bérénice - Francos

Transcription

bérénice - Francos
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sommaire
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I - Bérénice
Présentation du spectacle
Distribution
II - Pour aller plus loin...
Pourquoi Bérénice ?
L’argument
Note d’intention
III - Pistes de préparation à la séance
Le pouvoir
le racisme latent
l’homosexualité
La technologie
Racine et le rock
IV - Infos pratiques
bérénice
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p
s
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tion d
présenta
Au-delà du déchirement amoureux, la magnifique pièce de Racine aborde des thèmes
terriblement actuels : le goût du pouvoir, la peur de l’autre et de la différence, la force de
l’opinion publique. Des thèmes mis en avant par la mise en scène, qui imagine une Bérénice
à la peau sombre, un Titus ambitieux, un Antiochus devenu femme, amoureuse mais sans
espoir, un Paulin, jeune requin de la politique, et une opinion publique qui, sans jamais être
montrée, est omniprésente et oppressante…
Dès
14 ans
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distribut
Tragédie de Jean Racine
Mise en scène François Leonarte
Avec Ludovic Lamaud, Armelle Abibou, Véronique Lechat, Robert Hatisi, François
Leonarte
Scénographie et vidéo Nina Kovacheva et Valentin Stefanoff
Lumière et son Félix Gane
Conseillère artistique Marilyne Klein
Durée
1h
3
pour aller plus loin
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pour
...
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Pourquoi Racine ?
Pourquoi Bérénice ?
Pourquoi un texte du XVIIème siècle alors que nous sommes au début du XXIème ?
Autant de questions qui ont accompagné notre travail.
Dans la Compagnie Klein/Leonarte, nous avons souvent choisi de travailler des textes d’auteurs
contemporains (Schwab, Valle-Inclan, Geores Pérec, Isabelle Fakra, Thibault de Viviès…), parfois
écrits à partir de récoltes de paroles entreprises auprès de différents publics.
Pourquoi vouloir nous attaquer maintenant à la tragédie racinienne ? L’envie de mettre en scène
Bérénice remonte au moment-même où nous avons découvert ce texte, l’un des plus beaux de son
auteur et de son époque.
La musicalité racinienne, la délicatesse des images, la finesse de la construction dramaturgique
sont au service d’une analyse extrêmement riche de la nature humaine. Et les questionnements
soulevés par cette tragédie nous semblent terriblement actuels : le goût du pouvoir, la peur de l’autre
et de la différence, la force de l’opinion publique.
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l’argume
Titus, nouvel empereur romain, et Bérénice, reine de Palestine, s‟aiment, mais les Romains
ne veulent pas d’une reine étrangère. Titus se voit forcé de quitter Bérénice pour monter sur le
trône impérial.
Antiochus, roi de Commagène et ami du couple, aime en cachette et sans espoir de retour, Bérénice.
Celle-ci finira par renoncer à ses deux prétendants
on
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note d’in
La tragédie sans mort... C’est pourtant l’une des plus cruelles de son auteur, cruelle parce
que réaliste.
Mais pour que ce réalisme soit perceptible pour le spectateur du XXIème siècle, il faut repenser ses
enjeux et transposer les situations dans un cadre actuel.
Lorsqu’on resitue la pièce dans son contexte et qu‟on la compare à des situations que nous vivons,
quand nous cherchons dans notre époque les équivalences des codes raciniens, on se rend compte
que la « noblesse » des personnages n’est pas leur seul trait de caractère :
on découvre aussi l’ambition chez Titus, la rage, l’incompréhension et le dépit de la femme délaissée
chez Bérénice, la peur du « qu’en-dira-t-on » chez Antiochus, ou la ruse sournoise du jeune « requin
» chez Paulin.
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pistes de préparation à la séance
Ces propositions ne sont que des pistes qui peuvent être modifiées selon les niveaux et les
objectifs recherchés : de très nombreux autres types d’approches peuvent naturellement
être imaginés et mis en oeuvre.
ir
le pouvo
Racine, artiste lui-même ambitieux et très proche de la cour de Louis XIV, évite soigneusement
de montrer le pouvoir sous un angle négatif.
Dans le langage propre au XVIIème siècle, il parle d’« amour de gloire », sans lequel le souverain
serait lâche, décevrait le peuple de Rome qui le presse à le couvrir de ses bienfaits.
Mais pour nous, lecteurs et spectateurs du XXIème siècle, l’« amour de gloire » équivaut à
l’ambition.
Le personnage de Titus perd alors son caractère héroïque, propre aux conventions théâtrales
du XVIIème siècle. Il gagne au contraire en réalisme et en complexité psychologique.
Notre mise en scène s’attache à faire ressortir chez Titus ce trait de caractère, l‟ambition.
Ambition dans tout ce que ce terme peut avoir de noble - désir de grandir - mais aussi dans
tout ce qu‟elle peut avoir de mesquin, de cynique.
( v 464 - « Il fallait cher Paulin renoncer à moi-même »)
Car Bérénice est pour nous, avant tout, non seulement une tragédie de l’amour impossible,
mais surtout une tragédie faustique. La tragédie de quelqu’un qui vend son âme, qui renonce
à ses convictions, à son passé, dans le but d’accéder au pouvoir.
C’est la tragédie personnelle de Titus : en renonçant à Bérénice il renonce aussi à tout ce qu’il
a été.
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pistes de préparation à la séance
e
le racism
latent
En renonçant à Bérénice, Titus renonce en quelque sorte à son identité, à son histoire, à son
moi intime – incarné par la reine étrangère.
Et il fait ce choix contraint par l‟opinion publique, cette entité monstrueuse et irrationnelle que
les médias s‟attachent à interpréter selon leurs intérêts.
Paulin, conseiller de Titus et porte-parole de cette opinion publique, est explicite : Bérénice
ne peut régner sur les Romains ; pas plus qu‟un candidat ne remporterait aujourd‟hui les
élections présidentielles françaises sans difficulté si sa femme avait la peau noire.
Titus est docile aux dictats de cette opinion publique omnipotente... autant qu‟un homme
politique ambitieux l‟est aux dictats du dernier sondage ou de l‟audimat.
BÉRÉNICE devient ainsi une tragédie de la xénophobie.
Amour impossible dans BÉRÉNICE ?
Ou plutôt amour encombrant ?
Dans le cas de Titus, l’ambition a fini par l‟emporter sur l‟amour.
Et la xénophobie supposée du peuple l‟oblige à se débarrasser de cette compagne soudainement
inopportune.
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Dans le cas d‟Antiochus, il s’agit certes d’un amour impossible.
Bérénice affirme à maintes reprises l‟impossibilité de correspondre au sentiment amoureux
d‟Antiochus.
Et Antiochus, qui a caché son amour pendant des années, a peur de dévoiler son secret. Il
pense qu‟en découvrant son amour, il ne va susciter que du mépris.
Lorsqu‟une femme joue ce rôle, la peur d‟Antiochus prend un sens très actuel : Antiochus
devient une femme politique qui n‟ose pas avouer et assumer son amour homosexuel.
La peur du « que dira-t-on », le doute, la sensation de ridicule, le sentiment d‟inutilité, le
désespoir qu‟une femme (ou un homme) homosexuel peut connaître dans des cas pareils, sont
déjà présents, avec une beauté inégalable, dans les vers que Racine consacre à Antiochus.
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pistes de préparation à la séance
gie
olo
la techn
BÉRÉNICE est aussi la tragédie de l‟espoir et du renoncement.
Toute la structure de la pièce repose sur l‟oscillation entre ces deux pôles.
En ce sens, le renoncement final de Bérénice est presque un Happy End puisque les tourments
de l‟indécision vont enfin cesser et que tout va rentrer dans l‟ordre, ordre que semble exiger
la société.
Finalement, c‟est l‟espoir déçu et pourtant sans cesse renouvelé qui torture l‟être humain
depuis la nuit des temps.
La mise en scène met en valeur ces va-et-vient entre la joie de l‟espoir et la tristesse de la
déception.
Car le dénouement est d‟autant plus triste qu‟il aurait pu être heureux.
rock
e
l
t
e
e
n
raci
la musique.
Nous voulons conjuguer l’émotion des
vers raciniens avec le déchirement du
rock à la Janis Joplin ou le sentiment
d‟abandon tragique que suscite la voix
de Chavela Vargas.
Sont aussi présents les agaçantes
sonneries de téléphone, les sons des
ordinateurs, les jingles des infos, ainsi
que les musiques d’ascenseur et de
salle d‟attente, remixées dans une
démarche artistique.
Ces sons nous accompagnent, ils font
partie de notre quotidien, de manière
oppressante et omniprésente. Ils sont
un signe évident de la pression de la
société sur les individus.
Et cette pression sociale est en définitive
un des enjeux forts de notre vision de
BÉRÉNICE
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Directeur : Eudes LABRUSSE
Codirecteur : Jérôme IMARD
Administration : Anne SOUTY
Relations publiques et développement culturel : Ludovic TOURDOT
Communication et secrétariat : Laëtitia DI FIORE
Chargé de production festival : Cyril FASQUEL
Coordination et communication du festival : Anne-Lise JACQUES
Direction technique : Nicolas PRIGENT
Président : Xavier ROY
Et le personnel intermittent qui constitue l’équipe technique du festival
Du côté de la Nacelle:
Administration : Delphine AVRILLON
Billetterie / Exposition : Christelle CHAMPAGNE
Communication et relations publiques : Laure RICOUARD
Affichage et intendance : Agostinho CARNEIRO
Graphisme : Atelier Graphique AGAME
Ainsi que les adhérents de l’association et les
nombreux bénévoles qui participent à la vie du festival….
Composition du dossier d’accompagnement :Laure Ricouard
Source : dossier de la compagnie KL
Les Francos
Pavillon des festivals - 28 rue de Lorraine - 78200 Mantes-la-Jolie
Téléphone : 01 30 33 13 11 / 01 30 33 02 26
www.les-francos.org
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www.lanacelle.org

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