Plan - Ecole Mines de Douai
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1 ECOLE DES MINES DE DOUAI COUILLAULT (Grégoire) EL HOUSNI (Nordine) ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE LES COMPOSITES A MATRICE METALLIQUE DANS L’AERONAUTIQUE ET L’AEROSPATIALE Promotion 2010 Année scolaire 2006-2007 2 3 Table des matières Résumé……………………………………………………………………………...…p.5 Abstract…………………………………………………………………………………p.7 Introduction…………………………………………………………………………….p.9 I) Les composites en général et les application des CMM dans l’aéronautique et l’aérospatiale………………………………………………………………………….p.11 1.1) Définitions………………………………………………………...………p.12 a. Les composites…………………………………………………….p.12 b. Le renfort…………………………………………………....………p.12 c. La fibre……………………………………………………………..p.14 d. La matrice métallique……………………………………………..p.16 e. Les autres types de matrice……………………………………..p.17 1.2) Exemples de ces matériaux dans l’aéronautique et l’aérospatiale..p.19 II) Propriétés mécaniques et thermiques du CMM……………………………….p.25 2.1. Propriétés des composites à matrice aluminium à renfort discontinu..p.28 2.2 Propriétés des composites à matrice aluminium à renfort continu…..p.34 2.3 Propriétés du composite à matrice titane………………………………p.37 2.4 Propriétés des composites à matrice magnésium……………………p.40 4 2.5 Conclusion…………………………………………………………………p.40 III) Technologie de fabrication des matériaux composites à matrice métallique..p.41 3.1 Les composites corroyés : renfort discontinu…………………………..p.43 3.2 Les composites a matrice métallique pré imprégnés : renfort continu ..p.44 3.3 Les composites moulés ………………………………………………..…p.45 3.4 Conclusion……………………………………………...……………………p.46 Conclusion…………………………………………………….………………………..p.47 Références bibliographiques………………………………………………………….p.49 Glossaire…………………………………………………………………………………p.51 5 Résumé : Les matériaux composites à matrice métallique sont composés de plusieurs éléments ; ces éléments donnent aux matériaux de nouvelles propriétés. L’aéronautique et l’aérospatiale sont arrivés à un niveau de technicité tel qu’il fallait de nouveaux matériaux avec de nouvelles propriétés. Ils se retrouvent notamment sur le F-16 (le train d’atterrissage, certaines parties du revêtement ou les ailerons ventraux), sur l’Eurocopter, sur des pièces de moteur, sur le télescope Hubble, sur le module Spartan ou encore dans la navette spatial Orbiter. Les CMM ont de nouvelles propriétés comme : une meilleure tenue en température, de meilleures propriétés mécaniques (permettant de plus un renfort localisé ou unidirectionnel), une meilleure tenue au vieillissement et au feu, une meilleure étanchéité aux gaz. Cependant il y a plusieurs méthodes de fabrication, qui influent sur les propriétés. Il y a des process qui n’acceptent que des renforts discontinus comme la refusion ou la transformation, d’autres uniquement des renforts continus comme la pultrusion ou le pressage à chaud, d’autres les deux comme le moulage-forgeage ou l’infiltration gazeuse (qui de plus permettent un renfort localisé). Mots matières : - Composite à Matrice métallique - Applications Aéronautique - Applications Aérospatiale - CMM - Process - Propriétés 6 7 Abstract : The metallic matrix composite materials are composed by several parts ; these parts give new properties to the material. Aeronautic and aerospace have reach at such level of technique that they need new materials with new properties. Some pieces of airplane or spacecraft are in MMC, for example in the F-16 (the landing gear, the covering of the fuel access trap, or the ventral fins), the Eurocopter, pieces of the engines, the telescope Hubble, the module Spartan or the space shuttle Orbiter. MMCs have new properties as : a better heat and fire resistance, a better mechanical behavior (the reinforcement could be spotted.), a longer fatigue life and less out gassing problems. There are several processes to fabric the MMCs, which influence the properties. Some processes are used with discontinuous reinforcement like the refusion or the transformation, others use only continuous reinforcement as the pultrusion and the heat pressing, others can use the both type of reinforcement as the molding-forging or the gas infiltration (which allow spotted reinforcement). Keywords : - Metal Matrix Composites - Aeronautics Applications - Aerospace Applications - MMC - Processes - Properties 8 9 Introduction Le composite à matrice métallique est un matériau de pointe utilisé en aéronautique et en aérospatiale, ce matériau se développe depuis les années 60-65. Bien que ce matériau ait des propriétés mécaniques et thermiques remarquable avec un faible poids, son prix est tout de même élevé : d’où son orientation vers l’aéronautique et l’aérospatiale. Après avoir découvert des composites à matrice métallique avec des fibres en céramique, les secteurs visés deviennent plus vastes, avec notamment des utilisations par des industries automobile japonaises. Malgré cela, les premiers secteurs utilisateurs sont l’aéronautique et l’aérospatiale. Dans cette étude bibliographique, nous posons comme problématique : « Pourquoi l’aéronautique et l’aérospatiale sont les premiers secteurs utilisateurs du composite à matrice métallique et comment le fabriquer ? ». Pour cela, nous allons tout d’abord parler du composite en général avec les renforts et les matrices et on rentrera ensuite dans le vif du sujet en enchaînant les applications du CMM dans l’aéronautique, les propriétés mécaniques et thermiques et on finira par parler des différents procédés de fabrication de ce matériau. 10 11 Partie I LES COMPOSITES EN GENERAL ET LES APPLICATIONS DE CMM L’AERONAUTIQUE ET L’AEROSPATIALE 12 1.1 Définitions a) le matériau composite Les matériaux composites sont, bien que le nom fasse penser à la haute technologie, quelque chose de très ancien. Les premiers exemples sont : le torchis (bois et terre+fibres), certains arcs (bois, tendon et corne), les katanas (acier et carbone)... Plus récemment certains ont eu un grand impact dans notre vie quotidienne : l'imperméable (caoutchouc et coton) ou encore le béton armé. Nous en arrivons donc a une définition : le matériau composite est un assemblage d'au moins deux matériaux non miscible mais qui peuvent adhérer l'un à l'autre. Le matériau ainsi créé a de nouvelles propriétés par rapports aux divers matériaux le composant. Il est constitué de deux éléments : le renfort qui sert d'ossature et la matrice qui sert de protection. Les matériaux composites ont beaucoup été développés au XXème siècle et ont envahis beaucoup de domaine, notamment les transports, l’aéronautique, l’aérospatiale, le génie civil ou encore les sports et les loisirs. Ils permettent un gain de poids considérable par rapport aux matériaux conventionnels tout en gardant des propriétés mécaniques similaires voir meilleures. [5] b) le renfort Un renfort est un dispositif permettant d’assurer une meilleure tenue mécanique, c’est-à-dire une bonne rigidité et une bonne résistance, et d’améliorer les propriétés thermiques. Parmi ces renforts, que contient un matériau composite, on distingue les fibres (les plus souvent employées), les particules (comme SiC, TiC, Al2O3…), les billes pleines ou creuses, les fibrilles, les écailles, les whiskers… Ce renfort est un élément nécessaire à la constitution du composite. [12] Le composite à matrice métallique présente trois types de renforts, tout d’abord, nous avons un renfort discontinu, un renfort dont toutes les dimensions sont très inférieures à celle du composite, ensuite, il y a un renfort continu si au moins une 13 dimension est supérieure ou égale à celle du composite. Nous appelons un composite à renforts hybrides si celui-ci contient des renforts continus et discontinus. [7] Nous voyons ici des images de renforts : Morphologie des renforts continus Morphologie des renforts discontinus [7] 14 Voici l’organigramme distinguant les renforts ci-dessous. La géométrie du renfort est caractérisée par sa forme, sa taille et sa concentration volumique mesurée par la fraction volumique. Nous pouvons affirmer que les propriétés mécaniques dépendent de la répartition du renfort, par exemple, une répartition uniforme assure l’homogénéité du matériau sinon la rupture serait plus facile dans les zones pauvres en renforts. [12] c) la fibre Une fibre de renforcement est un matériau sous forme d’un filament fin possédant une bonne résistance à la rupture et un module d’élasticité élevé, c’est-à-dire que la longueur d’une fibre peut être étirée jusqu’à 10 000 fois sa longueur initiale. 15 L r 10 000 L r/100 Ces propriétés ne sont pas valables pour un matériau massique car si ce dernier et la fibre sont de même longueur, le volume de la fibre est nettement inférieur à celui du matériau massique, donc la probabilité de trouver un défaut important est d’autant inférieur, d’où la forte amélioration de la résistance à la rupture de la fibre. Par exemple, la fibre de verre est 100 fois plus résistante que le même verre de forme massive. Parmi les fibres, nous distinguons les fibres naturelles et les fibres chimiques. Voici l’organigramme ci-dessous classant les fibres : 16 Fibre Fibres naturelles Fibres chimiques - Fibres d’origine végétale - Fibres artificielles (ex : lin, coton…) (ex : viscose, acétate…) - Fibres d’origine animale - Fibres synthétiques (ex : laine, soie…) (ex : polyamides, polyesters…) - Fibres d’origine minérale (ex : verre, aluminium, cuivre…) Nous ajoutons que les fibres peuvent être utilisées comme un renfort pour un composite, car elles permettent d’assurer la tenue mécanique et de solidifier le système. Mais la réaction du système dépend de la direction et du sens des efforts. [1] d) la matrice métallique La matrice a pour fonction d’assurer la cohésion des renforts, de repartir les efforts et même d’assurer la protection chimique. Dans ce cas la matrice est métallique ; les métaux les plus souvent utilisés sont : l'aluminium, le magnésium et le titane, pour les hautes températures c'est le cobalt (parfois allié avec du nickel). La matrice métallique donne au matériau composite de nouvelles propriétés. Les plus communes sont : des meilleures propriété mécaniques, une meilleure résistance au feu et à la température, une meilleure conductivité électrique et thermique, une résistance aux radiations, une imperméabilité au gaz et à l'humidité. Ils sont utilisés dans des domaines très variés : du foret de perceuse (tungstène) à 17 l'aérospatial en passant par l'automobile. Cependant le facteur qui limite leur exploitation est le coût, bien supérieur à celui des matériaux plus conventionnels. Les recherches sur ces matériaux sont assez récentes (environ une vingtaine d'années) mais ils ont très vite remplacé les matériaux conventionnels dans certaines applications précises : automobile (moteur, frein...) et aéronautique (empennage, train d'atterrissage, turbine...). [6], [3] e) les autres types de matrices Parmi les matrices, nous distinguons les matrices organiques, les matrices minérales et les matrices métalliques. Voici l’organigramme classant les matrices cidessous. [12] 18 Voici le tableau des exemples de composites pris au sens large : Type de composite Constituants Domaine d’application Résine/charges/fibres Imprimerie, emballage, cellulosiques etc. Panneaux de particules Résine/copeaux de bois Menuiserie Panneaux de fibres Résine/fibre de bois Bâtiment Toiles enduites Résines souples/tissus Sports, bâtiment Matériaux d’étanchéité Elastomères/bitume/textiles Toiture, terrasse, etc. Pneumatiques Caoutchouc/toile/acier Automobile Stratifiés Résine/charges/fibres de Domaines multiples 1. composites à matrice organique Papier, carton verre, de carbone, etc. Plastiques renforcés Résines/microsphères 2. Composites à matrice minérale Béton Ciment/sable/granulats Génie civil Composite carbone- Carbone/fibre de carbone Aviation, espace, sport, carbone Composite céramique biomédecine… Céramique/fibres céramiques Pièces thermo-mécanique Aluminium/fibres de bore Espace 3. Composites à matrice métallique Aluminium/fibres de carbone [2] 19 1.2 Exemples d’application des matériaux composites à matrice métallique dans l’aéronautique et l’aérospatiale Les CMM sont utilisés pour des applications précises dans ces domaines. Les propriétés recherchées sont sensiblement les mêmes que celles des matériaux conventionnels mais avec un gain de poids. Les composites à matrice titane à fibres longues sont particulièrement attrayants pour les turbomachines aéronautiques en raison de leurs propriétés mécaniques spécifiques élevées à haute température. Cependant les applications sont encore peu nombreuses car les coûts de fabrications sont encore élevés. Voici quelques exemples d'applications déjà réalisées : (les matériaux et les process seront explicités dans les parties suivantes) - Les portants de la baie principale de chargement de la navette spatiale Orbiter : les CMM ont été choisis pour leurs propriétés de grande résistance et de raideur. On peut ainsi réduire les dimensions et donc le poids des portants ; les dimensions varient de 25 à 92 mm de diamètre et de 0.6 à 2.3 mètres de longueur, le gain de poids est de l'ordre de 145 kg (par rapport à l'aluminium). Ils sont fait en 6061/B/50f, produit par la technique de la diffusion via un procédé feuille-fibre-feuille. 20 - Le mât de l'antenne du télescope Hubble : les CMM ont été choisis pour leurs propriétés de grande conductivité thermale et électrique et la résistance à l'oxydation. Il y a aussi une réduction de 40% de poids et elle guide les ondes radios. Elle est faite en 6061/C/40f par infiltration du métal fondu dans des fibres de carbone. - Le plateau du monte plateau auxiliaire du Spartan (engin spatial pour explorer les couches externes du soleil). Le Spartan a volé le 20 novembre 1997 et il a rempli sa mission avec succès. 21 - Une partie du train d'atterrissage du F-16 : il est fait en fibres SiC avec une matrice en titane. - Le revêtement de la trappe d'accès au réservoir du F-16 : il est fait en 6092/SiC/17.5p forgé. Les matériaux ont été choisis pour la raideur et la grande résistance massique. Il y a une réduction de 10% des contraintes de surface en moyenne (et jusqu'à 38% en certains points), et élimination du problème de craquèlement de surface. 22 - Les ailerons ventraux du F-16 : ils sont aussi fait en 6092/SiC/17.5p. Ce CMM a été choisi pour ses propriétés spécifiques sous forme de feuille. Cela permet de multiplier par 4 la duré de vie et de diminuer les coûts de maintenance par rapport aux précédents matériaux. - Les guides de sortie d'air des moteurs Pratt&Whitney séries 4XXX (ils équipent notamment le Boeing 777) : ils sont fait en 6092/SiC/17.5p extrudé, ainsi les pièces ont une plus grande résistance à l'érosion et aux impacts. 23 - Les couronnes du rotor principal de l'EC120 Eurocopter : ici le 2009/SiC/15p-T4 a été sélectionné pour son grand temps de vie et sa résistance aux fractures, il a aussi réduit de 14 kg la masse en rotation par rapport au titane. - Un distributeur hydraulique multiple sur le V-22 Osprey (peut-être encore en certification) : il est fait de A206/SiC/40p par infiltration sous pression. Il a une plus grande résistance à la fatigue et à l'éclatement. Il est moins cher que d'autre CMM et a de meilleures performances par rapport à l'aluminium. 24 Nous pouvons remarquer que les applications des CMM dans l'aéronautique et l’aérospatiale sont ponctuelles. Seules certaines pièces subissant des contraintes spéciales ou des pièces vitales sont réalisées en CMM. [9], [3] 25 Partie II PROPRIETES MECANIQUES ET THERMIQUES DES MATERIAUX COMPOSITES A MATRICE METALLIQUE 26 27 Malgré son prix relativement élevé, l’utilisation d’une matrice métallique dans un composite présente plusieurs avantages par rapport aux autres matrices (telles que les matrices organiques et minérales) : - une meilleure tenue en température permettant de reculer les limites d’utilisation en environnements moteurs ou structures hypersoniques ; - une meilleures propriétés mécaniques intrinsèques de la matrice, permettant le renfort localisé ou unidirectionnel ; - une meilleure tenue au vieillissement et au feu ; - une ductilité élevée de la matrice ; - une meilleure étanchéité aux gaz (herméticité). Dans cette grande partie, nous allons d’abord étudier les composites à matrice aluminium, ensuite les matrices titane et enfin de nous allons consacrer brièvement aux composites à matrice magnésium. 28 2.1. Propriétés des composites à matrice aluminium à renfort discontinu [7] Voici les photos de ce matériau représentant les microstructures du composite à matrice aluminium lorsque le renfort est discontinu. A l’aide du tableau suivant, nous allons comparer le module de Young de ce composite à matrice aluminium à renfort discontinu avec un alliage de titane et d’acier. Nous remarquons que ce module pour ce matériau étudié est voisin de celui du titane, mais si on prend en compte la masse volumique, rapportant à cette dernière le module spécifique est largement supérieur pour le matériau étudié. Dans la suite de cette étude, nous allons écrire CMAI au lieu de composite à matrice aluminium. 29 Module d’élasticité et module spécifique du CMAI à renfort discontinu Matériau Technologie Masse Module Module de volumique d’Young spécifique (X (GPa) 1000) (m²/s²) fabrication 6061 + 15 % Al2O3p F 2 800 87 31 6061 + 15 % SiCp MdP 2 800 97 34 6061 + 25 % SiCp MdP 2 800 114 41 2124 + 20 % SiCp MdP 2 800 105 38 2124 + 20 % SiCt MdP 2 800 128 46 2124 + 30 % SiCp MdP 2 900 121 42 AS12UN + 20 % SiCt MF 2 800 111 40 AS12UN + 20 % Al2 MF 2 800 95 34 AS10U2G + 45 % SiCp MF 2 900 145 50 AS7G0,6 + 20 % SiCp F 2 800 85 30 6 061 2 700 69 25 Titane (TA6V) 4 500 110 24 Acier 7 800 200 25 (1) Les propriétés sont mesurées à l’état T6 sur barres filées (20:1) pour les alliages de corroyage et sur éprouvette moulée en coquille pour les alliages de moulage. (2) Pour les technologies de fabrication : F = Fonderie, MF = Moulage Forgeage, MdP = Métallurgie des poudres. (3) % en volume. Dans le tableau ci-dessus, nous remarquons que le module de Young (ou le module d’élasticité) ne dépend pas énormément de l’alliage qui constitue la matrice ni de la technique de fabrication. Mais par contre nous voyons que ce module est d’autant plus important que l’abondance du renfort quantifié par la fraction volumique du renfort (étant le rapport entre le volume du renfort et le volume total). Dans le tableau suivant nous allons donner le coefficient de dilatation pour quelques matériaux CMAI. 30 Coefficients de Matériau dilatation de CMAI à Technologie renfort discontinu (1) de Coefficient fabrication de dilatation moyen entre 20 et 300°C (X 10–6 °C–1) 6061 + 15 % Al2O3p F 21 6061 + 15 % SiCp MdP 19 6061 + 30 % SiCp MdP 14 1100 + 45 % SiCp MF 11 2124 ------------- 24 (1) Sigles et conditions de mesures identiques à ceux du tableau précédent Nous pouvons ajouter que les propriétés mécaniques statiques des CMAI à renfort discontinu sont en général supérieures à celles des matrices non renforcées. Cet accroissement est dû à plusieurs mécanismes : - effet de diminution de taille du grain de la matrice du fait de la présence du renfort ; - effet de contraintes internes générées à l’élaboration ou au traitement thermique par la différence de coefficient de dilatation entre matrice et renfort ; - effet de transfert de charge de la matrice vers la fibre dans le cas des trichites ou des fibres courtes. De plus, nous ajoutons qu’à la température ambiante (c’est-à-dire 20°C), la résistance à l’élasticité et la limite de la rupture sont plus grandes pour un CMAI que pour une matrice sans renfort surtout si le renfort est constitué de trichites SiC. Ces déductions sont extraites du tableau ci-dessous, donnant les contraintes de rupture et les contraintes limites d’élasticité à la traction. 31 Sélection de propriétés mécaniques à 20°C de CMAI à renfort discontinu Matériau Technologie de Contrainte limite Contrainte limite à la fabrication conventionnelle 0.2 % à rupture (MPa) l’élasticité (MPa) 6061 275 310 6061 + 15% SiCp MdP 365 429 6061 + 25% SiCp MdP 387 482 363 509 2124 2124 + 25% SiCp MdP 420 524 2124 + 25% SiCt MdP 587 768 AS12 UN MF 210 297 AS12UN + 20% SiCt MF 298 384 AS760,6 F 200 276 AS760,6 + 20% SiCp F 310 317 (Pour les sigles, voir le tableau se situant au début de la deuxième partie) En ce qui concerne les propriétés à chaud, on observe une amélioration jusqu’à 200°C pour une matrice de type 2124, et jusqu’à 300 °C pour des matrices de type AS7G ou AS12UN. L’intérêt des CMAI à renfort discontinu pour les utilisations en température est donc limité à 300 °C dans le meilleur cas. Ces informations sont déduites grâce à des histogrammes suivants : 32 Dans ces histogrammes, on voit bien que le CMAI devient plus résistant élastiquement et à la rupture qu’un alliage d’aluminium quelle que soit la température. Mais l’amélioration du CMAI par rapport à l’alliage d’aluminium se voit à température élevé ; d’où son utilisation dans l’aéronautique et surtout dans l’aérospatiale. De plus ce CMAI est d’autant plus résistant que l’abondance du renfort, ceci est représenté par un autre histogramme représentant l’effet d’un renfort de fibres courtes Al2O3 sur la résistance à l’usure d’un alliage de moulage AS10U2G. 33 Nous remarquons que pour cet alliage, 5% de renforts améliorent nettement le matériau au niveau de son usure. L’usinage des CMAI à renfort discontinu est plus difficile que l’usinage des alliages non renforcés. Pour des fractions volumiques de renfort inférieures à 20 %, il est possible d’utiliser des outils en carbure classiques. Pour des fractions volumiques de renfort supérieures à 20 %, l’utilisation d’outils revêtus de diamant polycristallin est recommandée. La soudabilité des CMAI à renfort discontinu est limitée aux procédés de brasage et de soudure par friction. Les procédés de fusion entraînent des réactions indésirables entre matrice et renfort, ainsi que des porosités. La tenue à la corrosion des CMAI à renfort de particules SiC ou de fibres courtes d’alumine est voisine de celle de la matrice non renforcée, à condition que la distribution du renfort soit la plus homogène possible. Des essais de fatigue en atmosphère saline ont confirmé le maintien de l’avantage des CMAI à renfort de particules SiC ou de trichites SiC par rapport aux matrices non renforcées. 34 2.2 Propriétés des composites à matrice aluminium à renfort continu. Contrairement aux matériaux à renforts discontinus, si le composite est à renfort continu, les propriétés dépendent du sens des fibres. Par exemple si on fournit un effort de traction sur ce système, la résistance élastique et à la rupture est meilleure dans le sens de la fibre. En effet, les valeurs des modules d’Young dépendent du sens de la fibre (L) et sont de 60 à 80% à travers les fibres (T) que dans le long. Voici trois exemples de matériaux ci-dessous dont les modules de Young ainsi que les coefficients de dilation moyen entre 20°C et 300°C dépendent de la direction des efforts fournis. Propriétés physiques de CMAI à renfort continu Matériaux Technologie Module Coefficient de dilatation de d’Young moyen entre 20°C et fabrication (GPa) 300°C (X 10^-6 °C-1) AS7G – 50 % Al2 O3 (L) MF 205 10 AS7G – 50 % Al2 O3 (T) MF 126 17 1199 – 50 % PCS-SiC (L) MF 100 8 1199 – 50 % PCS-SiC (T) MF 80 20 6061 – 50 % DCPV-SiC (L) P 213 6061 – 50 % DCPV-SiC (T) P 124 (Pour les sigles, voir le tableau se situant au début de la deuxième partie) Les valeurs du coefficient de dilatation du tableau précédent sont des valeurs moyennes. En effet, la dilatation des CMAI à renfort continu est non linéaire. En utilisant des fibres de carbone à très haut module, il est possible de réaliser des CMAI à coefficient de dilatation nul. Comme pour des CMAI à renfort discontinu, la continuité des renforts garde la rigidité du matériau lorsque la température est relativement élevée. Si on considère le CMAI constitué de 45% de fibres PCS-SiC, son module d’élasticité varie très peu en fonction de la température entre la température ambiante et 300°C contrairement à un alliage, ceci est illustrer à l’aide d’un histogramme ci-dessous. 35 En bref, dans un CMAI, le module de Young est plus important dans le sens de la fibre que de travers. Mais la différence est beaucoup plus importante pour la résistance mécanique (ou la résistance à la rupture) ; parfois la contrainte limite à la rupture est vingt fois plus importante dans le sens de la fibre que de travers : voici deux exemples ci-dessous confirmant ce point. Matériaux Technologie de Rm (L) Rm (T) fabrication (MPa) (MPa) 1199 + 35 % PCS-SiC MF 800 80 6061 + 50 % DCPV-SiC P 1500 97 [7] La position du pic P défini ainsi une amplitude critique au-delà de laquelle le matériau subit un endommagement par glissement aux interfaces, création et propagation de fissures. Au contraire, les amplitudes inférieures à l'amplitude critique du pic ne provoquent pas d'endommagement. Il est ainsi possible de construire un diagramme d'utilisation en définissant une zone d'endommagement (au-dessus du pic) et une zone de sécurité (au-dessous du pic), en fonction de la concentration de fibres. On obtient un diagramme tel que ci-dessous. On constate que les composites contenant une concentration plus importante de fibres supportent des contraintes supérieures sans endommagement. 36 [8] 37 2.3 Propriétés du composite à matrice titane [10] Les composites à matrice titane (CMT) font parti des matériaux avancés qui pourront jouer un rôle important dans le développement de l’aéronautique et de l’aérospatial. Ces CMT ont la caractéristique de conserver leurs excellentes propriétés, en terme de force et de rigidité, à température élevée (jusqu’à 900°C) si on compare avec les matériaux non renforcés. D’où son utilisation possible dans l’aéronautique, ce matériau est particulièrement attrayant pour les futures turbomachines. Ces CMT contiennent plutôt des fibres longues pour avoir les meilleures propriétés. Parmi les fibres intéressantes, nous avons Ti-xAl-yNb avec x variant de 21 à 25 et y de 17 à 27, x et y étant des pourcentages des éléments respectifs Al et Nb. Mais la seule fibre commercialisée pour les matrices titanes est le monofilament de carbure de silicium (SiC), dans cette fibre, le cœur peut être en carbone (33 µm de diamètre) ou en tungstène (13 µm de diamètre). L'avantage d'employer une fibre de SiC avec du tungstène est que le fil de tungstène est bon marché et est disponible dans de grandes bobines, à la différence de carbone monofilament. Par conséquent, le coût de production de fibre de tungstène/SiC est inférieur à celui de carbone/SiC. Ces fibres possèdent un enduit protecteur externe pour limiter l'interaction avec la matrice pendant la fabrication du composé. La résistance thermique des fibres de SiC avec un coeur en carbone est supérieure à celle avec un coeur en tungstène car le carbure de silicium commence à réagir avec le tungstène à 950°C par la formation W5Si3 et W2C. Cette réaction induit une diminution des propriétés mécaniques du monofilament. 38 Dans le schéma précédent, nous voyons la zone d’interaction fibre/matrice dans le composite SCS-6/Ti-22Al- 27Nb. La matrice est dans la partie supérieure tandis que la fibre est en bas. Ces deux parties sont reliées par l’intermédiaire de deux couches : la couche près de la matrice est la couche extérieure (elle mesure 0.5µm d’épaisseur) et la couche près de la fibre est la couche intérieure (elle mesure 0.2µm d’épaisseur). La couche extérieure est constituée de titane, de niobium, de carbone, de silicium et d’aluminium, la couche intérieure est seulement de titane, de niobium, de carbone et très peu de silicium. 39 Ici, nous voyons également une zone d’interaction, mais pas pour le même matériau. Il s’agit du composite SM 1140+/Ti-22Al-27Nb ; ce matériau a la même matrice que précédemment mais pas la même fibre. Nous voyons trois zone d’interaction dans ce micrographe, les deux zones près de la fibre sont constituées de (Ti, Nb) C et un peu de (Ti,Nb)5Si3 tandis que la dernière zone, près de la matrice, est constituée de (Ti,Nb)5(Si,Al)3. Nous remarquons que cette zone d’interaction ne ressemble pas à la zone étudiée précédemment, en effet, le produit de réaction se compose de précipités plutôt nodulaires qui tracent la surface externe de l'enduit de carbone (leur taille se situe entre 0.6 et 0.9 µm). Aucun silicium n'a été détecté dans la zone d'interaction. La raison est que la partie externe de l'enduit de carbone de la fibre SCS-6 contient le silicium tandis que l'enduit de la fibre du SM 1140+ est fait en pyrocarbone seulement. Des essais de tension sur des séries de fibres de SCS-6 et de SM 1140+ ont été réalisés pour évaluer la dégradation de force que les différentes étapes du traitement de composé peuvent induire. Ainsi, on a montré que l'opération d’enduit n'a aucun effet néfaste. Les fibres extraites à partir des composites SCS-6/Ti- 22Al-27Nb et de SM 1140+/Ti-22Al-27Nb ont montré une diminution très légère de résistance à la traction de la fibre du SM 1140+ à la température élevé. Ceci est dû à la réaction du tungstène avec le carbure de silicium dans cette fibre. 40 2.4 Propriétés des composites à matrice magnésium La faible densité du magnésium et de ses alliages ainsi que sa basse température de fusion en font un candidat intéressant comme matrice pour les structures très sensibles aux incidences de masses élevées (satellites). Dans le domaine des renforts discontinus, la technologie de fonderie a été utilisée pour introduire des particules de SiC et d’alumine dans les alliages de corroyage et de moulage de magnésium. On trouvera une synthèse de résultats obtenus à la référence. Le renfort de particules SiC permet d’augmenter les modules d’élasticité et les propriétés statiques (Rm, Rp0,2 ) et le renfort de particules d’alumine permet d’accroître la résistance à l’usure. Dans le domaine des renforts continus, les travaux ont porté sur les renforts d’alumine et de graphite. Les alliages de magnésium moulent spontanément l’alumine, mais les propriétés obtenues sont comparables à celles des composites aluminium - alumine. L’utilisation prolongée à des températures supérieures à 300 °C doit être évitée. Les composites magnésium - graphite ont été développés pour assurer un compromis de dilatation nulle, de conductivité thermique élevée, de faible densité et de rigidité élevée. Ces composites présentent également des phénomènes de déformation cumulés au cours de cyclages thermiques, et une grande sensibilité à la corrosion galvanique. [7] 2.5 Conclusion Ainsi le fait de renforcer les alliages métallique (ce qui donne un CMM) permet d’améliorer nettement les propriétés mécaniques et thermiques mais le choix de la matrice dépend de l’utilisation de ce matériau : par exemple, si on veut la conservation des propriétés à très haute température (environ 900°C), nous choisissons les CMT, ou si on a besoin d’une excellent résistance mécanique dans une seule direction, nous prenons les CMAl à renforts continus. Par la suite, nous allons se consacrer aux différents procédés de fabrication du CMM. 41 Partie III TECHNOLOGIE DE FABRICATION DES MATERIAUX COMPOSITES A MATRICE METALLIQUE 42 43 3.1 Les composites corroyés : renfort discontinu Ils sont obtenus par transformation de demi-produit : des plaques ou de billettes (bien que jusqu'à présent, seule les billettes sont utilisées). Les CMM corroyés sont à renfort discontinu, ce sont des particules (généralement du SiC et du Al2O3) avec des fractions volumiques de renfort de l'ordre de 10 à 30%. Il y a plusieurs techniques pour élaborer ces billettes : - par métallurgie des poudres (MdP) : c'est le procédé de co-déposition directe. On commence par atomiser la matrice métallique pour obtenir une poudre. Ensuite la poudre de matrice est injectée avec les particules de renfort dans un support mobile. Cette dernière étape est sous atmosphère contrôlée pour éviter d'avoir à dégazer. - par fonderie (F) : ce procédé est simple et donc un coût relativement faible. On incorpore le renfort dans le métal liquide. Il faut ensuite mettre en forme ces billettes par refusion ; pour cela il faut se reporter à la rhéologie à chaud des MMC. [7] 44 3.2 Les composites a matrice métallique préimprégnée : renfort continu Ce sont les composites faits à partir d'une nappe ou d'un tissu de fibres continues que l'on imprègne de métal : soit par voie liquide (on aura une mèche rigide) soit en phase vapeur (on aura alors une fibre souple) On les met en forme par pultrusion ou par pressage a chaud, suivant la géométrie de la pièce. Le terme pultrusion est un mélange de "pull" (tirer en anglais) et de extrusion. Pour le pressage à chaud on peut aussi faire un empilement de feuille de métal et de tissu de fibre. [7], [11] 45 3.3 Les composites moulés Le moulage forgeage consiste à introduire dans un moule le métal sous forme liquide et le laisser se solidifier en imposant une forte pression. On ne peut que faire des pièces à géométrie simple et en grande série (coût de l'outillage élevé), mais les propriétés de tenu en fatigue des pièces sont améliorées. On a aussi les propriétés suivantes : - possibilité d’utiliser tous les types de renfort - excellente imprégnation des préformes, quelles que soient les dimensions et les fractions volumiques du renfort - faible temps d’interaction entre le renfort et le métal liquide, du fait de la rapidité de la solidification - temps de cycle très court compatible avec des cadences élevées (50 injections par heure) - possibilité de localiser le renfort dans les zones sollicitées Les paramètres d'infiltration varient en fonction de la longueur du composite infiltré : Une autre technique consiste à injecter le métal liquide sous pression de gaz. Cela permet au métal liquide de bien pénétrer le renfort. On a le choix entre deux méthodes : - la réalisation d’empilements alternés de feuilles de métal et de tissus ou de nappes de renfort, l’ensemble étant porté à une température supérieure du métal en fusion, et la pression gazeuse alors appliquée ; 46 - la réalisation d’une préforme de renfort, préchauffée et introduite dans l’outillage, la pression gazeuse permettant d’alimenter l’outillage en métal liquide et d’imprégner le renfort. [7] 3.4 Conclusion Chaque process présente des avantages et des inconvénients, notamment au niveau des types de renfort, des propriétés physiques ou encore des applications industrielles. Il faut donc choisir le process en fonction du cahier des charges. [7] 47 Conclusion Les composites à matrice métallique sont donc très prometteurs, particulièrement dans l’aéronautique et l’aérospatiale. En effet, ce matériau est un des rares a respecter les exigences des industries de ce secteur c’est-à-dire le faible poids et des excellentes propriétés mécanique et thermiques, mais son prix est quand même relativement élevé, c’est pourquoi l’aéronautique et l’aérospatial sont les premiers secteurs utilisateurs de ce matériau. De plus le progrès des procédés de fabrication permet à ce matériau de se développer technologiquement et commercialement. Enfin, le succès du CMM dépend aujourd’hui de la collaboration des industries car son succès technologique est désormais atteint. C’est un matériau qui a plein d’avenir. 48 49 Références bibliographiques Ouvrages [1] Bathias C. .- Matériaux composites.- Paris : Dunod, 2005.- 419p. [2] Berthelot J. .- Matériaux composites, comportement mécanique et analyse des structures.- Paris : Lavoisier, 2005.- 651p. [3] 0-8493-1343-0 Autar K. 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