Choisir son détendeur

Fiche de formation au brevet 2*
Le Détendeur : Fonctionnement et types
Le détendeur est l’un des accessoires les plus importants dans la pratique de la
plongée. En effet c’est lui qui vous tient connecté à ce que l’on pourrait appeler
« l’air libre » et donc à la vie… Le détendeur permet ainsi au plongeur de respirer
l'air contenu dans la bouteille et il remplit 2 fonctions : donner d’une part au
plongeur de l'air à volonté et de l’autre le donner à une pression ambiante, c'est à
dire que le détendeur délivre toujours un air à la pression à laquelle est soumis le
plongeur.
Aujourd'hui, il existe des dizaines de modèles de détendeurs sur le marché. Ce
mémo a pour but de vous guider dans votre futur choix. Sachez aussi que pour
être commercialisé dans la communauté européenne, un détendeur doit répondre
à la norme "EN250". (Celle-ci s'applique non seulement au détendeur mais à l'ensemble des
éléments qui constituent le scaphandre.)
Il existe (existait) deux grandes familles de détendeurs : certains sont dits "à 1
étage", les autres sont dits "à 2 étages". La différence est simple : dans le "1
étage" l'air de la bouteille (haute pression) est transformé directement en air
respirable (pression ambiante). Dans le "2 étages" l'air de la bouteille est ramené à
une moyenne pression (+-10bars) dans un premier temps au niveau du 1er étage
(partie du détendeur fixée à la robinetterie), puis à la pression ambiante au niveau du
2ème étage (embout buccal). Les détendeurs à 1 étage (mistral) font à présent partie du musée de la plongée puisque cette
technique n'est plus utilisée que par de rares (vieux ;-) ) nostalgiques.
Fonctions demandées
La fonction principale d'un détendeur est de fournir de l'air en quantité et qualité suffisante quand on lui en demande et
surtout de ne pas en fournir quand on ne lui en demande pas…. Il y a d'autres critères à ne pas négliger comme celui de
fournir de l'air pour gonfler une stab, un vêtement sec ou pour un octopus (détendeur de secours).
Comment cela fonctionne-t-il ?
Dans un détendeur, il y a des
parties fixes et des parties mobiles.
Pour arriver au plongeur l'air circule
dans des conduits obstrués au
moment de l'expiration par un
ensemble de deux pièces : le clapet
(mobile) et le siège (fixe). Le siège
est fait généralement d'un métal dur
alors que le clapet est souvent
recouvert de matière composite afin
d’assurer l'étanchéité du système.
Cette partie composite du clapet est relativement fragile et peut être marquée par le siège et c'est une des pièces qu'il
faudra certainement changer lors des entretiens de votre détendeur.
Le mouvement du clapet est commandé par la respiration. Au repos, les forces s'exerçant sur le clapet sont opposées et
égales : elles s'annulent. L'inspiration du plongeur provoque une dépression d'un côté du clapet ; il se met alors en
mouvement pour laisser passer l'air.
Au niveau du premier étage l'air passe d'une pression de 200 bars (bouteille) à une pression voisine des 10
bars.Chaque fois que le plongeur inspire, la pression chute, la membrane s'incurve vers l'intérieur, le clapet s'ouvre et
laisse passer l'air. Lorsque le plongeur arrête d'inspirer la pression atteint les 10 bars (pression du ressort) et le clapet se
referme.
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Au niveau du deuxième étage la pression de l'air inspiré passe d'environ 10 bars à la pression ambiante. L'inspiration
provoque l'ouverture du clapet par l'intermédiaire du levier et de la membrane. Lorsque le plongeur expire, l'air rejeté
passe par les moustaches via les valves.
Il existe de nombreuses variantes de ce système. La plus importante de ces variantes est ce que l'on appelle la
compensation. Si l'on considère un premier étage, on remarque que les forces s'exerçant de part et d'autre du clapet
varient. En effet, lorsque le plongeur descend, la pression ambiante augmente, tandis que la pression de la bouteille
baisse tout au long de la plongée. Ceci implique que l'effort inspiratoire du plongeur augmente au fur et à mesure que la
bouteille se vide. Les détendeurs compensés résolvent ce problème.
Conditions d'utilisation
Ce sont celles, très variables, que vous pouvez rencontrer en plongée soit délibérément soit involontairement.
Eaux froides (plongées souterraines, sous glace, carrières.)
La norme EN250 limite la température d'utilisation des détendeurs à10°C. La plupart des détendeurs que vous trouverez
dans le commerce sont donc prévus pour cette température. Quelques fabricants, conscient de ce problème, ont réalisé
des modèles qui tiennent en dessous, mais ne vous faites pas d'illusion, il est toujours possible de provoquer le givrage
d'un détendeur. Si vous ne choisissez pas un détendeur répondant à vos exigences, il risque de givrer et de passer en
débit continu, et risque de générer un accident, s’il n’est pas maîtrisé. Choisissez plutôt un premier étage à membrane
qui isole bien du milieu ambiant, éventuellement avec une protection supplémentaire d'origine. Je vous déconseille un
premier étage piston (compensé ou non) dont l'isolement d'avec le milieu est toujours insuffisant. Plutôt que d'ajouter un
accessoire d'isolement thermique, il vaut mieux acheter un détendeur conçu au départ pour cet usage. Pour le deuxième
étage, je vous conseille d'acheter un corps en résine très résistante ou en métal avec des ailettes métalliques de
réchauffement et des éléments internes protégés contre le givre par leur disposition ou / et parce qu'ils sont recouverts
d'un produit (Téflon) qui en limite l'adhérence
Courant (en mer, rivières...)
Attention, certains détendeurs sont sensibles à la pression du courant sur la membrane. Ils passent facilement en débit
continu face au courant. Choisissez un second étage avec une face qui guide et brise mieux les flux d’eau qui peuvent
influencer négativement le fonctionnement de la membrane.
Eaux chargées
Choisissez un premier étage à membrane qui isole bien du milieu ambiant, ici aussi je vous déconseille de choisir un
détendeur à buse mobile (piston) dont l'isolement d'avec le milieu est insuffisant. Là aussi, plutôt que d'ajouter un
accessoire d'isolement, il vaut mieux acheter un détendeur conçu au départ pour cet usage.
Plongées profondes (Au delà de -50 mètres.)
La norme EN250 impose un test d'utilisation à -50 mètres. Cela ne veut pas dire qu'un détendeur ne puisse pas
fonctionner au delà. Par contre dans ces conditions, les performances risquent de fortement diminuer. Ceci est en
général dû aux pertes de charges dans les différentes parties du détendeur sous l'effet de l'augmentation de la masse de
l'air. Il est alors recommandé d'utiliser un détendeur compensé aussi bien au premier qu'au deuxième étage
Mélanges ( Nitrox ou Trimix.)
Comme 2* vous allez pouvoir suivre la formation Nitrox. Sachez que les détendeurs destinés aux mélanges, en
particulier aux mélanges suroxygénés, doivent subir des nettoyages très poussés pour éliminer toute trace de corps gras.
Il est donc préférable de les réserver à cet usage et en particulier de ne jamais les monter sur des bouteilles prévues
pour de l'air ordinaire. Il vous faudra donc vous équiper en double ou acheter un détendeur récent car les nouveaux
détendeurs sont de plus en plus souvent compatibles jusqu’à des mélanges EAN 40 (40% O²).
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Et en pratique..
Poids, forme et encombrement
La tenue en bouche doit être la plus agréable possible. Elle l'est d'autant plus que le détendeur est plus léger et plus
petit. L'utilisation de résines synthétiques a permis de réduire leur poids parfois au détriment de leur tenue au froid. En
dimension, on constate que la membrane des 2ème étage tourne souvent autour de 50 à 60 mm de diamètre. Les
détendeurs plus petits ont parfois durée de vie éphémère car ils nécessitent des techniques plus complexes qui en
augmentent le prix ou diminuent leur fiabilité. Pour répondre à la norme (le débit), on remarque que la section des tuyaux
M.P. a augmenté, ceci parfois au détriment de la souplesse donc de la tenue en bouche. Il existe des articulations qui
facilitent cette tenue. La forme de l'embout (classique, orthodontique) et celle des déflecteurs de bulles ont aussi leur
importance. Les détendeurs à membrane latérale, par exemple, facilitent les échanges d'embout.
Sorties H.P. et M.P .
Elles doivent permettre de raccorder un manomètre H.P. ou de fournir de l'air M.P. Le premier étage d'un détendeur doit
posséder au minimum une sortie pour le manomètre "Haute Pression" et 2 sorties "Moyenne Pression" : une pour le
détendeur principal, une pour le gonflage du gilet. Deux autres sorties M.P. peuvent être utiles pour gonfler un vêtement
sec ou pour un deuxième étage supplémentaire. Je recommande cependant de prendre un détendeur qui a minimum 3
sorties MP et une HP. Capelez une bouteille équipée du détendeur de votre choix et vérifiez la répartition des différents
flexibles. Éventuellement vérifiez que l'émetteur d'un ordinateur peut être monté horizontalement (sa position normale).
Étrier ou raccord DIN ?
Un raccord doit assurer l'étanchéité à la bouteille. L'étrier présente l'inconvénient d'accrocher tous les fils qui peuvent se
trouver sur son passage et de pouvoir gêner la progression du plongeur dans certains milieux difficiles (en plongée
souterraine ou en épave). D'autre part la portée du joint est beaucoup plus sensible aux chocs et l'on voit de temps en
temps des joints sauter spontanément.. Le raccord DIN n'a pas ces inconvénients. Cependant, si la tête de robinetterie
reçoit un choc, il est possible que vous ne puissiez plus monter votre détendeur ou enlever l'opercule. Il existe certes des
bouteilles dont la robinetterie est renforcée mais elles sont rares. Conseils : mettez toujours une protection sur le filetage
coté détendeur et dans le filetage coté bouteille : il existe des bouchons spéciaux prévus pour cela. Il faut noter que la
plupart des détendeurs actuels possèdent les deux possibilités et qu'il existe un raccord qui permet de passer aisément
de l'un à l'autre.
Réglages
Il existe 2 types de réglages : l'un ajuste l'effort inspiratoire, l'autre ajuste l'assistance dynamique ou effet venturi.
Beaucoup de détendeurs possèdent ces réglages destinés à optimiser leurs performances en fonction de leur utilisation.
Il s'agit ici des réglages mis à la disposition du plongeur à l'aide de mollette ou autres boutons. Nous considérons qu'à
partir du moment ou les performances sont garanties par le respect de la norme "EN250" il ne devrait pas être nécessaire
d'utiliser des réglages. Ceux -ci peuvent masquer des insuffisances de performance dans la plage d'utilisation…
Détendeur de secours (octopus).
Il devra être visible (jaune) et répondre aux mêmes exigences que le détendeur principal mais il est souhaitable qu'il
possède une commande permettant de le durcir pour qu'il ne passe pas en débit continu lorsqu'il n'est pas utilisé. Un
bouton à deux positions est suffisant pour cela. En général on le prévoit aussi avec un tuyau M.P. plus long.
Entretenir son détendeur
Il est primordial d’entretenir régulièrement son détendeur, comme mentionné ci-dessus, c’est une pièce d’équipement qui
vous relie à la vie…
On peut dire, sans beaucoup se tromper, qu'en dessous de 25 plongées par an, une révision tous les 3 ans est
suffisante. Entre 25 et 100 plongées par an il faudra une révision tout les 2 ans et au delà une révision annuelle s'impose.
Ceci doit être corrigé en fonction de différents éléments : plus un détendeur est sophistiqué plus il faut le réviser souvent.
De même s'il est stocké dans de mauvaises conditions. De plus si vous avez l'habitude de plonger à l'étranger, où les
réparations sont difficiles, vous aurez intérêt à le faire réviser avant chaque départ
Durée de vie : (combien de temps comptez vous le garder ?)
La fiabilité des détendeurs est aujourd'hui telle qu'on les change pour des modèles plus récents plutôt que parce qu'ils
sont hors d'usage. Un bon détendeur peut facilement durer 10 ans s'il est correctement entretenu.
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Conclusions
Le détendeur est en fait comme un stylo, c’est un élément très personnel de
son équipement car il vous garde en contact avec l’air, ce dont nous avons
tous besoin comme être non aquatique…
Ne lésinez pas sur quelques Euro et prenez un appareil qui a fait ses
preuves et qui donne de l’air en toutes circonstances, un détendeur trop dur
peut vous mener à l’essoufflement dans certaines circonstances…tandis
qu’un détendeur trop performant et souple peut aussi givrer beaucoup plus
vite…
Si vous partez régulièrement à l’étranger, prenez aussi une marque et un
modèle qui sont parmi les références du marché car vous trouverez toujours
des pièces de rechange et quelqu’un pour vous le réparer…
On le voit, un détendeur de base est un appareil simple de conception, et
tout plongeur quelque peu bricoleur peut être tenté de démonter le sien,
c'est relativement simple mais attention : c'est lui qui vous relie au monde
des vivants et seuls les magasins spécialisés vous garantissent son bon
fonctionnement. En ce qui concerne les détendeurs complexes et
performants (membrane compensé) il vaut mieux ne pas y toucher…En tout
état de cause, il est bon de faire réviser son détendeur une fois par an par
un spécialiste.
Bon choix de votre futur détendeur ! ;-)
Quelques liens :
http://sites.estvideo.net/sub.club.stbg/formation_n2.htm
http://hlbmatos.free.fr/Infos/Biblio%20francaise/Detendeurs/Detendeurs.htm
http://www.passion-plongee.com/equipement_detendeur.php
http://www.materiel-de-plongee.com/materiel-plongee/detendeur-plongee.htm
http://www.plongeesout.com/articles%20publication/techniques/detendeur%20eau%20froide/detendeur%20eau%20froide.htm
http://membres.lycos.fr/fatbulleplongee/coursN2.htm
http://hlbmatos.free.fr/Detendeurs/Cadres%20d%E9tendeurs.htm
http://www.nepteau.com/detendeur.html
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