Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise
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Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise
Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark Photo d’enfance du prince héritier avec sa mère, la reine Margrethe II, et son grandpère maternel, le roi Frederik IX. Photo : Polfoto. policiers. Mary Donaldson est la benjamine de quatre enfants. Elle a fait ses études à Hobart College et à l’Université de Tasmanie, et détient un diplôme de droit et d’économie. Elle a travaillé dans plusieurs sociétés, en particulier pour l’agence immobilière Belle Property. La liaison entre le prince héritier danois et Mary Donaldson, une beauté, sûre de son style et qui a une bonne formation, a évolué lentement, mais en automne 2002, Mary Donaldson s’est installée à Copenhague où elle a pris un emploi de conseillère de projet dans la société Navision/Microsoft, filiale du géant de l’informatique, à Vedbæk, non loin de Copenhague. Les rumeurs de fiançailles ont alors commencé à se multiplier, et trois ans après leur première rencontre, elles se sont concrétisées. Au cours d’une séance au Conseil d’État, la reine a donné son autorisation officielle - et celle du gouvernement - au mariage du prince héritier Frederik et de Mademoiselle Mary Elizabeth Donaldson, et cette alliance a remporté l’adhésion enthousiaste de la population danoise. Le prince héritier et Mary Donaldson ont beaucoup d’intérêts communs, notamment en matière de sport. Après ses fiançailles, Mary Donaldson a suivi un cours intensif pour apprendre le danois et pour apprendre à devenir danoise. Mary, princesse héritière, a reçu la nationalité danoise par son mariage, le 14 mai 2004. Presque toutes les reines danoises sont venues de l’étranger et les meilleures d’entre elles ont exercé une grande influence sur l’image de la monarchie tout en faisant office de médiatrice culturelles. Grâce à elles, de nouveaux courants internationaux sont parvenus au Danemark. L’enfance de Mary dans un pays aux vastes horizons et sa formation universitaire conforme aux traditions anglo-saxonnes constitueront un bon bagage pour l’épouse active du futur roi du Danemark. Le couple résidera à Copenhague, dans le palais de Frederik VIII à Amalienborg, ancien palais de feue la reinemère Ingrid, et à la Chancellerie, annexe du château de Fredensborg, au nord de l’île de Seeland. Fredensborg est depuis plusieurs générations la résidence d’été de la famille royale danoise. Le château de Gråsten, dans le sud-Jutland, héritage de la reine Ingrid, reviendra aussi au jeune couple. Un couple moderne Pendant les années prochaines, le prince héritier et son épouse auront des activités accrues au Danemark et à l’étranger. Le prince Frederik a déjà représenté le Danemark lors de nombreux événements officiels et présidé des délégations de représentants du commerce et de l’industrie. Il est Commissaire de la Croix Rouge danoise, poste qui implique des voyages dans les points chauds du globe. Chaque génération crée son propre style au sein d’une monarchie, tout en respectant la tradition. Au cours de plusieurs interviews, le prince héritier a exposé sans ambages le principe directeur de la vie privée et officielle du futur couple royal du Danemark. Il tient à définir personnellement son rôle de prince héritier moderne, qui doit être à la fois un homme ordinaire tout en restant quelqu’un de particulier. C’est un équilibre fragile qui exige que le prince ait l’oreille fine pour rester à l’écoute de son pays sur le plan social : «Le risque inhérent à ce poste est que l’on s’isole. Il convient d’y être extrêmement attentif. Mais dans notre pays, nous pouvons nous réjouir du fait que l’institution monarchique est de son temps. L’essentiel est de vivre avec son temps. De prendre le pouls du pays et de se laisser imprégner par ses expériences. Et de créer son institution d’après cela. De plus, naturellement, il faut compter pour les gens qui ont vraiment de l’importance dans votre vie, pour ceux que Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise. Publiée par le Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark en collaboration avec Danmarks Nationalleksikon. Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 Copenhague K, Danemark. Téléphone : (+45) 3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533. l’on aime vraiment. Pour ceux-là, il faut être prêt à aller loin, très loin. Compter pour quelqu’un. Et dans mon cas : compter pour mon pays». Annelise Bistrup Journaliste Documentation Danoise Mai 2004 Frederik, prince héritier du Danemark La famille royale danoise est la plus ancienne d’Europe. De l’ancêtre de la dynastie, Gorm l’Ancien, devenu roi au Xe s., à la reine Margrethe II et au prince héritier Frederik, la lignée, bien qu’elle n’ait pas toujours été directe, demeure ininterrompue. Plus de cinquante générations se sont succédées entre les rois Vikings dévastateurs et l’universitaire bien éduqué qui doit perpétuer la monarchie danoise en compagnie de la princesse héritière Mary, dans le respect de la tradition et avec le sens du renouvellement. Renseignements supplémentaires Site Internet officiel du Danemark www.denmark.dk Hofmarskallatet (Le Maréchalat de la Cour) Det Gule Palæ Amaliegade 18 DK-1256 Copenhague K (+45) 3340 1010 E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk. Rédacteurs : Flemming Axmark, Henrik Sebro et Judy Skov Larsen. Traduction : Monique Christiansen. Maquette : Kontrapunkt. Reproduction du texte autorisée avec ou sans indication de la source. Cahier publié en mai 2004. ISBN 87-7964-946-7 Le rôle du prince héritier Au Danemark, la monarchie jouit toujours du soutien notoire et enthousiaste de la population. Que la popularité du prince héritier soit digne d’un roi, le peuple danois lui en a donné la preuve puisqu’il lui a décerné, plusieurs années d’affilée, le titre de «Danois de l’année». Mais le prince héritier n’est pas parvenu facilement à cette position. Il a traversé des crises personnelles et connu des périodes de doute, surtout au cours de sa prime jeunesse ; il s’est demandé s’il serait capable et s’il voudrait remplir le rôle de roi du Danemark. Mais le prince Frederik a grandi, mentalement et physiquement, ce qui lui a permis de surmonter ces difficultés. Il a accepté le destin qu’il va désormais partager avec Mary Elizabeth Donaldson, originaire d’Australie, qui par son mariage, le 14 mai 2004 en la cathédrale de Copenhague, est devenue la princesse héritière du Danemark. Le prince héritier Frederik prendra sa place dans la longue lignée des rois danois sous le nom de roi Frederik X. La tradition danoise n’autorisant pas les monarques à abdiquer, le prince héritier Frederik et la princesse Mary devront se préparer à attendre pendant de nombreuses années le jour où ils remplaceront le couple royal actuel, la reine Margrethe (née en 1940) et le prince Henrik (né en 1934). Ce que l’héritier du trône veut faire de sa vie, il l’a exposé lui-même : «J’ai pour but d’être un point de rassemblement national et d’être l’ambassadeur de mon pays. Il faut trouver le pouls, et le rythme de la société dans laquelle on vit. Le prince héritier Frederik et la princesse héritière Mary photographiés le jour de leurs fiançailles, le 8 octobre 2003. Photo : Keld Navntoft/Scanpix. Je ne veux pas m’enfermer dans un château fort. J’entends vivre la vie d’un être humain». Enfance et adolescence Le prince héritier Frederik est venu au monde le 26 mai 1968, onze mois après le mariage de Margrethe, princesse héritière, et du comte français : Henri de Laborde de Monpezat. Margrethe, princesse populaire douée pour les arts, était la fille aînée du roi Frederik IX (18991972) et de la reine Ingrid (1910-2000). L’année après la naissance du prince héritier Frederik, le couple a eu un second fils, le prince Joachim, qui est le second héritier de la couronne. Le jeune couple héritier de la couronne ayant l’ambition de donner à ses fils une éducation affectueuse, mais ferme, les petits princes ont dû se soumettre à des exigences, tout en ayant aussi le loisir d’être des enfants comme les autres. Il a toujours été hors de doute qu’ils fréquenteraient une école ordinaire sans bénéficier d’un traitement spécial. Le choix des parents s’est porté sur une école privée : Krebs’ Skole, une école qui a «une âme» et où l’histoire et l’enseignement des langues jouent un rôle majeur. Le prince héritier a été marqué, ces années-là, par l’influence d’un enseignant légendaire : Jørgen Stegelmann, qui savait parler aux enfants et communiquer avec eux. C’était un conteur d’histoire hors pair, dont la liberté d’esprit gaie et cultivée a exercé une grande influence sur le jeune prince héritier. Jeune princesse suédoise à son arrivée au Danemark en 1935, la reine-mère Ingrid (1910-2000), grand-mère maternelle du prince Frederik, qui était extrêmement respectée des Danois, a elle aussi marqué son petit-fils. Dans le livre : En familie og dens dronning (Une Reine et sa famille, publié en 1996), elle trace un portrait attendri de l’héritier du trône du Danemark : «Le prince héritier a beaucoup de cœur. C’est un être très chaleureux, ce qui sera une force pour lui en tant que roi. Il me rappelle mon mari (le roi Frederik IX). Je crois qu’il a hérité de pas mal de choses de lui, y compris de sa jovialité. Il a beaucoup de son humour. Et un sens aigu du devoir». À l’école en France et au Danemark En 1982, le prince Henrik ayant particulièrement à cœur que ses fils connaissent la langue et l’histoire de France, les princes Frederik et Joachim ont été inscrits dans une école d’élite française : l’École des Roches, en Normandie. Ce séjour, à bien des égards, a été une rude L’ordre de succession au trône du Danemark Le statut du prince Frederik en tant qu’héritier du trône du Danemark a été défini par la Loi sur la Succession au Trône du 27 mars 1953. Cette loi est une prorogation de la règle restée en vigueur jusqu’à cette date, qui voulait que la succession au trône se fasse en ligne directe, mais elle comporte une nouveauté : l’ordre de succession au trône, qui jusque-là se faisait uniquement par agnation, autrement dit par la descendance masculine, pourrait se faire, à l’avenir, par agnation-cognation, autrement dit également par la descendance féminine, avec la réserve qu’un fils cadet devrait précéder sa sœur aînée dans l’ordre de la succession. Cette loi limite, de surcroît, le nombre des personnes habilitées à accéder au trône à la descendance du roi Christian X et de la reine Alexandrine. Grâce à ces amendements, la mère du prince héritier Frederik, la princesse Margrethe, âgée de 12 ans en 1953 et l’aînée des trois filles du couple royal, a pu devenir princesse héritière dès l’entrée en vigueur de cette loi. À la mort du roi Frederik IX, le 14 janvier 1972, la expérience pour les deux jeunes princes qui venaient d’un milieu danois très protégé. C’est alors que le prince Frederik a compris qu’il ne pourrait peut-être jamais être ce qu’il aurait voulu devenir : un homme ordinaire. Plus tard, il a parlé, dans une interview, des idées moroses qu’il se faisait de son avenir : «Au début, être roi m’apparaissait comme un destin immense et effrayant, sombre et triste. J’avais l’impression qu’on me recouvrait d’une couverture qui limitait mes possibilités et mon ardeur à découvrir le monde». A leur retour de France, les jeunes princes ont continué leur scolarité au lycée de Øregaard Gymnasium, au nord de Copenhague. Au plan linguistique, ils étaient tous deux bien armés, parlant couramment l’anglais et le français, et leur forme physique était de premier ordre. Toute sa vie, le prince héritier Frederik a recherché les défis physiques, qu’il considère comme un entraînement mental. Ce bon joueur de tennis est aussi un excellent navigateur et un bon nageur. Ces dernières années, il a participé à plusieurs marathons de course à pied au Danemark et à l’étranger. C’est un sportif au tempérament fougueux, un adepte des concours qui déteste perdre. princesse Margrethe devint donc reine sous le nom de Margrethe II, et le fils aîné du couple royal prit le titre de prince héritier. Comme le prince héritier, sa mère a reçu une éducation soignée qui la préparait à la succession au trône. Après son baccalauréat, obtenu en 1959, elle a achevé une formation de chef de groupe dans le corps féminin de l’aviation danoise avant d’étudier les sciences politiques et l’archéologie dans des universités danoises et étrangères. Le grandpère maternel du prince héritier, le roi Frederik IX, était devenu prince héritier à treize ans, lors de l’accession au trône de son père, en 1912. N’ayant succédé à son père qu’en 1947, il avait choisi, pendant la longue période durant laquelle il était prince héritier, de devenir officier de marine et d’assurer plusieurs postes de commandement dans le service actif. Avant d’accéder au trône, il avait accédé le rang de contre-amiral. Knud J.V. Jespersen Professeur, dr.phil. En tant que prince héritier, il n’a pas encore une devise officielle, mais sa devise personnelle est celle-ci : Le savoir par l’épreuve. Une formation éclectique Le prince Frederik a eu 18 ans le 26 mai 1986. Officiellement adulte, il a alors été admis au Conseil d’État, où le régent en exercice de la monarchie constitutionnelle rencontre ses ministres environ quinze fois par an pour signer les lois du royaume. Frederik est désormais habilité à remplacer sa mère, la reine Margrethe II, qui a accédé au trône à la mort du roi Frederik IX, le 14 janvier 1972. Quelques semaines après son entrée au Conseil d’État, ayant réussi au baccalauréat, le prince héritier a commencé immédiatement son service militaire en qualité de recrue de la Garde royale. Par la suite, il a demandé à être muté dans le corps des Hussards de la Garde, dont il est devenu officier. Actuellement, il a acquis les grades de major de l’Armée et de l’Armée de l’air et de capitaine de frégate de la Marine danoise. De nos jours, cependant, un prince héritier doit aussi avoir une formation civile, et le Danemark n’a jamais eu d’héritier du trône ayant une formation aussi complète que celle du prince Frederik. En 1989, il a effectué un stage d’études dans le célèbre vignoble de Robert Mondavi, en Californie, pour s’initier à la culture de la vigne, car son père, le prince Henrik, possède, en France, un vignoble reconnu, le Château de Caïx, voisin de Cahors, où la famille royale passe chaque année une partie de ses vacances. Les études de sciences politiques sont obligatoires pour un prince héritier. Mais le prince Frederik, soucieux de faire des études sérieuses, a voulu être le premier de la famille royale danoise à pousser jusqu’au bout des études universitaires. Il a commencé en automne 1989 à étudier les sciences politiques à l’université d’Aarhus. Il a déclaré plus tard que «sa décision d’acquérir une vraie formation universitaire constituait un stade à franchir pour se donner davantage de ballast et de poids. Cela donne plus de force de se dépasser et d’atteindre le but qu’on s’est fixé. Je ne veux pas qu’on m’aide en quoi que ce soit. Je tiens à éprouver mes forces». De 1992 à 1993, le prince Frederik a suivi des cours à l’université de Harvard, aux États-Unis, sous le pseudonyme de Frederik Henriksen. Il a créé, ultérieurement, un fonds destiné à soutenir financièrement les étudiants danois en séjour à Harvard. Pendant ses études à Århus, la seconde ville du Danemark, le prince héritier a trouvé une oasis de liberté où il a pratiquement mené la vie des jeunes de son La réception du jour de l’An fait partie des tâches officielles du prince héritier. Sur cette photo, le prince héritier, la reine Margrethe et le prince Henrik accueillent l’ambassadeur du royaume africain du Lesotho et son épouse. Photo : Scanpix Nordfoto/Jens Nørgaard Larsen. âge. Il a fréquenté des camarades de différents milieux, moins privilégiés que lui, et a développé sa sociabilité et les dons qui lui sont propres de communiquer avec tout un chacun. En 1995, le prince héritier a achevé ses études dans les délais normaux et obtenu son diplôme de sciences politiques avec des notes supérieures à la moyenne. Il a consacré son mémoire de fin d’études à l’analyse de la politique extérieure des pays baltes, où il s’est rendu plusieurs fois au cours de ses études. Plongeur sous-marin de la Marine militaire Le corps des Plongeurs sous-marins de la Marine militaire a offert au prince Frederik un tout autre tremplin pour progresser. Pour lui, le fait d’être admis dans ce corps d’élite, peut-être le plus exigeant de la Défense danoise, physiquement et psychiquement, représentait le plus haut défi. Sur trois cents postulants, quatre ont été admis, et l’un d’eux était le prince Frederik. Surnommé Pingo, le prince a mené à bout cette formation très dure qui lui a valu de prendre du poids et de l’assurance ainsi que le respect des Danois. Ceux-ci apprécient que l’héritier du trône fixe de nouvelles normes pour les exigences que s’impose un membre de la famille royale. Le prince Frederik n’a jamais choisi la facilité. Sa formation de plongeur sous-marin a été pour lui une période heureuse : il s’est surpassé et il est devenu membre d’une communauté au sein de laquelle il a trouvé quelques-uns de ses meilleurs amis. Le prince héritier danois a reçu une formation militaire approfondie et diversifiée dans l’armée de terre, dans l’armée de l’air et dans la marine. Photo : Scanpix Nordfoto/Claus Fisker. cinquantenaire de la création de la patrouille de traîneaux Sirius. La mission de cette dernière est de surveiller le territoire situé au nord et au nord-est du Groenland, et de sauvegarder la souveraineté danoise. Cette expédition, qui a parcouru 2 800 km en quatre mois, a été suivie par les Danois grâce à une série d’émissions télévisées au cours desquelles le prince héritier a décrit les péripéties du voyage et les paysages magnifiques qu’il découvrait. Le 7 avril 2004, le musée d’art ARoS Aarhus Kunstmuseum a été inauguré en présence de la reine Margrethe et du prince Henrik ainsi que du prince héritier Frederik et de la princesse héritière Mary. La photo montre le jeune couple contemplant la sculpture Boy, symbole du musée et créée par l’artiste australien Ron Muick, 1999. Photo : Claus Fisker/Scanpix. Des missions internationales D’autres jeunes peuvent se référer, dans leur travail, à des critères de succès bien définis alors que le prince héritier n’a pas de rôle nettement défini. Il doit s’en forger lui-même. Il ne pourra jamais obtenir un poste ordinaire, mais il a eu un échantillon de ce que cela représente en automne 1994, en allant faire un stage d’études de trois mois à New York comme membre de la mission danoise des Nations Unies. Le prince Frederik ne s’est pas contenté du rôle d’invité : il a travaillé sur les droits de l’homme et les questions sociales, participé à l’élaboration des documents et à la préparation des réunions et fait un discours au nom du Danemark sur la protection du personnel envoyé à l’étranger par les Nations Unies. Son séjour à New York a contribué à lui donner une stature internationale, encore renforcée par les mois qu’il a passés à Paris de 1998 à 1999 en tant que premier secrétaire à l’ambassade de Danemark, où il a pris part à temps complet aux tâches quotidiennes du personnel. L’Expédition Sirius 2000 Après son séjour dans les bureaux à Paris, le prince Frederik a fait un voyage au nord du Groenland. Il s’était inscrit pour être l’un des six conducteurs de traîneaux de l’expédition privée Sirius 2000, dont le but était de célébrer le Mary Elizabeth Donaldson. C’est aussi en 2000 qu’a eu lieu un autre événement important dans la vie du prince Frederik puisque il a rencontré Mary Elizabeth Donaldson pendant une visite à Sydney, à l’occasion des Jeux Olympiques en Australie. Le prince héritier n’a jamais caché qu’il chercherait sérieusement et réfléchirait sérieusement avant de choisir son épouse, la future reine du Danemark. Et que son choix serait dicté par «son cœur». Mary Elizabeth Donaldson, née le 5 février 1972, a grandi en Tasmanie. Son père, John Donaldson, est professeur de mathématiques. Sa mère, Henriette Donaldson, est décédée en 1997 et John Donaldson s’est remarié avec Susan Moody, auteur de romans En mars 2004, le président de la Roumanie, Ion Iliescu, a effectué une visite officielle au Danemark et comme il est de coutume, la reine Margrethe a offert un dîner de gala en l’honneur du président. La photo montre l’arrivée au dîner du prince héritier Frederik et de la princesse héritière Mary. Photo : Jørgen Jessen/Scanpix. L’ordre de succession au trône du Danemark Le statut du prince Frederik en tant qu’héritier du trône du Danemark a été défini par la Loi sur la Succession au Trône du 27 mars 1953. Cette loi est une prorogation de la règle restée en vigueur jusqu’à cette date, qui voulait que la succession au trône se fasse en ligne directe, mais elle comporte une nouveauté : l’ordre de succession au trône, qui jusque-là se faisait uniquement par agnation, autrement dit par la descendance masculine, pourrait se faire, à l’avenir, par agnation-cognation, autrement dit également par la descendance féminine, avec la réserve qu’un fils cadet devrait précéder sa sœur aînée dans l’ordre de la succession. Cette loi limite, de surcroît, le nombre des personnes habilitées à accéder au trône à la descendance du roi Christian X et de la reine Alexandrine. Grâce à ces amendements, la mère du prince héritier Frederik, la princesse Margrethe, âgée de 12 ans en 1953 et l’aînée des trois filles du couple royal, a pu devenir princesse héritière dès l’entrée en vigueur de cette loi. À la mort du roi Frederik IX, le 14 janvier 1972, la expérience pour les deux jeunes princes qui venaient d’un milieu danois très protégé. C’est alors que le prince Frederik a compris qu’il ne pourrait peut-être jamais être ce qu’il aurait voulu devenir : un homme ordinaire. Plus tard, il a parlé, dans une interview, des idées moroses qu’il se faisait de son avenir : «Au début, être roi m’apparaissait comme un destin immense et effrayant, sombre et triste. J’avais l’impression qu’on me recouvrait d’une couverture qui limitait mes possibilités et mon ardeur à découvrir le monde». A leur retour de France, les jeunes princes ont continué leur scolarité au lycée de Øregaard Gymnasium, au nord de Copenhague. Au plan linguistique, ils étaient tous deux bien armés, parlant couramment l’anglais et le français, et leur forme physique était de premier ordre. Toute sa vie, le prince héritier Frederik a recherché les défis physiques, qu’il considère comme un entraînement mental. Ce bon joueur de tennis est aussi un excellent navigateur et un bon nageur. Ces dernières années, il a participé à plusieurs marathons de course à pied au Danemark et à l’étranger. C’est un sportif au tempérament fougueux, un adepte des concours qui déteste perdre. princesse Margrethe devint donc reine sous le nom de Margrethe II, et le fils aîné du couple royal prit le titre de prince héritier. Comme le prince héritier, sa mère a reçu une éducation soignée qui la préparait à la succession au trône. Après son baccalauréat, obtenu en 1959, elle a achevé une formation de chef de groupe dans le corps féminin de l’aviation danoise avant d’étudier les sciences politiques et l’archéologie dans des universités danoises et étrangères. Le grandpère maternel du prince héritier, le roi Frederik IX, était devenu prince héritier à treize ans, lors de l’accession au trône de son père, en 1912. N’ayant succédé à son père qu’en 1947, il avait choisi, pendant la longue période durant laquelle il était prince héritier, de devenir officier de marine et d’assurer plusieurs postes de commandement dans le service actif. Avant d’accéder au trône, il avait accédé le rang de contre-amiral. Knud J.V. Jespersen Professeur, dr.phil. En tant que prince héritier, il n’a pas encore une devise officielle, mais sa devise personnelle est celle-ci : Le savoir par l’épreuve. Une formation éclectique Le prince Frederik a eu 18 ans le 26 mai 1986. Officiellement adulte, il a alors été admis au Conseil d’État, où le régent en exercice de la monarchie constitutionnelle rencontre ses ministres environ quinze fois par an pour signer les lois du royaume. Frederik est désormais habilité à remplacer sa mère, la reine Margrethe II, qui a accédé au trône à la mort du roi Frederik IX, le 14 janvier 1972. Quelques semaines après son entrée au Conseil d’État, ayant réussi au baccalauréat, le prince héritier a commencé immédiatement son service militaire en qualité de recrue de la Garde royale. Par la suite, il a demandé à être muté dans le corps des Hussards de la Garde, dont il est devenu officier. Actuellement, il a acquis les grades de major de l’Armée et de l’Armée de l’air et de capitaine de frégate de la Marine danoise. De nos jours, cependant, un prince héritier doit aussi avoir une formation civile, et le Danemark n’a jamais eu d’héritier du trône ayant une formation aussi complète que celle du prince Frederik. En 1989, il a effectué un stage d’études dans le célèbre vignoble de Robert Mondavi, en Californie, pour s’initier à la culture de la vigne, car son père, le prince Henrik, possède, en France, un vignoble reconnu, le Château de Caïx, voisin de Cahors, où la famille royale passe chaque année une partie de ses vacances. Les études de sciences politiques sont obligatoires pour un prince héritier. Mais le prince Frederik, soucieux de faire des études sérieuses, a voulu être le premier de la famille royale danoise à pousser jusqu’au bout des études universitaires. Il a commencé en automne 1989 à étudier les sciences politiques à l’université d’Aarhus. Il a déclaré plus tard que «sa décision d’acquérir une vraie formation universitaire constituait un stade à franchir pour se donner davantage de ballast et de poids. Cela donne plus de force de se dépasser et d’atteindre le but qu’on s’est fixé. Je ne veux pas qu’on m’aide en quoi que ce soit. Je tiens à éprouver mes forces». De 1992 à 1993, le prince Frederik a suivi des cours à l’université de Harvard, aux États-Unis, sous le pseudonyme de Frederik Henriksen. Il a créé, ultérieurement, un fonds destiné à soutenir financièrement les étudiants danois en séjour à Harvard. Pendant ses études à Århus, la seconde ville du Danemark, le prince héritier a trouvé une oasis de liberté où il a pratiquement mené la vie des jeunes de son La réception du jour de l’An fait partie des tâches officielles du prince héritier. Sur cette photo, le prince héritier, la reine Margrethe et le prince Henrik accueillent l’ambassadeur du royaume africain du Lesotho et son épouse. Photo : Scanpix Nordfoto/Jens Nørgaard Larsen. âge. Il a fréquenté des camarades de différents milieux, moins privilégiés que lui, et a développé sa sociabilité et les dons qui lui sont propres de communiquer avec tout un chacun. En 1995, le prince héritier a achevé ses études dans les délais normaux et obtenu son diplôme de sciences politiques avec des notes supérieures à la moyenne. Il a consacré son mémoire de fin d’études à l’analyse de la politique extérieure des pays baltes, où il s’est rendu plusieurs fois au cours de ses études. Plongeur sous-marin de la Marine militaire Le corps des Plongeurs sous-marins de la Marine militaire a offert au prince Frederik un tout autre tremplin pour progresser. Pour lui, le fait d’être admis dans ce corps d’élite, peut-être le plus exigeant de la Défense danoise, physiquement et psychiquement, représentait le plus haut défi. Sur trois cents postulants, quatre ont été admis, et l’un d’eux était le prince Frederik. Surnommé Pingo, le prince a mené à bout cette formation très dure qui lui a valu de prendre du poids et de l’assurance ainsi que le respect des Danois. Ceux-ci apprécient que l’héritier du trône fixe de nouvelles normes pour les exigences que s’impose un membre de la famille royale. Le prince Frederik n’a jamais choisi la facilité. Sa formation de plongeur sous-marin a été pour lui une période heureuse : il s’est surpassé et il est devenu membre d’une communauté au sein de laquelle il a trouvé quelques-uns de ses meilleurs amis. Le prince héritier danois a reçu une formation militaire approfondie et diversifiée dans l’armée de terre, dans l’armée de l’air et dans la marine. Photo : Scanpix Nordfoto/Claus Fisker. cinquantenaire de la création de la patrouille de traîneaux Sirius. La mission de cette dernière est de surveiller le territoire situé au nord et au nord-est du Groenland, et de sauvegarder la souveraineté danoise. Cette expédition, qui a parcouru 2 800 km en quatre mois, a été suivie par les Danois grâce à une série d’émissions télévisées au cours desquelles le prince héritier a décrit les péripéties du voyage et les paysages magnifiques qu’il découvrait. Le 7 avril 2004, le musée d’art ARoS Aarhus Kunstmuseum a été inauguré en présence de la reine Margrethe et du prince Henrik ainsi que du prince héritier Frederik et de la princesse héritière Mary. La photo montre le jeune couple contemplant la sculpture Boy, symbole du musée et créée par l’artiste australien Ron Muick, 1999. Photo : Claus Fisker/Scanpix. Des missions internationales D’autres jeunes peuvent se référer, dans leur travail, à des critères de succès bien définis alors que le prince héritier n’a pas de rôle nettement défini. Il doit s’en forger lui-même. Il ne pourra jamais obtenir un poste ordinaire, mais il a eu un échantillon de ce que cela représente en automne 1994, en allant faire un stage d’études de trois mois à New York comme membre de la mission danoise des Nations Unies. Le prince Frederik ne s’est pas contenté du rôle d’invité : il a travaillé sur les droits de l’homme et les questions sociales, participé à l’élaboration des documents et à la préparation des réunions et fait un discours au nom du Danemark sur la protection du personnel envoyé à l’étranger par les Nations Unies. Son séjour à New York a contribué à lui donner une stature internationale, encore renforcée par les mois qu’il a passés à Paris de 1998 à 1999 en tant que premier secrétaire à l’ambassade de Danemark, où il a pris part à temps complet aux tâches quotidiennes du personnel. L’Expédition Sirius 2000 Après son séjour dans les bureaux à Paris, le prince Frederik a fait un voyage au nord du Groenland. Il s’était inscrit pour être l’un des six conducteurs de traîneaux de l’expédition privée Sirius 2000, dont le but était de célébrer le Mary Elizabeth Donaldson. C’est aussi en 2000 qu’a eu lieu un autre événement important dans la vie du prince Frederik puisque il a rencontré Mary Elizabeth Donaldson pendant une visite à Sydney, à l’occasion des Jeux Olympiques en Australie. Le prince héritier n’a jamais caché qu’il chercherait sérieusement et réfléchirait sérieusement avant de choisir son épouse, la future reine du Danemark. Et que son choix serait dicté par «son cœur». Mary Elizabeth Donaldson, née le 5 février 1972, a grandi en Tasmanie. Son père, John Donaldson, est professeur de mathématiques. Sa mère, Henriette Donaldson, est décédée en 1997 et John Donaldson s’est remarié avec Susan Moody, auteur de romans En mars 2004, le président de la Roumanie, Ion Iliescu, a effectué une visite officielle au Danemark et comme il est de coutume, la reine Margrethe a offert un dîner de gala en l’honneur du président. La photo montre l’arrivée au dîner du prince héritier Frederik et de la princesse héritière Mary. Photo : Jørgen Jessen/Scanpix. Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark Photo d’enfance du prince héritier avec sa mère, la reine Margrethe II, et son grandpère maternel, le roi Frederik IX. Photo : Polfoto. policiers. Mary Donaldson est la benjamine de quatre enfants. Elle a fait ses études à Hobart College et à l’Université de Tasmanie, et détient un diplôme de droit et d’économie. Elle a travaillé dans plusieurs sociétés, en particulier pour l’agence immobilière Belle Property. La liaison entre le prince héritier danois et Mary Donaldson, une beauté, sûre de son style et qui a une bonne formation, a évolué lentement, mais en automne 2002, Mary Donaldson s’est installée à Copenhague où elle a pris un emploi de conseillère de projet dans la société Navision/Microsoft, filiale du géant de l’informatique, à Vedbæk, non loin de Copenhague. Les rumeurs de fiançailles ont alors commencé à se multiplier, et trois ans après leur première rencontre, elles se sont concrétisées. Au cours d’une séance au Conseil d’État, la reine a donné son autorisation officielle - et celle du gouvernement - au mariage du prince héritier Frederik et de Mademoiselle Mary Elizabeth Donaldson, et cette alliance a remporté l’adhésion enthousiaste de la population danoise. Le prince héritier et Mary Donaldson ont beaucoup d’intérêts communs, notamment en matière de sport. Après ses fiançailles, Mary Donaldson a suivi un cours intensif pour apprendre le danois et pour apprendre à devenir danoise. Mary, princesse héritière, a reçu la nationalité danoise par son mariage, le 14 mai 2004. Presque toutes les reines danoises sont venues de l’étranger et les meilleures d’entre elles ont exercé une grande influence sur l’image de la monarchie tout en faisant office de médiatrice culturelles. Grâce à elles, de nouveaux courants internationaux sont parvenus au Danemark. L’enfance de Mary dans un pays aux vastes horizons et sa formation universitaire conforme aux traditions anglo-saxonnes constitueront un bon bagage pour l’épouse active du futur roi du Danemark. Le couple résidera à Copenhague, dans le palais de Frederik VIII à Amalienborg, ancien palais de feue la reinemère Ingrid, et à la Chancellerie, annexe du château de Fredensborg, au nord de l’île de Seeland. Fredensborg est depuis plusieurs générations la résidence d’été de la famille royale danoise. Le château de Gråsten, dans le sud-Jutland, héritage de la reine Ingrid, reviendra aussi au jeune couple. Un couple moderne Pendant les années prochaines, le prince héritier et son épouse auront des activités accrues au Danemark et à l’étranger. Le prince Frederik a déjà représenté le Danemark lors de nombreux événements officiels et présidé des délégations de représentants du commerce et de l’industrie. Il est Commissaire de la Croix Rouge danoise, poste qui implique des voyages dans les points chauds du globe. Chaque génération crée son propre style au sein d’une monarchie, tout en respectant la tradition. Au cours de plusieurs interviews, le prince héritier a exposé sans ambages le principe directeur de la vie privée et officielle du futur couple royal du Danemark. Il tient à définir personnellement son rôle de prince héritier moderne, qui doit être à la fois un homme ordinaire tout en restant quelqu’un de particulier. C’est un équilibre fragile qui exige que le prince ait l’oreille fine pour rester à l’écoute de son pays sur le plan social : «Le risque inhérent à ce poste est que l’on s’isole. Il convient d’y être extrêmement attentif. Mais dans notre pays, nous pouvons nous réjouir du fait que l’institution monarchique est de son temps. L’essentiel est de vivre avec son temps. De prendre le pouls du pays et de se laisser imprégner par ses expériences. Et de créer son institution d’après cela. De plus, naturellement, il faut compter pour les gens qui ont vraiment de l’importance dans votre vie, pour ceux que Frederik, prince héritier du Danemark Documentation Danoise. Publiée par le Ministère Royal des Affaires Étrangères du Danemark en collaboration avec Danmarks Nationalleksikon. Adresse : Asiatisk Plads 2, DK-1448 Copenhague K, Danemark. Téléphone : (+45) 3392 0000. Téléfax : (+45) 3254 0533. l’on aime vraiment. Pour ceux-là, il faut être prêt à aller loin, très loin. Compter pour quelqu’un. Et dans mon cas : compter pour mon pays». Annelise Bistrup Journaliste Documentation Danoise Mai 2004 Frederik, prince héritier du Danemark La famille royale danoise est la plus ancienne d’Europe. De l’ancêtre de la dynastie, Gorm l’Ancien, devenu roi au Xe s., à la reine Margrethe II et au prince héritier Frederik, la lignée, bien qu’elle n’ait pas toujours été directe, demeure ininterrompue. Plus de cinquante générations se sont succédées entre les rois Vikings dévastateurs et l’universitaire bien éduqué qui doit perpétuer la monarchie danoise en compagnie de la princesse héritière Mary, dans le respect de la tradition et avec le sens du renouvellement. Renseignements supplémentaires Site Internet officiel du Danemark www.denmark.dk Hofmarskallatet (Le Maréchalat de la Cour) Det Gule Palæ Amaliegade 18 DK-1256 Copenhague K (+45) 3340 1010 E-mail : [email protected]. Internet : www.um.dk. Rédacteurs : Flemming Axmark, Henrik Sebro et Judy Skov Larsen. Traduction : Monique Christiansen. Maquette : Kontrapunkt. Reproduction du texte autorisée avec ou sans indication de la source. Cahier publié en mai 2004. ISBN 87-7964-946-7 Le rôle du prince héritier Au Danemark, la monarchie jouit toujours du soutien notoire et enthousiaste de la population. Que la popularité du prince héritier soit digne d’un roi, le peuple danois lui en a donné la preuve puisqu’il lui a décerné, plusieurs années d’affilée, le titre de «Danois de l’année». Mais le prince héritier n’est pas parvenu facilement à cette position. Il a traversé des crises personnelles et connu des périodes de doute, surtout au cours de sa prime jeunesse ; il s’est demandé s’il serait capable et s’il voudrait remplir le rôle de roi du Danemark. Mais le prince Frederik a grandi, mentalement et physiquement, ce qui lui a permis de surmonter ces difficultés. Il a accepté le destin qu’il va désormais partager avec Mary Elizabeth Donaldson, originaire d’Australie, qui par son mariage, le 14 mai 2004 en la cathédrale de Copenhague, est devenue la princesse héritière du Danemark. Le prince héritier Frederik prendra sa place dans la longue lignée des rois danois sous le nom de roi Frederik X. La tradition danoise n’autorisant pas les monarques à abdiquer, le prince héritier Frederik et la princesse Mary devront se préparer à attendre pendant de nombreuses années le jour où ils remplaceront le couple royal actuel, la reine Margrethe (née en 1940) et le prince Henrik (né en 1934). Ce que l’héritier du trône veut faire de sa vie, il l’a exposé lui-même : «J’ai pour but d’être un point de rassemblement national et d’être l’ambassadeur de mon pays. Il faut trouver le pouls, et le rythme de la société dans laquelle on vit. Le prince héritier Frederik et la princesse héritière Mary photographiés le jour de leurs fiançailles, le 8 octobre 2003. Photo : Keld Navntoft/Scanpix. Je ne veux pas m’enfermer dans un château fort. J’entends vivre la vie d’un être humain». Enfance et adolescence Le prince héritier Frederik est venu au monde le 26 mai 1968, onze mois après le mariage de Margrethe, princesse héritière, et du comte français : Henri de Laborde de Monpezat. Margrethe, princesse populaire douée pour les arts, était la fille aînée du roi Frederik IX (18991972) et de la reine Ingrid (1910-2000). L’année après la naissance du prince héritier Frederik, le couple a eu un second fils, le prince Joachim, qui est le second héritier de la couronne. Le jeune couple héritier de la couronne ayant l’ambition de donner à ses fils une éducation affectueuse, mais ferme, les petits princes ont dû se soumettre à des exigences, tout en ayant aussi le loisir d’être des enfants comme les autres. Il a toujours été hors de doute qu’ils fréquenteraient une école ordinaire sans bénéficier d’un traitement spécial. Le choix des parents s’est porté sur une école privée : Krebs’ Skole, une école qui a «une âme» et où l’histoire et l’enseignement des langues jouent un rôle majeur. Le prince héritier a été marqué, ces années-là, par l’influence d’un enseignant légendaire : Jørgen Stegelmann, qui savait parler aux enfants et communiquer avec eux. C’était un conteur d’histoire hors pair, dont la liberté d’esprit gaie et cultivée a exercé une grande influence sur le jeune prince héritier. Jeune princesse suédoise à son arrivée au Danemark en 1935, la reine-mère Ingrid (1910-2000), grand-mère maternelle du prince Frederik, qui était extrêmement respectée des Danois, a elle aussi marqué son petit-fils. Dans le livre : En familie og dens dronning (Une Reine et sa famille, publié en 1996), elle trace un portrait attendri de l’héritier du trône du Danemark : «Le prince héritier a beaucoup de cœur. C’est un être très chaleureux, ce qui sera une force pour lui en tant que roi. Il me rappelle mon mari (le roi Frederik IX). Je crois qu’il a hérité de pas mal de choses de lui, y compris de sa jovialité. Il a beaucoup de son humour. Et un sens aigu du devoir». À l’école en France et au Danemark En 1982, le prince Henrik ayant particulièrement à cœur que ses fils connaissent la langue et l’histoire de France, les princes Frederik et Joachim ont été inscrits dans une école d’élite française : l’École des Roches, en Normandie. Ce séjour, à bien des égards, a été une rude