Ils s`accrochent pour décrocher leur bac
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Ils s`accrochent pour décrocher leur bac
ÉDUCATION • Un micro-lycée accompagne vers la réussite des élèves qui ont raté deux fois leur baccalauréat Ils s'accrochent pour décrocher leur bac lycéens. « Quand ça ne va pas, ils m'envoient un SMS. Ils peuvent compter sur moi. » Proximité, interactivité, individualisation : une pédagogie bien éloignée de ce qu'ils ont connu. « On part des besoins de l'élève. Il s'agit de donner une autre chance à ces "exclus" du système traditionnel, qui passent leur bac en cinq ou six ans au lieu de trois », précise Guy Genêt. Ces lycéens tentent de décrocher leur bac... pour la troisième fois. Ils ont intégré une classe spéciale, au lycée Franklin. Une structure inédite dans la région Centre. Marie Guibal [email protected] P our ces lycéens de terminale, la cloche de la rentrée a sonné il y a seulement huit jours. Tous ont un objectif commun : décrocher leur baccalauréat, après deux échecs consécutifs. Cette année, ils sont dix-huit à avoir intégré le micro-lycée. Une classe à part, hébergée dans les locaux du lycée Benjamin-Franklin. Le proviseur, Guy Genêt, souhaite « accompagner les jeunes dans leur pari et les aider à prendre un nouveau départ ». Des cours à la carte Les cours ne commenceront que lundi prochain. En tant que candidats libres, ils ont le droit de « garder le bénéfice des notes ». C'est-à-dire qu'ils ne repasseront que les matières en dessous de la moyenne. Chacun suit donc les cours à la carte, en fonction de ses carences. Pour l'heure, la promo est en phase de rodage. Les élèves font connaissance : ils ont tous 20 ou 21 ans et viennent d'établissements différents (Orléanais, pour la plupart, mais aussi de Bourges ou de Chartres). Toutes les filières (L, ES, S et STMG) se côtoient. Ils font aussi le bilan « C'est une forme de réponse au décrochage » de l'an dernier et analysent les raisons de leur échec, une étape fastidieuse mais essentielle. « Tout le monde est dans le même cas, ici. On a vécu les mêmes échecs, on n'a pas honte », assure Cécile, qui vise des études de lettres. « Le bac, c'est • Un dispositif inédit dans l'académie L'expérience, inédite en région Centre, a été lancée Tannée dernière au lycée Franklin pour lutter contre le décrochage. Une tentative concluante puisque sur les treize élèves, huit ont obtenu leur bac. Cette classe est financée par le conseil régional, le rectorat et le Fonds d'expérimentation pour la jeunesse. Les élèves de ce micro-lycée sont envoyés par un conseiller d'orientation et passent plusieurs entretiens. La motivation et l'envie priment, mais aussi le nombre de matières à répasser (entre 4 et 7, généralement). Cette année, sur les 37 candidats, 18 ont été retenus. Des professeurs volontaires assurent les cours, dans toutes les matières, y compris des enseignants de classes préparatoires. Les élèves sont à la fois très encadrés (livret scolaire, notes, devoirs) et « traités comme des adultes ». l'avenir î On ne peut rien faire sans. C'est une chance d'être ici », reconnaît volontiers Yolaine, qui rêve de devenir infirmière. Maria renchérit : « On veut montrer de quoi on est capable, malgré nos difficultés, et poursuivre nos études. » Le faible absentéisme est un bon indice de leur motivation : « Avant, je voulais le passer en candidat libre mais j'aurais échoué. J'ai besoin d'un soutien », affirme Bintu, qui ne se voyait pas réviser seule chez elle. « C'est une expérience humaine. Beaucoup manquent de confiance en eux », explique Sébastien Clément, coordonnâtes du micro-lycée, qui vouvoie ses Ce genre de structure intermédiaire est encore rare dans l'Éducation nationale, ce que déplore le proviseur : « II n'y en a pas assez à mon goût. Si un élève décroche, c'est que ce qu'on lui offre ne lui convient plus, malgré tous les efforts qui sont faits par les établissements. Je milite pour trouver des solutions au décrochage. Ce microlycée est une forme de réponse. Et on est en plein dans notre mission de service public ». Une mission accomplie pour Astrid, 21 ans, issue de la précédente promo. « C'était une expérience exceptionnelle et je le referais sans hésiter, s'enthousiasme-t-elle. Ça m'a redonné confiance, moi qui pensais que c'était perdu d'avance. » Son bac S en poche, elle a été prise à l'IUT gestion des entreprises et des administrations, à La Source. La spirale de l'échec est loin, l'avenir lui appartient, m