sacré mont blanc !

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sacré mont blanc !
Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
marc lemonnier
sacré mont blanc !
inserts de cécile auréjac
illustrations de pilo
É d i t i o n s AO
André Odemard
Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
Photo de couverture : Jean-Luc Tafforeau
Photos à l’intérieur du livre : Marc Lemonnier
Illustrations de Gilles Mazard, alias pilo,
extraites de son Carnet de voyage © Zarma Prod 48
© 2012 Éditions AO-André Odemard
www.ao-editions.com
ISBN 978-2-913897-34-2
Collection Récits, n° 5 ISSN 2111-5710
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions
destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction
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consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une
contrefaçon sanctionnée par les articles l. 335-2 et suivants du Code de la
propriété intellectuelle.
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Déclic
Arête des Bosses, juillet 1983
– Allez, Marc, faut y aller !
– Hein, quoi ?
J’ouvre péniblement les yeux. Mal à la tête, envie de
vomir… Un froid terrible me saisit brutalement. Autour de
moi, un ciel immense, une lumière blanche éblouissante,
le vent.
Tout me revient.
La nuit au refuge, le départ dans le noir, la montée si longue,
si monotone, l’aube glaciale dans les pentes du Dôme. Et
puis cette fatigue, si profonde. Les jambes qui tremblent.
L’envie de tout abandonner : l’ascension, la vie…
Affalé dans la neige, je me suis endormi en quelques
secondes, d’un sommeil vénéneux, plein de sensations douloureuses et de rêves effrayants.
– Laisse-moi me reposer encore un peu. Juste quelques
minutes.
– Faut pas rester comme ça, il fait trop froid. Plus que
quelques centaines de mètres, courage !
Je n’ai même plus la force de protester, j’obéis. Je me lève
en chancelant et mets un pied devant l’autre.
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Sacré mont Blanc !
Des heures qui suivirent ne me restent que quelques sensations brouillées. Allongé au sommet, j’attends la mort en
haletant. Pendant la redescente balbutiante, je pleurniche
intérieurement pour que cela cesse enfin.
Une sorte d’enfer.
Le début d’une passion pour la vie.
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Chamonix
Camping des Bossons, 11 septembre 2002
– Euh, tu crois vraiment qu’on va pouvoir porter tout ça ?
Cécile fait la moue en contemplant le colossal tas de matériel empilé en vrac sur la pelouse. D’un œil critique, elle
évalue le chantier :
– Caser ce bazar dans nos sacs, ça va déjà être chaud, mais
si en plus tu t’imagines qu’on va réussir à les porter au-delà
de la sortie du camping, je crois que tu rêves !
– Mmmmais non, t’inquiète, ça ira, j’ai l’habitude !
Hum, Cécile n’a vraiment pas l’air convaincue. Peut-être
parce qu’elle me connaît trop bien ? Voilà déjà quinze ans
que nous nous sommes rencontrés. C’était à l’occasion
d’une colo musicale, elle y était stagiaire et moi moniteur.
Nos dix années d’écart ont d’abord teinté notre relation de
nuances paternelles, mais il est loin le temps où je pouvais la mener en bateau – si tant est qu’il ait jamais existé !
Aujourd’hui, c’est une grande et belle jeune femme blonde,
motivée et sûre d’elle.
Cécile n’est pas spécialiste de la haute montagne, mais
pas tout à fait néophyte non plus. L’an passé, elle a déjà
participé à une virée commune dans ce massif, l’un de mes
nombreux «  mont Blanc ratés  », riches en souvenirs épiques.
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Sacré mont Blanc !
Sur une arête menant au mont Tondu, il fallait effectuer
une sorte de grand écart audacieux pour franchir une courte
barre rocheuse verglacée. Elle avait observé le geste maladroit de celui qui la précédait, puis elle s’était avancée à
son tour. Après quelques secondes de concentration au pied
du rocher, elle avait enchaîné trois mouvements rapides et
précis qui l’avaient hissée sans problème au sommet du
passage. Impressionné, je lui avais demandé comment elle
avait ressenti l’épisode. Elle m’avait répondu :
– Je me suis dit que si je commençais à réfléchir, je n’y
arriverais pas, alors j’ai foncé !
Bref, une fille solide et fiable. Autant dire qu’elle mesure
bien les contraintes de la balade que nous allons entamer
demain.
– Mmm’houais, lâche-t-elle en continuant à contempler
le tas de matériel d’un air dubitatif.
cécile . -  La montagne, j’y vis. Pas la grande, non, une
petite montagnoune du Massif Central, mais qui sait souvent faire preuve de grandeur et d’exubérance.
La haute montagne, j’en rêve depuis que j’ai passé plusieurs mois sur l’Altiplano bolivien, à rêvasser devant les
sommets enneigés au loin. Depuis, j’ai goûté au plaisir
des balades en raquettes dans la neige. Mais sinon, je n’y
connais presque rien. Je me souviens avoir lu à 12 ans un
récit illustré de la première ascension du mont Blanc. Les
noms des protagonistes sont sortis de ma mémoire, mais je
ressens encore très bien l’ambiance décrite et quelques détails de cette histoire, de ce médecin qui embauche un jeune
Savoyard pour la première expédition jusqu’au sommet.
Les « mont Blanc : encore raté » de Marc, je les connais
presque tous : depuis bientôt six ans, tous les étés, nous
sommes un certain nombre de copains à venir aider Marc
et Sophie à retaper leur maison des Cévennes. À chaque
fin de chantier, nous avons droit à l’inénarrable diaporama
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Chamonix
« mont Blanc », généralement en présence des malheureux (bienheureux ?) participants. Toujours des galères
infâmes, des tentes ensevelies sous la neige, des journées
à rester enfermé dans 3 m2 sur les plus hautes montagnes
d’Europe. Un cauchemar ! Mais, au fond, le blizzard n’estil pas plus valorisant que le grand ciel bleu ? Sur les photos, ils sourient souvent : ne sont-ils pas tous des héros ?
Ça donne envie !
Alors j’y suis allée, l’an dernier. Je me souviens particulièrement de cette fin de journée, à ramer littéralement
dans une neige qui nous arrivait en haut des cuisses, sous
un blizzard intense à l’approche du col Infranchissable…
Ce jour-là, il portait bien son nom ! La tempête nous persuada bien vite de laisser tomber les sacs pour sortir la
pelle à neige, creuser une plate-forme dans la pente et
monter rapido la tente, s’y jeter pêle-mêle et se sentir enfin
à l’abri.
Si j’ai survécu une fois, je survivrai bien une autre fois !
Bref, moral d’acier, mais, surtout, naïveté et enthousiasme débordants qui font que « on verra bien le moment
venu ». Si j’ai encore, solidement accrochée au ventre,
la peur de ne pas pouvoir y arriver, je le cache bien, du
moins je fais en sorte de l’oublier bien vite. Car pour moi,
l’essentiel est que je vais enfin approcher les sommets. Les
Alpes sont encore un vaste domaine inconnu, un monde à
la saveur nouvelle et excitante.
Cette fin d’été 2002, Marc me persuade que je suis en
super-condition physique, qu’il n’y a aucun problème, que
je peux tenter l’aventure. Personnellement, je n’en suis
pas convaincue, mais je me laisse tenter. Je viens de terminer ma dernière année d’étude : à défaut d’argent, j’ai
du temps, l’occasion ne se représentera peut-être jamais.
Soyons fous !
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Sacré mont Blanc !
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Chamonix
De notre énorme amas d’affaires émergent des tentes, des
piolets, des cordes, des fringues… mais il est surtout constitué d’une fabuleuse quantité de nourriture. Les histoires de
bouffe, qui ne sont déjà pas simples en plaine, deviennent en
montagne un vrai casse-tête ! On pourrait croire que l’appétit, aiguisé par l’effort de la marche, permet de se contenter
de n’importe quoi… Eh bien, pas du tout ! Le premier jour,
tout va toujours bien. Un bout de pain avec une rondelle de
saucisson le midi, une purée déshydratée suivie d’un sachet
de thé dans une gamelle d’eau tiède pour le soir, et ça roule.
Mais dès que l’on monte un peu, les effets conjugués de la
fatigue et de l’altitude coupent la faim. Rien ne fait plus
envie, l’anorexie guette. La digestion devient laborieuse, la
nausée n’est jamais très loin. Bref, si vous n’avez que des
trucs pas terribles à vous mettre sous la dent, il est à parier
que vous allez faire la fine bouche. Or, bien manger est
vi-tal ! Pour la santé physique, bien sûr, mais aussi pour
le moral : que faire pendant les longues heures d’isolement
sous tente, lorsque le vent et la neige se déchaînent dehors ?
Manger ! Mais exclusivement des bonnes choses.
Chacun sa stratégie. Un jour, haut sur le versant d’un sommet andin, j’ai croisé un alpiniste français que je connaissais.
Me voyant réchauffer un plat lyophilisé sur mon réchaud,
il avait ri, ri… avant de commenter : « Marc, t’es vraiment
idiot, ou quoi ? Avant de partir en montagne, passe donc au
marché, tu prends cinq bananes, trois oranges, et voilà ! »
Estomaqué, je l’avais regardé repartir à l’assaut du sommet,
6 400 m avec juste une banane dans le ventre !
J’ai compris la leçon concernant les plats lyophilisés.
Pour autant, je n’ai pas pu me résoudre aux seules bananes.
Depuis cette époque, ma pratique habituelle consiste à emporter une alimentation « plaisir », goûtue, diversifiée… et
beaucoup trop lourde (non pas pour l’estomac mais bien
pour le dos). Il y a donc à nos pieds, en plus des classiques
soupes, purées et coquillettes : du saumon fumé, d’énormes
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Sacré mont Blanc !
miches de pain de campagne, de la confiture en gros pots
de verre, des desserts lactés, des bonbons en quantité, des
kilos de pommes… De quoi varier les menus pour stimuler
notre appétit dans les conditions rudes qui nous attendent.
– Toutes ces boîtes de conserve, là, demande Pilo d’un
air innocent, c’est à laisser au camping pour les manger au
retour ?
Avec ses 45 ans, Pilo est le doyen de l’équipe. C’est un
sportif, plutôt mince, très endurant, baroudeur expérimenté,
excellent grimpeur de surcroît. La falaise, ça le connaît,
jusqu’au niveau 7. Il n’a pas beaucoup fréquenté la haute
montagne, mais je sais qu’il s’y sentira naturellement à
l’aise. C’est un tranquille, qui parle peu dans l’action. Il
traverse les passages les plus délicats en rêvassant, ce qui
désamorce l’angoisse des inquiets. Sa présence fait toujours
du bien dans un groupe, et je suis heureux qu’il soit avec
nous.
Pendant ses marches silencieuses, il aime observer ce qui
l’entoure : les paysages, les couleurs, les formes… Son œil
d’artiste voit des choses que nous, humains ordinaires, ne
percevons pas. Une crevasse lui évoque la gueule béante
d’une bête fabuleuse, la ligne d’une arête rocheuse l’hypnotise… Rien ne lui plaît plus que les déchets de la civilisation humaine, qu’il adore reconditionner en machines
infernales ou merveilleuses. Elles viennent enrichir le bestiaire fabuleux qui peuple son foyer et les terrains alentour.
Il ne se déplace jamais sans un carnet de dessin sur lequel
il croque tout ce qui lui plaît, parfois même en marchant. Il
en a amené un pour notre balade – en oubliant évidemment
ses stylos. Heureusement, il retrouvera un vieux Bic au fond
de son sac, les croquis de l’ouvrage que vous tenez entre les
mains lui doivent une fière chandelle, à celui-là !
C’est la première fois que nous partons en haute montagne ensemble, mais pas la dernière. Dans les années qui
vont suivre, nous renouvellerons l’expérience, cette fois
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Sacré mont Blanc !
Peu à peu, la surface gris brun se rapproche. Enfin, avec
la même gravité que Neil Armstrong sur le régolite lunaire,
je pose un pied sur la glace. Aucune phrase pour la postérité ne me vient aux lèvres. C’est pourtant ici, à cet instant
précis, que l’aventure montagnarde commence vraiment.
La proximité de la glace fait chuter la température de deux
ou trois petits degrés, suffisants pour renforcer l’impression
d’austérité qui règne par ici.
L’équipe se rassemble peu à peu. Tout le monde est impressionné de voisiner enfin avec ce monstre, dont l’immobilité nous apparaît soudain trompeuse : dans le silence de
la montagne se font régulièrement entendre des petits chuintements, des frottements légers. Çà et là, quelques cailloux,
libérés par la fonte, glissent furtivement au bas d’une pente.
Le glacier soupire, il pousse laborieusement ses tonnes de
glace vers la vallée en se frottant le ventre sur la planète.
Pourrait-il soudain se déchaîner et nous engloutir ?
Remonter la Mer de Glace constitue un itinéraire parfait
pour entamer une ascension. La surface du glacier ondule
mollement en reliefs peu marqués. Une sorte de sentier
facile s’y promène, disparaissant derrière un épaulement,
reparaissant plus loin. Nul besoin de réfléchir à son itinéraire, nul risque de disparaître dans une crevasse ou d’essuyer une chute de pierres… Chacun peut aller à son pas.
Mais marcher dans cette immensité laisse une impression
d’immobilité, les perspectives et les paysages évoluant très
lentement. Chaque pas ressemble au précédent et annonce
le suivant. La lenteur s’installe peu à peu dans nos cœurs
et nos esprits. Les conversations se tarissent. Le silence de
la montagne est ample, épais, et finit par calmer l’éternelle
ronde de pensées qui agite en permanence nos esprits stressés. Notre colonne s’étire puis se disloque, isolant chacun
dans sa marche et ses rêveries. Pas après pas, heure après
heure, le reste de l’univers s’éloigne de nos préoccupations
tandis que nous entrons dans le monde de l’altitude.
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Premier jour : la Mer de Glace
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Deuxième jour : les séracs du Géant
13 septembre 2002
7 heures du mat’. Il fait beau. Un vrai grand beau, comme
je n’en ai plus connu dans ce Massif depuis des années.
Le ciel est d’un bleu totalement pur, si transparent que les
sommets des alentours semblent proches à toucher. En
l’absence du moindre souffle de vent, le soleil réchauffe
très vite l’atmosphère glaciale du matin. Sa caresse sur nos
visages est délicieuse. Un sentiment de facilité et de sécurité m’envahit. Envolées, les appréhensions de la veille !
Sous cette lumière éclatante, les séracs du Géant ne nous
semblent plus inquiétants du tout. Leur traversée va être vite
expédiée. Rendez-vous à midi au col du Midi !
Nous prenons pied sur le glacier et commençons à nous
diriger vers les séracs. Cette première partie de cheminement est délicieuse. La pente est douce, entrecoupée de
crevasses modestes, bien visibles et faciles à contourner
ou à franchir, qui donnent l’impression d’être en terrain
technique et pointu alors qu’il s’agit d’une balade de santé.
Nous avançons rapidement. Quelques centaines de mètres
plus loin, au pied de la chute de séracs, nous débouchons sur
une curieuse zone horizontale dépourvue de crevasses, une
sorte de petite oasis qui donne une impression de sécurité
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Deuxième jour : les séracs du Géant
au milieu du chaos. C’est un endroit idéal pour faire une
pause et étudier la suite de l’itinéraire. Le Guide Vallot est
très formel : à cet endroit, il faut tirer vers la gauche, pour
rejoindre le centre du glacier, et éviter le secteur situé sous
le « Petit Rognon », ce promontoire rocheux qui surgit de
la glace un peu plus haut sur la droite, réputé difficile et
dangereux.
Peut-être suis-je victime du syndrome du château de
Barbe Bleue, qui veut que tout endroit interdit attire irrémédiablement ? En observant le passage à éviter, il me semble
justement que les zones crevassées sont traversées par une
sorte de vire aisément praticable qui, j’en suis certain, nous
mènera rapidement sur un replat que l’on devine au-delà.
Voilà une bonne occasion de faire mentir le topo et de mettre
un peu de piment dans cette étape sans surprise…
Fier de mon esprit d’initiative et de ma grande maîtrise
du terrain glaciaire, j’entraîne mes compagnons vers cet
itinéraire sur mesure. Nous nous élevons rapidement sur la
vire. Sans être technique, elle n’est pas aussi aisée qu’il y
paraissait : quelques crevasses, invisibles depuis le bas, la
traversent de loin en loin. Bah, peu importe… Tiens, celleci est plus large. Mieux vaut faire le tour. Ah, zut, en voilà
une autre là-bas.
Au tournant de la barre rocheuse, tandis que la pente se redresse, notre vire commence à se rétrécir, progressivement
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Sacré mont Blanc !
mais sûrement. À toute force confiant, je reste persuadé que
« juste un peu plus loin, c’est sûr, les choses vont s’arranger ». Mais bientôt cette chienne de vire disparaît tout à
fait et nous abandonne lâchement au cœur d’une tempête
de séracs entrelardés de crevasses profondes et torturées.
Nous voilà bientôt perdus dans une mer furieuse, errant
au pied de vagues géantes prêtes à déferler en rouleaux
d’écume bouillonnants. Des amas de glace pilée jonchent le
sol, témoignant de fréquentes chutes de blocs. Dégringolant
tout droit de l’aiguille du Plan, mille mètres plus haut, des
kilomètres cubes de glace viennent s’écraser contre le Petit
Rognon, menant avec lui une bataille titanesque qui met en
jeu des forces colossales. Nous sommes au cœur du combat.
Il n’y a pas de belle à sauver, mais comme un prince
de conte de fées, je rassemble mon courage pour avancer
encore, malgré les dragons, malgré le danger que je sens
maintenant au creux de mon ventre, malgré la vanité de
l’opération. Une émotion romantique m’envahit, mêlée de
peur et d’héroïsme. Nous vivons une aventure intense, exaltante, déraisonnable.
Une sorte de crissement retentit soudain. Une rapide
pause silencieuse nous en persuade : quelque chose remue,
là-dessous, quelque chose de vivant. Quelques dizaines de
mètres plus loin, de longs soupirs plaintifs résonnent autour
de nous, et s’intensifient au fur et à mesure de notre avancée
jusqu’à évoquer des gémissements d’épouvante. C’est le
glacier qui nous prévient : « Fuyez, pauvres fous, fuyez vite
avant qu’il ne soit trop tard ! »
Bientôt ce sont des craquements, puis de véritables coups
de boutoir que nous sentons résonner sous nos pieds. Chaque
explosion nous fige sur place, cœur battant, respiration haletante. Nos yeux roulent de droite et de gauche pour deviner
d’où viendra le danger. Soudain, un craquement encore plus
puissant que les précédents fait distinctement vibrer le glacier et toute notre équipée avec. Cette fois, c’en est trop.
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Deuxième jour : les séracs du Géant
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Deuxième jour : les séracs du Géant
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Sacré mont Blanc !
– Eh, ça, c’est mon duvet !
– Oui, mais ça, c’est mon matelas…
– Minute, j’essaie de trouver mon bouquin, après je range.
Tout sortir pour tout rentrer cinq minutes après, tenter
de ne rien perdre dans un espace pourtant minuscule…
La tente, c’est d’abord le lieu d’une agitation désordonnée ; pas moyen d’attendre que l’autre ait fini d’organiser
son petit carré pour étaler son propre bazar. Ça se mêle,
s’entremêle, on se sent coincé, engoncé, contorsionné…
alors que, dehors, l’immensité attend. Drôle de paradoxe.
Sous l’auvent, on laisse les chaussures pleines de neige,
les cordes, les piolets, les crampons, le réchaud. Dedans,
s’installe une petite vie d’intérieur : matelas, duvets, sacs
qui servent de coussins, bougies, lampes frontales accrochées à la voûte de la tente. Très rapidement, la frénésie
de l’installation se calme, s’apaise… Soudain, alors qu’on
se sentait bien au chaud, l’air fraîchit. C’est le moment de
s’occuper : lire quelques pages, enroulé dans son duvet,
étudier la carte de l’itinéraire du lendemain, sortir toute
la nourriture des sacs pour choisir le repas du soir, mettre
le reste « au frigo » sous l’auvent, enfiler les chaussures,
sortir pour aller chercher de la neige, rentrer, enlever les
chaussures, faire fondre la neige, boire un premier thé,
remettre les chaussures, ressortir pour aller rechercher de
la neige et faire pipi, rentrer, enlever les chaussures, faire
fondre la neige, préparer les ravioles fraîches, remettre les
chaussures, ressortir pour aller chercher de la neige, faire
fondre la neige, boire un deuxième thé, faire la vaisselle,
avoir la flemme de ressortir pour aller chercher de la neige,
soulever le bas de la tente pour prendre de la neige dehors, faire fondre la neige, remplir une première bouteille,
reprendre de la neige dehors, faire fondre la neige, ne pas
oublier de mettre la première bouteille au chaud pour que
l’eau ne gèle pas pendant la nuit, remettre les chaussures,
sortir pour aller faire pipi (tous ces thés !), etc.
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Sacré mont Blanc !
Un mont Blanc à l’arrache
Itinéraire des Grands Mulets, juin 1989
Encore quelques jours d’efforts, le temps de boucler les
exam’s, et j’en aurai terminé avec ma Maîtrise de Sciences
et Techniques de l’Environnement. Au programme des
prochains jours : vendredi après-midi, oral d’écologie. Ça
devrait aller. Lundi matin, écrit de microbiologie. Mmmh…
pas ma spécialité, ça ! Entre les deux épreuves il y a tout
juste soixante heures, logiquement et raisonnablement dévolues au repos et aux ultimes révisions. Eh bien non, ça ne
se passera pas comme ça !
Vendredi
18 h 00. Train pour Paris.
22 h 00. Train de nuit pour Chamonix… sans couchette,
bien sûr. Nous sommes des étudiants, quand même !
Samedi
10 h 00. Arrivée à Chamonix, déjà complètement décalqués. Au sortir de la gare la lumière de la montagne est crue,
aveuglante. Derniers achats utiles, départ en petit train vers
les Bossons.
12 h 00. Premiers lacets vers la Jonction. Aucun entraînement physique, aucune acclimatation, tout le monde souffle.
14 h 00. 2 000 m d’altitude, voilà déjà la neige. Plus basse
et plus abondante que ce à quoi je m’attendais. On commence à enfoncer grave.
17 h 00. Arrivée à la Jonction. Repos rapide après ces trois
heures de brassage éprouvantes. Traversée du glacier. Nous
rejoignons la trace qui monte au refuge des Grands-Mulets
depuis le Plan de l’Aiguille. Elle est pleine de skieurs, nous
sommes les seuls piétons. On a l’air de c… Tout ce monde
nous laisse sur place.
21 h 00. Arrivée au refuge. Les derniers skieurs sont arri96
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Deuxième jour : les séracs du Géant
vés depuis des heures, on est de vrais extraterrestres. Les
jambes me font mal, mal. Plus de place dans les bas-flancs,
on s’allonge dans la pièce de vie, dos par terre, jambes en
l’air contre le mur pour calmer les crampes.
Dimanche
00 h 00. « Réveil »… au terme d’une période sans sommeil. Pas grave. Debout !
01 h 00. Cohue habituelle à la sortie du refuge. Nous partons les premiers. La neige est profonde, on brasse. Pff.
Quelques minutes plus tard, une interminable file de skieurs
nous rattrape et commence à nous doubler allègrement,
je les entends quasiment rigoler. Bientôt, leurs lumières
s’éloignent dans la nuit. Nous voilà à nouveau seuls.
05 h 00. Premières lueurs du jour à l’arrivée sur le Grand
Plateau. On est morts. Heureusement le temps, frais et
calme, est idéal. Les pauses, de plus en plus longues, de plus
en plus fréquentes, nous permettent au moins d’en profiter.
09 h 00. Arrivée au pied du refuge Vallot. Morts, morts,
morts. Long repos. Redémarrage. La neige porte mieux sur
l’arête, la progression devient moins inhumaine.
11 h 00. Arrivée à la Grande Bosse. Incroyable d’être là
quand même. Coup d’œil à la montre. Dans l’état où nous
sommes, il y en a encore pour deux heures. Si on continue,
on rate le train du soir. Si on rate le train du soir, on rate
l’exam’ de demain matin. Et si on rate l’exam’ de demain
matin, on rate notre année… Y’a des fois où les choix, même
douloureux, sont faciles à prendre. Direction la vallée.
13 h 00. Le mal des montagnes me prend brutalement
en pleine descente, alors que nous sommes déjà sous les
4 000. Bon Dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? Plus de force,
plus de volonté. Affalé dans la neige, j’attends la mort. Voilà
des années que ça ne m’était plus arrivé, ce coup-là. Mes
copains de cordée vont pourtant tout à fait bien. Y’a pas de
justice. Tant bien que mal je me traîne vers le bas. Ça finit
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Sacré mont Blanc !
par passer. Descente au pas de course dans les lacets de la
Jonction.
17 h 00. Arrivée aux Bossons. Petit train jusqu’à SaintGervais-Le-Fayet. Grand train de nuit, direction Paris.
Lundi
02 h 00. Allongé à même le sol du compartiment, réveil
brutal : les yeux me piquent horriblement. Ophtalmie des
neiges. Pas assez porté les lunettes de glacier. Ben tiens !
09 h 10. Entrée (en retard) en salle d’examen, nez cramé,
yeux plissés et larmoyants. Je m’assois, pose mes lunettes
sur mon nez et essaye de me concentrer sur le sujet. Comprends rien. Dans mon pauvre esprit embrumé s’entremêlent
des images d’arêtes et de crevasses. Mes pauvres membres
épuisés irradient de sensations contradictoires. Autour de
moi mes collègues de promo me jettent des regards bizarres.
Quelques jours plus tard
8 sur 20. Pas si mal.
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Quatrième jour : le mont Blanc du Tacul
pilo . -  Le
salon de massage. Les Thaïlandaises ont un
peu de retard. Olivier les remplace.
Si vous voulez passer à la salle de bains…
Arrêtons-nous un moment sur le concept de « toilette au
sachet de thé », plusieurs fois évoqué ci-avant. Cette pratique constitue un grand moment de nos balades en montagne, et je ne voudrais pas que vous restiez ignorants à ce
sujet. Vous l’avez compris, là-haut, la toilette est réduite à
sa plus simple expression. Le froid, le manque d’eau liquide
(et surtout d’eau chaude), la promiscuité, sont autant de
facteurs qui limitent l’envie et les possibilités de se laver.
La frustration n’est d’ailleurs pas si terrible et on s’y habitue
finalement très vite. Les odeurs des individus se mélangent
pour former l’odeur du groupe, qui nous devient bientôt
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Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
Sacré mont Blanc !
familière, comme une vieille amie. Le brossage des dents,
parce qu’il peut se pratiquer à l’intérieur, constitue ordinairement l’essentiel de la toilette.
Un vieux routard de la montagne attira il y a bien longtemps mon attention sur le gâchis considérable que représente l’abandon des sachets de thé après utilisation. Il y a
là-dedans un peu d’eau délicieusement chaude, agrémentée
d’éléments minéraux très bons pour la peau. Il m’expliqua
par le menu la procédure à suivre : une fois le sachet extrait
de la gamelle dans laquelle il a infusé, le presser légèrement
pour en extraire le trop-plein d’eau, sous peine de se brûler.
Puis utiliser le sachet comme une lingette ou un coton à
démaquiller : frotter délicatement le visage en s’attardant
sur les zones les plus délicates : le tour des yeux, les pommettes, le front… La sentation est délicieuse, comme après
un bon bain. Au séchage, la théine retend la peau et vous
donne l’impression d’être tout neuf !
Après la toilette du visage, le sachet encore tiède peut
être utilisé sur tout autre partie du corps où le besoin s’en
fait sentir.
– Y a intérêt à bien réfléchir à l’ordre dans lequel on procède, dis donc, ajouta bêtement Olivier la première fois que
je lui expliquai la manip.
Un jour, je partirai en montagne avec des gens délicats,
pour voir ce que ça fait.
Oh, et puis non.
***
La météo de demain est sans équivoque : beau, encore
beau. Un miracle ! Pourtant, je suis vaguement préoccupé. Les souvenirs des moments difficiles que j’ai vécus
ici m’ont un peu plombé le moral en me rappelant qu’à
cette altitude, le danger n’est jamais totalement absent.
Au moindre imprévu, tout peut basculer très vite. Nous
ne sommes pas très en forme. Comme la veille, le mal de
l’altitude est tout proche. Dans notre état, passer la nuit
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Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
Quatrième jour : le mont Blanc du Tacul
si haut constitue un quitte ou double : on peut se réveiller
acclimaté… ou malade !
pilo . -  Soirée littéraire. 8 h 30. On se couche. Calme
absolu… enfin presque. Je suis de quart pour la dernière
tournée de thé. Contrairement aux idées reçues sur le
grand air à 4 000 m, ça sent plutôt les pieds, le fromage et
l’œuf pourri, à cette altitude… et le tabac froid !
Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
annexes
Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
Petite chronologie Montblantesque
Mêmes les plus intenses de nos souvenirs s’estompent
plus vite qu’on ne le croit. Depuis mes débuts en montagne,
je tenais un décompte de mes ascensions victorieuses au
mont Blanc. J’en étais rendu au chiffre 16, ce dont j’étais
fier. Lorsque, pour écrire ce livre, j’entrepris de les situer sur
le calendrier, quelle ne fut pas ma surprise de n’en retrouver
que six. Que sont devenues les dix autres ? Furent-elles si
insipides que ma mémoire les a évacuées ? Les ai-je rêvées ? Mystère ! Quant aux tentatives ratées, ne subsistent
dans ma mémoire que les plus catastrophiques.
Voici donc une ébauche chronologique, partielle et imprécise, de ma longue et erratique relation au mont Blanc. Pour
l’essentiel, les virées citées ci-après sont évoquées dans le
livre.
1980 (j’ai 15 ans)
Au cours d’une randonnée familiale autour de la Vanoise,
j’aperçois de loin le mont Blanc pour la première fois.
Il ne m’impressionne guère, mais je saurai désormais le
reconnaître de n’importe où.
1981-1982
Années « Oisans ». Premiers pas sur un glacier, ascension du
pic Nord des Cavales, premier bivouac (forcé) dans la neige.
1983
Premier mont Blanc, par la voie normale (refuge du
Goûter), tiré par mon copain Yves.
Stage « Préinitiateur alpinisme » dans le massif du MontBlanc. Ascension du mont Blanc par la voie normale
italienne (refuge Gonella).
« La frontière en fraude » : traversée Les BossonsEntrèves par le Corridor et le col du Mont-Maudit.
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Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
Autre ascension par la voie normale italienne,
avec des amis.
1984
Stage « Initiateur alpinisme ».
Juillet. J’entraîne mes parents dans une tentative
d’ascension par les Grands Mulets. J’ai mal préparé le
projet, tout le monde manque d’acclimatation, la météo
est mauvaise, arrêt au Grand Plateau.
Août. Tentative par les Grands Mulets, arrêt au col du
Dôme. Ma future femme se gèle les pieds.
Août. Traversée par les dômes de Miage, l’aiguille de
Bionnassay, le mont Blanc. Une virée rapide, magnifique
et sans histoire. Pour une fois.
1985
Deux mois d’alpinisme dans la Cordillère Blanche (Pérou).
1986
Août. Aller-retour au mont Blanc du Tacul à partir
du téléphérique de l’Aiguille du Midi. Tout ce que je
n’aime pas, mais il faisait vraiment mauvais depuis trop
longtemps, c’était la seule solution pour exploiter la
courte demi-journée de soleil de toute la saison !
Août. J’emmène à nouveau mes parents dans une tentative
au mont Blanc, cette fois par l’aiguille du Goûter.
Il fait mauvais temps, nous ne montons pas au-delà du
refuge du Goûter.
C’est la dernière fois de ma vie que j’ai suivi cet itinéraire
à la montée.
1987
Juillet. Diverses ascensions dans le Massif.
Août. Ascension par la Mer de Glace, le glacier du Géant,
les Trois Monts.
1989
Juin. Tentative d’ascension-éclair sur un week-end de
Rouen à Rouen. Manque de temps, abandon aux Bosses.
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Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
1991
Ascensions dans la Cordillère Royale en Bolivie.
1992
Début des années sans mont Blanc (arrivée des enfants,
retapage de maison, tout ça…).
1997
Tentative de quatre jours par l’aiguille de la Bérangère, les
dômes de Miage.
Mauvais temps, abandon aux Dômes.
1998
Nouvelle tentative de quatre jours par l’aiguille de la
Bérangère, les dômes de Miage.
Mauvais temps, abandon aux Dômes.
2001
Tentative de quatre jours par le mont Tondu, le glacier de
Miage, la Bionnassay. Mauvais temps, abandon au col des
Dômes.
2002
Ascension de six jours par la Mer de Glace, le glacier du
Géant, les Trois Monts. Elle sert de trame au présent livre.
2003
Début des années « montagne avec les enfants ».
J’abandonne une nouvelle fois le mont Blanc pour repartir
d’un peu plus bas, au niveau des possibilités d’un jeune
garçon de 10 à 14 ans. Ascensions en Oisans (Rouies,
Sélé, Coolidge…)
2009
Montagnes du Mexique avec de (grands) enfants.
2011
Chantier d’écriture de ce livre. Retour (raté) au mont
Blanc, mais ce n’est que partie remise.
2013-2050
Encore quelques projets à mener là-haut.
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Extraits de Sacré mont Blanc ! © éditions AO - André Odemard 2012 - textes de Marc Lemonnier et Cécile Auréjac - illustrations de pilo
© 2012 Éditions AO-André Odemard SARL
20, cours André Philip
69100 VILLEURBANNE
Composé par Jean-Luc Tafforeau
Dépôt légal quatrième trimestre 2012
n° éditeur : RC05
www.ao-editions.com
Imprimé en France par Rapid Copy
8, rue de l’arbre sec 69001 LYON

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