Trends style octobre 2014
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Trends style octobre 2014
104 TOCONSTRUCT IMMOBILIER DE LUXE / GAND TO CONSTRUCT EX-BUREAUX L’ancien immeuble de bureaux situé à l’angle du Korte Meer et du Kouter à Gand a été transformé en complexe résidentiel de 49 appartements de luxe, le ONEfiftyKOUTER. Le terme luxe, ici, n’a rien de galvaudé. Cave à vin privée, cigare lounge, piscine, spa, hammam : difficile d’imaginer mieux. Rencontre avec Glenn Sestig, l’architecte du projet. E TEXTE STEVEN GRAAUWMANS n 1968, les architectes Jean Polak et René Stapels signaient le complexe de bureaux Fortis à l'angle du Korte Meer et du Kouter à Gand. Une très belle architecture rythmique, s'ordonnant sur la place de façon peu ostentatoire. Jean Polak et son frère André ont aussi signé, à Bruxelles, l'aménagement des sphères de l'Atomium, du Centre Monnaie et du World Trade Center dans le quartier Nord. Pour donner une nouvelle affectation au complexe du Kouter à Gand, le promoteur Matexi s'est adressé à l'architecte Glenn Sestig. Tout night-clubber d'un soir connaît probablement le travail de cet architecte, auteur du Culture Club à Gand et du Molotov Lounge à Anvers – lequel a été sacré « Best New Club » par le magazine Wallpaper en 2006. Pourquoi est-il devenu architecte ? « Je pense que c'était inné. A l'âge de 12 ans, je dessinais ma chambre et la salle de bains de la maison familiale. Je n'ai plus cessé depuis. » « L'immeuble de bureaux du Kouter n'a pas été classé mais il figure sur la liste du patrimoine. Ce qui est synonyme d'une certaine qualité architecturale. Raison pour laquelle nous avons opté – en concertation avec le Service de Protection des Monuments et des Sites et l'Urbanisme – pour le maintien de la structure du bâtiment. Nous avons adapté partiellement la façade, les besoins d'un appartement de luxe étant différents de ceux d'un bureau. Les auvents existants réduisaient trop la lumière et la vue. Or, il est impératif de donner à ces résidences le soleil et la luminosité nécessaires. Nous avons donc remplacé les auvents d'origine par de nouveaux qui laissent pénétrer plus de lumière et peuvent être utilisés comme terrasses aux étages supérieurs. Une sorte de réinterprétation contemporaine de l'architecture des frères Polak, disons. » LUXE EN SOUS-SOL Un autre problème concernait les diverses cages d'escaliers et d'ascenseur à l'avant et à l'arrière du bâtiment, non reliées entre elles. « En tant qu'architecte, je ne trouve pas utile de mener des interventions qui ne servent à rien. Tracer des obliques pour donner un caractère spécial ne me 105 ser des fêtes ou regarder un film, l'espace pouvant se transformer en grande salle de cinéma. En annexe, une cuisine industrielle permet d'accompagner ces moments d'amuse-bouche et de boissons. A côté de ces luxueux sous-sols trouvent place les parkings où trois voitures électriques sont à disposition des résidents. Le projet One50kouter : 49 appartements de luxe. paraît pas nécessaire. Mon équipe et moi entendons surtout transformer les difficultés, les "limites", en avantage. Nous ne disposions pas de toute la liberté possible pour dessiner de nouvelles cages d'escaliers puisque le rez-de-chaussée abrite un certain nombre de commerces ne faisant pas partie du projet. La solution a donc consisté à placer le hall d'accueil incluant le comptoir de conciergerie au premier étage, d'où les résidents ont accès à l'ascenseur vers leur appartement. » Glenn Sestig a aussi réaffecté les anciens locaux techniques et les entrepôts destinés aux archives et au mazout dans les sous-sols, en en faisant des espaces de luxe – piscine et spa, cigare lounge... Par ailleurs, chaque appartement dispose d'une cave à vin privée. Dans l'entertainment room, les résidents peuvent organi- J’ai transformé les limites imposées par l’ancien bâtiment, en avantage. CONCIERGE DE LUXE Quelles que soient les demandes des résidents (repassage, commande de billets d'entrée pour un musée étranger...), le service de conciergerie y répond avec zèle. On notera aussi le système infrarouge de sécurisation, le scanner à empreinte digitale pour l'ouverture de la porte, et la double porte de garage avec sas. Xavier De Ruysscher, de l'agence immobilière Huysewinkel : « Nous développons ce projet en toute discrétion. Il n'est question sur le site ni de prix ni de plans élaborés. Les gens intéressés prennent rendez-vous avec l'un de nos agents et nous discutons en collaboration avec un architecte. Les appartements sont vendus casco (au stade du gros-œuvre fermé). L'aménagement se fait sur mesure selon les désirs du client, lequel n'est pas obligé de recourir à Glenn Sestig pour la finition. » Glenn Sestig : « Au début, il avait été question d'intégrer une telle obligation dans le contrat. Mais j'ai estimé que cela ne pouvait pas se faire. C'est trop dogmatique, cela fonctionne de manière trop restreinte. Il faut que le courant passe entre l'architecte et le client, sans quoi la collaboration se passe difficilement. Je préfère dans ce cas voir les futurs propriétaires s'adresser à un architecte de leur choix ». MARCHÉ AUX FLEURS DOMINICAL Pour l'heure, 20 à 30 % des appartements ont déjà fait l'objet d'une prévente. Les travaux débutent fin septembre et l'ensemble sera livré en 2016. A un jet de pierre de la salle de concert Handelsbeurs et de l'Opéra royal de Gand. Outre le célèbre kiosque en fonte datant de 1878, on peut découvrir sur la place Mystic Leaves, une œuvre d'art moderne de l'artiste américaine Jessica Diamond et le poème Een kus op de Kouter (Un baiser sur le Kouter) de Lut De Block. Sans oublier le marché aux fleurs, chaque dimanche. n L'entrée au 1er étage et l'espace piscine. www.one50kouter.be