Dictionnaire d`anesthésie, réanimation, urgences

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Dictionnaire d`anesthésie, réanimation, urgences
DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
sous la direction des P r o f e s s e u r s
J e a n - C h a r l e s Sournia et Jacques Polonovski
DICTIONNAIRE
D'ANESTHÉSIE,
RÉANIMATION,
URGENCES
Maurice Cara, Étienne Fournier,
Maurice Goulon, Alain Larcan
avec la collaboration de :
Jean Cambier
Pierre Delaveau
Jean-Pierre Haberer
Gilbert Huault
Raymond Houdart
François Jan
Pierre Juillet
Henri Laccourreye
Jacques Lissac
Louis Orcel
Jacques Polonovski
Publié avec le concours de la Délégation générale à la langue française
© Conseil international de la langue française
11, rue de Navarin - 75009 Paris
[email protected]
www.cilf.org
Éditions CILF
Hubert JOLY
Pauline JOURNEAU
Abdelouahab AYADI
© Conseil international de la langue française - 2001
ISBN : 2 85319-284-9
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Préface
Chaque discipline médicale a ses caractères et les médecins qui la pratiquent ont leurs
techniques, leur habitudes et leurs conditions de travail.
La diversité de ces conditions qui s'impose à l'anesthésie-réanimation-médecine d'urgence
rend particulièrement vaste le champ du sujet traité dans le présent ouvrage.
Les anesthésistes, les réanimateurs et tous les médecins qui font face à l'urgence ont des formations
différentes.
Le rôle de Maurice Cara a été d'aboutir à un texte reflétant un certain accord des rédacteurs,
et qui soit compréhensible à un esprit médical non spécialisé : je suis le premier lecteur type.
De nombreuses rubriques de ce livre n'ont pas la construction habituelle des ouvrages
précédents, les commentaires explicatifs sont suffisamment détaillés pour permettre une utilisation
pratique des sujets abordés. En effet, le développement technique et scientifique a été
particulièrement rapide dans ces disciplines qui se sont développées depuis cinquante ans à peine.
Comme je l'ai fait pour les autres ouvrages, je signale au lecteur quelques innovations
orthographiques, dues en partie aux propositions du Conseil international de la langue française.
Nous affranchissant des fantaisies érudites datant parfois de plus de cinq siècles, nous écrivons
logorée et non logorrhée. Nous ne croyons pas nécessaire que l'orthographe française ait besoin de
rrh pour traduire le r grec.
Il serait temps que notre orthographe adopte des simplifications et corrige des
complications irrationnelles et inutiles. Au cours du XXe siècle, une demi-douzaine de nations
européennes ont procédé à des réformettes orthographiques qui n'ont en rien altéré leur langue. Le
Français est conservateur, le sujet logoréique parlera toujours trop, même si on lui supprime un rh.
Pour des raisons semblables nous avons rejeté quelques accents circonflexes non prononcés, et des
traits d'union superflus.
Je dois enfin remercier les douze collaborateurs qui sous la conduite ferme et active de
Maurice Cara ont dressé un large tableau du vocabulaire de l'anesthésie, de la réanimation et des
urgences médicales. L'Académie est reconnaissante à tous de leur zèle et de l'intérêt qu'ils ont porté à
cette entreprise. Notre éditeur, le Conseil international de la langue française, c'est-à-dire son
secrétaire général, Hubert Joly et son équipe, ont encore une fois supporté avec patience mes
exigences, mes retards et mes contradictions.
Jean-Charles SOURNIA †
Le présent volume du Dictionnaire de l'Académie nationale de médecine parait après le
décès du Professeur Jean-Charles Sournia, auquel il est juste de rendre hommage. C'est lui qui a
entrepris la publication de ce dictionnaire, il y a cinq ans, et il en a été le directeur et le
coordinateur. Tous ceux qui ont participé à cette rédaction ont pu s'émerveiller de sa puissance de
travail. Médecin et chirurgien d'une rare compétence, homme d'une immense culture médicale,
historique et linguistique, il a mérité l'admiration et la gratitude de ses confrères de l'Académie, qui
ont tenu à poursuivre son ouvrage, dont l'importance est reconnue par tous et qui doit contribuer à
la diffusion de la culture et de la langue françaises dans le monde.
J. POLONOVSKI
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L'utilisation et les projets
du Dictionnaire de l'Académie de médecine
En éditant son dictionnaire de médecine, l'Académie est bien dans son rôle de guide. Son devoir est
de s'intéresser à toutes les nouveautés techniques, à tous les modes d'exercer, et donc aux manières
de les exprimer, de les expliquer et de les diffuser. La langue française est son moyen de
communication, et le vocabulaire technique de l'art de soigner est sa compétence. Par son
dictionnaire elle veille à la précision et à la cohérence de la terminologie, elle élimine les doublons
inutiles ou périmés, elle écarte les emprunts dangereux par leurs maladresses et par les malentendus
qu'ils provoquent, elle guide la néologie.
L'entreprise nécessitera plusieurs années. Des précisions et des explications doivent être présentées
aux lecteurs.
1. L'ordre alphabétique a été choisi pour son ancienneté lexicographique et sa commodité.
Cependant les incohérences de la terminologie médicale ont nécessité des adaptations.
Par exemple nos prédécesseurs ont laissé trop de place à l'éponymie, cette manie qui baptise d'un
nom propre (celui de l'« inventeur » prétendu ou soi-disant) une maladie ou une structure
anatomique. Dans toute la mesure du possible, l'entrée a été placée au nom propre : le mal de Pott
est décrit à Pott. Ainsi de grands médecins se trouvent dotés de plusieurs entrées correspondant aux
identifications que la tradition leur a attribuées.
L'ordre alphabétique latin prime sur le grec : les α et β globulines sont à la lettre g
Jusqu'ici aucune différence épistémologique n'a pu être établie entre un syndrome et une maladie,
ces termes ayant été liés à des états pathologiques comparables, selon la fantaisie de leur créateur.
Aussi l'affection que l'on ne trouvera pas à la rubrique syndrome devra être cherchée à maladie et
inversement, ou au symptome prédominant, ou à l'anomalie qui caractérise le trouble.
Les libellés des entrées ont été rédigés presque tous au singulier ; car un élément qui, par l'addition à
des semblables, se trouve inclus dans un pluriel, ne cesse pas d'être particulier et de mériter une
définition propre. Des exceptions sont cependant inévitables.
Les sigles usuels figurent à leur lettre initiale, et leur définition trouve sa place au lieu de son
développement. OMS renvoie à Organisation mondiale de la santé.
2. La grammaire et la syntaxe françaises ne sont pas du domaine de l'Académie de médecine. Tout
au plus est-il de son devoir de rappeler leurs règles aux utilisateurs fautifs.
Ainsi l'une des coutumes vise le pluriel des mots d'origine étrangère. Le principe veut qu'une fois
admis dans le vocabulaire français leur genre et la formation de leur pluriel suivent les usages du
français et non ceux de la langue d'origine. L'aura est féminine et les sinus sont masculins, mais
les stimulus et les locus sont invariables au pluriel.
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3. L'orthographe ne saurait être examinée avec compétence par l'Académie que dans les limites où
le vocabulaire de la médecine est concerné. Mais là, son souci de cohérence et de simplification
s'impose, et elle ne peut que suivre les recommandations du Conseil international de la langue
française, son éditeur, avec l'accord de l'Académie française. Il serait étonnant que, lorsque la
médecine et le monde changent, l'orthographe française restât immuable.
La graphie des néologismes est facile à établir. Pour la scanographie, que d'autres appellent
tomodensitométrie, un arrêté ministériel a eu raison de ne pas calquer le double n de scanner : un
seul suffit. Cette orthographe soulève le problème des innombrables consonnes doubles, souvent
inutiles et non justifiées par l'étymologie, que la langue parlée ne prononce pas, à l'exception de
quelques parlers locaux.
Depuis 1991, l'Académie française a accepté la suppression d'un certain nombre d'accents
circonflexes sur i et u. On écrira donc, nait, parait, entraine.
De même, devant l'usage anarchique du trait d'union, il a été décidé d'agglutiner les préfixes sous,
sus, semi. On écrira donc, sousorbitaire, susjacent, semicirculaire.
Les mots composés sont nombreux en médecine, très souvent ils associent des radicaux grecs, mais
est-il nécessaire que tous les composants soient individualisés par un trait d'union ? Le plus souvent
possible nous les avons supprimés, suivant ainsi les recommandations du Conseil international.
Les raisons de leur maintien sont simples : dans les mots trop longs que l'œil peine à saisir pour y
placer les coupures de l'oral, pour isoler les radicaux rares peu connus, pour éviter les hiatus entre
voyelles (o et i, et o et u), etc. Ailleurs l'agglutination est préférable.
Chaque fois que nous l'avons cru nécessaire nous avons précisé l'étymologie des termes, surtout
ceux venant du grec puisque le latin est plus proche de notre langue actuelle et la formation du mot
est saisie plus facilement. Cependant l'étymologie grecque est transposée en caractères latins ; nous
avons craint que nos étudiants, sélectionnés grâce à leurs connaissances en physique et en
mathématiques, connaissent mieux les symboles algébriques que la typographie grecque.
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Signes et abréviations
Abrév.
adj.
anc.
angl.
Ant.
Étym.
ex.
f.
fam.
gr.
l.
lat.
m.
n.
obs.
p.
p. ex.
pop.
symb.
Syn.
v.
→
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
abréviation
adjectif
ancien
anglicisme
antonyme
étymologie
exemple
féminin
familier
grec
locution
latin
masculin
nom
obsolète
pluriel
par exemple
populaire
symbole
synonyme
verbe
voir aussi (explication ou donnée complémentaire)
Les majuscules désignant une entité admise ne sont pas séparées : ADN et OMS, et non A.D.N. ni
O.M.S.
Les minuscules suivant un sigle admis sont accolées : ARNm pour ARN messager.
Un enzyme lié à l'ADN s'écrit en minuscules distinctes : ADN-polymérase.
Les unités sont exprimées selon leur symbole dans le système des unités internationales (SI).
Les structures anatomiques sont désignées en italique selon les nomina anatomica parisiensis (PNA
ou NAP), immédiatement après leur désignation usuelle.
->
Signes : par simplification topographique, les signes s'appliquent aux sexes masculin et féminin,
selon une symbolique médiévale utile que l'Académie de médecine ne saurait modifier :
OO
+
6
Avant-propos
La réanimation, l'anesthésie et la médecine d'urgence ont beaucoup de points communs ;
elles couvrent un domaine très vaste et très technique qui embrasse la médecine, la chirurgie et
même des domaines extramédicaux. Elles concernent aussi bien des états graves que la routine et
s'adressent aux adultes, aux enfants, aux nouveaux-nés et aux femmes enceintes. Les patients ou
victimes que nous avons à prendre en charge se trouvent placés dans des situations très diverses,
hospitalières, domestiques et extrahospitalières, dans les conditions de tous les jours comme lors des
catastrophes. Ces dernières nous ont conduit à aborder les situations telles que l'incendie, le
terrorisme, les tremblements de terre, etc., auxquelles les médecins ne sont pas accoutumés,
quoiqu'ils risquent d'avoir à y faire face en urgence. Ils devront alors collaborer avec d'autres
techniciens, ce qui leur imposera d'utiliser les mêmes mots, parlés et écrits, pour désigner les
mêmes choses, c'est pourquoi nous avons fait entrer ces mots dans ce dictionnaire.
En effet l'imprécision du langage et par là celle de l'écriture témoignent de la confusion de
l'esprit qui mène au désordre des actions : en découlent des décisions inadaptées, peu efficaces ou
excessives, capables même d'effets contraires. En médecine classique un diagnostic mal établi
conduit déjà à des actions dispersées et peu cohérentes : accumulation inutile de moyens, de
médicaments et perte de temps, parfois dangereuse. En urgence, l'imprécision verbale et écrite a des
conséquences beaucoup plus graves car les situations évoluent très vite : elles ne permettent pas de
tergiverser. Il faut garder les idées claires et utiliser pour cela des mots précis pour agir ou faire agir
les autres. Le rôle du langage ou de l'écriture est alors essentiel parce que l'urgence demande souvent
un travail d'équipe auquel participent les représentants des pouvoirs publics : des échanges rapides
d'informations sont nécessaires entre ces acteurs venus d'autres horizons. C'est pourquoi nous ne
nous sommes pas limités aux strictes définitions : le sens des termes a été précisé en
l'accompagnant d'exemples et de données utiles pour un usage efficace.
Nous avons précisé l'étymologie des mots, qui est importante pour situer l'origine du terme
et suivre son évolution. En effet bien des mots du langage courant, que tout le monde croit
comprendre, ont pris un sens technique ou scientifique précis, auquel il faut se tenir pour éviter les
confusions. Une version anglaise est indiquée sous chaque entrée selon le vœu de notre regretté
directeur des Dictionnaires de l'Académie Nationale de Médecine, Jean-Charles Sournia. Sa mort
inopinée nous a tous douloureusement frappé. Elle a retardé la parution de cet ouvrage malgré la
diligence du Professeur Jacques Polonovski qui a repris avec grande compétence le flambeau : il a
terminé les corrections de cet ouvrage car sa relecture n'avait pas été achevée par J.-C. Sournia.
Notre vocabulaire utilise des mots médicaux et techniques, concernant notamment les
moyens de transport des patients (brancard, ambulance, aéronefs) dont les médecins mesurent
souvent mal les effets et les contraintes. Nous devons pourtant employer ce vocabulaire qui
concerne un appareillage varié et dont l'utilisation fait appel à de multiples notions de physique, de
biomécanique, de chimie, de physiologique et de pharmacologique.
Les accidents d'anesthésie et ceux résultant de l'utilisation des moyens de transport ont
amené très tôt les pouvoirs publics, nationaux ou internationaux, à réglementer les domaines de
l'anesthésie et de la réanimation, des transports ou de la pollution et à instituer des systèmes de
vigilance. Ces textes réglementaires font appel à un vocabulaire qu'il convient de rappeler, d'autant
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que les documents (instructions, notices, inscriptions, etc.) doivent obligatoirement être rédigés en
langue française afin que tous les utilisateurs français puissent les comprendre aisément.
Outre les accidents médicaux, iatrogènes ou nosocomiaux, nous ne pouvons ignorer ces
victimes qui nous sont amenées tous les jours aux services d'urgence. Nous devons aussi prendre
garde aux risques que nous prenons nous-même hors de l'hôpital et même dans nos services. La
connaissance des risques est indispensable pour prévenir ces accidents et protéger nos patients,
comme nous-mêmes. Aussi, les définitions d'accident, de risque et de dommage ainsi que leurs
évaluations et l'épidémiologie correspondante ont été rappelées avec les nombreux indices, scores et
échelles qui permettent d'estimer les dommages et de prévoir l'évolution des patients.
Nous avons donc dû réunir un ensemble de connaissances exposées dans de nombreux
textes réglementaires, médicaux, scientifiques et techniques dont certains sont peu accessibles aux
médecins. Pourtant ce vocabulaire est utilisé tous les jours tant en anesthésie-réanimation que par
les équipes de secours lors des catastrophes.
Certains lecteurs plus traditionalistes que d'autres, seront sans doute surpris par ce qui leur
paraitra être des licences orhographiques ; ils en trouveront l'explication dans la dernière partie de la
préface du Professeur Jean-Charles Sournia, nous avons dû tenir compte de certains de ses désirs.
Nous espérons que le lecteur pourra trouver ici une aide dans sa pratique ainsi que des
informations l'aidant à comprendre des textes scientifiques ou techniques. Nous le prions d'étre
indulgent pour les omissions ou les erreurs qui ont pu nous échapper.
Enfin je remercie tous les confrères de l'Académie Nationale de Médecine, et Jean-Charles
Sournia le premier, ainsi que nos autres collaborateurs, et plus particulièrement les principaux,
Jean-Pierre Haberer, qui a surveillé l'édition, Gilbert Huault et François Jan. Tous nous ont aidé et
encouragé. Sans eux ce dictionnaire n'aurait pu être mené à bien.
Maurice Cara
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A
l'absorbeur sur un axe vertical est-il plus
favorable parce que les grains sont également
tassés, tandis que la position horizontale est
défavorable car elle diminue le tassement des
couches haut placées et favorise des cheminements
moins efficaces pour l'épuration.
Dans les grandes installations d'épuration de
locaux (p. ex. sousmarins) des concentrateurs de
C O 2 (analogues aux concentrateurs deO 2 )
permettent d'augmenter le rendement de
l'absorption ou de rejeter le CO2 à l'extérieur.
Syn. bac à chaux, canister (mot anglais à éviter)
→ chaux sodée, gaz carbonique, trométhamine
abdominale (s y n d r o m e d'hypertension)
l.m.
→ hypertension abdominale (syndrome d')
abeille (piqure d') l.f.
→ hyménoptère (piqure d')
absorbeur de gaz carbonique l.m.
carbon dioxide absorber, canister
Récipient destiné à contenir un produit absorbant
le gaz carbonique et, plus généralement, tout
dispositif capable de l'absorber.
Dans les systèmes respiratoires clos avec
réinhalation, utilisés en anesthésie, physiologie
ou plongée, on emploie généralement la chaux
sodée comme absorbant. Dans d'autres domaines
(sousmarin, vaisseau spatial) on utilise l'oxyde de
lithium (plus léger) ou des amines (monoéthylèneamine, trométhamine) qui sont
régénérables.
Pour traverser l'absorbeur, les gaz à épurer
suivent préférentiellement des trajets de moindre
résistance, ce qui est le cas de ceux situés contre la
paroi interne du récipient, c'est pourquoi le virage
du colorant témoin se fait d'abord
progressivement le long de la paroi alors que le
cœur de l'absorbeur n'a pas encore viré. Les
absorbeurs cylyndriques à base circulaire ont une
surface de contact minimale par rapport à ceux
d'une autre forme, ils sont donc préférables, il en
est de même de ceux qui ont un grand diamètre parce
que le rapport surface de contact avec la paroi/
volume de l'absorbeur est inversement
proportionnel au diamètre. Le tassement des
grains de chaux sodée intervient, aussi placer
accélération n.f.
acceleration
Augmentation de la vitesse.
L'accélération négative ou décélération est la
diminution de vitesse. En mécanique, l'accélération
est la dérivée de la vitesse par rapport au temps.
Le mètre par seconde2 est l'unité internationale
d'accélération, son sousmultiple le gal est 100 fois
plus petit. En pratique on se réfère à l'intensité de
la pesanteur (G = 9,81 ms-2 dirigée vers le haut).
L'accélération et la vitesse sont des grandeurs
vectorielles orientées dans l'espace. Elles ne sont
parallèles que dans un mouvement rectiligne, elles
sont perpendiculaires dans un mouvement
circulaire uniforme (force cenrifuge).
La notion d'accélération a d'importantes
applications en traumatologie, en réanimation et
en médecine aéronautique et spatiale car les forces
d'accélération, notamment au moment des chocs,
peuvent engendrer des effets considérables. Une
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Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
accélération γ engendre une force F = m γ ,
proportionnelle à la masse m sur laquelle elle
s'applique et de sens opposé du fait de l'inertie. Ex.
lors d'un choc, produisant une accélération de 20
G, le poids d'une masse devient 20 fois plus grand
qu'au repos, ainsi tout organe «tire» dans un sens
opposé à celui de l'accélération qu'il subit, il en
résulte des arrachements dans les tissus, ils sont
causes d'hémorragies.
Les effets physiologiques les plus importants se
produisent dans l'axe tête-pieds, z. Pour + 5 Gz il y a
perte de connaissance . Si l'accélération est
négative, la pression artérielle devient trop faible
pour assurer la vascularisation du cerveau : pour
- 3 Gz, perte de la vision, «voile noir», - 4 Gz, perte
de connaissance . Pendant un choc, lors d'un
accident de la circulation p. ex., les pressions, qui
sont proportionnelles à l'accélération , peuvent
devenir considérables. Les effets vasculaires dus
au déplacement de la masse sanguine sont
maximaux dans l'axe tête-pieds : la pression
artérielle peut alors devenir 10 fois plus grande
que normalement, il en résulte des pétéchies, voire
des hémorragies par rupture vasculaire dans
certains territoires (notamment dans le cerveau
pour une accélération prolongée dépassant 5 G
environ). Les distances latérales étant moindres,
les à-coups de pression lors d'un choc sont plus
faibles et les effets sont moins importants dans ces
directions.
Les os se fracturent, quand l'accélération dépasse
20 G environ (p. ex. fractures vertébrales). Les
effets des fortes accélérations, surtout lors des
éjections, expliquent les lésions de tachytraumatisme (pétéchies disséminées, hémorragies
internes surtout cérébrales, arrachements
d'organes, rupture de l'isthme de l'aorte).
La durée d'application de l'accélération est à
prendre en compte : l'organisme supporte
beaucoup mieux les accélérations de courte durée.
En gros, la tolérance est inversement
proportionnelle au carré du temps : un choc d'une
durée 10 fois moindre est 100 fois mieux toléré,
ainsi lors d'un accident, une accélération de 100 G
peut être supportée si elle n'agit que pendant
quelques millisecondes.
La compression des membres inférieurs assure une
certaine protection contre les accélérations dans
l'axe Gz+ en réduisant les déplacements de la masse
sanguine : c'est le principe du pantalon anti-G
utilisé dans l'aviation, en anesthésie-réanimation
et en premiers secours.
Étym. lat. acceleratio : action de se hâter, de faire
vite
→ cinétose, G, impulsion, jolt, pantalon anti-G,
poids, pression artérielle, tachytraumatisme
accès n.m.
attack, fit
En médecine apparition brusque d'un phénomène
morbide, généralement de courte durée (accès de
fièvre, de toux, etc.)
Étym. lat. accessio : arrivée, survenue
→ attaque
accès pernicieux palustre l.m.
→ paludisme grave
accessoire d e dispositif m é d i c a l l.m.
accessory of medical device
Les accessoires et logiciels intervenant dans le
fonctionnement d'un dispositif médical sont
soumis aux mêmes exigences réglementaires que
les dispositifs médicaux (Art. L. 665.3 du Code de
la Santé).
→ dispositif médical
accident n.m.
accident, injury
1) Évènement inopiné cause de dommages,
matériels ou corporels, d'une certaine gravité, qui
fait peur.
On distingue trois phases dans la survenue d'un
accident :
I - Avant l'accident : accumulation des risques
(probabilité des causes), dont le dernier est dit
«déclenchant», mais il ne correspond pas à une
cause unique.
II - Pendant l'accident : action nocive pouvant
provoquer des dommages corporels.
III - Après l'accident : phase de secours et de soins
s'il y a eu des dommages corporels.
À ces trois phases correspondent trois
préventions :
- primaire, pour éviter l’accident en supprimant
un ou des risques, ce qui réduit l’accumulation des
risques et retarde ou évite l’accident ;
- secondaire, pour éviter les dommages lorsque
l'accident se produit ;
- tertiaire, destinée à éviter les complications,
avant et pendant les soins (s'il n'y a pas eu de
dommages corporels cela correspond aux
précautions pour éviter le suraccident).
Les accidents peuvent être prévisibles ou
imprévisibles, évitables (par la prévention
primaire) ou inévitables (acceptation d'un risque
normal).
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Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
Risques
fréquences
cumulées
Dommages corporels
Accident matériel
Risque déclenchant
Certitude d'accident
Risque critique
Action
nocive
(choc, etc)
Accumulation des risques
d'accident
Soins
Incubation
Période d'état
Convalescence
ou décès
Risque normal
temps
Phases de l'accident
Schéma montrant l'accumulation des risques au cours de la première phase d'un accident, la constitution
des dommages au cours de la deuxième phase et l'évolution ensuite. Ce schéma, pris sur un accident de la
route, reste valable pour les accidents de toute nature (accident thérapeutique ou infectieux, notamment).
Si l'on connaît la probabilité des risques avant
l'accident, par une démarche bayésienne on peut
estimer la probabilité des causes qui y ont
concouru, notamment les causes humaines (perte
de vigilance due à une incapacité subite, etc.).
Quand les dommages sont minimes ou inexistants,
l'évènement n'est pas un accident, mais un
incident . Si l'on a frolé de près l'accident c'est un
incident critique.
2) En médecine, épisode morbide inattendu,
survenant ou non au cours d'une maladie : ex.
accident vasculaire cérébral.
L'évolution se fait toujours selon les 3 phases
décrites, appelées classiquement incubation,
crise et résolution (par convalescence ou par
décès). S'il reste des dommages permanents on
parle de séquelles qui peuvent entrainer une
incapacité physique et un handicap social.
3) En génétique, aberration chromosomique due à
une anomalie méiotique ou mitotique.
Étym. lat. accidens : ce qui survient.
→ accident corporel, crise, bayésienne (démarche),
gravité, incapacité subtile, peur, prévention,
risque
accident c a t a s t r o p h i q u e à effets l i m i t é s
l.m.
disaster accident with limited effects
Accident de cause naturelle, technique ou humaine,
dont les effets matériels et corporels sont limités
dans le temps comme dans l'espace.
Ils nécessitent l'intervention de moyens de secours
professionnels dans le cadre d'un plan
d'intervention particulier, appelé plan rouge, en
France.
—> plan rouge
accident chez l'enfant l.m.
→ enfant (accident chez l')
accident corporel l.m.
corporeal accident, corporal accident
Accident causant des dommages au corps humain.
Causé en général par un traumatisme entraînant
des atteintes, anatomiques ou fonctionnelles, il
peut laisser des séquelles, notamment des troubles
psychiques retardés. En milieu civil on décrit des
accidents de la circulation, du travail, du sport, de
l'école, de la maison, etc. Dans le domaine militaire
on rencontre surtout des blessures par engins de
guerre ou par accidents de la circulation.
→ accident, risque, risque «zéro», traumatisme
psychique
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Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
Accumulée dans des vésicules présynaptiques, elle
est libérée par l'arrivée de l'onde de
dépolarisation . Elle est hydrolysée en choline et
acétate par la cholinestérase et resynthétisée par
la choline-acétyltransférase .
→ synapse
Liaison
attaquée
accident d'anesthésie l.m.
→ anesthésie (accident d')
accident de la circulation l.m.
(accident de la)
→ route
accident de plongée l.m.
→ plongée (accident de)
accident dû à la chaleur l.m.
→ chaleur (accident dû à la), coup de chaleur
accident du trafic l.m.
→ route (accident de la)
Choline
accident vasculaire cérébral l.m.
→ hémorragie cérébrale, infarctus cérébral
Acétyl
a c é t y l c h o l i n e s t é r a s e n.f.
acetylcholine-esterase
→ acétylcholine, myasthénie
a c c o m m o d a t i o n a u x conditions d e vie l.f.
coping
En psychiatrie et en médecine, plus généralement,
façon dont un sujet fait face à une situation donnée
et s'en accommode.
Ex. la perte d'un conjoint demande que le survivant
s'accomode à une vie solitaire. Un insuffisant
respiratoire ou cardiaque doit accommoder son
mode de vie à ses possibilités physiques en tenant
compte des limites que lui impose son incapacité.
Les asthmatiques doivent savoir mesurer leur débit
de pointe afin de régler leur activité physique et
leur traitement chaque jour, voire plus souvent.
Étym. lat. accomodatio : accomodement
(accomodo : adapter ; accomodari : s'adapter).
a c é t y l c y s t é i n e n.f.
acetylcysteine
Composé N-acétylé de la cysteine, acide aminé
dont le groupe thiol (SH2 ), extrêmement réactif,
intervient avec le glycocolle et l'acide glutamique
dans la formation du glutathion.
La cystéine intervient aussi pour la capture des
radicaux libres d'oxygène, diminuant ainsi leur
toxicité. L'administration de N- acétylcystéine est
utilisée comme antidote dans les intoxications,
notamment celles au paracétamol pour permettre
la reconstitution des réserves en glutathion réduit.
→ paracétamol (intoxication par le)
acharnement thérapeutique l.m.
forced prolongation of life by medical means
Poursuite opiniâtre des soins , bien qu'on n'en
espère plus aucun bénéfice pour le patient.
Étym. terme de vénerie, acharner veut dire donner de
la chair aux chiens ou aux vautours pour qu'ils
prennent goût à attaquer le gibier. Par extension,
lutte opiniâtre et furieuse.
Syn. obstination thérapeutique
→ DNR, éthique en réanimation d'adulte, éthique en
réanimation pédiatrique.
accréditation n.f.
accreditation
Dans le domaine de la santé, (Ordonnance du 24
avril 1996) : «Afin d'assurer l'amélioration
continue de la qualité et de la sécurité des soins,
tous les établissements de santé publics ou privés
doivent faire l'objet d'une procédure externe
d'évaluation dénommée accréditation».
«Cette procédure, conduite par l'Agence Nationale
d'Accréditation et d'Evaluation dans le domaine de
la santé» ANAES consiste en un audit externe fait
par des représentants de l'Agence.
Étym. déverbal d'accréditer (mettre) à crédit.
a c i d o c é t o s e a l c o o l i q u e l.f.
alcoholic ketoacidosis
Acidose métabolique due à l'élévation de la
concentration des corps cétoniques dans le sang
(acide acétyl-acétique, acide β -hydroxybutyrique)
survenant en l'absence de diabète chez l'alcoolique
chronique dénutri.
Les signes sont proches de ceux de l'acidocétose
diabétique, mais la glycémie reste normale. Le
traitement consiste en l'administration de glucides
(fructose) et, pour certains, d'insuline.
a c é t y l c h o l i n e n.f.
acetylcholine
Ester acétique de la choline, transmetteur chimique
de l'influx nerveux à l'extrémité des fibres
parasympathiques et des fibres préganglionnaires
sympathiques ainsi que dans de nombreuses
synapses du système nerveux central.
L'acétylcholine est synthétisée à partir de la
choline et de l'acétylcoenzyme A par une
cholineacétylase présente dans la cellule nerveuse.
12
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
acidose c o m p e n s é e o u d é c o m p e n s é e l.f.
compensated or decompensated acidosis
l’acidose compensée a une concentration en H+
normale (pH = 7,42) et celle en bicarbonates
abaissée
([HCO3-] < 26 mmol/L).
Elle est dite décompensée quand la concentration
en H+ est plus élevée que la normale (pH < 7,42).
acidocétose diabétique l.f.
diabetic ketoacidosis
Acidose métabolique survenant au cours de
l'évolution d'un diabète insulino-dépendant (type
I), souvent à la faveur de circonstances
favorisantes ou déclenchantes telles qu'infections,
accidents vasculaires, pancréatite, troubles
endocrines, médicamenteux, psychiques et surtout
erreurs de traitement.
Elle est caractérisée par une production accrue de
corps cétoniques (acide acétylacétique, acide β hydroxybutyrique). Elle peut survenir de façon
i n a u g u r a l e . Ces acides faibles élèvent la
concentration en ions H+ : il en résulte une acidose,
d'abord compensée par hypocapnie , puis
décompensée (baisse du p H ) . Le syndrome est
caractérisé cliniquement, par une hyperpnée ample
(rythme de Kussmaul) , l'odeur acétonique de
l'haleine (odeur de pomme de reinette), des signes
de déshydratation extra et intracellulaire (signe
de Krause), des signes digestifs (signe de
Lereboullet), des signes neuropsychiques (forme
de
D r e s c h f e l d ) , un coma, des signes
cardiovasculaires d'hypovolémie , oligurie,
cylindrurie (signe de Külz) et hypothermie (signe
de Naunyn). Il y a association d'hyperglycémie,
éventuellement d'hyperlipémie, et d'hypercétonémie avec cétonurie, d'acidose métabolique avec
hypocapnie et de désordres hydroélectrolytiques.
Non traité, le syndrome peut se compliquer de
collapsus, d'insuffisance rénale aigüe, surtout
fonctionnelle, de coagulopathie de consommation.
Le traitement associe l'insulinothérapie,
l'administration de glucides (éventuellement du
fructose), la rééquilibration hydro-électrolytique
et, de façon discutée, l'alcalinisation.
acidose gazeuse l.f.
respiratory acidosis
Acidose produite par une élévation de la
concentration en gaz carbonique.
→ dioxyde de carbone, hypercapnie
acidose lactique l.f.
lactic acidosis
Acidose métabolique décompensée par un
métabolisme excessif ou, plus souvent, par
insuffisance
d'épuration
des
lactates
(hyperlactacidémie) avec accumulation d'ions H+.
Cette acidose est favorisée par une atteinte
hépatique et rénale. Elle peut survenir chez le
diabétique traité par les biguanides et parfois à la
suite d'une hypoxie, d'une intoxication alcoolique
aigüe ou d'un manque d'apport de vitamine B 1 lors
de la nutrition parentérale. D'autres situations
peuvent la provoquer (états de choc, béribéri aigu,
intoxication , hémopathie ou néoplasie hépatique,
intestin court, anomalie métabolique congénitale,
exercice musculaire intense , hyperventilation,
convulsions) . Le malade éprouve des douleurs
abdominales. Il respire vite et fort. Il n'y a pas de
déshydratation . Une acidose isolée sans désordre
électrolytique associé peut exister.
Le traitement associe insuline , alcalinisants ,
dichloracétate, épuration extrarénale et apport de
vitamine B1 si besoin.
→ choc (état de)
acidose n.f.
acidosis
Trouble de l'équilibre acidobasique caractérisé par
une augmentation de la concentration en ions H+
(baisse du pH ), due soit à une élévation des acides
fixes ou gazeux (acide carbonique), soit à une perte
de bases.
On distingue l'acidose fixe, dite métabolique, de
l'acidose gazeuse ou hypercapnie. Une
augmentation de la ventilation peut compenser
l'acidose, dans une certaine mesure.
→ acidocétose alcoolique , acidocétose diabétique,
acidose compensée, acidose lactique , acidose
métabolique, alcalose, hypercapnie
a c i d o s e s l a c t i q u e s (c l a s s i f i c a t i o n s e l o n
Cohen et Woods) l.f.
Cohen and Wood's classification of lactic acidosis
Type A - acidose lactique avec hypoxie qui se voit
au cours des chocs hémorragiques, endotoxiniques
ou cardiogéniques, etc. ;
Type B - acidose lactique sans hypoxie avec :
1) hyperproduction de lactates, réduction de
l'apport d'O2 par anémie, hypoperfusion tissulaire,
défauts de chaine mitochondriale, association avec
une myopathie, une atteinte hépatique
(glycogénoses, hémopathies, réticulopathies) ;
2) arrêt du métabolisme glucidique et de
l'élimination des déchets dus à un diabète, à une
acidose lactique héréditaire, à une association avec
une anémie mégaloblastique, etc.
13
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
acroléine n.f.
acrolein
Aldéhyde éthylénique, CH2=CH-CHO, obtenu par
pyrolyse du glycérol. L'acroléine est un liquide
incolore lacrymogène donnant des vapeurs
suffocantes à odeur de graisse brûlée.
Lors des incendies, particulièrement lors des feux
de cuisine, les fumées contiennent de l'acroléine,
cause des complications respiratoires
(suffocation, œdème aigu du poumon) chez les
victimes et les sauveteurs. Elle a été utilisée comme
gaz de combat.
Étym. lat. acer : aigu, rude, âpre
→ incendie
acidose métabolique l.f.
metabolic acidosis
Acidose par augmentation de la concentration
sanguine en ions H+ (baisse du pH ) due, soit à un
apport de molécules acides, un excès de production
ou une élimination insuffisante d'ions H+ autres que
ceux liés au gaz carbonique, soit à une perte de
bases.
On distingue les acidocétoses diabétique,
alcoolique, lactique ou les acidoses par
intoxication et les acidoses «hyperchlorémiques». D'autres sont dues à une fuite digestive
de bicarbonates ou à des spoliations alcalines
diverses avec diarrhée, ou encore à
l'administration d'acide chlorhydrique ou de ses
précurseurs, etc.
actif (principe) l.m.
active principle
Substance ou entité qui dans une plante, un produit,
un médicament, etc. est responsable d'un effet
pharmacologique ou toxique.
Étym. lat. activus : actif (déverbal d'ago : agir)
acmé n.f.
height of symptoms, crisis
Moment de la période d'état d'une maladie où les
symptomes sont à leur maximum, ce qui ne
coïncide pas forcément avec une crise.
Étym. gr. akmê : partie aigüe d'un objet, pointe, le
plus haut point d'un phénomène
→ crise
actine n.f.
actin
Protéine du système contractile cellulaire entrant
dans la constitution du cytosquelette existant
pratiquement dans toutes les cellules, mais surtout
dans celles des muscles striés , lisses et
myocardiques.
Elle se trouve sous deux formes : l'actine G
globulaire, de masse moléculaire 42 kDa, capable
de se polymériser en actine filamentaire ou actine
F. Associée à la myosine, elle permet la contraction
musculaire.
Dans les fibres musculaires les longs filaments
minces d'actine sont constitués d'une double hélice
dont le diamètre est de 7 nm et le pas de 36nm. Ces
filaments s'attachent aux stries Z, en entourant les
filaments épais de myosine, sous l'influence d'une
augmentation de la concentration en ions Ca2+ ,
l'activité d'ATPase permet le glissement de l'actine
sur la myosine, ce qui produit la contraction
musculaire . À l'actine sont attachées d'autres
protéines impliquées dans la contraction de
l'actomyosine : la tropomyosine et les troponines,
ainsi que des protéines mineures, actines α , β, et γ,
filamines, etc.
Étym. gr. aktis : filament brillant comme un rayon
lumineux
→ contraction musculaire, Starling (loi de)
acquisition transplacentaire l. f
maternal fetal exchange
Passage transplacentaire de médicaments
administrés à la mère pendant la grossesse pouvant
induire des effets secondaires chez le nouveau-né.
Les facteurs gouvernant le passage
transplacentaire d'une substance S, sont : la
nature de la substance, sa masse moléculaire, son
ionisation, sa liaison aux protéines et la différence
des concentrations [S] vm - [S]vo dans les veines
maternelle, vm, et ombilicale, vo.
Le propranolol peut provoquer une dépression
myocardique et une hypoglycémie contre lesquelles
on peut lutter par l'isoprénaline ou le glucagon.
L'aspirine favorise une tendance hémorragique.
Les opiacés ou le thiopental sodique administrés à
la mère pendant l'accouchement peuvent entraîner
une dépression respiratoire. Mais la vitamine K 1
prémunit le bébé contre la maladie hémorragique,
le gardénal accélère l'apparition de la
glycuroconjugaison de la bilirubine, et des
corticoïdes donnés à la mère à proximité d'une
naissance prématurée favorisent la maturation du
surfactant et diminuent le risque de maladie des
membranes hyalines.
Syn. passage placentaire
14
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
allongée (fibre nerveuse ou cardiaque, p. ex.) les
différences de concentration se propagent de
proche en proche sous forme d'une onde de
dépolarisation .
Pour déclencher le processus d'inversion des
concentrations , la stimulation doit dépasser un
certain seuil au-dessus du potentiel de repos (loi
du «tout ou rien»). Si la température est trop basse
il n'y a pas de déclenchement car les potentiels
ioniques sont trop faibles (ils sont proportionnels
à la température, loi de Nernst). Ainsi le froid est
anesthésique, paralytique et cause de troubles de
la conduction intracardiaque allant jusqu'à
l'asystolie. De même des déséquilibres ioniques du
milieu intérieur peuvent entraîner des effets
nerveux et cardiaques comparables à ceux du froid.
L'électrocardiogramme reflète la propagation du
potentiel d'action dans le tissu conducteur du cœur
et l'électroencéphalogramme la propagation des
potentiels d'action (influx nerveux) le long des
fibres nerveuses. Cet influx règle la transmission
des informations dans tout l'organisme.
Du fait de la loi du tout ou rien, la transmission et
la fixation des informations dans le système
nerveux s'effectue sur un mode binaire comme dans
les ordinateurs.
→ anesthésie , hypothermie, mémoire , Nernst (loi
de) tout ou rien (loi du)
action n.f.
action
1) Sens général : ce qui est fait par quelqu'un ou par
l'effet de quelque chose.
Ex. «Au début était le verbe, non, au début était
l'action» (Goethe).
2) En dynamique, effet d'une force sur un corps : le
principe d'action et de réaction (troisième principe
de Newton) pose l'égalité de la force qui agit et de
celle qui réagit à chaque instant.
Ex. le poids d'un corps posé en équilibre sur un
plan solide entraîne une force opposée et égale de
réaction du support de sorte que ces deux forces
s'annulent et le corps reste immobile.
3) En mécanique, effet d'une impulsion donnée à un
corps.
L'action, a, est égale au produit de l'énergie, E, par
le temps, T , d'acquisition. Si la puissance
impulsionnelle est constante dans le temps, on a :
a = E.T.
L'action s'exprime en joules x secondes.
Étym. lat. actio : mise en mouvement
action de masse (loi d') l.f.
law of mass action
Effet de la masse des corps engagés dans une
réaction chimique.
Cette loi exprime la modification des rapports de
concentrations (en masses) de plusieurs corps
dissous lorsqu'ils réagissent entre eux selon
l'équation chimique : A + B ⇔ C + D, soit,
[A].[B]
= K, avec K constante, dite d'équilibre ou
[C].[D]
de dissociation.
activité n.f.
activity
1) Ensemble des mouvements d'un être vivant ou
d'une chose pendant un temps donné et, par
extension, effet de toute action. Mot utilisé en
électrophysiologie (activité électrique du cœur, du
cerveau), en physicochimie, en pharmacologie, en
radioactivité, etc.
2) Dans le domaine du contrôle de qualité, l'activité
d'un établissement est définie comme l'ensemble
des tâches ou des actions qui aboutissent à un
produit ou un service.
3) L'activité motrice inconsciente peut être désordonnée (agitation) ou périodique (respiration,
battements du cœur, avec des fréquences de l'ordre
de 16/min pour la respiration et d'1/s pour le
cœur), elle produit une énergie mécanique qui peut
être recueillie et enregistrée.
Un filtrage passe-haut, sélectionne les mouvements
du cœur (balistocardiogramme) et du diaphragme,
de fréquence 5 fois moindre que celle du cœur. Sans
filtrage le tracé est irrégulier. Le logarithme de sa
hauteur moyenne mesure l'activité
4) En pharmacologie, l'activité intrinsèque d'un
médicament est la relation entre son effet, mesuré
action (potentiel d') l.m.
action potential, spike potential
Différence de potentiel électrique apparaissant
brièvement par inversion de la polarité de la
membrane d'une cellule, musculaire ou nerveuse p.
ex. Ce signal en forme de pointe témoigne de
l'activité de la cellule.
Les différences de concentrations ioniques entre
l'intérieur et l'extérieur d'une membrane
produisent un potentiel selon la loi de Nernst : au
repos les concentrations extracellulaire, [Na+ ] ≈
130 mmol/L, et intracellulaires, [K + ] ≈ 122
mmol/L, soit un écart de 8 mmol/l, produisent le
potentiel de repos. Si les canaux ioniques de la
membrane s'ouvrent sous une action biochimique
(p. ex. acétylcholine) ou électrique, les ions Na+
peuvent entrer dans la cellule et les K+ peuvent en
sortir, d'où l'inversion du potentiel de membrane
produisant le «courant d'action». Si la cellule est
15
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
pouls (sphygmographe), du thorax (pneumographe) ou d'un segment de membre (monitorage de
la curarisation).
→ équitest
par sa puissance, et sa concentration au niveau du
site d'action.
Étym. lat. activitas : activité (dérivé d'a g o :
pousser devant soi, agir)
→ actographe, équitest
acuponcture
→ acupuncture
activité c h i m i q u e l.f.
chemical activity
Pour un composé chimique, grandeur équivalente à
la concentration molaire.
On substitue l'activité à la concentration pour
formuler la loi d'action de masse dans les calculs
corrects du potentiel thermodynamique afin de
tenir compte des interactions des molécules en
solution.
Dans les solutions très diluées l'activité est
pratiquement égale à la concentration. On mesure
l'activité d'un composé en solution par
l'abaissement du point de congélation de la
solution ou par la pression osmotique. Le rapport
γ x = a x / [x] < 1, entre l'activité a x d'un composé x et
sa concentration molaire [x] est appelé coefficient
d'activité . A partir de la loi des gaz parfaits on
démontre que le logarithme de l'activité est
proportionnel à la différence entre le potentiel
chimique de la solution, µ x , et celui du solvant
pur, µ o : Log ax = (µ x - µ o)/R T.
→ concentration
acupuncture n.f.
acupuncture
Thérapeutique traditionnelle en Chine utilisant de
fines aiguilles plantées en des points du corps,
déterminés à partir de la vieille conception de la
circulation du fluide vital (qi), qui se ferait dans des
canaux (zhe) suivant des tracés appelés «méridiens
d'énergie» dans les textes occidentaux.
Étym. lat. acus : aiguille ; ang. puncture : piqure
(lat. punctura)
Syn. acuponcture
→ analgésie préventive, acupuncture (analgésie
par), énergie.
acupuncture (analgésie par) l.f.
analgesia with acupuncture
Type d'analgésie (par acupuncture traditionnelle ou
modifiée avec stimulation électrique par les
aiguilles), utilisée seulement pour des
interventions mineures et superficielles.
Elle agirait en provoquant la libération
d'endorphines. Dans la pratique, on doit souvent
lui associer une sédation médicamenteuse car
l'acupuncture n'assure qu'une analgésie peu
efficace et peu reproductible. Elle semble plus
efficace dans le traitement de certaines douleurs
chroniques.
actogramme n.m.
actogram
Enregistrement de l'activité physique d'un animal
ou d'un homme.
L'actographie est utilisée en toxicologie, en
pharmacologie et elle a des applications cliniques
(équitest, ballistocardiographie, monitorage de la
curarisation) Dans l'axe tête-pied, l'enregistrement d'un sujet couché immobile traduit les
mouvements périodiques du cœur. Chez un sujet
debout immobile, apparaissent les mouvements
latéraux inconscients de maintien de l'équilibre,
décelables sur l'équitest. Chez un être en mouvement, les déplacements désordonnés du centre de
gravité masquent les activités périodiques.
→ activité, actographe, équitest, mécanogramme
adénosine n.f.
adenosine
Nucléoside constitué de l'adénine, base purique, liée
par une liaison N-osidique au β-D-ribose.
L'adénosine est un neuromédiateur et une
substance physiologiquement active sur certaines
cellules comme les plaquettes, elle intervient dans
la douleur. Couplée à des protéines G , elle agit sur
des récepteurs spécifiques A1 et A2 . L'adénosine
joue un rôle protecteur contre les périodes brèves
d'ischémie myocardique et permet de réduire
nettement l'importance d'un infarctus : si l'on
bloque les récepteurs A 1 , on supprime l'effet
protecteur et, au contraire, si l'on fait une injection
intracoronaire d'adénosine on induit le
mécanisme de protection. Le récepteur A1 ralentit
le cœur et produit un effet vasoconstricteur, le
récepteur A2 induit une vasodilatation coronaire
et inhibe les neutrophiles.
actographe n.m.
actograph
Dispositif permettant d'enregistrer l'activité
générale ou locale d'un être vivant à partir des
déplacements de son centre de gravité.
Des dispositifs perfectionnés sont utilisés pour
des diagnostics fins (équitest), de plus simples
permettent d'enregistrer les mouvements locaux du
16
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
peut être pilotée par ordinateur. Pour adapter les
doses d'anesthésiques à l'intensité de la
stimulation chirurgicale, on maintient une
concentration plasmatique préétablie et adaptée
au type de chirurgie en réglant la dose administrée
par un rétrocontrôle basé sur la surveillance
continue d'un paramètre physiologique, comme
l'électroencéphalogramme, la pression artérielle
ou le relâchement musculaire (évalué avec un
stimulateur de nerf).
→ administration (voies d'), analgésie contrôlée,
pousse-seringue, pompe à galets
adénosine-diphosphate n.m.
adenosine diphosphate
Nucléotide constitué d'adénine liée par une liaison
N - osidique au β-D- ribose (pentose), lui-même
estérifié par deux phosphates, liés entre eux par
une liaison anhydride acide.
Il permet la synthèse de l'adénosine-triphosphate.
Sigle ADP
→ adénosine-triphosphate
adénosine-triphosphate n.m.
adénosine triphosphate
Nucléotide constitué de l'adénine liée par une
liaison N- osidique au β-D- ribose (pentose), luimême estérifié par trois phosphates, liés entre eux
par une liaison anhydride acide.
Il constitue le principal agent de phosphorylation
pour toutes les fonctions cellulaires, en
particulier dans le muscle qui en contient près de
4g/kg.
Il est synthétisé à partir d'adénosine-diphosphate
essentiellement par les réactions d'oxydoréduction phosphorylantes.
Dans la cellule vivante l’ATP est constamment
régénéré à partir de l'ADP par un transfert de
phosphate à partir du catabolisme.
L'hydrolyse ATP + H2O → ADP + phosphate + 8 kcal
/mole, est à l'origine de l'énergie la plus courament
utilisée lors du métabolisme. Pour obtenir un
fonctionnement optimal des réactions de
catabolisme impliquant la formation et
l'utilisation d'ATP la cellule vivante maintiennent
un rapport ATP/ADP élevé, de l'ordre de 10. En fait
la molécule biologiquement active est le complexe
(ATP-Mg 2+ ), d'où le rôle du magnésium dans la
contraction et le tonus musculaire.
sigle ATP.
→ adénosine-diphosphate, contraction musculaire,
transport aqueux transmembranaire, transport
lipidique transmembranaire
a d m i n i s t r a t i o n d e s m é d i c a m e n t s (v o i e s
d') l.f.
drug administration routes
Pour avoir une a c t i o n g é n é r a l e , les
médicaments doivent parvenir dans le sang qui les
distribue dans l'organisme : les voies parentérales
permettent un passage intravasculaire direct dans
le sang d'un médicament et sa distribution par la
circulation générale. Les voies entérales assurent
la diffusion dans le sang grâce à un passage par le
tube digestif.
Les voies qui ont pour objectif une a c t i o n
r é g i o n a l e , utilisent la diffusion locale du
médicament à partir du site d'application par
injection locale ou par application cutanée .
V o i e s p a r e n t é r a l e s : intraveineuse par
injection directe ou dans des circuits extracorporels (hémodialyse, cœur-poumon artificiel);
intramusculaire; souscutanée; transcutanée par
timbre (patch); intraosseuse; transmuqueuse
(sublinguale, nasale, trachéale, rectale, vaginale).
V o i e s entérales : passage du médicament à
partir de l'intestin, principalement : le médicament
est dégluti ou administré par sonde dans le tube
digestif.
Voie pulmonaire : les aérosols inhalés passent
rapidement dans la circulation.
Voie intraartérielle : las artères coronaires,
vertébrales et périphériques sont utilisées pour la
fibrinolyse des embolies, l'injection de
microsphères pour arrêter des hémorragies dans
des territoires peu accessibles et pour injecter
localement des produits anticancéreux.
Voies locorégionales :
techniques
d'anesthésie locorégionale, injection dans des
cavités séreuses, injections intraventriculaires
(ventricules cérébraux), intraamniotiques,
intraarticulaires ou intraoculaires.
Voies locales : pour une action locale au niveau
du site d'administration: injection souscutanée,
administration des m é d i c a m e n t s
(modalité d') l.f.
drug’s administration techniques
Ensemble des détails techniques réglant
l'introduction d'un médicament dans l'organisme :
durée du traitement, dose, rythme et horaire des
prises, voie d'administration, etc.
L'administration discontinue peut être réglée par
le patient lui-même comme dans la technique
d'analgésie contrôlée par le patient.
L'administration continue de médicaments
puissants s'effectue grâce à des pompes
volumétriques ou des seringues électriques. Elle
17
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
provoquer de dégâts en cas d'aterrissage forcé ou
de turbulences.
Les dispositifs médicaux utilisés à l'hôpital sont
souvent inutilisables dans un aéronef (l'alimentation électrique est de 110V 400 Hz, les prises ont
des normes différentes de celles au sol et certains
dispositifs peuvent perturber le fonctionnement
des installations électroniques de bord). Les
variations de pression à la montée et à la descente
dictent des précautions spéciales pour les
perfusions (aiguille d'altitude) et pour le réglage
des respirateurs . La longue durée des trajets
intercontinentaux impose une programmation
stricte des soins , une évaluation précise des
réserves nécessaires de gaz, perfusions et médicaments. En escale, il faut prévoir d’éventuelles
dépenses acquitables en monnaie locale.
Trois types d'aéronefs sont utilisés : avion spécial,
avion de ligne, avec aménagement spé - c i a l
éventuellement et, surtout en premier secours,
hélicoptère. Le ballon n'a jamais été utilisé,
contrairement à ce qui a été dit (même lors du siège
de Paris en 1870).
Un transport aérien ne s'improvise pas, sans
interférer sur le plan de vol, le médecin doit rester
en liaison étroite avec l'équipage. En outre, un
transport international suppose un accord avec le
pays récepteur , imposant une coordination
médicoadministrative ( S A M U ou compagnie
d'assistance) mettant en jeu des connaissances
juridiques et des liaisons administratives et
techniques que ne maitrisent pas les
administrateurs et les praticiens des
établissements de soins.
Enfin, comme pour tous les transports de patients,
une stricte coordination entre les médecins ayant
en charge le patient, ceux qui le transportent et
ceux qui vont le recevoir est indispensable, mais la
barrière des langues peut compliquer les choses.
→ altitude (aiguille d'), S A M U , transport des
patients par avion, par hélicoptère
application muqueuse, timbre cutané, collyre,
gouttes auriculaires, etc.
→ biodisponiblité, timbre cutané
ADP sigle f.
adénosine-diphosphate
→
adrénaline n.f.
adrenaline, epinephrine
Hormone sécrétée dans le sang par les cellules
chromafines de la médullosurrénale qui la
synthétisent à partir de la tyrosine.
L'adrénaline et la noradrénaline agissent sur les
récepteurs sympathiques α et β.
La noradrénaline est un neurotransmetteur du
système nerveux sympathique périphérique ou
central. L'adrénaline et la noradrénaline sont des
messagers extracellulaires qui potentialisent
l'action de l'adénosine monophosphate ( A M P )
cyclique, messager intracellulaire.
L'adrénaline de synthèse est utilisée en thérapeutique pour ses propriétés pharmacologiques
(stimulation cardiaque et vasoconstriction) pour
l'arrêt cardiaque, le choc septique et le choc
anaphylactique.
Étym. angl. adrenaline : extrait de la glande
adrénale du lapin (équivalent de la surrénale de
l'homme).
→ adrénergique, catécholamine, système nerveux
autonome
adrénergique adj.
adrenergic
1) Qualifie la transmission synaptique et les
récepteurs pour lesquels l'adrénaline ou la
noradrénaline sont les neurotransmetteurs.
2) Qualifie les structures physiologiques où
intervient l'adrénaline.
→ système nerveux autonome
aérien (transport) des patients l.m.
transport of patients by aircraft
Du fait des variations rapides de l'altitude de la
cabine au cours du vol et des règles imposées par la
r é g l e m e n t a t i o n , le transport de patients par
aéronef (avion, hélicoptère, etc.) est soumis à des
règles de sécurité plus contraignantes que celles du
transport au sol.
Les règlements de sécurité aérienne donnent au
commandant de bord des droits étendus : il est
maître du plan de vol et peut interdire
l'embarquement d'un dispositif médical qui lui
paraît menacer la sécurité aérienne (p. ex. les
bouteilles d'O2 comprimé ne sont acceptées qu'avec
l'accord du transporteur). Tout matériel doit être
solidement attaché afin de ne pas risquer de
aérosol n.m.
aerosol, spray
Dispersat dans l'air ou un gaz de particules solides
ou liquides dont la vitesse limite de chute dans le
champ de la pesanteur terrestre est inférieure à 25
cm/s.
Étant relativement stable dans l'air qui les
véhiculent, ces particules peuvent se déplacer sur
de très grandes distances (p. ex. les poussières du
Sahara jusqu'en Europe), elles pénétrent partout,
notamment dans les poumons.
18
Dictionnaire d'Anesthésie, Réanimation, Urgences
grêle
Caractéristiques des aérosols : en bas, les sites principaux de fixation des particules sur les voies respiratoires ; au milieu :
«diamètre» des molécules gazeuses et des principales particules inertes ou organiques qui polluent l'air ; en haut, leur nature.
La distribution statistique du diamètre de chaque type de particules émise par un générateur est très asymétrique et le mode
statistique est situé près des petites valeurs. Au-dessous d'un «diamètre» de 0,1 µm, les particules traversent rapidement la
paroi alvéolaire et passent directement dans le sang.
La vitesse de chute dans l'air immobile à 20°C d'une
gouttelette d'eau de 100 µ m de diamètre est de 25
cm/s, elle sert de référence. Quelle que soit sa forme,
parfois très éloignée de celle d'une sphère (p. ex.
fibre d'amiante), la vitesse de chute d'une particule
définit son «diamètre aérodynamique » ou
« efficace» qui est celui d'une gouttelette d'eau
ayant même vitesse de chute. Le s p e c t r e de
répartition du «diamètre» des particules
détermine la mobilité de l'aérosol : les plus grosses
particules sédimentent et se fixent rapidement sur
les parois : elles souillent les aliments et les objets
exposés à l'air (notamment les instruments de
chirurgie). Le mouvement brownien empêche de
sédimenter les plus fines (diamètre < 0,3 µm), mais
elles peuvent grossir par coalescence : le spectre de
la taille des particules d'un aérosol évolue avec le
temps.
Les grosses particules (diamètre > 15 µm) sont
arrêtées dans les voies aériennes supérieures,
essentiellement par le nez. Les aérosols inhalés se
fixent sur le mucus des voies respiratoires, elles
peuvent transporter de germes virulents ou des
allergènes . Les particules toxiques pour les cils
vibratiles de l'épithélium bronchique (p. ex. fumée
de tabac), perturbent le mécanisme de
l'expectoration, et favorisent la constitution de
bronchopathies chroniques.
Allant jusqu'aux alvéoles, les particules fines
jouent un rôle très important dans la transmission
des microbes ou virus (contamination
pulmonaire). Les particules brulantes de la suie
des incendies produisent de graves brulures
b r o n c h i q u e s . Les particules insolubles des
poussières et des fumées se fixent dans le
parenchyme pulmonaire, où elles causent des
pneumoconioses (asbestose , silicose, subérose,
etc.), voire des cancers.
Les vapeurs saturantes, notamment la vapeur d'eau
de l'air expiré, se condensent spontanément en
aérosols qui peuvent être vecteurs de pollution
(mécanisme de transmission des maladies virales).
Les particules liquides (brouillards naturels,
aérosols thérapeutiques) peuvent fixer des gaz ou
des vapeurs toxiques (p. ex. chlore, ammoniac). De
très nombreuses activités industrielles (sciage du
bois , meunerie, sablage , travaux de mine, de
ravalement, etc.) agricoles (fenaison, etc.) ou
domestiques (balayage et surtout usage de
l'aspirateur qui extrait les allergènes des tapis ou
des planchers et les disperse dans l'air ambiant)
produisent des aérosols nocifs.
Étym. angl. aerosol, par analogie avec hydrosol
→ aérosol thérapeutique, aspirateur domestique
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