Brève comparaison entre deux modes d`agriculture urbaine

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Brève comparaison entre deux modes d`agriculture urbaine
Université Libre de Bruxelles IGEAT – Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire Année académique 2013-­‐2014 ENVI-­‐F-­‐501 : Projet interdisciplinaire II – Alimentation et environnement Travail disciplinaire individuel Brève comparaison entre deux modes d’agriculture urbaine « Quelles sont les différences entre un potager urbain et la permaculture en ville ? » KEIGNAERT Suzanne ULB : 000398000 1 Table des matières Introduction ...................................................................................................................................... 3 1. La permaculture ....................................................................................................................... 3 1.1. Qu’est-­‐ce que la permaculture urbaine ? .............................................................................. 3 1.1.1. Définition ..................................................................................................................................................... 3 1.1.2. Principes de base ...................................................................................................................................... 4 1.2. Environnement et alimentation ............................................................................................... 4 1.2.1. Approche environnementale .............................................................................................................. 4 1.2.2. Pour quelle production maraichère ? .............................................................................................. 5 2. Le potager conventionnel ..................................................................................................... 5 2.1. Qu’est-­‐ce qu’un potager conventionnel ? .............................................................................. 6 2.1.1. Définition ..................................................................................................................................................... 6 2.1.2. Principes de base ...................................................................................................................................... 6 2.2. Environnement et alimentation ............................................................................................... 6 2.2.1. Approche environnementale .............................................................................................................. 6 2.2.2. Pour quelle production maraichère ? .............................................................................................. 7 3. Analyse comparative .............................................................................................................. 7 Conclusion .......................................................................................................................................... 8 Bibliographie .................................................................................................................................... 9 Annexe 1 : Déclinaisons des principes de permaculture (Holmgren, 2002) ............ 10 Annexe 2 : Vue schématique de la permaculture (Broustey, 2010) ............................ 12 Annexe 3 : Tableau récapitulatif ............................................................................................. 13 2 Introduction Dans un monde de plus en plus peuplé, l’alimentation devient une préoccupation importante. Bien loin de l’agriculture conventionnelle et de ses gros producteurs mondiaux, ce travail aura pour objectif principal la comparaison entre deux systèmes alternatifs, qui, à une échelle urbaine, mènent à une agriculture qui se veut durable. En effet, les villes sont encore très peu exploitées en agriculture. Elles recèlent pourtant de nombreux endroits exploitables (parc, toitures, etc.) qui pourraient donc augmenter l’offre alimentaire. Un choix méthodologique1 a été effectué afin de comparer des agricultures de même taille et à finalité identique. Ainsi, pour chaque type d’agriculture, la première partie se concentre sur les aspects théoriques pour arriver à une circonscription urbaine. Afin de fournir un état de l’art précis, les articles scientifiques seront complétés par des propos plus empiriques2. Ainsi, la deuxième partie s’intéresse à la mise en œuvre de ces concepts. En conséquence, via la même grille de lecture, ce travail mettra en lumière la permaculture en ville et le potager urbain, avec pour finalité la comparaison de leur mode de production et les récoltes qui en sont issues. 1. La permaculture 1.1.Qu’est-­‐ce que la permaculture urbaine ? 1.1.1. Définition Dans les années 70, Bill Mollison et David Holmgren établissent les bases de la permaculture en décrivant « un système évolutif et intégré de plantes pérennes, vivaces ou qui se perpétuent d’elles-­‐ mêmes et d’espèces animales utiles à l’homme » (Holmgren, 2002). Toutefois, suite à de nombreuses évolutions, une actualisation de cette définition était nécessaire, ainsi, la permaculture se définit plus largement comme « la conception consciente de paysages qui miment les modèles et les relations observées dans la nature, visant à obtenir une production abondante de nourriture, de fibres textiles et d’énergie pour satisfaire les besoins locaux » (Holmgren, 2002). Dès lors, une transition de ce modèle vers la ville est réalisable. En effet, nos villes disposent de nombreux espaces : parcs, toitures, forêt, etc. qui peuvent se rentrent disponibles pour une permaculture urbaine (Mollison, 1986). La permaculture en ville est donc possible3, via une rentabilité de l’espace qui amène une nouvelle planification urbaine à des fins d’auto — alimentation. Celle-­‐ci engendre une production alimentaire urbaine et locale (Mollison, 1986). En outre, cette évolution de la permaculture intègre dans son cycle de vie l’aménagement urbain de la société et adhère à la cohérence sociale où elle s’implante (Pezrès, 2010). 1 De part les limites imposées par ce travail, la présente étude propose une vue d’ensemble des principes de base et non un examen complet prenant en compte tous les paramètres des deux types d’agriculture : ceci fera l’objet du travail interdisciplinaire. Celui-­‐ci sera de plus complété par une étude de cas. 2 On notera que ces données sont plus qualitatives que quantitatives. Partant du constat que le poids n’est pas un critère objectif de comparaison (les pommes de terre sont plus lourdes que les salades) et qu’un examen de la production quantitative au cas par cas n’est pas faisable ici. 3 Il existe aujourd’hui des cas de permaculture urbaine. Si on se concentre sur Bruxelles, la commune d’Etterbeek, par exemple, dispose de « jardins participatifs » à cet effet. 3 1.1.2. Principes de base Les auteurs mettent en avant une approche systémique de l’écologie, où une organisation efficace est primordiale pour la mise en place d’une culture permanente et d’un futur durable (Jungck, 2009). En effet, l’attention particulière apportée à l’ensemble de l’écosystème en équilibre et ses interactions, pour améliorer le système actuellement en place, sont applicables au monde entier et s’adaptent à la diversité des ressources de chaque pays, selon la zone climatique et selon le type de sol (Mollisson, 1986). Le tout se veut être un nouveau mode de culture, alternatif, sur base d’une production permanente et en auto-­‐alimentation, mais peut également s’étendre à d’autres domaines : énergie, habitat, culture, économie, etc. (Servigne, 2012). De cette manière, l’observation de la nature est salutaire pour arriver à une production agricole soutenable, du point de vue de l’environnement, du social et de l’éthique (Graine de vie, 2013). Ainsi la permaculture vise la préservation de la nature et de ces cycles de manière durable, de façon à produire en autosuffisance une alimentation saine (Broustey, 2010). Dans cette approche, également transposable à la ville, les auteurs mettent en avant le lien entre la terre et la nature, cette approche holistique, permet dès lors de dégager une éthique de base (Holmgren, 2002) : -­‐ prendre soin de la terre (sols, biodiversité, atmosphère, eau, forêts) ; -­‐ prendre soin de l’humain (de soi-­‐même, de ses proches, de sa communauté en répondant à ses besoins de base : nourriture, logement, éducation, etc.) ; -­‐ partager équitablement (redistribuer les surplus, limiter la consommation et la reproduction). En découle alors une série de principes en constante évolution4 qui se regroupent généralement sous l’appellation du « design » et qui mènent ainsi à une méthodologie pour un mode de vie permaculturelle (Holmgren, 2002). En outre, ce modèle diffuse des valeurs de comportement et d’attitude telles que la sortie de la société consumériste, les économies d’énergie, le recyclage, la récupération, le réseau, le partage, l’autosuffisance, la famille, le temps pour soi, etc. (Broustey, 2010). 1.2.Environnement et alimentation 1.2.1. Approche environnementale Comme vu précédemment, tout est lié au cycle de l’écosystème en permaculture. Pour ce faire, un système de planification global et cohérent des récoltes est nécessaire pour une bonne mise en œuvre d’un système agricole soutenable sur plusieurs années (Broustey, 2010). Ainsi, la permaculture urbaine met en valeur un travail à petite échelle avec une utilisation intense, mais contrôlée du sol. Une production est possible : se développera alors une diversité de produits dans un écosystème plus complexe, celui du monde urbain. Ce modèle pouvant alors évoluer et s’étendre sur plusieurs générations (Mollison, 1986). L’évolution de la permaculture à la ville crée dès lors un nouveau rapport à la ville et un nouvel écosystème de culture (Pezrès, 2010). Les interactions entre les éléments ont une place importante : chaque élément remplit plusieurs fonctions et chaque fonction est remplie par plusieurs éléments (Holmgren, 2002). On insiste ici sur la diversité des facteurs par rapport aux besoins de production. En effet, la permaculture privilégie l’utilisation des ressources biologiques : tout passe par la nature et l’éco-­‐efficience des 4 Ces principes étant en constante évolution, l’annexe 1 reprend diverses déclinaisons possibles des principes de ce mode agraire. 4 sols. L’ensemble se fait alors sans pesticide : insecte, herbes, purin végétal, etc. Il faut être attentif à la nature et à ses besoins et privilégier les échanges entre espèces (Mollison, 1986). Aussi, ce type de culture requiert de ne pas retourner la terre régulièrement. De plus, l’accent est mis sur la diminution de notre dépendance énergétique : fini d’exploiter la planète, ici la consommation est locale et se fait dans le respect de la nature. Le soleil est évidemment privilégié. Une saine gestion et un bon aménagement du territoire sont donc des vecteurs importants de réussite afin de mener à la durabilité du système (Mollison, 1986). A cela se rajoute une planification5 éco-­‐efficace6 des plantes, des animaux et des structures, ainsi que des dépenses en énergie. Il faut trouver une valeur à chaque chose et ne pas créer de déchets, le compost est ainsi une solution aux déchets de cuisine (Holmgren, 2002). Dès lors, il y a une contrainte environnementale de ne pouvoir mettre en terre que conséquemment à ce que la terre à disposition peut offrir. La permaculture s’adapte au sol existant. Il n’y a pas de travail du sol, il ne faut pas retourner la terre, sinon l’équilibre du sol est perturbé. 1.2.2. Pour quelle production maraichère ? Par son approche d’écoute holistique du cycle de la nature, la permaculture vise à optimiser les productions issues des ressources et des relations plantes – animaux. Il s’en dégage alors une production abondante, diversifiée, biologique et de qualité. La production urbaine dépendra alors de l’adaptation du citadin au sol existant. On peut dresser une liste non exhaustive de la production possible issue de la permaculture, également applicable en ville : -­‐ Aliments énergétiques et nutritifs (fruits et légumes) -­‐ Plantes médicinales préventives et curatives -­‐ Farine et froment -­‐ Sucre (issu des fruits) -­‐ Graisse et huile (via une production de noix) -­‐ Miel -­‐ Herbes aromatiques -­‐ Plantes sauvages -­‐ Champignons -­‐ Racines, tubercules et pousses -­‐ Produits issus des animaux : viande, cuir, fourrure, plume, laine, etc. -­‐ Bois 2. Le potager conventionnel Loin de la culture intensive de fruits et de légumes, ni dans une logique de commercialisation, nous nous concentrerons ici sur des activités à taille humaine, soit un citadin décidant de produire dans son espace disponible : un potager, une agriculture en carré, etc. Dans un but de comparaison, nous utiliserons la même grille d’analyse qu’utilisée lors de l’examen de la permaculture. 5 Ce type de géométrie n’étant pas évident à atteindre des formations en permaculture sont facilement accessibles. 6 Afin de donner au lecteur une vue d’ensemble de ce type d’agriculture, l’annexe 2 reprend les schémas d’organisation de la permaculture selon Le Guide du permaculteur débutant (Broustey, 2010). 5 2.1.Qu’est-­‐ce qu’un potager conventionnel ? 2.1.1. Définition On peut définir l’agriculture urbaine comme étant : « une forme d’agriculture localisée à l’intérieur (agriculture intra-­‐urbaine) ou à la périphérie (agriculture périurbaine) d’une ville ou métropole et qui consiste à cultiver ou élever, transformer et distribuer une variété de produits alimentaires ou non alimentaires ; elle (ré)utilise dans une large mesure les ressources humaines et matérielles, les produits et les services disponibles dans et autour de la zone urbaine et, à son tour, fournit des ressources humaines et matérielles, des produits et des services à cette zone urbaine principalement » (Mougeot , 2000). Dans cette définition, l’accent est mis dans un premier temps sur la localisation géographique. Ensuite, l’auteur met en lumière l’interaction avec le système urbain. En conséquence, ce type d’aménagement du territoire nécessite un accès au sol et une planification de l’espace en plusieurs zones distinctes. Une fois ce travail effectué, une production variée sert à l’auto-­‐
alimentation : consommation en cuisine, etc. (Mougeot , 2000). 2.1.2. Principes de base Le potager urbain se caractérise par une organisation et une planification minutieuse dans un espace bien défini. En effet, au gré des saisons, des semences, des arrosages, des entretiens et des récoltes, il faut diviser son jardin afin que chaque parcelle amène sa production. Chaque compartiment apporte ainsi sa culture. Une planification des récoltes est prévue sur une année (Degryse, 2013). Plus vu comme une activité de loisir et de détente7 , c’est donc une approche sociale et de hobby, qui prime : comme passion pour les plus grands et d’éducations pour les plus petits (Degryse, 2013). Cette activité induit de nouveaux comportements et stimule la cohésion sociale (Reyburn, 2002). Un troisième axe est le principe de sécurité alimentaire : ce mode de production permet un accès direct aux aliments. Cela a pour conséquence positive d’améliorer la qualité des aliments et de réduire les maladies dues à la malnutrition (Reyburn, 2002). En effet, ces jardins permettent une production saine qui garantit l’hygiène et la sécurité alimentaire (Quellier, 2004). En outre, certaines populations ayant des revenus plus faibles peuvent y voir une opportunité de remède face à leur maigre pouvoir d’achat (Reyburn, 2002). Les produits récoltés sont ainsi des dépenses à ne plus effectuer lors des achats de consommation courante. 2.2. Environnement et alimentation 2.2.1. Approche environnementale L’agriculture urbaine est « un mode de production spécifique, qui respecte les équilibres biologiques, le bien-­‐être des animaux et l’autonomie des agriculteurs » (Chambre d’agriculture de Paris, 2008). L’usage de produits chimiques de synthèse, d’intrants et d’OGM en est 7 Du fait de sa taille et de son aménagement spatial, l’agriculture urbaine ne permet pas une consommation en autarcie (Degryse, 2013). 6 généralement exclu 8 . De plus, le principe de la préservation de l’équilibre naturel de l’environnement est appliqué afin de maintenir l’activité biologique des sols. L’ensemble est alors défini par un espace géographique très précis, un carré par exemple (Degryse, 2013). Ce mode de production nécessite donc de l’entretien et une bonne conservation des sols (terreau, soleil, eau, compost, etc.), ainsi que des méthodes naturelles de rejet des insectes. Il faut planifier la rotation des cultures et travailler l’espace afin d’éviter l’appauvrissement du sol. De cette manière, on sait quoi semer et son type de croissance (Fontaine, 2009). Le sol et le sous-­‐
sol sont pris en compte, ainsi on peut s’attarder sur la composition des engrais et du terreau apporté ou le fabriquer soi-­‐même. On note également une attention particulière envers le rôle des vers de terre et ses activités microbiologiques. L’ensemble donne alors une attention particulière au cadre de vie qui est déterminant et étudié pour chaque parcelle (Reyburn, 2002). 2.2.2. Pour quelle production maraichère ? La production issue de l’agriculture en carré présente diverses variétés de fruits et de légumes, mais aussi des herbes médicinales et des herbes aromatiques. De cette manière, la majorité de la récolte part en cuisine et laisse peu de déchet. La culture du champignon est toutefois très peu effectuée, car elle nécessite un mode très différent de culture. En conséquence, en agriculture urbaine, le type de potager et la taille influencent la production9. Toutefois une production variée est récoltable toute l’année, sans pour autant vivre en autarcie, mais en proposant des produits gouteux et de bonnes qualités (Degryse, 2013). La production urbaine dépendra alors de ce que le citadin désire mettre en terre 3. Analyse comparative Un bref tableau récapitulatif illustré10 reprend les principaux points de comparaison des deux systèmes agraires. Bien que ce travail ne soit pas exhaustif, nous pouvons voir que les deux modes alternatifs d’agriculture ont des bases idéologiques similaires : respect de la nature, efficience, efficacité, organisation spatiale, utilisation du soleil, etc. Aussi, tous les deux prônent une meilleure écologie et une (re)découverte des circuits courts. De plus, les deux types d’agriculture intègrent le système urbain et entrent en interaction avec celui-­‐ci. En outre, un aspect ayant marqué les recherches de ce travail et qui n’a pas beaucoup été mis en avant est l’impact social. Les échanges entre les acteurs sont nombreux. De cette manière, on note que la relation homme-­‐nature est un vecteur d’échange social. Toutefois, partant du respect envers la nature, les deux systèmes sont pourtant très différents, et déclinent différemment ces points communs. De cette manière, on retiendra que la permaculture pousse ce raisonnement beaucoup plus loin. En effet, le temps, l’espace et les connaissances préalables à une telle organisation sont nettement supérieurs à ce que requiert l’agriculture urbaine plus classique. Aussi, la permaculture est marquée par un espace rentabilisé au 8 Un traitement est bien sûr toujours possible, mais il se fait avec des produits d’origine naturelle. Ainsi, afin de lutter contre les maladies ravageuses, un suivi est régulièrement effectué et des substances naturelles comme le cuivre, le souffre, le vinaigre, ail, etc. sont utilisées. On note également l’utilisation de plantes insectifuges : basilic, fenouil, tomates (vertus répulsives envers les insectes ravageurs), et autres repoussant naturels. De cette manière le compagnonnage des plantes se relève efficace (Fontaine, 2009). Toutefois, il est importer de noter que ce n’est pas une généralisation, toute culture urbaine n’est pas forcément « bio ». 9 L’IBGE formule toutefois une simulation pour un potager urbain d’un mètre carré, avec 30 minutes d’entretien par semaine le rendement est estimé à 10kg de légumes (Hannequart, 2004). 10 Pour comparaison synthétique et illustrée : voir annexe 3. 7 maximum : la forte interaction entre tous les éléments est nécessaire pour maintenir un écosystème en équilibre et ainsi arriver à une récolte. Cette joyeuse pagaille esthétique et organisée révèle la complexité de la permaculture. Celle-­‐ci nécessite de bien connaître les cycles biogéochimiques du sol pour ne pas l’étouffer et l’encombrer. A l’inverse, l’agriculture urbaine requière un espace déterminé pour un type de culture précis, chaque parcelle à ainsi son propre produit et donc son propre cycle (Degryse, 2013). En conséquence, entre similitudes et différences, le choix de la permaculture dans une agriculture urbaine s’explique par les liens plus « profonds » de ce type d’agriculture avec la nature. C’est un choix qui tend plus de l’idéologie que de la récolte issue (tant du point de vue qualitatif que quantitatif des variétés, la production urbaine dépendra de ce que le citadin décide de mettre en terre). La permaculture pousse toujours plus loin le raisonnement écologique. Ainsi c’est un autre mode de vie qui est privilégié, avec une vision holistique de l’écosystème où le citadin tente de s’insérer. Conclusion Ce travail nous aura permis d’avoir une autre approche du paysage comestible urbain. On sait désormais que plusieurs types d’agricultures permettent un autre approvisionnement en nourriture en ville. Toutefois, certains aspects évoqués dans ce travail (notamment biologie, économie, liens sociaux, etc.) seront plus longuement développés dans le projet de groupe. Ce travail-­‐ci exploite les définitions et principes de base des deux modes de culture. Les futures recherches se concentreront sur d’autres paramètres de comparaison et sur des études de cas pratiques afin de compléter ce bref état de l’art. 8 Bibliographie BINGEN Julie (2005), Les sites potagers bruxellois : intérêt régional et analyse de la situation, Bruxelles, IGEAT, 90p. BROUSTEY Benjamin (2010), Le Guide du permaculteur débutant, France, Permaculturedesign, 20p. CHAMBRE RÉGIONALE D’AGRICULTURE (2008), Agriculture raisonnée, biologique, conventionnelle, intégrée… quelques définitions, quelques repères, Paris, Chambre régionale d’agriculture, 3p. CLAUSE L. (1974), Guide Clause : Traité des travaux du jardinage, Massy, L.Clause, 528p. COMMUNE D’ETTERBEEK (2013), « Jardins participatifs », in Administration communale d’Etterbeek – Formation en permaculture, http://www.etterbeek.irisnet.be/nos-­‐
services/amenagement-­‐du-­‐territoire/environnement/les-­‐jardins-­‐participatifs-­‐etterbeek , consulté le 08 décembre 2013. DEGRYSE Christophe, chercheur senior 'European Trade Union Institute', passionné par son potager, interviewé par Aurianne Lambert et Suzanne Keignaert, Le potager urbain, 6décembre 2013. FONTAINE Luc (2009), L’agriculture urbaine à la portée de tous, Estrie, Les amies de la terre, 16p. GRAINE DE VIE (2013), « Un jardin en permaculture à Nethen (Grez-­‐Doiceau) : une autre manière de cultiver la terre », in Graines de vie, un potager à Nethen (Grez-­‐Doiceau), http://www.grainesdevie-­‐grez-­‐doiceau.be/news/un-­‐jardin-­‐en-­‐permaculture-­‐a-­‐nethen-­‐grez-­‐
doiceau-­‐une-­‐autre-­‐maniere-­‐de-­‐cultiver-­‐la-­‐terre, consulté le 10décembre 2013. HANNEQUART J.-­‐P. (2004), Mon potager facile, Bruxelles, IBGE, 14p. HOLMGREN David (2002), L’essence de la Permaculture, Australie, Holmgren design services, 26p. JUNGCK John R. (2009), « Perennial Polyculture, Permaculture and Preservation : The Principle of Diversity », in The American Biology Teacher, Volume 47 numéro 2, p. 72-­‐75. MOLLISON Bill, HOLMGREN David (1986), Permaculture 1 : une agriculture pérenne pour l’autosuffisance et les exploitations de toutes tailles, Paris, Debard, 182p. MOUGEOT Luc J.A. (2000), « Urban agriculture : concept and definition » in Urban Agriculture Magazine, vol. 1 no 1, pp. 5-­‐7. 9 PEZRES Emmanuel (2010), «La permaculture au sein de l’agriculture urbaine : Du jardin au projet de société », in VertigO -­‐ la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 10 numéro 2, [En ligne], URL : http://vertigo.revues.org/9941. Consulté le 09 novembre 2013. QUELLIER Florent (2012), Histoire du jardin potager, Paris, Armand Colin, 192 p. QUELLIER Florent (2004), « Le jardin fruitier-­‐potager, lieu d'élection de la sécurité alimentaire à l'époque moderne », in Revue d'histoire moderne et contemporaine, Volume 3 no 51-­‐3, p. 66-­‐78. REYBURN Stefan (2002), « Le cadre de vie et les jardins potagers communautaires à Montréal », in VertigO -­‐ la revue électronique en sciences de l'environnement, Volume 3 Numéro 2 , [En ligne], URL : http://vertigo.revues.org/3794 ; DOI : 10.4000/vertigo.3794. Consulté le 09 novembre 2013. SERVIGNE Pablo (2012), Agriculture biologique, agroécologie, permaculture : Quel sens donner à ces mots ? , Bruxelles, Barricade – culture d’alternatives, 8p. Annexe 1 : Déclinaisons des principes de permaculture (Holmgren, 2002) Les précurseurs de la permaculture actualisent les principes de base de la permaculture à l’aide de la « périphérie de la fleur ». Cette illustration désigne « le chemin évolutif en spirale qui prend naissance dans l’éthique et les principes ancrés dans la thématique cruciale des soins à la nature et à la terre. Elle suggère le lien entre l’ensemble des pétales, en partant du niveau individuel et local pour atteindre le niveau collectif et global. L’aspect en toile d’araignée suggère la nature incertaine et variable d’un tel processus d’intégration » (Holmgren 2002). Aussi, l’auteur énonce les idées qui se rallient à cette fleur (Holmgren 2002) : 1. Observer et interagir 2. Collecter et stocker de l’énergie 3. Créer une production 4. Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction 5. Utiliser et valoriser les ressources et les services renouvelables 6. Ne pas produire de déchets 7. Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails 8. Intégrer plutôt que séparer 9. Utiliser des solutions à de petites échelles et avec patience 10. Utiliser et valoriser la diversité 11. Utiliser les interfaces et valoriser les éléments de bordure 12. Utiliser le changement et y réagir de manière créative 10 La « périphérie de la fleur » : « La démarche permaculturelle progresse en appliquant un par un les principes jusqu’à intégrer chacun des sept domaines qui seront vitaux pour soutenir l’humanité dans la descente énergétique » (Holmgren 2002). La « périphérie de la fleur » (Holmgren 2002). 11 Annexe 2 : Vue schématique de la permaculture (Broustey, 2010) Afin de donner au lecteur une vue d’ensemble de ce type d’agriculture, l’annexe 2 reprend les schémas d’organisation de la permaculture selon Le Guide du permaculteur débutant (Broustey, 2010) : Avec une vue plus précise sur l’organisation de la permaculture (Broustey, 2010) : Le Guide du permaculteur débutant (Broustey, 2010). 12 Annexe 3 : Tableau récapitulatif Permaculture Définition (points essentiels) -­‐
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Principes de base Approche environnementale -­‐
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Production maraichère Illustration Écosystème, approche holistique du cycle de la nature aménagement du territoire interaction avec le système urbain philosophie/ mode de vie prendre soin de la terre prendre soin de l’humain partager équitablement approche cyclique alimentation saine privilégier les interactions des ressources biologiques éco-­‐efficience La production dépendra de ce que le citadin dispose comme terre . Contrainte environnementale de ne pouvoir mettre en terre que par rapport à ce que la terre à disposition peut offrir. La permaculture s’adapte au sol existant. Il n’y a pas de travail du sol, il ne faut pas retourner la terre, sinon on perturbe l’équilibre du sol. Agriculture urbaine -­‐
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localisation géographique prédominante aménagement du territoire interaction avec le système urbain hobby loisir et détente organisation et planification minutieuse alimentation saine -­‐
chaque parcelle son produit (un carré par exemple) -­‐ utilisation de la nature -­‐ organisation et entretien La production urbaine dépendra alors de ce que le citadin désire mettre en terre L’agriculteur urbain va composer sa terre et va mettre en terre ce qu’il choisira. Il amène afin de créer, sinon rien n’existerait. Pour l’entretien, il va donc travailler sa terre et la retourner sa terre via une bêche 13