Natation longue au collège - Collège Simon Vinciguerra

Transcription

Natation longue au collège - Collège Simon Vinciguerra
NATATION LONGUE AU COLLEGE
PREAMBULE
Avant de nous lancer dans une analyse de la natation longue au collège, il est nécessaire de voir et
de comprendre ce qui change lorsqu’un élève se met à l’eau pour nager. On parle de repères de « terrien »
et de repères de « nageur ».
Le tableau ci-dessous montre les changements de repères que subit un élève qui s’immerge, en
termes d’équilibre, de respiration et de propulsion.
REPERES DU TERRIEN
EQUILIBRE
RESPIRATION
PROPULSION
-
Equilibre vertical
Tête verticale
Regard horizontal
Appuis plantaires
Effet de la pesanteur
Respiration innée :
- Expiration passive
- Inspiration active
- Appuis fixes et solides
- Jambes motrices
- Bras équilibrateurs
- Résistance de l’air (négligeable)
REPERES DU NAGEUR
- Equilibre horizontal
- Tête horizontale
- Regard vertical
- Abandon des appuis plantaires
- Poussée d’Archimède
Respiration volontaire par la bouche
- Expiration complète dans l’eau (active)
- Inspiration brève hors de l’eau (réflexe)
- Appuis fuyants et mouvants
- Bras moteurs
- Jambes équilibratrices
- Résistances de l’eau (réelle)
A. CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES
Lorsque l'on aborde la technique en natation, on peut le faire de deux façons différentes :
De façon descriptive : on analyse un mouvement idéal (position du corps, des mains, des bras à
chaque étape) et on essaie de le reproduire dans l'eau.
De façon fonctionnelle : on essaie de comprendre les lois physiques qui s'appliquent au nageur puis
de rechercher des mouvements qui permettent de les "exploiter" le mieux possible.
C'est cette dernière que nous retiendrons car elle détaille les grands principes qui s'appliquent au
nageur et à ses mouvements en essayant de trouver des points communs aux différentes nages.
I. Les 4 techniques de nage :
L'observation des nageurs de haut niveau montre que les actions qu'ils effectuent pour se déplacer
sont identiques quelle que soit la technique de nage utilisée.
Ils recherchent notamment :
- la position la plus hydrodynamique possible en s'allongeant à l'horizontale, en effaçant la tête dans les
bras, en superposant les mains …
- la diminution des vagues qu'ils génèrent en prolongeant les coulées, en utilisant « l’effet bulbe »…
- la gestion optimale des oscillations (Roulis, Tangage, et Lacet) en fonction des types de nages et des
vitesses.
Chaque nage se caractérise par 4 phases successives :




Une prise d’appuis : la ou les mains cherchent la résistance maximale de l’eau.
Une phase de traction : la ou les mains s’appuient sur l’eau pour tracter le corps.
Une phase de poussée : la ou les mains poussent l’eau vers l’arrière.
Une phase de retour : sortie ou pas des bras et retour à la première phase.
A. LES NAGES ALTERNEES
1. Le crawl
Le crawl est une nage horizontale, ventrale et alternée avec une respiration latérale, le
battement de jambes est également alterné et continu. Nager le crawl c'est ramper sur l'eau. « To
crawl » signifie ramper en anglais et donne une image juste de la technique utilisée pour nager:
prendre de l'eau devant soi avec les mains et les bras et la pousser derrière le corps.
Les critères de réussite d’un bon crawl se caractérise par :
 Un roulis des épaules : l’immersion d’une épaule et le dégagement de l’autre permet
des rechercher des appuis plus profonds et réduit de même les résistances à
l’avancement (nous expliquerons plus tard ces résistances), par conséquent les épaules
ne restent jamais à plat sur l’eau.
 Un bassin fixé de façon à ce que le nageur ne tourne pas sur le flanc …
 Une tête à plat, visage sous l’eau, et tête à la surface, le regard dirigé vers le fond du
bassin. Les muscles du cou doivent être complètement relâchés (élément très important
pour les apprentis).
 Un trajet moteur des bras godillé permettant l’exploitation du théorème de Bernoulli :
définissant la phase propulsive de la nage, ce trajet moteur fait souvent office d’une
pénétration de l’eau en douceur et d’un trajet sous-marin en S. Cette façon de nagé est
décrite dans de nombreux livres et auteurs.
En natation apprendre le crawl c'est aussi choisir la technique de nage qui permet d'aller le plus vite
dans l'eau.
a) Mouvement aquatique du bras.
Poussée
Traction
Appui
Le mouvement des bras débute le bras allongé, dans le prolongement de l'épaule, la main dans l'eau.
Il se compose de 3 phases.
 La prise d'appui
La mise en place (ou prise d'appui) est la courte période durant laquelle la main se place pour l'appui,
juste avant la traction. On oriente alors la main légèrement vers l'extérieur, la paume de la main vers la
droite et le bas du mouvement.
 La traction
Elle s’effectue dans un mouvement en arc de cercle vers l'extérieur, pour respecter le mouvement
naturel du bras et contourner la résistance de l'eau. Au niveau de l'épaule, et avant la phase de poussée, la
main revient plus vers le centre du corps, le bras se plie, et le coude se place à l'extérieur par rapport à la
main: le bras est prêt pour la poussée.
 La poussée
La phase de poussée termine le trajet aquatique du bras; elle s'effectue dans un léger arc de cercle
cette fois vers l'intérieur, en orientant toujours la paume de la main vers les pieds pour garder une bonne
surface de poussée, en dépliant le bras.
En fin de poussée, la main revient vers le coté du corps afin de sortir de l'eau au niveau de la cuisse.
b) Le retour aérien des bras
Le retour aérien du bras part de la cuisse, sur le côté du corps, et permet de ramener le bras et la
main au début du mouvement suivant, allongé, dans le prolongement de l'épaule. Afin de ne pas faire
supporter à l'épaule tout le poids du bras, l'astuce est de se servir du coude: après la sortie de la main de
l'eau, c'est le coude qui se lève, puis qui s'avance, et qui soutient donc tout l'avant-bras durant le trajet
aérien (ce qui permet son relâchement). On parle donc de retour des bras (coude en l'air).
2. Le dos crawlé
Le dos-crawlé est une nage relativement simple, du moins plus simple que les autres d’un point de
vue gestuelle, il n’en reste pas moins que l’exécution, de la « bonne » manière ramène la majorité des
pratiquants à s’apercevoir que la marge de progression est encore très grande.
En effet, nous pourrions résumer le dos en 5 lignes :





Une position de corps horizontale, buste très étiré
La tête fixe, qui ne bouge pas,
Le regard dirigé vers le ciel,
Les mouvements des bras guidés par le roulis des épaules autour de l’axe longitudinal,
Un battement de jambes continu et puissant.
a) Mouvement aquatique du bras
Comme pour le crawl, le mouvement des bras débute le bras allongé, dans le prolongement de
l'épaule, la main dans l'eau.
Il se compose également en 3 phases :
 La prise d’appui
Du fait de la position sur le dos, l’épaule ne se trouve pas dans la position idéale pour commencer le
mouvement. Il faut rechercher le relâchement, le bras entre dans l’eau en extension complète, dans l’axe de
l’épaule. Pour pénétrer dans l’eau avec le minimum de turbulence le petit doigt rentre en premier, la paume
de la main orientée vers l’extérieur. Puis pour la prise d’appui, la main prend appui vers l’avant, le bas et
l’extérieur en se tournant vers le bas.
Après la prise d’appui, la main doit aller vers le bas et l’extérieur. Ce premier balayage n’est pas
propulsif. Son but est de placer le bras du nageur en position pour être propulsif.
Épaule et hanche se tournent du côté du bras qui s’enfonce. Le coude se fléchit légèrement ce qui permet à
la main un déplacement orienté vers le bas l’extérieur et l’arrière. Des différences de pression entre le dos
de la main où les écoulements sont accélérés et la paume de la main où ils sont ralentis, vont créer des
forces de portances propulsives que la « déflexion des flux d’eau » vers l’arrière augmente encore.
 La traction
Le bras gauche s’enfonce, au moment où la traction commence.
Le coude du bras en traction continue de se fléchir alors qu’il se déplace vers l’arrière.
 La poussée
Le bras continu de pousser l’eau vers l’arrière et le bas. La poussée se termine par une repoussée de l’eau
vers le bas, avant la sortie pour le retour aérien.
b) Le retour aérien
La main se dégage grâce au roulis de l’épaule provoqué par l’entrée du bras opposé ce roulis aide à
dégager l’épaule du bras qui effectue le retour. A la fin du balayage, la main se tourne pour sortir de l’eau par
le petit doigt.
REMARQUE : dans les nages alternées, le roulis est un élément important de l’efficacité propulsive. Mais
qu’est-ce que le roulis ?
Le roulis est une source de déséquilibre du nageur au même titre que le tangage ou le lacet.
Cependant dans la nage alternée, il peut être un facteur d’efficience propulsive à condition d’être bien
maîtrisé.
Il se caractérise par une oscillation latérale selon un axe
longitudinal. On peut l’observer lorsque, dans les nages alternées, une
épaule s’enfonce dans l’eau et que l’autre en sort en fin de traction.
Le déséquilibre qu’il occasionne doit être compensé par un battement
de jambes efficace.
Le lacet, lui, se définit par un ensemble d’oscillations transversales et
horizontales. Il se manifeste par des zigzags du corps de droite à gauche. C’est un
déséquilibre néfaste à l’efficacité propulsive.
Enfin le tangage, se définit par des oscillations
autour d’un axe vertical. Le nageur subit alors
des déséquilibres vers le haut ou vers le bas
par rapport à la surface de l’eau.
Il existe d’autres formes de déséquilibres : le « pilonement » (déséquilibre de haut en bas dans le plan
vertical), l’embardée (déséquilibre de droite à gauche dans le plan horizontal).
B. LES NAGES SIMULTANEES
1. La brasse
La brasse est une nage horizontale, ventrale, symétrique (bras et jambes font le même mouvement)
et simultanée (les mouvements des bras et des jambes se font en même temps). Il n’y a pas de retour aérien
comme pour les nages précédentes, car les mains doivent être ramenées en avant à partir de la poitrine. De
plus les mains ne peuvent pas non plus être ramenées en arrière au-delà des hanches, interdisant donc un
mouvement complet de traction et de poussée. Enfin la tête du nageur doit couper la surface de l’eau à
chaque cycle.
Toutes ces contraintes réglementaires limitent grandement les solutions à adopter. La logique de la
brasse nécessite une alternance des actions propulsives des bras et des jambes. Les retours des bras et des
jambes (freinateurs car sous-marins) doivent être regroupés pour réduire la discontinuité motrice.
a) Phases d'un cycle de bras




Extension des bras
Balayage Externe pour la prise d'appui = Recherche d'appuis ou Prise d’eau
Balayage Interne = Traction
Relâchement et retour
b) Phases d'un cycle de jambes (ou ciseau de jambes)




Retour sous-marin = « l’armé »
Balayage Externe pour la prise d'appui
Balayage Interne + Soulèvement
Glisse.
= « le fouetté »
c) Respiration
Elle est indissociable de la double coordination bras/tête-respiration avec comme pour toute les nages,
une inspiration/temps mort et une expiration/temps moteur
La tête passe par différentes positions afin d'assurer 1 respiration/cycle (règlement):
 Elle est entre les bras (regard vers le bas) lors de leur extension vers l'avant.
 Quand les bras commencent le balayage vers l'extérieur, elle se redresse
 A la prise d'appui elle coupe la surface
 et est au plus haut au début du retour

Enfin, la tête et les épaules doivent rester hors de l'eau jusqu'à la fin du
retour des jambes et le début du balayage vers l'extérieur; ceci pour
permettre le retour des bras en surface
L'expiration se place sur l'action motrice des bras
d) Coordination générale (Bras/Jambes)
 On distingue habituellement 4 phases dans un cycle de Brasse:




balayage extérieur des bras / temps mort des jambes
retour des jambes / retour des bras
fouetté des jambes / temps mort des bras
glisse : variable selon la vitesse de nage
 3 types particuliers de synchronisation peuvent être employés selon l’allure de nage :
 "Glissant" = Existence d'un court intervalle entre la fin du ciseau et le début du
mouvement de bras pendant lequel le nageur glisse  décélération importante
pendant l'intervalle  Distances longues (vitesses moyennes).
 "Continu" = Le mouvement de bras débute à la réunion des jambes  Légère
décélération pendant le balayage externe du bras  Distances moyennes (vitesses élevées).
 "Chevauchement" = Le mouvement de bras débute avant la fin du battement  pas de
décélération mais coût énergétique plus élevé  Distances courtes (vitesses très élevées).
2. Le papillon
Le papillon est une nage ventrale, dans laquelle les 2 bras sont amenés en arrière simultanément et
ramenés vers l’avant ensemble au-dessus de l’eau. Le mouvement des jambes est simultané. Cette
simultanéité entraine un équilibre ondulatoire à l’axe horizontal. Les bras réalisent des mouvements
complets (traction / poussée) avec des retours aériens. Les jambes ont des actions propulsives et
équilibratrices qui se synchronisent sous forme de 2 ondulations (2 ascendantes et 2 descendantes) par
cycle des bras.
a) Phases d'un cycle de bras






Entrée et Etirement
Balayage Externe pour la prise d'appui = Recherche d'appuis ou Prise d’eau
Balayage Interne= Traction
Balayage vers le Haut= Poussée
Relâchement et sortie
Retour aérien
b) Structure d'un cycle de jambes (le Dauphin)
A la différence des nages alternées, le battement en papillon se prolonge au-delà du bassin =
Dauphin  c'est un mouvement en vague qui débute dans le bas du dos et se prolonge jusqu'aux
pieds avec un battement ascendant et un battement descendant.
 Ondulation ascendante: suite au battement descendant, on observe un rebond suivi d'une
extension active de la hanche. Le membre inférieur remonte tendu vers le haut jusqu'au
niveau des hanches. Cette ondulation a un rôle d’équilibration.
 Ondulation descendante: flexion active des hanches au moment où les pieds passent audessus du niveau du corps, accompagnée d'une flexion passive des genoux et d'une
extension passive des chevilles. Les pieds sont légèrement tournés vers l'intérieur tandis que
les genoux s'écartent un peu puis se resserrent. Lors du 1er dauphin, le bassin remonte juste
au-dessus de la surface; lors du 2nd, il descend légèrement en dessous. Cette ondulation à un
rôle propulsif.
c) Respiration
Les nageurs doivent commencer à relever la tête vers la surface au début de la phase
propulsive des bras. Le visage doit émerger pendant le balayage vers le haut (le menton restant à
fleur d'eau).
L'inspiration se fait de la fin du balayage vers le haut jusqu'à la 1ère moitié du retour. Une
flexion marquée de la tête (2ème moitié du retour) anticipe la fin du retour des bras.
L'expiration est synchronisée avec les actions propulsives des bras.
d) Coordination générale (Bras/Jambes)
2 ondulations par cycle:
 1ère ondulation:
 Phase descendante = dès l'entrée des mains dans l'eau et durant la godille
externe  accélération du corps du nageur vers l'avant.
 Phase ascendante = godille basse et interne  Résistances.
 2ème ondulation:


Phase descendante = Godille haute  élévation des hanches lors du
battement vers le haut.
Phase ascendante = Retour aérien.
II. La vitesse du nageur est le résultat de 2 grands types de forces :
 Des forces qui le freinent liées à la résistance de l'eau.
 Des forces qui le propulsent créées par ses mouvements de bras et de jambes.
Toute amélioration technique a pour but de diminuer les premières ou d'augmenter les secondes.
1. Les origines des résistances à l’avancement
L'eau oppose des résistances bien supérieures à celles de l'air. Elles sont liées à 3 facteurs:
a.
La surface de maître couple:
Elle dépend de la surface que le nageur oppose à l'avancement. Pour se la représenter, il faudrait
imaginer des projecteurs derrière le nageur, plus l'ombre projetée sur le mur serait grande et plus la
résistance frontale serait importante.
Pour la diminuer, il faut donc tout d'abord penser à sa position dans l'eau et essayer d'être le plus
horizontal possible dans toutes les nages. La position de la tête, le gainage, la respiration vont avoir une
grande incidence sur cette position.
En crawl et en dos, l'augmentation de la résistance frontale peut être due :
 à la position de la tête : trop relevée elle peut provoquer un enfoncement des hanches et des
jambes.
 à un gainage insuffisant qui peut entraîner les jambes hors de l'axe du corps (le corps fait des
lacets)
 à un roulis du bassin : le bassin s'enfonce alors d'un côté à chaque mouvement ce qui
augmente la surface de résistance.
En brasse et en papillon, il faudra faire attention à ce que les hanches ne s'enfoncent pas lorsque l'on se
redresse au moment de la respiration et d'une façon générale à ce que le corps reste proche de la surface
pendant tout le mouvement. (éviter le tangage au maximum)
b.
La forme :
2 objets qui possèdent exactement la même surface de maître couple mais qui n’ont pas la même
forme, n’offrent pas les mêmes résistances à l’avancement (cf.fig16). Chez le nageur, elle dépend du profil
hydrodynamique (Cx) du nageur.
On le voit par exemple dans les coulées : une position mains jointes devant permet de réduire les
résistances et d'aller plus loin. Ceci explique aussi l'avantage des nageurs de grande taille, leur corps plus
allongé présente une résistance de forme plus faible comme le montre la figure ci-dessous.
Pour limiter cette résistance, il faut :
 être bien profilé dans les coulées.
 être toujours le plus allongé possible en essayant de se grandir en permanence.
 avoir une bonne coordination en évitant par exemple d'ouvrir les bras en brasse tant que les
jambes n'ont pas fini leurs mouvements.
c. La vitesse :
Plus la vitesse croit, plus les 2 autres facteurs prennent de l’importance. Les variations de vitesse ont
aussi des incidences directes sur les freinages du corps dans l’eau.
En résumé, la résistance (R) est fonction des caractéristiques hydrodynamiques (Cx) de l’objet ou du
corps, et du carré de la vitesse. On a :
R = Cx.v²
Le Cx dépend du coefficient de forme (K) du nageur et de sa surface de maître couple (S), de sorte que :
R = K.S.v²
2. Les résistances à l’avancement chez le nageur :
Ces résistances sont de 3 types :
a) La résistance ou trainée de forme
Elle dépend de la forme du corps du nageur liée aux mouvements latéraux ou verticaux, qui augmentent
la surface antérieure (résistances frontales), mais aussi les surfaces postérieures (trainée de remous ou
tourbillonnaires).
b) La résistance ou trainée de vague
Il s’agit ici de la création de vagues aussi bien à l’avant du nageur qu’à l’arrière. Les plus importantes
étant les vagues frontales.
c) La résistance ou trainée de frottement
Lorsqu’un corps se déplace dans l’eau, les molécules d’eau les plus proches du corps adhèrent à celui-ci.
Ces molécules se détachent progressivement du corps et leur vitesse change, il en résulte des forces de
viscosité importantes.
3. La propulsion, une résistance propice à l’avancement
Associée à la diminution des résistances à l’avancement, la vitesse de déplacement du nageur est le
résultat d’actions coordonnées des membres supérieurs et inférieurs. Ceux-ci créent des appuis sous forme
de forces propulsives dans le milieu aquatique fuyant (pas d’appui solide).
Quels sont les paramètres de l’efficacité propulsive ?
Il s’agit de réaliser cycliquement des actions locomotrices dont l’efficacité dépend de paramètres
spatiaux ou temporels, qui participent directement ou indirectement à la propulsion.
a) Les paramètres spatiaux de la propulsion
 La quantité des surfaces propulsives :
Plus la surface propulsive est grande, meilleure est la propulsion. Par exemple, il vaut mieux nager
mains ouvertes que poings fermés.
 Le profil des surfaces propulsives
A surfaces propulsives égales, la forme de celle-ci intervient également comme facteur d’efficacité.
En référence aux composantes de la résistance (R=ksv²), la forme (ou profil) du segment propulsif est
une composante de l’efficacité propulsive.
 L’orientation des surfaces propulsives
Ici il faut déplacer vers l’arrière des molécules d’eau inertes. Dans cette logique, la surface propulsive
doit sans cesse chercher de nouvelles couches de particules inertes (phénomène de portance). Par contre la
propulsion est une force engendrée par le mouvement de la main dans l’eau, de façon rectiligne et vers
l’arrière. Il y a donc ici une combinaison de la vitesse de la main et de son positionnement, d’où le
mouvement en S de la main sous l’eau.
 La longueur du trajet moteur
Ce trajet doit être le plus long possible pour déplacer le plus grand volume d’eau. L’idéal est d’avoir le
bras tendu devant au départ, et d’avoir le bras tendu derrière à l’arrivée.
 La profondeur des surfaces propulsives
Des travaux montrent que la résistance hydrodynamique à la surface est d’environ 20% plus faible
qu’à une profondeur de 60cm. A cette profondeur, les appuis propulsifs sont donc plus efficaces.
 La coordination spatiale
Le nageur doit organiser au mieux le rapport entre les différentes actions motrices aquatiques et les
retours aériens.
 La forme spatiale des retours
Moins il y a de résistances dans les retours de bras, plus l’efficacité sera grande. C’est ce qui explique
l’efficacité plus grande des nages ayant des retours aériens.
b) Les paramètres temporels de la propulsion
 La vitesse des surfaces propulsives
Dans le sens de la propulsion, la vitesse de la surface motrice détermine en partie l’efficacité de la
résistance de l’appui (R=ksv²). En effet plus le bras se déplace vite sous l’eau, plus les résistances dans la
main augmente, plus l’action motrice s’améliore.
 Le rythme des surfaces propulsives
Ce rythme se définit comme la succession des temps forts et de temps faibles lors du trajet moteur.
Le but est de diminuer les temps faibles (peu ou pas propulsifs) au profit des temps forts (propulsifs).
 La continuité des actions motrices
Il faut coordonner les actions propulsives (bras/jambes pour les nages simultanées ou bras
droit/bras gauche pour les nages alternées), pour entretenir leur continuité (efficacité propulsive) et
diminuer la dépense énergétique (il est plus couteux de créer des nouvelles forces que d’entretenir celles
déjà existantes).
 La forme temporelle des retours
Alors que le trajet moteur doit être accéléré, il ne peut en être de même pour les retours sousmarins, au risque d’augmenter les résistances à l’avancement. Par contre dans les nages ayant un retour
aérien non soumis aux résistances, la rapidité sera recherchée.
En conclusion, il est conseillé de donner la priorité à la réduction des résistances. Si l'on augmente
d'abord la propulsion, une grande partie de la force obtenue sera annulée par les forces de résistances.
Cette approche fonctionnelle montre que la technique n'est pas un idéal à atteindre. Deux mouvements
légèrement différents peuvent avoir la même efficacité et même à haut-niveau les nageurs utilisent parfois
des solutions différentes pour exploiter au mieux les lois physiques.
III. La respiration
A tous niveaux, la respiration constitue un élément essentiel de l'efficacité en natation. Dès les premiers
stades de l'apprentissage, le débutant doit apprendre à souffler profondément dans l'eau pour pouvoir
ensuite effectuer une inspiration efficace et brève à l'extérieur de l'eau.
En limitant le temps passé avec la tête hors de l'eau, il diminue les répercussions négatives de cette position
sur son équilibre et sa flottabilité. Il restera plus allongé sans avoir les jambes qui s'enfoncent et se déplacera
donc plus facilement. Améliorer l'efficacité de la respiration et limiter ses conséquences négatives seront
ensuite des préoccupations qui devront suivre le nageur à toutes les étapes de sa progression en conservant
toujours un triple objectif :



Une respiration efficace pour permettre la meilleure oxygénation possible.
Une respiration rythmée de façon à conserver la meilleure flottaison possible.
Une respiration synchronisée aux mouvements propulsifs pour ne pas diminuer la vitesse du
nageur.
1. En crawl :
La respiration en crawl pose plus de difficultés car la prise d'air sur le côté peut occasionner des
perturbations de l'équilibre du nageur ainsi qu'un mouvement de bras moins efficace. Il faudra essayer de
garder la tête immobile pendant l'ensemble de la poussée et n'engager sa rotation qu'à la fin du
mouvement propulsif. Le nageur profitera ainsi du roulis naturel des épaules et n'effectuera qu'une rotation
minimale de la tête pour amener la bouche juste à la surface.
L'inspiration peut s'effectuer tous les 2 ou 3 mouvements de bras mais il est également possible de
restreindre davantage sa respiration et d'inspirer tous les quatre, cinq, sept mouvements voire plus.
L'avantage d'une telle restriction sera de pouvoir fixer la tête plus longtemps et plus efficacement pendant
les mouvements propulsifs. Le regard pourra alors se focaliser sur un point au fond du bassin ce qui favorisera
l'équilibre et le gainage. D'une façon générale, une respiration restreinte favorisera la concentration et la
réalisation du meilleur geste technique possible.
Lors d'une respiration 2 ou 3 temps, l'expiration commence dès que l'on replace la tête dans l'eau et elle est
forte sur chaque poussée.
2. En brasse :
L'expiration commence dès que la tête rentre dans l'eau puis s'accentue au fur et à mesure du mouvement
de bras. L'inspiration commence dès que la tête sort de l'eau et se fait donc sur la suite du temps fort de
l'expiration. De ce fait, elle va être ample et brève limitant le temps nécessaire au maintien de la tête hors
de l'eau. Elle est relativement simple à mettre en place car la respiration en brasse est celle qui se rapproche
le plus de celle du « terrien » : Tête verticale et Regard horizontal.
3. En papillon :
La respiration en papillon pose également des problèmes de résistance et d'équilibre. L'inspiration se fait
en regardant devant soi et en sortant le moins possible la tête (le menton doit rester dans l'eau).
Cependant, même si cette inspiration est correctement effectuée, elle occasionne des résistances
supplémentaires car elle provoque un enfoncement des hanches et des jambes. Il n'est donc pas
recommandé de respirer à chaque mouvement mais de garder le visage dans l'eau sur certains
mouvements, ce qui permettra de rester plus "à plat". De plus, sur les mouvements où le nageur garde le
visage immergé la respiration sera bloquée ce qui lui procurera une meilleure flottaison. L'expiration se fait
de façon progressive sur le mouvement de bras qui précède l'inspiration. Si cette expiration a été complète,
l'inspiration pourra se faire dès le début du retour aérien de façon ample et rapide ce qui permettra de
replacer suffisamment tôt le visage dans l'eau.
4. En dos :
La respiration en dos pourrait sembler plus simple puisqu'il n'y a pas besoin d'effectuer de mouvements de
la tête. Pourtant il n'est pas rare d'observer des nageurs ayant une respiration peu efficace avec des temps
d'apnée prolongés. L'expiration doit se faire de façon explosive sur la fin du mouvement propulsif du bras,
elle est immédiatement suivie d'une inspiration ample sur le début du retour aérien. La respiration peut se
faire ainsi sur chaque mouvement de bras mais les cycles expiration-inspiration vont alors se succéder avec
une fréquence élevée. On pourra préférer une respiration deux temps où l'on bloque l'air pendant un
mouvement sur deux. L'expiration est alors effectuée toujours sur le même mouvement de bras, elle est
suivie de l'inspiration puis d'un temps de blocage correspondant au mouvement de l'autre bras.
C. LES PROGRAMMES D’EPS
Ce que disent les programmes d’EPS à propos de la natation au collège (BO spécial n°6 du 28/08/2008) :
En premier lieu, avant tout enseignement, les élèves doivent satisfaire au test du « Savoir Nager ».
« Inscrite dans le socle commun, l’acquisition du savoir-nager est une priorité nationale. Le savoir-nager
correspond à une maîtrise du milieu aquatique et ne doit pas être confondu avec les activités de la natation
sportive. »
Le « Savoir nager » s’identifie en 2 degrés, qui se définissent comme suit :
 Le 1er degré doit être vérifié ou acquis au collège si possible dès la classe de 6ème et au plus
tard en fin de 3ème. Il reconnaît la compétence à nager en sécurité.
Ce 1er degré se traduit en un « parcours de capacités, composé de 5 tâches à réaliser en continuité,
sans reprise d’appuis au bord du bassin » :






sauter en grande profondeur,
revenir à la surface et s’immerger pour passer sous un obstacle flottant,
nager 10 mètres sur le ventre
réaliser un surplace de 10 secondes,
nager 10m sur le dos,
s’immerger à nouveau pour passer sous un obstacle flottant.
« La maîtrise de ce premier degré, constitue un prérequis pour accéder au terme d’un cycle d’apprentissage, au
niveau 1 des compétences attendues en natation de vitesse et en natation longue, ainsi que dans toute activité
aquatique ou nautique susceptible d’être programmée dans le cadre des enseignements obligatoires ou
d’activités optionnelles en EPS. »
 Le 2ème degré « reconnaît la compétence à nager de manière responsable en milieu naturel
surveillé, à faire face à certaines situations périlleuses, et à permettre, le cas échéant, de porter
secours sans se perdre soi-même. »
Ce 2ème degré se traduit en un « Parcours de capacités, composé de 5 tâches à réaliser en continuité, sans
reprise d’appuis au bord du bassin »





plonger et nager 10 mètres en immersion,
nager 10 minutes sans prendre appui
réaliser un surplace de 1 minute,
réaliser un plongeon canard pour remonter un objet immergé
remorquer cet objet sur 20 mètres sur le dos et les bras croisés sur la poitrine
I. La natation en milieu scolaire
En milieu scolaire, nager plus vite résulte principalement de la diminution des résistances à
l’avancement et de l’amélioration de l’efficacité des actions propulsives.
Réduire les résistances c’est :
 Construire un équilibre horizontal (position de référence en natation).
 Intégrer la respiration (stabilisation de l’équilibre horizontal).
 Maîtriser les déséquilibres et gérer les poussées à partir d’appuis solides (départ et virages).
Améliorer la propulsion c’est :
 Structurer spatialement les actions motrices des bras.
 Allonger les trajets moteurs et rythmer les actions.
 Améliorer le trajet propulsif (orientation, forme, profondeur) et gérer son allure.
II. Compétence attendue en fin de cycle pour obtenir le niveau 1
« A partir d’un départ plongé ou dans l’eau réaliser, sur une durée de 6 minutes, la meilleure
performance possible en nage ventrale et dorsale en optimisant l’équilibre, la respiration et les phases de
coulée. Respecter les règles de sécurité et d’hygiène. Assumer le rôle d’observateur. »
L’élève devra nager en 6 minutes la plus grande distance possible. Pendant l’épreuve, il choisira
librement des nages ventrales et dorsales. Les élèves sont en binômes et nagent à tour de rôle. Lors de
l’observation, ils remplissent une fiche synthèse de la performance du nageur. (Annexe 1).
1. Problèmes fondamentaux posés par la compétence aux élèves
Avant d’aller plus loin il est nécessaire de caractériser un élève de 6ème ayant satisfait le test du savoir
nager :
A ce niveau, la respiration et la propulsion sont dissociées et juxtaposées.
ORIENTATION
RESPIRATION
INFORMATION
PROPULSION
- corps oblique pendant les
déplacements.
- lorsqu’il sort la tête pour
respirer, l’équilibre est rompu
et il se retrouve presque à la
verticale.
- nage en apnée respiratoire.
- à l’inspiration, la tête se
redresse, les bras deviennent
équilibrateurs.
- augmentation du temps
d’inspiration avec la durée du
parcours.
- Aucune information prise car
nage les yeux fermés.
- A l’inspiration information
verticale uniquement,
devant et sur les côtés. Tête
très mobile.
- Assurée par les bras sauf
lors de la respiration.
- Fréquence importante (les
bras tournent vites), donc
peu efficace
- Les jambes sont très peu
utilisées
Au regard de cette caractérisation de nos élèves, des connaissances théoriques que nous avons vues et
du niveau de compétence à atteindre, un certain nombre de difficultés émergent :
a) La durée de l’épreuve
Les 6 minutes de l’épreuve sont un blocage psychologique à ne pas sous-estimer chez nos élèves
(difficulté subjective). En effet ceux-ci se fatigant très vite, craignent de ne pas pouvoir la terminer.
b) L’équilibre précaire du corps
Le corps des élèves est oblique pendant la nage, et nous avons vu qu’une mauvaise position du corps
augmente les résistances à l’avancement et donc la fatigue, car l’élève doit multiplier les efforts pour
avancer.
c) La respiration
La respiration est un problème à 2 niveaux :
 Elle déséquilibre le corps pendant la nage.
 Si elle n’est pas correcte, elle peut occasionner une sensation d’asphyxie et l’élève ne peut
plus poursuivre son effort.
d) La propulsion
Comme le corps n’est pas dans une position idéale pour avancer, la propulsion est peu efficace, leurs
efforts sont importants, et combiné à l’accumulation du CO2 dans les muscles, ils ont la sensation d’être
tétanisés.
2. Pourquoi remédier à ces problèmes
Pour réaliser la meilleure performance possible, il faut, dans l’ordre :
 Améliorer la position et l’équilibre du corps pour diminuer les résistances à l’avancement.
 Améliorer la respiration (la placer au bon moment), passer à une respiration de nageur
(expiration aquatique complète et inspiration aérienne reflexe).
 Améliorer la propulsion en diminuant la fréquence au profit de l’amplitude de nage.
Les progrès fait sur ces 3 points doivent permettre de rassurer les élèves quant à leurs capacités à
tenir l’épreuve, mais également à réaliser la meilleure performance possible.
3. Comment y remédier
Dans un premier temps pour améliorer la position du corps, il faut que l’élève identifie le placement
de sa tête par rapport à son corps. En effet celle-ci joue un rôle important dans l’équilibration ; une tête trop
relevée implique une descente des jambes (et une augmentation de la surface de maître couple).
Je rentre
ma tête
a) Structurer l’équilibre horizontal
 Les élèves débutent ici de façon statique :
BUT
ORGANISATION
CONSIGNES
Pouvoir s'allonger en
étant détendu est un
préalable indispensable
à l'apprentissage des
différentes nages.
Immerger le visage en
regardant vers le fond
du bassin. Ecarter les
bras permet d'avoir
plus de stabilité. Lever
les pieds du sol et se
laisser porter par l'eau.
Se redresser en posant
les pieds au sol, puis
relever la tête.
Se mettre en boule, se
laisser flotter (comme
un ballon), puis expirer
progressivement tout
l’air contenu dans les
poumons et se laisser
couler (comme une
pierre)
Les élèves sont par 2,
et font l’exercice l’un
après l’autre.
Garder le regard vers le
fond du bassin tout au
long de l’exercice.
idem
L’élève en action
bloque sa respiration.
S’allonger et se
redresser
Jeu du ballon et de
la pierre
L’étoile de mer sur
le dos
Apprendre l’expiration
complète sous l'eau.
Permet de ressentir la
flottaison (et qu'il est
très difficile de couler).
Flotter sans faire de
mouvement. Maintenir
la position quelques
secondes.
idem
L’étoile de mer sur
le ventre
VARIANTES
Petit bassin, rester
calme malgré la
descente.
L’élève 1 à un rôle de
sécurité et compte le
temps pendant lequel
l’élève 2 reste en
position allongée.
A partir de la position
de référence, réaliser
des figures en
repassant à chaque fois
par la position de
référence.
Passer d’une position
ventrale à dorsale sans
perdre l’allongement.
 Puis de façon dynamique
BUT
La glissée ventrale
ORGANISATION
Battements au mur
VARIANTES
Permettre à l’élève de
rechercher la meilleure
position pour avancer
en rencontrant le
moins de résistance
possible.
Idem
Mettre d'abord le
visage dans l'eau puis
placez les bras vers
l'avant. Pousser sur le
mur et se laisser
glisser.
Idem
Après la poussée,
rester bien immobile et
bien tendu (du bout
des doigts au bout des
orteils).
A plusieurs, mesurer
les distances
parcourues (plots).
Quand la vitesse
diminue, battre des
jambes.
Changer de position
tout en avançant.
Savoir modifier et
retrouver son équilibre.
Placer sa respiration
sans perturber
l’équilibre et sans
cesser son battement.
Idem, puis effectuer
une ½ vrille pour se
retrouver sur le dos.
Ne pas perturber
l’équilibre de la glissée.
Rajouter un
mouvement de bras en
plus des jambes (petit
chien, grand chien ou
brasse), puis reprendre
appui au fond.
Effectuer une vrille
complète.
Les mains accrochées
au mur, battre des
jambes tout en
expirant l’air (bulles),
puis reprendre une
bouffée d’air sans
arrêter de battre des
jambes.
Battre des jambes sans
arrêts. Expirer tout l’air
des poumons. Sortir la
tête pour prendre une
inspiration rapide.
La glissée ventrale
+ battements
La vrille
CONSIGNES
Inspiration sur
mouvement de bras en
crawl.
b) Diversifier les modes de déplacement et construire une respiration adaptée
Déplacements et
respiration
BUT
ORGANISATION
Placer sa respiration
sans perturber
l’équilibre, sans cesser
son battement et en
avançant.
Glissée ventrale,
battement de jambes,
puis terminer la
traversée en plaçant la
respiration.
CONSIGNES
VARIANTES
Expiration aquatique
complète, inspiration
brève devant. Ne pas
arrêter de battre des
jambes.
Possibilité d’inspiration
latérale sur un
mouvement de crawl,
l’autre main reste
devant.
III. Compétence attendue en fin de cycle pour obtenir le niveau 2
« A partir d’un départ commandé réaliser, sur une durée de 12 minutes, la meilleure performance
possible principalement en crawl en tirant bénéfice des virages et en recherchant l’amplitude de nage.
Elaborer un projet d’action par rapport aux modes de nage, l’annoncer et le mettre en œuvre. Assumer au sein
d’un groupe restreint les rôles, de starter et de chronométreur.
Ici les élèves ont tous atteint le niveau 1 de compétence et sont donc capables de nager 6 minutes.
Nous pouvons caractérisé les élèves de la façon suivante :
La respiration subordonne la propulsion. Une PARTIE de la propulsion sert à emerger les voies respiratoires.
ORIENTATION
RESPIRATION
INFORMATION
PROPULSION
Le corps reste légerement
oblique du fait de la longueur
ds inspirations et de la non
dissociation tête/tronc. En
crawl cela crait des
oscillations latérales.
Expiration aquatique mais
discontinue et incomplete.
L’inspiration est longue, les
actions motrices sont en
partie une aide pour
maintenir les voies
respiratoires au-dessus de
l’eau.
S’informe lors de l’inspiration,
il n’utilise pas l’espace de
nage (ligne de fond,
drapeaux…)pour s’orienter et
se situer.
Du fait de la longueur des
inspirations, la propulsion est
discontinue. L’obliquité du
corps valorise la fréquence
des actions motrices
(racourcissement du trajet
moteur). L’amplitude de nage
reste faible.
DEFINITIONS :
 La fréquence : c’est le nombre de cycle de bras (en crawl un cycle= un coup bras droit + un
coup bras gauche) réalisés par unités de temps, généralement mesurée en cycle par minute
(cycle/min). Pour la déterminer il faut compter le nombre de cycles de bras du nageur et de
le diviser par le temps de nage, ou par un chrono-fréquencemètre (en base 3) sur 3 cycles.
 L’amplitude : c’est la distance parcourue par cycle de nage, généralement mesurée en mètre
par cycle (m/cycle). Pour la mesurée ont peut diviser la distance parcourue par le nombre de
cycles réalisés.
 Indice de nage : c’est la vitesse multipliée par l’amplitude. COSTILL et ses collaborateurs
(1985)ont montré que cet indice était l’un des meilleurs prédicteur de l’économie de la nage
et de la performance. Il s’exprime en m²/sec/cycle.
1. Problèmes fondamentaux posés par la compétence de niveau 2 aux élèves
a) La durée de l’épreuve (12’)
Elle est doublée par rapport au niveau 1, la difficulté subjective augmente chez l’élève.
b) Le crawl comme nage principalement utilisée
Certains élèves ne maitrisent pas forcément cette technique, car au niveau 1 elle n’est pas
obligatoire.
c) Tirer bénéfice des virages
Les élèves, au niveau 1, avaient pour habitude de se reposer, de souffler quelques secondes lors des
reprises d’appuis solides. Ici on leur demande de d’utiliser le départ et les virages comme moyens
d’amélioration de la performance (augmenter le nb de longueurs parcourues sans nager).
d) Rechercher l’amplitude de nage
Cela est difficile, car les élèves privilégient spontanément la fréquence au détriment de l’amplitude
de nage. Pour eux il faut « tourner les bras le plus vite possible pour aller le plus vite possible. ». Le
graphique ci-dessous explique parfaitement les différences entre nageurs non expert et expert, en
termes de fréquence et d’amplitude.
2. Pourquoi remédier à ces problèmes
La compétence évoque le crawl comme nage à privilégiée car elle est la nage la plus efficace à
tous les points de vue (Cf tableau ci-dessous).
Le crawl doit permettre aux élèves de réaliser la meilleure performance possible (c’est la nage la
plus rapide) en 12’ (c’est la nage la moins éprouvante car offrant peut de résistances à
l’avancement). De plus un départ et des virages bien réaliser doivent permettre, à partir des coulées
ventrales, aux élèves de parcourir de la distance sans nager (baisse de la fatigue et augmentation de
la distance parcourue). Enfin travailler en amplitude plus qu’en fréquence doit permettre aux élèves
d’avoir des actions motrices complètes et donc plus efficaces (l’amélioration de l’amplitude de nage
implique une baisse de la fréquence et donc une baisse de la fatigue).
3. Comment y remédier
a) Le crawl comme nage de référence au niveau 2
BUT
Déplacements en
crawl avec planche
Déplacement en
crawl – travail de
coordination
ORGANISATION
CONSIGNES
VARIANTES
Travailler la
synchronisation bras/
respiration sans créer
de déséquilibres.
Avec planche nager en
rattrapé avant (une
main propulse et
l’autre tiens la planche,
puis inversement) avec
battement
ininterrompus.
- Nage sur un seul
bras.
- Sans planche
- Par 2, le camarade
hors de l’eau placer
de face ne doit pas
voir le visage lors de
la respiration.
Améliorer la continuité
motrice.
Nager en opposition de
phase. Pendant qu’un
bras est moteur l’autre
est en phase de retour
aérien.
- Garder une position
hydrodynamique.
- Placer son oreille sur
le bras tenant la
planche.
- Sortir la tête en fin
de poussée.
- Battement en
continu même lors
de la respiration.
- Marquer un petit
temps d’arrêt
lorsqu’un bras est
devant et l’autre à la
cuisse.
- Allonger au
maximum la main
vers l’avant et finir
loin derrière.
Compter le nombre de
coups de bras pour
effectuer la traversée
du bassin (notion
d’amplitude de nage)
Déplacements en
crawl – placement
de la tête lors de la
respiration
Améliorer le placement
de la tête lors de
l’inspiration.
Nager sur un bras avec
un flotteur de ceinture
coincé dans le creux du
cou. Placer sa
respiration sans perdre
le flotteur.
Adaptation respiratoire
et prise de conscience
du trajet des bras.
6 x 25m, respiration
tous les 5 coups de
bras.
Déplacement en
crawl – quantité et
orientation des
surfaces
propulsives.
- Poser la tête sur le
flotteur à
l’inspiration.
- Ne pas perdre le
flotteur.
- Battement efficace et
continu.
-25m nagé bras tendus,
dans et hors de l’eau.
-25m nagé poings
fermés.
-25m nagé mains
ouvertes.
-25m nagé en alternant
poing fermés et
mains ouvertes tous
les 5 mouvements.
-2 x 25m en soufflant
dans l’eau et en
replaçant la tête
après la respiration
avant que le retour
soit fini.
- Changer de côté le
flotteur.
- Compter le nb de
coup de bras pour
traverser.
b) Rechercher l’amplitude de nage
BUT
ORGANISATION
Rallonger le trajet sousmarin pour inverser le
rapport
fréquence/amplitude
6 x 50 m (37.5m en
crawl le reste sur le
dos).
Situation problème ou
l’élève doit chercher à
baisser sa fréquence de
bras.
4 x 50 m, respiration
tous les 4 temps
Allongement du
trajet moteur et
adaptation
respiratoire
Améliorer
l’amplitude –
Chercher à baisser
la fréquence sans
trop perdre de
vitesse.
CONSIGNES
- 1er et 2ème 50m : une
inspiration tous les 3
mouvements de bras.
- 3ème et 4ème 50m :
nager avec un seul
bras, l’autre reste
tendu devant.
Respiration tous les 2
cycles.
- 5ème 50m : idem,
mais avec
changement de bras
tous les 4
mouvements.
- 6ème 50m : crawl
normal.
Compter le nombre de
coup de bras, et
essayer de le diminuer
d’une longueur à
l’autre. Essayer de
garder une vitesse
satisfaisante.
VARIANTES
- travailler en binôme.
- Travailler avec
chronomètre pour
l’informer sur la
vitesse.
c) Tirer bénéfice des virages
BUT
Faire des virages à la
main rapide en
inspirant qu’une seule
fois.
Le virage main
ORGANISATION
Départ à une dizaine
de mètres du mur.
Nager en crawl
jusqu’au mur, puis
repartir en coulée
ventrale.
CONSIGNES
- Souffler avant de
toucher le mur et
pendant la coulée qui
suit.
- Commencer à pivoter
avant de toucher le
mur.
- Garder un bras
devant comme
repère.
- Coulée de 4m
minimum
- N’inspirer qu’une
seule fois.
- Ne pas s’accrocher
au mur.
VARIANTES
- Introduction virage
culbute.
Dans ce chapitre nous avons donné quelques pistes d’exercices devant permettre aux
élèves des différentes classes du collège d’atteindre le niveau de compétence requis. Bien entendu, cette
liste n’est pas exhaustive et chaque enseignant garde sa liberté pédagogique pendant son cours.
D. NATATION ET SANTE
La natation est un sport complet qui sollicite l'ensemble des muscles du corps et qui développe
l'endurance. La natation sollicite de manière harmonieuse l'appareil respiratoire et pulmonaire. Elle permet
aux articulations d'être déchargées du poids du corps limité sur les articulations. Enfin, il s'agit d'une activité
sportive qui apaise et décontracte. Comme tous les sports la natation participe à l’éducation à la sante et à la
lutte contre l’obésité.
Pour le docteur CERVETTI (médecin fédéral à la fédération nationale de natation), interrogé sur les
bienfaits de la natation : « La natation est un sport à dominante aérobie ce qui a pour conséquence de
solliciter de façon relativement "douce" les appareils cardio-vasculaire et pulmonaire. Pour les
asthmatiques, c'est une pratique à conseiller (saturation en vapeur d'eau au raz de l'eau et augmentation de
la capacité pulmonaire par la sollicitation des muscles respiratoires responsables du développement de la
cage thoracique).
En raison du principe d'Archimède, la natation se pratique en état de quasi-apesanteur le squelette
et les articulations sont donc déchargées du poids du corps. Elle peut donc être pratiquée par les personnes
souffrant de problèmes de dos ou de problèmes articulaires. La natation est d'ailleurs souvent utilisée pour
la rééducation de sports terrestres, en cas de blessure des membres supérieurs ou inférieurs. Elle est
également utilisée en tant qu'activité décontractante après avoir fait de l'athlétisme ou un sport collectif par
exemple. »
I. Asthme et natation
D'un avis général, la natation est l'une des activités physiques les plus recommandées pour les
asthmatiques. Des nageurs célèbres ont obtenu leurs lauriers malgré ce handicap...
1. Qu'est-ce que l'asthme ?
L'asthme est une maladie qui se reconnait par ses crises d'étouffement accompagnées de sifflement
et de crises de toux. Il est déclenché par certains agents (animaux domestiques, chauffage central,
climatisation, fumée de cigarettes, acariens présents dans les moquettes, peintures, solvants...) ou par une
activité physique intense et sont réversibles soit spontanément, soit sous l'effet d'un traitement. Lors d'une
crise d'asthme, le diamètre des bronches diminue ce qui provoque l'étouffement et donc déclenche une
crise. Les muscles qui entourent les bronches se contractent et les parois des bronches s'épaississent à
cause d'une réaction d'inflammation. Cette inflammation provoque un excès de sécrétions qui encombrent
les bronches et en diminue encore plus le calibre, c'est la crise de toux qui en permettra l'évacuation.
2. Les bienfaits de la natation sur l'asthme
On ne le répètera jamais assez, l'activité physique apporte un bienfait à son organisme. Des sportifs
asthmatiques célèbres ont profité de leur renommée pour expliquer que la majorité des asthmatiques
peuvent mener une vie normale, à condition d'être bien traités. L'asthme ne devrait pas être le
prétexte à une dispense en éducation physique, l'enfant asthmatique doit pouvoir
mener une activité physique comme tout autre enfant.
Néanmoins, certains sports sont déconseillés aux asthmatiques. Bien que, le plus couramment, les
bouteilles soient gonflées à l'air et non à l'oxygène la plongée en bouteille est à pratiquer avec une très
grande prudence, la plongée en apnée est aussi risquée. Des sports d'endurance sont à déconseiller
notamment la course à pied quand l'air est sec et froid en hiver (les bronches!), de même que les sports
dont les efforts violents peuvent déclencher une crise d'asthme: football, basket, rugby, tennis...
Enfin d'autres activités sportives sont plus facilement tolérées par les asthmatiques, c'est le cas
notamment de la marche à allure rapide, du golf, du ski de fond, du vélo et surtout de la natation. La grande
humidité de l'air, la position allongée qui s'affranchit des effets de la pesanteur et le travail constant sur la
maîtrise de la respiration fait de la natation un sport particulièrement recommandé pour les asthmatiques.
La natation peut donc être considérée comme le sport idéal pour un(e)
asthmatique. Il faut cependant mettre en garde ceux qui peuvent être gênés par l'atmosphère chlorée
des bassins.
3. Quelques conseils
Ces conseils peuvent être généralisés à tout le monde, les asthmatiques devraient les suivre
particulièrement





Toujours débuter par un échauffement.
Faire de courts sprints d'intensité modérée, séparés par des périodes de repos.
Apprendre à contrôler son rythme respiratoire.
Éviter de pratiquer la natation en période de poussée de la maladie
Suivre un traitement médical approprié.
II. Lutte contre le surpoids et l’obésité
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 16% des français seraient obèses selon leurs
IMC (indice de masse corporelle). L’obésité ne fait pas d’exception et touche toutes les classes sociales,
chaque région, homme e femme et quel que soit leur âge.
1. Définition
L’obésité est un excès de poids par augmentation de la masse adipeuse (masse grasse), elle se mesure
par l’IMC qui se calcule en divisant lamasse en kg par la taille en mètre au carré. On dit qu’une personne
avec un IMC > 30 est considérée comme obèse, donc qui s’expose à des risques pour sa santé (diabète,
maladie cardio-vasculaires, problèmes articulaires…)
2. Les causes
Les causes sont multiples et très souvent liées à notre mode de vie : une mauvaise alimentation (trop
d’aliments gras, salés et sucrés), une surconsommation, un manque de sommeil, la sédentarité, le stress,
l’hérédité, l’environnement…les technologies (voiture, chauffage, supermarchés, informatique, télévision…)
font de l’espèce humaine un être sédentaire.
3. La prévention de l’obésité par le sport et la natation en particulier
La natation est l'un des rares sport comme le vélo qui est dit «porté» c'est à dire que le poids
corporel n'a pas ou peu d'influence directe sur la performance sportive. La natation évite les traumatismes
liés au poids sur les articulations (genoux, dos, bassin). La natation permet également une dépense
énergétique importante, avec une dégradation des cellules adipeuses. La natation permet aussi de lutter
efficacement contre les maladies cardio-vasculaires, grâce notamment aux effets d’un entrainement
régulier.
Activité d’endurance comme la marche, la course ou le vélo, elle s’attaque directement aux réserves
de graisses. C’est ce qu’on appelle le régime aérobie : pour fournir des efforts, l’organisme utilise de
l’oxygène et du glucose, et rejette du gaz carbonique. Dès l’épuisement du stock de glucose (au bout de 40
minutes environ), il puise dans ses réserves de graisses et vous fondez peu à peu.
Nager sollicite par ailleurs de façon continue tous les muscles car l’effort est réparti dans tout le corps : ceux
des bras, des jambes et du tronc. Le renforcement musculaire est général.
La natation est enfin une activité qui, pratiquée de façon soutenue, permet de brûler beaucoup
d’énergie : de 200 à 600 Kcal selon l’intensité. Sans oublier que les muscles que vous vous serez fait durant
la séance continuent de brûler, même au repos.
ANNEXES