Logiciels libres - Association des Maires Ruraux de France
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Logiciels libres : de nouvelles libertés pour les communes ? Numéro 251 - décembre 2007-janvier 2008 Le non-dit des politiques agricoles communes Espaces naturels : comment dompter les loisirs motorisés Article 89 : on mobilise ! Sommaire Editorial Vous avez dit : « libres » ? Editorial – Vous avez dit : « libres » ? par Gérard Pelletier p. 2 Nous sommes à l’ère des nouvelles vertus. Comme le commerce doit être équitable, le développement se doit d’être durable et les logiciels libres. Dossier – Logiciels libres : de nouvelles libertés pour les mairies ? p. 3 – Le Libre choix des députés p. 6 – Libre ou propriétaire ? arguments croisés p. 7 Dans la jungle des médias devenus multimédias, il est bien difficile de s’y retrouver et tout piratage étant exclu pour le bénéfice des collectivités, celles-ci ont pris l’habitude naturelle de se confier au giron des grands fournisseurs de programmes et systèmes d’exploitation divers. Actualité – Mobilisation pour l’abrogation de l’article 89 – Indemnités des élus : motion de l’AMR 25 pour une attribution systématique p. 9 Réseau Parallèlement, notre architecture naissante de grand système interconnecté se dirige vers l’échange informatique via Internet pour la plupart des tâches partagées de type Etat-collectivités et collectivités entre elles. Dans la discussion entre l’Etat et ses partenaires, il arrive forcément un moment où la question se pose : qui paie quoi ? – Congrès 2007 : « Les maires ruraux n’entendent pas être oubliés » p.10 – Dompter les loisirs motorisés p.12 L’Etat a quant à lui trouvé la solution : « Bon Dieu, mais c’est bien sûr, il suffit de prendre les logiciels libres ! ». Ce qui a au moins l’avantage de ne rien lui coûter, à cet Etat qui se contente d’exiger sans faire, et surtout sans payer pour principe de base. Et en faisant payer aux autres le coût résiduel de ses caprices. p.14 Les plumitifs qui préconisent la solution du logiciel libre ne les utilisent certainement pas, laissant à leur secrétaire le soin de gérer leur boîte mail et leur emploi du temps grâce à des logiciels qu’ils ne veulent même pas connaître. Analyse – Le non-dit des politiques agricoles communes En couverture : Vellemoz (Haute-Saône) Photo HC/AMRF ORGANE OFFICIEL DE L’ASSOCIATION DES MAIRES RURAUX DE FRANCE • Administration Gestion : 35, rue Saint-Jean - B.P. 5063 69245 LYON Cedex 05 Tél. 04 72 61 77 20 - Fax 04 72 61 79 97 [email protected] • Fondateurs : Etienne FURTOS - Jean HERBIN François PAOUR • Directeur de la Publication : Gérard PELLETIER • Directeur de la Rédaction : Eric SCHIETSE • Rédacteur en chef : Hervé CASSAGNE • Comité de Rédaction : Marcel ASTRUC - Pierre-Yves COLLOMBAT - Michel FOURNIER - Marie-France LE BOZEC - Gérard PELLETIER - Andrée RABILLOUD - Claude TEROUINARD • Imprimerie : Albédia Imprimeurs - Aurillac • Dépôt légal : 4e trimestre 2007 - Commission Paritaire : 0309G84400 - ISSN : 0245 - 3185 • Abonnement : Adhérents : 15,25 € - Non-adhérents : 35 € CCP LYON 1076-40 Y Pour faire simple, un logiciel est dit « libre » quand son utilisation est gratuite. François Paour nous disait naguère que ce qui était gratuit était sans valeur. Je serai moins dur pour l’exemple des logiciels. Ils sont le fruit de travaux de philanthropes auxquels il est nécessaire de rendre hommage. Certains d’entre eux ont aussi une caractéristique essentielle : quand on les utilise tous les jours, on les abandonne vite. Grand dispensateur de leçons données aux autres et jamais appliquées à lui-même, l’Etat sera assez aimable de laisser aux collectivités le choix de leurs logiciels. On n’attend pas d’autre cadeau de lui. Gérard Pelletier, maire de Raze (Haute-Saône), Président de l’AMRF Dossier Logiciels libres : de nouvelles libertés pour les mairies ? Après la Gendarmerie et plusieurs ministères, c'est l'Assemblée Nationale qui a adopté cet été les « logiciels libres ». Plus de Windows, de suite Microsoft Office, d'Outlook ou d'Explorer. Les députés travailleront avec des logiciels moins connus répondant aux noms d'Ubuntu (Linux), OpenOffice.org, Firefox ou encore Thunderbird. Apparus il y a quelques années seulement, les logiciels libres prennent place peu à peu dans l'administration. Seront-ils demain dans les mairies ? Même si les maires ne sont pas forcément ceux qui utilisent le plus les ordinateurs, ils doivent comprendre de quoi il s'agit en vue de futures décisions : la question de l'adoption des logiciels libres se posera sans doute lors du prochain mandat. Libre... de comprendre Monsieur Jourdain, le Bourgeois Gentilhomme de Molière, faisait de la prose sans le savoir. Nombreux sont ceux qui, comme lui, ignorent qu'ils utilisent quotidiennement des « logiciels libres », en particulier lorsqu'ils se servent d'Internet : la majorité des sites web fonctionne grâce un logiciel serveur libre. De très nombreux sites web sont publiés à l'aide de logiciels libres – comme celui de l'AMRF. Quant à votre votre courrier électronique, il y a de fortes chances pour que votre fournisseur d'accès le gère à l'aide d'un logiciel libre. Les exemples évoqués concernent des ordinateurs puissants, utilisés par des informaticiens professionnels. Mais les logiciels libres commencent également à trouver leur place sur nos PC (et Macintosh) de bureau. Et pour cause : installer sur son ordinateur la suite bureautique OpenOffice.org, le concurrent libre de de Microsoft Office, ne demande aucune compétence en informatique. Il suffit de quelques clics. L'utilisation de son traitement de texte, de son tableur ou du logiciel de présentation est très proche de celles des outils familiers vendus par Microsoft... mais ceux-ci sont gratuits et utilisables sans conditions ! L'importance de la recette Les caractéristiques principales des logiciels libres concernent a priori plus ceux qui les conçoivent que ceux qui les utilisent. Pour autant, les conséquences sont importantes pour les utilisateurs et méritent donc quelques explications. Tout logiciel est composé d'un « code source » : ce sont les lignes de programme qui définissent ses fonctions, son mode de traitement des données ou encore son apparence. Aujourd'hui, dans la majorité des logiciels le code source est tenu secret. Ces logiciels sont dits « propriétaires ». Tandis que les logiciels libres ont pour première caractéristique de ne rien cacher : leur code source est public. Imaginons qu'il soit question non pas d'informatique mais de cuisine. Plus précisément, de tourte de pommes de terres plutôt que de logiciel. Selon les Ces logiciels « libres » et gratuits n’ont rien à envier à leurs équivalents « propriétaires » payants. Peut-être équiperont-ils bientôt les ordinateurs de votre mairie. Ci-dessus : le logo d’Ubuntu. Ci-dessous : OpenOffice.org, Firefox et Thunderbird. 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 3 Dossier Dessin : A. Heckert (licence Free art) Dessin de Larry Ewing, réalisé avec le logiciel libre Gimp « Logiciel libre » ou « open source » ? Vous lirez parfois dans la presse le terme « logiciel open source » (sources ouvertes) plutôt que « logiciel libre ». Ces deux expressions correspondent à des logiciels répondant à peu de choses près aux mêmes principes – même si les partisans de l'une ou l'autre chapelle voient surtout leurs différences. A vrai dire, le résultat est sensiblement le même et ne concerne pas directement les utilisateurs : la totalité des logiciels libres est open source et la quasi-totalité des logiciels open source sont des logiciels libres... Pour plus de simplicité, nous avons donc adopté le terme logiciel libre. l'on veut réaliser un logiciel de comptabilité conforme à la M 14 : il suffira de développer les fonctions spécifiques à la comptabilité publique. Dernière caractéristique : tout le monde a le droit d'utiliser et de redistribuer un logiciel libre, en général à la condition que les modifications apportées soient à leur tour reversées au pot commun du code « libre ». C'est ce qui fait la différence entre le logiciel libre et la tourte de pommes de terre libre : n'étant pas matériel, le logiciel peut être dupliqué à l'identique à l'infini. C'est cette caractéristique qui a la conséquence la plus immédiate pour l'utilisateur : la gratuité – car même si « logiciel libre » n'est pas forcément synonyme de logiciel gratuit (puisqu’il n’est pas interdit d’en vendre), c'est pourtant quasi systématiquement le cas. Un modèle très économique principes qui régissent les logiciels libres, cela signifierait que tout le monde peut obtenir la recette de la tourte de pommes de terres « libre », tandis que le cuisinier d'une tourte « propriétaire » garderait jalousement tous les secrets de fabrication de son plat. A ce stade, aucune différence pour le consommateur : libre ou propriétaire, la tourte peut être savoureuse ou insipide. Mais les caractéristiques des logiciels libres ne s'arrêtent pas là : non seulement le code source est disponible, mais de surcroît les autres informaticiens ont le droit de le modifier et de le corriger. Si l'on reprend la comparaison culinaire, l'intérêt de la disponibilité de la recette de la « tourte libre » devient flagrant : chaque cuisinier peut ainsi modifier la recette à sa guise. Il est dès lors facile d'améliorer celle-ci – en choisissant une espèce de pommes de terre plus adaptée que dans la recette originale. L'utilisateur commence à mesurer l'intérêt de la formule « libre » pour le progrès de la connaissance... ou de l'art culinaire ! En effet, certains voudront adapter la recette à leurs besoins : ils remplaceront la crème par du lait afin d'alléger le plat, ils supprimeront la noix de muscade à laquelle ils sont allergiques, etc. Les Savoyards y ajouteront de l'emmental, les Nordistes du Maroille et les Franc-Comtois de la cancoillote... Ne pas réinventer la roue Enfin, certains reprendront une partie de la recette pour l'intégrer à une autre. A quoi bon réinventer la recette de la pâte feuilletée pour réaliser une galette des rois si l'on dispose déjà de la recette de la pâte feuilletée utilisée pour la tourte ? De la même manière, un informaticien pourra réaliser un nouveau logiciel en se basant sur des « briques » de code source existantes pour n'y ajouter que des développements spécifiques. Autant reprendre le code source d'un logiciel de comptabilité d'entreprise déjà éprouvé si 4 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 Cette situation pose la question du « modèle économique » permettant la production des logiciels libres. En effet, le principe économique est familier dans le cas des logiciels propriétaires : l'éditeur investit le montant des salaires de ses équipes dans la réalisation du logiciel, puis il se rémunère en vendant celui-ci à ses clients. Une activité parfois très rentable, si l'on considère les bénéfices réalisés par Microsoft. « Concernant les logiciels libres, cette question n'est pas pertinente car il n'y a pas de modèle économique à proprement parler, souligne Perline, journaliste scientifique et co-auteur d'un livre de référence sur le sujet, La bataille du logiciel libre. « Les logiciels libres n'ont pas besoin de rentabilité pour exister comme les logiciels propriétaires, d'autant qu'ils sont souvent le résultat d'une situation spécifique qui ne constitue donc pas un modèle », poursuit-elle en évoquant l'exemple de la suite bureautique OpenOffice.org. Ce Dossier logiciel a en effet tout d'abord été réalisé par la société Sun pour ses propres besoins, pour éviter d'avoir à acheter Microsoft Office à des milliers d'exemplaires. Puis, afin de limiter les coûts de développement en interne, Sun a rendu public le code source de son logiciel. Les évolutions sont donc désormais assurées par des informaticiens que l'entreprise ne rémunère pas. Ceux-ci peuvent être aussi bien des chercheurs travaillant pour des universités que des étudiants ou encore des informaticiens du privé. Leurs motivations sont très variables, qui vont de la passion de programmer au souhait de faire connaître ses compétences, en passant par la nécessité de répondre à un besoin. En effet, une entreprise privée peut avoir besoin d'ajouter une petite brique à un logiciel libre pour disposer de fonctionnalités nouvelles. Elle la verse ensuite dans le pot commun. Entre l'enthousiasme des uns et l'intérêt bien compris des autres, le logiciel progresse. Les logiciels libres peuvent générer de l'activité pour des sociétés de service informatiques – certaines sont désormais spécialisées dans ce secteur. Elles se rémunèrent non pas sur la vente de logiciels mais sur l'installation, la maintenance des systèmes ou encore la formation, Le site web de l’AMRF est publié à l’aide d’un logiciel libre : DotNetNuke. Vous y retrouverez de nombreuses informations pour compléter ce dossier. Testé pour vous : Pour nous assurer que les logiciels libres fonctionnaient bien, la rédaction de 36 000 communes a utilisé pour ce numéro Openoffice.org comme traitement de texte et Gimp comme logiciel de retouche d’images, ainsi que Firefox et Thunderbird. Nous les avons installés sans difficulté sur un PC équipé de Windows XP. Résultat : aucun « plantage » ou dysfonctionnement à déplorer. voire le développement de fonctionnalités spécifiques demandées par leurs clients. Selon une étude de l'Université de Maastricht, commandée par l'Union Européenne et publiée début 2007, portant sur l'impact économique des logiciels libres, ceux-ci offrent un environnement plus favorable à l'innovation. Les auteurs soulignent que l'Europe occupe une position prédominante dans ce secteur. Les experts y voient l'occasion de reprendre pied sur le marché des logiciels, secteur dominé actuellement par les États-Unis. Un enjeu fort pour l'Union Européenne en termes d'emplois et d'indépendance. « Adapté aux communes rurales » Les collectivités locales ont commencé à développer des logiciels libres répondant aux besoins des mairies et donc disponibles pour tous. Une manière d'affirmer que l'argent public est mieux utilisé pour développer un logiciel dont l'utilisation sera ouverte à tous, plutôt que pour acheter des milliers de licences de logiciels propriétaires pour équiper, poste par poste, toutes les administrations. L'offre de logiciels « métier » spécifique aux mairies (comptabilité, gestion de délibérations, gestion de cimetières, etc.) s'enrichit progressivement, mais elle manque encore de maturité pour équiper facilement les communes ne disposant pas de compétences informatiques en interne. Pourtant, souligne Jean Bourden, maire de Mimizan et prési- dent de l'Agence landaise pour l'informatique, « c'est aux communes rurales que les logiciels libres s'adressent le plus naturellement : ces communes ont des besoins limités, elles n'ont que faire des usines à gaz proposées sur le marché »... Les logiciels libres sont désormais installés pour de bon dans le paysage informatique mondial, aussi bien sur Internet que dans nos PC. De grandes sociétés comme Dell ou Lenovo vendent désormais des ordinateurs grand public équipés du système d'exploitation libre Linux. Cependant, la plupart n'offre pas ce choix à ses clients et continue de privilégier Windows et Office, malgré le coût des licences. Pourtant, logiciels propriétaires et logiciels libres peuvent parfaitement cohabiter. De nombreux éditeurs de logiciels « propriétaires » proposent des versions compatibles avec le système d'exploitation Linux, comme avec MacOS, le système d'exploitation des Macintosh. A l'inverse, il est possible d'utiliser des logiciels libres comme le navigateur Firefox sur un ordinateur équipé de Windows. De la même manière, la suite bureautique OpenOffice.org s'installe en quelques clics. Cet ensemble de logiciels constitue une alternative à Microsoft Office, susceptible de satisfaire les besoins d'un maire. Et comme le logiciel est gratuit, cela ne coûte rien d'essayer ! 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 5 Dossier Le Libre choix des députés A télécharger... librement Depuis la rentrée parlementaire 2007, l'Assemblée Nationale a mis en place un poste de travail informatique « libre » pour chacun de nos 577 députés. (Vous retrouverez les adresses de téléchargement de ces logiciels sur le site de l’AMRF) L'Assemblée Nationale constitue le symbole d'un mouvement plus vaste dans les administrations et institutions nationales : dès 2004, le ministère de l'Equipement a fait basculer ses quelque 1 500 serveurs locaux de Windows NT (système d'exploitation propriétaire) à Linux. Le ministère de l'Agriculture a annoncé qu'il en ferait de même dans les deux ans à venir. La Gendarmerie Nationale, que l'on imagine soucieuse de fiabilité, de sécurité et d'efficacité, a adopté en 2005 la suite bureautique « libre » OpenOffice.org. Le test a dû se révéler concluant, puisqu'elle a ensuite décidé d'équiper ses 70 000 postes de travail avec le navigateur Firefox – la moitié de ces postes étant dotés également du logiciel de messagerie Thunderbird. Cette migration vers OpenOffice.org a été accompagnée de la formation de 500 gendarmes considérés comme des « utilisateurs avancés ». Non pas pour prendre en main leur nouveau logiciel, mais pour maîtriser des outils de migration et de conversion des données – liés aux macros de logiciel Excel (qui constituent des sortes de sous-programmes spécifiques à ce tableur). A l'étranger aussi, les logiciels libres avancent à grands pas dans l'administration. Le Brésil est depuis longtemps l'un des fers de lance du « software livre » (logiciel libre). Mais aucun chef d'Etat n'est encore allé aussi loin que le président équatorien Rafael Correa, qui a déclaré en début d'année lors d'une allocution télévisée : « (En adoptant les logiciels libres), nous garantirons la souveraineté de nos États, nous dépendrons de nos propres forces et non de forces externes à la région. Nous serons des producteurs de technologies et pas seulement des consommateurs. Nous posséderons le code source et développerons ainsi de nombreux produits qui, par la mise en commun de nos efforts, pourront être d’une grande utilité pour les entreprises publiques et privées de la région. » En France, l'adoption du « poste de travail libre » au Palais Bourbon fait suite au travail des députés Richard Cazenave (Isère) et Bernard Carayon (Tarn). Pour eux, le choix du logiciel libre correspond à l'intérêt général, expliquent-ils en évoquant plusieurs enjeux : – « La sécurité nationale en ce qui concerne les équipements publics des secteurs sensibles, et la sécurité des systèmes d'information des entreprises grâce à la publication des codes sources. » – « L'allègement du coût des équipements informatiques publics et le transfert de la valeur ajoutée vers des prestataires francais et européens. » – « Le développement d'une offre concurrente, notamment française et européenne, libre et réellement inter opérable, s'appuyant sur une communauté de développeurs particulièrement dynamique en France comme en Europe. » – « La mobilisation, au service du bien commun, des savoir-faire des chercheurs, des entreprises et d'un nombre croissant d'individus convaincus que « le partage du savoir est un multiplicateur de croissance ». Le Palais Bourbon a-t-il vécu une petite révolution sans s'en rendre bien compte ? 6 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 Quelques-uns des nombreux logiciels libres disponibles pour le poste de travail : – Bureautique : OpenOffice.org (ensemble de logiciels traitement de texte, tableau, présentation multimédia, base de données, dessin) – Navigation Internet : Firefox 2 – Messagerie : Thunderbird 2 – Système d'exploitation : Linux. Parmi les nombreuses versions différentes disponibles, la plus simple est peut-être celle qu'a adoptée l'Assemblée Nationale : Ubuntu) – Retouche d'image : Gimp – Mise en page : Scribus Types de logiciels « métiers » destinés spécifiquement aux mairies (opérationnels ou en projet) : – Gestion des permis de construire – Gestion de délibérations – Comptabilité – Gestion des concessions de cimetières – Tiers de télétransmission Dossier Libre ou propriétaire ? Arguments croisés Les débuts de la micro-informatique ont vu la guerre PC contre Mac. Ceux qui ont suivi les débuts du Web se souviennent du combat des navigateurs Internet : Explorer contre Netscape. Dans cette logique, les logiciels libres sont généralement présentés en opposition frontale au champion hégémonique des logiciels propriétaires, Microsoft. La comparaison est un exercice risqué, d'autant que partisans et détracteurs sont d'une égale mauvaise foi. Voici tout de même quelques points de repère. Le premier argument que les « consommateurs » de logiciels retiennent en faveur du « libre » est la gratuité – qui n'est pourtant pas obligatoire. L'aspect économique n'est pas négligeable pour les petits budgets lorsque le prix de vente de Windows Vista dans sa version basique avoisine les 300 euros, comme la suite Microsoft Office. Pourtant, il ne faut pas oublier les éventuels coûts de formation liés à l'adoption d'un nouvel outil – ce qui vaut également pour toute évolution majeure d'un logiciel propriétaire. Du pour... Pour Renaud Lagrave, directeur de l'Agence Landaise pour l'informatique, l'aspect économique n'est pas anecdotique : « Le code des marchés impose la mise en concurrence au premier euro. Tous les quatre ans, il faut donc mettre en concurrence les droits d'utilisation des logiciels – et il n'y en a pas pour les logiciels libres. Je suis persuadé qu'un beau jour, la Cour des Comptes va s'intéresser à la question... » Disponibilité des postes. Les logiciels libres peuvent être installés sur tous les postes informatiques de la mairie, ce qui simplifie le travail : plus besoin d'attendre que l'ordinateur sur lequel est installé le logiciel de comptabilité se libère pour pouvoir travailler sur cette application. Les tenants des logiciels libres soulignent que ceux-ci luttent contre le piratage : leur reproduction et leur diffusion étant autorisées, la notion même de piratage de logiciels disparaît ! Il serait intéressant de connaître le pourcentage de partisans des logiciels propriétaires qui ont réellement payé ceux-ci... Argument massue en faveur du « Libre » dans l’administration : la mutualisation. Avec les logiciels libres, il suffit à une collectivité locale de payer une fois le développement d'un logiciel libre pour que toutes les collectivités du pays puissent bénéficier de cet outil. De l'argent public mieux dépensé que pour acheter des centaines de fois le même produit, pourtant immatériel. Impossible de dire quel logiciel est le meilleur, entre Windows et Linux par exemple, ou encore entre Microsoft Office et OpenOffice.org. Mais sur le plan de la sécurité, la transparence du code source des logiciels libres permet à la communauté des informaticiens « open source » de réparer les failles de sécurité qu'ils découvrent. Est-ce pour cela que les machines fonctionnant avec un système d'exploitation Linux sont moins victimes des virus et autres attaques informatiques que les autres ? Les logiciels libres vont de pair avec les formats libres et sont donc les outils naturels de l'interopérabilité. Ainsi, OpenOffice génère naturellement des documents au format Open Document. Or, c'est la norme préconisée par le Référentiel général d'interopérabilité afin de faciliter les échanges de données entre administrations. La suite Office de Microsoft en revanche ne permet pas d'exporter les données dans ce format adopté par la communauté internationale. Indépendance vis-à-vis des éditeurs. Lorsqu'une commune veut changer de logiciel métier, ce n'est pas toujours facile avec un logiciel propriétaire : un éditeur n'est jamais ravi qu'on décide de ne plus utiliser son produit. Or, comme le code source propriétaire n'est pas accessible, seul l'éditeur est capable de récupérer les données saisies dans son logiciel. Il le fait rarement de bon cœur. Le problème ne se pose pas lorsque la commune utilise un logiciel libre, puisque n'importe quelle société spécialisée est capable de se charger de l'exportation des données. Pérennité. L'utilisateur est à la merci de la stratégie de l'éditeur « propriétaire », qui peut éventuellement décider de ne plus faire progresser son logiciel s'il ne le juge pas rentable. Le « Libre » favorise l'emploi local : n'étant pas lié à un éditeur, qui peut être situé à l'autre bout du pays, il est très simple de faire appel à une société de service locale pour maintenir les logiciels métiers libres de la mairie ou de la communauté de communes. ... et du contre Le principal handicap des logiciels libres est leur relative nouveauté. Avant d'être installés dans les disques durs des ordinateurs, ils doivent s'installer dans les esprits. La barrière psychologique est considérable chez ceux qui n'ont jamais connu d'autre 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 7 Dossier système d'exploitation que Windows ni d'autre suite bureautique que Microsoft Office. Les utilisateurs de Macintosh ont sans doute moins de difficultés à envisager un passage aux logiciels libres ! En outre, l’adoption des logiciels libres est forcément synonyme de changement d'habitudes pour l'utilisateur. Une période Le Libre en livres Les éditions Eyrolles proposent une vaste collection consacrée à des logiciels libres : OpenOffice, Ubuntu, Gimp, etc. Des ouvrages didactiques destinés à des utilisateurs de tous niveaux, qui prouvent que le « Libre » n’est pas réservé aux experts en informatique. Ubuntu efficace notamment donne d’excellents conseils pour préparer une migration de Windows à Linux. Un ouvrage concerne particulièrement les maires désirant doter leur commune d’un site : Réussir un site web d’association avec des outils libres. Réservé aux utilisateurs expérimentés. (www.editions-eyrolles.com) Enfin, pour ceux qui s’intéressent au phénomène des logiciels libres, un ouvrage de référence synthétique permet de mieux comprendre les enjeux : La bataille des logiciels libres, par Perline et Thierry Noisette (ed. La Découverte). d'adaptation est toujours nécessaire avant de retrouver le niveau de maîtrise de l'outil précédent. Car même si des fonctionnalités identiques se retrouvent dans les logiciels, celles-ci ne se situeront pas forcément dans les mêmes menus ou ne porteront pas toujours le même nom. Impossible d'éviter ces tracas, qui surviennent lors de tout changement de logiciel – donc pas uniquement avec les logiciels libres. Les logiciels propriétaires disposent d'une offre plus vaste, ne serait-ce qu'en raison de l'antériorité de Windows : les informaticiens développent des logiciels propriétaires pour ce système depuis les débuts de la micro-informatique. Cette situation se retrouve notamment pour les logiciels métiers destinés aux collectivités locales. Le nombre de sociétés de service utilisant Windows est par ailleurs bien plus important que celui des entreprises spécialisées dans le logiciel libre, ce qui rend plus facile la recherche d'un prestataire. L'offre des éditeurs propriétaires est en outre plus cohérente, car elle est liée à une politique marketing centralisée. Tandis que l'offre en logiciels libres est liée essentiellement aux motivations d'une communauté d'informaticiens dont l'implication est variable. Paradoxalement, l'excès de choix que l'on trouve parfois dans le logiciel libre constitue un frein à son développement : le système d'exploitation Linux est ainsi disponible dans de nombreuses versions différentes. Pas facile de choisir la plus appropriée à ses besoins. Par ailleurs, les utilisateurs de logiciels libres, et en particulier ceux qui ont adopté le système d'exploitation Linux, sont souvent pénalisés lorsqu'ils achètent du matériel nouveau qu'ils souhaitent relier à leur ordinateur : les pilotes (ou drivers, qui permettent à l'ordinateur d'adresser des instructions au matériel) pour Linux ne sont 8 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 parfois pas disponibles – du moins pas aussi rapidement que ceux destinés à Windows. C'est peu surprenant dans la mesure où le système d'exploitation de Microsoft domine le marché : malheur aux minoritaires, comme les utilisateurs du système d'exploitation des Macintosh en ont longtemps fait les frais. Toutefois, la situation s'est déjà nettement améliorée. Match nul ? Ces arguments livrés en vrac ne pèsent pas tous le même poids. Selon les situations, un seul argument en faveur des logiciels propriétaires ou libres peut suffire à emporter la décision. Pour les mairies des communes rurales, la facilité d'installation et d'utilisation des logiciels bureautiques est primordiale. Et sur ce point, libre et propriétaire sont ex aequo. Quoi qu'il en soit, le match n'est pas terminé. Peut-être ne fait-il même que commencer puisque dans certains secteurs, comme celui des administrations, les logiciels métiers libres progressent vers la maturité. Plutôt que jouer l'opposition systématique, certains éditeurs commencent même à évoquer les complémentarités entre libre et propriétaire : le combat se terminera-t-il par un match nul... avec deux gagnants ? D'autres encore considèrent que l'affrontement est déjà dépassé car ce sont les services disponibles directement sur le Web qui remplaceront demain les logiciels installés sur nos ordinateurs. Et que la notion de logiciel libre ou de propriétaire n'aura plus de signification pour les utilisateurs... Actualité Article 89 : on mobilise ! Prendre le mal à la racine : les maires ruraux de France et le CNAL (Comité national d’action laïque) ont appelé les députés à voter la proposition de loi d’abrogation de l’article 89 sur le financement des écoles privées, qui devait être examinée par l’Assemblée nationale le 29 novembre. L’AMRF et le CNAL ont tous deux déposé fin octobre un recours devant le Conseil d’Etat contre la circulaire d’application, mais ils considèrent que « seule l’abrogation permettra de retrouver une situation d’équilibre garantissant le maintien de l’école publique communale et le principe de libre administration des collectivités territoriales ». S’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse conjointe, le secrétaire général du CNAL Laurent Escure a estimé que l’application de la loi actuelle entraînerait une dépense de 400 millions d’euros environ, à raison d’un « forfait communal » de 1 000 euros par élève. Le président des maires ruraux de l’Indre Vanik Berberian, qui représentait l’AMRF, a indiqué que des communes de son département avaient commencé à recevoir les « factures » émanant des écoles privées. Intervenant pendant la période du congrès de l’AMF en raison d’un report lié aux grèves dans les transports, cette conférence de presse a donné l’occasion de dénoncer l’accord passé en juin 2006 entre le gouvernement, l’AMF et l’enseignement catholique sur l’application de l’article 89 : « Cet accord de dupes n’a pas de valeur face à la loi. Contrairement à ce qu’affirme l’AMF, il ne protège pas les communes », a déclaré Vanik Berberian. L’AMRF appelle les maires ruraux à ne pas payer les factures qui leur seront présentées par les écoles privées, a enfin rappelé le maire de GargilesseDampierre. Indemnités des élus : motion de l’AMR 25 pour une attribution systématique Les maires ruraux du Doubs ne veulent plus quémander les indemnités que la loi leur accorde. Réunis en assemblée générale à Bouclans, ils ont adopté à l’unanimité une motion demandant que les indemnités des élus de petites communes soient « attribuées systématiquement selon les modalités prévues au Code des Communes ». La loi fait en effet obligation aux maires, adjoints et conseillers de voter le principe de l’attribution des indemnités et leur niveau, dès la séance qui suit l’élection de l’équipe municipale. Les maires ruraux constatent qu’ « un grand nombre de maires, adjoints et conseillers ne font pas voter cette mesure, pour tout ou partie de l’indemnité, parce qu’elle n’est pas compatible avec les finances de la commune ou parce que soumettre au vote l’attribution des indemnités équivaut à demander l’aumône, ou encore parce que cette demande est systématiquement critiquée par l’opposition municipale ». Les maires ruraux du Doubs, précise la motion, souhaitent que les assemblées communales n’aient à délibérer que dans le cas où les élus concernés ne souhaitent pas percevoir leurs indemnités, en partie ou dans leur intégralité. Depuis cette assemblée générale, la motion a fait son chemin. Elle a été reprise par Marcel Bonnot, député du Doubs, dans une question écrite au gouvernement. Elle a également reçu le soutien du sénateur Louis Souvet, signale Daniel Cassard, président de l’AMR 25. Enfin, elle aurait finalement atterri sur le bureau du président de la République. Justement, celui-ci a montré il y a peu son souci d’une juste rémunération du travail des élus – du moins du premier d’entre eux... L’exemple du président peut-il suffire à faire évoluer les mentalités ? Les maires, directement confrontés aux électeurs, doivent faire preuve de pédagogie, mais aussi de conviction : encore faut-il qu’ils n’aient pas honte de percevoir des indemnités légitimes. Les maires peuvent également s’inspirer de l’audace du chef de l’Etat. Mais celui-ci, bien sûr, n’était pas confronté aux restrictions pesant sur les dotations des petites communes. Retrouvez le texte complet de cette motion sur le blog des maires ruraux du Doubs : h t t p : / / bl o g . m a i s o n pergaud.com/2007/10/07/ assemblee-generale-des-mairesruraux-du-doubs/ 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 9 Réseau « Les maires ruraux n’entendent pas être oubliés » « Monsieur le président, je vous fais une lettre... » Louis Pautrel a-t-il songé à la chanson de Boris Vian lorsqu’il a choisi de s’adresser à Gérard Pelletier dans le style épistolaire, en ouverture du congrès de l’AMRF ? Les propos du président des maires ruraux d’Ille-et-Vilaine n’ont pourtant rien de ceux d’un déserteur, bien au contraire. En préparant mon intervention, après réflexion, j’ai eu la crainte que vous ne sombriez dans l’ennui alors j’ai décidé que mon intervention se ferait sous la forme d’une lettre destinée à Monsieur Gérard Pelletier, président national des Maires Ruraux. Le ton de cette lettre est dans l’esprit des Maires Ruraux, le parler vrai. Nous avons très peu l’occasion de prendre la parole et connaissant le talent et l’expérience de notre président, j’ai crû bon de tirer la sonnette d’alarme en lui faisant part de mes réflexions.. « Cher Gérard, Tu seras surpris de lire cette lettre manuscrite. Tu pensais recevoir un message électronique, un courriel. Mais tu le sais sans doute, dans ma commune comme dans les autres, 25 % de la population ne peut pas accéder au haut débit. Le chiffre de couverture transmis par l’opérateur sur le plan national nous laisse rêveur. Ils ont peut-être dans le mode de calcul supprimé les territoires ruraux. C’est pareil pour la téléphonie mobile. Ici aux Ormes, il n’y a que l’opérateur Orange que l’on peut capter et encore c’est le propriétaire qui a installé l’antenne. Revenons à ma lettre. Ecrire cette lettre avec un crayon aurait pu être dangereux. Avec le code des marchés publics qui change tous les 6 mois, acheter une boîte de crayons devient risqué. Alors j’ai décidé de ressortir la plume et l’encre comme autrefois. Dans nos petites communes, on ne perd rien, cela peut toujours servir. Tu sais Gérard, ce n’est pas facile aujourd’hui d’être le maire d’une commune rurale. On est responsable de tout, on est les parents pauvres de l’aménagement du territoire et nos dotations diminuent comme neige au soleil (c’est peut-être un des effets du réchauffement climatique). Parlons du réchauffement climatique, début mai, j’ai postulé pour être membre d’une commission du Grenelle de l’environnement. J’ai eu Retour de courrier Gérard Pelletier a immédiatement répondu sur plusieurs points abordés par Louis Pautrel dans sa « lettre ». « Mon cher Louis, tu demandes pourquoi le gouvernement ne nous invite pas à ses conférences et commissions ? La raison en est toute bête : c'est parce que nous avons des choses à dire ! Nous sommes beaucoup moins gênants lorsqu'on nous laisse dans nos campagnes. Un « Grenelle de la ruralité » ? Oui, cela fait longtemps que nous causons de la ruralité. Alors autant le faire à la campagne qu'à la ville, même si la rue de Grenelle possède ses propres charmes. Bien entendu, nous devons continuer à participer à tous les débats auxquels on nous invite – d'ailleurs nous le faisons un peu tous les jours. Concernant la DDE : pardon de faire ce parallèle, mais je suis chimiste : c'est la première fois que quand on dissout quelque chose, on n'obtient rien ! Au sujet de la nécessité absolue de la péréquation dans notre beau pays, je souligne qu'elle se heurte toujours à deux écueils : comment donner plus aux pauvres... sans rien prendre aux riches ? (...) Pour finir de répondre à ta belle lettre en abordant les finances locales, thème de ce congrès, je citerai Saint Mathieu – au chapitre 5, je crois, mais un mécréant comme moi néglige de revoir les Evangiles : « A celui qui a, on donnera. A celui qui n'a pas, on retirera même ce qu'il n’a pas ». Tu vois, il n'y a rien de changé pour les communes rurales. 10 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 (photo : AMRF/CC) Réseau Ovation debout pour Louis Pautrel : de nombreux collègues se sont levés pour féliciter le président des maires ruraux d’Ille-et-Vilaine. Au tout premier plan, Gérard Pelletier est en train de préparer sa réponse... le plaisir de recevoir une réponse négative. Les commissions étaient déjà constituées, il aurait peut-être fallu que je postule en 2006. Mais on peut regretter l’absence des élus de nos territoires. On a préféré ceux qui avaient la tête dans les nuages plutôt que ceux qui avaient les pieds sur terre. Gérard, je suis inquiet également concernant les expérimentations de fusion des DDE et DDAF. La DDE est l’un des partenaires privilégiés des communes rurales avec le Conseil général. C’est encore un coup porté au monde rural, un service public qui va disparaître après La Poste, Le Trésor Public, les hôpitaux, les tribunaux. Et puis, quand on expérimente, on généralise rapidement. A mon avis, en 2009, il ne restera plus qu’une seule entité. Au sujet de la DDE, je vais te faire sourire. La semaine dernière, vers 8 h 45, j’ai téléphoné à la DDE pour un problème d’urbanisme. Devine qui a décroché le téléphone ? C’est le subdivisionnaire en personne. Surpris, je lui dis comme cela : « C’est vous qui gérez le standard maintenant ? » Il m’a répondu : « Je réponds jusqu’à 9 heures, je n’ai personne avant ». Sa réponse m’a interpellé et il y a sans doute 2 analyses possibles : soit il a choisi la formule « travailler plus pour gagner plus » ou alors la DDE connaît de grosses difficultés de personnel. Quoi qu’il en soit, c’est très grave pour nos communes. Au sujet des difficultés budgétaires, de nombreux maires contestent la circulaire du 27 août obligeant les communes à participer au financement des frais de fonctionnement des écoles privées voisines. La grogne est de plus en plus importante. Comment peut-on voter un tel texte au parlement ? Et pourquoi la Dotation Globale de Fonctionnement est-elle plus importante par habitant pour une ville que pour une commune rurale ? Et ne parlons pas du Coefficient d’intégration Fiscale qui permet de donner plus aux riches et moins aux plus pauvres. Il faut reconnaître que les maires ruraux ont un problème de représentativité au niveau national. Comment concevoir l’installation de la Conférence nationale des exécutifs sans les maires ruraux ? Toutes les associations sont représentées, sauf la notre. Pourquoi cet acharnement contre les maires ruraux ? Je tiens à rappeler que 25 % de la population habitent les communes de moins de 2 500 habitants ? Eh bien Gérard, j’ai une suggestion à te faire. Nous sommes les oubliés du Grenelle de l’environnement, de la Conférence nationale des exécutifs, de l’aménagement du territoire, des réformes fiscales. Alors ayons du courage et proposons l’organisation d’un « Grenelle de la ruralité » au président de la République. En cas de réponse négative, organisons-le nousmêmes, et à Paris ! Les parlementaires n’auront pas à s’excuser de leur absence et les médias seront plus faciles à convaincre. Nous pourrions proposer la création d’un secrétaire d’Etat des territoires ruraux : il y a bien un ministre de la Ville. Devant le peu de considération pour nos communes, soyons tous ensemble les Abbé Pierre des communes rurales. N’oublions pas une chose : depuis quelques années, nous regagnons de la population. Cette attractivité pour les territoires ruraux est un atout pour la défense de nos territoires et engendre la nécessité de rééquilibrer les dotations financières. Veillons au respect de notre devise républicaine : Liberté, Egalité, Fraternité. » 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 11 Réseau Espaces naturels Dompter les loisirs motorisés Face à l’invasion des quads et autres engins pétaradants, les maires soucieux de protéger le patrimoine naturel de leurs communes se sentent souvent démunis. Ils disposent pourtant de moyens juridiques pour limiter les « loisirs motorisés » sur leur territoire. Deux EPCI de la Chartreuse ont mené une vaste action en ce sens, avec l’aide des services de l’Etat. L'AG des maires ruraux de l’Isère s'est montrée attentive à la présentation de cette expérience de réglementation de la circulation. Après les motos soi-disant « vertes » et les 4 x 4, les chemins de campagne sont confrontés à une nouvelle présence particulièrement envahissante, celle des quads. Leurs conducteurs ont parfois tendance à considérer la nature comme un terrain de jeu leur appartenant, au mépris des autres utilisateurs. De nombreuses communes sont désormais confrontées à leurs nuisances. Celles-ci sont de plusieurs ordres. Tout d’abord, les nuisances sonores et les gaz d’échappements portent atteinte au cadre de vie des habitants. Il peut en résulter une grave atteinte à l’image de marque d’un territoire misant sur un tourisme lié au patrimoine. De plus, le passage des engins tout-terrain accélère l’érosion et dégrade les chemins utilisés par les autres utilisateurs, notamment dans le cadre professionnel. En outre, les véhicules à moteur représentent un danger aussi bien pour les randonneurs que pour les exploitants agricoles ou forestiers. Enfin, souligne Bertrand Pedroletti, qui a coordonné l’action du PNR pour le compte de la DDAF de l'Isère, les véhicules tout-terrain risquent de déranger la faune lors des périodes de reproduction. Leur impact sur le milieu naturel peut entraîner la destruction d’espèces, destruction d’habitats au sol, etc. La Chartreuse constitue une cible de choix pour les adeptes de moteurs à explosion en mal de nature et de sensations : ses reliefs et ses paysages correspondent bien à ce que recherchent les quadistes. « De plus en plus de communes se plaignaient des nuisances. Nous avons donc décidé, raconte le maire du Sappey-enChartreuse et vice-président du PNR Etapes du projet 1. Publication d'un guide juridique à destination des maires et d'une plaquette d'information pour le grand public. 2. Recensement des chemins et de leur statut : certaines communes disposaient d'un tableau de classement de la voirie. Dans d'autres cas, il a fallu revenir au cadastre napoléonien... 3. Réunion des utilisateurs concernés, randonneurs, naturalistes ou encore chasseurs pour expliquer le pourquoi de la démarche et étudier les modalités de réglementation de la circulation par secteurs. 4. Rédaction et adoption des arrêtés municipaux. Pose de panneaux. 5. Application... 12 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 Roger Caracache, de limiter les loisirs motorisés, afin de favoriser la cohabitation des différents usagers des chemins et de préserver notre environnement ». Suite à un travail d'inventaire des chemins, la communauté de communes des Entremonts et celle du Balcon Sud de Chartreuse se sont donc appuyées sur la loi du 3 janvier 1991, qui régit la circulation des véhicules dans les espaces naturels. Celle-ci permet d’interdire ou de limiter la circulation des véhicules à moteur sur les chemins ruraux (hors missions de service public ou utilisation à des fins privées par les propriétaires et ayants droit). L’arsenal juridique à la disposition des maires est complexe, mais il a l’avantage d’être riche : les communes peuvent également s’appuyer sur la circulaire du 6 septembre 2005 relative à la circulation des quads et autres véhicules à moteur dans les espaces naturels et sur une jurisprudence abondante. Cependant, certains points sont obscurs et il reste par exemple impossible de définir si les chasseurs doivent bénéficier ou non des avantages des ayants droit. Grâce à cette réglementation, les maires et conseils municipaux peuvent prendre des arrêtés interdisant ou limitant à certaines périodes de l'année la circulation d’engins motorisés sur les chemins ruraux. Naturellement, une telle action n'a de sens qu'à l'échelle d'un territoire Réseau Le PV, toujours efficace La verbalisation se heurte à un problème particulier : pour éviter qu’un quadiste ne puisse prétendre qu'il est soit propriétaire d'une Motiver l’interdiction L’arrêté doit mentionner précisément les voies (ainsi éventuellement que les périodes) concernées et fournir les motifs d’interdiction. Par exemple : « Le chemin rural n° 4 allant de la parcelle x à la parcelle z est interdit à la circulation entre le 15 septembre et le 15 novembre pour ne pas perturber la période de reproduction du cerf ». (photo : Alfonso Romero) – sinon, on ne fait que reporter le problème dans les communes voisines. Attention, insiste Mathieu Laupin, chargé de mission et cheville ouvrière de ce projet : une interdiction générale et en tout temps risque d’être annulée. L’arrêté municipal doit être précis et motivé pour être valable (voir encadré ci-dessous). « Sinon, certaines associations de quadistes ne se privent pas d’attaquer pour faire casser ces arrêtés. » Il faut ensuite installer les panneaux de signalisation pour annoncer l’interdiction de circuler (de type B zéro) et, dans la mesure du possible, créer des parkings. « Malheureusement, ces panneaux sont arrachés par des conducteurs qui ne veulent pas se plier à l’interdiction. Dans ma commune, nous en sommes déjà au deuxième remplacement de panneaux, se lamente Roger Caracache. Le combat est inégal : nous n’avons pas les moyens financiers pour les remplacer sans arrêt ! ». A ce stade, le travail est loin d’être fini. En un sens, il ne fait que commencer puisqu’il faut parvenir à faire appliquer ces décisions. parcelle soit ayant droit (ce qui le dégage de l'interdiction de circuler), les agents doivent disposer d’une liste des personne autorisées à circuler. « Nous avons opté pour le principe de la déclaration en mairie, explique Mathieu Laupin : les ayants droit reçoivent alors une vignette et leur demande est enregistrée. Bien sûr, c’est une contrainte que nous leur imposons et l’on peut redouter qu’ils ne fassent pas la démarche. Mais dans ce cas ils risquent d’être verbalisés et seront alors obligés de contester le PV devant le tribunal. Il est bien plus simple de se déclarer en mairie ! ». Ce point réglé, reste à faire appliquer la réglementation. « Ma commune dispose de seulement deux agents techniques et je ne peux pas dégager de moyens de police, explique Roger Caracache en se tournant vers le patron de la DDAF de l'Isère, JeanPierre Lestoile : « Il ne faut pas nous lâcher maintenant que nous avons fait tout ce travail ! » Le directeur départemental de l’Agriculture s'est montré rassurant : « Nous sommes en train de mettre au point un pôle réunissant l'ensemble des agents assermentés concernés, comme les gendarmes, les agents de l'ONF, de l'ONEMA, etc. De plus, a-t-il poursuivi, nous allons bénéficier du soutien du Parquet : les PV portant sur ces infractions seront traités avec une grande efficacité lorsque nous les signalerons. » La cohabitation paisible entre promeneurs – à pied, VTT ou à cheval – et conducteurs de véhicules motorisés passe peut-être par la création de chemins réservés à leur pratique, dans le cadre d’un Plan départemental des itinéraires de randonnée motorisée (PDIRM). En attendant, on peut redouter la multiplication des rencontres entre engins motorisés et randonneurs. Face à un quad lancé plein gaz, un randonneur ne pèse pas lourd. Il est d'autant plus vulnérable qu'en principe les sentiers sont ressentis comme des lieux sûrs. Interrogé à ce sujet, le représentant du Département Christian Nucci, a confirmé que pour éviter les conflits d'usage le Conseil général cherchait à « déterminer des lieux où les conducteurs de motos ou quads et autres engins motorisés pourront s'exprimer librement, avec leurs risques et périls. « Là se posera le problème de la responsabilité des maires. Car, a-t-il souligné, si nous ouvrons des espaces au public, nous devons en assurer les meilleures conditions quant à la sécurité »... De nouveaux soucis en perspective ? 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 13 Analyse Le non-dit des politiques agricoles communes Fleuron de la construction européenne et seule politique européenne digne de ce nom, la PAC ne compte plus aujourd’hui que des adversaires. Disparus, les défenseurs du traité constitutionnel qui nous expliquaient, il n’y a pas si longtemps, que la PAC avait sauvé l’agriculture française. « Je veux une nouvelle PAC… La PAC doit être établie selon un principe indiscutable de préférence communautaire, qui recouvre des objectifs rénovés, des outils et un budget ambitieux », a déclaré Nicolas Sarkozy à Rennes au mois de septembre. Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier n’est pas en reste : « En 2003, lorsque j’étais commissaire européen, on nous expliquait qu’il fallait réduire les productions et diminuer les prix. C’est le contraire aujourd’hui. Alors oui, il y a matière à faire un bilan de santé de la PAC. » (Le Monde du 05.09.2007) Visiblement, Michel Barnier découvre qu’on lui avait caché des choses, durant la quinzaine d’années où il fut ministre et Commissaire européen. Il est vrai que la curiosité nuit à la carrière. Le bilan de la PAC A sa création en 1962, la PAC avait cinq objectifs : sécuriser les approvisionnements de l’Europe, accroître la productivité de son agriculture par la diffusion du progrès technique, stabiliser les marchés, assurer des prix raisonnables aux consommateurs et assurer un niveau de vie équitable aux agriculteurs. Certains ont été totalement atteints, d’autres plus ou moins, tous au prix fort. La productivité de l’agriculture française a été multipliée par six… au prix de la disparition des exploitations d’exportations (UE-25 en 2006). et des agriculteurs. 1,6 million en Le choix du mode d’élevage et 1970, les exploitations sont aujourd’alimentation dominant des d’hui moins de 600 000, dont animaux (volaille, porc, bovin) néces370 000 « professionnelles » occusite l’importation massive de pant 850 000 personnes, effectif qui protéines (soja notamment). diminue au rythme de 3 % l’an. Ces La production ovine, quant à elle, exploitations se sont concentrées, victime de la concurrence extérieure, fortement spécialisées. Un tiers a déjà n’a pu se développer. pris la forme de société. L’industrie Mince bénéfice pour le consommaagricole remplace progressivement teur aussi. En trente ans, si les prix l’agriculture. agricoles, corrigés de l’inflation, ont Entre 1980 et 2001, le revenu agridiminué de 58 %, ceux à la consomcole par actif a progressé de 68 % en mation ont baissé de 14 % seulement. termes réels mais avec de fortes variaDepuis une dizaine tions selon les périodes. Il d’années, à l’inverse des a stagné durant les années Certains prix agricoles, ils progresquatre-vingts, bondi en objectifs de la sent plus vite que 1989 et 1990, progressé de l’inflation. 25 % jusqu’en 2001, puis PAC ont été régressé jusqu’à 2005, totalement Comment en est-on avant d’augmenter de 17 % arrivé là ou comment en 2006 (sauf dans la viti- atteints, changer de politique sans culture). d’autres plus le dire ? Cette progression n’est pas ou moins. due aux prix mais exclusiEn 1962, la politique vement à la diminution du Tous au prix européenne reposait sur nombre des actifs. Les fort. trois principes : la libre résultats sont par ailleurs circulation des produits variables selon les agricoles au sein de l’espace commumoments, les départements, les types nautaire, la protection aux frontières de productions et la taille des exploiet la solidarité financière, à travers tations. On est loin de la stabilité du des fonds d’interventions. Le revenu. Au total, 40 % des agriculproblème, c’est que l’emballement du teurs français ont un revenu inférieur modèle productiviste, adopté unaniau SMIC. mement, va rapidement rendre trop Si les approvisionnements alimenétroit le marché intérieur. taires de l’Europe sont assurés, L’agriculture de l’Europe se déveelle importe plus qu’elle n’exporte : loppe si bien, qu’elle devient la 67,3 milliards d’euros d’importaseconde puissance exportatrice tions pour 59 milliards d’euros 14 - 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 (photo : AMRF/HC) Analyse derrière les États-unis et la France son premier exportateur. Trois leviers sont utilisés : des taxes à l’importation, des soutiens à l’exportation et le retrait des surplus. Ils pourront être réintroduits en cas de besoin, ou bradés sur les marchés extérieurs. Évidemment, les concurrents étrangers (États-Unis, Australie, NouvelleZélande, Argentine…) renâclent, avec pour eux la bonne conscience libre échangiste qui domine les esprits depuis 1947. Ils n’auront de cesse, dans le cadre du GATT d’abord, puis de l’O.M.C., de réclamer le démantèlement de la PAC. La bureaucratie libérale bruxelloise, confortée par l’arrivée de l’Angleterre, du Danemark et de l’Irlande ne manifestera aucune opposition de principe, se limitant à la défense d’intérêts catégoriels et à des opérations de retardement. En 1995, l’accord de Marrakech entérine la libéralisation partielle de l’agriculture, avec de nombreuses exceptions selon les produits et les pays. Les eurocrates sont désormais pris en tenaille entre la nécessité de faire disparaître progressivement des aides à la production qui « faussent » le marché et l’obligation, sous peine de jacqueries, de maintenir le revenu agricole. Deux innovations rendent gérable la contradiction : la réduction de la production par la jachère et l’institution de quotas, le découplage du volume des aides de celui de la production. A côté des « mauvaises aides » antilibérales, vont apparaître les aides vertueuses « agri-environnementales » et les garanties de revenus sans considération de production. En 2006, elles représentaient 55 % du soutien aux agriculteurs français. L’équivalent pour les agriculteurs du traitement social du chômage, avec l’onction écologique ! Il apparaîtra vite que si l’Europe manifeste le zèle du bon élève de la classe libre-échangiste en réduisant les aides à ses agriculteurs, les États-unis, par le biais de prêts et de concours exceptionnels, vont les multiplier par six et doper leurs exportations. Depuis, les discussions piétinent à Doha au grand désespoir du président de l’O.M.C., le socialiste libéralocompatible, Pascal Lamy, ex-commissaire européen. Bien que 10 % seulement de la production agricole du globe s’échangent sur le marché mondial, ce sont ces prix qui servent désormais de référence. Vu leur niveau, garantir un revenu minimum aux agriculteurs suppose des aides substantielles. Or, celles qui existent sont contestées par des pays membres comme l’Angleterre, l’élargissement à l’Est a augmenté le nombre de bénéficiaires et personne ne veut voir progresser significativement le budget européen ! Mais voilà qu’arrive la bonne nouvelle (sauf pour les consommateurs) : dopés par une forte demande mondiale, les prix agricoles s’envolent. Pour la première fois, les prix européens sont inférieurs à ceux du marché mondial. La solution est donc toute trouvée. « Je veux que nos agriculteurs puissent vivre des prix de leurs produits », déclare donc Nicolas Sarkozy à Rennes. Certes, mais comment y parvenir sans revenir sur le modèle productiviste et le dogme de la mondialisation heureuse ? D’autant qu’il ne remet pas en cause la poursuite des négociations au sein de l’O.M.C. Elles doivent seulement « repartir sur des bases saines et des objectifs clarifiés ». Et puis, l’embellie durera-t-elle, la caractéristique des prix agricoles étant jusque-là l’instabilité ? Si, tablant sans aucune garantie sur la pérennité des prix mondiaux actuels, la « nouvelle PAC » devait se résumer à la suppression des aides communautaires, elle ne serait qu’un marché de dupe, un de plus. Il faudra bien un jour choisir entre une politique agricole pour l’Europe et une politique de mondialisation de l’agroalimentaire européen. Pierre-Yves Collombat, Président de l’AMR 83, 1er vice-Président de l’AMRF 36 000 communes n° 251, décembre 2007-janvier 2008 - 15 Publi-information LA TNT GRATUITE PAR SATELLITE La télévision analogique va disparaître fin 2011, voire plus tôt dans certaines régions. La Télévision Numérique Terrestre (TNT) se met en place et de nombreux foyers en France peuvent déjà en profiter. Cependant, l’objectif de couverture par voie hertzienne est fixé à 95 % de la population nationale, ramené à seulement 91 % pour certains départements. Cela signifie qu’un foyer rural sur deux ne sera pas desservi par voie terrestre. Pour tous ces foyers, il existe une solution par le satellite ASTRA : TNTSAT, qui ne requiert ni abonnement, ni location de terminal conformément à la loi relative à la télévision du futur. Nick Stubbs Nick Stubbs Directeur Général ASTRA France A qui s’adresse TNTSAT ? TNTSAT a été lancée en juin 2007 sur les satellites ASTRA. Cette solution par satellite s’adresse : aux foyers situés dans une zone non couverte par le numérique terrestre aux foyers situés dans une zone couverte par le numérique terrestre mais qui reçoivent avec difficulté ou partiellement les chaînes de la TNT Gratuite aux personnes disposant déjà d’une parabole pour recevoir les chaînes nationales en analogique mais souhaitant bénéficier des 18 chaînes de la TNT Gratuite en numérique. Qu’est ce que TNTSAT ? Aujourd’hui, la solution TNTSAT permet à tous de bénéficier, sans abonnement et en qualité numérique, de la même offre de chaînes gratuites que celle proposée par voie hertzienne. Les 18 chaînes gratuites de la TNT AVEC LA CHAÎNE FRANCE Ô + une version régionale de France 3 au choix parmi les 24 programmes régionaux + 160 autres chaînes françaises et internationales en allemand, anglais, arabe, coréen, espagnol, italien, luxembourgeois, néerlandais, polonais, portugais, tchèque, turc + 160 radios en qualité numérique dont la quasi-totalité de la bande FM Comment fonctionne TNTSAT ? Un équipement simple 1 parabole de 60 cm orientée sur ASTRA 19°2E 1 pack TNTSAT* (terminal numérique + carte d’accès) * Le label TNTSAT, conçu par CANALSAT, garantit que le terminal et sa carte permettent l’accès aux 18 chaînes gratuites de la TNT. Il est apposé sur la face avant de tous les terminaux compatibles. Vous souhaitez recevoir un complément d’information ou nous poser des questions ? Ecrivez-nous à [email protected]