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Commerce
La Nouvelle Coop d’Alsace fait la promotion
du « local »
Six mois après sa création, l’enseigne a transformé une exsupérette strasbourgeoise de la Coop Alsace pour y développer
un concept articulé autour de produits locaux et issus de la
filière biologique. La boutique ouvre ce vendredi.
Le 19/11/2015 05:00 par Philippe Wendling
Les derniers préparatifs avant l’ouverture de la boutique, ce vendredi, au cœur du quartier de la
Robertsau à Strasbourg.Photo L’Alsace/
« Les murs ont été repeints et le sol refait. Les rayons sont bien identifiés, notamment ceux
du fromage et de la boucherie-charcuterie à la coupe, ou encore celui des fruits et légumes
que nous avons équipé d’un brumisateur. Cela n’a plus rien à voir avec ce qu’ont connu les
clients des vieilles coopés… » , se félicite Henri Ancel, le PDG de la Nouvelle Coop
d’Alsace.
Après plusieurs semaines de travaux, son enseigne va rouvrir demain sa boutique du 85, rue
Boecklin à Strasbourg-Robertsau. Le coût du lifting : 350 000 € investis par EAT Alsace, la structure
propriétaire de la Nouvelle Coop d’Alsace. Celle-ci a été créée par Padam, une holding alsacienne
spécialisée dans le marketing et la vente par correspondance, pour racheter ledit magasin de la
Robertsau lors de la liquidation de la Coop Alsace en avril dernier. Elle a également repris trois
autres supérettes du groupe à Diebolsheim, Ernolsheim-Bruche et Benfeld.
« Du raisonné et du raisonnable »
« On ne proposera pas de produits non alimentaires dans notre boutique », reprend Henri Ancel en
précisant ne pas travailler avec une centrale d’achats comme les enseignes traditionnelles. « Nous
n’avons rien à voir avec la grande distribution. Au contraire , martèle Paul Adam, le président d’EAT
Alsace. Nous sommes entre l’épicerie fine, le magasin de proximité et le marché de producteurs.
Notre principe est de promouvoir le local, raison pour laquelle nous travaillons avec une soixantaine
de producteurs alsaciens. Quand nous ne trouvons pas ce que nous recherchons dans la région, nous
privilégions les circuits courts, c’est-à-dire les choses produites à 300 ou 400 km au maximum. Si
nous devons aller au-delà, alors nous ne retenons que de l’exceptionnel et du bio. Notre logique est
d’offrir aux consommateurs du raisonné et du raisonnable. »
Ainsi, par exemple, il a été demandé à Sylvain Fritsch, un éleveur de Diebolsheim, de concevoir du
beurre. « Mon but est de relancer un produit que plus personne ne fait en Alsace et, ainsi, de trouver
de nouveaux débouchés » , s’enthousiasme l’agriculteur, qui fournit déjà de la viande à la Nouvelle
Coop d’Alsace.
Des « boutiques tests »
Présentée comme « le premier magasin de la Nouvelle Coop d’Alsace », parce qu’elle est la première
à être transformée selon le concept global de l’enseigne, la boutique de la Robertsau est « un test » au
même titre que le sont leurs autres adresses, estiment Paul Adam et Henri Ancel. La raison : elles
n’ont pas la même taille (de 60 à 400 m2 ) et s’adressent à des clientèles diverses en raison de leur
localisation urbaine ou rurale.
« Ses différences vont nous permettre de mesurer là où notre offre est la plus pertinente avant tout
nouveau développement » , expliquent les entrepreneurs, qui emploient déjà une vingtaine de
personnes. Première analyse : si le chiffre d’affaires a augmenté « de 30 à 40 % depuis août » à
Ernolsheim-Bruche et que les activités sont en « phase ascendante » à Diebolsheim, « Benfeld ne
redécolle pas ».
Paul Adam se livre
Présenté sous la forme d’une lettre à Jean-Paul, son aïeul qui a fondé une épicerie à Ingersheim en
1862, Paul Adam vient de publier un livre dans lequel il expose ses griefs contre la grande
distribution, son intérêt pour le commerce en circuit court et ses ambitions pour la Nouvelle Coop
d’Alsace. Extrait : « Remplir nos assiettes est devenu aujourd’hui un choix politique, a proclamé
Carlo Petrini, le fondateur du mouvement Slow Food. Le politique doit reprendre le pouvoir sur le
diktat des multinationales. Quant à nous, consommateurs, nous pouvons l’aider en votant avec nos
couteaux, nos fourchettes et nos verres. » L’ouvrage J’ai rêvé d’un commerce plus raisonnable, mon
arrière-arrière-grand-père l’a fait est paru chez EAT Alsace Éditeur (54 pages, 4,95
€).www.eat.alsace