N°2 : Le développement de l`intercoopération

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N°2 : Le développement de l`intercoopération
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Édito "la FNCC, témoin coopératif
dans le secteur de la distribution"
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Les coopératives et le développement
de l'intercoopération
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Coopérations inter-régionales
et internationales
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Transmettre sans céder
Édito
La Fédération :
une "vision active"
Groupe
Coop
Atlantique
Les coopératives de consommateurs ont une histoire commune et une similitude de traits :
objet, principes de fonctionnement, même souci affiché de la pérennité du patrimoine
collectif. Elles convergent sur leurs valeurs et se retrouvent tout naturellement dans la
même fédération. La Fédération Nationale des Coopératives de Consommateurs (FNCC)
parle non seulement au nom de ces entreprises coopératives mais aussi au nom des
consommateurs qui sont leurs associés : les coopérateurs. Elle est de surcroît reconnue
comme branche professionnelle et entretient à travers une convention collective et des
organismes de retraites et de prévoyance l'équité du statut des personnels.
C'est lier dans un même destin le capital populaire, l'instrument économique, l'usager et
la force de travail. Elle porte ainsi un modèle qui concilie action locale, démocratie
participative et perspectives à long terme. C'est de son point de vue se donner les moyens
d'éviter les situations fréquentes de casse économique et sociale lorsque s'opposent
les intérêts divergents de l'actionnaire, de l'entrepreneur et du personnel.
Les coopératives ont donc voulu que leur fédération soit la gardienne de ce qui les unit :
la primauté du long terme sur le court terme et les principes définis par L'Alliance
Coopérative Internationale*. Elles ont voulu aussi que ses structures soient légères.
C'est pourquoi ses attributions sont assumées certes par des permanents mais aussi en
"tiers temps" par les coopératives elles-mêmes.
Comme les coopératives entendent être présentes dans le métier qu'elles exercent
leur fédération est membre des organisations d'un commerce qui apporte à l'économie du
pays sa contribution de valeur ajoutée et de richesses. Comme les coopératives entendent
constituer aussi un "secteur témoin" par rapport au risque de banalisation, à la
gouvernance des entreprises et au comportement sociétal, leur fédération siège dans cet
esprit dans les instances inter-coopératives et dans celles de la République qui font une
place aux coopératives.
Pour mener à bien ces missions, les coopératives viennent de se donner un projet
raisonné intitulé : la Fédération "une vision active". Elles entendent utiliser leur bulletin
"Coop aujourd'hui" pour populariser leurs thèses et surtout leurs comportements.
C'est se donner les moyens d'être entendues.
Elles ont aussi mis en place un instrument commun de financement. Il soutient des Instituts
Régionaux qui ont vocation à entrer au capital des coopératives de développement.
Il y constitue ainsi, au côté des
Le positionnement de la Fédération Nationale
coopérateurs, "un noyau dur".
des Coopératives de Consommateurs :
C'est se donner les moyens de durer.
Témoin coopératif dans le secteur de la distribution
Les coopératives savent que pour être
légitimes il ne suffit pas d'avoir
une histoire. Aussi elles se donnent
Secteur
Mouvement
F.N.C.C.
économique
coopératif
les moyens d'être contemporaines.
de la distribution
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Jean GRAVE:
administrateur de la F.N.C.C.
COOP
* "Un homme une voix", réserves impartageables, gestion démocratique.
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de l'intercoopération
Le rôle actuel de la F.N.C.C.
Animation du réseau
des Coopératives
de Consommateurs
• Rapprocher les instances dirigeantes
des coopératives
• Relayer les réalisations régionales
• Amplifier les efforts de communication
• Rechercher les synergies et
les échanges d’expériences
(animation coopérative, recrutement
de nouveaux sociétaires...)
Représentation institutionnelle
nationale et internationale
des Coopératives
de Consommateurs
• Préserver le statut juridique spécifique
• Garantir le respect des principes
coopératifs
• Pérenniser une présence légitime
au sein des institutions
(au Conseil Economique et Social en tant
que composante de la société civile,
au Conseil Supérieur de la Coopération
en tant qu’une des principales familles
"originelles" du mouvement coopératif)
• Promouvoir les idées communes
(une façon "d’entreprendre autrement")
• Actualiser et gérer la convention collective
de branche (branche professionnelle spécifique
aux coopératives de consommation)
• Représenter les Coopératives de
Consommateurs au sein des fédérations,
et réseaux coopératifs ou professionnels
(GNC, ACI, ACIE, FCD, CCF)
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P
les coopératives
et le développement
Explication des sigles :
GNC : Groupement National de la Coopération
ACI : Alliance Coopérative Internationale
ACIE : Alliance Coopérative Internationale Région Europe
FCD : Fédération du Commerce et de la Distribution
CCF : Conseil du Commerce de France
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LA FNCC
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LA FNCC
et l'INTERCOOPERATION
La rentrée de Gérard Thibous au C.E.S.
• Vous représentez depuis quelque temps la F.N.C.C. au sein du Conseil
Economique et Social, que représente pour vous cette mission ?
J'y vois le moyen d'exprimer au nom du groupe que je représente
- celui de la coopération - l'avis d'un acteur responsable, citoyen, et
professionnellement impliqué, sur les sujets d'actualité.
C'est évidemment un mandat que je reçois avec humilité mais aussi avec
honneur, compte tenu du rôle dévolu au Comité Economique et Social.
Gérard Thibous, PDG
de COOP Normandie-Picardie
• Justement, pouvez-nous rappeler la mission du C.E.S. ?
Le Comité Economique et Social est un organe consultatif, troisième chambre avec le Sénat
et l'Assemblée Nationale, dont l'organisation et la mission sont définies par la constitution
du 4 octobre 1958.
Le C.E.S. est appelé, à la demande du Gouvernement, à donner son avis sur les projets de loi,
d'ordonnance ou de décret, mais aussi sur tout problème à caractère économique et social
intéressant la République.Il peut également, de sa propre initiative, se saisir de tout sujet à
caractère économique et social et appeler l'attention sur les réformes qui lui paraîtraient
nécessaires. Composé de 231 conseillers issus de la société civile, représentant ceux qui font la
réalité de la vie quotidienne, au travail, en famille, dans la vie associative, il s'efforce, par ses avis
et études, d'enrichir la réflexion de ceux qui participent à la prise de décisions politiques.
• Quels sont aujourd'hui les enjeux de la participation du réseau des COOP
de consommateurs au C.E.S. ?
Le principal - les autres n'étant que dérivés - est assurément de pouvoir faire entendre la voix
des COOP de consommateurs au sein de l'une des instances officielles de l'Etat, de participer
à la vie démocratique et aux débats, en nous inscrivant dans le processus de la prise de décisions
publiques.
C'est un avantage exceptionnel qui est accordé à notre mouvement, à côté d'autres
organisations puissantes, à caractère coopératif, de pouvoir se prononcer sur les grands défis
économiques et sociaux de notre société.
• Sur quelles contributions spécifiques de la F.N.C.C. allez-vous axer votre engagement
au sein du C.E.S. ?
Plus spécialement sur les problèmes propres à notre action, à l'exercice de notre métier, en
restant bien sûr fidèles à nos principes fondateurs.
Certains sujets étudiés nous sont parfois proches. Ainsi, au cours de la dernière mandature, le
rapport consacré aux agressions dont sont victimes les salariés, ceux consacrés à l'avenir des
systèmes de retraite, à l'endettement et au surendettement des ménages, au harcèlement moral,
à la sécurité sanitaire, à l'identification de la qualité et de l'origine des produits agricoles et
alimentaires, à la convergence des SMIC, pour n'en citer que quelques uns, sont autant de sujets
sur lesquels notre Fédération a capacité à s'exprimer et à apporter sa contribution.
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La nouvelle mandature sera, on peut s'en douter, riche encore de sujets qui participent à notre
quotidien.
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la coopération inter-régionale
11 ans de partenariat COOP NORMANDIE
PICARDIE (CNP) ET COOP CHAMPAGNE (LCC)
1993 : les Coopérateurs de Champagne
avait du céder le contrôle de tous leurs
magasins et de leur logistique, mais
disposaient d'une bonne assise financière.
Ainsi, sous l'impulsion d'anciens dirigeants,
la coopérative a pris un nouveau départ, se
développant par l'ouverture de magasins
hard discount, en franchise sous l'enseigne
LE MUTANT développée par le groupe
COOP NORMANDIE-PICARDIE.
Ce concept (- gamme réduite à l'essentiel,
gestion serrée des coûts d'exploitation, - prix
bas permanents sans nuire à la qualité des
produits vendus) n'était-il pas un juste retour
aux sources de la Coopérative ?
C'était un moyen rapide, avec le personnel
restant, de reconquérir son métier, avec
néanmoins le risque de se lancer dans un
nouveau type de distribution sous une
enseigne inconnue dans sa région.
A une politique intensive d'ouvertures
pendant 2 ans (1994-1995) qui a permis de
constituer un réseau de magasins, a succédé
une période de structuration qui a duré 5 ans.
•
Le Groupe COOP Normandie-Picardie a
fait évoluer son concept de magasin
(enseigne, surface, implantation,
assortiment, type de management, niveau
de prix). Il a développé une centrale d'achats
spécifique au réseau MUTANT, chargée de
définir, sélectionner, référencer et maintenir
un assortiment propre à cette enseigne en
accroissant la part des marques propres.
Il a également peaufiné et garanti une
qualité qu'elle fait contrôler en permanence,
en amont comme en aval
• La Coop de Champagne a de son côté géré
et développé son parc de magasins, dans
le respect du concept MUTANT. Elle a assuré
ses approvisionnements, sa logistique, et sa
gestion d'entreprise en totale indépendance
juridique.
2004 : le développement de la COOP de
Champagne reste axé sur le renforcement de
son parc de magasins, dans le respect de son
éthique coopérative.
Durant ces époques, la relation franchiseur
(COOP NORMANDIE-PICARDIE) et franchisé
(COOP DE CHAMPAGNE) dont les grandes
lignes peuvent se résumer ainsi, s'est
développée et affinée :
LE MUTANT
Le Mutant de Saints-Geosmes près de Langres (52), dernier né des Coopérateurs de Champagne
1993 - 2004
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Coop Suisse et Coop Alsace
UNE COOPERATION TRANFRONTALIERE
Coop Alsace et Coop Bâle, son proche voisin
frontalier du sud de l'Alsace, ont de tous temps eu
des contacts amicaux mais qui ne se sont vraiment
concrétisés par des liens commerciaux qu'au début
des années 80.
A cette période un des trois grands charcutiers du
Haut Rhin, s'est vendu à une autre société. Pour
concurrencer
cette
fusion,
un
autre
fournisseur, (la charcuterie Maurer Frères) a
modernisé ses ateliers de charcuterie et a
agrandi son outil de travail dans des proportions
telles que cet agrandissement, disproportionné par
rapport au potentiel du marché, l'a mis en
difficultés financières.
Pour ne pas péricliter, Maurer Frères s'est tourné
vers la société suisse BELL, leader dans son pays
avec 50 % du marché suisse dans le domaine de la
charcuterie et… filiale de COOP Suisse.
Pour sauver Maurer Frères les Coopératives
françaises et suisses se sont alors regroupées au
sein d'une même société avec un apport de 50%
des
capitaux
pour
la
coopérative
helvétique et un apport de ses volumes
de vente des magasins haut-rhinois pour
la coopérative alsacienne. Mais la coopération
entre COOP Alsace et COOP Suisse va bientôt se
consolider à partir d'un autre pilier.
En 1985, alors que le mouvement coopératif
français est globalement en extrême difficulté,
COOP Alsace cherche à renforcer rapidement ses
points forts que sont les hypermarchés et obtient
A cette époque les dirigeants des COOP
suisses, qui sont des européens convaincus savent
que le peuple helvétique votera contre l'entrée de
la Suisse dans l'Union Européenne, mais ils sont
aussi
persuadés
que
la
"bulle
commerciale" dans laquelle vit la Suisse
éclatera un jour. Ils cherchent donc une
alliance qui leur permette d'avoir une "vue"
sur l'évolution du commerce
européen. Cette "place à la fenêtre sur
l'Europe" se concrétisera pour eux par la
création de la société Alcoba qui
englobera l'hypermarché alsacien Rond
Point de St Louis et dont les capitaux seront
partagés à parts égales entre
COOP Bâle et COOP Alsace, avec
"gestion libre" de l'hypermarché pour la
dernière.
Entre temps nos voisins coopérateurs
helvétiques ont fusionné leurs quarante
coopératives régionales pour massifier les énergies
et ne plus former qu'une seule société qui est
"COOP Suisse".
Cette expérience de coopération transfrontalière
enrichissante est toujours en cours entre les deux
coopératives pour l'approvisionnement en
charcuterie comme pour la participation
commune dans l'Hypermarché de Saint-Louis.
COOP
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les autorisations d'agrandissements nécessaires.
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COOP ATLANTIQUE et
EROSKI
L'importance des échanges d'expériences
Parmi les invités à l'Assemblée Générale de
COOP ATLANTIQUE de juin 2002, figurait
Monsieur Constan Dacosta, PDG de la coopérative EROSKI.
EROSKI, leader espagnol de la distribution est
affiliée au groupe coopératif MCC "MONDRAGON
CORPORACION COOPERATIVA". Originaire du Pays Basque
Espagnol, MCC fédère plus de 150 coopératives, représente
le 7ieme groupe privé espagnol et emploie 70 000 personnes
à travers le monde.
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Pragmatisme et défis
de la coopération au plan
international
L'assemblée régionale qui a marqué le
dixième anniversaire de l'ICA Europe
(Association Coopérative Internationale, "région"
s'est
tenue
à
Varsovie
Europe)
du 22 au 24 septembre dernier.
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René Liouville, Jean Grave, Francis Sinet, représentants de la F.N.C.C.,
entourant Madame Santamakaï, Vice-Présidente de l'Alliance
Coopérative Internationale
Les représentants des différentes coopératives ont avalisé
une stratégie d'action pour la plateforme commune créée
entre l'ACI Europe et la CCACE et dénommée
"Coopératives en Europe"."L'amélioration de la visibilité
des coopératives pour les gouvernements et
les institutions européennes" a été le mot d'ordre de
cette rencontre et des dix ateliers qui ont permis aux
coopérateurs européens d'échanger sur les principaux
sujets influençant l'avenir des coopératives.
La délégation de coopérateurs français présente au
rassemblement international a surtout été impressionnée
par l'insistant appel à l'inter-coopération formulé par les représentants des Pays de l'Est, récemment entrés
dans l'Union Européenne. "Comme l'exprime Francis Sinet, Directeur Général de LCC, la coopération n'est
pas ici le témoignage "d'une autre façon d'entreprendre", mais une nécessité, un espoir, pour développer
l'agriculture, l'industrie, le logement, les services, le commerce et l'éducation …
Il s'agit de mettre les initiatives collectives solidaires et démocratiques au cœur
d'une démarche de progrès, en s'affranchissant de l'ancienne tutelle d'un état
omnipotent, et en se préservant des excès d'un capitalisme sauvage.
Les demandes pressantes d'aides et de soutiens sont à la hauteur des besoins et
des défis considérables que représente le développement coopératif pour nos
nouveaux partenaires européens".
On notera par ailleurs, que le Comité de Communication de l'ICA a élu à sa
tête Madame Caroline Naett, Sécrétaire Générale du Groupement National de
la Coopération en France (GNC).
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De nouveaux Présidents pour
COOP ATLANTIQUE
et
COOP DE CHAMPAGNE :
A la suite des assemblées générales du printemps,
Monsieur Serge Salles a été élu Président du Conseil
de Surveillance de COOP ATLANTIQUE.
Il succède ainsi à Monsieur Freddy Chalard,
qui occupait cette fonction depuis 1996.
Patrice Jolivet
Christian Ponthieux
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Monsieur Serge Salles à gauche
recevant le stylo Coop Atlantique
de Freddy Chalard
De même, Monsieur Christian Ponthieux
succède à Monsieur Patrice Jolivet,
à la présidence du Conseil d'Administration
de COOP CHAMPAGNE
COOP
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.COOP
one member.one vote.one domain
(un membre , un vote, un domaine)
La gestion de la référence des adresses Internet .COOP est à nouveau le fait d'une coopérative.
En effet "Oxford, Swindon&Glloucester Co-opérative Society Limited" a racheté à Poptel
les logiciels et la licence d'exploitation de la dénomination .COOP.
Tous les acteurs de la coopération internationale peuvent ainsi souligner leur appartenance
au mouvement en choisissant cet opérateur pour leur nom de domaine ou d'adresse sur la toile.
• Groupe COOP Normandie-Picardie
rue de la Coopérative
BP 276 - 76125 Le Grand Quevilly
Tél. 02 32 11 12 12
• Groupe COOP Champagne
3, avenue E. Couvrecelle
Etampes-sur-Marne
BP 20 - 02408 Château-Thierry
Tél. 03 23 69 65 00
• Groupe COOP Atlantique
3, rue du Dr Jean
17118 Saintes cedex
• Groupe COOP Alsace
3, rue de la Coopérative
67017 Strasbourg cedex
Tél. 05 46 97 41 11
www.coop-atlantique.fr
Tél. 03 88 45 95 00
www.coop-alsace.coop
• FNCC
Fédération Nationale des Coopératives de Consommateurs
207, rue de Bercy - 75012 Paris
Tél. 01 43 45 45 42
Bulletin de la FNCC n°2 - Edition novembre 2004
Rédacteurs : Hervé Gouil, Jean Grave, Serge Lorentz, Jean-Paul Renouvin, Francis Sinet, Catherine Vieuille.
Dépôt légal 2004 janvier
Photos : goodshoot.com
COOP Alsace - COOP Atlantique - COOP Normandie -Picardie - COOP Champagne
Maquette, pré-presse, impression : Lézard Graphique