULTATS POUR UNE PLANIFICATION STRATÉGIQUE

LE COMESA PRODUIT SON PLAN STRATÉGIQUE
À MOYEN TERME SELON LES PRINCIPES DE LA GAR
10
RENFORCER L’EXPERTISE EN ANALYSE DES MARCHÉS POUR DÉVELOPPER LE COMMERCE REGIONAL

LES EXPERTS EN COMMERCE UTILISENT LES OUTILS D’ANALYSE DES MARCHÉS
POUR PROMOUVOIR LES EXPORTATIONS
12

LA CEEAC PUBLIE SES PREMIERS ANNUAIRES STATISTIQUES DU COMMERCE 14
PROMOUVOIR LA COMPÉTITIVITÉ DES EXPORTATIONS EN AFRIQUE DE L’OUEST

LA CEDEAO LANCE SON INITIATIVE EXPECT ET SON RÉSEAU D’EXPERTS
15
AUGMENTER L’ACCÈS A L’INFORMATION COMMERCIALE POUR LES ENTREPRISES ET INVESTISSEURS

”RERINFOCOM“, PREMIER RÉSEAU RÉGIONAL D’INFORMATION COMMERCIALE DE LA CEEAC 17
FAIRE ENTENDRE LA VOIX DU SECTEUR PRIVÉ DANS LA POLITIQUE COMMERCIALE ET
LE DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ

LE CONSEIL DES AFFAIRES DU COMESA, ORGANISATION RECONNUE DU SECTEUR PRIVÉ 19

LE FORUM DES AFFAIRES DU COMESA STIMULE LE DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ
20

PREMIER FORUM DES ACTEURS A L’EXPORTATION DE LA CEDEAO
21

VERS LA CRÉATION D’UN VÉRITABLE FORUM DU SECTEUR PRIVÉ EN AFRIQUE CENTRALE
22
UNE APPROCHE SECTORIELLE RÉGIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT DES CHAINES DE VALEUR ET
LA CROISSANCE DU SECTEUR PRIVÉ

APPUI CIBLÉ A LA CHAINE DE VALEUR DE LA MANGUE EN AFRIQUE DE L’OUEST
24

SOUTIEN A LA FILIÈRE CUIR EN AFRIQUE DE L’EST ET AUSTRALE: PILOTE AU ZIMBABWE
26

9 MILLIONS DE DOLLARS DE NOUVELLES EXPORTATIONS POUR LES ENTREPRISES
DU CUIR DU COMESA
28
NOUVELLES OPPORTUNITÉS COMMERCIALES POUR LES FEMMES
ET MICRO-PRODUCTEURS AU KENYA
30

LE DROIT COMMERCIAL EN TANT QU’INSTRUMENT POUR L’INTÉGRATION RÉGIONALE ET
LA PROMOTION DU COMMERCE

DES PETITES ENTREPRISES EN AFRIQUE CENTRALE APPRENNENT COMMENT UTILISER
LE DROIT COMMERCIAL RÉGIONAL POUR STIMULER LEURS EXPORTATIONS
32
L’ACCÈS! DES FEMMES D’AFFAIRES AFRICAINES AU COMMERCE INTERNATIONAL

DE LA FORMATION AU MARCHÉ : L’HISTOIRE DE PAULLY APPIAH AU GHANA
34
MISER SUR LE MODÈLE ET LES RÉALISATIONS DU PACCIA II POUR STIMULER
LE COMMERCE INTRA-AFRICAIN

RECOMMANDATIONS DU COMITÉ DE PILOTAGE DU PACCIA II (31 OCTOBRE-1 NOVEMBRE 2011)
ET DU RAPPORT D’ÉVALUATION A MI-PARCOURS (DÉCEMBRE 2011)
37
4
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
© Jeff Attaway
© Montse PB
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL
POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
Lancement du PACCIA II à Libreville, au Gabon, en juillet 2009
M. Jean-Marie Paugam, Directeur exécutif adjoint de l’ITC, et Prof. N’galadjo
Lambert Bamba, Commissaire en charge des politiques macroéconomiques de
la Commission de la CEDEAO, en mars 2011
L’intégration régionale est essentielle pour le
développement et la croissance économiques en Afrique,
et recèle un potentiel considérable de réduction de la
pauvreté. Elle permet l’accès à de plus vastes marchés,
encourage la concurrence et la spécialisation, et renforce
les systèmes de production. Elle favorise également les
économies d’échelle nécessaires aux pays afin qu’ils
puissent stimuler la compétitivité de leurs industries,
améliorer leur productivité, encourager l’innovation et
attirer une part plus importante des investissements et des
importations mondiales.
États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté
Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)
-- ont établi des partenariats stratégiques avec le Centre
du commerce international (ITC) dans le cadre du
Programme d’appui au renforcement des capacités de
commerce international au service de l’Afrique (PACCIA II)
afin de soutenir les efforts d’intégration régionale en
Afrique.
Les communautés économiques régionales (CER)
africaines ont fait de grandes avancées en matière
d’intégration de leurs marchés en établissant des
zones de libre-échange et en harmonisant leurs tarifs
douaniers. Ces avancées ne se traduisent cependant pas
encore pleinement par un renforcement significatif des
échanges commerciaux régionaux ou internationaux, de la
compétitivité et de l’emploi.
Avec un commerce intra régional entre 10% et 12% de ses
exportations totales, la performance de l’Afrique sur les
marchés reste limitée en comparaison avec d’autres parties
du monde, ce qui offre des opportunités importantes
encore inexploitées. Le continent représente 2% à 3% du
commerce mondial du fait de la contraction importante du
commerce global dû à la crise économique dans les pays
développés, ce qui rend la coopération et l’intégration
commerciales régionales encore plus pertinentes.
Dans l’esprit du NEPAD, c’est le secteur privé qui doit être
le moteur de la croissance économique au service des
pauvres, et celle-ci doit être ancrée dans un commerce
régional et interrégional accru. Les dirigeants réunis au
18ème Sommet de l’Union Africaine (UA) ont convenu
qu’un élargissement du commerce intra-africain est vital
et ont approuvé la création d’une zone de libre-échange
continentale d’ici 2017.
TRAVAILLER EN PARTENARIAT
AVEC LES CER POUR STIMULER
L’INTÉGRATION COMMERCIALE
Trois des Communautés économiques régionales
africaines -- le Marché Commun de l’Afrique de l’Est et
Australe (COMESA), la Communauté Economique des
6
Financé par l’Agence canadienne de développement
international (ACDI), PACCIA II vise à renforcer les
capacités d’appui des institutions régionales et nationales
en Afrique afin d’accroître la compétitivité à l’exportation,
les liens avec les marchés et les recettes à l’exportation
des petites et moyennes entreprises (PME) africaines.
“L’ITC a établi un partenariat avec
les Communautés économiques
régionales afin d’appuyer l’intégration
commerciale, et ainsi d’accroître
les niveaux de vie et de répondre
aux objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD)”,
selon Mme Patricia R. Francis, Directrice Exécutive de l’ITC.
CONCENTRER LES EFFORTS
SUR LES SECTEURS À FORT
POTENTIEL POUR LA CRÉATION
D’EMPLOIS, LA CROISSANCE
ECONOMIQUE, LES FEMMES ET
LA COOPÉRATION SUD-SUD
PACCIA II concentre ses efforts sur les secteurs offrant un
fort potentiel de croissance en Afrique, notamment le secteur
agricole. Le renforcement de la compétitivité à l’exportation
dans ce secteur est essentiel puisqu’il s’applique au premier
secteur d’emploi, d’activités et d’échanges dans la région,
avec une forte implication des femmes.
Le programme fournit des services ciblés pour les
femmes exportatrices grâce à ACCÈS! au commerce
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Représentants du Congo et du Gabon (photo de gauche) et Carlos Bonfim, Directeur du Commerce au Secrétariat Général de la CEEAC (photo de droite) lors de
l’évènement de lancement du PACCIA II à Libreville, au Gabon, en juillet 2009
international pour les femmes d’affaires africaines, qui
améliore la compétitivité des entreprises appartenant à
des femmes en Afrique et la promotion de leurs produits
sur les marchés internationaux.
CONSOLIDER LES RÉSEAUX
D’APPUI AU COMMERCE ET
D’EXPERTS AFRICAINS
Les pays les moins avancés (PMA) et enclavés bénéficient
des interventions régionales et nationales menées dans le
cadre du PACCIA II. L’intégration régionale agit comme
un incubateur pour l’expansion de leurs exportations et la
diversification de leurs économies, permettant ainsi aux
pays à plus faibles revenus de rejoindre progressivement
le système commercial multilatéral, tout en aidant à
réduire les disparités entre pays.
Afin que les institutions d’appui au commerce (IAC)
fournissent des services pertinents et efficaces aux
exportateurs, le PACCIA II renforce la coordination entre
ces institutions, telles que les associations du secteur privé
et sectorielles, les organismes nationaux de promotion du
commerce et les chambres de commerce. Une meilleure
communication et coopération entre ces institutions
permet de constituer une interface compétente entre les
communautés économiques régionales et le secteur
privé, qui est nécessaire à la croissance durable des
exportations. Leurs prestations de services est consolidée
en matière de défense des intérêts des entreprises et de
systèmes d’information commerciale afin d’améliorer les
connaissances des marchés et les liens commerciaux.
Le PACCIA II se concentre sur l’exploitation des nouvelles
opportunités qui se développent sur les marchés sous
régionaux et émergents, qui offrent un potentiel important
de coopération Sud-Sud au profit des PME africaines.
PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT
DU COMMERCE RÉGIONAL
En complément des efforts de politique et négociation
commerciales, l’intégration régionale requiert des
services d’appui publics et privés afin de guider et
soutenir les entreprises. PACCIA II consolide les structures
de développement et de promotion du commerce des
Communautés économiques régionales africaines
pour l’analyse de marché, l’élaboration de stratégies
d’exportation et la gestion de programmes axée sur les
résultats. Le renforcement des capacités est basé sur un
apprentissage par la pratique et lié à l’élaboration d’une
feuille de route des priorités pour le développement et la
promotion du commerce dans les régions.
“L’objectif principal du PACCIA II est
de renforcer la capacité des CER à
répondre aux besoins du secteur privé
dans le domaine commercial”,
selon Mme Patricia R. Francis, Directrice Exécutive de l’ITC.
Cela inclut également le développement et le renforcement
de réseaux d’experts africains qualifiés et certifiés qui sont
en mesure de fournir des services d’appui, grâce à de la
formation, du coaching et du e-learning en information
commerciale, droit des affaires, analyse de marché,
stratégie d’exportation, promotion des affaires, défense
des intérêts des entreprises, et services dédiés aux
femmes d’affaires.
RENFORCER LES CHAÎNES DE
VALEUR RÉGIONALES ET LES
LIENS DES PME AVEC LE MARCHÉ
Pour renforcer la compétitivité du secteur privé
africain sur les marchés mondiaux et régionaux, il
est nécessaire de développer les compétences à
l’exportation des entreprises, encourager les chaînes
de valeur transfrontalières, lever les barrières internes
et faciliter les liens à l’exportation. Le PACCIA II aide le
secteur privé à exprimer ses intérêts dans le dialogue
politique, à développer une meilleure compréhension
des marchés d’exportation, à renforcer les chaînes
d’approvisionnement régionales, à améliorer la qualité
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
7
© David Trainer
de ses produits et à promouvoir ses liens commerciaux
stratégiques au sein des marchés régionaux et étrangers.
Augmenter la compétitivité des PME signifie davantage
d’emplois et des revenus plus élevés, ce qui contribue
à la diversification des exportations et à la croissance
économique.
ACCOMPAGNER LES FEMMES
D’AFFAIRES VERS L’EXPORTATION
La majorité des femmes d’affaires africaines ne sont
pas outillées pour contribuer pleinement à la croissance
économique, même si elles représentent plus de la moitié
de la population active mondiale. Elles sont confrontées à
des obstacles tels que l’accès limité au financement, à la
formation et à l’information sur les marchés ; les traditions
culturelles et les obligations familiales peuvent également
les affaiblir.
ACCÈS! au commerce international pour les femmes
d’affaires africaines vise à améliorer les services de
soutien aux entreprises appartenant à des femmes
afin d’accroître leur capacité à exporter et leur succès
sur les marchés internationaux et régionaux dans le but
ultime de promouvoir leur autonomisation économique.
ACCÈS! fournit une formation dédiée en matière de
gestion à l’exportation, d’appui-conseil et de mentorat,
de développement des produits et d’accès aux marchés
pour les femmes d’affaires dans 19 pays d’Afrique subsaharienne.
ACCÈS! est composé d’un réseau de 63 formateurs
africains certifiés et 19 IAC au sein des régions du
COMESA, de la CEEAC, de la CEDEAO, de l’EAC et
de la SADC, doté des compétences nécessaires pour
offrir toutes les activités d’appui au commerce au-delà
du programme. L’initiative implique des organisations
sensibles au genre, contribuant ainsi à l’Objectif 3 du
Millénaire pour le développement (OMD), la promotion de
8
l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Plus de 2 500 femmes d’affaires ont suivi les formations
et un grand nombre ont bénéficié d’un mentorat et de
conseils ciblés post-formation. Un grand nombre d’entre
elles a déclaré que le programme ACCÈS! leur a permis
d’améliorer leur connaissance et leur capacité à affronter
la concurrence internationale.
Au niveau régional, l’ITC coopère avec la Fédération
des femmes d’affaires au sein du COMESA (FEMCOM),
le Réseau Africain pour le Soutien à l’Entreprenariat
Féminin (RASEF) en Afrique Centrale, le Centre pour le
Développement du Genre (CDG) et la Fédération des
Femmes Entrepreneures et Femmes d’Affaires de la
CEDEAO (FEFA).
GÉRER LE PROGRAMME POUR
DES RÉSULTATS DURABLES
Les principes de mise en œuvre du PACCIA II, qui sont
déterminants pour son impact et sa pérennité, incluent:
la gestion axée sur les résultats, le renforcement des
capacités au travers de formations de formateurs
et coaching, l’appropriation du programme par les
organisations africaines, les liens avec les autres initiatives
panafricaines, régionales et nationales, la prise en compte
de l’égalité hommes-femmes et de l’environnement.
La coordination du programme est facilitée par de
bureaux régionaux localisés au sein des secrétariats
du COMESA et de la CEEAC et de la Commission de la
CEDEAO. Elle est soutenue par le Comité de pilotage du
programme composé des trois CER, de l’Union Africaine,
de la Commission Economique pour l’Afrique des Nations
Unies/Centre africain de politique commerciale, des
principaux réseaux représentants le secteur privé africain;
ainsi que l’ACDI en tant que principal bailleur de fonds et
l’ITC.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
© Dom Pates
© ambabheg
GESTION AXÉE SUR LES RÉSULTATS
POUR UNE PLANIFICATION STRATÉGIQUE
Atelier de renforcement des capacités du COMESA, 2010
LE COMESA PRODUIT SON PLAN STRATÉGIQUE
À MOYEN TERME SELON LES PRINCIPES DE LA GAR
Un des principaux résultats du PACCIA II est le
renforcement du Secrétariat du COMESA et des
Institutions d’appui au commerce (IAC), afin qu’elles
prennent les rennes du développement et de la promotion
du commerce pour atteindre la vision du COMESA: “Être
une Communauté économique régionale pleinement
intégrée, internationalement compétitive, avec de hauts
standards de vie pour tous ses habitants, prête à participer
à la Communauté économique africaine”.
L’approche de gestion axée sur les résultats (GAR)
améliore l’efficacité administrative et la responsabilisation
en fixant des objectifs réalistes, le suivi des progrès
vers la réalisation des résultats escomptés, l’intégration
des leçons apprises dans les décisions de gestion et la
formulation de rapports de performance.
Le COMESA et l’ITC ont organisé une formation GAR dans
le cadre du PACCIA II afin de consolider les structures
régionales de développement du commerce et les
systèmes de gestion des performances. Les bénéficiaires
étaient constitués du personnel du Secrétariat du
10
COMESA, des associations sectorielles et des institutions
telles que l’Institut du cuir et des produits du cuir (LLPI) et
le Conseil des affaires du COMESA (CBC), qui ont acquis
des connaissances pratiques et des compétences en
GAR qu’ils ont utilisé pour concevoir le Plan stratégique à
moyen terme (MTSP) 2011-2015 du COMESA.
La formation a exposé les participants à des outils GAR surmesure en créant un cadre logique pour les programmes
du COMESA, soutenant ainsi la conception, la gestion et
la mise en œuvre des projets de développement et de
promotion du commerce par les principales institutions
de la région. La formation a été ”très utile pour bien
gérer les projets en utilisant les ressources de manière
efficace et efficiente afin que les projets apportent l’impact
escompté“, a déclaré un participant.
Les principales difficultés étaient de finaliser le nouveau
MTSP selon les principes de la GAR et d’améliorer
l’intégration des décisions politiques régionales dans les
plans de développement et budgets nationaux.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Toutes les photos: Ateliers de renforcement des capacités du COMESA,
2009-2010
Le COMESA a donc, pour la première fois, développé
son MTSP avec les bénéficiaires du programme -- c’est
à dire les États membres -- lors d’Ateliers nationaux de
consultation qui se sont tenus dans différents pays de
la région, avec l’appui technique du PACCIA II et l’appui
financier de la Banque mondiale. Ces consultations
ont contribué à améliorer la communication entre le
Secrétariat du COMESA et les États membres, tout en
renforçant la visibilité du Secrétariat et son rôle moteur
au sein de la région. ”Pour le COMESA, cela a permis
une collaboration efficace au cours des réunions de
planification stratégique“, a déclaré un membre du
personnel d’une des institutions de la région.
Non seulement le Plan stratégique à moyen terme est
entièrement basé sur la GAR, mais il englobe aussi les
plans stratégiques des États membres. De plus, les
ateliers ont contribué à la planification et la programmation
annuelle tout en intégrant les priorités des États membres
aux décisions régionales. Cela permet une mise en œuvre
efficace des programmes du COMESA aux niveaux
régional et national.
M. Sindiso Ngwenya, Secrétaire Général du COMESA, remet un certificat GAR
à un membre du personnel du COMESA, en novembre 2009
Des projets similaires de renforcement des capacités
ont été menés dans les régions de la CEEAC et de
la CEDEAO. Un total de 48 experts africains des
institutions d’appui au commerce et des Communautés
économiques régionales ont été formés à la GAR dans le
cadre du PACCIA II pour gérer et mettre en œuvre leurs
programmes de développement liés au commerce. La
CEEAC a produit ses budgets et plans de travail annuels
selon les principes de la GAR, et ils ont été approuvés par
les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC.
Sources: Bulletins d’information électroniques du COMESA;
Rapport du COMESA sur les Ateliers nationaux de consultation
sur le Plan stratégique à moyen terme 2011-2015 ; Évaluation de
la formation sur la GAR par les participants. PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
11
RENFORCER L’EXPERTISE EN ANALYSE DES MARCHÉS
POUR DÉVELOPPER LE COMMERCE REGIONAL
Atelier de formation à l’analyse de marché en Afrique Centrale, septembre 2009
LES EXPERTS EN COMMERCE UTILISENT LES OUTILS D’ANALYSE
DES MARCHÉS POUR PROMOUVOIR LES EXPORTATIONS
“Nous utilisons les outils d’analyse de
marché pour soutenir les négociations
bilatérales de la Zambie ainsi que les
négociations avec SADC et COMESA
dans le cadre du processus tripartite”,
déclare l’Agence zambienne de développement.
Dans le cadre du PACCIA II, l’ITC a mené un programme
de mentorat sur l’évaluation du potentiel à l’export, en
partenariat avec le COMESA, la CEEAC et la CEDEAO,
à travers lequel 43 experts africains provenant des
trois régions ont été formés et coachés sur les outils et
méthodologies d’analyse de marchés. La formation
”n’aurait pas pu être plus appropriée“, a déclaré l’un des
experts, ajoutant que le programme ”m’a permis de fournir,
de manière plus efficace, des informations adaptées
aux besoins des exportateurs pour qu’ils prennent des
décisions stratégiques de marketing“.
Le personnel des Communautés économiques
régionales (CER) et des Institutions nationales d’appui
12
au commerce (IAC) ont appris comment utiliser les outils
et méthodes d’analyse des marchés pour la promotion
des exportations aux niveaux national et régional, en
considérant la réduction de la pauvreté, et l’impact
pour les femmes et l’environnement. Les activités ont
spécifiquement couvert l’analyse des statistiques et
d’autres indicateurs de performance commerciale, ainsi
que des recherches sur la compétitivité à l’exportation à
travers des consultations auprès d’entreprises.
Suite à ces activités, les participants ont amélioré leurs
compétences en analyse des marchés et ont appris
comment appliquer les outils pour évaluer le potentiel
d’exportation. Ils ont également identifié les secteurs
prioritaires pour la promotion du commerce régional, sur
la base d’indicateurs tels que les performances à l’export,
l’évaluation par les entreprises, les conditions d’accès
aux marchés internationaux, la capacité de production,
les tendances des marchés mondiaux, et l’impact sur la
création d’emplois, dont celui des femmes, la réduction
de la pauvreté et le développement rural.
”Si nous parlons de renforcement des capacités, c’est
un véritable exercice de renforcement des capacités“,
a déclaré un participant.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Atelier de formation à l’analyse de marché en Afrique Centrale, septembre 2009
Le programme de mentorat a permis aux régions de définir
les secteurs et marchés de destination prioritaires pour
leurs exportations. Le Secrétariat Général de la CEEAC
a recommandé pour la première fois le café, le cacao
et le bois en tant que secteurs pilotes pour la promotion
du commerce régional en Afrique Centrale. La CEDEAO
a sélectionné six secteurs -- la mangue, l’anacarde,
l’huile de palme, le Karité, le sésame et le riz -- comme
prioritaires pour sa nouvelle initiative de compétitivité des
exportations non liées au pétrole ”EXPECT“, à travers un
processus participatif mené et géré par la région.
”J’ai organisé un atelier sur l’analyse de marchés en
utilisant l’outil TradeMap de l’ITC“ explique un participant
au programme de mentorat ”Environ 40 exportateurs
mauriciens l’ont suivi, et le retour est en effet très positif.
TradeMap va leur permette de mener leurs propres
recherches et analyses de ces marchés“.
Les participants ont déjà appliqués les compétences et
connaissances acquises dans leur travail quotidien, pour
appuyer les décisions de négociations commerciales et
les entreprises de leurs pays.
En Afrique de l’Ouest, un réseau de sept experts formés
en tant que formateurs par le PACCIA II a signé un
mémorandum afin de partager les méthodologies et outils
pour évaluer le potentiel d’exportation de manière durable
au sein de la région de la CEDEAO.
L’Agence zambienne de développement a déclaré que
”en tant que résultat de la formation, nous utilisons les
outils d’analyse de marché pour soutenir les négociations
bilatérales de la Zambie ainsi que les négociations avec
SADC et COMESA dans le cadre du processus tripartite“.
Le Conseil de promotion des exportations du Ghana a
utilisé les outils pour organiser des foires commerciales
dans certains pays comme la Guinée Équatoriale, le
Libéria et le Sierra Léone et pour ”identifier les produits
importés largement par ces pays, leur commerce bilatéral
avec le Ghana, les tarifs, la balance commerciale, la
croissance du marché, etc. [Ces outils] ont fourni au
Conseil bien plus d’informations permettant de mener à
bien ces missions de marché“.
Ceux qui ont été formés ont transmis leurs connaissances
à d’autres experts en commerce, afin d’améliorer la
recherche, l’accès aux marchés et la diversification des
produits, décuplant ainsi l’impact des formations.
Trois membres du personnel de l’Agence zambienne
de développement ont formé 15 autres conseillers en
promotion des exportations sur l’analyse du marché
”PACCIA II a eu un effet multiplicateur pour nous“.
En Afrique Centrale, 10 experts des États membres de
la CEEAC et du personnel du Secrétariat ont été formés
et encadrés pour recueillir et analyser des données
d’exportation et d’importation et produire des rapports
sur le commerce régional. Le premier annuaire statistique
du commerce de la CEEAC a ainsi été publié en 2009 et
diffusé auprès des décideurs politiques, du secteur privé
et des universitaires.
L’ITC a développé des plateformes en ligne pour les CER
et IAC dans leurs pays membres afin de renforcer leurs
connaissances et former d’autres experts au sein des
régions, de manière durable, après la fin du programme.
Source: Enquête d’évaluation électronique complétée par
les experts des régions du COMESA, de la CEEAC et de la
CEDEAO; Témoignages des partenaires et bénéficiaires.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
13
LA CEEAC PUBLIE SES PREMIERS ANNUAIRES
STATISTIQUES DU COMMERCE
Les Annuaires statistiques du
commerce contribuent à “promouvoir
l’Afrique Centrale et accroître son
niveau d’implication au commerce
international, et d’autre part, à accroître
les échanges intra régionaux”, et
”rehaussent la visibilité du Secrétariat
auprès des Etats membres”,
explique M. Louis Sylvain-Goma, Secrétaire Général de la
CEEAC.
Les statistiques en général et celles du commerce
international en particulier sont indispensables pour
orienter les décisions en matière économique. Les pays
en développement, notamment ceux de l’Afrique Centrale,
dont les économies sont basées essentiellement sur les
exportations de matières premières, ont en permanence
besoin d’une information claire et précise sur les
performances qu’ils réalisent avec leurs partenaires
commerciaux. Cela permet aux responsables politiques
de mieux identifier les filières porteuses qui doivent être
prises en considération lors de l’élaboration, du suivi et de
l’évaluation des politiques régionales de développement
et de promotion du commerce. La production et l’analyse
des statistiques du commerce extérieur sont cruciales pour
soutenir les efforts d’intégration régionale.
Jusqu’à présent, tous les pays de la CEEAC ne
partageaient pas leurs données d’exportation et
d’importation. De fait, l’analyse du commerce intra
régional de la CEEAC était limitée, essentiellement basée
sur des statistiques-miroirs fournies par les partenaires
commerciaux. Cette situation s’est améliorée grâce à la
formation et l’accompagnement sur l’analyse statistique et
des marchés fournis par l’ITC dans le cadre du PACCIA II.
Le Secrétariat Général de la CEEAC a mené une collecte
régionale de données parmi ses 10 États membres,
14
en partenariat avec les administrations douanières de
chaque pays. Cette collecte a permis une amélioration
dans six pays de la région, et fournit des statistiques
couvrant plusieurs années pour l’Angola, le Cameroun,
le Tchad et le Gabon, qui comptent parmi les économies
prépondérantes dans la région.
Sur la base de ces statistiques et du soutien du PACCIA II,
le Secrétariat Général de la CEEAC a produit et publié les
tout premiers Annuaires statistiques du commerce des
États de l’Afrique Centrale. Ces rapports de 300 pages
comprennent une analyse du profil commercial de chaque
pays membre et ont été présentés et distribués aux
Sommets des Chefs d’État et Conseils des Ministres de la
CEEAC en 2011 et 2012.
Ces publications, qui seront mises à jour chaque année,
font partie des efforts du Secrétariat Général de la CEEAC
pour promouvoir et développer durablement le commerce
et l’intégration régionale. La CEEAC estime qu’il s’agit
d’un achèvement majeur et d’un outil crucial pour les
responsables politiques, le secteur privé, les universitaires
et d’autres opérateurs économiques de la région et
au-delà.
Selon Louis Sylvain-Goma, Secrétaire Général de
la CEEAC, les Annuaires statistiques du commerce
contribuent à ”promouvoir l’Afrique Centrale et accroître
son niveau d’implication au commerce international, et
d’autre part, à accroître les échanges intra-régionaux“,
et ”rehaussent la visibilité du Secrétariat auprès des Etats
membres“.
La CEEAC prévoit de mettre en place un observatoire pour
organiser et améliorer la collecte et le suivi des données au
sein de la région. Le PACCIA II soutient cette initiative en
renforçant les capacités régionales d’analyse de marchés,
et en améliorant la collecte et le traitement des données.
Sources: Annuaires statistiques du commerce des Etats de
l’Afrique Centrale 2009 et 2010: avant-propos et préfaces.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
© Erik (HASH) Hersman
PROMOUVOIR LA COMPÉTITIVITÉ
DES EXPORTATIONS EN AFRIQUE DE L’OUEST
LA CEDEAO LANCE SON INITIATIVE EXPECT ET SON
RÉSEAU D’EXPERTS
Le REC-CEDEAO est ”un puissant outil
d’intégration de l’économie de notre
région”, declared the Minister of Commerce and
Private Sector Promotion of Togo.
La CEDEAO a franchi une étape importante vers la
mise en place d’une capacité régionale durable pour le
développement et la promotion du commerce en Afrique
de l’Ouest, en se dotant d’un cadre de programmation
des activités et de mobilisation des ressources: l’initiative
“EXPECT pour le développement de la compétitivité des
entreprises dans le commerce et l’exportation”.
Elaborée conjointement par la Direction du Secteur Privé
de la Commission de la CEDEAO et l’ITC dans le cadre du
PACCIA II, EXPECT s’appuie sur trois piliers:
• le Réseau régional d’experts pour l’Entreprise et le
Commerce (REC-CEDEAO) lancé en juillet 2010 à
Abidjan, en Côte d’Ivoire, qui est l’outil technique et
opérationnel pour la mise en œuvre de l’initiative;
• la Plateforme des Acteurs de l’Exportation (PAE), qui est
l’instrument de dialogue des acteurs publics et privés,
chargé d’identifier et de relayer les problématiques
affectant le commerce et les exportations auprès des
instances de décision de la CEDEAO, et qui a tenu son
premier Forum à Cotonou, au Bénin, en Décembre
2011;
• l’Unité de facilitation EXPECT au sein de la Commission
de la CEDEAO, chargée de mobiliser les partenariats et
de faciliter de manière durable la mise en œuvre des
programmes et activités du réseau des experts et de la
PAE
EXPECT s’articule autour des chaînes de valeurs à
fort potentiel pour la région, identifiées avec l’appui du
PACCIA II: la mangue, l’anacarde, l’huile de palme, le Karité,
le sésame et le riz. L’appui de l’ITC à travers le PACCIA II
se concentre sur la mangue.
L’initiative EXPECT, pour laquelle l’ITC à travers le
programme PACCIA II est un partenaire principal de la
région, s’intègre dans la vision stratégique de la CEDEAO
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
15
de renforcer l’intégration régionale et l’émergence
d’entreprises compétitives, à même de générer une valeur
ajoutée durable et une amélioration des conditions de vie
des populations en Afrique de l’Ouest. Le financement de
l’initiative par la CEDEAO est assuré jusqu’en 2015.
Le PACCIA II a également travaillé avec la CEDEAO afin
de créer une plateforme des capacités requises pour
développer le commerce régional. Le REC-CEDEAO,
un réseau d’experts en commerce issus des secteurs
privés et publics et représentant les 15 pays membres,
a été conçu afin de promouvoir les exportations en Afrique
de l’Ouest dans le cadre d’EXPECT et dans l’optique de
soutenir le développement économique et social.
”Ce ne sont pas les États ou les institutions qui rencontrent
des problèmes commerciaux, mais bien les parties
prenantes au commerce“, affirme Serge Bombo, Directeur
général adjoint de l’Association pour la promotion des
exportations de Côte d’Ivoire et Président du RECCEDEAO. ”Nous prenons à bras le corps les problèmes qui
se posent à l’exportation… Le REC-CEDEAO ne cherche
pas à régler les problèmes au niveau macro mais bien au
niveau micro“, a indiqué M. Bombo. ”Il répond aux besoins
des entreprises et fait face aux problèmes affectant les
chaînes de valeur“.
Grâce au renforcement des capacités et au coaching
dont il a bénéficié à travers le PACCIA II, le RECCEDEAO a contribué aux initiatives de développement
et de promotion du commerce de la Commission de la
CEDEAO. Le Secrétariat du REC-CEDEAO, qui dispose
d’un système financier et administratif à part entière,
a été formé aux procédures appropriées pour gérer et
exécuter efficacement des projets et activités liés au
commerce selon les principes de Gestion axée sur les
résultats (GAR), et en utilisant un logiciel et des manuels
spécialement conçus.
”À l’échelle sous régionale, le soutien de l’ITC est très
important“, a ajouté M. Bombo. ”L’ITC nous a donné une
structure et une orientation à suivre en nous fournissant
des méthodes et des outils“.
Le Conseil pour la promotion des exportations aux Nigéria
(”Nigeria Export Promotion Council“) a reçu le soutien
technique de deux experts du réseau, avec l’appui de
l’ITC, pour la mise en œuvre de son programme de
16
formation pour la promotion des exportations. ”Cette
contribution à la réussite du programme était fondamentale
et enrichissante car elle a jeté les bases nécessaires sur
lesquelles le reste du programme est construit“.
Le groupe s’efforce d’analyser et de renforcer de manière
systématique les principales chaînes de valeur régionales
EXPECT afin de développer la compétitivité et créer
des emplois. ”Nous allons commencer par la mangue,
en nous penchant sur chaque étape du processus de
production, depuis la plantation, jusqu’à l’exportation“,
explique M. Bombo. ”Nous recenserons les points faibles
et déterminerons ainsi les maillons de la chaîne devant être
renforcés pour accroître la valeur du produit“.
Le REC-CEDEAO est devenu un réseau crédible en
Afrique de l’Ouest pour fournir de l’assistance liée au
commerce aux institutions et entreprises de la région.
Outre le règlement des problèmes liés au commerce, le
groupe offre une enceinte de plaidoyer au secteur privé
à travers la PAE permettant aux parties intéressées de
s’approprier les problèmes recensés et de les résoudre.
Ses 15 bureaux facilitent la transmission de l’information,
offrent un plan de résolution pour chaque pays, et
associent diverses entités représentant des approches
différentes du commerce.
Le Ministre Togolais du commerce et de la promotion du
secteur privé a décrit le REC-CEDEAO comme ”un puissant outil d’intégration de l’économie de notre région“.
Sources: Rapports et documents de la CEDEAO; Rapport annuel
de l’ITC; Articles de la presse nationale du Togo.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
AUGMENTER L’ACCÈS A L’INFORMATION COMMERCIALE
POUR LES ENTREPRISES ET INVESTISSEURS
”RERINFOCOM“, PREMIER RÉSEAU RÉGIONAL
D’INFORMATION COMMERCIALE DE LA CEEAC
“Un groupement de jeunes
entrepreneurs camerounais est entré
en contact avec un importateur de
poivre néerlandais grâce à une note
d’information que la Chambre de
commerce a élaboré sur le poivre Penja.
Une promesse de transaction est en
cours de négociation”,
témoigne la Chambre de Commerce, d’Industrie, des
commerciale ainsi que la possibilité, à moyen terme,
d’accueillir de nouveaux membres et d’assurer la
pérennisation du réseau.
Baptisé ”RERINFOCOM“ par la région, ce réseau
interinstitutionnel se trouve sous l’égide de la CEEAC
avec l’appui du PACCIA II. Il facilite l’accès à l’information
commerciale pour les entreprises et les investisseurs et
permet de rationaliser et d’améliorer les interventions du
Secrétariat Général de la CEEAC en matière de promotion
des échanges régionaux, en partenariat avec les
organisations nationales d’appui au commerce.
Mines et de l’Artisanat du Cameroun.
Le Secrétaire Général de la Communauté Économique des
États de l’Afrique Centrale (CEEAC) a signé un protocole
d’accord formalisant la création du premier Réseau
régional d’information commerciale des États membres de
la CEEAC avec les Chambres de commerce du Cameroun,
du Gabon, du Congo et la Fédération des entreprises de
la République Démocratique du Congo. Le protocole de
collaboration assure une coopération interinstitutionnelle
active pour la production et la diffusion de l’information
”La maîtrise de l’information est une des clés de voûte“
explique Roger Tchoungui, Secrétaire Général Adjoint
de la CEEAC. ”Le réseau d’information commerciale est
capital pour informer le secteur privé des développements
économiques et commerciaux de la région mais aussi pour
actualiser régulièrement les connaissances en la matière“.
Cette approche de transparence dans l’accès à
l’information fait partie des priorités de l’ITC, comme
le souligne le Directeur Exécutif Adjoint, M. Jean Marie
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
17
© ambabheg
Le Général Louis Sylvain-Goma, Secrétaire Général de la CEEAC, signe
le Protocole d’accord “Rerinfocom” avec les Chambres de commerce,
en septembre 2011
”L’étude du profil de marché nous a inspiré dans le conseil
et l’accompagnement de femmes entrepreneurs ayant
suivi la formation ACCÈS! du PACCIA II en ce qui concerne
les pré requis à l’export, notamment les exigences sur les
emballages, les normes, les tendances du marché, les
contacts commerciaux. A ce sujet, nous allons mener une
étude sur le marché du manioc et ses dérivés pour voir dans
quelle mesure ces produits peuvent trouver des débouchés
sur le plan régional“.
Paugam: ”La première source d’injustices et d’inégalités
dans les transactions au sein du système commercial
international provient d’asymétries en matière d’information
entre pays et au sein même des pays. Par conséquent,
la mission première de l’ITC, selon son mandat historique
depuis les années soixante, est d’offrir l’accès aux
informations sur les marchés en tant que bien public“.
Cette collaboration entre la CEEAC et l’ITC s’est
matérialisée par la création du RERINFOCOM, le premier
portail Internet régional pour l’Afrique Centrale, qui permet
aux opérateurs économiques d’accéder à des informations
clés pour le développement des affaires, telles que les
statistiques commerciales, réglementations commerciales
en vigueur, fichiers d’entreprises et profils de marchés.
L’information sur ce portail est régulièrement alimentée,
sous la coordination du Secrétariat Général de la CEEAC,
par un système automatique de mise à jour, ainsi que par
les partenaires nationaux dont la capacité en matière de
gestion de l’information est renforcée à travers des activités
de formation et de mentorat.
”Grâce au RERINFOCOM, nous avons découvert de
nouvelles sources d’information commerciale“, explique un
représentant de la Fédération des Entreprises du Congo.
18
Le gestionnaire en information commerciale de la Chambre
de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat du
Cameroun explique comment le PACCIA II a changé et
amélioré ses services d’appui aux PME: ”Notre métier
nous oblige au quotidien à apporter des réponses aux
interrogations des nombreuses entreprises qui veulent
s’engager dans les exportations. La collecte, le traitement et
la diffusion de l’information est donc notre vécu quotidien.
Toutefois, la méthodologie employée jusqu’à présent ainsi
que les moyens de diffusion n’étaient pas toujours les
meilleurs et n’obéissaient pas forcement aux exigences
en la matière. L’initiative conjointe de la CEEAC et de l’ITC
nous a permis de mieux diffuser une information sélective
par Internet. Nous nous sommes appropriés les outils et
méthodes d’analyse des flux commerciaux… nous pouvons
désormais réaliser des bulletins d’information... le site web
va nous permettre de les diffuser… et nous pourrons l’utiliser
comme une véritable place de marché pour nos femmes et
hommes d’affaires“.
Cela a un impact direct sur le commerce et les exportations:
”Un groupement de jeunes entrepreneurs camerounais est
entré en contact avec un importateur de poivre néerlandais
grâce à une note d’information que la Chambre de
commerce a élaboré sur le poivre Penja. Une promesse de
transaction est en cours de négociation“ ajoute-t-il.
Sources: Articles et reportages de la presse d’Afrique Centrale;
Rapports et site Internet du Secrétariat Général de la CEEAC;
Témoignages des partenaires et bénéficiaires; Documents
relatifs à la 45ème réunion du Groupe Consultatif Commun de
l’ITC; Portail Internet “Rerinfocom”: http://www.netvibes.com/
rerinfocom-ceeac-eccas#RERINFOCOM.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
FAIRE ENTENDRE LA VOIX DU SECTEUR PRIVÉ
DANS LA POLITIQUE COMMERCIALE ET
LE DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ
LE CONSEIL DES AFFAIRES DU COMESA, ORGANISATION
RECONNUE DU SECTEUR PRIVÉ
Une plus grande participation du secteur privé dans les
politiques et négociations commerciales est cruciale
pour améliorer les capacités de développement et de
promotion des échanges en Afrique. Le PACCIA II soutient
pour cela la création et le renforcement d’organismes
faîtiers du secteur privé.
En Afrique de l’Est et Australe, le Conseil des affaires
(CBC) sert de plateforme principale pour relayer les
préoccupations liées au développement et contribuer au
renforcement du secteur privé dans les pays membres,
comme mandaté par le Traité du COMESA.
Suite à la forte demande pour un organe régional de
coordination des activités du secteur privé, le 27ème
Conseil des Ministres du COMESA a décidé, en décembre
2009, de renforcer le CBC en tant qu’organisation faîtière
régionale. Cela implique la consolidation du Conseil
en tant qu’institution à travers la mise en place d’un
Secrétariat indépendant et pleinement opérationnel avec
la capacité de promouvoir les intérêts et, de manière plus
large, de développer le secteur privé.
L’ITC et le COMESA ont fourni l’expertise technique
et les ressources nécessaires à travers le PACCIA II
pour renforcer le CBC en tant qu’interface principale du
dialogue public-privé régional.
“Grâce au CBC, nous travaillons avec le
secteur privé de la région et au niveau
international pour identifier et bénéficier
des retombées en matière de commerce
et de partenariats entre entreprises, et
c’est un très grand succès”,
selon M. Sindiso Ngwenya, Secrétaire Général du COMESA.
Un coordinateur du CBC a été recruté, un nouveau
plan stratégique à moyen terme incluant un régime
d’adhésion des membres, des principes de gouvernance
et opérationnels ainsi qu’une nouvelle stratégie de
communication, ont permis de renforcer l’identité de
l’institution.
Le CBC a vu le nombre de ses membres augmenter avec
19 organisations du secteur privé. Un nouveau Conseil
d’administration composé de sept États membres du
COMESA -- le Burundi, l’Égypte, Maurice, l’Ouganda, la
Zambie, le Zimbabwe et le Malawi qui en a la présidence -ainsi qu’une Assemblée générale ont été élus en tant que
comité exécutif régional pour représenter le CBC dans la
région, et qu’organe de gouvernance pour superviser ses
performances.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
19
commerciale régionale en Afrique est de plus en plus visible.
Dans le cadre du processus tripartite COMESA-EACSADC, le CBC a dirigé la formation d’un groupe de travail
du secteur privé et a organisé le premier Forum des affaires
tripartite. Le Conseil est devenu la voix reconnue du secteur
privé dans le COMESA. Dans une région où le dynamisme
économique repose en grande partie sur le commerce, le
CBC s’est positionné en tant qu’institution de coordination
qui représente efficacement les besoins de la communauté
des affaires au plus haut niveau de prise de décision.
La Coordinatrice du CBC au Forum AGOA, en juin 2011
Initialement soutenu par le PACCIA II, le CBC a évolué
en un secrétariat intégré chargé de la promotion et du
développement des affaires. Le portefeuille de services du
Conseil a été modifié pour répondre aux besoins du secteur
privé dans des domaines tels que la défense des intérêts des
entreprises, l’analyse de marché et la création de relations
d’affaires. Le CBC a facilité la coopération Sud-Sud entre le
COMESA et d’autres pays dont les économies sont en forte
croissance en Asie et dans les pays Arabes pour stimuler les
exportations et le secteur privé en Afrique de l’Est et Australe.
La défense des intérêts des entreprises est au cœur du
mandat du CBC. L’appropriation par la communauté des
affaires et la reconnaissance de la contribution du CBC
à la politique régionale ont permis une participation plus
active du secteur privé dans les politiques commerciales
qui influent sur les barrières aux échanges dans la région.
Le CBC a préparé et fait campagne, avec succès, pour des
prises de position sur les règles d’origine, le mouvement des
entrepreneurs et la suppression des visas dans la région.
Ces actions ont contribué à l’activation du dialogue entre le
secteur privé et les décideurs politiques à travers le partage
d’expériences et de leçons apprises autour des questions
cruciales pour le développement des affaires.
La compétence du CBC en matière d’intégration
”En tant que voix du secteur privé au sein du COMESA, nous
cherchons à fournir des solutions innovantes pour relever les
défis dont souffrent les entreprises et qui freinent la croissance
économique dans la région“, a expliqué le président du CBC
Mathews Chikankheni. ”Le secteur privé partage une vision
commune pour accroître son influence sur les politiques au
plus haut niveau de prise de décision. En tant qu’institution
du COMESA dirigée par le milieu des affaires, nous avons
cherché à mettre en œuvre des stratégies soigneusement
adaptées pour développer le secteur privé et les PME au
niveau de la compétitivité régionale et internationale“.
Le Secrétariat du CBC a veillé à devenir plus autonome en
mobilisant des ressources au-delà du programme PACCIA II
et en collaborant avec des partenaires au développement
et le secteur privé. Le budget opérationnel et projet du
CBC inclut désormais également le soutien de l’USAID et
d’entreprises membres.
”Grâce au CBC, nous travaillons avec le secteur privé de la
région et au niveau international pour identifier et bénéficier
des retombées en matière de commerce et de partenariats
entre entreprises, et c’est un très grand succès“, a déclaré
Sindiso Ngwenya, Secrétaire Général du COMESA.
Sources: Bulletins d’information électroniques du COMESA;
Rapports et documents du CBC; Site Internet du CBC (www.comesabusinesscouncil.org).
LE FORUM DES AFFAIRES DU COMESA STIMULE
LE DIALOGUE PUBLIC-PRIVÉ
Le PACCIA II favorise le dialogue entre décideurs politiques
et entreprises afin que les intérêts du secteur privé soient
intégrés à la prise de décisions et aux négociations pour le
renforcement du commerce régional.
Le Forum des affaires du COMESA, organisé une fois par
an par le CBC, est l’un des événements phares de la région.
Il s’adresse au secteur privé et favorise le dialogue publicprivé, renforçant ainsi la visibilité du COMESA dans les
pays membres et auprès de la communauté des affaires.
Le Forum 2011 a réuni des entreprises régionales et
internationales d’Afrique sub-saharienne, des États-Unis
et d’Europe. Plus de 400 entreprises se sont retrouvées à
20
Lilongwe, au Malawi, pour débattre de questions relatives
au commerce et aux affaires, afin de faire des propositions
à intégrer à la feuille de route du CBC et au programme du
Secrétariat du COMESA pour faciliter les échanges et la
compétitivité. Trente liens commerciaux ont été identifiés
lors du Forum.
”La première grande question que de nombreuses
entreprises à travers le monde se posent est, est-il sûr
de faire des affaires en Afrique, est-ce un environnement
propice? C’est lors d’évènements tels que le Forum des
affaires du COMESA que vous pouvez rencontrer des
entrepreneurs et investisseurs régionaux et internationaux
et ainsi répondre à ces questions“, a déclaré le président
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Forum des affaires du COMESA, à Lilongwe, au Malawi, en octobre 2011
du ”World Trade Centre“ Afrique.
Le Forum offre également des opportunités pour les PME
de se connecter avec de grandes multinationales qui
cherchent des fournisseurs locaux, tels que le Groupe
Nestlé, qui a exploré le renforcement de sa présence
en Afrique, la société suisse confessant le potentiel de
croissance en matière de transformation de produits
agro-alimentaires tels que le thé, le lait, le maïs, le blé,
le sorgho, le manioc et les fruits.
Le président du CBC a souligné le rôle du Conseil pour
unir le secteur privé afin de réduire le coût des affaires
et identifier les outils nécessaires pour renforcer la
compétitivité des entreprises au sein des marchés
régionaux et mondiaux.
Sources: Rapports et documents du CBC; Site Internet du CBC
(www.comesabusinesscouncil.org); Site Internet du Forum des
affaires du COMESA (www.comesabusinessforum.org).
PREMIER FORUM DES ACTEURS A L’EXPORTATION DE LA CEDEAO
“Que ce Forum soit le détonateur d’une
franche collaboration entre le secteur
privé et les décideurs politiques de la
région, ceci pour l’éclosion d’un milieu
des affaires”,
souligne M. Jean-Louis Billon, Président de la PAE.
Le premier Forum des Acteurs à l’Exportation de la
CEDEAO, qui s’est tenu en décembre 2011 avec l’appui
du PACCIA II, représente un pas en avant sur la voie de
l’instauration d’un mécanisme officiel de dialogue publicprivé en Afrique de l’Ouest.
Le thème du Forum ”Impact du mécanisme de libéralisation
des échanges de la CEDEAO sur le développement régional
des filières agro-industrielles“ était issu des recommandations
de la revue de l’Aide pour le commerce. Le Forum a abordé
la question de la compétitivité des petites et moyennes
entreprises (PME) dans les chaines de valeur agricoles, qui
est au cœur des préoccupations de la région en vue d’assurer
la sécurité alimentaire et de lutter contre la pauvreté.
Au total, 120 décideurs politiques, experts et acteurs du
secteur privé, notamment ceux des filières mangue et huile de
palme, ont pris part au Forum qui s’est tenu à Cotonou, au
Bénin. Ils représentaient 14 pays membres de la CEDEAO, des
organisations professionnelles de la région (ROPA, RECAO,
FOPAO, FEFA, FEWACCI), l’ITC et d’autres partenaires au
développement (AFREXIM BANK, le PNUD, le TRADE HUB,
ECOBANK).
Le Forum fait partie intégrante de l’initiative ”EXPECT pour
le développement de la compétitivité des entreprises
dans le commerce et l’exportation“ de la Commission
de la CEDEAO élaborée conjointement avec l’ITC dans
le cadre du PACCIA II. EXPECT est mise en œuvre par le
Réseau des Experts pour l’Entreprise et le Commerce de
la CEDEAO (REC-CEDEAO) et à travers la Plateforme des
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
21
Acteurs de l’Exportation (PAE), dont le premier Forum était
celui de Cotonou.
Comme Madame la Ministre de l’Industrie, du Commerce,
des Petites et Moyennes Entreprises, de la République du
Bénin l’a souligné ”le programme PACCIA II... a permis aux
experts d’identifier et de retenir des secteurs et groupes
de produits porteurs pour le développement économique
de l’ensemble des pays de la CEDEAO... la mangue,
l’anacarde et l’huile de palme. Ainsi, l’initiative prise de
réunir le présent forum des acteurs de l’exportation de la
CEDEAO est motivé par... le besoin d’apprécier l’impact
du Schéma de libéralisation des échanges,... de mettre en
place un cadre régional pour la promotion des exportations
et de la compétitivité des entreprises... et de disposer d’un
cadre régional de concertation des Agences de Promotion
des Exportations“.
Les participants ont adopté une série de
recommandations afin de stimuler le développement des
PME exportatrices et de les rendre plus compétitives sur
les marchés régionaux et internationaux dans les années
à venir. Leurs décisions se sont notamment fondées sur
des études du potentiel à l’exportation et des bulletins
d’information commerciale préparés par des experts
régionaux avec l’appui et le coaching du PACCIA II. Des
recommandations sur le Schéma de libéralisation des
échanges (SLE) de la CEDEAO dans les chaînes de valeur
de la mangue et de l’huile de palme ont été formulées à
l’issue du Forum sur la base de deux notes de position du
secteur privé présentées durant l’évènement.
Le Président de la PAE, Jean-Louis Billon, a souhaité ”que
ce Forum soit le détonateur d’une franche collaboration
entre le secteur privé et les décideurs politiques de la
région, ceci, a-t-il souligné, pour l’éclosion d’un milieu des
affaires“.
Source: Site Internet de la PAE (www.ecowas-eap.com);
Rapports de la CEDEAO sur le Forum des Acteurs de
l’Exportation; Articles de presse sur le Forum des Acteurs de
l’Exportation. Les représentants des ORAC et Carlos Bonfim, Directeur du Commerce au Secrétariat Général de la CEEAC (photo de droite), à Douala, au Cameroun, en septembre 2011
VERS LA CRÉATION D’UN VÉRITABLE FORUM DU SECTEUR
PRIVÉ EN AFRIQUE CENTRALE
Malgré les efforts menés par la CEEAC afin d’améliorer les
infrastructures liées au transport et à l’énergie en Afrique
Centrale, les entreprises constatent que les barrières
au développement des transactions commerciales,
telles que les frais de douanes et taxes, demeurent. Le
secteur privé de la sous-région ne dispose que de peu
de moyens afin de faire changer les choses et de faire
entendre ses positions auprès des décideurs politiques.
Le manque de dialogue entre le milieu des affaires et les
instances régionales est notamment dû à l’inexistence
d’un mécanisme structuré de dialogue public-privé, et à
la non-application sur le terrain de certaines décisions qui
faciliteraient pourtant le développement des échanges et
des affaires.
Selon le Directeur de la promotion de la Chambre de
Commerce du Cameroun, la sous-région souffre d’une
22
“Un tournant historique pour
l’émergence du commerce en Afrique
Centrale” selon la presse régionale;
“Le Secrétariat Général de la CEEAC
considère qu’un grand pas a été
franchi,”
selon M. Carlos Bonfim, Directeur du Commerce au
Secrétariat Général de la CEEAC.
”absence de concertation pour surmonter les difficultés
infrastructurelles“. Il y a donc ”nécessité de fédérer
pour faire entendre et coordonner les efforts pour une
participation active au développement des affaires et
au dialogue public-privé“ constate Roger Tchoungui,
Secrétaire Général Adjoint de la CEEAC.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Signatures de leurs statuts par les représentants des ORAC, à Douala,
au Cameroun, en septembre 2011
C’est fort de ce constat que les 10 pays membres de
la CEEAC, avec l’appui du PACCIA II, ont créé trois
Organisations régionales d’appui au commerce (ORAC):
l’Organisation des Patronats de l’Afrique Centrale
(OPAC), l’Organisation des Chambres Consulaires de
l’Afrique Centrale (OCCAC) et le Réseau Africain pour
le Soutien à l’Entreprenariat Féminin d’Afrique Centrale
(RASEF-AC). C’est lors d’une réunion régionale présidée
par le Secrétariat Général de la CEEAC en septembre
2011 en présence de tous les États membres et de
19 organisations nationales du secteur privé, que les
statuts, plans stratégiques et bureaux exécutifs de ces 3
organisations ont été établis et signés.
”Il ne s’agit pas de créer une nouvelle structure en plus
des structures déjà existantes. L’OPAC a pour but de
travailler avec le Secrétariat Général de la CEEAC pour que
très progressivement et rapidement le partenariat publicprivé soit une réalité dans notre sous-région” précise le
Secrétaire Général de l’OPAC.
Cette initiative va permettre à ces organisations de fédérer
leurs efforts et jouer pleinement leur rôle de représentation
des intérêts du secteur privé et d’interface vis-à-vis des
décideurs politiques. La création des ORAC ”est une
satisfaction qui soutiendra l’entrepreneuriat féminin dans
la sous-région“ confirme la représentante du RASEF.
”Les avantages sont majeurs” ajoute le Président de
la Chambre de Commerce du Gabon ”créer une taille
critique au niveau de l’Afrique Centrale afin de pouvoir
échanger entre pays de la sous-région mais surtout
supporter la concurrence internationale“.
Lors de la réunion, un appel du secteur privé de la région a
été rédigé et signé conjointement par les ORAC. ”L’Appel
de Douala“, adressé aux États membres de la CEEAC,
demande la mise en œuvre effective des décisions
adoptées par les décideurs politiques afin de faciliter les
transactions commerciales régionales.
La réunion et les activités de renforcement des capacités
qui ont suivi ont permis de renforcer les connaissances
des ORAC et de leurs membres sur les sujets de
politique commerciale régionale et sur leur impact sur le
développement des affaires. Une avancée que la presse
régionale qualifie de ”tournant historique pour l’émergence
du commerce en Afrique Centrale“, tandis que le
”Le Secrétariat Général de la CEEAC considère qu’un
grand pas a été franchi“ selon Carlos Bonfim, Directeur du
Commerce au Secrétariat Général de la CEEAC.
Source: Articles et reportages de la presse régionale et nationale
d’Afrique Centrale; Rapports du Secrétariat Général de la
CEEAC.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
23
UNE APPROCHE SECTORIELLE RÉGIONALE POUR
LE DÉVELOPPEMENT DES CHAINES DE VALEUR ET
LA CROISSANCE DU SECTEUR PRIVÉ
APPUI CIBLÉ A LA CHAINE DE VALEUR DE LA MANGUE
EN AFRIQUE DE L’OUEST
L’initiative EXPECT de la CEDEAO, développée et mise
en œuvre avec l’appui du PACCIA II, s’articule autour des
chaînes de valeurs des filières d’exportation à haut potentiel
pour la région. L’appui de l’ITC à cette initiative, à travers le
PACCIA II, se concentre sur la mangue.
Le renforcement de la compétitivité à l’exportation des
entreprises opérant dans le secteur agricole est primordial
puisqu’il s’applique au premier secteur d’emploi, d’activités
et d’échanges dans la région, avec une forte implication des
femmes. Il contribue aussi à la sécurité alimentaire, qui est
une préoccupation principale de la CEDEAO.
Or, au sein de l’espace CEDEAO, il est estimé que 40 à 50%
de la production de mangues est perdue alors qu’environ
60% de la pulpe qui sert aux entreprises de transformation
dans certains pays ouest africains est importée d’autres
régions.
Le Document d’Orientation Stratégique (DOS) pour la filière
mangue en Afrique de l’Ouest, développé avec l’appui
du PACCIA II, a été validé par les 15 pays membres de la
24
“Nous avons exporté 8 conteneurs de
plus de 172 tonnes de mangues par voie
aérienne et par bateau... Cela se traduit
par une hausse de 50% du volume des
exportations de l’entreprise,”
déclare un entrepreneur de Côte d’Ivoire.
CEDEAO lors d’un atelier régional qui s’est tenu à Lomé,
au Togo, en août 2011, sous la houlette de la Commission
de la CEDEAO et de son Réseau régional d’experts pour
l’Entreprise et le Commerce (REC-CEDEAO).
Au total, 31 représentants des secteurs publics et privés
de la région ont validé les propositions du document
de stratégie qui préconise 3 grandes orientations pour
le renforcement des capacités productives et des
exportations du secteur, en tenant tout particulièrement
compte du rôle et de l’impact sur les femmes: augmenter
la consommation régionale, accroître la capacité de
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Atelier de stratégie à l’exportation pour le secteur de la mangue, novembre 2010
Mangues d’Afrique de l’Ouest exportées sur le marché européen
transformation et de conservation des produits, et
améliorer leur adaptation aux normes des marchés
importateurs.
A la suite de ces activités, un importateur brésilien a
entreprit son premier voyage d’affaires au Sénégal où il
a visité les plantations de manguiers et a rencontré les
producteurs afin d’identifier de nouveaux fournisseurs
pour ses clients européens. ”Cette visite ouvre des
perspectives commerciales intéressantes pour les
exportateurs rencontrés qui, au-delà des relations
contractuelles envisagées, ont reçu des informations
et des conseils avisés sur les marchés d’exportation,
notamment européens, et leurs exigences“ explique le
Point focal du REC-CEDEAO au Ministère du Commerce,
de l’Industrie et de l’Artisanat du Sénégal.
Selon le Ministre togolais du commerce et de la promotion
du secteur privé qui a ouvert l’atelier ”dans un contexte
d’économie mondialisée, il est important de se mettre à
niveau pour s’insérer dans le concert sous régional et
mondial à travers des filières à valeurs ajoutées intenses.
Je souhaite que ce document réponde aux nombreuses
demandes des opérateurs économiques et des
investisseurs pour optimiser leurs investissements dans la
filière“.
Non seulement le PACCIA II a facilité l’émergence d’une
vision régionale commune pour développer et moderniser
le secteur, mais il a également fourni des services
ciblés aux PME pour accroître leurs connaissances et
leurs exportations, en mettant l’accent sur les marchés
émergents sous la forme de coopération Sud-Sud.
Des producteurs de mangue d’Afrique de l’Ouest ont
participé à un voyage d’étude à Petrolina au Brésil en
novembre 2011 avec l’appui du REC-CEDEAO et de
l’ITC dans le cadre du PACCIA II. Le Brésil avait été
identifié comme une destination idéale, sa chaîne de
valeur de la mangue étant très développée et ce pays
ayant récemment signé un accord de coopération avec
la CEDEAO pour une coopération Sud-Sud, notamment
dans les filières agricoles.
La collaboration entre la CEDEAO et l’Agence brésilienne
de recherche agricole (EMBRAPA) a été initiée au profit
des entreprises de la filière mangue. Grâce à cette
mission et au suivi des relations d’affaires lors de ”Fruit
Logistika“, foire mondiale pour le commerce des fruits et
légumes frais, les entrepreneurs ont établi de nouveaux
contacts commerciaux au sein de leur industrie avec des
organismes de recherche, des institutions de promotion
du commerce locales et le secteur privé. Ils ont également
appris de l’expérience de travail en cluster du Brésil.
”Je vais revoir mes activités et corriger ce qui me manque
en utilisant tout ce que j’ai appris au cours de la visite
d’étude“ a déclaré un producteur du Ghana. ”Je vais
améliorer ma production, en particulier l’application
d’engrais et d’autres nutriments“.
Une entreprise de Côte d’Ivoire a exporté pour la première
fois avec succès des mangues ouest africaines de qualité
sur le marché européen et a établi un partenariat d’affaires
durable avec un acheteur international. ”Grâce au contact
avec un acheteur international établi avec l’appui de l’ITC,
nous avons exporté huit conteneurs de plus de 172 tonnes
de mangues par voie aérienne et par bateau“, a déclaré
le Directeur général de l’entreprise. Cela se traduit par
une hausse de 50% du volume des exportations de
l’entreprise. ”De 173 tonnes, nous allons passer à 739
tonnes en 2013“, ce qui représente une croissance par
quatre par rapport à l’année précédente.
Une femme entrepreneur du Mali qui avait pris part à la
mission au Brésil a commencé sa propre production de
mangues, avec un premier champ de 8 hectares. Elle
souhaite utiliser des méthodes d’irrigation similaires à
celles observées lors des présentations techniques par
l’EMBRAPA et des visites de plantations au Brésil. La
prochaine étape est la réalisation d’une analyse financière
afin de déterminer les coûts d’utilisation de ces nouvelles
techniques d’irrigation.
En outre, les Pays-Bas et la Belgique ont offert de financer
la construction de son entreprise de fabrication de pulpe
concentrée de mangue à Bamako. Certains des contacts
d’affaires qu’elle a établis lors de sa visite au Brésil sont
des clients potentiels pour sa nouvelle usine, qui permettra
de créer environ 100 emplois pour les hommes et femmes
de la région. L’usine devrait être opérationnelle en 2013.
Source: Articles de la presse nationale du Togo; Rapports du
REC-CEDEAO et sur le Forum des Acteurs de l’Exportation;
Témoignages des partenaires et bénéficiaires.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
25
Production de cuir et produits en cuir par des entreprises au Zimbabwe
SOUTIEN A LA FILIÈRE CUIR EN AFRIQUE DE L’EST
ET AUSTRALE: PILOTE AU ZIMBABWE
Un des principaux objectifs des Communautés
économiques régionales (CER) par le biais du PACCIA II
est l’amélioration de leurs capacités à formuler des
stratégies régionales sectorielles à travers un processus
participatif, impliquant le secteur privé.
Le secteur du cuir est un des secteurs prioritaires du
COMESA pour le développement et la croissance
économique. Un document de stratégie régionale a
été conçu à travers un processus participatif sous la
houlette du Secrétariat du COMESA et impliquant les 15
pays membres de la région. Un comité de coordination,
désigné par le Secrétariat du COMESA et représentant
les associations et parties prenantes du secteur du cuir,
a été créé en tant que mécanisme d’appropriation et de
mise en œuvre de la stratégie. Le COMESA et le comité
ont organisé des tables rondes au Malawi, en Ouganda et
au Zimbabwe.
Parmi les leçons apprises lors de ces tables rondes était
l’importance d’intégrer la stratégie régionale dans la
politique nationale de sorte qu’elle bénéficie davantage
aux PME.
Le gouvernement du Zimbabwe a demandé au COMESA
et à l’ITC de l’aider à élaborer une stratégie pour valoriser
sa filière cuir. Le pays a alors été choisi comme pilote
pour répliquer la stratégie régionale au niveau national
et s’assurer qu’elle est mise en œuvre de manière à
contribuer au développement du secteur privé et qu’elle
bénéficie à tous les acteurs le long de la chaîne de valeur.
L’industrie du cuir au Zimbabwe implique une diversité de
micro, petites, moyennes et grandes entreprises qui ont
généré un montant total de ventes estimé à 82,2 millions
26
“Le Comité de coordination a permis
d’obtenir une plus grande appropriation
par le secteur privé, qui gère
maintenant la mise en œuvre de la
stratégie,”
explique un tanneur.
Atelier participatif, à Bulawayo, au Zimbabwe, en novembre 2011
de dollars des E.-U. en 2011. En dépit de sa performance
passée et de son potentiel, la croissance du secteur est
limitée par le manque de collaboration entre les acteurs
de la filière, la pénurie de peaux de qualité et l’insuffisance
d’accès à des financements abordables. Environ 84%
des cuirs et peaux sont exportés à l’état brut, ce qui
pénalise les tanneries locales qui ont été contraintes de
réduire leur production et, dans certains cas, de fermer.
Sur 16 tanneries, 6 seulement étaient opérationnelles
en avril 2012 selon les rapports officiels. En outre, les
producteurs locaux de produits finis doivent faire face à
la solide concurrence des importations, moins chères,
sur le marché domestique. Alors que le secteur a produit
17 millions de paires de chaussures et a exporté dans
les pays développés à son apogée en 1999, il n’est
aujourd’hui plus compétitif sur le marché mondial.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
”Le secteur du cuir a un énorme potentiel pour accroître
sa contribution à l’économie et devenir un facteur de
développement social“, a déclaré un représentant du pays.
Un processus de consultation impliquant tous les acteurs
de la chaîne de valeur a débuté en août 2011 et des
réunions ont eu lieu dans les grandes villes de Harare et
Bulawayo, ainsi que dans les provinces du Mashonaland
et Matabeleland où l’élevage et la production de cuir sont
prépondérants. Le processus a permis une véritable
appropriation par les acteurs du secteur pour la mise en
œuvre, le suivi et l’évaluation de la stratégie.
Un comité de coordination comprenant des représentants
de toute la filière (agriculteurs, commerçants, tanneurs,
fabricants,
associations,
institutions
financières,
représentants du Ministère de l’Industrie et du Commerce,
en collaboration avec le Ministère de l’Agriculture et le
Ministère des Finances) a été le catalyseur et le leader pour
le développement et l’exécution de la stratégie.
Selon un représentant du secteur privé: ”Grâce à cette
démarche participative, un certain sens d’appartenance est
né entre les acteurs qui ont le sentiment de faire vraiment
partie du processus“.
La stratégie vise à moderniser la filière cuir au Zimbabwe
de sorte qu’elle contribue davantage à la croissance
économique, à la création d’emplois et à la réduction de la
pauvreté. Elle est le résultat de l’évaluation du potentiel du
marché, de la rentabilité des entreprises, des contraintes
de l’offre et de la dynamique du secteur par les acteurs
économiques et les acheteurs. Elle fixe des objectifs
commerciaux pour 2012-2017 et fournit une feuille de route
claire basée sur des accords à chaque niveau de la filière.
L’objectif est désormais de fabriquer des produits qui
apportent de la valeur ajoutée, tels que les chaussures et la
maroquinerie, pour les marchés intérieur et d’exportation.
Cette approche nécessite la création d’une association
sectorielle gérée par la filière sous forme d’une plateforme
public-privé fixant les priorités et sollicitant l’appui du
Gouvernement et des partenaires au développement,
ainsi que la mise en place d’un Fond d’investissement et
de développement pour investir dans le secteur.
Le pays a déjà réalisé certains des objectifs fixés par la
stratégie. Le cuir fait désormais partie des priorités de la
politique de développement industriel du Zimbabwe pour
2012-2016, une association a été créée pour améliorer la
collecte et la qualité des cuirs, des tanneurs et collecteurs
ont établi un accord pour l’exportation de peaux semitannées (”wet-blue“), et les banques et entreprises locales
ont approuvé la création du Fonds pour le développement
du cuir.
”Le document de stratégie et le fonctionnement du Comité
de coordination représentent déjà un succès“, a déclaré
un collecteur de cuir. ”Le Comité de coordination a permis
d’obtenir une plus grande appropriation par le secteur
privé, qui gère maintenant la mise en œuvre de la stratégie“
explique un tanneur.
À plus long terme, la stratégie devrait créer des emplois
grâce à son appui aux micro, petites et moyennes
entreprises qui opèrent désormais en groupements,
accroître les recettes des ventes de 82,6 millions dollars
des E.-U. en 2011 à 116 millions en 2017, et diversifier les
exportations vers les marchés régionaux et mondiaux.
Source: Témoignages des partenaires et bénéficiaires;
Documents de stratégie sectorielle.
”Les acteurs de la chaîne de valeur ont maintenant un
objectif commun, celui de promouvoir la valeur ajoutée et
une meilleure reconnaissance du potentiel du secteur“,
selon un représentant du gouvernement.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
27
Entreprises de l’industrie du cuir lors d’ateliers nationaux et voyages d’affaires, en 2011
9 MILLIONS DE DOLLARS DE NOUVELLES EXPORTATIONS
POUR LES ENTREPRISES DU CUIR DU COMESA
“Si l’approche du PACCIA II axée sur
la valeur ajoutée et le marché était
appliquée, un développement concret
serait visible dans la région et l’Afrique
dans son ensemble”,
selon M. Sindiso Ngwenya, Secrétaire Général du COMESA
Souvent, les petites et moyennes entreprises (PME) en
Afrique n’ont pas les informations sur les normes et les
exigences des marchés. C’est le cas pour celles opérant
le long de la chaine de valeur du cuir, qui constitue
pourtant l’un des secteurs prioritaires du COMESA pour le
développement du commerce régional.
PACCIA II vise à préparer les PME pour les marchés
régionaux et internationaux, par le biais d’une approche
orientée vers les marchés. En participant à des ateliers de
dissémination de l’information, à des foires, des missions
et visites commerciales et des réunions acheteursvendeurs, les entrepreneurs apprennent des acheteurs et
des concurrents, échangent leurs expériences, évaluent le
meilleur moyen d’améliorer leurs capacités de production
et de stimuler leur compétitivité.
La Foire africaine du cuir qui s’est déroulée à Addis-Abeba
en mars 2011 et a accueilli plus de 190 visiteurs d’Afrique,
d’Europe, d’Asie et des Amériques, représentait une
opportunité unique pour les PME de rencontrer les
importateurs. Le Secrétariat du COMESA, son Comité de
coordination pour le cuir, ainsi que l’ITC, ont organisé la
participation et l’exposition de produits de 10 PME venues
d’Éthiopie, du Kenya, du Malawi, du Rwanda, du Soudan,
de Zambie et du Zimbabwe.
28
Les entrepreneurs ont collecté des informations
stratégiques pour améliorer leur compétitivité: ”La foire a
élargi notre champ d’activités et nos connaissances, nous
a permis de comprendre nos faiblesses, nos forces et nos
perspectives“; ”J’ai acquis de nouvelles compétences et
techniques qui vont m’aider à améliorer mes produits“;
”J’ai maintenant une meilleure idée d’où je peux trouver
des produits chimiques, des matières premières pour les
chaussures et des pièces de rechange moins chers, afin
de réduire mes coûts de production“.
Sur les 31 000 dollars des E.-U. investit par le PACCIA II
dans cette activité, les entrepreneurs ont estimé le chiffre
d’affaire généré à 2 millions de dollars.
Cela a également permis d’identifier des lacunes
spécifiques en termes de qualité et d’emballage, dans
les offres des exportateurs africains pour répondre aux
exigences des marchés d’importation. Celles-ci ont été
analysées afin de fournir un appui spécifique aux PME audelà du PACCIA II.
En guise de préparation à des visites commerciales
à l’étranger, des études sur la demande et l’offre ont
été menées auprès des PME dans le secteur du cuir et
des ateliers de diffusion ont été organisés en Ethiopie,
au Kenya, au Soudan, en Ouganda, en Zambie et au
Zimbabwe. Pendant ces ateliers, l’accent a été mis sur
les possibilités d’investir dans la filière cuir au sein du
COMESA.
16 tanneurs de la région ont bénéficié de visites
commerciales en Inde et en Italie, qui ont permis de
confirmer que ”l’Afrique dispose d’une grande possibilité
de croissance“ et qu’il y a ”de bonnes chances pour voir
augmenter les relations d’affaires entre l’Afrique et notre
pays“, comme l’expliquent les acheteurs.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Foire africaine du cuir, à Addis-Abeba, en Ethiopie, en mars 2011
Entreprises de l’industrie du cuir lors d’ateliers nationaux et voyages d’affaires,
en 2011
Priorité a été donnée à l’environnement en initiant des
relations directes entre fournisseurs indiens et italiens,
et utilisateurs africains de technologies de traitement
des effluents. Les tanneurs africains ont été sensibilisés
à l’utilisation de procédés de tannerie respectueux de
l’environnement, par le biais de présentations et de visites
d’usines de traitement des effluents, comme l’explique
un participant d’Ouganda: ”nous avons vu les différentes
techniques pour la production du cuir et l’importance des
usines de traitement des effluents“.
pour une exportation future de cuir fini“, a rapporté un
entrepreneur éthiopien.
A la suite de 573 réunions d’affaires, les entreprises ont
conclu de nouvelles commandes fermes pour une valeur
totale de 9 millions de dollars des E.-U. pour de la croûte
de cuir, des achats de produits chimiques et de machines
et des transferts de technologie, tandis que 5 millions sont
en cours de négociation. En traitant directement avec les
importateurs, les tanneurs africains peuvent ainsi éliminer
les intermédiaires tels que les agents et commerciaux,
représentant une augmentation estimée de leurs profits
de 3 à 15%. Des transferts de technologie pour améliorer
la qualité du ”wet-blue“ et du cuir fini, des associations
entre entreprises et des investissements étrangers directs
sont également en cours de discussion.
”J’ai conclu un accord d’une valeur de 180 000 dollars des
E.-U. de cuir fini de mouton, qui ouvre des opportunités
Ces résultats sont le fruit de la coopération entre COMESA,
son comité de coordination pour la filière cuir menée l’Institut
du cuir et des produits du cuir (LLPI), l’ITC, l’Association
indienne des tanneurs et marchants de cuir et peaux
(AISHTMA), et l’Union italienne des industries du cuir (UNIC).
Une coopération et des relations d’affaires durables ont été
initiées avec des échanges commerciaux qui se poursuivent
au-delà des activités du programme, comme cela est expliqué
par un entrepreneur d’Ouganda: ”Nous avons vendu un
échantillon de croûte de cuir pour une valeur de 50 000 dollars
des E.-U. ... nous essayons de vendre un conteneur de peaux
de chèvre, qui pourrait se matérialiser l’an prochain... nous
avons acheté du matériel de traitement des effluents suite à la
visite et en achèterons un peu plus l’année prochaine“.
M. Sindiso Ngwenya, Secrétaire Général du COMESA, a
fait part de son optimisme and a affirmé que ”si l’approche
du PACCIA II axée sur la valeur ajoutée et le marché était
appliquée, un développement concret serait visible dans la
région et l’Afrique dans son ensemble“.
Source: Rapport du COMESA sur la visite commerciale en Inde;
Questionnaires d’évaluation remplis par les entrepreneurs;
Témoignages des partenaires et bénéficiaires; Kenya Leather
Development Council NEWS.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
29
NOUVELLES OPPORTUNITÉS COMMERCIALES POUR
LES FEMMES ET MICRO-PRODUCTEURS AU KENYA
Dans le cadre de ses programmes PACCIA II et
”Communautés défavorisées et commerce“, l’ITC soutient
la production de produits en cuir fabriqués localement
par des communautés marginalisées, des femmes et des
groupes de micro-producteurs. Ceci vise à encourager
les distributeurs et créateurs européens à proposer
davantage de produits de mode et d’objets de décoration
en provenance d’Afrique de l’Est et Australe.
Le secteur du cuir est un des secteurs prioritaires du
COMESA pour le développement et la promotion régional
du commerce. L’augmentation des exportations de
produits de mode éthique en cuir offre des opportunités
d’affaires à long terme.
Au Kenya, une collection de chaussures fabriquées
localement avec des matériaux typiques du pays, et
des composants tels que des semelles et semelles
intérieures, a été créée et commercialisée pour soutenir
les micro-producteurs. Malgré la forte concurrence des
importations de chaussures d’occasion, de nouveaux
investissements dans le renforcement des capacités pour
soutenir la productivité et réduire les coûts de production
pourraient faire des chaussures africaines une réalité.
Dans l’optique d’appuyer ces groupes de microproducteurs, le tannage traditionnel a été étudié
pour stimuler la production de cuir organique par les
communautés rurales en utilisant uniquement des agents
de tannage naturels et disponibles localement. Le travail
de recherche et les tests ont montré que le tannage
30
traditionnel est principalement effectué par les femmes et
que le matériau produit est entièrement respectueux de
l’environnement, ce qui représente une avancée majeure.
Les analyses des échantillons ont permis l’évaluation et
l’ajustement de la qualité du produit de sorte que, une
fois finalisé, le nouveau cuir organique fabriqué par la
communauté pourra être utilisé dans des collections de
mode éthique. Deux grandes maisons de couture ont déjà
manifesté leur intérêt.
FABRICATION DE CUIR TANNÉ ORGANIQUE
PAR LES FEMMES
Rumuruti, une ville de 4 500 habitants dans la vallée du
Rift, à environ 240 km au nord-est de Nairobi, est un
endroit isolé avec peu de perspectives économiques. La
météo peu clémente est un défi pour les communautés
principalement pastorales vivant dans la région, et au
sein desquelles les femmes constituent la majorité des
personnes sans emploi.
Les femmes de Rumuruti font face à des barrières
économiques et, pour des raisons culturelles, ne peuvent
pas posséder de bétail qui constitue pourtant la principale
activité de la région. Pourtant, elles font des progrès
dans cet environnement économique difficile. Elles ont
commencé à produire un cuir biologique basé sur des
méthodes de fabrication locales, mais ne sont pas en
mesure d’offrir des produits répondant aux normes des
marchés.
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Dans le cadre de l’Initiative de mode éthique, des
représentants
du
programme
”Communautés
défavorisées et commerce“ de l’ITC se sont rendus à
Rumuruti, et, utilisant la même logique (agents de tannage
naturels) mais des matières premières différentes (plantes
locales), ont aidé à améliorer ces systèmes. Les feuilles de
thé, largement disponibles au Kenya, et les arbustes de
la région ont été introduits en tant qu’agents de tannage,
contribuant ainsi à réduire la déforestation, les arbres
étant auparavant coupés pour cet usage.
L’initiative pilote a été élargie avec l’appui du PACCIA II
et environ 50 femmes des communautés ethniques
Samburu, Borana, Somali et Turukana en bénéficient
désormais.
Les communautés Samburu, Borana et Somali ont
considérablement profité de l’initiative. Elles utilisaient
en effet une méthode très rudimentaire pour traiter le cuir,
offrant peu de valeur ajoutée. Les 30 femmes Turukana
sont les plus avancées dans le processus, elles ont
adopté la nouvelle technologie tout en conservant une
méthode de travail riche en main d’œuvre qui permet de
maintenir l’emploi.
Le tannage du cuir est un processus très complexe qui
nécessite une surveillance des niveaux de température PH
et de la mécanisation, pour lesquels le groupe manque de
capacités. Avec l’appui de l’ITC par le biais de l’Initiative
de mode éthique et du PACCIA II, un emplacement central
sert désormais de centre à partir duquel les processus de
travail seront gérés et contrôlés, et de centre d’incubation
pour que les femmes fournissent leurs produits au ”Ethical
Fashion Africa“. Cela doit permettre de créer de l’emploi
pour les communautés marginalisées de femmes qui
seront ainsi en mesure d’augmenter leurs revenus et de
renforcer leurs capacités en participant directement à
l’activité économique de leur région.
Source: Programme ”Communautés défavorisées et commerce“
/ Initiative de mode éthique de l’ITC.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
31
LE DROIT COMMERCIAL EN TANT QU’INSTRUMENT
POUR L’INTÉGRATION RÉGIONALE ET
LA PROMOTION DU COMMERCE
Ateliers de formation sur le droit OHADA à N’Djamena, Sarh et Moundou, au Tchad, en décembre 2010
DES PETITES ENTREPRISES EN AFRIQUE CENTRALE
APPRENNENT COMMENT UTILISER LE DROIT COMMERCIAL
RÉGIONAL POUR STIMULER LEURS EXPORTATIONS
“La formation m’a permis de savoir
comment défendre mes droits auprès
des bailleurs et d’obtenir des crédits
pour stimuler mes affaires,”
notamment par le fait que les petites et moyennes
entreprises (PME), de même que les avocats et les juges
qui font appliquer les lois, n’en ont qu’une connaissance
partielle. De plus, le Secrétariat de l’ODAHA a largement
ciblé son travail de sensibilisation auprès des ministères
et experts légaux plutôt que le secteur privé.
explique une femme entrepreneur à Moundou.
La réglementation mise en place par l’Organisation pour
l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA)
contribue à coordonner les règles et procédures légales
et fournit des informations stratégiques sur la manière
d’établir et de développer les entreprises. Elle facilite
l’intégration des micro et petites entreprises dans
l’économie formelle et protège leurs droits. Par exemple,
le statut d’entreprise à personne unique permet aux
femmes d’affaires de séparer leur bien social de leur bien
personnel.
Cependant, les règles de l’ODAHA, qui compte à ce jour
16 pays membres en Afrique Centrale et de l’Ouest, ne
sont pas toujours appliquées, aux dépends du secteur
privé et du développement du commerce. Ceci s’explique
32
Sur la base de ce constat, et dans le cadre du PACCIA II,
une approche pratique a été conçue pour aider les PME
au Tchad et au Congo à comprendre les avantages et les
implications du droit des affaires sur le commerce.
La CEEAC et l’ITC ont établi des partenariats avec le
Secrétariat de l’ODAHA, la Chambre de commerce et
d’industrie du Tchad (CCIAMA), ainsi que la Chambre
de commerce de Pointe Noire au Congo (CCAIM). Ces
organisations ont un rôle majeur dans la sensibilisation du
secteur privé sur les règles commerciales.
Des manuels pratiques ont été développés, avec les
contributions techniques du Centre africain pour le
droit et le développement (CADEV) et les chambres de
commerce, incluant des guides ODAHA spécifiques
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
à chaque pays sous forme de questions-réponses et
couvrant des sujets tels que la taxation des affaires, la
création d’entreprise, les emprunts et le règlement des
litiges. Des livrets directement pertinents pour les petites
entreprises ont aussi été produits (passer de l’informel au
formel, le bail commercial, techniques de recouvrement
de dettes).
plus confiantes pour investir et développer leurs activités:
”Cette formation me donne le courage de développer mon
affaire“ explique un petit entrepreneur à Moundou, tandis
qu’une femme entrepreneur indique que ”La formation
m’a permis de savoir comment défendre mes droits
auprès des bailleurs et d’obtenir des crédits pour stimuler
mes affaires“.
Plus de 300 PME, des commerciaux, des avocats et des
juristes, dont 18% de femmes, ont suivi des formations
à N’Djamena, Brazzaville et Pointe Noire, mais aussi en
dehors des grandes villes, à Sarh, Moundou et Owando.
Organisés par les chambres de commerce, avec le
support d’experts africains, du Secrétariat de l’OHADA,
la CEEAC et l’ITC, ces évènements combinaient des
séances plénières et des exercices pratiques. Les
participants ont acquis des connaissances et des
compétences en droit commercial régional, ainsi que sur
les règlementations pour étendre leurs activités.
Les chambres de commerce ont développé leur
portefeuille de services pour les entreprises, et pu
coopérer avec le Secrétariat de l’ODAHA qui a participé
pour la première fois à des formations ciblant des PME,
pourtant premières bénéficiaires des lois de l’ODAHA.
À présent, le Secrétariat comprend mieux les intérêts
spécifiques du secteur privé, et pourra les prendre en
compte lors des prochaines révisions de ses textes.
”C’est la première fois que l’on voyait plus de participants à
la fin qu’au début de la formation“ précise l’expert en droit
commercial de l’ITC, ”les participants au Tchad utilisaient
leur téléphones portables pour conseiller à d’autres
entrepreneurs de rejoindre la formation“.
”Habituellement, au Tchad, le commerce ne suit pas
le droit standard“ explique un entrepreneur à Sarh,
”de telles formations aident les commerçants à
comprendre leurs droits et à remplir leurs devoirs“.
En connaissant l’environnement des affaires, les PME sont
Sur la base des enseignements tirés des interventions
au Tchad et au Congo, les activités au Gabon et en
République Centrafricaine ont intégré une formation
d’experts nationaux pour assurer la durabilité et un ”effet
multiplicateur“. Neuf experts, en partenariat avec les
institutions d’appui au commerce dans ces deux pays,
sont maintenant en mesure de partager des informations
sur les avantages et les implications des règles
commerciales régionales qui bénéficieront au secteur
privé au-delà du PACCIA II.
Sources: Rapports de l’ITC sur les formations au Tchad et au
Congo; Questionnaires d’évaluation remplis par les entreprises à
la fin des formations.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
33
L’ACCÈS! DES FEMMES D’AFFAIRES AFRICAINES AU
COMMERCE INTERNATIONAL
Atelier de formation de formateurs ACCÈS! pour le COMESA, à Lusaka, en Zambie, septembre-octobre 2010
DE LA FORMATION AU MARCHÉ : L’HISTOIRE DE PAULLY
APPIAH AU GHANA
DE 20 UNITÉS À 3 TONNES
Paully Appiah Kubi a eu l’idée de créer son entreprise
lorsqu’elle a vu des fruits et des légumes de bonne
qualité gâchés parce qu’il n’y avait pas d’infrastructures
de stockage et de traitement dans les zones rurales du
Ghana. Elle s’est rendu compte qu’il était possible d’éviter
le gaspillage de produits de qualité en utilisant de simples
méthodes de séchage tout en stimulant les exportations
et en offrant aux paysans des solutions pour pallier au
caractère saisonnier de leur activité.
Mme Paully Appiah Kubi
34
Ebenut Ghana Limited a débuté ses activités en 1996
dans un petit atelier local disposant d’un seul appareil de
séchage pour traiter 20 fruits ou légumes à la fois. Bien
que la concurrence fût faible, Paully s’est attelée dès le
départ à valoriser son entreprise sur le marché. Ses
recherches ont montré que les consommateurs étaient
de plus en plus attentifs à la valeur nutritionnelle de leur
alimentation. Ingénieur agronome de formation, Paully
savait comment préserver la valeur nutritionnelle des fruits
et des légumes lors du séchage. Elle a alors introduit des
techniques sans sulfites ou autres agents de conservation.
Sélectionnant soigneusement ses fournisseurs, Ebenut
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
Ateliers de formation ACCÈS!
Ebenut Ghana Limited
“Le programme couvre tellement
de sujets importants concernant le
processus d’exportation… Le simple
fait d’avoir accès à cette information
est déjà dynamisant. Le savoir permet
d’éliminer la peur qui empêche
d’affronter de nouveaux marchés,”
déclare Paully.
a alors créé une gamme de produits qui pouvaient obtenir
le label ‘Commerce équitable’ (FLO CERT) et biologique
accordés par l’”Institute for Market Ecology“. Ces deux
certifications allaient permettre à l’entreprise de maximiser
la valeur ajoutée de ses produits.
L’expansion d’Ebenut a coïncidé avec la période où les
exportations du Ghana ont connu un véritable boom.
Entre 2003 et 2007, les exportations de fruits frais tels
que l’ananas ont augmenté de 45%, le pays devenant
ainsi le troisième exportateur vers l’Union européenne.
Ebenut employait alors 47 personnes et s’approvisionnait
auprès de 21 fournisseurs. Actuellement, Ebenut assure
le traitement, l’emballage et la commercialisation de trois
tonnes de fruits et légumes secs par mois.
LA FORMATION ACCÈS!
A SUSCITÉ UN REGAIN DE CONFIANCE
Paully déclare que le programme de formation à
l’exportation ACCÈS!, géré par le ”Ghana Export
Promotion Authority“ lui a ouvert de nouveaux
horizons. ”Le programme couvre tellement de sujets
importants concernant le processus d’exportation.
J’ai particulièrement apprécié les modules de formation
sur les INCOTERMS® 2010 et sur les techniques
de négociation. Grâce à ACCÈS!, j’ai acquis une
connaissance plus précise des responsabilités vis-à-vis
des clients et fournisseurs, ce qui m’a aidée dans mon
processus de négociation. Grâce à cette confiance en
moi, je suis en mesure de parler avec les clients à travers
une relation gagnant-gagnant. Le simple fait d’avoir accès
à cette information est déjà dynamisant. Le savoir permet
d’éliminer la peur qui empêche d’affronter de nouveaux
marchés“. Ebenut exporte aujourd’hui vers l’Afrique de
l’Ouest, l’Europe et les États-Unis.
En 2008, Paully a été nommée par la Conférence des
Nations Unies sur le commerce et le développement
(CNUCED) pour le prix annuel ’Woman in Business Award’,
en reconnaissance de son sens aigu des affaires. Cette
récompense, attribuée tous les ans, juge l’innovation,
l’esprit d’entreprise et les résultats d’une société. Paully
est également membre respecté de l’ ”Association of
Ghana Industry“ et du ”Empretec Business Forum“. Mais
elle avoue que ”ce qui représente la plus grande réussite
de mon entreprise est la satisfaction d’avoir développé
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
35
Ateliers de formation de formateurs ACCÈS! pour la CEDEAO, à Dakar, au Sénégal, en juin 2010 et pour la CEEAC à Libreville, au Gabon, en juillet 2010
une idée simple, de l’avoir concrétisée et de constater
l’appréciation des clients“.
DES DÉFIS INNOMBRABLES: DU CAPITAL AU
SOUTIEN MORAL
En dépit des excellentes perspectives commerciales,
d’une ligne de produits de qualité et d’une reconnaissance
internationale des résultats de l’entreprise, il est quasiment
impossible pour Ebenut d’obtenir un prêt de la part d’une
institution financière formelle. Les femmes du Ghana
ont très peu accès aux garanties que la majorité des
institutions exigent pour accorder un emprunt. ”Pendant
trois longues années, les banques se sont montrées
réticentes à m’accorder un prêt. Elles proposent de baser le
prêt sur les commandes. Et des commandes, j’en ai plein.
Mais je ne peux pas courir le risque de prendre de grosses
commandes si les banques ne suivent pas“. Comme
beaucoup de femmes entrepreneurs dans la région, elle
doit réinjecter ses bénéfices directement pour assurer
une prudente expansion de son entreprise. En raison
de cette contrainte, Ebenut refuse environ sept tonnes
de commandes par mois, perdant ainsi l’opportunité
d’acheter auprès des fermiers locaux, d’embaucher plus
de personnel et de dynamiser les exportations du Ghana.
Paully fait remarquer que la faiblesse de ses flux de
trésorerie n’a pas permis à son entreprise de se préparer
à la récession économique, estimant que ”cela aurait dû
être le moment d’accroître les activités de marketing, de
participer aux foires commerciales et d’entreprendre plus
de développement commercial“. À l’instar des autres
petits exportateurs qui ont réussi, Paully s’est employée à
consolider la position d’Ebenut sur le marché local pour
s’adapter aux nouvelles circonstances. ”Une fois qu’on
a traversé tant d’obstacles, on s’y habitue et on finit par
trouver des solutions, tout simplement; il s’agit de ne pas
fuir l’obstacle“. Les obstacles pour les petites entreprises
en Afrique ne manquent pas.
entre ses obligations professionnelles et sa vie familiale,
quand on est à la fois épouse et mère de famille. ”Il faut
trouver du temps supplémentaire pour planifier, surtout
quand les enfants sont petits“. Paully et son mari ont
trouvé le juste équilibre et ont élevé avec succès leurs trois
garçons: deux sont médecins et le troisième est comptable.
LES OPPORTUNITÉS SONT LÀ : NOUVEAUX
DÉBOUCHÉS, NOUVEAUX PRODUITS,
NOUVELLE STRATÉGIE
Les exportations réalisées par les femmes entrepreneurs
telles que Paully dans ce secteur sont essentielles pour
l’économie du Ghana. La bonne nouvelle est que les
estimations prévoient une croissance constante de la
demande de fruits et légumes exotiques secs pendant
de nombreuses années à venir. Pour positionner Ebenut
dans cette perspective d’opportunités, Paully a participé
au programme Conseil aux entreprises ACCÈS! et espère
qu’il lui permettra également de mettre en place la meilleure
stratégie pour lancer une nouvelle ligne de produits en
Amérique du Nord. Ebenut a récemment étendu sa ligne
traditionnelle de fruits, noix et légumes séchés pour
introduire des versions instantanées du riz traditionnel
Jollof ghanéen et du Gari Foto. Grâce à un emballage et
à un étiquetage judicieusement adaptés et à une certaine
connaissance des chaînes américaines de distribution
de produits alimentaires, Paully envisage d’introduire les
nouveaux produits dans les supermarchés américains en
2012. ”Il est incontestable que le programme de Conseil
aux entreprises d’ACCÈS! jouera un rôle crucial dans cette
nouvelle étape!“.
Source: Brochure ”Un ACCÈS! au succès à l’export:
Témoignages des femmes d’affaires africaines“.
L’expérience la plus difficile, Paully l’a vécue tout au début
quand elle devait livrer une grosse commande pour
l’Europe et que l’équipe de nuit ne s’était pas présentée.
A l’atelier. ”Les produits devaient sécher dans la nuit et j’ai
dû expliquer à mon mari que je ne rentrais pas à la maison“.
Paully reconnaît qu’il n’est pas facile d’établir un équilibre
36
PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
MISER SUR LE MODÈLE ET LES RÉALISATIONS
DU PACCIA II POUR STIMULER LE COMMERCE
INTRA-AFRICAIN
RECOMMANDATIONS DU COMITÉ DE PILOTAGE DU
PACCIA II (31 OCTOBRE-1 NOVEMBRE 2011) ET DU RAPPORT
D’ÉVALUATION A MI-PARCOURS (DÉCEMBRE 2011)
Le PACCIA II, programme phare de la contribution de
l’ITC à l’Aide pour le commerce en Afrique, a démontré
le potentiel d’une approche régionale pour fournir des
solutions pratiques à l’intégration commerciale, et a
commencé à produire des résultats concrets au niveau de
l’entreprise, y compris pour les femmes entrepreneurs.
Le Comité de pilotage du PACCIA II a convenu lors de
sa 4ème réunion (31 Octobre-1 Novembre 2011) que
d’importantes leçons ont été tirées et s’est félicité des
réalisations du programme telles que décrites dans
l’Evaluation à mi-parcours:
• ”Le PACCIA II répond à un véritable besoin de l’Afrique
en matière de développement: la nécessité d’améliorer
le commerce sur le continent... Les CER sont maintenant
en mesure de devenir des acteurs clés et reconnus
dans les questions d’intégration du commerce et du
développement des affaires en Afrique“
Le programme a démontré sa pertinence pour
répondre aux besoins de l’Afrique en matière de
développement du commerce, et à ceux des CER qui
l’ont utilisé pour renforcer leur culture de la GAR, leurs
capacités d’appui au commerce et leurs réseaux avec
les IAC et le secteur privé. Les CER sont maintenant
mieux positionnés pour devenir des acteurs reconnus
en matière du développement des affaires en Afrique.
Ils ont intégré le PACCIA II dans leur planification
stratégique et leurs cadres opérationnels afin de
mobiliser d’autres initiatives et financements liés au
commerce.
• ”Le développement d’organisations faîtières crédibles
pour la représentation régionale des entreprises compte
parmi les réalisations importantes du programme
PACCIA II“
Le programme a créé et renforcé des réseaux africains
d’appui au commerce et des organisations du secteur
privé équipés d’outils et compétences pour répondre
aux besoins des entreprises.
• ”L’ITC s’est avéré être une organisation d’assistance
technique liée au commerce de grande qualité, en
fournissant une excellente formation et des conseils
techniques sur un large éventail de questions liées au
commerce“
Le programme a transféré des capacités à des
groupes d’experts africains dans des domaines clés
tels que l’information commerciale, le droit des affaires,
l’analyse de marché, la stratégie à l’exportation, la
promotion des échanges, la défense des intérêts
des entreprises, et les services dédiés aux femmes
d’affaires.
Les partenaires, les parties prenantes panafricaines et
le bailleur de fonds (ACDI) ont convenu que les objectifs
de développement et de promotion du commerce du
PACCIA II doivent être poursuivis au-delà de la fin du
programme en 2013. Le Comité de pilotage a demandé
à l’ITC de consulter les parties prenantes concernées afin
de développer le programme qui succèdera au PACCIA II.
PACCIA II entre dans sa phase finale de mise en œuvre
et se terminera en 2013. L’ITC encourage l’intérêt des
donateurs et des partenaires pour miser sur le modèle,
les réalisations et l’élan créé, afin de soutenir davantage le
programme d’intégration régionale de l’Afrique et stimuler
le commerce intra-africain.
PROMOUVOIR LE COMMERCE RÉGIONAL POUR UNE COMPÉTITIVITÉ GLOBALE
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PROGRAMME D’APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE COMMERCE INTERNATIONAL AU SERVICE DE L’AFRIQUE (PACCIA II)
En partenariat avec:
Adresse postale:
ITC, Unité de coordination du
programme PACCIA II
Palais des Nations,
1211 Genève 10, Suisse
Téléphone:
+41-22 730 0379
Courrier électronique: [email protected]
Site Internet:
www.intracen.org /projects/pact2
PACCIA II est financé par: