Le surnombre offensif

Le surnombre offensif
Lors d’un match de basket et surtout chez les jeunes, le surnombre est omni présent.
C’est pourquoi il me semble primordial de travailler et répéter ces situations aux
entraînements. Pour que ces séances soient constructives, il est impératif de donner des règles
de placement et de déplacement, ou des principes de jeu pour vos joueurs et joueuses. Vos
principes. Attention je ne parle pas de système de jeu, bien au contraire !
Votre seul but est que vos joueurs et joueuses arrivent à faire des choix avec efficacité !
Dans votre démarche de formation du joueur, n’oubliez pas la formation cognitive, aspect
prépondérant dans la prise de décision ! Vous devez rendre vos joueurs intelligents et cela
passe par des séances d’entraînements ou l’on met la technique au service du jeu !!
MES PRINCIPES DE BASES :
1) Occupation des espaces :
 Courir dans les espaces : respecter les principes de largeur et de profondeur
 Faire avancer le ballon : dribble ou passe
 Se placer et se déplacer en fonction de mon partenaire, du panier et de la défense
2) Notion de déplacement :
 Libérer les espaces
 Enchaînement d’action
 Le passe et va
3) Le Timing :
 Apprendre à passer le ballon au bon moment, donc être capable de fixer un
défenseur avant de passer le ballon.
4) Ma règle d’or :
Jouer systématiquement les surnombres par l’agressivité et de la détermination !
Il faut habituer vos jeunes à jouer le 1C1 avant de passer le ballon à un partenaire !
Observation :
Chez les jeunes peu expérimentés, on observe souvent de la précipitation et souvent le joueur
reste planté dans le défenseur et réalise un shoot en course catastrophique, sois la passe est
réalisée trop tôt sans fixation préalable du défenseur. L’enfant à sa propre logique, d’agir tout
de suite, de jouer, d’investir l’espace, de posséder le ballon.
La logique du jeu est de résoudre à plusieurs les problèmes posés par les déplacements des
enfants. C’est l’essentiel du travail du surnombre.
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
1
Le surnombre offensif
LA SEANCE :
1) Echauffement :
Nous allons voir un exercice sur la lecture de jeu. Mais avant un petit aparté sur la
lecture de jeu.
La lecture de jeu fait appel à la notion de perception. Or, percevoir, c’est détecter et
comprendre une situation pour décider, dans un laps de temps très court, d’une action.
Vos joueurs doivent donc, dans une situation de jeu, répondre à plusieurs questions :
 Que regarder ?
C’est la prise d’information sur le ballon, le panier, l’adversaire direct, le partenaire
proche/lointain, les positions respectives.
 Que choisir ?
C’est une analyse rapide de la « situation la plus favorable » dans trois types
d’espaces :
 espace proche : ballon et position du défenseur direct
 espace médian : c’est l’espace dans lequel on peut s’engouffrer ou encore le
partenaire proche, démarqué
 espace lointain : c’est le jeu du côté de l’aide ou de la passe longue
 Que faire ?
C’est la prise de décision : le joueur feinte le tir, part en dribble, passe ou tir.
La situation :
Objectif :
Améliorer la vision du joueur qu'il passe à un joueur attentive sur un parcours
sans adversaire.
But : voir et se faire voir
Disposition / matériel :
8 à 10 joueurs, 8 plots, 1 à4 ballons, 1 chrono
Consigne :
"On doit absolument garder le ballon ou les ballons dans les limites du demi
terrain en respectant le trajet établi entre les balises"
Points techniques :
Le joueur qui n'a pas le ballon le sollicite par un appel.
Le joueur qui a le ballon respecte le nombre de dribbles imposés et peut
s'arrêter, pivoter pour passer.
Repères à prendre pour agir : le joueur doit respecter les règles du basket
(appuis-marcher-reprises de dribble) et passer derrière les balises
Critères de réussite :
Maintenir le ballon ou les ballons dans les limites du terrain le plus longtemps
possible en cinq essais.
Variantes :
- augmentation du nombre de ballons de 1 à 4
- diminution du nombre de dribbles : 3 puis 2, puis 1
- possibilités de renversement en bas de la raquette (plots 2 et 6)
- possibilité de tir en course entre 1 et 2 et entre 5 et 6
- possibilité de tir en suspension entre 1 et 5
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
2
Le surnombre offensif
2) Travail du surnombre :
a) 2C1
Objectif :
Résoudre les problèmes offensifs en 2C1
But : Faire les bons choix offensifs (porteur et non porteur)
Disposition / Matériel :
Travail sur ½ terrain ; Groupe de 3 joueurs avec 1 ballon ; 3 plots
Consignes :




Au premier dribble, les 3 vont faire le tour de leur plot avant de jouer au
panier en 2C1
C’est en cherchant à marquer le panier que le porteur du ballon arrivera
le plus facilement à réaliser des passes décisives.
Rechercher systématiquement la passe à terre si l’action se termine dans
l’espace à deux points.
Le non porteur de balle se déplacera de préférence le long de la ligne de
touche, à l’opposé du porteur du ballon, puis il coupera vers le cercle
pour recevoir le ballon et marquer un panier facile
Points Techniques :
Respecter les notions suivantes :
 Largeur (pour les 2 attaquants)
 Agressivité (après avoir passé la ligne des LF, le PB doit rechercher le bon
shoot)
 Analyser et faire le bon choix
 Vitesse d'exécution
Critères de réussite :
Marquer le panier (1 tentative)
b) 3C1
Elle est comparable au 2C1. Elle est différente que si le ballon reste dans le couloir
central. Pour ma part, je ne travaille pas ou très peu cette option. Je souhaite
systématiquement que le ballon soit basculé dans l’aile.
(montrer tout fois l’évolution de l’exo en 3C1 avec le ballon dans l’aile et au
centre. C’est le 2ème joueur avec le ballon)
c) 3C2
Nous arrivons au cœur du problème ! Cette situation doit être une référence durant
vos entraînements. Je vais vous expliquer ma philosophie sur le 3C2 puis la mettre
en pratique sur le terrain.
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
3
Le surnombre offensif
Ma philosophie :
Une fois le milieu du terrain franchi, l’attaque disposera d’au maximum deux passes pour se
créer une situation de tir ouvert. En effet, la situation de 3C2 n’existe que pendant un laps de
temps assez court qui correspond à la durée du repli défensif adversaire. De ce fait laisser
utiliser aux joueurs 3 ou 4 passes à l’entraînement dans le 3C2 n’est pas réaliste tout
simplement parce que cette situation de jeu n’existe pas en match.
Si le ballon au départ est dans le couloir central, la première action
consistera à attaquer le premier défenseur puis faire une passe à l’une des
deux ailières. Cette dernière n’aura pas véritablement la possibilité de
tirer à cause de la proximité du deuxième défenseur mais sera tenté de
passer directement le ballon à sa partenaire située de l’autre côté.
Malheureusement cette passe est souvent déviée ou intercepté.
C’est pourquoi exploiter un surnombre offensif en
démarrant directement le ballon dans l’aile permet de
supprimer une action de jeu sans véritable plus value pour
l’attaque. L’ailier devra attaquer le premier défenseur et
passer le ballon à l’un de ses partenaires qui se trouvera en
position de jouer un 2C1. L’idée est de pouvoir offrir 2
possibilités de passe au porteur du ballon qui ne devra
quand à lui faire cette passe que si le deuxième défenseur
vient en aide.
2C1
Deux options sont possibles
 Attaque de la ligne de fond :
Quand le débordement se fait en ligne de fond, l’ailier opposé
cherche une ligne de passe proche de celle ci.
Le joueur en position de meneuse se place dans l’intervalle
des 2 défenseurs.
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
4
Le surnombre offensif
Si le porteur du ballon est dans l’impossibilité de passer dans les
intervalles prévu, alors la joueuse en position de meneuse
viendra immédiatement en soutien afin de permettre au ballon
de ressortir.
Le nouvel ailier peut alors attaquer le cœur de la
raquette avec la possibilité de réaliser une passe à son
collègue situé à l’opposé.
 Attaque au cœur de la raquette :
Quand le débordement se fait vers le centre de la raquette, on
demandera à l’ailière opposé de couper dans le dos de la
défense et au joueur en position de meneur, de se décaler dans
l’aile dans le sens de l’attaque.
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
5
Le surnombre offensif
La situation :
Objectif :
Résoudre les problèmes offensifs en 3C2
But : Faire les bons choix offensifs (porteur et non porteur)
Disposition / Matériel :
Travail sur ½ terrain ; Groupe de5 joueurs avec 1 ballon ; 3 plots
Consignes :




Points Techniques :
Au premier dribble, les 5 vont faire le tour de leur plot avant de jouer au
panier en 3C2 (les 2 défenseurs plot rouge)
C’est en cherchant à marquer le panier que le porteur du ballon arrivera
le plus facilement à réaliser des passes décisives.
Rechercher systématiquement la passe à terre si l’action se termine dans
l’espace à deux points.
Les non porteurs de balle se déplaceront en fonction des critères énoncés
préalablement
Respecter les notions suivantes :





Largeur (pour les 3 attaquants)
Agressivité (après avoir passé la ligne des LF, le PB doit rechercher le bon shoot)
Analyser et faire le bon choix
Vitesse d'exécution
Deux passes maxi avant le panier
Critères de réussite :
Marquer le panier (1 tentative)
3) Les compétences à développer dans l’apprentissage du surnombre
Vous devez permettre à vos joueurs de développer des compétences spécifiques qui
l’aideront à perfectionner sa lecture du jeu :
 S’orienter vers le panier
 Repérer les espaces
 Se montrer disponible pour recevoir le ballon
 Maîtriser les habilités gestuelles (passe, dribble, tir)
 Enchaîner plusieurs actions (dribble/passe, dribble/tir, attraper/lancer)
 Faire les choix adaptés
 Repérer son adversaire
POUR CONCLURE :
Vous souhaitez tous que vos joueurs deviennent de bons joueurs ! Mais c’est quoi « être un
bon joueur de basket » ?
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
6
Le surnombre offensif
Voici ma définition :
« UN BON JOUEUR EST UN JOUEUR QUI EST AU BON ENDROIT, AU BON MOMENT ET QUI REALISE LE BON GESTE
AU BON MOMENT »
-
-
Etre au bon endroit : Il faut apprendre et savoir lire le jeu en fonction des
mouvements du ballon, de ses partenaires comme de ses
adversaires.
Faire le bon geste :
Il faut bien évidemment disposer d’un solide bagage
technique mais se n’est pas suffisant. La technique n’est
qu’un outil et cet outil n’est efficace qu’à partir du
moment où l’on apprend comment et quand l’utiliser.
C’est pourquoi il est nécessaire d’associer l’apprentissage de la technique individuelle
à des situations réelles de jeu.
MERCI POUR VOTRE ATTENTION
MAGNIN Céline CTF
Recyclage Entraîneur - Septembre 2010
7