Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise

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Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise
Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark
Photo d’enfance du prince héritier avec sa
mère, la reine Margrethe II, et son grandpère maternel, le roi Frederik IX. Photo :
Polfoto.
policiers.
Mary Donaldson est la benjamine de
quatre enfants. Elle a fait ses études à
Hobart College et à l’Université de
Tasmanie, et détient un diplôme de
droit et d’économie. Elle a travaillé dans
plusieurs sociétés, en particulier pour
l’agence immobilière Belle Property.
La liaison entre le prince héritier
danois et Mary Donaldson, une beauté,
sûre de son style et qui a une bonne
formation, a évolué lentement, mais en
automne 2002, Mary Donaldson s’est
installée à Copenhague où elle a pris un
emploi de conseillère de projet dans la
société Navision/Microsoft, filiale du
géant de l’informatique, à Vedbæk, non
loin de Copenhague.
Les rumeurs de fiançailles ont alors
commencé à se multiplier, et trois ans
après leur première rencontre, elles se
sont concrétisées. Au cours d’une séance
au Conseil d’État, la reine a donné son
autorisation officielle - et celle du gouvernement - au mariage du prince héritier Frederik et de Mademoiselle Mary
Elizabeth Donaldson, et cette alliance a
remporté l’adhésion enthousiaste de la
population danoise.
Le prince héritier et Mary Donaldson
ont beaucoup d’intérêts communs, notamment en matière de sport. Après ses
fiançailles, Mary Donaldson a suivi un
cours intensif pour apprendre le danois
et pour apprendre à devenir danoise.
Mary, princesse héritière, a reçu la nationalité danoise par son mariage, le 14
mai 2004.
Presque toutes les reines danoises sont
venues de l’étranger et les meilleures
d’entre elles ont exercé une grande influence sur l’image de la monarchie tout
en faisant office de médiatrice culturelles. Grâce à elles, de nouveaux courants internationaux sont parvenus au
Danemark. L’enfance de Mary dans un
pays aux vastes horizons et sa formation
universitaire conforme aux traditions
anglo-saxonnes constitueront un bon
bagage pour l’épouse active du futur roi
du Danemark.
Le couple résidera à Copenhague,
dans le palais de Frederik VIII à Amalienborg, ancien palais de feue la reinemère Ingrid, et à la Chancellerie, annexe
du château de Fredensborg, au nord de
l’île de Seeland. Fredensborg est depuis
plusieurs générations la résidence d’été
de la famille royale danoise. Le château
de Gråsten, dans le sud-Jutland, héritage
de la reine Ingrid, reviendra aussi au
jeune couple.
Un couple moderne
Pendant les années prochaines, le prince
héritier et son épouse auront des activités accrues au Danemark et à l’étranger. Le prince Frederik a déjà représenté
le Danemark lors de nombreux événements officiels et présidé des délégations
de représentants du commerce et de
l’industrie. Il est Commissaire de la
Croix Rouge danoise, poste qui implique des voyages dans les points chauds
du globe.
Chaque génération crée son propre
style au sein d’une monarchie, tout en
respectant la tradition. Au cours de
plusieurs interviews, le prince héritier a
exposé sans ambages le principe directeur de la vie privée et officielle du futur
couple royal du Danemark. Il tient à
définir personnellement son rôle de
prince héritier moderne, qui doit être à
la fois un homme ordinaire tout en restant quelqu’un de particulier. C’est un
équilibre fragile qui exige que le prince
ait l’oreille fine pour rester à l’écoute de
son pays sur le plan social : «Le risque
inhérent à ce poste est que l’on s’isole. Il
convient d’y être extrêmement attentif.
Mais dans notre pays, nous pouvons
nous réjouir du fait que l’institution
monarchique est de son temps. L’essentiel est de vivre avec son temps. De
prendre le pouls du pays et de se laisser
imprégner par ses expériences. Et de
créer son institution d’après cela. De
plus, naturellement, il faut compter
pour les gens qui ont vraiment de l’importance dans votre vie, pour ceux que
Frederik, prince héritier du Danemark
Documentation Danoise. Publiée par le Ministère Royal des Affaires
Étrangères du Danemark en collaboration avec Danmarks Nationalleksikon. Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 Copenhague K,
Danemark. Téléphone : (+45) 3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533.
l’on aime vraiment. Pour ceux-là, il faut
être prêt à aller loin, très loin. Compter
pour quelqu’un. Et dans mon cas :
compter pour mon pays».
Annelise Bistrup
Journaliste
Documentation Danoise
Mai 2004
Frederik, prince héritier du Danemark
La famille royale danoise est la plus
ancienne d’Europe. De l’ancêtre de la
dynastie, Gorm l’Ancien, devenu roi au
Xe s., à la reine Margrethe II et au prince
héritier Frederik, la lignée, bien qu’elle
n’ait pas toujours été directe, demeure
ininterrompue.
Plus de cinquante générations se sont
succédées entre les rois Vikings dévastateurs et l’universitaire bien éduqué
qui doit perpétuer la monarchie danoise
en compagnie de la princesse héritière
Mary, dans le respect de la tradition et
avec le sens du renouvellement.
Renseignements
supplémentaires
Site Internet officiel du Danemark
www.denmark.dk
Hofmarskallatet
(Le Maréchalat de la Cour)
Det Gule Palæ
Amaliegade 18
DK-1256 Copenhague K
(+45) 3340 1010
E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk.
Rédacteurs : Flemming Axmark, Henrik Sebro et Judy Skov Larsen.
Traduction : Monique Christiansen. Maquette : Kontrapunkt.
Reproduction du texte autorisée avec ou sans indication de la source.
Cahier publié en mai 2004.
ISBN 87-7964-946-7
Le rôle du prince héritier
Au Danemark, la monarchie jouit toujours du soutien notoire et enthousiaste
de la population. Que la popularité du
prince héritier soit digne d’un roi, le
peuple danois lui en a donné la preuve
puisqu’il lui a décerné, plusieurs années
d’affilée, le titre de «Danois de l’année».
Mais le prince héritier n’est pas parvenu facilement à cette position. Il a
traversé des crises personnelles et connu
des périodes de doute, surtout au cours
de sa prime jeunesse ; il s’est demandé
s’il serait capable et s’il voudrait remplir
le rôle de roi du Danemark. Mais le
prince Frederik a grandi, mentalement
et physiquement, ce qui lui a permis de
surmonter ces difficultés. Il a accepté le
destin qu’il va désormais partager avec
Mary Elizabeth Donaldson, originaire
d’Australie, qui par son mariage, le 14
mai 2004 en la cathédrale de Copenhague, est devenue la princesse héritière
du Danemark.
Le prince héritier Frederik prendra sa
place dans la longue lignée des rois danois sous le nom de roi Frederik X. La
tradition danoise n’autorisant pas les
monarques à abdiquer, le prince héritier
Frederik et la princesse Mary devront se
préparer à attendre pendant de nombreuses années le jour où ils remplaceront le couple royal actuel, la reine
Margrethe (née en 1940) et le prince
Henrik (né en 1934).
Ce que l’héritier du trône veut faire
de sa vie, il l’a exposé lui-même : «J’ai
pour but d’être un point de rassemblement national et d’être l’ambassadeur de
mon pays. Il faut trouver le pouls, et le
rythme de la société dans laquelle on vit.
Le prince héritier Frederik et la princesse héritière Mary photographiés le jour de leurs
fiançailles, le 8 octobre 2003. Photo : Keld Navntoft/Scanpix.
Je ne veux pas m’enfermer dans un
château fort. J’entends vivre la vie d’un
être humain».
Enfance et adolescence
Le prince héritier Frederik est venu au
monde le 26 mai 1968, onze mois après
le mariage de Margrethe, princesse héritière, et du comte français : Henri de
Laborde de Monpezat. Margrethe, princesse populaire douée pour les arts, était
la fille aînée du roi Frederik IX (18991972) et de la reine Ingrid (1910-2000).
L’année après la naissance du prince
héritier Frederik, le couple a eu un second fils, le prince Joachim, qui est le
second héritier de la couronne.
Le jeune couple héritier de la couronne ayant l’ambition de donner à ses fils
une éducation affectueuse, mais ferme,
les petits princes ont dû se soumettre à
des exigences, tout en ayant aussi le
loisir d’être des enfants comme les
autres. Il a toujours été hors de doute
qu’ils fréquenteraient une école ordinaire sans bénéficier d’un traitement
spécial. Le choix des parents s’est porté
sur une école privée : Krebs’ Skole, une
école qui a «une âme» et où l’histoire et
l’enseignement des langues jouent un
rôle majeur.
Le prince héritier a été marqué, ces
années-là, par l’influence d’un enseignant
légendaire : Jørgen Stegelmann, qui
savait parler aux enfants et communiquer avec eux. C’était un conteur d’histoire hors pair, dont la liberté d’esprit gaie
et cultivée a exercé une grande influence
sur le jeune prince héritier.
Jeune princesse suédoise à son arrivée
au Danemark en 1935, la reine-mère
Ingrid (1910-2000), grand-mère maternelle du prince Frederik, qui était
extrêmement respectée des Danois, a elle
aussi marqué son petit-fils. Dans le livre :
En familie og dens dronning (Une Reine
et sa famille, publié en 1996), elle trace
un portrait attendri de l’héritier du
trône du Danemark : «Le prince héritier
a beaucoup de cœur. C’est un être très
chaleureux, ce qui sera une force pour
lui en tant que roi. Il me rappelle mon
mari (le roi Frederik IX). Je crois qu’il a
hérité de pas mal de choses de lui, y
compris de sa jovialité. Il a beaucoup de
son humour. Et un sens aigu du devoir».
À l’école en France et au
Danemark
En 1982, le prince Henrik ayant particulièrement à cœur que ses fils connaissent la langue et l’histoire de France, les
princes Frederik et Joachim ont été
inscrits dans une école d’élite française :
l’École des Roches, en Normandie. Ce
séjour, à bien des égards, a été une rude
L’ordre de succession au trône du Danemark
Le statut du prince Frederik en tant
qu’héritier du trône du Danemark a
été défini par la Loi sur la Succession au Trône du 27 mars 1953.
Cette loi est une prorogation de la
règle restée en vigueur jusqu’à
cette date, qui voulait que la succession au trône se fasse en ligne
directe, mais elle comporte une
nouveauté : l’ordre de succession
au trône, qui jusque-là se faisait
uniquement par agnation, autrement dit par la descendance masculine, pourrait se faire, à l’avenir,
par agnation-cognation, autrement
dit également par la descendance
féminine, avec la réserve qu’un fils
cadet devrait précéder sa sœur aînée dans l’ordre de la succession.
Cette loi limite, de surcroît, le nombre des personnes habilitées à accéder au trône à la descendance du
roi Christian X et de la reine Alexandrine. Grâce à ces amendements, la
mère du prince héritier Frederik, la
princesse Margrethe, âgée de 12
ans en 1953 et l’aînée des trois
filles du couple royal, a pu devenir
princesse héritière dès l’entrée en
vigueur de cette loi. À la mort du roi
Frederik IX, le 14 janvier 1972, la
expérience pour les deux jeunes princes
qui venaient d’un milieu danois très
protégé.
C’est alors que le prince Frederik a
compris qu’il ne pourrait peut-être
jamais être ce qu’il aurait voulu devenir :
un homme ordinaire. Plus tard, il a
parlé, dans une interview, des idées
moroses qu’il se faisait de son avenir :
«Au début, être roi m’apparaissait
comme un destin immense et effrayant,
sombre et triste. J’avais l’impression
qu’on me recouvrait d’une couverture
qui limitait mes possibilités et mon
ardeur à découvrir le monde».
A leur retour de France, les jeunes
princes ont continué leur scolarité au
lycée de Øregaard Gymnasium, au nord
de Copenhague. Au plan linguistique, ils
étaient tous deux bien armés, parlant
couramment l’anglais et le français, et
leur forme physique était de premier
ordre. Toute sa vie, le prince héritier
Frederik a recherché les défis physiques,
qu’il considère comme un entraînement
mental. Ce bon joueur de tennis est
aussi un excellent navigateur et un bon
nageur. Ces dernières années, il a participé à plusieurs marathons de course à
pied au Danemark et à l’étranger. C’est
un sportif au tempérament fougueux, un
adepte des concours qui déteste perdre.
princesse Margrethe devint donc
reine sous le nom de Margrethe II,
et le fils aîné du couple royal prit le
titre de prince héritier.
Comme le prince héritier, sa mère
a reçu une éducation soignée qui la
préparait à la succession au trône.
Après son baccalauréat, obtenu en
1959, elle a achevé une formation
de chef de groupe dans le corps
féminin de l’aviation danoise avant
d’étudier les sciences politiques et
l’archéologie dans des universités
danoises et étrangères. Le grandpère maternel du prince héritier, le
roi Frederik IX, était devenu prince
héritier à treize ans, lors de l’accession au trône de son père, en 1912.
N’ayant succédé à son père qu’en
1947, il avait choisi, pendant la
longue période durant laquelle il
était prince héritier, de devenir
officier de marine et d’assurer
plusieurs postes de commandement dans le service actif. Avant
d’accéder au trône, il avait accédé
le rang de contre-amiral.
Knud J.V. Jespersen
Professeur, dr.phil.
En tant que prince héritier, il n’a pas
encore une devise officielle, mais sa devise personnelle est celle-ci : Le savoir
par l’épreuve.
Une formation éclectique
Le prince Frederik a eu 18 ans le 26 mai
1986. Officiellement adulte, il a alors
été admis au Conseil d’État, où le
régent en exercice de la monarchie constitutionnelle rencontre ses ministres
environ quinze fois par an pour signer
les lois du royaume. Frederik est désormais habilité à remplacer sa mère,
la reine Margrethe II, qui a accédé au
trône à la mort du roi Frederik IX, le
14 janvier 1972. Quelques semaines
après son entrée au Conseil d’État,
ayant réussi au baccalauréat, le prince
héritier a commencé immédiatement
son service militaire en qualité de recrue de la Garde royale. Par la suite,
il a demandé à être muté dans le corps
des Hussards de la Garde, dont il
est devenu officier. Actuellement, il
a acquis les grades de major de l’Armée et de l’Armée de l’air et de capitaine de frégate de la Marine danoise.
De nos jours, cependant, un prince
héritier doit aussi avoir une formation
civile, et le Danemark n’a jamais eu
d’héritier du trône ayant une formation
aussi complète que celle du prince Frederik. En 1989, il a effectué un stage
d’études dans le célèbre vignoble de
Robert Mondavi, en Californie, pour
s’initier à la culture de la vigne, car son
père, le prince Henrik, possède, en
France, un vignoble reconnu, le Château
de Caïx, voisin de Cahors, où la famille
royale passe chaque année une partie de
ses vacances.
Les études de sciences politiques sont
obligatoires pour un prince héritier.
Mais le prince Frederik, soucieux de
faire des études sérieuses, a voulu être le
premier de la famille royale danoise à
pousser jusqu’au bout des études universitaires. Il a commencé en automne
1989 à étudier les sciences politiques à
l’université d’Aarhus. Il a déclaré plus
tard que «sa décision d’acquérir une
vraie formation universitaire constituait
un stade à franchir pour se donner davantage de ballast et de poids. Cela
donne plus de force de se dépasser et
d’atteindre le but qu’on s’est fixé. Je ne
veux pas qu’on m’aide en quoi que ce
soit. Je tiens à éprouver mes forces». De
1992 à 1993, le prince Frederik a suivi
des cours à l’université de Harvard, aux
États-Unis, sous le pseudonyme de
Frederik Henriksen. Il a créé, ultérieurement, un fonds destiné à soutenir financièrement les étudiants danois en séjour
à Harvard.
Pendant ses études à Århus, la seconde ville du Danemark, le prince héritier
a trouvé une oasis de liberté où il a pratiquement mené la vie des jeunes de son
La réception du jour de l’An fait partie des
tâches officielles du prince héritier. Sur
cette photo, le prince héritier, la reine
Margrethe et le prince Henrik accueillent
l’ambassadeur du royaume africain du
Lesotho et son épouse. Photo : Scanpix
Nordfoto/Jens Nørgaard Larsen.
âge. Il a fréquenté des camarades de différents milieux, moins privilégiés que
lui, et a développé sa sociabilité et les
dons qui lui sont propres de communiquer avec tout un chacun.
En 1995, le prince héritier a achevé
ses études dans les délais normaux et
obtenu son diplôme de sciences politiques avec des notes supérieures à la
moyenne. Il a consacré son mémoire de
fin d’études à l’analyse de la politique
extérieure des pays baltes, où il s’est
rendu plusieurs fois au cours de ses
études.
Plongeur sous-marin de la
Marine militaire
Le corps des Plongeurs sous-marins de
la Marine militaire a offert au prince
Frederik un tout autre tremplin pour
progresser. Pour lui, le fait d’être admis dans ce corps d’élite, peut-être le
plus exigeant de la Défense danoise,
physiquement et psychiquement, représentait le plus haut défi. Sur trois
cents postulants, quatre ont été admis,
et l’un d’eux était le prince Frederik.
Surnommé Pingo, le prince a mené à
bout cette formation très dure qui lui a
valu de prendre du poids et de l’assurance ainsi que le respect des Danois.
Ceux-ci apprécient que l’héritier du
trône fixe de nouvelles normes pour les
exigences que s’impose un membre de
la famille royale. Le prince Frederik
n’a jamais choisi la facilité. Sa formation de plongeur sous-marin a été pour
lui une période heureuse : il s’est surpassé et il est devenu membre d’une
communauté au sein de laquelle il a
trouvé quelques-uns de ses meilleurs
amis.
Le prince héritier danois a reçu une formation militaire approfondie et diversifiée
dans l’armée de terre, dans l’armée de l’air
et dans la marine. Photo : Scanpix
Nordfoto/Claus Fisker.
cinquantenaire de la création de la
patrouille de traîneaux Sirius. La
mission de cette dernière est de surveiller le territoire situé au nord et au
nord-est du Groenland, et de sauvegarder la souveraineté danoise. Cette
expédition, qui a parcouru 2 800 km en
quatre mois, a été suivie par les Danois
grâce à une série d’émissions télévisées
au cours desquelles le prince héritier a
décrit les péripéties du voyage et les
paysages magnifiques qu’il découvrait.
Le 7 avril 2004, le musée d’art ARoS Aarhus Kunstmuseum a été inauguré en présence
de la reine Margrethe et du prince Henrik
ainsi que du prince héritier Frederik et de la
princesse héritière Mary. La photo montre le
jeune couple contemplant la sculpture Boy,
symbole du musée et créée par l’artiste australien Ron Muick, 1999. Photo : Claus
Fisker/Scanpix.
Des missions internationales
D’autres jeunes peuvent se référer, dans
leur travail, à des critères de succès bien
définis alors que le prince héritier n’a
pas de rôle nettement défini. Il doit s’en
forger lui-même. Il ne pourra jamais
obtenir un poste ordinaire, mais il a eu
un échantillon de ce que cela représente
en automne 1994, en allant faire un
stage d’études de trois mois à New York
comme membre de la mission danoise
des Nations Unies. Le prince Frederik
ne s’est pas contenté du rôle d’invité : il
a travaillé sur les droits de l’homme et
les questions sociales, participé à l’élaboration des documents et à la préparation des réunions et fait un discours au
nom du Danemark sur la protection du
personnel envoyé à l’étranger par les
Nations Unies. Son séjour à New York a
contribué à lui donner une stature internationale, encore renforcée par les mois
qu’il a passés à Paris de 1998 à 1999 en
tant que premier secrétaire à l’ambassade
de Danemark, où il a pris part à temps
complet aux tâches quotidiennes du
personnel.
L’Expédition Sirius 2000
Après son séjour dans les bureaux à
Paris, le prince Frederik a fait un voyage
au nord du Groenland. Il s’était inscrit
pour être l’un des six conducteurs de
traîneaux de l’expédition privée Sirius
2000, dont le but était de célébrer le
Mary Elizabeth Donaldson.
C’est aussi en 2000 qu’a eu lieu un autre
événement important dans la vie du
prince Frederik puisque il a rencontré
Mary Elizabeth Donaldson pendant une
visite à Sydney, à l’occasion des Jeux
Olympiques en Australie.
Le prince héritier n’a jamais caché
qu’il chercherait sérieusement et réfléchirait sérieusement avant de choisir
son épouse, la future reine du Danemark. Et que son choix serait dicté par
«son cœur».
Mary Elizabeth Donaldson, née le 5
février 1972, a grandi en Tasmanie.
Son père, John Donaldson, est professeur de mathématiques. Sa mère,
Henriette Donaldson, est décédée en
1997 et John Donaldson s’est remarié
avec Susan Moody, auteur de romans
En mars 2004, le président de la Roumanie, Ion Iliescu, a effectué une visite officielle au Danemark et comme il est de coutume, la reine Margrethe a offert un dîner
de gala en l’honneur du président. La photo montre l’arrivée au dîner du prince héritier Frederik et de la princesse héritière
Mary. Photo : Jørgen Jessen/Scanpix.
L’ordre de succession au trône du Danemark
Le statut du prince Frederik en tant
qu’héritier du trône du Danemark a
été défini par la Loi sur la Succession au Trône du 27 mars 1953.
Cette loi est une prorogation de la
règle restée en vigueur jusqu’à
cette date, qui voulait que la succession au trône se fasse en ligne
directe, mais elle comporte une
nouveauté : l’ordre de succession
au trône, qui jusque-là se faisait
uniquement par agnation, autrement dit par la descendance masculine, pourrait se faire, à l’avenir,
par agnation-cognation, autrement
dit également par la descendance
féminine, avec la réserve qu’un fils
cadet devrait précéder sa sœur aînée dans l’ordre de la succession.
Cette loi limite, de surcroît, le nombre des personnes habilitées à accéder au trône à la descendance du
roi Christian X et de la reine Alexandrine. Grâce à ces amendements, la
mère du prince héritier Frederik, la
princesse Margrethe, âgée de 12
ans en 1953 et l’aînée des trois
filles du couple royal, a pu devenir
princesse héritière dès l’entrée en
vigueur de cette loi. À la mort du roi
Frederik IX, le 14 janvier 1972, la
expérience pour les deux jeunes princes
qui venaient d’un milieu danois très
protégé.
C’est alors que le prince Frederik a
compris qu’il ne pourrait peut-être
jamais être ce qu’il aurait voulu devenir :
un homme ordinaire. Plus tard, il a
parlé, dans une interview, des idées
moroses qu’il se faisait de son avenir :
«Au début, être roi m’apparaissait
comme un destin immense et effrayant,
sombre et triste. J’avais l’impression
qu’on me recouvrait d’une couverture
qui limitait mes possibilités et mon
ardeur à découvrir le monde».
A leur retour de France, les jeunes
princes ont continué leur scolarité au
lycée de Øregaard Gymnasium, au nord
de Copenhague. Au plan linguistique, ils
étaient tous deux bien armés, parlant
couramment l’anglais et le français, et
leur forme physique était de premier
ordre. Toute sa vie, le prince héritier
Frederik a recherché les défis physiques,
qu’il considère comme un entraînement
mental. Ce bon joueur de tennis est
aussi un excellent navigateur et un bon
nageur. Ces dernières années, il a participé à plusieurs marathons de course à
pied au Danemark et à l’étranger. C’est
un sportif au tempérament fougueux, un
adepte des concours qui déteste perdre.
princesse Margrethe devint donc
reine sous le nom de Margrethe II,
et le fils aîné du couple royal prit le
titre de prince héritier.
Comme le prince héritier, sa mère
a reçu une éducation soignée qui la
préparait à la succession au trône.
Après son baccalauréat, obtenu en
1959, elle a achevé une formation
de chef de groupe dans le corps
féminin de l’aviation danoise avant
d’étudier les sciences politiques et
l’archéologie dans des universités
danoises et étrangères. Le grandpère maternel du prince héritier, le
roi Frederik IX, était devenu prince
héritier à treize ans, lors de l’accession au trône de son père, en 1912.
N’ayant succédé à son père qu’en
1947, il avait choisi, pendant la
longue période durant laquelle il
était prince héritier, de devenir
officier de marine et d’assurer
plusieurs postes de commandement dans le service actif. Avant
d’accéder au trône, il avait accédé
le rang de contre-amiral.
Knud J.V. Jespersen
Professeur, dr.phil.
En tant que prince héritier, il n’a pas
encore une devise officielle, mais sa devise personnelle est celle-ci : Le savoir
par l’épreuve.
Une formation éclectique
Le prince Frederik a eu 18 ans le 26 mai
1986. Officiellement adulte, il a alors
été admis au Conseil d’État, où le
régent en exercice de la monarchie constitutionnelle rencontre ses ministres
environ quinze fois par an pour signer
les lois du royaume. Frederik est désormais habilité à remplacer sa mère,
la reine Margrethe II, qui a accédé au
trône à la mort du roi Frederik IX, le
14 janvier 1972. Quelques semaines
après son entrée au Conseil d’État,
ayant réussi au baccalauréat, le prince
héritier a commencé immédiatement
son service militaire en qualité de recrue de la Garde royale. Par la suite,
il a demandé à être muté dans le corps
des Hussards de la Garde, dont il
est devenu officier. Actuellement, il
a acquis les grades de major de l’Armée et de l’Armée de l’air et de capitaine de frégate de la Marine danoise.
De nos jours, cependant, un prince
héritier doit aussi avoir une formation
civile, et le Danemark n’a jamais eu
d’héritier du trône ayant une formation
aussi complète que celle du prince Frederik. En 1989, il a effectué un stage
d’études dans le célèbre vignoble de
Robert Mondavi, en Californie, pour
s’initier à la culture de la vigne, car son
père, le prince Henrik, possède, en
France, un vignoble reconnu, le Château
de Caïx, voisin de Cahors, où la famille
royale passe chaque année une partie de
ses vacances.
Les études de sciences politiques sont
obligatoires pour un prince héritier.
Mais le prince Frederik, soucieux de
faire des études sérieuses, a voulu être le
premier de la famille royale danoise à
pousser jusqu’au bout des études universitaires. Il a commencé en automne
1989 à étudier les sciences politiques à
l’université d’Aarhus. Il a déclaré plus
tard que «sa décision d’acquérir une
vraie formation universitaire constituait
un stade à franchir pour se donner davantage de ballast et de poids. Cela
donne plus de force de se dépasser et
d’atteindre le but qu’on s’est fixé. Je ne
veux pas qu’on m’aide en quoi que ce
soit. Je tiens à éprouver mes forces». De
1992 à 1993, le prince Frederik a suivi
des cours à l’université de Harvard, aux
États-Unis, sous le pseudonyme de
Frederik Henriksen. Il a créé, ultérieurement, un fonds destiné à soutenir financièrement les étudiants danois en séjour
à Harvard.
Pendant ses études à Århus, la seconde ville du Danemark, le prince héritier
a trouvé une oasis de liberté où il a pratiquement mené la vie des jeunes de son
La réception du jour de l’An fait partie des
tâches officielles du prince héritier. Sur
cette photo, le prince héritier, la reine
Margrethe et le prince Henrik accueillent
l’ambassadeur du royaume africain du
Lesotho et son épouse. Photo : Scanpix
Nordfoto/Jens Nørgaard Larsen.
âge. Il a fréquenté des camarades de différents milieux, moins privilégiés que
lui, et a développé sa sociabilité et les
dons qui lui sont propres de communiquer avec tout un chacun.
En 1995, le prince héritier a achevé
ses études dans les délais normaux et
obtenu son diplôme de sciences politiques avec des notes supérieures à la
moyenne. Il a consacré son mémoire de
fin d’études à l’analyse de la politique
extérieure des pays baltes, où il s’est
rendu plusieurs fois au cours de ses
études.
Plongeur sous-marin de la
Marine militaire
Le corps des Plongeurs sous-marins de
la Marine militaire a offert au prince
Frederik un tout autre tremplin pour
progresser. Pour lui, le fait d’être admis dans ce corps d’élite, peut-être le
plus exigeant de la Défense danoise,
physiquement et psychiquement, représentait le plus haut défi. Sur trois
cents postulants, quatre ont été admis,
et l’un d’eux était le prince Frederik.
Surnommé Pingo, le prince a mené à
bout cette formation très dure qui lui a
valu de prendre du poids et de l’assurance ainsi que le respect des Danois.
Ceux-ci apprécient que l’héritier du
trône fixe de nouvelles normes pour les
exigences que s’impose un membre de
la famille royale. Le prince Frederik
n’a jamais choisi la facilité. Sa formation de plongeur sous-marin a été pour
lui une période heureuse : il s’est surpassé et il est devenu membre d’une
communauté au sein de laquelle il a
trouvé quelques-uns de ses meilleurs
amis.
Le prince héritier danois a reçu une formation militaire approfondie et diversifiée
dans l’armée de terre, dans l’armée de l’air
et dans la marine. Photo : Scanpix
Nordfoto/Claus Fisker.
cinquantenaire de la création de la
patrouille de traîneaux Sirius. La
mission de cette dernière est de surveiller le territoire situé au nord et au
nord-est du Groenland, et de sauvegarder la souveraineté danoise. Cette
expédition, qui a parcouru 2 800 km en
quatre mois, a été suivie par les Danois
grâce à une série d’émissions télévisées
au cours desquelles le prince héritier a
décrit les péripéties du voyage et les
paysages magnifiques qu’il découvrait.
Le 7 avril 2004, le musée d’art ARoS Aarhus Kunstmuseum a été inauguré en présence
de la reine Margrethe et du prince Henrik
ainsi que du prince héritier Frederik et de la
princesse héritière Mary. La photo montre le
jeune couple contemplant la sculpture Boy,
symbole du musée et créée par l’artiste australien Ron Muick, 1999. Photo : Claus
Fisker/Scanpix.
Des missions internationales
D’autres jeunes peuvent se référer, dans
leur travail, à des critères de succès bien
définis alors que le prince héritier n’a
pas de rôle nettement défini. Il doit s’en
forger lui-même. Il ne pourra jamais
obtenir un poste ordinaire, mais il a eu
un échantillon de ce que cela représente
en automne 1994, en allant faire un
stage d’études de trois mois à New York
comme membre de la mission danoise
des Nations Unies. Le prince Frederik
ne s’est pas contenté du rôle d’invité : il
a travaillé sur les droits de l’homme et
les questions sociales, participé à l’élaboration des documents et à la préparation des réunions et fait un discours au
nom du Danemark sur la protection du
personnel envoyé à l’étranger par les
Nations Unies. Son séjour à New York a
contribué à lui donner une stature internationale, encore renforcée par les mois
qu’il a passés à Paris de 1998 à 1999 en
tant que premier secrétaire à l’ambassade
de Danemark, où il a pris part à temps
complet aux tâches quotidiennes du
personnel.
L’Expédition Sirius 2000
Après son séjour dans les bureaux à
Paris, le prince Frederik a fait un voyage
au nord du Groenland. Il s’était inscrit
pour être l’un des six conducteurs de
traîneaux de l’expédition privée Sirius
2000, dont le but était de célébrer le
Mary Elizabeth Donaldson.
C’est aussi en 2000 qu’a eu lieu un autre
événement important dans la vie du
prince Frederik puisque il a rencontré
Mary Elizabeth Donaldson pendant une
visite à Sydney, à l’occasion des Jeux
Olympiques en Australie.
Le prince héritier n’a jamais caché
qu’il chercherait sérieusement et réfléchirait sérieusement avant de choisir
son épouse, la future reine du Danemark. Et que son choix serait dicté par
«son cœur».
Mary Elizabeth Donaldson, née le 5
février 1972, a grandi en Tasmanie.
Son père, John Donaldson, est professeur de mathématiques. Sa mère,
Henriette Donaldson, est décédée en
1997 et John Donaldson s’est remarié
avec Susan Moody, auteur de romans
En mars 2004, le président de la Roumanie, Ion Iliescu, a effectué une visite officielle au Danemark et comme il est de coutume, la reine Margrethe a offert un dîner
de gala en l’honneur du président. La photo montre l’arrivée au dîner du prince héritier Frederik et de la princesse héritière
Mary. Photo : Jørgen Jessen/Scanpix.
Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark
Photo d’enfance du prince héritier avec sa
mère, la reine Margrethe II, et son grandpère maternel, le roi Frederik IX. Photo :
Polfoto.
policiers.
Mary Donaldson est la benjamine de
quatre enfants. Elle a fait ses études à
Hobart College et à l’Université de
Tasmanie, et détient un diplôme de
droit et d’économie. Elle a travaillé dans
plusieurs sociétés, en particulier pour
l’agence immobilière Belle Property.
La liaison entre le prince héritier
danois et Mary Donaldson, une beauté,
sûre de son style et qui a une bonne
formation, a évolué lentement, mais en
automne 2002, Mary Donaldson s’est
installée à Copenhague où elle a pris un
emploi de conseillère de projet dans la
société Navision/Microsoft, filiale du
géant de l’informatique, à Vedbæk, non
loin de Copenhague.
Les rumeurs de fiançailles ont alors
commencé à se multiplier, et trois ans
après leur première rencontre, elles se
sont concrétisées. Au cours d’une séance
au Conseil d’État, la reine a donné son
autorisation officielle - et celle du gouvernement - au mariage du prince héritier Frederik et de Mademoiselle Mary
Elizabeth Donaldson, et cette alliance a
remporté l’adhésion enthousiaste de la
population danoise.
Le prince héritier et Mary Donaldson
ont beaucoup d’intérêts communs, notamment en matière de sport. Après ses
fiançailles, Mary Donaldson a suivi un
cours intensif pour apprendre le danois
et pour apprendre à devenir danoise.
Mary, princesse héritière, a reçu la nationalité danoise par son mariage, le 14
mai 2004.
Presque toutes les reines danoises sont
venues de l’étranger et les meilleures
d’entre elles ont exercé une grande influence sur l’image de la monarchie tout
en faisant office de médiatrice culturelles. Grâce à elles, de nouveaux courants internationaux sont parvenus au
Danemark. L’enfance de Mary dans un
pays aux vastes horizons et sa formation
universitaire conforme aux traditions
anglo-saxonnes constitueront un bon
bagage pour l’épouse active du futur roi
du Danemark.
Le couple résidera à Copenhague,
dans le palais de Frederik VIII à Amalienborg, ancien palais de feue la reinemère Ingrid, et à la Chancellerie, annexe
du château de Fredensborg, au nord de
l’île de Seeland. Fredensborg est depuis
plusieurs générations la résidence d’été
de la famille royale danoise. Le château
de Gråsten, dans le sud-Jutland, héritage
de la reine Ingrid, reviendra aussi au
jeune couple.
Un couple moderne
Pendant les années prochaines, le prince
héritier et son épouse auront des activités accrues au Danemark et à l’étranger. Le prince Frederik a déjà représenté
le Danemark lors de nombreux événements officiels et présidé des délégations
de représentants du commerce et de
l’industrie. Il est Commissaire de la
Croix Rouge danoise, poste qui implique des voyages dans les points chauds
du globe.
Chaque génération crée son propre
style au sein d’une monarchie, tout en
respectant la tradition. Au cours de
plusieurs interviews, le prince héritier a
exposé sans ambages le principe directeur de la vie privée et officielle du futur
couple royal du Danemark. Il tient à
définir personnellement son rôle de
prince héritier moderne, qui doit être à
la fois un homme ordinaire tout en restant quelqu’un de particulier. C’est un
équilibre fragile qui exige que le prince
ait l’oreille fine pour rester à l’écoute de
son pays sur le plan social : «Le risque
inhérent à ce poste est que l’on s’isole. Il
convient d’y être extrêmement attentif.
Mais dans notre pays, nous pouvons
nous réjouir du fait que l’institution
monarchique est de son temps. L’essentiel est de vivre avec son temps. De
prendre le pouls du pays et de se laisser
imprégner par ses expériences. Et de
créer son institution d’après cela. De
plus, naturellement, il faut compter
pour les gens qui ont vraiment de l’importance dans votre vie, pour ceux que
Frederik, prince héritier du Danemark
Documentation Danoise. Publiée par le Ministère Royal des Affaires
Étrangères du Danemark en collaboration avec Danmarks Nationalleksikon. Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 Copenhague K,
Danemark. Téléphone : (+45) 3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533.
l’on aime vraiment. Pour ceux-là, il faut
être prêt à aller loin, très loin. Compter
pour quelqu’un. Et dans mon cas :
compter pour mon pays».
Annelise Bistrup
Journaliste
Documentation Danoise
Mai 2004
Frederik, prince héritier du Danemark
La famille royale danoise est la plus
ancienne d’Europe. De l’ancêtre de la
dynastie, Gorm l’Ancien, devenu roi au
Xe s., à la reine Margrethe II et au prince
héritier Frederik, la lignée, bien qu’elle
n’ait pas toujours été directe, demeure
ininterrompue.
Plus de cinquante générations se sont
succédées entre les rois Vikings dévastateurs et l’universitaire bien éduqué
qui doit perpétuer la monarchie danoise
en compagnie de la princesse héritière
Mary, dans le respect de la tradition et
avec le sens du renouvellement.
Renseignements
supplémentaires
Site Internet officiel du Danemark
www.denmark.dk
Hofmarskallatet
(Le Maréchalat de la Cour)
Det Gule Palæ
Amaliegade 18
DK-1256 Copenhague K
(+45) 3340 1010
E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk.
Rédacteurs : Flemming Axmark, Henrik Sebro et Judy Skov Larsen.
Traduction : Monique Christiansen. Maquette : Kontrapunkt.
Reproduction du texte autorisée avec ou sans indication de la source.
Cahier publié en mai 2004.
ISBN 87-7964-946-7
Le rôle du prince héritier
Au Danemark, la monarchie jouit toujours du soutien notoire et enthousiaste
de la population. Que la popularité du
prince héritier soit digne d’un roi, le
peuple danois lui en a donné la preuve
puisqu’il lui a décerné, plusieurs années
d’affilée, le titre de «Danois de l’année».
Mais le prince héritier n’est pas parvenu facilement à cette position. Il a
traversé des crises personnelles et connu
des périodes de doute, surtout au cours
de sa prime jeunesse ; il s’est demandé
s’il serait capable et s’il voudrait remplir
le rôle de roi du Danemark. Mais le
prince Frederik a grandi, mentalement
et physiquement, ce qui lui a permis de
surmonter ces difficultés. Il a accepté le
destin qu’il va désormais partager avec
Mary Elizabeth Donaldson, originaire
d’Australie, qui par son mariage, le 14
mai 2004 en la cathédrale de Copenhague, est devenue la princesse héritière
du Danemark.
Le prince héritier Frederik prendra sa
place dans la longue lignée des rois danois sous le nom de roi Frederik X. La
tradition danoise n’autorisant pas les
monarques à abdiquer, le prince héritier
Frederik et la princesse Mary devront se
préparer à attendre pendant de nombreuses années le jour où ils remplaceront le couple royal actuel, la reine
Margrethe (née en 1940) et le prince
Henrik (né en 1934).
Ce que l’héritier du trône veut faire
de sa vie, il l’a exposé lui-même : «J’ai
pour but d’être un point de rassemblement national et d’être l’ambassadeur de
mon pays. Il faut trouver le pouls, et le
rythme de la société dans laquelle on vit.
Le prince héritier Frederik et la princesse héritière Mary photographiés le jour de leurs
fiançailles, le 8 octobre 2003. Photo : Keld Navntoft/Scanpix.
Je ne veux pas m’enfermer dans un
château fort. J’entends vivre la vie d’un
être humain».
Enfance et adolescence
Le prince héritier Frederik est venu au
monde le 26 mai 1968, onze mois après
le mariage de Margrethe, princesse héritière, et du comte français : Henri de
Laborde de Monpezat. Margrethe, princesse populaire douée pour les arts, était
la fille aînée du roi Frederik IX (18991972) et de la reine Ingrid (1910-2000).
L’année après la naissance du prince
héritier Frederik, le couple a eu un second fils, le prince Joachim, qui est le
second héritier de la couronne.
Le jeune couple héritier de la couronne ayant l’ambition de donner à ses fils
une éducation affectueuse, mais ferme,
les petits princes ont dû se soumettre à
des exigences, tout en ayant aussi le
loisir d’être des enfants comme les
autres. Il a toujours été hors de doute
qu’ils fréquenteraient une école ordinaire sans bénéficier d’un traitement
spécial. Le choix des parents s’est porté
sur une école privée : Krebs’ Skole, une
école qui a «une âme» et où l’histoire et
l’enseignement des langues jouent un
rôle majeur.
Le prince héritier a été marqué, ces
années-là, par l’influence d’un enseignant
légendaire : Jørgen Stegelmann, qui
savait parler aux enfants et communiquer avec eux. C’était un conteur d’histoire hors pair, dont la liberté d’esprit gaie
et cultivée a exercé une grande influence
sur le jeune prince héritier.
Jeune princesse suédoise à son arrivée
au Danemark en 1935, la reine-mère
Ingrid (1910-2000), grand-mère maternelle du prince Frederik, qui était
extrêmement respectée des Danois, a elle
aussi marqué son petit-fils. Dans le livre :
En familie og dens dronning (Une Reine
et sa famille, publié en 1996), elle trace
un portrait attendri de l’héritier du
trône du Danemark : «Le prince héritier
a beaucoup de cœur. C’est un être très
chaleureux, ce qui sera une force pour
lui en tant que roi. Il me rappelle mon
mari (le roi Frederik IX). Je crois qu’il a
hérité de pas mal de choses de lui, y
compris de sa jovialité. Il a beaucoup de
son humour. Et un sens aigu du devoir».
À l’école en France et au
Danemark
En 1982, le prince Henrik ayant particulièrement à cœur que ses fils connaissent la langue et l’histoire de France, les
princes Frederik et Joachim ont été
inscrits dans une école d’élite française :
l’École des Roches, en Normandie. Ce
séjour, à bien des égards, a été une rude