pourlafrance mai-juin rpn

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Pour la France
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N°64 - mai-juin 2008 ■ 3,50 €
Le
magazine de
P h i l i pp e
de
V i ll i e r s
et du
Mouvement Pour
la
France
Après le non irlandais...
l’Europe à la veille
de la Présidence française
•
« Nous sommes tous des Irlandais»
par Philippe de Villiers
• Les priorités de Nicolas Sarkozy
• La fin du traité de Lisbonne ?
SOMMAIRE
4
À
Pour la France
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N°53-54 - Juin-Juillet 2007 ■ 3,50 €
LE
MAGAZINE DE
PHILIPPE
DE
VILLIERS
ET DU
MOUVEMENT POUR
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LA
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N°55 - août 2007 ■ 3,50 €
LE
MAGAZINE DE
PHILIPPE
DE
VILLIERS
ET DU
MOUVEMENT POUR
Le
RÉFORMES
Pour la France
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N°57 - octobre 2007 ■ 3,50 €
LE
MAGAZINE DE
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ET DU
MOUVEMENT POUR
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FRANCE
l’analyse d’Anne-Marie Le Pourhiet
● Le français :
langue régionale ?
● Libéralisme et socialisme :
les deux visages d’un même système
● Défense :
livre blanc ou journée noire,
par Pierre Jaubert
13 ■ LE MOT
DU SECRETAIRE GENERAL
« Notre futur est un avenir »,
par Patrick Louis
Pour la France
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de
ViLLiers
et du
mouVement Pour
La
France
Après le non irlandais...
l’Europe à la veille
de la Présidence française
•
« Nous sommes tous des Irlandais»
par Philippe de Villiers
• Les priorités de Nicolas Sarkozy
• La fin du traité de Lisbonne ?
La
France
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N°58 - novembre 2007 ■ 3,50 €
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N°59 - decembre 2007 ■ 3,50 €
LE
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LE
MAGAZINE DE
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MOUVEMENT POUR
LA
FRANCE
actualités
Pouvoir d’achat
> violences urbaines
> Grèves
l Le tract
du mois
SoMMet
de LiSBonne
philippe de villiers reçu à l’elysée
« iL Faut un réFérenduM
Sur Le traité européen »
Le retour de la constitution Giscard
Le Pays
oÙ La vie est
PLus chÈre
la fin des
35 heures ?
l
les hausses
après l’euro
l
Le MpF se mobilise
et nos rubriques : actualités, Fédérations, tribunes, rencontres...
Pour la France Pour la France Pour la France
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N°61 et 62 - février-mars 2008 ■ 3,50 €
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N°63 - mai 2008 ■ 3,50 €
12 ■ ACTUALITE
PhiLiPPe
mouVement Pour
pour la France pour la France
l
LE
● Réforme constitutionnelle :
magazine de
et du
Le MPF adopte une
feuille de route
MAGAZINE DE
PHILIPPE
DE
VILLIERS
ET DU
MOUVEMENT POUR
LA
FRANCE
LE
MAGAZINE DE
PHILIPPE
DE
VILLIERS
ET DU
MOUVEMENT POUR
LA
FRANCE
LE
les 20
priorités
de l’élu MPF
MAGAZINE DE
PHILIPPE
DE
VILLIERS
ET DU
MOUVEMENT POUR
LA
FRANCE
●
le tour
de France
des candidats
●
●
Vague rose
●
Europe
●
Croissance en berne
●
Communautarisme
24 heures
dans la vie
d’un maire
●
OBJECTIF
MUNICIPALES
QUE RESTE-T-IL
DU POUVOIR ?
●
Élections municipales
LES RÉSULTATS, LES ÉLUS, LES PERFORMANCES
Le
ViLLiers
UnIversIté d’été
Le bilan des cent premiers
jours de Sarkozy à l’Élysée
constitution simplifiée
N°60 - janvier 2008 ■ 3,50 €
Mariage annulé :
le droit ou la charia ?
● Le regard de Véronique Besse
● Islam : quand l’Express lève le
voile
N°64 - mai-juin 2008 ■ 3,50 €
de
l Indépendance pour
les scrutins nationaux
l Participation
aux exécutifs locaux
l
À
PhiLiPPe
Les promesses tenues
Les occasions manquées
● L’Europe : la faute majeure
l
10
magazine de
●
8 ■ A LA UNE
9 ■ POLEMIQUE
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N°56 - septembre 2007 ■ 3,50 €
FRANCE
LA
●
euroPe
Les 27 adoptent une
Après le non irlandais :
l’Europe à la veille de la présidence
française
● Europe : et maintenant,
par Christophe Beaudoin
● La campagne irlandaise du MPF
● Les priorités de la présidence
française
Pour la France Pour la France
● JACQUES
de GUILLEBON
● BERNARD
SEILLIER
● PÉTITION
TURQUIE
Regard d’un
trentenaire
sur
mai 68
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DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :
Philippe de Villiers
RÉDACTEUR EN CHEF :
Paul Bridier
Magazine édité par le
Mouvement Pour la France,
91, TER, rue du Cherche-Midi,
75 006, Paris.
Impression : Roto Presse Numéris,
36 bd Robert Schumann,
93 190 Livry-Gargan.
N° de commission paritaire : 0411P11216
N° ISSN : 1268-2950
D
ans le cadre d’une
nouvelle organisation des tâches, c’est
un nouveau rédacteur
en chef qui prendra la
responsabilité de votre
journal Pour la France
à compter du mois de
juillet. Nous remercions Paul Bridier de
sa collaboration et lui
souhaitons pleine réussite dans de nouveaux
projets.
■
L ’ é d i t o r i a l
Nous sommes tous
des Irlandais !
E
n rejetant nettement le traité de Lisbonne,
le peuple irlandais - porte parole de tous les
peuples libres - vient de sauver l’Europe, en
mettant un terme définitif à sa mécanique antidémocratique.
Seule parmi toutes les nations d’Europe a avoir
été consultée par référendum, l’Irlande vient de prouver, à la suite des peuples français et hollandais en 2005,
que plus personne ne veut
de cette construction européenne souhaitée par nos élites mondialisées, et qui ne fait
qu’amplifier les effets désastreux d’un monde sans frontière, en nous privant chaque
jour des moyens de résister à
son rouleau compresseur.
Insultée, menacée, dénigrée, tout au long d’une campagne truquée, l’Irlande vient
de vivre de plein fouet ce que
tous les autres pays membres de l’Union vivent de façon diffuse : l’incroyable mépris de la machine bruxelloise, qui étend son empire en arrachant aux nations,
avec le consentement de leurs dirigeants, des pans
entiers de leurs pouvoirs et de leurs libertés.
Il revient aujourd’hui à la France et à Nicolas
Sarkozy, au moment de prendre la Présidence de
l’Union, de tirer enfin les conséquences de ce « non »
retentissant.
Il n’est plus possible désormais de faire repasser
sous quelque forme que ce soit un nouveau projet
européen qui oublie toujours plus les peuples et piétine leurs libertés.
Il n’est plus possible de mettre au ban une démocratie sous prétexte qu’elle n’a pas répondu comme on l’aurait
voulu et comme on l’avait soigneusement préparé dans
l’ombre des officines bruxelloises.
Il n’est plus possible d’interroger, un an plus tard, un
peuple qui a dit « non » une fois pour toutes.
Plus rien de tout cela n’est possible, à moins de faire la
preuve d’une fuite en avant totalitaire. De faire la preuve que
rien n’arrêtera plus une machine impériale qui entend
se construire sans les peuples, ou malgré eux.
A moins de réveiller ces
vieux démons que les bâtisseurs de l’Union avaient tout
fait pour conjurer…
Le mandat de Nicolas Sarkozy est clair : renouer
avec l’Europe des peuples et
des nations libres, une Europe protectrice des libertés et des identités nationales, une
Europe puissante de sa diversité.
Cette autre Europe, nous allons la construire ensemble, dès les prochaines élections européennes, où le MPF
présentera partout ses listes. La vieille Europe est morte !
Vive la nouvelle Europe de la démocratie et des valeurs !
Le « non » irlandais est le « non » de la dernière chance.
Une nouvelle feuille vient de s’ajouter au trèfle couleur
d’espérance.
C’est de Dublin que doit renaître l’Europe. Aujourd’hui,
nous sommes tous des Irlandais.
Philippe de Villiers
Président du Mouvement Pour la France
A la Une
Après le « non » irlandais
Europe : et maintenant, que faire ?
T
rois «non» successifs et massifs, le président tchèque Vaclav Klaus qui ne voit plus de
raison de ratifier un traité juridiquement «mort», plusieurs recours
constitutionnels contre le traité ou pour
demander un référendum (République
Tchèque, Slovaquie, Allemagne, Danemark, Grande-Bretagne) : la réforme institutionnelle préparée depuis 2002 par la
Convention Giscard est décidément mal
en point. Pourtant, depuis ce troisième
«non», à Bruxelles et dans toutes les capitales, excepté Prague, les dirigeants refusent de se remettre en cause, multipliant
les déclarations les plus aigries contre des
Irlandais jugés égoïstes et ingrats, et appelant à achever les ratifications.
Deux scénarios
de contournement
Selon le scénario le plus radical, l’Irlande
serait mise à l’écart, temporairement mais
totalement, de façon à ce que tous les
autres États puissent achever la ratification (18 sur 27 ont ratifié pour le moment)
et que le traité puisse s’appliquer aux 26
dès le 1er janvier 2009. L’Irlande pourrait
ensuite rejoindre cette nouvelle Union,
par référendum. Autre scénario envisagé : les Irlandais revoteraient avant le
31 décembre sur le même traité, auquel
seraient annexées des déclarations sur la
neutralité, la fiscalité et l’avortement, visant à garantir les spécificités irlandaises sur ces sujets. Un protocole stipulerait aussi que chaque État conservera un
commissaire européen en permanence et
non dix ans sur quinze. Les 26 autres pays
devraient alors aussi ratifier ce protocole
additionnel.
Trois «non» fondateurs
d’une nouvelle Europe
Enfin, dans une troisième approche, respectueuse des résultats référendaires,
l’on considère que la mort du traité de
4I
mai-juin 2008 ■ plf
par Christophe Beaudouin
Christophe Beaudouin, Patrick Louis, Nicolas Dupont-Aignan, Kathy Sinnott (présidente du
groupe IndDem), Jens-Peter Bond député danois à Dublin lors de la campagne pour le «Non»
Lisbonne n’empêche pas l’Union de fonctionner avec le traité de Nice et qu’elle
permet d’ouvrir un débat salutaire pour
une Europe réellement démocratique, qui
pourrait aboutir à un référendum auprès
des 27 peuples.
C’est à ce troisième scénario, qu’avec les
autres euroréalistes de l’Union, nous travaillons aujourd’hui. L’idée serait d’abord
d’adopter rapidement une Charte pour
une Europe des démocraties et des libertés, qui soit à la fois courte, forte et dont
les mots voyagent aisément dans toute
l’Europe. La démarche est résolument
européenne et toute entière dédiée à reconnecter l’Union avec ses peuples.
Parallèlement, nous soutiendrons trois
propositions institutionnelles techniquement et politiquement réalistes, qui pourraient prendre la forme de protocoles annexés aux traités actuels :
1) Instaurer un contrôle démocratique des projets
législatifs européens : en amont des négociations
européennes par une discussion et un vote dans
les Parlements nationaux d’un mandat de négociation s’imposant aux ministres qui se rendent à
Bruxelles ; en aval, par une discussion et vote sur
la participation ou non au projet législatif communautaire envisagé.
2) Consacrer la philosophie du «Compromis de
Luxembourg» dans les traités, c’est à dire le droit,
pour un pays qui estime que ses intérêts vitaux
ou son identité sont en cause, de ne pas participer à une politique commune.
3) Proclamer la supériorité des Constitutions nationales dans l’ordre juridique des Etats européens.
Le «non» irlandais a réouvert la voie d’une
refondation européenne. A nous de transformer l’essai en nous dotant de la plateforme, de la stratégie et des alliances à
même de la servir.
Ils ont dit :
> «La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient continuer à suivre leur cours» (José Manuel Barroso, Président de la Commission
européenne),
> « Il faut continuer le processus de ratification» du traité européen de façon à
ce que l’incident irlandais ne devienne pas une crise» (Nicolas Sarkozy, Président de la
République),
> « Je suis effondré [...] Le processus de ratification doit cependant continuer. »
(Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d’Etat aux affaires européennes)
La campagne irlandaise du MPF
pays qui a dit non» et nous sommes allés leur porter. Avec le groupe Indépendance et Démocratie, nous avons tenu,
pour ce jour tout chargé de symboles, à
convier Nicolas Dupont-Aignan, député
de l’Essonne, qui a accepté, comme il
avait rejoint Philippe de Villiers sur la
scène du Palais des Sports à Paris une
semaine avant le «non» français.
Le MPF a pris toute sa part à une campagne de dimension européenne pour soutenir le «Non» irlandais en se présentant chaque
soir du mois de mai devant l’ambassade d’Irlande à Paris. Un soutien
auquel le peuple irlandais aura été particulièrement sensible.
I
l fût franc et massif ce «non» irlandais, le troisième en trois ans
au sujet du même texte. Le Mouvement Pour la France en est
d’autant plus fier qu’il y a activement
contribué, à travers son groupe Indépendance et Démocratie au Parlement
européen.
1) D’abord, au moyen d’un livret de
huit pages en couleur présentant
dans des termes simples les implications de l’intégration européenne sur
la politique salariale et sociale, les impôts, la perte de contrôle démocratique ou encore les valeurs auxquelles
les Irlandais sont très attachés. Près
de 2 millions d’exemplaires ont été
adressés à tous les foyers irlandais, financés par le Groupe.
2) Ensuite, le Groupe Ind/Dem a organisé, à l’initiative de sa députée irlandaise Kathy Sinnott, une petite dizaine
de réunions publiques à travers toute
l’île. Conseiller du groupe pour les affaires institutionnelles, c’est notre ami
Christophe Beaudouin (Responsable
régional du MPF Nord-Pas-de-Calais)
qui s’est ainsi rendu en janvier à Dublin, en février à Galway et Limerick,
en avril à Cork et Galway, pour expliquer le traité de Lisbonne aux Irlandais. Pour le troisième anniversaire du
«non» français, le 29 mai dernier, Patrick Louis, secrétaire général du MPF
et député européen, avait également
fait le déplacement à Dublin pour
une réunion toute chargée de symboles. Les Irlandais nous avaient demandé des «témoignages du premier
3) Le député européen Patrick Louis, a
mis les bouchées doubles afin d’adresser aux Irlandais «de la part du premier
peuple qui a dit «non», un encouragement fort et fraternel». Ainsi, le 28 mai, il
tenait à Paris une conférence de presse
en compagnie de ses collègues députés Dominique Souchet et Paul-Marie Coûteaux, et aux côtés de l’une des
leaders du «non» irlandais, Mme Susan Philips, porte-parole de EU Reform,
mouvement pour la réforme de l’Union
européenne. Un peu plus tard, vers 19h,
tous se rendaient devant l’Ambassade
d’Irlande à Paris pour un «pique-nique
européen pour un non irlandais».
4) Et puis il y a l’immense travail sousterrain, celui qui ne se voit pas mais finit par s’entendre beaucoup. Depuis
plusieurs mois, Christophe Beaudouin,
dont c’était la mission, mais aussi la plupart des collaborateurs du groupe Ind/
Dem se sont employés à rédiger notes et
argumentaires pour nos amis du «non»
irlandais. Par une veille quotidienne et
intensive sur les initiatives, décisions
et déclarations venues de toutes parts,
les leaders du «non» ont pu attirer en
temps réel l’attention des médias irlandais sur les «sujets qui fâchent», comme
les déclarations de Mme Lagarde sur
l’harmonisation fiscale ou les menaces
de M. Kouchner.
Ce NON Irlandais est un succès pour l’Irlande, pour l’Europe et pour la France.
Les militants et sympathisants du MPF
peuvent être fiers d’y avoir contribué !
E. B.
plf ■ mai-juin 2008
I5
A la Une
L’Europe à la veille de la p
L
e 14 juillet, le drapeau
européen devrait flotter
sous l’Arc de Triomphe : la
France assure la présidence
de l’Union européenne à partir du
1er juillet 2008 pour 6 mois, après la
Slovénie et avant de passer la main à
la République tchèque. La prochaine
présidence française intervient à la
veille d’un moment important de la
construction européenne puisqu’elle
précède l’entrée en vigueur programmée du traité de Lisbonne, mais sérieusement mise à mal par le « non »
irlandais.
En prenant les rennes de la Présidence de l’Union,
Nicolas Sarkozy va se trouver face à un véritable choix :
tirer, ou non, les conclusions du « non » irlandais. Et travailler au retour de l’Europe en France, ou à celui de la
France en Europe…
Jusque là, le chantier principal,
dans le droit fil du mot passé inaperçu de Jean Claude Juncker, Premier Ministre du Luxembourg, dans
le Telegraph, 3 Juillet 2007 ( «Bien
entendu, il y aura des transfert de
souveraineté. Mais serais-je intelligent d’attirer l’attention du public
sur ce fait ?»), c’était de faire passer
sans plus attendre le traité de Lisbonne. Présenté par tous les gouvernants comme une sortie de crise et
une véritable avancée, ce nouveau
traité n’est pourtant que le recyclage
de la fameuse Constitution européenne rejetée massivement par le
peuple français le 29 mai 2005.
Aujourd’hui, le véritable chantier
est de combler un fossé démocratique
toujours plus large, et de tirer parti du
non irlandais pour remettre l’Europe
sur de bons rails.
Les priorités
Immigration, lutte contre le dérèglement
climatique, Europe de la défense et réforme
de la PAC seront les quatre axes de travail
principaux de la présidence française.
• immigration
Au-delà de la définition d’une politique d’immigration commune au niveau
6I
mai-juin 2008 ■ plf
européen, dont l’élaboration a d’ailleurs
déjà commencé, l’immigration clandestine sera l’un des thèmes phares de la Présidence française de l’UE. Il s’agit de mettre en place une collaboration avec les
pays du Sud pour élaborer une solution
collective.
N’oublions pas que les articles 61 et 62
du nouveau traité de Lisbonne enlèvent
définitivement à la France ses frontières
et la maîtrise de sa politique d’immigration. Et que «le pacte d’immigration », à
côté des voeux pieux sur « la lutte contre
l’immigration illégale » et « le contrôle
des frontières externes de l’Europe », ne
s’opposera pas à la Commission européenne qui estime nécessaire l’arrivée en
Europe de 40 millions d’immigrés destinés à payer les retraites des Européens
n’ayant pas eu assez d’enfants. C’est à
l’échelle du continent européen « la politique d’immigration choisie » de Nicolas Sarkozy.
• Lutte contre
le changement climatique
Dans l’élan de son Grenelle de l’environnement, la France veut faire de l’Union
européenne un exemple mondial en matière de protection de l’environnement.
a présidence française
L’Union européenne devra chercher des moyens de réduire sa consommation d’énergie et de promouvoir les
renouvelables. Mais la France ne devra pas oublier ses intérêts nucléaires,
et l’on peut s’attendre à une gymnastique de haut vol pour un exercice grandeur nature de schizophrénie européiste tant il est illusoire de vouloir
mettre en oeuvre une politique énergétique commune.
pacités militaires des nations d’Europe, les diminuera. Pour assurer sa
sécurité, chaque Etat comptera sur
les vingt-six autres et surtout sur
les Etats-Unis, puisque la politique
européenne de sécurité et défense
commune est conçue dans le cadre
de l’OTAN. Aussi longtemps que les
27 Etats membres
de l’UE consacreà leurs armées
« En tant que chef ront
en moyenne moins
de file des « alter- de 1 % de leur PIB,
contre 4 % pour les
européens »,
Etats-Unis, il n’y
Philippe de Villiers aura pas de défense
européenne crédipropose une
nouvelle Europe » ble.
(+ 15 %), d’un nouvel impôt, « la taxe
carbone »...
Aucune
proposition
concrète sur le développement d’énergies propres, sûres et garantissant notre indépendance n’est avancée. De quoi
rapprocher l’Europe et les peuples ?...
• Mettre l’accent
sur la défense
Parmi les priorités de la
France, l’Europe de la
La lutte contre le changement cli- défense figure en bonne
matique et la politique énergétique se- place.
ront, en fait, synonymes de voeux pieux
et de taxes. Quant à la lutte contre Il s’agit d’une défense
l’hypothétique réchauffement clima- e u rop é en ne c ont rô tique, les solutions proposées par Ni- lée par l’Amérique : au
colas Sarkozy se limitent à un alour- moment où le gouverdissement des charges pesant sur les nement projette le déconsommateurs et les entrepreneurs: mantèlement de l’ar90 milliards d’euros par an, (300 euros m é e f r a n ç a i s e ( v o i r
par ménage), sous formes d’une aug- l’analyse page 12), « la défense euromentation des factures d’électricité, péenne », loin d’augmenter les ca-
Les députés européens MPF créent un
COMITE EUROPEEN DE SURVEILLANCE
DE LA PRESIDENCE FRANCAISE
« Les défenseurs français des souverainetés nationales et
populaires s’engagent à faire respecter le « non » irlandais et à
créer un COMITE EUROPEEN DE SURVEILLANCE DE LA PRESIDENCE
FRANCAISE, voulant encore espérer que le président et le gouvernement français amorceront le processus conduisant à une
autre Europe respectueuse des nations et des peuples.
Notre inquiétude se fonde sur le rejet par une forte majorité
de parlementaires européens, le 21 février dernier, d’un amendement demandant à ce que «l’U.E. s’engage à respecter le résultat du référendum irlandais», ainsi que des récents propos de
Bernard Kouchner affirmant honteusement que si les Irlandais
votent « non », ils en seront les premières victimes.
Le 1er juillet prochain, premier jour de la présidence française, nous annoncerons la composition du comité de surveillance,
qui comportera notamment des Français, des Irlandais, des
Hollandais et d’autres défenseurs en Europe des souverainetés
nationales. »
Une politique qui
doit être mise en regard du « Livre Blanc
de la Défense » qui pourrait devenir le « Livre noir » tant il réduit les
moyens de notre capacité à assumer
notre propre défense et qui a inspiré
à Jean-Claude Thomann, général de
l’armée française, ce mot : « Si ces
propositions sont suivies, l’armée de
terre, qui ne pourra même plus remplir les gradins du Stade de France,
sera vouée à jouer les auxiliaires des
Anglo-Saxons », (Le Monde, 14 mai
2008).
• Réforme de la PAC
Dossier hautement sensible pour la
France, la Politique Agricole Commune sera également à l’ordre du jour
de sa présidence.
Le coût du dernier élargissement ainsi
que les concessions acceptées par
l’Union à l’OMC, achèveront ce démantèlement de la Politique Agricole
Commune. Considérée par certains
Etats comme privilégiant indûment
la France, la fin de la PAC est perçue
comme une « monnaie d’échange » de
l’abandon progressif du chèque britannique…
Suite page 8
plf ■ mai-juin 2008
I7
A la Une
Suite de la page 7
Pays de tradition agricole, la France
est depuis toujours la première bénéficiaire des retours financiers au
titre de la Politique Agricole Commune : 21% des aides agricoles totales. Avec le découplage des aides par
rapport à la production, l’alignement
à la baisse des prix agricoles et la fin
de la préférence communautaire, la
PAC est devenue clairement libreéchangiste. Ce faisant, elle a favorisé
l’agrandissement sans fin des exploitations, la monoculture intensive et
polluante, la disparition de la plupart
des agriculteurs et la désertification
rurale. Ce système a condamné la
PAC, d’autant que cette agriculture
de rentiers allait devenir inacceptable pour le contribuable.
Rappelons que les aides agricoles et structurelles en France vont
continuer à décroître et la contribution budgétaire augmenter (perspectives financières UE 2007-2013):
135,5 milliards d’euros de contribution sur 7 ans, pour 90 milliards
d’euros de «retours» prévus sur la
période. Le solde budgétaire net de
la France sera donc en moyenne de
-6,5 à -7 milliards d’euros annuels.
Si nos agriculteurs ne sont toujours
pas rémunérés par des prix, et ne le
sont plus par des primes, de quoi vivront-ils ?
En définitive, la présidence française
de l’Union européenne doit constituer un électrochoc pour contraindre Bruxelles à s’adapter aux Nations
et tourner le dos à une Europe technocratique et bureaucratique, à une
Europe des élites. Dans le cadre de
la présidence française à venir, Philippe de Villiers demande à Nicolas
Sarkozy de changer d’Europe pour
sauver l’Europe. En tant que chef
de file des « alter-européens », Philippe de Villiers propose une nouvelle Europe fondée sur cinq valeurs
essentielles : Protection, Identité,
Démocratie, Indépendance et Environnement. Autant de piliers d’une
nouvelle Europe.
Decryptage de ces enjeux dans
notre prochain numéro.
8I
mai-juin 2008 ■ plf
Poussée de la droite :
ce que l’Europe attend de Nicolas Sarkozy
C
es derniers mois ont été marqués par une forte poussée électorale des formations de droite, qui marquent un net retour de la droite dans les capitales
et les gouvernements d’Europe. Rome et Londres en sont les
symboles les plus marquants.
Et c’est une nouvelle génération en même temps que
de nouveaux discours qui apparaissent, et qui tranchent
avec les échecs du passé : du Danemark à la Finlande, de la
Pologne à la Grande-Bretagne, de l’Irlande à la Grèce, c’est
le grand retour d’une droite moderne et courageuse, cette
vraie droite assumée, rassembleuse et innovante. Loin des
modèles passés d’une droite perdue entre le libéralisme débridé et l’autoritarisme stérile.
Autant dire que Nicolas Sarkozy pourra compter - s’il le veut - sur de nombreux soutiens au moment de prendre la Présidence de l’Union européenne. Et qu’il aura de bons
exemples à suivre, pour rendre à la France toute sa place en Europe.
Le référendum obligatoire pour la Turquie
supprimé en commission au Sénat
Après la commission des Affaires Etrangères, la
commission des Lois du Sénat a supprimé le 11
juin le référendum obligatoire pour l’adhésion
à l’UE de la Turquie, ce qui laisse présager que
la suppression devrait être entérinée lors de la
discussion du texte en séance.
Une disposition qui revient sur l’amendement
adopté par les députés et pour lequel le MPF
s’était mobilisé, en adressant plusieurs miliers
de lettre pétition à leurs parlementaires ( notre
dernier numéro). Cette disposition avait été vivement critiquée par la gauche mais aussi par
une partie de la majorité, qui y voyaient une
mesure discriminatoire vis-à-vis d’Ankara.
Et la semaine précédente, le secrétaire d’Etat
aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet,
avait mis en garde les parlementaires contre le
risque de «rupture plus grave qu’on ne le croit»
avec Ankara, induit par ce référendum obliga-
toire. Des propos menaçants qui auront eu un
effet immédiat sur le Sénat.
Philippe de Villiers s’est empressé de réagir en
parlant de « faute majeure » :
« Il y a longtemps que les chefs d’Etat et de gouvernement auraient dû clarifier la relation de
l’Union Européenne avec la Turquie et ouvrir avec
elle une négociation pour parvenir à un partenariat privilégié et non à une adhésion contraire à
l’histoire et à la géographie.
Conscient de l’opposition populaire à une adhésion
turque, Jacques Chirac avait finalement décidé de
laisser le dernier mot au peuple français.
C’est sur ce droit au référendum que l’on cherche
à revenir à la faveur de la révision constitutionnelle. Des députés courageux (dont les députés
MPF Véronique Besse et Dominique Souchet)
l’avaient rétabli et voilà que le Sénat vient de
l’abolir.
Il est indigne et inadmissible que des parlementaires français plient devant les menaces, les
pressions et le chantage des autorités d’Ankara.
Je demande instamment au Gouvernement et
à l’Assemblée Nationale de rétablir ce droit au
référendum des Français sur la question de la
Turquie. »
« Si le peuple français n’avait plus droit à la parole sur une question aussi essentielle pour notre
avenir, alors la voie serait ouverte à une adhésion
turque dont chacun sait bien, en réalité, qu’elle
constituerait un contresens lourd de menaces
pour l’Europe toute entière » a-t-il conclu.
p o l é m i q ue
Mariage annulé : le droit ou la charia ?
L
es réactions suscitées par l’annula- sulté ; l’atteinte flagrante enfin, au printion du mariage entre un homme cipe de l’égalité homme-femme… Autant
de confession musulmane et son de principes qui n’appartiennent pas à
épouse qui lui avait caché qu’elle n’était notre système de valeurs mais avec lesplus vierge ont quelque chose d’étonnant. quelles, chacun le sait, il faut aujourd’hui
Cette affaire certes choquante réclame un composer sous les coups de boutoir de
examen plus attentif que les cris d’orfraies coutumes qui nous ramènent très loin
dans le passé.
entendus ces derniers jours sur les ondes.
Ce qu’il faut dénoncer, ce n’est donc pas
La régression, ce n’est pas le mariage ni
l’application d’une règle de droit existante : les principes qui le fondent. Ce n’est pas
s’il n’est pas acceptable qu’une communauté, le respect mutuel qu’attendent les époux
quelle qu’elle soit, impose ses pratiques et l’un de l’autre. Ce n’est pas le respect de
change notre loi, il faut en revanche être bien la parole donnée. La régression, c’est la
laïciste pour dénier à un citoyen français, tentative d’imposer en France, et où que
fut-il musulman, le droit de
ce soit dans le monde, des
V E R B AT I M
faire appliquer la loi !
règles qui font de la femme
«Le droit au
Il y a eu un mensonge à
un objet.
la base de cette affaire qui a mensonge, c’est aussi
Notre civilisation s’est
changé la nature du contrat un droit fondamental construite dans la mémoire
de l’être humain»
signé entre les époux. Et ce
d’une vieille histoire : celle
Roselyne
Bachelot
n’est pas à la société de juger
d’une femme sauvée de la
du motif invoqué. L’épouse
mort, parce qu’aimée pour
elle-même n’a d’ailleurs pas contesté la déci- elle-même quand tout le monde levait la
sion de justice.
pierre pour la lapider… Notre civilisation,
Mais l’affaire pose une question bien plus ce n’est pas celle de la lapidation, de la régrave : si c’est bien le droit français qui s’est pudiation, de l’avilissement de la femme
appliqué, chacun sent bien que la charia pour le plaisir des hommes. Car c’est la
n’est pas loin.
femme qui se tient sur le seuil de notre ciCar ce qui est en cause, ce sont les valeurs vilisation. C’est à elle que nous devons la
qui sous-tendent la démarche : la mystifica- vie et que nous devrons notre survie. Car si
tion de la virginité, vue sous un angle uni- notre société ne donne pas aux femmes la
quement physique et féminin ; la présence place qui leur revient – celle de gardienne,
pressante de toute une communauté, qui bien plus haut que celle de « chienne de
s’ingère dans la vie intime d’un couple et garde », ou de « ni pute ni soumise » –
place la vie conjugale sous le regard de tous ; c’est nous tous qui allons disparaître.
une conception archaïque de l’honneur, seul Ou devenir les esclaves de coutumes inl’homme ayant les moyens de se déclarer in- humaines.
Islam : l’Express lève le voile
L’affaire du mariage annulé pour non-virginité a relancé le débat sur l’intégration de la religion
musulmane dans la République. Du statut des femmes à la laïcité en passant par une foi qui
régit tout, c’est l’occasion de confronter le Coran et ses traditions aux valeurs d’une démocratie
moderne. Ce mariage annulé relance la discussion globale sur l’islam et révèle à quel point
l’opinion française s’inquiète de nouveau de l’incompatibilité entre une démocratie moderne
et certaines règles ou traditions de l’islam, que d’aucuns veulent imposer alors même qu’ils
ont choisi de vivre sous des cieux où la charia n’a pas cours.
Les débats théologiques divisent les spécialistes, tandis que l’opinion exprime sa réprobation croissante. Il y a
urgence. Car le vrai choc est là : non entre les civilisations, mais dans la place accordée à la religion par chaque
système de pensée. «L’islam est religion et cité », expliquait clairement Louis Gardet, islamologue français de
renommée internationale, qui faisait autorité tant chez les chrétiens que parmi les musulmans. Autrement dit,
l’islam est global et le Coran indivisément d’ordre spirituel et temporel. Rien ne s’oppose davantage au fameux
principe chrétien : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Le regard de
Véronique Besse
député MPF
“
Quand ce n’est pas
l’Union euro-péenne qui nous l’impose,
nous « bricolons » volontairement notre Constitution. Aujourd’hui,
l’autorité et l’esprit de
nos lois prennent une
fois de plus du plomb dans l’aile et sont
fragilisés par un jugement au relent
communautariste.
Ce jugement est, en effet, caractéristique de la dérive communautaire dans
laquelle notre République est en train
de tomber. Notre société est de plus en
plus schizophrène : nous prônons des
valeurs alors que nous agissons quotidiennement à leur encontre.
Ce jugement est un véritable « piedde-biche » pour l’Etat. Désormais, les
juges vont pouvoir ouvrir grand les portes des foyers et s’immiscer dans l’intimité des couples. Et cela peut aller très
loin : comment s’assurer que l’épouse
était vierge avant le mariage ? Fautil prévoir un Conseil de gynécologues
prénuptial saisissable sur requête du
futur époux ? Et à quand un certificat
de virginité ? Et quid de celles qui n’en
ont pas ? Vont-elles devenir des femmes au rabais ?
Déjà de nouveaux phénomènes apparaissent. Dans certaines banlieues,
sous les pressions religieuse et culturelle, des centaines de jeunes filles
font appel à la chirurgie pour sauver
les apparences et se faire reconstituer
leurs hymens. Est-ce dans une société
comme celle-là que nous voulons voir
vivre nos enfants ?
Notre société est basée sur des valeurs
que nous considérons comme essentielles : la confiance, la sincérité et, parfois,
le pardon. En lieu et place de ces valeurs,
on encourage désormais le mensonge,
les non-dits et les opérations chirurgicales. Ce n’est en tout cas pas une manière
de promouvoir l’institution du mariage
et la stabilité des familles.
”
plf ■ mai-juin 2008
I9
b r è ve s
L’origine ethnique ne
dispense pas d’être à l’heure !
RTL s’est fait l’écho ce 10 juin d’une
aventure bien instructive. Une étudiante
est maghrébine. L’autre est noire. Et les
deux sont en retard. Et c’est pour ce
dernier motif que les deux candidates au
CAPES d’anglais, arrivées trop tard à la salle
de concours, se sont vues refusé l’accès
à la salle d’examen et par conséquent la
possibilité d’obtenir le précieux sésame
pour cette année. Mais c’est sur les deux
premiers motifs – l’origine culturelle
ou la couleur de la peau – que les deux
candidates ont saisi la Halde – la sacro
sainte Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité – afin de
crier à l’injustice et de faire reconnaître le
préjudice… Faudra-t-il bientôt changer
de couleur de peau pour se dispenser
de porter une montre ? Verdict dans les
prochains jours…
Palme d’Or à la France
des banlieues
« Moi non plus, je ne suis pas fier
d’être français ». C’est une des phrases
emblématiques prononcées par le « prof »
à ses « mômes » dans le docu-fiction
français sur l’école des banlieues primé
par le jury très engagé du Festival de
Cannes. Entre les murs, souligne Ivan
Rioufol dans le Figaro du 30 mai, « met
en scène une classe «black-blanc-beur»
de quatrième d’un collège difficile du
XXe arrondissement de Paris. L’idée est
de montrer qu’il faut prendre les élèves
comme ils sont. » Jack Lang estime que le
film «tombe à point nommé au moment
où le gouvernement aime si peu et si mal
l’école». On attend avec impatience la
sortie du film sur les toiles, qui provoquera
n’en doutons pas un souffle nouveau sur
l’école, « loin de l’idéologie qui encombre
souvent le débat », comme le réclame le
réalisateur primé Laurent Cantet !
10 I
mai-juin 2008 ■ plf
Libéralisme et socialisme :
les deux visages d’un même
système
En rapprochant à des fins stratégiques le libéralisme du socialisme
dans son dernier ouvrage De l’audace, Bertrand Delanoë pensait sans
doute jeter un pavé dans la mare. Il ne fait pourtant qu’affirmer ce
que les plus fins observateurs savent déjà : l’idéologie libérale et l’idéologie socialiste sont
bel et bien sœurs siamoises, s’appuyant l’une sur l’autre pour réduire sous leur coupe cet
homo oeconomicus cher à Marx. Dans l’un comme dans l’autre système, c’est l’économie qui
gouverne et c’est l’homme qui doit tâcher de s’adapter à un environnement qui s’impose à
lui. L’homme au service de l’économie plutôt que l’économie au service de l’homme : voilà
ce qui fait consensus chez le libéral comme chez le socialiste et voilà ce qui les distingue de
la conception portée par le MPF.
Loin de contester le fait et même le bienfait d’une économie libérale, d’une économie de
la libre entreprise et de la saine concurrence, respectueuse de la propriété et du travail de
chacun, qui n’oublie en rien la promotion et la protection de tous, le MPF n’en conteste
pas moins la dérive « libertarienne » promue aujourd’hui par Bertrand Delanoë comme
tronc commun aux soi-disant opposants de droite et de gauche : ce libéralisme là, c’est
le libéralisme des moeurs qui permet de dégager de belles majorités en faveur du mariage homosexuel, de la pilule du lendemain, de l’abandon des frontières au profit d’une
Europe sans valeurs.
Pas étonnant, alors, qu’à l’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy succède l’ouverture à
droite de Bertrand Delanoë, sans pour autant que l’on ne change de système…
Reste à se frayer un chemin entre cette droite et cette gauche qui font mine de s’opposer,
et à faire entendre enfin une troisième voie, la seule qui n’ait jamais vraiment été tentée.
Sarkozy à Beyrouth : Philippe de
Villiers s’étonne de ne pas être invité
L
e Mouvement pour la France (MPF) et les Verts se sont étonnés vendredi 6 juin de ne pas avoir été invités à participer au voyage du président Nicolas Sarkozy au Liban, comme l’ont été les autres formations
représentées au Parlement.
Le président du MPF, Philippe de Villiers, «ne comprend pas» pourquoi il n’a
pas été convié, a de son côté indiqué à l’AFP son porte-parole Guillaume Peltier.
M. Peltier a souligné que le MPF compte deux députés et trois sénateurs. Il
s’est étonné de cet apparent «oubli» alors que le président du Parti Radical de
Gauche (PRG) est lui du voyage, et que le chef du MPF est «régulièrement» invité à l’Elysée dans le cadre des consultations de M. Sarkozy avec les chefs de
partis représentés au Parlement.
M. de Villiers a la «double nationalité» franco-libanaise, cette dernière lui
ayant accordée «à titre symbolique» après un voyage effectué en pleine guerre
à l’automne 1989 pour soutenir le général Michel Aoun, à l’initiative notamment de Jean-François Deniau, a-t-il rappelé.
Philippe de Villiers a finalement reçu «une invitation de rattrapage». A laquelle il n’a pas souhaité répondre, n’ayant pas l’habitude de répondre à ce qui
s’apparentait désormais plutôt à une convocation quelque peu cavalière.
a c t u a l i t é
Commission
La promotion des langues
régionales a ses revers…
T
oute occupée à promouvoir une Europe des régions, où chacun parlerait
sa langue afin de mettre un terme aux « vieilles frontières qui étouffaient le
genre humain » chères à l’hymne européen chanté dans nos écoles, la Commission n’avait sans doute pas vu venir une conséquence fâcheuse à son beau projet : la ségrégation linguistique ! Ainsi, le conseil communal de Zaventem, à proximité
de Bruxelles, s’apprête à décider que 76 parcelles constructibles de terrain à caractère
social ne pourront être attribuées qu’à des néerlandophones ou personnes prouvant
leur intention d’apprendre la langue des autorités !
Il s’appuie en cela sur une disposition du code du logement, édictée par la Flandre, prévoyant que l’accès au logement n’est désormais accordé qu’à celui qui parle
néerlandais ou peut prouver son intention de l’apprendre. Problème : à Zaventem, la
langue officielle est le néerlandais, mais la majorité des habitants de la commune est
francophone. Et la mesure a été jugée particulièrement vexatoire pour les adeptes de
la langue de Molière… Un véritable pavé dans la mare, dans un pays dont l’unité est
particulièrement fragile, mais qui tient d’autant plus à demeurer uni. De là à ce que
la Belgique prenne la tête d’une coalition anti-bruxelloise, il n’y a qu’un pas !
L’Académie au secours
de la langue française
Le 16 juin, l’Académie française s’est
inquiétée de la reconnaissance des
langues régionales dans la Constitution,
à la suite d’un projet adopté par
l’Assemblée : «Ils ont souhaité que soit
ajoutée dans la Constitution, à l’article
1er, dont la phrase commence par les
mots : La France est une République
indivisible, laïque, démocratique et
sociale, une phrase terminale : les
langues régionales appartiennent à
son patrimoine».
Une disposition qui porte « atteinte
à l’identité nationale » : « Depuis plus
de cinq siècles, la langue française a
forgé la France. Par un juste retour,
notre Constitution a, dans son article 2,
reconnu cette évidence : La langue de
la République est le français », écrivent
les académiciens. Fait extrèmement
rare, l’Académie a demandé le retrait de
l’ article de loi.
Réforme constitutionnelle :
vers un retour des privilèges ?
D
ans une tribune publiée dans le Figaro du 24 mai dernier, Anne-Marie
Le Pourhiet, Professeur de droit public à l’université Rennes-1, détaille les raisons
pour lesquelles « il ne semble pas judicieux
de réviser le préambule de la Constitution où
sont consacrés la philosophie politique de la
France ainsi que les droits et libertés des citoyens ». Et souligne qu’on ne change pas le
contrat social d’une nation sans son consentement exprès et direct.
Ce qui est en cause selon l’universitaire, ce
n’est ni plus ni moins que « l’égalité de tous les
citoyens devant la loi, le refus des groupes, catégories ou corporations, l’abolition des privilèges et la promotion du seul mérite », soit le
socle de notre République.
Or la lettre de mission adressée par le président Sarkozy à Mme Veil, malgré ses précautions de langage, promet clairement une remise en cause de celles-ci. En effet, les «droits
nouveaux» issus du multiculturalisme ou programme du comité Veil, mais on dedu féminisme ne s’ajoutent pas simplement vine bien qu’elle rôdera alentour sous couaux droits de l’homme traditionnels mais vert de «diversité religieuse» ou de «dignité
les contrarient au point de les détruire. des croyants», et l’on sait aussi que les mi« Introduire la parité et la diversité dans le litants des langues et «préférences» régiopréambule », poursuit Anne-Marie le Pou- nales ont déjà préparé leurs amendements
rhiet, « revient à saper le prinethnocentriques. »
« L’inconstance
cipe d’égalité de tous devant
Prenons garde à ce que l’on ne
la loi et à consacrer des assi- institutionnelle porte nous remplace subrepticement
gnations à identité sexuelle, l’empreinte du sous- la devise «Liberté, Égalité, Fradéveloppement» ternité» par la trilogie «dignité,
ethnique, linguistique ou religieuse que le Conseil constidiversité, parité» et que l’emtutionnel a toujours refusées. C’est aussi blème «bleu, blanc, rouge» ne vire subiteremettre en cause la méritocratie républi- ment au «black, blanc, beur».
caine que d’introduire des discriminations « L’inconstance institutionnelle porte l’empositives, c’est-à-dire des passe-droits eth- preinte du sous-développement» indiquait
niques et sexuels, qui constituent autant de Pierre Mazeaud dans ses vœux à Jacques
privilèges, au sens étymologique de lois pri- Chirac, en janvier 2006. « C’est exact et il
vées, en opposition avec la res publica ». Et est certain que le remplissage droit-dede prévenir : « La remise en cause de la laï- l’hommiste ne saurait tenir lieu de philosocité n’est sans doute pas expressément au phie politique » conclut Le Pourhiet.
plf ■ mai-juin 2008
I 11
a n a l y s e
Livre blanc ou journée noire pour la Défense Nationale ?
Pierre Jaubert, correspondant « relations internationales » pour le MPF
C
’était mercredi dernier, le 17 juin. Au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, devant 3000
officiers, Nicolas Sarkozy a présenté le Livre Blanc
de la Défense. Il avait annoncé son intervention
quelques jours auparavant par une lettre envoyée au domicile de tous les personnels de la Défense en rappelant la
« discipline intellectuelle » dont les militaires doivent faire
preuve… Rappel à l’ordre pour le moins étrange envers ceux
qui ont toujours accepté réformes sur réformes sans jamais
broncher (quel autre Ministère aurait pu absorber le bouleversement que fut la professionnalisation, à peine achevée,
des Armées sans descendre dans la rue...).
Déflation de 30 000 hommes dans les cinq ans, 60 garnisons susceptibles de disparaître, sans compter la probable suppression, à terme, des Régions Militaires dont on ne
voit plus bien l’utilité avec le regroupement des unités en bases de défense, futurs ghettos à militaires (pour la première
fois de son histoire, nos garnisons ne seront plus enracinées
dans nos villes et campagnes), projet de second porte-avions repoussé aux calendes grecques, réduction du nombre
d’avions de combat dont le seuil stratégique est encore revu
à la baisse, sans parler du non renouvellement de nombreux
hélicoptères et autres moyens de transport tactiques depuis
plus de 30 ans… N’ayons pas peur des mots, c’est une saignée, plus profonde encore que la professionnalisation de
1996. Comme l’ont souligné certains dans la presse ces derniers jours, le Livre Blanc ne permettra plus à l’Armée de
Terre de remplir le stade de France !
Le Président a tenu à rappeler à grand renfort d’explications que le contexte international a changé, qu’il fallait
s’adapter, toujours et encore…
De quel contexte parle-t-on ? Le 9 juin dernier, l’Institut International de Recherche pour la Paix de Stockholm a
souligné dans son rapport annuel que les dépenses militaires mondiales ont progressé de 45 % depuis 10 ans et de 6%
pour la seule année 2007 en raison de la multiplication des
conflits régionaux, progression sans précédent depuis la fin
de la seconde guerre mondiale. De quoi la France se penset-elle à l’abri pour être l’un des seuls pays à réduire son effort de Défense ?
Par ailleurs, au terme du processus de déflation annoncé
par le Livre Blanc, la France n’alignera plus que 210 000
hommes (hors gendarmerie). Quelle sera alors la crédibilité
de la France quand on sait, par exemple, que les armées de
« l’axe du mal » s’élèvent à 700 000 hommes pour l’Iran et
plus d’un million pour la Corée du Nord ? Certes, l’abstraction des chiffres ne suffit pas mais rappelons que, plus proche de nous, le détachement français de la Finul au Liban est
12 I
mai-juin 2008 ■ plf
coincé entre une armée syrienne qui compte plus de 400
000 hommes, Tsahal qui peut aligner 600 000 hommes,
et un Hezbollah difficile à évaluer…
On objectera qu’il reste le Charles de Gaulle, fleuron de
notre aéronavale. Mais un porte-avions seul ne sert pas à
grand-chose. La vocation d’une aéronavale est sa capacité
de projection rapide partout dans le monde à tout moment et nécessite au moins deux porte-avions. Le Charles
de Gaulle étant en révision pour de longs mois, nos pilotes
s’entraînent actuellement sur l’un de onze porte-avions
US. Nos alliés, mais aussi nos ennemis, savent en permanence quand compter sur la France au regard des périodes d’immobilisation de son unique porte-avions. Alors
raisonnons par l’absurde, mais s’il faut faire des économies drastiques, vendons le Charles dont nous devrions
obtenir bon prix… Nous laisserons alors à d’autres le soin
de gérer notre domaine maritime, le troisième mondial.
Et puis à quoi bon garder de tels outils coûteux et encombrants alors que nous effectuons notre retour dans
l’OTAN. C’est à présent à l’Alliance Atlantique de nous
procurer sa capacité de projection. Il n’est pas besoin
d’être grand devin pour imaginer que bientôt, nous entendrons la même ritournelle à propos de notre dissuasion nucléaire.
A toujours dénouer les liens qui fondent une cohérence nationale, on ne pourra plus répondre que par un
silence gêné à certaines questions :
• Que ferons-nous le jour où l’OTAN s’engagera dans
une aventure hasardeuse comme le fut la deuxième
guerre d’Irak (on sait, dans le passé, le coût terrible que
peut représenter le jeu des alliances) ?
• Que dirons-nous le jour où l’on demandera la suppression du siège permanent de la France au Conseil de
Sécurité des Nations Unies car notre pays sera devenu
- s’il ne l’est pas déjà - une puissance moyenne (on sait
que les eurodéputés ont déjà commencé à travailler cette
question) ?
N’oublions jamais que les relations internationales sont
d’abord l’expression d’un rapport de forces avant d’être
une agora de l’humanitaire, n’en déplaise aux « French
Doctors… ».
Sans doute, le Président Sarkozy a préféré s’adresser
aux militaires un 17 juin et non le lendemain, tant il est
conscient que son intervention consacre le double asservissement politique et opérationnel de l’outil de défense
français. Un autre 18 juin, la France tentait de reprendre
sa liberté…
■
L E
MOT
D E
PATRIC K
L O U IS
Secrétaire général du Mouvement Pour la France
C
« Notre futur est un avenir… »
es derniers mois, combien de débats arrivent
dans l’actualité, qu’elle soit politique ou qu’elle
concerne les enjeux de société, qui n’aient
été annoncés par le MPF et son Président ? Certains sont
même devenus emblématiques :
Dès 1995, Philippe de Villiers annonçait déjà que les déficits
publics nécessiteraient le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Cette obligation est aujourd’hui la nouvelle ligne de
fracture de la négociation entre syndicats et gouvernement.
C’est Philippe de Villiers, également, qui a martelé, depuis les élections
européennes de 1994, que la richesse et la réalité des peuples de l’Europe demanderaient une géométrie variable. On ne peut que regretter que le projet d’Union Méditerranéenne ait été rejeté de la part de
la Commission Européenne qui dévoile chaque jour un peu plus son
comportement impérial.
Depuis près de vingt ans également, Philippe de Villiers n’a cessé de dénoncer l’abandon de l’autonomie agricole et alimentaire de la France.
La crise alimentaire naissante dans le monde est un cruel constat
d’échec du processus de mondialisation qui prive des peuples entiers
de « souveraineté » alimentaire.
Enfin, en réussissant à implanter une véritable économie de proximité,
Philippe de Villiers montre que ce ne sont pas les délocalisations mais
bien l’enracinement industriel local et pérenne qui apporte la réponse
adaptée aux enjeux des mutations économiques. L’envolée brutale du
prix du pétrole va bientôt rendre incohérente la production de biens à
des milliers de kilomètres de leurs marchés.
La liste est longue des alarmes tirées par le MPF, comme l’euro et la vie
chère, sans oublier les menaces qui pèsent aujourd’hui encore sur les
abeilles dont la disparition pourrait enclencher le compte à rebours des
sociétés humaines (la moitié des ruches espagnoles, soit 12 % du potentiel européen, est actuellement touchée par l’usage de pesticides
sophistiqués), ou encore l’envolée des dépenses sociales, terrible traduction budgétaire du drame de la destruction de la famille…
Le MPF est résolument le parti des idées dont la clairvoyance n’est plus
à démontrer, mais reste peut-être encore à montrer au grand public
qui l’ignore.
J’invite chaque membre du MPF à prendre la responsabilité de partager
et promouvoir cette vision cohérente et complète de la personne humaine dans la société. Il nous incombe à présent de faire apparaître no-
tre combat pour ce qu’il est. Cette action nous concerne tous
afin de toujours mieux incarner nos idées dans la vie politique de notre pays. Jamais notre nom n’a été autant d’actualité : « Mouvement Pour la France ».
Dans la conjoncture du triple « non » français, hollandais
et à présent irlandais, le Mouvement Pour la France entend
créer la dynamique la plus forte pour que l’aspiration à une
Europe qui aime ses peuples se fasse entendre lors des élections européennes de juin 2009. Pour y parvenir, il est primordial que le MPF s’inscrive au sein d’un large mouvement électoral qui, à l’image de l’Italie,
de la Grande Bretagne ou de l’Irlande, permette d’accueillir tous ceux
qui portent en leur cœur un grand projet pour leur pays et pour une
autre Europe. Les prochaines élections européennes seront les premières élections post-traité de Lisbonne. Faisons le vœu que ce mouvement dépasse notre cadre national pour s’inscrire dans une dynamique
de tous les pays européens. Un tel élan doit apparaître, le MPF y prendra sa part résolument.
Parallèlement à ce nouveau paysage, le Bureau National du Mouvement s’est réuni le 17 mai dernier autour de son Président Philippe de
Villiers. A cette occasion, il s’est doté d’une nouvelle organisation en me
nommant Secrétaire général. Je tiens à remercier ici vivement le Président et les membres du Bureau National de la confiance qu’ils m’accordent pour relever les nouveaux défis du Mouvement. Je souhaite également remercier Guillaume Peltier pour l’action qu’il a menée tout au
long de ces dernières années, Guillaume prenant à présent la responsabilité de Conseiller Politique auprès du Président.
Avec trois sénateurs, deux députés à l’Assemblée Nationale, trois députés au Parlement Européen, soit huit parlementaires (plus que le Modem ou comparable aux Verts) et aux côtés de ses élus locaux, le Mouvement est en mesure d’intervenir à tous les niveaux de la vie politique
française et européenne. Comme l’a rappelé avec insistance Philippe
de Villiers au Bureau National, les élections européennes ne seront pas
une halte mais doivent bien permettre de s’inscrire durablement dans
la vie politique nationale.
C’est dans cet esprit de développement du Mouvement et de renouvellement de son message que je souhaite travailler en lien étroit avec
les fédérations départementales qui constituent notre ossature, gage
de notre pérennité.
Je compte sur votre engagement à tous pour relever aux côtés de
Philippe de Villiers les défis riches, passionnants et nécessaires qui
s’ouvrent à nous.
plf ■ mai-juin 2008
I 13
v i e
d u
m o uve m e n t
Au moment de prendre leurs nouvelles fonctions, Patrick Louis et Jérôme Pupat ont souhaité
revenir sur leur parcours et se présenter plus en détail aux lecteurs de Pour la France.
Patrick Louis, nouveau Secrétaire général du MPF
C
e Professeur agrégé des universités
est né en 1955 dans la Marne. Il s’installe à Lyon dès le début de ses études
supérieures où il rencontrera Bénédicte avec
laquelle il fondera une famille de 7 enfants,
son « seul patrimoine », comme il se plaît à
l’indiquer dans les enquêtes journalistiques
sur la fortune des hommes politiques.
Patrick Louis effectue son premier engagement politique dans le syndicalisme étudiant.
C’est en 1992 qu’il fait la connaissance de Philippe de Villiers. Il est immédiatement séduit
par le projet politique qu’il porte. Il rejoint
alors Combat pour les Valeurs récemment
créé. Il est toujours resté à ses côtés depuis.
Patrick Louis participera à tous les combats et à toutes les échéances électorales :
européennes de 1994, présidentielles en 1995,
élections locales, pour être finalement élu, en
1998, au Conseil Régional Rhône-Alpes où
il prendra la présidence de la Commission
transport.
Dès 2003, il prend la tête de la liste MPF
pour le grand Sud-Est à l’occasion des élections européennes. Il est élu en juin 2004 au
Parlement européen. Il rejoint alors le groupe
Indépendance et Démocratie aux cotés de
Philippe de Villiers et de Paul-Marie Couteaux, seul groupe défendant la souveraineté
des nations au sein du Parlement européen.
Oman, en Syrie et à Lisbonne lors de la signature du traité qui refondra la Constitution européenne.
A mi-mandat, il quitte la Commission
transport du Parlement européen et rejoint
la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie et devient membre suppléant de la Commission affaires économiques et monétaires.
Patrick LOUIS devient membre de la
Commission transport au Parlement européen. Il participe également à la délégation
chargée des relations entre l’UE et les pays du
Proche et Moyen Orient, ainsi qu’à celle entretenant les relations avec les pays du Golfe
y compris l’Irak.
Dès 2005, il s’engagera dans la campagne référendaire pour défendre le NON à
la Constitution européenne. Malgré le OUI
donné favori, il saura avec Philippe de Villiers trouver les arguments qui les mèneront
à la victoire.
Parallèlement, il défend les intérêts de la
France et l’importance de la souveraineté
des Etats au Parlement européen et même à
l’étranger lors de ses missions pour l’UE en
Arabie Saoudite, au Liban, en Palestine, à
Reconnaissant la valeur et la fiabilité de
son travail, Philippe de Villiers nommera
Patrick Louis responsable des fédérations
du MPF lors de la campagne présidentielle
de 2007, puis responsable du conseil programmatique.
Lors des élections municipales de 2008,
après avoir fait campagne sur la liste d’union
de la droite à Lyon, il est élu au conseil du
6ème arrondissement et conseiller communautaire du Grand Lyon.
C’est au moment du Bureau Politique du
17 mai 2008 que Patrick Louis devient n°2
du Mouvement pour la France, en étant
nommé Secrétaire général. Philippe de Villiers lui donne alors pour mission de configurer le MPF en vue des élections européennes de 2009 et d’assurer la pérennité
du Mouvement pour les grands rendezvous électoraux des prochaines années.
Jérôme Pupat, Secrétaire général adjoint du MPF
N
é dans le Rhône il y a 42 ans, Jérôme
Pupat a vécu une partie de sa jeunesse en Belgique, puis dans le SudOuest de la France ainsi qu’en Espagne avant
de retourner en région lyonnaise où il a fondé
sa famille qui compte à présent 6 enfants.
Diplômé en management, puis en stratégie
d’entreprise, il a également suivi un master
de sciences politiques. Il a travaillé au Conseil
Régional Rhône-Alpes pendant une dizaine
d’années où il était en charge de la promotion
économique du territoire régional. Il a ensuite été nommé directeur des opérations du
Forum Mondial des Sciences de la Vie, BioVision, dont il a assuré la mise en œuvre pendant quatre ans.
14 I
mai-juin 2008 ■ plf
Plus récemment, il a travaillé
dans la presse écrite régionale
avant d’exercer une activité de
consultant spécialisé dans le lobbying institutionnel. Ses responsabilités professionnelles l’ont
conduit à se rendre fréquemment dans de nombreux pays, en
particulier au Canada, Etats-Unis, Pays Scandinaves, Italie, Espagne, Israël et Singapour.
Par ailleurs, dans le cadre de ses activités humanitaires, Jérôme Pupat a eu l’occasion d’effectuer des séjours de plusieurs mois au Kosovo et en Afghanistan où il a mené des
missions d’assistance au redémarrage économique local.
Avant de prendre la responsabilité de Secrétaire général adjoint du
Mouvement, il était président de la
Fédération du Rhône. Il fut candidat MPF aux élections législatives
en 2007 dans ce département, puis
colistier aux élections municipales
à Villeurbanne (140 000 habitants)
dans l’agglomération lyonnaise.
Il seconde à présent Patrick Louis dans
sa tâche de Secrétaire général du Mouvement. Jérôme Pupat sera plus particulièrement en charge de la gestion du siège, du
lien avec les fédérations et de la coordination des compétences thématiques autour
du Mouvement.
Cet été, formez vous pour la France !
22/05/08
11:30
- 29
ORANGE
d' ESPRIT
PUBLIC
CIP
LA PARTI
AV E C
Culture et enracinement
:
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s BOMPARD
Jacque
de Vaucluse
, conseiller général
> Maire d'Orange
Patrick LOUIS
européen
> député
N
Christine BIGNO
lles
> Maire de Chauffai
- vice-président
>
Mariede Saône-et-Loire
- conseiller général
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Christian du Haut-Rhin
général
> Conseiller
Patrimoine »
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Marie-Claude
de Vaucluse
– conseiller général
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Bernard ANTO
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> président de
ONNIER
Jacques CORD
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> présiden
Culture
IÈRE
Bruno LAREB
du Choc du mois
en chef
> rédacteur
Nicolas BAY
général du MNR
> secrétaire
OMO
Ronald rPERD
régional PACA
> conseille
&
Enracinement
Le mpF dispose
aussi de son
propre organisme
de formation des
élus et des cadres
3ème université d’été de l’esprit public :
Page 1
d'été
iversité
I I I ÈME U n - 3 0 - 3 1 A O Û T 2 0 0 8
vercingetorix
esprit public
WAGNER
Jean-Philippe
r régional de Lorraine
> conseille
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Michel HUBA
du Centre
régional
> conseiller
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BEAUREGA
PACA,
Philippe> de
conseiller régional
l de Camaret
conseiller municipa
e CARAYON
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> conseiller
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> avocat
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- association Europea
Yann BALY
général
> Secrétaire
du Centre Charlier
e VARDON
Philipp Nissa rebela
> président de
ERON
Laurent GOUTpolitiques
sciences
> Docteur en
et sociologue
A Orange
Les 29, 30 et 31 août
Avec Jacques BOMPARD, Marie-Claude BOMPARD,
Marie-Christine BIGNON
Renseignements :
esprit-public.info ou auprès de Jacques BOMPARD
Elu, militant, vous souhaitez obtenir tout renseignement sur les projets
de formation, contactez le
CEFEL (Laurent Legrip)
au 01 53 63 53 03
Jeanne SMITS
Présent
en chef de
> rédactrice
TE
Alexis ARET
> écrivain
université d’été d’ichtus :
Les nouveaux enjeux
de la laïcité (Islam, Europe,
République…)
Au Puy en Velay
Du 23 au 27 août août
Avec la participation de Patrick LOUIS,
« L’Europe, cheval de Troie du laïcisme »
Renseignements : auprès de Florence Chastenet de Gery
( 01 47 63 77 86 )
Formations ipLh
Institut Politique
Léon Harmel
Tél. : 08 77 97 57 86
Inscriptions : 06 25 37 62 83
Principaux intervenants :
Cycle Sciences Politiques
Patrick de Laubier,
Professeur honoraire
à l’Université de Genève
Vincent Porteret,
Docteur en sociologie, chargé de
mission à la CNAF,
«nouv
le laïcité»
une imelpo
sture ?
enjeux , piè
ges et opport
3e université d’été
du 23 au 27 août 2008
au Puy-en-Velay
Date et lieu
Les conf
érence
s
du samedi 23 août
à 14h
au mercredi 27 août
à 14h
à la Chartreuse Paradis
au Puy-en-Velay
dans la Haute-Loire
(43)
Un plan d’accès sera
communiqué
à la réception des
inscriptions.
Conditions
u
u Marc
pratiques
Michel Berg
journaliste
du fait relig
ieux.
à l’Eglise en
re le droit d’év Détresse – France (AED)
angéliser ?
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Du laïcisme
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n Pour la Vie
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alien et agrég
té : les habits
u Père Yann
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neufs du laïci
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t à l’épreuve
de la laïcité.
Louis
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L’enseignemen
u Patrick
, député europ
L’Europe, chev
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al de Troie du
laïcisme.
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à leur disposition
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Au fil de notr
Henri Brincard,
évêque du Puy-e
Libres prop
Buron, rédac
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: la laïcité, une
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u Abbé Pierr
e-Hervé Gros
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jean, vicaire à
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la
Le comport
ement des cath cathédrale Saint-Louis de Versa
illes
oliques en polit
ique.
Jean Nicolas Moreau,
Ancien directeur de la communication CFTC, Consultant en gestion des
conflits sociaux et communication de
crise
Gérard François Dumont,
Professeur à Paris IV Sorbonne,
Docteur en Sciences Eco, Président de
la revue Population et Avenir
Cycle Bioéthique
Jean-Marie le Méné,
Président de la
Fondation Jérôme Lejeune et Magistrat
Pierre-Olivier Ardouin,
Bioéthicien
Tony Anatrella,
Médecin psychiatre, prêtre, écrivain
Fabrice Hadjadj,
Ghislain Lafont,
Marguerite Peeters,
Professeur affilié à HEC, ancien DRH
Bayard Presse
rc, écrivain et
renouveau
eur de l’Aide
A-t-on enco
Nouvelle laïci
François Vallençon,
Docteur en Droit, Professeur à Paris II
Fromager, direct
Formule «sans
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seule
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Contact
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01.47.63.77.86
[email protected]
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Dieu, le reto
ur. Le
u Amiral
Formule «Pensio
n
229 E personne seule complète» :
(petits dortoirs)
353 E- couple
160 E- étudiant,
chômeur, clerc
N’hésitez pas à nous
consulter
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financières
unités
Philosophe et écrivain
Journaliste, directeur de l’Institut pour
le Dialogue Interculturel de Bruxelles
Université d’été du mpf
20 et 21 septembre 2008
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