UPPSALA (Suède) 22-25 août 2016.

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UPPSALA (Suède) 22-25 août 2016.
Compte rendu du colloque LANDSCAPE ARCHAEOLOGICAL CONFERENCEUPPSALA (Suède) 22-25 août 2016.
Suite au soutien financier qui m’a été accordé par le GFG pour la participation à ce colloque, je tiens à remercier les
membres de l’association et je vous transmets ci-dessous un compte rendu...
Le 4ème colloque international «Landscape Archaeological Conference» s’est déroulé en
Suède, à Uppsala, sur 4 jours (du 22 au 25 aout 2016), au cours desquels 234 communications ont
été proposées, au sein de 27 sessions. Les communicants, représentant 46 nationalités différentes,
proposaient leurs dernières recherches, sur des terrains d’étude répartis dans l’ensemble du globe,
du domaine littoral jusqu’aux espaces montagnards. La majorité d’entre eux se situe dans
l’hémisphère Nord, dont de nombreux en Europe et Amérique du Nord, bien que les investigations
sur le continent africain aient été également très bien représentées. A noter que la communauté
française n’était que très faiblement représentée lors de cette rencontre.
Par ailleurs, l’organisation du colloque proposait 4 excursions pendant et après le colloque. La
première se tenait à quelques kilomètres de la ville d’Uppsala (Gamla Uppsala). J’ai pu m’y rendre
lors de la 2ème journée, et découvrir ce site riche sur le plan historique et géomorphologique. Il s’agit
d’une série de Tumulus (cf. photo), d’une dizaine de mètres de haut, surplombant la vaste plaine
régionale du Uppland. C’est un site archéologique d’intérêt majeur pour son ancienneté et la
richesse de ces informations dont les caractéristiques géomorphologiques expliquent l’implantation.
Les tumulus s’inscrivent dans le prolongement d’un Esker de plusieurs kilomètres dont l’utilisation
explique largement l’évolution morphologique. Un musée et de nombreuses reconstitutions en
réalité augmentée (évolution géomorphologique et socio-culturelle du paysage et du site)
complétaient l’excursion. La deuxième sortie se tenait sur l’île de Götland, au large de la Suède et
milieu de la mer Baltique réputée pour ses vestiges d’époque viking et la morphologie diversifiée de
son système littoral (cf. photo). Les deux autres excursions ont eu lieu sur des sites régionaux d’arts
rupestres et d’anciens sites industriels d’époque moderne.
Analyse « critique » de l’évènement.
Outre la diversité des sessions, elles avaient toutes pour fil conducteur la représentation du
paysage et sa dynamique. Toutes les disciplines relatives à l’étude de son évolution étaient ainsi
concernées. Si certaines présentations étaient essentiellement axées sur les évolutions du paysage à
travers le prisme archéologique (représentations et échanges socio-culturels à partir d’artéfacts
archéologiques), nombreuses sont celles qui ont proposé une approche par les « processus
physiques » du paysage. L’intérêt, les besoins et les demandes de collaborations de la part de
participants issus de formation en archéologie ont été nombreux vis-à-vis d’autres chercheurs
géomorphologues. Des présentations utilisant la prospection géophysique (résistivité électrique,
susceptibilité magnétique des dépôts, etc.) ou le Lidar comme techniques principales d’analyse ont
notamment reçues une attention particulière.
En termes « d’innovations » méthodologiques, j’ai noté la structuration de certains projets
autour de la mise en place de réseau(x) de recherche participatif(s) dépassant le cadre universitaire
et scientifique. L’utilisation et la sensibilisation auprès du grand public a permis d’intégrer ces
approches dans le référencement d’évènement, dans la découverte de sites, etc. Cette méthodologie
s’est appliquée et généralisée dans des contextes géographiques où l’évolution du paysage peut être
soudaine (suite à un processus érosif ponctuel par exemple) et où les réseaux de mesure sont encore
inopérants ou difficiles à mettre en œuvre pour diverses raisons. Au-delà de l’inventaire que cette
approche rend possible (recherche d’exhaustivité sur une zone d’étude plus vaste), cela permet
également une meilleure réactivité et une mesure plus fine des processus à l’échelle de temps
évènementielle.
Les points positifs retirés de la participation.
Compte rendu du colloque LANDSCAPE ARCHAEOLOGICAL CONFERENCEUPPSALA (Suède) 22-25 août 2016.
La participation à ce colloque a donné lieu à de nombreuses discussions sur des thématiques
communes mais avec des approches très différentes. A l’instar des sessions recentrées sur «l’eau»
comme élément principal du façonnement des paysages, les méthodologies appliquées aux
processus d’érosion, de dégradation ou de conservation des archives (sédimentaires ou
archéologiques) ont été largement débattues. Les sessions traitant de l’approche archéologique des
risques sur les espaces insulaires ou littoraux ont fourni de bons exemples de ces interactions. Cela
a engendré de multiples débats sur les notions de durabilité et de résilience ainsi que sur les
méthodes pour les mesurer et les échelles spatiales à considérer.
A titre plus personnel, trois sessions centrées sur les dynamiques du monde méditerranéen et
de la réactivité des paysages (versants, littoraux) aux changements d’ordre climatique et/ou
anthropique ont particulièrement retenu mon attention. Cela pour des raisons de comparaisons
géographiques mais également d’approches méthodologiques.
Enfin, j’ai particulièrement apprécié les échanges qui ont eu traits aux apports de la
géomorphologie au sein de nombreux projets de recherche pluridisciplinaires. Les présentations
rattachées à des programmes nationaux ou internationaux ont souvent insisté sur la nécessité de
coupler les compétences pour éviter certains écueils mais également pour une diffusion plus large
des connaissances.
Photos : 1 : site archéologique de Gamla Uppsala et paysage glaciaire hérité du Uppland (comité d’organisation
LAC); 2 : Formations rocheuses littorales de type « Raukar » sur l’île de Götland (Gotland.info).
Arthur Glais