Africités 2012 - Journal du Cameroun

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Africités 2012 - Journal du Cameroun
"Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité"
Proverbe d'Asie
608 JOURS DÉJÀ
SOS Melvin Tchamba
INTEGRATION
Lancement officiel
des activités du
Refela-Uemoa
Lire P. 7
©Caddel
Edition spéciale
Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP
Année 2 - N°017
Du 17 déc. 2012 au 13 jan. 2013
Tél: 33 10 61 11
[email protected]
www.villesetcommunes.info
Prix : 500 Fcfa
La vitrine des municipalités
Directeur de la publication : Kamdem Souop
Réseaux
Africités 2012
Le Cameroun
dans la diplomatie
locale
Les élus locaux camerounais sont
revenus du Sénégal avec des
contacts, des contributions de
sessions
thématiques,
des
conventions et des postes électifs.
Lire P.9
Harubuntu
Les prix remis
le 08 décembre
Un tour nant
Les six lauréats du Prix
Harubuntu 2012 ont reçu leur
prix lors de la soirée de gala du
Sommet Africités 2012.
P.11
©Africités
historique
Adieux
Théophile
Abéga inhumé
La rencontre triennale des élus locaux africains, très courue, a
connu des temps forts qui font l’histoire de la construction de
l’Afrique locale et inspireront les générations futures.
Retour sur les temps forts et les leçons de cette VIe édition.
De notre envoyé spécial à Dakar
Cette publication est réalisée avec le concours de
FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES
Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget
Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé
Tél: 00237 99 99 70 93
Mél: [email protected]
Le lion maire a été enterré avec
les honneurs de la nation le 15
décembre 2012 à Yaoundé.
P.2
2
éditorial
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Dakar marque un
précédent
EN BREF
BUDGET 2013
3236 milliards
C
e n’est pas demain que l’on oubliera le
marathon qui a permis aux élus de la
nation d’adopter le budget 2013 de l’Etat du
Cameroun. En effet, en 10 jours, les députés
ont examiné 156 programmes et adopté la loi
des Finances pour l’exercice 2013.
« C’est la démonstration de la volonté affichée
du gouvernement d’aller trouver les ressources pour soutenir le financement de ses
grands projets», a soutenu Alamine Ousmane
Mey, le ministre des finances.
Pourtant, l’on aura noté, avec ce budget adopté presque dans l’urgence et qui vient consacrer le passage au budget-programme décidé
par la représentation nationale en 2007, que
des questions demeurent sur les indicateurs de
performances, les ressources humaines affectées à leurs réalisations ou les calendriers
d’exécution. Et déjà une autre question fuse:
les collectivités locales sont-elles outillées à
passer au budget programme dès 2013?
THEOPHILE ABEGA Le lion maire a été
enterré samedi
ne foule immense a tenu à rendre un dernier hommage au «docteur» du football
camerounais le 15 décembre 2012 en présence
d’un parterre de personnalités. Outre les
joueurs en activité et les lions retraités, l’on
comptait les membres du gouvernement et les
collègues du défunt au sein du mouvement
municipal camerounais. Jusqu’au bout, c’est la
casquette du sportif talentueux qui aura pris le
dessus sur la casquette d’homme politique et
élu local.
Théophile Abega a été inhumé dans le caveau
familial à Nkomo II, dans le 4e arrondissement
de Yaoundé dont il était maire.
Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre secrétaire
général de la présidence, représentant personnel du Chef de l’Etat, l’a élevé à la dignité de
Grand Officier de l’Ordre national de la Valeur
à titre posthume.
U
COMMUNICATION
Cvuc retouche sa
charte graphique
Par Kamdem Souop
e n’est pas habituel de
voir les questions de
l’Afrique locale abordées
avec aisance et pertinence par les hauts décideurs, notamment ceux
qui ont occupé les plus hautes fonctions ou dirigent les départements
ministériels en charge des collectivités
locales. C’est que, naturellement, il y a
un cliché rebelle qui associe le local au
villageois, à l’analphabète, à l’incompétence, à l’indigence, etc. D’ailleurs, ce
cliché qui est sans doute un Adn colonial se retrouve bien souvent dans les
propos de certains Occidentaux au
détour d’une conversation sur les questions de développement local. Alors, il
vaut mieux parler des sujets qui ont de
la consistance comme les relations
internationales, le commerce international, les élections présidentielles.
être abordés comme si l’on faisait de
l’aumône aux collectivités locales. La
responsabilité des élus locaux est d’atteindre un haut niveau de maîtrise en
matière de gouvernance et de cheviller
la redevabilité à leur siège éminemment éjectable. La responsabilité des
Etats, c’est de cesser de prendre les
élus locaux pour des laissés-pourcompte ou des acteurs de troisième
zone. Celle des partenaires au développement, c’est de commencer à traiter
avec les collectivités directement pour
un certain nombe de préoccupations,
sans que cette nouvelle manière de
faire ne dépossède l’Etat de ses fonctions régaliennes.
C
Mais Africités a le mérite, depuis
Abidjan en Côte d’Ivoire en 1998, d’inviter le local sur la table des plus grands
décideurs. Les poussant à aller au fond
des sujets, à prendre des engagements même si ceux-ci tardent encore à être
suivis d’effets immédiats - et rappelant
autant que de besoin que l’avenir du
continent noir passe par le local.
Des prises de parole comme celles de
Nicéphore Dieudonné Soglo, actuel
maire de Cotonou (depuis 2003) ou de
Macky Sall, ex-maire de Fatick (20092012) rappellent qu’il n’est plus absurde, inconvenant ou aberrant de faire un
lien entre fauteuil de maire et celui de
Chef d’Etat, entre préoccupations
locales et enjeux nationaux voire continentaux. Le premier nommé est à ce
jour le premier et seul ancien Chef
d’Etat devenu maire, tandis que le
second, comme il l’a rappelé lors de son
discours d’ouverture du Sommet, était
« il y a 8 mois encore, maire » et aujourd’hui président de la République. A
leur nombre, il convient d’ajouter celui
que de nombreux Dakarois rencontrés
dans les taxis, les débarcadères ou les
échoppes voient comme un candidat
plus-que-crédible à la présidentielle de
2017 au Sénégal: Khalifa Ababacar Sall,
maire de Dakar depuis 2009.
D’autre part, il s’est dégagé des différentes sessions thématiques une idée
suffisamment forte pour être reprise en
écho: le local est le niveau stratégique
de réflexion et d’action pour le développement de l’Afrique. Ce qu’il lui
faut, c’est davantage de considération
de la part de l’Etat central et des partenaires au développement, davantage
de ressources humaines de qualité et
surtout de moyens financiers. Car, pour
reprendre les mots du président-maire,
ancien administrateur de la Banque
Mondiale, «Le temps de l’aide est terminé. Maitenant, ce qu’on veut, c’est du
business!».
Et puis, tout compte fait, les collectivités locales ne sont pas un Etat dans
l’Etat, mais un démembrement de
l’Etat où il est davantage possible d’associer les populations à la base à la
définition et la gestion des politiques
publiques. La réunion tripartite organisée le 08 décembre 2012 à Dakar est de
ce point de vue un véritable tournant.
En mettant ensemble les élus locaux,
les partenaires au développement et
surtout les ministres en charge des collectivités locales, les organisateurs ont
lancé un concept appelé à se répliquer
à l’avenir. Mais ils ont fait mieux: ils ont
élevé les élus locaux au niveau des
décideurs qui orientent la marche des
pays, du continent et peut-être du
monde.
’’Les enjeux financiers
au niveau des territoires
ne puvent plus être abordés comme si l’on faisait
de l’aumône aux collectivités locales.’’
Placées à ce niveau, les collectivités
locales peuvent désormais envisager
l’avenir avec d’autant plus de sérénité
que les partenaires au développement
se disent prêts à jouer le jeu, relevant
d’ailleurs qu’il existe plusieurs fonds
dont les collectivités tardent à bénéficier par leur propre faute. Il ne reste
donc que la volonté politique. C’est
pourquoi tout le monde se tourne vers
les Etats.
Les mots sont simples pour parler
d’une réalité simple et pourtant difficile à admettre pour les autres parties en
présence. Les enjeux financiers au
niveau des territoires ne peuvent plus
Bonne lecture et que les Etats africains prennent leur place dans l’histoire en écrivant les lignes du présent
et de l’avenir en misant, définitivement, sur les collectivités locales.
VITE !!! IL Y A ENCORE
DES ESPACES DISPONIBLES
DANS LES EDITIONS EN FEUILLETON SUR LE
François Soman (2e) et ses collègues
e 28 décembre 2012, un déjeuner de
presse a été organisé au siège national de
l’association Communes et villes unies du
Cameroun (Cvuc) à Bastos. Au menu de
cette rencontre avec les médias, la nouvelle
charte graphique de Cvuc, avec François
Soman, maire de Pouma et vice-président de
Cvuc.
Le lifting du logo a abouti à un Cameroun
plus géométrique que géographique sur un
fond bleu plus soutenu, l’écharpe des maires
plus dynamique, une typographie revue des
sigles en français et en anglais, désormais en
un bloc vert derrière le Cameroun.
En attendant, le site web n’est pas à jour.
L
BILAN DES MAIRES (2007 - 2012)
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soutien de
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Rédacteur en chef
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Rédaction
Alain Biyong, Marcelin
Angounou, Madeleine
Assen, Honorine
Ngangue, Martial Nepoue
A collaboré à cette édition
Ngu Peter
Consultants
Charlie Martial Ngounou
(Finances locales - Gouvernance)
Emeran Atangana Eteme
(Décentralisation)
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dossier spécial
3
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Africités 2012
Sommet : de l’exigence des élus
S’il était encore besoin de le prouver, les discours de Dakar ont
démontré qu’un autre son de cloche
s’entend à la base et il peut influencer les sommets du pouvoir.
Khalifa Sall
Nouveau patron de
Cglu Afrique
Par Kamdem Souop
Envoyé spécial
e VIe sommet Africités a réuni du 04
au 08 décembre plus de 5 000 participants dont 2 500 maires de près de 50
pays africains, ainsi que des représentants
de villes, collectivités territoriales, gouvernements et associations d'autres continents,
notamment Europe, Asie et Amérique latine. Sans compter les anciens Chefs d’Etat:
Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Pedro Pires
(Cap Vert) et Nicéphore Soglo (Bénin).
‘’Tous les collègues d’Afrique et du monde entier
se sont retrouvés à Dakar pour montrer que les
collectivités locales du monde entier sont solidaires et d’abord solidaires de l’Afrique’’, a indiqué Bertrand Delanoë, maire de Paris
(France) et président d’honneur de Cglu, à
l’ouverture du Sommet. D’ailleurs, il ne va
pas cacher la contribution des Africains
dans la construction d’autres territoires. ‘’Je
suis le maire d’une ville qui doit tant à l’Afrique,
parce que je suis le maire d’une ville où des
dizaines de milliers d’Africains apportent leur
intelligence, leur énergie, leur culture pour
Paris. Paris n'est une ville que grâce aux
Africains‘’, a-t-il rappelé avant de conclure
‘’Chers amis, de réunion en réunion, nous sentons bien que dans ce 21ème siècle palpitant et
passionnant, la gouvernance locale est un élément essentiel de solution à la crise’’.
C
©V&C
Des élus mobilisés pour changer la face de l’Afrique qui nécessite une attention et un engagement constants au côté du citoyen’’, a
La crise du développement de l’Afrique,
plus encore que la crise économique, a été expliqué l’ancien maire de Fatick devenu
au coeur des échanges pendant le sommet, chef d’Etat sénégalais, Macky Sall.
mais davantage dans les discours de
Nicéphore Soglo, Macky Sall et Khalifa Sall. L’Afrique, avenir du monde
Le premier milite tout simplement pour ''un Quant au maire de Dakar devenu président
grand soutien aux collectivités locales'' qui de Cglua, il a surtout relevé la question de la
passe par une autonomie financière des col- fierté des Africains. «Nous avons conscience
lectivités locales. ''Il faut que nous ayions une que la construction de l’Afrique ce n’est pas
autonomie financière. Il faut s’attaquer à ce pro- demain. C’est aujourd’hui. Nous sommes l’alterblème. Il faut donner une vraie autonomie finan- native à la Chine et l’Asie. Nous sommes l’avecière [aux villes]. C’est possible’’, a-t-il fait nir du monde», a-t-il laissé entendre lors de la
cérémonie de clôture.
remarquer.
''En tant qu’ancien maire - il y a huit mois que Pour rappel, le thème de cette VIe édition
j’ai quitté cette fonction -, qui appréhende l’ar- d’Africités était ‘’Construire l’Afrique à pardeur et la complexité de cette charge, je vous y tir de ses territoires : quels défis pour les colencourage. Impulser le développement à la base lectivités locales ?’’.
n’est pas chose aisée. C’est un travail exigeant
De l’importance des enjeux
Au fil des éditions d’Africités et
devant la complexité des problèmes
à résoudre, les assises prennent des
allures d’assemblées constituantes.
est simplement parce qu’ils ont
conscience d’inventer des solutions
auxquelles
personnes
n’avaient songé jusqu’ici que les élus locaux
se donnent tant de peine à oeuvrer au sujet
des sommets Africités.
Cette année, l’un des principaux enjeux du
sommet de Dakar se rapportait à la Charte
africaine sur les valeurs et principes de la
décentralisation, de la gouvernance locale et
du développement local. Le chantier est
avancé. C’est ce qui est ressorti de la réunion
des ministres de la Conférence africaine de
la décentralisation et du développement
local (Caddel). Elle balisera la compréhen-
C’
sion qu’ont toutes les parties de ce qu’il faut
faire pour que les processus de décentralisation qui se généralisent sur le continent
aboutissent à une meilleure gouvernance
locale et secrètent le développement du
continent.
En attendant, d’autres enjeux sont pressants
et demandent de faire confiance aux collectivités locales. «Cela fait cinquante ans qu'on
essaie de construire l'Afrique à partir des Etatsnations. Cette construction 'par le toit' n'a pas
rempli toutes ses promesses. Il faut lui donner
des fondations, les collectivités locales» a affirmé Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire
général de Cités et gouvernements locaux
unis d'Afrique (Cglua). ‘’La gouvernance locale, à l’image du gouvernement central, connait
une certaine mutation. Aux défis classiques, tels
que la santé, l’éducation et l’assistance sociale,
s’ajoutent de nouveaux paradigmes d’une autre
amplitude’’, a ajouté Macky Sall. Surtout que
ces nouveaux paradigmes sont liés ''à la
constance démocratique, au péril environnemental, aux problèmes d’assainissement, d’aménagement urbain et de sécurité, le tout dans un environnement de restriction budgétaire’’, a dit le
président sénégalais. Ce qui n’est pas sans
rappeler que ‘’l’aspiration des peuples à plus de
démocratie et de transparence exige désormais à
tous les gouvernants une gestion vertueuse des
ressources et des affaires publiques''.
Pour Mohand Laenser, ministre marocain
de l'Intérieur, qui a annoncé «la concrétisation de la recommandation de l’édition précédente du Sommet relative à la création d’une académie africaine pour la formation des élus et cadres
locaux», il est urgent de mettre en place un
fonds de soutien à la coopération décentralisée Sud-Sud.
Cette question du financement des collectivités locales en dehors des schémas classiques
a été débattu lors de plusieurs sessions.
Des premiers résultats satisfaisants
La cérémonie de clôture
et la soirée de gala qui a
suivi dans la foulée ont
mis un terme à une édition porteuse de beaucoup d’espoirs.
est une cérémonie en 3
mouvements qui a clôturé la 6e édition du
Sommet Africités le 8 décembre
2012 dans la salle baptisée
«grand amphi» de l’hôtel King
Fahd Palace de Dakar.
Il y a d’abord eu, à l’annonce
faite par le maître des cérémonies, Jean Pierre Elong Mbassi,
la signature d’une convention
entre Cités et gouvernements
C’
locaux unis d’Afrique (Cglua) et
le Fonds d’équipement des
Nations Unies (Uncdf). Pour
rappel, Uncdf crée de nouvelles
opportunités pour les populations pauvres et leurs petites
entreprises, en augmentant l’accès à la microfinance et aux
investissements.
Puis il y a eu la lecture de la
«Déclaration finale du Sommet
Africités 6» dont le thème principal était « Comment construire
l’Afrique à partir de ses territoires ? De la Déclaration, il ressort que ce sommet « a montré la
capacité de mouvement des élus
locaux en inaugurant les échanges
entre les maires africains et toutes
les régions du monde, en rencon-
trant les maires chinois, turcs et
brésiliens ».
Par ailleurs, à Dakar, il est revenu avec insistance la conclusion
que l’Afrique définisse ellemême sa propre pensée et élabore «les voies du dépassement de ses
contraintes». Des moyens doivent être développés et des responsabilités octroyées aux collectivités locales dans la prévention et la gestion des conflits qui,
bien qu’en diminution, continuent de salir l’image du continent.
Les stratégies locales doivent
aboutir à une meilleure assise
du développement économique
local. Et celui-ci passe aussi par
la garantie de droits écono-
miques et sociaux, dont le logement.
La question des alliances avec
les collectivités locales confirme
simplement que la gouvernance
participative n’est pas une
option si les acteurs du développement veulent donner une
chance à leurs territoires.
La reconnaissance de la contribution des femmes, notamment
les élues locales dans les dynamiques d’intégration régionale
fait avancer la cause du Réseau
des femmes élues d’Afrique
(Refela). Celles-ci ne demandent
qu’à prendre davantage de part
active au dévéleppement des
pays africains.
N
é il y a 56 ans à Louga, Khalifa Sall est
un redoutable animal politique. A cet
âge, il cumule déjà 40 ans de militantisme
dans le Parti socialiste, a été adjoint au
maire de Dakar en 1984, a été ministre en
1995 dans le gouvernement de Habib
Thiam, et député en 2001.
Parlant de lui devant l’actuel président du
Sénégal dont il pourrait être le challenger
en 2017, Nicéphore Soglo a affirmé lors de
la cérémonie d’ouverture d’Africités: «La
relève est là!».
Khalifa Sall a pourtant 5 ans de plus que le
Chef d’Etat sénégalais. Mais il est certain
que l’ex-président béninois ne voulait pas
causer un incident diplomatique, mais rappeler aux milliers de personnes présentes le
type de leader dont l’Afrique a besoin pour
changer le cours de son destin.
Mais comment échapper à la louange du
dynamisme de celui qui, en 2009, barra le
chemin de la mairie de Dakar à Karim
Wade, le fils de l’ex-Chef de l’Etat,
Abdoulaye Wade? Même Macky Sall y est
allé de sa phrase, après Bertrand Delanoë et
d’autres orateurs.
Il est cité comme le favori à la succession
d'Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti
socialiste. En prônant transparence et dialogue, en reversant les fonds de dotation en
temps et en heure aux mairies d'arrondissement, il a conquis les membres du Conseil
municipal. En trois ans, toutes les écoles
ont été réhabilitées et plusieurs centres de
santé ont vu le jour. Et même ses opposants
reconnaissent qu’il redonne des couleurs à
la capitale sénégalaise, avec ses projets,
même si ceux-ci font grincer des dents aux
vendeurs ambulants.
Et il se dit que le refus qu’il a opposé à
Macky Sall d’occuper un poste ministériel
de premier plan a simplement pour but de
le préparer à tirer à boulets rouges sur le
bilan présidentiel dans 5 ans.
Cet enseignant de formation, qui revendique deux maîtrises d´histoire et de droit
constitutionnel, est celui que les élus
locaux d’Afrique ont porté à leur tête le 07
décembre 2012. Et qui a donné le la de sa
mandature, juste après un propos à la limite provocateur de l’ex-ministre français
Charles Josselin : « La gouvernance locale
africaine refuse qu’on décide pour elle ce
qu’elle doit faire et ce qu’elle doit être ».
Les élus locaux africains avaient sans doute
besoin d’un tel leader au moment d’envisager les chantiers qui seront évalués en
Afrique australe en 2015. L’Afrique du Sud
et la Zambie sont en lice pour accueillir
l’événement qui devrait voir un élu de cette
région reprendre le flambeau si lon s’en
tient à un principe retenu à Dakar, celui de
la rotation de la présidence entre les
régions d’Afrique. C’est par ces mots forts
que Khalifa Sall, le nouveau président de
Cités et gouvernements locaux unis
d’Afrique (Cglua) a introduit son discours
à l’occasion de la cérémonie de clôture du
6e Sommet Africités.
4
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
EN BREF
ELECTIONS
Le nouveau bureau
de Cglua
assemblée générale élective de Cités et
gouvernements locaux unis d'Afrique
(Cglua) s’est tenue le 07 décembre 2012 dans
l’amphithéatre du palais des congrès de l’hôtel
King Fahd Palace. Le bureau du Comité exécutif élu pour une période de trois ans se présente ainsi qu’il suit:
Président: Ville de Dakar
Vice-président pour l'Afrique du Nord: ville
de Nouakchott, assistée de la Ville Rabat et la
Fédération nationale des Villes tunisiennes
Vice-président pour l'Afrique de l'Ouest:
Ville de Dakar assistée de la Ville de Bamako
et l'Association des maires du Sénégal (Ams)
Vice-président pour l'Afrique de l'Est:
Association of Local Government Authorities
of Kenya (Algak) assisted by Uganda Local
Government Association (Ulga) and
Association of the Districts of Victoria (Adv)
Vice-président pour l'Afrique Centrale :
l'Association des Maires du Congo (Amc)
assistée de l'Association nationale des communes du Tchad (Anct) et les Communes et
villes unies du Cameroun (Cvuc)
Vice-président pour l'Afrique Australe:
South Africa Local Government Association
(Salga) assisted by Botswana Association of
Local Authorities (Bala) and Zimbabwe Local
Government Association (Zilga).
Il est à noter qu’en reconnaissance des services
rendus en faisant notamment montre «d'efficacité, d'ouverture d'esprit et de disponibilité»
Oles Kores Taraiya, président sortant a été
élevé au rang de Co-président chargé des relations internationales du CGLU, a indiqué le
maire de Dakar, nouveau président élu, Khalifa
Sall. Une autre nomination fait de la ville de
Rabat, le trésorier au niveau mondial.
L’
F.MINT ABDEL MALICK
New president of
WNMA
er name is Ms. Fatimetou Mint Abdel
Malick, Mayor of Tevrah-Zeina in the
sprawling capital, Nouakchott, Mauritania. She
was the first woman to take office as a Mayor
in her country. Her election as President of the
Women’s Network of Mayors in Africa has
confirmed her stature of a champion and a leader.
First elected in 2001, Mayor Abdel Malick,
said: “I felt the responsibility and expectations
heavily back then. I had to succeed to open the
doors for other women to follow. And I indeed
wanted to improve the conditions for all of the
inhabitants in Tevragh-Zeina. Party politics
ends when you are elected, you should then
represent the interest of your entire constituency”, she said.
Today, there are four women elected Mayors in
Mauritania, and more potential candidates.
Mayor Abdel Malick has what she describes as
a “modern outlook on how her city should be
managed and grow.” Her approach is an open
door policy, listening to the citizens and
making room for participation. Since she was
elected, she has prioritized access to basic services, improved education, created public
spaces such as playgrounds and municipal
parks where free Wi-Fi is provided thus attracting many young people to gather there.
H
dossier spécial
Africités 2012
« On veut du business !»
Le président-maire de Cotonou,
Nicéphore Soglo, a enthousiasmé la
foule pendant son allocution lors
de lé cérémonie d’ouverture le 04
décembre 2012.
’ancien président du Bénin et maire
de Cotonou, Nicéphore Soglo, a
plaidé pour une véritable autonomie financière des villes africaines. ''Il
faut que nous ayions une autonomie financière. Il faut s’attaquer à ce problème. Il faut donner une vraie autonomie financière [aux
villes]. C’est possible’’, a-t-il notamment dit.
Il a par ailleurs exhorté le président sénégalais à sensibiliser ses homologues à ''un
grand soutien aux collectivités locales''.
Rappelant l’exemple de la réussite du
Canada dont les collectivités locales ont
pris 25 ans pour être autonome financièrement, Soglo a ‘’estimé que les ressources
financières sont nécessaires, parce que sans
elles il n’est pas possible de construire quoi que
soit‘’.
‘’Le développement de l’Afrique ne se résume
pas uniquement aux questions climatiques.
Par une politique sectorielle axée sur l’éducation, la santé (…), l’institution a développé des
politiques qui ont laissé en rade les collectivités
locales, même si grâce à l’intervention de personnalités comme Jacques Chirac, il commence
à y avoir des changements ‘’, a relevé, le
maire de Cotonou.
Selon lui ‘’d'ici à 2050, la population africaine va passer d’un milliard à deux milliards
d’habitants‘’. Une population qui sera selon
lui ‘’essentiellement urbaine et qu’il faut préparer à accueillir dans les meilleures conditions, en trouvant des solutions aux problèmes
actuels des villes africaines ‘’.
‘’Les pauvres quand ils migrent dans les zones
urbaines tendent à s’installer dans les zones
non aedificandi d’où la place centrale que les
questions liées à l’assainissement doivent
occuper dans les partenariats noués avec la
banque mondiale‘’, a-t-il ajouté.
L’ancien président béninois a d’ailleurs
invité la Banque mondiale à discuter avec
les villes africaines. ‘’La banque mondiale
oublie de prêter aux collectivités locales, les
Etats doivent l’inviter à discuter avec les collectivités locales et en présence de celles-ci », a
soutenu M. Soglo.
L
©V&C
Il a prôné, pour que la voix des collectivités locales africaines porte à la banque
mondiale, la mise en place de lobbys qui
peuvent leur permettre d’être mieux
tenues en compte par l’institution.
Des lobbys et de l’argent
L’ancien président du Bénin a d’ailleurs
présidé le 05 décembre une rencontre sur
les mécanismes de financement des collectivités locales. Plusieurs experts ainsi que
des ministres africains en charge des
Collectivités locales, dans leurs pays respectifs, ont pris part aux débats.
A cette occasion, il a martelé sa position
sur la considération que les partenaires au
développement devraient avoir des collectivités locales. M. Soglo a en outre appelé
à ''une synergie des actions des partenaires
techniques et financiers'' qui, selon lui, rendrait plus service aux villes, aux Etats
Africains et la fédération du continent.
'’Si nous avons l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, nous pouvons trouver la meilleure personne, en sachant
d’abord qui fait quoi. Je crois que si nous avons
cette approche pragmatique, nous aurons
rendu service à nos villes, à nos Etats et même
à nos fédérations’’, a-t-il indiqué.
‘’C’est comme une maison à étages. Il faut
d’abord que la fondation soit solide, qu’on travaille ensemble et que l’Etat également et chacun dans son domaine fassent son travail’’, a
indiqué l’ancien administrateur de la
Banque mondiale.
''Ce qui est important, il faut que d'abord, chacun, que ce soit l'Etat, ou les grandes organisations (Banque mondiale, le Fonds monétaire
international) sache qu'il doit avoir comme
partenaires les villes'', a-t-il dit, soulignant
que peu importe qu’il s’agisse de la
Banque africaine de développement (Bad),
la Banque islamique de développement
(Bid), l'Usaid, la Giz ou la Banque mondiale (Bm), ‘'l'essentiel, c'est qu'on travaille la
main dans la main''.
Mais ce qui est sûr, c’est que «Le temps de
l’aide est terminé. Ce que nous voulons, c’est
du business!» a dit le septuagénaire.
La place des traditions
Le président-maire a fait part de son optimisme pour une harmonisation des législations et traditions africaines, estimant
que dans ce domaine, ''des progrès sont
enregistrés''. ‘’Au niveau de l’Afrique, nous
avons plusieurs types de législations, de traditions, il faut les mettre ensemble, voir ce qui
marche. Je suis vraiment optimiste, parce que
je crois que chaque fois, il y a un progrès qui
est fait’’ a-t-il notamment soutenu.
Africities 6 : Final Declaration
A
fricities 6 in Dakar marked a turning
point in the history of Africities. It
brought together over 5,000 participants. It
thus affirmed, with the number of local lected officials, over 3,000, including 2,500
African local elected officials, as the main
democratic gathering in Africa.
Africities is the space of recognition of the
growing legitimacy of African local
governments. The extension of this recognition was expressed by the presence and
effective participation of three former
Heads of State, among the most eminent
personalities of the continent: President
Pedro Pires of Cape Verde, President
Thabo Mbecki of South Africa and
President Nicephore Soglo of Benin
Republic. This recognition is manifested
also through the renewed interest of
African and international institutions,
through the active participation of the civil
society, economic stakeholders, experts,
technicians, academics and media.
How to build Africa from its territories?
This questionning served as a guiding principle of Africities 6. African local and regional governments, like the ones in other
parts of the world, must consider the
impact of globalization, urbanization and
democratization on territories at different
levels and on among the different levels.
They must therefore incorporate into their
political vision the essential contribution of
local and regional governments in improving people’s living conditions and building the foundations of a new citizenship.
This new citizenship should be plural, at
the same time local, national and African.
Local governments should therefore adopt
a new strategy: start from the local level
and territories in order to redefine national
spaces and invent the Africa perspective.
African local governements do not ignore
the importance of national spaces. This
calls for the urgent need to renew the
public authority and legitimacy of the central governements that were inherited from
the colonial rule. National sovereignty will
be
updated
by
citizen
action.
Democratization contributes to build the
confidence between the people and the
public institutions, and can build upon
local economic and social action and citizen
participation.
Africities 6 has proven the capacity of the
movement of local elected officials, by
inaugurating exchanges between African
local authorities and the ones from other
regions of the world, starting with the
Chinese, Turkish and Latin American
Mayors. Similarly, the concrete implementation of unity on the continent will be
strengthened by the Inter-African décentralized cooperation.
Africities 6 was closed with a tripartite dialogue meeting between Mayors, Ministers
and Cooperation Partners. This dialogue
highlighted the importance of a conducive
national environment for the action of local
governments and their associations (mobilization of LG’s own resources, status of
national associations, transfer of competences and resources, etc.). It revealed the
rightful place of local governments in the
landscape of international cooperation
(preparation of Habitat 3, Paris
Declaration, decentralized cooperation).
This dialogue highlighted the need to
adopt an African Charter on Local
Governance and to set up a High Council
of Local Authorithies within the African
Union.
Dakar, 8 December 2012.
dossier spécial
Africités 2012
5
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
EN BREF
Réflexion : Des sessions inégales
MAROC 2013
Sommet de Cglu
en octobre
Des dizaines de sessions organisées
pendant cette 6e édition d’Africités
ont donné à voir des niveaux
inégaux d’analyses et de débats,
reflet d’une Afrique disparate.
es sommets Africités ne feront point
disparaître les grandes disparités qui
existent sur un continent que
l’Occident a toujours voulu présenter
comme uniforme. Ces disparités se sont
vues pendant les sessions organisées. Pour
cette édition 2012, il y a eu 154 sessions thématiques, 66 sessions spéciales; donc un
enchâssement de réflexions, d’analyses, de
commentaires, de débats sur les problématiques de gouvernance locale et de développement local.
En allant d’une session à l’autre, on a pu voir
des salles bondées et d’autres qui ne regroupaient que les membres d’une même délégation. Ou alors, on a pu noter qu’en prêtant
attention aux interventions de certains élus
qu’on suit particulièrement, d’événements
en événements, ils ne renouvellent pas leur
discours, n’actualisent pas leurs données, ne
fournissent pas beaucoup de chiffres, semblent se complaire dans l’objectif de participation. A contrario, on a aussi pu noter qu’il
y a des élus qui ont des objectifs à atteindre,
qu’ils soient politiques, économiques ou
d’image. Ils ont préparé avec soin leurs présentations, d’une session à l’autre, ils en ont
à revendre, maîtrisent les sujets sur les bouts
des ongles, font quasiment corps avec leur
collectivité.
L
«Une rencontre plurielle et diverse»
Le principal avantage d’Africités est justement dans ce melting pot. C’est de mettre en
commun des mégapoles (Le Caire, Lagos), et
même la seule mégalopole africaine (en
Afrique du Sud, le produit de la fusion des
aires urbaines de Johannesburg, Pretoria et
de la zone comprise entre les villes de
Witwatersrand, Vereeniging et Sasolburg,
avec pas moins de 8 millions d'habitants)
R
Attitude des participants lors d’une session thématique
©V&C
villes (cf. page 4). Et pour Khalifa Sall, les
villes africaines sont viables. Elles sont crédibles et refusent de faire la fine bouche sur
tout ce qui peut leur permettre de lever des
fonds pour leur développement. Ce besoin
est urgent fait savoir le nouveau président
de Cglua : «Nous avons conscience que la
construction de l’Afrique ce n’est pas demain.
C’est aujourd’hui».
Mettre les villes sur orbite
HANDICAP
Comme l’a rappelé Nathalie Le Denmat, Après les débats techniques et entre experts
Secrétaire exécutive de la Commission des qui ont rythmé les trois premiers jours d’acfinances locales de Cglu, «les villes sont le tivités du Sommet Africités 6, place a été
moteur de la croissance des pays. Or les villes donnée aux rencontres politiques les 7 et 8
africaines en général manquent d’équipements et décembre. Et le moins qu’on puisse dire c’est
perdent en productivité. L’Afrique se prive donc que «l'Afrique de la gouvernance, c'est l'Afrique
d’un dévéloppement qui pourrait être supérieur qui réfléchit sur elle-même. Nous développerons
si ses villes étaient productives. Les villes doivent notre continent par la base. Cinquante ans de
investir, et de ce point de vue, elles ne peuvent gestion des affaires par les Etats ont généré beaupas se passer de l’emprunt, entre autres méca- coup de conflits, famine, etc. Il faut responsabilinismes de financement des collectivités.» Ces ser maintenant les collectivités locales» (K. Sall).
autres mécanismes sont le cadre juridique et Les collectivités locales n’ont pas fini d’avoir
financier de la décentralisation, la valorisa- besoin de leur tutelle, des partenaires au
tion du foncier urbain et le partenariat développement mais aussi et surtout des
public-privé qui laisse la porte ouverte à autres composantes des populations à la
l’économie mixte et la maîtrise d’oeuvre à un base: experts divers, société civile, journa©Handicap International
pourcentage à négocier selon les projets avec listes. Parlant de ces derniers, Jean Pierre
andicap International et le projet
Elong Mbassi, Secrétaire général de Cglua
les opérateurs privés.
DECISIPH
(Droit,
Egalité,
Cette position rejoint celle de Nicéphore les voit comme «des intellectuels, des vecteurs
Soglo qui souhaite que la Banque mondiale et producteurs d’opinions qui ont leur mot à dire Citoyenneté, Solidarité et Inclusion des
Personnes Handicapées) se sont associés
et d’autres bailleurs de fonds prêtent aux dans la gestion de la cité».
pour promouvoir le concept de «ville inclusive» pendant le sommet Africités 2012.
Pour Handicap International et le projet
DECISIPH, le sommet s’est ouvert 24
heures après la journée internationale des
personnes handicapées qui se célèbre le 3
décembre et dont le thème 2012 était
«Eliminer les barrières pour créer une
société inclusive et accessible à tous ». De
même, Africités s’est achevé deux jours
avant la journée internationale des droits
humains, qui s’est célébrée le 10 décembre
sur le thème « Inclusion et Droit à participer
à la vie publique ».
Le sommet de Dakar s’est donc avéré un
espace opportun pour la promotion des
droits des personnes handicapées et, plus
largement, les droits humains. HI y a été
représenté par une forte délégation ouest
africaine. Il a appuyé les organisateurs pour
©Africités
Début d’échanges qui modifieront la face de l’Afrique
rendre le sommet plus accessible aux perainsi qu’une soixanttaine de maires afri- turques. M. Gungor a laissé entendre que sonnes handicapées. A l’issue du sommet,
son pays venait apprendre de l’inconnue la déclaration finale a été enregistrée pour
cains.
L’un des premiers fruits du dialogue sino- qu’est l’Afrique, mais également communi- les personnes non voyantes.
africain qui se propose d’ouvrir une nouvel- quer sur l’expérience turque. Il a conclu son Le projet DECISIPH a organisé une session
le offre de coopération entre la Chine et propos en disant que "Les Africains ont droit spéciale le 06 décembre sur le thème "Pour
des villes inclusives : pour une meilleure
l’Afrique à l’échelle locale est la signature à la prospérité comme les peuples d'Europe".
d’une convention entre les Chinois et Les élus d’Amérique du Sud, avec à leur tête implication des populations discriminées et
la délégation brésilienne, ont, eux, eu leur exclues". L’objectif était de partager des
l’Association des maires du Sénégal (Ams).
soirée le 06 décembre. Il a davantage été expériences menées conjointement par des
question de goûter à leur expérience en collectivités locales, des organisations de la
Turquie et Amérique du Sud
La soirée du 05 décembre a permis aux élus matière de budget participatif, surtout que société civile et des partenaires au déveloplocaux africains et Turcs de tenir une séance cette formule de démocratie participative pement, visant à une meilleure inclusion
de travail sur les secteurs de coopération à qui permet aux populations de prendre leur des populations marginalisées (comme les
explorer par les deux parties. La délégation part à l’élaboration et au suivi des politiques personnes handicapées, les femmes, les
turque, composée de 25 personnes était publiques visant à améliorer leur quotidien minorités et les personnes atteintes du
conduite par Hayrettin Gungor, Secrétaire a été expérimentée pour la première fois à VIH/SIDA) dans les politiques locales de
développement.
général de l'Association des communes Porto Alegre au Brésil en 1988.
avec des petites villes. C’est aussi de rassembler en une famille des élus qui gèrent des
dizaines de milliards et ceux qui bouclent
avec peine quelques millions. C’est de faire
discuter les élus venus d’horizons divers
avec des acteurs du développement qui
croient en l’Afrique.
Coopération : Les légions étrangères
Des délégations d’élus de Chine, de
Turquie et d’Amérique latine ont
fait le déplacement de Dakar pour
échanger avec leurs homologues
africains.
e comité d’organisation d’Africités a
jusqu’à la dernière minute mis en
avant ces rencontres et elles ont eu
lieu du 04 au 06 décembre 2012. Il y a
d’abord eu la journée du premier tour du
dialogue entre les gouverneurs et les maires
chinois et africains dans l’un des salons du
King Fahd Palace. Les Chinois avaient
mobilisé une délégation de 70 personnes
composée d’élus locaux et de chefs d’entreprises.
« Nous sommes ici pour nous faire de nouveaux
amis, partager avec vous des idées sur un partenariat urbain et rechercher des opportunités de
coopération économique », ont fait savoir les
Chinois, avec à leur tête Mme Li Xiaolin,
présidente de l’Association chinoise pour
l’amitié avec les pays étrangers, qu’assistait
SE Xia Huang, ambassadeur de Chine au
Sénégal.
L’Afrique était représenté par Madame
Arame Ndoye Sene, ministre sénégalaise de
l’Aménagement du territoire et des collectivités locales, MM. Taraiya Kores et Jean
Pierre Elong Mbassi, respectivement président et secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua),
L
abat accueillera du 01 au 04 octobre
2013 le 4e Sommet Mondial des
Dirigeants Locaux et Régionaux, événement
organisé par Cités et gouvernements locaux
unis (Cglu) monde. L’événement est placé
sous le thème: « Imaginer la société,
Construire la démocratie ».
« Ce Sommet aura pour but de permettre aux
dirigeants locaux, réunis pour la première
fois en Afrique, d’aborder les grandes questions qui concernent nos villes et nos territoires, comme par exemple la qualité de la
vie, la diversité, l’investissement dans les
hommes et les femmes, la solidarité entre les
territoires, l’avenir urbain », peut-on lire sur
le site internet du Sommet mondial.
Pour des villes
plus inclusives
H
6
dossier spécial
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
EN BREF
ARIAL
Un programme
d’appui aux élus
Africités 2012
Caddel : grandes premières
Les journées politiques de l’événement ont eu pendant Africités, une
tablie formellement en mai 2001, la partie invisible et une partie
Acp
locales
collectivités
des
Plateforme
visible.
E
que coordonne Lala Elisa Rafamatanansoa a
développé le programme Arial (Appui et renforcement des initiatives des associations de
collectivités locales Acp). Il a pour but d’appuyer les collectivités locales Acp dans le processus de décentralisation.
Les associations de collectivités locales sont
ciblées à travers Arial depuis le niveau national, en passant par le niveau régional jusqu’au
niveau tout Acp/Ue. Le programme consiste à
faciliter la participation des collectivités
locales dans le dialogue sur les politiques de
développement avec la société civile, le secteur
privé, les gouvernements centraux et les
bailleurs.
Pour Arial, le renforcement de capacités des
collectivités locales et de leurs associations, la
promotion de leur participation au dialogue sur
les politiques de développement, renforcera la
position et le poids des collectivités locales
dans leur négociation avec l’état central et les
autres partenaires du développement, notamment l’Ue, aux différents niveaux.
PARTICIPATION
Présence remarquée
de la France
vec une délégation composée de près de
40 collectivités territoriales et leurs associations nationales, de représentants d’Ong et
d’associations, d’entreprises, d’agences d’urbanisme ou encore d’experts sur les questions
de décentralisation, coopération internationale,
développement urbain, la France a mobilisé
plus de 200 personnes pour la 6ème édition du
sommet Africités.
La coordination de cette délégation était assurée par le ministère des Affaires étrangères,
l’ambassade de France au Sénégal, l’Agence
française de développement, le Partenariat
français pour la ville et les territoires et Cités
unies France.
Selon les officiels, la France a voulu, par là,
soutenir les processus de décentralisation et de
renforcement de la gouvernance locale et
urbaine en Afrique et dans le monde.
Une présence française qui s’est vérifiée dans
les secteurs essentiels au développement (éducation, eau et assainissement, gestion du foncier, développement économique, etc.), à travers la mise en oeuvre de projets bilatéraux,
l’appui au mouvement municipal africain et la
participation aux débats et réflexions internationaux. La coopération décentralisée, très
riche entre les collectivités françaises et africaines (478 projets recensés en Afrique) complète de manière efficace l’appui bilatéral aux
processus de décentralisation.
A
MEDIAS
Forte présence des
journalistes
fricités 2012 a connu la participation de
près de 300 journalistes, dont 60 venus de
l’étranger. Ils ont été impliqués dans un important dispositif qui jumelle plusieurs médias:
Daily Africités (presse écrite), Africités,
Africités Tv, Africités Radio, et Africités blog.
Le Cameroun n’était pas peu représenté avec
Jean Vincent Tchienehom et Henriette Ekwe
qui assuraient la publication du Daily Africités,
le quotidien distribué pendant l’événement et
dont 5 éditions ont été produites. Il y a aussi eu
la participation de Blaise Testelin Nana (Crtv)
et Jean François Belibi (Cameroon Tribune)
tous deux membres du Réseau des journalistes
camerounais pour la décentralisation (Rjcd).
Sans compter Kamdem Souop directeur de
Villes & Communes et Coordonnateur du
Réseau africain des journalistes sur les finances
publiques et locales (Rajfil).
A
a partie invisible a débuté dès le 03
décembre 2012 en salle C01 du palais
des congrès de l’hôtel King Fahd
Palace, avec la réunion des points focaux
techniques de la Conférence africaine de la
décentralisation et du développement local
(Caddel). Cette réunion, ouverte officiellement par Mme Arame Ndoye Sene, la
ministre sénégalaise de l’Aménagement du
territoire et des collectivités locales, a permis aux directeurs de la décentralisation de
préparer la 2e réunion du bureau de la
Caddel du 05 décembre, après la première
tenue à Yaoundé en mai 2012.
S’adressant aux points focaux, Mme Arame
Ndoye leur a demandé de «poursuivre les
efforts entrepris pour doter l’Afrique d’une
Charte des valeurs et des principes de la décentralisation, de la gouvernance locale en Afrique,
déterminer la feuille de route de la Caddel pour
les dix-huit mois à venir et documenter l’appui
que l’institution peut apporter à l’avènement
d’un Haut conseil des collectivités locales de
l’Union africaine».
L
Préparer le changement de janvier 2014
La réunion du bureau exécutif de la Caddel
s’est réuni dans la salle Signara II de l’hôtel
Les Almadies le 05 décembre sous la présidence de Mme Carmelita Rita Namashulua,
ministre mozambicaine de l’Administration
de l’Etat et présidente en exercice de la
Caddel. Malgré l’absence de l’Algérie et de
Djibouti respectivement vice-présidents en
charge de l’Afrique du Nord et de l’Afrique
de l’Est, le bureau composé par ailleurs de
l’Angola, du Sénégal et du Cameroun a fait
le point des contributions financières des
Etats membres au fonctionnement de l’or-
Les ministres concentrés sur les dossiers en instance
ganisation, analysé le compte rendu de l’organisation de la première journée de la
décentralisation, de la gouvernance locale
et du développement local sur le continent
le 10 août 2012 et écouté l’Union africaine
dont la délégation était conduite par Dr
Mamadou Dia, Chef de la Division
Gouvernance, droits de l’homme et élections à la Commission de l’Ua. L’Union a,
en effet, entamé un chantier de réformes
devant culminer en janvier avec la fin de
l’existence des conférences ministérielles
sectorielles. Celles-ci, a-t-on appris le 07
décembre lors de la réunion d’information
des ministres de la Caddel - qui a été précédé la veille d’une réunion de haut niveau
regroupant directeurs de la décentralisation
et des collectivités locales, experts et personnes ressources de la Caddel - laisseront
la place aux Comités techniques spécialisés
(Cts).
Dans le cas de l’espèce, la Caddel fusionnera avec les conférences ministérielles en
charge de l’eau et du développement
urbain pour constituer le Comité technique
©Caddel
spécialisé sur les questions de décentralisation, gouvernance locale et développement.
Entre 2002 et 2012, il y a eu sept décisions
de l’Union africaine sur les Cts. Parmi ces
décisions, il y en a une de janvier 2007 qui
fait de la Caddel un Cts, et une autre de janvier 2012 qui inclut la Caddel dans le chantier de réformes en cours sur les Cts. Par
ailleurs, deux décisions des Chefs d’Etat
mettent un terme à l’existence des conférences ministérielles sectorielles pour laisser place aux Cts et font de la Commission
de l’Union africaine leur tutelle.
L’Assemblée générale des Chefs d’Etats a
demandé à la Commission de déterminer la
structure et les besoins matériels devant
faciliter l’opérationnalisation de ces Cts.
Car une période de transition s’ouvre en
janvier 2013 et devra être achevée en janvier
2014, date à laquelle les 14 Cts créés par les
Chefs d’Etat auront définitivement remplacé les conférences ministérielles. De même,
l’externalisation des Secrétariats exécutifs
actuellement toléré par l’Ua devra s’achever en janvier 2014.
Une tripartite reconfigure les rapports
A Dakar, une réunion a réuni les
ministres de la Caddel, les élus
locaux et les partenaires au développement, inaugurant une nouvelle
ère.
’Afrique unie est un projet et
une nécessité», a-t-on entendu à Dakar et ce n’est pas une
première. Mais pour une fois, c’est l’image
de l’unité qui a été donnée lors de la
réunion tripartite du 08 décembre au King
Fahd Palace. Les élus locaux étaient unis
pour poser leurs problèmes à la douzaine
de ministres présents et aux partenaires au
développement. L’exercice a consisté pour
chaque partie à poser trois questions aux
deux autres parties.
«L
Les bailleurs en attendant les Etats
Les discussions ont donné l’occasion aux
partenaires au développement, appellation
préférée à «partenaires techniques et financiers» de préciser leur engagement auprès
des villes pour le développement de
l’Afrique.
C’est le discours des ministres qui peut laisser filtrer quelque inquiétude. Déjà, les pays
francophones ne décentralisent pas comme
les pays anglophones. Les experts qui ont
étudié l’histoire de la gouvernance locale en
Afrique l’expliquent par l’héritage colonial.
D’ailleurs, lors de ce sommet Africités, un
outil présenté par la Conférence africaine
de la décentralisation et du développement
local (Caddel) l’a souligné avec force
détails. Il s’agit des Trajectoires de la gouvernance locale en Afrique, ou en anglais
Le panel des partenaires au développement
African Local Governance Timeline, cf.
page 7).
De même quand les pays francophones peinent à financer les collectivités locales à
hauteur de 5% du budget de l’Etat, des pays
anglophones tutoient les 30%.
Pourtant dans les deux systèmes, des mécanismes d’appui, d’accompagnement et de
financement des collectivités ont été mis sur
pied avec parfois un avantage à certains
pays francophones qui y sont songé il y a
près de quatre décennies (exemple du
Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale au Cameroun).
Les Etats souhaitent cependant clarifier
leurs positions sur les avancées à effectuer
en sachant ce que leurs interlocuteurs proposent. La tripartite a ouvert le débat mais
les prochains mois et les prochaines années
devraient permettre d’avoir des réponses
palpables. Ces questions adressées aux élus
locaux touchent à la diminution de la
©V&C
dépendance financière des collectivités
locales vis-à-vis de l’Etat ainsi que l’amélioration de leurs recettes propres; les attentes
des élus locaux vis-à-vis du Haut conseil
des collectivités locales et son rapport à la
Caddel; la perception qu’ont les élus locaux
de l’autonomie des collectivités locales.
S’adressant aux partenaires, les interrogations des ministres ont porté sur le type
d’accompagnement dont peut bénéficier la
Caddel dans la mise en oeuvre de son plan
d’action stratégique; le type d’appui qui
peut être développé en matière de coopération décentralisée et de coopération transfrontalière et enfin des précisions sur les
formations des cadres locaux et nationaux
en matière de décentralisation et de développement local.
Toutes ces questions n’ont pas eu de
réponses absolument satisfaisantes, mais
ont permis de savoir qu’il existe des passerelles qui ne demandent qu’à être explorées.
dossier spécial
7
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Africités 2012
FOCUS
Algot enfin livré
EALGA - EAC
Governance Timeline) était la contribution
de la Caddel à la célébration de l’année
2012, année africaine des valeurs partagées
décidée par l’Union africaine.
Mme A. Ndoye reçoit Algot multimedia en présence de la présidente de la Caddel ©V&C
activité couverte par la presse a été
présidée le 05 décembre 2012 par
Mme Carmelita Rita Namashulua,
ministre de l’Administration de l’Etat de la
République du Mozambique et présidente
en exercice de la Conférence africaine de la
décentralisation et du développement local.
Elle était accompagnée pour la circonstance
par son homologue sénégalaise en charge de
l’Aménagement du territoire et des collectivités locales, Mme Arame Ndoye Sene.
Outre le poster au format A0 qui tapissait les
murs du stand, les ministres et les personnes
présentes ont reçu une copie de la brochure
narrative des Trajectoires chronologiques de
la gouvernance locale en Afrique. Toutefois,
seuls les ministres et des experts ont reçu une
copie du Dvd-multimedia qui se présente
physiquement sous forme de support Usb
encastré dans une carte Pvc de 10 cm x 5.
Dans son allocution, Mme Namashulua, qui
inaugurait dans le même temps le stand de la
Caddel au Salon Africités, a tenu à rappeler
qu’Algot (acronyme anglais, African Local
L’
A la faveur de l’inauguration du
stand de la Caddel au Salon
Africités de Dakar, les outils Algot
ont été présentés au grand public.
Algot pour l’année des valeurs partagées
Par cet outil, la Caddel, avec l’appui de la
Coopération allemande, a voulu mettre
entre les mains des différents acteurs du territoire, et principalement des décideurs, des
informations retraçant les différentes expérimentations de gouvernance identifiées sur le
continent noir depuis l’antiquité. Le but ici
est d’assister les ministres en charge de la
décentralisation et du développement local
du continent pour en faire, dans leurs gouvernements respectifs, les locomotives des
wagons d’idées qui sourdent au niveau local
et qui ne demandent qu’à être structurées,
appuyées, financées, suivies et évaluées.
Sans oublier la nécessité de renforcer continuellement les structures et infrastructures
locales de manière à transformer les territoires en économies locales stables et compétitives.
Si les deux premiers supports ont davantage
trait au passé de la gouvernance locale en
Afrique, le support multimédia sert quant à
lui de transition entre le présent et l’avenir
pour donner son sens à l’interpellation des
décideurs. En effet, on y retouve des interviews d’experts et acteurs de la gouvernance
locale, mais aussi des icônes qui peuvent inspirer la jeunesse africaine: le prix Nobel de la
paix sud-africain Mgr Desmond Tutu, le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim dont
la fondation éponyme promeut un prix de
l’excellence en gouvernance locale et publie
annuellement un classement des pys
Africains en matière de gouvernance.
L’outil devrait être mis à jour avec les contributions des différents acteurs du territoire.
Lancement du Refela-Uemoa
Le Réseau des femmes élues locales
de l’espace Ouest-africain (RefelaUemoa) ont organisé une session
thématique qui s’est achevée par le
lancement officiel de leurs activités.
lles s’appellent Kakou Lou Akoissi
(Côte d’Ivoire), Marie Hélène Bouda
Toe (Burkina Faso), Irène Moatre
Gnanlengue (Togo), Abiba Dafia (Bénin),
Emilia Correia (Guinée Bissau), Konte
Fatoumata Doumbia (Mali), Aissatou Sow
Diawara, Nogaye Ndiaye Thiakam,
Aminata Djigo (Sénégal). Armées d’une
volonté indéfectible, elles ont réussi à obtenir l’organisation d’une session thématique
auprès du Programme d’appui de la
Coopération allemande à la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local et à Cités et gouvernements
locaux unis d’Afrique (Giz-Caddel/Cglua).
Cette session, organisée le 06 décembre 2012
et modérée par Kamdem Souop, Directeur
de publication de Villes & Communes, avait
pour thème «La femme africaine, catalyseur
d’intégration régionale - Perspective de
l’Uemoa». Elle a permis à ces élues locales
de partager leurs expériences en tant que
femmes et en tant qu’élues locales dans la
gestion de trois cas de crises survenues en
Afrique de l’Ouest récemment: l’invasion et
les menaces de guerre au Nord du Mali; la
sortie de crise et la reconstruction en Côte
d’Ivoire; l’irrédentisme au Sud du Sénégal.
Dans ces différentes situations, ces femmes
ont été amenées à réagir devant la crise, en
s’organisant dans le but de garantir les ravi-
E
Les élues du Refela-Uemoa lors du lancement officiel de leurs activités
taillements et maintenir l’économie en vie;
en inventant des moyens et pratiques de
ravitaillement en situation d’austérité ou en
mettant en oeuvre des mécanismes de protection des personnes vulnérables. par
ailleurs, étant donné que la région n’a pas
été toujours ou totalement en crise, ces élues
ont aussi été invitées à s’exprimer sur le
commerce et les échanges transfrontaliers.
Représentation régionale du Refela
Le Refela-Uemoa est une antenne régionale
du Réseau des femmes élues locales
d’Afrique (Refela) qui a été créé à l’issue du
premier Forum des femmes élues locales
d’Afrique tenu à Tanger, au Maroc, du 8 au
11 mars 2011. Le Refela fait partie intégrante de Cités et gouvernements locaux unis
d’Afrique (Cglua). Par ailleurs, ce réseau
composée de 760 femmes des 5 régions
d’Afrique, représente les élues locales
©Caddel
d’Afrique au sein de la Commission des
Femmes de l’organisation mondiale de
Cglu.
Son Bureau exécutif, réuni le 07 décembre à
Dakar, a adopté une série de résolutions à
Dakar demandant à Cglua de lui permettre
"d'être autonome et fonctionner correctement".
Cela passerait par l’admission en son sein
de la commission femme, d'ouvrir une
représentation du Refela et de mettre à la
disposition du Réseau un bureau au siège de
Cglua à Rabat. Il demande aussi l'adoption
d'un quota et/ou la parité aux instances de
Cglua, l'allocation d'une subvention annuelle pour lui permettre d'assurer son fonctionnement, l'intégration de l'approche genre
dans les politiques publiques et les budgets
nationaux territoriaux et la promotion du
leadership féminin au niveau local, notamment par le recours à des mesures de discrimination positive.
Giz-Amcod launched
a session
©Caddel
Mr. Khamula during the session
he All Africa Ministerial Conference
on Decentralization and Local
Development (AMCOD) launched a
session last 06 December 2012 in the meeting
room of the exhibition place on the theme:
«Impact of regional integration policies on
local governments - Cross border perspectives of decentralization policies (lessons
from the East African Community)».
Mohammed Kerre was the facilitator of the
session which was opened by Kenya Joyce
Nyambura (of Association of Local
Governments Authorities of Kenya) and closed by the Deputy Minister of Local
Governments Tanzania, Hon. Aggrey
Mwanri. In his closing remarks the Tanzanian
Deputy Minister appreciated the effort made
by GIZ AMCOD to bring together participants from the region as well as other regions
to deliberate on this important topic.
The participants recommended that the EAC
needs strong local governments as partners to
be a strong organisation and to achieve its
objectives. On management of public
resources, they recommended that local
governments through which the Mara River
passes from Mau in Kenya highlands through
the Serengeti in Tanzania to Lake Victoria
should establish the Mara River Eco-System
Local Governments Association (MRESLGA) to protect, conserve and manage the
river eco-system, wild-life and tourism services.
For the participants, East African Local
Governments Association in collaboration
with the EAC should investigate the possibility of developing a local government protocol to facilitate linkages between Partner
States and Local authorities and collaboration
between the EAC and local governments
now and when the political federation
becomes operational.
In addition the national local government
associations were asked to intensify research
activities to develop knowledge-based local
governments, and also strengthen evidence
based engagement with the EAC, Partner
/states and other stakeholders in the integration process. This resource should help local
governments, apart from engaging other stakeholders, build partnerships and inclusive
cross-border projects, and build their capacity to effectively serve the growing traffic as a
result of the Common Market Protocol provisions on movement and establishment of factors of production.
The participants appreciated the studies that
have been done on the impact of EAC policies on local governments but felt if these
reports were given a “human face” they
would speak vividly to all stakeholders,
including the EAC, the Partner State governments, and citizens. They therefore proposed
the immediate need to develop documentaries on cross-border activities to concretize
the message and to help stakeholders understand what is really going on. They appealed
to GIZ to mobilize other partners to contribute to this effort. At the end, the establishing of
an East African Local Governments
Assembly has been also discussed.
T
8
dossier spécial
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Africités 2012
Salon: Le Maroc... et les autres
L’impressionnant pavillon du
Maroc n’était pas la seule marque
de la présence du royaume chérifien
à la 6e édition du Salon Africités.
vec près de 280 personnes, le Maroc
a été la plus forte délégation présente à Dakar. Pendant l’événement, son pavillon a accueilli des milliers
de visiteurs et ce n’est pas la tombola quotidienne organisée par Maroc Télécoms qui
pouvait inverser la tendance. En effet,
chaque soir, la tombola qui primait «exclusivment les élus locaux d’Afrique» attirait du
monde et des élus - dont trois Camerounais
- s’en tirait avec des lots divers dont le top,
une tablette Samsung Galaxy. Par ailleurs,
tous les jours à la même heure, les visiteurs
sans distinction pouvaient obtenir, simplement à la demande, des clés Usb d’une
capacité de 8 Go.
D’un autre côté, des artistes calligraphiaient des messages personnalisés sur
des cartes souvenirs faits à la main. Non
loin, d’autres, assis sur un tapis luxueux ou
adossés sur des coussins moelleux jouaient
des airs du pays profond, quand à un pas,
un autre que rien ne déconcentrait achevait
des arabesques d’une assiette en or.
Décidément, le Maroc ne venait pas faire de
la figuration. Déjà, l’on a remarqué que les
ouvriers qui s’affairaient de jour comme de
nuit à monter et démonter tentes et accessoires étaient Marocains. Le soir en flânant
dans Dakat qui scintillait de mille feux, l’on
voyait encore des Marocains poser des
néons ou des guirlandes lumineuses. Et
quand il vous prenait l’envie de manger un
morceau au Cesars, en face du chic Café du
Lion, vous avez encore des Marocains
devant vous. Et quand tout ceci s’ajoute
aux remerciements qui ont fusé à l’endroit
du Roi Mohammed VI dans les discours
des cérémonies d’ouverture et de clôture
du Sommet, l’on a l’occasion de se souvenir
que cette relation maroco-sénégalaise date
de plusieurs siècles. Elle s’exprime sur le
terrain politique, mais aussi économique,
énergétique, éducatif et religieux.
Pour le politologue Mohamed Darif, « le
Maroc a toujours mesuré les relations avec les
autres pays à l’égard de la question de l’intégrité territoriale. Et l’Etat sénégalais a toujours
reconnu l’intégrité territoriale du Maroc ». Le
couple Senghor-Hassan II avait déjà donné
un coup de fouet à cette relation entre les
deux pays. Mais poursuit M. Darif, « avec
Mohammed VI, l’on a assisté à la mise en place
d’une véritable politique africaine par le Maroc.
Car, à un moment donné, le Maroc avait rompu
les relations avec les pays qui avaient reconnu le
Polisario et le territoire sahraoui. Cette nouvelle politique africaine a influé sur les relations
avec le Sénégal ».
Un Institut de la Francophonie présent
Le stand de CGLUA
Celui de Cities Alliance
UN Habitat avait un stand
Le Mali a fait le déplacement
Avec le Congo
Mais aussi la Côte d’Ivoire
Une entreprise de mobilier urbain
Le stand de la ville de Dakar, l’un des plus beaux
A
Le Maroc à lui seul a fait le salon
La France avait tout un pavillon
Maquette de la vallée de Bouregreb
©V&C
Autres exposants
Parmi les autres pays ayant choisi de
prendre un stand au salon d’Africités 2012,
l’on compte le Sénégal (372 m², 2m² de
moins de que le Maroc), la France, le Mali,
la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Congo et
le Tchad. D’autres pays y étaient présents
par le biais d’institutions ou entreprises qui
y sont installées: le Canada (Iepf/Oif),
l’Espagne (Cglu), le Kenya (Un-Habitat), la
Guinée Equatoriale (Guinea Limpia), la
Tunisie (Bid) l’Angleterre (Amnesty
International), les Usa (Cities Alliance) et la
Suisse (Fafco Sa).
UN ISDR au Salon Africités
©V&C
L’art n’était pas en reste avec une galerie à la sortie du salon
dossier spécial
Africités 2012
9
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Le Cameroun répond présent
La délégation d’une centaine de personnes était
conduite par le ministre
de l’Administration territoriale et de la décentralisation.
a
journée
du
03
décembre n’a pas été de
tout repos pour la délégation camerounaise arrivée
dans la capitale sénégalaise la
veille dans la nuit. Il a fallu
pour chacun rapidement trouver ses repères; pour le
Directeur des collectivités territoriales
décentralisées,
Etienne
Owono
Owono,
retrouver ses pairs en salle C01
du palais des congrès de l’hôtel
King Fahd pour la réunion des
points focaux techniques de la
Conférence africaine de la
décentralisation et du développement local (Caddel). Quant à
l’équipe du Fonds spécial
d’équipement et d’intervention
intercommunale (Feicom) et
celle des Communes et villes
unies du Cameroun (Cvuc),
elles se sont immédiatement
mises en branle pour que l’espace affecté au Cameroun soit
prêt pour la cérémonie d’ouverture le 04 décembre.
Le 04, justement, il faut prendre
part à la cérémonie d’ouverture
présidée par Macky Sall en personne.
Le
Ministre
de
l’Administration territoriale et
de la décentralisation (Minatd)
a été invité par la présidente de
la Caddel à la représenter à
cette cérémonie. Il s’exprimera
donc au nom des ministres en
charge des collectivités locale
d’Afrique.
L
EN PLUS
ANALYSE
Sadi fait le point
avec sa délégation
2
A
1
Dans la foulée, les maires
conduits par Emile Andze
Andze, président des Cvuc doivent répondre à des sollicitations diverses: participations à
des sessions thématiques, négociations, lobbying, etc.
Parmi les premiers fruits récoltés, l’on retient la convention
portant sur le budget participatif signée entre Yaoundé Ve et
Porto Alegre (Brésil), sous le
parrainage de la Banque mondiale et Cglua. Quant au collectif des communes du département de la Menoua, il a obtenu
la présidence (Santchou) et la
trésorerie (Fongo-Tongo) du
Réseau pour la coopération et le
développement qui regroupe
les communes du Nord-Dagana
(Sénégal) - de Mamou (Guinée)
- de la Menoua (Cameroun). La
commune de Ngoulemakong a
signé une convention tripartite
avec une commune d’arrondissement de Dakar et une mairie
d’Espagne.
Ces différentes conventions
seront soumises à la validation
de la Commission interministérielle de la coopération
décentralisée.
3
Journée Feicom
Le 05, le Fonds spécial
d’équipement et d’intervention
intercommunale
(Feicom) du Cameroun, a
organisé une rencontre des
institutions africaines de
4
financement des collectivités
locales et deux sessions sur
l’emprunt communal et les
bonnes pratiques dans la
mise en oeuvre du développement local. Fil conducteur
de ces échanges: « Les institutions de financement du
développement local face
aux besoins d’investissement
des Collectivités locales afri5
caines »
1. Le stand du Cameroun.
Le 06, le Minatd a organisé 2. L’espace du Feicom
sur les bords de la piscine de 3. René Emmanuel Sadi à la réunion
l’hôtel Les Almadies une du Bureau exécutif de la Caddel
soirée camerounaise riche et 4. Philippe Camille Akoa lors de la
colorée qui a connu la parti- session organisée par le Feicom
cipation de Donnie Elwood 5. Artiste prestant lors de la soirée
camerounaise
©V&C
et Kouokam Narcisse.
Diplomatie
Ngantcha et Ketcha aux Racod et Refela
ls ont eu l’occasion de le réaffirmer lors
de la réunion bilan du 08 décembre dernier à l’hôtel Les Almadies, « Sans le soutien du Cameroun, celui du ministre de
l’Administration territoriale et de la décentralisation et celui de nos collègues maires
ici présents, nous n’aurions pas été élus».
Ces mots sont ceux de Célestine Ketcha
Courtes, maire de Bangangté et de Louis
Henri Ngantcha, maire de Loum.
©V&C
Mme Ketcha Courtes a été élue à Dakar
Vice-présidente du Réseau des femmes Louis Henri Ngantcha, maire de Loum
élues d’Afrique. Elles est décidément dans qu’à l’arrivée de la démocratie, nos pays afriune période de récolte, puisqu’elle a été cains qui vivent tant bien que mal cette démodésignée le 26 novembre 2012 à Abidjan, cratie, sont fragiles. Et les conséquences sont
Côte d’Ivoire, présidente de la Commission celles que nous connaissons, soit des guerres,
Aide humanitaire et gestion de risques. soit de l’instabilité, soit des difficultés qui au
C’était à la faveur du 32e sommet de final, mettent les populations en situation de
l’Association internationale des maires détresse. Il faut être auprès de ces populations.
francophones (Aimf). Elle remplace à ce C’est ça l’aide humanitaire. Etre là ou les popuposte Ahmed Hamza O. Hamza, président lations sont en souffrance, sont en manque.»
de la communauté urbaine de Nouakchott
(Mauritanie), devenu membre du Bureau. Un réseau de la coopération décentralisée
Elle est, avec Gilbert Tsimi Evouna, Quant à Louis Henri Ngantcha, il dit s’être
Délégué du gouvernement auprès de la retrouvé à Rabat les 22 et 23 octobre 2012 à
Communauté Urbaine de Yaoundé, la l’invitation de Cités et gouvernements
deuxième Camerounaise dans les instances locaux unis d’Afrique et du gouvernement
dirigeantes de l’Aimf. Sa mission, elle le marocain, pour prendre part à un atelier
voit ainsi : «C’est un rôle très sensible. Il s’agit international de partenariat entre les comde l’aide humanitaire, c’est-à-dire, être aux munes marocaines et les communes africôtés de nos frères africains de l’Afrique franco- caines. Il y était avec Mme Essamè maire de
phone en difficulté du fait des catastrophes Nkongsamba 3ème, et Fai Paul Sunjo,
naturelles, ou du fait des guerres, et vous savez adjoint au maire de Kumbo.
I
©V&C
Célestine Ketcha, maire de Bangangté
L’homme a passé une vingtaine d’années
en France et dit savoir comment pense la
diaspora. Il s’est donné pour mission à travers le site diasporacamerounaise.com de
lui fournir une information «moins chaotique» sur le pays afin d’inciter les
Camerounais de l’étranger à s’impliquer
davantage dans des projets de développement. C’est dire que lorsque naît sur place
l’idée de créer un réseau de la coopération
décentralisée en vue du sommet Africités,
le candidat Ngantcha a déjà quelques idées
dans la tête. Parmi eux, l’institutionnalisation d’une journée africaine de la coopération décentralisée le 23 octobre, mais surtout le fonctionnement effectif du Racod.
Le bureau qu’il dirige est composé de
Mohamed Faiz, maire d'Akka Ighane
(Maroc) et Fatoumata Doumbia Konte,
maire de la commune de district 1 de
Bamako.
l’image de ce qui s’était passé en 2009 à
Marrakech au Maroc sous la houlette de
Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de
l’Administration territoriale et de la décentralisation, une réunion a été organisée par René
Emmanuel Sadi le 08 décembre 2012 dans la
salle Signara I de l’hôtel Les Almadies de
Dakar.
Cette réunion a permis aux membres de la
délégation camerounaise de faire le point
avec le chef de délégation sur les aspects
positifs et négatifs de cette participation, mais
aussi d’en tirer les premiers bénéfices.
Certains participants ayant requis l’anonymat
ont regretté que le ministre n’ait pas profité de
cette rencontre pour dérouler les grands axes
de son agenda 2013 au regard des problèmes
soulevés, comme cela avait été le cas avec
son prédecesseur.
LOUIS HENRI NGANTCHA
Andc President
B
orn on June 6, 1967 in Loum, Louis
Henri Ngantcha grew up there in a
modest home. After his primary and secondary education, he obtained admission into the
prestigious CNAM in Paris, France, where he
studied environmental economy and management. Aware of the competition that characterized the new society in which he found himself, Ngantcha was wise enough to understand that in order to fit in or talk less of getting a job worth the salt, he had to work harder.
Thus, upon graduation from CNAM, he
moved to CREFOPS and offered a specialized diploma course in hygiene and disaster
management. Haven proven his worth in
school, the French government solicited
Ngantcha’s expertise at the ministry of industry where he bas been chief of hygiene and
disaster management. Few years after,
Ngantcha was transferred to the National education ministry in the same capacity. And
there-after he opted for the private sector
where he picked up a job with Multi Services
International Sarl as general manager. The
company among other things was specialized
in public works, information technology and
transport services.
This smart and results oriented man opted to
return to his roots and contribute to its development. Thus, at the 2007 twin municipal
and legislative election, he vied for the mayoral seat of Loum in the Littoral’s Moungo
division and won. The vibrancy of the Loum
council under Mayor Ngantcha as well as his
dynamism and intellectual capacity won the
admiration of the rest of the division. That is
how the Association of mayors of Moungo
division bestowed their confidence on him to
lead them as president.
Soon after, he understood that the image that
was painted of Cameroon to its sons and
daughters abroad was false. So Mayor
Ngantcha returned to Europe and created the
Association of Cameroonians in the diaspora
and development sympathizers (ACADIDE).
Mr. Ngantcha was last October 23 elected firstever president of the newly created African
network of decentralized cooperation (Andc).
Source: diasporacamerounaise.com
10
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
EN BREF
HABITAT III
Metroplis, Cglu et
Fmdv se préparent
E
n préparation à la prochaine conférence
mondiale des villes Habitat III en 2016, les
grands réseaux de villes Metropolis et Cglu
(Cités et gouvernements locaux unis), soutenus
par le Fmdv (Fonds mondial pour le développement des villes), se sont mobilisés autour de
la question du financement durable du développement urbain. C’était à la faveur
d’Africités 2012. Cette initiative vise à capitaliser, diffuser et accompagner l’appropriation
de stratégies de financement ayant permis
d’améliorer l’accès ou la gestion, des financements nécessaires au développement urbain
local et durable.
A Dakar, Metropolis, Cglu et le Fmdv ont invité les villes africaines et leurs partenaires à
rejoindre l’initiative pour participer aux activités et aux réflexions développées qui seront
ensuite portées comme recommandations opérationnelles auprès de l’Assemblée générale
des Nations unies lors d’Habitat III, par Cglu et
Metropolis en 2016.
Ils y ont présenté les dimensions stratégiques
de l’initiative, les activités qui y seront développées en Afrique et dans le reste du monde,
ainsi que l’agenda des évènements organisés,
afin d’inviter les acteurs du développement
urbain en Afrique et au-delà à rejoindre la
dynamique lancée. Alain Le Saux, Secrétaire
Général de Metropolis, Josep Roig, Secrétaire
Général de Cglu, et William Cobbett, Manager
de Cities Alliance ont, par leur présence, marqué leur soutien à cette initiative.
FORUM Le Sénégal,
capitale de l’eau
A
près avoir abrité des sessions qui ont traité de la question de l’eau au cours
d’Africités, Dakar a accueilli du 12 au 14
décembre 2012 la 2ème édition du «Forum de
haut niveau Eau et Assainissement pour tous
en Afrique». Cette rencontre visait la mise en
place d’un fonds de développement de l’eau à
l’échelle africaine.
Pas moins de 500 participants venus d’Afrique
et d’Europe ont pris part à l’édition 2012 dont
le thème était : «Financement et investissement
pour accélérer l’accès à l’hygiène, l’assainissement et l’eau en Afrique»
En prélude à cette rencontre organisée par le
gouvernement sénégalais en collaboration
avec l’International Water Association (Iwa) et
l’initiative Swadif (Initiative pour Fonds de
Développement de l’Assainissement et l’Eau
pour l’Afrique), une session d’information
s'est tenue le 29 novembre à Brazzaville.
La première édition de ce forum s’était tenue
en 2011, à Ouagadougou, au Burkina Faso.
DECOUVERTE
Les enfants au
salon Africités
Africités 2012
Le Rajfil noue des contacts à Dakar
En plus d’avoir co-financé la production et le
transport de l’édition
spéciale de Villes &
Communes, le Rajfil a eu
des contacts intéressants.
ès le 01 décembre 2012,
le Coordonnateur du
Réseau africain des journalistes sur les finances
publiques et locales (Rajfil) a été
reçue en audience par Nathalie
Le Denmat, Secrétaire exécutive
de la Commission des Finances
locales de Cités et gouvernements locaux unis (Gglu).
Au cours de cet entretien, les
deux parties ont échangé sur les
activités du Rajfil ainsi que ses
missions. Il a aussi été question
des missions de la Commission
des Finances locales de Cglu,
notamment «favoriser l’accès aux
financements des collectivités
D
©Africités
L
locales pour qu’elles puissent
assumer les missions qui leur
incombent en matière de politique
publique de proximité», selon le
mot de Mme Le Denmat.
«Quatre sources de financements
sont proposées aux collectivités
locales, poursuit-elle, le cadre
juridique et financier des collectivités locales, le recours à l’emprunt, la valorisation du foncier
urbain et le partenariat publicprivé». 92 milliards de dollars
par an pendant 20 ans sont
nécessaires pour satisfaire les
besoins de l’Afrique subsahaNathalie Le Denmat au cours de l’entretien
©V&C
rienne pour maintenir les équipements et préparer l’arrivée ductives, elles boosteraient le leurs connaissances, renforcent
des 300 millions de citadins développement des pays. De leurs capacités. Des bases ont
attendus d’ici 2030. Seuls 50 même le projet d’observatoire été lancées à Dakar.
Au sortir de cette rencontre, des
milliards sont pourvus par an; des finances locales a été lancé.
ce qui fait que les villes man- De tels chantiers exigent que les perspectives ont été évoquées,
quent d’équipements et per- directeurs financiers des collec- notamment les chantiers en
dent en productivité. Or ce sont tivités - 37 d’entre eux venant cours et dans lesquels les jourelles les moteurs économiques de 29 pays présents à Dakar - se nalistes du Rajfil pourraient
des pays. Si elles étaient pro- mettent en réseau, mutualisent être impliqués dès 2013.
Villes & Communes distribué par Cglua
Votre journal a été distribué par
l’organisateur de l’événement,
Cités et gouvernements locaux unis
d’Afrique (Cglua), au grand plaisir
des visiteurs.
ans le cadre d’un accord trouvé
avec Cglua, une édition spéciale de
Villes & Communes a été produite
et acheminée à Dakar par les soins des
journalistes regroupés au sein du Réseau
africain des journalistes sur les finances
publiques et locales (Rajfil). Le réseau qui
a supporté 50% des frais, entendait marquer ainsi son attachement à la mise à disposition d’une information de qualité sur
l’Afrique locale.
D
Distribué gratuitement
Le journal distribué gratuitement sur le
stand de Cglua a, de l’avis de Soumia
Benlebsir
qui
secondait
Zineb
Benchekchou dans la coordination du
stand, «reçu un bon accueil des visiteurs qui
posaient beaucoup de questions et voulaient
savoir où se procurer les prochaines éditions».
A leur décharge, cette édition spéciale
avait largement donné la parole à des
experts africains des questions de gouver-
©V&C
V&C disponible sur le stand de Cglua et lu par 1000 participants
nance locale et de développement local.
Outre Jean Pierre Elong Mbassi (Secrétaire
général de Cglua), Moussé Daby Diagne
(Inventeur du concept et Coordonnateur
d’Africités 2012), Ousmane Sy (ancien
ministre malien des Collectivités locales)
et Abraham Roch Okoko-Esseau (Cadre
au département des Affaires politiques de
la Commission de l’Union africaine), l’on
comptait aussi les contributions de
François Menguelé (Coordonnateur du
Programme d’appui Giz-Caddel/Cglua),
Pape Mor Ndiaye (ancien Directeur de la
décentralisation du Sénégal), Sirag Omar
Abdoulkader
(Directeur
de
la
Décentralisation de Djibouti), Bachir
Mamadou Kanouté (Coordinateur exécutif d’Enda Ecopop au Sénégal) et de
Maurice Engueleguele (Coordonnateur
des programmes de l’Institut africain de la
gouvernance).
Planoscam parle de finances locales
Charlie
Martial
Ngounou,
Coordonnateur du Réseau des
Finances publiques et locales en
Afrique (Refila) et représentant de
Planoscam a pris part à une session thématique portant sur le
«rôle des Osc dans dans la gouvernance locale: la réforme de la
comptabilité
communale
au
Cameroun».
u cours de la 6ème édition des
Africités, la plateforme nationale des
organisations de la société civile camerounaise (Planoscam), a animé une session
spéciale sur le rôle de la société civile dans
la gouvernance financière locale. Dans
l’optique de cette session spéciale dont
l’intervenant principal était Charlie
Martial Ngounou, le représentant de
l’Aimf sur les Finances locales et
Coordonnateur du Réseau des finances
A
es élèves de l’école élémentaire de Scat
urbam ont visité le Salon Africités le 07
décembre dernier. Ils ont fait le tour des différents stands, accompagnés de leurs guides.
Arrivés au stand du CONGAD, ils ont entonné l’hymne national du Sénégal.
Dossier spécial
sélectionnés sur la base de leurs apports
concrets dans la construction de territoires. A cet égard, les participants à cette
session spéciale qui a eu lieu à l’Hôtel des
Almadies à Dakar le 6 décembre, ont pu
apprécier la qualité de la modération
offerte par Madame Marie Madeleine
Nga, le Coordonnateur national du
Programme national de développement
participatif (Pndp); lequel met en œuvre
un projet de modernisation de la comptabilité dans 50 communes camerounaises.
Il s’agit d’une phase pilote qui va donner
lieu dès 2013 à généralisation sur l’ensemble du territoire national. Il faut préci©V&C ser que la modernisation des finances
Le Coordonnateur du Refila
locales au Cameroun dévoile une synergie
locales en Afrique (Refila), la Planoscam a entre le Gouvernement du Cameroun et
voulu donner à réfléchir sur les conditions les partenaires au développement comme
essentielles d’une participation citoyenne l’Association Internationale des Maires
pour l’amélioration de la qualité de la gou- Francophones, qui offre gracieusement
vernance financière dans les collectivités SIM_ba, le progiciel de gestion intégré
territoriales décentralisées.
avec ses modules de comptabilité admiComme souhaité par les organisateurs du nistrative, de comptabilité générale et de
Sommet Africités, les intervenants ont été gestion des taxes municipales.
Dossier spécial
11
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
Africités 2012
Des héros ordinaires
La remise des prix Harubuntu 2012
a coincidé avec la soirée de gala de
la VIe édition d’Africités.
SOCIETE CIVILE
Namegabe, messie d’enfants soldats
epuis
18
ans,
Murhabazi
Namegabe, 44 ans, intervient
auprès des groupes armés présents
dans l’Est de la République démocratique
du Congo (RDC) pour libérer les enfants
soldats qu’ils ont recrutés. Son but: leur
permettre de se reconstruire pour espérer
un avenir meilleur.
Murhabazi Namegabe fait preuve de beaucoup de sang froid. C’est au péril de sa vie
qu’il se rend auprès des groupes armés
pour négocier leur libération. Et là, une fois
devant ceux qui n’ont aucun scrupule à
inciter ces jeunes garçons à regagner leurs
D
©Africités
EN PLUS
COUP DE COEUR DU JURY
Jude Zounmenou
et ses marionnettes
rangs, il doit faire preuve de prudence.
Armés jusqu’au cou, vite irritables et suspicieux, Murhabazi Namegabe doit avant tout
les convaincre du fait que les enfants sont
l’avenir de leur pays. Qu’ils constituent une
richesse. Qu’ils doivent être protégés plutôt
qu’utilisés comme miliciens. Et qu’en les
contraignant à se battre, leurs droits sont
violés.
Ce titulaire d’un doctorat sur la croissance et
le développement de l’enfant et père d’une
adolescente de 14 ans dirige une association
de 257 membres, le Bureau pour le volontariat au service de l’enfance (BVES).
©Africités
COMMUNICATION
L
Jolly Kamuntu, la voix du peuple
olly Kamuntu, 32 ans, aime s’exprimer
librement. Pour cela, elle a choisi les
ondes. Mais ce qu’aime avant tout Jolly,
c’est donner la parole aux autres. Un projet
loin d’être aisé dans le Sud-Kivu, minée par
des conflits armés. Dans cette région, située
dans l’est de la République démocratique
du Congo, les populations vivent dans des
conditions très difficiles. La radio locale
Maendeleo que Jolly dirige depuis 2004,
leur donne régulièrement la parole. Les
habitants de cette province peuvent ainsi
raconter leur rude quotidien et exprimer
leurs attentes aux autorités.
J
Avec son équipe, elle n’hésite pas à aller à
la rencontre des populations du Sud-Kivu.
Son projet a donné naissance à 145 radios
clubs. Le principe ? « Il s’agit de groupes de
personnes que nous avons formé pour faire des
reportages et recueillir les récits des habitants
les plus reculées du Sud-Kivu. Ensuite, nous
diffusons leurs propos sur radio Maendeleo
afin que tous les auditeurs puissent être informées de leurs difficultés », explique Jolly.
Jolly milite aussi pour la promotion des
femmes dans son pays, avec l’Association
des femmes des médias du Sud-Kivu,
projet primé par Harubuntu.
©Africités
ENTREPRENARIAT
Salimata Wade, une affaire de cuisine
est l’histoire d’une universitaire
sénégalise qui, à force d’interroger le rapport des Africains à leur
alimentation a fini par créer une entreprise
en 2008, La Compagnie du bien manger.
Elle propose une alternative culinaire basée
sur les ressources alimentaires du continent. Une équipe de cuisiniers, psychologue, diététicien, prof de gym est disponible pour conseiller les clients.
La promotrice est passée par les dégâts de
la malbouffe dans les années 2000: « Je travaillais beaucoup, je sautais les repas…. J’ai
©Africités imposé à mon corps tout ce que je voulais.
C’
L’essentiel était qu’il fasse ce que je lui demande. Et puis, un jour je n’ai pas pu me lever ».
Son médecin l’aidera à prendre de
conscience du mal.
Elle s’est concentrée sur son environnement et a mis au point une gastronomie
africaine avec des mets plus équilibrés. «
J’ai pris les plats locaux et je les ai retravaillés,
explique-t-elle. Les gens mangent ce qu’ils ont
l’habitude de manger avec un budget adapté.
Nous initions un changement dans la manière
de manger. Ce n’est pas un régime. Nous voulons que les gens en fassent un mode de vie ».
COUP DE COEUR DU JURY
La chère terre d’Esther V. Razazarivola
sther Vololona Razazarivola a 50 ans,
deux enfants et une sensibilité à l’injustice. Elle est récompensée pour un
projet qu’elle a lancé en mars 2010 sur la
Lutte contre la violence foncière dans les
zones enclavées. Pour ce faire, elle s’est
entourée d’une équipe pluridisciplinaire,
avec pour but de combattre les obstacles qui
entravent l’obtention des titres fonciers.
L’association se mobilise donc pour aider les
populations à réunir les pièces qui prouvent
la mise en valeur des terres ou à recueillir les
témoignages qui prouvent le lien entre les
E
occupants et la terre. Les populations, souvent illettrées, bénéficient de l’action bénévole des juristes de l’association pour les
démarches administratives et les recours
juridiques.
Le jury a été séduit par les effets en cascade
de l’action d’Esther Vololona dans un pays,
Madagascar, où la question de la propriété
foncière génère un nombre important de
frustrations et de tensions. La coexistence
du droit coutumier et d’une réglementation
foncière héritée de l’époque coloniale
s’ajoute aux soucis techniques du Cadastre.
©Africités
COUP DE COEUR DU JURY
David Levi Ollie: la rue comme univers
e succès international du groupe de
musique, Staff Benda Bilili, rassemblant des personnes handicapées
issues des rues de Kinshasa (République
démocratique du Congo) ne doit pas occulter le cas de David Levi Ollie. Il découvre la
rue à 7 ans et à 22 ans, crée une association
des enfants de la rue, les «shégué» en lingala.
L’Aejerc (Association pour l’encadrement
des jeunes et enfants de la rue du Congo)
aide les les «shégué» à se lancer dans une
activité génératrice de revenus. Cela passe
L
©Africités
es spectacles de marionnettes n’intéressaient pas les Béninois. Mais les choses ont
bien changé depuis que Jude Zounmenou a
lancé sa compagnie de marionnettistes qui sensibilise aux maux de la société béninoise. Il préside aussi l’association Thakamou qui a pour
but de redorer le blason des artistes béninois.
Jude Hermann Enagnon Zounmenou sait ce
qu’il veut. Le jeune homme de 30 ans, à la voix
grave et posée, donne l’impression qu’il en a
40. Il se définit lui-même comme quelqu’un de
« très têtu ». Un entêtement qui lui a permis de
créer, en 2009, l’association Thakamou pour
promouvoir l’art de la marionnette au Bénin.
L’objectif est aussi de redorer le blason des
artistes béninois souvent dévalorisés. « Au
Bénin, les artistes sont très mal vus. Dès que
vous dites que vous êtes artiste, on vous considère comme un raté ».
par une intégration des enfants nouvellement arrivés, grâce à des visites sur les sites
fréquentés par les jeunes. Ils sont ensuite
pris en charge par les plus âgés qui doivent
leur apprendre l’autonomie qui les aidera à
quitter la rue. Cet apprentissage, c’est aussi
et surtout celui d’un métier demandant un
capital minimal: couture, coiffure, esthétique, etc.
Les autorités locales vers qui il se tourne
prennent de plus en plus au sérieux la
démarche de David L. Ollie et ont signé un
contrat avec son association.
Pas de théâtre au Bénin
Une image négative qu’il compte bien changer.
« Nous les jeunes artistes devons tout faire pour
qu’on nous prenne au sérieux ». Mais le gros
problème, selon lui, est que l’artiste n’a pas de
statut au Bénin. Sans compter que « l’Etat ne
nous soutient pas toujours même si un budget
d’un milliard de francs CFA est alloué à la culture. Ce qui n’est pas mal. Mais encore faut-il
que cet argent soit bien géré et attribué équitablement », déplore-t-il. « Il n’y a aucun moyen
pour les comédiens de se former. Aucune école
n’existe pour cela. Il n’y a pas non plus de
théâtre pour présenter les spectacles. Il y a
encore beaucoup de travail pour tout révolutionner. » Mais il n’abandonnera pas. « Il faut
être sérieux dans son travail et tout ira bien »,
aime-t-il dire.
Contrairement à certains de ses compatriotes, il
ne badine pas avec l’art. Il est bien décidé à en
vivre. Son avenir est pour le moment assuré. Le
jeune Béninois n’a pas eu peur de créer sa
propre compagnie de marionnettistes. Elle vit à
l’aide de son association qui a reçu le soutien de
la Fondation Suisse du Bénin et de l’Union
européenne. Sa troupe est d’ailleurs la seule qui
existe dans le pays. Mais les comédiens ne
montent pas sur scène uniquement pour amuser
la galerie, tient-il à préciser : « L’objectif est
avant tout de sensibiliser la population sur les
différents maux de la société béninoise. Comme
le sida, la malnutrition des enfants etc… » Des
thèmes traités sans tabou.
Susciter des vocations
A travers ses représentations, Jude veut aussi
susciter des vocations. Il a déjà formé douze
jeunes qui ont appris à fabriquer et utiliser les
marionnettes.
Le marionnettiste a fait du chemin. Son projet a
aussi donné naissance au Teni Tedji, le Festival
international des arts de la marionnette. Il se
tient une fois par an. Durant plusieurs jours, sa
compagnie parcourt le Bénin pour se représenter sur scène ou dans la rue. Ce festival est très
important pour Jude et son équipe car il donne
de la visibilité à leur art.
Source: www.afrik.com
12
N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013
EN BREF
CONCERTS
Richard Bona au
Cameroun
Poésie
Le festival P3V «guérit» les malades
La VIe édition du festival promu
par le poète-raconteur Marcel
Kemadjou Njanke s’est achevée le
30 novembre après 3 jours de
manifestations.
Par Martial Nepoue
es «Chemins du partage» ont rythmé la
6e édition du Festival de poésie 3V
(voir-verber-vivre) qui s’est achevé le 30
Novembre 2012. La caravane des festivaliers a effectué le trajet de Douala à
Foumbot en passant par Bafoussam.
Objectif: s’enivrer de poésie et contaminer
d’autres Camerounais par le don de
poèmes gravés, notamment dans des hôpitaux. Qui a dit que la poésie n’avait point
de vertus médicinales?
Le quatre-quatre de Marcel Kemadjou
Njake qui en a vu d’autres, est la monture
qu’ont enfourché le promoteur du festival,
Edmond François Ngangoum, Pierre La
Paix Ndame, Gilbert Tchoupa. Même une
panne du tout-terrain n’altérera en rien la
bonne humeur des poètes «partageurs»
Première escale à Bafoussam, la Clinique
pédiatrique La Solidarité. Pierre La Paix
Ndame raconte : « Notre Guide jusque-là très
discrète après quelques entrées et sorties dans
le bureau du Médecin pédiatre nous fera enfin
signe de la suivre. Mais oups, le médecin ne
nous sachant pas si nombreux s’excusera d’en
finir avec une patiente avant que de nous recevoir convenablement. Notre tour arrivé, des
grandes poignées de main s’en suivirent et
quoique bilingue mais trahi par son ton anglophone d’origine ne manqua pas de s’étonner de
ce que les Camerounais arrivaient encore à
faire des choses de façon gratuite et désintéressée». Curiosité qui gagnera les patients peu
habitués à ce genre d’exercice leur imposant désormais de prendre leur mal en
patience dans le hall d’attente en mettant
en concurrence dans leur cerveau les
conseils aux patients, les affichettes de
médicaments et les «mots guérisseurs» des
poètes.
Les poètes, magiciens des mots, se dépêcheront d’arriver au centre de santé Le
Bon Samaritain de Foumbot où ils feront
don de leurs poèmes gravés.
L
R
ichard Bona donnera deux concerts à
Douala Bercy le 21 décembre 2012 et à
Yaoundé le lendemain au Palais des congrès.
Il en profitera pour partager avec les mélomanes un avant-goût de son album qui sort en
2013.
EVENEMENT
Des Couleurs
urbaines
L
a 6e édition du Festival Couleurs urbaines
s’est achevé le 16 décembre 2012 après
une semaine qui a vu passer de nombreux
artistes.
Contrairement aux année antérieures où il se
tenait au Camp Sonel (Essos-Yaoundé), le festival a installé son village au stade Soppo
(Bonapriso-Douala).
A l’ouverture, le 11 décembre, le public a eu
le plaisir d’accueillir les artistes Nicole Mara,
Prosby, Grace Bethel, Mony Eka de Petit
Pays, et d’assister a un spectacle de danse
battle et de painting show.
Pendants les autres soirées programmées par
Hans Mbong, le promoteur du festival,
d’autres artistes, les uns plus renommés que
les autres ont presté devant le public qui n’a
pas boudé son plaisir: Sergeo Polo, Stypak
Samo, Letis Diva, Carlos K, Daara j du
Sénégal et Jey Liba du Togo.
Quant à la foire exposition, ouverte tous les
matins à 10 heures, elle a permis de mesurer
le travail des artistes qui peuplent nos grandes
villes en matière de mode, design, la gastronomie, de tatouages, Body painting, graffiti et
autres jeux.
PATRIMOINE
Fin de la 2e édition
du Festi Guider
L
a 2e édition du festival culturel et touristique initié par la commune de Guider
(département du Mayo Louti) s’est achevée le
8 décembre 2012 après 3 jours de manifestations. Placé sous le thème thème «
Décentralisation et promotion du tourisme,
enjeux et perspectives »., cette édition a été
lancée par Bello Bouba Maïgari, ministre du
Tourisme et des loisirs. La célèbre danse
Guma, exécutée par de jeunes femmes aux
seins nus, a fait le plaisir des participants, tandis que 3 courses hippiques ont été organisées
sur la place des fêtes de Guider.
Le projet « la route des lamidats », copie du
concept « la route des chefferies » des régions
de l’Ouest et du Nord-Ouest a été lancé.
arts & culture
Escale du Mont Mbapit
Une escale de plaisir sera faite sur le chemin de retour au Mont Mbapit et son lac
mystique. Là, plus question de donner,
mais plutôt de prendre rendez-vous avec
la muse afin d’usiner les prochains
poèmes à graver et distribuer. Qui sait,
peut-être dans des gares routières ou des
cimetières ou encore des gargotes. Au
fond, quelqu’un sait-il quelle idée piquera
les poètes festivaliers quand ils voudront
prendre en 2013 d’autres «Chemins du
partage»?
30 minutes de moto-taxi et un bain de
poussière sont oubliés quand parvenus
«au pied des marches majestueuses qui serpentent le flanc au-dessus duquel niche silencieusement le Lac Mystique Mbapit», les poètes
jettent devant eux des colas et jujubes
achetés pour amadouer les esprits qui s’y
terrent.
«Nous découvrons enfin notre hôte silencieuse, qui dort (non sans remuer) paisiblement au
fond d’une vaste vallée de cratère béante dont
les arbres en bordures s’émoussent à perte de
vue», dévoile M. Ndame. « Il ne faut pas
s’approcher de plus près », met en garde
Marcel. «Commencent alors des prises de
vues à la fois du Lac et des visiteurs épris rapidement de ce lieu féerique sinon mystique
pour lui coller son épithète. Nous sommes
encore émerveillés par les sons et la fraicheur
des lieux qu’un troupeau de bœufs voulant
traverser va nous obliger à redescendre vers
les marches pour lui céder le passage. Ce sont
les maîtres des lieux et il ne faut pas insister».
Une fois le troupeau parti, Pierre La Paix
Ndame ouvrira le bal des déclamations
avec ce poème de Lamartine «Le Lac».
«Pendant la déclamation forte, l’écho est très
vite repris par des voix inconnues qui rendent
aux abysses vides d’altitude cet autre langage
sans doute peu communiqué ici. Edmond
Ngangoum va déclamer un texte de Gilbert
Tchoupa qui lui-même bouclera par un autre
de ses extraits. Marcel s’est éloigné vers
quelque colline longeant les bords du Lac. Il
médite», racontent les randonneurs d’un
soir.
C’est le temps de partir. Les benskineurs
s’impatientent.
©Festival P3V
Formation
Vendre la culture du Kmer sur Internet
Un atelier de deux jours
a été organisé à Yaoundé
dans le but de renforcer
les capacités des journalistes culturels camerounais sur la toile.
a Camac (Cameroon
Arts Critics) a organisé
un atelier sur le thème
«marketing en ligne et le journalisme culturel». L’atelier de
deux jours qui s’est achevé le
11 décembre 2012 a été organisé à l’Institut Goethe de
Yaoundé, partenaire de la La directrice de l’Institut Goethe et les animateurs de l’atelier
Camac.
sciences et techniques de la organisés du 5 au 7 décembre à
Deux experts ont été conviés à communication de l’Université Yaoundé et au sortir desquels
animer cette formation réunis- de Yaoundé 2 et de Birgit des résolutions modifiant le
sant 20 jeunes journalistes Rieger, journaliste en service à paysage médiatique camerounais ont été prises. Il entend
camerounais travaillant pour Der Tagesspiegel en Allemagne.
divers médias publics et privés. Cet atelier survient quelques résoudre la question de la préIl s’agit de Baba Wame, ensei- jours après les deuxièmes états sence en ligne des informations
gnant à l’Ecole supérieure des généraux de la communication touchant la culture camerounai-
L
©V&C
se. Par ailleurs, il aidera les
médias pour lesquels travaillent les bénéficiaires de la
formation à se vendre auprès
de leur public cible, sachant que
les internautes sont par nature
réticents à payer pour avoir
accès aux contenus en ligne.
Chers lecteurs, Joyeuses fêtes de fin d’année et de nouvel an !