La pipe à eau - L`association pulmonaire

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La pipe à eau - L`association pulmonaire
Décembre 2012
Énoncé de position de l’Association pulmonaire du Canada
sur la pipe à eau
Les données actuelles indiquent que l’utilisation de la pipe à eau entraîne plusieurs des
mêmes risques pour la santé et des mêmes maladies que le fait de fumer la cigarette.
La fumée qui se dégage de la pipe à eau contient plusieurs substances toxiques qui
sont des causes connues de cancer du poumon, de maladie du cœur et d’autres
maladies. Ces substances toxiques incluent la nicotine, le monoxyde de carbone, le
goudron et des métaux lourds. i
L’Association pulmonaire du Canada demande :
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L’interdiction de l’utilisation de la pipe à eau.
Des lois municipales, provinciales et fédérales sur le tabac qui incluent la pipe à
eau.
Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’interdiction de la pipe à eau, des emballages
conformes à la Loi sur le tabac du Canada, pour les produits du tabac pour pipes
à eau.
Une éducation du public rehaussée, à propos des risques de santé de l’utilisation
de la pipe à eau.
Des recherches supplémentaires sur les effets sur la santé de l’utilisation de la
pipe à eau.
Décembre 2012
Document d’information : La pipe à eau
Les données actuelles indiquent que l’utilisation de la pipe à eau entraîne plusieurs des
mêmes risques pour la santé et des mêmes maladies que le fait de fumer la cigarette. ii
La fumée qui se dégage de la pipe à eau contient de la nicotine, du monoxyde de
carbone et des substances cancérigènes, et elle peut contenir des quantités de
goudron et de métaux lourds plus élevées que la fumée de cigarette. iii À la lumière de
ces faits, l’Association pulmonaire du Canada recommande l’interdiction de l’utilisation
de la pipe à eau.
Qu’est-ce qu’une pipe à eau? (aussi appelée houka, chicha, narguilé, gouza ou
hubble-bubble)
Originaire du Moyen-Orient, la pipe à eau est une activité sociale de plus en plus
répandue au Canada. iv La pipe à eau est un grand contenant relié à un réservoir à eau
et à un long tuyau ou embout buccal, qui sert à fumer le tabac. Elle est habituellement
composée de quatre éléments principaux : la tête, le corps, le réservoir à eau et un ou
plusieurs tuyaux. La chicha (qui peut contenir ou non du tabac) est placée à la tête de la
pipe et recouverte de papier d’aluminium. Un morceau de charbon est déposé pardessus. La chicha a une forte teneur en humidité et ne peut brûler d’elle-même; elle a
besoin de la combustion du charbon pour produire de la fumée. Lorsqu’on inspire dans
le tuyau, il se crée un vide qui tire la fumée de la tête de la pipe vers la partie principale;
des bulles de fumée traversent le réservoir à eau et sont refroidies avant d’être
inhalées.
La chicha de tabac est un mélange humide de tabac, d’agents de conservation et
d’aromatisants liés par de la mélasse ou du miel. D’autres substances sont parfois
ajoutées, comme des fruits, de la marijuana, de l’alcool, des boissons énergisantes ou
des produits caféinés.
La pipe à eau et la santé pulmonaire :
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La fumée qui se dégage de la pipe à eau contient plusieurs substances toxiques
qui sont des causes connues de cancer du poumon, de maladie du cœur et
d’autres maladies. Elles incluent la nicotine, le monoxyde de carbone, le charbon
et des métaux lourds. v
La consommation de tabac au moyen d’une pipe à eau est associée de manière
significative au cancer du poumon, à la maladie respiratoire, à un faible poids à
la naissance et à la maladie parodontale. vi
La fumée qui se dégage de la pipe à eau contient un taux élevé de matière
particulaire, une cause connue de maladie pulmonaire. vii
Une dépendance à la nicotine est observée chez des utilisateurs de la pipe à
eau, puisque cette substance est souvent inhalée. viii
Le partage de la pipe à eau entre plusieurs utilisateurs soulève des
préoccupations de santé publique. Un embout buccal est souvent utilisé par
plusieurs personnes à la fois. Cette pratique peut accroître le risque de
transmission de maladies comme l’herpès, la mononucléose, la tuberculose,
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l’hépatite et l’infection à méningocoque. ix On note aussi un risque de forte
exposition à la nicotine et d’inhalation accrue de fumée. Selon l’Organisation
mondiale de la santé, une séance de houka dure habituellement de 20 à 80
minutes, pendant lesquelles chaque usager peut prendre jusqu’à 200 bouffées. x
Il n’est pas étonnant, alors, qu’une séance de houka expose l’utilisateur à une
quantité de monoxyde de carbone et de substances chimiques plus élevée que
la consommation de cigarettes. xi xii
Préoccupations soulevées par l’utilisation de la pipe à eau chez les
jeunes
Les données actuelles sur l’utilisation de la pipe à eau indiquent qu’elle entraîne
plusieurs des mêmes risques de santé et des mêmes maladies que la consommation
de cigarettes. L’accès à cette forme de tabac ne cesse de s’élargir, en particulier dans
les cafés à houka qui ciblent les 18 à 24 ans. La pipe à eau pourrait devenir un autre
incitatif à fumer, qui intéresse particulièrement les plus jeunes, attirés par l’idée d’une
fumée soi-disant plus sucrée et plus douce. Selon l’American Thoracic Society, « les
adolescents sont huit fois plus susceptibles d’essayer la cigarette s’ils ont déjà utilisé la
houka ». xiii Les jeunes et les jeunes adultes pourraient préférer les cigarettes et les
produits du tabac plus sucrés et à saveur de bonbons, qui leur sont proposés par
l’industrie, car ces arômes les attirent davantage que les adultes. xiv
i
Organisation mondiale de la santé. Waterpipe tobacco use. http://www.emro.who.int/healthtopics/tobacco/waterpipe-tobacco-use.html (consulté en septembre 2012).
ii
Organisation mondiale de la santé. Waterpipe tobacco smoking: health effects, research needs and
recomendations to regulators. 2005. http://whqlibdoc.who.int/publications/2005/9241593857_eng.pdf (consulté
en septembre 2012).
iii
Dugas, Erika, Michèle Tremblay, Nancy C.P Low, Daniel Cournoyer et Jennifer O'Loughlin. « Water-pipe smoking
among North Americian youths ». Pediatrics, mai 2010 : 1184-1189.
iv
Ibid
v
Organisation mondiale de la santé. Waterpipe tobacco use. http://www.emro.who.int/healthtopics/tobacco/waterpipe-tobacco-use.html (consulté en septembre 2012).
vi
Akl EA, Gaddam S, Gunukula SK, Honeine R, Jaoude PA, Irani J. « The effects of waterpipe tobacco smoking on
health outcomes: a systematic review ». Int J Epidemiol. Juin 2010 : 39(3) : 834-57.
vii
Daher N. et coll. « Carparison of caricinogen, carbon monoxide, and ultrafine particle emission from narghile
waterpipe and cigarette smoking: Sidestream smoke measurements and assessment of second-hand smoke
emission factors ». Atmos Environ. 2010 : 44(1) : 8-1.
viii
Jackson, Daniel et Paul Aveyard. « Waterpipe smoking in students: Prevalence, risk factors, symptoms of
addiction, and smoke intake. Evidence from one British university ». BMC Public Health. Mai 2008 : 8 : 174.
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ix
Office of the Chief Medical Officer of Health. Waterpipe Smoking in Alberta. Gouvernement de l’Alberta. Février
2012. http://www.health.alberta.ca/documents/CMOH-Waterpipe-Smoking-2012.pdf (consulté en septembre
2012).
x
Organisation mondiale de la santé. « Waterpipe tobacco smoking: health effects, research needs and
recomendations to regulators ». 2005. http://whqlibdoc.who.int/publications/2005/9241593857_eng.pdf
(consulté en septembre 2012).
xi
American Thoracic Society. American Thoracic Society : Series on Tobacco. Octobre 2012.
http://patients.thoracic.org/information-series/en/resources/tobacco-mini-c.pdf (consulté en novembre 2012).
xii
Office of the Chief Medical Officer of Health. Waterpipe Smoking in Alberta. Gouvernement de l’Alberta. Février
2012. http://www.health.alberta.ca/documents/CMOH-Waterpipe-Smoking-2012.pdf (consulté en septembre
2012).
xiii
American Thoracic Society. American Thoracic Society : Series on Tobacco. Octobre 2012.
http://patients.thoracic.org/information-series/en/resources/tobacco-mini-c.pdf (consulté en novembre 2012).
xiv
Americian Lung Association. An emerging deadly trend: waterpipe tobacco use. Février 2007.
http://www.lungusa2.org/embargo/slati/Trendalert_Waterpipes.pdf (consulté en septembre 2012).