Dossier de présentation
Transcription
Dossier de présentation
Imaginez maintenant à Bordeaux Les 4 jours de la jeune création / 1 au 4 juillet 2010 « opération lame de fond » Tamara de Wehr / Février 2010© «Le projet “opération lame de fond” consiste à offrir la possibilité au public d’ “Imaginez maintenant à Bordeaux” d’essayer de fabriquer les inventions que réalise Mac Gyver dans la série télévisée éponyme. La matière première pour effectuer ces expériences sera directement disponible sur des répliques d’œuvres d’artistes internationaux disséminées sur le site de l’événement. Le visiteur qui souhaitera tenter cette aventure se verra prêter un couteau suisse, celui-ci étant le seul outil dont dispose Mc Gyver et faisant aussi partie de l’équipement de base du soldat suisse.» Photo : The Box (1999), Paul Mc Carthy Introduction Lors de la lecture du document de l’appel à projet pour la manifestation « Imaginez maintenant à Bordeaux » ayant pour thématique l’ « engagement », j’ai retenu, en plus de la thématique, trois éléments fondamentaux contenus dans cette plaquette. Les notions que j’ai donc mises en exergue pour ce projet sont : • Le genre du lieu accueillant l’événement : une base sous-marine et une caserne militaire désaffectées. • Son état en devenir : destruction, construction, réhabilitation du site. • Son statut d’espace public alternatif. En réfléchissant à ces trois points et en prenant en compte la thématique proposée mon projet aura comme substrat un objet central pour la Suisse qui est le fameux couteau multifonctions du même nom que le pays où il est produit, c’est-à-dire, le « couteau suisse ». A partir de là, j’envisagerai ma proposition dans une perspective « socioconstructiviste » en partant de la série télévisée populaire des années 80’ Mac Gyver dont le héros (Mc Gyver interprété par Richard Dean Anderson), un agent secret, était flanqué d’une coupe mulet et muni, comme on le sait, d’un couteau suisse. Ce dernier, lui servait d’outil pour réaliser ses inventions afin généralement de sauver un grand nombre de personnes et de se sortir des mauvais pas dans lesquels le mettaient ses ennemis sans jamais pour autant avoir recours à des armes à feu. Par ailleurs, il est bon de rappeler ici que l’armée suisse est une milice et que chaque homme ayant la nationalité de ce pays est appelé sous les drapeaux l’année de ses 18 ans. Lors de la remise de son matériel, le futur soldat reçoit parmi celui-ci un couteau suisse. La société Victorinox fabriquant cet objet a d’ailleurs créé une ligne spécifique nommée « couteaux d’Officiers suisses » comprenant une quarantaine de modèles différents. D’autre part, en citant le concept « socio-constructiviste », je fais un pont intellectuel et de recherche entre Bordeaux et la Suisse romande, en effet, ces deux régions hébergent d’éminents spécialistes (Michel Brossard, Christina Moro, Bernard Schneuwly) de cette notion relative à la psychologie qui consiste, de manière très simplifiée, à analyser la construction du développement et de l’apprentissage d’un sujet ayant une interaction avec une tierce personne par le biais d’un objet. Cette tripartite, sous forme de médiation, serait un élément constitutif des fonctions psychiques d’un individu. Projet Dès lors, mon projet pour « Imaginez maintenant à Bordeaux » consistera à permettre au public de tenter de refaire une partie des inventions effectuées par Mc Gyver au long de ses pérégrinations au fur et à mesure des différents épisodes. Dans ce dessein, il sera prêté, aux personnes le désirant, à l’entrée de l’exposition un couteau suisse et un monde d’emploi stipulant le matériel nécessaire en vue d’expérimenter la réalisation d’une invention tirée de la série. Le visiteur trouvera ensuite sur des copies – plus ou moins identiques - d’oeuvres d’artistes internationaux une partie des matériaux nécessaires à la fabrication de son invention. Par conséquent, au début de l’exposition, le visiteur recevra contre une signature engageant sa responsabilité (et de ce fait désengageant les organisateurs), en plus d’un couteau et d’une liste de matériel, une liste d’oeuvres qu’il devra chercher sur le site et sur Tamara de Wehr, 2010© Photo : Hommage à New York (1960), Jean Tinguely lesquelles il pourra prendra, à l’aide de son outil, le matériel utile pour élaborer sa réplique d’une invention de Mc Gyver. Par exemple, si le visiteur à besoin de métal, il pourra en trouver sur un « Calder » ou encore se munira d’une corde sur une machine à « Tinguely ». Après avoir récolté une partie du matériel, il devra aller conceptualiser son invention dans un lieu spécifique se trouvant au sein l’exposition et comprenant des éléments de décor, des matériaux et produits plus dangereux qui demandent l’aide de gens aguerris à leur maniement. Ce lieu fonctionnera donc comme un laboratoire dans lequel une équipe de bricoleurs expérimentés (se situant à la croisée de Lévi-Strauss et le Roi Merlin) aidera le visiteur dans sa tentative de faire fonctionner la reconstitution de l’invention. Mc Gyver passant son temps à ouvrir des portes fermées à clé, on peut imaginer que « le cadre de l’expérience » contiendrait un certain nombre de portes à ouvrir. L’oeuvre reproduite pourrait être Open House (1972) de Gordon Matta-Clark. En outre, il est très probable que la plupart de ces expériences ne fonctionnent pas et ne produisent pas l’effet escompté. La déroulement de la visite s’effectue donc de la manière suivante : 1. Le public a la possibilité d’emprunter à l’entrée de l’exposition une pochette contenant un couteau suisse, un descriptif d’une invention de Mc Gyver (qu’il lui sera attribuée au hasard) et du matériel nécessaire à sa réalisation ainsi que liste de titres de répliques d’oeuvres réparties sur le site de l’exposition. Afin de pouvoir obtenir cette pochette, le visiteur devra signer une décharge concernant les risques qu’il prend à manier un objet tranchant ainsi qu’à utiliser et assembler du matériel potentiellement dangereux. Il s’engage aussi à rendre le couteau suisse (un système de caution peut aussi être envisagé). 2. Durant sa visite, la personne qui a emprunté un couteau suisse pourra se servir, en s’aidant de son outil multifonctions, du matériel dont elle a besoin directement sur les oeuvres figurant sur sa liste. 3. Après avoir récolté le matériel nécessaire à la conception de son invention, le visiteur se rendra au laboratoire pour faire le montage. 4. Lorsqu’il aura tenté son expérience, le visiteur rendra le couteau suisse qui sera remis dans une pochette et prêté à nouveau. Exemples d’inventions : Celles-ci sont tirées de la série Mc Gyver liées aux matériaux que le visiteur pourrait trouver sur les oeuvres répliquées. (Les informations concernant ces inventions ont été importées du site internet suivant : http://www.angusmacgyver.fr.) Diversion : Saison 2 : Récupérer la ficelle d'une balle de baseball (la couture), et s'en servir comme une mèche. Remplir une boîte de conserve de graisse animale et d'essence, planter la mèche et l'allumer. Ca brûle, mais n'explose pas. Exemples d’oeuvres en relation : • Chaise avec coin de graisse (1963), Joseph Beuys (graisse) Tamara de Wehr, 2010© Photos : Open House (1972), Gordon Matta-Clark • Merde d'Artiste (1961), Piero Manzoni (boîte de conserve) • A bruit secret (1916), Marcel Duchamp (ficelle) • L’essence se trouverait dans le laboratoire auprès de l’équipe. Les portes fermées à clé : Saison 1 : Glisser une carte (ou une grande feuille) sous la porte,faire tomber la clé qui est dans la serrure, mais de l'autre coté de la porte, en la poussant avec le couteau suisse à travers le trou de serrure, tirer sur la carte sur laquelle est tombée la clé. Saison 1 : Utiliser un bout de bois pour faire levier et faire sortir de ses gonds une porte fermée avec un cadenas. Saison 1 : Forcer la serrure avec une aiguille et le couteau suisse. Exemple d’oeuvre en relation : • Open House (1972), Gordon Matta-Clark (porte) Donner un signal : Saison 1 : Construire une montgolfière miniature : se servir d'un ballon de foot comme d'un moule, pour construire l'armature métallique,recouvrir de papier journal, accrocher à la base du coton imbibé d'huile d'olive, et y mettre le feu. Placer la montgolfière au dessus d'un feu, pour la faire décoller. Exemples d’oeuvres en relation : • • • • Tableaux-pièges, Daniel Spoerri (huile d’olive) Gaîté-Paris (1987), Jacques de la Villeglé (papier journal) Quatre Systèmes rouges (1960), Alexander Calder (armature métallique) Le feu et le ballon se trouveraient dans le laboratoire auprès de l’équipe. Mouler une empreinte : Saison 6 : Pour obtenir le moule d'une empreinte laissée dans de la poussière, il projette dessus de l'eau sucrée. En effet, en séchant,l'eau dépose du sucre qui solidifie suffisamment l'empreinte pour en faire un moulage efficace. Saison 6 : Pour repérer des empreintes digitales sur un pot en verre et sur un miroir, Mc Gyver dépose, à l'aide d'un pinceau, de la poudre de peinture noire. Les traces apparaissent très nettes. Il utilise un simple morceau de ruban adhésif pour en conserver deux d'entre elles. Puis, il colle les deux morceaux côté à côte sur une feuille de papier afin de pouvoir les comparer. Exemples d’oeuvres en relation : • Ex-voto dédié à Sainte-Rita de Cascia (1961), Yves Klein (pigment) • Tableaux-pièges, Daniel Spoerri (sucre, pot en verre) • Gaîté-Paris (1987), Jacques de la Villeglé (papier journal) Tamara de Wehr, 2010© Organisation logistique : Une dizaine de couteaux suisses pourront être prêtés à la fois. Ceci pour éviter les accidents aussi bien sur le site que dans le laboratoire. Une partie du matériel pour fabriquer les copies d’oeuvres pourrait être pris sur le site directement (portes, bois, cordes, etc.). Il s’agirait donc de recycler ce que l’on trouve comme matériaux sur la base et la caserne pour construire les « faux ». Les éléments qui manquent seraient achetés (ballons, pinceaux, sucre, objets pour les Tableaux-pièges, etc.). L’idéal serait d’avoir trois ou quatre personnes durant une semaine qui m’aident à construire les oeuvres sur place. Il faudra aussi des outils pour l’assemblage : marteau, perceuse, colle, vis, tournevis, scie, etc. Durant l’événement, j’aurai aussi besoin de quelques « bricoleurs » pour aider les visiteurs à faire leurs expériences dans le laboratoire. En outre, il serait nécessaire d’avoir un véhicule pour aller chercher le matériel (je n’ai pas de permis de conduire, il faudra donc un chauffeur). Etant donné que j’enseigne, je ne pourrai pas être présente sur le site avant le mercredi 23 juin 2010, un certain nombre de choses devront être réalisées avant mon arrivée, notamment les structures sur lesquelles seront posées les oeuvres. Il reste encore à définir les emplacements des répliques qui peuvent être assez variables. Leur position doit être pensée en rapport avec le reste de l’exposition et en relation avec le cheminement du public dans celleci. Certaines oeuvres devront être réapprovisionnées durant toute la durée de l’événement, par exemple, il sera nécessaire d’ajouter du sucre et de l’huile d’olive sur les Tableaux-pièges. Budget estimatif : • Matériel : (ce montant dépend beaucoup de ce qui peut être trouvé sur place) 3’000€ • Outils : (idem rubrique matériel) 1’000€ Couteaux suisses(30 exemplaires - env.15€/pce), y.c. livraison) : 5’00€ Pochettes et modes d’emploi 2’00€ • Logistique : Transport (2 allers-retours en avion / Bordeaux-Lausanne) Logement (du 23.6 au 5.7.2010) Repas (du 23.6 au 5.7.2010) Total : Tamara de Wehr, 2010© 4’00€ 9’60€ 6’00€ 6’660€ Captures d’écran : Transformers 2, La revanche (2009)