A partir du 11 septembre 2014 chaque jeudi à

Transcription

A partir du 11 septembre 2014 chaque jeudi à
CYCLE DE CINEMA
"PORTRAITS DE FEMMES"
présenté par Louis de Carbonnières
image Gery Meerschman
A partir du 11 septembre 2014
chaque jeudi à 13h30 Amphi Cassin, B ou D
Séances gratuites, accessibles exclusivement aux usagers de Lille 2
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 11/09 : 13h30 Amphi Cassin : Dangerous Liaisons (les liaisons
dangereuses) de Stephen Frears, Grande-Bretagne, 1988, 2h
Scénario : Christopher Hampton, d'après le roman de Choderlos de Laclos (1782)
Avec : Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer, Keanu Reeves, Uma Thurman ...
Oscar du meilleur scénario et césar du meilleur film étranger
"it's beyond my control!"
Résumé
Deux aristocrates brillants et spirituels, la marquise de Merteuil et le séduisant Vicomte de Valmont, signent
un pacte d’"inviolable amitié" à la fin de leur liaison. C’est au nom de celui-ci que la marquise demande à
Valmont de séduire la candide Cécile de Volanges qui doit prochainement épouser son ex-favori, M. de
Bastide. Mais Valmont a entrepris de séduire la vertueuse Mme de Tourvel.
Mme de Merteuil, (,,,) met toute sa science, et elle est vaste, au service de son combat pour venger son sexe,
et asseoir sa supériorité sur les hommes. Et cette vengeance n’est que le cache de la cruauté qui reste le but
de toutes ses actions : « Il m’appellerait perfide, et ce mot de perfide m’a toujours fait plaisir ; c’est, après
celui de cruelle, le plus doux à l’oreille d’une femme. » lettre V
Philippe Valon Publié dans Revue française de psychanalyse 2005/5 (Vol. 69)
Dans la lettre LXXIX Valmont hésite à obéir et invite Mme de Merteuil à plus de « prudence et de raison ».
Dans cette lettre Mme de Merteuil lui répond.
"Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? Quand m’avez-vous vue m’écarter des
règles que je me suis prescrites, et manquer à mes principes ? Je dis mes principes, et je le dis à dessein :
car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par
habitude, ils sont le fruit de mes profondes réflexions ; je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage.
Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su
en profiter pour observer et réfléchir. "
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 18 septembre : 13h30 : Amphi Cassin 2 films de Max Ophüls :
Madame de... France - 1953 - 1h40 (suivi de le plaisir)
Scénario : Marcel Achard, Max Ophuls, Annette Wademant, d'après Madame de... de Louise de Vilmorin
Avec Danielle Darrieux , Charles Boyer , Vittorio De Sica
La comtesse Louise s’ennuie et comble le vide de son existence d’accessoires et de parures qui finiront par
lui coûter bien plus cher qu’elle ne l’imagine. Pour compenser ses dettes, elle vend une paire de boucles
d’oreilles offertes au lendemain de leurs noces par son mari (Charles Boyer). Elle lui dira les avoir perdues,
s’enfonçant dans une spirale de mensonges qui n’épargnera pas le baron Donati (Vittorio De Sica) dont elle
s’est violemment éprise. Les boucles passent alors de mains en mains, chaque fois lestées d’un peu plus de
passion et de tromperie.
"Le rôle central que joue l’objet témoigne de l’importance de l’artifice dans le cinéma ophulsien. Bien audelà du goût pour le décorum, il atteste de la primauté du paraître dans une société du vide qui conduit les
hommes à leur perte. (,,,). Ombre, reflet d’elle-même, Louise est un personnage, un masque bavard qui ne
vit qu’en représentation perpétuelle pour séduire à défaut de vivre". Critikat
Le plaisir, France, 1952, 1h35
Avec : Claude Dauphin, Gaby Morlay, Madeleine Renaud, Ginette Leclerc, Mila Parély, Danielle
Darrieux , Pierre Brasseur, Jean Gabin
D'après 3 nouvelles de Maupassant
I) Le Masque - Ancien séducteur, un vieillard court les Palais de la Danse, son visage ridé couvert d'un
masque de jeune homme. Victime d'une attaque en plein bal, il est ramené par un docteur chez Denise, son
épouse résignée qui lui raconte l'histoire Ambroise, son mari.
II) La Maison Tellier - Des pensionnaires d'une maison close, sous la conduite de leur patronne, la digne
Madame Tellier, sont invités à une première communion à la campagne.
III) Le Modèle - Un couple de jeunes artistes s'aime à la folie... jusqu'au jour où la lassitude s'installe. Il
s'enfuit, elle menace de se jeter par la fenêtre, il ne la croit pas, elle s'exécute...
Le plaisir étant avant tout masculin, il s’agit d’en montrer le contrepoint, féminin. Deux mondes se
confrontent ainsi : celui du bonheur, assimilé au plaisir, et celui de l’amour (c’est l’épouse résignée qui
attend chaque soir son vieux mari parti danser au bal) ; celui des espaces clos et celui des espaces ouverts :
sorties de la Maison Tellier, les filles découvrent la pureté de la nature ; celui du bruit des lieux de plaisir et
celui du silence de la nuit campagnarde, qui empêche les femmes de dormir. Pourtant, à sa fin, le film offre
la possibilité aux femmes de se rebeller... il était une fois le cinéma
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 25 septembre : 13h30 : Amphi D : Barbarella de Roger Vadim
France, France-Italie, 1968, 1h38
d'après la bande dessinée de Jean-Claude Forest
avec Jane Fonda
Quelque part aux confins de l’univers, en l’an 40.000, dans une spacio-nef tapissée de fourrure synthétique
aux reflets mordorés et de peintures de George Seurat, un scaphandre futuriste flotte gracieusement dans son
anachronique décor.
Faisant glisser un massif gant argenté avec toute l’assurance d’une effeuilleuse professionnelle, le
cosmonaute laisse apparaître une main délicate aux ongles longs et impeccablement manucurés. Bientôt,
jaillissant de son casque en même temps qu’une cascade de cheveux blond, les lettres d’un générique
dansant sur les notes d’un hymne pop sirupeux nous présentent la troublante héroïne. Avec nonchalance, elle
continue de s’extirper de sa combinaison, pour bientôt n’avoir plus rien d’autre sur la peau (peau que l’on
devine douce et satinée). Une myriade de petits caractères judicieusement placés nous informe du reste de la
distribution et préserve, autant que faire se peut de la dernière indécence, notre héroïne. En moins d’une
minute, par ce premier strip-tease en apesanteur aussi intégral qu’intergalactique, Barbarella vient de
rentrer par la grande porte dans la légende erotico-cinématographique !
Barbarella se présente comme une femme indépendante et sexuellement tout ce qu’il y a de désinhibé, très
en osmose en cela avec le grand mouvement de libération des mœurs qui se met lentement en place en ce
début des années 60, pour culminer à la fin de la décennie.
Si nous sommes en l'an 4000, le chemin que l'on nous invite à prendre, délirant, d'un érotisme de tous les
plans, diffère de celui des films de science-fiction classiques. Léger, psychédélique, Barbarella est un OVNI.
Il était une fois le cinéma
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 2 octobre : 13h30 Amphi Cassin : Loulou (Die Büchse der
Pandora) de Georg Wilhelm Pabst, 1929, 2h10, muet
Scénario G.W. Pabst, d'après Frank Wedekind
Avec Louise Brooks, Francis Lederer ...
Loulou est une jeune femme qui ne s'encombre d'aucun préjugé et vit pour l'amour et le plaisir. Ses amis sont
nombreux. Elle en a de tous les âges et de toutes les conditions. Elle est présentement la maîtresse en titre du
Dr Schön, propriétaire de plusieurs journaux. Ce jour là Schön fait grise mine en annonçant son prochain
mariage avec la fille du ministre de l'intérieur. Il lui dit que sa liaison avec elle mettrait sa carrière en péril. ,,,
Loulou réussit par ses intrigues à faire rompre le docteur Schön, avec sa fiancée et à s'en faire épouser, tout
en poursuivant ses autres liaisons.
Portrait tragique d’une femme qu’on qualifierait aujourd’hui de "libérée", Loulou est à l’origine la
combinaison de deux pièces de Frank Wedekind : l’Esprit de la Terre et La boite de Pandore. La première
raconte les mariages successifs de Lulu et le destin funeste de ses époux, la seconde son procès et ce qui
s’ensuit.
Au cœur d’une société bourgeoise allemande en pleine dégénérescence, Loulou fascine et ensorcelle les
hommes. Elle est la flamme à proximité de laquelle on ne peut que se brûler, elle embrase et consume.
Loulou, consciente de la fascination qu’elle exerce sur les hommes, sait user de ses charmes mais les
passions qu’elle engendre sont mortifères. Elle séduit les malheureux qui croisent son regard mais ceux-ci la
condamnent en même temps qu’ils succombent.
(,,,)
Malgré ses sortilèges et ses petites manipulations elle sera victime de la cupidité des hommes et de leur
incapacité à aimer. DVD classik
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 9 octobre : 13h30 Amphi Cassin : Nana de Christian-Jaque,
France, 1955, 2h, suivi de "belles de nuit", documentaire
d'après Zola, dialogues Henri Jeanson
Avec Martine Carol, Charles Boyer, ...
A Paris sous le Second Empire, le comte Muffat, en dépit de ses préjugés contre les femmes légères, tombe
follement amoureux de Nana, jeune femme entretenue, vedette du théâtre des Variétés. Cette passion
dévorante sera sans issue et le conduira comme les autres amants de Nana à la ruine et au crime.
Cette adaptation très libre du roman de Zola recrée avec faste le Paris du Second Empire, époque de plaisir
et de relâchement des moeurs, qu'incarne Nana, femme légère et destructrice, amoureuse de l'argent et du
luxe qu'il procure. Martine Carol est ici à l'apogée de son mythe érotique.
Forum des images
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 9 octobre : 13h30, Amphi Cassin : Belles de nuit ou la fin
d'une époque, documentaire français de Carole Wrona (2012)
(précédé de Nana de Christian Jaque)
En ce début de XXe siècle, Paris est une fête. Valtesse de la Bigne, la Belle Otero, Liane de Pougy,
Émilienne d'Alençon : courtisanes et femmes d'esprit, ces demi-mondaines vont bousculer les codes pour
révéler leur "belle époque".
1910. Valtesse de la Bigne, la plus célèbre des demi-mondaines, s’éteint. Fausse comtesse et vraie muse à
l’intelligence raffinée, elle lègue à l’État français, dans un dernier éclat, un unique objet : son lit réputé.
Courtisane mais également muse à l'intelligence raffinée, elle a marqué son époque en bousculant les codes.
Tout comme ses émules, les trois Grâces : l'actrice Liane de Pougy, Emilienne d'Alençon et l'irrésistible
Caroline Otero, ces insoumise se sont affirmées en se mettant en scène dans une Belle Epoque qui accordait
peu de place à la femme.
Surnommées les trois Grâces, ses émules, l’actrice Liane de Pougy, Émilienne d’Alençon et l’irrésistible
Caroline Otero, font aussi de leur corps une patrie enviée où viennent se perdre nobles et souverains
étrangers.
Entre Bon Marché, orientalisme, opium et champagne, Paris est une fête, ivre des extravagances de ces
courtisanes qui bousculent tous les codes. Quitte à s’afficher en amazones et à s’habiller en hommes. Car si
les arts, avec Degas et Toulouse-Lautrec, dénudent et exaltent la femme, la Belle Époque leur accorde en
réalité peu de place. Puisque l’apparence triomphe et que la vie est théâtre, ces insoumises se chargent de se
mettre en scène. À partir d’une profusion d’archives – elles ont beaucoup posé ! –, le film retrace avec
précision le flamboyant parcours de ce demi-monde, miroir d’une époque d’insouciance, avant les ténèbres à
venir.
Arte
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 16 octobre : 13h30, Amphi B : The Taming of the Shrew (La
mégère apprivoisée) de Franco Zeffirelli, Italie, États-Unis, 1967,
1h 52
Scénario de Franco Zeffirelli
D'après la pièce de William Shakespeare
Avec Richard Burton et Elisabeth Taylor
Bianca n'épousera Luciento que si sa soeur Catharina - qui est une affreuse harpie qui jure comme une
charretière - se marie aussi. Là débarque dans Padoue un homme ruiné qui cherche fortune et femme :
Petruchio décide d'épouser Catharina et de la transformer en femme aimante.
Elizabeth Taylor et Burton incarnent à merveille se couple querelleur et violent mais passionné - querelles
qui existaient réellement eu sein du couple. Shakespeare s'est inspiré de toute une tradition littéraire qui
faisait de la femme une furie mais ce qui peut heurter toutefois le lecteur du XXIeme siècle, c'est le propos de
la pièce et le moment où Catharina finit sur une révoltante tirade: " ton mari est ton seigneur, ta vie, ton
gardien, ton chef, ton souverain, celui qui prends soin de toi et qui pour assurer ta subsistance, soumet ton
corps à de durs travaux sur terre. [...] . Le respect qu'un sujet doit à son prince, oui, ce respect même, une
femme le doit à son époux ; et lorsqu'elle se montre indocile [...] qu'est-elle d'autre qu'une rebelle perfide,
une ennemie, coupable d'une impardonnable félonie envers son tendre seigneur".
Mille et un classiques
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 23 octobre : 13h30, Amphi B : What Ever Happened to Baby
Jane? Qu'est-il arrivé à Baby Jane? de Robert Aldrich, Etats-Unis,
1962, 2h 12 min
Scénario : Lukas HELLER, d'après le roman de Henry FARRELL.
Avec Bette DAVIS et Joan CRAWFORD
Au temps du cinéma muet, 'Baby Jane' est une super star, une des premières enfants stars. Sa sœur, Blanche
est plus timide et reste dans l'ombre... Dans les années 30, les rôles sont inversés : Blanche connaît la gloire
et Jane est oubliée.
Bien des années plus tard, elles vivent ensemble et sont névrosées. Blanche est devenue infirme à la suite
d'un étrange accident et semble soumise aux délires sadiques de sa soeur qui multiplie les mauvais
traitements. Jane ne cesse de répéter son antique tour de chant dans l'espoir de remonter sur scène...
C’est à travers le huis clos que le réalisateur choisit de mettre en image le cloisonnement psychologique de
ses personnages. Vieille bâtisse qui appartenait au père des deux sœurs, la maison est presque un
personnage à part entière. La cuisine y représente bien la décrépitude croissante de Jane Hudson dont les
réactions sont plus celles d’une enfant que d’une adulte.
Jane Hudson est par ailleurs constamment maquillée comme une poupée (idée proposée par l’actrice), qui
renvoie à la poupée Baby Jane Hudson que le personnage conserve comme une relique du passé. Il y a
également beaucoup de miroirs dans la maison qui reflètent ce visage figé dans le temps.
Blanche Hudson semble plus équilibrée mentalement au premier abord. Visionnant de vieux films dans
lesquels elle apparaît (vieux films tournés dans la jeunesse de Joan Crawford), émue par son image de jeune
star, Blanche passe son temps à essayer de tempérer les éclats de folie de sa sœur. Pourtant, une révélation
finale viendra nous rappeler que chacune d’elles souffre du même mal, éternelles femmes-enfants
prisonnières du temps qui passe.
Qu'est-il arrivé à Baby Jane est devenu avec le temps un film culte et le symbole du cinéma "d'horreur
psychologique".
La réussite du film doit beaucoup au jeu époustouflant de Bette Davis, vieillie pour paraître 70 ans. Elle
joue à merveille cette adulte dotée de l'esprit d'une enfant aigrie et revancharde. Son visage se transforme,
son corps délivre le terrible secret : Baby Jane vit toujours en elle et la pousse au bord du plus profond des
précipices.
Le jeu de Joan Crawford est tout aussi intense. Elle est saisissante dans ce rôle d'infirme, pétrie de remords.
Le duo fonctionne à merveille et nous transporte dans l'histoire monstrueuse de ces deux femmes.
daily-movies.ch
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 6 novembre : 13h30, Amphi Cassin : The Women de George
Cukor, Etats-Unis, 1939, 2h14 (suivi de Cluny Brown (la folle
ingénue) de Ernst Lubitsch)
Scénario : Anita Loos, Jane Murfin, Clare Boothe Luce, F Scott Fitzgerald, Donald
Ogden Stewart
Avec Norma Shearer, Joan Crawford, rosalind russel, Paulette Goddard, Joan
Fontaine ...
Mary Haines est l’épouse exemplaire d’un homme d’affaires Stephen Haines et mère d’une petite fille. Elle
est entourée d’amies plutôt cancanières, spécialement Sylvia Fowler qui sait quelque chose que Mary ignore.
Stephen a une liaison avec Crystal Allen, une vendeuse arriviste. Grâce « aux bons soins » de Sylvia, Mary
découvre la vérité. Après une forte confrontation avec Crystal, et poussée par Sylvia, Mary part à Reno pour
y obtenir rapidement le divorce.
Souvent qualifié de cinéaste de "la femme" par sa capacité à capturer la psychologie féminine, George
Cukor prenait l'adage au pied de la lettre en 1939 en s'attaquant à The Women. A l'origine on trouve une
pièce de Clare Boothe Luce, triomphe sur les scènes de Broadway à son lancement en 1936.
Dépeignant les mœurs de la haute société de Manhattan à travers ses femmes, la pièce avait pour originalité
sa distribution exclusivement féminine mais également des dialogues très crus pour les échanges acerbes
entre les protagonistes.
Le tour de force de George Cukor n'est pas d'avoir tourné un film sans hommes (à l'écran, même les
animaux sont des femelles !), mais plutôt de s'être imposé comme un féministe moderne et attentif. Il a su
capter les soubresauts des mouvements de femmes aux Etats-Unis, alors très en avance sur l'Europe (elles
ont obtenu le droit de vote en 1920), mais encore bâillonnées de toutes parts. A première vue, ces dames
ressemblent plutôt à des volailles rebondies, obsédées par le vernis de leurs ergots. Mais derrière cette
caricature drôlissime (ne manquez pas le générique en forme de ménagerie !) se cache une étude de moeurs
exceptionnelle, sur les relations mère-fille notamment. Comment les femmes se transmettent-elles leur savoir,
comment se fait la déperdition des complexes et des conventions ? Cukor répond avec une verve
inextinguible, doublée d'un sens de la psychologie féminine hors du commun. Visiblement enivrées par tant
de confiance, les actrices se déchaînent...
Marine Landrot , telerama
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 6 novembre : 13h30, Amphi Cassin : Cluny Brown (la folle
ingénue) de Ernst Lubitsch, Etats-Unis, 1946, 1h36
Scénario : Samuel Hoffenstein et Elizabeth Reinhardt, d'après le roman de Margery
Sharp
Avec : Charles Boyer, Jennifer Jones, Peter Lawford
Cluny Brown est une charmante jeune femme qui affiche juste une passion quelque peu singulière : la
plomberie ! C’est ainsi qu’elle remplace au pied levé son oncle pour réparer un évier bouché, et fait la
connaissance de Belinski (Charles Boyer), un écrivain anti-nazi, fraîchement immigré de Tchécoslovaquie.
Mais l’oncle, furieux de voir sa nièce aussi dévergondée, décide de la faire engager comme servante.
"Dans tous ces meilleurs films, Lubitsch a toujours célébré rebelles, les libertaires et extravertis assumant de
vivre en dehors des codes sociaux classiques, que ce soit la femme adultère de Ange, le trio amoureux de
Sérénade à trois, la fantaisie révélée de Ninotchka ou encore la troupe d'acteur de To Be or no to be.
Ici nous aurons comme héros un duo avec un farfelu qui s'assume et s'accepte avec l'écrivain en fuite Adam
Belinski et une qui s'ignore et cherche à rentrer dans le rang avec la femme de chambre Cluny Brown. Cet
esprit libre revêt un aspect aussi dramatique en toile de fond (Belinski ayant fui son pays et Hitler pour ses
idées) qu'irrésistible dans son expression avec cette scène d'ouverture où l'on appréciera le bagout et
l'aplomb de Belinski pour s'introduire, faire culpabiliser et taper un aristocrate anglais attendant ses invités.
Cette folie douce est moins maîtrisée chez l'ouragan Cluny Brown, surtout s'il y a un évier bouché dans les
parages, Lubitsch nous assaisonnant de savoureux dialogues à double sens sur la curieuse lubie de son
héroïne.
(...)
La hauteur des nantis ne les rend pas plus autonome à l'image de la faussement libre Betty Cream se jouant
des hommes mais à la première lueur de scandale se réfugiant dans le mariage et ramené au stade de petite
fille obéissante par Lady Carmel."
Paperblog.org
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 13 novembre : 13h30 Amphi B : Fried Green Tomatoes
(Beignets de tomates vertes) de Jon Avnet, Etats-Unis, 1991, 2h16
d'après le roman Fried Green Tomatoes at the Whistle Stop Cafe de Fannie Flagg
Avec Mary-Louise Parker, Kathy Bates, Marie-Stuart Masterson, Jessica Tandy ...
Evelyn Couch, une femme entre deux âges ( Je suis trop jeune pour être vieille et trop vieille pour être jeune
dit-elle), dépressive, rend visite à une parente dans un hôpital. Là, elle y fait la rencontre d'une charmante
octogénaire, Ninny Threadgoode, qui lui raconte des histoires vécues soixante ans plus tôt. Cette rencontre
va bouleverser sa vie.
L'histoire de Whistle Stop, Ninny Threadgoode, 82 ans, la livre aujourd'hui comme un héritage à Evelyn
Couch. Evelyn, c'est l'Américaine type. 50 ans, oisive, boulimique, un mari qui ne la regarde plus. Elle prend
des cours d'éducation conjugale, censés lui apprendre l'art et la manière de mettre du piment dans sa vie de
couple. A toujours faire ce qu'on lui dit de faire, elle sent qu'elle va rater sa vie. Le fantôme d'Idgie, qu'on
sent planer comme un génie tutélaire sur Whistle Stop, viendra souffler quelques décennies plus tard, grâce
à Ninny, au-dessus d'Evelyn, qui se décidera à prendre en main sa destinée.
telerama
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 20 novembre : 13h30 : Amphi B : Enchanted April (avril
enchanté) : 2 adaptations du roman de Elizabeth von Arnim (1922)
Enchanted April (avril enchanté) de Harry Beaumont, Etats-Unis,
1935, 1h05
Scénario : Samuel Hoffenstein, Ray Harris
avec Ann Hardin, Frank Morgan, Jane Baxter
Dans le Londres bourgeois des années 1930, Lotty Wilkins, jeune
femme délaissée par son mari suite à la popularité littéraire naissante
de ce dernier, fréquente le Hampstead Housewives Club où elle fait
la connaissance de Rose Arbuthnot, une autre épouse se sentant
négligée par son conjoint. Elle convainc cette dernière de partir en
villégiature dans un château italien pour y trouver la paix de l'esprit
et la liberté. Deux autres femmes, membres de la noblesse anglaise,
vont se joindre à elles, et les devanceront même pour prendre
possession du lieu. La cohabitation se révèle ardue au premier abord
mais le climat local, la chaleur pittoresque des autochtones et les confidences échangées vont briser la glace.
Les deux épouses auront bientôt la surprise de voir arriver leurs maris dans des conditions légèrement
rocambolesques et, grâce à la magie de ce lieu enchanteur, retrouveront la foi en l’amour.
Enchanted April (avril enchanté), de Mike Newell, G-B, 1992, 1h35
Scénario : Peter Barnes
avec Miranda Richardson, Josie Lawrence, Alfred Molina
Au début des années 20, deux femmes, engoncées dans la bourgeoisie britannique, décident de s'évader de
leur quotidien en louant un château en Italie. Après avoir trouvé deux autres colocataires, elles vont investir
ces lieux où le temps semble suspendu, où les carcans se défont, où le paraître s'estompe pour faire la place à
l'être. Quatre femmes aux vies si différentes qui vont finir par s'apprivoiser, par tomber les masques et se
laisser aller, entraînant dans la danse leurs compagnons.
Ne vous fiez pas aux apparences légères, Elizabeth von Arnim brosse un tableau féroce de
l'entreprise maritale. Les fissures du couple, l'égoïsme naturel, les actes intéressés, ce que l'on se doit d'être
conformément à... ce que l'on aspire à devenir. 10/18
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014
Jeudi 27 novembre : Boule de Suif de Christian-Jaque, France,
1945, NB, 1h45
Scénario : Louis d'Hée, Henri Jeanson et Christian-Jaque, d'après Maupassant.
Avec Micheline Presle, Louis Salou, Marcel Mouloudji. ..
Synopsis :
1870. Rouen est occupée par les Prussiens. Dans la diligence de Dieppe : des bourgeois, des aristocrates, des
religieuses, un républicain, une prostituée, Élisabeth Rousset, dite "Boule-de-Suif" qui subit le mépris
général, ce qui ne l'empêche pas de partager ses provisions.
A quelques lieues de là, des officiers prussiens saccagent un château et l'on fusille des otages après une
attaque de francs-tireurs. Au relais du soir, un officier remarque Boule-de-Suif qui lui refuse ses faveurs. Par
représailles, toute la diligence est bloquée : l'insistance hypocrite des bourgeois, le silence des religieuses
font céder la jeune femme.
Libérés, les voyageurs lui manifestent le même mépris...
Commentaires :
Comme Robert Wise, un an plus tôt dans Mademoiselle Fifi, Christian-Jacque adapte deux textes courts de
Maupassant, Mademoiselle Fifi et Boule de suif.
La guerre de 1870 est montrée dans le film comme une guerre de libération menée par des groupes de
résistants contre des occupants qui mettent la France en coupe réglée. Les Prussiens du film sont les
préfigurations des SS (...) Face à eux, deux attitudes sont représentées : celle des bourgeois et des nobles.
Lâches, ils ont la conviction que ce n’est pas leur guerre (« Il ne fallait pas vous faire battre, mon cher »,
ironise Carré-Lamadon à l’endroit de Cornudet, marquant ainsi une fracture nationale), que le compromis
afin de préserver l’ordre et l’enrichissement est nécessaire et que la collaboration est possible entre gens de
même rang (le comte de Bréville héberge déjà un officier prussien dans son château : « L’aristocratie est
une petite patrie dans l’espace »). Aveuglés par leurs préjugés de classe, ils ne conçoivent pas que les
Prussiens puissent s’en prendre au patrimoine français, mais admettent qu’ils puissent exercer leurs droits
sur une fille du peuple. http://www2.cndp.fr/TICE/teledoc/mire/teledoc_bouledesuif.pdf
« En mêlant, pour finir, les bourgeoises à l’orgie commencée avec la seule Boule de suif on souligne encore
mieux l’ironie de Maupassant et le relief de ses personnages ». Georges Neveux , le canard enchainé , 1945
Elise Anicot - SCD Lille 2 Action Culturelle – 05/09/2014