hafet ben ahmed.

Transcription

hafet ben ahmed.
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FICHE FILM
L'esquive
de Abdellatif Kechiche
Fiche technique
France - 2004 - 1h57
Réalisation & scénario :
Abdellatif Kechiche
Image :
Lubomir Bachkev
Montage :
Ghalya Lacroix
Décor :
Michel Gionti
Interprètes :
Osman Elkharraz
(Krimo)
Sara Forestier
(Lydia)
Sabrina Ouazani
(Frida)
Hafet Ben Ahmed
(Fathi)
Rachid Hami
(Rachid)
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Résumé
Abdelkrim, dit Krimo, quinze ans, vit
dans une cité HLM de la banlieue
parisienne. Il partage avec sa mère,
employée dans un supermarché, et
son père, en prison, un grand rêve
fragile : partir sur un voilier au bout
du monde. En attendant, il traîne son
ennui dans un quotidien banal de cité,
en compagnie de son meilleur ami,
Eric, et de leur bande de copains.
C’est le printemps et Krimo tombe
sous le charme de sa copine de classe Lydia, une pipelette vive et malicieuse…
Critique
A travers l’histoire d’adolescents
qui montent une pièce de théâtre en
costumes dans leur lycée, Abdellatif
Kechiche fait se téléscoper le monde
de Marivaux et celui des banlieues.
C’est un bien joli mot, «l’esquive».
L’un de ces mots trop rares qui appartiennent à tous. A Pierre Carlet de
Chamblain de Marivaux, dont le Jeu
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de l’amour et du hasard connaît une
nouvelle vie dans cette banlieue
anonyme où il se joue et s’étudie en
cours de français. Aux adolescents
eux-mêmes, Krimo, le mutique, Lydia,
la bavarde impénitente, Frida, la grande gueule. Et ce mot qui appartient à
tout le monde, du badinage galant
du XVIIIe siècle à la langue drue et
violente des cités contemporaines,
signifie autant éviter un baiser, une
étreinte, fuir une histoire d’amour,
qu’échapper à un coup, se protéger
d’une blessure ou d’une violence.
Douceur, grâce de l’esquive, que maîtrisent si bien la Lisette de Marivaux
et son interprète, la jolie Lydia. Et
aussi, pour Arlequin et Krimo, cruauté
du refus, cuisant comme une gifle.
Comme si son titre lui assignait un
programme, Abdellatif Kechiche
décline, en deux heures de croisements subtils entre vie quotidienne
et marivaudage, toutes les nuances
possibles de l’esquive, de la drôlerie
à l’amertume. Saisi au vol par une
caméra virtuose dans les allées de
la cité qu’il parcourt d’un air sombre,
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Krimo (Osman Elkharraz), 14 ans
peut-être, échappe au groupe agité
de ses amis pour rejoindre Magali
(Aurélie Ganito), sa copine de longue date. Elle lui fait une scène,
ils se disputent. Seul de nouveau
et toujours en mouvement, Krimo
descend un escalier, tombe sur une
porte entrouverte, une voix familière l’arrête. Une vision inattendue pourrait seule interrompre ses
incessantes allées et venues, l’inscrire enfin dans la vie. C’est cette
vision précisément : l’apparition
poétique, miraculeuse de Lydia
(Sara Forestier), une blondinette de
sa classe, en robe XVIIIe.
(…) Le cinéaste esquive, bien sûr,
les attentes du spectateur, pour
qui une bande de jeunes dans un
hall d’immeuble n’est pas, n’a
jamais été un matériau cinématographique, tout juste celui d’un
reportage de journal télévisé sur
l’insécurité. Pour la première fois,
un cinéaste français filme la banlieue comme l’écrin d’une poignée
de personnages, sans s’attarder,
avec une rapidité sèche qui évite
le sociologique. L’Esquive est
un film modelé par le discours,
paradoxal comme la rencontre de
Marivaux et de Krimo. Construit
à l’extrême, mais donnant constamment l’impression de saisir la
réalité au vol. Rapide, et pourtant
découpé en longues scènes élastiques qui s’étirent à loisir, au gré
des tirades de chacun. Tout entier
dédié au discours amoureux, ce qui
dissimule à peine sa profondeur
politique. Kechiche n’a pas choisi
par hasard l’auteur du Paysan parvenu et de L’Ile aux esclaves, dont
les vrais héros ne sont jamais les
aristocrates. La transposition est
à prendre au sens littéral ; donner
la parole amoureuse à Krimo et
aux autres, c’est bien mettre sur le
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devant de la scène les Arlequin et
Lisette d’aujourd’hui. Au-delà du
contraste entre la langue ciselée
de Marivaux et celle de la cité, se
joue une autre opposition, physique celle-là, et bien plus essentielle, qu’il capte admirablement.
Suivant sa Lydia costumée, Krimo
va assister à une répétition du
spectacle de fin d’année. La scène
entre Arlequin et Lisette est une
scène d’esquive, bien sûr, que
Lydia et Rachid (Rachid Hami)
interprètent, avec une grande intelligence du texte, comme un ballet
harmonieux. Arlequin tente un baiser, Lisette l’évite d’un mouvement
d’éventail. Dans la vie quotidienne,
les corps des adolescents ne cessent de se heurter. Au théâtre, ils
se frôlent gracieusement. Autant
que de Lydia, c’est de ce rêve
d’harmonie que s’éprend Krimo.
Grâce à un marché conclu avec
Rachid, il hérite du rôle d’Arlequin.
Mais, confronté à la même scène,
il échoue à se métamorphoser
comme il le devrait. «Amuse-toi !»,
hurle la prof de français, dans une
scène qui, de comique, devient vite
poignante. «Sors de toi-même !
C’est possible ?» Non, Krimo ne
peut pas, c’est là son drame. Ainsi,
la grande drôlerie du film ne sert
jamais de masque à un réconfort
trop commode. Et lorsque, dans
l’intimité d’une répétition, il saisit l’occasion d’embrasser Lydia,
cela tourne à la catastrophe : il la
fait tomber, elle s’empêtre dans sa
fameuse robe, ils se cognent. Le
rapport au monde apaisé auquel il
aspire ne cesse d’échapper à Krimo
plus encore que la fille dont il est
amoureux. A la fin, après une confrontation embarrassée dans une
voiture que des policiers viennent
interrompre, le tonnerre d’imprécations diminue, le film est envahi
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par une langueur muette. Lydia se
décidera-t-elle enfin ? Dévoilera-telle ses sentiments ? La patience
de Krimo sera-t-elle récompensée ? Les réponses apparaissent
en silence, sur le visage de chacun.
Il y a, dans cet apaisement brutal,
une démonstration brillante du pouvoir de la caméra : les mots cèdent
du terrain, comme pour signifier le
triomphe absolu du cinéma ainsi
qu’une vérité cruelle. Sans le rempart flamboyant du langage, Lydia,
Krimo et les autres apparaissent
soudain démunis, fragiles, tellement plus que les personnages de
Marivaux.
Florence Colombani
Le Monde - 7 janvier 2004
(…) Abdellatif Kechiche (La Faute
à Voltaire) a construit son film en
blocs compacts. En affrontements
permanents. C’est à qui parlera le
plus vite, gueulera le plus fort. La
réunion de Marivaux et des gamins
de la cité est, pour lui, une réflexion
plaisante et passionnante sur le
langage, mais aussi un moyen de
montrer une violence masquée qui
menace de s’embraser à la moindre étincelle. Dans cette minisociété close sur elle-même, donc
hystérique, les alliances fluctuent
au nom d’une morale, terrifiante
dans sa rigueur : parce qu’elle n’a
pas immédiatement accueilli ni
rejeté Krimo, qui lui demandait de
sortir avec elle, Lydia est accusée
par ses copines d’être une fouteuse de merde, une «sans pitié». Et
le personnage le plus extravagant
-- le plus inquiétant aussi sous son
apparente décontraction -- c’est
Fathi, le petit macho qui met son
grain de sel dans les affaires de
cœur de son pote Krimo.
Sous la constante tendresse du
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regard, la mise en scène est tendue comme un film qui menacerait
à chaque instant de se rompre. On
sent chez Abdellatif Kechiche - un
peu comme chez Jacques Doillon,
quand il filme les émois des Petits
Frères ou les ados bourgeois du
Jeune Werther - la volonté d’aller jusqu’au bout du paroxysme.
D’exacerber le réalisme pour créer
un monde troublant, à mi-chemin
du reportage et de la fiction. A la
frontière de la vérité et du conte.
Alors, peu à peu, le sabir coloré
des ados de banlieue s’harmonise
avec les imparfaits du subjonctif
de Marivaux.
En définitive, les uns et les autres
ne font que parler d’amour. Même
s’il est de plus en plus difficile de
privilégier les sentiments dans
une société où l’incompréhension
rôde et où l’intolérance menace.
Abdellatif Kechiche n’a rien d’un
idéaliste ni d’un utopiste. Mais,
avec l’aide de comédiens amateurs
étonnants de vigueur et de fraîcheur (Sara Forestier est une étonnante Lydia, mais tous sont remarquables), il réussit l’alliance rare de
la lucidité et de l’espoir. L’Esquive
décrit, donc, le monde tel qu’il est
et le rêve tel qu’il pourrait être.
C’est, au sens le plus noble du
terme, un film politique. Et un film
politique superbe.
Pierre Murat
Télérama n° 2817 - 10 jan. 2004
Entretien avec Abdellatif
Kechiche et Cécile Ladjali
Télérama : Vous avez reconnu vos
élèves dans les adolescents de
L’Esquive ?
Cécile Ladjali : Oui, je me suis
retrouvée propulsée dans ma ban-
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lieue, dans mes classes. Dix fois
j’ai dû me retenir de pleurer. C’est
tellement ça, tellement vrai, la
détresse des enfants, leur ennui,
leur solitude, leur honte, parfois, au
moment de monter sur scène. Ce
qui m’a bouleversée, c’est l’abdication du héros, Krimo, qui renonce à
faire du théâtre, parce que «ça fait
bouffon». J’entends ça combien
de fois par jour ! En revanche, le
salut de l’héroïne, Lydia, est obtenu
grâce aux mots.
Abdellatif Kechiche : Je ne vois
pas le parcours de Krimo comme
un échec. Même s’il ne réussit
pas à s’exprimer par le théâtre,
il parvient à sortir de sa bulle, se
déguise en acteur pour s’ouvrir à
l’autre, à ses émotions, et déclarer sa flamme à sa manière. C’est
plutôt encourageant, c’est quelque
chose qui va le construire. Le film
raconte le parcours d’un garçon
fragile et timide, qui a du mal à
s’exprimer. Il n’est pas l’emblème
d’une jeunesse de cité. Mais si
j’ai voulu montrer cette fragilitélà, c’est aussi pour casser l’image
caricaturale qu’on donne généralement de la banlieue : des jeunes
durs, qui font peur. J’avais envie
de parler d’amour et de théâtre,
des premiers émois. De raconter le
marivaudage de ces adolescents.
Télérama : Ce n’est pas par hasard
si vous avez choisi de leur faire
jouer du Marivaux, "Le Jeu de
l’amour et du hasard"…
Abdellatif Kechiche : Marivaux
accorde à ses personnages issus
de milieu populaire une intériorité, une intelligence, des sentiments que très peu d’auteurs de
son siècle leur prêtent. De même
qu’aujourd’hui on représente les
gens de ces quartiers populaires
de manière réductrice, superficiel-
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le, sans les traiter dans leur complexité. Dans Le Jeu de l’amour
et du hasard, le valet éprouve la
même passion, le même dépit que
le maître. Il y a chez Marivaux un
enjeu social souterrain. C’est un
auteur subversif.
Télérama : Vous aussi, Cécile
Ladjali, comme le professeur du
film, enseignez la littérature en
alliant pédagogie et démarche
créative.
Cécile Ladjali : Cela fait plusieurs
années que je fais écrire mes
élèves, et que leurs textes sont
publiés. Et il faut voir leur fierté
quand ils ont vaincu leurs pudeurs.
L’année dernière, je leur avais
demandé d’adapter pour le théâtre
une nouvelle de Balzac, Sarrasine.
Ils l’ont jouée sur scène, sous la
direction de William Mesguich.
C’est l’histoire d’un homme qui
tombe amoureux d’un homme en
croyant que c’est une femme. Or,
quand les valeurs de virilité sont
bafouées dans la cité, ça se passe
très mal, il n’y a rien de pire que
de passer pour un petit pédé. Sur
scène, j’avais un élève, un garçon
déguisé en fille, maquillé, habillé
avec des vêtements XVIIIe siècle.
Une gageure. Je peux vous dire
qu’il était radieux d’avoir réussi à
le faire. Cinq cents personnes au
Théâtre Michel-Simon de Noisyle-Grand : respect total ! Parce
qu’il y avait là un acte de courage.
Et beaucoup de travail derrière, un
texte écrit avec des mots, une syntaxe, qui se tenaient. Il faut qu’il
y ait des artistes, des professionnels comme William Mesguich,
qui croient aux enfants et à ce
que recèle leur création, pour les
cadrer. Les premiers brouillons de
mes élèves, quand ils écrivent, ne
sont pas bons. Il faut que le prof
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soit là, que les livres soient là,
pour les nourrir. L’art, la création,
le théâtre, donnent aux enfants la
possibilité de sortir de leur ghetto
social, de leur ghetto linguistique.
C’est, je crois, l’un des messages
de L’Esquive.
Télérama : Il y a dans ce film un
formidable travail sur le langage.
On voit l’héroïne, Lydia, glisser du
langage de la cité à la langue classique de Marivaux avec une liberté
vertigineuse. La prof de français
que vous êtes a dû y être très sensible ?
Cécile Ladjali : Pour mes élèves,
le français classique est souvent
une langue étrangère qui appelle une traduction. Ils disent : «De
toute façon, la littérature, ce n’est
pas pour moi, à la maison il n’y
a pas de livres, ce n’est pas mon
monde...» Ils s’enferment dans
un ghetto linguistique. Et en tant
qu’enseignante, je dois travailler
contre cet empêchement d’apprendre qu’ils s’infligent. Je travaille
contre leur nature, contre les lois
de la cité.
Abdellatif Kechiche : Je suis fasciné par le langage de ces jeunes
quand ils sont entre eux. Je trouve
que leur langue est belle, ambiancée, riche de symboles, nourrie
de mots de leur langue d’origine,
pleine de gestes, d’expressions
qui se mélangent. Bien sûr, je ne
suis qu’un artiste humblement contemplatif, pas un pédagogue. Mais
je ne crois pas qu’ils s’enferment
dans un ghetto. Je pense au contraire qu’il se passe quelque chose
chez ces jeunes, un formidable
événement culturel, linguistique.
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En tout cas, je n’ai pas voulu faire
de comparaison entre la qualité
du langage de Marivaux et le leur,
plutôt les renvoyer l’un à l’autre.
(…)
Abdellatif Kechiche : Mais je ne
pense pas que le langage des adolescents soit moins intéressant que
celui de Marivaux. Leur expression,
leur façon d’être sont une véritable
culture en elles-mêmes. Ces jeunes Français d’origine africaine ou
asiatique sont riches de leur double culture et de leur culture commune puisqu’ils vivent ensemble.
C’est l’échange qui est intéressant.
Il y a dans les cités une véritable
effervescence culturelle. Je pense
que ces jeunes vont transformer
la langue, l’enrichir, l’empêcher de
se figer. C’est toute l’histoire de la
langue française... Peut-être que
je suis trop admiratif de cette jeunesse… (…)
Propos recueillis par
Isabelle Fajardo
Télérama n° 2817 - 10 jan 2004
Le réalisateur
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humouristique et tourne également
dans Bezness de Nouri Bouzid. Le
film est un succès d’estime, Abdellatif
Kechiche y joue un de ces jeunes
Tunisiens qui vit de ses charmes et
qui donne son nom au film. Il reçoit
pour ce rôle le prix d’interprétation au
Festival International de Damas 1993
et au Festival Francophone de Namur
1997. Auteur de scénarios, Abdellatif
Kechiche trouve en Jean-François
Lepetit un producteur prêt à financer
son film La Faute à Voltaire, l’histoire d’un jeune Tunisien (Sami Bouajila)
qui débarque à Paris et tombe amoureux d’une jeune fille un peu paumée
(Elodie Bouchez). Sorti sur les écrans
en 2000, le film est récompensé par
le Lion d’Or de la meilleure Première
Oeuvre au Festival de Venise. En 2003,
il réalise, sans quasiment aucune aide,
son second film, L’Esquive, l’histoire
de jeunes lycéens de banlieue répétant une pièce de Marivaux. Le scénario du film était depuis treize ans dans
ses cartons.
www.allocine.fr
Filmographie
Avant de se lancer dans la réalisation
en 2000 avec La Faute à Voltaire,
Abdellatif Kechiche fait ses débuts
sur les planches. (…) Ses premiers
pas au cinéma se font en 1984 dans
Le Thé à la menthe d’Abdelkrim
Bahloul, où il tient le rôle principal,
celui d’un immigré algérien vivant de
traffics. Tout en continuant de jouer
au théâtre, il s’illustre en 1987 devant
la caméra d’André Techiné en gigolo
arrogant dans Les Innocents. En
1991, il retrouve Abdelkrim Bahloul
pour lequel il tourne dans Un vampire au paradis, un film fantastico-
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
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La faute à Voltaire
L’Esquive
Primé aux Césars 2004
2000
2002
Documents disponibles au France
Revue de presse importante
Positif n°512
Cahiers du Cinéma n°586
Pour plus de renseignements :
tél : 04 77 32 61 26
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8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
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MONTY PYTHON,
SACRÉ GRAAL
DE TERRY JONES & TERRI GILLIAM
FICHE TECHNIQUE
GRANDE-BRETAGNE - 1975 - 1h30
Réalisateur :
Terry Gilliam
Terry Jones
Scénario :
Monty Python
Musique :
Neil Innes
Interprètes :
Graham Chapman
Le roi Arthur
John Cleese
Lancelot)
Terry Gilliam
Pasty
SYNOPSIS
fiche film
Monty Python, Holly Graal
Le roi Arhur ayant rassemblé les chevaliers de la Table
Ronde, part avec eux sur de curieuses montures à la conquête du Graal et s'égare dans le monde du non-sens : le
chevalier noir est découpé en rondelles, on doit affronter
un sphinx aux bizarres énigmes, des villageois contestataires, cent vierges assoifées d'hommes et le lapin sanguinaire. La police motorisée met fin à la quête du Graal.
CRITIQUE
Deux longs métrages ont été réalisés, interprétés, écrits par
les Monty Python. Ce sont And now for something slightly
different (connu ici sous le titre imbécile de Pataquesse)
et Monty Python and the Holy Grail. Leur pusillanimité de
"peace freaks" ne les empêche pas d’être extrêmement
anarchiques. Ils conçoivent eux aussi le nonsense comme
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France,
qui produit cette fiche, est ouvert au public
du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30
et le vendredi de 9h à 11h45
et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26
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une activité destructrice, le nivellement par l’anéantissement façon
cartoon. (…) Dans Sacré Graal, ils
combattent un lapin assoiffé de
sang, un chevalier haché menu
qui se débite littéralement en
tranches, et subissent un bombardement de vaches mortes. Ils ont
fêté sur les ondes de la BBC l’anniversaire de la reine en accumulant
en une seule soirée des sketches
les plus indéfendables : drogue,
crucifixion, cannibalisme ("comment manger votre mère morte").
Eux aussi cultivent la cruauté indolore des dessins animés : I’un
d’eux, Terry Gilliam, qui est le seul
Américain du groupe, voyons en
lui le trait d’union entre les deux
écoles ci-dessus, fabrique des séquences de liaison dignes de l’oncle Avery. Il prépare, m’a-t-il dit,
une adaptation animée du Jabberwocky de Lewis Carroll, ce qui est
dans l’ordre.
Les idées de ces cinq anars
décontractés valent leur pesant
d’irrévérence gratuite et de saugrenu. Ils sont les seuls à révéler
toute la vérité sur les quatre frères Sartre : Jean, Paul, Georges
et Ringo. Ils arbitrent la Coupe
du Monde des philosophes, dont
le clou est l’affrontement entre
l’équipe allemande avec Hegel,
Kant, Marx, et l’équipe grecque,
menée par le champion Socrate.
Ils nous font connaître les moutons musicaux, I’homme au magnétophone dans la narine, I’homme
qui hypnotise les briques,
I’explorateur qui organise une
expédition pour retrouver le pont
qui relie les deux Kilimandjaros,
ou ce grand moment : Marx et
Lénine répondent à cent questions sur le football. Ils ne redoutent pas la vulgarité, mais ils la
survolent en s’y vautrant : depuis
leur fameux sketch sur l’homme
aux trois fesses, ils n’hésitent nas
dans Sacré Graal à recourir à la
scatologie. "Ce doit être le roi, dit
un paysan, il est le seul à ne pas
être couvert de merde !"
(…) La notion d’auteur avec eux
est encore plus complexe que
dans les cas de Brooks et Allen.
Ils sont six à tout faire, et à jouer
absolument tous les rôles principaux. Pour la mise en scène il
en va de même, bien qu’ils aient
délégué deux d’entre eux à la responsabilité finale : Terry Gilliam
et Terry Jones, sous le prétexte
assez mince que "n’importe quel
Terry peut mettre en scène". Mais
ces écrivains de métier préfèrent citer des films plutôt que
des livres dans la liste de leurs
préférences, qui est assez parlante : leurs œuvres de prédilection sont Dr Folamour, Mash,
La Grande bouffe et Le Charme
discret de la bourgeoisie. Dans
la vie, ils travaillent séparément comme acteurs, auteurs, et
réalisateurs. L’un est spécialiste de Chaucer, I’autre collabore
avec les Who et Sam Peckinpah,
un autre a son propre show de
télévision, mais tous attendent
de réformer l’équipe extravagante
pour le prochain projet de Monty
Python, qui s’intitule L’Appétit de
gloire de Jésus-Christ. Une Terre
Promise est une terre due. Monty
Python Sacré Graal selon le slogan
renvoyait le cinéma 900 ans en
arrière. Espérons que ce film sera
un portrait de Jésus en drogué,
cela prouverait au moins que les
"Voyages" forment la Genèse !
Positif n°180
FILMOGRAPHIE TERRY GILLIAM
Longs métrages :
Storytime
1968
La première folie des Monty Python
1971
Monty Python, sacré Graal 1975
Jabberwocky
1977
Bandits, bandits
1982
Monty Python, le sens de la vie 1983
Brazil
1985
Les aventures du baron de Münchausen
1989
Fisher king : Le roi pêcheur 1991
L’Armée des 12 singes
1996
Las Vegas parano
1998
Le court des grands
2005
Les Frères Grimm
Tideland
2006
FILMOGRAPHIE TERRY JONES
Longs métrages :
Monty Python, sacré Graal 1975
La Vie de Brian
1978
Monty Python, le sens de la vie 1983
Erik the Viking
1989
Du vent dans les saules
1996
Documents disponibles au France
Revue de presse importante
Positif n°171/172, 180
Cahiers du Cinéma n°567
Repérages n°27
PERSEPOLIS
FICHE TECHNIQUE
FRANCE - 2007 - 1h35
Réalisation :
Marjane Satrapi et Vincent
Paronnaud d’après l’œuvre de
Marjane Satrapi
Direction Artistique :
Marc Jousset
Montage :
Stéphane Roche
Musique :
Olivier Bernet
Avec les voix de :
Gabrielle Lopes
(Marjane Enfant)
Chiara Mastroianni
(Marjane adolescente et adulte)
Catherine Deneuve
(la mère de Marjane)
Danielle Darrieux
(la Grand-Mère de Marjane)
Simon Abkarian
(le père de Marjane)
François Jerosme
(oncle Anouche)
L’histoire d’une jeune fille Iranienne, Marjane, pleine de
rêves. A huit ans, elle est encore choyée par ses parents
et grands-parents lorsque sa vie bascule suite à l’instauration de la République islamique. C’est le début du temps
des «commissaires de la révolution», qui contrôlent tout
et notamment les tenues et les comportements. La jeune
Marjane doit faire face à ce bouleversement, amplifié
par la guerre contre l’Irak. Bombardements, privations,
Marjane doit également subir la perte de ses proches.
Dans un contexte de plus en plus pénible, Marjane finit
par s’affirmer et à entamer une certaine rébellion. Ses
parents décident alors de l’envoyer en Autriche pour la
protéger. Mais à Vienne, Marjane, devenue adolescente,
vit sa deuxième révolution entre la découverte de la
liberté, de l’amour, de l’exil, de la solitude et de la différence.
SYNOPSIS
fiche film
DE MARJANE SATRAPI
ET VINCENT PARONNAUD
CRITIQUE
Ses souvenirs, elle les avait jusqu’alors dessinés : quatre
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BD en noir et blanc, au style épuré
et à l’humour féroce. Trois ans de
travail, 80 000 dessins, une technique à l’ancienne (sans image
de synthèse) et des voix de stars
pour incarner les personnages
(Chiara Mastroianni, Catherine
Deneuve, Danielle Darrieux...) :
Persepolis est devenu un film, à
la fois fidèle aux albums et plus
ample, plus tragique. Avant de se
mettre au travail, Marjane Satrapi
et son complice de cinéma,
Vincent Paronnaud, ont visionné
des films, en noir et blanc, bien
sûr – La Nuit du chasseur, de
Laughton, et La Soif du mal, de
Welles –, pour en retrouver le climat de cauchemar. D’où l’angoisse
que l’on ressent, dans l’Iran de
Khomeyni, avec ces arrestations et
ces exécutions qui se multiplient.
Dans de somptueux dégradés de
gris, toutes ces silhouettes qui
passent à la trappe semblent avalées par une diabolique machine à
tuer. Imaginez Ubu dans l’univers
expressionniste de Fritz Lang...
(…) Le film est peuplé de silhouettes sinistres ou drôles,
croquées avec un humour rosse.
Dans l’Autriche repue et égoïste où Marjane échoue quelque
temps, on croise la route de Frau
Schloss, logeuse inhospitalière, flanquée de l’insupportable
chien Yuki. De Fernando, premier
flirt, qui remercie une Marjane
toute dépitée de lui avoir révélé...
qu’il préférait les hommes ! Ou
de ce salaud de Markus auprès
de qui elle va connaître son premier chagrin d’amour... Et en Iran,
difficile d’oublier la brave Mme
Nassrine, contrainte de presser
du raisin pour l’oncle distillateur
de Marjane, tout en murmurant,
jupes retroussées : « Que Dieu me
pardonne, que Dieu me pardonne... » Ou le pauvre Kia, amputé
d’un bras et d’une jambe, lors de
la guerre contre Saddam Hussein,
qui trouve la force de rire de sa
vie foutue...
Mais le plus beau personnage
reste la grand-mère de Marjane.
Danielle Darrieux lui prête sa
voix et son charme, son insolence légère et son art à passer, en
une fraction de seconde, de la
tendresse à la cruauté. Marjane
Satrapi a offert les meilleures
répliques à cette grand-mère visiblement adorée : «Nom de Dieu,
comme tu as grandi. Tu vas bientôt pouvoir attraper les couilles
du Seigneur !» dit-elle en revoyant
Marjane après son séjour autrichien. Cette vieille dame joliment
indigne explique à sa petite-fille
comment garder les seins fermes («Dix minutes chacun dans
un bol d’eau glacée») et comment
sentir bon («Je cueille des fleurs
de jasmin, chaque matin, que je
glisse dans mon soutien-gorge»).
Elle lui enseigne, surtout, le sens
de l’honneur et l’engueule ferme
lorsqu’il fléchit. «Tout le monde a
le choix, tout le monde a toujours
le choix», lui rappelle-t-elle sans
cesse. A l’image de Karl Marx et
de Dieu, un instant réunis dans
l’esprit enfiévré de Marjane, qui,
eux, lui assurent, en levant le
poing : «N’oublie pas, la lutte continue !»
Pierre Murat
Télérama n° 2998 - 30 Juin 2007
(…) De prime abord, le film coule
naturellement de sa source. Passé
le temps d’un très bref prologue,
les images retrouvent le noir et
blanc des albums. Persepolis est
un récit puisé dans les souvenirs de Marjane Satrapi, que l’on
découvre enfant, à la veille de la
chute de la monarchie iranienne.
On a à peine le temps de s’étonner de reconnaître la voix de Catherine Deneuve dans la bouche
de Mme Satrapi que le récit balaie
ces distractions mineures. Comme
toute sa génération, Marjane Satrapi a été victime de la vieille
malédiction : «Puissiez-vous vivre
en des temps intéressants.» Née
dans une famille d’intellectuels de
gauche, elle a vu ses oncles émerger des geôles du chah pour disparaître à nouveau dans celles de
la République islamique. Ses amis,
ses cousins ont été happés par la
guerre contre l’Irak, ses amies ont
dû se plier aux préceptes des mollahs. Mais Persepolis ne prétend
pas faire le portrait d’une génération. Il s’agit seulement de porter
à l’écran l’autoportrait d’une jeune
femme. L’exercice est sans précédent, et Perspepolis peut se prévaloir d’être le premier film de son
genre - l’autobiographie animée.
A cela près que Marjane Satrapi
s’est adjoint un coréalisateur en
la personne de Vincent Paronnaud. Auteur de BD comme elle (il
signe sous le nom de Winschluss),
il a déjà réalisé un court métrage
d’animation. C’est une explication
possible au fait que Persepolis se
sente si à l’aise dans sa condition
de film. De toute façon, la conjonction de ces deux talents a abouti 2
à l’apparition d’un cinéaste qui
ne se lasse jamais d’explorer les
moyens de son art, communiquant
l’enthousiasme du néophyte surdoué.
La simplicité du trait de Marjane
Satrapi se déploie désormais dans
un monde vivant, fait de décors
parfois géométriques, parfois
nimbés de brumes d’un gris enivrant. Lorsqu’un récit à l’intérieur
du récit renvoie le spectateur à un
épisode de l’histoire iranienne, le
trait se fait encore plus économe,
le mouvement des personnages
est délibérément calqué sur celui
de marionnettes de carton.
Ce n’est qu’un exemple de cette
souplesse athlétique qui permet à
Persepolis de circuler sans effort
apparent entre la tragédie historique et la comédie familiale, entre le
drame vu par les yeux d’un enfant
et la satire sociale. Les albums de
Marjane Satrapi se distinguaient
déjà par leur lucidité, et l’on dirait bien que Vincent Paronnaud a
encore accentué ce trait.
Lorsque l’on voit l’une des tantes
de la petite héroïne en proie à la
persécution des nouveaux dirigeants (elle doit supplier que l’on
laisse son mari quitter le pays afin
d’être opéré du coeur), la mise en
scène ne cache rien des préjugés
de la pauvre femme, qui déverse
tout son mépris sur le directeur
de l’hôpital : «Mon ancien laveur
de carreau», éructe-t-elle.
La frontière est ténue entre la
satire et l’horreur toute simple,
et Persepolis ne cesse de la franchir : Marjane adolescente cherche des cassettes de heavy metal
sur le marché noir quand elle est
interceptée par un commando de
dévotes : la façon dont le noir des
tenues religieuses envahit l’écran,
menaçant d’étouffer la pauvre héroïne, montre que les réalisateurs
n’ont pas tort quand ils se prévalent de l’héritage expressionniste.
C’est la dernière singularité du
film que d’offrir un contrechamp
aux grands films venus d’Iran pendant la dernière décennie. (…)
Thomas Sotinel
Le Monde - 27 juin 2007
ENTRETIEN AVEC MARJANE
SATRAPI
extension de mon œuvre dessinée.
A posteriori, c’est incroyable de
voir, que dès qu’on fait un scénario de film, ça devient une fiction.
Il s’est créé une distance entre
moi et l’histoire.
Persepolis, le film, est donc plus
une fiction que les albums.
C’est mon rapport à l’histoire qui
a changé. Tant qu’un personnage ne bouge pas, je le possède.
La première fois que j’ai vu 30
secondes d’animation, je me suis
sentie mal, il a fallu que je boive
des cognacs à midi. Soudain, les
personnages se détachaient de
moi. En plus, je travaillais avec
90 personnes, je me chargeais de
la direction du jeu des personnages. Je les jouais devant les animateurs. Devant eux, je ne pouvais pas dire «moi, je» ou «ma
grand-mère». Il fallait dire «elle
a dit ça» ou «sa grand-mère a fait
ça». Il y a un côté schizophrène.
A force de le répéter, «elle» est
devenue quelqu’un d’autre. Mon
point de vue reste subjectif. Je ne
suis pas porte-parole de l’Iran ou
d’une génération, je ne veux pas
l’être. J’assume cette subjectivité,
c’est elle qui permet l’identification. On ne peut pas s’identifier
à un peuple, mais on peut s’identifier à une personne. Quand on
stigmatise des musulmans, on
réduit des gens à une notion abstraite et c’est très bien d’aller les
bombarder. On s’en fiche s’il y en
a trois cents qui meurent, parce
qu’ils ne sont pas nous.
Aviez-vous des réticences à l’idée
de faire un film de Persepolis ?
Absolument. J’avais déjà passé
quatre années à faire la bande
dessinée. Je ne peux toujours pas
vous dire les raisons a priori qui
m’ont poussée à faire le film. Dans
ma vie professionnelle, je n’ai
jamais eu de but défini. Je ne me
suis jamais dit que j’allais faire
de la bande dessinée, des affiches... Je savais vaguement que je
voulais raconter des histoires et
dessiner. Je suis arrivée dans un
atelier où il y avait des dessinateurs de BD et je crois que c’est
pour me faire taire, parce que je
parlais tout le temps, qu’ils m’ont
dit de faire une bande dessinée.
Je crois que j’avais envie d’essayer de faire un film d’animation, surtout pour le côté ludique On a l’impression que la dimende la chose, pas pour créer une sion satirique est plus présente 3
Le centre de Documentation du Cinéma[s] Le France,
qui produit cette fiche, est ouvert au public
du lundi au jeudi de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30
et le vendredi de 9h à 11h45
et accessible en ligne sur www.abc-lefrance.com
Contact : Gilbert Castellino, Tél : 04 77 32 61 26
[email protected]
dans le film que dans les albums.
Le bonheur absolu n’existe pas,
mais le malheur absolu non plus.
Dans les moments de tragédie,
il y a du pathétique et de l’ironie. Même mon oncle Anouche, au
moment d’être exécuté, dit une
phrase grandiloquente sur la victoire finale du prolétariat. Mais
c’était comme ça. Ces gens-là [les
marxistes iraniens] étaient aussi
butés. Je ne me donne pas de rôle
héroïque. On me voit dénonçant
un homme pour échapper aux gardiens de la révolution. Je fais toujours l’apologie de l’imperfection.
(…)
Vous pensez que votre film va être
vu en Iran ?
Certainement, comme mes livres
sont lus. Sean Penn [qui double le personnage du père dans
la version américaine du film]
m’a raconté que, quand il était
envoyé spécial du San Francisco
Chronicle à Téhéran, il était allé
se promener dans la rue. Au bout
de quelques minutes, un homme
l’a arrêté : «C’est vous qui jouez
dans 21 grammes». Sean Penn m’a
dit : «Quand je pense que c’est le
film que j’ai fait où il y a le plus
de sexe et de drogue...» J’ai alors
pensé, c’est ça l’Iran. C’est aussi
pour montrer ces nuances que j’ai
fait le film.
Propos recueillis par
Thomas Sotinel
Le Monde - 17 juin 2007
BIOGRAPHIE
Dans un premier épisode,
Persepolis 1, paru à L’Association
en novembre 2000, Marjane retrace une partie de l’histoire de sa
famille à travers le récit de ses
dix premières années, jusqu’à la
chute du régime du Shah et le
début de la guerre avec l’Irak.
Ce livre connaît dès sa parution
un énorme succès (Prix Alph’art
Coup de Cœur à Angoulême 2001,
Prix du Lion en Belgique, près
de 20 000 ex. vendus en un an).
Dans Persepolis 2, qui paraît à
L’Association en octobre 2001, elle
raconte la guerre Iran-Irak et son
adolescence jusqu’à son départ
pour Vienne à l’âge de 14 ans (Prix
Alph’art du meilleur scénario à
Angoulême 2002, Prix France Info
2002). Persepolis 3 et Persepolis
4, qui ont été prépubliés dans
Libération, racontent son exil en
Autriche et son retour en Iran.
Elle a reçu, au mois d’octobre
2004, le prix de la «BD de l’année»
à la foire du livre de Francfort.
La vente des quatre tomes réunis dépasse aujourd’hui les 400
000 exemplaires en France et plus
d’un million deux cent mille pour
le monde entier. Persepolis a été
traduit à ce jour en une vingtaine de langues. La série est
déjà un succès aux États-Unis où
Persepolis est même rangé dans
les rayons politique de certaines
librairies. Là-bas, le livre est au
programme de plus de 160 collèges et universités. Son dernier
livre, Poulet aux Prunes, a obtenu le prix du Meilleur Album à
Angoulême en 2005.
Depuis, elle s’est consacrée à
l’adaptation en dessin animé long
métrage de Persepolis, dont elle a
écrit le scénario et qu’elle a mis
en scène avec Vincent Parronaud
(auteur de bande dessinée lui
aussi, plus connu sous le pseudonyme de Winshluss). (…) Le film
est entièrement produit et fabriqué en France (…).
Dossier de presse
FILMOGRAPHIE
Persepolis
2007
Documents disponibles au France
Revue de presse importante
Positif n°557/558
Cahiers du cinéma n°624
Fiches du cinéma n°1867/1868
CinéLive n°112, 114
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