metaphore volume2.tome2-22-05-07

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metaphore volume2.tome2-22-05-07
Volume 2, tome 2
Printemps - Été 2007
Le trimestriel de l’organisme Méta d’Âme, centre de jour et d’entraide pour héroïnomanes et personnes en traitement à la méthadone
1710, rue Beaudry, local 3.2, Montréal, Québec • Téléphone : 514-528-9000 • Télécopieur : 514-527-6999 • [email protected]
Par OBL’X
Un sujet qui me tient à
cœur depuis bien des années; la mobilisation des
personnes qui utilisent
des drogues.
epuis près de 12 ans,
je parle de mobilisation des personnes qui
utilisent des drogues. Et
bien depuis le printemps
dernier je suis témoin d’un
changement qui s’amorce
et qui prend de l’ampleur.
Il s’agit de la création de
groupes d’utilisateurs de
drogues et de regroupements d’associations de
personnes qui utilisent des
drogues.
Au printemps dernier
lors de la conférence sur la
réduction des méfaits tenue à Vancouver, un manifeste de revendications et
de droits des personnes
utilisant des drogues fut
lancé. À partir de ce moment les activités des différents groupes existants
ou en émergences n’ont
pas cessées.
Par exemple : le regroupement de Vancouver
VANDU (Vancouver Area
Network of Drug Users)
n’a pas cessé d’intervenir
au cours de l’année pour
empêcher la fermeture
d’un site d’injection supervisé situé à Vancouver .
Depuis, plusieurs organisations sont en émergences , en Belgique une association à caractère international, qui se nomme INPUD (International Network of People Using
Drugs) dont la fondation
officielle se fera à Varsovie le 14 mai 2007 lors de
la conférence sur la réduction des méfaits, organisée
et soutenue par IHRA
(International Harm Reduction Association). Le
travail de préparation pour
la fondation de cette organisation est une collaboration de plusieurs personnes
militantes choisies de manière à ce qu’il y ait une
représentation de chaque
continent.
Au Canada, il existe
aussi un groupe de travail
similaire qui est en préparation pour accomplir le
même défi. Je crois que
les efforts mis de l’avant
par les personnes de ce
groupe seront bientôt récompensés. Je pourrai
vous en parler dans le prochain numéro quand les
travaux seront plus avancés.
Toujours sur la même
lancée, il y a dans les coulisses une mobilisation de
personnes bénéficiant d’un
traitement médical à la
méthadone ayant comme
objectif la création d’une
Association Canadienne
composée minimalement
de personnes recevant de
la méthadone, de personnes ayant déjà obtenues
cette médication et de
représentantEs des différents intervenants du milieu concerné par le sujet.
Si ce projet voit le jour, il
doit être représentatif de
l’ensemble du Canada,
cela s’annonce complexe
et difficile à réaliser.
L’émergence des groupes
On constate de plus en
plus les limites du modèle
actuel (fournisseur/client)où
des intervenants essaient de
satisfaire les besoins des
personnes
utilisant des
drogues. Ces dernières ont
démontré être capable de
s’organiser et de contribuer
de manière significative à la
communauté. Par exemple,
la mobilisation qui se fait
en prévention auprès des
personnes atteintes de VIH,
la promotion pour de meilleurs traitements et la défense de leurs droits. Plus
près de nous, ici à Montréal, il y a Méta d’Âme, le
centre d’aide par les pairs
pour personnes en traitement avec méthadone qui
tire très bien son épingle du
jeu.
Il est primordial d’encourager ces personnes à se
mobiliser pour qu’elles
puissent faire entendre leur
voix afin d’influencer les
politiques concernant les
programmes et services qui
peuvent avoir une influence
significative sur la vie de
ces personnes et de leur
entourage.
En donnant à ces personnes la place qui leur
revient, cela permettra la
diminution du stigmate que
rencontrent ces personnes
parce qu’elles utilisent des
drogues dites illégales par
des lois qui criminalisent
leur usage au lieu d’être
considéré avant tout comme
une affaire de santé.■
1
Personnes qui utilisent des
drogues.
Par Céléniad
La buprénorphine, un
traitement médical des
opiacés fait présentement l’objet de plusieurs études et contreverses au Canada.
Actuellement, au
Canada, il n’y a que la
méthadone comme traitement médical pour les
personnes ayant développé une dépendance
aux opiacés.
onnue également
sous le nom de
« Subutex ® », la buprénorphine est présentée sous forme de comprimés qu’on laisse
fondre sous la langue
avec une absorption
digestive très faible.
Tout comme la méthadone, elle n’agit que sur
les aspects biologiques
de la dépendance et
bloque les effets de
l’héroïne. Elle nécessite
également un suivi médico-psychologique et
socio-éducatif. L’objectif de ce traitement, tout
comme la méthadone,
est évidemment de permettre à l’héroïnomane
de diminuer puis d’arrêter sa consommation. Le
traitement va donc supprimer les signes de
sevrage qu’entraîne
l’arrêt de l’héroïne et
diminuer l’appétence
pour cette dernière.
Toutefois, elle est
sans risque d’overdose
et son usage prolongé
entraîne un syndrome de
dépendance modéré, voir
moindre que la méthadone selon certaines
études. La buprénorphine possède un effet
sédatif, mais peu d’effet
narcotique. L’expérience
acquise depuis 1996,
date où elle fut autorisée
en France, montre une
bonne tolérance du produit à doses élevées.
Les effets secondaires sont peu nombreux et
surviennent le plus souvent en début de traitement tels la constipation,
l’insomnie, les maux de
tête, la fatigue, la nausée
et/ou la sécheresse buccale. De plus, la buprénorphine (Subutex®)
n’entraîne ni euphorie, ni
sédation et n’a pas d’effets néfastes sur la motricité ou les capacités
mentales. Par contre,
l’existence d’une somnolence témoigne d’une
posologie trop forte ou
de la prise simultanée
d’alcool, de tranquillisants ou de sédatifs.
D’après certaines études les aspects positifs
sont :
Plus de sécurité : Vu
la nécessité de son absorption sublinguale,
certains prétendent que
toute ingestion accidentelle devient inoffensive ; ceci est important,
car plusieurs enfants
meurent chaque année à
cause d’une prise
Suite en page 2 ►
Métaphore
Printemps - Été 2007
CHRONIQUES
3 Speakers Corner!!!
▪ Are you the master of your
domain?
▪ From Vancouver, BC!
4 Falbala, en Vrac!
▪ T’sé veux dire...
4 Tout le monde dans
le même bateau.
▪ Je t’aime et autres belles proses...
INFORMATIONS
ET PRÉVENTION
6 Astuces Méthadone.
▪ Les interactions médicamenteuses.
7 Mieux vaut prévenir que
guérir.
• Les infections des tissus mous.
L’ÉQUIPE
Responsable du journal
et montage infographique
Geneviève Labelle
Correction
Michel Gaudet
ChomiCat
Comité de lecture
Stéphane Turcotte
Guy-Pierre Lévesque
Imprimeur
Scribec
Collaborateurs à la plume
André, Chomicat,
Céléinad, Falbala, Bebe Boo,
P to the P, André B.,
Pierre Roussy,
OBL’X et just T.
Livraison
Carl Simard, Cyclopat
et plusieurs autres…
…Suite de la une
accidentelle de méthadone. Tel
que mentionné ci-dessus, la
buprénorphine est sans risque
d’overdose.
Plus de flexibilité : La buprénorphine permet une ordonnance plus souple, c’est-à-dire
que le Subutex peut être facilement prescrit en médecine générale pour une durée maximale
de 28 jours. Actuellement, une
personne qui réside en France et
qui veut initier un traitement de
substitution doit passer par un
Centre de soins spécialisés en
toxicomanie (CSST); ce qui en
dissuade un certain nombre,
rétifs à emprunter un tel parcours ou simplement dans l’impossibilité de le faire pour des
raisons aussi « simplettes » que
l’implantation géographique des
CSST. De plus, le patient parvient plus rapidement à une
phase de stabilisation, soit de 3
à 7 jours après l’instauration de
son traitement contre un minimum de 21 jours pour la méthadone. Enfin, comparativement
à la méthadone, le potentiel de
dépendance physique de la buprénorphine est peu élevé et son
interruption ne génère que peu
de signes de manque. Autrement
dit, le sevrage étant plus facile
que celui de la méthadone, il est
donc moins difficile d’arrêter le
traitement à la buprénorphine.
Il a également été conclu
que 8 mg de buprénorphine
serait l’équivalent d’environ
60 mg de méthadone. Devant un
tel résultat, est-ce que la buprénorphine peut se prescrire à
raison de 12 mg? Je pense à
ceux dont la dose de méthadone
est de 120 ou de 140 mg. Est-ce
à dire que le patient traité à la
méthadone devra en arriver à
une dose de 60 mg pour passer
de la méthadone à la buprénorphine? Évidemment, plusieurs
études sont actuellement en
cours afin de répondre, entre
autres, à ces questions.
Les aspects négatifs, toujours
selon des études européennes:
Les risques de détournement
et de toxicomanie intraveineuse
(injection de comprimés écrasés) sont fréquents et ne vont
pas sans poser de graves problèmes, en particulier chez les injecteurs compulsifs. De plus, à
forte dose, on peut observer des
hallucinations, une dépression
respiratoire, des décès et des
risques de complications ont
même été rapportés lors d’association avec les benzodiazépines
et/ou l’alcool ; association d’ailleurs fortement déconseillée.
L’Organisme international
de contrôle des stupéfiants
(OICS), dans son rapport annuel
publié le 1er mars 2007, met en
garde contre l’augmentation des
décès par surdose de médicaments délivrés sur ordonnance,
lesquels dépassent l’abus de
drogues illicites. Il ajoute que
les médicaments contenant des
stupéfiants et/ou des substances
psychotropes sont consommés,
dans bien des cas, non comme
un substitut mais comme une
drogue de prédilection et ont
des effets analogues à ceux des
drogues illicites lorsqu’ils
sont consommés en quantités
abusives et sans surveillance
médicale. L’euphorie qu’ils
procurent est comparable à
celle de presque toutes les
substances fabriquées illicitement. La buprénorphine est
d’ailleurs la substance la plus
fréquemment consommée par
injection et la hausse des prescriptions a triplé en cinq ans.
Toujours selon ce même rapport, la tendance mondiale est
très alarmante, particulièrement aux États-Unis.
Bien que la buprénorphine
ait permis de faire baisser
massivement la criminalité et
surtout de sauver des milliers
de vies en diminuant les décès
par overdose, ce système a
aussi permis l’accès aux soins
et notamment au traitement
d’antirétroviral pour les personnes séropositives, tout en
diminuant la transmission du
virus par injection et en favorisant l’insertion sociale de
ces personnes. Malgré le fait
que le produit ait été sujet à
des détournements et ait fait
l’objet de mésusage, ces risques sont très inférieurs aux
...Suite et fin en page 5
ERRATUM
Pour soumettre un texte ou Dans le dernier numéro de Métaphore, il s’est glissé une erreur dans le texte intitulé 6e colloun dessin/if you want to submit a que sur les traitements de substitution des opioïdes: Le traitement de la dépendance dans tous
text or drawing.
ses ÉTATS. En page 2, on lisait : «… «de l’expérience montréalaise d’un premier site d’injec-
[email protected] tion supervisé pour héroïnomanes…». Monsieur Pascal Schneeberger, coordonnateur de recherche à NAOMI, m’a spécifié que NAOMI n’est pas un site d’injection supervisé pour héwww.metadame.org
Si vous avez envie de nous visiter
1710, rue Beaudry local. 3.2
514-528-9000
roïnomanes, mais un projet de recherche qui porte sur la prescription d’héroïne. Toutes nos
excuses aux personnes qui ont été induites en erreur. ■
Geneviève Labelle, Responsable du journal Métaphore
Métaphore
Printemps - Été 2007
ack in the day, when I was
a carefree misfit and my
mind was a fried egg, I would
crave the acceptance of any
subculture. I was heavily influenced by my immediate surroundings, and I think that's
what brought hard drugs into
my life.
As my addiction grew, so did
my passion for all the born dead
icons throughout history. It is
now 1 year and 9 months since
I stopped the yoyo drug routine
(you know: up, then down, repeat…) A lot has changed in
my life. I've found love and
happiness. I'm 26 years old, and
even though there's more hair
on my back than I would like, I
still see myself as that carefree
misfit, and like many carefree
misfits, I am neurotic to the
point of being obsessive. That
being said, I now have a new
addiction, one that has no illfated poisons and zero membership fees, one that identities
itself with a culture of independence, a sense of community, of do-it-yourself, and of
shocking the bourgeois. I'm
proud to say that I'm a part of
the public domain, and the cool
thing is that my neighbours and
all of you are included. The
public domain is ours, and movies from the public domain
(which means, movies which
copyrights have expired, or
which are not protected by intellectual property laws) are
forgotten lost souls.
In the public domain, you will
find a huge variety of films. My
favorites are the old-school
drive-in classics.
I have many beautiful stories of
days and nights spent with my
significant other by my side,
laughing, with chills running
down our spine. No matter how
bad the acting can be and how
shitty the sound is, I still sit at
the edge of my broken couch
and shout stuff like: "You
dropped your keys!" "Use protection!" and "Stupid kids, don't
go in the cemetery!"
These movies are commonly
shot on a shoestring budget, and
have zero distribution. They
have zero regulations and no
border patrol. They are FOR us
and BY us. Now, I know how
some of you might feel: that
ownership is just a form of
mass consumerism and mind
control. But in this day and age,
everything has a price - heck,
Mickey Mouse is owned by a
business, and your memories of
Santa Claus are half owned by
Coca Cola. Movies in the public
domain come with no strings attached. There are no stages, no
platforms, and the movies are not
sorted out by Oscar winners or
budget. They are an expression of
creativity, not a way of making
money. It's the underdogs taking
back the arts that Hollywood has
stolen, which, if you ask me, is
truly punk-rock. ■
TOP 5 PUBLIC
MOVIES
•
•
•
•
•
DOMAIN
Carnival of Souls
Messiah of Evil
Don't Go In The
ment
Creeper
Funeral Home
Base-
P to the P
A couple of months ago, Métaphore received some texts from VANDU who is
dedicated to improving the lives of drugs
users, their families and their communities. We are proud to fill the anglo. column
at last!!!
By Just, T.
hey/we all belong to, or come from
somewhere. Someone’s daughter, someone’s sister, and more often than not, someone’s mother. We are the dirty little secret
our families want kept quiet [if not disowned], the police would like moved, health
care pro's would ignore and society sees
without looking.
Who can blame them? We are the addicted, the afflicted, the lower class, the very
DREGS of society. We are the guilty. We
are condemned [beyond salvage] by all. We
are deemed a menace...in fact we know it
ourselves.... we see and hear it often, but
more damaging is to see it, our reflection in
the eyes of others. To see and feel and hear
their undisguised disgust, all enunciated in
exact phraseology, to hurt, and to make sure
they are indeed getting the message across to
us sub-humans.
We are not in any position to be anything
but docile [though our anger, shame, and
embarrassment go so bone deep, we shiver,
eyes downcast like a whipped dog being
booted repeatedly when down.] sometimes
even angry when at the mercy of others due
to circumstances beyond our control.
For example if we are beaten and raped
[ if we even bother to report it] first come the
police....always a pleasure ...for the usual is "
"how do you rape a [willing] prostitute?""
till then do take care .... ■ Just, T. xox
We invite the anglophone community to
participate in
Métaphore because everyone have the
power to inform or entertain your fellow
man!
Métaphore
Printemps - Été 2007
Pourquoi fumer?
Pourquoi se piquer?
Nous n’appelons pas toutes ces
choses «drogues» pour rien…
C’est un mot qui pour moi signifie
remède.
C’est une chose étrange…
Un seul geste suffit pour que
quelques instant plus tard je me sente
enfin bien durant quelques temps
J’suis dans mes petits nuages : il fait
beau, la vie est belle, tout le monde
est gentil…
Je sais que ce n’est pas vrai, mais
pourtant… On fait tout pour y croire!
Si je t’aime drogue, c’est que je t’aime
mort…
Un jour de sang, un jour de cendre…
Je regarde vers la lune.
Une lune rouge de rage!
Cette rage qui me gruge l’espoir…
Et ce vide tout au fond de moi…
Je suis un peu comme un loup-garou...
Je me laisse contrôler par mes impulsions
qui me détruisent et me feront
devenir que de la cendre…
Pierre Roussy
ANDRÉ.
Vous désirez écrire,
dessiner dans
Métaphore???
Sachez qu’il n’y a pas
de thème imposé…
e Québec regorge de belles
expressions plus colorées
les unes que les autres. En parcourant la province l’oreille
tendue, on en entend des vertes
et des pas mûres et dont on a
beaucoup de difficultés à en
déchiffrer le sens.
En voici quelques exemples
que j’ai recueilli ici et là.
la pitourne : • N o u r r i r l a t r u i e :
se tourner et retourner sans arrêt mettre du bois dans la fournaise.
dans son lit.
•Riper les cartes :
•Berlander : perdre son temps. brasser les cartes.
•Avoir
• Mâ ch er
être songeur.
la
gue ni ll e
:
• Clâsettes
ou
éclâsettes
:
toilettes.
une ferronnerie : •S’en aller daguette :
se sauver, filer à l’anglaise.
avoir des bigoudis sur la têtes.
Un
trochonneux
: •Loafer professionnel :
• Se rincer le dalot : •quelqu’un
qui accomplit mal une personne qui n’aime pas traboire un verre d’alcool.
vailler…
son travail.
•Se Mouiller le gagouet :
Sur ce, je vous souhaite un
•Un frappe - à – bord : beau
printemps! N’hésitez pas à
avaler une gorgée d’eau.
un vaniteux.
m’envoyer
idées, je les at•Le jour de la sainte touche : •Parler avec ses pieds : ne pas tends avecvos impatience.
■
jour de paie.
savoir de quoi on parle.
Falbala
•Porter
Vous pouvez faire un
texte
d’opinion,
un
article à propos de la
méthadone
(vécu,
information, petits trucs,
etc.), de la poésie ou encore un texte sur l’actualité qui vous touche et
même vous pouvez nous
soumettre un dessin.
Si le comité de lecture
retient votre texte ou
dessin vous recevrez une
rémunération sous forme
de cartecarte-cadeau.
[email protected]
Métaphore
Printemps - Été 2007
… suite et fin de la page 2
bénéfices que la diffusion du Subutex
(bupréhorphine) a apporté à la santé publique.
Au Canada, le Ministre de la Santé a
officiellement annoncé qu’il ne reclasserait pas la buprénorphine dans la catégorie des produits stupéfiants. Toutefois,
des études complémentaires devront être
menées à terme avant d’envisager toute
autorisation de mise en marché.
Néanmoins, en évoquant les étapes
clés de l’évolution, en commençant par
l’accès libre à du matériel d’injection
pour lutter contre la transmission du VIH
et de l’hépatite C entre autre, suivi de la
mise à disposition d’un produit dit de
« substitution », la méthadone, les recherches actuellement en cours sur la buprénorphine et ses effets à court et moyen
termes, pouvons-nous espérer que les
toxicomanes seront très bientôt « traités
par les pouvoir publics comme des personnes » et que la toxicomanie
« commence à changer de visage ? »
J’ose espérer que toutes ces améliorations sont synonymes d’espoir, dans un
avenir rapproché, de voir s’allier psychothérapie et pharmacologie au service des
malades.
François Mauriac, écrivain romancier,
déclarait en 1966, face à la consommation
croissante de drogue des jeunes : « l’enfer, cet enfer-là (...) s’ouvre
désormais aux enfants et aux pauvres, il
faut les protéger, il faut les sauver par
tous les moyens que la loi met au service
des pouvoir publics ». Et bien, 41 ans
plus tard, si l’urgence est toujours à la
prévention, la science laisse espérer une
possible et prochaine sortie des enfers!
Nous ne voulons plus de cet enfer, nous
voulons des moyens accessibles à tous
ceux qui veulent s’en sortir ! ■
Métaphore vend des
espaces publicitaires.
Pour en savoir plus
contactez-nous au
514-528-9000 ou
par courriel à :
Céléinad
Sources :
- Pr Paul Lafargue, membre de l’Académie
Nationale de Pharmacie,
brochure « Les effets secondaires des traitements de substitution et des médicaments psychotropes »
- Réseau de médecins généralistes, Communauté française de Belgique,
brochure « Traitement efficace de la toxicomanie »
- Patrizia Carrieri, Bruno Spire, Jean-Paul
Moatti, Jean-Claude Desenclos, Christian
Saout et Jean-Marc Priez, Libération, rubrique
« Sida et toxicomanie les dangers d’un volte
face », éditée par TQa, 7 février 2007
- Anne-Muriel Brouet, rubrique « L’abus de
médicaments en passe de détrôner les drogues
illicites »,Monde – Santé, 2 mars 2007
- Rubrique « Le classement du Subutex abandonné. Et après? », éditée par TQa, 26 décembre 2006
- Jean-Yves Nau, rubrique « Les nouveaux
visages de la dépendance », Journal Le Monde
du 26 mai 2006 et éditée par TQa, 30 mai
2006
- MILDT (Mission Interministérielle de Lutte
contre la Drogue et la Toxicomanie), Paris,
rubrique « Les nouveaux visages de la dépendance, éditée par TQa, 30 mai 2006
[email protected]
Voici quelques trucs qui préviennent la rechute. Si vous avez des idées ou trucs
personnels sur la prévention de la rechute
partagez-les en écrivant à :
[email protected].
• Coupez tous les liens avec les personnes
de votre entourage qui consomment et ainsi
qu’avec votre pusher.
• Déménagez dans un secteur moins touché
par la toxicomanie et ne donnez pas votre
nouvelle adresse ni votre nouveau numéro
de téléphone aux gens qui consomment des
drogues.
• Débarrassez-vous de tout votre matériel
reliés à la consommation et toutes drogues
susceptibles de vous faire rechuter.
• Reprenez contact avec des amis qui ne
consomment pas et rencontrez un
professionnel lorsque vous avez des
difficultés.
Source : www.camh.net
Quelques informations supplémentaires concernant la
buprénorphine au Canada
Selon nos informations la buprénorphine ne sera pas mise en marché sous sa forme actuelle, elle sera plutôt combinée de la façon suivante : buprénorphine et la nalaxone qui donne le Suboxone®. Constituée de cette façon on réduit considérablement les risques de mésusage par les personnes qui reçoivent ce traitement.
Par ailleurs, un comité stratégique a été mis sur pied pour investiguer les raisons émises concernant la non-disponibilité de la buprénorphine ou du Suboxone® au Canada. Cela relancera le débat avec les différentes instances concernées par la mise en marché de ce produit : Santé Canada, les différents collèges professionnels, les compagnies pharmaceutiques, les personnes concernées par cette médication
et les personnes qui utilisent des opiacés dont la qualité de vie est affectée et qui ont besoin de cette médication parce que leur
métabolisme ne répond pas bien à la méthadone ou tout simplement parce que la méthadone ne fonctionne pas pour eux. ■
Lien intéressant: www.prnewswire.ca.uk/cgi/news/release?id=176244
Métaphore
Printemps - Été 2007
Par Chomicat
ronfler au milieu d'une conversation), les
benzodiazépines entraînent une dépendance
physique qui peut causer de l'anxiété, de
l'insomnie et de l'agitation. Il est impératif
de ne pas arrêter de prendre ces médicaments de façon subite et de consulter un
médecin.
omme pour tout médicament, la méthadone peut causer des interactions avec
d'autres médicaments, et même avec des vitamines ou autres produits offerts en vente libre.
En effet, certaines substances peuvent ralentir
ou diminuer le métabolisme (la "digestion") Barbituriques
de la méthadone par le foie et les autres orgaIl s'agit des somnifères et des tranquillines.
sants «old school»de votre grand-mère. Peu
prescrits de nos jours, ils ont été remplacés
En d'autres termes, l'interaction avec d'aupar les benzodiazépines, mais certains sont
tres médicaments peut vous rendre étourdi et
encore populaires, comme le butalbital
fatigué, comme si vous aviez pris une dose de
(utilisé contre la migraine). Jumelés à la
trop, ou au contraire, vous faire ressentir des
méthadone, ils augmentent significativeeffets de sevrage, comme des douleurs muscument l'effet de sédation. On peut utiliser le
laires, des nausées ou des «cravings» de droFiorinal et le Fioricet avec modération, et
gue. D'autres interactions sont plus dangereutoujours en suivant les conseils de notre
ses et peuvent même être fatales. Voici donc
médecin.
quelques substances bien connues et leur interaction avec la méthadone.
Antidépresseurs
Le Prozac et le Luvox peuvent diminuer
Alcool
le métabolisme de la méthadone, donc augL'usage chronique d'alcool (et non un petit
menter son «effet», mais rien n'a été démonverre de temps en temps) est l'une des causes
tré pour ce qui est des autres antidépresmajeures de mortalité chez les personnes qui
seurs. En cas de doute, consultez votre méprennent de la méthadone. Le coma et la mort
decin.
à la suite d’une overdose d'alcool, est un risque bien réel. L'abus d'alcool augmente l'effet Jus de pamplemousse, Vitamine C, Millesédatif, ainsi que la dépression du système pertuis
respiratoire et du système nerveux central. Les
Saviez-vous que ces substances bien
dommages causés au foie font partie des com- inoffensives peuvent interagir avec la méplications les plus fréquentes (cirrhose), un thadone? Le Millepertuis (St Johns Wort)
dommage encore plus grave si vous êtes at- peut ainsi diminuer jusqu'à 47% la concenteint de l'hépatite C. La prudence s'impose.
tration de méthadone dans votre organisme!
Le jus de pamplemousse peut également
Benzodiazépines
avoir le même effet, mais il faut en consomLes benzos se reconnaissent par leur nom
mer beaucoup… La vitamine C (à forte
qui finit souvent en "am" : alprazolam, diazedose : 4 grammes et plus par jour) augmente
pam, temazepam, etc. Les Xanax, Valium,
l'élimination de la méthadone par l'urine,
Restoril et compagnie sont utilisés comme
donc il en reste moins pour vous "tenir"
tranquillisants et somnifères. Il faut faire
jusqu'au matin.
preuve de prudence lorsqu'on les combine
avec la méthadone, car une overdose peut être Opiacés
fatale. En plus de causer un effet sédatif accru
Inutile de faire un dessin… L'usage
(pas agréable du tout à moins que votre idée continu d'héroïne pendant le traitement à la
d'un bon trip soit de vous mettre à baver et à
méthadone, en plus des risques habituels
associés à l'injection (VIH, hépatites B et C,
abcès) augmente la tolérance et la dépendance
de la personne. Les mêmes effets peuvent
s'observer avec les autres opiacés (Dilaudil,
OxyContin, etc.) Bien souvent, une augmentation de la dose de méthadone peut aider à
supprimer les symptômes de sevrage et les
«cravings». N'hésitez pas à en parler avec
votre infirmière ou votre docteur...
Cocaïne
On attend toujours le fabuleux médicament qui sera à la coke ce que la méthadone
est à l'héroïne… On ne peut nier le fait que
plusieurs personnes traitées à la méthadone
continuent à consommer de la coke, mais il
faut garder en tête que cette combinaison est
aussi dangereuse qu'un «speedball». La stimulation du système nerveux central et l'hypertension sévère peuvent entraîner une attaque cardiaque, ainsi que des dommages aux
reins et aux intestins. Avec une utilisation
modérée, on peut s'attendre à des effets secondaires courants tels que confusion mentale, agitation et pensées paranoïaques. À
noter : la coke accélère l'élimination de la
méthadone, donc la personne sous traitement
pourrait nécessiter une dose plus élevée (de
méthadone, pas de coke!)
Pot
Le pot n'est aucunement associé à des
risques de rechute, contrairement à l'alcool et
aux benzos. Bien qu'il accélère le rythme cardiaque, les risques de réactions cardiovasculaires graves sont très rares. Il n'y a donc aucun danger à consommer du pot de façon
modérée lors d'un traitement à la méthadone,
sinon celui de manger trop de Doritos et de se
mettre à regarder American Idol. ■
Pour plus d'infos :
www.atforum.com/
methadonedruginteractions.html
www.txsubsitution.info
Métaphore
Printemps - Été 2007
Par BeBe BOO!
ors du dernier numéro de Métaphore je
vous parlais de l’importance de filtrer
et de chauffer sa substance à injecter et je
vous avais aussi promis de parler des
infections des tissus mous pour ce numéro-ci.
Saviez-vous que les infections des
tissus mous sont les plus souvent observées auprès des personnes qui utilisent
des drogues par injection?
Mais qu'est-ce qu'une infection des tissus
mous? C'est une infection qui affecte les
tissus qui comprennent les veines, les
muscles et les organes comme le foie, le
coeur, la rate, etc. Ces infections sont :
l'abcès, la cellulite et la phlébite qui, bien
sûr, si elles ne sont pas traitées peuvent
dégénérer vers des complications beaucoup plus sérieuses comme l'endocardite.
Prenons une infection à la fois…
L’abcès est une accumulation de pus
se constituant dans une cavité et repoussant progressivement les tissus qui se
situent autour. Au début, c’est une infection locale, puis on remarque une altération des tissus environnants. L’abcès est
reconnaissable à son enflure, sa douleur
croissante et à sa chaleur au toucher. Sa
cause la plus fréquente est le staphylocoque doré (aureus) qu’on retrouve lorsque
les conditions de salubrité laisse à désirer
(mains malpropres, la non désinfection
de la région d’injection, eau non stérile,
aiguille souillée). Si l’abcès n’est pas
drainé et traité par des antibiotiques, les
complications suivantes peuvent s’en
suivre: bactériémie, endocardite, thrombose, ischémie. Vous pouvez faire des
applications de compresses d’eau tiède
pour aider au drainage de l’abcès, mais il
est important d’aller voir un médecin qui
pourra bien diagnostiquer la source de
l’infection et les complications, s’il y en
a. Il est à noter que la coupe et la mauvaise qualité de la drogue ainsi que l’injection de comprimés (les comprimés
sont fait pour passer par les voies digestives et non par la circulation sanguine!)
sont souvent la cause d’abcès.
La cellulite maintenant… Ici, je ne
parle pas de foufounes raboteuses! Je fais
référence à l’infection de la peau qui peut
être confondue avec la bactérie mangeuse
de chair!!! Cette infection atteint la peau
et les tissus sous celle-ci et les causes sont
les streptocoques et les staphylocoques.
On caractérise la cellulite infectieuse par
une chaleur locale, de la rougeur, de l’inflammation. Aussi, il y a formation de
croûtes et la peau devient avec l’aspect
d’une pelure d’orange et le tout est habituellement localisé au niveau des bras et
des jambes. La complication possible de
la cellulite est la bactériémie. Il est donc
important de rendre une visite à un médecin.
La phlébite, elle, est une inflammation, une infection d’une veine ou encore
la présence d’un caillot à la paroi de la
veine. On retrouve surtout les phlébites au
niveau des jambes surtout près des aines,
mais on en retrouve aussi au niveau des
bras. Le symptôme premier d’une phlébite
est la sensibilité de la veine puis, on remarque une rougeur parfois violacée et
une irritation sur le chemin de la veine.
Les causes sont les injections répétées et
les produits irritants injectés comme la
cocaïne et les produits servant à la coupe,
il y a aussi les streptocoques et staphylocoques qui peuvent en être la cause. Les
complications possibles d’une phlébites
sont : l’embolie et la bactériémie. Il est
très important d’aller voir un médecin, car
il ne faut pas oublier qu’une phlébite est
la présence d’un caillot sanguin qui peut
résulter d’une embolie. S’il y a présence
de fièvre élevée ou de pus:rendez-vous à
l’urgence! Pour aider à contrôler l’inflammation, il est recommandé d’appliquer
des compresses d’eau tiède durant 20
minutes plusieurs fois par jour.
Pour prévenir ces types d’infections
et éviter leurs complications sérieuses, il
est important de se souvenir de ces quelques trucs… Si vous avez à vous injecter
prenez un kit stérile et ce à chaque fois.
Alterner les sites d’injections et les bras
(bras droit, bras gauche) Ne vous injectez
pas dans les jambes, les aines, le pénis, le
cou ou encore les seins. Alterner les injections dans des veines différentes chaque
fois. Lavez-vous les mains ou aseptisezles avec des liquides antiseptiques du
genre Purell® si vous n’avez pas d’autres
choix. Désinfectez le site prévu pour votre
hit et surtout ne léchez pas votre aiguille ou encore n’essuyez pas le sang
après votre injection avec votre chandail ou votre pantalon.
Pour terminer, il n’est jamais trop
tard pour recevoir un traitement, car
plus on attend plus il y a de complications possibles. Et gardez toujours en
tête que vous avez droit à des soins de
santé de qualité que vous soyez des
personnes qui consomment des drogues ou non. Si vous êtes trop mal à
l’aise pour aller voir le médecin ou
vous rendre à l’hôpital, faites-vous
accompagner par un ami ou un intervenant, ça aide de se savoir soutenu. ■
Sources :
www.prevention.ch
www.catie.ca/prefix
www.btec.fsi.ulaval.ca/fileadmin/
btec.fsi/pdf/cahiers_BTEC/cahier-1complications-UDI.pdf
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