Lamamra appelle au soutien de la cause des territoires

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Lamamra appelle au soutien de la cause des territoires
Enfants victimes de violences : plus de 300 appels par jour
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Quotidien national d'information
N° 6482 Prix 10 DA France 1 C
Dimanche 18 septembre 2016
INSISTANT SUR LA VALIDITÉ DES PRINCIPES DU MOUVEMENT DES NON-ALIGNÉS
Lamamra appelle au soutien de la cause
des territoires non autonomes
Par
L’ALGÉRIE, membre fondateur du Mouvement des non-alignés, a tenu par la voix de
son ministre d’Etat, ministre
des Affaires étrangères et de
la Coopération internationale,
Ramtane Lamamra, à rappeler l’apport historique du non-alignement à
l’émancipation de la majorité de ses
pays membres de la colonisation, et
rendu hommage au président
Hugo Chavez, continuateur de
l’œuvre des pères fondateurs du
Mouvement, ainsi qu’au rôle des
pays d’Amérique latine qui ont
ouvert de nouvelles perspectives au
non-alignement après la guerre
froide. Dans son intervention, lors
des travaux de la réunion ministérielle préparatoire au 17e Sommet
des chefs d’Etat et de gouvernement
des pays membres du Mouvement
des non-alignés, qui se sont tenus
jeudi et vendredi derniers à
l’Ile Margarita, au Venezuela,
M. Lamamra a notamment insisté
sur la validité des principes du
Mouvement tout en soulignant, cité
par l’APS, que «le soleil du non-alignement ne s’est pas couché à
l’Ouest, mais que son message
Photo : Archives
Hasna Yacoub
continue de bruler avec l’intensité
de l’espérance de l’humanité dont il
est porteur». Revenant sur l’actualité internationale, le ministre a mis
LE PUBLIC BRÉSILIEN COMMENCE À S’HABITUER
À L’HYMNE NATIONAL ALGÉRIEN
en avant la profonde préoccupation
des membres du mouvement face à
la situation prévalant en Palestine et
a lancé un appel en faveur d’une
plus grande implication du Mouvement, par fidélité à sa propre histoire, pour une solution juste et
durable à ce conflit. Dans le même
ACTUALITÉ
SELON LE P-DG DE LA COMPAGNIE AÉRIENNE NATIONALE,
MOHAMED ABDOU BOUDERBALA
Air Algérie va acquérir une quarantaine
d’avions d’ici 2025
Une équipe en Or !
POLITIQUE
„ El Islah, le FFS, l'ANR…
et d'autres partis investissent
le terrain ...........................p2
Par
Par
QUELLE SOIRÉE de folie
pour notre équipe nationale handisports d’athlétisme qui nous a encore
gratifiés de deux nouvelles médailles
d’or, vendredi soir, pour le compte
de la 9e journée, au stade olympique
de Rio de Janeiro, qui affiche complet à chaque fois, surtout en soirée,
où se déroulent la plupart des
finales, dont celle tant attendue du
1 500 m dans la catégorie T46 et
dans laquelle était engagé notre
vieux briscard des pistes d’athlétisme, Nouioua samir, seul représentant algérien de ladite catégorie, qui
a su s’imposer comme à son habitude, avec son style bien trempé, en
compagnie de ténors de la spécialité
et dont l’expérience n’est plus à
démontrer face à de redoutables
adversaires à l’image de l’Ougandais
Emong David et de l’Australien
Roeger Michael. Suite en page 24
UN NOUVEAU programme d’acquisition
d’une quarantaine
d’avions sera lancé par
Air Algérie entre 2018 et
2025, pour renforcer
essentiellement ses destinations long courrier, a
affirmé, hier, le P-dg de
la compagnie aérienne
nationale, Mohamed
Abdou Bouderbala. Ces acquisitions seront effectuées sous différentes
formes de financement tel que le leasing, expliquera-t-il.
Suite en page 5
Photo : DR
Photos : DR
Chahira Cheref
Samir Amroune
Supplément Sports
Globalement
positif, mais...
Lire pp 11 à 14
ordre d’idées, il a appelé le mouvement à prêter une attention égale à
la question de la décolonisation et à
rester fidèle à la cause des 17 territoires non autonomes répertoriés par
les Nations unies, dont la Sahara
occidental, pour leur permettre
d’exercer leur droit inaliénable à
l’autodétermination conformément
à la légalité internationale. Sur les
relations internationales qui figurent
dans l’ordre du jour de la réunion
ministérielle, M. Lamamra a rappelé
les multiples initiatives de l’Algérie
depuis 1973 en faveur d’un nouvel
ordre international. Il a insisté sur
l’impératif pour les pays membres
du Mouvement de devenir les
acteurs et les bénéficiaires de la
gouvernance mondiale sur les questions de la lutte contre le terrorisme,
de l’environnement ainsi que celles
touchant à la coopération internationale en faveur du développement
durable. Il a aussi rappelé que les
valeurs référentielles du mouvement, notamment l’indépendance, la
liberté, la démocratie et l’autodétermination, demeurent les mêmes
dans un monde multipolaire. «Ces
valeurs, a-t-il ajouté, constituent un
capital à préserver et à promouvoir.»
Suite en page 2
ENSEIGNEMENT
„ Les universités ouvrent
leurs portes à plus
de 1,6 million d'étudiants ..p3
MONDE
„ Syrie : trêve fragile
et situation humanitaire
dramatique.......................p19
2
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 18 septembre 2016
EN PERSPECTIVES DES LÉGISLATIVES
El Islah, le FFS, l’ANR…et d’autres partis
investissent le terrain
Par
Karima Mokrani
l’approche des législatives,
les partis politiques relancent leurs activités, internes
et externes, dans l’objectif précis
d’occuper le terrain, le temps de
convaincre leurs militants et les
sympathisants afin d’appuyer leurs
démarches pour arracher un
maximum de sièges à la chambre
basse du Parlement. A chacun
sa manière de participer à l’évènement de l’année 2017. Le
Mouvement El Islah, ayant
annoncé sa participation aux prochaines échéances il y a déjà plusieurs semaines, s’est réuni hier à
Alger. Dans des déclarations
reprises par l’APS, son secrétaire
général, Djilali Ghouni, a qualifié
le prochain rendez-vous électoral
«d’opportunité pour dialoguer
avec ceux qui ont des idées différentes à travers des canaux officiels pour que le dialogue ne reste
pas confiné à la sphère médiatique». Et à l’instar d’autres politiques, le représentant du parti
islamiste a «regretté» l’adoption
récente des articles 73 et 93 de la
loi électorale, considérant que les
deux textes «portent atteinte aux
libertés et à la pratique politique
saine». Aussi, accusera-t-il, «la
condition de l’obtention d’un taux
précis à des élections précédentes pour
pouvoir participer aux prochaines
constitue une atteinte à l’édifice démocratique». Il n’empêche, considère-t
il, l’heure est pour «le renforcement et l’unification des rangs et le
raffermissement de la cohésion
entre toutes les composantes du
peuple car c’est le seul moyen de
consolider l’Etat algérien et préserver la nation». En ce qui
concerne la polémique qui ne fait
qu’amplifier autour de l’école,
Ghouni soulignera la nécessité de
«mettre l’école à l’abri des tractations politiques et idéologiques» et
proposera, dans les mêmes déclarations reprises par l’APS, «la mise
en place d’un conseil supérieur de
l’éducation regroupant des experts
et des académiciens pour se pencher sur les faiblesses et y remédier».
Le Front des forces socialistes
(FFS) a lui aussi insisté sur l’unité
Photo : DR
A
nationale et relance son appel pour
le consensus national. «Nous
sommes convaincus de la nécessité
du consensus national. Un
consensus que nous construirons
avec, contre ou sans les forces qui
s y opposent car la propension des
peuples est au consensus
national», a affirmé le premier
secrétaire du parti, Abdelmalek
Bouchafa, lors des travaux de la
conférence nationale économique
et sociale». Selon le représentant
du FFS, «la crise du pays est en
premier lieu d’ordre politique (...)
puis économique et sociale». Par
conséquent, la solution doit être
«purement politique». Aussi, «il ne
peut y avoir de croissance économique ni de développent global
sans des conditions politiques
préalables et sans la construction
d’un consensus fort et acceptable
par tous les acteurs politiques,
sociaux et économiques». Faisant
montre d’optimisme, le même
représentant du FFS poursuivra:
«La situation du pays est aujourd’hui très difficile, mais nous pouvons nous en sortir». Pour ce faire,
«le fardeau de la crise doit être
supporté équitablement par toutes
les catégories de la société et
l’Etat». L’autre parti qui s’est
manifesté hier est celui présidé par
Belkacem Sahli, ancien ministre.
S’exprimant en marge d’une réunion du bureau national du parti et
de la commission nationale de préparation du congrès, le SG de
l’ANR abordera particulièrement le
sujet de l’école. Sur ce, il dira:
«Nous avons une vision moderniste
et républicaine de l’école qui soit
ouverte sur les exigences
de l’heure, produisant un citoyen
et un élève ancré dans les différentes dimensions de l’identité
nationale». Concernant les législatives, l’intervenant réaffirmera la
décision de son parti de s’engager
dans la course et assurera de l’entame des préparatifs nécessaires :
«l’ANR s’attelle organiquement à
la préparation de cet événement
important avec l’organisation des
congrès régionaux et du congrès
du parti en novembre ou décembre
prochains pour l’élection de la
nouvelle direction, ajoutant que
son parti était prêt à contracter des
alliances lors de ces prochaines
joutes électorales». Allant dans le
détail, il poursuivra: «Nous allons
faire des sorties sur le terrain pour
sensibiliser la population et lui
expliquer nos positions et notre
programme. Nous aspirons à avoir
une place de choix dans l’échiquier
politique national à l’issue de ces
législatives».
K. M.
Lamamra appelle au soutien de la cause
des territoires non autonomes
Suite de la page 1
Le ministre d’Etat a affirmé que le continent
africain se présente comme une locomotive de
l’action du renouveau du regroupement et a
assuré la présidence vénézuélienne de l’appui
indéfectible de l’Algérie à son action à la tête du
Mouvement des non-alignés, saluant également
l’Iran pour sa conduite avisée du Mouvement
pour les quatre dernières années. Rappelons
enfin que les travaux du 17e Sommet des chefs
d’Etat et de gouvernement du Mouvement des
non-alignés se sont déroulés en présence des
leaders et représentants de 120 pays membres de
l’organisation. L’Algérie a été représentée lors
de ce sommet par le président de l’Assemblée
populaire nationale (APN), Mohamed Larbi
Ould Khelifa, et le ministre des Affaires
étrangères, Ramtane Lamamra. Organisée sous
le thème «Unis sur la voie de la paix», cette rencontre intervient dans un contexte marqué par
zzz AU FIL DES JOURS
Par
A. Samil
Par les temps qui courent, ni haine ni
revanche ne doivent engendrer de réaction
jubilatoire : les terroristes islamistes de
Daech n’auront de cesse de rechercher et
multiplier les occasions de commettre de
sanglants attentats en Europe, France laïque
en cœur de cible prioritaire. La haine,
comme la colère, peut être mauvaise
conseillère. Toutes les victimes de la barbarie terroriste méritent compassion et respect. Pour autant, les mémoires ne seront
pas courtes ou facilement oublieuses. Elles
pardonneront quand c’est nécessaire tout
en cultivant pour les vivants et les morts le
souvenir de l’horreur instrumentalisée par
des officines et des politiques qui, un jour,
seront jugés par un tribunal des peuples,
sans compter celui de l’histoire en temps
une multitude de défis politiques et économiques. Durant ce sommet, les participants ont
eu l’occasion de débattre du «nouvel ordre économique international», «nouvel ordre de l’information» ainsi que de «la sécurité mondiale et
les droits de l’Homme». Ce sommet a également
été l’occasion de «raffermir» les positions du
Mouvement sur les grandes questions de l’actua-
lité internationale à la veille de la 71e session de
l’Assemblée générale des Nations unies.
Né durant la «guerre froide» le Mouvement
des non-alignés (MNA) est une organisation
internationale regroupant une centaine d’Etats
refusant de s’aligner à l’un des deux blocs
(Soviétique/Américain) durant cette période
poste deuxième Guerre mondiale.
H.Y./APS
Lamamra s’entretient avec plusieurs de ses homologues
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et
de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra,
a eu, à l’occasion de sa participation aux travaux de la
réunion ministérielle préparatoire au XVIIe Sommet
des chefs d’Etat et de Gouvernement des pays
membres du Mouvement des non-alignés, à l’île
Margarita, une série d’entretiens avec ses homologues de la République Bolivarienne du Venezuela,
de la République Islamique d’Iran, du Zimbabwe, de
l’Angola et de la Mauritanie. Les échanges ont porté
sur les principales questions politiques et économiques d’actualité internationale au centre des préoccupations du Mouvement, et tout particulièrement
celles liées aux différentes crises qui appellent une
réaction solidaire des pays membres du regroupement. Le ministre d’Etat a également abordé les
questions liées aux relations bilatérales dans la perspective de leur consolidation et renforcement.
Ils vous tueront quand même
réel. Ils échapperont certainement à la Cour
pénale internationale, mais pas à l’interpellation d’une conscience universelle dégoûtée
de leurs agissements criminels et cyniques.
Le terrorisme islamique de Daech frappera
l’Occident (les autres sont habitués) parce
que la réponse par les génuflexions aux
pieds de celui qu’ils ont fait «Calife», le tristement nommé Abou Bakr al-Baghdadi, ne
font que les renforcer dans leur conviction la
plus intime. Et ils n’en ont qu’une : le monde
entier doit accepter de s’islamiser ou payer
la dîme et livrer les femmes «impies» à l’esclavage sexuel. Si les dirigeants occidentaux
ne le savent pas (ou feignent de l’ignorer),
c’est qu’il y a des lacunes dans la composante de leurs cabinets de conseillers. Ils
auront tout à gagner à remplacer quelques
diplomates ratiocineurs et hâbleurs par des
analystes bons connaisseurs des fondements
et buts de l’islam politique et n’ignorant rien
des prétentions planétaires de ce dernier. Ils
ne perdraient rien à se faire expliquer l’eschatologie d’un certain islam commentée et
annotée par des exégètes et imams qui ne
jurent que par l’enfer qui consumera les
«Kouffars», c’est-à-dire les chrétiens et les
juifs.
Les dirigeants occidentaux, plus habiles à
caresser dans le sens du poil, voire à cirer les
pompes des monarques financeurs de
l’«opposition islamiste modérée» syrienne,
n’amadoueront pas les tueurs de Daech. Ils
sont massivement passés à l’action sur le
territoire français dans l’espoir d’y détruire
l’obstacle de la laïcité, mais ils arriveront
partout ailleurs en Europe. Les Anglais et les
Ecossais peuvent se montrer prévenants à
l’excès et encourager le voile chez leurs «fliquettes», les Canadiens et Justin Trudeau,
leur Premier ministre, peuvent courber l’échine et aller au-devant des desiderata de
leurs compatriotes musulmanes et accessoirement islamistes, ils pourraient même offrir
des primes exceptionnelles à leurs fonctionnaires porteurs de Kamis et Hidjab, leurs
courbettes n’empêcheront pas les barbares
de Daech d’ensanglanter leurs rues et stations de métro.
Et pourtant… Londres 2005 et la soixantaine de morts des attentats d’Al Qaïda dans
le métro, Madrid 2004 et les 190 morts dans
des gares ferroviaires revendiqués par la
même organisation, Paris, novembre 2015
et les 130 morts du Bataclan et de brasseries du quartier, Bruxelles en mars 2016
avec 32 morts dans l’aérogare de Zaventem,
attentats revendiqués par Daech. Tout cela
n’aura donc servi à rien ? Que leur faut-il de
plus pour ouvrir les yeux sur la réalité au
lieu de ressusciter la guerre froide avec la
Russie, leur nouveau dérivatif ?
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
HADJAR LANCE L’OUVERTURE OFFICIELLE DE LA RENTRÉE UNIVERSITAIRE
À PARTIR DE BISKRA
Les universités ouvrent leurs portes
à plus de 1,6 million d’étudiants
Par
Chahira Cheref
e ministre de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique,
Tahar Hadjar, donne aujourd’hui
le coup d’envoi officiel de la rentrée universitaire 2016/2017 à
partir de la wilaya de Biskra, par
un cours inaugural sur le thème
du plagiat scientifique.
A cet effet, plus de 1,6 million
d’étudiants sont concernés par la
rentrée. Sur ce total, quelque
323 822 nouveaux bacheliers
sont attendus à travers les
universités du pays. Entre temps,
le dépôt des demandes de transfert des nouveaux bacheliers ont
débuté mercredi dernier, et pour
la première fois par voie électronique, à travers le territoire
national. Cette opération, qui a
pris fin hier, a pour but de faciliter la tâche aux étudiants, à travers la mise en place d’une
plateforme électronique leur permettant de faire entrer leurs
noms et leurs mots de passe
fournis lors des inscriptions.
Pour rappel, les bacheliers
concernés par les transferts et
dont le nombre est considérable
selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique, recevront une réponse à leurs
doléances à partir du 20 septembre prochain. A ce propos, le
ministère avait affirmé dans un
communiqué que les demandes
Photo : S. Zoheir
L
de transfert seront traitées en
fonction des critères fixés dans la
circulaire, du seuil minimal de
points et de la disponibilité des
places pédagogiques dans les
établissements universitaires. Le
même document avait précisé
que les motifs de tout rejet seront
donnés. A noter que dans le but
de développer le secteur universitaire et d’assurer une meilleure
prise en charge des étudiants,
l’Etat a déployé de grands
moyens humains et matériels.
Dans cet objectif, le ministre
du secteur avait affirmé que
100 000 places pédagogiques
seront réceptionnées à l’occasion
de la rentrée universitaire
2016/2017 pour porter la capacité globale des places pédagogiques au niveau national, a-t-il
dit, à près de 1 400 000. Dans le
même cadre, 55 000 nouveaux
lits seront également livrés au
secteur pour porter les capacités
des œuvres universitaires à plus
de 700 000 lits, avait-il indiqué.
Par ailleurs, afin de renforcer les
capacités d’encadrement pédagogique et scientifique, M. Hadjar
a précisé que le secteur prévoit
plus de 5 400 nouveaux postes
budgétaires au recrutement des
nouveaux enseignants chercheurs. L’amélioration du niveau
des œuvres universitaires n’est
pas en reste, puisque le ministre
avait affirmé, selon l’APS,
qu’une conférence nationale
dédiée aux œuvres sociales devra
être organisée dans le cadre
d’une vision réformatrice des
modes de financement et de gestion. Il avait insisté, à cet égard,
sur la nécessité de promouvoir et
d’accompagner les initiatives de
création de clubs scientifiques et
culturels par les étudiants afin de
leur permettre d’exprimer leur
capacité et leur talent. A ce sujet,
M. Hadjar a appelé les directeurs
des universités à veiller,
notamment, au prolongement de
l’ouverture des bibliothèques
universitaires jusqu’à 20h ou
même 22h. Toutes les dispositions juridiques ont été prises
pour le lancement effectif de la
rentrée universitaire, note le
ministère, soulignant que les
cours ont commencé dans
certains établissements
universitaires à l’instar de
l’Usthb (Bab Ezzouar) et de
certaines universités de l’est du
pays. Pour rappel, le premier
responsable du secteur de
l’enseignement supérieur avait
fait savoir dans une déclaration
récente qu’une réflexion a été
engagée pour la révision du plan
universitaire algérien, avec possibilité du redéploiement de certaines spécialités et écoles
supérieures.
C. C./APS
RENTRÉE UNIVERSITAIRE 2016-2017
Des mesures prises et des moyens engagés
pour rehausser le secteur universitaire
Par
Fatiha Ouidir
DES EFFORTS considérables sont en train d’êtres
accomplies pour rehausser le
secteur de l’enseignement supérieur. Des changements positifs
ont été introduits concernant
l’aspect pédagogique. Des
mesures ont été prises et des
moyens dégagés pour mener à
bien l’opération d’orientation et
d’inscription des nouveaux
bacheliers. Des facilitations et
des allégements leur ont été également accordés, notamment
dans l’octroi des documents
d’état civil. En effet, cette année
le secteur s’est renforcé par
55 000 nouveaux lits pour porter
les capacités des œuvres universitaires à plus de 700 000 lits.
Le secteur prévoit également
45 000 nouveaux postes budgétaires suite au recrutement des
nouveaux enseignants chercheurs
pour renforcer les capacités
pédagogiques et scientifiques.
S’agissant du système d’orientation des nouveaux bacheliers, il a
été envisagé d’amorcer sa
réforme à partir de cette année.
De ce fait, la fiche de vœux a été
réduite de dix à six choix seulement, afin que l’étudiant puisse
se concentrer sur les filières et
les spécialités qu’il désire réellement. De plus, le secteur a abandonné cette année la version
papier de la circulaire ministérielle qui réglemente l’opération
d’inscription préliminaire et
d’orientation ainsi que le guide
de l’étudiant, et ce, au profit de
la version électronique plus
attractive et interactive et qui
facilite ainsi la consultation et le
téléchargement des sites web. La
nouveauté pour cette année
réside dans le fait que les
demandes de transfert se font via
internet. Cette mesure a été très
appréciable et très saluée par les
étudiants vu qu’elle leur évitera
le déplacement à l’université. Le
ministère de l’Enseignement
supérieur a mis en place une plateforme électronique pour faciliter le dépôt des demandes de
transfert par les étudiants, qui
utiliseront pour ce faire les noms
d’utilisateur et mot de passe
fournis lors des inscriptions. A
souligner que le département de
Tahar Hadjar a mis en place à
partir de cette année un nouveau
logiciel appelé «Progress» pour
gérer et suivre le cursus de
chaque étudiant, mais aussi des
enseignants. Ce logiciel, utilisé
en Europe, permet de suivre de
manière permanente et détaillée
le cursus de l’étudiant depuis
l’obtention de son baccalauréat
jusqu’à la fin de son cursus
même jusqu’au doctorat. Par
ailleurs, le master à distance
constitue également la nouveauté
de cette rentrée universitaire.
Dans cette optique, M. Hadjar a
indiqué que le master à distance
a été lancé depuis le mois de septembre dernier tout en expliquant
que cette option arrangera les
étudiants qui ne sont pas en
mesure de se déplacer pour
diverses raisons. Dans ce sillage,
le ministre a expliqué que les
enseignants et professeurs à
l’université seront obligés de dis-
penser leurs cours on line, tout
en affirmant que toutes les
universités doivent se doter
d’équipements de nouvelles
technologies. Enfin, Il s’emble
que des efforts ont été consentis
pour rehausser le secteur de l’enseignement supérieur et pour
relever le niveau de l’enseignement en Algérie au diapason des
pays développés. Mais en dépit
de ce qui a été enregistré sur le
volet pédagogique, il demeure
des lacunes à combler en matière
d’œuvres universitaire. L’Etat
considère que des sommes colossales ont été octroyés au profit
des œuvres universitaires afin
d’assurer le bien-être des étudiants mais la réalité du terrain
est toute autre. D’ailleurs, le
ministre du secteur reconnait lui
même qu’il y a des carences,
c’est la raison pour laquelle il a
instruit les responsables des
œuvres universitaires à améliorer
d’avantage les prestations de
leurs établissements pour le bienêtre des étudiants.
F. O.
Dimanche 18 septembre 2016
3
LA CONSTRUCTION
DE L’USINE DE MONTAGE
À MASCARA LANCÉE
Vers la production
de 1 200 camions
Scania par an
Par
Rafik Elias
LES TRAVAUX de
construction d’une usine
de montage de camions de
marque Scania ont été
lancés dernièrement dans
la wilaya de Mascara.
Selon le directeur
de l’entreprise Attifi,
Mohamed Mezoughi, cité
par l’APS, le projet, qui
s’inscrit dans le cadre d’un
investissement conjoint
entre le Groupe Mezoughi
et l’entreprise ScaniaAlgérie à travers sa société
fondée par les deux partenaires, est entré en phase
de réalisation après l’achèvement des études de génie
et technique, l’acquisition
du terrain propice dans la
nouvelle zone industrielle
de la commune de Oggaz
et du permis de construire.
Une demande d’agrément
a été déposée la première
semaine de septembre au
niveau du ministère de
l’Industrie et des Mines.
Le premier camion de
l’usine sortira dans un
an après l’obtention de
l’agrément.
L’usine, nécessitant un
montant de 1,5 milliard de
dinars, prévoit la production de 1 200 camions dans
les première et deuxième
années. L’augmentation de
la production se fera suivant la demande locale et
étrangère. L’entreprise
devra exporter une partie
de sa production vers des
pays africains.
Le Groupe Mezoughi
œuvre, selon son directeur
général, à bénéficier du
réseau de sous-traitance
créé actuellement au
niveau de l’ouest du pays
dans le cadre des projets
d’industrie mécanique pour
accroitre progressivement
le taux d’intégration nationale. Parallèlement, avec le
lancement des travaux, une
session de formation de
105 employés devant être
recrutés par l’usine sera
lancée et supervisée par
des techniciens de la
société-mère en Suède qui
encadreront les travailleurs
et techniciens algériens
dans les premières années
de production. Pour rappel,
le Groupe Mezoughi
compte huit filiales dans
plusieurs domaines dont
celui des travaux publics
et bâtiment employant
2 300 ouvriers.
R. E.
4
Dimanche 18 septembre 2016
L ’ É V É N E M E N T
UN PROGRAMME D’ASSAINISSEMENT A ÉTÉ ÉLABORÉ
Plus d’un milliard de dinars pour protéger
le lac Fezzara
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
Annaba, le lac Fetzara
situé à une vingtaine de
kilomètres du chef-lieu
de wilaya, s’étendant sur
17 kilomètres d’Est en Ouest et
sur 13 km dans sa partie la plus
large, d’une richesse faunistique
et floristique exceptionnelle, a
servi des années durant de dépotoir de déchets de toutes sortes,
solides et liquides.
Cette zone humide reconnue
site Ramsar depuis juin 2003 est
le lieu privilégié de milliers
d’oiseaux migrateurs dont les
canards représentent la plus
grande proportion. Selon
un chercheur de l’université
Badji-Mokhtar d’Annaba, aux
abords de ce lac, on a dénombré
79 espèces de 18 familles
d’oiseaux. «Ces dernières
années, il a été remarqué une
baisse sensible du nombre d’oiseaux migrateurs qui d’habitude
colonisaient ce site, ceci est du
essentiellement à la pollution à
l’origine de la destruction de cet
environnement naturel», nous
a-t-il confié.
Malheureusement, ce lac est
devenu le réceptacle d’une
multitude de déchets qui y sont
déversés et dont l’origine est
Photo : DR
A
l’activité humaine, eaux usées
des localités voisines, décombres
de matériaux de construction,
huiles usées, déchets industriels
et autres qui ont détruit ce milieu
où vivent des milliers d’espèces
animales et végétales. Le site
pourtant protégé n’a pas pour
autant donné lieu à un suivi de la
part des responsables chargés de
cette mission qui curieusement
dépend de la direction générale
des forêts (DGF) alors que dans
le monde entier, les sites classés
Publicité
Ramsar sont du ressort du
ministère de l’Environnement.
Dernièrement, un programme
d’assainissement d’un montant
de 1,1 milliards de dinars a été
consacré à la protection de ce
lac. Le programme en question
dont la teneur a été révélé par le
wali d’Annaba, Youcef Cherfa,
concerne l’évacuation des
eaux usées des localités de
Chabbia, Kherraza, Oued Zied,
Aïn Djebara, H’Djar Eddis et
El Berka Zarga qui, auparavant
se déversaient dans ce lac, par la
mise en place de canalisations
reliées à la station d’épuration.
Un premier pas mais qui reste
cependant insuffisant quand on
sait l’ampleur des atteintes à
l’environnement à Annaba.
En effet, en pleine saison
estivale, l’Oued Seybouse et une
partie du littoral de la localité de
Sidi Salem (5 km à l’Est du cheflieu de wilaya), des tonnes de
poissons flottaient sur l’eau et
une partie avait avaient échoué
sur les plages.
Les inspecteurs de la
direction de l‘environnement de
la wilaya avaient mené
une enquête - toujours en cours pour déterminer l’origine de
cette catastrophe.
Toujours est-il que ce
programme pourrait un tant soit
peu réduire l’impact de cette
pollution du lac Fezzara qui sera
ainsi épargné de tonnes d’eau
usées qui tuent toute vie dans ce
site.
M. R.
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 18 septembre 2016
5
POUR ESCROQUERIE ET FAUSSE DÉCLARATION CONCERNANT LA QUALITÉ DES PRESTATIONS
Gel des activités d’une dizaine
d’agences de voyage à Alger
Par
Hayet Youba
près avoir adopté, en
2010, la législation
adéquate permettant à
l’Algérie de booster son
tourisme et après un premier
assainissement dans la longue
liste des agences de voyage
qui existaient, les services
du ministère du Tourisme
poursuivent leur traque pour
débusquer les «parasites», afin
de «dépoussiérer» le métier et le
professionnaliser. C’est dans
cette optique qu’au niveau
d’Alger une commission
composée d’inspecteurs de la
direction du tourisme et à la
suite des plaintes déposées par
des clients escroqués, a mené
une enquête conduisant au gel
de l’activité d’une dizaine
d’agences de voyage durant
l’année 2016. Les mesures
prises à l’encontre de ces
agences visent en premier lieu,
comme l’a affirmé M. Salah
Benakmoum, directeur du
tourisme de la wilaya d’Alger,
cité par l’APS, à «protéger les
droits du client». Ce responsable a expliqué que des
décisions sévères ont été prises
contre ces agences en raison du
«non respect du cahier de
charges, escroquerie à l’égard
de leurs clients et fausse déclaration concernant la qualité des
prestations». M. Benakmoum a
tenu à préciser, dans le même
Photo :DR
A
ordre d’idée, que pour le
moment «aucune plainte n’a été
formulée contre des agences de
voyage concernant le hadj».
Revenant sur les agissements de
certaines agences de voyage, il
explique que «certains agissements portent atteinte à la
réputation des agences de
voyage qui travaillent sérieuse-
ment dans le seul but de fournir
des prestations de qualité à
leurs clients». Revenant sur le
rôle qui incombe aux agences,
ce responsable a indiqué qu’il
est important d’œuvrer à la promotion des activités touristiques
tout au long de l’année afin de
promouvoir la destination
Algérie et de participer à faire
connaître ses potentialités
touristiques à l’étranger. Il a
dans ce sens estimé nécessaire
de diversifier les produits
touristiques à l’instar du
tourisme thermal, culturel,
saharien, balnéaire et du
tourisme vert. M. Benakmoum
n’a cependant pas manqué de
reconnaitre un déficit en matière
d’infrastructures hôtelières qui
sera, a-t-il assuré, résorbé à la
faveur du lancement de 60 projets dans la wilaya d’Alger.
Actuellement, la capitale
compte 182 hôtels avec
une capacité d’accueil de
20 000 lits. La concrétisation
des 60 projets lancés récemment
permettra d’atteindre une capacité d’accueil de 32 000 lits.
«Nous aspirons atteindre plus
de 50 000 lits pour faire face au
déficit enregistré et garantir des
prestations de qualité qui soient
au niveau des standards mondiaux», a-t-il indiqué rappelant
qu’en 2016 «la wilaya d’Alger a
enregistré plus de 500 000 touristes sur un total de 2 millions».
Le même responsable a, enfin,
fait état de la tenue prochaine
d’une rencontre internationale à
Alger portant sur les enjeux du
développement touristique et
l’investissement dans ce secteur
en Algérie. Organisée par
l’Agence nationale du tourisme,
cette rencontre, à laquelle prendront part des experts et des
professionnels internationaux,
vise à poser un diagnostic en
mettant en relief les potentialités
touristiques du pays et à élaborer une stratégie pour la
relance du secteur en tant que
créneau d’investissement et la
promotion de l’Algérie en tant
que destination et pôle touristique par excellence.
H. Y.
SELON LE DIRECTEUR DE L’OFFICE
Près d’un milliard de dinars brassé par l’ONDA
au titre des redevances
Par
Rédaction nationale
L’OFFICE national des
droits d’auteur et droits voisins
(Onda) brasse annuellement,
depuis 2014, près d’un milliard
de dinars, au titre des redevances d’exploitation des
œuvres artistiques, a indiqué,
hier à l’APS, Samy Bencheikh,
directeur général de l’établissement, appelant les différents
auteurs à déclarer leur œuvres
exploitées.
Intervenant à l’occasion
d’une rencontre avec les artistes
de la wilaya, M. Bencheikh a
tenu à mettre en exergue la
contribution de l’Office non
seulement en termes de protection des œuvres littéraires et
artistiques mais également
en termes d’aide aux artistes.
Faisant état de quelque
17 000 adhérents, il a estimé
que les rétributions vont aller
crescendo, renforcées par
l’augmentation de ces redevances, en augmentation
d’année en année. A ce titre, il
soulignera que «7 chaînes de
télévisions honorent sans diffi-
cultés leurs redevances et que
l’Office a enrichi sa palette de
ressources en percevant des
rentrées sur l’usage d’œuvres
algériennes sur les sites
Internet», à l’instar de Youtube
ou encore de Google, bien que
l’ampleur des redevances
apportées par ce dernier restent
infimes. D’autres apports conso-
lident ces rentrées, à l’instar des
redevances tirées des supports
électroniques et informatiques
importés, dont la prélèvement
est mené de concert avec
l’administration des Douanes,
a-t-il ajouté, expliquant que
toutes ces rentrées sont
reversées, à raison de 30% au
profit des auteurs, 40% aux
droits voisins et 30%,
consacrées au financement et à
la promotion culturelle.
M. Bencheikh, soucieux
visiblement de sensibiliser les
artistes sur l’importance du rôle
de l’Office, a fait part par
ailleurs de son engagement en
termes de prise en charge
des retraites complémentaires de
ses adhérents qui, parfois,
atteignent la somme de
45 000 dinars par mois, ou
d’aide aux artistes socialement
défavorisés, grâce à la mise sur
pied d’une pension de solidarité
de l’ordre de 10 000 dinars,
ainsi que la prise en charge de
certains frais médicaux.
R. N.
Air Algérie va acquérir une quarantaine d’avions d’ici 2025
Suite de la page 1
La première partie de ce programme sera
réalisée entre 2018 et 2020, durant laquelle
quatre appareils seront réceptionnés rien
qu’en 2018, tandis que la seconde phase
sera effectuée entre 2020 et 2025. Ainsi, à
travers ce programme, Air Algérie compte
augmenter sa flotte à une centaine d’appareils contre une soixantaine actuellement,
dont 75% d’avions moyen courrier.
Interrogé sur un éventuel recours à des
financements extérieurs pour la concrétisation de ce programme, le premier
responsable d’Air Algérie considère que la
compagnie doit se débrouiller pour chercher
des financements. Selon lui, ce type de
financement (extérieur) reste une possibilité
qui doit être étudiée. Pour M. Bouderbala,
toutes les possibilités sont ouvertes, le plus
important est que ce soit rentable et
abordable pour la compagnie. Pour rappel,
dans le cadre de la mise en œuvre de son
dernier plan de restructuration 2012-2017,
la compagnie aérienne avait lancé une
opération d’acquisition de seize avions.
En 2015, huit appareils avaient été
réceptionnés, composés de trois Airbus
A330-200 (250 à 300 places), trois ATR
(66 places) pour desservir des lignes domestiques, et deux Boeing 737-800. Le coût
total de ces seize acquisitions entre 2015 et
2016 est estimé à 1,073 milliard de dollars
(93,3 milliards de dinars).
En plus du renforcement de sa flotte, la
livraison de la nouvelle aérogare internationale d’Alger en 2018 va permettre à
l’aéroport international d’Alger de devenir
un hub régional et continental de transit de
voyageurs. «Nous envisageons de créer
avec ces programmes un trait d’union entre
l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et d’autres
destinations», souligne le même responsable. Dans l’attente de la réalisation de ces
projets, Air Algérie compte ouvrir des
lignes vers l’Afrique d’ici fin 2016 ou début
2017, avec des vols vers Libreville (Gabon)
et Addis Abeba (Ethiopie). Actuellement,
les vols d’Air Algérie desservent 44 destinations à l’international, dont la plus récente a
été inaugurée jeudi dernier avec l’ouverture
d’une ligne Alger-Budapest.
Evaluant le bilan d’activité de l’été de
l’année en cours, M. Bouderbala se montre
plutôt satisfait. «Nous le jugeons globalement positif. Nous avons même pu maîtriser
les perturbations qu’ont connues d’autres
compagnies», dira-t-il.
C. C./APS
6
I D É E S
Dimanche 18 septembre 2016
ÉDITORIAL
Le bon geste
Les évidences du développement durable
Par
Bjorn Lomborg*
Par
Hassan Gherab
LA PREMIÈRE CHOSE qui agressera le regard d’un touriste débarquant dans une ville ou village algérien, y compris la
capitale, est certainement la saleté de leurs rues. Détritus jonchant les trottoirs défoncés, amoncellement d’ordures, sachets
en plastique virevoltant, absence de poubelles, de toilettes
publiques, de verdure… C’est le visage hideux qu’offrent nos
cités. Et le pire c’est de nous voir habitués, désensibilisés, face
à ces agressions de notre cadre milieu vital. Quant aux administrateurs qui sont censés assurer l’hygiène du cadre de vie et
de l’environnement de leurs administrés, ils sont souvent
occupés à gérer leurs propres affaires et ne pensent à peinturlurer et nettoyer qu’à l’occasion d’une visite officielle. C’est
une image connue. Sur ce noir tableau, apparaissent toutefois
quelques clartés. Des responsables consciencieux essayent
d’apporter le changement, d’éveiller les consciences des
citoyens et de susciter le geste civique qui les aidera à chasser
la saleté ambiante. A Oran, c’est la directrice de l’entreprise
publique de gestion des centres d’enfouissement technique qui
s’est mise sur la brèche. Elle lance une campagne de sensibilisation sur la propreté de sa ville. Des affiches seront placardées
sur les bus et les supports publicitaires avec le slogan, écrit en
arabe dialectal, «Je chéris ma patrie, j’aime ma wilaya et la
propreté de la ville est l’affaire de tous». En Kabylie, l’Assemblée populaire de wilaya organise pour la quatrième année le
concours du village le plus propre de Tizi Ouzou. Mais, comme
le souligne la responsable des centres d’enfouissement technique d’Oran, s’il est nécessaire d’impliquer le citoyen, générateur des déchets, et lui inculquer de nouveaux réflexes, on ne
peut toutefois lui endosser toute la responsabilité. Les autorités
ont la grande part dans ce qui arrive et les remèdes à apporter.
En plus de trouver des mécanismes plus efficaces pour la gestion des déchets ménagers, ceux utilisés jusque-là ayant montré
leur inefficacité, les responsables locaux doivent fournir tous
les moyens de garantir la propreté. Des poubelles, des cendriers-éteignoirs, des vespasiennes, des jets d’eaux qui fonctionnent, des abris-bus esthétiques, des arbres bien entretenus
et taillés, des espaces verts, des trottoirs bien pavés et des équipements pour le nettoyage des rues devraient constituer une
priorité pour toute commune. Et pour inculquer le geste
civique à tous les citoyens, il suffira de rendre plus visible et
plus active cette police de l’urbanisme et de la protection de
l’environnement qui a pour mission, entre autres, la lutte
contre la pollution et les nuisances sonores, et la réduction des
déchets dans les lieux publics, sur le littoral et les oueds... La
conjonction de toutes les actions ne peut que redonner à nos
villes la propreté et la beauté qu’elles doivent avoir, qu’elles ont
eu dans un passé nourrissant les souvenirs nostalgiques des
anciens.
H. G.
Quotidien national d’information
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Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
es Objectifs de développement durable
(ODD) des Nations unies pour 2030 se sont
notamment fixé la scolarisation de tous les
enfants dans l’enseignement primaire, le plein
emploi pour tous les adultes et l’éradication de la
faim et de la pauvreté. Ce sont de nobles aspirations. Mais leurs coûts sont très élevés. Avonsnous véritablement les moyens de les prendre en
charge ?
L’Ocde prévoit que la réalisation des 17 ODD,
qui regroupent 169 cibles, coûtera annuellement
entre 3 300 et 4 500 milliards de dollars – l’équivalent, à peu de chose près, du budget fédéral des
Etats-Unis en 2016, et beaucoup plus que les
quelque 132 milliards de dollars dépensés chaque
année pour l’aide au développement extérieur.
En fait, il faudrait au moins 17 milliards de
dépenses annuelles supplémentaires pour garantir
un enseignement primaire universel, et une commission intergouvernementale de l’Assemblée
générale des Nations unies estime que l’éradication de la pauvreté requerrait, au niveau mondial,
5 000 à 7 000 milliards de dollars d’investissements annuels dans les infrastructures. A la
vérité, les estimations varient car personne ne sait
exactement combien coûteront les ODD.
Les pays donateurs, quant à eux, ne concéderont probablement pas avant longtemps une augmentation significative de leurs contributions au
développement. Au Royaume-Uni, les électeurs
veulent revenir, de moitié, sur le niveau jusque-là
consenti – 0,7% du PIB – de l’aide extérieure.
Aux Etats-Unis, Donald Trump, le candidat républicain à l’élection présidentielle, déclare que
l’Etat fédéral devrait «cesser d’envoyer des aides
extérieures à des pays qui (le) haïssent». Et en
Australie, le gouvernement a d’ores et déjà
effectué des coupes claires dans son budget
d’aide, parvenu, par rapport au revenu national
brut, à un bas historique.
Si nous ne pouvons garantir, pour chacun des
ODD, un financement complet, nous devons
dépenser du mieux possible l’argent dont nous
disposons, et non pas allouer toujours plus à des
investissements dont nous savons qu’ils sont peu
rentables. Dans l’éducation, par exemple, les
investissements consentis pour réduire la taille
des classes et mieux payer les enseignants ne se
traduisent pas de façon significative par de
meilleurs résultats des élèves.
Autre domaine qui promet plus qu’il ne tient :
l’«aide climatique», qui attribue des fonds de
développement aux actions entreprises pour atténuer les effets du réchauffement mondial. Trop
souvent ces fonds ne servent que des fins cosmétiques – l’image des donateurs qui peuvent se proclamer acquis à la défense de l’environnement –
sans concourir à de véritables changements.
Et tandis que prolifèrent les dispositifs d’aide
climatique, de nombreux pays dilapident encore
des milliards afin de réduire artificiellement le
prix de l’essence. En 2014, les dépenses au titre
des subventions aux combustibles fossiles ont
atteint dans certains pays des montants considérables : entre 20 et 30 milliards de dollars en
Chine, en Egypte, au Venezuela et en Algérie ;
40 milliards de dollars en Russie et en Inde ;
70 milliards de dollars en Iran et en Arabie saoudite.
Parmi les nombreux ODD liés à l’énergie,
l’appel à stopper les subventions aux combustibles fossiles relève de l’évidence. Les économistes du groupe de réflexion que je dirige
estiment que chaque dollar soustrait à ces subventions pourrait générer au moins 15 dollars utiles à
la société. Mettre un terme à ces subventions
réduirait les émissions de CO2, la pollution de
l’air et la congestion du trafic automobile. Cela
libérerait surtout des sommes qui seraient alors
disponibles pour d’autres domaines comme la
santé et l’alimentation, où des mesures simples
peuvent avoir, relativement à leur coût, un impact
considérable.
Ainsi, alors que le paludisme a tué l’an dernier
plus de 400 000 personnes, les moustiquaires
imprégnées d’insecticide, qui permettent de se
protéger des insectes véhiculant la maladie, sont-
L
elles efficaces pendant deux ou trois ans et il en
coûte moins de 10 dollars pour en fabriquer une et
la distribuer. En tout, 11 dollars suffisent à éviter
un cas de paludisme clinique.
Selon l’agence de notation de l’action philanthropique Givewell, la fondation Against Malaria
sauve la vie d’un enfant tous les 3 500 dollars
qu’elle dépense, et au Kenya, une étude a même
montré qu’il suffisait de 1 000 dollars dépensés
dans la distribution de moustiquaires de lit pour
éviter la mort d’un enfant. C’est le budget
consacré par le salarié américain moyen à sa
consommation annuelle de café.
Il suffit d’une faible contribution pour épargner à une personne la fièvre et les douleurs, les
maux de têtes, l’état général invalidant, les
vomissements et les autres symptômes qui
caractérisent le paludisme ; il est ainsi possible,
également, d’épargner à la communauté une perte
de productivité économique, car les enfants manqueront moins de jours d’école, et les adultes
seront moins souvent absents de leur travail. Et
cela peut sauver des centaines de milliers de vie.
Nos économistes estiment que les investissements
nécessaires à une réduction de 50% de l’incidence
du paludisme génèrent un rendement de 35 fois
leur valeur en retombées positives pour la société.
Autre action simple et efficace dans le
domaine des soins de santé : permettre un
meilleur accès à l’aspirine, de sorte que ce médicament puisse être utilisé aux premiers
symptômes de la crise cardiaque, afin d’éviter la
mort. Le coût par cas traité d’administration
systématique de ce médicament bon marché lors
d’une visite clinique ou après examen diagnostique confirmant la crise n’est que 13 à 15 dollars,
ce qui signifie qu’on peut toucher 75% des populations des pays à bas et moyen revenu pour seulement 3,5 milliards de dollars. Cette somme
représente environ un cinquième de celle que le
Brésil a dépensé pour accueillir cette année les
Jeux olympiques d’été.
De même, des interventions alimentaires les
plus simples – notamment auprès des femmes et
des nourrissons – peuvent avoir des effets importants sur les personnes comme sur les communautés. Une alimentation suffisante améliore la
santé à long terme de l’enfant, les performances
scolaires et le niveau de rémunération à l’âge
adulte. La nécessité d’investir dans l’alimentation
est une autre évidence : des initiatives comme
l’iodation du sel ou la supplémentation en fer, en
acide folique et en vitamine A ne coûtent annuellement que quelques centimes par bénéficiaire.
De même les traitements vermifuges et les vaccinations sont bon marché et efficaces ; le rendement des investissements consentis est élevé.
Certes, nous ne devons pas nous contenter de
chercher des compromis pour les ODD, mais nous
devons absolument savoir où et comment l’argent
est le mieux dépensé. Ce serait formidable si nous
pouvions augmenter les financements, mais ce
serait une folie de croire que les sommes consacrées à l’aide au développement pourront être
multipliées du jour au lendemain, ou que le gigantesque programme de développement des Nations
unies, parce qu’il est idéaliste, a les moyens de
continuer sur sa lancée. En fait, pour persuader
les pays à haut revenu – et leurs contribuables –
d’accroître leurs dépenses d’aide au développement, nous devrons être plus attentifs aux coûts et
aux bénéfices, et reconnaître que toutes les cibles
de développement ne se valent pas.
Lorsqu’il nous est possible, pour quelques centimes, de transformer du tout au tout la vie de
quelqu’un, nous devrions accepter cette modeste
victoire avant de nous lancer dans de grands projets dont les prix sont bien plus élevés et dont le
succès n’est pas certain. Lorsque l’argent
manque, la richesse provient du sens commun.
B. L.
(Traduction François Boisivon)
*Directeur du Centre Consensus de Copenhague, qui vise à étudier les problèmes environnementaux et les solutions en utilisant les
meilleures méthodes d’analyse disponibles et
professeur invité à la Copenhagen Business
School.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Dimanche 18 septembre 2016
SOUK AHRAS : AU TITRE DE LA RENTRÉE 2016-2017
FORMATION
PROFESSIONNELLE :
205 postes d’emploi à l’annexe
de l’ONAEA pour adultes
P
1 300 nouveaux inscrits
à Aïn Témouchent
Photo :DR
as moins de 205 postes
d’emploi seront ouverts
pour des encadreurs
contractuels, à l’annexe de
l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour
adultes (Onaea), au titre de la
rentrée 2016-2017, a indiqué hier
le directeur de cette annexe. La
priorité dans ces postes destinés
à soutenir l’encadrement des
classes pour adultes sera
accordée aux régions rurales
enclavées, a précisé M. Khemissi
Zeghdani, soulignant que la
création de ces emplois vise la
résorption du taux de chômage et
l’amélioration des conditions de
l’encadrement de l’enseignement
pour adultes.
Ces nouveaux emplois
devront s’ajouter aux 300 autres
postes similaires existants a
encore détaillé le responsable,
précisant que les nouveaux encadreurs bénéficieront prochainement d’une session de formation,
dispensée par des inspecteurs du
secteur de l’éducation nationale,
portant sur la psychologie de
l’apprentissage des adultes et qui
devra leur permettre d’assurer
leur mission.
M. Zeghdani, soutenant que
l’opération des inscriptions dans
les classes d’alphabétisation se
poursuit à Souk Ahras, a rassuré
de la disponibilité des manuels
pédagogiques pour l’ensemble
des classes et des niveaux proposés, au titre de l’année scolaire
2016-2017. Il a ajouté que tous
les moyens ont été mobilisés
pour assurer une ouverture des
classes dans les meilleures
conditions au niveau des
76 classes d’alphabétisation
relevant des mosquées.
M. Zeghdani a également
annoncé l’ouverture de classes
d’alphabétisation aux foyers
pour personnes âgées au
chef-lieu de wilaya et dans la
commune de Sedrata, aux côtés
des classes du même genre
dans les deux établissements
pénitentiaires dans les mêmes
villes. Une classe d’alphabétisation réservée aux déficients
visuels avec la dispense des
cours en braille marquera également l’année scolaire 2016-2017
des classes des adultes, a-t-on
encore souligné.
Les efforts déployés dans la
lutte contre l’analphabétisme
dans le cadre du plan d’action de
l’Onaea ont permis à plusieurs
adultes de poursuivre leurs
études à distance et dans des
centres de formation professionnelle, a-t-on appuyé, tandis que
beaucoup de femmes au foyer
qui se sont inscrites dans des
classes d’alphabétisation ont
bénéficié de cartes d’artisanes et
de crédits auprès des dispositifs
d’aide à l’emploi pour lancer
leurs projets, a signalé la même
source.
APS
LORS D’UNE RENCONTRE PRÉSIDÉE PAR LE WALI
Adoption du plan d’aménagement du futur
techno-parc régional d’Oran
LE PLAN d’aménagement
du techno-parc régional d’Oran a
été adopté samedi à Oran lors
d’une rencontre présidée par le
wali et en présence du directeur
général de l’Agence nationale de
promotion et de développement
des parcs technologiques (Anpt),
du directeur de l’urbanisme et
de la construction, et du
représentant du bureau d’études.
«L’option retenue est celle de
la réalisation d’un techno-parc
ouvert, moderne et fonctionnel,
de même style que les
cyber-parcs existants à travers le
monde représentant un écosystème propice à la créativité»,
a indiqué à la presse le DG de
l’Anpt, Abdelhakim Bensaoula,
soutenant que le techno-parc
d’Oran sera un lieu de développement et de tests de nouvelles
technologies de l’information,
de la communication et de
numérisation.
Le responsable de l’Anpt a
annoncé le récent lancement
d’un incubateur au niveau de
l’Institut des télécommunications
Abdelhafid-Boussouf d’Oran,
ouvert aux étudiants en télécommunications et les chercheurs.
Cette structure, dotée en
équipements appropriés et
conçue pour le développement
des applications technologiques
et du contenu local dans le
domaine des TIC, sera une
opportunité supplémentaire pour
impulser la création des PME
innovantes, attirer les investissements en la matière et favoriser
les transferts technologiques, a
expliqué le même responsable.
Par ailleurs, Abdelhakim
Bensaoula a annoncé que
25 porteurs de projets d’investissement dans ce créneau
ont exprimé, pour l’heure, leur
intérêt pour la création
d’entreprises, et ce, en dehors
des dossiers déposés par des
opérateurs tels que Mobilis,
Algérie Télécom, Algérie
Télécom Satellite et Djezzy pour
accompagner la réalisation de ce
techno-parc. Au moins, 80 lots
seront affectés aux investisseurs
dans le domaine des Ntic au
niveau de ce techno-parc d’Oran,
fort d’une superficie de 32,1 hectares. Il sera doté de structures
d’accompagnement et de formation, a-t-on indiqué de même
source.
ANSEJ : création de 13 microentreprises
versées dans les TIC à Laghouat
TREIZE microentreprises
versées dans le domaine des
technologies de l’information et
de la communication (TIC) ont
été créées dans la wilaya de
Laghouat, a-t-on appris auprès
de l’antenne locale de l’Agence
nationale de soutien à l’emploi
de jeunes (Ansej).
Montées par des jeunes
universitaires, ces petites entités
économiques, d’un capital de
5 millions DA chacune, constituent le fruit d’une convention
signée par l’entreprise Algérie
Télécom (AT) et l’Ansej portant
financement et formation des
promoteurs de projets, selon la
même source. Les jeunes
éligibles devront bénéficier
d’une formation théorique et pratique en plus des marchés de réalisation des projets relevant
d’AT, a-t-on ajouté.
Quatre petites entreprises se
sont employées depuis à la
modernisation du réseau téléphonique fixe, la pose de la fibre
optique, et l’installation du
réseau Msan (Multiservice
Access Node) à travers plusieurs
communes de la wilaya. Dans
l’optique d’orienter les promus
universitaires vers ces activités,
7
l’Ansej s’attelle à conforter
les efforts de sensibilisation
menés par la maison de
l’entrepreneuriat à l’université
Ammar- Thelidji de Laghouat en
direction des étudiants, par
l’organisation de campagnes de
sensibilisation et vulgarisation à
travers les communes de
Laghouat, a-t-on fait savoir.
Pas moins de 51 projets ont
été financés durant le premier
semestre par le biais de l’Ansej
de Laghouat, parmi un total de
3 220 projets financés depuis la
création de ce dispositif en 1998.
PAS MOINS de
1 300 nouveaux inscrits ont
été enregistrés, à ce jour, à la
direction de la formation et
de l’enseignement professionnels de la wilaya de
Aïn Témouchent au titre de la
rentrée de septembre 2016,
a-t-on appris, hier, du chef de
service formation.
Ce chiffre est appelé à être
revu à la hausse, durant les
prochains jours, après la prolongation, au 22 septembre, de
la date limite des inscriptions
fixée, auparavant, au 17 de ce
mois, a précisé Kaddour
Mouffok Zenagui.
Il a fait également savoir
que ces inscriptions, ouvertes
le 21 août dernier au niveau
de l’Insfp, des 10 centres et
deux annexes de formation
professionnelle, concernent au
total 6 184 postes de formation, dont 2 500 en formation
résidentielle répartis en
81 sections, dont six en
formation continue, ainsi que
1 354 postes d’apprentissage.
Pas moins de neuf nouvelles spécialités de formation
professionnelle sont lancées
pour répondre à la demande
du marché de l’emploi, et
pour lesquels 280 postes au
total ont été ouverts. Ces nouvelles spécialités concernent
les techniciens supérieurs en
dessin et projection en béton
armé et en aquaculture.
Les autres formations
qualifiantes concernent les
tailleurs dames et usinage, les
métreurs tout corps d’État, le
tourisme option agence de
voyage, agent commercial
et enfin l’électricité
industrielle et froid industriel
et climatisation.
Par ailleurs, les femmes au
foyer se sont vues réserver pas
moins de 1 120 postes de formation. 415 autres postes sont
réservés à la formation en
cours du soir et 400 pour la
formation en milieu rural
répartis en 17 sections
détachées au niveau des
communes.
L’ouverture de ces sections, versées principalement
dans la coiffure et l’informatique en milieu rural, répond à
la préoccupation du ministère
de tutelle relative au
rapprochement de l’outil de
formation des jeunes en zones
enclavées, particulièrement,
les jeunes filles, a-t-on
souligné.
Enfin, le milieu carcéral
ouvrira 270 postes de formation pour ses pensionnaires
qui seront répartis en 11 sections, alors que la formation
par conventions touchera
125 postes. La rentrée
officielle du secteur est prévue
le 25 septembre.
8
Dimanche 18 septembre 2016
C O N J O N C T U R E
LE PORTUGAL SOUS PRESSION DES MARCHÉS
La faute au gouvernement Costa ?
Par
aussi inférieure à celle de 2015
(1%). C’est dire si la narration en
cours sur les marchés n’est pas en
accord avec les faits.
Romaric Godin
e Portugal est désormais
sous surveillance active des
marchés. Le taux de la dette
à dix ans du pays ne cesse de
grimper sur les marchés, signe
d’une nervosité croissante des
investisseurs. Le 16 septembre à la
mi-journée, il atteignait 3,47%, son
niveau le plus élevé depuis le mois
de février dernier. Le 15 août, ce
taux était redescendu à 2,69%. La
progression ces derniers jours était
particulièrement inquiétante : en
une semaine, le taux a bondi d’un
demi-point de pourcentage. Et le
taux à 10 ans portugais était, avec
le grec, le seul de la zone euro en
hausse durant cette séance.
Certes, tous les taux ont
remonté depuis un mois, mais la
dette portugaise est clairement dans
le viseur des marchés. L’écart
(«spread») avec le 10 ans allemand
s’est creusé en un mois de
71,4 points de base (0,714 point de
pourcentage) à 3,48% contre
2,766% le 15 août. Après le Financial Times lundi, c’est au tour de la
Frankfurter Allgemeine Zeitung
(FAZ) ce vendredi de pointer le
risque d’un «second plan de sauvetage» pour le pays. Car le marché
de la dette portugaise n’est contenu
que par le fait qu’elle est encore
incluse dans le programme de
rachats de titres publics de la BCE
(le fameux «QE»), ce qui contribue
à créer une pression à l’achat. Mais
cette inclusion elle-même est en
danger.
L
Scénario catastrophe
Pour être dans le «QE», une
dette publique doit être classée en
catégorie «investissement» (comprenez de «bonne qualité») par au
moins une agence de notation
reconnue par la BCE. Le Portugal
ne bénéficie d’un tel classement
que de la part de l’agence
canadienne Dbrs et la rumeur court
que, la semaine prochaine, elle
pourrait dégrader la note
lusitanienne. Lisbonne serait alors
éjectée du QE, privant le gouvernement de tout accès aux marchés
financiers. A plus ou moins longue
échéance, le Portugal serait alors
obligé de demander une aide du
Mécanisme européen de stabilité
(MES), qui, comme dans le cas
grec, lui permettrait de bénéficier
d’une dérogation de la BCE. Une
telle demande s’accompagnerait,
comme le précise le traité fondant
le MES, d’un «programme d’ajustement», comprenez une nouvelle
vague d’austérité, qui, immanquablement, fera tomber le gouvernement minoritaire socialiste
d’Antonio Costa qui est soutenue
par le Bloc de Gauche (BE) et le
Parti communiste (PCP). Au final,
ceci ne manquera pas de faire
plonger le pays dans une nouvelle
récession.
Ce scénario catastrophe est
désormais très sérieusement
d’actualité compte tenu de la
faiblesse de la croissance portugaise. Le gouvernement a tablé sur
une croissance de 1,8%, et cet
objectif ne sera vraisemblablement
pas atteint puisque la croissance au
premier semestre a été de
0,9%. Cette situation rendra plus
difficile la possibilité pour
Lisbonne de revenir sous les 3% en
2016 comme Antonio Costa s’y est
engagé devant Bruxelles et
Photo : DR
Un surendettement
massif
continuera de rendre plus lourd le
poids de la dette publique qui
représente 131% du PIB. Logiquement, ceci a de quoi inquiéter les
agences de notation qui, rappelonsle, ont pour fonction de déterminer
la capacité d’un créancier à
rembourser ses dettes.
Défiance des marchés
Dans ce cadre, quelle est la
responsabilité du gouvernement ?
Il est évident que ce dernier n’est
pas parvenu à atteindre son objectif
qui était de dynamiser la croissance
par le retour sur certaines mesures
d’austérité imposées par le
gouvernement précédent. Il est
aussi vrai que l’équilibre politique
auquel est soumis Antonio Costa
ne lui facilite pas la tâche pour présenter un budget qui plairait à
Bruxelles le 15 octobre. Or, si la
Commission a renoncé début juillet
à imposer une amende au Portugal,
elle a exigé, outre un retour sous
les 3% du PIB des déficits publics
dès cette année, une poursuite en
2017 de la trajectoire de consolidation budgétaire. Or, tout conflit
avec Bruxelles est l’occasion d’une
tension sur les marchés, car on voit
mal Dbrs se montrer plus magnanime que la Commission. Le
11 février, un tel conflit avait fait
bondir le taux à 10 ans portugais à
4,1%. Globalement, un gouvernement socialiste soutenu par
l’extrême-gauche bénéficie d’un
capital de sympathie très réduit sur
les marchés et est naturellement
«sous surveillance».
Faible croissance
Mais la narration en cours est
clairement trop simpliste en tissant
un lien de cause à effet simple
entre la nature du gouvernement
Costa et la crise à venir. C’est le
cas de l’éditorial de la FAZ
de ce vendredi titré «Costa coûte
cher» («Costa kostet»). Cette
narration laisse à penser que le
gouvernement socialiste a vidé les
caisses et détruit la compétitivité
du pays par des «mesures
anti-austérité» démagogiques et
ruineuses. Le gouvernement aura
alors fait fuir les investisseurs. Les
faits sont un peu plus nuancés.
D’abord, il convient de rappeler
que le ralentissement économique
portugais a commencé sous le gouvernement précédent qui, pourtant,
disposait de toute la confiance des
investisseurs. Au troisième et au
quatrième trimestre 2015, le PIB
lusitanien a cru de 0,1% et
0,2%. Lors des deux trimestres
suivants, où le gouvernement Costa
a été en place, la croissance a été
de 0,2% à 0,3%. Difficile donc
d’identifier là un vrai «effet
négatif» lié à la politique du
nouveau gouvernement. En fait, ce
qui est en cause dans la croissance
portugaise, c’est moins les neuf
mois de l’actuel gouvernement que
la politique menée depuis 2011 par
le précédent.
Cette politique de dévaluation
interne devait rétablir la compétitivité du pays et renforcer la
structure de l’économie du pays.
Or, de ce point de vue, elle a
échoué. La croissance portugaise,
atone avant la crise, est restée
faible, même depuis la reprise de
l’économie européenne. Certes, la
part des exportations dans le PIB a
progressé, mais le «ruissellement»
n’a pas eu lieu. Le redressement de
la compétitivité s’appuie sur la
seule baisse des coûts salariaux et
n’a pas provoqué de vrai redressement de la demande intérieure, de
la consommation comme des
investissements. La croissance a
été très faible depuis la fin de la
récession en 2013 : 0,8% en
2014 et 1,6% en 2015. La réponse
habituelle, formulée par le
Financial Times, est que les
«réformes n’ont pas été suffisantes». Mais alors pourquoi avoir
salué en 2014 la sortie du pays du
programme ? Ne fallait-il pas se
montrer plus prudent et éviter de se
mettre à la merci des marchés aussi
tôt ? La réponse du «encore plus de
réformes» est, du reste, une fuite en
avant qu’a refusé, lors des législatives du 4 octobre le peuple
portugais dont le niveau de vie
s’est dégradé de trois points de
pourcentage entre 2010 et 2015 par
rapport à la moyenne de l’UE. Rien
ne garantit que «plus de réformes»
permettrait de relancer le Portugal
alors que ces mêmes politiques
menées pendant quatre ans ont
échoué.
Une mauvaise
politique
du gouvernement ?
En réalité, la faiblesse des
investissements et de la demande
intérieure ont fait encore plus
dépendre le Portugal des importations. Ceci limite forcément les
effets d’une relance de la
consommation prônée par l’actuel
gouvernement, surtout dans un
contexte de ralentissement du
commerce mondial. Mais l’erreur
d’Antonio Costa ne doit pas faire
oublier celles de son prédécesseur,
d’autant qu’elle semble moins
lourde de conséquences. Et que
beaucoup de ses mesures ont été
réduites à la demande de Bruxelles.
Du reste, plusieurs éléments de
relance ne sont pas encore en
place : la baisse de la TVA dans
l’hôtellerie restauration est entrée
en service au premier juillet et la
hausse du salaire minimum va se
faire de façon progressive. Au
premier semestre, selon l’Ocde, le
coût du travail a reculé au Portugal
de 0,3% contre une hausse de
0,6% dans les pays de l’organisation. Autrement dit : le
gouvernement n’a pas dégradé la
compétitivité coût du pays. Mais
c’est aussi la preuve que cette
compétitivité n’est pas la clé de la
croissance portugaise.
Un gouvernement
dispendieux ?
Mais ce gouvernement
est-il dispendieux ? Les marchés en
sont persuadés compte tenu de la
nature politique du gouvernement.
Or, les chiffres, eux, ne vont pas
dans ce sens. Au premier semestre
2016, le seul qui, pour l’instant,
peut être attribué à ce
gouvernement, le déficit public
s’est établi à 3,2% du PIB contre
5,5% un an auparavant et
4,4 % trois mois plus tôt.
Et ce, malgré la croissance
faible. L’office statistique
portugais souligne que les
dépenses publiques ont reculé de
2,7% par rapport au premier
trimestre 2015. C’est, du reste, un
problème, car l’Etat portugais
réduit considérablement, pour
rentrer dans les clous européens,
ses investissements. Au premier
trimestre, la part des transferts
sociaux a reculé de 0,2 point à
7,9% du PIB, niveau comparable à
celui d’un an plus tôt. Du reste,
au deuxième trimestre, la
consommation de l’Etat a
progressé de 0,2% contre 0,9% un
an auparavant. Au premier
trimestre, la hausse de 0,9% était
En réalité, les maux du Portugal
reposent sur un surendettement
massif, privé et public, lié à une
croissance chroniquement faible
depuis une décennie. La somme de
cet endettement atteint 400% du
PIB. Dans ces conditions, sans
inflation forte ou sans
restructuration massive, la
croissance ne peut être que
ponctionnée en permanence par la
dette. A cela s’ajoute un secteur
bancaire naturellement en détresse
par le poids d’une dette qui ne peut
être amortie par la croissance ou
l’inflation. Les banques
portugaises, comme les banques
italiennes, ploient sous le poids des
créances douteuses et ont renoncé,
malgré l’action de la BCE, à
financer l’économie. Pire même, le
gouvernement a dû intervenir pour
les renflouer. Là encore, le
précédent gouvernement, si
regretté des marchés, n’avait
clairement pas achevé le travail sur
le secteur bancaire. Mais, comme
on l’a vu ailleurs, renflouer
une banque ne suffit pas à faire
relancer l’économie. Il faut
des perspectives qui sont
inexistantes.
Un plan européen ?
Une option nécessaire
mais peu probable
Le Portugal est donc pris dans
un labyrinthe. Chaque action est
limitée par nature et accuser
Antonio Costa de tous les maux est
une vision partisane et vaine. Le
pays aurait besoin d’un vaste plan
d’investissement dans le pays que
seule l’Europe peut établir compte
tenu de l’endettement des agents
domestiques. Or, ceci supposerait
un changement radical de politique
en Europe. Outre que le pays est
menacé, s’il ne réduit pas son
déficit, de voir certains fonds
structurels gelés, le plan Juncker
n’a quasiment pas investi au
Portugal. Pour le moment, le pays
a bénéficié de 700 millions d’euros
de projet sur un total de
110 milliards d’euros et pour
une économie de 170 milliards
d’euros.
Retour à l’austérité ?
Ces deux options semblent
donc peu réalistes. Soumis à la
pression des marchés, le
gouvernement portugais semble
condamné à revenir à une politique
budgétaire restrictive, soit de son
propre chef, soit via un second plan
de sauvetage. Le problème
qu’Antonio Costa ne peut guère
imposer un nouveau tour de vis à
ses alliés et même à sa population
qui, le 4 octobre 2015, a rejeté
l’austérité. De même, avant les
élections allemandes de septembre
2017, Berlin va fortement
rechigner à accepter un nouveau
plan, sauf à être «exemplaire» en
matière de conditionnalité. Si elle
arrive, la crise portugaise risque
d’être particulièrement
déstabilisante pour le Portugal
comme pour l’Europe.
R. G.
In latribune.fr
C O N J O N C T U R E
Dimanche 18 septembre 2016
9
FACE À UN DOLLAR REVIGORÉ PAR L’INFLATION AMÉRICAINE
L’euro creuse ses pertes
Par
Agence France presse
euro accentuait son repli
vendredi face à un dollar
quelque peu revigoré par
un rebond un peu plus marqué
qu’attendu de l’inflation aux
Etats-Unis dans un marché focalisé
sur la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine
prochaine.
En fin de journée, l’euro valait
1,1160 dollar contre 1,1244 dollar
jeudi soir.
La monnaie européenne reculait
également face à la devise
japonaise, à 114,26 yens contre
114,81 yens jeudi soir.
Le dollar repartait à la hausse
face à la monnaie nippone, à
102,39 yens contre 102,10 yens
jeudi soir.
«Les regards se tournent
désormais vers la Réserve fédérale
qui doit rendre une décision sur
ses taux la semaine prochaine» à
l’issue mercredi d’une réunion de
deux jours de son Comité de
politique monétaire (Fomc),
commentait un analyste.
En attendant, le billet vert
profitait vendredi de l’annonce
d’un rebond un peu plus fort que
prévu de l’inflation mensuelle aux
Etats-Unis en août, à 0,2% contre
0,1% attendu et après avoir stagné
en juillet.
Sans les prix volatils de
l’énergie et de l’alimentation, les
prix à la consommation ont avancé
de 0,3%, soit le rythme le plus
rapide depuis février.
Photo : DR
L’
Pour les analystes de
Forex.com, ces données sont «un
bon signe pour l’inflation, mais
elles ne devraint pas pour l’instant
suffire à justifier une action de la
Fed».
Ainsi, si ces chiffres meilleurs
que prévu pourraient accroître les
chances d’une hausse des taux la
semaine prochaine, cela ne devrait
pas être de façon considérable,
prévenait-on chez Forex.com.
Une hausse des taux de la Fed
rend le dollar plus rémunérateur et
donc plus attractif pour les
investisseurs. A l’inverse, tout
report d’une telle action tend à
peser sur le billet vert.
Mais dans un contexte
d’indicateurs contradictoires sur la
santé de la première économie
mondiale, les cambistes restaient
encore prudents. Et pour Ken
Odeluga, analyste chez City Index,
«étant donné que l’ampleur de
l’accélération de l’inflation ne
devrait pas suffire à convaincre la
Fed (de relever ses taux), le rebond
du dollar et des attentes du marché
vis-à-vis de l’inflation, et la baisse
des marchés actions devraient
s’atténuer à court terme».
Communiquées jeudi, les
ventes au détail pour le mois
dernier aux Etats-Unis avaient
déçu, reculant de 0,3% après une
légère augmentation de 0,1% en
juillet (chiffre révisé).
L’euro peinait de son côté à
trouver une impulsion dans les
indicateurs. La confirmation jeudi
d’une stagnation de l’inflation dans
la zone euro en août (+0,2%)
laissait présager, selon certains
cambistes, de nouvelles mesures
accommodantes de la Banque
centrale européenne (BCE), de
nature à affaiblir la monnaie
unique.
La semaine prochaine, les
cambistes scruteront une réunion
de la Banque du Japon (BoJ) qui
pourrait à cette occasion examiner
l’opportunité d’accentuer sa
politique de taux négatif selon le
quotidien économique nippon
Nikkei. La livre britannique baissait face à la monnaie européenne,
à 85,26 pence pour un euro, ainsi
que face au dollar, à 1,3088 dollar
pour une livre, tombant même à
1,3073 dollar, son niveau le plus
faible depuis fin août.
La devise suisse se stabilisait
face à l’euro, à 1,0932 franc pour
un euro, et baissait face au billet
vert, à 0,9796 franc pour un dollar.
La devise chinoise ne
s’échangeait pas vendredi en raison
d’un jour férié en Chine. Elle avait
terminé à 6,6747 yuans pour un
dollar mercredi.
L’once d’or a fini à
1 308,35 dollars au fixing du soir,
contre 1 310,80 dollars jeudi. Le
cours du métal jaune est tombé
vers à 1 306,20 dollars, son niveau
le plus faible en deux semaines.
AFP
SELON LE FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
Le coût économique des conflits dans la région Mena
est «énorme»
LE FONDS monétaire
international (FMI) a indiqué que
l’impact des conflits sur les économies de la région du Moyen-Orient
et Afrique du nord (Mena) était
«énorme» se traduisant par des
pertes importantes en termes de
croissance.
«Le coût économique des
conflits est énorme. En plus des
pertes tragiques en vies humaines,
la guerre et les conflits internes
dans des pays tels que l’Irak, la
Libye, la Syrie et le Yémen ont
exacerbé les niveaux déjà élevés de
pauvreté et de chômage», a déclaré
Christine Lagarde à l’occasion de
la publication vendredi d’un
rapport du FMI sur l’impact des
conflits et de la crise des réfugiés
sur les économies de la région
Mena.
«Le Fonds et la communauté
internationale seront appelés à
contribuer à la reconstruction de
ces pays une fois que les conflits
s’achèvent», a ajouté Mme Lagarde.
Le FMI a examiné profondément les difficultés économiques
engendrées par ces conflits et les
options offertes aux décideurs
politiques pour gérer l’étape
post-conflit, a-t-elle dit.
Lagarde a appelé à des engagements supplémentaires de la part
des donateurs pour soutenir les
pays accueillant des réfugiés. Ces
financements doivent être accordés
sous forme de subventions et de
prêts concessionnels pour réduire
le fardeau financier des pays
bénéficiaires, a-t-elle précisé.
A long terme, la priorité est de
fournir une aide au développement
pour aider à reconstruire les
infrastructures et les institutions, et
renforcer la résilience économique
et sociale dans la région, a-t-elle
recommandé.
Le rapport publié vendredi à
quelques jours de la tenue à New
York d’un sommet de l’ONU sur
les réfugiés fait état d’une
forte détérioration de la situation
économique dans les pays de la
région Mena touchés par les
conflits, effaçant les gains
antérieurs en matière de
développement.
En Syrie, la déperdition scolaire
a atteint 52% en 2013 et l’espérance de vie est tombée à 56 ans
contre 76 ans avant le conflit.
Les conséquences économiques
sont également importantes. Une
grande partie des capacités de production, situées dans les zones de
conflit ont été détruites, alors que
les pertes en termes de revenus
personnels sont énormes, a
constaté le FMI.
Après quatre années de combats
intenses, la production de la Syrie
est maintenant estimée à moins de
la moitié de son niveau en 2010,
tandis que l’inflation a progressé
de près de 300 points de
pourcentage en mai 2015.
Selon le FMI, la Syrie aura
besoin de maintenir une croissance
de 4,5% pendant plus de 20 ans
pour atteindre son niveau de PIB
d’avant conflit.
Le rapport a souligné que le
Yémen a perdu environ 25 à 35%
de son PIB en 2015. «Ce sont des
chiffres effarants», a commenté le
FMI.
En Libye comme au Yémen, les
déséquilibres budgétaires et
externes ont augmenté pendant
cette période de conflit et les
Banques centrales ont tendance à
prendre un rôle plus important dans
le financement des gouvernements
et la facilitation de l’activité
économique.
Le FMI a relevé que la hausse
de l’inflation et la perte de réserves
de change résultant de cette situation pourraient conduire à un
recours à des mesures administratives exceptionnelles pour maintenir un certain degré de contrôle
macro-économique.
La région Mena compte à elle
seule 20 millions de personnes
déplacées par la guerre et
10 millions de réfugiés, selon le
FMI.
APS
LA GRECE doit adopter d’ici
fin septembre un nouveau paquet
des mesures réclamées par ses
créanciers, UE et FMI, une
condition indispensable pour le
déblocage d’une tranche de prêts à
ce pays, a annoncé vendredi son
ministère des Finances.
Le projet de loi qui sera
élaboré la semaine prochaine doit
comprendre au total «quinze
mesures» concernant surtout la
transparence des transactions
électroniques et des moyens extrajudiciaires pour la restructuration
des dettes des entreprises, selon la
même source.
Les représentants des
créanciers, qui ont repris lundi à
Athènes le rituel des négociations
avec les responsables du
gouvernement grec sur les
réformes réclamées, ont achevé
vendredi un premier round de ces
discussions.
L’évaluation de ces réformes
sera discutée début octobre à
l’Eurogroupe, réunion des
ministres des Finances de la zone
euro, selon le ministère.
La Grèce attend le paiement
d’une tranche de 2,8 milliards
d’euros de prêts restée en
souffrance depuis juin.
Cette tranche s’inscrit dans le
cadre du troisième prêt qui lui a été
accordé en juillet 2015. Le ministre
grec de l’Economie et du
Développement, Georges
Stathakis, a estimé jeudi soir à
l’issue d’un entretien avec les
représentants des créanciers que
«le climat était positif» entre les
deux parties et que certains sujets
«techniques», qui restaient ouverts,
seraient prochainement réglés.
La question de la direction
du nouveau fonds grec de
privatisation, terrain de
divergences entre Athènes et ses
créanciers, n’a pas encore été
tranchée mais le ministère des
Finances a assuré que «des
progrès» ont été faits et qu’«elle
serait prochainement réglée».
Il y a une semaine, une source
auprès du ministère français de
l’Economie avait indiqué que
Jacques Le Pape, ancien directeur
de cabinet adjoint de Christine
Lagarde quand elle était ministre
de l’Economie, allait prendre la
tête du nouveau fonds grec chargé
des privatisations, instauré dans le
cadre du prêt international de 2015.
Cependant Athènes ne l’a pas
encore confirmé.
Selon la presse, des divergences
persistent entre les deux parties sur
la composition du «conseil de
surveillance» de ce fonds, dont le
président et un deuxième membre
doivent être nommés par les
créanciers, et les trois autres par
Athènes.
APS
Grèce : adoption d’ici fin septembre de nouvelles mesures
réclamées par UE et FMI
10
F O C U S
Dimanche 18 septembre 2016
A BRATISLAVA :
Un sommet européen
pour «reprendre le contrôle»
Par
artificielle» dans ces deux pays,
assure Martin Michelot, du think
thank Europeum. «Ils ne veulent
pas se faire entraîner par
la Pologne et la Hongrie»,
ajoute-t-il.
Cécile Ducourtieux et Blaise
Gauquelin
Q
Deux mots d’ordre :
unité et confiance
Donald Tusk, le président
du Conseil européen, a deux
priorités. D’abord, que les
dirigeants parviennent à mettre
de côté leurs différends, à
s’entendre sur la nécessité de
«reprendre le contrôle» de la
situation afin de tourner la page
de 2015 et de sa chaotique crise
des réfugiés. Et qu’ils fassent
de la «sécurité», intérieure
(terrorisme), et extérieure
(migrations), premier sujet de
préoccupation des citoyens de
l’UE, leur priorité absolue.
M. Tusk veut que les vingtsept dirigeants reconnaissent que
«le Brexit n’est pas seulement un
Photo : DR
Le Brexit en toile
de fond
problème britannique. Il est le
révélateur d’une inquiétude que
l’on retrouve partout en
Europe», précise un diplomate
bruxellois. Pour enrayer la
montée des populismes, les
gouvernements doivent regagner
la confiance de leurs
concitoyens, en s’attaquant aux
«vrais problèmes».
Sécurité et défense,
des sujets prioritaires
La sécurité et la défense
seront au cœur des discussions.
De fait, ce sont actuellement les
seuls sujets de consensus dans
l’UE. Le terrorisme islamiste a
replacé au premier plan ces deux
thèmes intimement liés et
négligés durant des années.
Longtemps jugée diffuse,
irréelle, la menace a pris corps
avec le conflit ukrainien et les
attentats. De quoi relancer les
interrogations sur la défense
commune et la possibilité de
faire naître une «Europe
puissance».
Mais les discussions, à
Bratislava, devraient porter
sur des objectifs modestes.
Les Vingt-Sept examineront
principalement les propositions
franco-allemandes sur la sécurité
et la défense. Paris et Berlin
veulent un déploiement sur le
terrain plus rapide et plus massif
du corps de gardes-frontières
européens, le contrôle systématique de toutes les personnes
entrant et sortant de l’UE et
prônent l’allocation de fonds
européens pour aider à la
recherche et au développement
dans l’industrie de défense.
L’absence des Britanniques
devrait faciliter la discussion :
depuis des années, ils faisaient
barrage à toute velléité d’avancer
vers une défense européenne
plus intégrée.
L’occasion d’aplanir
les divisions
Ces derniers mois, l’UE a
donné l’image de la division.
Nord contre Sud, Est contre
Ouest, pays riches contre
pays pauvres. Les dirigeants
bruxellois s’agitent depuis le
début de l’été pour éviter que les
lignes de fractures ne s’élargissent. A la veille de Bratislava,
beaucoup espèrent que ce ballet
diplomatique a porté ses fruits.
Les sujets économiques
devraient rester au second
Photo : DR
uel est l’enjeu du sommet
de Bratislava, premier
rendez-vous des
dirigeants européens, sans
les Britanniques, vendredi
16 septembre, dans la capitale
slovaque ? Les vingt-sept
membres de l’Union européenne
(UE) se contenteront-ils d’une
photo de famille au bord du
Danube ou parviendront-ils à
taire leurs divisions, et à
s’accorder sur un programme
minimal pour relancer l’Europe
post-Brexit ?
Le rendez-vous, décidé
fin juin, dans la foulée du
référendum britannique, est en
tout cas historique. S’il se solde
par un échec, l’UE risque de
s’enfoncer dans un processus de
délitement.
Avant le début de la
rencontre, la chancelière
allemande Angela Merkel et
François Hollande ont tenu des
propos très graves, la première
rappelant que l’UE est «dans une
situation critique» et le second
que le choix qui se pose aux
dirigeants européens est «soit la
dislocation, soit la dilution, soit
c’est au contraire la volonté
commune de donner un projet à
l’Europe».
plan, et ce afin d’éviter un
affrontement entre tenants
de l’austérité budgétaire
(Allemagne, pays du Nord) et
partisans de la relance budgétaire
(Portugal, Grèce, Italie…).
Idem pour les questions
d’immigration.
La rencontre de vendredi
risque par ailleurs de ne pas être
le sommet du réveil politique de
l’Europe de l’Est dont certains
rêvaient. Depuis Varsovie et
Budapest, on promettait l’émergence d’une offre capable de
relancer l’UE meurtrie par le
Brexit. Mais cette «contrerévolution» prônée par le
Premier ministre hongrois,
Viktor Orban, avec un retour aux
Etats nations et une commission
de Bruxelles affaiblie, tous les
pays du «groupe de Visegrad»
(V4, Slovaquie, République
tchèque, Pologne, Hongrie) ne
sont pas prêts à y adhérer.
Leur dernière rencontre,
début septembre, s’est mal
passée, selon plusieurs
diplomates. Jeudi, à la veille du
sommet, les dirigeants de ces
pays n’avaient pas communiqué
de proposition détaillée pour
relancer l’UE.
Depuis le Brexit, le
V4 semble s’être scindé en deux.
A part le refus en bloc des
migrants, ses membres
s’opposent sur bien des sujets.
Le gouvernement slovaque
assurant la présidence tournante
de l’UE (jusqu’à fin 2016), il se
doit de jouer les conciliateurs.
Son premier ministre, le
populiste de gauche Robert Fico,
allié à l’extrême droite, ne veut
pas être l’hôte du sommet qui
actera les divisions européennes.
Prague a également pris
ses distances. La République
tchèque est économiquement si
dépendante de l’Allemagne
qu’elle jouit de fait d’une
latitude politique relative sur les
dossiers européens. Et «la
confrontation entre le Visegrad
et la Commission est de plus
en plus jugée comme étant
Il ne devrait quasiment
pas être question du Brexit à
Bratislava, pour la bonne raison
que les Britanniques n’ont
toujours pas activé le fameux
article 50 des traités européens,
dictant les conditions de leur
sortie de l’UE. Les Vingt-Sept
ont clairement dit qu’ils n’accepteraient aucune négociation avec
Londres avant le déclenchement
de cet article. Depuis, tout le
monde attend que la Première
ministre Theresa May «appuie
sur le bouton».
Les dirigeants devraient
cependant rappeler leurs «lignes
rouges». Pas question pour le
Royaume-Uni de prétendre avoir
encore un accès total au marché
intérieur et à ses 500 millions de
consommateurs si le pays ne
respecte pas les quatre libertés,
qui y sont attachées : liberté de
circulation des biens, des
capitaux, des services et surtout
des personnes. «Une grande
majorité des Vingt-Sept partage
ces lignes rouges», assure
Martin Schulz, le président du
Parlement européen.
Si les dirigeants de l’UE
continuent à presser Mme May de
déclencher l’article 50, tout le
monde a bien conscience que les
Britanniques sont en pleine
confusion et ont besoin de temps
pour définir une stratégie. A
Bruxelles, certains officiels
redoutent que le Brexit n’ait pas
lieu avant la fin de la mandature
Juncker.
Les conditions
d’un succès
Ce sommet informel ne
donnera pas lieu à des
conclusions très longues ni à des
prises de décisions fracassantes.
«Bratislava doit être la première
étape d’un processus de
réflexion et de travail à
vingt-sept. Il sera suivi du
Conseil européen d’octobre
(à vingt-huit, plutôt consacré à
l’économie), et de celui de
décembre, qui sera l’occasion
d’acter les projets lancés dans la
défense», explique un diplomate
bruxellois.
M. Tusk et les autres
dirigeants pourraient aussi
décider de se revoir entre fin
janvier et février, à La Vallette
(Malte), avant de conclure le
«processus de Bratislava»,
par un grand moment aussi
symbolique que constructif,
espèrent-ils, à Rome en mars
2017, pour les soixante ans du
traité de Rome.
B. G. / C. D.
In lemonde.fr
DES
SPORTS
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12
Après leur participation remarquable
aux paralympiques de Rio
P13
Les paralympiques font retentir l'hymne national
à Rio
Pour une meilleure prise
en charge des athlètes
du handisport
Un autre exploit qui
réclame un peu
de considération !
JO PARALYMPIQUES 2016 ET BILAN DE LA DÉLÉGATION ALGÉRIENNE
Il est trop tôt de faire un
quelconque bilan du parcours de
notre sélection nationale
handisport aux 25es Jeux
paralympiques de Rio. Certes,
l’édition 2016 sera en deçà des
espérances de celle d’il y a 4 ans
à Londres, et ce, pour diverses
raisons. Mais ce qu’il faut relever
et retenir, c’est l’engagement de
tous les athlètes algériens
présents lors de ce grand
rassemblement sportif mondial,
qui se sont surpassés pour fournir
la meilleure image du sport pour
handicapés, sachant la difficile
mission qui les attend à chaque
fois qu’ils pénètrent sur une piste
d’athlétisme. Juste après sa
brillante prestation, le champion
olympique Samir Nououia a
poussé un «coup de greule» en
demandant aux médias de parler
davantage du handisport, de le
socialiser et de ne pas le confiner
à certaines dates et rendez-vous
officiels. Sociologiquement,
aucun chiffre fiable du nombre de
personnes présentant un
handicap, n’est fourni, une
fourchette les situerait entre 2 et
6,5 millions. C’est dire l’intérêt et
la place qu’on accorde aux
handicapés. Pourtant, une loi
relative à la protection et à la
promotion de la personne
handicapée a bien été
promulguée, en 2002, et l’Algérie
a ratifié, en 2009, la convention
internationale relative aux droits
des personnes handicapées. Mais
sur le terrain, la situation est tout
autre. La personne à mobilité
réduite se retrouve face à des
obstacles insurmontables dus à
l’absence de moyens pour
l’accessibilité à des institutions,
au bus, au métro, même aux
centres sportifs, pour les athlètes
du handisport qui honorent
toujours l’Algérie. Cette
déplorable situation fait que cette
frange de la société rase les murs
et se fait discrète
Photo : DR
Globalement positif, mais...
Par
A. Lemili
l semble désormais établi que les
résultats des sportifs handicapés aux
Jeux paralympiques de Rio-2016 ne
seront pas à la hauteur de ceux de
Londres-2012 ni Pékin-2008 où ils ont
moissonné respectivement 19 médailles
dont 4 en or. Jusqu’à la veille de la clôture
de la manifestation qui se déroule au
Brésil, les représentants algériens étaient à
la tête de 16 médailles parmi lesquelles
4 d e c o u l e u r v e r m e i l . Av e c c e l o t ,
l’Algérie occupe la 25 e place contre la
26e à Londres et la 31e à Pékin. Gain d’une
place qui risque néanmoins d’être trompeur. Même s’ils se sont encore surpassés
et comme le pays tout entier s’évertue à
vouloir comparer le résultat des sportifs
handicapés à celui des athlètes dits
normaux avec la déception qui s’en est
I
suivie et autant serait-il alors légitime,
voire obligatoire de s’interroger sur ce
«recul» d’autant plus qu’à tous les bûchers
allumés au lendemain de la grande
déception du genre succède une prévisible
et coutumière amnésie collective.
Une amnésie que passé ce «drame
sportif» ponctuel, c’est vers le prochain
rendez-vous sportif universel que se
tourneront les regards et bien entendu sans
que ne soient tirés des enseignements sur
l’essentiel. Et tout cela devrait avoir des
explications si ceux qui ont pour mission
de prétendre à les connaître, dans le but
de rectifier la trajectoire, le voulaient
véritablement. Or, le handisport comme le
reste des sports est structuré, organisé à
travers une fédération, des ligues, des
associations et/ou clubs, et par voie de
conséquence bénéficie de subventions de
l’Etat et mieux encore polarise carrément
son attention ou du moins celle du
président de la République lequel a
régulièrement veillé à ce que les sportifs
handicapés soient récompensés pour ce
qu’ils font et ce qu’ils apportent au
pays lors des manifestations sportives
internationales.
Ne faudrait-il pas alors s’interroger tout
également sur la manière dont est gérée la
Fédération algérienne de handisport (FAH)
mais aussi ses ligues, la compétence de ses
techniciens, voire même les critères de
sélection des athlètes ? A la lecture des
procès-verbaux d’assemblée générale de la
FAH dont, est-il besoin de le préciser, le
site sur la toile est vraisemblablement en
veilleuse depuis 2013 à en croire les
informations publiées sur la page
d’accueil, on ne peut glaner aucune
information.
Suite en page 12
SPORTS
DES
12
Dimanche 18 septembre 2016
Dimanche 18 septembre 2016
13
APRÈS LEUR PARTICIPATION REMARQUABLE AUX PARALYMPIQUES DE RIO
Pour une meilleure prise en charge
des athlètes du handisport
Par
Malik Boumati
es athlètes algériens de la Fédération
handisport qui participent actuellement
aux Jeux paralympiques (JP) de Rio de
Janeiro montrent que malgré leur marginalisation, ils restent tout de même des athlètes de
haut niveau et arrivent toujours à décrocher
des médailles à l’occasion des compétitions
importantes. Au moins seize médailles dont
quatre en or ont été arrachées par nos athlètes
aux JP de Rio, après le sacre de la lanceuse de
poids Asmahan Boudjadar intervenu après
celui de Samir Nouioua au 1 500 mètres. Et
ce, après celles obtenues par Nassima Saïfi en
lancer de disque et par Abdelatif Baka au
1 500 mètres (autre catégorie). Ce dernier s’est
même permis le luxe de battre le record du
monde dans cette discipline à un moment où
les Algériens ont les yeux rivés sur une
enseignante farfelue de Batna et d’autres
histoires à dormir debout, bien couvertes par
la presse nationale.
Et cette négligence de la presse nationale
n’est que le reflet de la marginalisation que
subissent depuis toujours les athlètes du handisport. Marginalisation par les pouvoirs publics
mais aussi par le public qui suit plutôt les
feuilletons que la presse lui sert régulièrement
notamment autour de la personne de la
ministre de l’Education nationale. Mais la
réalité est têtue. Un mois après la participation
médiocre de l’Algérie aux Jeux olympiques de
Rio, la délégation de la Fédération de
handisport a fait retentir Qassamen à quatre
reprises dans le temple olympique de Rio de
Janeiro. L’emblème national a flotté dans la
même enceinte grâce à ces quatre médailles
d’or mais aussi aux nombreuses médailles
d’argent et de bronze arrachées par des
athlètes pleins de volonté et de détermination,
malgré les moyens dérisoires mis à leur
disposition par les responsables du sport en
Algérie.
Il est peut-être temps de revoir cette
politique de prise en charge concernant les
athlètes de la Fédération handisport, surtout
Photo : DR
L
que cette récolte de Rio n’est pas une première
pour les athlètes algériens. Depuis les années
quatre-vingt-dix, l’Algérie collectionne les
médailles olympiques grâce à une génération
d’athlètes qui ont marqué l’histoire du sport
algérien avec une encre indélébile. Mohamed
Allek, décédé cette année après une longue
maladie, a longtemps trôné sur l’athlétisme du
handisport mondial. Et qui se souvient de lui
aujourd’hui ? Presque personne. Pourquoi ?
Parce que les Algériens ne le connaissaient
même pas. Ils ne savent même pas qu’il a
décroché plusieurs médailles d’or aux Jeux
paralympiques. Il est vrai que les athlètes de la
Fédération algérienne du handisport ont réussi
des exploits lors des Jeux paralympiques et
des championnats du monde à la même
période que Noureddine Morceli et Hassiba
Boulmerka, mais Mohamed Allek a décroché
plus de médailles d’or que tous les athlètes
«non-handicapés» algériens, Boulmerka
Morceli et Makhloufi inclus et réunis.
Cette ingratitude généralisée finira par
donner un sacré coup à la détermination des
athlètes. Quand le public ne s’intéresse pas à
une compétition aussi prestigieuse que les
Jeux paralympiques, il y a comme un
problème de prise en charge qui risque de
s’accentuer. De la part des responsables en
charge du sport mais aussi de ceux des
pouvoirs publics, toujours tentés de négliger
des sports et des athlètes qui ne bénéficient
pas de l’attention des médias. Pourtant, il est
temps de donner plus de moyens et
commodités aux athlètes de la Fédération du
handisport qui ne ratent aucune occasion pour
honorer leur pays dans les tournois
internationaux.
M. B.
Photo : DR
Globalement positif, mais...
Suite de la page 11
Par ailleurs, s’il existe 15 ligues réparties à travers le pays, il est impossible
d’accéder à leurs comptes à la lecture du message : «Nous sommes désolés, la
page que vous avez demandée n’existe pas ou plus... Vérifiez l’adresse que vous
avez saisie.» Des recherches directes vers les ligues n’aboutissent pas également
ou renvoient tout simplement à celui de la FAH !
En outre, la lecture de certains procès-verbaux d’AG est plutôt édifiante. En
effet, il est question de «qualifications aux Jeux paralympiques 2011», au lieu de
2012 ou encore «un athlète radié de l’EN convoqué par les entraîneurs nationaux
- Un athlète entré en stage avec l’EN sans assurance ni licence» sinon d’une prise
de décision énergique consistant à interdire à tout athlète de «participer sans
licence» et si tant est que celle-ci existe elle pourrait ne pas être réglementaire
parce que «sans cachet ni date d’émission». C’est dire.
Il arrive également que la Fédération n’honore pas ses engagements, la preuve
«le refus de jouer sur les lieux de la compétition au motif de non règlement d’une
prime au champion (coupe d’Algérie filles)». La fédération prend parfois des
mesures plutôt musclées : «Geler les activités de tout le football inadapté et
décision finale après résultats, enquête» ou encore s’agissant des Jeux mondiaux
«objectif excellence assigné par le MSJ - tous ceux qui se distingueront (sic) par
l’échec seront sanctionnés et écartés». Enfin comme partout ailleurs, il existerait
«des forces occultes qui veulent déstabiliser la FAH» (dixit son président).
Conclusion : ne faudrait-il pas alors éviter de trop vite s’extasier et trop
hâtivement sur des résultats qui peuvent n’être que l’arbre qui dissiperait une forêt
qui aurait, elle, un besoin pressant d’être éclaircie ? Se pourrait-il qu’avant de se
délivrer des satisfecit, les responsables, à tous les niveaux concernés, admettent
qu’il y a quand même un recul en la matière auquel les sportifs handicapés ne nous
ont pas habitués ?
A. L.
Un autre exploit qui réclame un peu
de considération !
Par
Kamel Amghar
bdellatif Baka (1 500 mètres, T13),
Saïfi Nassima (lancer du disque),
Nouioua Samir (1 500 mètres,
T45/46) et Boudjadar Asmahan (lancer de
poids), ont mordu l’or paralympique à Rio
de Janiero au Brésil. Les quatre champions
algériens, avec tant de classe et de
modestie, ont fait retentir l’hymne national
au stade olympique Joao-Havelange de la
mégalopole brésilienne. Tous les
Algériens, passionnés de sport, leur sont
reconnaissants. Cinq de leurs coéquipiers
ont décroché des médailles d’argent lors de
ce sommet sportif planétaire qui s’achèvera
ce soir, après une dizaine de jours de rude
compétition. Sept autres médailles de
A
bonze embellissent le palmarès de la
sélection algérienne qui a parfaitement
rempli son contrat, en honorant les
couleurs nationales avec une très belle
performance. A une journée de la clôture
des jeux, l’Algérie totalise, donc,
16 médailles et occupe temporairement le
25e rang au classement général. Il s’agit, à
l’évidence, d’une grande réalisation.
Toutefois, on s’attendait tous à cet exploit,
car les handisportifs algériens, en dépit du
manque de moyens et de considération, se
sont toujours surpassés lors des grands
rendez-vous pour donner de la joie à leurs
compatriotes et porter très haut les valeurs
et la culture de leur pays. Sans exagération
aucune, ils passent, aux yeux du public,
pour des héros. Lors des Jeux
paralympiques de Londres 2012, nos capés
avaient, pour rappel, raflé 19 médailles
(4 en or, 6 d’argent et 9 de bronze). A
Pékin en 2008, nos valeureux représentants
avaient engrangé 15 médailles (4 en or,
3 d’argent et 8 de bronze). L’édition précédente, qui s’est déroulée à Athènes (Grèce),
a été également féconde avec une moisson
de 13 médailles (6 or, 2 argent et 5 bronze).
Depuis sa première participation à
Barcelone en 1992 en passant par Atlanta
(USA 1996) et Sidney (Australie 2000), les
bilans de la sélection nationale d’handisports sont toujours brillants. A chaque
rendez-vous, les athlètes marquent des
points supplémentaires et améliorent
immanquablement leur précédente prestation. Ils bénéficient aujourd’hui d’une
réputation mondiale bien méritée. Lors de
divers championnats du monde et autres
Photo : DR
Photo : DR
LES PARALYMPIQUES FONT RETENTIR L’HYMNE NATIONAL À RIO
tournois internationaux (athlétisme, judo,
goalball, handi-basket, Power lifting…),
les prestations et les résultats des sportifs
handicapés ont été toujours éblouissants.
Ces résultats tranchent, par leur qualité et
leur régularité, avec ceux des autres
sportifs «valides» qui peinent à se faire une
place dans le gotha mondial, malgré les
moyens colossaux qui leurs sont paradoxalement réservés. Bref, le handisport est une
source de fierté qui n’a jamais déçu les
Algériens. Nos handisportifs, avec infiniment moins de moyens et d’attention,
réussissent à chaque fois à nous honorer
d’une fort belle manière. Leur constante
ascension constitue indéniablement une
leçon d’humilité et de persévérance qui
devrait nous inspirer tous. Il va sans dire
que cette extraordinaire volonté doit être
justement récompensée à travers l’attribution de primes d’encouragement
conséquentes et la mise en place de
conditions d’entraînement et de préparation
en adéquation avec le niveau de compétitivité atteint. La Fédération algérienne de
handisport (FAH) est paradoxalement l’une
des instances les plus pauvres du sport
national. Les clubs qui lui sont affiliés
manquent de commodités les plus
élémentaires. Cette situation doit changer
au plus vite. Nos champions paralympiques, mal pris en charge et peu
récompensés, vivent (pour la majorité)
dans le dénuement. Le ministère de la
Jeunesse et des sports ainsi que les
Collectivités locales doivent absolument
réparer cette injustice injustifiable, en leur
accordant toute l’attention qu’ils méritent.
Les sponsors et les annonceurs privés sont
appelés aussi à se tourner vers ces grands
champions. C’est le minimum que l’on
puisse offrir à ces athlètes téméraires, qui
ont su surmonter les difficultés, pour hisser
haut le drapeau algérien.
K. A.
SPORTS
Dimanche 18 septembre 2016
DES
14
UEFA
Aleksander Ceferin succède à Michel Platini
Le profil de ce dirigeant habile et affable, membre de la commission de discipline de la FIFA et soucieux de
rétablir «le parfait équilibre» entre les nations du Vieux continent, a séduit la majorité des 55 associations
nationales membres de la Confédération européenne. Appelé à terminer le mandat de Michel Platini, qui
expirera en mars 2019, M. Ceferin hérite d’une institution richissime, dont les revenus générés par l’Euro
2016, organisé en France, sont évalués à 1,93 milliard d’euros
Par
Rémi Dupré
48 ans, il est devenu le plus jeune
dirigeant à accéder à la magistrature suprême du football européen.
Mercredi 14 septembre, à l’hôtel Grand
Resort Lagonissi d’Athènes, le Slovène
Aleksander Ceferin a été élu à la
présidence de l’Union des associations
européennes de football (UEFA). Patron
de la fédération de son pays depuis 2011,
le brillant juriste a battu dans les urnes
(42 voix contre 13) son concurrent
Michael van Praag, de vingt ans son aîné
et dirigeant de la puissante fédération
néerlandaise.
Aleksander Ceferin devient ainsi le
7e président de la Confédération
européenne, et surtout le premier issu
d’un ex-pays du bloc de l’Est. Favori du
scrutin, cet inconnu du grand public
succède ainsi à Michel Platini, élu en
2007 grâce aux voix des petites
fédérations et dont le trône était resté vide
depuis octobre 2015 et sa radiation par la
Fédération internationale de football
(FIFA). C’est d’ailleurs après le discours
d’adieu de l’ex-numéro 10 des Bleus,
suspendu 4 ans, que le vote a eu lieu.
Qui aurait cru, il y a encore trois mois,
qu’Aleksander Cefefin, avocat en droit
criminel et commercial, aurait succédé à
«Platoche», défenseur des petites nations
et architecte du fair-play financier ? Parti
en campagne le 8 juin, le quadragénaire a
d’abord bénéficié de l’appui des pays
nordiques avant d’être soutenu par les
fédérations des Balkans, l’Italie, la
Turquie, la Russie, l’Allemagne et la
France.
Le profil de ce dirigeant habile et
affable, membre de la commission de
discipline de la FIFA et soucieux de rétablir «le parfait équilibre » entre les
nations du Vieux continent, a séduit la
majorité des 55 associations nationales
membres de la Confédération européenne.
Appelé à terminer le mandat de Michel
Platini, qui expirera en mars 2019,
Photo : DR
A
M. Ceferin hérite d’une institution
richissime, dont les revenus générés par
l’Euro 2016, organisé en France, sont
évalués à 1,93 milliard d’euros
dans ma nature de tourner le dos et
d’oublier les bonnes choses qu’il a faites
pour le football européen», confiait le
Slovène au Monde.
Défenseur de la réforme qui a élargi à
24 le nombre d’équipes participantes à
l’Euro, M. Ceferin assure «vouloir
conduire l’UEFA vers plus d’égalité entre
les gros et petits clubs, les hommes et les
femmes, les riches et les pauvres» et
milite pour «davantage de transparence.»
Avant le XIIe congrès extraordinaire de
la confédération, le favori avait critiqué
l’accord qui a débouché sur le vote, fin
août, de la réforme de la Ligue des champions. Cette nouvelle formule permettra,
de 2018 à 2021, à chacun des quatre pays
classés en tête à l’indice UEFA (Espagne,
Allemagne, Angleterre, Italie) de qualifier
directement quatre clubs à la phase de
poules. «Il y a eu un groupe qui a décidé
et le manque de communication est la
principale raison pour laquelle les clubs
et les fédérations sont furieux», a-t-il
déclaré sans clairement donner sa position
sur le contenu de la réforme.
Au Monde, Ceferin promettait de
mettre un terme aux sempiternelles
querelles entre l’UEFA et la FIFA. Une
brouille incarnée par la rupture et la chute
du tandem Michel Platini-Joseph Blatter.
«La situation du passé, quand l’UEFA et
la FIFA se battaient tout le temps, ne doit
plus se reproduire», insistait le favori.
Héritier de Platini
A la tête d’un cabinet d’avocats dans la
banlieue de Ljubljana, cet amateur de
karaté et de basket-ball a notamment
proposé d’instaurer une limite de mandats
pour le président de l’UEFA et les
membres du comité exécutif, et de créer
un comité d’audit. Il entend également
«mettre l’accent sur la sécurité et
l’intégrité; protéger le jeu des pratiques
malveillantes comme le dopage et les
paris illégaux» et œuvrer pour le développement du football féminin.
Avant le scrutin, Aleksander Ceferin
avait loué le bilan de Michel Platini. Une
manière de se poser en héritier du très
populaire triple ballon d’or (entre 1983 et
1985). «Il a fait beaucoup pour les petites
et moyennes fédérations. Ce n’est pas
Photo : DR
«Je suis indépendant,
croyez-moi»
En mai, la visite en Slovénie du
nouveau patron de la FIFA et
ex-secrétaire général de l’UEFA (20092016), Gianni Infantino, a pourtant
alimenté les soupçons de collusions
d’intérêts. «M. Infantino est venu en
Slovénie pour inaugurer notre centre
d’entraînement, comme l’aurait fait
M. Platini s’il avait été encore en poste,
se défend M. Ceferin. Je serais heureux
d’avoir le soutien de M. Infantino et celui
de M. Platini. Mais je pense qu’ils ne veulent pas interférer dans les élections. Et
je suis indépendant, croyez-moi. Je suis
heureux que, malgré tous ces soutiens, on
ne m’ait jamais posé des conditions ou
suggéré que je devrais donner quelque
chose en retour.» Pourtant, la publication,
le 5 septembre, d’une enquête dans le
magazine norvégien Josimar a mis en
lumière les liens troubles entre Ceferin et
Gianni Infantino. Il y est détaillé comment
le président de la FIFA se serait activé,
dans l’ombre, pour faire élire le Slovène à
la tête de l’UEFA. Censé rester à l’écart
de cette bataille politique, le patron du
foot mondial aurait orchestré en sousmain le lancement de campagne de
Ceferin par l’entremise du Norvégien
Kjetil Siem, devenu son «directeur de la
stratégie» à la FIFA.
Cet intermédiaire aurait ainsi œuvré,
fin mai, pour que les pays nordiques se
rangent derrière le candidat. En retour, les
dirigeants scandinaves auraient reçu la
promesse de se voir confier l’organisation
de l’Euro-2024 ou de l’édition 2028. En
outre, Karl-Erik Nilsson, patron de la
fédération suédoise, aurait obtenu un
poste de vice-président de l’UEFA en
échange de son soutien au jeune avocat.
Selon le magazine Josimar, Ceferin
aurait par ailleurs suggéré à Gianni
Infantino de nommer, le 6 juillet, son
compatriote et ami Tomaz Vesel à la tête
du comité d’audit et de conformité de la
FIFA. Patron de la Cour des comptes de la
République de Slovénie, Vesel a ainsi
succédé à l’Italo-Suisse Domenico Scala,
en conflit avec Infantino et démissionnaire le 14 mai. Cette collusion d’intérêts
est d’autant plus troublante que Vesel a
été depuis amené à fixer, le 31 août, le
montant du salaire du président de la
FIFA (1,5 million de francs suisses
annuels, soit 1,36 million d’euros), régularisant ainsi sa situation contractuelle.
Cette décision a mis un terme à une
affaire qui avait miné les six premiers
mois du règne d’Infantino.
Pour de nombreux observateurs des
instances du football mondial, Ceferin
apparaît déjà comme un «président faible
dans les mains de la FIFA et
d’Infantino. » «J’ai la vision d’une UEFA
qui sera une organisation juste avec des
opportunités égales pour tous les
membres», balaye le nouveau patron du
foot européen, dont la tâche s’avère
colossale.
R. D.
In lemonde.fr
15
S P O R T S
Dimanche 18 septembre 2016
PREMIÈRE LEAGUE ANGLAISE
Les entraîneurs assurent le spectacle
Le football est désormais sorti du carré vert pour bonifier ses titres de noblesse et surtout remplir une multitude de
tiroirs-caisses de multiples intervenants qui font que la discipline est honnie chez les puristes depuis qu’elle meuble les plateaux
de télévision et la presse people, les impressionnants raouts, ses footballeurs et leurs incessantes frasques, la publicité, etc.
Par
A. Lemili
osé Mourinho considère «qu’il
y a trop d’entraîneurs
étrangers en Premier League
(sic)».
Toutefois, Super one
enchaîne avec «...Je sais que
je parle contre moi-même». Le
Portugais et tout autant entraîneur
de Manchester United n’a pourtant
pas tort sachant que les techniciens
anglais sont tout autant compétents
que bien d’autres de leurs
collègues européens sauf sans
doute que compte tenu son opulence financière la Premier League
ne se suffit plus de pimenter la
compétition en rameutant les
meilleurs footballeurs de la planète
mais également en équipant les
bancs de coaching des présumés
exceptionnels coaches. Ainsi, en
est-il avec Guardiola, Klopp,
Mourinho, Wenger, Conte,
Pochetino, Solskjaer...
Parmi les techniciens présents
dans le championnat anglais, cinq
au moins perçoivent un salaire
annuel égal ou nettement supérieur
à dix millions d’euros : Mourinho,
Guardiola, Wenger, Conte et
Klopp. Il est vrai qu’en plus de leur
compétence, ces personnes sont
avant tout de véritables personnages selon qu’ils soient effacés,
taciturnes et ne suscitant que peu
d’empathie à l’image de Wenger et
un degré moindre Pochetino alors
que Guardiola qui fait très bc-bg en
donnant l’image du parfait gendre
Photo : DR
J
est suivi par un Klopp
bouillonnant, hyperactif mais
également très expansif et enfin un
José Mourinho toujours provocateur mais qui sait superbement se
réfugier derrière son physique de
monstre sacré du cinéma à telle
enseigne par ailleurs qu’à un
certain moment Hollywood avait
pensé à lui consacrer un film dans
lequel l’acteur qui devait incarner
Super one était déjà tout trouvé :
George Clooney.
Or, il n’en sera jamais assez
dit, mais le football est désormais
sorti du carré vert pour bonifier ses
titres de noblesse et surtout remplir
une multitude de tiroirs-caisses de
multiples intervenants qui font que
la discipline est honnie chez les
puristes depuis qu’elle meuble les
plateaux de télévision et la presse
people, les impressionnants raouts,
ses footballeurs et leurs incessantes
frasques, la publicité, etc.
Les entraîneurs étrangers qui
ont choisi de travailler en
Angleterre savaient tout cela avant
de choisir pour des raisons
financière comme point de chute la
perfide Albion. Certains d’eux
n’ont plus d’ambition professionnelle mais plutôt de notoriété populaire comme s’ils considéraient que
désormais leur carrière est derrière
eux. Ce qui est logique quant on
apprend qu’avant d’arriver à
Manchester City où son salaire
n’est pas connu avec précision
Guardiola touchait 17 millions
d’euros au Bayern Munich.
En plus d’attirer un peu plus
de spectateurs dans les stades, les
coaches étrangers en Angleterre
permettent aux chaines de télévision sportives d’exploser l’audimat
et par extension de rafler la mise en
matière de recettes financières dues
à la publicité mais tout aussi les
autres produits et dérivés connexes.
A titre d’exemple, les deux
confrontations annuelles entre les
deux formations de Manchester
permettent à leurs propriétaires
d’amortir partiellement les investissements faits durant l’intersaison
notamment en matière de recrutement de footballeurs et assez souvent d’entraîneurs chèrement
acquis sur le marché.
Les publics sont désormais
piégés et leurs habituels appétits
pour le football ont coulissé vers
des désirs plus terre-à-terre, autrement dit people, vivant et se
régalant des exploits de leurs
coqueluches non pas sur les
terrains, mais dans les salons de la
jet-society.
A. L.
COUPE DE LA CONFÉDÉRATION (1/2 FINALE-ALLER)
MOB-FUS Rabat : réussir la premiere manche avant le déplacement à Rabat
LE MO BÉJAÏA (Ligue 1
Mobilis de football) tentera
dimanche au stade de l’Unité
maghrébine face aux Marocains du
FUS Rabat (22h00) de réaliser le
meilleur résultat possible pour préserver ses chances de qualification
pour la finale de la Coupe de la
Confédération africaine (CAF) à
l’occasion de la demi-finale (aller).
Pour sa première participation
internationale de son histoire, le
club béjaoui a déjoué tous les pronostics, parvenant à bousculer la
hiérarchie en écartant sur son passage des formations plus aguerries
à l’image des deux clubs tunisiens :
le Club africain et l’ES Tunis. Pour
cette demi-finale historique, le
MOB a hérité d’une autre formation maghrébine : le FUS de Rabat,
champion du Maroc en titre, et
invaincu depuis 12 rencontres,
toutes compétitions confondues.
Même amoindri par un capital
expérience, important dans ce
genre de compétition, le MOB
saura surmonter cet handicap en se
basant sur le soutien indéfectible
de son public, et surtout sur la
fougue qui anime ses joueurs
depuis le début de la campagne
africaine, d’abord en Ligue des
champions, avant d’être reversé en
Coupe de la Confédération. Pour
continuer son aventure continentale, le MOB devra impérativement
l’emporter, avec un score
sécurisant, face à un adversaire
«coriace» comme l’a si bien
qualifié l’entraîneur du MOB
Nacer Sendjak. «Il faudra être
costaud sur tous les plans face à
une excellente équipes marocaine
qui joue bien au football, et qui est
en plus le champion du Maroc en
titre. Les joueurs savent désormais
ce qui les attend dimanche, ils sont
conscients de leur mission. Je leur
fait confiance», a indiqué Sendjak,
arrivé en juin dernier à la tête du
MOB, en remplacement de Abdelkader Amrani, parti à l’ES Sétif.
L’ancien sélectionneur national
devra faire face à un véritable
souci relatif au comportement
défensif, loin d’être rassurant en
championnat de Ligue 1 Mobilis
avec 6 buts encaissés en trois
matchs, soit une moyenne de 2 buts
par match. «Cela m’embête de
parler des buts qu’on a encaissés,
car on pouvait les éviter tout simplement, on doit y remédier au plus
vite car l’équipe vise une qualification en finale. Celui qui veut aller
loin en compétition continentale ne
doit encaisser aucun but sur son
terrain. En revanche, il doit en inscrire», a ajouté Sendjak, qui doit
absolument y remédier pour éviter
une désillusion dès le match aller.
Côté effectif, l’incertitude plane
autour de la participation de pas
moins de quatre joueurs, qui
souffraient de diverses blessures :
Sofiane Khadir, Yacine Salhi,
Faouzi Yaya et Kamel Yesli, alors
que le défenseur central Adel
Lakhdari est suspendu. Sendjak
devra trouver la bonne formule
pour aligner un onze capable de
gagner d’abord et convaincre son
public, en vue de la seconde
manche décisive prévue au stade
de Rabat le dimanche 25 septembre. Le technicien algérien vise
une deuxième finale de la Coupe
de la Confédération, 15 ans après
avoir mené la JS Kabylie au trophée dans cette épreuve en 2001.
De son côte, le FUS de Rabat,
dirigé par l’ancien international
marocain Walid Regragui, aura à
coeur de revenir avec un bon
résultat de Béjaia, de quoi lui permettre d’aborder la demi-finale
(retour) dans la peau d’un favori en
force pour la finale. «Il s’agit d’un
derby arabe et maghrébin, donc je
m’attends à une rencontre difficile
pour les deux équipes. Le résultat
de cette première manche sera
important, d’où notre volonté de
réaliser un bon résultat à Béjaia ce
qui nous permettrait de jouer chez
nous plus à l’aise», a indiqué le
coach à la presse de son pays,
soulignant que le «match va se
jouer sur de petits détails».
Le FUS Rabat devra se passer
des services de son défenseur Naief
Akrad, suspendu pour cumul de
cartons. La rencontre sera dirigée
par un trio arbitral ivoirien conduit
par Denis Dembele, assisté de ses
deux compatriotes Marius Donatien Tan et Moussa Bayere. L’autre
demi-finale oppose samedi soir
(22h00 algérienne) à Sousse l’ES
Sahel (Tunisie) au TP Mazembe
(RD Congo).
APS
LA COMMISSION de
l’Union africaine (UA), l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) et
l’Union des Confédérations sportives africaines (Ucsa) ont conclu
un projet de protocole d’accord
à l’effet de «définir leur rôle et
responsabilité essentiels dans la
gestion et l’organisation des Jeux
Africains». Ce projet de protocole
d’accord vise à atteindre plusieurs
objectifs, définis dans l’article 1 du
document dont une copie a été
transmise samedi à l’APS. Ils
consistent à «l’amélioration de la
qualité et la compétitivité des Jeux
Africains, ainsi que celles des
athlètes participants, améliorer les
revenus, le sponsoring et le
marketing des Jeux Africains,
organiser les Jeux Africains de
sorte qu’ils préparent les athlètes
et soient qualificatifs pour les Jeux
Olympiques et autres compétitions
internationales». Le projet vise
également à «promouvoir
l’harmonie et la synergie d’actions
au sein du Mouvement sportif
africain», tout en veillant à ce
que les Jeux Africains «soient la
plateforme continentale où se rencontrent les meilleurs athlètes
africains et le creuset de l’unité et
de la coopération au sein du continent». Le document appelle en
outre à «s’assurer de la participation des femmes aux Jeux Africains
et autres événements similaires».
Par ailleurs, les parties concernées
sont censées «s’engager à unir
leurs efforts pour assurer la
participation aux Jeux Africains
d’athlètes africains de renom et
des meilleures équipes qui existent
dans les disciplines figurant au
programme des Jeux, et ce afin
d’élever leur niveau technique et
partant, le niveau de leurs performances». Ces mêmes parties sont
sommées de «coordonner leurs
actions avec le Coja afin d’attirer
les grands sponsors pour assurer
une commercialisation meilleure et
plus rentable des Jeux Africains»,
précise le Protocole d’accord
qui entrera en vigueur «dès sa
signature par les représentants
dûment mandatés des parties». Le
Protocole d’accord, à moins d’être
résilié conformément aux dispositions de l’article 20 ci-dessus, reste
en vigueur pendant une période de
12 ans (trois éditions des jeux) et
doit être révisé, en cas de nécessité,
dans un délai de 12 mois après
chaque édition des Jeux.
A trois ans des prochains JA,
l’Union africaine n’a toujours pas
désigné de ville hôte de l’édition
2019. Plusieurs pays ont manifesté
leur désir d’organiser ces joutes,
entre autres la Guinée Equatoriale,
Ghana, Kenya et la Zambie. Le
nom de l’organisateur devait être
annoncé en décembre 2016.
Conclusion du projet d’un protocole d’accord sur les Jeux Africains
16
Dimanche 18 septembre 2016
S O C I É T É
ELLE AFFIRME NE PAS AVOIR D’ARGENT POUR FINANCER LA PREP, TRAITEMENT PRÉVENTIF
CONTRE LE VIH
L’Angleterre adopte une lutte contre le sida
à deux vitesses
Visiblement, sur les questions de santé, l’Angleterre cultive ses différences au détriment de la science
et de la santé publique. Depuis l’introduction des multithérapies à la fin des années 1990, ce pays
est toujours à la traîne de l’accès aux soins VIH
Par
Didier Lestrade
ous n’avons pas d’argent pour la PrEP» :
c’est ce que déclarait,
il y a une dizaine de jours, le secrétaire d’Etat à la Santé britannique
David Prior, répondant aux protestations de plus en plus nombreuses
sur le sujet. Encore une fois,
l’Angleterre est en retard sur
l’accès aux nouvelles thérapies
contre le sida, alors que les
derniers chiffres venant de San
Francisco montrent une baisse d’un
tiers des nouvelles contaminations
grâce au Truvada en prévention du
VIH.
Depuis la fin du mois d’août,
l’Europe a entériné la commercialisation du Truvada dans le cadre de
la PrEP, cette stratégie de protection du VIH pour les personnes
séronégatives qui en expriment le
besoin. La France a homologué en
novembre dernier cette bithérapie
du laboratoire Gilead après un
léger retard mais l’avis européen
renforce l’argumentaire afin de
réduire l’épidémie du sida.
Le Truvada est déjà autorisé
aux Etats-Unis, au Canada, au
Kenya et en Israël et, au même
moment, les derniers chiffres
américains montrent l’efficacité
grandissante du dispositif. Après
un lancement prudent en 2012, la
PrEP concerne désormais
6 000 personnes à San Francisco et
son administration a permis une
chute de plus d’un tiers (36%) des
nouvelles contaminations sur une
Photo : DR
«N
période de trois ans. En 2013,
285 personnes étaient devenues
séropositives, contre 99 cette
année. L’efficacité du Truvada est
confirmée par de nombreuses
études mais ce chiffre est impressionnant.
Pendant ce temps, l’Angleterre
reste à la traîne, avec un débat
national qui a des années de retard.
Les médias s’en sont emparés avec
des articles sensationnalistes qui
comparaient le coût du Truvada
avec d’autres médicaments tout
aussi nécessaires. L’argument
étant : pourquoi dépenser plus
d’argent pour faciliter le «style de
vie» des homosexuels quand
d’autres pathologies sont moins
privilégiées ? La concurrence entre
maladies est caractéristique du
système médical anglais, où de
nombreux experts pensent que les
malades devraient contribuer
financièrement au coût de leurs
affections, surtout quand elles sont
le fait de mauvaises habitudes
(tabac, alcoolisme, obésité, etc.).
La PrEP est en outre un exemple
de la «fragmentation et de la
confusion» provoquées par la
réorganisation du NHS, qui avait
déclaré en mars dernier que le
financement du Truvada n’entrait
pas dans ses responsabilités. On
estime que 17 personnes deviennent séropositives en Angleterre
chaque jour.
En France, la PrEP a suscité ces
débats il y a plusieurs années avant
qu’on arrive à un consensus qui
permet de protéger celles et ceux
qui sont le plus à risque (multi-partenaires, travailleur(e)s du sexe,
personnes ne voulant plus utiliser
le préservatif). On considère de
plus en plus qu’elle représente le
seul vaccin thérapeutique efficace
et on la compare déjà à la pilule
contraceptive car elle est en train
de changer profondément la
sexualité post-sida. Son efficacité
par rapport au coût est évidente :
son prix est nettement inférieur à
celui du suivi à vie d’une personne
séropositive. L’argument anglais
de l’absence de fonds est donc faux
et révoltant à la fois, surtout venant
d’un ministre.
L’exemple de San Francisco est
évident : il aura donc suffi de
6 000 personnes sous PrEP dans
une ville de 800 000 habitants pour
faire réduire les nouvelles contaminations d’un tiers. Combien de
temps les Anglais devront-ils
attendre pour sauver des centaines
de vies du poids du VIH ? Surtout
que ce retard alimente un marché
noir du Truvada qui est le
cauchemar des médecins et de
l’industrie pharmaceutique et qui
contribue à l’auto-médication, qui
favorise le Chemsex.
Visiblement, sur les questions
de santé, l’Angleterre cultive ses
différences au détriment de la
science et de la santé publique.
Depuis l’introduction des multithérapies à la fin des années 1990, ce
pays est toujours à la traîne de
l’accès aux soins VIH. Les
nouvelles molécules, plus efficaces
et moins toxiques, sont plus rapidement commercialisées en France et
dans les pays voisins. Brexit ou
pas, l’Angleterre adopte une lutte
contre le sida à deux vitesses.
D. L.
In slate.fr
PEU DE RISQUE D’EN DÉCÉDER DANS LES DIX ANNÉES QUI SUIVENT LE DIAGNOSTIC
Cancer localisé de la prostate : pas de différence
avec ou sans traitement
LES HOMMES atteints d’un
cancer localisé de la prostate ont
peu de risque d’en décéder dans
les dix années qui suivent le
diagnostic, qu’ils aient ou non
subi une intervention chirurgicale
ou une radiothérapie, démontre
une étude publiée mercredi aux
Etats-Unis.
Elle a été menée auprès de
1.643 patients âgés de 50 à 69 ans
qui ont participé à cet essai
clinique dont les résultats paraissent dans la dernière édition du
New England Journal of Medicine.
Ils ont été choisis au hasard
pour subir l’ablation chirurgicale
de la tumeur, une radiothérapie ou
être soumis à une surveillance
active.
Cette dernière possibilité
consiste en des visites régulières
en clinique avec un examen de la
prostate, des biopsies et un test
PSA (Prostate Specific Antigen)
pour mesurer le taux d’un
antigène qui peut indiquer l’état
d’avancement de la maladie.
Dix-sept des participants sont
décédés dans les dix ans après le
diagnostic, dont huit dans le
groupe de surveillance, cinq parmi
ceux qui ont subi une opération et
quatre dans le groupe de la
radiothérapie. Ceux qui étaient
dans le groupe de surveillance
avaient plus de risque de voir leur
tumeur faire des métastases.
Mais cette propagation du
cancer n’a pas fait de différence
notable pour le risque de mortalité
du à cette tumeur ou à toute autre
cause, ont déterminé les
chercheurs. «Cette étude semble
montrer que pour les hommes
avec un cancer localisé de la
prostate, une surveillance active
ne présente pas beaucoup plus de
danger et évite les effets potentiels
néfastes pouvant résulter de la
chirurgie sur l’activité sexuelle et
les intestins», a jugé John Burn,
professeur de génétique à l’Université de Newcastle au RoyaumeUni, qui n’a pas participé àl’étude.
De 40 à 50% des hommes
diagnostiqués aux Etats-Unis
choisissent désormais une surveillance médicale active, selon
une étude publiée cette année.
La plupart des hommes atteints de
ce cancer n’en meurent pas, selon
l’American Cancer Society.
Cette maladie évolue le plus
souvent très lentement. Mais dans
certains cas, elle peut être fatale.
En 2012, un groupe consultatif
d’experts indépendants choisi par
le gouvernement fédéral faisant
autorité a recommandé de ne plus
procéder à un dépistage de routine
du cancer de la prostate avec le
test PSA. Ce groupe a conclu que
de nombreuses tumeurs n’évoluent jamais suffisamment pour
menacer la vie des patients et
qu’un traitement chirurgical ou
radiologique est souvent inutile
mais produit des effets secondaires néfastes pour ces hommes.
Aux Etats-Unis, environ
181 000 cas de cancer de la prostate sont diagnostiqués annuellement et 26 000 décès sont
attendus en 2016.
L’âge moyen du diagnostic est
66 ans et la maladie frappe
rarement des hommes de moins de
40 ans.
APS
L’OMS réclame davantage d’efforts pour affronter la résistance antimicrobienne
UN HAUT responsable de
l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) a souligné jeudi la nécessité d’un engagement ferme de
tous les secteurs à lutter contre la
résistance antimicrobienne qui
menace le développement durable.
«La résistance antimicrobienne
menace vraiment de nous ramener
en arrière, avec des infections
tuant de nouveau un grand nombre
de personnes», a déclaré le sousdirecteur général de l’OMS et
représentant spécial pour la résistance antimicrobienne, Keiji
Fukuda, lors d’une conférence de
presse au siège de l’ONU à New
York. «En 2050, les estimations
indiquent que davantage de personnes mourront d’infections résistantes aux antibiotiques que celles
qui meurent actuellement d’un
cancer. Ceci est une comparaison
surprenante, cela signifie que près
de dix millions de personnes par
an mourront d’infections, car elles
ne pourront plus être traitées», a-til indiqué dans un communiqué.
Selon lui, le coût économique
d’un tel scénario serait énorme et
les pertes économiques cumulées
dues aux décès et à la prise en
charge des personnes souffrant de
ces infections pourraient dépasser
les 100 000 milliards de dollars
d’ici 2050. «C’est de l’ordre de 2 à
3,5% du PIB mondial, assez pour
ramener les pays en arrière, en
particulier les pays qui sont dans
des conditions économiques
précaires», a-t-il ajouté.
Il a aussi noté que les
approvisionnements alimentaires
durables dépendent fortement des
antibiotiques, qui sont utilisés pour
traiter les animaux malades et pour
prévenir la propagation des maladies. Or, avec l’augmentation de la
population mondiale, la disponibilité de la nourriture pour nourrir
tout le monde dépendra fortement
de l’efficacité de ces antibiotiques.
17
C U L T U R E
Dimanche 18 septembre 2016
LE DÉFUNT A CONSACRÉ UNE GRANDE PARTIE DE SES TRAVAUX À SON AMI JEAN SÉNAC
L’universitaire et poète Hamid Nacer-Khodja brise sa plume
A l’annonce de son décès de nombreux témoignages et hommages ont été publiés sur les réseaux sociaux.
Repose en paix le poète
Par
Sihem Bounabi
universitaire, critique
littéraire et poète algérien Hamid NacerKhodja est décédé dans la nuit
de vendredi à samedi à Djelfa à
l’âge de 63 ans des suites d’une
maladie, a indiqué son entourage
à l’APS. Spécialiste incontesté
de l’œuvre du poète algérien
Jean Sénac à laquelle il voua la
majeure partie de ses écrits et
travaux universitaires, Hamid
Nacer-Khodja, né en 1953 à
Lakhdaria à Bouira, exerçait
comme enseignant à l’université
de Djelfa. Il avait occupé auparavant des fonctions dans l’administration locale après des études
à l’Ena (Ecole nationale d’administration).
Egalement poète, il publie ses
premiers écrits dans les années
1970 aux côtés de Youcef Sebti,
de Hamid Skif et d’autres dans
«Anthologie de la nouvelle
poésie algérienne», un ouvrage
dirigé par Jean Sénac dont le
défunt fut aussi l’ami et un des
légataires universels après son
assassinat Alger en 1973.
Dans un entretien accordé à
Abderrahmane Djelfaoui et
publié dans les colonnes d’un
confrère, le regretté disparu avait
confiée à propos de son choix de
concentrer ses travaux sur le parcours et l’œuvre de Jean Sénac
que «d’abord, parce que j’ai
Photo : DR
L’
connu Sénac personnellement.
Dans son dernier testament, qui
date du 2 mai 1973, je suis
membre de son comité littéraire
qui doit s’occuper de son œuvre
posthume. Un testament où il dit
que ses œuvres appartiennent à
l’Algérie, et qu’il cède tout à la
Bibliothèque nationale : ses
œuvres, ses manuscrits, les livres
de sa bibliothèque, ses revues,
ses émissions, ses films, dont
“Diwan echams” qu’il avait
produit à la télévision. Une
émission qui donnait la parole à
la relation existant entre l’art et
l’image. Il avait aussi fait une
émission sur “Les Aouchimistes”, le groupe Aouchem ;
sur Baya également. C’est
d’ailleurs Sénac qui a révélé
Baya en Algérie. Baya était
connue grâce à André Breton, à
la Galerie Maeght, etc., en
novembre 1947 en France. Mais
en Algérie elle était curieusement méconnue.» Concernant sa
première rencontre avec le poète
algérien il avait souligné que
c’était lors d’une émission à la
radio qui s’appelait «Poésie sur
tous les fronts». C’était entre
1967 et 1971. Il souligne à ce
propos «Cette émission était très
écoutée par les jeunes. C’était
une émission d’avant-garde qui
donnait la parole aux poètes du
tiers-monde qui étaient à la
mode. Aux poètes engagés. A la
revue “Souffles” du poète Laabi.
A la poésie arabe, mais surtout,
surtout aux jeunes poètes algériens. C’est ainsi qu’il a révélé
beaucoup de jeunes talents,
comme Rachid Boudjedra,
Ahmed Azeggagh, Youcef Sebti,
Malek Alloula et tant d’autres…
Et moi aussi, évidemment»
On lui doit notamment
d’avoir réuni en 1999 tous les
recueils publiés de Sénac en un
seul volume critique, ainsi que
des essais et un récit «Albert
Camus, Jean Sénac, ou le fils
rebelle» 2000, «Jumeaux», 2012,
en plus de nombreuse contribution critiques dans la presse et
les colloques universitaires.
A l’annonce de son décès de
nombreux témoignages et hommages ont été publiés sur les
réseaux sociaux dont celui de la
poétesse Samira Nebrouche qui a
écrit : «Hamid Nacer Khodja va
beaucoup me manquer ; je me
souviendrai toujours de son
accueil à Djelfa. Il a, ô combien,
été digne de la confiance de
Sénac. Il a tellement fait dans
l’ombre, silencieusement, humblement, comme l’homme digne
et généreux qu’il était. Bon vent
l’ami, tu demeures à jamais dans
nos cœurs». Repose en paix le
poète.
S. B./APS
THÈME CENTRAL D’UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE
La place de la culture dans les médias arabes en débat à Sfax
ORGANISÉE à l’initiative
de l’agence Tunis Afrique presse
(TAP) dans le cadre de la manifestation «Sfax, capitale de la
culture arabe 2016», une conférence internationale autour de la
thématique «La culture et le
patrimoine dans le discours
médiatique arabe», a débuté vendredi passé à Sfax en Tunisie,
marqué par la participation de
directeurs de plusieurs agences
de presse arabes, de représentants d’organisations arabes, de
chercheurs et d’acteurs de la
société civile. Les travaux de
cette conférence, à laquelle prend
part le directeur général de
l’agence Algérie presse service
(APS), Abdelhamid Kacha,
seront axés sur trois thèmes : «La
place du patrimoine arabe sur la
liste du patrimoine universel»,
«les médias, la culture et le
patrimoine» et «les médias et la
culture environnementale», rapporte l’APS.
Les participants à cette rencontre qui se tiendra trois jours
durant (16-18 septembre) débattront de plusieurs thèmes dont
l’importance des médias dans la
promotion et la sauvegarde du
patrimoine matériel et immatériel
dans le monde arabe. La place de
la culture dans la production des
agences de presse arabes sera
également évoquée à travers les
communications qui seront présentées par les responsables de
ces agences. A cette occasion, la
présidente-directrice générale de
l’agence TAP, Hamida El Bour,
a mis en exergue «l’importance
de la culture qui a été marginalisée relativement en raison des
événements politiques qui ont
marqué la Tunisie au cours des
cinq dernières années». Elle a
également estimé que la manifestation «Sfax, capitale de la culture arabe», se veut une occasion
pour promouvoir la culture.
Un accord de partenariat entre
l’agence TAP et le comité exécutif de la manifestation «Sfax,
capitale de la culture arabe», a
été signé en marge de l’ouverture
de cette conférence en vue, selon
Mme El Bour, d’apporter le soutien médiatique à cette conférence.
La ville de Sfax qui s’est vue
remettre le flambeau de la manifestation de la capitale de la culture arabe par la ville de
Constantine en avril dernier, a
arrêté un programme qui, outre le
volet culturel, prévoit des projets
de réalisation d’infrastructures
culturelles dans cette wilaya, le
développement des expériences
dans le domaine culturel et la
promotion de la coopération
notamment, en ce qui concerne
l’organisation des grandes manifestations.
Pour sa part, la présidente du
comité exécutif de la manifestation «Sfax, capitale de la culture
arabe», Houda El Kechou a
relevé la corrélation de la culture
et des médias estimant qu’il est
impossible aujourd’hui de bâtir
une démocratie profonde et de
contribuer au développement
socio-économique et humain
durable dans les pays arabes sans
une coopération dans les
domaines des médias et de la culture.
De son côté, le directeur du
département de l’information à la
Ligue des Etats arabes Faleh
Metiri a abordé dans son intervention la stratégie médiatique
de la Ligue qui, prévoit «la sauvegarde de l’identité culturelle et
civilisationnelle de la nation
arabe à l’ère de la mondialisation et l’enrichissement de la
personnalité du citoyen arabe en
conservant l’authenticité et en
s’ouvrant sur la modernité». Il a
également appelé à assurer un
environnement favorable pour
l’investissement dans l’industrie
médiatique et à drainer les capitaux locaux arabes pour créer
«une industrie médiatique
prospère à valeur ajoutée pour
la sécurité, la stabilité, la diversité environnementale, le patrimoine culturel, l’ouverture
sociétale et les valeurs politiques
modérées».
R. C.
Photo : DR
Par
Rédaction Culturelle
18
M O N D E
Dimanche 18 septembre 2016
AVEC L’AVAL DU GOUVERNEMENT COLOMBIEN
Conférence des Farc pour la paix
Pour la première fois, les chefs des Farc ne se réunissent pas dans la clandestinité, et en présence de la presse
Par
Florence Panoussian de l’AFP
es guérilleros des
Farc ont ouvert hier leur
10 e Conférence dans le
Caguan, leur bastion historique
du sud-est de la Colombie, afin
de décider s’ils ratifient la paix
conclue avec le gouvernement, et
abandonnent ainsi la lutte armée
pour l’arène politique. «C’est
l’événement le plus important de
notre histoire», a déclaré à
l’AFP Carlos Antonio Losada,
l’un des dirigeants des Farc,
expliquant qu’il s’agit de prendre
«la décision de passer d’une
organisation politique militaire à
une organisation politique
ouverte, qui agisse en toute
légalité».
Après 52 ans de conflit, c’est
la première fois que les Forces
armées révolutionnaires de
Colombie (Farc, marxistes) vont
débattre de paix et non de
stratégies de guerre, lors de cette
conférence organisée à El
Diamante, lieu-dit perdu dans les
Llanos del Yari (département de
Caqueta), à plus de cinq heures
de San Vicente del Caguan par
une piste trouée d’ornières.
Jusqu’au 23 septembre,
quelque 200 délégués de la plus
ancienne guérilla des Amériques,
dont les 29 membres de son étatmajor, et des représentants de la
base, doivent se prononcer sur ce
qui a été négocié pour terminer
un conflit qui, au fil des décennies, a impliqué d’autres rébellions d’extrême-gauche, des
paramilitaires d’extrême-droite
et l’armée, faisant au moins
260 000 morts, 45 000 disparus
Photo : DR
L
et 6,9 millions de déplacés.
«Nous sommes évidemment sûrs,
a ajouté Losada, que la conférence va approuver les accords
annoncés le 24 août à La
Havane» et contenus dans un
document de 297 pages, résultat
de presque quatre ans de
pourparlers de paix avec le
gouvernement du président Juan
Manuel Santos.
Autre fait exceptionnel de
cette conférence : pour la première fois, les chefs des Farc,
nés en 1964 d’une insurrection
paysanne et qui comptent encore
quelque 7 500 guérilleros, ne se
réunissent pas dans la clandestinité, mais avec l’aval du gouvernement et en présence de la
presse. Les autorités ont même
permis à 24 rebelles de sortir
temporairement de prison afin de
participer à l’évènement, couvert
par les journalistes de quelque
400 médias du monde entier
accrédités pour l’occasion et qui
sont entrés très librement dans la
zone, n’ayant qu’à présenter une
pièce d’identité en échange du
badge de presse.
«C’est la première fois en
26 ans qu’ils tiennent une
conférence où les leaders et les
guérilleros vont être ensemble»,
a déclaré à l’AFP Kyle Johnson,
analyste d’International Crisis
Group, présent sur place. «La
dernière fois qu’ils se sont
vus c’était en 1993 pour la
8e conférence à La Uribe (Meta,
centre). La 9e en 2007 s’est faite
via internet.» Des centaines de
rebelles, en treillis vert olive ou
en civil, quelques uns armés,
s’activaient encore vendredi dernier pour les derniers préparatifs
de ce que les Farc ont qualifié de
«plus grand campement
guérillero du pays». Accroupis
entre des sacs d’oignons et un tas
de bananes plantain, certains
pelaient des patates. «Je suis
contente, très optimiste», lâche
Vanessa Hurtado, 26 ans. Issue
d’une famille de miliciens, collaborateurs des Farc, elle a rejoint
la guérilla à 14 ans. Elle rêve à
présent d’étudier les langues
étrangères, tout en militant pour
le futur parti politique que va
devenir la guérilla. Non loin des
châssis de bois juste protégés de
bâches en plastique où dorment
les guérilleros, de vastes tentes
blanches ont été dressées dans la
plaine pour accueillir les
sessions de la conférence, qui va
débattre à huis clos sept heures
chaque jour. Un poste de
secours, des restaurants, une aire
de camping pour la presse et
même une gigantesque scène
s’élèvent autour. Car chaque
journée se terminera en musique,
dont la dernière par un concert
intitulé «Ouvrons les chemins de
la paix».
Si la conférence lui donne le
feu vert, Timoleon Jimenez alias
Timochenko, chef suprême des
Farc, signera les accords avec
M. Santos le 26 septembre à
Carthagène des Indes, sur la côte
caraïbe. Ce même jour, les
guérilleros qui n’auront pas
encore quitté El Diamante
prévoient une grande fête.
Les rebelles ne rendront
cependant leurs armes qu’une
fois les accords approuvés aussi
par les électeurs le 2 octobre lors
d’un référendum. Le dernier
sondage, publié vendredi par le
quotidien El Tiempo, donne
55,3% en faveur du «oui»,
9,5 points de moins que la précédente enquête il y a une semaine.
Diana Caicedo, 30 ans, y croit
néanmoins. «La signature de la
paix va nous changer la vie !»,
s’enthousiasme cette cuisinière
d’un restaurant de Las Damas,
dernier hameau avant
El Diamante. «On ne va plus
voir tant de combats, tant de
morts, tant de sang !»
AFP
AU COURS DE RATISSAGES MENÉS CETTE SEMAINE
38 combattants de Boko
Haram tués au Niger
des villageois et des ONG
locales, des éléments de Boko
Haram ont «attaqué mercredi la
nuit Gueskerou», un village
située à une trentaine de
kilomètres de la ville de
Diffa «sans faire de victime».
«L’attaque néanmoins a semé
la psychose au sein de la population» et «les assaillants ont
incendié des habitations et
emporté des vivres et des
médicaments après avoir pillé
des magasins et une pharmacie»,
a affirmé à l’AFP le responsable
d’une ONG nigérienne.
Le 12 septembre, cinq
militaires nigériens ont été tués
et six autres blessés dans une
embuscade tendue par des
éléments de Boko Haram, non
loin de Toumour, à 75 km au
nord de la ville de Diffa.
Selon Niamey, 30 combattants de Boko Haram ont été
également tués et deux autres
capturés au cours «d’une opération de ratissage» lancée juste
après par les militaires nigériens
et tchadiens. Depuis février
2015, Boko Haram mène des
attaques autour de Diffa, région
frontalière du nord-est du
Nigeria, fief des insurgés
islamistes. Fin juillet 2016, la
Force multinationale mixte
(Nigeria, Tchad, Niger,
Cameroun), et notamment le
Tchad, avait engagé des moyens
importants et avait indiqué avoir
repris aux insurgés islamistes les
localités stratégiques nigérianes
de Doutchi et Damasack,
proches du Niger.
AFP
Photo : DR
TRENTE-HUIT membres
de Boko Haram ont été tués et
deux soldats ont été blessés,
au cours «d’opérations de
ratissage» menées cette semaine
par les militaires du Niger et du
Tchad, dans la région de Diffa
(sud-est nigérien), a annoncé
l’armée nigérienne. «Le bilan
global provisoire est le suivant :
côté amis, deux (soldats)
blessés légers. Côté ennemis :
38 terroristes tués», a déclaré à
la télévision d’Etat le porteparole du ministère nigérien de
la Défense, le colonel Moustapha
Ledru. «D’importantes quantités
d’armes et de munitions»
appartenant aux insurgés ont été
également saisies, a souligné le
colonel Ledru.
Les armées nigérienne et
tchadienne ont lancé des
«opérations de ratissage» après
«les attaques» de Boko Haram
dans les zones «de Toumour et
Gueskérou les 12 et
14 septembre», a-t-il expliqué.
Le communiqué ne fournit aucun
détail sur l’attaque de Gueskérou
survenue mercredi. Mais d’après
Le responsable de la propagande de l’EI abattu
LE «MINISTRE de
l’Information» du groupe
terroriste Etat islamique (EI),
Wa’il Adil Hasan Salman
al-Fayad, a été tué dans un
bombardement aérien de la
coalition antijihadiste le
7 septembre près de Raqa en
Syrie, a indiqué vendredi dernier
le Pentagone. Selon Peter Cook,
le porte-parole du Pentagone, le
haut responsable de l’EI
avait notamment «supervisé»
la production des vidéos
montrant tortures et exécutions,
abondamment diffusées par les
jihadistes sur les réseaux
sociaux.
Il était un «proche
collaborateur» du numéro deux
du groupe jihadiste, Abou
Mohammed al-Adnani, tué
par une frappe de la coalition le
30 août.
Et il était également «un
membre important» de l’instance
dirigeante de l’EI, la shura, a
indiqué le porte-parole. Les
Etats-Unis et la coalition ont mis
en place une campagne
délibérée d’élimination des
dirigeants du groupe Etat
islamique, visant à désorganiser
les jihadistes et à accélérer leur
défaite en Irak et en Syrie.
«L’élimination des dirigeants de
l’EI affaiblit sa capacité à
conserver son territoire et sa
capacité à planifier, financer et
diriger des attaques» en Irak, en
Syrie et dans le reste du monde,
a souligné Peter Cook.
M O N D E
Dimanche 18 septembre 2016
19
WASHINGTON ET MOSCOU S’EFFORCENT D’APLANIR LEURS DIFFÉRENDS
Syrie : trêve fragile et situation humanitaire dramatique
Le cessez-le-feu que les Etats-Unis et la Russie disent vouloir prolonger subit des violations et l’acheminement des aides
humanitaires n’a, pour l’instant, pas encore commencé
Par
Reda Cadi
e président russe, Vladimir
Poutine, a assuré, hier, que
Moscou «remplit toutes ses
obligations» prévues par l’accord
américano-russe sur la trêve en
Syrie et que l’armée syrienne
«respectait complètement» le
cessez-le-feu. Toutefois, il accusera
l’opposition de ne par rester inactive
durant cette trêve et les rebelles d’en
profiter pour «se regrouper». «Nous
voyons des tentatives de se
regrouper parmi ces terroristes, ils
tentent de changer d’étiquette, de
changer de nom pour préserver
leurs capacités militaires», a-t-il
déclaré lors d’un voyage au
Kirghizstan, cité par l’agence
Interfax, ajoutant que Moscou avait
passé les accords nécessaires avec
les forces du régime. «C’est ce que
nous voyons, et c’est triste», a-t-il
ajouté, estimant que Washington se
trouvait face au «problème plutôt
compliqué de distinguer les opposants (au régime) des terroristes».
M. poutine a aussi accusé les EtatsUnis de sembler «vouloir préserver
les possibilités de combattre le
gouvernement légitime du
président Assad», y voyant «une
voie très dangereuse». Aussi, appellera-t-il les Américains à plus de
transparence. «Je voudrais que nous
soyons honnêtes les uns avec les
autres (...). Je ne comprends pas
pourquoi nous devrions cacher des
accords», a-t-il lancé, faisant
référence au refus des Etats-Unis de
partager avec le Conseil de Sécurité
de l’ONU les détails de l’accord officiellement pour raisons de
«sécurité opérationnelle». Le président russe a toutefois précisé que
Moscou s’abstiendrait «de révéler
des détails tant que nos partenaires
américains ne seront pas d’accord
pour le faire». Les Etats-Unis,
a-t-il encore accusé, «ne veulent pas
rendre ces détails publics parce
qu’alors communauté internationale
(...) comprendra qui sont ceux qui
ne respectent pas l’accord», faisant
référence aux rebelles.
Malgré ces dissensions avec son
allié américain de circonstance, le
chef de l’Etat russe s’est dit «plutôt
positif que négatif» sur les chances
de l’accord, soulignant que pour sa
part Moscou avait «des accords
avec le Président et le gouvernement
de Syrie» et que, «comme nous pouvons le voir, les forces syriennes
respectent complètement ces
Photo : DR
L
accords».Toutefois, à cause de leur
désaccord justement, américains et
russes se sont accordés pour
demander l’annulation des consultations prévues à l’ONU. A la
demande de Moscou et de
Washington, les consultations qui
devaient se dérouler vendredi soir
dernier au Conseil de sécurité de
l’ONU sur la Syrie ont en effet été
annulées en dernière minute, ont
indiqué des diplomates. «A la
demande des Etats-Unis et de la
Russie, la présidence du Conseil a
annulé les consultations», a indiqué
la mission de la Nouvelle-Zélande
qui préside le Conseil en septembre.
Les ambassadeurs des 15 pays
membres du Conseil devaient se
réunir à huis clos pour examiner
l’opportunité de soutenir l’accord
américano-russe sur la Syrie. Les
ambassadeurs américain et russe
devaient présenter à leurs partenaires les détails de l’accord, qui
n’ont pas encore été rendus publics.
L’accord prévoit une trêve, instaurée
lundi mais chahutée depuis, qui
devait permettre de livrer nourriture
et médicaments aux localités
syriennes assiégées, à commencer
par les quartiers rebelles de la cité
septentrionale d’Alep, principal
front du conflit. Si cette trêve tient
assez longtemps, Moscou et
Washington doivent aussi amorcer
une coopération militaire, en particulier se coordonner pour cibler les
groupes jihadistes. L’accord, conclu
le 9 septembre, vise à favoriser une
solution au conflit qui a fait plus de
300 000 morts en plus de cinq ans.
La Russie fait pression pour que
l’ONU apporte son soutien à cet
accord en adoptant une résolution
lors d’une réunion ministérielle du
Conseil prévue mercredi, en marge
de l’Assemblée générale de l’ONU.
Mais d’autres membres du Conseil,
dont la France, veulent au préalable
en connaître davantage de détails.
Le cessez-le-feu que les EtatsUnis et la Russie disent vouloir prolonger subit en effet des violations et
l’acheminement des aides humanitaires n’a, pour l’instant, pas encore
commencé. La trêve a connu vendredi ses plus sérieux accrocs. Au
quatrième jour de l’accord, et dans
la nuit de vendredi à samedi, des
bombardements aériens sur une
localité rebelle, par des avions non
identifiés, et de violents combats
dans les faubourgs est de Damas ont
eu lieu. Selon l’Osdh, les combats
ont éclaté entre l’armée syrienne et
les rebelles dans le quartier de
Djobar, dans la banlieue est de
Damas. Et des camions remplis de
nourriture et de médicaments pour
les habitants d’Alep-Est sont, faute
de garanties de sécurité, toujours
bloqués dans une zone tampon entre
les frontières turque et syrienne.
Cette seconde tentative de
Moscou et Washington de faire
cesser les hostilités en Syrie a
permis de réduire l’intensité des
combats, mais reste fragile. Les
rebelles sur le terrain l’ont acceptée
avec réticence parce qu’ils ont le
sentiment qu’elle est favorable au
président syrien Bachar al Assad,
mais disent n’avoir pas d’autre
choix compte tenu des conditions
humanitaires désastreuses pour les
civils qui se trouvent dans les zones
assiégées. De son côté, le président
syrien, qui n’a jamais été aussi bien
placé sur le champ de bataille depuis
le début de la guerre en mars 2011,
n’est pas pressé de faire des compromis.
La Russie, grande alliée de
Bachar al Assad et donc susceptible
de le faire coopérer, a fait savoir
qu’elle était prête à prolonger la
trêve de 72 heures et a appelé
Washington à faire pression sur les
rebelles «modérés» pour qu’ils la
respectent. Les rebelles fondamentalistes, et notamment ceux de l’Etat
islamique, ne sont pas concernés par
la trêve. Les Etats-Unis ont dit être
d’accord sur l’importance d’une
prolongation du cessez-le-feu, mais
ont aussi souligné qu’ils étaient
inquiets de ne pas voir l’aide arriver.
Le principal point de discorde
concerne l’acheminement de l’aide à
Alep, divisée entre secteurs tenus
par le gouvernement et les secteurs
tenus par les rebelles. Les forces
syriennes ont encerclé la zone
rebelle ce mois-ci, prenant au piège
quelque 300 000 civils qui n’ont
plus accès à la nourriture. Les
Nations unies ont accusé le gouvernement syrien de retenir l’aide en
refusant de distribuer les lettres
d’autorisation permettant l’accès
aux quartiers encerclés. «Nous
avons besoin des lettres de facilitation pour que les convois puissent
partir. Elles ne sont pas arrivées», a
déclaré Jens Laerke, porte-parole
des Affaires humanitaires de l’Onu à
Genève. «C’est très frustrant.»
Le gouvernement et les rebelles
se sont mutuellement accusés
d’avoir commencé. Les parties au
conflit s’accusent aussi de ne pas
avoir évacué la route Castello, principale voie d’accès au secteur
d’Alep tenu par les rebelles et par
laquelle l’aide doit être acheminée.
Vendredi après-midi, le
ministère russe de la Défense a
affirmé que l’armée syrienne avait
quitté ses positions dans cette zone
destinée à être démilitarisée, avant
d’indiquer quelques minutes plus
tard qu’elle y était revenue après
avoir été «attaquée par les
rebelles». Mais les insurgés d’Alep
ont dit ne pas avoir constaté de
retrait par le gouvernement syrien et
qu’ils ne quitteraient pas leurs positions tant que le gouvernement ne
l’aura pas fait.
Le secrétaire d’Etat américain
John Kerry a insisté sur la nécessité
de débloquer l’aide humanitaire lors
d’un entretien téléphonique vendredi
avec son homologue russe Sergueï
Lavrov. Le chef de la diplomatie
américaine a déclaré à son homologue russe que Washington ne
commencerait pas le ciblage
conjoint des islamistes prévu par
l’accord tant que l’aide ne serait pas
acheminée. Sergueï Lavrov a réitéré
pour sa part sa demande de voir
Washington distinguer les rebelles
«modérés» des groupes «terroristes» exclus de la trêve. En dépit
des difficultés, John Kerry et
Sergueï Lavrov ont estimé que la
trêve était globalement respectée et
qu’il était nécessaire de la «consolider». Lavrov s’est par ailleurs dit
favorable à ce que le contenu de
l’accord américano-russe soit rendu
public, comme la France l’a
demandé jeudi.
Si l’aide humanitaire finit par
arriver, l’étape suivante du cessezle-feu devrait théoriquement être
une coordination des frappes
aériennes russes et américaines
contre les groupes djihadistes, dont
l’Etat islamique.
C’est à cette fin qu’une demidouzaine de membres des forces
spéciales américaines ont été
envoyés vendredi à Al Raï, une ville
syrienne proche de la frontière
turque, au nord d’Alep, mais ils en
ont été chassés par des rebelles
hostiles à leur présence, a-t-on
déclaré de source proche de l’opposition syrienne.
R. C./Agences
L’ATTAQUE REVENDIQUÉE PAR LES TALIBANS A CIBLÉ UNE MOSQUÉE
Pakistan : au moins 28 morts dans un attentat-suicide
Par
Agence France presse
UN KAMIKAZE a déclenché
une charge explosive en pleine prière
du vendredi dans une
mosquée d’une zone tribale du nordouest du Pakistan, tuant au moins
28 personnes, a-t-on appris auprès de
responsables locaux. L’attentat,
revendiqué par une faction des
talibans pakistanais, s’est déroulé
dans le village de Butmaïna dans le
district tribal de Mohmand, une zone
frontalière de l’Afghanistan où
l’armée combat les talibans. Lorsque
le kamikaze a fait exploser sa charge
dans la principale pièce de la mosquée, «au moins 28 personnes ont été
tuées et 30 autres, blessées», a
expliqué à l’AFP un haut responsable
des autorités tribales, Naveed Akbar.
Quatre enfants de dix ans ou moins
figurent parmi les morts, a-t-il ajouté,
précisant qu’un couvre-feu avait été
imposé dans cette zone isolée et éloignée. Un autre responsable gouvernemental local a confirmé cette
information. Un témoin, Shireen
Zada, qui était allé prier dans une
autre mosquée, a dit qu’il avait
entendu une énorme explosion au
moment où il rentrait chez lui. «Je me
suis précipité à l’intérieur de la mosquée, il y avait du sang et des morceaux de chair partout, des gens qui
hurlaient de douleur», a raconté M.
Zada à l’AFP. «J’ai pris mon pick-up
et transporté trois blessés jusqu’à
l’hôpital de Khar», la ville la plus
proche, chef-lieu du district tribal
voisin de Bajaur.Jamaat-ul-Ahrar
(JuA), une faction des talibans pakistanais, a revendiqué cet attentat,
commis, a écrit dans e-mail son porteparole Ehsanullah Ehsan, pour venger
la mort de 13 de ses membres tués par
une milice d’autodéfense locale en
2009. Les talibans pakistanais s’en
prennent régulièrement à des cibles
vulnérables, comme les tribunaux, les
écoles et les lieux de culte.L’attaque a
aussitôt été condamnée par le Premier
ministre Nawaz Sharif, selon lequel
«les lâches attentats des terroristes ne
briseront pas la détermination du
gouvernement à éliminer le terrorisme». L’armée a déclenché mi-2014
une offensive en vue d’éradiquer les
bases-arrière de la myriade de
groupes islamistes armés qui opèrent
dans les zones tribales, alimentant une
insurrection qui a coûté la vie à des
milliers de civils depuis 2004. Cette
opération militaire a été intensifiée
après l’assaut donné fin 2014 par un
commando taliban à une école gérée
par l’armée à Peshawar (nord-ouest),
le pire attentat de l’histoire du
Pakistan qui avait fait au moins
150 morts. Depuis, la sécurité s’est
améliorée dans ce pays. Les attentats,
moins fréquents, restent toutefois
meurtriers - un attentat suicide ayant
visé des chrétiens a fait 75 morts le
week-end de Pâques à Lahore (centre)
et un autre ayant pris pour cible des
avocats, 73 morts le 8 août à Quetta
(sud-ouest). Ces deux attaques avaient
également été revendiquées par
Jamaat-ul-Ahrar, tout comme celle
qui a fait 14 morts et plus de
50 blessés dans un tribunal de Mardan
(nord-ouest) il y a deux semaines.
Selon les statistiques compilées par le
Portail sur le terrorisme en Asie du
Sud, 457 civils et 182 membres des
forces de sécurité ont été tués au
Pakistan entre le 1 er janvier et le
11 septembre, un chiffre qui pourrait
laisser augurer un bilan annuel plus
bas en 2016 qu’en 2015. L’année dernière avait été la moins meurtrière
enregistrée depuis l’émergence du
mouvement taliban pakistanais (TTP)
en 2007.
AFP
M A G A Z I N E
Dimanche 18 septembre 2016
21
LES APPAREILS SONT CONÇUS POUR AFFRONTER UNE REMARQUABLE ACCUMULATION
DE TENSIONS ET D’ÉPREUVES
En avion, les turbulences
présentent-elles un vrai danger ?
Les turbulences sont impressionnantes mais habituelles. Rassurez-vous, les appareils sont conçus pour
affronter une remarquable accumulation de tensions et d’épreuves
Par
Quand les choses
tournent mal
Darren Ansell
i vous avez déjà pris
l’avion, il y a des chances
que vous ayez subi, sous
une forme quelconque, des
turbulences aériennes. Pour ceux
d’entre nous qui ne voyagent pas
fréquemment, ce phénomène
peut nous alarmer et nous
stresser, mais une chose est
sûre : pour les pilotes et l’équipage qui subissent ces turbulences quotidiennement, ce n’est
qu’une routine. Normalement,
vous allez entendre ce message :
«Retournez à votre place et
bouclez votre ceinture». Car le
risque le plus important, c’est
qu’un passager se blesse à cause
des secousses de l’avion.
Mais est-ce toujours aussi
banal ? Début mai, plus de trente
passagers d’un appareil Ethiad A
330-200 ont été blessés par de
«sévères» turbulences au-dessus
de l’Indonésie. L’avion a atterri
sans problème, mais des conditions analogues peuvent-elles
provoquer un accident plus grave
– ou même aller jusqu’à détruire
un avion ?
En fait, les appareils sont
conçus pour affronter une remarquable accumulation de tensions
et d’épreuves. Une marge de
sécurité importante est prise en
compte dès leur fabrication pour
que même de très sévères turbulences n’excèdent pas les limites
de sa conception industrielle. Par
exemple, le niveau de remous
susceptibles de courber la structure d’une aile est quelque chose
que la presque totalité des pilotes
n’aura pas à connaître tout au
long d’une vie passée à voler.
Car on a prévu que les ailes
supporteraient un poids d’une
fois et demie plus important, en
moyenne, que celui enregistré
réellement dans un vol. Cela
signifie que les extrémités de
Photo : DR
S
La turbulence,
c’est quoi ?
Selon la définition la plus
simple, la turbulence est un
remous de l’air, qui n’est pas
sans rappeler le mouvement des
vagues et des courants maritimes. Si aucun obstacle ne s’oppose à l’assaut d’une vague
montante, elle se déroulera en
douceur. Mais si elle heurte,
disons une digue, elle va se fracasser et vous pourrez la voir se
disloquer. Comme l’air circule
aussi bien au-dessous de structures matérielles que des reliefs
naturels comme les montagnes,
son flux est perturbé et provoque
des turbulences au-dessus et tout
autour de ces obstacles. Si donc,
vous décollez d’un aéroport à
proximité d’une chaîne
montagneuse ou d’un terrain très
vallonné, vous pouvez plus
vraisemblablement ressentir ce
genre de turbulence pendant le
décollage et, rapidement, peu
après.
A des altitudes plus importantes, la turbulence est plus
sûrement provoquée par des
conditions météorologiques :
elles créent des différentiels de
pression qui, là encore, perturbent le flux de l’air. Le mot
«trou d’air» est souvent utilisé
en guise d’explication aux passagers mais, en réalité, il ne s’agit
pas de cela: en fait, l’avion suit
Photo : DR
l’aile pendant les essais sont
infléchies jusqu’à 90 degrés. Ce
fléchissement et la courbure de
l’aile en vol sont pris en compte
dans la conception, car une aile
très rigide se briserait beaucoup
plus facilement. Les gratte-ciel
sont conçus de la même façon,
pour osciller un peu, ce qui, en
réalité, les rend bien plus solides.
la trajectoire des turbulences,
lesquelles peuvent ou monter, ou
descendre, ou se déplacer latéralement. Cela provoque souvent
une brusque chute d’altitude que
vous ressentez en étant soulevé
de votre siège. De même, lors
d’une montée ascensionnelle qui
vous colle à votre siège. Assis à
l’intérieur de la cabine, vous ressentez ces mouvements de façon
amplifiée et vous pourrez croire
que l’avion a bougé bien plus
qu’il ne l’a fait en réalité.
La turbulence est généralement décrite en utilisant des
expressions qualitatives comme
«légère», «modérée», «sévère»
et «extrême». Lors d’occasions
tout à fait extraordinaires et dans
certains scénarios, cela peut
conduire à des accidents, mais il
faut noter que ces conditions
sont très rares. Une méthode
souvent utilisée pour analyser les
accidents aéronautiques
s’appelle le «modèle du fromage
suisse».
Dans le modèle du fromage
suisse simplifié, des tranches
dudit fromage sont empilées les
unes au-dessus des autres, représentant une structure défensive
mise en place pour prévenir un
accident. Mais elles comportent
aussi des trous qui figurent les
faiblesses dans le système
défensif. Et, quand ces trous
s’alignent, c’est l’accident.
Ainsi, l’accident risque-t-il de se
produire quand les trous sont alignés, mais également lorsqu’il
manque une tranche entière (pas
de défense mise en place).
Quand nous utilisons ce modèle
pour voir comment les
turbulences ont provoqué le
crash d’un avion, nous pouvons
constater l’existence de trous
manifestes ou de tranches
manquantes.
Malheureusement, l’erreur
humaine conjuguée à la
turbulence peut conduire à des
accidents mortels. En 1966, un
Boeing 707 a succombé à des
turbulences quand le pilote s’est
écarté de son plan de vol, en
quittant Tokyo, pour montrer le
mont Fuji à ses passagers.
Le vent qui soufflait sur la
montagne à 140 kilomètres à
l’heure a mis la queue de l’appareil en pièces et l’avion s’est
crashé tuant tout le monde à
bord.
Pour que ce genre de
turbulences ne provoque plus
d’accidents, c’est la procédure
routinière du plan de vol qui
constitue l’une des tranches de
notre «fromage suisse». Les
pilotes sont entraînés à comprendre les dangers et les origines des turbulences, de même
que les itinéraires aériens sont
planifiés pour minimiser les
risques. En modifiant son plan
de vol pendant le trajet, le
commandant de bord a supprimé,
en fait, l’une des tranches du
«fromage suisse», celle qui
diminue le risque encouru en
volant dans les turbulences et en
exposant son avion à tous les
risques.
Dans le cas du mont Fuji, une
seconde tranche de «fromage
suisse» présentait, elle aussi, un
trou, à savoir la conception de
l’appareil qui présentait des
limites au stress et des faiblesses
reconnues. Le compte-rendu de
l’accident l’a décrit ainsi :
«L’appareil a rencontré soudainement, au-dessus de Gotemba,
une turbulence d’une sévérité
inhabituelle infligeant une
charge de rafales considérablement plus importante que ne
pouvait le supporter la conception de l’appareil.» (Notez que
les aéronefs modernes bénéficient de normes de résistance
plus importantes face aux tensions et aux pressions. Et donc
qu’aujourd’hui, dans le même
cas de figure, vraisemblablement, l’avion ne se serait pas
crashé.) Les pilotes ont tendance
à rendre compte des épisodes de
turbulence et, parfois, demandent
à l’avance si l’un d’entre eux a
eu lieu. Cela peut commencer
très vite, c’est pourquoi on vous
conseille de garder vos ceintures
pendant le vol. Mais, soyez
tranquilles, les avions modernes
sont extrêmement solides et ont
été conçus pour supporter des
turbulences sévères – même si ça
ne vous empêchera pas toutefois
de renverser votre verre. D. A.
Cet article est d’abord apparu
sur le site de The Conversation
In slate.fr
www.latribunedz.com
SELON LE RÉSEAU NADA
Dimanche 18 septembre 2016
MÉTÉO
Enfants victimes de violences :
plus de 300 appels par jour
Centre Max. 27° ensoleillé
Min 18°
Par
Ramy Narimène
e programme «Nous
sommes à l’écoute»
(numéro vert 33-30) a
reçu durant la première quinzaine de ce mois de septembre
près de 5 000 appels téléphoniques d’enfants victimes de
violences, de problèmes
psychologiques et sociaux et de
leurs familles. L’information a
été donnée par réseau Nada de
défense des droits de l’enfant qui
a précisé, cité par l’APS, que
depuis le début du mois de
septembre une moyenne de
300 appels par jour a été enregistrée sur le numéro vert dédié aux
enfants et à leurs familles, pour
demander un conseil psychologique ou juridique. Selon la
coordinatrice du programme, la
psychologue Inès Mekkaoui,
toutes les communications se
rapportent aux problèmes de
scolarisation des enfants de
familles décomposées, à la garde
de l’enfant et aux transferts d’un
établissement à un autre, outre
les problèmes liés à l’abus
sexuel encore «tabou». Elle a
indiqué dans ce cadre que l’été
est en général une période calme
bien que la ligne reste opérationnelle 8 heures par jour et que
10 psychologues et 5 conseillers
juridiques sont mobilisés de 8h
du matin à 4h de l’après-midi.
M me Mekkaoui a souligné, en
outre, que le programme «Nous
sommes à l’écoute» avait enregistré une hausse des appels sur
le numéro gratuit provenant des
différentes wilayas du pays,
expliquant que les algérois
L
Ouest
Max. 29° Plutôt
Min 14° ensoleillé
Est
Max. 29°
ensoleillé
Min 15°
Sud
Max. .42°
ensoleillé
Min 27°
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fedjr...........05.06
Echourouk ...05.40
Dohr...........12.43
Assar ..........16.12
Maghreb ....18.55
Icha ............20.14
Photo : DR
„ 13 morts et 74 blessés sur les routes en 48 heures
préfèrent se déplacer au siège du
réseau à Didouche-Mourad pour
rencontrer des spécialistes sur
place. Selon l’interlocutrice, les
principaux problèmes posés par
les enfants sont des problèmes
familiaux dus au divorce, et des
mères célibataires qui cherchent
à prouver la filiation de leurs
enfants au moment de leur scolarisation.
Par ailleurs, la coordinatrice
du programme a affirmé que la
violence scolaire reste en tête de
la liste des cas enregistrés au
niveau du réseau et que «l’instabilité» est toujours à l’origine de
ce phénomène qui revient
chaque année. Mme Mekkaoui a
ajouté dans ce cadre que le
numéro vert a démontré son efficacité en temps que trait d’union
entre le citoyen et les institutions
compétentes chargées de suivre
ces affaires. La majorité de ces
appels se rapportent aux abus
sexuels contre les enfants et à
leur exploitation dans des
réseaux criminels et de prostitution. En 2015, a-t-elle souligné,
le programme a reçu plus de
18 000 appels téléphoniques
contre 16 000 en 2014, dont la
majorité se rapportait aux abus
sexuels, suivis des conflits familiaux, la garde de l’enfant, la
maltraitance physique et psychologique contre les enfants et leur
implication dans des réseaux
de prostitution et de crime.
Le numéro vert gratuit pour la
protection des enfants des différentes formes d’exploitation et
d’abus a été lancé en 2008 par le
réseau Nada, en collaboration
avec le ministère de la Solidarité
nationale, de la Famille et de la
Condition féminine, l’Unicef, la
Direction générale de la sûreté
nationale et le réseau Wassila
pour la défense des droits de la
femme.
R. N./APS
Une équipe en Or !
Suite de la page 1
Notre champion a réalisé un chrono de
3 : 59 : 46. Même si le record du monde est toujours détenu par le Kenyan Tarbei Abraham depuis
les Jeux paralympiques de Londres, il n’empêche
que notre champion reviendra du Brésil avec sa
médaille d’or accrochée autour du cou et en poche,
une meilleure performance de la saison. Voilà
quelques années il déclara: «Une fois dans les
starting-blocks, l’athlète ne pense qu’à une seule
chose : viser la médaille d’or». Cette fois, à l’arrivée de la course, il affirmera : «Dieu merci, j’ai
réussi mon objectif. La course n’était pas facile, je
ne connaissais que l’Australien qui est un bon
demi-fondiste, la plupart des autres concurrents
sont nouveaux pour moi, donc il fallait faire attention. J’ai fais ce qu’il fallait faire et je suis très
content.» Mission accomplie pour l’un de nos
meilleurs demi fondiste du moment.
Dans la même soirée une autre finale du lancer
du poids Dames, classe F33, avec Boudjadar
Asmahane, l’athlète au moral d’acier dont c’était
le baptême de feu, a survolé la compétition de bout
en bout donnant le ton dès le départ, atomisant tout
sur son passage, ses concurrentes tant celles
présentes avec elle sur le podium que les autres
athlètes alignées de l’épreuve, avec un jet de
5 m72. Elle accapare ainsi la plus haute marche
laissant loin derrière elle ses deux locataires du
podium à savoir la Qatarie Masoud Sara Hamdi
ainsi que l’Émiratie Alsenaani Sara, offrant de la
sorte, un podium 100% arabe au nombreux public,
re
et sa toute 1 médaille d’or à l’Algérie. Dans une
déclaration à la presse elle affirmera : «Ce sont
mes premiers Jeux paralympiques et mon premier
titre. Evidemment je suis très heureuse et fière. Au
dernier Championnat du monde au Qatar, que
j’avais complètement raté, j’ai juré de prendre ma
revanche à Rio, car je crois en mes potentialités.
Aujourd’hui, je voulais prouver que j’ai des qualités et mon mot à dire dans ma spécialité. Je suis
contente pour la médaille que j’offre à ma famille,
mon coach, mon club, mes responsables et à
l’Algérie tout entière.»
Signalant au passage qu’une belle performance,
comme celle réalisée hier soir, peut en cacher une
autre puisque notre championne olympique du jour
Asmahane Boudjadar a battue son propre record
d’Afrique après un lancer à 5 m56.
Avec ses deux nouvelles médailles d’or, le
compteur de la sélection algérienne affiche provisoirement 16 médailles dont 4 en or 5 en argent et
7 en bronze. Son capital or fait en sorte qu’elle
améliore sensiblement son classement général en
se classant pour le moment à la 26e place. Un très
grand merci à tous nos athlètes présents à Rio.
En haut du tableau, en l’absence de la Russie,
accusée de dopage lors des Jeux de Sotchi, les
quatre autres mastodontes de l’handisport mondial,
à savoir la Chine, la Grande-Bretagne, l’Ukraine et
les États-Unis continuent leur «goinfrerie» avec
plus de 600 médailles tout métal confondu et cela
ne saurait s’arrêter de si tôt.
S. A.
13 personnes ont trouvé la mort et 74 autres ont été blessées dans 12 accidents de la circulation
enregistrés durant les dernières 48 heures au niveau national, selon un bilan établi hier par la
Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de M’sila avec trois morts et
quatre blessés suite à une collision entre deux véhicules légers, survenue sur la route nationale RN40,
au niveau de la commune de Chellal, note la même source.
„ Renouvellement du contrat avec Suez environnement
Le gouvernement a décidé de renouveler le contrat de gestion déléguée des services de l’eau et
d’assainissement des wilayas d’Alger et de Tipasa avec la société française Suez Environnement, a
indiqué, hier, le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelkader Ouali, qui a
précisé que la durée de ce partenariat sera de deux années. S’exprimant en marge d’une réunion avec
des cadres de son secteur, M. Ouali s’est gardé de donner plus de détails sur ce contrat renouvelé,
qui est le troisième du genre décroché par Suez Environnement en Algérie depuis plus de 10 ans. Ce
contrat avait permis la création de la Société des eaux et d’assainissement d’Alger (Seaal) dont les
actions sont réparties entre l’Algérienne des eaux (ADE), l’Office national de l’assainissement (ONA)
et Suez Environnement. Ces trois partenaires se sont associés pour fournir à Alger des services d’eau,
d’assainissement et de gestion de la clientèle équivalents aux référentiels internationaux, avec un
objectif consistant à offrir aux usagers un accès à l’eau potable 24h/24 sur 7j/7 et à améliorer
significativement le service d’assainissement de la ville, ainsi que le transfert de savoir-faire.
„ Programme d’amélioration urbaine à Guelma
Plusieurs opérations d’amélioration urbaine touchant d’une manière progressive 118 sites urbains ont
été lancées dans la wilaya de Guelma. Ces projets qui ont nécessité deux milliards de dinars visent
l’amélioration du cadre de vie des citoyens à travers les 34 communes de la wilaya. Ces travaux
d’aménagement urbain sont actuellement en cours dans 33 sites, répartis sur le chef-lieu de wilaya et
dans plusieurs autres communes. Les projets programmés portent sur le raccordement ou le
renouvellement des réseaux d’AEP, la réhabilitation des réseaux d’assainissement, la réfection de
l’éclairage public, le goudronnage des routes et l’aménagement des espaces verts selon les besoins de
chaque site.
„ Un réseau de trafic de drogue démantelé à Béchar et Adrar
Un réseau de trafic de drogue, composé de 12 personnes, activant sur l’axe Béni Ounif-BécharAdrar, a été démantelé. Selon un communiqué du ministère de la Défense Nationale publié hier, il
est fait état de l’arrestation d’un narcotrafiquant et la saisi de 37,5 kilogrammes de kif traité à Béchar
et après investigations, il a été procédé au démantèlement d’un réseau de trafic de drogue composé
de douze personnes et la saisie de quatre véhicules touristiques et quatorze téléphones portables. Par
ailleurs, des éléments des Gardes-frontières de Tlemcen ont déjoué des tentatives de contrebande de
6 196 cartouches de tabac ainsi que 4 050 litres de carburant.
„ Djelfa : une bande spécialisée dans le vol de portables neutralisée
Une bande de malfaiteurs, composée de deux jeunes récidivistes spécialisés dans le vol de téléphones
portables, a été neutralisée par la police judiciaire de la Sûreté de wilaya de Djelfa. L’affaire a été
enclenchée suite à une plainte déposée, le week-end dernier, par deux individus pour vol de leurs
téléphones portables, par des inconnus, au niveau du marché hebdomadaire de la ville. Les
investigations menées ont permis l’arrestation des deux suspects âgés d’une vingtaine d’années
chacun, en possession de téléphones portables volés et d’une arme blanche.
„ Nécessité d’encourager les dons de reins
Les participants aux 8es journées de néphrologie à Annaba ont appelé à l’encouragement des dons de
reins prélevés sur les personnes après leur mort encéphalique (cérébrale), afin de développer les
greffes de cet organe. Pour le Pr Ahcène Atik du centre hospitalo-universitaire (CHU) d’Annaba et
président du comité d’organisation de la rencontre, la promotion des greffes rénales passe d’abord
par la maîtrise de nombres d’aspects matériels, organisationnels et juridiques ainsi que par le
changement des mentalités qui freinent les dons d’organes par les personnes vivantes ou après leur
mort. Il faudra ainsi mettre en place une unité équipée d’urgences chirurgicales spécialisées et
assurer, par la formation et l’accompagnement, la constitution d’équipes médicales qualifiées pour ce
type de greffes délicates, a ajouté le Pr. Atik.
Décès de la moudjahida Zina Harraïgue
La moudjahida et ancienne condamnée à mort lors de la guerre de libération nationale,
Zina Harraïgue, est décédée, hier à Alger, à l’âge de 82 ans, suite à une longue maladie.
Epouse du Dr Amar Benadouda, également moudjahid et militant de la cause nationale,
Zina Harraïgue est née le 11 avril 1934 à Béjaïa. La défunte, qui a vu le jour dans une
famille de révolutionnaires, a grandi à Sétif où elle a vécu les massacres du 8 mai 1945
perpétrés par l’occupation française. Elle s’est rendue par la suite à Saint-Etienne, en
France, où elle devient déléguée syndicale des ouvriers algériens de l’usine où elle
travaillait comme ouvrière à la chaîne. En intégrant la Fédération de France du Front de
libération nationale (FLN), Zina Harraïgue devient une militante très active, avec son
frère Omar. Elle était d’abord un agent de liaison entre les villes de Saint-Etienne et Paris,
transportant des bombes et de l’argent, notamment. Zina Harraïgue a milité, ainsi, de
1957 et jusqu’en mai 1960 où elle a été arrêtée avec cinq autres militantes. Mais en
février 1961, elle a réussi à s’évader de la prison de La Roquette à Paris pour rejoindre
ensuite le Maroc. Elle y restera une année avant de revenir au pays en 1962.