Police de caractères

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Police de caractères
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Signe
Lettres
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MAJUSCULES
FORMAT
POLICE
Approche
CARACTÈRES
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E.Fays
Rappel
La classification de caractères
Classification Thibaudeau 1921
Une des premières classification connue est celle de Francis Thibaudeau (typographe parisien 1860-1925)
Basée sur la forme des empattements :
le romain elzévir
empattement triangulaire, fin XVe
le romain didot
empattement à trait fin horizontal, XVIIIe
l’égyptienne
empattement rectangulaire, début XIXe
l’antique
tracé droit sans empattement, début XIXe.
Classification Maximilien Vox 1954
Maximilien Vox, de son vrai nom Samuel William Théodore Monod,1894-1974, graveur, dessinateur, illustrateur, éditeur, journaliste, critique d’art, théoricien et historien de la lettre et de la typographie française.
les linéales
de forme bâton, type moderne, sans empattement
les humanes
la forme s’inspire de la lettre romaine rénovée à la Renaissance (XVe)
les réales
comprennent les caractères de labeur (XVIIIe)
les incises
la forme s’inspire des inscriptions monumentales de l’antiquité
les mécanes
la forme géométrique évoque l’ère de la mécanique
les scriptes
la forme imite l’écriture courante ou la calligraphie
les manuaires
la forme s’inspire des lettres dessinées au Moyen Âge (avant l’imprimerie)
les didones
la forme évoque la typographie pure du début du XIXe.
les garaldes
la forme rappelle celle des créations classiques (italiennes et françaises)
Classification de Aldo Novarese 1956
Aldo Novarese (1920-1995), typographe italien contemporain, créateur de nombreux caractères
pour la fonderie Nebiolo à Turin, propose une classification en 10 familles
à partir de la forme des empattements.
1 Lapidaires,
2 Ornées,
3 Médiévaux,
4 Égyptiennes,
5 Vénitiens,
6 Linéaires,
7 Transitionnels,
8 Fantaisies,
9 Bodoniens,
10 Écritures.
E.Fays
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Classification ATypI 1962
Inventée par Maximilien Vox en 1952, elle a été adoptée en 1962 par l’Association Typographique
Internationale (ATypI). Cette classification tend à regrouper les polices de caractères selon de grandes tendances, souvent typiques d’une époque (XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle, XXe siècle), et ce en s’appuyant sur un certain nombre de critères : pleins et déliés, formes des empattements, axe d’inclinaison, etc.
E.Fays
La classification Vox-ATypi définit des archétypes de caractères, mais en réalité une police peut très bien hériter
des caractéristiques d’une, deux ou trois familles.
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Histoire
L’écriture existe depuis environ 5 300 ans.
Elle est apparue sous des formes différentes dans au moins cinq ou six foyers de civilisations maîtrisant de
longue date l’agriculture et en plein développement urbain : en Mésopotamie vers – 3300, en Égypte vers – 3200,
à Chypre vers – 2200, en Crète vers – 1900, en Chine vers – 1400 et en Amérique centrale vers – 900.
Ces écritures ont donné naissance à la quasi totalité des systèmes graphiques actuellement connus.
Bible à 42 lignes de Gutenberg
Exemple de Tengwar (création de J.RR Tolkien)
Écriture de la Terre du Milieu (Seigneur des Anneaux)
E.Fays
J’imprime ...
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Police de caractères
Typographie digitale
On entend par « police de caractère » l’ensemble des déclinaisons d’un même caractère ;
une déclinaison prenant le nom de fonte. Ainsi, la police de caractères Times New Roman, est constituée
d’une fonte romaine, d’une fonte italique, d’une fonte grasse et d’une fonte grasse italicisée : Times New Roman - Régular 15 pts
Times New Roman - Italic 15 pts
Times New Roman - Bold 15 pts
Times New Roman - Bold Italic 15 pts
Par ailleurs, il est important de souligner qu’une fonte italique n’est pas une simple version
penchée d’une fonte romaine. Le dessin des lettres change significativement d’un cas à l’autre.
Ceci est particulièrement flagrant pour la lettre ‘a’ :
ex : le Garamond :
Formats
Le passage des lettres de plomb aux programmes informatiques abstraits ne s’est pas fait sans problèmes.
Problèmes de qualité surtout : mauvaise résolution, imperfection des contours, positionnement imprécis ...
Plusieurs formats électroniques cohabitent aujourd’hui :
• les principaux sont PostScript d’un côté et TrueType puis OpenType de l’autre.
Le format TrueType est recommandé pour la bureautique. Il fonctionne en natif sur tous les systèmes
Windows & Macintosh et ne requiert aucun logiciel particulier pour l’installer ou l’utiliser.
Le format PostScript Type 1 est traditionnellement utilisé par les professionnels de l’édition & les graphistes. Pour utiliser ce
format de fonte avec des systèmes antérieurs à XP et OSX, il requerrait l’installation du gestionnaires de fontes Adobe ATM.
Le format OpenType est le plus récent. Il fonctionne en natif sur les systèmes récents (Windows 2000 et supérieur, Mac OS X).
• Polices Postscript Type 1
PostScript est un langage de programmation élaboré par Adobe (1982),
spécialisé dans la description de page. Il repose sur des formulations vectorielles de ses éléments. Il est également utilisé pour décrire des polices de caractères ; on parle alors de format Type 1.
Historiquement, ce format a rapidement supplanté les polices Bitmap en
remplaçant une matrice de points par des courbes mathématiques complexes. C’est le format privilégié de l’industrie graphique. Les polices Type 1
sont reconnues par toutes les plates-formes informatiques (Mac, PC)
mais ne sont prises en charge que par des imprimantes PostScript.
E.Fays
Les polices Type 1 sont constituées de deux fichiers, le premier pour l’affichage de la
police de caractères à l’écran au format Bitmap et le second pour la description mathématique du dessin vectorisé pour l’impression. Pour lisser une police de caractères à l’écran,
il a longtemps fallu utiliser le logiciel Adobe Type Manager et pour les afficher à l’écran
des polices d’affichages (sur le Mac).
Aujourd’hui, le lissage est directement effectué par les systèmes d’exploitation Windows
XP et sous Mac OSX. Adobe Type Manager n’est donc plus nécessaire.
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Polices TrueType
Développé à l’origine par Apple Computer et licencié à Microsoft, la technologie TrueType
a été développée en réaction à l’hégémonie d’alors d’Adobe. C’est un format qui existe
sur les deux plate-formes Mac et PC (mais on ne peut utiliser une police TrueType de PC
sur Mac et vice-versa sauf sur Mac OS X), qui fonctionne aussi bien pour l’écran que pour
l’impression. Un format pratique donc mais qui n’a pas détrôné Postscript dans le monde
professionnel ; en revanche, il est parfaitement adapté pour un usage de travail ordinaire
car la plupart des ordinateurs individuels (qui sont des PC) sont équipés par défaut de polices de caractères de ce format.
Le même fichier est utilisé pour l’affichage et l’impression.
L’extension traditionnelle du fichier est ‘.ttf’.
Comme PostScript, la technologie TrueType a recours à un mécanisme de visualisation
dynamique des polices qui permet de visualiser à l’écran les dessins exacts des caractères.
Techniquement, le format TrueType utilise une partie
de la théorie de Bézier : les « B-Splines carrés ».
Ce qui les différencient des courbes de Bézier traditionnelles c’est qu’une courbe se définit à partir
de points qui font partie de la courbe alors que celles de Bezier, sont définies à partir de points extérieurs
à la courbe. Les B-Splines requièrent donc moins de points de contrôle et permettent théoriquement un calcul plus simple et plus rapide des courbes, affectant moins le processeur et la carte graphique.
Théoriquement parce que la différence de calcul est imperceptible pour l’utilisateur.
Polices OpenType
Créé par Adobe et Microsoft, il reprend la plupart des concepts du TrueType mais supporte en plus la codification UNICODE. Dans ce standard, chaque glyphe (caractère) est
représenté par un code unique, identique quelques soient les plateformes utilisées.
Bilan des courses, une fonte UNICODE peut contenir jusqu’à plus de 65536 glyphes et
gérer la totalité des écritures utilisées dans le monde. Et ce alors que les polices traditionnelles ne supportent que les 128 caractères possibles (l’alphabet + les chiffres sans les
accents) de la norme ASCII, complétés par les 127 caractères de la norme ISO 8859-1
(ou ISO latin-1) pour les pays d’Europe occidentale.
L’autre avancée concerne les caractères dit experts. Certaines polices de caractères de
haute qualité sont en effet déclinées en fontes associées qui proposent des caractères
optimisés (pour certaines tailles) ou bien des variantes de lettres (caractères fleuris (swash),
ligatures spéciales, variantes de caractères, etc.). Désormais tous ces caractères autrefois
répartis sur plusieurs fontes sont rassemblés dans une fonte au format OpenType.
E.Fays
Avec OpenType, le même fichier peut être utilisé sous Mac OS X et Windows sans conversion à la différence de Type 1 et TrueType. Ce format devrait remplacer progressivement
les polices de caractères TrueType.
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Polices Bitmap
Les polices bitmap ne constituent pas un format à proprement parler :
elles sont en fait la représentation réelles de polices et ne sont utilisées que pour l’affichage
sur un écran d’ordinateur ou l’impression sur de vieilles imprimantes matricielles
(les deux supports ont des résolutions bien plus faibles que celle de la plus modeste
des imprimantes laser).
Les polices de caractères électroniques bitmap sont dessinées en des tailles bien précises:
12, 14, 16 voire 48 points. Si on souhaitait une taille intermédiaire, certains logiciels calculaient des extrapolations bien souvent horribles.
Les premières imprimantes ont longtemps utilisé des polices de caractères bitmap qui donnait des résultats d’excellente qualité mais les inconvénients de ce format ont finalement eu
raison de lui :
• les caractères d’une police devaient être créés pour chaque corps et enregistrés
à chaque fois dans un fichier spécifique,
• ces fichiers prenaient énormément de place,
• on ne pouvait les redimensionner.
Protection juridique des polices
Une police de caractère informatique est un logiciel et à ce titre protégé par le même droit
que celui qui protège l’industrie du logiciel.
Origines d’une police de caractères
La méthode la plus simple pour identifier l’origine d’un caractère consiste à lire la documentation associée (fichiers LisezMoi.txt). Toutefois, ce n’est pas toujours possible.
Sous Mac, on obtient des informations similaires en utilisant Adobe Type Manager, en
cliquant CTRL+I sur les valises correspondant aux fichiers de polices ou bien en ouvrant
avec un éditeur de texte, le fichier AFM (Adobe Font Metrics).
Statut juridique de la police de caractères
E.Fays
Le droit protégeant les polices de caractères est le fruit de presque 50 ans
d’efforts de l’Association typographique internationale (ATYPI), association
fondée par Charles Peignot et aujourd’hui présidée par Jean-François Porchez.
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Pour pouvoir être protégée correctement, une nouvelle police doit impérativement remplir
une condition essentielle : être résolument nouvelle, innovante et personnelle. Les innovations peuvent être le fait des caractères individuels ou de leur combinaison sous forme de
texte (valeur de gris graisse). Nouveauté et personnalisation d’une police de caractères
sont définies par le style ou l’apparence d’ensemble.
Une police est considérée comme nouvelle si l’assemblage des segments la constituant
est résolument nouveau (ou n’était plus utilisée depuis plus de 50 ans). Le fait qu’elle soit
inconnue des milieux spécialisées est un critère déterminant. Sans ce paramètre, nulle
protection n’est possible.
L’aspect personnalisation d’une nouvelle police relève du côté créatif de son auteur.
Dans ce domaine la protection n’est pas garantie : il faut pouvoir démontrer la nouveauté
esthétique.
Le point essentiel de tout ceci est qu’il ne suffit pas de modifier une police piratée pour
s’affranchir des obligations en matière de propriété intellectuelle car en matière de polices
de caractères, c’est l’ensemble de la police qui est protégée.
La protection s’étend aujourd’hui sur 25 années. Elle couvre aussi bien les caractères en
plomb que les polices numériques.
Les grands fabricants et distributeurs
Les grands fondeurs (c’est ainsi que l’on appelle les entreprises spécialisées dans la création de polices de caractères) du temps du plomb que sont ATF, ITC, Linotype, Monotype et
d’autres encore ont su se reconvertir dans la production de polices électroniques et ont été
rejoints par de nouveaux acteurs, comme Adobe, Bitstream, Agfa et quelques autres.
Quelques distributeurs auprès desquels on pourra retrouver toutes les grandes typothèques
MyFonts.com, Fonts.com ou FontShop, FontHaus, ParaType.
Les sites majeurs pour télécharger des polices gratuites
Il existe de nombreux sites qui proposent des polices dites gratuites. Encore faut-il faire
attention parce qu’on entend par gratuit. Il existe quatre grands types de statut juridique
pour les polices de caractères sachant que le plus courant est le shareware.
• le freeware : comme dans le domaine public, les caractères peuvent être utilisées
et distribuées sans payer de droits d’auteur. Toutefois, dans le cas du freeware, la police
de caractère reste la propriété de son auteur. Elle ne peut donc être distribuée qu’avec le
fichier qui permet de l’identifier.
E.Fays
• le domaine public stricto-senso : les polices peuvent être distribuées et utilisées
sans payer de droits à son auteur. Celui-ci renonce en fait à toute paternité sur son œuvre.
Les polices peuvent donc être modifiées et même redistribuée sans faire mention de son
auteur. Le cas est rarissime.
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• le shareware : dans ce cas, la police de caractère peut être distribuée librement
mais en cas d’utilisation, il faut payer une contribution, souvent symbolique, à son auteur.
• les versions de démonstration : il s’agit de versions souvent bridées, incomplètes, de caractères commerciaux. Il s’agit pour l’utilisateur de se faire une idée par luimême du rendu de la police.
Dafont est le plus connu des sites francophones de
téléchargement de polices de caractères.
Il présente de manière très complète les différents
glyphes des polices (ce qui permet de vérifier
la présence des caractères accentués).
De plus, les polices de caractères sont classées par
thèmes ; ce qui est pratique.
1001 Fonts
propose des polices de caractères classées
par thème et commentées par les utilisateurs.
Propose un indice de popularité des polices et met
en valeur à chaque instant, sa “police du moment”.
E.Fays
TypeNow
Il est remarquablement sobre
et il ne déclenche pas une tonne de publicités
chaque fois qu’on clique sur un lien.
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