L`Écoutille spécial octobre 2010 - Collège Notre-Dame-de

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L`Écoutille spécial octobre 2010 - Collège Notre-Dame-de
L’ÉCOUTILLE
spécial « Portrait du mois » octobre 2010
Tous les mois, la Fondation du Collège Notre-Dame-de-l’Assomption ouvrira
grande son Écoutille afin de vous faire découvrir ou redécouvrir un-e ancienne élève, un membre ou ex-membre du personnel du CNDA.
Que le sujet soit exceptionnel dans ses accomplissements n’est pas le critère
majeur que nous retiendrons. Notre but c’est, tout modestement, de faire parler
de vous. Qu’êtes-vous devenu? Avez-vous des enfants, vous impliquez-vous
dans votre communauté? Les voyages vous habitent? Votre coin de pays vous
fascine? Vous êtes cadre dans une grande entreprise, militaire sur une base
étrangère, fondatrice d’un CPE, professeur, etc. Tout nous intéresse.
Vous pouvez soumettre vous-même votre candidature ou en proposer une.
Dans le premier cas, vous nous enverrez votre CV et quelques photographies
ainsi qu’un court texte nous disant pourquoi vous nous soumettez votre nom.
Dans le second cas, vous nous fournirez le nom de la personne avec ses coordonnées afin que nous puissions la contacter.
Nous voici donc en octobre et quoi de plus motivant que d’entrer dans la
saison automnale avec une petite bombe d’énergie sur deux pattes, madame
100 000 volts elle-même: Marianne Mathis. Impliquée jusqu’au cou dans des
causes aussi diverses que l’écologie, la sauvegarde de la planète, la paix dans
le monde et la politique québécoise, Marianne est tantôt en Antartique, tantôt
en Suisse, un autre jour en Amérique du Sud pour finir à Québec et trouver le
temps de faire une saucette à Nicolet! Tenter de la suivre est presque mission
impossible, à moins d’être branché en permanence sur Facebook. La France a
sa Marianne, symbole dynamique de la Révolution en marche. Aujourd’hui, le
Québec n’est plus en reste. Voici le portrait de Marianne Mathis.
Bonne lecture,
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Pierre Bernard, directeur
Fondation du CNDA
La Fondation du CNDA souligne avec fierté l’accomplissement
d’une ancienne étudiante du Collège Notre-Dame-de-l’Assomption,
Marianne Mathis
Marianne Mathis
D’où viens-tu, Marianne?
Je suis née à Arthabaska au milieu des années 1980, d’une mère québécoise
et d’un père suisse . J’ai été pensionnaire au CNDA de 2000 à 2005. Durant
mon séjour, André Rouleau, qui était alors mon professeur d’anglais en secondaire 3, a été comme une petite lumière qui éclairait mes pas. Il l’est encore,
après toutes ces années de belle complicité, née grâce à nos passions communes (la technique des spectacles, la radio, la photographie...) et grâce à
son écoute.
Et qu’as-tu fait de ta vie?
J’ai fait un baccalauréat en Géographie (aménagement du territoire) après un
diplôme d’études collégiales en sciences humaines (monde). Je suis détentrice
d’un certificat en sciences de la consommation et je complète une maîtrise en
Sciences géographiques sur le développement territorial autochtone en cours
(terrain en Abitibi avec les Algonquins).
Ayant décidé de combiner diverses expériences et de travailler à forfait,
j’ai touché à différents domaines : attachée politique du député de NicoletYamaska; je travaille actuellement avec la Corporation de développement
agroalimentaire du Centre-du-Québec et l’Université Laval pour la promotion
de la géographie dans les cégeps.
Mais tout cela pourquoi?
Pour devenir un jour députée et travailler sur des projets de loi qui touchent
à mon domaine professionnel (aménagement du territoire, relations avec les
autochtones, environnement...)
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Marianne Mathis
Tout sur moi...
Mon ambition...
Devenir députée, bien sûr!
Mes causes...
L’environnement, plus particulièrement depuis que j’ai
eu la chance de découvrir une partie du continent Antarctique. Je fais maintenant des conférences dans les
écoles et au grand public, pour sensibiliser les gens
à leur impact sur la planète. La souveraineté, également, parce que c’est une cause fondamentale.
Mon animal...
Le panda, depuis toujours, pour sa quiétude.
Mon époque...
Le temps de mon pensionnat au CNDA: les soirées de
ballon-balai, la radio-étudiante, mes amies...
Mon artiste...
Je suis très éclectique. J’aime tout, avec un faible
pour les artistes et auteurs québécois.
Mon pays...
Un Québec souverain.
Ma pensée...
Carpe Diem, saisir le jour. Une pensée qui me suit
depuis de nombreuses années...
Mon rêve...
Changer les choses. Avoir suffisamment d’influence un
jour pour aider les gens et le Québec.
Un jour avec toi...
Des gens du peuple Inuit. C’est une culture qui me
fascine et dont j’aimerai m’imprégner. Et avec René
Lévesque, si c’était possible!
Et pour en finir avec
moi...
J’ai choisi la politique pour faire des changements. Je
pense que, concrètement, travailler sur notre projet
de pays, dans le comté, à des projets en environnement, en région... c’est vraiment un rêve que je
souhaite réaliser.
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Marianne Mathis
Seule au monde...*
L’aube est le meilleur moment de la journée pour marcher. Le soleil se fait paresseux, la rosée perle sur l’herbe grasse, la nature s’étire longuement et les
oiseaux de nuit se préparent au coucher. De son exil aux îles de Saint-Pierre-et-Miquelon, Marianne contemplait la mer, songeuse, écoutant sur son lecteur
MP3 un florilège de pièces musicales venues de tous les horizons. Cat Stevens, Cœur-de-Pirate, Oasis, Fred Pellerin… berçaient ses songes et ses rêves de
revanche.
Élue députée à l’Assemblée nationale, elle n’avait pu s’empêcher d’inonder
le premier ministre de ses sarcasmes, allant jusqu’à le surnommer « Le Minus
». Ce dernier, agacé, avait fini, au moyen de tractations douteuses, par la
faire envoyer en « mission » par son parti sur une ile de l’Atlantique.
De son rocher, elle montait pièce par pièce la puissante stratégie qui lui permettrait un retour triomphal. Tout en dégustant quelques framboises qui, au
gré de son humeur, atterrissaient tantôt dans sa bouche tantôt par terre en
purée écrasées par son poing serré, Marianne pensait à ses années de jeunesse, son idéalisme et ses ambitions politiques. Parfois, elle parcourait les
terres intérieures de son exil, à la recherche d’un paysage ou d’un événement
à immortaliser de son appareil photo qu’elle traînait partout et en tous lieux.
Les gens du pays la reconnaissaient à sa mince silhouette, vêtue de ses éternelles robes longues et de sa paire de bottes de marche lourdes et solides.
Il lui arrivait de temps en temps de s’arrêter pour contempler le paysage,
perdu dans ses rêveries. Ou encore, assise sur son banc, on la voyait lire
un livre étrange : « L’encyclopédie du petit cercle » de Nicolas Dikner qu’elle
semblait à la fois connaître par cœur tout en continuant d’en découvrir un
sens nouveau. Mais toujours, quiconque pouvait sans crainte de la déranger
lui parler de tout et de rien et Marianne écoutait, comme si son interlocuteur
devenait pour un instant le centre de toutes ses préoccupations.
Peu importe où le vent vous mène, il y aura toujours quelqu’un qui s’ennuiera de vous là d’où vous êtes parti. Ainsi, pendant qu’elle forgeait ses plans de
retour, les insulaires qui observaient de loin Marianne appréhendaient le dernier jour de son exil.
Le crépuscule est le meilleur moment de la journée. Le soleil se presse de passer son tour de garde à la lune. L’herbe brûlante se réjouit à l’idée de faire le
plein de fraîcheur, la nature baille et bat de l’œil et les oiseaux de nuit arborent leurs plus beaux plumages en vue de la fête qui s’annonce encore plus étincelante que la veille. C’est cet instant que choisisit Marianne pour sa dernière contemplation quotidienne à la mer en se disant: «un jour de moins à attendre...»
Inspiration :
Marianne est l’égérie de la Révolution française, symbole de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Voir Delacroix, La liberté guidant le peuple, http://www.lemondedesarts.com/images/Delacroix44.jpg.
Victor Hugo fut exilé à l’île de Guernesey par un empereur dénué de tout sens de l’humour. En effet, Napoléon III n’avait pas particulièrement apprécié le pamphlet politique vitriolique de l’écrivain, intitulé Napoléon-le-Petit. Envoyé réfléchir chez les Anglais, Hugo fut de nouveau «poussé au voyage» à la suite d’un texte critique à l’encontre de la reine Victoria. Hugo aimait les longues
promenades au bord de la mer, était passionné de photographie et aimait bien sûr lire. Le texte sur Marianne s’inspire donc de l’exil de l’écrivain, mais pas de son caractère!
*: Texte composé à partir des réponses données par Marianne à la question: «sur une île déserte,
qu’apporteriez-vous comme: CD, DVD, plat, vêtement, appareil techno, livre et objet non cité au
choix?
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Je me souviens...
Marianne Mathis
Marianne et la tour eiffel: fin d’un séjour de 3
mois en Europe suite à des stages de foresterie et d’agriculture bioYamaska
Conférence de presse avec Laure Waridel à
Bécancour sur la centrale nucléaire de gentilly II
Mes 3 soeurs et moi:je suis née dans un
monde de filles et j’ai continué d’y évoluer! Catherine a également étudié au CNDA avec moi.
Massif des Écrins, en France.
Flora Charlet (collègue de classe et colocataire) lors d’un séjour
avec les Innus de Sept-Îles (Maliotenam) concernant l’expliotation
de l’uraniumélectorale (2008): les candidats du comté de NicoletYamaska
Photo de la dernière campagne électorale (2008): les
candidats du comté de Nicolet-Yamaska
Ma meilleure amie au CNDA fut Marie-Pier Boucher : ces années d’école dans la même classe et au pensionnat ensemble nous ont rapprochées à un point tel que nous ne pourrons sans doute jamais nous séparer… nous avons ensuite habité ensemble pendant quatre
années! Le plus ironique, c’est que nous avions fait notre primaire ensemble et que nous étions deux opposées et loin d’être amies!
Textes: P. Bernard et Marianne Mathis / Corrections: A.-M. Lefebvre et N. Houle/ Graphisme et mise en page: Pierre Bernard
Les photographies sont la propriété de Marianne Mathis et Le Courrier-Sud. Elles ne peuvent être reproduites sans leurs autorisations.
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Marianne Mathis
Marianne Mathis
Ancienne élève, CNDA
2000-2005
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