Natation longue au collège - Collège Simon Vinciguerra
Transcription
Natation longue au collège - Collège Simon Vinciguerra
NATATION LONGUE AU COLLEGE PREAMBULE Avant de nous lancer dans une analyse de la natation longue au collège, il est nécessaire de voir et de comprendre ce qui change lorsqu’un élève se met à l’eau pour nager. On parle de repères de « terrien » et de repères de « nageur ». Le tableau ci-dessous montre les changements de repères que subit un élève qui s’immerge, en termes d’équilibre, de respiration et de propulsion. REPERES DU TERRIEN EQUILIBRE RESPIRATION PROPULSION - Equilibre vertical Tête verticale Regard horizontal Appuis plantaires Effet de la pesanteur Respiration innée : - Expiration passive - Inspiration active - Appuis fixes et solides - Jambes motrices - Bras équilibrateurs - Résistance de l’air (négligeable) REPERES DU NAGEUR - Equilibre horizontal - Tête horizontale - Regard vertical - Abandon des appuis plantaires - Poussée d’Archimède Respiration volontaire par la bouche - Expiration complète dans l’eau (active) - Inspiration brève hors de l’eau (réflexe) - Appuis fuyants et mouvants - Bras moteurs - Jambes équilibratrices - Résistances de l’eau (réelle) A. CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES Lorsque l'on aborde la technique en natation, on peut le faire de deux façons différentes : De façon descriptive : on analyse un mouvement idéal (position du corps, des mains, des bras à chaque étape) et on essaie de le reproduire dans l'eau. De façon fonctionnelle : on essaie de comprendre les lois physiques qui s'appliquent au nageur puis de rechercher des mouvements qui permettent de les "exploiter" le mieux possible. C'est cette dernière que nous retiendrons car elle détaille les grands principes qui s'appliquent au nageur et à ses mouvements en essayant de trouver des points communs aux différentes nages. I. Les 4 techniques de nage : L'observation des nageurs de haut niveau montre que les actions qu'ils effectuent pour se déplacer sont identiques quelle que soit la technique de nage utilisée. Ils recherchent notamment : - la position la plus hydrodynamique possible en s'allongeant à l'horizontale, en effaçant la tête dans les bras, en superposant les mains … - la diminution des vagues qu'ils génèrent en prolongeant les coulées, en utilisant « l’effet bulbe »… - la gestion optimale des oscillations (Roulis, Tangage, et Lacet) en fonction des types de nages et des vitesses. Chaque nage se caractérise par 4 phases successives : Une prise d’appuis : la ou les mains cherchent la résistance maximale de l’eau. Une phase de traction : la ou les mains s’appuient sur l’eau pour tracter le corps. Une phase de poussée : la ou les mains poussent l’eau vers l’arrière. Une phase de retour : sortie ou pas des bras et retour à la première phase. A. LES NAGES ALTERNEES 1. Le crawl Le crawl est une nage horizontale, ventrale et alternée avec une respiration latérale, le battement de jambes est également alterné et continu. Nager le crawl c'est ramper sur l'eau. « To crawl » signifie ramper en anglais et donne une image juste de la technique utilisée pour nager: prendre de l'eau devant soi avec les mains et les bras et la pousser derrière le corps. Les critères de réussite d’un bon crawl se caractérise par : Un roulis des épaules : l’immersion d’une épaule et le dégagement de l’autre permet des rechercher des appuis plus profonds et réduit de même les résistances à l’avancement (nous expliquerons plus tard ces résistances), par conséquent les épaules ne restent jamais à plat sur l’eau. Un bassin fixé de façon à ce que le nageur ne tourne pas sur le flanc … Une tête à plat, visage sous l’eau, et tête à la surface, le regard dirigé vers le fond du bassin. Les muscles du cou doivent être complètement relâchés (élément très important pour les apprentis). Un trajet moteur des bras godillé permettant l’exploitation du théorème de Bernoulli : définissant la phase propulsive de la nage, ce trajet moteur fait souvent office d’une pénétration de l’eau en douceur et d’un trajet sous-marin en S. Cette façon de nagé est décrite dans de nombreux livres et auteurs. En natation apprendre le crawl c'est aussi choisir la technique de nage qui permet d'aller le plus vite dans l'eau. a) Mouvement aquatique du bras. Poussée Traction Appui Le mouvement des bras débute le bras allongé, dans le prolongement de l'épaule, la main dans l'eau. Il se compose de 3 phases. La prise d'appui La mise en place (ou prise d'appui) est la courte période durant laquelle la main se place pour l'appui, juste avant la traction. On oriente alors la main légèrement vers l'extérieur, la paume de la main vers la droite et le bas du mouvement. La traction Elle s’effectue dans un mouvement en arc de cercle vers l'extérieur, pour respecter le mouvement naturel du bras et contourner la résistance de l'eau. Au niveau de l'épaule, et avant la phase de poussée, la main revient plus vers le centre du corps, le bras se plie, et le coude se place à l'extérieur par rapport à la main: le bras est prêt pour la poussée. La poussée La phase de poussée termine le trajet aquatique du bras; elle s'effectue dans un léger arc de cercle cette fois vers l'intérieur, en orientant toujours la paume de la main vers les pieds pour garder une bonne surface de poussée, en dépliant le bras. En fin de poussée, la main revient vers le coté du corps afin de sortir de l'eau au niveau de la cuisse. b) Le retour aérien des bras Le retour aérien du bras part de la cuisse, sur le côté du corps, et permet de ramener le bras et la main au début du mouvement suivant, allongé, dans le prolongement de l'épaule. Afin de ne pas faire supporter à l'épaule tout le poids du bras, l'astuce est de se servir du coude: après la sortie de la main de l'eau, c'est le coude qui se lève, puis qui s'avance, et qui soutient donc tout l'avant-bras durant le trajet aérien (ce qui permet son relâchement). On parle donc de retour des bras (coude en l'air). 2. Le dos crawlé Le dos-crawlé est une nage relativement simple, du moins plus simple que les autres d’un point de vue gestuelle, il n’en reste pas moins que l’exécution, de la « bonne » manière ramène la majorité des pratiquants à s’apercevoir que la marge de progression est encore très grande. En effet, nous pourrions résumer le dos en 5 lignes : Une position de corps horizontale, buste très étiré La tête fixe, qui ne bouge pas, Le regard dirigé vers le ciel, Les mouvements des bras guidés par le roulis des épaules autour de l’axe longitudinal, Un battement de jambes continu et puissant. a) Mouvement aquatique du bras Comme pour le crawl, le mouvement des bras débute le bras allongé, dans le prolongement de l'épaule, la main dans l'eau. Il se compose également en 3 phases : La prise d’appui Du fait de la position sur le dos, l’épaule ne se trouve pas dans la position idéale pour commencer le mouvement. Il faut rechercher le relâchement, le bras entre dans l’eau en extension complète, dans l’axe de l’épaule. Pour pénétrer dans l’eau avec le minimum de turbulence le petit doigt rentre en premier, la paume de la main orientée vers l’extérieur. Puis pour la prise d’appui, la main prend appui vers l’avant, le bas et l’extérieur en se tournant vers le bas. Après la prise d’appui, la main doit aller vers le bas et l’extérieur. Ce premier balayage n’est pas propulsif. Son but est de placer le bras du nageur en position pour être propulsif. Épaule et hanche se tournent du côté du bras qui s’enfonce. Le coude se fléchit légèrement ce qui permet à la main un déplacement orienté vers le bas l’extérieur et l’arrière. Des différences de pression entre le dos de la main où les écoulements sont accélérés et la paume de la main où ils sont ralentis, vont créer des forces de portances propulsives que la « déflexion des flux d’eau » vers l’arrière augmente encore. La traction Le bras gauche s’enfonce, au moment où la traction commence. Le coude du bras en traction continue de se fléchir alors qu’il se déplace vers l’arrière. La poussée Le bras continu de pousser l’eau vers l’arrière et le bas. La poussée se termine par une repoussée de l’eau vers le bas, avant la sortie pour le retour aérien. b) Le retour aérien La main se dégage grâce au roulis de l’épaule provoqué par l’entrée du bras opposé ce roulis aide à dégager l’épaule du bras qui effectue le retour. A la fin du balayage, la main se tourne pour sortir de l’eau par le petit doigt. REMARQUE : dans les nages alternées, le roulis est un élément important de l’efficacité propulsive. Mais qu’est-ce que le roulis ? Le roulis est une source de déséquilibre du nageur au même titre que le tangage ou le lacet. Cependant dans la nage alternée, il peut être un facteur d’efficience propulsive à condition d’être bien maîtrisé. Il se caractérise par une oscillation latérale selon un axe longitudinal. On peut l’observer lorsque, dans les nages alternées, une épaule s’enfonce dans l’eau et que l’autre en sort en fin de traction. Le déséquilibre qu’il occasionne doit être compensé par un battement de jambes efficace. Le lacet, lui, se définit par un ensemble d’oscillations transversales et horizontales. Il se manifeste par des zigzags du corps de droite à gauche. C’est un déséquilibre néfaste à l’efficacité propulsive. Enfin le tangage, se définit par des oscillations autour d’un axe vertical. Le nageur subit alors des déséquilibres vers le haut ou vers le bas par rapport à la surface de l’eau. Il existe d’autres formes de déséquilibres : le « pilonement » (déséquilibre de haut en bas dans le plan vertical), l’embardée (déséquilibre de droite à gauche dans le plan horizontal). B. LES NAGES SIMULTANEES 1. La brasse La brasse est une nage horizontale, ventrale, symétrique (bras et jambes font le même mouvement) et simultanée (les mouvements des bras et des jambes se font en même temps). Il n’y a pas de retour aérien comme pour les nages précédentes, car les mains doivent être ramenées en avant à partir de la poitrine. De plus les mains ne peuvent pas non plus être ramenées en arrière au-delà des hanches, interdisant donc un mouvement complet de traction et de poussée. Enfin la tête du nageur doit couper la surface de l’eau à chaque cycle. Toutes ces contraintes réglementaires limitent grandement les solutions à adopter. La logique de la brasse nécessite une alternance des actions propulsives des bras et des jambes. Les retours des bras et des jambes (freinateurs car sous-marins) doivent être regroupés pour réduire la discontinuité motrice. a) Phases d'un cycle de bras Extension des bras Balayage Externe pour la prise d'appui = Recherche d'appuis ou Prise d’eau Balayage Interne = Traction Relâchement et retour b) Phases d'un cycle de jambes (ou ciseau de jambes) Retour sous-marin = « l’armé » Balayage Externe pour la prise d'appui Balayage Interne + Soulèvement Glisse. = « le fouetté » c) Respiration Elle est indissociable de la double coordination bras/tête-respiration avec comme pour toute les nages, une inspiration/temps mort et une expiration/temps moteur La tête passe par différentes positions afin d'assurer 1 respiration/cycle (règlement): Elle est entre les bras (regard vers le bas) lors de leur extension vers l'avant. Quand les bras commencent le balayage vers l'extérieur, elle se redresse A la prise d'appui elle coupe la surface et est au plus haut au début du retour Enfin, la tête et les épaules doivent rester hors de l'eau jusqu'à la fin du retour des jambes et le début du balayage vers l'extérieur; ceci pour permettre le retour des bras en surface L'expiration se place sur l'action motrice des bras d) Coordination générale (Bras/Jambes) On distingue habituellement 4 phases dans un cycle de Brasse: balayage extérieur des bras / temps mort des jambes retour des jambes / retour des bras fouetté des jambes / temps mort des bras glisse : variable selon la vitesse de nage 3 types particuliers de synchronisation peuvent être employés selon l’allure de nage : "Glissant" = Existence d'un court intervalle entre la fin du ciseau et le début du mouvement de bras pendant lequel le nageur glisse décélération importante pendant l'intervalle Distances longues (vitesses moyennes). "Continu" = Le mouvement de bras débute à la réunion des jambes Légère décélération pendant le balayage externe du bras Distances moyennes (vitesses élevées). "Chevauchement" = Le mouvement de bras débute avant la fin du battement pas de décélération mais coût énergétique plus élevé Distances courtes (vitesses très élevées). 2. Le papillon Le papillon est une nage ventrale, dans laquelle les 2 bras sont amenés en arrière simultanément et ramenés vers l’avant ensemble au-dessus de l’eau. Le mouvement des jambes est simultané. Cette simultanéité entraine un équilibre ondulatoire à l’axe horizontal. Les bras réalisent des mouvements complets (traction / poussée) avec des retours aériens. Les jambes ont des actions propulsives et équilibratrices qui se synchronisent sous forme de 2 ondulations (2 ascendantes et 2 descendantes) par cycle des bras. a) Phases d'un cycle de bras Entrée et Etirement Balayage Externe pour la prise d'appui = Recherche d'appuis ou Prise d’eau Balayage Interne= Traction Balayage vers le Haut= Poussée Relâchement et sortie Retour aérien b) Structure d'un cycle de jambes (le Dauphin) A la différence des nages alternées, le battement en papillon se prolonge au-delà du bassin = Dauphin c'est un mouvement en vague qui débute dans le bas du dos et se prolonge jusqu'aux pieds avec un battement ascendant et un battement descendant. Ondulation ascendante: suite au battement descendant, on observe un rebond suivi d'une extension active de la hanche. Le membre inférieur remonte tendu vers le haut jusqu'au niveau des hanches. Cette ondulation a un rôle d’équilibration. Ondulation descendante: flexion active des hanches au moment où les pieds passent audessus du niveau du corps, accompagnée d'une flexion passive des genoux et d'une extension passive des chevilles. Les pieds sont légèrement tournés vers l'intérieur tandis que les genoux s'écartent un peu puis se resserrent. Lors du 1er dauphin, le bassin remonte juste au-dessus de la surface; lors du 2nd, il descend légèrement en dessous. Cette ondulation à un rôle propulsif. c) Respiration Les nageurs doivent commencer à relever la tête vers la surface au début de la phase propulsive des bras. Le visage doit émerger pendant le balayage vers le haut (le menton restant à fleur d'eau). L'inspiration se fait de la fin du balayage vers le haut jusqu'à la 1ère moitié du retour. Une flexion marquée de la tête (2ème moitié du retour) anticipe la fin du retour des bras. L'expiration est synchronisée avec les actions propulsives des bras. d) Coordination générale (Bras/Jambes) 2 ondulations par cycle: 1ère ondulation: Phase descendante = dès l'entrée des mains dans l'eau et durant la godille externe accélération du corps du nageur vers l'avant. Phase ascendante = godille basse et interne Résistances. 2ème ondulation: Phase descendante = Godille haute élévation des hanches lors du battement vers le haut. Phase ascendante = Retour aérien. II. La vitesse du nageur est le résultat de 2 grands types de forces : Des forces qui le freinent liées à la résistance de l'eau. Des forces qui le propulsent créées par ses mouvements de bras et de jambes. Toute amélioration technique a pour but de diminuer les premières ou d'augmenter les secondes. 1. Les origines des résistances à l’avancement L'eau oppose des résistances bien supérieures à celles de l'air. Elles sont liées à 3 facteurs: a. La surface de maître couple: Elle dépend de la surface que le nageur oppose à l'avancement. Pour se la représenter, il faudrait imaginer des projecteurs derrière le nageur, plus l'ombre projetée sur le mur serait grande et plus la résistance frontale serait importante. Pour la diminuer, il faut donc tout d'abord penser à sa position dans l'eau et essayer d'être le plus horizontal possible dans toutes les nages. La position de la tête, le gainage, la respiration vont avoir une grande incidence sur cette position. En crawl et en dos, l'augmentation de la résistance frontale peut être due : à la position de la tête : trop relevée elle peut provoquer un enfoncement des hanches et des jambes. à un gainage insuffisant qui peut entraîner les jambes hors de l'axe du corps (le corps fait des lacets) à un roulis du bassin : le bassin s'enfonce alors d'un côté à chaque mouvement ce qui augmente la surface de résistance. En brasse et en papillon, il faudra faire attention à ce que les hanches ne s'enfoncent pas lorsque l'on se redresse au moment de la respiration et d'une façon générale à ce que le corps reste proche de la surface pendant tout le mouvement. (éviter le tangage au maximum) b. La forme : 2 objets qui possèdent exactement la même surface de maître couple mais qui n’ont pas la même forme, n’offrent pas les mêmes résistances à l’avancement (cf.fig16). Chez le nageur, elle dépend du profil hydrodynamique (Cx) du nageur. On le voit par exemple dans les coulées : une position mains jointes devant permet de réduire les résistances et d'aller plus loin. Ceci explique aussi l'avantage des nageurs de grande taille, leur corps plus allongé présente une résistance de forme plus faible comme le montre la figure ci-dessous. Pour limiter cette résistance, il faut : être bien profilé dans les coulées. être toujours le plus allongé possible en essayant de se grandir en permanence. avoir une bonne coordination en évitant par exemple d'ouvrir les bras en brasse tant que les jambes n'ont pas fini leurs mouvements. c. La vitesse : Plus la vitesse croit, plus les 2 autres facteurs prennent de l’importance. Les variations de vitesse ont aussi des incidences directes sur les freinages du corps dans l’eau. En résumé, la résistance (R) est fonction des caractéristiques hydrodynamiques (Cx) de l’objet ou du corps, et du carré de la vitesse. On a : R = Cx.v² Le Cx dépend du coefficient de forme (K) du nageur et de sa surface de maître couple (S), de sorte que : R = K.S.v² 2. Les résistances à l’avancement chez le nageur : Ces résistances sont de 3 types : a) La résistance ou trainée de forme Elle dépend de la forme du corps du nageur liée aux mouvements latéraux ou verticaux, qui augmentent la surface antérieure (résistances frontales), mais aussi les surfaces postérieures (trainée de remous ou tourbillonnaires). b) La résistance ou trainée de vague Il s’agit ici de la création de vagues aussi bien à l’avant du nageur qu’à l’arrière. Les plus importantes étant les vagues frontales. c) La résistance ou trainée de frottement Lorsqu’un corps se déplace dans l’eau, les molécules d’eau les plus proches du corps adhèrent à celui-ci. Ces molécules se détachent progressivement du corps et leur vitesse change, il en résulte des forces de viscosité importantes. 3. La propulsion, une résistance propice à l’avancement Associée à la diminution des résistances à l’avancement, la vitesse de déplacement du nageur est le résultat d’actions coordonnées des membres supérieurs et inférieurs. Ceux-ci créent des appuis sous forme de forces propulsives dans le milieu aquatique fuyant (pas d’appui solide). Quels sont les paramètres de l’efficacité propulsive ? Il s’agit de réaliser cycliquement des actions locomotrices dont l’efficacité dépend de paramètres spatiaux ou temporels, qui participent directement ou indirectement à la propulsion. a) Les paramètres spatiaux de la propulsion La quantité des surfaces propulsives : Plus la surface propulsive est grande, meilleure est la propulsion. Par exemple, il vaut mieux nager mains ouvertes que poings fermés. Le profil des surfaces propulsives A surfaces propulsives égales, la forme de celle-ci intervient également comme facteur d’efficacité. En référence aux composantes de la résistance (R=ksv²), la forme (ou profil) du segment propulsif est une composante de l’efficacité propulsive. L’orientation des surfaces propulsives Ici il faut déplacer vers l’arrière des molécules d’eau inertes. Dans cette logique, la surface propulsive doit sans cesse chercher de nouvelles couches de particules inertes (phénomène de portance). Par contre la propulsion est une force engendrée par le mouvement de la main dans l’eau, de façon rectiligne et vers l’arrière. Il y a donc ici une combinaison de la vitesse de la main et de son positionnement, d’où le mouvement en S de la main sous l’eau. La longueur du trajet moteur Ce trajet doit être le plus long possible pour déplacer le plus grand volume d’eau. L’idéal est d’avoir le bras tendu devant au départ, et d’avoir le bras tendu derrière à l’arrivée. La profondeur des surfaces propulsives Des travaux montrent que la résistance hydrodynamique à la surface est d’environ 20% plus faible qu’à une profondeur de 60cm. A cette profondeur, les appuis propulsifs sont donc plus efficaces. La coordination spatiale Le nageur doit organiser au mieux le rapport entre les différentes actions motrices aquatiques et les retours aériens. La forme spatiale des retours Moins il y a de résistances dans les retours de bras, plus l’efficacité sera grande. C’est ce qui explique l’efficacité plus grande des nages ayant des retours aériens. b) Les paramètres temporels de la propulsion La vitesse des surfaces propulsives Dans le sens de la propulsion, la vitesse de la surface motrice détermine en partie l’efficacité de la résistance de l’appui (R=ksv²). En effet plus le bras se déplace vite sous l’eau, plus les résistances dans la main augmente, plus l’action motrice s’améliore. Le rythme des surfaces propulsives Ce rythme se définit comme la succession des temps forts et de temps faibles lors du trajet moteur. Le but est de diminuer les temps faibles (peu ou pas propulsifs) au profit des temps forts (propulsifs). La continuité des actions motrices Il faut coordonner les actions propulsives (bras/jambes pour les nages simultanées ou bras droit/bras gauche pour les nages alternées), pour entretenir leur continuité (efficacité propulsive) et diminuer la dépense énergétique (il est plus couteux de créer des nouvelles forces que d’entretenir celles déjà existantes). La forme temporelle des retours Alors que le trajet moteur doit être accéléré, il ne peut en être de même pour les retours sousmarins, au risque d’augmenter les résistances à l’avancement. Par contre dans les nages ayant un retour aérien non soumis aux résistances, la rapidité sera recherchée. En conclusion, il est conseillé de donner la priorité à la réduction des résistances. Si l'on augmente d'abord la propulsion, une grande partie de la force obtenue sera annulée par les forces de résistances. Cette approche fonctionnelle montre que la technique n'est pas un idéal à atteindre. Deux mouvements légèrement différents peuvent avoir la même efficacité et même à haut-niveau les nageurs utilisent parfois des solutions différentes pour exploiter au mieux les lois physiques. III. La respiration A tous niveaux, la respiration constitue un élément essentiel de l'efficacité en natation. Dès les premiers stades de l'apprentissage, le débutant doit apprendre à souffler profondément dans l'eau pour pouvoir ensuite effectuer une inspiration efficace et brève à l'extérieur de l'eau. En limitant le temps passé avec la tête hors de l'eau, il diminue les répercussions négatives de cette position sur son équilibre et sa flottabilité. Il restera plus allongé sans avoir les jambes qui s'enfoncent et se déplacera donc plus facilement. Améliorer l'efficacité de la respiration et limiter ses conséquences négatives seront ensuite des préoccupations qui devront suivre le nageur à toutes les étapes de sa progression en conservant toujours un triple objectif : Une respiration efficace pour permettre la meilleure oxygénation possible. Une respiration rythmée de façon à conserver la meilleure flottaison possible. Une respiration synchronisée aux mouvements propulsifs pour ne pas diminuer la vitesse du nageur. 1. En crawl : La respiration en crawl pose plus de difficultés car la prise d'air sur le côté peut occasionner des perturbations de l'équilibre du nageur ainsi qu'un mouvement de bras moins efficace. Il faudra essayer de garder la tête immobile pendant l'ensemble de la poussée et n'engager sa rotation qu'à la fin du mouvement propulsif. Le nageur profitera ainsi du roulis naturel des épaules et n'effectuera qu'une rotation minimale de la tête pour amener la bouche juste à la surface. L'inspiration peut s'effectuer tous les 2 ou 3 mouvements de bras mais il est également possible de restreindre davantage sa respiration et d'inspirer tous les quatre, cinq, sept mouvements voire plus. L'avantage d'une telle restriction sera de pouvoir fixer la tête plus longtemps et plus efficacement pendant les mouvements propulsifs. Le regard pourra alors se focaliser sur un point au fond du bassin ce qui favorisera l'équilibre et le gainage. D'une façon générale, une respiration restreinte favorisera la concentration et la réalisation du meilleur geste technique possible. Lors d'une respiration 2 ou 3 temps, l'expiration commence dès que l'on replace la tête dans l'eau et elle est forte sur chaque poussée. 2. En brasse : L'expiration commence dès que la tête rentre dans l'eau puis s'accentue au fur et à mesure du mouvement de bras. L'inspiration commence dès que la tête sort de l'eau et se fait donc sur la suite du temps fort de l'expiration. De ce fait, elle va être ample et brève limitant le temps nécessaire au maintien de la tête hors de l'eau. Elle est relativement simple à mettre en place car la respiration en brasse est celle qui se rapproche le plus de celle du « terrien » : Tête verticale et Regard horizontal. 3. En papillon : La respiration en papillon pose également des problèmes de résistance et d'équilibre. L'inspiration se fait en regardant devant soi et en sortant le moins possible la tête (le menton doit rester dans l'eau). Cependant, même si cette inspiration est correctement effectuée, elle occasionne des résistances supplémentaires car elle provoque un enfoncement des hanches et des jambes. Il n'est donc pas recommandé de respirer à chaque mouvement mais de garder le visage dans l'eau sur certains mouvements, ce qui permettra de rester plus "à plat". De plus, sur les mouvements où le nageur garde le visage immergé la respiration sera bloquée ce qui lui procurera une meilleure flottaison. L'expiration se fait de façon progressive sur le mouvement de bras qui précède l'inspiration. Si cette expiration a été complète, l'inspiration pourra se faire dès le début du retour aérien de façon ample et rapide ce qui permettra de replacer suffisamment tôt le visage dans l'eau. 4. En dos : La respiration en dos pourrait sembler plus simple puisqu'il n'y a pas besoin d'effectuer de mouvements de la tête. Pourtant il n'est pas rare d'observer des nageurs ayant une respiration peu efficace avec des temps d'apnée prolongés. L'expiration doit se faire de façon explosive sur la fin du mouvement propulsif du bras, elle est immédiatement suivie d'une inspiration ample sur le début du retour aérien. La respiration peut se faire ainsi sur chaque mouvement de bras mais les cycles expiration-inspiration vont alors se succéder avec une fréquence élevée. On pourra préférer une respiration deux temps où l'on bloque l'air pendant un mouvement sur deux. L'expiration est alors effectuée toujours sur le même mouvement de bras, elle est suivie de l'inspiration puis d'un temps de blocage correspondant au mouvement de l'autre bras. C. LES PROGRAMMES D’EPS Ce que disent les programmes d’EPS à propos de la natation au collège (BO spécial n°6 du 28/08/2008) : En premier lieu, avant tout enseignement, les élèves doivent satisfaire au test du « Savoir Nager ». « Inscrite dans le socle commun, l’acquisition du savoir-nager est une priorité nationale. Le savoir-nager correspond à une maîtrise du milieu aquatique et ne doit pas être confondu avec les activités de la natation sportive. » Le « Savoir nager » s’identifie en 2 degrés, qui se définissent comme suit : Le 1er degré doit être vérifié ou acquis au collège si possible dès la classe de 6ème et au plus tard en fin de 3ème. Il reconnaît la compétence à nager en sécurité. Ce 1er degré se traduit en un « parcours de capacités, composé de 5 tâches à réaliser en continuité, sans reprise d’appuis au bord du bassin » : sauter en grande profondeur, revenir à la surface et s’immerger pour passer sous un obstacle flottant, nager 10 mètres sur le ventre réaliser un surplace de 10 secondes, nager 10m sur le dos, s’immerger à nouveau pour passer sous un obstacle flottant. « La maîtrise de ce premier degré, constitue un prérequis pour accéder au terme d’un cycle d’apprentissage, au niveau 1 des compétences attendues en natation de vitesse et en natation longue, ainsi que dans toute activité aquatique ou nautique susceptible d’être programmée dans le cadre des enseignements obligatoires ou d’activités optionnelles en EPS. » Le 2ème degré « reconnaît la compétence à nager de manière responsable en milieu naturel surveillé, à faire face à certaines situations périlleuses, et à permettre, le cas échéant, de porter secours sans se perdre soi-même. » Ce 2ème degré se traduit en un « Parcours de capacités, composé de 5 tâches à réaliser en continuité, sans reprise d’appuis au bord du bassin » plonger et nager 10 mètres en immersion, nager 10 minutes sans prendre appui réaliser un surplace de 1 minute, réaliser un plongeon canard pour remonter un objet immergé remorquer cet objet sur 20 mètres sur le dos et les bras croisés sur la poitrine I. La natation en milieu scolaire En milieu scolaire, nager plus vite résulte principalement de la diminution des résistances à l’avancement et de l’amélioration de l’efficacité des actions propulsives. Réduire les résistances c’est : Construire un équilibre horizontal (position de référence en natation). Intégrer la respiration (stabilisation de l’équilibre horizontal). Maîtriser les déséquilibres et gérer les poussées à partir d’appuis solides (départ et virages). Améliorer la propulsion c’est : Structurer spatialement les actions motrices des bras. Allonger les trajets moteurs et rythmer les actions. Améliorer le trajet propulsif (orientation, forme, profondeur) et gérer son allure. II. Compétence attendue en fin de cycle pour obtenir le niveau 1 « A partir d’un départ plongé ou dans l’eau réaliser, sur une durée de 6 minutes, la meilleure performance possible en nage ventrale et dorsale en optimisant l’équilibre, la respiration et les phases de coulée. Respecter les règles de sécurité et d’hygiène. Assumer le rôle d’observateur. » L’élève devra nager en 6 minutes la plus grande distance possible. Pendant l’épreuve, il choisira librement des nages ventrales et dorsales. Les élèves sont en binômes et nagent à tour de rôle. Lors de l’observation, ils remplissent une fiche synthèse de la performance du nageur. (Annexe 1). 1. Problèmes fondamentaux posés par la compétence aux élèves Avant d’aller plus loin il est nécessaire de caractériser un élève de 6ème ayant satisfait le test du savoir nager : A ce niveau, la respiration et la propulsion sont dissociées et juxtaposées. ORIENTATION RESPIRATION INFORMATION PROPULSION - corps oblique pendant les déplacements. - lorsqu’il sort la tête pour respirer, l’équilibre est rompu et il se retrouve presque à la verticale. - nage en apnée respiratoire. - à l’inspiration, la tête se redresse, les bras deviennent équilibrateurs. - augmentation du temps d’inspiration avec la durée du parcours. - Aucune information prise car nage les yeux fermés. - A l’inspiration information verticale uniquement, devant et sur les côtés. Tête très mobile. - Assurée par les bras sauf lors de la respiration. - Fréquence importante (les bras tournent vites), donc peu efficace - Les jambes sont très peu utilisées Au regard de cette caractérisation de nos élèves, des connaissances théoriques que nous avons vues et du niveau de compétence à atteindre, un certain nombre de difficultés émergent : a) La durée de l’épreuve Les 6 minutes de l’épreuve sont un blocage psychologique à ne pas sous-estimer chez nos élèves (difficulté subjective). En effet ceux-ci se fatigant très vite, craignent de ne pas pouvoir la terminer. b) L’équilibre précaire du corps Le corps des élèves est oblique pendant la nage, et nous avons vu qu’une mauvaise position du corps augmente les résistances à l’avancement et donc la fatigue, car l’élève doit multiplier les efforts pour avancer. c) La respiration La respiration est un problème à 2 niveaux : Elle déséquilibre le corps pendant la nage. Si elle n’est pas correcte, elle peut occasionner une sensation d’asphyxie et l’élève ne peut plus poursuivre son effort. d) La propulsion Comme le corps n’est pas dans une position idéale pour avancer, la propulsion est peu efficace, leurs efforts sont importants, et combiné à l’accumulation du CO2 dans les muscles, ils ont la sensation d’être tétanisés. 2. Pourquoi remédier à ces problèmes Pour réaliser la meilleure performance possible, il faut, dans l’ordre : Améliorer la position et l’équilibre du corps pour diminuer les résistances à l’avancement. Améliorer la respiration (la placer au bon moment), passer à une respiration de nageur (expiration aquatique complète et inspiration aérienne reflexe). Améliorer la propulsion en diminuant la fréquence au profit de l’amplitude de nage. Les progrès fait sur ces 3 points doivent permettre de rassurer les élèves quant à leurs capacités à tenir l’épreuve, mais également à réaliser la meilleure performance possible. 3. Comment y remédier Dans un premier temps pour améliorer la position du corps, il faut que l’élève identifie le placement de sa tête par rapport à son corps. En effet celle-ci joue un rôle important dans l’équilibration ; une tête trop relevée implique une descente des jambes (et une augmentation de la surface de maître couple). Je rentre ma tête a) Structurer l’équilibre horizontal Les élèves débutent ici de façon statique : BUT ORGANISATION CONSIGNES Pouvoir s'allonger en étant détendu est un préalable indispensable à l'apprentissage des différentes nages. Immerger le visage en regardant vers le fond du bassin. Ecarter les bras permet d'avoir plus de stabilité. Lever les pieds du sol et se laisser porter par l'eau. Se redresser en posant les pieds au sol, puis relever la tête. Se mettre en boule, se laisser flotter (comme un ballon), puis expirer progressivement tout l’air contenu dans les poumons et se laisser couler (comme une pierre) Les élèves sont par 2, et font l’exercice l’un après l’autre. Garder le regard vers le fond du bassin tout au long de l’exercice. idem L’élève en action bloque sa respiration. S’allonger et se redresser Jeu du ballon et de la pierre L’étoile de mer sur le dos Apprendre l’expiration complète sous l'eau. Permet de ressentir la flottaison (et qu'il est très difficile de couler). Flotter sans faire de mouvement. Maintenir la position quelques secondes. idem L’étoile de mer sur le ventre VARIANTES Petit bassin, rester calme malgré la descente. L’élève 1 à un rôle de sécurité et compte le temps pendant lequel l’élève 2 reste en position allongée. A partir de la position de référence, réaliser des figures en repassant à chaque fois par la position de référence. Passer d’une position ventrale à dorsale sans perdre l’allongement. Puis de façon dynamique BUT La glissée ventrale ORGANISATION Battements au mur VARIANTES Permettre à l’élève de rechercher la meilleure position pour avancer en rencontrant le moins de résistance possible. Idem Mettre d'abord le visage dans l'eau puis placez les bras vers l'avant. Pousser sur le mur et se laisser glisser. Idem Après la poussée, rester bien immobile et bien tendu (du bout des doigts au bout des orteils). A plusieurs, mesurer les distances parcourues (plots). Quand la vitesse diminue, battre des jambes. Changer de position tout en avançant. Savoir modifier et retrouver son équilibre. Placer sa respiration sans perturber l’équilibre et sans cesser son battement. Idem, puis effectuer une ½ vrille pour se retrouver sur le dos. Ne pas perturber l’équilibre de la glissée. Rajouter un mouvement de bras en plus des jambes (petit chien, grand chien ou brasse), puis reprendre appui au fond. Effectuer une vrille complète. Les mains accrochées au mur, battre des jambes tout en expirant l’air (bulles), puis reprendre une bouffée d’air sans arrêter de battre des jambes. Battre des jambes sans arrêts. Expirer tout l’air des poumons. Sortir la tête pour prendre une inspiration rapide. La glissée ventrale + battements La vrille CONSIGNES Inspiration sur mouvement de bras en crawl. b) Diversifier les modes de déplacement et construire une respiration adaptée Déplacements et respiration BUT ORGANISATION Placer sa respiration sans perturber l’équilibre, sans cesser son battement et en avançant. Glissée ventrale, battement de jambes, puis terminer la traversée en plaçant la respiration. CONSIGNES VARIANTES Expiration aquatique complète, inspiration brève devant. Ne pas arrêter de battre des jambes. Possibilité d’inspiration latérale sur un mouvement de crawl, l’autre main reste devant. III. Compétence attendue en fin de cycle pour obtenir le niveau 2 « A partir d’un départ commandé réaliser, sur une durée de 12 minutes, la meilleure performance possible principalement en crawl en tirant bénéfice des virages et en recherchant l’amplitude de nage. Elaborer un projet d’action par rapport aux modes de nage, l’annoncer et le mettre en œuvre. Assumer au sein d’un groupe restreint les rôles, de starter et de chronométreur. Ici les élèves ont tous atteint le niveau 1 de compétence et sont donc capables de nager 6 minutes. Nous pouvons caractérisé les élèves de la façon suivante : La respiration subordonne la propulsion. Une PARTIE de la propulsion sert à emerger les voies respiratoires. ORIENTATION RESPIRATION INFORMATION PROPULSION Le corps reste légerement oblique du fait de la longueur ds inspirations et de la non dissociation tête/tronc. En crawl cela crait des oscillations latérales. Expiration aquatique mais discontinue et incomplete. L’inspiration est longue, les actions motrices sont en partie une aide pour maintenir les voies respiratoires au-dessus de l’eau. S’informe lors de l’inspiration, il n’utilise pas l’espace de nage (ligne de fond, drapeaux…)pour s’orienter et se situer. Du fait de la longueur des inspirations, la propulsion est discontinue. L’obliquité du corps valorise la fréquence des actions motrices (racourcissement du trajet moteur). L’amplitude de nage reste faible. DEFINITIONS : La fréquence : c’est le nombre de cycle de bras (en crawl un cycle= un coup bras droit + un coup bras gauche) réalisés par unités de temps, généralement mesurée en cycle par minute (cycle/min). Pour la déterminer il faut compter le nombre de cycles de bras du nageur et de le diviser par le temps de nage, ou par un chrono-fréquencemètre (en base 3) sur 3 cycles. L’amplitude : c’est la distance parcourue par cycle de nage, généralement mesurée en mètre par cycle (m/cycle). Pour la mesurée ont peut diviser la distance parcourue par le nombre de cycles réalisés. Indice de nage : c’est la vitesse multipliée par l’amplitude. COSTILL et ses collaborateurs (1985)ont montré que cet indice était l’un des meilleurs prédicteur de l’économie de la nage et de la performance. Il s’exprime en m²/sec/cycle. 1. Problèmes fondamentaux posés par la compétence de niveau 2 aux élèves a) La durée de l’épreuve (12’) Elle est doublée par rapport au niveau 1, la difficulté subjective augmente chez l’élève. b) Le crawl comme nage principalement utilisée Certains élèves ne maitrisent pas forcément cette technique, car au niveau 1 elle n’est pas obligatoire. c) Tirer bénéfice des virages Les élèves, au niveau 1, avaient pour habitude de se reposer, de souffler quelques secondes lors des reprises d’appuis solides. Ici on leur demande de d’utiliser le départ et les virages comme moyens d’amélioration de la performance (augmenter le nb de longueurs parcourues sans nager). d) Rechercher l’amplitude de nage Cela est difficile, car les élèves privilégient spontanément la fréquence au détriment de l’amplitude de nage. Pour eux il faut « tourner les bras le plus vite possible pour aller le plus vite possible. ». Le graphique ci-dessous explique parfaitement les différences entre nageurs non expert et expert, en termes de fréquence et d’amplitude. 2. Pourquoi remédier à ces problèmes La compétence évoque le crawl comme nage à privilégiée car elle est la nage la plus efficace à tous les points de vue (Cf tableau ci-dessous). Le crawl doit permettre aux élèves de réaliser la meilleure performance possible (c’est la nage la plus rapide) en 12’ (c’est la nage la moins éprouvante car offrant peut de résistances à l’avancement). De plus un départ et des virages bien réaliser doivent permettre, à partir des coulées ventrales, aux élèves de parcourir de la distance sans nager (baisse de la fatigue et augmentation de la distance parcourue). Enfin travailler en amplitude plus qu’en fréquence doit permettre aux élèves d’avoir des actions motrices complètes et donc plus efficaces (l’amélioration de l’amplitude de nage implique une baisse de la fréquence et donc une baisse de la fatigue). 3. Comment y remédier a) Le crawl comme nage de référence au niveau 2 BUT Déplacements en crawl avec planche Déplacement en crawl – travail de coordination ORGANISATION CONSIGNES VARIANTES Travailler la synchronisation bras/ respiration sans créer de déséquilibres. Avec planche nager en rattrapé avant (une main propulse et l’autre tiens la planche, puis inversement) avec battement ininterrompus. - Nage sur un seul bras. - Sans planche - Par 2, le camarade hors de l’eau placer de face ne doit pas voir le visage lors de la respiration. Améliorer la continuité motrice. Nager en opposition de phase. Pendant qu’un bras est moteur l’autre est en phase de retour aérien. - Garder une position hydrodynamique. - Placer son oreille sur le bras tenant la planche. - Sortir la tête en fin de poussée. - Battement en continu même lors de la respiration. - Marquer un petit temps d’arrêt lorsqu’un bras est devant et l’autre à la cuisse. - Allonger au maximum la main vers l’avant et finir loin derrière. Compter le nombre de coups de bras pour effectuer la traversée du bassin (notion d’amplitude de nage) Déplacements en crawl – placement de la tête lors de la respiration Améliorer le placement de la tête lors de l’inspiration. Nager sur un bras avec un flotteur de ceinture coincé dans le creux du cou. Placer sa respiration sans perdre le flotteur. Adaptation respiratoire et prise de conscience du trajet des bras. 6 x 25m, respiration tous les 5 coups de bras. Déplacement en crawl – quantité et orientation des surfaces propulsives. - Poser la tête sur le flotteur à l’inspiration. - Ne pas perdre le flotteur. - Battement efficace et continu. -25m nagé bras tendus, dans et hors de l’eau. -25m nagé poings fermés. -25m nagé mains ouvertes. -25m nagé en alternant poing fermés et mains ouvertes tous les 5 mouvements. -2 x 25m en soufflant dans l’eau et en replaçant la tête après la respiration avant que le retour soit fini. - Changer de côté le flotteur. - Compter le nb de coup de bras pour traverser. b) Rechercher l’amplitude de nage BUT ORGANISATION Rallonger le trajet sousmarin pour inverser le rapport fréquence/amplitude 6 x 50 m (37.5m en crawl le reste sur le dos). Situation problème ou l’élève doit chercher à baisser sa fréquence de bras. 4 x 50 m, respiration tous les 4 temps Allongement du trajet moteur et adaptation respiratoire Améliorer l’amplitude – Chercher à baisser la fréquence sans trop perdre de vitesse. CONSIGNES - 1er et 2ème 50m : une inspiration tous les 3 mouvements de bras. - 3ème et 4ème 50m : nager avec un seul bras, l’autre reste tendu devant. Respiration tous les 2 cycles. - 5ème 50m : idem, mais avec changement de bras tous les 4 mouvements. - 6ème 50m : crawl normal. Compter le nombre de coup de bras, et essayer de le diminuer d’une longueur à l’autre. Essayer de garder une vitesse satisfaisante. VARIANTES - travailler en binôme. - Travailler avec chronomètre pour l’informer sur la vitesse. c) Tirer bénéfice des virages BUT Faire des virages à la main rapide en inspirant qu’une seule fois. Le virage main ORGANISATION Départ à une dizaine de mètres du mur. Nager en crawl jusqu’au mur, puis repartir en coulée ventrale. CONSIGNES - Souffler avant de toucher le mur et pendant la coulée qui suit. - Commencer à pivoter avant de toucher le mur. - Garder un bras devant comme repère. - Coulée de 4m minimum - N’inspirer qu’une seule fois. - Ne pas s’accrocher au mur. VARIANTES - Introduction virage culbute. Dans ce chapitre nous avons donné quelques pistes d’exercices devant permettre aux élèves des différentes classes du collège d’atteindre le niveau de compétence requis. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive et chaque enseignant garde sa liberté pédagogique pendant son cours. D. NATATION ET SANTE La natation est un sport complet qui sollicite l'ensemble des muscles du corps et qui développe l'endurance. La natation sollicite de manière harmonieuse l'appareil respiratoire et pulmonaire. Elle permet aux articulations d'être déchargées du poids du corps limité sur les articulations. Enfin, il s'agit d'une activité sportive qui apaise et décontracte. Comme tous les sports la natation participe à l’éducation à la sante et à la lutte contre l’obésité. Pour le docteur CERVETTI (médecin fédéral à la fédération nationale de natation), interrogé sur les bienfaits de la natation : « La natation est un sport à dominante aérobie ce qui a pour conséquence de solliciter de façon relativement "douce" les appareils cardio-vasculaire et pulmonaire. Pour les asthmatiques, c'est une pratique à conseiller (saturation en vapeur d'eau au raz de l'eau et augmentation de la capacité pulmonaire par la sollicitation des muscles respiratoires responsables du développement de la cage thoracique). En raison du principe d'Archimède, la natation se pratique en état de quasi-apesanteur le squelette et les articulations sont donc déchargées du poids du corps. Elle peut donc être pratiquée par les personnes souffrant de problèmes de dos ou de problèmes articulaires. La natation est d'ailleurs souvent utilisée pour la rééducation de sports terrestres, en cas de blessure des membres supérieurs ou inférieurs. Elle est également utilisée en tant qu'activité décontractante après avoir fait de l'athlétisme ou un sport collectif par exemple. » I. Asthme et natation D'un avis général, la natation est l'une des activités physiques les plus recommandées pour les asthmatiques. Des nageurs célèbres ont obtenu leurs lauriers malgré ce handicap... 1. Qu'est-ce que l'asthme ? L'asthme est une maladie qui se reconnait par ses crises d'étouffement accompagnées de sifflement et de crises de toux. Il est déclenché par certains agents (animaux domestiques, chauffage central, climatisation, fumée de cigarettes, acariens présents dans les moquettes, peintures, solvants...) ou par une activité physique intense et sont réversibles soit spontanément, soit sous l'effet d'un traitement. Lors d'une crise d'asthme, le diamètre des bronches diminue ce qui provoque l'étouffement et donc déclenche une crise. Les muscles qui entourent les bronches se contractent et les parois des bronches s'épaississent à cause d'une réaction d'inflammation. Cette inflammation provoque un excès de sécrétions qui encombrent les bronches et en diminue encore plus le calibre, c'est la crise de toux qui en permettra l'évacuation. 2. Les bienfaits de la natation sur l'asthme On ne le répètera jamais assez, l'activité physique apporte un bienfait à son organisme. Des sportifs asthmatiques célèbres ont profité de leur renommée pour expliquer que la majorité des asthmatiques peuvent mener une vie normale, à condition d'être bien traités. L'asthme ne devrait pas être le prétexte à une dispense en éducation physique, l'enfant asthmatique doit pouvoir mener une activité physique comme tout autre enfant. Néanmoins, certains sports sont déconseillés aux asthmatiques. Bien que, le plus couramment, les bouteilles soient gonflées à l'air et non à l'oxygène la plongée en bouteille est à pratiquer avec une très grande prudence, la plongée en apnée est aussi risquée. Des sports d'endurance sont à déconseiller notamment la course à pied quand l'air est sec et froid en hiver (les bronches!), de même que les sports dont les efforts violents peuvent déclencher une crise d'asthme: football, basket, rugby, tennis... Enfin d'autres activités sportives sont plus facilement tolérées par les asthmatiques, c'est le cas notamment de la marche à allure rapide, du golf, du ski de fond, du vélo et surtout de la natation. La grande humidité de l'air, la position allongée qui s'affranchit des effets de la pesanteur et le travail constant sur la maîtrise de la respiration fait de la natation un sport particulièrement recommandé pour les asthmatiques. La natation peut donc être considérée comme le sport idéal pour un(e) asthmatique. Il faut cependant mettre en garde ceux qui peuvent être gênés par l'atmosphère chlorée des bassins. 3. Quelques conseils Ces conseils peuvent être généralisés à tout le monde, les asthmatiques devraient les suivre particulièrement Toujours débuter par un échauffement. Faire de courts sprints d'intensité modérée, séparés par des périodes de repos. Apprendre à contrôler son rythme respiratoire. Éviter de pratiquer la natation en période de poussée de la maladie Suivre un traitement médical approprié. II. Lutte contre le surpoids et l’obésité Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 16% des français seraient obèses selon leurs IMC (indice de masse corporelle). L’obésité ne fait pas d’exception et touche toutes les classes sociales, chaque région, homme e femme et quel que soit leur âge. 1. Définition L’obésité est un excès de poids par augmentation de la masse adipeuse (masse grasse), elle se mesure par l’IMC qui se calcule en divisant lamasse en kg par la taille en mètre au carré. On dit qu’une personne avec un IMC > 30 est considérée comme obèse, donc qui s’expose à des risques pour sa santé (diabète, maladie cardio-vasculaires, problèmes articulaires…) 2. Les causes Les causes sont multiples et très souvent liées à notre mode de vie : une mauvaise alimentation (trop d’aliments gras, salés et sucrés), une surconsommation, un manque de sommeil, la sédentarité, le stress, l’hérédité, l’environnement…les technologies (voiture, chauffage, supermarchés, informatique, télévision…) font de l’espèce humaine un être sédentaire. 3. La prévention de l’obésité par le sport et la natation en particulier La natation est l'un des rares sport comme le vélo qui est dit «porté» c'est à dire que le poids corporel n'a pas ou peu d'influence directe sur la performance sportive. La natation évite les traumatismes liés au poids sur les articulations (genoux, dos, bassin). La natation permet également une dépense énergétique importante, avec une dégradation des cellules adipeuses. La natation permet aussi de lutter efficacement contre les maladies cardio-vasculaires, grâce notamment aux effets d’un entrainement régulier. Activité d’endurance comme la marche, la course ou le vélo, elle s’attaque directement aux réserves de graisses. C’est ce qu’on appelle le régime aérobie : pour fournir des efforts, l’organisme utilise de l’oxygène et du glucose, et rejette du gaz carbonique. Dès l’épuisement du stock de glucose (au bout de 40 minutes environ), il puise dans ses réserves de graisses et vous fondez peu à peu. Nager sollicite par ailleurs de façon continue tous les muscles car l’effort est réparti dans tout le corps : ceux des bras, des jambes et du tronc. Le renforcement musculaire est général. La natation est enfin une activité qui, pratiquée de façon soutenue, permet de brûler beaucoup d’énergie : de 200 à 600 Kcal selon l’intensité. Sans oublier que les muscles que vous vous serez fait durant la séance continuent de brûler, même au repos. ANNEXES